Soir Info (Émission du 18/08/2023)

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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bientôt 21h sur CNews, merci de nous avoir rejoints.
00:00:03 Vous êtes dans Soir Info Eté.
00:00:05 Et avant de commencer cette émission et de vous présenter mes invités,
00:00:08 c'est le point sur l'information et c'est avec Simon Guillin.
00:00:11 Simon, bonsoir.
00:00:12 Bonsoir Célia.
00:00:13 À la une, cinq mois après les violents affrontements de Saint-Sauline,
00:00:16 plusieurs centaines d'opposants aux méga-bassines
00:00:18 ont pris la route à vélo direction Paris.
00:00:20 Oui, les manifestants qui ne comptent pas baisser les bras
00:00:22 se sont élancés d'une commune voisine de Saint-Sauline.
00:00:25 Et leur arrivée dans la capitale est prévue dans une semaine.
00:00:28 Le reportage signé Jérôme Ramp.
00:00:30 Dans ce champ, à l'eusée, 600 vélos et une trentaine de tracteurs se sont regroupés,
00:00:35 prêts à partir pour un périple jusqu'à Paris
00:00:38 pour lutter contre les méga-bassines.
00:00:39 Cinq mois après les affrontements de Saint-Sauline,
00:00:42 les collectifs ne désarment pas.
00:00:43 Il faut repenser en fait l'utilisation de l'eau, la gestion de l'eau.
00:00:47 Il faut absolument amener du collectif dans cette gestion de l'eau.
00:00:51 Alors si on ne pense pas au modèle agricole,
00:00:53 on va continuer à faire croire à certains agriculteurs
00:00:56 qu'en gros c'est parce qu'ils ont accès à l'eau
00:00:58 qu'ils vont pouvoir continuer à faire ce qu'ils font.
00:01:00 Tous réclament un moratoire sur la création de nouvelles bassines.
00:01:03 C'est un arrêt immédiat de tout projet de bassine
00:01:06 et de tout financement public des projets de bassine
00:01:08 et pour l'ensemble du territoire national.
00:01:10 C'est notre condition sine qua non à la reprise du dialogue
00:01:12 et à un apaisement des tensions.
00:01:13 Il n'y a pas d'autre issue possible.
00:01:16 Après le gel de leur dissolution par le Conseil d'État,
00:01:18 les soulèvements de la terre ont pu reprendre le combat
00:01:20 et participer à cette action.
00:01:22 Il ne s'agit pas de bloquer directement un chantier,
00:01:25 mais il s'agit quand même de faire une action extrêmement conséquente.
00:01:26 En termes de présence sur les routes,
00:01:29 600 vélos, plusieurs dizaines de tracteurs qui vont se relayer,
00:01:33 c'est absolument inédit,
00:01:34 en tout cas dans l'histoire des résistances politiques
00:01:36 de ces dernières décennies.
00:01:37 Le gouvernement va le voir passer, l'Agence de l'eau va le voir passer.
00:01:41 Dès le départ, tous ont voulu marquer le coup
00:01:43 avec la construction symbolique d'un cairne au pied du panneau
00:01:46 indiquant Sainte-Sauline,
00:01:47 en hommage aux blessés de la manifestation du 25 mars dernier.
00:01:50 - Oh, la Sainte-Sauline !
00:01:52 Prochaine étape importante, le 25 août à Orléans,
00:01:55 devant l'Agence de l'eau qui finance les bassines
00:01:57 avant l'arrivée le lendemain à Paris.
00:02:00 - Soyez très prudents dans les prochains jours.
00:02:03 La vague de chaleur qui touche le pays
00:02:05 va s'intensifier dès ce week-end.
00:02:07 Météo France a placé 28 départements en vigilance orange canicule.
00:02:10 - Les températures pourraient atteindre,
00:02:12 voire même dépasser les 40 degrés dans le sud de la France.
00:02:15 Et pour faire face à ces fortes chaleurs,
00:02:17 je vous propose d'écouter les quelques conseils d'Agnès Ricaribon.
00:02:20 Elle est présidente de la Société française de médecine d'urgence.
00:02:24 - Alors, bien s'hydrater avec une alimentation équilibrée,
00:02:28 les fruits et légumes, ça amène aussi de l'eau.
00:02:31 Éviter l'alcool, une pinte de bière, ça déshydrate.
00:02:36 En fait, c'est agréable à boire, mais ça entraîne déshydratation
00:02:40 parce que ça favorise l'urine.
00:02:41 Donc, il vaut mieux une pinte d'eau qu'une pinte de bière.
00:02:44 Et ne pas sortir au moment des pleines chaleurs,
00:02:46 savoir se rafraîchir avec des linges humides
00:02:50 et ne pas rester dans les endroits où il y a des îlots de chaleur,
00:02:53 aller plutôt dans les endroits où il y a réfrigérés.
00:02:56 Alors, les EHPAD ont mis en place des mesures qui marchent très bien.
00:03:00 Les plus à risque sont les personnes âgées qui sont isolées à domicile.
00:03:03 - Et dans ce contexte de changement climatique,
00:03:06 les moissons ont été perturbés ces dernières semaines.
00:03:08 - C'est le cas notamment dans la partie nord du pays
00:03:10 où l'on trouve les régions les plus productrices de blé.
00:03:14 - Les professionnels du secteur sont inquiets et contraints de s'adapter.
00:03:17 Le reportage en Seine-Maritime signé Mathilde Ibanez.
00:03:20 - La moisson s'annonçait bonne en France cette année.
00:03:24 Le mois de juin a été caractérisé par un climat d'eau.
00:03:27 Le mois de juillet n'a pas été suffisamment ensoleillé.
00:03:31 Pourtant, les agriculteurs attendaient désespérément
00:03:33 le retour du soleil pour le mois d'août.
00:03:35 Mais la pluie ne s'est pas arrêtée.
00:03:37 - On a espéré avoir du beau temps aujourd'hui pour se dire
00:03:41 c'est bon, on va pouvoir récolter.
00:03:42 Malheureusement, il est tombé quelques gouttes tout à l'heure
00:03:45 et l'échantillon qu'on a fait, il ressort à 18% d'humidité.
00:03:48 Donc c'est du blé qui ne peut pas partir au port
00:03:51 parce qu'il n'est pas aux normes en termes d'humidité.
00:03:53 - Les moissons ont donc dû être interrompus face aux intempéries.
00:03:57 Même si la majorité des champs ont été récoltés,
00:04:00 il en reste une bonne partie.
00:04:01 Mais celle-ci ne peut se faire, le blé est encore trop humide.
00:04:05 Un changement climatique important
00:04:07 qui fait perdre du temps et de l'argent aux agriculteurs.
00:04:09 - C'est un compromis à trouver entre des frais de séchage
00:04:13 mais en préservant un peu la qualité
00:04:14 ou de prendre le risque d'attendre que ce soit plus sec
00:04:17 mais du coup peut-être au détriment de la qualité du blé
00:04:19 donc qui peut être déclassé en blé foiragé
00:04:22 donc pour l'alimentation du bétail.
00:04:24 Et là on perd gros sur le prix.
00:04:27 Le prix est conditionné par des critères qualité
00:04:30 qui sont souvent dégradés en fonction du climat.
00:04:34 C'est un phénomène extrêmement inquiétant,
00:04:36 celui des cambriolages à l'acide.
00:04:38 - Avec des produits corrosifs,
00:04:40 les cambrioleurs parviennent à ouvrir des portes d'entrée
00:04:43 de manière rapide et très discrète.
00:04:45 Le week-end dernier, de nouveaux faits ont été commis
00:04:48 à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine.
00:04:50 Plusieurs malfaiteurs ont d'ailleurs été interpellés
00:04:52 par les forces de l'ordre.
00:04:53 Jules Bédot, Léomar Chegay avec Saravan.
00:04:55 - À son retour ce samedi,
00:04:58 Ségolène découvre la porte de son appartement fracturé
00:05:02 et protégée par des planches en bois.
00:05:04 La police judiciaire lui explique alors
00:05:06 que son appartement a été cambriolé
00:05:08 par un groupe d'individus bien préparés.
00:05:10 - Ils ont accédé d'abord par le balcon
00:05:12 en escaladant les 5 étages.
00:05:15 Ensuite, ils ont voulu accéder à d'autres appartements
00:05:19 dans l'immeuble, donc ils ont forcé notre porte de l'intérieur.
00:05:22 Ils ont accédé à l'appartement juste en face d'une autre
00:05:26 et aussi aux 2 autres appartements.
00:05:30 Donc 4 appartements en tout dans l'immeuble.
00:05:32 - Afin d'accéder aux appartements,
00:05:34 les cambrioleurs ont eu recours à une méthode bien particulière.
00:05:38 - C'est un mode opératoire qui est assez complexe,
00:05:40 c'est complètement inédit sur le territoire national
00:05:42 et qui consiste en réalité à injecter un produit
00:05:46 hautement corrosif dans les serrures des appartements
00:05:50 et qui permet d'ouvrir les portes de manière très rapide et silencieuse.
00:05:53 On peut estimer qu'en 5-10 minutes c'était réglé.
