Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, c'est très heureux de vous retrouver pour Soir Info Week-end.
00:00:03 On décrypte, on débat l'actualité ce soir avec autour de ce plateau Johan Usaï.
00:00:07 Bonsoir Johan, journaliste politique CNews.
00:00:10 A vos côtés Judith Vintraud, bonsoir Judith, c'est le Chigaro Magazine.
00:00:13 Jean-Philippe Cuvie, Jean-Christophe Cuvie, bonsoir.
00:00:17 Bonsoir, non c'est la fatigue.
00:00:19 C'est vous d'ailleurs qui êtes là depuis plusieurs heures.
00:00:23 C'est la famille à peu près, vous savez, Jean-Michel à peu près, Jean-Philippe à peu près.
00:00:27 C'est Jean-Christophe à peu près.
00:00:30 Jean-Christophe Cuvie et pas à peu près.
00:00:31 Et on a besoin de votre éclairage ce soir puisque vous êtes secrétaire nationale Unité LGP.
00:00:35 Police, merci d'être avec nous.
00:00:37 Pierre Gentilet, bonsoir.
00:00:39 Avocat, à vos côtés Jean Messia, bonsoir cher Jean.
00:00:41 Président de l'Institut Apollon.
00:00:43 Dans un instant, le sommaire, mais avant le rappel des titres avec vous Isabelle Pivoulot.
00:00:47 Cinq personnes en garde à vue à Bordeaux après l'incendie volontaire du Porsche de la mairie hier soir.
00:00:56 Un feu d'une quinzaine de minutes qui a endommagé la porte massive en bois de l'édifice.
00:01:00 Parmi les suspects, quatre majeurs et un mineur.
00:01:03 Certains ont été arrêtés en possession de multiples armes,
00:01:06 comme une matraque télescopique, une barre en PVC ou une chaîne de vélo.
00:01:11 Une enquête a été confiée à la police judiciaire.
00:01:14 L'exécutif ne cèdera rien à la violence.
00:01:17 Déclaration du président de la République en conférence de presse à Bruxelles.
00:01:21 Les mobilisations nationales contre la réforme des retraites sont émaillées de nombreux incidents.
00:01:26 Des violences condamnées par le chef de l'État qui en appelle à la responsabilité de chacun.
00:01:31 Les contrôleurs aériens en grève au moins jusqu'à mercredi.
00:01:35 La direction générale de l'aviation civile demande aux compagnies de renoncer dimanche
00:01:40 à 33% de leurs vols à Paris-Orly, mais aussi à 20% des vols aux aéroports de Lyon et Marseille.
00:01:47 Même son de cloche pour lundi.
00:01:49 Les annulations s'élargiront aux aéroports de Toulouse et Bordeaux mardi et mercredi.
00:01:55 Merci Isabelle. Prochain point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot.
00:01:59 Ce sera 22h30. Soir info, week-end au sommaire ce soir.
00:02:02 Au lendemain d'une neuvième journée de manifestations contre la réforme des retraites
00:02:06 et des images de violences inédites, l'Élysée a annoncé le report de la visite d'État du roi Charles III en France.
00:02:13 Une décision prise par les deux gouvernements.
00:02:15 Alors est-ce du bon sens comme l'affirme Emmanuel Macron ou est-ce un coup dur pour le chef de l'État ?
00:02:20 Est-ce un premier signe de recul ? On en débat dans un instant.
00:02:24 Au lendemain d'une nuit de violences et de débordements à la suite de la mobilisation contre la réforme des retraites,
00:02:29 l'exécutif impute la responsabilité à des casseurs d'extrême gauche et aux Black Blocs,
00:02:34 les Black Bourges comme les nomment Gérald Darmanin.
00:02:37 Alors l'exécutif a-t-il réveillé la violence de l'extrême gauche ?
00:02:41 Les Black Blocs sont-ils les idiots utiles du gouvernement ? On en parle dans cette édition.
00:02:46 Et maintenant, quelle sortie de crise ?
00:02:48 Emmanuel Macron s'est dit à disposition de l'intersyndicale pour discuter des questions liées au travail,
00:02:53 mais sans remettre en cause sa réforme des retraites,
00:02:56 trois semaines après avoir refusé de recevoir les leaders syndicaux.
00:03:00 Le chef de l'État qui affirme vouloir aller au bout, ni remaniement ni dissolution.
00:03:04 Mais va-t-il pouvoir camper sur sa position ? On va en parler dans un instant.
00:03:10 Ce week-end de mobilisation à haut risque dans les Deux-Sèvres,
00:03:14 une manifestation interdite contre la création de retenues d'eau agricole,
00:03:18 2500 gendarmes mobiles, forces de l'ordre mobilisées.
00:03:22 Le ministre de l'Intérieur a prévenu qu'il y aura des scènes très violentes.
00:03:25 Alors à quoi s'attendre ? Pourquoi le gouvernement n'arrive pas à empêcher ces affrontements ?
00:03:30 On va en parler également dans cette édition.
00:03:34 Soir Info Week-end, ça commence dans un instant.
00:03:37 On va marquer une très courte pause et on revient tout de suite.
00:03:40 Restez avec nous sur C12.
00:03:41 Et de retour sur le plateau de Soir Info Week-end.
00:03:48 Bienvenue si vous nous rejoignez autour de cette table.
00:03:51 Johan Usaï, Judith Vintraub, le policier Jean-Christophe Couville,
00:03:55 l'avocat Pierre Gentillet et Jean Messia, président de l'Institut Apollon.
00:03:59 Pour décrypter l'actualité ce soir, on va démarrer avec cette situation,
00:04:04 bien évidemment plus que chaotique en France, avec un niveau de violence inédit
00:04:07 atteint hier soir depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites.
00:04:11 Et une conséquence, et c'est rarissime, la visite de Charles III.
00:04:15 Et reportée une annonce de l'Elysée ce matin.
00:04:17 Retour sur cette annonce justement avec Jules Bedot et Sarah Vardy.
00:04:22 C'est une annonce à laquelle il fallait s'attendre.
00:04:25 La visite du roi Charles III en France est reportée.
00:04:28 Le conflit social qui frappe actuellement la France
00:04:30 ne permet pas d'accueillir le monarque britannique dans les meilleures conditions.
00:04:34 C'est ce qu'a confirmé le président de la République, Emmanuel Macron,
00:04:37 lors du Conseil européen.
00:04:39 À partir du moment où hier soir,
00:04:41 l'intersyndicale a annoncé une nouvelle journée de mobilisation mardi,
00:04:45 et que la visite du roi était prévue de lundi à mercredi,
00:04:48 je pense que nous ne serions pas sérieux, et nous manquerions d'un certain bon sens,
00:04:53 à proposer à sa majesté le roi et à la reine consort
00:04:56 de venir faire une visite d'Etat au milieu des manifestations.
00:04:59 Une décision qui répond aux questions de sécurité,
00:05:02 mais qui interroge sur l'image de la France à l'international
00:05:04 et de la position du gouvernement.
00:05:06 L'image de la France à l'international est très clairement écornée.
00:05:09 Les médias internationaux se moquaient déjà de nous
00:05:11 pour nos poubelles dans 10 grandes villes de France.
00:05:14 Là, effectivement, ça risque de continuer.
00:05:16 On connaît en plus les tabloïds anglais qui ne brillent pas par leur sens de la mesure,
00:05:20 qui pourraient être très piquants demain sur cette annulation de la visite de Charles III en France.
00:05:26 Mais évidemment, l'image qu'aurait donnée Emmanuel Macron
00:05:30 en accueillant Charles III à Versailles à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation
00:05:34 n'était pas tenable.
00:05:36 Cette visite d'Etat représente un moment important dans la diplomatie franco-britannique
00:05:40 depuis les tensions liées au Brexit.
00:05:42 Selon l'Elysée, une nouvelle date pourrait être fixée dans les agendas des deux pays
00:05:46 au début de l'été.
00:05:47 Alors Johan, Gérald Darmanin ce matin sur nos trentaines
00:05:54 nous disait que la visite était maintenue,
00:05:55 que les forces de l'ordre étaient prêtes à accueillir le roi Charles III.
00:05:59 Et puis, changement finalement d'avis.
00:06:02 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:06:03 Quelles sont les coulisses de cette décision entre-temps ?
00:06:05 C'est le choix du moins pire qui a été fait en l'occurrence.
00:06:08 Il n'y avait pas de bonne solution.
00:06:10 Donc effectivement, le président de la République et son entourage
00:06:13 ont décidé que le fait de ne pas accueillir et de reporter,
00:06:17 pas d'annuler, de reporter cette visite était la solution la moins pire.
00:06:21 Évidemment, ça expose le président à des critiques à l'international.
00:06:25 Ça expose le président en France au fait que les manifestants puissent se dire
00:06:29 "là c'est un premier recul du président de la République,
00:06:31 il est en train de se réveiller, on est en train de faire bouger les choses, etc."
00:06:35 Mais le fait est que si la visite avait été maintenue,
00:06:38 on ne sait pas ce que ça aurait donné.
00:06:41 Et le risque était manifestement trop grand
00:06:43 parce qu'effectivement les services de renseignement faisaient remonter
00:06:46 depuis quelques jours maintenant à l'Élysée, qu'il y avait de grands risques.
00:06:50 Des extrémistes, des jusqu'au-boutistes voulaient perturber cette visite
00:06:54 pour en faire un symbole parce que ce n'est pas tant le roi évidemment
00:06:57 auquel les manifestants auraient voulu s'en prendre,
00:07:00 mais c'est le président qui était visé, faire des happenings.
00:07:03 Donc le risque était trop grand et il a considéré
00:07:05 que l'annulation n'était pas la meilleure solution, mais la moins pire.
00:07:09 Jean-Christophe Couvy, effectivement beaucoup de risques trop grands,
00:07:12 en tout cas c'est ce que remontaient les services de renseignement.
00:07:15 Oui et puis je pense qu'on a aussi une police qui est fatiguée,
00:07:19 qui sait qu'il y a eu des affrontements pendant une semaine.
00:07:22 Hier il y a eu des manifs qui ont laissé des stigmates chez mes collègues,
00:07:27 on parle de 441 policiers qui ont été blessés et meurtris.
00:07:32 Donc forcément, en plus une grosse manif mardi qui arrive,
00:07:37 où on sait effectivement malheureusement qu'il y aura encore des débordements
00:07:40 puisqu'on a bien vu que les casseurs arrivaient.
00:07:44 Donc ça fait aussi mauvaise image quand on reçoit un voyage officiel,
00:07:49 un voyage d'État, on sait tout le protocole, on est dans l'insymbolique.
00:07:54 Et effectivement recevoir en gros sur la France qui est un champ de ruines,
00:07:58 notamment sur Paris, un champ de bataille, ça fait moche.
00:08:00 Je pense que l'Elysée a eu bien raison d'arrêter ça.
00:08:05 Et on va y revenir à ce champ de bataille.
00:08:08 Mais avant, les réactions politiques ont été nombreuses
00:08:11 après l'annonce de ce report de la visite de Charles III,
00:08:14 commencée par Jean-Luc Mélenchon, vous le voyez,
00:08:17 la réunion des rois à Versailles dispersée par la censure populaire.
00:08:20 Les Anglais savent que Darmanin est nul pour la sécurité
00:08:23 et Manon Aubry dans le même style.
00:08:26 Les rois ne prendront pas le thé à Versailles,
00:08:28 le peuple français s'est effrayé de tous les monarques,
00:08:31 qu'ils soient à Buckingham ou à l'Elysée.
00:08:33 Et puis Éric Ciotti, alors lui, c'est l'inverse.
00:08:35 Il regrette cette visite annulée.
00:08:37 On l'y regrette, la visite du souverain Charles III à Paris
00:08:40 est annulée par le gouvernement en raison de troubles sociaux.
00:08:42 Quelle image pour notre pays de n'être même pas en capacité
00:08:46 d'assurer la sécurité d'un chef d'État.
00:08:50 Jean Messiah, est-ce que le fait qu'Emmanuel Macron repousse cette visite,
00:08:55 dans le fond, c'est une décision de bon sens ?
00:08:57 Vous pouvez plutôt la comprendre,
00:08:59 plutôt une décision qui révélerait finalement un premier recul du chef de l'État.
00:09:02 C'est ce que disait tout à l'heure Johann Usai,
00:09:05 certains chefs politiques, on l'a entendu, vont dans ce sens-là.
00:09:08 Le problème, si vous voulez, c'est que l'annulation,
00:09:11 elle ne se fait pas un mois avant.
00:09:13 L'annulation se fait quelques jours avant.
00:09:16 Et donc, ça pose problème parce que ça donne l'idée
00:09:19 qu'il y a une espèce d'urgence impérieuse ou de danger impérieux
00:09:23 qui empêche cette visite de se tenir.
00:09:26 Donc effectivement, c'est un symbole et un signal assez désastreux
00:09:31 que la France d'Emmanuel Macron envoie à l'étranger.
00:09:33 Si la France n'est pas capable d'accueillir dans de bonnes conditions
00:09:37 un chef d'État étranger, c'est quand même problématique.
00:09:40 Alors, je comprends que la situation sociale est tendue
00:09:43 et on comprend que si cette visite avait eu lieu
00:09:46 et qu'on aurait vu un Macron boire le thé à Versailles
00:09:50 dans une tasse en porcelaine, le petit doigt levé pendant que la rue est à feu et à sang,
00:09:54 évidemment le symbole là encore eût été désastreux.
00:09:57 Mais enfin, je ne crois pas que ça dérange pour autant le président de la République.
00:10:00 Après tout, le pays était déjà à feu et à sang
00:10:03 pendant que le président de la République se baladait en Afrique
00:10:06 sans qu'il dise un mot d'ailleurs pendant des jours et des jours
00:10:09 sur ce qui se passait en France.
00:10:10 Julie de Vintraud, ce n'est pas un coup dur pour Emmanuel Macron ?
00:10:13 Ça ne le dérange pas plus que ça selon vous ?
00:10:16 Si, à mon avis, ça le dérange beaucoup
00:10:17 parce que c'est un terrible aveu d'impuissance.
00:10:20 Un chef de l'État qui reconnaît qu'il n'est pas capable
00:10:24 d'assurer l'ordre public, de préserver l'ordre public dans son pays,
00:10:29 ce qui est quand même la première de ses missions,
00:10:33 qu'est-ce qu'il y a de plus terrible ?
00:10:35 Alors évidemment, quand on voit les réactions de Mélenchon et d'Auvry,
00:10:40 on se dit que la tonalité des commentaires aurait été d'une démagogie crasse
00:10:45 et effectivement les images à Versailles étaient à fuir absolument.
00:10:51 Mais la première vérité qui s'impose, c'est un chef de l'État,
00:10:56 un président de la République française qui n'est pas capable
00:11:00 d'assurer le maintien de l'ordre dans son pays.
00:11:02 Jean-Michel, vous répondez ?
00:11:02 Et Pierre Gentillet qu'on n'a pas entendu encore ?
00:11:04 En fait, je suis intimement convaincu
00:11:07 qu'Emmanuel Macron n'en a rien à faire de ça.
00:11:11 Je pense que ça ne le dérange absolument pas.
00:11:13 Je pense qu'il a voulu dramatiser l'événement,
00:11:16 pas pour se remettre lui en cause,
00:11:18 mais pour remettre ça sur le dos des manifestants,
00:11:21 sur le dos des violences qu'il y a en disant
00:11:23 "voyez ce que vous faites, voyez les conséquences que ça a
00:11:27 sur l'activité de la France, pas de bonne activité à moi".
00:11:29 Donc Emmanuel Macron se défonce une fois de plus sur les autres
00:11:32 et à mon avis, à titre personnel, il n'est pas plus embêté que ça,
00:11:35 parce que ce n'est pas son style.
00:11:36 Pierre Gentillet ?
00:11:37 Je ne comprends pas très bien les réactions de…
00:11:40 Enfin, je ne comprends pas très bien, je vais faire mine de ne pas très bien comprendre
00:11:42 les réactions de la France Insoumise, de Manon Aubry et de Jean-Luc Mélenchon
00:11:45 parce qu'en réalité, de quel monarque parlons-nous ?
00:11:48 On ne parle pas de Louis XIV qui vient justement,
00:11:50 on parle d'un monarque dépouillé, on parle du roi d'Angleterre.
00:11:53 Or eux, ce qu'ils prétendent combattre,
00:11:57 c'est la soi-disante dérive monarchique, monarchie absolue,
00:12:01 puisqu'effectivement ici, ce serait à Versailles
00:12:05 que le président de la République aurait reçu le roi d'Angleterre.
00:12:09 Ce qui prouve aussi d'ailleurs qu'Emmanuel Macron a conscience
00:12:12 qu'il est dans une position autoritaire, qu'il est dans une position autocratique
00:12:17 par cet usage du 49-3 et par son refus absolu
00:12:21 de discuter que ce soit avec les syndicats ou avec les oppositions.
00:12:24 Mais sur le fond, je veux dire, la gauche fait un procès absolument ridicule ici.
00:12:28 C'est un monarque, je le disais, qui est complètement dépouillé,
00:12:32 qui vient maintenant, ça n'enlève pas que nous sommes pour partie humiliés.
00:12:38 Humiliés.
00:12:39 - Yohann Ouzaï, est-ce que c'est vécu comme une humiliation
00:12:43 dans les couloirs de l'Elysée, selon vous ?
00:12:45 - En tout cas, oui, il y a une forme d'humiliation.
