Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir à la même heure.
00:00:04 On vous accompagne jusqu'à minuit pour débattre des grands sujets d'actualité.
00:00:08 Bienvenue dans Soir Info.
00:00:09 Au sommaire ce soir, la mobilisation contre la réforme des retraites qui commence à s'essouffler.
00:00:14 450 000 personnes selon la CGTO manifestent à Paris pour la 8e journée de mobilisation.
00:00:18 De son côté, la police en a dénombré 37 000.
00:00:21 Dans le même temps, les députés et les sénateurs réunis en commission mixte paritaire
00:00:25 pour plancher sur cette réforme des retraites ont réussi à s'accorder sur une version
00:00:29 finale du texte qui devrait être ratifiée demain par le Sénat et l'Assemblée Nationale.
00:00:33 La rue a-t-elle d'ores et déjà donc perdu son bras de fer ? Débat à suivre.
00:00:37 De son côté, la maire de Paris, Anne Hidalgo, ne donne pas suite à la demande de la préfecture
00:00:42 de police de réquisitionner les éboueurs de la ville pour limiter les effets de leur
00:00:46 grève contre la réforme des retraites alors que les poubelles continuent de s'accumuler
00:00:49 dans la capitale au 10e jour de grève.
00:00:51 7600 tonnes sont toujours non ramassées.
00:00:54 Le gouvernement et la mairie qui soutiennent le mouvement de grève se renvoient la responsabilité
00:00:59 de cette situation.
00:01:00 A qui la faute ? Là encore, nous en discuterons et puis on reviendra en fin d'émission sur
00:01:04 l'interview d'Eric Zemmour.
00:01:05 Aujourd'hui, dans Face à l'info, c'était un petit peu plus tôt, face à Christine
00:01:08 Kelly, le candidat déçu à l'élection présidentielle.
00:01:11 Elle sort un nouveau livre à paraître demain dans Je n'ai pas dit mon dernier mot.
00:01:15 Le leader du Parti Reconquête cherche toujours à analyser son échec de l'élection présidentielle.
00:01:20 Il ne parie pas ses adversaires politiques.
00:01:22 On l'entendra donc d'ici la fin de Soir Info avec Véronique Jacquier ce soir.
00:01:26 Bonsoir, chère Véronique.
00:01:27 Bonsoir.
00:01:28 Tout va bien ? Tout va bien.
00:01:29 Eh bien tant mieux.
00:01:30 À vos côtés, Nathan Devers, agrégé de philosophie.
00:01:33 Bonsoir, chère Nathan.
00:01:34 Bonsoir.
00:01:35 Alexandre Devecchio, qui a opté pour l'association Veste-Cole-Roulé ce soir, rédacteur en chef
00:01:39 au Pégaro.
00:01:40 Votre veste préférée.
00:01:41 C'est vrai, j'aime beaucoup.
00:01:42 C'est le test visuel vestimentaire inventé par Alexandre Devecchio.
00:01:45 Merci d'être présent.
00:01:47 Merci à Karim Abré, qui est également d'être là comme chaque soir de la rédaction de
00:01:50 CNews.
00:01:51 Gilles Mentré nous rejoint ce soir.
00:01:52 C'est un plaisir de vous avoir.
00:01:54 Maire adjoint LR du 16e arrondissement de Paris.
00:01:56 Vous êtes particulièrement remonté contre ces déchets, ces poubelles qui envahissent
00:02:00 les rues de la capitale.
00:02:02 Vous avez d'ailleurs publié un communiqué aujourd'hui et on verra tout cela ensemble
00:02:07 tout à l'heure.
00:02:08 Mais avant cela, il est 22h01.
00:02:10 Le rappel de l'actualité avec Mathieu Devese ce soir.
00:02:12 Emmanuel Macron a réuni ce soir Elisabeth Borne et les ministres concernés par la réforme
00:02:20 des retraites.
00:02:21 Députés et sénateurs ont trouvé aujourd'hui un accord sur une version commune du projet
00:02:24 avec la mesure la plus décriée, le report à 64 ans de l'âge légal de départ.
00:02:28 Et demain, le texte sera soumis au vote du Sénat puis à l'Assemblée nationale où
00:02:33 le camp présidentiel ne dispose pas de la majorité absolue.
00:02:36 Trois gendarmes ont été grièvement blessés aujourd'hui dans l'explosion d'une maison
00:02:40 à La Chapelle.
00:02:41 C'est dans l'Allier.
00:02:42 Un homme venait interpeller un homme pour des menaces de mort sur un agent du service
00:02:45 pénitentiaire d'insertion et de probation.
00:02:47 L'individu que les gendarmes venaient arrêter est décédé dans l'explosion.
00:02:51 Une explosion dont l'origine n'est pas encore déterminée.
00:02:54 Et puis la contestation ne faiblit pas au Royaume-Uni pour réclamer des augmentations
00:02:58 de salaires.
00:02:59 Des centaines de milliers de personnes étaient en grève aujourd'hui, le jour même où
00:03:03 le gouvernement a dévoilé son budget.
00:03:05 A Londres, le métro était à l'arrêt, les conducteurs ayant cessé le travail.
00:03:08 Le pays fait face à une vague de mouvements sociaux depuis des mois alors que l'inflation
00:03:12 reste au-dessus de 10%.
00:03:15 On marque une courte pause et on se retrouve pour l'ouverture des débats de Soir Info.
00:03:18 A tout de suite.
00:03:19 De retour sur le plateau de Soir Info avec Karim Abrik, Véronique Jacquier, Alexandre
00:03:27 Devey, Kyo Nathan Devers et Gilles Mantray.
00:03:29 Ce soir, on entame évidemment les discussions autour de ces mobilisations.
00:03:33 Huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:03:35 Beaucoup moins de monde dans la rue, un peu partout en France.
00:03:38 Que ce soit à Paris, Lyon, Marseille ou Nantes, la mobilisation est en forte baisse dans la
00:03:43 fonction publique également.
00:03:45 On va en tirer les enseignements dans quelques instants.
00:03:47 Je voudrais d'abord qu'on revienne sur ces images dans la capitale.
00:03:49 Plusieurs centaines tout de même d'éléments radicaux ont provoqué des incidents avec
00:03:53 les forces de l'ordre et ont notamment attaqué une agence d'intérim.
00:03:56 On a peu évoqué les violences et les incivilités, les casses dans ces différentes mobilisations.
00:04:03 Mais force est de constater qu'après huit journées de manifestation, ces éléments
00:04:07 perturbateurs parviennent toujours à s'infiltrer dans les cortèges.
00:04:10 Voici cette séquence, cette agence d'intérim qui a été prise pour cible tout à l'heure.
00:04:14 "On dit que l'autisme, c'est pas la guerre" "On dit que l'autisme, c'est pas la guerre"
00:04:21 "On fait une pause en cours"
00:04:23 "Il y a des gens là derrière"
00:04:48 Certes marginal, mais ça reste quand même très violent.
00:04:51 Écoutez cet employé qui a vécu cette scène de trop près.
00:04:55 "En fait quand je revenais, j'ai vu qu'à côté ça fumait beaucoup.
00:04:59 Ils étaient en train de venir et j'ai dit à ma responsable "sors, sors, sors, vite, vite, vite,
00:05:04 faut qu'on se casse d'ici".
00:05:06 Et du coup elle est vite sortie, mais ça s'était jamais produit auparavant, donc on était un peu étonnés.
00:05:11 Je suis un peu choquée parce qu'à deux minutes près, j'étais dedans.
00:05:14 Donc en fait les personnes qui étaient là, qui étaient à l'intérieur pour le coup,
00:05:18 je me dis qu'elles n'ont pas forcément mérité ça.
00:05:21 Moi je suis manifestante aussi et pourtant j'ai rien demandé.
00:05:26 À ce moment-là, je ne méritais pas de me prendre un petit truc qui explose avec de la fumée
00:05:30 ou du verre dans l'œil.
00:05:31 On enregistre un peu plus d'une vingtaine d'interpellations aujourd'hui à Paris.
00:05:35 Certes ce n'est pas aussi important que cela,
00:05:40 parce qu'on n'a pas complètement entravé et gâché cette nouvelle manifestation.
00:05:45 Mais on voit qu'à mesure de rassemblements, ces gens sont toujours là, sur place,
00:05:50 pour montrer leur mécontentement sur la réforme peut-être,
00:05:53 mais surtout pour semer le chaos et en découdre avec les forces de l'ordre.
00:05:56 On n'arrive pas à faire une manif sans casse.
00:06:00 Sans casse, oui, c'est surtout ça.
00:06:02 C'est-à-dire qu'on peut se dire que c'est peut-être la fin des manifs,
00:06:04 et c'est le pourrissement parce que le mouvement a duré.
00:06:07 Mais en réalité, ça fait maintenant presque une décennie
00:06:11 qu'en France, à chaque manif,
00:06:13 et c'est les manifs des retraites comme les manifs du 1er mai,
00:06:16 on a ce genre de choses.
00:06:18 Et donc ça témoigne d'une défaillance de l'État quelque part.
00:06:22 Alors moi, je ne suis pas complotiste, mais il y a deux solutions.
00:06:25 Soit l'État est un peu complaisant.
00:06:28 Ça se passe mieux sous le préfet Nouniès que sous le préfet Lallement.
00:06:31 C'est vrai, tout de même.
00:06:32 Soit il est un peu complaisant, il se dit que finalement le pourrissement,
00:06:35 ce n'est pas si mal.
00:06:36 Soit il est complètement impuissant et c'est peut-être plus grave.
00:06:39 C'est plutôt la piste que j'évoquerais.
00:06:43 Mais il y a une défaillance de l'ordre public.
00:06:47 Et on ne comprend pas bien pourquoi pour les hooligans, par exemple,
00:06:50 on peut les interpeller d'avance.
00:06:52 Pourquoi c'est constitutionnel et pourquoi là, c'est inconstitutionnel ?
00:06:55 Pourquoi ? Vous vous souvenez du match ?
00:06:58 Je vais préciser, il y a eu quelques interpellations d'individus aujourd'hui
00:07:02 qui étaient munis notamment de fumigène.
00:07:04 Non, en fait, les black blocs ne sont pas tant que ça.
00:07:06 On les connaît.
00:07:07 Quand ils sont interpellés une fois, ils pourraient venir pointer à vie au commissariat
00:07:11 comme le font les hooligans avant chaque manifestation.
00:07:13 On ne le fait pas parce que, soi-disant, l'état de droit, etc.
00:07:17 Pourquoi c'est possible pour les hooligans et pas possible là ?
00:07:20 Pourquoi durant le match France-Maroc, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:07:23 on avait interpellé des groupuscules d'extrême droite avant les matchs ?
00:07:28 Et pourquoi là, ça fait des années que les black blocs bénéficient d'une forme,
00:07:33 je suis désolé de le dire, d'impunité ?
00:07:35 Donc, je ne sais pas si c'est politiquement correct,
00:07:38 si c'est qu'on ne met pas les moyens en place,
00:07:41 mais en tout cas, il est intolérable finalement dans une démocratie que l'état de droit.
00:07:46 Parce qu'en réalité, c'est ça, c'est l'état de droit qui n'est pas…
00:07:49 Au nom de l'état de droit, on considère qu'il n'y a plus aucun droit qui s'applique dans ce pays.
00:07:54 Et je pense que ça participe du ras-le-bol général.
00:07:57 Véronique, on peut imaginer une montée de la radicalité ou des violences
00:08:01 à mesure qu'on s'approche du vote de la loi, à savoir demain,
00:08:05 et puis autour de ce vote, donc qui aura lieu demain.
00:08:08 Mais il y a deux choses. Il y a effectivement l'impunité pour les black blocs,
00:08:12 mais ça, ce n'est pas nouveau, avec chaque fois des manifs qui dégénèrent depuis dix ans.
00:08:16 Ils savent qu'ils ne risquent rien,
00:08:18 donc que la réponse pénale ne sera pas à la hauteur de ce qu'ils ont commis.
00:08:21 Laissez-moi parler, Julien.
00:08:22 Et les Français qui s'habituent à ce climat, ça c'est une chose.
00:08:26 Et j'en viens à la deuxième, à savoir que là, ce ne sont pas forcément des black blocs.
00:08:30 Je regardais, on voit leur visage.
00:08:32 En l'occurrence, c'est plus une employée.
00:08:35 Mais enfin, certains ont un air plutôt bon enfant, les manifs,
00:08:39 et pourtant, ils sont capables de tout casser et de s'attaquer à des bâtiments
00:08:44 dans lesquels il y a des employés.
00:08:46 Et c'est là qu'on voit qu'on a franchi une ligne jaune,
00:08:49 c'est-à-dire que vous ne pouvez même plus travailler
00:08:51 alors qu'un cortège passe sous votre fenêtre.
00:08:54 Donc il y a atteinte à citoyens en danger à ce niveau-là.
00:08:58 Moi, je trouve qu'on en est là et la violence est tellement diffuse,
00:09:02 le climat social est tellement éruptif
00:09:05 que le gouvernement, certes, doit lutter contre ce phénomène,
00:09:09 mais ce n'est pas en mettant des flics derrière chaque excité dans les manifs
00:09:12 qu'on va y arriver.
00:09:13 C'est vraiment un climat général.
00:09:15 Mais je ne crois pas aux excités, ce sont quand même des gens gagoulés.
00:09:18 Oui, ils sont organisés.
00:09:20 Ils sont très organisés.
00:09:22 Je dis, il y a deux choses, il y a les black blocs et il y a de toute façon le climat.
00:09:26 C'est un climat qui dégénère, qui est éruptif et qui est compliqué.
00:09:29 Il y a un effet d'entraînement parfois.
00:09:30 Maintenant, sur la question de "est-ce que ça va continuer",
00:09:32 vous avez quand même remarqué que ce soir,
00:09:34 les syndicats n'ont pas donné de mots d'ordre, de consignes pour la suite.
00:09:37 On les entendra, oui.
00:09:38 En revanche, ils ont donné des consignes pour les députés
00:09:40 pour qu'ils votent demain contre le texte.
00:09:43 Voilà, ça veut dire qu'ils sont quand même sur leur garde.
00:09:46 Le front syndical peut aussi éclater si l'Assemblée vote, bien entendu, le texte.
00:09:52 Donc moi, j'ai quand même l'impression que ce qui se passe aujourd'hui,
00:09:54 c'est un baroud d'honneur.
00:09:55 Gilles Montré, ces images qui se répètent quand bien même, je vous dis,
00:10:00 22 interpellations sur une quarantaine de milliers de manifestants,
00:10:04 ça reste marginal.
00:10:06 Mais il y a toujours des excités pour venir gâcher la fête.
00:10:08 On n'est pas capable d'avoir une manifestation sans casse en France.
00:10:12 Oui, et c'est important de distinguer les deux.
00:10:14 Bien sûr, bien sûr.
00:10:15 Effectivement.
00:10:16 Ils ne sont pas là pour lutter contre le réforme des retraites, ces gens-là.
00:10:18 Il faut vraiment voir qu'une frange absolument extrémiste,
00:10:23 qui se qualifie d'antifasciste, vient provoquer de la violence,
00:10:27 utilise ces moments-là.
00:10:29 Et donc, il faut être intraitable avec ça.
00:10:31 Mais il y a ce risque qui ne s'est pas manifesté jusqu'à présent.
00:10:35 Ce risque toujours que cette violence, elle diffuse,
00:10:37 elle puisse entraîner aussi d'autres manifestants.
00:10:40 J'allais dire, est-ce qu'il n'y a pas une passivité complice parfois
00:10:42 de certains manifestants ou tout simplement une peur d'intervenir ?
00:10:45 Parce que c'est vrai que ça fait peur de voir des individus violents armés.
00:10:47 Je pense que c'est surtout la peur d'intervenir.
00:10:48 Parce que quand on voit ces images,
00:10:50 il y a des gens qui ne sont pas venus manifester pour ça.
00:10:52 En revanche, quand la colère froide s'accumule,
00:10:55 parce qu'on voit bien que finalement ces manifestations ne servent à rien,
00:10:59 ne servent à rien, le gouvernement est sourd à la manifestation dans la rue,
00:11:02 et donc il y a une frange qui va peut-être être tentée de se radicaliser.
00:11:06 Je ne parle pas de violence, mais de se radicaliser dans ses actions.
00:11:09 Et cette violence-là, elle peut diffuser,
00:11:11 elle peut donner des exemples de comportements qui sont dangereux.
00:11:14 Quand on entend dans l'opinion un conseiller,
00:11:16 Emmanuel Macron, qui dit « on ne changera d'avis que si un jour il y a un mort dans une manifestation »,
00:11:20 on en vient de dire, mais qu'est-ce que c'est cette façon de mettre de l'huile sur le feu ?
00:11:23 Un commentaire, Karima Brick.
00:11:25 Le pourrissement de la situation peut effectivement faire en sorte
00:11:28 que certains individus vont se radicaliser
00:11:31 ou prennent ces moments-là justement pour exprimer cette colère et même cette violence.
00:11:36 Il y a aussi la question du laxisme judiciaire,
00:11:38 parce qu'effectivement il y a une frange d'extrémistes
00:11:41 qui sont même connus dans certains cas par les services policiers,
00:11:44 qui réussissent à se faufiler, vous dites certains sont organisés,
00:11:47 d'autres attendent ces moments-là pour justement faire leur méfait.
00:11:51 Il y a quand même un laxisme judiciaire.
00:11:53 On a vu notamment, pour ce qui était par exemple l'adoption de ce projet,
00:11:58 il y avait ce projet de loi pour les peines minimales,
00:12:00 pour les récidivistes, on s'entend là, pour les récidivistes
00:12:03 qui seraient en fait coupables de violences envers les policiers,
00:12:07 ça n'a pas été adopté.
