L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Immigration en France : des chiffres qui dérangent» dans #Facealinfo
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00:00 On ne peut pas arrêter cette émission sans parler de ce sujet parce qu'il ne fait pas
00:03 du tout la une de l'actualité. 19 millions de personnes sur une population de 68 millions.
00:08 Que signifie cette bascule démographique ? Faut-il y voir un drame, Mathieu Boquecôté,
00:12 ou une évolution inévitable de l'histoire ? En clair, change-t-on d'identité en France
00:18 avec cette immigration ?
00:19 Ce qui est fascinant, c'est que pendant des années, on nous expliquait que ça n'avait
00:22 pas lieu. Rappelons-nous, le discours médiatique dominant, c'est que l'immigration massive
00:28 n'a pas lieu. C'est une illusion. On nous parlait du sentiment d'insécurité, il y
00:33 avait de la même chose, le sentiment d'immigration. Elle n'avait pas lieu. Le changement démographique
00:37 n'avait pas lieu. Et à un moment donné, on se rend compte qu'il est difficile de nier
00:41 la réalité. Donc on parle, c'est ça, il faut revenir là-dessus, l'abonnition du
00:45 principe de non-contradiction par le parti immigrationniste. On nous explique que l'immigration
00:49 massive n'a pas lieu, mais on nous explique qu'elle a été à ce point massive qu'aujourd'hui
00:53 la France ne sera plus jamais ce qu'elle a été auparavant. Donc, elle a eu lieu,
00:57 finalement. Ensuite, la France qu'elle a été auparavant. On nous explique que la
01:02 France qui a été auparavant n'existait pas. La France a toujours été en évolution
01:06 et n'a jamais eu d'identité stable. Mais au même moment, on nous explique que la France
01:09 a tellement changé qu'elle ne sera plus ce qu'elle n'a jamais été.
01:12 Une étape de plus dans le raisonnement, et ça c'est mon préféré, j'y reviens souvent
01:16 parce que c'est essentiel, on nous dit que la submersion migratoire n'est pas possible.
01:22 Pourquoi? Parce que pour qu'il y ait une submersion migratoire, en gros, devenir minoritaire
01:25 chez soi, c'est que ça présupposerait qu'il y a un peuple historique, un peuple d'accueil.
01:30 Mais si vous décrétez l'inexistence de ce peuple, dès lors il ne peut plus disparaître.
01:34 C'est formidable. Parce que comme je vous l'ai dit, si vous n'existez pas, Christine,
01:37 vous ne risquez pas de mourir. Eh bien, dès lors, si le peuple français n'existe pas,
01:42 pourquoi risquerait-il la disparition? Donc là, on accumule ces contradictions un peu
01:46 débiles, soyons honnêtes. Et là, ça craque. Ça craque, finalement.
01:49 - Vous voilez la face. - Parce qu'on a une réalité simple. Quand
01:51 on est obligé de constater qu'on a à peu près le tiers du pays globalement, puis
01:55 ça va augmenter, et non seulement d'origine immigration, mais surtout dans un contexte
02:00 où l'assimilation ne fonctionne plus. À la rigueur, on pourrait faire le décompte
02:03 des gens qui sont d'origine de l'immigration. Si l'assimilation fonctionne, bien, on en
02:06 vient à perdre la trace parce que l'immigré apprend à dire « nous » avec le pays qui
02:09 l'accueille. Mais si l'assimilation ne fonctionne pas d'un côté et si l'immigration
02:14 continue de manière massive de l'autre côté, vous créez les conditions d'une fracture
02:17 massive. Alors là, une question est toute simple. Si un pays change de peuple, dis-je
02:25 change-t-il d'identité? Pour moi, c'est une question de base. Je donne toujours le
02:28 même exemple parce qu'il me semble important. Si vous peuplez le Danemark, le Suédois,
02:32 est-ce que c'est encore le Danemark ou c'est la Suède? Si vous peuplez l'Ukraine, de Russes,
02:37 est-ce que c'est encore l'Ukraine ou la Russie? - Ou l'Afrique de Chinois.
02:40 - L'Afrique de Chinois. Ils ont multiplié les exemples pour le Québec de Canadien,
02:43 ça serait le pire. Bon. Alors, si on peuple la France d'un autre peuple ou d'autres
02:48 peuples, est-ce que c'est encore la France? Normalement, ce serait une évidence de dire
02:52 que quand un pays change de peuple, il change d'identité, eh bien ça, aujourd'hui, on
02:56 le nie. - Mais comment on parvient à nier cela?
02:59 - Parce qu'en ces matières, nous sommes devant un jeu de rhétorique permanent.
