Soir Info du 28/03/2023

  • l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 vous savez ces fins de mobilisation des gilets jaunes alors que l'un des éléments dispose
00:00:06 d'un extincteur et donc ça tend un peu les forces de l'ordre mais au delà de ça je disais qu'on a
00:00:12 l'impression de revivre la fin de manifestation des gilets jaunes c'est à dire avec une trentaine,
00:00:17 quarantaine de personnes qui font face aux forces de l'ordre mais sans qu'il y ait de
00:00:21 véritables tensions. On est bien loin, bien loin en parlant de tensions de ce qui s'est passé jeudi
00:00:27 dernier dans les rues de Paris alors il est 22 heures ça peut bouger à tout moment avec des
00:00:34 manifestations sauvages mais autour du quartier de la place de la nation il n'y a pas de groupuscules
00:00:41 qui se sont formés il n'y a pas de poubelles brûlées pour l'instant. Si on doit faire un
00:00:45 résumé de cette nouvelle journée de mobilisation sur le plan national les chiffres sont en baisse
00:00:52 à Paris il y avait du monde beaucoup de monde tout de même et des moments de tensions qu'on a pu
00:00:58 couvrir commenter sur cette même place de la nation en fin donc de manifestation je rappelle
00:01:05 que c'était au départ de la place de la république à 14 heures pour arriver dans place de la nation
00:01:10 un parcours qui est connu pour les mobilisations sociales connu pour les forces de l'ordre qui
00:01:16 sont souvent soumises à des heures lors de ces manifestations et souvent en fin de manifestation
00:01:23 place de la nation cette place qui avait été complètement quadrillée par les forces de
00:01:28 l'ordre avec un périmètre de 500 à 600 mètres une sorte de no-go zone pour accéder à la place
00:01:35 de la nation et des forces de l'ordre qui ont dû faire face à certains moments à des groupes
00:01:40 ultra ultra violents majoritairement des jeunes qu'on a pu qu'on a pu voir sur cette place autre
00:01:48 chose qui nous a marqué aujourd'hui julien c'est le climat dans lequel ont opéré les forces de
00:01:54 l'ordre un climat délétère on connaît le contexte il ya eu ces mobilisations jeudi qui ont été très
00:02:01 violentes avec plus de 440 policiers qui ont été blessés il ya évidemment ce qui s'est passé samedi
00:02:06 à saint-sauline qui était dans les têtes et des forces de l'ordre et aussi des des manifestants et
00:02:12 puis il ya une séquence qui nous a marqué c'est aux alentours de 19h30 20h place de la nation un
00:02:18 feu qui se déclara avec une poubelle un scooter et à une trottinette électrique donc un feu assez
00:02:26 important des pompiers qui veulent intervenir des pompiers qui sont sécurisés par la brave m la
00:02:32 brigade de répression de l'action violente et ils sont fortement reconnaissables ces braves m
00:02:37 puisqu'ils sont casqués casque de moto sur la tête et lorsqu'ils ont intégré la place de la
00:02:42 nation ils ont été accueillis par une pluie de projectiles obligés de rebrousser chemin impossible
00:02:48 donc pour ces forces de l'ordre et les pompiers de circonscrire l'incendie voilà tout merci merci
00:02:56 pour ces dernières informations il est à 22h passé de deux minutes bienvenue à vous si vous
00:03:01 n'en j'en ai sur ces news c'est le coup d'envoi de soir info comme chaque soir on est ensemble
00:03:04 jusqu'à minuit bien sûr pour vous faire vivre en direct cette actualité autour de la réforme des
00:03:09 retraites et surtout revenir sur cette longue journée la dixième journée de mobilisation
00:03:13 les syndicats voulaient prouver que le combat n'est pas terminé pour l'instant la mobilisation
00:03:17 s'il y a la faiblis il reste encore très importante dans le pays 740 mille personnes ont manifesté en
00:03:22 france selon le ministère de l'intérieur la cgt revendique deux millions de personnes mobilisées
00:03:27 dixième journée de mobilisation contre cette réforme des retraites une nouvelle fois vous
00:03:31 l'avez vu aussi tout au long de la journée sur notre antenne émaillé de violences des heures
00:03:35 entre manifestants et forces de l'ordre qui ont éclaté dans plusieurs villes dont paris on y
00:03:38 reviendra avec mes invités avec les journalistes de la rédaction alors que les violences autour
00:03:43 de la bassine de sainte-solyne le week-end dernier était encore évidemment dans toutes les têtes
00:03:47 une violence un face à face avec les forces de l'ordre qui se poursuit encore ce soir même si
00:03:52 ça semble vraiment s'apaiser du côté de la place de la nation dans l'est parisien on va revenir sur
00:03:57 toutes ces informations et puis cette nouvelle journée de mobilisation d'ores et déjà annoncée
00:04:00 par l'intersyndical pour le 6 avril prochain toutes les images le décryptage le débat autour
00:04:06 de cette actualité dans soir info jusqu'à muni on marque une courte pause et on se retrouve tous
00:04:09 ensemble de retour sur le plateau de soir info avec ce soir je vais pas présenter la table des
00:04:18 invités du soir carré mabrique qui fait son retour de québec qui est amusant avec carré
00:04:24 maf amusant en tout cas ce que l'on peut noter c'est qu'il ya vous nous avez quitté enfin vous
00:04:29 êtes absenté il ya huit dix jours et la situation était exactement la même que lorsque vous êtes
00:04:34 parti vous n'avez rien raté ou presque cher carré mabrique yohann usa du service politique de cn
00:04:39 vous êtes avec nous à mauré buco du service police justice on va revenir sur le bilan de la journée
00:04:43 notamment avec vous avec vous cher amori le général bertrand cavalier nous fait l'honneur de son
00:04:48 expertise également expert en sécurité bonsoir à vous général bonsoir à elisabeth lévy directrice
00:04:53 de la rédaction de causeurs comme tous les mardis et celui qui fait partie des meubles désormais
00:04:57 jean-sébastien fergeau directeur d'atlantico est avec nous également est un petit peu léger mais
00:05:01 cette nouvelle journée elle est plutôt morose et il ya beaucoup de choses à dire les opposants à la
00:05:06 réforme des retraites qui manifestait de nouveau donc partout en france ce mardi dixième journée
00:05:11 d'action à l'appel des syndicats les chiffres du ministère de l'intérieur 740 000 manifestants qui
00:05:16 ont défilé en france dont 93 000 à paris 1 million 100 000 selon la même source lors de la précédente
00:05:21 journée de mobilisation donc une légère baisse on le comprend alors qu'on voit ce récapitulatif
00:05:26 c'est un peu lourd à lire mais on est on n'est pas dans la fourchette la plus haute des précédentes
00:05:32 mobilisations une intersyndicale qui espère encore faire basculer faire reculer un gouvernement
00:05:37 jusqu'ici inflexible le tout et vous l'avez vu là aussi sur notre antenne aujourd'hui sur fond de
00:05:42 radicalisation et de violences croissantes les images en direct de la place de la nation là
00:05:46 où se terminait le cortège des manifestants aujourd'hui la dispersion a été demandé par
00:05:52 les forces de l'ordre il y a de longues heures maintenant vers quoi vers 18 19 heures je crois
00:05:57 un petit peu plus tard en tout cas ça fait un moment quand même que depuis 19 heures me rappelle
00:06:02 t-on ça fait un moment donc que les manifestants sont appelés à se disperser pour l'instant il
00:06:06 est pour le moment il en reste sur cette place de la nation on va retrouver l'un de nos envoyés
00:06:10 spéciaux sur sur le terrain ça ne semble pas violent mais plutôt confus autour de vous
00:06:15 oui c'est confus c'est le c'est le statut quo ici on peut le dire place de la nation depuis
00:06:24 maintenant plusieurs minutes voire même près d'une heure ces quelques manifestants les derniers
00:06:29 manifestants sont bloqués sur les marches de cette de cette bouche de métro dans un premier
00:06:34 temps les forces de l'ordre avait tenté de les repousser pour essayer de faire en sorte qu'ils
00:06:39 le qu'ils prennent le métro et quitte et quitte les lieux et puis il ya quelques instants les
00:06:43 forces de l'ordre ont tenté une autre tactique le cordon de sécurité s'est agrandi pour repousser
00:06:49 les quelques manifestants qui étaient au dessus des marches présents avec avec des badauds avec
00:06:56 quelques quelques journalistes aussi des médias internationaux qui tous avaient les yeux rivés
00:07:02 sur cette sur cette bouche de métro sur ces escaliers pour voir si ces quelques manifestants
00:07:06 allaient résister ou finalement rentrer chez eux et bien tout ce qu'on peut vous dire c'est
00:07:11 qu'ils sont toujours là il continue à chanter des slogans contre emmanuel macron contre le
00:07:17 gouvernement contre cette réforme des retraites mais il refuse de quitter les lieux et pour vous
00:07:22 dire cette nouvelle tactique opérée par les forces de l'ordre et je conclurai là dessus c'est que elle
00:07:27 n'est pas forcément très très efficace puisque on a eu à faire uniquement quelques mètres pour
00:07:31 contourner le cordon de sécurité et se retrouver à niveau à nouveau au pied des marches de cette
00:07:37 bouche de métro un dernier mot peut-être que réclame ces individus qui donc trois heures après
00:07:43 la dispersion sont encore dans le dans le quartier l'objectif c'était quoi c'était d'essayer de
00:07:47 d'en venir au face à face avec les forces de l'ordre alors pas du tout c'est c'est assez assez
00:07:56 pacifique ici au niveau de cette de cette bouche de métro certes il ya quelques individus qui ont
00:08:02 tenté de forcer le passage qui ont essayé de forcer ce cordon de force de l'ordre ils ont été
00:08:08 immédiatement gazés pour essayer de les faire reculer mais ils ont résisté ils sont toujours
00:08:14 sur ces marches et à vrai dire ce qu'ils souhaitent visiblement c'est d'une part rester sur les lieux
00:08:19 et d'autre part continuer à scander des slogans pour se faire entendre merci beaucoup et on restera
00:08:25 avec ces images en direct aussi longtemps qu'il qu'il sera nécessaire donc pour bien prendre la
00:08:30 mesure de ce qui se passe en cette fin de dixième journée de mobilisation du côté de la place de
00:08:35 la nation avant de faire un tour de plateau de décrypter de débattre autour de cette nouvelle
00:08:39 journée de mobilisation je voudrais que vous voyez cette séquence si vous avez manqué justement
00:08:42 aujourd'hui ce qui a pu se passer dans les dans les rues de paris ça s'est tendu en fin de cortège
00:08:47 on le disait avec de nouveau des exactions des affrontements des grenades lacrymogènes contre
00:08:51 des projectiles envers les forces de l'ordre regardez en quelques secondes les moments forts
00:08:56 si je puis dire de cette journée de tension parisienne
00:09:01 on a compris que les rôles de la rencontre
00:09:13 à
00:09:14 la guerre
00:09:21 à
00:09:22 la guerre
00:09:22 à la guerre.
00:09:29 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:09:36 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:09:41 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:09:47 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:09:52 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:09:59 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:10:06 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:10:13 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:10:20 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:10:27 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:10:34 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:10:41 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:10:49 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:10:57 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:11:05 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:11:13 On a compris que les rôles de la rencontre à la guerre.
00:11:21 - Quelle est la réaction de la 10e journée d'action ?
00:11:28 - Il y a eu des interpellations à Rennes.
00:11:34 Il y a eu des violences à Nancy, à Bordeaux, à Marseille,
00:11:40 à Paris, il y a eu des éléments radicaux en tête de cortège.
00:11:46 On estime qu'il y en avait 1000, voire 1500 le 23 mars dernier.
00:11:52 Il y a eu quelques feux de poubelles, mais pas de face-fousse.
00:11:59 Cette fin de manifestation se déroule mieux que la dernière fois.
00:12:04 Il y a eu des incendies de poubelles, des immeubles qui ont failli
00:12:11 prendre le feu à Paris, des détritus.
00:12:15 C'était assez chaotique la dernière fois.
00:12:19 Il y avait des petits groupes partout.
00:12:23 Les derniers manifestants sont non-violents.
00:12:28 Il y a eu une manifestation en termes de participants.
00:12:34 Les renseignements prévus à Paris ont été assez justes.
00:12:40 - Est-ce que le risque a été surévalué ?
00:12:44 Est-ce que ce dispositif a pu décourager certains éléments
00:12:49 des plus violents ?
00:12:52 - Il y a eu le nombre d'effectifs qui a joué,
00:12:55 et on a eu de nombreuses images de saisies qui ont été faites
00:13:00 un peu partout en France d'objets d'armes par destination.
00:13:06 - On peut peut-être le faire maintenant ?
00:13:10 Il y a eu ces contrôles anticipés avant les manifestations.
00:13:16 Il y a des drôles d'objets qui ont pu être découverts
00:13:20 par les forces de l'ordre.
00:13:23 - Je vous ai mis deux images.
00:13:27 Une de 23 mars et l'autre de 28 mars.
00:13:31 C'est à Rennes.
00:13:34 C'est un mélange de plâtre, de ciment, avec des vis
00:13:39 pour blesser au maximum les policiers.
00:13:43 Vous avez une autre image.
00:13:47 Vous avez fait des serflex.
00:13:51 - Ça peut être fait au fils de menottes ?
00:13:55 - Non.
00:13:57 C'est à priori pour attacher des objets ensemble.
00:14:02 Vous avez une autre photo.
00:14:06 - C'est organisé.
00:14:09 - C'est un tuto.
00:14:12 - Ça peut servir à fabriquer des projectiles
00:14:16 en brisant des pierres.
00:14:20 - Oui.
00:14:22 - Et à briser des vitrines.
00:14:26 Une autre image.
00:14:29 Celle-ci a été prise à Lyon.
00:14:33 C'est un jeu de pétanque.
00:14:37 C'est assez léger pour être envoyé très loin.
00:14:41 Et assez lourd pour faire mal aux policiers.
00:14:45 C'est un ensemble de projectiles.
00:14:49 Pour parler de pierres, vous avez cette autre image.
00:14:53 Des sacs de pierres qui avaient été dissimulés
00:14:57 à Strasbourg.
00:14:59 Les forces de l'ordre inspectent les parcours
00:15:03 pour pouvoir les enlever.
00:15:06 Le but est de repasser à travers les contrôles
00:15:10 et retrouver ces munitions.
00:15:13 Je voulais vous montrer ces 2 dernières images.
00:15:17 C'est du matériel défensif.
00:15:21 - On a l'impression que c'est l'équipement des CRS.
00:15:25 - C'est le fameux parapluie.
00:15:29 Le but est de se protéger des LBD.
00:15:33 Vous avez aussi la coque impressionnante.
00:15:37 La tenue à droite.
00:15:41 C'est un matériel en noir.
00:15:45 Si on n'est pas identifiable, on ne peut pas être identifié.
00:15:49 Et la dernière image.
00:15:53 C'est du matériel plus offensif.
00:15:57 C'est la pédale de vélo.
00:16:01 Elle est utilisée comme arme par destination.
00:16:05 On vous trouve avec une pédale.
00:16:09 - Je suis un gentil pacifiste.
00:16:13 - On peut dire que j'ai une triplette.
00:16:17 - Vous pouvez casser quelque chose avec.
00:16:21 C'est intéressant.
00:16:25 La volonté des casseurs est préméditée.
00:16:29 Elles ne servent pas uniquement contre les forces de l'ordre.
00:16:33 Elles servent aussi contre des commerces.
00:16:37 - Ça dégénère.
00:16:41 Même si l'ampleur n'est pas celle de la semaine dernière.
00:16:45 Une manifestation sans casse n'existe plus.
00:16:49 - Au début du mouvement contre les retraites,
00:16:53 il y a eu quelques manifestations.
00:16:57 - Depuis une dizaine de jours.
00:17:01 - Je voulais vous répondre.
00:17:05 - C'est le sentiment qu'on a.
00:17:09 Que ce soit aux bassines.
00:17:13 Surtout toutes les scènes qu'on a déjà commentées.
00:17:17 Entre les grandes manifestations, les soirées butagaz.
00:17:21 On disait ça en Corse.
00:17:25 Ils appelaient ça les soirées butagaz.
00:17:29 On a vu des incendies de poubelles.
00:17:33 - On a vu moins d'incendies de poubelles.
00:17:37 - Je ne dis pas que c'est pertinent.
00:17:41 Mais l'impression qu'on a,
00:17:45 c'est un pays où les voyous, les casseurs,
00:17:49 tiennent le haut du pavé.
00:17:53 Et l'Etat est impuissant.
00:17:57 On a une image contradictoire.
00:18:01 On a des policiers au tapis.
00:18:05 Des policiers et des gendarmes blessés.
00:18:09 Et le discours médiatique sur les violences policières.
