Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir de 22h à minuit dans le
00:00:05 Soir Info.
00:00:06 On vous accompagne sur CNews pour évoquer l'actualité.
00:00:09 Au sommaire, notamment ce soir, la visite sous haute sécurité pour Emmanuel Macron
00:00:13 à Vendôme dans le Loir-et-Cher.
00:00:14 Aujourd'hui, les manifestants et les casseroles ont été tenus à bonne distance du président
00:00:18 de la République qui venait parler santé et déserts médicaux.
00:00:21 Le chef de l'État qui a même appelé à la rescousse ses partisans en leur demandant
00:00:24 de venir en renfort pour le soutenir.
00:00:27 Est-ce qu'il y a une raison de persister à venir sur le terrain quand on voit ces comités
00:00:31 d'accueil successifs débattre dans un instant ?
00:00:33 On reviendra aussi sur l'opération menée par les forces de l'ordre à Mayotte.
00:00:36 Premier revers dès aujourd'hui avec l'évacuation d'un bidonville où vivent 100 familles qui
00:00:41 étaient prévues et qui a été suspendue par la décision de justice, par une décision
00:00:44 de justice à la dernière minute alors que des familles avaient déjà préparé leurs
00:00:47 affaires pour quitter les lieux.
00:00:49 Peut-on encore penser que cette opération sera menée à bien et efficacement alors
00:00:53 que les Comores ne comptent pas coopérer et que la justice donc ralentit les choses.
00:00:57 Et puis une rumeur qui circulait depuis des semaines, elle est désormais officielle.
00:01:01 Joe Biden, 80 ans, a annoncé sa candidature à sa propre succession à la présidence
00:01:06 des Etats-Unis.
00:01:07 Joe Biden est-il trop vieux ? Demandez au pays d'élire un homme dont le second mandat
00:01:11 s'achèverait à 86 ans.
00:01:13 Est-il un acte risqué ? La question est posée par une partie de la presse outre-Atlantique
00:01:17 alors que durant le précédent scrutin déjà le candidat Biden avait été décrit comme
00:01:21 gâteux par ses adversaires.
00:01:23 Tous ces débats et toutes ces questions, on y répondra avec Elisabeth Lévy notamment.
00:01:27 Bonsoir chère Elisabeth, vous n'avez pas mis votre petit perfecto ce soir, je suis
00:01:29 déçu.
00:01:30 Bon ben c'est pas grave, à la prochaine fois.
00:01:31 Toujours directrice de la rédaction de Causer, en effet, il faut qu'il se repose.
00:01:36 Jean-Sébastien Ferjou est avec nous, directeur de la publication d'Atlantico.
00:01:40 Bonsoir Jean-Sébastien, bonsoir Régis, Régis Le Sommier, directeur de la rédaction d'Omerta.
00:01:45 C'est un plaisir de vous avoir ce soir tout comme Karima Brick, évidemment de la rédaction
00:01:50 de CNews.
00:01:51 Merci Karima et bonsoir aux piliers de Soir Info, Yoann Uzaï du service politique.
00:01:57 Merci à tous les cinq d'être présents.
00:01:59 Le rappel de l'actualité, Mathieu Devasilie, 22h01.
00:02:01 Merci d'être avec nous sur CNews.
00:02:05 Nicolas Sarkozy est visé par une plainte d'anticorps.
00:02:10 L'association anticorruption annonce avoir déposé plainte le 7 avril contre l'ancien
00:02:14 président.
00:02:15 Elle soupçonne l'existence d'un pacte de corruption en lien avec l'attribution
00:02:19 du mondial de football au Qatar.
00:02:21 Une nouvelle météo des forêts sera diffusée chaque jour par Météo France à partir du
00:02:25 1er juin et jusqu'à fin septembre.
00:02:27 Un outil présenté aujourd'hui par le ministre de la transition écologique Christophe Béchut.
00:02:32 La carte suivra les couleurs classiques de Météo France, vert, jaune, orange et rouge.
00:02:37 Des couleurs qui correspondent à des niveaux de danger respectifs.
00:02:40 Son but n'est pas d'indiquer les incendies en cours mais de prévenir les départs de
00:02:44 feu.
00:02:45 Enfin, Harry Belafonte est mort à 96 ans, chanteur, acteur, militant politique.
00:02:50 La star afro-américaine est décédée d'une insuffisance cardiaque à son domicile de
00:02:54 New York.
00:02:55 En 1956, son album Calypso devient le premier dans l'histoire à se vendre à plus d'un
00:02:59 million d'exemplaires.
00:03:00 C'est également dans les années 1950 qu'il solide amitié avec Martin Luther King et
00:03:05 qu'il l'accompagne dans la lutte pour l'égalité des droits civiques.
00:03:08 Troisième déplacement, troisième casserolade des derniers jours pour Emmanuel Macron.
00:03:15 Le président doit-il continuer à se déplacer malgré les comités d'accueil à répétition
00:03:20 et cette hostilité ambiante ? On en discute pour notre premier thème.
00:03:23 A tout de suite.
00:03:24 Nous sommes de retour sur le plateau de soir.
00:03:31 Il faut carrément briquer.
00:03:32 Elisabeth Lévy, Johan Huysa et Jean-Sébastien Ferjot.
00:03:34 Régis Le Sommier occupe les cinq places sur ce plateau.
00:03:38 Merci d'avoir été avec nous ce soir pour commenter l'actualité et d'avoir cette visite
00:03:40 sous haute sécurité pour Emmanuel Macron à Vendôme.
00:03:44 Aujourd'hui dans le Loir-et-Cher, les manifestants et les casseroles ont été tenus à bonne
00:03:47 distance du président de la République qui venait parler santé et déserts médicaux.
00:03:52 Le chef de l'État qui a appelé à la rescousse.
00:03:53 Également ses partisans leur demandant de venir en renfort pour le soutenir.
00:03:57 Résumé de cette journée.
00:03:59 On en débat.
00:04:00 A l'arrivée du chef de l'État à Vendôme, les huées, les sifflets et les casseroles
00:04:09 retentissent.
00:04:10 Comme à chacun de ces déplacements depuis l'épisode des retraites, Emmanuel Macron
00:04:15 est accueilli par des opposants à la réforme.
00:04:17 A quelques dizaines de mètres de là, sur les voies ferrées, ils sont plusieurs centaines
00:04:23 attentés de perturber la visite du président en faisant le plus de bruit possible.
00:04:27 Des manifestants qui entendent ne rien lâcher.
00:04:30 Macron a annoncé sa venue hier, donc on a organisé le rassemblement en 24 heures et
00:04:36 on est là pour lui dire que pour nous le dossier de la réforme des retraites n'est
00:04:40 pas clos, c'est pas terminé, ça continue.
00:04:42 Le conseil constitutionnel a enterré la démocratie il y a 10 jours, nous on est là pour continuer
00:04:47 à la faire vivre.
00:04:48 J'ai fait toutes les manifs, il n'y a rien qui bouge et on fait ça pour, je ne sais
00:04:53 même pas si c'est par désespoir, c'est parce qu'on y croit toujours.
00:04:56 Il manifeste contre la réforme des retraites, mais pas uniquement.
00:05:01 Alors je suis venu ici pour demander à Macron quelles mesures il compte prendre pour diminuer
00:05:09 les dividendes, pour réduire les grandes fortunes, pour éradiquer les inégalités.
00:05:18 Alors que le rassemblement s'est ensuite dirigé vers la sous-préfecture, Emmanuel Macron
00:05:23 a lui conclu sa visite en allant à la rencontre d'un groupe de personnes.
00:05:27 Tout va bien ? Vous êtes en quelle classe ? 5ème et 6ème.
00:05:32 Tout va bien ? Un bar de foule trié sur le volet.
00:05:35 Voilà pour ces images du déplacement présidentiel du jour.
00:05:41 J'ajoute, il y a une nuisance quand même qu'on avait tout prévu dans la sécurité
00:05:44 et la logistique présidentielle, puisque pour éviter les coupures de courant dans
00:05:48 le centre de santé que visitait le président, il y avait un groupe électrogène qui avait
00:05:51 été installé par l'Elysée.
00:05:53 On l'a vu, les casseroles ont été maintenues à distance et puis il y a ce départ en
00:05:56 hélicoptère également pour bien éviter la foule.
00:06:00 On va voir les images du président à la fin de ce déplacement qui va rejoindre son
00:06:03 hélicoptère qui au passage a parcouru 180 kilomètres pour faire Vendôme-Paris.
00:06:08 On pourrait discuter de l'intérêt écologique de prendre un hélicoptère pour faire 180
00:06:13 kilomètres.
00:06:14 Mais bon, on va éviter le sujet ce soir.
00:06:16 Le président de la République.
00:06:17 Oui, le président de la République avec une escorte rapprochée et des véhicules.
00:06:21 On va lui dire de prendre une.
00:06:22 Ce n'est pas ce que j'ai dit, vous caricaturez mon propos, mais peu importe, ce ne serait
00:06:25 pas la première fois.
00:06:26 Yoann Huysaï, ça va trop loin cette guéguerre ?
00:06:28 Ça va trop loin.
00:06:30 En tout cas, il n'y a pas de raison que ça s'arrête.
00:06:31 Troisième déplacement, troisième perturbation.
00:06:33 Oui, néanmoins, je vais nuancer parce que ce sont effectivement des manifestations
00:06:38 qui réunissent quelques dizaines ou une centaine de personnes, manifestement pas beaucoup
00:06:42 plus.
00:06:43 Mais ça reste quand même quelque chose qu'il ne faut pas exagérer non plus, me
00:06:47 semble-t-il.
00:06:48 Oui, mais c'est la sécurité et la logistique autour fait que le président est finalement
00:06:52 bunkerisé à l'extérieur d'une certaine façon.
00:06:55 Il est protégé, naturellement, mais ça, heureusement que le président de la République
00:06:59 est protégé.
00:07:00 Il peut se déplacer, évidemment, mais ça nécessite des moyens qui sont des moyens
00:07:03 plus importants encore que d'habitude, parce que même en temps normal, entre guillemets,
00:07:07 il y a toujours plusieurs centaines de gendarmes mobiles qui sont là pour assurer la sécurité
00:07:11 du président.
00:07:12 Là, c'est renforcé.
00:07:13 C'est une certitude.
00:07:14 Mais oui, ça va durer.
00:07:15 Il n'y a pas de raison que ça s'arrête.
00:07:16 Les personnes qui sont là sont des personnes qui sont politisées, qui sont encouragées
00:07:20 à le faire par une partie de la classe politique, notamment par la France Insoumise, qui entretient
00:07:24 cela de manière volontaire.
00:07:25 Donc, manifestement, ça va durer.
00:07:27 Je voudrais revenir quand même sur ce qui a été dit dans le sujet.
00:07:30 On a entendu ces manifestants qui vont sur place.
00:07:33 Il y a deux choses qui m'ont interpellé.
00:07:34 La première, c'est un manifestant qui dit "le Conseil constitutionnel a enterré la
00:07:38 démocratie".
00:07:39 Est-ce qu'on se rend compte de la gravité de cette phrase ? Enfin, pardon, mais moi,
00:07:42 je suis en tournage.
00:07:43 Mais c'est tout le débat ambiant entre l'égalité et l'égitimité.
00:07:48 C'est ce débat qui nous poursuit.
00:07:49 Je suis en total désaccord avec ce qu'a dit ce manifestant.
00:07:53 Et la deuxième chose, on a une autre personne qui dit "Macron, je voudrais qu'il éradique
00:07:58 les inégalités".
00:07:59 Alors, qu'est-ce que ça veut dire, éradiquer les inégalités ?
00:08:00 Moi aussi, je voudrais qu'il arrête les guerres.
00:08:03 Non, mais, éradiquer les inégalités.
00:08:06 Alors, jusqu'où ? Il faut que tout le monde soit à égaux.
00:08:08 Il a essayé, les guerres.
00:08:09 Non, mais il faut quand même aussi rappeler des choses importantes.
00:08:11 La France est l'un des pays au monde où il y a le moins d'inégalités.
00:08:15 Nous sommes l'un des pays au monde où on redistribue le plus.
00:08:19 Oui, mais on peut aussi, sans forcément se comparer, on peut aussi constater factuellement
00:08:22 que les classes moyennes sont de plus en plus déclassées et que le fossé est de plus
00:08:26 en plus grand.
00:08:27 Oui, mais vous avez raison, Johan.
00:08:28 Vous avez raison, mais Tocqueville a très bien raconté ça.
00:08:30 Mais ça ressemble un peu à l'histoire.
00:08:31 Vous n'avez pas le droit de vous plaindre parce qu'il y a pire ailleurs.
00:08:33 Non, mais je n'ai pas dit ça.
00:08:34 C'est pas ça que Tocqueville a très bien expliqué.
00:08:36 C'est ça, plus les inégalités sont moins grandes, plus elles deviennent insupportables.
00:08:41 C'est tout, c'est comme ça.
00:08:42 Et en plus, à notre époque, elles sont en plus totalement visibles.
00:08:45 Et Julia a raison d'avoir prononcé le mot de déclassement.
00:08:49 Parce qu'il y a aussi ce sentiment que pour vos enfants, ça va aller moins bien que pour
00:08:53 vous.
00:08:54 Et ça, c'est un problème.
00:08:55 Maintenant, je partage totalement...
00:08:56 C'est pas dit de la même manière.
00:08:57 Déclassement, je suis d'accord.
00:08:58 Mais dire qu'il y a en France d'énormes inégalités, il y a de la pauvreté.
00:09:02 Je voudrais juste répondre à ce que vous avez dit.
00:09:04 Il y a un conflit entre légalité et légitimité.
00:09:07 Non, je ne suis pas d'accord.
00:09:08 Il y a un conflit entre deux légitimités.
00:09:10 Non, mais parce que vous ne pouvez pas dire d'un côté, il n'y aurait que la légalité.
00:09:14 Macron, ce serait les institutions, la légalité, le pays légal.
00:09:19 Et la méthode sur les retraites, c'est un peu ça quand même.
00:09:21 Non, vous ne pouvez pas dire cela.
00:09:23 Il y a deux légitimités.
00:09:24 Le conflit de légitimité entre la rue et les institutions, il remonte à la révolution,
00:09:29 à la convention.
00:09:30 Je veux dire, bien sûr, déjà, ça commence comme ça.
00:09:33 Et il revient à intervalles réguliers dans notre histoire.
00:09:36 Mais malgré tout, même dans les gens qui manifestent, il y a ceux qui disent un peu
00:09:41 ces sornettes franchement, sur lesquelles on se montre le bourrichon.
00:09:45 Il n'y a plus de démocratie en France, c'est quand même une blague.
00:09:47 Non, mais oui, c'est juste une blague.
00:09:51 La démocratie est bousculée en tout cas.
00:09:53 Comment ?
00:09:54 Elle est fragilisée la démocratie française.
00:09:55 Oui, mais l'idée de dire, si vous voulez, cette espèce de plante, il n'y a pas de
00:09:58 démocratie, etc.
00:09:59 C'est totalement faux.
00:10:00 On n'ose écouter pas, on ne parle que de ça.
00:10:02 Tous les jours, on fait affaire au compte rendu des voyages présidentiels et de la
00:10:06 même affaire.
00:10:07 Je voudrais juste qu'on reste un instant sur ces casseroles, dont on a compris qu'elles
00:10:11 ne servent pas qu'à faire la cuisine et qu'elles accompagnent le président à chacun
00:10:15 de ses déplacements.
00:10:16 Pas seulement, les ministres sont appelés aux renforts ces derniers jours pour défendre
00:10:21 le président de la République et justement, fustiger ces casseroleades à répétition.
00:10:26 Écoutez, Gabriel Attal aujourd'hui.
00:10:27 Moi, ce qui m'intéresse, c'est de répondre aux inquiétudes, aux angoisses, à la colère
00:10:33 des Français qui travaillent, qui ont du mal à boucler leur fin de mois et qui attendent
00:10:37 de nous qu'on agisse pour eux.
00:10:38 Qu'il y ait des militants syndicaux, politiques, d'ultra-gauche qui nous attendent quand on
00:10:42 vient se déplacer, qui passent quatre heures devant un lieu où on se déplace en pleine
00:10:46 journée, en pleine semaine.
00:10:47 Vous dites quoi ? Ce n'est pas la vraie France, pas celle qui travaille ?
00:10:50 On n'a pas attendu d'entendre des casseroles pour écouter les Français et pour entendre
00:10:53 les Français.
00:10:54 Moi, ce qui m'intéresse, c'est les Français qui se lèvent le matin, qui vont travailler
00:10:57 ou qui télétravaillent, mais en tout cas qui attendent de nous qu'on agisse pour eux.
00:11:00 Régis Leseul, commentaire à ce qu'on vient d'entendre.
00:11:04 Commentaire.
00:11:05 En effet, on voit les ministres, c'est bien légitime, qui viennent défendre le président
00:11:09 puisqu'ils font partie du gouvernement.
00:11:10 Moi, ce qui m'intéresse, c'est qu'on a l'impression que les deux quinquennats d'Emmanuel Macron
00:11:18 se déroulent avec le même scénario.
00:11:20 C'est-à-dire qu'on a eu la séquence gilets jaunes, on s'en souvient, qui s'est achevée
00:11:26 ensuite par une sorte de tour de France dans lequel le président était déjà bunkérisé
00:11:32 avec des gentriers sur le volet dans des salles.
00:11:35 Il voulait parler aux Français.
00:11:37 Il y a eu le cahier de doléances, il y a eu tout ça.
00:11:40 Et en fait, ici, on se retrouve encore avec un président.
00:11:44 A l'époque, souvenez-vous, il s'était réveillé très tard sur les gilets jaunes.
00:11:48 Il avait laissé le mouvement pourrir véritablement.
00:11:54 Il a commencé à répondre après le saccage de l'arc de triomphe.
00:11:56 Voilà. Et là, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:11:58 Il y a eu la séquence sur la réforme des retraites.
00:12:01 Le 49-3, il y a eu une explosion.
00:12:04 Cette fois-ci, le mouvement social n'a pas été, on ne sait pas comment, déployé,
00:12:09 comme avec les gilets jaunes.
00:12:10 Il a été encadré par les syndicats, ce qui a fait quelque part plus de monde.
00:12:14 Et on se retrouve avec un président qui va rencontrer les Français
00:12:18 et qui se heurte finalement au même déficit de communication.
00:12:22 On n'est pas fait des grands débats aux petits débats quand même.
00:12:25 En fait, le problème, c'est l'incapacité.
00:12:33 Et ça, c'est peut-être...
00:12:35 Il n'est plus audible, sur aucun sujet.
00:12:37 C'est qu'Emmanuel Macron a toujours eu un problème de communication
00:12:40 et il a toujours eu un problème pour parler aux gens,
00:12:42 ce que n'avaient pas ses prédécesseurs, que ce soit Nicolas Sarkozy,
00:12:46 Jacques Chirac ou François Hollande.
00:12:48 C'est des gens qui, quelque part, avaient une habitude, je dirais, de parler aux gens.
00:12:52 Mais qu'ont fait Chirac et Hollande de cette capacité ?
00:12:55 Oui, mais ce que je veux dire, c'est que Chirac, on lui reconnaît tant plus.
00:12:58 C'est vrai que ça ressemble de plus en plus au deuxième quinquennat de Jacques Chirac.
