Soir Info (Émission du 11/07/2023)

  • l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir, bonsoir à tous. Il est 21h, soyez les bienvenus dans Soir Info.
00:00:05 On fait tout de suite un point sur l'actualité avec Simon Guilain.
00:00:08 Bonsoir Simon.
00:00:09 Bonsoir Charion.
00:00:10 À la une de l'actualité, Météo France qui place cinq départements de l'Est de la France en vigilance rouge aux orages.
00:00:17 Oui, les départements concernés sont la Haute-Saône, le Doubs, le Jura, le Territoire de Belfort ou encore le Haut-Rhin.
00:00:22 Météo France s'alerte sur un phénomène particulièrement violent.
00:00:26 On va regarder ensemble ces premières images qui nous sont parvenues, celles de dégâts.
00:00:30 Le toit d'un centre commercial s'est totalement effondré à Dijon.
00:00:33 Les préfectures appellent les habitants des territoires concernés à limiter leurs déplacements.
00:00:38 Toujours aucune trace d'Émile, deux ans et demi, disparu samedi dernier dans les Alpes de Haute-Provence.
00:00:43 Et les procureurs de la République qui a donné une nouvelle conférence de presse en fin d'après-midi.
00:00:48 Aucun indice, aucune information et aucun élément ne permet pour l'heure d'expliquer la disparition de l'enfant.
00:00:53 Et on va tout de suite aller sur place, on va retrouver notre envoyé spécial Thibault Marcheteau.
00:00:58 Thibault, les recherches vont bien sûr se poursuivre dans les prochaines heures, dans les prochains jours.
00:01:02 On imagine des recherches bien plus ciblées maintenant Thibault.
00:01:05 Effectivement Simon, les recherches vont se poursuivre dès demain.
00:01:11 Elles vont même s'intensifier puisque cinq nouveaux gendarmes vont venir renforcer le dispositif,
00:01:17 déjà conséquent puisque 90 gendarmes accompagnés de 12 militaires de l'armée de terre étaient présents aujourd'hui
00:01:23 pour des recherches qui se sont avérées totalement infructueuses.
00:01:27 Concernant l'enquête, je vous propose d'écouter le procureur, vous l'avez dit, qui s'est exprimé en fin de journée.
00:01:31 Nous sommes au même point que même avant-hier après la réception des deux témoignages.
00:01:38 Et ce n'est pas faute d'avoir multiplié les investigations dans leur nombre, dans leur intensité et dans leur localisation.
00:01:47 L'enquête n'est pas étendue aux autres départements voisins.
00:01:50 C'est l'appel à témoins qui peut nous amener à procéder ou à faire procéder par des services d'enquête locaux
00:01:56 à des vérifications immédiates qui sont plutôt délevées de doutes pour l'instant.
00:02:00 Vous n'avez donc entendu aucun élément à disposition du procureur de la République, seulement ces deux témoins visuels
00:02:09 qui ont vu ce jeune garçon de deux ans et demi quelques minutes avant sa disparition.
00:02:13 C'est voilà les seuls éléments qui sont à disposition du procureur, sinon aucun indice, aucune trace de l'enfant.
00:02:20 Les recherches mais aussi également les investigations vont se poursuivre demain toute la journée.
00:02:25 Merci beaucoup Thibaut. Thibaut Marcheteau en direct des Alpes de Haute-Provence.
00:02:29 Plus que trois jours avant les festivités du 14 juillet et face aux récentes émeutes survenues en France,
00:02:34 plusieurs communes ont décidé d'annuler les feux d'artifice.
00:02:38 C'est le cas notamment à Neuilly-sur-Marne ou encore à Montargis dans le Loiret,
00:02:42 deux villes particulièrement touchées par les violences urbaines la semaine dernière.
00:02:47 On va voir tout ça avec ce sujet de Marine Sabourin et Charles Bagé.
00:02:50 L'heure n'est plus à la fête dans de nombreuses villes de France.
00:02:54 Après la mort du jeune Nahel à Neuilly-sur-Marne, une grande partie du commissariat de police municipale
00:02:59 et ses sept véhicules ont été incendiés.
00:03:02 Même sort pour la médiathèque et le service du logement, eux aussi ravagés par les flammes.
00:03:06 Résultat, les 40 000 habitants ne verront pas leur feu d'artifice tiré le soir du 14 juillet.
00:03:11 C'est évident, moi ça fait depuis 50 ans que je suis à Neuilly, on a toujours vu le feu d'artifice.
00:03:17 C'est triste pour les gens parce que tout le monde compte dessus.
00:03:20 C'est vraiment dommage et c'est malheureux.
00:03:22 Il faut laisser passer le temps, que les choses se mettent en place parce que quand même il y a eu des dégâts matériels assez importants.
00:03:28 Même son de cloche à deux heures de là à Montargis où des centaines de jeunes ont pillé plusieurs bâtiments
00:03:32 et déclenché un incendie causant l'effondrement d'une pharmacie.
00:03:36 Pour les enfants c'est une fête nationale donc oui je le comprends dans un sens
00:03:41 et puis je pense qu'il y a pas mal de gens qui doivent être déçus d'un autre côté.
00:03:45 Je pense que c'est une sage décision.
00:03:47 Ma femme et moi qui venions il y a très longtemps assez régulièrement
00:03:52 comme à la fête de la musée depuis quelques années, nous ne venons plus.
00:03:56 Une décision difficile mais inévitable selon Benoît Dijon, le maire de la commune.
00:04:01 On n'est pas chez Disney ici, on ne peut pas s'amuser sur des manèges.
00:04:04 La ville n'est pas un manège, la ville est un endroit sérieux où des gens travaillent, investissent, vivent
00:04:09 et on ne peut pas se permettre de prendre une vie comme ça la légère.
00:04:12 Si Elisabeth Borne a déjà annoncé des moyens massifs pour protéger les Français le 14 au soir,
00:04:17 les autorités doivent prochainement détailler les moyens mobilisés sur tout le territoire.
00:04:22 Et puis l'heure est aux dernières répétitions avant le traditionnel défilé qui aura lieu bien sûr vendredi sur les Champs-Elysées.
00:04:28 On va regarder ensemble ces belles images que vous verrez d'ailleurs en direct sur CNews vendredi.
00:04:34 C'est la patrouille de France qui a survolé au taux dans la matinée l'avenue des Champs-Elysées.
00:04:38 A l'occasion des derniers préparatifs, nous avons pu embarquer à bord d'un hélicoptère de l'armée française
00:04:43 et le chanceux s'appelle Olivier Benquemoun.
00:04:46 On est en vol, on a quitté le char, on est avec notre petit équipage.
00:04:53 Regardez ici, il y a ce qu'on appelle le boss, le gunner, c'est celui qui tient la mitraillette,
00:04:59 qui protège cet hélicoptère.
00:05:02 Évidemment, aujourd'hui, cette arme n'est pas chargée, mais voilà, on est en vol.
00:05:08 On va se positionner juste à côté de nous, ici de l'autre côté.
00:05:12 Je ne sais pas si Mitch va pouvoir vous montrer, mais on est accompagné de d'autres hélicoptères
00:05:18 parce qu'il y en a une quinzaine qui sont autour de nous.
00:05:22 Cette journée du 14 juillet est évidemment à suivre.
00:05:24 Édition spéciale sur CNews et sur Europe 1 présentée par Laurence Ferrari dès 9h.
00:05:29 Dans le reste de l'actualité, les dégradations liées aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel
00:05:34 vont coûter très cher, très cher aux assurances.
00:05:37 La somme est colossale.
00:05:39 Les dégâts commis en marge de ces violences urbaines vont compter 650 millions aux assureurs,
00:05:43 soit plus du double des 280 millions anticipés la semaine dernière.
00:05:47 Clémence Barbier.
00:05:49 Marseille, Lyon ou Paris, dans toutes ces grandes villes,
00:05:52 des dizaines de commerces pillés et des bâtiments municipaux saccagés
00:05:56 lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel.
00:05:59 Cout de ces dégradations aux assurances, 650 millions d'euros,
00:06:03 soit plus du double des 280 millions d'euros anticipés la semaine dernière.
00:06:08 Selon la Fédération France Assureur,
00:06:10 3 900 biens des professionnels et des collectivités locales ont été touchés.
00:06:14 Sur 4 boutiques, en fait, on en a 3 qui ont été touchés.
00:06:18 Il y a eu un départ de feu dans une
00:06:20 et qui a été circonscrit directement par des commerçants qui étaient en face
00:06:26 et un membre de mon bureau aussi qui se trouvait sur les lieux.
00:06:30 Une situation alarmante, notamment pour les commerçants,
00:06:33 qui avait poussé Bruno Le Maire à réagir auprès des assureurs.
00:06:36 Le ministre de l'Economie avait demandé le prolongement des délais de déclaration,
00:06:40 de réduire les franchises et d'indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes.
00:06:45 Message entendu par certains, comme Covea ou Massif.
00:06:49 Le corollaire et ce qui risque de se passer, c'est que la vue d'ampleur des sinistres,
00:06:53 c'est que les primes d'assurance l'année prochaine vont augmenter
00:06:56 pour les personnes qui ont été touchées.
00:06:58 C'est un peu en effet ce qui se passe malheureusement de manière assez récurrente.
00:07:02 Au total, la Fédération décompte 11 300 déclarations de sinistres liées aux violences.
00:07:08 Et c'est la grande question qui se pose bien sûr au début des vacances d'été.
00:07:13 Où avez-vous prévu de partir ?
00:07:15 Cette année, vous êtes de plus en plus nombreux à privilégier des destinations où il fait moins chaud.
00:07:20 Vous allez voir qu'en France, c'est la Bretagne qui a beaucoup de côtes cette année.
00:07:23 Le reportage à Périac-sur-Mer en Loire-Atlantique de Jean-Michel Decaze.
00:07:27 Périac-sur-Mer est considéré comme la porte d'entrée vers la Bretagne
00:07:32 pour les vacanciers qui arrivent par la côte sud.
00:07:35 Selon l'INSEE, les touristes vont préférer la Bretagne cette année
00:07:40 parce qu'il fait moins chaud que sur les bords de la Méditerranée.
00:07:43 C'est le cas pour ce couple de Français qui vit à Bruxelles.
00:07:47 Parce qu'il fait moins chaud et pour les crêpes.
00:07:50 35, 40, pas possible.
00:07:53 Ici on est mieux.
00:07:55 Avec l'air marrant aussi.
00:07:57 Ce matin par exemple, il y avait combien ?
00:07:59 Il y avait 20 ?
00:08:01 20 quand on s'est levé à 10 heures.
00:08:03 Avant on allait de temps en temps dans le sud et c'est vrai que les températures sont quand même...
00:08:07 c'est plus chaud et du coup on n'est plus à ne pas faire grand chose de la journée
00:08:12 alors que là on profite vraiment un maximum.
00:08:14 Les commerçants et les habitants de Périac ont constaté cet afflux
00:08:18 de vacanciers réfugiés climatiques depuis plusieurs années.
00:08:22 Depuis les dernières années, les cinq dernières années,
00:08:24 il y a de plus en plus de monde.
00:08:25 On voit les gens viennent pour l'air marin, pour avoir moins chaud.
00:08:30 Et l'air marin c'est du vent en permanence quasiment ?
00:08:33 Oui, il y a toujours un petit coup de vent, même le soir, il y a le thermique qui se lève,
00:08:37 donc c'est très sympa.
00:08:38 Les vacanciers veulent également éviter le coup de chaud sur la carte bleue.
00:08:41 La région Bretagne est moins chère que la côte d'Azur.
00:08:45 Et puis terminons enfin avec cette nouvelle étape dans la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
00:08:51 La charpente est arrivée ce matin sur le chantier.
00:08:54 Il s'agit de la colonne vertébrale de l'édifice.
00:08:56 Une opération suivie par de nombreux Parisiens, vous allez le voir depuis les quais de Seine.
00:09:00 Pour rappel, la réouverture de Notre-Dame est toujours prévue pour décembre 2024.
00:09:05 Le récit de Jean-Luc Thauvin.
00:09:06 Peu avant 10h, la première pièce en chaîne de 12 mètres de long et 10 de haut s'envole vers les hauteurs de Notre-Dame.
00:09:13 Les 7 tonnes prennent leur place définitive au-dessus des voûtes de la cathédrale.
00:09:18 C'est le premier levage des fermes des Transcept, qui ont été assemblées sur le port d'Ivry.
00:09:25 Des assemblages très traditionnels, vraiment comme ça a été fait à l'époque.
00:09:28 C'est vraiment une reconstruction à l'identique.
00:09:30 Le long des quais de Seine, touristes et Parisiens sont ébahis.
00:09:33 C'est très, très émouvant.
00:09:35 On ne verra plus jamais ça, c'est historique.
00:09:37 J'ai pris plein de photos pour pouvoir les montrer à mes enfants.
00:09:41 C'est une renaissance parce que Notre-Dame, c'est quand même un symbole de plus de 800 ans.
00:09:47 C'est toute notre histoire.
00:09:49 C'est une étape symbolique du chantier de restauration.
00:09:52 C'est un pas important vers la reconstruction et la réouverture de la cathédrale.
00:09:57 On a déjà fermé les voûtes qui avaient été détruites dans la Nef et dans le Chœur.
00:10:06 On a déjà ramené l'angle que nous remontons.
00:10:10 On ramène les vitraux.
00:10:12 L'ouverture totale de Notre-Dame de Paris est toujours prévue pour décembre 2024.
00:10:17 Merci beaucoup Simon Guillain.
00:10:19 On vous retrouve à 22h pour une nouvelle vidéo sur l'actualité.
00:10:23 On marque une très courte pause.
00:10:25 Vous restez avec nous. Dans un instant, j'accueillerai Pascal Bitto-Panelli, expert en sécurité.
00:10:29 Nous aborderons avec lui l'ensemble des problématiques liées à la sécurité que traverse notre pays en ce moment.
00:10:35 A tout de suite.
00:10:36 Bonsoir Pascal Bitto-Panelli.
00:10:42 Vous êtes expert en sécurité.
00:10:44 On va d'abord revenir avec vous sur les émeutes qui ont frappé la France durant une semaine après le 27 juin.
00:10:51 Est-ce que vous avez été surpris par leur ampleur en termes de violence ?
00:10:55 Et aussi parce que contrairement à 2005, elles se sont répandues dans des villes moyennes, des villes de province qui étaient jusqu'ici assez épargnées.
00:11:03 Alors, surpris n'est pas réellement le mot.
00:11:07 En fait, on a constaté un très gros changement de nature avec des paramètres très différents.
00:11:13 Effectivement, celui d'une diffusion nationale très rapide et très conséquente, des faits plus graves, plus intenses, des gens plus jeunes, plus décomplexés,
00:11:24 qui pratiquent des techniques de guérilla urbaine extrêmement aguerries, qui ont eu une utilisation de mortier d'artifice beaucoup plus intense,
00:11:35 qui a rendu très difficile l'opérationnel, c'est-à-dire que nos éléments ont été ralentis dans leur progression, ont été fixés sur zone avec des points de vulnérabilité,
00:11:46 l'utilisation très forte des réseaux sociaux, plus de préparation.
00:11:51 Bref, une crise au final plus intense et plus grave.
00:11:55 Est-ce qu'il est possible qu'à l'avenir nous connaissions des épisodes de violence encore plus intenses ?
00:11:59 Ou est-ce que vous diriez là que nous avons atteint une sorte d'apogée des violences dans notre pays ?
00:12:04 Alors, je pense que cette crise est sans doute le terreau des suivantes.
00:12:09 Et vous dire que nous serons à l'avenir sur plus une dynamique d'apaisement que d'accélération, je reste extrêmement prudent et assez pessimiste,
00:12:19 si on ne prend pas des mesures très efficaces et radicales.
00:12:24 Alors pessimiste, justement. Est-ce que vous l'êtes pour le 14 juillet ?
00:12:26 Le gouvernement promet beaucoup de moyens pour que tout se passe bien.
00:12:30 Les policiers sont inquiets. Vous l'êtes également ?
00:12:33 Oui, on ne peut que l'être.
00:12:35 En fait, on va dire que ça va être un 14 juillet un peu sous bulle, si j'ose dire.
00:12:40 Pourquoi ? Parce que, évidemment, on suit ces nuits d'émeute.
00:12:44 Donc on va faire un 14 juillet par précaution.
00:12:48 On va le diminuer, on va le neutraliser dans certaines zones, tant pour la sécurité que par endroits pour la sécheresse.
00:12:55 Et ce qui est assez inquiétant, c'est qu'on va avoir quelques nuits sous haute surveillance.
00:12:59 On a jeudi soir, on a le vendredi férié, suivi d'un week-end, au niveau de l'ordre public et de la sécurité publique.
00:13:06 C'est vrai que les voyants sont relativement tôt rouges à prendre et à suivre de très près.
00:13:11 Pourquoi le 14 juillet est toujours, j'allais dire, traditionnellement, une nuit, une séquence de violence dans notre pays ?
00:13:18 Et qui sont ceux qui brûlent les voitures ces nuits-là ?
00:13:22 C'est souvent des gens des quartiers, c'est souvent des gens qui, en plus, avec des facilités de cette date, si j'ose dire,
00:13:30 des nuits plus longues, les vacances scolaires, beaucoup de gens dehors, le feu d'artifice, la musique, l'alcool.
00:13:37 Bref, c'est souvent, je dirais, une bonne partie des gens qu'on a vus il y a quelques jours qui,
00:13:43 si on a du chaos le 14 juillet, ce que je ne souhaite pas, qui seraient à nouveau sur le terrain pour répandre le désordre.
00:13:50 Le 14 juillet, c'est évidemment une date très symbolique, c'est la fête nationale.
00:13:53 Est-ce que ça signifie que ceux qui commettront des actes de délinquance, qui brûleront des voitures, qui iront affronter les policiers,
00:14:00 on en est certain, ce sont des personnes qui n'aiment pas la France ?
00:14:03 Ça peut en être une lecture, alors pas pour l'ensemble.
00:14:06 Est-ce que c'est votre lecture ?
00:14:08 Écoutez, elle est mitigée, mais ça peut être un symbolisme, effectivement, qui rentrera en ligne de compte.
00:14:13 Quel est le niveau d'insécurité en ce moment dans notre pays ? Comment est-ce que vous pourriez le décrire ?
00:14:18 Ce que je peux vous dire, c'est qu'en attendant, le niveau d'insatisfaction des Françaises et des Françaises par rapport à l'insécurité est au plus haut.
00:14:29 On sent qu'on a des gens inquiets, qu'on a une société explosive, sous tension, inflammable,
00:14:36 et que naturellement, les Françaises et les Français demandent à ceux qu'ils puissent vivre tranquillement.
00:14:43 Aujourd'hui, on peut dire qu'il n'y a plus de sanctuaire.
00:14:46 Ces cinq jours d'émeute ont prouvé que tout pouvait se passer n'importe où, et je crois que ça inquiète beaucoup les Français.
00:14:53 Mais vous dites-vous clairement que la France est un pays où l'insécurité est grandissante ?
00:14:58 Je pense que la France est un pays où on doit très nettement effectuer une reprise en main,
00:15:06 non pas sur le déploiement des effectifs, puisqu'on a un niveau de sécurité de nos forces en France qui est élevé,
00:15:13 mais on a un problème de gestion et de contrôle de certains individus, on l'a vu,
00:15:18 et naturellement, vous le savez bien, c'est dit sur chaque plateau, il faut qu'on intègre le paramètre d'impunité,
00:15:26 qui est un facteur de récidive et de mise en action des délinquants.
00:15:30 Est-ce que ces individus violents sont plus nombreux aujourd'hui qu'il y a quelques années seulement ?
00:15:37 Je pense qu'ils sont plus nombreux et on a, si vous voulez, un constat qui est différent,
00:15:43 c'est-à-dire qu'on a deux Frances face à face, et on a notamment une de ces Frances qui est un peu une France qui dit "Ah bah la France",
00:15:52 et ça, ça complique beaucoup l'écart.
00:15:54 Comment est-ce que vous expliquez précisément que le nombre d'individus violents qui attaquent les forces de l'ordre,
00:15:59 c'est ce qu'on a vu très récemment, ces individus-là soient plus nombreux ? Comment est-ce que vous l'expliquez ?
