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Le ministre délégué chargé de la Ville et du Logement était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 3 juillet 2023.

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00:00 - Bonjour Olivier Klein. - Bonjour.
00:01 - Cette nuit, un pompier est décédé en luttant contre un feu de plusieurs véhicules
00:05 dans un parking souterrain de Sainte-Denis, en Seine-Saint-Denis.
00:08 C'est le premier décès depuis le début des violences, mardi.
00:12 Quelle est votre réaction ce matin ?
00:14 - Comme vous, je viens d'apprendre ce drame.
00:17 Évidemment, je reste toutes mes condoléances à sa famille,
00:22 ou à l'ensemble des sapeurs-pompiers qui font un travail remarquable en général
00:26 et encore plus depuis quelques jours, comme l'ensemble des forces de sécurité, les policiers.
00:35 J'ai évidemment beaucoup d'émotions.
00:38 Vous savez, quand on est élu local, nos relations avec les sapeurs-pompiers,
00:43 en particulier les sapeurs-pompiers de Paris, sont des relations quasi quotidiennes.
00:46 Donc voilà, une réaction d'émotion.
00:48 Et évidemment, ça renforce encore plus l'appel au calme
00:51 que l'on porte depuis le début de ces événements, de ces violences.
00:57 Le retour au calme en mémoire de Nahel, le retour au calme maintenant en mémoire de ce pompier,
01:03 pour vraiment éviter de nouveaux drames,
01:07 comme on vient de le connaître cette nuit avec le décès de ce pompier.
01:09 Le retour au calme, c'est vraiment l'urgence absolue portée par le gouvernement,
01:13 portée par les élus locaux et portée par les citoyens.
01:16 Moi, je me déplace beaucoup depuis plusieurs jours.
01:18 Les habitants de nos quartiers n'en peuvent plus de ces violences,
01:21 ces violences qui se retournent contre eux.
01:23 Et donc maintenant, il est vraiment temps de trouver,
01:27 même si on voit que ça s'améliore, trouver les voies d'apaisement définitives.
01:31 – Justement, la mort de ce pompier, c'est un drame,
01:34 mais cette sixième nuit, sinon, a été plus calme.
01:37 Vous allez nous dire ce que vous en pensez,
01:38 alors que les violences marquaient déjà le pas hier soir.
01:41 Alors, il est trop tôt pour parler de décrus, disait hier le préfet de police de Paris.
01:45 Mais aujourd'hui, est-ce que vous constatez, vous, une décrue ?
01:49 – Oui, on voit que les nuits qui se succèdent, fort heureusement, sont plus calmes.
01:56 Mais la mobilisation du gouvernement, des forces de police, des élus,
02:01 des polices municipales, des polices nationales sont très fortes
02:04 et restent à un très haut niveau.
02:06 Il faut que cette décrue continue, il ne faut jamais crier victoire,
02:11 il faut continuer à porter cet appel, à cette responsabilité de tous,
02:17 y compris celle des parents.
02:18 Il y a ces rassemblements devant toutes les mairies, ce midi,
02:21 qui va porter aussi cet appel au calme.
02:24 Parce que c'est de notre responsabilité, à nous tous,
02:28 hommes et femmes politiques, acteurs de terrain, parents,
02:30 de porter ce retour au calme, faire que cette colère cesse de se diriger
02:35 contre son propre quartier, contre ses propres voisins,
02:38 contre ses propres équipements publics.
02:40 Et contre nos élus, parce que la violence contre nos élus,
02:44 c'est s'attaquer à la République, et là encore, ces violences sont inqualifiables.
02:48 – Est-ce que vous avez pu échanger avec le maire de L'Aile-et-Rose
02:50 depuis ce qui s'est produit hier ?
02:52 – Alors juste un ou deux SMS de soutien, un remerciement de sa part.
02:57 Une fois que la Première ministre et le ministre de l'Intérieur
03:00 se sont rendus sur place, vous imaginez bien qu'il était très pris
03:04 et je n'ai pas voulu l'embêter, mais j'ai échangé avec des dizaines
03:07 et des dizaines d'élus locaux, j'étais à Persan samedi matin
03:11 – Où la mairie a aussi été incendiée.
03:12 – Où la mairie a été incendiée, le poste de police municipale
03:16 et le conservatoire a été très abîmé, et je me suis rendu sur place
03:20 à la demande de la Première ministre et j'ai beaucoup échangé
03:23 avec le maire de Persan et les parlementaires qui étaient sur place.
03:25 – Avec cette voiture-bellier lancée dans la maison du maire de L'Aile-et-Rose,
03:28 vous estimez vous aussi qu'on a passé un nouveau cap dans la violence ?