00:12:09 Donc on a l'impression aussi peut-être pour ces gens-là,
00:12:11 ils se disent les sanctions ne sont pas vraiment à la hauteur,
00:12:15 donc ne craignent pas grand-chose là-dessus.
00:12:17 Et en effet, ce sont des moments où ils peuvent aussi exulter.
00:12:21 Il y a ça aussi, il y a cette violence qui est contenue dans la société,
00:12:24 il y a des franges d'extrémistes qui ont cette violence en eux,
00:12:26 qui attendent ces moments critiques pour pouvoir s'exprimer.
00:12:30 Et bien donc, ils s'en donnent à cœur joie.
00:12:32 Donc malgré toutes les précautions, on ne pourra jamais complètement,
00:12:36 je pense, vraiment empêcher tout débordement.
00:12:39 Mais quand même, il faut souligner, effectivement,
00:12:41 on était à la huitième mobilisation.
00:12:43 On voit quand les syndicats tiennent les cortèges
00:12:46 avec leur réseau de sécurité, le message qu'ils envoient,
00:12:49 bien, ils étaient un petit peu moins nombreux à se manifester.
00:12:52 Et quand la situation pourrit, on voit que ça se radicalise.
00:12:55 - Un dernier mot, Nathan Devers, c'est vrai que c'est toujours mauvais
00:12:58 en termes d'image de voir ces violences, quand bien même,
00:13:00 je le précise encore une fois, c'est assez marginal
00:13:03 dans ces mobilisations contre la réforme des retraites.
00:13:05 Mais il y a toujours des excités qui n'en ont rien à faire
00:13:08 de la réforme, qui sont là pour, en effet, exulter
00:13:11 ou en tout cas, concrétiser des penchants violents.
00:13:14 - Oui, c'est ce que je voulais dire la première chose,
00:13:16 mais vous l'avez dit, c'est que c'est extrêmement minoritaire
00:13:18 et que globalement, la contestation contre cette réforme
00:13:21 a été très largement pacifique, non violente, digne, républicaine.
00:13:25 Quand on analyse ce phénomène, il faut en effet noter
00:13:27 que depuis un peu plus de dix ans, à l'échelle européenne,
00:13:30 ce n'est pas un phénomène franco-français.
00:13:32 Le modèle de la manifestation syndicale, à l'ancienne,
00:13:35 les banderoles, le service d'ordre, etc.,
00:13:38 tente à, non pas à disparaître, mais en tout cas
00:13:40 à être très fortement concurrencée par le modèle
00:13:43 d'une manifestation qui est régie par les Black Blocs.
00:13:45 C'est-à-dire que les Black Blocs sont en cortège de tête
00:13:47 et c'est eux qui donnent le "là" des événements
00:13:50 et notamment par ces violences-là.
00:13:52 Quand on les critique, me semble-t-il, il faut les critiquer eux,
00:13:54 mais ça c'est facile, la non-violence, la violence, c'est pas bien.
00:13:57 Bon, quand on a dit ça, on n'a pas dit grand-chose.
00:13:59 Il me semble qu'il faut aussi dire que les Black Blocs
00:14:01 sont un symptôme de l'époque.
00:14:02 C'est-à-dire que ce qui rend possible le succès des Black Blocs,
00:14:05 ce qui fait qu'ils peuvent avoir autant de visibilité
00:14:08 et s'implanter dans des manifestations,
00:14:10 c'est un climat politique, comme vous l'avez dit,
00:14:12 où les contestations ne sont pas écoutées.
00:14:14 Regardez sur ces six dernières années,
00:14:16 quel est le seul moment où le gouvernement a reculé
00:14:19 par rapport à sa politique ?
00:14:20 Saccage de l'arc de triomphe.
00:14:21 C'est le saccage de l'arc de triomphe.
00:14:22 Ça veut dire quand il y a eu des violences.
00:14:23 Et là, le gouvernement s'est mis à reculer.
00:14:25 Et quand il y a dans la France une majorité de la population
00:14:29 qui a des idées qui sont légitimes,
00:14:30 qui devraient être entendues, qui devraient être écoutées,
00:14:33 pas forcément nécessairement approuvées,
00:14:35 mais au moins respectées,
00:14:36 et que le gouvernement fait à ce point la sourde oreille
00:14:40 et qu'il se radicalise,
00:14:41 eh bien il crée les conditions de possibilité d'un climat
00:14:45 qui va donner libre cours ou qui va donner de l'audience
00:14:48 aux gens qui désirent la violence dans la société.
00:14:50 Dernier mot.
00:14:51 Moi, je n'en suis pas tout à fait certain
00:14:53 de partager entièrement cette analyse.
00:14:55 On a vu ça un peu dans les Gilets jaunes,
00:14:57 mais c'était un contexte particulier.
00:14:58 Ce sont des gens qui n'avaient pas l'habitude de manifester.
00:15:00 Il n'y avait pas les services d'ordre des syndicats.
00:15:03 Et donc moi, je pense vraiment qu'on a un phénomène black bloc
00:15:07 et qu'il y a quand même une séparation étanche
00:15:09 avec la plupart des manifestants.
00:15:11 D'ailleurs, on a vu...
00:15:12 Oui, d'ailleurs, vous avez des ultras qui s'en prennent aux syndicats.
00:15:14 Donc, je suis un peu en nuance parce que je pense que dire
00:15:17 « ça se radicalise, etc. »,
00:15:19 c'est d'une certaine manière adouber le discours
00:15:22 qui va être celui du gouvernement.
00:15:24 Regardez, nous sommes le parti de l'ordre.
00:15:26 Ces manifestants sont tous des violents.
00:15:28 Je crois que ce n'est pas le cas.
00:15:29 Ce sont des gens très organisés.
00:15:31 Ça fait dix ans qu'ils agissent.
00:15:32 Ce sont d'ailleurs des grands bourgeois, généralement,
00:15:34 des fils à papa qui aiment la violence pour la violence.
00:15:37 Ils cherchent le frisson.
00:15:39 Ils auraient dû être mis hors d'état de nuire depuis longtemps.
00:15:42 Et c'est la responsabilité entière de l'État de ne pas l'avoir fait.
00:15:46 Encore une fois, on a un État régalien extrêmement défaillant.
00:15:49 Et on peut se demander aussi s'il n'est pas complaisant
00:15:51 parce que je pense que ce genre de scène de violence
00:15:54 sert paradoxalement le pouvoir.
00:15:58 Ils en sont plutôt contents, en quelque part.
00:16:01 450 000 personnes manifestées aujourd'hui à Paris
00:16:06 selon la CGT, 37 000 selon le ministère de l'Intérieur.
00:16:10 La commission mixte paritaire a voté le texte
00:16:14 qui sera soumis au Parlement demain.
00:16:15 Est-ce que la rue a d'ores et déjà perdu ?
00:16:17 On poursuit le débat et on répond à cette question dans un instant.
00:16:20 A tout de suite.
00:16:22 De retour sur le plateau de Soir Info, un point sur l'actualité.
00:16:26 Mathieu Devez et on poursuit la discussion.
00:16:28 Le bras de fer se durcit entre la mairie de Paris
00:16:34 et le gouvernement concernant la grève des éboueurs.
00:16:36 Anne Hidalgo annonce ce soir ne pas donner suite
00:16:38 à la demande de réquisition du préfet de police de Paris.
00:16:41 Au dixième jour de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites,
00:16:44 plus de 7 600 tonnes de déchets encombrent désormais
00:16:47 les trottoirs de la capitale.
00:16:48 Un thème traité tout à l'heure dans Soir Info.
00:16:51 Eux aussi sont en grève contre la réforme des retraites,
00:16:54 les contrôleurs aériens.
00:16:55 Conséquence, l'aviation civile demande ce soir aux compagnies
00:16:58 d'annuler 20% de leurs vols demain à Paris-Orly.
00:17:01 En dépit de ces mesures préventives, la direction prévient
00:17:04 que des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir.
00:17:08 Une vingtaine de personnes sont décédées ou portées disparues
00:17:11 en Turquie après des inondations.
00:17:13 Elles ont frappé deux provinces du sud-est du pays
00:17:16 déjà affectées par le séisme du 6 février.
00:17:19 Les vidéos montrent des villes envahies par des eaux torrentielles
00:17:22 et boueuses.
00:17:23 Plus de 160 secouristes et plongeurs ont été dépêchés
00:17:26 dans la région.
00:17:27 - Toujours avec Karim Abrik, Véronique Jacqui, Alexandre Devecchio,
00:17:30 Nathan Devers, Gilles Mantray, j'en profite pour saluer Olivier Mathéo
00:17:33 qui est avec nous également par vidéo.
00:17:35 Bonsoir monsieur, merci d'être présent en direct,
00:17:37 secrétaire général CGT dans les bouches du Rhône.
00:17:40 On va revenir avec vous sur cette journée de mobilisation.
00:17:43 Le regard que vous portez sur ce vote demain à l'Assemblée
00:17:46 et votre action.
00:17:48 La mobilisation contre la réforme des retraites qui paraît s'essouffler.
00:17:52 En tout cas, quelques 450 000 personnes ont manifesté aujourd'hui
00:17:55 à Paris pour la 8e journée de mobilisation selon la CGT.
00:17:58 De son côté, la police en a dénombré 37 000.
00:18:01 Sur l'ensemble du territoire, le ministère dénombre 480 000 manifestants
00:18:05 contre 1,7 million pour la CGT.
00:18:07 Toujours le jeu évidemment des chiffres des uns et des autres.
00:18:10 Regardez ce qui s'est passé en région, notamment à Nantes
00:18:13 avec Mickaël Chahou et on poursuit les débats.
00:18:16 Huitième rendez-vous dans les rues de Nantes,
00:18:19 les manifestants défilent pendant que les parlementaires
00:18:22 planchent sur un texte commun soumis au vote ce jeudi.
00:18:26 Un vote, tout le monde veut y croire pour éviter le recours au 49.3.
00:18:30 On n'est pas écoutés du tout, du tout, du tout.
00:18:33 Donc le 49.3, c'est le summum en fait.
00:18:36 De la non-démocratie.
00:18:38 Donc moi, j'y crois pas, j'espère, je suis encore optimiste.
00:18:42 Déni démocratique, c'est le terme qui revient le plus chez les manifestants
00:18:46 quand ils évoquent le recours possible au 49.3.
00:18:49 Pour les responsables syndicaux nantais, il y aurait un avant et un après.
00:18:53 C'est une mesure brutale qui, à mon avis, crée un péril
00:18:58 pour la démocratie sociale de ce pays.
00:19:00 Passer en force, c'est un défi.
00:19:03 Passer en force, c'est provoquer la société, c'est provoquer la population,
00:19:09 c'est provoquer les salariés.
00:19:11 Cette possibilité d'un passage en force de l'exécutif
00:19:14 attise les tensions dans les cortèges.
00:19:16 A Nantes, cette 8e manifestation a été certainement la plus électrique
00:19:20 sur le terrain depuis le début du mouvement de contestation.
00:19:24 Un premier mot avec vous, Olivier Mathéou.
00:19:27 Merci encore d'être avec nous en direct.
00:19:29 Secrétaire général CGT dans les bouches du Rhône.
00:19:31 Quel bilan vous faites de cette journée de mobilisation ?
00:19:33 Je vais vous poser une question un peu directe.
00:19:37 Mais est-ce que la rue a perdu ? Ça y est ?
00:19:41 Je ne pense pas.
00:19:46 Je ne pense pas.
00:19:47 Honnêtement, il serait très risqué pour ce gouvernement
00:19:49 de tenter le passage en force.
00:19:51 On sait très bien que depuis des semaines, ils essayent de s'acheter une majorité.
00:19:55 Au bout de la 8e manifestation, on constate
00:19:59 qu'il y a peut-être un peu moins de monde, à la limite,
00:20:03 mais qu'il y a du renoncement, je ne crois pas du tout.
00:20:06 D'ailleurs, le niveau des secteurs engagés dans la grève
00:20:10 et notamment dans les grèves euroconductibles,
00:20:12 dans des secteurs qui pèsent fortement sur l'économie,
00:20:15 c'est encore très sérieux.
00:20:17 Je ne sais pas comment dire, parce qu'on n'est pas là
00:20:20 dans le jeu du chat et de la souris.
00:20:24 Si le gouvernement entend passer en force d'une manière ou d'une autre,
00:20:27 il devra en assumer les conséquences, c'est certain.
00:20:30 Le taux de grévistes est quand même en nette baisse, Olivier Matteou.
00:20:33 La mobilisation est moins importante que celle de mardi dernier.
00:20:36 Je ne sais pas si la rue a perdu, mais le mouvement s'essouffle.
00:20:40 C'est un fait.
00:20:41 Non, c'est vous qui parlez d'essoufflement.
00:20:43 Je m'excuse de vous dire comme ça, mais il y a des étapes à franchir.
00:20:47 Tout le monde attend, y compris les résultats du vote demain à l'Assemblée,
00:20:50 soit du vote, soit du passage en force, et je le redis tranquillement.
00:20:54 Tout l'intersyndical dans le département a annoncé aujourd'hui
00:21:00 que quoi qu'il arrive, la lutte continuera.
00:21:03 Encore une fois, si le gouvernement tente de passer par la force,
00:21:06 il en aura la responsabilité et il devra assumer les conséquences.
00:21:11 Mais il n'y aura plus de règles.
00:21:13 Qu'on soit clair, il n'y aura plus de règles.
00:21:15 Cette réforme, personne n'en veut.
00:21:17 Personne n'en veut et il n'a pas à se comporter comme ça.
00:21:19 Ce n'est pas la première fois qu'on vous entend dire, M. Matteou,
00:21:22 que si la loi passe et si le 49-3 est dégainé, il n'y aura plus de règles.
00:21:27 Ça veut dire quoi concrètement, il n'y aura plus de règles ?
00:21:29 Tous les coups sont permis, au nom de quoi ?
00:21:32 Vous vous rendez compte, on en est à combien de 49-3 ?
00:21:34 Est-ce qu'on va aller au bout du quinquennat comme ça ?
00:21:37 Qu'est-ce qu'Emmanuel Macron est en train d'installer ?
00:21:40 Un gouvernement qui impose, qui passe sur la représentation nationale,
00:21:44 qui passe sur l'opinion publique, qui passe sur le monde du travail ?
00:21:48 Ça ne s'appelle plus une démocratie, ça.
00:21:50 Sauf que ce qui se passe, c'est légal.
00:21:52 Et je me demande, quelle est la légitimité la plus importante,
00:21:55 celle de la rue ou celle du Parlement ?
00:21:57 Ce qui est légal dans une république comme la nôtre aujourd'hui,
00:22:02 malheureusement, n'est pas forcément moral.
00:22:04 Et ce qu'il conviendrait de faire aujourd'hui, c'est de remettre tout à plat
00:22:07 et d'entendre que personne ne veut de cette réforme.
00:22:09 Et d'avoir l'honnêteté de dire, on a été mal inspirés,
00:22:13 on a été un poil trop gourmands, après tant de milliards
00:22:16 distribués sur le compte des travailleurs aux plus riches.
00:22:19 On va calmer un petit peu, on va ralentir un peu les choses.
00:22:24 Et peut-être, pourquoi pas, poser sur la table à la fois
00:22:29 les besoins qu'expriment les manifestants et l'opinion publique,
00:22:35 et mettre en face les milliards qui pourraient être à disposition
00:22:38 si on les prenait dans les bonnes poches.
00:22:39 Olivier Mathéo, il y a un instant, vous avez dit, il n'y aura plus de règles,
00:22:42 tous les coups sont permis. Pardon d'insister là-dessus,
00:22:45 mais encore une fois, concrètement, qu'est-ce que ça veut dire
00:22:47 quand vous nous dites "tous les coups sont permis" ?
00:22:49 C'est-à-dire que c'est quoi le coup d'après pour vous ?
00:22:51 Le coup d'après, ce sera quoi ?
00:22:52 Je vais vous le dire tranquillement.
00:22:54 On a une intersyndicale nationale qui a mené les choses
00:22:59 de manière académique jusqu'à maintenant, avec 8 journées d'action,
00:23:03 des alertes lancées au gouvernement, et un gouvernement qui s'entête
00:23:06 et méprise l'expression majoritaire dans le pays,
00:23:09 qui dit "on n'en veut pas".
00:23:11 À un moment donné, on laissera libre cours à l'imagination
00:23:14 des travailleurs et des travailleuses, dans l'expression de leurs revendications.
00:23:18 Et dans votre imagination, c'est quoi la suite ?
00:23:20 Eh bien, il peut tout se passer. Ce à quoi on va travailler,
00:23:23 c'est le maximum de grèves et de grèves reconductibles
00:23:26 dans le plus possible de secteurs possibles.
00:23:28 Qu'on soit clair. Après, il ne faudra pas qu'ils viennent pleurer.
00:23:32 Les cours intermédiaires ne tiennent plus rien,
00:23:35 ce qui est déjà le cas depuis longtemps.
00:23:38 À un moment donné, quand on pousse le bouchon trop loin,
00:23:40 il y a des conséquences.
00:23:41 Les gens, les travailleurs ne veulent pas de cette réforme.
00:23:44 Vous savez, le pire dans l'affaire, c'est que le gouvernement fait comme
00:23:49 si la colère qui s'exprimait ne concernait que la question des retraites.
00:23:52 On nous a expliqué depuis des années qu'il ne faut pas augmenter les salaires
00:23:55 parce que ça fait augmenter les prix.
00:23:57 Les salaires n'ont pas augmenté, les prix explosent.
00:23:59 Les gens n'arrivent plus à finir le mois.
00:24:01 Les assiettes sont vides. Vous pensez que ça va aller jusqu'à où, ça ?
00:24:04 Et on augmente le budget de l'armée de manière exponentielle.
00:24:07 On fait des cadeaux au grand patronat de manière illimitée.
