Parlons Vrai chez Bourdin : Emission du 03 juillet 2023

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec

Retrouvez Parlons Vrai chez Bourdin du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos Parlons vrai chez Bourdin : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQkzX4JBcyhPDl9yzBynYbV

##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-07-03##
Transcript
00:00:00 Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Jean-Jacques Bourdin.
00:00:07 Il est 10h31, jusqu'à midi et demi nous sommes ensemble pour regarder l'actualité à travers les invités qui vont venir ici en direct au téléphone ou dans notre studio.
00:00:19 Et puis vous-même, 0826 300 300, vous n'hésitez pas, allez-y.
00:00:24 Vous étiez très très très nombreux jeudi et vendredi à nous appeler, nous avons battu des records d'appels, donc continuez 0826 300 300.
00:00:33 Merci d'être avec nous, bonjour à toutes et à tous.
00:00:36 Emote, après la mort de Nahel, la situation est plus calme.
00:00:39 Les commerçants constatent les dégâts, réparent les dégâts, les tribunaux prononcent les premières condamnations.
00:00:46 Les maires appellent la population à se réunir sur le parvis des mairies à midi.
00:00:50 Les sirènes retontiront dans toutes les communes de France en soutien à tous les élus agressés.
00:00:55 Nous aurons le témoignage de plusieurs élus agressés.
00:00:58 Ce matin, témoignage notamment encore du maire de Viry-Châtillon et puis de la police nîmoise.
00:01:06 Un policier nîmois a été sauvé par son gilet pare-balle, il a été visé dans le ventre par une balle de 9 mm.
00:01:14 Nous ouvrirons le débat entre 11h et midi.
00:01:18 Sanctionner les parents des mineurs impliqués dans les pillages et saccages, est-ce possible ?
00:01:22 Que dit la loi ? Comment responsabiliser les parents ?
00:01:25 30% des interpellés depuis mercredi ont moins de 18 ans.
00:01:29 Les mineurs ont souvent le sentiment qu'il ne peut rien leur arriver juridiquement parce qu'ils sont mineurs précisément.
00:01:37 De quoi parlerons-nous encore ? De cette cagnotte lancée en soutien aux policiers soupçonnés d'avoir tué Nahel.
00:01:44 Est-ce une provocation ? Est-ce ajouter de l'huile sur le feu ?
00:01:48 Là encore, vous vous prononcez 0826 300 300.
00:01:53 Un pompier décédé dans la nuit en luttant contre l'incendie de plusieurs véhicules dans un parking souterrain de Saint-Denis.
00:01:59 Mais il n'y a pas de lien avec les émeutes, expliquent les sapeurs-pompiers de Paris.
00:02:04 Il est 10h33, merci d'être avec nous.
00:02:08 Vous savez que vous pouvez écouter votre émission en direct tous les matins, ce n'est pas compliqué.
00:02:12 La radio 99.9 à Paris en Ile-de-France, sur l'application Sud Radio, sur le site sudradio.fr,
00:02:18 Facebook Live, la chaîne YouTube de Sud Radio, et puis sur le site sudradio.fr en podcast sur l'application Sud Radio.
00:02:26 Podcast, Apple Podcast, Spotify, Deezer, évidemment, évidemment.
00:02:31 Vous n'hésitez pas, vous n'hésitez pas à nous appeler 0826 300 300.
00:02:38 Nous avons besoin de vous. Dans un instant, nous allons prendre Rémi Alonso,
00:02:43 qui est le porte-parole d'Alliance Nationale, le syndicat de police,
00:02:47 à propos de ce policier qui a eu la vie sauve grâce à son pare-bas, l'anime.
00:02:52 Mais tout de suite, dans quel monde on vit avec vous, Félix Mathieu ?
00:02:55 C'est inhabituel. Pour un dimanche à Grenoble,
00:02:58 le palais de justice était exceptionnellement ouvert.
00:03:02 Jusqu'à très tard, hier soir, le tribunal correctionnel jugeait une trentaine de pilleurs et des meutiers en comparution immédiate.
00:03:10 Moins de 30 ans pour la plupart, souvent avec un casier judiciaire encore vierge.
00:03:14 De jeunes habitants de l'agglomération grenobloise défilent à la barre.
00:03:17 Il a fallu dédoubler la salle d'audience dans la nuit de samedi à dimanche.
00:03:21 Souvent cagoulés, ils ont fracassé des vitrines et des rideaux de fer
00:03:24 pour se servir dans les magasins. Les galeries Lafayette de la ville, par exemple,
00:03:28 estiment s'être fait voler 368 000 euros de marchandises.
00:03:32 Quelques prévenus prétextent avoir voulu participer à une marche silencieuse en hommage à Nahel.
00:03:38 Marche qui aurait ensuite dérivé vers du pillage d'opportunités.
00:03:42 Alors la présidente s'agace. Dès 20h, on n'est plus sur une manifestation de soutien, on est d'accord.
00:03:47 Alors pourquoi êtes-vous restés après ?
00:03:50 Est-ce qu'il y a besoin d'une cagoule pour rendre hommage ?
00:03:53 La plupart de ces émeutiers expliquent s'être laissés emporter par l'ambiance en train de dégénérer.
00:03:58 « Je n'ai pas réfléchi, j'ai suivi », lance l'un d'eux.
00:04:01 « J'ai été tenté », renchait rien d'autre.
00:04:03 Le procureur avait averti qu'il serait sévère.
00:04:06 « Ce ne sont pas des actes isolés, mais des pillages en réunion, en meute », dit-il.
00:04:11 Les prévenus ont finalement eu des peines de trois à six mois de prison, ferme ou avec sursis.
00:04:15 Il est 10h35, merci d'être avec nous Rémi Alonso, bonjour.
00:04:19 Bonjour.
00:04:20 Cette porte-parole départementale Allianz, police nationale, dans le Gard, Rémi Alonso,
00:04:26 c'est en rentrant chez lui samedi matin qu'un policier de la BAC s'est aperçu
00:04:32 qu'une balle de 9 mm était logée dans son gilet pare-balles, c'est bien cela ?
00:04:37 Non, pas tout à fait.
00:04:39 En fait, c'est en reprenant son service la nuit suivante
00:04:43 qu'il s'est aperçu qu'il y avait un trou dans son gilet pare-balles
00:04:46 et en touchant à travers la housse, il s'est aperçu qu'il y avait une ogive qui était logée dans le gilet pare-balles.
00:04:51 La veille, il avait pensé avoir pris une pierre au niveau des côtes.
00:04:56 Une pierre au niveau des côtes, il a senti le coup ?
00:04:58 Oui.
00:04:59 Et en fait, c'était une balle de 9 mm ?
00:05:01 Tout à fait.
00:05:03 Cette dernière a dû être tirée d'assez loin, vu l'impact limité que ça a eu dans le gilet pare-balles.
00:05:10 C'est pour ça qu'il a pensé que c'était une pierre qui lui avait été jetée et non pas un coup de feu.
00:05:15 Après, vu la distance, on peut supposer aussi que ce n'était pas l'abdomen qui était visé mais plus la tête.
00:05:24 Et la balle, en perdant de la vitesse, elle a perdu de la hauteur et l'a frappée au niveau de l'abdomen.
00:05:29 Cette balle a été tirée dans la nuit de vendredi à samedi, quartier Pisse 20, à Nîmes ?
00:05:35 Tout à fait.
00:05:37 Elle a été tirée lorsque mes collègues intervenaient sur l'incendie et le pillage
00:05:42 de la direction départementale des territoires et de la mer à Pisse 20.
00:05:46 J'imagine rétrospectivement la peur de ce policier.
00:05:53 Ecoutez, tout à fait.
00:05:55 Le premier soir, il était très bien.
00:06:00 Le soir où il s'est aperçu de l'impact, il était très bien.
00:06:04 Je l'ai eu hier longuement au téléphone.
00:06:07 Déjà, psychologiquement, il était un peu plus atteint.
00:06:10 Après, il faut savoir que c'était le troisième sur la colonne.
00:06:15 Il y avait deux collègues devant lui.
00:06:17 Cette balle est passée entre les deux collègues pour venir l'impacter à lui.
00:06:22 Oui, oui.
00:06:24 Une enquête est ouverte, j'imagine, pour essayer de retrouver celui qui a tiré,
00:06:29 celui ou celle, mais c'est celui sûrement qui a tiré, Rémi Alonso ?
00:06:32 Tout à fait.
00:06:33 Il y a une enquête qui est ouverte pour tentative d'assassinat sur un dépositaire de l'autorité publique.
00:06:41 Rémi Alonso, comment ça s'est passé hier soir à Nîmes ?
00:06:45 Plus calme ?
00:06:46 Alors hier soir, oui, ça a été beaucoup, beaucoup plus calme.
00:06:49 Il y a eu quatre interpellations.
00:06:51 Deux jeunes qui brûlaient des poubelles dans le secteur de Vacquerolles
00:06:55 et qui les avaient amenés contre une école.
00:07:00 Mais à part ça, il y a eu quelque chose pour Adil Alazute,
00:07:04 mais ça a été, grosso modo, une nuit beaucoup plus calme.
00:07:08 Merci Rémi Alonso.
00:07:10 Merci pour les faits.
00:07:11 Il est 10h38, vous êtes sur Sud Radio.
00:07:15 Allez-y, vous témoignez après tout ce qui s'est passé depuis vendredi,
00:07:19 depuis jeudi, même depuis la mort de Naël,
00:07:21 mardi, c'était mardi dernier, déjà presque huit jours,
00:07:25 depuis tout ce qui s'est passé.
00:07:27 Quand on fait le bilan, plusieurs milliers de voitures incendiées,
00:07:31 près de mille bâtiments détruits ou dégradés,
00:07:34 250 attaques de commissariats et de gendarmes,
00:07:37 plus de 700 membres des forces de l'ordre blessés,
00:07:41 depuis mardi dernier, c'est le bilan qu'on peut faire aujourd'hui.
00:07:44 Ça vous inspire des réactions ?
00:07:47 Allez-y, vous savez qu'entre 11h et midi, nous allons débattre.
00:07:50 Sanctionner les parents des mineurs impliqués dans les pillages et saccages,
00:07:54 est-ce possible ? Que dit la loi ?
00:07:55 Comment responsabiliser les parents ?
00:07:57 30% des interpellés depuis mercredi ont moins de 18 ans.
00:08:00 Les mineurs ont souvent le sentiment qu'il ne pourrait alors arriver juridiquement,
00:08:04 parce qu'ils sont mineurs.
00:08:06 On en parle, on parle de ce sujet et d'autres.
00:08:09 Vous n'hésitez pas, 0826-300-300, je vous attends.
00:08:13 Les maires, les maires en première ligne,
00:08:15 nous allons dans un instant appeler le maire de Charly,
00:08:20 4461 habitants, c'est près de Lyon, dans le Rhône, Olivier Arocho,
00:08:27 devant chez lui, devant chez lui, une torche en feu,
00:08:30 placée devant son portail.
00:08:33 Il va témoigner, il est là avec nous, dans 2 minutes, 10h39.
00:08:37 Jean-Jacques Bourdin.
00:08:38 Il est 10h43, vous témoignez de ce que vous avez vécu depuis plusieurs jours,
00:08:43 votre sentiment sur tous ces événements
00:08:47 qui se sont produits dans de très nombreuses communes de France.
00:08:50 Et puis les maires visés, nous sommes avec Jean-Marie Villain,
00:08:53 le maire de Viry-Châtillon, en région parisienne.
00:08:56 Jean-Marie Villain, bonjour.
00:08:58 - Bonjour.
00:08:59 - Merci d'être avec nous à Viry.
00:09:00 L'école maternelle les Bleus a fait l'objet d'un départ d'incendie.
00:09:04 Ça s'est produit quand ?
00:09:06 - Ça s'est produit dans la nuit de mémoire de jeudi à vendredi.
00:09:10 On est tous un petit peu décalés sur les jours, pour tout vous dire.
00:09:13 - Oui, oui.
00:09:14 - Tout simplement, une vitre cassée avec un pavé.
00:09:19 3-4 individus, semble-t-il, sont entrés à l'intérieur,
00:09:22 ont arrosé d'essence toutes les classes.
00:09:25 On fait une première tentative de mettre le feu dans une première classe.
00:09:29 Ils l'ont fait ensuite dans le péri-scolaire.
00:09:32 Et fort heureusement, on a une alarme intrusion
00:09:36 qui a permis d'alerter instantanément nos services techniques
00:09:40 qui sont venus sur place, qui ont vu très rapidement le feu
00:09:42 et qui ont appelé les pompiers qui ont été, comme d'habitude, ultra rapides
00:09:47 et ont éteint l'incendie quasiment immédiatement
00:09:50 avec finalement peu de dégâts du feu, mais beaucoup avec l'eau.
00:09:53 Et puis avec une école complètement impossible à accueillir les enfants
00:09:57 pendant 4-5 jours.
00:09:58 On va malgré tout essayer de le faire pour demain ou au plus tard jeudi
00:10:02 de façon à ce que les enfants ne finissent pas l'année scolaire
00:10:05 ailleurs que dans leur classe.
00:10:07 - Les symboles républicains sont ciblés, Jean-Marie Villain.
00:10:10 Hôtel de ville, école, bibliothèque, médiathèque, police municipale.
00:10:14 Les symboles républicains sont ciblés, ainsi que les élus de la République.
00:10:19 Les maires, les conseillers municipaux, Jean-Marie Villain, ont...
00:10:24 évidemment, tout le monde pense au maire de la Haile-et-Rose
00:10:29 que vous connaissez bien.
00:10:31 Cette attaque à la voiture bélier contre le pavillon du maire de la Haile-et-Rose.
00:10:35 Portail et véhicule incendié, son épouse qui s'est enfuie avec ses deux enfants.
00:10:39 Les deux enfants du couple ont 5 et 7 ans.
00:10:42 Elle s'est fracturée la jambe en essayant de fuir, justement,
00:10:47 et de sauter par-dessus un mur.
00:10:50 Rassemblement à midi sur le parvis de toutes les mairies de France.
00:10:53 Aviri Chatillon également, avec les sirènes qui sonneront.
00:10:57 C'est bien cela ?
00:10:58 - Oui, les sirènes, c'est un petit peu compliqué
00:11:00 parce qu'on risque justement, en déchargeant la possibilité d'un appel urgent,
00:11:06 ce qui m'importe c'est surtout de rassembler les gens,
00:11:09 de pouvoir évoquer l'appel de l'AMF,
00:11:12 parce que c'est vrai que c'est un moment important,
00:11:15 comme sera important le moment de rassemblement auprès de Vincent Gendrin
00:11:20 cet après-midi à 15h à la Haile-et-Rose,
00:11:23 parce que nous devons lui apporter ce soutien,
00:11:26 et puis surtout montrer qu'on est tous ensemble
00:11:28 et qu'on refuse justement de céder à cette brutalité, à ces agressions.
00:11:34 On est là pour aider les gens, très franchement,
00:11:36 on passe beaucoup de temps, parce qu'on aime bien ça aussi,
00:11:39 mais parce qu'on a sa cheville au corps,
00:11:42 on a besoin d'essayer d'apporter du meilleur vivre,
00:11:45 en particulier à ces familles qui vivent dans les quartiers en politique de la ville.