00:18:13 Alors que les violences antipolicières me semblent plus graves.
00:18:17 - Vous venez de chapitrer quasiment tout ce qui sera le sujet de notre discussion.
00:18:21 - C'est parce que je lis dans vos pensées.
00:18:25 - On marque notre dernière pause de la soirée.
00:18:29 On a eu plus d'une heure sans pub.
00:18:33 Pour revenir en image et avec nos invités sur cette nouvelle journée de mobilisation.
00:18:37 Et ce que peut donner à cette nouvelle contestation
00:18:41 et ce nouvel appel de l'intersyndicale pour une mobilisation encore jeudi de la semaine prochaine.
00:18:45 A tout de suite.
00:18:49 Nous sommes de retour sur le plateau de SoirInfo.
00:18:53 Avec Karim Abrik, Elisabeth Lévy, Yoann Huzaï, Jean-Sébastien Ferjoud, Général Bertrand Cavalier, Amaury Bucaud.
00:18:57 On va revenir aux images Place de la Nation.
00:19:01 Nous irons dans un instant où il y a encore quelques manifestants.
00:19:05 Mais c'est vraiment très léger la manifestation.
00:19:09 Et cette 10e journée de mobilisation qui semble définitivement dispersée dans l'Est parisien.
00:19:13 On va y revenir et on sera en duplex avec l'un de nos envoyés spéciaux dans un instant.
00:19:17 Quelques dizaines de personnes autour de cette bouche de métro qui veulent continuer d'occuper le terrain.
00:19:21 Malgré l'heure tardive et la pluie qui s'abat sur la capitale.
00:19:25 On va y revenir.
00:19:29 Mathieu Devez.
00:19:33 740 000 personnes ont défilé en France contre la réforme des retraites selon le ministère de l'Intérieur.
00:19:37 Ils étaient 93 000 à Paris.
00:19:41 De son côté, la CGT revendique plus de 2 millions de manifestants dans le pays.
00:19:45 450 000 à Paris.
00:19:49 Une mobilisation en net repli par rapport à la semaine dernière.
00:19:53 Le 6 avril, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, annonce que les syndicats seront reçus par Elisabeth Borne en début de semaine prochaine.
00:19:57 La grève des éboueurs sera suspendue demain à Paris.
00:20:01 Une décision prise par la CGT après 3 semaines de mouvement contre la réforme des retraites.
00:20:05 Le syndicat annonce avoir besoin de discuter avec les agents afin de repartir plus fort à la grève.
00:20:09 Il reste 6 600 tonnes de déchets à ramasser dans la capitale.
00:20:13 Gérald Darmanin a engagé la procédure de dissolution du groupe sous l'effet de la grève.
00:20:17 Il a annoncé que les syndicats devraient être en contact avec les agents.
00:20:21 Le ministre de l'Intérieur a annoncé lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
00:20:25 Il accuse les militants du collectif d'être à l'origine des actions violentes survenues samedi à Sainte-Sauline.
00:20:29 Lors d'une manifestation interdite contre les réserves d'eau pour l'irrigation agricole.
00:20:33 - Avant de poursuivre l'analyse et les débats autour de cette nouvelle journée de mobilisation,
00:20:37 retour sur le terrain.
00:20:41 Il est 22h30, un peu plus.
00:20:45 Je vous le disais avant le JT de Mathieu Devez, encore quelques manifestations.
00:20:49 Des forces de l'ordre qui veillent au grain pour tenter de disperser cette place de la nation.
00:20:53 Ça a été tendu dans les rues de Paris en fin de cortège et fin de manifestation.
00:20:57 On y reviendra dans un instant.
00:21:01 Quel est l'état des lieux sur le terrain ?
00:21:05 - Les manifestants qui étaient dans cette bouche de métro ont pu quitter les escaliers.
00:21:09 Car les forces de l'ordre ont reculé pour faire face à la situation.
00:21:13 Ils ont fait face à la situation.
00:21:17 Ils ont reculé pour mieux avancer.
00:21:21 Le cordon est en train de progresser pour faire évacuer les manifestants.
00:21:25 La situation est assez calme.
00:21:29 Les manifestants refusent encore de quitter les lieux.
00:21:33 Les manifestants qui étaient sur les escaliers du métro
00:21:37 nous ont expliqué qu'ils ne descendaient pas ces escaliers.
00:21:41 Car...
00:21:45 Ces escaliers...
00:21:49 En bas, il y avait la sûreté de la RATP.
00:21:53 Elle encadrait ces manifestants.
00:21:57 D'autres nous ont expliqué qu'il y avait des gaz lacrymogènes
00:22:01 qui étaient descendus dans les couloirs du métro.
00:22:05 Ce qui rendait l'air irrespirable.
00:22:09 Les manifestants sont repoussés par les forces de l'ordre.
00:22:13 Ils sont repoussés sur ces marches de la bouche du métro.
00:22:17 - On reste attentif à vos images sur cette place de la Nation.
00:22:21 Général Bertrand Cavalier, vous êtes le spécialiste du maintien de l'ordre.
00:22:25 Comment vous décryptez cette fin de manifestation ?
00:22:29 - C'est quelques trubillions qui restent.
00:22:33 Ce n'est pas un sujet.
00:22:37 La manifestation s'est très bien déroulée.
00:22:41 - Très bien. Je vous trouve...
00:22:45 - Le cortège a pu avancer normalement.
00:22:49 - Il y avait 3 km de cortège.
00:22:53 - Il a pu porter ses revendications.
00:22:57 Le paradoxe, c'est la présence de 400, 500, parfois plus,
00:23:01 dits "black blocs" qui ont tout fait pour perturber cette manifestation.
00:23:05 - Comment vous expliquez que ça dégénère forcément
00:23:09 depuis ce fameux 49.3 il y a une dizaine de jours ?
00:23:13 - Je différencie depuis le début.
00:23:17 Il y a 2 sujets.
00:23:21 Il y a les revendications sur l'âge de la retraite.
00:23:25 Et d'autre part, ce phénomène black bloc,
00:23:29 il faudrait s'intéresser sur le pourquoi, son origine,
00:23:33 comment il fonctionne, les raisons pour lesquelles
00:23:37 cette petite minorité ultra-radicale
00:23:41 est extrêmement violente.
00:23:45 Arriver à réduire, à neutraliser,
00:23:49 ce n'est pas simplement un défi de maintien de l'ordre.
00:23:53 Quand vous avez une partie du monde politique
00:23:57 qui justifie ce qui s'est passé à Seine-Sauline,
00:24:01 quand il y a une partie de l'opinion qui peut être un peu gagnée
00:24:05 à la limite par un certain soutien à ce type d'action violente,
00:24:09 tout ça se répercute, y compris sur les pouvoirs publics
00:24:13 qui n'osent pas, qui se sentent entravés.
00:24:17 C'est tout ce climat-là qu'il faut analyser.
00:24:21 - On va entendre pas mal de membres de l'exécutif
00:24:25 qui pointent du doigt LFI, accusée par le gouvernement
00:24:29 de mettre le feu aux poudres et de manipuler une partie
00:24:33 de l'ordre de la République.
00:24:37 - Une source policière m'a dit qu'il y a quelques feux
00:24:41 sporadiques dans le 5e et 6e arrondissement de Paris.
00:24:45 Ce soir, c'est un peu comme la semaine dernière,
00:24:49 ces jeunes, ces étudiants qui mettent le feu aux poubelles
00:24:53 qui restent encore dans Paris.
00:24:57 - Ces fameuses manifestations sauvages.
00:25:01 Il ne faut pas négliger que ça s'est bien passé,
00:25:05 que même si les chiffres sont en deçà de la dernière mobilisation,
00:25:09 ça reste conséquent. 750 000 personnes dans toute la France.
00:25:13 On voit le verre à moitié vide ou à moitié plein côté syndicat ?
00:25:17 - Les syndicats tiennent leur discours de syndicat.
00:25:21 Ils ne vont pas mettre l'accent sur les violences.
00:25:25 Ce que vous venez de dire est très important.
00:25:29 C'est un sujet politique et dans le monde médiatique,
00:25:33 et dans la société, qui est important.
00:25:37 - Quelques manifestants dans Paris aujourd'hui
00:25:41 sur cette violence assez omniprésente depuis une dizaine de jours.
00:25:45 - On le voit souvent dans les manifestations.
00:25:49 La violence n'est pas inutile.
00:25:53 Je ne la cautionne pas vraiment, mais elle peut servir le mouvement
00:25:57 pour son ensemble.
00:25:59 - Je suis contre les casseurs, contre les gens qui brûlent la France.
00:26:03 La France, c'est un autre pays. On veut le préserver.
00:26:07 - Il y en a marre. On sent qu'il y a un manque de démocratie.
00:26:11 Personnellement, je le ressens.
00:26:15 J'ai l'impression qu'on n'est pas écoutés.
00:26:19 La lutte va s'essouffler. C'est important d'y aller à chaque fois.
00:26:23 - C'est un discours, vous dites?
00:26:27 - Victimeur.
00:26:31 - La violence peut servir le mouvement, dit le premier individu.
00:26:35 J'allais venir vers Carima, puis après Jean-Sébastien.
00:26:39 Des casseurs plus organisés, plus déterminés que jamais.
00:26:43 Ils ont été relativement contenus aujourd'hui.
00:26:47 - Il y a une partie de cette ultra-gauche qui rassemble.
00:26:51 - C'est un peu comme un groupe de militants.
00:26:55 Ils attendent ce genre de mouvement, ce genre de manifestation
00:26:59 pour pouvoir apparaître, pour pouvoir semer le chaos.
00:27:03 Ce n'est pas ce qu'on a vu au cours des dernières minutes.
00:27:07 On voyait des jeunes qui jouaient à la révolution,
00:27:11 mais qui avaient envie d'être là.
00:27:15 Au cours des derniers jours, on a vu ces gens-là,
00:27:19 qui ont voulu se manifester.
00:27:23 Il y a cette complaisance d'une partie du spectre de la gauche
00:27:27 en politique qui cautionne, qui même encourage,
00:27:31 et à des fins politiciennes, même électorales.
00:27:35 On ne veut pas jouer sur certains votes.
00:27:39 On est prêts à tolérer ce genre de violence.
00:27:43 C'est un jeu extrêmement dangereux de tolérer cette violence.
00:27:47 Si vous ne condamnez pas, vous allez revoir ce type de violence
00:27:51 de plus en plus souvent pour différentes occasions.
00:27:55 C'est ça qui est inquiétant.
00:27:59 La France s'habitue à cette violence.
00:28:03 C'est quelque chose qui devrait nous alerter,
00:28:07 qui devrait même nous choquer.
00:28:11 On a l'impression qu'on est un peu un BA devant ça.
00:28:15 - Comment vous vous en sortez ?
00:28:19 Condamnez-vous les violences contre les forces de l'ordre
00:28:23 lors des récentes manifestations ?
00:28:27 85% des Français interrogés répondent oui.
00:28:31 Condamnez-vous les violences des forces de l'ordre
00:28:35 lors des récentes manifestations ?
00:28:39 A 69%, les Français répondent oui.
00:28:43 - Est-ce que les Français prennent conscience
00:28:47 que s'il n'y a plus de police, il n'y a plus d'Etat ?
00:28:51 - Il y a une autre question intéressante.
00:28:55 Il montre qu'il y a eu jusqu'à 35% des Français
00:28:59 qui considéraient que la violence pouvait être un moyen légitime
00:29:03 d'action politique.
00:29:07 - C'est ce qu'on a entendu dans ce micro-trottoir.
00:29:11 - C'est une histoire de la casse et des incendies.
00:29:15 L'incendie du Parlement de Rennes en 1990 n'a rien de récent.
00:29:19 Les gouvernements ont tendance à céder uniquement
00:29:23 au moment où il y a de la violence.
00:29:27 Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs,
00:29:31 on l'a vu avec les gilets jaunes à différents moments.
00:29:35 Il y a le discours politique qui est tenu dessus.
00:29:39 Il y a un autre discours politique qui est inquiétant,
00:29:43 celui de la désobéissance civile.
00:29:47 La désobéissance civile, ça mène droit à la guerre civile.
00:29:51 Pour Bidule, qui pense que la cause juste, c'est les bassines,
00:29:55 il va penser que la cause juste, c'est autre chose.
00:29:59 Si chacun en vient à ne plus respecter la légalité,
00:30:03 il n'y a pas d'autre moyen que de constater
00:30:07 que ce qui est en train de changer là,
00:30:11 c'est qu'on voit bien que chacun est entré dans une course contre la montre.
00:30:15 Tout le monde a en tête l'horizon du 18 avril,
00:30:19 puisque c'est la date butoir à laquelle le Conseil constitutionnel
00:30:23 pourrait être amené à se prononcer aussi bien sur le référendum
00:30:27 d'initiative partagée que sur la loi.
00:30:31 - Jusqu'au 21 avril, précisément.
00:30:35 - On ne peut pas s'essouffler.
00:30:39 L'intersyndicale, la prochaine journée, elle est dans 10 jours.
00:30:43 Le gouvernement, qui pour la première fois ce soir,
00:30:47 a fait savoir qu'elle était prête à recevoir les syndicats
00:30:51 non plus juste pour parler de la pluie du Botan,
00:30:55 mais pour parler éventuellement...
00:30:59 - Il y a une forme de diversion. Pourquoi Matignon a été négligé ?
00:31:03 - Il a été négligé parce qu'il n'y avait pas de force,
00:31:07 jusqu'au 21 avril, en voyant ce qui se passe dans la rue.
00:31:11 C'est assez pervers, parce que ça peut entretenir la logique du jeune homme
00:31:15 qui disait qu'il n'y a que la violence qui fait avancer.
00:31:19 - Il y a beaucoup d'angles différents autour de cette crise sociale
00:31:23 qu'on va aborder pendant plus d'une heure.
00:31:27 Il reste quelques secondes sur ce sondage.
00:31:31 - Il y a 14 % de personnes qui estiment que la violence peut être légitime
00:31:35 pour faire reculer l'Etat.
00:31:39 - 14 %, ça reste quand même quelque chose d'important.
00:31:43 14 % des Français trouvent que les violences contre les forces de l'ordre
00:31:47 sont quelque chose de légitime.
00:31:51 - Il y a une telle complaisance que...
00:31:55 - Alors qui sont...
00:31:59 - La complaisance est grande.
00:32:03 - 14 %, ce n'est pas rien.
00:32:07 Soutenir les images qu'on a vues ces derniers jours,
00:32:11 à Sainte-Soline et lors de la manifestation jeudi dernier,
00:32:15 ça me semble être un chiffre important.
00:32:19 Qui sont ces 14 %, sans doute une partie des électeurs de Jean-Luc Mélenchon
00:32:23 qui a refusé de condamner les violences contre les forces de l'ordre.
00:32:27 C'est l'extrême gauche qui est politique, en partie,
00:32:31 en grande partie à la France Insoumise qui a contribué, je crois,
00:32:35 ces dernières semaines à mettre un peu de l'huile sur le feu,
00:32:39 à encourager, je ne vais peut-être pas dire encourager,
00:32:43 mais aussi, pourquoi pas, à encourager un peu ces violences.
00:32:47 - Vous pouvez aller jusqu'à encourager, Yoann.
00:32:51 - Quand on voit certains truites et certains...
00:32:55 - Vous ne pouvez pas être influencé par Elisabeth non plus.
00:32:59 - Il y a même eu une forme de complicité de la NUPES à Sainte-Soline,
00:33:03 avec des élus qui étaient avec leurs écharpes sur place
00:33:07 et qui empêchaient les forces de l'ordre de faire leur travail.
00:33:11 - Le gouvernement a découvert ça. Je reviens tout de suite vers vous, Elisabeth.
00:33:15 C'est évidemment toujours autour de ce doigt pointé,
00:33:19 tout simplement, vers la NUPES et plus précisément vers la France Insoumise.
00:33:23 - Aujourd'hui, question au gouvernement à l'Assemblée.
00:33:25 Les ministres ont défilé pour un même son de cloche.
00:33:29 Les coupables sont à gauche de la gauche.
00:33:32 Écoutez notamment Éric Dupond-Moretti qui s'adresse aux députés et les filles aujourd'hui à l'Assemblée.
00:33:36 - Il y a de ça quelques mois, quelques années,
00:33:40 c'était après le Bataclan, on voulait embrasser les flics.
00:33:45 Aujourd'hui, vous vomissez dessus. Voilà la réalité.
00:33:50 Je veux ici rappeler que monsieur Jean-Luc Mélenchon,
00:33:55 votre leader maximo, a été condamné définitivement
00:33:59 pour avoir exercé des violences sur des policiers et sur un procureur de la République.
00:34:05 Voilà, monsieur le député, la réalité.
