Soir Info du 12/04/2023

  • l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir pour Soir Info.
00:00:04 On vous accompagne en direct sur CNews jusqu'à minuit au menu.
00:00:07 Ce soir, les autorités anticipent d'ores et déjà de nombreux éléments violents
00:00:11 dans le cortège parisien de la 12e journée de mobilisation contre la réforme des retraites,
00:00:14 prévue demain.
00:00:15 La crainte, l'appréhension des commerçants également.
00:00:18 Nous sommes allés à leur rencontre à Rennes, vous les entendrez.
00:00:21 Pendant ce temps, Emmanuel Macron a été chahuté, lui, par des militants
00:00:24 pour la deuxième fois en deux jours lors de sa visite d'État aux Pays-Bas.
00:00:27 La décision du Conseil constitutionnel vendredi permettra-t-elle de sortir de l'impasse ?
00:00:32 Discussion à suivre.
00:00:33 Dans un instant.
00:00:34 La régulation de l'immigration au cœur d'une proposition des Républiques.
00:00:38 Ils souhaitent que les ONG qui interviennent en Méditerranée respectent le droit international.
00:00:42 Selon un sondage CSA pour CNews, 64% des Français veulent stopper l'immigration extra-européenne en France.
00:00:49 On en débat également dans Soir Info.
00:00:51 Enfin, des enfants humiliés, insultés, frappés, voire dans certaines crèches.
00:00:56 Telles sont les conclusions d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales transmis aujourd'hui au gouvernement.
00:01:00 L'étude met en lumière des établissements de qualité très dégradés.
00:01:03 N'hésitons pas à faire un parallèle avec le scandale des EHPAD.
00:01:06 Vous entendrez en direct le témoignage édifiant d'un père de famille qui se bat depuis plus d'un an
00:01:11 pour faire reconnaître la maltraitance sur son fils.
00:01:16 Voilà pour les principaux éléments que nous traiterons ce soir.
00:01:20 Autour de la table, Sabrina Agresti Roubache.
00:01:23 Bonsoir Madame la députée, députée Renaissance des Bouches du Rhône.
00:01:26 Valérie Lecable est parmi nous également, journaliste, présidente de HK Stratégie.
00:01:29 Yoann Uzay, comme chaque soir, du service politique de CNews.
00:01:33 Karima Brick également de la rédaction.
00:01:35 Bonsoir cher Karima, entourée de Jean-Christophe Couville, secrétaire nationale, unité SGP Police.
00:01:40 Et Jean Messia, président de l'Institut Apollon qui est venu comme à chaque fois avec son costume 3 pièces.
00:01:45 Toujours.
00:01:46 C'est important.
00:01:47 Le rappel de l'actualité et on se retrouve.
00:01:49 Mathieu Devez.
00:01:51 C'est la fin d'un décompte macabre à Marseille.
00:01:56 Le parquet annonce ce soir que deux nouveaux corps,
00:01:58 vraisemblablement les derniers, ont été retrouvés par les secours.
00:02:01 Il s'agit des septièmes et huitièmes victimes de l'effondrement des immeubles
00:02:04 il y a bientôt quatre jours rue de Tivoli.
00:02:06 Le parquet privilégie toujours l'hypothèse d'une explosion due au gaz.
00:02:11 Emmanuel Macron assume ses propos controversés à propos de Taïwan
00:02:14 lors d'une conférence de presse à Amsterdam.
00:02:16 Le président confirme qu'être allié des États-Unis ne signifie pas être vassal.
00:02:20 Emmanuel Macron a suscité une vague d'incompréhension aux États-Unis et en Europe.
00:02:24 Il a notamment appelé l'Union européenne à ne pas être suiviste de Washington ou Pékin
00:02:28 sur la question de Taïwan, une île considérée par la Chine
00:02:31 comme faisant partie inhérente de son territoire.
00:02:34 Le prince Harry assistera bien au couronnement de son père Charles III.
00:02:38 Le palais de Buckingham l'a annoncé aujourd'hui.
00:02:40 Ce sera en revanche sans son épouse Meghan ni leurs enfants,
00:02:43 qui resteront en Californie.
00:02:45 Le prince Harry avait pourtant étalé ses différends avec sa famille,
00:02:48 d'abord dans un documentaire diffusé sur Netflix
00:02:51 et surtout dans ses mémoires intitulées "Le suppléant".
00:02:53 Vous pourrez bien sûr suivre le couronnement de Charles III à Londres sur CNews le 6 mai.
00:02:58 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:03:01 On marque une courte pause et on se retrouve pour notre premier débat.
00:03:05 A tout de suite.
00:03:06 De retour sur le plateau de Soir Info, toujours en compagnie de Sabrina Agresti-Roubach,
00:03:14 Karim Abrik, Valérie Lecal, Yoann Huysaï, Jean Messiage, Jean-Christophe Couville.
00:03:18 Nous sommes suspendus évidemment les uns les autres
00:03:20 à la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites.
00:03:25 Et on va y revenir dans un instant.
00:03:26 Mais je voudrais dans ce premier thème qu'on s'attarde un instant sur cette semaine
00:03:29 décidément bien compliquée pour le président de la République
00:03:32 sur le plan international également.
00:03:34 Vous saviez qu'il était en Chine il y a quelques jours,
00:03:36 le chef de l'État, Emmanuel Macron, qui a donné une interview aux Échos,
00:03:40 qui a fait énormément réagir les chancelleries sur la question de Taïwan.
00:03:44 Il disait pour mémoire à nos confrères des Échos,
00:03:46 donc ne pas vouloir courir le risque de crise, qui ne sont pas les nôtres,
00:03:50 le fait de ne pas être suiviste, de s'adapter aux Américains,
00:03:53 ou à une surréaction chinoise.
00:03:56 Donald Trump n'a pas très bien goûté finalement cette sortie.
00:04:01 Dans une interview à Fox News, il reproche à son ami,
00:04:04 je vais le dire comme ça, de lécher le derrière de la Chine.
00:04:11 Voilà pour les mots de Donald Trump à Amsterdam.
00:04:13 Aujourd'hui, Emmanuel Macron a réagi.
00:04:16 La France ne soutient pas les provocations,
00:04:18 ne soutient pas la politique fiction,
00:04:20 et considère que le statut quo, le respect et la clarté
00:04:23 est le meilleur allié de l'autonomie stratégique européenne,
00:04:26 et de notre vision des choses.
00:04:28 C'est pourquoi je ne participerai pas aux commentaires,
00:04:30 et n'aurai rien à dire sur les phrases de l'ancien président Trump,
00:04:34 parce qu'il participe de cette escalade qui est recherchée par certains.
00:04:39 Quand il était président, je ne commentais pas ses phrases,
00:04:42 je ne vais pas le faire maintenant qu'il n'est plus président.
00:04:44 Yohann Uzai, Emmanuel Macron qui appelle à ne pas être suiviste
00:04:47 de Washington ou Pékin sur la question de Taïwan.
00:04:50 Est-ce qu'on peut parler d'un faux pas diplomatique ?
00:04:52 En tout cas, je ne comprends pas cette phrase,
00:04:54 je ne comprends pas cette formule.
00:04:55 Alors même que la Chine a déployé nombre de frégates autour de Taïwan,
00:04:59 alors même que le président était en train de quitter la Chine
00:05:02 et qu'il n'était même pas revenu en France,
00:05:03 c'est quand même ce qu'on appelle une provocation de la part de la Chine.
00:05:06 Donald Trump utilise des mots qui sont les siens,
00:05:08 on ne va pas y revenir, on a l'habitude, mais ça veut dire ce que ça veut dire.
00:05:11 Au-delà de la grossièreté, est-ce que le reproche est fondé ?
00:05:13 Le reproche, oui, est fondé.
00:05:16 Pourquoi le président de la République fait-il ce cadeau aux Chinois ?
00:05:18 Parce que c'est évidemment une formule qui a dû plaire au président chinois.
00:05:22 D'ailleurs, les médias chinois s'en félicitent.
00:05:24 Quand la presse chinoise est de votre côté, pardon, c'est plutôt mauvais signe.
00:05:28 Donc là, je ne comprends pas cette formule.
00:05:31 Encore une fois, à ce moment précis où on voit que la Chine accentue la pression sur Taïwan,
00:05:36 pourquoi le président fait-il ce cadeau aux Chinois ?
00:05:39 Il parle d'autonomie stratégique européenne.
00:05:41 En plus, y a-t-il une autonomie stratégique de l'Europe ?
00:05:44 Est-ce qu'on a les moyens de cette autonomie ?
00:05:46 Un certain nombre de chefs de gouvernement et de chefs d'État européens
00:05:50 n'ont d'ailleurs pas apprécié les propos du président de la République.
00:05:52 Donc ça a divisé, y compris au sein de l'Union européenne.
00:05:55 Donc je ne comprends pas pourquoi est-ce qu'il a dit cela.
00:05:57 Je crois que c'est une erreur.
00:05:58 Heureusement, Sabrina Agresti Roubach est là pour nous expliquer.
00:06:03 Pardon, je rappelle que vous êtes députée Renaissance.
00:06:06 Le reproche, est-ce qu'il est fondé ?
00:06:08 On doit se tenir à égale distance de la Chine et de Taïwan
00:06:11 sur ce conflit qui les oppose ?
00:06:13 Franchement ?
00:06:14 Franchement, je pense que le président a eu raison.
00:06:17 Difficile de...
00:06:17 Non, non, non, il a eu raison, je vais vous dire pourquoi.
00:06:20 Quand Chirac a décidé de ne pas partir en guerre avec les Américains contre l'Irak,
00:06:25 on avait dit "mon Dieu, quelle force et mon Dieu, quel courage".
00:06:29 Pourquoi d'un coup, le président de la République, à qui on reproche ?
00:06:31 Je le rappelle, Yoann.
00:06:32 Beaucoup de se mêler de beaucoup de choses.
00:06:34 C'est-à-dire, on dit toujours, il est omniprésent,
00:06:36 il se mêle de tous les conflits.
00:06:37 Je l'entends.
00:06:38 Pourquoi est-ce qu'il en fait autant pour l'Ukraine ?
00:06:40 Pourquoi est-ce qu'il en fait autant sur tel conflit, au Mali ?
00:06:44 La chose, c'est que je pense qu'il était en visite d'État,
00:06:47 il faut juste le rappeler, il a eu raison de le dire.
00:06:49 Je ne commenterai pas Trump, évidemment, ami de l'élégance, bonsoir.
00:06:53 Et puis, s'il avait fait le contraire, on aurait dit "mais en fait, c'est de l'autre côté".
00:06:56 C'est-à-dire, en fait, on est à la botte des Américains.
00:06:58 Donc, quand il dit "il ne faut pas être suiviste", ce conflit, je considère...
00:07:01 Les Américains, a priori, sont nos alliés.
00:07:03 Bien sûr.
00:07:04 Un petit peu moins qu'en tout cas en termes stratégiques et militaires de la Chine.
00:07:07 Absolument, absolument.
00:07:08 Mais ça ne nous a pas empêchés.
00:07:10 Pourtant, ce sont nos alliés, je vous le rappelle.
00:07:12 Dans les années 90, Chirac l'a fait.
00:07:14 Donc, ce n'est pas parce qu'on est allé devant...
00:07:15 Je ne sais pas si la comparaison est judicieuse.
00:07:18 Alors, Yoann, qui a qui j'ai promis trois secondes parce qu'il veut répondre,
00:07:20 mais Valérie et Jean, je viens vers vous.
00:07:22 Pardon, mais votre argument concernant Jacques Chirac ne tient absolument pas.
00:07:25 Jacques Chirac est allé contre les États-Unis qui voulaient déclarer une guerre à l'Irak.
00:07:29 Là, il va du côté des Chinois qui veulent déclarer la guerre à Taïwan.
00:07:33 Qui veulent envahir un pays indépendant.
00:07:34 Ça n'a absolument rien à voir.
00:07:36 Jacques Chirac s'était opposé fermement à la guerre.
00:07:39 Là, Emmanuel Macron donne l'impression de ne pas vraiment...
00:07:42 Non, mais...
00:07:43 Alors, Valérie Lecable, est-ce que...
00:07:47 Qu'est-ce qu'il cherche à faire à travers cette déclaration ?
00:07:49 Franchement, en effet, le premier propos introductif de Yoann, je corrobore totalement.
00:07:54 Je ne comprends pas.
00:07:55 Eh bien, je vais vous expliquer.
00:07:58 Heureusement que vous êtes là, alors.
00:08:01 Je vais vous expliquer.
00:08:02 Emmanuel Macron se prend...
00:08:05 Emmanuel Macron se prend pour le général de Gaulle.
00:08:07 Comme vous savez, la doctrine de la France,
00:08:10 et qui a été dictée par le général de Gaulle après la Seconde Guerre mondiale,
00:08:14 ça a été d'être un État fort, libre et indépendant.
00:08:19 D'être le point d'équilibre, quand il disait l'Europe de l'Atlantique,
00:08:24 à l'oral, il incluait la Russie.
00:08:26 Et donc, il ne voulait pas...
00:08:27 Il est allé en visite en Chine, je vous rappellerai.
00:08:30 La Chine de Mao Zedong, etc.
00:08:32 Simplement, ce qu'Emmanuel Macron n'a pas compris,
00:08:35 pourtant il est fort intelligent,
00:08:36 c'est qu'on n'est absolument pas dans la même époque et que tout a changé.
00:08:39 Donc, en fait, il veut jouer Charles de Gaulle et la souveraineté européenne.
00:08:43 Yoann Mozaï a raison de dire que dans cette volonté de souveraineté européenne,
00:08:48 il est tout seul.
00:08:48 Les Allemands ne sont pas d'accord.
00:08:50 Les Polonais ne sont pas d'accord.
00:08:51 Personne n'est d'accord.
00:08:52 Mais surtout, la Chine d'aujourd'hui...
00:08:54 - Surtout, le critique n'est pas un mot pour critiquer la Chine.
00:08:56 - Non, mais surtout, la Chine d'aujourd'hui est une puissante menaçante,
00:09:00 très forte et ça n'a strictement rien à voir.
00:09:04 Donc, il se trompe d'époque.
00:09:05 - Il y a une hypothèse, peut-être, c'est qu'à travers ce type de déclaration,
00:09:09 il se dit "je vais obtenir un geste de la Chine
00:09:12 pour un peu d'aide sur le conflit russo-ukrainien".
00:09:15 Et en contrepartie, "allez, je ferme les yeux sur Taïwan".
00:09:18 Est-ce que c'est une explication possible ?
00:09:20 - Je ne pense pas parce que la Chine est un pays
00:09:22 qui est sur son intérêt national exclusif.
00:09:24 Je veux dire, le général de Gaulle qui était cité il y a un instant
00:09:27 disait que les pays avaient des intérêts et non des amis.
00:09:30 Bon, ça c'est la première chose.
00:09:31 La deuxième chose, c'est que sur la déclaration de Donald Trump,
00:09:35 moi je la partage sur le fond et sur la forme,
00:09:38 même si je ne l'exprimerai pas comme ça,
00:09:40 mais en tout état de cause, effectivement,
00:09:42 est-ce que quelqu'un peut me dire ce que Emmanuel Macron a prononcé
00:09:46 qui a pu gêner les Chinois ?
00:09:48 Il n'a pas dit un mot sur les Ouïghours,
00:09:50 pas un mot sur l'occupation du Tibet,
00:09:52 pas un mot du soutien qu'apporte la Chine à la Corée du Nord.
00:09:54 - Une critique à peine voilée contre les États-Unis,
00:09:56 rien sur la Chine.
00:09:57 - Rien sur la Chine.
00:09:58 Ça c'est la première chose que je voulais dire.
00:10:01 La deuxième chose, pardonnez-moi,
00:10:03 mais l'indépendance stratégique et le Macron de Gaulle,
00:10:06 excusez-moi, c'était où tout ça
00:10:08 au moment de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
00:10:11 Lorsque quelqu'un osait dire
00:10:14 qu'il fallait justement être comme de Gaulle dans ce conflit,
00:10:17 il était immédiatement accusé de haute trahison
00:10:19 pour ne pas apporter un soutien clair et massif à l'Ukraine.
00:10:23 La position d'Emmanuel Macron dans la guerre russo-ukrainienne,
00:10:28 il a fait de nous un co-belligérant.
00:10:30 Donc on ne peut pas, si vous voulez,
00:10:31 de Gaulle, de Gaulle a été pour l'indépendance stratégique
00:10:35 toujours, tout le temps, sur tous les hémisphères.
00:10:37 Là, ce n'est pas le cas de Macron.
00:10:38 - Ce qui est certain, c'est que d'un côté,
00:10:40 on ne peut pas dire
00:10:42 Vladimir Poutine ne doit pas envahir l'Ukraine
00:10:44 et de l'autre, reprendre le discours officiel
00:10:46 du parti communiste chinois, pardon, carrément brique.
00:10:50 - Et en fait, on voit qu'à l'étranger,
00:10:52 il voulait paraître fort, autonome,
00:10:54 mais en même temps, il le fait en insultant,
00:10:56 excusez-moi, ses alliés.
00:10:58 C'est ça qui est particulier.
00:10:59 Vous pouvez avoir une position, dire bon, la France,
00:11:02 nous pensons ceci ou cela,
00:11:04 mais quand vous utilisez des termes comme suiviste,
00:11:07 c'est un peu le terme, c'est quand même assez péjoratif.
00:11:10 Moi, je trouve que c'est véritablement un faux pas.
00:11:12 Et par ailleurs, on se demande
00:11:13 s'il est en train de se faire un shopping pour le poste boulot,
00:11:16 c'est-à-dire il se cherche quelque chose à l'Union européenne,
00:11:20 il veut remplacer Mme von der Leyen,
00:11:22 parce que franchement, quand il parle de l'autonomie européenne,
00:11:25 il commence avec la France
00:11:26 et il parle ensuite de l'autonomie,
00:11:28 la souveraineté européenne.
00:11:29 Il parle au nom de qui exactement?
00:11:31 Donc moi, j'ai trouvé ça quand même curieux
00:11:33 et non, je pense effectivement que c'était un faux pas.
00:11:35 - Emmanuel Macron qui a précisé son propos aujourd'hui
00:11:38 en marge de son voyage d'État aux Pays-Bas
00:11:40 à propos de Taïwan. Écoutez-le.
00:11:42 - La France soutient la politique d'une seule Chine
00:11:47 et la recherche d'un règlement pacifique de la situation.
00:11:50 C'est d'ailleurs la position des Européens.
00:11:53 Et c'est une position qui, de tout temps,
00:11:55 a été compatible avec le rôle d'allié.
00:11:57 Mais c'est justement là que j'insiste
00:12:00 sur l'importance de l'autonomie stratégique.
00:12:01 Être allié ne signifie pas être vassal.
00:12:03 C'est pas parce qu'on est allié,
00:12:04 qu'on fait des choses ensemble, qu'on décide de faire,
00:12:06 qu'on n'a plus le droit de penser tout seul.
00:12:08 Et on va suivre les gens qui sont les plus durs
00:12:12 dans un pays qui est allié avec nous.
00:12:14 Ensuite, quand on regarde les faits,
00:12:17 la France a des leçons à recevoir de personne,
00:12:20 ni sur le théâtre ukrainien, ni sur le théâtre sahélien,
00:12:22 ni sur le théâtre taïwanais.
00:12:24 Et je le rappelais en évoquant la présence
00:12:27 d'une frégate française ces derniers jours
00:12:30 dans la région.
00:12:33 Donc voilà, je suis très clair.
00:12:35 Mais parfois, rappeler les vérités
00:12:38 et ne pas suivre le broie ambiant
00:12:41 qui, en quelque sorte, par son broie...
00:12:43 Mais il y a une chose, c'est ça la crainte que j'ai, moi.