00:11:49 Mais on ne doit pas céder non plus à cette pression,
00:11:52 fut-elle peut-être un peu dangereuse.
00:11:55 On a tous été, à un moment ou à un autre,
00:11:57 là on a atteint le paroxysme avec cette agression contre la famille de Vincent,
00:12:01 mais on ne doit pas, ni rester insensible,
00:12:04 ni surtout ne pas bouger, et surtout pas baisser les bras.
00:12:07 J'aime ce que vous dites Jean-Marie Villain.
00:12:10 Comment s'en prendre à des élus de la République,
00:12:13 des élus qui font le bien pour la commune
00:12:16 et pour ceux qui habitent les communes,
00:12:18 et qui sont là pour faire vivre les communes,
00:12:22 et pour permettre le bien vivre, et le bien vivre ensemble.
00:12:27 Jean-Marie Villain, prenons un autre maire avec nous,
00:12:29 Olivier Arojo, qui est le maire de Charly,
00:12:32 un peu plus de 4000 habitants, métropole de Lyon.
00:12:35 Olivier Arojo, bonjour.
00:12:36 - Bonjour à tous.
00:12:37 - Merci, nous sommes avec Jean-Marie Villain, le maire de Vierichâtillon également.
00:12:42 Olivier Arojo, vous, vous avez découvert devant chez vous,
00:12:46 une torche enflammée, c'est cela ?
00:12:49 - C'est ça, c'est une torche manuelle
00:12:52 qui a été déposée dans la nuit, dans la fin de nuit de samedi à dimanche,
00:12:56 avec des découvertes fortuites en ouvrant le portail le matin.
00:13:00 Sous le choc, puisque ma commune n'a pas été,
00:13:03 comme certains de mes voisins,
00:13:06 on n'a pas connu de difficultés ces dernières nuits,
00:13:09 donc c'est vrai que c'est sous le choc qu'on se rend compte que finalement,
00:13:14 au-delà des institutions,
00:13:16 maintenant on bascule dans des démarches individuelles,
00:13:20 des attaques individuelles,
00:13:21 et cela est de plus en plus inquiétant, je trouve.
00:13:24 Heureusement, je suis bien moins touché que l'ensemble de mes collègues
00:13:29 et de collègues dont on vient de parler,
00:13:31 mais voilà, ça montre bien une difficulté
00:13:34 que nous avons avec une certaine minorité de population
00:13:39 qui a en gros une difficulté avec l'autorité, quelle qu'elle soit.
00:13:44 On va au-delà de simplement, déjà, c'est dramatique,
00:13:48 imaginer des attaques de mairies, de services publics,
00:13:51 de bibliothèques, de cantines scolaires,
00:13:53 mais quand on en vient maintenant à basculer sur l'attaque des personnes
00:13:58 en tant que telles, de leur maison, de leur famille,
00:14:01 cela interroge sur notre société.
00:14:05 Oui, vous avez raison, cela interroge sur notre société.
00:14:08 Qu'allez-vous faire à Charlie à midi ? Même chose ?
00:14:11 Vous appelez la population à se rassembler sur le parvis de la mairie ?
00:14:14 Oui, tout à fait, nous avons déjà eu un grand nombre de personnes
00:14:17 qui nous ont témoigné leur soutien et leur présence.
00:14:20 Je crois que c'est important de montrer que nous sommes rassemblés,
00:14:24 quel que soit ce qui se passe, nos valeurs doivent être défendues.
00:14:29 Oui, je vous dis à tous les deux, Jean-Marie Villain, Olivier Rougeau,
00:14:33 je vous pose la question, c'est une initiative formidable,
00:14:37 cette initiative à midi, parce que c'est une manière de montrer
00:14:40 que vous réinvestissez l'espace public,
00:14:43 que l'espace public appartient à tous.
00:14:46 C'est exactement ce que voulait la MF, c'est bien montrer que d'abord,
00:14:51 ces bâtiments publics sont essentiels pour la vie de nos populations.
00:14:57 Quand on attaque le service d'état civil d'une mairie,
00:15:02 ce sont les populations qui vont en avoir encore plus de mal.
00:15:05 Dieu sait s'il y a beaucoup de difficultés pour avoir des passeports
00:15:08 et des cartes d'identité, mais vous imaginez que si vous repoussez ça
00:15:11 de deux ou trois mois encore, c'est catastrophique pour les familles.
00:15:15 Donc c'est ça, il faut impérativement que les gens comprennent
00:15:18 que ces bâtiments, ce n'est pas pour le maire, ce n'est pas pour les élus,
00:15:21 c'est pour tout le monde. Tout le monde doit pouvoir utiliser,
00:15:24 bénéficier de ces services.
00:15:27 Je suis juste inquiet, si vous me permettez, Jean-Jacques Bourdin,
00:15:30 je suis inquiet quand même parce que là où on devrait faire bloc,
00:15:33 tout le monde devrait faire bloc, la presse, les élus, la population,
00:15:37 on devrait tous faire bloc derrière les policiers, les pompiers
00:15:40 et tous les gens de nos services publics.
00:15:43 Mais quand j'entends quand même, moi une sénatrice,
00:15:46 qui sort quand même ses ignominies de dire que la République
00:15:49 s'est faite sur les émeutiers et sur le fait de détruire des bâtiments publics,
00:15:53 aujourd'hui, c'est vraiment mettre de l'huile sur le feu.
00:15:56 C'est un scandale tout simplement.
00:15:58 Moi j'ai mal justement à entendre quelqu'un qui veut être élu
00:16:02 ou qui souhaite être élu, parler de cette façon-là
00:16:05 de nos services publics, parler de ce qui est nécessaire pour nos habitants.
00:16:10 - Oui, la responsabilité, on parle beaucoup,
00:16:13 et on va en parler entre onze heures et midi, de la responsabilité des parents,
00:16:16 mais il y a aussi la responsabilité des politiques,
00:16:19 de certains responsables politiques,
00:16:21 et la responsabilité de chacun,
00:16:24 parce que c'est bien beau de tout mettre soit sur le dos de l'immigration,
00:16:27 soit sur le dos de je ne sais trop quoi,
00:16:30 mais c'est aussi, ces émeutes, de la violence pure,
00:16:35 de la violence pure, de la délinquance pure,
00:16:39 de la délinquance pure !
00:16:41 - On n'est plus du tout dans l'appel au soutien à ce pauvre gamin,
00:16:45 parce que moi je continue de penser qu'à 17 ans on n'a pas le droit de mourir,
00:16:48 quelles que soient les raisons.
00:16:50 Maintenant, à côté de ça, quand on va piller un magasin
00:16:53 et qu'on ramasse tout à l'intérieur,
00:16:55 on n'est pas dans la revendication,
00:16:57 on est dans le vol, on est dans la voyoucratie.
00:17:00 - De la délinquance pure, de la violence pure,
00:17:02 vous avez entièrement raison, dans le vol.
00:17:04 Qu'est-ce que vous en pensez Olivier Rejau ?
00:17:07 - Je pense qu'un certain nombre de personnes utilisent cette période
00:17:12 pour mettre à mal notre système, mettre à mal nos valeurs,
00:17:16 tout ce qui fait le principe de notre République.
00:17:19 Et je parle aussi de certains élus qui prennent des positions
00:17:23 qui mettent le doute dans les esprits des uns et des autres.
00:17:26 C'est bien pour ça qu'il faut défendre nos valeurs haut et fort.
00:17:30 On doit les afficher, on doit partir du principe
00:17:33 que quelle que soit la situation, on doit défendre notre République
00:17:37 et ne pas laisser cette culture de l'incivilité se mettre en place.
00:17:43 Parce que finalement, on crée un peu le droit à la délinquance.
00:17:46 On accepte tout et il nous faut une fermeté absolue.
00:17:50 Car bien sûr, ce que nous avons vécu ces dernières nuits
00:17:53 n'a rien à voir avec le drame familial
00:17:56 qui est un peu à l'origine de tout cela.
00:17:58 Il faut faire le distinguo,
00:18:00 mais nous devons être d'une rigueur
00:18:04 par rapport au respect des règles dans notre pays.
00:18:07 C'est intéressant ce que vous dites, le droit à la délinquance, Olivier Rogeau.
00:18:10 J'ai même lu une députée, je la cite, Alma Dufour,
00:18:15 qui est une députée LFI, je la cite parce que,
00:18:17 disons les choses clairement, dans la vie, il faut dire,
00:18:20 qui dit "la faim justifie les moyens".
00:18:23 La violence...
00:18:25 C'est comme cette candidate au sénatorial
00:18:27 qui annonce que les émeutes, finalement,
00:18:30 ça va reverser peut-être la Ve République.
00:18:33 Moi je suis désolé, mais la VIe République, si elle doit arriver,
00:18:36 elle doit se faire en respectant nos valeurs,
00:18:38 en respectant nos règles et en respectant, pour l'instant,
00:18:41 la Ve République et nos institutions.
00:18:44 On ne change pas la République
00:18:46 parce qu'on a aussi ce droit de vivre ensemble,
00:18:49 de le vivre en se respectant
00:18:51 et ces gens-là, pour moi, ne respectent plus rien.
00:18:54 - Merci à tous les deux, merci.
00:18:56 Hommage à travers vous deux,
00:18:59 hommage à tous les maires de France,
00:19:01 je rends hommage à tous les maires de France.
00:19:04 C'est un sacerdoce pour beaucoup.
00:19:07 Vous savez, quand on est maire d'une petite ou grande commune,
00:19:12 on est dérangé jour et nuit,
00:19:14 le moins de problèmes, on se tourne vers le maire.
00:19:17 C'est un homme et une femme essentiels.
00:19:21 D'ailleurs, c'est l'élu qui est le plus plébiscité par les citoyens.
00:19:25 Ce n'est pas un hasard.
00:19:27 Merci à tous les deux.
00:19:29 Merci pour tout ce que vous faites à travers vous.
00:19:31 Tous les maires de France, rassemblement.
00:19:34 Je lance un appel 0826 300 300
00:19:37 à tous nos auditeurs qui ont peut-être envie de s'exprimer,
00:19:40 qui eux-mêmes iront.
00:19:42 Irez-vous tout à l'heure sur le parvis des mairies ?
00:19:47 Irez-vous au soutien de tous ces élus ?
00:19:51 Vous nous dites, les symboles républicains sont ciblés,
00:19:55 parce que c'est vrai qu'on a oublié depuis, malheureusement,
00:19:59 cet homme, on a oublié la mort de Nahel,
00:20:03 on a oublié le départ de tout cela.
00:20:06 Maintenant, c'est passé à tout autre chose.
00:20:08 Maintenant, on en profite pour détruire.
00:20:11 Le plaisir de détruire, c'est la société dans laquelle nous vivons.
00:20:16 La violence dans laquelle nous vivons.
00:20:18 Le plaisir de détruire.
00:20:20 Éprouver un plaisir de détruire.
00:20:22 Et puis, il y a le vol. On en profite.
00:20:24 C'est l'opportunité. On est là, on passe, tiens.
00:20:26 On voit un magasin ouvert, détruit, qu'est-ce qu'on fait ?
00:20:29 On entre dans le magasin, puis on vole ce que l'on peut voler.
00:20:34 C'est ça aussi, malheureusement, la société.
00:20:36 Et d'ailleurs, on vole quoi ?
00:20:39 On vole des objets de marque.
00:20:41 On vole quoi ? On vole chez Apple.
00:20:44 On vole chez Nike.
00:20:46 Mais c'est la société de consommation.
00:20:49 C'est ça, la société de consommation.
00:20:51 Mais oui, c'est la société dans laquelle nous vivons.
00:20:54 Il est 10h55.
00:20:56 Et pardon, mais en plus, chacun jette de l'huile sur le feu.
00:21:01 Je parlais de cette LUFI qui explique que la violence est légitime.
00:21:05 Puis je parle aussi de cette cagnotte lancée en soutien aux policiers soupçonnés d'avoir tué Nahel.
00:21:11 C'est une provocation.
00:21:13 C'est une façon d'ajouter de l'huile sur le feu également.
00:21:16 Mais tout cela, ce sont des volontés politiques.
00:21:18 Dites-vous bien que derrière les uns et les autres, il y a une volonté politique.
00:21:23 Or, là, pardon, mais on dépasse la politique.
00:21:26 Demain d'ailleurs, entre 11h et midi, j'ouvrirai un débat sur les responsabilités politiques.
00:21:33 Ça va être intéressant.
00:21:34 Et vous allez intervenir.
00:21:36 0826 300 300.
00:21:38 Il est 10h56.
00:21:39 Jean-Jacques Bourdin.
00:21:41 Allez, 11h03, merci d'être avec nous.
00:21:43 Allez, nous allons ouvrir le débat.
00:21:46 Ouvrir un débat qui est déjà ouvert dans de nombreux foyers,
00:21:53 qui est déjà ouvert publiquement ici ou là, à propos des responsabilités.
00:21:58 Demain, nous parlerons de la responsabilité des politiques.
00:22:01 Après les émeutes, ça s'est un peu calmé.
00:22:04 Ça s'est même, pas un peu, ça s'est calmé la nuit dernière.
00:22:08 Des émeutes qui ont embrasé la France depuis cinq jours.
00:22:11 On est bien loin maintenant de la mort de Nahel et de la réaction à la mort de Nahel.
00:22:17 On est passé à une délinquance pure et dure avec ces pillages, ces saccages, ces incendies,
00:22:23 bâtiments publics et commerces privés.
00:22:26 Nous allons ouvrir le débat sur la responsabilité des parents.
00:22:31 Est-ce que ce sont, peut-être, en partie, ils ne sont peut-être pas en partie responsables, peut-être pas.
00:22:38 Justement, c'est le débat que nous allons ouvrir.
00:22:40 Est-ce un débat que l'on doit ouvrir ?
00:22:43 Sanctionner les mineurs impliqués et leurs parents, comment responsabiliser leurs parents ?
00:22:47 Ce sont des questions que je pose.
00:22:51 Les mineurs ont souvent le sentiment qu'il ne peut rien leur arriver juridiquement parce qu'ils sont mineurs.
00:22:58 Ça existe aussi.
00:22:59 Nous allons en parler avec nos invités. Il est 11h04.
00:23:02 Alors, Adama Kamara doit être avec nous. Il sera là au téléphone dans un premier temps parce qu'il est dans les embouteillages.
00:23:10 Johan Jusso, secrétaire confédéral de la Confédération syndicale des familles, est avec nous. Bonjour.
00:23:15 - Bonjour Jean-Jacques Bourdin. - Merci d'être avec nous.
00:23:17 Et puis Maître Maurade Fallec, avocat au barreau de Paris, est aussi avec nous.
00:23:21 - Bonjour Maître. - Bonjour.
00:23:22 Merci, merci d'être avec nous.
00:23:24 Alors, sur la responsabilité des parents, j'ai vu les réactions, là encore, des politiques, notamment du président de la République qui en a parlé,
00:23:34 du garde des Sceaux qui a rappelé certaines choses.
00:23:37 Est-ce qu'on peut ouvrir ce débat sur la responsabilité des parents ? Dites-moi.
00:23:44 Parce que 30% des interpellés sont des mineurs.
00:23:50 - Alors, effectivement, c'est les chiffres... - Et Anne Jusson, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:23:55 - Johan, pardon, Johan Jusson. - Pas de problème.
