Le PDG de la SNCF était l'invité du 8h30 franceinfo, mardi 12 décembre 2023.
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00:00 Bonjour Jean-Pierre Farando.
00:07 Bonjour.
00:08 L'année 2023 va s'achever dans quelques jours.
00:11 Est-ce que le patron de la SNCF que vous êtes est satisfait de l'année qui vient de s'écouler ?
00:15 Oui, globalement l'année 2023 est partie pour être une bonne année.
00:18 Ça avait démarré un peu compliqué avec la grève pour les retraites.
00:22 La SNCF était dedans.
00:23 Ça nous a fait perdre de l'argent.
00:24 A peu près 400 millions d'euros de pertes de chiffre d'affaires, 300 millions d'euros
00:28 de résultats en moins.
00:29 C'est significatif.
00:30 Mais malgré tout, grâce à un été très dynamique avec beaucoup de monde dans les
00:34 trains, on est absolument ravis que les Français choisissent le train pour voyager, une communion
00:37 de rugby réussie, ça nous a fait plaisir.
00:39 L'année, elle va bien se terminer.
00:41 De quel ordre les résultats ? Vous commencez à avoir une idée ?
00:44 C'est encore trop tôt.
00:46 Vous savez, les résultats, on ne peut pas encore trop en parler.
00:48 Vous avez eu un premier semestre plutôt bon, croissant ?
00:50 Oui, on a eu un premier semestre.
00:51 On a senti quand même au premier semestre qu'on était un petit peu en retard sur le
00:54 chiffre d'affaires à cause de la grève.
00:56 Donc voilà, on va voir comment on peut rattraper tout ça.
00:59 On a aussi notre grosse filiale logistique Geodis qui a quelques sujets puisqu'on voit
01:04 que les échanges internationaux de marchandises entre l'Asie et l'Europe se tassent un peu.
01:08 Donc c'est encore un peu trop tôt.
01:10 Globalement, ça sera une bonne année, mais avec cette grève des retraites qui nous a
01:14 un peu plombé les comptes en début d'année.
01:17 Et il n'y aura pas d'autres grèves, pas de grève à Noël, ça c'est sûr.
01:19 Les syndicats le disent, c'est important.
01:21 C'est eux qui posent les préavis.
01:22 Donc voilà, les syndicats l'ont dit.
01:25 Vous êtes soulagé ?
01:26 Moi, je pense que la fierté de la SNCF et des cheminots, c'est de faire en sorte que
01:30 les familles puissent partir en vacances.
01:33 D'autant plus qu'on a 4 millions de réservations pour ces vacances de Noël, donc c'est considérable.
01:37 Je pense qu'une grève aurait fait très mauvais effet.
01:39 Voilà, et peut-être aussi que la direction a fait ce qu'il fallait.
01:41 Parce que s'il n'y a pas de grève, c'est aussi qu'on a bien travaillé sur la négociation
01:45 annuelle obligatoire avec deux syndicats sur quatre qui l'ont signé.
01:48 Et s'ils l'ont signé, c'est qu'on avait de la matière pour courir.
01:51 Vous avez consenti à des augmentations, c'est ça ?
01:52 Pour l'année prochaine ?
01:53 On a fait des augmentations pour l'année prochaine, ce qui est normal parce qu'on
01:56 sait que l'inflation est là, le pouvoir d'achat est un vrai sujet pour les cheminots
01:59 comme pour les Français.
02:00 Et depuis presque trois ans, nous accompagnons d'un point de vue salarial cette augmentation
02:05 du prix, du prix du coût de la vie.
02:07 Voilà, et je pense que cette négociation réussie explique aussi pourquoi le climat
02:11 social s'est un peu détendu à l'approche des vacances de Noël.
02:14 4 millions de voyageurs, vous nous disiez, ça fait quel taux de réservation pour les
02:17 prochaines vacances de Noël ?
02:18 4 millions de voyageurs, ça veut dire que les trains sont très remplis, on doit être
02:22 autour de 85% ou 90% de remplissage.
02:26 C'est plus ou moins que l'année dernière ?
02:29 Le seul premier week-end, c'est 1 million de voyageurs, le premier week-end des vacances,
02:34 c'est plus que l'année dernière.
02:35 Il y a vraiment un engouement très fort pour les Français, on est absolument ravis,
02:38 puisque prendre le train, c'est concilier la mobilité et la protection de la planète,
02:42 donc c'est formidable.
02:43 Les Français font le choix du train et se déplacent massivement en train pour ces vacances
02:47 de Noël.
02:48 Vous connaissez les critiques, il y a toujours un sujet sur le prix du billet de train, notamment
02:52 à Noël où ça atteint des sommets.
02:54 Est-ce que le prix du billet est forcément plus cher si on réserve juste avant son départ ?
02:57 Le prix du billet de train, oui, on m'en parle chaque fois que je viens dans les médias.
03:01 Oui, mais c'est parce qu'il y a un sujet.
03:03 Oui, dans les dîners en ville ou en famille aussi.
03:05 Donc effectivement, je confirme qu'il y a un sujet.
03:07 Peut-être quand même, rappelez déjà qu'en moyenne, le coût d'un billet de TGV, c'est
03:11 45 euros.
03:12 C'est moins cher que d'aller en taxi à Roissy, qui coûte après 50 euros.
03:16 Donc il faut quand même relativiser toujours un peu les choses.
03:18 Le prix est cher, oui, mais par rapport à quoi ?