00:13:01 La séquence qu'il est en train de nous offrir...
00:13:03 Ça ressemble à tous les second quinquennats.
00:13:05 Juste pour conclure, Emmanuel Macron, en fait, n'a jamais parlé aux gens.
00:13:08 Il n'a jamais parlé aux gens.
00:13:09 Il a toujours fait partie de cette élite totalement déconnectée
00:13:12 et il a toujours du mal à forcer le trait.
00:13:15 On doit marquer notre deuxième et dernière pause de la soirée.
00:13:17 On va se retrouver pour plus d'une heure sans pub.
00:13:19 Vous en avez l'habitude.
00:13:21 Il y a eu du off d'Emmanuel Macron avec les journalistes.
00:13:23 L'orientatif était sur place.
00:13:25 C'est significatif.
00:13:26 Et on aura les bonnes feuilles, comme on dit,
00:13:28 les phrases à retenir de ce qu'a dit Emmanuel Macron au journaliste cet après-midi.
00:13:32 Il n'a pas l'intention de s'arrêter.
00:13:34 Les sondages, il s'en fiche.
00:13:35 Il trace sa route, Emmanuel Macron. Il ne veut rien savoir.
00:13:38 Il a reculé. Il n'y a rien à voir.
00:13:40 Il s'est passé un truc qui s'appelle une élection
00:13:42 qui peut peut-être compter dans la balle.
00:13:44 Il s'est passé aussi 13 journées de mobilisation
00:13:47 et des actions qui n'en finissent plus.
00:13:49 Vous avez choisi votre légitimité.
00:13:51 Je ne choisis pas.
00:13:52 J'envoie la pub, simplement.
00:13:54 A tout de suite.
00:13:55 Il est presque 22h30.
00:14:00 L'actualité résumée en quelques secondes par Mathieu Deveze.
00:14:02 Et on reprend le débat de soir.
00:14:03 Ça va, je ne vous dérange pas ?
00:14:05 Mathieu Deveze.
00:14:06 Une fillette de 5 ans a été retrouvée morte
00:14:11 dans un appartement de Rambert-Villay,
00:14:13 une commune de 5000 habitants située dans les Vosges.
00:14:15 La victime a été retrouvée dans un sac poubelle
00:14:17 à une centaine de mètres de son domicile.
00:14:19 Un adolescent a été placé en garde à vue.
00:14:21 Et selon le maire, le jeune homme, âgé de 15 ou 16 ans,
00:14:24 est connu de la police municipale
00:14:26 pour des faits apparentés à des atteintes sexuelles.
00:14:29 François Bayrou et 10 autres personnes
00:14:31 seront jugées du 16 octobre au 22 novembre à Paris.
00:14:34 Ils sont soupçonnés d'avoir utilisé des fonds européens
00:14:36 pour embaucher des assistants parlementaires
00:14:38 qui auraient en réalité travaillé pour le parti du Modem.
00:14:42 Enfin, l'Union européenne impose un contrôle renforcé
00:14:44 à 19 plateformes dont Twitter et TikTok.
00:14:47 Ces entreprises seront placées sous la surveillance
00:14:49 de la Commission européenne et soumises à des règles renforcées.
00:14:52 Parmi elles, l'obligation d'un audit annuel indépendant
00:14:55 pour s'assurer qu'elles luttent efficacement
00:14:57 contre la désinformation, la haine en ligne ou les contrefaçons.
00:15:03 De retour avec Karim Abrik, Elisabeth Lévy,
00:15:05 Johan Usaï, Jean-Sébastien Ferrejo, Régis Le Saumy.
00:15:07 On poursuit quelques minutes la discussion
00:15:09 autour du voyage, du déplacement du président de la République
00:15:13 aujourd'hui à Vendôme.
00:15:15 On parlera de ce gouvernement passablement chahuté
00:15:18 dans un instant également.
00:15:19 C'est Florian Tardif qui a suivi le président
00:15:21 dans le Loire-et-Cher aujourd'hui encore,
00:15:23 comme à chaque fois, Johan, des off,
00:15:25 des petites indiscrétions autour du président de la République.
00:15:28 Florian nous raconte le président qui persiste
00:15:31 et signe qu'il veut toujours aller au combat, au contact.
00:15:34 Face à quelques journalistes, Emmanuel Macron
00:15:37 est revenu sur les manifestations qui ponctuent à présent.
00:15:39 Chacun de ces déplacements, il a estimé
00:15:41 qu'il n'allait pas s'arrêter et regarder le décor,
00:15:44 c'est-à-dire ces manifestants qui protestent
00:15:46 dorénavant à l'aide de casseroles,
00:15:48 car cela n'allait pas faire avancer le pays,
00:15:50 a ainsi estimé le président de la République.
00:15:53 Il a ajouté qu'il respectait toutes les colères,
00:15:56 aussi longtemps que les manifestants,
00:15:58 à l'origine de ces colères exprimées,
00:16:00 respectait les autres, référence à ce qui s'est passé
00:16:02 avec le ministre de l'Education nationale
00:16:04 et la ministre de la Culture,
00:16:05 le premier qui a été hué et empêché
00:16:07 de débarquer Gare de Lyon suite à son déplacement en région,
00:16:10 et la seconde qui a été interpellée
00:16:13 durant la nuit d'Emmolière.
00:16:14 Je ne pense pas que couvrir de sa voix
00:16:16 ou de son du stencil est un formidable signe
00:16:19 de respect démocratique, a souligné
00:16:21 le président de la République concernant son action.
00:16:24 Et le cap qui s'est fixé ces 100 jours,
00:16:27 avant de dresser un premier bilan
00:16:29 concernant le début de son quinquennat,
00:16:31 il a expliqué qu'il fallait agir pour cette France
00:16:35 à qui l'on dit non, c'est-à-dire ces Français
00:16:37 qui gagnent trop pour ne pas recevoir d'aide
00:16:39 et pas assez pour bien vivre.
00:16:41 C'est la priorité du président de la République.
00:16:44 Jean-Sébastien Ferjour,
00:16:45 les manifestants sont un décor
00:16:47 sur lequel il ne faut pas s'attarder.
00:16:49 On voit bien qu'il y a une rhétorique
00:16:52 en train de s'installer.
00:16:53 On a entendu d'autres ministres,
00:16:54 Gabriel Attal notamment,
00:16:55 il y a les éléments de langage qui s'installent.
00:16:57 Gabriel Attal disait aujourd'hui,
00:16:59 qui sont ces gens qui de 14h à 18h
00:17:01 ont le loisir d'aller taper dans les casseroles,
00:17:03 sous-entendu, ce ne sont pas les vrais Français
00:17:05 qui travaillent comme les autres, etc.
00:17:07 Et là c'est un peu la même logique,
00:17:09 pointer du doigt ces gens-là
00:17:11 pour essayer de les isoler du reste des Français.
00:17:13 Après, est-ce que ces gens-là sont les Français ou non ?
00:17:15 Est-ce que c'est la bonne stratégie, surtout ?
00:17:16 Oui, il y a deux points en un.
00:17:17 Est-ce que ces gens-là sont les Français ?
00:17:19 Non, vous savez que cette stratégie-là,
00:17:20 des casseroles, etc.
00:17:21 et d'empêcher les gens de parler,
00:17:23 ça a été utilisé,
00:17:24 ça a été utilisé notamment en Vénézuéla en 2015
00:17:27 par le gouvernement de Maduro,
00:17:29 le successeur de Chavez,
00:17:30 qui a tout fait pour faire taire justement
00:17:32 les députés de l'opposition.
00:17:34 Là c'était Atta qui l'a organisé
00:17:36 à Vendôme, me semble-t-il.
00:17:38 Donc ce n'est pas totalement spontané,
00:17:40 ce ne sont pas des gens qui voient leurs casseroles chez eux
00:17:42 et qui se disent "tiens, je vais aller taper
00:17:44 à la rencontre du président de la République".
00:17:45 Non mais il les galvanise.
00:17:46 Maintenant, est-ce que les Français...
00:17:47 J'ai l'impression qu'il les galvanise plus qu'autre chose.
00:17:49 Mais c'est surtout comment les Français, eux, regardent ça.
00:17:52 Je pense que Emmanuel Macron ne veut pas entendre
00:17:54 que pour l'instant, ils ne sont pas passés à autre chose.
00:17:56 Et donc même s'ils ne sont pas, eux tous,
00:17:58 même ceux qui se lèvent le matin,
00:18:00 ou même ceux qui travaillent entre 14h et 18h,
00:18:02 et s'ils ne sont pas là en train d'accueillir
00:18:04 des ministres avec des casseroles,
00:18:05 pour autant, pour autant,
00:18:07 ils ne sont pas passés,
00:18:08 ils n'ont pas tourné la page,
00:18:09 ils ne sont pas passés à autre chose.
00:18:11 On déplace le président de la République,
00:18:13 et c'est assez lourdingue d'insister tous les jours dessus.
00:18:16 Il faudra autre chose, je pense,
00:18:18 un autre moment politique peut-être,
00:18:20 on verra bien.
00:18:21 C'est quand même une drôle de démarche.
00:18:22 Si ce soit la décision du Conseil le 3 mai,
00:18:24 on va voir ce qui va se passer avec ce moment politique.
00:18:26 Il y a trois grosses dates qui nous attendent.
00:18:28 La stratégie du petit débat en l'État,
00:18:30 je ne pense pas qu'elle va marcher comme celle du grand.
00:18:32 Je rappelle qu'il y a trois dates importantes
00:18:34 qui nous attendent le 1er mai, évidemment,
00:18:36 avec cette manifestation qui s'annonce historique.
00:18:38 D'ailleurs, on en dira un mot,
00:18:39 parce qu'on a quelques premières infos
00:18:41 des renseignements territoriaux
00:18:43 qui semblent appuyer cette thèse
00:18:45 d'une manifestation vraiment d'ampleur.
00:18:47 Il y a le 3 mai, avec la décision
00:18:49 sur ce deuxième RIP par le Conseil constitutionnel.
00:18:51 Et puis le 8 juin, la niche parlementaire de Lyott,
00:18:54 qui demandera l'abrogation de la loi contre les retraites.
00:18:59 C'est drôle de l'absurde.
00:19:00 De la loi de la réforme des retraites.
00:19:02 Curieuse démarche, j'allais dire,
00:19:04 que de jouer la durée comme ça
00:19:06 de la part du président de la République, je trouve.
00:19:08 - Oui, mais en même temps, déjà,
00:19:10 il avait annoncé les 100 jours de l'apaisement.
00:19:12 Donc déjà, au départ, il a donné,
00:19:14 comme on dit, des munitions à ses adversaires.
00:19:16 Et ça a été repris, bien sûr,
00:19:18 par l'opposition, par les syndicats,
00:19:20 en disant que ça va être les 100 jours de la colère.
00:19:22 Et sur les casserolades, le gouvernement aimerait bien,
00:19:25 pardonnez-moi le jeu de mots,
00:19:27 refermer le couvercle sur la marmite.
00:19:29 - C'est long.
00:19:30 - Mais non, je dirais que l'opposition
00:19:32 et les gens qui descendent dans la rue
00:19:34 ont encore envie de cuisiner le gouvernement.
00:19:36 Et ça continue.
00:19:37 - On ne va pas que ça bout, parce que ça va déborder.
00:19:39 - Oui, c'est ça.
00:19:40 Mais si on revient quand même, moi, je trouve que...
00:19:42 Vous savez, je vais faire un parallèle,
00:19:44 peut-être qu'il va vous sembler un peu étrange.
00:19:46 On a eu la période #MeToo.
00:19:48 On a dit qu'il faut que la honte change de camp.
00:19:50 Ce n'est plus aux victimes d'avoir honte,
00:19:52 mais ce sont aux agresseurs.
00:19:54 Dans ce cas-ci, j'ai l'impression que le mouvement
00:19:56 dit l'humiliation.
00:19:57 Ce n'est plus à nous, comme peuple,
00:19:59 les gens qui se sentent humiliés,
00:20:01 ce n'est plus à nous d'être humiliés.
00:20:03 Ce sont vraiment ces élites, ces politiciens.
00:20:07 Et par la casserole, en faisant en sorte,
00:20:10 finalement, de rendre impossible cette gouvernance,
00:20:13 on va leur montrer, finalement,
00:20:15 de quel bois on chauffe.
00:20:17 - Il faut quand même faire attention.
00:20:19 Je m'associe à Johan, qui disait tout à l'heure,
00:20:21 attention, dire que le peuple est là avec ses casseroles,
00:20:24 c'est peut-être...
00:20:25 Et ce qu'a dit aussi Jean-Sébastien, absolument.
00:20:28 - Oui, mais alors, je ne suis pas d'accord.
00:20:30 Je vais me permettre de vous couper,
00:20:31 parce qu'il y a peut-être un effet loupe, en effet,
00:20:33 sur ces dizaines ou quelques centaines maximum
00:20:35 de gens qui ont des casseroles.
00:20:37 Mais il y a un moment, il faut regarder les sondages aussi.
00:20:39 Et les Français sont en...
00:20:41 Il y a une détestation du président
00:20:43 qui est diffuse partout dans le pays.
00:20:45 Donc je veux bien dire que ce n'est pas la France,
00:20:47 ils sont dix, machin.
00:20:48 - Mais Julien...
00:20:49 - Regardez les sondages et les enquêtes d'opinion.
00:20:52 - Régis a cité tout à l'heure les Gilets jaunes,
00:20:54 il a raison.
00:20:55 Eh bien, ce mouvement va se retrouver
00:20:57 exactement dans la même impasse que les Gilets jaunes.
00:20:59 Parce que que veulent-ils, aujourd'hui ?
00:21:01 Quelle est la revendication de ce mouvement ?
00:21:03 Ils ne peuvent pas demander le retrait
00:21:05 d'une réforme qui est promulguée.
00:21:07 Ça n'a pas de sens.
00:21:08 Je veux bien qu'on continue à faire semblant.
00:21:10 - Si, si.
00:21:11 - Une loi peut être retirée,
00:21:13 ou une loi peut en annuler une autre.
00:21:15 - D'accord, mais il y a un moment où ça va se retourner.
00:21:17 C'est-à-dire que c'est les gens qui continuent à manifester
00:21:19 qui vont...
00:21:20 Ou on va se dire "bon, très bien, so what ?"
00:21:22 Or, il n'y a pas plus de débouchés politiques
00:21:24 qu'il n'y en avait pour les Gilets jaunes.
00:21:26 Il n'y a pas un parti politique qui est en train de se constituer.
00:21:28 Il n'y a pas un front...
00:21:29 - Oui, mais il y a une fenêtre.
00:21:30 - Il n'y a pas un front politique
00:21:31 et il n'y a surtout pas une fenêtre.
00:21:32 - Il y a une fenêtre de contestation.
00:21:33 - Il n'y a pas un peu plus d'incarnation politique
00:21:35 que pour les Gilets jaunes, justement,
00:21:36 qui n'avait aucun débouché.
00:21:37 - Bien sûr.
00:21:38 - Il y avait pas...
00:21:39 - Et puis, c'est encadré par les syndicats depuis le début.
00:21:41 - Je suis d'accord avec ce que vous disiez, Elisabeth.
00:21:43 - Je ne crois pas tout ça en même temps, s'il vous plaît.
00:21:45 - C'est difficile de conserver un mouvement "en vie"
00:21:47 quand il n'y a plus d'objet central,
00:21:49 puisque là, la réforme des retraites,
00:21:51 elle est promulguée, elle est promulguée.
00:21:53 En revanche, il y a plus d'incarnation politique.
00:21:55 C'est-à-dire que là, il y a quand même des partis d'opposition
00:21:57 qui se mobilisent et il y a des syndicats,
00:21:59 qui sont en train de se mobiliser.
00:22:00 - Les Gilets jaunes étaient totalement orphelins de représentation.
00:22:02 - Tant qu'il y a une fenêtre...
00:22:03 - Mais c'est le malaise qui se maintient.
00:22:04 - Il y a le camarade Pasquet qui était...
00:22:05 - Il veut juste qu'on entend le ministre du Travail
00:22:07 rapidement qui défend le président.
00:22:09 Il préfère un président qui va au contact
00:22:11 plutôt qu'un président qui se plante.
00:22:13 Les éléments de langage, on commence à les connaître
00:22:15 depuis 2-3 jours.
00:22:16 - Oui, bon.
00:22:17 - Le président de la République s'est exprimé
00:22:19 dans les colonnes du Parisien en disant que le débat
00:22:21 sur la question des retraites, le débat sur la question du travail
00:22:23 sont des débats qui sont extrêmement larges,
00:22:25 et il a fait une petite phrase en disant qu'il aurait peut-être dû
00:22:27 plus s'exprimer pendant le débat.
00:22:29 Il a souhaité pendant tout le débat parlementaire...
00:22:31 - Il a fait une erreur là-dessus, monsieur le ministre ?
00:22:33 - Je ne crois pas...
00:22:34 - Il aurait dû être un peu plus proactif pour expliquer la réforme ?
00:22:36 - On peut avoir tel ou tel regret après une séquence.
00:22:38 Ce que le président a voulu faire pendant toute cette séquence-là,
00:22:40 pendant tout ce débat-là, c'est respecter à la fois
00:22:42 le temps de la concertation avec les partenaires sociaux
00:22:44 puis le temps du débat parlementaire.
00:22:46 - D'accord, mais on a l'impression qu'il fait aujourd'hui
00:22:48 l'explication de la réforme qu'il aurait dû faire avant.
00:22:50 - Je ne crois pas, mais vous savez, le président est sur le terrain,
00:22:52 et je préfère mille fois, puisque vous avez repris ce terme tout à l'heure,
00:22:56 je préfère mille fois un président chahuté plutôt qu'un président planqué.
00:22:59 - C'est l'argument. Depuis quelques jours, je le dis,
00:23:01 c'est un président courageux, pas planqué.
00:23:04 - Non mais on voit bien qu'il y a une offensive là,
00:23:06 qui est quelque chose de tout à fait orchestré, à une stratégie.
00:23:08 Avant, les manifestants, on disait on les comprend,
00:23:11 même si on est en désaccord avec eux, nous les écoutons,
00:23:13 nous les comprenons. Là, depuis quelques jours,
00:23:15 deux, trois jours, il y a une offensive du gouvernement,
00:23:17 de Matignon, du président de la République,
00:23:19 où on commence à taper sur ces manifestants,
00:23:21 en disant, c'est ce que dit Emmanuel Macron,
00:23:23 qu'ils ne sont pas là pour discuter, mais qu'ils sont là uniquement pour faire du bruit.
00:23:27 Ce en quoi je suis plutôt d'accord avec lui par ailleurs.
00:23:29 Ceci dit, on voit bien qu'Emmanuel Macron,
00:23:32 enfin pardon, mais le débat que nous avons en ce moment,
00:23:34 c'est le débat d'il y a deux mois.
00:23:36 Vous imaginez bien qu'Emmanuel Macron ne va pas dire aujourd'hui,
00:23:38 se réveiller un beau matin en disant,
00:23:40 attention, il y a 500 personnes qui m'attendent,
00:23:42 là où je me déplace, qui vont taper dans une casserole,
00:23:44 donc je vais retirer la réforme des retraites.