00:12:45 C'est qu'en quelque sorte,
00:12:47 quand on n'entend que les voix les plus extrêmes,
00:12:50 qui demandent l'escalade
00:12:52 et qu'on a des surréactions, qu'est-ce qu'on fait ?
00:12:55 On arrive à la situation qu'on voudrait éviter.
00:12:57 Nous, on ne veut pas le conflit.
00:12:59 On veut le statu quo.
00:13:00 C'est ce que j'ai dit au président Xi Jinping.
00:13:02 Je sais aussi que c'est la volonté du président Biden.
00:13:05 C'est notre volonté comme Européens.
00:13:06 Mais on veut un Indo-Pacifique ouvert.
00:13:08 Nous sommes raccords là-dessus.
00:13:09 En l'occurrence, ce sont des débuts de manœuvres militaires
00:13:13 autour de Taïwan de la part de la Chine,
00:13:14 puisque vous l'avez dit tout à l'heure,
00:13:15 il s'est fait humilier, à peine était-il dans l'avion,
00:13:17 que les premières manœuvres étaient effectuées
00:13:20 par les Chinois autour de Taïwan.
00:13:21 C'est précisément ce que j'allais vous dire.
00:13:23 Il dit, je l'ai dit au président Xi Jinping.
00:13:25 Est-ce qu'il l'a écouté ? Non.
00:13:26 Parce qu'à peine après avoir quitté la Chine,
00:13:28 le président Xi Jinping déclenchait des manœuvres militaires
00:13:31 sans précédent autour de Taïwan.
00:13:33 Donc non seulement il n'a pas été...
00:13:34 Je me rappelle qu'il l'a reçu sur une chaise à moitié bancale.
00:13:37 C'est une manière pour le président chinois de dire
00:13:39 qu'il se moque de ce qu'a pu lui dire Emmanuel Macron, très clairement.
00:13:42 Donc il y a une volonté du président de la République
00:13:45 de ménager à tout prix la Chine.
00:13:46 Est-ce que c'est en rapport avec l'Ukraine ?
00:13:47 Oui, manifestement, parce qu'il espère que le président Xi Jinping
00:13:51 va jouer un rôle dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine.
00:13:55 Il ménage la Chine au point que,
00:13:57 lors de son voyage officiel en Chine,
00:13:59 il y a traditionnellement des conférences de presse.
00:14:01 Les deux chefs d'État, Emmanuel Macron et le président chinois,
00:14:04 ont tenu une conférence de presse.
00:14:05 Il n'y a pas eu de question des journalistes.
00:14:07 C'est rare ici, notamment la presse,
00:14:09 les journalistes français qui l'accompagnaient en très grand nombre
00:14:12 ont toujours le droit de poser des questions,
00:14:13 généralement deux au président français et deux au président qui l'accueille.
00:14:16 Là, il n'y a pas eu de question.
00:14:18 Pourquoi ? Pour éviter d'offenser le président chinois.
00:14:21 Il dit "on est le vassal de personne",
00:14:22 mais en l'occurrence, il a été le vassal de Xi Jinping pendant trois jours.
00:14:25 En posant des questions sur les droits de l'homme.
00:14:26 Mais c'est très rare.
00:14:27 Normalement, il y a toujours des questions, c'est vrai.
00:14:31 Passer par Sabrina...
00:14:32 Il ne fallait pas offenser le président chinois, c'est problématique.
00:14:34 Sabrina Agresti-Robach, si on fait le bilan des trois jours passés en Chine,
00:14:37 mais qu'est-ce qu'il est allé faire ?
00:14:39 Là-bas, il a négocié quelque chose ?
00:14:40 Il est revenu avec quelque chose ?
00:14:42 Il est parti avec des chefs d'entreprise,
00:14:43 il est parti avec toute sa diplomatie.
00:14:45 On a signé des contrats ?
00:14:46 Non, je ne sais pas, il faudrait lui demander.
00:14:48 Je ne suis pas là en Chine.
00:14:48 Autant l'Algérie, je peux vous en parler.
00:14:50 Avec la Chine, on a signé des contrats.
00:14:51 Non, mais pour répondre...
00:14:53 Ah oui, c'est vrai.
00:14:53 Non, mais...
00:14:54 Allez-y, allez-y, madame la députée.
00:14:56 Pour vous répondre, c'était un voyage important pour la France,
00:14:59 je pense, pour le président de la République.
00:15:01 Et ce que je crois surtout, c'est qu'il aurait dit exactement le contraire,
00:15:05 on lui aurait reproché d'être le vassal d'autre chose.
00:15:07 C'est-à-dire, de toute façon, j'ai l'impression,
00:15:09 dès que le président de la République fait quelque chose...
00:15:11 Non, il aurait été dans la cohérence de son discours sur l'Ukraine, en fait.
00:15:14 Il aurait été dans la cohérence du discours sur l'Ukraine.
00:15:16 À savoir, il y a un agresseur et un agressé,
00:15:17 c'est assez évident que Taïwan semble être le futur agressé.
00:15:22 Mais de toute façon, la Chine, si le pays a décidé de faire quelque chose,
00:15:26 vous pensez que qui que ce soit, même les Russes, pourraient les empêcher ?
00:15:28 On n'en parle pas, alors.
00:15:30 Vous n'en parlez pas, c'est au risque de vous humilier.
00:15:32 Je vais juste rappeler une chose à nos téléspectateurs
00:15:34 avant de conclure avec les uns et les autres.
00:15:36 Je rappelle juste que si demain, la Chine envahit Taïwan,
00:15:39 nos voitures, nos téléphones, il n'y a plus rien qui sort des usines.
00:15:43 Il n'y a plus rien qui sort des usines.
00:15:44 Et s'il n'y avait que ça,
00:15:45 parce que là, on parle d'un vrai bouleversement géopolitique.
00:15:47 Encore un.
00:15:48 Alors, très rapidement, 30 secondes, Valérie, Jean-Messia, Jean-Christophe.
00:15:52 Emmanuel Macron, c'est un grand naïf.
00:15:54 Contrairement à ce que vous avez dit tout à l'heure,
00:15:56 il fait exactement, avec le président chinois,
00:15:58 ce qu'il a fait avec Vladimir Poutine au départ.
00:16:02 Souvenez-vous, avec Poutine, il a discuté.
00:16:04 Il passait son temps à l'appeler à discuter.
00:16:06 Et l'autre...
00:16:07 Ne me parlez pas de naïveté.
00:16:08 Il y a deux secondes, vous prenez la parole,
00:16:09 vous me dites qu'il est éminemment intelligent.
00:16:10 Je ne vous ai pas dit ça.
00:16:11 Je vous ai dit...
00:16:12 Vous avez dit Emmanuel Macron est très intelligent.
00:16:13 Je vous ai dit, il se prend pour le général de Gaulle.
00:16:15 Oui, mais il a dit qu'il est très intelligent.
00:16:16 Vous avez dit...
00:16:17 Bon, bref, je ne vais pas vous repasser la bande, mais vous l'avez dit.
00:16:19 Mais au début, il a essayé de discuter avec Poutine.
00:16:22 La naïveté, ce n'est pas une grande preuve d'intelligence.
00:16:24 Il a essayé de discuter avec le président chinois,
00:16:25 et ça ne va servir à rien.
00:16:27 Exactement de la même façon.
00:16:28 Et il a mis beaucoup de temps à évaluer avec le président russe.
00:16:31 Ce qui est extraordinaire,
00:16:32 j'ai écouté à peu près toutes les prises de parole d'Emmanuel Macron
00:16:35 au cours de son voyage en Chine.
00:16:36 Je crois qu'il n'a pas prononcé une seule fois le mot Taïwan.
00:16:38 Donc c'est quand même assez parlant.
00:16:40 Ça, c'est la première chose.
00:16:41 La deuxième chose, c'est que nous sommes
00:16:43 exactement dans le même cas de figure que dans le conflit russo-ukrainien.
00:16:46 D'un côté, vous avez une dictature.
00:16:47 Bien sûr.
00:16:48 D'un côté, vous avez une démocratie.
00:16:49 C'est pour ça que je ne comprends pas la cohérence.
00:16:50 D'un côté, vous avez un agresseur.
00:16:51 De l'autre côté, vous avez un agressé.
00:16:52 Or, la position extérieure,
00:16:54 la position de politique étrangère d'Emmanuel Macron,
00:16:56 est aux antipodes dans le cas de la Chine et dans le cas de la Russie.
00:17:00 C'est ça qui est incroyable.
00:17:01 C'est que dans un cas,
00:17:02 et quand il dit qu'il ne faut pas suivre les voies extrêmes
00:17:05 qui veulent nous conduire au conflit entre Taïwan et la Chine,
00:17:08 doit-on comprendre que dans le cas de l'Ukraine et de la Russie,
00:17:12 Emmanuel Macron a suivi les voies extrêmes ?
00:17:14 Bien sûr, c'est la logique.
00:17:16 Vous avez raison.
00:17:17 C'est le décryptage un peu cynique mais très logique,
00:17:20 surtout des propos du chef de l'État.
00:17:22 Dernier mot, Jean-Christophe Couville.
00:17:23 En fait, on a la diplomatie.
00:17:24 On a aussi, j'allais dire, le business.
00:17:26 Et le business, effectivement…
00:17:28 Le business surpasse tout.
00:17:29 Mais non, mais il y a un réarmement mondial,
00:17:32 puisqu'il y a forcément deux clans.
00:17:34 Il y a le clan des Américains et des Anglais.
00:17:36 Et il y a le clan des pays carnivores,
00:17:38 c'est-à-dire la Russie, la Chine et même l'Inde.
00:17:41 Et donc, en fait, la France, c'est la troisième voie.
00:17:43 Et la troisième voie, c'est de dire,
00:17:44 on a le droit de vendre aussi des armes
00:17:46 et peut-être pas forcément…
00:17:47 Aujourd'hui, si vous voulez acheter des armes,
00:17:48 vous achetez aux Américains ou aux Chinois.
00:17:50 Et bien la France, c'est la troisième voie.
00:17:51 Et les Indonésiens, les Indiens,
00:17:53 peuvent acheter aussi des armes à la France.
00:17:55 Il ne faut pas oublier qu'on va avoir une levée de fonds
00:17:56 de plus de 200 milliards d'euros,
00:17:58 les Égyptiens, etc.
00:17:59 Et en fait, derrière tout ça…
00:18:01 Je ne veux pas parler à la place,
00:18:03 mais la semaine dernière,
00:18:04 j'ai assisté à une petite conférence
00:18:05 où il y avait Sébastien Lecornu qui parlait
00:18:07 et qui parlait justement de l'autonomie stratégique européenne.
00:18:10 Et c'est très intéressant de voir un petit peu
00:18:12 la géostratégie de la France dans le monde.
00:18:14 Et en fait, on sent bien qu'on veut regagner un petit peu
00:18:17 cette troisième voie.
00:18:18 N'oublions pas que les Américains…
00:18:19 Donc quoi, il met Taiwan à distance
00:18:20 pour pouvoir vendre des armes ?
00:18:21 Il y a du business.
00:18:22 Mais n'oublions pas que les sous-marins australiens,
00:18:24 on nous a coulé le marché
00:18:26 pour les acheter aux Américains et aux Anglais.
00:18:28 Donc en fait, quelque part, on est un peu écartés.
00:18:30 Les Allemands aujourd'hui,
00:18:31 quand ils achètent des armes,
00:18:32 ils n'achètent pas français,
00:18:33 ils achètent américains.
00:18:34 Parce que la bombe nucléaire,
00:18:35 c'est des F-35 qui peuvent la balancer.
00:18:37 Et donc, c'est les Américains.
00:18:39 Donc nous, on est encore une fois
00:18:40 la troisième voie pour certains pays.
00:18:41 Il l'a dit.
00:18:43 Il l'a dit.
00:18:44 Il parle de l'endoplastie qui l'ouvre.
00:18:46 C'est l'anonymat.
00:18:47 Non, Julien, il parle de l'endoplastie qui l'ouvre.
00:18:49 Oui, oui, mais après,
00:18:50 est-ce que tu pourrais faire du biais avec l'autorisation ?
00:18:53 J'en suis pas sûr.
00:18:54 Alors, vraiment, 10 secondes, pas plus.
00:18:55 Si on peut rajouter un commentaire,
00:18:57 les relations entre Donald Trump et Emmanuel Macron aujourd'hui,
00:19:01 c'est devenu hallucinant.
00:19:02 Je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:19:03 quand il a été élu en 2017,
00:19:06 le 1er 14 juillet,
00:19:08 qui était à ses côtés pendant tout le défilé militaire
00:19:10 qui a duré trois heures,
00:19:12 c'était Donald Trump.
00:19:14 Et six ans après,
00:19:15 le même lui dit, il est là en train...
00:19:17 On peut dire la phrase ?
00:19:18 Personne ne l'a dit, cette phrase, en fait.
00:19:20 Dites-le si vous voulez.
00:19:21 Ça passera peut-être mieux dans votre bouche.
00:19:23 Il a dit, il a léché le cul.
00:19:25 Il faut le dire parce que...
00:19:27 Je suis trop prude pour dire les mêmes paroles.
00:19:29 Non, mais les téléspectateurs, ils peuvent pas tout comprendre.
00:19:31 Mais ce que je veux dire,
00:19:32 s'ils n'ont pas suivi la phrase,
00:19:33 sinon, ils ne vont pas comprendre.
00:19:34 On l'a affichée.
00:19:35 Donc, en fait,
00:19:36 cinq ans après,
00:19:37 au début, il a mis Donald Trump en honneur
00:19:40 à ses côtés le 14 juillet.
00:19:42 C'était le président des Etats-Unis.
00:19:43 Eh ben non !
00:19:44 C'était le président Donald Trump.
00:19:46 Maintenant, c'est un homme inculpé.
00:19:47 Allez, la pause, et on verra que la semaine...
00:19:50 Il a mis Bachar el-Assad au 14 juillet.
00:19:52 La semaine de Donald Trump, d'Emmanuel Macron...
00:19:55 Si vous plaît, je vous demande de vous arrêter.
00:19:58 La semaine d'Emmanuel Macron,
00:20:00 décidément bien compliquée,
00:20:01 puisque en deux jours,
00:20:03 il a été chaleté une deuxième fois
00:20:05 le président de la République,
00:20:06 aujourd'hui au Péibat.
00:20:07 Le tout avant une mobilisation
00:20:09 qui promet, là encore,
00:20:10 d'être compliquée pour l'exécutif,
00:20:12 et surtout à deux jours,
00:20:13 de l'avis du Conseil constitutionnel.
00:20:15 Quel programme ?
00:20:16 À tout de suite.
00:20:17 - Pardon, parlez-le.
00:20:20 - La dernière partie, mais on est ensemble.
00:20:23 C'est une longue dernière partie,
00:20:24 puisqu'on est plus d'une heure et quart ensemble,
00:20:26 sans pub, avec Sabrina Agresti-Roubach,
00:20:28 Karim Abrik, Valérie Lecab,
00:20:29 Yoann Uzei, Jean Messia et Jean-Christophe Kouvi.
00:20:32 Nous sommes à la veille
00:20:33 de la douzième journée de mobilisation
00:20:34 contre la réforme des retraites.
00:20:35 On va en parler dans un instant.
00:20:36 J'ai failli oublier le JT.
00:20:37 Heureusement que l'Oumna Daudi est dans mon oreillette.
00:20:39 Mathieu Devez.
00:20:40 - Emmanuel Macron souhaite un échange
00:20:45 avec les syndicats
00:20:46 après la décision du Conseil constitutionnel
00:20:48 sur la réforme des retraites.
00:20:49 Elle sera rendue vendredi,
00:20:50 au lendemain d'une douzième journée de mobilisation.
00:20:53 En visite au Péibat,
00:20:54 le chef de l'État annonce être prêt
00:20:56 à recevoir les partenaires sociaux
00:20:58 dans un esprit de concorde,
00:20:59 et avec la volonté d'engager la suite
00:21:01 quelle que soit la décision des sages.
00:21:03 La campagne de déclaration en ligne
00:21:05 des revenus 2022 débute demain.
00:21:07 Elle s'achèvera le 25 mai, le 1er ou le 8 juin,
00:21:10 selon le département de résidence.
00:21:12 La déclaration papier devra être envoyée
00:21:14 au plus tard le 22 mai.
00:21:15 Et pour tenir compte de l'inflation,
00:21:17 le barème de l'impôt sur le revenu
00:21:19 a été revalorisé de 5,4 % cette année.
00:21:22 Le taux du livret à lui n'augmentera pas au 1er mai.
00:21:25 Alors que les textes le lui permettent,
00:21:27 la Banque de France n'a pas proposé
00:21:29 une augmentation anticipée du compte d'épargne.
00:21:31 Les 55 millions de Français qui en possèdent un
00:21:34 devront donc être patients.
00:21:35 Le taux du livret à restera bloqué à 3 %
00:21:37 jusqu'au 1er août,
00:21:39 un niveau sans précédent depuis 2009,
00:21:41 mais toujours nettement inférieur à l'inflation.
00:21:44 Nous sommes donc à la veille
00:21:47 de cette 12e journée de mobilisation.
00:21:48 La visite d'Emmanuel Macron aux Pays-Bas
00:21:50 a été de nouveau perturbée.
00:21:52 Aujourd'hui, on vous montrait cette séquence,
00:21:54 hier, pendant son discours à la haie.
00:21:55 Aujourd'hui, c'était à Amsterdam.
00:21:56 Deux manifestants ont interpellé le chef de l'État
00:21:58 alors qu'il arrivait à l'université d'Amsterdam.
00:22:00 Regardez cette image.
00:22:02 Regardez bien le haut de votre écran.
00:22:04 Vous allez découvrir ces deux militants qui arrivent
00:22:06 et sur lesquels le service de sécurité
00:22:08 vont se jeter assez rapidement.
00:22:10 Deux manifestants, un homme et une femme,
00:22:12 qui ont été arrêtés pour trouble à l'ordre public
00:22:14 et menace parce qu'ils couraient
00:22:16 vers le président de la République.
00:22:18 On verra des images un peu plus près.
00:22:20 Les voici avec l'intervention des services de sécurité.
00:22:22 Emmanuel Macron qui est revenu
00:22:24 sur cette actualité nationale
00:22:26 et cette contestation qui le poursuit
00:22:28 jusqu'à l'étranger. Écoutez-le.
00:22:30 Nous voyons de part et d'autre
00:22:32 combien nous avons à faire face
00:22:34 à des angoisses
00:22:36 qui vont avec les changements de nos époques.
00:22:38 Nous menons aux Pays-Bas comme en France
00:22:40 des réformes difficiles
00:22:42 qui soulèvent parfois des protestations.
00:22:44 Parfois, en France, on pense qu'il n'y a que dans notre pays
00:22:46 qu'il y en a. Vous qui vivez ici,
00:22:48 savez très bien qu'il y en a ici aussi.
00:22:50 Fortes, profondes.
00:22:52 Et quand on change le modèle agricole,
00:22:54 quand on bouscule le modèle économique
00:22:56 pour faire face
00:22:58 soit à l'évolution démographique,
00:23:00 aux changements technologiques,
00:23:02 à la légitime lutte
00:23:04 contre les dérèglements du climat,
00:23:06 il faut accompagner,
00:23:08 il faut accepter parfois la controverse.
00:23:10 Il faut essayer de bâtir un chemin d'avenir.
00:23:12 Yvan Huzaï,
00:23:14 la veille, je le disais, ce discours
00:23:16 avait déjà été perturbé à La Haye.
00:23:18 Comment va faire désormais Emmanuel Macron
00:23:20 dans ses déplacements, y compris à l'étranger ?
00:23:22 Il y a des comités d'accueil absolument
00:23:24 partout où il va et je n'évoque pas l'Hexagone.
00:23:26 Oui, même s'il faut quand même
00:23:28 faire attention. Ce sont deux personnes
00:23:30 qui couraient en direction du président de la République.