00:24:12 Et on vient encore nous expliquer qu'il faudrait travailler deux ans de plus
00:24:15 et payer la boîte de haricots quatre fois le prix de l'année dernière,
00:24:20 avec le même salaire.
00:24:22 Vous restez avec nous si vous voulez bien.
00:24:24 Olivier Mathéou, si vous permettez, je fais un petit tour de plateau.
00:24:27 Vous réagissez quand vous voulez et je reviendrai évidemment vers vous.
00:24:31 C'est intéressant, Alexandre, d'entendre ce que dit ce secrétaire général
00:24:35 de la CGT des Bouches d'Hiron.
00:24:37 C'est vrai que le discours est très fort.
00:24:40 On a pour le coup rarement entendu une telle défiance dans les propos.
00:24:44 On est à 24 heures d'un vote solennel et on se rend compte que
00:24:47 la détermination des syndicats les plus fervents contre cette réforme est intacte.
00:24:52 Oui, j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'intéressant dans ses propos.
00:24:57 Je ne suis pas forcément d'accord avec la CGT.
00:24:59 Je suis contre cette réforme, mais pas forcément d'accord avec la CGT.
00:25:02 Mais je crois qu'il touche un point juste quand il dit que l'opposition finalement
00:25:06 à cette réforme dépasse largement la question de l'âge.
00:25:09 Il y a la question de l'inflation, il l'a rappelé, mais il y a surtout la question du fait,
00:25:13 et je le redis souvent, qu'en réalité il y a 10 millions de personnes
00:25:16 sans activité dans ce pays.
00:25:17 Qu'est-ce qu'on attend pour les mettre au travail ?
00:25:19 Qu'est-ce qu'on attend pour répondre à cette France désindustrialisée
00:25:23 dans laquelle il n'y a plus d'emplois ?
00:25:25 Qu'est-ce qu'on attend pour ceux qui profitent du système
00:25:27 à faire en sorte qu'ils jouent le jeu ?
00:25:31 C'est ça qu'on attend des politiques.
00:25:33 Et ensuite peut-être on pourra demander à la France qui se lève tôt
00:25:36 de faire des efforts supplémentaires.
00:25:39 Mais je crois que là, cette France-là, elle n'en peut plus.
00:25:41 Elle porte sur ses épaules les 23 millions d'actifs,
00:25:45 23 millions seulement d'actifs sur 67 millions d'habitants,
00:25:48 porte sur les épaules tout le pays.
00:25:50 Donc il faut arrêter de leur demander des choses.
00:25:52 Il faut que maintenant le politique fasse son travail
00:25:54 et donne une réponse structurelle aux choses.
00:25:57 Et on a bien compris que cette réforme des retraites
00:26:00 ne répondrait pas à tout ce qui va mal en réalité dans ce pays.
00:26:04 Ça permettra juste de refaire une nouvelle réforme des retraites dans 5 ans.
00:26:07 On entend Olivier Mathieu qui est avec nous.
00:26:09 Je voudrais que vous écoutiez Laurent Berger pour la CFDT
00:26:11 et Philippe Martinez au départ des cortèges parisiens aujourd'hui.
00:26:14 L'expression aujourd'hui du monde du travail,
00:26:17 c'est une expression pour dire aux parlementaires
00:26:20 de dire "ne votez pas cette réforme".
00:26:22 Et clairement, c'est ça qu'on veut exprimer.
00:26:25 Et on s'adresse aux parlementaires qui doivent faire leur boulot
00:26:28 et qui doivent regarder ce qui se passe.
00:26:30 Ce qui s'exprime, c'est encore une fois un dernier cri du monde du travail
00:26:33 pour dire "on ne veut pas de ce passage de 62 ans à 64 ans".
00:26:36 Ce qu'on a obtenu, et je pense qu'il faut insister là-dessus,
00:26:39 c'est une excellente question,
00:26:41 c'est que la mobilisation pèse.
00:26:44 Elle pèse sur les élus, elle pèse sur le gouvernement.
00:26:48 Il a été obligé, ça devait être une formalité.
00:26:51 On voit que c'est un peu plus compliqué qu'une formalité.
00:26:54 Ils sont quand même obligés de faire des réunions la nuit,
00:26:57 de faire pression sur leurs députés même, de leur majorité,
00:27:01 en leur disant "si vous ne votez pas le texte, on vous vire".
00:27:04 Je pense que tout ça, c'est parce qu'il y a eu mobilisation.
00:27:06 Yannick Jacquy, il y a certainement quand même une déperdition dans la mobilisation.
00:27:10 Olivier Mathéou le réfute et on peut le comprendre,
00:27:15 mais est-ce que la rue pèse encore dans cette contestation ?
00:27:18 En tout cas, la CGT ne pèse pas grand-chose.
00:27:21 On attendait le grand soir, on a bien vu qu'on n'a pas eu le grand soir.
00:27:24 Ils voulaient bloquer la France, on a bien vu qu'ils ne votaient pas la France.
00:27:27 Enfin, la visibilité de la grève maintenant,
00:27:30 c'est ce qui touche aux ordures ménagères dans bien des villes,
00:27:34 mais après, en termes de transport, en termes de raffinerie,
00:27:36 en termes de plein d'essence, on voit bien que les Français n'ont pas été impactés.
00:27:40 On voit que la CGT cherche, bien entendu, encore et toujours à exister.
00:27:44 Quand on entend Philippe Martinez, on a envie de lui dire
00:27:47 "mais la CGT, ce n'est pas toute la France".
00:27:49 Quand on entend les représentants syndicaux, on défend les travailleurs,
00:27:53 mais il y a des travailleurs comme les commerçants ou les artisans
00:27:55 qui travaillent jusqu'à 70 ans.
00:27:57 Il y a des professions libérales qui cravagent comme des dingues
00:28:01 pour avoir des retraites d'une maigreur absolument incroyable.
00:28:04 C'est ça aussi la France.
00:28:06 Donc, on sait bien finalement que cette réforme est ratée
00:28:09 parce qu'il n'y a pas eu les débats attendus,
00:28:12 mais qui auraient mérité une vraie révolution
00:28:16 dans la conception du travail pour notre société,
00:28:19 notamment en ouvrant une part de capitalisation,
00:28:22 notamment en revoyant la notion même de travail,
00:28:25 mais dire aux gens de toute façon qu'il faut travailler jusqu'à 64 ans.
00:28:30 Rappelons, je sais bien que ça devient un péché de le dire,
00:28:33 mais que dans bien des pays, des réformes sont passées
00:28:36 pour travailler jusqu'à 67 ans.
00:28:38 C'est l'argument, franchement, ce n'est pas parce que les autres le font
00:28:41 que c'est forcément bon.
00:28:42 Rappelons que les annuités en France, parce que tout le monde
00:28:45 fait semblant de ne pas le voir,
00:28:47 ont commencé à travailler à 25 ans, 25 plus qu'à 40 ans.
00:28:50 C'est un péché originaire d'avoir misé cette réforme sur l'âge de départ
00:28:52 plutôt que les annuités, mais bon, on ne va pas refaire le texte.
00:28:55 Dernier mot, oui.
00:28:56 Pour expliquer le malaise démocratique et effectivement
00:28:58 le fait que les syndicats veuillent être entendus,
00:29:00 et c'est bien normal, moi quand je les entends,
00:29:03 je pense quand même à toute cette sécession du vote
00:29:06 que l'on voit au fur et à mesure des élections
00:29:09 où les personnes se déplacent de moins en moins
00:29:12 pour aller choisir leurs élus et leurs représentants
00:29:15 et après on s'étonne qu'ils boudent la démocratie représentative.
00:29:20 On voit bien que tout ça va de pair.
00:29:23 À partir du moment où vous ne vous déplacez pas,
00:29:26 vous ne reconnaissez plus de compétences ou de forces au Parlement.
00:29:30 Donc tout ça est lié, il y a un vrai malaise démocratique.
00:29:33 Olivier Mathé, je voudrais que vous répondiez à ce que vient de dire Véronique Jacquier
00:29:36 sur la force de frappe de la CGT qui, selon elle, n'est pas forcément immense.
00:29:41 C'est vrai que, et même moi j'ai envie d'aller au-delà,
00:29:44 avec toute l'intersyndicale, on est à 8 journées de mobilisation
00:29:47 et force est de constater qu'il ne s'est rien passé.
00:29:50 Encore quelqu'un qui joue avec le feu.
00:29:54 Qu'est-ce qu'elle est triste cette dame là.
00:29:56 Pourquoi ?
00:29:57 Ça va mieux pour les travailleurs depuis que la CGT serait plus efficace.
00:30:01 Ça va mieux pour les travailleurs quand les syndicats ne sont pas entendus.
00:30:04 Honnêtement, c'est effet.
00:30:07 Moi je vous dis, la situation dans le pays, elle est telle que
00:30:12 si nous avions des politiques qui auraient l'intérêt général comme objectif,
00:30:19 il y a un moment qu'ils seraient revenus sur leurs réformes.
00:30:22 Si vous pensez que ça va améliorer les choses en enfonçant les syndicats
00:30:25 et en empêchant que les choses se fassent dans un cadre le plus normal possible...
00:30:29 Il ne s'agit pas d'enfoncer les syndicats Olivier Mathé,
00:30:31 je ne suis pas sûr que d'ailleurs c'était le but de Véronique,
00:30:33 mais de tirer un bilan factuel de l'action des syndicats depuis presque deux mois maintenant
00:30:40 et des résultats qui ne sont pas forcément à la hauteur de ce que vous annonciez.
00:30:43 Sans pour autant discréditer votre mouvement qui a sa place évidemment dans le dialogue social.
00:30:49 Mais quel dialogue social ?
00:30:52 Oui, enfin dans la contestation sociale.
00:30:55 Oui, je m'excuse, dialogue social c'est...
00:30:57 Vous avez raison de me reprendre.
00:30:59 Pour faire croire que les travailleurs pourraient être entendus à un moment donné,
00:31:03 la seule façon qu'ils ont de se faire entendre c'est la grève.
00:31:05 Et nier y compris l'existence de la grève dans des secteurs importants
00:31:09 comme notamment le secteur portuaire et le secteur du raffinage,
00:31:14 mais pas que, notamment la pétrochimie.
00:31:17 Quand on entend les directions de ces usines là
00:31:21 venir nous dire "alors maintenant il faut arrêter,
00:31:25 ça commence à faire long, ça commence à faire dur",
00:31:28 c'est pas forcément le message qui est passé,
00:31:31 notamment dans les grands médias.
00:31:33 Alors moi après je suis pas là pour vous faire la polémique plus que ça.
00:31:36 De toute façon au bout il y aura un résultat.
00:31:38 Si tout le monde encore une fois veut jouer à l'apprenti sorcier
00:31:41 et tenter soit le passage en force pour les ailes,
00:31:44 soit d'accompagner et de justifier le passage en force,
00:31:47 encore une fois, chacun, une fois que les choses seront faites,
00:31:50 aura à assumer des positions qu'il aura tenues.
00:31:52 Mais moi je vous le dis, c'est loin d'être fini.
00:31:56 - Nathan Devers. - Et encore une fois,
00:31:58 excusez-moi, je me permets,
00:32:01 moi je suis d'accord avec ce que disait le monsieur précédent,
00:32:04 oui il faut mettre à profit, à contribution, pardon, ceux qui profitent.
00:32:08 Et les vrais profiteurs ce sont les actionnaires des grands groupes.
00:32:11 Ceux-là ils sont gavés d'argent public,
00:32:13 ils sont gavés d'exonération.
00:32:15 - J'ai pas dit sur vous ça.
00:32:17 - Oui, oui, non mais je fais un peu comme vous.
00:32:19 - Vous avez retenu l'essentiel.
00:32:21 Nathan Devers, vous allez voir ce que vous allez voir,
00:32:23 nous dit Olivier Matheo finalement.
00:32:25 Je reviens vers vous tout de suite monsieur Matheo.
00:32:27 - Oui, tout à l'heure, Olivier Matheo a dit quelque chose de très important à mon avis,
00:32:30 c'est la question de la place des corps intermédiaires dans notre société.
00:32:33 Oui, c'est un fait,
00:32:35 les syndicats ont perdu de l'influence sur les 15-20 dernières années
00:32:39 et les modalités de la contestation sociale avaient tendance à court-circuiter les syndicats.
00:32:44 On l'a vu avec les gilets jaunes,
00:32:45 on l'a vu avec les mobilisations de médecins,
00:32:47 de groupes, de collectifs anonymes sur les réseaux sociaux.
00:32:50 Et c'était des colères qui court-circuitaient
00:32:53 cette représentation, cette médiation qui était celle des syndicats.
00:32:56 Et ça, ça va de pair avec en face, en haut,
00:32:59 un gouvernement qui méprise complètement
00:33:02 le travail qui est celui des syndicats,
00:33:04 qui est un travail qui est absolument majeur,
00:33:06 puisque c'est précisément de faire en sorte que
00:33:08 la colère qui peut exister dans le pays,
00:33:10 les aspirations, les désirs, les instincts aussi,
00:33:13 ils puissent, si vous voulez, être à la fois exprimés et canalisés.
00:33:16 C'est ce double travail-là qui est celui des syndicats.
00:33:18 Donc moi, là où j'étais d'accord avec lui,
00:33:21 c'est que quand on empêche le dialogue social,
00:33:23 et qu'on crée une sorte de monologue et qu'on court-circuite,
00:33:26 ça crée à long terme, ça crée premièrement de la régression de droit,
00:33:29 là aujourd'hui, cette réforme des retraites, c'est une régression sociale,
00:33:32 très clairement, tous les travailleurs l'ont compris,
00:33:34 tous les Français l'ont compris,
00:33:35 et ça crée à long terme toutes les conditions du populisme.
00:33:38 Parce que le populisme, c'est exactement cela,
00:33:40 c'est le fait de court-circuiter les corps intermédiaires.
00:33:42 Et d'ailleurs, c'est en cela, et c'est la parenté profonde
00:33:46 entre le macronisme et le populisme.
00:33:48 Vous savez, en 2017, Emmanuel Macron disait qu'il était contre le système,
00:33:52 que le système était périmé, qu'il fallait aller au-delà,
00:33:54 et puis dans les premiers mois de la campagne de 2017,
00:33:57 les commentateurs publics quand même disaient,
00:34:00 et même certains socialistes, qu'il y avait chez Emmanuel Macron
00:34:03 un mouvement qui était profondément populiste.
00:34:05 Eh bien, on le voit aujourd'hui, c'est-à-dire que dans les deux cas,
00:34:08 il y a court-circuit des corps intermédiaires.
00:34:11 – Je vais vous montrer, Karim Abri, vous réagir,
00:34:13 je voudrais juste qu'on entende, parce que vous savez,
00:34:15 Alexandre, vous aviez la réunion de l'intersyndicale
00:34:17 pour savoir quelle suite donner au mouvement,
00:34:18 notamment en cas de vote demain ou de 49.3.
00:34:21 Écoutez quelques représentants de l'intersyndicale
00:34:23 tout à l'heure après cette réunion.
00:34:25 – On savait qu'à mercredi, ce ne serait pas forcément évident non plus,
00:34:30 mais on a une forte mobilisation, ça ne faiblit pas, ça c'est important,
00:34:34 pas d'essoufflement, pas d'affaiblissement,
00:34:36 et voilà, on reste mobilisés, bien entendu, jusqu'à la fin de la semaine.
00:34:40 – On se positionnera en fonction du vote, du texte,
00:34:43 et l'intersyndicale se réunira de nouveau,
00:34:46 après les suites qu'elle donnera à ce vote.
00:34:48 – On ne va pas rester mobilisés 20 ans,
00:34:50 mais il y a encore, je crois, une opposition très forte des salariés,
00:34:56 on l'a vu encore cet après-midi avec un nombre très significatif
00:34:59 de membres de l'encadrement, si vous voulez,
00:35:01 qui considèrent cette augmentation de l'âge comme une mesure liberticide.
00:35:05 – Qu'est-ce qui va se passer selon vous maintenant ?
00:35:08 Parce qu'il faut bien le dire, les syndicats n'ont rien obtenu pour le moment.
00:35:11 – Oui, mais il y a deux grands perdants dans cette réforme,
00:35:14 il y a le gouvernement, on l'a dit, qui est passé en force,
00:35:17 qui fait une réforme qui est certes légale, mais qui n'est pas…
00:35:21 – Qui n'a pas voté encore.
00:35:23 – Oui, bien sûr, on va voir le résultat, mais si elle est votée,
00:35:26 elle sera certes légale, mais elle ne sera pas…
00:35:29 alors vous entendez Olivier Mathieu qui dit qu'elle n'est pas morale,
00:35:31 je pense que ce n'est pas le bon mot, morale, mais qui n'est pas juste,
00:35:33 qui n'est pas juste pour toutes les raisons qui ont été amendées
00:35:36 sur les mères de famille, les carrières longues, les seniors,
00:35:40 mais aussi pas juste parce qu'elle ne parle pas du travail en général,
00:35:43 elle ne parle pas de l'intéressement des salariés,
00:35:45 elle ne parle pas de la répartition de l'effort dans ce pays.
00:35:48 Mais le deuxième grand perdant, ce sont bien sûr les forces de gauche
00:35:51 et en premier lieu les syndicats, parce que le mouvement n'a obtenu aucun résultat,
00:35:55 si la loi est votée, il va évidemment s'étioler, la loi va passer,
00:35:59 et qu'est-ce qui va se passer, qui va être le grand gagnant
00:36:01 de cette colère froide, de cette résignation ?
00:36:03 C'est Marine Le Pen, c'est Marine Le Pen qui va récupérer
00:36:06 évidemment tout cet avantage, d'ailleurs on ne l'entend pas,
00:36:09 parce qu'elle sait très bien que ses deux adversaires
00:36:11 qui sont le gouvernement et la gauche s'épuisent.