00:05:57 - Une équipe quasi professionnelle
00:05:59 qui aurait commis 90 vols ou tentatives en Ile-de-France
00:06:02 depuis juin 2022, visant exclusivement
00:06:06 des immeubles d'appartements désertés en période estivale.
00:06:10 Une information judiciaire a été ouverte pour vols en bande organisée,
00:06:13 recel de vols et associations de malfaiteurs.
00:06:16 5 individus d'origine géorgienne ont été mis en examen ce mercredi,
00:06:21 4 d'entre eux placés en détention provisoire.
00:06:25 - A Marseille, la grève des agents de nettoyage de la gare Saint-Charles
00:06:28 a pris fin jeudi après-midi, c'était tiré.
00:06:31 - Ils dénoncent depuis le début du mois le non-paiement de leurs salaires
00:06:34 entamés le 1er août.
00:06:35 - Cette grève avait entraîné l'accumulation de déchets
00:06:38 dans la gare Saint-Charles, l'une des plus grandes de France
00:06:40 et avec avant celle du mois d'août,
00:06:42 la gare Saint-Charles avait déjà connu
00:06:44 deux précédentes grèves du nettoyage cette année.
00:06:47 - Faites-vous partie de ces personnes qui télétravaillent ?
00:06:50 Si c'est le cas, vous faites figure d'exception.
00:06:52 Selon une récente étude européenne,
00:06:55 il s'avère que la France est à la traîne concernant cette pratique.
00:06:58 Le nombre de jours de travail en distanciel
00:07:00 est en moyenne de 0,6 jours accordés par semaine.
00:07:03 À titre de comparaison, les Allemands ont au moins un jour par semaine
00:07:07 et ça monte à près de deux jours au Canada.
00:07:09 Sujet de Dunja Tengur.
00:07:11 Contrairement à leurs voisins européens,
00:07:14 les Français ne sont pas des grands adeptes du télétravail.
00:07:18 Selon une dernière étude réalisée dans 34 pays développés,
00:07:21 les salariés français se classent parmi ceux qui pratiquent le moins
00:07:24 le travail à domicile, avec une moyenne d'une demi-journée par semaine
00:07:29 contre une journée pour les salariés allemands.
00:07:31 Pourtant, de nombreux employés sont conquis à l'idée de travailler depuis chez eux.
00:07:35 Moi j'adore, j'aime beaucoup.
00:07:38 Parce que ça me permet d'économiser le temps de trajet, le train de transport.
00:07:44 Je pense que deux, trois jours de télétravail maison, c'est pas mal.
00:07:46 Comme ça on garde quand même un dynamisme,
00:07:47 on va voir nos collègues, on profite, etc.
00:07:50 Du côté des chefs d'entreprise et de certains salariés,
00:07:53 le télétravail fait redouter une baisse de productivité,
00:07:56 mais aussi un manque de cohésion entre collègues.
00:07:59 Le télétravail c'est très bien, mais on perd le contact avec ses collègues.
00:08:04 À petite dose oui, à grande dose non.
00:08:06 Je pense que si j'en faisais tous les jours, je serais très peu productive.
00:08:09 Chez moi j'ai du mal à me motiver.
00:08:11 Même si le télétravail s'est développé dans de nombreux pays industrialisés
00:08:15 depuis la pandémie, les Français, bien que demandeurs,
00:08:18 restent semble-t-il encore très attachés à la vie d'entreprise en présentiel.
00:08:23 Ténérife.
00:08:24 Et puis à l'international, après quasiment trois jours de propagation incontrôlable des flammes,
00:08:29 les pompiers constatent quelques améliorations sur l'île de Ténérife.
00:08:32 Le feu de forêt a déjà ravagé près de 4000 hectares.
00:08:35 C'est l'incendie le plus complexe des quatre dernières décennies
00:08:38 pour l'archipel espagnol des Canaries.
00:08:40 Un petit mot de football pour terminer ce journal.
00:08:43 Kylian Mbappé sera dans le groupe parisien pour le déplacement à Toulouse
00:08:46 à l'occasion de la deuxième journée du championnat.
00:08:48 Le capitaine de l'équipe de France est apparu souriant à l'entraînement ce mercredi
00:08:52 aux côtés notamment de son coéquipier Ousmane Dembélé.
00:08:56 Les deux Français seront peut-être alignés ensemble
00:08:57 pour la toute première fois samedi au Stadium de Toulouse.
00:09:00 Et en conférence de presse, l'entraîneur parisien Louis Sénriqué
00:09:03 s'est dit heureux du retour de son numéro 7. On l'écoute.
00:09:06 J'ai vu Kylian parfaitement.
00:09:09 Comme prévu dans les premiers entraînements,
00:09:14 avec beaucoup de passion, avec un bon esprit.
00:09:17 Comme entraîneur, je le vis comme une grande nouvelle,
00:09:20 une grande joie, non seulement pour ce que Kylian apporte
00:09:22 en termes de football, mais aussi pour ce qu'il est en tant que personne.
00:09:27 On parle d'un joueur de classe mondiale, sans aucun doute,
00:09:31 et une grande joie pour moi.
00:09:33 Merci Simon Guillain pour ce rappel d'informations.
00:09:36 On se retrouve à 22h pour plus d'actualités.
00:09:39 De retour sur CNews et vous êtes bien dans le soir Info-Été.
00:09:46 Merci d'être avec nous.
00:09:48 L'heure pour moi de faire mon interview.
00:09:50 Et mon invité aujourd'hui est Thibault Salomé,
00:09:53 président des Boulangers du Nord et du Pas-de-Calais.
00:09:56 Thibault Salomé, est-ce que vous êtes bien avec nous ? Bonsoir.
00:10:00 Oui, bonsoir, je suis bien avec vous. Bonsoir.
00:10:02 Merci d'avoir accepté mon invitation.
00:10:05 Une boulangerie sur dix a fermé à cause de la crise énergétique
00:10:08 dans le Nord-Pas-de-Calais.
00:10:10 Ce n'est pas une situation isolée puisque malgré cette crise,
00:10:15 en 2022, près de 2 538 entreprises ont ouvert dans le secteur
00:10:19 contre 2 527 cessations d'activité,
00:10:23 selon l'étude du cabinet Altares sortie en mars 2023 pour l'année 2022.
00:10:28 Depuis un an, on le sait, les boulangers souffrent
00:10:30 en matière première, électricité, salaire suite à l'inflation,
00:10:34 tout augmente très fortement.
00:10:36 Je vous propose de regarder le reportage de Jean-Luc Thomas
00:10:38 et on réagit ensemble juste après.
00:10:41 Début 2024, cette boulangerie récente de Caussade
00:10:45 aura un nouveau contrat pour son électricité.
00:10:47 Il sera multiplié au moins par trois.
00:10:50 L'électricité, elle passe de 2000 euros à 10 000 euros,
00:10:52 17 000 euros comme certains en ont eu.
00:10:55 Moi, je suis désolée, 17 000 euros,
00:10:57 c'est le chiffre d'affaires de la moitié de mon mois.
00:10:59 C'est plein de petites questions qui s'ajoutent.
00:11:01 Et puis, du coup, on se dit mais jusqu'où ça va aller?
00:11:04 Des fois, je n'en dors pas la nuit.
00:11:05 Malgré tout, la boulangère reste optimiste.
00:11:08 Cette augmentation, c'est quand même suivi d'une énorme vague
00:11:11 de soutien et de bienveillance de la part de nos clients.
00:11:14 Depuis un an, dans le Tarn-et-Garonne,
00:11:16 7 % des boulangeries ont baissé leur rideau.
00:11:20 La facture reste toujours salée à la fin.
00:11:22 Aujourd'hui, les entreprises les plus fragiles,
00:11:24 oui, effectivement, elles ont fermé.
00:11:26 Heureusement, 93 % des boulangeries du département
00:11:29 sont toujours ouvertes.
00:11:31 Elles se battent, se réinventent face aux difficultés.
00:11:34 La boulangerie artisanale est toujours présente.
00:11:37 Il ne faut pas oublier qu'à l'échelle nationale,
00:11:39 on représente 35 000 boutiques en France sur 36 000 communes.
00:11:43 Ce maillage-là, c'est la force des boulangers.
00:11:46 Et donc, même s'il y a effectivement des difficultés,
00:11:48 nous sommes toujours là.
00:11:49 Alors, en pleine crise, le nombre de boulangeries
00:11:52 a augmenté de 1 % en 2022 en France.
00:11:55 Le secteur reste donc toujours attractif.
00:11:58 On vient de voir la situation des boulangers,
00:12:01 notamment dans le Tarn-et-Garonne.
00:12:02 Thibault Salomé, quelle est la situation
00:12:04 pour les boulangers dans le Nord-Pas-de-Calais ?
00:12:06 Dans le Nord-Pas-de-Calais, malheureusement,
00:12:09 on n'est pas du tout épargnés.
00:12:10 On est quasiment à un petit peu plus de 10 %
00:12:12 de fermeture de boulangeries.
00:12:14 On était à un petit peu plus de 1 000 entreprises artisanales
00:12:18 et aujourd'hui, on a passé la barbe des 900.
00:12:20 Donc, c'est une situation relativement dramatique
00:12:22 et totalement inédite.