00:23:32 En chantant
00:23:34 la chanson, la fameuse chanson
00:23:36 "Macron, on est là".
00:23:38 Même si Macron ne veut pas, on est là.
00:23:40 Pour l'honneur des travailleurs et pour un monde meilleur.
00:23:42 Même si Macron ne veut pas, on est là.
00:23:44 Mais il y avait deux personnes.
00:23:46 C'est important de le rappeler.
00:23:48 Mais néanmoins, c'est vrai qu'on voit que
00:23:50 les sorties sont quand même difficiles.
00:23:52 Non pas parce qu'elle pourrait être vraiment perturbée,
00:23:54 parce qu'il pourrait être empêché d'accéder
00:23:56 à tel ou tel endroit. Il est très protégé,
00:23:58 le président de la République. Plus protégé que jamais.
00:24:00 Parce que c'est vrai qu'il y a des craintes
00:24:02 concernant sa personne.
00:24:04 Il catalyse tellement de haine.
00:24:06 Exactement. Et donc, évidemment,
00:24:08 son groupe de protection
00:24:10 qui est le GSPR, le groupe de sécurité
00:24:12 du président de la République, est en ce moment
00:24:14 vraiment sur les dents. Même si on voit
00:24:16 sur ces images que ce sont les forces
00:24:18 de sécurité hollandaise qui ont appréhendé
00:24:20 les deux manifestants et que manifestement,
00:24:22 le groupe de sécurité du président
00:24:24 de la République n'est pas intervenu.
00:24:26 En tout cas, dans les images que je peux voir.
00:24:28 Parce qu'on a vu, si on peut remettre la vidéo,
00:24:30 qu'il y a une petite distance entre la voiture du président
00:24:32 et l'arrivée. Donc c'est plutôt les policiers
00:24:34 qui veillent sur la poule. C'était aussi la voiture du roi,
00:24:36 par ailleurs. Donc il est important de dire aussi
00:24:38 que les forces de sécurité hollandaise
00:24:40 étaient aussi en alerte.
00:24:42 Ce qui explique cette arrestation
00:24:44 qui a été une arrestation extrêmement rapide.
00:24:46 Je rappelle que ça se passe en haut de l'écran.
00:24:48 Et qui est normal, par ailleurs. Ils n'ont pas été arrêtés
00:24:50 parce qu'ils chantaient à ce moment-là. Ils ont été arrêtés
00:24:52 parce qu'ils couraient très vite
00:24:54 en direction du roi et du président de la République.
00:24:56 Donc clairement, il s'agit d'une menace
00:24:58 et leur arrestation est tout à fait normale,
00:25:00 quel que soit le contexte par ailleurs.
00:25:02 Jean-Mésias, même très compliqué pour Emmanuel Macron,
00:25:04 on l'a compris. Il n'échappe pas à la contestation
00:25:06 en France, même à l'étranger.
00:25:08 Miser sur l'éloignement pour prendre
00:25:10 de la hauteur, ça ne fonctionne pas très bien.
00:25:12 Il est un peu dans une impasse.
00:25:14 C'est dans ces dernières semaines qu'Emmanuel Macron
00:25:16 fuyait son absence totale
00:25:18 de crédibilité, voire
00:25:20 une colère et une haine sourde
00:25:22 que lui voue une majorité de Français
00:25:24 pour s'échapper à l'étranger
00:25:26 et gagner en quelque sorte une crédibilité
00:25:28 à l'étranger qu'il n'avait plus dans son propre pays.
00:25:30 Or, le problème, c'est qu'il y a
00:25:32 une sorte de continuum
00:25:34 de la non-crédibilité entre
00:25:36 le national et l'international.
00:25:38 Alors évidemment, ça s'est moins vu en Chine
00:25:40 parce que vous comprenez, les défilés
00:25:42 étaient tellement beaux qu'ils avaient presque l'air vrais.
00:25:44 Ça rappelle d'ailleurs
00:25:46 les figurants du Grand débat
00:25:48 national qui avaient été triés
00:25:50 sur le volet pour
00:25:52 donner le change à Emmanuel Macron
00:25:54 dans le cadre d'un monologue. Là, c'était exactement la même chose.
00:25:56 Donc, si vous voulez, on ne peut pas
00:25:58 à l'étranger,
00:26:00 Emmanuel Macron
00:26:02 est suivi. Tout le monde sait ce qui se passe
00:26:04 en France. Et donc, on ne peut pas,
00:26:06 si vous voulez, un chef de l'État... - Les images de violence font le tour du monde.
00:26:08 - Exactement. Alors, Yohann Osaï
00:26:10 disait ces deux personnes... Il y a un autre épisode
00:26:12 dont on a moins parlé, puisqu'il a été également
00:26:14 interrompu au moment où il faisait un discours
00:26:16 devant la communauté française, il me semble,
00:26:18 par des activistes... - Hier ?
00:26:20 - Hier, oui. - Oui, on l'a montré.
00:26:22 On en a parlé hier toute la soirée. Il faut vous suivre.
00:26:24 - Exactement. Mais on en a moins parlé
00:26:26 que la séquence... - On en a fait un petit quart d'heure
00:26:28 hier, quand même. - Ça veut dire
00:26:30 quand même dire ce que ça veut dire.
00:26:32 C'est-à-dire qu'à l'étranger,
00:26:34 on sait exactement que si Emmanuel Macron
00:26:36 n'est pas capable de gérer
00:26:38 son pays, n'est pas capable de gagner
00:26:40 en crédibilité dans son propre pays et en
00:26:42 popularité, eh bien, il sera accueilli
00:26:44 comme tel à l'étranger, c'est-à-dire comme un président
00:26:46 qui n'est pas crédible et qui n'est pas populaire.
00:26:48 - On ne voit pas comment il va inverser la tendance, Sabrina Gassi.
00:26:50 Je vous dis franchement, j'ai l'impression
00:26:52 que c'est un avant-goût
00:26:54 de ce qu'il attend les quatre prochaines années. Il ne va pas pouvoir
00:26:56 continuer son mandat comme s'il de rien n'était.
00:26:58 Ce n'est pas possible. - Non. C'est pas... Alors,
00:27:00 la contestation sociale, c'est pas
00:27:02 la fin du mandat, je dirais. Une contestation
00:27:04 sociale, ça... Enfin, on ne peut pas
00:27:06 tout résumer à ça non plus.
00:27:08 Ce qui s'est passé, là, aux Pays-Bas, il faut juste rappeler
00:27:10 quand même que c'est une visite d'Etat. Depuis 23 ans,
00:27:12 le président... Enfin, le président de la République française n'y est
00:27:14 pas allé, donc c'est une visite d'Etat. - Aux Pays-Bas ?
00:27:16 - Aux Pays-Bas, absolument. C'est très important.
00:27:18 Deux personnes qui viennent,
00:27:20 qui courent vers une voiture, quel que soit
00:27:22 ce qui se passe dans votre pays,
00:27:24 ils sont interceptés, évidemment,
00:27:26 par la sécurité et du roi et des...
00:27:28 Enfin, donc... Et des ministres qui sont là et des ministères... - Madame la députée,
00:27:30 je comprends bien votre façon
00:27:32 de me répondre. - C'est pas ça qui perdure pour le président de la République.
00:27:34 - Mettons tout ça en perspective. - Il en a vu deux.
00:27:36 - Il y a deux semaines ou trois semaines,
00:27:38 le déplacement en Savoie-sur-Lau, il faut qu'il
00:27:40 atterrisse en... - Non, pas en Savoie. Non. Il est en Haute-Zalle.
00:27:42 - C'était où le déplacement sur l'eau ? - Haute-Zalle. - Haute-Zalle.
00:27:44 - Dans les Hautes-Zalle, pardonnez-moi. - Mais vous pouvez me croire, hein,
00:27:46 quand je vous l'ai dit. - Oui, non, parce que j'ai pas entendu, c'est pour ça.
00:27:48 Dans les Hautes-Zalle, bien sûr que je vous crois.
00:27:50 Le déplacement dans les Hautes-Zalle, puis il arrive en hélicoptère, parce qu'on sait très bien que le contexte est compliqué.
00:27:54 Au Pays-Bas, en deux jours, deux incidents.
00:27:56 Nul doute que le prochain déplacement
00:27:58 en France ou ailleurs, ce sera le même
00:28:00 comité d'accueil. Il y a un moment où il peut mettre tout ça... - Principauté d'Andorre.
00:28:02 - Écoute... - Principauté d'Andorre.
00:28:04 - Le prochain déplacement, c'est Andorre ? - Non, je pense que c'est là où il pourra ne pas avoir de problèmes.
00:28:06 - Ah oui. - C'est une blague.
00:28:08 - Il est vice-prince d'Andorre, je crois, le président de la République.
00:28:10 - Co-prince. - Voilà, donc c'est bon, co-prince.
00:28:12 - Non mais, de toute façon, quoi qu'il fasse maintenant, et ça, c'est voilà, quoi qu'il fasse, il y aura tout le temps les mêmes comportements.
00:28:20 Le truc, c'est que je pense qu'on ne peut pas résumer le président de la République...
00:28:22 - Et donc, c'est une fatalité ? - Non, c'est pas une fatalité !
00:28:24 - On les explique pas, ces comportements ? - Non mais, tous les prés...
00:28:26 - Parce que là, c'est plus de l'impopularité, c'est de la haine.
00:28:28 - Oui, mais alors... - À ce niveau-là.
00:28:30 - D'accord, c'est de la haine, mais aussi des gens qui l'aiment.
00:28:32 - Et c'est terrible !
00:28:34 - Enfin, vous pouvez pas non plus résumer la France, juste aux gens qui détestent Macron, c'est pas vrai !
00:28:38 - Oui, 26,25% ! - Il y a des gens qui l'aiment !
00:28:40 - Ça, c'est vos sondages, hein, vous me laissez sonder. - Non, non, non, c'est 26%, on a un erreur.
00:28:42 - On vous sondera quand vous serez candidat à la présidence de la République.
00:28:44 - Quand je serai président, bah écoutez, je vous remercie, vous voterez pour moi.
00:28:46 - Non, quand vous serez candidat, non, ça risque pas.
00:28:48 - Et quand vous serez candidat, vous ferez 0,02%.
00:28:52 - C'est ce qu'on verra, ne préjugiez pas des choses que vous savez pas.
00:28:54 - Vous êtes candidat, Jean-Michel ? - Je sais pas !
00:28:56 - Vous l'avez annoncé un 1er avril, on a compris.
00:28:58 - Non, mais c'est de l'humour, ça.
00:29:00 - Bien sûr.
00:29:02 - On laisse terminer, madame la députée, Valérie, vous reprenez.
00:29:04 - Le président de la République, à un moment donné, a été, bien sûr, bousculé, contredit, interpellé.
00:29:12 - Et moi, je trouve que c'est le job du président de la République.
00:29:14 - Alors, pardon, je vous interromps une dernière fois.
00:29:16 - Est-ce que, parce que vous me parlez du job du président de la République,
00:29:18 - est-ce que le job d'un président, c'est de comprendre, peut-être aussi,
00:29:20 - quel est le seuil de saturation des gens qui le gouvernent ?
00:29:26 - Le seuil de... Non, alors...
00:29:28 - Ça ne fait pas partie de ses prérogatives de sentir le pays, de comprendre ?
00:29:32 - Mais il serait plus interventionniste, là, sur ce qu'il se passe,
00:29:36 - on dirait le président de la République.
00:29:38 - Ne laisse pas la place à sa première ministre, je vous dis.
00:29:40 - S'il avait reçu les syndicats, par exemple, qui lui avaient écrit une lettre
00:29:44 - et qui lui avaient demandé de les recevoir, il l'aurait fait.
00:29:46 - Vous auriez dit quoi, là, sur ce plateau ?
00:29:48 - Il est intelligent, il essaie d'apaiser la situation ?
00:29:50 - Vous auriez dit le contraire.
00:29:52 - Ah bon, vous savez mieux que moi ce que je dis, alors.
00:29:54 - Vous auriez dit, non, il ne respecte pas sa première ministre.
00:29:56 - Non, je n'aurais pas dit ça.
00:29:58 - Le président de la République, c'est le président de la République.
00:30:00 - Qu'un président de la République soit bousculé, interpellé, saisi sur le vif,
00:30:04 - enfin, il faut juste comprendre, moi, en tout cas, je ne suis pas choquée ou traitée.
00:30:08 - Il y a une contestation, en ce moment, qui est compliquée.
00:30:12 - Effectivement, il est en visite d'État, pour la première fois depuis 23 ans, je le répète,
00:30:17 - aux Pays-Bas. Bon, voilà, il est allé, il a fait sa conférence totalement en anglais.
00:30:23 - Ça, ça en a choqué quelques-uns, d'ailleurs.
00:30:26 - Ce n'est pas une gloire.
00:30:28 - Pour certains, en effet, ce n'est pas une gloire de voir le président de la République s'exprimer en anglais.
00:30:32 - Alors, ce n'est pas le sujet, mais si on peut faire une parenthèse.
00:30:35 - Il y a des gens, encore une fois, il y a des gens, encore une fois.
00:30:39 - La langue officielle de l'Europe, c'est le français et l'anglais.
00:30:41 - Donc, a priori, il peut s'exprimer en français.
00:30:43 - Non, mais d'accord, so what.
00:30:45 - C'est une blague.
00:30:46 - Carima Brick.
00:30:47 - Je laisse Carima.
00:30:48 - On referme la parenthèse. On a dit Carima. Merci Valérie d'être avec moi.
00:30:53 - Non, mais pour l'instant, ça semble quand même contenu. On l'a dit, Emmanuel Macron, c'est un homme intelligent.
00:30:58 Il est très digne aussi dans ses réactions. Il faut quand même le souligner.
00:31:02 Cela dit, moi, je m'inquiète un peu de ce risque d'entraînement.
00:31:05 On est à l'heure du buzz, on est à l'heure des clips médiatiques, justement, sur les réseaux sociaux, quoi que ce soit.
00:31:10 Et les militants qui se manifestent de cette façon, bien moi, je pense que c'est ça.
00:31:14 Est-ce qu'on est maintenant passé de la stratégie de manifestation, mobilisation, à la stratégie d'humiliation?
00:31:21 - C'est exactement ça.
00:31:22 - Et si on voit que ça prend, bien je pense que ces déplacements vont être de plus en plus compliqués.
00:31:27 Rappelez-vous quand il est venu...
00:31:28 - Et pourquoi ils veulent humilier le chef de l'État? Parce qu'ils se sont sentis humiliés par le chef de l'État aussi à travers le cheminement de ce projet de loi.
00:31:37 - Oui, et parce que les autres stratégies commencent à être un petit peu à bout de souffle.
00:31:41 On a vu la mobilisation, il y a eu un essoufflement, les caisses de retraite...
00:31:44 - On va en parler dans deux minutes.
00:31:45 - Les caisses aussi chez les syndicats, c'est quand même compliqué.
00:31:47 Il y a un impact aussi à faire... le nombre de journées qu'on a vues à faire la grève, comme ça, ça impacte aussi le pouvoir d'achat des manifestants, des grévistes.
00:31:56 Alors quoi? Bon, bien il reste des manifestants qui sont des jeunes aussi qu'on a vus.
00:31:59 - Des actions coup de poing.
00:32:00 - Exactement, des actions coup de poing et la tentative de l'humilier.
00:32:04 - En fait, si on refait le film depuis le début, c'est venu assez rapidement le fait qu'il y ait eu cet éloignement entre l'attitude d'Emmanuel Macron et les Français.
00:32:15 C'est-à-dire qu'il ne suscite pas l'empathie. C'est un président...
00:32:18 - Il n'a pas fait grand-chose pour.
00:32:20 - Il a certainement d'autres qualités, mais il a un côté, il a une arrogance, il a un côté, il est très sûr de lui.
00:32:25 - Il a des petits éclairs dans les yeux de la part de la députée à chaque fois qu'il...
00:32:28 - Je l'ai déjà dit, mais je pense que la façon dont il est arrivé au pouvoir, tout lui avait réussi.
00:32:34 Il n'avait jamais subi de difficultés dans son existence.
00:32:36 - On n'aime pas les gens qui réussissent.
00:32:37 - Et il est arrivé avec une forme de toute puissance.
00:32:39 D'ailleurs, les macronistes, d'une façon générale, sont arrivés au pouvoir avec une forme de toute puissance.
00:32:45 Ils étaient jeunes, ils étaient beaux, ils avaient réussi, machin.
00:32:49 Et ils ne savaient pas quelles étaient les difficultés de la vie.
00:32:52 - Les macronistes, à un moment, je ne me rappelle pas.
00:32:54 - Je parle quand ils sont arrivés au pouvoir, c'était comme ça.
00:32:56 - On ne va pas leur dire non plus ça, on ne va pas leur dire non plus d'arriver...
00:32:59 - Ils auraient aimé voir les autres arriver au pouvoir.
00:33:02 - Non, mais ils avaient 35 ans, ils avaient réussi un truc incroyable, et c'était hallucinant.
00:33:06 - Valérie, on termine.
00:33:07 - Et ce truc est fondateur et fait que depuis, effectivement, bientôt 6 ans maintenant,
00:33:12 les gens ne les aiment pas, n'aiment pas Emmanuel Macron.
00:33:15 Et moi, ce qui me désobe, c'est que c'est la représentation de la France.
00:33:19 C'est ça qui est dommage, en fait.
00:33:21 C'est qu'il est pris dans la République, on l'a réélu...
00:33:24 - On a compris la semaine compliquée à l'international d'Emmanuel Macron.
00:33:27 Si on revient en France, Johanne, je viens vers vous tout de suite,
00:33:30 je voudrais juste qu'on entende Emmanuel Macron,
00:33:32 qui donc, malgré son déplacement, a eu des mots pour la politique nationale aujourd'hui.
00:33:36 Et il a de nouveau, alors c'est je t'aime moi non plus,
00:33:38 il va falloir qu'on m'explique là encore la relation entre Emmanuel Macron et les syndicats,
00:33:41 parce que c'est un jour blanc, un jour noir.
00:33:43 Et là, il leur ouvre la porte après la décision du Conseil constitutionnel.
00:33:47 Écoutez-le.
00:33:49 - Je proposerais en effet à l'ensemble des partenaires sociaux
00:33:51 que nous puissions avoir un échange qui constatera,
00:33:54 nous le savons bien, des désaccords avec l'exécutif,
00:33:57 mais qui permettra aussi d'engager la suite
00:33:59 et de tenir compte des décisions, quelles qu'elles soient, du Conseil constitutionnel.
00:34:04 Voilà comment je compte procéder.
00:34:06 Le pays doit continuer d'avancer, de travailler,
00:34:09 de faire face aux défis qui sont les nôtres,
00:34:11 celui du changement climatique, celui du vieillissement de la population,
00:34:15 celui du changement technologique,
00:34:17 celui qui consiste à produire pour financer notre modèle social
00:34:21 et à mieux prévenir les inégalités de départ.
00:34:23 C'est ça l'objectif, la stratégie qui doit être la nôtre.
00:34:25 Donc on a beaucoup de travail devant nous,
00:34:28 et donc j'engagerais pour tout ce qui les concerne,
00:34:30 les partenaires sociaux, à pouvoir revenir.
00:34:32 Je sais que la période gardera encore les traces des désaccords du moment,
00:34:37 mais je le ferai avec l'esprit de concorde et la volonté d'engager la suite,
00:34:41 quelle que soit la décision.
00:34:43 Et je ne la connais pas comme vous, avant qu'elle ne soit rendue.
00:34:46 Mais là encore, j'ai besoin que quelqu'un m'explique.
00:34:48 Yoann, nous avez vous en l'occurrence.
00:34:50 Je vais vous expliquer.
00:34:52 Comment il va renouer le dialogue social ?
00:34:55 Ça va être très compliqué, à l'évidence.