03:20 Effectivement, il y a le sujet que vous évoquez, c'est à partir du moment où les trains sont
03:22 très remplis, les mécaniques dites du "heel management" font que les prix au dernier
03:26 moment sont plus élevés.
03:27 Ça veut dire que les prix fluctuent en fonction de l'offre et de la demande.
03:30 D'une minute à l'autre, on n'est pas sûr d'avoir le même prix, c'est ça ?
03:32 Oui, d'une minute à l'autre, peut-être pas.
03:35 Il y a des paliers de prix.
03:36 Effectivement, il y a des analyses qui regardent comment les trains se remplissent.
03:39 Et quand les trains se remplissent beaucoup, notamment dans les derniers moments, les
03:42 prix sont plus élevés.
03:43 Il y a moins les petits prix.
03:44 C'est-à-dire que, quand on ouvre à la réservation, vous avez des premiers prix, vous avez des
03:46 petits prix qui disparaissent au fur et à mesure qu'on se rapproche du départ du train,
03:50 surtout si le train est très rempli.
03:51 Mais il y a des parades pour ça.
03:52 D'abord, il y a les "we go".
03:53 Les "we go", c'est des places à 15 euros ou 25 euros.
03:56 Et un quart de nos places TGV sont des "we go".
03:58 Et notre intention stratégique, d'ailleurs, c'est de passer à un sur trois, de développer
04:01 l'offre "we go".
04:02 Deuxièmement, vous avez le formidable succès de la carte avantage qui évite ces phénomènes
04:06 justement du "management", qui les cantonne en quelque sorte, qui font de la réduction
04:09 et qui cantonnent les prix.
04:10 Et puis enfin, comme vous savez, réserver malin.
04:14 On voit très bien d'ailleurs, quand on ouvre à la réservation, parfois les TGV,
04:17 trois TGV sont achetés en une minute.
04:19 C'est considérable parce que les gens vont chercher ces petits prix à l'ouverture
04:22 de la réservation.
04:23 Voilà.
04:24 Et quand on regarde ce qui va se passer pour l'année prochaine, d'ailleurs, on a pris
04:25 des décisions de geler les prix.
04:27 Tous les petits prix, les "we go", les intercités, la carte avantage, tout ça sera gelé pour
04:31 l'année prochaine.
04:32 – Oui, mais alors du coup, vous nous voyez venir.
04:33 Si on gèle les prix des "we go", des intercités, qu'on plafonne le prix de la carte avantage,
04:39 où est-ce qu'on va trouver les augmentations dans les prix des TGV ?
04:42 – Les augmentations des prix des TGV inouïes ne sont pas encore calées.
04:47 On est en train de travailler dessus.
04:49 Ce que je peux vous dire là-dessus, c'est que nos coûts vont augmenter de 6% entre
04:52 24 et 23.
04:53 Et la raison principale, c'est l'augmentation des coûts des péages.
04:56 Vous savez, c'est ce que vous payez quand les trains roulent sur une ligne.
04:58 Et 40% du prix du TGV, c'est du péage.
05:01 C'est comme ça.
05:02 Ils ont pris 8% parce que les coûts de maintenance et de production de l'infrastructure ont
05:05 au même beaucoup augmenté à cause de la crise en Ukraine et ses conséquences, notamment
05:09 sur l'énergie.
05:10 Voilà, je peux vous rassurer, on ne va pas répercuter tous ces coûts.
05:12 Et déjà, je peux vous dire en fait que les coûts, ou l'augmentation du prix du TGV
05:16 ne sera pas plus importante que l'inflation.
05:19 Voilà, on part sur ces bases et les chiffres seront affinés dans les jours et les semaines
05:22 qui viennent.
05:23 – Mais ça va augmenter un peu ?
05:24 – Ça va augmenter un peu parce qu'on est obligé.
05:26 Parce que si on n'augmente pas, c'est ce que vous dites.
05:27 Par exemple, on a des problèmes de capacité.
05:29 Tous les Français le disent, vous l'avez dit vous aussi, on a du mal à trouver des
05:32 places.
05:33 Pour trouver des places, il faut acheter des trains.
05:34 Pour pouvoir acheter des trains, on a commandé 100 rames TGV nouvelles qui arriveront à
05:39 partir de 2025.
05:40 Il faut des moyens pour les acheter, il faut de l'argent pour les acheter.
05:42 On va ouvrir d'autres ateliers, on va aménager des ateliers, il faut investir.
05:45 Et en fait, n'oublions pas que tout l'argent que la SNCF gagne, pas seulement le TGV, notre
05:49 filiale Geodis, Kéolis et les autres, on le réinvestit dans le ferroviaire français.
05:52 On n'oublie pas qu'on s'appelle Société Nationale des Chemins de Fer français, on
05:55 n'oublie pas que 95% des investissements se fait sur le ferroviaire français.
05:59 – Pas de grève à Noël, vous nous disiez Jean-Pierre Ferrandoux, mais on n'est sûr
06:02 de rien en ce qui concerne l'année prochaine et la période des Jeux Olympiques.
06:06 Écoutez, Sophie Binet, elle était hier à votre place, la secrétaire générale de
06:10 la CGT.
06:11 – Le meilleur moyen d'éviter des grèves, c'est que les revendications soient entendues
06:15 avant, ça ne fait plaisir à personne de faire grève.