03:33 – Chaque cap est insupportable, mais s'attaquer à un élu, à un maire,
03:37 c'est s'attaquer à la République.
03:38 Les élus locaux et les maires en particulier font un travail remarquable,
03:41 c'est des élus de terrain, de proximité, j'ai été maire moi-même,
03:46 j'ai été premier adjoint au maire, je sais à quel point les élus
03:48 s'investissent pour leur ville et sont aux côtés de leurs habitants
03:51 et évidemment c'est un acte inqualifiable, injustifiable et impardonnable
03:56 de s'attaquer à un élu, de s'attaquer à sa mairie, de s'attaquer à sa famille
04:01 et bien évidemment Vincent Jambrin, comme tous les élus qui ont été attaqués
04:04 ces derniers jours, ont tout mon soutien, mais bien évidemment,
04:09 il a, je crois, le soutien de l'ensemble de nos concitoyens.
04:12 – Il va bénéficier d'une protection renforcée,
04:14 désire le préfet de police de Paris, concrètement,
04:17 comment est-il protégé aujourd'hui ce maire ?
04:18 Est-ce que vous savez s'il a pu retourner dans sa maison avec sa famille ?
04:22 – Écoutez, je ne sais pas, je crois que son épouse a été hospitalisée,
04:25 je ne sais pas si elle est sortie hier de l'hôpital,
04:28 je n'ai pas ce niveau de détail, vous vous en doutez bien,
04:31 mais je peux vous dire que, ce que je sais des élus locaux,
04:35 nous avons tous le numéro du préfet, le numéro de notre commissaire,
04:40 mais vous savez, le plus important, c'est l'ensemble de notre société
04:44 qui doit être protégée dans cette période,
04:46 c'est l'ensemble de nos équipements publics, les élus locaux aussi,
04:49 bien évidemment, parce qu'on est garant de cet apaisement,
04:53 on est garant de ce lien fort entre la République et nos concitoyens,
05:00 mais toute la République doit être protégée dans un moment aussi grave.
05:02 – Et comment on fait concrètement, Olivier Klein et Emmanuel Macron ?
05:05 Vous étiez hier soir à l'Élysée pour une nouvelle réunion de crise,
05:07 annoncée qu'il allait recevoir les 220 maires des communes
05:10 qui ont subi des violences, mais le maire de L'Eille-et-Rose disait vendredi,
05:13 "on a été laissé seul", aujourd'hui, comment allez-vous faire pour protéger ces élus ?
05:18 – Je ne veux pas commenter les propos de Vincent Jambrin
05:21 dans ce moment extrêmement douloureux,
05:23 moi je crois vraiment que le gouvernement, depuis le début, a eu la bonne réponse.
05:27 D'abord une réponse d'apaisement, de recueillement en direction de la famille de Naël
05:31 pour faire part de notre émotion,
05:33 ensuite une réponse sur la justice doit faire son chemin et elle fait son chemin,
05:37 et puis nous avons mis en place graduellement des protections,
05:41 des protections des équipements publics au regard de la montée de cette colère
05:45 et de ces actes inqualifiables qui se sont produits un peu partout dans le pays,
05:50 d'abord vers des équipements publics en direction des violences,
05:52 en direction des forces de l'ordre, des violences en direction des commerces,
05:56 il n'y a rien qui peut justifier une telle violence
05:58 et vraiment l'action du gouvernement aujourd'hui se concentre sur ce retour au calme
06:03 parce que nos quartiers ont besoin de ce retour au calme,
06:05 les victimes de ces violences sont les habitants de ces quartiers,
06:09 ils souhaitent cet apaisement, ils souhaitent ce retour au calme,
06:11 ils souhaitent que l'image de ces quartiers ne soit pas durablement dégradée
06:16 par ces violences qui n'ont aucun sens, brûler une bibliothèque, brûler une école,
06:22 brûler tout ce qu'on a fait dans le cadre du renouvellement urbain
06:24 et de la politique de la ville, c'est de l'auto-mutilation
06:27 et cette auto-mutilation elle n'est pas acceptable.
06:30 – Vous avez dit "l'état d'urgence pour l'instant n'est pas une solution à envisager",
06:34 c'est ce que le gouvernement a dit, il était réclamé pourtant par le maire de La Hille-et-Rose,
06:38 il n'est toujours pas question de l'instaurer aujourd'hui ?
06:42 – Écoutez, toutes les options qui permettent le retour au calme sont sur la table,
06:46 bien évidemment, parce que c'est la première des priorités,
06:51 mais il faut avoir une réponse utile, graduée,
06:55 aujourd'hui on constate une forme de décru, il va falloir vérifier que ça se mesure,
07:02 c'est une décision du Président de la République suivie d'un Conseil des ministres,
07:06 si on devait aller vers ça, voilà, ça reste une possibilité,
07:11 on voit que dans cette période où, j'oserais dire, même si ce n'est pas suffisant,
07:16 les choses s'améliorent un peu.
