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Jeudi 6 juillet 2023, SMART IMPACT reçoit Lucas Demarest (Fondateur, Carnadex)

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00:00 Smart Ideas et la bonne idée du jour, elle est signée Lucas Demarest.
00:10 Bonjour.
00:11 Bonjour.
00:12 Bienvenue.
00:13 Vous êtes le fondateur de Carnadex créé fin 2021 avec quelle idée ? C'est quoi
00:17 le point de départ ?
00:18 Alors le point de départ, donc moi je suis pêcheur.
00:21 Je fais partie des nouvelles générations de pêcheurs, ce qu'on appelle la pêche
00:25 en no-kill, c'est-à-dire qu'on ne prélève pas, on ne tue pas les poissons qu'on pêche,
00:29 on les relâche.
00:30 Et on est parti d'un constat très simple avec Jérôme qui est mon associé.
00:34 On s'est rendu compte que la pêche de loisir, malgré le fait que c'est le troisième sport
00:39 national, qu'elle génère plus de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France,
00:43 génère une pollution très importante au plomb d'abord et en plastique, en microplastique.
00:50 C'est dû au leurre ça ?
00:51 Alors c'est dû au leurre.
00:53 Les leurres ce sont des petits appâts artificiels en plastique souple qu'on va fixer sur des
00:57 hameçons, qu'on va lancer pour générer l'attaque des prédateurs et donc pratiquer
01:01 cette fameuse pêche de loisir.
01:03 Et donc on s'est rendu compte qu'à l'échelle de la pêche française, qui est le troisième
01:07 sport national français, il y a plus d'1,6 million de pratiquants en France, on s'est
01:11 rendu compte que ça générait entre 200 et 300 000 tonnes de plastique par an.
01:16 Ce plastique, il va mettre entre 500 et 1 000 ans à se biodégrader, il va laisser
01:20 du microplastique derrière lui, il va laisser des phtalates.
01:23 Et donc on s'est dit que non, ce n'était plus possible et on s'est mis à chercher
01:26 une solution afin de disrupter ce marché qui, je le rappelle, représente plus de 40
01:31 milliards de dollars dans le monde.
01:33 C'est un marché très important et qui pourtant génère cette forte pollution.
01:36 Notre solution, elle était simple, on souhaitait disrupter le marché sans pour autant bousculer
01:40 les habitudes du pêcheur.
01:42 Donc il fallait garder un leurre efficace, etc.
01:45 Vous avez réagi en pêcheur en fait, en créant l'entreprise.
01:49 Exactement.
01:50 Donc on a un produit fait par des pêcheurs pour des pêcheurs, on a un leurre souple,
01:55 toujours en plastique souple, mais sans phtalates, et qui au lieu de mettre 500 à 1 000 ans
02:00 à se biodégrader, va mettre quelques années, 2 à 3 ans tout au plus.
02:03 Et le grand intérêt du cas d'usage qu'on propose, c'est qu'on ne bouleverse pas les
02:07 habitudes du pêcheur.
02:08 Le produit va rester intègre dans sa boîte en condition de stockage.
02:12 En revanche, lorsqu'il est perdu dans l'eau, et seulement lorsqu'il est perdu dans l'eau,
02:16 eh bien il va commencer à se faire coloniser par la faune halieutique bactériologique.
02:21 Ça a demandé combien de temps de recherche et développement de mise au point, voire
02:25 d'innovation pour arriver à ce produit ?
02:27 Alors c'est plus d'un an de travail.
02:29 On a travaillé avec le laboratoire Westling, qui est un laboratoire réputé dans ce milieu.
02:32 Ils nous ont aidé à mettre sur pied les protocoles nécessaires à l'obtention de la norme ISO
02:38 14 851, puisque nous sommes les seuls aujourd'hui à l'avoir en France, et on fait certainement
02:43 partie des premières sociétés dans le monde à l'avoir.
02:45 Donc cette norme, elle garantit la biodégradabilité de nos produits.
02:49 En 90 jours de présence dans l'eau, on est en mesure aujourd'hui de dire que 90% du
02:54 produit est biodégradé.
02:55 D'accord.
02:56 Et donc ça, ça a demandé une petite année, c'est ça, de mise au point ?
03:01 Vous en avez tout de votre développement aujourd'hui ?