00:36:13 J'ai envie de vous dire, vous auriez pu vous démarquer aussi,
00:36:15 LR avait une occasion en or, Gilles Montré.
00:36:19 Et alors LR l'a fait, parce que là où on ne l'attendait peut-être pas,
00:36:22 LR a rendu cette réforme juste et quand même extraordinaire,
00:36:27 que ce soit du côté de la droite, qu'on n'ait pu pas en penser,
00:36:30 effectivement à nouveau, aux mères de famille, aux carrières longues.
00:36:32 Vous vous êtes fait endormir également par le gouvernement, Gilles Montré.
00:36:35 Non, mais quand on dit carrière longue, cette histoire au début,
00:36:38 d'âge de la retraite... - Vous allez finir par me dire que c'est la réforme de LR
00:36:41 qui passe demain. - Oui, d'une certaine façon,
00:36:42 parce qu'en fait c'est une réforme qui est passée sur la durée de cotisation
00:36:45 et non pas sur l'âge légal. Parce qu'en faisant l'âge légal,
00:36:48 c'était profondément injuste. C'était une façon de dire,
00:36:51 ceux qui ont commencé tôt vont devoir travailler plus,
00:36:53 et pas ceux qui, comme beaucoup, ont fait des études,
00:36:57 commencent tranquillement à travailler à 24, 25 ans.
00:36:59 Ce n'est pas eux qui vont voir leur durée de travail se rallonger.
00:37:02 Donc LR était là-dessus. Mais malheureusement,
00:37:04 c'est Marine Le Pen qui est dans le buscade.
00:37:06 Alors peut-être qu'il va se passer autre chose.
00:37:08 Peut-être qu'il va quand même y avoir un référendum.
00:37:10 Vous avez vu que, on va voir si c'est le cas,
00:37:12 il y aura peut-être un référendum d'initiative partagée.
00:37:15 Et si là il y a un référendum, ce serait peut-être une façon
00:37:17 de sortir par le haut de cette discussion, de faire s'exprimer le peuple.
00:37:20 Mais il ne s'agit pas de dire est-ce qu'on est pour ou contre
00:37:22 la réforme du gouvernement, parce que du coup on serait bien avancés.
00:37:25 Non, ce n'est pas plébiscite. Il faudrait demander,
00:37:27 c'est ça un référendum. Qu'est-ce que veulent les Français ?
00:37:31 L'âge de départ en retraite ? La durée de cotisation ?
00:37:33 La hausse des impôts ? Ou la baisse des retraites ?
00:37:36 C'est ça la vraie question.
00:37:37 On était dans l'oreillette que vous avez mis M.Mathéo en colère.
00:37:39 Qu'est-ce qui se passe M.Mathéo ? Qu'est-ce qui vous fait réagir ?
00:37:41 Mais honnêtement, ils sont nés après la honte les Républicains.
00:37:47 Pourquoi ?
00:37:48 Si la loi ne passe demain, c'est parce que son groupe se sera fait acheter.
00:37:52 Et il vient nous expliquer que... Mais ça ne déconne pas.
00:37:56 Vous n'avez pas honte ? Mais vraiment.
00:37:58 Je n'ai pas compris sur quel point...
00:38:00 C'est parce que son groupe... Pardon, on n'a pas entendu.
00:38:02 Rappelez-moi s'il vous plaît M.Mathéo.
00:38:04 Si la loi ne passe demain, c'est parce que son groupe va la voter.
00:38:08 Et vous venez sur le plateau fanfaronner.
00:38:10 Il suffit que votre groupe dise "on ne la vote pas" et il n'y a pas de réforme des retraites.
00:38:15 Il n'a pas tort ?
00:38:17 Mais vous vous êtes fait acheter.
00:38:21 Ils ont acheté les droits des Républicains et vous le savez très bien.
00:38:25 Alors on va laisser répondre Gilles Mantraix.
00:38:27 Alors d'abord...
00:38:29 Je trouve qu'il n'a pas tort.
00:38:32 Ce n'est pas que je n'ai pas tort, c'est que j'ai raison.
00:38:36 M.Mathéo, il y a un premier point qui est très important.
00:38:40 Une réforme injuste qui faisait porter tout l'effort sur les travailleurs qui commençaient à travailler tôt.
00:38:46 Et qui devaient, eux, si jamais on était uniquement sur la mesure à 4 ans, travailler 2 ans de plus.
00:38:52 Maintenant, grâce aux Républicains...
00:38:54 Précisément, Olivier Mathéo, je veux juste vous expliquer que techniquement, comme vous êtes en liaison vidéo,
00:39:00 un dialogue comme ça brûle pour poids, c'est un petit peu compliqué.
00:39:02 Donc si je peux me permettre, écoutez-vous les uns les autres et je reviens vers vous.
00:39:06 Ne vous inquiétez pas, vous avez la porte ouverte sur cette émission.
00:39:09 Et donc grâce aux amendements des Républicains, ça ne sera pas le cas.
00:39:13 Quelqu'un qui commence à travailler avant 20 ans n'aura pas à travailler plus que quelqu'un qui aura commencé à travailler après 20 ans.
00:39:19 C'est quand même quelque chose de très important.
00:39:21 Je veux vous dire, moi je ne suis pas député LR, je ne suis pas porte-parole des LR.
00:39:24 Profondément, je pense qu'il devrait y avoir un référendum sur ce sujet.
00:39:28 Voilà, donc je ne veux pas dire autre chose.
00:39:30 C'est-à-dire quoi ? Si vous étiez député, demain vous voteriez quoi ?
00:39:33 Je voterais la proposition de loi pour un référendum d'initiative partagée.
00:39:38 Non, moi je parle du vote solennel pour la réforme des retraites.
00:39:41 Vous voteriez oui, non ou vous abstiendrez ? Il n'y a que 3 options.
00:39:44 Ben non, c'est très bon question, il n'y a que 3 options.
00:39:46 Il y a précisément une demande qui a été mise...
00:39:48 Il va falloir voter...
00:39:49 Il faut expliquer peut-être.
00:39:51 Ah oui, mais là vous me faites de la langue de bois, c'est pas votre habitude.
00:39:54 C'est pas la langue de bois.
00:39:57 Sur un sujet qui concerne tout le monde, on peut avoir une opinion personnelle,
00:40:02 et on peut aussi penser que chacun, et ce sera efficace et juste,
00:40:05 si chacun se prononce sur le sujet, on a tous un avis.
00:40:08 On a eu un tel débat, qu'il n'y a pas un Français qui n'a pas un avis
00:40:11 sur l'âge de la retraite, la durée de cotisation, les impôts, la baisse.
00:40:15 Moi, mon avis, c'est que c'est la durée de cotisation et que la loi...
00:40:18 Oui, non ou je m'abstiens.
00:40:20 Moi, je voterai cette réforme demain, parce qu'elle est passée d'une réforme
00:40:27 sur une mesure d'âge à une réforme sur une durée.
00:40:30 Aujourd'hui, on a voté un certain nombre de trimestres.
00:40:33 Maintenant, pour qu'elle soit légitime, elle doit passer par un référendum,
00:40:37 parce qu'elle concerne chacun d'entre nous, que chacun va être amené à travailler plus,
00:40:40 et que si on ne le vote pas, on ne l'acceptera pas.
00:40:42 On rappelle que si un référendum est voté, il y aurait une parenthèse de neuf mois
00:40:46 durant lequel ce texte ne pourrait pas être promulgué, ce qui permettrait...
00:40:49 Mais il faudra 4 millions de signatures.
00:40:52 Oui, c'est toute une procédure.
00:40:54 Pour la première fois, ce serait la première fois.
00:40:56 Ça n'arrivera pas, vous le savez.
00:40:58 Ah bien ça, je ne suis pas sûr.
00:40:59 S'il y a le nombre de députés d'avoir 4 millions de signatures
00:41:01 vu la mobilisation sur ce sujet-là, je ne suis pas sûr qu'on ne les aura pas.
00:41:04 Carême à briques.
00:41:06 Non, mais il faut entendre quand même, je pense, la colère de ce syndicalisme.
00:41:10 Oui, c'est ça.
00:41:12 C'est vrai qu'après toutes ces mobilisations, on se dit qu'il y en a eu 8,
00:41:16 et on arrive finalement au point où on ne sait pas encore à quelques heures ce qui va se passer.
00:41:21 Donc manifestement, ils ont quand même fait un bon boulot,
00:41:23 parce que l'appui de LR devait être comme une lettre à la poste,
00:41:27 ça devait être une formalité, et on se rend compte qu'à quelques heures du vote,
00:41:31 c'est toujours le point d'interrogation.
00:41:33 On nous parle maintenant de « ah oui, ça serait bien d'avoir un référendum et tout ».
00:41:37 Alors il y a eu quand même cet effet, cette pression.
00:41:39 Mais est-ce qu'on peut quand même retenir de tout ça, je pense que ça va être une réforme,
00:41:46 comme on dit, il y aura vraiment une mobilisation au goût amer.
00:41:49 On se dit, finalement, ils vont se dire qu'on aurait dû commencer par les blocages, peut-être,
00:41:54 parce qu'on se rend compte que la mobilisation, effectivement, pacifique,
00:41:57 bon enfant, bon joueur, poli, ça n'a pas du tout fonctionné, ça n'a aucun écho.
00:42:03 Et on peut se poser la question pour la suite des choses,
00:42:05 est-ce qu'il y a encore un pouvoir dans la rue,
00:42:07 ou est-ce que de toute façon, on est tellement habitué, maintenant en France,
00:42:11 d'avoir des grèves pour peu importe quelle revendication.
00:42:14 Et finalement, c'est un peu, non pas comme crier au loup, mais vous voyez ce que je veux dire.
00:42:18 Donc, il y a cette habitude, alors ça n'a plus d'emprise sur le pouvoir.
00:42:21 Encore un extrait de Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT aujourd'hui,
00:42:24 sur l'attitude, justement, du président de la République.
00:42:27 La colère, elle est là.
00:42:29 Et c'est pour ça que je crois que le président de la République,
00:42:33 je suis sûr qu'il ne nous a pas pris au sérieux,
00:42:35 mais vous avez noté que déjà dans le courrier qu'on lui a envoyé la semaine dernière,
00:42:39 on parlait de tensions, de risques, de colère massive.
00:42:45 C'est ce que ne prend pas en compte, donc la colère, elle est là.
00:42:49 La détermination et la colère, elle est là.
00:42:50 Oui, Alexandre.
00:42:51 Oui, je voudrais répondre un peu à Gilles Mentery.
00:42:55 Donc, il faut reconnaître, avoir l'honnêteté intellectuelle,
00:42:58 qu'il est l'un des rares à droite à défendre le référendum,
00:43:00 et même le référendum d'initiative populaire.
00:43:02 Il l'a fait depuis longtemps, il a même fait un livre, je crois, sur le sujet.
00:43:05 Après, on voit qu'il a quand même la réforme monteuse.
00:43:07 Il a eu du mal à reconnaître, même si la droite a toiletté.
00:43:11 A toiletté cette réforme, vous avez eu beaucoup de mal à reconnaître que vous alliez voter.
00:43:16 Il a fallu que Julien vous l'arrache quand même de la bouche.
00:43:20 En réalité, la droite est dans une position difficile.
00:43:25 Je veux bien que par des amendements, ils aient rendu cette réforme plus juste,
00:43:29 mais c'est absolument inaudible.
00:43:31 Dans la tête des gens et des électeurs, la droite sera le groupe qui aura permis à Emmanuel Macron d'avoir sa réforme.
00:43:37 Mais en réalité, ils avaient un choix cornelien.
00:43:40 Soit disparaître parce qu'ils adoubraient, en quelque sorte, la réforme d'Emmanuel Macron,
00:43:45 soit disparaître parce qu'en réalité, s'ils étaient dans une logique d'opposition,
00:43:49 il y aurait une dissolution, et aujourd'hui, la droite n'est pas en état d'avoir un groupe plus solide qu'elle ne l'a.
00:43:56 C'est déjà un groupe historiquement faible.
00:43:59 Mais je crois qu'elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même,
00:44:02 parce qu'elle n'a pas fait le travail idéologique qui aurait dû être fait depuis des années.
00:44:06 Nicolas Sarkozy, en 2007, gagne parce qu'il va chercher les classes populaires,
00:44:10 notamment chez Jean-Marie Le Pen.
00:44:12 Et ensuite, il ne fait pas la politique pour ces classes populaires-là.
00:44:16 Elle repart, et ensuite, la droite n'a jamais à continuer à s'adresser à sa niche électorale,
00:44:23 je dirais, les retraités et les cadres.
00:44:26 La très grande partie est partie chez Emmanuel Macron,
00:44:29 et il n'a pas su concurrencer Marine Le Pen là-dessus.
00:44:31 Et aujourd'hui, je pense qu'ils sont plus ou moins condamnés à disparaître,
00:44:34 parce qu'on ne sait pas à qui ils s'adressent,
00:44:36 et personne ne comprend en réalité leur position aujourd'hui.
00:44:38 Je veux juste préciser que la réforme n'est pas du tout honteuse.
00:44:40 Quand on est pour le référendum, on est d'abord pour le référendum,
00:44:43 et ensuite, on donne sa position.
00:44:44 Ma position, elle est très claire.
00:44:45 Je voterai cette réforme, parce qu'on la fait passer d'une réforme d'âge à une réforme de durée de cotisation.
00:44:51 Je voudrais juste qu'on entende Jean-Luc Mélenchon.
00:44:53 Vous allez reprendre Véronique.
00:44:54 On entend également une dernière fois Olivier Matteau, que je libérerai pour 23 heures.
00:44:58 Jean-Luc Mélenchon, là encore, sur le président de la République.
00:45:01 Ce qu'on voit à l'Assemblée, c'est que le pire de la combinazione à la Macronie se continue.
00:45:10 C'est-à-dire qu'ils essayent de rouler tout le monde en faisant des promesses, des paroles creuses.
00:45:15 Et là, ils sont en train d'essayer d'entortiller les Républicains,
00:45:19 qui sont là comme une espèce de bagage accompagné qui attend qu'on les descende du train.
00:45:25 Et ils essayent de les rouler à la commission mixte paritaire.
00:45:29 Donc c'est un moment où la bataille est à nouveau sur deux fronts.
00:45:33 L'Assemblée, jusqu'à demain, et la rue, jusqu'à ce que le retrait ait lieu.
00:45:39 La rue, qui n'a pas dit son dernier mot pour Jean-Luc Mélenchon.
00:45:42 Oui, mais enfin, ce que je retiens, moi, surtout, c'est cette idée d'entortiller les Républicains.
00:45:46 Je trouve que c'est surréaliste, parce que je vous rappelle quand même que l'ADN des Républicains,
00:45:50 via Valérie Pécresse, via François Fillon, c'est quand même une retraite à 65 ans.
00:45:55 Ils ont perdu la présidentielle.
00:45:56 Voilà, enfin, ils n'ont pas perdu la présidentielle.
00:45:58 François Fillon a quand même fait 20% avec les affaires qu'il avait sur le dos.
00:46:02 On parle de la dernière présidentielle, on peut revenir à 58 si vous voulez.
00:46:06 Il avait 20 programmes libéral et conservateur qui a quand même séduit 20% de ses électeurs.
00:46:10 Donc là, je ne suis absolument pas d'accord.
00:46:12 Et la réforme qui sera votée demain est quand même sacrément teintée d'un effet républicain.
00:46:18 Et pourquoi ? Pour les draguer ? Pour obtenir la décision de la droite ?
00:46:22 Mais le gouvernement macroniste a donné 7 à 8 milliards de gages de perte de pouvoir d'achat liée à cette retraite.
00:46:29 Non, voilà, après, la rue n'a pas dit son dernier mot.
00:46:33 Non, ça, c'est le fantasme de l'extrême gauche.
00:46:35 On voit bien ce que ça a pesé ce soir.
00:46:38 Qu'il y ait une colère froide dans le pays, que les Français soient complètement désabusés
00:46:42 parce qu'ils travaillent beaucoup, qu'ils voient leurs conditions de travail se dégrader d'année en année.
00:46:47 Bien entendu, ça, c'est un vrai sujet.
00:46:50 Que le gouvernement ne les entende pas, souvenez-vous, les cahiers de doléances des Gilets jaunes,
00:46:54 ils n'ont jamais été débriefés, on ne les a jamais exploités,
00:46:57 il n'y a jamais eu de rendu, de digestion finalement de cette colère et de ces questions pertinentes qui se posaient à l'époque.
00:47:04 Voilà, ça, c'est le péché original du macronisme.
00:47:07 Un dernier mot avant le rappel de l'actualité, puis évoquer cette commission mixte paritaire
00:47:11 qui a donc voté le texte avant de passer demain matin au Sénat et à l'Assemblée nationale.
00:47:14 Olivier Mathéo, une dernière question.
00:47:16 C'est vrai que, et on l'entend à travers vos différentes prises de parole,
00:47:19 et notamment ce soir, le sentiment d'injustice, c'est vrai qu'il paraît plus grand que jamais.
00:47:23 Tout semble réuni, là encore, pour que la situation se tende.
00:47:27 Il y a cette menace d'un 49-3 demain qui décuplerait le mouvement, on peut l'imaginer.
00:47:31 Le risque, c'est quoi aujourd'hui ?
00:47:33 La violence, prenne le dessus sur la contestation, nous en sommes là aujourd'hui ?
00:47:37 Non, la grève, la grève, faire perdre de l'argent à ceux qui sont les premiers bénéficiaires.
00:47:42 Mais il y a une forme de violence dans certaines grèves reconductibles.
00:47:45 On pense notamment aux éboueurs, qui est la grève la plus spectaculaire du moment.
