Soir Info du 22/05/2023

  • l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de débuter cette semaine en votre compagnie
00:00:04 Soir Info en direct jusqu'à minuit, vous en avez l'habitude sur CNews.
00:00:07 Au sommaire ce soir, un hommage national sera rendu à Manon, Paul et Steven,
00:00:12 les trois jeunes policiers du commissariat de Roubaix
00:00:14 morts dans une collision avec un chauffard ce week-end.
00:00:16 L'émotion est vive parmi les collègues, on l'entendra par ailleurs lors des analyses toxicologiques.
00:00:22 Il a été découvert que le conducteur du véhicule qui a percuté la voiture de police à contre-sang
00:00:27 s'était positif à l'alcool et à la drogue. Une enquête pour homicide et blessures involontaires
00:00:31 a été ouverte par le parquet de Lille. On en discute dès le début de ce Soir Info.
00:00:35 Évidemment à Marseille, trois morts hier dans une nouvelle fusillade.
00:00:38 Doit-on s'habituer à ce genre de décompte sanglant ?
00:00:40 Faut-il envoyer l'armée dans les quartiers pour faire cesser le bain de sang comme certains le réclament ?
00:00:44 On évoquera également ces tueurs à gage, souvent très jeunes, recrutés à l'étranger ou directement en France,
00:00:49 comme si on faisait appel à une main d'oeuvre pour tuer le tout sur fond de trafic de drogue.
00:00:55 Et puis l'absentéisme au travail atteint un niveau record.
00:00:59 C'est le résultat d'une étude qui précise qu'un salarié sur deux a été en arrêt de travail l'an dernier
00:01:03 contre un sur trois en 2019. C'est la troisième année consécutive de hausse du taux d'absentéisme.
00:01:08 Et cette hausse concerne tous les âges, tous les statuts hiérarchiques et même toutes les tailles d'entreprise.
00:01:13 Comment expliquer ce phénomène ? On en discutera notamment avec Tatiana Renard-Barzak ce soir.
00:01:17 Bonsoir, Tatiana, journaliste politique.
00:01:20 Évidemment, à vos côtés, Jean-Sébastien Ferjou.
00:01:22 Bonsoir, Charles-Jean Sébastien, directeur d'Atlantico.
00:01:25 Je salue Jean-Christophe Couville, secrétaire national Unité SGP Police.
00:01:29 Avec vous, on reviendra évidemment sur ce drame qui a touché le commissariat de Roubaix.
00:01:35 Dans quelques instants, Maître Benezra est avec nous.
00:01:37 Michel Benezra, avocat en droit routier.
00:01:39 Ce sera important d'entendre votre expertise également sur cette affaire.
00:01:43 Mais pas seulement. Merci d'être là.
00:01:44 Merci à Karima Brick, évidemment, de la rédaction, d'être présente, qui était déjà dans le Maire de l'Info juste avant.
00:01:49 Belle soirée pour Karima et belle soirée pour Yoann Usaï, qui est avec nous dans Soir Info, journaliste politique pour CNews.
00:01:55 Évidemment, il est 22h pile avant de traiter tous ces sujets.
00:01:58 Et pas seulement, vous le verrez. Un rappel de l'actualité avec Isabelle Piboulot.
00:02:01 Un Saint-Denis après la mort d'un chirurgien dentiste en pleine rue au Lila.
00:02:09 L'enquête s'oriente vers une victime collatérale de rivalité de quartier.
00:02:13 Le docteur Ryan Lemouchy, 25 ans, a été poignardé à mort par une bande de 10 personnes dans la nuit de samedi à dimanche.
00:02:21 La scène de l'agression a été captée par des caméras de vidéosurveillance,
00:02:25 mais pour l'heure, aucune personne n'a été interpellée.
00:02:28 Pour lutter contre les violences conjugales, le garde des Sceaux a détaillé une série de mesures.
00:02:33 Elles feront l'objet de décrets ou de projets de loi dans les prochains mois.
00:02:38 Parmi elles, la création dans chaque tribunaux d'un pôle spécialisé dans les violences intrafamiliales,
00:02:44 qui fera l'objet d'un décret à la fin de cet été,
00:02:46 ou encore la possibilité pour un juge de prendre des mesures d'urgence en 24 heures.
00:02:52 Préapparue de façon précoce début mai, la grippe aviaire préoccupe.
00:02:57 L'arrivée des canetons dans les exploitations doit avoir lieu en juin,
00:03:00 mais la hausse des cas s'accélère dans le sud-ouest,
00:03:03 avec plus de 50 foyers recensés dans des élevages de canards et de poulets.
00:03:07 En particulier dans le Gers, dans les Landes, plus de 250 000 animaux ont été euthanasiés.
00:03:13 Voilà pour l'essentiel, on marque une courte pause et on revient sur ce terrible accident
00:03:19 qui a causé bien malheureusement la mort de trois très jeunes policiers.
00:03:23 Dans un instant, à tout de suite.
00:03:25 De retour sur le plateau de soir, Tatiana Renard-Barzac est parmi nous ce soir,
00:03:32 tout comme Jean-Christophe Couville, Maître Michel Benesra, Karim Abrikou Anouzaï et Jean-Sébastien Ferjou.
00:03:37 Les circonstances du terrible accident de la route survenue dimanche matin à Villeneuve-Dasque
00:03:41 qui a fait quatre morts, dont trois policiers âgés de 24 à 25 ans, commencent à être connus.
00:03:47 Le conducteur de la voiture qui a percuté le véhicule était positif à l'alcool, au cannabis.
00:03:51 La procureure de la République de Lille a précisé que son alcoolémie s'élevait à 2,08 grammes par litre de sang.
00:03:58 Écoutez ce que nous disait lors de cette conférence de presse cet après-midi la procureure de Lille.
00:04:03 Dimanche 21 mai, vers 7h à Villeneuve-Dasque, avenue de Roubaix, après le rond-point de Lannois,
00:04:13 une collision a eu lieu entre un véhicule Alfa Romeo et un véhicule de police.
00:04:18 Il y avait dans le véhicule de police un équipage de trois gardiens de la paix du commissariat de Roubaix
00:04:24 et une adolescente de 16 ans qu'ils emmenaient à l'unité médico-judiciaire de Lille
00:04:29 afin de la faire examiner en urgence par un médecin dans le cadre d'une enquête ouverte
00:04:34 pour des faits d'atteinte à sa personne qu'elle avait dénoncée au cours de la nuit.
00:04:38 Les trois fonctionnaires de police, une jeune femme de 24 ans et deux jeunes hommes de 25 ans, sont décédés.
00:04:46 Gravement blessés, l'état de santé de la jeune fille n'a toujours pas permis de l'entendre.
00:04:55 Le conducteur du véhicule Alfa Romeo, âgé de 24 ans, est décédé.
00:05:00 Son passager, âgé de 23 ans, a été transporté à l'hôpital en urgence vitale absolue.
00:05:09 Son pronostic vital demeure à cet instant engagé.
00:05:13 Les premiers éléments de l'enquête viennent conforter l'hypothèse d'un choc frontal intervenu entre les deux véhicules.
00:05:23 Le véhicule Alfa Romeo était engagé à contresens de sa voie de circulation.
00:05:29 Les premières constatations effectuées sur le véhicule Alfa Romeo
00:05:34 montrent que le compteur de vitesse est resté bloqué juste au-dessous de 120 km/h.
00:05:41 Un homme engagé à contresens avec plus de 2 grammes d'alcool dans le sang,
00:05:46 positif aux stupéfiants, en l'occurrence la cocaïne, Jean-Christophe Couvy.
00:05:51 On imagine déjà le deuil de la famille police et on va y revenir,
00:05:56 mais j'ai envie de vous dire, chronique d'un drame annoncé, encore une fois.
00:05:59 Oui, quand on voit un peu le parcours du chauffeur et de son passager,
00:06:05 on se dit que c'est un parcours délinquant et encore une fois, je le dis, je le redis,
00:06:09 on a des sociopathes dans notre société, c'est-à-dire qu'on a des gens qui vivent en dehors de notre société,
00:06:14 en dehors du droit commun, ils sont dans leur monde à eux,
00:06:16 ils s'en fichent complètement de ce qu'on peut faire, ils s'en fichent des lois,
00:06:20 ils vivent parce qu'ils sont quand même connus pour des affaires,
00:06:23 ce ne sont peut-être pas des grandes affaires, mais ce sont quand même des affaires,
00:06:25 il y a stup', il y a rébellion, désertion, donc ça veut dire qu'on est dans l'armée,
00:06:29 on n'est même pas capable d'avoir des règles,
00:06:33 et puis à côté, quand les pompiers interviennent pour sauver la vie du passager,
00:06:39 ils sont insultés, premier réflexe, c'est d'insulter les pompiers.
00:06:42 Donc en fait, oui, chronique, hélas, une chronique annoncée.
00:06:47 - Qu'est-ce que vous vous êtes dit, vous, quand vous avez entendu cette information hier ?
00:06:51 - Hier matin, on l'a eu par WhatsApp avec nos collègues,
00:06:54 et quand on a vu ça, trois policiers décédés, des jeunes collègues,
00:06:58 qui commençaient juste leur carrière, c'est des enfants, je suis désolé, 24 ans,
00:07:02 c'est des grands enfants, je suis père de famille,
00:07:05 et je me dis, mais ils sont arrivés avec plein d'ambition,
00:07:09 les familles sont fières d'avoir des enfants policiers,
00:07:11 comme ça, c'est une certaine fierté, vous sortez d'école,
00:07:13 vous avez vos premiers postes, vous êtes au sein d'une famille,
00:07:18 de la police, d'une communauté de travail,
00:07:21 les collègues nous disaient, ils arrivaient le matin,
00:07:24 voilà, on claque des blagues, on rigole, parce qu'on a un métier quand même compliqué,
00:07:27 donc on essaie d'emmener un peu de bonne ambiance,
00:07:30 et puis imaginez, vous prenez votre service,
00:07:31 c'est-à-dire que le matin, vous vous levez,
00:07:33 vous prenez votre service vers 6h du matin,
00:07:36 vous vous levez du lit, vous faites un petit bisou furtif à votre femme,
00:07:39 pour pas la réveiller, vous regardez peut-être votre enfant,
00:07:41 en vous disant, il me tarde ce soir de retrouver ma famille,
00:07:43 mais en fait, vous revenez pas.
00:07:44 Et c'est ça qui est terrible.
00:07:46 - Je rappelle que Steven, l'un de ces trois policiers tués,
00:07:48 était le père d'un enfant de 11 mois,
00:07:50 tandis que la compagne de Paul,
00:07:52 l'autre homme impliqué dans ce drame,
00:07:55 elle est enceinte.
00:07:56 Donc voilà pour la situation de ces policiers.
00:07:59 - Trois familles brisées, trois vies brisées, trois familles brisées.
00:08:02 Alors oui, heureusement, on est une grosse famille,
00:08:05 une grande famille, on a des associations,
00:08:07 on a les Orphelins de la Police, Orphéo Police,
00:08:09 on a l'ANAS, qui est une association de soutien aussi, sociale.
00:08:12 Et puis il y a le Cagnott-Litchi,
00:08:14 mais je veux dire, ça fera pas revenir nos trois collègues.
00:08:18 Mais voilà, on sait que le métier, c'est un métier dur, froid,
00:08:21 la mort peut frapper à tout moment.
00:08:23 Et en fait, il n'y a pas de petite mission de service public.
00:08:25 Et encore une fois, c'était une mission qu'ils exerçaient avec passion,
00:08:29 d'emmener une personne de 16 ans qui était victime de violences.
00:08:32 - En fait, les trois policiers étaient en mission
00:08:34 avec une jeune fille à l'intérieur du véhicule,
00:08:36 qui venait a priori de subir une agression sexuelle.
00:08:39 Ils l'amenaient à l'hôpital pour des constatations légales.
00:08:41 Et c'est sur le trajet que ce drame a eu lieu, en effet.
00:08:45 Maître Benezra, je rappelle que vous êtes avocat spécialiste en droit routier.
00:08:49 Je disais, il y a un instant, c'était un peu chronique d'un drame annoncé.
00:08:52 Du haut de votre expertise, vous avez été surpris par cette affaire ?
00:08:57 - Surpris, non, puisque c'est mon quotidien en réalité.
00:09:00 Il faut savoir que quelques affaires sont médiatisées,
00:09:03 mais la violence routière est présente tout le temps.
00:09:07 Aujourd'hui, il y a beaucoup de problèmes qui se dégagent de cette affaire.
00:09:11 Il y a des problèmes d'assurance, il y a des problèmes d'indemnisation,
00:09:15 il y a des problèmes de victimes.
00:09:16 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est un parcours du combattant.
00:09:20 On voit l'affaire...
00:09:21 - 2,08 grammes par litre de sang, ça correspond à quoi dans les faits ?
00:09:27 C'est quelqu'un qui est complètement mailleur ?
00:09:29 - Complètement, on est sûr.
00:09:30 - Est-ce qu'il y a un taux qui peut être relevé quand on a pris 3, 4, 5 verres ?
00:09:34 - Non, beaucoup plus.
00:09:35 - À quoi ça correspond concrètement ?
00:09:37 - Ça représente 1,4 dans l'air.
00:09:38 - On est capable d'aller sur une route nationale à contre-sens
00:09:40 quand on a un degrame dans le sang ?
00:09:41 - Oui, oui, parce que ça arrive régulièrement.
00:09:44 Les gens confondent les circulations.
00:09:46 Il suffit que le panneau soit mal indiqué ou soit un peu caché,
00:09:49 et puis on prend la voie.
00:09:51 - C'est combien de verres ?
00:09:52 - Plus d'une dizaine, facile.
00:09:54 - C'est plus d'une dizaine de verres ?
00:09:55 - Ah oui, c'est plus d'une dizaine.
00:09:55 - Et c'est au petit matin.
00:09:56 - L'alcool est ce petit matin, donc c'est après une longue nuit, à priori, de beuvrir.
00:10:01 - On dit dans le jargon, est-ce que c'est en phase descendante ou en phase montante ?
00:10:04 Donc l'enquête va déterminer.
00:10:05 Ils vont retracer toute la soirée de ces deux individus
00:10:08 pour savoir ce qu'ils ont pris, où est-ce qu'ils étaient,
00:10:11 s'il n'y a pas des complices, entre guillemets,
00:10:14 qu'ils les ont laissés partir complètement.
00:10:16 - Ça sert à la complicité en matière d'homicide involontaire.
00:10:19 Pour retenir la complicité du barman, par exemple, c'est très, très dur.
00:10:22 Ce qui est fou, c'est qu'on est dans une séquence de plusieurs mois
00:10:26 où on a vu, on a pris en pleine figure le fait que l'alcool, le cannabis, la drogue
00:10:33 tuent au volant.
00:10:35 Ces affaires retentissantes des derniers mois n'ont eu aucun effet sur la population,
00:10:38 sur l'opinion ?
00:10:39 - Sur quelqu'un de normalement conçu, oui, il y a eu de l'effet.
00:10:42 Ça va être monsieur tout le monde, il va y avoir de l'effet.
00:10:44 Mais quelqu'un qui a l'habitude, qui a une habitude de délinquance, on va dire,
00:10:49 ça n'a aucun effet.
00:10:51 C'est toujours chez les autres, c'est pas chez lui.
00:10:53 Et c'est ce problème de l'alcool aussi, on a cette inhibition,
00:10:57 on a l'impression d'être le plus puissant, le plus fort,
00:10:59 pas avec les stupéfiants.
00:11:00 Et du coup, on arrive sur ce genre de situation dramatique.
00:11:04 - Je voudrais que vous écoutiez Gérald Darmanin, qui est le ministre de l'Intérieur,
00:11:06 donc qui s'est rendu à Roubaix au commissariat pour rendre hommage
00:11:10 à ces trois membres des forces de l'ordre qui ont été tués il y a un peu plus de 24 heures.
00:11:16 - C'est très difficile d'être policier.
00:11:19 C'est très difficile d'être policier ici, chez nous, si j'ose dire, à Roubaix.
00:11:26 Et ce sont des femmes et des hommes qui mettent beaucoup, beaucoup du leur.
00:11:29 Et donc, lorsque trois de leurs collègues, trois jeunes collègues,
00:11:31 qui ont moins de 25 ans, meurent, évidemment, c'est l'effondrement
00:11:36 pour toute la police nationale, pour toute la ville de Roubaix,
00:11:39 pour tout le Nord, puisque ces trois jeunes policiers étaient du Nord,
00:11:42 des familles du coin.
00:11:44 Et évidemment, un drame, parce que ces policiers,
00:11:48 ils faisaient leur mission de police secours classique.
00:11:51 Ils amenaient, vous le savez, une jeune femme victime de violence à l'hôpital
00:11:55 pour pouvoir faire les examens, pour pouvoir l'aider à pouvoir déposer plainte.
00:12:00 Et évidemment, ce drame de dimanche matin nous touche tous.
00:12:03 On va voir avec les familles.
00:12:05 J'ai une partie ce matin au téléphone et que je continuerai à voir toute la journée
00:12:08 pour qu'en fin de semaine, un hommage soit rendu ici à Roubaix.
00:12:12 Je viendrai bien sûr présider cet hommage.
00:12:15 - Yohann Uzaï, un hommage national, c'est la moindre des choses
00:12:18 pour un drame national.
00:12:20 - Oui, absolument. C'est Gérald Darmanin qui le présidera.
00:12:22 Il l'a dit, il s'est rendu au commissariat rapidement,
00:12:26 comme c'est son rôle, c'était sa place au ministre de l'Intérieur.
00:12:30 Après, effectivement, on a le sentiment d'un gâchis,
00:12:33 dans le sens où c'est un accident qui pourrait être évité, en réalité.
00:12:38 Mais comment faire en sorte que des inconscients,
00:12:42 comment dirais-je, reviennent à la réalité ?
00:12:44 C'est une mission quasi impossible quand on voit le profil de ce genre de personnages.
00:12:49 Le ministre de l'Intérieur, évidemment, a pas rapporté son soutien,
00:12:52 dire toute sa tristesse, etc.
00:12:53 Est-ce que le politique peut jouer un rôle là-dedans ?
00:12:55 Je ne suis même pas sûr parce qu'il y a déjà beaucoup qui a été fait
00:12:58 en matière de lutte contre la violence routière.
00:13:00 Le politique s'est emparé de ce sujet il y a 20 ans.
00:13:01 - On va en parler tout à l'heure, Yohann, mais il y a ce combat que porte
00:13:04 le papa d'Antoine Alénaud, qui est de requalifier l'homicide involontaire,
00:13:09 qui est insupportable pour ceux qui sont touchés de près par ce genre de choses,
00:13:12 en homicide routier, voire en homicide volontaire.
00:13:14 On en parlera après la pub.
00:13:15 Pour l'instant, on est vraiment dans l'hommage et l'émotion.
00:13:18 Mais voilà ce que le politique pourrait, en effet, peut-être faire.
00:13:21 - Oui, mais en tout cas, voilà, le sentiment d'un gâchis,
00:13:23 parce que c'est quelque chose qui, évidemment, aurait pu être évité
00:13:26 si ces personnes, évidemment, prenaient un risque elles-mêmes,
00:13:30 mais elles préfèrent surtout prendre un risque aux autres.
00:13:32 Et c'est ça qui est bien plus grave, parce que ces trois policiers,
00:13:34 ils faisaient leur métier, ils n'avaient absolument rien demandé.
00:13:36 Et encore une fois, ils sont victimes de comportements,
00:13:38 non pas irresponsables, mais de comportements criminels.
00:13:40 Parce que là, une voiture, vous savez, une voiture mise entre les mains
00:13:43 de la mauvaise personne, c'est une arme.
00:13:45 Donc, ces personnes sont des criminels.
00:13:47 - On va finir le tour de table.
00:13:48 Je voudrais juste que vous entendiez ce dernier extrait de la procureure
00:13:50 sur le chauffard, donc, qui est décédé, lui aussi, et son passager.
00:13:54 - Les premiers résultats sont tombés.
00:13:59 Le conducteur de l'Alfa Romeo présente un taux d'alcool dans le sang
00:14:04 de 2,08 grammes, et il est, par ailleurs, positif au cannabis.
00:14:12 Un contre-examen permettant de stabiliser ces résultats a été demandé.
00:14:18 Les premières vérifications montrent également que le conducteur
00:14:22 du véhicule Alfa Romeo n'était pas au téléphone.
00:14:27 L'enquête se poursuit, vous l'avez compris, et des investigations
00:14:30 nombreuses sont toujours en cours.
00:14:32 On peut vous indiquer que le conducteur a déjà été condamné
00:14:35 pour des faits de droit commun, mais pas pour des élits routiers.
00:14:39 - Jean-Sébastien Ferjou, pareil, quelle est la lecture
00:14:42 que vous faites de ce drame ?
00:14:45 - C'est une violence à laquelle sont confrontés, malheureusement,
00:14:49 beaucoup de familles.
00:14:49 Il se trouve que là, ce sont des policiers, mais beaucoup de Français,
00:14:52 on l'a vu encore pendant l'affaire Padman.
00:14:55 - On se dit la même chose qu'à chaque fois.
00:14:56 Ce drame aurait pu être évité.