00:34:58 Alors manifestement, les syndicats iront à l'Élysée.
00:35:01 Ils sont allés à Matignon, ils iront à l'Élysée.
00:35:03 Ils iront à l'Élysée non pas pour parler de la réforme des retraites,
00:35:06 ce n'est pas pour ça qu'Emmanuel Macron invite les syndicats.
00:35:08 Ça ne les intéresse pas de parler d'autre chose.
00:35:10 On sera après la décision du Conseil constitutionnel.
00:35:12 Emmanuel Macron a toujours dit que pour lui, la page serait tournée après le 14 avril.
00:35:15 Donc effectivement, il n'invite pas les syndicats pour parler de la réforme des retraites.
00:35:18 Il les invite pour parler des futurs chantiers du gouvernement.
00:35:22 Est-ce que les syndicats seront d'accord pour travailler avec le gouvernement main dans la main
00:35:27 pour essayer de co-construire, pour reprendre un terme à la mode,
00:35:30 des futurs projets de loi ? Manifestement pas.
00:35:33 Le seul intérêt pour Emmanuel Macron, ce serait d'arriver à convaincre la CFDT.
00:35:38 C'est l'objectif du président de la République.
00:35:40 C'est d'essayer de ramener Laurent Berger quelque part.
00:35:44 Même Laurent Berger l'a perdu.
00:35:46 Les relations sont effectivement très compliquées.
00:35:48 Mais Laurent Berger, la tradition de la CFDT, c'est de tourner la page
00:35:52 une fois que la politique a parlé et d'essayer d'avancer.
00:35:55 Je ne suis pas certain que Laurent Berger dise non pour travailler ensemble
00:35:59 durant les quatre prochaines années.
00:36:01 Ça sera beaucoup plus difficile avec la CGT.
00:36:03 Mais il faut bien comprendre que l'objectif d'Emmanuel Macron,
00:36:05 c'est vraiment de ramener vers lui Laurent Berger.
00:36:07 Parce qu'il a besoin au moins d'un syndicat réformiste pour essayer d'avancer.
00:36:10 Il aura une grande partie des autres syndicats contre lui.
00:36:13 Il n'a plus de majorité à l'Assemblée nationale.
00:36:15 Donc pour essayer, non pas de faire des grandes réformes en France,
00:36:18 mais pour essayer d'avancer un peu et de ne pas être complètement immobile,
00:36:21 il a au moins besoin d'avoir les syndicats réformistes avec lui.
00:36:24 C'est son objectif véritablement.
00:36:26 Il y a un an, jour pour jour quasiment, le président réélu disait aux Français
00:36:31 qu'il était leur obligé qu'il allait changer de méthode.
00:36:35 Qu'est-ce qui s'est passé en un an, madame la députée ?
00:36:38 Il est notre obligé ?
00:36:39 Non, on est en rapport hétéroloque.
00:36:41 Il est obligé de personne ?
00:36:42 Non, mais il est président de la République.
00:36:44 Alors ne dit pas, monsieur le président, ne dit pas que vous êtes notre obligé.
00:36:47 Non, mais il tend la main.
00:36:49 Alors, il tend la main.
00:36:50 Là, pour le coup, il a raison.
00:36:53 Des paroles, des paroles, des paroles.
00:36:54 Oh là là.
00:36:55 Allez-y.
00:36:56 Il est insauvable.
00:36:58 On n'en fera ni fait ni affaire, comme dirait ma mère.
00:37:01 Allez-y, allez-y.
00:37:02 Président Macron, à 2023.
00:37:03 Il a raison, il a raison, il a raison d'envoyer ce message en tout cas au syndicat.
00:37:07 Et je suis d'accord, ils viendront.
00:37:09 Et en tout cas, l'intérêt des syndicats.
00:37:13 Combien de temps ils resteront, c'est une autre question.
00:37:15 L'intersyndical a tenu.
00:37:17 Ils se sont refait une santé quand même là, les syndicats.
00:37:20 Et puis moi, je suis très contente qu'ils se soient refait une santé.
00:37:23 Et qu'à un moment donné, quand ils viendront à la table des discussions du président de la République,
00:37:28 ils mettront leur sujet.
00:37:29 On est à la veille de cette nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:37:34 Les commerçants qui sont sur le trajet des manifestations disent leur ras-le-bol à Paris notamment.
00:37:39 Mais c'est la même chose en fait dans toutes les villes où il y a eu des violences.
00:37:43 On pense à Nantes, on pense à Bordeaux, on pense à Rennes.
00:37:45 La crainte et l'appréhension des commerçants est grande.
00:37:48 Nous sommes allés à la rencontre des commerçants rennais,
00:37:50 des commerçants qui hésitent à témoigner même à visage découvert,
00:37:54 parce qu'ils ont peur des représailles de la part des casseurs.
00:37:57 Regardez le sujet de Michael Chaillot.
00:38:01 À Rennes, une centaine de commerces sont recouverts de contreplaqués.
00:38:05 Préventivement ou parce qu'en dessous, les vitrines ont été détruites.
00:38:09 Banques et agences immobilières sont les cibles privilégiées des casseurs.
00:38:13 Pas question de parler aux journalistes.
00:38:15 Les commerçants touchés préfèrent laisser leurs représentants s'exprimer.
00:38:18 Certains craignent des représailles, certains ont peur.
00:38:22 Si ce n'est pas eux-mêmes qui ont peur, leurs équipes ont peur.
00:38:25 Les équipes commencent à être réticentes à l'idée de communiquer.
00:38:29 D'autres ont des ordres de leur franchiseur, par exemple,
00:38:33 ou ont des ordres de leur direction de ne surtout pas communiquer.
00:38:36 Selon l'enquête réalisée par Carré-Rennais auprès de 1000 commerces,
00:38:39 en moyenne, en mars, le chiffre d'affaires est en baisse de 60% dans le centre-ville.
00:38:44 Et cet habitant rennais le ressent.
00:38:45 Toutes ces vitrines cassées, toute cette ambiance morose du centre-ville,
00:38:49 on n'a plus actuellement vraiment envie de venir se raigner.
00:38:53 Autre cas de figure, une boutique de lingerie
00:38:55 où la chute du chiffre d'affaires s'est limitée à 20% en février et mars.
00:38:58 Les jours de manifestation, l'équipe a la peur au ventre.
00:39:01 Quand on a des feux de poubelle devant chez nous,
00:39:04 que ça cogne sur les vitrines, c'est affolant.
00:39:08 C'est la première fois en 17 ans qu'on a fait zéro sur une journée de manifestation.
00:39:12 Dans les prochains jours, les commerçants rennais rencontreront la mairie
00:39:16 pour lancer une campagne de dynamisation du centre-ville au plus vite.
00:39:19 Jean-Christophe Couvy, comme à chaque fois, les éléments radicaux sont attendus.
00:39:24 Et là, ce sont deux jours sous très haute tension qui sont attendus
00:39:27 parce que bien sûr qu'il y a cette mobilisation demain,
00:39:29 mais la décision du Conseil constitutionnel, elle peut aussi remettre le feu aux poudres.
00:39:34 Oui, écoutez, encore une fois, on prépare nous aussi, on fourbi nos armes
00:39:38 parce qu'on sait que demain, c'est une dure journée.
00:39:40 On sait qu'on va encore avoir des collègues au tapis parce que maintenant, on le sait,
00:39:44 c'est la douzième journée quand même, donc ça commence à faire mal aussi.
00:39:48 D'abord à ces commerçants, pardon, qu'est-ce qu'on peut leur dire ?
00:39:51 Qu'il y aura des violences, que ce sera inévitable
00:39:53 parce que c'est comme ça que ça se passe aujourd'hui dans notre pays ?
00:39:55 Comment on les protège, ces gens-là ?
00:39:57 On voit bien, ils ont raison.
00:39:59 Un, ils se calfottent et deux, ils ont raison de se plaindre
00:40:01 parce que maintenant, on ne peut plus faire une manifestation tranquille,
00:40:04 on ne peut plus faire une manifestation pacifique
00:40:06 sans que justement, il y ait des éléments perturbateurs qui arrivent
00:40:08 uniquement pour casser, pour mettre le désordre.
00:40:10 Enfin, on ne va pas refaire le film, mais on le sait, c'est déjà écrit.
00:40:14 C'est ça qui est terrible.
00:40:16 En fait, la question, c'est de créer l'ampleur, ça aura,
00:40:18 mais ce n'est pas la question de ce qu'il y aura de violences.
00:40:20 Et on va compter encore le nombre de blessés.
00:40:22 Il y en a qui vont chouiner parce qu'ils ont pris un coup de matraque à gauche ou à droite
00:40:24 ou un coup de LBD, oh mon Dieu, pourquoi ?
00:40:26 Mais en fait, si tout se passait bien et qu'ils venaient pacifiquement,
00:40:30 nous, on serait tranquilles aussi dans nos bus de maintien de l'ordre, de CRS.
00:40:34 On ne sortirait pas et puis on rigolerait avec eux
00:40:36 et il n'y aurait pas de soucis parce qu'on partage.
00:40:38 Et le pire, c'est que vous avez une très grande partie des forces de l'ordre
00:40:40 qui est d'accord avec cette protestation et qui est contre la réforme des retraites.
00:40:42 Exactement, contre la réforme des retraites.
00:40:44 Nous aussi, on a envie que les choses changent, bougent,
00:40:46 mais pacifiquement parce qu'on a le respect des lois.
00:40:48 Et encore une fois, on va avoir encore devant nous des ultras
00:40:51 qui ont été élevés, biberonnés, justement à Rennes, à Nantes,
00:40:56 Saint-Nazaire, dans l'Azad, Notre-Dame-des-Landes,
00:40:59 qui est une véritable pépinière azadiste.
00:41:01 Et donc, en fait, ils ont grandi, ils ont élevé tout seuls
00:41:05 et puis ils ont pu maintenant, j'allais dire,
00:41:08 pouvoir commettre des exactions et ils sont bien entraînés.
00:41:12 Il faudrait qu'on entende encore ce kiosquier parisien.
00:41:14 Cette fois, lui, il est fermé depuis la mobilisation du 23 mars
00:41:17 et depuis, il n'a toujours pas rouvert. Écoutez-le.
00:41:20 J'ai prévu de fermer, tout simplement, mais j'ai plutôt tendance à leur dire
00:41:25 qu'aujourd'hui, il faut arrêter de s'en prendre au kiosque.
00:41:28 Moi, je suis juste gérant et cette réforme, je ne la soutenais pas forcément.
00:41:32 Donc, effectivement, il faut arrêter.
00:41:34 On n'est pas représentatif, nous, de la pub ou quoi que ce soit.
00:41:37 Pour l'instant, malheureusement, depuis le 23 mars, je n'ai pas réouvert.
00:41:40 Donc, effectivement, manque d'activité, manque de salaire, tout.
00:41:44 Ça, c'est très compliqué. Je n'ai pas encore chiffré
00:41:46 parce que j'ai l'expert qui passe le 27.
00:41:48 Mais c'est dommageable à hauteur de plusieurs milliers d'euros
00:41:52 et j'en ai ras-le-bol. Je veux dire, je suis fatigué.
00:41:56 Je n'ai même pas rentamé ma saison, donc je suis déjà fatigué.
00:41:58 Je ne pense pas avoir mérité ça.
00:42:00 C'est une situation d'impuissance totale.
00:42:05 On peut comprendre, évidemment, Madame la députée,
00:42:07 et je viens vers vous, Valérie, ensuite, la frustration de ces commerçants.
00:42:12 Cette situation, elle donne aussi une image déplorable du pays.
00:42:14 Ça accroît les tensions au sein même de la nation
00:42:18 puisque forcément, ces commerçants, ils ont la rage, ils ont la haine également
00:42:21 contre ces casseurs et contre ces mobilisations qui se multiplient.
00:42:25 Qui se multiplient, le courage de nos forces de l'ordre
00:42:29 et pas un autour de ce plateau, excepté Jean-Christophe,
00:42:33 qui en fait partie, n'aurait le courage d'aller faire ce qu'ils font de demain
00:42:36 et qu'ils ont fait depuis 12 manifestations,
00:42:38 depuis les Gilets jaunes et depuis tout le reste.
00:42:40 Donc, ça, c'est une évidence.
00:42:42 La chose, c'est que les casseurs, et je le disais encore tout à l'heure,
00:42:45 les gens ont peur d'aller manifester.
00:42:47 Je pense que c'est aussi pour ça que ça faiblit
00:42:49 parce que les gens ont peur, mais pas des forces de l'ordre
00:42:51 parce que ça, c'est ce que LFI essaie de vendre.
00:42:53 Les gens ont peur des casseurs.
00:42:55 Regardez, de qui vous parlent les commerçants ?
00:42:57 Les commerçants vous parlent des casseurs.
00:42:59 On parle de ceux qui viennent justement.
00:43:01 Et pour peu qu'il y en ait un, deux, un petit peu, comme vous dites, bousculés
00:43:06 parce que quand vous lancez un cocktail Molotov sur des forces de l'ordre,
00:43:09 c'est juste un peu normal, en fait, de faire la garde à vue
00:43:11 et d'être condamné.
00:43:12 C'est juste la normalité de la vie.
00:43:14 Donc, bien sûr que oui, mais à un moment donné, bien sûr qu'il faut...
00:43:17 - Ces casseurs, ils permettent quand même à Emmanuel Macron d'incarner l'ordre, également.
00:43:20 - Et c'est pas lui qui les condamne, mais à la fois, pour le coup,
00:43:23 si vous me permettez, il leur a pas demandé de venir tout casser.
00:43:25 Mais enfin, ils viennent casser, c'est après, à la fois,
00:43:27 on peut pas non plus tout mettre...
00:43:29 - Non, mais de voir qu'il y a une fatalité à avoir des casseurs...
00:43:34 - On leur a pas demandé de venir tout casser, ces petits bourgeois qui viennent s'encanayer.
00:43:37 - On pourrait peut-être faire en sorte que ces gens-là n'arrivent pas dans les manifestations.
00:43:40 Et c'est pas Jean-Christophe Kouvic qui les dira, mais...
00:43:42 - Mais il y a d'autres sujets, mais c'est pas de la faute du président de la République.
00:43:45 - Non, non.
00:43:46 - Quand on fera le bilan de tout ça, ce que je trouve vraiment extrêmement dommage,
00:43:50 c'est que tout le monde y aura perdu, au fond de l'histoire.
00:43:52 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, le gouvernement et même les LR,
00:43:56 c'est même pas la peine d'en parler, c'est complètement évident.
00:43:59 Mais en plus de ça, ces manifestants qui, au début,
00:44:02 manifestaient dans la dignité et dans l'ordre et dans le calme,
00:44:05 petit à petit, et je pense avec l'usure et avec les casseurs qui sont venus rejoindre,
00:44:09 avec les black box, etc., se retrouvent dans des situations
00:44:12 qu'ils n'ont pas cherchées, qu'ils n'ont pas voulues au départ,
00:44:14 parce que je ne pense pas que c'était leur intention.
00:44:16 Et du coup, finalement, ça donne ces images-là.
00:44:19 Donc, pour revenir à ce qu'on disait tout à l'heure,
00:44:22 moi, ce que je souhaite le plus fort, franchement,
00:44:24 c'est que demain, ce soit le baroud d'honneur des manifestations,
00:44:27 que le vendredi, le Conseil constitutionnel se décide enfin,
00:44:30 il va sans doute retoquer une partie du texte, mais qu'il va passer quand même,
00:44:33 et que dès lundi, effectivement, Emmanuel Macron reçoive les syndicats,
00:44:38 juste pour terminer ma phrase.
00:44:40 - Ça, c'est dans l'épisode des Biseaux-Nords,
00:44:41 c'est pas dans l'épisode de la vie réelle.
00:44:43 - Je voudrais juste terminer ma phrase pour passer au sujet d'après,
00:44:47 qui est le sens du travail, comment est-ce qu'on va travailler.
00:44:50 - Il n'y a qu'Emmanuel Macron qui va passer au sujet d'après.
00:44:52 - Non, parce que je pense, sincèrement, je pense que Laurent Berger,
00:44:55 c'est un sujet qui l'intéresse, c'est-à-dire qu'à partir du moment
00:44:59 où cette loi sera promulguée et qu'on ne pourra plus revenir en arrière,
00:45:02 je pense et j'espère que Laurent Berger...
00:45:04 - La contestation, elle va lui échapper, c'est ça, la vérité.
00:45:07 - Il va passer dans une énergie très fructive.
00:45:09 - Mais Laurent Berger, c'est pas lui qui fait le...
00:45:11 C'est pas Laurent Berger qui donne le tempo de la contestation française.
00:45:14 - Non, mais par rapport à ce qui a été dit...
00:45:16 Non, mais est-ce que je peux juste finir ma phrase ?
00:45:18 - Elle est longue.
00:45:19 - Par rapport à ce qu'a dit Johan tout à l'heure et auquel j'adhère,
00:45:21 qui est que Macron essaie absolument de renouer avec Berger,
00:45:25 sur le travail, ils peuvent se retrouver.
00:45:27 - Jean-Mécien.
00:45:28 - Non, mais de toute façon, il y a...
00:45:29 - On va parler des policiers ensuite.
00:45:30 Le fond du Conseil constitutionnel et de la réforme, on va y venir.
00:45:33 Là, on est vraiment sur la contestation et les violences
00:45:35 et dans deux minutes, on passe au fond.
00:45:38 Pardon, allez-y.
00:45:39 - Ce qui est très étonnant, c'est un sondage qui a fait paraître le JDD ce matin.
00:45:42 52 % des Français souhaitent que le mouvement continue
00:45:46 après la décision du Conseil constitutionnel.
00:45:49 Donc là, on a une réponse à ce que vous disiez.
00:45:51 Même s'ils sont 48 à souhaiter le contraire,
00:45:53 il y a quand même une majorité pour la poursuite des manifestations.
00:45:57 - Il y a 80 % qui pensent que la réforme va passer.
00:46:00 - Au-delà du 14...
00:46:01 - Oui, mais ils sont résignés.
00:46:02 - Ça, c'est la première chose.
00:46:03 - Oui, mais ils pensent qu'elle va passer, les Français.
00:46:04 - Si on prend les sondages...
00:46:05 - Je ne vous ai pas interrompu.
00:46:06 - Par les siens.
00:46:07 - Non, non, je ne vous ai pas interrompu.
00:46:08 La deuxième chose, c'est qu'effectivement,
00:46:10 les commerçants prennent une double peine, en quelque sorte.
00:46:13 On connaît toutes les difficultés qu'ils ont eues pendant la crise du Covid,
00:46:17 avec toutes les aides dont ils ont bénéficié.
00:46:20 Ils ont été obligés de fermer.
00:46:21 Là, ce sont des gens qui sont opposés aussi à cette réforme
00:46:25 pour une grande partie d'entre eux
00:46:26 et qui, en plus, se font casser leur commerce par les manifestants.
00:46:31 Donc, vous comprenez que moi, je soutiens totalement les commerçants en cette affaire.
00:46:35 Et dernier point sur les blablocs, excusez-moi,
00:46:37 alors je ne suis pas du tout complotiste, mais je m'étonne, si vous voulez...
00:46:40 - Mais...
00:46:41 - Non, je m'étonne qu'au départ, dans les premières mobilisations,
00:46:43 que ce soit les Gilets jaunes ou que ce soit ces manifestations,
00:46:46 on n'avait pas de casseurs.
00:46:48 Et bizarrement, quand les mouvements durent
00:46:50 et qu'ils sont hostiles au gouvernement,
00:46:52 on a les casseurs qui arrivent...
00:46:53 - Vous êtes arrêté.
00:46:54 - Vous êtes arrêté.
00:46:55 - Pardon, c'est légèrement compliqué.
00:46:56 - Est-ce que c'est réel ?
00:46:57 - Non, mais est-ce que c'est factuel ou pas ?
