Le délégué général de la Fondation Abbé Pierre était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 4 septembre 2023.
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00:00 Bonjour Christophe Robert. Bonjour. On va parler avec vous de la crise du logement qui touche de plus en plus de français mais d'abord
00:05 cette alerte lancée par le président des Restos du Coeur Patrice Douré en direct dans le JT TF1 hier.
00:11 L'an dernier les Restos du Coeur ont distribué 142 millions de repas et là nous en sommes à plus de 170 millions de repas
00:18 distribués par les Restos du Coeur.
00:20 Très clairement
00:22 aujourd'hui ce n'est plus tenable. A ce rythme là si l'on n'y fait rien
00:25 même les Restos du Coeur pourraient mettre la clé sous la porte d'ici trois ans.
00:29 C'est ce qu'il dit hier à 13h et à 20h la ministre des Solidarités Aurore Berger annonce une enveloppe d'aide de 15 millions d'euros.
00:35 Est-ce que vous saluez l'efficacité du gouvernement ?
00:38 Écoutez c'est bien qu'il y ait une réaction. L'alerte des Restos elle recoupe l'alerte de beaucoup d'associations
00:45 face à l'augmentation des prix alimentaires qui pénalisent des ménages, des personnes qui vont devoir aller
00:51 solliciter de l'alimentaire parce que ça ne passe plus.
00:53 Mais pour les associations qui distribuent il y a aussi des coûts augmentés
00:56 dans l'achat parce qu'une partie est achetée, pas tout ce qui est distribué par les distributions alimentaires.
01:01 Mais aussi parce qu'il y a l'augmentation de l'électricité, parce qu'il y a l'augmentation de l'énergie et ça pèse aussi sur les associations.
01:07 Alors oui c'est bien que la nouvelle ministre des Solidarités
01:10 Aurore Berger réagisse en disant "on vous a entendu".
01:13 Mais enfin ça fait un moment que les Restos tirent la sonnette d'alarme. On sait que
01:17 la distribution des banques alimentaires ont été multipliées par trois en dix ans. Donc on n'est pas face à un problème à un moment donné
01:23 comme dans une rentrée 2023. C'est un
01:25 glissement.
01:28 Il se passe quelque chose
01:29 face à la fragilité de ceux qui étaient déjà pauvres qui s'enfoncent un peu plus et face à d'autres qui ont peur de basculer ou
01:34 qui ont commencé à basculer face à ces coûts élevés de bien de première nécessité.
01:39 C'est du colmatage, on n'a pas assez anticipé ?
01:41 Oui bien sûr que c'est du colmatage. Il est nécessaire.
01:43 Comme toutes les situations d'urgence, les personnes à la rue, il faut trouver des solutions immédiates.
01:47 Il y a des personnes qui ne peuvent pas s'alimenter, il faut leur donner à manger, il faut leur tendre la main, il faut les protéger.
01:52 Mais à un moment, il faut regarder qu'est ce qu'on fait. On passe de crise en crise.
01:56 La crise sanitaire, l'augmentation, enfin l'inflation sur les prix, les biens de première nécessité.
02:00 Et puis on met des pansements comme ça. On voit très bien, et les restos l'ont redit ce matin,
02:05 il faut des mesures d'urgence mais il faut aussi des mesures structurelles qui puissent aider
02:09 durablement les ménages les plus pauvres et les plus modestes dans notre pays.
02:13 Est-ce que vous faites partie de ceux qui disent que l'état s'appuie trop sur les associations pour des missions qui lui incombent en fait ?
02:18 Nourrir les français.
02:20 Alors, ça dépend de quoi on parle parce que si vous voulez, si les ménages les plus modestes, si les ménages les plus pauvres
02:26 avaient un bouclier social, et moi j'appelle ce matin à un bouclier social sur les APL, sur le RSA qu'on doit faire augmenter,
02:32 sur la multiplication du chèque énergie par 3.
02:34 Si on avait ces mesures structurantes qui sont des décisions du gouvernement,
02:39 il y aurait moins de personnes qu'il faudrait aider via les associations.
02:43 Donc ça ne s'oppose pas, tout est lié. Par contre, laisser se dégrader la situation de centaines de milliers de ménages au fil des années,
02:51 sur le plan du logement, sur le plan du pouvoir d'achat, sur le plan des minima sociaux,
02:55 et puis ensuite se dire "non mais les associations vont se débrouiller, ça ce serait pas acceptable".
02:59 Vous avez parlé de glissement tout à l'heure, vous voyez dans tout ce dont on parle depuis hier un signe que la population française s'appauvrit.
03:05 Alors, si on prend le taux de pauvreté, pas particulièrement,
03:11 mais vous savez que c'est un indicateur monétaire parce qu'on dit "il y en a tant qui sont en dessous de ce taux, tant qui sont au-dessus".
03:16 Mais en fait, cet indicateur de la pauvreté, qui nous amène à peu près entre 9 et 10 millions de ménages selon comment on calcule,
03:22 il ne tient pas compte des dépenses.
