Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 drame. La mort d'un adolescent de 17 ans tué par un policier est d'autant plus
00:00:04 une tragédie qu'on a la conviction, la certitude que cette mort était évitable.
00:00:09 Les images accréditent cette idée. Mort injuste, mort inacceptable, mort
00:00:13 scandaleuse. À chaque fois, ces faits divers tragiques racontent une France
00:00:17 qu'on découvre avec effarement. Hier matin à Nanterre, un jeune homme de 17 ans
00:00:23 conduisait une Mercedes de location à 8 heures quand il a refusé d'obtempérer
00:00:27 au policier qui lui demandait de s'arrêter. Qui est ce jeune homme ?
00:00:31 Que faisait-il au volant de cette voiture ? Quel est son parcours ? Ce sont autant de
00:00:35 questions auxquelles l'enquête répondra. J'observe que ceux qui réclament un
00:00:39 délai de décence quand une grand-mère et sa petite-fille sont agressés à
00:00:43 Bordeaux et dénoncent la récupération politique,
00:00:45 j'observe que les mêmes étaient les premiers, hier soir, à condamner la police,
00:00:50 à oublier la présomption d'innocence et à faire fi de l'enquête qui commence.
00:00:54 Clémentine Autain, députée de la France Insoumise, a parlé d'une exécution sommaire.
00:00:59 C'est son droit. Cette nuit, certains députés de la France Insoumise ont fait
00:01:03 la tournée des commissariats de Nanterre pour, ont-ils expliqué, exercer leur droit
00:01:08 de contrôle des lieux de privation de liberté. C'est également leur droit.
00:01:12 Chacun jugera s'il est décent ou non de récupérer, d'instrumentaliser, de
00:01:18 politiser la mort d'un jeune homme de 17 ans. Il est 8h57,
00:01:23 Mickael Dos Santos était là, mais nous attendons peut-être une déclaration de
00:01:31 monsieur Darmanin, c'est pourquoi je vais vous présenter ceux et celles qui
00:01:35 sont avec nous ce matin. Eugénie Bastier, Célia Barotte, Georges Fenech,
00:01:39 Laurent Geoffrin, Dominique Jamais et Mathieu Vallée qui est avec nous.
00:01:46 C'est vers vous que je vais peut-être Mathieu Vallée pour savoir si vous avez
00:01:52 des informations sur l'enquête qui est en cours et sur le policier qui est
00:01:57 aujourd'hui en garde à vue. - Oui c'est un policier âgé de 38 ans qui n'avait
00:02:02 jamais fait parler de lui, un policier avec un parcours exemplaire qui était
00:02:05 motard dans la police. Je rappelle que pour être motard on suit une formation
00:02:08 très exigeante à l'école de police de sens de trois mois qui est sanctionnée
00:02:12 par un examen drastique qui n'est pas donné gratuitement et donc du coup dans
00:02:15 cette unité de Nanterre, des Hauts-de-Seine, ils devaient lutter contre la
00:02:19 sécurité routière, les délits routiers, lutter contre la délinquance de voie
00:02:22 publique et effectivement il y a eu un tournant hier par l'usage de l'arme à
00:02:26 feu par ce policier suite à un refus d'obtempérer et j'ai toute confiance en
00:02:31 la justice pour faire l'éclaircissement des conditions dans lesquelles ce
00:02:34 policier a tiré et je suis effaré et attristé de voir que la justice par
00:02:40 certains élus, par certains avocats a déjà été rendue au mépris de la
00:02:43 présomption d'innocence de ce policier qui est peint sous homme et qui a le
00:02:45 droit à la même défense et aux mêmes éléments de preuve que la partie civile
00:02:49 lorsque je le sais à mon avis... - J'entends ce que vous dites
00:02:52 bien évidemment les images effectivement montrent une mort qu'on devine
00:03:00 évitable, qu'on devine évitable et on voit évidemment ce policier qui n'est
00:03:05 pas en face, qui n'est pas devant la voiture et on devine là encore c'est le
00:03:11 sentiment qu'on a que ce policier n'est pas en danger de mort et ce qui
00:03:15 m'intéressait c'est davantage votre regard sur la psychologie, sur l'état
00:03:20 d'esprit, sur ce qui peut se passer dans la tête de ce policier. Comment
00:03:26 interprétez vous aujourd'hui son geste ? C'est la peur, c'est l'instinct, c'est...
00:03:34 que sais-je d'ailleurs ? Comment vous interprétez ce geste qui nous paraît à
00:03:38 nous en regardant ces images effectivement pas adapté ?
00:03:42 D'abord la mort d'un homme, Pascal Praud vous l'avez dit, est toujours dramatique
00:03:46 et quand on rentre dans la police l'obsession qu'on a c'est de ne pas
00:03:50 avoir utilisé son arme parce que l'utilisation de l'arme c'est le dernier
00:03:53 espoir et le dernier recours du policier de protéger sa vie et celle des autres.
00:03:56 Hier moi je suis passé à place et c'est toujours plus simple de refaire le match
00:03:59 après fait plutôt que lorsqu'on est sur la voie publique dans des conditions
00:04:02 compliquées. Après un refus de plomberer on a l'adrénaline qui est assez forte, on
00:04:06 a le palpitant aussi qui bat à la chabatte si j'ose dire et donc derrière
00:04:10 on a un policier à mon sens qui a dû réagir instinctivement dans un dixième
00:04:14 de seconde pour prendre une décision et je veux dire qu'aujourd'hui la législation
00:04:18 notamment cet article 435-1 du code des sécurité intérieure qui permet
00:04:22 notamment l'usage des armes depuis la réforme de 2017 est complètement
00:04:25 inadapté. Il y a un certain nombre de cases à cocher qui sont impossiblement
00:04:29 à remplir en un dixième de seconde et ce qu'il faut aujourd'hui c'est un cadre
00:04:33 légal d'emploi des armes beaucoup plus clair pour...
00:04:35 Alors ça c'est un peu complexe peut-être, je sais pas si Célia Barotte qui est
00:04:38 spécialiste police-justice peut éclairer ce que vous venez de dire sur
00:04:42 les conditions dans lesquelles un policier peut faire usage de son arme à
00:04:45 un refus d'obtempérer.
00:04:47 En effet il y a plusieurs conditions par exemple si le chauffeur ne va pas
00:04:52 s'arrêter les forces de l'ordre ont d'abord la possibilité de déployer des
00:04:55 stop sticks ou encore des hearse, deuxième condition le conducteur qui
00:04:59 prend la fuite mais il n'utilise pas son véhicule comme une arme pour viser les
00:05:03 policiers, ces derniers ne sont pas autorisés à utiliser leur pistolet, ils
00:05:07 ont pour consigne de relever la plaque d'immatriculation et la voiture sera
00:05:10 signalée, l'automobiliste sera ensuite convoqué. La donne change lorsque la
00:05:14 voiture en fuite menace les policiers, si leur vie est menacée les forces de
00:05:18 l'ordre peuvent avoir recours à leur arme et c'est la légalité de ce geste
00:05:22 qui est alors déterminée par la notion de légitime défense et c'est cette
00:05:25 notion qui sera validée ou non par l'IGPN concernant les faits à Nanterre.
00:05:29 Ce n'est pas l'IGPN qui va valider cette notion, l'IGPN, je tiens à préciser
00:05:33 l'inspection générale de la police nationale,
00:05:34 actuellement ce sont des enquêteurs qui agissent sous les instructions du
00:05:37 procureur de la république de Nanterre, je pense que à l'issue de la garde à vue
00:05:41 le policier sera présenté à un magistrat, un juge d'instruction où Parquet va
00:05:44 requérir, et je parle sur le contrôle de Georges Fenech, qu'il a été magistrat, un
00:05:48 juge d'instruction indépendant qui mènera toutes les investigations, des
00:05:51 expertises, des auditions, des confrontations, voire une reconstitution,
00:05:54 ça prend du temps mais ce qui est bien dans notre état de droit c'est que on a
00:05:57 toutes les parties qui pourront faire prévaloir leurs éléments, leurs versions,
00:06:00 leurs preuves et que c'est bien qu'on puisse rendre dans notre pays une
00:06:04 justice sereine, impartiale et indépendante, ce que bafouent certains élus, d'ailleurs certains élus.
00:06:08 - Alors, je l'ai dit tout à l'heure et là-dessus on peut voir d'ailleurs ce qu'a
00:06:12 écrit Clémentine Autain, ce qu'a écrit Jean-Luc Mélenchon, ce qu'on écrit, et
00:06:16 d'ailleurs à rebours de ce qu'a écrit Fabien Roussel. Par exemple Clémentine Autain
00:06:20 "les images du jeune homme tué par un tir de policier à Nanterre sont
00:06:22 terrifiantes, que reste-t-il de notre état de droit si un délit comme le refus
00:06:25 d'obtempérer vaut une exécution sommaire ?"
00:06:30 Donc c'est des mots forts. "Et après la recrudescence de ces meurtres, dit-elle,
00:06:35 doit nous saisir." Donc pour elle il y a 13 meurtres en 2022, donc quand la police
00:06:40 effectivement tue... - C'est hallucinant de parler de meurtre. - Bien sûr que c'est hallucinant, bien sûr, mais les
00:06:44 réactions... - Ça fait des policiers, des criminels. - Bien sûr, bien sûr. Et à rebours je
00:06:48 voulais vous montrer le tweet de Fabien Roussel. Remarquable de dignité et dans
00:06:54 une volonté de laisser la justice et la police faire son travail. "Toutes nos
00:06:58 pensées vont à la famille et aux proches du jeune homme tué après un contrôle routier.
00:07:02 Un refus d'obtempérer ne doit pas entraîner la mort. L'enquête désormais
00:07:05 ouverte doit établir les conditions de l'utilisation de l'arme du policier.
00:07:09 Justice doit être faite." Voyez, vous avez deux hommes à gauche et même très à
00:07:14 gauche, Parti communiste et France Insoumise. L'un a instrumentalise, politise,
00:07:19 dénonce et parle de meurtre pour les policiers et l'autre dit une chose
00:07:24 que tous ensemble nous devrions faire, c'est-à-dire, attendons, la justice, l'enquête et tout ça.
00:07:30 - Mais de toute façon, il y a une partie de la gauche qui rêve d'un Georges Floyd à la
00:07:33 française pour faire le procès et instruire le procès d'une police qui
00:07:36 serait intrinsèquement raciste, parce que c'est ça d'ailleurs le sujet, c'est que la
00:07:40 police serait raciste, qu'elle n'aurait pas tiré si c'était une
00:07:43 personne blanche qui était au volant. C'est ça le discours qui est relayé et
00:07:46 qui est... Et je voudrais dire une chose, vous l'avez dit dans votre édito, c'est le
00:07:50 deux poids deux mesures sur l'instrumentalisation.
00:07:52 Rappelez-vous, pendant l'affaire Lola, quand il y a eu des manifestations qui ont été
00:07:54 organisées par Reconquête, vous avez l'ensemble des commentateurs de gauche
00:07:58 qui ont dit que c'était une instrumentalisation odieuse, vous avez même lu un
00:08:00 documentaire sur le service public qui s'appelle "Affaire Lola, deux points,
00:08:04 histoire d'une récupération par l'extrême droite". Est-ce qu'on aura un
00:08:07 documentaire sur le service public "Affaire Nael, histoire d'une récupération
00:08:11 sur l'extrême gauche", j'en doute fortement et là on voit bien qu'il y a
00:08:15 une hypocrisie fondamentale de la gauche et de l'extrême gauche.
00:08:18 C'est difficile évidemment, Eugénie Bastier.
00:08:21 La gauche et l'extrême gauche, non. En l'occurrence, c'est la France insoumise.
00:08:25 Non, non, vous avez tout le Parti Socialiste, Olivier Faure, vous avez toute une partie du Parti Socialiste.
00:08:29 Il dit que ce n'était pas bien de tuer quelqu'un pour un refus d'intempérer, c'est la moindre des choses.
00:08:32 Gérald Darmanin...
00:08:33 On ne va pas le mettre en cause de la police en général.
00:08:35 Gérald Darmanin va prendre la parole. La difficulté évidemment, c'est que ce
00:08:40 moment n'est pas un temps de polémique, puisqu'un jeune homme de 17 ans est mort.
00:08:45 Mais je voudrais qu'on écoute Gérald Darmanin parce qu'il va prendre la
00:08:48 parole, il est en direct, en tout cas de la préfecture de police.
00:08:52 Laurent Nunez était tout à l'heure d'ailleurs sur ce plateau avec Laurence Ferrari.
00:08:56 Olivier Faure parle de peine de mort.
00:08:58 Et monsieur Darmanin, ministre de l'Intérieur, va prendre la parole dès qu'il aura le signal, sans doute,
00:09:06 de toutes les télévisions qui se mettent en place à l'instant.
00:09:10 Et je pense que c'est imminent et je vous propose de l'écouter, s'il tentait qu'il prononce ses premiers mots.
00:09:26 D'abord, je veux dire, avec le préfet de police qui s'est également exprimé,
00:09:30 qu'hier à Nanterre, deux policiers de la DOPC, deux motards de la DOPC, ont fait un contrôle routier.
00:09:36 Une personne qui manifestement avait fait un refus d'autopérer, l'enquête le dira.
00:09:41 Un jeune conducteur a donc été contrôlé et nous avons tous vu ces images extrêmement choquantes.
00:09:48 Nous avons évidemment vu les images, comme les Français, de ce tir effectué par ce policier qui a manifestement conduit à la mort de ce jeune homme.
00:09:56 Je voudrais évidemment d'abord avoir une pensée, bien sûr, pour lui, pour sa famille,
00:10:00 et leur dire, bien évidemment, que nous souhaitons au ministère de l'Intérieur, au sein de la police nationale,
00:10:06 avoir toute la vérité sur ce qui s'est passé et en respectant le temps de la justice le plus rapidement possible.
00:10:12 Ce policier est actuellement en garde à vue, puisque le procureur de la République a ouvert deux enquêtes,
00:10:18 confiées à l'inspection générale de la police nationale.
00:10:20 Et avec le préfet de police, qui est autorité sur ces motards de la DOPC, nous prendrons les décisions administratives de suspension,
00:10:31 si jamais des charges étaient retenues contre lui dans les heures qui viennent à la fin de sa garde à vue.
00:10:35 Donc en complément des sanctions judiciaires, que seule la justice peut évidemment décider,
00:10:41 il y aura des sanctions administratives s'il est avéré, en effet, comme le montrent manifestement les images,
00:10:46 que ces gestes ne sont absolument pas conformes aux instructions et à la loi de la République.
00:10:52 À la suite, évidemment, de ce drame, puisqu'il n'y a pas d'autre mot quand un jeune meurt,
00:10:58 il y a eu hier soir des violences urbaines, que je voudrais évidemment ici condamner.
00:11:03 Il y a eu, très concentré dans les Hauts-de-Seine, un peu en Ile-de-France, un petit peu en province,
00:11:09 31 interpellations par les services de police,
00:11:11 quasi essentiellement dans la zone de la préfecture de police et d'installement dans les Hauts-de-Seine.
00:11:17 Il y a eu 24 policiers blessés, tous dans la zone de la préfecture de police de Paris,
00:11:23 une quarantaine de véhicules brûlés, une mairie annexe à Mante-la-Jolie, au Val-Fouret, qui a été incendiée.
00:11:30 Et puis, quelques autres événements. Jusqu'à 3h30 du matin, les forces de l'ordre ont été présents.
00:11:36 Hier, nous avons dépêché 1200 policiers et gendarmes pour maintenir l'ordre public.
00:11:41 Je veux ici remercier le travail des policiers et des gendarmes et des sapeurs-pompiers,
00:11:44 qui sont intervenus sur de très nombreux feux de poubelle,
00:11:46 et vous dire que, évidemment, j'appelle au calme,
00:11:49 j'appelle à la vérité de l'enquête judiciaire, bien évidemment, le plus rapidement possible.
00:11:53 Nous appelons au calme, bien sûr, et que ce soir, après une réunion de sécurité que nous tiendrons à 14h,
00:11:59 Place Beauvau, j'ai décidé de mobiliser 2000 policiers et gendarmes
00:12:03 pour que, dans la zone de la préfecture de police de Paris, dans les Hauts-de-Seine, singulièrement,
00:12:08 l'ordre public puisse être maintenu.
00:12:11 — Jean-Luc, sur l'histoire de l'arme de l'empereur, au début, vous avez communiqué en disant que c'était...
00:12:17 que le policier était peut-être en son droit. Pourquoi la version a changé ?
00:12:22 — Non, non, je n'ai pas dit ça hier, monsieur. J'ai répondu à une question au gouvernement.
00:12:26 J'ai dit qu'il fallait respecter la présomption d'innocence.
00:12:29 Je ne suis pas juge, je ne suis pas procureur de la République.
00:12:31 Et tout en constatant que les images étaient extrêmement choquantes,
00:12:34 qu'elles ne sont apparemment pas conformes à ce que nous souhaitons,
00:12:38 que comme intervention de la police soit autant dans leur formation que dans le code de déontologie
00:12:43 que dans la loi de la République, il y a une enquête judiciaire. Il faut la laisser aller à son cours.
00:12:48 J'espère que le procureur de la République communiquera pour donner les premiers éléments de l'enquête.
00:12:53 Ce n'est pas à moi, bien évidemment, de les donner.
00:12:55 Et que, par ailleurs, bien sûr, il y avait une pensée extrêmement forte pour cette famille
00:12:59 qui voit un de ses enfants morts, bien sûr.