00:16:03 Écoutez, c'est un problème multiforme, avec une question très difficile que vous me posez,
00:16:08 qui tient à la gestion de la sécurité, puis qui tient aussi à la gestion de l'immigration, à la gestion des banlieues,
00:16:15 à la gestion du social qui doit impliquer des acteurs multiformes,
00:16:20 et bien sûr, sans doute aussi, sur l'anticipation à la création, comme je le répète, à chaque intervention à nouveau,
00:16:27 pour qu'on soit à l'intérieur du terrain avec des capteurs, des sondes, en l'appelant peut-être différemment,
00:16:33 mais d'une police de proximité qui travaille dans le tissu social des banlieues.
00:16:38 Si on se compare à nos voisins européens, est-ce qu'on peut dire qu'il y a plus de délinquance en France qu'ailleurs, ou ça n'est pas le cas ?
00:16:43 Non, moi je ne pense pas qu'on doit donner l'image d'un pays qui est...
00:16:48 Donner l'image c'est une chose, mais décrire la réalité, ça en est une autre.
00:16:51 ...qui est extrêmement dangereuse, écoutez, non. Je pense qu'on est dans un pays qui est sous contrôle,
00:16:56 mais sur lequel il importe d'avoir plus de fermeté et de mise en place de mesures que puissent craindre les délinquants.
00:17:04 Vous avez réellement l'impression que le pays est sous contrôle, après ce qu'on vient de vivre là très récemment ?
00:17:08 Moi je n'aime pas, si vous voulez, les propos alarmistes et la sinistrose, dire qu'on est en guerre, ça n'est pas le cas.
00:17:15 Vous avez quand même des policiers, des gendarmes, des policiers municipaux, de la sécurité privée qui sont sur le terrain tous les jours.
00:17:22 Alors on a des phases des meutes, c'est vrai, qui partent très vite, qui se déclenchent à vitesse grand V,
00:17:28 et que là, à ces moments-là, on a du mal à contrôler. Mais je ne peux pas vous dire que le pays est hors de contrôle.
00:17:35 Quel est selon vous le principal défi sécuritaire auquel notre pays est confronté aujourd'hui ?
00:17:43 Écoutez, c'est ce qu'on vient de voir, c'est arriver à pouvoir voir arriver les menaces d'émeutes et de chaos urbains, de violences urbaines,
00:17:51 et d'arriver derrière à pratiquer une politique pénale qui soit à la hauteur des événements,
00:17:57 et puis sans doute une stratégie d'immigration qui soit aussi à la hauteur de notre pays,
00:18:01 qui ne date pas du président, qui date depuis 40 ans, à mon avis, de difficultés de gestion.
00:18:08 Est-ce que vous avez le sentiment que le gouvernement est à la hauteur pour répondre aux enjeux que vous venez de nous décrire ?
00:18:14 Alors je suis un expert, je fais peu de politique, je vous dirais que je pense que, hors politique,
00:18:21 le ministre de l'Intérieur est un bon ministre et un ministre qui est apprécié des forces de police et de gendarmerie,
00:18:27 qui tient ses troubles, qui sait dire les choses, et que ça fait trois ans, je crois, l'anniversaire de M. Macron à l'Intérieur, c'était le 6 juillet.
00:18:36 Je crois qu'on a un ministre de l'Intérieur aujourd'hui qui est quelqu'un qui tient la maison, et heureusement en ces moments troublés.
00:18:44 Vous dites que Gérald Damanin est un bon ministre, néanmoins on pourrait vous rétorquer que les Français n'ont pas le sentiment
00:18:50 que l'insécurité a grandement diminué dans le pays depuis trois ans.
00:18:53 C'est vrai, mais le problème, si vous voulez, de l'insécurité, c'est qu'il est sur une intervention gouvernementale multiforme,
00:19:00 il doit y avoir un binôme parfait entre la police et la justice, et au niveau de la justice, que je n'attaque pas,
00:19:06 parce qu'il faut absolument que les policiers et les gens du ministère de la Justice travaillent en adéquation sur la même barque.
00:19:14 On a ce problème de la fin de la chaîne pénale, vous le savez, que celui de l'exécution des peines, qui nous pose problème.
00:19:20 Alors précisément, vous évoquez le monde de la justice. Est-ce que la politique pénale qui est menée en ce moment, selon vous, est la bonne,
00:19:28 qui permet de prévenir et de bien punir la délinquance ?
00:19:32 Il faut que l'on monte... Alors c'est toujours très facile à dire, vous savez, les propos de Plateau, même quand on est les gardes d'Essoe,
00:19:39 on ne peut pas faire tout ce qu'on veut comme ça en un claquement de main.
00:19:42 Et à l'évidence, construire des places de prison, c'est le problème. Revoir, avoir beaucoup plus de sévérité,
00:19:49 et faire en sorte que quand, à la moindre réflexion, un délinquant est interpellé, qu'il puisse être puni.
00:19:57 Et ça, je le répète, ce sont des mots qui sont plus faciles à prononcer qu'à mettre en action.
00:20:03 Les Français, ce qu'ils regardent, s'ils font le bilan des six derniers mois, ils voient les manifestations contre la réforme des retraites.
00:20:09 Beaucoup d'entre elles ont dégénéré de manière très violente. Il y a eu les émeutes que nous venons de vivre.
00:20:15 Si je comprends bien ce que vous dites, il est toujours possible de ramener l'ordre dans ce pays. Rien n'est perdu.
00:20:20 Moi, c'est mon discours. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de phase très difficile.
00:20:25 On l'a vu, on a eu une succession de difficultés, notamment au niveau de la gestion de l'ordre public,
00:20:30 puisqu'on était systématiquement sur des manifestations, gilets jaunes, retraites, et ensuite les émeutes,
00:20:36 non pas en maintien de l'ordre ni en service d'ordre, mais au plus haut degré de rétablissement de l'ordre
00:20:41 et de gestion des émeutes et de la guérilla. Mais je ne peux pas dire aujourd'hui que les forces de police ne sont pas en mesure de faire face.
00:20:49 Est-ce que ces forces de police, elles sont aujourd'hui en sous-effectif ?
00:20:54 Alors, on a du recrutement, il y a un budget de 15 milliards d'euros qui est prévu.
00:20:58 Elles sont en sous-effectif. Il faut encore du monde, il faut occuper le terrain, il faut allonger le temps de scolarité,
00:21:04 et il faut intensifier, bien sûr, la formation des forces de police et de gendarmerie,
00:21:11 qui ne doit pas être qu'une formation initiale en école de police, mais une formation continue.
00:21:16 Vous dites qu'il y a des recrutements en ce moment au sein de la police nationale et au sein de la gendarmerie.
00:21:20 Néanmoins, un rapport de la Cour des comptes qui a été publié il y a deux mois montre que 3 000 gendarmes ont quitté la gendarmerie nationale
00:21:29 et 2 500 policiers ont quitté la police nationale. Il y a donc des recrutements, mais il y a aussi beaucoup de départs. C'est ça la réalité ?
00:21:36 C'est vrai, c'est la réalité. Malheureusement, comme je crois qu'on est à 1 000 maires qui démissionnent,
00:21:42 malheureusement, dans cette société difficile où les unités dont vous venez de parler, police, gendarmerie, sont au premier plan
00:21:51 et sont en permanence sur le terrain sûres et dans des contextes opérationnels de situation dégradée,
00:21:58 il est vrai qu'il y a beaucoup de fonctionnaires qui se rendent compte qu'ils ne sont pas forcément dans le bon chemin, qui démissionnent. C'est la réalité.
00:22:05 Est-ce qu'il faudrait recruter de force de l'ordre supplémentaire aujourd'hui, selon vous, pour qu'elles puissent travailler dans de bonnes conditions ?
00:22:12 Je pense qu'il faudra recruter 20 % de plus de policiers, 20 % de plus de gendarmes. On a assez d'effectifs.
00:22:19 Ce qui fait un total de combien ?
00:22:21 On a 99 000 gendarmes, 150 000 policiers, 28 000 policiers municipaux, 170 000 membres de la sécurité privée.
00:22:32 On est globalement, sécurité globale, sur un chiffre de 450 000.
00:22:37 Si on était 100 000 de plus, ça serait très bien, mais encore faut-il avoir les budgets, etc. C'est toujours le même problème.
00:22:43 Mettre en implication l'opérationnel et le fait de suivre au nouveau du gouvernement implique beaucoup de choses.
00:22:49 Le prochain grand défi pour la France sera l'organisation des Jeux olympiques, dans un an très exactement. Est-ce que vous pensez que nous serons prêts ?
00:22:57 Défi majeur, très important. J'ai assisté à quelques réunions avec le préfet.
00:23:03 Écoutez, il y a une dynamique de mise en action qui est très importante.
00:23:07 Également avec Pôle emploi, qui essaye de recruter au maximum des agents de sécurité privée avec une formation qui sera différente, une formation événementielle.
00:23:16 On a en même temps dans la sécurité privée un problème structurel de recrutement.
00:23:21 Concernant les forces de police et de gendarmerie qui vont travailler sur la capitale et sur les lieux de site,
00:23:29 ce sont des gens qui, techniquement, sont parfaitement capables de tenir ce challenge.
00:23:34 A noter qu'il y a certains passages dans la cérémonie et certaines séquences qui, dans l'opérationnel, restent sensibles et relativement difficiles à couvrir.
00:23:45 Mais je vous le répète, je suis un optimiste. Je pense que la France, au niveau de sa technique et de ses effectifs, a les moyens de tenir ce type d'événement.
00:23:56 En même temps, chacun de ces événements est un cas d'espèce. Donc, il faut toujours rester très prudent.
00:24:01 Merci Pascal Bitto Panelli d'être venu répondre à mes questions ce soir sur CNews. Merci beaucoup.
00:24:06 Place au débat à présent. Je vous présente les invités qui vont m'accompagner jusqu'à 23h30 ce soir avec Elisabeth Lévy.
00:24:16 Bonsoir Elisabeth. Soyez la bienvenue. Directrice de la rédaction de Causeur.
00:24:20 Je vous montre tout de suite la une de Causeur. La voici. Vous la voyez à l'antenne. Je la lis en même temps.
00:24:26 "Racaillogochisme, l'insurrection des imbéciles". C'est à lire dans Causeur.
00:24:32 On en doute évidemment pas, chère Elisabeth. À vos côtés, Philippe Guibert. Bonsoir. Soyez le bienvenu.
00:24:40 Vous êtes enseignant et consultant. J'accueille également Kevin... Comment ?
00:24:46 Non, pas du tout. Personne n'aurait osé dire cela, évidemment.
00:24:51 Non, absolument pas. Ça ne m'a pas traversé l'esprit. J'espère.
00:24:55 Georges Fenech, bonsoir. Consultant CNews. Soyez le bienvenu. À vos côtés, Kevin Bossuet, professeur d'histoire, évidemment.
00:25:01 Et puis, Michael Sadoun, vous êtes chroniqueur. Merci à vous d'être présent ce soir sur CNews.
00:25:07 On va commencer évidemment nos débats avec le bilan des émeutes.
00:25:12 Quel est le vrai bilan des émeutes qui ont touché la France après la mort de Nahel ?
00:25:16 Eh bien, il est encore plus lourd que les premières estimations. On voit tout cela avec Clémence Barbier.
00:25:22 Marseille, Lyon ou Paris, dans toutes ces grandes villes, des dizaines de commerces pillés,
00:25:28 des bâtiments municipaux saccagés lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel.
00:25:33 Coût de ces dégradations aux assurances, 650 millions d'euros, soit plus du double des 280 millions d'euros anticipés la semaine dernière.
00:25:41 Selon la Fédération France Assureur, 3900 biens des professionnels et des collectivités locales ont été touchés.
00:25:48 Sur quatre boutiques, en fait, on en a trois qui ont été touchés.
00:25:52 Il y a eu un départ de feu dans une et qui a été circonscrit directement par des commerçants qui étaient en face
00:26:00 et un membre de mon bureau aussi qui se trouvait sur les lieux.
00:26:04 Une situation alarmante, notamment pour les commerçants, qui avait poussé Bruno Le Maire à réagir auprès des assureurs.
00:26:10 Le ministre de l'Economie avait demandé le prolongement des délais de déclaration,
00:26:15 de réduire les franchises et d'indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes.
00:26:20 Le débat est entendu par certains, comme Covea ou Massif.
00:26:23 Le corollaire et ce qui risque de se passer, c'est que la vue d'ampleur des sinistres,
00:26:27 c'est que les primes d'assurance l'année prochaine vont augmenter pour les personnes qui ont été touchées.
00:26:32 C'est un peu en effet ce qui se passe malheureusement de manière assez récurrente.
00:26:37 Au total, la Fédération décompte 11 300 déclarations de sinistres liées aux violences.
00:26:44 On se rend bien compte donc que le bilan est effectivement plus lourd qu'en 2005,
00:26:47 alors que les émeutes ont duré moins longtemps.
00:26:50 11 300 déclarations de sinistres, qui montrent bien le déchaînement de violences qui s'est produit en France, Elisabeth.
00:26:56 Oui, je me rappelle d'ailleurs une intervention, je crois, du président qui a dit
00:27:01 "Oui, nous allons parler extrêmement, fermement et clairement aux assureurs".
00:27:06 Donc, c'est ça qui me frappe, c'est-à-dire, il casse, d'accord.
00:27:10 Nous recourrons, je ne sais pas si on aura le temps d'en parler,
00:27:13 mais moi, ce que je crois et j'ai entendu David Lissnard, je lui ai parlé hier,
00:27:17 le directeur départemental de la Sécurité publique a reconnu que pendant les émeutes,
00:27:22 il y avait une consigne de non-intervention pour éviter l'embrasement.
00:27:26 Ça a été démenti par le préfet du département aujourd'hui.
00:27:29 Non, non, non, le directeur départemental de la Sécurité publique a fait un tweet
00:27:33 où il a expliqué que cette consigne que les policiers municipaux avaient mal compris était obsolète,
00:27:39 parce que ce qu'ils avaient mal compris, c'est qu'elle n'était plus active,
00:27:42 mais c'était pendant les émeutes, c'est exact, il l'a tweeté, cher Johan.
00:27:47 Je suis tombé de ma chaise quand je l'ai vu ça dire.
00:27:50 Il dit "ah non, non, ils n'ont pas compris, là maintenant, ils ont le droit d'intervenir,
00:27:53 c'est pendant les émeutes qu'il ne fallait pas".
00:27:55 Donc, si vous voulez, ça va évidemment recommencer, on aura à chaque fois des dégâts plus grands,
00:27:59 puisqu'en plus, on ne fait jamais payer, et pour cause, ceux qui cassent,
00:28:02 et qu'on parle clairement et fermement aux assureurs.
00:28:06 Donc, bah oui, ça va recommencer de plus en plus fort,
00:28:10 et à chaque fois, si vous voulez, Thierry de Montbréal l'a très bien expliqué aussi,
00:28:13 il a dit "bah c'est super, ils cassent, nous allons reconstruire à toute allure, et puis ils vont recasser".
00:28:18 - Alors puisque vous évoquez Thibaud de Montbréal, il ne faudrait pas reconstruire.
00:28:21 - Il a dit qu'il ne fallait pas reconstruire, je dis, la question de reconstruire,
00:28:24 si on ne met pas une politique en place pour que ça ne se reproduise plus, me paraît, voilà.
00:28:29 - Puisque vous évoquez Thibaud de Montbréal, eh bien on l'écoute et on en parle juste après.
00:28:32 - Bon.
00:28:34 - On va reconstruire, et rien ne serait pire que de reconstruire pour que ça rebrûle dans 6 ou 12 mois, ou 18 mois.
00:28:41 Par ailleurs, il va y avoir des factures, il y a des conséquences économiques indirectes,
00:28:46 par exemple en Ile-de-France où il y a beaucoup de moyens de transport collectifs qui ont brûlé,
00:28:50 il y a une offre de services qui est amoindrie, il y a un coût considérable pour la région.
00:28:54 Les assurances, prenez les assurances.
00:28:56 À l'arrivée, qui paiera les assurances, c'est la hausse des primes, ce sont les particuliers, les entreprises.
00:29:01 De toute façon, le coût pour l'économie, il est d'ores et déjà considérable,
00:29:05 et il s'ajoute à tous les "quoi qu'il en coûte" qui nous ont précédés.
00:29:09 Je pense que l'état économique de la France, qui est déjà difficile, va encore se trouver plombé.
00:29:15 - Alors il y a deux choses. D'abord, Philippe Dibert, vous vous dites "évidemment, il faut reconstruire".
00:29:20 - Ça me paraît de l'ordre du... Enfin, je veux dire les... Pardon, je m'exprime un tout petit peu, Elisabeth.
00:29:25 Les enfants vont aller à l'école à l'entrée, là.
00:29:29 Donc on ne va pas les laisser dans des écoles qui ont été brûlées ou dégradées.
00:29:33 Ça me paraît de l'ordre du bon sens.
00:29:35 Et de même pour les autres bâtiments publics, où il y a des gens qui travaillent,
00:29:38 où il y a des usagers qui peuvent venir.
00:29:40 Donc il est assez évident qu'on va reconstruire.
00:29:43 Alors je suis d'accord, évidemment, qu'il faut mener une politique pour éviter que ça se reproduise.
00:29:48 Mais la question de reconstruire ou de ne pas reconstruire ne se pose pas, en vérité.
00:29:52 - Certains se la posent. - Oui, mais il y a plein de gens qui se posent...
00:29:55 - Certains se posent ouvertement la question, oui. C'est pour ça que je ne pense pas qu'ils se la posent.
00:29:57 - C'est pas parce que c'est idiot. Mais c'est...
00:29:59 Je suis désolé, mais on a évidemment l'obligation de reconstruire.
00:30:02 Je n'imagine pas que vous allez amener des professeurs et des élèves dans des collèges ou dans des lycées
00:30:07 qui ont été profondément dégradés au 1er septembre ou au 2e septembre.
00:30:11 - Kevin Bossuet, la question de savoir s'il faut reconstruire, ou en tout cas tout reconstruire,
00:30:15 c'est une question qui est une question idiote ?
00:30:17 - Non, c'est pas une question idiote.
00:30:19 Moi, je suis d'accord, il faut reconstruire, mais il faut voir dans quelles conditions.
00:30:22 Et si on ne règle pas le problème de fond, ça ne sert à pas grand-chose de reconstruire,
00:30:26 puisqu'on sait que dans les années qui viennent, à nouveau, il y aura ce genre de choses.
00:30:30 Il y a eu une victime pendant ces émeutes, c'est le consentement à l'impôt.
00:30:34 Il y a beaucoup de Français qui en ont marre de payer des impôts, des impôts, des impôts
00:30:39 pour des infrastructures qui sont parties en fumée.
00:30:42 Et là, on parle de quelques millions d'euros, mais il y a eu une victime aussi très importante,
00:30:48 c'est l'image de la France en Europe et dans le monde.
00:30:51 On a eu des scènes de guérillas urbaines qui ont fait le tour du monde.
00:30:55 Il y a même le premier ministre polonais qui a un petit peu ironisé sur la situation en France
00:31:00 en disant que tout ça, c'était la faute de l'immigration et que lui ne voulait pas ça dans son pays.
00:31:07 Et puis, il y a quelque chose qui s'est fracturé.
00:31:10 Moi, j'en sais nombreux lieux.
00:31:11 Je vois que j'ai vu après ces émeutes qu'il y avait une partie des gens qui n'avaient plus envie de jouer le jeu,
00:31:17 qui se sont dit on a encore laissé agir la minorité parce qu'Elisabeth a raison.
00:31:23 C'est qu'on a demandé aux policiers d'être présents, mais sans véritablement agir.
00:31:28 Et on a sacrifié des mobiliers urbains.
00:31:30 C'est une menace pour la vie humaine.
00:31:31 Bien sûr.
00:31:32 Pardonnez-moi.
00:31:33 C'était le cas le premier jour.
00:31:34 On a demandé aux policiers de rester en retrait.
00:31:36 Ensuite, on leur a clairement demandé d'aller se confronter aux émeutiers.
00:31:40 D'ailleurs, il y a eu beaucoup d'arrestations.
00:31:42 Ce n'est pas ce que vous dîtes, mes amis policiers.
00:31:44 Ce n'est pas ce qu'ils nous disent.
00:31:45 Moi, j'en ai encore discuté avec des policiers tout à l'heure qui étaient ici.
00:31:48 Et ce n'est pas ce qu'ils m'ont dit.
00:31:50 Je crois évidemment au préfet de police.
