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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:03 Une nuit de violence urbaine après la mort du jeune Nahel, 17 ans, hier à Nanterre,
00:00:08 abattu par un policier après un refus d'obtempérer.
00:00:10 Plusieurs villes ont été touchées par ces violences, ces voitures brûlées.
00:00:14 Le maire de la ville appelle au calme alors qu'un appel à manifester est lancé pour
00:00:18 deux mains par la famille du jeune Nahel.
00:00:21 On reviendra sur la récupération politique à gauche autour de ce drame et sur la réaction
00:00:25 d'Emmanuel Macron, une réaction qui ulcère les policiers.
00:00:28 Le président a jugé inexcusable ce qui s'est passé depuis Marseille où il se trouve.
00:00:33 Et cela alors que l'enquête commence à peine.
00:00:36 On verra et on entendra les réactions des policiers, des renforts.
00:00:39 Par ailleurs, des policiers sont demandés dans les villes de la banlieue parisienne
00:00:42 où une quarantaine de voitures ont été brûlées hier soir.
00:00:44 On sera sur place avec nos envoyés spéciaux dans un instant.
00:00:47 Voilà pour ce que nous allons évoquer dans Punchline aujourd'hui.
00:00:50 Tout de suite le rappel des titres de l'actualité.
00:00:52 Il est 17h, on est en direct sur CNews, c'est Somania Labidi qui est là.
00:00:56 Nanterre, une intervention manifestement pas conforme aux règles, estime Elisabeth Borne.
00:01:04 Les images donnent à penser que le cadre d'intervention légale n'a pas été respecté,
00:01:09 a insisté la première ministre lors des questions au gouvernement au Sénat.
00:01:13 Dans la matinée, Emmanuel Macron avait évoqué un acte inexplicable et inexcusable.
00:01:18 Manifestation interdite à Sainte-Soline.
00:01:21 6 organisateurs en garde à vue pour organisation de manifestations interdites sur la voie publique.
00:01:27 Il s'agit de 6 hommes âgés de 38 à 46 ans et se revendiquant des collectifs bassines non-merci,
00:01:33 les soulèvements de la terre et de la confédération paysanne.
00:01:37 Et puis les suites de l'agression violente du Noctogénaire l'été dernier à Cannes.
00:01:42 Ces 2 agresseurs ont été condamnés à 12 mois avec sursis probatoires.
00:01:46 Au total, ils auront donc fait 10 mois en centre éducatif fermé
00:01:50 Pour rappel, le 29 août dernier, la vidéo de l'agression de l'octogénaire
00:01:54 avait provoqué colère et émotion dans toute la France.
00:01:58 Voilà, merci pour l'actualité. On est avec Karim Zérébi, consultant CNews.
00:02:02 Bonsoir Karim. Nathan Devers, écrivain. Bonsoir.
00:02:05 Nathan, Maître Florence Roas. Bonsoir. Vous êtes avocate, bien sûr.
00:02:08 Et Geoffroy Lejeune, journaliste. Bonsoir Geoffroy.
00:02:10 On va évoquer ce drame de Nanterre. C'est un drame d'abord et avant tout.
00:02:13 Il y a un jeune homme de 17 ans qui a perdu la vie.
00:02:16 Il y a beaucoup de compassion, d'émotion pour sa famille, évidemment,
00:02:19 et pour cette trajectoire brisée. Et puis il y a tout ce qui se passe autour, évidemment.
00:02:22 Cette machine politique qui se met en route.
00:02:24 Ces violences urbaines qui se sont déroulées à Nanterre.
00:02:27 On va faire le point tout de suite sur ce qui s'est passé cette nuit avec Marine Sabourin.
00:02:31 Et puis on ira sur place en direct.
00:02:33 Des voitures ravagées par les flammes.
00:02:38 Des scènes comme celle-ci se sont produites toute la nuit dans plusieurs quartiers à Nanterre.
00:02:45 Et notamment dans la cité Pablo Picasso.
00:02:48 Dès 20h hier, la situation dégénère entre les forces de l'ordre et plusieurs individus.
00:02:55 Deux unités de force mobile sont présentes, dont une partie de la CRS 8 spécialisée dans les violences urbaines.
00:03:01 Ciblées par des jets de mortiers d'artifice et face au nombre d'émeutiers,
00:03:07 certains policiers sont obligés de rebrousser chemin.
00:03:10 Des barricades sont dressées par plusieurs individus.
00:03:14 Du mobilier urbain est détruit.
00:03:17 Abribus, panneaux publicitaires et poubelles en témoignent ces images filmées un peu plus tôt dans la soirée.
00:03:22 Des scènes qui se déroulent au pied des bâtiments devant les riverains.
00:03:28 La préfecture assurait que la situation était contenue peu avant minuit,
00:03:34 mais les tensions se sont étendues dans plusieurs communes voisines.
00:03:41 Voilà pour ce qui s'est passé cette nuit.
00:03:43 On est face à une situation qui est évidemment hautement inflammable,
00:03:46 avec de l'émotion légitime, on le disait.
00:03:49 Un appel a manifesté demain, qui est lancé par la famille Karim Zarabi.
00:03:52 On va écouter la maman de Naël dans un instant.
00:03:55 Et toute une mécanique qui se met en place autour, sur le volet politique.
00:03:59 Mais d'abord les faits. L'enquête commence à peine.
00:04:02 Et il y a un certain nombre de réactions qui sont déjà extrêmement surprenantes.
00:04:06 Oui, après c'est difficile à maîtriser toutes ces réactions de part et d'autre.
00:04:10 Moi j'ai beaucoup apprécié la position du maire de Nanterre, Patrick Jarry.
00:04:14 Qui a dit, dans le contexte, que les images étaient accablantes pour les policiers.
00:04:21 Qu'il demandait la vérité, en tant que maire de Nanterre.
00:04:25 Qu'il, évidemment, compatissait au drame de la famille.
00:04:29 Qu'il voulait que la justice aille vite.
00:04:31 Et il appelait au calme, concernant les violences urbaines qui ont éclaté à Nanterre.
00:04:35 Mais pas que. Dans d'autres villes aussi de la région de France.
00:04:38 J'étais avec le maire d'Evry-Courcouron tout à l'heure.
00:04:40 Ça a aussi pété dans sa ville.
00:04:43 Rue Aymal-Maison.
00:04:45 Il y a pas mal de quartiers qui se sont mis, qui se sont un peu embrasés.
00:04:48 Évidemment qu'on a des images qui nous pètent à la figure.
00:04:52 Et on est choqués, on est heurtés.
00:04:55 Des images que l'on a vues.
00:04:57 Parce que ce ne sont pas des images auxquelles nous sommes habitués.
00:05:00 Moi je défends toujours sur ce plateau la police républicaine.
00:05:02 Parce que les fonctionnaires, les femmes et les hommes,
00:05:05 dans cette corporation, exercent un métier extrêmement difficile.
00:05:08 De plus en plus difficile.
00:05:10 Dans une société, je dirais, qui est quand même assez fracturée.
00:05:13 Avec des violences en augmentation.
00:05:15 Mais force est de constater que défendre la police comme je le fais,
00:05:18 donc en de nombreuses circonstances...
00:05:20 N'empêche pas de demander la justice.
00:05:22 Non, n'empêche pas. Non seulement de demander la justice.
00:05:25 Mais aussi de marquer notre émoi et notre colère.
00:05:29 Lorsqu'il y a des manquements de l'ontologie.
00:05:31 Ce qui semble être le cas de par les images accablantes.
00:05:34 De par les sons qui sont aussi extraits.
00:05:36 Parce qu'il y a quand même des éléments, Laurence.
00:05:38 On ne peut pas faire non plus comme si on n'avait rien vu.
00:05:40 Comme quand on dit "bute-le, je vais te buter".
00:05:43 Excusez-moi.
00:05:44 Ce ne sont pas des images de la police républicaine.
00:05:46 On peut dire ce qu'on veut.
00:05:48 Moi je ne défends pas le défendable.
00:05:49 Je défends l'immense majorité qui fait son métier correctement.
00:05:52 Mais lorsque les gens dérapent et font des bavures,
00:05:54 il faut le dire.
00:05:55 Sinon on n'est plus crédible.
00:05:56 On n'est plus crédible.
00:05:57 On n'est plus crédible aux yeux de la population.
00:05:59 Et même aux yeux des policiers eux-mêmes.
00:06:01 Ça ne leur rend pas service.
00:06:02 C'est ce que je veux dire.
00:06:03 C'est ce que je veux dire.
00:06:04 C'est ce que je veux dire.
00:06:05 C'est ce que je veux dire.
00:06:06 C'est ce que je veux dire.
00:06:07 C'est ce que je veux dire.
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00:06:11 C'est ce que je veux dire.
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00:06:21 C'est ce que je veux dire.
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00:06:30 C'est ce que je veux dire.
00:06:31 C'est ce que je veux dire.
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00:07:00 C'est ce que je veux dire.
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00:08:00 C'est ce que je veux dire.
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00:08:35 C'est ce que je veux dire.
00:08:36 C'est ce que je veux dire.
00:08:37 C'est ce que je veux dire.
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00:08:39 C'est ce que je veux dire.
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00:08:41 C'est ce que je veux dire.
00:08:42 C'est ce que je veux dire.
00:08:43 C'est ce que je veux dire.
00:08:44 C'est ce que je veux dire.
00:08:45 C'est ce que je veux dire.
00:08:46 C'est ce que je veux dire.
00:08:47 C'est ce que je veux dire.
00:08:48 C'est ce que je veux dire.
00:08:49 C'est ce que je veux dire.
00:08:50 C'est ce que je veux dire.
00:08:51 C'est ce que je veux dire.
00:08:52 C'est ce que je veux dire.
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00:09:01 C'est ce que je veux dire.
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00:09:19 C'est ce que je veux dire.
00:09:20 C'est ce que je veux dire.
00:09:21 C'est ce que je veux dire.
00:09:22 Je veux ici dire l'émotion de la nation toute entière.
00:09:45 Après ce qui est arrivé et la mort du jeune Nahel, et dire à sa famille toute notre solidarité
00:09:56 et l'affection de la nation.
00:09:58 Nous avons un adolescent qui a été tué.
00:10:01 C'est inexplicable, inexcusable.
00:10:04 Et d'abord, ce sont des mots d'affection, de peine partagée, de soutien à sa famille
00:10:09 et à ses proches.
00:10:10 Alors, on est en ligne avec Julien Chénardi.
00:10:12 Vous êtes secrétaire nationale de l'île-de-France du syndicat de police Alliance.
00:10:15 Vous avez réagi à ses propos.
00:10:18 Qu'est-ce qui vous inspire ? Les propos d'Emmanuel Macron ?
00:10:20 Écoutez, moi, les propos d'Emmanuel Macron, ils sont ce qu'ils sont.
00:10:25 Aujourd'hui, moi, tout ce que je vois, c'est que la présomption d'innocence, elle est bafouée.
00:10:31 Et moi, je fais un appel ce soir, je fais un appel très clair au respect de la présomption
00:10:35 d'innocence.
00:10:36 Parce que c'est ça, aujourd'hui, qui doit tous nous guider, qu'on soit politique, journaliste
00:10:41 ou syndicat, on doit être guidé par une seule ligne, la présomption d'innocence.
00:10:45 Et aujourd'hui, cette présomption d'innocence, elle est largement bafouée.
00:10:48 On a des collègues qui sont menacés sur les réseaux sociaux avec la divulgation de
00:10:52 leur identité et de leur lieu de résidence.
00:10:55 On a des émeutes dans les banlieues actuellement, notamment hier soir, dans le 92 et un peu
00:11:03 en île-de-France, avec un appel à la haine contre les fonctionnaires de police, contre
00:11:08 les forces de l'ordre.
00:11:09 Et on a également, j'ai envie de dire, l'ensemble des politiques, et notamment LFI, qui utilisent
00:11:18 ce drame à des fins politiques pour pouvoir étaler en place publique leur haine des policiers.
00:11:26 Donc, quand le président dit "c'est inexcusable", vous vous dites que le procès est déjà fait,
00:11:32 en réalité, que voilà, votre collègue, il est déjà déclaré condamné ?
00:11:34 Moi, je pose la question au président de la République de savoir quelle est aujourd'hui
00:11:41 la séparation des pouvoirs.
00:11:43 Aujourd'hui, il n'y a pas de jugement.
00:11:46 Aujourd'hui, il y a une enquête qui est en cours.
00:11:48 Je pense qu'il faut laisser le temps à l'enquête.
00:11:50 Le temps à l'enquête n'est pas le temps de l'émotion.
00:11:52 C'est un temps qui va être long, puisqu'il y a plein de choses qui vont être prises
00:11:56 en compte, plein de facteurs.
00:11:57 Il va y avoir effectivement cette vidéo sur laquelle tout le monde se focalise.
00:12:01 Mais aujourd'hui, il n'y a pas que cette vidéo, il y en a plusieurs.
00:12:04 Il y a des témoignages.
00:12:05 Il y aura également la déposition de nos collègues, et qui va être importante pour
00:12:09 savoir comment eux ont ressenti la situation.
00:12:11 Parce que je rappelle qu'on oublie de dire que juste avant, il y avait un refus d'obtempérer.
00:12:16 On oublie de dire que l'individu a 17 ans, qu'il n'a pas le permis, pourquoi il a redémarré.
00:12:23 Tout ça, c'est des questions auxquelles il va quand même falloir répondre à un
00:12:27 moment donné, parce qu'on ne peut pas comme ça laisser prospérer dans le débat public
00:12:32 l'idée qu'aujourd'hui, on a des fonctionnaires de police, comme ça a été dit, qui font
00:12:35 des exécutions sonneres dans la rue.
00:12:37 Il y a évidemment aussi de la compassion à avoir pour la famille de la jeune victime.
00:12:43 On est bien d'accord, monsieur ?
00:12:44 Il y a de la compassion à avoir, tout à fait.
00:12:47 Et moi, je le dis, c'est un drame.
00:12:49 Et j'imagine que c'est un drame pour la famille, c'est un drame pour les proches,
00:12:52 tout à fait.
00:12:53 Mais au-delà du drame, je vois aussi qu'on se sert, et certains se servent.
00:12:56 Mais moi, ce que je vise, ce n'est pas la famille, bien évidemment.
00:12:58 Moi, ce que je vise aujourd'hui, ce sont les gens qui se servent de ce drame pour aller
00:13:02 salir la police, pour aller salir l'institution, sous prétexte parce qu'ils ont des dessins
00:13:07 politiques.
00:13:08 Quand on voit aujourd'hui les réactions qu'on a, même de stars sur les réseaux sociaux,
00:13:13 moi j'aimerais savoir où sont les réactions lorsque l'on a, par exemple, le drame qu'il
00:13:19 y a eu à Annecy où un individu a mis des coups de poignard dans des landaux.
00:13:23 Je n'ai pas vu les mêmes réactions de ces individus-là.
00:13:26 Donc je me pose la question, à quel moment on considère qu'un policier est un assassin
00:13:30 en puissance ? À quel moment on considère qu'un policier fait des exécutions sommaires
00:13:34 dans la rue ? Ce n'est pas le Far West, c'est sérieux.
00:13:37 La question de la légitime défense, elle est au cœur de cette affaire.
00:13:41 Est-ce qu'il va être compliqué pour votre collègue et son coéquipier de prouver qu'ils
00:13:47 étaient en état de légitime défense dans ce que le feu a été ouvert ?
00:13:49 Ça, c'est l'enquête qui décidera, tout simplement.
00:13:53 C'est l'enquête qui va le déterminer.
00:13:55 Moi, à titre personnel, je n'étais pas présent sur les lieux, comme la plupart des
00:13:58 Français, comme vous, comme tous ceux qui sont sur le plateau.
00:14:01 Personne n'était présent.
00:14:02 Donc ce seront les policiers qui vont témoigner.
00:14:06 Ce sont les témoins, ça va être tout ça, les vidéos, tout va être analysé.
00:14:10 Et à ce moment-là, c'est la justice qui va déterminer si oui ou non, il y a eu légitime
00:14:17 défense.
00:14:18 Et ce n'est pas à moi de le déterminer.
00:14:19 On est dans le cadre d'une action de police.
00:14:21 On est dans le cadre de quelque chose qui est une situation qui est très tendue où
00:14:24 un collègue doit prendre une décision en un quart de seconde.
00:14:26 Je ne sais pas si on se rend bien compte ici de quoi on parle.
00:14:29 On ne parle pas de quelqu'un qui se lève le matin en disant "tiens, je vais aller
00:14:32 tirer dans la rue".
00:14:33 Non, on parle de quelqu'un qui fait son travail et dans le cadre de son travail, dans une
00:14:37 situation tendue, dans un contexte de violence, dans un contexte de travail dégradé, puisqu'il
00:14:43 faut le dire, aujourd'hui, les policiers en Ile-de-France et même dans l'ensemble
00:14:45 de la France travaillent dans des conditions dégradées.
00:14:48 Et là, il a dû prendre une décision gravissime, mais une décision.
00:14:51 Donc maintenant, ce sera à la justice de savoir si cette décision, c'était la bonne
00:14:54 ou pas.
00:14:55 Un dernier mot, je pense aux déclarations de Jean-Luc Mélenchon qui dit "la peine
00:14:58 de mort n'existe plus en France".
00:15:00 D'autres disent que c'est un permis de tuer au fond qu'ont les policiers.
00:15:02 Est-ce que vous êtes dans une toute puissance ? Est-ce que vous vous sentez comme ça, dans
00:15:07 ce permis de tuer comme il l'est dit ?
00:15:09 Les déclarations de Jean-Luc Mélenchon, je pense que tout le monde a bien compris
00:15:14 à quoi il jouait.
00:15:15 Jean-Luc Mélenchon est dans la surenchère, Jean-Luc Mélenchon fait de la politique,
00:15:19 moi je fais du syndicalisme.
00:15:20 Et je pense que Jean-Luc Mélenchon, son fonds de commerce, c'est la lentille flic.
00:15:24 Donc il continue à se refaituer, il continuera, on l'arrêtera jamais.
00:15:27 Donc j'ai même pas envie de commenter ça parce que c'est un ramassis de conneries.
00:15:30 Bon, ben voilà, c'est dit comme ça.
00:15:32 Merci Julien.
00:15:33 Chénardi, secrétaire nationale du syndicat de police Allianz.
00:15:36 Nathan Devers, on a plusieurs aspects évidemment dans cette affaire.
00:15:40 On a le drame, on y revient, on le redit, drame absolu.
00:15:43 Un jeune de 17 ans qui est décédé.
00:15:45 Et puis après, malheureusement, il y a le cortège de violence autour de cela, les récupérations
00:15:49 politiques.
00:15:50 Quelle boussole est-ce qu'il faudrait adopter selon vous ?
00:15:52 Oui, quelle boussole ? A mon avis, c'est la question du point de départ.
00:15:55 Pour ma part, mon point de départ, ce serait d'abord d'avoir une pensée pour Naël,
00:16:00 qui est mort.
00:16:01 Pour ses proches, pour sa famille, j'ai trouvé assez déchirant les propos de sa mère qui
00:16:06 racontait que le matin, il est parti en lui disant "maman, je t'aime", quelque chose
00:16:10 comme ça, et qu'elle disait que son fils était son meilleur ami, qu'elle avait un
00:16:14 lien très fort avec lui, et que quand elle a appris qu'il était mort dans ces circonstances,
00:16:19 le monde s'est effondré pour elle.
00:16:20 Je pense que c'est d'abord la première boussole.
00:16:22 La deuxième boussole, à mon avis, c'est ce que vous avez dit, c'est qu'il y a eu
00:16:25 cette vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux, et sans doute que sans cette vidéo,
00:16:30 la chose aurait été différente, parce qu'en effet, il y avait une version manifestement
00:16:34 biaisée et fallacieuse de ces faits qui commençaient à circuler, et ça aurait été parole contre
00:16:39 parole.