00:14:58 - Ce qui, moi, me frappe encore plus, mais ça s'inscrit dans la logique
00:15:02 de finalement ignorer la vie des autres, parce que se mettre en danger
00:15:05 soi-même, c'est une chose, mettre en danger les autres,
00:15:08 c'est clairement dans une autre dimension.
00:15:11 Mais voilà, insulter les pompiers qui viennent dégager le passager,
00:15:14 ça en dit vraiment long sur l'état.
00:15:17 C'est une forme de nihilisme, finalement, où la vie a plus vraiment l'importance.
00:15:21 - Je précise, parce qu'on ne l'a pas dit encore, en effet, le passager du chauffard,
00:15:23 lorsqu'il a été sauvé par les pompiers, n'a rien trouvé de mieux que les insulter.
00:15:28 Et d'ailleurs, les pompiers ont annoncé qu'ils allaient porter plainte contre lui,
00:15:32 qui est toujours d'ailleurs, qui se bat pour sa survie, ce passager,
00:15:36 qui sera donc éventuellement interrogé quand il y aura mieux.
00:15:39 Allez-y, pardon.
00:15:39 - Oui, donc là, on est dans quelque chose qui est finalement autre chose
00:15:42 que la simple consommation d'alcool ou même de stupéfiants
00:15:46 dans cet espèce de sentiment que finalement, la société n'existe pas,
00:15:50 ou en tout cas, de sentiment de ne pas faire partie de la société
00:15:53 et donc de considérer que peu importe si on met en danger,
00:15:56 il se trouve que c'était des policiers, ce qui est évidemment tragique
00:15:59 pour les trois jeunes policiers concernés, mais ça aurait pu être n'importe qui.
00:16:05 Et voilà, il y a des gens qui considèrent que peu importe, on peut finalement tuer.
00:16:09 Après, on a déjà eu ce débat-là, mais je reste réservé quand même
00:16:13 sur le fait de changer de qualification sur homicides involontaires.
00:16:17 - Alors, on va poursuivre cette conversation après et on reviendra sur les...
00:16:20 en effet, ce qui peut choquer certains, c'est d'avoir la qualification pénale
00:16:24 de ce type d'événement.
00:16:26 Tatiana et Karimac, on n'a pas entendu avant de faire notre dernière pause de la soirée.
00:16:30 - Ce qui est très frappant, c'est ce sentiment d'irresponsabilité,
00:16:32 c'est ce que vous évoquiez.
00:16:33 C'est-à-dire qu'il suffit de se promener dans les communes rurales
00:16:37 pour voir à chaque bout de route, malheureusement, une croix,
00:16:41 un nom, souvent d'un jeune d'ailleurs, c'est très frappant.
00:16:43 Et ça nous rappelle quand même que je crois qu'il y a deux morts par jour
00:16:47 à cause de quelqu'un qui était au volant sous stupéfiants.
00:16:50 Et donc, c'est quand même dramatique, deux personnes tuées par jour.
00:16:53 Alors, c'est vrai que je ne suis pas complètement d'accord avec Johan
00:16:55 parce que moi, je pense que justement, le politique doit s'emparer de cette question.
00:16:58 C'est-à-dire que c'est non seulement une question de santé publique
00:17:00 et peut-être qu'on reviendra aussi là-dessus parce qu'il y a un problème aussi,
00:17:03 sentiment d'impunité par rapport à la drogue.
00:17:06 Mais du coup, il y a aussi un problème de prévention et de message à ce sujet.
00:17:09 - Mais est-ce que ce type d'individus, la prévention a un effet sur eux ou pas ?
00:17:13 - Ça, c'est l'autre partie.
00:17:16 C'est une question de fermeté qui est absolument essentielle.
00:17:19 C'est-à-dire que quand on voit Gérald Darmanin,
00:17:21 qui il y a quelques mois, à coup de grand tambour,
00:17:24 nous déclarait dans le journal du dimanche qu'il réfléchissait à faire un retrait de permis,
00:17:28 un retrait des 12 points pour les personnes, justement, après l'affaire Palmadin,
00:17:31 qui conduit sous l'effet d'alcool et de stupéfiants.
00:17:33 Aujourd'hui, c'est six points qui sont retirés.
00:17:36 Rien ne s'est passé depuis.
00:17:37 Quand il nous annonçait qu'il allait aussi avoir une visite médicale obligatoire
00:17:42 et qu'il allait avoir des sanctions renforcées, pour l'instant, rien.
00:17:44 - Et les drames se succèdent.
00:17:45 - Donc, c'est vrai que ça pose question.
00:17:47 Ça pose d'autant plus question qu'on voit quand même qu'aujourd'hui,
00:17:50 ce sont des policiers, malheureusement, ça aurait pu être tout le monde.
00:17:53 C'est-à-dire que ce n'était pas délibéré, ce n'était pas contre les policiers.
00:17:56 Malheureusement, ce sont trois jeunes policiers
00:17:58 et cette jeune fille qui doit être absolument terrorisée
00:17:59 parce que ces deux drames ont eu l'espace de quelques heures pour elle.
00:18:02 Et ça aurait pu être n'importe qui.
00:18:04 Donc, il faut aussi qu'on prenne conscience de cela.
00:18:05 C'est-à-dire que c'est aussi n'importe qui, et on l'a vu lors de l'affaire Palmadin,
00:18:08 une famille dévastée parce que Pierre Palmadin pensait qu'il pouvait y jeter un marché.
00:18:12 Ce ne sont pas les trois vies des policiers qui sont réduites à néant,
00:18:16 mais bien des dizaines de vies de gens qui les aiment et qui vivaient au quotidien avec eux.
00:18:20 Un dernier mot rapide et on part en pause carrément.
00:18:24 - Sur l'alcool et la drogue, oui, il y a l'aspect quand même de la prévention pour le grand public,
00:18:29 particulièrement pour les jeunes, et il faut en faire.
00:18:30 Je sais que sur la question de la drogue, ça reste tabou,
00:18:33 mais je pense qu'il faut sortir de ça.
00:18:35 Oui, il y a un message.
00:18:37 - C'est un souci.
00:18:38 - Oui, mais ça se fait dans d'autres pays où c'est illégal la drogue.
00:18:41 On sait quand même que ça existe, donc il y a des campagnes de prévention malgré tout.
00:18:45 - Efficaces.
00:18:46 - Oui, efficaces, c'est-à-dire que ça rejoint un certain public.
00:18:49 Ça va quand même faire de la prévention, notamment pour les jeunes.
00:18:52 On ne peut jamais mesurer complètement tout ça, mais ça fait partie.
00:18:55 En fait, c'est dans le discours public aussi.
00:18:56 C'est qu'accepte-t-on et que, finalement, rejette-t-on comme société et quel message on envoie.
00:19:02 Si on ne parle jamais de ça et on fait comme si ça n'existe pas non plus,
00:19:06 ça envoie un message qu'on est indifférent à ce genre de questions.
00:19:10 Ça, c'est la première chose.
00:19:11 Et la deuxième chose sur les sanctions aussi, ça existe.
00:19:14 Vous savez, pour les multirécidivistes de l'alcool au volant notamment,
00:19:17 par exemple des alcomètres qui sont intégrés à la voiture à chaque fois qu'ils doivent conduire.
00:19:22 - Qui ne démarrent pas si jamais c'est positif.
00:19:24 - Exactement. Et si jamais vous faites prendre régulièrement.
00:19:26 - C'est des choses toutes simples, toutes bêtes qu'on pourrait...
00:19:29 Pourquoi on va...
00:19:30 - On va marquer une pause.
00:19:31 C'est vrai qu'il y a plein de questions à se poser sur plein de registres différents.
00:19:35 Donc, on marque rapidement cette pause et on se retrouve jusqu'à minuit sans pub
00:19:39 pour continuer d'évoquer ce terrible sujet et d'autres.
00:19:42 Vous le verrez tout de suite.
00:19:43 Soir Info revient après le rappel de l'actualité.
00:19:49 Isabelle Piboulot, il est quasiment 22h30.
00:19:51 - Agression à l'arme blanche au CHU de Reims.
00:19:57 Une infirmière de 37 ans est entre la vie et la mort.
00:20:00 Une secrétaire médicale de 56 ans a été blessée en début d'après-midi.
00:20:05 Le suspect de 59 ans, aussitôt interpellé, a des antécédents psychiatriques.
00:20:10 Il a été placé en garde à vue pour tentative d'assassinat.
00:20:14 Sur place, le ministre de la Santé a assuré vouloir renforcer les efforts
00:20:18 pour garantir la sécurité des soignants.
00:20:21 L'absentéisme en entreprise a atteint des records en 2022,
00:20:24 avec 44% des salariés absents au moins un jour.
00:20:28 Outre les arrêts de travail du Covid-19,
00:20:31 cette hausse peut aussi s'expliquer en raison des troubles psychologiques
00:20:35 ou musculosquelettiques.
00:20:37 Toutes les tranches d'âge sont concernées,
00:20:39 mais le taux d'absentéisme a progressé de plus de 50%
00:20:42 chez les moins de 30 ans entre 2019 et 2022.
00:20:47 Et puis les suites de l'affaire Mady, sollicitée par les autorités allemandes.
00:20:51 La police portugaise prévoit de mener de nouvelles fouilles
00:20:55 dans le cadre de la coopération internationale.
00:20:58 Les recherches débuteront demain en Algarve, dans le sud du Portugal,
00:21:02 près du lieu où a disparu la fillette britannique le 3 mai 2007.
00:21:07 De retour sur le plateau de soir,
00:21:09 un fond est ensemble jusqu'à minuit, sans pub,
00:21:11 avec Tatiana Ronar-Barzak, Jean-Christophe Couvy,
00:21:12 maître Michel Benezrac, Harry Mabryk, Yoann Uzaï et Jean-Sébastien Ferge,
00:21:17 où on reste encore évidemment sur cet accident tragique.
00:21:20 La ville de Roubaix qui est plongée dans le recueil,
00:21:22 c'est toute la famille de la police qui est en deuil
00:21:24 après cette collision qui a entraîné la mort de quatre personnes,
00:21:27 dont trois policiers, Manon, Paul et Steven.
00:21:30 Retour sur cette grande émotion à Roubaix avec Mathilde Ibanez.
00:21:33 Ils s'appelaient Steven, Paul, Manon.
00:21:37 Ils avaient 25 ans, elles avaient 24 ans.
00:21:41 Pour leurs collègues, ils étaient décrits comme volontaires, enthousiastes.
00:21:45 Tous les trois appartenaient au commissariat de Roubaix,
00:21:48 où le choc est immense.
00:21:50 Je suis très touchée par la disparition de mes collègues.
00:21:52 Et je pense que ça fait 17 ans que je travaille à Roubaix.
00:21:56 On est descendus tellement de fois dans la cour
00:21:58 pour remémorer des collègues morts en service.
00:22:02 Et cette fois-ci, ça va être notre tour pour nos collègues.
00:22:04 Et ça, je crois que c'est…
00:22:05 Enfin voilà, c'est très émouvant. Voilà.
00:22:08 C'est… C'est pas facile.
00:22:11 C'est pas facile et ça nous met une claque parce que
00:22:14 on voit la réalité du métier.
00:22:16 C'est dur et…
00:22:19 Malheureusement, c'est pas les premiers, ce ne sera pas les derniers.
00:22:22 Une cellule psychologique a été ouverte en soutien
00:22:24 et un hommage à l'abri des regards a été rendu
00:22:27 avec les familles des victimes.
00:22:29 Très émus, les Roubaisiens se réunissent spontanément
00:22:32 devant les portes du commissariat pour y déposer des gerbes de fleurs.
00:22:35 Triste de voir ça. C'est… C'est malheureux.
00:22:39 Je ne sais pas, on ne s'est pas expliqué.
00:22:42 C'est bouleversant. C'est des dizaines de vies de touchées.
00:22:46 Je suis en soutien pour eux, je suis en soutien pour la famille,
00:22:48 pour les proches, pour le commissariat aussi.
00:22:50 Je pense que c'est douloureux. C'est douloureux pour nous,
00:22:52 pour la ville et pour eux aussi.
00:22:54 L'un des deux policiers attendait un enfant avec sa compagne,
00:22:57 tandis que l'autre était déjà père d'un bébé de 11 mois seulement.
00:23:00 Ce sont intéressants ces témoignages aussi, Jean-Christophe Couville,
00:23:04 parce qu'on ressent vraiment l'esprit de corps qui règne dans la police
00:23:09 et surtout, j'ai l'impression, et je ne sais pas si c'est ce que vous avez vécu
00:23:13 aussi en apprenant cette info, mais ça aurait pu être moi.
00:23:16 Voilà ce qu'ils disent tous ces policiers quand ils pensent à ce qui s'est passé.
00:23:20 En fait, on est obligés de faire un transfert.
00:23:21 Parce qu'on fait tous des missions de police. On a tous vécu ça.
00:23:24 Et effectivement, comme disait une collègue,
00:23:28 combien de fois on est allé dans la cour des commissariats
00:23:31 pour faire une minute de silence, pour penser aux collègues
00:23:33 qui étaient décédés en service.
00:23:36 Voilà, oui, c'est des moments...
00:23:37 Vous en avez beaucoup de collègues qui...
00:23:38 Parce que vous, vous avez une action syndicale,
00:23:40 donc par définition, vous prenez les doléances des uns et des autres.
00:23:46 Vous êtes peut-être une forme de confident pour certains policiers.
00:23:49 J'ai peur de ne pas rentrer chez moi. Vous l'entendez ça, parfois ?
00:23:52 Alors, c'est vrai que chez nous, il y a une certaine pudeur.
00:23:56 Une certaine pudeur.
00:23:57 Et en fait, il y a tellement d'attentes des citoyens sur la police.
00:24:01 Et on a l'impression que quand on met notre uniforme,
00:24:03 on met une combinaison un peu de super héros et que rien ne peut nous arriver.
00:24:06 Mais bien sûr qu'au fond de nous, on a des fois cette petite peur de dire
00:24:08 bon, allez, il faut vivre l'instant présent, parce que si ça se trouve,
00:24:11 ce soir, je ne serai pas là.
00:24:13 Mais on y pense une demi-seconde et après, on fait le métier et on va au boulot.
00:24:18 Et heureusement, on met ça de côté et on n'y pense pas,
00:24:21 parce qu'on se dit que ça n'arrive qu'aux autres et ça ne nous arrivera jamais à nous.
00:24:23 Sauf qu'en fait, au détour d'un virage, vous avez l'implacable, j'allais dire,
00:24:30 accident, réalité. Et puis là, on se dit mais mince, oui, ça aurait pu nous arriver.
00:24:35 Ils étaient en mission avec cette jeune fille, on l'a dit avant la pause.
00:24:38 Imaginez dans la voiture, c'est-à-dire que vous avez une personne qui est déjà en...
00:24:41 Moi, c'est la collision, en fait, la collision entre deux mondes qui se surprennent.
00:24:45 Ils sont en mission. D'ailleurs, elles viennent de prendre leur service.
00:24:48 Ils sont en mission avec cette jeune fille qui vient d'être agressée, violée.
00:24:51 On le saura peut-être dans les jours qui viennent.
00:24:53 En tout cas, ils vont à l'hôpital pour faire leur travail, pour aider cette victime.
00:24:57 Et ils meurent à cause d'un chauffard qui vient les percuter de plein fouet à contre-sens,
00:25:01 qui est sous l'emprise de drogue et d'alcool.
00:25:03 En fait, il y a tous les ingrédients qui font ce métier,
00:25:06 qui sont réunis dans ce moment terrible, j'ai l'impression.
00:25:09 - Imaginez, vous êtes en fait dans une voiture de policier, c'est un huis clos.
00:25:12 Vous êtes avec une personne qui est en difficulté, émotionnelle aussi,
00:25:17 parce qu'il lui est arrivé quelque chose de grave.
00:25:19 Et vous êtes là pour la réconforter, pour lui dire "mais vous êtes avec nous,
00:25:22 ça va bien se passer, tout va bien.
00:25:24 Maintenant, vous êtes entre deux bonnes mains, dans les mains de la police, on peut se confier".
00:25:27 Il y a un rapport humain qui se crée, une interaction entre les victimes et les policiers.
00:25:32 Et en fait, même la pauvre jeune fille, elle a dû se dire "ça y est, maintenant, je suis bien.
00:25:37 Tout va bien se passer parce que j'ai des policiers avec moi".
00:25:40 Et là, patatra, bing, encore une fois, tout se passe en une fraction de seconde.
00:25:44 On n'a même pas le temps de réaliser.
00:25:46 Et puis c'est le drame, et c'est le drame aussi pour mes collègues de terrain qui sont allés constater cet accident.
00:25:52 C'est la même brigade.
00:25:53 Vous allez voir et vous voyez vos collègues et amis.
00:25:56 Et on voit l'émotion que ça crée d'ailleurs dans le commissariat.
00:25:59 C'est des gens qu'on voit tous les jours, qu'on se croise, même si on ne les connaît pas vraiment bien.
00:26:02 Mais ce n'est pas grave, il y a un sourire, un bonjour.
00:26:04 Et puis oui, comme vous disiez, en fait, on est une communauté de travail.
00:26:07 Et dans cette communauté de travail, effectivement, on se resserre parce que quand on est en difficulté,
00:26:11 c'est un peu comme le syndrome de la citadelle assiégée.
00:26:13 On se resserre encore plus et puis on s'entraide.
00:26:16 Et des fois dans le métier, même ce qui se dit, c'est qu'il n'y avait pas cette entraide.
00:26:19 On quitterait le boulot parce qu'en fait, ça ne nous plaît même plus.
00:26:22 Parce que des fois, on est vraiment en burn out, on en a marre.
00:26:25 Depuis cet après-midi, on en sait un petit peu plus sur les circonstances de l'accident,
00:26:28 sur le pédigré des deux personnes qui étaient dans la voiture.
00:26:30 Le chauffeur est décédé.
00:26:32 On le rappelle, c'est la quatrième victime de cet accident.
00:26:35 Et le passager est le pronostic vital du passager est engagé.
00:26:39 Il a quand même eu le temps d'insulter les pompiers qui sont venus le sauver.
00:26:44 On en dit un petit peu plus avec Noémie Schultz.
00:26:46 Oui, le scénario de ce dramatique accident, comme l'a qualifié la procureure de la République de Lille,
00:26:52 commence à se dessiner avec un choc très violent frontal entre les deux véhicules.
00:26:57 Ce sont les images de vidéoprotection de la ville de Villeneuve d'Ascq,
00:26:59 mais aussi les témoins qui permettent d'en attester.
00:27:02 L'Alfa Romeo s'est engagée à contresens de sa voie de circulation.
00:27:06 Elle a donc percuté de plein fouet les véhicules des policiers qui venaient de Roubaix
00:27:11 et se rendaient au CHU de Lille pour faire examiner une jeune fille de 16 ans,
00:27:15 victime d'une agression pendant la nuit.
00:27:18 L'Alfa Romeo qui roulait très vite, le compteur de vitesse est resté bloqué
00:27:23 un petit peu en dessous de 120 km/h alors que la route était limitée à 90 km/h.
00:27:29 La procureure de la République de Lille qui a donné aussi des éléments
00:27:32 sur les prélèvements sanguins effectués sur le conducteur de l'Alfa Romeo.
00:27:36 Comme pour tout accident corporel de la circulation routière,
00:27:41 des prélèvements sanguins ont été effectués.
00:27:45 Les premiers résultats sont tombés.
00:27:47 Le conducteur de l'Alfa Romeo présente un taux d'alcool dans le sang de 2,08 g
00:27:56 et il est par ailleurs positif au cannabis.
00:27:59 Des prélèvements sanguins seront également effectués sur les fonctionnaires de police
00:28:03 qui avaient pris leur service à peine une heure avant l'accident.
00:28:07 On ne sait toujours pas lequel des deux hommes était au volant.
00:28:11 Les primo-intervenants ont dû les extraire de leur véhicule en urgence
00:28:15 et donc les prélèvements sanguins seront effectués
00:28:17 une fois que le conducteur aura été identifié.
00:28:21 Parlons à présent Maître Benezra, on en disait un mot avant la pub
00:28:24 et c'est vraiment le sujet qui fait polémique
00:28:27 alors qu'on revoit le profil de ce conducteur qui a percuté les policiers.
00:28:32 Oui, c'est le temps du recueillement, on l'a vu avec le sujet précédent
00:28:35 mais le temps de la colère pourrait très vite prendre le dessus après un acte comme celui-là.
00:28:39 On parle d'un chauffard qui a sciemment mis la vie d'autrui en danger.
00:28:43 Tout à fait. Aujourd'hui, on parlait de prévention aussi.
00:28:47 La France pratique le fait qu'il n'y a pas de prévention sur quelque chose qui est interdit.
00:28:54 Les stupéfiants c'est interdit donc on ne va pas faire de prévention.
00:28:57 Mais même si on avait envie de faire cette prévention,
00:28:59 aujourd'hui ce n'est pas de dire que les stupéfiants volants c'est dangereux.
00:29:02 On le sait aujourd'hui.
00:29:04 Ça ressemblera à quoi de la prévention aujourd'hui pour réagir à ça ?
00:29:07 Ce serait par exemple, attention quand vous circulez
00:29:10 et que vous avez un accident corporel avec votre véhicule,
00:29:13 vous n'êtes pas assuré et ça il faut le savoir
00:29:16 parce qu'il y a plusieurs personnes qui ne le savent pas.
