Le "8h30 franceinfo" de Julien Odoul

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00:00 [Musique]
00:06 – Bonjour Julien Audoul. – Bonjour.
00:07 – Plus que jamais, la Méditerranée est un cimetière,
00:09 près de 500 morts depuis le début de l'année,
00:11 c'est un décompte macabre inégalé depuis 6 ans maintenant,
00:15 à ce moment de l'année.
00:16 Ces dernières heures, une quarantaine de migrants ont été repêchés en mer,
00:21 au large de l'île italienne de Lampedusa,
00:23 3 personnes manquent à l'appel, comment faire pour arrêter ça ?
00:26 – Déjà, il faut dire que c'est un drame, l'immigration c'est un drame,
00:30 c'est effectivement des morts en Méditerranée,
00:32 c'est des souffrances, c'est des pleurs,
00:34 et c'est un phénomène qui est alimenté, qui est instrumentalisé
00:40 par à la fois des gouvernants irresponsables
00:42 et aussi des complices de trafiquants d'êtres humains,
00:44 puisque s'il y a des morts en Méditerranée, il faut le dire,
00:46 et il faut le redire, c'est aussi la responsabilité
00:50 d'associations d'extrême gauche comme SOS Méditerranée,
00:52 qui font le jeu des passeurs,
00:54 qui font le jeu de trafiquants d'êtres humains
00:56 pour mettre en danger… – En se vendant des migrants en mer.
00:57 – Pour mettre en danger, non, ils ne les sauvent pas,
00:59 ils instrumentalisent et ils alimentent un commerce qui est détestable.
01:04 Voilà, donc il faut dire que l'immigration massive, c'est ce drame-là,
01:09 c'est le drame aussi pour les Français qui la subissent,
01:13 qui la subissent pour leurs comptes sociaux,
01:14 qui la subissent pour leur sécurité,
01:16 donc vous voyez que la politique de fermeté,
01:18 c'est la politique d'humanité pour tout le monde,
01:20 à la fois pour les migrants et à la fois pour les Français.
01:22 – Mais ce sont ces ONG, et puis les pêcheurs, on le voit bien,
01:25 qui viennent secourir ces migrants,
01:27 vous dénoncez une forme de complicité avec les passeurs,
01:29 s'ils ne sont pas ces ONG, alors qui doit les sauver ?
01:32 La marine française par exemple ?
01:33 – Mais tout le monde, vous savez quand quelqu'un est en détresse,
01:36 quand quelqu'un se noie, tout le monde doit aller le sauver, le secourir,
01:39 c'est évidemment le principe même de l'humanité.
01:43 Pour autant, l'objectif n'est pas de les ramener chez nous,
01:47 l'objectif c'est de les raccompagner vers les ports les plus proches,
01:51 les ports les plus proches ne sont pas les ports européens
01:54 ou les ports français.
01:55 – C'est souvent des ports italiens.
01:56 – C'est surtout les ports de départ, c'est surtout les ports africains.
02:01 Et vous voyez bien le piège que nous tendent les trafiquants d'êtres humains,
02:04 qui sont des véritables mafias, qui alimentent la misère humaine,
02:10 qui en vivent, qui en bénéficient, ce piège-là,
02:13 c'est justement de jouer sur les sentiments,
02:15 de laisser ces pauvres gens en difficulté, en perdition en mer Méditerranée
02:20 pour qu'on aille les recueillir et qu'on les accueille chez nous.
02:22 – Vous parliez, Julien Audoul, de fermeté,
02:24 la fermeté c'est ce qu'a promis Giorgia Meloni,
02:27 quand elle est arrivée au pouvoir,
02:28 enfin en tout cas avant son arrivée au pouvoir en Italie,
02:31 résultat sur cette année 42 000 migrants arrivés en Italie,
02:35 c'est 4 fois plus que l'année dernière,
02:37 est-ce que finalement la réalité n'a pas rattrapé Giorgia Meloni
02:42 et est-ce que ce n'est pas la preuve qu'elle n'y arrive pas ?
02:45 – Ecoutez, la situation italienne est très complexe, mais moi je ne suis pas…
02:49 – Il y a eu des promesses et il y a eu une réalité.
02:51 – Il y a eu des promesses de fermeté et ça n'a pas fonctionné visiblement.