00:16:40 Et cette vidéo, quand même, elle a une importance énorme, c'est-à-dire qu'il faut quand même
00:16:44 rappeler une chose, c'est que dans la déontologie de la police en France, l'usage de l'arme
00:16:49 en cas de légitime défense est extrêmement encadré.
00:16:51 Ses absolues nécessités, ses proportionnalités, quand c'est un refus d'obtempérer, il faut
00:16:56 qu'il y ait soit un risque que le refus d'obtempérer tue ou blesse un policier, soit qu'il tue
00:17:00 un tiers, mais avec une menace.
00:17:02 Et donc là, encore une fois, manifestement, comme disait Peggy, il faut voir ce que l'on
00:17:07 voit sur cette vidéo, c'est que les conditions n'étaient absolument pas remplies et qu'on
00:17:11 s'apparente donc, manifestement, il y aura encore une fois une enquête, etc.
00:17:14 Oui, oui, c'est toujours difficile de faire le travail des enquêteurs à la place des
00:17:18 enquêteurs.
00:17:19 Mais que cette vidéo, elle déclenche une émotion qui est en effet insoutenable, que
00:17:23 ces faits-là sont de l'ordre.
00:17:25 Moi, je suis d'accord avec les propos d'Emmanuel Macron d'inexcusable et que, encore une fois,
00:17:29 et c'est là, je suis désolé, je donne raison un peu à tout le monde, mais Carrie
00:17:32 m'a dit quelque chose de central, c'est que dire ça, ce n'est pas insulter les policiers.
00:17:36 Absolument pas.
00:17:37 Je veux dire ça parce qu'encore une fois, il y a une déontologie en France qui encadre
00:17:41 les actions de la police.
00:17:42 Quand le président dit "c'est inexcusable", qu'est-ce qu'il y a à faire la justice,
00:17:44 en fait, à part condamner ? Soyons logiques, quand le président dit "c'est inexcusable",
00:17:49 donc pas d'excuse, donc voilà, condamnation.
00:17:51 Il y a deux choses.
00:17:52 Il y a deux mots.
00:17:53 Il y a l'émotion de la nation.
00:17:54 Les mots ont un sens.
00:17:55 Il y a l'émotion de la nation et je suis d'accord avec vous pour dire une chose.
00:17:58 D'abord, cette émotion ne doit pas conduire à des violences.
00:18:00 Cette émotion, elle doit se faire dans une décence.
00:18:02 Ça veut dire qu'il ne faut pas être dans une stratégie de récupération politicienne,
00:18:05 etc.
00:18:06 Et cette émotion, elle doit quand même être faite dans ce cadre-là et en sachant bien
00:18:10 que ça ne revient absolument pas à insulter quelqu'un.
00:18:12 Si on partait du principe...
00:18:13 On a entendu tous un peu cette petite musique, on l'a vu parfois sur les réseaux sociaux
00:18:16 de gens qui disent "mais attendez, quand on dit que ça c'est inexcusable, c'est une
00:18:19 insulte envers la police".
00:18:20 Mais dire ça, c'est quand même très étrange comme argument.
00:18:22 Excusez-moi, il y a une déontologie de la police en France.
00:18:26 La légitime défense n'a rien à voir avec le fait de tirer sur quelqu'un qui manifestement
00:18:32 selon une vidéo n'était pas en train de rouler sur des individus.
00:18:34 Donc si vous voulez, il n'y a rien d'insultant à dire que ces faits-là, s'ils sont avérés
00:18:38 par l'enquête, seront inexcusables.
00:18:40 Je ne parle pas d'insulte.
00:18:41 Je dis que c'est de facto une condamnation.
00:18:43 C'est tout.
00:18:44 Quand le président dit "c'est inexcusable", les mots ont un sens.
00:18:46 Voilà.
00:18:47 Geoffroy Lejeune.
00:18:48 Je suis d'accord.
00:18:49 Et au-delà de l'absence de respect de la présomption d'innocence, c'est l'absence
00:18:50 de respect du travail des enquêteurs.
00:18:51 Moi, je suis désolé.
00:18:52 J'ai ressenti exactement comme vous en regardant la vidéo, évidemment.
00:18:55 C'est glaçant.
00:18:56 Mais en fait, quand vous creusez un peu, que vous lisez sur le sujet, etc., vous réalisez
00:18:59 qu'il y a encore quelques zones d'ombre, malgré le fait que les images sont très
00:19:02 prominentes.
00:19:03 Donc l'enquête va être intéressante.
00:19:04 Il y aura des éléments.
00:19:05 Je ne sais absolument pas comment ça va se terminer.
00:19:06 Mais heureusement qu'il y ait une enquête, d'ailleurs.
00:19:08 Et que la condamnation, je trouve qu'en effet, elle est trop rapide.
00:19:10 Ensuite, il y a une instrumentalisation évidente.
00:19:13 Pour le coup, ce n'est pas du tout Emmanuel Macron.
00:19:14 Là, c'est vraiment l'extrême gauche qui, en gros, nous a fait campagne pendant
00:19:17 les législatives, notamment sur le fait que la police tue et qui dit "vous avez vu,
00:19:21 la police tue".
00:19:22 Ça, c'est une évidence.
00:19:23 C'est comme le nez.
00:19:24 On le voit comme le nez au milieu de la figure.
00:19:26 Et il s'en donne à cœur joie.
00:19:28 Et moi, c'est peut-être la partie qui me choque le plus, au-delà, évidemment, du
00:19:31 drame en tant que tel.
00:19:32 Ce qui me choque le plus, c'est qu'on a des gens qui nous expliquent quand on a le
00:19:35 droit de s'indigner ou pas.
00:19:36 Quand vous parlez, par exemple, de l'affaire Lola, ces gens montent au créneau, vous sautent
00:19:39 à la gorge même pour vous expliquer que vous faites de la récupération politique
00:19:42 parce que vous parlez d'un fait divers, des implications politiques et de ce qu'il faudrait
00:19:45 changer pour que ça ne se reproduise plus.
00:19:46 Et ils font en toute décontraction et avec beaucoup de véhémence la même chose quand
00:19:52 il s'agit de "leur fait divers".
00:19:54 Il y a quelque chose de profondément malsain en réalité.
00:19:56 Soit on est tous concernés par des drames et par des horreurs et on a tous un avis et
00:19:59 on a un débat et je pense que c'est très sain.
00:20:01 Soit on a des indignations autorisées et des indignations pas autorisées.
00:20:04 C'est ce qu'ils sont en train de créer aujourd'hui.
00:20:05 Et moi, je suis d'accord pour qu'on débatte de ce qui s'est passé.
00:20:07 Je suis même d'accord pour qu'on parle de la manière dont la police maintient l'ordre.
00:20:11 Je suis d'accord pour dire que l'essentialisation des policiers est insupportable.
00:20:14 Je me trouverai avec vous pour le dire.
00:20:16 Mais en fait, quand vous choisissez les faits divers dont vous avez le droit de parler et
00:20:19 ceux dont vous n'avez pas le droit de parler, vous choisissez donc vos victimes, donc vous
00:20:21 choisissez vos coupables.
00:20:22 Et en l'occurrence, je trouve que ce n'est pas normal qu'on ne puisse choisir comme coupable
00:20:25 que les policiers et comme victime que des gens.
00:20:27 C'est le réflexe des gens sur les réseaux sociaux qui disent "mais quand même, c'était
00:20:31 un délinquant multirécidiviste, ce qui n'est pas vrai, il n'était pas encore condamné".
00:20:34 Le réflexe des gens, en fait, est une réponse à cette bêtise.
00:20:37 Et je pense que c'est profondément malsain et que c'est très dangereux pour notre pays.
00:20:39 - Pierre-Emile, vous voulez réagir ?
00:20:40 Après, il va y avoir Sandra Buisson qui nous attend.
00:20:41 - Moi, je refuse de me laisser enfermer, voire instrumentaliser par les pro-police en toutes
00:20:47 circonstances et les anti-police en toutes circonstances.
00:20:50 Parce que je ne veux pas verser dans ce débat.
00:20:53 Ce débat nous enferme, il ne nous élève pas et il nourrit des fonds de commerce qui
00:20:58 sont nauséabonds.
00:20:59 Pourquoi ? Parce qu'encore une fois, on a un fait face à nous.
00:21:02 On a des éléments.
00:21:04 Nous ne sommes pas un parquet, nous ne sommes pas un juge, nous ne sommes pas un magistrat.
00:21:08 Certes, mais nous sommes citoyens avec une conscience et nous avons le droit d'avoir
00:21:11 des sentiments vis-à-vis des images, des sons que nous avons.
00:21:15 Quand il y a eu un PV qui a été établi, qui est un faux, donc qui ne relate pas les
00:21:20 images que nous voyons parce qu'il n'était pas effectivement face à la voiture.
00:21:23 Donc ça, c'est gravissime pour la police.
00:21:25 Et moi, je le dis parce que la police ne fait pas ça dans la majorité des cas.
00:21:29 Donc moi, je les défends et c'est parce que je les défends que je ne peux pas défendre
00:21:32 l'indéfendable.
00:21:33 Ensuite, derrière, il y a eu des mots, des mots qui ne sont pas dignes de la police républicaine.
00:21:37 Est-on capable de le dire ? Mais ces mots-là, ils relèvent de ce fait-là, pas de ce qui
00:21:44 se passe tous les jours dans tous les contrôles.
00:21:47 Et ensuite, il y a eu effectivement des postures.
00:21:49 Là aussi, j'en parle avec des policiers en dehors du plateau.
00:21:52 Ils vous le disent eux-mêmes.
00:21:53 C'est les postures que nous voyons au travers des images ne sont pas celles qu'on apprend.
00:21:56 Et je vais vous dire ce qui est le plus choquant.
00:21:57 Ils sont autour de la voiture, c'est ça ?
00:21:58 Autour de la voiture.
00:21:59 Et puis un jour, on va revoir l'image.
00:22:00 Un jour, je veux dire, à un moment donné, vous mettez un jour quand vous avez un potentiel
00:22:05 danger.
00:22:06 Là, honnêtement, ils sont sur le côté.
00:22:08 Et puis, il y a des paroles qui ont heurté tout le monde.
00:22:10 Ce ne sont pas des paroles de policiers, ce sont des paroles de cow-boys.
00:22:13 Je veux dire, la police républicaine, ce ne sont pas des cow-boys.
00:22:16 Et je vais vous dire, ceux qui connaissent la police, les motards qu'on voit à l'écran
00:22:20 sont surformés.
00:22:21 Ce sont des gens qui ont une formation très exigeante.
00:22:24 Et c'est ça qui heurte encore plus ceux qui connaissent la police.
00:22:27 Parce que si vous avez une formation banale, non, ce n'est pas le cas.
00:22:30 Ce sont des gens, c'est quasiment une formation commando qu'ils ont.
00:22:33 Donc, ça veut dire que là, il y a quelque chose qui ne va pas.
00:22:36 Il y a un pétage de plomb.
00:22:37 Je ne sais pas quelles sont les circonstances.
00:22:39 Et c'est là où l'enquête est intéressante.
00:22:40 Elle va devoir nous le dire.
00:22:42 Mais moi, je ne peux pas, fort de ces images, fort du PV qui a été élaboré au départ
00:22:47 et qui est un faux.
00:22:48 C'est pour que vous avez vu qu'on a eu publiquement le PV ?
00:22:51 C'est avéré qu'ils ont dit que la voiture allait leur foncer dessus et compagnie.
00:22:56 Puisqu'il y a une plainte effectivement en écriture.
00:23:00 Derrière, il y a des paroles qui me heurtent, qui ne sont pas celles de la police que je
00:23:03 connais et que j'aime.
00:23:04 Et en plus, derrière, il y a un tir qui, à mon avis, n'aurait pas dû avoir lieu.
00:23:07 Oui, oui, oui, ce fait-là, oui, moi, en tant que citoyen, j'ai envie de le condamner.
00:23:11 Alors, Sandra Buisson est avec nous du service de police-justice de CNews.
00:23:13 Bonsoir Sandra.
00:23:14 L'enquête, on est encore à ses débuts, c'est bien ça, il faut le rappeler.
00:23:17 Et le policier est toujours en garde à vue ?
00:23:19 Oui, le policier est en garde à vue depuis hier.
00:23:23 Et puis, son collègue, le deuxième policier qui était à ses côtés lors de ces faits,
00:23:28 eh bien lui, il a été entendu en tant que témoin sur la procédure concernant le refus
00:23:33 d'obtempérer.
00:23:34 Ajoutons que le mineur qui était le passager arrière de cette voiture a lui été entendu
00:23:39 sous le régime de la garde à vue hier.
00:23:40 Et puis, je vous le rappelle, un autre témoin crucial de ce qui s'est passé n'a toujours
00:23:45 pas été entendu puisque c'est le passager avant du véhicule qui lui a pris la fuite.
00:23:50 Toute la question, c'est la question de la légitime défense, Sandra, qui est au cœur
00:23:54 de cette affaire.
00:23:55 Alors, ce n'est pas le texte sur la légitime défense dans le Code pénal qui est utilisable
00:24:01 dans ce cas précis puisque les policiers sont en tenue identifiable comme telle.
00:24:05 Donc, c'est l'article 435.1 du Code de la sécurité intérieure qui s'applique,
00:24:10 c'est-à-dire que les enquêteurs vont devoir déterminer si ce tir a été déclenché
00:24:15 en situation d'absolue nécessité.
00:24:18 Ça veut dire qu'il ne pouvait pas faire autrement qu'utiliser son arme.
00:24:22 Est-ce que c'était proportionnel à la menace ? D'ailleurs, quelle était cette menace ?
00:24:26 De quoi avait-il conscience au moment où il a pris la décision de tirer ?
00:24:29 Et puis, ça peut correspondre à l'article 4 de ce Code de la sécurité intérieure,
00:24:35 article 435.1.
00:24:36 Y avait-il une menace pour la vie de l'agent ou d'une tierce personne, notamment dans
00:24:41 la trajectoire du véhicule ? Est-ce que l'un des occupants à l'intérieur du véhicule
00:24:45 présentait une menace pour le policier ? On n'a pas de remontée en ce sens, mais il
00:24:50 aurait pu y avoir une arme à l'intérieur.
00:24:52 Si c'était le cas, c'est peut-être ce qui aurait pu causer la sensation du policier
00:24:57 de se sentir menacé.
00:24:58 On imagine que si ça avait été le cas, ça serait remonté et le parquet aurait communiqué
00:25:02 cette information au titre de l'article 11.
00:25:05 Au moment où il prend la décision de tirer, c'est ça que devront déterminer les enquêteurs.
00:25:10 Que sait-il de ces individus, de ces passagers et de leurs dangerosités éventuelles ?
00:25:15 Et ça ne va pas être déterminé uniquement par cette vidéo.
00:25:19 Il va falloir utiliser les vidéosurveillances qui vont être recueillies.
00:25:23 Toutes ces auditions cruciales, les confrontations, peut-être reconstitution, les analyses balistiques,
00:25:29 recueillir peut-être, saisir les données radio, ce qui a été annoncé sur les ondes
00:25:34 radio puisque selon nos informations, la thèse qui a circulé au début des faits,
00:25:40 c'est après quand nous-mêmes les médias avons rapporté qu'un individu, un jeune
00:25:45 de 17 ans avait été tué, les sources policières que nous avons joints disaient que le véhicule
00:25:51 avait foncé sur le policier.
00:25:53 Il s'avère selon nos informations que c'est ce qui a été dit oralement à brûle pour
00:25:57 point au moment des faits puisque c'est ce qui est remonté sur les fiches Pegas, c'est-à-dire
00:26:00 sur les ondes radio.
00:26:02 Est-ce que cette version a aussi été donnée de vive voix par les policiers à leur supérieure
00:26:07 hiérarchie qu'immédiatement on ne le sait pas encore ?
00:26:09 En revanche, selon nos informations, ils n'ont pas eu le temps d'effectuer un PV, un procès
00:26:15 verbal pour expliquer leur intervention.
00:26:17 Ils ont tout de suite été entendus par l'IGPN.
00:26:20 Donc à ce que l'on sait pour l'instant, il n'y aurait pas d'écrit de PV hormis
00:26:28 ce qui a pu être dit face aux enquêteurs de l'IGPN qui disent que le véhicule fonçait
00:26:34 sur les policiers.
00:26:36 Ce qui est étonnant, Sandra, c'est que l'avocat de la famille de ce jeune homme,
00:26:40 Maître Yacine Vosroux, dit le contraire.
00:26:42 L'avocat n'écoute les journalistes, en fait.
00:26:43 L'avocat n'a pas accès au dossier.
00:26:44 Il dit qu'il y a eu production de faux en écriture, c'est bien ça.
00:26:48 L'avocat, au moment où il a parlé, n'a pas connaissance de ce qu'il y a dans le dossier.
00:27:03 Ce qu'il sait, c'est ce qu'il entend des journalistes qui disent qu'effectivement
00:27:06 la première thèse qui remonte, c'est que le véhicule a foncé sur le policier.
00:27:10 Une version qui a été très vite démentie par la vidéo.
00:27:14 Donc effectivement, il a annoncé une plainte pour faux en écriture publique.
00:27:19 Mais vraisemblablement, ça correspond aux déclarations orales des policiers.
00:27:23 D'accord.
00:27:24 Merci beaucoup.
00:27:25 Maître, vous restez avec nous, Sandra, on vous retrouve tout à l'heure.
00:27:27 Maître Roas, effectivement, votre confrère dit qu'il y a eu production de faux en
00:27:32 écriture.
00:27:33 Il demande à ce que l'affaire soit dépaysée, ne soit pas jugée à Nanterre, le procureur
00:27:36 soit désaisi au nom de ces faux en écriture qui ont été produits.
00:27:40 Sandra Buisson nous dit qu'il n'y a pas d'écriture.
00:27:42 De toute façon, ça, pour l'instant, vous savez, on tâtonne parce qu'en réalité,
00:27:46 l'enquête préliminaire...
00:27:47 Je vais vous expliquer justement.
00:27:49 L'enquête préliminaire, elle est couverte par le secret.
00:27:52 Donc personne ne sait pas grand chose.
00:27:54 Le secret, vous savez, il n'existe plus.
00:27:56 Non, mais si, si, si.
00:27:57 Je peux vous assurer que quand nous, on arrive en garde à vue, qu'on est désigné, on
00:28:00 n'a pas accès au dossier.
00:28:02 C'est bien le souci, justement.
00:28:04 Donc pour l'instant, je ne sais pas comment mon confrère...
00:28:07 On l'écoutera tout à l'heure.
00:28:08 ... a eu connaissance du fait qu'il y avait eu une déposition de faits écrites sur procès
00:28:13 verbal puisqu'il a déclaré qu'il allait déposer plainte pour faux en écriture publique.
00:28:19 Donc ça, il faudra lui poser la question.
00:28:22 Mais en l'état, de toute façon, on n'a pas connaissance de l'audition du passager
00:28:26 qui a été entendu dans le cadre de la garde à vue, dont la garde à vue a été levée
00:28:30 d'ailleurs.
00:28:31 Donc ça, c'est une chose.
00:28:32 On ne sait pas.
00:28:33 Le deuxième policier, manifestement, à l'heure où l'on part, il a été entendu
00:28:37 exclusivement en qualité de témoin et non pas placé en garde à vue.
00:28:41 Et on verra ce qu'il dira.
00:28:43 Tout cela, on le saura en fait à l'issue de la garde à vue du premier policier, quand
00:28:47 sa garde à vue va être levée, c'est-à-dire au bout de 48 heures, et que la justice, le
00:28:52 procureur de la République qui dirige l'enquête, va prendre une décision judiciaire, probablement
00:28:57 déférée, sans anticiper, mais il y a de fortes chances pour qu'il soit déféré,
00:29:03 et qu'en tout cas, il y a ouverture d'information pour homicide volontaire.
00:29:07 C'est intéressant, ça.
00:29:08 Oui, mais c'était déjà le cas dans une autre ouverture de feu pour un policier à
00:29:12 Paris, il y a quelques mois.