00:12:25 On se retrouve donc avec des villages,
00:12:27 des centres-villes sans boulangerie
00:12:28 dans le Nord-Pas-de-Calais ?
00:12:30 Aujourd'hui, malheureusement, oui,
00:12:32 au détriment de certaines chaises
00:12:34 qui en profitent pour prendre la place vacante.
00:12:37 Néanmoins, mes collègues artisans se battent
00:12:39 pour garder la tête hors de l'eau.
00:12:41 Aujourd'hui, on a quand même subi trois crises de plein fouet.
00:12:45 La crise du Covid, la hausse des matières premières,
00:12:49 la crise de l'énergie et aussi les salaires.
00:12:52 Le SMIC a augmenté trois fois l'année passée.
00:12:54 Aujourd'hui, les collègues qui n'ont pas pu
00:12:56 augmenter leur prix suffisamment
00:12:58 se retrouvent en difficulté.
00:13:00 Certains sont obligés de mettre la clé sous la porte
00:13:02 puisque aujourd'hui, les régles jeunes sont plus viables.
00:13:05 Oui, parce qu'il y avait eu des répercussions
00:13:08 sur les prix des produits pour les clients,
00:13:11 mais ces augmentations, elles ne peuvent pas
00:13:13 être très importantes, sinon on perd une clientèle, c'est ça ?
00:13:16 Pour certains, c'est facile d'augmenter.
00:13:19 Pour d'autres, c'est beaucoup plus difficile
00:13:22 parce que des fois, on a aussi une clientèle
00:13:24 qui a un pouvoir d'achat ultra réduit.
00:13:26 Aujourd'hui, dans le Nord-Pas-de-Calais,
00:13:28 on a aussi encore une ancienne cité minière
00:13:30 avec un pouvoir d'achat qui est relativement restreint.
00:13:32 Aujourd'hui, l'artisan, pour rester attractif
00:13:34 et pour ne pas voir sa clientèle partir en grande surface,
00:13:37 essaie de maintenir ses prix du mieux qu'il peut
00:13:40 et des fois, malheureusement, ça peut lui être fatal.
00:13:43 Aujourd'hui, il y a le dilemme entre garder des prix attractifs,
00:13:47 maintenir une qualité et garder sa clientèle
00:13:50 et prendre le risque d'augmenter,
00:13:52 de la voir partir sur de la grande surface.
00:13:54 Aujourd'hui, c'est ultra compliqué.
00:13:56 Toutes les petites entreprises qui avaient déjà des trésoreries
00:13:59 qui avaient été mises à mal avec les différentes crises,
00:14:02 c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
00:14:04 Des factures d'énergie qui se retrouvent
00:14:06 multipliées par un et demi, deux, voire trois
00:14:08 dans certains cas extrêmes.
00:14:10 C'est tout. Aujourd'hui, les entreprises
00:14:12 ne peuvent plus faire face et sont contraintes de fermer.
00:14:14 Aujourd'hui, il faut savoir que les petites entreprises
00:14:16 c'est souvent la première lumière allumée
00:14:18 et la dernière allumée d'un village
00:14:20 et quand ça s'éteint, c'est le village entier qui se meurt.
00:14:23 On est dans une situation complètement inédite.
00:14:27 - Justement, pour rebondir sur vos propos
00:14:29 dans de précédentes interviews,
00:14:31 j'ai lu que vous aviez dit qu'une boulangerie,
00:14:33 c'est un lieu de rencontre, un lieu de partage.
00:14:35 Là, c'est un petit peu comme l'église au milieu du village.
00:14:39 Pour certains, c'est le lieu de rencontre.
00:14:41 Au début, on commence la journée,
00:14:43 on enlève son boulanger.
00:14:44 Souvent, c'est même les boulangers qui ont les informations,
00:14:47 les derniers scoops d'un village.
00:14:49 Comment on fait quand des villages se retrouvent
00:14:53 sans école, sans boulangerie, sans institution ?
00:14:59 Est-ce que les municipalités sont venues en aide
00:15:01 dans le Nord-Pas-de-Calais pour ces boulangers
00:15:03 qui désertent et qui ferment rideaux ?
00:15:05 - Comme vous l'avez dit, aujourd'hui,
00:15:08 une boulangerie est un lieu de vie.
00:15:10 Mais vraiment, on a des clients qui viennent tous les jours.
00:15:13 C'est des fois la seule visite ou la seule personne
00:15:16 que certaines personnes peuvent voir.
00:15:18 Aujourd'hui, quand une boulangerie dans un petit village ferme,
00:15:20 c'est le village qui se meurt.
00:15:22 Ensuite, c'est une réaction en chaîne,
00:15:25 une réaction en boucle.
00:15:26 Aujourd'hui, un village qui n'a plus de boulangerie
00:15:27 n'a plus d'école.
00:15:28 C'est un village qui n'est plus attractif.
00:15:30 C'est tout. Les gens s'en vont ailleurs.
00:15:33 Aujourd'hui, oui, les municipalités sont extrêmement attentives.
00:15:36 Les communautés de communes aussi font un gros travail.
00:15:39 La Chambre des métiers également fait un gros travail
00:15:41 aussi là-dessus pour aider ces ressortissants.
00:15:44 Et nous, en tant que fédération,
00:15:48 on est ultra-attentifs à tout ça.
00:15:50 Aujourd'hui, il faut absolument réussir à maintenir
00:15:52 nos petites boulangeries.
00:15:53 C'est vraiment l'âme du village.
00:15:55 - Vous êtes maître artisan boulanger-pâtissier à Croisilles.
00:15:58 Alors vous, sur votre établissement,
00:16:00 est-ce que vous pouvez nous donner, à titre d'exemple,
00:16:02 la hausse que vous avez subie en termes de factures ?
00:16:05 À combien revient cette augmentation pour vous ?
00:16:09 - Aujourd'hui, sur les charges de fonctionnement,
00:16:11 c'est quasiment 20%.
00:16:13 Augmentation de charges toutes confondues,
00:16:15 charges de fonctionnement, ça va être les matières premières,
00:16:17 ça va être l'énergie, ça va être le coût du travail.
00:16:20 À titre d'exemple, l'année passée,
00:16:22 on a quand même augmenté nos prix trois fois,
00:16:24 de la manière la plus raisonnable possible.
00:16:28 Et néanmoins, en ayant été hyper-vigilants,
00:16:30 on fait quand même un résultat négatif.
00:16:33 Vous voyez, aujourd'hui, il n'y a vraiment rien de simple
00:16:35 parce que même en étant vigilants, même en augmentant ces prix,
00:16:38 des fois, malheureusement, on n'augmente pas assez vite
00:16:40 et pas assez fort.
00:16:41 Et une petite entreprise qui a eu une trésorerie
00:16:43 qui a déjà été mise à mal,
00:16:44 il n'est pas capable de passer à ça,
00:16:47 et il ferme le rideau.
00:16:49 Aujourd'hui, une année comme ça, ça passe.
00:16:52 Une deuxième comme ça, ça deviendrait compliqué.
00:16:53 Une troisième, on est mort.
00:16:55 - Quelques boulangers avaient été reçus par le gouvernement.
00:16:59 On avait parlé de boucliers tarifaires.
00:17:01 Qu'en est-il aujourd'hui ?
00:17:03 Est-ce que les aides ont été suffisantes ?
00:17:07 - Alors, les aides ont été…
00:17:09 Il faut le dire que le gouvernement a fait quand même
00:17:11 un gros travail là-dessus.
00:17:12 Malheureusement, on pourrait toujours dire
00:17:14 que ce n'est pas assez, même s'il l'a fait beaucoup.
00:17:17 Le bouclier tarifaire risque de disparaître d'ici quelques mois.
00:17:20 Ça a été annoncé.
00:17:21 Donc, il faut s'attendre à ce que ça risque
00:17:24 d'être encore un petit peu plus tendu.
00:17:26 Aujourd'hui, les prix du kWh ont tendance à se réduire,
00:17:30 à revenir sur des taux un peu plus raisonnables.
00:17:32 Mais néanmoins, si le bouclier tarifaire tombe,
00:17:35 on risque de se retrouver à nouveau en grande difficulté.
00:17:38 - Est-ce que vous allez demander avec d'autres représentants
00:17:42 à être reçus à nouveau par le gouvernement,
00:17:45 puisqu'il y a eu quand même un changement de ministre ?
00:17:47 Est-ce que l'on espère d'autres solutions,
00:17:51 d'autres boucliers peut-être, pour faire face aussi
00:17:54 à cette période ?
00:17:55 On va aller un peu plus loin sur le calendrier,
00:17:57 à la période peut-être des fêtes,
00:17:59 là où votre profession est largement sollicitée
00:18:03 pour les fêtes de fin d'année.
00:18:05 Comment on anticipe ?
00:18:06 Et est-ce que vous allez demander à être reçus à nouveau ?
00:18:09 - Aujourd'hui, au niveau des instances nationales,
00:18:12 on a de la chance d'être écouté.
00:18:14 On est quand même reçus régulièrement
00:18:17 et les échanges sont constants.
00:18:19 La situation, ils en sont bien conscients.
00:18:23 Malheureusement, il y a certains leviers
00:18:24 sur lesquels ils ne peuvent agir.