00:23:57 C'est effectivement les chiffres qui ont été recensés par la police.
00:24:01 Avant ça, nous, il nous semble quand même important de dire que les actes policiers sont absolument inexcusables, d'abord.
00:24:11 C'est la première chose.
00:24:12 La deuxième, c'est de dire que la réaction face à cet événement est en partie inexcusable également.
00:24:22 Quand on s'attaque à, effectivement, des Restos du Coeur, des Aldi, dans certains quartiers qui sont, pour certaines familles,
00:24:29 les seuls endroits où on peut faire les courses à pas cher, il y a une réelle problématique.
00:24:35 Ce qu'il faut dire, c'est que sur les quartiers, on est, si on devait prendre une métaphore, on est sur des braises.
00:24:41 Et à la première étincelle, il y a un feu et évidemment, ça s'embrase.
00:24:49 Avant ça, et avant de parler des parents, nous, ce qu'on dit, c'est qu'il y a sur le quartier quand même des dispositifs qui fonctionnent.
00:24:58 Il y a des associations, il y a des centres sociaux, il y a des enseignants, il y a des éducateurs qui font le travail
00:25:06 et qui sont vraiment à pied d'œuvre pour faire vivre correctement ces territoires, parfois exclus de la République.
00:25:14 Et donc, c'est important de leur dire qu'ils font un travail magnifique et ils se sentent aujourd'hui découragés aussi, ces personnels-là.
00:25:24 Et donc, nous, on leur dit "continuez le travail" et on dit aussi "mais où sont passés les moyens ?"
00:25:31 Où sont passés les moyens pour ces territoires de la République ? Où sont passés...
00:25:36 Enfin voilà, il y a les services publics qui désertifient certains territoires politiques de la ville.
00:25:42 Voilà, donc ça c'est l'analyse globale.
00:25:45 - Voilà, l'analyse globale, les responsabilités sont multiples. Évidemment qu'elles sont multiples.
00:25:49 On ne va pas montrer du doigt un tel ou une telle. Les responsabilités sont multiples.
00:25:55 Là, je vais ouvrir le débat sur la responsabilité des parents. Où est-elle ? Est-ce qu'ils sont en partie responsables du développement ?
00:26:05 La société, dans son ensemble, ça ne veut rien dire la société. En même temps, ça veut tout dire.
00:26:11 C'est de la délinquance, bien souvent, malheureusement, depuis jeudi, c'est de la délinquance pure et dure à laquelle on assiste.
00:26:20 Qu'est-ce que vous en pensez Maître Mourad Falek ? Est-ce qu'on peut ouvrir le débat sur la responsabilité des parents ?
00:26:25 - Oui, on peut l'ouvrir. - Est-ce qu'on doit l'ouvrir ? Moi je l'ouvre ce matin.
00:26:29 - Je pense qu'il faut aujourd'hui tout poser sur la table, mais il faut être très très raisonnable.
00:26:33 Depuis 5 jours, ce que nous vivons est très particulier. Un événement dramatique, le décès d'un jeune homme, d'un gamin de 17 ans,
00:26:44 est un fonctionnaire de police mis en examen et écroué pour un homicide volontaire. C'est un meurtre. C'est rarissime.
00:26:54 - Il est soupçonné. - Il est, pour l'instant, mis en examen.
00:26:57 Il doit bénéficier de la présomption d'innocence, il ne faut pas rappeler les principes.
00:27:01 Mais c'est suffisamment rare pour rappeler que la justice a fait son travail, qu'on le veuille ou non, la justice a fait son travail.
00:27:09 - Mais bien sûr. - Et le nombre de personnes depuis une semaine, mais de tous bords, absolument de tous bords,
00:27:15 qui s'évertuent à rajouter au drame des âneries, je ne trouve pas d'autres mots, des analyses complètement hallucinantes,
00:27:24 on arrive à des situations dramatiques. Alors sur la responsabilité des parents, d'abord judiciairement il y en a une.
00:27:30 Il faut le rappeler, il faut rappeler la loi. Les parents, et c'est pas nouveau, sont responsables civilement du fait de leurs enfants mineurs.
00:27:38 Ça veut dire que dans quelques temps, dans quelques mois, quand les dossiers seront avancés et qu'on demandera des comptes aux parents,
00:27:46 ce sont des indemnisations importantes auxquelles les parents auront peut-être à faire face, et ça va être difficile au quartier.
00:27:55 - Bien, oui, Maître Moradfalek, nous allons regarder la loi de près, pour savoir exactement quelle est la responsabilité pénale des parents,
00:28:06 légale. Il y a plusieurs articles du Code pénal, notamment l'article 227.17-17 du Code pénal, qui précise la responsabilité des parents,
00:28:18 mais auparavant, vous savez qu'ici les auditeurs sont invités à réagir et sont prioritaires, 0826, 300, 300, Samir, par exemple,
00:28:27 qui nous appelle de Vénissieux, dans la métropole de Lyon. Bonjour Samir !
00:28:31 - Bonjour Jean-Jacques, vous allez bien ?
00:28:33 - Oui, ça va Samir, et vous ? Ça me fait plaisir de vous retrouver, Samir, dans des circonstances pas évidentes, mais enfin, ça me fait plaisir.
00:28:41 - C'est difficile pour tout le monde. Alors moi, je voulais juste remettre les choses, comme on dit, à plat.
00:28:48 Là, on veut parler de la responsabilité des parents. Ça veut dire qu'on essaye de... Comment expliquer ? Comment je pourrais dire ?
00:28:54 Je vais trouver les mots justes. J'ai l'impression que l'État veut... Je ne dis pas que tout est de la faute de l'État.
00:28:59 Chacun a une part de responsabilité. Mais il faut, si on veut faire bouger les choses, il faut reconnaître qu'il y a un problème en France
00:29:09 depuis plus de 40 ans avec la police et les jeunes des quartiers. Il faut l'accepter. Il faut que l'État reconnaisse et dise "Oui, voilà, il y a un problème, on va s'y attaquer".
00:29:19 Tant qu'ils ne reconnaîtront pas ça, tant qu'ils ne reconnaîtront pas ça, ça n'avancera pas, Jean-Jacques. Vous vous rendez compte ?
00:29:26 Si on fait le bilan, je parle juste des 10 dernières années, je ne vais pas dire des 40 ans, de tous les gens qui ont été victimes,
00:29:33 qui ont eu des problèmes avec la police dans les quartiers... - Samir, Samir, je comprends ce que vous dites et vous avez entièrement raison.
00:29:41 Il y a un vrai problème, évidemment, de dialogue entre la police et les jeunes des quartiers. Mais ça, on pouvait le dire mercredi, on peut toujours le dire d'ailleurs,
00:29:53 et c'est l'un des problèmes. Mais on a dépassé tout ça à partir de jeudi. Je veux dire par là que, Samir, bien souvent, quand on regarde ceux qui comparaissent
00:30:04 dans les tribunaux aujourd'hui, dans les comparutions immédiates, on constate que bien souvent, ce ne sont pas des jeunes du quartier qui se sont mis à piller.
00:30:12 Ce sont des jeunes des quartiers, mais parfois des jeunes très insérés, des jeunes qui ont un boulot, ou qui sont étudiants, ou qui sont au lycée,
00:30:21 qui ont pillé, qui ont vandalisé, qui ont même incendié les opportunistes. C'est, encore une fois, c'est la société de consommation.
00:30:31 Parce que je le disais, on n'a pas volé, on est allé voler des Nike, on est allé voler dans des magasins de luxe, on est allé voler chez Apple, Samir.
00:30:40 — Oui, mais Jean-Jacques, j'ai une question. Quand il y a des manifestations de gilets jaunes ou de je ne sais quoi, des retraites,
00:30:48 et qu'on attrape des mineurs en train de piller, en train de... Est-ce qu'on dit que ce débat-là, c'est la responsabilité des parents ? Moi, c'est ça qui me choque.
00:30:57 — Bien souvent, bien souvent, Samir. Les parents, 30% des jeunes sont des mineurs, des jeunes arrêtés, interpellés. Ils sont mineurs.
00:31:08 — Oui. — Samir. — Oui. Mais pourquoi... Je comprends pas pourquoi on déplace le débat sur les parents. Moi, c'est ça qui me choque.
00:31:16 Les parents, ils font ce qu'ils peuvent. Moi, je connais pas de parents... Vous savez, j'ai grandi à Vénusieux, Jean-Jacques.
00:31:23 C'est difficile pour tout le monde. Tout le monde. Maintenant, moi, tout ce que... Il faut qu'on essaye de... Il faut que ça cesse, tout ça.
00:31:31 Pour tout le monde, pour vous, pour nous, pour tout le monde. Il faut qu'on arrive... On est condamnés à vivre ensemble. Qu'est-ce qu'on fait ?
00:31:37 On continue comme ça jusqu'à 15 jours et ça dégénère et on contrôle plus rien ? Ou on continue comme ça ?
00:31:42 — Samir, il y a plusieurs réponses. Il y a évidemment plusieurs réponses. Hein, Samir ? Vous serez d'accord avec moi ?
00:31:50 — Bah oui. Mais bien sûr qu'il y a plusieurs réponses. Mais... — Et parmi ces réponses, il y a peut-être une manière de responsabiliser les parents d'enfants mineurs.
00:31:59 — Mais M. Bourdin, moi, je connais pas de parents qui laissent leurs enfants aller dehors faire de tels actes. Moi, j'en connais pas.
00:32:08 Les gens qui disent... Après, il y a... Comme on dit, il y a les opportunistes. Mais il faut pas jeter l'eau propre sur les parents des banlieues.
00:32:15 Les parents des banlieues, ils galèrent, M.. Ils galèrent. Ils galèrent. — Bah oui, ça, c'est vrai. Non mais Samir, vous avez raison. Ils galèrent.
00:32:21 — Ils sont confrontés à la discrimination tous les jours, à tout. Si vous saviez les problèmes qu'il y a... Mais je vous promets...
00:32:27 Et en plus, ça qui est choquant, c'est que tous ceux qui donnent leur avis, ils connaissent rien. Ils connaissent rien. Ils savent même pas ce qui se passe.
00:32:34 C'est ça qui est choquant. On entend toujours les mêmes. On donne pas la parole aux gens concernés. C'est ça qui est choquant.
00:32:40 Donc moi, je dis qu'il faut tout mettre à plat. C'est pas que les parents, c'est tout le monde. Il faut tout le monde se mettre autour d'une table
00:32:47 et il faut discuter pour sortir de ça, parce que moi, j'ai peur que ce qui va se passer, c'est qu'on va passer à autre chose. Voilà. On va laisser comme ça...
00:32:54 — Bien sûr qu'on va passer à autre chose. Mais c'est la vie dans laquelle... C'est le monde dans lequel on vit, Samir. Évidemment qu'on va passer à autre chose.
00:33:02 Mais c'est pas pour ça. C'est pas parce qu'on passe à autre chose qu'il faut laisser ça de côté. Vous comprenez ce que je veux dire ?
00:33:08 — C'est ce qui va se passer, M. Bourdin. Vous le savez très bien. Ça fait 40 ans que ça dure. Ça fait 40 ans que ça dure. C'est ce qui va se passer.
00:33:15 Un petit qui s'est fait tuer, encore une fois. Et comme on dit, s'il n'y aurait pas eu les images, voilà, ce ne serait pas ces crèmes comme tous les autres,
00:33:21 tout ce qui s'est passé avant. Il faut absolument, absolument se mettre autour du table et réunir tous les partis et discuter et faire quelque chose
00:33:31 pour que tout le monde soit... Personne soit lésé, comme on dit. Parce que le problème, il est trop grave, M. Bourdin. Voilà.
00:33:39 — Bon. Ben merci, Samir, dans tous les cas. Merci d'avoir ouvert ce débat. On va le poursuivre dans 2 minutes, parce qu'il faut que j'observe une petite pause. Il est 11 h 15.
00:33:48 — Jean-Jacques Bourdin. — Bien. Nous avons... Adama Kamara va venir nous rejoindre, responsable de l'association Sada.
00:33:54 Il travaille beaucoup dans les quartiers. Joanne Jousseau est là, secrétaire confédérale de la Confédération syndicale des familles, et Maître Morade Fallec,
00:34:04 avocat au barreau de Paris. Maître Fallec, rappelons la loi, ce que dit l'article L227-17 du code pénal sur la responsabilité des parents.
00:34:13 Je lis. « Le fait par le père ou la mère de se soustraire sans motif légitime à ses obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité,
00:34:23 la moralité ou l'éducation de son enfant mineur est puni de 2 ans d'emprisonnement et 30 000 € d'amende ». C'est ce que dit la loi.
00:34:30 Ça veut dire qu'un père ou une mère peut être reconnu coupable. Son enfant mineur, 13 ans, 14 ans, entre dans un magasin, va voler de la marchandise,
00:34:44 le père ou la mère peut être reconnu coupable. — Alors ce qu'on va reconnaître en termes de culpabilité, si c'est reconnu, c'est pas le fait que votre fils ait volé.
00:34:52 C'est votre défaillance éducative qui a mené à ce que l'on va s'apercevoir. Alors c'est pas si simple. C'est des dossiers un peu compliqués qui commencent à être appliqués également.
00:35:05 Ça, c'est une réalité. Pour le reste, ce que je disais tout à l'heure, c'est surtout, surtout, et celle-là, elle est automatique, c'est cette responsabilité civile.
00:35:14 Mais on ne peut pas être condamné pénalement du fait d'autrui. Vous ne pouvez pas être condamné pour une infraction que vous n'avez pas commise.
00:35:22 Donc l'infraction, c'est pas le vol indirect. — J'ai compris.
00:35:26 — C'est la défaillance éducative. — C'est la défaillance éducative.
00:35:30 — Voilà. Où vraiment, vous avez compromis, mais jusqu'à moralement et jusqu'à la santé de l'enfant.
00:35:35 Alors si vous permettez, je veux juste replacer... J'entendais votre auditeur tout à l'heure dire... Les gens ne savent pas de quoi ils parlent.
00:35:42 Je veux quand même le préciser. J'ai grandi à Nanterre. J'ai grandi dans ces quartiers.
00:35:48 Et j'ai même grandi dans le dernier bidonville à la naissance, le dernier bidonville sur la ville de Nanterre, qui était le bidonville de la folie.
00:35:58 Et croyez-moi, les quartiers, à l'époque, c'était pas plus simple qu'aujourd'hui. C'était vraiment pas plus simple qu'aujourd'hui.
00:36:07 L'autre élément qui est important à rappeler, parce que dans ce bouillon de pessimisme absolu depuis une semaine,
00:36:15 bien évidemment que dans les quartiers, vous avez des réussites exceptionnelles. Vous avez des réussites exceptionnelles.
00:36:20 — Oui, mais on les met pas suffisamment en valeur. — On les met jamais en valeur. Et ça, c'est une vraie difficulté.
00:36:25 Moi, je le vois au barreau. Je vois l'origine des nouveaux confrères.
00:36:30 — Mais ça gêne tout le monde de mettre en valeur la réussite des quartiers.
00:36:33 — Ça gêne politiquement, mais ça gêne tout le monde. — Mais c'est une réalité. C'est une réalité, je le rappelle.