00:31:52 Je ne remets pas en cause ce qu'il a dit.
00:31:54 Mais je doute un petit peu et je suis plutôt d'accord avec Elisabeth.
00:31:56 J'ai des messages de policiers qui me disent de ne pas intervenir.
00:32:00 Ce qu'on dit pas mal de policiers, c'est que les tout premiers jours, le premier soir, le deuxième soir,
00:32:07 ils avaient en effet des consignes pour éviter un mort.
00:32:10 Et puis qu'ensuite, ils sont intervenus plus fermement.
00:32:14 Et qu'au fil des interpellations, leur action s'est renforcée.
00:32:17 Vous l'avez préparé.
00:32:18 Georges Fenech, votre analyse sur ce qui vient d'être dit.
00:32:21 Mon analyse, moi, j'ai envie de regarder l'avenir.
00:32:24 Vous avez remarqué que lorsqu'on parle de ces problèmes qui sont aujourd'hui essentiels dans notre pays,
00:32:33 on évoque que toujours le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice.
00:32:37 On en oublie un troisième qui est étrangement inaudible.
00:32:42 Le ministère qui n'existe pas parce qu'il est rétrogradé un simple rang de secrétariat d'État,
00:32:49 qui est le secrétariat d'État à la citoyenneté.
00:32:52 Et on n'en parle jamais.
00:32:54 Voyez-vous ?
00:32:55 Alors il y a eu Marlène Schiappa qui a été la première à occuper cette place auprès du ministre de l'Intérieur.
00:33:01 Aujourd'hui, c'est madame Sonia Baquet qui fait ce qu'elle peut également.
00:33:04 Mais moi, j'aimerais savoir, par exemple, on a voté une loi magnifique le 24 août 2021
00:33:10 qui se voulait vraiment pleine d'espoir,
00:33:13 qui était une loi pour renforcer les principes républicains, qu'on a appelé la loi contre le séparatisme.
00:33:19 Mais deux ans plus tard, nous sommes bientôt en août 2023, j'aimerais qu'on fasse un bilan de cette loi.
00:33:26 Cette loi qui portait en germe des choses très importantes, le respect de la laïcité,
00:33:31 la signature de chartes pour les associations pour respecter cette laïcité, l'égalité hommes-femmes, les écoles hors contraint.
00:33:38 Moi, je crois qu'il serait peut-être temps de donner de véritables moyens à un ministère régalien sur la citoyenneté,
00:33:45 parce que c'est le cœur de notre problème.
00:33:47 L'école, l'éducation nationale, le respect de la laïcité.
00:33:50 Moi, je veux bien qu'on fasse encore les comptes, les 650 millions, tout cela, qui va les payer.
00:33:57 C'est un vrai sujet.
00:33:59 Mais ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est comment on sort.
00:34:02 Oui, j'entends bien. Comment on sort ? Comment on réapprend la citoyenneté ?
00:34:08 J'entends bien ce que vous nous dites, mais ces 650 millions d'euros, qui va les payer ?
00:34:12 C'est ça la question qui est posée.
00:34:13 Ce sont évidemment les contribuables et notamment les Français qui vont travailler.
00:34:17 Une fois qu'on a répondu à cette question, on n'a pas réglé le problème.
00:34:20 Je suis entièrement d'accord. La problématique des conséquences économiques est une problématique d'importance.
00:34:26 On a déjà donné les chiffres. 1 100 bâtiments dégradés ou brûlés.
00:34:31 Évidemment, des conséquences humaines dont on ne parle même pas ici.
00:34:34 11 000 sinistres déclarés.
00:34:36 Évidemment, c'est un coût énormissime.
00:34:38 Cela fait penser, comme on le dit souvent, que les banlieues sont un peu le tonneau des dénahés
00:34:42 dans le terme de moyens publics.
00:34:45 Je vous rappelle qu'il y a eu 12 plans banlieues depuis 1977,
00:34:48 dont un qui n'a pas été exécuté, le plan Borloo.
00:34:51 Mais cela représente quand même des dizaines de milliards d'euros versés dans les banlieues.
00:34:55 Et puis, évidemment, cela va finir par des hausses d'impôts.
00:34:59 Tout cela. On est déjà dans un contexte de croissance économique
00:35:03 qui clodique un petit peu avec des prévisions à la baisse en ce moment.
00:35:08 Un contexte de difficultés d'endettement pour l'État sur les marchés financiers
00:35:11 parce qu'il y a une hausse des taux d'intérêt qui rend plus compliqué le financement de l'État.
00:35:15 Et puis, au bout d'un moment, l'économie, j'aimerais aussi dire cela,
00:35:18 c'est le fruit d'une atmosphère sociale.
00:35:21 Je vais vous donner un exemple très concret.
00:35:24 Je connais une fille qui a une agence de voyage dans un centre commercial à Sevran.
00:35:30 Cette agence de voyage a été défoncée pendant les émeutes.
00:35:33 Donc, ils n'ont pas eu d'activité pendant deux ans.
00:35:35 Ils ont repris il y a peu. Ils se font saccager pendant les émeutes.
00:35:39 Et maintenant, qu'est-ce qu'elle me dit ?
00:35:40 Parce que, bon, évidemment, il y a du dégât matériel, etc.
00:35:42 Elle me dit que plus personne ne va fréquenter ce centre commercial
00:35:45 parce qu'il y a une ambiance d'insécurité qui contribue très négativement sur la croissance économique.
00:35:50 Or, c'est la croissance économique qui est très naissante.
00:35:52 Je voulais répondre aussi à mes camarades, je voulais les solliciter là-dessus.
00:35:55 Mais il me semble quand même que notre problème aujourd'hui,
00:35:58 c'est un problème de rapport de force entre l'État et ceux qui le défient.
00:36:01 Évidemment, vous avez raison, Georges, mais la citoyenneté,
00:36:05 vous comprenez bien que c'est un problème à 10 ans, à 15 ans.
00:36:08 On en a pour 20 ans, moi, je vous le dis.
00:36:10 Alors, d'accord, 20 ans.
00:36:11 On en a pour une génération.
00:36:13 Des gens qui aujourd'hui brûlent des bâtiments ne vont pas devenir des bons citoyens en 10 jours.
00:36:19 Donc, si on ne reprend pas l'État, le monopole de la force légale, normalement,
00:36:24 si l'État n'est pas capable de tenir cela, la confiance de tout le monde va se barrer.
00:36:30 Et les touristes, j'ajoute à votre sujet économique, il y a 25 % d'annulation, je crois, à Paris.
00:36:35 Si on suit, il y aura des conséquences économiques qui sont évidemment pour l'instant difficilement chiffrables.
00:36:40 Je veux qu'on parle du 14 juillet.
00:36:42 On va parler du 14 juillet parce qu'après les émeutes,
00:36:44 plusieurs communes ont décidé d'annuler les festivités
00:36:47 et donc les traditionnels feux d'artifice,
00:36:49 une mesure de précaution pour éviter tout débordement.
00:36:53 Exemple, Anneuilly-sur-Marne et Montargis avec Marine Sabourin et Charles Bagé.
00:36:58 L'heure n'est plus à la fête dans de nombreuses villes de France.
00:37:02 Après la mort du jeune Nahel, Anneuilly-sur-Marne,
00:37:05 une grande partie du commissariat de police municipale et ses 7 véhicules ont été incendiés.
00:37:10 Même sort pour la médiathèque et le service du logement, eux aussi ravagés par les flammes.
00:37:14 Résultat, les 40 000 habitants ne verront pas leur feu d'artifice tiré le soir du 14 juillet.
00:37:20 C'est vidant. Moi ça fait depuis 50 ans que je suis à Anneuilly.
00:37:23 On a toujours vu le feu d'artifice.
00:37:25 C'est triste pour les gens parce que tout le monde compte dessus.
00:37:28 C'est vraiment dommage et c'est malheureux.
00:37:30 Il faut laisser passer le temps, que les choses se mettent en place
00:37:33 parce que quand même il y a eu des dégâts matériels assez importants.
00:37:36 Même son de cloche à 2h de là à Montargis
00:37:38 où des centaines de jeunes ont pillé plusieurs bâtiments
00:37:41 et déclenché un incendie causant l'effondrement d'une pharmacie.
00:37:44 Pour les enfants, c'est une fête nationale.
00:37:47 Je le comprends dans un sens et je pense qu'il y a pas mal de gens qui doivent être déçus d'un autre côté.
00:37:54 Je pense que c'est une sage décision.
00:37:56 Ma femme et moi qui venions il y a très longtemps assez régulièrement
00:38:01 comme à la fête de la musique et tout, depuis quelques années, nous ne venons plus.
00:38:05 Une décision difficile mais inévitable selon Benoît Dijon, le maire de la commune.
00:38:10 On n'est pas chez Disney ici, on ne peut pas s'amuser sur des manèges.
00:38:13 La ville n'est pas un manège, la ville est un endroit sérieux
00:38:16 où des gens travaillent, investissent, vivent
00:38:18 et on ne peut pas se permettre de prendre une ville comme ça à la légère.
00:38:21 Si Elisabeth Borne a déjà annoncé des moyens massifs pour protéger les Français le 14 au soir,
00:38:26 les autorités doivent prochainement détailler les moyens mobilisés sur tout le territoire.
00:38:31 Kévin Bossuet, on peut évidemment comprendre l'inquiétude des maires, elle est légitime.
00:38:35 Mais renoncer à organiser les festivités du 14 juillet,
00:38:39 est-ce que ça n'est pas précisément une forme de renoncement ?
00:38:41 Mais c'est une forme de renoncement, c'est une forme de soumission.
00:38:44 Le 14 juillet est un symbole, normalement cela devrait être une fierté nationale
00:38:50 et on voit bien qu'on donne raison encore à cette minorité agissante
00:38:54 qui bousille tout dans notre pays.
00:38:56 Tout à l'heure, on disait qu'il y a des jeunes qui détestent la France,
00:39:00 mais là ils ont gagné, puisqu'à cause d'eux, on annule la fête nationale
00:39:05 qui est quand même un symbole très important.
00:39:08 Et pour rebondir sur ce qui a été dit tout à l'heure,
00:39:10 Georges et Elisabeth, je suis parfaitement d'accord.
00:39:12 À un moment donné, il faut que l'État arrête d'être laxiste.
00:39:15 Moi, quand j'ai commencé à enseigner, il y a une élève qui m'a dit
00:39:18 "Mais monsieur, pourquoi voulez-vous que j'aime la France,
00:39:20 alors que les Français n'aiment pas la France et ne sont pas fiers d'être Français ?
00:39:23 C'est-à-dire qu'on ne défend pas notre culture, on ne défend pas notre identité,
00:39:27 on n'est pas ferme là-dessus, et forcément,
00:39:30 comment voulez-vous que ceux qui sont là depuis une ou deux générations
00:39:34 aiment notre pays si nous, on est sans cesse en train de le renier ?
00:39:38 Ça n'a pas de sens.
00:39:39 Moi, je constate qu'il y a deux grands moments de brûlage de voitures dans l'année
00:39:44 qui sont effectivement des fêtes.
00:39:46 La première n'est pas une fête nationale, c'est quasiment une fête mondiale,
00:39:49 c'est le 31 décembre.
00:39:50 Comment un certain nombre de quartiers, je pense à la Méno à Strasbourg,
00:39:54 qui en général bat des records, fêtent avec leurs concitoyens
00:39:58 le passage d'une année à l'autre en cassant et en brûlant.
00:40:01 Et le 14 juillet, moi, ce qui m'intéresse dans la fête nationale,
00:40:04 c'est plutôt le mot "nationale".
00:40:06 Bien sûr, il y aura des défilés, et bien sûr, on peut comprendre les maires,
00:40:10 mais en même temps, c'est un renoncement, parce que c'est une façon de dire
00:40:13 "écoutez, on n'a pas les moyens ni de ramener l'ordre, ni de vous punir,
00:40:17 ni de vous empêcher de casser, alors on va supprimer les occasions".
00:40:22 Mais d'abord, on ne les supprimera pas parce qu'on ne peut pas enlever
00:40:25 la date 14 juillet du calendrier.
00:40:27 Et donc, on en est réduit maintenant, à tous les ans,
00:40:31 attendre avec angoisse, et le 31 décembre, et le 14 juillet,
00:40:35 mais jusqu'à quand les Français vont-ils accepter cela ?
00:40:38 On va écouter une nouvelle fois Thibaud de Montbrial,
00:40:40 parce que l'analyse qu'il fait de ces annulations dans certaines communes
00:40:44 est assez intéressante. Écoutez, on en parle après.
00:40:47 On a quand même été assez surpris par la façon dont, après une montée
00:40:50 en puissance très intense pendant 4 ou 5 jours,
00:40:53 les émeutes, en quasiment 48 heures, se sont arrêtées presque partout.
00:40:59 Il n'y a pas d'explication complètement rationnelle.
00:41:02 Bien sûr, il y a eu une réponse policière qui a été efficace.
00:41:06 Bien sûr, les caïds dans les quartiers avaient intérêt à une forme
00:41:09 de retour au calme pour que le business reprenne et que la police s'en aille.
00:41:13 Il va y avoir un dispositif que le ministère de l'Intérieur
00:41:15 va annoncer dans les prochaines heures.
00:41:17 Sans doute très important, vous alentour, 45 000 forces de l'ordre déployées.
00:41:20 Et si on fait un pas de côté, c'est quand même sidérant qu'en 2023,
00:41:24 on soit obligé de mobiliser 20% de nos forces de sécurité intérieure
00:41:27 rien que pour fêter notre fête nationale.
00:41:29 Moi, c'est ça qui me frappe beaucoup. J'espère que ça va bien se passer.
00:41:32 Je n'en suis pas complètement sûr, mais on verra.
00:41:34 De toute façon, nos forces de sécurité s'adapteront.
00:41:36 Mais le simple fait qu'on se pose cette question et que cette tension
00:41:39 soit ressentie partout, aussi bien dans les municipalités
00:41:42 qu'à l'échelon gouvernemental, montre que la France va vraiment mal.
00:41:46 - Georges Fennachy, il a raison, c'est difficile de lui donner tort.
00:41:49 Quand on est dans certaines communes obligées d'annuler les festivités du 14 juillet,
00:41:53 ça montre quand même que le pays est dans un état,
00:41:56 je ne sais pas si on peut dire dramatique, mais en tout cas qu'on est dans un pays qui va mal.
00:42:00 - Oui, je ne suis pas certain que dans les communes où les festivités
00:42:06 feux d'artifice ont été annulées, il n'y aura pas automatiquement des incendies.
00:42:13 - Des incendies, des brûlages.
00:42:14 - Oui, c'est pas parce qu'on ne va pas faire le 14 juillet
00:42:17 qu'on est à l'abri de quelques débordements que ce soit.
00:42:19 - Il est encore pire.
00:42:20 - Je vais dire avec soin.
00:42:21 - Les promages sont déserts.
00:42:22 - Donc je pense que là, il y a une forme de reculade de la nation française.
00:42:29 C'est une fête nationale et que ça n'est pas donné un bon signe.
00:42:36 C'est presque donné un quitus, voyez-vous.
00:42:40 Il y a bon an, mal an, vous avez raison Elisabeth de le rappeler, le 31 décembre,
00:42:43 chaque année c'est à peu près 1000 véhicules qui brûlent en tout.
00:42:47 On se félicite quand il y en a que 800.
00:42:49 - On ne donne plus les chiffres d'ailleurs.
00:42:50 - On ne donne même plus les chiffres pour éviter.
00:42:52 - Il y a eu les concours entre...
00:42:53 - Et donc, et j'en reviens à ce que je disais tout à l'heure, la citoyenneté.
00:42:57 Comment réapprendre l'amour de la France ? Comment réapprendre d'abord ?
00:43:01 Interrogez peut-être beaucoup de jeunes pour leur demander
00:43:03 qu'est-ce que c'est que le 14 juillet ?
00:43:05 Je ne suis pas certain que vous ayez parlé en présence d'un professeur.
00:43:08 - Et qu'est-ce qu'on fait pendant 20 ans ?
00:43:11 - Oui parce que si ça prend 20 ans, il faut une politique entre-temps.
00:43:14 - Mais 20 ans, c'est pas un claquement de doigt que vous allez rétablir le creuset national.
00:43:19 Il faut redévelopper effectivement un service national, civil bien sûr.
00:43:23 Il faut, enfin, on ne va pas développer ici un programme.
00:43:26 Mais je crois...
00:43:27 - Mais ce que vous dites c'est que c'est encore possible, ce n'est pas perdu.
00:43:30 - Je dis que si on ne fait que de la répression ou du maintien de l'ordre
00:43:33 et qu'on ne fait que de la répression judiciaire qui est absolument indispensable,
00:43:37 indispensable, on ne réglera jamais le problème.
00:43:40 Il manque ce troisième pied dans cette affaire qui est la citoyenneté.
00:43:45 Voilà, comment y arriver ? Basse programme comme dirait l'autre.
00:43:48 - Philippe Giber.
00:43:49 - Justement, sur la citoyenneté, il me semble que ce qui nous manque c'est un récit national.
00:43:54 Je le constate avec mes étudiants, moi j'en récupère des étudiants au niveau master.
00:43:59 Et l'autre jour, je leur ai parlé de la laïcité, j'ai l'instinct.
00:44:03 Une bonne partie des étudiants qui est issue d'immigration, dont certains me disaient qu'ils étaient musulmans.
00:44:08 Et j'ai essayé de leur expliquer la laïcité à la fois sur le plan juridique, loi de 1905,
00:44:14 mais je dirais l'esprit de la laïcité qui a conduit à une société où la croyance religieuse,
00:44:20 la pratique religieuse avait une certaine discrétion.
00:44:22 On se mettait en retrait parce que c'était une forme de paix civile.
00:44:25 Et j'ai essayé de leur expliquer tout ça dans les détails historiques.
00:44:29 Et ça les a passionnés.
00:44:31 Et j'ai eu l'impression qu'ils ne l'avaient pas tellement entendu dans les années précédentes.
00:44:35 - Donc alors ?
00:44:36 - Ils ont eu 22 ans à peu près.
00:44:38 Et j'ai l'impression que pour ces jeunes garçons et filles,
00:44:44 qui quand même sont pour la plupart nés en France,
00:44:48 il manque une explication de ce qu'a été la France.
00:44:53 Je ne partage pas votre idée qu'il ne faille absolument jamais critiquer l'histoire de France.
00:44:57 Il y a des pages très glorieuses, il y a des grandes choses,
00:45:01 puis il y a des pages plus sombres dont il faut parler aussi.
00:45:04 Non, parce que quand j'entends "il ne faut pas dénigrer notre pays",
00:45:08 j'ai l'impression qu'à chaque fois qu'on parle de tel pan ou tel autre pan...
00:45:12 - Non, ce qu'ils veulent dire, c'est qu'il ne faut pas s'excuser d'être français.
00:45:15 Ce que certains ont parfois tendance à faire.
00:45:18 - Personne ne s'excuse.
00:45:19 - Il ne faut pas résumer notre histoire à pétain, c'est ça qu'on dit.
00:45:21 - Personne ne résume notre histoire à pétain.
00:45:23 - Ah oui, si.
00:45:24 - Mais il y a besoin d'avoir un récit national.
00:45:27 Non pas comme sous la Troisième République,
00:45:29 c'était un roman national avec quand même des... comment dire...
00:45:33 des arrangements historiques et des mythologies historiques
00:45:37 qui étaient très fortes, mais on peut trouver un récit national,
00:45:41 on peut expliquer ce pays, et ceux qui sont plus récents ou qui arrivent,
00:45:45 ils ont besoin de comprendre ce pays, parce que sinon ils n'ont pas l'air pairs.
00:45:48 - On n'a pas été capable de solder l'histoire de la colonisation.
00:45:51 - Non, avec des responsabilités de part et d'autre.
00:45:54 - On n'a toujours pas soldé cette histoire de la colonisation.
00:45:56 On ne l'a pas soldé.
00:45:57 - Michael Sadoun pour le...
00:45:59 - Du côté de...
00:46:00 - Je suis tout à fait d'accord avec Philippe Guibert,
00:46:04 nous manquons d'un récit national,
00:46:07 et je crois que tout individu a ce besoin de s'inscrire dans un collectif,
00:46:11 dans un récit, dans un collectif, dans l'espace et dans le temps.
00:46:14 - Pardonnez-moi, qu'ils en aient besoin, c'est une chose,
00:46:16 mais est-ce que vous avez l'impression qu'ils en ont tous envie ?
