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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00:00 Elle a commencé à 14h30 à l'intérieur de cette cité Pablo Picasso qui se trouve de l'autre côté du parc André Malraux.
00:00:08 Le cortège était très fourni, énormément de monde.
00:00:11 Le cortège s'est déroulé dans le calme et est passé devant le palais de justice
00:00:16 pour ensuite rejoindre la place Nelson Mandela.
00:00:19 Durant ce cortège, on a entendu énormément de chants anti-police mais aussi ce même slogan "Justice pour Nahel",
00:00:25 "Vengeance parfois même pour Nahel", ça faisait partie des slogans qu'on a pu entendre.
00:00:31 Une fois arrivés à cette place Nelson Mandela, des tensions ont éclaté, de nombreuses tensions.
00:00:37 Dès 15h30, les premières tensions ont éclaté entre des participants à cette marche blanche.
00:00:46 Des gaz lacrymogènes ont été tirés par les forces de l'ordre, énormément de projectiles ont été envoyés en leur direction,
00:00:52 des pavés, des bouteilles de verre mais également du mobilier urbain qui a été détruit.
00:00:57 Vous pouvez le voir sur ces images, les stigmates de ces affrontements qui ont baissé d'intensité par rapport à cet après-midi.
00:01:04 Mais vous le voyez, toutes ces barrières qui ont été dressées par ces participants à la manifestation
00:01:09 pour empêcher la progression des forces de l'ordre à intervenir dans ce cortège.
00:01:18 Il y a également dans le parc un manège qui a brûlé, ce qui a forcé les forces de l'ordre à intervenir dans ce parc.
00:01:23 Donc vous le voyez, les tensions ont été très nombreuses cet après-midi,
00:01:26 elles continuent encore à l'heure où je vous parle, puisque des gaz lacrymogènes sont encore lancés
00:01:30 et les CRS essuient encore des tirs de projectiles,
00:01:33 ce qui présage une très longue soirée pour les forces de l'ordre qui sont en nombre ce soir dans les rues de Nanterre.
00:01:40 - Bonsoir à tous, Gilles-William Golnadel, Philippe Guibert, Joseph Macéscaran, Geoffroy Lejeune, Amaury Bucot et Julien Chénardy
00:01:46 qui est secrétaire national en Ile-de-France du syndicat Alliance,
00:01:51 qui a vécu cette nuit avec les forces de l'ordre et qui témoignera de ce qu'il a vu.
00:01:58 C'est une journée évidemment particulière avec cette marche blanche qui a été organisée à Nanterre en hommage à Nahel.
00:02:04 Je voulais qu'on commence cette émission avec Laurent-Franck Liénard.
00:02:06 Bonjour, bonsoir.
00:02:09 J'espère que vous m'entendez.
00:02:10 Vous êtes l'avocat du policier qui est ce soir à la santé et qui est en détention provisoire,
00:02:18 qui a été mis en examen pour homicide volontaire.
00:02:21 Vous avez assisté à sa garde à vue pendant de longues heures.
00:02:24 Vous avez pu être à ses côtés.
00:02:25 Je voulais savoir ce qu'il avait dit d'abord aux enquêteurs,
00:02:29 ensuite aux magistrats instructeurs pour justifier le tir qui a causé la mort de Nahel.
00:02:36 Il donne trois éléments de justification qui rentrent parfaitement dans le cadre légal.
00:02:42 C'est-à-dire qu'au moment où il décide d'ouvrir le feu, le véhicule va repartir.
00:02:46 En repartant, il va entraîner son collègue qui est dans l'habitacle.
00:02:50 Il va l'entraîner lui, puisque lui est sur le capot.
00:02:53 Et il risque à tout moment de percuter un piéton ou un cycliste,
00:02:57 puisque dans les secondes précédentes, il avait manqué de percuter des piétons et des cyclistes en roulant comme un fou,
00:03:04 comme un fou avec cette voiture hyper puissante.
00:03:06 Donc les deux policiers se sont dit la même chose.
00:03:08 Il faut stopper cette personne.
00:03:10 Il faut la stopper parce que sinon on va avoir un mort.
00:03:13 Et c'est ce que prévoit la loi.
00:03:16 La loi prévoit que dans ce cadre-là, on peut faire usage des armes.
00:03:19 Alors on l'a cité, c'est ce fameux article qui permet aux policiers d'ouvrir le feu.
00:03:25 Article un peu flou où effectivement, le policier peut ouvrir le feu
00:03:30 s'il pense que celui sur qui il ouvre le feu peut causer un dégât important.
00:03:37 Manifestement, il ne l'a pas convaincu, ni les enquêteurs, ni les magistrats instructeurs.
00:03:43 On a eu une journée extrêmement frustrante parce que la justice ne nous a pas du tout écouté.
00:03:48 Les jeux étaient faits.
00:03:52 Quand on est arrivé ce matin, les jeux étaient faits.
00:03:54 Les jeux étaient tellement faits que le procureur a fait une conférence de presse en indiquant que le cadre légal n'était pas respecté.
00:04:00 C'est-à-dire qu'il a pris un petit peu d'avance parce que la décision,
00:04:03 elle sera prise dans plusieurs années de savoir si le cadre légal a été respecté ou pas.
00:04:07 Donc, il aurait dû parler d'indice.
00:04:09 Il a parlé de manière assez brutale de sa position.
00:04:14 Et puis, il a émis publiquement le fait qu'il avait sollicité la détention provisoire,
00:04:20 ce qui contraignait les juges à aller dans ce sens-là,
00:04:23 sauf à montrer que la justice était aux ordres de je ne sais quel groupuscule.
00:04:29 Donc, l'idée était vraiment pipée.
00:04:32 Et aujourd'hui, on a perdu notre temps.
00:04:34 Je suis arrivé à 8h30 au tribunal.
00:04:36 J'en suis ressorti à 17h.
00:04:38 On a attendu des heures et des heures et des heures,
00:04:41 alors que nous savions que la décision était déjà prise.
00:04:43 Et ça a un côté extrêmement frustrant.
00:04:46 Vous avez écrit sur votre page Facebook.
00:04:47 Je viens de vivre une journée terrible et historique en 31 ans de carrière à défendre des cas d'usage des arbres.
00:04:52 Je n'ai jamais eu un client qui parte en détention à l'issue de sa présentation devant un juge.
00:04:55 Ce soir, mon client est parti en prison pour avoir appliqué un tir qu'il a pensé nécessaire
00:05:00 avec l'arme que lui a remise l'État pour assurer sa sécurité et celle des citoyens.
00:05:04 Depuis 48 heures, j'ai souvent dit ici qu'on a le sentiment que cette mort était évitable.
00:05:09 J'avais le sentiment, en voyant cette vidéo, que le policier pouvait laisser partir le conducteur,
00:05:15 qu'il n'était pas en danger de mort.
00:05:16 C'est ce que semble montrer la vidéo.
00:05:19 Vous ne partagez pas cette analyse ?
00:05:21 Est-ce que vous auriez dit la même chose si,
00:05:23 10 secondes après le départ de cette voiture à 25, 30, 50 km/h, puis 100, 150 km/h,
00:05:31 une mère de famille avait été tuée avec ses deux gamins ?
00:05:34 Est-ce que vous auriez considéré qu'il était normal de laisser partir ?
00:05:38 Légitime, possible, est-ce que vous vouliez prendre le risque ?
00:05:42 On est dans le cadre de la quatrième possibilité d'ouvrir le feu
00:05:47 dont on a parlé hier, de ce fameux article que j'ai cité.
00:05:51 Mais il n'empêche que vous ne répondez pas tout à fait à mon observation.
00:05:55 C'est-à-dire qu'on a le sentiment que ce policier n'est pas en danger.
00:05:59 D'ailleurs, en répondant comme vous répondez, c'est admettre implicitement
00:06:04 que ce n'est pas lui qui est en danger, le policier,
00:06:07 mais qu'il peut considérer qu'une autre personne le sera.
00:06:10 C'est peut-être ce qu'il plaidera.
00:06:12 Regardez mieux la vidéo.
00:06:13 Il est poussé par la voiture et derrière lui, il y a un muret.
00:06:16 Il se trouve que la voiture est partie toute droite.
00:06:18 Si elle était partie légèrement sur la gauche, elle écrasait le policier.
00:06:22 Le muret était à 40 centimètres de son dos.
00:06:25 Cet incident, ce drame, est arrivé après 26 minutes, je crois,
00:06:28 de course-poursuite dans Nanterre, avec des feux qui ont été effectivement brûlés,
00:06:33 avec en tout cas, qui sont passés outre le feu rouge.
00:06:39 Également des passages piétons où il y a des risques qui ont été pris.
00:06:43 C'est ce que disait le procureur ce matin.
00:06:45 C'est bien 26 minutes de course-poursuite, c'est bien ça ?
00:06:48 Alors ça, je ne sais pas.
00:06:49 Je n'ai pas chronométré personnellement.
00:06:51 En revanche, je peux vous dire que la vidéo que vous voyez,
00:06:53 où vous voyez quelques secondes,
00:06:55 ça a duré 30 secondes entre le moment où la voiture est arrêtée et le moment du tir.
00:07:00 30 secondes pendant lesquelles les policiers ont tout fait pour arrêter cette voiture autrement.
00:07:05 Ils ont essayé de sortir le conducteur, ils ont essayé d'arrêter le moteur.
00:07:09 Ils ont tout fait pour essayer d'arrêter cette voiture.
00:07:12 Et quand la voiture repart, ils n'ont pas le choix.
00:07:14 Ils n'ont pas le choix parce qu'ils risquent vraiment leur vie.
00:07:17 Les deux, les deux policiers.
00:07:19 Dernière chose, Maître Liénard, ce soir, votre client, un policier de 38 ans, dort à la santé.
00:07:26 Dans quel état d'esprit est-il ?
00:07:29 Dans quel état d'esprit est-ce que vous êtes quand toute votre vie,
00:07:32 vous avez d'abord été militaire, vous avez combattu en Afghanistan pour l'État français.
00:07:37 Ensuite, vous êtes devenu policier.
00:07:39 Quand vous êtes devenu policier, vous vous êtes levé tous les jours pour sauver des vies,
00:07:43 pour aider les autres, pour assurer la sécurité et assurer l'application de la loi.