00:34:09 Je vais maintenant vous dire que par les temps troublés que nous traversons,
00:34:13 je vous suggère d'avoir à portée de main la Constitution et le Code de procédure pénale.
00:34:19 Dans la Constitution, vous lirez que nous ne nous sommes affranchis d'aucune règle démocratique.
00:34:26 Et dans le Code de procédure pénale, vous pourrez lire par exemple
00:34:29 que les garde à vue que vous fustigez sont en réalité une mesure coercitive
00:34:36 prise par un officier de police judiciaire sous le contrôle d'un procureur
00:34:42 chaque fois qu'il y a une raison plausible de suspecter qu'une infraction a été commise.
00:34:50 C'est pas plus compliqué que cela, monsieur le député.
00:34:54 Voyez-vous ? Et ensuite, la justice vient faire son travail.
00:34:59 La garde à vue, c'est raison plausible.
00:35:02 La mise en examen, c'est indice grave et concordant.
00:35:05 Le renvoi devant le tribunal, ce sont des charges.
00:35:08 Et enfin, la condamnation, ce sont des preuves.
00:35:11 Si vous n'êtes pas convaincu, je vous suggère ce week-end
00:35:14 une balade à la campagne, mais sans essence, sans cagoule, sans hache, sans cocktail Molotov.
00:35:21 Rendez-vous est pris.
00:35:23 Un commentaire, Elisabeth Lévy.
00:35:25 Oui, alors que Eric Dupond-Moretti, pour une fois, tourne son regard vers l'extrême gauche
00:35:29 au lieu de nous expliquer que c'est les méchants fachos, les méchantes extrêmes droites
00:35:33 qui sont responsables de tous les maux de la planète,
00:35:35 ben on va le saluer, on le... pour une fois, cet accès de lucidité.
00:35:39 Qu'est-ce que ça propose, cette sortie du garde des Sceaux ?
00:35:41 Moi, ce qui me frappe, en fait...
00:35:42 Encore une fois, il est bon sur la forme, mais est-ce que ça fait avancer le débat ?
00:35:45 Non, mais ce qui me frappe derrière LFI, et plus largement qu'LFI,
00:35:49 c'est l'imaginaire sans culotte, dans ce qu'il a de pire, qui est en train de se déployer.
00:35:53 C'est-à-dire qu'on sent même chez beaucoup de manifestants, avec leurs pancartes, etc.,
00:35:57 une envie de tête sur des pics.
00:35:59 Et, dans le fond, dans le discours aussi médiatique, si vous voulez, qui acclimate un peu l'idée,
00:36:04 on monte vraiment aux extrêmes dans les maux.
00:36:06 Vous voyez bien, Macron est traité... Moi, j'entends les auditeurs sur les radios,
00:36:09 "Macron est traité", mais on peut tout à fait critiquer le président, ça c'est sûr !
00:36:13 Il a beaucoup de défauts, et il a fait commis beaucoup d'erreurs,
00:36:16 mais, si vous voulez, il reste un être humain.
00:36:18 Et quand on nous dit, quand on entend dans l'hémicycle,
00:36:20 "Vous êtes des monstres", adressé par un député, une députée en l'occurrence,
00:36:25 à ses collègues de la majorité, des monstres, contre des monstres, tout est permis !
00:36:29 Donc, il y a cette idée, la montre de Macron, c'était pareil,
00:36:31 qu'il y a des salaudriches, des ennemis du peuple, et que, contre eux, tout est permis.
00:36:37 Écoutez Gérald Darmanin, et Général, vous reprenez derrière.
00:36:40 Vous me demandez, Madame la députée, que s'est-il passé ?
00:36:44 Madame Ficherou !
00:36:46 Vous me demandez, Madame la députée, que s'est-il passé ?
00:36:56 Moi, je vous pose la question, que s'est-il passé à gauche,
00:36:59 pour qu'on confonde casseurs et policiers ?
00:37:02 Que s'est-il passé à gauche, pour qu'on n'ait pas un mot dans une question d'actualité,
00:37:06 pour penser à tous ces policiers et ces gendarmes qui sont blessés ?
00:37:10 Que s'est-il passé à gauche, quand on n'a pas un mot,
00:37:13 quand on attaque des commissariats, des tribunaux, des préfectures,
00:37:17 des permanences de parlementaires ?
00:37:19 Que s'est-il passé à gauche, pour qu'on confonde manifestations interdites
00:37:24 et manifestations autorisées ?
00:37:26 Que s'est-il passé à gauche, pour qu'on ne respecte plus l'uniforme de la République ?
00:37:30 Que s'est-il passé à gauche, Madame la députée,
00:37:33 pour qu'on oublie à ce point Clémenceau, Chevenement, Cazeneuve, Valls, Mitterrand, Badinter ?
00:37:42 Que s'est-il passé à gauche, pour qu'on aïse les policiers ?
00:37:47 Que s'est-il passé à gauche, pour faire alliance avec M. Mélenchon,
00:37:51 qui les insulte, qui les vomit et qui finalement fait honte à tous les électeurs de gauche ?
00:37:57 L'anaphore, que s'est-il passé à gauche, demande le ministre de l'Intérieur.
00:38:01 La gauche a été aspirée par la France Insoumise.
00:38:03 La gauche aujourd'hui, c'est devenu l'extrême gauche.
00:38:05 Le parti socialiste allié de la NUPES, c'est de fait extrémisé.
00:38:09 Et quand Gérald Darmanin, Sitte, Manuel Valls, cette personnalité,
00:38:14 une partie de cette gauche républicaine-là, de cette gauche de gouvernement,
00:38:17 a déserté le parti socialiste, précisément parce que la politique
00:38:20 de son premier secrétaire, Olivier Faure, ne correspondait pas à leur valeur républicaine.
00:38:25 Olivier Faure a fait cette alliance avec la France Insoumise
00:38:28 pour tenter de sauver ce qui était encore sauvable du parti socialiste.
00:38:31 Il a sauvé quelques sièges à l'Assemblée nationale,
00:38:34 mais ses détracteurs l'accusent de s'être compromis avec cette alliance.
00:38:38 Et de fait, est-ce que le parti socialiste est encore aujourd'hui un parti de gouvernement ?
00:38:41 Manifestement pas. Donc effectivement, cette alliance a eu des conséquences
00:38:45 et ça laissera évidemment des traces et ça aura profondément divisé le parti socialiste.
00:38:49 Ce qui est intéressant pour aller encore plus loin sur le sujet,
00:38:52 c'est que vous savez, je vais juste faire une petite parenthèse,
00:38:54 parce que vous savez peut-être qu'aujourd'hui, Gérald Darmanin a annoncé
00:38:57 qu'il engagait la procédure de dissolution du groupe Soulèvement de la Terre,
00:39:01 qu'il a accusé d'être à l'origine des actions violentes samedi dans les Deux-Sèvres,
00:39:04 donc à Saint-Solyne, lors de la manifestation interdite contre les retenus d'eau.
00:39:08 Et pour faire le parallèle avec cette accusation de la gauche par le gouvernement,
00:39:12 je voudrais que vous lisiez deux tweets, celui de Sandrine Rousseau d'abord.
00:39:15 "Soulèvement de la Terre n'est pas une association, c'est un mouvement qui se lève."
00:39:18 "Vous ne dissoudrez jamais une population debout."
00:39:20 "Je serai, nous serons nombreux dans ce soulèvement."
00:39:23 Et puis Thomas Porte, le député LFI.
00:39:26 "Pendant que les groupuscules d'extrême droite sèment la terreur dans le pays,
00:39:29 que les policiers de la Bravem passent à tabac les manifestants,
00:39:32 Darmanin annonce la dissolution des Soulèvements de la Terre,
00:39:35 ministre de l'extrême droite, ministre des violences policières."
00:39:39 Mon général, je voudrais que vous réagissiez à ce qui se dit,
00:39:42 et cette petite musique depuis quelques jours autour des répressions policières.
00:39:47 - Auparavant, je voulais revenir bien entendu sur cette question,
00:39:51 mais comme tout citoyen, je pose un regard politique sur ce qui se passe.
00:39:56 Et il est évident qu'on a un processus aujourd'hui qui est assez étonnant,
00:40:00 à savoir d'inversion du mouvement concernant la gauche.
00:40:03 Tout ce qui est aujourd'hui Black Bloc, Mouvance, Antifa, héritage des autonomes,
00:40:10 c'était quelque chose de résiduel, qui était marginalisé par rapport à une gauche
00:40:14 qui avait, qui s'était approprié la pratique démocratique parlementaire.
00:40:18 Les autonomes, c'est lorsque tous ces groupuscules gauchistes,
00:40:22 d'ailleurs le mot gauchiste c'est Lénine qui l'a initié,
00:40:24 contestent le processus sur lequel le Parti communiste italien reconnaît le jeu démocratique,
00:40:30 et d'une certaine manière, abandonne la révolution comme objectif et comme moyen.
00:40:36 Donc avec bien entendu, le concept d'une violence totale pour abattre les institutions.
00:40:43 Aujourd'hui, Saint-Sauline, ça a été un événement marquant, c'était un marqueur,
00:40:47 parce que ça a révélé au sein d'une partie de la gauche, un mouvement vers cette ultra-gauche.
00:40:54 Parce que l'extrême-gauche n'était pas sur la violence.
00:40:56 Ce qui est extrêmement intéressant, vous avez la gauche traditionnelle, l'extrême-gauche et l'ultra-gauche.
00:41:01 Aujourd'hui, vous avez des ténors de la mouvance politique que vous évoquiez,
00:41:05 qui quand même, aujourd'hui, ont établi une passerelle avec l'ultra-gauche.
00:41:10 Et c'est pour ça, je vous disais tout à l'heure que ces black blocs, on ne peut pas expliquer ce phénomène,
00:41:14 on ne peut pas le régler simplement par le maintien de l'ordre.
00:41:16 Derrière, il y a une question de politique centrale.
00:41:18 S'ils étaient totalement isolés, y compris dans ces arsénaux idéologiques,
00:41:22 que sont des universités de lettres, les instituts d'études politiques, où on fabrique toutes ces idées.
00:41:28 Il y a une complaisance politique, médiatique.
00:41:30 Mais à Saint-Sauline, ils viennent de Notre-Dame-des-Landes, non ?
00:41:31 Oui, bien sûr.
00:41:32 Amaury qui voulait apporter encore une précision. Oui, Amaury.
00:41:34 Bien sûr, je voulais dire, on parlait de l'extrême-gauche, mais je voulais parler aussi de la jeunesse.
00:41:38 Alors oui, j'allais y venir.
00:41:39 Voilà, c'est assez intéressant. Je voudrais vous citer ce rapport des renseignements,
00:41:43 justement sur le fait que la jeunesse est extrêmement sensible à cette thématique des violences policières.
00:41:48 Dans ce rapport, on lisait, ce rapport date d'il y a quelques jours,
00:41:53 "Extrêmement mobilisateur parmi la jeunesse, le sujet de la répression et des violences policières,
00:41:59 largement repris par des élus, pourrait cristalliser la colère des jeunes."
00:42:03 D'ailleurs, on voit que dans le sondage qui a été réalisé par CNews,
00:42:06 que parmi les 14 % de personnes qui légitiment les violences contre les policiers,
00:42:10 eh bien, beaucoup sont des jeunes.
00:42:11 Maintenant...
00:42:12 Oui, je veux dire, ça regroupe un peu.
00:42:14 Ça nous fait penser à ce qui s'était passé aux États-Unis avec Black Lives Matter.
00:42:17 Il y a beaucoup de jeunes qui ont adopté, qui ont adhéré à ça sur la question des violences policières.
00:42:22 C'est un mouvement qu'on voit en Amérique du Nord qui est très populaire.
00:42:25 Maintenant, de plus en plus en France également.
00:42:27 Vous avez raison. Mais ça démontre également que dans cet environnement qui est ultra médiatisé,
00:42:31 chacun peut filmer, tout va très vite, eh bien, il faut une exigence totale au niveau comportement.
00:42:36 Au-delà de l'aspect éthique et d'ontologique, une dérive individuelle ou collective,
00:42:41 en termes d'usage abusif de la force, tout de suite, a un impact énorme.
00:42:44 Et c'est vrai que les jeunes sont très sensibles parce qu'ils sont aussi conditionnés en la matière.
00:42:48 Il y a quand même un fond contestataire.
00:42:50 Et puis, ce n'est pas nouveau.
00:42:51 Le jeune, il n'aime pas l'autorité. Il n'aime pas ce qui représente l'autorité.
00:42:55 On oublie aussi peut-être la baisse générale du niveau,
00:42:59 ce qui fait que n'importe quel discours par envrie, comme l'amende de Macron à 80 000 euros,
00:43:04 c'est passé en vrille.
00:43:06 Et des jeunes qui sont conditionnés quand même depuis l'âge de…
00:43:13 à très jeune âge, par l'idée que l'effort, ce n'est pas bien, que de toute façon, on leur doit quelque chose.
00:43:19 – Fausses nouvelles, franchement.
00:43:20 – Comment ?
00:43:21 – Je voulais simplement revenir sur le tweet de Thomas Porte.
00:43:24 – Qui sont les grampuscules d'extrême droite qui feront le coup ?
00:43:27 – C'est moi.
00:43:28 – On a évoqué ça en quelques secondes, mais quand même, les mots manquent pour parler de ce tweet.
00:43:33 Enfin, je veux dire, ça n'a pas de bon sens.
00:43:35 C'est affligeant, c'est consternant.
00:43:37 – Ça met de l'huile sur le feu, surtout.
00:43:39 – Mais c'est le propos d'un député, ce qui signifie quand même qu'il a été élu.
00:43:43 Pour être élu député, ce n'est pas un scrutin de liste.
00:43:46 Il faut recueillir la majorité.
00:43:48 – Mais même Louis Boyard a été élu.
00:43:50 – Oui, mais j'entends bien, mais ça veut quand même dire quelque chose de notre pays.
00:43:54 – Thomas Porte, il est député de Seine-Saint-Denis.
00:43:58 – Ancien cheminot, cégétiste.
00:44:01 – Il est député de Seine-Saint-Denis.
00:44:03 Beaucoup des députés de la Nupes sont élus des quartiers extrêmement difficiles.
00:44:07 Donc on voit bien quand même que derrière ce discours, il y a aussi une stratégie électorale.
00:44:12 Ils vont chercher à parler, vous évoquiez les jeunes,
00:44:14 ils vont chercher à parler aux jeunes de ces banlieues
00:44:16 qui se considèrent elles-mêmes victimes souvent de la police.
00:44:19 Donc on va les encourager dans ce sens-là.
00:44:21 – Ils vont draguer éhontément le vote musulman en tant que tel, en tant que vote musulman.
00:44:26 – Absolument, mais pas seulement.
00:44:28 Mais quand même, on voit bien que ça participe aussi d'une stratégie électoraliste
00:44:31 et on voit à quel point cette stratégie peut conduire à dire des choses
00:44:35 qui sont absolument inadmissibles et qui sont fausses, mais que cette stratégie-là…
00:44:38 – Encore un, deux mots là-dessus, et je crois qu'on avance sur la mobilisation aujourd'hui.
00:44:42 – Ils en disent peut-être. – Jean-Sébastien Carima.
00:44:44 – Ils ne disent probablement pas que son électorat direct,
00:44:47 parce que tout le monde aura constaté que les gens dits "des quartiers"
00:44:50 sont assez peu présents dans les manifestations, quelles qu'elles soient,
00:44:53 et qu'ils se sont assez peu associés à ce mouvement de protestation des retraites
00:44:58 pour des tas de raisons…
00:45:00 – Non mais ils sont très sensibles à ce discours-là quand même.
00:45:02 – Oui mais là je pense que ça s'adresse à autre chose,
00:45:04 ça s'adresse à la sociologie de la France insoumise,
00:45:07 qui sont plutôt les Bac +5 déclassés, enfin voilà,
00:45:10 les Bac +5 qui ont peu réussi, parce que les études de sociologie,
00:45:13 ça marche moins bien en termes d'intégration sociale
00:45:15 que les études d'ingénieurs ou même des études de BTS,
00:45:19 ou quand on est plombier.
00:45:21 Mais surtout ce que je trouve très grave dans le tweet de Thomas Porte,
00:45:23 qui est un cran au-dessus de celui de Sandrino Usso,
00:45:26 c'est que c'est la dilution du réel, c'est-à-dire les faits n'existent plus,
00:45:30 c'est du trumpisme, c'est comme…
00:45:32 – C'est du complotisme. – On peut raconter n'importe quoi,
00:45:35 donc il y aurait des groupuscules d'extrême droite
00:45:38 qui terroriseraient le pays, mais où sont-ils ?
00:45:40 – Qui est terrorisé ? – Mais où sont-ils ?