00:12:49 Je ne sais pas si je partage ce terme, mais en tout cas, effectivement,
00:12:51 ce n'est pas glorieux, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:12:53 Qu'on ne soit pas capable, qu'on soit obligé, contraint d'annuler la visite
00:12:57 d'un chef d'État comme le roi d'Angleterre 48 heures avant sa venue sur le sol français.
00:13:02 - C'est rare ici, mais on peut le souligner.
00:13:04 - C'est inédit.
00:13:06 - Des visites d'État, elles sont parfois annulées.
00:13:08 Quand le président Macron doit se déplacer dans un pays à l'étranger,
00:13:11 il peut annuler parce qu'il y a un attentat en France,
00:13:13 parce que la situation est tendue.
00:13:14 Mais que la venue d'un chef d'État étranger sur notre sol soit annulée 48 heures avant,
00:13:20 oui, à ma connaissance, ça ne s'est jamais produit.
00:13:23 Je voulais simplement dire un mot également sur les commentaires de la France insoumise.
00:13:27 À chaque fois, on se dit qu'ils ne pourront pas faire pire dans leurs commentaires.
00:13:30 On a quand même atteint un niveau, cette fois-ci, ils ne pourront pas aller plus loin.
00:13:33 On se dit, mais est-ce qu'ils le font exprès ?
00:13:36 - Oui.
00:13:37 - Je pense qu'ils le font exprès parce que ce n'est pas possible autrement.
00:13:39 - On revoit le tweet de Jean-Luc Mélenchon.
00:13:42 - Jean-Luc Mélenchon, si vous voulez, le roi à Versailles.
00:13:45 Tous les présidents français ont été caricaturés en monarque.
00:13:48 François Mitterrand a été considéré comme un monarque.
00:13:50 Jacques Chirac, le monarque républicain.
00:13:51 C'est la Constitution qui veut ça, en réalité.
00:13:55 Donc ça, c'est la Ve République qui veut cela.
00:13:58 Mais que Manon Aubry...
00:14:00 - On va revoir le tweet de Manon Aubry, d'ailleurs.
00:14:02 - Elle s'entraîne au roi, en fait, parce qu'elle attaque directement le roi.
00:14:05 - Le roi d'Angleterre qui n'a absolument rien demandé à Versailles.
00:14:08 - Qui est un allié, quand même.
00:14:10 On se dit, mais s'ils étaient au pouvoir, que serait notre diplomatie ?
00:14:14 C'est particulièrement inquiétant, sincèrement.
00:14:16 - C'est leur vieille entienne, leur vieille entienne, ici.
00:14:18 Et on le comprend, parce qu'il y a un combat politique qui est en train de monter progressivement.
00:14:21 On l'a vu avec ce 49-3.
00:14:23 C'est que la gauche, depuis 1958, et cette gauche-là en particulier,
00:14:26 n'a jamais accepté la Ve République.
00:14:29 Parce que la Ve République n'est pas une république parlementaire au sens classique où on l'entend.
00:14:33 C'est un régime semi-présidentiel où la République des partis,
00:14:37 comme l'a dénoncé le général de Gaulle, n'a plus cité aujourd'hui.
00:14:42 Et bien évidemment que ça nous apparaît un peu autoritaire,
00:14:44 parce qu'on a un président qui dirige avec des outils.
00:14:46 Mais je sais que ce n'est pas plus clair ce que je vais dire,
00:14:48 mais quelque part, heureusement, pardon, qu'il a ses outils.
00:14:51 Heureusement qu'il a ses outils.
00:14:52 Alors la logique voudrait qu'il mette un peu plus sa responsabilité en jeu.
00:14:57 La logique voudrait qu'il passe par une dissolution.
00:14:59 Ça c'est une pratique d'institution que Emmanuel Macron n'a pas.
00:15:02 Mais moi je me réjouis plutôt que nous ayons des outils
00:15:06 pour éviter les blocages intempestifs que nous avons eus dans la 3e et la 4e République.
00:15:11 J'ai juste une petite question, parce qu'en fait il y a un truc que je ne piche pas.
00:15:14 Parce que Gérald Darmanin nous explique qu'il y a entre 1000 et 1500 casseurs en tout en France,
00:15:20 et que donc en fait tous ces désordres et toutes ces violences n'émanent que d'une toute petite minorité.
00:15:25 Mais si elles n'émanent que d'une toute petite minorité,
00:15:27 qu'est-ce qui empêche alors d'accueillir Charles III à Paris ?
00:15:31 On va en parler justement, on va en parler justement des casseurs.
00:15:35 Si ces casseurs sont minoritaires,
00:15:37 dans ce cas-là on devrait avoir des marges de manœuvre sécuritaires considérables.
00:15:41 Ou bien effectivement ces casseurs sont beaucoup plus nombreux que le ministre ne l'affirme.
00:15:45 Et dans ce cas-là on comprend que les forces de l'ordre soient mobilisées
00:15:48 pour les juguler et pour les mettre hors d'état de nuire.
00:15:52 Ou alors, encore une fois, on dramatise la non-venue de Charles III pour dire
00:15:59 "Regardez, on ne peut pas faire les deux,
00:16:01 il y a quelque chose qui cloche dans la communication du gouvernement à ce sujet."
00:16:04 Interrogation au niveau de la communication du gouvernement pour Jean Messiaen.
00:16:08 Ce n'est pas tellement ça le problème en l'occurrence, parce qu'effectivement les casseurs...
00:16:11 Mais ce qui pouvait perturber la visite du roi, c'était les manifestants lambda,
00:16:17 c'est-à-dire des personnes qui auraient pu aller faire des sit-ins sur les routes
00:16:20 pour empêcher le convoi d'avancer, auraient pu débarquer au dernier moment.
00:16:23 Pas nécessairement des casseurs, c'est que là, n'importe quel manifestant
00:16:26 aurait pu contribuer à perturber la visite du roi sans s'en prendre physiquement à lui par ailleurs.
00:16:31 Mais en bloquant, au sens littéral du terme, la visite du roi.
00:16:34 Jean-Christophe Coumy, c'était ça le risque premier finalement ?
00:16:37 Le risque premier effectivement, c'est qu'on arrive dans un pays "hostile".
00:16:40 C'est-à-dire quand vous êtes sur un voyage officiel où normalement vous êtes reçu,
00:16:46 vous êtes invité, et surtout là en fait on voit bien que la Grande-Bretagne,
00:16:50 et notamment la monarchie, a une rayonnance internationale.
00:16:53 Le Commonwealth, ça s'étend dans le Pacifique, ça s'étend partout dans le globe.
00:16:57 Et là on arrive et on lui aurait proposé des manifestations,
00:17:01 il devait notamment aller aussi sur les Champs-Elysées,
00:17:03 donc on devait cadenasser les Champs-Elysées, alors qu'en même temps, le même jour par exemple,
00:17:07 il y aurait eu des manifestations monstres à Paris où tout le monde serait monté.
00:17:11 Enfin ça fait moche, je veux dire, et en même temps ça montre bien qu'on n'est pas très stable sur les morts.
00:17:15 - Allez, on va marquer une très courte pause, on va revenir sur ce regain de mobilisation,
00:17:22 mais également ces violences inédites hier soir.
00:17:25 Vous avez pu voir les images notamment en direct sur CNews.
00:17:28 Restez avec nous, on en parle tout de suite.
00:17:31 Et de retour sur le plateau de Soir Info Week-end,
00:17:37 on continue de débattre, d'analyser l'actualité dans un instant,
00:17:40 mais avant, le rappel des titres avec vous, Isabelle Piboulot.
00:17:43 3 200 policiers et gendarmes mobilisés ce week-end dans les Deux-Sèvres.
00:17:50 Plus d'un millier d'individus sont arrivés à Sainte-Sauline,
00:17:53 comptant braver l'interdiction préfectorale de manifester contre les bassines.
00:17:57 Tôt ce matin, les forces de l'ordre se sont positionnées autour de la réserve d'eau en construction.
00:18:02 7 000 à 10 000 personnes sont attendues demain dans le département, dont 1 500 éléments radicaux.
00:18:10 En Loire-Atlantique, six salariés de la raffinerie Total Énergie de Donge ont été réquisitionnés.
00:18:15 Alors que l'intersyndical a reconduit la grève jusqu'à vendredi prochain.
00:18:19 La mobilisation a commencé depuis le 7 mars et selon les représentants syndicaux,
00:18:24 de nouveaux salariés pourraient être réquisitionnés prochainement.
00:18:28 Les allocations chômage revalorisées de 1,9% au 1er avril,
00:18:33 un coup de pouce exceptionnel en raison de l'inflation.
00:18:36 La décision a été prise lors d'un conseil d'administration de l'UNEDIC
00:18:40 suite à une initiative collective des organisations syndicales.
00:18:44 Jusqu'à présent, une seule revalorisation avait lieu par an au 1er juillet.
00:18:49 Merci Isabelle. Prochain point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot.
00:18:55 Ce sera à 23h. On va parler de la 9e journée de mobilisation de l'intersyndical hier
00:19:00 contre la réforme des retraites, en tout cas ses conséquences avec Yoann Uzail,
00:19:03 Judith Vintraud, Jean-Christophe Couvy, Pierre Gentillège et Jean Messiaen.
00:19:09 Bien évidemment autour de ce plateau.
00:19:12 Donc regain de mobilisation. Hier on en a beaucoup parlé,
00:19:15 mais surtout entaché par des violences inédites depuis le début de la contestation,
00:19:19 des saccages, des incendies, bref des images apocalyptiques.
00:19:22 Dans plusieurs villes de France, on est vraiment passé à côté d'un drame.
00:19:26 On le voit sur ces images, cet immeuble qui a pris feu à Paris.
00:19:30 On peut également ajouter la porte de la mairie de Bordeaux incendiée.
00:19:35 Vous le voyez sur ces images. Alors après une journée de chaos,
00:19:38 c'est maintenant l'heure du nettoyage.
00:19:40 En tout cas, ça l'a été tout au long de la journée.
00:19:42 Au lendemain de ces manifestations qui ont lieu partout en France,
00:19:46 la capitale n'a pas échappé aux nombreuses dégradations.
00:19:50 Et pour certains, cette manière d'exprimer la colère n'est pas légitime.
00:19:54 Voyez ce reportage et puis on en parle ensuite.
00:19:58 Une façade d'immeuble brûlé suite à des poubelles incendiées rue Saint-Marc à Paris.
00:20:02 Les dégâts dans cette rue du deuxième arrondissement
00:20:04 sont les stigmates des violences qui ont eu lieu hier
00:20:07 lors de la manifestation contre la réforme des retraites.
00:20:10 Certains habitants de la rue sont sous le choc.
00:20:12 Les CRS, les jeunes, le chaos, le feu.
00:20:16 Je suis avec des enfants, on rentre le soir, le feu, ça pète.
00:20:21 On a dû nous éteindre avec des extincteurs.
00:20:23 Ça montait partout. Tous les habitants de l'immeuble flippaient.
00:20:27 État d'insalubrité et d'insécurité, allô, on est en France.
00:20:33 Les dégâts se sont propagés un peu partout dans Paris,
00:20:35 aux abords du parcours de la manifestation.
00:20:37 Graffiti, des vitres brisées ou encore des trottinettes calcinées.
00:20:41 Une manière d'exprimer sa colère, pour certains compréhensibles,
00:20:44 pour d'autres injustifiés.
00:20:47 Pour moi, la violence n'a jamais été un moyen de se faire entendre.
00:20:51 Pour moi, c'est la négociation qui doit aboutir.
00:20:55 Pourvu qu'il y ait des interlocuteurs valables des deux côtés,
00:20:58 y compris au plus haut niveau de l'État.
00:21:01 C'est plutôt la chance d'être sur un contrat cadre,
00:21:04 avec un employeur dans le bureau,
00:21:06 mais je vois des personnes qui ont travaillé des portes ou des charges lourdes,
00:21:10 ce genre de choses, et je peux comprendre que quand on leur dit
00:21:12 "bon ben voilà, vous allez vivre 5-6 ans en bonne santé après la retraite,
00:21:15 on vous en retire deux",
00:21:17 c'est quelque chose qui est assez violent aussi de la part du gouvernement.
00:21:20 Alors que l'heure est au nettoyage,
00:21:22 une nouvelle manifestation est d'ores et déjà prévue, pour le 28 mars prochain.
00:21:26 Alors, qui est responsable ?
00:21:29 On va se poser la question dans un instant,
00:21:30 mais peut-être un point avec vous avant Jean-Christophe Couville.
00:21:34 De nombreux policiers et gendarmes blessés,
00:21:36 on l'a vu, de nombreux dégâts,
00:21:37 et également des dégâts dans les rangs des forces de l'ordre hier.
00:21:40 En une journée, 441 collègues blessés sur toute la France.
00:21:46 C'est plus qu'en deux mois de manifestation.
00:21:49 Donc on voit bien qu'on a passé un cran.
00:21:51 On a vu que c'était hier l'apocalypse dans certains endroits.
00:21:54 Moi, j'ai des collègues qui nous ont fait remonter,
00:21:56 qui ont eu très très peur, comme ils ont dit,
00:21:57 ils allaient se faire lyncher,
00:21:58 notamment à Saint-Nazaire, au tribunal administratif.
00:22:01 Pour se dégager, ils ont utilisé 400 grenades.
00:22:04 Mais 400 grenades pour une section.
00:22:06 C'est-à-dire, ils étaient...
00:22:07 - Ça représente quoi, pour avoir une idée ?
00:22:08 D'habitude, c'est...
00:22:09 - D'habitude, sur une manifestation, c'est 100, 150 grenades.
00:22:12 Vraiment, quand ça bouge, la 400 grenades,
00:22:15 ils avaient même des LBD, ils ont dû s'en servir pour se dégager.
00:22:18 Et en fait, en face, on se rend compte que...
00:22:20 Alors Nantes, ça a été un carnage aussi.
00:22:22 77 policiers blessés.
00:22:23 La CRS 22 de Perigueux,
00:22:25 ils ont eu 26 blessés dans leur rang.
00:22:27 Ils ont été relevés.
00:22:28 C'est-à-dire qu'à un moment donné, on jette l'éponge,
00:22:29 on dit voilà, il y a trop de blessés dans la compagnie de CRS
00:22:32 et on les renvoie à Perigueux.
00:22:34 Et en même temps, on les renvoie au CHU aussi
00:22:35 parce qu'il y en a qui se sont fait opérer.
00:22:37 Donc on voit bien que c'était très intense,
00:22:40 vraiment de la haute intensité.
00:22:41 On a reçu des projectiles avec du plâtre mixé
00:22:44 avec des vis, des clous.
00:22:46 Ça s'appelle des hérissons, en fait, pour vous donner une image.
00:22:50 Des lacides, des cocktails Molotov,
00:22:53 tout ce qu'on peut trouver pour meurtrir,
00:22:56 pour casser et pour blesser les policiers.
00:22:58 Alors on parlera de cette extrême gauche,
00:23:01 de cette jeunesse, de ces black blocs dans un instant.
00:23:03 Mais avant, on entend, c'est vrai,
00:23:05 on l'a entendu d'ailleurs dans le reportage,
00:23:06 cette petite musique d'une partie de la population qui dit
00:23:09 alors oui, effectivement, il y a eu de la casse.
00:23:12 Ce n'est pas bien.
00:23:13 Mais en même temps, en même temps,
00:23:15 Emmanuel Macron, le gouvernement est passé en force.
00:23:18 Et alors, sans le dire ou en tout cas du bout des lèvres,
00:23:21 le responsable, c'est un peu aussi Emmanuel Macron.
00:23:24 Jean-Messia, c'est une musique qu'on entend.
00:23:27 Il y a deux, si vous voulez, deux choses qui interpellent,
00:23:29 en fait, dans ce mouvement, dans ce mouvement social
00:23:32 et dans ces violences.
00:23:33 La première, c'est qu'on avait quand même l'expérience
00:23:36 dans la vie sociale de notre pays que lorsqu'une réforme
00:23:41 fustelle impopulaire était adoptée, en général,
00:23:44 la contestation sociale, en tout cas dans la rue,
00:23:46 la contestation violente se dégonflait.
00:23:49 On l'avait vu au moment de François Hollande
00:23:52 et dans les réformes antérieures qui étaient très impopulaires.
00:23:54 Sauf CPE.
00:23:56 Oui, mais CPE, ils l'ont retiré.
00:23:57 Donc, du coup, voilà.
00:23:58 Précisément parce que c'était adopté.
00:24:00 De deux choses l'une, soit on le retire.
00:24:01 Et que la contestation ne s'éteignait pas.
00:24:02 Voilà. Donc, effectivement, ça, c'est la première chose.
00:24:05 La deuxième chose, c'est que malgré les violences,
00:24:07 on dit donc évidemment, Emmanuel Macron fait le pari
00:24:10 que la violence, ces scènes de vandalisme, ces feux,
00:24:14 ce chaos qu'il y a dans les grandes villes
00:24:18 vont ternir finalement l'image des manifestations.
00:24:21 Et là, d'ailleurs, on ne parle plus que de ça
00:24:23 parce que le 1 million ou 1,5 million de personnes
00:24:26 qui ont manifesté pacifiquement sont passées à la trappe.
00:24:28 On ne parle plus que des violences et des scènes chaotiques
00:24:33 à Paris et ailleurs.
00:24:34 Il fait le pari que ça, ça va en fait entacher le mouvement
00:24:38 et que ça va perdre en popularité.