02:53 – Moi je juge d'abord la politique française,
02:56 je ne suis pas un député italien, le gouvernement italien fait ce qu'il peut,
03:02 moi je n'ai pas à le juger, je juge en revanche les échecs, les fiascos,
03:07 les désastres de la politique française en matière de lutte contre l'immigration.
03:11 – Vous ne jugez pas la politique italienne, mais il y a quand même une proximité
03:16 entre le parti de Giorgia Meloni et le Rassemblement National,
03:19 vous n'êtes pas directement allié, mais il y a quand même une proximité
03:22 dans la fois dans les promesses et dans la volonté de limiter
03:26 voire de stopper l'immigration.
03:27 – Vous avez bien fait de relever qu'il y a une proximité
03:29 mais que nous ne sommes pas alliés, notre parti frère si je puis dire
03:35 est celui de M. Salvini qui est au gouvernement de Giorgia Meloni en Italie,
03:39 mais très clairement la situation aujourd'hui déjà
03:44 nous oblige à une coopération avec l'Italie,
03:46 pour réguler ces flux migratoires, pour enrayer ces phénomènes
03:51 qui sont en train aujourd'hui de nous submerger, c'est une réalité.
03:55 Et il est vrai que les coups de menton de M. Darmanin,
03:59 les leçons de morale de M. Darmanin compte tenu de son bilan qui est désastreux…
04:04 – Giorgia Meloni incapable de gérer les flux migratoires,
04:06 on rappelle sa sortie de la semaine.
04:08 – Des leçons qui viennent de l'homme qui n'a pas réussi à expulser l'imam Mikyussen,
04:13 des leçons de l'homme qui a laissé échapper 230 migrants de l'océan Viking,
04:18 des leçons de l'homme du gouvernement qui a donné le plus de titres de séjour,
04:23 320 000 titres de séjour l'an dernier,
04:25 mais je veux dire stop, à un moment donné il faut se faire tout petit,
04:27 il faut se mettre la tête dans le sable.
04:29 – Quand même, Julien Audoul, Giorgia Meloni promettait un blocus en Méditerranée,
04:33 qui n'a pas eu lieu, elle a créé par ailleurs des centaines de places d'accueil
04:37 pour les immigrés, est-ce que finalement Gérald Darmanin n'a pas raison ?
04:41 Quand on est au pouvoir, quand on est dans l'opposition,
04:42 on dénonce et c'est facile, quand on est au pouvoir c'est beaucoup plus compliqué
04:45 parce qu'il y a des règles européennes, il y a du droit international
04:48 et donc on est obligé de se confronter à la réalité.
04:50 Est-ce que ce n'est pas ce qui vous arriverait si demain vous arrivez au pouvoir ?
04:52 – Gérald Darmanin n'a certainement pas raison aujourd'hui d'allumer une crise avec l'Italie,
05:00 comme il a allumé, comme il a failli allumer une crise diplomatique
05:04 avec nos amis britanniques à la suite du fiasco du Stade de France
05:08 où il avait accusé injustement les supporters britanniques
05:12 d'être les fauteurs de troubles.
05:13 – Mais sur le fond…
05:14 – Mais sur le fond, quand on est le gouvernement français
05:18 qui est un gouvernement qui alimente l'immigration massive,
05:21 qui ne fait rien pour lutter contre l'immigration clandestine,
05:24 qui a des résultats qui sont désastreux, on ne donne pas de leçons à son voisin.
05:28 – Mais là vous êtes dans la critique, je suis dans la question,
05:31 et dans le constat objectif.
05:33 – Est-ce que le principe de réalité, malgré tout,
05:36 peut être une contrainte lorsqu'on arrive au pouvoir quand même
05:39 et qu'on promet des choses qui ne sont pas forcément faciles à tenir
05:43 à cause du droit européen, du droit international ?
05:44 – Mais le principe de réalité, c'est d'abord aussi le principe de volonté.
05:48 Est-ce qu'on a la volonté d'arrêter les flux migratoires ?
05:51 Est-ce qu'on a la volonté d'instaurer la priorité nationale ?
05:53 Est-ce qu'on a la volonté de fermer le robinet des aides sociales ?
05:56 Est-ce qu'on a la volonté de rendre nos pays inhospitaliers pour les migrants ?
06:01 Parce que c'est ça le véritable souci.
06:02 – C'est l'enjeu, vous voulez rendre la France inhospitalière
06:05 aux personnes qui veulent s'y rendre.
06:06 – Et faire profiter les Français les plus modestes, ceux qui souffrent le plus.