00:45:42 – Je ne suis pas Thomas Porte, je suis Alain Rappache.
00:45:44 Alors je ne sais pas s'ils visent la police,
00:45:46 ce qui serait quand même particulièrement choquant
00:45:48 de la part d'un élu de la République.
00:45:49 Je ne sais vraiment pas à qui il peut parler.
00:45:51 Je ne dis pas que l'extrême droite n'existerait pas dans le pays.
00:45:53 – Il doit faire référence à un incident qui s'est passé.
00:45:56 – Vous voyez bien que l'expression des groupuscules d'extrême droite
00:45:59 qui terrorisent le pays, et on en vient, c'est une espèce de grand chaudron
00:46:03 où on dissout le réel.
00:46:05 – Vous vous rappelez que l'idée a pénétré sur la peste brune il n'y a pas longtemps.
00:46:07 – Exactement, et quand on dissout le réel,
00:46:09 on dissout par la même occasion la démocratie, c'est obligé.
00:46:12 – Carima, avant d'aller faire un dernier détour sur le terrain.
00:46:14 – Oui, mais on est aussi dans une sorte de populisme de gauche assumé.
00:46:19 On est dans plein de contradictions, par exemple, dans ce courant,
00:46:22 on va dire on veut taxer les milliardaires, mais on ne veut pas de milliardaires.
00:46:26 On veut taxer les riches, mais on va supprestiger les riches.
00:46:29 On veut protéger la population, mais on s'en prend aussi aux policiers
00:46:33 en disant qu'ils représentent l'oppression.
00:46:35 Alors il y a beaucoup de contradictions comme ça.
00:46:37 Cela dit, plus largement, quand on regarde ce qui se passe dans l'hémicycle,
00:46:41 avec les oppositions, on se dit oui, on parle d'aller vers un apaisement dans la rue,
00:46:46 de trouver une solution de compromis, mais comment voulez-vous
00:46:50 qu'il n'y ait pas de tension dans les rues quand il y a autant de tension
00:46:52 aussi dans l'arène politique? On est dans une logique stérile.
00:46:56 Tout le monde est vraiment avec chacun ses positions,
00:47:00 pas de dialogue, pas de dialogue entre eux, pas de compromis,
00:47:03 et pas non plus de compromis avec les autres acteurs,
00:47:06 les syndicats par exemple.
00:47:09 Alors il y a un vrai problème ici pour aller vers un apaisement.
00:47:12 Pour l'instant, il n'y a pas de solution.
00:47:14 On va justement essayer de comprendre quelles peuvent être les différentes issues de cette crise.
00:47:19 On va revenir à plus proprement parler sur la mobilisation côté syndical aujourd'hui,
00:47:23 la porte de sortie ou non que peut proposer l'exécutif.
00:47:27 Je voudrais qu'on fasse un dernier détour, je le disais, sur le terrain,
00:47:29 avant de faire un dernier point sur l'actu également,
00:47:31 avec l'un de nos envoyés spéciaux.
00:47:33 Alors là, on va prévenir nos téléspectateurs.
00:47:36 Donc à Nation, a priori, tout est revenu dans l'ordre
00:47:39 et les différents manifestants ont été dispersés.
00:47:42 On disait que la grève des Évores était sur le point de prendre fin,
00:47:45 mais il y a encore, on peut le voir sur ces images, pas mal d'ordures,
00:47:48 a priori, qui ont été cramées.
00:47:50 On est un petit peu plus au centre de Paris, dans le quartier du Panthéon,
00:47:54 où Amorey nous disait que de source policière,
00:47:56 il y avait quelques individus qui étaient en train de mettre des feux
00:48:00 à des détritus ou des amas de poubelles.
00:48:02 C'est là que vous vous trouvez ?
00:48:05 Ici.
00:48:06 C'est exactement ça.
00:48:08 Julien, on est rue de l'Estrapade,
00:48:10 c'est à une cinquantaine de mètres de la place du Panthéon.
00:48:13 On est très précisément à 5 km de la place de la Nation.
00:48:17 C'est vraiment sur l'autre rive, c'est vous dire.
00:48:19 Et effectivement, dans ce quartier, les poubelles n'ont pas été ramassées.
00:48:24 Donc vous vous assistez à cet incendie qui a été déclaré,
00:48:28 avec beaucoup de déchets.
00:48:31 On est non loin d'un immeuble,
00:48:33 donc ça aurait pu être extrêmement dangereux.
00:48:36 On arrive en quelque sorte après les flammes,
00:48:39 puisque vous voyez que ça ne fume absolument plus,
00:48:43 mais ça aurait pu être dangereux.
00:48:45 Il y en a eu un autre à quelques mètres d'ici,
00:48:47 on va essayer d'y aller avec nos équipes,
00:48:49 vraiment ça prend quelques instants.
00:48:51 Pour vous donner un ordre d'idée,
00:48:53 il y a eu une vingtaine de débars de feu dans la capitale aujourd'hui,
00:48:56 on est quasiment dix fois moins que jeudi dernier.
00:49:00 Regardez, là aussi, vous avez eu un départ il y a quelques instants,
00:49:06 mais on est non loin d'une caserne de pompiers,
00:49:09 donc j'imagine que les pompiers ont pu intervenir rapidement.
00:49:13 Vous savez, le ministre de l'Intérieur a parlé des Black Bourges,
00:49:17 ces étudiants, jeunes étudiants qui allumaient des incendies.
00:49:22 J'essaie de vous remettre l'image, mais c'est derrière moi,
00:49:24 et on va avancer justement pour que vous voyez l'autre.
00:49:27 Peut-être un faisceau d'indices permettant de penser
00:49:31 que ce sont ces étudiants, souvent politisés,
00:49:34 qui ne vont pas forcément s'en prendre aux forces de l'ordre,
00:49:38 mais brûler des feux de poubelle,
00:49:41 se créer des petits groupes,
00:49:43 et finalement mettre les forces de l'ordre en difficulté,
00:49:45 parce que vous imaginez, il est très difficile pour elles d'intervenir à chaque fois.
00:49:51 On est à deux pas, je le disais, du Panthéon,
00:49:54 donc pour les faisceaux d'indices, vous avez le lycée Henri IV,
00:49:58 qui est juste à côté, l'un des lycées les plus grands de Paris,
00:50:04 et puis à côté, évidemment, du Panthéon,
00:50:07 et juste derrière, vous avez l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
00:50:11 Donc des départs de feu qui ont été circonscrits,
00:50:13 on va faire le tour du quartier pour être sûr qu'il n'y en a pas de nouveaux,
00:50:16 qu'il n'y a pas de manifestations sauvages,
00:50:19 et on vous dit ça dans les minutes à venir, Julien.
00:50:22 On reviendra évidemment sur le terrain, autant que nécessaire.
00:50:26 Amaury, un dernier mot avant qu'on parte en JT ?
00:50:28 Non, dernier mot, 70 interpellations à Paris,
00:50:30 c'est le dernier chiffre que l'on a de la préfecture de police de Paris.
00:50:32 Merci beaucoup Amaury Buco, on vous libère,
00:50:34 et on vous retrouvera dans l'édition de la nuit,
00:50:36 les 23h quasi pile, avant de poursuivre la discussion.
00:50:39 Un rappel sur l'essentiel de l'actualité, Mathieu Devese.
00:50:41 La dixième journée de grève contre la réforme des retraites
00:50:47 a été émaillée de violences, notamment à Paris.
00:50:49 Des éléments radicaux ont lancé divers projectiles sur les forces de l'ordre,
00:50:52 et plusieurs feux de poubelle ont été déclenchés.
00:50:55 Au total, 10 000 contrôles ont été réalisés,
00:50:57 et selon la préfecture de police, 70 personnes ont pour l'instant
00:51:01 été interpellées dans la capitale.
00:51:03 L'Assemblée nationale a adopté en première lecture
00:51:06 le projet de loi Jeux Olympiques.
00:51:08 Ce texte comprend un large volet sécuritaire
00:51:10 pour préparer et protéger l'événement.
00:51:12 L'article le plus controversé concerne la vidéosurveillance dite intelligente.
00:51:17 Elle associe des images prises par des caméras et drones à des algorithmes.
00:51:21 Enfin, la Russie affirme avoir abattu une roquette américaine de longue portée.
00:51:25 Ce serait la première confirmation de livraison de ses munitions à l'Ukraine.
00:51:29 Ces armes longue distance ont été promises au pays par les Etats-Unis début février.
00:51:33 Elles sont capables de viser des cibles à 150 km.
00:51:37 On rappelle les chiffres de cette mobilisation.
00:51:41 740 000 personnes en France, selon le ministère de l'Intérieur.
00:51:45 93 000 selon toujours les sources officielles.
00:51:49 C'est toujours beaucoup plus pour les syndicats.
00:51:52 On connaît ce jeu des chiffres.
00:51:54 Il y a moins de monde.
00:51:56 Pourquoi, Johan, la colère est un peu retombée après le choc du 49-3 ?
00:51:59 C'est ce qu'on appelle le fameux essoufflement
00:52:01 où il faut voir le verre à moitié plein
00:52:03 comme auraient tendance à le faire les syndicats ce soir.
00:52:05 Non, que la colère soit retombée, je n'y crois pas une seule seconde.
00:52:07 Il y a sans doute plusieurs raisons.
00:52:09 C'est vrai que la mobilisation, ça fait deux mois et demi qu'elle dure.
00:52:11 Faire grève, ça coûte cher.
00:52:12 On en est à la dixième journée de mobilisation.
00:52:14 Certains ont peur de se retrouver dans ce type de scène également.
00:52:17 Précisément, ce qui a marqué un coup d'arrêt à la mobilisation,
00:52:20 ce sont les violences.
00:52:22 Les violences de jeudi dernier en marge de ces manifestations.
00:52:25 Et puis les violences de Sainte-Solide.
00:52:27 Et puis, je crois que Gérald Darmanin avait annoncé
00:52:29 un dispositif de sécurité très important.
00:52:31 Un certain nombre de manifestants se sont dit manifestement
00:52:34 qu'il devait dangereux d'aller manifester.
00:52:36 On n'a pas envie de se retrouver au milieu des casseurs.
00:52:38 On n'a pas envie de recevoir des gaz lacrymogènes
00:52:41 parce que les forces de l'ordre sont obligées de se défendre
00:52:44 et on ne leur en fait pas le reproche sur ce plateau.
00:52:46 Donc voilà, tous ces éléments font que la mobilisation est en repli.
00:52:49 Un manifestant sur trois qui a manifesté la semaine dernière
00:52:53 s'est dit aujourd'hui, je n'y vais pas.
00:52:55 Voilà, 30% de diminution.
00:52:57 Néanmoins, 700 000 manifestants selon le ministère de l'Intérieur,
00:53:01 2 millions selon les syndicats.
00:53:03 Après deux mois et demi de manifestation,
00:53:05 ça reste une mobilisation extrêmement importante.
00:53:08 Je ne crois pas que les syndicats aient perdu ce soir.
00:53:11 Après deux mois et demi de mobilisation,
00:53:13 une telle force dans la rue, c'est quand même quelque chose qui n'est pas négligeable.
00:53:16 Il y a une baisse dans la fonction publique, vous avez vu les taux de grévistes.
00:53:18 J'entends bien, mais on est à deux mois et demi encore.
00:53:20 Néanmoins, quand on a dit ça, le gouvernement ce soir souffle un peu.
00:53:24 Après le choc de la semaine dernière où il ne s'attendait pas
00:53:26 à une mobilisation aussi forte, là on souffle un peu, c'est évident.
00:53:30 Qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
00:53:32 Il faut bien dire que c'est malheureux à dire pour eux.
00:53:35 Depuis 10 journées de mobilisation, je ne sais pas combien de semaines de contestation,
00:53:39 depuis le 19 janvier, ça va faire bientôt trois mois.
00:53:43 C'est dur à dire pour les syndicats, ils n'ont rien obtenu.
00:53:46 Moi déjà, je suis frappée par une chose, c'est l'atmosphère de ce mouvement.
00:53:50 Ce n'est pas un mouvement joyeux.
00:53:52 Il n'y a rien de joyeux là-dedans.
00:53:53 On a beau nous faire des phrases lyriques sur le peuple en lutte,
00:53:56 sur le glorieux peuple de 1789 qui reprend son destin en main,
00:54:01 etc. Ça ne prend pas. C'est un mouvement qui est très défensif.
00:54:05 Parce qu'en fait, la dernière chose qui relie les Français entre eux,
00:54:08 c'est pour ça que quand on parle de peuple, je me dis toujours
00:54:10 "Est-ce qu'on en est encore un ?"
00:54:11 La dernière chose qu'on a en commun, c'est l'inquiétude.
00:54:14 C'est l'inquiétude face à l'avenir, avec toutes sortes de raisons,
00:54:18 bonnes ou pas bonnes, ce n'est pas la question.
00:54:20 Mais c'est le seul sentiment réellement partagé, et donc cette fameuse colère.
00:54:25 Moi, j'ai quand même le sentiment que pour cette phase-là,
00:54:28 on a commencé aujourd'hui très timidement le pré-début de la fin.
00:54:33 C'est-à-dire, ça va encore durer, il n'y aura pas encore des manifestations,
00:54:37 il y a ces vagues, il y a les mots qui changent un tout petit peu,
00:54:40 il y a les syndicats qui sont eux-mêmes des médiateurs,
00:54:42 qui vous demandent une médiation, ce que je trouve assez curieux.
00:54:45 Mais c'est des mots nouveaux.
00:54:48 Maintenant, ce qui nous intéresse, nous, je pense, comme commentateurs,
00:54:52 c'est quelles traces, parce qu'on verra, le Conseil Constitut,
00:54:55 on peut toujours gloser.
00:54:56 D'ailleurs, tout le monde a l'air de considérer que le Conseil Constit,
00:54:58 en fait, c'est un organe politique.
00:55:00 C'est-à-dire, ça n'est plus du tout le juridisme, la neutralité des sages,
00:55:04 c'est un organe politique.
00:55:05 Parce que tout le monde s'amuse à se rappeler.
00:55:07 Oui, tout le monde s'amuse.
00:55:08 Mais moi, j'ai toujours pensé qu'ils étaient politiques.
00:55:10 Tout le monde s'amuse à se rappeler par qui et comment sont nommés les sages.
00:55:13 Bien sûr, mais en général, on nous oppose le Conseil Constitutionnel
00:55:17 comme étant la sagesse et la neutralité du droit.
00:55:19 Et quand on dit que c'est un organe politique et qui a fait faire des choses désastreuses.
00:55:23 On va y venir au Conseil Constitutionnel.
00:55:24 Restons sur le versant syndical ce soir.
00:55:28 Moi, je ne peux pas complètement me tromper.
00:55:31 Je n'ai pas le sentiment, si vous voulez, qu'effectivement,
00:55:33 les syndicats vont obtenir quelque chose de radical et de rapide.
00:55:36 Maintenant, tout ça va laisser des traces assez profondes.
00:55:42 Et je ne sais pas si vous avez remarqué, il y en a une qui est en embuscade,
00:55:45 qu'on entend assez peu, en fait, et qui dans les sondages récupère toujours
00:55:49 en termes de crédibilité.
00:55:50 C'est Marine Le Pen.
00:55:51 Comment ?
00:55:52 Elle récupère beaucoup en crédibilité, par exemple, par rapport à Mélenchon.
00:55:56 Son image est incomparablement meilleure.
00:56:00 Général Cavalier.
00:56:01 Moi, j'ai une lecture plutôt positive du retour des syndicats dans le jeu.
00:56:03 Ça me paraît essentiel.
00:56:05 Essentiel parce que de toute façon, il y a quand même dans ce pays
00:56:08 des motifs de décontentement qui sont profonds.
00:56:11 Donc, il faut qu'ils soient canalisés et représentés.
00:56:14 Deuxièmement, il y a d'autres réformes qui vont devoir se faire
00:56:18 et qui appelleront, qui exigeront cette fois-ci, véritablement,
00:56:22 une entente, un dialogue entre les syndicats et le gouvernement en place.
00:56:27 Parce que l'âge de la retraite, c'est une chose.
00:56:29 Je veux bien voir des choses positives en général, mais je répète ce que j'ai dit
00:56:32 il y a quelques minutes.
00:56:33 Les syndicats n'ont rien obtenu depuis janvier.
00:56:35 Encore une journée de mobilisation, encore une journée sans que rien ne bouge
00:56:38 du côté de l'exécutif.
00:56:40 Elle va les recevoir.
00:56:42 Je vous dis simplement que quelle est l'alternative ?
00:56:44 On parle des Black Blocs soutenus plus ou moins par une partie de la mouvance.
00:56:48 Mais vous avez une violence rentrée d'une partie de la population
00:56:52 qui connaît une paupérisation.