00:07:48 Et vous êtes sur une moto toute la journée en exposant votre intégrité physique, évidemment,
00:07:54 parce que tous les jours, vous risquez d'être shooté par un abruti au volant de sa voiture.
00:08:00 Et parce que en une seconde, vous prenez une décision qui est une décision terrible, dramatique, évidemment.
00:08:07 Mais vous prenez cette décision, une seconde et vous vous retrouvez en prison.
00:08:12 Quel est le message qu'on va donner aux policiers qui vont ce soir être engagés sur des émeutes
00:08:17 et qui vont encore exposer leur intégrité ?
00:08:19 C'est n'y aller pas, c'est arrêter tout.
00:08:22 C'est quoi le message ?
00:08:22 J'imagine qu'il y a eu des mots sans doute pour Nahel et qu'évidemment, il a pu regretter,
00:08:29 je ne sais pas si c'est le terme exact, évidemment la mort de ce jeune homme
00:08:33 et qu'il a pu en faire part devant les enquêteurs, devant le magistrat instructeur, je l'imagine.
00:08:39 Évidemment, ce sont les premiers mots, les derniers mots qu'il a prononcés,
00:08:44 c'est qu'il est désolé pour la mort de ce jeune homme.
00:08:47 D'ailleurs, il visait vers le bas, il a toujours visé vers le bas,
00:08:51 il voulait appliquer un tir dans les jambes de manière à stopper ce véhicule
00:08:57 et c'est le véhicule qui le pousse et qui fait remonter l'arme.
00:09:00 Et c'est la raison pour laquelle la balle est mortelle,
00:09:03 c'est parce que le véhicule l'a poussée et l'a désarçonné.
00:09:06 Alors que si le véhicule à ce moment-là ne part pas,
00:09:10 la balle est fichante et il aurait évidemment évité de le tuer.
00:09:14 Vous savez, les policiers ne veulent pas tuer les gens,
00:09:17 ils connaissent évidemment la valeur de la vie humaine,
00:09:20 ils la préservent toute la journée et ils connaissent aussi les risques qu'ils encourt
00:09:25 si au bout de leur arme à feu il y a un décès.
00:09:28 Ils ne se lèvent pas le matin pour tuer les gens du tout.
00:09:31 Donc ce policier a évidemment été dévasté par les conséquences de son tir,
00:09:38 mais il estime quand même qu'il ne pouvait pas faire autrement.
00:09:41 Je remercie Maître Laurent-Franck Léonard,
00:09:43 vous êtes donc avocat du policier mis en cause dans la mort de Naël
00:09:46 et qui ce soir est mis en examen pour homicide volontaire et qui est incarcéré à la Santé.
00:09:55 Julien Chénardi, c'est un de vos collègues,
00:09:57 je sais que vous avez vécu une semaine particulièrement,
00:10:00 une soirée particulièrement difficile, je vais vous donner la parole,
00:10:02 mais vous êtes, j'ai lu William Golnadel, vous êtes avocat
00:10:06 et peut-être souhaitez-vous réagir à ce que Maître Léonard vient de dire à l'instant ?
00:10:11 Il y a tellement de choses à dire.
00:10:12 La première chose à vous dire, c'est qu'hier je vous avais dit
00:10:16 qu'elle serait la position du parquet.
00:10:19 Je n'en doutais pas un seul instant.
00:10:22 Je comprends parfaitement ce que vient de dire mon confrère Léonard,
00:10:25 il peut y avoir parfaitement un débat là-dessus.
00:10:27 Il a exposé la position de son client, il peut y avoir un débat.
00:10:32 La mise en examen en elle-même, on peut la comprendre,
00:10:37 mais la décision d'incarcération dans ce contexte-là,
00:10:42 où manifestement le policier n'a pas tué pour le plaisir,
00:10:45 n'a pas tué pour satisfaire ses intérêts, il y a un vrai débat juridique.
00:10:50 La décision d'incarcération, compte tenu en plus de ces états de service,
00:10:56 très sincèrement me choque profondément, mais l'idée était pipée.
00:10:59 J'ai entendu le président de la Ligue des droits de l'homme
00:11:01 ce matin sur une radio périphérique de services publics
00:11:05 nier complètement la présomption d'innocence de ce policier.
00:11:10 C'est-à-dire que ce n'est pas un homme, c'est un policier.
00:11:14 Je vous permets de vous rappeler que dans les précédentes manifestations
00:11:19 de ce même genre, dans l'affaire Zied et Ebouna,
00:11:23 on nous a expliqué que c'était les policiers
00:11:27 qui étaient à l'origine de la mort des deux jeunes dans un groupe électrogène.
00:11:35 Dix ans après, après dix ans de calvaire,
00:11:38 les deux policiers ont été reconnus innocents.
00:11:40 Donc on peut tout dire, mais cette incarcération,
00:11:44 moi, très sincèrement, il me reste sur le dos.
00:11:46 - Amaury, Amaury Bugo, la base juridique de cette incarcération ?
00:11:50 - Alors effectivement, elle n'a pas été d'ailleurs justifiée
00:11:52 par le parquet sur le moment.
00:11:53 Mais quand on a parlé avec Maître Liena, avec Sandra Pulcion tout à l'heure,
00:11:56 ce qu'il expliquait, c'est que le motif, c'est le trouble à l'ordre public.
00:12:00 C'est-à-dire que, en fait, c'est un peu pour acheter de la paix sociale.
00:12:02 Vous estimez que finalement, si la personne est dehors,
00:12:04 ça va créer un désordre.
00:12:06 Et d'ailleurs, à la prison de la santé, il a été mis à l'isolement.
00:12:08 Ça, ça paraît d'ailleurs évident,
00:12:10 parce que le but, ce n'est pas que ses détenus s'en prennent à lui.
00:12:13 - Bon, on va parler évidemment de cette journée particulière.
00:12:15 Il y a eu deux images qui concernent la mère de Naël que je voulais vous montrer,
00:12:21 qui me paraissent les images les plus fortes de la journée.
00:12:23 Je vous propose de ne pas les commenter,
00:12:25 parce que ces images sont extrêmement fortes.
00:12:27 Et je pense que nous ne devons pas les commenter.
00:12:30 Mais elles doivent être existées, doivent être...
00:12:34 Comme elles m'ont fortement marqué, comme elles ont marqué d'ailleurs
00:12:36 tous ceux qui les ont vues.
00:12:38 Je pense que nous pouvons les voir.
00:12:39 C'est deux séquences.
00:12:40 La première, c'est la mère de Naël qui était donc au centre
00:12:43 de cette marche blanche.
00:12:47 Cette image.
00:12:49 - Bouh, bouh, bouh, bouh, bouh.
00:12:52 - Bouh, bouh, bouh, bouh, bouh.
00:12:56 - Bouh, bouh, bouh, bouh, bouh.
00:13:00 - Bouh, bouh, bouh, bouh, bouh.
00:13:03 - Donc cette image de la mère de Naël sur la moto.
00:13:06 Et puis l'autre image, qui est celle-là.
00:13:09 - Elle a dû me tuer. Elle a dû me tuer.
00:13:12 - Merci beaucoup. Merci.
00:13:15 - Encore deux. Encore deux.
00:13:18 - Bouh, bouh, bouh, bouh, bouh.
00:13:21 - Bouh, bouh, bouh, bouh, bouh.
00:13:24 - Bouh, bouh, bouh, bouh, bouh.
00:13:27 - Deux images parmi les plus fortes.
00:13:31 Julien Chénardi, vous êtes venu ce soir avec nous
00:13:34 parce que cette nuit, vous étiez présent lors de ce qu'on appelle
00:13:40 les tensions, mais je trouve que le mot est finalement très pudique.
00:13:44 Ça s'appelle des émeutes.
00:13:46 Je vois que là aussi, les mots ont un sens
00:13:49 et que l'espace médiatique parle de tensions.
00:13:52 En fait, ce sont des émeutes et ce ne sont pas des émeutiers.
00:13:55 La police a affaire à des émeutiers.
00:13:57 Je voudrais que vous nous disiez ce que vous avez vécu.
00:14:00 - Moi, je vais aller plus loin que vous.
00:14:02 Ce ne sont même pas des émeutes. C'est une insurrection.
00:14:05 Hier, en tout cas, cette nuit-là, mes collègues,
00:14:08 en tout cas, ce qu'ils m'ont rapporté...
00:14:11 - Vous n'étiez pas présent.
00:14:13 - Non, mais ce que j'ai pu avoir comme information,
00:14:16 des images que j'ai pu voir, des collègues avec qui j'ai pu parler,
00:14:20 c'est une insurrection, clairement.
00:14:22 On était dans un état insurrectionnel avec des gens
00:14:26 qui faisaient absolument n'importe quoi.
00:14:28 On a eu des véhicules carbonisés par centaines.
00:14:31 On a eu des commissariats qui étaient attaqués comme des fortins.
00:14:34 Attaqué, c'est inédit qu'on ait des émeutiers
00:14:39 qui arrivent à pénétrer dans l'enceinte des commissariats,
00:14:42 qui arrivent à y mettre le feu, qui se sont, dans certains cas,
00:14:45 même procurés les affaires des policiers, à savoir des tenues.
00:14:49 Ensuite, ils paradaient dans certains coins de ville avec les tenues.
00:14:53 C'est quelque chose pour moi qui est inédit.
00:14:57 Ça me pousse à croire que cette nuit-là,
00:15:01 pour moi, c'était vraiment un état insurrectionnel.
00:15:04 On a eu également des distributeurs de billets
00:15:07 qui ont été forcés, qui ont été vandalisés.
00:15:10 On a eu des crèches, on a eu une mairie.
00:15:14 C'est quoi le rapport avec Naël, tout ça ?
00:15:16 C'est quoi le rapport avec l'émotion ?
00:15:18 - C'est d'exprimer une colère contre l'État et de viser des services publics.
00:15:22 - C'est ça. C'est bien ce qu'on reproche.
00:15:24 C'est qu'aujourd'hui, on vise les policiers,
00:15:26 on vise les services publics parce qu'aujourd'hui,
00:15:29 on veut acheter la paix sociale, tout simplement.
00:15:31 Parce qu'il y a un lâcher-prise de l'État.
00:15:35 Il y a un laisser-faire qui dure depuis maintenant plus de 30 ans.