00:46:59 - Ah, il n'y avait pas de casseurs pendant les Gilets jaunes ?
00:47:01 - Non, après, mais au début, il n'y en avait pas.
00:47:03 - Jean-Christophe Couvier, il faudrait qu'on remette...
00:47:05 - Il y a des manifestations, c'est la même chose.
00:47:06 - Qu'on remette la mairie au centre du village, ou l'église, ça dépend pour qui.
00:47:09 - Mais arrangent-tu les casseurs, au fond ?
00:47:10 - Attendez, répondez Jean-Christophe, s'il vous plaît,
00:47:12 parce qu'il y a des choses qu'on peut peut-être pas toujours laisser passer.
00:47:15 - Oui, oui, non, mais en fait, c'est...
00:47:17 - Merci.
00:47:18 - On voit à mesure qu'il y a des manifestations, le temps, effectivement, ça use aussi les organismes,
00:47:22 la patience et de la résilience, et là, c'est la douzième manif, c'est énorme,
00:47:26 douzième manif dans le temps, où ça se passe carrément, enfin, 90% bien,
00:47:30 il y a toujours 10% de délinquants qui viennent.
00:47:33 Mais le sujet, c'est que les gens, à un moment donné, sont usés, en ont marre,
00:47:35 et certains trouvent de l'écho dans la violence, en disant, mais en fait, effectivement...
00:47:39 - C'est une sorte de dernier recours, en fait.
00:47:40 - On se fiche de nous, dans les grands discours des hommes politiques, c'est toujours,
00:47:43 "je vous ai compris, ne vous inquiétez pas, on va changer", à chaque fois qu'il y a des élections...
00:47:46 - Non, mais ce n'est pas les manifestations qui radicalisent...
00:47:48 - Non, mais c'était ça.
00:47:49 - Jean-Méfia, vous avez 15% des Français, 15% des Français, c'est énorme,
00:47:52 qui estiment que la violence est légitime pour faire reculer l'État.
00:47:55 - Et puis, ça va, ça gagne.
00:47:56 - Je ne dis pas ça, je dis juste que la violence, elle n'émane pas de manifestants
00:47:58 qui auraient manifesté pendant des semaines et qui se sont radicalisés.
00:48:01 - Certains, si.
00:48:02 - Certains, si.
00:48:03 - Ils s'agrègent aux ultras.
00:48:04 - Oui, mais c'est des groupes extérieurs, majoritairement des groupes extérieurs,
00:48:08 qui n'interviennent pas au début des manifs, puisque les premiers manifs étaient pacifiques,
00:48:13 et ils interviennent après. La question, c'est pourquoi ?
00:48:16 - La plus grande crainte des syndicats, c'est toujours de se faire déplacer par sa base.
00:48:19 Et en fait, si vous voulez, quand on nous dit, tiens, vendredi, le Conseil concessionnel va rendre son verdict,
00:48:25 ping, après on met le couvercle sur la cocotte, eh bien non, ce n'est pas...
00:48:28 Parce qu'en fait, nous, en tant que syndicalistes, on obéit à notre base.
00:48:31 C'est contrairement aux politiques, c'est du bas vers l'haut et pas du haut vers le bas.
00:48:35 Et donc, en fait, si nos bases nous disent, on continue l'effort,
00:48:38 on continue à faire des manifestations et même peut-être des grèves sauvages,
00:48:41 eh bien on le fera, parce que c'est notre base qui nous le fait.
00:48:43 - Je dirais qu'avant qu'on évoque le Conseil constitutionnel et qu'on change aussi de sujet,
00:48:47 on va parler des policiers qui sont toujours encore une fois en première ligne.
00:48:52 Dans un instant, on va entendre ce témoignage d'un policier qui a été touché par un pavé
00:48:57 qu'un manifestant lui a lancé pendant une manifestation à Lille.
00:49:00 On va entendre son témoignage et vous réagirez, Jean-Christophe.
00:49:02 Il est 23h, tout pile. Mathieu Nevez, le rappel de l'actualité. A tout de suite.
00:49:10 - Les poubelles pourraient à nouveau envahir les rues de Paris.
00:49:12 Les éboueurs de la capitale ont voté aujourd'hui l'acte 2 de la grève contre la réforme des retraites.
00:49:16 Selon eux, à partir de demain, les rues de la capitale seront transformées en décharges publiques.
00:49:21 En raison du manque de grévistes, la CGT avait annoncé le 28 mars une suspension du mouvement,
00:49:26 entamée le 6 mars.
00:49:28 Il y aura très peu de perturbations demain dans les transports à Paris.
00:49:31 Pour cette 12e journée de mobilisation contre la réforme des retraites,
00:49:34 la RATP annonce un trafic normal pour les bus et les tramways.
00:49:38 Peu d'incidence également dans le métro, à l'exception des lignes 8 et 13.
00:49:42 Sur ces deux axes, comptait en moyenne deux trains sur trois.
00:49:45 En football, vous l'avez peut-être suivi sur Canal+,
00:49:48 le Real s'impose à domicile contre Chelsea en quart de finale de Ligue des Champions.
00:49:52 L'ouverture du score est signée Karim Benzema, bien sûr, centre de Carvara, repris par Vinicius.
00:49:58 Le gardien s'interpose, mais le Français jaillit pour marquer.
00:50:01 C'est le 90e but de sa carrière en Ligue des Champions.
00:50:04 En deuxième période, la belle frappe enroulée de Modric passe juste au-dessus.
00:50:08 Dix minutes plus tard, Chelsea se retrouve à 10 après l'expulsion de Chilwell.
00:50:12 Le Real s'impose finalement 2-0 grâce à un but de Marco Asensio.
00:50:15 Match retour mardi prochain à Stamford Bridge.
00:50:18 - On va faire deux, trois allers-retours.
00:50:20 - Voilà, pour la Ligue des Champions.
00:50:22 Je vous parlais de ce policier qui téminque.
00:50:24 J'aurais juste noté, j'ai lu tout à l'heure, que selon les renseignements,
00:50:28 on en est là, Jean-Christophe Kouvi.
00:50:30 Il y a un concours, vous l'avez vu ça ?
00:50:32 Il y a un concours de la plus belle image d'un policier blessé lors d'une manifestation
00:50:36 qui serait relayé sur les réseaux sociaux par des groupes radicaux
00:50:39 sur les renseignements qui donnent cette information.
00:50:42 On en est là. Incroyable.
00:50:44 Écoutez, vous réagirez après. Écoutez ce policier qui témoignait à notre micro tout à l'heure.
00:50:48 - La manifestation commence.
00:50:50 Très rapidement, c'est l'objet de jets de projectiles.
00:50:54 On arrive à voir plusieurs hauteurs de jets de projectiles.
00:51:03 Du coup, étant nous à la brigade antiraciste criminalité,
00:51:08 et sommes les seuls, pour le coup, à interpeller des individus hauteurs
00:51:14 de divers délits au cours de la manif,
00:51:19 on a un objectif à l'interpeller.
00:51:22 Donc on se dirige vers l'objectif qu'on interpelle rapidement.
00:51:25 Au moment de son menottage, on reçoit une pluie de projectiles,
00:51:31 dont un pavé qui me tape le genou.
00:51:35 Résultat, j'ai deux fissures au niveau de la rotule.
00:51:39 Je vis douleur, mais j'ai réussi à me relever avec l'individu interpellé.
00:51:46 Du coup, on a réussi à aller derrière le cordon de CRS
00:51:50 pour être en sécurité.
00:51:53 - Les policiers mis en danger, tout le monde mis en danger.
00:51:57 Ce concours de la plus belle image d'un policier relayé par les ultras.
00:52:00 - Ils ont copié l'idée du député Boyard pour faire le concours
00:52:05 du plus beau blocage.
00:52:08 Une fois qu'on met une pièce dans le jukebox,
00:52:12 il y a toujours des imbéciles qui vont relayer,
00:52:14 faire encore plus haut, plus fort, plus loin.
00:52:17 C'est comme les JO.
00:52:19 On est toujours en première ligne.
00:52:23 Ils ramassent.
00:52:25 Les pavés de 1 ou 1,2 kg, quand vous le prenez,
00:52:28 on nous dit que nous sommes équipés.
00:52:31 C'est du plastique très dur, mais ce n'est pas du Kevlar,
00:52:36 ce n'est pas du blindage.
00:52:39 Il y a beaucoup de blessés.
00:52:42 Dans une journée, on a 400 blessés sur tout le territoire.
00:52:45 On paye un lourd tribut.
00:52:48 Jusqu'à ce qu'on arrive à comprendre
00:52:51 et qu'on sache écouter les Français.
00:52:54 Il faut sortir de cette crise, mais la crise est profonde.
00:52:58 Elle ne va pas s'arrêter vendredi.
00:53:01 - Si on est un peu cynique, c'est presque tout bénef
00:53:05 pour le gouvernement qui a sa communication
00:53:08 sur le désordre qui est inhérent à cette contestation.
00:53:12 Il est en train de se dire anecdotique.
00:53:15 Nous sommes les premiers coupables.
00:53:18 On s'intéresse à la casse qu'il va y avoir demain,
00:53:21 aux commerçants, au maintien de l'ordre,
00:53:24 à ce qu'il faut faire pour éviter les ultras.
00:53:27 On ne parle pas du fond de la réforme.
00:53:30 - Le problème, c'est que ceux qui font des concours
00:53:33 de policiers, c'est presque une certaine forme
00:53:36 de totalitarisme.
00:53:39 Les miliciens fascistes faisaient pareil dans les années 30.
00:53:43 Ils prenaient des photos de leurs victimes
00:53:46 pour faire des concours de photos.
00:53:49 C'est quelque chose qui me scandalise.
00:53:52 Pendant que 400 policiers sont blessés sur le Taillet-Toit,
00:53:55 vous avez encore des gens qui continuent à bêler
00:53:58 violence policière. C'est extraordinaire.
00:54:01 C'est la manière dont nos policiers sont tétanisés
00:54:04 par le système médiatique, dans lequel j'inclus
00:54:07 les intellectuels, les universitaires, qui sont toujours
00:54:10 très silencieux quand il s'agit de tirer sur la police,
00:54:13 de manière verbale et même de manière physique.
00:54:16 Mais par contre, toutes les autres radicalités,
00:54:19 lorsqu'elles sont estampillées de gauche ou progressiste,
00:54:22 là, ça passe crème. Il n'y a personne qui réagit.
00:54:25 Qui a réagi au concours de la plus belle photo
00:54:28 de policier blessé ?
00:54:31 - Le nalodé des renseignements date d'aujourd'hui.
00:54:34 Je l'ai dit au conditionnel, c'est au conditionnel.
00:54:37 - Il n'y a pas de réaction à avoir pour le moment.
00:54:40 - Quand ça sera confirmé, vous verrez.
00:54:43 Je vous fiche mon billet qu'il n'y aura pas de réaction.
00:54:46 - Le ministre de l'Intérieur...
00:54:49 - Jean-Luc Mélenchon sait peut-être moins sûr.
00:54:52 - Le ministre de l'Intérieur, c'est quand même
00:54:55 l'égide qui réagit.
00:54:58 - On ne peut pas reprocher à ce ministre de l'Intérieur
00:55:01 de ne pas protéger...
00:55:04 - Je ne veux pas que la violence nous empêche
00:55:07 de parler du fond. Je peux parler de plus en plus fort,
00:55:10 mais ce n'est pas très agréable. La question est
00:55:13 de savoir ce qui va se passer à partir de vendredi,
00:55:16 à partir de la décision du Conseil constitutionnel.
00:55:19 Est-ce que ça va calmer ou au contraire,
00:55:22 ça va nourrir le feu de cette contestation sociale ?
00:55:25 - J'espère que ça va la calmer.
00:55:28 D'abord, ça va dépendre du contenu de la décision
00:55:31 de la décision du Conseil constitutionnel.
00:55:34 - Quelles questions doivent se poser les sages ?
00:55:37 - Le plus probable...
00:55:40 - Ils vont juger en droit ou en politique ?
00:55:43 - Le problème d'un Conseil constitutionnel,
00:55:46 c'est que c'est quelqu'un qui connaît le droit
00:55:49 et qui sait le droit, mais qui est interprété
00:55:52 par les journalistes comme faisant de la politique.
00:55:55 - Vous avez vu des juristes dans les neuf salles
00:55:58 qui ont été choisis pour être là et juger le droit.
00:56:01 - Jacques Limbouro et les juristes ?
00:56:04 - Le droit a toujours une connotation politique.
00:56:07 Le droit entre un procureur et un avocat n'est pas le même.
00:56:10 - S'ils ne veulent pas des meutes et la baissement du pays,
00:56:13 ils vont censurer le texte.
00:56:16 - C'est votre thèse depuis un certain nombre de jours.
00:56:19 Ce n'est pas un avis que je partage.
00:56:22 Je ne partage pas cet avis.
00:56:25 Il est urgent que ce texte passe et qu'on passe à autre chose.
00:56:28 - Vous êtes à contre-courant, Valérie.
00:56:31 - Non, je ne suis pas à contre-courant.
00:56:34 - Vous êtes au courant macroniste,
00:56:37 qui est un courant minoritaire.
00:56:40 - Je n'ai pas dévié de ligne.
00:56:43 Sur le fond de la réforme,
00:56:46 je n'ai toujours pas été d'accord.
00:56:49 - Vous vous misiez sur la validation totale du texte ?
00:56:52 - Je vous ai dit qu'il y aurait une partie qui ne serait pas validée,
00:56:55 mais pas la totalité.
00:56:58 La partie la plus importante du texte devrait être validée.
00:57:01 Il y aura des points qui ne seront certainement pas validés.
00:57:04 La loi sera promulguée, mais pas dans sa totalité.
00:57:07 Ensuite de ça,
00:57:10 j'espère qu'on pourra renouer le dialogue,
00:57:13 que le président de la République recevra enfin
00:57:16 les syndicats l'or en berger en tête
00:57:19 au travail plus sereinement.
00:57:22 - On vit dans deux mondes parallèles.
00:57:25 - La colère, au bout d'un moment, ça apporte quoi ?
00:57:28 L'usure, la violence, le ras-le-bol,
00:57:31 c'est quoi l'intérêt ?
00:57:34 - Est-ce que le désir caché d'Emmanuel Macron
00:57:37 ne pourrait pas être de souhaiter
00:57:40 que le Conseil constitutionnel invalide totalement
00:57:43 ce projet de loi pour pouvoir repartir de zéro
00:57:46 et apaiser le pays ?
00:57:49 - Si c'est la productrice qui vous répond,
00:57:52 je voudrais adorer produire cette série.
00:57:55 Maintenant, c'est la politique qui va vous répondre.
00:57:58 Rappelez que le Conseil constitutionnel va se prononcer
00:58:01 sur le véhicule législatif utilisé.
00:58:04 Le fait d'avoir fait la réforme dans le budget rectificatif
00:58:07 de la Sécurité sociale juvenile,
00:58:10 le fameux article 47.1,
00:58:13 c'est déjà sur ça que le Conseil constitutionnel doit se prononcer.
00:58:16 Quand vous demandiez à Valérie ce sur quoi
00:58:19 il y aurait peut-être un sujet,
00:58:22 ça a été commenté plein de fois, l'index senior,
00:58:25 peut-être qu'il ne rentrerait pas.
00:58:28 Mais c'est le Conseil constitutionnel qui se prononcera.
00:58:31 Il faut rappeler que c'est la Première ministre
00:58:34 qui a saisi le Conseil constitutionnel.
00:58:37 Elle-même a fait la démarche de le saisir
00:58:40 et de le vérifier, soit clair.
00:58:43 Et quelle que soit la décision, elle sera respectée par tout le monde.
00:58:46 Je suis sûre qu'elle sera respectée par tout le monde.
00:58:49 - Mais vous plaisantez, madame la députée.
00:58:52 Vous croyez qu'elle va être acceptée par tout le monde,
00:58:55 la décision du Conseil constitutionnel,
00:58:58 si la loi est validée, il va y avoir des manifestations féroces
00:59:01 toute la soirée de vendredi, vous allez voir LFI
00:59:04 qui va contester la légitimité du Conseil constitutionnel.
00:59:07 - LFI n'ont pas proposé, n'ont pas travaillé.
00:59:10 - Mais ils sont en train de préparer le terrain.
00:59:13 Il faut être aveugle pour ne pas voir ce qui attend la rue
00:59:16 et ce qui attend de la part des oppositions, ce qui nous attend vendredi.
00:59:19 - Mais comment ça ne sert-vous pas ?
00:59:22 - C'est pas la question que je me pose.
00:59:25 - Mais je ne suis pas en train de dire ça.
00:59:28 - LFI, quoi que ce soit, n'importe quoi.
00:59:31 - Rapidement, les amis.
00:59:34 - L'Association constitutionnelle valide quand même les lois
00:59:37 qui sont votées par les majorités.
00:59:40 Il y a eu bien sûr des exemples, le Conseil constitutionnel
00:59:43 ne fait pas des cadeaux, mais il y a eu des exemples
00:59:46 par lesquels le Conseil constitutionnel a prétendu faire valoir son indépendance.
00:59:49 On se rappelle par exemple de la décision du 16 juillet 1971
00:59:52 qui fait date dans le Conseil constitutionnel sur la liberté d'association
00:59:55 où le Conseil constitutionnel a censuré une loi
00:59:58 qui prévoyait qu'une association devait demander une autorisation préalable
01:00:01 avant de se constituer.
01:00:04 - C'est la seule fois dans l'histoire du Conseil constitutionnel.
01:00:07 - Justement, là, oui, c'était la seule loi,
01:00:10 mais là, je crois que la crispation du pays est telle
01:00:13 et l'exacerbation dans le pays de la colère est telle
01:00:16 que peut-être, je rêve peut-être,
01:00:19 que peut-être que le Conseil constitutionnel pourrait,
01:00:22 dans une espèce de geste pour montrer son indépendance,
01:00:25 effectivement censurer la loi.
01:00:28 - Vous pensez qu'il fait de la politique et pas du droit?
01:00:31 - C'est ce qu'il fait tout le temps.
01:00:34 Il fait de la politique. Ceux qui sont nommés au Conseil constitutionnel
01:00:37 sont tous des politiques ou d'anciens politiques.
01:00:40 - Les procès en illégitimité du Conseil constitutionnel, vous les voyez venir?
01:00:43 - Oui, je pense qu'on en a déjà des exemples en ce moment.
01:00:46 Il y en a déjà qui critiquent, alors ce n'est pas nouveau.
01:00:49 Et peu importe la décision, je pense que si on censure complètement
01:00:52 et que finalement cette fameuse réforme ne passe pas,
01:00:55 bon oui, ce serait la célébration, mais non, je ne crois pas.
01:00:58 Et je pense qu'Emmanuel Macron veut aller jusqu'au bout.
01:01:01 Il veut aller jusqu'au bout depuis le début.
01:01:04 Il est confiant, je pense, dans ses chances de faire passer sa réforme des retraites.
01:01:07 Et la contestation, oui, je pense qu'il y en aurait.
01:01:10 Si ça passe, je pense qu'il va en avoir et ça va continuer.
01:01:13 Cela dit, la pire situation pour les Français et pour les gens en général,
01:01:16 c'est d'être dans une situation d'entre-deux.
01:01:19 Donc d'où la décision, vendredi, peu importe ce qui va arriver.
01:01:22 Les gens vont être fixés. Donc il y a quand même une forme de tension
01:01:25 qui peut tomber et on peut se dire, bon maintenant, qu'est-ce qu'on va faire après?
01:01:28 Oui, une contestation peut durer quelques jours, quelques semaines, que sais-je.
01:01:31 Mais quand même, il y a une tension qui va tomber.
01:01:34 Parce que la vérité aussi, vous dites, ah, Emmanuel Macron, peut-être que ça le soulagerait
01:01:37 que ce soit complètement retoqué.