00:36:41 Moi, j'étais les deux premiers soirs des émeutes parce que j'ai connu les paires, parce que j'ai connu...
00:36:47 Essayer de descendre dans les quartiers, j'ai pas la prétention de vouloir calmer les actes des uns et des autres,
00:36:54 mais d'essayer de comprendre, d'essayer de comprendre parce qu'il y a parmi ces jeunes des gens que j'ai déjà défendus...
00:37:01 Nous étions en audience jeudi et vendredi. La vraie, vraie, vraie difficulté dans cette affaire-là, c'est que les temps ont changé.
00:37:13 Tout a changé. — Bien sûr.
00:37:15 — Le poids qu'avaient nos parents... Je parle parce que quand vous êtes issus, comme je le suis, de l'immigration, mais directe...
00:37:25 Ce que je veux dire, c'est que c'est mon père et ma mère qui ont été immigrés.
00:37:28 Il y avait un positionnement des parents où, croyez-moi, et vous m'excuserez la trivialité du propos, vous ne bougez pas une oreille.
00:37:35 Non seulement vous ne bougez pas une oreille, mais l'appel au respect de la société était fondamental.
00:37:39 Alors qu'est-ce qui a changé ? Moi, j'ai pas de... — Ça s'est délité ?
00:37:42 — Mais totalement. Et on... — Et pourquoi ?
00:37:45 — Alors le pourquoi, c'est que, socialement, vous avez toute une série de nouveautés.
00:37:50 Vous avez... Moi, j'ai une certitude, et je parle de ça depuis plus de 30 ans maintenant.
00:37:56 L'école ne remplit plus sa mission, comme elle l'a fait avec nous.
00:38:02 Alors on a appelé ça la censure sociale, on appellera ça comme on veut.
00:38:06 Moi, je le dis, je le répète, j'ai eu ce cas aujourd'hui.
00:38:09 — C'est une défaillance du service public au sens large du mot.
00:38:14 — Oui, oui, on n'a pas seulement l'école. Et puis vous avez, il faut le dire, un véritable abandon des terrains.
00:38:20 Ça, je pense qu'on est à peu près tous d'accord depuis des décennies.
00:38:23 — Madame la caméra, vous êtes d'accord ? Vous êtes d'accord ?
00:38:25 — Bonjour. Déjà, désolé du retard. — Non, mais c'est avec les bouchons.
00:38:28 — D'ailleurs, j'ai merci d'être venu quand même. Ça, c'est vraiment un honneur.
00:38:32 Maître Faurade, fallait que vous aiez entendu ce qu'a dit.
00:38:34 — Oui, je l'ai entendu. Je suis quand même un peu d'accord avec ce qu'il dit.
00:38:38 — Vous connaissez parfaitement tous ces quartiers.
00:38:40 — Oui, j'ai grandi et j'y fréquente. Et aujourd'hui, je travaille aussi beaucoup.
00:38:44 — Garches-Légonnais. — Voilà, Garches-Légonnais.
00:38:46 La sensibilisation autour des bagarres d'Éric Saint-Père quartier.
00:38:49 Donc Val d'Oise, Garches-Légonnais.
00:38:52 — Oui, Val d'Oise, Garches-Légonnais. C'est ce que je dis.
00:38:54 — C'est pareil. Malheureusement, moi, quand j'entends...
00:38:59 Voilà, il y a la responsabilité des parents.
00:39:01 J'ai l'impression que tous les parents sont démissionnaires quand je l'entends.
00:39:04 Et moi, je me demande et je me pose une question,
00:39:07 parce que j'ai beaucoup de familles monoparentales, même des mamans,
00:39:10 qui sont dépassées par leurs enfants, qui n'ont pas honte de le dire des fois,
00:39:13 qui viennent me voir et qui viennent voir des personnes qui disent
00:39:16 « Mon fils ne m'écoute pas. »
00:39:18 « Mon fils, quand je lui dis de ne pas sortir, mon fils sort.
00:39:21 Il peut même me bousculer. J'ai besoin d'aide. »
00:39:25 Donc on va quand même condamner cette maman ?
00:39:28 Moi, je pose la question.
00:39:30 Donc OK, on vous dit la responsabilité des parents.
00:39:33 C'est une réalité.
00:39:35 Les parents vont devoir payer l'acte de leur enfant,
00:39:39 déjà au niveau du tribunal, au niveau de l'argent.
00:39:42 Quand il y a de l'argent à payer...
00:39:45 - Vous dites ça parce que j'ai vu les Républicains
00:39:48 qui demandent la suppression des allocations familiales
00:39:51 pour les parents d'enfants mineurs délinquants.
00:39:53 - Mais moi, en fait, on propose quoi comme solution ?
00:39:57 C'est la question. C'est qu'on fait de la répression, de la répression, de la répression.
00:40:00 On sanctionne des parents, mais à quel moment on trouve des solutions pour aider ces parents ?
00:40:04 Parce que moi, je suis désolé,
00:40:06 OK, ce qui s'est passé, c'est très grave.
00:40:09 Déjà, la mort du jeune Naël, c'est très grave.
00:40:12 Ce qui s'est passé derrière, c'est très grave.
00:40:14 Les premières victimes de ce qui s'est passé, c'est aussi nous.
00:40:16 Parce que moi, quand je parle aux jeunes,
00:40:18 et quand on va dans les quartiers, on leur dit « Mais les gars,
00:40:20 ce que vous êtes en train de brûler, on en aura besoin dans 2-3 semaines. »
00:40:23 Et dans 2-3 semaines, une fois que la pression sera redescendue,
00:40:26 on va tous se regarder et on va se dire « Ah ben mince, on a fait n'importe quoi. »
00:40:30 À quel moment on sanctionne les parents quand il y a du harcèlement,
00:40:36 quand il y a d'autres choses qui se passent hors des quartiers ?
00:40:39 Moi, j'ai l'impression que quand ça touche un peu les quartiers populaires,
00:40:43 ça tape fort, parce qu'il faut taper fort.
00:40:46 Et il y a aussi tous ces mots « nuisibles », « en sauvagement » et compagnie.
00:40:50 Donc à un moment donné, on est tous citoyens français,
00:40:52 on le dit tous, toujours,
00:40:54 mais moi, je propose qu'on trouve des solutions au lieu de sanctionner les parents.
00:40:59 Est-ce que sanctionner des parents, c'est une solution ?
00:41:02 C'est la question qu'il faut se poser. Moi, je vous la pose, cette question.
00:41:06 - Bien, alors, vous avez raison. On va prendre deux auditeurs
00:41:10 et ensuite, je continuerai à vous donner la parole, bien sûr.
00:41:13 Chantal, qui est dans les Pyrénées-Orientales, bonjour.
00:41:17 - Oui, bonjour.
00:41:18 - Qu'est-ce que vous avez envie de dire, Chantal ?
00:41:20 - Ah ben tout simplement que quand on met des enfants au monde,
00:41:22 on en est responsable jusqu'à 18 ans.
00:41:24 Nous sommes en France.
00:41:25 Et peu importe le niveau social et le quartier dans lequel nous habitons,
00:41:29 depuis tout petit, on éduque nos enfants.
00:41:32 Moi, je suis une grand-maman. J'éduquais ma fille. Ma fille éduque son fils.
00:41:36 Je ne dis pas que c'est la panacée, mais enfin, il y a quand même un sens normal.
00:41:40 Il y a cette fatalité maintenant, j'ai 69 ans, il y a cette fatalité que l'on dit
00:41:46 « oui, mais vous comprenez, voilà, il y a les réseaux sociaux, il n'y a pas d'un coup fin ».
00:41:49 Un gamin de 6 ans, il n'a pas besoin d'avoir un téléphone à l'école.
00:41:52 Un gamin de 15 ans, non plus.
00:41:55 Mon petit-fils a 14 ans, il a son téléphone de 7 années, il n'a que 4 numéros dessus,
00:42:00 et il n'a pas accès à Internet ni quoi que ce soit.
00:42:02 Je ne dis pas que c'est le benvenu du ciel, il le ment, bien au contraire.
00:42:07 Mais il faut être responsable, tout bêtement.
00:42:09 - Mais ça, Chantal, tout le monde sera d'accord, le problème c'est que parfois,
00:42:14 et je rejoins ce que dit Adama Camara,
00:42:17 parfois c'est difficile, quand on a une maman seule, de s'opposer à son ado.
00:42:24 A son ado de 13 ou 14 ans.
00:42:26 C'est vraiment très difficile.
00:42:28 - Alors là, franchement, M. Bourdin, je l'a beau faillir de qui m'attrape,
00:42:30 je suis désolée M. le ministre, je suis un peu fatigué,
00:42:32 mais là, la beau faillir de qui m'attrape, il y en a un parmi tant d'autres,
00:42:35 mais ce n'est pas la totalité de tous les enfants.
00:42:37 Donc il ne faut pas stigmatiser non plus la maman,
00:42:39 qui va se sentir encore plus en dessous des autres,
00:42:42 parce qu'il y a effectivement tout ce qui est l'entourage social,
00:42:48 mais je dirais qui émane de la République.
00:42:50 Les acteurs sociaux, pas forcément ceux que vous recevez, nullement.
00:42:54 Mais par exemple, personnellement, quand j'ai aidé des personnes,
00:43:00 parce que je faisais partie d'une association,
00:43:02 eh bien j'ai trouvé devant moi un sport national,
00:43:05 qui s'appelle le balancer de patates chaudes.
00:43:08 C'est à celui qui s'emberra le plus le truc.
00:43:11 Et le problème réside tout le temps et augmente de dossier en dossier.
00:43:15 On n'a jamais la même personne devant nous,
00:43:17 il faut chaque fois raconter l'histoire.
00:43:19 Et ça, c'est parti de l'inconscient collectif et de l'abandon collectif.
00:43:24 - Merci Chantal.
00:43:26 - Merci, je vais prendre Joëlle.
00:43:28 - Au-delà de la maman seule, il ne faut pas non plus oublier l'effet de groupe.
00:43:34 Parce que ce qui s'est passé au début, c'est clair que c'est par rapport au décès de Naël,
00:43:39 mais après il y a aussi beaucoup de défis au niveau des réseaux sociaux.
00:43:42 Parce que ma ville, ici on a brûlé la mairie, on a saccagé ce magasin.
00:43:46 - On va faire aussi bien que dans les quartiers voisins.
00:43:49 - Parce qu'on sait qu'après médiatiquement on va parler de notre ville.
00:43:51 Donc ça aussi c'est une réalité, ça fait partie des réalités.
00:43:54 Les personnes qui ont pillé, il y a des vidéos qui tournent sur les réseaux sociaux,
00:43:58 ce ne sont pas forcément des gens des quartiers populaires.
00:44:01 - Mais c'est ce que je disais.
00:44:02 - C'est des personnes qui sont là, visage découvert,
00:44:04 comme s'il n'y allait y avoir aucune sanction,
00:44:06 ils viennent, ils vont piquer des montres, ils vont piquer tout et n'importe quoi,
00:44:09 et après derrière, comme si ce qu'ils faisaient ce n'était pas grave.
00:44:12 Donc il y a aussi une grosse éducation à faire au niveau des réseaux sociaux.
00:44:15 Parce que les personnes, ils filment, on a l'impression qu'ils ne vont rien avoir.
00:44:19 Moi j'ai l'impression, on marche sur la tête,
00:44:22 moi quand je parle aux jeunes, je leur dis,
00:44:24 vous ne vous dites pas qu'il va y avoir des conséquences dans les semaines à venir ?
00:44:27 Je ne vais pas monopoliser la parole, mais si j'arrive en retard.
00:44:31 - Non, non, mais là vous avez raison, les conséquences arrivent.
00:44:34 - Elles vont arriver. - Elles vont arriver, ça va être terrible.
00:44:37 - On va parler des conséquences, oui.
00:44:39 - Oui, c'est important effectivement de ne pas globaliser,
00:44:42 de tout centrer sur les quartiers populaires.
00:44:45 Vous l'avez dit, c'est une question qui frappe tout le territoire.
00:44:49 Et c'est aussi important de ne pas mettre tous les jeunes dans le même panier.
00:44:53 Et c'est pareil pour les parents.
00:44:55 Nous, on a énormément de témoignages dans notre association
00:44:59 qui est quand même centrée sur les quartiers.
00:45:01 - Vous dites que vous êtes le secrétaire confédéral de la Confédération syndicale des familles.
00:45:05 - Qui agit principalement sur les territoires, les quartiers politiques de la ville.
00:45:09 Et les parents respectent aussi les lois de la République.
00:45:13 Alors évidemment, il y a une petite minorité de jeunes
00:45:18 qui vont de jeunes à un tiers de mineurs.
00:45:23 Donc le reste sont des non-mineurs quand même.
00:45:25 C'est important de le dire.
00:45:26 C'est aussi important de dire qu'il y a, entre guillemets,
00:45:29 plusieurs catégories de mineurs.
00:45:31 Puisque demander à des parents d'avoir, entre guillemets,
00:45:35 une autorité sur un jeune qui dépasse 15 ans,
00:45:38 il faut quand même reconnaître que c'est compliqué.
00:45:40 Les portes de l'appartement ne sont pas une prison.
00:45:44 Et juste sur les quartiers politiques de la ville,
00:45:46 parce que c'est aussi ces quartiers qui sont dégradés,
00:45:49 il y a des moyens qui sont mis,
00:45:51 mais c'est majoritairement des moyens sur le bâti.
00:45:54 Nous, ce qu'on souhaite, c'est une...
00:45:57 - Mais le bâti, c'est important. Le logement, c'est important.
00:45:59 - Oui, mais les murs... - C'est même essentiel.
00:46:01 - Oui, certes, mais les murs n'ont jamais permis de...
00:46:04 - On est d'accord.
00:46:05 - Vous avez raison, mais c'est des moyens humains, en fait.
00:46:07 - Oui, aussi.
00:46:08 - Parce que le logement, c'est essentiel.
00:46:10 - C'est essentiel, et même ce que vous avez aussi dit tout à l'heure,
00:46:13 ce qui est important, et même dans les quartiers populaires ou autres,
00:46:16 il y a beaucoup d'associations qui œuvrent, qui font des belles choses
00:46:19 pour faire vraiment avancer les choses positivement,
00:46:22 mais on les montre peu.
00:46:23 On montre la banlieue que quand ça ne va pas.
00:46:26 Et on parle des jeunes de la banlieue que quand ça ne va pas.
00:46:29 Ça fait partie d'une réalité.
00:46:30 On parlait de l'éducation, de l'école.
00:46:32 Moi, je suis désolé, j'ai une collègue à nous,
00:46:35 son fils, il s'est fait exclure.
00:46:37 Pendant à peu près quatre mois, il n'était pas scolarisé.
00:46:40 Donc, si elle n'était pas derrière son enfant,
00:46:43 à vraiment se battre... - S'en occuper.
00:46:45 - À s'en occuper.
00:46:46 Pendant quatre mois, admettons, trois, quatre mois,
00:46:48 un élève, il est déscolarisé.
00:46:50 Il ne fait rien, il va traîner dans le quartier.
00:46:52 Comment on va remobiliser un jeune
00:46:53 pour qu'il retourne après à l'école, trois, quatre mois après ?
00:46:56 Ça fait partie d'une réalité.