00:15:38 On le dénonce depuis plus de 30 ans, ce laisser-faire.
00:15:41 Et aujourd'hui, j'ai envie de dire, on en paye le prix.
00:15:43 Et on le paye au prix fort.
00:15:45 Et mes collègues, aujourd'hui, en payent le prix fort.
00:15:47 - Est-ce que vous avez le sentiment, qu'il y a eu des émeutes en 2005 ?
00:15:51 Est-ce que vous avez le sentiment que ce qui s'est passé cette nuit
00:15:54 ressemble à ce qui s'est passé il y a 20 ans ?
00:15:57 - C'est pareil. Ça va même plus loin.
00:16:00 Certains collègues m'ont dit que c'était les émeutes de 2005,
00:16:03 mais puissance 10.
00:16:04 C'est parti très fort, tout de suite, dans une tension incroyable.
00:16:07 On a eu véritablement des événements qu'on n'avait jamais vus.
00:16:14 Et de mémoire de policiers qui ont certains plus de 20 ans, 25 ans de boutique,
00:16:19 ils n'avaient jamais vu ça, en fait.
00:16:21 Ils n'avaient jamais vu un tel niveau de violence,
00:16:23 un tel déchaînement contre mes collègues.
00:16:26 Et je vais vous dire, ça me fait penser un peu à un scénario de film,
00:16:29 American Nightmare.
00:16:31 C'est exactement le même principe.
00:16:32 C'est-à-dire qu'en fait, vous avez un pays qui est presque livré à lui-même.
00:16:36 Vous avez un moment donné, je suis passé pas loin de Grigny,
00:16:40 vous aviez un pont qui est en jambes lacistes,
00:16:43 qui était complètement en flamme.
00:16:46 Vous aviez une sortie d'autoroute qui était fermée.
00:16:48 Vous avez des jeunes qui se sont emparés de bus dans certaines villes
00:16:53 pour circuler avec et qui circulaient comme dans un jeu vidéo, en fait.
00:16:57 Exactement comme dans un jeu vidéo.
00:16:58 - Amaury, est-ce qu'il y a une traduction par le nombre d'interpellations,
00:17:02 par le nombre de violences de ce que dit M. Chénardi ?
00:17:06 - Oui, tout à fait. Je vais venir revenir sur ces chiffres.
00:17:08 Mais d'ailleurs, sur 2005, c'est intéressant.
00:17:10 2005, les émeutes, ça avait pris plusieurs jours pour que ça se propage dans la France entière.
00:17:14 Et là, ce qui est assez hallucinant, c'est que dès le deuxième soir, ça s'est propagé partout.
00:17:18 En fait, hier soir, ce qui était intéressant, c'est que jusqu'à minuit, c'était assez tranquille.
00:17:22 Ça a explosé un peu plus tard dans la nuit.
00:17:24 Il y a eu assez rapidement des ruptures de munitions dans les commissariats,
00:17:27 si bien que c'est finalement les réserves départementales qui ont alimenté les policiers.
00:17:31 Et vous avez eu quand même, écoutez ça, ce chiffre dans la zone Paris et Petite-Couronne,
00:17:36 753 feux de voies publiques, 236 feux de véhicules et 33 bâtiments touchés,
00:17:42 si bien que si vous voulez, les policiers ne faisaient même pas le rétablissement de l'ordre,
00:17:46 mais en fait, ne faisaient qu'escorter les pompiers, plus ou moins sur certains incendies les plus graves,
00:17:50 pour qu'ils puissent faire leur métier et éteindre les incendies.
00:17:53 - Alors, ce que je vous propose, et je le dis pour Benjamin Nau,
00:17:55 parce que nous allons avancer dans ce que nous avions prévu d'évoquer,
00:18:01 nous allons aller directement aux dégâts, précisément, de ces émeutes.
00:18:05 - Vous comptez pas, vous avez fini sur la journée d'aujourd'hui ?
00:18:09 - Non.
00:18:10 - On revient sur cette journée ?
00:18:11 - Oui.
00:18:12 - D'accord.
00:18:13 - Vous voulez qu'on parle d'abord de la journée d'aujourd'hui ?
00:18:14 - J'avais quelque chose à dire, mais...
00:18:15 - Alors, je vous propose de voir ce qui s'est passé durant la marche blanche,
00:18:19 et après, je vous donne la parole.
00:18:21 Vous avez raison.
00:18:22 Somayal Alou.
00:18:24 - Justice pour Nahel ! Justice pour Nahel !
00:18:27 Sur un camion en tête de cortège, la maman de Nahel est acclamée par la foule.
00:18:32 En tête de marche, aucun politique, seulement les proches de Nahel,
00:18:35 qui tiennent une bande-rôle avec inscrit "Justice pour Nahel"
00:18:39 et la date de la mort de l'adolescent.
00:18:41 Quelques minutes plus tôt, le cortège s'était lancé dans le calme,
00:18:44 depuis le quartier Pablo Picasso, à Nanterre,
00:18:47 là où vivait la victime, en direction de la préfecture des Hauts-de-Seine,
00:18:51 située à moins de 2 kilomètres.
00:18:54 À l'approche du lieu de l'incident,
00:18:56 la foule respecte une minute de silence en hommage à Nahel,
00:18:59 puis applaudit en rythme avant de reprendre la marche.
00:19:04 - Justice pour Nahel ! Justice pour Nahel !
00:19:07 La tension est parfois palpable, quelques slogans anti-police sont scandés,
00:19:12 des journalistes sont insultés et appelés par les organisateurs
00:19:15 à se placer devant le cortège pour leur sécurité.
00:19:19 Pendant la marche, la police se fait discrète.
00:19:22 La circulation autour du cortège est gérée par les agents de la mairie de Nanterre.
00:19:26 Devant la préfecture, en revanche, de nombreux CRS sont présents.
00:19:30 À l'arrivée des manifestants, la tension monte.
00:19:33 Des bénévoles en t-shirt rouge maintiennent la foule
00:19:36 et répètent des consignes de non-violence.
00:19:39 Mais dès 15h30, les premiers affrontements éclatent.
00:19:42 - À l'issue de cette marche, il y a eu de nombreux incidents
00:19:46 que vous allez pouvoir découvrir en même temps que nous évoquons.
00:19:51 - Il est difficilement compréhensible qu'on continue à appeler cette marche
00:19:54 une marche blanche. Je ne comprends pas.
00:19:57 Quand on sait ce qu'est une marche blanche...
00:19:59 Il y a des sociologues qui ont travaillé sur les marches blanches
00:20:02 depuis l'affaire Dutroux, puisqu'il y a eu des centaines, des dizaines
00:20:05 de marches blanches en France ou en Europe.
00:20:08 Est-ce que ça, c'est une marche blanche ? Non.
00:20:11 C'est une marche de conquête. La marche blanche, c'est une marche pacifiste.
00:20:15 Est-ce que ça, vous avez l'impression que c'est pacifiste ?
00:20:18 Ou des journalistes risquent gros, ou on les met, etc.
00:20:22 Est-ce que c'est une marche blanche ? Non.
00:20:24 - Au départ de la manifestation, ça s'est bien passé.
00:20:27 - De même qu'il y a tromperie sur, en effet, des émeutes qui sont,
00:20:30 monsieur a raison, des insurrections, de même, pardonnez-moi,
00:20:33 je ne parle pas de marche blanche, je parle de marche de conquête.
00:20:36 - Au départ, ça s'est bien passé.
00:20:39 - Au départ, il y a eu une marche.
00:20:42 - Pardonnez-moi. - Une marche, il y a un départ et une arrivée.
00:20:45 Pour ajouter dans le sens de ce que vient de dire Joseph,
00:20:51 effectivement, quand on dit marche blanche, on dit une marche digne et silencieuse.
00:20:58 Elle n'était pas silencieuse, je ne sache pas.
00:21:02 Elle s'est terminée, comme vous savez, et en plus de ça,
00:21:05 ça ne semble pas gêner grand monde au sein d'un certain monde médiatique.
00:21:10 Ce n'est pas moi qui l'invente, vous n'avez qu'à voir Brut,
00:21:14 qui l'a diffusé sans grand état d'âme.
00:21:17 Il y a des morts aux Juifs et avec une belle cohérence intellectuelle,
00:21:21 on a tagué... - On l'entend distinctement.
00:21:24 - On a des morts aux Juifs et on distingue très nettement un tag sur le mur de la déportation,
00:21:34 sur le mur mémorial de la déportation,
00:21:38 avec en plus une tentative de brûler un drapeau bleu-blanc rouge.
00:21:44 - La maire avait appelé non pas seulement à une marche blanche,
00:21:47 mais une marche de la révolte.
00:21:48 Elle avait fait une vidéo, je ne sais pas si vous vous rappelez,
00:21:50 qui avait été diffusée hier, où elle disait à la fin de la vidéo
00:21:52 que ce ne serait pas seulement une marche blanche, mais une marche de la révolte.
00:21:55 - On a vu également, tout près de la maire, la présence d'Assata Aure, qui était près d'elle.
00:22:03 - On se souvient d'ailleurs qu'après la mort d'Adama Traoré, son frère,
00:22:06 il y a eu des insurrections très violentes, avec notamment l'usage d'armes à feu.
00:22:10 - Je voudrais qu'on écoute Sabrina Sebaï, puisque c'est la députée de Nanterre,
00:22:14 députée Europe Ecologie-Les Verts, et elle était sur le terrain cet après-midi.
00:22:18 - La maire, ce qu'elle nous a demandé, c'est de ne pas l'abandonner.
00:22:21 Vous savez, pendant des années, je pense qu'il y a aussi une difficulté,
00:22:23 c'est-à-dire que les gens ont fait confiance aux politiques,
00:22:25 il n'y a pas eu de réponse, il n'y a pas eu de résultat.
00:22:27 Ils se sentent abandonnés et délaissés.
00:22:29 Ils ont fait confiance à des associations, ils ont fait confiance à tous les pouvoirs locaux
00:22:32 et ils voient que leur situation ne change pas, au contraire,
00:22:34 leur condition de vie se dégrade d'année en année.
00:22:37 Donc là, quand cette mère de famille nous demande de ne pas l'abandonner,
00:22:40 eh bien je pense que c'est juste aujourd'hui que notre place soit ici, à ses côtés.