00:47:48 Je pense au risque d'insalubrité, c'est une chose pour les habitants, mais je pense aussi aux commerçants
00:47:54 qui sont entravés dans leur travail, qui ont des chiffres d'affaires qui sont en baisse pour certains d'entre eux.
00:47:58 Donc il y a une forme de violence, c'est pour ça que j'utilise ce mot tout de même.
00:48:01 Vous savez pourquoi il baisse essentiellement le chiffre d'affaires des commerçants ?
00:48:05 Dites-moi.
00:48:06 Parce qu'il y a une inflation incroyable et que les salaires ne suivent pas.
00:48:10 On était avec un restaurateur hier qui ne peut pas ouvrir sa terrasse parce que les poubelles sont sur le trottoir.
00:48:15 Donc ce n'est pas qu'une question d'inflation, monsieur.
00:48:17 Mais qui vient de manifester avec nous pour faire reculer le gouvernement le plus rapidement possible.
00:48:22 J'espère juste que demain, le député Cordier ne sera pas le seul Jean Moulin du groupe des Républicains.
00:48:27 Tous les autres auront pu collaborer avec les macroniens à effondrer notre modèle social.
00:48:32 Et ça, ils auront à en répondre devant les travailleurs et devant le peuple.
00:48:35 De quelle façon ?
00:48:37 De quelle façon ? Par la grève.
00:48:39 Par la grève. Et on va les chasser de la représentation nationale.
00:48:42 Ils sont en train de participer à installer le Front National, le Rassemblement National à l'Assemblée.
00:48:48 Ils sont complices de la montrée de l'extrême droite, exactement comme Emmanuel Macron
00:48:52 et les sociaux-démocrates qui nous ont conduit à la situation qu'on connaît aujourd'hui.
00:48:55 S'ils pensent qu'ils ont encore de la marge pour s'amuser sur le dos des travailleurs et du peuple,
00:49:00 ils se trompent tous. Je vous le dis, ils se trompent tous.
00:49:02 Le message est passé.
00:49:04 Emmanuel Macron n'aurait pas pu indésigner beaucoup de représentants en France avec des gens comme ça, je vous le dis.
00:49:09 Le message est passé, Olivier Mathéo. Merci beaucoup.
00:49:12 C'est un scandale.
00:49:14 Mais on vous entend.
00:49:15 On ne lâchera pas.
00:49:17 Vous dites ?
00:49:18 On ne lâchera pas.
00:49:19 Mais on l'entend, il y a une grande détermination dans votre discours, on sent une défiance.
00:49:23 J'ai presque envie de dire, est-ce que je me trompe si je dis ce soir que vous avez la haine, tout simplement ?
00:49:28 Non, ce n'est pas de la haine. Je vous le dis honnêtement, ce n'est pas de la haine.
00:49:31 Ces gens-là, pour leur compte personnel, ils sont prêts à envoyer le pays dans le mur.
00:49:35 Ils sont prêts à nous jeter dans les bras de l'extrême droite.
00:49:38 Ce sont des petits, ils sont tout petits.
00:49:40 Ce sont les serviteurs de BlackRock et de toutes les institutions financières internationales.
00:49:46 Ils sont en train de vendre le pays. Voilà ce qu'ils sont.
00:49:49 La droite, les Républicains et les Macroniens.
00:49:52 On vous a entendu Olivier Mathéo.
00:49:54 On vous a entendu, le message est passé.
00:49:57 C'est moi qui vous remercie d'être resté plusieurs minutes en direct sur l'antenne de CNews.
00:50:01 Il est un tout petit peu plus de 23h. Un point sur l'actu.
00:50:04 Et on revient donc sur ce vote solennel prévu demain à l'Assemblée nationale après la commission mixte paritaire.
00:50:09 Emmanuel Macron souhaite un vote demain à l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites.
00:50:16 C'est ce qu'annonce ce soir l'Élysée.
00:50:18 Le chef de l'État a réuni Elisabeth Borne et les ministres concernés par la réforme.
00:50:22 Députés et sénateurs ont trouvé aujourd'hui un accord sur une version commune du projet.
00:50:26 Et demain, donc, le texte sera soumis au vote du Sénat puis à l'Assemblée nationale
00:50:30 où le camp présidentiel ne dispose pas de la majorité absolue.
00:50:34 Et dans la rue, ils étaient 37 000 manifestants aujourd'hui à Paris selon la police.
00:50:38 450 000 selon la CGT pour cette huitième journée de mobilisation.
00:50:43 Une manifestation émaillée de quelques tensions entre les forces de l'ordre et des éléments radicaux vêtus de noir.
00:50:48 Une agence d'intérim a notamment été dégradée et 22 personnes ont été interpellées à Paris.
00:50:53 Claude Simonnet est mort à l'âge de 92 ans.
00:50:56 Il avait présidé la Fédération française de football de 1994 à 2005.
00:51:01 Il était donc en poste lors du Sacre des Bleus à domicile lors du Mondial en 1998.
00:51:06 Un hommage lui sera rendu le vendredi 24 mars à l'occasion du match France-Pays-Bas.
00:51:11 Si on met du coup de cul.
00:51:13 La commission mixte paritaire qui s'est donc réunie aujourd'hui, composée de 7 députés et 7 sénateurs,
00:51:18 elle est parvenue à un accord sur le texte pour que la réforme soit définitivement adoptée.
00:51:22 Cet accord doit être encore validé demain par le Sénat le matin et l'Assemblée nationale ensuite.
00:51:27 Le vote de demain très attendu qui dépendait en partie de cette commission.
00:51:31 Qu'en est-il ressorti précisément ? Les explications de Thomas Bonnet.
00:51:35 8h30 de discussion à huis clos et à la sortie une commission mixte paritaire conclusive.
00:51:43 Comprenez qu'un texte a été adopté à la majorité des 14 parlementaires qui la composent.
00:51:48 Le fruit d'un accord entre les élus républicains et ceux de la majorité présidentielle.
00:51:53 On a un vrai équilibre qui correspond je crois vraiment à l'ADN des républicains qui le portent depuis bien longtemps.
00:52:00 Donc ils seront évidemment au rendez-vous demain.
00:52:03 Les républicains se félicitent d'une réforme plus juste,
00:52:06 notamment car ils ont obtenu l'élargissement du dispositif pour les carrières longues
00:52:10 ou encore la surcote pour une carrière complète des mères de famille.
00:52:14 Argument rejeté par les élus du Rassemblement national.
00:52:18 Les républicains en fait sont en train d'essayer d'expliquer pourquoi ils se sont vendus à Emmanuel Macron
00:52:23 mais absolument le compte n'y est pas.
00:52:25 Ils n'ont absolument obtenu aucune avancée, aucune avancée pour les français.
00:52:29 Du côté de l'opposition de gauche, on condamne la méthode et les négociations qui ont précédé la réunion de la CMP.
00:52:36 Il y a une dizaine de personnes qui se sont mises d'accord pour faire passer une réforme contre des millions.
00:52:41 Et là c'est ça la violence sociale.
00:52:43 Le gouvernement a désormais un texte à présenter au Parlement.
00:52:46 Reste à savoir désormais s'il pourra s'appuyer sur les élus des républicains à l'Assemblée
00:52:50 pour obtenir une majorité.
00:52:52 Et la communication d'Elisabeth Borne sur Twitter après cette commission,
00:52:56 après l'examen par chaque Assemblée, cette députée, cette sénateur de diverses sensibilités se sont accordées,
00:53:01 proposent un texte commun pour préserver notre système de retraite.
00:53:03 Par ce compromis, ils répondent à la demande des français de bâtir ensemble des solutions pour le pays.
00:53:09 Ils répondent à la demande des français.
00:53:11 Non mais sérieusement quoi.
00:53:13 Comment peut-on être aussi aveugle quand 93% des actifs et je crois que plus soit 70% des français
00:53:19 sont encore ce soir contre cette réforme Nathan ?
00:53:21 Cet élément de langage est absolument incroyable.
00:53:26 Il condense si vous voulez les deux...
00:53:29 Et ça va passer ? Ça va passer demain ?
00:53:31 Ça va passer. Si ça passe, ça laissera toujours des traces.
00:53:34 Une mesure antisociale qui est prise de cette manière aussi brutale,
00:53:38 si elle passe, ce qui est en effet possible, ça laisserait des traces.
00:53:42 Ces éléments de langage, ils condensaient les deux moments de mauvaise foi de cette réforme.
00:53:46 Le premier moment qui est de dramatiser la situation du système des retraites.
00:53:49 Il y a eu ce rapport du conseil d'orientation des retraites qui dit
00:53:52 oui il y a un problème à horizon de 2030 qui est minime par rapport à certains centres de dépenses.
00:53:56 Et le deuxième moment, c'est de dire que face à ce problème, il y a une seule solution
00:53:59 qui est la solution du gouvernement.
00:54:01 J'étais d'accord tout à l'heure avec vous pour dire que ce qui serait noble,
00:54:04 ce serait de faire des référendums, et d'en faire pas que sur ce sujet, d'en faire beaucoup.
00:54:08 Et des référendums avec des questions ouvertes.
00:54:10 Pas des questions pour lesquelles on répond par oui ou par non, parce que quand on fait ainsi...
00:54:13 Comment vous voulez organiser un référendum avec une question ouverte ?
00:54:16 Une question ouverte, c'est-à-dire ?
00:54:19 Une question ouverte c'est une question à laquelle on ne répond pas par oui ou par non.
00:54:21 Oui, une question fermée, c'est une question de dire est-ce que vous approuvez cette réforme ?
00:54:25 Évidemment on sait que le problème de ce genre de référendum,
00:54:27 c'est que les gens votent aussi en fonction de l'approbation ou non du pouvoir en place.
00:54:31 Une question ouverte c'est de dire voilà, nous avons un rapport du conseil d'orientation des retraites
00:54:35 qui dit qu'il y aura un problème pour les retraites, il y a cinq ou six solutions possibles,
00:54:38 il n'y en a pas non plus des milliards, il y a augmentation des cotisations, salariat,
00:54:42 vous pouvez incluser une augmentation des impôts, etc. Voilà, pour quelles solutions êtes-vous ?
00:54:46 Ça, ce serait un beau moment de politisation, ça ferait un débat qui serait de très grande qualité
00:54:50 comme souvent avant les référendums, et ça permettrait de faire un vote qui aurait un moment de clarté.
00:54:55 Et le gouvernement prend des décisions qui sont inverses, c'est dommage.
00:54:58 Véronique, l'opposition est en train de perdre clairement son combat.
00:55:01 On parlait des syndicats, là c'est sur l'échiquier politique.
00:55:04 Je pense que cette question du référendum tout d'abord est ubuesque.
00:55:06 À quoi ça sert d'avoir un parlement si on passe ensuite par un référendum alors que ça fait...
00:55:11 Je vous rappelle quand même qu'avant cette réforme des retraites,
00:55:13 sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
00:55:16 Jean-Paul Delevoye a été mandaté pendant deux ans pour mener des discussions,
00:55:20 pour essayer d'arriver à un consensus, pour mener à bien une réforme des retraites à point.
00:55:24 Bon, alors là, personne n'était convaincu, le Covid a eu bon dos pour remettre tout cela sous le tapis.
00:55:29 Mais enfin, ça fait quand même des années qu'on dit qu'il faut faire une réforme des retraites,
00:55:33 et là on vit un véritable psychodrame puisqu'on en est à dire "ah ben non, mais finalement,
00:55:37 le Parlement c'est n'importe quoi" et on sort du chapeau l'option du référendum.
00:55:41 C'est en soi complètement démocratique parce que le référendum, bien entendu,
00:55:45 c'est une arme qu'il faut utiliser, mais pas quand le Parlement, en principe, vient de faire son boulot.
00:55:50 Alors certes, il n'y a pas de majorité absolue, mais quand même, si demain,
00:55:54 la réforme passe avec les voix des LR, parce que moi je pense que ce texte est complètement LR,
00:55:59 donc les LR se tiraient une balle dans le pied s'ils n'allaient pas jusqu'au bout...
00:56:02 C'est vrai que plus ça va, plus ça ressemble à la réforme que LR voulait.
00:56:05 Bien entendu.
00:56:07 Et tout a été fait pour aller draguer les électeurs.
00:56:11 Oui, mais le gouvernement ne pouvait pas faire autrement.
00:56:15 Mais ce qui se passe est complètement légal, et quand je vois Sandrine Rousseau qui dit
00:56:19 "oh là là, mais 10 personnes ne peuvent pas avoir raison contre des millions de Français,
00:56:23 mais vous avez élu des députés, et il y a des sénateurs, et il y a deux chambres,
00:56:27 et la 5ème République et la Constitution c'est aussi en soi un régime parlementaire".
00:56:33 Enfin, on est en plein délire là.
00:56:37 Ce qui m'amuse quand même à travers cette réforme et ce vote de demain,
00:56:42 soumis principalement à la droite, en tout cas c'est la variable d'ajustement,
00:56:46 c'est amusant de voir que le ministre du Travail, il y a encore quelques jours,
00:56:49 je crois que c'était en une du Parisien, qui disait que cette réforme était une réforme de gauche,
00:56:53 et c'est une réforme de gauche qui ne votait que par la droite.
00:56:56 C'est quand même assez extraordinaire.
00:56:58 C'est assez extraordinaire, mais je pense que la droite, la gauche,
00:57:00 ce n'est plus le clivage du pays, je me tue à le répéter.
00:57:05 Quand on communique sur une réforme de gauche et qu'on passe son temps à draguer la droite pour la voter,
00:57:09 c'est qu'il y a peut-être un souci.
00:57:11 Effectivement, c'est assez lunaire, vous avez raison.
00:57:14 Sur le référendum, l'article 2 de la Constitution, on l'oublie,
00:57:17 mais place la démocratie représentative au même plan que le référendum.
00:57:21 Je rappelle que le général de Gaulle a fait 5 référendums en 10 ans, un tous les 2 ans,
00:57:25 donc c'est un système très vertical, mais normalement on s'assure de sa légitimité par le référendum.
00:57:29 Et quand on perd le référendum, on part.
00:57:31 Et le général de Gaulle était 10 000 fois plus légitime aujourd'hui,
00:57:35 à son époque, qu'Emmanuel Macron.
00:57:37 Je pense que si cette question du référendum revient à chaque débat,
00:57:40 elle était venue aussi pendant les Gilets jaunes,
00:57:42 c'est qu'il y a aujourd'hui un problème de légitimité de la démocratie représentative.
00:57:45 Certes, légalement, ils sont élus, je ne conteste pas cela,
00:57:50 mais on voit bien que c'est sur fond d'abstention massive
00:57:53 qu'Emmanuel Macron a été élu parce que les gens voulaient faire barrage à Marine Le Pen,
00:57:57 n'a pas été élu parce qu'il y avait un désir profond des Français d'une réforme de la retraite.
00:58:01 - J'ai le montré. Ah pardon, allez-y.
00:58:03 - Et on parle de crise de démocratie de plus en plus,
00:58:06 mais personne n'a envie d'amener d'autres outils démocratiques,
00:58:10 il y a toujours aussi, on n'est pas capable de réformer ça non plus.
00:58:13 Donc sur la question des référendums, je pense que ça peut être intéressant
00:58:16 quand ça concerne toute la population, quand on voit que c'est clivé,
00:58:19 mais juste de quelques voix aussi.
00:58:21 Donc ça permet aussi, je pense, au peuple de se réapproprier ses droits,
00:58:25 de se réapproprier aussi une voix, parce qu'au cours des derniers mois,
00:58:29 on l'a vu, le peuple n'a plus de voix.
00:58:31 - Non, il suffit d'aller jusqu'en avance.
00:58:33 - Parce qu'il ne va plus voter, il faut qu'il aille voter.
00:58:36 - Véronique, j'ai le montré, il suffit d'une vingtaine de LR dissidents demain
00:58:40 pour que ça passe par le 49-3, ça serait une catastrophe pour le gouvernement
00:58:44 et pas seulement, il y a une multitude d'inconnus, franchement bien malins,
00:58:48 celui qui arrive à dire qui va voter quoi demain précisément.
00:58:51 Est-ce que vous êtes capable, vous, en tant que membre de LR,
00:58:54 de dire combien de LR vont voter demain, si la droite va permettre à ce texte
00:58:57 de passer ou pas ?
00:58:58 - Alors, je trouve que la beauté de la démocratie représentative,
00:59:01 c'est que chaque député...
00:59:03 - Oui, enfin j'imagine que vous discutez un peu avec vos collègues.
00:59:05 - Non, mais précisément, on pense lui-même la nation,
00:59:07 c'est pas une question d'instruction, c'est pas un parti qui décide,
00:59:10 et d'ailleurs, les LR est un parti où on discute,
00:59:12 où tout le monde n'est pas forcément d'accord, et d'ailleurs...
00:59:14 - On l'a vu avec M. Pradié, oui.
00:59:15 - On l'a vu avec M. Pradié, enfin je veux dire,
00:59:17 je pense que ce que je viens de vous dire sur le référendum
00:59:19 n'est pas partagé par plein de gens chez LR, et voilà,
00:59:21 et c'est ça qui est sain et c'est ça qui fait un parti politique.
00:59:23 Maintenant, je voudrais revenir sur cette question de référendum.
00:59:26 Je pense que si les gens ne vont pas voter, c'est précisément
00:59:29 parce que ce système est arrivé à bout de souffle,
00:59:31 parce qu'on se dit "votez une fois tous les cinq ans, voilà,
00:59:34 pour donner un mandat", et précisément, à quelqu'un qui a peut-être été élu
00:59:37 pour faire plutôt barrage au Rassemblement national
00:59:39 que pour porter un projet politique,
00:59:41 ben ça ne fonctionne plus, il va falloir trouver d'autres instruments.
00:59:44 - Il aurait fallu faire le référendum avant de lancer
00:59:46 la réforme des retraites, pas juste après.
00:59:48 - Bien sûr, bien sûr, et plein de gens ont demandé.