00:56:54 Vous avez des classes populaires, vous avez des classes moyennes.
00:56:56 Donc, je crois qu'il est fondamental, au-delà de cet enjeu des retraites,
00:57:00 ce qui ne me semble pas principal, qu'il y ait une restructuration
00:57:04 de notre société avec des forces intermédiaires, avec les syndicats.
00:57:10 À quoi qu'on dise, il faut mieux ça que des jacqueries.
00:57:13 Mais rien ne bouge.
00:57:15 Je vous entends, mon général, mais rien ne bouge.
00:57:17 Les syndicats n'ont aucun poids. Ils sont méprisés par l'exécutif.
00:57:20 Vous avez Elisabeth Borne, en effet, qui tend la main pour aller recevoir
00:57:23 un matignon et après avoir craché dans cette main.
00:57:26 Je ne suis pas tout à fait d'accord avec votre interprétation.
00:57:28 Déjà, les syndicats eux-mêmes ont changé.
00:57:30 Ce qu'ils ont dit là, en demandant une médiation,
00:57:32 ce n'est plus la même chose que de demander le retrait.
00:57:35 Souvenez-vous, jusqu'à présent, ce que les syndicats disaient,
00:57:37 c'était de toute façon, c'est le retrait ou rien.
00:57:40 Une médiation, c'est autre chose.
00:57:42 C'est accepter de rentrer quand même dans une discussion différente
00:57:44 et qui vraisemblablement, d'ailleurs, pourrait fragiliser l'intersyndical.
00:57:47 Parce qu'on imagine mal la CGT et les versants les plus radicaux de la CGT
00:57:51 vouloir accepter l'idée, par exemple, ne serait-ce que d'une pause
00:57:54 et pas d'un retrait.
00:57:56 Le fait qu'Elisabeth Borne ait fini, et vous avez vu ce matin,
00:57:59 le Modem a dit qu'ils étaient aussi en faveur,
00:58:01 le président du groupe Modem, en tout cas à l'Assemblée,
00:58:03 a dit qu'ils étaient en faveur d'une médiation.
00:58:05 Il y a eu une fin de non-recevoir.
00:58:07 Ce qui d'ailleurs ne veut rien dire juridiquement.
00:58:11 Mais on est dans le symbole politique.
00:58:13 Et ces petits symboles-là, peut-être malgré tout,
00:58:16 vous savez, il y a des fois des évolutions politiques qui arrivent.
00:58:18 On a eu des signaux avant-coureurs faibles.
00:58:21 Je crois quand même qu'il y a dans la majorité des gens qui commencent à dire
00:58:25 la réforme, moi l'image qu'on m'a employée, je vais vous la répéter,
00:58:28 c'est une fois que la blanquette de veau est trop cuite,
00:58:30 vous ne pouvez pas la décuire.
00:58:32 Et donc il y a des gens dans la majorité et au gouvernement
00:58:35 qui considèrent que de toute façon, c'est perdu.
00:58:38 Et que quoi qu'il en soit, même en s'obstinant,
00:58:40 il n'y aura aucun bénéfice politique à l'application de cette réforme-là.
00:58:44 Je vous dis, peut-être qu'il y a une inflexion.
00:58:46 On parle de cette médiation, il y a peut-être des gens qui nous regardent
00:58:49 et qui n'ont pas suivi forcément l'actualité aujourd'hui.
00:58:51 L'intersyndicale qui a donc engagé cette proposition aujourd'hui de médiation
00:58:56 a sorti d'une suspension de projet, ce à quoi l'exécutif a fait un lamin à la porte
00:59:00 en disant qu'il n'y avait pas d'intermédiaire nécessaire.
00:59:02 Les syndicats avaient donc fait ce pas en avant en proposant non plus le retrait de la réforme,
00:59:06 mais une suspension de l'article 7 sur les 64 ans et cette médiation pendant un mois ou un mois et demi.
00:59:12 Écoutez ce que disait ce matin Philippe Martinez
00:59:14 et la réponse du porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
00:59:17 Compte tenu de la mobilisation qui ne fiablit pas,
00:59:20 comme on l'a décidé en intersyndicale,
00:59:23 on a proposé une nouvelle fois au gouvernement et surtout au président de la République
00:59:30 de suspendre son projet et de nommer une médiation.
00:59:36 Comme dans tout conflit social dans les entreprises,
00:59:40 quand il y a un conflit qui dure, on essaie de trouver une solution.
00:59:44 On n'a pas forcément besoin de médiation pour se parler.
00:59:47 On peut se parler directement.
00:59:49 Le président de la République l'a dit, il est prêt à recevoir l'intersyndicale.
00:59:53 Dès lors, parce que nous respectons nos institutions,
00:59:55 que le conseil constitutionnel se sera prononcé sur la conformité de notre texte de loi.
01:00:01 Ensuite, la Première ministre se tient à disposition des syndicats
01:00:04 pour les recevoir très directement pour pouvoir parler.
01:00:07 Pourquoi est-ce qu'il est important de le faire ?
01:00:09 Il est important de le faire parce que déjà à côté de la réforme des retraites,
01:00:13 et le président de la République en a parlé,
01:00:15 il y a beaucoup d'éléments qui ont lieu, qui ont trait au travail,
01:00:18 qui intéressent les Français.
01:00:21 Yohann Usaï, ça n'aurait plus une option de gain de temps pour le gouvernement ?
01:00:25 Pourquoi cette fin de non-recevoir ?
01:00:27 Parce que le temps joue contre le gouvernement.
01:00:29 Plus ça sera long, plus ça sera difficile pour le gouvernement.
01:00:31 Emmanuel Macron a envie de plier ça le plus tôt possible.
01:00:34 Son échéance, c'est le conseil constitutionnel, on va en parler tout à l'heure,
01:00:37 mais il n'a pas du tout envie de faire une pause.
01:00:38 Parce que d'abord, en politique, quand on fait une pause,
01:00:40 ça veut dire qu'on retire le texte.
01:00:41 Vous imaginez faire une pause et puis dans six mois, allez, on redébat sur le texte.
01:00:44 Oui, lui, je le garde usure en fait.
01:00:45 Il regarde les mobilisations, il se dit il y a moins de monde,
01:00:47 il y a moins de voluence, c'est bon pour moi.
01:00:49 Évidemment, il attend le conseil constitutionnel qui va rendre sa réponse,
01:00:52 mais il n'est pas du tout dans l'optique de retirer ce texte-là.
01:00:54 Vous dites que les syndicats n'ont rien obtenu.
01:00:56 C'est vrai, concernant l'âge légal de départ, ils n'ont absolument rien obtenu.
01:00:59 On pourrait dire que ces deux mois et demi de lutte n'ont servi à rien.
01:01:03 Ils ont quand même réussi quelque chose, c'est à affaiblir considérablement Emmanuel Macron.
01:01:07 Il sort aujourd'hui à rincer politiquement plus qu'affaibli.
01:01:12 Son pouvoir est considérablement diminué.
01:01:15 Il n'a plus de majorité à l'Assemblée nationale.
01:01:18 Il est à 27 ou 28 % de taux de popularité ou de confiance, je ne sais plus.
01:01:23 C'est historiquement faible.
01:01:25 On est proche de son record d'impopularité qu'il avait atteint au moment de la crise des Gilets jaunes.
01:01:30 Vous l'avez dit, son allié, le modem, sur cette partie-là, l'a en partie lâché.
01:01:34 Donc le président ne peut plus sortir de l'Élysée.
01:01:37 Il annule ses dépensements.
01:01:38 Modem favorable à la médiation.
01:01:39 Il ne va plus sur le terrain.
01:01:41 Emmanuel Macron, qui politiquement est affaibli comme il ne l'a jamais été et comme rarement les présidents...
01:01:47 Et avec le clivage de l'ordre qu'ils ne vont pas tenir très longtemps.
01:01:50 Il veut installer justement ce clivage de l'ordre contre le désordre.
01:01:53 C'est la stratégie.
01:01:54 Il y a ça qui peut leur sauver la mise à un moment, on le sait très bien.
01:01:56 Mais ce qui est intéressant, c'est qu'en fait tout ça commence par une sorte d'aporie institutionnelle.
01:02:01 C'est-à-dire que les Français élisent à 58 % au deuxième tour un président
01:02:06 qui a à peu près comme unique programme clair la réforme de la retraite.
01:02:11 Et quelques mois ou un an après l'avoir élu, ils disent "on ne t'a pas élu pour ça".
01:02:16 Alors on peut se demander pourquoi les Français ont-ils donc élu Emmanuel Macron ?
01:02:23 Et l'autre jour, je discutais avec Marcel Gaucher en essayant de lui voler son interprétation de sa crise.
01:02:30 Parce que c'est un esprit délié évidemment à de nos meilleurs esprits.
01:02:34 Et il me disait "mais moi je crois qu'une des grandes passions françaises,
01:02:36 et c'est pour ça que je trouve ça assez triste, c'est l'immobilisme".
01:02:39 C'est-à-dire qu'est-ce qu'on veut ? C'est pour ça que je dis que ce mouvement est triste.
01:02:42 On veut surtout que rien ne change. On veut préserver nos inquiets.
01:02:45 Moi mon sentiment c'est que...
01:02:46 Emmanuel Macron est le président du statu quo.
01:02:48 Pas que lui, tout le monde, Chirac, Hollande, tous depuis 40 ans.
01:02:52 Il y avait eu un vrai ex-président de la Sarkozy.
01:02:55 Oui c'est vrai. On nous a vendu des illusions et nous les avons achetées.
01:02:58 Et maintenant nous allons tous sortir de l'histoire. C'est ça que moi le sentiment que j'ai en fait.
01:03:02 Vous parliez des institutions.
01:03:04 Ça me fait dire qu'en réalité, après tout ce que je vous ai dit sur le président de la République,
01:03:08 qui est affaibli comme on l'est rarement en politique,
01:03:10 il n'est plus protégé que par les institutions, Emmanuel Macron.
01:03:13 Aujourd'hui si le président est encore debout, s'il tient encore les rênes,
01:03:17 parce qu'il est très affaibli mais il tient les rênes,
01:03:19 c'est uniquement grâce aux institutions.
01:03:21 Il n'est ce soir, au moment où nous parlons, plus protégé que par ça finalement.
01:03:25 Et par les forces de l'ordre.
01:03:27 Parce que pour le coup ça n'est pas neutre dans l'équation.
01:03:29 Oui mais quand même pendant les Gilets jaunes on en était arrivé là.
01:03:32 Parce que toutes les institutions du monde ne protègent pas malgré tout
01:03:35 de mouvements qui sont insurrectionnels dans l'inspiration.
01:03:39 Non mais le général Cavalier le disait tout à l'heure, cette dimension-là, vous disiez "Rien ne bouge".
01:03:43 Ben si, parce que les forces de l'ordre sont épuisées et qu'on ne pourra pas tenir à ce niveau-là.
01:03:48 Et que donc le calcul du pourrissement, si ça s'évaporait assez rapidement,
01:03:52 enfin si le mouvement s'efflutuait assez rapidement...
01:03:54 Mais lui fait surtout le pari que les Français soient excédés par ces différents débordements.
01:03:57 Et il pense que les images de casse au quotidien font la différence entre Sainte-Soline et les manifestations contre les retraites.
01:04:03 Je pense vraiment qu'ils font la différence.
01:04:05 Karima, avant d'entendre Laurent Berger.
01:04:06 Oui mais pour revenir donc à Emmanuel Macron, je trouve qu'il donne l'impression d'un président qui se cache,
01:04:12 qui est en fuite éternellement, qui est complètement déconnecté de son peuple.
01:04:16 Mais on se dit pour le reste de son quinquennat, il ne va pas pouvoir être toujours dans sa tour d'ivoire
01:04:21 ou quelque part à l'international à essayer de redorer un peu son blason.
01:04:25 Il part pour une séquence de trois semaines, on ne va pas beaucoup le voir.
01:04:27 Oui voilà, mais pendant un quinquennat, il ne peut pas être toujours en train de vous cacher.
01:04:30 Donc il n'est pas capable de parler, de connecter avec son peuple.
01:04:34 Ça c'est un véritable problème et s'il ne fait rien pour essayer d'améliorer les choses,
01:04:37 je pense qu'il va être un des présidents les plus détestés.
01:04:40 Alors je voudrais juste entendre l'intersyndical parce que ce qu'on apprend ce soir,
01:04:44 c'est que la première ministre, c'est l'une des informations de la soirée,
01:04:46 la première ministre qui ouvre la porte au syndicat, une rencontre prévue,
01:04:51 je ne peux pas encore préciser, mais à priori lundi ou mardi de la semaine prochaine.
01:04:54 Je voudrais juste que vous entendiez monsieur Korona, qui est secrétaire général UNSA,
01:04:58 qui au terme de la réunion intersyndicale a donné son commentaire sur cette réunion à venir à Matignon.
01:05:04 Si le monde veut discuter avec nous et en particulier et surtout et essentiellement et exclusivement des retraites,
01:05:12 oui, mais effectivement il faut seulement qu'on se montre bien d'accord.
01:05:16 Si c'est pour nous dire vous n'avez pas compris, je vais vous réexpliquer ce que j'ai fait.
01:05:20 En d'autres termes, ce que je n'arrête pas de dire, vous êtes des bécaçons, ça ne sert à rien.
01:05:24 Donc oui, si madame Borne souhaite nous voir, nous irons, nous irons par les retraites et remettre l'ouvrage sur le métier.
01:05:31 Nous on pourrait faire des propositions, nous on tend la main, nous on essaie de sortir de la crise,
01:05:36 nous on dit que la France est facturée, qu'elle a besoin de calme et de sérénité.
01:05:39 Et chaque fois qu'on dit "président de la République, recevez-nous", c'est non.
01:05:42 Est-ce qu'on fait une médiation ? C'est non.
01:05:44 Qu'est-ce que ça va donner cette réunion à Matignon et à Yohann Mizaï ?
01:05:47 Ecoutez, franchement pas grand chose. Pourquoi ?
01:05:50 C'est de la com ? Encore une fois ?
01:05:51 Oui, c'est une manière de dire...
01:05:53 Parce que s'ils ressortent lundi ou mardi prochain de Matignon, les représentants de l'intersyndical,
01:05:57 sans aucune avancée, sans rien avoir obtenu, mais finalement ça va remettre une pièce dans la machine de mobilisation.
01:06:02 Non mais, on voit bien que cette réunion à Matignon, c'est une manière de dire que la porte est ouverte,
01:06:07 le dialogue se poursuit, que la main est tendue, pour reprendre l'expression de la première ministre, vous avez raison,
01:06:12 c'est de la communication.
01:06:13 Vous imaginez bien que si ce texte devait être retiré, d'abord ce n'est pas la première ministre qui l'annoncerait,
01:06:18 c'est Emmanuel Macron.
01:06:19 Les syndicats demandés à être reçus par le président, là c'est la première ministre qui les reçoit.
01:06:24 Si ce texte devait être retiré, il le serait ce soir, après la dixième journée de mobilisation,
01:06:28 ou demain, pas lundi prochain.
01:06:30 Donc le fait que ce soit Elisabeth Borne qui reçoive les syndicats dans six jours,
01:06:33 ça montre bien que ça n'est pas pour faire une annonce.
01:06:35 J'ai du mal à comprendre pourquoi il y a autant d'inflexibilité.
01:06:38 Mais il y a autant d'inflexibilité parce que le président maintenant a...
01:06:41 Tout est figé.
01:06:42 Il a tout mis dans la balance, si vous voulez.
01:06:44 Il y a le côté politique, le fait que de toute façon, il ne puisse plus ensuite faire quoi que ce soit
01:06:49 pendant les quatre prochaines années si ce texte était retiré.
01:06:51 Il y a le fait maintenant en plus, parce que plus on attend, plus il est difficile de retirer un texte.
01:06:56 Maintenant, retirer ce texte, ça voudrait aussi donner raison à ces partisans de la violence,
01:07:01 à ceux qui mettent le feu dans les rues des différentes villes.
01:07:03 Ça serait prouver une nouvelle fois, parce que la preuve nous l'avons déjà eue,
01:07:06 mais ce serait prouver une nouvelle fois que pour obtenir quelque chose dans ce pays,
01:07:10 il faut faire preuve de violence et de très grande violence.
01:07:13 Donc il est pris au piège et plus il attend, plus le piège se referme sur lui.
01:07:17 Donc il arrive à un moment où il ne peut plus reculer, mais en restant inflexible,
01:07:21 il est dans la situation que je vous ai décrite tout à l'heure,
01:07:24 c'est-à-dire un président qui ne tient plus qu'à cause ou grâce aux institutions.
01:07:28 En fait, il n'y a aucune volonté d'apaisement, Jean-Sébastien.