00:13:02 Donc je veux redire que nous sommes très attachés à la présomption d'innocence.
00:13:07 Au processus de la justice.
00:13:10 Mais qu'évidemment, nous prendrons des sanctions si jamais ces sanctions devaient avoir lieu.
00:13:13 On attendra dans quelques heures les réponses de la fin de la garde à vue de ce policier
00:13:19 pour prendre la sanction administrative, pour le suspendre si jamais ça devait être le cas.
00:13:22 Avant, évidemment, des poursuites judiciaires que seul le procureur de la République
00:13:26 ou un juge d'instruction peut confirmer.
00:13:28 Comment réagissez-vous à toutes ces émotions, ces paroles d'émotion,
00:13:31 notamment celles qu'il y a de M. Papé qui dit qu'il a mal à sa France aujourd'hui ?
00:13:35 Écoutez, moi, je suis moi-même père de famille.
00:13:38 Je pense que quand un jeune homme meurt dans des conditions comme celles-là,
00:13:44 une émotion est normale, bien évidemment.
00:13:46 Et moi, je veux redire une nouvelle fois que si évidemment les policiers et les gendarmes
00:13:51 font un travail absolument formidable tous les jours,
00:13:53 qu'ils sont eux-mêmes victimes de refus d'obtempérer.
00:13:56 J'ai moi-même enterré beaucoup de policiers et de gendarmes
00:13:58 parce que des chauffards les avaient renversés.
00:14:01 Je veux dire ici qu'en aucun cas un geste comme celui qu'on a vu,
00:14:06 si jamais l'enquête devait confirmer les vidéos que nous avons vues, ne se justifie.
00:14:10 Et donc moi, j'ai évidemment une pensée pour cette famille qui a perdu un enfant.
00:14:15 Et je veux redire une nouvelle fois que la justice doit être faite,
00:14:19 que la vérité doit être dite pour tout le monde, pour la police nationale,
00:14:22 mais bien sûr pour la famille et pour la ville de Nanterre
00:14:25 dont j'ai eu le maire très longuement au téléphone hier,
00:14:27 afin qu'on ne comprenne qu'il n'y ait pas de poids de mesure, bien évidemment.
00:14:30 Je répète que ce policier a été immédiatement auditionné,
00:14:34 mis en garde à vue et qu'on attend les résultats de l'enquête.
00:14:37 Je pense qu'on peut à la fois avoir beaucoup d'émotion
00:14:39 et l'homme que je suis partage évidemment cette émotion,
00:14:43 respecter la présomption d'innocence des policiers
00:14:46 et laisser à la justice le soin très rapidement de prendre les décisions qui lui conviennent.
00:14:51 Est-ce que le refus d'obtempérer doit faire évoluer le regard par rapport au refus d'obtempérer ?
00:14:59 Aujourd'hui le refus d'obtempérer, il est condamné de deux ans de prison.
00:15:04 Il y a une multiplication de refus d'obtempérer pour plusieurs raisons.
00:15:07 Des gens qui conduisent sans permis,
00:15:09 des gens qui transportent de la drogue ou des armes dans leur véhicule,
00:15:13 des gens qui n'ont pas envie pour plein de raisons
00:15:16 de s'arrêter à l'injonction d'un policier ou d'un gendarme.
00:15:19 Évidemment c'est absolument inacceptable,
00:15:21 mais ce n'est pas parce que c'est inacceptable
00:15:23 et que l'on doit effectivement avoir des contrôles
00:15:26 qui tournent mal au point de tirer sur quelqu'un.
00:15:30 Est-ce que c'était intentionnel ?
00:15:31 Ce n'est pas à moi de le dire bien évidemment.
00:15:33 Donc prenons le temps d'en discuter.
00:15:35 On a eu l'occasion souvent d'en discuter à l'Assemblée nationale et au Sénat.
00:15:39 Moi je veux redire une nouvelle fois que ces moments sont extrêmement violents pour tout le monde,
00:15:45 que ces refus d'obtempérer, ces rodeos urbains parfois
00:15:48 sont extrêmement violents pour les policiers et pour les gendarmes eux-mêmes.
00:15:50 Mais je ne veux pas mélanger les débats.
00:15:52 Il y a eu un mort, un jeune qui est mort.
00:15:54 Il faut respecter ce temps d'émotion, ce temps du deuil pour les familles,
00:15:58 le temps de la vérité.
00:15:59 On en tirera les conséquences individuelles et collectives à la fin de cette enquête.
00:16:03 Vous avez discuté avec la famille de la victime ?
00:16:06 Non, je n'ai pas discuté avec la famille de la victime.
00:16:09 Pour l'instant c'est normal, dans son temps de deuil,
00:16:11 elle a annoncé qu'elle porterait plainte.
00:16:13 Évidemment elle sera le mieux reçue possible
00:16:16 par les services de l'inspection générale de la police nationale.
00:16:18 Et quoi qu'il arrive, je veux évidemment assurer à chacune et à chacun
00:16:22 que les moyens très importants seront mis en toute indépendance
00:16:25 pour que la vérité soit faite.
00:16:26 Et encore une fois, nous le souhaitons
00:16:27 en respectant le temps de la justice le plus rapidement possible.
00:16:30 Est-ce que le policier en garde à vue a pu regretter son geste ?
00:16:37 Il ne m'appartient pas de commenter l'enquête judiciaire
00:16:39 puisqu'à partir du moment où il a été mis en audition en garde à vue,
00:16:42 c'est la justice qui désormais connaît ces informations.
00:16:45 Et j'en suis sûr que le procureur de la République aura l'occasion de communiquer
00:16:48 lorsqu'il le souhaitera pour évoquer les éléments de l'enquête.
00:16:52 Ce que je peux dire c'est que les deux policiers
00:16:54 qui sont intervenus à notre connaissance étaient des policiers expérimentés,
00:16:57 ils avaient entre 38 et 40 ans,
00:16:59 et ils n'avaient pas de difficultés dans leur dossier administratif.
00:17:04 Donc on essaie aussi de comprendre ce qui s'est passé
00:17:06 dans l'intervention des motards de la DOPC.
00:17:10 Ce que je veux dire aujourd'hui,
00:17:11 c'est 1) émotion extrêmement légitime pour cette famille
00:17:15 et pour cette personne qui est morte,
00:17:17 2) la vérité doit être faite absolument,
00:17:20 3) des sanctions seront prises s'il est prouvé dans les heures qui viennent
00:17:23 en effet que des charges sont importantes
00:17:26 et que ce policier est poursuivi en justice,
00:17:27 donc les sanctions administratives seront prises par le préfet de police,
00:17:30 et 4) un appel au calme puisque rien ne justifie de brûler une mairie,
00:17:35 d'attaquer un centre des finances publiques,
00:17:37 de brûler des véhicules de particuliers,
00:17:40 et donc un maximum de forces de l'ordre seront présentes
00:17:43 dans les grandes villes de France et singulièrement en Ile-de-France.
00:17:47 Aujourd'hui, exceptionnellement, pour pouvoir rappeler tout le monde au calme
00:17:51 puisqu'il est évident que la justice doit se faire dans le calme.
00:17:54 -Vous craignez que vous devieniez encore plus difficile ?
00:17:57 -J'ai annulé ma journée de déplacement en province.
00:18:00 Je resterai avec le préfet de police à disposition évidemment des préfets.
00:18:04 Et à 14h, je réunis à l'allemande du président de la République
00:18:07 une réunion de sécurité avec les forces.
00:18:08 Merci beaucoup.
00:18:09 -Gérald Darmanin, qui effectivement a pris position très clairement
00:18:17 -je ne sais pas comment vous interprétez d'ailleurs ces propos du ministre de l'Intérieur-
00:18:22 mais qui manifestement trouvent dans la vidéo
00:18:30 des raisons d'imaginer que le policier ne devait pas se comporter comme il s'est comporté.
00:18:38 -Moi je suis policier comme vous le savez Pascal Praud
00:18:41 et comme on le rappelle régulièrement quand j'interviens dans les médias,
00:18:44 je suis très prudent sur l'action de police qui s'est déroulée hier
00:18:48 et je retiens que c'est l'enquête judiciaire,
00:18:49 ce sont la justice indépendante qui déterminera les conditions d'usage de cette arme à feu.
00:18:54 Et encore une fois, la présence d'innocents,
00:18:57 ce n'est pas uniquement pour les dénacquants ou pour tout le monde,
00:19:00 sauf pour les policiers, c'est aussi pour les policiers.
00:19:02 Et je constate que le descriptif que je vous ai fait de ce policier
00:19:06 a été évidemment celui indiqué par le ministre de l'Intérieur.
00:19:08 -Alors on va parler de la nuit de tension, on va parler du récit des faits,
00:19:11 mais il y a quelque chose qui est frappant ce matin, ce sont les réactions.
00:19:14 Les réactions de la France Insoumise, les réactions de la gauche,
00:19:18 mais aussi les réactions des personnalités.
00:19:20 Et le ministre de l'Intérieur a été interrogé là-dessus,
00:19:22 il y a deux personnalités parmi les plus importantes de France qui ont pris la parole,
00:19:27 c'est Kylian Mbappé et Kylian Mbappé, "J'ai mal à ma France".
00:19:32 Et donc je ne sais pas si on va voir son tweet et ce qu'il a écrit,
00:19:38 ce qu'il a dit précisément, Marine Lanson va nous le montrer.
00:19:42 "J'ai mal à ma France, une situation inacceptable.
00:19:44 Toutes mes pensées vont pour la famille et les proches de Naël.
00:19:47 Ce petit ange, parti trop tôt", écrit Kylian Mbappé.
00:19:52 Et l'autre personnalité parmi les plus populaires de France,
00:19:55 c'est Omar Sy, qui a également pris la parole.
00:20:00 Et c'est intéressant également de voir ce...
00:20:04 -Omar Sy qui avait déjà signé une tribune pendant l'affaire Théo,
00:20:07 vous vous souvenez, il y avait une personne, notamment Patrick Bruel.
00:20:10 Il y a un réflexe d'identification aussi, parce que c'est un jeune de banlieue,
00:20:15 mais c'est vrai qu'on ne voit pas ces personnalités se prendre partie.
00:20:19 Quand c'est une victime, par exemple, de la délinquance,
00:20:21 on n'a jamais vu ces personnalités signer une tribune pendant l'affaire Lola.
00:20:26 C'est pour ça que c'est intéressant.
00:20:30 Je le répète, c'est toujours des sujets très délicats à aborder,
00:20:33 que le temps n'est pas à la polémique.
00:20:35 Mais ce qui nous intéresse, c'est de décrypter aussi la société française
00:20:38 et que ces tweets de deux personnalités aussi importantes,
00:20:43 forcément, il faut pouvoir les décrypter.
00:20:45 Est-ce qu'on peut voir le tweet d'Omar Sy à l'instant ?
00:20:51 Et ce qu'a dit Omar Sy ?
00:20:54 Je ne sais pas si ça peut vous faire réagir ou pas.
00:21:01 On ne l'a pas, me dit Marine Lanson.
00:21:04 Alors je vous propose de voir...
00:21:07 "J'ai mal à ma France", c'est une déclaration tout à fait honorable.
00:21:11 Mais je n'en dis ce qu'on vient pas.
00:21:14 Parce qu'il veut dire "la France ne mérite pas ça"
00:21:16 ou "l'idée que j'ai de la France ne correspond pas à ce qui s'est passé".
00:21:19 C'est une déclaration presque patriotique, si je puis dire.
00:21:24 Non ?
00:21:25 Parce qu'on pourrait penser que, mais non, c'est plutôt une bonne déclaration.
00:21:32 Mais c'est aussi...
00:21:34 C'est toujours difficile.
00:21:35 Ce qui est compliqué pour tout vous dire,
00:21:37 c'est que quand un policier est tué dans un...
00:21:42 Comment dire ?
00:21:43 Lorsqu'il intervient dans un refus d'obtempérer,
00:21:46 ceux qui aujourd'hui disent "j'ai mal à ma France"
00:21:48 ne disent pas "j'ai mal à ma France".
00:21:50 C'est ça qui est compliqué.
00:21:52 Évidemment, il est un victime, ça vient de se produire.
00:21:55 Mais c'est tout ce que je veux dire.
00:21:59 Moi, Gérald Darmanin a raison sur ce qu'il a dit sur les policiers.
00:22:02 Mais ce que je veux vous dire...
00:22:03 Ce que je veux vous dire, c'est que...
00:22:06 Non, mais vous ne répondez pas à ma question.
00:22:08 Il a eu raison de dire ça, Mbappé, ça correspond.
00:22:10 Mais je ne sais pas s'il a raison ou pas, et ce n'est pas ce que je veux vous dire.
00:22:14 Ce que je veux vous dire simplement, c'est qu'être policier, en 2023, c'est impossible.
00:22:20 C'est impossible.
00:22:21 C'est difficile, je voulais dire.
00:22:22 C'est impossible d'être sur le terrain.
00:22:25 Allez sur le terrain et faites-vous insulter, caillasser tous les jours que Dieu fait.
00:22:31 Le policier a toujours été difficile.
00:22:32 Non, non, non, non, non, non.
00:22:35 Il n'est plus difficile.
00:22:36 Personne ne nie ce que vous dites.
00:22:38 Pour une raison simple, c'est que l'autorité aujourd'hui, dans certains quartiers, n'est
00:22:44 absolument plus acceptée.
00:22:45 Il y a 30 000 refus de conférer par an.
00:22:48 Je ne vois pas en quoi ça justifie ce qu'ils ont dit.
00:22:50 Ça ne justifie pas du tout.
00:22:51 Pourquoi vous n'en parlez pas ?
00:22:52 Pourquoi j'en parle ? Parce que j'essaye de comprendre.
00:22:54 Le fait d'en parler, ça a l'air de dire que finalement, ça peut se comprendre.
00:22:58 Non, non, j'essaye de comprendre et d'expliquer.
00:23:00 J'essaye de comprendre et d'expliquer.
00:23:02 Et je suis sur la position de Gérald Darmanin.
00:23:04 Il n'y a rien à rajouter ou à enlever à ce qu'il a dit.
00:23:06 Dominique Jamais.
00:23:07 De quoi s'agit-il ? A priori, d'un fait divers, d'un malheur et d'un drame.
00:23:14 Et la tendance naturelle, dans un pays qui irait bien, serait que tout le monde s'incline
00:23:19 tout naturellement devant le malheur, face au silence, ou en tout cas ait un délai de
00:23:24 décence.
00:23:25 Et qu'est-ce que l'on constate ? C'est que ce fait divers comme d'autres est immédiatement
00:23:30 significatif de l'état où est notre société, puisqu'immédiatement, il se traduit dans
00:23:35 un premier temps par une explosion dans des banlieues, dans des cités, etc., qui sont
00:23:39 toujours prêtes à partir dans le vacarme, le tumulte et l'agression, et immédiatement
00:23:46 aussi à une exploitation éhontée de la part d'un certain mouvement politique, disons
00:23:51 la nuppes en gros, LFI, comme d'habitude.
00:23:53 Je pense qu'il va être intéressant de voir comment la justice va traiter cette affaire.
00:23:59 Dans la sérénité.
00:24:00 Il va y avoir, dans la sérénité, j'en doute pas, mais il y a des décisions importantes
00:24:04 qui vont être prises.
00:24:05 Il y a notamment la comparution, le déferment de ce fonctionnaire de police devant le parquet
00:24:10 et le juge d'instruction.
00:24:11 Et que va faire le juge d'instruction ? Que va faire le JLD ? Est-ce qu'il y aura des
00:24:15 réquisitions du parquet de mise en détention ? On ne peut pas l'exclure.
00:24:19 Ou de simple contrôle judiciaire ? Quelle sera la décision ? En tout cas, cette affaire
00:24:24 nous remonte à 15 ou 20 ans en arrière, avec les émeutes urbaines à la suite de
00:24:28 mort de jeunes, on se souvient, à Villiers-le-Bel, à Clichy-sous-Bois, on voit bien qu'on n'a
00:24:33 rien réglé.
00:24:34 Avec une différence quand même, c'est que la position de Gérald Darmanin est sans
00:24:36 ambiguïté ce matin.
00:24:37 C'est vrai, et il a eu raison.
00:24:38 Je pense qu'il a raison.
00:24:39 Parce que le cas parait, voilà.
00:24:41 Il a tout à fait raison.
00:24:42 Alors, revenons sur la déclaration de Marcy, parce que je voudrais vous montrer également
00:24:46 ce qu'a dit Jules Condé, parce que ça fait partie effectivement des faits que je
00:24:49 trouve intéressants, si j'ose dire.
00:24:52 Donc, Marcy dit "mes pensées et prières vont à la famille et aux proches de Naël,
00:24:59 mort à 17 ans ce matin, tué par un policier à dentaire.
00:25:02 Une justice digne de ce nom honore la mémoire de sept enfants".
00:25:08 Je rappelle effectivement ce qu'a dit Mbappé, une situation inacceptable.
00:25:11 "Mes pensées vont pour la famille ce petit temps, je suis parti trop tôt".
00:25:14 Et là encore, on pourra effectivement parler du profil de celui qui est décédé.
00:25:20 Et Jules Condé, joueur de l'équipe de France également, un jeune homme de 17 ans, abattu
00:25:26 à bout portant par un policier pour un refus d'obtempérer lors d'un contrôle.
00:25:29 "Telle est la réalité de la situation, elle est dramatique.