00:46:18 C'est aussi ça la question que je vous pose.
00:46:20 - Non, parce que la France elle-même a dégradé ses symboles,
00:46:24 ses figures d'autorité et tout ce qui pouvait construire sa communauté.
00:46:27 Donc s'ils ne le trouvent pas dans la France, ils iront le trouver ailleurs,
00:46:31 en l'occurrence dans leur religion.
00:46:32 Ce qui est triste dans cette affaire d'annulation du 14 juillet,
00:46:35 c'est que nous reculons une fois de plus sur un symbole
00:46:38 qui aurait pu rassembler.
00:46:40 Et ça me rappelle un petit peu la reculade suite à Samuel Paty.
00:46:43 On a vu que suite à Samuel Paty, la force publique était un peu timorée
00:46:47 pour agir, pour ne serait-ce que renommer le collège Samuel Paty.
00:46:52 Et je pense qu'on a fait une énorme erreur en faisant ça.
00:46:55 Une fois de plus, c'est une reculade.
00:46:57 Il y a, comme dirait l'autre, une extension du domaine du pas de vague
00:47:01 et je le regrette sincèrement.
00:47:03 Je comprends qu'on ne veuille pas une fois de plus mettre les policiers
00:47:06 à contribution, mais il y a bien d'autres manières de les aider.
00:47:09 - Un mot rapidement, Kevin Bossuet.
00:47:10 - Plus qu'un récit national, c'est le sentiment national qu'il faut développer.
00:47:14 On peut être fier de ses origines, fier d'être de ses origines algériennes,
00:47:18 marocaines, mais il faut aussi être fier d'être français.
00:47:20 Quand vous avez des gamins de 13 ou 14 ans qui ont la nationalité française,
00:47:24 qui sont nés en France et qu'ils vous racontent que de toute façon
00:47:27 ils ne seront jamais français, qu'ils détestent la France
00:47:29 et que leur pays c'est l'Algérie ou le Maroc, il y a quand même un gros problème.
00:47:34 Et pour cela, il faut être fier, ferme sur la laïcité.
00:47:38 Parce que j'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'enseignants
00:47:40 qui renoncent à enseigner la laïcité stricto sensu parce qu'en effet,
00:47:44 ils ont peur et surtout, le discours des hussards noirs de la République
00:47:48 est souvent démonté à l'extérieur par des responsables associatifs,
00:47:53 par des imams, par des parents, par des responsables politiques.
00:47:57 - Isabelle, arrêtez du caricatural, s'il te plaît.
00:47:59 - On poursuit ce débat qui est très intéressant.
00:48:01 Dans quelques instants, on marque une très courte pause
00:48:03 et on revient donc en direct dans le Soir Info.
00:48:05 A tout de suite.
00:48:06 - 22h passées de deux minutes, nous sommes en direct sur CNews,
00:48:15 l'essentiel de l'actualité.
00:48:16 Bonsoir Simon Guillain.
00:48:18 - Rebonsoir cher Johan et bonsoir à tous.
00:48:20 On commence ce rappel de l'actualité avec cette information.
00:48:23 Météo France a placé 5 départements de l'Est du pays
00:48:26 en vigilance rouge aux orages.
00:48:28 Les départements concernés sont la Haute-Saône, le Doubs,
00:48:31 le Jura, le Territoire de Belfort ou encore le Haut-Rhin.
00:48:34 Météo France alerte sur un phénomène particulièrement violent.
00:48:37 Les préfectures appellent les habitants.
00:48:39 Des territoires concernés à limiter au maximum leurs déplacements.
00:48:43 Et puis toujours aucune trace d'Emile.
00:48:46 Deux ans et demi disparu samedi dernier dans les Alpes de Haute-Provence.
00:48:49 Le procureur de la République de Digne-les-Bains
00:48:52 a donné une nouvelle conférence de presse en début de soirée.
00:48:55 Aucun indice, aucune information et aucun élément
00:48:58 ne permet pour l'heure d'expliquer la disparition de l'enfant.
00:49:01 - Nous sommes au même point que même avant-hier
00:49:05 après la réception des deux témoignages.
00:49:08 Et ce n'est pas faute d'avoir multiplié les investigations
00:49:11 dans leur nombre, dans leur intensité et dans leur localisation.
00:49:15 L'enquête n'est pas étendue aux autres départements voisins.
00:49:18 C'est l'appel à témoins qui peut nous amener à procéder
00:49:21 ou à faire procéder par des services d'enquête locaux
00:49:24 à des vérifications immédiates qui sont plutôt délevées de doutes pour l'instant.
00:49:29 - Et puis il est déjà l'heure des dernières répétitions
00:49:32 avant la cérémonie du 14 juillet qui aura lieu sur les Champs-Elysées.
00:49:35 On va regarder ensemble, vous les voyez à l'antenne,
00:49:38 les nouvelles images que vous reverrez en direct sur CNews.
00:49:41 Ce sera bien sûr vendredi.
00:49:43 La patrouille de France a survolé tôt dans la matinée
00:49:46 l'avenue des Champs-Elysées.
00:49:48 Sachez qu'une édition spéciale est à suivre sur notre antenne
00:49:51 vendredi dès 9h et ce sera, vous le voyez, avec Laurence Ferrari
00:49:54 sur CNews et sur Europe 1.
00:49:56 Voilà pour ce tour de l'actualité à 22h sur CNews.
00:49:59 - Merci beaucoup Simon.
00:50:01 On vous retrouve à 23h pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:50:04 La suite de nos débats dans un court instant juste après.
00:50:07 A tout de suite.
00:50:09 22h11 de retour en direct sur CNews.
00:50:14 Soyez les bienvenus dans Soir Info.
00:50:16 Amaury Bucaud nous a rejoint.
00:50:18 Bonsoir Amaury, vous êtes évidemment du service police-justice de CNews.
00:50:21 Et si vous nous avez rejoint, c'est pour nous parler de Sophie Binet,
00:50:24 secrétaire générale de la CGT, qui a encore dénoncé ce matin
00:50:27 le prétendu racisme systémique qui rongerait la police.
00:50:30 Amaury, vous voulez nous parler ce soir du racisme et de la police,
00:50:34 mais pas tout à fait comme Sophie Binet.
00:50:37 - Effectivement, Johan, je vais vous parler du racisme
00:50:40 que la gauche oublie malheureusement volontiers,
00:50:42 voire qu'elle cautionne parfois.
00:50:44 Je vais parler du racisme envers la police,
00:50:46 et plus exactement ce racisme qui cible les policiers d'origine africaine
00:50:50 ou nord-africaine, comme si au fond ces policiers n'avaient pas le droit
00:50:54 d'être policiers comme les autres, parce que ce serait tout simplement
00:50:57 contraire à leur couleur de peau, comme si au fond être policier,
00:51:00 c'était un métier uniquement de blanc.
00:51:03 - C'est ce racisme-là que l'extrême-gauche ne parvient pas à condamner.
00:51:06 Est-ce que c'est, selon vous, un phénomène nouveau ?
00:51:09 - Alors, pas tout à fait. Il est véritablement apparu au grand jour,
00:51:12 en juin 2020, c'est-à-dire un mois après la mort de George Floyd aux Etats-Unis,
00:51:18 qui a été récupéré par l'extrême-gauche en France.
00:51:20 Quelques jours après la mort de ce citoyen américain,
00:51:23 le comité Traoré a organisé une manifestation interdite,
00:51:26 d'ailleurs c'était en plein Covid, au cours de laquelle
00:51:29 un gendarme mobile a été traité de vendu par une manifestante.
00:51:34 L'avert avait été très rapidement médiatisé,
00:51:37 parce que la scène avait été filmée, et la jeune femme
00:51:40 avait été condamnée un an plus tard pour ces faits.
00:51:43 Le lendemain de cette scène de manifestation, c'est le journaliste
00:51:46 d'extrême-gauche, ou disons ex-candidat de la France insoumise,
00:51:49 Théa Boivre, qui avait traité pour sa part la policière Linda Kebab
00:51:52 d'Arabes de service. Là encore, il avait été condamné un an plus tard,
00:51:56 et d'ailleurs cette condamnation avait été confirmée par la Cour d'appel.
00:51:59 Et depuis ce racisme envers les policiers d'origine étrangère,
00:52:02 est-ce qu'il est toujours présent selon vous dans la population ?
00:52:05 Eh bien oui, malheureusement, comme en témoignent ces tweets
00:52:08 que vous allez voir, qui ont été reçus par le policier
00:52:11 Abdoulaye Kanté sur les réseaux sociaux, qui est ce policier
00:52:14 régulièrement insulté à cause de sa qualité de policier
00:52:17 et de sa couleur de peau, par des personnes issues en général
00:52:21 de la gauche antiraciste. Il a d'ailleurs plusieurs fois
00:52:24 porté plainte, ce policier. Je ne sais pas si on a vu
00:52:27 ses tweets à l'écran, mais il se fait traiter par exemple
00:52:30 de noir de service ou encore de nègre de maison,
00:52:33 et je vous propose d'écouter son témoignage.
00:52:36 Si vous êtes un policier qui est issu de l'immigration,
00:52:39 notamment des policiers, de part entière, des policiers français,
00:52:44 la première chose qu'on va vous balancer à la figure,
00:52:47 c'est déjà vous renvoyer à votre origine, votre couleur de peau,
00:52:51 et vous dire que vous êtes un traître ou un vendu, un harki,
00:52:55 un nègre de maison, tout ça parce que simplement vous faites votre travail.
00:52:58 Et ça c'est quotidiennement que nos collègues le subissent.
00:53:01 C'est une forme de racisme aussi inverté, ce qu'on appelle
00:53:04 le racisme intercommunautaire. J'ai reçu en tout et pour tout
00:53:07 peut-être un millier d'insultes, d'insultes quand même,
00:53:10 et de menaces du fait de mes prises de position
00:53:14 et de ma couleur de peau.
00:53:16 Amaury, est-ce que le racisme est la seule discrimination
00:53:18 à laquelle doivent faire face les policiers sur le terrain ?
00:53:21 Hélas non, il y a aussi les femmes policières qui sont confrontées
00:53:24 quant à elles au sexisme, mais là encore, les associations féministes
00:53:28 sont assez silencieuses sur le sujet, en général elles préfèrent
00:53:31 crier "tout le monde déteste la police" dans les manifestations.
00:53:34 Je vous propose d'écouter le témoignage d'une policière
00:53:37 qui travaille dans un quartier sensible, difficile comme on dit,
00:53:40 qui est confrontée à la fois à divers trafics comme le trafic de drogue
00:53:44 et à l'immigration irrégulière, et qui raconte les nombreuses
00:53:47 remarques sexistes auxquelles elle fait face tous les jours.
00:53:50 Remarquer notre condition de femme très régulièrement
00:53:54 lors de contrôle d'identité dans le quartier sensible dans lequel j'exerce,
00:53:58 c'est une réplique qu'on me sort quasiment quotidiennement.
00:54:03 Tu ne me contrôles pas, tu es une femme. Tu ne me parles pas, tu es une femme.
00:54:06 Tu ne me touches pas, tu es une femme.
00:54:08 Pour gérer ça au quotidien, je pense qu'on est obligés d'avoir
00:54:11 peut-être deux fois plus d'autorité, beaucoup plus de poignes,
00:54:14 faire preuve de moins de clémence, parce que ça peut être considéré
00:54:19 comme une faiblesse en tant que femme si on laisse passer certaines choses.
00:54:22 C'est compliqué d'avoir une discussion parce qu'en fait pour eux,
00:54:25 le rôle de la femme n'est clairement pas inscrit dans un rôle d'autorité,
00:54:28 n'est clairement pas légal de l'homme.
00:54:31 Mais j'allais dire, il y a encore pire que d'être métisse dans la pélisse,
00:54:35 la police, ou d'être une femme. Il y a être une femme métisse,
00:54:38 parce que là forcément c'est la double peine.
00:54:40 C'est ce que la gauche appelle dans son jargon sociologique
00:54:43 la discrimination intersectionnelle.
00:54:46 C'est lorsqu'une personne est victime de discrimination pour plusieurs motifs
00:54:49 qui peuvent agir simultanément, mais aussi séparément.
00:54:53 C'est le cas de cette autre policière, d'où nous avons recueilli le témoignage.
00:54:57 Il lui est par exemple arrivé à cette policière d'être confrontée
00:55:01 au racisme lors d'une audition. Une femme qu'elle avait en face d'elle,
00:55:04 d'origine africaine, qui lui disait que ce métier n'était pas fait pour elle,
00:55:07 c'était un métier de blanc, qu'elle n'avait pas à faire comme les blancs.
00:55:10 Elle a également été confrontée au sexisme. Écoutez-la.
00:55:14 Je me souviens d'un jour un monsieur qui est tombé en panne
00:55:18 avec son véhicule aux abords de l'Elysée.
00:55:21 Lorsque j'ai voulu l'aider à pousser son véhicule,
00:55:24 ce monsieur a refusé catégoriquement que je pose mes mains sur sa voiture,
00:55:29 que je lui adresse la parole, ou même que je le regarde.
00:55:33 Ce monsieur ne voulait pas avoir de contact avec moi,
00:55:36 car j'étais une femme et que du coup je n'étais pas son égale.
00:55:40 Du coup je n'ai pas insisté, je me suis mise en retrait,
00:55:43 et c'est mes collègues qui ont poursuivi l'intervention.
00:55:47 Merci beaucoup Amaury Buco. Je donne la parole à Philippe Guibert,
00:55:51 puisque je vois que les propos d'Amaury Buco vous ont fait réagir.
00:55:54 Oui, je pense qu'il ne faut pas parler de racisme, ça n'a rien à voir avec le racisme.
00:55:58 Quand des militants plus ou moins indigénistes critiquent un noir ou un arabe d'être policier,
00:56:05 ce n'est pas du racisme, c'est le fait qu'ils considèrent qu'il n'y a pas à être policier.
00:56:12 Parce qu'il a une couleur de peau.
00:56:15 Je prie, mais ce n'est pas du racisme, ce n'est pas une volonté de supériorité
00:56:20 ou de mépris à leur égard parce que noir ou arabe.
00:56:23 Le terme racisme n'est absolument pas...
00:56:26 C'est parce qu'il estime la justice en tous les cas dans l'affaire de l'usage de la police.
00:56:28 Le mot racisme n'est pas du tout adapté.
00:56:30 Ce que dit Amaury Buco est intéressant, si la justice a estimé que c'était du racisme,
00:56:33 elle a le droit de passer la cour à son légendaire.
00:56:36 Je ne vois pas le rapport avec le racisme.
00:56:38 Je vais prendre une comparaison historique.
00:56:43 Les harkis ont été rejetés par les Algériens parce qu'ils avaient travaillé avec l'armée française.
00:56:48 Ce n'est pas du tout du racisme.
00:56:50 Pour moi, ce sont des préjugés racistes.
00:56:52 C'est-à-dire partir du principe que quelqu'un de couleur ne puisse pas devenir policier,
00:56:57 sinon il serait un traître.
00:56:59 On ramène les gens à leur couleur de peau.
00:57:01 On ramène les gens à leur couleur ethnique.
00:57:03 Et ça, c'est insupportable.
00:57:05 Et parfois, ça on le voit dans l'enseignement.
00:57:08 J'ai entendu des enseignants nous raconter
00:57:10 "Oui, mais s'il lit déjà deux pages du livre, c'est déjà pas mal.
00:57:14 Tu vois où il habite.
00:57:15 Ou alors le pot, il faut lui pardonner, c'est la période du Ramadan."
00:57:18 Mais ce n'est pas ça la République.
00:57:20 La République, c'est de considérer chaque élève de la même manière
00:57:24 et on s'en fout des religions, on s'en fout de l'origine ethnique.
00:57:27 Et voilà.
00:57:28 Alors, il nous reste très peu de temps.
00:57:30 On écoute Sophie Binet, la patronne de la CGT,
00:57:32 dont vous venez d'évoquer le nom à Maurice Bucot.
00:57:36 Sophie Binet qui estime qu'il y a un racisme systémique au sein de la police.
00:57:40 On l'écoute.
00:57:41 Pour l'instant, la seule réponse du pouvoir,
00:57:43 elle est sécuritaire, elle est autoritaire,
00:57:45 avec le refus de travailler sur les deux sujets clés.
00:57:48 Le premier, c'est la question de la police,
00:57:51 du racisme systémique qu'il y a dans la société française.
00:57:54 Oui, un racisme systémique dans la police.
00:57:57 Oui, ce n'est pas la CGT qui le dit.
00:57:59 C'est l'ONU et le défenseur des droits.
00:58:01 Et donc, ça, il faut l'entendre.
00:58:03 Il faut prendre des mesures pour former les policiers,
00:58:05 pour améliorer le management,
00:58:06 pour revoir les directives de maintien de l'ordre.
00:58:08 Et il faut répondre aussi aux demandes des policiers
00:58:11 sur le manque de moyens pour remplir leur mission,
00:58:14 la grande paupérisation de la police
00:58:16 et la violence des directives qu'on leur demande
00:58:19 avec une rupture toujours plus importante
00:58:21 entre la police et la population.
00:58:23 Donc, nous pensons qu'il faut un grand débat citoyen
00:58:26 sur le rapport entre la police et la population.
00:58:29 Elisabeth Lévy, est-ce qu'il y a un racisme systémique
00:58:31 au sein de la police ?
00:58:32 Non, mais évidemment pas.
00:58:33 Et surtout, Mme Binet, excusez-moi,
00:58:35 est la plus mal placée pour nous donner ce genre de leçons.
00:58:39 Je voudrais quand même rappeler un fait
00:58:40 qui m'a énormément choquée,
00:58:41 et ça me choque beaucoup,
00:58:42 que personne ne le lui rappelle.
00:58:44 Il y a quelque temps, un membre de la CGT
00:58:47 voyant Zemmour sur le quai d'Ungar
00:58:49 dans le même train que lui,
00:58:51 dit, et on voit sur Facebook,
00:58:53 donc il n'y a pas de doute,
00:58:54 il lui dit "Ah, tu vas à Auschwitz ?"
00:58:56 Et je crois que quand il est arrivé à Limoges,
00:58:59 il lui a dit "Ah, tu vas à Dachau ?"
00:59:01 Dachau, je ne sais pas comment on prononce, pardon.
00:59:03 Et là-dessus, si vous voulez,
00:59:05 moi je pensais, j'ai écrit bêtement,
00:59:06 ce sera leur point de détail.
00:59:08 C'est-à-dire, on ne va pas les lâcher avec ça.
00:59:10 Parce que Mme Binet a couvert ce monsieur.
00:59:13 Elle a dit que c'était un militant formidable.
00:59:15 À aucun moment, si vous voulez,
00:59:17 cette sortie antisémite,
00:59:19 qui est plus grave que le point de détail,
00:59:21 c'est plus grave de dire à un juif
00:59:22 "Tu vas à Auschwitz, Henri Canan."
00:59:24 Je suis désolée,
00:59:25 mais si vous voulez,
00:59:26 le point de détail, c'était déjà grave.
00:59:28 Non mais bien sûr.
00:59:29 Et à aucun moment,
00:59:31 il n'y a eu une demande de destitution
00:59:33 de Mme Binet,
00:59:34 ce qui serait arrivé dans n'importe où ailleurs.
00:59:36 On aurait dit "Mais vous devez le virer,
00:59:37 vous devez la virer."
00:59:39 C'est pas ses crèmes, comme on dit,
00:59:41 c'est la gauche.
00:59:42 Ils ont tous les droits,
00:59:43 y compris celui d'être antisémite.
00:59:45 Alors Mme Binet,
00:59:46 ses leçons sur la police et le racisme,
00:59:47 elle se les garde.
00:59:49 En même temps, Mme Binet a le droit,
00:59:50 elle appartient encore du bien.
00:59:51 La preuve, elle refuse de répondre à ces news.
00:59:54 Je crois que Pape Ndiaye,
00:59:56 il va lui décerner une médaille.
00:59:58 Georges Fénac, est-ce que vous voulez répondre ?
01:00:00 Non.
01:00:01 Non, moi je suis attristé de voir
01:00:03 que la responsable d'une grande organisation syndicale,
01:00:06 la CGT,
01:00:07 qui est un des partenaires sociaux
01:00:09 les plus importants,
01:00:10 sombre dans ses travers.