01:01:40 - C'est ma thèse. - Non, je ne pense pas.
01:01:43 - C'est ma thèse. - Votre fameuse thèse.
01:01:46 La vérité, vous dites, il pourrait revenir avec une autre copie.
01:01:49 - Oui, mais je pense que les gens qui sont dans cette réalité ne veulent pas travailler deux ans de plus.
01:01:52 Et lui, c'est vraiment le nerf de la guerre.
01:01:55 C'est la chose la plus importante pour lui, c'est cet article.
01:01:58 - Et tout dépendra à quel point les syndicats, Jean-Christophe Couville...
01:02:01 - Oui, on veut une réforme, mais non, au fond, je pense que les Français ne veulent pas
01:02:04 véritablement de réforme. On veut une réforme tant que ça ne touche pas directement le quotidien.
01:02:07 - Ce que va déclencher... - Tu les comprends aussi.
01:02:10 - Ce que va déclencher la vie du Conseil constitutionnel vendredi
01:02:13 va dépendre aussi de la réaction des oppositions,
01:02:16 des syndicats, à quel point ils vont impulser cette continuité dans la contestation ou pas ?
01:02:21 - Plusieurs choses. Déjà, demain, enfin, vendredi, je veux dire, c'est quand même un gros jour.
01:02:25 C'est-à-dire que les syndicats ne sont pas arrivés.
01:02:28 La fleur au fusil, ils ont transmis un message... - Vous êtes plus inquiet pour la mobilisation de demain
01:02:31 ou pour la journée de vendredi ? - Non, alors, demain, je pense que ce sera une mobilisation
01:02:34 comme la semaine dernière. Je ne pense pas que ce soit énorme.
01:02:37 Sauf que vendredi, c'est l'impondérable. On ne sait pas ce qui peut se passer.
01:02:40 Il faut prévoir l'imprévisible. Et vendredi soir, il peut spontanément,
01:02:43 comme on a vécu avec le 49.3, des gens qui vont dans les rues
01:02:47 parce qu'ils ne sont pas contents et parce qu'ils veulent tout brûler.
01:02:49 Et ça, on s'y prépare aussi. Mais attention, les syndicats ont fourni quand même
01:02:52 un mémoire en défense basé avec des arguments de juristes,
01:02:56 notamment sur une loi. Et c'est la première fois qu'on fait une réforme
01:02:59 sur les retraites en passant par une loi rectificative.
01:03:03 C'est-à-dire que c'est du bricolage. On a fait passer ça dedans
01:03:07 pour faire avaler la pilule. Il faut voir si c'est conforme ou pas.
01:03:11 Mais c'est la première fois dans toutes les réformes de retraite
01:03:13 qu'on fait passer une loi dans ce cavalier législatif.
01:03:16 Et donc, ça compte aussi. Ça servira de jurisprudence.
01:03:19 Donc, en fait, il y a aussi, j'allais dire, des armes juridiques
01:03:22 qui ont été apportées par l'intersyndical. Et il y aura débat là-dessus,
01:03:28 tout comme les syndicats ont aussi récusé la présence de Mme Gourault,
01:03:31 qui a été nommée par le président de la République
01:03:34 et qui était pour la réforme des retraites.
01:03:36 Donc, en fait, on ne peut pas être juge et partie.
01:03:38 - Yohann Usaï ? - Oui ?
01:03:39 - Quel que soit le véhicule législatif, il y aurait eu la même contestation.
01:03:42 Ça, j'en suis sûre. - Mais on ne va pas refaire le match.
01:03:45 - Oui, mais là, avec des scies, en effet, on peut réécrire beaucoup d'histoires.
01:03:50 - Quand est-ce que ça a eu le déclic, la vraie bascule violente
01:03:55 et de colère, d'humiliation ? - C'est le 49-3.
01:03:59 - C'est le 49-3. Donc, à partir de là, c'est...
01:04:01 - Alors, si vous parlez, par contre, de la perception du 49-3,
01:04:04 moi, je le vois, même pour ceux qui sont plutôt favorables à la réforme,
01:04:08 la perception du 49-3, au-delà, enlevait la réforme des retraites.
01:04:11 Je reconnais, moi, une chose, je l'ai dit plusieurs fois,
01:04:14 la perception du 49-3, maintenant, par les Français,
01:04:16 n'est plus la même que dans les années 80, à l'époque de Roca,
01:04:18 où il y a l'antisémitisme. - Justement. Écoutez, Yohann,
01:04:20 vous réagissez, je voudrais juste prendre en compte Marine Le Pen
01:04:22 à ce sujet aujourd'hui. Marine Le Pen.
01:04:25 Marine Le Pen.
01:04:26 - D'abord, nous respectons l'intégralité des institutions.
01:04:29 Donc, évidemment, nous respecterons la décision du Conseil constitutionnel,
01:04:33 même s'il ne va pas dans le sens que nous espérons.
01:04:39 Nous laissons quand même la liberté de critiquer cette décision.
01:04:42 Mais nous la respecterons. Mais je suis, c'est vrai, modérément optimiste.
01:04:46 Bon, optimiste quand même, mais modérément optimiste
01:04:49 sur la décision du Conseil constitutionnel.
01:04:51 Je pense que la constitution, la composition du Conseil constitutionnel,
01:04:58 qui est une composition faite de gens qui sont nommés par des politiques,
01:05:03 fondamentalement, au-delà de ce Conseil constitutionnel-là,
01:05:06 peut-être mériterait une réflexion.
01:05:09 - Yohann Usaé, en fait, on peut remettre en cause
01:05:11 toutes les institutions de notre pays. - Ah oui, on peut, bien sûr.
01:05:13 - C'est là que nous en sommes aujourd'hui. - Mais ça n'est pas sain.
01:05:15 - Plus rien n'a de valeur, plus rien n'a d'autorité.
01:05:18 - Auprès d'une partie. - On va droit dans le mur.
01:05:20 - Auprès d'une partie de la population. Alors moi, je ne partage pas votre constat.
01:05:23 D'abord, il faut rappeler que le Conseil constitutionnel...
01:05:26 - J'ai pété le cul dans vos thèses, Julien.
01:05:28 - Il faut rappeler que le Conseil constitutionnel,
01:05:30 ce ne sont pas neuf sages qui s'enferment dans une pièce pour prendre une décision.
01:05:33 - Alors comment ça se passe ?
01:05:34 - Ils sont conseillés par une armée de juristes
01:05:36 qui travaillent depuis trois semaines maintenant,
01:05:38 depuis qu'ils ont été saisis. Ils conseillent les sages.
01:05:41 Sinon, ça durerait une demi-journée.
01:05:43 - Ça ne prendrait pas trois semaines. - Ça a été conseillé par McKinsey.
01:05:45 - Vous comprenez bien. - C'est pas certain.
01:05:47 - Ce sont les sages qui, in fine, délibèrent et votent,
01:05:50 mais ils sont très largement entourés.
01:05:52 Il n'y a pas de surprise. On sait qu'à priori,
01:05:54 ce texte va être en grande partie validé.
01:05:56 Le report de l'âge légal va être validé.
01:05:58 Ce n'est pas moi qui le dis. Ce ne sont pas les politiques.
01:06:00 Ce sont les constitutionnalistes.
01:06:02 Les experts de la Constitution disent en très grande majorité
01:06:06 que ce texte, le report de l'âge légal,
01:06:08 est conforme à la Constitution.
01:06:10 C'est bien la preuve que le Conseil constitutionnel,
01:06:12 s'il rend une décision qui va dans l'avis de l'ensemble de ses experts,
01:06:17 ne sera pas une décision politique.
01:06:19 L'ensemble des experts de la Constitution disent en très grande partie
01:06:22 que oui, c'est conforme.
01:06:24 Donc, à priori, on va dans ce sens-là.
01:06:26 Qu'est-ce qui va se passer ensuite pour répondre à la question qui était inscrite ?
01:06:29 Le plus probable, quand même, on a des exemples.
01:06:32 En 2010, il y a eu une grande réforme des retraites,
01:06:35 avec autant de monde, si ce n'est plus de monde dans la rue qu'aujourd'hui.
01:06:38 Ça s'est calmé après. Pourquoi ?
01:06:40 Parce que les gens se disent que maintenant, c'est acquis.
01:06:43 - Parce qu'on a été anesthésié pendant trois mois.
01:06:46 - Non, pas seulement.
01:06:48 Une très grande partie des Français, quand même, sont légitimistes
01:06:52 et reconnaissent la légitimité des institutions.
01:06:55 - Vous voulez un peuple de moutons, en fait.
01:06:57 - Mais pas les moutons !
01:06:59 - Je voudrais simplement terminer.
01:07:01 On a vu ce qui s'est passé en 2010, si vous voulez.
01:07:03 Ensuite, ne restent dans la rue que les plus déterminés.
01:07:06 Parmi les plus déterminés, les plus violents.
01:07:08 Les Français se retournent contre les manifestations.
01:07:11 Ils vont se dire que ça devient trop violent.
01:07:13 On désapprouve toujours la réforme, mais on est contre les manifestations.
01:07:17 Et ça va probablement se tasser comme ça.
01:07:19 Et là, c'est pour les manifestants.
01:07:21 - Le contexte de 2010 n'est pas le contexte actuel.
01:07:24 En 2010, on n'avait pas un pouvoir.
01:07:26 - Il y a une autre demande d'exercice de la démocratie, c'est de tomber sur cette réforme.
01:07:29 - Juste, on n'avait pas les problèmes d'hyperinflation sur les problèmes alimentaires.
01:07:35 - Ils sont pas dus à la France, seulement.
01:07:37 - Peut-être, mais les gens les subissent quand même.
01:07:39 C'est pas le même contexte.
01:07:41 - La France a eu le même impact.
01:07:43 - Laissez-moi finir, enfin !
01:07:45 - Vous avez un président de la République qui dit aux smicards
01:07:47 qu'ils n'ont jamais eu autant de pouvoir d'achat de leur vie.
01:07:49 - Ça, c'est la première chose.
01:07:51 La deuxième chose, il y a effectivement tout le côté institutionnel, juridique, etc.
01:07:55 Ça, c'est une chose, mais il y a aussi le côté politique.
01:07:57 On se souvient, par exemple, que Mitterrand, en 1984,
01:08:00 avec son projet d'intégrer les écoles libres à un grand service public d'éducation nationale,
01:08:05 c'était le projet de loi Savary.
01:08:07 Il avait la majorité à l'Assemblée à l'époque, François Mitterrand.
01:08:10 Et suite à la manifestation géante du 24 juin 1984,
01:08:14 François Mitterrand a eu l'intelligence de retirer son projet de loi,
01:08:17 alors qu'il avait la majorité et qu'il aurait pu le faire passer.
01:08:20 Autrement dit, un chef d'État, il a effectivement la légitimité de pouvoir faire passer des projets de loi,
01:08:25 mais il doit aussi sentir le pouls du pays.
01:08:28 Ce n'est pas un automate.
01:08:30 Vous comprenez, quand le pays, à 75% pendant des semaines,
01:08:33 tous sondages confondus, donnent un rejet massif de la réforme,
01:08:36 il faut qu'à un moment, le gouvernement, le chef d'État, sente le pays.
01:08:40 Bon, c'est une bonne nouvelle pour Valérie Lecable.
01:08:42 Demain, la grève des éboueurs reprend également.
01:08:44 Je sais que c'est quelque chose qui vous tient à cœur.
01:08:47 Non, mais parce que...
01:08:49 Jean-Christophe.
01:08:50 Apparemment, ils ont lancé une grève illimitée à nouveau demain.
01:08:55 Et sincèrement, on a beaucoup parlé, il y a eu un débat autour des éboueurs,
01:08:59 de cette histoire de service minimum, que moi je défends complètement.
01:09:02 Si vous avez du service minimum, la grève a moins de sens et moins d'impact.
01:09:07 D'abord, dans une ville comme Paris, vous avez la moitié de la ville
01:09:10 où les poubelles sont ramassées et pas l'autre moitié,
01:09:12 donc il y a une inégalité.
01:09:14 Non, mais c'est vrai qu'il y a une inégalité.
01:09:16 Pourquoi est-ce que dans la même ville, il y a deux poids, deux mesures ?
01:09:19 C'est pas mal.
01:09:20 Demandez ça à votre maire.
01:09:21 Et pourquoi est-ce que quand le gouvernement demande une réquisition,
01:09:24 la maire de Paris refuse les réquisitions,
01:09:27 alors que c'est son travail d'assurer l'ordre et la salubrité publique ?
01:09:31 C'est pas normal non plus.
01:09:32 Dernier mot, et on va parler de la situation des crèches
01:09:35 dans un instant qui est particulièrement alarmante.
01:09:37 Ça mérite de mettre le focus et la lumière sur des gens qu'on ne voit jamais.
01:09:40 Et c'est tous ces petits métiers de souffrance,
01:09:43 où les gens, et sans eux, on voit que notre vie de tous les jours,
01:09:47 patatras, tout est bouleversé.
01:09:49 Je suis d'accord avec vous.
01:09:51 Et c'est ça que pour moi, ça m'a marqué,
01:09:54 parce qu'en fait, on s'est dit, sans les éboueurs,
01:09:57 sans les personnes, on l'avait dit pendant la crise du Covid,
01:10:00 les personnes dans les supermarchés, etc.
01:10:02 Ça nous fait une magnifique transition.
01:10:04 Avec les personnels de petite enfance,
01:10:07 qui sont déconsidérés, qui ne sont pas valorisés,
01:10:11 qui sont de moins en moins nombreux,
01:10:13 et qui font qu'on a ce résultat aujourd'hui,
01:10:18 qui est particulièrement alarmant.
01:10:20 Si vous êtes jeune parent, ça a de quoi vous inquiéter,
01:10:23 et les autres aussi d'ailleurs.
01:10:25 Le manque de moyens dans les crèches inquiète les autorités sanitaires.
01:10:28 Un rapport de Ligas, c'est l'inspection générale des affaires sociales,
01:10:32 pointe des maltraitances dans les crèches.
01:10:34 Certains adultes interrogés dénoncent plusieurs faits de négligence
01:10:37 sur des bébés au sein des structures.
01:10:39 Certains témoignages évoquent des enfants oubliés sur des toilettes,
01:10:42 privés de sieste, faute de lit suffisant,
01:10:45 ou au contraire, laissés en pleurs jusqu'à ce qu'ils s'endorment.
01:10:48 C'est une liste non exhaustive de ce qui est rapporté.
01:10:51 2 000 situations de maltraitance ont été signalées
01:10:55 dans cette enquête ouverte.
01:10:57 Cette enquête a été diligentée suite à ce terrible drame.
01:11:01 C'était la mort d'une fillette de 11 mois dans une crèche à Lyon.
01:11:05 Les explications de Solène Boulan.
01:11:07 Je vais tout de suite saluer Nicolas Avet.
01:11:10 Bonsoir monsieur, vous êtes père de famille.
01:11:12 Vous êtes papa qui luttait depuis plus d'un an maintenant
01:11:17 pour faire reconnaître des actes de maltraitance
01:11:19 auprès de votre enfant, sur votre enfant plutôt.
01:11:21 On vous entendra après ce sujet.
01:11:23 Merci d'être avec nous.
01:11:24 Regardez le sujet de Solène Boulan.
01:11:27 Des enfants oubliés sur les toilettes,
01:11:29 privés de sieste ou attachés à un radiateur.
01:11:32 Ces situations, qui s'apparentent à de la maltraitance,
01:11:35 ont été rapportées par des acteurs des crèches publiques ou privées.
01:11:38 Interrogés par l'inspection générale des affaires sociales,
01:11:41 ils font état de plusieurs exemples de négligence et d'humiliation.
01:11:45 S'il y a des changes, les enfants devaient rester
01:11:47 avec les couches souillées en attendant du renfort.
01:11:50 Tu chouines pour rien, tu sens mauvais, tes parents sont trop riches.
01:11:54 Les professionnels du secteur dénoncent, quant à eux,
01:11:57 une maltraitance institutionnelle.
01:11:59 Plus on déqualifie les professionnels auprès de publics vulnérables et fragiles,
01:12:03 et plus on peut faire face à des situations de maltraitance.
01:12:08 Parce qu'on travaille avec des tout-petits, des êtres humains,
01:12:11 il faut savoir prendre du recul sur sa pratique,
01:12:13 il faut savoir se re-questionner.
01:12:15 Il ne faut pas oublier que ce sont des dizaines d'années
01:12:17 de politique publique qui fait qu'aujourd'hui, on en est là.
01:12:19 La secrétaire d'Etat chargée de l'enfance, Charlotte Cobell,
01:12:22 a elle aussi réagi sur les réseaux sociaux.
01:12:25 Tolérance zéro pour les violences faites aux enfants
01:12:28 dans les crèches comme dans les foyers.
01:12:30 Suite au rapport de l'IGAS, je serai vigilante
01:12:32 à la mise en œuvre des recommandations et des contrôles.
01:12:35 Pas question de vivre une crise des EHPAD 2.0.
01:12:38 Le ministre des Solidarités devrait annoncer des mesures
01:12:41 dans le courant du printemps, dans le cadre du service public
01:12:44 de la petite enfance promis par Emmanuel Macron.
01:12:47 Rebonsoir, donc Nicolas Havel, je le disais il y a un instant,
01:12:50 vous luttez pour faire reconnaître des actes de maltraitance
01:12:53 et de délaissement dont votre fils aurait été victime
01:12:56 il y a un peu plus d'un an dans la micro-crèche
01:12:58 dans laquelle vous l'aviez placée, à cet état poissy dans les Yvelines.
01:13:01 Vous avez noté plusieurs dysfonctionnements dans cet établissement.
01:13:05 Je voudrais que vous nous racontiez un épisode,
01:13:07 parce qu'on dit la vérité aux gens qui nous regardent,
01:13:10 on s'est longuement parlé cet après-midi,
01:13:12 et j'ai en tête un peu votre histoire, l'histoire de votre enfant.
01:13:16 Je voudrais que vous nous racontiez ce jour où, finalement,
01:13:19 il y a eu la goutte d'eau qui a fait déborder le vase,
01:13:21 où votre bébé a échappé à toute surveillance,
01:13:23 au point d'être retrouvé en pleine rue.
01:13:26 Bonsoir, merci de me recevoir déjà.
01:13:28 C'est très important pour moi de pouvoir échanger avec vous.
01:13:31 J'ai effectivement essayé de dénoncer plusieurs types de faits
01:13:37 qui me semblent absolument inacceptables et dangereux
01:13:41 pour l'ensemble de nos enfants, j'ai envie de dire.
01:13:46 Oui, le point culminant du délaissement,
01:13:50 en réalité on parle plutôt de délaissement,
01:13:54 c'est effectivement quand j'ai retrouvé mon enfant sur…
01:13:58 enfin, quand la directrice récemment arrivée dans la structure
01:14:02 a retrouvé mon enfant à l'extérieur le jour même,
01:14:06 où précisément on s'était mis d'accord pour faire la liste
01:14:11 de tout ce qu'il n'allait pas, afin de provoquer une réunion
01:14:14 et une inspection des services de l'APMI, de la protection maternelle.
01:14:18 Comment il a pu se retrouver à l'extérieur, dans la rue ?
01:14:21 Comment ça s'est passé ? Je précise à nos téléspectateurs
01:14:23 qu'on parle d'une micro-crèche privée.
01:14:25 Oui, c'est ça, c'est une micro-crèche privée.
01:14:27 Comment c'est arrivé ? Comment cet enfant s'est retrouvé dans la rue ?
01:14:31 C'est très facile, il suffit de ne pas fermer les portes.
01:14:35 Quel âge ?
01:14:38 Je vais dire que moi, pile deux ans, au moment des faits.
01:14:43 Donc les portes étaient restées ouvertes,
01:14:45 et votre enfant a échappé à la surveillance des auxiliaires ?