00:25:31 Comme si cette nouvelle bavure policière ne suffisait pas, les chaînes d'information
00:25:35 en continu en font leur chou gras.
00:25:36 Des plateaux déconnectés de la réalité, des journalistes, écrit-il entre guillemets,
00:25:41 qui posent des questions dans le seul but de déformer la vérité, de criminaliser la
00:25:44 victime et de trouver des circonstances atténuantes là où il n'y en a aucune.
00:25:47 Jules Condé, ce qu'il dit est objectivement faux.
00:25:51 Objectivement faux.
00:25:53 Une méthode vieille comme le monde pour masquer le vrai problème et si on éteignait un peu
00:25:56 la TV pour s'informer.
00:25:58 Donc vous avez des jeunes gens, Jules Condé, qui pensent que la police, effectivement,
00:26:03 et là, ça traduit sa police.
00:26:06 - Comment voulez-vous qu'ils pensent autrement quand vous avez des responsables politiques
00:26:08 de premier niveau qui allument la mèche, si vous voulez, c'est ça, et qui jettent
00:26:12 l'opprobre sur toute la police, qui tuent, enfin.
00:26:14 Donc c'est là qu'il faut vraiment faire appel à la responsabilité de chacun pour
00:26:18 ne pas envenimer, effectivement, la situation et laisser faire la justice.
00:26:21 - Oui, mais vous avez aujourd'hui, effectivement, c'est très intéressant, je le répète,
00:26:26 parce que Jules Condé, M. Mbappé et Omar Sy, viennent précisément des quartiers.
00:26:34 - Mais ils ne disent pas la même chose, les trois.
00:26:37 - Eh non.
00:26:38 - Ils...
00:26:39 - Le deuxième, c'est Omar Sy, c'est ça, il dit "je me remets à la justice".
00:26:44 - Oui.
00:26:45 - Oui.
00:26:46 - Celle qui est plus contestable, c'est celle de Condé, enfin dans sa deuxième partie.
00:26:50 Ce n'est pas la même chose, les trois.
00:26:52 - Oui.
00:26:53 - Il faut le dire, parce que autrement, on a l'impression que vous les mettez les trois
00:26:55 dans le même sac.
00:26:56 - Non, mais ils prennent, là où il y a un point commun, c'est qu'ils prennent la parole.
00:26:58 - Non, mais il ne faudrait pas.
00:27:01 - Ça fait sens.
00:27:02 - Il n'a pas le droit de prendre ma parole.
00:27:03 - Ne prenez jamais la parole pour une victime.
00:27:05 - C'est ça qui fait sens.
00:27:06 - C'est ça, c'est tout.
00:27:07 - C'est ça que je veux dire, ça fait sens.
00:27:08 - Et aucun moment...
00:27:09 - Ils viennent des mêmes quartiers, donc il faut les identifier.
00:27:13 - Oui, mais ils vont prendre...
00:27:14 - Non, mais ça montre...
00:27:15 - Quand vous avez un agriculteur qui est tué, les paysans réagissent, évidemment.
00:27:18 - En fait, pour moi, ça montre la société française, c'est ce que disait sans doute
00:27:22 Eugénie, c'est que pour ces jeunes gens, au fond, le procès qui est fait à la police,
00:27:26 c'est d'être raciste.
00:27:27 C'est ça que j'y vois.
00:27:28 - Il n'est pas question de ça dans leur déclaration.
00:27:31 - Mais je...
00:27:32 - Ah oui, mais vous les interprétez, là.
00:27:34 - Parce qu'ils prennent la parole.
00:27:36 - Regardez, à peu près les mêmes jours, ils risquent d'excuser.
00:27:39 - Il ne faudrait surtout pas que ce malheur, que ce drame donne prétexte à une ethnicisation,
00:27:45 à une américanisation de ce drame.
00:27:48 - Mais c'est exactement ce qui est en train de se passer.
00:27:49 - Et c'est ce qui est en train de se passer, semble-t-il, dès le départ, comme dans l'affaire
00:27:52 Diallo.
00:27:53 - Mais ce qui est dommage, c'est qu'en réalité, il y a deux choses, si je peux me permettre.
00:27:57 La première, cette équipe de France, moi, je n'ai pas oublié, en 2016, qui a accueilli
00:28:00 Mathieu, cet enfant orphelin qui a vu sa mère et son père, Jean-Baptiste Savard, Justin
00:28:04 Maydard, ces deux policiers assassinés à Manorville par un terroriste islamiste, ont
00:28:07 accueilli cet enfant au stade de France.
00:28:09 Ça, c'était une belle image de la France.
00:28:11 Et dans un contexte où il y a moins de deux mois, on a perdu Manon, Paul et Steven, ces
00:28:15 trois policiers qui assuraient missions de police, qui portent assistance à une adolescente
00:28:18 qui avait que la police pour la protéger suite à des affaires et des faits très graves.
00:28:22 J'estime qu'en fait, on a l'impression qu'effectivement, la perte d'un adolescent de 17 ans, c'est
00:28:27 grave.
00:28:28 Mais quand des policiers sont décédés, c'est moins grave.
00:28:30 Et je n'entends pas toutes ces personnalités qu'y incarnent les Français.
00:28:32 Quand on fait partie de l'équipe de France, on fait partie du patrimoine des Français.
00:28:35 Et ce que les policiers et les gendarmes souvent ne comprennent pas, c'est que tuer un policier,
00:28:40 assassiner un policier ou un gendarme, ça ne crée pas la même émotion.
00:28:43 Et il y a deux poids, deux mesures par rapport à d'autres drames.
00:28:46 Et tous les drames, toute la mort d'un être humain, c'est un drame.
00:28:49 Et moi, quand je suis policier, et j'en terminerai parce qu'elle prouve, on est énormément
00:28:53 blessé par les accusations généralisées.
00:28:55 Aucune couleur de peau, aucune appartenance ethnique, philosophique, religieuse ou antisexuelle
00:29:02 considérerait et accepterait qu'on fasse un tel racisme.
00:29:05 Là, parce qu'on est policier, parce qu'on porte l'uniforme, on jette le preuve sur
00:29:08 l'ensemble d'une profession.
00:29:09 Vous avez vu que hier...
00:29:10 Vous parlez de certains responsables politiques, pas un seul.
00:29:14 Est-ce que vous accepteriez qu'on fasse en permanence le procès de votre institution
00:29:17 ou de votre journal lorsque vous étiez directeur de publication, parce qu'il peut y avoir
00:29:20 ici et là des difficultés ou parce que la justice doit passer ? Vous voyez ce que je
00:29:24 veux dire ?
00:29:25 Mais la dernière idée que j'aurais, c'est de mettre en cause les policiers dans leur
00:29:29 ensemble.
00:29:30 Mais certains n'ont pas hésité à le faire.
00:29:32 Mais ce n'est pas moi qui l'ai dit, j'ai même condamné cette phrase.
00:29:35 Vous l'avez dit.
00:29:36 Je parle en général, M.
00:29:37 Geoffrin.
00:29:38 Oui, mais c'est pour vous dire que tout le monde, même dans les quartiers, on dit
00:29:42 que les gens sont contre la police.
00:29:44 Il y a des gens contre la police, c'est quand même drogue, etc.
00:29:47 Mais il y a beaucoup de gens qui demandent de la sécurité, qui demandent donc des policiers.
00:29:50 A chaque fois qu'on fait un reportage en banlieue, les journalistes reviennent en disant
00:29:54 oui.
00:29:55 Regardez, hier à Marseille, il y avait des gens qui ont interpellé le président de
00:30:00 la République.
00:30:01 Sur quoi ? Sur le manque de sécurité dans les quartiers.
00:30:02 Ils disaient il n'y a pas assez de policiers.
00:30:04 Donc c'est des gens qui font confiance à la police.
00:30:06 Ils demandent plus de policiers.
00:30:07 Annanterre, c'était Pablo Picasso dont est originaire ce conducteur.
00:30:09 Le maire réclamait il y a quelques semaines, c'était logé d'un sujet de votre antenne,
00:30:13 des policiers supplémentaires parce que les trafics de stupéfiants, les rodeos, s'éviscent
00:30:17 dans ces quartiers et prennent en otage les honnêtes gens.
00:30:19 Donc on voit bien qu'aujourd'hui la police est plus que jamais nécessaire et indispensable
00:30:22 de vivre ensemble.
00:30:23 Et que ces habitants, vous savez, ces policiers, les trois quarts de ces policiers, c'est
00:30:27 l'objet du tweet de Fabien Roussel, c'est qu'ils sont issus majoritairement de la classe
00:30:31 ouvrière, très peu sont nés avec une cuillère d'or ou une cuillère dorée dans la bouche.
00:30:34 Et que ces policiers s'engagent pour protéger les gens.
00:30:37 Mais qui demande ?
00:30:39 Non parce que vous dites ça, c'est Dominique qui a dit ça, ça risque de s'ethniciser.
00:30:43 Mais oui et non parce que dans ces quartiers qui sont plus ou moins ethniques, il y a une
00:30:48 grande partie des gens qui demandent plus de policiers et plus de sécurité.
00:30:51 Donc là c'est pas ethnique.
00:30:52 C'est la même ethnie mais ils ont des opinions différentes.
00:30:56 Faut faire attention avec l'usage des mots.
00:30:59 Laurent, 95% des gens dans les quartiers demandent plus de sécurité.
00:31:03 Qui demande moins de sécurité ?
00:31:05 Ceux qui font le trafic ?
00:31:06 Oui, c'est ce que je viens de dire.
00:31:07 Ceux qui font des rodéos ?
00:31:08 Mais ceux-là, ils ne veulent plus voir les flics.
00:31:11 C'est ça que je vous dis parce que pour faire leur business...
00:31:13 Mais c'est sur une base de délinquants.
00:31:14 Mais c'est moi terminé.
00:31:15 Non mais je suis en désaccord.
00:31:18 Ceux-là, ils vont instrumentaliser ce qui se passe parce qu'ils veulent faire leur business
00:31:22 sans que les flics interviennent.
00:31:23 Et il y a la France insoumise qui met de l'huile sur le feu.
00:31:27 C'est ça la difficulté de ce sujet.
00:31:31 95% veulent...
00:31:32 Les premières victimes de ce qui se passe dans les quartiers populaires, c'est les habitants.
00:31:37 Et justement, il y a quand même un élément qui montre le dérèglement mental ou sociologique
00:31:43 d'une partie de la population.
00:31:44 Il faut avoir un mot, une pensée.
00:31:46 C'est moins grave que d'être tué évidemment pour les 42 malheureux complètement innocents
00:31:50 qui ce matin ont retrouvé en bas de chez eux leur voiture brûlée.
00:31:53 Alors parmi les réactions, et puis après on verra ce qui s'est passé cette nuit,
00:31:59 la peine de...
00:32:00 Jean-Luc Mélenchon, la peine de mort n'existe plus en France.
00:32:02 Aucun policier n'a le droit de tuer sauf légitime défense.
00:32:05 S'il s'agissait d'un refus d'obtempérer de poluer ou d'émigrer fiscaux, on ne se poserait
00:32:09 pas la question.
00:32:10 Nous avons multiplié les alertes.
00:32:12 Cette police incontrôlée, écrit-il, par le pouvoir discrédite l'autorité de l'État.
00:32:16 Elle doit être entièrement refondée.
00:32:17 Condoléances affichées à la famille.
00:32:19 C'est quelqu'un qui instrumentalise, qui politise, qui récupère.
00:32:22 Clémentine Autain, je l'ai dit tout à l'heure, la recrudescence de ces meurtres.
00:32:26 Donc vous avez un député de la République qui parle de policiers qui ont tué, parfois
00:32:33 en situation légitime de France, elle parle de meurtres.
00:32:36 Député de la République.
00:32:38 Et M.
00:32:39 Boyard, à Nanterre, la police a encore tué.
00:32:42 Chaque année, cette institution défaillante vole des vies.
00:32:45 Tant que le gouvernement restera dans le déni, nous pleureront d'autres.
00:32:48 Ziyed, Bouna, Adama, Steve et Zineb.
00:32:51 Toutes mes pensées sont à la famille.
00:32:52 C'est incroyable, Adama, on ne sait même pas si la police est coupable.
00:32:55 Vous parlez de meurtre, mais c'est la même qualification qui a été retenue par le
00:32:59 parquet.
00:33:00 Homicide volontaire, c'est quoi ? Contre le fonctionnaire de police.
00:33:03 C'est meurtre.
00:33:04 Oui, mais la recrudescence, là elle dit les 13.
00:33:08 La recrudescence de ces meurtres, écrit Clémentine Autain.
00:33:12 Donc ce qui est factuellement…
00:33:13 C'est faux.
00:33:14 C'est faux.
00:33:15 Elle est députée de la République.
00:33:16 C'est grave de dire cela.
00:33:17 Oui, je suis…
00:33:18 Je peux partager votre avis.
00:33:19 C'est bien l'homicide volontaire qui a été retenu.
00:33:21 Pour l'instant, ça peut évoluer, bien entendu.
00:33:24 La présomption d'innocence, il faut la respecter.
00:33:27 Bon, nuit de tension à Nanterre, je vous propose de voir le sujet de Maureen Vidal.
00:33:32 Des voitures ravagées par les flammes.
00:33:38 Des scènes comme celle-ci se sont produites toute la nuit dans plusieurs quartiers à
00:33:45 Nanterre et notamment dans la cité Pablo Picasso.
00:33:47 Dès 20h hier, la situation dégénère entre les forces de l'ordre et plusieurs individus.
00:33:55 Deux unités de force mobile sont présentes, dont une partie de la CRS 8 spécialisée
00:34:00 dans les violences urbaines.
00:34:01 Ciblées par des jets de mortiers d'artifice et face au nombre d'émeutiers, certains
00:34:08 policiers sont obligés de rebrousser chemin.
00:34:10 Des barricades sont dressées par plusieurs individus.
00:34:13 Du mobilier urbain est détruit, abribus, panneaux publicitaires et poubelles en témoignent
00:34:21 ces images filmées un peu plus tôt dans la soirée.
00:34:23 Des scènes qui se déroulent au pied des bâtiments devant les riverains.
00:34:28 La préfecture assurait que la situation était contenue peu avant minuit, mais les tensions
00:34:36 se sont étendues dans plusieurs communes voisines.
00:34:38 Est-ce qu'on a des précisions sur les interpellations cette nuit ? Est-ce qu'on sait des nouvelles
00:34:51 informations à nous donner ? Célia Barotte.
00:34:52 Ce matin, Laurent Nunez a été invité sur notre antenne.
00:34:56 Il a parlé de 350 fonctionnaires mobilisés.
00:35:00 31 interpellations a confirmé Gérald Darmanin lors de sa prise de parole.
00:35:05 350 fonctionnaires mobilisés sur Nanterre, mais 1200 en France.
00:35:10 24 blessés légers du côté des forces de l'ordre.
00:35:14 42 véhicules brûlés.
00:35:15 Les tensions se sont terminées vers 3h30 du matin.
00:35:18 2-3 engins de véhicules et de chantiers ont été incendiés.
00:35:23 Des tensions qui se sont propagées même dans d'autres communes au-delà de Nanterre.
00:35:28 Je disais tout à l'heure qu'on va s'intéresser vraiment évidemment au profil de cette jeune
00:35:36 personne de 17 ans et rappeler évidemment que c'est un drame absolu, que ça meurt.
00:35:40 Est-ce qu'on a des éléments d'information ? Qui était-il ? Que faisait-il ? Et avait-il
00:35:46 été déjà condamné par la justice ?
00:35:49 Les informations concernant son profil sont assez floues.
00:35:53 Deux scénarios s'opposent.
00:35:54 Il y a le scénario et les informations données par sa famille.
00:35:57 Sa famille décrit un jeune homme sans histoire.
00:36:01 Sa grand-mère me parlait sur le terrain de quelques bêtises, mais pour elle ce n'était
00:36:06 pas un délinquant qui méritait justement ce dénouement tragique.
00:36:11 Personne d'ailleurs ne mérite évidemment, et ça il faut le dire, quelque soit ce qu'il
00:36:16 avait fait à 17 ans, personne ne mérite de mourir dans ces conditions-là bien évidemment.
00:36:21 Et concernant les sources policières, il semblerait qu'apparemment ce jeune homme
00:36:25 soit connu des services de police pour des refus d'obtempérer justement dans le passé,
00:36:30 l'usage de stupéfiants ou encore une conduite sans permis ?
00:36:32 L'autopsie...
00:36:33 A 17 ans.
00:36:34 Pour l'instant aucune information concernant son casier de judiciaire.
00:36:39 A 17 ans on n'a pas encore le permis normalement.
00:36:41 Alors l'autopsie est pratiquée et donnera ses résultats et ce sera aussi un élément
00:36:49 important dans l'enquête, notamment pour savoir s'il était sous stupéfiants précisément
00:36:55 ou s'il était alcoolisé.
00:36:56 C'est une question en tout cas que les policiers doivent se poser, j'imagine Mathieu Vallée.
00:37:01 Ce n'est pas uniquement ça.
00:37:02 On n'a pas besoin d'une autopsie pour l'alcoolémie.
00:37:05 L'autopsie c'est pour calculer la trajectoire, l'impact de la balle et refaire une reconstitution.
00:37:10 Dans quelles conditions le coup de feu était tiré, c'est ça l'autopsie.
00:37:13 D'accord.
00:37:14 Sur le corps il y a des prélèvements sanguins et des analyses de quoi t'opérais.
