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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «L'immigration : un débat qui échappe au peuple» (deuxième partie), dans Face à l'info. 

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Transcription
00:00 - Dernière question dans Marianne.
00:02 Natasha Polony invite à reprendre à neuf le débat sur l'immigration
00:06 en posant un principe simple, le droit des peuples à décider
00:10 qui ils accueillent et selon quels critères.
00:14 Est-ce que c'est la bonne marche à suivre?
00:16 - Je dirais oui et non.
00:18 Natasha Polony, c'est l'incarnation d'une gauche républicaine
00:20 la plus exemplaire.
00:22 Si c'était ça la gauche, ça irait quand même mieux.
00:24 Mais je crois qu'elle est minoritaire dans son camp aujourd'hui.
00:26 Cela dit, donc elle nous dit cela, mais dans son texte,
00:28 elle nous dit qu'il faut éviter de présenter l'immigration
00:30 comme un fléau et non plus comme une chance.
00:34 - C'est un beau texte quand même.
00:36 - Oui, mais je dirais que c'est le culte des faux équilibres.
00:38 C'était un texte probablement courageux et très vif en 1996.
00:42 Aujourd'hui, en 2023, quand on voit la situation,
00:45 nous ne sommes plus dans la position du tête bain qui pue,
00:47 tête bain que non, position normande,
00:49 en position un peu de ci, un peu de ça, mais pas trop de ci, pas trop de ça.
00:52 Le problème de ce texte, qui est par ailleurs une grande vertu,
00:54 qui nous dit qu'on devrait être capable de débattre de ça rationnellement,
00:57 ça sous-estime une question toute simple, me semble-t-il,
01:00 c'est que nous sommes engagés...
01:02 La dynamique de la désassimilation, la dynamique de la dénationalisation,
01:06 la dynamique de la déculturation, la dynamique d'un changement de peuple
01:09 est tellement engagée qu'au terme du présent siècle,
01:12 on peut dire raisonnablement que pour peu que le mot France
01:15 veuille dire quelque chose.
01:17 Ce n'est pas seulement une carte avec un territoire sur la carte.
01:20 La France ne sera plus la France, la Suède ne sera plus la Suède,
01:23 le Québec ne sera plus le Québec, l'Italie ne sera plus l'Italie,
01:25 et ainsi de suite.
01:27 Donc on peut, je crois, présenter ça non pas seulement
01:29 comme un enjeu de politique publique, mais comme une menace existentielle,
01:32 l'immigration massive, j'entends.
01:34 Alors d'où... pis tout ça, un dernier mot.
01:36 Voyez ce qu'on dit en passant.
01:38 L'idée, un référendum sur l'immigration, pourquoi pas,
01:40 on en parle beaucoup ces temps-ci, mais on dit non,
01:42 c'est pas possible selon la Constitution.
01:44 On peut faire des référendums sur à peu près tout, sauf sur ça.
01:47 Comme quoi l'immigrationnisme est véritablement le principe,
01:50 c'est le principe absolu du régime diversitaire,
01:53 on n'a pas le droit de critiquer.
01:55 Donc au principe que nous propose Polony,
01:57 qui nous dit le droit des peuples à décider qui les accueille
01:59 et selon quels critères, je dirais qu'on est rendu
02:01 un principe plus loin, il faut désormais parler
02:03 du droit des peuples à demeurer eux-mêmes.
02:05 Nous en sommes rendus là, et si on nous dit
02:07 que c'est inconstitutionnel pour le moment,
02:09 je dirais que c'est à ce moment-là qu'on se rappelle
02:11 qu'un peuple est plus important que la Constitution
02:13 qui l'encadre et quelquefois l'étouffe,
02:15 et une Constitution, ça change.
02:17 ♪ ♪ ♪
02:20 [SILENCE]

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