00:59:50 - On est tous d'accord sur l'utilisation du référendum.
00:59:52 - Mais c'est vrai que ce qu'on vient de voir du débat parlementaire,
00:59:55 entre le débat à l'Assemblée, qui a été coulé, coulé,
00:59:59 par la dupesse qui a, entre son attitude et son obstruction,
01:00:03 et puis le débat au Sénat, qui finalement s'est terminé
01:00:05 par un vote bloqué, on se dit "bon ben, où est-ce qu'elle est ?"
01:00:08 Une fois de plus, ce n'est pas un problème de légalité,
01:00:09 c'est parfaitement légal. Est-ce que c'est légitime ?
01:00:11 - 49.3 ou pas 49.3 ?
01:00:13 - 49.3, écoutez, ce que disait le porte-parole du gouvernement
01:00:15 aujourd'hui sur Europe 1, selon lui, il n'a même pas été évoqué
01:00:19 en Conseil des ministres, bien sûr.
01:00:21 - 49.3 n'a pas été évoqué ce matin en Conseil des ministres.
01:00:25 J'insiste là-dessus. Le chemin démocratique, il fonctionne
01:00:28 avec un vote à l'Assemblée nationale, à cause de l'obstruction,
01:00:31 nous n'avons pas pu aller au vote alors que nous le voulions,
01:00:34 un vote au Sénat, là nous avons pu aller au vote,
01:00:37 et nous avons obtenu une majorité claire et franche,
01:00:39 et désormais c'est la commission mixte paritaire qui est en train
01:00:42 de devenir, et par respect pour le fonctionnement démocratique
01:00:44 et de nos institutions, je ne me projetterai pas avec vous ce midi
01:00:47 dans l'hypothèse de et si, et si, et si.
01:00:49 - Oui mais bon, il faut se pencher sur l'hypothèse,
01:00:52 et mon petit doigt me dit qu'ils ont forcément évoqué le 49.3
01:00:54 au Conseil des ministres, il ne faut pas nous prendre pour des ânes non plus.
01:00:57 - Ce soir, il y a eu une réunion à l'Elysée.
01:00:59 - Qui dit quoi ?
01:01:00 - Où le 49.3 a été visiblement évoqué, et où Macron souhaite un vote
01:01:06 et pas l'utilisation du 49.3, bien entendu, il y croit, il y croit.
01:01:09 - Vous pensez que le gouvernement peut faire autrement
01:01:10 que de dégainer ce 49.3 Véronique ?
01:01:12 - Moi je pense qu'en allant chercher avec les dents les dernières voix des LR
01:01:16 et en comptant sur toutes les voix du Modem, on sait que c'est toutes les voix -1,
01:01:21 et en comptant sur toutes les voix du groupe Horizon -1,
01:01:24 et en comptant sur deux voix...
01:01:26 - Mais quoi qu'il arrive, Véronique, le gouvernement est obligé de faire un pari.
01:01:30 - Ah bah oui c'est un pari !
01:01:31 - Il y aura des points d'interrogation jusqu'au bout, c'est une certitude.
01:01:34 - Ah bah oui mais...
01:01:35 - Est-ce qu'il vaut mieux...
01:01:36 - C'est un pari mais il se mûre mieux.
01:01:37 - Est-ce qu'il vaut mieux utiliser le 49.3 ou d'aller à l'échec du vote ?
01:01:40 - Il se murmure qu'Emmanuel Macron serait prêt à parier le vote sans passer par le 49.3
01:01:47 en faisant planer, s'il n'obtenait pas ce qu'il souhaite, la dissolution de l'Assemblée nationale.
01:01:52 - Quand l'ego de Jupiter surpasse la rationalité politique.
01:01:56 - On est encore en pleine psychodrame.
01:01:57 - Nathan qui attend depuis un moment et je reviens vers vous Alexandre.
01:02:00 Sur le 49.3 si possible.
01:02:01 - Moi sur le 49.3 je fais confiance à tout ce que dit Olivier Véran,
01:02:04 donc s'il a dit qu'il n'allait pas évoquer, il a toujours raison.
01:02:08 Mais c'est vrai que si vous voulez, ce qui est intéressant c'est que là on est rentré,
01:02:14 je pense de la part du gouvernement, dans un moment on pourrait dire d'orgueil ou en fait même d'honneur.
01:02:19 C'est-à-dire que là si le gouvernement reculait d'une manière ou d'une autre,
01:02:22 ou si le gouvernement était défait dans ce projet de réforme,
01:02:25 et bien évidemment qu'il perdrait non seulement son champ d'action sur les années à venir pour le mandat,
01:02:30 mais même une certaine forme de légitimité populaire.
01:02:34 On se dirait c'est un gouvernement qui est faible,
01:02:36 c'est un gouvernement qui n'a pas les moyens de sa politique.
01:02:39 Et donc il me semble quand même que ce qui est paradoxal,
01:02:42 c'est qu'ils auraient peut-être dû penser à ces questions d'honneur
01:02:45 avant d'avoir l'idée de leur programme pour leur deuxième mandat.
01:02:48 Et que si vous voulez c'est étonnant que l'alpha et l'oméga,
01:02:52 la grande réforme qui devait rester dans l'histoire,
01:02:54 le moment vraiment qu'on laisse à la postérité,
01:02:57 c'est une réforme qui est premièrement une réforme de comptable,
01:02:59 deuxièmement une réforme, comme le disait Alexandre tout à l'heure,
01:03:01 qui donnera lieu à une nouvelle réforme des retraites dans 5 ou 10 ans,
01:03:04 et troisièmement un moment qui est antisocial et antipopulaire.
01:03:07 Donc c'est vraiment décevant.
01:03:09 Il y a eu des évolutions aujourd'hui,
01:03:11 enfin aujourd'hui ces derniers jours, qui ont été négociées,
01:03:13 le CDI des seniors avec une baisse de charges pour les salaires des seniors,
01:03:18 la surcote des femmes qui ont eu des enfants,
01:03:21 l'index senior également, les carrières longues.
01:03:24 C'est vrai que les demandes de LR ont été satisfaites d'une certaine façon.
01:03:28 Est-ce qu'elle est si injuste que ça, à l'arrivée de cette réforme,
01:03:31 au moment où elle doit être votée ?
01:03:33 Est-ce qu'elle est aussi injuste que la réforme qu'on nous a présentée il y a deux ou trois jours ?
01:03:36 Je le redis, on est dans une profonde crise entre les élites et le peuple.
01:03:40 En réalité, on n'est pas dans un clivage droite-gauche,
01:03:42 on est là-dedans, dans un bras de fer,
01:03:44 notamment avec Ligne France qui travaille,
01:03:46 qui en a marre que l'effort pèse sur elle,
01:03:48 et qui a jugé que ce n'était pas la priorité, la réforme des retraites,
01:03:51 mais la priorité c'était de réindustrialiser le pays,
01:03:53 et de mettre au travail ceux qui sont au travail,
01:03:55 par ailleurs de régler le problème de l'immigration,
01:03:58 de l'immigration clandestine.
01:04:00 Et également, quand on aura fait tout ça, encore une fois,
01:04:03 on pourra de nouveau, peut-être, les politiques se réconcilier avec cette France-là.
01:04:06 Et donc c'est pour ça que ce serait inaudible.
01:04:09 Alors sans doute, Rotaio est quelqu'un de subtil au Sénat,
01:04:12 sans doute la réforme est plus juste qu'elle ne l'était au début,
01:04:15 mais je crois que personne n'a entendu ça.
01:04:16 Là, les gens vont simplement se dire,
01:04:18 la droite va faire gagner Emmanuel Macron.
01:04:20 Et c'est vrai qu'on est dans une partie de poker menteur, en réalité,
01:04:23 entre les deux, la droite préférerait que ce soit un 49-3,
01:04:26 parce qu'elle n'aurait pas à prendre ses responsabilités,
01:04:28 et à voter avec Emmanuel Macron.
01:04:30 Et Emmanuel Macron fait le pari qui va forcer...
01:04:32 - Qui ne fera pas ce cadeau.
01:04:33 - Qui ne fera pas ce cadeau.
01:04:34 Mais après, il ne faut pas qu'il soit un amateur, il l'a souvent été,
01:04:37 il faut que ses députés aillent voter le jour J,
01:04:39 parce que ça va jouer à très peu de choses,
01:04:42 donc c'est quand même un pari risqué.
01:04:43 - On m'informe qu'Emmanuel Macron est allé brûler un cierge,
01:04:46 ce soir à Notre-Dame.
01:04:47 Non, je plaisante, évidemment.
01:04:48 Écoutez, tiens, ce dernier échange au Sénat aujourd'hui
01:04:52 entre la sénatrice Eliane Assassi du Parti communiste et Elisabeth Borne.
01:04:56 - Depuis deux mois, le peuple vous dit non.
01:05:00 Les grèves et manifestations se multiplient sur tout le territoire
01:05:03 et demeurent ce qu'elles ont toujours été,
01:05:05 des outils du progrès social.
01:05:07 Sans remonter jusqu'à 1789,
01:05:10 contestez-vous les grèves de 1906
01:05:13 pour la journée de travail à 8 heures.
01:05:16 Contestez-vous la légitimité des grèves de 1936
01:05:19 et la victoire des congés payés.
01:05:21 Contestez-vous les formidables progrès suite au mouvement de 68
01:05:25 à sa grève massive à la mobilisation de la jeunesse.
01:05:28 Enfin, plus proche de nous,
01:05:31 les victoires de 1995 face à la réforme des retraites de monsieur Juppé de 2006
01:05:36 pour effacer le CPE,
01:05:38 n'ont-elles pas confirmé la force du mouvement social et sa légitimité ?
01:05:43 - Mesdames et messieurs les sénateurs,
01:05:45 madame la présidente Eliane Assassi,
01:05:47 il y a quelque chose de grave
01:05:49 à opposer systématiquement la légitimité de la rue
01:05:53 à celle du Parlement.
01:05:55 Il y a quelque chose de dangereux
01:05:58 à tenter par tout moyen d'empêcher le débat,
01:06:02 de le bloquer.
01:06:04 La gauche sénatoriale a revendiqué un seul objectif,
01:06:09 empêcher un vote sur le texte.
01:06:12 Vous n'avez pas réussi.
01:06:14 De longs débats ont eu lieu,
01:06:17 tous les articles ont été examinés
01:06:20 et le projet de loi a été adopté à une large majorité.
01:06:24 Madame la présidente Assassi,
01:06:26 quand j'entends certains parlementaires de la NUPES
01:06:29 qualifier le processus démocratique en cours
01:06:33 de prise d'otages des Français,
01:06:35 j'y vois une entreprise de disqualification
01:06:38 de nos institutions,
01:06:40 particulièrement insupportable venant d'élus de la nation.
01:06:44 - La Première ministre opte pour cette stratégie.
01:06:47 Gilles Mentret, de mettre les opposants
01:06:50 face à leurs responsabilités.
01:06:52 Elle a réussi avec LR,
01:06:54 mais pas avec la NUPES.
01:06:56 - Ce qu'elle dit est exact.
01:06:58 - C'est un vrai dialogue de sourds.
01:07:01 - La NUPES a fait le choix à l'Assemblée nationale
01:07:05 et au Sénat de refuser le débat
01:07:08 en alignant des milliers d'amendements
01:07:11 dont chacun changeait d'une virgule.
01:07:14 Elle est très fière de l'avoir fait
01:07:17 contre les organisations syndicales,
01:07:20 contre l'avis de Laurent Berger, de Philippe Martinez.
01:07:24 Elle a raison de renvoyer la NUPES à ses responsabilités.
01:07:28 La façon dont a été préparée cette réforme,
01:07:31 l'absence de concertation sociale,
01:07:34 l'absence de dialogue,
01:07:36 l'absence des LR pour imposer des amendements
01:07:40 et l'absence de dialogue,
01:07:42 c'est une réforme qui a été faite.
01:07:45 - Vous avez bien servi la cause du gouvernement.
01:07:49 Vous allez tous prier pour que demain,
01:07:52 le vote s'en passe.
01:07:54 - On a servi la cause des Français.
01:07:57 - On a servi la cause des Français.
01:08:00 - On parle d'une réforme qui voulait faire travailler
01:08:04 plus les gens qui travaillaient avant 20 ans,
01:08:08 qui voulait obliger les seniors à travailler
01:08:11 sans donner de conditions de travail.
01:08:14 - Pourquoi les Français sont toujours contre ?
01:08:17 - C'est pour ça qu'il faut leur demander de voter.
01:08:20 Il s'agit de leur travail et de leur retraite.
01:08:23 Ce texte a été amélioré par les Républicains
01:08:26 pour en faire quelque chose qui soit juste.
01:08:29 - Le maire adjoint du 16e arrondissement
01:08:32 va évoquer ces montagnes de déchets
01:08:35 et jette la responsabilité sur la maire.
01:08:38 Hier soir, le ministre de l'Intérieur a donné instruction
01:08:41 au préfet de police de demander à la mairie
01:08:44 de réquisitionner des moyens afin d'évacuer les ordures.
01:08:47 Aujourd'hui, le porte-parole du gouvernement
01:08:50 a accusé Anne Hidalgo d'imposer aux Parisiens
01:08:53 l'accumulation de déchets.
01:08:55 La maire PS de Paris a décidé de ne pas donner
01:08:58 suite à la demande de la préfecture.
01:09:01 - Le bras de fer se poursuit.
01:09:04 - Depuis 10 jours, les mêmes images.
01:09:07 Des déchets qui s'entassent.
01:09:10 Ce mercredi, on comptait encore plus de 7500 tonnes
01:09:13 d'immondices sur les trottoirs de la capitale.
01:09:16 Dans une lettre adressée en fin d'après-midi
01:09:19 à la préfecture de police de Paris, la mairie explique
01:09:22 ne pas vouloir donner suite à la demande de réquisition d'agents
01:09:25 pour limiter les effets de la grève des éboueurs.
01:09:28 - C'est paradoxal que l'Etat demande aux collectivités
01:09:31 territoriales de régler un problème qu'il a lui-même créé
01:09:34 alors que la réquisition est de droit une compétence de l'Etat.
01:09:37 La revendication des éboueurs de la ville de Paris
01:09:40 qui souhaitent légitimement ne pas travailler
01:09:43 deux ans de plus et qui se mobilisent pour s'y opposer
01:09:46 est juste.
01:09:49 - Un peu plus tôt dans la journée, face au sénateur,
01:09:52 Gérald Darmanin avait pourtant lancé un ultimatum
01:09:55 pour que les réquisitions soient à l'Etat.
01:09:58 - Ce soir, demain matin ou plus tard, le préfet de police
01:10:01 procédera aux réquisitions au nom de la salubrité publique
01:10:04 et je crois que tous les Parisiens, qu'ils pensent
01:10:07 de la réforme des retraites, en sont heureux.
01:10:10 - La balle est maintenant dans le camp de la préfecture de police
01:10:13 de Paris qui pourra forcer la ville à mettre en place
01:10:16 les réquisitions d'agents et procéder au ramassage des ordures.
01:10:19 - Gilles Mentré, maire adjoint du 16e, vous appelez le gouvernement
01:10:22 à prendre ses responsabilités en notant qu'une minorité
01:10:25 des boeufs empêche les autres de travailler. Dans le 16e,
01:10:28 selon ce que vous écrivez aujourd'hui, seule une dizaine d'agents
01:10:31 sur 280 refusent de travailler. En réalité, cette grève est la grève
01:10:34 d'une minorité de travailleurs qui empêche les autres de travailler.
01:10:37 Je crois qu'il y a un deuxième petit point qu'on met en exergue.
01:10:40 Si la ville ne fait rien, l'Etat et le gouvernement doivent prendre
01:10:43 leurs responsabilités. Qui est le plus irresponsable dans cette affaire ?
01:10:46 Anne Hidalgo ou le gouvernement ? - Les deux. Absolument les deux.
01:10:49 D'abord, je voudrais revenir sur le fait... - Pas les grévistes ?
01:10:52 - Les grévistes ont le droit d'exercer leur droit de grève.
01:10:55 C'est un droit constitutionnel. C'est ça, la démocratie.
01:10:58 Ils sont contre, pour certains d'entre eux. Une fois de plus,
01:11:01 on parle de 10 sur 280. Ils sont contre, pour certains d'entre eux,
01:11:04 le projet de loi sur les retraites. Ils se mettent en grève.
01:11:07 Maintenant, le droit de grève doit être conjugué avec l'intérêt général.
01:11:10 C'est écrit dans le Code des collectivités territoriales.
01:11:13 C'est la loi qui le dit. Et donc, la maire de Paris a la responsabilité
01:11:16 de garantir l'intérêt général et d'avoir donc un service minimum.
01:11:19 C'est prévu par la loi de 2019. On peut, dans chaque ville,
01:11:22 mettre en place, sur les services publics essentiels,
01:11:25 un service minimum. Une fois de plus,
01:11:28 pas réquisitionner tous les agents en grève, mais de s'assurer
01:11:31 que devant les écoles, devant les marchés, dans les points
01:11:34 les plus encombrés, on ait un minimum de salubrité.
01:11:37 Rien n'a été fait. Vous avez vu le spectacle.
01:11:40 - Il va falloir passer par la réquisition. - Il va falloir passer par la réquisition.
01:11:43 - On apprend ce soir. Je me permets de vous couper parce que le préfet de police
01:11:46 va réquisitionner des agents. C'est une dépêche qui nous parvient
01:11:49 de ce soir. Moi, j'avais l'impression, et là, j'ai besoin
01:11:52 de votre décryptage, parce que j'avais l'impression qu'avec cette histoire
01:11:55 de réquisition, on était plus dans la communication que dans le réel pragmatisme.