00:37:17 C'est ce que disait tout à l'heure Laurent Nunez.
00:37:19 Oui mais une autopsie c'est fait pour calculer en présence du médecin du juge la trajectoire
00:37:23 de la balle et reconstituer les faits.
00:37:25 Je voulais qu'on écoute des témoignages précisément sur Naël et tout d'abord sa
00:37:30 grand-mère.
00:37:31 Il est adorable, il fait des petites bêtises comme tout le monde.
00:37:43 Ça veut dire un délinquant on peut le tuer.
00:37:45 Il n'est pas délinquant, il n'est rien.
00:37:46 C'est un gentil garçon qui va à l'école, il est très très bien.
00:37:50 Les policiers pour se cacher, ils disent c'est un délinquant.
00:37:52 Tout le monde est délinquant.
00:37:53 Tous ce qu'ils ont tué les policiers ils sont délinquants.
00:37:55 Alors j'ai rien compris moi.
00:37:56 Ils ont tué mon petit-fils et je vais être bien.
00:37:59 Je ne suis pas bien moi du tout.
00:38:00 Je ne suis pas bien, je suis contre le gouvernement moi.
00:38:03 Je ne suis pas bien mon fils.
00:38:04 Ils m'ont tué mon petit-fils.
00:38:06 Ils m'ont esquinté mon petit-fils.
00:38:08 Moi je m'en fous de tout le monde.
00:38:10 Je m'en fous maintenant de tout le monde.
00:38:11 J'ai demandé, j'en ai téléphoné tout le monde.
00:38:14 J'ai des enfants handicapés.
00:38:16 Ça y est ils m'ont tué moi, c'est fini.
00:38:18 Ils m'ont enlevé ma vie.
00:38:19 Je suis restée dans le coma dix jours, dans le coma en réanimation.
00:38:22 Je sors de l'hôpital, j'ai été opéré trois fois du cœur et maintenant ils m'ont
00:38:26 pris mon petit-fils.
00:38:27 Je ne leur pardonnerai jamais de la vie.
00:38:29 Jamais, jamais, jamais, jamais.
00:38:30 Autre témoignage qu'ont enregistré les équipes de CNews sur le terrain, une connaissance
00:38:37 de ce jeune homme, Naël.
00:38:39 Ce petit, il était très très bien.
00:38:43 Il n'est pas du tout connu, mais pas du tout connu de la police.
00:38:45 En fait, il était là, grandit dans le quartier comme tout le monde, comme tous les enfants,
00:38:48 comme mon enfant, comme tout le monde.
00:38:50 C'était son seul enfant.
00:38:52 On vient de là-bas dès le matin, comme ça, à coup de fusil dans sa tête.
00:38:55 Alors que c'est un enfant, il était en règle dans le quartier.
00:38:57 Il n'a jamais rien fait.
00:38:59 Au contraire, il était avec moi il y a deux ans en vacances.
00:39:01 C'était une crème.
00:39:02 Il n'y a pas plus crème que cet enfant-là, en fait.
00:39:04 Il n'y a pas plus crème, en fait.
00:39:08 Il a toujours été correct.
00:39:09 Il a toujours été respectueux.
00:39:11 Ça a été un enfant irréprochable, en fait.
00:39:14 Et voilà, on l'a battu ce matin, alors qu'il n'a jamais fait de stupéfiants.
00:39:18 Il n'a jamais fait de prison.
00:39:19 Il n'a jamais rien fait.
00:39:20 Il a toujours été dehors.
00:39:21 Il a toujours respecté tout le quartier.
00:39:23 Il a toujours respecté tout le monde, en fait.
00:39:25 Et je ne comprends pas pourquoi ce matin, il a été abattu par un gendarme.
00:39:28 On a la vidéo du gendarme lui tirant dessus.
00:39:31 On l'a, la vidéo.
00:39:32 Elle tourne dans tous les Snap, dans tous les réseaux.
00:39:34 Elle tourne cette vidéo-là.
00:39:35 Ce n'est pas normal, en fait.
00:39:36 Ces gens-là, ils devront utiliser leur arme en Irak, pas ici, sur des gamins de 17 ans.
00:39:41 Non, non.
00:39:42 Autre témoignage, et c'est intéressant ce que disent les habitants, en tout cas certains
00:39:48 habitants bien évidemment, qui ont été interrogés.
00:39:50 Le rapport qu'ils peuvent avoir aujourd'hui avec la police sur le terrain.
00:39:53 Les tensions, elles sont le fait de la police.
00:39:56 Elles ne sont pas le fait des gens qui sont là.
00:39:58 S'il y a des tensions, c'est parce qu'il y a quelqu'un qui a été tué.
00:40:01 Pourquoi ils veulent faire la violence, les jeunes hommes dans les quartiers ? C'est
00:40:05 parce qu'ils en ont marre et c'est répétitif.
00:40:06 Il y a beaucoup de violence.
00:40:07 C'est répétitif.
00:40:08 Il y a beaucoup de morts.
00:40:10 Donc là, il faut faire quelque chose.
00:40:11 Je viens d'arriver de mon travail et je viens de voir tous ces cartes de police.
00:40:15 Moi, pour mettre, c'est mettre de l'huile sur le feu et les jeunes ne vont pas en rester
00:40:19 là, je pense.
00:40:20 C'est inquiétant.
00:40:21 C'est très inquiétant.
00:40:22 Ça peut partir très, très vite.
00:40:24 Et puis, tout le monde n'est pas à Bac +5 dans sa tête non plus.
00:40:28 Je me joins à ce qu'a dit notre maire Patrick Jarry.
00:40:33 Il comprend la situation et appelle au calme.
00:40:36 Tout à l'heure, des personnalités qui avaient réagi au Marcy, à Kilian Mbappé,
00:40:41 à Jules Koundé.
00:40:42 Je disais que ces personnalités venaient parfois des quartiers.
00:40:45 Il faut préciser que Jules Koundé ne vient pas d'un quartier.
00:40:47 Il vient d'un petit village de Gironde.
00:40:49 Et c'est important de le préciser.
00:40:52 Je voudrais qu'on écoute le préfet Nunez qui était tout à l'heure sur notre antenne
00:40:55 dans les réactions et notamment il s'est exprimé sur les affrontements de la nuit.
00:41:02 350 fonctionnaires et militaires, fonctionnaires de police militaire de la gendarmerie qui
00:41:06 étaient mobilisés essentiellement sur Nanterre et qui ont fait un travail remarquable pour
00:41:12 éviter des débordements.
00:41:14 Donc ces petits groupes se sont engagés dans plusieurs quartiers de Nanterre tout au long
00:41:21 de la soirée et puis une partie de la nuit puisque les derniers incidents se sont terminés
00:41:24 à 3h30.
00:41:25 Et voilà, donc nous avons systématiquement poursuivi pour chasser ces petits groupes,
00:41:31 éviter qu'ils ne commettent des exactions graves.
00:41:34 Et il y a eu 24 interpellations.
00:41:36 – Et des blessés côté policiers.
00:41:38 – Il y a eu 24 blessés légers parmi les forces de police et les militaires de la
00:41:42 gendarmerie et nous déplorons 42 véhicules brûlés.
00:41:47 Il y a eu 2 ou 3 engins également de poids lourd, engins de chantier qui ont été brûlés,
00:41:53 quelques cabanes également de chantier et puis surtout les forces de l'ordre ont évité,
00:41:59 comme ont tenté de le faire un certain nombre de personnes, ont évité que des personnes
00:42:03 entrent ou dégradent, brûlent des commerces ou certains bâtiments publics et je veux
00:42:07 à nouveau saluer leur action.
00:42:09 – Avant d'écouter Marc Lamolla qui est un ancien policier et que hier j'ai cité
00:42:15 à l'antenne puisqu'il m'a écrit pendant notre émission l'heure des pros hier soir,
00:42:19 être flic aujourd'hui c'est faire le sale boulot et servir de serpillère à une
00:42:23 certaine société à l'extrême gauche.
00:42:25 L'hémorragie des effectifs l'atteste.
00:42:28 Le décès de ce jeune homme reste un drame mais pour moi, même j'ai trouvé une situation
00:42:35 similaire, je sais ce que c'est, m'écrivait-il, de tirer sur un homme et c'est pourquoi
00:42:40 je lui ai demandé de témoigner avec nous ce matin, il sera précisément dans quelques
00:42:43 secondes avec nous.
00:42:45 Mais écoutez Laurent Nunez sur le contrôle, comment contrôler aujourd'hui ces jeunes
00:42:52 gens qui refusent parfois tout contrôle précisément et qui sont dans ce qu'on appelle le refus
00:42:57 d'obtempérer.
00:42:58 Écoutez le préfet de police de Paris.
00:43:00 Ces deux motards s'étaient vus assigner cette mission.
00:43:05 Donc mon premier réflexe c'est évidemment de demander dans quel contexte a eu lieu ce
00:43:08 contrôle routier.
00:43:10 Donc voilà, trois individus dans un véhicule qui commettent des infractions, ils sont contrôlés,
00:43:15 il y a un refus d'obtempérer, un premier refus d'obtempérer, puis le véhicule est
00:43:19 bloqué dans le flot de circulation, il y a le contrôle au cours duquel ce coup de
00:43:24 feu est tiré.
00:43:25 Voilà, donc je n'ai pas de commentaire à faire.
00:43:28 Je n'ai pas d'explication à suivre.
00:43:29 J'ai dit et je redis que ce geste m'interpelle et que l'enquête doit faire toute la lumière
00:43:35 sur les circonstances de ce contrôle, ce qui s'est passé juste avant, ce qui s'est
00:43:40 passé dans l'habitacle, ça c'est la justice qui doit le dire.
00:43:43 Évidemment il faut respecter le principe de présomption d'innocence.
00:43:47 Je m'aperçois que le nombre d'incidents arrive précisément au moment du contrôle
00:43:52 avec le refus d'obtempérer.
00:43:53 Oui.
00:43:54 Qui se sont multipliés.
00:43:55 Donc c'est un problème central.
00:43:58 30 000 parents.
00:43:59 C'est aujourd'hui un problème central le refus d'obtempérer.
00:44:02 Toutes les nuits.
00:44:03 Donc qu'est-ce que vous faites avec des gens aujourd'hui qui refusent d'obtempérer ?
00:44:06 Toutes les nuits, Pascal Praud, moi je travaille en BAC de l'Unité départementale du Val-de-Marne
00:44:10 la nuit, toutes les nuits c'est un minimum deux ou trois refus d'obtempérer et pour
00:44:13 n'importe quel motif.
00:44:14 Le ministre l'a dit.
00:44:15 Mais ce n'était pas vrai il y a 20 ans.
00:44:17 Mais il y a 20 ans il y en avait moins et il y a 20 ans en réalité lorsque les policiers
00:44:21 ou les gendarmes prenaient en charge un véhicule qui refusait de s'arrêter, on n'avait pas
00:44:24 des personnes qui conduisaient ces véhicules qui voulaient tuer des policiers ou des gendarmes.
00:44:28 Vous avez cet gendarme Mélanie Lemay qui a été fauché, traîné et percuté par un
00:44:33 policier qui a succombé à ses blessures.
00:44:34 Vous avez toutes ces femmes et ces hommes qui portent l'uniforme qui en fait lorsque
00:44:38 vous parlez de ces quartiers, regardez Emmanuel Macron était à Marseille à la bus.
00:44:41 Là on est passé de 1000 à 27 000.
00:44:43 Tout à fait.
00:44:44 Mais qu'est-ce qu'on fait avec 25 822 ?
00:44:47 Mais en fait.
00:44:48 Mais les policiers aujourd'hui, moi je suis policier, je suis dans la BAC comme vous
00:44:52 dites à 2h du matin, mais je n'interviens plus.
00:44:54 Je dis je ne vais pas y aller, il y a trop de dangers.
00:44:58 D'abord je peux tuer quelqu'un effectivement et je n'ai pas envie d'être ce responsable.
00:45:02 Vous avez des policiers qui patrouillent en brigade d'intégralité, en brigade spécialisée
00:45:05 de terrain, en brigade territoriale de contact ou police secours qui sont régulièrement
00:45:09 requis par les habitants, par les élus parce qu'il y a des individus qui font du rodé
00:45:13 en deux roues ou en quatre roues avec leur véhicule et qui peuvent à tout moment faucher
00:45:16 des enfants dans un parc, faucher des familles qui vont à l'école ou au travail et à ce
00:45:21 moment-là les policiers lorsqu'ils veulent faire preuve de courage et de bonne volonté
00:45:24 vont essayer d'intercepter ces véhicules.
00:45:26 Ce n'est jamais gagnant pour les policiers.
00:45:28 Si on intercepte ces véhicules, que ça se passe bien, c'est notre travail.
00:45:32 Si ça se passe mal, c'est la faute des policiers et si on ne fait rien, c'est aussi la faute
00:45:36 des policiers.
00:45:37 Il faut rappeler que le refus d'obtempérer en lui-même n'autorise pas l'usage des armes.
00:45:43 Attention.
00:45:44 C'est la mise en danger.
00:45:45 Il faut quand même le rappeler.
00:45:46 C'est pour ça que je vous dis, comment on traite le refus d'obtempérer ? On prend les
00:45:51 éléments, la plaque d'immatriculation, on va chercher ensuite l'individu et on fait
00:45:56 une procédure, on le poursuit devant le tribunal.
00:45:58 Ce n'est pas tout le temps possible.
00:45:59 Oui, mais la plupart du temps c'est comme ça.
00:46:01 Pourquoi vous dites que ce n'est pas possible ?
00:46:04 Parce que vous avez par exemple, là en l'occurrence personne n'en a parlé, ce véhicule il était
00:46:07 immatriculé en Pologne, un véhicule de location.
00:46:10 Ça se remonte.
00:46:11 Je vous explique.
00:46:12 L'enquête se remonte.
00:46:13 Vous savez Georges Pinaic, je ne suis pas un policier.
00:46:14 Donc je peux vous dire quand même que c'est compliqué de remonter ces filières de location
00:46:18 parce que vous avez des sociétés à écrans, c'est-à-dire des individus qui montent des
00:46:20 sociétés qui louent eux-mêmes ces véhicules à l'étranger, qui relouent en France.
00:46:24 Ce n'est pas que c'est facile.
00:46:25 C'est terminé parce que c'est vraiment très intéressant.
00:46:27 On est au cœur du métier des policiers.
00:46:31 Vous savez, le sport national, Georges Pinaic, je sais que vous êtes attentif à ça.
00:46:33 Dans les quartiers, puisque j'en viens moi des quartiers, je suis né, j'ai grené dans
00:46:36 un quartier, ma mère y habite encore.
00:46:37 Vous avez en fait des individus qui, à longueur de journée, se prêtent les deux roues et
00:46:41 les véhicules.
00:46:42 Sur les deux roues, parfois, il y a des cagoules, il y a des dissimulations de visages qui ne
00:46:45 permettent pas, malgré la vidéoprotection, malgré la connaissance des délinquants par
00:46:48 les policiers de terrain, de pouvoir identifier les personnes.
00:46:51 Et là où moi, j'accuse l'Europe, c'est que dans un système européen où on doit
00:46:55 coopérer entre les pays, vous avez des véhicules immatriculés en Allemagne, immatriculés en
00:46:59 Pologne.
00:47:00 Comment on fait aujourd'hui avec, et visiblement ceux qui refusent d'obtempérer, c'est qu'ils
00:47:08 ont des bonnes raisons de refuser d'obtempérer.
00:47:10 Ils ont souvent des bonnes raisons.
00:47:14 A priori, vous, si vous êtes arrêté, si vous êtes...
00:47:17 Parce qu'ils ont de la drogue à bord de véhicule.
00:47:19 Quand je dis des bonnes raisons, vous comprenez.
00:47:21 Si vous, vous êtes arrêté par les policiers, jamais il n'y aura un refus d'obtempérer.
00:47:25 Pas sûr, ça.
00:47:26 Jamais.
00:47:27 Non mais sérieusement.
00:47:28 Et puis jamais, mais jamais, il n'y aura un refus d'obtempérer.
00:47:36 Donc ceux qui sont dans le refus d'obtempérer, c'est effectivement qu'il y a un souci, sans
00:47:40 doute.
00:47:41 Ils ont convenu.
00:47:42 Autrement, ils collaboreraient.
00:47:44 Donc qu'est-ce que vous faites aujourd'hui avec ces jeunes gens dans les cités ?
00:47:48 Il y a un code pénal en France.
00:47:49 Il y a un code pénal, oui.
00:47:50 Je ne dis pas que c'est facile.
00:47:52 Oui.
00:47:53 Moi, il y a ces deux ans de prison, donc on peut quand même...
00:47:55 Ce qui est très intéressant dans le discours de l'extrême-gauche, c'est qu'elle fait,
00:47:59 l'extrême-gauche, un discours comme Jean-Luc Mélenchon, par exemple, dit qu'on a laissé
00:48:03 libre cours à la police et que la police fait n'importe quoi.
00:48:05 Comme si le réel n'avait pas changé, comme si la délinquance n'avait pas explosé, comme
00:48:08 si le nombre, effectivement, de ces refus d'obtempérer n'avait pas explosé ces dernières
00:48:12 années.
00:48:13 Finalement, non, c'est juste la police qui serait devenue raciste, qui serait devenue
00:48:16 hyper violente.
00:48:17 Ils font complètement abstraction du contexte et c'est un déni de réel absolument insinuant.
00:48:21 Je pense qu'il faut revoir cet article 435-3 du Code de sécurité intérieure.