00:24:40 Le problème, c'est qu'on ne voit pas encore
00:24:43 que le mouvement et la contestation de cette réforme
00:24:46 est un tant soit peu, comment dirais-je,
00:24:50 affectée par ces violences et par ces destructions.
00:24:54 Pour l'instant, les gens, évidemment, détestent
00:24:56 ce qui se passe dans la rue.
00:24:58 Mais lorsque vous leur posez la question,
00:24:59 ils disent toujours mais.
00:25:01 Oui, c'est bien sûr condamnable qu'on mette le feu,
00:25:03 qu'on casse, etc.
00:25:04 Mais quand même, le gouvernement, voilà,
00:25:07 c'est lui qui a plus ou moins joué avec le feu
00:25:10 dans tous les sens du terme.
00:25:11 Donc, vous voyez, ce sont deux choses qui sont assez
00:25:15 singulières par rapport aux mouvements sociaux passés.
00:25:17 Et Yoann Zahy, c'est une réaction.
00:25:20 Le gouvernement ne s'attendait pas de telle réaction,
00:25:22 finalement, de la population française,
00:25:24 c'est-à-dire on a 80% de Français qui sont contre la réforme
00:25:28 et aujourd'hui qui disent, finalement, certains,
00:25:30 en tout cas, on en a entendu, qui disent
00:25:32 il y a un peu de responsabilité du côté du gouvernement.
00:25:35 Ce qui est certain, c'est qu'au gouvernement,
00:25:37 on ne s'attendait pas à ce qu'il y ait une telle mobilisation
00:25:39 une fois que la loi serait adoptée.
00:25:41 C'est ça, la réalité.
00:25:42 Ils estimaient qu'une fois que la loi serait votée,
00:25:45 les choses allaient se calmer un petit peu
00:25:46 et qu'il y aurait moins de manifestants.
00:25:48 Maintenant, on nous dit, ça sera peut-être le cas
00:25:49 quand la loi sera promulguée.
00:25:50 Donc, c'est la prochaine échéance, si vous voulez.
00:25:52 Néanmoins, dire que le gouvernement a été violent
00:25:57 politiquement et démocratiquement,
00:26:00 donc, ça induit ce genre de manifestations
00:26:02 et de comportements, non, on ne peut pas dire ça.
00:26:04 Pardon, ce n'est pas possible parce que ça revient
00:26:06 à justifier et à légitimer ce qui s'est passé
00:26:08 dans les rues des différentes villes de France hier.
00:26:10 Non, pardon.
00:26:11 C'est ce qu'ils disent.
00:26:12 Oui, mais ce n'est pas normal.
00:26:13 Ce n'est pas normal, mais c'est ce qu'ils disent.
00:26:14 Et si ce sont des responsables politiques
00:26:16 qui disent cela, c'est encore plus grave.
00:26:17 C'est précisément irresponsable de leur part.
00:26:19 Justement, les leaders de la CGT et de l'extrême gauche,
00:26:22 ils doivent être plus fermes finalement,
00:26:23 parce que dans leur condamnation, finalement,
00:26:26 on n'a pas entendu véritablement de grande fermeté.
00:26:29 On n'a pas entendu de fermeté du tout.
00:26:30 On a entendu une certaine mollesse même de la part
00:26:32 de certains responsables politiques et syndicaux
00:26:35 pour condamner ce qui s'est passé.
00:26:37 Enfin, pardon, mais tous les Républicains
00:26:39 doivent condamner unanimement ce qui s'est passé.
00:26:41 Appeler à manifester, manifester en masse
00:26:43 quand on n'est pas d'accord avec une réforme,
00:26:45 c'est ça la démocratie.
00:26:46 Mais mettre le feu, casser, menacer des élus,
00:26:49 parce qu'on peut en parler aussi,
00:26:50 ce qui se passe en ce moment vis-à-vis
00:26:51 de la représentation nationale est extrêmement grave.
00:26:54 Tout cela est anormal et tous ceux qui s'inscrivent
00:26:56 dans le cadre républicain doivent le dénoncer.
00:26:58 Ceux qui ne le font pas, ce ne sont pas des Républicains.
00:27:01 Donc effectivement, Judith Vintraub,
00:27:02 la responsabilité, surtout aux leaders politiques
00:27:06 qui ne condamnent pas très fermement
00:27:08 ce qui s'est passé hier, c'est violence.
00:27:10 La responsabilité, quand il y a un jet de cocktail Molotov,
00:27:14 elle appartient à celui qui tient le cocktail
00:27:16 et qui le balance.
00:27:16 Pour commencer, bien évidemment.
00:27:19 S'il y a une responsabilité d'E. Macron,
00:27:21 moi je dirais même qu'elle est antérieure
00:27:24 à la réforme des retraites.
00:27:26 Elle date de la crise des Gilets jaunes.
00:27:28 C'est à partir de ce moment-là qu'il dit
00:27:31 oui, la violence paye.
00:27:33 Enfin, à défaut de le dire, il le montre.
00:27:35 À partir de Notre-Dame-des-Landes, même, Judith.
00:27:36 Notre-Dame-des-Landes, ça j'allais le citer,
00:27:38 mais il se trouve que c'est François Hollande.
00:27:40 Et on en parlera.
00:27:41 D'ailleurs, Saint-Saul, c'est la crainte d'une nouvelle ZAD.
00:27:45 C'est vraiment grâce à ça que l'extrême gauche radicale
00:27:49 a vécu cette renaissance à laquelle on assiste actuellement.
00:27:54 Mais donc, pour revenir à Emmanuel Macron,
00:27:57 strict Saint-Saul, la grosse responsabilité,
00:28:00 à mon avis, elle remonte aux Gilets jaunes
00:28:03 et à la façon dont il a cédé et donné de l'argent,
00:28:07 de 13 à 15 milliards, on ne sait pas exactement,
00:28:09 mais en tout cas des sommes importantes,
00:28:11 alors même qu'il y avait violence
00:28:13 et alors même que l'opinion les condamnait relativement peu.
00:28:18 Et cette complaisance, compréhension,
00:28:21 on utilisera le mot qu'on voudra,
00:28:24 des Français vis-à-vis de la violence,
00:28:27 je la trouve extrêmement inquiétante.
00:28:30 Pierre Gentillet.
00:28:31 Je pense qu'il y a un deux poids de mesures assez évident
00:28:34 et qui a été mis en évidence sur ce plateau,
00:28:36 sur l'indignation, justement l'indignation sélective
00:28:41 de la gauche par rapport à ces violences.
00:28:43 On entend très bien cette petite musique,
00:28:45 vous l'avez très bien expliqué, c'est-à-dire,
00:28:48 on désapprouve, mais on comprend.
00:28:50 Je vais vous dire, si les gens qui aujourd'hui brûlent
00:28:54 des poubelles, qui dégradent du mobilier,
00:28:57 qui s'en prennent aux forces de l'ordre,
00:28:59 si ces gens-là n'étaient pas d'extrême gauche,
00:29:02 mais de droite ou d'extrême droite,
00:29:04 mais dans la minute, Jean-Luc Mélenchon
00:29:06 appellerait à une condamnation et même le président
00:29:08 de la République, sans doute lui-même,
00:29:10 fera une allocution très solennelle,
00:29:13 pourquoi pas en utilisant l'article 16 de la Constitution.
00:29:16 Je vais un peu loin et pour vous dire une chose,
00:29:17 c'est que, comme d'habitude, on a une tolérance
00:29:20 vis-à-vis de ces milites d'extrême gauche,
00:29:21 dont je pense malgré tout, et ça je persiste,
00:29:24 je pense qu'elles font toujours le jeu
00:29:26 de l'idiot utile du pouvoir.
00:29:28 Puisqu'en définitive, l'opinion va se retourner
00:29:31 avec ces scènes-là.
00:29:32 Sauf s'il y a un accident très grave.
00:29:35 Sauf s'il y a un accident très grave,
00:29:37 à ce moment-là, on bascule dans autre chose,
00:29:39 typiquement s'il y a un mort.
00:29:41 Mais là, l'effet de ces milites d'extrême gauche,
00:29:44 c'est clairement un effet de retournement de l'opinion.
00:29:49 Imaginons juste un instant que le projet de loi,
00:29:55 ce n'était pas celui sur la réforme des retraites,
00:29:56 mais c'était le projet de loi sur l'immigration.
00:29:59 Et qu'on avait eu exactement les mêmes causes
00:30:02 et les mêmes conséquences avec des gens de droite
00:30:04 ou de la droite nationale qui étaient dans la rue
00:30:06 et qui faisaient ne serait-ce que 1%
00:30:08 de ce à quoi vous assistez aujourd'hui.
00:30:10 On n'imagine même pas.
00:30:11 Non mais on aurait eu le chant des partisans en boucle,
00:30:14 France Inter, France Info auraient ouvert leur une
00:30:16 en appelant à sauver la République contre le danger fasciste
00:30:20 et le retour du troisième Reich.
00:30:22 Là, rien. Pourquoi ?
00:30:23 Parce que la violence d'extrême gauche,
00:30:24 vous comprenez, c'est le Che Guevara,
00:30:26 c'est quelque chose de romantique, de romancé.
00:30:28 C'est presque cool.
00:30:30 Alors évidemment, c'est la seule violence qu'on légitime.
00:30:32 Si c'est une violence qui est d'une autre couleur
00:30:34 ou pour d'autres causes, alors là, c'est une autre affaire.
00:30:37 - Yoann Usaï.
00:30:38 - Je voulais revenir sur ce que disait Pierre Gentillet.
00:30:40 Je ne suis pas certain que l'opinion change d'avis
00:30:43 ou se retourne, même avec ces violences.
00:30:45 Je crois que cette réforme est à ce point impopulaire
00:30:48 que les Français ne changeront pas d'avis.
00:30:50 Chacun s'est fait son avis, s'est fait son opinion.
00:30:52 Et je crois que c'est maintenant quelque chose
00:30:54 qui est définitif dans l'esprit des Français.
00:30:56 Ils seront toujours contre cette réforme.
00:30:58 - Pardonnez-moi.
00:30:58 - Ce qui peut se passer, en revanche, pardon.
00:30:59 Ce qui peut se passer, c'est que les manifestants
00:31:02 qui sont allés manifester en toute bonne foi,
00:31:04 de bonne volonté, qui sont allés manifester calmement
00:31:07 lors de la dernière journée d'action hier,
00:31:09 en voyant ces images, se disent
00:31:10 "Ouh là là, ça devient dangereux d'aller manifester.
00:31:12 Mardi prochain, on n'ira pas."
00:31:14 Et donc une mobilisation en recul
00:31:16 et ça, effectivement, ça ferait le jeu du chef de l'État.
00:31:17 - Yoann Usaï, je ne parle pas du retournement de l'opinion
00:31:21 sur le fond de cette réforme.
00:31:23 Je parle de l'opinion...
00:31:24 - Sur l'ordre.
00:31:25 - Sur l'acceptation.
00:31:26 C'est-à-dire sur le fait de dire
00:31:27 "Bon, maintenant, on va passer à autre chose."
00:31:29 Après, en 2027, à l'occasion de la prochaine élection présidentielle,
00:31:33 on verra quels seront les partis politiques
00:31:34 et on verra quel sera l'état de l'opinion.
00:31:36 Mais je pense que l'effet de ces violences,
00:31:38 c'est qu'à un moment, les gens vont se dire
00:31:39 "Mais ça suffit, c'est trop.
00:31:41 Il faut qu'on passe à autre chose."
00:31:42 Même si nous sommes, bien évidemment...
00:31:43 - Alors, quelle crise pour sortir, justement ?
00:31:46 On va en parler.
00:31:47 Quelle porte de sortie ?
00:31:48 On va en parler dans un instant.
00:31:48 Mais avant, un mot sur les forces de l'ordre.
00:31:51 Vous l'évoquiez, Judith Vintraub, le risque d'un drame.
00:31:54 Des forces de l'ordre très sollicitées
00:31:57 depuis plusieurs jours, des hommes épuisés.
00:31:59 On va voir d'ailleurs cette vidéo,
00:32:01 cette séquence qui a choqué hier Jean-Christophe Couvy.
00:32:05 On le voit, ce policier qui s'écroule
00:32:07 après avoir reçu un projectile.
00:32:10 Des forces de l'ordre, donc, en première ligne
00:32:12 ces derniers jours,
00:32:13 qui reçoivent des pavés sur la figure.
00:32:17 La commissaire au droit de l'homme du Conseil de l'Europe,
00:32:19 dans le même temps, Duna Mijatovic,
00:32:22 s'est alarmée, aujourd'hui,
00:32:24 d'un usage excessif de la force
00:32:27 envers les manifestants contre la réforme des retraites,
00:32:29 appelant la France à respecter le droit de manifester.
00:32:31 Vous le voyez à l'antenne, ces mots.
00:32:33 "Des incidents violents qui ont eu lieu,
00:32:35 parmi lesquels certains ont visé les forces de l'ordre",
00:32:37 c'est ce qu'a déclaré la commissaire dans un communiqué.
00:32:39 "Mais les actes de violence sporadiques
00:32:41 de certains manifestants,
00:32:42 ou d'autres actes répréhensibles
00:32:43 commis par d'autres personnes
00:32:45 au cours d'une manifestation,
00:32:46 ne sauraient justifier l'usage excessif de la force
00:32:48 par les agents de l'État.
00:32:50 Ces actes ne suffisent pas non plus
00:32:52 à priver les manifestants pacifiques
00:32:54 de la jouissance du droit à la liberté de réunion."
00:32:57 Jean-Christophe Kouvi,
00:32:58 comment est-ce que vous recevez ces mots,
00:33:01 cette mise en garde même du Conseil de l'Europe,
00:33:04 qui parle d'un usage excessif de la force ?
00:33:07 Un truc me vient à l'idée, c'est de quoi je me mêle.
00:33:09 Voilà, parce qu'en fait, c'est bien...
00:33:11 C'est quand même leur rôle.
00:33:12 C'est leur rôle à l'Europe, je suis désolé.
00:33:14 On est en France, on subit des attaques.
00:33:16 Mes collègues subissent des attaques sur le terrain.
00:33:19 Vous savez, il y a deux façons de faire des manifestations
00:33:21 et de vivre des violences urbaines.
00:33:23 C'est derrière son canapé, en mangeant du popcorn,
00:33:24 en regardant et en commentant.
00:33:26 Et ceux qui le vivent vraiment,
00:33:27 qui sont au contact, qui prennent des coups,
00:33:29 qui prennent encore une fois des boules de pétanque.
00:33:31 Et je peux vous dire que c'est très dur à vivre
00:33:33 parce que vous êtes...
00:33:34 Quand vous êtes dans un moment pré-insurrectionnel,
00:33:37 où vous ne savez pas d'où ça vient,
00:33:39 ça peut arriver par derrière, par devant, sur le côté.
00:33:41 Je peux vous dire, vous vivez ça très très mal.
00:33:43 Donc je veux bien croire que l'Europe
00:33:45 arrive en parangons de la vertu en disant
00:33:47 "Ouh là là, attention, nous allons vous dire comment faire".
00:33:50 Mais je regarde aussi les pays étrangers autour.
00:33:52 L'Allemagne, ce n'est pas mieux.
00:33:54 La Belgique, ce n'est pas mieux.
00:33:55 Les Pays-Bas non plus.
00:33:56 Donc on balaye un petit peu devant sa porte.
00:33:58 Et moi, mes impôts, ils ne servent pas
00:33:59 à recevoir des leçons de morale de personnes qui n'ont jamais fait.
00:34:01 Alors, vous vous exprimez dans un instant.
00:34:03 Gérald Darmanin a répondu justement sur cette question
00:34:06 des excès possibles de la police dans ces manifestations.
00:34:10 Écoutez-le.
00:34:12 Il se peut qu'individuellement,
00:34:13 des policiers et des gendarmes,
00:34:14 souvent sous le coup de la fatigue, vous avez raison,
00:34:16 commettent des actes qui ne sont pas conformes
00:34:19 à ce qu'on leur a appris à l'entraînement et à la déontologie.
00:34:21 Bien sûr qu'il faut dans ces cas-là les sanctionner.
00:34:23 Il y a eu ouvert des enquêtes, ce qui est le cas ?
00:34:25 Bien sûr, il y a eu 11 enquêtes,
00:34:26 11 enquêtes de l'inspection générale de la police nationale
00:34:28 sous l'autorité des magistrats qui ont été ouvertes
00:34:30 depuis une semaine.
00:34:32 Donc ça montre bien que vous savez,
00:34:33 les policiers et les gendarmes,
00:34:34 c'est les personnes les plus sanctionnées
00:34:35 de tous les fonctionnaires.
00:34:37 Parce qu'on les regarde particulièrement
00:34:38 parce qu'ils ont la force légitime,
00:34:40 parce qu'ils sont armés et qu'ils ont un devoir d'exemplarité.
00:34:43 Voilà, 11 enquêtes, donc Jean-Mésia,
00:34:45 ce qui n'est pas énorme finalement.
00:34:47 Il y a peut-être aussi cet effet loop
00:34:49 avec les réseaux sociaux et des vidéos qui circulent
00:34:51 et on ne connaît pas non plus le contexte
00:34:53 systématiquement des interpellations.
00:34:56 Néanmoins, comment est-ce que vous recevez ces mots
00:34:58 de la commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe ?