00:46:57 Moi, je pense que ce qui se passe, ce qui s'est passé,
00:47:01 je pense que c'est un mélange de plein de choses
00:47:05 qui se passent depuis des années,
00:47:06 soit dans les quartiers populaires et ailleurs.
00:47:08 - Et ailleurs. - Et ça a explosé.
00:47:10 - Il est 11h31.
00:47:13 Allez, je vais te donner la parole à Maître Mourad Falek
00:47:15 et puis Joël aussi, qui a envie d'intervenir.
00:47:19 Il est 11h31, à tout de suite.
00:47:21 - Jean-Jacques Bourdin. - Bien, 11h34.
00:47:24 J'ai vu ce qu'a déclaré le ministre de la Justice du Pont-Morétie
00:47:30 qui dit "Lorsqu'un mineur sera déféré,
00:47:34 un document sera remis à ses parents
00:47:36 expliquant qu'ils peuvent être poursuivis."
00:47:39 Ça peut les alerter.
00:47:40 - Oui, oui. - Pourquoi pas ?
00:47:42 - Pourquoi pas ? Si c'est un mode de prévention, pourquoi pas ?
00:47:47 D'abord, il faut le savoir,
00:47:49 le hasard du calendrier fait qu'aujourd'hui,
00:47:51 il y a une journée de grève des greffiers
00:47:53 dans les tribunaux pour manque de moyens.
00:47:55 La justice est... Je ne suis pas magistrat, je ne suis pas greffier,
00:47:58 mais nous sommes tous dans le même bateau.
00:48:01 - Oui, mais Maître Mourad Falek,
00:48:03 aujourd'hui, il y a présentation justement d'un texte
00:48:06 de loi améliorant la situation
00:48:08 et prévoyant l'embauche de je ne sais pas combien de greffiers.
00:48:10 - Si la grève est là aujourd'hui, c'est qu'il y a déjà eu des éléments,
00:48:12 notamment cette grille...
00:48:14 - On verra, on verra.
00:48:16 - On verra. Mais pourquoi pas maintenant,
00:48:18 la responsabilité des parents ?
00:48:20 On parlait de la responsabilité pénale tout à l'heure.
00:48:22 Ce n'est pas automatique et fort heureusement,
00:48:24 fort heureusement, on ne vient pas parce que
00:48:26 le fils mineur ou la fille mineure
00:48:28 s'est rendue coupable de
00:48:30 d'un vol de je ne sais quoi
00:48:32 dans ses émeutes
00:48:34 qu'on va en bastiller du jour au lendemain les parents.
00:48:36 C'est plus compliqué que ça.
00:48:38 Il y a un vrai travail de fait,
00:48:40 ça, il faut le savoir. Moi, ce qui m'amuse beaucoup,
00:48:42 excusez-moi, le terme est peut-être impropre,
00:48:44 mais je l'utilise volontairement,
00:48:46 c'est de se rendre compte
00:48:48 qu'à chaque crise de ce type,
00:48:50 nos politiques, nos responsables
00:48:52 ont l'impression de découvrir l'eau tiède.
00:48:54 Qu'est-ce qui me fait dire ça ?
00:48:56 J'entends encore une proposition
00:48:58 qui est une tarte à la crème depuis des années,
00:49:00 la suppression de l'allocation familiale
00:49:02 aux parents. On va arrêter avec ça.
00:49:04 On sait bien que ça ne marche pas, on sait bien que c'est ridicule,
00:49:06 on sait bien que c'est une,
00:49:08 encore une fois, c'est un baratin politique
00:49:10 absolument éhonté, je le dis
00:49:12 comme je le pense.
00:49:14 La réalité,
00:49:16 c'est qu'il y a des parents qui sont en effet dépassés.
00:49:18 Il y a des parents qui sont dépassés.
00:49:20 Il faut savoir, on parlait de mineurs
00:49:22 30%, il y a une particularité
00:49:24 chez ces jeunes gens
00:49:26 qui ont été interpellés
00:49:28 et qui ont comparu pour beaucoup,
00:49:30 c'est qu'on est des très jeunes mineurs.
00:49:32 Il y a aussi des très jeunes mineurs.
00:49:34 - 13 ans, 12, 13 ans.
00:49:36 - On m'interrogeait à l'audience vendredi,
00:49:38 la question essentielle, et qui revenait à chaque fois
00:49:40 posée par les magistrats, mais pourquoi vous faites ça ?
00:49:42 C'est fondamental.
00:49:44 - Vous avez défendu ? - J'en ai défendu.
00:49:46 Vendredi, on y a passé la journée avec des confrères.
00:49:48 - Et alors ? - La question est toujours la même
00:49:50 et la réponse est toujours la même.
00:49:52 Je sais pas. Eh ben, il se trouve,
00:49:54 et c'est là où il y a une vraie difficulté.
00:49:56 Je l'ai dit et je le répète,
00:49:58 que cette réponse, elle est non seulement
00:50:00 sincère du jeune,
00:50:02 mais c'est la vérité.
00:50:04 Je ne sais pas.
00:50:06 - Mais il venait d'où ces jeunes ?
00:50:08 De différents milieux ?
00:50:10 - Il y a des jeunes du quartier, ça s'échange,
00:50:12 il faut le savoir, ça s'échange.
00:50:14 Aujourd'hui, c'est devenu un village.
00:50:16 À travers les réseaux sociaux,
00:50:18 toi tu vas aller dans le département du Val-d'Oise,
00:50:20 toi tu seras en Seine-Saint-Denis,
00:50:22 et on a des gens qui arrivent de partout.
00:50:24 Et en espèce de sur-enchaire...
00:50:26 - Avec souvent des jeunes qui sont scolarisés,
00:50:28 qui n'ont pas de soins ?
00:50:30 - On a de tout, M. Bourdin.
00:50:32 Absolument de tout.
00:50:34 Des jeunes scolarisés,
00:50:36 des jeunes qui ont un emploi,
00:50:38 des jeunes qui ont de tout.
00:50:40 Quand je dis qu'on a le sentiment de découvrir l'eau tiède,
00:50:42 nous sommes sur des décennies de difficultés.
00:50:44 Nous sommes sur des décennies de difficultés.
00:50:46 On n'a jamais posé,
00:50:48 jamais posé véritablement les problèmes.
00:50:50 Qu'on le veuille ou non.
00:50:52 Je ne sais pas s'il faut changer de République,
00:50:54 passer de la 5e à la 6e.
00:50:56 Tout ça, je m'en contreviens.
00:50:58 - Mais les jeunes s'en foutent.
00:51:00 - C'est organiser une vie sociale.
00:51:02 Et on n'a pas le choix.
00:51:04 Dernier point, et je le soulève quand même,
00:51:06 parce que ça peut aussi poser une difficulté,
00:51:08 parce que les gens ont peur des mots.
00:51:10 En arrière-plan,
00:51:12 on a ce thème,
00:51:14 presque honteux,
00:51:16 qui est très difficile à manipuler,
00:51:18 l'immigration.
00:51:20 Tous ces jeunes, souvent, sont issus de...
00:51:22 On arrête avec ça.
00:51:24 Il y a une idée, elle est claire, elle est nette,
00:51:26 elle plaît ou elle ne plaît pas.
00:51:28 Ces gamins sont français, ils resteront français.
00:51:30 - Alors, tous les jeunes que vous avez défendus,
00:51:32 vous avez défendu plusieurs jeunes.
00:51:34 - Oui, et ils sont où ?
00:51:36 - Alors, je vais vous surprendre...
00:51:38 - Ils sont français, ils sont tous français.
00:51:40 - Ils sont tous français.
00:51:42 En tout cas, ceux que j'ai défendus et ceux que j'ai vus passer,
00:51:44 ça va régler le problème.
00:51:46 Mais surtout, socialement, il n'y a pas que des gens de cités.
00:51:48 - C'est ce que je disais.
00:51:50 - Et j'ai fait 30 ans que je défends des gamins,
00:51:52 et pas seulement, et croyez-moi,
00:51:54 croyez-moi,
00:51:56 la délinquance est transversale.
00:51:58 C'est socialement transversal.
00:52:00 Je défends des gamins de l'Ouest parisien,
00:52:02 des beaux quartiers de l'Ouest parisien,
00:52:04 dans toutes les matières.
00:52:06 Quand je dis dans toutes, c'est toutes.
00:52:08 Ça va de l'outrage au refus de tempérer,
00:52:10 au trafic de stupéfiants,
00:52:12 et je prends un exemple tout simple,
00:52:14 quand vous prenez les Black Blocs,
00:52:16 c'est impressionnant la population que vous y trouvez.
00:52:18 Mais impressionnant.
00:52:20 - Des cadres ?
00:52:22 - Vous avez des cadres, vous avez des étudiants
00:52:24 de haut niveau,
00:52:26 donc c'est bien la démonstration
00:52:28 que socialement, il y a une vraie difficulté.
00:52:30 Et socialement, au sens le plus large,
00:52:32 on peut parler des réseaux sociaux,
00:52:34 on peut parler de la société consommation,
00:52:36 qui est une catastrophe,
00:52:38 quand culturellement, ce que vous offrez aux mineurs
00:52:40 aujourd'hui, je ne vais citer aucune émission,
00:52:42 quand la référence culturelle, ce sont les âneries
00:52:44 qu'on nous passe sur certaines chaînes,
00:52:46 excusez-moi, il y a un moment où
00:52:48 moi je reviens, et je vais passer pour un dîner
00:52:50 - Et les influenceurs ?
00:52:52 - Quand vous voyez qu'on est influenceurs,
00:52:54 on n'aligne pas trois mots correctement,
00:52:56 et on gagne des millions,
00:52:58 - Et on gagne des millions ?
00:53:00 - Et on gagne des millions,
00:53:02 quel schéma vous voulez donner ?
00:53:04 En plus, s'agissant des familles monoparentales,
00:53:06 vous avez une autre difficulté,
00:53:08 je ne suis pas spécialiste de ces questions,
00:53:12 mais nous, nous le voyons tous les jours,
00:53:14 la référence à une image paternelle
00:53:18 disparaît de plus en plus,
00:53:20 le modèle que vous avez, alors je vais schématiser,
00:53:22 mais c'est une réalité,
00:53:24 vous êtes gamin,
00:53:26 j'avais des difficultés, on voyait,
00:53:28 à ma génération, le père aller au travail,
00:53:30 faire ce qu'il faisait le matin,
00:53:32 il y avait une espèce d'exemple, d'exemplarité,
00:53:34 qui peut-être existe de moins en moins, je n'en sais rien,
00:53:36 je ne suis pas spécialiste de ces questions.
00:53:38 - Oui, Adama Kamara, vous complétez.
00:53:40 - Moi je pense qu'il faut réparer la jeunesse,
00:53:44 parce qu'avec tout ce qu'on voit aujourd'hui
00:53:46 sur les réseaux sociaux, les jeunes comme même les moins jeunes,
00:53:48 aujourd'hui, toute notre journée,
00:53:50 on a la tête baissée sur notre téléphone,
00:53:52 et ce qu'on voit sur notre téléphone c'est quoi ?
00:53:54 Soit la violence, soit du sexe,
00:53:56 soit des belles voitures, soit des influenceurs,
00:53:58 soit tout et n'importe quoi.
00:54:00 Donc, comme il a pu le dire,
00:54:02 maintenant leur exemple c'est qui ?
00:54:04 Ce qu'on voit sur les réseaux sociaux,
00:54:06 TikTok, Instagram et autres.
00:54:08 Donc ils grandissent à un idéal qui est
00:54:10 "je veux devenir comme cette personne".
00:54:12 Donc aujourd'hui la valeur travail, elle existe peu,
00:54:14 moi j'ai l'impression, des fois quand je parle aux jeunes,
00:54:16 travailler c'est devenu la honte,
00:54:18 c'est terrible,
00:54:20 et de tout milieu,
00:54:22 travailler aujourd'hui,
00:54:24 c'est devenu "non, je veux être influenceur,
00:54:26 ou je veux être footballeur,
00:54:28 ou je veux être rappeur, ou je veux être je ne sais quoi".
00:54:30 Parce qu'ils ont l'habitude de voir ça.
00:54:32 Aujourd'hui je pense qu'il y a un gros travail à faire,
00:54:34 déjà sur la jeunesse,
00:54:36 à ce niveau là,
00:54:38 et au niveau de la justice,
00:54:40 parce que même au niveau de la justice,
00:54:42 les jeunes ne connaissent pas ce que c'est la justice des mineurs.
00:54:44 Ils ne connaissent rien,
00:54:46 et pour en finir, par rapport aux parents,
00:54:48 les parents sont déjà sanctionnés,
00:54:50 ça peut être un délit, ils vont aller en prison,
00:54:52 c'est qui qui paie l'amende ?
00:54:54 Monsieur l'avocat ?
00:54:56 Les parents.
00:54:58 Donc les parents sont déjà sanctionnés,
00:55:00 donc là de dire "on va sanctionner encore plus les parents",
00:55:02 je ne vois pas de quoi on parle en fait.
00:55:04 - Oui, oui.
00:55:06 Johan Joussome.
00:55:08 - Je ne suis pas sûr que c'est en rétablissant une forme de patriarcat,
00:55:10 ou de modèle comme ça,
00:55:12 très ascendant,
00:55:14 qu'on va réparer la jeunesse,
00:55:16 comme on dit.
00:55:18 - Mais c'est ici l'héritier du père et la mère,
00:55:20 c'est pas du patriarcat.
00:55:22 En quoi c'est du patriarcat ?
00:55:24 - Donc on va continuer à laisser les jeunes
00:55:26 grandir avec une mentalité des réseaux sociaux ?
00:55:28 - Je ne dis pas ça,
00:55:30 je ne dis pas que
00:55:32 ce qui se passe au niveau des réseaux sociaux c'est bien, etc.
00:55:34 Je dis,
00:55:36 le sens de mon propos,
00:55:38 c'est de dire qu'il faut donner,
00:55:40 aujourd'hui, des responsabilités à la jeunesse,
00:55:42 et
00:55:44 lui laisser la parole,
00:55:46 mais par des éléments,
00:55:48 par des choses très encadrées.
00:55:50 Ça passe par quoi ? Ça passe par exemple,
00:55:52 par des conseils municipaux de jeunes.
00:55:54 Demandez aux villes si elles font des conseils municipaux de jeunes,
00:55:56 soit elles ne leur donnent aucune responsabilité,
00:55:58 soit elles en ont peur et elles ne le font pas.
00:56:00 Donc il faut investir les jeunes de la vie de la cité,
00:56:02 il faut les mettre au cœur des choses.
00:56:04 - C'est un peu de la théorie, non ?
00:56:06 - Ah non, c'est pas de la théorie.
00:56:08 - C'est pas un conseil municipal de jeunes qui va résoudre...
00:56:10 - Comment on les emmène ?
00:56:12 Comment des gens les emmène au conseil municipal ?
00:56:14 Comment on les attire ?
00:56:16 Moi je pense que le plus gros problème
00:56:18 de ce qu'il se passe, de ce qu'on voit,
00:56:20 c'est une recherche de valorisation.
00:56:22 Les jeunes, ils cherchent
00:56:24 à se valoriser. Même là, ils se valorisent
00:56:26 dans le mal, ce qui se passe là, ces temps-ci.