01:07:31 Je crois qu'il y a un doute qui est en train, comme je vous le disais, de s'installer,
01:07:38 mais il faut bien regarder le contexte économique par ailleurs.
01:07:40 Nous allons vers la récession, c'est-à-dire que ce n'est pas la même chose.
01:07:43 Et déjà, souvenez-vous, pour le coup, les Gilets jaunes, c'était différent.
01:07:46 Nous étions en haut de cycle économique.
01:07:48 C'est plus facile de faire des chèques et de relancer l'économie
01:07:50 quand vous êtes en haut de cycle économique que quand vous allez vers la récession.
01:07:54 C'est ça la réalité du pays à l'heure actuelle.
01:07:56 Et je pense que les milieux économiques aussi commencent à se dire…
01:07:59 Vous voyez bien toute la rhétorique sur l'anticapitalisme.
01:08:01 Il y a des choses, quand vous les faites sortir du tube de dentifrice,
01:08:04 il est très difficile de les faire rentrer.
01:08:06 Les discussions que nous sommes en train d'avoir, enfin, pas nous, là, sur le plateau,
01:08:09 mais qu'il y a dans le pays, sur les institutions, sur la démocratie, sur le capitalisme,
01:08:13 sur la soutenabilité globalement de notre modèle économique et social,
01:08:16 dans la mesure où il n'y a pas de véritable réponse, il n'y a pas de réponse,
01:08:20 il n'y a aucun parti qui save vraiment y répondre,
01:08:22 il y a parfois des conversations qu'il vaut mieux éviter d'avoir.
01:08:25 Cette réalité-là, elle existe. Il y a ce que Johan a dit, bien sûr.
01:08:27 Mais personne ne veut le prendre.
01:08:29 L'inconvénient politique de retirer une réforme alors qu'il investit tout son capital politique dessus,
01:08:33 le fait d'avoir l'air de céder à la violence.
01:08:38 Mais il y a aussi tous ces autres éléments-là, et moi je le maintiens,
01:08:41 je pense que la balance penche maintenant clairement en termes d'avantages et inconvénients,
01:08:45 du côté des inconvénients pour lui, pour le président de la République,
01:08:48 comme d'ailleurs beaucoup plus largement pour le pays.
01:08:51 Alors, pour faire du pouvoir, refuser cette médiation,
01:08:53 pourquoi ne pas redorer son urnage auprès des syndicats ?
01:08:56 Il est en train de s'enfermer dans sa contriboire.
01:08:59 Le soupçon qu'on peut avoir, c'est ce que dit Enrique Henault dans le prochain Cosa,
01:09:03 il dit que c'est purement, et là, si c'est ça, c'est vraiment grave,
01:09:06 c'est purement de l'orgueil.
01:09:08 C'est-à-dire qu'au stade où on en est, c'est dans sa psychologie que ça tient.
01:09:13 Je ne sais pas si c'est vrai, je vous le livre comme ça,
01:09:16 mais juste, Jean-Sébastien a parfaitement raison de rappeler l'état désastreux de notre pays.
01:09:21 Non mais vraiment, je veux dire, si on regarde vraiment dans le dur,
01:09:25 ce qu'on produit, c'est absolument abyssal, la dette qui vient de passer, je crois, les 3 000 milliards.
01:09:32 Et ça, non seulement personne ne veut en entendre parler dans la société,
01:09:38 mais dans le fond, je veux dire, le gouvernement n'en parle pas non plus.
01:09:41 C'est-à-dire qu'à part deux mots dans l'intervention d'Emmanuel Macron,
01:09:46 auquel notre pays est au coeur.
01:09:48 Mais dans le contexte politique et social, l'argent, il ne tombe pas du ciel.
01:09:51 Si vous ne fabriquez pas, si vous ne fabriquez rien, on est en train de se déclasser.
01:09:56 Et je ne suis pas sûre que, quoi qu'il arrive à l'issue de cette crise,
01:10:01 je veux dire, ce n'est pas ça qui va nous faire repartir, si vous voulez, vers un avenir meilleur.
01:10:05 Et moi, c'est ça qui me terrifie, c'est l'État d'élitement.
01:10:09 Il y a des signes de crispation, de violence, de haine et de haine.
01:10:13 Je voudrais qu'on avance sur les permanences ou même les domiciles privés
01:10:17 de certains élus qui sont sabotés ou murés.
01:10:21 C'est ce qui s'est passé pour Violette Spilbou.
01:10:23 Je ne sais pas si vous avez vu ça, elle a tweeté la députée Renaissance du Nord de la France.
01:10:29 "Débattre, oui. S'opposer, parfois vivement, oui.
01:10:32 S'attaquer à mon domicile sans prendre à ma famille, jamais je ne l'accepterai.
01:10:35 La démocratie s'arrête là où commence la haine et la violence."
01:10:37 Je ne sais pas si on a la photo du domicile de Violette Spilbou.
01:10:40 Alors on va voir d'abord la deuxième partie.
01:10:42 "Je demande au syndicat déshonoré par cet acte de condamner sans réserve
01:10:45 les actions conjointes avec les groupements antifas, ultra-gauches, lillois
01:10:48 qui se sont déjà attaqués à moi pendant les municipales.
01:10:50 De mon côté, je reste à l'écoute de chacun."
01:10:53 On n'a pas la photo de son domicile.
01:10:55 On n'avait pas les droits d'image, mais sachez que son domicile a été muré avec des parpaings.
01:11:00 C'est arrivé à d'autres parlementaires.
01:11:03 Là c'est son domicile privé.
01:11:05 On parle souvent des permanences des élus, mais là c'est les domiciles privés.
01:11:08 Je ne vais pas revenir, mon général, un instant sur les lettres de menaces
01:11:12 reçues notamment d'Aurore Berger et d'autres députés.
01:11:15 Ce sont des nouveaux-nés de 4 mois, en l'occurrence le bébé d'Aurore Berger
01:11:18 qui est menacé de mort.
01:11:19 J'entends bien, c'est pour ça qu'il faut remettre dans le jeu,
01:11:22 dans le jeu politique la plupart des acteurs, y compris les syndicats.
01:11:25 Ce qui vient d'être dit sur l'état du France 1 qui est en déclin,
01:11:31 ça va obliger à des réformes de fonds.
01:11:33 Ce n'est pas sur l'histoire des retraites qu'il faut agir aujourd'hui.
01:11:37 C'est sur des enjeux beaucoup plus importants.
01:11:39 Il faut que les syndicats soient maintenant…
01:11:42 Il n'y a rien à faire, mon général.
01:11:43 Ces gens qui font ça, ils veulent la révolution,
01:11:45 ils veulent le grand soir, ils ne veulent rien d'autre.
01:11:47 Je parle de ceux qui mûrent les permanences et les domiciles des élus.
01:11:50 Je parle de ces élus qui sont attaqués de cette haine viscérale
01:11:54 qu'une partie de l'opinion a pour nos élus.
01:11:57 Je ne parle pas de… là j'ai basculé vers…
01:12:01 Et vous avez raison, il y a une certaine complaisance d'une partie de l'opinion avec ça.
01:12:05 Je vous dis, moi j'ai été frappée quand ils se sont traités de monstres.
01:12:09 Et des médias.
01:12:10 Et des médias, absolument.
01:12:11 On a le sentiment que…
01:12:13 Sur les lettres de menaces reçues par l'envergure, il y a une animété.
01:12:16 On a quand même le sentiment qu'aujourd'hui, dans l'espace public,
01:12:19 il n'y a plus d'adversaires, il y a des ennemis.
01:12:21 Or, la démocratie, disons, suppose au moins un accord minimal
01:12:25 sur le fait qu'on est en désaccord
01:12:27 et qu'on est à peu près d'accord sur la façon de résoudre nos conflits.
01:12:31 Ce n'est plus du tout le cas.
01:12:32 C'est pour ça que quand on parle du peuple, c'est très bien de parler du peuple.
01:12:37 Mais moi, je doute qu'on en soit au long.
01:12:39 Je me dis qu'il faut faire quand même attention à ce climat délétère
01:12:42 qui est en train de s'instaurer entre certains Français et leurs élus.
01:12:46 Évidemment, il faut faire très attention à cela.
01:12:48 Il faut tout le condamner d'abord unanimement.
01:12:51 Je crois que ça a été le cas quand même d'une très grande partie de la classe politique,
01:12:55 ce qui est plutôt rassurant.
01:12:57 Mais effectivement, on est au-delà de la défiance.
01:13:01 On est maintenant effectivement clairement dans la haine.
01:13:04 Il y a une partie de la France qui se sent complètement incomprise,
01:13:09 qui se sent complètement abandonnée, qui ne croit plus en rien.
01:13:12 Donc oui, effectivement, l'état de notre pays est très inquiétant.
01:13:18 Et ce qu'ils disent, c'est que si ça dégénère, c'est l'entière faute d'Emmanuel Macron.
01:13:21 Non, moi, je ne partage pas cet avis-là.
01:13:25 Je ne dis pas qu'il faut le partager, je dis que c'est le discours ambiant.
01:13:28 On sent bien d'abord que cette haine-là, qui est quelque chose d'extrêmement profond,
01:13:33 est dirigée aujourd'hui contre Emmanuel Macron.
01:13:35 Mais cette haine n'est pas née aujourd'hui.
01:13:38 Elle est amplifiée par ce qu'on est en train de vivre.
01:13:40 Mais ça fait quand même longtemps, des années et des années,
01:13:42 qu'on sent qu'il se passe quelque chose dans le pays,
01:13:45 qu'on sent que quelque chose est en train de monter en France.
01:13:47 On a atteint l'apogée avec les Gilets jaunes,
01:13:50 avec ce que nous vivons en ce moment dans les différentes villes de France.
01:13:53 Mais ça n'est pas quelque chose qui est nouveau.
01:13:55 On l'a quand même senti venir.
01:13:57 Il y a eu des alertes, mais personne n'a réussi à faire changer la situation.
01:14:02 Vous ne croyez pas que dans la haine de Macron, il y a quelque chose de spécifique ?
01:14:05 Je me rappelle Sarkozy, mais il ne me semble pas que...
01:14:09 Il y a un sentiment d'injustice.
01:14:11 Il y a une envie de l'humilier comme lui a humilié les Français.
01:14:14 Il y a un sentiment d'injustice qui est aussi nourri par le fait
01:14:19 qu'on est un peu devenu un peuple d'ayant-droit.
01:14:22 C'est-à-dire qu'on se demande toute la journée ce qu'on nous doit
01:14:24 et que nous n'avons pas eu.
01:14:26 Ça, je partage cette avis-là complètement.
01:14:28 Et personne n'a dans l'idée que de temps en temps,
01:14:31 peut-être la collectivité mérite un vague effort,
01:14:35 parce que c'est toujours la même chose.
01:14:37 Si vous dites que je ne veux pas travailler, quelqu'un va travailler pour vous.
01:14:40 C'est vrai qu'il y a aussi une autre fracture
01:14:43 dont on a entendu parler ces derniers temps et qui, à mon avis, va s'aggraver.
01:14:47 C'est que j'ai découvert, à ma grande stupéfaction,
01:14:50 qu'il y a en France, c'est les calculs de Pierre Vermeuren, l'historien.
01:14:55 Ce qu'il y a en France, ou de Fourquet, je ne sais plus lequel des deux.
01:14:58 26 millions d'actifs.
01:15:01 Ça représente 35% de la population.
01:15:03 En Allemagne, ce taux est de 55%.
01:15:07 Donc, vous avez 26 millions d'actifs qui doivent en gros,
01:15:10 je veux dire, produire pour tout le monde, travailler pour tout le monde,
01:15:14 et qui sont aussi ceux qui en ont marre,
01:15:16 parce qu'ils ont l'impression que la réforme des retraites, justement,
01:15:18 leur tombe dessus à eux.
01:15:20 Et ça, ça me paraît être une fracture, si vous voulez,
01:15:23 qui est souterraine, que le gouvernement n'a pas du tout traité,
01:15:25 alors qu'il aurait dû vraiment commencer par là.
01:15:27 Avec en plus un taux de prélèvement qui est absolument astronomique.
01:15:30 Et un taux de prélèvement sur ces 26%, précisément.
01:15:33 Mais surtout avec un mépris profond, malheureusement,
01:15:36 pour toute une partie des 26% en question,
01:15:38 et c'était les gilets jaunes.
01:15:40 C'est pour ça que...
01:15:41 Je suis à la fois d'accord avec ce que disait Elisabeth
01:15:44 sur le fait qu'on soit une société d'ayant droit,
01:15:47 mais il y a quand même autre chose aussi.
01:15:49 On est une société qui est confrontée à des promesses de ces élites
01:15:51 qui n'ont cessé de se réveiller les fausses.
01:15:53 Quand on nous a expliqué...
01:15:54 -Mais Macron a tenu sa promesse.
01:15:56 -Non, parce que, Yohann, la promesse, c'est quoi ?
01:16:00 La promesse, c'est que ça va régler le problème des retraites
01:16:02 et ça va permettre de sauver les retraites.
01:16:04 -Sauf que dans 3-4 ans, on en fera une autre.
01:16:05 -Non, c'est faux, ça ne sauvera pas le régime des retraites.
01:16:07 Et pire que ça, de toute façon, le niveau des pensions va diminuer.
01:16:10 Et ce que les Français, ce qui est tragique,
01:16:12 a fortiori pour les jeunes, c'est qu'ils n'ont pas compris
01:16:14 dans ce débat-là, que eux, pour un euro qu'ils mettent
01:16:16 dans la caisse aujourd'hui, ils se retrouveront avec moins,
01:16:18 alors que les générations actuelles,
01:16:20 elles se sont retrouvées avec bien plus que l'euro
01:16:22 qu'elles avaient investi en cotisation.
01:16:24 Donc non, ça, c'est un mensonge.
01:16:26 Regardez ce qui se passe avec l'Allemagne.
01:16:27 Regardez à chaque fois la manière dont la France s'étale
01:16:29 devant l'Allemagne, là encore, sur la décision
01:16:31 sur les moteurs thermiques.
01:16:33 Regardez comme dans les attendus du traité de Maastricht,
01:16:35 il y avait 5 % de croissance nominale par an dans la zone euro.
01:16:38 Est-ce que vous avez vu 5 % de croissance nominale par an
01:16:41 dans la zone euro ?
01:16:43 On nous a expliqué aussi qu'en donnant le statut
01:16:45 d'économie de marché à la Chine dans l'OMC,
01:16:47 ça n'aurait aucun impact et que ce serait du gagnant-gagnant.
01:16:50 Si vous étiez salarié de l'industrie,
01:16:54 moi je pense que la mondialisation, elle nous a bénéficié
01:16:56 globalement, mais ça n'empêche pas qu'une moyenne
01:16:58 n'est qu'une moyenne et que si vous étiez salarié
01:17:00 de l'industrie, on vous a menti.
01:17:02 Elle a fait disparaître notre industrie.
01:17:04 Comment vous pouvez dire qu'elle nous avait dit
01:17:06 qu'elle avait dit à partout ?
01:17:08 On nous a menti sur les hôpitaux.
01:17:09 Oui, mais c'est la seule chose qui a garanti
01:17:10 notre pouvoir d'achat.
01:17:11 On a menti sur l'énergie.
01:17:12 Regardez, là encore, Emmanuel Macron d'ailleurs
01:17:14 qui nous dit tout et n'importe quoi.
01:17:15 Un jour il nous dit "bah tiens, on va construire des RER,
01:17:17 on ne sait pas comment, machin".
01:17:19 Mais franchement, ne sous-estimant pas non plus
01:17:21 les mentalités d'ayant droit, mais aussi
01:17:23 les mentalités de gens qui ne croient plus
01:17:25 à la parole publique, parce que ça relève de la foi.
01:17:27 On a menti également sur la sécurité.
01:17:29 Oui, bien sûr.
01:17:31 Mais sur les effets de l'immigration aussi.
01:17:33 Je veux juste qu'on avance sur cette idée
01:17:35 également qui fait son chemin.
01:17:37 C'est l'idée du référendum.
01:17:39 C'est d'ailleurs l'objet de notre dernier sondage CNews.
01:17:42 Pour trancher sur la réforme des retraites,
01:17:44 souhaitez-vous le recours au référendum?
01:17:46 La réponse est oui pour 69 % des Français.
01:17:49 Est-ce qu'il faut aller consulter sur cette question des retraites?
01:17:51 Parce que depuis des mois, ils ont l'impression
01:17:53 qu'ils ne sont pas écoutés.
01:17:55 Ils ont l'impression que la démocratie,
01:17:57 on parle souvent même de démocratie sociale,
01:17:59 il n'y en a pas, qu'il y a vraiment des failles
01:18:01 dans la démocratie parlementaire.
01:18:03 Donc ils ont l'impression qu'ils ne sont pas écoutés.