00:35:00 N'est-il pas délicieux que le Conseil de l'Europe,
00:35:05 dont se prévaut en général le système gaucho-progressiste
00:35:09 qui nous gouverne, puisque qui ne cesse de convoquer
00:35:11 l'État de droit pour toute la politique migratoire,
00:35:15 la politique sécuritaire, etc.,
00:35:16 se voit lui-même houspillé par le système européen
00:35:24 dont il se réclame en permanence ?
00:35:26 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron a mis une partie
00:35:31 de la légitimité juridique de la France,
00:35:33 en tout cas lui et ses prédécesseurs,
00:35:34 dans tout ce qui est européen, oui, dans tout ce qui est européen.
00:35:37 Et il se prend quand même un retour de boomerang
00:35:42 par rapport à... parce que bon, les policiers,
00:35:45 ce ne sont pas les policiers, les policiers,
00:35:46 ce sont aussi les ordres qu'ils reçoivent.
00:35:48 C'est aussi leur hiérarchie, je veux dire, la police,
00:35:53 enfin les forces de l'ordre de manière générale,
00:35:54 on n'est pas dans un État policier.
00:35:56 Il n'y a pas une police indépendante qui fait ce qu'elle veut.
00:35:59 La police est là pour obéir à un pouvoir politique,
00:36:01 pour obéir à des ordres politiques.
00:36:03 Et donc in fine, bien sûr, ça ne risque pas
00:36:07 qu'il puisse y avoir des erreurs individuelles sur le terrain,
00:36:09 mais globalement, la politique sécuritaire
00:36:11 dépend quand même du pouvoir.
00:36:12 Or, le pouvoir ne cesse de nous dire
00:36:15 que nous sommes dans un État de droit en partie
00:36:17 à cause de tous les traités que nous avons signés
00:36:19 supranationaux à gauche et à droite.
00:36:21 Et aujourd'hui, ces mêmes institutions
00:36:23 dont on se réclame pour dire qu'on est laxiste
00:36:26 dans énormément de domaines,
00:36:27 ce sont des institutions qui aujourd'hui nous critiquent.
00:36:30 Donc je trouve que c'est quand même assez cocasse.
00:36:32 - Johann Uzay, Pierre Gentier, Julie De Vintro.
00:36:34 - On ne peut pas dire que le Conseil de l'Europe
00:36:36 se mêle de ces affaires.
00:36:37 C'est une institution qu'il faut respecter,
00:36:39 parce qu'après, si on ne respecte plus rien,
00:36:40 ça conduit précisément à ce qu'on a vécu hier
00:36:42 dans les rues de Paris ou dans les rues
00:36:43 de certaines villes de France.
00:36:44 C'est une institution qui émet un avis.
00:36:47 On peut critiquer son avis.
00:36:48 D'ailleurs, je vais le faire maintenant.
00:36:50 Il y a des mots qui ont été utilisés
00:36:52 qui ne me semblent pas du tout appropriés.
00:36:54 Quand on dit des faits sporadiques, non,
00:36:55 ce qu'on a vu hier dans la manifestation
00:36:57 et plus encore le soir,
00:36:58 ça n'était pas du tout sporadique.
00:36:59 Sporadique, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:37:00 Ça veut dire que c'est le fait d'individus isolés.
00:37:02 Ce n'était pas le cas hier.
00:37:03 - C'était très organisé, d'ailleurs.
00:37:05 - C'est une erreur d'analyse et une erreur d'appréciation.
00:37:08 Après, quand on a dit ça, on peut aussi dire
00:37:10 que le Conseil de l'Europe émet un avis,
00:37:12 dit que le droit à manifester doit être préservé
00:37:15 parce que d'abord, c'est un droit constitutionnel.
00:37:17 Et ça, on ne peut pas lui reprocher.
00:37:18 Et quand vous avez effectivement, peut-être,
00:37:20 des débordements de la part,
00:37:22 je ne sais pas comment vous rappelez ça,
00:37:23 des dérapages de la part de certains policiers,
00:37:25 que des institutions, que des responsables politiques
00:37:28 s'en inquiètent, on ne peut pas non plus s'en émouvoir.
00:37:30 - Oui, mais on n'a pas besoin d'eux.
00:37:31 Je veux dire, en France, on a toutes les institutions
00:37:33 et tous les contre-pouvoirs et toutes les structures
00:37:37 qui permettent de juger des...
00:37:38 - Oui, mais c'est une infraction qui existe.
00:37:39 - Oui, non mais...
00:37:40 - Voilà.
00:37:41 - Non, mais tout à fait.
00:37:42 - Elle est dans son rôle.
00:37:43 On ne peut pas la remettre en cause de cette manière-là.
00:37:44 - Je ne dis pas cela.
00:37:45 Je dis juste que la France n'a pas besoin d'un chaperon juridique
00:37:47 qui vienne lui dire, la France est un État de droit
00:37:49 avant même le Conseil de l'Europe.
00:37:51 La France est une démocratie avant le Conseil de l'Europe.
00:37:54 On a tout un tas de mécanismes de contrôle des forces de l'ordre
00:37:56 avant le Conseil de l'Europe.
00:37:57 Donc, on n'a pas attendu que le Conseil de l'Europe
00:37:59 vienne nous sonner la cloche.
00:38:01 - En tout cas, on le verra tout à l'heure.
00:38:04 Pierre Gentillet, la préfète du Rhône,
00:38:06 elle, elle défend les policiers quand ils sont attaqués,
00:38:09 notamment par le parti Europe et Écologie, l'Ever.
00:38:11 On va en parler juste après.
00:38:14 Mais votre réaction à ce communiqué du...
00:38:17 - Du Conseil de l'Europe ?
00:38:18 - Du Conseil de l'Europe.
00:38:19 - C'est-à-dire que le droit de manifester est un droit,
00:38:23 une liberté constitutionnelle.
00:38:25 Mais je ne vois pas très bien où est le sujet ici.
00:38:27 C'est-à-dire qu'en fait, la liberté de manifester,
00:38:29 elle est toujours garantie.
00:38:30 C'est simplement que la liberté de manifester,
00:38:33 ce n'est pas la liberté pour les ministres d'extrême gauche
00:38:36 d'attaquer à coups de pavé et de blesser des dizaines,
00:38:38 voire des centaines de policiers.
00:38:40 Je veux dire, là, on n'est pas face à des manifestants "types",
00:38:43 entre guillemets, si j'ose dire, comme on les a vus de jour.
00:38:46 D'ailleurs, c'est intéressant, ils se réunissent plutôt la nuit ici.
00:38:49 C'est-à-dire des manifestants qui ont défilé,
00:38:52 on l'a vu, avec des centaines de milliers de personnes,
00:38:54 plutôt pacifiquement.
00:38:55 On est sur des petits groupes qui sont des groupes organisés,
00:38:58 qui sont des groupes, je le redis encore,
00:38:59 parce qu'il faut le marteler, d'extrême gauche.
00:39:02 - On va en parler tout à l'heure, justement.
00:39:03 - Je sais, mais vis-à-vis desquels on a une tolérance bien trop grande.
00:39:07 Donc, non seulement il est du droit,
00:39:09 mais il est du devoir des policiers de réprimer,
00:39:12 autant qu'ils le peuvent, ces manifestants qui n'en sont pas,
00:39:16 qui sont en réalité des militians d'extrême gauche
00:39:18 et qui viennent pour taper, pour casser du flic.
00:39:20 - Mais ce n'est pas ça.
00:39:21 - Bien évidemment, il faut intervenir.
00:39:22 - Mais c'est pas ça que pointe du doigt le Conseil de l'Europe.
00:39:25 Ce qu'ils disent, c'est par exemple,
00:39:26 attention à ne pas mettre n'importe qui en garde à vue,
00:39:28 parce qu'on a vu parfois qu'une personne qui se trouve dans la rue
00:39:31 comme ça par hasard, peut être arrêtée
00:39:33 parce qu'elle est là au mauvais endroit, au mauvais moment.
00:39:35 Et là, le Conseil de l'Europe...
00:39:36 - Parce que ça mérite un communiqué du Conseil de l'Europe, c'est marginal.
00:39:38 - Oui, mais je ne dis pas trop, mais on vous a entendu.
00:39:41 - Mais ça existe.
00:39:42 Donc, à mon avis, c'est plutôt ça que pointe du doigt le Conseil de l'Europe,
00:39:44 que le fait de s'attaquer précisément à ces milices.
00:39:47 - Le problème du communiqué du Conseil de l'Europe,
00:39:49 et vous l'avez dit en plus, Yohann,
00:39:51 c'est qu'il fait comme si les violences des policiers
00:39:56 étaient en fait des violences systémiques,
00:39:58 pour reprendre un mot à la mode,
00:40:00 alors qu'il parle de violences sporadiques,
00:40:02 c'est-à-dire de violences individuelles pour les manifestants.
00:40:05 Alors là, pour le coup, en occultant totalement leur caractère...
00:40:10 - Ça niait la réalité.
00:40:11 - ... organisé, concerté et planifié.
00:40:15 C'est ça le gros problème.
00:40:16 - Donc ça alimente ce discours sur la violence systémique de la police.
00:40:20 - Et sur les gardes à vue, parce qu'en fait,
00:40:22 il y a toute une polémique sur le fait qu'on interpelle des gens,
00:40:24 qu'on les mette en garde à vue.
00:40:25 - On a parlé d'une politique du chiffre, d'ailleurs.
00:40:27 - Non, mais il y a une politique du chiffre.
00:40:28 Alors, bon, elle a toujours existé depuis Nicolas Sarkozy.
00:40:30 - Pas pour les manifestations.
00:40:31 - Elle est sacralisée, elle est déifiée.
00:40:34 Tous les jours, les primes tombent.
00:40:36 Non, non, mais ce qu'il faut dire,
00:40:38 c'est que quand les policiers sont face à des manifestants violents,
00:40:41 forcément, on interpelle.
00:40:42 On interpelle parce qu'on a envie que ces personnes-là
00:40:44 soient jugées, condamnées.
00:40:46 Et en fait, il y a un trouble à la société.
00:40:48 Sauf que c'est très compliqué, on le sait.
00:40:50 En plus, il y a une partie de la magistrature qui fait de la résistance.
00:40:54 Voilà. Mais la garde à vue, c'est pas une punition.
00:40:58 Vous êtes en garde à vue, vous n'êtes pas condamné.
00:41:01 C'est juste un instrument où vous êtes gardé à vue
00:41:03 parce qu'on essaie d'avoir justement des preuves,
00:41:06 amasser des preuves pour faire un dossier et le donner aux magistrats.
00:41:09 Sauf que c'est très compliqué sur des manifestations,
00:41:11 voilà, de caractériser toutes les infractions, etc.
00:41:14 Donc, c'est pas une privation de liberté au sens où on fait des...
00:41:19 On prend des gens à la mexicaine, on les met dans des endroits.
00:41:22 On est toujours sous le contrôle du procureur de la République.
00:41:24 C'est-à-dire que le procureur de la République,
00:41:26 dès lors qu'on interpelle quelqu'un, il est au courant.
00:41:28 S'il veut lever la garde à vue, il lève la garde à vue.
00:41:30 S'il veut derrière, il a l'opportunité des poursuites, il poursuit.
00:41:33 Donc, en fait, on est sous un système juridique.
00:41:36 Et dans toutes les manifestations sauvages, pour préciser,
00:41:39 c'est un délit, donc les personnes qui se rassemblaient
00:41:43 alors que c'était interdit, là, c'est un délit.
00:41:44 Non, le délit, c'est pas la manifestation non autorisée,
00:41:48 c'est l'attroupement.
00:41:49 C'est le type de misère de l'ordre public.
00:41:53 Sur 10 casseurs, prétendus casseurs, qui sont déférés devant la justice,
00:41:57 vous pouvez nous dire combien sont condamnés ?
00:42:00 Oui, mais Jean, vous connaissez les techniques ?
00:42:01 Personne.
00:42:02 Jean, est-ce que vous connaissez les techniques de l'extrême-gauche ?
00:42:04 Par exemple, quand...
00:42:07 Vous voulez dire des magistrats ou des casseurs ?
00:42:09 Je veux parler des casseurs.
00:42:10 Quand un individu jette un cocktail de Molotov,
00:42:13 est-ce que vous avez regardé...
00:42:14 Nous, on est allés regarder comment ça se faisait dans les manifestations.
00:42:17 En fait, il y a une espèce de taylorisme de l'agression.
00:42:21 C'est-à-dire que pour arriver au jet de cocktail de Molotov,
00:42:24 d'abord, il y a des gens qui les poussent avec les pieds à plusieurs,
00:42:29 ce qui fait qu'en fait, on ne peut pas remonter la chaîne des responsabilités
00:42:33 et au bout, c'est un individu qui va balancer le cocktail.
00:42:38 Mais il y aura 20 personnes qui auront participé à cette opération,
00:42:44 dont 19 seront inattaquables parce qu'elles n'auront jamais touché le cocktail de Molotov.
00:42:49 Si ça avait été des gens d'extrême droite,
00:42:53 on aurait tordu le droit dans tous les sens pour les embastiller illico.
00:42:57 Alors, on va en revenir.
00:42:58 Je vous en parlais tout à l'heure.
00:43:00 À Lyon, la préfète du département du Rhône,
00:43:02 elle qui a condamné par voie de communiqué,
00:43:04 c'était hier soir, les propos inadmissibles du parti Europe Écologie,
00:43:08 l'Ever de Lyon.
00:43:10 Vous allez le voir, tel parti politique a dénoncé
00:43:15 les violences policières inacceptables constatées auprès des citoyens
00:43:18 et des citoyennes pacifiques.
00:43:20 Voilà, c'est Europe Écologie, l'Ever qui parle de violences policières
00:43:23 inacceptables. Deux telles déclarations ne sont pas lignes d'une formation
00:43:27 politique, a répondu la préfète du Rhône.
00:43:29 On le rappelle, 58 membres des forces de l'ordre ont été blessés hier,
00:43:33 lors des attaques violentes au cours des opérations de maintien de l'ordre
00:43:36 menée par la protection des Lyonnais.
00:43:39 Alors déjà, pour aider les policiers, la première chose,
00:43:42 Jean-Christophe Couvy, pour empêcher même les confrontations,
00:43:44 c'est peut-être que les partis politiques ne visent pas les policiers.
00:43:48 Ils ont là une évidente responsabilité.
00:43:51 Là, ils font de la politique politicienne, c'est-à-dire qu'ils essaient de récupérer
00:43:54 des voix, ils essaient de récupérer... Alors ce qui est marrant, c'est que
00:43:56 EELV, il me semble qu'à Bordeaux, c'est EELV aussi, c'est ça ?
00:43:59 C'est les Verts.
00:44:01 D'un côté, on dénonce l'utilisation,
00:44:04 enfin voilà, les violences systémiques, donc on couvre un petit peu aussi
00:44:07 implicitement les débordements.
00:44:09 Et de l'autre côté, on va chouiner parce qu'on se fait brûler, ça porte de la mairie.
00:44:12 Même que je veux dire, on couvre quelque part les personnes qui ont fait ça.
00:44:16 Donc c'est l'aroseur arrosé et je ne comprends pas trop.
00:44:19 C'est un peu schizophrène, en fait.
00:44:22 Juste un mot sur le terme de violences, mais vraiment très rapidement,
00:44:24 sur le terme de violences policières.
00:44:26 C'est vraiment un terme qu'il faut...
00:44:27 Bannir.
00:44:28 Comment bannir ?
00:44:29 Enfin là, en l'occurrence, il est utilisé par EELV, mais c'est un pléonasme,
00:44:32 en l'occurrence, parce que par définition, je ne vais insulter personne,
00:44:36 la police doit, et c'est même elle qui en a le monopole, justement, légitime,
00:44:41 elle doit à un moment faire preuve de violence, typiquement une interpellation,
00:44:44 manifestation, c'est pas bonjour monsieur, enjouez-vous sur le côté...
00:44:47 De coercition.
00:44:47 Voilà, c'est une évidence.
00:44:48 Donc, encore une fois, quand on dit ça, qu'est-ce qu'on veut faire
00:44:52 quand on est Europe Écologie Les Verts ?
00:44:54 On veut déshabiller la police, on veut désarmer la police,
00:44:57 peut-être pour faire plaisir à un certain électorat,
00:44:59 accessoirement à un électorat de banlieue, parce que c'est un peu la stratégie
00:45:02 de la France Insoumise depuis un certain temps,
00:45:04 mais ce terme de violence policière, il ne faut pas l'utiliser,
00:45:06 parce que c'est un terme qui, d'emblée, est biaisé,
00:45:09 dans les raisons que j'ai évoquées.
00:45:11 Ivan Elisaïe.
00:45:11 Oui, puisqu'on parlait d'Europe Écologie Les Verts,
00:45:13 on peut parler aussi de la France Insoumise, etc.,
00:45:15 il y a un certain nombre de responsables politiques
00:45:18 qui ont quand même, pardon, mais une responsabilité
00:45:21 dans ce qui est en train de se passer.
00:45:23 Parce que quand vous avez des discours à longueur de mois, à longueur d'année,
00:45:28 qui dit que la police est violente, que la police tue,
00:45:33 que la police est l'ennemi des manifestants,
00:45:35 que la police est du mauvais côté,
00:45:38 quand vous avez des formations politiques qui ne respectent plus aucune institution,
00:45:41 qui ne respectent plus aucun membre du gouvernement,
00:45:44 qui considèrent que le chef de l'État, il faut aller le chercher,
00:45:47 le chercher pour l'emmener où, pour en faire quoi,
00:45:49 ça contribue à créer ce climat-là,
00:45:52 ça contribue à faire croire à une partie de la population
00:45:54 qu'effectivement la police, c'est l'ennemi des manifestants
00:45:58 et les ennemis, qu'est-ce que vous en faites ?