06:10 – Les vendeurs d'asile aussi ou vous faites une distinction ?
06:12 – Mais le droit d'asile doit être revu de fantôme comble.
06:15 Aujourd'hui c'est une filière d'immigration massive.
06:17 Le droit d'asile, ce n'est pas des populations entières qui viennent.
06:19 Le droit d'asile, je m'arrête juste un instant parce que c'est très important,
06:22 le droit d'asile, ça s'applique pour des individus qui sont persécutés
06:26 dans leur pays, pour des raisons religieuses, pour des raisons politiques ou autres.
06:30 Et ça doit être étudié dans les pays de départ.
06:33 – Deux députés, LR Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont signent ce matin
06:36 dans le journal du dimanche une tribune pour déposer un référendum
06:39 d'initiative partagée avec comme thème l'immigration,
06:42 amélioration du retour des clandestins, condition de l'accès aux prestations
06:45 à 5 ans de présence en France, rétablissement de la double peine.
06:47 Est-ce que vous soutenez cette initiative ?
06:49 – Ça ne coûte pas cher parce que le référendum d'initiative partagée
06:52 n'a aucune chance d'aboutir.
06:54 Et nous le savons, c'est une arnaque démocratique.
06:56 Le seul référendum qui vaille, c'est l'articulance de la Constitution.
07:00 C'est d'ailleurs ce grand projet de référendum que souhaitait déclencher Marine Le Pen.
07:05 Elle l'avait proposé lors de sa campagne présidentielle.
07:08 Un grand référendum sur l'immigration pour parler à la fois de l'accueil,
07:12 pour parler de l'expulsion, de la priorité nationale.
07:14 – Mais donc c'est quoi, c'est de la communication que font ces députés ?
07:17 – Ah bien sûr qu'il faut la…
07:18 Monsieur Pradié fait de la communication comme il en fait depuis longtemps,
07:22 comme il en a fait sur les retraites, comme il s'est renié dix fois très clairement.
07:26 Effectivement l'immigration est un sujet majeur qui doit être tranché par les Français.
07:30 – Tout à fait, mais le référendum d'initiative partagée,
07:32 que ce soit sur ce sujet ou sur un autre, n'a aucune chance d'aboutir.
07:36 Donc ça ne coûte pas cher.
07:37 – Dans un instant, on va parler de la suite du dialogue social
07:41 qui reprend peut-être, c'est à voir, ces prochaines semaines
07:43 après la bataille contre la réforme des retraites entre les syndicats et le gouvernement.
07:47 Ce sera juste après le Fil info.
07:48 8h40, Sophie Echene.
07:50 [Musique]
07:51 – Au Texas, un homme a ouvert le feu dans un centre commercial d'une petite ville
07:54 près de Dallas, hier, faisant huit morts.
07:56 Il a été abattu par un policier qui se trouvait sur les lieux à cet instant.
08:00 Le gouvernement veut mieux protéger les mineurs contre la pornographie
08:03 et va confier à l'ARCOM, le régulateur des médias,
08:06 le pouvoir d'ordonner le blocage et le déférencement des sites
08:09 par les opérateurs sans passer par un juge.
08:12 Près de 11 tonnes et demie de cigarettes de contrebande
08:15 saisies dans la Loire sur la National 7 à une vingtaine de kilomètres de Rouen.
08:19 La cargaison se trouvait dans un camion immatriculé en Lettonie.
08:22 Son conducteur placé en garde à vue doit être présenté à un juge ce matin.
08:26 En football, cela faisait 16 ans que ce n'était pas arrivé.
08:29 Le Hercelens fera son retour en Coupe d'Europe l'année prochaine
08:32 après son succès contre Marseille.
08:34 Hier soir, 2 à 1, les 100 A.E. remontent à la deuxième place du classement
08:38 à trois points seulement du Paris Saint-Germain qui se déplace à trois ce soir.
08:41 [Musique]
08:44 – France Info, le 8.30 France Info.
08:48 Adrien Bec, Gilles Dequise.
08:51 Avec nous, Julien Audou, le député de Lyon, porte-parole du Rassemblement National.
08:55 Quatre des cinq syndicats invités par Elisabeth Borne à Matignon d'ici du jour ont dit oui.
09:00 Ils vont se rendre à cette rencontre, la CGT notamment.
09:05 Est-ce que c'est une bonne chose que le dialogue social reprenne ?