06:17 La CGT, elle entend que tous les salariés qui sont concernés par les Jeux Olympiques,
06:22 leurs droits soient respectés et qu'il y ait des conditions claires en matière d'organisation
06:26 et de droit du travail.
06:27 Et si ces conditions ne sont pas au rendez-vous, oui, il pourrait y avoir des grèves.
06:30 – Ça fait partie de vos préoccupations, la possibilité d'une grève pendant les
06:33 Jeux Olympiques ?
06:34 – Oui, alors d'abord, moi je voudrais dire qu'il y a beaucoup d'observateurs qui ont
06:37 l'impression que tout le monde souhaite que ça aille mal.
06:39 Moi je ne suis pas du tout dans cet état d'esprit, je ne suis pas dans la sinistreuse ambiante.
06:42 On va y arriver, moi je suis enthousiaste d'abord, c'est quand même une chance extraordinaire
06:45 que les Jeux Olympiques se passent à Paris, dans notre pays, le monde entier va nous regarder.
06:49 Moi j'y vais avec le moral de gagnant, parce que c'est une compétition en fait la préparation
06:52 des Jeux Olympiques.
06:53 Si vous partez battu, vous allez être battu.
06:54 Moi je pars gagnant, on va y arriver.
06:56 Voilà, alors le social en fait partie.
06:57 Le social, on a déjà vu deux fois les organisations syndicales au mois de novembre et elles sont
07:01 d'accord pour travailler avec nous.
07:02 Il y aura une réunion par mois bien préparée pour justement faire remonter tous les points,
07:06 comme l'a dit Madame Binet, les enjeux sociaux, les enjeux de conditions de travail, les enjeux
07:09 de réalisation du travail, on va les travailler ensemble.
07:12 Il n'y a pas de raison que nous ne nous reconnaîtrons pas.
07:13 – Et vous êtes en confiance ?
07:14 – Oui, moi j'ai confiance parce qu'on se prépare.
07:16 On n'a pas attendu aujourd'hui pour se préparer, ça fait 4 ans qu'on se prépare.
07:19 C'est une Olympiade pour nous aussi, on a commencé dès 2019.
07:22 Ça veut dire quoi ? Qu'en termes de recrutement, parce qu'il faut du personnel pour les Jeux Olympiques.
07:25 – On va en parler, mais juste pour terminer sur la question sociale pendant les Jeux Olympiques,
07:30 vous nous dites que vous êtes confiant, vous travaillez bien avec les syndicats,
07:33 vous n'aurez pas à acheter la paix sociale au premier semestre.
07:36 – On va discuter, on va négocier, on va écouter, on va travailler avec eux.
07:40 Oui, moi j'ai confiance dans le dialogue social.
07:42 Par exemple sur le Covid, on l'a fait, on a traversé le Covid sans une grève parce
07:45 qu'on a co-construit avec les organisations syndicales responsables la manière de travailler
07:49 dans une crise sanitaire.
07:50 C'est le même état d'esprit que je propose aux organisations syndicales, préparant-nous
07:53 ensemble à réussir les Jeux Olympiques à la SNCF.
07:56 – Jean-Pierre Farrand, le PDG de la SNCF, est avec nous jusqu'à 9h.
07:59 On vous retrouve juste après le Fil Info 8h41.
08:02 Maureen Suignard.
08:03 [Musique]
08:04 – Je regrette que nous perdions du temps pour protéger les Français,
08:07 dit ce matin le ministre de l'Intérieur.
08:09 Gérald Darmanin, maintenu à son poste malgré l'adoption d'une motion de rejet hier,
08:14 les députés refusent d'examiner son projet de loi immigration.
08:17 Le président l'a chargé avec la Première ministre de trouver une solution.
08:20 L'acteur Dylan Robert, mis en examen pour "Assassina", le César du meilleur espoir
08:25 masculin en 2019, est placé en détention provisoire.
08:28 Il est soupçonné d'être impliqué dans le meurtre d'un adolescent à Marseille,
08:32 il y a deux ans, d'avoir conduit à scooter l'auteur de l'assassinat.
08:36 Le président ukrainien espère que les parlementaires américains vont débloquer une enveloppe d'aide
08:41 de 61 milliards de dollars.
08:43 Volodymyr Zelensky les rencontre aujourd'hui.
08:45 Troisième visite du chef de l'état à Washington depuis le début de la guerre avec la Russie
08:50 il y a presque deux ans.
08:51 Officiellement, la COP 28 est terminée, en tout cas l'heure fixée pour trouver un accord
08:55 est passée à Dubaï.
08:57 Les négociations vont tout de même se poursuivre.
08:59 C'est la question de la sortie des énergies fossiles qui est la plus sensible.
09:03 Toujours avec Jean-Pierre Parandoux, le PDG de la SNCF.
09:14 Vous nous disiez juste avant le Fil info, nous nous préparons avec les syndicats pour
09:18 les JO, mais vous savez ce qu'ils demandent les syndicats ?
09:21 Ils demandent une compensation financière pour les cheminots parce que vous leur demandez
09:25 de ne pas prendre de vacances.
09:26 Elle sera de quel ordre cette compensation financière ?
09:29 C'est une partie des choses qu'on discute, on a commencé à en discuter, on a encore
09:32 le temps de finaliser tout ça, donc on avance.
09:34 Moi je trouve pas ça anormal, puisqu'effectivement on va essayer de convaincre les cheminots
09:38 de moins partir en vacances, puisque les JO ça se passe l'été.