00:29:18 Autre prévention ?
00:29:20 Est-ce que le fait de pénaliser plus durement les chauffards serait une forme de sensibilisation ?
00:29:25 Je ne pense pas.
00:29:26 Est-ce qu'il n'y a pas une mensuétude assez intolérable
00:29:28 et des délinquants de la route qui intègrent cette réalité ?
00:29:31 Je ne pense pas.
00:29:32 Peut-être de l'information sur les sanctions,
00:29:34 à savoir un homicide involontaire avec circonstances aggravantes,
00:29:37 deux circonstances aggravantes,
00:29:39 on a encore dix ans d'emprisonnement, il faut le savoir.
00:29:41 Donc la loi, alors effectivement il y a des associations
00:29:43 qui veulent réformer l'infraction elle-même,
00:29:46 soit sur le nom, on a vu qu'avec l'association Alenau,
00:29:50 on recherchait l'homicide routier.
00:29:52 Vous comprenez cette quête de requalifier ce genre d'acte
00:29:56 parce que le fait de parler d'homicide involontaire,
00:29:59 ça révulse en fait les familles, les proches.
00:30:02 Aujourd'hui lorsqu'un chauffard tue,
00:30:04 l'affaire est systématiquement qualifiée d'homicide involontaire.
00:30:08 Quand il y a des circonstances aggravantes, la qualification est la même.
00:30:11 Donc ce que cherche l'association Alenau,
00:30:12 c'est peut-être de requalifier simplement en homicide routier
00:30:16 pour avoir cette sensibilité pour les victimes.
00:30:20 Sauf que si jamais on veut changer la loi pour avoir des sanctions plus lourdes,
00:30:24 je pense qu'aujourd'hui on a encore 10 ans d'emprisonnement,
00:30:26 c'est une sanction qui est rarement prononcée dans les tribunaux, il faut le savoir.
00:30:29 Oui, c'est le maximum.
00:30:30 C'est le maximum, mais dans tous les cas c'est rarement prononcé.
00:30:33 Les sanctions vont plutôt vers du 2-3 ans avec une partie en sursaut.
00:30:36 Et ça, ça doit changer selon vous ?
00:30:38 On a des armes, après les magistrats...
00:30:40 Vous qualifiez ça quoi, d'impunité ?
00:30:43 Ce n'est pas une impunité,
00:30:44 mais c'est une sanction qui est appliquée en fonction d'une personnalité.
00:30:48 Le magistrat doit tenir compte non seulement des faits,
00:30:51 mais de la personnalité aussi du délinquant.
00:30:53 Donc sur un multirécidiviste, bien évidemment qu'on va pousser la sanction beaucoup plus loin.
00:30:58 Si c'est quelqu'un qui a...
00:30:59 Alors j'ai déjà vu moi des récidives d'homicide involontaire, c'est possible.
00:31:03 Et là on est sur des sanctions qui...
00:31:05 On frôle les 10 ans.
00:31:06 Le chauffard en question fait de la prison, ressort et recommet le même acte.
00:31:10 Exactement.
00:31:11 C'est inaudible.
00:31:13 Avec une situation de drame comme celui de Reiss, qu'il faut légiférer Jean-Christophe selon vous.
00:31:16 Parce que c'est de la quasi-préméditation.
00:31:18 En tout cas, c'est ce que disent ceux qui sont touchés en plein cœur par ça,
00:31:20 c'est que c'est de la quasi-préméditation
00:31:22 quand vous êtes alcoolisé, drogué, que vous avez la contresens.
00:31:25 Légiférer, oui.
00:31:27 Mais après, j'allais dire à quoi ça va servir,
00:31:28 puisque déjà on n'est pas capable de donner la peine maximale dans ce qui existe déjà.
00:31:35 Après, moi quand je vois, encore une fois,
00:31:37 je vois le parcours de la délinquance de ces jeunes-là,
00:31:40 qui sont quand même connus plusieurs fois par la justice.
00:31:43 Donc en fait, si vous voulez, à un moment donné, il y a des alertes.
00:31:46 Il y a des alertes qui font que vous voyez qu'en face de vous,
00:31:48 vous avez des jeunes qui ne respectent plus la société dans laquelle on est,
00:31:51 qui sont sociopathes, c'est-à-dire qu'ils vivent l'instant présent,
00:31:55 ils se fichent complètement des lois,
00:31:56 complètement de ce que peuvent penser la société.
00:31:59 Eux, c'est la flamme, le fric, faire des conneries, désolé, c'est ça.
00:32:04 Et en fait, il n'y a pas de petits larcins ou de gros larcins, c'est tous les jours.
00:32:08 Et c'est toujours cette minorité-là qui vit en marge
00:32:11 et qui embête la majorité de la population.
00:32:14 Et ces personnes-là, on peut faire tout ce qu'on veut,
00:32:16 on peut leur mettre des clips,
00:32:18 on peut leur mettre le nez devant un accident,
00:32:21 on ne les sortira pas parce qu'ils sont dans leur monde à eux et c'est trop tard.
00:32:24 En revanche, encore une fois, toujours, et là je suis d'accord pour la prévention,
00:32:26 c'est sur les jeunes, mais les jeunes qui ont déjà 10 ans, 11 ans, 12 ans, 13 ans,
00:32:30 les sensibiliser sur les ravages de la drogue, sur les ravages de tout ça.
00:32:33 Et en fait, on a levé le pied.
00:32:35 Il y a aussi le fait que moi, je vois par exemple les policiers,
00:32:39 les CRS autoroutières, par exemple, les motos,
00:32:44 maintenant, elles servent pour la lutte plutôt contre les rodéos
00:32:48 au lieu de faire vraiment de la lutte contre les violences,
00:32:52 j'allais dire routières et contre la sécurité routière
00:32:54 parce qu'on en a besoin ailleurs des effectifs.
00:32:56 Et donc peut-être qu'à un moment donné, on lâche aussi un petit peu la bride.
00:32:58 Il faudrait remettre un peu tout ça et remettre tout ça à plat.
00:33:02 Mais on a besoin des policiers partout parce que tout est urgence.
00:33:04 - Yoann Usaï, que je vois un peu circonspect.
00:33:06 - Non, je suis toujours un peu sur la réserve quand il s'agit de légiférer
00:33:10 comme ça dans l'urgence suite à ce qu'on qualifie hélas de fait divers,
00:33:14 même si c'est un fait divers qui est absolument dramatique.
00:33:15 Mais vous savez, là, en l'occurrence, en plus, le fait de légiférer
00:33:20 aggraver les peines en courant...
00:33:21 - Le fait divers, quand il est reproduit, ça devient un fait de société.
00:33:23 - Oui, mais prenons ce cas-là, ce triste cas,
00:33:26 mais là, des peines supplémentaires alourdies, en l'occurrence,
00:33:30 ça ne servirait à rien puisque celui qui conduisait, le chauffard, est mort.
00:33:33 Donc, dans tous les cas, il ne sera jamais jugé.
00:33:35 Et même s'il avait pu l'être,
00:33:36 est-ce que vous pensez que quand un chauffard prend sa voiture,
00:33:40 il se dit "Ouh là là, attention, je risque dix ans de prison".
00:33:42 Pas du tout, ça ne se passe pas comme ça, je ne crois pas.
00:33:45 Il a quand même le sentiment...
00:33:46 - Je pense que si, quand même.
00:33:47 - Non, moi, je pense qu'il a le sentiment que de toute façon,
00:33:49 il n'aura pas d'accident parce qu'on se croit toujours invincible,
00:33:51 surtout quand on a consommé de l'alcool et des stupéfiants.
00:33:54 Je crois qu'il y a davantage un travail de prévention à faire.
00:33:57 Un chauffard, quand il prend sa voiture, il ne se dit pas "Je vais finir en prison".
00:33:59 - Mais on peut se le dire en amont quand même.
00:34:01 On peut se le dire avant d'avoir bu.
00:34:02 "Je sais que je risque gros et donc je ne prévois pas d'entrer..."
00:34:06 - Attendons-nous bien.
00:34:06 - "Prendre un véhicule..."
00:34:07 - Je suis pour la sévérité la plus grande.
00:34:09 Il n'y a aucune circonstance atténuante à leur trouver.
00:34:12 Ce sont des criminels, il faut être d'une sévérité exemplaire.
00:34:15 Mais ce que je veux dire, on ne peut pas se contenter de légiférer.
00:34:17 Il y a un gros travail de prévention qui est déjà fait.
00:34:19 Même la prévention, il y a des cas qui sont irrécupérables.
00:34:22 Ces personnes qui sont des inconscients, au sens littéral du terme,
00:34:26 comment on les fait revenir à la raison ?
00:34:28 Il y a véritablement des inconscients qui, je pense,
00:34:30 sont déconnectés de toute réalité,
00:34:32 se moquent des risques qu'ils font prendre aux autres.
00:34:34 Et voilà, sévérité exemplaire, mais prévention aussi, évidemment.
00:34:38 - Maître Benezra et Tatiana Alarbarzak veulent réagir sur ce que vous venez de dire.
00:34:41 - En réalité, il y a un paradoxe.
00:34:43 Le paradoxe est le suivant, c'est qu'on autorise,
00:34:45 on légalise le CBD, par exemple,
00:34:47 et quand on conduit sous l'influence de CBD,
00:34:50 et maintenant il y a le HHC, je ne sais pas si vous avez vu,
00:34:53 nouvelle drogue, c'est la substance chimique du THC,
00:34:55 donc plus puissant que le THC.
00:34:57 Et en revanche, c'est légal puisque ce n'est pas interdit.
00:35:01 - Il y a beaucoup de drogues chimiques nouvelles d'ailleurs,
00:35:03 qui ne sont pas encore qualifiées.
00:35:04 - Tant que ce n'est pas interdit par un décret, c'est légal.
00:35:07 Donc il y a une incompréhension, il y a un paradoxe.
00:35:10 Certaines drogues restent légales,
00:35:13 mais quand on conduit, forcément on a les effets
00:35:15 déstupéfiants et autres, et les conséquences sont dramatiques.
00:35:18 - Ces fameux dispositifs, ça paraît peut-être un peu simpliste ce que je vais dire,
00:35:21 mais tout à l'heure, je ne sais plus si c'est Karima qui évoquait,
00:35:24 c'est vrai que ça existe dans certaines voitures,
00:35:25 des dispositifs où vous êtes obligés de souffler
00:35:27 pour que le moteur se démarre, tout simplement.
00:35:29 - C'est même en France.
00:35:30 - Pourquoi on ne généralise pas ça juste dans notre pays ?
00:35:32 - Parce que ça coûte très très cher déjà.
00:35:33 - Oui, enfin la vie n'a pas de prix, a priori.
00:35:36 - Je suis d'accord, mais il faut parler aux constructeurs dans ces cas-là.
00:35:39 - Non, mais ça, ça peut être une obligation pour les personnes,
00:35:42 pour les multirécidéses.
00:35:43 - Ça existe déjà.
00:35:44 - C'est à leur frais.
00:35:45 - Oui, ça existe, c'est-à-dire que ça peut être une condamnation,
00:35:48 une sanction d'un magistrat qui va imposer l'interdiction de conduire,
00:35:52 sauf sous étilomètre qui va être incorporé dans le véhicule.
00:35:57 - Tatiana, on va en avoir Zac.
00:35:58 - Moi, je pense quand même que responsabiliser, c'est pas mal aussi.
00:36:02 D'abord, appliquons les lois existantes et les peines.
00:36:05 Vous le disiez, Maître, si déjà on appliquait les 150 000 euros d'amende
00:36:08 et les 10 ans de prison en cas de conduite sous alcool est stupéfiante,
00:36:12 déjà je pense que ça...
00:36:13 - C'est un homicide, ça.
00:36:14 - Oui, et en cas de homicide, exactement le cas qui nous concerne ce soir.
00:36:17 Première chose.
00:36:18 Deuxièmement, si enfin on appliquait aussi des propositions,
00:36:22 celles notamment faites par le ministère de l'Intérieur,
00:36:23 de retirer purement et simplement le permis des 12 points,
00:36:26 ça fait mal aussi quand même.
00:36:27 - Oui, mais il faut le faire en fait.
00:36:28 Les effets d'amende, c'est au lendemain d'un drame, en effet,
00:36:31 comme le rappelait Johan, c'est bien, mais...
00:36:32 - Cette visite médicale qui vous oblige à devoir aller voir quelqu'un
00:36:36 avant de reprendre le volant, ça serait pas mal aussi ?
00:36:38 - Ça, ça existe déjà et les 12 points, ça n'a pas de sens
00:36:40 parce qu'en général, le magistrat ou les 6 points...
00:36:43 - Le magistrat, c'est 6 points.
00:36:44 Et le ministère de l'Intérieur, pour le premier point.
00:36:45 - La volonté de passer à 12, de toute façon, ça ne change rien.
00:36:46 Pourquoi ? Parce que le magistrat va annuler le permis.
00:36:49 Il faut le savoir, il y a une annulation judiciaire.
00:36:50 Donc la perte de points, en réalité, pour un homicide...
00:36:52 - C'est de là quand même.
00:36:53 - Ils prendront quand même les voitures.
00:36:54 - Attends, les dernières choses.
00:36:55 - Je dis qu'il y a certaines personnes qui prendront quand même les voitures,
00:37:01 même sans permis.
00:37:02 - Oui, plus de 36, mais c'est pas un nombre de peaux, c'est pas un barrage.
00:37:03 - On a les chiffres en moyenne.
00:37:04 - Oui, du coup, ils conduisent sans assurance.
00:37:05 - Je vous laisse poursuivre, je suis désolé.
00:37:06 On a une estimation du nombre de personnes qui roulent sans permis dans ce pays ?
00:37:11 - Beaucoup, parce qu'aujourd'hui...
00:37:12 - Vous avez une estimation ?
00:37:13 - Non, je ne l'ai pas, mais il y a des faux permis,
00:37:15 il y a des gens qui n'ont jamais passé de permis,
00:37:17 et il y a des gens qui roulent malgré une annulation de permis.
00:37:19 Donc tout ça réuni, on arrive sur un nombre impressionnant
00:37:24 et ça coûte de l'argent au contribuable, parce que quand ils commettent des accidents,
00:37:27 ils ne sont pas assurés.
00:37:28 - Bien sûr.
00:37:29 - Moi, je ne suis pas sûre que malheureusement, les publicités télé,
00:37:32 sur la prévention routière soient très efficaces.
00:37:34 Je pense que c'est plus efficace, par exemple, que Yannick Allénault aille dans des écoles,
00:37:40 aille dans des écoles, raconter le train de son fils,
00:37:44 que des jeunes victimes, tétraplégiques par exemple, d'accident de la route,
00:37:47 aillent dans les écoles, expliquer voilà ce qui peut se passer quand on pue en volant,
00:37:51 et voilà ce que ça donne.
00:37:52 - Bien sûr.
00:37:53 - Vous êtes paralysé à vie aussi parfois.
00:37:54 - Il faut choquer en fait.
00:37:55 - Il faut mourir.
00:37:56 - C'est comme les cigarettes.
00:37:57 - Les paquets de cigarettes avec les photos, est-ce que ça a diminué les consommations ?
00:38:02 - Après, il y a une différence entre une photo sur un paquet de cigarettes
00:38:05 et quelqu'un physiquement qui vient vous voir, qui vient vous dire
00:38:08 "je viens de survivre à 5 années de lutte contre un cancer des poumons,
00:38:12 et voici ce qui t'attend".
00:38:13 - Et des policiers qui aillent dans des écoles témoigner,
00:38:15 les policiers par exemple qui ont désincarcéré leur collègue là malheureusement dimanche,
00:38:18 qu'ils aillent raconter les horreurs de ce que ça représente à des jeunes.
00:38:21 - Bien sûr.
00:38:22 - Et qu'enfin les jeunes comprennent.
00:38:23 - Parce que même sur une classe de 30, si vous arrivez à en convaincre 5,
00:38:26 c'est déjà une part du travail qui est faite.
00:38:29 Je voudrais qu'on se repenche encore une fois vers ces policiers, 24, 25 ans,
00:38:34 c'est très très jeune, évidemment, vous le disiez tout à l'heure,
00:38:38 comment la police peut recruter après des drames comme ça,
00:38:41 attirer des jeunes, quand on voit que la mort est au sang,
00:38:46 vraiment il n'y a pas de jeu de mots à faire,
00:38:48 mais la mort est au tournant, à n'importe quel tournant,
00:38:50 lorsqu'on embrasse cette carrière ?
00:38:52 - Oui, en fait c'est l'imprévisible, on ne peut pas prévoir,
00:38:55 on a tous un destin malheureusement.
00:38:58 Après recruter, quand on voit les sauts de grossièreté qu'on reçoit
00:39:08 de certains hommes politiques,
00:39:09 quand on voit toutes les polémiques qu'il y a sur les policiers,
00:39:13 quand on voit effectivement...
00:39:14 - Quand on voit qu'il y a des policiers qui demandent à leurs enfants de mentir,
00:39:17 sur leur travail, de peur de devenir des cibles.
00:39:19 - Voilà, moi le premier je dis à mes filles, attention,
00:39:22 s'il y a quelque chose qu'on dit sur vous, parce que voilà...
00:39:25 - Vos filles ne doivent pas dire qu'elles sont filles de flics.
00:39:27 - Mais ils le savent, puisque forcément je passe à la télé,
00:39:30 donc moi j'assume ma position, il n'y a pas de souci là-dessus,
00:39:32 mais je suis quand même très vigilant par rapport à ça,
00:39:35 et dès qu'il y a une alerte, je prendrai les moyens qu'il faut.
00:39:39 Mais ce que je veux dire c'est qu'il faut recruter, il faut donner l'envie,
00:39:42 et aujourd'hui qu'est-ce qu'on voit ? On voit des salaires à 2000 euros,
00:39:45 on voit tous les jours des policiers qui font la une aux 20 heures
00:39:49 pour un geste de trop, parce qu'il a été filmé, parce qu'ils ont été provoqués.
00:39:52 En fait c'est tout ça qui est pénible, et à côté de ça on voit des policiers
00:39:57 qui donnent leur vie pour des missions de service public.
00:39:59 - C'est intéressant, je voudrais qu'on fasse un pas de côté,
00:40:01 qu'on quitte un instant cette dramatique scène de Roubaix,
00:40:07 parce que sur les critiques de la police, sur la façon dont la population,
00:40:11 une partie de la population, une partie des politiques décrivent la police,
00:40:14 il y a une image qui peut paraître anecdotique qui est arrivée ce week-end à Cannes,
00:40:17 je ne sais pas si vous avez vu ça, quand les critiques viennent de ceux qui sont en haut,
00:40:22 elles sont peut-être encore plus impactantes, je trouve.
00:40:25 La scène qui s'est déroulée en plein festival de Cannes ce week-end,
00:40:27 qui illustre d'une certaine manière un mépris dont certains peuvent faire preuve contre la police.
00:40:33 On quitte vraiment ce drame de Roubaix pour s'intéresser au regard que certains portent sur la police.
00:40:40 Regardez cette séquence, c'est Thierry Frémault, qui est le directeur artistique ultra connu,
00:40:44 qui règne sur le festival de Cannes, qui a été aperçu sur le trottoir de la cité cannoise à vélo.
00:40:51 Un policier municipal lui a demandé de s'arrêter à deux reprises, il a refusé.
00:40:54 Et la suite, la voici en image.
00:40:56 - Donnez-moi votre temps, donnez-moi votre temps.
00:41:07 - Monsieur, monsieur, il vous demande de vous arrêter, vous vous arrêtez.
00:41:10 Vous avez compris ?
00:41:11 - Monsieur, il me demande de m'arrêter.
00:41:13 - Je vous ai demandé de vous arrêter.
00:41:14 - Monsieur, vous savez, vous savez, vous savez, ça ne va rien.
00:41:16 - C'est pas moi qui...
00:41:17 - Alors, dites-le.
00:41:18 - Alors, dites-le.
00:41:19 - Alors, dites-le.
00:41:20 - Alors, dites-le.
00:41:21 - Je vais porter.
00:41:24 - Allez-y, monsieur.
00:41:25 - Je vais porter.
00:41:26 - Allez-y.
00:41:27 - Je vais porter.
00:41:28 - Allez-y.
00:41:29 - Je vais porter.
00:41:30 - Je n'ai rien fait.
00:41:31 - Je vous ai demandé de vous arrêter.
00:41:33 - Je n'ai rien fait.
00:41:34 - Je vous ai demandé de vous arrêter.
00:41:35 - Vous m'avez tapé, vous m'avez frappé.
00:41:37 Vous m'avez frappé.
00:41:38 Vous m'avez frappé.
00:41:39 - Je ne sais pas.
00:41:40 - C'est fini.
00:41:41 C'est fini.
00:41:42 Vous m'avez frappé, monsieur.
00:41:43 Je vais porter, donc ça va être très loin.
00:41:44 - Ça va être très loin.
00:41:45 - Ça va être...
00:41:46 Vous comportez comme ça avec tout le monde ?
00:41:47 Vous vous comportez comme ça avec tout le monde ?
00:41:48 - Mais, monsieur, parce que vous...