00:18:26 Je sais qu'il y a un travail de fond qui est fait
00:18:28 sur la régulation du prix, notamment aujourd'hui.
00:18:30 Vous savez qu'on est sur un calcul européen
00:18:33 avec basé, indexé sur le cours du gaz.
00:18:36 Aujourd'hui, on sait que le gouvernement
00:18:38 travaille là-dessus.
00:18:39 Malheureusement, c'est une réglementation européenne,
00:18:41 c'est très très long à changer.
00:18:43 Mais voilà, on anticipe, les discussions
00:18:46 sont déjà bien engagées.
00:18:49 Et effectivement, le bouclier, on en a encore besoin
00:18:51 et certainement pour un bon petit moment.
00:18:53 - Mais concrètement, qu'est-ce que vous demandez
00:18:55 actuellement au gouvernement ?
00:18:57 Comment on peut venir en aide aux boulangers
00:18:59 actuellement face à cette crise ?
00:19:03 - Aujourd'hui, c'est un petit peu tout.
00:19:06 En fait, c'est un petit peu rien, un petit peu tout.
00:19:10 L'augmentation des matières premières,
00:19:12 malheureusement, le gouvernement n'a pas une grosse...
00:19:14 Enfin, ne peut pas faire grand-chose là-dessus.
00:19:16 Aujourd'hui, le coût du travail, je pense qu'ils ont la main.
00:19:19 Mais c'est pareil.
00:19:20 En fait, c'est un serpent qui se voit à la queue.
00:19:22 Le pouvoir d'achat baisse, le split augmente
00:19:25 pour essayer de le contrer.
00:19:27 Nous, derrière, ça nous met en difficulté.
00:19:29 Je ne sais pas s'il y a une solution miracle.
00:19:31 Enfin, nous, en tout cas, on demande à être écouté,
00:19:33 à être entendu.
00:19:34 Quand on a des propositions concrètes, on les fait.
00:19:37 C'est une idée.
00:19:38 Mais aujourd'hui, on n'a pas une demande bien précise
00:19:41 sur quelque chose de bien précis.
00:19:44 Mais c'est surtout d'être écouté, d'être entendu.
00:19:47 - D'être écouté, c'est ça ?
00:19:48 Parce que vous avez l'impression peut-être
00:19:50 que votre sujet, votre problème est laissé un petit peu
00:19:54 de côté pendant cette période estivale ?
00:19:57 - Non, pas forcément.
00:19:58 Mais après, vous savez, aujourd'hui, nous,
00:20:00 les boulangeries-pâtisseries, on souffre.
00:20:02 Mais il n'y a pas que les boulangeries-pâtisseries.
00:20:03 Il y a aussi tous nos collègues artisans de l'alimentaire.
00:20:06 On peut parler des bouchers, des charcutiers,
00:20:08 des restaurateurs.
00:20:09 On n'est pas les seuls à souffrir.
00:20:11 Donc, on ne peut pas non plus être égoïste et dire,
00:20:13 nous, les boulangers, on veut tout pour nous.
00:20:16 Parce qu'aujourd'hui, si on nous accorde une aide,
00:20:18 finalement, les bouchers à côté qui souffrent,
00:20:20 vont dire, écoutez, nous aussi.
00:20:22 Aujourd'hui, il faut raisonner dans une globalité.
00:20:25 Et le gouvernement doit faire des choses qui vont,
00:20:29 et qui vont aider tout le monde, tous les artisans,
00:20:32 quels qu'ils soient.
00:20:33 - Justement, voilà, il y a les perdants,
00:20:36 les victimes de cette crise.
00:20:37 Et puis, il y a les grands gagnants,
00:20:38 la grande distribution.
00:20:40 Est-ce que vous n'avez pas cette inquiétude,
00:20:42 cette crainte que le statut d'artisan,
00:20:44 l'artisanat français et votre métier
00:20:47 viennent à disparaître avec cette crise ?
00:20:50 Il y a peut-être une génération de jeunes boulangers
00:20:53 qui va peut-être être dans la méfiance de se lancer,
00:20:56 d'ouvrir une boulangerie.
00:20:57 Comment on fait ? Comment on anticipe ?
00:20:59 Et pour préserver cette profession
00:21:01 qui fait partie du patrimoine français ?
00:21:04 - Alors non, l'artisanat ne disparaîtra jamais.
00:21:06 La boulangerie artisanale ne disparaîtra jamais.
00:21:08 Aujourd'hui, on se battra toujours pour exister.
00:21:12 Et on existera toujours, j'en ai aucun doute.
00:21:14 Malheureusement, notre métier évolue.
00:21:16 On est tous obligés de se réinventer,
00:21:19 de revoir nos modèles économiques.
00:21:21 Aujourd'hui, vous voyez, les grandes chaînes
00:21:23 l'ont bien compris et fonctionnent
00:21:25 de manière complètement différente.
00:21:26 Alors, charge à nous de regarder un petit peu
00:21:28 ce qui se fait à côté et pourquoi pas
00:21:30 de prendre certaines idées,
00:21:31 parce que tout le monde n'est pas dans le faux.
00:21:33 Mais néanmoins, je suis convaincu
00:21:35 que l'artisanat continuera à exister
00:21:37 de par son excellence et le savoir-faire ancestral.
00:21:40 Donc, charge à nous de nous réinventer,
00:21:43 de toujours être meilleur,
00:21:45 de toujours garder en ligne de mire la qualité
00:21:48 et après, je pense que le client est là
00:21:51 et sera toujours au rendez-vous si on est qualitatif.
00:21:53 - Oui, mais c'est compliqué de garder une certaine qualité,
00:21:55 un certain savoir-faire,
00:21:56 quand certains boulangers nous expliquaient
00:21:58 travailler la nuit pour éviter,
00:22:00 enfin, travailler plutôt le jour que la nuit
00:22:02 pour éviter d'allumer les lumières,
00:22:05 d'avoir aussi de nouveaux systèmes de rendement,
00:22:08 de moins faire tourner les fours.
00:22:10 Comment on fait pour préserver ?
00:22:11 D'ailleurs, vous, dans votre boulangerie et pâtisserie,
00:22:13 comment vous vous organisez ?
00:22:14 Est-ce que vous avez changé votre mode de travail ?
00:22:17 Est-ce que aussi vos ouvriers ont eu un planning aménagé
00:22:21 pour éviter de dépenser trop d'énergie ?
00:22:24 - Alors, on n'avait pas attendu la crise
00:22:26 pour déjà se réorganiser
00:22:28 et puis aller chercher les économies
00:22:30 où on pouvait les trouver.
00:22:31 On a forcément revu certaines choses.
00:22:34 Il y avait des petits gestes qu'on ne faisait pas auparavant
00:22:36 et qu'on fait désormais.
00:22:37 Après, de toute manière,
00:22:38 on ne peut pas tout réinventer.
00:22:40 À un moment donné, le four,
00:22:41 il doit fonctionner pour cuire.
00:22:44 Alors, certes, on fait un peu plus attention
00:22:46 aux cuissons de l'après-midi.
00:22:47 On essaie de concentrer un petit peu plus les cuissons.
00:22:51 Mais après, on est quand même obligé
00:22:52 de continuer à produire de la qualité.
00:22:53 Si finalement, on cuit toute la nuit
00:22:55 pour être tranquille et se dire
00:22:56 « C'est bon, je coupe mon four »
00:22:57 et finalement, on trouve des baguettes
00:22:59 qui ont été cuites il y a plus de 10 heures à nos clients,
00:23:01 on va se retrouver perdant
00:23:03 parce que nos clients vont se dire
00:23:04 « À un moment donné, il se passe quelque chose.
00:23:05 OK, il y a une crise énergétique.
00:23:07 Mais à un moment donné,
00:23:08 ma baguette chaude de 17 heures,
00:23:10 je vais la chercher où ?
00:23:11 Je vais la chercher en grande surface. »
00:23:12 Donc non, il y a des charges incompressibles,
00:23:14 il y a des façons de travailler qui sont incompressibles.
00:23:16 Oui, on a revu certaines choses.
00:23:18 Oui, on est hyper vigilant sur les petits gestes
00:23:20 parce que finalement, c'est les petits gestes
00:23:22 qui, à la fin de l'année, font les grosses différences.
00:23:24 Mais à un moment donné,
00:23:26 on ne peut pas travailler dans le noir,
00:23:27 on ne peut pas travailler avec un four état,
00:23:28 on ne peut pas cuire le pain dans un four moins chaud.
00:23:30 Donc on est obligé de continuer à travailler
00:23:33 de toute manière, quoi qu'il arrive.
00:23:35 Pour justement préserver votre profession,
00:23:38 est-ce que vous misez aussi sur l'apprentissage ?
00:23:41 On est à quelques jours de la rentrée scolaire,
00:23:43 quelques collégiens, quelques lycéens
00:23:46 cherchent encore leurs orientations.
00:23:48 Comment on peut séduire cette génération
00:23:50 pour venir découvrir les joies
00:23:54 et aussi malheureusement les difficultés
00:23:57 de cette profession ?
00:23:58 Mais comment on arrive encore à séduire
00:24:00 la jeune génération pour devenir boulanger-pâtissier ?