09:41 L'été d'ailleurs on a aussi beaucoup de train à faire passer, il n'y a pas que les
09:43 JO, il y a aussi la Dessert, la Côte d'Azur, de la Bretagne et du Sud-Ouest.
09:47 Donc il faut qu'on fasse tout ça.
09:48 Donc c'est vrai que notre intérêt, bien compris, c'est qu'il y ait des cheminots
09:50 qui acceptent de rester travailler pendant l'été, donc il faut une incitation.
09:54 De quel ordre ? Parce que dans la presse on a lu, il y a eu des fuites de 50 euros bruts
09:59 par jour en plus, ce serait de cet ordre là ?
10:02 On discute, on discute, il y a une base de discussion, on est là pour l'affiner.
10:05 Puis deuxièmement, il y a aussi une incitation à la masse de travail qui devra être faite,
10:09 donc c'est normal aussi peut-être d'avoir des primes spécifiques, parce que travailler
10:14 dans ces moments-là, il y aura beaucoup de monde dans les gares, il y aura beaucoup de
10:17 monde dans les trains, donc ce n'est pas normal non plus qu'on complète un dispositif
10:20 d'incitation financière.
10:21 Voilà, ça fait partie des thèmes de discussion, on n'est pas les seuls d'ailleurs, je crois
10:23 que toutes les entreprises discutent de ça.
10:25 Je crois que l'aspect emploi et effectif est aussi important, et les services syndicats
10:28 nous le disent, et c'est pour ça qu'on a anticipé le recrutement.
10:31 Comment ?
10:32 Vous manquez d'effectifs à l'approche des JO ?
10:34 Non, parce qu'on l'a prévu, on a anticipé.
10:37 Je rappelle que cette année, on a recruté près de presque 8500 cheminots parce qu'on
10:41 a anticipé par rapport aux JO.
10:43 On continue l'année prochaine avec plus de 7000 recrutements, donc 4000 pour le premier
10:48 semestre.
10:49 L'idée c'est d'arriver avec un peu d'avance, un peu d'anticipation sur les recrutements.
10:51 Ça va aider bien sûr à passer tout ça.
10:54 Deuxièmement…
10:55 Vous parvenez à attirer, malgré là aussi votre sujet sur les salaires, Sophie Binet
10:59 en parlait hier, elle disait "les bases de salaire à la SNCF sont vraiment très très
11:03 basses en fait".
11:04 Donc ça n'incite pas à aller à la SNCF et plutôt à aller à la concurrence européenne
11:10 qui est sur le marché français ?
11:11 Ce n'est pas ce qu'on constate.
11:12 Nous on a même 35 000 CV qui arrivent, on arrive à recruter, je vous dis 8500 personnes.
11:19 On fait les efforts pour.
11:21 Donc nous on ne constate pas de difficultés, d'impossibilités à recruter.
11:25 Peut-être qu'il faut être plus proactif sur le marché de l'emploi, mais ça on le
11:27 fait.
11:28 Quant au salaire, ils sont quand même corrects.
11:32 Les salaires de l'emploi qui sont élevés à la SNCF, il ne faut pas dire que les SNCF
11:34 c'est tous des nantis, des gens qui gagnent trop d'argent, ce n'est pas le cas.
11:36 Ils gagnent un salaire normal.
11:38 On discute, je le redis, pendant trois ans on a augmenté la masse salariale de la SNCF
11:42 dans des proportions significatives.
11:43 Ça fait partie des sujets de la discussion.
11:46 Mais la préparation des JO, c'est bien sûr l'aspect personnel et l'aspect dialogue
11:51 social, mais ce n'est pas que ça.
11:52 Il y a aussi l'infrastructure.
11:53 Juste à votre place la semaine dernière, il y avait le ministre des Transports qui
11:56 admettait qu'aujourd'hui, au mois de décembre, sur ce dossier-là, on n'était pas encore
12:02 prêt.
12:03 À la SNCF, est-ce que vous estimez que vous serez dans les temps ?
12:04 Nous, quand on regarde les choses sur les grands chantiers d'infrastructure, parce
12:08 qu'il y en avait, notamment la mise à accessibilité des gares concernées, on sera prêt.
12:12 On sera prêt au printemps.
12:13 Sur le lancement des halls jusqu'à Nanterre, on sera prêt au printemps.
12:18 Donc on sera prêt.
12:19 Les rames sont en train d'arriver, les rames neuves sont en train d'être testées.
12:22 Sur les effectifs, on sera prêt.
12:24 Sur la maintenance du matériel, on va l'anticiper, on sera prêt.
12:27 L'infrastructure, il n'y aura pas de travaux pendant l'été, donc on les anticipe.
12:30 C'est pour ça aussi qu'on a parfois quelques retards, parce qu'on anticipe les travaux
12:34 pour ne pas en faire pendant l'été, pour que les trains soient tranquilles, pour ne
12:37 pas être perturbés par les travaux.
12:38 Le seul élément où on a encore un peu de boulot, il y en a un quand même, c'est les
12:41 volontaires.
12:42 On aura besoin de renforcer l'accueil dans les gares avec 10 000 volontaires.
12:44 On est aujourd'hui à 3 000 volontaires environ.
12:46 Il en manque beaucoup alors.
12:47 Oui, là-dessus, mais on a encore huit mois.
12:49 Donc là-dessus, on va augmenter les volontaires.
12:50 On va peut-être faire appel aussi peut-être à des étudiants pour venir nous aider.