00:41:49 - Vous me permettez de vous...
00:41:50 - Vous me permettez de vous...
00:41:51 - Vous me permettez de vous...
00:41:52 - Vous me permettez de vous...
00:41:53 - Vous me permettez de vous...
00:41:54 - Vous me permettez de vous...
00:41:55 - Vous me permettez de vous...
00:41:56 - Vous me permettez de vous...
00:41:57 - Vous me permettez de vous...
00:41:58 - Vous me permettez de vous...
00:41:59 - Vous me permettez de vous...
00:42:00 - Vous me permettez de vous...
00:42:01 - Vous me permettez de vous...
00:42:02 - Vous me permettez de vous...
00:42:03 - Vous me permettez de vous...
00:42:04 - Vous me permettez de vous...
00:42:05 - Vous me permettez de vous...
00:42:06 - Vous me permettez de vous...
00:42:07 - Vous me permettez de vous...
00:42:08 - Vous me permettez de vous...
00:42:09 - Vous me permettez de vous...
00:42:10 - Vous me permettez de vous...
00:42:11 - Vous me permettez de vous...
00:42:12 - Vous me permettez de vous...
00:42:13 - Vous me permettez de vous...
00:42:14 - Vous me permettez de vous...
00:42:15 - Vous me permettez de vous...
00:42:16 - Vous me permettez de vous...
00:42:17 - Vous me permettez de vous...
00:42:18 - Vous me permettez de vous...
00:42:19 - Vous me permettez de vous...
00:42:20 - Vous me permettez de vous...
00:42:21 - Vous me permettez de vous...
00:42:22 - Vous me permettez de vous...
00:42:23 - Vous me permettez de vous...
00:42:24 - Vous me permettez de vous...
00:42:25 - Vous me permettez de vous...
00:42:26 - Vous me permettez de vous...
00:42:27 - Vous me permettez de vous...
00:42:28 - Vous me permettez de vous...
00:42:29 - Vous me permettez de vous...
00:42:30 - Vous me permettez de vous...
00:42:31 - Vous me permettez de vous...
00:42:32 - Vous me permettez de vous...
00:42:33 - Vous me permettez de vous...
00:42:34 - Vous me permettez de vous...
00:42:35 - Vous me permettez de vous...
00:42:36 - Vous me permettez de vous...
00:42:37 - Vous me permettez de vous...
00:42:38 - Vous me permettez de vous...
00:42:39 - Vous me permettez de vous...
00:42:40 - Vous me permettez de vous...
00:42:41 - Vous me permettez de vous...
00:42:42 - Vous me permettez de vous...
00:42:43 - Vous me permettez de vous...
00:42:44 - Vous me permettez de vous...
00:42:45 - Vous me permettez de vous...
00:42:46 - Vous me permettez de vous...
00:42:47 - Vous me permettez de vous...
00:42:48 - Vous me permettez de vous...
00:42:49 - Vous me permettez de vous...
00:42:50 - Vous me permettez de vous...
00:42:51 - Vous me permettez de vous...
00:42:52 - Vous me permettez de vous...
00:42:53 - Vous me permettez de vous...
00:42:54 - Vous me permettez de vous...
00:42:55 - Vous me permettez de vous...
00:42:56 - Vous me permettez de vous...
00:42:57 - Vous me permettez de vous...
00:42:58 - Vous me permettez de vous...
00:42:59 - Vous me permettez de vous...
00:43:00 - Vous me permettez de vous...
00:43:01 - Vous me permettez de vous...
00:43:02 - Vous me permettez de vous...
00:43:03 - Vous me permettez de vous...
00:43:04 - Vous me permettez de vous...
00:43:05 - Vous me permettez de vous...
00:43:06 - Vous me permettez de vous...
00:43:07 - Vous me permettez de vous...
00:43:08 - Vous me permettez de vous...
00:43:09 - Vous me permettez de vous...
00:43:10 - Vous me permettez de vous...
00:43:11 - Vous me permettez de vous...
00:43:12 - Vous me permettez de vous...
00:43:13 - Vous me permettez de vous...
00:43:14 - Vous me permettez de vous...
00:43:15 - Vous me permettez de vous...
00:43:16 - Vous me permettez de vous...
00:43:17 - Vous me permettez de vous...
00:43:18 - Vous me permettez de vous...
00:43:19 - Vous me permettez de vous...
00:43:20 - Vous me permettez de vous...
00:43:21 - Vous me permettez de vous...
00:43:22 - Vous me permettez de vous...
00:43:23 - Vous me permettez de vous...
00:43:24 - Vous me permettez de vous...
00:43:25 - Vous me permettez de vous...
00:43:26 - Vous me permettez de vous...
00:43:27 - Vous me permettez de vous...
00:43:28 - Vous me permettez de vous...
00:43:29 - Vous me permettez de vous...
00:43:30 - Vous me permettez de vous...
00:43:31 - Vous me permettez de vous...
00:43:32 - Vous me permettez de vous...
00:43:33 - Vous me permettez de vous...
00:43:34 - Vous me permettez de vous...
00:43:35 - Vous me permettez de vous...
00:43:36 - Vous me permettez de vous...
00:43:37 - Vous me permettez de vous...
00:43:38 - Vous me permettez de vous...
00:43:39 - Vous me permettez de vous...
00:43:40 - Vous me permettez de vous...
00:43:41 - Vous me permettez de vous...
00:43:42 - Vous me permettez de vous...
00:43:43 - Vous me permettez de vous...
00:43:44 - Vous me permettez de vous...
00:43:45 - Vous me permettez de vous...
00:43:46 - Vous me permettez de vous...
00:43:47 - Vous me permettez de vous...
00:43:48 - Vous me permettez de vous...
00:43:49 - Vous me permettez de vous...
00:43:50 - Vous me permettez de vous...
00:43:51 - Vous me permettez de vous...
00:43:52 - Vous me permettez de vous...
00:43:53 - Vous me permettez de vous...
00:43:54 - Vous me permettez de vous...
00:43:55 - Vous me permettez de vous...
00:43:56 - Vous me permettez de vous...
00:43:57 - Vous me permettez de vous...
00:43:58 - Vous me permettez de vous...
00:43:59 - Vous me permettez de vous...
00:44:00 - Vous me permettez de vous...
00:44:01 - Vous me permettez de vous...
00:44:02 - Vous me permettez de vous...
00:44:03 - Vous me permettez de vous...
00:44:04 - Vous me permettez de vous...
00:44:05 - Vous me permettez de vous...
00:44:06 - Vous me permettez de vous...
00:44:07 - Vous me permettez de vous...
00:44:08 - Vous me permettez de vous...
00:44:09 - Vous me permettez de vous...
00:44:10 - Vous me permettez de vous...
00:44:11 - Vous me permettez de vous...
00:44:12 - Vous me permettez de vous...
00:44:13 - Vous me permettez de vous...
00:44:14 - Vous me permettez de vous...
00:44:15 - Vous me permettez de vous...
00:44:16 - Vous me permettez de vous...
00:44:17 - Vous me permettez de vous...
00:44:18 - Vous me permettez de vous...
00:44:19 - Vous me permettez de vous...
00:44:20 - Vous me permettez de vous...
00:44:21 - Vous me permettez de vous...
00:44:22 - Vous me permettez de vous...
00:44:23 - Vous me permettez de vous...
00:44:24 - Vous me permettez de vous...
00:44:25 - Vous me permettez de vous...
00:44:26 - Vous me permettez de vous...
00:44:27 - Vous me permettez de vous...
00:44:28 - Vous me permettez de vous...
00:44:29 - Vous me permettez de vous...
00:44:30 - Vous me permettez de vous...
00:44:31 - Vous me permettez de vous...
00:44:32 - Vous me permettez de vous...
00:44:33 - Vous me permettez de vous...
00:44:34 - Vous me permettez de vous...
00:44:35 - Vous me permettez de vous...
00:44:36 - Vous me permettez de vous...
00:44:37 - Vous me permettez de vous...
00:44:38 - Vous me permettez de vous...
00:44:39 - Vous me permettez de vous...
00:44:40 - Vous me permettez de vous...
00:44:41 - Vous me permettez de vous...
00:44:42 - Vous me permettez de vous...
00:44:43 - Vous me permettez de vous...
00:44:44 - Vous me permettez de vous...
00:44:45 - Vous me permettez de vous...
00:44:46 - Vous me permettez de vous...
00:44:47 - Vous me permettez de vous...
00:44:48 - Vous me permettez de vous...
00:44:49 - Vous me permettez de vous...
00:44:50 - Vous me permettez de vous...
00:44:51 - Vous me permettez de vous...
00:44:52 - Vous me permettez de vous...
00:44:53 - Vous me permettez de vous...
00:44:54 - Vous me permettez de vous...
00:44:55 - Vous me permettez de vous...
00:44:56 - Vous me permettez de vous...
00:44:57 - Vous me permettez de vous...
00:44:58 - Vous me permettez de vous...
00:44:59 - Vous me permettez de vous...
00:45:00 - Vous me permettez de vous...
00:45:01 - Vous me permettez de vous...
00:45:02 - Vous me permettez de vous...
00:45:03 - Vous me permettez de vous...
00:45:04 - Vous me permettez de vous...
00:45:05 - Vous me permettez de vous...
00:45:06 - Vous me permettez de vous...
00:45:07 - Vous me permettez de vous...
00:45:08 - Vous me permettez de vous...
00:45:09 - Vous me permettez de vous...
00:45:10 - Vous me permettez de vous...
00:45:11 - Vous me permettez de vous...
00:45:12 - Vous me permettez de vous...
00:45:13 - Vous me permettez de vous...
00:45:14 - Vous me permettez de vous...
00:45:15 - Vous me permettez de vous...
00:45:16 - Vous me permettez de vous...
00:45:17 - Vous me permettez de vous...
00:45:18 - Vous me permettez de vous...
00:45:19 - Vous me permettez de vous...
00:45:20 - Vous me permettez de vous...
00:45:21 - Vous me permettez de vous...
00:45:22 - Vous me permettez de vous...
00:45:23 - Vous me permettez de vous...
00:45:24 - Vous me permettez de vous...
00:45:25 - Vous me permettez de vous...
00:45:26 - Vous me permettez de vous...
00:45:27 - Vous me permettez de vous...
00:45:28 - Vous me permettez de vous...
00:45:29 - Vous me permettez de vous...
00:45:30 - Vous me permettez de vous...
00:45:31 - Vous me permettez de vous...
00:45:32 - Vous me permettez de vous...
00:45:33 - Vous me permettez de vous...
00:45:34 - Vous me permettez de vous...
00:45:35 - Vous me permettez de vous...
00:45:36 - Vous me permettez de vous...
00:45:37 - Vous me permettez de vous...
00:45:38 - Vous me permettez de vous...
00:45:39 - Vous me permettez de vous...
00:45:40 - Vous me permettez de vous...
00:45:41 - Vous me permettez de vous...
00:45:42 - Vous me permettez de vous...
00:45:43 - Vous me permettez de vous...
00:45:44 - Vous me permettez de vous...
00:45:45 - Vous me permettez de vous...
00:45:46 - Vous me permettez de vous...
00:45:47 - Vous me permettez de vous...
00:45:48 - Vous me permettez de vous...
00:45:49 - Vous me permettez de vous...
00:45:50 - Vous me permettez de vous...
00:45:51 - Vous me permettez de vous...
00:45:52 - Vous me permettez de vous...
00:45:53 - Vous me permettez de vous...
00:45:54 - Vous me permettez de vous...
00:45:55 - Vous me permettez de vous...
00:45:56 - Vous me permettez de vous...
00:45:57 - Vous me permettez de vous...
00:45:58 - Vous me permettez de vous...
00:45:59 - Vous me permettez de vous...
00:46:00 - Vous me permettez de vous...
00:46:01 - Vous me permettez de vous...
00:46:02 - Vous me permettez de vous...
00:46:03 - Vous me permettez de vous...
00:46:04 - Vous me permettez de vous...
00:46:05 - Vous me permettez de vous...
00:46:06 - Vous me permettez de vous...
00:46:07 - Vous me permettez de vous...
00:46:08 - Vous me permettez de vous...
00:46:09 - Vous me permettez de vous...
00:46:10 - Vous me permettez de vous...
00:46:11 - Vous me permettez de vous...
00:46:12 - Vous me permettez de vous...
00:46:13 - Vous me permettez de vous...
00:46:14 - Vous me permettez de vous...
00:46:15 - Vous me permettez de vous...
00:46:16 - On continue le catalogue des horreurs victimes pour énerver à mort par une dizaine de personnes.
00:46:21 On en parle dans un instant juste après le rappel des titres d'Isabelle Piboulot.
00:46:24 - Une étude s'alarme de la pollution aux particules fines dans le métro parisien.
00:46:33 Cette dernière atteint des valeurs 5 fois supérieures aux standards recommandés par
00:46:37 l'OMS.
00:46:38 La ligne 5 étant la plus mauvaise.
00:46:40 La pollution dans le réseau RATP provient à la fois de l'air pollué des rues qui ventilent
00:46:45 les stations et des rames de métro elles-mêmes qui créent des poussières lors du freinage.
00:46:49 La justice espagnole a ouvert une enquête après de nouvelles insultes proférées contre
00:46:54 Vinicius.
00:46:55 Hier, lors d'un match de championnat, l'attaquant brésilien du Real Madrid s'est plaint d'avoir
00:47:00 été insulté de singe par des supporters adverses.
00:47:03 Le parc de Valence a ouvert des investigations pour un délit de haine présumé, une catégorie
00:47:08 pénale qui inclut les insultes racistes.
00:47:11 Et puis dans le reste de l'actualité, mission accomplie à la Station Spatiale Internationale.
00:47:17 Après un voyage d'environ 16 heures, une capsule de SpaceX s'est amarrée.
00:47:22 A son bord, 4 passagers, dont 2 Saoudiens, voyageant dans le cadre d'une mission privée
00:47:28 organisée par l'entreprise américaine Axiom Space.
00:47:31 Les passagers resteront environ 10 jours dans l'ISS, où ils doivent conduire une vingtaine
00:47:36 d'expériences scientifiques.
00:47:38 Il y a des moments où on aimerait bien aller dans l'ISS.
00:47:41 Je vous dis franchement.
00:47:42 Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme de 25 ans a été tué en pleine rue au Lilas,
00:47:46 en Seine-Saint-Denis.
00:47:47 La victime a été poignardée à mort par une dizaine de personnes.
00:47:49 Le sujet récapitulatif.
00:47:51 Il est environ 22h30 lorsqu'une dizaine d'individus empruntent une rue située près d'un commissariat
00:48:00 et de la mairie.
00:48:01 Ils encerclent Ryan et ses deux cousins installés sur des chaises.
00:48:05 L'un des protagonistes se jette sur le jeune homme de 25 ans, puis, couteau à la main,
00:48:10 l'entaille dans l'aine.
00:48:11 Son cousin tente alors de lui porter secours.
00:48:14 Je vois qu'il saigne, je l'essaye de le mettre en PLS, j'enlève ma veste, j'appuie sur l'appeler
00:48:20 et je prends son téléphone dans sa poche et j'appelle les secours.
00:48:22 Ils sont partis vite et c'est surtout les cris de mon frère et mes cris qui ont averti
00:48:26 le faucinage.
00:48:27 Selon les proches de Ryan, il aurait été victime d'une descente de quartier, un phénomène
00:48:31 qu'il constate depuis 2017.
00:48:33 Face à ces affrontements entre membres de cités rivales, la tante et l'oncle de Ryan
00:48:38 réclament plus de fermeté de la part des autorités.
00:48:41 S'ils étaient, par les antécédents passés, assez et sévèrement réprimandés et punis
00:48:48 et que la justice a fait ce qu'il fallait, les jeunes auront peur de faire ce genre de
00:48:52 chose ou de représailles.
00:48:53 Multiplier les caméras de surveillance dans les quartiers, il faut leur identité, il
00:48:58 faut les reconnaître.
00:48:59 Parce que leur impunité est liée à leur anonymat.
00:49:02 La famille du jeune dentiste qui exerçait à Pantin attend désormais que justice soit
00:49:07 faite.
00:49:08 Une enquête est ouverte et a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
00:49:12 Je vais vous dire, avant de parler du fond de l'affaire, on vient de voir dans ce sujet
00:49:16 la famille qui témoigne à visage couvert.
00:49:20 Ça dit déjà quasiment tout de ce type d'affaires.
00:49:25 Ce sont les victimes qui ont peur des représailles tellement on est dans un climat qui est irrespirable.
00:49:30 La victime, c'est un chirurgien dentiste, 25 ans, quelqu'un de clean qui travaille,
00:49:38 qui a fait des études et qui est là au mauvais endroit, au mauvais moment, parce qu'il
00:49:42 ressemble à quelqu'un, parce qu'il est dans une cité et parce qu'il y a encore
00:49:45 un règlement de compte ou que sais-je.
00:49:47 C'est une descente, ce qu'on appelle une descente.
00:49:49 Une descente, une vengeance, parce qu'il y a peut-être quelqu'un de la cité qui
00:49:52 avait manqué de respect à un autre quartier, une autre cité.
00:49:55 Donc en fait, on revient au Moyen-Âge, on avait des cités les unes contre les autres.
00:49:59 Et je trouve que c'est dommageable.
00:50:01 On a un problème vraiment avec cette jeunesse.
00:50:05 On le voit tous les jours.
00:50:08 Je pense que les Américains, ils ont inventé le concept de cesser le feu, le ceasefire.
00:50:12 Donc on le voit, notamment, on en parlera peut-être après avec Marseille.
00:50:15 Mais c'est vraiment de faire des points chirurgicaux sur des endroits où effectivement, on peut
00:50:22 encore sauver la jeunesse et mettre beaucoup plus de médiateurs et de focus sur certains
00:50:27 quartiers.
00:50:28 - On sait que ça est très bien renseigné.
00:50:30 On sait que les renseignements intérieurs connaissent parfaitement ces phénomènes,
00:50:33 identifient les bandes, sont capables de les dénombrer.
00:50:35 Qu'est-ce qu'il faut faire ? Qu'est-ce qu'on attend ? Alors quoi, faire évoluer
00:50:39 la loi, faire évoluer le code pénal pour pouvoir suivre et interpeller ces...
00:50:43 - Souvent, ce sont des mineurs.
00:50:45 L'ordonnance de 1945, les mineurs de 1945, ce ne sont plus les mineurs de 2023.
00:50:49 On a changé.
00:50:50 On a peut-être perdu un peu de culi d'ailleurs, mais je ne sais pas.
00:50:53 Mais en même temps, il faut qu'on réagisse.
00:50:56 Et je pense que même les magistrats sont un peu démunis parce que par rapport aux
00:50:59 outils qu'ils ont, on voit bien que ça ne marche pas.
00:51:01 On voit bien qu'on n'arrive pas.
00:51:02 Et on voit encore tout à l'heure, je fais le rapport par rapport à Roubaix, c'est-à-dire
00:51:07 qu'on a des délinquants depuis leur jeunesse, en fait, ils ont des parcours et ces parcours-là,
00:51:12 on n'arrive pas à les stopper.
00:51:13 Donc, ça veut dire que la justice n'est pas efficace et ça veut dire que ce qu'on
00:51:17 amène comme sanction n'est pas efficace non plus.
00:51:20 Donc, il faut vraiment, mais on a beau le dire, le répéter, faire un stop, pause et
00:51:25 réfléchir à ce qu'on peut vraiment faire pour ces jeunes-là qui ont besoin d'encadrement.
00:51:29 Et je pense qu'il faut aussi faire des opérations chlorophylles, c'est-à-dire qu'à un moment
00:51:32 donné, on les prend et on les met ailleurs, dans un endroit, on les sort de leur cité,
00:51:35 de leur quartier et on les remet un peu…
00:51:37 Faut avoir les moyens.
00:51:38 Il faut avoir les moyens, mais il faut que l'Étape imagine que c'est un investissement
00:51:41 pour l'avenir parce qu'on va en faire quoi de ces gamins à 20 ans, 30 ans ?
00:51:44 Rien en faire, c'est d'un assistant à personne en danger puisque vous favorisez
00:51:47 des parcours de criminalité d'une certaine manière.
00:51:49 Il y a encore de l'Arsene, de stup', de RSA et de subventions sociales, c'est pas
00:51:53 possible.
00:51:54 Donc, il faut vraiment qu'on s'y attaque et qu'on les sorte de là et qu'on les
00:51:57 envoie ailleurs et qu'on les rééduque.
00:51:59 Je suis désolé de le dire, il faut de la rééducation.
00:52:00 En 2023, on perd la vie pour rien dans ce pays.
00:52:03 Écoutez l'attente de ce jeune dentiste dont elle parle, évidemment, d'un jeune
00:52:08 homme sans histoire.
00:52:09 Au fait, il habite à Drancy, il travaille à Pantin, il est dentiste libéral.
00:52:14 Et de temps en temps, il vient manger avec nous.
00:52:18 Souvent, on fait ça soit le samedi soir ou le dimanche après-midi.
00:52:21 Donc, comme d'habitude, il est venu.
00:52:23 On a mangé normalement, on a rigolé comme d'habitude.
00:52:26 Et après le repas, nous, on s'est mis au salon et lui, il est sorti avec mes enfants
00:52:31 pour faire un petit tour dans le quartier.