00:24:04 Aujourd'hui, la boulangerie a tout le temps été
00:24:07 un des plus gros secteurs de l'apprentissage.
00:24:09 De toute manière, historiquement,
00:24:10 pour devenir un boulanger-pâtissier,
00:24:12 on passe par l'apprentissage.
00:24:14 Donc de ce côté-là, ce n'est pas un souci.
00:24:16 Ensuite, quand vous êtes boulanger-pâtissier
00:24:18 et que de vos propres mains, avec des matières premières,
00:24:20 vous créez des produits qui donnent du bonheur aux gens,
00:24:23 c'est une sensation d'accomplissement unique.
00:24:26 Et ça, quoi qu'il arrive,
00:24:27 on arrivera toujours à le transmettre,
00:24:28 on arrivera toujours à trouver des jeunes passionnés
00:24:30 parce qu'on fait un très, très beau métier,
00:24:33 un métier certes avec des contraintes,
00:24:35 mais qui quoi qu'il arrive, j'en suis persuadé,
00:24:37 on arrivera toujours à un nouvel génération,
00:24:42 dans un métier qui serait avant en termes de créativité,
00:24:45 de boulangerie-pâtisserie.
00:24:46 Je crois que la connexion Thibault Salomé a été interrompue.
00:24:50 Justement, je vais vous présenter mes invités
00:24:53 qui vont m'accompagner ce soir pendant ce débat.
00:24:57 Pour SoirInfo, été.
00:24:58 Vincent Roy, journaliste, bonsoir.
00:25:00 Bonsoir.
00:25:01 Merci d'être avec moi.
00:25:02 Laurence Benneux, rédactrice en chef adjointe de François,
00:25:04 bonsoir.
00:25:05 Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation.
00:25:07 Et Amaury Brelet, journaliste à Valeurs Actuelles, bonsoir.
00:25:09 Bonsoir.
00:25:10 Je ne sais pas si la connexion a été rétablie avec Thibault Salomé.
00:25:14 En tout cas, merci à vous, Thibault Salomé,
00:25:16 d'avoir accepté cette invitation.
00:25:18 Un petit tour de table sur la situation de nos boulangers français
00:25:21 qui sont dans une situation très compliquée
00:25:24 avec cette crise de l'énergie.
00:25:27 Laurence Benneux.
00:25:28 Oui, et puis c'est effectivement très préoccupant
00:25:32 parce que comme vous le disiez, ça fait partie de notre patrimoine.
00:25:35 Je rappelle que la baguette a été classée par l'UNESCO.
00:25:39 Le pain et le croissant au beurre, c'est connu dans le monde entier.
00:25:44 Donc effectivement, on a raison de se pencher sur ces problèmes-là.
00:25:50 Et moi, je sais que je me fais un devoir d'aller acheter mon pain
00:25:53 chez un boulanger artisanal.
00:25:55 Mais il y a ce goût.
00:25:56 Je sais, oui.
00:25:58 Exactement.
00:25:59 Déjà, ce n'est pas du tout la même chose au niveau qualité.
00:26:01 Et par-dessus le marché, si on peut faire des petites choses
00:26:04 pour que ces professions durent, voilà.
00:26:08 Tant pis, je ne paye 10 centimes de plus ma baguette qu'avant.
00:26:13 Mais juste une toute petite chose.
00:26:15 Il est de retour Thibault Salomé.
00:26:17 Est-ce que vous êtes là, Thibault ?
00:26:19 Oui, je suis là, désolé.
00:26:20 Non, non, non, ce n'est rien parce que je crois…
00:26:22 On m'a confié que vous êtes en train de participer
00:26:25 au pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, c'est ça ?
00:26:29 C'est ça, oui.
00:26:31 Merci de nous accorder du temps pendant votre pèlerinage.
00:26:34 On a Laurence Beneux qui a encore ce goût,
00:26:39 cette passion pour le savoir-faire,
00:26:42 l'artisanat français concernant les boulangeries.
00:26:45 D'ailleurs, quels sont les retours des clients ?
00:26:47 Vous sentez aussi un certain soutien
00:26:49 qui est de plus en plus important dans vos établissements ?
00:26:53 Alors, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:26:58 on a monté trois fois et on n'a aucun client
00:27:01 qui s'est plaint de quoi que ce soit.
00:27:03 Heureusement, les gens sont informés, vous m'entendez ?
00:27:06 La connexion est compliquée, mais on va essayer.
00:27:11 Oui, donc on a un soutien des clients
00:27:15 parce qu'ils sont au courant de la situation,
00:27:17 ils sont au courant de nos difficultés.
00:27:18 Et bien au contraire, je ne vais pas dire qu'on est encouragé,
00:27:20 mais on est largement compris.
00:27:22 Thibault Salomé, je vous remercie d'avoir participé à Soir Info été.
00:27:26 Vincent Roux, un mot sur cette artisanat,
00:27:29 cette profession qui pousse un cri de colère
00:27:33 face à cette augmentation du prix de l'énergie ?
00:27:35 On les comprend très bien,
00:27:37 puisqu'ils sont très directement impactés.
00:27:39 Mais je voulais rebondir sur ce que vous disiez
00:27:42 en disant que je mets un point d'honneur
00:27:44 à aller acheter ma baguette dans la boulangerie artisanale.
00:27:46 La difficulté, c'est que, en tous les cas,
00:27:49 les boulangeries que je connais,
00:27:50 moi je vis dans le centre de Paris,
00:27:52 elles sont toutes artisanales.
00:27:53 En tous les cas, c'est marqué sur toutes les vitrines.
00:27:56 Ça se sent la différence.
00:27:59 Ça se sent une fois qu'on a acheté la baguette.
00:28:01 On ne y retourne pas s'il n'y a pas de chiffres de vente.
00:28:03 Mais on vous vende toujours,
00:28:04 tous les boulangers vous vendent,
00:28:05 enfin moi, ceux que je connais,
00:28:07 je parle de ce que je connais,
00:28:08 j'ai cette audace,
00:28:09 mais on ne me parle que de baguettes artisanales
00:28:12 avec une farine artisanale.
00:28:14 Alors ils sont pour l'un,
00:28:15 meilleurs ouvriers de France,
00:28:16 pour l'autre, enfin on nous vende tout.
00:28:18 Moi, j'avoue que j'ai toujours un peu de mal à m'y retrouver.
00:28:20 Savoir si, quand je dis m'y retrouver,
00:28:22 savoir si l'on me ment ou si l'on ne me ment pas.
00:28:26 Puisque les lois du commerce en passent aussi par là.
00:28:30 Donc voilà, c'est mon interrogation.
00:28:32 - La grande distribution, on sait.
00:28:34 - Oui, la grande distribution, on peut déjà.
00:28:36 - On parle des boulangers de quartier.
00:28:37 - Amaury-Brelé, inquiet pour la situation de nos boulangers ?
00:28:41 - Oui, évidemment, le problème,
00:28:42 leur grand malheur est celui des artisans en règle générale,
00:28:45 c'est qu'ils cumulent les difficultés.
00:28:47 Il y a déjà encore le contre-coup de la crise du Covid.
00:28:51 Le coût des matières premières en hausse,
00:28:54 le coût de l'énergie en hausse.
00:28:56 Donc voilà, tout ça cumulé, évidemment,
00:28:58 nous amène aux difficultés rencontrées par les boulangers aujourd'hui.
00:29:02 Mais d'où l'importance, et ça a été dit,
00:29:04 d'inciter au maximum les jeunes générations et les jeunes,
00:29:07 à travers l'apprentissage évidemment,
00:29:09 à aller, à se diriger vers ce genre de métier difficile.
00:29:12 - Valoriser la filière de l'apprentissage.
00:29:14 - Absolument.
00:29:15 Il y a certaines régions en France
00:29:16 où des boulangers qui partent à la retraite,
00:29:18 ou ont du mal à trouver des successeurs pour prendre la relève.
00:29:22 - On a souvent des municipalités qui lancent des cris d'alerte,
00:29:25 des SOS pour reprendre une épicerie, reprendre une boulangerie.
00:29:29 Il faut valoriser ces filières d'apprentissage
00:29:32 et de métiers artisanaux.
00:29:36 - Et accessoirement, baisser les charges,
00:29:38 parce qu'en fait, sur le court terme,
00:29:40 il y a des aides ponctuelles qui sont données.
00:29:43 Il y a le bouclier, mais qui va finir par tomber.
00:29:45 Mais sur le long terme, ce qu'il faut,
00:29:47 c'est baisser les charges massivement pour les boulangers
00:29:50 et en règle générale, pour tous les artisans et commerçants.
00:29:52 - On avait aussi pour les bouchers.
00:29:55 - Le monsieur disait, le gouvernement ne peut pas faire grand-chose,
00:29:59 le prix de l'énergie, c'est l'Europe, etc.
00:30:01 Pardon, mais bien sûr que le gouvernement peut faire quelque chose,
00:30:04 à tout point de vue, que ce soit l'énergie,
00:30:08 que ce soit sur la spéculation des matières premières,
00:30:10 le prix des matières premières.
00:30:12 Évidemment que le gouvernement peut faire quelque chose.
00:30:15 - Un traitement européen, par exemple, ça se renégocie.