00:29:13 Oui, mais vous imaginez bien que le parquet aurait pu ouvrir pour autre chose.
00:29:16 Il aurait pu ouvrir pour cause d'émission volontaire et entraîner la mort sans intention.
00:29:19 C'est homicide volontaire.
00:29:20 Donc voilà.
00:29:21 Mais ce n'est pas la première fois qu'un policier doit contrôler une enquête pour
00:29:25 homicide volontaire.
00:29:26 On en a eu le cas il y a quelques mois.
00:29:27 Mais si vous voulez, de la réalité de l'enquête et de ce qui a été dit, est-ce qu'il existe
00:29:31 véritablement ce PV ou pas, on en saura beaucoup plus quand, d'abord, il va y avoir probablement
00:29:36 une conférence de presse du procureur.
00:29:38 Je pense qu'il va prendre la parole en application de l'article 11.
00:29:40 On imagine.
00:29:41 On ne sait pas encore.
00:29:42 Si, peut-être un PV, c'est peut-être la fiche Pegas qui était évoquée.
00:29:45 La fiche Pegas, c'est une fiche qui est établie lorsque vous faites le 17 ou lorsqu'il y a
00:29:49 des informations sur le canal police pour relater une situation.
00:29:54 Si la fiche Pegas, en tant que telle, indique que la police était menacée parce qu'une
00:30:00 voiture fonçait sur elle, cette simple fiche, si elle ne relate pas la vérité, peut-être
00:30:04 que l'avocat s'appuie sur ça.
00:30:05 Nous ne le savons pas au moment où nous nous parlons.
00:30:06 Ce n'est pas un PV d'audition dans ces cas-là.
00:30:07 Non, ce n'est pas un PV d'audition.
00:30:08 C'est une fiche Pegas, c'est une fiche d'information qui a vocation à donner à l'instant T une
00:30:14 situation.
00:30:15 On va continuer le débat dans un instant.
00:30:17 Normalement, c'est le rappel des titres de l'actualité puisqu'il est 17h30.
00:30:19 Je ne sais pas si Samuel Abedi est en place.
00:30:22 Et si on fait le rappel des titres ? Si, on le fait et après on continue ce débat.
00:30:25 Affaire Nahel, l'enquête pour homicide volontaire ouverte par le parquet de Nanterre se poursuit.
00:30:35 La garde à vue du policier est soupçonnée d'avoir tué le jeune de 17 ans.
00:30:39 Hier a été prolongé.
00:30:40 Le motard âgé de 38 ans est interrogé en ce moment même par l'IGPN, l'inspection
00:30:45 générale de la police nationale.
00:30:47 Et face à la diffusion sur les réseaux sociaux de son identité, toutes les dispositions
00:30:52 sont prises pour protéger ceux qui doivent l'être.
00:30:55 Ouverture du procès de Piotr Pawlanski et Alexandra Dottadeo.
00:30:59 Les deux prévenus sont jugés pour avoir enregistré et diffusé sans son consentement
00:31:04 des images à caractère sexuel de Benjamin Griveaux.
00:31:07 Ils encourt deux ans d'emprisonnement et 60 000 euros d'amende.
00:31:11 Pour rappel, en février 2020, le ténor de la majorité, Benjamin Griveaux, avait dû
00:31:16 abandonner sa campagne pour la mairie de Paris après la diffusion de ses vidéos.
00:31:20 Et puis coup d'envoi des soldes d'été dans un contexte morose pour le prêt-à-porter.
00:31:25 Le secteur espère tout de même profiter de ce rendez-vous pour finir la saison sur
00:31:30 une embellie.
00:31:31 Mais les difficultés s'accumulent entre inflation, galopante, faillite et concurrence
00:31:36 en ligne.
00:31:37 Merci beaucoup Somania Labidi pour le rappel des titres de l'actualité.
00:31:39 Il est dès 7h30, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews.
00:31:43 On repart tout de suite à Nanterre, rejoindre notre envoyé spécial Augustin Donadieu et
00:31:46 Sacha Robin.
00:31:47 Bonsoir à tous les deux.
00:31:48 C'est un retour au calme aujourd'hui après les violences de la nuit.
00:31:51 Il y a beaucoup de stigmates dans la ville de ce qui s'est passé hier soir, Augustin.
00:31:55 Oui, tout à fait.
00:31:57 C'est ce qu'ont constaté les habitants depuis ce matin.
00:31:59 Des stigmates dus aux affrontements, encore une fois, hier et dans la nuit, ici à Nanterre.
00:32:04 Une quarantaine de véhicules incendiés, des carcasses de véhicules qui jonchent certaines
00:32:08 rues de ces quartiers ici à Nanterre, des abribus également cassés, des barricades
00:32:13 toujours en place dans certaines rues.
00:32:15 Alors les habitants que l'on a rencontrés comprennent la colère de ces jeunes, déplorent
00:32:20 ce drame qui s'est déroulé il y a quelques heures maintenant.
00:32:24 Mais ces habitants déplorent également ces dégradations, des dégradations qui touchent
00:32:28 le quotidien des habitants, mais également des lieux que les habitants fréquentent tous
00:32:32 les jours.
00:32:33 Je vais vous en citer quelques-uns.
00:32:34 Des centres de loisirs qui ont été dégradés, un espace jeunesse, une école maternelle.
00:32:39 Et donc de ce fait, la mairie a communiqué, les enfants ne pourront pas être accueillis
00:32:43 dans ces établissements.
00:32:45 La mairie de la ville, justement, elle appelle au calme.
00:32:48 Elle appelle au calme pour ce soir, puisque ce soir s'annonce être une soirée sous
00:32:52 haute tension.
00:32:53 D'ailleurs, le ministère de l'Intérieur a déployé près de 2000 forces de l'ordre
00:32:57 dans les banlieues de la capitale pour éviter que cette colère se cristallise dans d'autres
00:33:00 quartiers.
00:33:01 Vous pouvez justement regarder sur ces images de Sacha Robin, cet escadron de gendarmerie
00:33:05 mobile qui s'est déjà prépositionné ici devant le commissariat de Nanterre.
00:33:09 Un escadron de gendarmerie qui va rester quelques heures, plusieurs heures, toute la nuit ici
00:33:14 en plein cœur de la ville de Nanterre.
00:33:16 Pour rappel, hier soir, 31 personnes ont été interpellées.
00:33:21 En France, 24 membres de forces de l'ordre ont été légèrement blessés.
00:33:25 Demain, à partir de 14h, une marche blanche organisée par la maire de ce jeune homme
00:33:30 de 17 ans sera organisée.
00:33:32 Elle partira depuis la préfecture des Hauts-de-Seine, non loin du lieu où Naël a été tué hier.
00:33:38 Merci Augustin Donatieux et Sacha Robin.
00:33:40 J'entends ce que vous dites.
00:33:42 J'aimerais qu'on écoute la maman de ce jeune homme Naël, évidemment effondré,
00:33:46 sous le choc considéré par ce qui est arrivé.
00:33:48 Elle appelle à cette manifestation et on va écouter ce qu'elle a dit.
00:33:53 Je m'appelle Mounia, la maman de Naël, celui qui vient de se faire recevoir une balle,
00:33:58 qui est mort à Nanterre le petit de 17 ans.
00:34:00 Je suis sa maman.
00:34:01 Rendez-vous jeudi à la préfecture à 14h.
00:34:05 Marche blanche.
00:34:06 Jeudi, venez tous.
00:34:07 C'est la marche de la révolte, mamie.
00:34:09 On fait une révolte, s'il vous plaît, pour mon fils, pour maire Zouk Naël.
00:34:12 On sera tous là.
00:34:13 Merci.
00:34:14 Voilà, une marche blanche ou une marche de la révolte, on ne sait pas très bien.
00:34:20 En tout cas, il s'agit de rendre hommage, si je comprends bien, à ce jeune homme.
00:34:24 Espérons que tout ça, évidemment, soit une marche blanche avec...
00:34:27 Non, mais on comprend, effectivement, le désarroi, les fondements...
00:34:30 Le respect, la solennité que mérite cet événement.
00:34:33 La colère, mais les violences urbaines, je suis désolé,
00:34:35 elles n'honorent pas la maman de Naël.
00:34:36 Elles ne rendent pas service à l'enquête, ni aux quartiers,
00:34:40 parce que ce sont les voitures des femmes et des hommes qui habitent dans ces quartiers,
00:34:43 des familles qui habitent dans ces quartiers.
00:34:45 Détruire un centre culturel, c'est les enfants des quartiers qui vont être pénalisés.
00:34:50 On l'a vu dans les multiples violences urbaines que notre pays a connues.
00:34:53 C'est des bibliothèques de quartiers.
00:34:55 C'est des lieux nécessaires, indispensables à la vie des quartiers qui sont détruits.
00:34:59 Donc moi, je ne serai jamais du côté...
00:35:00 - Et on pénalise les habitants de ces quartiers, carrément ?
00:35:02 - Oui, mais évidemment, évidemment.
00:35:04 Je veux dire, ça ne rend pas service ni à l'enquête,
00:35:06 ça n'honore pas la mémoire de Naël.
00:35:08 Je suis désolé, il faut le dire avec force et conviction.
00:35:11 Ces violences urbaines, il faut les condamner.
00:35:14 La colère, on peut l'avoir.
00:35:15 Je pense que tout à l'heure, je me suis exprimé avec, quand même, de l'émotion,
00:35:19 parce que je compatis à l'extérieur de la famille,
00:35:21 parce que je ne veux pas qu'on généralise et qu'on essentialise sur la police,
00:35:24 mais que je veux commenter ce fait, et seulement ce fait.
00:35:27 Et ce fait, effectivement, il me met en colère.
00:35:29 Mais ce n'est pas pour autant qu'on va casser, qu'on va brûler, on est dans un état de droit.
00:35:33 - Là, on a des appels à l'ingé, la famille de ce policier,
00:35:36 le nom de ce policier est sur les réseaux sociaux.
00:35:39 Donc son adresse, quasiment...
00:35:40 - Ce n'est pas acceptable.
00:35:41 - On est où, en fait ?
00:35:42 - C'est inacceptable et c'est inexcusable,
00:35:46 pour reprendre le terme du président de la République, de telle pratique.
00:35:49 Et la présomption d'innocence doit être respectée jusqu'au bout.
00:35:51 Avec tout ce que j'ai dit tout à l'heure sur les images et les sons
00:35:54 qui me choquent et qui me heurtent, quand je suis citoyen.
00:35:57 Pour autant, on doit laisser libre cours à l'enquête.
00:36:00 Et on est dans un état de droit.
00:36:02 C'est ça aussi, vivre dans une démocratie telle que la nôtre.
00:36:06 Et donc, il faut laisser les choses se faire.
00:36:07 Après, on peut ressentir des choses.
00:36:09 Oui, je les ressens, moi, je les ressens.
00:36:11 Et je dis aux habitants de ces quartiers, ne brûlez pas, ne cassez pas.
00:36:16 Il y a des avocats, il y a un état de droit, il y a des médias.
00:36:18 Venez vous exprimer, dites ce que vous pensez.
00:36:20 - Yacine Bouzerou, l'avocat de la famille de Naël,
00:36:23 qui lui demande, ce que je vous disais,
00:36:26 à ce que le dossier soit dépaysé.
00:36:28 - Nous avons une vidéo qui montre avec évidence
00:36:39 que le tir n'est pas réglementaire.
00:36:41 On a donc un policier qui a décidé d'enlever la vie à un jeune homme
00:36:43 pour un simple refus de tempérer.
00:36:45 Je dis simple, parce que le refus de tempérer est puni d'une peine d'emprisonnement,
00:36:48 mais n'est pas puni par la mort.
00:36:51 Donc, le policier n'avait pas à tirer à ce moment-là.
00:36:53 Et nous avons en plus des policiers qui ont menti,
00:36:55 manifestement sur procès verbal,
00:36:57 en affirmant que le véhicule a tenté de les percuter, ce qui est faux.
00:37:00 Donc, on a des policiers, un policier en tous les cas, menteurs,
00:37:03 meurtriers, ça fait beaucoup.
00:37:04 Nous espérons donc que la justice en tire toutes les conséquences
00:37:06 et que la loi soit appliquée strictement.
00:37:09 - Alors, maître, policier meurtrier de votre confrère.
00:37:13 - Écoutez, d'abord, il dit ce qu'il a envie de dire.
00:37:17 La parole est libre, il est l'avocat de la famille Naël.
00:37:20 Je comprends qu'il soit extrêmement heurté, comme tous d'ailleurs.
00:37:23 C'est vrai que sur le plan du droit, on est tous heurtés.
00:37:27 Enfin, la quasi majorité des avocats pénalistes.
00:37:31 C'est vrai qu'on est heurtés par ce qui s'est passé.
00:37:33 Il faut savoir que nous, nous entendons très souvent beaucoup de jeunes.
00:37:36 Moi, je suis à l'antenne des mineurs du barreau de Paris.
00:37:38 Donc, j'ai défendu énormément de mineurs délinquants.
00:37:41 À une époque, j'ai même fait beaucoup de permanences.
00:37:43 On parlait de garde à vue tout à l'heure.
00:37:44 J'en ai fait des garde à vue.
00:37:45 Donc, moi, je sais ce que me disent les gens, les jeunes.
00:37:48 Et j'ai expérimenté, je suis sur le terrain.
00:37:51 Qu'est-ce qu'ils disent ?
00:37:51 C'est vrai qu'il y a des préjugés négatifs.
00:37:54 Il y a beaucoup de préjugés, beaucoup d'a priori.
00:37:58 Voilà.
00:37:58 De qui ?
00:37:59 Oui, de quoi ?
00:38:00 De quoi parlez-vous ?
00:38:01 Eh bien, de quoi je parle, justement, dans ce contexte-là,
00:38:04 des services de police à l'égard de cette jeunesse,
00:38:09 et puis même de l'opinion publique à l'égard de ces jeunes de cité,
00:38:13 de ces mineurs.
00:38:14 Vous parlez de racisme dans la police ?
00:38:15 Non, alors, ce n'est pas du racisme.
00:38:16 Ah, mais je me laisse.
00:38:17 Non, je ne parle pas de racisme.
00:38:18 Je ne parle pas ni de couleur de peau, ni de religion.
00:38:21 Je parle juste de la mineure.
00:38:22 Alors, je parle d'un ostracisme sur ces gens qui habitent dans des cités,
00:38:28 dans des banlieues, qui ont, si vous voulez, par exemple, ce jeune.
00:38:32 J'ai entendu des gens hier sur des plateaux télé essayer de justifier,
00:38:36 ou j'ai vu ça sur les réseaux, finalement, l'attitude du policier.
00:38:40 Est-ce qu'il avait un casier ?
00:38:42 Est-ce qu'il était connu des services de police ?
00:38:44 Pourquoi ce refus d'optempérer ?
00:38:48 Après tout, voilà.
00:38:49 Mais ça, ça ne justifie pas.
00:38:52 Il faut bien distinguer.
00:38:53 Rien ne justifie sa mort.
00:38:53 On est vraiment d'accord.
00:38:54 Parce que je pense que c'est ce que veut dire le président de la République
00:38:57 quand il dit que c'est impardonnable.
00:38:58 Qu'est-ce qu'il veut dire ?
00:38:59 Je ne suis pas son inexcusable.
00:39:01 Je ne suis pas son porte-parole.
00:39:02 Mais si vous voulez, qu'est-ce que ça signifie ?
00:39:04 Ça signifie que qu'est-ce qui n'est pas excusable ?
00:39:06 C'est d'avoir tué ce jeune parce qu'il refusait d'optempérer.
00:39:10 C'est ça.
00:39:11 Il faut bien distinguer.
00:39:12 Pardonnez-moi, je finis.
00:39:13 Il faut bien distinguer deux choses.
00:39:15 À la fois, le refus d'optempérer, c'est une chose.
00:39:19 D'ailleurs, qui est puni par la loi de deux ans de prison.
00:39:21 Ça, c'est une chose.
00:39:22 Et le fait de tenir comme ça en joue un conducteur
00:39:30 et finalement d'essayer de tenter de démontrer
00:39:33 finalement qu'on a agi à la fois dans le cadre de l'absolue nécessité
00:39:38 et de façon proportionnée.
00:39:40 C'est ça la fameuse légitime défense qui est appliquée
00:39:43 par la loi de février 2017 aux policiers, aux services de police.
00:39:46 C'est premièrement l'absolue nécessité.
00:39:48 Deuxièmement, c'est un acte proportionné.
00:39:51 Et attention, il y a une troisième condition,
00:39:52 c'est que normalement, le policier doit informer.
00:39:55 Il doit y avoir deux sommations à voix haute
00:39:58 quand la personne se conduit de façon dangereuse pour soi ou pour autrui.
00:40:03 C'est ça la légitime défense appliquée aux services de police
00:40:06 par la fameuse loi de 2017, qui est extrêmement controversée.
00:40:10 Donc en fait, pourquoi mon confrère Yacine Boussaud
00:40:13 dit cela, ainsi que les autres avocats de la famille Nahel ?
00:40:16 Parce qu'ils sont scandalisés à la fois par la façon
00:40:19 dont les faits se sont produits et à la fois par les interprétations aujourd'hui.
00:40:22 C'est-à-dire, qu'est-ce qu'on nous dit ?
00:40:24 On nous dit finalement, ce jeune, il a refusé de tempérer.
00:40:27 Bah écoutez, il avait qu'à ne pas se trouver là, à ce moment-là.
00:40:30 Il avait 17 ans. Pourquoi il était au volant de la voiture ?
00:40:33 Voilà, il y a eu beaucoup...
00:40:35 Non, mais c'est une question, mais ça ne justifie pas qu'on ait tiré sur lui.
00:40:38 Ça, c'est clair.
00:40:39 C'est pour ça qu'il parle d'exécution et qu'il parle de meurtre.
00:40:41 D'ailleurs, il n'y a pas de plus.
00:40:42 Le parquet a ouvert sur homicide volontaire.
00:40:47 Donc, il n'y a pas que mon confrère qui dit ça.
00:40:48 Le parquet qui mène l'enquête également.
00:40:50 C'est intéressant.
00:40:52 Personne, justement, ne dit que ça justifie la mort.
00:40:54 Personne ne le pense.
00:40:55 Personne ne le dit.
00:40:56 En revanche, pardon, mais moi, c'est la formule que tout le monde connaît
00:40:59 de Kylian Mbappé qui dit "petit ange".
00:41:00 Je suis désolé, ça n'enlève rien au fait qu'il n'aurait jamais dû mourir.
00:41:03 Mais je suis un peu choqué quand même que parce qu'il est mort
00:41:06 et parce que, évidemment, il a été tué par ce policier.
00:41:09 Il faille tout à coup absoudre sa faute, sa responsabilité dans l'histoire.
00:41:13 Il y a une responsabilité.
00:41:14 Mais ça, vous ne savez rien.
00:41:16 Vous ne savez pas si c'est une responsabilité qu'il ait refusé d'obtempérer,
00:41:20 qu'il ait conduit sans permis.
00:41:21 Ça, probablement, c'est...
00:41:23 Mais le reste ?
00:41:24 En quelle est sa responsabilité sur la réponse qu'a donnée le policier ?
00:41:28 C'est toute la question, là.
00:41:30 C'est pour ça qu'on parle d'exécution et qu'on parle de meurtre
00:41:32 et qu'on parle d'homicide volontaire.
00:41:33 Le refus d'obtempérer, c'est quand même...
00:41:35 Déjà, votre alignation et celle de Karim également,
00:41:38 elle semble guidée par le fait que vous avez l'impression
00:41:40 qu'il ne sera pas sanctionné, le policier.
00:41:41 Pardon, mais à la fin de l'enquête, si...
00:41:43 Voilà, mais je...
00:41:44 Tu me permets de le rappeler ?
00:41:45 Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit.
00:41:45 J'ai dit "elle semble guidée".