01:00:12 C'est pas bon pour le syndicalisme français.
01:00:14 C'est pas bon pour le dialogue social
01:00:16 de se mêler et de tomber dans ce dévoiement.
01:00:20 Mais qu'est-ce qui fait, Michael Sadoun,
01:00:21 que certains arrivent à penser cela ?
01:00:24 On arrive là ?
01:00:25 Je pense qu'il y a un récit médiatique
01:00:27 qui est très mal fait.
01:00:28 Je prends un exemple très précis
01:00:29 pour que les gens comprennent.
01:00:30 Adama Traoré, on n'a pas arrêté de présenter ça
01:00:33 dans certains médias,
01:00:34 certains responsables politiques aussi,
01:00:36 comme un meurtre raciste.
01:00:38 Un, ça n'est pas un meurtre,
01:00:40 puisqu'en fait, il est mort suite à une interpellation policière.
01:00:43 Aucun policier n'a été mis en cause
01:00:45 pour la mort d'Adama Traoré.
01:00:46 Il n'a pas été touché.
01:00:47 Il y a eu donc un accident,
01:00:48 et surtout, l'essentiel,
01:00:49 parmi les trois policiers qui ont participé à l'interpellation,
01:00:52 - Gendarmes.
01:00:53 - Des gendarmes qui ont participé à l'interpellation, pardon,
01:00:56 de Bagui Traoré et donc d'Adama Traoré,
01:00:58 il y avait deux entiers.
01:00:59 Donc le récit raciste qu'on nous a raconté autour de ça,
01:01:02 il est n'importe quoi.
01:01:04 Donc je pense que c'est aussi le rôle des médias
01:01:06 que d'éclaircir ce genre de situation
01:01:08 pour dissiper toute confusion.
01:01:10 - On marque une nouvelle pause, vous restez avec nous.
01:01:12 On se retrouve dans quelques minutes.
01:01:13 On reviendra sur la mort de ce septuagénaire
01:01:16 qui est décédé à son domicile situé dans le Nord.
01:01:19 Il avait été violemment agressé par plusieurs jeunes.
01:01:23 C'était jeudi dernier.
01:01:25 Eh bien, ce septuagénaire est décédé.
01:01:27 On revient sur cette affaire dans un très court instant.
01:01:30 A tout de suite.
01:01:31 De retour en direct dans SORINFO.
01:01:35 Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez sur CNews.
01:01:38 On va parler à présent de ce qui s'est passé
01:01:40 dans la nuit de mercredi à jeudi dernier,
01:01:42 lorsqu'un septuagénaire demande à des jeunes
01:01:45 de faire moins de bruit devant son domicile
01:01:47 situé à Vieux-Condé dans le Nord.
01:01:49 Il a été ensuite violemment agressé par ces jeunes hommes
01:01:53 et l'homme est décédé la nuit dernière.
01:01:56 Les détails avec Célia Barotte.
01:01:58 - Violemment agressé devant son domicile,
01:02:00 l'ancien fleuriste de Vieux-Condé a succombé à ses blessures.
01:02:04 Lors de son altercation avec trois jeunes individus,
01:02:06 Philippe, 72 ans, a été roué de coups,
01:02:09 puis laissé au sol avant d'être hospitalisé
01:02:11 en état de mort cérébrale.
01:02:13 Sur les réseaux sociaux, le maire de la commune du Nord,
01:02:16 David Bustin, s'est exprimé.
01:02:18 - Je suis resté silencieux jusqu'à aujourd'hui
01:02:20 face au drame qui a touché notre ville.
01:02:22 Comme vous toutes et tous, je suis en état de choc
01:02:24 face à cet acte d'une rare violence.
01:02:27 - Les trois agresseurs du septuagénaire
01:02:29 ont été mis en examen.
01:02:30 Ceux âgés de 14 et 18 ans pour non-empêchement
01:02:32 de commettre un crime ou un délit
01:02:34 et non-assistance à personne en danger.
01:02:36 Concernant l'individu de 17 ans, placé en détention provisoire,
01:02:39 sa mise en examen pour tentative de meurtre
01:02:42 va être requalifiée.
01:02:44 - Ce jeune va être mis en examen pour meurtre.
01:02:46 Alors, quelle est la peine encourue ?
01:02:48 Un majeur qui est poursuivi pour un homicide volontaire,
01:02:51 un meurtre, encoure la peine de 30 années de prison.
01:02:54 Mais comme on parle là d'un mineur,
01:02:56 la peine encourue est de moitié moins,
01:02:58 donc 15 années de prison.
01:03:00 À un détail près, il est âgé de 17 ans, ce suspect,
01:03:04 et donc le jury de la cour d'assises qui le jugera
01:03:07 pourra décider de lever cette excuse de minorité
01:03:09 et le juger comme un adulte.
01:03:11 Un livre de condoléances a été installé
01:03:13 dans le hall de la mairie de Vieux-Condé
01:03:15 pour rendre hommage à cet ancien commerçant très populaire.
01:03:18 - Et à Maurice Buco du service police-justice de Seigneuse,
01:03:22 toujours avec nous en plateau,
01:03:24 vous avez des précisions, davantage d'informations
01:03:26 sur le profil des meurtriers de ce sceptuagénaire ?
01:03:29 - Et le déroulé des événements.
01:03:31 En fait, ça s'est vraiment passé en bas de chez ce sceptuagénaire.
01:03:34 Il a entendu du bruit, il descend,
01:03:36 et là, il y a deux jeunes hommes,
01:03:38 alors il y en a un qui a 18 ans, qui est majeur,
01:03:40 qui est un inconnu des services de police.
01:03:42 L'homme engage la conversation avec eux,
01:03:44 leur demande de faire moins de bruit.
01:03:46 Et en fait, c'est un troisième individu qui arrive,
01:03:48 qui lui est âgé de 17 ans, qui arrive par derrière,
01:03:50 qui lui porte un violent coup.
01:03:52 Là, l'homme de 72 ans tombe par terre.
01:03:54 Et à ce moment-là, c'est ça qui est assez terrible,
01:03:56 c'est que celui qu'il avait frappé
01:03:58 lui donne trois autres coups supplémentaires.
01:04:00 Puis les trois amis prennent la fuite
01:04:02 et c'est finalement un automobiliste
01:04:04 qui va voir ce pauvre homme au sol
01:04:06 et qui lui va prévenir des secours.
01:04:08 - On se retrouve dans ce tweet de Clément Veil-Renail
01:04:10 que vous allez découvrir à l'antenne.
01:04:12 "Philippe, le fleuriste septuagénaire
01:04:14 de Vieux-Condé, roué de coups la semaine dernière
01:04:16 par trois racailles à qui il demandait juste
01:04:18 de faire moins de bruit devant son domicile
01:04:20 est mort aujourd'hui.
01:04:22 La France ne s'embrasera pas.
01:04:24 Les ligues immorales
01:04:26 ne défileront pas." Kevin Bossuet.
01:04:28 - Oui, comme la France ne s'est pas
01:04:30 embrasée après le meurtre de Lola,
01:04:32 comme la France ne s'est pas embrasée
01:04:34 après l'affaire d'Annecy,
01:04:36 ce qui s'est passé là, c'est un fait de société,
01:04:38 ça fait partie du quotidien
01:04:40 des Français avec des délinquants
01:04:42 de plus en plus jeunes qui n'hésitent
01:04:44 pas à détruire, qui n'hésitent pas
01:04:46 à tuer et une incapacité
01:04:48 finalement à gérer la frustration.
01:04:50 Moi je le vois au sein de mes classes,
01:04:52 on a affaire à des adolescents
01:04:54 de plus en plus jeunes,
01:04:56 on ne peut plus leur dire non.
01:04:58 Dès qu'on leur dit non, tout de suite
01:05:00 ils s'énervent, ils s'agacent, ils deviennent
01:05:02 très agressifs. Il y a bien
01:05:04 un problème qui s'est passé dans l'éducation
01:05:06 et on revient ici dans l'éducation parentale
01:05:08 qui parfois est parfaitement déficiante
01:05:10 avec des gamins qui ne font plus
01:05:12 la différence entre le bien et le mal
01:05:14 et le problème c'est que cette génération
01:05:16 c'est de pire en pire et moi
01:05:18 je vois maintenant des petits sixièmes
01:05:20 devenir très violents vis-à-vis
01:05:22 des autres pour un rien ou pour un non.
01:05:24 Le fait de taper sans réfléchir
01:05:26 c'est devenu instinctif et c'est là où c'est grave.
01:05:28 - Ça rejoint ce que vous disiez
01:05:30 je crois tous les deux tout à l'heure sur la question
01:05:32 de la sécurité, la question qu'on peut se poser
01:05:34 je me tourne un peu vers Georges mais
01:05:36 il a été le juge, peut-être pas psychate
01:05:38 mais la question qu'on peut se poser
01:05:40 c'est quand
01:05:42 à cet âge-là, ils avaient quel âge ?
01:05:44 - On a 14 ans plus jeunes, 17 ans, 18 ans,
01:05:48 tous inconnus d'excellences de police.
01:05:50 - Quand à cet âge-là vous n'êtes pas capable de faire la différence
01:05:52 entre le bien et le mal. - Peut-être sont-ils capables
01:05:54 de le faire, de faire cette différence par ailleurs.
01:05:56 - En tous les cas,
01:05:58 à ce moment-là vous êtes un psychopathe si vous voulez,
01:06:00 vous savez que c'est mal et que vous le faites
01:06:02 c'est encore pire mais disons qu'ils ne sont pas capables.
01:06:04 Admettons, est-ce qu'un jour
01:06:06 vous le saurez, c'est-à-dire est-ce qu'on a affaire
01:06:08 à des gens, si vous voulez
01:06:10 alors je passe sur vos 20 ans
01:06:12 s'il vous plaît qu'il faudra pour éduquer
01:06:14 tout ce monde à la citoyenneté mais avec
01:06:16 ceux-là, avec ces gens dont
01:06:18 Maurice Berger dit exactement la même chose que vous
01:06:20 qu'ils sont intolérants
01:06:22 à la frustration,
01:06:24 est-ce qu'il y a un moyen de les récupérer
01:06:26 de les réinsérer ? Et ça je pense
01:06:28 que c'est un défi qui est lancé
01:06:30 à notre justice, à notre ordonnance
01:06:32 de 45, à la justice des mineurs
01:06:34 parce que l'État est une
01:06:36 maman en fait tout le temps et
01:06:38 je pense que la destitution des pères
01:06:40 de la figure paternelle
01:06:42 est une catastrophe. Ils ont besoin
01:06:44 de figures paternelles
01:06:46 et ils ont besoin que l'État arrête de les...
01:06:48 - Non mais là Elisabeth vous allez un peu loin
01:06:50 vous ne savez pas s'ils ont eu un père pour les élever
01:06:52 ou pas. - Non mais de figure paternelle, vous pouvez avoir
01:06:54 un père et pas de figure paternelle.
01:06:56 - On ne connait pas précisément le profil de ces individus.
01:06:58 - Non mais je ne vous parle pas de cela, je vous dis simplement que la figure
01:07:00 de l'autorité, je ne vous parle pas de la réalité
01:07:02 je vous parle du symbole, de l'autorité
01:07:04 symbolique et ce que je dis
01:07:06 c'est qu'on a dans la société destitué
01:07:08 cette figure. - D'accord, c'est plus clair comme ça.
01:07:10 - Vous avez raison de me le faire préciser.
01:07:12 - Non je voulais revenir sur le terme intolérance
01:07:14 à la frustration parce que je pense que c'est
01:07:16 précisément ça qui se développe dans notre société
01:07:18 et ce que vous disiez Kevin me paraît
01:07:20 très intéressant parce que dans d'autres
01:07:22 milieux sociaux, plus aisés
01:07:24 plus à priori
01:07:26 semble-t-il plus cultivés, on observe
01:07:28 exactement la même chose.
01:07:30 Je connais, j'ai parmi
01:07:32 mes proches des collègues, profs de collège
01:07:34 ou de lycée dans des
01:07:36 quartiers qui ne sont absolument
01:07:38 pas dit défavorisés. Alors il y a
01:07:40 moins de violence, c'est là qu'est la différence.
01:07:42 Mais la réaction des
01:07:44 élèves aujourd'hui de cette génération
01:07:46 est à toute forme
01:07:48 d'autorité, de façon de dire
01:07:50 là il faut que tu fasses un effort
01:07:52 et puis là c'est
01:07:54 non. L'ensemble
01:07:56 de la génération réagit
01:07:58 de la même façon, souvent
01:08:00 avec le soutien des parents et pas
01:08:02 que dans les quartiers défavorisés. La
01:08:04 preuve c'est que beaucoup de profs reçoivent des appels
01:08:06 de parents d'élèves dont le rôle est trop
01:08:08 important aujourd'hui dans l'école
01:08:10 pour dire "ah non vous avez été trop sévère
01:08:12 avec mon petit chéri qui pourtant n'avait rien foutu".
01:08:14 - Génération j'ai le droit.
01:08:16 - Mais la conséquence de tout cela et la réalité
01:08:18 Georges Fenech c'est qu'aujourd'hui
01:08:20 on peut mourir parce qu'on
01:08:22 demande à des adolescents de faire un peu moins de bruit dans la rue
01:08:24 parce qu'on a envie de dormir tranquillement chez soi.
01:08:26 - Oui c'est un crime
01:08:28 très choquant. Ca nous
01:08:30 rappelle d'ailleurs l'agression, vous vous souvenez
01:08:32 de cette dame âgée à Cannes.
01:08:34 - Absolument. - Ce sont des scènes d'Orange
01:08:36 Mécanique, il faut bien le dire. C'est une
01:08:38 violence gratuite.
01:08:40 Moi m'interpelle, alors j'entends
01:08:42 Moribuko nous dire qu'il n'était pas
01:08:44 connu des services de police.
01:08:46 Tout cela sera... - Des informations j'ai, oui.
01:08:48 - Précisé, on verra. Mais moi
01:08:50 j'en tire aussi une conclusion, c'est vrai que c'est l'échec
01:08:52 de l'éducation, de l'autorité
01:08:54 parentale j'entends, etc. Mais c'est
01:08:56 aussi l'échec de la justice des mineurs.
01:08:58 Parce qu'aujourd'hui les mineurs
01:09:00 n'ont plus peur
01:09:02 de la justice, qu'ils considèrent
01:09:04 finalement
01:09:06 très tendre à leur égard.
01:09:08 Et on voit bien cette
01:09:10 évolution des jeunes mineurs, 11,
01:09:12 12, 13 ans, dans une délinquance
01:09:14 de plus en plus grave, avec
01:09:16 des scènes aussi de grand banditisme.
01:09:18 Souvenez-vous des affaires
01:09:20 de règlement de compte à la Kalachnikov
01:09:22 par des mineurs de 14 ans
01:09:24 que moi je n'avais pas vus lorsque
01:09:26 j'exerçais mes fonctions de juridiction.
01:09:28 Donc on est passé vraiment à un
01:09:30 niveau supérieur dans l'âge
01:09:32 qui diminue, la grande délinquance,
01:09:34 et la gravité. - Quelle est la cause de cela
01:09:36 selon vous ? Qu'est-ce qui fait qu'on est passé
01:09:38 de la situation que vous avez connue vous quand vous étiez
01:09:40 magistrat, à cette situation-là, où
01:09:42 quelques années plus tard, on se retrouve avec des
01:09:44 gamins de 14 ans qui ont dans la main une Kalachnikov ?
01:09:46 - Parce qu'on est resté accroché
01:09:48 à cette belle
01:09:50 et magnifique ordonnance de 1945
01:09:52 qui avait été prise après la guerre
01:09:54 pour tous ces enfants orphelins
01:09:56 qui commettaient des chapardages.
01:09:58 On est resté sur le primat de l'éducatif.
01:10:00 Surtout, il ne faut pas sanctionner les mineurs.
01:10:02 Il ne faut pas jamais les envoyer
01:10:04 en prison. Déjà le centre éducatif
01:10:06 fermé. Et donc, on est
01:10:08 resté accroché à ce primat de l'éducatif
01:10:10 encore aujourd'hui.
01:10:12 - J'entends bien qu'il faut faire de la prévention,
01:10:14 de l'éducation. Mais il y a un moment,
01:10:16 il faut que les sanctions tombent. Sans quoi
01:10:18 le mineur n'a pas du tout conscience
01:10:20 et, comment s'appelle-t-il, Maurice Berger,
01:10:22 le décrit très bien, cela.
01:10:24 - L'école a joué son rôle aussi, quand même.
01:10:26 - Le mineur, s'il n'a pas une sanction,
01:10:28 il ne comprend pas. C'est bénéfique
01:10:30 pour lui, si je puis dire.
01:10:32 - Je vous rejoins tout à fait.
01:10:34 En fait, moi, ce que je pense, c'est pas tant...
01:10:36 On parle beaucoup de l'excuse de minorité, est-ce que c'est bien,
01:10:38 pas bien. Je pense que le problème de la justice des mineurs, c'est
01:10:40 qu'il se passe en deux temps. Vous avez d'abord
01:10:42 l'audience de culpabilité pour savoir si le mineur
01:10:44 est coupable. Et ensuite,
01:10:46 ça peut être douze mois après, seulement,
01:10:48 vous avez l'audience de sanctions qui vient
01:10:50 apporter la sanction au fait qui a été
01:10:52 commis, mais très longtemps avant. Et je pense que
01:10:54 plus la sanction est tardive,
01:10:56 malheureusement, plus c'est perçu comme du passé.
01:10:58 - Mais depuis quand, cette année, TK ?
01:11:00 - C'est ce que j'allais expliquer.
01:11:02 On l'a fait,
01:11:04 une réforme
01:11:06 à contresens historique.
01:11:08 On a voulu réformer cette ordonnance de 45.
01:11:10 On l'a fait en catimini, d'ailleurs, par voie
01:11:12 d'ordonnance gouvernementale.
01:11:14 On n'est même pas passé devant le Parlement, sauf pour la ratification.
01:11:16 Et c'est une loi de
01:11:18 2021, donc c'est récent,
01:11:20 qui a créé cette césure
01:11:22 du procès pénal. On a une première...
01:11:24 Comme si on avait des moyens.
01:11:26 La justice des mineurs, on la connaît. Première audience,
01:11:28 culpabilité ou pas, on verra dans neuf mois.
01:11:30 Dans douze mois, suivant le
01:11:32 comportement de mineur, s'il mérite une
01:11:34 sanction ou pas. Vous voyez, c'est l'impunité
01:11:36 à tous les étages.
01:11:38 Je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été dit
01:11:40 par Georges Fenech. Le premier problème,
01:11:42 le centre du problème, c'est l'impunité.
01:11:44 Impunité au sein de la famille,
01:11:46 probablement parce qu'en effet, disparition de la
01:11:48 figure paternelle. Et
01:11:50 désolé, mais on est quand même dans une société
01:11:52 où on a un président de la République qui nous a
01:11:54 dit qu'une grand-mère pouvait être un père. Je suis
01:11:56 désolé, mais non. Un père,
01:11:58 il y a aussi une dimension physique.
01:12:00 Il y a un rapport de force avec des jeunes qui sont
01:12:02 dans la force de l'âge.
01:12:04 Il y a beaucoup de jeunes qui grandissent
01:12:06 sans père et qui sont à la fois très heureux
01:12:08 et très équilibrés dans leur vie.
01:12:10 Vous avez entièrement raison.
01:12:12 Je ne stigmatise pas la situation.
01:12:14 Je dis qu'il y a un principe d'impunité qui est
01:12:16 dans la famille et qui est lié, je pense,
01:12:18 à ce phénomène, dans l'école, dans la justice, etc.
01:12:21 Après, je vais faire peut-être un constat
01:12:23 un peu plus de gauche.
01:12:25 Mais je pense que...
01:12:27 [Rires]
01:12:29 Vous avez le droit de vous défendre.
01:12:31 Je me sens très bien.
01:12:33 Je me sens très bien tout d'un coup.
01:12:35 On n'est pas en excédent.
01:12:37 Je pense que le fait d'avoir plongé
01:12:39 les individus dans une société
01:12:41 du désir où la seule chose qui était
01:12:43 reconnue était l'argent, il n'y a plus
01:12:45 un principe d'autorité.
01:12:47 Le prof, c'est un smicard qu'il ne faut pas
01:12:49 respecter. Le policier,
01:12:51 de toute façon, la justice ne va rien dire.