00:22:43 - La mère de Nael, qui a donné un entretien à Mohamed Bouassi, notre confrère d'RTL,
00:22:49 et je vous propose de voir ce qu'elle a dit.
00:22:51 "Je n'en veux pas à la police, j'en veux à une seule personne,
00:22:53 celui qui a enlevé la vie de mon fils.
00:22:55 Il n'avait pas tué mon fils. Combien d'enfants vont encore partir comme ça ?
00:22:58 Combien de mères vont être dans mon état ?" a-t-elle dit sur France 5 à Mohamed Bouassi.
00:23:05 "C'est la faute d'un homme, pas d'un système.
00:23:08 Cette personne mérite la peine que mon fils a eue.
00:23:10 Mon fils n'était pas un voyou. Un policier n'a pas à enlever la vie d'un enfant."
00:23:15 Ce sont des mots que je pense qu'on peut comprendre, évidemment,
00:23:21 de la part d'une mère qui vient de perdre son enfant.
00:23:24 - La question n'est pas là. La question c'est tout ce qu'il y a autour,
00:23:26 c'est-à-dire l'instrumentalisation qui est autour.
00:23:28 Évidemment, la peine d'une mère.
00:23:30 Honnêtement, franchement, elle peut monter sur une moto,
00:23:32 elle peut faire ce qu'elle veut.
00:23:33 Vous enlevez un enfant à une mère, vous ne pouvez pas juger,
00:23:37 vous n'avez pas à juger de sa réaction.
00:23:39 Mais en revanche, tous les éléments qui vont tout autour de l'instrumentalisation,
00:23:43 moi, me frappent.
00:23:44 Et ce qui me frappe, pardon de faire juste un regard en arrière,
00:23:47 c'est que nous avons commenté ici la visite d'Emmanuel Macron à Marseille.
00:23:52 Et tout d'un coup, ça disparaît. Tout a disparu.
00:23:56 C'est-à-dire que la France multiculturaliste,
00:23:59 qui se passe tout aller très bien à Marseille,
00:24:02 avec des efforts qui étaient faits par l'État,
00:24:05 avec un accueil quand même du président de la République,
00:24:08 tout a disparu. Voilà. Tout a disparu.
00:24:11 Et on s'est rendu compte que c'est un nouveau décor qui a pris la place.
00:24:15 En un instant.
00:24:16 - Avec un discours victimaire total,
00:24:18 on oublie ce que sont les banlieues parisiennes jour après jour
00:24:24 et que nous commentons.
00:24:26 Et encore une fois, on en parlait hier, mais je le redis,
00:24:29 le climat en question, c'est de dépeindre le flic français
00:24:33 comme un salbeau fraciste.
00:24:36 Et effectivement, ça fait un climat parce que les policiers français
00:24:39 dans cet univers-là, ce n'est pas des pianistes distingués.
00:24:43 Ils ont eux-mêmes des états d'âme.
00:24:46 Donc voilà dans quel climat, effectivement,
00:24:49 ça se passe dans les banlieues parisiennes.
00:24:52 - Philippe Guibert qui ne s'est pas encore exprimé.
00:24:54 - Oui, non, je réfléchissais juste à votre expression "marche de conquête".
00:24:59 Je suis d'accord avec vous que ce n'est pas une marche blanche
00:25:01 ce à quoi on a assisté cet après-midi.
00:25:03 J'aurais plutôt dit "marche de rébellion".
00:25:05 "Marche de conquête", c'est des légions.
00:25:08 - C'est le terme que les sociologues emploient
00:25:12 pour une marche non pacifique.
00:25:14 - Oui, "marche de conquête", mais bon, conquérir quoi ?
00:25:16 Et puis ma deuxième remarque, moi je me pose une question
00:25:19 depuis hier soir, qui est de savoir si derrière tout ça,
00:25:25 avec des actions qui ont souvent été coordonnées cette nuit,
00:25:29 me semble-t-il, des attaques de bâtiments publics,
00:25:32 si j'ai bien compris, est-ce qu'il n'y a pas derrière
00:25:36 des trafiquants de drogue qui instrumentalisent la mort de Nahel
00:25:42 pour essayer de reconquérir leur territoire face à l'Etat ?
00:25:46 C'est la question que je me pose.
00:25:48 Je la pose, c'est une hypothèse, ce n'est pas une affirmation.
00:25:51 Mais ce qui me frappe, parce que pour qu'il y ait
00:25:53 un tel déploiement de violence, comme vous le disiez,
00:25:55 monsieur, tout à l'heure, plus fort qu'en 2005,
00:25:58 plus organisé qu'en 2005...
00:26:01 - Julien Chénard dit "hypothèse de Philippe Hegibert".
00:26:04 - Est-ce que je peux se renchaîner sur un point ?
00:26:06 Non, mais sur un point.
00:26:07 Est-ce qu'il est vrai qu'à Marseille, il y a eu moins, justement ?
00:26:11 C'est la question, vous allez venir.
00:26:13 Parce que c'est exactement ce qui s'est passé,
00:26:15 comme vous le savez, en 2005.
00:26:17 - Absolument.
00:26:18 Il y a surtout le fait qu'en général, les trafiquants de drogue,
00:26:22 ce qu'ils aiment, eux, c'est quand les cités sont calmes.
00:26:24 Ce qu'ils veulent, c'est que les cités soient calmes
00:26:26 pour qu'ils puissent faire leur business tranquille.
00:26:28 Parce qu'une cité où ça crame, une cité où vous avez des hordes
00:26:33 de sauvages qui se baladent dans la rue,
00:26:35 personne ne viendra y acheter sa barrette de shit,
00:26:37 personne ne viendra, même les gens des beaux quartiers ne viendront pas.
00:26:41 Donc clairement, je ne pense pas qu'il y ait directement un lien.
00:26:44 Je pense qu'on a vraiment affaire à un phénomène de réaction
00:26:48 par rapport à ce qui s'est passé, par rapport au drame à Nanterre,
00:26:52 et qu'il y a une instrumentalisation derrière.
00:26:55 Il y a aussi les politiques qui attisent, les politiques d'extrême-gauche,
00:26:58 on va le dire, on va se le dire clairement.
00:27:00 Aujourd'hui, quand vous avez Jean-Luc Mélenchon qui n'appelle pas au calme,
00:27:03 Jean-Luc Mélenchon qui attise, quand vous avez des députés
00:27:06 de la France Insoumise qui, lors de ces soirées, en profitent pour faire quoi ?
00:27:11 Qu'est-ce qu'ils font ? Ils vont dans les commissariats pour vérifier
00:27:14 si les émeutiers qui sont en garde à vue se portent bien,
00:27:17 et si on leur apporte bien le verre d'eau et puis le petit biscuit.
00:27:20 Voilà ce qu'ils font aujourd'hui.
00:27:22 Donc il y a vraiment une instrumentalisation derrière tout ça,
00:27:24 et je pense que c'est ça aujourd'hui qu'il faut dénoncer,
00:27:27 c'est ces politiques qui surfent sur cette mort, en fait.
00:27:31 C'est ça en fait qui est dégueulasse.
00:27:33 Et il y a une instrumentalisation, on l'a dit, et une récupération.
00:27:36 Alors je voudrais quand même que nous voyions ce qui s'est passé hier soir
00:27:39 et les dégâts notamment à la mairie de Neuilly-sur-Marne.
00:27:44 Vous voyez le sujet de Soumaya Lalou.
00:27:46 Lorsqu'elle se présente à la mairie de Neuilly-sur-Marne ce matin,
00:28:00 Henriette Martenaud, adjointe au maire, est sous le choc.
00:28:03 C'est quand même très compliqué, ça nous a fait vraiment verser une larme
00:28:06 de manière réelle ce matin, parce que moi je ne m'attendais pas
00:28:10 quand j'ai vu les photos de l'extérieur, je me suis dit c'est juste la façade,
00:28:13 et quand je suis arrivée là j'ai dit mais c'est pas possible quoi.
00:28:15 La totalité de son service dédié au logement a été brûlée.
00:28:19 Quasiment rien n'est récupérable.
00:28:21 A besoin dans le Val d'Oise, c'est la façade d'une école qui a été incendiée.
00:28:25 Partout en France, des dizaines de bâtiments publics ont été incendiés
00:28:29 ou dégradés. Rien qu'en Ile-de-France, près de 1000 feux de voies publiques
00:28:34 ont été déclarés. Hier soir, les tensions ont débuté à 21h dans l'Essonne.
00:28:39 Plusieurs individus ont incendié un bus, bloquant la circulation toute la nuit.
00:28:44 A Dame Marie-Lélis, un groupe d'individus s'est introduit sur le parking
00:28:47 du commissariat de la ville, avant de brûler toute une flotte
00:28:50 de véhicules de police. Les forces de l'ordre ont été ciblées
00:28:54 dans de nombreuses villes d'Ile-de-France par des tirs de mortiers.
00:28:59 Des scènes de guérillas ont été filmées dans toute la France.
00:29:04 Élu·e·s habitants craignent une troisième soirée de violence.
00:29:09 En tout, 40 000 policiers et gendarmes seront mobilisés sur tout le territoire.
00:29:14 - Certains découvrent des territoires qui paraissent en sécession
00:29:18 avec le modèle de la France républicaine. Je vous propose d'écouter
00:29:23 un témoignage en longueur d'un de vos collègues qui a interrogé
00:29:26 Sandra Buisson et qui témoigne de la réalité. Cette nuit,
00:29:30 il était présent sur le terrain. Écoutez-le, la voix est déformée.
00:29:33 - Sur les Insoumis, on a fini ? - Non, on n'a pas commencé.
00:29:36 - Ah bon ? Parce que comme j'ai eu le bandeau, j'ai pu être...
00:29:39 - Non, on n'a pas commencé. Parce que je voulais vous faire réagir
00:29:42 sur ce qu'a dit M. Bardella, sur les Insoumis, sur M. Martinet également,
00:29:46 qui est lui-même insoumis. - Autant pour moi.
00:29:49 - Non, mais je vous en prie. Prenez le lead de cette émission,
00:29:55 ça ne me dérange pas du tout. En revanche, je voudrais qu'on écoute
00:29:58 le témoignage de ce policier.