12:54 Donc là-dessus, on a encore un peu de travail pour être sûr de disposer de l'ensemble
12:57 des personnels nécessaires pour bien accueillir tous nos clients dans les gares des Jeux
13:01 Olympiques.
13:02 Gros chantier pour les JO et l'annonce aussi la semaine dernière par le ministre des Transports
13:06 du lancement du pass rail l'année prochaine.
13:09 49 euros pour circuler partout en France de manière illimitée en TER.
13:13 Vous, vous visez combien de clients ?
13:15 Moi, tout à l'heure, tout ça, ça me va très bien, parce que vous savez que moi,
13:18 je suis porteur d'une vision simple.
13:19 Je veux mettre deux fois plus de personnes dans les trains, deux fois plus de marchandises
13:22 dans les trains.
13:23 Oui, bien sûr, mais c'est pour ça qu'il faut des plans d'investissement dans le
13:26 réseau.
13:27 Il y a un plan à 100 milliards.
13:28 Voilà, on se donne les moyens d'y arriver.
13:29 Mais deux fois plus à quel terme ?
13:30 Pardon ?
13:31 Deux fois plus à quel terme ?
13:32 Pour faire deux fois plus, il faut faire des travaux sur le réseau.
13:35 Il faut être raisonnable.
13:36 Donc il faut 10, 15 ans à peu près pour y arriver.
13:38 Non, mais c'est pas...
13:39 Vous savez, c'est du temps long.
13:40 Mais 10, 15 ans, ça fait...
13:41 On est entour de 2040.
13:42 D'ailleurs, le plan d'avenir des transports annoncé par la première ministre en début
13:45 d'année, c'est l'horizon de 2040.
13:47 Mais l'investissement d'aujourd'hui, c'est la qualité de service de demain.
13:50 C'est ça qu'il faut comprendre.
13:51 Il faut mettre de l'argent dans le réseau.
13:52 Si on veut de la fiabilité, de la régularité, de la capacité, il faut mettre de l'argent
13:56 dans le réseau.
13:57 Donc ce passerail, ce sera pour l'été prochain ?
13:59 Vous avez une date de lancement ?
14:00 Nous, on est, j'allais dire, on est aux ordres du ministre.
14:03 On est aux ordres du ministre qui discute avec les régions parce que la concrétisation
14:06 technique de ce passerail, c'est la SNCF qui va le faire.
14:09 Bon, les discussions sont en cours.
14:10 Mais je me réjouis.
14:11 Ce qui contribue à amener plus de clients dans les trains, et je le redis au nom de
14:14 la transition écologique, c'est le bon comportement.
14:16 Il faut encourager tous les Français à prendre davantage le train, qui est un mode peu polluant
14:21 et qui permet de combiner mobilité et protection de la planète.
14:23 Et alors, ces 100 milliards d'euros d'investissement, pour les financer, le gouvernement veut taxer
14:28 davantage les sociétés d'autoroutes et les aéroports.
14:31 Et dans les deux secteurs, vous l'imaginez bien, on n'est pas content.
14:33 Ils sont en colère.
14:34 Est-ce qu'ils vous appellent, ces patrons d'ADP ou de Vinci Autoroutes, pour pousser
14:40 un peu une gueulante ?
14:41 Ce n'est pas le président de la SNCF qui fait la fiscalité du pays.
14:44 Vous êtes bien content aussi, parce qu'ils vont financer en partie vos investissements.
14:47 C'est un débat de politique générale, de politique publique.
14:50 Je pense aussi qu'il y a beaucoup de projets de développement qui ont été annoncés par
14:55 le gouvernement, notamment je pense aux services express régionaux métropolitains.
14:58 Il y a beaucoup d'études.
14:59 Il faut lancer tous ces sujets.
15:00 Le gouvernement a besoin de trouver des financements par rapport à tout ça.
15:03 Après, il décide des mesures fiscales nécessaires pour assurer ces financements.
15:07 Vous allez tout à l'heure à Jean-Pierre Farandou, à l'arrivée du train de nuit
15:10 Berlin-Paris.
15:11 C'est le grand retour cette semaine des trains de nuit.
15:14 Il y avait Aurillac hier.
15:15 Le ministre Clément Beaune fait le trajet, comme d'ailleurs Sébastien Bayer de France
15:18 Info, qu'on entendait tout à l'heure, et qui nous disait qu'il y avait 32 minutes
15:20 de retard à Strasbourg.
15:21 Est-ce qu'il va être rattrapé ce retard ?
15:22 32 minutes, il faut voir.
15:24 Je ne connais pas la marge du train.
15:25 Peut-être, je pense qu'on peut en rattraper une partie.
15:26 J'espère en tout cas qu'on se rapprochera de l'arrivée à l'heure de ce train à Paris.
15:31 Relancer ce train de nuit neuf ans après son interruption, est-ce que c'est une manière
15:34 de dire que la concurrence des vols low cost, de l'aérien, ça ne vous fait pas peur ?
15:38 C'est surtout de montrer comment le ferroviaire peut assurer la liaison entre deux grandes
15:43 capitales européennes.
15:44 C'est un train de nuit, c'est pratique, on voyage en dormant.
15:46 Je pense que les jeunes Français et les jeunes Parisiens, ils iront à Berlin et réciproquement.
15:50 Donc c'est formidable.
15:51 Je vous pose la question du low cost et de l'aérien, parce que j'avais fait le test
15:54 là tout à l'heure, avant l'émission.