01:11:58 Parce que je note que pour que le préfet de police
01:12:01 puisse recourir à ses pouvoirs, il faut que l'interruption du service
01:12:04 ou son fonctionnement dégradé en raison de la grève
01:12:07 porte une atteinte importante à la salubrité
01:12:10 et à la santé publique évaluée par l'ARS.
01:12:13 Or, pour l'instant, l'ARS a simplement appelé à la prudence
01:12:16 et accru son niveau de vigilance. Donc, comment
01:12:19 est-il possible que le préfet réquisitionne des éboueurs
01:12:22 si l'ARS n'a pas encore accru ce niveau de vigilance ?
01:12:25 - Le principe de droit est beaucoup plus large que ça.
01:12:28 C'est-à-dire que si on voit qu'il y a atteinte à l'intérêt général
01:12:31 et en particulier à la salubrité et à la santé publique...
01:12:34 - Donc la réquisition, elle est possible ? - Bien sûr, la réquisition, elle est possible.
01:12:37 Et elle doit être faite soit à la demande de la mairie
01:12:40 et si elle ne le fait pas, directement par le gouvernement.
01:12:43 Et une fois de plus, il faut réquisitionner des agents, mais il faut surtout réquisitionner des bennes.
01:12:46 C'est de ça dont on a besoin. On a besoin de bennes pour pouvoir évacuer les déchets
01:12:49 et on a besoin de pouvoir débloquer les incinérations
01:12:52 pour ensuite les transporter quelque part. - Ils en veulent à qui, vos administrés ?
01:12:55 - Ah ben, ils en veulent... - Aux grévistes, à la mairie ou au gouvernement ?
01:12:58 - Non, les administrés, ils comprennent les grévistes, mais ils ne comprennent pas
01:13:01 qu'il n'y ait pas un service minimum. Il y a des services minimums dans la santé,
01:13:04 dans les hôpitaux, ils ne comprennent pas que dans un endroit important
01:13:07 que le vivre ensemble, là, personne ne fasse rien.
01:13:11 Et par rapport à ça, ils renvoient tout le monde dos à dos.
01:13:14 Ils n'ont pas envie de savoir si c'est la responsabilité du maire, de la mairie d'arrondissement,
01:13:17 du gouvernement, et ils ont bien raison. Simplement, les mairies d'arrondissement,
01:13:20 comme vous le savez, n'ont pas d'existence juridique. On n'a aucune possibilité
01:13:23 sans l'accord du maire de Paris de faire venir des bennes.
01:13:26 C'est ça qui est absolument impressionnant et qu'il faut changer également.
01:13:29 Il va falloir, suite à cette crise, qu'on puisse enfin, dans les mairies d'arrondissement,
01:13:33 au plus près des habitants, pouvoir prendre ce genre de mesures.
01:13:36 Le préfet qui officialise les réquisitions ce soir, concrètement, ça veut dire quoi ?
01:13:39 Que dans les 24-48 heures, les déchets auront disparu des rues de Paris ?
01:13:42 On va attendre de voir l'arrêté du préfet et voir quand est-ce qu'effectivement,
01:13:45 il demande à réquisitionner les personnels et à nouveau les équipements.
01:13:50 Maintenant, vous avez vu, on a 6 000 tonnes qui se sont accumulées dans Paris,
01:13:54 ça ne va pas disparaître du jour au lendemain.
01:13:56 Je me dis, mais si demain, un gamin tombe malade, chope une bactérie par un rat
01:14:01 ou je ne sais quoi et on a appris ces derniers jours qu'il y a énormément de bactéries
01:14:05 et de maladies qui sont possiblement attrapables.
01:14:08 On l'a appris depuis le Moyen-Âge.
01:14:09 Si la famille attaque la mairie en justice, Anne Hidalgo n'aura plus que les yeux pour pleurer.
01:14:13 Bien sûr, bien sûr, bien sûr. Il y aura peut-être d'ailleurs des plaintes qui seront déposées.
01:14:17 Mais il y a bien sûr le risque avec les rats, il y a aussi les incendies.
01:14:21 Il y a des gens, des délinquants qui se mettent hors la loi mais qui excédent.
01:14:26 Une fois de plus, tout est condamnable dans cette attitude, mais qui mettent en place des feux.
01:14:32 Il y en a eu plein dans le 16e arrondissement. On met les gens en danger.
01:14:35 - Karim Abrik, encore une fois, un bras de fer entre une municipalité et l'État.
01:14:41 Chacun se renvoie à la responsabilité. Personne n'assume réellement.
01:14:44 - Oui, exactement.
01:14:45 - Et Anne Hidalgo s'en lave les mains.
01:14:47 - Oui, c'est ça. Il y a toujours ce fameux malaise.
01:14:49 On revient encore une fois sur la question du service minimum et du droit de grève.
01:14:54 Alors que tout le monde, je pense que tous les Français, respectent ce droit de grève.
01:14:58 C'est constitutionnel, c'est parfait.
01:15:00 Mais il y a toujours aussi cette question de la disproportion d'un droit par rapport aux autres droits.
01:15:05 Et je pense que tout l'enjeu est là.
01:15:07 Et je pense qu'on est rendu maintenant à la deuxième semaine.
01:15:09 Il y a des risques réels en termes d'hygiène, en termes de sécurité aussi.
01:15:14 Donc oui, il faut que le gouvernement et aussi la mairie prennent ces responsabilités.
01:15:19 Maintenant, elle reste dans cette posture anti-Macron.
01:15:22 C'est ce qu'elle fait.
01:15:24 Et elle ne s'occupe pas de l'intérêt général de ses citoyens.
01:15:27 - Avec le positionnement d'Anne Hidalgo, désormais...
01:15:30 Qui voit aujourd'hui Anne Hidalgo appeler une entreprise privée et casser un mouvement de grève ?
01:15:34 Elle sortirait complètement de...
01:15:36 - Alors elle le fait. C'est ça le paradoxe.
01:15:38 C'est-à-dire qu'elle a quand même fait circuler des bennes d'entreprises privées le soir en catimini.
01:15:44 On en a eu dans le 16e arrondissement. On a eu trois bennes lundi soir.
01:15:47 Plus aucune mardi soir.
01:15:49 Sans prévenir les mairies d'arrondissement et sans communiquer sur le sujet.
01:15:52 On est dans une parfaite hypocrisie.
01:15:54 - Véronique, vous réagissez tout de suite.
01:15:56 Je pense juste que vous entendiez les deux élus LFI, Mathilde Pannot et Alexis Corbière.
01:16:00 Qui sont dans l'alliance NUPES, qui défendent les grévistes et le choix de la mairie de Paris.
01:16:05 - Ça rappelle aux puissants que oui, quand les éboueurs font grève, ça change l'odeur et la figure du paysage.
01:16:12 Parce que ces essentiels font un travail absolument d'intérêt général.
01:16:17 Ils sont très mal payés, ont une surmortalité plus forte.
01:16:21 Comme ils sont chez moi, je vais régulièrement les soutenir.
01:16:25 Et ils disaient que déjà à 62 ans, ils avaient trois collègues qui étaient morts avant leur retraite.
01:16:30 Donc je soutiens fortement leur lutte.
01:16:33 Et je dis au gouvernement qui pense à la réquisitionner que ce serait une déclaration de guerre sociale.
01:16:38 Et qu'ils iront ramasser les poubelles quand il y aura la réforme des retraites dedans.
01:16:42 - Je pense au verre de Jacques Prévers qui dit
01:16:44 "Quand les éboueurs sont en grève, les orduriers sont indignés d'eux".
01:16:47 Donc cette indignation, et moi je ne suis pas pour qu'il y ait des poubelles dans la rue,
01:16:50 mais que j'entende certains qui sont prêts à casser la grève, à utiliser des moyens de brutalité,
01:16:54 devrait être inversément proportionné, ou du moins pour dire "on dialogue, on cherche à comprendre pour quelle raison".
01:16:59 Donc M. Darmanin est un pyromane et un brutal.
01:17:02 Et j'invite tout le monde à être solidaire avec la grève des éboueurs.
01:17:04 Même si évidemment tout le monde ça dérange, mais ces gens sont des gens dignes,
01:17:08 qui font un travail indispensable, qui disent une chose simple,
01:17:10 c'est qu'au bout d'un moment, plutôt que de se préoccuper du petit tracas que procure la grève,
01:17:15 essayons de comprendre qu'il y a des choses qui sont plus graves que ça.
01:17:18 - Véronique Jacquet, il y a plus grave que vivre au milieu des déchets et avoir l'impression d'être au Moyen-Âge ?
01:17:24 - Oui, peut-être, certainement.
01:17:26 - En tout cas, ce qui me paraît grave, c'est que la politique de la NUPES et de Mme Hidalgo
01:17:31 est tous en petit pote de la réalité, c'est-à-dire que les personnes qui font grève,
01:17:36 comme ce sont les éboueurs de la ville de Paris, travaillent jusqu'à 57 ans et protestent
01:17:40 parce qu'on va leur demander de travailler jusqu'à 59 ans.
01:17:43 Quand le reste des travailleurs français, c'est 64 ans.
01:17:47 Donc il y a une forme d'indécence, déjà dans le combat qu'ils mènent, bien entendu,
01:17:51 on comprend qu'ils ne soient pas contents, mais aucun Français n'est content de travailler dessus.
01:17:54 - Faites attention quand même Véronique, parce que je pense qu'être éboueur,
01:17:57 je pense que j'ai la chance de jamais avoir fait ce métier, c'est terrible,
01:18:01 c'est des horaires insupportables, c'est une odeur qui me poursuit, c'est une pénibilité permanente.
01:18:07 Non mais dénigrez pas comme ça les éboueurs.
01:18:10 - Est-ce que je peux parler ? On n'est pas obligé d'être éboueur jusqu'à 57 ou 59 ans.
01:18:14 On peut éventuellement changer de métier, changer de service.
01:18:17 Il y a des services de ressources humaines dans toutes les entreprises et dans toutes les mairies de France.
01:18:21 La France est quand même l'un des rares pays du monde où on n'est pas capable de se dire
01:18:25 qu'on peut éventuellement changer de profession ou de la façon de le faire.
01:18:30 Vous n'êtes pas obligé d'être éboueur et de ramasser les problèmes de votre vie.
01:18:33 Vous pouvez devenir chef des éboueurs, vous pouvez être dans la logistique.
01:18:36 Non mais pardonnez-moi, il faut arrêter cette espèce de fatalité liée au métier que l'on fait.
01:18:42 - Il est 23h30 pile, logité de Mathieu Devese, je vois que tout le monde lève la main.
01:18:46 Ne vous inquiétez pas, tout le monde va avoir la parole.
01:18:48 - Ce blésarabisme est insupportable.
01:18:49 - Oui mais bon, vous faites réagir le plateau.
01:18:51 - Vous n'allez pas fréquenter le plateau.
01:18:52 - On réagit dans 40 secondes. Mathieu Devese.
01:18:54 - Mais si.
01:18:59 Le préfet de police de Paris va réquisitionner du personnel gréviste pour ramasser les poubelles.
01:19:04 Anne Hidalgo avait pourtant annoncé plutôt ne pas donner suite à la demande de Laurent Nunez.
01:19:09 Au 10e jour de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites,
01:19:12 plus de 7600 tonnes de déchets encombrent toujours les trottoirs de la capitale.
01:19:17 Ils étaient 480 000 manifestants aujourd'hui en France, selon le ministère de l'Intérieur.
01:19:21 1,7 million selon la CGT pour cette 8e journée de mobilisation contre la réforme.
01:19:27 C'est davantage que lors de la dernière journée de manifestation samedi,
01:19:30 mais moins que la journée record du 7 mars.
01:19:33 En football, vous l'avez peut-être suivi sur Canal+,
01:19:36 le Real Madrid se qualifie pour les quart de finale de la Ligue des champions
01:19:39 après une nouvelle victoire face à Liverpool.
01:19:41 Le seul bulle du match est inscrit par l'inévitable Karim Benzema.
01:19:45 Certes, ce n'est pas le plus beau but de la carrière du français.
01:19:48 Sa troisième réalisation en Ligue des champions cette saison.
01:19:53 Le palon d'or a encore frappé. Retour sur cette grève des zéboueurs.
01:19:57 Réquisition, on l'apprend ce soir de la part du préfet de police
01:20:00 après l'appel de Gérald Darmanin.
01:20:03 Ce qu'a dit Véronique Jacquier, qui est un peu dure sur les zéboueurs,
01:20:07 qui je le rappelle partent initialement à 57 ans avec cette réforme,
01:20:10 partiront à 59 ans et bloquent la capitale et pas d'autres.
01:20:13 D'ailleurs, en termes de collecte des déchets, Ferrez gère le plateau. Nathan.
01:20:18 Oui, moi je vous aime beaucoup, mais je ne suis pas du tout d'accord avec vous
01:20:20 parce que je trouve que faire passer les zéboueurs pour les privilégiés du monde contemporain.
01:20:26 Mais je n'ai pas dit que c'était des privilégiés.
01:20:28 Je dis qu'il y a pas de fatalité à être zéboueur.
01:20:30 Je dis qu'ils allaient avoir une retraite à 59 ans au lieu de 57.
01:20:34 Vous avez dit que...
01:20:35 Je dis que ceux qui manifestent en ce moment, que ce soit les cheminots à la RATP, etc.
01:20:39 ne sont pas des privilégiés, mais ils sont quand même en train de défendre encore des précarés.
01:20:45 Là où les français vont quand même devoir travailler jusqu'à 64 ans.
01:20:48 Sachant que les zéboueurs du privé partiront à 64.
01:20:50 J'ai un double désaccord avec ça.
01:20:53 Premièrement, c'est que quand il y a des métiers qui ont certaines protections sociales,
01:20:58 ça pouvait être les régimes spéciaux, il y a déjà eu ça,
01:21:00 souvent on entend qu'il faut remonter les travailleurs les uns contre les autres
01:21:04 et que ces protections sont des privilèges.
01:21:06 Moi, il me semble absolument pas qu'au contraire, d'abord le marché du travail n'est pas homogène,
01:21:10 qu'il y a des pénibilités qui sont différentes et que ces protections sont légitimes.
01:21:14 Deuxièmement, ce que vous avez dit tout à l'heure sur le fait que...
01:21:16 Attendez, juste, je vais finir mon argument.
01:21:18 On va mettre sur le même niveau la retraite d'un chauffeur de la RATP avec celle d'un agriculteur.
01:21:24 Justement, j'y viens.
01:21:26 Quand il y a des protections...
01:21:28 On ne peut pas comparer. Il y a évidemment des métiers qui ont été privilégiés.
01:21:32 Mais normalement, Emmanuel Macron voulait faire sauter les régimes spéciaux.
01:21:37 Rapidement, les amis, s'il vous plaît.
01:21:39 On n'y arrive toujours pas.
01:21:40 Je ne suis pas d'accord avec vous parce que quand il y a des protections,
01:21:43 au contraire, s'il faut s'indigner du décalage, c'est plutôt à la hausse plutôt qu'à la baisse.
01:21:47 Et le deuxième désaccord, c'est qu'aujourd'hui, il y a une vision très plastique du travail
01:21:51 que vous avez tout à l'heure exprimé en disant que les éboueurs peuvent changer de métier, etc.
01:21:55 Cette vision plastique façonnée dans les écoles de commerce, qui est celle de gens qui changent de job...
01:22:00 Non, non, non !
01:22:01 Attendez, laissez-moi juste terminer.
01:22:03 Vous avez des statistiques à l'Amérique parisienne. J'aimerais bien savoir combien d'éboueurs à 59 ans
01:22:07 se lèveront encore à 4h du matin pour ramasser une poubelle. Je ne suis pas d'accord.
01:22:11 Vous n'êtes même pas d'accord ? Je n'ai même pas fini ma phrase.
01:22:13 Voici cet angélique...
01:22:14 Cette vision plastique du monde du travail, elle est peut-être possible quand on est cadre dans une grande entreprise
01:22:20 et qu'à 55 ans, on décide de changer de métier, de changer de vocation, etc.
01:22:23 Et d'ailleurs, ce n'est pas non plus toujours extrêmement facile.
01:22:26 Mais dans ces métiers-là, dans les métiers qui sont déjà des métiers pénibles,
01:22:29 évidemment que la plasticité du travail n'existe pas ou existe très rarement.
01:22:35 Allez, deux derniers mots à Karim Abric et Alexandre Devecchio.
01:22:39 Je suis d'accord avec Alex.
01:22:41 Il a été dit, je pense que parfois on ne choisit pas son métier et que c'est une vision un peu idyllique
01:22:45 de penser qu'on peut passer d'un métier à l'autre, la flexibilité...
01:22:48 Alors pardonnez-moi, je vous interromps 30 secondes, je connais des maires qui optimisent les compétences
01:22:53 dans leur mairie et qui sont tout à fait capables de se dire qu'un éboueur n'est pas capable
01:22:57 de se lever à 4h du matin pour ramasser les poubelles à 59 ans.
01:23:01 Je pense aussi que c'est un métier qui est très difficile.
01:23:04 Je peux comprendre que c'est difficile d'accepter de passer de 57 à 59
01:23:08 alors que la mairie de Paris ne fait rien pour préparer des recasages et des reconversions.
01:23:13 Et donc, il faut traiter les deux sujets en même temps.
01:23:16 Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'il ne faut pas un service minimum et qu'il faut les éliminer.
01:23:19 Du coup, je peux finir. Je suis d'accord avec Gilles Montrèche.
01:23:24 Je pense que les éboueurs sont tout à fait dans leur droit de faire grève.
01:23:28 La double responsabilité est à l'État et à la mairie de Paris.
01:23:31 Parce que les deux devraient se dire que la capitale, c'est quand même l'emblème de la France,
01:23:35 le symbole de la France et que de voir la capitale dans cet état-là,
01:23:38 c'est une forme de déclassement insupportable.