00:23:46 - Donc il faut dire à ces gens qui auront manifesté le 1er mai,
00:23:48 et qui continueront d'exprimer leur colère,
00:23:50 ça ne sert à rien, arrêtez, rentrez chez vous.
00:23:52 - Mais moi je le dis depuis le début, Emmanuel Macron,
00:23:54 depuis le mois de janvier, je dis que quoi qu'il arrive,
00:23:58 Emmanuel Macron ne retirera pas cette réforme.
00:24:00 - Seul contre tous.
00:24:02 - Il y a quand même un discours, derrière le discours manifeste,
00:24:05 qui a évidemment des enjeux latents.
00:24:07 Et tout à l'heure, moi je reviens à ce qu'a dit Julien tout à l'heure,
00:24:09 quand il a prononcé ce mot de déclassement.
00:24:11 Et c'est pour ça, cette réforme des retraites,
00:24:13 en fait elle a tapé sur un clivage entre des gens qui bossent,
00:24:17 qui cotisent, qui sont toujours les mêmes en gros,
00:24:20 et qui ont l'impression de tenir à bout de bras,
00:24:22 de tirer à bout de bras toute une masse de gens qui ne travaillent pas.
00:24:25 - Il essaie de leur reparler en parlant du travail,
00:24:27 en disant qu'il faut que le travail...
00:24:29 - Mais arrêtez, Yohan, il les méprise, il les marginalise.
00:24:32 - Et ça dit qu'il avait tort des...
00:24:34 - Il appelle ses soutiens pour venir...
00:24:36 - Il s'exprime aussi, je ne crois pas à travers les casseroles,
00:24:38 mais ce qu'il s'exprime dans les sondages, c'est ça, pardon.
00:24:41 - Non, non, mais ce qui est assez...
00:24:43 - Il est poil aussi.
00:24:45 - Il s'est fait pousser une poilade.
00:24:47 - On sait très bien que les soutiens d'Emmanuel Macron,
00:24:49 on a vu à chaque fois qu'on se souvient d'ailleurs de... comment ?
00:24:52 De scène où Marlène Schiappa essayait de mobiliser
00:24:55 les soutiens d'Emmanuel Macron.
00:24:57 Alors il y a peut-être un socle de gens qui votent pour Emmanuel Macron,
00:25:00 il a été réélu, certes, il a des partisans,
00:25:03 mais ces partisans ne sont pas des gens qui vont aller manifester
00:25:06 ou qui vont se déplacer.
00:25:08 - Il les appelle à la rescousse aujourd'hui.
00:25:10 - Pourquoi ? On voit bien que c'est pas...
00:25:12 - Pour faire des images.
00:25:14 - Pour faire des images, c'est que les gens qui faisaient des casseroles,
00:25:16 ils sont de plus en plus éloignés.
00:25:18 - C'est vrai.
00:25:19 - Et que le dispositif sécuritaire, il est de plus en plus important
00:25:21 parce que le gouvernement s'est quand même rendu compte
00:25:23 qu'un président harcelé en permanence par des gens qui font du bruit
00:25:27 et qui montrent la grogne populaire de cette façon,
00:25:30 eh bien c'est pas bon.
00:25:31 Et pour son opinion, ça fait un président isolé qui est traqué.
00:25:35 - Totalement. Et depuis la promulgation de cette loi,
00:25:37 c'est d'ailleurs un rituel des manifestants anti-réforme,
00:25:39 tous les déplacements, que ce soit le président,
00:25:41 mais aussi les ministres, les secrétaires d'Etat,
00:25:43 on a vu ce député des Bouches-du-Rhône également poursuivi ce week-end,
00:25:47 tous sont perturbés par la colère.
00:25:49 Regardez en quelques images, résumées par Sofia Dolé,
00:25:51 Vincent Farandaz, Olivier Gangloff, Jérôme Rampenau.
00:25:54 Munis de casseroles, plusieurs centaines de manifestants
00:25:59 attendent de pied ferme le ministre de l'Education nationale
00:26:02 hier soir, Gare de Lyon, alors qu'il rentre d'un déplacement.
00:26:05 Plus tôt dans l'après-midi, des opposants à la réforme des retraites
00:26:12 étaient déjà présents, repoussés par les forces de l'ordre,
00:26:15 alors qu'ils tentaient d'entrer dans l'enceinte du bâtiment
00:26:17 où ils se trouvaient. Force en Papendiaïe a modifié
00:26:20 le programme de son déplacement.
00:26:22 - À l'extérieur, il peut y avoir des bruits,
00:26:25 il peut y avoir aussi, et je le regrette et je le condamne,
00:26:29 des violences, des grilles ont été cassées,
00:26:32 des forces de l'ordre ont pu être attaquées.
00:26:35 Tout cela est évidemment condamnable et je vais continuer,
00:26:39 évidemment, à me déplacer de façon régulière
00:26:43 parce que je suis un ministre de terrain.
00:26:45 - À Paris, les manifestants s'étaient également rassemblés
00:26:48 devant l'hôtel de ville ou encore devant le théâtre de Paris
00:26:51 où avait lieu la cérémonie des Molières.
00:26:53 Casserole, poêle, là encore, un seul mot d'ordre.
00:26:57 Mêmes images à Bordeaux ou encore à Rennes.
00:27:03 Chaque fois, les manifestants promettent de continuer
00:27:05 la mobilisation jusqu'au retrait de la réforme
00:27:08 et d'être présents à chaque déplacement d'un membre du gouvernement.
00:27:12 - Photo de la cible a tweeté ensuite Papendia hier,
00:27:17 hors des rendez-vous dans une gare,
00:27:19 "c'est invité à la violence, ma détermination reste sans faille
00:27:21 pour aller à la rencontre des élèves, des professeurs,
00:27:23 écouter, répondre aux interrogations, le débat est nécessaire,
00:27:26 la violence en est l'exact opposé".
00:27:28 Est-ce qu'il est une cible ?
00:27:30 Est-ce que ce comité d'accueil hier est apparenté à de la violence ?
00:27:35 - Mais tous ceux qui se sont prononcés en faveur de la réforme des retraites,
00:27:38 tous les membres du gouvernement, le président, la première ministre,
00:27:41 mais aussi tous les députés de la majorité relative,
00:27:44 sont des cibles pour certains de ces manifestants.
00:27:47 En tout cas, ils sont victimes d'intimidation,
00:27:49 ce qui dans une démocratie est déjà suffisamment grave, me semble-t-il.
00:27:52 - Est-ce qu'il avait vraiment à craindre pour sa sécurité personnelle,
00:27:55 hier, le ministre de l'éducation nationale ?
00:27:57 - Non mais le ministre... - Il était attendu avec des casseroles,
00:27:59 pas avec des fusils d'assaut, il ne faut pas exagérer.
00:28:02 - Non mais ce n'est pas ça la question.
00:28:04 Là, on parle d'intimidation.
00:28:07 Est-ce qu'on accepte ça dans une démocratie ?
00:28:09 Est-ce qu'on accepte que des élus soient intimidés ?
00:28:12 Nous, dans une démocratie, on essaie de se parler.
00:28:14 Alors on peut prendre des accords avec Emmanuel Macron.
00:28:16 - On va voir les images d'Emmanuel Malla, qui hier soir, au Molière,
00:28:18 prise à partie, a répondu.
00:28:20 - Simplement, je voudrais dire un mot.
00:28:21 - Non mais on aurait pu... Je vous rends tout de suite, pardon, Yohan.
00:28:23 Mais on aurait pu se dire également,
00:28:26 qu'auraient fait les autres ?
00:28:27 Qu'auraient fait Emmanuel Macron à la place de Papendia, hier soir ?
00:28:29 Moi, je pense qu'Emmanuel Macron, il serait sorti du train,
00:28:31 il serait allé voir, puisqu'il est entouré de toute sa sécurité,
00:28:34 qu'il n'a pas à risquer pour son intégrité physique, a priori.
00:28:37 Il aurait pu aller au contact et voir ces gens-là.
00:28:39 - Non mais franchement, écoutez, est-ce qu'on va vraiment avoir...
00:28:41 - J'ai coupé Yohan, je suis désolé, je vais le laisser finir.
00:28:43 - ...une discussion comme ça ?
00:28:44 - Finissez, Yohan, et je vous rends la parole.
00:28:46 - Mais pour dire quoi ?
00:28:47 - Mais ça, j'en sais rien !
00:28:48 - Vous êtes contre la réforme ? Je suis pour, oui.
00:28:49 Ça fait quatre mois qu'on sait que c'est comme ça.
00:28:51 Quel intérêt, maintenant ?
00:28:52 Le président, il a tranché, ça fait partie de ses prérogatives.
00:28:54 On peut le regretter.
00:28:55 Cette réforme des retraites, elle a sans doute plein de défauts.
00:28:57 Elle est mal ficelée, elle a été mal expliquée.
00:28:59 Il y a plein de choses qui ne vont pas dans cette réforme.
00:29:01 Mais est-ce qu'il est censé de demander la démission du président de la République,
00:29:05 qui a été élu démocratiquement par une très grande majorité des Français,
00:29:09 il y a seulement un an ?
00:29:10 Est-ce qu'il est sain, dans une démocratie,
00:29:12 de demander la démission d'un président fraîchement élu ?
00:29:15 Eh bien, ma réponse, c'est non.
00:29:16 - Oui, mais il y a quand même une fenêtre de contestation.
00:29:18 Je pense que les Français ont eu...
00:29:20 Beaucoup de Français ont eu du mal à accepter cette réforme des retraites.
00:29:24 Et en ce moment, il y a encore quelques rendez-vous.
00:29:26 C'est-à-dire, oui, c'est sûr, Emmanuel Macron va aller jusqu'au bout.
00:29:28 Il va faire sa réforme. De toute façon, la loi a été promulguée.
00:29:32 Cela dit, il reste quand même le 1er mai.
00:29:34 Donc, on l'a dit, le 3 mai et la niche de l'IOT au mois de juin.
00:29:38 Donc, tant qu'il y a une espèce de fenêtre, un espoir,
00:29:40 qui peut être complètement absurde...
00:29:42 - Et c'est différentes échéances entretenues.
00:29:44 - Exactement. Ça va permettre d'entretenir cela.
00:29:46 Et pour ce qui est des fameuses casserolades ou quoi que ce soit,
00:29:49 c'est quelque chose de populaire.
00:29:52 On voit qu'il y a des jeunes, mais ça peut aussi rassembler des familles.
00:29:55 C'est un mouvement aussi presque ludique.
00:29:57 - On va parler du 1er mai dans un instant.
00:29:59 - C'est presque ludique aussi.
00:30:00 - Parce qu'il y a des gens qui ont une autre stratégie politique.
00:30:02 Ils cherchent à affaiblir le président de la République.
00:30:04 - Et pour le gouvernement, ça va être tenir jusqu'à l'été, en fait.
00:30:07 - Oui, c'est ça.
00:30:08 - Il y a des oppositions qui ont bien compris que la réforme n'allait pas être retirée.
00:30:13 Simplement, ils cherchent à affaiblir le président de la République et la majorité
00:30:16 parce qu'ils se disent que si on va dans une dissolution,
00:30:18 il faut qu'on suive un nouveau rapport de force.
00:30:20 - Je voudrais juste que vous entendiez Bérangère Couillard,
00:30:22 qui est la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie,
00:30:24 qui était sur le terrain à Rochefort, là encore.
00:30:26 Visite écourtée. Écoutez la ministre, la secrétaire d'Etat.
00:30:30 - C'est important de discuter, c'est important d'échanger.
00:30:32 L'idée, c'est de ne pas se retrancher.
00:30:35 C'est bien de continuer à aller sur les territoires tant qu'il n'y a pas de violence.
00:30:39 Les casseroles, ça fait du bruit, ce n'est pas grave.
00:30:42 Et ça n'empêche qu'on peut discuter.
00:30:44 Vous savez, il y a une grande différence quand on annonce les visites.
00:30:47 Il y a souvent des casseroles qui sont là pour nous accueillir.
00:30:50 Par contre, moi je le vois bien, quand je fais des déplacements,
00:30:52 notamment depuis hier, j'ai rencontré presque une centaine de personnes
00:30:56 sur l'ensemble du déplacement.
00:30:58 Personne n'est venu me parler des retraites.
00:31:00 Ils sont venus me parler du souci de la sécheresse
00:31:03 et du manque d'eau à prévoir,
00:31:05 et aussi de la préservation de la biodiversité.
00:31:08 Et ce n'est pas que parce que ce sont des acteurs qui sont mobilisés sur ces sujets,
00:31:11 c'est aussi parce que c'est une préoccupation des Français.
00:31:13 - Ils ne sont pas très bons en com' quand même.
00:31:15 - Il n'est pas aidé Emmanuel Macron, je suis désolé.
00:31:18 - Je vous rappelle que Mme Couillard s'est illustrée récemment au Saint-Dignan,
00:31:21 parce que chez nos confrères de RTL,
00:31:23 ils avaient poliment demandé à Marine Le Pen des nouvelles de son père.
00:31:26 Il faut quand même, si vous voulez avoir un niveau de formatage idéologique,
00:31:33 assez bas quand même.
00:31:35 - Qu'est-ce qu'elles veulent dire d'une manière un peu plus générale ?
00:31:37 Si on fait un tout petit pas de côté avant de voir ce qui s'est passé hier au Molière,
00:31:40 que manifester ça ne sert plus à rien,
00:31:42 que voter ne sert plus à rien,
00:31:44 que la violence, le bruit permettent de se faire entendre ?
00:31:46 - Je crois qu'il y a un sujet là-dessus, justement.
00:31:48 Ce qu'on a vu pendant ce conflit-là, la France n'a pas été bloquée.
00:31:50 Le métro fonctionnait à Paris, les trains ont continué à fonctionner,
00:31:53 et le télétravail a énormément changé de choses.
00:31:55 Mais c'est peut-être ce qu'Emmanuel Macron peine à comprendre,
00:31:57 parce que lui le voit uniquement comme un avantage.
00:31:59 Les syndicats n'ont pas réussi à bloquer la France,
00:32:01 sauf que ça ne veut pas dire qu'il n'y ait pas une énorme majorité de Français
00:32:04 à minima parmi les actifs qui étaient opposés à cette réforme.
00:32:07 Et c'est là où il y a une importance de la démocratie sociale.
00:32:09 C'est là où lui ne se rend pas compte qu'il participe au malaise,
00:32:12 qu'il est en face de lui des gens qui ne soient pas toujours très républicains,
00:32:15 qu'il est en face de lui des gens qui sont dans des stratégies,
00:32:17 effectivement, de vouloir faire taire à tout prix le gouvernement,
00:32:20 ou qui considèrent qu'ils sont le peuple au nom d'on ne sait quoi.
00:32:22 On va le voir avec les deux jeunes filles qui ont interrompu Rima Abdel-Malak, d'ailleurs.
00:32:25 Alors qu'ils ont en face d'eux des gens qui ont été élus, cette légitimité-là.
00:32:28 On ne peut pas leur retirer, mais ça n'empêche pas que Emmanuel Macron,
00:32:32 qui est le garant des institutions, devrait prendre en compte cette réalité.
00:32:35 La démocratie sociale française ne fonctionne pas,
00:32:38 et puisque le moyen traditionnel en France qui est de bloquer le pays ne fonctionne plus non plus,
00:32:43 si on ne veut pas aller vraiment dans la violence, il faut renouer un dialogue social,
00:32:47 ce qui semble vraiment incapable de le faire.
00:32:49 Je vais vous dire deux mots. Il y a eu quand même des choses qu'on n'a pas vues avec d'autres présidents.
00:32:53 Les histoires de coupures de courant, moi je n'ai pas de souvenirs.
00:32:56 Il est allé avec un groupe électrogène aujourd'hui.
00:32:58 Oui, justement.
00:32:59 Vous m'avez compris. Il n'est pas venu avec son groupe électrogène.
00:33:02 C'est arrivé pour Nicolas Sarkozy.
00:33:03 Qu'est-ce qu'il y a ?
00:33:04 Je ne me rappelle plus quand, mais je me rappelle.
00:33:06 Il y a eu moins de deux ou trois fois où il visite même un hôpital.
00:33:10 Il y a eu même d'ailleurs un mettant en danger des termes en fait.
00:33:14 Oui, non, c'était lors de la visite à Gange, où l'usine dans laquelle il était en visite,
00:33:19 le courant a été coupé, ce qui a impacté une clinique non loin
00:33:23 qui était en train de pratiquer des actes de chirurgie.
00:33:26 Ça veut dire qu'il y a des gens qui sont prêts à…
00:33:28 Ah oui, et ça a été revendiqué par la CGT Énergie et démenti le lendemain par Sophie Binet.
00:33:32 Oui, mais excusez-moi, ce qui est quand même bizarre,
00:33:34 ce que vous laissez entendre, c'est que ça dit quelque chose de l'isolement d'Emmanuel Macron.
00:33:37 Ça dit aussi quelque chose de la radicalisation de gens qui deviennent complètement frappadins,
00:33:42 qui pensent que tous les moyens sont bons.
00:33:44 Et il y a un côté…
00:33:45 Mais parce que le seuil de tolérance des Français…
00:33:48 Non mais attendez, il y a la question de…
00:33:50 Je voulais lancer la séquence des molliers, enfin mais…
00:33:52 Laissez-moi dire ce mot-là.
00:33:53 Il y a quand même un…
00:33:54 Effectivement, parce que vous parlez de seuil de tolérance.
00:33:56 Alors oui, il y a de véritables problèmes, il y a un véritable malaise.
00:33:59 Mais il y a aussi un côté mauvais perdant.
00:34:01 C'est-à-dire, voilà, on va continuer, gna gna gna, sur cette réforme des retraites
00:34:05 comme si c'était l'enjeu central des revendications.
00:34:08 Et je pense qu'en fait, on gagnerait tous à ce que le débat soit éclairci
00:34:12 si on savait ce qu'il y avait derrière.
00:34:14 Parce que moi, j'en ai ras-le-bol d'entendre parler de ces retraites
00:34:17 comme si c'était vraiment un crime contre l'humanité.
00:34:20 Je veux dire, c'est…
00:34:21 Enfin, ça devient aberrant que ce pays n'ait pas complètement…
00:34:24 Enfin, on ébullit sûr.
00:34:26 Regardez, juste, il faut qu'on avance.
00:34:27 Je voudrais qu'on voit cette séquence, s'il vous plaît.
00:34:29 La ministre de la Culture, Rima…
00:34:32 Vous me dites un suit…
00:34:34 Non, pardon.
00:34:35 Allez-y, Roger.
00:34:36 Le ministre de la Culture, Rima Abdulmalak, a été interpellé hier par deux artistes,
00:34:39 donc dans la 34e cérémonie des Molières.
00:34:42 Deux artistes qui ont interpellé la ministre, qui sont des militantes de la CGT.
00:34:45 Regardez cette séquence et regardez la réponse de la ministre qui avait,
00:34:48 il faut le dire, qui avait préparé son intervention.
00:34:51 Parce qu'on s'est dit sur le moment que c'était spontané,
00:34:53 mais elle connaissait le texte des militantes.
00:34:55 Les militantes avaient un prompteur sur scène pour lire leur texte.
00:34:58 Non, c'est pas vrai.
00:34:59 Et la ministre avait déjà le micro en main et elle connaissait,
00:35:02 elle connaissait le texte des militantes avant de leur répondre.