00:30:01 - Ça s'est déclenché un peu partout sur le département en même temps,
00:30:05 avec les mêmes missions, à savoir beaucoup de points de barrières,
00:30:13 de barrières de feu qui bloquaient et scindaient les circulations
00:30:19 de véhicules, qui étaient vraiment faites dans le but de nous attirer
00:30:25 et nous prendre pour cibles. C'est vraiment des scènes de chaos,
00:30:30 totalement de chaos, de voir et d'entendre les pillages de commerce
00:30:37 à la radio, d'entendre que les commissariats prennent feu.
00:30:42 C'est vraiment... Et tout ça en même temps, on se dit là,
00:30:47 on a passé un cap. On est monté à la prison de Frennes,
00:30:51 parce que ça touche vraiment un établissement important,
00:30:55 et on nous demande d'y aller, puisque les individus se préparent
00:31:01 avec des jiricas de naissance. Donc là, on se dit, ça va loin.
00:31:06 Et arrivé sur place, on a des feux de poubelle,
00:31:11 des feux d'encombrant, des tirs de mortier,
00:31:14 parce que les individus voulaient rentrer à l'intérieur de la prison de Frennes.
00:31:18 C'est vraiment une volonté réelle de tuer, parce que quand on a
00:31:23 les coquettes et les motos qui tombent à quelques mètres,
00:31:26 on se dit, c'est fait sciemment, c'est visé, et c'est préparé.
00:31:32 Et étant donné qu'à un moment donné, dans la nuit,
00:31:37 on a été en manque de munitions, on a été obligés de partir
00:31:43 sur plusieurs missions en même temps, on s'est retrouvés des fois
00:31:47 même à battre en retraite, parce qu'on a subi des tirs
00:31:52 vraiment intenses et puissants, et les personnes face à nous avançaient.
00:31:57 Donc pas le choix que de reculer. Il y a un tel niveau de déchaînement,
00:32:04 de violence et d'intensité de la puissance des tirs et des moyens utilisés,
00:32:12 qu'on a franchi vraiment un cap dans la violence.
00:32:17 - Julien Chénardi est avec nous ce soir, il est secrétaire national
00:32:20 en Ile-de-France du syndicat Alliance, et à Maurice Bucot, on peut dire,
00:32:24 et je crois que vous serez tous les deux d'accord, pour dire que ce soir,
00:32:27 l'État a décidé de montrer sa puissance, et toutes les forces du pays
00:32:32 seront engagées, si j'ai bien compris, la BRI, mais aussi le RAID,
00:32:35 tous les policiers, 40 000 policiers mobilisés, et c'est extrêmement important
00:32:41 les prochaines heures qui vont arriver, puisqu'elles doivent montrer
00:32:45 la puissance de l'État. C'est bien ça la volonté politique.
00:32:48 - Exactement, l'idée c'est de mobiliser tous les policiers,
00:32:51 même ceux qui étaient en formation, c'est ce que je parlais avec un CRS
00:32:53 tout à l'heure, on me disait "là on était une semaine de formation,
00:32:56 on vous a tous rappelés", ceux qui voulaient poser des congés,
00:33:00 finalement on ne les prenne pas, tous les policiers sont mobilisés.
00:33:04 Vous avez effectivement BRI, PP, RAID, GIGN qui se tiennent prêts
00:33:08 à intervenir, ça c'est les niveaux 3 d'intervention qui habituellement
00:33:12 n'interviennent que pour des prises d'otages du grand banditisme,
00:33:15 donc c'est quand même assez exceptionnel. Vous avez même, c'est ce que m'expliquait
00:33:18 un gendarme, la cellule des contre-tireurs mobilisés, alors vous savez
00:33:22 c'est des gendarmes avec des fusils d'élite, avec des lunettes,
00:33:27 alors le but ce n'est pas du tout de tirer sur les émeutiers,
00:33:29 mais c'est de pouvoir réagir au cas où les émeutiers sortiraient justement
00:33:33 des armes, puisque certaines armes auraient été aperçues,
00:33:36 alors on n'est pas sûr, mais c'est pour pouvoir intervenir dans ce cas-là.
00:33:39 Qu'est-ce que vous avez d'autre ? Vous avez aussi des couvre-feu,
00:33:43 un couvre-feu qui a été pris à Clamart, ça c'est quand même une mesure assez forte.
00:33:46 Et puis pour finir, non, je pense que le gouvernement veut montrer
00:33:52 que cette fois-ci on n'est plus seulement dans la réaction comme avant
00:33:55 à essayer d'escorter les pompiers pour aller éteindre les feux,
00:33:58 là le but c'est d'aller faire des interpellations et de montrer
00:34:00 que le rapport de force il est dans le sens du côté des policiers
00:34:03 et pas des émeutiers.
00:34:04 - Monsieur Chénardé ?
00:34:05 - Il y a eu un passage très intéressant dans l'interview de mon collègue,
00:34:10 c'est qu'il explique qu'effectivement à un moment donné,
00:34:13 il y a eu un manque de munitions.
00:34:15 Et ça, c'est un, j'ai envie de dire, c'est le thermomètre exact du niveau
00:34:22 de violence auquel mes collègues ont été confrontés hier soir.
00:34:26 Pour qu'il n'y ait plus de munitions, c'est qu'à un moment donné,
00:34:29 dans certains secteurs, c'est que vraiment mes collègues
00:34:31 en ont pris plein la gueule, excusez-moi l'expression.
00:34:33 - De munitions, mais il répondait de quelles munitions ?
00:34:36 - De munitions d'armes de défense intermédiaires,
00:34:38 que ce soit des grenades, cartouches LBD, etc.
00:34:41 Mais bon, je rassure les amis de la police,
00:34:43 ce soir les réassauts ont été faits, les stocks ont été reconstitués
00:34:47 et mes collègues répondront présent.
00:34:49 - Et si je peux me permettre, j'ai contacté l'armée moi,
00:34:51 pour savoir si l'armée allait potentiellement intervenir,
00:34:53 non mais au moins sur la partie logistique.
00:34:55 Alors on m'a dit que pas du tout, c'était pas prévu,
00:34:57 mais qu'il y avait le 14 juillet et donc qu'il y avait des mouvements
00:35:00 de véhicules de l'armée, mais qu'il ne fallait pas se tromper,
00:35:02 qu'a priori pas pour les émeutes, c'était pour le 14 juillet.
00:35:05 - Non, juste une incise, parce qu'il y a beaucoup de personnes,
00:35:08 on voit ça sur les réseaux sociaux, qui disent
00:35:11 qu'ils s'en prennent à des symboles de pouvoir.
00:35:14 Mais vous l'avez cité, dedans il y a des écoles,
00:35:17 il y a des médiathèques, ils ne sont pas là les symboles du pouvoir.
00:35:19 Et c'est totalement faux. Pourquoi ? Ils n'en ont pas besoin ?
00:35:22 Parce qu'ils sont le pouvoir. Ils sont le pouvoir.
00:35:26 Voilà pourquoi ils n'ont pas besoin de prendre le pouvoir.
00:35:28 Ils sont déjà le pouvoir.
00:35:30 - On dira des symboles de la nation.
00:35:33 - Bon, quelques jeunes, témoignages de quelques jeunes
00:35:35 recueillis par les équipes de CNews, écoutez-les.
00:35:37 - On est venus juste pour en fait régler une injustice
00:35:43 qui s'est passée pour Naël à Nanterre, là, il y a quelques jours.
00:35:46 Enfin, c'était avant-hier, quoi. Un jeune de 17 ans
00:35:49 qui se fait abattre comme ça, comme un chien.
00:35:52 Le gars, il n'avait rien demandé. Certes, vous pouvez dire
00:35:54 que des fautes de permis, il devait s'arrêter.
00:35:57 C'est vrai, mais toutes les conneries ne méritent pas
00:35:59 qu'on se fasse abattre comme ça. Ce que je sais, c'est que si
00:36:02 le président, en tout cas, tout ce qui concerne
00:36:05 ceux qui dictent les lois, là, ils mettent en place quelque chose,
00:36:08 c'est le meilleur moyen que tous les quartiers se calment.
00:36:12 - Ça a beaucoup à voir avec le fait de repartir comme en 2005.
00:36:15 Ce n'est pas ça l'objectif. L'objectif, ce ne serait pas
00:36:17 de repartir comme en 2005, où il y a des émeutes à...
00:36:20 - C'est des boulins de basse, ça doit être une leçon.
00:36:22 - Ça doit être une leçon, que ça soit pour tout le monde.
00:36:25 Donc pourquoi ça recommence en 2023 ?
00:36:27 - Les hommes politiques, évidemment, et le gouvernement
00:36:30 étaient sur le terrain aujourd'hui. Gérald Darmanin,
00:36:33 qui est allé à la mairie de Barcelone-Barreul.
00:36:36 - Oui, pour aller voir des gars.
00:36:38 - Exactement. Et il a demandé, il s'est prononcé
00:36:41 pour l'appel au calme.
00:36:43 - Nous attendons de tous les responsables politiques,
00:36:46 quels qu'ils soient, tous les responsables politiques,
00:36:48 parce que dans les responsables politiques, il y a politique,
00:36:50 mais il y a surtout responsable, qui leur appartient
00:36:52 pour le bien de l'intérêt général, pour le bien des populations,
00:36:55 pour le bien des institutions de la République,
00:36:57 d'appeler au calme. Il ne peut pas y avoir
00:36:59 un 2 conditionnel ou de 8 mai, lorsqu'on attaque des écoles,
00:37:03 lorsqu'on attaque des mairies, lorsqu'on attaque
00:37:05 des agents du service public, parce qu'un drame
00:37:07 aurait pu se dérouler cette nuit, et grâce aux policiers,
00:37:09 aux gendarmes et aux pompiers, grâce aux élus municipaux,
00:37:11 il y a eu des drames bâtimentaires, ce qui est évidemment déjà
00:37:14 extraordinairement difficile à constater,
00:37:16 mais il n'y a pas eu de drame humain,
00:37:18 et nous allons tout faire désormais pour que l'ordre républicain
00:37:21 revienne partout, sur tous les points du territoire national.
00:37:24 Gérald Darmanin n'a cité personne, ce n'est pas le cas
00:37:26 de Jordane Bardella, qui a ciblé Jean-Luc Mélenchon.