00:56:28 - C'est vrai ce que vous dites.
00:56:30 - Mais ils sont contents, parce qu'on parle d'eux.
00:56:32 À quel moment on parle de ces jeunes ? On parle jamais
00:56:34 des jeunes. Les jeunes, c'est soit on leur impose
00:56:36 quelque chose, ou soit on dit
00:56:38 "Laissez-les, c'est des jeunes qui ne fréquentent pas les structures,
00:56:40 ils s'en foutent de la politique et autres",
00:56:42 on leur parle pas. À quel moment on va
00:56:44 commencer à parler avec ces jeunes,
00:56:46 on va leur donner de la valorisation,
00:56:48 de l'importance, et de leur dire que la réalité,
00:56:50 c'est pas ce qu'on voit sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui,
00:56:52 quand on regarde les réseaux sociaux, on va regarder TikTok,
00:56:54 on va regarder la prison, on a l'impression que la prison,
00:56:56 c'est facile avec TikTok.
00:56:58 - Oui, ils n'ont plus la notion.
00:57:00 - La prison, c'est facile, parce que
00:57:02 on va montrer pendant une minute,
00:57:04 parce qu'une vidéo, en moyenne,
00:57:06 les vidéos qui regardent les jeunes, c'est 30 secondes, une minute,
00:57:08 et pendant une minute, on va nous faire croire que la prison,
00:57:10 c'est facile. Donc aujourd'hui, je suis à des débats
00:57:12 avec des jeunes, où je leur fais prendre conscience,
00:57:14 les gars, la prison, c'est pas TikTok.
00:57:16 Donc la valorisation, je pense que
00:57:18 c'est important, après, il faut
00:57:20 faire en sorte... - On va prendre Joël,
00:57:22 et puis Jean-Étienne. Joël,
00:57:24 bonjour. - Bonjour, Jean-Jacques Bourdin,
00:57:26 je suis ravie de vous avoir.
00:57:28 - Moi aussi, Joël, moi aussi.
00:57:30 - On vous écoute tous les jours sur Sud Radio.
00:57:32 - Merci, c'est gentil, Joël.
00:57:34 Vous êtes dans le Lot-et-Garonne, hein ?
00:57:36 - Je suis à Agen, dans le Lot-et-Garonne,
00:57:38 et je voulais apporter un témoignage.
00:57:40 Parce que j'ai habité, je viens de déménager,
00:57:42 j'ai habité pendant 33 ans,
00:57:44 dans une cité montagneux,
00:57:46 à Agen, c'est une cité
00:57:48 où il y a beaucoup de population maghrébine,
00:57:50 et nous n'avons jamais
00:57:52 eu aucun souci avec ces personnes.
00:57:54 C'est un quartier où il y a eu
00:57:56 des voitures, enfin des chariots
00:57:58 brûlés ces derniers temps, mais
00:58:00 toutes les personnes qui y habitent, nous n'avons jamais eu
00:58:02 de souci avec ces gens-là. Voilà.
00:58:04 Donc, je voulais dire surtout que les
00:58:06 dames maghrébines s'occupent comme les françaises,
00:58:08 merveilleusement, de leurs
00:58:10 enfants. Et je crois
00:58:12 que jusqu'à l'âge de 12 ou 14
00:58:14 ans, elles les maîtrisent,
00:58:16 mais après, quand ils attrapent 14 ou
00:58:18 15 ans, là, elles ne les maîtrisent
00:58:20 plus. Et comme les papas français,
00:58:22 c'est le rôle des papas français
00:58:24 de faire le...
00:58:26 de prendre le relais.
00:58:28 Et souvent, je pense qu'il y a une éducation
00:58:30 au niveau
00:58:32 de ces populations qui étaient là-même
00:58:34 chez nous il y a quelques années.
00:58:36 - Qui a changé ?
00:58:38 - Non, qui n'a pas suffisamment changé,
00:58:40 justement. Je vais raconter
00:58:42 une petite histoire. - Alors, qu'est-ce que vous vouliez dire ?
00:58:44 Le rôle des pères, là, vous les soulignez.
00:58:46 - Le rôle des pères. - Alors, qu'est-ce que vous voulez dire
00:58:48 à propos du rôle des pères, Joël ?
00:58:50 - Alors, je vais vous expliquer en deux mots. Je m'en étais pas
00:58:52 rassurante sur place, mais l'année dernière,
00:58:54 nous avons eu
00:58:56 la réunion des voisins des quartiers.
00:58:58 Il y avait des dames et il n'y avait pas
00:59:00 les messieurs. Les messieurs ne sont pas venus.
00:59:02 Or, ce sont des populations qui ont
00:59:04 l'habitude de faire les choses,
00:59:06 de fêter les choses, les hommes d'un côté,
00:59:08 les femmes de l'autre. Et ça,
00:59:10 c'est un réel problème.
00:59:12 Et quand on a demandé pourquoi les messieurs ne venaient pas,
00:59:14 on n'a pas trop compris pourquoi,
00:59:16 mais au bout d'un petit moment,
00:59:18 les messieurs, quelqu'un
00:59:20 est arrivé, et dans l'affaire de
00:59:22 20 minutes, toutes les dames ont été parties.
00:59:24 - Hum. - Voilà.
00:59:26 - Joël, vous voulez dire que les pères,
00:59:28 malheureusement, ont démissionné,
00:59:30 ou de moins, ne remplissent
00:59:32 pas leur rôle, et le rôle
00:59:34 peut-être qu'ils remplissaient auparavant.
00:59:36 - Ah non, je ne sais pas.
00:59:38 - Il ne s'agit pas de société patriarcale.
00:59:40 Peut-être que le patriarcat,
00:59:42 pardonnez-moi, mais à une époque,
00:59:44 ça a été utile aussi.
00:59:46 Le rôle du père est aussi
00:59:48 très important.
00:59:50 - J'aimerais clarifier après.
00:59:52 - Le rôle du père, il est important.
00:59:54 J'ai une maman que j'accompagne,
00:59:56 parce qu'aujourd'hui, je fais de l'accompagnement aux deuils.
00:59:58 - Il s'agit d'aller parler de...
01:00:00 - Non mais c'est une réalité. Il y a une maman qui m'a dit
01:00:02 "Adama, père veut dire repère".
01:00:04 - Oui. - Donc à partir du moment
01:00:06 où, on va se dire la vérité, c'est vrai
01:00:08 qu'il y a beaucoup de papas qui sont absents.
01:00:10 - Mais oui. - Le pourquoi
01:00:12 du comment, je ne suis pas là pour les accabler,
01:00:14 mais il y a des pères qui sont absents. Donc forcément,
01:00:16 un jeune qui n'a pas
01:00:18 l'exemple à la maison, va chercher un exemple
01:00:20 dehors. Son exemple dehors,
01:00:22 ça va être sur peut-être le grand du quartier,
01:00:24 etc. Et de là aussi,
01:00:26 avec l'effet de groupe,
01:00:28 l'influence des jeunes, parce que
01:00:30 les jeunes, ils ont deux comportements. Il y a le comportement
01:00:32 à la maison, et il y a le comportement dehors.
01:00:34 Et ça, il ne faut pas négliger, parce que
01:00:36 dehors,
01:00:38 avec l'effet de groupe et tout ce qui
01:00:40 va avec, le jeune n'aura pas le même comportement
01:00:42 que face à sa mère ou à son père à la maison.
01:00:44 Ça aussi, c'est une réalité.
01:00:46 Donc moi, je pense que
01:00:48 il vaut mieux chercher à trouver des solutions
01:00:50 au lieu des sanctions, pour ma part.
01:00:52 - Vous vouliez réagir.
01:00:54 - Oui, après, je fais la pub.
01:00:56 - Promis. Allez.
01:00:58 - Oui, je veux juste dire
01:01:00 qu'aujourd'hui, on est dans une société
01:01:02 où il y a
01:01:04 40% de familles
01:01:06 - Monoparentales ? - Non, alors
01:01:08 recomposées,
01:01:10 monoparentales, et
01:01:12 il y a plein de formes de parentalité.
01:01:14 Les modèles traditionnels
01:01:16 ont bougé, et de façon
01:01:18 exponentielle.
01:01:20 Et donc, il faut aussi trouver,
01:01:22 tenter des solutions
01:01:24 avec cette réalité-là.
01:01:26 Je ne suis pas sûr d'ailleurs que les jeunes
01:01:28 qui font des bêtises
01:01:30 dans les rues, etc.,
01:01:32 sont que des enfants sans père.
01:01:34 Je ne crois pas.
01:01:36 - On a pas dit "sans père".
01:01:38 On a dit "sans repère".
01:01:40 - Sans repère, peut-être.
01:01:42 Mais, bien sûr,
01:01:44 qu'il faut redonner...
01:01:46 - Mais dans les écoles,
01:01:48 organiser les rencontres
01:01:50 entre les enseignants
01:01:52 et les parents,
01:01:54 et vous verrez qu'il n'y a jamais de père.
01:01:56 Très peu de père.
01:01:58 À part dans les écoles, dans les quartiers
01:02:00 un peu huppés,
01:02:02 sinon il y a très peu de père.
01:02:04 - Les pères doivent reprendre leur place.
01:02:06 - Ça c'est une réalité.
01:02:08 - Ils ont un certain
01:02:10 nombre à déserter, ils doivent reprendre
01:02:12 leur place, c'est évident.
01:02:14 - Parce que des fois, on compte même plus sur le grand
01:02:16 du quartier que sur le père.
01:02:18 - Oui.
01:02:20 - Alors, attendez, tout de suite, je vous donne la parole,
01:02:22 mais il est 49, il faut que j'observe une pub.
01:02:24 - Jean-Jacques Bourdin.
01:02:26 - Il est 11h52, très vite,
01:02:28 Jean-Etienne, qui est à Maison Lafitte,
01:02:30 dans les Yvelines. Bonjour Jean-Etienne.
01:02:32 - Bonjour à tous.
01:02:34 - Alors, qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:02:36 Vous supprimez toutes les aides sociales ?
01:02:38 - Alors, écoutez, moi je suis
01:02:40 enseignant, donc déjà
01:02:42 par rapport à ce que j'ai entendu,
01:02:44 je me permets quand même
01:02:46 calmement, parce que ça boue à l'intérieur,
01:02:48 je me permets quand même de
01:02:50 le préciser,
01:02:52 quand j'ai des réunions,
01:02:54 j'ai été enseignant un samedi,
01:02:56 j'ai vécu en cité, voilà,
01:02:58 je vais pas me justifier, mais pour que vous
01:03:00 ayez un peu une idée.
01:03:02 Moi, je suis désolé, je vois aussi des pères
01:03:04 qui sont complètement dépassés, etc.,
01:03:06 ou des pères, et des mères,
01:03:08 qui me répondent qu'ils n'en ont strictement
01:03:10 rien à faire. Donc je vais être très
01:03:12 concret, d'ailleurs, j'en profite
01:03:14 pour dire "Vive parents vigilants",
01:03:16 je sais pas si vous connaissez, mais c'est quelque chose
01:03:18 dont les personnes
01:03:20 devraient se concentrer un peu,
01:03:22 c'est "parents vigilants", ça c'est
01:03:24 quelque chose de très
01:03:26 important, que vous pouvez trouver partout,
01:03:28 et ça j'insiste, et j'en profite
01:03:30 aussi pour, après je vous dirai
01:03:32 très vite ce que je...
01:03:34 - Très vite, j'ai envie de dire une partie.
01:03:36 - Je suis,
01:03:38 d'ailleurs, comme Ranconclette,
01:03:40 à fond pour
01:03:42 le soutien des forces de l'ordre.
01:03:44 Voilà. Bien. Moi,
01:03:46 ma proposition... - En fait, tout le monde
01:03:48 est pour le soutien des forces de l'ordre.
01:03:50 - Pardon ? - Tout le monde est pour le soutien des forces
01:03:52 de l'ordre, hein, Jean-Etienne. - Eh ben j'espère bien.
01:03:54 - Ben oui. Alors allez-y.
01:03:56 - Je vous donne
01:03:58 donc ma voix.
01:04:00 - Mais très vite, Jean-Etienne, allez-y, parce qu'on perd du temps.
01:04:02 - Je viens d'entendre Gérard Darmanin, qui encore...
01:04:04 - Mais faites pas de politique !
01:04:06 Qu'est-ce que, Jean-Etienne, qu'est-ce que vous dites ?
01:04:08 - Tout ce que je voulais vous dire, c'est que je suis pour,
01:04:10 effectivement, que nous... - Ah, d'accord.
01:04:12 - Que comme vous venez si bien de le dire,
01:04:14 M. Bourdin, la solution
01:04:16 la plus radicale avec tout ce qui se
01:04:18 passe en ce moment, c'est pas de prendre
01:04:20 quelques temps pour s'adresser aux quartiers et être
01:04:22 ferme avec les voyous, comme vient de le dire ce cher
01:04:24 Darmanin, c'est de couper
01:04:26 les aides à toutes ces familles
01:04:28 qui sont dépassées,
01:04:30 comme je peux le voir, et je peux vous dire
01:04:32 que... - Elles seront moins dépassées,
01:04:34 Jean-Etienne. Vous leur coupez
01:04:36 les aides, elles seront moins dépassées ?
01:04:38 - Euuuh... Leur couper tout !
01:04:40 Voilà. - Même de respirer ?
01:04:42 - C'est-à-dire que vous en faites quoi,
01:04:44 quoi ? Vous les mettez à la rue ?
01:04:46 - Mais, monsieur Bourdin,
01:04:48 ne soyons pas dans la caricature...
01:04:50 - Mais c'est pas la caricature, c'est la réalité
01:04:52 des choses. - On les empêche de respirer aussi.
01:04:54 - Monsieur, qu'est-ce que vous...
01:04:56 Vous voyez bien en ce moment
01:04:58 tout le bazar et tout ça. La seule solution
01:05:00 pour l'instant est la plus rapide,
01:05:02 et peut-être pour vous la plus radicale,
01:05:04 mais je suis désolé, c'est parce que j'ai pas beaucoup de temps
01:05:06 pour parler avec vous, mais ça serait de couper
01:05:08 les aides, et je peux vous dire
01:05:10 que les parents réagiraient, selon moi,
01:05:12 beaucoup plus... - Ok.
01:05:14 Vous croyez, vous croyez, Jean-Etienne,
01:05:16 sans vouloir ouvrir
01:05:18 la moindre polémique avec vous,
01:05:20 mais Jean-Etienne, est-ce que vous pensez que
01:05:22 si on enlève tous les moyens de subsistance
01:05:24 à des familles, ça empêchera
01:05:26 à des gamins de 14 et 15 ans de ne pas
01:05:28 aller voler une chaussure Nike ?
01:05:30 Je vous pose la question. - Vous allez voir les parents
01:05:32 si ça va pas les... s'ils vont pas avoir
01:05:34 une espèce de... - Parce que vous croyez
01:05:36 que le gamin qui a 15 ans,
01:05:38 il va écouter ses parents ?
01:05:40 - Bien sûr que oui, il écoutera
01:05:42 ses parents, M. Bourdin. - Ah bah oui.
01:05:44 - Rien n'est fait, rien n'est fait,
01:05:46 arrêtons de se voiler la face,
01:05:48 arrêtons... vos invités vont encore
01:05:50 dire des lapalisa, je pense,
01:05:52 mais arrêtons de se voiler la face,
01:05:54 voilà ce que j'avais envie de dire. - Bon.