00:41:47 Je me permets de le rappeler.
00:41:48 Tu le sais, Karim, tu l'as...
00:41:48 Il est guidé par l'acte.
00:41:49 D'accord, mais à la fin...
00:41:50 À la fin, pardonnez-moi, il y a une enquête.
00:41:53 Il ne s'échappera pas comme ça des griffes de la justice
00:41:55 et s'il y a une faute, il sera condamné et lourdement condamné
00:41:57 parce que les policiers sont lourdement condamnés.
00:41:59 Et c'est le corps le plus sanctionné de la fonction publique.
00:42:02 Mais personne n'a dit le contraire.
00:42:04 Je le rappelle parce que c'est important...
00:42:04 Je préfère qu'il ne le soit pas et que le petit soit vivant,
00:42:06 si tu veux mon sentiment.
00:42:07 J'entends, mais comme personne ne le dit,
00:42:08 je rappelle qu'ils sont durement sanctionnés,
00:42:11 encore plus parce qu'ils portent l'uniforme
00:42:12 et parce que c'est des policiers, justement.
00:42:13 Donc, laissons la justice faire son travail, comme on dit,
00:42:16 et ne vous inquiétez pas pour lui,
00:42:18 il sera sanctionné s'il a commis une faute.
00:42:20 Maintenant, sur la question du refus d'obtempérer,
00:42:22 il faut quand même expliquer ce que c'est.
00:42:23 C'est une disposition particulière vis-à-vis de la police.
00:42:25 Vous avez dit que les policiers sont un peu durs
00:42:27 avec certaines populations, etc.
00:42:28 Certaines populations sont très dures avec la police.
00:42:30 Et cette population se plaint systématiquement.
00:42:32 Et nous, on le voit.
00:42:33 On le voit quand on arrive en garde à vue.
00:42:35 On le voit quand on arrive dans le cadre de la justice.
00:42:37 Je suis sur le terrain, donc je peux aussi vous dire les choses.
00:42:40 Moi, je connais beaucoup de policiers
00:42:41 et ils se plaignent tous des racailles.
00:42:43 Il y a une grande hostilité...
00:42:43 D'abord, je ne sais pas ce que c'est les racailles, pardon.
00:42:45 Moi, je sais.
00:42:45 C'est un terme, je ne sais pas ce que ça veut dire.
00:42:46 Il y a une grande hostilité des délinquants vis-à-vis des policiers.
00:42:49 Énorme.
00:42:50 Et le refus d'obtempérer, rappelons quand même
00:42:51 que c'est l'autorité légitime de l'État
00:42:54 qui vient vous demander quelque chose
00:42:55 et vous décidez de désobéir.
00:42:57 Il faut quand même être dans des dispositions particulières pour le faire.
00:43:00 Et en plus, le petit ange parti trop tôt,
00:43:02 ce n'est pas la première fois.
00:43:03 Donc, je suis désolé, à la fin, il faut aussi rappeler ça.
00:43:05 Je dis...
00:43:06 Mais on sent dans ton cerne presque du mépris dans ton propos.
00:43:08 Le petit ange parti trop tôt, tu joues avec les mots.
00:43:10 Excuse-moi, le refus d'obtempérer, cher Geoffroy,
00:43:13 ne mérite pas la mort.
00:43:14 J'ai dit ça pour commencer.
00:43:15 Ne mérite pas d'être abattu.
00:43:16 J'ai dit ça pour commencer.
00:43:17 Une fois qu'on a dit ça, on a dit l'essentiel.
00:43:19 Et après, c'est sur des mots...
00:43:20 Qu'on soit conducteur ou policier, d'ailleurs, Karine.
00:43:22 Qu'on soit conducteur ou policier,
00:43:24 parce qu'il y a des policiers qui se font rouler dessus
00:43:27 lors des refus d'obtempérer.
00:43:28 Mais encore une fois, nous sommes sur quoi ?
00:43:29 Sur une approche générale ou sur un fait précis ?
00:43:32 Moi, vous me demandez de parler de Nanterre.
00:43:34 Nanterre, c'est un fait précis.
00:43:35 Est-ce que le policier allait se faire rouler dessus ?
00:43:38 La réponse, et non, on a vu des images.
00:43:39 Vous me dites qu'il faut voir ce qui s'est passé avant.
00:43:41 Il faut voir ce qui s'est passé après.
00:43:42 Moi, il y a des mots qui disent "buter",
00:43:44 des mots qui ne sont pas dignes de sortir de la bouche
00:43:46 d'une police républicaine.
00:43:47 Il y a "tirer sur un jeune de 17 ans"
00:43:50 "qui ne vous menace pas".
00:43:51 Ça, moi, ça me met un nez moins.
00:43:53 Moi qui défends la police, je vais prendre le jeune.
00:43:55 J'aimerais juste qu'on regarde la réaction de Rachida Dati.
00:43:58 "On ne peut que pleurer une vie perdue face à l'augmentation
00:44:00 des refus d'obtempérer et des rodéos.
00:44:01 Il est urgent de revoir les dispositifs."
00:44:02 C'est peut-être ça, la question, au fond.
00:44:04 C'est l'augmentation des refus d'obtempérer,
00:44:06 la perte d'autorité des policiers
00:44:08 et des situations aussi dramatiques que celles qu'on vit.
00:44:10 C'est aussi ça, la toile de feu.
00:44:12 C'est qu'on a une explosion du refus d'obtempérer
00:44:15 et donc, fatalement, le nombre de tirs augmente.
00:44:18 Et on en a les chiffres.
00:44:20 Ça a augmenté par rapport à 2020.
00:44:21 Ça a augmenté en 2021.
00:44:23 Oui, il y a aussi une question du refus de l'autorité.
00:44:25 Encore une fois, celui qui défend la police,
00:44:27 on l'a dit, on la voit dans tous les facettes de notre vie.
00:44:30 Il y a un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes.
00:44:32 Donc, évidemment que c'est super compliqué.
00:44:35 Mais si on est fonctionnaire de police formé,
00:44:37 qui plus est avec une formation,
00:44:38 telle que je l'ai indiquée, plus importante que la moyenne,
00:44:41 quand vous êtes montard,
00:44:43 vous faites preuve de discernement.
00:44:44 Vous ne sortez pas votre arme à tout bout de champ.
00:44:45 Je veux dire, il y a des fonctionnaires de police
00:44:47 qui ne sortent jamais leur arme de toute une carrière.
00:44:49 Ils font leur job magnifiquement bien.
00:44:51 Donc, arrêtons de laisser passer que sortir son arme et tirer,
00:44:54 c'est faire le job comme il faut.
00:44:56 Moi, j'ai vu, je ne sais pas si c'est exactement votre argumentation,
00:45:00 mais j'ai vu beaucoup dans les commentaires politiques,
00:45:02 notamment sur les réseaux sociaux,
00:45:04 l'argumentation qui consistait à dire
00:45:07 "Bon, évidemment, ce n'est pas bien qu'il se soit pris une balle,
00:45:10 mais il a fait un refus d'obtempérer
00:45:13 et quand on fait un refus d'obtempérer,
00:45:14 on sait les risques qu'on prend."
00:45:16 Entre guillemets, la formule n'était pas exactement employée comme ça,
00:45:18 mais l'argument était "il l'a bien cherché".
00:45:20 C'était fondamentalement ce qu'il y avait.
00:45:22 J'ai vu, je ne vais pas citer des noms,
00:45:23 mais il y a des gens qui ont mis ça.
00:45:25 Mais si vous voulez, moi, ce qui me dérange fondamentalement
00:45:27 dans ce raisonnement,
00:45:28 c'est que quand on fait un refus d'obtempérer,
00:45:30 comme vous l'avez dit,
00:45:31 la seule chose qu'on a bien cherchée,
00:45:32 c'est éventuellement une peine
00:45:33 qui peut aller jusqu'à deux ans de prison
00:45:35 et X mille euros d'amende.
00:45:36 Point final.
00:45:37 Et si vous voulez, si on applique
00:45:38 cette logique-là à d'autres choses,
00:45:40 si on prend un autre exemple de quelqu'un
00:45:42 qui ferait de la fraude fiscale
00:45:44 et qui se prendrait une balle dans la tête,
00:45:46 ou quelqu'un qui dirait une insulte dans la rue
00:45:49 et qui se prendrait une balle dans la tête,
00:45:50 alors là, en effet, ce serait
00:45:51 une situation où on serait dans une sorte de western,
00:45:55 ou de far-west, un État que personne ne voudrait.
00:45:57 Et je pense que c'est à ce niveau-là
00:46:00 que la réflexion doit se situer.
00:46:02 Avec une chose, et je suis totalement d'accord
00:46:03 avec ce qu'a dit Karim aussi tout à l'heure,
00:46:05 c'est que l'indignation, la colère et l'émotion
00:46:07 doivent porter sur le fait.
00:46:09 Et le fait, cette indignation doit être exprimée
00:46:12 sainement, sans violence,
00:46:15 avec l'intensité, mais une intensité républicaine.
00:46:17 Et après, au fur et à mesure que l'enquête viendra,
00:46:19 qu'elle apportera des informations,
00:46:21 l'indignation pourra aussi s'étayer,
00:46:22 se développer, se préciser.
00:46:24 On a parlé des réactions de la gauche.
00:46:26 La réaction de Marine Le Pen, à l'instant,
00:46:28 elle estime que les propos d'Emmanuel Macron
00:46:29 sont très excessifs et irresponsables,
00:46:31 lorsque le Président a jugé inexplicable et inexcusable
00:46:34 la mort de cet adolescent de 17 ans.
00:46:37 C'est à la justice de répondre, dit Marine Le Pen.
00:46:39 Voilà, c'était le rassemblement.
00:46:40 Elle avait été assez discrète depuis le début de l'aventure.
00:46:43 Elle est assez mesurée, je trouve.
00:46:44 Et je pense qu'elle a raison d'être mesurée, éventuellement.
00:46:47 Elle, dans sa posture, elle attend la résultat de l'enquête.
00:46:49 Elle n'émet pas de "mais" au refus de tempérer
00:46:51 contre un homme incertain.
00:46:52 Et elle a raison, je trouve que sa position
00:46:54 est plutôt équilibrée.
00:46:55 Il y a quelque chose de très malsain,
00:46:56 pardon, je suis désolé, mais je reviens sur le...
00:46:58 Je vais dire peut-être plus clairement ce que je voulais dire.
00:47:00 Il y a quelque chose de très malsain,
00:47:01 c'est qu'on ne rappelle jamais que si tu veux éviter
00:47:04 d'avoir des problèmes avec la police,
00:47:06 tu obéis quand ils te demandent quelque chose, en fait.
00:47:09 C'est quelque chose qui n'est plus jamais rappelé.
00:47:10 Il y a une forme...
00:47:11 Bien sûr, mais on ne peut pas justifier la mort d'un adolescent de 17 ans.
00:47:13 Je suis d'accord, Laurent, je n'ai pas commencé par dire...
00:47:15 C'est important de le dire.
00:47:15 L'amour de tuer, c'est le débat, là !
00:47:18 Je ne suis pas en train...
00:47:18 Je ne sais pas, il faut de l'impunité quand tu respectes pas le droit.
00:47:22 On l'a dit, il y a des peines.
00:47:23 Je vais te dire, un fonctionnaire de police me disait
00:47:25 qu'il comprenait d'autant moins le geste,
00:47:26 qu'il me disait une voiture jaune comme ça.
00:47:29 Il me dit, un appel radio, il me dit,
00:47:30 mais on la mobilise quelques temps après, ça va très vite.
00:47:33 Il me dit, avec les moyens...
00:47:35 Je veux dire, elle est identifiable, c'est facile.
00:47:37 Donc, ce n'est pas une voiture qui peut se banaliser,
00:47:39 se noyer dans la masse.
00:47:41 Il ne comprenait pas cet acte-là des fonctionnaires de police.
00:47:45 Encore une fois, moi, je les défends.
00:47:46 L'immense majorité qui veut faire son boulot correctement,
00:47:49 dans des conditions difficiles, te dit,
00:47:50 je ne comprends pas mon collègue.
00:47:51 Je ne le comprends pas.
00:47:52 Ils sont aux maîtres, la majorité.
00:47:54 Maître, vous voulez réagir, peut-être,
00:47:55 avant qu'on écoute le ministre de l'Intérieur ?
00:47:57 Non, non, non, je vais écouter le ministre de l'Intérieur.
00:47:59 On écoute Gérald Darmanin, qui affirme que
00:48:01 des sanctions administratives, évidemment, seront prises
00:48:04 si des charges sont retenues contre le policier,
00:48:05 qui est toujours en garde à vue.
00:48:06 On écoute le ministre de l'Intérieur.
00:48:08 Comme l'a fait à l'instant, Madame la Première Ministre,
00:48:10 comme l'a fait le président de la République,
00:48:12 de dire, évidemment, tout le drame que nous inspire
00:48:15 ce qui s'est passé hier à Nanterre,
00:48:17 que la justice doit très vite apporter des réponses
00:48:19 et que des sanctions seront prises contre un policier
00:48:23 qui, manifestement, d'après les images extrêmement choquantes
00:48:26 que nous avons vues, et bien sûr,
00:48:27 des premiers éléments de l'enquête qui sont sortis de la presse,
00:48:31 manifestement, n'a pas été conforme, M. le sénateur,
00:48:34 à la législation et à la déontologie,
00:48:36 à la formation de la police nationale.
00:48:38 Là-dessus, le ministre de l'Intérieur est très clair.
00:48:40 Il n'est pas conforme à la législation et aux règles.
00:48:43 Voilà, donc il n'y a pas de doute.
00:48:45 C'est ce qu'a dit Elisabeth Borne également.
00:48:46 Elle a dit que, manifestement, en tout cas,
00:48:50 en l'état de notre connaissance du dossier,
00:48:52 l'attitude du policier n'a pas été conforme
00:48:55 au règlement et à la déontologie de la police nationale.
00:48:59 Donc, c'est vrai que ça pose question.
00:49:01 Je veux dire, on ne peut pas non plus plaider
00:49:03 qui fait jour en pleine nuit.
00:49:03 Vous voyez, on peut attendre l'enquête.
00:49:05 On peut attendre de savoir ce qui s'est passé avant.
00:49:06 On peut attendre de savoir ce qu'il y avait dans l'habitacle.
00:49:08 Pour quelle raison ?
00:49:09 On peut essayer de comprendre.
00:49:10 Et c'est vrai que de toute façon,
00:49:11 il faut essayer de comprendre ce qui s'est passé.
00:49:13 Il faut la vérité.
00:49:14 Il faut la vérité.
00:49:15 Elle est nécessaire.
00:49:16 Voilà, et c'est ce qui permet aussi d'éviter par la suite
00:49:19 que des événements comme ceux-là se reproduisent.
00:49:22 Donc, ça, c'est fondamental.
00:49:24 Mais il n'en demeure pas moins qu'on peut avoir quand même
00:49:26 une impression quand même un peu d'attitude haineuse
00:49:30 du policier à l'égard de ces jeunes qui sont dans cette voiture.
00:49:37 En tout cas, moi, c'est l'impression que cela me donne.
00:49:39 Il faut le faire sans essentialiser sur la police nationale.
00:49:43 C'est important aussi de le dire, comme font certains.
00:49:45 Et sans essentialiser les jeunes de banlieue en les appelant des racailles.
00:49:50 Parce que ça, c'est aussi une très mauvaise façon
00:49:53 de faire avancer les choses, de faire avancer la société.
00:49:57 Voilà.
00:49:58 Non, mais attendez.
00:49:59 Je répondais à une chose que vous avez commencée en disant.
00:50:01 Les jeunes, quand même, dans les cités,
00:50:02 ils trouvent que les policiers sont très méchants.
00:50:03 Je vous réponds, les policiers trouvent que les jeunes des cités
00:50:05 sont très méchants. C'est tout. Voilà, un partout.
00:50:06 Mais vous savez, les jeunes pensent que les policiers sont méchants,
00:50:10 comme les jeunes ont des problèmes dans les établissements scolaires
00:50:13 au niveau du harcèlement.
00:50:14 Donc, ça veut dire qu'il faut réfléchir en amont.
00:50:16 Et ça, non, mais ce n'est pas totalement distinct.
00:50:19 Vous savez, il y a des points communs pour travailler beaucoup
00:50:21 avec l'enfance, la protection de l'enfance et l'enfance en danger.
00:50:24 Les mineurs délinquants, je vous assure que tout cela a un lien.
00:50:27 Ne le croyez pas.
00:50:28 Est-ce qu'on peut se mettre d'accord sur le refus d'essentialisation
00:50:30 de toute population ?
00:50:31 Ce ne serait pas mal quand même.
00:50:32 Parce que là, encore une fois, sinon, ils se rendront la balle.
00:50:34 Moi, je dis refuser d'essentialiser les policiers parce que là,
00:50:37 il me semble effectivement qu'il y a une faute grave qui a été commise.
00:50:40 L'enfant a été abattu.
00:50:41 Moi, je le dis très clairement dans l'image que je vois, que je perçois.
00:50:43 Pour autant, je n'essentialiserai jamais sur la police nationale.
00:50:47 Et je ne veux pas qu'on le fasse sur les jeunes des cités,
00:50:49 sur les Juifs, sur les musulmans, sur les fonctionnaires.
00:50:51 Parce que je trouve que ça rend le débat stérile.
00:50:53 Chaque fait est particulier. Il faut parler de ce fait.
00:50:56 Nathan Le Verre.
00:50:57 Est-ce qu'on peut se mettre d'accord aussi sur une autre chose ?
00:50:59 C'est que quand, dans une institution, quelle qu'elle soit,
00:51:02 il y a un individu qui commet un acte absolument dramatique,
00:51:06 on ne rend absolument pas service à cette institution
00:51:09 en voulant défendre l'individu ou en voulant nuancer ou en voulant relativiser.
00:51:14 Je prends un exemple qui n'a rien à voir.
00:51:16 La pédophilie dans l'Église.
00:51:18 Il y a eu parfois certains qui se sont dit que si on mettait trop en lumière
00:51:24 le fait qu'il y avait eu tel et tel ecclésiastisme,
00:51:26 qu'il y avait pu y avoir des actes pédophiles,
00:51:27 qu'on allait faire du mal à l'Église.
00:51:29 Et en fait, il s'est passé exactement le contraire.
00:51:31 C'est-à-dire que ce qui a fait du mal à l'image de l'Église,
00:51:33 c'est précisément le fait d'avoir voulu mettre la poussière sous le tapis
00:51:36 pendant un certain moment, etc.
00:51:37 - Mais ce n'est pas le cas présent.
00:51:38 - Non, bien sûr.
00:51:39 - Là, tout se déroule sous l'œil des médias et dans la transparence.
00:51:43 - Bien entendu.
00:51:44 Mais ce que je veux dire, c'est que quand on critique
00:51:46 les drames qui peuvent exister dans une institution
00:51:49 et être faits dans le cadre de cette institution,
00:51:51 on ne s'en prend pas à l'institution.
00:51:52 C'est presque l'inverse.
00:51:53 C'est presque qu'on lui rend service.
00:51:55 Si on veut vraiment le bien d'une institution,
00:51:57 quand il y a un drame, quand il y a une catastrophe,
00:51:59 eh bien, au contraire, on doit montrer qu'il y a eu cette catastrophe.
00:52:01 - Les policiers eux-mêmes disent, voilà,
00:52:03 s'il y a des bourbigues haleuses, il faut les sanctionner.
00:52:05 Et la justice doit passer.
00:52:06 Quand cela arrive, il faut le rendre bien de tout le monde.
00:52:09 - Mais ne pensez pas qu'un acte de ce type va rendre service aux voitures de police.
00:52:11 - Mais sans connaissance.
00:52:12 - Excusez-moi, moi, ils sont atterrés, les messages que je reçois.
00:52:13 Et je sais que j'en connais, dans la corporation.
00:52:15 - On va en avoir tout à l'heure, David Lebar,
00:52:16 parce que je croyais moins qu'il est atterré.