00:37:29 Je prends M. Mélenchon pour un danger public,
00:37:34 je pense que ses propos sont irresponsables,
00:37:36 et que quand on multiplie les déclarations incendiaires,
00:37:39 et que l'on joue avec un bidon d'essence
00:37:42 à côté d'une station de service,
00:37:44 on est non seulement irresponsables,
00:37:46 mais on est dans la roue, comme il l'est en permanence,
00:37:48 de tous les délinquants, les criminels,
00:37:50 et ceux qui veulent plus largement détruire la République française.
00:37:52 Donc je pense que le comportement d'une très grande partie de la gauche
00:37:55 est aujourd'hui irresponsable.
00:37:57 Honteuse récupération politique de Darmanin,
00:38:00 c'est le dernier tweet de Jean-Luc Mélenchon,
00:38:02 qui se défause de ses responsabilités dans la dérive de la police,
00:38:05 en accusant les insoumis, politiciens, lamentables, incapables, irresponsables.
00:38:09 Pour ne pas parler que de la France insoumise,
00:38:14 j'ai été super frappé par une image qu'on vient de voir à l'instant,
00:38:16 c'est les trois jeunes qui commentent ce qui est en train de se passer,
00:38:18 et le dernier qui parle a une vingtaine d'années, peut-être 25,
00:38:21 et il parle de 2005,
00:38:23 - Et de José Débouna.
00:38:24 - Et de José Débouna, comme si c'était une bataille glorieuse par le passé, mais perdue.
00:38:28 Et je me dis en fait, je pense que pour ces gens,
00:38:30 pour les émettiers d'aujourd'hui,
00:38:32 il y a le souvenir de 2005 qu'ils n'ont pas vécu,
00:38:34 en tout cas ils n'étaient pas dans la rue, manifestement, beaucoup trop jeunes pour ça,
00:38:36 comme d'un Waterloo,
00:38:38 et ils attendent d'Austerlitz en fait.
00:38:40 Je suis persuadé, et si vous comparez entre 2005 et 2023,
00:38:44 le rapport de force, comment il a évolué,
00:38:47 il a évolué très clairement en leur faveur.
00:38:49 - Eh bien, en leur faveur.
00:38:51 - Vous avez 25%, c'est pour ça que j'étais d'accord avec Joseph quand il disait qu'ils sont le pouvoir,
00:38:54 25% du corps électoral représenté par la France, la NUPES,
00:38:57 qui les soutient pas à moitié,
00:39:00 c'est-à-dire que Bardella a évidemment raison, pas à moitié,
00:39:02 c'est pas semblant, premièrement.
00:39:04 Deuxièmement, aucune réponse du pouvoir,
00:39:08 c'est-à-dire Emmanuel Macron qui dit "c'est inexcusable",
00:39:11 fondamentalement, je ne le reproche pas, mais c'est maladroit.
00:39:15 - Il fait chaud dans les banlieues.
00:39:17 La situation de ces banlieues qui nous a complètement échappés,
00:39:20 je ne vais pas rendre votre histoire de "on paie toutes les factures",
00:39:24 mais le trafic de drogue qui aujourd'hui fait la loi,
00:39:26 le trafic de drogue qui aujourd'hui a plus de pouvoir en réalité que l'État lui-même,
00:39:30 on n'arrive pas à endiguer ce phénomène,
00:39:32 et vous dites "là, on s'apprête à vivre un deuxième affrontement, un match retour",
00:39:36 et je ne suis pas du tout certain qu'on le gagne.
00:39:39 - Je vais ajouter à ça, pour aller complètement dans ton sens,
00:39:44 la très bonne analyse de Ourya Boutelja.
00:39:48 Parce qu'on peut lui reprocher beaucoup de choses, mais elle dit les choses.
00:39:51 Ourya Boutelja, pour ceux qui ne le savent pas,
00:39:54 c'est la théoricienne qui assume complètement son antisémitisme islamiste
00:40:00 et son racisme anti-blanc, clairement,
00:40:03 et elle explique que la grande différence, la grande différence avec 2005,
00:40:07 c'est que cette fois-ci, il n'y a pas que les jeunes dans les quartiers,
00:40:11 il y a effectivement l'extrême gauche avec eux.
00:40:15 Donc c'est le rêve du grand soir, c'est littéralement l'islamo-gauchisme
00:40:21 entre l'alliance des uns avec les autres pour faire tomber le pouvoir.
00:40:25 À mon avis, ils n'y sont pas.
00:40:27 - Tu peux ajouter les médias aussi.
00:40:29 - Et plus, effectivement, une bienveillance,
00:40:32 une bienveillance médiatique qui n'est plus à démontrer.
00:40:36 - Une bienveillance médiatique qui est plutôt discrète, là, depuis...
00:40:39 - Ah bah discrète, elle est discrète, par exemple,
00:40:44 sur l'antisémitisme dont je viens de vous parler.
00:40:46 - Moi, je prends un avis. - Très discrète.
00:40:48 - J'ai pas vu des médias réalistes soutenant...
00:40:51 - Mais non, mais ça, on s'en fiche.
00:40:53 Sur la bienveillance, d'une phrase, parce que je veux t'écouter après,
00:40:57 personne ne reprend qu'il y a Mbappé qui dit "le petit ange".
00:41:01 Personne le reprend. - Personne n'ose.
00:41:03 - Personne n'ose. - Parce que c'est Mbappé, tu sais très bien.
00:41:06 - Non, non, je pense que ce qui fait peur, c'est pas Mbappé, c'est le petit ange.
00:41:09 Et ses grands frères. - Je crois que c'est la...
00:41:11 - Honnêtement. - ...popularité de Mbappé qui fait peur.
00:41:14 - Mais honnêtement, honnêtement, que l'on puisse pas dire aujourd'hui, en fait.
00:41:17 Je veux dire, c'est un refus de tempérer, en fait.
00:41:19 C'est quelque chose de grave, qui mérite pas la mort, mais c'est quelque chose de grave.
00:41:22 - Qui mérite pas la mort. - Oui, je suis bien d'accord.
00:41:24 Mais par ailleurs, si il y a une faute du policier, il ira en prison.
00:41:27 C'est pas ça qui est en cause.
00:41:29 Mais on peut pas dire "petit ange" et laisser passer.
00:41:32 - Non, mais c'est vrai que les prises de parole d'Omarsi, de Jules Koundé, etc.
00:41:36 - Ils sont beaucoup déçus. - Il y a beaucoup de prises de parole.
00:41:38 Et effectivement, là où vous avez raison, c'est que l'espace médiatique a peur.
00:41:43 Donc il ne veut pas entrer en conflit ou discuter ce que dit M. Koundé.
00:41:48 - C'est pas de la peur. - Ce que dit M....
00:41:50 - C'est pas de la peur, c'est de la complaisance. - Si je peux me permettre.
00:41:52 - Si je peux me permettre. - Je pense que c'est la peur.
00:41:55 Je pense que c'est la peur.
00:41:57 C'est-à-dire que... J'irai même plus loin, parfois.
00:42:00 Je pense que certains disent le contraire de ce qu'ils pensent.
00:42:04 - Je crois pas. - Je crois que ce que je vois, c'est pas vrai.
00:42:06 - Je pense que dans l'espace médiatique, il y a beaucoup de gens qui adoptent sur ces sujets-là une posture.
00:42:13 - Oh non, moi je crois pas du tout à ça.
00:42:15 Je crois à la dilection pour l'altérité, à la préférence pour l'autre, à tout ce qu'il y a.
00:42:20 - Elle est très discrète aujourd'hui. - Elle est très discrète.
00:42:22 - Ce que vous dites est vrai d'hier. - Philippe Guibert.
00:42:26 - Je trouve qu'aujourd'hui, on verra demain matin, mais je trouve qu'aujourd'hui, elle est beaucoup plus discrète.
00:42:30 - Il y a une réalité quand même qui saute, Philippe Guibert a raison, qui saute au visage...
00:42:34 - Par exemple, tout à l'heure, on a vu une image, moi je ne l'ai pas commentée, je vous redonne la parole.
00:42:38 Je n'ai pas voulu la commenter, tout le monde l'a vue et je vois que sur les réseaux, elle est très commentée.
00:42:42 Il y avait un drapeau algérien. - Oui, oui.
00:42:44 - Qui est dans la manifestation. - Pas de français.
00:42:46 - Il y avait sûrement des français, mais il y avait un drapeau algérien.
00:42:49 - On n'avait pas vu de drapeau français. - On n'avait pas vu de drapeau français.
00:42:52 - Bon, cette image, ceux qui regardent la télévision, croyez-moi, cette image, ils la voient.
00:42:58 - Ils ne veulent pas le dire. - Il n'y a pas de médiatique.
00:43:01 - Je reviens à ça. - Il y a aussi une forme de panéurgisme.
00:43:05 C'est-à-dire qu'au début, tout au début, les journalistes se sont dit "Mon Dieu, si c'est un mouvement comme Black Lives Matter,
00:43:11 surtout, il ne faut pas le rater".
00:43:13 - Oui, mais oui. - C'est l'article du Monde d'aujourd'hui.
00:43:15 - Il faut prendre une autre en marche. - C'est l'article du Monde d'aujourd'hui.
00:43:17 - Philippe Guibert... - Sans recul, pardon, mais...
00:43:19 - Philippe Guibert, je crois que je parle à un moment, non ?
00:43:22 - Bon, s'il le faut, vraiment. - C'est trop aimable.
00:43:25 - Je voulais revenir sur LFI. Moi, je pense que c'est le suicide de LFI, là.
00:43:30 Moi, je pense que c'est le suicide de LFI.
00:43:33 C'est-à-dire que de vouloir coller à ce mouvement est suicidaire de la part de LFI.
00:43:39 Ils sont pris dans leur stratégie, qui est la même depuis 2018-2019,
00:43:44 qui est de récupérer les banlieues en étant convaincus que c'est la clé
00:43:49 de leur arrivée au pouvoir par le passage au deuxième tour d'une présidentielle.
00:43:53 Mais ils sont en train de perdre tous les autres.
00:43:55 Et donc, je pense que LFI fonce... - Mais Philippe...