15:56 Paris-Berlin, ce soir, ce soir, mardi, 156 euros pour un peu plus de 8h30 de train, contre
16:03 153 euros en 1h, 1h30 en avion.
16:07 Est-ce que vous êtes compétitif ?
16:08 On veut comparer le prix le plus bas de l'aérien avec le prix du train.
16:11 Non, non, vraiment, j'ai fait le test, comme n'importe quel utilisateur.
16:14 Vous avez des places à 29 euros aussi pour aller à Berlin, donc il faut comparer ce
16:17 qui est comparable.
16:18 On peut dire aussi que le train de nuit c'est Paris-Berlin, mais c'est le Paris-Hurriyac
16:21 que vous avez évoqué.
16:22 Le train de nuit permet d'aller dans tous les territoires en France.
16:24 Donc c'est le renouveau de ce train de nuit en Europe pour des relations internationales,
16:28 mais aussi en France.
16:29 Ça permet d'aller dans les territoires un peu reculés, mal desservis en TGV.
16:32 Donc le train de nuit, je pense qu'il a vraiment sa place dans l'offre ferroviaire qu'on
16:35 propose à tous nos concitoyens.
16:37 Alors moi, je suis une femme et je me pose la question de la sécurité quand même dans
16:41 ces trains de nuit.
16:42 Qu'est-ce que vous avez mis en place pour qu'on se sente en sécurité ?
16:44 Il y a des voitures réservées pour les femmes, bien évidemment, on fait très attention à
16:47 ce sujet, vous avez raison de le souligner.
16:49 Il faut que les femmes, dans les trains de nuit, comme dans tous les trains d'ailleurs,
16:52 se sentent en sécurité quand elles prennent le train.
16:54 C'est un vrai sujet.
16:55 On le sait, d'ailleurs récemment il y a eu une initiative de prise de l'Ontario
16:57 Transports en commun, de "levons les yeux", de "soyez attentifs à tout ce qui peut se
17:00 passer dans un train".
17:01 Sur les trains de nuit en particulier, la sécurité est absolument assurée avec des
17:05 comportements dédiés aux femmes, avec des serrures à l'intérieur qui permettent de
17:08 se fermer, la surveillance de nos agents à bord.
17:10 On met bien sûr, on met le paquet, on fait tout ce qu'il faut pour que les femmes se
17:14 sentent en sécurité dans les trains.
17:15 Sachant qu'on se retrouve dans le même compartiment que des inconnus, on n'est pas forcément
17:19 rassurés.
17:20 Ça a tout évolué d'ailleurs, parce que la société française aussi a évolué, le
17:23 rapport à la sécurité n'est plus le même.
17:25 Alors dans le train de nuit Paris-Berlin, on a du matériel récent, qui est neuf, qui
17:30 permet d'ailleurs aussi, alors ça coûte un peu plus cher, mais on peut avoir des wagons
17:32 pour deux, voire pour une seule personne.
17:34 On arrive à traiter le problème de ce sujet.
17:37 Bon, de notre côté, c'est un choix, on le sait, quand on prend le train c'est un transport
17:41 collectif.
17:42 On peut même dire que ça fait partie du charme.
17:43 Il y a des conversations qu'ils font dans les trains de nuit, pour l'avoir pris, dans
17:46 les couloirs.
17:47 On se met à discuter avec des inconnus, c'est pas déplaisant non plus.
17:49 L'autre n'est pas forcément un ennemi.
17:52 Je veux dire, découvrir la capacité à échanger, à dialoguer, c'est peut-être pas non plus
17:56 inutile.
17:57 Et moi je pense qu'en fait, ça fait partie du charme de ces trains.
17:58 Un peu comme une croisière, on a le temps de découvrir l'autre, et ma foi c'est pas
18:01 si mal.
18:02 Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, est avec nous sur France Info, jusqu'à 9h.
18:05 On vous retrouve dans une minute, juste après le Fil Info, 8h51.
18:08 Maureen Spignard.
18:09 L'Assemblée Générale de l'ONU se réunit aujourd'hui pour se prononcer sur une résolution
18:15 sur la situation humanitaire à Gaza, sur un éventuel cessez-le-feu.
18:19 La situation se dégrade toujours.
18:21 L'armée israélienne accepte tout de même l'ouverture d'un deuxième point de contrôle
18:25 pour inspecter plus rapidement l'aide humanitaire entrant dans le territoire palestinien.
18:29 Le ministre de l'Intérieur dit vouloir très rapidement des mesures de fermeté.
18:33 Gérald Darmanin est en déplacement dans un commissariat de la région parisienne.
18:37 Ce matin, les députés hier ont refusé d'examiner son projet de loi immigration.
18:41 Ce texte qui va maintenant repartir au Sénat ou bien être discuté en urgence au sein
18:46 d'une commission mixte paritaire composée de députés et de sénateurs.
18:50 L'augmentation du prix des billets pour les TGV inouïs ne sera pas plus importante que
18:55 l'inflation l'année prochaine, promesse sur France Info du PDG de la SNCF.
18:59 La semaine dernière, le ministre des Transports avait annoncé un gel des tarifs pour les
19:04 Ouïghos et les intercités.
19:05 Dernier match de Ligue des Champions de football pour le RC Lens ce soir.
19:09 L'équipe est en violence face au FC Séville dès 18h45.
19:12 Les Senghors sont déjà éliminés mais peuvent se qualifier pour la Ligue Europa s'ils ne perdent pas.