00:52:17 - Ils sont atterrés.
00:52:18 Ils vous disent, on tombe de cinquante étages.
00:52:21 Je veux dire, notre métier est déjà difficile.
00:52:23 On nous critique déjà beaucoup.
00:52:26 Là, ça ne nous rend pas service d'avoir un drame de ce type.
00:52:29 Et il faut l'entendre que l'institution, aujourd'hui, elle est aussi meurtrie,
00:52:32 comme la population, comme la communauté nationale.
00:52:34 Les fonctionnaires de police ne sont pas dans ce qui est indéfendable.
00:52:37 Ils ne défendent pas l'indéfendable, pour la grande majorité d'entre eux.
00:52:39 Il faut quand même le rappeler.
00:52:40 - Honnêtement, pardon, mais moi, à chaque fois qu'on a dû commenter,
00:52:42 je suis désolé, commenter des images comme ça,
00:52:45 qui étaient extrêmement éloquentes ou des images dans des manifestations, etc.
00:52:48 et qui a eu enquête,
00:52:49 on s'est toujours aperçu de l'expérience que j'ai.
00:52:51 On a beaucoup commenté ce genre de sujet chez Cyril Hanouna à l'époque, avec Karim.
00:52:56 On s'est toujours aperçu que l'enquête montrait qu'il y avait beaucoup plus de complexité,
00:52:58 beaucoup plus de nuances, je rappelle.
00:53:00 Mais voilà.
00:53:01 Et donc, c'est pour ça qu'à l'heure où on parle,
00:53:02 je pense que c'est important de commencer par là.
00:53:04 Et ensuite, je suis d'accord.
00:53:05 En fait, entre nous, on peut se le dire,
00:53:06 que les brebis galeuses et que l'institution doivent...
00:53:10 Entre nous, on peut se le dire.
00:53:11 Mais je trouve que vous faites fi d'un contexte,
00:53:12 un contexte politique, de politisation de tout ça,
00:53:15 qui est que l'extrême-gauche canonne en permanence contre la police,
00:53:18 pour des raisons électorales, etc.
00:53:20 et a fait énormément de mal à l'image de cette institution,
00:53:23 justement en prenant des faits qui étaient en fait très souvent isolés
00:53:26 et qui étaient défendus par personne,
00:53:27 et en disant "c'est la généralité de la police".
00:53:29 Et je pense que c'est contre ça qu'on doit se battre,
00:53:31 en effet, pas en disant n'importe quoi,
00:53:32 mais c'est quand même le contexte dans lequel on est venu.
00:53:34 - La fin de la première partie de punchline.
00:53:35 On se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe 1.
00:53:37 On reviendra évidemment sur ce refus d'Amptomperet
00:53:39 qui s'est terminé de façon dramatique,
00:53:41 avec des appels à manifester de main de la part de la famille,
00:53:45 et une nuit sous haute tension dans les villes de banlieue parisienne.
00:53:48 A tout de suite dans punchline.
00:53:49 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:53:53 Bienvenue dans punchline ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:53:56 Une nuit de violence à Nanterre après la mort du jeune Naël,
00:53:59 17 ans, abattu hier par un policier après un refus d'Amptomperet.
00:54:02 2 000 policiers restent mobilisés ce soir pour éviter un nouvel embrasement.
00:54:07 Les appels au lynchage se multiplient à l'encontre de la famille du policier-auteur du tir,
00:54:11 qui est lui-même toujours en garde à vue.
00:54:13 Et alors que l'enquête démarre à peine, la récupération politique bat son plein.
00:54:16 À gauche, on parle d'un permis de tuer qui serait octroyé aux policiers,
00:54:19 ou encore d'une exécution sommée.
00:54:21 On va entendre la réaction des policiers sur ce plateau.
00:54:23 Quant au propos du président de la République en déplacement à Marseille,
00:54:26 il ne passe pas.
00:54:27 Côté force de l'ordre, Emmanuel Macron a évoqué le caractère inexcusable de ce drame
00:54:32 en martelant que rien ne le justifiait.
00:54:34 À quoi sert la justice dans ce cas-là ?
00:54:36 On en débat ce soir dans punchline.
00:54:37 Mais tout de suite, il est 18h, l'heure du rappel des titres de l'actualité.
00:54:40 [Générique]
00:54:52 18h pile, bienvenue si vous ne rejoignez à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:54:55 Pour Elisabeth Borne, l'intervention de police qui a causé la mort du jeune Naël hier à Nanterre
00:54:59 n'était manifestement pas conforme aux règles.
00:55:02 La Première Ministre s'est exprimée au Sénat.
00:55:05 Elle a également ajouté que c'était à la justice de répondre à la colère
00:55:08 et a pointé du doigt le devoir d'exemplarité de la police.
00:55:12 L'Assemblée nationale a également rendu hommage à Naël.
00:55:14 Cet après-midi, une minute de silence a été observée dans l'hémicycle.
00:55:17 Il conviendra de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame,
00:55:20 a déclaré la présidente, Yael Broun-Pivet.
00:55:23 Et puis, on a appris également que la garde à vue du policier
00:55:25 soupçonnée d'avoir tué ce jeune garçon a été prolongée, âgée de 38 ans.
00:55:29 Ce motard de la police était interrogé aujourd'hui par l'IGPN,
00:55:32 l'Inspection Générale de la Police Nationale,
00:55:34 dans le cadre bien sûr de cette enquête pour homicide volontaire,
00:55:37 ouverte par le Parc athlénantaire.
00:55:39 Et selon une information proche du dossier, à CNews,
00:55:42 les mesures de protection ont été prises,
00:55:44 en raison notamment de la diffusion sur les réseaux sociaux
00:55:47 de l'identité de ce policier.
00:55:49 Enfin, retour sur l'agression en août dernier d'une femme de 89 ans à Cannes.
00:55:53 Elle avait été frappée par derrière et puis volée par de jeunes délinquants.
00:55:57 Les deux mineurs, reconnus coupables,
00:55:59 viennent d'être condamnés à 12 mois de sursis probatoires.
00:56:02 Ils vont donc pouvoir rentrer chez eux.
00:56:04 Depuis 10 mois, ils étaient incarcérés dans un centre éducatif.
00:56:07 Voilà pour l'actualité, 18h01 et 30 secondes.
00:56:10 On est en plateau avec Karim Zerri, B. Consultant CNews.
00:56:12 Bonsoir Karim.
00:56:13 Bonsoir Laurence.
00:56:13 Nathan Devers, qui est écrivain.
00:56:15 Bonsoir Nathan.
00:56:16 Le commissaire David Lebar nous a rejoint.
00:56:18 Bonsoir commissaire.
00:56:19 Et Geoffroy Lejeune, qui est journaliste.
00:56:20 Bonsoir Geoffroy.
00:56:21 On commence bien sûr par la situation à Nanterre.
00:56:23 On fait le point avec Sarane Fenzare sur ce qui s'est passé cette nuit,
00:56:26 et aussi sur les déclarations du jour.
00:56:29 Voiture incendiée, poubelles brûlées et abribus détruits.
00:56:33 Au réveil, à Nanterre où Naël, 17 ans, a perdu la vie lors d'un refus d'obtempérer,
00:56:38 les habitants ont découvert les stigmates d'une nuit de guérilla urbaine.
00:56:42 Mais c'est dramatique.
00:56:44 On ne règle pas les choses en faisant de la révolte.
00:56:47 Ce que déplore le maire de la ville.
00:56:49 Hier petit matin, la ville, leur ville, notre ville,
00:56:53 se réveille choquée, abîmée, balafrée et inquiète
00:57:00 par ce déferlement de violence.
00:57:03 Dans la crainte d'une nouvelle nuit de tension,
00:57:05 le ministre de l'Intérieur a quant à lui annoncé une réunion de sécurité à Beauvau,
00:57:09 où a été validée pour ce soir la mobilisation de 2000 policiers et gendarmes à Paris,
00:57:14 et dans sa petite couronne.
00:57:16 Un maximum de forces de l'ordre seront présentes
00:57:19 dans les grandes villes de France et singulièrement en Ile-de-France.
00:57:22 Aujourd'hui, exceptionnellement, pour pouvoir rappeler tout le monde au calme,
00:57:26 puisqu'il est évident que la justice doit se faire dans le calme.
00:57:29 Un drame qui suscite une forte émotion à travers le pays,
00:57:32 et notamment du chef de l'État, en déplacement à Marseille.
00:57:36 Je veux ici que tout le monde ait le respect pour la victime et sa famille.
00:57:41 Et le respect c'est l'affection de la nation,
00:57:44 et dire que rien, rien ne justifie la mort d'un jeune.
00:57:50 Sur les réseaux sociaux, Mounia, la mère de Nahel,
00:57:52 appelle à une marche blanche en hommage à son fils.
00:57:55 Le rendez-vous est donné ce jeudi, en début d'après-midi.
00:57:59 On va revenir dans un instant sur les propos du président de la République,
00:58:01 mais tout de suite on part sur le terrain à Nanterre,
00:58:03 rejoindre Clotilde Dumais d'Europe 1.
00:58:05 Bonsoir Clotilde.
00:58:06 Le maire de Nanterre appelle au calme, par peur d'une nouvelle nuit de violence,
00:58:10 c'est bien cela ?
00:58:10 Oui, alors pour l'instant, ce que je peux vous dire,
00:58:12 c'est qu'une dizaine de camions de gendarmes sont stationnés en face du commissariat,
00:58:16 à proximité de la mairie et de la préfecture.
00:58:19 Difficile pour l'instant de savoir comment la soirée va se dérouler.
00:58:23 Le maire de Nanterre, Patrick Jarry, appelait ce midi à arrêter,
00:58:26 je le cite, "cette spirale destructrice".
00:58:29 Il faut dire que la ville a passé la journée à faire l'état des lieux des dégâts d'hier soir,
00:58:34 des abris bus cassés, des dizaines de voitures brûlées,
00:58:36 plusieurs bâtiments publics qui ont aussi été dégradés,
00:58:39 notamment le premier étage de l'école maternelle Pablo Neruda qui a été incendié,
00:58:43 ce qui fait que les maternelles ne pourront plus être accueillies
00:58:46 au sein de l'établissement, au moins jusqu'à la rentrée.
00:58:48 Alors après cette nuit de violence, la journée a jusqu'à présent été très calme ici,
00:58:53 mais certains habitants redoutent effectivement de nouveaux déportements dans les prochaines heures.
00:58:57 Merci Clotilde Dumais d'Europe 1 pour ses explications sur plein sein de Nanterre.
00:59:01 Commissaire Lebars, une nuit de violence avec des voitures brûlées,
00:59:05 des tirs de mortier d'artifice et la perspective d'autres violences ce soir ?
00:59:09 Cette nuit de violence, on pouvait la craindre et la redouter sur un événement aussi grave
00:59:14 parce que c'en est un, c'est malheureusement souvent ce qui arrive en France.
00:59:17 C'est regrettable parce que les victimes de ces violences urbaines,
00:59:19 ce sont les gens qui n'ont rien demandé et qui vivent dans ces quartiers,
00:59:22 qui se retrouvent le matin avec leurs voitures brûlées.
00:59:24 Ça a toujours un côté pathétique de s'en prendre à ceux qui sont innocents.
00:59:27 Surtout les écoles maternelles, les centres de musique.
00:59:29 D'ailleurs le maire de Nanterre l'a très bien dit.
00:59:30 Ils perdent des établissements qui accueillent du public, des centres pour les jeunes,
00:59:34 ils perdent du mobilier urbain, ça c'est un fait.
00:59:38 Et on redoute encore des nuits difficiles parce que, excusez-moi de le dire,
00:59:41 mais en plus de la gravité de l'affaire, il y a un niveau dans le débat public
00:59:45 qui fait que les tensions s'exacerbent.
00:59:48 Et je suis sidéré de ce niveau du débat public qui n'est pas de nature
00:59:51 à espérer un retour au calme,
00:59:53 puisqu'il y a des gens qui n'appellent même pas au calme
00:59:54 et qui assument de ne pas le faire.
00:59:56 D'accord. Et là vous parlez de la récupération politique qui est en cours.
00:59:59 On y reviendra.
01:00:00 On a évidemment un certain nombre de questions sur ce qui s'est passé hier,
01:00:05 sur ce refus d'obtempérer, au regard des images.
01:00:09 On l'évoquait précédemment avec ces policiers qui mettent en joue ce jeune qui redémarre.
01:00:14 Est-ce que, à votre avis, ce geste était conforme aux règles qui sont édictées dans la loi ?
01:00:20 Alors je vais être très prudent pour m'imposer ce que je maintiens depuis hier,
01:00:26 à savoir de ne pas faire le procès dans les médias, mais pour autant j'ai des yeux.
01:00:29 Dès que j'ai vu les images, en tant que policier, avec une analyse un petit peu froide,
01:00:34 force est de constater que les policiers, et notamment celui qui tire,
01:00:38 n'est pas en situation d'être écrasé par le véhicule.
01:00:40 C'est incontestable.
01:00:42 Donc la question du tir légitime se pose.
01:00:46 La marge d'appréciation va se jouer sur ce qui a pu se passer avant,
01:00:49 mais ce qui va se passer avant, ce n'est pas non plus ce qui va déterminer ce qui aurait pu se passer après,
01:00:53 parce que ce n'est pas les policiers eux-mêmes qui étaient en situation de se faire écraser par le véhicule.
01:00:57 La marge d'appréciation, c'est peut-être ce qu'il y a dans le véhicule, on le saura peut-être dans l'enquête.
01:01:01 On ne sait pas si le conducteur ou le passager a exhibé une arme,
01:01:04 ça peut être aussi quelque chose qui sort de l'enquête,
01:01:06 mais encore une fois, aucun d'entre nous sur ce plateau n'a accès à l'enquête.
01:01:09 D'ailleurs, je suis un peu sidéré d'entendre autant d'avocats venir annoncer des choses complètement hallucinantes.
01:01:14 Alors d'abord, autant d'avocats, il y en a plein qui sont autoproclamés avocats de la défense.
01:01:19 Je rappelle que juridiquement, la famille a le droit à un avocat,
01:01:23 mais je ne pense pas qu'ils en aient cinq ou six.
01:01:25 Et puis surtout, ils n'ont pas accès au dossier.
01:01:26 Donc tout ce que j'entends de la part des avocats, ce sont des déclarations pour certains d'ailleurs qui sont très politisées,
01:01:30 qui sont des condamnations dans le tribunal médiatique, ce que je ne ferai pas.
01:01:34 Mais le geste, ce qui nous est donné à la vue de cette image, pose gravement question sur l'application du 435-1,
01:01:42 c'est à dire l'usage des armes dans le cadre de la nouvelle loi de 2017 et la légitime défense.
01:01:46 Ça, il y a incontestablement une énorme question qui se pose.
01:01:50 Mais la réponse à cette question, c'est à l'issue de la garde à vue, la décision qui sera prise
01:01:53 et ensuite celle de la justice quand il sera présenté.
01:01:56 Pour le reste, c'est quand même important de peut être avoir des éléments de contexte
01:02:02 quand il y aura une conférence de presse du procureur.
01:02:04 Parce que moi, ce que je constate, c'est qu'un policier...
01:02:05 Il est souhaitable qu'il s'exprime d'ailleurs ?
01:02:07 Oui, il est souhaitable.
01:02:08 D'ailleurs, je constate qu'il ne le fait pas.
01:02:09 Dans d'autres affaires récentes, Annecy, le procureur, avait parlé très vite.
01:02:12 Là, il y a un silence de la justice.
01:02:13 On en aurait peut être besoin dans cette cacophonie médiatique,
01:02:16 parce que la parole de la justice est très importante.
01:02:18 C'est la seule qui vaille, je dirais, vérité.
01:02:22 Peut être que ce n'est pas le moment, parce que la justice elle-même est dans le fou.
01:02:24 Si le procureur ne parle pas, c'est aussi un signe.
01:02:27 On parle quand il y a des éléments à donner.
01:02:28 Moi, j'analyse aussi ça, non pas comme une peur.
01:02:31 Il y a aussi des déclarations de certains qui pensent que la justice de Nanterre
01:02:34 est corrompue et qu'il faut dépayser.
01:02:37 Je lis et j'entends des choses extrêmement choquantes.
01:02:39 Mais ce qui est très important, c'est d'analyser le fait qu'un policier de 38 ans,
01:02:43 qui est connu comme étant quelqu'un de solide et de sérieux,
01:02:46 est visiblement en état de stress et d'énorme excitation.
01:02:49 Et donc, il a dû se passer des choses avant.
01:02:50 Alors, ça éclairera l'ensemble du dossier.
01:02:52 Ça ne justifiera sans doute pas un tir qui n'est pas légitime.
01:02:55 Mais je prends des précautions, parce qu'encore une fois,
01:02:57 ce n'est pas moi qui vais le dire.
01:02:58 Et en plus, je suis policier.
01:02:59 Il est hors de question que je me substitue à la voie de la justice.
01:03:02 - Karim Zarabi.
01:03:03 - Ça m'intéresse d'avoir l'avis de David Lebar sur l'information qui dit
01:03:06 que l'advocat de la famille a déposé une plainte en faux en écriture
01:03:10 concernant un procès verbal, ou en tout cas un écrit
01:03:13 qui aurait relaté les faits de manière, je dirais, fallacieuse.
01:03:20 On va le dire comme ça, puisque cet écrit disait
01:03:24 que la voiture fonçait sur les policiers.
01:03:27 Est-ce que ça peut être une fiche Pégase sur laquelle s'appuie l'avocat ?
01:03:31 Je pose la question parce que...
01:03:32 - Parce qu'on pensait que c'était des pédophiles.
01:03:34 Il se trouve que Jean-Bramusson nous dit qu'on va voir tout à l'heure.
01:03:35 - J'ai assisté, comme vous, à toutes ces déclarations.
01:03:38 Que ce soit une fiche Pégase, un compte-rendu verbal hiérarchique
01:03:41 ou un procès verbal, de toute façon, les avocats qui donnent
01:03:44 ce genre d'informations dans la sphère médiatique
01:03:47 enfreignent la présomption d'innocence et le secret de l'enquête.
01:03:50 Ils n'ont pas à faire ça.
01:03:51 On ne fait pas le procès sur un plateau télé.
01:03:53 Premier point.
01:03:54 Encore une fois, je le redis, il y en a beaucoup qui sont soi-disant
01:03:57 avocats de la famille ou de la victime, mais il y en a trop,
01:04:00 puisqu'ils se succèdent les uns derrière les autres sur le plateau.
01:04:03 On ne sait plus lequel est l'avocat de la partie civile et de la défense.
01:04:06 Et enfin, encore un point, un avocat dans une affaire comme celle-là,
01:04:10 comme dans toute autre affaire, sur une garde à vue,
01:04:12 assiste aux auditions de son client.
01:04:14 Bon, là, en l'occurrence, la victime est décédée,
01:04:17 donc ce sera pour les passagers et puis pour les policiers
01:04:19 qui ont aussi le droit à un avocat.
01:04:21 Mais d'une manière générale, un avocat assiste aux auditions,
01:04:23 peut s'entretenir une demi-heure avec son client,
01:04:25 peut poser des questions, mais c'est tout, n'a pas accès au dossier.
01:04:27 Donc, s'il y a des pièces écrites de procédure qui sont sorties,
01:04:30 il y a soit une malintention du côté police ou justice
01:04:33 de faire fuiter ces documents,
01:04:35 soit un mensonge dans les déclarations des avocats qui prétendent avoir accueilli.
01:04:38 On y est malheureusement habitués.
01:04:39 C'est bien regrettable pour le secret de l'enquête.
01:04:41 - Absolument, parce qu'on ne parle même pas d'instruction encore.
01:04:44 Allez, une petite pause.
01:04:44 On se retrouve dans un instant.
01:04:45 On repartira sur le terrain à Nanterre pour voir comment va se dérouler
01:04:49 cette nuit sous haute tension.