03:25 Ce que nous, nous voyons à la Fondation Abbé Pierre, c'est que quand on regarde les budgets des ménages que l'on aide, ou que les restos aident,
03:31 c'est que, en réalité, les dépenses des besoins des biens de première nécessité ont tellement augmenté,
03:36 pour se chauffer, pour se déplacer, pour s'alimenter, qu'au fond, avec des petites ressources,
03:42 eh bien votre reste à vivre a diminué considérablement depuis la crise Covid.
03:47 Donc, il y a deux phénomènes majeurs.
03:49 Les plus pauvres s'enfoncent parce que, eux, il faut bien continuer à manger, il faut bien continuer à se chauffer, même si beaucoup se privent déjà.
03:55 Et l'autre phénomène, c'est qu'à côté des plus pauvres qui s'enfoncent,
03:58 c'est que ceux qui étaient sur le fil, eh bien, se retrouvent dans des situations de privation d'inquiétude énorme,
04:03 qui vraiment suscitent beaucoup, beaucoup de peur au sein des familles,
04:07 et je pense notamment aux femmes seules avec enfants, je pense aux jeunes, je pense aux étudiants,
04:10 qui, particulièrement, sont confrontés à ces difficultés.
04:12 – Les Restos du Cœur tirent la sonnette d'alarme, comme plusieurs autres associations,
04:15 vous l'avez dit, la Croix-Rouge, le Secours Populaire, l'Armée du Salut,
04:18 comment ça se passe de votre côté ?
04:21 Est-ce que, vous aussi, vous êtes débordés par les demandes d'aide ?
04:24 – Alors, c'est un petit peu différent parce que toutes n'agissent pas de la même manière.
04:28 Par exemple, si on prend l'exemple des restos, il y a des dons, des restos,
04:31 mais aussi des aides publiques, des aides européennes, il y a des dons de nourriture.
04:34 Nous, ce ne sont que des dons, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de financement public,
04:37 c'est 3% de l'ÉGF. – Vous n'avez pas de dette de l'État, vous ?
04:38 – Donc ce sont des donateurs qui soutiennent l'action de la fondation ABPI.
04:42 De ce point de vue-là, moi, et je tiens vraiment à les remercier,
04:45 la solidarité est au rendez-vous, c'est-à-dire que ça n'augmente pas fortement,
04:49 mais ça ne baisse pas, malgré ces difficultés,
04:51 et vous savez que beaucoup de petites gens donnent,
04:54 c'est-à-dire que c'est 200 000, 300 000 donateurs par an,
04:57 et beaucoup de gens qui ont des petites ressources, qui nous disent
04:58 "Bah là, je peux faire un peu moins, ça ne sera pas 7 ou 10 euros par mois,
05:01 ça sera 5 euros, 7 euros".
05:03 C'est une force, c'est une indépendance.
05:05 En revanche, ce que l'on voit, c'est que nous, ce que nous avons à faire,
05:08 c'est d'aider les mal logés, là, ils sont plus nombreux, ils souffrent plus,
05:12 et les associations que l'on soutient, qui aident les mal logés,
05:14 puisqu'on finance à peu près 800 projets par an,
05:17 portés par 400, 500 associations, elles sont en difficulté,
05:20 parce qu'il y a plus de demandes, de besoins de gens qui souffrent,
05:23 en difficulté, qui ont besoin d'être aidés,
05:25 et parce qu'elles ont des dépenses aussi.
05:26 – La réalité, c'est qu'on n'arrive pas à aider tout le monde.
05:30 – Bien sûr, bien sûr qu'on n'arrive pas à aider tout le monde.
05:32 – Et les publics ont changé aussi.
05:33 – Tout le monde ne vit pas convenablement dans ce pays,
05:36 notamment les plus pauvres, et je veux vraiment qu'on ait en tête ces deux dimensions.
05:41 Quand vous, vous voyez votre CADI augmenter,
05:43 comme vous en parlez sur vos ondes, tous les jours,
05:46 imaginez quand vous aviez déjà très peu, un RSA à 600 euros quand vous êtes seul,
05:50 ou quand vous avez 1400 euros parce que vous êtes au SMIC,
05:54 et que vous avez deux enfants, vous voyez bien ce que ça fait.
05:58 Donc vous avez ceux qui sont déjà pauvres qui s'enfoncent,
06:00 et les autres qui ont peur de bâtir.
06:01 – Vous avez vu des nouveaux publics venir taper à votre porte ?
06:05 – Alors, ce qu'on a vu, notamment depuis la crise Covid, la crise sanitaire,
06:10 effectivement, ce sont des personnes par exemple,
06:12 qui n'arrivaient plus à payer leur loyer,
06:15 donc qui se retrouvaient menacées d'expulsion à court ou moyen terme,
06:18 et là, ce sont des petits entrepreneurs, des auto-entrepreneurs,
06:22 des artisans, des commerçants.