01:12:53 Le policier, c'est une autorité
01:12:55 transitoire et de toute façon, il n'a aucune
01:12:57 autorité. On se passe de ça.
01:12:59 Ce qui a de l'autorité aujourd'hui pour ces jeunes,
01:13:01 c'est les trafiquants de drogue parce qu'ils gagnent de l'argent,
01:13:03 c'est les rappeurs parce qu'ils sont partis de leur condition,
01:13:05 c'est parfois des grands businessmen
01:13:07 qui ont beaucoup plus d'autorité
01:13:09 pour ces jeunes-là. Je pense que ça a été
01:13:11 vraiment un problème et qu'on devrait revenir
01:13:13 à des valeurs peut-être plus traditionnelles
01:13:15 qui reconstruisent une société qui n'est pas
01:13:17 basée que sur l'argent non plus.
01:13:19 Je suis ravi de vous avoir sur ce plateau ce soir avec Philippe Guibert
01:13:21 puisque ça démontre évidemment que nous donnons
01:13:23 sur CNews la parole à tout le monde.
01:13:25 Comme si nous n'avions besoin de...
01:13:27 - Sa remarque de gauche sur la règle de l'argent était remarquable.
01:13:29 - Comme si nous avions besoin
01:13:31 en plus de le prouver. Non, moi ce qui me frappe
01:13:33 c'est qu'on oublie toujours un des acteurs.
01:13:35 L'école apprend depuis des années
01:13:37 aux enfants, un, qu'ils ont des droits, deux,
01:13:39 que c'est très mal l'effort,
01:13:41 qu'ils n'ont pas besoin de faire des efforts.
01:13:43 Il ne faut pas les noter parce que les pauvres chéris,
01:13:45 on va les traumatiser. Il ne faut pas leur donner
01:13:47 trop de travail parce qu'on va les traumatiser.
01:13:49 Et puis, il faut baisser le niveau du bac
01:13:51 parce que de toute façon, sinon, ils ne l'auront pas.
01:13:53 En réalité,
01:13:55 tout ce qui relèverait de l'effort,
01:13:57 d'ailleurs, les bons élèves,
01:13:59 on les regarde de travers, par coursuples,
01:14:01 les dépavorise.
01:14:03 Et tout conspire à ça dans l'école aujourd'hui.
01:14:05 Je ne sais pas ce qu'en pense Kévin.
01:14:07 - Je suis d'accord avec ça. Il y a un renversement
01:14:09 des valeurs. Il y a une forme de laxisme.
01:14:11 On nous dit qu'il faut être...
01:14:13 C'est le concept de bienveillance.
01:14:15 Il faut toujours être bienveillant.
01:14:17 Si l'élève a insulté un autre élève,
01:14:19 il faut comprendre. Il y a un contexte,
01:14:21 évidemment. Donc, il faut une sanction pédagogique.
01:14:23 Et je suis d'accord sur ce que disait Amori.
01:14:25 Un adolescent doit être sanctionné
01:14:27 immédiatement. Moi, si je donne une heure d'école
01:14:29 et que l'heure d'école se déroule
01:14:31 dans une semaine, ça n'a aucun sens.
01:14:33 Même pire, l'élève va ressentir une injustice
01:14:35 puis qu'il ne se souviendra plus
01:14:37 pourquoi il est en heure d'école.
01:14:39 - Ils les font, quand vous en donnez ?
01:14:41 - Oui, bien sûr qu'ils les font. - Ça existe encore ?
01:14:43 - Oui, ça existe encore. J'en donne quelques-unes.
01:14:45 Et puis, autre chose qui me marque aussi
01:14:47 chez les adolescents, c'est l'absence d'empathie.
01:14:49 C'est-à-dire qu'ils sont incapables
01:14:51 d'être à la place de l'autre. On est dans une société
01:14:53 hyper individualiste, où le moi
01:14:55 supplante tout.
01:14:57 Et à partir du moment où le moi
01:14:59 n'est pas satisfait, on est prêt à tout.
01:15:01 À taper, à cogner. Et ça, c'est quand même
01:15:03 très inquiétant. Et souvent, ils n'ont
01:15:05 même plus l'impression d'être violents.
01:15:07 Leur expression, c'est "on joue". Pour eux, c'est un jeu,
01:15:09 la violence. Il y a une banalisation qui est déconcertante.
01:15:11 - La fin de l'empathie, c'est quand même embêtant
01:15:13 si vous me dites ça, parce qu'il me semble
01:15:15 que l'empathie, c'est la structure
01:15:17 même de l'humanité.
01:15:19 - C'est la décivilisation.
01:15:21 - Je voudrais rajouter une anecdote.
01:15:23 - Vous n'avez pas de rapport
01:15:25 économique.
01:15:27 - Le dernier mot sur ce sujet.
01:15:29 - Une anecdote, une prof de lycée dans un lycée
01:15:31 aisé du Val d'Oise.
01:15:33 Un élève fait un plagiat
01:15:35 total sur un sujet donné.
01:15:37 La prof met donc zéro.
01:15:39 Elle s'est prise les appels
01:15:41 des deux parents, sans soutien
01:15:43 de sa direction. Elle a maintenu son zéro.
01:15:45 Et ça veut dire qu'un prof de lycée
01:15:47 dans un lycée, là on ne parle pas
01:15:49 de banlieue pourrie.
01:15:51 On parle d'un lycée bourgeois
01:15:53 du Val d'Oise. Je voulais juste raconter
01:15:55 cette anecdote pour bien montrer qu'il y a
01:15:57 un problème qui est structurel et qui ne dépend
01:15:59 pas que de ces quartiers, même si dans ces
01:16:01 quartiers, il y a des problèmes spécifiques
01:16:03 qui s'ajoutent.
01:16:05 - Je vous rappelle ce drame, effectivement,
01:16:07 puisque ce sceptuagénaire qui avait été
01:16:09 roué de coups par un jeune
01:16:11 de 17 ans, simplement parce qu'il lui demandait
01:16:13 de faire un peu moins de bruit le soir
01:16:15 pour pouvoir dormir tranquillement,
01:16:17 ce sceptuagénaire est décédé,
01:16:19 hélas, la nuit dernière.
01:16:21 On va revenir à présent sur la manifestation
01:16:23 ou mobilisation qui a eu lieu samedi,
01:16:25 Place de la République à Paris,
01:16:27 en hommage à Adama Traoré.
01:16:29 Pourquoi est-ce que l'on revient sur ce rassemblement
01:16:31 aujourd'hui ? Parce que les députés
01:16:33 de la majorité demandent des sanctions
01:16:35 contre les députés de la France insoumise
01:16:37 et d'Europe Ecologie-Les Verts,
01:16:39 qui étaient présents à cette manifestation
01:16:41 illégale, à une manifestation
01:16:43 dans laquelle des slogans
01:16:45 du type "tout le monde déteste la police"
01:16:47 ont été scandés.
01:16:49 On voit tout cela avec Adrien Spiteri,
01:16:51 et on en parle juste après.
01:16:53 - La lettre a été
01:16:55 adressée ce mardi à la présidente
01:16:57 de l'Assemblée Nationale.
01:16:59 Les trois groupes de la majorité présidentielle
01:17:01 au Parlement demandent à Yael Brown-Pivet
01:17:03 de sanctionner plusieurs députés
01:17:05 de gauche. Il rappelle le règlement.
01:17:07 - Tout membre de l'Assemblée
01:17:09 se livrant à des manifestations troublant
01:17:11 l'ordre peut faire l'objet de peines disciplinaires.
01:17:13 Nous demandons que le bureau de l'Assemblée
01:17:15 Nationale soit saisi de ces faits
01:17:17 en vue d'une éventuelle sanction.
01:17:19 - Tous reprochent aux députés d'avoir participé
01:17:21 samedi au rassemblement interdit
01:17:23 en mémoire d'Adama Traoré.
01:17:25 Laurent Marcangeli, président du groupe
01:17:27 "Horizon à l'Assemblée" est l'un des signataires.
01:17:29 - Ces manifestations
01:17:31 choquent. Et je dirais
01:17:33 également, pour ma part, que
01:17:35 dans nos circonscriptions, nous sommes interpellés
01:17:37 de manière assez régulière par nos concitoyens qui ne comprennent pas
01:17:39 qu'un député ou qu'une députée munie de son écharpe
01:17:41 participe à ce type d'événement.
01:17:43 - Dans une conférence de presse ce matin,
01:17:45 la présidente du groupe LFI
01:17:47 Mathilde Panot tente d'éteindre l'incendie.
01:17:49 - Je le rappelle, le droit de manifester
01:17:51 est garanti dans ce pays.
01:17:53 Et qu'il devrait continuer d'être garanti.
01:17:55 On invisibilise les raisons
01:17:57 pour lesquelles nous avons voulu marcher
01:17:59 samedi. - En novembre,
01:18:01 après le rassemblement à Sainte-Sauline
01:18:03 contre les mégabassines, plusieurs députés
01:18:05 de la majorité avaient appelé en vain
01:18:07 à des sanctions contre les élus
01:18:09 participant à des manifestations
01:18:11 interdites.
01:18:13 - Alors, Elisabeth Lévy, faut-il sanctionner
01:18:15 les députés de la NUPES,
01:18:17 qui étaient présents, une dizaine de députés,
01:18:19 qui étaient présents à ce rassemblement, encore une fois,
01:18:21 où des slogans du type "On déteste
01:18:23 la police" ont été scandés,
01:18:25 une manifestation illégale. - Alors, à mon avis,
01:18:27 il faut les critiquer vertement, il ne faut pas les lâcher,
01:18:29 il faut le rappeler sans relâche,
01:18:31 comme on le rappelle pour la manifestation
01:18:33 contre l'islamophobie, il faut le rappeler
01:18:35 à leur public, en réalité. Il faut
01:18:37 vraiment pas les lâcher. En revanche, moi, je pense
01:18:39 que des députés, ce sont des dépositaires
01:18:41 de la souveraineté nationale
01:18:43 et qu'ils doivent jouir
01:18:45 d'une presque totale
01:18:47 liberté de parole. Mais je rappelle que le droit
01:18:49 de manifester, lui, est, comme tous
01:18:51 les droits de la République, encadré
01:18:53 et qui peut être restreint. Mais celui-là,
01:18:55 moi, je serais pour... - Alors, moi, je ne suis pas
01:18:57 d'accord avec vous, Elisabeth,
01:18:59 on était dans le cadre
01:19:01 d'une manifestation illégale.
01:19:03 On ne peut pas faire la loi
01:19:05 la semaine pour la défaire le week-end.
01:19:07 C'est quelque chose qui n'est pas possible. Il y a un devoir
01:19:09 d'exemplarité de nos députés
01:19:11 et je crois que M. Portes, qui avait
01:19:13 transformé en ballon la tête
01:19:15 d'un ministre, a été sanctionné. - Député de la
01:19:17 France insoumise, Thomas Portes. - Député de la France insoumise,
01:19:19 pourquoi on ne pourrait pas sanctionner
01:19:21 des députés de la nation qui sont
01:19:23 au milieu d'une meute, criant
01:19:25 "on déteste la police". Là, à un moment,
01:19:27 ce n'est plus possible. - Georges Fenech,
01:19:29 vous qui avez été parlementaire,
01:19:31 est-ce que vous pensez qu'il faut les
01:19:33 sanctionner pour leur participation à cette manifestation ?
01:19:35 - Symboliquement, ce serait
01:19:37 135 euros d'amende,
01:19:39 c'est-à-dire le prix
01:19:41 d'un stationnement
01:19:43 gênant. Non, la vraie
01:19:45 sanction, elle viendra dans les urnes.
01:19:47 Je pense. - Mais peut-être que leurs électeurs
01:19:49 soutiennent-ils leur participation
01:19:51 à cette manifestation ? - Pas tous. - Si c'est ça,
01:19:53 c'est à désespérer.
01:19:55 - Ils ont été élus il y a un an.
01:19:57 On n'a pas voté il y a 5 ans.
01:19:59 - Ils viennent d'être élus. - Il y a beaucoup de gens
01:20:01 qui veulent juste vivre dans le calme.
01:20:03 Et je pense justement
01:20:05 que ces discours de
01:20:07 Mélenchonis, de certains éléphis
01:20:09 qui appellent au chaos, ils déplaisent
01:20:11 à une partie de leur électorat. - Encore un mot de
01:20:13 Philippe Guibert et Mikaël Sadoun pour conclure sur ce sujet.
01:20:15 - Non, juste, je rejoins
01:20:17 Élisabeth Lévy sur le fait qu'il faut critiquer
01:20:19 politiquement les élus, mais pas
01:20:21 les sanctionner juridiquement, sauf
01:20:23 appel morte, sauf
01:20:25 antisémite. - Ce que vous dites, c'est que ce sont les électeurs
01:20:27 qui doivent trancher. - Oui, c'est l'ordre de la responsabilité
01:20:29 politique. - Finalement, c'est la démocratie.
01:20:31 - Par ailleurs, tout le monde déteste
01:20:33 la police, je trouve ça profondément
01:20:35 débile et dangereux comme slogan.
01:20:37 - On a le droit de le dire. - Mais on a le droit de le dire.
01:20:39 - Ils piétinent leur écharpe tricolore.
01:20:41 Ce ne sont pas des citoyens ordinaires,
01:20:43 c'est un représentant de la nation.
01:20:45 - Et nous disons qu'il l'a piétiné. - Il a son écharpe,
01:20:47 il représente la nation.
01:20:49 Il a effectivement un devoir d'exemple
01:20:51 à arrêter. - Mais c'est le symbole.
01:20:53 - Oui, je pense que, d'ailleurs,
01:20:55 j'ai eu des sanctions, vous vous souvenez ?
01:20:57 - Mickaël Sadouni. - L'équité qui avait mis son pied sur un ballon.
01:20:59 - Moi, je suis contre,
01:21:01 parce que je suis d'accord avec ce qui a été dit,
01:21:03 je suis pour la sanction par les urnes
01:21:05 et je pense que toute mesure
01:21:07 liberticide de cette nature pourrait,
01:21:09 entre de mauvaises mains, devenir
01:21:11 excessivement dangereuse. Ce serait donc très facile
01:21:13 d'interdire n'importe quelle manifestation
01:21:15 et donc d'interdire les députés de s'engager
01:21:17 sur le sujet qu'ils souhaitent.
01:21:19 Je pense, par contre, que la réponse doit être politique
01:21:21 et pour la majorité qui s'est engagée sur ce sujet,
01:21:23 je pense qu'ils s'honoreraient, par exemple,
01:21:25 à arrêter de renvoyer dos à dos
01:21:27 le RN et la FI, puisque je constate
01:21:29 qu'ils ont un rapport différent
01:21:31 à la légalité et,
01:21:33 je dirais, au républicanisme
01:21:35 de leurs engagements. - Et la tête du tout simplement ?
01:21:37 - On va rester à l'Assemblée nationale
01:21:39 et on va continuer à parler des députés
01:21:41 de la France insoumise. Pourquoi ? Eh bien parce que
01:21:43 cet après-midi, lors des questions au gouvernement,
01:21:45 Gérald Darmanin a tenu
01:21:47 à rendre hommage
01:21:49 aux policiers morts ces dernières années,
01:21:51 morts lors de l'exercice
01:21:53 de leur fonction. Regardez
01:21:55 cette séquence et on en parle ensuite.
01:21:57 - Ceux qui ont défilé au son
01:21:59 de "tout le monde déteste la police",
01:22:01 sans s'écarter,
01:22:03 sans faire un tweet,
01:22:05 sans regretter,
01:22:07 ne déshonorent pas la police nationale,
01:22:09 mais déshonorent leur mandat
01:22:11 et la vie de femmes et d'hommes politiques.
01:22:13 Alors, madame la députée, plutôt que de donner
01:22:17 publicité à des extrémistes
01:22:19 qui crachent sur la tombe des policiers morts,
01:22:21 je voudrais ici, depuis trois ans,
01:22:23 vous lire
01:22:25 et j'espère vous faire applaudir
01:22:27 dans l'ensemble de cet hémicycle
01:22:29 tous les policiers morts en service
01:22:31 et qui laissent des veufs, des veufs,
01:22:33 des orphelins.
01:22:35 Franck Laboie,
01:22:37 Éric Bonroi,
01:22:39 Frédie Hallard,
01:22:41 Romain Boulange,
01:22:43 Vincent Martinez,
01:22:45 Stéphane Lemaire,
01:22:47 Amaury Lagroix de Croute,
01:22:49 Stéphanie Montfermé,
01:22:51 Éric Masson,
01:22:53 Wilfried Farron,
01:22:55 Stéphane Créblac,
01:22:57 Manon Raud,
01:22:59 Paul Méderos.
01:23:01 Vive la République et vive la police nationale !
01:23:05 Voilà, l'ensemble de la représentation nationale
01:23:09 qui se lève pour rendre hommage
01:23:11 à ces policiers morts durant l'exercice
01:23:13 de leur fonction.
01:23:15 Tout le monde, à l'exception des députés
01:23:17 de la France Insoumise,
01:23:19 qui vous allez le voir sur cette image,
01:23:21 sont en grande partie restés,
01:23:23 vous le voyez,
01:23:25 assis et ne ont pas participé
01:23:27 à cet hommage.
01:23:29 - Moi je suis...
01:23:31 C'est totalement consternant.
01:23:33 Je dois dire que j'ai été assez ému
01:23:35 d'entendre les noms de ces jeunes gens.
01:23:37 En général ce sont plutôt des gens assez jeunes
01:23:39 effectivement,
01:23:41 qui ne sont pas payés un rond, qui prennent des risques
01:23:43 parce qu'il faut le rappeler inlassablement,
01:23:45 la France n'est pas du tout la championne
01:23:47 des violences des policiers,
01:23:49 c'est la championne des violences antipolicières.
01:23:51 Il n'y en a jamais eu autant.
01:23:53 Il n'y a pas un autre pays où il y a autant
01:23:55 de refus d'obtempérer, preuve d'ailleurs
01:23:57 que ceux qui nous disent "on a peur de la police"
01:23:59 se moquent de nous. Si ils avaient peur,
01:24:01 ils obtempèreraient. Et là,
01:24:03 je dois dire, et je rejoins ce que
01:24:05 j'ai dit encore tout à l'heure, l'attitude
01:24:07 des gens de LFI est indigne et j'ai envie
01:24:09 vraiment de leur citer ce texte de Pasolini
01:24:11 qui disait à propos,
01:24:13 alors c'était en mai 68,
01:24:15 entre les policiers et les manifestants,
01:24:17 il disait "les enfants du peuple, je vous le rappelle,
01:24:19 ce sont les policiers".
01:24:21 Et cette gauche qui prétend défendre la classe
01:24:23 et le peuple, franchement,
01:24:25 se déshonore. Ces gens se déshonorent.
01:24:27 Tant pis pour eux.
01:24:29 - Je trouve qu'on donne quand même une place à LFI.
01:24:31 On ne parle que d'eux.
01:24:33 - Il n'y a que eux comme gauche.
01:24:35 - Ils ont un groupe important à l'Assemblée nationale.
01:24:37 - Je veux bien intervenir et faire une deuxième phrase.
01:24:39 En plus, sur la photo qu'on voit,
01:24:41 il y a beaucoup plus de députés LFI que ceux qui sont assis.
01:24:43 - Je ne suis pas certain, il y en a beaucoup qui sont restés assis.
01:24:45 - Non, il y a dans les députés LFI,
01:24:47 dans les 90, là on voyait 13 personnes.
01:24:49 Bon, passons.
01:24:51 Par ailleurs, sur la police,
01:24:53 on peut avoir
01:24:55 un jugement critique sur les
01:24:57 doctrines de la police.
01:24:59 On peut estimer, j'espère encore,
01:25:01 que des policiers commettent des erreurs
01:25:03 ou des fautes. Il faut
01:25:05 qu'on puisse encore le dire.
01:25:07 Le débat, à mon sens, ne doit pas se résumer
01:25:09 aux antiflics
01:25:11 complètement idiots
01:25:13 et aux gens qui profitent tout le temps
01:25:15 quoi qu'il se passe.
01:25:17 Moi, je suis désolé, mais je voudrais juste
01:25:19 revenir à l'origine de tous ces événements,
01:25:21 mais je reste profondément choqué
01:25:23 par ce qui s'est passé au moment de la mort
01:25:25 du jeune Nahel. Il faut quand même le rappeler.