00:35:06 Un comédien d'alors.
00:35:07 Pendant que vos collègues du gouvernement se répandent de mensonges,
00:35:10 vous ne dites rien.
00:35:11 Depuis le 13 janvier, vous ne répondez pas aux questions posées par nos syndicats
00:35:15 sur les conséquences de cette réforme envers les intermittentes et intermittents du spectacle.
00:35:19 Les autrices, les auteurs, les enseignants et enseignantes artistiques,
00:35:23 est-ce que seulement vous avez un avis sur les budgets ?
00:35:27 Madame la ministre, nous ne sommes pas des chiens.
00:35:31 Ni des chiennes.
00:35:32 Et nous ne rentrerons pas à la niche.
00:35:34 Alors ?
00:35:35 A mes frères et à mes sœurs de lutte, que la lutte continue.
00:35:38 Et vive les casserolades !
00:35:40 D'habitude, le rôle du ministre, c'est de rester assis à rien dire,
00:35:45 mais là, c'est pas possible.
00:35:46 Vous avez un ministère qui a débloqué des aides massives pendant la crise
00:35:51 pour vous soutenir tous, pour soutenir tous les secteurs de la culture.
00:35:56 Vous avez une ministre à la tête de ce ministère
00:35:58 qui a obtenu le budget historique le plus haut, +7% par rapport à l'année dernière.
00:36:02 Inflation, facture d'énergie, j'ai débloqué des aides exceptionnelles,
00:36:06 vous le savez, certains syndicats sont là pour venir en aide aux structures les plus fragiles.
00:36:10 Menaces contre des expositions, contre des spectacles,
00:36:14 à chaque fois j'ai levé la voix pour défendre la liberté de création.
00:36:18 À chaque fois.
00:36:19 Le dialogue avec les syndicats, je veux juste rappeler,
00:36:22 pour ceux qui sont là et qui le savent,
00:36:24 le 7 février, on avait une réunion, vous avez demandé à la reporter.
00:36:27 On l'a reportée au 16 mars.
00:36:29 Vous n'êtes pas venu, vous avez demandé à la reporter.
00:36:32 Elle est reportée au 27 avril, c'est jeudi.
00:36:34 Vous avez encore demandé à l'annuler.
00:36:36 Il est encore temps de changer d'avis, je suis là, ma porte est ouverte.
00:36:39 Et bonne soirée à tous.
00:36:40 Alors je le répète, la pièce était quand même un petit peu écrite d'avance tout de même.
00:36:46 Mais quand bien même.
00:36:47 Est-ce que la réaction de...
00:36:49 C'est l'antipapendiaïe finalement, ce à quoi on a assisté au Molière.
00:36:53 C'est vraiment deux réactions différentes face à une colère qui est un peu similaire.
00:36:57 Est-ce qu'elle a eu raison ?
00:36:59 C'est de la bonne com ?
00:37:00 Elle a sauvé sa place au ministère de la Culture hier soir.
00:37:02 Évidemment, elle a eu raison de répondre.
00:37:05 On voit bien que maintenant, tous les ministres sont incités à faire la même chose.
00:37:08 Alors Pape Indiak ne le fait pas parce qu'il n'a pas d'instinct politique.
00:37:10 Ça n'est pas dans sa nature profonde d'aller chercher le débat éventuellement.
00:37:14 Ça n'est pas un homme politique.
00:37:15 Donc il n'a pas cette culture-là.
00:37:16 Il ne le fait pas aujourd'hui, il ne le fera pas demain.
00:37:18 Tout simplement parce qu'il ne sait pas le faire.
00:37:20 Donc ça ne changera pas.
00:37:21 Et de ce point de vue-là, on voit bien qu'Emmanuel Macron,
00:37:23 qui a souhaité faire entrer la société civile, s'est délibéré de sa part.
00:37:27 Mais on voit bien que dans des moments comme celui-là,
00:37:29 il en paie le prix parce qu'il n'est pas suffisamment épaulé,
00:37:32 il n'est pas suffisamment aidé.
00:37:33 Elle a eu raison de répondre.
00:37:34 Elle dit des choses qui sont vraies.
00:37:36 Les artistes, il y a des choses qui ne vont pas.
00:37:38 Il y a des artistes qui sont en souffrance, qui gagnent très peu leur vie.
00:37:40 Mais il n'y a rien de mal là-dedans.
00:37:42 Ni artistes, ni souffrance.
00:37:43 Mais il faut quand même avoir conscience que la France est l'un des pays au monde,
00:37:48 si ce n'est le pays au monde,
00:37:49 qui traite le mieux les artistes et les intermittents du spectacle.
00:37:52 Ce qui est fou d'entendre, c'est que ces rendez-vous n'ont pas été honorés par les syndicats.
00:37:56 Mais il faut quand même simplement dire quelque chose.
00:38:00 Je vais me faire détester une fois de plus en disant ça.
00:38:02 Mais je crois qu'une partie des Français attend trop de l'État.
00:38:06 Dès qu'on a un problème maintenant dans ce pays,
00:38:08 qu'est-ce que l'État peut faire pour nous ?
00:38:10 Dès que quelque chose ne va pas...
00:38:12 Mais nous sommes en droit d'attendre de l'État, Johan.
00:38:14 On est le pays le plus imposé du monde,
00:38:17 le plus de prélèvements au monde.
00:38:19 Mais c'est bien le problème.
00:38:21 Je ne suis pas là pour donner mon avis sur l'art subventionné.
00:38:24 Je dis juste que des gens qui attendent de la France,
00:38:26 dans un État aussi imposé que le nôtre, c'est un peu normal.
00:38:29 Je dis que nous attendons trop, collectivement,
00:38:31 nous attendons trop de l'État.
00:38:33 C'est une réalité.
00:38:34 L'intervention des deux intermittents,
00:38:37 je ne sais pas si elles sont actrices ou autres, de la CGT.
00:38:41 Le mépris qu'elles avaient vis-à-vis de la ministre.
00:38:45 En parlant, on est traité comme des chiens.
00:38:47 Mais pour le coup, Mme Abdoulmanach a eu absolument raison
00:38:49 de rappeler la totalité de ce que fait l'État.
00:38:51 On pourrait même dire, est-il justifié d'en faire autant ?
00:38:54 Je ne vous dis pas qu'il ne faut pas de politique de la culture.
00:38:56 Mais pour rebondir sur ce que disait Elisabeth,
00:38:58 oui, l'art subventionné, en France...
00:39:00 Ce n'est pas un débat sur l'art subventionné.
00:39:02 Mais c'est l'honneur de la France de subventionner sa culture.
00:39:05 C'est un mépris de toi et moi, c'est un mépris de nous.
00:39:07 C'est surtout un mépris.
00:39:09 C'est surtout cette espèce d'arrogance et de prétention.
00:39:12 Elles ont l'air de considérer qu'elles sont le peuple.
00:39:15 Je suis d'accord.
00:39:17 Le peuple, pour le coup, la ministre, elle représente quelque chose.
00:39:19 Et si elles ont envie de l'interrompre, grand bien à leur face.
00:39:21 Mais pas avec cette prétention à incarner...
00:39:24 Après, elles ont interrompu la cérémonie des Molières.
00:39:26 Quand elles sont parties dans des théories complotistes, délirantes,
00:39:28 juste pour finir là-dessus, ce n'était pas très difficile
00:39:30 d'imaginer qu'elles allaient avoir des intermittents
00:39:32 quand elles interrompaient les Molières.
00:39:34 C'était anticipé.
00:39:36 Le texte des manifestantes était sur le prompteur.
00:39:40 Elle lisait le prompteur.
00:39:42 Leur texte était rentré dans le prompteur.
00:39:44 La réaction de la ministre, c'est peut-être la meilleure
00:39:47 membre du gouvernement dans sa défense, en tout cas,
00:39:50 par rapport à ce qui s'est passé.
00:39:52 Ça a manqué un peu de spontanéité.
00:39:54 Ce que dit Johan est très vrai.
00:39:56 Ce n'est pas dans sa nature, ce n'est pas dans sa formation
00:39:58 de faire ça.
00:40:00 Mais en tout cas, elles, elles sont extrêmement bien sorties,
00:40:02 tandis que les autres sont quand même un peu acculées
00:40:04 et ne savent pas trop quoi faire.
00:40:06 Je voudrais, avant d'ouvrir la page maillotte,
00:40:08 parce qu'il y a encore beaucoup de choses à dire
00:40:10 et la situation est dramatique à Maillotte,
00:40:12 on vous en parle depuis quelques jours maintenant,
00:40:14 évoquer rapidement le 1er mai, parce que les syndicats
00:40:16 préparent cette grande mobilisation du 1er mai.
00:40:18 Entre 80 et 100 000 personnes sont attendues à Paris.
00:40:22 Je ne parle pas de l'ensemble du territoire, seulement à Paris.
00:40:24 Selon les renseignements territoriaux,
00:40:26 il est approprié, selon ces mêmes renseignements,
00:40:29 de parler d'une manifestation historique.
00:40:31 Il se dit également qu'entre 3 000 et 5 000 casseurs
00:40:34 sont attendus.
00:40:36 Est-ce que ça pourrait, en un mot,
00:40:38 relancer totalement cette contestation
00:40:40 à 1er mai historique, comme on le titre en bas de l'écran ?
00:40:42 Non, la relancer, enfin encore une fois,
00:40:44 je vous redis, je suis persuadé qu'Emmanuel Macron,
00:40:46 cette loi, elle est promulguée.
00:40:48 On attend quand même la décision concernant le RIP,
00:40:50 le Conseil constitutionnel, la décision, ce sera le 3 mai.
00:40:53 Si le 3 mai, le Conseil ferme la porte,
00:40:55 ce sera là vraiment la fin du chemin démocratique
00:40:57 pour ce texte, parce que la niche du groupe Lyot,
00:41:00 je n'y crois pas une seule seconde.
00:41:02 Donc ce sera la fin du parcours démocratique.
00:41:04 Et encore une fois, la manifestation,
00:41:06 elle sera importante, on le sait,
00:41:08 mais comme elle est importante depuis le début du mois d'janvier.
00:41:10 Oui, mais là, entre 3 000 et 5 000 casseurs,
00:41:12 on ne l'a jamais vu, plus de 100 000 personnes à Paris,
00:41:14 je ne sais pas s'il faudrait revoir le...
00:41:16 Vous me plaisantez, moi c'est ça que je pensais
00:41:18 en vous écoutant, en disant 80 000 à 100 000 personnes à Paris.
00:41:21 Mais dans les années 70, 60, à Charonne,
00:41:24 il y avait des mille... Non mais,
00:41:26 ce que j'essaye de vous dire, c'est qu'on a complètement
00:41:28 changé de dimension, maintenant il y a 80 000 personnes.
00:41:30 Ça sera une mobilisation importante,
00:41:32 mais pas de nature à faire renoncer le gouvernement.
00:41:34 C'est une mobilisation importante,
00:41:36 mais on est très loin, si vous voulez,
00:41:38 des mouvements de masse de ces décennies-là.
00:41:41 Mais en plus, il n'y a pas de surprise,
00:41:43 le gouvernement s'attend à ça, 80 % des Français
00:41:45 sont contre cette réforme.
00:41:47 Ça peut tenter les jusqueboutistes,
00:41:49 d'aller encore plus loin, de relancer cette séquence
00:41:51 de violence, de radicalité.
00:41:53 Depuis le 1er mai, c'est une tradition maintenant,
00:41:55 la violence pour le 1er mai.
00:41:57 Oui, c'est vrai aussi.
00:41:59 Mais peut-être pas avec 5 000 casseurs dans la rue de Paris.
00:42:01 Entre-temps, il y a eu des années où c'était
00:42:03 des manifestations plutôt bonnes, non fausses.
00:42:05 Le Muguet, tout le monde.
00:42:07 Oui, c'est vrai. On n'entend plus trop parler du Muguet.
00:42:09 Depuis quelques années, c'est...
00:42:11 Mais quand même dans un contexte où le gouvernement
00:42:13 n'a pas la majorité absolue,
00:42:15 donc vraiment, ça va être de plus en plus difficile.
00:42:17 On regarde quand même ce qui se passe à l'Assemblée.
00:42:19 Vous voyez le bloc de la NUPES, vous voyez où il y a le RN,
00:42:22 vous voyez maintenant le bloc de centre, si on veut,
00:42:25 le bloc d'Emmanuel Macron.
00:42:27 Donc, qu'est-ce qu'on peut faire, qu'est-ce qu'on peut imaginer
00:42:29 pour la suite des choses quand viendra le temps
00:42:31 de faire des réformes impopulaires
00:42:33 ou des changements impopulaires?
00:42:35 Est-ce qu'on va se retrouver toujours dans une situation
00:42:37 de jello paralysé?
00:42:39 Non, mais c'est un peu ça, en fait.
00:42:41 Cette réforme des retraites, ça a montré la difficulté
00:42:43 de faire des changements.
00:42:45 Peut-être que vous dites que c'est passé majeur,
00:42:47 mais c'est quand même...
00:42:49 - Il y a quand même un argument.
00:42:51 - Tout le monde veut un moment.
00:42:53 - Un argument, c'est que maintenant, quelque part,
00:42:55 pour une partie des manifestants de ceux qui se sont opposés
00:42:57 à la réforme des retraites, ils doivent reconnaître
00:42:59 que même au fond d'eux-mêmes, ils doivent reconnaître
00:43:01 que la loi est passée.
00:43:03 Donc, ça peut jouer sur la mobilisation,
00:43:05 même s'il va y avoir sans doute une volonté de casser.
00:43:07 Et vous avez parlé de 3 000 casseurs
00:43:09 qui seraient au rendez-vous.
00:43:11 Il y aura peut-être des scènes de violence extrême,
00:43:13 mais ça s'arrêtera là.
00:43:15 - Allez, une phrase.
00:43:17 - Non, mais...
00:43:19 - Et on parle de maillottes.
00:43:21 - Je sais même plus ce que je vous dis.
00:43:23 - Mais moi, je sais ce que je voulais dire.
00:43:25 - Allez, vas-y, vas-y.
00:43:27 - En théorie, enfin, pas en théorie,
00:43:29 Elisabeth Borne doit annoncer demain sa feuille de route
00:43:31 pour le coup forcée de constater
00:43:33 que les 100 jours, personne n'y croit dans le pays
00:43:35 parce que personne n'est en train d'en parler
00:43:37 ni même de se demander ce qu'il va y avoir.
00:43:39 Donc, je ne sais pas si Emmanuel Macron
00:43:41 lui impose un exercice un peu sadique,
00:43:43 en quelque sorte, mais ça me paraît...
00:43:45 - Ils ont intérêt à faire des annonces un peu fortes quand même.
00:43:47 - Ça me paraît quand même parce que c'est...
00:43:49 Enfin, il y a une forme de gravité quand même.
00:43:51 Ça démonétise la parole publique,
00:43:53 la crédibilité de la parole publique.
00:43:55 Parce que quand vous créez des moments politiques importants
00:43:57 que finalement personne n'écoute
00:43:59 parce que tout le monde a bien compris qu'il n'y avait aucun enjeu...
00:44:01 - Oui, mais personne ne croit.
00:44:03 - Peut-être que vous aurez une grosse annonce demain.
00:44:05 - Oui, mais personne ne croit aux 100 jours.
00:44:07 - Mais Julien, le sujet, c'est qu'on ne va pas y croire
00:44:09 parce que les priorités du président,
00:44:11 elles changent à chaque intervention.
00:44:13 - Est-ce que vous voulez bien vous rappeler de cette phrase ?
00:44:15 - Ce n'est pas seulement qu'on ne va pas y croire,
00:44:17 c'est qu'en 100 jours, il ne va pas faire
00:44:19 le grand soir qu'il nous a promis,
00:44:21 et surtout, vous dites qu'il ne va plus rien faire.
00:44:23 - Non, je ne dis pas qu'il ne va plus rien faire,
00:44:25 je dis que ça va être difficile.
00:44:27 - Non, mais vous dites que vous avez raison,
00:44:29 ça va être difficile de faire des réformes.
00:44:31 Mais c'est exactement ce que veulent les gens
00:44:33 parce qu'en réalité, il y a quand même un paradoxe,
00:44:35 ces gens, il y a un espèce de parfum de révolution.
00:44:37 Mais la passion française, c'est le statu quo.
00:44:39 - C'est l'immobilisme.
00:44:41 - C'est le statu quo, que rien ne change.
00:44:43 On veut faire la révolution pour que rien ne change.
00:44:45 - Elle était longue cette phrase.
00:44:47 - Ceux qui parlent de la révolution,
00:44:49 vous pouvez m'aider un peu.
00:44:51 - La révolution conservatrice.
00:44:53 - Je rêve. Ça fait 5 minutes que je vous dis
00:44:55 qu'on doit avancer.
00:44:57 - Vous n'avez aucune autorité.
00:44:59 - C'est parce que tu me caractérises l'autorité.
00:45:01 On parle de la situation à Mayotte
00:45:03 qui est très importante.
00:45:05 On vous donne les dernières informations du jour.
00:45:07 D'abord, Mathieu Devese, le rappel de l'actualité.
00:45:09 Il est presque 23h.
00:45:11 (Générique)
00:45:13 - Pierre Palmade a été transféré au CHU de Bordeaux.
00:45:15 L'humoriste souhaite probablement
00:45:17 se rapprocher de sa mère,
00:45:19 habitante de la cité gérondine.
00:45:21 Il se trouvait depuis février à l'hôpital Paul Brousse
00:45:23 de Villejuif, mis en examen pour homicide
00:45:25 et blessures involontaires.
00:45:27 Pierre Palmade a causé il y a plus de 2 mois
00:45:29 un grave accident de la route.
00:45:31 Et ce, après avoir consommé plusieurs drogues.
00:45:33 L'accident a fait 3 blessés, un homme de 38 ans,
00:45:35 son fils de 6 ans et sa belle-sœur de 27 ans
00:45:37 qui a perdu le bébé qu'elle attendait.
00:45:39 La situation est de plus en plus tendue
00:45:41 dans les Pyrénées-Orientales.
00:45:43 Le préfet avertit qu'en raison de la sécheresse
00:45:45 exceptionnelle dans ce département,
00:45:47 il n'y aura pas suffisamment d'eau
00:45:49 pour tous les usages cet été.
00:45:51 Les quantités disponibles sont très faibles
00:45:53 et le mois d'avril est le plus sec
00:45:55 depuis 1959.
00:45:57 Enfin, Joe Biden est officiellement
00:45:59 candidat à sa réélection l'année prochaine.
00:46:01 Il annonce briguer un second mandat
00:46:03 à la tête des États-Unis.
00:46:05 « Je suis candidat à ma réélection »,
00:46:07 écrit simplement le président américain,
00:46:09 âgé de 80 ans, dans une vidéo publiée sur Twitter.
00:46:11 S'il est réélu, il finirait son mandat
00:46:13 à 86 ans en 2028.
00:46:15 Est-il trop âgé pour gouverner ?
00:46:17 On en débat plus tard dans Soir Info.
00:46:19 « Maillot, l'opération lancée hier
00:46:21 est déjà un premier revers.
00:46:23 Le tribunal de Mamoudzou a suspendu
00:46:25 l'évacuation d'un bidonville
00:46:27 où vivent plus de 100 familles.