01:04:50 Et puis Sandra Buisson sera avec nous aussi
01:04:52 pour nous expliquer les conditions de ce tir.
01:04:54 À tout de suite.
01:04:55 18h15 en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:05:00 Retour sur ce qui s'est passé hier soir à Nanterre, cette nuit de violence.
01:05:04 Augustin Donat-Dieu, vous êtes sur place avec Sacha Robin.
01:05:07 Retour au calme aujourd'hui, mais beaucoup d'anticipation
01:05:10 sur ce qui peut se passer dans la prochaine soirée.
01:05:14 - Tout à fait, et surtout forte inquiétude de ces habitants de Nanterre
01:05:17 que nous avons pu rencontrer tout à l'heure.
01:05:20 Ces habitants qui ont constaté les dégâts au lendemain de ces affrontements
01:05:23 entre les forces de l'ordre et ces jeunes de quartier.
01:05:25 Une quarantaine de véhicules incendiés, des abribus cassés,
01:05:27 des barricades dressées dans certaines rues.
01:05:30 Et ces habitants qui nous ont fait part de leur inquiétude
01:05:33 par rapport à la nuit de ce soir.
01:05:35 D'ailleurs, je vous propose de les écouter.
01:05:36 - Je n'ai rien entendu, mais je pense que ça a très, très mal se passé.
01:05:43 Vu au vu des tensions, au vu de ce qui s'est passé.
01:05:45 Je pense que les jeunes d'ici, ils ont envie de se faire entendre.
01:05:49 Donc logiquement, je ne pense pas que ça a bien se passé.
01:05:51 Je ne suis pas spécialement pour ou contre,
01:05:54 mais je trouve objectivement que la vie du policier n'était pas mise en danger du tout.
01:05:59 Donc le tir, il n'est pas du tout justifié.
01:06:01 - Ils veulent te ranger les petits.
01:06:03 Le gamin avait 17 ans.
01:06:04 - Évidemment, on est choqués par rapport à ce qui s'est passé hier.
01:06:06 Moi, je travaillais là, juste à côté.
01:06:09 L'incompréhension des gens face à cette réaction
01:06:13 qui semble manifestement disproportionnée.
01:06:15 - Hier soir, lors de ces affrontements, des infrastructures qu'empruntent
01:06:22 et qu'utilisent ces habitants au quotidien ont été dégradées.
01:06:25 C'est le cas, par exemple, de deux centres de loisirs, un espace jeunesse,
01:06:28 le premier étage d'une école maternelle.
01:06:30 D'ailleurs, ces écoliers ne pourront plus y être accueillis
01:06:33 jusqu'à au moins la rentrée prochaine.
01:06:36 Juste avant ce direct, j'ai pu rencontrer trois médiateurs
01:06:39 de la ville de Nanterre.
01:06:40 Des médiateurs qui ont l'habitude de parler avec ces jeunes.
01:06:43 Et ils m'ont fait part de leur inquiétude par rapport à ce soir.
01:06:46 Ces médiateurs m'ont dit, je les cite, "nous ne les tenons plus,
01:06:48 ils sont déterminés".
01:06:50 Ce qui leur fait le plus peur, ce ne sont pas véritablement
01:06:52 les jeunes habitants dans les quartiers de Nanterre,
01:06:54 encore une fois, qu'ils connaissent et avec qui ils passent leur journée.
01:06:57 Mais ce sont des jeunes de d'autres villes qui viennent ici à Nanterre
01:07:01 pour préparer des actions violentes.
01:07:03 Ça a été le cas il y a quelques minutes.
01:07:04 Ils ont entendu des appels, notamment de jeunes,
01:07:06 à venir frapper, casser la mairie de Nanterre,
01:07:09 juste derrière moi, avec des pavés.
01:07:12 Alors, les médiateurs se sont très rapidement projetés sur place
01:07:15 pour calmer la situation.
01:07:17 Il faut savoir également, je vous disais, qu'un espace jeunesse
01:07:20 a été incendié hier lors des affrontements.
01:07:22 Il y a quelques heures, quelques instants,
01:07:24 ces médiateurs ont été appelés en urgence,
01:07:26 puisque des jeunes de Nanterre ont pénétré dans cet espace jeunesse incendié
01:07:31 pour tenter de dérober des choses.
01:07:33 Donc la situation ici, pour le moment, est figée.
01:07:35 Elle est relativement calme, mais les forces de l'ordre,
01:07:38 les autorités s'attendent à une soirée très mouvementée.
01:07:40 Le ministre de l'Intérieur a déployé en banlieue parisienne
01:07:42 près de 2000 policiers et gendarmes, comme c'est le cas ici,
01:07:46 devant le commissariat de Nanterre, avec cet escadron de gendarmerie
01:07:49 juste à côté de nous, qui est arrivé il y a maintenant quelques heures.
01:07:52 Merci pour ces précisions.
01:07:53 Nous ne les tenons plus, disent les policiers du quartier David Lebars.
01:07:57 C'est ce que vient de nous dire notre envoyé spécial.
01:08:01 2000 policiers et gendarmes, c'est suffisant ?
01:08:04 On a du mal à voir si par rapport à la violence qui peut à nouveau
01:08:08 se déchaîner ce soir, c'est suffisant ?
01:08:11 Ça peut être augmenté en fonction de l'intensité des événements
01:08:14 qui auront lieu cette nuit. C'est beaucoup, 2000 policiers et gendarmes
01:08:17 sur un seul département, qui est celui des Hauts-de-Seine,
01:08:19 que j'ai bien connu, j'y ai beaucoup travaillé aussi.
01:08:21 Mais je vous rappelle qu'il y a également beaucoup d'effectifs
01:08:23 sur l'ensemble de la plaque parisienne qui peuvent aussi venir en renfort.
01:08:26 La question, c'est de savoir ce soir va être un, je dirais,
01:08:31 extrêmement important en termes de sécurité d'ordre public,
01:08:34 parce que si on a une montée des tensions et qu'on franchit une marche,
01:08:37 on sera dans une étape d'escalade qui peut laisser craindre le pire,
01:08:41 parce que les violences urbaines, soit ça s'éteint très vite,
01:08:44 parce que tout le monde y met du sien.
01:08:46 Et quand il faut une des escalades, il faut que tout le monde y participe.
01:08:49 Ce n'est pas avec des exclamations unilatérales que ça fonctionne.
01:08:53 Ça veut dire qu'il faut qu'il y ait un travail de fond aussi,
01:08:54 que ceux qui sont impliqués dans les quartiers fassent ce travail-là.
01:08:57 Et je crois que le seul message utile à passer
01:08:59 pour éviter des épisodes de violences urbaines,
01:09:01 c'est que les victimes, encore une fois, il faut le dire,
01:09:02 c'est ceux qui n'ont rien fait.
01:09:04 S'ils s'en prennent à des bâtiments, à des biens publics,
01:09:06 ça ne va toucher que ceux qui n'ont rien fait ou leur voiture.
01:09:09 Donc c'est un peu le mauvais moyen de s'exprimer.
01:09:12 Il y a d'autres façons de s'exprimer.
01:09:13 Demain, il y a une marche blanche.
01:09:14 J'avais craint au début, j'avais lu que c'était une marche blanche et de la colère.
01:09:18 C'est pareil, la sémantique va avoir toute sa place.
01:09:21 Chaque mot va avoir son importance.
01:09:23 La colère, c'est légitime, mais la violence, ça ne l'est pas.
01:09:26 Et il y a la justice.
01:09:27 Tout le monde, moi, je m'étonne que tout le monde en appelle à la justice,
01:09:30 comme si la justice n'était pas saisie de l'affaire.
01:09:31 On a l'impression qu'on en appelle à la justice et que c'est virtuel.
01:09:34 Mais la justice, elle est déjà à l'oeuvre,
01:09:35 puisqu'ils sont en garde à vue en train de s'expliquer.
01:09:37 Sauf qu'il faut attendre demain soir la décision de fin de garde à vue.
01:09:40 Et on a l'impression que personne ne veut attendre.
01:09:42 Mais si, il faut attendre la décision judiciaire.
01:09:43 Bien sûr, la voix de la raison.
01:09:45 On va écouter l'avocat de la famille de ce jeune homme, Yacine Bouzrou,
01:09:50 qui demande que le dossier soit dépaysé de Nanfer,
01:09:52 parce qu'il estime que le procureur n'a pas fait son travail,
01:09:55 que le parquet, pareil, est de parti pris.
01:09:57 On va l'écouter.
01:09:58 Et puis après, on verra avec Sandra Buisson
01:10:00 pourquoi l'avocat demande le dépaysement du dossier.
01:10:04 Aucun pan n'a été franchi.
01:10:05 On a toujours les mêmes ingrédients,
01:10:07 c'est-à-dire une certaine presse qui criminalise une victime dès le début
01:10:10 en donnant des fausses informations sur des antécédents judiciaires,
01:10:13 des fausses déclarations des policiers au départ.
01:10:15 Un procureur qui fait manifestement n'importe quoi,
01:10:17 puisqu'il ouvre une enquête contre une personne décédée
01:10:19 alors qu'il y a extinction de l'action publique,
01:10:20 malheureusement, toujours les mêmes ingrédients et ça ne change pas.
01:10:23 Et donc j'espère aujourd'hui que la seule chance que mes clients pourraient avoir,
01:10:27 c'est qu'un magistrat réellement instructeur et indépendant
01:10:30 puisse instruire ce dossier et appliquer la loi strictement.
01:10:33 Juste un mot, commissaire Lebarth.
01:10:34 "Fausses déclarations des policiers", dit-il, dit cet avocat.
01:10:37 Oui, mais je vous ai dit il y a quelques instants sur le plateau
01:10:40 que si cet avocat a accès à des fausses déclarations,
01:10:42 c'est qu'il a soit accès à des pièces de justice
01:10:44 qui n'auraient pas dû fuiter,
01:10:45 soit il fait des déclarations qui sont mensongères
01:10:47 puisqu'il n'est pas censé avoir accès au dossier.
01:10:49 Il fait partie de ces quatre ou cinq avocats.
01:10:51 Alors Maître Boussereau est le premier à s'être présenté
01:10:53 comme l'avocat de la famille,
01:10:55 sauf qu'ils sont cinq ou six depuis,
01:10:56 donc on ne sait plus qui est l'avocat de la famille.
01:10:57 Et moi, je regrette, mais ils viennent faire le procès sur l'enceinte médiatique,
01:11:02 alors que leur travail, c'est de le faire dans l'enceinte judiciaire.
01:11:04 Bon, alors juste, Sandra Musson, vous êtes avec nous
01:11:06 et précisément sur ce que dit cet avocat Yacine Boussereau,
01:11:10 vous avez des précisions ?
01:11:11 Alors l'avocat part du fait que les premières infos
01:11:15 qui sont remontées de sources policières hier matin,
01:11:18 c'était que le véhicule avait foncé sur un policier.
01:11:22 Ce sont les informations qui ont été données oralement au début
01:11:26 et notamment qui sont remontées sur les fiches Pegas via les ondes radio.
01:11:30 Ce qu'on ne sait pas, c'est si les fonctionnaires de police
01:11:34 ont maintenu ses propos à l'écrit sur procès verbal.
01:11:39 Selon nos informations, en l'état, il n'y avait pas de procès verbal.
01:11:43 En revanche, on ne sait pas ce qu'ils ont dit devant les enquêteurs de l'IGPN.
01:11:48 L'avocat semble se baser pour dire que les policiers ont menti
01:11:53 sur effectivement ce que les médias ont révélé
01:11:56 des premières informations qui sont sorties de ces événements.
01:12:00 Ils considèrent que le policier a menti parce que la vidéo contredit
01:12:04 la thèse d'un véhicule qui fonce sur un policier,
01:12:07 puisque le policier est à côté du véhicule.
01:12:10 Et il estime, à partir de là, que le procureur a pris fait et cause
01:12:16 pour le policier, puisqu'il ouvre une enquête concernant ce fait
01:12:19 pour tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique.
01:12:24 Et donc l'avocat de la famille considère que le procureur n'est pas objectif.
01:12:29 Et c'est pour ça qu'il demande le dépaysement du dossier.
01:12:31 Il demande également parce qu'il dit qu'il ne veut pas que des policiers donant air
01:12:35 font enquête sur d'autres policiers de Nanterre.
01:12:37 Voilà, très clair. Merci beaucoup pour ces précisions.
01:12:40 Ça ne vous convainc pas, pas parce que dit Sandra Buisson,
01:12:42 mais les arguments de l'avocat.
01:12:43 Mais non, mais parce que les policiers, il faut répondre à tout,
01:12:46 parce que je ne sais pas ce que dit Sandra Buisson, bien sûr.
01:12:49 Les policiers qui sont à la manœuvre dans l'enquête
01:12:52 travaillent sous l'autorité du procureur de la République
01:12:54 et ce sont les policiers de l'IGPN, ce n'est pas les policiers de Nanterre.
01:12:57 Donc tout ce qui est dit par cet avocat est de nature aussi
01:13:00 à un peu sensibiliser ce dossier et à le politiser,
01:13:02 parce que pointer du doigt un parquet qui ne serait pas neutre vis-à-vis des policiers,
01:13:07 c'est grave, c'est une mise en cause de l'institution judiciaire.
01:13:09 Et ça fait partie de ce déchaînement médiatique aujourd'hui
01:13:11 qui fait que les gens se posent des questions.
01:13:13 Il faut leur redire ce que c'est que le droit.
01:13:15 Le droit, c'est le parquet de Nanterre qui est compétent territorialement
01:13:18 pour le lieu des faits et jusqu'à preuve du contraire,
01:13:20 le parquet de Nanterre poursuit en fonction des éléments
01:13:22 qui sont portés à sa connaissance.
01:13:24 Moi, je trouve que tout ce complotisme autour de la justice
01:13:26 ou de l'action de la police, il y a suffisamment d'éléments objectifs
01:13:29 pour ne pas en plus en rajouter dans une affaire comme celle-là.
01:13:30 - Lathan Devers, on a ce drame absolu, total,
01:13:33 la mort de cet adolescent de 17 ans.
01:13:36 On a tout ce qui se passe, on l'a vu, au niveau de la police et de la justice.
01:13:39 On a la récupération politique, on va y venir,
01:13:41 avec les tweets de Jean-Luc Mélenchon qui parle de la peine de mort,
01:13:45 Clémentine Autain qui dit que c'est un permis de tuer qui est octroyé aux policiers.
01:13:49 On a l'impression d'une pièce qu'on a déjà vue malheureusement,
01:13:52 avec au centre un drame.
01:13:55 - Oui, en effet, quand il y a un drame de cette nature,
01:13:59 qui plus est avec des images,
01:14:00 et avec des images qui montrent un certain nombre de choses.
01:14:02 Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas une enquête,
01:14:04 ça ne veut pas dire qu'on n'est pas dans un état de droit
01:14:06 où il y a la présomption d'innocence jusqu'à accusation.
01:14:09 Mais en tout cas, ces images, comme vous le disiez,
01:14:12 vous êtes beaucoup plus compétents que moi sur la question,
01:14:14 mais en tout cas, ces images montrent manifestement que
01:14:17 Nahel n'était pas en train de rouler sur des policiers,
01:14:21 que ce n'était pas une situation de légitime défense
01:14:23 et que le tir était absolument non justifié
01:14:27 et n'avait aucune légitimité.
01:14:29 Ces images-là, elles montrent ça.
01:14:31 Elles déclenchent, et je trouve ça tout à fait normal,
01:14:34 et je trouve ça même tout à fait sain,
01:14:35 je ne sais pas si c'est le mot,
01:14:36 mais elles déclenchent une émotion importante dans le pays,
01:14:40 et même une colère, une indignation,
01:14:42 qui a toute sa légitimité face à un acte
01:14:44 que le président de la République a qualifié d'inexcusable.
01:14:47 Face à cela, moi j'appellerais juste à deux choses.
01:14:50 C'est que cette émotion, me semble-t-il,
01:14:52 il ne faut pas avoir du déni,
01:14:53 et on a vu des discours se répandre,
01:14:55 nous disant que ce jeune avait fait un refus d'optempérer,
01:14:58 que c'était la suite logique des événements,
01:15:01 quand on fait un refus d'optempérer,
01:15:02 on ne sait pas à quoi on s'expose, etc.
01:15:04 Refus d'optempérer, on s'expose à deux ans de prison,
01:15:07 X 000 euros de la vente et pas à plus.
01:15:09 La seule chose que je dirais, c'est premièrement
01:15:12 que quand on s'empare,
01:15:13 enfin quand on s'indigne face à un fait
01:15:16 aussi dramatique et aussi tragique que celui-ci,
01:15:18 si on veut en tirer des conséquences politiques,
01:15:20 il faut le faire avec des grandes pincettes.
01:15:22 Je donne toujours cet exemple,
01:15:23 mais quand il y a l'affaire Dreyfus,
01:15:25 qui était quelque chose d'absolument scandaleux,
01:15:27 c'est un petit mot,
01:15:28 Zola passe un certain nombre de semaines
01:15:31 à s'isoler dans son bureau,
01:15:33 à regarder précisément comment les choses se sont passées,
01:15:37 à faire des choses très laborieuses,
01:15:38 à regarder les dossiers, les témoignages,
01:15:39 ce n'était pas de la grande littérature,
01:15:42 et après il prend la parole,
01:15:43 et par contre quand il prend la parole,
01:15:44 il l'apprend avec énormément de véhémence,
01:15:46 c'est le j'accuse,
01:15:47 et c'est là qu'il pose une question politique
01:15:48 absolument majeure.
01:15:49 Je pense que c'est la bonne méthode.
01:15:51 Plus récemment, François Margolin a fait ça
01:15:53 sur l'affaire Sarah Halimi,
01:15:54 il a passé presque deux ans à enquêter
01:15:56 sur précisément ce qui s'est passé,
01:15:57 là il sort un documentaire,
01:15:58 et il montre, si vous voulez,
01:15:59 quand il y a une indignation.
01:16:01 Et à mon avis, c'est une question de temporalité
01:16:03 qui est très très importante à respecter.
01:16:05 - Bien sûr, mais avec une temporalité
01:16:07 qui s'est accélérée évidemment,
01:16:08 avec le rythme des réseaux sociaux,
01:16:09 je crois, Léonard.
01:16:10 - Le problème, c'est que le récit de Zola
01:16:12 dans l'affaire Dreyfus est magnifique,
01:16:13 mais tout ça en version 2.0,
01:16:15 accéléré aujourd'hui avec Twitter,
01:16:16 et des gens qui ne réfléchissent pas,
01:16:17 et qui n'ont pas l'ambition
01:16:18 d'essayer de tirer des conclusions honnêtes,
01:16:21 ça donne la séquence qu'on est en train de vivre aujourd'hui,
01:16:23 où on explique donc que la police tue,
01:16:24 et tout ce qu'on a entendu,
01:16:26 et puis d'ailleurs avec une forme aussi de...
01:16:28 Moi je suis assez choqué
01:16:29 parce que j'entends dans la bouche de l'avocat,
01:16:30 de celui qui se présente comme l'avocat
01:16:32 de la famille de Nael,
01:16:33 parce que mettre le soupçon tout de suite
01:16:35 sur les gens qui vont être chargés
01:16:36 de rendre la justice dans cette histoire,
01:16:38 et de décréter la culpabilité ou non des policiers,
01:16:41 c'est déstabiliser à peu près tout ce qui tient
01:16:44 encore debout dans notre système,
01:16:45 et la conséquence directe,
01:16:47 c'est de renforcer les émeutiers d'hier soir,
01:16:49 qui seront peut-être ceux de ce soir aussi,
01:16:50 à part leur donner envie de retourner
01:16:52 faire la même chose une deuxième nuit de suite.