06:24 Alors, il y a eu le bouclier qui a été mis en place pendant la crise Covid,
06:26 mais vous voyez bien que ça a fait que pour certains, différer,
06:29 parce qu'il faut rembourser le prêt garanti par l'État,
06:32 parce que ceci, parce que cela.
06:33 Et là, on a vu tout un pan de ce public-là se fragiliser,
06:37 et ce n'était pas un habitué de l'aide publique, des associations, des aides,
06:41 si vous voulez, et qui nous ont dit "bah nous, ça ne passe pas",
06:44 et je le dis sur vos ondes, il ne faut pas avoir honte,
06:46 enfin je veux dire, on a des protections sociales,
06:48 on contribue aussi à les financer, il faut se faire aider.
06:51 – Oui, parce que c'est des gens qui découvrent la pauvreté.
06:52 – Moi, je vais vous dire ce qui me fait le plus de douleur aujourd'hui,
06:54 quand je parle de ce que nous discutons ce matin,
06:57 c'est que j'entends beaucoup de familles que nous croisons qui ont honte.
07:00 Honte des conditions de vie qu'ils offrent à leurs enfants,
07:03 honte de devoir demander l'aide sociale, honte, il ne faut pas avoir honte.
07:07 Ça nous dépasse ce qui est en train de se passer, une crise sanitaire,
07:10 ça nous dépasse ce qui est en train de se passer,
07:12 avec l'inflation ça ne nous dépasse pas, mais il faut se faire aider à un moment,
07:16 ça évite de basculer dans quelque chose de plus difficile.
07:18 – Christophe Robert, délégué général de la Fondation ABPier,
07:20 vous êtes l'invité de France Info ce matin,
07:21 on vous retrouve juste après le fil info, Maureen Swignard.
07:23 – Ils sont 12, 12 millions à retourner en classe à partir de ce matin,
07:28 la rentrée se déroule de nouveau sous tension,
07:31 en raison d'une crise de recrutement des enseignants,
07:34 plus de 3000 postes non pourvus au concours cette année.
07:37 L'inflation est toujours là en France,
07:39 mais les prix se stabilisent entre juillet et août,
07:41 c'est le résultat de notre dixième panier France Info.
07:44 On suit pour vous les prix d'une quarantaine de produits avec le cabinet Nielsen IQ,
07:48 les tarifs du sucre, des steaks hachés surgelés
07:51 ou encore du lait continuent cependant d'augmenter en France.
07:55 Kev affirme ce matin avoir abattu 17 drones russes dans la région d'Odessa,
07:59 des bâtiments sont endommagés,
08:01 Moscou de son côté affirme avoir détruit 4 bateaux militaires ukrainiens en mer Noire.
08:07 Aujourd'hui, le président turc veut convaincre son homologue russe
08:10 de reprendre l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes.
08:14 Le PSG cartonne à Lyon, victoire 4 buts à 1 des parisiens face aux lyonnais,
08:19 l'OL désormais dernier du championnat après les 4 premières journées.
08:23 Toujours avec le délégué général de la Fondation Abbé Pierre,
08:34 Christophe Robert, le logement c'est le premier poste de dépense des français
08:38 et le secteur est en crise depuis plusieurs mois,
08:39 on le sait, à l'allocation comme à l'achat, il est difficile de se loger aujourd'hui.
08:44 Est-ce que c'est que le début ?
08:46 Oui, alors là on est face à une situation extrêmement difficile,
08:48 vous avez dit, premier poste de dépense des ménages,
08:51 de notre point de vue ça devrait être le premier objet de préoccupation,
08:54 puisque c'est là où on peut jouer,
08:55 si on peut faire diminuer les coûts ou aider par les APL par exemple les ménages.
08:59 Donc c'est ce qui ampute le plus le budget des ménages.
09:03 Qu'est-ce qui se passe ?
09:04 Depuis les années 2000, il y a eu une augmentation très importante des prix de l'immobilier,
09:08 très importante des loyers, ça a arrêté d'augmenter sur ces niveaux-là,
09:12 néanmoins ça reste un niveau très haut,
09:14 beaucoup plus haut que l'évolution des ressources depuis 15 ans des ménages.
09:17 Donc il y a vraiment un gap qui s'est créé,
09:19 qui rend difficile la possibilité soit de trouver un logement,
09:22 soit de pouvoir en changer, soit pouvoir le payer convenablement.
09:26 Et est venue se surajouter l'augmentation des prix de l'énergie.
09:30 Et là, c'est des augmentations considérables, il y a deux ans c'était 28%,
09:34 là on a encore eu 10% sur le gaz, après 15% en décembre dernier sur le gaz.
09:37 Mais le gouvernement dit "on a contenu la hausse",
09:39 contrairement à d'autres pays européens ou d'autres pays sur le planète.
09:42 Oui, c'est vrai, il y a eu un bouclier qui commence à se réduire,
09:44 mais vous savez, il y a une question.
09:46 Ce bouclier qui a coûté 40 milliards, mais plutôt 25 milliards net,
09:50 mais en gros des énormes sommes, ça a permis de limiter la hausse.