07:18 – Ça a été évoqué hier soir en réunion à l'Elysée, l'état d'urgence ?
07:21 – Ce qui a été évoqué hier soir en permanence, c'est la nécessité du retour au calme,
07:25 l'absolue nécessité du retour au calme pour protéger nos policiers, nos concitoyens,
07:30 et on le voit cette nuit avec ce drame et la mort d'un sapeur-pompier de Paris,
07:35 on voit que cet appel au retour au calme est nécessaire.
07:38 – Olivier Clerc, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement,
07:40 et l'invité du 8.30 France Info,
07:42 on vous retrouve dans quelques instants, juste après le Fil Info,
07:44 à 8h40 avec Diane Ferchitte.
07:46 – Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
07:49 annonce la mort d'un pompier de 24 ans, cette nuit, en Seine-Saint-Denis.
07:52 Il luttait contre les flammes dans un parking souterrain.
07:55 Les violences urbaines de cette nuit qui ont aussi fait trois blessés
07:58 parmi les forces de l'ordre.
07:59 Des violences qui sont néanmoins en aide baisse.
08:01 Près de 160 personnes interpellées cette nuit, contre 700 la nuit précédente.
08:06 Des rassemblements sont prévus à midi partout en France
08:09 à l'appel de l'Association des maires de France,
08:11 après l'attaque contre le domicile du maire de Laïl-et-Rose, dans le Val-de-Marne,
08:15 ce week-end, une enquête pour tentative d'assassinat est ouverte.
08:18 Il ne faut pas faire d'amalgame entre la révolte et les exactions,
08:22 affirme ce matin la présidente de l'Assemblée nationale, Yann Le Brun-Pivet.
08:27 La durée d'attente aux urgences va encore s'allonger aujourd'hui.
08:30 Opération zéro brancard, les médecins sont en grève,
08:33 les hospitaliers dénoncent une situation catastrophique.
08:36 Sur France Info, le syndicat Samue Urgences de France
08:38 demande une enveloppe conséquente pour redonner la qualité de soins
08:42 que chacun de nous mérite.
08:44 Le Tour de France rejoint la France ce lundi avec une arrivée à Bayonne
08:47 pour la troisième étape, un peu plus de 193 kilomètres à parcourir.
08:51 Au lendemain d'une première victoire d'étape française, celle de Victor Laffey,
08:55 c'est le britannique Adam Yates qui partira en jaune.
08:58 Toujours avec Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement,
09:10 on parlait des maires qu'il faut protéger.
09:12 Vous-même, Olivier Klein, vous avez quitté votre maison
09:15 quelques jours pour éviter aux policiers déjà surchargés d'avoir à la protéger aussi ?
09:19 C'est plus compliqué que ça.
09:22 J'ai un logement à Paris parce que vous connaissez les conditions de transport dans Paris
09:26 et donc j'ai un logement de fonction.
09:28 Mais c'est vrai que comme élu local, j'ai eu parfois la tentation d'être à Clichy-sous-Bois
09:35 aux côtés des élus, surtout de Clichy, pour les accompagner.
09:39 Mais voilà, un ministre n'est plus tout à fait une personne normale
09:43 et la priorité des forces de l'ordre à Clichy, comme partout ailleurs,
09:47 c'est de protéger les équipements publics et ils n'avaient pas besoin de m'avoir dans leurs pattes.
09:51 Vendredi, Emmanuel Macron en a appelé à la responsabilité des parents.
09:55 Vous êtes, vous le dites, un élu local.
09:57 Vous connaissez bien la situation dans les quartiers.
09:59 C'est de la faute des parents ?
10:01 Non, ce n'est pas de la faute des parents, mais oui, quand on est parent, on a des responsabilités.
10:06 Il m'est arrivé de faire quelques mariages.
10:07 Je me rappelle de ce qu'on dit aux futurs époux quand ils se marient.
10:12 On rappelle la responsabilité des parents et c'est une responsabilité qui est juste.
10:16 Quand on voit ces enfants ou des jeunes de 14, 15 ans ne pas être rentrés à 22, 23 heures
10:22 dans la période actuelle, eh bien oui, quand on est parent,
10:25 on se doit de vérifier pourquoi ils sont dehors et leur dire en ce moment,
10:28 vous ne sortez pas, ce n'est pas pour vous embêter, c'est pour vous protéger
10:31 et c'est pour protéger votre quartier et votre ville.
10:33 Mais Olivier Clerc, on parle du rôle des parents, on parle des associations de quartiers aussi.