01:25:27 Et donc, arrêtons
01:25:29 de se focaliser
01:25:31 sur ces débats complètement ridicules
01:25:33 entre des antiflics et des proflics.
01:25:35 Il y a une discussion à avoir
01:25:37 sur la police... - Pardon, ce sont des débats
01:25:39 qui sont lancés par des responsables politiques,
01:25:41 Philippe. - Oui, d'accord, mais il n'y a pas que les filles
01:25:43 dans la vie. J'aimerais bien Fabien Roussel,
01:25:45 par exemple... - Et qui profitent de ça pour instrumentaliser...
01:25:47 Fabien Roussel, par exemple,
01:25:49 n'a absolument pas ce discours-là. - Alors, précisément,
01:25:51 regardez la photo, parce que moi, je veux l'analyser
01:25:53 avec vous, cette photo. Vous avez effectivement
01:25:55 une grande partie des députés de la France insoumise
01:25:57 que vous voyez ici encadrés
01:25:59 qui ne se lèvent pas. Les membres de la NUPES
01:26:01 qui se lèvent, ce sont ceux qui sont en bas
01:26:03 à l'extrême-gauche qui sont des députés communistes
01:26:05 et vous avez les députés du Parti socialiste
01:26:07 qui se lèvent, mais là, on voit clairement
01:26:09 que les députés de la France insoumise ne participent
01:26:11 pas à cet hommage. - Et les Verts ?
01:26:13 - On va écouter Sandrine Roussel
01:26:15 dans un instant. Kevin Bossuet, avant, je vous donne la parole.
01:26:17 - Oui, ils sont plus qu'en
01:26:19 d'or de l'arc républicain,
01:26:21 ils le piétinent. Là, c'est
01:26:23 un hommage national
01:26:25 pour nos policiers qui sont morts.
01:26:27 Mais moi, ça ne m'étonne pas, parce que j'ai
01:26:29 écouté M. Mélenchon. Il a parlé
01:26:31 des riches et des puissants en disant que c'est leur police.
01:26:33 Leur police.
01:26:35 Ça veut dire que la police n'est pas
01:26:37 la police de tous. Et peut-être que
01:26:39 ces gens qui ne se sont pas levés ne reconnaissent
01:26:41 pas la police comme étant légitime
01:26:43 et là, on est quand même dans
01:26:45 de la sécession. Et c'est très
01:26:47 grave quand on est élu du peuple.
01:26:49 - En même temps, Georges Fenech,
01:26:51 Jean-Luc Mélenchon, il y a peu
01:26:53 de temps, a appelé les forces de l'ordre à ne pas
01:26:55 obéir aux ordres de leur
01:26:57 hiérarchie.
01:26:59 - Ah bon ? - Oui. Lors des manifestations
01:27:01 contre la réforme des retraites, il avait appelé
01:27:03 les policiers à ne pas respecter les
01:27:05 ordres de leur hiérarchie. - Il n'a pas critisé avec une peste.
01:27:07 - Là, on rentre dans une forme de sédition, carrément.
01:27:09 - Mais ça a été le cas. - On rentre dans une forme
01:27:11 de sédition.
01:27:13 C'est cet esprit un peu
01:27:15 révolutionnaire
01:27:17 de Jean-Luc Mélenchon qui veut
01:27:19 abattre une institution et abattre une
01:27:21 République. On le sait très bien.
01:27:23 Sauf qu'il utilise... - Mais est-ce que vous diriez
01:27:25 qu'il est devenu l'ennemi de la police ?
01:27:27 - Ah ben, posez la question aux policiers.
01:27:29 Ils vont répondre très clairement.
01:27:31 Très clairement. Puisqu'il
01:27:33 est quand même celui qui a inventé
01:27:35 ce slogan "la police, c'est quand même
01:27:37 lui". Et là,
01:27:39 ça veut dire qu'on englobe,
01:27:41 s'il voulait, qu'il y ait un débat.
01:27:43 Je suis alors en accord avec Philippe Guibert
01:27:45 sur les techniques de maintien
01:27:47 de l'ordre, sur aussi, pourquoi pas,
01:27:49 la loi de 2017 où on a
01:27:51 réformé l'usage
01:27:53 des armes. C'est d'ailleurs le cas
01:27:55 qui se passe ici avec l'affaire de Nahel.
01:27:57 Mais de là à systématiser
01:27:59 et à dire que la police tue, la police...
01:28:01 Voilà, c'est inacceptable.
01:28:03 - Alors après l'hommage de Gérald Darmanin,
01:28:05 on écoute à présent la réponse de
01:28:07 Sandrine Rousseau qui, elle,
01:28:09 s'est levée dans l'hémicycle pour leur
01:28:11 rendre hommage. Écoutez.
01:28:13 - Monsieur le ministre de l'Intérieur,
01:28:15 vous avez fait lever
01:28:17 l'Assemblée sur les policiers morts
01:28:19 au service et je me suis
01:28:21 levée. Et maintenant,
01:28:23 je voudrais que nous nous levions
01:28:25 pour les victimes des actions policières.
01:28:27 Malik Ousekine, Aïssa Eich,
01:28:29 Fabrice Fernandez,
01:28:31 Zia Bena, Bouna Traoré,
01:28:33 Lamine Dieng, Luigi Duquene,
01:28:35 Rémi Fresse,
01:28:37 Adama Traoré, Aboubakar Fofana,
01:28:39 Zineb Redouane,
01:28:41 Steve Maïa Canisso,
01:28:43 Cédric Choubia, Mohamed Kapsi,
01:28:45 Aloucène Camara,
01:28:47 et Nahel.
01:28:49 Vous avez préparé vos éléments de langage
01:28:51 sur notre participation à une
01:28:53 manifestation interdite.
01:28:55 Que les immenses Martin Luther King,
01:28:57 Gandhi, Mandela nous regardent.
01:28:59 Plus proches que les militants
01:29:01 du Nadjiri indépendante nous écoutent,
01:29:03 eux qui ont bravé tous les interdits
01:29:05 pour manifester au nom
01:29:07 de la justice.
01:29:09 - Alors, déjà, il faut dire que Sandrine Rousseau
01:29:11 ne dit pas toute la vérité parce que
01:29:13 la police, aujourd'hui,
01:29:15 n'est pas responsable de la mort d'Adama Traoré.
01:29:17 Aucun policier n'a été
01:29:19 mis en examen
01:29:21 ou n'a été condamné à Moribuko
01:29:23 dans ce dossier-là.
01:29:25 - Ils sont sous le statut de témoins assistés,
01:29:27 sous ce statut-là seulement
01:29:29 pour non-assistance en personne
01:29:31 en danger, et à ce stade, très probablement,
01:29:33 il y aura un non-lieu.
01:29:35 - Juste un mot là-dessus, je l'ajoute très vite.
01:29:37 Ce qui est scandaleux, c'est qu'en fait, ça fait très longtemps
01:29:39 que le dossier en est là, en réalité.
01:29:41 Qu'on est déjà arrivé à ces conclusions.
01:29:43 - Mais il est devenu tellement symbolique
01:29:45 et tellement utilisé
01:29:47 politiquement, ce dossier-là.
01:29:49 - Pourquoi on ne ferme pas ce dossier, Johan ? Parce qu'on a peur.
01:29:51 Le chantage à l'émeute fonctionne.
01:29:53 - Il y a eu aussi énormément la partie adverse au Yésus.
01:29:55 - Il y a fait des expertises bénales.
01:29:57 - Ils ont fait un nombre d'expertises extraordinaires
01:29:59 pour faire aussi, je pense, traîner.
01:30:01 - Mickaël Sadoun, qu'est-ce que vous pensez de cette réponse de Sandrine Rousseau ?
01:30:03 - Qu'elle manque
01:30:05 de tout, de rigueur,
01:30:07 de vision. Elle parle aussi de Ziad Ebouna
01:30:09 qui n'a rien à voir puisque c'est aussi un cas
01:30:11 d'accident et pas du tout une volonté de donner
01:30:13 la mort par un policier, même accidentellement
01:30:15 ou sur le coup. Rien à voir.
01:30:17 Je pense que
01:30:19 les gens qui s'opposent à la police
01:30:21 sont en train de s'isoler
01:30:23 politiquement monstrueusement.
01:30:25 LFI est en train de s'affaiblir
01:30:27 au sein du groupe de la NUPES
01:30:29 et je rebondis sur ce que Philippe Liber a dit.
01:30:31 Je me réjouis tout à fait qu'il y ait une gauche
01:30:33 qui se lève pour les policiers morts dans l'exercice
01:30:35 de leurs fonctions et une gauche
01:30:37 à laquelle on puisse parler sereinement.
01:30:39 - Si vous me permettez, moi, au-delà de la NUPES,
01:30:41 j'ai ressenti un profond malaise
01:30:43 lorsque l'Assemblée nationale
01:30:45 a observé une minute de silence pour la mort
01:30:47 du jeune A.N.
01:30:49 Autant, on est tous très tristes de cette mort,
01:30:51 mais que l'Assemblée nationale observe
01:30:53 une minute de silence
01:30:55 sans connaître les circonstances
01:30:57 réelles de la mort, parce que pour l'instant,
01:30:59 nous ne les connaissons pas vraiment encore
01:31:01 et qu'il plus est, il faut quand même rappeler
01:31:03 que malheureusement, ce jeune
01:31:05 était aussi délinquant
01:31:07 et c'est une réalité.
01:31:09 On a le droit de le dire.
01:31:11 - Je trouve qu'avoir fait
01:31:13 cette minute de silence
01:31:15 au nom de toute la représentation nationale,
01:31:17 c'était à la fois une atteinte
01:31:19 aussi à l'indépendance
01:31:21 de la justice, quelque part,
01:31:23 c'est vrai, et puis...
01:31:25 - À la présence de Cody, non ?
01:31:27 - Ce que dit Georges Fenech, ce qui est vrai
01:31:29 dans ce que dit Georges Fenech, c'est que généralement,
01:31:31 une minute de silence au sein de l'hémicycle dans l'Assemblée nationale,
01:31:33 c'est réservé aux morts pour la France.
01:31:35 - Bah oui, quelqu'un qui a fait quelque chose pour son pays !
01:31:37 - Philippe Libert, avant le rappel des titres de 23h.
01:31:39 - Je suis tout à fait d'accord avec vous
01:31:41 que l'affaire Traoré
01:31:43 et la famille Traoré sont des impostures.
01:31:45 Ça ne doit pas,
01:31:47 hélas, ça focalise beaucoup le débat
01:31:49 sur la police, à travers cette famille
01:31:51 et à travers l'affaire Traoré.
01:31:53 Néanmoins, c'est vrai
01:31:55 que c'est en France qu'il y a le plus d'agressions
01:31:57 contre la police, qu'il y a le plus de refus d'obtenter
01:31:59 mais c'est aussi en France
01:32:01 qu'il y a le plus d'accidents
01:32:03 où des jeunes
01:32:05 sont tués par des policiers.
01:32:07 Pas toujours, enfin je précise tout de suite.
01:32:09 - C'est peut-être lié, d'ailleurs.
01:32:11 - Il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup plus en Allemagne.
01:32:13 - Il se trouve qu'il faudrait quand même comprendre
01:32:15 pourquoi en Allemagne et en Grande-Bretagne
01:32:17 qu'on ait aussi des banlieues,
01:32:19 qu'on ait aussi de l'immigration,
01:32:21 il n'y a pas ce phénomène-là.
01:32:23 - Mais c'est beaucoup plus.
01:32:25 - Et donc ça mérite une réflexion qui dépasse
01:32:27 les joutes politiciennes.
01:32:29 - Pourquoi ils obtempèrent en Allemagne et en Grande-Bretagne ?
01:32:31 - C'est beaucoup plus le résultat de la formation des policiers
01:32:33 qui a été raccourcie dans le temps
01:32:35 et qui a permis aux téléspectateurs
01:32:37 à regarder l'audition d'Alain Bauer au Sénat
01:32:39 sur ce sujet-là très récemment,
01:32:41 qui est très intéressante.
01:32:43 C'est beaucoup plus le fait d'une formation
01:32:45 que d'un défaut de caractère.
01:32:47 - Retour à nos débats.
01:32:49 Dans deux minutes, très précisément,
01:32:51 juste après l'essentiel de l'actualité.
01:32:53 Bonsoir, Simon Guilain. Il est 23h.
01:32:55 - Rebonsoir, cher Johan.
01:32:57 Bonsoir à tous. Après les fortes chaleurs,
01:32:59 place aux orages. Météo France a placé
01:33:01 cinq départements de l'Est de la France
01:33:03 dans les alpes de l'Est.
01:33:05 Des orages qui ont déjà causé des dégâts matériels,
01:33:07 comme à Dijon, où le plafond d'une super-aide
01:33:09 s'est effondré. 21 départements ont également
01:33:11 été placés en vigilance orange.
01:33:13 Toujours aucune trace d'Émile,
01:33:15 2 ans et demi disparu samedi dernier
01:33:17 dans les Alpes de Haute-Provence.
01:33:19 Le procureur de la République de Digne-les-Bains
01:33:21 a donné une nouvelle conférence de presse
01:33:23 en début de soirée. Aucun indice,
01:33:25 aucune information et aucun élément
01:33:27 ne permet pour l'heure d'expliquer
01:33:29 la disparition de l'enfant.
01:33:31 Le soir n'est plus à la fête dans de nombreuses
01:33:33 villes de France. Face aux émeutes survenues
01:33:35 la semaine dernière, plusieurs communes
01:33:37 ont décidé d'annuler leurs feux d'artifice.
01:33:39 C'est le cas notamment à Neuilly-sur-Marne
01:33:41 ou encore à Montargis dans le Loiret,
01:33:43 deux villes particulièrement touchées par les violences
01:33:45 urbaines survenues après la mort du jeune Naël.
01:33:47 Puis la reconstruction de la cathédrale
01:33:49 Notre-Dame de Paris avance.
01:33:51 La charpente est arrivée ce mardi matin
01:33:53 sur le chantier.
01:33:55 La réouverture de l'édifice est toujours
01:33:57 prévue pour décembre 2024.
01:33:59 Voilà pour ce rappel des titres
01:34:01 à 23h sur CNews.
01:34:03 Vous avez beaucoup de chance puisque Yohann Usaï
01:34:05 et ses invités sont toujours là pour la suite de Soir Info.
01:34:07 Et on vous retrouve dans une demi-heure
01:34:09 tout juste Simon Guillin pour un journal complet
01:34:11 cette fois à 23h30.
01:34:13 Donc merci beaucoup. Amaury Bucot,
01:34:15 à présent, on vous retrouve puisque
01:34:17 vous allez nous parler d'une scène insolite
01:34:19 qui s'est déroulée en fin de semaine dernière
01:34:21 à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
01:34:23 Cette scène qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux.
01:34:25 Il s'agit de l'interpellation
01:34:27 houleuse d'un homme en pleine journée
01:34:29 au milieu des voyageurs. Dites-nous ce qu'il s'est passé exactement.
01:34:31 On va vous montrer la vidéo
01:34:33 dans peu de temps. La scène s'est déroulée
01:34:35 le vendredi 7 juillet dernier.
01:34:37 Selon nos informations, un homme s'est mis
01:34:39 à crier que la police allait le tuer.
01:34:41 Et tout ça en se filmant sur les réseaux sociaux
01:34:43 en direct, et plus précisément sur
01:34:45 TikTok. Deux policières
01:34:47 du service immigration qui
01:34:49 passaient là par hasard puisqu'elles se rendaient
01:34:51 à la pharmacie, ont tenté d'interpeller
01:34:53 cet homme. Et vous allez voir que ça n'a
01:34:55 pas été chose aisée.
01:34:57 - Pourquoi vous faites ça ?
01:34:59 - Regardez !
01:35:01 - Pas de cochon, mais des loulis !
01:35:03 - Une malade.
01:35:05 - Pourquoi vous faites ça ?
01:35:07 - Regardez !
01:35:09 - Regardez !
01:35:11 - Regardez !
01:35:13 - Regardez !
01:35:15 - Regardez vos fesses derrière la suite !
01:35:17 - C'est pour les voyageurs !
01:35:19 - Ils me forcent !
01:35:21 - Où est-ce qu'ils me forcent ?
01:35:23 - Regardez !
01:35:25 - Regardez, ils me forcent !
01:35:27 - Pourquoi ? Pourquoi ?
01:35:29 - Pourquoi, les gars ? Pourquoi ?
01:35:31 - Il y a son sac.
01:35:33 - Pourquoi, les gars ?
01:35:35 - Pourquoi, les gars ?
01:35:37 - Arrête !
01:35:39 - Arrête !
01:35:41 - Arrête !
01:35:43 - Non ! Non !
01:35:45 - Regardez ! Regardez !
01:35:47 - Alors, l'interpellation,
01:35:49 elle va durer plusieurs minutes. On ne vous a pas
01:35:51 tout montré, heureusement. Les
01:35:53 deux policières tentent tant bien que mal
01:35:55 de maîtriser cet homme qui est assez
01:35:57 costaud. Et c'est finalement
01:35:59 grâce à l'arrivée de renforts que
01:36:01 cet homme a pu être interpellé. Mais
01:36:03 vous allez voir qu'en tombant, l'homme a écrasé
01:36:05 la tête d'une policière qui s'est quand même retrouvée avec un
01:36:07 traumatisme crânien. Elle a eu six jours
01:36:09 d'arrêt de travail. Elle a été emmenée à l'hôpital et elle a d'ailleurs
01:36:11 porté plainte. Vous allez voir, c'est
01:36:13 assez chaotique comme
01:36:15 situation.
01:36:17 - Vous n'avez pas à me dire la police !
01:36:19 - Regardez !
01:36:21 - Non, je ne vous crois pas !
01:36:23 Non, je ne vous crois pas !
01:36:25 Non, je ne vous crois pas !
01:36:27 Non, je ne vous crois pas !
01:36:29 Non, je ne vous crois pas !
01:36:31 Non, je ne vous crois pas !
01:36:33 Non, je ne vous crois pas !
01:36:35 Non, je ne vous crois pas !
01:36:37 - Amaury, qu'est-ce qu'on sait de cet
01:36:39 homme et qu'est-il devenu ?
01:36:41 - Alors, on sait que cet homme, il a 28 ans, il est
01:36:43 algérien. A priori, il voulait partir
01:36:45 s'envoler pour l'Algérie.
01:36:47 Sa soeur a indiqué à la police qu'il avait perdu
01:36:49 ses esprits depuis plusieurs jours. Alors, il y a eu un premier
01:36:51 examen psychiatrique qui a été mené
01:36:53 à l'aéroport pour savoir s'il avait
01:36:55 tous ses esprits. Le psychiatre
01:36:57 a déterminé que son discernement était là,
01:36:59 plein et entier. Il a donc été placé en garde à vue
01:37:01 pour rébellion. Mais finalement,
01:37:03 un magistrat du parquet de Bobigny a estimé
01:37:05 qu'il fallait mieux le mettre à l'infirmière
01:37:07 psychiatrique de la préfecture
01:37:09 de police où il a été placé, en attendant
01:37:11 que sa garde à vue reprenne
01:37:13 dès qu'il aura retrouvé ses esprits.
01:37:15 - Et selon vous, alors, quelles leçons est-ce qu'il faut
01:37:17 tirer de la scène que vous venez de nous montrer ?
01:37:19 - Eh bien, première leçon, d'abord,
01:37:21 écoutez les journalistes quand ils ont des informations
01:37:23 comme ça, parce qu'il y a eu beaucoup de versions sur les réseaux
01:37:25 sociaux qui disaient plus ou moins des choses fausses.
01:37:27 Mais plusieurs points
01:37:29 et leçons. Alors, la première, c'est la difficulté
01:37:31 d'interpeller en public. On le voit, et notamment
01:37:33 avec les réseaux sociaux. Vous avez souvent des personnes
01:37:35 qui se font interpeller, qui poussent
01:37:37 des cris comme ça, assez impressionnants.
01:37:39 Et vous avez des personnes qui pensent bien faire
01:37:41 en voulant intervenir et en s'interposant
01:37:43 à l'action de la police. Le deuxième point,
01:37:45 c'est qu'on entend souvent dire, notamment avec
01:37:47 les vidéos d'interpellations qui sont diffusées sur les réseaux sociaux,
01:37:49 c'est dégueulasse, les policiers
01:37:51 sont six pour interpeller une personne,
01:37:53 c'est pas juste. La réalité, c'est que...