00:48:25 Le réel a changé.
00:48:26 Tout à fait, en 2017.
00:48:28 On a un article qui comprend cinq cas d'utilisation des armes par les policiers.
00:48:33 Il y a un article qui est très clair, c'est quand on a, comme à Annecy, un périple meurtrier
00:48:36 au couteau, les policiers sont habilités, autorisés par la loi à le neutraliser.
00:48:39 Par contre, sur un refus d'obtempérer, il y a tellement de cases à cocher prévues par
00:48:43 l'une des dispositions de cet article que le policier en un deuxième de seconde n'a
00:48:46 pas le droit.
00:48:47 Nous sommes d'accord.
00:48:48 Nous sommes d'accord.
00:48:49 Alors, avant...
00:48:50 C'est une légitime défense.
00:48:51 Moi, je le pense, oui.
00:48:52 Mais c'est une interrogation.
00:48:56 Avant de partir, donc, d'écouter M.
00:48:58 Marc Lamolla, juste, la politisation et l'instrumentalisation faites peut-être par la France Insoumise,
00:49:05 puisque cette nuit, vous avez des députés qui étaient dans des commissariats, M.
00:49:09 Léaumont, M.
00:49:10 Porte, M.
00:49:11 Boyard, qui sont allés dans des commissariats...
00:49:13 C'est leur électorat.
00:49:14 C'est leur droit en tant que...
00:49:16 Bien sûr, mais je n'en disconviens pas.
00:49:19 Regardez cette séquence.
00:49:21 Je viens vous voir et contrôler les gardés à vue.
00:49:26 Très bien.
00:49:27 On arrive.
00:49:28 Merci beaucoup.
00:49:29 On va aller faire un retour.
00:49:30 On va aller faire un retour dans la police de Targa.
00:49:37 Marc Lamolla est en direct de Marseille avec nous.
00:49:41 Bonjour, M.
00:49:42 Lamolla.
00:49:43 Je vous ai demandé de venir.
00:49:44 Vous êtes venu d'ailleurs sur ce plateau parce que vous aviez écrit un récit de votre
00:49:51 aventure de policier.
00:49:53 Et je vous ai écrit, et je vous ai demandé de venir parce qu'hier soir, vous avez écrit
00:49:56 ceci.
00:49:57 Être flic aujourd'hui, c'est faire le sale boulot et servir de serpillère à une certaine
00:50:03 société et à l'extrême gauche.
00:50:06 Et vous-même, vous avez été dans un cas similaire, m'écriviez-vous.
00:50:11 Vous savez ce que c'est que de tirer sur un homme.
00:50:15 Et vous me disiez hier, aurais-je dû le laisser partir ? À quoi bon être flic dans ces conditions-là ?
00:50:20 J'ai fait feu, mais j'ai eu la chance de le blesser et non pas de le tuer.
00:50:25 Tirer pour un flic n'est pas chose simple, croyez-moi.
00:50:29 Bonjour.
00:50:30 Oui, bonjour, M.
00:50:31 Pro.
00:50:32 Oui, voilà, je vous ai envoyé ce SMS pour rebondir sur le débat que je regardais.
00:50:38 Les choses qu'on peut dire sur cette affaire, c'est que la mort de ce jeune homme est dramatique.
00:50:45 Néanmoins, ça reste une situation extrêmement compliquée de police.
00:50:49 M.
00:50:50 Vallée le disait, face à une situation extrêmement complexe.
00:50:55 Le policier, lui seul, sait pourquoi il a tiré.
00:50:59 Il s'est trouvé dans une situation qu'il n'a pas générée et qu'il n'a pas souhaitée.
00:51:02 Et il faut qu'il prenne une décision dans un millième de seconde face à une situation
00:51:06 extrêmement complexe.
00:51:07 C'était mon cas, comme vous le disiez.
00:51:08 J'ai fait usage de mon arme sur un individu et je le confirmais dans mon SMS.
00:51:12 J'ai eu, je dis bien, la chance de ne pas le tuer, mais de le blesser.
00:51:15 Alors que je l'avais mis un jour, je visais la tête.
00:51:22 Parce qu'il fallait absolument l'interpeller et il fallait qu'il obéisse à mes injonctions,
00:51:28 c'est-à-dire de s'arrêter.
00:51:29 J'étais en légitime défense, j'étais devant le véhicule.
00:51:31 C'est quelque chose de très important et lorsque je fais feu, on ne va pas rentrer
00:51:37 dans les lieux.
00:51:38 Malheureusement, c'est intéressant d'ailleurs le témoignage de M.
00:51:42 Lamolla.
00:51:43 Malheureusement, il s'est interrompu parce qu'il y a eu un souci de liaison.
00:51:47 Vous-même, est-ce qu'une situation telle que l'a décrit M.
00:51:53 Lamolla, est-ce que vous l'avez rencontré dans vos vies professionnelles ?
00:51:56 Oui, quand j'étais gargin de la paix, on avait un conducteur de Dereux qui avait foncé
00:52:00 sur une policière et qui s'orientait vers ma direction.
00:52:02 J'ai dû sortir mon arme, je n'ai pas dû l'utiliser.
00:52:04 Et effectivement, quand le Dereux est arrivé, j'ai eu la chance que face à la sortie
00:52:09 d'arme que j'avais faite en le visant pour protéger ma vie puisque je n'avais pas de
00:52:12 solution de m'extirper ni à droite ni à gauche sur la voie publique, c'était dans
00:52:15 le 13e arrondissement, à deux heures du matin près de la bibliothèque François Mitterrand
00:52:19 pour ceux qui connaissent Paris dans le 13e arrondissement.
00:52:21 Finalement, il a ralenti son véhicule, il a pu être interpellé.
00:52:25 Mais c'est vrai qu'en formation initiale comme en formation continue, Pascal Prou,
00:52:28 le président de la République, avait promis que la moitié du temps des policiers soit
00:52:31 dédiée à la formation en septembre 2021.
00:52:33 Force est de constater que deux ans après, le contenu est bas.
00:52:36 Les policiers n'ont toujours pas les moyens, le temps, avec des formateurs en technique,
00:52:40 en sécurité d'intervention qui ne sont pas reconnus, qui ne sont pas valorisés et
00:52:43 qui mériteraient d'avoir cette force majoritaire dans notre institution parce que c'est grâce
00:52:47 à eux qu'on est formé à la technique, à l'intervention et à l'opérationnalité
00:52:50 des policiers sur le terrain.
00:52:51 Maintenant, la question qui va être posée directement à l'enquête et au juge, est-ce
00:52:56 que ce policier avait une autre solution que de le viser directement ?
00:53:01 C'est ça.
00:53:02 Est-ce qu'il avait une alternative ?
00:53:05 Et quand on regarde les images, on peut quand même se poser la question.
00:53:09 Non, mais on ne se la pose même pas.
00:53:11 D'ailleurs, on imagine, c'est ce que disait Gérald Darmanin, tout le monde comprend
00:53:14 en voyant les images que cette mort était évitable.
00:53:17 C'est ça, on est choqué de voir.
00:53:19 Effectivement, en plus, c'est quoi ? C'est une arme longue.
00:53:21 C'est une arme de poing.
00:53:22 C'est l'arme de poing.
00:53:23 C'est l'arme dont sont dotés tous les policiers.
00:53:25 C'est un Sig Sauer qui tire des cartouches de 9mm et en réalité qui est doté par chaque
00:53:31 policier.
00:53:32 Il laisse au coup de chance.
00:53:33 Comment ?
00:53:34 Une cartouche 9mm, ça laisse au coup de chance.
00:53:35 Ah oui, tout à fait.
00:53:36 C'est important.
00:53:37 Soit c'est un réflexe tragique, soit c'est une volonté.
00:53:39 Après, ce qui sera important dans les déclarations du policier, c'est de savoir quelle était
00:53:42 sa perception des faits et quels sont les éléments qui l'ont amené à prendre la
00:53:45 décision de faire feu sur le véhicule et sur le conducteur.
00:53:48 Il y a un point qui n'est pas éclairci, excusez-moi, je pose la question, mais j'ai lu, peut-être
00:53:53 même dans un journal mal informé, que de source policière, on avait dit au départ
00:53:57 qu'il y avait eu une volonté d'écraser le policier, qu'il avait été chargé par
00:54:02 le véhicule.
00:54:03 Ensuite, la vidéo est sortie.
00:54:05 Célia Barod peut répondre là-dessus.
00:54:06 Il n'y a pas eu de PV, mais c'est ce qu'on appelle sur les ondes un méchant sur les
00:54:10 armes.
00:54:11 Laurent Geoffray a raison.
00:54:12 C'est la version qui a été donnée selon les premières informations policières que
00:54:16 le véhicule avait tenté de foncer sur l'un des agents de police.
00:54:20 Ça a été donné sous quelle forme ? Parce que j'ai entendu PV et j'ai entendu après
00:54:24 sur les ondes.
00:54:25 Est-ce qu'il y a eu des PV de déposition des policiers ou est-ce que c'est dans l'échange
00:54:32 entre services et sur les ondes que cette affirmation a été faite ?
00:54:37 À ma connaissance, aucun PV ne nous a été aussi transmis concernant cette information.
00:54:41 En tout cas, sur les ondes et entre sources policières, ça a été la première version
00:54:46 qui nous a été présentée.
00:54:47 On reconnaît que c'est un problème.
00:54:50 Si on n'avait pas vu la vidéo, ils auraient maintenu la version.
00:54:54 Mathieu Vallée, est-ce qu'on peut répondre à ce que dit Laurent Geoffray ?
00:54:57 En fait, immédiatement après les faits, on a des échanges verbaux qui s'opèrent
00:55:01 entre les policiers et leur hiérarchie.
00:55:02 Les premières déclarations des agents sont portées à la connaissance à la fois de
00:55:06 l'autorité policière, le directeur de la sécurité des Hauts-de-Seine, le préfet
00:55:10 de police, mais aussi par un officier de police judiciaire qui se déplace sur place et qui
00:55:13 fait un avis au parquet.
00:55:14 Ensuite, le fonds d'écriture, je le rappelle, est traduit quand il y a un procès verbal
00:55:18 qui vous prouve d'information, c'est dans le code de procédure pénale, et qui, s'il
00:55:21 contrechaine des éléments inexacts ou faux, constitue un fonds d'écriture qui est passif
00:55:25 d'une réclusion criminelle de 15 ans.
00:55:26 Mais là, effectivement, les échanges verbaux ne rentrent pas, normalement, sur le coup
00:55:30 de cette loi.
00:55:31 Mais il y a eu ces échanges, si je comprends bien.
00:55:33 Il y a eu des premiers échanges qui ont été donnés.
00:55:34 Erronés, non ?
00:55:35 Contre-dit par la vidéo.
00:55:36 Des fois, Laurent Geoffray, vous avez des échanges qui sont donnés et qui sont affirmés
00:55:40 ou confirmés après par des éléments complémentaires.
00:55:43 Oui, mais vous voyez bien comment les gens...
00:55:44 Oui, je comprends.
00:55:45 Je comprends que ça peut jeter...
00:55:46 D'accord, ils vous ont baratinés quand la vidéo est sortie.
00:55:50 Ils ne faisaient peut-être pas le terme, Laurent, parce que peut-être qu'il a estimé,
00:55:54 effectivement, que sa vie était en danger.
00:55:56 Il est contre le véhicule, tout de même.
00:55:58 Il n'est pas à 12 km du véhicule.
00:56:00 Parmi les réactions politiques, celle de Nicolas Dupont-Aignan, qui dit ce que nous
00:56:05 avons dit ici depuis quelques minutes.
00:56:06 À chaque tragédie, il est proné matin, midi et soir de ne surtout pas faire de récupération
00:56:10 politique dès qu'un policier ou gendarme est impliqué.
00:56:13 Étrangement, tout est possible.
00:56:14 Attendons les résultats de l'enquête.
00:56:16 C'est vrai que ce deux poids deux mesures est remarqué par tout à chacun.
00:56:22 Marc Lamola est de retour avec nous, mais Marine Nanson me dit que la liaison n'est
00:56:30 pas parfaite.
00:56:31 Donc, on peut peut-être écouter Sébastien Chenu, qui était présent sur l'antenne de
00:56:37 RTL ce matin.
00:56:38 D'abord, c'est toujours un drame qu'un gamin de 17 ans perde la vie, quelles que soient
00:56:44 les circonstances.
00:56:45 C'est toujours un drame et il faut le déplorer.
00:56:48 Ça dit évidemment beaucoup de choses de notre société.
00:56:51 On va peut-être y revenir.
00:56:52 Maintenant, c'est le temps de l'enquête.
00:56:54 Je crois qu'il faut être très précautionneux sur tout ça.
00:56:58 Ne pas s'emporter, ne pas chercher des responsabilités qui n'existeraient peut-être pas ici ou
00:57:07 là.
00:57:08 C'est le temps de l'enquête.
00:57:09 Il faut le respecter, tout comme il faut respecter la présomption d'innocence pour les policiers
00:57:13 qui sont mis en cause.
00:57:15 Ces images choquent toujours, évidemment.
00:57:17 Lorsque quelqu'un se fait abattre à bout portant, c'est choquant.
00:57:22 On est dans une société de l'image, mais nous n'avons que des images partielles, voire
00:57:27 partiale.
00:57:28 Nous ne savons pas.
00:57:29 Et moi, je ne veux pas entrer dans le débat qui est celui de condamner avant de savoir.
00:57:34 C'est l'enquête qui dira les choses.
00:57:36 De toute façon, la police, c'est un organe qui est très contrôlé dans notre pays.
00:57:42 Et tant mieux, c'est, je crois, le corps de fonctionnaire qui est le plus sanctionné
00:57:46 parce que le plus contrôlé.
00:57:47 Voilà ce qu'on pouvait dire ce matin sur cette tragédie.
00:57:52 Célia Barotte, il y a peut-être quelques éléments d'information à apporter.
00:57:56 Dès ce soir, Gérald Darmanin a annoncé la mobilisation de 2000 policiers pour assurer
00:58:01 la sécurité et éviter de nouveaux épisodes de violences urbaines.
00:58:04 À savoir également que l'avocat de la victime a annoncé trois plaintes ces prochains jours.
00:58:09 L'une visera l'auteur du tir pour homicide volontaire.
00:58:12 Une autre pour son collègue concernant le motif de complicité.
00:58:16 Et une troisième pour faux en écriture publique qui sera déposée à l'encontre des policiers
00:58:21 qui, comme on l'expliquait tout à l'heure, ont affirmé que le jeune homme avait tenté
00:58:24 de commettre un homicide sur leur personne.
00:58:26 Mais ce n'était pas en écriture, justement ? Faux en écriture publique ?
00:58:29 Là, ça sera une plainte.
00:58:32 Une plainte des avocats de la victime.
00:58:35 Je lis d'ailleurs le communiqué des avocats.
00:58:38 "Nous annonçons que nous déposerons ces prochains jours une plainte.
00:58:40 Son intention de donner la mort ne fait aucun doute", parle évidemment du policier,
00:58:44 "puisqu'il résulte de la bande son de la vidéo qu'il annonce avant son tir.
00:58:48 Je vais te mettre une balle dans la tête."
00:58:50 C'est ce que dit le communiqué de l'avocat.
00:58:52 Est-ce qu'on entendrait sur la vidéo "je vais te mettre une balle dans la tête" ?
00:58:57 La plainte visera également son collègue pour complicité de homicide volontaire,
00:59:00 qu'elle semble faire injonction à son collègue de faire feu en disant
00:59:03 "shoote-le juste avant le tir".
00:59:05 Est-ce que la vidéo permet d'entendre ces mots ?
00:59:08 C'est assez compliqué, il faut vraiment porter l'oreille attentivement sur la vidéo.
00:59:13 Pour l'instant, aucune confirmation n'a été faite concernant ces propos
00:59:17 et que ces propos viennent du policier.
00:59:19 En tout cas, beaucoup de témoins et plusieurs personnes
00:59:23 qui ont eu connaissance de cette vidéo confirment ces dires.
00:59:27 Une seconde plainte pour faux en écriture publique, c'est la question que je vous posais.
00:59:31 C'est-à-dire que leur témoignage a été écrit faux en écriture publique,
00:59:35 sera déposé à l'encontre des policiers qui ont affirmé que le jeune homme
00:59:37 avait tenté de commettre un homicide sur leur personne en tentant de les percuter.
00:59:41 La question que je vous posais tout à l'heure,
00:59:42 est-ce qu'ils l'ont dit de vive voix dans les échanges ?
00:59:45 Ou est-ce que ça a été...
00:59:48 Parce que dans ces cas-là, la plainte pour faux en écriture publique
00:59:52 n'est pas matérialisée s'il n'y a pas de PV.
00:59:55 Si je vous pose la question, je comprends bien.
00:59:57 Pour l'instant, pas à ma connaissance.
00:59:58 D'accord, c'est important de le dire.
01:00:00 Je vous remercie beaucoup Célia,
01:00:03 je vous remercie beaucoup Mathieu Vallée d'être venue témoigner.
01:00:06 On va marquer une pause et nous parlerons...
01:00:09 Nous essaierons d'ailleurs de retrouver la liaison avec Marc Lamola
01:00:12 et on parlera des autres sujets de l'actualité du jour.
01:00:15 A tout de suite.
01:00:16 Mickaël Dos Santos est avec nous, il est 10h et nous rappelle les titres du jour.