01:18:05 Ils descendent dans la rue, il ne se passe rien.
01:18:07 Donc je pense que le référendum est une façon de dire
01:18:09 est-ce qu'on peut s'approprier quelque chose?
01:18:11 Est-ce qu'on peut véritablement avoir une voix?
01:18:13 Et justement, encore une fois, il y a cette déconnexion,
01:18:16 on le dit, avec les élites, avec la politique,
01:18:19 avec Emmanuel Macron aussi qui est dans sa tour d'ivoire,
01:18:21 qui ne connecte pas avec son peuple
01:18:23 et qui ne le fait pas depuis des années non plus.
01:18:25 Et dans une situation particulière au cours des derniers mois
01:18:28 où il y a cette crise du pouvoir d'achat,
01:18:30 il y a eu la crise de l'énergie, il y a eu des stress immenses aussi.
01:18:33 Rappelez-vous, il n'y a pas si longtemps,
01:18:35 on disait encore aux Français, ça se peut qu'il y ait des coupures de courant.
01:18:38 On est dans un pays...
01:18:39 - Où les services d'urgence sont fermés.
01:18:41 - Exactement. Il y a une crise dans les hôpitaux.
01:18:43 On a encore cette impression qu'on est dans un pays d'abondance,
01:18:46 avec un filet social et le peuple n'est pas conscient.
01:18:50 - Parce que vous n'avez pas écouté le président, cher Carimane,
01:18:52 il vous l'a dit que l'abondance c'était...
01:18:54 - Bien oui, c'est ça, exactement.
01:18:56 - L'industrialisation, la santé, l'éducation.
01:18:58 - Il est 23h30.
01:19:00 - L'abondance est terminée.
01:19:02 - C'est l'heure de l'abondance.
01:19:04 - C'est l'actualité Mathieu Devez.
01:19:06 - Il est parti à terre.
01:19:08 740 000 personnes ont défilé en France contre la réforme des retraites
01:19:13 selon le ministère de l'Intérieur.
01:19:15 Ils étaient 93 000 à Paris.
01:19:17 Et de son côté, la CGT revendique plus de 2 millions de manifestants dans le pays,
01:19:21 450 000 à Paris.
01:19:23 Une mobilisation en être plie par rapport à la semaine dernière,
01:19:26 alors que l'intersyndical appelle ce soir à une 11e journée de manifestation,
01:19:29 le jeudi 6 avril.
01:19:31 Et le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger,
01:19:34 annonce que les syndicats seront reçus par Elisabeth Borne
01:19:37 en début de semaine prochaine.
01:19:39 La grève des éboueurs sera suspendue demain à Paris.
01:19:42 Une décision prise par la CGT après 3 semaines de mouvement
01:19:45 contre la réforme des retraites.
01:19:47 Le syndicat annonce avoir besoin de discuter avec les agents
01:19:50 afin de repartir plus fort à la grève.
01:19:52 Il reste 6 600 tonnes de déchets à ramasser dans la capitale.
01:19:56 Gérald Darmanin a engagé la procédure de dissolution
01:19:59 du groupe Soulèvement de la Terre.
01:20:01 Le ministre de l'Intérieur l'a annoncé lors de la séance
01:20:03 des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
01:20:06 Il accuse les militants du collectif d'être à l'origine
01:20:08 des actions violentes survenues samedi à Sainte-Sauline
01:20:11 lors d'une manifestation interdite contre les réserves d'eau
01:20:14 pour l'irrigation agricole.
01:20:16 - Yohann Usa, est-ce qu'on peut imaginer s'il y avait un référendum,
01:20:19 si les Français étaient majoritairement contre la réforme des retraites,
01:20:22 que ce serait la forme du quinquennat d'Emmanuel Macron ?
01:20:25 Avec des si on fait beaucoup de choses, je vous l'accorde.
01:20:27 Là, il n'y a pas de surprise.
01:20:29 S'il y a un référendum sur la réforme des retraites,
01:20:31 la réponse est non.
01:20:33 Aucune surprise. Les Français vont répondre non.
01:20:36 C'est De Gaulle en 69.
01:20:37 À ce moment-là, Emmanuel Macron, c'est ce qu'il fait.
01:20:39 C'est ce qu'il fait comme le général De Gaulle, il dit "je m'en vais".
01:20:41 - C'est ça qui nous intéresse.
01:20:42 - Ce n'est pas le style du président.
01:20:43 On n'imagine pas Emmanuel Macron démissionner
01:20:45 après un référendum perdu.
01:20:47 Donc, quelle est votre hypothèse ? La dissolution.
01:20:49 Seulement la dissolution, les derniers sondages sont très clairs.
01:20:51 Qu'est-ce que ça donnerait ?
01:20:53 Ça donnerait deux blocs aux extrêmes très forts.
01:20:56 - Pour quel projet politique ?
01:20:58 - Pour quel projet politique ?
01:20:59 On aurait une assemblée qui serait encore plus bloquée qu'aujourd'hui.
01:21:02 L'incapacité totale de gouverner.
01:21:05 Donc, ce n'est pas une option non plus pour le président de la République.
01:21:08 - Quelle autre option ?
01:21:10 - L'autre option, c'est d'attendre le Conseil constitutionnel.
01:21:12 C'est de tenir jusqu'à cette décision.
01:21:14 - Quelles sont les hypothèses ?
01:21:16 Venons, puisqu'on en parle.
01:21:19 - Juste un mot sur le blocage.
01:21:21 - Sur le référendum.
01:21:23 - Sur le blocage. L'autre jour, le président l'a dit pendant son intervention.
01:21:27 Il a dit qu'il n'y avait pas d'alternative.
01:21:29 Ça a énervé tout le monde.
01:21:31 Mais la réalité, c'est que tant que ces oppositions ne se coalisent pas,
01:21:33 et elles ne peuvent évidemment pas se coaliser,
01:21:36 rapport au fameux plafond de mer cordon sanitaire,
01:21:41 donc, ça les neutralise.
01:21:45 Et le problème, c'est que du coup, ça ne peut pas se passer dans le champ politique.
01:21:49 Et si ça ne se passe pas dans le champ politique, ça ne va pas se passer dans la rue.
01:21:52 - Dans la violence.
01:21:54 - Mais ce n'est pas seulement une raison de cordon sanitaire.
01:21:56 Si les oppositions ne se coalisent pas, c'est parce que les projets politiques sont aussi très différents.
01:22:01 Qui peut se coaliser aujourd'hui ?
01:22:03 Ça n'est absolument pas possible.
01:22:05 - Il y a deux choses.
01:22:07 - Vous avez raison.
01:22:09 - Moi, je vais souvent en Suisse.
01:22:11 C'est intéressant d'avoir le regard que porte...
01:22:13 - Vous déposez votre argent ?
01:22:15 - Non, retiré.
01:22:17 - Retiré ?
01:22:19 - Je plaisante.
01:22:21 - C'est intéressant.
01:22:23 Les Suisses, le référendum, une votation, comme ils disent,
01:22:25 ils ont voté contre la cinquième semaine de congé payé.
01:22:27 Ils ont été contre...
01:22:29 - Contre le congé mat, la première fois qu'on leur a proposé le congé mat.
01:22:31 - On n'est pas en Suisse.
01:22:33 - Non, je dis simplement qu'un vrai projet politique, ça commence à dire la vérité.
01:22:37 C'est-à-dire que les Français doivent travailler plus.
01:22:39 En tout cas, ceux qui ne travaillent pas devraient commencer à travailler.
01:22:42 Il y a un vrai problème d'inégalité devant le travail,
01:22:46 parce qu'il y a des Français qui ne travaillent pas ou qui ne travaillent pas assez.
01:22:48 Le deuxième sujet...
01:22:50 - C'est l'assistana qui est en cause ?
01:22:52 - Pardon ?
01:22:54 - C'est l'assistana, le fameux assistana dont on...
01:22:56 - C'est autre chose.
01:22:58 - Il n'y a pas que l'assistana.
01:23:00 Sachant qu'également, le rapport au travail,
01:23:02 qui n'est pas forcément vraiment partagé par toute une partie de la nouvelle génération,
01:23:04 il faut dire les choses telles qu'elles sont.
01:23:06 Et puis, il y a aussi le problème des inégalités.
01:23:08 C'est-à-dire que vous ne pouvez pas nier que dans ce pays,
01:23:10 il y a certains messages qui passent très mal.
01:23:12 Il y a une France qui souffre.
01:23:14 - On la voit dans la rue.
01:23:16 - J'étais dans Picardie.
01:23:18 Cette franzise périphérique, je reviens...
01:23:20 Elle est réelle.
01:23:22 Elle est réelle, mais elle est abandonnée.
01:23:24 Donc c'est tout ça qu'il faut prendre en considération.
01:23:26 - Dernier mot, je voudrais qu'on évoque le Conseil constitutionnel.
01:23:28 - Abandonnée et méprisée, bien souvent,
01:23:30 dans les discours qui sont tenus sur elle par la caisse politique,
01:23:32 y compris pour de mauvais choix de vote.
01:23:34 - Elisabeth.
01:23:36 - Oui.
01:23:38 Sur cette question de l'assistana, bien entendu,
01:23:40 si vous voulez, les Français sont très mobilisés là-dessus.
01:23:42 Sur l'histoire du chômage,
01:23:44 la loi sur le chômage
01:23:46 qui a fait hurler LFI, etc.,
01:23:48 elle est évidemment,
01:23:50 comment dire,
01:23:52 très, très bien passée.
01:23:54 Les gens étaient tout à fait favorables.
01:23:56 Mais je crois que néanmoins,
01:23:58 vous avez dit, toute une génération,
01:24:00 en réalité, l'école,
01:24:02 et je reviens toujours à ça,
01:24:04 ça fait des années qu'on désapprend
01:24:06 aux gens le goût,
01:24:08 le sens de l'effort.
01:24:10 Et d'autre part, si vous voulez,
01:24:12 nos dirigeants ont fait depuis 40 ans
01:24:14 un changement dramatique pour notre pays.
01:24:16 - On réclame le droit à la paresse, désormais.
01:24:18 - Qui est celui d'une croissance tirée par la consommation.
01:24:20 Et c'est pour ça que, dans le fond,
01:24:22 on est le pays où il y a le plus d'hypermarchés
01:24:24 en Europe par rapport au nombre d'habitants.
01:24:26 Et c'est pour ça,
01:24:28 dans le fond, on solvabilise,
01:24:30 même mal, la consommation
01:24:32 avec des prestations sociales,
01:24:34 avec notre merveilleux système social
01:24:36 qui représente quand même 900 milliards par an.
01:24:38 Mais pendant ce temps-là,
01:24:42 on n'a plus de produits, plus rien,
01:24:44 on n'a plus d'ingénieurs.
01:24:46 - Mais ils sont à l'étranger.
01:24:48 - Le volet du Conseil constitutionnel,
01:24:50 parce que c'est la prochaine étape cruciale
01:24:52 de ce texte et cette réforme des retraites.
01:24:54 Et Johan, je me tourne vers vous,
01:24:56 parce que le Conseil constitutionnel a donc jusqu'au 21 avril
01:24:58 pour rendre cette décision attendue par tout le monde.
01:25:00 Il y a plusieurs hypothèses sur la table.
01:25:02 Est-ce que vous pouvez nous les rappeler ?
01:25:04 - Oui, les hypothèses, elles sont claires.
01:25:06 Ou le Conseil constitutionnel
01:25:08 valide l'ensemble du texte.
01:25:10 À ce moment-là, ça ne change rien,
01:25:12 c'est toujours Emmanuel Macron qui aura entre ses mains
01:25:14 la décision finale.
01:25:16 Soit il censure l'ensemble du texte.
01:25:18 À ce moment-là, ça change tout, le texte tombe.
01:25:20 C'est une hypothèse qui est quand même...
01:25:22 Ce n'est pas la plus probable,
01:25:24 ce n'est pas impossible, c'est de l'ordre des possibilités.
01:25:26 - Retoquer complètement la loi, c'est possible ?
01:25:28 - Tout est possible, c'est entre les mains
01:25:30 du Conseil constitutionnel.
01:25:32 - S'il retoque le véhicule, il retoque toute la loi ?
01:25:34 - Exactement, si c'est le véhicule qui est retoqué,
01:25:36 effectivement.
01:25:38 - Donc le texte a été adopté.
01:25:40 - Un de plus, cette réforme-là, dans un projet de loi
01:25:42 de financement de la Sécurité sociale.
01:25:44 - L'hypothèse la plus probable néanmoins,
01:25:46 au moment où l'on se parle, c'est que le Conseil constitutionnel
01:25:48 censure une partie seulement du texte.
01:25:50 On parle beaucoup de l'index senior, etc.
01:25:52 À ce moment-là, le président de la République,
01:25:54 que fait-il ?
01:25:56 Est-ce qu'il dit "Ce n'est pas grave,
01:25:58 il y a des mesures qui ont été censurées,
01:26:00 même si ce sont des mesures qui étaient censées
01:26:02 un peu adoucir le texte,
01:26:04 eh bien, ce n'est pas grave, on va quand même appliquer."
01:26:06 Il dit "Puisqu'il ne reste dans ce texte
01:26:08 que les mesures les plus difficiles,
01:26:10 puisqu'on a enlevé
01:26:12 toutes les mesures un peu bénéfiques,
01:26:14 eh bien, on va le retirer et on va le retravailler."
01:26:16 - Mais si censure...
01:26:18 - C'est une hypothèse.
01:26:20 - Une partie de la loi censurée ?
01:26:22 - Comment ?
01:26:24 - Est-ce que c'est possible que le Conseil censure
01:26:26 notamment l'article 7 qui est 62-65 ?
01:26:28 - Tout est possible.
01:26:30 Je ne suis pas un expert,
01:26:32 mais quand on écoute les experts,
01:26:34 les journalistes, ils disent quand même
01:26:36 que le plus probable, c'est que cet article
01:26:38 qui repousse l'âge légal de départ,
01:26:40 c'est-à-dire l'article 7,
01:26:42 ne soit pas censuré, parce qu'ils voient mal
01:26:44 comment il pourrait l'être.
01:26:46 - Des articles plutôt annexes ?
01:26:48 - Une partie de la loi censurée,
01:26:50 Jean-Sébastien, ce serait quand même
01:26:52 un début de porte de sortie de crise ?
01:26:54 - Il y a deux thèses.
01:26:56 Il y a ceux qui disent que non,
01:26:58 Emmanuel Macron veut de toute façon
01:27:00 prouver qu'il avait raison et prouver
01:27:02 que la loi de l'armée était importante
01:27:04 et qu'on ne peut pas renoncer,
01:27:06 sinon on ne réformerait plus jamais rien
01:27:08 dans le pays, bref, tout ce qu'on a déjà entendu.
01:27:10 Ou alors que c'est effectivement la chose
01:27:12 dont il pourrait se saisir,
01:27:14 parce qu'il va y avoir un double scénario
01:27:16 juridique, c'est que le Conseil constitutionnel
01:27:18 va à son même moment aussi valider
01:27:20 la procédure de référendum d'initiative partagée.
01:27:22 Parce qu'imaginez, c'est loin d'être
01:27:24 l'hypothèse la plus probable,
01:27:26 qu'on arrive jusqu'à un référendum,
01:27:28 il y a encore des tas d'étapes,
01:27:30 si les assemblées examinent le texte,
01:27:32 on n'est plus obligé de faire un référendum.
01:27:34 Mais parce qu'imaginez la configuration
01:27:36 d'une procédure de référendum qui est lancée,
01:27:38 d'un référendum qui annulerait
01:27:40 la mesure clé de la loi, parce que c'est là-dessus
01:27:42 que serait posée la question, sur les 62 ans
01:27:44 et donc vous auriez des gens, si la réforme
01:27:46 est entrée en vigueur dans l'intervalle,
01:27:48 des gens qui auraient continué
01:27:50 à travailler plus longtemps, alors qu'on dirait
01:27:52 "bah non, en fait, cette mesure-là,
01:27:54 elle n'était pas valable", et donc qu'est-ce qu'on fait
01:27:56 pour les gens en question ?
01:27:58 - C'est un scénario qui est assez virtuel,
01:28:00 parce que je pense que ça aura pété d'une manière
01:28:02 ou d'une autre bien avant, mais ça crée ce risque
01:28:04 juridique-là, et finalement, le gouvernement
01:28:06 pourrait s'en saisir. Mais j'ai envie de vous dire
01:28:08 qu'il pourrait aussi s'en saisir de n'importe quoi d'autre.
01:28:10 Quand vous regardez les hypothèses qui sont faites
01:28:12 sur l'intelligence artificielle, je vous en ai déjà parlé,
01:28:14 il y a des tas de rapports qui sortent tous les jours
01:28:16 sur l'impact que ça va avoir sur la productivité.