01:05:56 Mais vous avez raison de le dire, parce que
01:05:58 vous n'êtes pas le seul à penser ça. - Y'a beaucoup qui pensent
01:06:00 comme ça. - Jean-Etienne n'est pas le seul
01:06:02 à penser ça. - Y'en a beaucoup qui pensent comme ça. - Il ne faut jamais
01:06:04 jeter
01:06:06 l'opprobre sur ces propos-là.
01:06:08 Ces propos sont à écouter. - Il a le droit.
01:06:10 - Et il faut réfléchir
01:06:12 autour de ce qui vient d'être dit.
01:06:14 Quelle réponse apportez-vous ? Y'a des réponses.
01:06:16 - Une fois qu'on aura tout coupé,
01:06:18 si le jeûne continue, on fait quoi ?
01:06:20 - Hum ? Bah oui, non mais...
01:06:22 - Bah alors ? - Oui. - Parce qu'on pense
01:06:24 que c'est la menace ultime, celle-là.
01:06:26 On va couper les aides,
01:06:28 on va couper les allocations, à croire
01:06:30 qu'il n'y a que les personnes des quartiers populaires
01:06:32 qui touchent les allocations. Donc ça va leur
01:06:34 faire du mal.
01:06:36 Et derrière, y'aura un regain
01:06:38 de quelque chose.
01:06:40 Et donc le parent va redevenir parent,
01:06:42 limite. Et on parle des parents dépassés, en fait.
01:06:44 Donc, qu'on lui coupe les allocs ou pas,
01:06:46 il est dépassé.
01:06:48 Donc même s'il vient face à son enfant,
01:06:50 "on m'a coupé les allocs",
01:06:52 l'enfant va dire que de base il ne le calcule pas.
01:06:54 - Oui, moi je pense
01:06:56 que ce type d'idées
01:06:58 qui sont, je le répète,
01:07:00 des tartes à la crème et qui...
01:07:02 qui ne servent absolument à rien.
01:07:04 D'abord, on prétend
01:07:06 à travers ça, amener de l'autorité
01:07:08 aux parents. Comme si le fait
01:07:10 de couper d'un mois sur l'autre, du jour au lendemain
01:07:12 un revenu,
01:07:14 ça va déclencher
01:07:16 une espèce d'autorité que les parents n'ont jamais eue.
01:07:18 En réalité,
01:07:20 on va plonger ces gens dans la précarité.
01:07:22 Dans une vraie précarité.
01:07:24 On oublie quand même que ces gens-là, pour vivre,
01:07:26 ce n'est pas
01:07:28 même le revenu moyen.
01:07:30 Là, ça, ça pose un vrai souci.
01:07:32 On parlait aussi des forces de l'ordre.
01:07:34 Le soutien aux forces de l'ordre.
01:07:36 Moi, je rappelle quand même,
01:07:38 il y a quelques années,
01:07:40 un ancien président de la République
01:07:42 a, dans des conditions
01:07:44 humiliantes et lors
01:07:46 d'une diffusion à la télé,
01:07:48 expliqué que la police
01:07:50 de proximité, ça ne servait plus à rien.
01:07:52 - Oui, c'est vrai. Je ne veux pas faire de politique.
01:07:54 - Non, non, je ne fais pas de politique.
01:07:56 Je dis simplement que ces forces de l'ordre,
01:07:58 sachez-le, les forces de l'ordre, nous sommes avec eux
01:08:00 tous les jours aussi. Tout le monde ne soutient pas
01:08:02 ce qui s'est passé.
01:08:04 Tout le monde n'est pas dans tel syndicat
01:08:06 qui appelle à la répression absolue.
01:08:08 Le vrai, vrai, vrai
01:08:10 souci, c'est de renouer tous ces liens-là.
01:08:12 On parlait des pères tout à l'heure.
01:08:14 Les pères avaient des liens avec la police à l'époque.
01:08:16 Ce qui n'existe malheureusement un peu moins.
01:08:18 - Un mot, terminé.
01:08:20 Très vite. 30 secondes, Johan.
01:08:22 - Très vite. On est en train de tomber dans un piège.
01:08:24 C'est de laisser penser que les jeunes
01:08:26 défaillants, entre guillemets,
01:08:28 ce sont les jeunes dont les parents
01:08:30 touchent les allocs. Ça, c'est grave.
01:08:32 Laisser penser que si on coupe les allocs,
01:08:34 ils vont s'arrêter, c'est encore plus grave
01:08:36 parce que ça ne fera que s'aggraver.
01:08:38 Je suis d'accord pour parler
01:08:40 de la police de proximité. Il faut aussi
01:08:42 réinjecter des fonds
01:08:44 dans les quartiers, sur les territoires,
01:08:46 sur les associations, qui font
01:08:48 aujourd'hui, on les finance
01:08:50 plus que par projet. Il faut du fonctionnement.
01:08:52 Il faut un fonctionnement global.
01:08:54 On remet aussi la police
01:08:56 dans une relation de proximité
01:08:58 avec les habitants.
01:09:00 Toutes les strates,
01:09:02 que ce soit également au niveau
01:09:04 des écoles, au niveau des centres sociaux, etc.
01:09:06 J'ai tellement de choses à dire.
01:09:08 - Merci. On pourrait faire
01:09:10 5 heures d'émission. Je vous dis tout de suite
01:09:12 avec les auditeurs. Merci à tous les 3
01:09:14 d'être venus nous voir.
01:09:16 - Jean-Jacques Bourdin.
01:09:18 - Nous allons revenir sur l'hommage
01:09:20 rendu aux maires, évidemment.
01:09:22 Vous continuez à appeler
01:09:24 0826 300 300. Il y a
01:09:26 des victimes dont on a
01:09:28 parlé, pas suffisamment
01:09:30 me semble-t-il, ce sont les commerçants.
01:09:32 Oui, qui constatent les dégâts et qui réparent
01:09:34 les dégâts, qui commencent à réparer
01:09:36 les dégâts. Partons pour Marseille,
01:09:38 où il y a eu de très gros dégâts. Je suis
01:09:40 avec Guillaume Sicard, le président de la Fédération
01:09:42 des commerçants de Marseille.
01:09:44 Guillaume Sicard, bonjour.
01:09:46 - Bonjour. - Est-ce que vous avez
01:09:48 une idée du montant des pertes
01:09:50 chez les commerçants
01:09:52 marseillais ? - Difficile à chiffrer
01:09:54 puisqu'on commence à avoir
01:09:56 des propositions d'aide des institutions
01:09:58 et c'est vrai qu'on est
01:10:00 en plein chiffrage
01:10:02 pour savoir quels sont les montants
01:10:04 de ce qui a été dégradé
01:10:06 ou des choses comme ça. Mais pour le moment,
01:10:08 je vous dis un petit peu tôt, lundi matin,
01:10:10 pour donner un chiffre exact. - Alors, la Chambre
01:10:12 de commerce fait état de plus de
01:10:14 400 commerces vandalisés
01:10:16 à Marseille. - C'est exact.
01:10:18 Oui, c'est ce qu'on a comme chiffre.
01:10:20 Ben voilà,
01:10:22 on est un peu abattu,
01:10:24 on est fatigué, on est
01:10:26 triste. Aujourd'hui, beaucoup de
01:10:28 commerces qui ont été dégradés sont des
01:10:30 commerces indépendants avec des
01:10:32 salariés, des personnes qui tiennent
01:10:34 ça depuis des années,
01:10:36 qui essayent de mettre tout leur cœur,
01:10:38 toute leur énergie pour essayer de
01:10:40 développer un peu un business.
01:10:42 Et voilà, en une soirée,
01:10:44 en deux soirées,
01:10:46 c'est l'apothéose.
01:10:48 Donc, compliquée comme situation
01:10:50 aujourd'hui. - Oui, ben évidemment que c'est
01:10:52 compliquée comme situation, Guillaume Sicard.
01:10:54 Il faut absolument...
01:10:56 Mais comment ça marche, les assurances,
01:10:58 dans ces cas-là ? Est-ce qu'elles fonctionnent ?
01:11:00 - Oui, alors ça dépend un peu
01:11:02 des différentes
01:11:04 cases qu'on a cochées.
01:11:06 On parle de perte d'exploitation, il y a des gens qui
01:11:08 ne s'y sont pas fait vandaliser,
01:11:10 qui ont perdu quand même, je vous rappelle que
01:11:12 c'était le premier week-end des soldes, ce qui
01:11:14 permet quand même de refaire un peu de trésorerie
01:11:16 chez nos commerces, chez nos adhérents
01:11:18 de l'association.
01:11:20 Donc, c'est vraiment
01:11:22 en fonction de chacun, de qu'est-ce qu'il
01:11:24 a coché, pas coché,
01:11:26 est-ce qu'il y a des franchises, jusqu'à combien ça peut aller,
01:11:28 c'est vraiment du cas par cas.
01:11:30 Et donc, voilà, on est en plein
01:11:32 dans les dépôts de plaintes,
01:11:34 toutes ces activités-là, pour essayer
01:11:36 de récupérer au maximum
01:11:38 ce qui a été perdu.
01:11:40 - Bien, Guillaume Sicard,
01:11:42 il y avait
01:11:44 évidemment des jeunes
01:11:46 venus des banlieues, mais pas qu'eux.
01:11:48 Il y avait des mineurs, des majeurs,
01:11:50 c'était une population
01:11:52 très hétéroclite.
01:11:54 - Oui, c'était une population
01:11:56 très hétéroclite. - Il y avait les opportunistes,
01:11:58 il y avait, enfin bon...
01:12:00 - Ouais, ouais, ouais, non, mais c'était
01:12:02 un cambriolage
01:12:04 à grande ampleur, quoi. - Voilà. - Aujourd'hui, on peut parler
01:12:06 de ça, hein, c'était...
01:12:08 C'est pas... J'ai vu que la préfète avait parlé
01:12:10 de "pilleurs" et non pas
01:12:12 de "démotiers", je suis tout à fait
01:12:14 d'accord avec cette ligne-là, hein, c'était
01:12:16 le self-service, on cassait, et puis on venait
01:12:18 servir toute une logistique pour
01:12:20 sortir la marchandise des magasins,
01:12:22 enfin, c'était
01:12:24 vraiment des choses qu'on n'a jamais vues dans Marseille.
01:12:26 Même avec les Gilets jaunes, on n'a pas eu cette...
01:12:28 cette force,
01:12:30 cette misère
01:12:32 qui nous est tombée dessus, c'était beaucoup plus...
01:12:34 - Pillage délibéré et organisé.
01:12:36 - Exactement. - Pillage délibéré
01:12:38 et organisé. Est-ce qu'il y a
01:12:40 des commerçants qui se sont dit
01:12:42 "On va se protéger,
01:12:44 monter, je ne sais pas moi, des associations
01:12:46 de...
01:12:48 de défense, d'autodéfense,
01:12:50 et même...
01:12:52 et même
01:12:54 faire le coup de poing s'il faut", ou...
01:12:56 Est-ce que ça existe, ce sentiment ?
01:12:58 - Non, je vais pas parler de ça,
01:13:00 après, il y a des coups de colère, mais...
01:13:02 - Oui. - Aujourd'hui, on essaye, nous,
01:13:04 avec les associations de commerçants, d'être constructifs,
01:13:06 d'essayer de trouver des solutions.
01:13:08 Là, le maître mot, c'est vraiment la
01:13:10 solidarité qu'il peut y avoir entre les institutions
01:13:12 pour aider les commerçants,
01:13:14 la solidarité qu'il peut y avoir
01:13:16 entre commerçants, et la solidarité
01:13:18 aussi des clients qui
01:13:20 vont aller consommer plutôt en centre-ville
01:13:22 aujourd'hui que sur le Boncoin
01:13:24 ou des choses comme ça, si vous voyez
01:13:26 ce que je veux dire, quoi. - Bien sûr.
01:13:28 C'est un appel que vous lancez, hein ? - Ah oui, oui,
01:13:30 Guillaume Sicard. - Non, non, non, mais c'est...
01:13:32 Voilà, enfin, aujourd'hui, il faut
01:13:34 consommer acteurs, et être pro-acteurs
01:13:36 dans le centre-ville de Marne.
01:13:38 - Et dont les commerçants de proximité.
01:13:40 Merci beaucoup, hein, Guillaume Sicard.
01:13:42 - Merci à vous. - Merci. Il est 12h13,
01:13:44 vous êtes sur Sud Radio, vous ne ratez rien.
01:13:46 Si vous voulez appeler 0826 300 300,
01:13:48 ce n'est pas compliqué. Allez,
01:13:50 nous allons rendre hommage à un autre maire,
01:13:52 dans un instant, Philippe Moreau,
01:13:54 le maire de Nogent-sur-Vernisson,
01:13:56 c'est dans le Loiret, 2500 habitants,
01:13:58 à peu près, lui aussi,
01:14:00 a été menacé.
01:14:02 Philippe Moreau sera avec nous dans un instant,
01:14:04 et hommage à Midi,
01:14:06 il est 12h13, je l'appelle
01:14:08 dans deux minutes. A tout de suite.
01:14:10 - Jean-Jacques Bourdin. - Bien, honneur au maire,
01:14:12 ce matin, après ce qui s'est passé
01:14:14 à l'Elle-et-Rose, mais pas qu'à l'Elle-et-Rose,
01:14:16 vous allez le comprendre,
01:14:18 honneur au maire, devant tous les parvis,
01:14:20 il y a eu des rassemblements, à Midi, ça se poursuit,
01:14:22 dans de nombreuses
01:14:24 communes, je pars tout de suite,
01:14:26 en direct,
01:14:28 nous partons à Nogent-sur-Vernisson,
01:14:30 c'est dans le Loiret, pour rejoindre le maire
01:14:32 de Nogent-sur-Vernisson, Philippe Moreau,
01:14:34 bonjour. - Bonjour,
01:14:36 Jean-Jacques Bourdin. - Merci d'être avec nous.
01:14:38 2500 habitants, c'est cela, Nogent ?
01:14:40 - Oui, c'est ça,
01:14:42 2600 habitants. - 2600 habitants.
01:14:44 Bien, Philippe Moreau,
01:14:46 vous aussi,
01:14:48 vous avez été menacé,
01:14:50 violence, domicile,
01:14:52 famille, racontez-nous.
01:14:54 - Oui, c'était en 2021,
01:14:56 à l'issue d'un contrôle
01:14:58 organisé par la gendarmerie,
01:15:00 comme à mon habitude,
01:15:02 en proximité, je suis allé
01:15:04 s'amuser des forces de l'ordre,
01:15:06 et malheureusement, la nuit,
01:15:08 une intrusion
01:15:10 à mon domicile,
01:15:12 avec des jets de pavés
01:15:14 faisant voler en éclats
01:15:16 les carreaux, et passant tout proche
01:15:18 de mon épouse et de mon fils.
01:15:20 Voilà.
01:15:22 Le quotidien, malheureusement,
01:15:24 parfois,
01:15:26 demeure, entre des
01:15:28 incivilités, des injonctions verbales,
01:15:30 et parfois on arrive à des actes
01:15:32 plus dramatiques. - Voilà. Est-ce que
01:15:34 les auteurs de ces actes
01:15:36 ont été arrêtés ?