19:17 Toujours avec le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou.
19:29 Le futur TGV M, c'est la dernière génération de train attendue à la SNCF.
19:33 Qu'est-ce qu'il a de plus ? Qu'est-ce qu'il a d'innovant ?
19:35 On est très fiers de ce nouveau train qui est vraiment très très très innovant au plan technologique.
19:40 Mais je crois que la finalité principale c'est la capacité.
19:43 Il sera plus capacitaire, il pourra emporter plus de monde.
19:45 On voit que ces sujets de capacité sont absolument clés.
19:47 Et surtout il est plus écolo.
19:48 D'abord il émet beaucoup moins de gaz à effet de serre, il consomme moins d'énergie parce qu'il a un profil,
19:52 je ne sais pas si vous avez vu son nez, très aérodynamique.
19:54 Donc il pénètre dans l'air, il est moins lourd.
19:56 Donc s'il est moins lourd, il consomme moins d'énergie.
19:58 Et puis il est recyclable à 87%, c'est absolument génial.
20:00 Comme vous savez qu'un train ça dure 40 ans.
20:02 Donc pendant 40 ans vous ne prenez pas de ressources dans le sous-sol.
20:05 Et à la fin de vie de ce matériel, 97% de ses composants seront à nouveau utilisés pour refabriquer un nouveau TGV.
20:11 Il arrive quand ?
20:12 Il arrive en 2025.
20:13 Voilà donc Alstom est un petit peu en retard, mais bon on aurait préféré le faire un peu plus tôt.
20:16 Bon voilà, ça peut arriver d'avoir des problèmes industriels.
20:19 Il nous tarde, il nous tarde vraiment que ces trains arrivent.
20:21 Ce n'est pas un train qui va plus vite.
20:22 Il est plus écolo mais il ne va pas plus vite.
20:24 Oui, c'est parce qu'il est écolo, parce qu'il roule à 320 km/h, ce qui est déjà très rapide.
20:28 C'est une formule quand même, ça va déjà très vite.
20:30 Et pour aller plus vite, ça aurait justement entraîné de consommer plus d'énergie.
20:33 Je pense que c'est un bon compromis, faire Paris-Marseille en 3 heures par exemple, ce n'est pas si mal.
20:37 Pour aller gagner 5 ou 10 minutes ou une quarte d'heure, ça aurait été beaucoup plus d'énergie consommée.
20:40 Ce n'était pas une bonne idée.
20:41 A propos d'énergie, hier Emmanuel Macron a reparlé une fois de plus de l'hydrogène,
20:45 l'hydrogène naturel notamment pour différents besoins.
20:48 Les trains à hydrogène, c'est pour bientôt sur les rails ?
20:51 Les trains à hydrogène, moi j'y crois beaucoup parce que vous savez, on a encore...
20:53 Bon la plupart des trains sont électriques en France, mais on a 80, 85, 85% d'électricité.
20:58 On a encore quelques-uns qui ne sont pas électriques, ils sont thermiques comme on dit, mais ils marchent au diesel.
21:02 C'est du diesel, oui.
21:02 Voilà, c'est du diesel dans les petites lignes, un peu à la campagne, voyageurs et marchandises.
21:05 Bon, ça ne peut pas durer. En 2050, zéro émission nette, il faudra avoir trouvé une solution.
21:10 On ne va pas mettre des caténaires, ça coûte trop cher d'installer des caténaires, le trafic n'est pas assez important.
21:13 C'est le train qui doit puer le diesel, qui doit être motorisé différemment.
21:17 Bon, à court terme, on a des solutions comme les voitures, hybrides, batteries,
21:21 mais à moyen terme, d'ici 8, 9, 10 ans, on aura des trains à hydrogène, je suis convaincu.
21:25 Les moteurs existent déjà. Le vrai défi industriel, c'est la production d'hydrogène massive, verte bien sûr.
21:31 Il ne faut pas...
21:32 Mais il y a des tests d'ici 8, 10 ans, parce que 8, 10 ans, c'est dans longtemps.
21:35 Oui, il y a des tests, bien sûr. Il y a déjà des espèces de prototypes qui existent.
21:38 Alstom a mis au point un train qui roule en Allemagne.
21:40 On est en train de travailler sur des prototypes avec quatre régions, sur des régio-lis,
21:44 qui sont un train régional très moderne, version hydrogène.
21:48 C'est Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-France-France-Comté-Grand-Est.
21:52 Voilà, donc ces trains vont arriver dans un an, deux ans, trois ans.
21:55 On aura vraiment des transporteurs, des voyageurs.
21:57 Ce sera... Oui.
21:57 Train de voyageurs.
21:58 Mais ça va coûter plus cher.
21:59 L'Allemagne, par exemple, qui en avance sur nous pour les trains à hydrogène,
22:02 y est à la fond et maintenant, elle ralentit parce que ça coûte effectivement trop trop cher.
22:06 Le problème de l'industrialisation, pour le moment, c'est la mise au point des prototypes pour montrer que ça peut marcher, j'allais dire.
22:10 Mais je suis convaincu que ça va marcher.
22:12 Ça va être la capacité de produire, et c'est là où il faut quelques années de plus,
22:14 massivement de l'hydrogène, partout sur le territoire,
22:17 d'espèces de stations de services à hydrogène qui permettront de recourir à cette technologie.