03:03 Carnadex, vous produisez, vous avez vos premiers clients, vous en avez tout ?
03:08 Alors nous aujourd'hui, on est une société made in France.
03:11 On souhaite participer à la réindustrialisation du pays, qui est urgente.
03:15 Et donc il y a ces deux aspects-là qui font l'ADN de Carnadex, le made in France et
03:20 la partie biodégradabilité, innovation.
03:23 Et donc nous, ce qu'on souhaite mettre en avant, ce sont ces deux aspects-là.
03:27 Et donc le made in France, vous fabriquez où ? Vous fabriquez comment ? Racontez-moi.
03:30 Alors on a un atelier à Saint-Germain-les-Arpageons.
03:32 C'est où ça ?
03:33 Alors c'est dans le 91, dans les Sommes.
03:36 C'est un département qui nous est cher.
03:38 Et on espère pouvoir lancer cette gamme.
03:41 Donc la recherche fondamentale est terminée, la partie R&D.
03:45 On vient de la boucler avec Westlink.
03:47 On a été d'ailleurs en partenariat avec la BPI.
03:49 On est lauréat de la French Tech.
03:51 Et donc on a bouclé cette phase fondamentale.
03:53 On est prêt aujourd'hui à lancer notre gamme biodégradable sur le marché.
03:57 Jusqu'à présent, on vendait des produits non bio.
04:00 L'objectif maintenant, c'est de réaliser la transition au plus vite.
04:03 Et aussi de proposer cette solution à des sociétés qui souhaiteraient développer des leurres
04:08 et les produire en sous-traitance.
04:10 Sur la partie fabriquer en France, est-ce que ça a été finalement compliqué ?
04:15 Parce qu'il y a un double enjeu, deux piliers finalement dans la démarche d'entrepreneur que vous nous racontez.
04:20 Est-ce que ça a été un défi compliqué de trouver les moyens de fabriquer en France ?
04:24 Alors c'est une bonne question.
04:25 On a démarré au bas de l'échelle en faisant ce qu'on appelle du crafting.
04:30 Le crafting, c'est les leurres de garage.
04:32 On travaillait avec un micro-ondes, des petits béchers et des injecteurs.
04:36 Aujourd'hui, on a des méthodes de production qui sont industrielles.
04:40 On est en train de réaliser notre mise à l'échelle industrielle.
04:43 C'était moins compliqué qu'on ne le pensait.
04:45 Il y a un apprentissage métier bien évidemment.
04:47 Mais la micronisation de l'industrie aujourd'hui, c'est une tendance actuelle,
04:52 fait que c'est beaucoup plus facile pour un entrepreneur qui souhaite produire en France aujourd'hui de le faire.
04:57 Vous avez des concurrents internationaux.
04:59 Il y a des gens qui ont eu la même idée que vous, qui se sont dit « mais ce n'est pas possible,
05:04 je suis un passionné de nature et mon activité pollue. »
05:07 Alors, il y a des sociétés qui proposent des leurres dures.
05:10 Nous, nous faisons des leurres souples.
05:12 Donc, ils proposent des leurres dures en résine biosourcée.
05:14 Là, vous avez des sociétés françaises qui le font.
05:17 Donc, on n'est pas les seuls à avoir eu cette idée d'aller vers l'environnement,
05:21 d'être une société à impact.
05:22 En revanche, sur les leurres souples, il existe aujourd'hui très peu de solutions crédibles.
05:27 On a des solutions liées à du compostable aux États-Unis qui ne fonctionnent pas très bien.
05:32 Et en France, à ma connaissance, il n'y a pas grand-chose qui se fait.
05:35 Ils sont aussi efficaces, on attrape aussi bien le poisson ?
05:38 Ils sont aussi efficaces.
05:39 On a la même performance que du plastique souple puisque c'est du plastique.
05:43 La différence, c'est que notre mix aujourd'hui nous permet d'avoir cette biodégradabilité sélective,
05:47 c'est-à-dire de dégrader le produit lorsqu'il est perdu dans l'eau.
05:51 Merci beaucoup, Lucas de Marais.
05:53 Bon vent à Carnadex.
05:54 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
05:56 Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
05:59 À la chaîne des Audacieuses et les Audacieux.
06:00 Salut !
06:01 [Musique]

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