01:37:55 - C'est un argument face à un contre un.
01:37:57 - C'est ce qu'on entend, c'est ce qu'on entend beaucoup.
01:37:59 La réalité, c'est que, moins les policiers
01:38:01 sont nombreux pour interpeller quelqu'un,
01:38:03 plus l'interpellation est dangereuse
01:38:05 et difficile, et peut mal tourner.
01:38:07 Comme elle est mal tournée cette fois-ci,
01:38:09 on le voit très bien. Et puis la troisième
01:38:11 question, qui est beaucoup plus globale, c'est que
01:38:13 se pose la question du retrait
01:38:15 des policiers alloués au contrôle
01:38:17 des passeports et plus globalement
01:38:19 de l'immigration dans les aéroports. Je rappelle qu'Emmanuel
01:38:21 Macron a annoncé qu'il allait remplacer
01:38:23 ses policiers par des agents administratifs
01:38:25 pour mettre plus de policiers sur le terrain. Or,
01:38:27 si ces trois, ces deux policières
01:38:29 n'étaient pas là fortuitement
01:38:31 dans l'aéroport, eh bien, ils n'auraient pas pu intervenir
01:38:33 et cet homme aurait pu faire bien pire.
01:38:35 - Eh bien, merci beaucoup à Maury Buco, au moins d'avoir rétabli
01:38:37 la vérité, contrairement à ce qui se passe parfois
01:38:39 sur les réseaux sociaux. On vous retrouve demain, évidemment,
01:38:41 à 21h dans Soir Info.
01:38:43 Merci beaucoup. On va parler de Papandiaï,
01:38:45 à présent, le ministre de l'Éducation nationale,
01:38:47 qui, vous le savez, depuis
01:38:49 plusieurs jours maintenant, s'en est pris
01:38:51 ouvertement, scandaleusement, à
01:38:53 CNews et Europe 1, en accusant
01:38:55 nos différentes rédactions d'être d'extrême droite,
01:38:57 d'être des dangers pour la
01:38:59 démocratie. Eh bien, le ministre a récidivé
01:39:01 aujourd'hui, cette fois, dans un
01:39:03 lieu extrêmement symbolique. C'était à l'Assemblée
01:39:05 nationale, au cœur de l'hémicycle.
01:39:07 Écoutez Papandiaï.
01:39:09 On vous entend très mal,
01:39:11 monsieur le ministre. En revanche,
01:39:13 vous démontrez tous vos talents
01:39:15 d'idéologue. Vous vous placez en
01:39:17 arbitre des élégances de la pensée, d'ailleurs
01:39:19 évidemment souvent uniques, distribuer
01:39:21 bons et mauvais points, jeter les
01:39:23 anathèmes contre certains médias.
01:39:25 Vous méprisez, ce faisant, les journalistes
01:39:27 et des équipes qui y travaillent
01:39:29 et des millions, et des
01:39:31 millions de nos concitoyens
01:39:33 qui les regardent et les écoutent. Bien sûr,
01:39:35 j'évoque ici la polémique
01:39:37 de ce week-end avec CNews
01:39:39 et Europe 1. Là, monsieur le ministre,
01:39:41 on vous entend vraiment trop.
01:39:43 Il y a la liberté de la presse,
01:39:45 monsieur le député. Il y a aussi
01:39:47 la liberté d'expression.
01:39:49 Ce sont deux fondamentaux
01:39:51 de la démocratie. Il ne s'agit de censurer
01:39:53 ni l'une, ni l'autre.
01:39:55 Ai-je invité
01:39:57 à boycotter ?
01:39:59 Ai-je pointé du doigt tel
01:40:01 journaliste ? Non. Je n'ai fait que
01:40:03 commenter, de manière banale,
01:40:05 la ligne politique d'une chaîne
01:40:07 de télévision.
01:40:09 Alors, Papendiaïe,
01:40:11 qui, à la fin de son propos, cite
01:40:13 aussi Jacques Chirac en disant
01:40:15 « Il ne faut jamais
01:40:17 conjuguer
01:40:19 avec l'extrémisme,
01:40:21 avec le racisme et avec
01:40:23 l'antisémitisme. » C'est-à-dire
01:40:25 qu'il considère maintenant, désormais,
01:40:27 que les personnes qui interviennent
01:40:29 et les journalistes qui travaillent sur CNews
01:40:31 sont racistes et antisémites.
01:40:33 Ce qu'il dit aujourd'hui est encore plus grave
01:40:35 que ce qu'il a dit hier.
01:40:37 Je ne sais pas si CNews
01:40:39 va l'attaquer
01:40:41 en justice, mais à ce niveau
01:40:43 d'insulte, en tous les cas,
01:40:45 on est dans la calomnie.
01:40:47 Or, ce que j'ai remarqué,
01:40:49 c'est qu'au début, nous,
01:40:51 à cause eux, on dit tout le temps qu'on est des fachos,
01:40:53 d'extrême droite, des gens qui ne le lient jamais.
01:40:55 On peut être tout à fait en désaccord avec nous, mais quand on vous dit
01:40:57 « fasciste, d'extrême droite, antisémite »,
01:40:59 c'est pour vous tuer.
01:41:01 Le ministre a raison,
01:41:03 la liberté d'expression existe, sauf que
01:41:05 un membre du gouvernement
01:41:07 devrait absolument s'interdire
01:41:09 de dénoncer
01:41:11 tel ou tel média, surtout que ces gens-là,
01:41:13 ça ne les gêne pas du tout que le contribuable
01:41:15 paie en revanche des médias
01:41:17 totalement de gauche.
01:41:19 Ça, ça ne les dérange pas du tout. Le pluralisme
01:41:21 qu'ils devraient défendre, parce que ce sont des médias
01:41:23 publics, payés par tout le monde, ils s'en foutent.
01:41:25 Donc, vraiment,
01:41:27 j'espère que ce sera un de ces derniers actes
01:41:29 de deux ministres, puisqu'on murmure qu'il est partant.
01:41:31 - Georges Fénac. - Oui, je voudrais rappeler aussi
01:41:33 une autre règle gouvernementale,
01:41:35 c'est la solidarité gouvernementale.
01:41:37 Un ministre ne peut pas s'exonérer
01:41:39 de la solidarité pour faire
01:41:41 une saillie pareille.
01:41:43 S'il n'y a pas de sanctions politiques,
01:41:45 s'il n'y a pas de réaction, en tout cas politique,
01:41:47 de la première ministre, ça veut dire
01:41:49 que le gouvernement s'associe...
01:41:51 Alors, j'ai entendu...
01:41:53 - Et on a parlé sur la ministre de la classe guérinie,
01:41:55 le ministre de la fonction publique a dit qu'il était en désaccord.
01:41:57 - La ministre de la culture l'avait dit.
01:41:59 - J'ai entendu, et c'est courageux, lucide et honnête
01:42:01 de l'avoir fait, mais c'est pas tout le gouvernement.
01:42:03 Je pense que là,
01:42:05 il y a une nécessité,
01:42:07 au moins pour la première ministre,
01:42:09 d'un recadrage.
01:42:11 - Mais elle ne l'a pas fait avec Reba Abdiou-Lmaloc.
01:42:13 - D'une manière, d'une autre, c'est beaucoup plus grave.
01:42:15 - Kevin Bossuet, là, il faut quand même
01:42:17 s'interroger sur les mots employés par le ministre
01:42:19 qui parle de racisme et d'antisémitisme.
01:42:21 Il faut que chacun se rende bien compte
01:42:23 à quel point ce qu'il a dit
01:42:25 est diffamatoire, scandaleux.
01:42:27 - C'est extrêmement grave.
01:42:29 C'est-à-dire qu'il part du principe
01:42:31 que tous ceux qui interviennent sur cette chaîne,
01:42:33 que tous les journalistes de cette chaîne
01:42:35 seraient racistes ou antisémites,
01:42:37 alors qu'on passe notre temps
01:42:39 à dénoncer, par exemple, l'antisémitisme.
01:42:41 Je pense que Pape Ndiaye ne regarde pas ces news.
01:42:43 - Et le Roi.
01:42:45 - Ne sait pas ce que c'est, parce que s'il regardait
01:42:47 ces news, il aurait une toute autre
01:42:49 vision des choses.
01:42:51 Et je me dis quand même qu'il est ministre
01:42:53 de l'Éducation nationale.
01:42:55 Un ministre de l'Éducation nationale doit apprendre
01:42:57 la modération, doit apprendre
01:42:59 que finalement, le pluralisme dans les médias,
01:43:01 c'est quelque chose d'important,
01:43:03 que le politique n'a pas à s'immiscer
01:43:05 dans la sphère
01:43:07 médiatique.
01:43:09 Moi, j'attends autre chose de ce ministre.
01:43:11 J'attends des solutions, par exemple,
01:43:13 sur la montée de l'islamisme
01:43:15 à l'école. Il ne prononce jamais le mot
01:43:17 "islamisme". Alors, je comprends...
01:43:19 - Je crois que tu vas le rendre.
01:43:21 - Je comprends qu'il ait des accointances
01:43:23 idéologiques singulières, mais à un moment,
01:43:25 l'état de l'école est tellement
01:43:27 déplorable qu'il faut absolument
01:43:29 agir, lutter contre ce communautarisme
01:43:31 qui est en train de bouffer nos établissements
01:43:33 scolaires, lutter contre l'islamisme
01:43:35 si on veut justement
01:43:37 rétablir la République
01:43:39 là où elle tend peu à peu à s'effacer.
01:43:41 - Michel Sadounsek, moi, j'aimerais
01:43:43 comprendre ces propos. Qu'est-ce qui dérange le
01:43:45 ministre, selon vous ? C'est le pluralisme
01:43:47 qu'il y a sur cette chaîne, c'est le fait qu'on donne la parole
01:43:49 à tout le monde et donc à des personnes qui ne sont pas d'accord
01:43:51 avec lui, et elles sont nombreuses à ne pas être d'accord
01:43:53 avec le ministre de l'Éducation nationale.
01:43:55 - Ceux qui
01:43:57 dénoncent cette chaîne
01:43:59 sont dérangés par le fait d'être
01:44:01 mis en cause dans le monopole habituel
01:44:03 idéologique et dans le magistère qu'ils tiennent
01:44:05 dans les médias depuis des dizaines d'années.
01:44:07 Concernant l'antisémitisme,
01:44:09 je pense que Papendia, il n'a qu'à allumer
01:44:11 sa télé maintenant et regarder
01:44:13 CNews, qu'il n'a pas l'air de faire beaucoup,
01:44:15 et regarder la composition du plateau pour contempler
01:44:17 la bêtise de son propos.
01:44:19 Ensuite,
01:44:21 il y a un truc qui m'interroge aussi,
01:44:23 c'est que Louis Boyard s'est dit d'accord avec les propos
01:44:25 de Papendia et ça vraiment, je voudrais
01:44:27 pointer du doigt le choix
01:44:29 funeste d'Emmanuel Macron sur Papendia.
01:44:31 C'est vraiment l'esprit de la France insoumise
01:44:33 qui rentre au gouvernement
01:44:35 sur l'ambiance
01:44:37 médiatique, sur la laïcité
01:44:39 à l'école, sur une
01:44:41 certaine compréhension du pédagogisme,
01:44:43 etc. Donc vraiment, je considère
01:44:45 que c'était un choix très grave. Par ailleurs,
01:44:47 le dernier point, sur la liberté d'expression,
01:44:49 personne ne lui conteste sa liberté d'expression,
01:44:51 ce n'est pas un sujet légal, c'est un sujet politique.
01:44:53 - Si, nous sommes une chaîne raciste
01:44:55 et antisémite, voilà que je l'ai égalisé.
01:44:57 - Je suis d'accord, c'est la diffamation. Mais
01:44:59 personne ne lui conteste sa liberté d'expression, simplement,
01:45:01 il est le ministre de tous
01:45:03 les Français. Il n'est pas que le ministre
01:45:05 des Français qui regarde France Inter.
01:45:07 Donc il faut qu'il apprenne à
01:45:09 rentrer dans ses habits, il ne l'a jamais fait,
01:45:11 il ne le fera probablement jamais, pour prendre une posture
01:45:13 de surplomb et être enfin le ministre
01:45:15 de tous les Français. - Pour rentrer dans ses habits, il faut qu'il sorte de son
01:45:17 ministère. - Il faut qu'il
01:45:19 comprenne que tout le monde n'est pas d'accord avec lui
01:45:21 et que nous avons le devoir, sur cette chaîne, de donner
01:45:23 la parole à ceux qui contestent les propos du
01:45:25 ministre Yves Guibert. - Oui, enfin,
01:45:27 on n'a pas entendu l'extrême, et s'il a vraiment
01:45:29 dit qu'il y avait du racisme
01:45:31 et de l'antisémitisme sur cette chaîne...
01:45:33 - Il a cité Jacques Chirac en disant,
01:45:35 je vous rappelle les propos que tenait Jacques Chirac,
01:45:37 "Ne conjuguez jamais avec
01:45:39 l'extrémisme, avec le racisme et avec
01:45:41 l'antisémitisme." Il a dit cela
01:45:43 en répondant à une question... - En faisant référence
01:45:45 à ces news. - En répondant à une question posée
01:45:47 sur ces news, donc évidemment, ça semble incontestable.
01:45:49 - Donc nous sommes fondés individuellement
01:45:51 ou collectivement à porter plainte pour diffamation,
01:45:53 parce qu'il y a un moment où ça commence à bien faire.
01:45:55 Alors je suis en pris dans mes propres
01:45:57 contradictions... - Individuellement aussi ?
01:45:59 - Ça relève de la Cour de justice de la République.
01:46:01 - Je suis en pris dans mes propres
01:46:03 contradictions, puisque je défends souvent l'idée,
01:46:05 d'ailleurs encore tout à l'heure, que
01:46:07 les politiques sont responsables politiquement
01:46:09 et que judiciairement,
01:46:11 on ne va pas
01:46:13 judiciariser la vie politique... - Mais là, c'est de la
01:46:15 calomnie. - Mais là, c'est de la calomnie.
01:46:17 Je trouve qu'il y a un moment où il y a
01:46:19 une limite quand même. - Le propos
01:46:21 est fait de mémoire, nous étions
01:46:23 un danger pour la démocratie. - Absolument.
01:46:25 Ce qui me paraît tout à fait diffamatoire.
01:46:27 Après, sur le fond, si je peux juste
01:46:29 ajouter un point.
01:46:31 Papendaye fait partie de ces gens
01:46:33 qui se racontent qu'ils sont
01:46:35 de gauche, qui sont solidaires d'une
01:46:37 réforme des retraites, excusez-moi, qui n'était pas
01:46:39 vraiment de gauche, qui sont
01:46:41 tellement à l'aise
01:46:43 avec l'école publique qu'ils mettent leurs enfants dans
01:46:45 une école privée, dans le temple, dans l'entre-soi
01:46:47 scolaire du 6e arrondissement.
01:46:49 Et donc moi, j'aime bien qu'on me donne des leçons
01:46:51 de gauche. J'ai quelques
01:46:53 faits d'armes depuis plus longtemps que M. Papendaye
01:46:55 dans ce camp-là, même si je
01:46:57 m'en suis éloigné. Donc ça commence à bien
01:46:59 faire. Enfin, je veux dire,
01:47:01 il y a des critiques, il y a du débat,
01:47:03 c'est normal qu'on soit
01:47:05 pas d'accord. Ce qu'on ne supporte pas à M. Papendaye,
01:47:07 comme plein de gens,
01:47:09 c'est qu'en fait, sur cette chaîne, je vais vous dire,
01:47:11 c'est qu'il y a des gens qui puissent être
01:47:13 proches du Rassemblement National
01:47:15 ou d'Éric Zemmour qui interviennent
01:47:17 sur cette chaîne. Le fond du problème, il est là.
01:47:19 Or, je vais jusqu'au bout,
01:47:21 c'est problématique
01:47:23 qu'un ministre considère, moi je suis
01:47:25 con, vous savez bien que c'est pas exactement
01:47:27 mes idées, mais que
01:47:29 30% de l'école électorale
01:47:31 ne puisse pas avoir droit à la parole
01:47:33 dans des médias est profondément
01:47:35 problématique et c'est ça le danger
01:47:37 pour la démocratie. Je crois que vous avez très bien résumé
01:47:39 la situation. Pardon d'avoir été un peu
01:47:41 long, mais... Les téléspectateurs savent depuis
01:47:43 quelques jours maintenant ce que je pense de Papendaye
01:47:45 et ce que j'avais à lui dire.
01:47:47 Voilà, le sujet est clos. Un mot
01:47:49 concernant Christophe Deloire. Christophe
01:47:51 Deloire qui, selon
01:47:53 le magazine Le Point, eh bien,
01:47:55 devrait être choisi par Emmanuel
01:47:57 Macron. Christophe Deloire, c'est le président de
01:47:59 RSF, pour diriger et
01:48:01 organiser les États généraux
01:48:03 de la presse. Voilà,
01:48:05 Emmanuel Macron veut organiser les États généraux
01:48:07 de la presse et en confier la responsabilité
01:48:09 à Christophe Deloire. Et voici
01:48:11 ce que disait Christophe Deloire il y a
01:48:13 encore peu de temps à propos de
01:48:15 Vincent Bolloré. Là
01:48:17 où Vincent Bolloré passe, le journalisme
01:48:19 trépasse. Je rappelle que
01:48:21 Vincent Bolloré est l'actionnaire principal
01:48:23 de Viva Indie, de Canal+ et donc
01:48:25 de CNews. Choisir
01:48:27 cet homme pour diriger les États généraux
01:48:29 de la presse, est-ce qu'Élisabeth Lévy
01:48:31 ça vous semble bien raisonnable ?
01:48:33 Ça semble en tout cas être bien
01:48:35 mal parti au niveau
01:48:37 de l'indépendance et...
01:48:39 Alors moi d'abord je suis tout à fait contre des
01:48:41 États généraux de la presse, par qui qu'ils soient
01:48:43 organisés, si vous voulez, parce que
01:48:45 je sais très bien... En tout cas ce sera
01:48:47 des États généraux très
01:48:49 partiaux. Voilà, vous aurez encore Plenel
01:48:51 qui va faire le beau, qui sera invité,
01:48:53 en majesté. Je vois tout de suite
01:48:55 comment ça va se passer. France Inter sera surreprésenté
01:48:57 et je vous fiche mon billet
01:48:59 qu'il n'y aura à peu près
01:49:01 personne de notre groupe.
01:49:03 Donc je vois pas en quoi le gouvernement,
01:49:05 si vous voulez, le gouvernement, on a un interlocuteur
01:49:07 pour les questions réglementaires qui est
01:49:09 Madame Abdoulmalade, ce qui quand même
01:49:11 renvoie aux menaces contre CNews,
01:49:13 qui étaient aussi problématiques, peut-être moins graves,
01:49:15 mais quand même problématiques. Elle a menacé
01:49:17 presque explicitement CNews
01:49:19 de la priver de sa fréquence, qu'elle n'a pas
01:49:21 le pouvoir de faire. Et
01:49:23 si vous voulez, ce qui me frappe
01:49:25 c'est que l'intelligentsia de ce pays
01:49:27 qui s'est réuni dans un théâtre de monsieur
01:49:29 Dumontey pour parler du JDD,
01:49:31 de Geoffroy Lejeune, il se passe
01:49:33 des choses dans ce pays. Il y a des émeutes,
01:49:35 il y a des choses graves, il y a une situation économique grave,
01:49:37 mais leur problème, le grand problème
01:49:39 de la France, c'est la liberté d'expression
01:49:41 et le pluralisme, et le pluralisme
01:49:43 qui vit
01:49:45 en grande partie grâce à nous.
01:49:47 Parce qu'avant qu'il y ait la possibilité
01:49:49 d'avoir des chaînes comme CNews, si vous voulez,
01:49:51 vraiment, il y avait un ton monocoleur
01:49:53 dans les médias. Alors ça, vraiment, il y en a marre.
01:49:55 - Allez, ce sera le mot de la fin.
01:49:57 Merci à tous d'avoir participé à cette émission.
01:49:59 Merci d'être restés avec moi.
01:50:01 Merci à vous de nous avoir suivis. Vous restez avec nous,
01:50:03 vous ne bougez pas. Je vous retrouve dans quelques minutes
01:50:05 en compagnie de Simon Guilain pour un
01:50:07 journal complet. A tout de suite.
01:50:09 ♪ ♪ ♪