00:30:17 - Ah mais, il peut d'autant plus faire quelque chose que l'Espagne l'a fait.
00:30:21 - Exactement.
00:30:23 - Donc, on n'est tenus que dans la mesure où nous voulons être tenus.
00:30:27 - Il y a un manque de volonté de la part du gouvernement ?
00:30:29 - Il y a un manque de courage, oui.
00:30:31 - Manque de courage ?
00:30:32 - Oui, mais pas que dans ce domaine.
00:30:33 - On va le voir, justement.
00:30:34 Et hier soir, Emmanuel Macron n'a pas fait de grandes annonces,
00:30:38 ni pour les boulangers, ni pour l'artisanat,
00:30:40 mais il a prononcé un premier discours à bord de l'Émimosa,
00:30:43 avant le Conseil des ministres de la rentrée.
00:30:45 Le président a saisi cette occasion pour lancer un appel à la jeunesse.
00:30:48 Un mois et demi après les émeutes urbaines,
00:30:50 Emmanuel Macron a rendu hommage aux jeunes ayant participé
00:30:54 au débarquement de Provence, prêts à mourir pour la liberté collective.
00:30:57 Et il a mis en garde la jeunesse française de 2023
00:31:00 contre le chaos et la désunion.
00:31:02 Je vous laisse l'écouter.
00:31:04 - Hors de ce champ commun prospère la désunion, la division,
00:31:08 qui pavent la voie du chaos et de l'injustice.
00:31:11 En cet été 1944, les libérateurs nous ont fait toucher du doigt
00:31:17 une certaine idée de la liberté individuelle et collective.
00:31:24 Sans phrase et sans écume, ils nous ont montré que c'était là
00:31:29 et que c'était cela, exercer sa liberté.
00:31:32 Ce n'est pas une frénésie de transgression,
00:31:36 ce n'est pas une fièvre de renverser les interdits,
00:31:40 c'est d'abord et avant tout une volonté maîtrisée et forte,
00:31:45 capable d'assumer les contraintes qu'elle se choisit.
00:31:49 Et cette liberté-là, qui n'existe que parce qu'elle est toujours
00:31:53 et d'abord collective, les droits qui s'en suivent,
00:31:57 qui ne sont là que parce qu'il y avait d'abord des devoirs,
00:32:00 c'est ce dont nous devons nourrir nos jeunes générations.
00:32:04 - Alors ce message va-t-il être entendu par la jeunesse ?
00:32:07 Les bons mots, la bonne comparaison pour rappeler au calme Vincent Roy ?
00:32:11 - Ce qui est très surprenant, c'est qu'on a un président de la République
00:32:14 qui nous explique ce que c'est que la liberté.
00:32:18 Et moi, ma liberté, c'est de penser que je m'en fais moi-même ma propre idée.
00:32:25 D'abord, il nous parle d'une liberté collective,
00:32:29 elle est pour moi tout à fait individuelle.
00:32:33 Et à partir du moment où on commence à m'expliquer ce que doit être ma liberté,
00:32:38 je m'inquiète et j'ai envie de prendre une formidable bouffée de liberté,
00:32:44 mais ailleurs, vous voyez.
00:32:46 Ça m'inquiète beaucoup lorsqu'on commence à m'imposer une certaine idée de liberté.
00:32:50 C'est-à-dire, au fond, si on l'écoute sous les phrases,
00:32:54 parce que c'est ce qu'il s'agit de faire,
00:32:56 c'est-à-dire qu'il nous pose une injonction morale.
00:33:00 C'est-à-dire qu'il nous fait de la morale.
00:33:03 Eh bien, la morale ou de la moraline.
00:33:05 On lui a toujours reproché d'être moralisateur, de prendre cet air autant lors de...
00:33:09 Là, c'est davantage de la moraline, comme le dit Nietzsche, que de la morale.
00:33:14 Et moi, la moraline, en tous les cas, ça passe assez mal.
00:33:20 Je ne vois pas pourquoi un président nous fait de la morale.
00:33:22 Et pourquoi il nous indique ce qu'est la liberté.
00:33:24 - Votre analyse, votre regard sur ce discours qui était adressé à la jeunesse,
00:33:31 et ces mots un petit peu cachés pour faire passer des messages ?
00:33:35 - Moi, d'abord, je n'ai pas compris le timing.
00:33:37 Parce que faire un discours aux jeunes, un 17 août, en pleine vacance d'été,
00:33:41 où les jeunes sont tous en vacances par définition,
00:33:44 évidemment, son discours n'a été écouté et entendu par personne.
00:33:47 Deuxièmement, pas d'annonce, aucune annonce précise.
00:33:50 C'est-à-dire qu'on est à nouveau dans l'incantation, ça parle, ça parle.
00:33:53 - Voilà, "faut en plus que le fond".
00:33:55 - Voilà, exactement.
00:33:56 Et troisièmement, je partage évidemment votre avis,
00:33:59 les leçons de morale, les jeunes n'en veulent pas, ils n'en ont pas besoin.
00:34:03 Ce qu'ils veulent, c'est ce que veut la majorité des Français,
00:34:06 c'est-à-dire la sécurité, les meilleures chances de réussir,
00:34:09 de trouver un travail et de créer son entreprise pour les plus talentueux.
00:34:13 - Beaucoup ont utilisé ces mots du président de la République
00:34:18 en comparaison avec les émeutes qui ont eu lieu ces dernières semaines.
00:34:23 Pour beaucoup, les mots d'Emmanuel Macron étaient adressés aux émeutiers.
00:34:28 Mais Nathan Devers, présent sur ce plateau d'En face à l'info,
00:34:31 était tout à l'heure, a eu une autre expertise, une autre analyse de ce discours.
00:34:36 Écoutez.
00:34:37 - Et donc aujourd'hui, dans le discours, il a reparlé de la conception
00:34:41 que les résistants avaient de la liberté
00:34:45 en faisant un parallèle avec la jeunesse actuelle.
00:34:47 Alors, juste une petite parenthèse.
00:34:49 Quand il parle de la jeunesse actuelle, les gens, les commentateurs
00:34:53 ont beaucoup dit que c'était un commentaire sur les émeutes qu'il y a eu.
00:34:56 Parce qu'en effet, parmi les gens qui ont été interpellés pendant les émeutes,
00:34:59 il y avait énormément de mineurs et de gens très très jeunes,
00:35:01 14, 15 ans, etc.
00:35:02 Mais sans doute qu'il s'agit, si vous voulez, d'une remarque un peu anthropologique,
00:35:05 beaucoup plus globale, sur ce qu'est la jeunesse.
00:35:07 Dans la récente interview qu'il a accordée au Figaro,
00:35:10 il avait d'ailleurs toutes sortes de considérations sur la jeunesse française
00:35:12 qui est dans le nihilisme, etc.
00:35:14 - Laurence Benneux, est-ce que le président de la République s'adressait aux émeutiers,
00:35:17 à ces personnes qui ont participé aux violences urbaines,
00:35:20 ou à la jeunesse en général ?
00:35:22 - Je ne pense pas qu'il s'adressait seulement aux émeutiers,
00:35:24 ne sera-ce que parce que cette histoire de les devoirs avant la liberté,
00:35:31 il l'avait déjà dit avant, avant les émeutes.
00:35:33 Et au passage, moi je suis sûre, enfin je souscris complètement
00:35:37 à ce qui a été dit tout à l'heure,
00:35:40 ce genre de discours m'inquiète énormément.
00:35:45 Et ça montre une conception très curieuse de la liberté.
00:35:49 Quels devoirs ? Qu'est-ce que ça veut dire ça ?
00:35:51 Vous serez libre si vous respectez des devoirs d'abord.
00:35:54 Et puis par ailleurs, évidemment, le président de la République,
00:35:57 il faut s'unir, faire nation, patati patata.
00:36:00 Enfin venant d'Emmanuel Macron, par certains aspects,
00:36:03 je trouve que ça porte à sourire.
00:36:06 - On est encore sur les mêmes éléments de langage,
00:36:08 le devoir de la faire nation, le rassemblement,
00:36:10 la liberté collective, justement cette notion de liberté.
00:36:13 - Il n'a pas forcément toujours été très rassembleur
00:36:15 au niveau de la nation, Emmanuel Macron.
00:36:17 - Il s'était déjà adressé à la jeunesse, justement,
00:36:20 lors d'un discours du 18 juin.
00:36:22 Est-ce que vous avez l'impression aussi qu'il a envie de se positionner
00:36:24 en tant que guide, en tant que père de la nation ?
00:36:27 - S'en a, je serais.
00:36:29 - Est-ce qu'il a envie de donner un exemple pour nos jeunes,
00:36:32 quand il parle aussi de méritocratie, d'apprentissage,
00:36:37 de chemin vers la réussite ?
00:36:39 Est-ce que le président de la République utilise la bonne méthode
00:36:41 pour s'adresser à notre jeunesse ?
00:36:43 - Franchement, je ne pense pas du tout.
00:36:44 En plus, ce sont des phrases qui sont lancées,
00:36:46 qui quelque part sont un petit peu dogmatiques.
00:36:48 Effectivement, c'est de la moraline.
00:36:51 "Cherche l'excellence, ne te contente pas d'être moyen,
00:36:54 traverse la rue, tu trouveras du travail", dit-il.