00:52:33 Ils étaient à 50 mètres de la maison.
00:52:35 Il a son propre appartement, il travaille, il fait du sport, il voyage.
00:52:41 Il est joyeux, il était quelqu'un qui aime la vie, qui voulait profiter de sa vie, qui
00:52:47 voulait la croquer à plein de dents, comme tout jeune de 25 ans.
00:52:51 Maître Benezra, franchement, c'est honteux de voir ce qui se passe dans la société
00:52:54 française ces dernières années.
00:52:57 Ce n'est pas un fait divers, parce que si on parle de cas isolés, on est à côté
00:53:01 de la plaque et on ne comprend pas ce qui se passe dans notre pays.
00:53:03 Il faut savoir que les descentes, c'est assez courant.
00:53:05 La difficulté pour la justice, c'est d'aller choper, excusez-moi du terme, la personne
00:53:10 qui a poignardé.
00:53:11 Parce qu'effectivement, il va y avoir un effet de groupe.
00:53:14 On ne sait pas quand la personne a été poignardée.
00:53:17 Jusqu'à quand ça va durer ? Il faut mettre des caméras un peu partout.
00:53:20 Comme ça, on va un petit peu… En l'occurrence, il y en avait à priori.
00:53:23 Il ne faut pas avoir peur de la vidéosurveillance, à mon sens, même si je suis avocat aujourd'hui,
00:53:30 pour l'atteinte aux libertés, bien sûr.
00:53:31 Mais il ne faut pas avoir peur de cette vidéosurveillance.
00:53:34 Est-ce que ça suffit, la vidéosurveillance ? Parce qu'avec la vidéosurveillance, vous
00:53:37 allez trouver des coupables.
00:53:39 Est-ce que vous allez enrayer un phénomène ?
00:53:41 C'est important.
00:53:42 On va peut-être déplacer aussi la délinquance.
00:53:44 Donc ça, il faut voir.
00:53:45 Mais après, chaque maire a une responsabilité à aller faire régner la sécurité dans
00:53:51 sa ville.
00:53:52 C'est important.
00:53:53 Mais chaque maire, M-A-I-R-E, et chaque père aussi.
00:53:56 Parce qu'en même temps, on voit bien que c'est une culture qui s'est installée.
00:54:00 Et les gens, ils le savent, dans un quartier, ils le savent, pour le coup, avec ou sans
00:54:03 caméra de vidéosurveillance.
00:54:06 Ils sont à discontraint.
00:54:07 C'est aussi parce qu'il y a une tolérance qui s'est installée.
00:54:11 Et ce sentiment d'appartenance, qui se porte soit sur un côté territorial, soit sur des
00:54:17 critères ethniques aussi.
00:54:18 Parce qu'on ne veut pas que une jeune fille sorte avec un jeune homme qui aurait une origine
00:54:22 différente de la sienne.
00:54:23 On est une société qui s'est vraiment recliée sur des critères d'appartenance qui sont
00:54:28 archaïques.
00:54:29 C'est du tribal.
00:54:32 Et on avait oublié ça en Occident.
00:54:34 C'est la loi du clan.
00:54:35 C'est pour ça qu'ils sont à discontraint.
00:54:36 C'est un clan.
00:54:37 Vous y faisiez référence tout à l'heure au Moyen-Âge.
00:54:40 Mais effectivement, depuis le Moyen-Âge, en Occident, on est sortis de cette culture
00:54:45 où il y avait l'attribut, le clan.
00:54:48 Et finalement, avec un sens de l'honneur qui est très lié à cette appartenance à
00:54:51 un clan, il y avait l'individu et la société.
00:54:54 On est en train de revenir en arrière.
00:54:55 Et je pense qu'il faut mettre la pression sur les gens.
00:54:58 Parce qu'encore une fois, dans ces quartiers-là, ça n'arrive pas par l'opération du Saint-Esprit.
00:55:02 Enfin, pour prendre une expression du Moyen-Âge.
00:55:05 Parce que c'est une culture qui s'est installée et vis-à-vis de laquelle il y a une grande
00:55:09 complaisance.
00:55:10 Alors, pas de tous les habitants des quartiers.
00:55:12 Ils en sont aussi victimes.
00:55:14 Mais on ne pourra jamais, et la justice ne pourra jamais s'y attaquer s'il n'y a pas
00:55:18 de la part des habitants eux-mêmes une participation.
00:55:21 Et on le voit, cela dit, ce n'est pas que dans ces quartiers-là.
00:55:23 Vous en parliez tout à l'heure.
00:55:24 L'allergie et la frustration, elles sont partout.
00:55:27 C'est le recours à la violence sur un mode un peu nihiliste.
00:55:30 Parce qu'il n'y a rien à y gagner.
00:55:32 Il n'y a pas de logique économique.
00:55:34 Ça s'appelle la banalisation du crime.
00:55:35 Ça protège un territoire, un business ou je ne sais pas quoi.
00:55:37 C'est juste.
00:55:38 Exactement.
00:55:39 Écoutez, un dernier extrait.
00:55:40 Et vous reprenez.
00:55:41 Dernier extrait de cette tante qui pleure son neveu.
00:55:44 Elle parle de ses descentes dans les quartiers.
00:55:46 Elle demande, elle supplie presque pour plus de fermeté.
00:55:50 On a ce qu'on appelle le phénomène des descentes des quartiers.
00:55:54 Moi, j'ai habité, on a habité les Lillas depuis 2017.
00:55:58 Depuis 2017, il y a au moins 3 ou 4 phénomènes du genre
00:56:01 qui ont entraîné justement la mort d'adolescents.
00:56:04 D'adolescents jeunes et plus jeunes.
00:56:06 D'après ce que j'ai cru comprendre,
00:56:07 c'est des groupes de cités, par exemple des Lillas,
00:56:10 qui descendent au Pré-Saint-Gervais et qui frappent et tuent un des leurs.
00:56:13 Et puis après, il y aura la revanche du quartier,
00:56:16 du Pré ou de Pontin vers les Lillas et ainsi de suite.
00:56:18 Et c'est un tourbillon qui ne finit jamais.
00:56:21 Et s'ils étaient, par les antécédents passés,
00:56:24 assez et sévèrement réprimandés et punis,
00:56:27 et que la justice a fait ce qu'il fallait,
00:56:29 les jeunes auront peur de faire ce genre de choses, de représailles.
00:56:33 Quand tu fais ça, tu tues un jeune homme et tu prends 2 ans,
00:56:35 ce n'est pas normal.
00:56:36 On a un souci, un sérieux souci de justice.
00:56:39 Quelle leçon on donne aux jeunes qui marchent entre guillemets
00:56:42 sur le chemin de droit et qui se disent "non, nous, on ne fait pas ça".
00:56:46 Ce n'est pas grave, va tuer, tu vas sortir en 4 mois.
00:56:48 Ce n'est pas grave, au maximum, tu vas prendre 2 ans.
00:56:52 Il y a une usaille, ça s'appelle le désespoir, quasiment.
00:56:56 En tout cas, il faut évidemment une sévérité exemplaire,
00:57:00 ce n'est pas le sujet, mais j'ai l'impression quand même
00:57:02 qu'il y a un renoncement de la part des autorités,
00:57:04 de ce gouvernement des précédents par ailleurs.
00:57:06 Mais j'ai le sentiment...
00:57:08 Il y a beaucoup de paroles, il y a assez peu d'actes.
00:57:09 Oui, et j'ai le sentiment que le politique considère
00:57:14 qu'on a beaucoup essayé, qu'on a quasiment tout essayé,
00:57:17 qu'on a fait beaucoup, que ça ne fonctionne pas
00:57:19 et donc il n'y a rien à faire, on ne trouve pas la solution,
00:57:21 donc on abandonne quelque part.
00:57:23 Il y a une forme d'abandon du politique pour régler
00:57:26 les problèmes en général au sein de ces quartiers,
00:57:28 parce que ça, c'est un problème parmi les nombreux problèmes
00:57:31 qui touchent ce genre de quartier.
00:57:32 Mais j'ai le sentiment, oui, que les différents gouvernements
00:57:35 qui se succèdent depuis maintenant longtemps
00:57:39 ont renoncé à changer les choses parce qu'ils considèrent
00:57:41 qu'on a tout essayé, que ça ne fonctionne pas,
00:57:43 on n'a pas trouvé la solution,
00:57:45 donc on renonce à chercher en quelque sorte.
00:57:48 Et que dire de Marseille ?
00:57:49 Que dire de la situation à Marseille,
00:57:50 où une nouvelle fusillade a éclaté dimanche matin
00:57:53 aux alentours de 5h dans le 11e arrondissement ?
00:57:55 Bilan très lourd, 3 morts, les victimes,
00:57:58 comme toujours, âgées d'une vingtaine d'années,
00:57:59 connues des services de police, notamment pour grand banditisme
00:58:02 et trafic de stupéfiants.
00:58:04 Mathilde Couvillard, Flornois.
00:58:05 Hier, aux alentours de 5h40 du matin,
00:58:10 des tirs ont retenti dans le 11e arrondissement de Marseille.
00:58:13 En sortie de boîte de nuit,
00:58:15 5 personnes âgées d'une vingtaine d'années
00:58:17 ont été prises pour cible à bord de leur véhicule
00:58:19 par des tirs de Kalachnikov.
00:58:21 Trois d'entre eux sont décédés sur le coup.
00:58:24 Une attaque à la Kalachnikov, à l'arme lourde,
00:58:27 qui semble viser cette voiture spécifiquement,
00:58:31 avec une voiture qui a été utilisée par les auteurs,
00:58:33 qui a été retrouvée incendiée un peu plus loin.
00:58:36 Donc c'est un mode opératoire que l'on connaît bien
00:58:38 dans les trafics de stupéfiants.
00:58:39 Ils sont issus de la cité Félix-Pillatte,
00:58:42 à l'opposé du lieu du drame, un quartier pourtant résidentiel.
00:58:45 Ce qu'on a déploré ce matin, malheureusement,
00:58:47 c'est qu'on se rend compte qu'à Marseille, tout arrive.
00:58:51 Tout arrive partout, surtout.
00:58:53 Et c'est extrêmement inquiétant
00:58:55 pour les forces de police que nous sommes.
00:58:58 L'enquête a été confiée à la police judiciaire.
00:59:00 Les assaillants n'ont toujours pas été retrouvés.
00:59:03 À ce jour, Marseille dénombre 21 morts
00:59:05 depuis le début de l'année, liés à des trafics de stupéfiants.
00:59:09 Carré ma brique.
00:59:10 Empiler les faits divers n'a pas de sens.
00:59:12 Et je n'ai pas l'impression que c'est ce qu'on est en train de faire.
00:59:16 On est en train de montrer des similitudes
00:59:20 entre plusieurs faits divers et ça en fait un fait de société.
00:59:23 Comment parler d'autre chose?
00:59:25 C'est un mot sur lequel on a beaucoup débattu
00:59:27 ces derniers mois, ces dernières années.
00:59:29 Mais je me demande quel autre mot
00:59:31 qu'en sauvagement de la société, on peut utiliser.
00:59:33 - Oui, parce que tout à fait,
00:59:34 quand on regarde le degré de violence dans certains cas,
00:59:38 on empile aussi malheureusement ce genre d'histoire
00:59:41 et des histoires sordides.
00:59:43 J'ai vraiment en tête, notamment, il y a quelques temps,
00:59:45 il y a quelques jours, en fait, cette dame de 83 ans
00:59:48 en situation de handicap qui s'est fait violer
00:59:51 et qui s'est fait voler un 50 euros en même temps à son domicile.
00:59:55 Donc la lâcheté, le côté sordide des choses,
00:59:59 cette banalisation de la violence,
01:00:01 mais je dirais même la banalisation...
01:00:02 - C'est la déshumanisation.
01:00:03 - Oui, de la banalisation du mal et cette déshumanisation.
01:00:08 Et vous savez, un des rôles premiers de l'État,
01:00:10 c'est quand même d'assurer la sécurité de ses citoyens.
01:00:13 À partir de là, si vous échouez à cette première étape,
01:00:16 rien n'est possible.
01:00:17 Il n'y a pas d'avenir qui est possible non plus.
01:00:19 Alors, je pense aussi qu'on paie le prix d'un déni,
01:00:22 on paie le prix, on parle fort, on fait des annonces,
01:00:25 mais concrètement, je sais pas, on a peur, on a honte,
01:00:28 on se rend compte qu'il y a eu un abandon pendant des années
01:00:31 et qu'on a laissé...
01:00:32 En fait, c'est ça la nature horreur du vide.
01:00:34 Donc, si on ne prend pas d'action,
01:00:35 si on ne fait pas véritablement...
01:00:37 si on n'applique pas, par exemple, les peines
01:00:40 quand il le faut et quand on ne fait pas de prévention,
01:00:42 quand il n'y a pas assez de communautaires,
01:00:44 quand on voit aussi qu'il y a eu des défaillances,
01:00:46 même d'un point de vue, j'allais dire, du design urbain,
01:00:49 de comment certaines villes ont été construites et tout ça,
01:00:51 bien, quand on laisse, si vous voulez,
01:00:53 prospérer tous ces éléments ensemble,
01:00:55 on se retrouve avec une espèce de cocktail explosif
01:00:58 où il y a cette banalisation de la violence.
01:01:00 Et c'est très fort.
01:01:01 Quand on parlait tout à l'heure, finalement,
01:01:03 d'une pauvre victime comme ça, au mauvais moment,
01:01:06 au mauvais endroit,
01:01:07 une dizaine de personnes qui les attaquent,
01:01:09 eh bien, ça en dit long quand même sur l'état de la société.
01:01:12 - Vous croyez qu'il y a encore des gens qui ont des arguments
01:01:14 pour dire que notre société ne s'en sauvage pas,
01:01:16 Tatiana Arnard-Barzac?
01:01:17 - C'est compliqué parce que là,
01:01:19 si je fais lien entre ça et le sujet précédent,
01:01:21 augmentation de la violence,
01:01:22 rajeunissement des victimes et puis des victimes tout court,
01:01:25 des dommages aussi collatéraux, parce qu'on n'en parle pas.
01:01:27 - Vous allez voir dans un instant.
01:01:29 - Motif tout à fait dérisoire
01:01:30 et avec la vengeance au coeur de ça,
01:01:32 c'est une sorte de logique de vendetta
01:01:34 et de vengeance à tout prix et à tout craint
01:01:36 qui est quand même absolument terrifiante.
01:01:38 Une déliquescence des services publics
01:01:40 avec des zones comme ça qui deviennent des zones de non-droit,
01:01:43 avec des habitants qui ont la double peine
01:01:45 et qui sont pris en otage par des dealers
01:01:47 et puis par des règlements de comptes en permanence
01:01:49 avec des tirs de balles dont ils sont les victimes collatérales
01:01:53 malheureusement trop souvent,
01:01:54 ou parfois sur les devantures des commerces ou des immeubles.
01:01:57 Je voyais qu'il y avait des tirs de kalachnikovs,
01:01:59 de fusils à pompe.
01:02:00 On est dans une logique de guerre et ça qui est terrifiant.
01:02:03 Quand on voit aussi la circulation aujourd'hui des armes à feu
01:02:05 - Certains parlent d'un narco-état.
01:02:06 - En France et notamment à Marseille,
01:02:08 quand on voit qu'on peut se fournir pour 1000 euros
01:02:10 avec une kalachnikov, c'est quand même juste effrayant.
01:02:12 Donc là on a un vrai souci, c'est-à-dire que là
01:02:14 on a laissé quand même filer des choses
01:02:16 qui deviennent extravagantes par ailleurs.
01:02:18 J'en reviens à ce que vous disiez tout à l'heure, Maître,
01:02:20 et toi aussi Jean-Sébastien, il y a quand même une question de l'éducation.
01:02:23 C'est-à-dire que pardon, mais à un moment donné aussi,
01:02:25 il faut que les parents prennent leurs responsabilités.
01:02:27 L'État et la police ne peuvent pas tout.
01:02:29 C'est-à-dire qu'à un moment donné aussi,
01:02:31 on ne laisse pas traîner ces gamins dans la rue
01:02:33 passés 10 heures du soir.
01:02:35 On vérifie quand même ce que fait son enfant
01:02:37 s'il ne va pas à l'école ou s'il y va.
01:02:39 Et puis dernière chose, Emmanuel Macron nous avait promis
01:02:41 lorsqu'il est allé à Marseille, un plan Marseille en grand.
01:02:44 - Marseille en grand.
01:02:45 - Et notamment une vue 360.
01:02:47 C'est-à-dire qu'il y a la logique évidemment de vendre l'État, etc.
01:02:49 Mais il y a aussi comment on extirpe de ces quartiers
01:02:52 ces jeunes, comment on leur promet un autre avenir
01:02:54 que de devenir trafiquants, que de devenir tueurs à gage
01:02:57 pour gagner beaucoup d'argent.
01:02:59 - La réalité c'est qu'il y a une autorité mafieuse
01:03:01 extrêmement agressante qui a du vouloir répressif.
01:03:03 - Parallèlement, je vais juste donner un mot sur les armes.
01:03:07 De la même manière que le conflit au Kosovo
01:03:10 ou les conflits dans l'ex-Yougoslavie
01:03:12 ont généré un afflux d'armes.
01:03:14 - Le conflit ukrainien génère un nouvel afflux.
01:03:16 - Et le fait que les Carpathes soient une zone de criminalité
01:03:18 qui est peu contrôlée.
01:03:19 On travaille sur Atlantico avec Xavier Hofer
01:03:21 que vous connaissez aussi, le criminologue.
01:03:23 Il alerte là-dessus.
01:03:24 Malheureusement, il y a très peu de réaction des autorités
01:03:27 alors qu'on sait que ça va générer
01:03:29 un nouvel afflux d'armes de guerre
01:03:31 et que ça va encore faire baisser les prix.
01:03:33 De toute façon, la situation ne va pas aller en s'améliorant.
01:03:35 - Parallèlement, et c'est complètement fou
01:03:38 la séquence qu'on s'apprête à regarder ensemble.
01:03:41 On a découvert ces dernières heures les vidéos
01:03:43 d'un certain Matteo F.
01:03:45 Il est âgé d'à peine 18 ans.
01:03:47 Il travaille pour la DZ Mafia
01:03:49 qui est donc l'une des deux grosses organisations
01:03:51 criminelles de Marseille.
01:03:53 Il a été mis en examen ces derniers jours
01:03:55 pour trois assassinats récents
01:03:57 et deux dossiers de violence dans le milieu
01:03:59 des stupéfiants à Marseille.
01:04:01 Les enquêteurs le suspectent d'être lié à d'autres crimes
01:04:03 pour lesquels il aurait touché 200 000 euros.
01:04:05 En gros, je vous résume, un tueur à gage
01:04:07 âgé de 18 ans qui se vante
01:04:09 et qui fanfaronne sur les réseaux sociaux
01:04:12 avant son interpellation. Regardez.
01:04:14 - Je vais renseigner les contrats, frérot.
01:04:17 Je vais redescendre.
01:04:19 Le soir, je vais remonter à Paname.
01:04:21 Ça va tout baiser, ça.
01:04:23 Sur la vie de ma mère, tu vois.
01:04:25 Je te jure, mon sang.
01:04:27 Sur la vie de ma mère, tu vas péter un plomb.
01:04:29 Sur la vie de ma mère, je vais me faire
01:04:31 s'envoler sur un contrat. Je suis en train de rigoler.
01:04:33 - C'est hallucinant.
01:04:35 - Est-ce qu'on a pris la mesure de ce qui se passe dans notre pays,
01:04:37 Jean-Christophe Kouvi ?
01:04:39 - Quand je vois ça, je vois l'Amérique du Sud,
01:04:41 les sicarios, c'est ça ?
01:04:43 C'est les tueurs des cartels.
01:04:45 Les sicares.
01:04:47 Pour certains qui veulent aller voyager en Colombie,
01:04:49 par exemple, n'allez pas aussi loin.
01:04:51 Aller à Marseille, c'est Bogota.
01:04:53 Ça coûte moins cher et on dépense moins d'argent dans l'avion.
01:04:57 Franchement, je trouve qu'on l'a dit,
01:04:59 on l'a re-redit, on a alerté,
01:05:01 on a dit que bientôt la France allait devenir
01:05:03 un pays de cartel. On y est.
01:05:05 J'ai discuté avec des collègues
01:05:07 de 92 à Nanterre
01:05:09 qui avaient interpellé, justement,
01:05:11 ils avaient remonté une affaire d'un tueur
01:05:13 qui était très juénile.
01:05:15 - 18 ans. - 18 ans.
01:05:17 Et en fait, le gamin,
01:05:19 ça marchait bien à l'école,
01:05:21 il passait vraiment à travers de tout.
01:05:25 Il n'a jamais vu le juge,
01:05:27 jamais une interpellation, quelqu'un de bien.
01:05:29 En revanche, il y avait des contrats.
01:05:31 On lui laissait une arme à disposition,
01:05:33 il allait prendre l'arme, il faisait le contrat,
01:05:35 il repartait. Et en fait, il vivait sa vie de tous les jours.
01:05:37 Et il passait à travers les mâles du filet.
01:05:39 - Qu'est-ce qu'on fait avec ces jeunes ?