00:46:29 L'évacuation devait avoir lieu aujourd'hui.
00:46:31 Elle a été suspendue à la dernière minute.
00:46:33 Cette évacuation devait être
00:46:35 la première démonstration de force.
00:46:37 La préfecture a fait appel
00:46:39 de cette décision.
00:46:41 Le récapitulatif de la journée
00:46:43 avec Corentin Brio.
00:46:45 C'est un nouveau coup d'arrêt
00:46:47 pour l'opération Wambushu.
00:46:49 Le bidonville Talus II ne sera pas
00:46:51 détruit aujourd'hui comme prévu.
00:46:53 Le tribunal judiciaire de Mamoudzou
00:46:55 a estimé que sa destruction était trop dangereuse
00:46:57 pour les habitants.
00:46:59 « Les associations qui défendent les droits des étrangers
00:47:01 font abstraction de la revendication territoriale des comores.
00:47:03 À la suite de cette décision qui a été annoncée
00:47:05 hier soir, les élus de Kongou,
00:47:07 la population de Kongou,
00:47:09 a vécu un enfer avec les bandes
00:47:11 de jeunes qui sont sortis
00:47:13 en chantant victoire et en chantant
00:47:15 « Mayotte écomorienne ». »
00:47:17 Des affrontements entre les jeunes du quartier
00:47:19 et des forces de l'ordre déployées en nombre
00:47:21 qui ont donné une nuit sous tension
00:47:23 que regrettent les habitants du bidonville
00:47:25 qui auraient préféré une nuit plus festive.
00:47:27 « Pourquoi quand ils entendent que nous avons
00:47:29 obtenu gain de cause, que nous avons obtenu
00:47:31 cette tranquillité, ils viennent détruire ?
00:47:33 Donc là, on comprend qu'ils ne nous veulent
00:47:35 pas du bien, qu'ils veulent détruire.
00:47:37 Ils ne sont pas bons pour le quartier,
00:47:39 donc il ne faut pas plaisanter avec eux. »
00:47:41 Le ministre de l'Intérieur,
00:47:43 Gérald Darmanin, a annoncé
00:47:45 que le préfet de Mayotte avait fait appel
00:47:47 de cette décision.
00:47:49 Gérald Darmanin qui a répété sur Twitter que l'opération
00:47:51 menée à Mayotte est difficile mais extrêmement
00:47:53 résolue, ajoutant
00:47:55 que ce qui met en danger la population, c'est l'insalubrité,
00:47:57 l'insécurité et non la reconnaissance
00:47:59 du droit de propriété.
00:48:01 Une décision judiciaire qui estime que
00:48:03 les démantèlement ne sont pas faits comme il faut,
00:48:05 qu'ils sont irréguliers.
00:48:07 Commentaire à un début
00:48:09 d'opération relativement poussif quand même,
00:48:11 Régis.
00:48:13 « Poussif, mais en fait qui
00:48:15 est quand même, je dirais,
00:48:17 d'un point de vue symbolique, il fallait
00:48:19 que le gouvernement fasse quelque chose.
00:48:21 Mayotte, c'est une accélération,
00:48:23 une accumulation
00:48:25 de problèmes, une sorte de
00:48:27 spirale sans fond migratoire
00:48:29 qui fait que depuis des années,
00:48:31 et là en fait, ce qui est en train de se passer
00:48:33 est demandé par
00:48:35 les maorais de Souches.
00:48:37 Les maorais de Souches réclament
00:48:39 que ces décasages, comme ils appellent là-bas,
00:48:41 aient lieu, c'est-à-dire que
00:48:43 des bidonvilles qui se
00:48:45 sont créées, parfois en pleine nature,
00:48:47 moi j'ai fait un reportage à Mayotte.
00:48:49 Et sur des terres qui sont des propriétés privées.
00:48:51 Sur des terres qui sont des propriétés privées,
00:48:53 mais il y a une telle masse
00:48:55 migratoire à Mayotte
00:48:57 que même l'écosystème végétal est en train
00:48:59 d'être détruit. C'est-à-dire qu'en fait, les migrants
00:49:01 vont où ? Ils vont dans la forêt,
00:49:03 ils prennent des tôles, vous les voyez derrière,
00:49:05 ils installent leur maison, ensuite
00:49:07 ils bétonnent et ça fait une ville.
00:49:09 Voilà ce qui se passe. Et en fait,
00:49:11 ce que font les municipalités au coup par coup
00:49:13 depuis des années, c'est qu'elles essayent
00:49:15 de s'attaquer à ces ensembles
00:49:17 illégaux qui ont été construits.
00:49:19 - Mais plus la population augmente, plus c'est difficile.
00:49:21 J'ajoute que la population a été multipliée par
00:49:23 6 sur l'île de Mayotte
00:49:25 sur les 50 dernières années.
00:49:27 - Et que c'est la plus grande maternité de France
00:49:29 et qu'il y a des chiffres sur 2
00:49:31 que vous rencontrez à Mayotte et d'origine étrangère.
00:49:33 - Et qu'il y a des chiffres sur 2 par rapport aux étrangers.
00:49:35 - Et qu'il y a même des émeutes à Mayotte
00:49:37 entre des ethnies venant de l'île
00:49:39 d'Anjouan et venant de Grandes Comores
00:49:41 parce que ces deux îles ne s'entendent pas non plus.
00:49:43 Vous avez des problèmes, une accumulation
00:49:45 de problèmes dans cette île qui fait que
00:49:47 à un moment, le gouvernement doit faire quelque chose.
00:49:49 Et commencer justement par la destruction
00:49:51 ou en tout cas,
00:49:53 le rapatriement de ces clandestins
00:49:55 parce que c'est ce qui a été essayé.
00:49:57 Et aussi que le rapatriement par bateau
00:49:59 a été empêché
00:50:01 par les autorités comoriennes.
00:50:03 - C'est un sac de noeuds.
00:50:05 - C'est la décision de la préfecture
00:50:07 enfin la décision en tout cas de la justice
00:50:09 de suspendre la destruction d'un bidonville
00:50:11 et en plus, vous avez un contexte
00:50:13 je dirais international
00:50:15 qui fait que les Comores refusent.
00:50:17 - C'est en cela qu'on peut se demander
00:50:19 si ce n'est pas un peu peine perdue cette opération.
00:50:21 On entend beaucoup la députée Youssoupha.
00:50:23 - Si vous de la France vous restez là-bas,
00:50:25 c'est vraiment...
00:50:27 - La députée Estelle Youssoupha-Lyot
00:50:29 qui est la députée de Mayotte
00:50:31 qui est beaucoup sur les plateaux
00:50:33 et qui revendique la nécessité
00:50:35 de cette opération répressive.
00:50:37 Elle était encore sur le plateau de Laurence Ferrari.
00:50:39 Tout à l'heure, je voudrais que vous écoutiez
00:50:41 parce que c'est toujours précieux de l'entendre.
00:50:43 Elle connaît son territoire et elle a les mots pour le décrire.
00:50:45 - Ça fait des semaines qu'on subit
00:50:47 une campagne de désinformation
00:50:49 avec des menaces de mort sur toute la population,
00:50:51 des appels au génocide,
00:50:53 au niveau comorien
00:50:55 et donc ces bandes qui se sentent
00:50:57 toutes puissantes et intouchables.
00:50:59 - Alors ce sont des bandes de quoi ?
00:51:01 - Cette décision de justice,
00:51:03 la préfecture fait appel, ce qui est logique.
00:51:05 L'opération
00:51:07 de montée en puissance
00:51:09 des forces de l'ordre va durer
00:51:11 entre 8 semaines et 3 mois.
00:51:15 Donc en fait, c'est qu'un début.
00:51:17 Je ne peux pas en 48 heures vous dire
00:51:19 c'est l'échec, on est tous...
00:51:21 - C'est le sujet. - Le sujet, c'est qu'à Mayotte,
00:51:23 on veut que cette situation s'arrête.
00:51:25 Ce n'est pas la présence des forces de l'ordre
00:51:27 qui sème le chaos, c'est celle des bandes.
00:51:29 Je pense qu'il faut juste remettre
00:51:31 les choses à leur place.
00:51:33 La mosquée et l'église au milieu du village
00:51:35 parce que ce narratif
00:51:37 victimaire qui fait passer
00:51:39 nos bourreaux pour des victimes
00:51:41 nous rend complètement dingues.
00:51:43 Ces gens sont en situation irrégulière
00:51:45 sur un territoire qu'ils occupent illégalement.
00:51:47 Donc en fait, qu'ils aillent faire les pleureuses
00:51:49 et qu'ils mobilisent les droits de l'homis de service
00:51:51 pour aller se donner bonne conscience
00:51:53 et régler leur compte avec Darmanin et le gouvernement à Mayotte,
00:51:55 c'est scandaleux.
00:51:57 - Alors une fois de plus, l'État est
00:51:59 trahi par la justice et
00:52:01 ridiculisé par un pays
00:52:03 à qui pourtant
00:52:05 il fournit une aide.
00:52:09 Mais on est dans une situation
00:52:11 qui concentre, vous avez raison Régis,
00:52:13 absolument toutes les tares de notre politique migratoire.
00:52:15 Premièrement, on accepte
00:52:17 cette situation par de quoi ?
00:52:19 Il y a des gens qui ont choisi d'être français
00:52:21 et d'autres, et effectivement c'était
00:52:23 dans notre politique de puissance, on voulait garder,
00:52:25 et d'autres ont décidé de ne pas être français.
00:52:27 Mais ils ne veulent pas être français, mais ils veulent quand même.
00:52:29 Ils veulent quand même bénéficier
00:52:31 de tous les avantages de la France.
00:52:33 Et nous, comme des imbéciles,
00:52:35 qu'est-ce qu'on fait au lieu
00:52:37 d'arrêter le droit du sol qui est une pompe aspirante
00:52:39 puisque tous les Comoriens
00:52:41 viennent pour...
00:52:43 les Comoriennes viennent accoucher
00:52:45 en France à Mayotte pour que leurs enfants soient français.
00:52:47 Qu'est-ce qu'on fait ? Oh, on met une règle terrible,
00:52:49 on fait une réforme du droit du sol.
00:52:51 Il faut qu'un des parents
00:52:53 puisse justifier de trois mois
00:52:55 de résidence. Ce qui veut dire qu'en plus
00:52:57 il y a un trafic de certificats de paternité
00:52:59 complètement bidon.
00:53:01 Donc, on est complètement laxiste, complètement stupide,
00:53:03 on donne des aides sociales,
00:53:05 deuxième pompe... - Et cette opération, elle peut tout changer en deux mois ?
00:53:07 - Deuxième pompe aspirante, non mais
00:53:09 on est en train... Et troisièmement,
00:53:11 on a des juges. Si vous voulez,
00:53:13 je demande à voir qui sont ces juges
00:53:15 qui décident
00:53:17 que l'État n'a pas le droit de se défendre parce que
00:53:19 on ne peut pas parler d'insécurité à Mayotte.
00:53:21 C'est des gangs. C'est des gangs qui découpent
00:53:23 des gens en morceaux. C'est une
00:53:25 violence qui n'est pas du tout celle dont nous
00:53:27 parlons ici. - Ah non, non, non, c'est du barbarisme.
00:53:29 - Et on ne protège pas ces gens et les associations
00:53:31 la Commission des droits de l'homme et
00:53:33 le monde... - Alors tiens,
00:53:35 vous me tenez une paire, je reviens. - Non mais ça va là.
00:53:37 - Alors, Yoann, et je voudrais
00:53:39 qu'on enchaîne là-dessus avec
00:53:41 ces critiques qui sont faites de
00:53:43 certaines associations. - Non mais c'est important
00:53:45 ce que dit Elisabeth parce que je ne crois pas que le problème
00:53:47 précisément là, ce soit la justice, parce que
00:53:49 la justice, en réalité, sa décision, elle était prévisible. Pourquoi
00:53:51 est-ce que la justice dit "on ne peut pas démanteler"?
00:53:53 Elle dit "on ne peut pas démanteler" parce que ces gens, vous ne pouvez
00:53:55 pas les renvoyer chez eux dans la mesure où les
00:53:57 commores ne veulent pas les reprendre. Donc dans la mesure où...
00:53:59 - Non, non, ça c'est pas du tout dans la décision du juge.
00:54:01 - Si, si, absolument. C'est exactement ça. - C'est irrégularité parce
00:54:03 qu'on attend à leur droit.
00:54:05 - Mais oui, exactement. - Mais pas parce qu'on ne peut pas les renvoyer.
00:54:07 - C'est exactement ça. La justice dit "vous ne pouvez pas
00:54:09 les renvoyer chez eux, donc si vous démantelez
00:54:11 leur campement, dans la mesure où ils ne sont pas expulsables,
00:54:13 vous devez les reloger". Donc la justice
00:54:15 dit "le jour où les commores accepteront
00:54:17 de reprendre ces ressortissants,
00:54:19 vous pourrez démanteler". Donc le problème, ce sont
00:54:21 les commores qui ne veuillent pas reprendre leurs ressortissants
00:54:23 une fois de plus. C'est-à-dire que la
00:54:25 France est confrontée au même problème. - La justice a constaté
00:54:27 l'existence d'une voie de fête dans condition
00:54:29 d'expulsion jugée irrégulière par les personnes
00:54:31 s'opposant à l'expulsion. - C'est exactement ce que je vous dis. Le jour où les
00:54:33 commores accepteront de reprendre leurs ressortissants,
00:54:35 la justice acceptera le démantèlement.
00:54:37 Le problème, il est là, c'est que la France,
00:54:39 comme avec le Maroc, qui ne veut pas reprendre
00:54:41 ses ressortissants... - Pourquoi on ne peut pas créer un centre de rétention ?
00:54:43 - Vous avez vu l'état de Mayotte... - Vous avez vu des centres de rétention à Mayotte ?
00:54:45 - C'est complètement illusoire de devoir de l'eau pour pas.
00:54:47 Mais simplement pour préciser...
00:54:49 - Je voulais juste rajouter une chose
00:54:51 qu'il faut comprendre.
00:54:53 C'est qu'il existe, depuis
00:54:55 des années, entre Mayotte
00:54:57 et Anjouan notamment, donc l'île
00:54:59 la plus proche, un principe
00:55:01 d'expulsion régulière
00:55:03 de migrants irréguliers
00:55:05 par bateau. Chaque migrant
00:55:07 a le droit à 10 kilos de bagage. Alors, qu'est-ce qu'ils font ?
00:55:09 Il y en a certains qui,
00:55:11 une fois que le bateau est plein
00:55:13 et doit partir, vont taper
00:55:15 à la porte de la prison et disent
00:55:17 "En fait, je me laisse prendre et je repars."
00:55:19 Je repars avec mes 10 kilos de bagage,
00:55:21 j'ai pris ce que je voulais,
00:55:23 je fais mon marché à Anjouan
00:55:25 et ensuite je reprends un coup à ça
00:55:27 et je reviens à Mayotte.
00:55:29 C'est un système...
00:55:31 - Il y a 80 arrivés, il est égal par jour, au minimum.
00:55:33 - C'est-à-dire que
00:55:35 la plupart des migrants irréguliers
00:55:37 auxquels vous parlez
00:55:39 à Mayotte quand vous les interrogez, vous racontent
00:55:41 que régulièrement, ils font
00:55:43 cette allégorie. - Oui, c'est un trafic...
00:55:45 - C'est un trafic qui, quelque part...
00:55:47 - La crispation, la colère est tellement grande
00:55:49 que cette phrase hallucinante
00:55:51 prononcée hier
00:55:53 sur une chaîne de télévision
00:55:55 par Salim Mderey, qui est le premier vice-président
00:55:57 en divers centres du conseil départemental
00:55:59 de Mayotte, c'est délinquant,
00:56:01 c'est voyou, c'est terroriste.
00:56:03 À un moment, il faut peut-être en tuer,
00:56:05 a-t-il dit hier,
00:56:07 alors qu'il répondait aux questions d'une journaliste.
00:56:09 Je vais vous demander un commentaire
00:56:11 également, c'est assez surréaliste de dire
00:56:13 une chose pareille.
00:56:15 Eric Dupond-Moretti.
00:56:17 - Je ne connais pas ses propos
00:56:19 mais s'ils sont tels que
00:56:21 vous me les relatez,
00:56:23 ça suscite mon indignation.
00:56:25 S'ils sont ce que vous dites,
00:56:27 monsieur, c'est le cas.
00:56:29 Alors, évidemment,
00:56:31 ce sont des propos qui sont terribles.
00:56:33 - Et puis avant de vous faire réagir,
00:56:35 je voudrais que vous lisiez avec moi ce communiqué
00:56:37 du député LFI, Carlos Martins Bilongo.
00:56:39 Un cap a été dépassé lorsque
00:56:41 le vice-président du conseil départemental a qualifié
00:56:43 les jeunes migrants de terroristes.
00:56:45 Il a également annoncé sans aucun scrupule
00:56:47 qu'il fallait peut-être en tuer.
00:56:49 Les forces de l'ordre se sont exécutées en tirant
00:56:51 plus de 600 grenades lacrymogènes, ainsi que des
00:56:53 balles réelles sur le sol afin de faire fuir
00:56:55 les migrants. Au-delà du caractère tyrannique,
00:56:57 brutal, colonial de l'opération,
00:56:59 je tiens également à dénoncer le non-respect des droits fondamentaux
00:57:01 des droits humains des migrants expulsés,
00:57:03 notamment leur droit à la vie, leur droit à la
00:57:05 sûreté et le principe de dignité humaine.
00:57:07 Enfin, par-delà cette opération, le gouvernement
00:57:09 de Macron confirme une fois de plus
00:57:11 sa politique xénophobe, anti-migratoire,
00:57:13 le fondement même
00:57:15 de l'extrême droite. Alors, il y a deux choses.
00:57:17 Évidemment, il y a ce mot
00:57:19 utilisé par le vice-président du conseil départemental,
00:57:21 "il faut tuer", à priori,
00:57:23 tout le monde va être d'accord là-dessus, c'est inexcusable,
00:57:25 et puis elles font de l'affaire,
00:57:27 et c'est communiqué de donneurs de le savoir,
00:57:29 de la Ligue des droits de l'homme,
00:57:31 qui est allé voir comment ça se passe à Mayotte, parler un petit peu
00:57:33 avec la députée Youssoupha ou avec d'autres maorais.
00:57:35 - Il y a aussi autre chose...
00:57:37 - Mais d'abord, juste sur le vice-président,
00:57:39 parce que c'est il admis. - Oui, mais justement, je peux vous répondre là-dessus.
00:57:41 Il y a aussi autre chose, à savoir que sur sa page
00:57:43 Wikipédia, il y a des gens qui sont allés,
00:57:45 des militants certainement
00:57:47 proches du fameux député...
00:57:49 - Le président de l'Union Européenne, le président de l'Union Européenne,
00:57:51 - ...de Cité, qui sont allés dire qu'il avait été élu sous l'étiquette LREM.
00:57:53 Ça n'est pas vrai. - Alors oui, démenti
00:57:55 de LREM, de renaissance, ce soir.
00:57:57 - Mais sur Wikipédia, ils sont allés trafiquer la page.