00:45:59 Eh bien vous cherchez, non pas à les abattre,
00:46:01 mais en tout cas, vous cherchez à leur faire mal, à taper dessus.
00:46:04 Eh bien c'est ce qui se passe en ce moment.
00:46:05 Quand on a ce genre de discours,
00:46:07 eh bien fatalement, ça conduit à ce genre de scène.
00:46:10 Je ne dis pas qu'ils sont les seuls responsables,
00:46:12 je dis que ça contribue, ça participe de ce climat délétère.
00:46:16 Et faire cela par stratégie politique,
00:46:18 parce que c'est une stratégie politique, comme l'a dit Pierre Gentillet,
00:46:21 pour aller chercher un certain électorat,
00:46:23 parce que Jean-Luc Mélenchon, il y a 10 ans encore,
00:46:25 seulement 10 ans, il ne tenait pas à ce genre de propos.
00:46:28 C'était un véritable républicain,
00:46:29 il est complètement sorti de ce champ-là par stratégie politique.
00:46:33 Eh bien ça me paraît extrêmement dangereux.
00:46:35 En tout cas, des responsables que l'on a tous bien identifiés,
00:46:38 ce sont ces fameux Black Blocs.
00:46:40 On va en parler dans un instant,
00:46:43 mais tout de suite, le rappel des titres avec Isabelle Piboulot.
00:46:46 C'est à vous Isabelle.
00:46:51 Les incidents violents présents dans le pays
00:46:53 alarment le Conseil de l'Europe.
00:46:55 La commissaire aux droits de l'homme s'inquiète d'un usage excessif
00:46:58 de la force par les agents de l'État envers les manifestants.
00:47:02 Si elle ne nie pas les actes répréhensibles visant les forces de l'ordre,
00:47:06 la commissaire somme la France de respecter le droit de manifester pacifiquement.
00:47:12 Ce n'est que partie remise.
00:47:13 La visite d'État de Charles III en France pourrait avoir lieu au début de l'été.
00:47:18 Il devait être présent dans l'Hexagone de dimanche à mercredi
00:47:22 pour son premier voyage à l'international en tant que roi.
00:47:25 Emmanuel Macron a demandé au gouvernement britannique
00:47:28 de reporter la visite royale compte tenu de la crise sociale dans le pays.
00:47:33 Et puis de quoi retrouver le sourire après ce premier match post-Coupe du Monde.
00:47:37 Victoire pour l'équipe de France.
00:47:39 Les Bleus se sont imposés 4-0 contre les Pays-Bas
00:47:42 au Stade de France lors des éliminatoires pour l'Euro 2024.
00:47:46 Antoine Griezmann ouvre le score dès la deuxième minute.
00:47:49 But sur Couffrand signé Dario Pamecano
00:47:52 avant le coup de grâce du nouveau capitaine des Bleus,
00:47:54 Kylian Mbappé, hauteur d'un doublé.
00:47:58 Merci Isabelle.
00:47:59 Prochain point sur l'actualité 23h30 avec Isabelle Piboulot.
00:48:02 On a vu Yoann Uzail, la victoire de l'équipe de France 4-0 face aux Pays-Bas.
00:48:06 Et le président Emmanuel Macron, il était question qu'il y aille.
00:48:08 Il n'a pas été ce soir.
00:48:09 Oui, c'est vrai qu'il avait certainement envie d'y aller.
00:48:12 On nous disait depuis plusieurs jours,
00:48:14 effectivement, en principe, le chef de l'État sera samedi soir,
00:48:17 vendredi soir, pardon, dans les tribunes du Stade de France.
00:48:19 On sait qu'il aime bien le foot, etc.
00:48:21 Ça n'était pas inscrit à son agenda.
00:48:23 Donc, c'était plus le déplacement d'Emmanuel Macron, fan de foot,
00:48:26 que le déplacement du président de la République.
00:48:28 Néanmoins, on constate que ce soir, qu'il n'y est pas,
00:48:31 alors que manifestement, il aurait aimé y être.
00:48:33 Ça montre qu'il peut maintenant difficilement se déplacer.
00:48:37 L'annulation de la visite du roi Charles,
00:48:39 le fait que ce soir, il ne soit pas au Stade de France,
00:48:42 le fait qu'il n'y ait plus aucun déplacement ministériel en ce moment,
00:48:46 plus aucun ministre ne va sur le terrain
00:48:48 parce qu'effectivement, les risques sont trop importants.
00:48:51 Donc, on voit bien que c'est l'ensemble de l'exécutif qui est désormais
00:48:54 éclatemuré, soit dans les ministères, soit à Matignon, soit à l'Élysée.
00:48:57 Quand Emmanuel Macron se déplace, il va à l'étranger,
00:49:00 il conseille Européens, il en revient à Bruxelles.
00:49:02 Mais en France, sur le sol français, se déplacer en ce moment,
00:49:05 quand on est membre de l'exécutif, c'est extrêmement compliqué, impossible.
00:49:09 Même en ce moment, ça n'est pas le cas.
00:49:10 On ne voit pas comment on va sortir de là dans les prochains jours
00:49:13 et dans les prochaines semaines.
00:49:14 Donc, ça veut dire quand même que l'action du gouvernement
00:49:17 en ce moment est assez restreinte.
00:49:18 Quelle porte de sortie, effectivement ?
00:49:20 On en parlera tout à l'heure, mais vous voulez y réagir, Jean-Michel ?
00:49:22 Oui, le non-déplacement d'Emmanuel Macron au Stade de France
00:49:25 a fait au moins un heureux Mbappé qui va pouvoir respirer.
00:49:28 Voilà, parce qu'on se souvient de ces images lors de la Coupe du Monde
00:49:30 où le président Emmanuel Macron, pour ceux qui ne l'auraient pas vu,
00:49:33 était descendu sur la pelouse pour consoler Kylian Mbappé.
00:49:38 On continue de parler de ces violences avant d'évoquer les portes possibles
00:49:43 pour sortir de cette crise.
00:49:44 On le disait, les fameux Black Blocs au cœur de ces violences.
00:49:47 Le ministre de l'Intérieur, invité chez Laurence Ferrari ce matin,
00:49:51 a précisé qu'il y avait en tête de cortège dans la manifestation
00:49:56 au moins 1 000 à 1 500 casseurs.
00:49:58 C'était hier, donc on va écouter le ministre de l'Intérieur.
00:50:01 Mais avant, retour sur la stratégie de ces fameux Black Blocs
00:50:04 avec Geoffrey Defeu.
00:50:07 Des casseurs habillés tout en noir qui se rejoignent pour former un bloc
00:50:12 et faire dégénérer les manifestations.
00:50:14 Voici la stratégie de ce qu'on appelle les Black Blocs,
00:50:17 du nom de la tactique qu'ils appliquent.
00:50:20 Une fois massés à plusieurs dizaines,
00:50:21 ils récupèrent du mobilier urbain pour s'en servir comme projectile
00:50:25 et appliquent une stratégie de chaos,
00:50:27 comme nous le rappelait ce policier en mai dernier.
00:50:30 C'est-à-dire qu'ils essayent d'agréger des gens
00:50:34 qui ne sont pas des Black Blocs, mais qui vont se faire emporter
00:50:38 par ce déferlement de violence.
00:50:40 Et lorsqu'on en arrive à ce niveau de violence,
00:50:43 bien souvent les Black Blocs, eux,
00:50:44 sont déjà en train de se retirer de cette scène.
00:50:46 Une organisation bien rodée qui commence bien avant la manifestation.
00:50:51 C'est une anticipation sur le trajet du cortège
00:50:55 pour trouver des emplacements pour cacher de quoi se changer
00:50:59 en cas de besoin, de mettre des véhicules qu'on appelle nourris
00:51:03 pour faire des opérations caméléons,
00:51:06 pour récupérer éventuellement du matériel pour casser.
00:51:09 Casser et piller.
00:51:10 Exemple sur ces images filmées en mai dernier lors d'une manifestation
00:51:14 où l'on aperçoit l'un d'entre eux utilisant un parapluie ouvert
00:51:17 pour dissimuler un trou dans une vitrine.
00:51:19 Certains en profitent pour s'y faufiler.
00:51:21 Ainsi, les enquêteurs ne pourront pas remonter jusqu'à eux
00:51:23 et les interpeller.
00:51:25 Jean-Christophe Couville, on voit un groupe très organisé.
00:51:31 On s'interroge de voir comment ces Black Blocs peuvent finalement
00:51:37 intégrer facilement, infiltrer facilement ces cortèges.
00:51:41 Qu'est-ce qui vous bloque, vous les policiers, pour empêcher
00:51:45 justement de...
00:51:48 Pour empêcher ces Black Blocs d'agir ?
00:51:50 Pardonnez-moi, j'ai du mal à trouver mes mots ce soir.
00:51:52 Ça arrive, ça arrive. C'est la fatigue aussi.
00:51:53 Non, non, mais alors ce qui nous empêche, si vous voulez,
00:51:56 les Black Blocs, ils utilisent des techniques bien à eux.
00:51:59 Mais en fait, ils cherchent le coup d'éclat médiatique.
00:52:04 Et en fait, ils sont très...
00:52:05 Quand même, ce qui est marrant, c'est qu'il n'y a pas de hiérarchie.
00:52:07 Mais en même temps, ils ont cette...
00:52:09 Entre guillemets, je prends "intelligence collective",
00:52:11 "intelligence", mais c'est entre guillemets,
00:52:12 c'est pour vous montrer qu'ils sont très organisés.
00:52:14 Ils peuvent s'organiser très rapidement.
00:52:16 C'est-à-dire qu'il y a une logistique.
00:52:17 Souvent, ils sont en trois vagues.
00:52:19 C'est-à-dire que la première vague, comme on a vu,
00:52:20 a une grande banderole qui sert de bouclier,
00:52:22 qui sert justement à poser la limite.
00:52:25 Ils essaient de faire des barricades.
00:52:29 Et en fait, ils avancent doucement, mais avec insistance.
00:52:33 Et derrière, il y a une deuxième ligne qui lance des projectiles
00:52:37 qui sont armés d'équipe-off, de bâtons, de bêtes de baseball, etc.
00:52:40 Et une troisième ligne qui va chercher des projectiles
00:52:43 et qui ramène et qui abonde.
00:52:44 Et en fait, on l'a vu même à Nantes, dans les rues.
00:52:46 Ils préfèrent les rues étroites même.
00:52:48 Et donc, ils arrivent comme ça et ils avancent.
00:52:50 Et du coup, même si vous les arrosez, entre guillemets, de gaz lacrymogènes,
00:52:53 c'est très compliqué de les faire partir
00:52:55 parce qu'en plus, souvent, ils ont des masques et ils sont...
00:52:57 Donc déjà, c'est ça.
00:52:59 Et donc, c'était créé ce Black Bloc
00:53:01 pour avoir un rapport de force avec la police
00:53:04 parce que pour eux, c'est penser vers l'offensive.
00:53:06 Ils ne sont pas là pour occuper un terrain,
00:53:08 ils sont là pour attaquer, agresser.
00:53:10 Et dès lors que nous, on veut interpeller,
00:53:11 ils se réfugient dans la foule.
00:53:13 Ils sont capables d'enlever tout de suite leur blouson noir
00:53:15 et de se fonder dans la foule.
00:53:16 Et après, ça devient très compliqué pour les policiers
00:53:18 d'aller dans la foule, interpeller,
00:53:19 parce que dans la foule, il y a aussi des gens qui n'ont rien fait
00:53:22 et qui sont des badauds.
00:53:25 Et donc, du coup, c'est très compliqué de trier.
00:53:28 Alors, qui a-t-il derrière ces cagoules noires ?
00:53:31 Justement, Gérald Darmanin répondait ce matin
00:53:34 à cette question sur CNews.
00:53:35 Pour lui, les Black Bloc, ce sont des Black Bourges.
00:53:38 Écoutez.
00:53:39 Dans la manifestation, c'est-à-dire qu'il y avait à 1 500,
00:53:42 nous, on compte quasiment même 2 000,
00:53:44 mais disons 1 500 casseurs.
00:53:45 Des Black Bloc ?
00:53:47 Oui, je dirais même parfois des Black Bourges
00:53:49 parce qu'on sait tous que c'est parfois
00:53:50 les enfants de bonnes familles qui font ça,
00:53:52 qui se griment noir et qui vont attaquer.
00:53:55 Il y a eu des McDonald's, des Burger King,
00:53:56 il y a eu une bijouterie qui a été vandalisée.
00:53:58 Je veux dire d'ailleurs aux Français
00:53:59 qu'on a interpellé toutes ces personnes.
00:54:00 Elles sont toutes aujourd'hui en garde à vue.
00:54:02 Elles seront présentes à la justice
00:54:04 dans la journée, bien évidemment.
00:54:05 Mais des gens qui ont attaqué, encore une fois,
00:54:07 au cocktail Molotov, au pavé, à la barre de fer,
00:54:10 des policiers et des gendarmes.
00:54:12 Et donc, oui, ces gens veulent non seulement casser du flic
00:54:14 et s'ils pouvaient en tuer un, ils s'en réjouiraient.
00:54:16 Il faut absolument que,
00:54:18 quelle que soit notre opinion sur la réforme des retraites,
00:54:20 on puisse dire que cela n'est pas possible dans notre pays.
00:54:22 - Jean-Christophe Couville, ministre de l'Intérieur,
00:54:24 qui parle de Blackbourge,
00:54:25 les profils interpellés, qui sont-ils ?
00:54:29 - Oui, c'est très disparate.
00:54:31 La semaine dernière, par exemple, on a eu un professeur.
00:54:34 On a des élèves, oui, un professeur de 35 ans.
00:54:36 - C'est incroyable.
00:54:37 - On a eu des élèves, des personnes qui avaient des Master 2.
00:54:40 Alors c'est plutôt des profils qui ont faits sociaux, psychos.
00:54:44 C'est Rennes 2, par exemple.
00:54:46 C'est Tolbiac.
00:54:48 On le voit bien.
00:54:48 Non, mais c'est vrai, c'est des...
00:54:50 Mais souvent, c'est des enfants quand même de bonne famille
00:54:52 qui n'ont pas trop souffert du chômage ou autre chose.
00:54:55 Après, c'est des personnes qui sont cérébrées
00:54:58 parce qu'elles ont fait des études,
00:55:00 parce qu'elles se documentent,
00:55:00 parce qu'elles sont politiquement engagées.
00:55:04 - Ce sont des anarchistes essentiellement.
00:55:05 - Des anarchistes, oui.
00:55:07 En fait, elles s'inventent une cause, elles s'inventent une lutte.
00:55:10 En fait, nous sommes, nous, les vecteurs de l'oppression, les policiers.
00:55:13 On les oppresse, on oppresse le peuple.
00:55:15 Et donc, ils sont là pour nous libérer.
00:55:17 Bon, merci, au revoir et essayez de comprendre.
00:55:19 - Julie Vintrove.
00:55:20 Ce dont on s'aperçoit, c'est qu'en fait,
00:55:23 il y a grosso modo trois groupes,
00:55:25 mais avec des frontières qui ne sont plus étanches.
00:55:27 Vous avez un groupe de black blocs professionnels
00:55:31 qui font ça depuis longtemps.
00:55:32 Il y a éventuellement des gens qui viennent d'Allemagne
00:55:34 où le mouvement a été fondé,
00:55:36 où en tout cas la méthode a été mise au point,
00:55:39 d'Europe du Nord.
00:55:41 Et eux le font tout le temps et depuis très longtemps.
00:55:44 Vous avez un groupe de ce que Gérald Darmanin appelle les black bourges,
00:55:48 qui sont effectivement des gentils fils et filles à papa
00:55:52 qui se disent qu'ils vont se faire les émotions de leur vie
00:55:57 et qui se prennent pour des héros.
00:55:59 Et puis, entre les deux, vous avez des mouvements politiques
00:56:02 de gauche radicale, par exemple,
00:56:04 un mouvement qui s'appelle la jeune garde,
00:56:07 qu'on appelle en général les antifas
00:56:10 et qui s'est beaucoup structuré depuis 2018,
00:56:13 alors que c'était des groupuscules qui vivaient chacun leur vie.
00:56:17 Il y avait une sympathie entre eux,
00:56:18 mais il n'y avait pas une coordination
00:56:20 comme celle que la jeune garde a créée.
00:56:23 Ça, ça date vraiment de...
00:56:24 On peut le dater dans le temps, ça date de 2018,
00:56:27 avec une littérature, notamment étrangère,
00:56:30 qui a en fait fourni à la fois un mode d'emploi
00:56:35 et un mode d'élargissement de la lutte
00:56:38 à d'autres personnes, à d'autres minorités.
00:56:41 Ce qui est important,
00:56:42 je dis ce qui est important de préciser là-dessus,
00:56:43 effectivement, sur ce troisième volet que je connais aussi,
00:56:46 enfin que je connais un petit peu, effectivement,
00:56:47 qui est la jeune garde,
00:56:48 en tout cas, je m'y intéresse,
00:56:49 et effectivement, on en entend de plus en plus parler,
00:56:51 je préfère plus de promotion,
00:56:52 mais disons effectivement ces antifas,
00:56:54 c'est qu'ils ont un peu changé leur discours,
00:56:56 en tout cas, là, pas dans les manifestations,
00:56:57 mais je dis médiatiquement,
00:56:58 parce que justement, c'est un peu le seul pendant médiatique qu'on a,
00:57:01 parce qu'ils ont un porte-parole, par exemple,
00:57:03 et ils se présentent un peu comme...