00:43:58 - Je termine juste. Je pense que LFI fonce dans le ravin
00:44:03 et que ce qui reste de gauche à côté, que je voyais très fort hier,
00:44:07 comme l'espace médiatique de vous parler, que je vois un peu moins fort aujourd'hui,
00:44:11 et donc je leur conseille fortement... - Mais ils ne visent pas les élections.
00:44:13 - Mais ils font... - Je leur conseille fortement les élections.
00:44:15 - C'est ce que je voulais dire. - Vous vous trompez, parce que ça joue aux élections.
00:44:18 - Mais Philippe, c'est 25 % du corps électoral. - Et les 25 % n'en parlent plus.
00:44:23 - Ils ne vont pas gagner avec 25 % du corps électoral.
00:44:26 Et comme tu viens de le dire, ce qui les intéresse, c'est la prise de pouvoir
00:44:29 et ce n'est pas les élections. - Oui, mais c'est pas la démocratie.
00:44:32 - Et pour invalider complètement ce que dit M. Pro sur le fait qu'ils ont peur,
00:44:38 je vous renvoie à l'éditorial du Monde d'aujourd'hui, qui prend fait et cause
00:44:44 pour les jeunes... - Non, pas tout à fait.
00:44:48 Vous vous arrêtez de tuer, Rémi. - On est en jeu, lui aussi.
00:44:51 Il est... - Pas fait et cause, dit d'abord.
00:44:54 - Non, il compare... - Ils disent qu'il condamne déjà
00:44:57 ce qui est en train de se passer. - Bien sûr, mais il compare très...
00:45:00 Non, mais il compare très exactement l'affaire en question à l'affaire
00:45:05 de Georges Floyd, très exactement, et le mouvement en question
00:45:09 avec les Black Lives Matter. Si ça, ça n'est pas un soutien,
00:45:13 j'ai un problème de vocabulaire. - Alors, je vous propose d'écouter
00:45:16 et on va donner la parole aux filles, précédemment, M. Martinet,
00:45:19 qui est député de la France Insoumise et qui a parlé du racisme dans la police.
00:45:25 - Gérald Darmanin, il est à la remorque des syndicats de policiers,
00:45:30 dont certains d'entre eux, pas tous, mais dont certains d'entre eux
00:45:33 sont des officines d'extrême droite. Et donc, plutôt que de suivre
00:45:36 ces syndicats de policiers extrémistes dans leurs dérives,
00:45:39 je pense qu'on devrait avoir un ministre de l'Intérieur qui rappelle
00:45:42 certaines règles, et il y en a notamment une qui est absolument incontournable,
00:45:46 c'est que le racisme n'a pas sa place dans la police,
00:45:49 comme elle n'a sa place nulle part dans la République.
00:45:51 - M. Chénardy, est-ce qu'il y a des syndicats de police qui prônent le racisme
00:45:56 et peut-être qu'Alliance, qui est placée à droite, est souvent visée
00:45:59 par la France Insoumise ? - Ma foi, oui, effectivement,
00:46:02 on est souvent classé à droite, on est même souvent traité de fachos.
00:46:06 On est pour LFI, le syndicat de fachos, on est vraiment le syndicat à abattre.
00:46:10 Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, on dit la vérité, tout simplement.
00:46:13 C'est parce que, tout simplement, on dénonce les choses,
00:46:16 parce qu'à un moment donné, on apporte un discours un petit peu différent
00:46:19 de ce que eux peuvent donner comme discours depuis maintenant de nombreuses années.
00:46:22 Et ça, ça ne leur plaît pas. Mais ça, on a l'habitude avec LFI,
00:46:25 que de toute façon, tout ce qui ne leur plaît pas, que ce soit comme en politique,
00:46:28 je ne vais pas aller sur ce terrain-là, mais que ce soit comme en matière syndicale police,
00:46:31 de toute façon, tous ceux qui ont un discours différent de LFI,
00:46:35 ça doit être quelque chose qui doit être dissous.
00:46:38 - Bien sûr. - Éric Pomoretti s'est exprimé également aujourd'hui
00:46:42 sur la justice, et il a réclamé évidemment que seule la justice passe
00:46:49 et qu'elle ne se fait pas ailleurs que dans les prétoires.
00:46:52 - La justice ne se rend pas en allumant des incendies dans la rue.
00:46:59 Et je veux enfin dire que tous ceux qui, de façon irresponsable,
00:47:05 et ils se reconnaîtront, crachent sur la police et sur la justice,
00:47:12 sont aussi les complices moraux des exactions qui sont commises.
00:47:19 - Complices moraux ?
00:47:21 - Pas de réaction sur le plateau.
00:47:27 - Non, mais pardon, pour être juste, les tweets ont été enlevés,
00:47:31 mais il y a quand même des responsables de la police qui ont dit "bravo".
00:47:38 Je me souviens, j'ai réagi sur les tweets.
00:47:40 - Mais c'était des micro-syndicats, ce n'est pas Allianz.
00:47:43 - Bien sûr, c'est pour ça justement. C'est pour ça.
00:47:46 Donc soyons allons jusqu'au bout.
00:47:48 Il y avait quand même des réponses de personnes qui ont dit "bravo".
00:47:51 - Mais enfin, là, la position du ministre, elle est bonne.
00:47:54 Enfin, je veux dire, il est contre l'amalgame, quoi qu'il arrive.
00:47:58 - Darmanin a dit qu'il allait dissoudre ce groupe qui s'appelle France Police,
00:48:02 je crois, sauf erreur de ma part.
00:48:04 - C'est un syndicat minoritaire.
00:48:06 Aujourd'hui, c'est un syndicat qui réalise, aux dernières élections,
00:48:09 vraiment un score très, très bas.
00:48:11 Je ne l'ai plus en dette, mais on est de l'ordre de quelques pourcents.
00:48:14 Donc, ce n'est pas du tout représentatif aujourd'hui de la police nationale,
00:48:17 mais loin de là.
00:48:19 - Ce n'est pas ça qui est visé, pardon.
00:48:20 Quand ils disent que la police est d'extrême droite,
00:48:22 on a interrogé Marine Tondelier, je crois que c'était hier,
00:48:25 et elle a donné comme preuve, comme justification du fait
00:48:28 que la police était d'extrême droite, le fait qu'elle avait vu dans des commissariats
00:48:31 Valeurs Actuelles posées sur la salle de rentrée et CNews allumées.
00:48:34 - Bien sûr.
00:48:35 - C'est ça l'explication ?
00:48:36 - Elle disait que tout se tenait.
00:48:38 Il ne fallait pas s'étonner de ce qui se passait sur le terrain
00:48:41 puisque les gens écoutaient CNews.
00:48:43 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:48:45 - Il arrive que Marine Tondelier soit encore pire que les Insoumis.
00:48:48 Il y a une sorte de surenchère dans la bêtise.
00:48:51 - Oui.
00:48:52 - Nous avons commencé cette émission avec Laurent Franck-Liénard.
00:48:55 C'est intéressant parce qu'il a donné une information,
00:48:57 c'est la première fois qu'il l'a donnée d'ailleurs,
00:48:59 et ça nous permettra de réécouter le procureur
00:49:01 qui a donné une conférence de presse tout à l'heure.
00:49:03 Il a donné une information sur les conditions de l'arrestation
00:49:07 et sur les conditions du tir.
00:49:09 Effectivement, lorsqu'on a vu très souvent cette image du Nael qui était en joue,
00:49:16 chacun pouvait être étonné.
00:49:19 Et M. Liénard dit que ce policier a visé les jambes
00:49:23 et que c'est parce que la voiture a démarré
00:49:26 que la trajectoire a été modifiée.
00:49:30 Je vous propose de réécouter M. Liénard
00:49:33 et ça nous permettra d'entendre le procureur,
00:49:35 ce que nous n'avons pas eu le temps d'écouter en début d'émission.
00:49:39 - Il est désolé pour la mort de ce jeune homme.
00:49:42 D'ailleurs, il visait vers le bas, il a toujours visé vers le bas.
00:49:46 Il voulait appliquer un tir dans les jambes de manière à stopper ce véhicule.
00:49:52 Et c'est le véhicule qui le pousse et qui fait remonter l'arme.
00:49:55 Et c'est la raison pour laquelle la balle est mortelle.
00:49:58 C'est parce que le véhicule l'a poussée et l'a désarçonné.
00:50:02 Alors que si le véhicule à ce moment-là ne part pas,
00:50:05 la balle est fichante et il aurait évidemment évité de le tuer.
00:50:10 - Que dites-vous à M. Bucault ?
00:50:12 - Quand on dit qu'un refus d'obtempérer entraîne un tir,
00:50:19 en général, ce n'est pas le refus d'obtempérer qui entraîne le tir,
00:50:21 c'est la mise en danger du policier,
00:50:23 le délit de fuite qui fait prendre au conducteur tous les risques.
00:50:26 Ce que je trouvais intéressant, ce que n'a pas dit M. Liénard,
00:50:28 ce qu'on a appris par le procureur,
00:50:31 c'est que finalement la balle a traversé le bras gauche
00:50:34 et qu'ensuite elle s'est logée dans le thorax.
00:50:36 Donc l'arme n'était pas pointée ni sur la tête ni sur le cœur.
00:50:39 Le coup serait parti dans le bras du conducteur
00:50:42 et finalement aurait traversé le bras pour toucher le thorax.
00:50:45 C'est un détail qui, je pense, a son importance.
00:50:48 - Ce qui est terrible aussi, c'est la force de la vidéo.
00:50:51 Il faut terriblement se méfier des vidéos.
00:50:54 Moi, je suis dans une affaire où le policier est accusé
00:50:58 d'avoir crevé l'œil du pauvre Jérôme Rodrigues.
00:51:02 Il y a une vidéo qui montre qu'apparemment,
00:51:06 le policier n'est pas en danger,
00:51:08 mais quand on voit une autre vidéo...
00:51:10 - Restons sur la vidéo qu'on a vue.
00:51:12 - C'est pour vous montrer qu'une vidéo...
00:51:14 - La vôtre n'a rien à voir.
00:51:16 - Je suis en train de vous montrer que ça dépend de l'angle de vue.
00:51:21 - Non, pas avec celle-là.
00:51:23 - Vous vous trompez lourdement.
00:51:26 - Avec celle-là.
00:51:28 - Vous vous trompez lourdement.