22:21 Par exemple, en Occitanie, la réouverture de la ligne Montréjeau-Luchon,
22:25 la région a décidé de le faire avec des trains à hydrogène.
22:27 Donc c'est vraiment des projets très concrets sur lesquels on est engagé.
22:29 Moi, l'hydrogène, j'y crois.
22:30 Jean-Pierre Farandou, il y a un sujet dont tout le monde parle aussi en ce moment,
22:33 c'est l'intelligence artificielle qui est de nature à bouleverser tous les secteurs économiques.
22:36 Pour la SNCF, ça va changer quoi ?
22:38 Est-ce que, par exemple, le pilotage des trains pourrait bientôt être confié à l'intelligence artificielle ?
22:44 Sur quoi on travaille ?
22:45 L'intelligence artificielle, en fait, c'est la data.
22:46 C'est la manière dont on compile les données, on crunch les données, comme on dit,
22:50 avec des algorithmes, par exemple, tout par-delà.
22:53 La première application qu'on commence déjà à faire, c'est ce qu'on appelle la maintenance prédictive.
22:57 En fait, vous observez des organes avec des capteurs,
22:59 vous observez des phénomènes physiques, ça chauffe, ça vibre, c'est anormal.
23:03 Et quand vous repérez ça, vous faites des corrélations avec les pannes
23:05 et donc vous intervenez sur l'organe qui commence à avoir des difficultés avant qu'il tombe en panne.
23:09 Quand vous généralisez tout ça en matière de roulant à l'infrastructure, ça veut dire zéro panne.
23:14 Donc le bénéfice client, c'est beaucoup plus de régularité.
23:16 S'il n'y a plus de panne technique, vous imaginez, la régularité va gagner 4 ou 5 points.
23:20 Voilà, donc c'est un énorme avantage.
23:22 Après, la question du pilotage, alors c'est peut-être rien à voir avec l'intelligence artificielle encore que.
23:26 Le pilotage automatique des trains, c'est pour bientôt ?
23:28 Le pilotage automatique, il faut faire attention.
23:30 Enfin, je pense que l'assistance à la conduite, oui.
23:33 Je pense qu'on est des éléments qui vont aider le conducteur à être encore plus performant quand il conduit.
23:38 Ça, oui.
23:38 Et d'ailleurs, sur le futur système d'exploitation qui permettra d'améliorer la circulation des trains en Ile-de-France,
23:43 il y a bien cette composante d'assistance à la conduite dans les parties les plus denses
23:47 pour augmenter la cadence et aider le conducteur à tenir un niveau de fiabilité important.
23:51 Donc ça permet d'avoir plus de trains sur un même tronçon et donc d'augmenter la cadence.
23:56 C'est ça, c'est de repousser le seuil de saturation.
23:59 Exactement.
24:00 On est client, nous tous.
24:02 Et d'ailleurs, je vous disais que je regardais cette nuit les tarifs.
24:05 Comme client, on est essentiellement confronté à des écrans quand on s'adresse à la SNCF,
24:10 à des applis, à des robots conversationnels.
24:12 Ça n'a pas distendu le lien avec les voyageurs ?
24:16 La question du lien est importante.
24:18 Surtout que voyager, c'est un lien physique.
24:20 On donne sa personne à un transporteur ferroviaire.
24:24 En l'occurrence, on passe dans une gare, on est dans un train dont le lien est très physique.
24:27 Ce lien, il existe.
24:28 On a du personnel à bord.
24:29 Par exemple, les chefs de bord, je crois que tout le monde constate qu'ils ont vraiment une attitude de plus en plus commerciale.
24:34 Je crois que c'est ressenti par l'ensemble de nos voyageurs.
24:36 Donc on est très attentif à avoir un lien personnel avec nos voyageurs, à ne pas le rompre.
24:40 Sur les systèmes de vente, c'est la progrès du digital et de la technologie.
24:43 Donc il y a de plus en plus de ventes.
24:44 On est presque à 90% des ventes TGV qui se font sur le digital.
24:48 Ça n'empêche pas qu'on peut encore appeler au téléphone.
24:50 Ça existe.
24:51 C'est un lien par la voie et on a encore quelques bureaux de vente.
24:55 On est attentif à ça, ne serait-ce que parce qu'on sait qu'il y a certaines personnes qui sont vraiment un peu adverses au digital.
25:00 Elles sont peu nombreuses, mais elles existent.
25:02 Il faut absolument conserver le lien.
25:04 Vous savez, l'humain, pour nous, c'est très important.
25:05 Ça fait partie des quatre éléments de transformation de l'entreprise.
25:08 On a dit en interne, avec le social, mais aussi, j'allais dire, avec nos clients.
25:11 On veut absolument conserver un lien humain.
25:13 On a parlé dans les trains de nuit.
25:14 Cette relation humaine est une composante intrinsèque du service ferroviaire.
25:18 On vous laisse partir à la gare de l'Est alors pour l'arrivée du Berlin-Paris, c'est ça ?
25:21 Oui, je vais y aller avec grand plaisir parce que c'est un jour de fête un peu aujourd'hui.
25:23 Je crois qu'ils ont fait la fête à bord.
25:24 Ils ont fait la fête dans le train, visiblement.
25:26 C'est ce que nous raconte Sébastien Baer.
25:27 Voilà, sans mieux, si on associe le ferroviaire à la fête, c'est une bonne nouvelle.
25:30 Jean-Pierre Farandoux, le PDG de la SNCF.
25:32 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur France Info.