09:54 Mais il est pour tout le monde, les très riches comme pour les plus pauvres.
09:57 Et donc ce que je voudrais dire, c'est que le poids de l'augmentation de l'énergie,
10:01 il est beaucoup plus important pour les plus pauvres.
10:03 Donc il ne faudrait pas que la baisse du bouclier ne se fasse
10:07 en pénalisant davantage les plus pauvres.
10:08 Ce que je veux dire par là, c'est qu'il faut des aides beaucoup plus ciblées
10:11 pour ceux qui ont besoin d'être aidés.
10:12 Donc il faudrait maintenir, par exemple, ce bouclier pour les ménages les plus pauvres
10:16 ou tripler le chèque énergie pour les aider.
10:18 Christophe Robert, parmi ceux qui appellent le 115 pour un hébergement d'urgence,
10:21 il y a beaucoup de refoulés, notamment des familles avec des enfants.
10:24 Il manque combien de places en France ?
10:27 Alors, s'il y a une partie des personnes qui sont dans l'hébergement,
10:30 c'est qu'elles ne trouvent pas chaussure à leurs pieds, c'est-à-dire qu'elles sont dans le logement.
10:33 Donc elles restent dans l'hébergement.
10:34 Et puis parce qu'il y a des personnes qui sont expulsées.
10:36 On atteint, par exemple, des niveaux records chaque année d'expulsions locatives dans notre pays,
10:40 ce qui est un signal de fragilité aussi.
10:42 La moitié des bailleurs sociaux l'été dernier ont vu augmenter les impayés de loyers de plus de 10%.
10:48 C'est des indicateurs qui devraient attirer notre attention.
10:50 Ça, c'est du jamais vu.
10:51 C'est beaucoup.
10:53 Et évidemment, pour toutes les raisons que l'on vient d'évoquer.
10:56 Alors, sur la question de l'hébergement, qu'est-ce qui s'est passé ?
10:59 40 000 places de plus pendant la crise Covid.
11:01 Donc ça a été un effort très important du gouvernement.
11:03 Ça avait permis d'étendre un peu l'atmosphère,
11:05 de faire baisser le nombre de personnes qui appellent le 115
11:07 et qui n'ont pas de solution le soir venu.
11:10 Là, toute l'année, on a été à peu près à 6 000 personnes qui appellent chaque soirée,
11:13 qui n'ont pas de solution.
11:14 Et là, il y a des chiffres qui sont sortis de l'observatoire de la FAS, de l'UNICEF,
11:18 qui montraient que c'était 2 000 enfants qui restent à la rue quand ils appellent.
11:22 Il y en a plein qui n'appellent pas, mais là, on est uniquement sur un thermomètre
11:24 qui mesure ceux qui appellent.
11:26 2 000 enfants qui restent à la rue quand ils appellent le 115 en France
11:29 à la fin du mois d'août 2023.
11:32 Il faut ouvrir en plus.
11:33 Défaut d'anticipation ?
11:35 Il y a même des places qui ont fermé,
11:36 parce qu'il y a eu une volonté de réduire un peu le budget.
11:38 Le nouveau ministre du Logement dit "je pense qu'il va falloir augmenter le nombre de places".
11:43 Donc, c'est nécessaire d'augmenter le nombre de places,
11:45 parce qu'il y a des réponses en urgence.
11:46 Mais la bonne réponse, c'est à moyen terme, court-moyen terme,
11:50 c'est de trouver des solutions de logement.
11:52 Donc, accroître la production de logements sociaux
11:55 pour pouvoir apporter des solutions dignes et durables aux personnes.
11:57 – Je vous écoute, et là, vous demandez très clairement au gouvernement
12:00 de remettre la main à la poche.
12:01 Mais Emmanuel Macron, lui, il n'est pas du tout dans la même ligne que vous.
12:05 Il a fustigé, je cite, "un système de surdépense publique
12:07 pour de l'inefficacité collective".
12:09 Il utilise ces mots-là pour parler de la politique de logement.
12:13 Il a raison, il y a trop d'argent mal dépensé.
12:15 – Non.
12:16 S'il y a trop d'argent mal dépensé, dépensons-le autrement.
12:18 Discutons avec le gouvernement.
12:20 Moi, j'ai copiloté le CNR Logement pendant 6 mois,
12:23 avec plus de 200 acteurs du logement,
12:25 prêts à… qui étaient à peu près alignés pour dire "il faut qu'on fasse quelque chose".
12:28 Il y a une baisse de production dans ce pays très importante,
12:30 baisse de production de logements sociaux.
12:32 Rendez-vous compte, en 2017, on faisait 125 000 logements sociaux par an,
12:35 on va finir la dédale à 80 000.
12:37 On perd 40 000 logements sociaux.
12:38 – Et donc tout ce que vous avez dit, toutes vos propositions,
12:42 quelle a été la réponse du gouvernement ?
12:43 – Alors, il y a eu des réponses sur le logement d'abord, sur Vizal qui est élargi,
12:47 donc il ne faut pas dire que rien n'a été fait.