01:23:42 Ils devraient se dire que l'intérêt supérieur du pays devrait faire qu'on arrête le petit jeu politicien
01:23:47 et soit Rémi Dalgo prend du privé, soit on réquisitionne.
01:23:50 On ne peut pas laisser le pays se délabrer comme ça.
01:23:52 En tout cas, les réquisitions ont été annoncées par le préfet ce soir.
01:23:55 C'est vrai que les images font le tour du monde.
01:23:57 Il est temps que Paris retrouve un semblant de propreté.
01:24:00 Parce que ce n'est jamais vraiment très propre en même temps.
01:24:03 Ce n'est même pas pour le reste du monde.
01:24:05 Parce que c'est vrai que ça a fait que je regardais les médias internationaux.
01:24:07 On en rit un peu. Ça fait le tour du monde.
01:24:10 Les touristes se prennent en selfie avec les poubelles maintenant.
01:24:12 C'est ça. Mais c'est surtout pour les Parisiens et même ailleurs en France où ça se passe aussi.
01:24:16 Donc, il y a vraiment un respect aussi pour les citoyens.
01:24:18 Et comme on le disait sur la question du droit de grève, de pouvoir exprimer ce mécontentement, cette pénibilité,
01:24:25 je pense que l'image a été forte quand même.
01:24:27 Moi, je trouve qu'ils ont quand même bien vu les éboeurs.
01:24:29 Je veux dire, bon là, on est rendu maintenant à la deuxième semaine.
01:24:32 La question du service minimum, ce n'est pas d'empêcher la grève,
01:24:35 mais c'est juste au moins de ne pas basculer avec des risques sanitaires, avec des risques de sécurité.
01:24:41 Je pense qu'il faut peut-être éclater ce fameux tabou en France,
01:24:45 sans penser que ça va être vraiment un affront au droit de grève, bien sûr.
01:24:49 On va refermer de manière temporaire ce dossier des retraites, qu'on va rouvrir évidemment demain.
01:24:54 Votre solennelle journée décisive le matin au Sénat et ensuite à l'Assemblée nationale.
01:24:59 On en reparlera évidemment dès demain matin et la matinale de Romain Desarbes.
01:25:02 Je n'ai pas dit mon dernier mot. Pas de moi.
01:25:05 C'est le titre du livre. C'est une promesse.
01:25:08 C'est le titre du dernier livre d'Éric Zemmour, le président du Parti Reconquête.
01:25:11 Il ne fait pas que revenir sur ses échecs électoraux.
01:25:15 On rappelle qu'il a été éliminé au premier tour de la présidentielle avec à peine 7% des suffrages.
01:25:20 Pas plus victorieux au législatif. Dans ce livre, il désigne aussi d'anciens alliés et concurrents politiques.
01:25:27 On va écouter deux, trois extraits de son passage tout à l'heure chez Christine Kery dans Soir Info.
01:25:31 D'abord, c'est intéressant. Je trouve que c'est l'un des passages les plus intéressants de la prestation d'Éric Zemmour ce soir.
01:25:37 Il explique que d'une certaine manière, c'est aussi les médias qui ont fait et qui ont construit l'échec qu'il a connu à la présidentielle. Écoutez-le.
01:25:44 J'ai non seulement été piégé, mais combattu et battu par les médias.
01:25:50 Je pense que c'était mon adversaire principal.
01:25:53 Ça s'est révélé ainsi. Mais vous savez, c'est vrai, vous avez raison.
01:25:57 J'ai été journaliste pendant plus de 30 ans, donc je connais les médias de l'intérieur.
01:26:00 Mais j'ai découvert à quel point ils étaient puissants à sidérer la population.
01:26:08 Par un effet de sidération.
01:26:10 Alexandre de Vecchio, neuf mois après, le constat est le bon. Les médias sont responsables ou la pilule n'est pas passée ?
01:26:16 Sans doute que les médias ont une part de responsabilité. Ils diabolisent.
01:26:20 Mais Éric Zemmour était quand même bien placé pour le savoir.
01:26:23 Je pense qu'il aurait pu éviter cette diabolisation.
01:26:25 Il a essayé de jouer avec en pensant que ça allait le servir à un moment donné.
01:26:30 Et sans doute, ça a fini par le plomber.
01:26:32 Il a eu un très large espace médiatique sur le côté diabolisation.
01:26:38 Je pense qu'il le savait. Il en a joué. Il a perdu.
01:26:42 Je trouve que l'autocritique est un peu courte.
01:26:46 Il a perdu, je pense, surtout parce qu'il n'a pas réussi à convaincre les Français.
01:26:51 Je pense qu'il devrait interroger sa stratégie d'union des droites.
01:26:54 Aujourd'hui, il n'y a plus de droite. On ne voit plus très bien avec qui il pourrait s'unir.
01:26:59 Il en reste. J'ai perdu à cause de l'Ukraine et parce que les médias ont été méchants.
01:27:04 Il y a une vérité factuelle. Jusqu'au 24 février, il montait dans les sondages.
01:27:08 Le 24 février 2022, le début de la guerre en Ukraine.
01:27:11 Oui, sans doute. Je fais partie de ceux qui pensent que l'électorat un peu fillonniste serait reparti de toute manière chez Emmanuel Macron.
01:27:19 Mais de toute manière, je pense que quand on a perdu, on attendait plus une autocritique et comment il se projette vers l'avenir.
01:27:26 J'ai perdu, mais ce n'est pas de ma faute. Je trouve que c'est dommage.
01:27:32 En plus, il reste dans un rôle d'éditorialiste et qu'il n'est toujours pas un homme politique.
01:27:36 Un mot sur l'analyse de son échec à l'élection présidentielle, Véronique.
01:27:40 Il était le chouchou des médias, en partie parce qu'il tapait sur Marine Le Pen.
01:27:43 Échec, d'après moi, parce qu'il apprenait l'union des droites, mais en critiquant du matin au soir Marine Le Pen, c'était compliqué.
01:27:50 Donc effectivement, son autocritique est un petit peu courte parce qu'il lui manquait vraiment cette dimension de rassemblement.
01:27:58 Notons quand même que quand il dit qu'il a été battu par les médias, Jacques Chirac en 1995 avait les médias contre lui.
01:28:06 Il s'en est plutôt bien sorti. Trump aux Etats-Unis avait les médias contre lui.
01:28:10 Entre avoir les médias contre soi et être totalement diabolisé par une partie de l'intelligentsia.
01:28:16 Quand un homme politique perd, c'est toujours la faute aux médias.
01:28:19 C'est pas faux. Un mot. On avance parce qu'il nous reste peu de temps.
01:28:22 J'ai le mantrais, je voudrais vous faire réagir également sur Marine Le Pen.
01:28:26 D'abord l'extrait du livre. Ce qu'il dit sur Marine Le Pen dans ce livre à apparaître demain.
01:28:33 "Je n'ai pas fondé Reconquête pour le substituer au RN. Marine et moi sommes plus complémentaires qu'adversaires."
01:28:39 Et il poursuit "Je n'ai pas voulu ce duel entre Marine et moi."
01:28:44 Mais ce qu'on comprend, c'est qu'il lui en veut toujours quand même pas mal.
01:28:47 Écoutez ce qu'il disait ce soir.
01:28:49 Moi, je ne suis pas là pour remplacer le RN. Je n'ai pas créé Reconquête pour remplacer le RN.
01:28:57 Marine Le Pen, je dis une seule chose.
01:29:00 Je dis, ne venez pas m'embêter avec cette candidature qui pourrait l'empêcher d'arriver au second tour.
01:29:06 Si elle arrive au second tour comme c'est prévu par les sondages, elle perdra de toute façon.
01:29:11 Je n'ai pas eu tort. Elle a perdu.
01:29:13 Marine Le Pen aurait dit à un de ses proches que son seul objectif dans la présidentielle c'était, je cite, "de tuer Zemmour".
01:29:22 On me dit même qu'après sa qualification au second tour, au lieu de se concentrer sur son combat avec Emmanuel Macron,
01:29:31 elle continuait à penser à son affrontement avec moi et c'est d'ailleurs pour cela qu'elle a refusé tout accord aux législatives,
01:29:38 ce qui nous a empêchés tous d'avoir beaucoup plus d'élus.
01:29:41 Gilles Mantraix, un commentaire.
01:29:43 Et si c'était aussi un peu de sa faute à lui s'il a perdu ces deux élections, que ce soit les présidentielles et les législatives ?
01:29:48 C'est évidemment de sa faute à lui.
01:29:50 C'est-à-dire qu'il construit tout un discours uniquement, uniquement sur l'immigration.
01:29:55 Le problème du logement, l'immigration. L'environnement en France, l'immigration.
01:29:58 Les retraites, l'immigration.
01:30:00 Et du coup, qu'est-ce que vous obtenez ? Vous obtenez un score qui est un peu l'équivalent des verts.
01:30:04 En fait, c'est le parti des verts de la droite, Zemmour.
01:30:06 Les verts aussi.
01:30:07 Ça va faire plaisir en verts.
01:30:08 Sur tous les sujets, c'est l'environnement.
01:30:10 Ça, c'est LR.
01:30:11 Sur tous les sujets, c'est l'environnement.
01:30:12 L'immigration sociale, c'est l'environnement.
01:30:14 Les problèmes d'immigration, c'est l'environnement.
01:30:16 Bon, ben voilà, quand vous dites ça, vous obtenez entre 5 et 7 %.
01:30:19 Donc, vous n'êtes pas un parti de gouvernement.
01:30:21 Si Éric Zemmour avait été capable de développer une vraie plateforme politique, il ne serait pas à ce niveau-là.
01:30:26 Donc, évidemment qu'il attaque Marine Le Pen pour essayer de se…
01:30:29 Voilà, quand il dit « Marine et moi », comme ça, il se remet à son niveau.
01:30:32 Marine Le Pen, elle, a développé un programme, un programme sur tous les sujets.
01:30:36 Et c'est ça qui est dangereux.
01:30:37 Et c'est ce programme-là qu'il faut combattre.
01:30:39 Et c'est ce programme-là qui est aux portes du pouvoir, avec ce qu'on vient de voir sur les retraites.
01:30:42 Un dernier mot ce soir d'Éric Zemmour à propos de ceux qui lui ont été fidèles jusqu'au 9 avril
01:30:48 et qui le disent avril au soir, à savoir après le premier tour, ont petit à petit quitté le navire.
01:30:56 Quand on perd, on suscite des telles déceptions, des telles désillusions,
01:31:00 des telles déceptions amoureuses que, évidemment, on se retrouve avec des gens qui vous crachent dessus
01:31:06 et qui, avant le 10 avril, puisque le 10 avril était le premier tour,
01:31:11 donc le 9 avril, faisaient encore des grands discours à votre gloire,
01:31:14 disaient à quel point vous étiez magnifique, vous étiez l'incarnation de toutes leurs idées.
01:31:19 Ça, c'est la politique.
01:31:21 C'est la vie, c'est la vie. Là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie, n'est-ce pas ?
01:31:26 C'est une formule célèbre.
01:31:27 Commentaire Nathan Devers. Il a tout de même marqué de son empreinte ce débat public.
01:31:31 Durablement ou pas, ça c'est une autre question.
01:31:34 Ce qui est merveilleux avec Éric Zemmour déjà, c'est qu'il voulait, au début de sa campagne,
01:31:38 devenir le Trump français. Seulement, il s'est trompé de Trump.
01:31:41 Il voulait imiter le Trump de 2016, il s'est trompé et il est devenu le Trump de 2020.
01:31:45 C'est-à-dire quelqu'un qui fait n'importe quoi pendant sa campagne.
01:31:49 Je veux dire, excusez-moi, mais quand on fait une campagne présidentielle
01:31:52 et qu'on la lance sur Pétain, finalement, il faut peut-être le réhabiliter ou le réévaluer.
01:31:57 Ça, c'est les journalistes français.
01:31:58 Dreyfus, il était peut-être coupable.
01:32:00 Tel, l'intellectuel est un traître à la France, etc.
01:32:03 Et qu'on s'étonne, si vous voulez, de finir dans la campagne.
01:32:05 Est-ce qu'on peut dire qu'il a imposé des sujets pendant la campagne et de façon assez salvatrice ?
01:32:10 Ou pas ?
01:32:11 Il a imposé des sujets dans la campagne, qui est qu'il a fait réveiller une extrême droite
01:32:16 qui n'avait pas, si vous voulez, la possibilité de parler ainsi.
01:32:21 C'est vraiment une fenêtre d'Overton.
01:32:23 Et qu'il a réhabilité, pour le coup, une extrême droite qui était l'extrême droite de Jean-Marie Le Pen,
01:32:28 qui avait en effet disparu depuis que Marine Le Pen était arrivée.
01:32:31 En tout cas, qui avait disparu dans l'apparence, qui s'était dédiabolisée dans l'apparence.
01:32:34 Et il a fait venir cette extrême droite-là.
01:32:36 Mais juste, vraiment, sur la réaction et son absence autocritique que soulignait Alexandre,
01:32:41 c'est ça qui est formidable.
01:32:42 C'est que comme le Trump d'aujourd'hui, qui est toujours persuadé que lui, il avait fait les choses parfaitement
01:32:46 et que c'était la faute aux médias, aux traîtres, à Mike Pence, etc.
01:32:50 Le seul regard critique d'Éric Zemmour, c'est de se dire que c'était des responsabilités extérieures.
01:32:55 Imaginez si le Éric Zemmour journaliste, celui d'avant, celui d'il y a 10 ou 15 ans,
01:32:59 avait eu à analyser le discours du Éric Zemmour d'aujourd'hui.
01:33:02 Il aurait dit "mais là, c'est de la langue de bois et c'est une forme de dissonance cognitive incroyable".
01:33:07 D'ailleurs, il évoque assez peu son avenir.
01:33:09 Il n'en a pas parlé ce soir et il n'en est pas vraiment question dans le livre.
01:33:13 En deux mots, parce qu'on est vraiment très en retard, je suis désolé,
01:33:17 est-ce qu'il pourrait encaisser un troisième échec ? Vous le voyez aller aux Européennes par exemple ?
01:33:20 Mais aux Européennes, pour ne pas encaisser d'échec, il faut qu'ils mettent Marion Maréchal...
01:33:25 Pardonnez-moi, le mot n'est pas joli, mais en avant, en tête de liste, bien entendu.
01:33:30 Et c'est sans doute ce qu'il fera pour ne pas essuyer un autre échec.
01:33:34 Éric Zemmour sait bien qu'une victoire aux Européennes ne signifie jamais une victoire aux présidentielles.
01:33:39 Ah oui, c'est sûr.
01:33:41 Il va être l'heure de refermer ce soir, les amis.
01:33:44 Mais je ne vais pas vous laisser comme ça, vous le savez.
01:33:46 J'ai une très belle image de fin, ce soir, une image rarissime.
01:33:49 Une paire d'Amarphophallus desus sylvae, connue sur le nom de "plante pénis" à cause de sa forme phallique.
01:33:57 Elle vient de fleurir aux Pays-Bas.
01:33:59 C'est un phénomène exceptionnel et c'est une première pour cette espèce en Europe.
01:34:03 La plante pénis se fait très discrète sur le vieux continent.
01:34:06 C'est avant tout parce qu'elle a besoin d'un environnement très chaud et humide pour vivre et se développer.
01:34:11 Et même dans des conditions optimales, la floraison prend un moyen d'entre 3 et 12 ans.
01:34:15 Le temps que la plante collecte suffisamment d'énergie dans son bulbe, elle mesure plus de 3 mètres de haut.
01:34:21 Ça fait rêver, Nathan.
01:34:23 Sachez que si vous souhaitez l'observer de vos propres yeux, il faut savoir que la plante a la particularité de dégager une odeur assez nauséabonde,
01:34:30 semblable à la chair en décomposition, parce que c'est supposé attirer les mouches et les insectes pollinisateurs qui s'en nourrissent normalement.
01:34:37 Voilà un processus tellement énergivore qu'aucune des plantes ne fleurira à nouveau avant plusieurs années.
01:34:43 La fleur pénis, la plante pénis.
01:34:45 Comment vous trouvez ces images ?
01:34:47 C'est un vrai travail de longue haleine où on décrypte, on essaie de faire défiler un maximum d'images qui nous parviennent du monde entier
01:34:56 pour sélectionner la substantifique, moi, l'essentiel de ce dont vous avez besoin pour vous faire rêver.
01:35:02 Vous savez que ça a inspiré, je ne sais pas où c'est, je crois que c'est à la Fashion Week.
01:35:06 Ils ont fait une plante pénis ?
01:35:07 Non, ils ont fait une robe qui ressemblait...
01:35:09 Une robe pénis ?
01:35:10 Non, je ne l'aurais pas dit comme ça, mais il y avait... je vous jure, je vais trouver la photo et ce sera peut-être votre print de demain.
01:35:17 Ça ne fait pas sourire Alexandre Devecu, en tout cas vous les plantes pénis, ce n'est pas votre truc.
01:35:22 Voilà, merci, c'est une vraie information, c'est rarissime.
01:35:26 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:35:28 La vie est ainsi faite, la nature est formidable.
01:35:30 Évidemment, il a fait commentaire.
01:35:32 Il y a plein de choses rarissimes aujourd'hui.
01:35:33 Il y a plein de choses rarissimes, n'est-ce pas ?
01:35:34 Bon, on vous souhaite une très belle soirée, on remercie Loumna et Daoudi qui mettent beaucoup sur les images.
01:35:38 En fait, c'est 90% du temps de travail, je cherche l'image de fin et 10% je prépare l'émission qui ensuite...
01:35:44 C'est arrivé avec des images exceptionnelles.
01:35:46 Arrivera à 22h. Merci à tous et l'édition de la nuit dans quelques instants. Bonne nuit et à demain.
01:35:51 et à demain.
01:35:52 ...