01:14:49 Les portes restaient ouvertes en continu.
01:14:53 C'était d'ailleurs un problème que j'avais signalé aux responsables
01:14:57 de la crèche dès la rentrée de septembre.
01:15:01 Pour revenir un peu sur votre introduction,
01:15:04 c'est vrai qu'on voit beaucoup de cas de maltraitance,
01:15:07 de délaissement, de mise en danger, qui sont liés à un manque de moyens.
01:15:10 On pourra revenir là-dessus.
01:15:12 C'est vrai que ça coûte très cher aux parents également.
01:15:15 Mais il y a également, moi, dans mon cas personnel,
01:15:18 on a surtout à déplorer des agissements qui sont absolument irresponsables,
01:15:22 qui vont à l'encontre du bon sens le plus basique, et qui sont gratuits.
01:15:27 Donc comme vous le dites très bien, le point culminant,
01:15:30 c'est effectivement quand après, de septembre à février,
01:15:33 donc six ou sept mois, à alerter gentiment les responsables de la crèche
01:15:37 en leur expliquant qu'il faut fermer les portillons, fermer les portes,
01:15:40 ne pas avoir une porte d'entrée qui soit avec une poignée classique,
01:15:44 c'est-à-dire à hauteur d'enfant, qui leur permette de l'ouvrir sans interrupteur,
01:15:49 etc., qu'on vous traite de fou, il ne faut pas s'étonner dans un sens.
01:15:56 Je vais me permettre de dire à nos téléspectateurs,
01:15:58 et je parle sous votre contrôle, que vous payez 1300 euros par mois
01:16:03 pour cette crèche, avec un personnel pas forcément formé,
01:16:08 ce point culminant que vous venez de nous raconter,
01:16:11 des couches souillées, des enfants qu'on prive d'eau
01:16:13 pour pas qu'ils ne remplissent leur couche, des situations de mise en danger,
01:16:16 vous en avez connu d'autres ?
01:16:18 Oui, j'en ai connu d'autres.
01:16:20 Par exemple, si vous avez un ou deux exemples ?
01:16:22 C'est les jouets pour moi, si vous voulez.
01:16:24 Il y avait un écart entre ce qu'on payait par mois et un SMIC net,
01:16:28 il y avait un écart de l'ordre de 5 à 7 euros.
01:16:31 Je pense qu'on peut prendre le SMIC comme unité de mesure.
01:16:34 Le budget alloué aux enfants, qui était au nombre de 12 dans la structure,
01:16:40 était de 200 euros par an.
01:16:42 Donc l'argent que vous leur donnez, il ne sert pas aux enfants.
01:16:49 C'est du bénéfice.
01:16:51 Oui, c'est ça.
01:16:52 Et en plus, on se retrouve avec des situations où ces responsables
01:16:57 font jouer nos enfants avec des jouets de paquets de céréales.
01:17:01 Donc interdit au moins de trois ans.
01:17:03 Et ça, ça va à l'encontre du bon sens.
01:17:05 On ne donne pas des jouets, des petites pièces,
01:17:07 des choses absolument inacceptables.
01:17:10 Parce que "gratuit", c'est vraiment de l'obstination à ne pas vouloir changer,
01:17:13 à ne pas vouloir prendre en compte.
01:17:15 C'est-à-dire que là, on passe d'une espèce de situation inconsciente
01:17:19 à une situation intentionnelle.
01:17:21 Mais à quoi vous incombez ?
01:17:23 Moi, ce qui m'intéresse, c'est à quoi vous incombez tout ça ?
01:17:25 Je crois que vous m'avez raconté également tout à l'heure,
01:17:27 si je me trompe, qu'on a donné un téléphone portable à votre fils
01:17:32 alors qu'il était dans une cuisine près d'un four qui était chaud.
01:17:36 Et que pour ne pas qu'il touche un petit peu tous les boutons,
01:17:39 on l'a occupé avec un téléphone portable alors qu'il y avait
01:17:41 justement des éléments assez dangereux et un four chaud près de lui.
01:17:45 Je finis ma question et vous rectifierai ce que je viens de dire.
01:17:49 À quoi vous incombez tous ces manquements ?
01:17:52 À l'incompétence du personnel ?
01:17:55 Au manque de moyens ?
01:17:57 Ou vraiment à des gens qui font un métier qui ne leur plaît pas,
01:18:00 qui est censé être un métier vocationnel et fait par des gens
01:18:04 qui viennent là sans savoir vraiment ce qu'ils vont trouver
01:18:06 et qui n'ont pas la formation nécessaire ?
01:18:09 Alors déjà, rectifiez mon anecdote et ensuite vous pouvez me répondre s'il vous plaît.
01:18:13 Ce n'est pas arrivé à mon enfant.
01:18:15 Ce n'était pas votre enfant, mais c'est arrivé ?
01:18:17 Non, c'est dans la crèche.
01:18:19 En réalité, trois semaines avant l'épisode de l'échappée,
01:18:21 il y a eu un autre événement assez grave dans le sens où
01:18:24 j'ai récupéré mon enfant couvert de peinture professionnelle
01:18:27 parce que les responsables avaient eu la bonne idée de faire faire des travaux
01:18:31 en présence des enfants.
01:18:33 Je ne vous passe tous les problèmes qui sont liés au vapeur, au nuée, etc.
01:18:36 Avec les mensonges, évidemment.
01:18:38 C'est-à-dire qu'on est obligé de les travailler pour savoir s'il y a eu
01:18:41 un contact avec les yeux, avec la peau.
01:18:43 Ils vous disent évidemment que non.
01:18:44 Puis quand on leur demande quel type de peinture c'était,
01:18:46 ils vous répondent que ça devait être de la peinture à l'eau
01:18:48 parce que quand on leur a lavé le visage et les mains, c'est parti tout de suite.
01:18:51 On est dans l'absurde et le plus complet.
01:18:55 Le dysfonctionnement, il est où ?
01:18:58 Le dysfonctionnement, pour moi, il est dans l'aspect qu'on a marchandisé,
01:19:03 en réalité, la garde de nos enfants.
01:19:05 On a transformé ce qui aurait dû être une délégation de services publics
01:19:08 avec en plus un soin à la personne, notamment aux personnes les plus fragiles,
01:19:12 c'est-à-dire nos enfants, qui en plus, par rapport à la différence,
01:19:16 parce que je vois que maintenant la secrétaire d'État reprend l'analogie
01:19:20 avec les maisons de retraite,
01:19:22 mais la différence, c'est qu'un enfant, il ne parle pas.
01:19:27 Il ne parle pas.
01:19:29 Donc, il ne parle pas et il grandit.
01:19:33 On peut noter des différences de comportement.
01:19:35 Par exemple, les cauchemars de mon fils, c'était absolument flagrant,
01:19:40 dans le sens où il a toujours créé ses nuits,
01:19:42 depuis le tout début de sa vie.
01:19:47 Enorme cauchemar depuis qu'on le fait rentrer à la structure.
01:19:51 Et le jour où je l'ai retiré, en urgence suite à son échappé,
01:19:56 fin des cauchemars.
01:19:58 Incroyable.
01:19:59 Il y a un vrai traumatisme et de vraies conséquences pour les enfants.
01:20:04 C'est vrai qu'on a du mal à un an, deux ans, trois ans,
01:20:07 de comprendre vraiment ce que peuvent ressentir nos enfants,
01:20:11 mais cet exemple des cauchemars, il est parfaitement parlant.
01:20:14 Il est parfaitement parlant.
01:20:15 Après, il faut aussi faire la part des choses.
01:20:17 Là, je parle d'une micro-crèche privée, mais au final, ce sont des personnes.
01:20:23 Je parle d'une micro-crèche privée avec une très mauvaise expérience.
01:20:26 Je ne remets pas en cause l'aspect vocationnel, j'imagine, j'ose espérer.
01:20:32 Bien sûr.
01:20:33 La majorité des professionnels qui font bien leur boulot.
01:20:35 Mais si vous voulez, comme en plus, j'ai dû arrêter de travailler
01:20:38 pendant à peu près un mois, un gros mois, suite à son retrait.
01:20:44 J'ai écumé l'ensemble des crèches de la région, évidemment.
01:20:48 Le problème, c'est que c'est, encore une fois, une accumulation.
01:20:55 C'est le grand chelème de l'absurde, le grand chelème de l'horreur,
01:21:00 dans le sens où toute la chaîne dysfonctionne.
01:21:02 C'est-à-dire que je tombe sur des employés qui ne veulent pas entendre,
01:21:05 des responsables qui, je vais reprendre les propos de Madame d'un petit peu d'avant,
01:21:11 qui se croient en situation de toute puissance,
01:21:13 une situation de chantage avec un tel déséquilibre entre...
01:21:16 Et puis il y a du déni également sur les manquements
01:21:18 et sur l'incompétence de certains aux auxiliaires de Puriculture.
01:21:22 Il y a un déni.
01:21:23 Non, je ne maltraite pas ou il n'y a pas de délaissement de votre enfant.
01:21:27 Ils le nient également.
01:21:28 Non, c'est pire que ça, Julien, excusez-moi.
01:21:30 C'est pire que ça.
01:21:31 C'est ici.
01:21:32 C'est comme ça.
01:21:33 Si vous n'êtes pas content, dehors.
01:21:35 Et si vous n'êtes pas content, allez voir le maire, le conseil départemental.
01:21:39 On n'en a strictement rien à faire.
01:21:42 Nicolas Avet, il est un tout petit peu plus de 23h30.
01:21:45 Vous connaissez les règles, parce que je sais que vous nous regardez régulièrement.
01:21:50 Chaque demi-heure, on marque un point sur l'actu.
01:21:52 Si vous voulez bien vous rester avec nous, on poursuit la conversation.
01:21:55 Le rappel de l'actualité, Mathieu Devese, et on reprend la conversation sur ce sujet.
01:21:59 C'est la fin d'un décompte macabre à Marseille.
01:22:04 Le parquet annonce ce soir que deux nouveaux corps,
01:22:06 vraisemblablement les derniers, ont été retrouvés par les secours.
01:22:09 Il s'agit des 7e et 8e victimes de l'effondrement des immeubles,
01:22:12 il y a bientôt 4 jours rue de Thivoli.
01:22:14 Le parquet privilégie toujours l'hypothèse d'une explosion due au gaz.
01:22:19 Emmanuel Macron souhaite un échange avec les syndicats
01:22:22 après la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites.
01:22:25 Elle sera rendue vendredi au lendemain d'une 12e journée de mobilisation.
01:22:29 En visite aux Pays-Bas, le chef de l'État annonce être prêt
01:22:32 à recevoir les partenaires sociaux dans un esprit de concorde
01:22:35 et avec la volonté d'engager la suite, quelle que soit la décision des sages.
01:22:39 Le prince Harry assistera bien au couronnement de son père Charles III.
01:22:43 Le palais de Buckingham l'a annoncé aujourd'hui.
01:22:45 Ce sera en revanche sans son épouse Meghan ni leurs enfants,
01:22:48 qui resteront en Californie.
01:22:50 Le prince Harry avait pourtant étalé ses différends avec sa famille,
01:22:53 d'abord dans un documentaire diffusé sur Netflix
01:22:55 et surtout dans ses mémoires intitulées "Le suppléant".
01:22:58 Vous pourrez bien sûr suivre le couronnement de Charles III à Londres
01:23:01 sur CNews le 6 mai.
01:23:04 Je rappelle que l'Inspection Générale des Affaires Sociales
01:23:07 a publié ce rapport alarmant sur le secteur de la petite enfance.
01:23:10 On est vraiment dans le scandale hors PA des tout-petits.
01:23:13 Vraiment, c'est presque un parallèle évident à faire.
01:23:17 Les inspecteurs qui ont été missionnés par le gouvernement
01:23:20 après la mort d'un bébé en juin dernier à Lyon,
01:23:23 ils ont visité, c'est une étude très sérieuse,
01:23:26 ils ont visité 36 établissements, interrogés 5000 directeurs,
01:23:29 12 000 salariés, 27 000 parents.
01:23:31 Le document indique qu'un quart des interrogés
01:23:34 estiment avoir déjà travaillé dans un établissement
01:23:37 qu'ils considéraient comme maltraitant à l'égard des enfants.
01:23:40 Ça fait de longues minutes qu'on discute avec Nicolas Vallet, père de famille,
01:23:43 qui a éprouvé cette maltraitance, en tout cas ce délaissement.
01:23:46 Vous êtes toujours avec nous et je vous en remercie.
01:23:48 J'aimerais juste qu'on entende quelques invités sur ce sujet
01:23:51 et vous réagissez quand vous le désirez.
01:23:53 Je reviendrai de toute façon vers vous dans un petit instant.
01:23:56 Jean Messia, ça vous a fait réagir ce que nous a raconté Nicolas, Ahmed ?
01:24:00 C'est très troublant et très choquant, surtout quand on parle d'enfants,
01:24:03 les personnes fragiles de manière générale,
01:24:06 lorsqu'on entend des maltraitances, c'est quelque chose qui révulse.
01:24:10 Ce qu'il nous raconte, ce Nicolas, ce n'est pas de la garde d'enfants,
01:24:13 c'est du commerce.
01:24:14 Voilà, c'est ça.
01:24:15 Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
01:24:17 Vous avez là le cocktail d'un manque d'attractivité du personnel,
01:24:20 les personnels sont sous tension, ils sont mal payés,
01:24:23 vous avez également un manque d'encadrement.
01:24:26 Il y a deux solutions pour ça.
01:24:29 Il faudrait évidemment créer beaucoup plus de places de crèche.
01:24:33 Je crois que le chiffre de placement de comptes pour que les choses aillent mieux,
01:24:36 c'est 200 000 places de crèche dans le cadre d'un grand service public
01:24:42 de la petite enfance.
01:24:43 Il faut quand même un moment du volontarisme politique pour régler les problèmes.
01:24:48 Et puis une deuxième solution qui serait éventuellement beaucoup moins onéreuse,
01:24:53 c'est équiper toutes ces structures de caméras.
01:24:56 Ça en calmerait plus d'un quand même.
01:24:58 Si dans les EHPAD ou dans les structures de la petite enfance,
01:25:02 on avait des enregistrements, des vidéos, si vous voulez,
01:25:05 pour qu'en cas de maltraitement…
01:25:07 Après, il y a des crèches, ça se passe très bien.
01:25:09 Vous avez envie d'être filmé toute la journée sur votre lieu de travail ?
01:25:11 Il y a un côté un peu liberticide aussi.
01:25:14 Pas liberticide, c'est-à-dire que ces vidéos ne sortiraient…
01:25:17 En tant que père de famille, je veux dire, si j'ai un œil sur mon enfant toute la journée,
01:25:20 en effet, ça me rassure.
01:25:21 Et si je suis l'auxiliaire de l'agriculture, qui a plutôt bonne conscience,
01:25:24 qui travaille bien, qui est bien formé, je n'ai pas envie d'être filmé toute la journée.
01:25:27 À un moment, il faut choisir entre deux mots.
01:25:29 C'est-à-dire que soit, effectivement, vous acceptez le risque,
01:25:32 et quand on parle de risque, c'est quand même des choses qui peuvent être assez dramatiques,
01:25:37 on le voit avec ce témoignage.
01:25:40 Soit, effectivement, vous acceptez un moindre mal,
01:25:42 qui permettrait… Ce n'est pas tant les vidéos elles-mêmes.
01:25:45 C'est-à-dire que quand un certain nombre de personnel est filmé,
01:25:48 eh bien, ça calmerait quand même les ardeurs de certains à faire des films.
01:25:52 Le mieux, ce serait qu'il n'y ait pas à filmer et qu'on puisse faire confiance…
01:25:55 Le mieux, c'est qu'on vive dans une société où il n'y ait ni délinquance, ni criminalité.
01:25:59 Vous voyez bien qu'on est filmé dans la rue.
01:26:01 Dans la rue, comment ça se passe ?
01:26:02 On a des caméras de vidéosurveillance qui surveillent tout le monde en permanence.
01:26:05 Ça ne gêne personne.
01:26:06 Valérie Lecable, qu'est-ce qui se passe dans le monde de la petite enfance ?
01:26:10 On peut parler d'une crise des EHPAD 2.0.
01:26:13 D'ailleurs, la ministre l'a dit aujourd'hui dans un tweet.
01:26:15 En fait, le rapport de l'IGAS, ça a l'air absolument passionnant.
01:26:19 Et peut-être que ça vaudrait fouiller et voir s'il y a des typologies dedans.
01:26:24 C'est-à-dire que le père de famille qui témoigne ici parle d'une micro-crèche privée.
01:26:29 Donc, on se dit peut-être que…
01:26:31 Mais il y en a dans tout type d'établissements.
01:26:33 Pour le coup, j'ai un peu travaillé cet après-midi.
01:26:35 Que ce soit des crèches, des micro-crèches privées municipales.
01:26:38 En fait, ce que pointe le rapport, c'est surtout l'hétérogénéité de ces établissements d'accueil.
01:26:44 C'est-à-dire que vous avez des établissements de très bonne qualité
01:26:47 et d'autres qui sont absolument déplorables.
01:26:50 Et c'est très aléatoire.
01:26:51 Il faudrait faire comme les hôpitaux ou les lycées.
01:26:53 Il faudrait faire des classements et que les gens s'en parlent de ce sujet.
01:26:57 Quand votre enfance se retrouve dans la crèche classée…
01:26:59 C'est quand même le sujet le plus important.
01:27:01 Franchement, vous avez un enfant de moins de deux ans et que vous entendez des choses comme ça.
01:27:05 C'est juste absolument atroce et inacceptable.
01:27:08 Parce que je crois que par ailleurs en France, il y a beaucoup de règles dans les crèches, normalement,
01:27:12 sur le nombre de péricultrices par enfant, sur les horaires, sur un certain nombre de choses.
01:27:17 Donc, c'est vrai qu'on manque cruellement de crèches dans ce pays.
01:27:21 Et la première chose, c'est qu'il faudrait qu'il y en ait plus
01:27:24 et qu'effectivement, il y ait plus d'offres et plus de possibilités de choisir.
01:27:27 Nicolas Avet, vous voulez réagir ?
01:27:29 Oui, je voulais réagir à l'intervention de monsieur Messiaen.
01:27:32 Effectivement, la réaction de se dire « ce n'est pas ma voiture que je laisse à un voiturier,
01:27:38 donc j'aimerais avoir un droit de regard, etc. »,
01:27:41 elle passe effectivement par la considération de moyens de surveillance
01:27:46 auxquels pourraient seulement avoir accès les parents, etc.
01:27:50 J'y ai beaucoup pensé. Pour moi, ce n'est pas la solution.
01:27:54 Premièrement, parce que ce n'est pas la société dans laquelle je veux vivre.
01:27:58 Et ensuite, parce qu'à l'heure de laisser votre enfant à qui que ce soit,
01:28:01 pour la durée que ce soit, dans le contexte que ce soit,
01:28:04 le maître mot, c'est la confiance.
01:28:07 La confiance n'exclut pas le contrôle.
01:28:10 Non, la confiance n'exclut pas le contrôle, mais comment vous dire ?
01:28:15 Moi, si je laisse mon enfant en garde, ce n'est pas non plus pour être toutes les 3 minutes sur mon téléphone
01:28:19 pour voir si il est bien.
01:28:21 Ce n'est pas ce que je voulais dire.
01:28:22 C'est ça, c'est pervers.
01:28:23 Non, mais c'est-à-dire d'avoir des enregistrements, il ne s'agit pas de filmer.
01:28:27 Et au cas où ça se passe mal, on a une preuve.
01:28:29 Exactement.
01:28:30 Dans ce cas-là, il y a une vidéosurveillance, mais pas un live toute la journée de votre enfant.
01:28:36 Ah d'accord, j'ai mal compris.
01:28:38 C'est exactement comme la vidéosurveillance dans la rue.