10:37 On leur demande de faire de la médiation.
10:38 Ces associations, elles ont le sentiment parfois de ne pas être entendues, pas être écoutées.
10:42 Ça fait bientôt une semaine qu'il y a ces violences.
10:44 Pourquoi ne pas les avoir encore reçues ?
10:47 Alors d'abord, vous vous doutez bien que le ministre de la Ville et du Logement que je suis
10:51 échange en permanence avec tout le monde, y compris les associations.
10:54 Je vous rappelle qu'il y a eu un conseil interministériel de la Ville qui s'est réuni vendredi matin,
10:58 dans lequel il y avait des associations présentes.
11:02 Il n'y a pas d'annonce très forte pour les quartiers.
11:05 Mais parce que ce conseil interministériel de la Ville s'est réuni dans des conditions
11:08 extrêmement particulières.
11:09 Dans cette situation, le président de la République a fait des premières annonces
11:12 sur Quartier 2030 à Marseille, qui devaient être détaillées vendredi matin dans le cadre du CIV.
11:17 Mais les conditions de ce CIV ne permettaient pas.
11:20 Les élus locaux, les associations présentes avaient besoin de s'exprimer, de parler de cette violence,
11:25 de cette situation.
11:26 Bien évidemment, les annonces qui étaient prévues dans le cadre de Quartier 2030,
11:29 l'action plus forte dans le domaine de l'école, comme le président a commencé à le dire,
11:33 l'action plus forte dans le domaine de l'entreprenariat,
11:37 l'accompagnement de la création d'entreprises.
11:39 Toutes ces actions seront détaillées.
11:40 La volonté qu'on aide plus les petites associations, qui est au cœur de mes préoccupations,
11:44 pour bien les connaître comme anciens militants associatifs, comme élus local.
11:48 Mais quand même, depuis une semaine, Olivier Clin, on parle plus de sécurité que de discours,
11:51 que de dialogue, de prévention.
11:53 Mais la priorité aujourd'hui, c'est le retour au calme.
11:56 Et ce n'est pas simplement la priorité du gouvernement,
12:00 c'est la priorité de tous les Français et la priorité des habitants de ces quartiers.
12:03 Moi, j'ai été à Persan, je vous le disais vendredi matin,
12:06 quand j'ai parlé aux habitants devant ce conservatoire qui avait été abîmé,
12:10 les habitants étaient très tristes.
12:12 Quand j'ai parlé aux habitants de Kichisuboa qui ont vu la moitié de la bibliothèque abîmée
12:16 et qui ne pourra pas être utilisée,
12:18 les jeunes qui viennent dans cette bibliothèque travailler depuis plusieurs semaines maintenant,
12:22 parce qu'on l'ouvre tous les dimanches,
12:23 parce que c'est plus mieux de travailler dans une bibliothèque tranquille,
12:25 ils sont très en colère.
12:27 Donc c'est normal, c'est une priorité indispensable.
12:29 - Donc maintenant vous allez pouvoir les recevoir ?
12:31 - Cet après-midi, j'ai une réunion avec...
12:36 Vous savez, les associations des quartiers populaires sont très nombreuses, c'est normal.
12:39 J'ai des réunions cet après-midi avec des associations,
12:42 avec le Conseil national des villes,
12:44 avec des membres de la commission de Mohamed Meshmash
12:46 que j'ai nommés avec un panel associatif et un panel d'habitants.
12:50 Et puis à chaque fois que je me rendrai dans les quartiers dans les mois qui viennent,
12:53 je continuerai à échanger avec les associations.
12:55 Vous savez, en ce moment, on est en train d'écrire le nouveau contrat de ville,
12:57 celui qui commencera au 1er janvier 2024.
12:59 Et je le dis, la politique de la ville, c'est du sur-mesure,
13:02 ça se travaille quartier par quartier avec les habitants, avec les associations.
13:05 Mais oui, aujourd'hui, la priorité, c'est le retour au calme
13:07 dans lequel les associations, les habitants, tout le monde doit concourir.
13:10 - Justement, Emmanuel Macron, en 2017, avait promis la fin de l'assignation à résidence.
13:14 C'était une promesse de sortir de ces quartiers pour ces jeunes,
13:17 une promesse d'égalité des chances.
13:19 Est-ce que ces émeutes, aujourd'hui, ne signent pas l'échec de cette promesse ?
13:23 - La politique de la ville, c'est tout sauf un échec.
13:25 C'est une action au long cours.
13:27 D'abord, dans ces quartiers que je connais bien,
13:30 souvent, quand on va mieux, on les quitte.
13:32 Un des enjeux de la politique de la ville, c'est de faire que...
13:35 Évidemment, l'émancipation, c'est le refus de l'assignation à résidence.