01:16:55 Et en fait, je pense que malheureusement,
01:16:56 ce que Nathan décrivait dans la manière
01:16:58 dont certains esprits ont par le passé
01:17:01 pris des positions politiques à partir de faits divers,
01:17:04 n'existe plus, n'existera plus,
01:17:06 je ne vois pas comment c'est possible,
01:17:07 notre époque n'y est plus prête,
01:17:08 et pourtant, je suis pour,
01:17:10 je pense que le fait divers n'existe pas,
01:17:12 ou quasiment pas,
01:17:13 et qu'il faut tirer des conclusions à chaque fois.
01:17:15 Par exemple, la question qui se pose,
01:17:16 il y a évidemment celle de la responsabilité des policiers,
01:17:19 et la question du refus d'auto-d'obtempérer aussi,
01:17:20 c'est-à-dire qu'il faut imaginer que cette scène,
01:17:22 elle ne tourne pas de la même manière à chaque fois,
01:17:24 et du merci, il n'y a pas un drame à chaque fois,
01:17:25 mais les policiers sont confrontés,
01:17:26 tout à l'heure Karim le disait,
01:17:27 toutes les 20 minutes.
01:17:28 Et en fait, si ça continue,
01:17:30 il y aura d'autres drames en réalité,
01:17:31 donc il faut se poser la question dès maintenant,
01:17:33 il faut réfléchir à la manière
01:17:34 d'essayer de juguler ce problème,
01:17:35 et on ne fera pas ça avec Twitter et la France Insoumise.
01:17:37 Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
01:17:39 a pris la parole à plusieurs reprises aujourd'hui, et au Sénat,
01:17:41 et ce matin à la préfecture de police.
01:17:43 Il appelle au calme pour ce soir,
01:17:45 et il demande aussi la vérité.
01:17:47 Écoutons-le.
01:17:48 Ce que je veux dire aujourd'hui,
01:17:49 c'est un, émotion extrêmement légitime pour cette famille,
01:17:54 et pour cette personne qui est morte.
01:17:55 Deux, la vérité doit être faite absolument.
01:17:58 Trois, des sanctions seront prises,
01:17:59 s'il est prouvé dans les heures qui viennent,
01:18:01 en effet, que des charges sont importantes,
01:18:04 et que ce policier est poursuivi en justice.
01:18:06 Donc des sanctions administratives seront prises
01:18:07 par le préfet de police.
01:18:08 Et quatre, un appel au calme,
01:18:10 puisque rien ne justifie de brûler une mairie,
01:18:13 d'attaquer un centre des finances publiques,
01:18:15 de brûler des véhicules de particuliers.
01:18:18 Et donc un maximum de forces de l'ordre
01:18:20 seront présentes dans les grandes villes de France,
01:18:23 et singulièrement en Ile-de-France,
01:18:25 aujourd'hui, exceptionnellement,
01:18:26 pour pouvoir rappeler tout le monde au calme,
01:18:29 puisqu'il est évident que la justice doit se faire dans le calme.
01:18:32 Voilà, forte présence policière,
01:18:33 non seulement en Ile-de-France,
01:18:35 car il me suit dans toutes les grandes villes de France,
01:18:37 ça dit le ministre de l'Intérieur,
01:18:38 peut-être qu'il y a des signaux qui sont déjà en train de s'allumer.
01:18:41 Oui, parce qu'on sait qu'il peut y avoir un phénomène d'embrasement,
01:18:43 on se souvient tous de 2005,
01:18:45 l'affaire de Zied et Bounal,
01:18:46 deux jeunes qui s'étaient retrouvés dans un placard électrique,
01:18:51 transformateur électrique,
01:18:52 et derrière ça avait déclenché des émeutes à l'échelle nationale.
01:18:56 Moi, je crois que face à la mort d'un jeune de 17 ans,
01:18:58 la mort dramatique qui peut déclencher
01:19:01 des sentiments de colère, d'émotion,
01:19:03 qui peut heurter au regard des images, des sons,
01:19:05 et c'est mon cas, je le dis très clairement,
01:19:08 on doit toujours adopter une posture de dignité,
01:19:11 quelle que soit la position dans laquelle on se trouve.
01:19:13 La posture de dignité sur le plan politique,
01:19:15 c'est d'éviter la récupération d'un côté comme de l'autre,
01:19:18 sur le sceau d'un drame.
01:19:20 La récupération de certains, c'est de dire que ce fait-là
01:19:23 représente, j'allais dire,
01:19:26 quasiment la majorité des interventions policières.
01:19:28 Non, c'est faux.
01:19:29 La majorité des interventions policières
01:19:31 se font dans le respect des codes d'ontologie.
01:19:33 Là, effectivement, nous sommes heurtés.
01:19:35 Comment on se fait là ?
01:19:36 Il semblerait que les codes d'ontologie
01:19:37 n'aient pas été respectés.
01:19:38 Il semblerait que les paroles qui ressortent des sons
01:19:41 de la vidéo ne soient pas acceptables.
01:19:42 Il semblerait effectivement que ce jeune soit mort abattu,
01:19:45 alors qu'il n'aurait pas dû l'être.
01:19:46 De l'autre côté, on ne peut pas aujourd'hui
01:19:49 être sans cesse dans la défense de l'indéfendable
01:19:51 du côté de la police,
01:19:52 parce qu'on ne rend pas service à la corporation,
01:19:54 à ceux qui font leur job dans des conditions
01:19:55 extrêmement difficiles, correctement,
01:19:57 avec un esprit républicain, et ils sont majoritaires.
01:20:00 On ne peut pas aujourd'hui ne pas condamner un acte
01:20:03 qui mettrait à mal toute une corporation.
01:20:04 Donc je pense qu'il faut perdre de dignité sur le plan politique.
01:20:07 Et puis ces jeunes qui versent à la violence urbaine
01:20:09 sont des délinquants.
01:20:10 Ils ne servent pas à la mémoire de Nahel.
01:20:11 Il faut le dire très clairement.
01:20:12 On ne brûle pas la voiture des femmes et des hommes
01:20:14 et des familles qui habitent ces quartiers,
01:20:15 des écoles, des centres de loisirs,
01:20:17 des centres culturels, en mémoire de Nahel.
01:20:19 Ce n'est pas vrai.
01:20:20 On se sert de ce drame pour verser dans la violence
01:20:23 la violence dans laquelle ils ont envie de verser habituellement.
01:20:25 Mais on prend encore une fois les habitants en otage
01:20:27 et c'est dramatique.
01:20:28 18h30, le rappel des titres de l'actualité.
01:20:30 On se retrouve dans un instant pour le débat.
01:20:32 Tout de suite, Samaniella Bedi.
01:20:33 Nanterre, face aux tensions, mobilisation renforcée
01:20:41 des forces de l'ordre ce soir.
01:20:43 Gérald Darmanin annonce 2000 policiers et gendarmes
01:20:46 à Paris et dans sa petite couronne,
01:20:48 soit 800 plus que la nuit dernière.
01:20:50 Suite aux violences qui ont rythmé la soirée,
01:20:52 31 personnes ont été interpellées en France,
01:20:54 24 forces de l'ordre ont été blessées légèrement
01:20:57 et une quarante-centaine de voitures brûlées
01:20:59 selon le ministère de l'Intérieur.
01:21:02 Après 12 jours de procès, le verdict est tombé pour Gabriel Fortin.
01:21:06 Il a été condamné à la prison à perpétuité
01:21:09 avec une peine de sûreté de 22 ans.
01:21:11 La cour a reconnu que le discernement de l'accusé
01:21:14 était altéré au moment des faits.
01:21:16 L'homme était jugé pour trois assassinats
01:21:18 et une tentative d'assassinat au cours d'un périple meurtrier
01:21:21 mené en janvier 2021.
01:21:24 Et puis Paris en faveur de sanctions rigoureuses contre Wagner.
01:21:28 La France appelle les pays associés au groupe paramilitaire russe
01:21:31 à s'en dissocier et se dit prête à imposer des sanctions supplémentaires
01:21:36 pour les crimes que cette milice est accusée de commettre
01:21:38 sur ses théâtres d'opération.
01:21:41 18h31 et 50 secondes,
01:21:43 on se retrouve dans un instant sur Europe 1 et sur CNews
01:21:45 où on verra l'aspect politique de ce drame de Nanterre
01:21:50 avec les déclarations de la gauche,
01:21:52 les déclarations de Marine Le Pen
01:21:53 et puis les mots aussi d'Emmanuel Macron
01:21:55 qui juge ce qui s'est passé inexcusable.
01:21:58 Cela fait beaucoup réagir les policiers.
01:22:00 Le commissaire Lebars nous dira ce qu'il en pense dans un instant.
01:22:02 A tout de suite.
01:22:03 18h37, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews
01:22:09 et sur Europe 1 avec le commissaire Lebars,
01:22:11 avec Geoffroy Lejeune, Karine Zérébier.
01:22:12 On a été rejoint par Thibaut de Montbréal.
01:22:14 Bonsoir Thibaut de Montbréal.
01:22:14 - Bonsoir.
01:22:15 - Président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
01:22:18 On va évoquer évidemment ce qui s'est passé à Nanterre,
01:22:20 ce drame avec la mort de ce jeune de 17 ans
01:22:22 abattu par un policier lors d'un refus d'obtempérer.
01:22:24 Peut-être on va partir rejoindre l'envoyé spécial d'Europe 1,
01:22:27 Geoffrey Branger, qui se trouve à Montelagelie,
01:22:29 une cité qui est proche de Nanterre, quelques kilomètres,
01:22:34 et qui elle aussi a connu une nuit de violence.
01:22:37 Geoffrey, il y a là aussi des appels au calme pour cette nuit ?
01:22:40 - Eh bien oui, le maire de Montelagelie,
01:22:42 Raphaël Cogné, appelle évidemment au calme.
01:22:44 Il souhaite que tous les jeunes restent chez eux ce soir
01:22:46 pour éviter une nouvelle soirée de violence.
01:22:48 Pour rappel, la nuit dernière, entre 50 et 100 jeunes
01:22:51 ont pénétré dans l'annexe de la mairie du quartier du Valfourré.
01:22:54 Ils auraient mis le feu à un conteneur de poubelle
01:22:56 et inséré à l'intérieur une bonbonne de gaz,
01:22:58 ce qui expliquerait les importants dégâts.
01:23:00 Le maire a également demandé des renforts de police
01:23:02 pour éviter de nouveaux débordements ce soir
01:23:04 et les jours qui viennent.
01:23:05 Mais ça semble presque inévitable.
01:23:07 De nombreux jeunes à Montelagelie soutiennent ces actions.
01:23:10 Ils dénoncent une justice à deux vitesses
01:23:12 et attendent que le policier auteur du tir soit condamné
01:23:14 avec la plus grande sévérité.
01:23:16 Ici, les affrontements avec les forces de l'ordre
01:23:18 pourraient bien reprendre dans les heures qui viennent.
01:23:20 Certains m'ont même confié avoir fait le plein de feux d'artifice
01:23:23 pour, je cite, "se défendre contre la police".
01:23:25 Merci beaucoup Geoffrey Branger de Europe 1, Thibaud de Montbréal.
01:23:29 On voit que la situation est extrêmement tendue,
01:23:31 que ce soit dans l'île de France, mais sur d'autres villes aussi.
01:23:34 Oui, ça fait longtemps que sur ce plateau et ailleurs,
01:23:38 on explique que dans un pays hyper fracturé,
01:23:43 paradoxalement, le trafic de stupes dans les cités
01:23:45 était un des régulateurs sociaux
01:23:47 et que les trafiquants étaient les premiers à avoir intérêt
01:23:50 à ce qu'il n'y ait pas de débordement
01:23:51 et en particulier tenaient leurs plus jeunes
01:23:53 parce qu'en cas de débordement,
01:23:55 il y avait une présence policière massive
01:23:56 et que donc ça nuisait au business.
01:23:58 Cet ordre un peu particulier ne pouvait être percuté
01:24:02 que par un fait qui génère une émotion extraordinaire.
01:24:04 Or, ce fait générateur d'émotion extraordinaire
01:24:07 a manifestement eu lieu hier matin.
01:24:10 Et donc, la violence de cette vague d'émotion
01:24:13 qui dépasse très largement maintenant le terrain où elle a eu lieu,
01:24:17 on le voit bien, fait que de partout...
01:24:20 Et ce qui est très intéressant,
01:24:21 c'est que les appels sur les réseaux sociaux,
01:24:23 ce n'est pas du tout seulement à Nanterre,
01:24:24 pas du tout seulement dans les Hauts-de-Seine.
01:24:26 On a déjà vu dans la deuxième partie de la nuit dernière
01:24:28 que ça partait dans des villes de province quand même très éloignées
01:24:31 comme Colmar ou Nantes ou Marseille.
01:24:33 Et la grande crainte, c'est une contagion
01:24:37 avec l'attente de la décision
01:24:39 qui va être la première décision de justice
01:24:41 qui sera rendue.
01:24:44 C'est la décision du parquet à l'issue de la garde à vue du policier.
01:24:48 Et s'il est présenté à un juge d'instruction,
01:24:50 ce qui l'est permis de penser comme étant possible,
01:24:53 je ne sais pas plus, mais c'est en tout cas envisageable,
01:24:55 quel sort le juge d'instruction va accorder à ce policier.
01:25:00 Et donc il y a une grande tension.
01:25:03 Il y a beaucoup de violence à venir, je pense, ce soir.
01:25:05 Et ce qu'il ne faudrait surtout pas,
01:25:07 alors évidemment je joins mon appel au calme à celui des autres,
01:25:10 quoique tout le monde n'appelle pas au calme,
01:25:11 ce qui est en soi quelque chose d'inquiétant.
01:25:13 - Le maire de Nanterre le fait.
01:25:14 - Non mais tous les gens qui devraient être responsables le font.
01:25:19 J'observe que certains politiques de la France insoumise ne le font pas.
01:25:24 Et j'observe avec une certaine stupéfaction
01:25:28 que certains avocats qui se présentent comme des avocats de la famille,
01:25:31 du jeune qui est mort,
01:25:32 ne le font pas non plus, ce que je trouve une pente glissante.
01:25:35 Mais en tout cas, il faut vraiment espérer de tout notre cœur
01:25:39 que ce soir, il n'y ait pas de drame lors des différentes violences
01:25:43 dont il est permis de craindre qu'elles se déroulent.
01:25:46 Parce que là, on risque de basculer dans un scénario d'une toute autre nature.
01:25:49 - Bien sûr. On va écouter maintenant Emmanuel Macron, si vous le voulez bien.
01:25:53 Il était en déplacement ce matin à Marseille.
01:25:55 Il s'est exprimé, évidemment, sur la mort de ce jeune de 17 ans.
01:25:58 Il a utilisé des mots qui ont heurté les policiers.
01:26:01 Certains l'ont dit. Le syndicat Alliance les juge inconcevables.
01:26:04 On va écouter ce que dit le président sur cette mort inexplicable et inexcusable.
01:26:10 - Je veux ici dire l'émotion de la nation tout entière.
01:26:14 Après ce qui est arrivé et la mort du jeune Nahel,
01:26:22 et dire à sa famille toute notre solidarité et l'affection de la nation.
01:26:26 Nous avons un adolescent qui a été tué.
01:26:29 C'est inexplicable, inexcusable.
01:26:32 Et d'abord, ce sont des mots d'affection, de peine partagée,
01:26:36 de soutien à sa famille et à ses proches.
01:26:38 - Inexcusable, qui est bonnement voyable.
01:26:40 - C'est intéressant parce qu'autant dans une phase d'une telle émotion,
01:26:43 la parole du président de la République était la bienvenue.
01:26:46 Autant, vous savez, le président de la République,
01:26:49 dans une France qui est aussi fracturée, avec des enjeux aussi graves
01:26:52 que ceux dont nous parlons depuis hier matin,
01:26:55 devrait être le garant de la paix civile et de la cohésion et de la concorde nationale.
01:26:59 - C'est pas ce qu'il fait là.
01:27:00 - C'est à dire qu'il devrait appeler au calme, à l'unité et faire confiance,
01:27:05 puisqu'il est le garant des institutions, et faire confiance à la justice.
01:27:08 Et là, après avoir exprimé une émotion que chacun comprend,
01:27:12 il emploie des mots qui lui échappent peut-être,
01:27:15 mais en tout cas, il est le président de la République.
01:27:17 Et il vient mettre une pression tout à fait extraordinaire au sens propre,
01:27:21 c'est à dire hors du commun, sur l'institution judiciaire.
01:27:24 Parce que si demain soir, pour des raisons liées au dossier que nous ne connaissons pas,
01:27:28 c'est une hypothèse, je n'en sais rien, je n'ai pas d'info.
01:27:30 Et franchement, je n'ai pas envie de me la voir.
01:27:32 - Vous ne défendez pas ce policier.
01:27:33 - Mais si demain soir, pour une raison ou pour une autre,
01:27:36 la décision qui est prise par le parquet ou par le juge d'instruction
01:27:39 n'est pas la décision qui correspondrait au mot "inexcusable".
01:27:44 Du coup, il va y avoir...
01:27:46 - Un regain de violence ?
01:27:48 - Personne ne comprendra.
01:27:49 Mais la deuxième chose à dire,
01:27:51 c'est que c'est le président de la République et de toute la République.
01:27:53 Et c'est aussi le président de la police.
01:27:55 Ce n'est pas simplement le président de...
01:27:56 - Vous pensez qu'il l'oublie de temps en temps ?
01:27:58 - Ah ben quand il dit ça, ça va être très compliqué d'aller expliquer aux policiers
01:28:04 qu'il a porté un jugement sur le fond avant que la justice ne se prononce.
01:28:08 Encore une fois, qu'il ait pris la parole et qu'il ait exprimé son émotion,
01:28:11 je trouve ça normal.
01:28:12 Qu'il ait pris le risque de porter une appréciation sur le fond
01:28:15 alors qu'il est le garant des institutions, je trouve ça très dangereux.
01:28:17 - Juste, commissaire Lebar, c'est ce que ces mots vous ont choqué,
01:28:20 heurté, comme vos collègues d'autres syndicats ?
01:28:22 - Mais moi, je représente la parole de certains policiers,
01:28:25 et notamment des commissaires de police.
01:28:27 Les deux mots dont il s'agit, "inexplicable", ça se comprend très bien.
01:28:30 C'est justement le principe d'une enquête,
01:28:32 c'est la garde à vue et le début de l'enquête
01:28:33 qui va permettre de comprendre, donc d'expliquer.
01:28:36 Mais le mot "inexcusable" a une connotation liée au pardon,
01:28:40 ou à la faute, ou même à l'excuse juridique
01:28:43 que serait la légitime défense, Thibault de Montbréal vient de le dire.
01:28:46 Si par hasard, même si les faits tels qu'on les voit
01:28:48 n'ont pas l'air d'aller dans ce chemin-là,
01:28:49 mais si par hasard, l'issue de la garde à vue
01:28:52 n'est pas celle qui est pressentie,
01:28:54 et qu'il y a une excuse au sens juridique, une légitime défense.
01:28:58 Je vous dis, je parle dans un scénario de science-fiction,
01:28:59 moi j'assume aussi de ne pas avoir accès au dossier,
01:29:01 j'en suis très fier, ça prouve que je ne vais pas chercher
01:29:03 les pièces du dossier, quand bien même elles circuleraient.
01:29:05 C'est un mot ambigu et qui heurte les policiers.
01:29:09 Il ne s'agit pas de défendre aveuglément un policier,
01:29:11 on peut comprendre l'émotion, on peut comprendre
01:29:13 qu'un président de la République fasse passer un message
01:29:15 en tant que garant de la nation, mais il est aussi
01:29:17 celui qui est le garant de la séparation des pouvoirs.
01:29:19 Et là, il est allé sur un terrain juridique,
01:29:21 peut-être sans le vouloir, juridique et moral.
01:29:23 Carine, ça vous fait réagir, je crois que vous n'êtes pas d'accord.
01:29:25 Ce qui me fait réagir, c'est que le mot est peut-être
01:29:28 effectivement excessif de par la fonction d'Emmanuel Macron,
01:29:32 mais pas de par la lecture des images,
01:29:35 que tout un chacun a pu effectivement regarder.