01:00:24 Une vidéo extrêmement choquante, a priori non conforme à ce que nous souhaitons dans la police.
01:00:32 Gérald Darmanin évoque la mort de l'adolescent de 17 ans hier à Nanterre
01:00:36 suite à un refus d'obtempérer.
01:00:37 Le ministre de l'Intérieur réclame néanmoins le respect du temps judiciaire
01:00:41 pour avoir la vérité et la présomption d'innocence pour le policier.
01:00:44 Deux mineurs sont jugés aujourd'hui au tribunal de Grasse
01:00:47 pour l'agression d'Angèle, 89 ans.
01:00:49 Cette grand-mère avait été attaquée violemment à Cannes en août dernier
01:00:52 pour un vol de sac à main.
01:00:53 Elle avait notamment reçu un coup de poing en plein visage.
01:00:56 Un acte de violence qui avait scandalisé l'opinion publique.
01:01:00 Et puis au moins 8 morts, dont 3 enfants, 56 blessés aussi lors d'une frappe russe en Ukraine.
01:01:05 Un restaurant de Kramatorsk, grande ville de l'Est du pays, a été touché par deux roquettes.
01:01:10 Celui-ci est fréquenté par des militaires et des journalistes.
01:01:13 Laurent Couson est sur ce plateau.
01:01:17 Il est chef d'orchestre et il est compositeur.
01:01:18 Il est à l'origine d'une tribune pour alerter sur le danger de son métier de compositeur.
01:01:22 Elle va paraître dans les jours qui viennent.
01:01:23 Un combat qui rassemble les musiciens.
01:01:26 Avant-hier, des musiciens venus de toute la France se sont rassemblés
01:01:28 pour jouer sur la place du Palais Royal à Paris devant le ministère de la Culture.
01:01:32 Vous demandez à Rima Abdul-Malak d'agir et vous alertez sur des difficultés financières.
01:01:39 Exemple. Bonjour.
01:01:40 - Bonjour Pascal Praud.
01:01:42 Absolument. D'abord, je suis content en tant qu'artiste de musique classique
01:01:46 d'être invité sur un plateau de télévision parce que c'est vrai qu'on n'a pas souvent l'occasion d'y accéder.
01:01:52 Et on a l'impression un peu d'être des grands oubliés du ministère de la Culture.
01:01:57 C'est vrai que dernièrement, il y a eu des actions de plusieurs musiciens
01:02:01 qui sont venus, des orchestres, des maisons d'opéra à la porte du ministère de la Culture
01:02:07 pour interpeller d'une part d'une baisse dramatique des subventions à la fois du ministère
01:02:12 et des collectivités territoriales sur la préservation des orchestres symphoniques et des opéras.
01:02:18 Et puis aussi, en ce qui concerne mon métier, qui est un des plus beaux métiers du monde,
01:02:21 le métier de compositeur, en tout cas de compositeur pour ces orchestres
01:02:26 qui perpétuent la grande tradition de la musique,
01:02:29 de la disparition totale des programmations, notamment de musique classique, et des programmations tout court.
01:02:35 - Alors vous dites par exemple, comment expliquer par exemple qu'un opéra
01:02:38 qui reçoit entre 50 et 150 millions de subventions par an n'ait pas l'obligation, dans son cahier des charges,
01:02:42 de programmer au moins 30% d'oeuvres de compositeurs vivants ?
01:02:46 - Oui, parce que... - Mais peut-être...
01:02:49 C'est la loi du marché, peut-être que les compositeurs vivants ne rempliraient pas les salles d'opéra ?
01:02:54 - Alors, c'est vrai qu'à un moment donné, le milieu de la musique classique s'est un petit peu coupé de son public
01:02:59 en faisant des oeuvres de musique contemporaine un peu abscontes,
01:03:02 qui étaient censées séduire surtout un public de professionnels,
01:03:07 et peu à peu le public, quand il a vu musique contemporaine, a eu peur et a déserté les salles.
01:03:11 Donc le réflexe des programmateurs... - Vous pensez à des compositeurs comme Ligeti, des gens qui sont...
01:03:15 - Oui, toute l'école un peu de... Boulezienne !
01:03:18 - Voilà ! - Les collègues de l'IRCAM.
01:03:21 Et aujourd'hui, je pense qu'il faut retrouver ce lien du compositeur vivant avec le public,
01:03:26 et il faut aider les directeurs de salles à nous programmer,
01:03:29 et il faut pour ça qu'une politique culturelle soit claire en matière de subvention.
01:03:34 C'est-à-dire, on ne peut pas donner une subvention à un opéra
01:03:37 sans inclure dans le cahier des charges au moins de faire vivre des compositeurs vivants,
01:03:40 parce qu'il me semble qu'un compositeur dans un opéra,
01:03:43 c'est une des personnes les plus importantes, c'est celle qui écrit l'oeuvre qu'on va entendre.
01:03:46 - C'est entendu, mais bon, ce que vous demandez, c'est des subventions !
01:03:48 C'est de l'argent public !
01:03:50 - En tout cas, ce qu'on demande aussi, c'est la définition d'une ligne éditoriale.
01:03:54 Quelle est la ligne éditoriale du ministère de la Culture concernant la musique classique ?
01:03:59 Il n'y en a pas. On se demande ce ministère...
01:04:01 Enfin, le ministère de la Culture, aujourd'hui, c'est presque devenu un sous-ministère du commerce.
01:04:07 C'est-à-dire qu'on dirait que c'est un ministère qui est assujetti à la mode, à la tendance,
01:04:11 mais pas à la préservation notamment du patrimoine.
01:04:14 - Du patrimoine, peut-être, si, mais pas des compositeurs vivants.
01:04:20 Si Mozart, Beethoven ou Verdi étaient vivants aujourd'hui, nous n'aurions pas le plaisir de les découvrir.
01:04:24 - Oui, parce que, écoutez, je vois la fête de la musique, notamment à l'Élysée, il n'y a pas longtemps.
01:04:29 Il n'y avait pas un seul musicien classique.
01:04:31 Je vois que les artistes qui sont invités à l'Élysée,
01:04:33 c'est plus des TikTokers et des Instagramers que des musiciens classiques.
01:04:36 Est-ce que c'est vraiment le rôle d'un président de la République ou d'un ministre de la Culture
01:04:41 de suivre les modes et de mettre l'accent sur, si vous voulez, des TikTokers et des Instagramers ?
01:04:46 Est-ce que ce n'est pas plutôt la préservation des gens qui sont en danger, comme nous,
01:04:49 de la disparition d'un patrimoine,
01:04:51 des gens qui ont besoin de communication de la musique classique plutôt que de ce qui marche ?
01:04:55 Encore une fois, je n'ai rien contre la musique commerciale, mais ce n'est pas la seule musique qui doit exister.
01:05:00 - Pourquoi les directeurs d'opéra ne programment pas plus les compositeurs vivants ?
01:05:04 - Là, ils ont très, très peur parce qu'il y a eu une désertion des salles après le Covid.
01:05:09 Il y a eu une baisse de la subvention, donc il y a tendance à se tourner vers les valeurs sûres,
01:05:14 vers une flûte enchantée, vers un carpet, un barbier de civils,
01:05:17 et se dire voilà, si on programme une œuvre contemporaine, la salle va être vide.
01:05:22 Seulement, s'il y avait une action du ministère de la Culture...
01:05:24 - Mais quand c'est une œuvre contemporaine, excusez-moi de poser des questions naïves,
01:05:26 mais c'est dissonant ?
01:05:29 - Dissonant ?
01:05:30 - Oui, dissonant ou de catholique, etc.
01:05:32 - Pas forcément. Écoutez, moi, j'essaye de faire de la musique, par exemple, tonale
01:05:34 et de remettre d'abord la préoccupation...
01:05:36 - Vous, vous êtes tonale ?
01:05:37 - Je suis tonale, je suis un compositeur tonale. Oui, parce que...
01:05:40 - Vous êtes un peu... perjoratif, Franck, un peu moqueur, un peu ironique, dans votre question.
01:05:45 - Vous êtes en tonale ?
01:05:46 - Oui, un petit peu, vous moquez de notre évité.
01:05:48 - Je ne vous écoute jamais de musique.
01:05:49 - Vous êtes tonale, oui, mais bon, vous fichez un peu de lui, dans votre question.
01:05:52 - Pas du tout.
01:05:53 - Si, si, un peu, mais ça m'étonne de vous, d'ailleurs.
01:05:55 - La musique à tonale, c'est celle qui a coupé un peu le public de la création.
01:05:59 - Oui, c'est ce que vous vouliez dire, mais bon, ne me prenez pas pour un... J'ai bien compris.
01:06:04 - Ce que vous dites s'inscrit, vous le savez bien, dans un cadre plus général.
01:06:07 - Vous dites que les compositeurs sont les grands oubliés du ministère de la Culture,
01:06:10 - mais le ministère de la Culture est le grand oublié dans le gouvernement actuel.
01:06:13 - On a assisté, dans les années 80, il faut quand même le dire,
01:06:16 - à une progression spectaculaire du budget et des manifestations de la culture,
01:06:20 - et depuis, on a assisté à une régression non spectaculaire du budget, de l'importance et du poids du ministère de la Culture.
01:06:26 - Oui, absolument, et puis surtout, il n'y a pas de ligne...
01:06:29 - Quelle est la ligne réellement culturelle qui est faite dans ce pays ? Il n'y en a pas.
01:06:33 - Je vous dis, on a l'impression d'un ministère qui suit simplement les modes,
01:06:36 - ou d'une ministre, voilà, qui fait des coups d'éclat, comme au moment de hier,
01:06:40 - qui nous raconte son rituel du dimanche matin,
01:06:43 - qui s'ingère dans la liberté de la presse, et nous on ne veut qu'elle parle de culture, elle en parle quand ?
01:06:47 - Et on en est assez étonnés que le ministre de la Culture, qui n'a pas de poids dans le gouvernement,
01:06:51 - et dont le budget est en régression, intervienne lors de la cérémonie des Césars,
01:06:54 - on dit "Oh, c'est étonnant, tiens, il y a un ministre de la Culture !"
01:06:57 - Exactement.
01:06:58 - Enfin, elle a été mise en cause, c'est pour ça qu'elle a répondu.
01:07:00 - Et être ministre de la Culture, ça fait événement quand un ministre de la Culture s'exprime aujourd'hui.
01:07:04 - C'est vrai.
01:07:05 - Ça montre à quel niveau il a été ravalé.
01:07:07 - Bon, je vous remercie évidemment d'être là, vous avez compris que notre actualité est lourde, dramatique, tragique ce matin.
01:07:12 - Oui.
01:07:13 - On était avec Marc Lamolla tout à l'heure, et je crois qu'on a retrouvé la liaison ensemble,
01:07:18 - et M. Lamolla rappelait que lui-même, dans des conditions particulières, a tiré.
01:07:26 - Ce qui est intéressant, c'est de comprendre le policier qui tire et l'état d'esprit dans lequel il était.
01:07:31 - Est-ce que vous diriez aujourd'hui, en repensant à ce tir, que vous n'aviez pas le choix ?
01:07:37 - Et derrière ma question, il y a la deuxième, si c'était à refaire, est-ce que vous pensez que vous feriez la même chose,
01:07:42 - ou est-ce qu'il y avait une autre possibilité ?
01:07:44 - Oui, évidemment, je n'avais pas le choix, je ne me jugerais pas le collègue, l'affaire Donanterre.
01:07:51 - En ce qui me concerne, j'étais confronté à une situation extrêmement complexe,
01:07:56 - et j'avais un impératif qui m'était imposé par ma mission, c'est-à-dire de mettre un terme à la fuite de l'individu.
01:08:02 - Pour répondre à votre deuxième question, oui, si les choses se reproduisaient encore aujourd'hui,
01:08:07 - je ne suis plus en activité, mais j'agirais de la même manière, il faut comprendre que cette situation est d'une extrême complexité.
01:08:15 - Je pense que c'est assez facile de le comprendre, mais l'essence même de la police,
01:08:21 - c'est d'interpeller les auteurs d'infractions et de les présenter à la justice.
01:08:25 - On est dans le cas flagrant de cette chose-là, c'est-à-dire que le policier est confronté,
01:08:34 - notamment celui de Donanterre hier, était confronté à un impératif, mettre fin à la fuite de l'individu.
01:08:39 - Pourquoi il a tiré ? Il est le seul à pouvoir le dire, néanmoins, il a un impératif,
01:08:44 - c'est de faire cesser l'infraction, et alors après, il a une millième de seconde pour réagir.
01:08:49 - Moi, je l'ai vu, je l'ai vécu, c'est extrêmement compliqué, et je peux simplement dire que lorsque j'ai tiré la deuxième fois,
01:08:55 - et que je touche l'individu, je suis au sol, et lorsque je me relève, je ne suis non seulement plus le même homme,
01:09:03 - et je ne suis plus du tout le même flic à partir de ce moment-là.
01:09:06 - Voilà, c'est une situation extrêmement traumatisante, qui me réveille encore la nuit aujourd'hui.
01:09:12 - C'est vrai que le décès de ce jeune homme est dramatique, après il faut se poser toutes les questions qu'il y a en amont.
01:09:19 - Pourquoi était-il là ? Pourquoi était-il au volant de cette voiture qui est une bombe ?
01:09:24 - C'est une AMG, je crois qu'elle fait 421 chevaux, qui devient une arme par destination.
01:09:30 - S'il ne l'avait pas interpellé, s'il n'avait pas mis fin à sa fuite, est-ce qu'il n'aurait pas démarré en trombe,
01:09:35 - et à proximité d'une station de métro, puisque c'est le cas, je crois, en Inter, il aurait peut-être pu rembourser un gamin, voire pire.
01:09:41 - Et là on aurait dit "oui, la police ne l'a pas interpellé".
01:09:45 - C'est toujours pareil, et je le disais dans mon SMS hier, être policier aujourd'hui c'est faire le sale boulot,
01:09:50 - et être la serpillère pour une certaine société.
01:09:54 - Serpillère parce que la serpillère ramasse les déchets, et les policiers aujourd'hui sont les éboueurs.
01:09:59 - Et parce qu'on s'essuie les pieds aussi sur une serpillère, et ça c'est extrêmement compliqué.
01:10:05 - Et je sais que mes collègues, aujourd'hui, je confirmais dans mon SMS hier, je les plains vraiment,
01:10:11 - je les plains d'être au quotidien dans la rue confronté à ce type de situation, je le répète,
01:10:16 - cette situation que le policier de l'Inter n'a ni généré, ni provoqué, ni souhaité.
01:10:21 - Je peux partager ce que vous dites, à la fois, évidemment constater le drame absolu de la perte d'un enfant de 17 ans,
01:10:29 - trouver évidemment, comme le disait Gérald Darmanin, que cette mort était évitable,
01:10:35 - et en même temps souscrire à ce que vous dites, c'est-à-dire qu'être policier aujourd'hui sur le terrain,
01:10:42 - c'est d'une extrême difficulté, et sans doute comme ça ne l'a jamais été en France,
01:10:48 - parce que cette autorité est bafouée matin, midi et soir dans certains quartiers.
01:10:56 - Je vous remercie beaucoup, monsieur Lamolla, sauf si vous souhaitez rajouter quelque chose à ce que vous disiez à l'instant.
01:11:06 - Excusez-moi, j'ai une très mauvaise connexion, je confirme ce que vous venez de dire, le décès de ce jeune homme est dramatique,
01:11:17 - mais j'ai une pensée aussi pour mes collègues qui vivent ces situations inextricables,
01:11:22 - et à laquelle il faut apporter une solution, et d'être sans cesse mis au piori, mis au bain d'une certaine société,
01:11:28 - c'est vraiment pénible et difficile pour les policiers.
01:11:32 - Je ne néglige pas le drame, loin de là, je mesure l'abomination que vit la famille, les situations,
01:11:40 - mais il y a énormément de questions à se poser.
01:11:43 - Nous sommes d'accord, et nous les poserons toutes.
01:11:47 - Une autre actualité que je voulais traiter ce matin, c'est le hijab, puisque le Conseil d'État va rendre sa décision jeudi, demain.
01:11:58 - C'est peut-être d'ailleurs plus rapidement que prévu.
01:12:01 - Et il semblerait que, même s'il faut être prudent, compte tenu de la nature de la décision,
01:12:09 - elle pourrait faire l'objet d'un renvoi devant l'Assemblée plénière du Conseil d'État.
01:12:14 - Les chambres en ligne.
01:12:15 - Oui, les chambres en ligne.
01:12:17 - Donc il y a eu un échange hier entre M. Marlex et Mme Borne, que je vous propose de réécouter à l'Assemblée nationale.
01:12:25 - Le hijab, effectivement, pour les footballeuses, on en a parlé hier, vous avez le rapporteur du Conseil d'État,
01:12:32 - qui trouve que les jeunes femmes peuvent porter le hijab dans leur club,
01:12:36 - mais ne porteront pas le hijab lorsqu'elles joueront dans l'équipe nationale.
01:12:40 - Ce qui est déjà une étrangeté.
01:12:42 - Et le rapporteur du Conseil d'État s'est appuyé sur une jurisprudence.
01:12:47 - Et quelle jurisprudence a-t-il sorti ?
01:12:50 - La croix de Malte, qui serait sur le maillot de l'Agit Auxerre.
01:12:55 - On en est là.
01:12:56 - Il n'a pas cité le Paris-Saint-Germain.
01:12:57 - On en est là, on en est là, vous vous rendez compte.