13:39 Mais aujourd'hui, ce qui compte et ce qui nous permettra de mesurer la réussite de ces quartiers,
13:42 c'est, oui, la politique de la ville a marché.
13:45 Et parce qu'elle a marché, j'ai envie de rester dans mon quartier.
13:47 Aujourd'hui, dans ces quartiers, en permanence,
13:49 on traite de nouvelles populations, souvent plus fragiles.
13:51 Et donc, il faut continuer à mener cette action, bien évidemment,
13:55 toujours avec la même énergie.
13:57 Vous savez, dans les villes où il y a eu des exactions,
13:59 ce n'est pas des villes dans lesquelles il ne s'est rien passé.
14:01 C'est des villes dans lesquelles la politique de la ville joue son rôle,
14:03 dans lesquelles les élus locaux jouent un rôle formidable.
14:05 Donc, c'est ce travail commun qu'il faut continuer.
14:08 Il faut aller plus vite.
14:09 La politique de la ville, une de ses difficultés, c'est sa capacité à gérer le temps.
14:13 Parce qu'on parle à des générations qui n'ont pas vu ce qui s'est passé avant,
14:17 d'où on part.
14:18 Et puis, il y a des générations qui, légitimement, aspirent à aller mieux, plus vite.
14:21 Oui, mais ça fait des décennies qu'on en parle et il y a eu beaucoup de signal d'alarme.
14:25 Vous aviez notamment signé l'appel de Grigny en 2017.
14:28 C'était un appel à relancer la politique de la ville.
14:30 Et ensuite...
14:31 Je me rappelle de ce... Je l'ai signé.
14:33 Il y avait, par exemple, tout un chapitre sur l'ANRU qui demandait qu'on nomme un président.
14:37 Il se trouve que celui qui a été nommé, c'est moi.
14:38 Vous avez été président de l'ANRU.
14:39 Et quand j'ai pris la présidence...
14:39 L'Agence Nationale de Rénovation.
14:41 Quand j'ai pris la présidence de cette agence, il y avait 5 milliards,
14:44 fruit du quinquennat précédent de François Hollande.
14:47 Quand j'ai fini ce quinquennat, il y avait 12 milliards.
14:49 Donc on a multiplié par plus de 2 le budget qui va permettre de changer ces quartiers.
14:54 Mais oui, c'est trop long.
14:55 Parce que dire qu'il y a 12 milliards, ça veut dire qu'on va dépenser 50 milliards.
14:58 Mais ces 50 milliards, on va les dépenser en 10 ans.
15:00 Donc il faut intervenir sur le dur, le logement, les transports, la tranquillité, les associations.
15:05 Et ce qu'il faut, c'est agir sur tout en même temps.
15:08 Mais aucun des acteurs de la politique de la ville, sérieux, honnête,
15:12 ne vous diront que la politique de la ville ne marche pas.
15:14 Parce que où en serait-on si cette politique de la ville n'existait pas depuis 40 ans ?
15:17 Les élus disent qu'il n'y a pas assez pour le social.
15:19 C'est bien de raser des tours, mais il ne faut pas oublier l'éducation, le social,
15:23 le taux de chômage qui explose dans les quartiers.
15:24 Relisez-moi dans le texte.
15:25 Je dis depuis toujours, c'est l'urbain et c'est l'humain.
15:28 Et c'est les deux que je veux mener, que mes prédécesseurs ont mené.
15:31 Mais oui, il faut mettre l'accent sur la présence d'adultes dans ces quartiers.
15:35 Mettre l'accent sur l'acte éducatif.
15:37 Normalement, le président a commencé à le dire,
15:39 on va multiplier les cités éducatives dans tous ces quartiers.
15:42 Ces cités éducatives qui permettent de sortir du silo,
15:45 faire que l'école travaille avec les animateurs,
15:47 avec les éducateurs sportifs, avec l'éducation nationale.
15:50 Tout ça font partie de notre projet qu'on va continuer à mener
15:53 et surtout à aider les petites associations,
15:55 parce qu'elles jouent un rôle formidable dans nos quartiers.
15:57 Elle est absolument... Ce rôle est nécessaire.
15:59 Mais il est temps, Olivier Klein, non ? Depuis 2017.
16:02 Mais beaucoup a été fait depuis 2017.
16:04 Les CP, le dédoublement des classes préparatoires en CP, en CE1, en moyenne section.
16:09 C'est une révolution. Vous savez, je suis prof.
16:11 Je vois à quel point l'apprentissage de la lecture a été accéléré.
16:15 Les vacances apprenantes qui ont été mises en place,
16:18 c'est des centaines de milliers d'euros qui ont permis,
16:20 dans une ville comme la mienne et dans beaucoup de villes, les maires vous le diront,
16:23 on a multiplié par deux le nombre d'enfants qu'on peut envoyer en vacances
16:27 pour deux fois moins cher.