00:57:06 un peu, mais plutôt comme des gens,
00:57:08 non pas qui sont en attaque, mais qui sont en défense,
00:57:11 qui sont en riposte contre quoi ?
00:57:12 Contre l'extrême droite, et systématiquement,
00:57:15 et même d'ailleurs, très souvent, dans la calomnie,
00:57:18 ou même, ils inventent carrément parfois des agressions
00:57:21 de militants d'extrême droite, comme ça.
00:57:23 Si on les écoute, je veux dire,
00:57:25 mais la rue, les gens ont peur dans la rue,
00:57:27 non pas à cause de...
00:57:29 enfin, je ne sais pas, des gens qui agressent à gauche,
00:57:32 non, c'est des profils toujours politiques,
00:57:34 et c'est les gens d'extrême droite
00:57:36 qui, aujourd'hui, sèment la terreur dans les rues.
00:57:38 Donc, en réalité, leur discours est un discours,
00:57:41 finalement, très contre-intuitif par rapport à ce qu'on penserait,
00:57:44 parce qu'ils essaient de nous dire,
00:57:45 mais non, nous, on est là, au contraire,
00:57:46 on est là pour lutter contre l'extrême droite
00:57:48 qui terrorise les gens dans la rue.
00:57:50 Voilà, c'est un peu ça, aussi, leur mode de fonctionnement.
00:57:52 J'étais très impressionné par la lucidité
00:57:55 et le discernement de Gérald Darmanin, ce matin.
00:57:58 Rappelez-vous qu'au Stade de France,
00:58:00 quand il y avait des hordes de racailles
00:58:01 qui s'abattaient sur le stade,
00:58:03 ils voyaient des Anglais.
00:58:04 On se souvient.
00:58:05 Là, bizarrement, donc, il était en pleine confusion,
00:58:07 hallucinatoire, ou de bouffée délirante, je ne sais pas,
00:58:11 mais là, on s'aperçoit qu'il voit clair.
00:58:13 Là, il est capable de vous analyser
00:58:16 de manière ciselée, tel un orfèvre,
00:58:18 exactement ce qui se passe,
00:58:20 qui sont les profils,
00:58:22 parce que là, vous comprenez,
00:58:22 comme c'est des bourgeois et comme c'est...
00:58:25 enfin, effectivement, ce sont des publics
00:58:26 sur lesquels on peut taper sans grand risque.
00:58:29 Effectivement, il y va open bar.
00:58:31 Bon, sur le fond, si vous voulez,
00:58:34 ces histoires de blague-bourge, ça a toujours existé.
00:58:36 Rappelez-vous qu'en mai 68,
00:58:38 ce qu'on appelait la commune étudiante,
00:58:40 ceux qui étaient dans les rues,
00:58:42 c'était très souvent des fils de bourgeois
00:58:44 qui habitaient Saint-Germain-des-Prés,
00:58:45 qui ont fait la révolution un temps,
00:58:47 enfin, qui ont essayé de faire la révolution
00:58:49 avec la commune ouvrière,
00:58:50 qui ne voulaient pas d'eux d'ailleurs,
00:58:52 pour aller faire la paix avec papa
00:58:54 dans le salon quelques années plus tard
00:58:55 et arriver aux commandes de la France
00:58:57 dans les jupons de la gauche en 81.
00:58:59 Donc, vous voyez,
00:59:00 c'est des phénomènes qui existent depuis toujours.
00:59:02 On a toujours, dans la bourgeoisie française,
00:59:04 effectivement, des rejetons
00:59:06 qui essayent de mimer des révolutionnaires,
00:59:10 encore une fois, à cause de ce côté un peu romantique
00:59:12 de la violence d'extrême-gauche qui attire.
00:59:15 Voilà, c'est pas nouveau.
00:59:16 Et des black blocs et une extrême-gauche
00:59:18 qui s'en prennent à des commerçants,
00:59:20 qui s'en prennent à des riverains,
00:59:22 qui en ont ras-le-bol,
00:59:23 des gens qui travaillent,
00:59:24 des gens parfois qui sont opposés
00:59:26 à la réforme des retraites,
00:59:27 mais qui ne peuvent pas aller manifester
00:59:29 Yoann Zay parce qu'ils doivent aller travailler.
00:59:32 Et on peut s'interroger finalement,
00:59:34 ces casseurs, ces black blocs,
00:59:36 est-ce qu'ils ne sont pas quelque part
00:59:37 un peu les idiots utiles du gouvernement
00:59:39 dans cette séquence pour discréditer
00:59:41 le mouvement d'opposition à la réforme des retraites ?
00:59:44 Discréditer, je ne sais pas,
00:59:45 je ne le pense pas.
00:59:46 Mais les idiots utiles, oui, c'est possible.
00:59:49 Ça, on le verra mardi prochain.
00:59:50 Parce que si vous avez des manifestants
00:59:52 qui comptaient aller manifester à nouveau
00:59:53 lors de la prochaine journée de mobilisation,
00:59:55 aller manifester tranquillement
00:59:56 pour vraiment protester contre cette réforme,
00:59:58 aller marcher sans casser quoi que ce soit,
01:00:01 eh bien, peut-être que certains de ces manifestants
01:00:03 vont se dire "ouh là là,
01:00:04 il devient dangereux de manifester,
01:00:05 on ne sait pas comment est-ce que ça va dégénérer
01:00:08 ou non à l'arrivée du cortège,
01:00:09 on ne sait pas ce qui peut se passer,
01:00:11 si des black blocs vont infiltrer ce cortège
01:00:13 pendant la manifestation"
01:00:14 et qui, à ce moment-là, peuvent se dire
01:00:16 "on va plutôt rester chez nous".
01:00:17 Et là, effectivement, ça ferait diminuer la mobilisation
01:00:20 et évidemment, ça donnerait un peu d'oxygène
01:00:23 au président de la République.
01:00:24 Donc si la mobilisation est en repli mardi,
01:00:27 oui, on pourra dire qu'ils ont été les idiots utiles
01:00:29 effectivement du président de la République.
01:00:32 Pierre Gentillet, est-ce qu'on peut imaginer
01:00:35 une stratégie finalement
01:00:37 des exécutifs du gouvernement
01:00:38 de se dire "on laisse un petit peu faire
01:00:40 ces casseurs, ces black blocs,
01:00:41 comme ça, ça discrédite le mouvement,
01:00:44 le regain de mobilisation notamment
01:00:47 et puis les Français vont donc se retourner
01:00:50 contre ces black blocs, cette opposition
01:00:52 et puis on n'en parle plus".
01:00:53 Je ne sais pas s'il y a un jeu aussi actif,
01:00:55 c'est-à-dire que si on en croit les propos de Gérald Darmanin,
01:00:57 vous voyez par exemple les black blocs
01:00:59 dont on parlait aujourd'hui,
01:01:00 en tout cas ceux qui ont attaqué,
01:01:02 semble-t-il, un établissement de restauration,
01:01:04 si on écoute Gérald Darmanin,
01:01:05 ils ont tous été un tapoté.
01:01:06 Donc si vraiment le gouvernement
01:01:09 voulait s'en servir pleinement,
01:01:11 à ce moment-là, il les relâcherait
01:01:14 systématiquement ou même il donnerait
01:01:15 des consignes pour ne pas les interpeller
01:01:16 si on pousse jusque-là.
01:01:18 Moi, je pense qu'on n'est pas là-dedans.
01:01:20 Je pense que, à mon avis, malgré tout,
01:01:25 ces gens-là font le jeu du gouvernement.
01:01:27 Je ne suis pas sûr que le gouvernement
01:01:29 les laisse aussi facilement faire.
01:01:32 Ils arrangent un petit peu les affaires
01:01:34 du gouvernement parce que c'est vrai
01:01:35 que maintenant la situation radicalise,
01:01:37 la situation de temps,
01:01:38 et comme vous l'avez dit effectivement,
01:01:40 les manifestations qui vont suivre,
01:01:41 on va craindre ces débordements.
01:01:43 Et les gens qui viennent aux manifestations
01:01:45 ne sont pas tous des casseurs
01:01:46 et n'ont pas envie d'avoir ces scènes de violence.
01:01:49 Donc ça va peut-être avoir aussi un effet
01:01:50 de démobilisation et permettre au gouvernement
01:01:53 de retrouver un peu d'oxygène.
01:01:55 Moi, ce qui m'a frappé dans l'intervention
01:01:57 de Gérald Darmanin ce matin sur Votre Antenne,
01:02:00 c'est à quel point il différenciait
01:02:02 son travail à lui,
01:02:06 préserver l'ombre autant que faire se peut,
01:02:09 et puis la réponse sociale dont il a bien précisé
01:02:12 en réponse à la question de Laurence Ferrari
01:02:15 que ce n'était pas le travail du ministre de l'Intérieur,
01:02:17 c'était celui du président de la République,
01:02:19 de la Première ministre et des ministres
01:02:21 en charge du dossier.
01:02:23 Ça rappelait très fortement un certain
01:02:25 Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur en 2006,
01:02:29 qui nous expliquait à nous, la presse qui le suiviont,
01:02:33 que vraiment Dominique Deville, pas Premier ministre,
01:02:35 faisait absolument n'importe quoi avec son CPE,
01:02:39 le contrat premier embauche que le gouvernement
01:02:42 a fini par retirer et ne pas appliquer,
01:02:45 alors même qu'il était voté.
01:02:47 Donc je pense qu'il y a vraiment une nuance,
01:02:51 en tout cas, je l'ai entendu ce matin,
01:02:53 entre le discours du maintien de l'ordre
01:02:56 et l'utilité qu'ont les dégradations.
01:02:59 - Il se présente comme la droite ayant une fibre sociale,
01:03:04 donc peut-être pense-t-il à une présidentielle ?
01:03:06 - Allez-y Jean-Mésien, on va avancer ensuite.
01:03:10 - Je refuse catégoriquement de croire
01:03:13 que le gouvernement est totalement impuissant
01:03:16 face au Black Bloc.
01:03:17 C'est incompréhensible et c'est non-crédible.
01:03:20 Pour une raison simple, c'est que nous avons les moyens
01:03:24 de combattre des menaces bien plus élevées.
01:03:26 On arrête préventivement des gens qui vont faire des attentats,
01:03:29 par exemple.
01:03:30 Donc si vous voulez, ce n'est pas parce qu'on répète
01:03:32 à longueur d'antenne et que le gouvernement répète
01:03:34 à longueur d'antenne qu'ils sont insaisissables,
01:03:36 que ce n'est pas possible, que c'est difficile, etc.
01:03:38 Ce n'est pas parce qu'on répète un mensonge mille fois
01:03:39 que ça devient une vérité.
01:03:41 Moi, je pense que c'est une question
01:03:42 de volonté politique.
01:03:44 Il y a des menaces beaucoup plus importantes
01:03:46 qui sont jugulées.
01:03:47 La menace des Black Blocs pourrait l'être
01:03:49 à la condition que le gouvernement le veuille.
01:03:51 Donc la réalité, c'est que le gouvernement ne le veut pas.
01:03:53 - Jean-Christophe Couville, est-ce que la police,
01:03:56 les services de renseignement ont les moyens,
01:03:57 aujourd'hui, d'empêcher les Black Blocs d'agir
01:04:00 dans les manifestations ?
01:04:01 - Les renseignements renseignent, c'est-à-dire que forcément,
01:04:04 on a identifié des personnes.
01:04:07 - Vous savez qui ils sont, tous.
01:04:08 - Oui, mais on ne peut pas interpeller ça comme ça.
01:04:10 Il faut les relier à une affaire, à une infraction,
01:04:12 à des délits et donc les procédures, elles se montent.
01:04:15 Maintenant, quand on interpelle des gens sur les manifestations
01:04:17 en flagrant délit, derrière, qu'est-ce que ça devient ?
01:04:20 C'est ça aussi.
01:04:21 Voilà, en fait, c'est le but.
01:04:23 C'est que va faire la magistrature derrière.
01:04:25 Il faut aussi que les condamnations arrivent.
01:04:27 S'il manque des preuves, OK, dans ces cas-là,
01:04:29 il faut peut-être à nous aussi de mieux étayer l'épreuve.
01:04:33 C'est assez compliqué sur des manifestations,
01:04:35 mais il faut qu'on travaille là-dessus aussi.
01:04:37 Et puis après, j'allais dire, c'est effectivement
01:04:39 l'élan politique, à savoir considérer que les Black Blocs,
01:04:42 les antifas, c'est une plaie dans la chaussure
01:04:44 et qu'à un moment donné, il faut taper le poing sur la table
01:04:46 et dire voilà, maintenant, nous aussi, on va s'y attaquer
01:04:48 et on va punir, interpeller et punir.
01:04:51 - Et Gérald Darmanin qui nous a avertis,
01:04:53 il y aura des scènes de violence très fortes
01:04:56 dans les deux CFs ce week-end.
01:04:57 On va en parler dans un instant, mais avant,
01:04:59 on va essayer de se projeter cette sortie de crise.
01:05:02 Est-elle possible ? Et oui, si oui, comment ?
01:05:05 Et bien depuis Bruxelles, Emmanuel Macron s'est dit notamment
01:05:08 à disposition de l'intersyndicale pour discuter
01:05:10 des questions liées au travail,
01:05:12 mais sans remettre en cause la réforme des retraites.
01:05:15 Il faut bien l'entendre.
01:05:16 Le chef de l'État qui ne veut pas un pays à l'arrêt
01:05:18 et entend continuer à avancer malgré la colère sociale.
01:05:20 Écoutez Emmanuel Macron.
01:05:21 - J'ai moi-même mercredi indiqué notre disponibilité
01:05:25 à avancer sur des sujets comme l'usure professionnelle,
01:05:28 les fins de carrière, les reconversions,
01:05:30 l'évolution des carrières, les conditions de travail,
01:05:35 les rémunérations dans certaines branches.
01:05:37 Et donc je suis totalement disponible ainsi que le gouvernement
01:05:40 pour avancer tout de suite sur ces sujets.
01:05:43 Et donc je suis à la disposition de l'intersyndicale,
01:05:46 si elle souhaite venir me rencontrer,
01:05:48 pour avancer sur tous ces sujets.
01:05:49 Pour le reste et la réforme des retraites,
01:05:51 elle est devant le Conseil constitutionnel
01:05:54 et il est évident que nous attendrons la décision
01:05:57 du Conseil constitutionnel.
01:05:58 - Alors Yoann Uzail, le chef de l'État,
01:06:00 on se souvient, il avait refusé de recevoir les syndicats.
01:06:03 C'était aux alentours du 10 mars dernier.
01:06:05 Emmanuel Macron qui l'a assuré encore cette semaine
01:06:08 lors de son interview à 13h.
01:06:09 Le processus ira jusqu'au bout.
01:06:12 Il n'y aura pas de remaniement, pas de dissolution.
01:06:14 Bref, est-ce qu'Emmanuel Macron n'a pas fermé toutes les portes
01:06:18 à ce jour en tout cas pour sortir de cette crise ?
01:06:23 - En tout cas, il a fermé toutes les portes et à double tour
01:06:25 pour recevoir les syndicats et parler de la réforme des retraites.
01:06:29 Oui, ça, c'est sûr.
01:06:30 On a bien compris, effectivement, il voulait que cette réforme
01:06:32 aille jusqu'au bout.
01:06:34 Elle a été votée.
01:06:35 Maintenant, il dit, attendant qu'elle soit promulguée
01:06:37 après l'avis du Conseil constitutionnel.
01:06:39 Et là, il espère qu'on passera dans une nouvelle phase
01:06:42 de la mobilisation.
01:06:43 Bon, c'est un pari qui est pour le moins risqué
01:06:46 parce qu'on a bien vu qu'après le vote de la loi,
01:06:48 la mobilisation n'avait pas faibli.
01:06:50 Donc là, dire une fois qu'elle sera promulguée,
01:06:51 la mobilisation va faiblir.
01:06:53 Oui, c'est un pari qui n'est pas certain de pouvoir gagner.
01:06:56 Mais effectivement, là, il dit à nouveau aux syndicats
01:07:00 si vous voulez venir me voir pour parler de la réforme des retraites, c'est non.
01:07:03 Mais en revanche, venez me voir pour parler des conditions de travail,
01:07:06 pour parler de tout le reste.
01:07:07 Donc, c'est vraiment un dialogue de sourds
01:07:09 entre le président de la République et les syndicats.
01:07:12 On n'imagine pas une sortie de crise dans les prochains jours.
01:07:14 Ça, c'est certain.
01:07:15 La journée de mobilisation de mardi, elle aura lieu.
01:07:17 Dans quelles conditions ? On verra bien.
01:07:19 Mais ça va durer.
01:07:21 Voilà, il n'y a pas de sortie de crise en vue.
01:07:23 Mais, Judith Bintrob, le chef de l'État, on le voit,
01:07:25 il ne peut plus sortir, il ne peut plus aller au Stade de France.
01:07:28 Idem pour les ministres.
01:07:29 Est-ce qu'ils vont pouvoir camper sur leur position comme ça très longtemps ?
01:07:32 Vraisemblablement, il ne compte que sur la lassitude des Français
01:07:37 à voir ces débordements et ces violences
01:07:41 d'une partie des manifestants contre le projet des retraites.