01:05:41 - Je ne sais pas, parce qu'ils ont un manque d'empathie.
01:05:43 - Un détachement, oui, dans la sociopathie.
01:05:45 - Je ne sais pas comment ils peuvent vivre
01:05:47 dans une société normale.
01:05:49 - Ils vont faire deux, il va aller en prison,
01:05:51 et après il va sortir dans 10 ans.
01:05:53 - Je ne sais pas, franchement,
01:05:55 là c'est perpétueux.
01:05:57 Parce que l'enquête,
01:05:59 il y a trois crimes,
01:06:01 il a mis un examen pour trois assassinats,
01:06:03 mais apparemment, selon les enquêteurs,
01:06:05 il est lié à d'autres crimes
01:06:07 pour lesquels il aurait touché 200 000 euros.
01:06:09 On parle de 7, 8, 9 assassinats.
01:06:11 C'est perpétuité. Il va aller en prison toute seule.
01:06:13 - C'est perpétuité, mais il est jeune,
01:06:15 il aura des remises de peine, et c'est quelqu'un
01:06:17 qui est devant, il est dehors, et après il va faire quoi ?
01:06:19 Même s'il prend perpétue.
01:06:21 - Dans 10 ans, il n'aura pas 30 ans.
01:06:23 - Je ne suis pas juge, vous verrez bien,
01:06:25 mais ça vaut le coup de mettre un mouchard là-dessus
01:06:27 et de suivre l'affaire.
01:06:29 - Il est responsable de 5 à 10...
01:06:31 Je ne vais pas aller plus vite que la justice,
01:06:33 et ce n'est pas du tout mon rôle,
01:06:35 mais il est à priori responsable
01:06:37 d'une petite dizaine d'assassinats.
01:06:39 Si ce jeune homme, qui est majeur,
01:06:41 ne passe pas le reste de ses jours en prison,
01:06:43 il ne va pas le voir se poser des questions.
01:06:45 - Avant de tirer des conclusions...
01:06:47 - Je ne tire pas de conclusions, je fais des hypothèses.
01:06:49 - Parce que M. Couville vous dit qu'il va rester 10 ans en prison.
01:06:51 - Oui, mais on verra bien. Dans 10 ans, je serai déjà loin.
01:06:53 - J'espère que la justice sera quand même
01:06:55 beaucoup plus sévère avec cet individu,
01:06:57 parce que manifestement, là, il s'agit maintenant de protéger...
01:06:59 - Il tue comme vous allez acheter votre pain.
01:07:01 - Exactement. C'est pour ça que je vous dis qu'il faut que la justice
01:07:03 mette la société à l'abri de cet individu,
01:07:05 parce que ce qui est glaçant,
01:07:07 c'est la froideur
01:07:09 avec laquelle il raconte
01:07:11 ce qu'il va faire. Il est complètement déconnecté
01:07:13 de la réalité. Il n'a aucune notion
01:07:15 du bien, du mal. Il n'attache
01:07:17 aucune importance, aucune valeur à la vie.
01:07:19 Il est... ou dans un film,
01:07:21 ou dans un jeu vidéo, absolument.
01:07:23 À l'évidence,
01:07:25 on ne voit pas comment on peut ramener
01:07:27 cette personne dans la raison.
01:07:29 Donc oui, là, il faut maintenant le protéger,
01:07:31 parce que vous l'avez dit, même s'il reste 20 ans...
01:07:33 - Il va protéger la société, lui.
01:07:35 - Disons qu'il reste 20 ans en prison. Il ressortira, il n'aura pas 40 ans.
01:07:37 À 40 ans, vous êtes en pleine possession de tous vos moyens,
01:07:39 vous pouvez facilement recommencer.
01:07:41 Donc, à l'évidence, oui,
01:07:43 c'est un danger ambulant pour la société
01:07:45 qu'il va mettre à l'abri.
01:07:47 - Je voudrais juste qu'on entend la préfète des Bouches du Rhône
01:07:49 vous reprenez derrière sur ces jeunes
01:07:51 qui sont de plus en plus jeunes et recrutés
01:07:53 par ces cartels, ces mafias
01:07:55 qui font hagner la terreur, notamment à Marseille.
01:07:57 - Il y a une violence
01:07:59 importante des trafiquants et c'est
01:08:01 l'argent derrière ces trafics qui est responsable
01:08:03 de cette violence. On arme des tueurs
01:08:05 à gage pour aller tuer le concurrent
01:08:07 ou impressionner ses proches.
01:08:09 Donc, depuis le début de l'année, on a effectivement
01:08:11 une recrudescence des homicides liés
01:08:13 aux trafics de stupéfiants, à Marseille
01:08:15 notamment, avec
01:08:17 des affaires de la police judiciaire,
01:08:19 des interpellations en flagrant délit qui démontrent
01:08:21 qu'on a parfois
01:08:23 des très jeunes personnes qui sont recrutées
01:08:25 parfois sur les réseaux sociaux,
01:08:27 qui sont recrutées pour être tueurs à gage
01:08:29 et pour aller tuer des cibles qu'on leur désigne.
01:08:31 - C'est ça en fait, c'est plus la France.
01:08:33 Ça ressemble à des méthodes de cartels sud-américains.
01:08:35 Tatiana, vous vouliez réagir. - Non, mais ce que je trouve
01:08:37 très dérifiant, là, en effet, on a l'impression
01:08:39 d'être dans un jeu vidéo, mais c'est surtout ce sentiment d'impunité.
01:08:41 Alors, vous le disiez, impunité parce qu'en effet
01:08:43 la peine n'est pas forcément
01:08:45 maximale et donc ils se disent qu'ils pourront
01:08:47 ressortir dans dix ans et profiter de l'argent
01:08:49 qu'ils auront amassé. Deuxième chose,
01:08:51 sentiment d'impunité en se pavanant quand même sur les réseaux sociaux.
01:08:53 Et là, ça pose une vraie question. Il me semblait
01:08:55 quand même que la police, en tout cas Gérald Darmanin,
01:08:57 avait mis le paquet sur
01:08:59 des moyens financiers et humains
01:09:01 de contrôle sur les réseaux sociaux.
01:09:03 - Il a été arrêté, c'est l'ABRI l'a arrêté.
01:09:05 - Il a fait une enquête et qu'il a été trouvé.
01:09:07 - Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on ne détecte pas aussi en amont
01:09:09 ce genre de comportement sur les réseaux sociaux.
01:09:11 C'est pas du tout une critique. C'est juste que c'est aberrant
01:09:13 de voir quand même des tueurs à gage
01:09:15 qui viennent se vanter sur les réseaux sociaux
01:09:17 et font des vidéos en racontant que c'est fabuleux.
01:09:19 Franchement, c'est hallucinant.
01:09:21 Donc, je ne comprends pas aussi
01:09:23 ce qui se passe en amont de cela.
01:09:25 - Parce qu'il y a des milliards de données qui sont échangées par jour
01:09:27 sur les réseaux sociaux et que vous passez forcément
01:09:29 sur le Darknet.
01:09:31 - Oui, sur le Darknet, mais même, je ne sais pas,
01:09:33 sur les vidéos Snapchat.
01:09:35 - Non, ce n'est pas le Darknet, pardon.
01:09:37 - Mais c'est des millions et des millions d'échanges tous les jours.
01:09:39 Comment voulez-vous filtrer, aller où chercher ?
01:09:41 - On va utiliser l'intelligence artificielle.
01:09:43 - Oui, peut-être que la technologie pourra nous aider à rattraper ce retard.
01:09:45 Vous avez raison, Maître.
01:09:47 - Non, mais justement, je voulais que vous réagissiez.
01:09:49 - Ce qui est fou, moi,
01:09:51 ce qui me choque le plus,
01:09:53 bien sûr, c'est choquant d'avoir un gamin de 18 ans
01:09:55 tueur à gage, mais surtout, c'est de se mettre en scène sur Snapchat.
01:09:57 C'est-à-dire qu'en fait, quand on est tueur à gage,
01:09:59 les tueurs à gage, souvent,
01:10:01 ce sont des personnes qu'on ne voit pas, qui sont vraiment très discrètes.
01:10:03 Ils font leur contrat, ils repartent.
01:10:05 La mafia en France
01:10:07 fait même venir des tueurs à gage, des équipes
01:10:09 qui viennent des pays de l'Est, d'Albanie, etc.
01:10:11 Ils viennent, ils font des contrats, et hop, ils repartent.
01:10:13 Donc, il y a de la sous-traitance par rapport
01:10:15 à ces contrats.
01:10:17 Que là, en fait, c'est vraiment... Je suis fier...
01:10:19 - Parce qu'on en revient au problème d'éducation.
01:10:21 On en revient au problème d'éducation, Edni.
01:10:23 - Oui, mais ce que je veux dire, c'est qu'on voit bien
01:10:25 la différence entre...
01:10:27 On voit qu'ils se mettent en scène parce qu'en fait,
01:10:29 ils réalisent même pas.
01:10:31 - Oui, mais vous n'êtes qu'à un bras d'honneur quelque part.
01:10:33 - Mais parce que c'est la valeur de la vie.
01:10:35 - Souvenez-vous aussi ces dealers qui faisaient le menu,
01:10:37 qui affichaient le menu, etc., qui faisaient des vidéos
01:10:39 en l'affichant. - Non, mais il y a des clips aussi.
01:10:41 - Là, on est dans autre chose. Je pense que là,
01:10:43 c'est même pas le sentiment d'impunité, parce que c'est leur propre vie.
01:10:45 De toute façon, ils s'offichent de leur propre vie.
01:10:47 C'est pas uniquement le fait d'assumer
01:10:49 le profil tueur à gage. - Enfin, le jour où on voit la chandelle,
01:10:51 il y a tellement d'argent à se faire que le...
01:10:53 - Mais c'est même pas juste ça.
01:10:55 C'est vraiment la perte de la valeur
01:10:57 de la vie. Et on voit, ça fait
01:10:59 50 ans qu'on est dans une société,
01:11:01 on a voulu tout déconstruire.
01:11:03 On nous explique que d'être conservateur, c'est absolument monstrueux,
01:11:05 que c'est un danger terrible. Mais est-ce que réellement,
01:11:07 c'est du conservatisme qu'a produit
01:11:09 cette éducation-là ? Est-ce que réellement,
01:11:11 ce sont des valeurs ? En disant, peut-être que
01:11:13 parfois, garder un peu de morale, garder un peu
01:11:15 de principe, de précepte, un peu de sévérité.
01:11:17 Est-ce que... Eh ben, on est arrivé à quoi ?
01:11:19 On est arrivé à une société où, justement,
01:11:21 la vie n'a plus de valeur. Parce qu'encore une fois,
01:11:23 ces gens-là, que ce soit ceux du
01:11:25 premier sujet qui vont
01:11:27 rouler, ils se mettent en danger eux-mêmes. D'ailleurs, le conducteur
01:11:29 est mort. - Il est mort.
01:11:31 - Et lui, c'est pareil. En réalité, il se
01:11:33 fiche de sa propre vie. Par définition,
01:11:35 il se fiche de celle des autres, puisque ça commence
01:11:37 par le fait qu'il se fiche de la
01:11:39 sienne. Le cœur du sujet est là. C'est même
01:11:41 pas tant qu'il soit sociopathe, c'est qu'il se fiche
01:11:43 de sa propre vie. Et quand on a
01:11:45 une société où les gens se fichent de leur
01:11:47 propre vie, parce qu'ils ne trouvent plus de sens,
01:11:49 parce que nous ne sommes plus collectivement capables
01:11:51 de donner du sens, par définition,
01:11:53 on se fiche aussi de la vie des autres.
01:11:55 - C'est juste. - Oui, carrément. Et maître
01:11:57 Benazra. - Non, mais on est vraiment
01:11:59 à un degré ultime, j'allais dire,
01:12:01 de transgression totale. C'est-à-dire que
01:12:03 on est quand même dans une période où
01:12:05 il y a de moins en moins de limites. On a de plus
01:12:07 en plus de mal avec fixer des limites.
01:12:09 Ça va un peu... C'est le sentiment
01:12:11 d'être, finalement,
01:12:13 liberticide, et on veut
01:12:15 promouvoir plutôt la liberté. Mais
01:12:17 on voit que pour certains jeunes,
01:12:19 de transgresser toujours plus loin, quand il n'y a plus
01:12:21 aucune limite, on assiste maintenant
01:12:23 à la transgression ultime. Ça va être
01:12:25 non seulement ne plus avoir de respect pour sa propre
01:12:27 vie, mais de pouvoir commettre
01:12:29 des meurtres, littéralement. Et aussi,
01:12:31 ce qui me frappe dans cette histoire,
01:12:33 on a parlé dans le trafic de drogue,
01:12:35 ces organisations criminelles qui recrutent de plus en plus
01:12:37 jeunes pour le trafic, là on est
01:12:39 avec des tueurs à gage. Il a
01:12:41 18 ans aujourd'hui.
01:12:43 On parle de plusieurs meurtres...
01:12:45 - Il y a 31 morts à Marseille depuis le début de l'année,
01:12:47 sur ces règlements de comptoir. - Mais pour le tueur à gage
01:12:49 comme tel, on dit, bon,
01:12:51 présumément, 9,
01:12:53 peut-être. Donc, il a commencé à quel âge?
01:12:55 Il y a ça aussi. Donc,
01:12:57 il y a aussi cette question de ces réseaux
01:12:59 qui recrutent de plus en plus jeunes. Alors, que fait-on
01:13:01 aussi là-dessus? Est-ce qu'il y a
01:13:03 moyen de revoir non seulement la justice?
01:13:05 - C'est ça qui doit nous intéresser aussi. - Oui, c'est ça, je pense.
01:13:07 - Non, mais la question aussi
01:13:09 qu'on doit se poser, il faut comprendre les origines
01:13:11 de tout ça. Comment prospèrent, comment
01:13:13 grandissent ces mafias dans nos
01:13:15 territoires, ici, en France?
01:13:17 Maître Benezra, je ne sais pas si
01:13:19 vous avez un début d'explication, mais...
01:13:21 - Aujourd'hui, les tueurs à gage, on le sait,
01:13:23 ont toujours existé.
01:13:25 - Il n'y a pas des tueurs à gage de 18 ans, je ne suis pas sûr.
01:13:27 - C'est toute la question aujourd'hui. Alors,
01:13:29 pourquoi, il faut se poser cette question, pourquoi
01:13:31 il y a des tueurs à gage de 18 ans, des jeunes délinquants
01:13:33 qui vont basculer dans la violence
01:13:35 qui bascule après dans le crime?
01:13:37 Parce que c'est une hiérarchie.
01:13:39 On est dans une société où on a des jeux vidéo
01:13:41 qui sont de plus en plus violents.
01:13:43 On est sur une société où
01:13:45 aujourd'hui, on a des films de plus en plus
01:13:47 violents. - On est des êtres dotés
01:13:49 d'intelligence et de raison.
01:13:51 Je veux dire, je ne suis pas si vieux,
01:13:53 mais les jeux vidéo violents, j'ai connu, j'y ai même
01:13:55 joué. - A quel âge? - À l'adolescence.
01:13:57 - A l'adolescence, j'ai joué
01:13:59 à des jeux vidéo où on tuait des gens.
01:14:01 Et comme des millions d'autres jeunes du
01:14:03 même âge, il y a un moment, il y a une distance
01:14:05 que vous êtes capable de prendre entre la réalité et la fiction.
01:14:07 - Aujourd'hui, on est en admiration
01:14:09 devant des influenceurs qui vont
01:14:11 arnaquer. Donc il y a influenceurs,
01:14:13 arnaqueurs, qu'est-ce que je vais devenir ? Soit influenceur,
01:14:15 soit arnaqueur. Et puis, à un moment donné, on cherche
01:14:17 une solution et on bascule dans la violence
01:14:19 et dans le crime.
01:14:21 - Jean-Christophe Coville, même question. - C'est l'argent.
01:14:23 - Comment elles grandissent et
01:14:25 qu'elles deviennent aussi puissantes, ces
01:14:27 mafias ?
01:14:29 - Déjà, ces mafias, pour exister, il faut
01:14:31 qu'elles trouvent des clients. Et les clients, on les a aussi
01:14:33 dans des quartiers défavorisés.
01:14:35 Parce qu'on a des gamins qui sont élevés
01:14:37 dans la violence et qui sont en mode...
01:14:39 En fait, ils sont pilotes automatiques, ces gamins.
01:14:41 On le voit. Ils sont élevés dans la violence, ils répondent
01:14:43 par la violence. La violence, c'est quoi ? C'est un manque.
01:14:45 C'est un moyen d'expression. Parce qu'on n'a
01:14:47 pas les mots, des fois, pour expliquer des choses.
01:14:49 Donc on utilise la violence. C'est la loi du plus fort.
01:14:51 Et donc, les mafias,
01:14:53 elles surfent dessus. Elles surfent aussi sur les
01:14:55 consommateurs. Parce qu'encore une fois, on le dit, on le répète,
01:14:57 quand il n'y a pas de consommateur, il n'y a pas
01:14:59 d'achat. Et donc, il n'y a pas d'argent.
01:15:01 Donc forcément, quand plein de personnes nous font
01:15:03 la morale, notamment sur les stups,
01:15:05 sur le joint du samedi soir,
01:15:07 etc., je suis désolé. Mais à chaque fois qu'on fume un joint...
01:15:09 - Vous ne prenez que l'herbe. - Oui, mais à chaque fois qu'on fume un joint,
01:15:11 qu'on achète un rail de coque, etc.,
01:15:13 c'est comme si on prenait une poche de sang.
01:15:15 Parce que derrière tout ça, quand on voit en amont
01:15:17 et tout ce qui se passe derrière, il y a des gens
01:15:19 qui sont kidnappés, qui sont
01:15:21 torturés, qui sont tués.
01:15:23 Et donc, votre rail de coque,
01:15:25 il vous coûte plus cher que 50 euros, il vous coûte des vies humaines.
01:15:27 C'est ça qu'il faut bien voir.
01:15:29 - Ça veut dire quoi ? Est-ce qu'il faut légaliser la vente
01:15:31 du cannabis pour assécher les trafics ?
01:15:33 - Mais vous allez faire quoi ?
01:15:35 Alors on va légaliser ? - Ça ne séchera pas les trafics de cocaïne.
01:15:37 - Non, ça ne va jamais...
01:15:39 - Je me permets de vous couper et je vous rends la parole
01:15:41 juste après, cher Jean-Christophe,
01:15:43 parce que si je pose cette question, c'est parce que
01:15:45 la France Insoumise a relancé le débat, ne serait-ce que ce matin,
01:15:47 par l'intermédiaire du député
01:15:49 des Bouches-du-Rhône, Manuel Bompard. Écoutez.
01:15:51 - À un moment, il faudra quand même le dire, il va falloir
01:15:55 ouvrir le débat en France sur la question
01:15:57 de la légalisation du cannabis,
01:15:59 parce qu'aujourd'hui, vous avez des effectifs de police
01:16:01 qui sont utilisés pour aller
01:16:03 sanctionner des petits consommateurs,
01:16:05 mais pas suffisamment de moyens qui sont mis
01:16:07 pour remonter les filières, pour lutter
01:16:09 contre le trafic d'armes. Comment ça se fait qu'on retrouve
01:16:11 une kalachnikov maintenant, comme si on allait au supermarché
01:16:13 pour la trouver ? Ça, c'est un travail d'investigation
01:16:15 à faire. Donc je pense que ce débat, il faudra l'ouvrir.
01:16:17 On a la législation la plus répressive
01:16:19 en France, et on est là où on
01:16:21 consomme le plus. La prohibition, elle a montré
01:16:23 son échec, je parle du point de vue du
01:16:25 cannabis. Bien évidemment qu'un consommateur,
01:16:27 quand il fait ça, il participe
01:16:29 à ce réseau. Mais je pense que c'est
01:16:31 la mauvaise solution de fonctionner comme ça.
01:16:33 Je pense qu'au contraire, le débat,
01:16:35 il doit s'ouvrir sur la question de la légalisation,
01:16:37 y compris parce que ça sera plus efficace
01:16:39 pour mener et mettre en place des politiques de santé
01:16:41 publiques, et que ça permettra de tarir un certain
01:16:43 nombre de réseaux, et de concentrer nos moyens
01:16:45 sur les réseaux d'autres
01:16:47 drogues, sur les réseaux de trafic d'armes, de trafic
01:16:49 d'êtres humains. C'est vrai que ça peut
01:16:51 paraître comme une grande démission de
01:16:53 légaliser le cannabis, mais j'ai envie de dire
01:16:55 quand tout le reste a échoué, pourquoi est-ce qu'on
01:16:57 n'expérimenterait pas la légalisation ?
01:16:59 En fait, c'est les mêmes réseaux.
01:17:01 Donc on dit "on va éteindre un réseau,
01:17:03 c'est le cannabis, c'est comme ça". C'est les mêmes
01:17:05 revendeurs, c'est les mêmes mecs qui font venir
01:17:07 la CAM, j'allais dire que ce soit du cannabis,
01:17:09 que ce soit de la coque, que ce soit de la MDMA, etc.
01:17:11 C'est les mêmes réseaux de mafias.
01:17:13 Donc c'est la fausse bonne idée de la légalisation ?
01:17:15 On va légaliser le cannabis pour dire "on va mettre les moyens
01:17:17 sur la cocaïne et sur le reste".