16:28 Mais si je vous écoute, vous dites aussi faire revenir des médiateurs dans les quartiers,
16:32 sauf que les associations aujourd'hui nous disent qu'on a moins de moyens,
16:34 on n'a plus d'emplois aidés, on peut moins faire appel à ces emplois aidés.
16:37 C'est compliqué du coup ?
16:38 Il y a les adultes-relais.
16:40 Et moi, je le dis, ça fait partie des choses que je veux faire évoluer.
16:43 On ne peut pas mener une action dans un quartier
16:45 sans en avoir les moyens pour l'action et les moyens pour recruter.
16:49 Et ça fait partie des annonces de Marseille, du président de la République,
16:52 simplifier les recrutements des adultes-relais,
16:54 sortir d'un certain nombre de carcans administratifs qui disaient
16:57 "oui, vous, vous pouvez être adulte-relais, vous, vous ne le pouvez pas".
16:59 Il y a les bataillons de la prévention qui ont été mis en place par ma prédécesseure,
17:03 Nadia Hay, sur lesquels il va falloir probablement continuer à travailler.
17:07 Mais je le redis, il n'y aurait rien de pire que cette période
17:11 fasse le procès de la politique de la ville.
17:13 Cette période, aujourd'hui, elle nous appelle à la responsabilité
17:16 et d'abord le retour au calme et ensuite, continuons à travailler
17:19 main dans la main avec les élus locaux, avec les associations
17:22 et avec les habitants de ces quartiers.
17:24 Et pour suivre le dialogue, c'est ce que vous nous dites Olivier Klein,
17:26 ministre délégué chargé de la Ville et du Logement.
17:28 Vous êtes l'invité du 8.30 France Info.
17:30 Pour l'heure à 8h50, on retrouve Diane Ferschit pour le Fil Info.
17:33 Et cette bonne nouvelle sur le front de l'inflation,
17:35 les prix du panier France Info n'ont presque pas augmenté
17:38 en juin, 15 centimes de plus seulement par rapport au mois de mai,
17:41 alors que notre ticket de caisse prenait 1 euro en moyenne depuis 8 mois.
17:45 Panier France Info en partenariat avec le cabinet Nielsen IQ
17:48 sur 37 produits du quotidien.
17:50 Les détails sont à retrouver sur franceinfo.fr.
17:54 Un jeune pompier tué en éteignant un incendie,
17:56 cette nuit à Saint-Denis, des feux de véhicules dans un parking souterrain.
18:00 Cette nuit, près de 160 personnes ont été interpellées
18:03 dans le cadre des émeutes urbaines, bien moins que les nuits précédentes.
18:06 Et à Marseille, le maire Benoît Payan annonce une aide exceptionnelle
18:09 de 2 millions d'euros pour les commerçants victimes de dégradations.
18:13 Le gouvernement a demandé aux assureurs d'accélérer les procédures
18:16 d'indemnisation des pillages de magasins fermement sanctionnés,
18:19 avec parfois de la prise en ferme jusqu'à 4 mois.
18:21 Deux prises en ferme prononcées ainsi contre un émeutier
18:24 par le tribunal de Grenoble.
18:25 Au moins 73 000 foyers privés d'électricité.
18:29 Ce matin, dans l'Ouest parisien,
18:30 une panne survenue à 7h07 précisément.
18:33 Son origine n'est pas encore identifiée.
18:35 La contre-offensive ukrainienne est situation difficile
18:37 pour les forces de Kiev dans l'Est du pays.
18:40 Elles reconnaissent une avancée des Russes dans 4 zones
18:42 de la ligne de front Moscou qui exclut ce matin
18:45 toute nouvelle mobilisation dans le pays après le départ d'Ukraine
18:48 des hommes du groupe paramilitaire Wagner.
18:50 France Info.
18:56 Le 8.30, France Info.
18:57 Agathe Lambret.
18:58 Benjamin Fontaine.
19:00 Olivia Klein, toujours ministre déléguée chargée de la Ville et du Logement.
19:03 Nous devons d'abord qualifier les événements
19:05 avant d'en tirer les conclusions, a insisté le président hier soir
19:08 dans une réunion à l'Elysée.
19:10 Ça veut dire quoi que vous ne comprenez pas ce que veulent les jeunes
19:12 et que vous attendez d'en savoir plus avant d'ajuster la réponse politique ?
19:17 C'est important de comprendre ce qui s'est passé.
19:20 Vous savez, moi, ce que j'ai vu depuis le décès dramatique de Nahel,
19:25 c'est d'abord la parole du président de la République
19:26 et celle de la première ministre qui a rendu hommage à ce jeune homme
19:31 et qui a demandé la justice.