01:07:44 Mais proposer aux syndicats de venir le voir pour parler de n'importe quoi
01:07:49 sauf des retraites, c'est pire que de ne rien dire du tout.
01:07:52 Là, franchement, je m'interroge sur
01:07:56 la capacité qu'a le président de la République
01:07:59 à mesurer la dose de provocation.
01:08:01 On sent qu'il est bon de ne pas augmenter.
01:08:06 On sent qu'il est déjà dans la praie, en fait.
01:08:07 Il est en train de penser à ce qu'il va faire une fois que la réforme des retraites
01:08:10 sera digérée par les Français, mais il considère vraiment que...
01:08:12 Je pense qu'il est dans la provocation.
01:08:15 Moi, je crois qu'il est vraiment dans la praie.
01:08:16 Il pense à ce qu'il va se passer une fois
01:08:18 qu'il n'y aura plus de manifestations, etc.
01:08:20 Et je crois qu'il a intégré que ça allait durer.
01:08:22 Je crois qu'il est prêt à ce que ça dure encore quelques semaines.
01:08:26 Jean Messiaen et Pierre Gauthier, je vous interrogerai sur le Conseil constitutionnel.
01:08:29 Ce qui est hallucinant, si vous voulez, c'est cette capacité qu'a Emmanuel Macron
01:08:33 a toujours traité les sujets de politique interne depuis l'étranger.
01:08:37 J'ai envie de dire, est-ce qu'il fallait qu'il soit à Bruxelles
01:08:40 pour répondre à cette question ?
01:08:42 Oui, il y a un Conseil européen.
01:08:44 On ne peut pas le reprocher d'aller au Conseil européen.
01:08:46 On peut le reprocher de beaucoup de choses, mais pas de se déplacer.
01:08:48 Mais là, vous...
01:08:49 Excusez-moi, Johan, mais vous ne répondez pas à ce que je dis.
01:08:51 Qu'il soit au Conseil européen, c'est très bien, mais on n'a pas besoin.
01:08:54 C'est comme quand il est dans d'autres pays étrangers.
01:08:56 Il n'a pas besoin de commenter ce qui se passe en France depuis l'étranger,
01:09:00 surtout qu'il ne le fait que rarement quand il est en France.
01:09:03 Alors, il faut dire précisément comment les choses se passent.
01:09:05 L'interview, pardon, excusez-moi, mais l'interview qu'il a accordée avant-hier,
01:09:10 ça faisait des semaines qu'il n'avait rien dit.
01:09:12 Donc, tout le monde attendait cela.
01:09:14 Il aurait déjà dû parler depuis des semaines.
01:09:16 Il ne l'a pas fait là.
01:09:17 Il parle depuis l'étranger, mais il en a l'habitude.
01:09:19 J'ajoute que l'on sent dans le ton de sa voix à la fin,
01:09:22 il attend de manière un peu fataliste le Conseil constitutionnel
01:09:26 parce qu'à la vérité, le Conseil constitutionnel
01:09:29 tient dans sa main peut-être la clé de cette crise.
01:09:32 C'est-à-dire que si le Conseil constitutionnel retoquait tout ou partie de la loi,
01:09:37 même partie de la loi dans les articles clés de la loi,
01:09:42 ça permettrait à tout le monde de sortir de cette ornière la tête haute.
01:09:45 Emmanuel Macron pourrait se dire "j'ai appliqué mon programme,
01:09:49 ce n'est pas de ma faute, c'est la faute du Conseil constitutionnel".
01:09:51 Les oppositions pourraient se dire "nous, nous avons tout fait sur le plan institutionnel,
01:09:55 c'est nous qui avons transmis la loi et le Conseil constitutionnel nous a donné raison".
01:10:00 Bref, ça permettrait à tout le monde de sortir par le haut
01:10:03 et c'est peut-être ça la solution à cette crise.
01:10:05 Pierre Gentil, est-ce que c'est la possibilité que le Conseil constitutionnel
01:10:08 s'ensure le principal, c'est-à-dire que le 4 ans est quand même assez mince ?
01:10:12 Pierre Gentil, effectivement, est-ce que ce scénario d'une sortie par le Conseil constitutionnel,
01:10:18 ça n'arrangerait pas tout le monde, mais est-ce que c'est possible ?
01:10:20 On sait qu'il y a plusieurs...
01:10:21 Sortie d'une censure ou sortie d'une banalisation ?
01:10:24 Est-ce que les sages pourraient prendre en compte l'état du pays pour censurer le texte ?
01:10:27 On sait que ce n'est pas l'objectif.
01:10:29 L'objectif premier, ce n'est pas possible.
01:10:31 On sait qu'il pourrait retoquer plusieurs mesures,
01:10:33 mais est-ce que le texte pourrait tomber ?
01:10:36 Alors, encore une fois, rappelons un petit peu de quoi on parle.
01:10:40 On parle du Conseil constitutionnel.
01:10:42 Le Conseil constitutionnel, c'est neuf juges qui vont décider de la conformité de cette loi,
01:10:49 ou plutôt de ce projet de loi à la Constitution.
01:10:53 Le Conseil constitutionnel a une marge d'interprétation très large.
01:10:56 Même parfois, certains auteurs, certains constitutionnalistes disent une marge politique.
01:11:01 Je rappelle, accessoirement, que, et membre du Conseil constitutionnel,
01:11:05 une ancienne ministre, tiens, donc, comme par hasard,
01:11:09 Emmanuel Macron, Jacqueline Gourault, il n'y a pas très longtemps.
01:11:11 Mais bon, j'imagine, je suis certain que Jacqueline Gourault
01:11:15 renoncera à siéger au moment où se passera la décision sur la conformité de la loi à la Constitution.
01:11:21 Mais il est évident que c'est une institution qui n'est pas comme les autres,
01:11:24 qui n'est pas une juridiction comme les autres, c'est une institution politique.
01:11:26 Ce qui fait aussi qu'il y a un certain aléa à prévoir.
01:11:29 Ce n'est pas une Cour suprême.
01:11:30 Bien sûr, mais elle se prétend de plus en plus comme une Cour suprême.
01:11:33 Je ne vais pas ouvrir ce débat, mais ce qu'il faut comprendre,
01:11:35 c'est qu'il y a une part d'imprévisibilité, vraiment, dans l'édition du Conseil constitutionnel.
01:11:41 Il faut rappeler aussi qu'il y a quand même un tiers des membres du Conseil constitutionnel
01:11:44 qui sont des anciens politiques.
01:11:46 Je rappelle qu'il y a évidemment Laurent Fabius, qu'il y a aussi Alain Juppé,
01:11:49 que vous avez, je l'ai rappelé aussi, Jacqueline Gourault.
01:11:51 Donc, on a des gens qui ont une appréciation politique et assez souvent,
01:11:55 l'appréciation sur les taxes est assez peu juridique et en réalité, bien souvent politique.
01:12:00 Maintenant, sur ce texte-là, je pense qu'hormis la mesure sur les seniors,
01:12:06 je ne vois pas très bien comment est-ce que le Conseil constitutionnel
01:12:08 pourrait justifier une censure de cette loi.
01:12:13 Ça ne veut pas dire qu'il ne va pas censurer, je vous dis qu'il y a une paire d'aléas,
01:12:15 mais moi, en tant que juriste, je ne vois pas le Conseil constitutionnel
01:12:20 censurer l'essentiel de cette loi.
01:12:22 Il y a un autre risque pour le président de la République également avec le Conseil constitutionnel,
01:12:27 c'est-à-dire que le Conseil constitutionnel doit dire s'il valide ou non
01:12:31 le fait de déclencher le référendum d'initiative partagée,
01:12:35 qui a été demandé par un certain nombre de parlementaires.
01:12:37 Si effectivement, le Conseil constitutionnel dit "oui, c'est bon, là, on peut aller au RIP",
01:12:42 ça veut dire que tout un tas de parlementaires vont se mettre à aller récolter
01:12:47 les signatures nécessaires à la validation.
01:12:51 C'est quoi, c'est près de 5 millions de voix ?
01:12:52 7,8 millions.
01:12:53 10 % du corps électoral, donc on est à un peu moins de 5 millions, effectivement.
01:12:57 Mais ça veut dire que pendant 9 mois, vous allez avoir des débats et des initiatives
01:13:01 partout en France pour aller recueillir 5 millions de signatures.
01:13:04 Ça veut dire que pendant 9 mois encore, on ne va parler que de la réforme des retraites.
01:13:08 Alors ça, pour le président de la République, je peux vous dire que ce serait un scénario
01:13:11 aussi pas vraiment sympathique parce que ça continuerait de paralyser
01:13:17 l'action politique du chef de l'État.
01:13:20 Oui, sauf qu'il aurait aussi, alors là, on est dans le juridisme,
01:13:22 mais il aurait aussi les moyens de faire en sorte que le Parlement s'en saisisse,
01:13:25 auquel cas ça bloquerait la procédure de référendum d'initiative partagée.
01:13:32 Non, parce qu'en l'occurrence, si le Parlement, une fois que les 4 700 000 signatures
01:13:39 sont déposées sur le bureau du Conseil constitutionnel,
01:13:41 c'est le Parlement qui se sédie au sujet.
01:13:43 Et au bout d'un certain délai, un certain nombre de mois dont je n'ai plus en tête,
01:13:46 je crois que c'est 6 mois de mémoire, à ce moment-là, le président de la République peut,
01:13:50 et vous avez raison, c'est une possibilité et on se doute bien qu'il ne le fera pas.
01:13:53 Le président de la République peut, effectivement, déclencher directement l'affaire Adam.
01:13:55 Et en attendant, Laurent Berger, lui, appelle à l'apaisement.
01:13:59 Je vous propose d'écouter le secrétaire général de la CFDTI.
01:14:03 Je vous disais tout à l'heure hors antenne que j'étais inquiet.
01:14:05 Et moi, j'en appelle à l'apaisement. Et l'apaisement, on le retrouve comment ?
01:14:08 Parce que, vous savez, le courrier qu'on avait envoyé aussi avec les collègues
01:14:11 des autres organisations syndicales, on le disait, "Recevez-nous, monsieur le président,
01:14:14 nous ne voulons pas que la situation devienne explosive."
01:14:18 Et donc...
01:14:18 Vous le réitérez, cet appel, ce matin ? Vous lui dites "Recevez-nous" ?
01:14:21 Non, je dis ce matin qu'il faut apaiser les choses.
01:14:24 Et je propose pour apaiser les choses qu'effectivement, il y ait un temps d'écoute,
01:14:28 un temps de dialogue et qu'on mette sur pause sur la réforme des retraites.
01:14:31 Le seul moyen d'apaiser les choses, c'est mettre sur pause la réforme des retraites, selon vous ?
01:14:35 Est-ce que c'est un scénario, là encore, qui serait possible, Yohann Usaï ?
01:14:38 Ah non, pas du tout. On n'est pas du tout là-dedans.
01:14:41 Il l'a dit encore une fois à Bruxelles, au Conseil européen.
01:14:44 Il dit à Laurent Berger, "Venez parler de tout, sauf de la réforme des retraites."
01:14:47 Donc la porte pour parler de cette réforme, elle est fermée.
01:14:49 Et elle est fermée à double tour, parce qu'il a bien compris, Emmanuel Macron,
01:14:52 que mettre sur pause, c'était renoncer à sa réforme, évidemment.
01:14:55 Là, il se dit, on est en plein dedans.
01:14:57 Il faut baisser la tête, foncer et attendre que ça passe.
01:15:00 Si vous faites une pause, c'est déplacer le problème, reculer.
01:15:04 Or, Emmanuel Macron, il veut qu'on en finisse le plus vite possible, évidemment.
01:15:07 Donc faire une pause, c'est quelque chose qui est complètement exclu.
01:15:10 Et pourtant, Jean-Christophe Couville, ça pourrait apaiser la rue ?
01:15:13 Alors, le fait de... En fait, c'est la condition sine qua non de l'intersyndicale.
01:15:17 C'est, un, on retire le projet, au moins à la rigueur.
01:15:21 Si on lit entre les lignes, Laurent Berger a lancé une perche en disant,
01:15:24 "Pour l'instant, c'est pas le retrait, c'est la pause."
01:15:27 C'est-à-dire qu'on le suspend.
01:15:28 C'est la même chose. En politique, une pause, c'est un retrait.
01:15:31 Quand vous avez suspendu un projet, il est abandonné.
01:15:33 Oui, mais c'est un moratoire.
01:15:34 Voilà, on sait très bien que l'Op'e terminée, on la met de côté.
01:15:37 On dit, on y reviendra plus tard. Et puis, d'abandonner.
01:15:39 Mais oui, c'est une façon aussi de sortir de là.
01:15:41 Mais après, si vous allez par là, comment vous voulez recevoir des syndicats
01:15:44 pour parler de la loi travail qui va arriver, qui va impacter notamment toute la France,
01:15:48 alors même que vous êtes fâchés avec eux ?
01:15:49 Donc, c'est très compliqué. Et si vous voulez aller par là,
01:15:52 nous, on a toutes les commissions, les commissions dans tous les ministères.
01:15:56 Imaginez que les syndicats commencent à dire, "C'est fini, on bloque tout."
01:15:59 Et là, le dialogue est complètement rompu avec le chef de l'État.
01:16:02 Je veux dire, l'administration, elle va ramer.
01:16:04 Elle va ramer parce qu'effectivement, derrière, pour prendre tous les décrets,
01:16:07 toutes les décisions dans les ministères, ça va être très compliqué.
01:16:11 Donc en fait, encore une fois, l'exécutif, peut-être, j'allais dire, gonfle un peu les pectoraux.
01:16:17 Sauf que derrière, il y a les syndicats qui ont aussi une façon,
01:16:20 d'autres façons peut-être, de bloquer aussi le problème.
01:16:22 On va aller dans les deux sèvres dans un instant pour conclure, Jean-Mésien.
01:16:25 Non, mais juste pour que le dialogue soit rompu, encore faut-il qu'il y ait eu un dialogue.
01:16:29 Or, quand vous entendez les syndicats, et à juste titre,
01:16:32 ils vous expliquent qu'en fait, il n'y a jamais vraiment eu de dialogue sur cette réforme.
01:16:36 Et ils accusent Emmanuel Macron de leur avoir imposé la réforme.
01:16:41 Et de ne pas avoir tenu compte de tous les amendements,
01:16:44 en tout cas, de toutes les propositions qu'ils ont fait.
01:16:46 Alors, je ne sais pas très bien comment Emmanuel Macron peut sortir de cette crise.
01:16:51 Rappelez-vous qu'à la suite des Gilets jaunes,
01:16:53 et une fois qu'il avait effectivement distribué aux alentours de 15 milliards d'euros
01:16:58 pour répondre à la crise des Gilets jaunes,
01:17:00 il avait entamé le grand débat national pour contourner, en fait,
01:17:04 tous les corps intermédiaires, le Parlement, etc.
01:17:06 Et pour s'adonner à un exercice dont il n'est d'ailleurs pas resté grand-chose.
01:17:10 Aujourd'hui, on ne voit pas comment Emmanuel Macron peut contourner cette difficulté,
01:17:14 peut contourner ce blocage.
01:17:16 Et quand bien même il recevrait les syndicats, qu'est-ce qu'il leur dirait ?
01:17:20 En tout cas, nouvelle mobilisation ce week-end,
01:17:22 des mobilisations locales à l'appel des syndicats,
01:17:24 et nouvelles manifestations et mobilisations mardi prochain.
01:17:27 On va suivre tout cela, bien évidemment, pour vous sur CNews.
01:17:31 Autre dossier qui inquiète les autorités,
01:17:34 c'est à Sainte-Soline, un week-end à Ries, qu'on en parle dans un instant,
01:17:37 mais avant, le rappel des titres avec vous, Isabelle Piboulot.
01:17:39 Depuis le Conseil européen de Bruxelles,
01:17:45 Emmanuel Macron a assuré être à la disposition de l'intersyndicale
01:17:49 pour discuter des questions liées au travail,
01:17:52 mais sans remettre en cause sa réforme des retraites.
01:17:54 Le président ne veut pas d'un pays à l'arrêt,
01:17:57 alors qu'une nouvelle journée de mobilisation nationale se tiendra mardi.
01:18:01 Les fonctionnaires d'État devront se passer de TikTok sur leur téléphone professionnel.
01:18:06 Le gouvernement a interdit le téléchargement et l'utilisation du réseau social chinois,
01:18:11 mais plus largement des applications récréatives comme Candy Crush ou Netflix,
01:18:16 ces dernières présentant des risques en matière de cybersécurité et de protection des données.
01:18:22 C'était une crainte exprimée par les Occidentaux face à la guerre en Ukraine.
01:18:26 En déplacement à Ottawa, Joe Biden a affirmé que la Chine n'avait pas livré d'armes à la Russie.
01:18:31 Cela ne veut pas dire qu'ils ne le feront pas,
01:18:34 mais ils ne l'ont pas encore fait, a précisé le président américain,
01:18:38 qui indique ne pas prendre à la légère la Chine ni la Russie.
01:18:42 — Merci Isabelle. Isabelle Piboulot, prochaine fois sur l'actualité.
01:18:47 Complet, édition de la nuit. Ce sera à minuit. Je vous le disais, à Saint-Sauline,
01:18:51 les autorités s'inquiètent d'un week-end de mobilisation à haut risque.