01:29:38 Et on peut ressentir cette question de la faute du policier.
01:29:45 On regarde les images, chacun peut avoir son intime conviction,
01:29:47 comme on dit, et penser que c'est inexcusable.
01:29:51 Pour autant, c'est vrai que le président de la République,
01:29:53 en versant dans cette analyse, donne l'impression qu'il,
01:29:59 j'allais dire qu'il préempte sur une enquête
01:30:02 qui est en cours.
01:30:03 Or, dans son rôle, effectivement, il doit dire que toute lumière
01:30:06 doit être faite, que vérité doit être rendue,
01:30:09 que justice pour Nahel doit être faite,
01:30:12 mais qu'il faut laisser l'enquête se dérouler.
01:30:14 Donc, je pense que sa posture aurait été juste
01:30:16 s'il avait tenu ces propos-là.
01:30:18 Donc, en revanche, effectivement, que les citoyens lambda,
01:30:21 dont je fais partie, trouvent effectivement qu'au regard
01:30:24 des images et des sons, parce qu'il ne faut pas non plus
01:30:26 oublier les sons, donc je veux dire...
01:30:30 Qu'est-ce qu'on a entendu sur ces sons, Carine ?
01:30:31 Chute-le, chute-le, il y a le fonctionnaire de police,
01:30:34 donc de la vidéo qui est extraite, son collègue qui est à côté,
01:30:37 qui lui dit chute-le, et l'autre, celui qui a l'arme
01:30:42 et qui pointe l'arme sur le jeune, il dit
01:30:45 je vais te mettre une balle à la tête.
01:30:46 Donc, excusez-moi, ce ne sont pas des termes,
01:30:49 je veux dire, moi, que j'aime entendre d'une police républicaine
01:30:51 que je défends autant que je le peux,
01:30:53 parce que le métier est extrêmement difficile
01:30:56 et qu'ils ont affaire à des comportements
01:30:58 d'une violence extrême aussi.
01:30:59 Là, en l'occurrence, moi, j'ai du mal à défendre.
01:31:01 Je vous le dis franchement, autant que faire ce peu,
01:31:04 j'ai envie de défendre parce que je pense qu'ils tiennent la République
01:31:06 et elles ne tiennent plus à grand-chose la République,
01:31:08 malheureusement, dans notre société aujourd'hui.
01:31:10 Là, ils ne servent pas la République,
01:31:11 ils ne servent pas à leur coopération.
01:31:12 Et quand je dis ça, je n'essentialise pas, moi.
01:31:15 Je parle du fait qu'on ne se trompe pas.
01:31:17 Quand je dis, moi, je ne suis pas Emmanuel Macron,
01:31:19 c'est inexcusable, c'est ça qui est inexcusable.
01:31:21 C'est les images que l'on voit, ce n'est pas ce que font
01:31:23 les fonctionnaires de police tous les jours,
01:31:25 avec toutes les 20 minutes, on refuse d'optimiser.
01:31:27 Parce que toutes les 20 minutes, il n'y a pas cette scène.
01:31:29 Je suis désolé de vous le dire en France.
01:31:30 Il y a des millions d'interventions.
01:31:32 Sur les millions d'interventions, ça se passe remarquablement bien,
01:31:36 donc 90-95% d'écart.
01:31:39 Après, il y a des cas qui méritent enquête,
01:31:41 qui méritent qu'on se penche dessus, qui méritent qu'on regarde
01:31:42 si le code de l'ontologie n'a pas été bafoué,
01:31:45 si le comportement n'a pas été un comportement anormal.
01:31:48 Voilà, c'est ça qu'il faut faire.
01:31:49 Et aujourd'hui, moi, je suis heurté par rapport aux images que je vois.
01:31:52 On vous a souvent entendu sur ce plateau,
01:31:53 le commissaire Levard, il dit "s'il y a des brebis galeuses,
01:31:55 il faut qu'elles soient sanctionnées".
01:31:56 Et vous dites, vous, que les policiers doivent absolument faire ce travail-là.
01:32:00 C'est ce que vous dites aujourd'hui encore ?
01:32:01 Mais je l'ai toujours dit,
01:32:02 c'est pas aujourd'hui que je vais dire le contraire,
01:32:04 sauf qu'on est dans le temps avant une première décision judiciaire.
01:32:07 D'ailleurs, les mots, on ne l'a pas dit, de Gérald Darmanin,
01:32:09 ont été parfaitement cadrés avec sa fonction.
01:32:11 Il a passé un message de compassion, il a passé un message de fermeté,
01:32:14 il a passé un message d'appel au calme.
01:32:16 Il a dit exactement tout ce qu'il fallait dire.
01:32:18 Il n'y a pas un mot à retrancher à ce qu'a dit Gérald Darmanin.
01:32:20 Évidemment que c'est policier.
01:32:22 Moi, j'adhère à tout ce que vient de dire Kerem Zeribi.
01:32:24 J'ai beau être policier, on est une profession.
01:32:26 Ou si les deux policiers en question ont faux sur toute la ligne de A à Z,
01:32:30 et il a raison de citer les propos,
01:32:32 parce que les propos aujourd'hui, ils rentrent à charge dans le dossier.
01:32:34 Peut-être qu'ils peuvent être à décharge, encore une fois, je vous dis,
01:32:37 et j'y crois peu, mais je ne suis pas là pour chercher quelque chose
01:32:39 pour les sortir d'affaire,
01:32:40 mais je ne vois pas ce qui se passe dans l'habitacle
01:32:42 et peut-être que l'enquête le fera sortir.
01:32:44 C'est la seule raison qui fait qu'on pourrait comprendre des propos comme ça,
01:32:47 c'est-à-dire l'exhibition d'une arme.
01:32:49 Voilà, ça pourrait faire comprendre,
01:32:51 et je prends des précautions parce qu'on n'a pas du tout ça pour le moment
01:32:54 dans les éléments et je pense que le parquet ne communiquant pas
01:32:57 ne doit pas non plus en avoir beaucoup plus.
01:32:59 Mais le reste du temps, enquête judiciaire, poursuites judiciaires,
01:33:03 le volet administratif est essentiel.
01:33:05 Je sais à quoi vous faites référence.
01:33:06 Pendant les épisodes de Gilets jaunes,
01:33:08 il y avait des images déplorables qui n'ont pas fait l'objet de décisions assez rapides
01:33:11 et qu'après, on paye parce qu'on a l'impression
01:33:13 qu'il y a une espèce de couverture des policiers.
01:33:15 Non, les policiers ne demandent pas être couverts.
01:33:17 Ceux qui transgressent doivent être punis
01:33:20 parce que c'est toute la profession qui subit, y compris d'ailleurs,
01:33:22 les propos de ceux qui s'expriment dans les réseaux sociaux,
01:33:24 qui racontent n'importe quoi.
01:33:25 Il y a un syndicat minoritaire aujourd'hui qui a fait un tweet ignoble
01:33:29 en claquant des mains et en applaudissant les tirs qui ont été faits.
01:33:33 C'est d'une indécence totale.
01:33:34 D'ailleurs, le ministre a relevé en enclenchant une procédure.
01:33:38 On n'a pas à être otage de ça quand on est policier,
01:33:39 quand on travaille au quotidien.
01:33:41 Et moi, je confirme juste ici que l'immense majorité des policiers
01:33:44 travaille le mieux possible et qu'il y a des brebis galeuses
01:33:46 comme dans tout métier, ils rendent des comptes.
01:33:48 Ce n'est pas compliqué.
01:33:49 - Thibaud de Montbréal, vous avez défendu souvent des policiers.
01:33:51 - Oui, ce que je voudrais ajouter à ce que vient de dire David Lebars,
01:33:54 c'est que jusqu'à maintenant, la machine judiciaire fonctionne parfaitement.
01:33:59 C'est-à-dire qu'il y a eu la double enquête qui a été ouverte,
01:34:01 une sur le comportement du jeune, une sur le tir du policier.
01:34:05 Ces enquêtes avancent puisque le policier a été placé très vite
01:34:08 et c'est normal sous le statut de la garde à vue.
01:34:11 La garde à vue se déroule.
01:34:12 Donc, ce n'est pas la peine d'aller porter une appréciation sur le fond
01:34:19 avant que cette appréciation soit portée par un magistrat.
01:34:23 Ce sera demain soir ou plus tard.
01:34:24 Donc, il faut que chacun garde son calme, exprime son émotion
01:34:29 et aussi laisse à ce policier le temps de la garde à vue
01:34:32 pour expliquer son geste.
01:34:34 Ce sera intéressant d'avoir son explication.
01:34:36 Et à cet égard, puisque vous m'interrogez sur le fait que ça m'arrive régulièrement
01:34:39 de défendre comme avocat des policiers qui utilisent leur arme,
01:34:44 je voudrais juste indiquer un point dans l'absolu.
01:34:47 Je précise, ce n'est pas par rapport à ce dossier, c'est dans l'absolu.
01:34:49 C'est que le texte qui est applicable fait que le policier,
01:34:53 lors d'un contrôle au cours duquel une infraction à ses yeux est commise,
01:34:58 ce n'est pas le refus d'obtempérer l'infraction,
01:35:00 c'est une violence en plus du refus d'obtempérer.
01:35:02 Lorsque à ses yeux, une telle violence est commise
01:35:05 ou sur le point de se commettre, il doit agir,
01:35:08 s'il a, le texte dit, des raisons plausibles de penser
01:35:11 qu'il y a, pour faire court, un risque pour autrui ou pour lui-même.
01:35:14 Donc, il ne peut se déterminer que sur la base,
01:35:18 puisque il ne sait pas qui est le conducteur,
01:35:20 d'un comportement qui vient d'avoir lieu avant.
01:35:23 Ce n'est que sur la base d'un comportement
01:35:24 qui vient d'avoir lieu avant qu'il prend sa décision.
01:35:27 C'est pour ça qu'on ne peut pas juger exclusivement sur une vidéo.
01:35:30 Je ne dis rien d'autre et je ne parle pas du fond.
01:35:32 On va juste écouter maintenant la maman de ce jeune homme
01:35:34 qui appelle à une manifestation demain.
01:35:36 Justice pour Nahel, une grande manifestation demain à 14h à Nanterre.
01:35:40 On va écouter les mots qu'elle emploie et puis on en parle ensuite.
01:35:44 Je m'appelle Mounia, la maman à Nahel,
01:35:46 celui qui vient de recevoir une balle,
01:35:49 qui est morte à Nanterre le petit 17 ans.
01:35:51 Je suis sa maman.
01:35:52 Rendez-vous jeudi à la préfecture à 14h.
01:35:55 Marche blanche.
01:35:57 Jeudi, venez tous.
01:35:58 C'est la marche de la révolte, mamie.
01:35:59 On fait une révolte, s'il vous plaît, pour mon fils,
01:36:02 pour Merzouk Nahel.
01:36:03 On sera tous là. Merci.
01:36:05 Voilà cette maman accablée, évidemment,
01:36:07 qui demande une marche en mémoire de son fils.
01:36:09 Quelqu'un lui susurre la révolte.
01:36:11 Espérons que ce sera surtout une marche à la mémoire de cet enfant,
01:36:14 de ce jeune homme en tout cas, il avait 17 ans.
01:36:17 On peut être en colère et révolter sans verser dans la violence.
01:36:19 Je veux dire, évidemment qu'on est révolté.
01:36:22 On voit la maman qui est complètement effondrée.
01:36:25 Donc, le sol s'ouvre sous ses pieds.
01:36:29 Après, moi, les violences, je ne les cautionnerai jamais.
01:36:32 Je vous le dis tranquillement.
01:36:33 Je pense que ça ne sert pas la mémoire de Nahel.
01:36:36 Ça ne sert pas le deuil que doit faire la famille.
01:36:38 Ça ne sert pas l'enquête.
01:36:39 Ça ne sert rien du tout.
01:36:40 Et ça met à mal les quartiers populaires,
01:36:43 les voitures des habitants qui sont des ouvriers, des travailleurs,
01:36:45 pour certains des chômeurs déjà en difficulté,
01:36:48 les écoles, les centres de loisirs, les bibliothèques.
01:36:50 Franchement, mais c'est à quel sens d'aller brûler tout ça
01:36:53 et de mettre à mal ces quartiers qui sont déjà sous-dotés
01:36:56 en matière de services publics ?
01:36:57 Arrêtons les bêtises, là.
01:36:58 Je veux dire, soyons plus responsables et dignes du point de vue politique,
01:37:02 du côté de ceux qui commettent ces exerctions.
01:37:05 Voilà, ce qu'on veut, c'est la vérité pour Nahel et pour cette enquête.
01:37:09 J'en ferai le jeune.
01:37:10 Il faut que la justice aille vite.
01:37:11 À la fois cette soirée de violence et cette manifestation de main importante.
01:37:14 Moi, je trouve ça assez inquiétant en réalité,
01:37:16 parce que si je vous refais l'espèce de photo de la séquence,
01:37:21 on a un drame, on a une émotion de la maman que je ne peux que comprendre
01:37:25 et je lui pardonnerai, enfin je lui en voudrais jamais de rien,
01:37:28 cette maman, elle vit sans doute l'épreuve la plus dure qu'on peut vivre sur Terre.
01:37:32 Et après, vous avez des pouces au crime qui soufflent sur les braises
01:37:36 parce qu'ils ont un projet politique.
01:37:37 Ça, c'est quand même toute la partie gauche du spectre politique.
01:37:39 Ils sont à visage découvert vraiment très sereinement, premièrement.
01:37:44 Deuxièmement, un avocat qui jette le soupçon sur l'institution judiciaire,
01:37:48 qui est la seule qui a la possibilité de rendre la justice dans notre pays.
01:37:51 Donc, ça veut dire qu'il est en train de décrédibiliser l'option
01:37:54 qui pourrait être la réparation, si vous voulez,
01:37:56 même si on ne lui rendra pas son fils.
01:37:57 Mais la réparation, c'est-à-dire la justice qui passe, c'est extrêmement dangereux.
01:38:01 Et un gouvernement qui...
01:38:02 Je suis d'accord avec vous sur le fait que les propos de Gérald Darmanin
01:38:05 étaient parfaitement choisis,
01:38:07 mais c'est ça qui me dérange dans le inexcusable d'Emmanuel Macron.
01:38:09 C'est qu'en fait, il renforce la possibilité chez les gens
01:38:11 qui ont envie que ça se passe mal.
01:38:13 Il leur donne cette chance-là.
01:38:15 Donc, je pense qu'on est très mal parti.
01:38:17 On a tout en tête, évidemment, le précédent terrible de 2005.
01:38:21 J'espère de tout mon cœur que ça ne se passera pas de la même manière.
01:38:23 - Ça change le pays. - C'est beau de mon moyen.
01:38:24 - Le pays est infiniment plus fracturé qu'en 2005.
01:38:27 Et que les armes qui circulent dans les banlieues sont infiniment plus nombreuses
01:38:30 et plus dangereuses qu'elles ne circulaient en 2005.
01:38:33 - Pour l'instant, par le tir de mortier d'artifice.
01:38:35 - Pour l'instant, on parle de mortier d'artifice.
01:38:37 Mais à force d'appeler à la révolte et à dire qu'on ne pardonne pas,
01:38:40 il faut faire bien attention à ce que le noir dessein de certains
01:38:44 qui veulent s'en prendre à notre nation pour ce qu'elle est,
01:38:47 ne soit pas favorisé.
01:38:48 - "Nous ont l'autorité", c'était le titre d'un de vos derniers livres,
01:38:51 Thibaud de Montbréal.
01:38:51 On a un problème d'autorité dans notre pays.
01:38:54 Le nombre de refus d'obtempéries explose.
01:38:56 Les policiers sortent leurs armes plus souvent.
01:38:58 Ce sont des chiffres.
01:38:59 On a un problème d'autorité.
01:39:01 On a une explosion de la violence.
01:39:02 On a l'explosion de la violence sur les fonctionnaires de police.
01:39:04 Je rappelle quand même que l'échippe du ministère de l'Intérieur
01:39:06 rappelle que 26% des coups et blessures volontaires en France
01:39:10 depuis cinq ans sont commises à l'encontre de fonctionnaires de police.
01:39:13 Il y a énormément de violences qui sont commises en marge de refus d'obtempéries.
01:39:16 Une petite fille de 6 ans il y a quelques jours,
01:39:18 une femme de 73 ans il y a 10 ou 15 jours,
01:39:21 un policier à Grenoble cette nuit qui a été traîné sur 30 mètres.
01:39:24 Donc ce sont des...
01:39:26 De dire c'est un contrôle routier, de dire comme l'extrême gauche,
01:39:29 on tire lors des contrôles routiers,
01:39:30 ça de toute façon ça n'est pas vrai.
01:39:32 Que les policiers fassent des erreurs d'appréciation ça peut arriver,
01:39:34 c'est le rôle de la justice de le dire,
01:39:35 mais de dire que la police tue
01:39:37 ou qu'il y a des usages d'armes sur des refus d'obtempéries,
01:39:42 ça n'est pas vrai.
01:39:42 C'est lorsqu'il y a une suspicion de violence au-delà des refus d'obtempéries.
01:39:46 Et nous sommes dans une société qui est hyper fracturée
01:39:51 et la grosse crainte, mais ça je le dis parce que tout le monde le dit en off,
01:39:54 donc à un moment il faut le dire en on,
01:39:56 c'est que tous les gens qui réfléchissent sur les questions de sécurité
01:39:59 ou qui en sont les acteurs,
01:40:00 sont d'accord pour dire que,
01:40:02 "Ouh là là, pourvu qu'il n'arrive pas un fait tragique qui conduise à un embrasement",
01:40:06 et là on est à la croisée des chemins,
01:40:08 dans l'attente de la décision judiciaire de demain encore une fois,
01:40:11 il faut espérer que ce soir ça ne se passe pas trop mal.
01:40:14 Et pour cela, il ne faut pas que des irresponsables poussent au crime.
01:40:19 Un dernier mot, un dernier rappel peut-être, commissaire Lebars ?
01:40:22 Oui, mais moi en tant que policier,
01:40:24 je vais apporter mon soutien aux policiers et aux gendarmes
01:40:26 qui ce soir vont essayer de faire en sorte que les choses se passent le mieux possible,
01:40:29 c'est-à-dire de maîtriser la violence.
01:40:31 Et je regrette que des députés cette nuit,
01:40:35 encore du même camp, n'aient pas trouvé mieux que de venir,
01:40:37 alors c'est le droit,
01:40:38 aller visiter des cellules de garde à vue en pleine nuit dans un contexte pareil,
01:40:42 comme si c'était le moment pour faire ça,
01:40:43 et on comprend très bien le genre de message,
01:40:45 tout comme celui qui a dit cet après-midi qu'il n'appelait pas au calme mais à la justice,
01:40:49 sous-entendu que la justice c'est par la violence.
01:40:51 Non, la justice elle se rend dans le calme,
01:40:52 mais la sérénité elle se rend pas sur les plateaux télé ou dans la rue.
01:40:55 Voilà, donc je vais penser à mes collègues ce soir,
01:40:57 qui vont faire en sorte que les choses se passent au mieux et sécuriser les choses,
01:41:01 et en espérant que la nuit soit tranquille,
01:41:04 parce que demain, Thibaud de Montbréal l'a dit et tout le monde le sait,
01:41:06 c'est la vraie décision, c'est la seule réponse qui vaille,
01:41:08 c'est celle de la justice, la première c'est demain,
01:41:10 en fin de journée après la garde à vue.
01:41:11 Merci beaucoup Commissaire Lebars, Thibaud de Montbréal,
01:41:13 Karim Zérébi, Geoffroy Lejeune,
01:41:15 Dans un instant sur Europe 1, Europe 1 soir,
01:41:17 avec Raphaël Devolvé et Hélène Zellani,
01:41:19 et sur CNews, Christine Kelly et ses invités pour Facein l'Info.
01:41:21 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes et à demain.
01:41:23 !