19:33 J'ai vu que la justice avançait.
19:35 Et donc j'ai vu une parole qui était juste.
19:37 Et malgré cette parole juste,
19:39 on n'a pas empêché la colère de ces jeunes s'exprimer,
19:44 mais aussi des actes de pillage,
19:47 des actes contre les équipements publics, contre nos élus.
19:50 Et donc, bien évidemment, la réponse,
19:54 elle doit aussi être d'une certaine manière
19:57 en qualifiant ce qui s'est passé, en comprenant,
19:59 parce que moi, je crois que la politique de la ville agit dans ces quartiers.
20:02 J'en suis même certain.
20:03 Mais néanmoins, elle n'a pas empêché cette colère de s'exprimer.
20:06 Et donc, il m'arrive d'être un peu un scientifique,
20:09 donc on a besoin, je crois, oui, d'analyser les raisons de cette colère
20:13 et de cette expression et surtout de ne pas l'excuser,
20:18 parce qu'elle est inexcusable.
20:20 En tout cas, dans son expression, la colère, elle est compréhensible.
20:23 Mais ce qui n'est pas acceptable, c'est cette violence dirigée,
20:26 cette espèce d'auto-mutilation.
20:28 Et ça, il faut le comprendre, bien évidemment, pour agir mieux.
20:31 En 2005, vous étiez premier adjoint au maire de Clichy-sous-Bois.
20:34 C'est de là qu'étaient partis les émeutes de 2005,
20:37 après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.
20:39 Il y avait eu énormément de violence, trois semaines de violence à l'époque.
20:42 Mais aujourd'hui, les observateurs, les spécialistes s'accordent
20:45 pour dire qu'on a encore franchi un cap dans la violence.
20:48 Est-ce que vous le constatez aussi ? Qu'est-ce qui est différent ?
20:51 Moi, je ne veux pas être dans des comparaisons morbides.
20:55 D'abord, je veux rappeler que la mort pour Clichy-sous-Bois,
20:59 la mort de Zied et Bouna reste un événement extrêmement tragique
21:03 et dans le cœur de cette ville.
21:05 La mort de Naher restera toujours un événement tragique.
21:08 Et je le redis, ce qui est différent, et c'est là où c'est difficile,
21:11 c'est que la parole du président de la République et de la première ministre
21:14 est à la hauteur de la gravité de la mort de ce jeune homme.
21:17 La justice passe et passe vite et elle continuera son travail.
21:21 Mais malgré tout, cette violence est présente.
21:25 Et donc aujourd'hui, on n'a qu'une priorité, c'est le retour au calme.
21:28 Et ensuite, on essaiera de comprendre comment cette étincelle,
21:32 parce que la mort d'un enfant, c'est plus qu'une étincelle,
21:35 a à nouveau eu cet effet de violence.
21:38 Mais je ne veux pas comparer, parce que je pense qu'il n'y a pas de comparaison à voir.
21:41 On est presque 20 ans après.
21:43 La situation dans les quartiers a profondément changé.
21:46 Nos villes ont changé.
21:48 Mais néanmoins, ça reste des terrains de fragilité extrême, d'extrême pauvreté.
21:54 Et je pense que ça nous oblige, ça nous oblige à aller plus vite.
21:57 Ça nous oblige à réfléchir à nos pratiques.
22:01 Nous, les élus locaux, les hommes politiques et les femmes politiques,
22:06 on doit regarder ce qui s'est passé avec lucidité,
22:09 mais sans aucune bienveillance dans la violence gratuite et inacceptable.
22:13 Et réfléchir aussi aux relations entre la police et la population,
22:16 parce que ça, c'est une constante depuis des années,
22:19 cette relation extrêmement conflictuelle.
22:20 Le politologue Jérôme Fourquet, dans Le Parisien,
22:22 l'autre jour, parlait d'un cercle vicieux et vicié.
22:24 Des humiliations d'un côté, des tutoiements,
22:26 des contrôles d'identité à répétition.
22:28 Et donc, en retour, une jeunesse qui se sent humiliée
22:31 et qui répond aussi parfois par la violence.
22:33 La relation entre la police et la population dans une démocratie,
22:37 elle est évidente et elle doit être apaisée.
22:41 Et je peux vous assurer que l'énorme majorité des policiers
22:46 le souhaitent.
22:46 Moi, j'ai des relations, quand j'étais élu local,
22:49 quasi quotidiennes avec le commissaire de police.
22:53 Quand on lui demande d'intervenir dans une réunion publique, il vient.
22:56 Il y a un délégué police-population qui joue un rôle déterminant
23:00 dans les relations avec la police.