01:17:19 En fait c'est les mêmes. Et donc
01:17:21 aujourd'hui par exemple la cigarette, on n'arrête pas
01:17:23 de le dire, la cigarette elle est légale.
01:17:25 A l'époque de Bagnolet, vous allez acheter des cigarettes
01:17:27 du bled qui sont deux fois moins chères,
01:17:29 le cannabis ça sera la même chose. Le taux de THC
01:17:31 sera beaucoup plus élevé
01:17:33 si vous l'achetez au marché noir que si vous l'achetez en pharmacie
01:17:35 ou dans un bureau de tabac.
01:17:37 Et la France insoumise, elle voit quoi ?
01:17:39 C'est d'ailleurs marrant, le prisme de l'argent.
01:17:41 Parce qu'en fait c'est ça, c'est que la finance.
01:17:43 C'est-à-dire que le prisme c'est pas la santé, c'est pas
01:17:45 ce que va devenir nos générations de jeunes.
01:17:47 Je rappelle juste que... - Pour revenir au premier sujet,
01:17:49 on sait que le chopard a sous l'empreinte de cannabis.
01:17:51 - Un tiers des schizophrènes
01:17:53 en France sont
01:17:55 fumeurs de cannabis. Et si une entrée,
01:17:57 les médecins le disent, si une entrée dans la schizophrénie,
01:17:59 l'utilisation du cannabis,
01:18:01 et la France insoumise qui voit que le prisme de l'argent
01:18:03 et du financier en disant "ben voilà,
01:18:05 vous voyez, en plus ça va faire rentrer la TVA
01:18:07 parce que dans les caisses de l'État",
01:18:09 moi je suis désolé. Allez voir aussi ce qui se passe
01:18:11 aux États-Unis où on a des
01:18:13 agriculteurs
01:18:15 qui sont dégagés par toutes les mafias mexicaines
01:18:17 pour pouvoir planter des plantes
01:18:19 de cannabis et récupérer le marché. Donc on voit que
01:18:21 derrière, c'est pas aussi angélique qu'on nous le dit.
01:18:23 Qu'il y ait un débat, pourquoi pas.
01:18:25 Mais je veux dire, on va mettre le pied dans un engrenage où on a
01:18:27 une société déjà française qui est bien
01:18:29 entamée en mon avis. - Qu'est-ce que vous voulez faire ?
01:18:31 La légalisation n'est pas la solution,
01:18:33 la répression ne fonctionne pas. Et quand on part de
01:18:35 ce constat, on baisse les bras alors. Et puis on laisse faire.
01:18:37 Et puis dans 10 ans, la France est un narco-État
01:18:39 comme est en train de le devenir la Belgique.
01:18:41 - Mais Julien, il y a deux sujets différents.
01:18:43 Il y a un sujet de santé publique. - Mais j'entends ça.
01:18:45 - Il y a-t-il autant d'addictions avec des drogues illégales
01:18:47 comme avec des drogues légales ? Parce qu'on le voit
01:18:49 de plus en plus, il y a même eu une alerte sur
01:18:51 l'Ouagde de la France, pardon, sur des médicaments
01:18:53 antidouleurs qui sont en train de s'implanter
01:18:55 notamment chez les tragédiaques. - Oui, oui, mais là, je parle du cannabis.
01:18:57 - Mais ça, c'est un sujet de santé publique.
01:18:59 Et après, il y a un sujet d'ordre public. C'est parce qu'il n'y a
01:19:01 pas d'ordre public aussi qu'un certain
01:19:03 nombre de mafias peuvent s'établir.
01:19:05 - Oui, mais c'est parce qu'il y a des consommateurs qu'il y a des dealers.
01:19:07 - Bah oui, par définition.
01:19:09 - Par définition aussi, mais ça, ça rejoint le sujet santé publique.
01:19:13 - Oui. - Tatiana,
01:19:15 Renard Barzac. - Deux choses.
01:19:17 Il y a un volet, en effet, on est quand même le pays
01:19:19 qui consomme le plus en Europe et pourtant
01:19:21 on a une politique extrêmement préventive de la purée
01:19:23 primitive en Europe. - 900 000 usagers quotidiens.
01:19:25 - Et quand on regarde les exemples étrangers,
01:19:27 je pense à l'Espagne, au Portugal, aux Pays-Bas,
01:19:29 et surtout quand on regarde ce qui va se passer l'année prochaine
01:19:31 en Allemagne, a priori 2024,
01:19:33 l'égalisation du cannabis récréatif.
01:19:35 - L'expérimentation de la légalisation.
01:19:37 - Je pense qu'on ne pourra pas faire l'économie d'un débat.
01:19:40 On sera obligés de faire ce débat. Pourquoi ?
01:19:42 D'abord parce qu'on voit bien, malgré tous les efforts,
01:19:44 malheureusement, de la police et les objectifs chiffrés,
01:19:46 on voit bien que ça n'arrive pas à endiguer,
01:19:48 à contre-carrer les trafics, donc ça pose quand même
01:19:50 une vraie question. Et par ailleurs, le CESE,
01:19:52 le Conseil économique social, a rendu un avis.
01:19:54 Au début de l'année, vous pouvez... Oui, mais c'est quand même
01:19:56 intéressant la façon dont ils expliquent ces bêtises.
01:19:58 - Non, mais le CESE... - Non, mais c'est intéressant.
01:20:00 - Vous en expliquez un jour. Bon, bref.
01:20:02 - L'utilité ? On en reparlera sur un autre débat.
01:20:04 - Mais ce n'est pas la question. - Mais cela dit,
01:20:06 c'est assez intéressant parce qu'en fait, ce qu'ils expliquent,
01:20:08 c'est que vous évoquez le... Je ne sais plus qui évoquait
01:20:10 le taux de THC qui est de plus en plus élevé.
01:20:12 Le problème, c'est que d'abord, ce taux de THC,
01:20:14 on ne peut pas justement contrôler les produits.
01:20:16 C'est-à-dire qu'on ne sait pas ce que les gens consomment.
01:20:18 Si on pouvait tester au moins ces produits,
01:20:21 déjà, ça permettrait un peu d'avance.
01:20:23 Et deuxièmement, de faire la politique de santé publique.
01:20:25 C'est-à-dire que si on avait des points...
01:20:27 C'est ce que propose le CESE.
01:20:29 Si on avait des points de vente sous licence,
01:20:31 encadrés, interdits évidemment aux mineurs,
01:20:33 avec des contrôles, peut-être que ça permettrait aussi...
01:20:35 - Vous parlez du THC. - ...de couper un peu l'herbe sous le pied du trafic.
01:20:38 Non, ce que je veux dire, c'est qu'on parlait tout à l'heure,
01:20:40 par exemple, de la problématique de l'alcool au volant,
01:20:42 des stupéfiants au volant. Pourquoi il n'y a pas de prévention ?
01:20:44 Parce que c'est une drogue. C'est interdit.
01:20:46 À partir du moment où on sait qu'on peut faire la prévention
01:20:48 parce que c'est une question de santé publique
01:20:50 et qu'on fait la réduction des risques aussi au passage,
01:20:52 je pense qu'on fait aussi évoluer les choses.
01:20:54 Je ne dis pas que c'est le bas-bas, je dis juste que,
01:20:56 puisqu'on a tout essayé, peut-être essayons justement de débattre.
01:20:58 Il faut que je pense qu'il y ait un vrai débat sur ce sujet
01:21:01 et que les différentes prises de parole de différents partis
01:21:03 soient évoquées à ce sujet. Vraiment, c'est important.
01:21:06 Et par ailleurs, l'Allemagne, quand ils vont légaliser,
01:21:08 il y a une porosité des frontières.
01:21:10 De toute façon, on se retrouvera avec cette problématique.
01:21:12 - Pardon, Julien. - Il est 23h31.
01:21:14 On fait quand même le rappel de l'actualité.
01:21:16 Merci beaucoup.
01:21:19 ...
01:21:22 - Ce drame dans le Nord.
01:21:24 Les 3 jeunes policiers morts dans une collision hier
01:21:27 ont été percutés par une Alfa Romeo engagée à contresens
01:21:30 et en excès de vitesse.
01:21:32 Tué lors du choc, le conducteur de 24 ans
01:21:34 était fortement alcoolisé et drogué au cannabis.
01:21:37 Une enquête est ouverte pour homicide et blessure involontaire.
01:21:40 Le ministre de l'Intérieur présidera un hommage aux victimes
01:21:43 en fin de semaine.
01:21:45 A l'Assemblée nationale, les députés débattent
01:21:48 de l'avenir de l'armée française.
01:21:50 Le projet de loi de programmation militaire
01:21:52 sera examiné pendant 15 jours.
01:21:54 Celui-ci doit fixer le budget et les objectifs
01:21:57 de la politique de défense jusqu'en 2030.
01:22:00 Le ministre des Armées a notamment défendu le besoin
01:22:03 d'une enveloppe de 413 milliards d'euros sur 7 ans.
01:22:06 Un montant en nette progression par rapport
01:22:09 aux précédents quinquennats.
01:22:11 Et puis, dans l'actualité internationale,
01:22:13 la portée plainte.
01:22:15 L'application chinoise poursuit le Montana en justice.
01:22:18 La semaine dernière, l'Etat américain a promulgué
01:22:21 une loi pour bannir TikTok au 1er janvier 2024.
01:22:24 Cette interdiction enfreint la Constitution des Etats-Unis
01:22:27 de multiples façons, selon l'entreprise,
01:22:30 et notamment le premier amendement
01:22:32 qui garantit la liberté d'expression.
01:22:35 - Maître Benezra, je voudrais vous entendre là-dessus.
01:22:38 La solution, c'est la légalisation ?
01:22:40 - Alors, on n'a pas vraiment de...
01:22:42 - C'est les effets qui vont conduire
01:22:44 sous l'emprise de stupéfiants.
01:22:46 - Voilà, vous avez répondu à la question.
01:22:48 C'est-à-dire qu'on est encore dans un paradoxe.
01:22:50 C'est-à-dire qu'on va autoriser,
01:22:52 on va légaliser le cannabis, mais on va dire
01:22:54 "Mais attention, vous n'avez pas le droit
01:22:56 de prendre le volant."
01:22:58 Alors, oui, parce qu'il y a des effets.
01:23:00 Quand on est sous stupéfiants, il y a des effets secondaires
01:23:03 qui font qu'on n'a pas toute sa tête
01:23:05 quand on prend le volant.
01:23:07 Ça va dépendre de quand on a consommé.
01:23:09 Il faut savoir aussi que le cannabis reste
01:23:11 un cannabis, et en tous les cas, aujourd'hui,
01:23:13 c'est interdit. Donc, même si on a consommé
01:23:15 3 jours avant, on est sanctionné.
01:23:17 Là, l'idée, c'est peut-être, en légalisant,
01:23:19 si on a consommé 3 jours avant, peut-être que le jour J,
01:23:21 le jour du contrôle, on ne sera pas positif.
01:23:23 - Carine Mabry, dernier mot.
01:23:25 - Non, mais je pense sur la légalisation.
01:23:27 Bon, vous savez, moi, j'arrive du Québec, du Canada,
01:23:29 où c'est légalisé.
01:23:31 Il y a des modèles différents.
01:23:33 Je ne fais pas la promotion de ça.
01:23:35 Je comprends que chaque société,
01:23:37 il y a aussi un aspect moral, il y a aussi un aspect
01:23:39 de l'adresse, on veut envoyer à nos citoyens
01:23:41 si on décide que, finalement, non, la frontière,
01:23:43 on ne veut pas aller dans la légalisation des droits.
01:23:45 - Mais est-ce que ça a endigué?
01:23:47 Est-ce que ça a endigué une forme de trafic
01:23:49 et de violence au Canada?
01:23:51 - Bien, ça se passe quand même plutôt bien,
01:23:53 mais ce n'est pas la panacée. Mais c'est sûr que,
01:23:55 disons, sur ce qui circule comme produit,
01:23:57 oui, il y a quand même un certain contrôle.
01:23:59 - Sur les violences et les crimes que ça entraîne.
01:24:01 - Non, mais par exemple, sur le THC,
01:24:03 on parlait des maladies mentales.
01:24:05 Évidemment, les gens n'attendront pas que ce soit légal
01:24:07 ou que ce soit illégal pour consommer.
01:24:09 S'ils veulent consommer, ça existe déjà.
01:24:11 Sur les produits qui sont sur le marché,
01:24:13 il y a un meilleur contrôle. Donc, vous savez au moins
01:24:15 ce qu'il y a à l'intérieur. Vous n'allez pas prendre
01:24:17 des produits comme ça à la sauvette dans la rue
01:24:19 qui sont peut-être coupés avec d'autres produits chimiques
01:24:21 qui accentuent certains problèmes de santé.
01:24:23 Donc, ça, là-dessus, bon, c'est un gain.
01:24:25 Sur le reste, est-ce que ça endigue complètement
01:24:27 le trafic de drogues? Bien sûr que non,
01:24:29 parce que vous l'avez dit, il reste la cocaïne,
01:24:31 il reste toutes les drogues dures.
01:24:33 Cela dit, oui, ce sont quand même des millions de dollars
01:24:35 qui sont récupérés par l'État pour, paradoxalement,
01:24:37 faire quand même des campagnes de sensibilisation
01:24:39 pour dire à quel point, finalement,
01:24:41 c'est nocif pour la santé.
01:24:43 Donc, je ne fais pas la promotion de ça.
01:24:45 Je pense qu'effectivement, il faut regarder
01:24:47 les différents pays, voir ce qui se fait
01:24:49 et voir justement les différents modèles.
01:24:51 Est-ce qu'il y en a qui sont mieux que d'autres?
01:24:53 Et si on décide que moralement, si on décide comme société,
01:24:55 non, on veut se battre pour dire qu'il y a des choses...
01:24:57 On parlait du bien et du mal, par exemple.
01:24:59 Bon, ça a l'air un peu binaire, mais si on se dit
01:25:01 que non, on ne veut pas, bien, on ne veut pas
01:25:03 et si on se dit que non, on ne veut pas,
01:25:05 bien, il faut mettre les moyens à ce moment-là
01:25:07 pour faire de la prévention et pour combattre
01:25:09 le crime organisé et le trafic de la drogue.
01:25:11 - Si on sortait un peu de ces sujets
01:25:13 de crime, de violence, de stupéfiants,
01:25:15 de drame qui se succèdent,
01:25:17 pour parler d'un sujet très sérieux également,
01:25:19 mais bon, il change un petit peu.
01:25:21 Je voulais aborder ce sujet parce que je trouve
01:25:23 que c'est très intéressant et ça dit, là encore,
01:25:25 beaucoup de choses de notre époque.
01:25:27 L'absentéisme au travail, qui atteint un niveau record.
01:25:29 On en parle parce que c'est le résultat
01:25:31 d'une étude d'AXA qui précise
01:25:33 qu'un salarié sur deux a été en arrêt de travail
01:25:35 l'an dernier, contre un sur trois seulement en 2019.
01:25:37 C'est la troisième année consécutive
01:25:39 de hausse du taux d'absentéisme
01:25:41 et cette hausse concerne tous les âges,
01:25:43 tous les statuts hiérarchiques
01:25:45 et toute taille d'entreprise.
01:25:47 Maxime Legay nous en dit plus
01:25:49 avec Mathilde Couvillère-Flornois.
01:25:51 - L'absentéisme au travail bat des records.
01:25:53 En 2022, le taux d'absentéisme a atteint
01:25:55 un niveau inédit en France.
01:25:57 - Pour nous, c'est une alerte
01:25:59 qui doit inciter les employeurs,
01:26:01 les collectifs dans les entreprises
01:26:03 à ouvrir un dialogue
01:26:05 de façon à mieux comprendre
01:26:07 ce qui se passe.
01:26:09 - En 2019, 30% des salariés
01:26:11 étaient absents au moins un jour dans l'année.
01:26:13 En 2022, ils sont désormais 44%.
01:26:15 Si la hausse de l'absentéisme
01:26:17 concerne toute l'étrange d'âge,
01:26:19 sa forte augmentation
01:26:21 chez les jeunes interpelle.
01:26:23 Entre 2019 et 2022,
01:26:25 le taux d'absentéisme a augmenté
01:26:27 de 50% chez les moins de 30 ans.
01:26:29 Alors comment expliquer
01:26:31 de pareilles augmentations ?
01:26:33 - Je m'aperçois que beaucoup
01:26:35 d'arrêts maladie sont donnés
01:26:37 par proie de téléconsultation.
01:26:39 Je pense que ça peut aussi expliquer
01:26:41 qu'aujourd'hui,
01:26:43 ces arrêts maladie de courte durée
01:26:45 sont souvent reposés
01:26:47 à la veille
01:26:49 ou en fin de week-end.
01:26:51 - Un sujet qui préoccupe
01:26:53 de plus en plus les entreprises.
01:26:55 En 2022, le coût direct
01:26:57 lié à l'absentéisme représentait
01:26:59 4,4% de la masse salariale.
01:27:01 Une augmentation de 29%
01:27:03 par rapport à 2019.
01:27:05 - C'est vrai qu'on a d'abord mis ça sur le dos
01:27:07 du Covid, Jean-Sébastien Ferjou.
01:27:09 Maintenant que c'est terminé, on constate
01:27:11 que ça continue d'augmenter.
01:27:13 Ça vous surprend ?
01:27:15 - Non, parce que c'est une évolution
01:27:17 qui s'est installée depuis longtemps,
01:27:19 pas seulement en France.
01:27:21 - Il y a beaucoup de sous d'absentéisme
01:27:23 dans les médecins.
01:27:25 - C'est une vraie question que je vous pose.
01:27:27 Vous êtes un chef d'entreprise.
01:27:29 Vous connaissez ce phénomène ?
01:27:31 - Pas trop.
01:27:33 On a pu le connaître dans le passé.
01:27:35 Parfois, il y a des questions
01:27:37 qui peuvent se poser sur la complaisance
01:27:39 d'un certain nombre de médecins.
01:27:41 Il y a des gens qui peuvent aller vraiment mal.
01:27:43 C'est pas compliqué d'obtenir un arrêt de travail.
01:27:45 Comme c'est devenu, les ruptures conventionnelles
01:27:47 ont aussi accentué ce phénomène.
01:27:49 En voulant faire le bien,
01:27:51 les ruptures conventionnelles permettent
01:27:53 à un salarié de se séparer
01:27:55 tout en permettant au salarié
01:27:57 de bénéficier du chômage.
01:27:59 - On n'est pas dans cette idée-là.
01:28:01 On a des gens qui, sur un arrêt maladie,
01:28:03 arrivent à s'arrêter
01:28:05 pour obtenir un travail.
01:28:07 Ce sont des salariés fantômes.
01:28:09 - J'ai bien compris.
01:28:11 Mais pour faire une rupture conventionnelle,
01:28:13 il faut qu'on lui mette la pression.
01:28:15 Lui, il n'a pas intérêt à vous verser une indemnité.
01:28:17 Si vous voulez démissionner,
01:28:19 vous pouvez le faire.
01:28:21 Si vous n'êtes pas réussi,
01:28:23 vous pouvez démissionner.
01:28:25 Le moyen de faire pression sur l'employeur,
01:28:27 c'est l'arrêt de travail.
01:28:29 Il suffit d'aller voir votre médecin.
01:28:31 J'ai fait l'expérience une fois.
01:28:33 Je suis allé voir le médecin.
01:28:35 Il m'a arrêté autant de temps que je voulais.
01:28:37 Je n'ai jamais employé.
01:28:39 - On l'a fait aujourd'hui.
01:28:41 On a notre journaliste Sarah Fenzari
01:28:43 qui s'est connecté à la plateforme Doctolib.
01:28:45 Ça va arriver.
01:28:47 On a notre journaliste.
01:28:49 Sarah Fenzari a appelé un médecin.
01:28:51 Ça a pris 3 minutes.
01:28:53 Elle a eu son arrêt maladie.
01:28:55 - Je vous contacte
01:28:57 parce que je ne me sens pas très bien.
01:28:59 - C'est-à-dire ?
01:29:01 - J'ai pris ma température.
01:29:03 J'ai de la fièvre.
01:29:05 Si éventuellement je peux avoir
01:29:07 un arrêt maladie,
01:29:09 je ne me sens pas du tout.
01:29:11 - Je vous arrête.
01:29:13 Pour l'arrêt d'une maladie,
01:29:15 vous avez 2 jours.
01:29:17 - D'accord.
01:29:19 - Vous recevez tout
01:29:21 sous votre email.
01:29:23 - Je vous en prie.
01:29:25 Bonne soirée.
01:29:27 - CQFD.
01:29:29 - J'ai un petit week-end à prendre.
01:29:31 - Serge Neidjar qui nous regarde
01:29:33 sera ravi.
01:29:35 - C'est complètement stupéfiant.
01:29:37 Il suffit de payer 25 euros
01:29:39 qui vous est remboursé par la Sécurité sociale
01:29:41 pour avoir 2 jours d'arrêt maladie
01:29:43 au frais de la société.
01:29:45 - Vous n'avez pas besoin de vous déplacer
01:29:47 puisque vous avez la téléconsultation.
01:29:49 - Il y a des jours de carence.