00:57:59 On voit bien qu'on est rentré dans une logique
00:58:01 de "fake news" pour le coup,
00:58:03 parce qu'employer le mot de "colonialiste"
00:58:05 de la part de ce député insoumis,
00:58:07 c'est quand même complètement délirant.
00:58:09 Les maorais sont des citoyens français.
00:58:11 Ils sont des citoyens français, ils ont droit
00:58:13 à l'ordre républicain, ils ont droit à la protection
00:58:15 de la République. Ignorez
00:58:17 que les habitants de Mayotte,
00:58:19 justement, sont des citoyens français.
00:58:21 Ce ne sont pas des colonisés. Ils ont souhaité
00:58:23 être français. Est-ce que
00:58:25 Carlos Milango est là pour
00:58:27 savoir, lui, pour leur dire "vous êtes des
00:58:29 faux français". Est-ce que c'est ça qu'il est en train de dire ?
00:58:31 Parce que le racisme caché
00:58:33 des gens qui prétendent faire commerce ou qui font
00:58:35 commerce de leur antiracisme, c'est insupportable.
00:58:37 - Pour être tout à fait factuel et précis,
00:58:39 communiquer de "renaissance",
00:58:41 "parti renaissance", qui en effet, chacun
00:58:43 doit mesurer la gravité de ces mots
00:58:45 qui sont d'une incitation au meurtre et à la violence et peuvent
00:58:47 donc, à ce titre, être sanctionnés par les lois de la République.
00:58:49 Contrairement à ce que certains médias personnalités
00:58:51 ont pu indiquer, M. Salim Mdéré
00:58:53 n'était pas adhérent à "La République
00:58:55 en marche", n'est pas adhérent à "renaissance".
00:58:57 Il n'a jamais obtenu l'investiture de "Notre parti".
00:58:59 Il n'a d'ailleurs pas accordé son parrainage
00:59:01 au président de la République en 2022.
00:59:03 Précision faite par "renaissance". - D'abord, il faut rappeler
00:59:05 que lui-même, évidemment,
00:59:07 a regretté ses propos.
00:59:09 Il l'a dit, il l'a écrit.
00:59:11 - Je pense qu'il s'est pris un... - Mais même sans...
00:59:13 On peut considérer qu'il s'est...
00:59:15 Il est parti dans un truc,
00:59:17 mais qu'il a regretté vraiment.
00:59:19 Pourquoi décider qu'il n'a pas vraiment regretté ?
00:59:21 - Je ne sais pas, parce que c'est quelqu'un
00:59:23 qui est ancré dans ce contexte depuis des années.
00:59:25 - Mais cela dit, ce qui me frappe
00:59:27 dans ce que disait
00:59:29 le député
00:59:31 à l'FI, et qui est parce que toute l'extrême-gauche
00:59:33 française est sur cette ligne-là.
00:59:35 C'est-à-dire, en fait, dès qu'on a
00:59:37 une politique migratoire,
00:59:39 qui consiste à faire des distinctions,
00:59:41 non pas sur la base de la couleur,
00:59:43 évidemment, ou de l'ethnie, mais sur la base
00:59:45 de la citoyenneté. On fait une distinction
00:59:47 entre les Français et les gens qui ne le sont pas.
00:59:49 Et les Français ont des droits
00:59:51 que les autres n'ont pas. La France n'est pas
00:59:53 un droit de l'homme universel.
00:59:55 Eh bien, pour ces gens, si.
00:59:57 Et là, il y a véritablement la matière
00:59:59 d'un débat, parce que les Français, eux,
01:00:01 y compris les électeurs de la France insoumise,
01:00:03 ne sont pas du tout sans frontiéristes.
01:00:05 La Ligue des droits de l'homme...
01:00:07 - Comment ? - J'ajoute, parce que
01:00:09 la Ligue des droits de l'homme, évidemment,
01:00:11 s'inquiète également dans un communiqué
01:00:13 qui dit que la France
01:00:15 place donc des mineurs dans des situations
01:00:17 de vulnérabilité et de danger intolérable.
01:00:19 - C'est de la faute de la France. - Régis et Yohann.
01:00:21 - C'est vrai qu'il faut...
01:00:23 Non, mais, il y a
01:00:25 comment... Là-bas,
01:00:27 les gens se baladent avec
01:00:29 ce qu'on appelle un chombo.
01:00:31 Un chombo, c'est une machette. C'est-à-dire, en fait,
01:00:33 quand on part,
01:00:35 quand la nuit tombe,
01:00:37 on ne sort plus.
01:00:39 On ne sort plus.
01:00:41 - Les gens en plein jour, c'est dangereux.
01:00:43 - Je parle des professeurs,
01:00:45 je parle des gens qui viennent
01:00:47 de métropoles, et également
01:00:49 des maorais de souche.
01:00:51 Parce que le problème, en fait,
01:00:53 il est là, c'est qu'on est en train d'essayer de plaquer
01:00:55 le côté colonialiste, etc.
01:00:57 On imagine, voilà,
01:00:59 des Français de métropole...
01:01:01 - Les colonialistes, en l'occurrence, ce sont
01:01:03 les Comoriens à Mayotte.
01:01:05 - Mais là, en l'occurrence, les maorais...
01:01:07 - Ils se comportent en néocolonialistes.
01:01:09 - ... sont des gens de souche, comme l'a dit
01:01:11 Jean-Sébastien, ce sont des gens qui ont choisi...
01:01:13 - Pas ce mot de souche. - Bah si ! C'est des gens qui sont
01:01:15 insulaires. - Oui, mais on peut aussi
01:01:17 reprendre le contexte et rappeler
01:01:19 que nous sommes dans l'archipel
01:01:21 des Comores, et que toutes ces populations
01:01:23 sont frères, en fait.
01:01:25 Sont liées, en fait.
01:01:27 - Il faut le rappeler, mais il y a aussi...
01:01:29 - Il y a aussi des rivalités. - Des rivalités terribles.
01:01:31 - Je l'entends, mais c'est un... - Des rivalités terribles
01:01:33 dans l'histoire de l'archipel. - Ils sont
01:01:35 administrativement divisés. - Ces îles ne se sont
01:01:37 jamais entendues. - Vous pensez qu'il y a une identité nationale ?
01:01:39 - Et si je puis me permettre,
01:01:41 on ne peut absolument pas faire
01:01:43 transformer
01:01:45 cette réalité entre,
01:01:47 en gros, un pouvoir français
01:01:49 de métropole qui viendrait,
01:01:51 comment dire, à des noirs de partie...
01:01:53 - Mais les maorais réclament
01:01:55 cette action. - Et le contexte
01:01:57 de violence dans lequel ont été,
01:01:59 sans doute, comment... Je ne cherche
01:02:01 pas d'excuses à cet homme
01:02:03 politique, mais
01:02:05 au président du Conseil...
01:02:07 - Il y a des gens qui découpent pas la mâchette dans les rues. - Exactement !
01:02:09 - On peut comprendre l'exaspération face à, justement,
01:02:11 les défaillances de l'État français. - Il y a des gens qui meurent
01:02:13 quand ils vont à l'école. - On va essayer de faire une soirée
01:02:15 spéciale, d'ailleurs. On va
01:02:17 voir comment on va s'organiser, mais dans
01:02:19 les 2-3 jours qui viennent, on va
01:02:21 essayer vraiment d'avoir des témoignages sur place.
01:02:23 On a une équipe qui est sur place, la députée
01:02:25 qui viendra nous voir, je l'espère, sur ce plateau.
01:02:27 Je voudrais vraiment qu'on se penche très
01:02:29 longuement sur le cas de Mayotte.
01:02:31 - Elle a raconté l'histoire de sa tante, qu'elle a raconté chez Laurence Ferrari. - L'histoire de ?
01:02:33 - De sa tante qui a vu sa maison
01:02:35 complètement sacré. - Oui, mais c'est
01:02:37 elle qui a arraché le
01:02:39 micro des mains du préfet.
01:02:41 Hier, on vous montrait cette séquence. Une dame
01:02:43 folle de rage qui voulait parler de sa
01:02:45 détresse au micro des journalistes et qui a, en effet,
01:02:47 un lien de parenté avec la députée.
01:02:49 Parenthèse refermée. Allez-y, Johan. - Je voulais
01:02:51 revenir sur ce que disaient ces députés de la
01:02:53 France Insoumise dans le communiqué.
01:02:55 C'est complètement hallucinant,
01:02:57 pardon, mais qu'est-ce que ça signifie ?
01:02:59 Ça veut dire qu'en fait, la France Insoumise,
01:03:01 elle souhaite le statu quo. Elle trouve
01:03:03 manifestement que tout va bien à Mayotte
01:03:05 et donc qu'il ne faut absolument rien changer,
01:03:07 que tous ceux qui sont là de manière
01:03:09 illégale peuvent rester,
01:03:11 que tous les délinquants qui y sont
01:03:13 peuvent rester. Ils ont manifestement leur
01:03:15 place à Mayotte et tant pis pour
01:03:17 les habitants qui sont des citoyens
01:03:19 français. Eh bien, ils doivent s'en accommoder,
01:03:21 même s'ils se plaignent de cela depuis des années et des années,
01:03:23 et qu'ils vivent un véritable cauchemar.
01:03:25 Quand on dit effectivement que la France
01:03:27 est xénophobe, que la France ne veut pas accueillir
01:03:29 tous ces migrants qui viennent
01:03:31 des Comores, ça signifie qu'ils doivent donc
01:03:33 rester sur l'île et que ce que disent
01:03:35 les habitants de l'île, manifestement, ils n'en ont
01:03:37 absolument rien à faire, que leur situation
01:03:39 n'est pas problématique et donc ne rien changer.
01:03:41 Est-ce que vous vous rendez compte que des députés
01:03:43 - C'est de la bien-pensance métropolitaine qui ne connaît rien,
01:03:45 des difficultés sur le terrain. - ... qui sont censés
01:03:47 faire appliquer la loi et qui sont censés
01:03:49 quand même défendre ceux qui sont en souffrance
01:03:51 ne veulent rien changer à cette
01:03:53 situation. Ça doit nous interroger quand même.
01:03:55 - Dernier mot, Karima.
01:03:57 - Non, mais quand même, moi je veux revenir aussi
01:03:59 sur les propos qui sont quand même condamnables.
01:04:01 On parle quand même d'incitation
01:04:03 aux meurtres, pratiquement. - Ah bien oui, oui, oui.
01:04:05 Je pense que ce monsieur va être poursuivi
01:04:07 et qu'il ne restera pas très longtemps vice-président du département.
01:04:09 - Le rôle aussi, je pense,
01:04:11 de quelqu'un qui est élu
01:04:13 de cette classe politique, c'est aussi de prendre de la hauteur,
01:04:15 de rassurer les gens et puis de faire
01:04:17 ce qu'il faut, faire ce que doit,
01:04:19 comme on dit. Cela dit,
01:04:21 c'est vrai que c'est complexe aussi parce que
01:04:23 ces îles, cet archipel, au fond, ces îles sont
01:04:25 assez intégrées. Oui, il y a des rivalités,
01:04:27 mais il y a ce va-et-vient aussi.
01:04:29 Et si vous faites simplement un démantèlement
01:04:31 d'un bidonville,
01:04:33 bon, bien après ça, si vous ne réglez pas
01:04:35 le problème à la source sur la question du droit du sol,
01:04:37 par exemple, il y a aussi les ententes
01:04:39 d'un point de vue diplomatique.
01:04:41 Il y avait, je pense, cette entente aussi
01:04:43 c'est en 2019, d'aide au développement,
01:04:45 de 150 millions d'euros
01:04:47 et on voit que
01:04:49 manifestement, ça a échoué. Exactement.
01:04:51 Donc, tant qu'on ne réglera pas cette question-là,
01:04:53 il y aura toujours cet appel d'air
01:04:55 et on va se retrouver... C'est là où on peut goûter
01:04:57 de la préparation. Oui, oui, mais ça c'est
01:04:59 quand même un fiasco. Alors justement,
01:05:01 je voudrais juste rappeler avant de conclure et de passer
01:05:03 à tout autre thème, 4 personnes
01:05:05 sur 10 à Mayotte vivent dans un bidonville.
01:05:07 Mayotte, c'est aussi le plus grand
01:05:09 désert médical de France, il faut le rappeler.
01:05:11 Moins d'un tiers de la population
01:05:13 a un travail et je pourrais
01:05:15 vous faire une litanie de statistiques comme ça
01:05:17 qui font froid dans le dos. C'est en cela
01:05:19 qu'on peut se demander si cette opération, quand même,
01:05:21 n'est pas un peu de la poudre aux yeux pour cacher
01:05:23 des problèmes beaucoup plus profonds sur l'île. J'aurais pu
01:05:25 parler du logement, j'aurais pu parler de l'eau potable.
01:05:27 C'est vraiment... C'est lié.
01:05:29 C'est vraiment terrible.
01:05:31 C'est lié. Oui, mais
01:05:33 je pense qu'il y a des problèmes... Il y a des problèmes, oui.
01:05:35 Je ne vais pas relancer le débat, mais
01:05:37 il faut commencer par cette répression
01:05:39 avant de s'occuper des problèmes
01:05:41 beaucoup plus structurels, beaucoup plus enclés. Mais c'est lié, Julien.
01:05:43 C'est important ce que vous dites. Non, mais c'est misère contre misère
01:05:45 cette histoire. Si vous avez des
01:05:47 infrastructures... Mais vous ne pouvez pas accueillir toute la misère qui est à côté ?
01:05:49 Sinon, on n'a qu'à coloniser les communs, hein.
01:05:51 Je voulais parler... Comment ? C'est une île qui crève
01:05:53 par le trop plein de personnes
01:05:55 sur un trop petit territoire. Voilà. Tout simplement.
01:05:57 Oui, population qui est multipliée par 650
01:05:59 ans, je le disais. Il y a deux fois plus de
01:06:01 population que le chiffre officiel qui doit être
01:06:03 de 300 000. En plus. En plus.
01:06:05 Allez, on avance. Il nous reste
01:06:07 20-25 minutes ensemble. Je voudrais qu'on parle rapidement
01:06:09 de cette affaire parce que, là encore,
01:06:11 ça dit beaucoup de choses. Retour ici en métropole.
01:06:13 Hier matin, au quartier des Moulins, à Nice,
01:06:15 une nouvelle RICS a éclaté.
01:06:17 J'ai envie de dire jusqu'ici, rien de
01:06:19 nouveau sous le soleil. Faisant un
01:06:21 blessé léger, d'ailleurs. Un contexte tendu.
01:06:23 Et c'est là que c'est un petit peu plus préoccupant.
01:06:25 Les autorités ont dû
01:06:27 faire intervenir les pompiers sous
01:06:29 escorte policière. Parce que même les pompiers
01:06:31 ne rentrent plus. C'est vrai que ce n'est pas nouveau. Vous avez raison.
01:06:33 Mais ça reste toujours surprenant, tout de même.
01:06:35 Sophia Dollet.
01:06:37 Hier encore, dans le quartier des Moulins
01:06:39 de Nice, les policiers sont intervenus
01:06:41 suite à une RICS faisant un blessé léger.
01:06:43 Et l'individu soupçonné d'être à l'origine
01:06:45 des coups a été interpellé.
01:06:47 Selon le député des Alpes-Maritimes
01:06:49 Eric Ciotti, des armes auraient été
01:06:51 aperçues dans le quartier.
01:06:53 Nouvelle RICS ce matin dans le quartier des Moulins
01:06:55 à Nice. Une nouvelle fois,
01:06:57 des armes ont été vues. Merci aux
01:06:59 policiers qui ont interpellé un individu.
01:07:01 Du fait du danger important, les sapeurs-pompiers
01:07:03 ne pourront désormais intervenir que
01:07:05 sous protection policière.
01:07:07 Des sapeurs-pompiers sous escorte policière,
01:07:09 un protocole qui se déclenche dans les quartiers
01:07:11 en proie à de vives tensions.
01:07:13 Une situation que connaît bien le quartier des Moulins,
01:07:15 gangrénée par le trafic de drogue
01:07:17 et sous étroite surveillance.
01:07:19 Pour Bruno Bartocchetti, porte-parole
01:07:21 unité HGP Sud, cette escorte temporaire
01:07:23 est mise en place pour toutes sortes d'interventions.
01:07:25 Les policiers vont sécuriser leur intervention.
01:07:27 Il y aura une escorte, un périmètre
01:07:29 de sécurité autour de leur intervention,
01:07:31 que ce soit pour des feux de poubelle,
01:07:33 que ce soit pour des situations
01:07:35 également à l'endroit de victime,
01:07:37 les pompiers vont être protégés.
01:07:39 Une protection même indispensable
01:07:41 au vu des agressions que ces derniers subissent.
01:07:43 Il faut quand même savoir que les pompiers
01:07:45 ont été agressés il y a encore
01:07:47 quelques mois.
01:07:49 Donc c'est sûr que là, ils ne peuvent pas
01:07:51 prendre le risque d'intervenir
01:07:53 sans la présence policière.
01:07:55 Un protocole qui pourrait être
01:07:57 reconduit dans ce quartier.
01:07:59 Il y a un mois déjà, des individus
01:08:01 avaient été filmés. Kalachnikov à la main.
01:08:03 Mieux protéger
01:08:05 ceux qui nous protègent, dit souvent
01:08:07 le ministre de l'Intérieur. C'est normal d'en arriver là ?
01:08:09 Et après comment on fera pour protéger
01:08:11 ceux qui protègent ceux qui nous protègent ?
01:08:13 Très très bonne remarque.
01:08:15 Super, il n'y a rien à dire.
01:08:17 On passe au thème suivant.
01:08:19 Tous les jours, nous sommes confrontés
01:08:21 à ce genre de scènes qu'on ne voyait pas
01:08:23 encore il y a quelques années. Vous avez raison Elisabeth,
01:08:25 ce n'est pas la première fois qu'on parle d'un truc comme ça.
01:08:27 Les ambulanciers, il y en a eu.
01:08:29 Les SOS médecins qui ne rentrent pas aussi dans certains...
01:08:31 Tout ce qui est à l'uniforme. Quel que soit l'uniforme.
01:08:33 C'est rare que le genre de SOS médecin
01:08:35 ait un uniforme.
01:08:37 Il y a un gyrophare, il y a des sigles sur la voiture.
01:08:39 Il représente un ordre quelque part.
01:08:41 Qui n'est pas celui
01:08:43 de ceux qui les attaquent.
01:08:45 Jean-Sébastien, ça vous laisse sans voix.
01:08:47 Qu'est-ce que vous voulez qu'on en dise ? Malheureusement,
01:08:49 on peut constater cette réalité-là.
01:08:51 On voit bien
01:08:53 l'impact qu'ont eu tous ces discours de ce type.
01:08:55 C'est tacter l'impuissance de l'État, de devoir sécuriser
01:08:57 l'intervention des pompiers.
01:08:59 Oui, certainement. Mais tous ces discours qui portaient sur...
01:09:01 Quand on constatait, quand on essayait d'évoquer
01:09:03 ces réalités-là, et qu'on nous répondait
01:09:05 que c'était de la stigmatisation des populations concernées.
01:09:07 Que non, les populations concernées,
01:09:09 elles en sont, elles aussi,
01:09:11 victimes.
01:09:13 Au premier lieu, et de toute façon,
01:09:15 à force d'avoir entretenu et d'avoir été dans la
01:09:17 complaisance vis-à-vis de ces discours-là.