01:28:40 J'ai mal compris, pourquoi pas.
01:28:42 Nicolas Avet, je reviens vers vous tout de suite, si Jean-Christophe Couvé vouliez dire un mot.
01:28:46 Oui, moi ça m'est arrivé avec une de mes filles, effectivement, région parisienne,
01:28:50 c'était les centres aérés.
01:28:52 Et donc on avait laissé...
01:28:53 C'est public.
01:28:54 Oui, elle devait avoir 4-5 ans, on l'avait laissée en centre aéré,
01:28:57 et on s'est rendu compte qu'elle était prostrée, elle s'était fait pipi dessus,
01:29:00 et personne ne l'avait changé.
01:29:01 Bon, après, on s'est débrouillé comme les autres,
01:29:03 c'est-à-dire qu'on a trouvé une maman qui travaillait pas loin,
01:29:06 on l'a payée au black parce que c'est comme ça.
01:29:07 En fait, c'est un vrai problème.
01:29:08 Moi, je vois mes collègues aujourd'hui, ils sont embêtés,
01:29:10 parce que nous, on travaille en décalé,
01:29:12 et donc on a des problèmes de logement,
01:29:14 enfin de crèche pour les enfants,
01:29:16 pour trouver des crèches décalées, etc.
01:29:17 C'est très compliqué.
01:29:19 Quand vous avez des personnels qui ne sont pas qualifiés,
01:29:21 ils sont sous-payés, ils ne sont pas valorisés.
01:29:23 Et surtout, ce que je veux dire, c'est que les organes de contrôle,
01:29:25 on a un recul des services publics,
01:29:26 il doit y avoir des organes de contrôle des services publics
01:29:28 qui viennent faire des carottages dans des crèches,
01:29:31 micro-crèches privées et tout,
01:29:33 et qui peuvent les mettre à l'amende.
01:29:34 Et n'oublions pas non plus que si vos enfants sont maltraités,
01:29:36 la police est là.
01:29:37 Vous pouvez aller aussi au commissariat et dire
01:29:39 "voilà, mon enfant est maltraité, il y a une enquête".
01:29:41 Il faut pouvoir le prouver.
01:29:42 Il faut pouvoir le prouver.
01:29:43 Il y a une enquête, on a une brigade des mineurs,
01:29:45 et on intervient.
01:29:47 Mais encore une fois, si on avait des organes de contrôle
01:29:49 dans ce pays, rien qu'à Lursaf par exemple,
01:29:51 on récupérait 7 à 9 milliards d'euros en fraude.
01:29:53 Et ainsi de suite, les impôts, c'est pareil.
01:29:55 Et là, c'est la même chose,
01:29:56 on voit bien qu'il y a du business,
01:29:58 on voit bien qu'encore une fois,
01:29:59 on utilise nos enfants comme des cartes bleues,
01:30:02 et on n'attend pas ça.
01:30:04 Et puis les crèches ferment.
01:30:05 Les crèches ferment, et après on ouvre la barrière, etc.
01:30:08 Et on a besoin de ça pour travailler aussi.
01:30:10 Il y a une dizaine de crèches,
01:30:11 je vais vous parler 10 secondes de ma situation personnelle.
01:30:14 J'ai un bébé de moins de 2 ans,
01:30:16 dans mon arrondissement, j'ai la chance d'habiter dans Paris,
01:30:19 mais dans mon arrondissement, ça a été la croix et la bannière,
01:30:22 puisqu'il y a 10 crèches sur l'année qui vient de s'écouler
01:30:24 qui ont d'ores et déjà fermé.
01:30:26 D'ailleurs, j'en profite pour dire que ce ne sont pas
01:30:28 toutes les crèches qui sont dans cette situation-là,
01:30:30 parce que je touche du bois,
01:30:32 et ça se passe magnifiquement bien dans la crèche municipale,
01:30:36 pour ce qui est de mon cas personnel.
01:30:39 C'est important de s'arrêter avec Nicolas Vallette
01:30:43 sur ce qui ne va pas, parce que c'est terrible, c'est grave,
01:30:45 et ça dit beaucoup de choses de notre pays.
01:30:47 Mais n'oublions pas qu'il y a des auxiliaires de pluriculture,
01:30:49 des directrices et directeurs de crèches
01:30:51 qui font un boulot formidable,
01:30:52 qui adorent les enfants et qui s'en occupent vraiment avec le cœur.
01:30:55 Donc ça, c'est important de le dire aussi.
01:30:57 Mais il y a ce dysfonctionnement qu'on ne peut pas oublier.
01:31:00 Cette fille est morte il y a un an.
01:31:02 L'IGAS, je termine juste, formule 39,
01:31:04 recommandations pour améliorer sécurité et qualité de l'accueil.
01:31:07 Ces recommandations seront prises rapidement en compte,
01:31:10 a assuré Jean-Christophe Combe, aujourd'hui le ministre des Solidarités.
01:31:12 En quelques mots, Nicolas Vallette,
01:31:14 parce qu'on arrive presque au terme de l'émission,
01:31:16 des mesures sont attendues.
01:31:17 C'est quoi l'urgence ?
01:31:18 Qu'est-ce que vous réclameriez si vous étiez face
01:31:21 au ministre des Solidarités ?
01:31:23 Une véritable prise de conscience et un changement radical.
01:31:27 Ce n'est tout simplement pas possible.
01:31:29 Juste pour revenir très vite,
01:31:30 je rappelle que la promesse de la garde des enfants de moins de 3 ans,
01:31:35 c'est une promesse de campagne du président de la République
01:31:38 pour le quinquennat 2022-2027.
01:31:39 La seule réponse, ça a été l'autorisation pour ces structures
01:31:42 d'employer du personnel non qualifié, qu'on ne forme pas.
01:31:45 On le prend, on le laisse et débrouillez-vous.
01:31:48 Vous avez une députée à Renaissance-Caire.
01:31:50 Juste répondez rapidement, madame la députée.
01:31:52 Non, non, non, elle doit être encadrée pendant 120 heures
01:31:56 par une supérieure.
01:31:58 C'est ça la réalité.
01:32:00 Après, moi, je suis maman moi aussi,
01:32:03 et la cause de l'enfance, c'est quelque chose
01:32:06 qui me percute particulièrement.
01:32:09 Mais juste un mot, au niveau des députés, par exemple,
01:32:14 la première chose qui a été faite quand on a été élu,
01:32:17 il y a un groupe qui s'est créé, c'est Protection de l'enfance.
01:32:20 Il y a eu un appel à candidature pour les députés
01:32:23 qui voulaient travailler sur les sujets de l'enfance.
01:32:26 Ça a été le groupe qui a eu le plus de succès.
01:32:29 C'est-à-dire beaucoup, beaucoup de parlementaires
01:32:32 se sont portés candidats pour travailler sur ce sujet.
01:32:35 Donc ça veut dire aussi quelque chose de l'ampleur du sujet.
01:32:38 Mais ce rapport nous dit quelque chose,
01:32:40 surtout sur l'ampleur du raté.
01:32:42 Absolument, mais on dit deux choses, plusieurs choses.
01:32:45 C'est des crèches municipales, donc vous voyez, c'est la mairie.
01:32:48 Après, il y a le département, c'est-à-dire que je pense
01:32:51 que la superposition de toutes les strates, de tous les contrôles,
01:32:54 la PMI d'un côté, moi, j'essaie de...
01:32:57 - 6 000 feuilles à la française. - Absolument.
01:32:59 Mais je pense que c'est probablement, sincèrement,
01:33:02 l'un des plus gros chantiers des 10 prochaines années,
01:33:05 parce qu'on ne pourra pas...
01:33:06 - Et l'un des plus importants, surtout, parce que nos enfants,
01:33:08 c'est sacré et il ne faut pas se permettre.
01:33:10 - Non, mais absolument, mais chantier prioritaire.
01:33:12 - Nos enfants et nos aînés. - Et nos aînés.
01:33:14 - Les enfants, la façon dont on s'occupe de nos aînés,
01:33:16 dit beaucoup de l'état d'un pays
01:33:18 et celui dans lequel on vit aujourd'hui.
01:33:21 Johan, vous vouliez réagir aussi ?
01:33:22 - Oui, un mot, parce que la campagne du président de la République
01:33:25 a été évoquée et c'est vrai qu'Emmanuel Macron
01:33:27 avait promis l'année dernière, durant sa campagne,
01:33:29 de faire de la petite enfance une des priorités.
01:33:32 Vous allez me dire, il y a beaucoup de priorités, c'est vrai,
01:33:34 mais là, en l'occurrence, il voulait créer un service public
01:33:36 de la petite enfance, c'est toujours sur les rails.
01:33:38 Il en a reparlé récemment et la promesse, c'est de créer
01:33:41 200 000 places de crèches supplémentaires d'ici 2022.
01:33:45 - Les promesses, langage que ceux qui les écoutent.
01:33:47 - En quatre ans. - Si c'est comme les prisons.
01:33:49 - Si c'est comme les prisons, oui, comme dit Jean-Christophe Couvillard,
01:33:51 c'est pas la même chose, hein.
01:33:53 Parallèle entre les crèches et les prisons.
01:33:55 - 200 000 places supplémentaires en sept ans.
01:33:57 On entend bien que les parents attendent ça, évidemment,
01:33:59 puisque vous l'avez décrit, c'est le parcours du combattant
01:34:02 pour trouver une place en crèche, une place publique.
01:34:04 - C'est terrible. - Donc, effectivement,
01:34:06 c'est une promesse importante.
01:34:08 Espérons qu'elle sera tenue et surtout, des places,
01:34:11 il faut qu'elles soient bien encadrées et bien gérées.
01:34:13 - Pour une place en crèche ?
01:34:15 Non, mais les gens qui n'ont pas d'enfants
01:34:17 ou qui en ont eu il y a très longtemps, doivent comprendre
01:34:20 qu'obtenir une place en crèche dans ce pays en 2023,
01:34:24 mais c'est le parcours du combattant
01:34:26 et vous avez une chance sur dix d'y arriver à la fin.
01:34:30 C'est complètement fou.
01:34:32 - D'accord. - Oui, non, c'est Karima, pardon.
01:34:34 Karima, oui, vous l'irez dire.
01:34:36 - Je vais le dire. - Je reviens vers Nicolas ensuite.
01:34:38 - Non, mais je pense qu'il y a quand même un réveil à avoir.
01:34:40 Là, on parle d'un rapport.
01:34:42 Je veux bien croire qu'il y a beaucoup de strates,
01:34:44 de difficultés et de problèmes,
01:34:46 mais on parle d'un rapport quand même.
01:34:48 Ce n'est pas juste une question de manque de moyens.
01:34:50 Quand on parle de négligence,
01:34:52 on peut même parler d'actes criminels dans certains cas.
01:34:54 Donc, je pense qu'il y a un signalement.
01:34:56 C'est déjà quelles sont les réponses qu'on apporte.
01:34:58 Quand les parents signalent quelque chose,
01:35:00 on voit qu'il y a des manquements graves,
01:35:02 ça devrait être déjà la priorité.
01:35:04 Ensuite, oui, le manque de places,
01:35:06 c'est aussi une chose. Je pense que c'est un chantier.
01:35:08 On parle de 200 000 places.
01:35:10 Peut-être déjà commencer... - On en décroche.
01:35:12 - Commencer déjà avec, je ne sais pas,
01:35:14 moins de 50 000 places déjà,
01:35:16 et que ce soit un programme national.
01:35:18 Et autre chose, je lance ça comme ça, bien sûr.
01:35:20 Vous savez, je suis originaire du Québec.
01:35:22 - Vous l'avez entendu.
01:35:24 - Les femmes, les hommes travaillent.
01:35:26 Mais si on n'est pas prêts à donner des places
01:35:28 comme ça en crèche,
01:35:30 peut-être qu'on va devoir aussi réfléchir
01:35:32 à allonger le congé maternité-paternité-parental.
01:35:34 - Vous l'allongez longtemps.
01:35:36 Parce que la crèche, c'est jusqu'à 3 ans.
01:35:38 - Non, non. - Il y a des écoles...
01:35:40 - Vous savez qu'au Québec, c'est un an.
01:35:42 - On a des enfants à Marseille à 2 ans.
01:35:44 - Je vais l'envoyer à l'école.
01:35:46 - Vous savez que c'est un an, le congé parental.
01:35:48 Ce que je veux dire, c'est qu'à un moment donné,
01:35:50 il y a aussi une question de choix.
01:35:52 Ça fait partie aussi du calcul des dépenses
01:35:54 qu'on veut faire aussi d'un point de vue gouvernemental.
01:35:56 - Ce que je retiens, c'est vrai qu'on parle de manquements.
01:35:58 Je ne suis plus avec Nicolas Avet parce que ça va être la fin de l'émission.
01:36:00 On parle de manquements, de personnels qui ne sont pas formés.
01:36:02 Mais moi, je repense à l'histoire de votre petit bout de chou.
01:36:04 Pour savoir qu'il faut fermer une porte,
01:36:06 il y a un moment où il n'y a pas besoin de formation de pluriculture.
01:36:08 - Mais il faut l'attirer.
01:36:10 - Moi, vous me mettez dans une crèche demain,
01:36:12 je pense que je vais avoir l'appréhension d'esprit
01:36:14 a priori de fermer la porte.
01:36:16 Donc là, on n'est même plus dans des personnels formés
01:36:18 ou pas formés.
01:36:20 C'est juste du bon sens et de laisser toute la journée
01:36:22 un espace avec des tout-petits ouverts comme ça sur la rue.
01:36:24 Vous m'avez raconté, c'est une immense avenue
01:36:26 et vous avez échappé au pire.
01:36:28 Dieu merci, j'ai envie de dire.
01:36:30 Mais il aurait pu arriver un drame.
01:36:32 Votre enfant, il aurait tout simplement été renversé par une voiture.
01:36:34 Et ce n'est pas une question de formation, de fermer une porte.
01:36:36 Je vous laisse le mot de la fin, Nicolas Avet.
01:36:38 - Oui, non, ça, c'était par rapport à ce qu'on disait.
01:36:40 C'est de l'obstination à faire mal les choses.
01:36:42 Pour reprendre un petit peu, je vais revenir sur la...
01:36:44 Effectivement, les services de police sont là.
01:36:46 Donc moi, j'ai suivi la procédure.
01:36:48 Main courante le jour de l'échappée.
01:36:50 Puis j'ai porté plainte.
01:36:52 Donc un mois après, simplement,
01:36:54 comme j'avais eu l'outrecuidance de faire paraître un article
01:36:56 dans le Parisien pour justement dénoncer ces cas,
01:36:58 il a suffi aux responsables de porter une contre-plainte,
01:37:00 disons, pour faire classer l'affaire.
01:37:02 Donc ça, ça a pris une semaine.
01:37:04 Il n'y a aucun problème.
01:37:06 Et impossible de rouvrir avec complément.
01:37:08 On a montré l'établissement des faits.
01:37:10 J'ai eu une déclaration signée, jurée,
01:37:12 de la directrice qui s'est fait licencier
01:37:14 le soir même de l'échec.
01:37:16 Et j'ai eu une déclaration signée
01:37:18 et jurée de la directrice qui s'est fait licencier
01:37:20 le soir même de la réunion avec la PMI
01:37:22 que ma dénonciation avait provoquée.
01:37:24 La mairie qui me reçoit...
01:37:26 Alors la mairie, c'est uniquement pour les agréments,
01:37:28 parce que je suis dans le secteur privé,
01:37:30 évidemment.
01:37:32 Mais réponse de la mairie,
01:37:34 "montrez-moi le texte légal
01:37:36 qui m'a obligé à vous aider."
01:37:38 Réponse de la PMI pour leur dire
01:37:40 qu'ils traitent nos enfants comme de la viande,
01:37:42 c'est "oui, oui, monsieur,
01:37:44 on va faire quelque chose,
01:37:46 et j'ai le plaisir d'entendre ça
01:37:48 par une dame très gentille
01:37:50 un lundi à 17h, alors que j'apprends après
01:37:52 qu'elle a pris sa retraite le mardi matin à 9h."
01:37:54 Bon.
01:37:56 Donc oui, en théorie,
01:37:58 tout fonctionne très bien.
01:38:00 En théorie, tout fonctionne très très bien.
01:38:02 - Merci Nicolas.
01:38:04 Je suis désolé, je vous coupe parce qu'on arrive vraiment
01:38:06 en termes de l'émission, mais c'était un plaisir
01:38:08 de vous avoir, et on garde contact
01:38:10 parce que cette affaire, on n'a pas fini
01:38:12 d'en parler, ce sera intéressant
01:38:14 de vous entendre de nous.
01:38:16 - Et comment va le fils aujourd'hui, tout va bien ?
01:38:18 - Il va super bien.
01:38:20 - On vous remercie, vous l'embrassez pour nous,
01:38:22 il doit dormir, j'espère qu'il dort, à cette heure-là.
01:38:24 Depuis longtemps.
01:38:26 Merci à vous Nicolas Avet, merci d'avoir été présent
01:38:28 dans ce soir info, c'est édifiant.
01:38:30 Je vous dis franchement,
01:38:32 c'est quelque chose qui est assez
01:38:34 tragique et qui dit beaucoup de notre pays.
01:38:36 Je ne vous quitterai pas de cette façon.
01:38:38 Je vais vous redonner le sourire avant de...
01:38:40 Qu'est-ce qu'il y a Yoann ? - Non rien.
01:38:42 - Vous regardez dans le vague, j'ai l'impression que vous êtes en train de refaire le match.
01:38:44 - Je suis fatigué. - Merci beaucoup.
01:38:46 - La dernière image du soir, très vite parce qu'on est en retard.
01:38:48 Je vous présente ma future remplaçante.
01:38:50 Vous me dites ce que vous en pensez.
01:38:52 Elle s'appelle Féda.
01:38:54 Ce n'est pas une animatrice de télévision
01:38:56 comme les autres, elle est une intelligence
01:38:58 artificielle. Cette femme n'existe pas.
01:39:00 - Et le macroniste ? - Non.
01:39:02 C'est une intelligence artificielle.
01:39:06 Cette semaine, elle a présenté son
01:39:08 premier journal dans un média koweitien.
01:39:10 Vous voyez, Koweit Times.
01:39:12 La mission du média, ce serait de lui confier la présentation
01:39:14 du journal d'actualité. On ne la voit plus, notre copine ?
01:39:16 - Féda ? - Pour l'instant,
01:39:18 cette intelligence artificielle est encore en phase
01:39:20 de test, mais elle pourrait rapidement présenter
01:39:22 le journal au Koweit.
01:39:24 Ça fait peur, ça aussi.
01:39:26 - Peut-être qu'elle va être plus sympa que vous.
01:39:28 - Elle sera peut-être plus compétente, surtout.
01:39:30 - On vous garde. - Plus intelligente. - On vous garde.
01:39:32 - On vous garde avec vos défauts.
01:39:34 - C'est gentil. Elle est adorable.
01:39:36 Merci, Loumna Daudi, Camille Jolie,
01:39:38 qui ont préparé cette émission.
01:39:40 L'édition de la nuit, Augustin Donat-Dieu.
01:39:42 Yoné Zaye, tout va bien ?
01:39:44 - Très bien. - Je vous avais fait peur.
01:39:46 - J'étais inquiet, parce qu'effectivement,
01:39:48 j'avais peur qu'on vous perde à cause de l'intelligence artificielle.
01:39:50 - Mais ça n'arrivera plus.
01:39:52 Un jour, nous serons tous remplacés par des robots.
01:39:54 - Ça nous a reçu, d'ailleurs. - Ça a déjà commencé
01:39:56 par le sommet du bourreau. - Arrêtez, je m'en vais s'y rendre.
01:39:58 - C'est la fin de ce soir. Merci à demain.
01:40:00 Bonne nuit. L'édition de la nuit, Augustin Donat-Dieu.
01:40:02 - Il peut passer.