01:15:38 - Non, malheureusement, ils n'ont pas été
01:15:40 arrêtés, malgré
01:15:42 un gros travail de la gendarmerie.
01:15:44 Sur ce, il faut quand même le signaler,
01:15:46 la gendarmerie
01:15:48 protège quand même les élus, mais
01:15:50 l'ADN sur les pavés, ou autre,
01:15:52 voilà, non, ça n'a rien donné.
01:15:54 - Ça n'a pas parlé, comme disent
01:15:56 les enquêteurs.
01:15:58 Philippe Moreau,
01:16:00 à nos gens sur Vernissons,
01:16:02 2500 habitants dans le Loiret,
01:16:04 je n'imagine pas
01:16:06 qu'il y ait pu y avoir des incidents,
01:16:08 depuis quelques jours.
01:16:10 - Non, depuis quelques jours, nous sommes passés
01:16:12 fort heureusement,
01:16:14 à piquer des incidents.
01:16:16 La ville-mère de Montargis
01:16:18 a été très sévèrement
01:16:20 touchée, mais nous n'avons
01:16:22 pas eu d'incidents
01:16:24 locaux, mais ça n'empêche pas
01:16:26 quand même des gens de tirer
01:16:28 un feu d'artifice ce week-end, où on a dû
01:16:30 intervenir, en disant
01:16:32 "C'est sans doute pas le week-end pour célébrer
01:16:34 quelque chose."
01:16:36 - Ah bah oui, c'est sûr, tirer un feu d'artifice ce week-end ?
01:16:38 - Les gens ont du mal
01:16:40 à se rendre
01:16:42 compte, j'ai l'impression, parfois,
01:16:44 de ce qui se passe à côté, ne mesurant pas
01:16:46 la totalité de leurs actes.
01:16:48 - Oui, évidemment.
01:16:50 Philippe Monrot,
01:16:52 vous avez
01:16:54 rendu
01:16:56 hommage, vous aussi, enfin, vous avez
01:16:58 organisé un petit rassemblement
01:17:00 devant votre mairie ?
01:17:02 - Ah oui, oui, tout à fait, dès ce matin,
01:17:04 à 8h, je viens
01:17:06 au réseau de communication
01:17:08 des infections, la population.
01:17:10 À 12h, j'ai déclenché
01:17:12 la sirène d'alerte
01:17:14 et nous avions
01:17:16 150 à 200 personnes
01:17:18 sur le parvis.
01:17:20 - Ah bah c'est bien ça, dites-moi !
01:17:22 - Oui, donc c'est très important
01:17:24 parce que ça veut dire que
01:17:26 les institutions de la République, ça touche
01:17:28 les personnes, les gens
01:17:30 se réunissent spontanément parce que
01:17:32 la mairie, c'est le point d'ancrage
01:17:34 de la société
01:17:36 et le point d'ancrage du village.
01:17:38 Et donc, toujours, on vient
01:17:40 se fixer à ce point
01:17:42 et oui, alors je ne dirais pas
01:17:44 que j'étais content parce que
01:17:46 on peut préférer faire d'autres rassemblements
01:17:48 mais ce côté de solidarité
01:17:50 a beaucoup touché
01:17:52 la population
01:17:54 et la gendarmerie qui était aussi présente.
01:17:56 - Évidemment, évidemment.
01:17:58 Philippe Moreau,
01:18:00 je vous remercie, je vous rappelle,
01:18:02 rappelez,
01:18:04 rappelez combien,
01:18:06 combien c'est, Philippe Moreau,
01:18:08 c'est un engagement
01:18:10 vraiment au service des citoyens
01:18:12 être maire,
01:18:14 être maire d'une commune moyenne
01:18:16 comme la Vaule, la Vaule, petite commune
01:18:18 de 2500 habitants.
01:18:20 C'est un travail quotidien.
01:18:22 - Si vous voulez,
01:18:24 je vais vous donner une anecdote.
01:18:26 Aujourd'hui, on se réunit
01:18:28 par rapport aux événements
01:18:30 et tout le travail de notre commune,
01:18:32 vendredi qui arrive, on va améliorer
01:18:34 un logement d'urgence pour les violences
01:18:36 intrafamiliales. Et vous voyez,
01:18:38 on a continué et fort heureusement
01:18:40 il y avait eu des dégradations et on brûlait
01:18:42 ce genre de choses. Eh bien, c'est tout
01:18:44 le travail pour aider
01:18:46 justement toutes ces violences qui auraient été
01:18:48 réunies. Donc, on continue
01:18:50 notre travail et on continue notre travail
01:18:52 avec nos citoyens et pour améliorer
01:18:54 le mieux vivre ensemble
01:18:56 de tous et en gardant la plus grande
01:18:58 affermeté. - Oui, Philippe Moreau, est-ce que
01:19:00 vous trouvez que le dialogue
01:19:02 est plus difficile aujourd'hui qu'avant ?
01:19:04 - Oui, le dialogue
01:19:06 est plus difficile parce que
01:19:08 les gens pensent
01:19:10 parfois qu'ils ont plus de droits que de
01:19:12 devoirs. Et c'est
01:19:14 le fondement même de
01:19:16 la société. - Plus de droits que
01:19:18 de devoirs, oui.
01:19:20 - Et ça, c'est... Voilà, ça,
01:19:22 c'est difficile.
01:19:24 - Bien sûr, bien sûr.
01:19:26 Bien, merci beaucoup, Philippe Moreau.
01:19:28 Merci à vous,
01:19:30 vraiment. Et
01:19:32 à bientôt peut-être.
01:19:34 Simone, je vais prendre dans un instant
01:19:36 Simone qui est à Castel-Sarazin
01:19:38 dans le Tarn-et-Garonne
01:19:40 parce que vous êtes très nombreux,
01:19:42 vraiment très très nombreux à réagir
01:19:44 sur tous ces événements de ces jours
01:19:46 derniers. Bonjour, Simone.
01:19:48 - Bonjour, bonjour. Ah bah, excusez-moi, j'ai commencé à parler.
01:19:50 Je sais pas qui c'est que j'ai eu. - Mais non !
01:19:52 Mais non, Simone, il n'y a pas de souci. Vous êtes
01:19:54 à Castel-Sarazin. Je suis content
01:19:56 de vous avoir.
01:19:58 Simone, qu'est-ce que vous vouliez dire ce matin ?
01:20:00 - Eh bien, je voulais dire qu'il serait temps peut-être
01:20:02 qu'on fasse des associations de défense
01:20:04 des mères
01:20:06 et quitte à aller, quand on les menace à leur maison,
01:20:08 quitte à aller faire, en groupe, aller
01:20:10 devant leur maison et faire, comment dire,
01:20:12 faire le gué. Être là.
01:20:14 Tout le temps.
01:20:16 Il faut quand même qu'on se remue.
01:20:18 Il faut quand même qu'on se remue.
01:20:20 On peut pas laisser faire tout ça, c'est pas possible, quoi.
01:20:22 - Oui. - C'est sûr, les populations
01:20:24 sont pires qu'au Moyen-Âge.
01:20:26 Ils faisaient pas ça.
01:20:28 - Oui, enfin, c'est une exagération pour rien, Simone.
01:20:30 Il vaut mieux vivre aujourd'hui
01:20:32 qu'au Moyen-Âge. - Oui, bien sûr.
01:20:34 Bien sûr. - Quand même.
01:20:36 - Oui, oui, oui. Non, mais je veux dire,
01:20:38 moi, je parle pas de niveau de vie.
01:20:40 Je parle pas de vie agréable.
01:20:42 Mais question d'être attaquée, franchement...
01:20:44 - C'est-à-dire que les mères
01:20:46 sont en première ligne,
01:20:48 parce que, vous le savez très bien, dans toutes les communes,
01:20:50 ils sont accusés de tout.
01:20:54 Malheureusement.
01:20:56 Dès qu'il y a un truc qui va pas... - Oui, mais enfin, les pompiers, c'est pareil.
01:20:58 - C'est sa faute.
01:21:00 C'est la faute du maire.
01:21:02 - Oui, non, mais quand même, comme tout est prétexte.
01:21:04 Tout est prétexte.
01:21:06 Tout est prétexte à violence.
01:21:08 Tout est prétexte à méchanceté, quand même.
01:21:10 - Oui, vous avez raison. - Je veux dire, c'est bon, quoi.
01:21:12 Et puis c'est pas parce que le maire n'est pas exactement comme on veut
01:21:14 qu'il faut aller... Voilà.
01:21:16 On vote pas pour lui, on a le vote.
01:21:18 - On peut s'opposer, on n'est pas obligés d'aller brûler sa maison.
01:21:20 - Voilà, mais voilà.
01:21:22 C'est quand même quelque chose
01:21:24 qui est dans la société, qui est pas bon, ça.
01:21:26 - Bien sûr. - C'est pas bon.
01:21:28 Et je sais pas comment on pourrait arriver à calmer
01:21:30 en parlant, peut-être en
01:21:32 arrêtant d'en parler trop,
01:21:34 et peut-être en accent
01:21:36 sur la vie, sur le fait que la vie
01:21:38 n'est pas faite de violence.
01:21:40 Il y a quand même beaucoup... Il y a de l'amitié, il y a de l'amour.
01:21:42 - Oui, mais Simone, Simone.
01:21:44 J'ai vu que notre société a changé, évoluée, hein, Simone.
01:21:46 - Oui, oui.
01:21:48 Je sais. Mais je sais, mais...
01:21:50 - Les repères ne sont plus les mêmes, hein.
01:21:52 - Oui. Mais il faut quand même
01:21:54 toujours parler d'amitié et d'amour.
01:21:56 Quand même aussi.
01:21:58 Parce que quand on a ça, on n'a pas envie
01:22:00 d'aller taper, on n'a pas envie d'aller cogner.
01:22:02 Il faut arrêter d'avoir cette rancune
01:22:04 pour des choses qui, je veux dire,
01:22:06 bon, quelles choses on peut lui reprocher
01:22:08 à sa mère.
01:22:10 C'est vraiment des attitudes
01:22:12 qui ne sont pas ni excusables,
01:22:14 ni même compréhensibles, quoi, vous voyez ?
01:22:16 - Oui, oui. - Parce que c'est un peu
01:22:18 envers tout le monde, oui.
01:22:20 Je suis désolée, mais moi, je...
01:22:22 - Ne soyez pas désolée.
01:22:24 - Je suis prête à me mettre devant la mairie,
01:22:26 je vous assure. - Ne soyez pas désolée,
01:22:28 Madame Simone. Ne soyez pas désolée.
01:22:30 Vous dites ce que pense beaucoup
01:22:32 et vous parlez avec votre coeur.
01:22:34 Merci, Simone, dans tous les cas.
01:22:36 - Je vous en prie. Bonne journée.
01:22:38 - Et merci. Bonne journée, Simone.
01:22:40 Et je voudrais remercier, je vais finir avec Yvan,
01:22:42 mais je voudrais remercier toutes celles et ceux qui ont appelé,
01:22:44 très, très nombreux ce matin. Yvan ?
01:22:46 Yvan ?
01:22:48 - Merci, Jean-Jacques Aubourdain.
01:22:50 Je vous ai téléphoné, je vous cite tout ce que vous faites.
01:22:52 Je ne suis pas toujours d'accord, mais vous avez le mérite.
01:22:54 - Mais attendez.
01:22:56 Mais moi, je ne suis même pas toujours d'accord avec moi-même, Yvan.
01:22:58 - Non, mais vous avez le mérite
01:23:00 de secouer le cocotier. - Ah, ça ?
01:23:02 Ne vous inquiétez pas avec ça.
01:23:04 Je vais secouer le cocotier et continuer.
01:23:06 - Bon. Simplement, sur les enfants,
01:23:08 moi, j'ai plutôt une réflexion, une question à poser.
01:23:10 Pourquoi en faisons-nous des enfants ?
01:23:12 Moi, je suis d'éducation catholique.
01:23:14 Je suis catholique,
01:23:16 il y a des familles nombreuses, comme ailleurs.
01:23:18 Je suis ici de la campagne, en plus.
01:23:20 Ce n'est pas toujours facile, on dit d'aller au banlieue,
01:23:22 mais on parle rarement de la campagne.
01:23:24 Ça, c'est cher, au passage. - C'est vrai, oui.
01:23:26 - Voilà. Vous en parlez rarement, et on ne parle que des banlieues.
01:23:28 Mais la campagne, on ne sait pas ce qui se passe.
01:23:30 Je peux vous en parler, je suis très bien placé.
01:23:32 - Bon. Yvan, très vite, qu'est-ce que vous voulez dire ?
01:23:34 - Très vite. Est-ce qu'on fait des enfants
01:23:36 par amour ou on les fait pour d'autres causes ?
01:23:38 Parce que c'est une histoire, au départ,
01:23:40 de faire des enfants. On ne fait pas des enfants.
01:23:42 Aujourd'hui, en 2023, on fait des enfants.
01:23:44 Alors, il peut y avoir des accidents, forcément,
01:23:46 mais pourquoi faisons-nous des enfants ?
01:23:48 On les fait pour toute sa vie.
01:23:50 Moi, je ne vais pas vous dire exactement ce que je fais.
01:23:52 Je suis très bien placé
01:23:54 pour savoir ce qui se passe quand on a des familles nombreuses
01:23:56 et les sommes pharaoniques
01:23:58 que ça représente.
01:24:00 Je n'en dirai pas plus.
01:24:02 Est-ce que ces sommes vont réellement aux enfants ?
01:24:04 À ce moment-là, ils pourraient avoir une bonne éducation.
01:24:06 Ou est-ce que c'est pour les parents ?
01:24:08 C'est un débat que je mets sur la table.
01:24:10 - Oui, mais je comprends ce que vous dites.
01:24:12 Il y a des parents qui profitent...
01:24:14 Oui, oui, oui, évidemment.
01:24:16 Mais, Yvan,
01:24:18 c'est pas pour ça que ces parents-là,
01:24:20 même s'ils n'étaient pas aidés,
01:24:22 arriveraient à gérer leurs enfants.
01:24:24 - Non, mais ça, j'entends tout ça.
01:24:26 - Tout le problème est là, Yvan.
01:24:28 - Oui, mais quand on aime ses enfants,
01:24:30 on les aime dans la difficulté,
01:24:32 on essaye de les accompagner.
01:24:34 Je ne dis pas qu'il y a des difficultés par moments,
01:24:36 mais je peux dire par moments...
01:24:38 - Yvan, moi, je suis le premier défenseur
01:24:40 d'une...
01:24:42 Oui, d'une forme, d'une autorité certaine
01:24:44 quand on est parent.
01:24:46 Seulement, Yvan,
01:24:48 tout le monde n'est pas comme nous.
01:24:50 - Bien, merci, Yvan.
01:24:52 Je vous laisse.
01:24:54 Merci à toutes celles et ceux
01:24:56 qui ont appelé 0826 300 300.
01:24:58 Demain, je poserai
01:25:00 la responsabilité des politiques
01:25:02 dans cette affaire,
01:25:04 parce qu'elle existe aussi.
01:25:06 Beaucoup mettent de l'huile sur le feu.
01:25:08 Il est 12h27 André Bercoff.

Recommandée