01:28:18 C'est quasiment deux tiers des métiers
01:28:20 qui vont être impactés, pas forcément
01:28:22 qui vont disparaître, qui vont être impactés.
01:28:24 C'est-à-dire que les hypothèses budgétaires
01:28:26 participent aussi probablement au fait
01:28:28 que les Français sont éberlués
01:28:30 devant tant d'arrogance
01:28:32 de la part d'Emmanuel Macron ou de son gouvernement
01:28:34 quand ils disent "nous, ça va mieux que vous".
01:28:36 J'entendais Bruno Le Maire,
01:28:38 je voyais plus exactement un tweet de Bruno Le Maire
01:28:40 ce matin qui se satisfaisait
01:28:42 de l'état de l'économie française.
01:28:44 170 milliards de déficit commercial,
01:28:46 on bat tous les records d'endettement,
01:28:48 on n'est absolument pas en période
01:28:50 de croissance,
01:28:52 le taux de prélèvement obligatoire, on l'a dit,
01:28:54 on bat le record historique de ce qu'a jamais connu la France
01:28:56 et on a un ministre de l'économie et des finances
01:28:58 qui se satisfait de l'état de l'économie française.
01:29:00 Il y a un moment où vous vous étonnez que les Français
01:29:02 sont harcelés.
01:29:04 On a quand même entendu le président se réjouir
01:29:06 que la réindustrialisation ait commencé.
01:29:08 C'est-à-dire que c'est quand même...
01:29:10 Non, c'était au-delà, la phrase exacte c'était "la bataille est en voie de tout gagner".
01:29:12 Oui, c'est ça. Parce que votre
01:29:14 intelligence artificielle, elle peut peut-être améliorer
01:29:16 la productivité quand on produit,
01:29:18 mais si on ne produit pas, elle ne va rien améliorer du tout.
01:29:20 C'est-à-dire que ce n'est pas ça qui va nous ramener des usines.
01:29:22 Et c'est ça qui devrait en réalité...
01:29:24 Je disais juste que ça perturbe de fait les hypothèses.
01:29:26 Un mot sur le Conseil. Ça vous a raison.
01:29:28 Et cette période de latence durant laquelle Emmanuel Macron
01:29:30 ne repréte plus avoir une autre attitude aussi.
01:29:32 Déjà, ça produit un conflit de légitimité
01:29:34 encore une fois. Parce que c'est quand même pas...
01:29:36 Moi, je suis toujours assez réservée sur le fait
01:29:38 que le Conseil Constit se substitue
01:29:40 au gouvernement. On ne les a pas élus
01:29:42 ces gens-là. Donc, en réalité,
01:29:44 on nous dit que c'est du droit, mais c'est quand même
01:29:46 toujours une interprétation assez politique du droit.
01:29:48 Maintenant,
01:29:50 qu'est-ce qu'il peut faire ? Moi, je vous dis,
01:29:52 c'est aussi beaucoup une question de psychologie.
01:29:54 Et on sait tous, si vous voulez, que son défaut
01:29:56 majeur, c'est qu'il pense avoir toujours raison.
01:29:58 Surtout... Et d'ailleurs,
01:30:00 quand il y a même un petit leçon en théorie,
01:30:02 si vous voulez, vous ne pouvez pas avoir raison
01:30:04 contre le peuple tout le temps, en fait.
01:30:06 Donc, c'est...
01:30:08 - Jean-Sébastien, il a enchaîné les rendez-vous hier
01:30:10 Emmanuel Macron avec Elisabeth Borne,
01:30:12 avec les principaux cadres de la majorité.
01:30:14 Comment est-ce qu'il peut
01:30:16 s'en sortir ? Est-ce qu'il peut encore au moins
01:30:18 s'en sortir carrément ?
01:30:20 - Bien, tout est possible, mais il va falloir qu'il change
01:30:22 un peu d'attitude. Comme je le disais, sinon,
01:30:24 il est fuyant, il est toujours fuyant, et on a l'impression
01:30:26 qu'il y a toujours mieux à faire que de venir gérer
01:30:28 la France en tant que telle et que ça chauffe.
01:30:30 - Il n'y a pas que le président qui doit changer d'attitude.
01:30:32 Il y a tout le monde qui doit changer d'attitude.
01:30:34 - Oui, enfin, Emmanuel Macron, il incarne quand même...
01:30:36 - Il incarne. - ...cette réforme.
01:30:38 - Non, non, il incarne. - On a coupé, carrément.
01:30:40 - Moi, je trouve qu'il y a un accablement du politique
01:30:42 - Je reprends d'ailleurs ce que vous avez dit une fois
01:30:44 où chacun est responsable. Bon, il y a cet immobilisme,
01:30:46 on le retrouve à tous les niveaux.
01:30:48 On lui a reproché une fois de ne pas avoir de vision.
01:30:50 Quelle est la vision des Français sur leur propre
01:30:52 devenir aujourd'hui ?
01:30:54 C'est une vraie question. Quelle est la vision qui se dégage
01:30:56 dans les universités, dans les instituts d'études politiques ?
01:30:58 - C'est qu'il y a un pessimisme ambiant.
01:31:00 - Non, non, non. - Dans les facs de lettres, aucune.
01:31:02 - Non, parce qu'il y a quand même des gens qui entreprennent,
01:31:04 il y a encore des forces vives.
01:31:06 Quand on parle des hôpitaux, il y a des gens qui travaillent.
01:31:08 Il y a des gens qui protègent.
01:31:10 - Il faut voir dans quelle atmosphère.
01:31:12 - Non, mais je dis que c'est un vrai sujet de savoir
01:31:14 ce que l'on veut.
01:31:16 - Oui, ça je comprends, mais il y avait quand même la question
01:31:18 de qu'est-ce qu'il peut faire.
01:31:20 Manifestement, sa stratégie au cours des derniers mois,
01:31:22 ce n'était pas nécessairement la bonne stratégie.
01:31:24 - Que faire, hein, des Lénines ?
01:31:26 - Il y a quand même un rôle là-dessus.
01:31:28 Cela dit, pour les syndicats, pour les gens,
01:31:30 je pense qu'il y a cette frustration aussi.
01:31:32 Moi, je pense que les syndicats ont quand même bien joué
01:31:34 la bataille. Ils ont redoré leur blason.
01:31:36 On sait que les syndicats avaient perdu un petit peu
01:31:38 leur influence pour des dernières années.
01:31:40 - Oui, oui, ça change.
01:31:42 - Et c'est très bien.
01:31:44 - Mais bon, s'ils n'attiendraient à l'arrivée,
01:31:46 on pourra les applaudir.
01:31:48 - Mais il y a une frustration qui s'accumule
01:31:50 quand vous dépensez autant d'énergie, de mobilisation.
01:31:52 - Il ne faudrait pas que la cocotte minute explose.
01:31:54 - Vous avez l'impression que ça ne donne rien.
01:31:56 - Je voudrais juste que Yoann dise un mot.
01:31:58 - Je ne pense pas du tout à l'explosion.
01:32:00 - Yoann Usaï.
01:32:02 - Oui, pour revenir sur ce que disait Karima,
01:32:04 le fait qu'Emmanuel Macron soit un président un peu fuyant,
01:32:06 il se mêle de tout en permanence,
01:32:08 il est présent tout le temps, partout, il donne des consignes.
01:32:10 - Mais dans la procrastination bien souvent.
01:32:12 - Mais il est même peut-être trop présent, à mon sens.
01:32:14 - On est mal mêlés.
01:32:16 - Là, il va être absent pendant trois semaines.
01:32:18 Et ce que je disais également, il y a une question qui est passée un petit peu inaperçue
01:32:20 il y a un instant, c'est que là, on a quand même une latence
01:32:22 de 15 jours, trois semaines sur le Conseil constitutionnel.
01:32:24 Il aurait pu se comporter différemment.
01:32:26 Il pourrait en profiter de cette période de pause,
01:32:28 d'accalmie, pour adopter une autre attitude, Yoann.
01:32:30 - Vous dites qu'il a été absent
01:32:32 ces trois dernières semaines. Il a été absent médiatiquement.
01:32:34 - Bien sûr.
01:32:36 - Et en coulisses, il est partout.
01:32:38 - Bien sûr.
01:32:40 - C'est lui qui prend tous les arbitrages. Il est partout.
01:32:42 Il décide de tout. Et peut-être trop.
01:32:44 - Parce qu'il n'a pas confiance en son gouvernement.
01:32:46 - Oui, sans doute, manifestement.
01:32:48 Parce qu'Elisabeth Borne a mal fait le job, ça, manifestement.
01:32:50 Parce qu'il est très déçu de sa première ministre.
01:32:52 Ce qui fait qu'il va la changer, ça ne fait absolument aucun doute.
01:32:54 Mais précisément, si c'était un président,
01:32:56 je ne vais pas dire fuyant,
01:32:58 mais qui préside vraiment,
01:33:00 c'est-à-dire qui soit plus en retrait,
01:33:02 peut-être aurait-il écouté
01:33:04 ses nombreux proches qui lui ont conseillé
01:33:06 d'abandonner cette réforme, de revenir dessus.
01:33:08 C'est précisément parce qu'il est extrêmement présent
01:33:10 qu'il ne veut pas revenir dessus.
01:33:12 - Il aurait surtout voulu travailler avant sa réforme.
01:33:14 - Il est persuadé d'avoir raison, comme vous le dites,
01:33:16 parce qu'il ne fait pas confiance.
01:33:18 - Mais quand même.
01:33:20 J'ai l'impression qu'il ne l'a pas vraiment regardé
01:33:22 avec attention avant.
01:33:24 C'est des technos qui ont préparé ça.
01:33:26 Ils ont découvert ça quasiment,
01:33:28 j'exagère à peine, au Conseil des ministres.
01:33:30 - Ce serait vraiment un signe d'amateurisme.
01:33:32 - Je crois que...
01:33:34 - Personne ne le sait.
01:33:36 - On sous-estime toujours,
01:33:38 on surestime le machiavélisme
01:33:40 et on sous-estime l'incompétence.
01:33:42 - Il nous reste seulement 3 minutes.
01:33:44 - J'allais dire peut-être qu'il s'est agité
01:33:46 en coulisses, mais quand la ville brûle,
01:33:48 quand il y a des poubelles partout,
01:33:50 il y a des centaines de milliers de personnes
01:33:52 qui sont dans les rues,
01:33:54 comment vous expliquez les choses ?
01:33:56 - On ne passe pas beaucoup de temps
01:33:58 avec quelqu'un.
01:34:00 - C'est important aussi, je ne veux pas tout blâmer.
01:34:02 - Une bonne nouvelle pour ceux
01:34:04 qui voient s'accumuler les poubelles,
01:34:06 c'est que c'était très prochainement
01:34:08 la fin de la grève des éboueurs à Paris.
01:34:10 Après 23 jours d'arrêt
01:34:12 durant lesquels les déchets
01:34:14 se sont accumulés dans la capitale,
01:34:16 pourquoi est-ce qu'ils renoncent ?
01:34:18 Les Greenleafs annoncent qu'ils ne sont pas assez nombreux.
01:34:20 C'est en tout cas l'explication fournie
01:34:22 par la CGT de la filière déchets et assainissement.
01:34:24 L'état de poubelle dans Paris,
01:34:26 c'est bientôt fini,
01:34:28 signe de cet affaiblissement général.
01:34:30 - C'est incroyable qu'ils le disent.
01:34:32 Tout à l'heure, j'ai oublié de vous le dire,
01:34:34 il y a quand même des signes.
01:34:36 - Je ne sais pas si vous avez des images récentes
01:34:38 des tas de poubelles, mais il y a encore 7000 tonnes dans Paris.
01:34:40 - C'est un signe important.
01:34:42 En plus, ce qu'ils disent,
01:34:44 je crois que c'est la première fois que j'entends un syndicat dire
01:34:46 "on arrête la grève parce qu'on n'a pas assez de grévistes".
01:34:48 - Ils disent, je les cite,
01:34:50 "nous avons besoin de rediscuter avec les agents
01:34:52 de la filière déchets et assainissement de la ville de Paris
01:34:54 pour repartir plus fort à la grève
01:34:56 car nous n'avons presque plus de grévistes".
01:34:58 - C'est incroyable.
01:35:00 - Il y a quelques heures,
01:35:02 il y a quelques heures,
01:35:04 les éboueurs, les égoutiers, les conducteurs de bennes
01:35:06 de la capitale.
01:35:08 - Quand on regarde ce conflit-là,
01:35:10 les métros fonctionnent dans Paris
01:35:12 par rapport à d'autres mouvements qu'on a connus
01:35:14 et qui étaient peut-être moins intenses.
01:35:16 - La promesse de la France à l'arène n'a jamais été...
01:35:18 - La vie n'est absolument pas arrêtée.
01:35:20 Il y a ce paradoxe-là
01:35:22 parce que pour le coup, c'est un vrai sujet politique
01:35:24 et c'est là où Emmanuel Macron, encore une fois,
01:35:26 manque, à mon sens, de réflexion
01:35:28 sur la profondeur du mal démocratique
01:35:30 qui touche la société française.
01:35:32 C'est que quand vous ne pouvez plus faire grève
01:35:34 et que ça bloque de facto le pays
01:35:36 parce qu'il y a le télétravail,
01:35:38 parce que, bref, pour des tas de raisons différentes,
01:35:40 qu'est-ce qui se passe ?
01:35:42 Il y a une incitation à la violence.
01:35:44 Et donc quand vous avez un corps social entier,
01:35:46 que toutes les enquêtes d'opinion le disent,
01:35:48 que vous avez une intersyndicale unie face à vous,
01:35:50 est-ce que la responsabilité du président de la République
01:35:52 n'est pas de le prendre en compte ?
01:35:54 Parce que les moyens traditionnels de pression,
01:35:56 ils sont envolés.
01:35:58 - Je voudrais vous soumettre une dernière séquence
01:36:00 histoire de se quitter avec un petit peu...
01:36:02 Une dernière séquence, oui, c'est une image.
01:36:04 Avant de se quitter, un tout petit peu de légèreté.
01:36:06 Vous savez que beaucoup de Parisiens
01:36:08 étaient excédés ces derniers temps
01:36:10 que les ordures ne soient pas ramassées
01:36:12 et qu'elles s'accumulent comme ça
01:36:14 avec des murs de poubelle dans certaines rues parisiennes.
01:36:16 Regardez ce monsieur
01:36:18 qui a réussi à s'amuser de cette situation.
01:36:20 Petite séquence amusante.
01:36:22 - Alors oui, c'est vrai, j'entends souvent que
01:36:24 vivre à Paris c'est un luxe, c'est vrai qu'on paie nos loyers très chers
01:36:26 et beaucoup d'impôts locaux, mais bon, il faut se connaître
01:36:28 qu'on a des prestations qu'on ne trouve nulle part ailleurs.
01:36:30 Et là, c'est vrai que ce nouveau service
01:36:32 que propose la mairie de Paris
01:36:34 de ne plus avoir à descendre
01:36:36 les poubelles est quand même génial.
01:36:38 - J'ai pas osé le faire moi
01:36:44 pendant ces trois semaines, mais lui...
01:36:46 - Si vous avez envie de le faire, faites-le vite
01:36:48 parce que les poubelles vont bientôt disparaître.
01:36:50 - Il faut vérifier qu'il n'y ait personne en dessous.
01:36:52 - Oui, il faut vérifier évidemment qu'il n'y ait personne en dessous
01:36:54 et qu'on ne baisse pas un rat dans le tas de poubelles.
01:36:56 - Et que le cadre revienne.
01:36:58 - Un surmulot, pardon.
01:37:00 - Et que les genérals reviennent pour que les gens puissent travailler.
01:37:02 - C'est la voie de la raison.
01:37:04 À travers le général cavalier, évidemment,
01:37:06 comme à chaque fois. Merci mon général.
01:37:08 Vous allez en Suisse prochainement ?
01:37:10 - De temps en temps.
01:37:12 - Vous voulez qu'il vous rapporte un lingot ?
01:37:14 - Du chocolat, ça suffira.
01:37:16 Merci beaucoup à tous de nous avoir suivis.
01:37:18 - Je travaille au profit du Nurenger Suisse.
01:37:20 - Vous dites ?
01:37:22 - Je travaille au profit du Nurenger Suisse.
01:37:24 - C'est tout à votre honneur. Félicites.
01:37:26 Merci à Loubna Daoudi qui a préparé cette émission.
01:37:28 Merci à toutes les équipes en régie, à Jacques Sanchez,
01:37:30 à la programmation, à suivre l'édition de la nuit.
01:37:32 Toutes nos émissions, évidemment, à retrouver sur cnews.fr.
01:37:34 A demain dans le Soir Info. Bonne nuit.
01:37:36 ...