01:29:51 - Dans les grandes entreprises,
01:29:53 ça n'existe pas.
01:29:55 - C'est un peu stupéfiant.
01:29:57 Une société qui veut moins travailler...
01:29:59 Malheureusement, manifestement...
01:30:01 - Le droit à la paresse,
01:30:03 chère à Sandrine Rousseau.
01:30:05 - Une société qui veut moins travailler,
01:30:07 c'est une société qui s'appauvrit.
01:30:09 Le travail, c'est aussi la richesse.
01:30:11 - Ce qui est intéressant,
01:30:13 c'est de savoir quoi, Yohann ?
01:30:15 Le sens du travail qui a changé
01:30:17 chez beaucoup de gens,
01:30:19 la facilité avec laquelle on obtient
01:30:21 ses arrêts maladie ?
01:30:23 - Il y a une quête de sens depuis la crise du Covid.
01:30:25 Des gens s'interrogent sur leur rôle
01:30:27 au sein de l'entreprise, de la société.
01:30:29 Il y a peut-être aussi une plus grande
01:30:31 souffrance au travail qu'éprouvent
01:30:33 beaucoup de salariés.
01:30:35 Est-ce qu'il y a plus de pression ?
01:30:37 Je ne sais pas, mais c'est aussi
01:30:39 le mélange de tout ça
01:30:41 qui fait qu'on aboutit à tout cela.
01:30:43 - Tatiana et Maître Benezra,
01:30:47 c'est un peu facile de dire
01:30:49 "les Français sont des feignants".
01:30:51 C'est plus profond que ça.
01:30:53 Il faut analyser cette situation.
01:30:55 Ce sujet est intéressant car il dit
01:30:57 beaucoup de choses de notre société.
01:30:59 - Il y a un chiffre éloquent.
01:31:01 L'IFOP a fait une consultation en 2022.
01:31:03 La place du travail,
01:31:05 est-ce qu'elle est très importante dans votre vie ?
01:31:07 - En 1990, il y avait 60% des personnes
01:31:09 qui ont répondu oui contre 60% en 1990.
01:31:11 Est-ce que vous imaginez la dégringolade ?
01:31:13 - En 30 ans.
01:31:15 - Je pense que c'est caricatural de dire
01:31:17 "les Français sont venus paraître,
01:31:19 ils ne veulent plus travailler".
01:31:21 En effet, le Covid est passé par là
01:31:23 et a chamboulé les priorités.
01:31:25 - Mais là, ça commence à devenir du passé,
01:31:27 le Covid.
01:31:29 - Je pense que le Covid a accéléré
01:31:31 une sorte de résilience.
01:31:33 D'abord, au changement,
01:31:35 le ratio "travailler plus pour gagner plus"
01:31:37 de Nicolas Sarkozy,
01:31:39 c'est obsolète.
01:31:41 - Ça dépend des catégories.
01:31:43 - C'est gagner moins pour avoir plus de temps libre.
01:31:45 On voit l'importance des loisirs
01:31:47 de façon tout à fait importante.
01:31:49 Deuxième chose,
01:31:51 il y a aussi un rapport au travail qui est complètement modifié.
01:31:53 Yohann le disait, il y a d'abord un problème
01:31:55 de reconnaissance,
01:31:57 vous vous en pâtissez trop souvent dans votre profession,
01:31:59 un problème de reconnaissance par le salaire,
01:32:01 un problème d'évolution des carrières.
01:32:03 Et ça, ça pose une vraie question
01:32:05 aux salariés.
01:32:07 C'est aussi une quête de sens du travail,
01:32:09 un problème aussi de reconnaissance de l'entreprise.
01:32:11 Avant, il y avait,
01:32:13 dans les années 60,
01:32:15 un sentiment d'appartenance à l'entreprise, très fort.
01:32:17 - Non, mais la première raison,
01:32:19 c'est la plus prégnante,
01:32:21 c'est que le travail ne paye plus,
01:32:23 que vous avez une catégorie de gens qui disent
01:32:25 que le système social et la cisternade dans ce pays font
01:32:27 que je peux gagner quasiment autant qu'à m'ennuyer.
01:32:29 - Mais là, vous caricaturez.
01:32:31 - Bien sûr que ça existe aussi.
01:32:33 - Vous prenez RSA, vous travaillez au black à côté,
01:32:35 je peux vous dire que vous faites des mois plus intéressants
01:32:37 que le gardien de la paix.
01:32:39 - J'ai un argument qui va venir vous couper un peu la rube sous le pied.
01:32:41 Il se trouve que dans les catégories socio-professionnelles
01:32:43 qui le plus ont envie,
01:32:45 trouvent en tout cas que le travail est devenu moins important,
01:32:47 c'est les CSP+ qui caractérisent, c'est les cadres.
01:32:49 Donc vous voyez, ce n'est pas non plus forcément
01:32:51 ceux qui bénéficient de RSA, etc.
01:32:53 - Mais vous savez, il y a un autre argument.
01:32:55 - C'est ce que je viens de vous expliquer.
01:32:57 - Non, mais juste la génération
01:32:59 des millénieuses,
01:33:01 ceux qui sont nés plus ou moins en l'an 2000,
01:33:03 va hériter comme jamais dans l'histoire de l'humanité.
01:33:05 - Hériter de quoi ?
01:33:07 - Hériter de la génération précédente.
01:33:09 - Ah oui, donc par exemple,
01:33:11 c'est pas la vraie raison.
01:33:13 - Non mais si, parce que ça fait partie des choses.
01:33:15 Ce n'est pas la même chose de ne pas travailler
01:33:17 ou de ne pas investir beaucoup sur votre carrière
01:33:19 quand d'une certaine manière,
01:33:21 vous avez une forme de sécurité financière
01:33:23 parce que vous savez que vous allez hériter d'un patrimoine.
01:33:25 Et l'espérance de vie étant ce qu'elle est,
01:33:27 les gens du baby-boom,
01:33:29 ils sont en train...
01:33:31 - Vous savez ce qu'il va falloir faire ?
01:33:33 - Sérieusement, j'ai vu une étude justement
01:33:35 aux Etats-Unis qui a été faite là-dessus,
01:33:37 ça joue profondément parce que
01:33:39 c'est une trajectoire dans la vie.
01:33:41 - Non mais il y a deux choses.
01:33:43 Il y a la crise du sens du travail,
01:33:45 de la soutenabilité.
01:33:47 - Les premières lignes pendant la Covid sont passées par là
01:33:49 et c'est aussi les professions précaires qui n'arrivent pas justement
01:33:51 à jouer les deux bouts, qui disent "je travaille et pourtant,
01:33:53 je n'arrive pas à finir mes fins de mois".
01:33:55 - On parle de l'absentéisme justement,
01:33:57 il est...
01:33:59 - On parle vraiment de travail.
01:34:01 - Mais oui, mais c'est plus chez des cadres qui se posent.
01:34:03 - Maître Benezra,
01:34:05 on va arriver à un stade où
01:34:07 il va falloir récompenser les salariés qui viennent
01:34:09 au boulot. Et peut-être que si vous faites ça,
01:34:11 ça va donner envie aux absentes...
01:34:13 - Ça s'appelle un salaire en général.
01:34:15 - Il existe des clauses qui vont récompenser celui qui est...
01:34:17 - Une prime à la présence. - Exactement.
01:34:19 - Incroyable. - Il y a une nouvelle façon de travailler, je pense.
01:34:21 - C'est beau. - Une nouvelle façon de travailler, c'est le télétravail.
01:34:23 Et je pense que depuis le Covid, ça s'est développé.
01:34:25 - Bien sûr. - Et il y a une forme aussi de
01:34:27 jalousie, parce qu'il y a certains métiers
01:34:29 où le télétravail va se développer
01:34:31 et d'autres métiers où le télétravail
01:34:33 ne peut pas se développer. - Les cadres
01:34:35 versus les non-cadres. - Les cadres, par exemple.
01:34:37 Moi je reçois aussi quelques collaborateurs. - Pour présenter
01:34:39 des émissions, par exemple. - Télétravail, c'est pas...
01:34:41 - Ça va être compliqué. - Je pourrais faire le gramme,
01:34:43 mais c'est genre... - Ça rendrait moins bien. - Ou avocat aussi.
01:34:45 C'est-à-dire qu'un collaborateur
01:34:47 peut difficilement travailler
01:34:49 ses dossiers à distance. - Bien sûr.
01:34:51 - Et il y a des difficultés, c'est-à-dire qu'on a une inégalité
01:34:53 dans certaines professions
01:34:55 qui va faire que ceux
01:34:57 qui sont finalement
01:34:59 obligés d'aller chaque jour
01:35:01 sur le lieu de travail
01:35:03 vont s'accorder quelques largesses
01:35:05 et vont faire le scénario
01:35:07 qui a été décrit par votre journaliste.
01:35:09 - Et ce qui est intéressant, je crois que vous entendiez,
01:35:11 l'une des responsables d'AXA qui a mené
01:35:13 cette étude, c'est qu'on nous dit que les causes
01:35:15 désormais, pour ces arrêts maladie, pour ces
01:35:17 absences parfois longues durées,
01:35:19 elles deviennent plus psychologiques
01:35:21 que physiques. Regardez, écoutez.
01:35:23 - Les jeunes,
01:35:25 en effet, donc à plus de
01:35:27 50% de hausse,
01:35:29 et je pense que ça peut questionner aussi, comme ce sont
01:35:31 les jeunes de moins de 35 ans,
01:35:33 post-Covid, ça peut questionner
01:35:35 l'intégration au travail, comment on est
01:35:37 intégré dans un collectif de travail
01:35:39 qui a vécu cette période, sachant que
01:35:41 structurellement, le taux d'absentéisse
01:35:43 augmente, mais aussi
01:35:45 conjoncturellement. Et puis, en effet,
01:35:47 l'autre enseignement de cette étude,
01:35:49 c'est que les troubles psychologiques,
01:35:51 ce qu'on appelle dans un jargon plus
01:35:53 RH, les risques psychosociaux
01:35:55 ou la santé mentale, eh bien pour la
01:35:57 première fois, c'est 22%
01:35:59 des arrêts de travail, et c'est
01:36:01 passé devant les troubles
01:36:03 musculo-squelettiques, c'est-à-dire plus
01:36:05 les sujets squelettiques, vous voyez le mal de dos,
01:36:07 la posture au travail,
01:36:09 eh bien, qui ne sont qu'à 21%.
01:36:11 - Karima Brick.
01:36:13 Vous avez des troubles musculo-squelettiques ?
01:36:15 - Oui, c'est ça, exactement. Voilà.
01:36:17 Non, je voulais revenir, en fait, sur l'aspect
01:36:19 générationnel des choses aussi,
01:36:21 parce que, rappelez-vous, vous êtes
01:36:23 peut-être un peu jeune pour ça, mais
01:36:25 dans les années 80... - J'énerve, mais pas vraiment.
01:36:27 - Les années 80, la génération
01:36:29 qu'on appelait la génération X,
01:36:31 qui sont arrivées sur le marché du travail,
01:36:33 donc, ils étaient dans la vingtaine
01:36:35 dans les années 80, il y avait un contexte
01:36:37 mondial de travail qui était très difficile,
01:36:39 crise économique, et on parlait de cette
01:36:41 génération... - No future.
01:36:43 - Exactement. - Je l'ai dans vos pensées.
01:36:45 - Eh bien, voilà. Donc, c'était très difficile
01:36:47 de trouver un emploi. Alors, quand vous avez
01:36:49 ce contexte, si vous voulez, de travail
01:36:51 où les postes sont plus difficiles à avoir,
01:36:53 où vous n'allez pas, justement, traverser
01:36:55 au coin de la rue pour trouver un emploi,
01:36:57 ça fait en sorte aussi qu'on reste...
01:36:59 Non, mais je... - Oui, là, justement,
01:37:01 on est dans une sorte de plein emploi,
01:37:03 donc, justement, c'est plus facile, aujourd'hui,
01:37:05 de traverser le royaume et de trouver un job.
01:37:07 - Oui, mais c'est ça que je dis. Donc, le contexte
01:37:09 générationnel aussi faisait que vous aviez un emploi,
01:37:11 et vous avez fait ce que vous pouviez pour ne pas
01:37:13 perdre cet emploi. Ensuite, sur la question
01:37:15 des jeunes aussi, sur ce fameux rapport au travail,
01:37:17 il y a la volonté... On est moins dans un contexte
01:37:19 de verticalité, aujourd'hui, hein, le rapport
01:37:21 au pouvoir et tout ça. On dit que c'est
01:37:23 plutôt horizontal, maintenant. Donc, ce rapport
01:37:25 à cette autorité est plus difficile.
01:37:27 Il y a beaucoup de jeunes, je parle des jeunes,
01:37:29 mais pas que, qui souhaitent... - Je pense qu'on sous-estime
01:37:31 aussi ce besoin, chez certains, qui est né aussi
01:37:33 du COVID, de oisiveté, quoi, de droit
01:37:35 à l'appareil. - Oui, mais c'est-à-dire...
01:37:37 - Moi, je pense qu'on sous-estime ça. Il y a des gens
01:37:39 qui n'ont pas envie de travailler parce que leur bonheur
01:37:41 personnel ne passe pas par le travail.
01:37:43 - Mais ça, ça passe aussi, la souplesse.
01:37:45 C'est un peu ce que je disais, la souplesse des horaires
01:37:47 et tout ça. - Oui, mais pas au frais de la société.
01:37:49 - Ah oui, oui, non, mais bien sûr, hein, le droit à l'appareil,
01:37:51 c'est bien, sauf qu'il y a des gens derrière qui travaillent
01:37:53 pour que vous puissiez en jouir. - Oui, c'est ça. Il y a ça aussi.
01:37:55 - Ça, nous sommes d'accord. Il n'y a pas de problème.
01:37:57 Ça ne vient pas de nulle part, la subvention.
01:37:59 - Et sans compter, bien, tout l'aspect psychologique aussi,
01:38:01 qu'il y a autant de consommateurs de drogues, de médicaments,
01:38:03 hein, et de drogues légales ou illégales.
01:38:05 - C'est une vraie question sur la santé mentale.
01:38:07 - Il y a quelque chose sur l'aspect santé mentale aujourd'hui.
01:38:09 - C'est une question du geste total.
01:38:11 - Jean-Christophe Couville, après.
01:38:13 - Jean-Christophe Couville. - Oui, bon, déjà,
01:38:15 avec ça, qu'ils font un sondage, bon, je pense que c'est parce
01:38:17 que ça leur coûte. - Oui, c'est possible.
01:38:19 - Parce que c'est une mutuelle. - Oui, c'est possible.
01:38:21 - Non, mais c'est une mutuelle et une assurance.
01:38:23 Donc forcément, les jours de carence, je pense que des fois,
01:38:25 ils se rendent compte, ils doivent les rembourser.
01:38:27 Donc il y a ça aussi, c'est pour ça qu'ils tirent la sonnette d'alarme.
01:38:29 Parce que je vois pas... - Mais c'est intéressant,
01:38:31 franchement, ce sujet. - Oui, c'est intéressant,
01:38:33 mais je vois pas l'État non plus parler de ça,
01:38:35 mais bon, donc c'est très bien. Après, deux choses.
01:38:37 Moi, enfin, nous, syndicalistes,
01:38:39 je peux dire que la souffrance en travail,
01:38:41 on la voit. Et derrière, effectivement,
01:38:43 les petits exemples qu'on va regarder,
01:38:45 on voit faire de la télémédecine
01:38:47 en demandant, quémandant un arrêt de travail.
01:38:49 Quelques médecins à la volée...
01:38:51 - Elle a pas eu à quémander, hein, ça, en plus,
01:38:53 il y a deux minutes. - Quelques médecins vont le faire.
01:38:55 En même temps, elle a arrêté deux jours, elle a pas arrêté trois semaines ou un mois.
01:38:57 Elle a arrêté deux jours parce qu'il y a de la fièvre.
01:38:59 Effectivement, c'est toute la différence entre
01:39:01 consulter à travers
01:39:03 un écran et aller voir quelqu'un en vrai.
01:39:05 Donc déjà, s'il y avait pas une pénurie de médecins,
01:39:07 on en serait peut-être pas là. Et après,
01:39:09 si on avait plus de médecine de prévention, peut-être
01:39:11 aussi dans le monde de travail, dans le milieu du travail,
01:39:13 on aurait moins de burn-out, on aurait moins de problèmes
01:39:15 psychologiques. Moi, ce que je vois, je viens d'un
01:39:17 métier où on a en moyenne une cinquantaine
01:39:19 de suicides par an. C'est beaucoup trop. Et pourquoi ?
01:39:21 Parce qu'il y a vraiment de la souffrance, il y a un problème de management.
01:39:23 Moi, j'ai entendu des collègues qui me
01:39:25 disaient, que leur chef de service leur disait
01:39:27 qu'ils étaient en état de mort clinique et dès qu'ils
01:39:29 pouvaient, ils allaient les débrancher. Vous imaginez,
01:39:31 vous parler comme ça à des fonctionnaires en disant
01:39:33 "je vais vous changer vos missions et dès que je peux,
01:39:35 je vous débranche parce que vous ne servez à rien". Mais ça,
01:39:37 c'est de la violence qu'on voit
01:39:39 dans nos services et qu'on voit dans toutes les
01:39:41 services de la fonction publique, parce que je connais bien la fonction publique,
01:39:43 un peu moins dans le privé parce qu'il y a plus
01:39:45 de prud'hommes et dans le prud'hommes, quand on y va,
01:39:47 effectivement, on fait casquer, j'allais dire
01:39:49 les...
01:39:51 les employeurs.
01:39:53 Donc attention à ne pas prendre trop
01:39:55 de raccourcis, il y a une vraie souffrance dans le travail
01:39:57 et je pense qu'effectivement, il va falloir poser les bases,
01:39:59 regarder tout ça, les creuser un petit peu.
01:40:01 Très très vite, c'est la fin de l'émission.
01:40:03 On a déroulé toute la soirée,
01:40:05 justement, toutes les raisons de ces suicides,
01:40:07 de ce burn-out aussi
01:40:09 des policiers, burn-out administratif
01:40:11 très trop souvent aussi, et de ces démissions,
01:40:13 vous me disiez, on peut le dire en coulisses,
01:40:15 qu'il y avait des démissions qui étaient
01:40:17 très importantes, donc on voit le problème
01:40:19 de la reconnaissance aussi, le problème
01:40:21 des risques aussi, qui sont parfois malheureusement
01:40:23 trop méprisés et trop
01:40:25 amenusés. - Bon, je
01:40:27 ne voudrais pas que vous sortiez de ce soir info
01:40:29 avec des idées trop sombres, parce que c'est vrai
01:40:31 qu'on a un peu tombé la soirée, - Est-ce que vous voulez qu'on soit là demain ?
01:40:33 - J'aimerais bien que vous soyez là demain, enfin
01:40:35 presque tous. - Pas d'absenté ici, demain !
01:40:37 - Mais non, non,
01:40:39 vous savez que je ne vais pas vous quitter sans une dernière image,
01:40:41 sans aucune transition, pour essayer de se coucher
01:40:43 avec l'esprit un petit peu moins
01:40:45 lourd. Regardez une Ferrari grandeur nature
01:40:47 construite avec plus de 380 000
01:40:49 briques de LEGO !
01:40:51 Et oui, elle a été dévoilée aux visiteurs
01:40:53 du parc d'attraction consacré au célèbre jeu
01:40:55 de construction à Billund, au Danemark.
01:40:57 Cette Ferrari Monza, c'est magnifique !
01:40:59 Cette Ferrari Monza SP1 grandeur nature
01:41:01 construite en République tchèque avec l'aide
01:41:03 des designers de Ferrari, il a fallu
01:41:05 339 jours, 383 610 briques
01:41:08 pour parvenir à ce petit bijou.
01:41:10 Seules les roues et le volant
01:41:12 appartiennent à la vraie voiture.
01:41:14 - Moi je préfère les briques en verre.
01:41:16 - Oui, moi je préfère les briques symboliques
01:41:18 qui tombent sur les couloirs. - Les Karimabriques
01:41:20 à son mieux. - Ah oui, excellent !
01:41:22 - C'est pour ça les briques carrières.
01:41:24 - Très très bien. Regardez en vitesse
01:41:26 accélérée, comment on a monté ça.
01:41:28 - Plus de temps qu'une vraie.
01:41:30 - Ah oui, ça roule moins vite, ça c'est sûr. - Mais c'est plus écolo.
01:41:32 - Non, plus de temps à fabriquer.
01:41:34 - Ah oui, oui, oui. Elle a été expédiée
01:41:36 au Danemark où elle a été dévoilée jeudi,
01:41:38 sous les applaudissements des fans
01:41:40 de LEGO. Jean-Sébastien,
01:41:42 pour votre prochaine visite à LEGO
01:41:44 Park où vous allez en pèlerinage chaque année,
01:41:46 vous pourrez vous asseoir à son volant. Merci,
01:41:48 on est très en retard. Merci à tous les invités,
01:41:50 évidemment, aux téléspectateurs qui nous suivent chaque soir,
01:41:52 à l'Omnida Audi qui est la chef d'orchestre
01:41:54 de cette émission, je la salue. A demain
01:41:56 pour Soir Info, bonne nuit !
01:41:58 ♪ ♪ ♪