12:48 Et aussi, sur la rénovation thermique,
12:51 il devrait y avoir dans le projet de loi de finances
12:53 des moyens significatifs plus importants.
12:55 En revanche, on continue à faire des économies.
12:58 Pendant le premier quinquennat, on a fait des milliards d'économies
12:59 sur les appels et le logement social.
13:01 Maintenant, on va supprimer le dispositif de défiscalisation,
13:05 d'incitation à la production de logements Pinel,
13:07 on va réduire la voilure sur le pré-atot zéro.
13:10 Ce n'est pas comme ça qu'on va relancer la production dans notre pays
13:12 et répondre aux besoins de nos concitoyens.
13:13 – La rénovation thermique, vous en parliez depuis le début de l'année,
13:16 il y a beaucoup de logements qui sont énergivores,
13:18 qui ont été retirés du marché de l'allocation et ça pèse ça aussi sur l'offre.
13:21 Est-ce qu'il ne faudrait pas détendre un tout petit peu
13:23 et peut-être décaler certaines mesures en faveur de la rénovation des logements ?
13:29 – Vous savez, en fait, la loi énergie et climat qui a défini ces contraintes-là,
13:32 elle est justement très progressive.
13:34 C'est-à-dire qu'elle dit, on commence en 2025
13:36 et par catégorie de logements, les pires passoires thermiques,
13:38 les pires logements énergivores.
13:39 – Ce n'est pas ça qui crée la pénurie.
13:40 – Et après 2034, non, pas du tout.
13:42 Alors, ça pourrait y contribuer à un moment et il faut y répondre.
13:45 C'est là où je partage votre analyse, c'est-à-dire qu'il faut y répondre.
13:48 Dans le CNR, nous avons par exemple dit qu'il fallait plus d'aide
13:52 pour ceux qui ne pourraient pas faire ces rénovations,
13:54 mais aussi qu'on pourrait récupérer ces logements qui seraient mis en vente
13:57 parce que les personnes disent, moi je ne veux pas faire ces travaux.
13:58 – Les communautaires ne veulent pas faire les travaux, ils vendent leurs bouteilles.
14:00 – Pour les transformer en logements sociaux,
14:01 ou ce qu'on appelle le "buy-rail solidaire",
14:03 c'est-à-dire de faire de l'accession sociale à la propriété.
14:05 Vous savez que les primo-accès dans la propriété ont beaucoup de mal aujourd'hui
14:08 du fait de la cherté des logements.
14:10 Bref, on a fait des propositions assez importantes avec tous ces acteurs du logement.
14:15 J'espère, et j'ai proposé au ministre du Logement,
14:17 que nous nous revoyons sur ce sujet pour qu'il les reprenne à son compte
14:20 et qu'on puisse en retrouver une partie dans le projet de loi de finances
14:22 qui va être débattu.
14:23 – 2,5 millions de Français sont toujours en attente d'un logement social,
14:26 Christophe Robert.
14:27 Le gouvernement, lui, voudrait inciter à louer des logements dits "intermédiaires",
14:30 c'est-à-dire avec des loyers inférieurs de 10 à 15% au prix du marché.
14:34 Ça, c'est une bonne réponse aussi, pour aider les plus modestes ?
14:37 – Alors, ce qui est vrai, c'est que dans les villes où c'est très cher,
14:40 il y a une marge très haute entre le niveau des loyers du logement social
14:45 et le marché libre.
14:47 Donc, il manque de logements intermédiaires.
14:49 En revanche, qui doit faire ces logements intermédiaires ?
14:51 Est-ce que c'est là que le gouvernement doit mettre le paquet ?
14:53 Non, il doit mettre le paquet sur le logement social.
14:56 Il doit inciter peut-être, sous certaines formes,
14:58 à développer le logement intermédiaire.
14:59 Mais où est-ce qu'il doit privilégier, par exemple, le foncier de l'État ?
15:02 Pour produire du logement social, parce que les ménages dont on parle là,
15:06 je ne vous parle pas que des plus pauvres,
15:07 je vous parle des catégories modestes, des classes moyennes inférieures,
15:10 ils ne pourront pas rentrer dans ces logements-là intermédiaires.
15:12 Donc, il y en a besoin sur la chaîne du logement,
15:14 mais il faut absolument que l'effort public de la nation sur le logement
15:18 soit mis, soit ciblé sur ceux qui en ont besoin.
15:20 C'est comme pour le bouclier énergétique.
15:21 Mais alors du coup, est-ce que ça doit passer par un changement de loi ?
15:24 Vous savez que la loi oblige les communes à avoir 20 à 25% de logements sociaux.
15:29 Toutes les communes ne respectent pas clairement et préfèrent payer des amendes.
15:32 Non, mais la loi SRU dont vous parlez,
15:35 elle a quand même permis de produire la moitié des logements sociaux en France
15:37 et de les faire dans des endroits où ils n'en voulaient pas.