00:36:58 Enfin bon, vous voyez quel travail, quoi.
00:37:01 Je veux dire, quel travail ?
00:37:02 Qui dans son entourage accepterait de faire le travail
00:37:04 qu'on trouve en traversant la rue ?
00:37:06 Je ne pense pas du tout que ce soit efficace.
00:37:11 Peut-être parce que moi, j'ai trois enfants qui ont grandi
00:37:14 et qui sont des jeunes adultes aujourd'hui,
00:37:16 et qui ont des amis.
00:37:18 Bon alors, on ne peut pas faire d'un cas personnel une généralité.
00:37:20 Cependant, de temps en temps, ça nous donne quand même
00:37:22 quelques petites idées.
00:37:24 Je pense que c'est parfaitement contre-productif.
00:37:26 C'est plus ou moins le contraire de ce qu'il faut faire.
00:37:28 - Bon, analyse...
00:37:29 - C'est un discours qui n'est pas...
00:37:31 - C'est une unanimité sur ce plateau.
00:37:33 - Vous le disiez, mais c'est un discours qui n'est pas audible.
00:37:35 C'est en plus assez empoulé.
00:37:39 Ce n'est pas audible.
00:37:42 Ce n'est pas le lieu.
00:37:44 - Ce n'est pas le moment.
00:37:45 - Ce n'est pas le moment.
00:37:46 - C'est comme le désacamorré.
00:37:47 - Il n'y a rien qui va.
00:37:50 Il y a d'autres soucis et d'autres discours à tenir aujourd'hui
00:37:55 si l'on veut tenter de rassembler la nation,
00:37:59 qui, à mon avis, a déjà, à maintes reprises,
00:38:01 beaucoup divisé.
00:38:02 - C'est ça.
00:38:03 - Alors, cinq mois après les violents affrontements de Sainte-Soline,
00:38:06 une nouvelle mobilisation contre les projets de méga-bassines a débuté.
00:38:09 Un convoi de l'eau qui rassemble les opposants aux bassines,
00:38:13 ces réserves controversées destinées à l'irrigation agricole.
00:38:16 Un convoi qui s'était lancé depuis les Deux-Sèvres
00:38:19 à l'initiative d'associations comme Bassines non merci,
00:38:21 la Confédération paysanne ou les Soulèvements de la Terre.
00:38:24 Les militants ont prévu de sillonner les Deux-Sèvres,
00:38:26 la Vienne, l'Inde et l'Oie, le Loire-et-Cher,
00:38:29 et de rejoindre Paris les 26 et 27 août prochains.
00:38:32 Au total, il s'agit de plus de 500 manifestants à vélo
00:38:35 et des dizaines de tracteurs.
00:38:36 Regardez ce sujet de Jérôme Rampenoud et de Michael Chaillot qui étaient sur place.
00:38:40 - Dans ce champ, à l'eusée, 600 vélos et une trentaine de tracteurs
00:38:44 se sont regroupés, prêts à partir pour un périple jusqu'à Paris
00:38:47 pour lutter contre les méga-bassines.
00:38:49 Cinq mois après les affrontements de Sainte-Soline,
00:38:51 les collectifs ne désarment pas.
00:38:53 - Il faut repenser, en fait, l'utilisation de l'eau, la gestion de l'eau.
00:38:57 Il faut absolument amener du collectif dans cette gestion de l'eau.
00:39:00 Alors, si on ne pense pas au modèle agricole,
00:39:02 on va continuer à faire croire à certains agriculteurs
00:39:06 qu'en gros, c'est parce qu'ils ont accès à l'eau
00:39:08 qu'ils vont pouvoir continuer à faire ce qu'ils font.
00:39:10 - Tous réclament un moratoire sur la création de nouvelles bassines.
00:39:12 - C'est un arrêt immédiat de tout projet de bassine
00:39:15 et de tout financement public des projets de bassine
00:39:17 et pour l'ensemble du territoire national.
00:39:19 C'est notre condition sine qua non à la reprise du dialogue
00:39:22 et à un apaisement des tensions.
00:39:23 Il n'y a pas d'autre issue possible.
00:39:25 - Après le gel de leur dissolution par le Conseil d'État,
00:39:27 les soulèvements de la terre ont pu reprendre le combat
00:39:30 et participer à cette action.
00:39:31 - Il ne s'agit pas de bloquer directement un chantier,
00:39:34 mais il s'agit quand même de faire une action extrêmement conséquente.
00:39:36 En termes de présence sur les routes,
00:39:39 600 vélos, plusieurs dizaines de tracteurs qui vont se relayer,
00:39:42 c'est absolument inédit, en tout cas dans l'histoire
00:39:45 des résistances politiques de ces dernières décennies.
00:39:47 Le gouvernement va le voir passer, l'Agence de l'eau va le voir passer.
00:39:50 - Dès le départ, tous ont voulu marquer le coup
00:39:52 avec la construction symbolique d'un cairn au pied du panneau
00:39:55 indiquant Sainte-Sauline, en hommage aux blessés
00:39:57 de la manifestation du 25 mars dernier.
00:39:59 Prochaine étape importante, le 25 août à Orléans,
00:40:04 devant l'Agence de l'eau qui finance les bassines,
00:40:07 avant l'arrivée le lendemain à Paris.
00:40:09 - Nous sommes en direct avec Eric Porcher, agriculteur irrigant.
00:40:13 Vous êtes également responsable aux chambres d'agriculture 85.
00:40:18 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:40:20 Alors votre regard sur cette nouvelle mobilisation,
00:40:23 est-ce que vous êtes inquiet ?
00:40:25 - Bien sûr, bonsoir à tous.
00:40:28 Bien sûr, nous ne pouvons qu'être inquiets devant des mobilisations
00:40:33 qui regroupent des gens qui n'ont pas forcément
00:40:37 tous les éléments de réflexion quant au sujet évoqué.
00:40:40 Il serait de bonne augure de pouvoir recevoir ces gens
00:40:45 et de leur prouver, de leur faire voir
00:40:48 ce que ces réserves de substitution ont pu améliorer
00:40:54 les milieux depuis une quinzaine d'années dans le département.
00:40:57 Moi, je réside dans un département où les premières réserves
00:41:01 de substitution ont vu le jour en 2007.
00:41:04 Donc maintenant, vous voyez, on a un certain recul,
00:41:06 on a une quinzaine d'années.
00:41:08 C'est au bord du Marais-Poitvin.
00:41:10 On a amélioré les niveaux de nappes du Marais-Poitvin
00:41:15 en période d'étiage.
00:41:16 C'est le BRGM qui le dit, ce n'est pas nous.
00:41:19 Donc, on a amélioré.
00:41:21 Les différents usages de l'eau sont respectés.
00:41:24 Et puis, les diversités d'agriculture sont maintenues
00:41:28 sur le ressemble du territoire.
00:41:30 Et je pense que là, c'est relativement important.
00:41:32 Est-ce que vous avez l'impression qu'avec ces mouvements,
00:41:34 on s'attaque directement à votre profession,
00:41:36 on s'attaque à ce qui permet aux agriculteurs
00:41:39 de réussir de bonnes récoltes ?
00:41:43 Si vous voulez, les gens qui s'attaquent,
00:41:46 ils s'attaquent sans parler de l'ensemble du projet.
00:41:50 Ils ont des vues qui ne sont pas complètes sur le sujet.
00:41:58 Et donc, nous, on ne cesse de les inviter à venir nous voir,
00:42:03 à venir en débat et puis à calmer un peu le débat.
00:42:07 Parce qu'à l'heure actuelle, c'est un débat
00:42:10 qui est complètement stérile par rapport au sujet
00:42:13 qui est vraiment un sujet important.
00:42:15 La bataille de l'eau, elle est globale.
00:42:18 Nous, dans notre département, on a un partage de l'eau
00:42:20 qui est global. Il y a de l'eau potable.
00:42:22 La Vendée accueille beaucoup de touristes.
00:42:24 On a de l'eau potable pour tous les touristes.
00:42:26 On a de l'eau pour les industriels.
00:42:28 On a de l'eau pour l'irrigation agricole.
00:42:30 On a de l'eau pour les barques dans le Marais Poitras.
00:42:33 Il y a de l'eau pour tout le monde.
00:42:34 Encore faut-il être capable de se mettre autour de la table
00:42:36 et d'en discuter et s'impassionner les débats.
00:42:39 Ce qui se passe à l'heure actuelle,
00:42:41 c'est des gens qui prennent le vélo pour aller à Paris.
00:42:44 Très bien.
00:42:46 Mais moi, je trouve que ça passe à côté du débat.
00:42:51 – Vincent Roy, vous êtes présent sur ce plateau.
00:42:54 – En effet, oui.
00:42:55 – Une réaction, c'est pour expliquer à notre invité.
00:42:58 Expliquez-nous un petit peu votre regard sur cette nouvelle mobilisation.
00:43:02 – C'est merveilleux.
00:43:03 – On aurait pu craindre aujourd'hui des violences,
00:43:07 un petit peu comme à Sainte-Sauline,
00:43:08 mais les autorités ont prévu un important dispositif de sécurité.