01:09:19 Parce qu'au motif qu'il y aurait des personnes d'origine étrangère
01:09:21 qui vivraient dans des quartiers, il ne faudrait pas
01:09:23 s'inquiéter de l'insécurité qui y règne.
01:09:25 Et je vous dis, en fait, il y a un impensé raciste,
01:09:27 un impensé raciste,
01:09:29 dans toute une partie de la gauche, qui justement
01:09:31 veut empêcher
01:09:33 les discours sur le réel.
01:09:35 Et à l'arrivée, ce sont les personnes
01:09:37 qui vivent dans les quartiers en question qui sont
01:09:39 les premières victimes.
01:09:41 Bravo, camarade.
01:09:43 Voilà qui est dit.
01:09:45 Les pompiers qui viennent sauver des vies, eux-mêmes,
01:09:47 sont en danger. C'est quand même un inversement
01:09:49 incroyable.
01:09:51 C'est clairement, quand on voit à Nice,
01:09:53 on voit ce produit un peu partout, c'est clairement
01:09:55 qu'il y a deux sociétés qui vivent côte à côte.
01:09:57 C'est-à-dire qu'il y a une société avec un ordre particulier
01:09:59 et il y a une vie décitée
01:10:01 avec un ordre pyramidal,
01:10:03 avec le trafic de drogue au milieu.
01:10:05 Et que de plus en plus,
01:10:07 ces deux blocs-là ne peuvent plus coexister.
01:10:09 Rappelez-vous, à Marseille, justement,
01:10:11 c'était dans un quartier de Comorien
01:10:13 où ils avaient absolument...
01:10:15 Ils percevaient quasiment des péages
01:10:17 à l'entrée du quartier.
01:10:19 Ils tenaient un parking.
01:10:21 Qu'est-ce qui n'a pas été fait hier
01:10:23 qui doit être fait aujourd'hui ?
01:10:25 Ça, c'est la question à un million de dollars, j'ai envie de dire.
01:10:27 Une fatalité ?
01:10:29 On en parlera demain.
01:10:31 La justice, désolé.
01:10:33 Une sanction pénale digne de ce nom
01:10:35 quand la justice se prononce.
01:10:37 Et puis appelons un chat un chat,
01:10:39 un contrôle des flux migratoires aussi.
01:10:41 Vous avez fait la démographie du quartier des Moulins ?
01:10:43 Vous savez comment ça...
01:10:45 J'imagine qu'elle est un peu différente
01:10:47 de celle de la promenade des Anglais, figurez-vous.
01:10:49 Il y a des actes d'insanité sur la promenade des Anglais.
01:10:51 Vous savez.
01:10:53 Arrêtons de faire semblant.
01:10:55 Personne ne met en cause que vous êtes étranger
01:10:57 ou d'origine étrangère, que vous êtes délinquant.
01:10:59 Personne ne dit ça.
01:11:01 Oui, il y a des flux d'immigration.
01:11:03 On le sait dans les trafics de drogue.
01:11:05 Oui, il y a des gens qui sont en situation irrégulière,
01:11:07 qui sont exploités, arrêtés de faire quasiment le niais
01:11:09 en faisant semblant de dire
01:11:11 qu'on ne sait pas qui vit dans le quartier.
01:11:13 - Attendez, pardon.
01:11:15 - Ce ne sont pas des vieilles retraitées blondes.
01:11:17 - Non, mais ni vous ni moi ne le connaissons, ce quartier.
01:11:21 J'imagine que la plupart des jeunes qui jettent des cailloux
01:11:25 sur les pompiers ou sur les policiers,
01:11:27 ils ont des cartes d'identité française.
01:11:29 - Justement, parce qu'il ne suffit pas de dire
01:11:31 que c'est un problème qui est lié à l'immigration.
01:11:33 C'est un problème qui est aussi partie lié aux conséquences
01:11:37 de l'immigration, c'est-à-dire à la non-intégration
01:11:39 d'une partie de cette immigration
01:11:41 qui est aujourd'hui française.
01:11:43 Mais le fait d'être français ne fait pas de vous...
01:11:45 - Oui, mais quand on a laissé aussi,
01:11:47 quand on laisse ceux qui protègent finalement les citoyens,
01:11:49 moi, ça me fait penser, je fais vraiment le parallèle
01:11:51 avec les policiers aussi, quand on décide que...
01:11:53 - Tout ce qui représente l'autorité.
01:11:55 - ... on attaque les policiers aujourd'hui
01:11:57 et que finalement, il y a des personnes qui sont relâchées,
01:11:59 finalement, bon, oui, on se dit, ils vont aller,
01:12:01 il va y avoir un procès, ils vont peut-être se faire...
01:12:03 Bon, quand on décide de ne pas aller vers les peines minimales,
01:12:05 par exemple, pour les multirécidivistes
01:12:07 qui vont faire... justement, qui vont attaquer
01:12:09 les policiers, les forces de l'ordre, les gendarmes,
01:12:11 on se retrouve dans ces situations comme ça.
01:12:13 Donc, pour moi, il y a un laxisme judiciaire,
01:12:15 il y a un laxisme de la réponse policière.
01:12:17 Écoutez, vous laissez passer ça, qu'est-ce qui se passe après?
01:12:19 Bien, c'est ce qui se passe maintenant.
01:12:21 On est rendu... on doit escorter des pompiers.
01:12:23 Je veux dire, on marche sur la tête quand même.
01:12:25 - Vous n'avez plus le droit de parler, Jean-Sébastien,
01:12:27 parce que vous avez dit que j'étais niais.
01:12:29 Donc, ça, je suis très vexé.
01:12:31 - Paradoxalement, le fait, justement,
01:12:33 de s'empêcher de dire les choses, encore une fois,
01:12:35 peu importe, c'est pas le fait que les gens soient français
01:12:37 ou étrangers, c'est les flux de population.
01:12:39 C'est pas ceux qui...
01:12:41 - C'est un tel retard.
01:12:43 - Voilà, vous voyez bien que c'est pas le mot moron,
01:12:45 vous voyez bien que c'est pas Saint-Jean-Cap-Ferrat.
01:12:47 Est-ce que les pompiers sont attaqués à Saint-Jean-Cap-Ferrat?
01:12:49 Il y a un moment, c'est quand même une réalité sociologique.
01:12:51 - Oui.
01:12:53 - Non, mais à un moment donné, vous attaquez un pompier,
01:12:55 je veux dire, il me semble que ça va de soi,
01:12:57 il y a une réponse à avoir judiciaire.
01:12:59 - On va parler de Joe Biden.
01:13:01 - Si on n'arrive pas à faire respecter minimalement
01:13:03 le principe de sécurité de l'ordre...
01:13:05 - Non, non, mais c'est terrible. C'est terrible.
01:13:07 Les pompiers...
01:13:09 - On aimerait savoir, justement, on aimerait avoir en face de nous
01:13:11 les gens qui font ça pour essayer...
01:13:13 Non, mais au moins qu'ils essayent de dire
01:13:15 qu'est-ce qu'ils ont dans le ciboulot.
01:13:17 - Mais il n'y a pas grand-chose, je pense.
01:13:19 - Qu'est-ce qu'il se passe dans la tête de quelqu'un
01:13:21 qui se met à caillasser des pompiers.
01:13:23 - Oui, c'est vrai, on n'a jamais vu...
01:13:25 - Je serais assez contente d'un jour qu'on a un caillasseur
01:13:27 qui va me l'expliquer.
01:13:29 - Oui, mais c'est clair, la réponse, c'est pas être déconne.
01:13:31 - Je vais donner le mot de la fin au général Cavalier
01:13:33 qui nous regarde comme souvent.
01:13:35 - Il pense que de plus en plus, les causes objectives sont connues.
01:13:37 Et a priori, il pense aux causes objectives
01:13:39 énoncées par Jean-Sébastien Ferjou il y a quelques instants.
01:13:41 - Je ne suis pas allé seul, mais...
01:13:43 - Non, non, on a compris.
01:13:45 Mathieu Devesse pour le rappel de l'actualité.
01:13:47 Joe Biden, on va en parler quelques instants
01:13:49 avec Régis, notamment,
01:13:51 qui maîtrise l'actualité internationale
01:13:53 sur le bout des doigts.
01:13:55 - Un grand démocrate, un ancien correspondant aux Etats-Unis.
01:13:57 - Comment ?
01:13:59 - Un ancien correspondant aux Etats-Unis.
01:14:01 - On ne parle que de vous aux Etats-Unis.
01:14:03 - Il me manque.
01:14:05 - Surtout au restaurant de burgers.
01:14:07 L'actualité Mathieu Devesse.
01:14:09 - Beaucoup trop jeune.
01:14:11 - Une fillette de 5 ans a été retrouvée morte
01:14:13 dans un appartement de Rambert-Villay,
01:14:15 une commune de 5000 habitants située dans les Vosges.
01:14:17 La victime a été retrouvée dans un sac poubelle
01:14:19 à une centaine de mètres de son domicile.
01:14:21 Un adolescent a été placé en garde à vue
01:14:23 et selon le maire,
01:14:25 le jeune homme, âgé de 15 ou 16 ans,
01:14:27 est connu de la police municipale
01:14:29 pour des faits apparentés à des atteintes sexuelles.
01:14:31 Nicolas Sarkozy est visé par une plainte d'anticorps.
01:14:33 L'association anticorruption annonce avoir déposé plainte
01:14:35 le 7 avril contre l'ancien président.
01:14:37 Elle soupçonne l'existence d'un pacte de corruption
01:14:39 en lien avec l'attribution du mondial de football au Qatar.
01:14:41 Une nouvelle météo des forêts sera diffusée
01:14:43 chaque jour par Météo France
01:14:45 à partir du 1er juin et jusqu'à fin septembre.
01:14:47 Un outil présenté aujourd'hui par le ministre
01:14:49 de la Transition écologique Christophe Béchut.
01:14:51 La carte suivra les couleurs classiques
01:14:53 de Météo France, vert, jaune, orange,
01:14:55 et rouge.
01:14:57 La carte est enregistrée
01:14:59 avec les couleurs de Météo France.
01:15:01 Elle correspond à des niveaux de danger respectifs.
01:15:03 Son but n'est pas d'indiquer les incendies en cours,
01:15:05 mais de prévenir les départs de feu.
01:15:07 - On est à l'antenne, Elisabeth et Régis.
01:15:09 - Pardon ?
01:15:11 - On parlait d'Obama ?
01:15:13 - Non, on parle de Joe Biden.
01:15:15 - Oui, c'est ça.
01:15:17 - Régis nous disait qu'il aimait bien se mettre en avant.
01:15:19 - Non, pas du tout.
01:15:21 - Je plaisante.
01:15:23 - Il a interviewé pendant sa correspondance aux Etats-Unis
01:15:25 Obama et George Bush.
01:15:27 - Voilà, tout à fait.
01:15:29 - Fils ?
01:15:31 - George Bush Junior.
01:15:33 - Vous voulez qu'on lui donne une planchette ?
01:15:35 - Joe Biden a confirmé aujourd'hui
01:15:37 son intention de briguer un second mandat
01:15:39 à la tête des Etats-Unis.
01:15:41 Évoqué depuis plusieurs mois,
01:15:43 l'annonce a tout de suite été critiquée
01:15:45 par l'opposition.
01:15:47 Les Républicains accusent le président démocrate,
01:15:49 âgé de 80 ans, d'être déconnecté.
01:15:51 Elisabeth Guedel est notre correspondante aux Etats-Unis.
01:15:53 - Grand meeting,
01:15:55 mais une vidéo de trois minutes
01:15:57 diffusée au réveil des Américains.
01:15:59 Joe Biden a choisi la sobriété
01:16:01 pour annoncer sa candidature pour un second mandat.
01:16:03 Sur le thème "Finish the job",
01:16:05 celui de défendre l'âme de l'Amérique,
01:16:07 un même slogan qu'il y a quatre ans
01:16:09 quand il s'est présenté contre Donald Trump.
01:16:11 C'est d'ailleurs la date anniversaire
01:16:13 de sa première candidature
01:16:15 face à l'ancien président américain.
01:16:17 Joe Biden, à nouveau dans la course présidentielle,
01:16:19 s'est loin d'être accueilli avec enthousiasme
01:16:21 aux Etats-Unis.
01:16:23 70 % des électeurs disent qu'à 80 ans,
01:16:25 il ne devrait pas se représenter.
01:16:27 Et pas seulement des Républicains,
01:16:29 puisqu'une petite majorité de démocrates
01:16:31 le pensent aussi.
01:16:33 L'équipe de campagne de Joe Biden
01:16:35 a 18 mois pour convaincre
01:16:37 que leur candidat est la meilleure chance
01:16:39 pour l'Amérique face à Donald Trump.
01:16:41 Selon les derniers sondages,
01:16:43 Donald Trump, 76 ans,
01:16:45 eh bien Joe Biden l'emporterait,
01:16:47 mais pas face à un autre candidat républicain,
01:16:49 notamment plus jeune,
01:16:51 comme Ron DeSantis,
01:16:53 le gouverneur de Floride,
01:16:55 qui devrait annoncer sa candidature
01:16:57 dans les prochaines semaines.
01:16:59 - Joe Biden, Régis Le Sommier,
01:17:01 franchement, je mets les pieds dans le plat.
01:17:03 Et c'est la question qui se pose.
01:17:05 Donc je me permets de la poser,
01:17:07 parce que la presse américaine
01:17:09 ne parle que de ça.
01:17:11 Est-il trop vieux pour briguer
01:17:13 un second mandat ?
01:17:15 Il aurait 86 ans s'il va au bout
01:17:17 d'un deuxième mandat, d'un second mandat.
01:17:19 - C'est complètement la personnalité
01:17:21 de Kamala Harris, présidente.
01:17:23 Et souvenez-vous, au moment de l'élection,
01:17:25 eh bien normalement, Joe Biden,
01:17:27 je crois, avait même suggéré
01:17:29 qu'il ne ferait qu'un one term,
01:17:31 et qu'ensuite, il laisserait.
01:17:33 C'était une sorte de préparation
01:17:35 vers une transition.
01:17:37 - Elle est nulle, enfin.
01:17:39 - C'est pas la question qu'elle soit nulle ou pas.
01:17:41 - En tous les cas,
01:17:43 qu'est-ce qui vous permet de dire
01:17:45 que Kamala Harris est nulle ?
01:17:47 - Elle n'a pas brillé.
01:17:49 - Elle n'a pas brillé.
01:17:51 - Quel est le rôle d'un vice-président ?
01:17:53 - Il faut quand même replacer ça
01:17:55 dans le contexte où Biden,
01:17:57 pour justement conjurer
01:17:59 les problèmes d'âge qui avaient déjà été soulevés
01:18:01 quand il s'est présenté,
01:18:03 avait trouvé cet argument.
01:18:05 Visiblement, l'argument tombe,
01:18:07 puisque après avoir passé 4 ans
01:18:09 à la tête des Etats-Unis,
01:18:11 on s'aperçoit que c'est un alcool fort
01:18:13 et qu'on en veut encore.
01:18:15 On a envie de continuer.
01:18:17 - Biden est un alcool fort ?
01:18:19 - Non, le pouvoir est un alcool fort.
01:18:21 - Après, ce qui est quand même
01:18:23 assez paradoxal,
01:18:25 c'est que les Etats-Unis,
01:18:27 on parlait d'Obama tout à l'heure,
01:18:29 mais il y a eu Clinton avant,
01:18:31 il y a eu des gens comme ça,
01:18:33 les Etats-Unis nous avaient habitués
01:18:35 à chaque mandature,
01:18:37 à trouver au fin fond des Etats-Unis,
01:18:39 pour Clinton c'était l'Arkansas,
01:18:41 un petit gars qui sort
01:18:43 du chapeau comme ça
01:18:45 et qui renouvelle la classe politique.
01:18:47 Ça a été le cas avec Obama.
01:18:49 - Pour les démocrates.
01:18:51 - Et là, on risque de se retrouver
01:18:53 avec un bis repetita du match
01:18:55 Biden-Trump
01:18:57 avec deux présidents qui,
01:18:59 d'un point de vue de la salubrité mentale,
01:19:01 il faut quand même reconnaître,
01:19:03 sont quand même un petit peu...
01:19:05 - Pas pour les mêmes raisons.
01:19:07 - Un qui est très tonique,
01:19:09 mais très impulsif,
01:19:11 qui fait quelques gaffes.
01:19:13 - L'autre appelé "Sleepy Joe",
01:19:15 c'est-à-dire Joe qui s'endort
01:19:17 de plus en plus.
01:19:19 Donc on va se retrouver avec un match
01:19:21 finalement des anciens.
01:19:23 - Et on parle de la première puissance mondiale.
01:19:25 - Il y aura les primaires.
01:19:27 - Carima, je voudrais...
01:19:29 Non, non, s'il vous plaît, Elisabeth,
01:19:31 il me reste 10 minutes,
01:19:33 j'aimerais qu'on ait un tout dernier thème en plus,
01:19:35 si on peut être efficace et s'écouter les uns les autres.
01:19:37 Le Wall Street Journal,
01:19:39 je vous mentionne l'édito du Wall Street Journal.
01:19:41 "Demander au pays d'élire un homme de 80 ans
01:19:43 dont le second mental s'achèvera à 86 ans
01:19:45 est un acte risqué
01:19:47 qui confine à l'égoïsme."
01:19:49 L'actuel locataire de la Maison-Blanche
01:19:51 et le plus vieux président que les États-Unis aient connu
01:19:53 rappelle le journal.
01:19:55 Carima Brick.
01:19:57 - Oui, parce que vous avez posé la question...
01:19:59 - C'est égoïste de la part de Joe Biden.
01:20:01 - Non, mais vous avez posé la question
01:20:03 "Est-il trop vieux?"
01:20:05 C'est plutôt "Est-il en capacité de gouverner encore?"
01:20:07 - Oui, mais dans des moments d'absence, littéralement,
01:20:09 où on se demandait ce qui se passait.
01:20:11 Il avait l'air complètement désorienté.
01:20:13 Et moi, je veux dire aussi, ça donne une idée
01:20:15 de la situation aussi aux États-Unis.
01:20:17 On parle souvent de crise démocratique,
01:20:19 mais aussi quels sont les candidats potentiels.
01:20:21 Il y a plus de 330 millions d'Américains
01:20:23 et on a trouvé probablement
01:20:25 les deux seuls candidats.
01:20:27 On parle de Trump,
01:20:29 qui a rythmé la vie médiatique, la vie politique,
01:20:31 au gré des scandales.
01:20:33 - Oui, mais bon, il a été...
01:20:35 - Il a été un peu sous transe.
01:20:37 - Il y a deux explications.
01:20:39 - Ça a culminé avec l'assaut du Capitole.
01:20:41 - Et puis, chez les démocrates, derrière,
01:20:43 c'est le neveu de John F. Kennedy
01:20:45 qui est à moitié complotiste.
01:20:47 - Il avait dit Joe Biden qui voulait guérir.
01:20:49 - C'est Robert Kennedy.
01:20:51 - Il veut guérir JFK.
01:20:53 - Le neveu de JFK, Robert Kennedy.
01:20:55 - Il y a deux explications.