15:39 Alors, il faut faire mieux appliquer pour ceux qui se dédouanent de cette loi.
15:42 Quand il y a un feu rouge, on se prend une prune.
15:44 Et bien, quand on ne met pas la loi SRU, il faut que le préfet agisse.
15:47 En revanche, si on assiste à cette baisse de construction de logements sociaux,
15:51 il y a plusieurs facteurs qui sont liés à l'augmentation des taux, du livret A,
15:55 à des coûts de construction.
15:56 Mais, je vous rappelle, un milliard trois de baisse de budget de l'État par an
16:01 dans le premier quinquennat et la première année du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron,
16:05 à nouveau un milliard trois ponctionné sur les bailleurs sociaux.
16:08 On ne fera pas plus avec moins.
16:09 Il faut les remettre.
16:10 Peut-être qu'il fallait inciter certains bailleurs plus que d'autres.
16:14 Nous, ce qu'on dit au président de la République, à la première ministre,
16:16 c'est de leur dire "écoutez, peut-être que vous nous dites que ce n'était pas efficace
16:18 à certains égards la politique du logement.
16:20 Mais là, ce que vous faites, c'est que vous faites juste couper dans le budget.
16:22 Vous ne faites pas une autre politique.
16:23 Et nous proposons une autre politique.
16:25 – D'un mot avant de finir l'info, je voudrais avoir votre réaction
16:28 sur ce que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dit au préfet.
16:32 Il leur donne pour consigne d'accélérer les expulsions de leur HLM
16:34 et les familles de délinquants qui ont participé aux émeutes.
16:36 Qu'est-ce que vous dites ?
16:37 – D'abord, les personnes qui auraient participé aux émeutes,
16:41 c'est-à-dire des violences sur les biens ou les personnes,
16:43 doivent évidemment être condamnées, jugées, enfin jugées, peut-être condamnées,
16:46 enfin en tout cas, on ne peut pas laisser les choses comme ça.
16:48 En revanche, là, il y a un raccourci qui est incroyable.
16:50 En fait, ce que dit le ministre de l'Intérieur,
16:52 c'est parce que vous avez commis tels actes,
16:56 on va accélérer une procédure d'expulsion locative.
16:58 En fait, il ne peut pas faire ça, sauf à élargir sur les troubles de voisinage.
17:02 Donc en fait, c'est un peu de la communication.
17:05 – Ça met à mal la tranquillité des voisins.
17:09 – C'est un contrat, donc il y a de l'agitation dans cette histoire-là.
17:11 Et attention, il y a un autre point.
17:14 Vous avez quelqu'un dans la famille qui pourrait avoir commis un délit,
17:16 eh bien il doit être jugé et peut-être condamné ou pas,
17:19 mais il ne faut pas virer toute la famille.
17:21 Qu'est-ce que ça veut dire ?
17:22 Les autres frères et sœurs, les parents, etc. ?
17:24 Non, ça n'a pas de sens.
17:26 Il ne faut pas aller dans ce sens-là,
17:27 mais je crois que c'est pour beaucoup donner l'impression qu'on fait quelque chose.
17:32 Bref, protégeons les personnes.
17:33 Si il y a des personnes qui ont dérapé, qui ont dérivé,
17:36 qui ont commis des actes qui ne sont pas acceptables,
17:38 il faut les juger, mais ne confondons pas tout, je pense.
17:40 – Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre,
17:43 vous êtes l'invité de France Info,
17:44 on vous retrouve juste après le Fil info à 8h51 avec Maureen Swignard.
17:48 [Générique]
17:49 – Des records de température pour un mois de septembre
17:52 pourraient être battus aujourd'hui du côté de la Rochelle,
17:54 notamment 36 degrés attendus,
17:56 on n'a jamais mesuré plus de 35 degrés à cette époque de l'année.
18:00 Vagues de chaleur marquées notamment dans les Charentes,
18:03 le Poitou, la Dordogne et le Lot ce lundi.
18:06 Ce qui peut rendre encore plus difficile la rentrée pour certains.
18:09 12 millions d'élèves de retour en classe à partir d'aujourd'hui
18:12 et le ministre de l'Éducation nationale annonce
18:14 qu'il veut lancer rapidement des expérimentations sur l'uniforme à l'école,
18:19 les modalités seront annoncées à l'automne.
18:21 Il faut des mesures d'urgence mais il faut aussi des mesures structurelles,
18:25 dit sur France Info, la Fondation Abbé Pierre,
18:27 réaction à cette aide de l'État pour les Restos du Coeur,
18:30 une promesse de 15 millions d'euros d'aide en plus,
18:33 alors que l'association prévoit de réduire son nombre de bénéficiaires faute de moyens.
18:38 La tenante du titre, éliminée dès les 8e de finale,
18:40 la joueuse de tennis polonaise Iga Wziatek, sortie à l'US Open,
18:44 plus aucun Français ne sont sur les cours de ce tournoi américain.
18:47 Nous sommes toujours avec Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre.