01:13:00 - C'est effrayant, ce que sont parfois les hauts fonctionnaires en France.
01:13:06 - Donc, écoutez...
01:13:08 - Et si le politique ne s'était pas défaussé de son responsabilité ?
01:13:11 - Je suis d'accord.
01:13:12 - Vous le savez pas du tout, c'est vous.
01:13:13 - C'est pas à attendre.
01:13:14 - Vous avez été député combien de temps ?
01:13:16 - Attendez, qu'ils n'ont pas de légitimité propre.
01:13:18 - Mais oui, mais c'est de votre faute.
01:13:19 - De sujet, de société, de cette importance.
01:13:21 - Mais vous avez tout laissé.
01:13:22 - Donc, quoi qu'il en soit, à mon avis, la décision du Conseil d'État,
01:13:24 - et moi je penche plutôt pour ils vont suivre le rapporteur, moi c'est ce qu'il me semble,
01:13:28 - je pense qu'il va falloir que le rapporteur intervienne.
01:13:30 - Eh bien, vous voulez qu'on fasse un...
01:13:32 - Non, on va pas faire de mauvais pari.
01:13:33 - Il y a un truc, je comprends pas.
01:13:34 - Mais si, parce que je vais vous dire, il y a une telle...
01:13:37 - Monsieur Padoue, ça recommence.
01:13:38 - D'abord, le Conseil d'État, il fait quand même un peu de politique de temps en temps.
01:13:41 - L'Élysée a quand même un peu réagi, ou a fait réagir.
01:13:44 - Parce que, évidemment, si vous autorisez les hijabeuses à jouer avec un voile,
01:13:51 - forcément, c'est un signe que vous envoyez à l'opinion publique.
01:13:56 - Et ça ne va pas exactement avec ce que disait M. Darmanin.
01:13:58 - Donc, ça m'étonnerait que le Conseil d'État prenne cette décision.
01:14:02 - La Fédération française n'a pas le droit de réglementer les costumes qu'on porte
01:14:06 - quand on est en compétition à la loi.
01:14:08 - Elle a le droit, elle le fait.
01:14:09 - Oui, mais on vient de lui contester ce droit.
01:14:11 - Parce que les règlements sont soumis à la pyramide des hiérarchies d'État.
01:14:18 - Et elles disent que c'est contraire à la liberté religieuse, donc elles attaquent.
01:14:21 - Je pense que le Conseil d'État, ça tuera notamment en fonction des traités européens.
01:14:26 - Ecoutez, vous savez, l'autre jour, et on a eu cette discussion ensemble,
01:14:29 - je vous ai dit, vous m'avez dit, l'abaya, c'est un vêtement religieux.
01:14:34 - C'est évident.
01:14:35 - Je peux partager votre avis, mais au sens juridique, non ?
01:14:39 - C'est ça, on a répondu.
01:14:41 - Mais comment, comment vous allez...
01:14:43 - Le sens juridique doit s'appuyer sur des faits quand même.
01:14:45 - Mais comment vous allez...
01:14:46 - Quand vous tapez "abaya" sur Google, il y a marqué "vêtements musulmans".
01:14:51 - Après, on me dit "mais non, c'est pas du tout religieux".
01:14:53 - Comment vous allez séparer une robe longue d'une abaya quand vous êtes dans un lycée ?
01:14:58 - Ça se voit tout de suite.
01:15:00 - Non mais ça se voit tout de suite.
01:15:02 - Mais vous avez raison d'ailleurs, ça se voit tout de suite.
01:15:04 - Tout de suite, oui.
01:15:05 - Mais vous avez parfaitement raison, ça se voit tout de suite.
01:15:07 - Les argussis après.
01:15:08 - Mais, je partage votre phrase, c'est parfait, ça se voit tout de suite.
01:15:11 - Mais comment vous faites ?
01:15:12 - Vous dites que les vêtements religieux sont interdits à l'école.
01:15:14 - Mais la robe, elle est aussi longue que l'autre.
01:15:18 - On dirait que c'est des argussis.
01:15:19 - Mais vous faites comment ?
01:15:21 - Pascal, vous connaissez la phrase de Montesquieu,
01:15:22 "quand il n'y a plus de mœurs, on fait des lois".
01:15:24 C'est-à-dire que la société multiculturelle, on n'a plus de mœurs en commun,
01:15:28 donc on doit judiciariser tous les plans de l'existence,
01:15:30 et notamment faire la police du vêtement.
01:15:32 Et ça va arriver, d'année en année, ça va se complexifier,
01:15:35 de plus en plus on va devoir faire des lois partout,
01:15:37 interdire le voile dans telle et telle enceinte, etc.
01:15:39 On arrive vers ça, parce qu'effectivement, il n'y a plus de mœurs communes en France,
01:15:43 parce qu'on a restauré de facto une société multiculturelle.
01:15:46 Moi, je n'ai pas de solution à ça,
01:15:47 parce que le problème c'est que si vous l'interdisez dans les stades
01:15:50 pour les clubs de foot amateurs,
01:15:52 pourquoi vous ne l'interdisez pas à l'université par exemple ?
01:15:55 Parce que le sport, c'est plus...
01:15:57 Dominique Jameis, et après on écoute l'échange à l'Assemblée Nationale.
01:16:00 Est-ce que ce combat n'est pas perdu ?
01:16:02 Mais il est complètement perdu.
01:16:04 Dans 5 ans, le voile sera à l'école, je veux dire, perdu.
01:16:07 Non, non, ça c'est un théorème.
01:16:09 Dans 5 ans, il y aura l'uniforme à l'école,
01:16:11 on sera obligés, à cause de la Zabaya.
01:16:12 Dans 5 ans, il y a l'uniforme à l'école.
01:16:13 Sur ce problème, je crois qu'il faut garder le sens de la proportion et de la mesure.
01:16:16 On a affaire à une provocation de toute évidence, et ça n'ira pas loin.
01:16:20 Je ne pense pas que les joueuses en hijab vont gagner les championnats de France
01:16:23 ou les championnats du monde.
01:16:24 Elles cherchent simplement à entrer davantage encore dans la société.
01:16:28 Ce qui est gravissime, c'est l'intrusion, la réintrusion de la religion,
01:16:32 et en l'espèce singulièrement de l'islam, dans l'enseignement.
01:16:35 Dans l'enseignement public, laïc, libéré en principe de toute influence religieuse.
01:16:39 Si les Eskimos demain demandent à jouer au football en peau d'ours et en bottes de fourrure,
01:16:44 je ne crois pas qu'ils auront de très bons résultats.
01:16:47 Je ne saisis pas cette comparaison, mais je la laisse aux téléspectateurs.
01:16:52 Le hijab ne favorise pas la vue.
01:16:54 Ce qui est vraiment dérangeant, c'est la justification du Conseil d'État,
01:16:57 notamment la comparaison avec les signes religieux catholiques.
01:16:59 Est-ce que vous me comprendriez mieux si je parlais de burqa ?
01:17:01 Oui, la burqa, ce n'est pas très bon pour le soir.
01:17:03 Non, je suis en train de parler.
01:17:04 Mais là, c'est hijab.
01:17:05 Cette comparaison absolument inepte, qui fait fi de l'histoire de France,
01:17:09 qui a été marquée effectivement par des siècles et des siècles de catholicisme,
01:17:13 et reléguer au maximum le roi de l'islamique et la croix de l'ordre de Malte,
01:17:16 c'est une injure en réalité.
01:17:18 Mais évidemment.
01:17:19 Vous ne pouvez pas dire ça non plus.
01:17:20 Mais si, mais on peut le dire.
01:17:22 Mais si, mais si, laissez-moi donner mon argument.
01:17:25 L'histoire de France, c'est aussi la séparation de l'Église et de l'État.
01:17:28 Donc ça fait partie de l'identité française.
01:17:31 Mais la croix, c'est un tablo culturel.
01:17:32 Mais enfin, c'est admis par tout le monde.
01:17:33 Là, c'est plus un tablo sur le...
01:17:35 Mais si, c'est devenu culturel.
01:17:36 C'est devenu culturel.
01:17:37 Mais la loi de l'islamique n'est pas un tablo culturel.
01:17:39 Bon, écoutons.
01:17:40 Parce qu'on ne jouait pas beaucoup au football au Moyen-Âge.
01:17:41 C'est une affaire d'entrisme.
01:17:43 On sait très bien d'où ça vient.
01:17:45 D'ailleurs, le lapsus de l'une de ces idées, c'est une revendication.
01:17:50 Elle s'est reprise ensuite.
01:17:51 On voit bien qu'il y a une forme de revendication, donc d'entrisme.
01:17:55 Et voilà, c'est une petite offensive sur le front.
01:17:57 Il ne faut pas être naïf.
01:17:59 Osser joue au stade de l'abbé Deschamps.
01:18:01 Quoi ?
01:18:03 Osser joue au stade de l'abbé Deschamps.
01:18:06 Mais on peut considérer qu'il faut changer le nom du stade.
01:18:09 Si vous interdisez une religion, vous ne pouvez pas autoriser l'autre.
01:18:12 C'est logique.
01:18:13 La croix de Maths n'est pas la seule religion.
01:18:15 Laissez-moi terminer mes phrases.
01:18:16 Les joueurs de foot qui mettent la croix de Maths sur leur maillot ne le font pas par catholicisme.
01:18:19 On ne peut pas dire que le catholicisme soit la seule religion en France de toute éternité.
01:18:23 Non, mais c'est la première.
01:18:24 Il y a eu le protestantisme.
01:18:25 Mais ce n'est pas une raison, parce que c'est la première qu'elle doit supplanter les autres.
01:18:28 On ne peut pas dire que c'est la première.
01:18:29 Parce que la moitié des Français ne sont pas catholiques.
01:18:31 Le protestantisme et le catholicisme ont quand même une parenté, si vous me permettez.
01:18:36 Vous voulez mettre ça dans la loi ? Vous faites une loi identitaire.
01:18:39 Les racines judéo-chrétiennes.
01:18:41 Ça s'appelle les racines judéo-chrétiennes.
01:18:43 Les racines, ce n'est pas une garantie de priorité.
01:18:46 Vous pouvez écrire, c'est Joseph Maciscarron qui disait ça hier,
01:18:49 les racines judéo-chrétiennes dans la Constitution.
01:18:51 Vous avez le droit de l'écrire.
01:18:52 Oui, mais ce qui est paradoxal, c'est que les revendications islamiques se retournent en boomerang
01:18:58 contre les religions plus anciennement installées en France.
01:19:00 Oui, et vous avez parfaitement raison.
01:19:02 Mais les religions, on ne peut pas les juger uniquement à l'ancienneté.
01:19:04 C'est absurde comme question.
01:19:05 Si, précisément.
01:19:06 Pourquoi ?
01:19:07 Mais parce que c'est l'histoire de France, cher ami.
01:19:09 L'histoire de France, c'est la séparation de l'Église et de l'État.
01:19:11 Pas seulement.
01:19:12 Pas seulement, elle a 100 ans.
01:19:14 Non, mais enfin, on a eu ces conversations.
01:19:17 On a 2000 ans d'histoire.
01:19:18 C'est parce que vous voulez effacer le côté républicain, laïc de l'histoire de France.
01:19:23 C'est ça votre idée ?
01:19:24 Enfin, vous êtes sérieux.
01:19:25 Non, mais franchement, ça existe.
01:19:26 Vous êtes sérieux.
01:19:27 Je veux effacer...
01:19:28 Ça existe, c'est la seule manière de réunir tout le monde.
01:19:30 Mais vous êtes sérieux.
01:19:31 Oui.
01:19:32 Le Notre-Dame a brûlé.
01:19:33 C'est pas simplement une église de Rome qui a brûlé.
01:19:38 C'est notre histoire.
01:19:40 C'est la culture de la France.
01:19:42 Faire des lois.
01:19:43 Faire des lois pour tout le monde, pas seulement pour les catholiques.
01:19:45 Vous êtes assomment, mais ce n'est pas grave, je vous connais.
01:19:48 Je ne suis pas d'accord avec vous.
01:19:49 Mais ce n'est pas ça.
01:19:50 C'est-à-dire que je ne mets pas sur le même plan en France la religion musulmane et la religion catholique.
01:19:57 Vous avez tort.
01:19:58 Dans la loi, vous avez tort.
01:20:00 Non, on ne va pas faire des lois discriminatoires.
01:20:02 Je ne la mème pas sur son influence.
01:20:04 Je parle des lois légalement, culturellement, c'est autre chose.
01:20:07 Nous sommes d'accord sur les lois, effectivement.
01:20:10 Soit disent toutes les religions.
01:20:12 Nous sommes d'accord.
01:20:13 Vous avez raison, mais je ne la mème pas.
01:20:15 Vous disiez que dans les pays musulmans, il y a des chrétiens et qu'on ne dit pas que le christianisme fait partie de l'histoire des pays musulmans.
01:20:18 Je n'ai pas du tout envie de copier la législation française sur les pays musulmans.
01:20:20 C'est une suggestion très mauvaise.
01:20:22 Laurent Geoffray, notre culture est issue du christianisme et effectivement, la religion musulmane est nouvelle en France.
01:20:31 Elle n'existe pas à un statut inférieur.
01:20:34 Mais qui dit ça ?
01:20:36 C'est une culture, simplement, elle n'a pas infusé, imprégné de la même manière.
01:20:41 Ce que je dis est tellement évident.
01:20:43 On parle de règles.
01:20:45 On avance. Écoutez l'échange entre monsieur Marlex et madame Borde.
01:20:50 L'équipe de football du Maroc, pas de hijab.
01:20:53 L'équipe de football féminine d'Algérie, pas de hijab.
01:20:55 L'équipe de football féminine de Tunisie, pas de hijab.
01:20:58 L'équipe de football féminine du Sénégal, pas de hijab.
01:21:01 Si dans trois semaines, le conseiller d'Etat suit son rapporteur,
01:21:05 serez-vous prête à suivre l'exemple du président Chirac
01:21:08 et à légiférer pour mettre nos enceintes sportives à l'abri du prosélytisme religieux ?
01:21:15 Nous sommes mobilisés pour lutter contre toutes les formes de prosélytisme et de radicalisation.
01:21:21 Et avec le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et la ministre des Sports,
01:21:25 nous sommes en première ligne pour combattre toutes les formes de séparatisme dans les clubs.
01:21:30 3500 clubs ont été contrôlés en 2022, dont une trentaine ont donné lieu à des mesures
01:21:37 pour mettre fin à des dérives séparatistes.
01:21:39 Nous allons renforcer les contrôles à la rentrée
01:21:42 et nous n'hésiterons pas à fermer des clubs qui promèvent une idéologie radicale ou séparatiste.
01:21:49 Enfin, la ministre des Sports signera dans les prochaines semaines
01:21:52 des partenariats avec les fédérations pour renforcer la formation des référents,
01:21:58 lutter contre le séparatisme et les atteintes à la laïcité.
01:22:02 Monsieur le président Marlex, j'ai toute confiance en nos clubs et en nos instances sportives
01:22:07 pour faire respecter nos règles et nos principes républicains.
01:22:11 Et le gouvernement restera pleinement mobilisé à leur côté. Je vous remercie.
01:22:15 On va écouter Amélie Oudéa Castera.
01:22:18 C'est vrai que j'attendrai du ministre des Sports qu'elle se prononce clairement.
01:22:23 Et au contraire de Gérald Darmanin, elle ne s'est pas prononcée clairement.
01:22:26 Gérald Darmanin dit "c'est pas convenable, c'est pas possible".
01:22:29 Amélie Oudéa Castera dit... En fait, elle réagit comme une techno, pardonnez-moi de le dire comme ça.
01:22:35 Elle dit "bon, je vais attendre, je vais laisser le conseil".
01:22:37 Gérald Darmanin dit, mais pourquoi il ne le fait pas ?
01:22:41 Je rappelle que le Sénat avait déposé un amendement pour interdire les signes religieux.
01:22:48 Et ça a été projeté par le gouvernement.
01:22:50 Écoutons Madame Amélie Oudéa Castera, parce qu'ils sont quand même dans le même ministère.
01:22:53 Et ils ne disent pas la même chose. Dans le même ministère, dans le même gouvernement.
01:22:56 Donc écoutons Amélie Oudéa Castera, qui n'est pas sur la même ligne, c'est quand même dommage, que le ministre de l'Intérieur.
01:23:04 Pour moi, c'est très important de ne pas sur-réagir.
01:23:07 Il y a un travail qui est mené, qui va aller à son terme de la part du Conseil d'État dans les trois prochaines semaines.
01:23:13 C'est important, c'est la séparation des pouvoirs, que le pouvoir exécutif ne commande pas le cœur de ses conclusions.
01:23:21 Dont je rappelle en plus qu'elle ne préjuge absolument pas de la décision qui sera prise in fine par la formation de jugement.
01:23:29 Tout ça est important à rappeler. Il faudra regarder en temps utile la décision.
01:23:33 Ses motivations et voir sur ces bases-là les espaces pour l'action politique que nous mettrons à la lumière de cette décision du Conseil d'État.
01:23:43 Il est capital dans notre pays d'envoyer ce signal très clair qu'on veut dans le sport, comme partout ailleurs, une application pleine et entière du principe de laïcité.
01:23:53 C'est un principe constitutionnel, il est extrêmement important.
01:23:57 Nous avons trouvé des solutions dans l'école. S'il le faut, nous viendrons en trouver pour le sport.
01:24:02 S'il est établi à partir de cette décision que des failles existent et qu'elles doivent être compensées.