03:02 - Parce qu'on peut le constater, je veux dire, sans le regretter.
03:06 - Non. Le regret, l'enthousiasme, je lis ça aux uns et aux autres, je me contente de décrire.
03:11 Déjà, faire le pari de dire que 2 + 2 = 4, c'est difficile dans le système idéologique
03:15 qui est le nôtre. Alors, qu'est-ce qu'on voit? Le truc, c'est le suivant. Vous détachez
03:19 la notion d'identité de la notion de peuple. Vous expliquez que la notion d'identité française,
03:24 disons-le aujourd'hui, n'a rien à voir avec le peuple français. Qu'est-ce que c'est
03:27 l'identité française? C'est un territoire désincarné et des valeurs universelles
03:32 désincarnées, elles aussi. Donc, quelle que soit la population qui habite le territoire
03:36 nommé France, nous dirons qu'il s'agit du peuple français. Et pour ce qui est des
03:40 valeurs que l'on prête à la France, on expliquera au même moment que ce sont des
03:43 valeurs universelles qui sont présentes partout dans le monde. Donc, si vous cherchez à nommer
03:47 le peuple français, il n'apparaît plus, il n'existe plus. On l'a aboli théoriquement,
03:52 on l'a aboli conceptuellement, on l'a aboli par la rhétorique. Le réel continue d'exister
03:57 néanmoins. À la rigueur, qu'est-ce qu'il y aura? Il y aura les valeurs universelles
04:00 et le système social, les retraites. Alors, ça, c'est particulier. Donc, on dira quelles
04:03 sont les seules traditions françaises les vraies, c'est l'accueil immodéré de toutes
04:07 les vagues d'immigration et c'est un système social qui tangue vers le socialisme. Ça,
04:12 ce serait la vraie identité française. Mais la culture, la langue, les racines chrétiennes,
04:16 la longue histoire de la laïcité, l'identité, la continuité historique d'un peuple enraciné
04:21 en sa terre depuis 1500 ans, ça, ça n'existe plus. Alors, là, ce qui est fascinant, c'est
04:26 que puisque ce peuple continue d'exister néanmoins, il continue d'exister néanmoins,
04:30 lorsqu'il se manifeste, lorsqu'il dit « on existe, est-ce qu'on peut, on est prêt à
04:33 accueillir, mais encore, doit-on reconnaître que c'est nous qui accueillons, qu'on tend
04:36 la main pour tendre la main, encore, doit-on exister? » Qu'est-ce qu'on dit? On dit
04:40 « ah, vous faites du suprématisme ethnique. » Parce que quand on demande que la culture
04:44 française ne soit pas en France qu'une culture parmi d'autres, mais la culture de référence,
04:48 suprématisme ethnique, nationalisme ethnique, racisme et les accusations tombent.
04:52 - Parce qu'il y a des Blancs qui demandent... - Moi, je ne veux pas parler de race.
04:54 - Non, mais moi, je réponds. - Ah non, mais non, mais ce n'est pas une
04:56 question de race, c'est une question de culture. Le fait est d'ailleurs qu'on peut être d'une
04:59 autre couleur que blanc et s'approprier de la culture française. L'histoire en a voulu
05:02 ainsi et c'est très bien. Mais on abolit tout ça. Le réel n'existe plus et là, le
05:07 résultat, c'est que pour la jeune génération, on va même les éduquer à intérioriser la
05:10 nouvelle conception de l'identité. On va même dissocier le mot « France » ou le mot « français
05:15 » de tout contenu culturel particulier. Le mot « français » voudra dire finalement
05:19 que ce sera un terme administratif, juridique, mais détaché de toute réalité identitaire.
05:23 Ce qui est terrible, c'est que tout ce que je dis là, on le sait déjà, on le sait
05:27 depuis 40 ans, mais c'est une évidence qu'il faut toujours redire parce que le système
05:32 médiatique est ainsi construit que ce basculement historique, ce basculement démographique
05:36 jamais ne doit être nommé et celui qui le nomme sera dénoncé.
05:40 - Sont-ils oui ou non? Sont-ils suffisamment nombreux, ceux qui crient « je ne veux pas
05:45 mourir »?
05:46 - Je crois qu'ils sont suffisamment nombreux, mais si en démocratie la majorité décidait,
05:49 ça se saurait. Je crois que les minorités radicales ou idéologiques qui pilotent le
05:53 débat public ont décidé depuis longtemps de voir dans ce cri de détresse, un cri déformé
05:58 d'horreur qu'il faut faire taire. Et c'est là qu'on commence à rééduquer les malpensants.
06:02 [Musique]
06:05 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]