19:00 Beaucoup d'étudiants en cette rentrée n'ont toujours pas de logement.
19:03 À quelques jours de cette rentrée, la ministre de l'Enseignement supérieur,
19:07 Sylvie Rodaillaud, dit qu'il n'y a pas de baguette magique.
19:09 C'est un aveu d'impuissance.
19:11 Non, mais il n'y a pas de baguette magique, effectivement.
19:12 Alors, on peut apporter des aides qui permettent de payer des loyers
19:15 qui sont bien trop chers pour les étudiants.
19:17 Mais qu'est-ce qu'on voit ?
19:18 Vous parliez tout à l'heure du premier poste de dépense des ménages, c'est le logement.
19:21 Si on prend tous les coûts inhérents au logement,
19:23 autour du logement, c'est à peu près 30%.
19:25 Mais pour les étudiants, c'est souvent 50, 60%.
19:27 Donc, on est dans le scénario, j'allais dire, assez classique,
19:31 de ceux qui peuvent se faire aider par leurs parents, sans sorte.
19:34 Ceux qui ne peuvent pas doivent être aidés par la collectivité.
19:37 Alors, pas de baguette magique, mais en revanche,
19:39 c'est la raison pour laquelle il faut commencer très vite à construire
19:42 plus de logements, du CRUS pour les étudiants,
19:45 à apporter des réponses structurelles.
19:47 Parce que quand on dit pas de baguette magique, plus on attend.
19:49 Ça fait des années qu'on dit ça.
19:51 Mais oui, mais ça fait des années que des gens souffrent, et de plus en plus.
19:54 Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
19:55 Ça veut dire que parce que ça fait des années qu'on le dit, on ne va plus le dire ?
19:58 Non, il faut qu'on l'entende.
20:00 On est sortis de la crise Covid, qu'est-ce qu'on a vu ?
20:02 On a vu la fragilité de nos étudiants, des femmes seules, avec enfants,
20:05 de ceux qui avaient des petits boulots.
20:06 Alors, le fait de perdre les pourboires, le fait de perdre les heures supplémentaires,
20:09 même s'il y avait eu des aides de l'État, il basculait.
20:12 Les quartiers populaires, ça fait des années,
20:14 ça fait des décennies dont on sait qu'il faut mettre le paquet.
20:16 Donc, bien sûr qu'il y a des enjeux de sécurité,
20:18 notamment pour les habitants des quartiers populaires,
20:20 mais on voit bien que c'est multifactoriel, les problèmes d'accès aux services publics,
20:23 d'accès à l'emploi, de discrimination.
20:26 Oui, ça fait des années, et c'est ça dont on a besoin.
20:28 De se mettre tous, de retrousser les manches,
20:30 de travailler avec le gouvernement, avec les collectivités locales,
20:33 les associations, les habitants pour dire "on laisse pas faire".
20:36 Et moi, ce que je vois, je vais vous dire,
20:38 c'est parfois trop d'agitation parce qu'on change de sujet tous les jours.
20:41 Et tout d'un coup, on oublie tous ces éléments-là.
20:43 – On n'en parle pas beaucoup du logement en cette rentrée,
20:45 on parle beaucoup d'éducation.
20:46 – On n'a jamais beaucoup parlé de logement, je ne sais pas pourquoi,
20:48 parce que peut-être c'est trop compliqué, parce que ce n'est pas le temps du politique.
20:51 Quand vous commencez une bonne politique du logement,
20:53 vous n'en ferez pas forcément,
20:55 vous ne verrez pas forcément les résultats au bout de 4-5 ans.
20:57 Oui, mais c'est essentiel pour les gens.
21:00 – Parce qu'Emmanuel Macron, c'est son deuxième mandat, il n'est pas arrivé hier.
21:04 Donc sur cette politique du logement, il n'est pas à la hauteur ?
21:07 – En fait, c'est compliqué.
21:09 Par exemple, sur la politique du logement d'abord,
21:10 il a emboîté le pas de cette logique qui consiste à dire
21:14 pour les personnes sans domicile, il est meilleur d'apporter un logement
21:16 avec éventuellement un accompagnement si besoin,
21:19 que de multiplier les chambres d'hébergement d'urgence
21:21 qui ne sont pas satisfaisantes pour les gens,
21:22 et qui sont coûteuses pour les finances publiques.
21:24 Il a mis en place un plan quinquennal avec les collectivités,
21:26 pas hyper financés, mais le changement commence à s'opérer.
21:30 Mais après, qu'est-ce qui s'est passé ?
21:32 Ils ont décidé de faire du logement, ce gouvernement, le président de la République,
21:36 le principal contributeur de la baisse de dépenses publiques de l'État.
21:39 Alors comment faire une bonne politique du logement
21:41 quand on coupe 4 milliards par an, et qu'on nous annonce,
21:43 pour le prochain budget, à nouveau 2 milliards d'économies en plus sur le logement ?
21:48 C'est difficile de dire aux gens, écoutez, on va faire plus tous ensemble,
21:51 par contre, j'enlève 6 milliards.