01:24:08 Les terrains de sport sont sans doute les derniers endroits où la neutralité religieuse, politique, syndicale est quasi parfaite.
01:24:19 Je pense qu'on n'a pas besoin de rediviser, surtout lorsqu'il s'agit d'associations, souvent communautaristes,
01:24:26 qui ne veulent pas défendre une cause très noble, qui est la liberté de culte.
01:24:32 Je suis très attaché, en ces jours de l'Aïd, à la liberté de culte, et notamment de nos compatriotes musulmans.
01:24:37 Mais ça n'a rien à voir avec les coups de boutoir contre la République.
01:24:40 On n'a pas à porter de vêtements religieux lorsqu'on fait du sport.
01:24:43 Donc je suis très opposé.
01:24:45 Évidemment, ce serait un coup de calife très fort contre le pacte républicain que de le permettre.
01:24:50 Encore une fois, quand vous jouez au football, vous n'êtes pas obligé de savoir quelle est la religion de la personne qui est en face de vous.
01:24:54 C'est très important. Je constate d'ailleurs qu'on se pose la question pour les femmes.
01:24:58 Et sur la conquête par des vêtements religieux du corps des femmes, c'est évidemment inacceptable.
01:25:03 J'espère que tous ceux qui défendent, et à bon titre, le droit des femmes, s'opposeront évidemment à ce genre de mesures iniques.
01:25:11 Mais encore une fois, le Conseil d'État est d'une instance extrêmement sage.
01:25:15 Il aura bientôt à se décider.
01:25:18 Et je souhaite, j'espère profondément pour la République, qu'ils garderont la neutralité sur les terrains de sport.
01:25:23 Vous voyez, c'est deux positions différentes, quand même, entre le ministère des Sports et...
01:25:27 Et oui, encore une fois, et Jean-Jacques a raison, la politique ne peut pas se défauser sur les juges.
01:25:31 C'est aussi un gouvernement de prendre sa responsabilité.
01:25:34 Et c'est un casse-tête, parce que je pense que le problème, c'est que si vous l'interdisez dans le sport,
01:25:38 pourquoi vous ne l'interdisez pas à l'université, pourquoi vous ne l'interdisez pas dans la rue, dans tous les endroits en fait public ?
01:25:44 Et c'est délicat. Moi, je ne pense pas qu'on puisse interdire le voile tout court en France. Ce n'est pas possible.
01:25:48 Il n'y a pas un pays au monde, d'ailleurs.
01:25:50 Et en plus, les pays qui l'ont fait, comme la Tunisie, se retrouvent avec des islamistes 30 ans plus tard,
01:25:54 qui ont mis en manière l'étendard de la revendication du voile.
01:25:57 Et résultat, les gens sont dix fois plus voilés, les femmes sont dix fois plus voilées aujourd'hui.
01:26:00 Donc, je ne pense pas que c'est une solution. En fait, c'est un problème très, très complexe.
01:26:03 J'ai essayé de comprendre les motivations du rapporteur.
01:26:08 Et on s'est souvenu, vous avez tous fait un peu de droit, donc on a un peu regardé et on a un peu travaillé.
01:26:14 Alors, visiblement, le fond du sujet, c'est la distinction participation à exécution de services publics et usagers.
01:26:24 Vous me suivez. Pour les participants à exécution du service public,
01:26:29 ils sont soumis aux obligations du service public, neutralité, laïcité.
01:26:32 Les usagers, ils ne sont pas soumis à ces obligations.
01:26:36 Donc, pour les hijabeuses, jouant en club, ce ne sont que des usagers.
01:26:42 Pas d'obligation. Mais jouant en équipe nationale, dépend d'une fédération sportive en charge de service public,
01:26:48 participant à exécution de mission du service public. Et c'est le fondement.
01:26:53 - Je pense que c'est un peu... - Je pense constant.
01:26:56 - Oui, alors, c'est une juridiction... Moi, j'ai un peu regardé et je me suis souveni.
01:26:59 C'est une interprétation extensive, tu célébrerais, dame Mazran.
01:27:04 Ceux qui ont fait du droit s'en souvenait. Évidemment, c'est le tribunal des conflits de 1951.
01:27:08 Mais elle est un peu extensive, si vous me permettez.
01:27:12 Et pour avoir un peu, hier, passé quelques coups de fil, pour les étudiants de Sciences Po
01:27:17 qui ont eu le rapporteur en cours, ils disent qu'ils défendent une vision anglo-saxonne
01:27:22 de la vie en société libérale à l'anglaise. Venez comme vous êtes.
01:27:26 Bon, mais il est au Conseil d'État, je ne lui demande pas de défendre une vision anglo-saxonne.
01:27:31 Je lui demande de défendre une vision française.
01:27:36 Le State Council, c'est le Conseil d'État.
01:27:38 Voilà, c'est le Conseil d'État qui était là pour fortifier la nation créée par Napoléon.
01:27:43 Donc, c'est intéressant, là aussi.
01:27:44 Je ne représente pas l'État.
01:27:45 Pourquoi vous faites comme ça ? Vous dodelinez. Vous avez dodeliné.
01:27:48 J'ai dodeliné parce qu'il n'y a pas que Napoléon.
01:27:50 Vous avez dodeliné.
01:27:51 Non, je n'ai pas dodeliné.
01:27:52 Vous avez dodeliné. Pourquoi vous avez dodeliné ?
01:27:55 Mais à cause de Napoléon.
01:27:57 Il a créé le Conseil d'État.
01:27:58 Ah, le Conseil d'État. Je croyais que vous disiez la nation.
01:28:01 Pour fortifier la nation, le Conseil d'État est fait pour fortifier...
01:28:04 Le Conseil d'État a toujours pris des décisions dans ce sens-là.
01:28:07 Bien sûr.
01:28:08 Ce qui est intéressant, vous avez dodeliné.
01:28:10 Ce qui est intéressant, c'est que le rapporteur s'exprime en sa conscience.
01:28:15 Il n'exprime pas le point de vue de l'État.
01:28:17 Bon.
01:28:18 Donc, quelle est sa légitimité, au fond, pour intervenir sur un sujet qui touche tout ?
01:28:22 Je vous dis que ça ne se fera pas demain et que vous verrez que l'Assemblée plénière,
01:28:26 parce que ça bouge quand même, et vous verrez que ça ne sera pas...
01:28:30 Dieu vous entende.
01:28:31 Oui, Dieu. J'aimerais bien qu'il m'entende sur beaucoup de choses.
01:28:34 Alors, nous, dans les orchestres symphoniques...
01:28:36 Laurent Cousan, justement, vous êtes chef d'orchestre compositeur.
01:28:39 Vous êtes à l'origine d'une tribune pour alerter sur le danger du métier de compositeur.
01:28:42 C'est intéressant de votre discussion, puisque vous avez écrit un requiem,
01:28:46 que vous avez appelé requiem 19, je crois.
01:28:48 C'est ça.
01:28:49 Pourquoi 19 ?
01:28:50 Parce que c'est un chiffre symbole de la fraternité.
01:28:53 Ah bon ?
01:28:54 Oui, dans la cabale, notamment.
01:28:55 Dans la cabale ?
01:28:56 Oui, tout à fait.
01:28:57 Ça veut dire "tendre la main" en valeur numéraire.
01:28:59 Fichtre.
01:29:00 Absolument.
01:29:01 Et alors, vous avez écrit ce requiem, puisque vous êtes compositeur,
01:29:05 et en même temps, il est interprété dans trois langues différentes.
01:29:10 Absolument.
01:29:11 C'est vrai que...
01:29:12 Vous savez, Camus disait "l'artiste est un homme qui est embarqué dans la galère de son temps".
01:29:18 Et parfois, en tant qu'artiste, par rapport à...
01:29:20 Il n'y a pas que l'artiste.
01:29:21 Pas que l'artiste, mais notamment.
01:29:22 Vous êtes un artiste.
01:29:23 On est tous embarqués dans la galère de notre temps.
01:29:26 Oui, mais parfois, nous, on a tendance à être un petit peu oubliés,
01:29:29 parce que c'est vrai que les pouvoirs politiques ne nous donnent pas tellement la parole
01:29:34 sur des sujets à la fois de société, les sujets religieux,
01:29:36 et on oublie parfois que les artistes de tout temps ont aussi été des gens
01:29:40 qui ont rassemblé les hommes, qui ont recréé la fraternité, la liberté, la lumière.
01:29:45 Voilà.
01:29:46 Et dans ce requiem XIX, c'est la première œuvre écrite en latin, en hébreu et en arabe,
01:29:52 symboliquement dans les trois langues des trois livres des religions monothéistes,
01:29:56 pour en faire à la fois une œuvre laïque, c'est-à-dire rappeler que ces messages
01:30:00 sont avant tout des messages de fraternité, de tendre la main et d'amour.
01:30:04 Et vous êtes allé vers le ministère de la Culture, qui en a rien à faire.
01:30:08 Ah non, rien à faire.
01:30:09 Il n'y a jamais eu une réponse.
01:30:10 Ça ne nous a pas intéressés.
01:30:11 Malheureusement.
01:30:12 Pour que vous ayez aimé le jour où on est.
01:30:13 On s'en est intéressé.
01:30:14 Que ça soit soutenu, qu'une initiative comme ça soit soutenue.
01:30:16 Il me semble que ça aurait pu être intéressant.
01:30:17 Noémie Schultz est avec nous.
01:30:19 Noémie Schultz, bonjour.
01:30:20 Est-ce que vous nous entendez ?
01:30:23 Parce qu'aujourd'hui, c'est le procès qui avait défrayé la chronique
01:30:29 et qui concerne Benjamin Griveaux.
01:30:31 Vous êtes sur place au tribunal.
01:30:33 Est-ce que vous pouvez nous donner les premières informations de la matinée ?
01:30:37 Et peut-être nous rappeler ce pourquoi ce procès a lieu.
01:30:40 Oui, écoutez, le procès s'est ouvert à 9h30.
01:30:46 Il a été immédiatement suspendu parce qu'on attend depuis maintenant plus d'une heure
01:30:49 l'arrivée des deux prévenus, Piotr Pawlowski et Alexandra de Tadeo.
01:30:53 Ce sont eux qui sont jugés aujourd'hui pour l'atteinte à l'intimité de la vie privée.
01:30:57 Ils avaient diffusé en février 2020 des vidéos à caractère sexuel
01:31:02 que Benjamin Griveaux avait envoyées à Alexandra de Tadeo.
01:31:05 Cette jeune femme avait expliqué qu'ils avaient entretenu une brève relation épistolaire
01:31:10 et que c'est dans ce cadre-là qu'il avait envoyé ces vidéos
01:31:13 et que son compagnon, Piotr Pawlowski, qui se présente comme un artiste russe,
01:31:18 avait décidé de les poster, de les publier.
01:31:21 Elles avaient été très largement relayées sur les réseaux sociaux.
01:31:23 On s'en souvient, Benjamin Griveaux avait pris la parole dans la foulée,
01:31:27 annoncé qu'il retirait sa candidature à la mairie de Paris.
01:31:30 Il avait progressivement quitté la vie politique.
01:31:34 C'est donc le procès de ces deux personnes qui s'ouvrent aujourd'hui.
01:31:37 Benjamin Griveaux n'est pas présent. Il est représenté par son avocat, Richard Malka.
01:31:42 Et on attend donc, c'est quand même assez improbable,
01:31:44 on attend depuis plus d'une heure maintenant que les deux prévenus arrivent au tribunal.
01:31:49 Il continue, Piotr Pawlowski, continue de défendre l'idée qu'il a fait de l'art ce jour-là.
01:31:54 Merci Noémie. On suivra évidemment cette actualité toute la journée.
01:31:59 Il est 10h31. Michael Dos Santos.
01:32:01 Dernier jour de la visite d'Emmanuel Macron à Marseille.
01:32:08 Le président de la République évoque aujourd'hui de nouveau au volet de son plan Marseille en grand
01:32:13 le développement du port et la question du logement.
01:32:16 Avec 40 000 taudis, la cité phocéenne est particulièrement touchée par les problèmes d'insalubrité.
01:32:21 Trois ans après la diffusion des vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux,
01:32:25 deux prévenus sont jugés aujourd'hui.
01:32:27 Piotr Pawlowski avait reconnu les avoir publiées sur un blog
01:32:30 pour dénoncer l'hypocrisie du candidat à la mairie de Paris, décrit comme un bon mari.
01:32:34 Alexandra de Tadeo était son amante, celle avec qui le candidat à la mairie de Paris communiquait.
01:32:39 Les fouilles pour retrouver des soldats allemands exécutés pendant la Seconde Guerre mondiale ont débuté hier à Mémac,
01:32:44 en Corrèze, un géoradar sonde un terrain en lisière de forêt pour retrouver 46 militaires
01:32:49 et une française soupçonnée de collaboration.
01:32:52 Tous ont été tués par des résistants français.
01:32:55 Le gouvernement a refusé deux fois, me dit Gauthier Lebret, un amendement pour interdire le hijab dans le sport.
01:33:04 Il faut passer de la parole aux actes.
01:33:09 C'est l'ambiguïté macroniste.
01:33:13 C'est-à-dire que la difficulté c'est de faire des lois pour le hijab, pour la baïa, et c'est ça qui est compliqué.
01:33:18 C'est une loi générale pour toutes les religions.
01:33:20 Interdiction de signe religieux dans le sport.
01:33:23 Et pourquoi dans le sport et pas à l'université ?
01:33:25 Je vous interromps parce que M. Pawlowski est en train d'arriver à l'université, me dit à l'instant
01:33:32 Marine Lanson au tribunal.
01:33:35 ...qualité intrinsèque de l'art en tant que phénomène.
01:33:39 Les conservateurs sont le présent qui n'a pas de vignère.
01:33:43 Ils vivent dans le passé, mais le passé est mort.
01:33:47 C'est pourquoi ils ont déjà perdu.
01:33:50 Et aujourd'hui, nous allons tous assister à cette agonie de mort vivante.
01:33:56 Qu'est-ce que vous pensez de ce qu'a ressenti Benjamin Griveaux ?
01:33:59 Vous aussi madame, vous êtes consciente que ça a été terrible pour lui, pour sa famille ?
01:34:03 Je pense que la liberté artistique a sa place dans notre démocratie et qu'on doit parler...
01:34:06 Le passé est mort.
01:34:08 Je faisais un signe de revenir sur le plateau, bien sûr.
01:34:12 Ne vous méprenez pas, le passé est mort.
01:34:15 C'est terrible à entendre.
01:34:16 Le passé est mort, c'est formidable.
01:34:17 Le mort artistique recouvre des réalités bien différentes.
01:34:20 Comme vous dites, oui.
01:34:22 En tout cas, c'était intéressant de vous recevoir et de vous souhaiter...
01:34:25 Merci beaucoup.
01:34:26 C'est difficile d'être compositeur, chef d'orchestre, musicien.
01:34:30 Aujourd'hui, c'est difficile, mais bon...
01:34:33 Ça l'est de plus en plus difficile.
01:34:34 Tu l'as voulu, Georges Dandin.
01:34:36 Vous connaissez cette célèbre phrase.
01:34:38 C'est un choix, c'est votre vie.
01:34:40 C'est le choix, oui, bien sûr, c'est mon choix.
01:34:43 On espère simplement que le ministère remette un peu plus le beau au cœur du débat plutôt que la mode.
01:34:49 Si je voulais résumer mon propos, c'est...
01:34:51 Non, mais je suis d'accord avec vous.
01:34:53 Mais ce que vous faites, donc, est beau.
01:34:55 Non, mais c'est...
01:34:57 J'essaie de faire le mieux que je peux.
01:34:59 La difficulté, je trouve, et je ne connais pas ce que vous faites précisément,
01:35:03 la difficulté quand on est artiste, c'est qu'effectivement,
01:35:07 et c'est votre cas, j'en suis convaincu, c'est d'avoir du talent.
01:35:10 Et ce qui est compliqué quand on est artiste, c'est quand on n'en a pas.
01:35:13 Et forcément, quand on a un écrivain sans lecteur, un musicien sans spectateur
01:35:19 ou un comédien sans réalisateur ou sans metteur en scène,
01:35:24 c'est vrai que c'est compliqué.
01:35:26 Je trouve que c'est des métiers qui ne souffrent pas, en fait, de ne pas réussir.
01:35:32 Absolument, mais dans nos métiers, on fait tout pour.
01:35:34 Ce sont des métiers d'apprentissage, ce sont des métiers de longue haleine.
01:35:38 Et c'est vrai qu'on veut rappeler aussi que devenir artiste,
01:35:41 ce n'est pas en un clic, ce n'est pas en une vidéo TikTok.
01:35:44 En ce qui nous concerne, ce sont 10-15 ans d'études pour arriver à la maîtrise d'un instrument,
01:35:48 la maîtrise de l'écriture musicale.
01:35:50 Et si on pouvait un tant soit peu remettre parfois ces valeurs au cœur du débat artistique,
01:35:54 on serait vraiment très heureux.
01:35:55 - C'est pourquoi vous étiez venu ce matin.
01:35:57 Et si on peut vous aider dans cette entreprise, nous le ferons volontiers.
01:36:00 Merci à Marine Lanson qui était avec nous et qui était encore avec nous ce matin.
01:36:08 Malheureusement, Marine ne m'a pas communiqué les noms.
01:36:14 On va marquer une pause et se dire au revoir, comme tous les jours, dans quelques secondes.
01:36:18 de l'eau.
01:36:19 merci à bientôt !