01:18:55 Dans les Deux-Sèvres, les organisateurs du deuxième rassemblement
01:18:58 contre le projet de création de 16 retenues d'eau agricole,
01:19:02 eh bien ils sont bien décidés à passer un cap,
01:19:04 en gonflant notamment leur rang avec des opposants à la réforme des retraites.
01:19:07 De quoi fortement préoccuper les autorités, qui s'attendent à des actions de guérilla,
01:19:12 des actions de sabotage. Voyez les précisions de Sandra Buisson.
01:19:16 — Les autorités s'attendent à ce que le mouvement anti-bassines donne lieu
01:19:18 à des épisodes de violence important. 7 000 à 10 000 personnes pourraient se rassembler
01:19:24 dans les Deux-Sèvres, dont 1 000 à 1 500 éléments radicaux,
01:19:26 certains venus de l'étranger, d'Italie et de Suisse notamment.
01:19:30 Le but des anti-bassines sera entre autres de détruire, de saboter les retenues d'eau
01:19:35 et de monter une nouvelle ZAD, une nouvelle zone à défendre.
01:19:39 Au total, 3 200 forces de l'ordre sont mobilisées.
01:19:42 Des contrôles sont menés au niveau des frontières, du département
01:19:45 et même au plus près du site de Sainte-Sauline.
01:19:48 Et les armes par destination qui ont d'ores et déjà été saisies
01:19:51 donnent la tonalité du niveau de violence qui pourrait se déchaîner ce week-end.
01:19:55 Des bidons d'essence, une hache, un couteau, un pied de biche, des frondes,
01:19:59 des lances, des pierres, des boules de pétanque.
01:20:02 Et on va écouter Gérald Darmanin justement à ce sujet.
01:20:04 Il s'exprimait ce matin chez Laurence Ferrari. Écoutez-le.
01:20:07 Il y a des manifestations extrêmement violentes, pas pacifiques,
01:20:10 extrêmement violentes contre ces bassines dans les Deux-Sèvres,
01:20:13 dans l'ouest de la France.
01:20:13 Combien d'unités seront mobilisées ?
01:20:15 Ah ben là, il y a 2 500 policiers et gendarmes,
01:20:18 essentiellement d'ailleurs des gendarmes qui sont depuis aujourd'hui,
01:20:21 samedi, dimanche, dans les Deux-Sèvres, c'est-à-dire quasiment deux fois plus
01:20:26 que le dernier week-end à Sainte-Sauline qui était au mois d'octobre,
01:20:28 où il y avait eu 61 gendarmes blessés, dont un extrêmement gravement,
01:20:32 qui a eu la tête extrêmement attaquée.
01:20:35 Et je veux redire que nous verrons des images extrêmement dures,
01:20:39 parce que là aussi, il y a une très grande mobilisation de l'extrême gauche
01:20:42 et une très grande mobilisation de ceux qui veulent s'en prendre
01:20:45 et peut-être tuer des gendarmes, tuer des institutions.
01:20:49 Jean-Christophe Couville, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin,
01:20:52 qui prévoit le week-end va être très compliqué.
01:20:54 On va voir des images très dures. Pourquoi c'est aussi compliqué ?
01:20:57 Je me répète, je vous ai encore posé la question tout à l'heure,
01:20:59 mais pourquoi l'État est si impuissant face à cette extrême gauche,
01:21:03 face à ces Black Blocs, face à ces zadistes qui viennent comme ça
01:21:06 dans ces zones rurales pour lutter contre l'installation de méga-bassines ?
01:21:10 Alors d'ailleurs, vous avez vu que ce soir, c'est le calme plat à Paris.
01:21:13 Donc je pense que tous les casseurs Black Blocs et autonomes anarchistes
01:21:18 sont partis prendre l'air en week-end dans les Deux-Sèvres.
01:21:21 Donc on va y retrouver les mêmes.
01:21:22 On va les retrouver en bas, dans le sud-ouest.
01:21:26 Et franchement, je plains les gendarmes, encore une fois,
01:21:31 parce que c'est vrai que ça va être compliqué.
01:21:34 Ça va être du costaud.
01:21:35 Alors pour les interpeller avant, il y a des procédures justement en amont.
01:21:40 J'espère que les personnes qui ont été interpellées avec des haches,
01:21:43 des machettes, ont été mis en garde à vue et déferrées directement au parquet.
01:21:47 Et ma foi, vont peut-être dormir en prison.
01:21:49 J'aimerais bien. Maintenant, je ne sais pas ce que ça va donner.
01:21:52 Et puis après, effectivement, c'est du maintien de l'ordre qui va être très costaud.
01:21:55 Et il va falloir, encore une fois, faire de la bataille rangée.
01:21:58 Et je pense que ce week-end, on va avoir des images détestables.
01:22:01 Et avec encore des familles qui vont être meurtries
01:22:04 parce qu'il va y avoir des forces de l'ordre blessées.
01:22:06 Parce qu'au fond, Jean-Méssia, le problème, c'est que si les autorités plient,
01:22:10 c'est le risque de voir une ZAD s'installer, un Notre-Dame des Landes.
01:22:14 Au fond, c'est ça le nœud du problème.
01:22:16 Écoutez, là, on a affaire à des djihadistes crasseux de l'écologisme radical.
01:22:21 Écoterrorisme, dit Gérald Darmanin.
01:22:24 Il faut effectivement que la République réponde avec tous les moyens non lato
01:22:27 nécessaires pour les mettre hors d'état de nuire.
01:22:30 Ça, c'est la première chose.
01:22:31 La deuxième chose, si vous voulez, c'est que les gens qui manifestent,
01:22:34 qui vont empêcher ce projet, ce ne sont pas des gens du coin.
01:22:40 C'est ça qui est quand même assez notable.
01:22:42 Ils ont établi leur campement chez des propriétaires du coin qui ont accepté.
01:22:47 Oui, mais c'est exactement, vous savez, comme toutes ces manifestations de personnes
01:22:51 qui sont en faveur de l'implantation de foyers de migrants dans la ruralité.
01:22:55 Ce ne sont jamais des gens du coin.
01:22:57 Ils ne sont pas intéressés en fait par ce qui s'y passe.
01:22:59 Et en général, ceux qui sont contre ces établissements de foyers de migrants
01:23:02 sont plutôt les gens du coin.
01:23:03 Là, c'est exactement la même chose.
01:23:05 On a des problématiques, je dirais, politiques, radicales, nationales,
01:23:11 qui viennent se greffer sur des projets locaux
01:23:15 qui sont faits étudier pour l'intérêt local.
01:23:18 Parce que bon, les écologistes, on peut nous dire que le GIEC,
01:23:22 les recommandations du GIEC, etc. disent peu ou prou que ces bassines
01:23:27 sont nocives pour l'écologie, mais on ne peut pas non plus écarter
01:23:29 l'avis d'hydrologues qui sont aussi des grands scientifiques
01:23:32 et qui vous expliquent que les retenues d'eau sont aussi très importantes.
01:23:36 Les écologistes vous expliquent que l'eau ne doit pas être arrêtée,
01:23:39 qu'elle doit vivre sa vie comme ça dès que la pluie arrive,
01:23:42 que l'eau doit ruisquer.
01:23:43 L'eau, c'est un bien commun.
01:23:44 Un bien commun.
01:23:45 Mais si on avait eu ce raisonnement, on n'aurait jamais eu de barrage hydroélectrique.
01:23:51 On n'aurait jamais...
01:23:52 Vous voyez, donc à un moment, il faut quand même raison garder.
01:23:54 Alors après, les méga bassines, ce n'est pas non plus la panacée.
01:23:59 Il y a un vrai problème, si vous voulez, d'eau en France à cause de la sécheresse.
01:24:03 On peut après avoir des débats sur le recyclage des eaux usées,
01:24:07 sur la désalinalisation de l'eau de mer, etc.
01:24:11 Donc, ce sont des projets à plus long terme.
01:24:12 Je veux dire, il ne faut pas plaquer sur des projets locaux
01:24:16 des problématiques sectaires, des problématiques nationales qui n'ont rien à y voir.
01:24:21 Pierre Gentillet, effectivement, le fond du débat, les méga bassines,
01:24:26 savoir si c'est une solution nécessaire pour affronter les sécheresses justement,
01:24:30 ou si c'est une adaptation court-termiste face aux changements climatiques,
01:24:34 voilà, c'est un peu la question d'eau.
01:24:34 C'est un débat digne d'intérêt, encore une fois.
01:24:36 C'est un débat, effectivement, digne d'intérêt,
01:24:38 mais qui, ce débat-là, il est finalement empêché par ces zadistes,
01:24:44 ces black blocs qui vont venir une nouvelle fois s'opposer au fort de l'ordre
01:24:49 et venir tenter de s'installer.
01:24:51 Et ça fait penser à Notre-Dame-des-Landes, d'ailleurs.
01:24:53 Oui, et je rejoins Jean-Christophe Coville, c'est Jean-Christophe ?
01:24:56 Oui, c'est ça, ni Jean-Philippe, ni Jean-Michel.
01:25:00 C'est-à-dire qu'effectivement, on a l'impression que Paris s'est vidé
01:25:03 et que tous ces gens sont en route pour aller dans les Deux-Sèvres.
01:25:07 Et au fond, on retrouve à peu près les mêmes profits,
01:25:09 c'est-à-dire des gens très bien organisés, armés, on peut le dire,
01:25:12 même si ce n'est pas des armes, ils ne viennent pas avec des bazookas,
01:25:15 mais en tout cas, ils viennent équipés pour.
01:25:17 Des haches.
01:25:19 Voilà, exactement, des haches.
01:25:21 Donc, moi, je suis toujours assez stupéfait, effectivement,
01:25:24 de leur niveau d'organisation et du fait qu'année après année,
01:25:30 parce que ça fait quand même un certain temps que ça dure, cette histoire,
01:25:32 année après année, ces milices sont toujours en place,
01:25:35 sont toujours aussi fortes, voire même parfois,
01:25:37 j'ai l'impression, de plus en plus fortes.
01:25:40 Je pense notamment, alors là, pour le coup, à un autre domaine,
01:25:42 mais aux facultés, parce que je vois les capacités qu'ont
01:25:46 certaines milices d'extrême gauche pour bloquer.
01:25:48 Là, vous voyez, par exemple, hier, Paris, Assas,
01:25:52 qui n'est pas non plus la fac la plus réputée,
01:25:55 la plus à gauche de France, a été bloquée, alors que là,
01:25:57 ça a un peu corrigé.
01:25:58 Sans que la direction ne fasse un geste pour la débloquer, d'ailleurs.
01:26:02 Voilà, ça veut dire qu'Assas a beaucoup volé.
01:26:04 Mais je refais la parenthèse, c'est pour dire que l'extrême gauche
01:26:06 est de plus en plus organisée, de plus en plus violente,
01:26:11 mais jouit toujours, toujours, manifestement, d'une certaine impunité.
01:26:15 Mais qui a réveillé cette extrême gauche, cette jeune extrême gauche,
01:26:18 cette jeunesse, finalement, qui l'a réveillée ces derniers temps ?
01:26:22 Ces derniers temps, il faut pas, à mon avis,
01:26:25 il faut remonter plus avant.
01:26:28 Johan parlait tout à l'heure de Notre-Dame-des-Landes.
01:26:30 Je crois que c'est vraiment l'événement fondateur du réveil
01:26:33 de l'extrême gauche en France.
01:26:35 En 2012, rappelez-vous, tentative d'évacuation ratée
01:26:39 de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
01:26:42 Et à partir de là, c'était absolument fichu.
01:26:46 2018, diverses publications rationalisant l'extrême gauche,
01:26:52 essayant d'organiser avec succès, d'ailleurs, les antifas,
01:26:55 parce que à Saint-Sauline, à Paris,
01:26:59 comme dans toutes les villes où il y a eu la classe,
01:27:03 il y a des mouvements qui servent de vitrine légale
01:27:06 à ces dégradations.
01:27:07 À Saint-Sauline, par exemple, ça va être les soulèvements de la terre,
01:27:11 qui est un mouvement écolo qui est légal et reconnu
01:27:16 et qui n'encourage pas officiellement la violence.
01:27:20 On connaît les liens entre ces mouvances,
01:27:24 on sait à quoi elles forment leurs militants
01:27:28 et on sait, encore une fois, que les frontières sont poreuses
01:27:31 entre ces vitrines légales, entre ces mouvements
01:27:36 dont on a la carte, qui ont un nom,
01:27:39 avec des adhérents et des militants,
01:27:41 et puis les nébuloses violentes.
01:27:44 Et en tout cas, Yohann Huza, il y a un dossier très sensible
01:27:46 ce week-end pour le gouvernement.
01:27:48 Il s'ajoute à celui de la réforme des retraites,
01:27:49 c'est encore autre chose ?
01:27:50 Oui, naturellement. Après, je ne suis pas spécialiste en bassines.
01:27:53 Je ne sais pas si les bassines, c'est plutôt bien ou c'est plutôt mal.
01:27:57 En tout cas, l'empêchement d'une ZAD.
01:27:58 Le niveau des ZAD a monté de 2 mètres
01:28:01 sur l'agence de l'OMS depuis les années 2000
01:28:04 et depuis la construction des 2 méga-bassines.
01:28:07 Je ne me prononcerai pas sur le bien-fondé de ces bassines.
01:28:08 Néanmoins, le simple fait que ces délinquants
01:28:15 ou éventuellement criminels soient sur place montre une chose,
01:28:18 c'est que, que ce soit bien ou que ce soit mal,
01:28:19 le gouvernement ne peut pas et ne doit pas céder.
01:28:22 Parce que si le gouvernement recule après ce genre de mobilisation,
01:28:25 eh bien, ce sera un appel à recommencer.
01:28:27 Parce que pour certains d'entre eux, c'est un jeu.
01:28:30 La plupart des manifestants se fichent complètement des bassines.
01:28:33 Ils vont là parce que c'est un jeu.
01:28:34 Ils vont sur un champ de bataille pour en découdre,
01:28:36 parce que ça les amuse.
01:28:37 D'ailleurs, vous voyez bien que certains d'entre eux vont dans toute l'Europe.
01:28:40 Il y aura des ZADistes, des Black Blocs de toute l'Europe
01:28:43 qui seront présents à Sainte-Sauline.
01:28:44 Donc, si le gouvernement recule, eh bien, ce sera un appel à recommencer
01:28:48 parce qu'ils se diront "chouette, on a gagné,
01:28:50 donc on va aller recommencer ailleurs.
01:28:51 On va encore aller provoquer le gouvernement pour qu'il recule à nouveau".
01:28:54 Il ne reste un peu plus d'une minute, Pierre Gentillet.
01:28:56 C'est vraiment un face à face qui se prépare au fond.
01:28:58 C'est ce que disait Yohanni.
01:28:59 Oui, bien sûr.
01:28:59 Je voudrais juste rajouter une petite chose qui est moins connue.
01:29:02 C'est vrai qu'on dit beaucoup que ces gens sont armés au sens strict du terme,
01:29:06 mais ils sont aussi armés et organisés politiquement
01:29:10 et parfois justifiés aussi politiquement par des intellectuels qui ont...
01:29:13 Il y a un renouveau, je le vois vraiment depuis quelques années,
01:29:16 un renouveau des intellectuels à la gauche de la gauche, à l'extrême gauche.
01:29:20 Je pense en particulier à un intellectuel qui, d'ailleurs,
01:29:23 n'est pas inintéressant comme Frédéric Lordon
01:29:25 et qui sont des gens qui sont vraiment dans une stratégie de rupture.
01:29:30 Voilà, c'est-à-dire qu'on va essayer de remettre en avant des vieilles idées.
01:29:34 En l'occurrence, ici, il se réclame plutôt comme communiste.
01:29:37 Je ne dis pas que cet homme incite à la violence.
01:29:39 Ce n'est pas ce que je dis, mais en tout cas...
01:29:40 Si, il dit "ça ne se passera pas bien".
01:29:41 Non, j'allais dire, en tout cas, il atténue
01:29:45 et il justifie le recours à des méthodes de rupture
01:29:48 puisqu'il ne croit pas à la solution démocratique.
01:29:51 Et on suit.
01:29:52 Ça, c'est quelque chose de nouveau.
01:29:53 Je vais juste te dire, il y a un renouveau à l'extrême gauche
01:29:57 d'une certaine pensée intellectuelle qui a un certain écho
01:30:00 et qui fait que, à l'université française,
01:30:02 la gauche classique est de plus en plus marginalisée
01:30:05 pour une extrême gauche qui, vraiment, est en train de prendre le pas.
01:30:07 Ça, je pense que vraiment, c'est quelque chose qu'il faut noter
01:30:09 par rapport dans les dernières années.
01:30:11 Ça, vraiment, c'est un grand changement.
01:30:12 Et nos équipes sont sur place à Sainte-Soline
01:30:15 pour vous faire suivre les événements tout au long du week-end, bien évidemment.
01:30:18 On arrive au terme de cette émission.
01:30:20 Merci beaucoup, Yoann Uzaï.
01:30:22 Merci, Julie de Vintraub.
01:30:23 Merci, Jean-Christophe Couville.
01:30:24 Je ne me suis pas trompé cette fois.
01:30:26 Merci, Pierre Gentillet.
01:30:27 Merci, Jean Messiaen.
01:30:29 Je remercie Loubna Daoudi qui m'a aidé à préparer cette émission.
01:30:33 L'actualité continue sur CNews.
01:30:35 À minuit, Mickaël De Santos pour l'édition de la nuit.
01:30:38 Excellente soirée sur notre antenne.
01:30:40 À très vite.
01:30:40 ...