09:10 – Oui, bien évidemment, dans notre démocratie, le dialogue social est indispensable.
09:15 Il doit être permanent, j'allais dire, quelles que soient les réformes qui sont mises en œuvre.
09:20 Après, cette discussion, c'est pour en faire quoi ?
09:23 Pour dire quoi ? À partir du moment où…
09:25 – La CGT dit "on va réaffirmer notre exigence d'un retrait de la réforme,
09:29 mais on va aussi parler de la suite parce qu'on a des combats à mener".
09:31 – Oui, bien sûr, mais je veux dire, encore une fois,
09:33 que le gouvernement rencontre les syndicats, c'est banal, c'est la norme.
09:38 Ça ne devrait même pas faire une ligne.
09:40 – Il n'y a pas cette idée qui s'impose que ça y est maintenant,
09:42 la réforme est passée, c'est fini ?
09:43 – Non, je ne le pense pas.
09:45 Les Français sont toujours majoritairement opposés à cette retraite à 64 ans.
09:49 Et le match n'est pas terminé.
09:50 – Et comment vous allez le jouer, vous, ce match ?
09:52 – Écoutez, nous avons déposé une proposition de loi
09:56 qui reprend le programme de Marine Le Pen en matière de justice sociale, c'est-à-dire…
10:01 – Elle sera examinée quand, cette proposition de loi ?
10:02 – Nous verrons s'il est à l'ordre du jour de l'Assemblée,
10:06 mais en tout cas de cause, elle nous permettra d'amender la proposition de loi du groupe Lyot,
10:11 lors de sa niche parlementaire, pour que le débat sur les retraites puisse se poursuivre
10:17 et qu'il puisse y avoir un vote, puisque c'est ça, encore une fois,
10:20 il faut rappeler que cette retraite à 64 ans n'a pas été validée,
10:23 n'a pas été votée par l'Assemblée nationale,
10:26 du fait de l'obstruction, il faut bien le dire, des députés Nupes.
10:29 – Emmanuel Macron, lui, se rendra à Lyon demain,
10:32 vous parliez de poursuivre d'une certaine façon le combat,
10:35 commémoration du 8 mai et des 80 ans de la mort de Jean Moulin,
10:39 et justement, demain, il y a à Lyon des appels à manifester,
10:42 des appels à des casseroleades, est-ce que vous soutenez ces appels ?
10:47 – Ce n'est pas que nous les soutenons, c'est que nous les comprenons
10:50 quand le peuple n'a aucun moyen de se faire entendre,
10:53 quand il est méprisé, quand ses représentants à l'Assemblée
10:56 sont méprisés à coups de 49-3, quand on sent bien que le pouvoir
11:01 est totalement aveugle et sourd à ce qui se passe dans le pays,
11:03 à tous les niveaux, retraite, inflation, insécurité, immigration,
11:08 ben oui, effectivement, il y a des manifestations, il y a des casseroleades.
11:14 – Donc vous soutenez des appels à manifester le jour d'une commémoration nationale,
11:18 d'une commémoration pour Jean Moulin ?
11:19 – Non, je ne vous dis pas ça, je vous explique…
11:21 – Si.
11:21 – Non, je viens de vous expliquer que c'était légitime que ces dernières semaines,
11:26 le peuple français, opposé à la réforme des retraites, se manifeste.
11:30 Voilà, il n'a pas d'autre moyen, aujourd'hui encore,
11:33 il n'y a pas d'élection pour se manifester.
11:35 Demain, il aura des moyens, notamment avec les élections européennes,
11:38 de sanctionner le gouvernement, après-demain, il aura un moyen
11:41 de changer de politique avec les élections présidentielles.
11:45 Mais là, aujourd'hui, on ne va pas lui reprocher de manifester,
11:48 on ne va pas lui reprocher de manifester son rejet de cette réforme qui lui a été imposée.
11:53 – Y compris un jour de commémoration, et en revanche…
11:55 – Vous savez, on va être très clair sur les commémorations,
11:57 vous savez, je suis très très attaché au respect que nous devons,
12:01 à la fois à nos aïeux, aux soldats qui ont combattu pour la France.
12:04 Donc effectivement, il y a des journées, comme le 8 mai ou autres,
12:08 où il faut, j'allais dire, faire une pause, faire une pause au niveau de la contestation.
12:13 Emmanuel Macron, comme tous les responsables politiques,
12:16 commémorera la victoire du 8 mai 45, il faut respecter ce moment.