00:51:30 Il peut y avoir une autre vidéo sous un autre angle.
00:51:33 - Jérôme, il n'est pas devant la voiture.
00:51:36 - Je suis en train de vous expliquer que ça dépend de l'angle.
00:51:40 Vous avez des experts qui regardent les vidéos.
00:51:43 - Vous savez tout, c'est très bien.
00:51:46 Je vous dis que les vidéos peuvent être trompeuses.
00:51:50 - Gilles William, il n'est pas en danger sur la vidéo que nous avons vue.
00:51:54 Même M. Liénard dit que ce n'est pas ça qui l'a plaidé.
00:51:57 - Il explique qu'elle mûre.
00:51:59 - Non, M. Liénard dit qu'il pouvait démarrer
00:52:03 et mettre en danger autrui ce qui est le quatrième argument.
00:52:07 - Et le collègue qui avait le bras coincé.
00:52:11 - Chacun comprend que le danger n'est pas immédiat,
00:52:16 qu'il n'est pas en danger de mort.
00:52:19 On peut avoir un consensus sur cette image.
00:52:23 - Pascal, on a eu un témoignage très intéressant d'un policier
00:52:29 qui avait fait le choix inverse de se policier d'entraide.
00:52:33 Il n'avait pas tiré.
00:52:35 Il avait le bras coincé et était sur le côté de la voiture.
00:52:39 Finalement, il s'est fait traîner par la voiture et rouler dessus.
00:52:43 Il a fait trois mois de fauteuil roulant.
00:52:46 - Ce n'est pas le cas du policier.
00:52:49 - On ne va pas faire l'enquête.
00:52:53 - Bien sûr.
00:52:55 - On va faire l'enquête sur les plateaux de télévision.
00:52:59 M. Dupond-Moretti a raison de ce point de vue.
00:53:03 Je voudrais qu'on écoute le procureur sur l'utilisation
00:53:07 et les conditions de l'arme qui répond à M. Liena.
00:53:11 - En l'état des investigations et des éléments recueillis,
00:53:15 le parquet considère que les conditions légales d'usage de l'arme
00:53:19 ne sont pas réunies.
00:53:21 A l'issue de sa garde à vue, le policier mis en cause
00:53:25 pour avoir fait usage de son arme a été déféré devant deux magistrats
00:53:29 instructeurs, dans le cadre d'une ouverture d'information judiciaire
00:53:33 du chef d'homicide volontaire.
00:53:37 Au regard des faits, de la nécessité de préserver
00:53:41 les investigations, le parquet a requis le placement
00:53:45 du policier en détention provisoire.
00:53:49 - Il y a quelque chose qui vous a frappé, M. Chénardi,
00:53:53 dans cette déclaration.
00:53:57 - Il n'explique pas pourquoi il ne retient pas
00:54:01 la légitime défense.
00:54:05 J'ai écouté attentivement la déclaration du procureur
00:54:09 de la République. Pendant tout le long,
00:54:13 il vous explique qu'il y a un refus d'obtempérer,
00:54:17 que le véhicule est dangereux, qu'il prend tous les risques,
00:54:21 qu'il manque de percuter deux personnes à un passage pour piéton
00:54:25 qui grille un feu rouge. En plus, ça dure plusieurs minutes.
00:54:29 C'est long, une chasse. - C'est 26 minutes, je crois.
00:54:33 - C'est extrêmement long. La plupart des chasses ne durent jamais 26 minutes.
00:54:37 Quand ça dure 26 minutes, vous pouvez imaginer l'état de nerfs
00:54:41 de mes collègues quand ils arrivent au niveau du véhicule.
00:54:45 C'est pour ça qu'ils sortent leur arme.
00:54:49 Quand on est dans une action de police violente,
00:54:53 j'ai vu certains politiques qui reprochaient à mes collègues
00:54:57 de les avoir tutoyés.
00:55:01 Il décrit le danger que représente ce véhicule.
00:55:05 Ensuite, il en conclut qu'on ne retient pas la légitime défense.
00:55:09 OK, on t'acte, mais dans ce cas-là, pourquoi ne pas l'expliquer ?
00:55:13 - Il a le droit de donner son point de vue.
00:55:17 C'est ce qui justifie l'ouverture d'une information judiciaire.
00:55:21 Il est parfaitement dans son droit.
00:55:25 Ce que dit le procureur se rapporte à la discussion qu'on vient d'avoir
00:55:29 sur le moment où la voiture est immobilisée et les deux policiers
00:55:33 sont sortis. Ça ne renvoie pas à ce qui s'est passé avant.
00:55:37 C'est aussi simple que ça. Il n'y a pas à chercher
00:55:41 à faire un procédé. - Vous ne faites pas un procédé ?
00:55:45 - Le procureur peut être dans son rôle.
00:55:49 On a le droit de considérer qu'on n'a pas toutes les explications.
00:55:53 Mais lui, il est dans son rôle. Il a été assez complet.
00:55:57 Il a parlé du pédigré de la victime, de son passé.
00:56:01 On ne peut pas dire que c'était complètement à charge.
00:56:05 Mais c'est vrai que les conclusions...
00:56:09 - Il laisse lui l'enquête ?
00:56:13 - La décision d'incarcération est claire.
00:56:17 Chacun la comprend.
00:56:21 Chacun comprend qu'il y a une volonté d'apaiser,
00:56:25 aujourd'hui, la société, une partie de la société française.
00:56:29 Vous imaginez ce soir si ce policier n'était pas en prison ?
00:56:33 - Je ne suis pas sûr que ce policier dont vous connaissez
00:56:37 les mérites soit dans une parfaite compréhension de tout ça.
00:56:41 - J'entends bien.
00:56:45 Je tente d'expliquer et de comprendre pourquoi...
00:56:49 Je ne sais pas si le pouvoir fait pression,
00:56:53 si le parquet fait pression, si le ministre de la Justice
00:56:57 fait pression. Tout ça est indépendant.
00:57:01 - Le parquet n'est pas indépendant.
00:57:05 - Le ministre n'a pas le droit de donner...
00:57:09 - Le magistrat est indépendant.
00:57:13 - Le parquet a demandé la détention provisoire.
00:57:17 Le juge des libertés de la détention est allé dans ce sens.
00:57:21 - Il est indépendant.
00:57:25 Chacun comprend les raisons.
00:57:29 C'est la première fois que je vois ça.
00:57:33 - Vous avez dit que vous n'allez pas faire la même histoire.
00:57:37 - Bien sûr.
00:57:41 - On va laisser l'enquête se dérouler.
00:57:45 - Il n'y a rien qui me choque.
00:57:49 - Sans la réincarcération.
00:57:53 - Je peux te rejoindre.
00:57:57 - L'incarcération n'est pas justifiée.
00:58:01 - C'est un fonctionnaire de police.
00:58:05 Il peut présenter des garanties de représentation.
00:58:09 Il ne va pas s'enfuir, il ne va pas partir au Panama.
00:58:13 Il ne va pas mettre la pression sur la famille.
00:58:17 Aujourd'hui, c'est plus sa famille qui subit une pression.
00:58:21 J'entends bien acheter la paix sociale.
00:58:25 Je ne suis pas en laissant le policier en prison
00:58:29 pour faire des choses comme ça.
00:58:33 C'est aussi mal vécu par mes collègues.
00:58:37 - Comme la phrase d'Emmanuel Macron.
00:58:41 - Et par une partie de l'opinion publique.
00:58:45 La notion d'ordre public,
00:58:49 pour une partie de l'opinion publique,
00:58:53 pas celle qui brûle, mais celle qui est consternée.
00:58:57 - J'ai parlé avec des auditeurs.
00:59:01 J'ai vu une très grande différence
00:59:05 entre l'espace médiatique et ce que disaient les auditeurs.
00:59:09 Ce type de déclaration, quand la police vous demande
00:59:13 de vous arrêter, vous vous arrêtez.
00:59:17 Les délinquants prennent leur risque.
00:59:21 C'est une opinion dominante,
00:59:25 une opinion qui est très importante dans la société française.
00:59:29 Les images qui ont été vues aujourd'hui
00:59:33 sur cette marche blanche,
00:59:37 et les violences qui l'ont suivie,
00:59:41 pour une partie de ceux qui regardent,
00:59:45 ce sont des images parfaitement inacceptables.
00:59:49 Ils découvrent une partie de la population
00:59:53 qui n'a pas les mêmes valeurs, les mêmes critères,
00:59:57 les mêmes mœurs, les mêmes attitudes
01:00:01 qu'une autre partie de la société française.
01:00:05 - Est-ce qu'on peut dire aussi qu'une partie de l'opinion
01:00:09 aurait pu être choquée si le policier avait été remis en liberté ?
01:00:13 - Est-ce qu'on peut dire aussi que les meneurs,
01:00:17 voyant peut-être, interprétant cette incarcération
01:00:21 de la société française,
01:00:25 ont été mis en liberté ?
01:00:29 - Je ne jurerai pas.
01:00:33 - Le fait dominant, si vous me permettez.
01:00:37 Je n'ai pas de preuves de dire ça.
01:00:41 C'est la différence entre ceux qui nous regardent
01:00:45 et l'espace médiatique.
01:00:49 - On a un projet à suivre en direct les images
01:00:53 qui nous parviennent de Nanterre.
01:00:57 Dès la nuit tombée, on s'attend à de nouvelles émeutes.
01:01:01 L'antenne de Céline Jusque-Précise est prolongée
01:01:05 jusqu'à 2h du matin pour pouvoir suivre au plus près
01:01:09 ce qu'il va se passer.
01:01:13 Une nouvelle nuit de violence généralisée.
01:01:17 Dans le milieu de l'info, les séquences les plus fortes,
01:01:21 il y en a eu beaucoup.
01:01:25 La marche a été compliquée.
01:01:29 On reviendra sur des échanges qui ont marqué cette journée.
01:01:33 - Merci Olivier Benkeboun.
01:01:37 Merci M. Chénardy d'être venu jusqu'à nous.
01:01:41 La réalisation ce soir a été assurée par Virginie Leblon-Taiem.
01:01:45 Merci à tous.
01:01:49 Merci à tous.
01:01:53 Merci à tous.
01:01:57 à la prochaine !
01:01:59 Merci d'avoir regardé cette vidéo !