23:01 On a un centre de loisirs jeunesse dans la ville d'à côté de Montfermeil
23:05 qui est mis en place par des policiers.
23:07 Il y a Raid Aventure qui vient.
23:08 Mais oui, il faut continuer à travailler à cette relation,
23:11 à l'apaiser pour que chacun se sente...
23:15 D'abord les policiers comme des poissons dans l'eau dans nos quartiers
23:18 et que les jeunes perçoivent le rôle de la police
23:21 comme un rôle normal dans une démocratie
23:24 parce qu'on a besoin des forces de sécurité.
23:26 On a besoin des gardiens de la paix.
23:28 C'est extrêmement important pour vivre normalement dans nos quartiers.
23:32 Et Olivier Klein, quand les syndicats Allianz et UNESA
23:34 parlent dans un communiqué de "nuisibles", de "sauvages"
23:36 pour désigner les émeutiers, est-ce que ça, c'est de nature à apaiser ?
23:40 Bien sûr que non.
23:41 Dans cette période, chacun doit faire preuve de responsabilité.
23:45 Oui, le mot "nuisible" est insupportable.
23:48 Mais je crois que dans cette période, l'appel au calme, il est permanent.
23:53 Et chacun, les hommes politiques,
23:57 l'ensemble des Français doivent participer à cet appel au calme.
24:00 Personne ne doit mettre de l'huile sur le feu,
24:02 ni les hommes politiques qui disent qu'on a le droit de casser ceci ou cela
24:05 ou des choses comme ça qui sont tout aussi insupportables et inqualifiables.
24:09 L'objectif du gouvernement, l'objectif de tous les Français,
24:11 c'est le retour au calme.
24:12 Et cet objectif, il est normal.
24:14 Il est maintenant plus qu'urgent.
24:16 On voit que ça s'améliore.
24:17 Mais il ne faut surtout pas lever le pied parce que cette amélioration doit être totale.
24:21 Rapidement, Olivier Klein, depuis ce week-end,
24:22 une cagnotte circule sur Internet pour le policier mis en examen à l'origine du tir
24:27 qui a tué Naël.
24:28 Elle a récolté plus de 800 000 euros.
24:30 Est-ce qu'il faut la fermer, comme le demande Olivier Faure ?
24:32 Ce n'est pas le sujet du gouvernement.
24:34 Je ne regarde pas, et le gouvernement ne regarde pas ces sujets de cagnotte.
24:40 L'objectif du gouvernement, c'est le retour au calme.
24:42 Et c'est vraiment notre priorité.
24:43 Mais est-ce que ça vous choque, cette cagnotte ?
24:45 Je n'ai pas à commenter cette cagnotte.
24:48 Je ne sais pas qui l'a mise en ligne.
24:50 Jean Messiah, qui est une figure de l'extrême droite.
24:52 Je crois que quand l'extrême droite fait des choses,
24:55 elle ne le fait pas sans arrière-pensée.
24:56 Mais aujourd'hui, ma priorité, c'est bien le retour au calme.
25:01 Ça vous dérange de vous exprimer sur cette cagnotte ?
25:05 Je ne sais pas ce qu'elle…
25:09 Jean-Luc Mélenchon, hier sur LCI, disait que le pouvoir avait peur des policiers.
25:13 Mais non, le pouvoir travaille avec les policiers.
25:17 Heureusement, nous sommes dans une démocratie.
25:19 Que Jean-Luc Mélenchon fasse attention à ce qu'il dit,
25:22 pour au contraire dire oui, il faut maintenant que ça s'arrête.
25:25 Qu'il ne dise pas qu'on a le droit de casser une école,
25:27 et pas le droit de casser ceci ou cela.
25:29 Vous savez, j'ai parlé à des dizaines de maires ces derniers jours,
25:31 y compris des maires issus de la Nupes.
25:35 Ils n'ont qu'un objectif, parce qu'ils travaillent,
25:37 c'est le retour au calme.
25:38 Et je peux vous assurer que les maires de tous bords,
25:42 y compris ceux de la Nupes, n'apprécient pas ces propos
25:44 "Va-t'en guerre" qui n'ont aucun sens dans la période.
25:46 L'objectif du gouvernement, le mien, du président de la République,
25:49 d'après le ministre du Ministère de l'Intérieur, c'est le retour au calme.
25:51 Et c'est l'objectif de tous les Français et des élus locaux
25:53 que j'irai rencontrer à midi avec d'autres ministres,
25:56 parce que notre présence sur les frontons des mairies,
25:58 enfin sur les parvis des mairies, est importante.
26:00 Merci Olivier Klein, ministre délégué en charge de la ville et du logement,
26:02 d'avoir été l'invité du 8.30 France Info ce matin.

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