12:21 – Là où, en revanche, je ne comprends pas bien la position du RN,
12:24 c'est qu'on vient de vous entendre, mais on entend aussi Sébastien Chenu
12:26 qui dit "ce n'est pas en tapant sur des casseroles qu'on fera reculer les chefs de l'État",
12:29 donc c'est un de vos collègues députés RN.
12:30 Laurent Jacobelli qui dit "les casseroles, donc un peu comme vous,
12:32 les casseroles sont le seul moyen d'expression",
12:35 quelle est la position du RN ?
12:36 – C'est exactement la même position, vous savez.
12:38 – Ah bon ? Non, quand même pas.
12:40 – Mais si, je vous dis, aujourd'hui, je vous ai exactement dit cela,
12:44 c'est-à-dire que quand nous aurons des élections,
12:46 effectivement le bulletin de vote aura beaucoup plus d'incidence,
12:50 sera beaucoup plus efficace qu'un bruit de casserole, ça c'est vrai.
12:54 Pour le moment, compte tenu de la situation qui est bloquée
12:58 et compte tenu du mépris qui est manifesté par Emmanuel Macron et par le gouvernement,
13:02 il est légitime que le peuple souverain s'exprime,
13:04 par le biais de manifestations, par le biais de casserolades
13:08 pour accompagner les déplacements ministériels,
13:11 encore une fois, ça fait partie de la démocratie aussi.
13:14 – Le gouvernement travaille, réfléchit à l'élaboration d'une loi anti-casseurs,
13:19 c'est notamment la tâche à laquelle s'attèle Gérald Darmanin,
13:22 le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti dit lui qu'il faut réfléchir dans l'action,
13:27 pas forcément dans l'émotion.
13:28 Est-ce que vous êtes pour, vous, une nouvelle loi anti-casseurs ?
13:31 – Mais ce n'est pas d'une loi anti-casseurs dont nous avons besoin,
13:33 c'est tout simplement de la dissolution des milices d'extrême gauche,
13:37 qui, excusez-moi l'expression, foutent le bordel en permanence,
13:41 depuis des années, pourrissent tous les mouvements sociaux.
13:43 – Les dissoutent, vous pensez que ça…
13:44 – Tous les mouvements sociaux, mais bien sûr, ils font une fermeté totale
13:48 vis-à-vis de ces mouvances anti-républicaines
13:51 qui ont comme seul programme politique la violence, la dévastation, le saccage,
13:56 la haine anti-flic, la haine de nos institutions.
13:58 – Ça va jusqu'à où ça ?
13:59 Est-ce que vous mettez dans le même lot les associations écologistes par exemple ?
14:04 – Il y a des fanatiques extrémistes écologistes, effectivement,
14:07 qui aujourd'hui sont proches de l'éco-terrorisme,
14:10 on l'a vu à Saint-Sauline, qui ont envie d'en découdre,
14:14 qui ont envie d'attaquer nos forces de l'ordre.
14:16 Oui, donc il doit y avoir une répression vis-à-vis de ce mouvement.
14:18 – Mais pour bien comprendre, vous soutiendrez ou pas une loi anti-casseurs
14:22 avec par exemple, qui prévoit des interdictions administratives de manifester ?
14:25 – Mais par rapport à des mouvements qui sont anti-républicains,
14:29 mais qui sont connus, on ne les a pas connus avec la réforme des retraites,
14:33 on les voit notamment depuis 2016, la loi El Khomri,
14:36 à chaque mouvement social, chaque 1er mai,
14:39 vous avez ces Black Blocs, ces Antifa, ces Ministres extrêmes de gauche
14:43 qui font preuve de violence.
14:44 – Dont beaucoup viennent de l'étranger,
14:45 donc vous ne pouvez pas les dissoudre ces gens-là.
14:47 – On peut les arrêter peut-être, on peut les arrêter.
14:50 – Aux frontières ?
14:51 – Oui bien sûr, vous savez…
14:52 – La libre circulation.
14:54 – Vous savez que ces gens-là bénéficient depuis bien longtemps
14:58 d'une forme de complaisance, d'une forme d'impunité,
15:02 ils peuvent se déplacer tranquillement.
15:03 – Encore aujourd'hui par exemple, vous pensez qu'il y a une complaisance
15:05 du ministère de l'Intérieur qui ne les laisse pas rentrer ?