21:53 – Puisque vous parlez du budget, le gouvernement est en train de le préparer,
21:55 ce budget, on l'aura dit d'ici quelques semaines, pas de hausse d'impôt,
21:58 répète Bruno Le Maire, vous pensez, vous, que ce serait plus juste d'augmenter les impôts ?
22:02 Au moins pour certaines catégories ?
22:03 – Bien sûr, à la hauteur des efforts que les uns et les autres peuvent faire.
22:06 – Vous pensez à quelle catégorie ?
22:08 – Écoutez, progressivement, c'est-à-dire, il y a déjà la moitié des gens
22:10 qui ne payent pas d'impôt sur le revenu, donc forcément ceux qui sont au-dessus.
22:14 On pourrait rajouter une tranche parmi les très aisés, parmi les très riches,
22:18 on pourrait fiscaliser une partie du patrimoine, on pourrait…
22:20 Vous voyez ce que je veux dire, pourquoi ?
22:22 Parce que la transition écologique dont nous avons besoin,
22:24 le modèle de protection sociale, notre protection sociale en France,
22:28 on en a besoin, pour la sécurité aussi, pour, bien sûr, les hôpitaux, pour l'école,
22:34 pour le social, pour aider les personnes, on ne pourra pas faire, c'est avec moi.
22:38 Donc, il faut le faire à la hauteur des efforts que les uns et les autres peuvent faire,
22:41 il ne faut pas que ce soit confiscatoire, mais le fait de dire,
22:44 pendant dix ans, on ne va pas jouer avec l'impôt,
22:47 peut-être il y a des impôts aussi aux entreprises qui pourraient
22:49 être davantage conditionnés sur des enjeux sociaux, écologiques,
22:53 et puis, puisqu'on parle du projet de loi de finances,
22:54 on nous annonce le budget le plus vert de l'histoire de France,
22:57 eh bien nous, ce qu'on voudrait, c'est qu'il soit vert, et je crois qu'il va l'être,
23:00 il y a la planification écologique, j'ai dit tout à l'heure sur la rénovation thermique,
23:04 il devrait y avoir des moyens supplémentaires, ce serait une très bonne nouvelle.
23:07 Eh bien, à côté du budget vert, il faut un budget social, avec un vrai bouclier social,
23:11 et c'est là-dessus qu'on voudrait nous discuter avec les parlementaires
23:14 et avec le gouvernement pour les semaines qui viennent.
23:16 – Il y a l'histoire du financement, mais il y a aussi une histoire de réglementation,
23:19 la mode en ce moment, c'est Airbnb, vous le savez,
23:21 l'été vient de se terminer, et un peu partout en France,
23:24 des maires partent en croisade contre les locations de type Airbnb,
23:28 est-ce qu'elles ont raison, et est-ce qu'il faut interdire ces locations
23:31 dans certains quartiers ou dans certaines villes ?
23:33 – Alors oui, elles ont raison, mais attention de quoi on parle,
23:35 on ne parle pas de la famille qui met quelques jours ou quelques semaines par an
23:39 son logement en location, on parle de personnes qui en font un marché économique,
23:43 c'est une catastrophe dans certaines villes du Pays Basque,
23:46 dans certaines villes de Bretagne par exemple.
23:48 Écoutez, voilà un exemple parfait, ça ne coûte pas de supprimer la niche fiscale
23:54 qui est plus favorable pour la location saisonnière que pour la location à l'année.
23:58 Il y a une proposition de loi, transpartisane, Renaissance,
24:02 Europe Écologie Les Verts, Parti Socialiste,
24:04 Pays Républicain qui est sur la table depuis 6 mois.
24:07 – Ah, il faut la prendre.
24:08 – Vous allez aligner le taux d'imposition quand il s'agit de location touristique.
24:11 – Ne pas favoriser la location touristique par rapport à la location à l'année
24:14 dont nous avons besoin, pour les jeunes, pour les étudiants,
24:16 pour les catégories modestes, il faut le faire.
24:19 Alors pourquoi ça ne se fait pas ?
24:21 Moi je pose la question au gouvernement, pourquoi ça n'est pas pris,
24:23 au Parlement pourquoi ça n'est pas pris ?
24:25 Je pense que ça va évoluer dans le bon sens dans les mois qui viennent,
24:28 mais enfin ça fait quand même deux ans qu'on en parle,
24:30 depuis il y a cette loi transpartisane, il y a eu un effort qui a été fait
24:33 entre les parlementaires avec un Parlement compliqué quand même, on l'a tous vu.
24:37 Voilà, il y a aussi des choses en termes d'encadrement des loyers,
24:40 on pourrait aller plus loin, ça ne coûte pas un sou à l'État
24:43 et ça permet de réduire un peu la voilure.
24:45 On peut discuter ensemble de mesures qui pourraient, je pense,
24:49 changer la donne pour beaucoup de nos concitoyens.
24:51 Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre,
24:54 merci d'avoir été avec nous en ce jour de rentrée.