01:20:57 Il y en a une qui est que les États-Unis
01:20:59 vivent plus ou moins la même crise que nous,
01:21:01 à savoir, ils sont dans la confusion idéologique,
01:21:03 ils sont devenus très woke, très radicaux,
01:21:05 et donc ils font fuir l'électeur américain moyen,
01:21:07 de la même manière que Donald Trump
01:21:09 fait fuir aussi l'électeur américain moyen,
01:21:11 même s'il a gardé une base chez les Républicains.
01:21:13 - En tout cas, les...
01:21:15 - Et il y a une deuxième raison,
01:21:17 c'est tout simplement l'État profond.
01:21:19 Il y a un moment où il faut ouvrir les yeux.
01:21:21 Souvenez-vous, des présidents américains
01:21:23 eux-mêmes l'ont dit.
01:21:25 Il y a un complexe militareux, industriel,
01:21:27 aux États-Unis, c'est pas être complotiste
01:21:29 que de le dire.
01:21:31 - Mais ces questions-là, elles sont posées
01:21:33 de toute façon de manière ouverte.
01:21:35 - Eisenhower l'avait dit dans son discours.
01:21:37 - Exactement, Eisenhower l'avait dit
01:21:39 au moment de son discours d'adieu à la Maison-Blanche.
01:21:41 Cette question-là, elle l'est entière.
01:21:43 Joe Biden, il est pratique, parce qu'il évite
01:21:45 justement que d'aller vers des ailes
01:21:47 des partis démocrates qui soient à la fois
01:21:49 très radicales et qui, en matière
01:21:51 de politique étrangère, justement,
01:21:53 ne seraient pas forcément alignés avec les intérêts.
01:21:55 Enfin, pardon, vous parliez de George Bush Jr.
01:21:57 Souvenez-vous qu'il tenait les manettes derrière.
01:21:59 C'était Médic Tchene qui prenait les décisions
01:22:01 du mandat de George Bush.
01:22:03 C'est aussi une réalité américaine.
01:22:05 C'est une grande démocratie, mais c'est aussi
01:22:07 une réalité démocratique.
01:22:09 - Quand on vous écoute, moi, ça m'a fait penser
01:22:11 à ce qu'on dit du régime algérien, où on ne sait jamais
01:22:13 qui gouverne l'Algérie. Il y a toujours
01:22:15 un personnage, une incarnation qui est mise là,
01:22:17 en Algérie,
01:22:19 qui est placée là par les militaires,
01:22:21 qui est placée là
01:22:23 vraiment par les militaires algériens,
01:22:25 qui est une sorte d'incarnation.
01:22:27 - C'est compliqué, c'est compliqué.
01:22:29 - Même moi, je ne peux pas poser mes questions.
01:22:31 - Donc, ça,
01:22:33 je trouve ça très inquiétant.
01:22:35 Par contre, je m'associe à Karim A,
01:22:37 qui ne l'a pas dit complètement,
01:22:39 mais c'est ce que j'ai cru qu'on me... J'en ai un peu assez
01:22:41 d'entendre dire que le problème, c'est qu'il est 80 ans.
01:22:43 Aujourd'hui, il est mort. - Le problème, c'est que c'est un vieux mal blanc
01:22:45 et que les vieux mâles blancs aux Etats-Unis dominent...
01:22:47 - Aujourd'hui est mort un chanteur
01:22:49 de 96 ans,
01:22:51 qui m'avait l'air en pleine forme.
01:22:53 Donc, le problème de Joe Biden, c'est pas qu'il est 80 ans,
01:22:55 ce sont ses capacités.
01:22:57 - Ce sont ses gaffes. - Et comme l'a dit
01:22:59 Jean-Sébastien, comme vous l'avez dit
01:23:01 d'ailleurs dans votre présentation, je crois, au début
01:23:03 de l'émission, le problème, vous dites,
01:23:05 il est très bien encadré, mais c'est quand même
01:23:07 embêtant dans une démocratie,
01:23:09 si vous voulez, qu'on ne sache pas que si
01:23:11 le type qui fait... Si on a une marionnette et qu'on
01:23:13 ne sait pas qui gouverne,
01:23:15 c'est quand même un problème. - Alors, s'il vous plaît, il nous reste
01:23:17 peu de temps. En novembre 2021, puis en février
01:23:19 2023, Joe Biden s'est soumis à des
01:23:21 bilans de santé qui ont conclu qu'il était en bonne santé.
01:23:23 Mais ce que je rappelais, c'est qu'il a fait
01:23:25 quand même depuis quelques temps
01:23:27 maintenant un beau palmarès
01:23:29 de gaffes. - Non, écoutez,
01:23:31 ce qui est bien... - Moi, je me souviens de "Where's Jackie?"
01:23:33 Celle-là, je l'oublierai jamais.
01:23:35 Il a cherché dans la salle une dame qui était décédée depuis un petit
01:23:37 moment. "Where's Jackie?"
01:23:39 Pardon.
01:23:41 - Ce qui est bien dans une démocratie, c'est
01:23:43 que ce sont les électeurs qui choisissent. Donc, on peut
01:23:45 imaginer quand même que... - C'est bien.
01:23:47 - Les États-Unis, c'est un peu technique. - Tout un choix. Franchement, avec les
01:23:49 primaires, c'est compliqué. - Les grands électeurs...
01:23:51 - C'est bien, mais il y a quand même un vote.
01:23:53 On n'est pas dans une dictature. Donc, les Américains
01:23:55 vont quand même s'exprimer d'une manière ou d'une autre. Ils vont
01:23:57 à un moment donné voter pour faire valoir leur
01:23:59 choix. Donc, on n'est pas dans le cadre d'une dictature
01:24:01 où un dictateur se maintiendrait au pouvoir à 85
01:24:03 ans, voire plus. Ça, on le connaît dans certains
01:24:05 pays. Ce qui est peut-être
01:24:07 inquiétant, me semble-t-il, c'est que
01:24:09 là, si on refait ce match
01:24:11 Trump-Biden, les électeurs
01:24:13 risquent de voter non pas pour celui
01:24:15 qui sera le plus enthousiasmant ou celui qui...
01:24:17 - Ils auront un vote de barrage. - C'est-à-dire que les électeurs
01:24:19 risquent de voter pour... - Ils vont voter Macron.
01:24:21 - Pour le moins, perdre les deux,
01:24:23 en réalité. Donc, c'est une élection qui risque de ne pas
01:24:25 déclencher beaucoup d'enthousiasme. En réalité, c'est peut-être ça
01:24:27 qui est le plus triste pour les Américains. - C'est pas comme ça.
01:24:29 - La dernière fois... - La participation
01:24:31 de la dernière fois était énorme. - C'est vrai.
01:24:33 - Et ceux qui ont voté Trump,
01:24:35 d'ailleurs, le perdant de la dernière fois,
01:24:37 avaient remporté plus de voix
01:24:39 que le gagnant de la fois d'avant
01:24:41 pendant son élection, enfin, pour son élection.
01:24:43 - Et je dirais qu'il y a quand même une double crise parce que
01:24:45 au sein même des partis, vous l'avez dit, Parti démocrate,
01:24:47 mais aussi au sein des Républicains,
01:24:49 c'est assez compliqué. Et dans la population,
01:24:51 il y a une vraie fracture et il y a encore
01:24:53 des citoyens, des millions de citoyens américains
01:24:55 qui croient qu'ils se sont faits voler
01:24:57 la dernière élection. Donc,
01:24:59 il y a aussi un climat
01:25:01 très insurrectionnel, même insurrectionnel.
01:25:03 - Le sondage, en tout cas, donne Biden
01:25:05 favori dans un éventuel duel
01:25:07 contre Donald Trump. Les présidents américains
01:25:09 qui se représentent généralement
01:25:11 sont le plus souvent réélus.
01:25:13 - Il y a un indic, Trump sera le candidat, pour le coup.
01:25:15 - Oui, enfin, il y a Ron DeSantis qui devrait
01:25:17 officialiser sa candidature en juin,
01:25:19 mais a priori, c'est le seul candidat...
01:25:21 - Mais si c'est bien cette affiche, imaginez la violence de la campagne.
01:25:23 - Ah oui, ça va être terrible. - La violence.
01:25:25 - Ça va être terrible. - Les Américains adorent ce genre de...
01:25:27 - Bon, il nous reste 3-4 minutes.
01:25:29 Je voulais juste, avant de vous montrer
01:25:31 la dernière image et de refermer ce soir
01:25:33 Info du mardi, je voulais juste
01:25:35 vous parler de cette initiative. Je voulais avoir
01:25:37 peut-être quelques mots des uns et des autres pour savoir
01:25:39 ce que vous en dites. Le fabricant de jouets
01:25:41 Mattel a lancé aujourd'hui un nouveau
01:25:43 modèle de poupée Barbie, porteuse
01:25:45 de Trisomie 21, avec
01:25:47 certains des traits physiques
01:25:49 associés à cette anomalie génétique.
01:25:51 En partenariat avec une association
01:25:53 américaine reconnue, un
01:25:55 communiqué de la marque dit
01:25:57 "Notre but est de permettre à tous les enfants de se retrouver
01:25:59 dans Barbie, mais aussi de les encourager à
01:26:01 jouer avec des poupées qui ne leur ressemblent pas".
01:26:03 On critique. Alors, regardez
01:26:05 cette jeune fille, elle est française
01:26:07 et elle fait partie des ambassadrices.
01:26:09 Elle s'appelle Eleonore Laloux, elle est autrice,
01:26:11 conseillère municipale déléguée à la transition
01:26:13 inclusive et au bonheur à Arras, et elle a
01:26:15 accepté ce rôle d'ambassadrice
01:26:17 pour l'Hexagone.
01:26:19 C'est comme ça qu'elle est présentée.
01:26:21 Je lis
01:26:23 sa fonction
01:26:25 comme elle est présentée et comme elle le souhaite.
01:26:27 On critique souvent, à juste titre,
01:26:29 une éodologie,
01:26:31 une idéologie, Elisabeth,
01:26:33 une idéologie de l'inclusion à outrance,
01:26:35 qu'on critique largement, notamment sur ses plateaux.
01:26:37 Mais là, on peut parler d'une vraie initiative positive.
01:26:39 Non mais,
01:26:41 j'ai du mal à me... Déjà, il y a une chose
01:26:43 que je ne comprends pas. Il y a juste des gamines trisomiques
01:26:45 qui vont se reconnaître dans des poupées.
01:26:47 Je ne vois pas très bien
01:26:49 en quoi on reconnaît que cette poupée
01:26:51 est trisomique. Alors, je vais vous dire pourquoi.
01:26:53 La poupée est de plus petite taille que la moyenne
01:26:55 des barbies, elle a un torse plus long
01:26:57 par rapport au reste de son corps, des oreilles
01:26:59 plus petites, un pont nasale plat
01:27:01 et des yeux en amande. Ce sont les caractéristiques
01:27:03 généralement présentes chez les personnes trisomiques
01:27:05 ou atteintes du syndrome de Down.
01:27:07 Donc, cette bonne intention,
01:27:09 ne passe pas à une sorte d'enfer en mettant
01:27:11 l'accent sur une idée d'une différence
01:27:13 qui est quand même assez ténue.
01:27:15 Je ne suis pas sûre que ces différences
01:27:17 physiques soient tellement identitaires.
01:27:19 Moi, je vais dire, il n'y a qu'un seul
01:27:21 repère à avoir, c'est si ces gamines
01:27:23 atteintes de trisomie sont contentes
01:27:25 d'avoir cette poupée et elles ont l'impression qu'elles le ressemblent.
01:27:27 Et a priori, ces gamines sont heureuses.
01:27:29 Ce qui est très frappant, en fait, c'est que
01:27:31 effectivement, avec les examens prénataux,
01:27:33 il n'y a quasiment plus que dans les familles
01:27:35 religieuses aujourd'hui qu'il y a des enfants...
01:27:37 Non mais c'est vrai ?
01:27:39 - Si, c'est une réalité.
01:27:41 - Oui, je sais de quoi vous parlez.
01:27:43 - Vous avez l'air très choqué qu'on dise ça.
01:27:45 - Parce que ça ne s'arrête pas aux personnes les plus religieuses.
01:27:47 Je pense qu'il y a des gens qui gardent leur enfant
01:27:49 quelle que soit leur conviction et leur croyance.
01:27:51 - Je dis, c'est beaucoup.
01:27:53 - C'est très bien, non mais bien sûr.
01:27:55 Moi, par exemple, j'aime bien l'initiative
01:27:57 des Cafés Joyeux. Je ne sais pas si vous avez déjà...
01:27:59 - Si, je connais, c'est une merveilleuse initiative.
01:28:01 - C'est super. - Il y en a deux dans Paris,
01:28:03 en France-Élysée et en face de l'Olympia,
01:28:05 pour ceux qui ne connaissent pas.
01:28:07 - Comme vous dites, si des petites filles
01:28:09 sont contentes d'avoir...
01:28:11 - Non mais c'est très bien.
01:28:13 - J'y juste parce qu'il y a des gens qui nous regardent
01:28:15 et qui ne savent pas de quoi on parle.
01:28:17 Les Cafés Joyeux, ce sont deux cafés qui existent
01:28:19 dans Paris dans lesquels tout le personnel
01:28:21 est un personnel qui souffre d'un handicap ou d'un déficit.
01:28:23 Oui, carrément.
01:28:25 - Non, je trouve que c'est très bien qu'il y ait des jouets
01:28:27 comme ça, on dit inclusifs, je ne sais pas si c'est le terme,
01:28:29 des jouets variés, notamment dans Barbie.
01:28:31 - Oui, c'est un jouet très prodigue, c'est-à-dire que Barbie,
01:28:33 pendant des années, même des décennies, avait été
01:28:35 extrêmement critiquée en disant que...
01:28:37 - Oui, c'était un fameux objet.
01:28:39 - ... ça prône des stéréotypes un peu inaccessibles,
01:28:41 la grande blonde, ultra mince et tout ça.
01:28:43 - Il y avait qu'elle aussi.
01:28:45 - Et Barbie s'est adaptée à la compagnie.
01:28:47 - Vous voyez là, toutes les...
01:28:49 - Aujourd'hui, ça reflète les fonds.
01:28:51 - Une collection des Barbies différentes
01:28:53 de la Barbie conventionnelle.
01:28:55 Barbie qui s'est adaptée au fur et à mesure des années.
01:28:57 - Oui, parce que c'est un jouet extrêmement populaire.
01:28:59 - Je vais me faire le nom de la question du handicap.
01:29:01 - Oui, mais si on met une Barbie en...
01:29:03 en... en... en... en...
01:29:05 comment ça s'appelle là ? En...
01:29:07 - En burqa ? - En burqa, voilà, merci.
01:29:09 - Mais ça n'a rien à voir. Là, on parle d'un handicap...
01:29:11 - Non, mais je souhaite... - Il y en a un.
01:29:13 - Je dis... ça, ça ne nous plairait pas comme inclusion.
01:29:15 - Ah oui, c'est pour ça que...
01:29:17 c'est pour ça que j'ai comme ma première question, c'était...
01:29:19 on critique souvent, à juste titre, une idéologie inclusive
01:29:21 un peu à outrance, mais en l'occurrence,
01:29:23 l'idéologie inclusive, quand elle produit
01:29:25 une poupée comme ça, a priori, il y a un consensus
01:29:27 et c'est plutôt une bonne chose
01:29:29 pour ces petites filles ou ces petits garçons, d'ailleurs,
01:29:31 peu importe, qui ont envie de voir des Barbies
01:29:33 ou des poupées qui leur ressemblent un petit peu plus
01:29:35 et qui les rôlent, simplement. - Oui, mais on voit finalement
01:29:37 aussi que les entreprises s'adaptent
01:29:39 aux idéologies aussi. C'est une question de marketing aussi.
01:29:41 - Et après, peut-être qu'il y a quand même juste
01:29:43 la vraie vie, dans la vraie vie, bien souvent,
01:29:45 quand vous êtes un parent un peu plus âgé,
01:29:47 le conseil médical, quand on fait un test,
01:29:49 c'est plutôt de pousser à l'avortement.
01:29:51 Oui, j'entends bien qu'on intègre des jouets, mais il y a aussi
01:29:53 l'être humain. - Je suis d'accord, mais je...
01:29:55 Je trouve pas que l'idée
01:29:57 de parler de cette Barbie
01:29:59 nous poussait nécessairement à aller sur le terrain
01:30:01 de l'avortement... - C'est une réalité
01:30:03 avec la trisomie. - Mais vous avez raison,
01:30:05 vous avez raison, Jean-Sébastien, mais je suis pas sûr que l'opportunité
01:30:07 soit... Doive être saisie
01:30:09 sur un sujet comme celui-là.
01:30:11 - Ça ne dit rien du tout contre cette poupée.
01:30:13 Personne n'a rien. - Non, personne n'a rien, mais je voulais juste vous montrer
01:30:15 cette initiative. Il y a beaucoup, beaucoup
01:30:17 de médias qui en parlent. Je pense que demain, vous la
01:30:19 verrez, cette poupée, dans beaucoup de
01:30:21 journaux, télé, presse écrite
01:30:23 ou radio. Il va
01:30:25 être l'heure de se quitter. - Ah !
01:30:27 - Je ne vous laisserai pas comme ça. Je vais vous raconter
01:30:29 une petite histoire. Une petite histoire, l'histoire
01:30:31 d'un homme qui a conquis le cœur des
01:30:33 Britanniques. Ça s'est passé dimanche
01:30:35 à l'occasion du Marathon de Londres.
01:30:37 Regardez, il s'appelle Tom Durnin. Il a terminé
01:30:39 dernier, dernier du Marathon de
01:30:41 Londres, sur près de 50 000
01:30:43 participants, après les 42 km
01:30:45 195 de course. Mais la vidéo de son arrivée,
01:30:47 elle est devenue virale. Elle a ému tous les spectateurs
01:30:49 parce que ce monsieur, c'est un héros.
01:30:51 En décembre dernier, il a subi un grave
01:30:53 accident de la route qui lui a causé une hémorragie
01:30:55 cérébrale de multiples fractures. Il n'a pas pu
01:30:57 s'entraîner pour le Marathon avant le mois
01:30:59 de mars dernier. Mais il a tout donné pour
01:31:01 franchir les lignes d'arrivée et ne pas
01:31:03 renoncer. Oui, il est arrivé
01:31:05 après 8 heures, 10 minutes,
01:31:07 58 secondes.
01:31:09 Mais son courage et son abnégation ont fait de
01:31:11 sa course l'un des plus beaux moments
01:31:13 de l'histoire du Marathon de Londres.
01:31:15 Je voulais vous montrer cette belle image.
01:31:17 C'est joli. - C'est formidable.
01:31:19 Une fois qu'on célèbre le dernier...
01:31:21 - C'est ça. Mais vous le savez, les derniers
01:31:23 seront les premiers. - Et nous l'approuver.
01:31:25 - Alors là, le niveau a monté
01:31:27 tout d'un coup.
01:31:29 - C'était la Bible ou c'est l'Indien ?
01:31:31 - Les deux, mon général. - Merci à tous.
01:31:33 Merci à Lumna Daoudi qui a préparé cette
01:31:35 émission. Simon Gulin vous attend pour
01:31:37 l'édition de la nuit. Je vous souhaite une très belle nuit.
01:31:39 A demain pour Soir Info.
01:31:41 - Oh là !