15:07 – Mais bien sûr qu'il y a une complaisance,
15:08 vous savez on l'a vu notamment lors des Gilets jaunes,
15:11 il y avait une volonté du pouvoir de discréditer le mouvement social
15:14 avec les Black Blocs, en les laissant faire,
15:16 en les laissant dévaster les rues de Paris,
15:18 ça permettait aussi de discréditer les Gilets jaunes.
15:22 – Et s'il y a des mesures du genre, juste pour qu'on comprenne bien,
15:24 vous voteriez un texte même si vous trouvez qu'il ne va pas assez loin
15:27 ou de toutes les façons c'est non ?
15:28 – On l'a déjà fait, vous savez, sur le volet pouvoir d'achat l'été dernier,
15:32 ça n'allait pas assez loin, c'était imparfait, pourtant nous l'avons voté
15:35 parce que ça allait dans le sens de l'intérêt des Français.
15:37 – Peut-être, peut-être un vote pour une loi de l'intérieur.
15:39 – Et nous, nous n'avons qu'une seule boussole,
15:40 c'est l'intérêt des Français et notamment leur sécurité.
15:42 – En quelques mots, Julien Audou, hier nous recevions ici sur ce plateau
15:45 la ministre chargée de la Santé, Agnès Firmin-Lebaudot,
15:48 qui s'occupe aussi du dossier de la fin de vie et qui nous a donc confirmé
15:50 qu'une loi serait présentée à l'été, loi co-construite a priori
15:55 avec les parlementaires un petit peu de tous bords.
15:57 Déjà, est-ce que vous au Rassemblement National,
15:58 vous estimez qu'il faut une loi sur la fin de vie ?
16:01 – En tout cas, il faut un débat, effectivement, il faut un grand débat
16:04 sur la fin de vie.
16:06 – Encore, même après la Convention citoyenne qui s'est bien tenue.
16:09 – Non mais la Convention citoyenne, excusez-moi, j'ai beaucoup de respect
16:11 pour les citoyens qui ont été réunis.
16:13 – Tout le monde dit qu'ils ont bien travaillé.
16:14 – Oui, mais elle n'a aucune légitimité.
16:16 – C'est la parole du peuple.
16:17 – Non, non, non, non, ce n'est pas la parole du peuple,
16:19 ils ont été tirés au sort, ce n'est pas la parole du peuple.
16:21 La parole du peuple, elle s'exprime par la voix de ses représentants
16:24 ou par la voix du peuple lui-même par référendum, excusez-moi,
16:26 il ne faut pas dénaturer nos institutions et notre démocratie,
16:30 donc ils n'ont aucune légitimité.
16:31 Donc oui, il y a un grand débat et nous souhaitons que sur ces questions
16:34 centrales, sensibles, ce soit le peuple français
16:37 qui puisse trancher par le biais d'un référendum.
16:39 – Vous voulez un référendum, il n'y a pas de position officielle
16:41 du Rassemblement National sur, est-ce qu'il faut aller plus loin
16:43 peut-être sur le suicide assisté ou l'euthanasie ?
16:46 – La position officielle, c'est qu'il y ait,
16:48 ce débat doit être tranché par le peuple et sur ces questions…
16:53 – Marine Le Pen voulait un moratoire,
16:54 donc ça veut dire qu'il n'y aurait pas de loi pour vous ?
16:56 – Moratoire sur les questions sociétales, tout à fait,
16:58 parce qu'il fallait une pause.
17:00 – Et dans vos positions, vous en avez une, vous l'exprimez ?
17:03 – Moi j'ai une position…
17:03 – Sur le suicide assisté, l'euthanasie.
17:04 – Non, moi j'ai une position personnelle comme tous les Français,
17:07 mais j'attends qu'il y ait un vrai débat parce que,
17:10 vous savez, c'est des questions qui sont tellement sensibles
17:13 où l'émotion quelquefois peut amener à telle ou telle position.
17:17 On a tous des exemples dans sa famille
17:19 qui incitent à prendre telle ou telle mesure,
17:22 mais pour la société, pour notre pays,
17:24 il faut qu'il y ait un vrai débat, clair, apaisé
17:27 et que ce soit tranché par référendum.
17:29 – Loi attendue d'ici la fin de l'été,
17:30 a priori pas de référendum prévu sur cette question par l'exécutif.
17:34 Merci à vous, Julien Audou, l'invité du 8.30 ce matin,
17:37 député de Lyon, porte-parole du Rassemblement National.