00:43:11 Est-ce que ça vous rassure ou au contraire,
00:43:13 vous pensez que c'est que le début ?
00:43:14 Parce qu'il y a une arrivée attendue quand même le 26 et 27 août à Paris.
00:43:17 – Mais d'abord, avant toute chose, Célia Barrault,
00:43:19 vous n'êtes pas esthétiquement sensible
00:43:21 à cette longue caravane de vélos et de tracteurs, magnifiques.
00:43:26 – Ce qu'on voit, ce veut comme un joyeux cortège.
00:43:28 – Mais voilà, c'est un joyeux cortège.
00:43:30 Et je vois que vous n'êtes pas sensible esthétiquement
00:43:33 à la beauté de ce bordel.
00:43:35 – C'est le voyage de nos reporters, oui.
00:43:37 – Moi, ça me renvoie complètement aux caravanes humaines
00:43:40 évoquées par Baudelaire.
00:43:42 C'est que vous n'êtes pas sensible à ça, c'est ça le problème.
00:43:45 Je trouve ça très beau, tous ces gens qui se mobilisent,
00:43:47 effectivement au mépris de toute discussion,
00:43:50 en n'allant pas au contact de ceux qui utilisent ces bassines
00:43:54 des premiers concernés, donc des premiers écologistes.
00:43:58 Parce que les paysans dans ce pays…
00:44:00 – Ce sont les premiers qui aiment la nature.
00:44:01 – Ce sont les premiers écologistes, ils savent de quoi ils parlent.
00:44:04 – Ils travaillent avec, ils vivent de ça.
00:44:06 – Non mais ce sont eux qu'il faut aller voir.
00:44:08 Or ceux-là, on les passe au silence.
00:44:10 C'est le premier taux de suicide français.
00:44:13 C'est la catégorie professionnelle qui se suicide le plus.
00:44:16 – Ils ne prennent jamais de vacances.
00:44:18 – Ils ne prennent jamais de vacances, c'est un nombre de contraintes.
00:44:20 Alors là, quand on parlait de l'augmentation des coûts de l'électricité,
00:44:23 ils prennent tout de plein fouet.
00:44:25 Personne, a priori, n'en a rien à faire.
00:44:28 Mais ceux-là, effectivement, on ne s'en occupe pas.
00:44:31 Donc oui, donner la voix aux paysans, leur demander ce qu'ils pensent,
00:44:34 effectivement, de ses bacilles, comment c'est…
00:44:36 et ce que dit le paysan que vous venez d'interroger,
00:44:41 me paraît vigrement intéressant, oui.
00:44:43 – Amoury-Brelé, ce convoi, un convoi de trop,
00:44:46 est-ce que c'est le convoi aussi qui cache peut-être la violence pour plus tard ?
00:44:50 – Probablement, en tout cas c'est grotesque.
00:44:53 C'est une caravane de militants extrémistes avec toutes les associations…
00:44:58 – On a l'impression qu'ils veulent se redonner une autre image,
00:45:00 c'est ça ?
00:45:01 – On verra, on jugera sur pièce dans les prochains jours.
00:45:04 Mais ça ressemble surtout à un assemblage d'associations radicales,
00:45:07 dont les Soulèvements de la Terre, qui ont fait parler d'eux,
00:45:10 des militants extrémistes, tout ça n'est absolument pas représentatif,
00:45:13 évidemment, de la paysannerie française.
00:45:15 Quand on défend une vision collectiviste et moyenâgeuse,
00:45:17 comme ça a été dit, tout ça n'est pas très sérieux.
00:45:20 Ils ont même prévu, j'ai noté, le 22 août, il y a une étape à Tours,
00:45:25 ils iront soutenir des militants écolos, jugés ce jour-là
00:45:28 pour avoir vandalisé la préfecture.
00:45:29 – Oui, parce que pendant ce convoi, ils vont s'arrêter sur des sites
00:45:33 qui vont être transformés ou qui seront utilisés comme les méga-bassines,
00:45:38 et justement, le 22 août, on a un soutien qui sort de ce joyeux cortège.
00:45:44 – Tout ça n'est pas très sérieux, c'est même désolant,
00:45:47 et c'est surtout contre-productif pour la cause écologique.
00:45:51 – Éric Porcher, un convoi qui est contre-productif,
00:45:54 on est sur un manque d'informations et de dialogues avec ces collectifs
00:46:00 qui sont contre ces méga-bassines ?
00:46:03 – Oui, tout à fait, le convoi qu'on veut nous mettre à travers les médias,
00:46:10 c'est de la pub pour ceux qui ne veulent pas discuter,
00:46:13 qui ne veulent pas aborder le fondement du débat.
00:46:17 Le fondement du débat, le climat est en train de se modifier,
00:46:23 ça on en est tous conscients, les agriculteurs sont en preuve d'hérédie pour le savoir,
00:46:28 il faut avec ça gérer, et il faut gérer de la pluie qui ne vient pas forcément
00:46:33 au moment où on l'attend, et c'est à ce titre-là que nous on pense
00:46:37 que la clé du stockage de l'eau en période hivernale,
00:46:40 c'est un élément, certes ce n'est pas le seul élément disponible
00:46:44 pour contrer le changement climatique que nous devons vivre,
00:46:50 mais c'est un élément que nous devons prendre en considération,
00:46:53 et juste un élément, les réserves de substitution,
00:46:58 parce que moi le terme que vous employez à travers les médias,
00:47:02 je ne peux pas le comprendre, mais les réserves de substitution,
00:47:06 substitution ça veut dire qu'on se permet de stocker de l'eau en période de haute eau,
00:47:12 de l'eau qu'on prenait habituellement en période d'étiage, c'est-à-dire en été,
00:47:18 et donc là il y a une nette amélioration des milieux qui est constatée
00:47:21 parce que justement on fait attention à la prise d'eau,
00:47:26 et ça c'est relativement important, et j'aimerais bien que ces gens
00:47:28 qui sont capables de partir en vélo jusqu'à Paris, aient aussi le courage
00:47:32 de venir à la table des discussions, et puis qu'on fasse ensemble,
00:47:35 qu'on trouve ensemble des moyens de résoudre ce problème.
00:47:38 Est-ce que les agriculteurs ont prévu de répondre avec un autre mouvement,
00:47:43 ou peut-être de défendre les projets en se rassemblant, en appelant à manifester ?
00:47:49 Est-ce que vous de votre côté, les agriculteurs, vous pensez à vous mobiliser ?
00:47:54 Alors nous, les responsables que nous sommes, la première chose qu'on fait
00:47:58 par rapport à nos irriguants, c'est de dire on reste calme,
00:48:02 malgré que nos terrains, nos récoltes soient saccagés, regardez à Sainte-Soline,
00:48:08 ça on n'en fait pas à État, mais à Sainte-Soline qui est une grande montagne.
00:48:12 Les terres ont été saccagées, et ça c'est complètement dépeurable
00:48:16 dans un État théoriquement de droit.
00:48:18 Je ne vais pas sur ce dossier-là, moi je pense que nous les agriculteurs,
00:48:22 on reste ouvert au dialogue, que les gens viennent nous voir.
00:48:25 Nous on est dans un département où tout n'est pas facile, tout peut se discuter,
00:48:30 mais on arrive à s'entendre, même avec les associations protectrices de l'environnement.
00:48:35 On a le président de FNE du secteur qui lui a dit, les réserves de substitution,
00:48:41 au départ j'étais contre, mais maintenant force est de constater
00:48:44 qu'elles amènent une amélioration de biodiversité dans les milieux,
00:48:48 et donc c'est un élément, ce n'est pas le seul élément qui doit répondre
00:48:51 au changement climatique, mais c'est un élément qu'on doit regarder de près
00:48:55 et qu'on doit faire évoluer.
00:48:56 - Laurence Benneux, il y a cette nécessité d'évolution justement
00:49:01 dans ce contexte de conflit entre agriculteurs et collectifs
00:49:05 pour la défense de l'environnement ?
00:49:07 - Mais oui, mais bon, alors moi je vais me faire un petit peu l'avocat du diable,
00:49:10 ce que vous disiez tout à l'heure, je pense qu'il y a des jeunes
00:49:12 qui sont sincèrement inquiets, c'est-à-dire qu'il n'y a pas que des extrémistes,
00:49:15 mais il y a beaucoup d'ignorance, et vraiment il a raison ce monsieur,
00:49:20 et je trouve qu'on a une responsabilité aussi.
00:49:22 Vous savez on a commencé à traiter le sujet à François,
00:49:26 bon ce n'est pas mon domaine, moi je suis justice,
00:49:28 mais comme on est une petite équipe, j'ai commencé à regarder,
00:49:31 je me suis rendue compte qu'en fait, je ne savais rien, vous voyez,
00:49:36 je ne savais rien, et qu'il n'y avait finalement rien de...
00:49:39 - Mange de pédagogie sur ces projets ?
00:49:41 - Oui, pas grand chose finalement de disponible.
00:49:45 J'ai par exemple appris, on en parlait sur Cnews,
00:49:50 c'était il y a quelques jours, avec une dame aussi, une agricultrice,
00:49:55 où j'ai appris qu'on jetait énormément d'eau douce,
00:50:00 qu'on balançait à la mer, il y a un gâchis monstrueux,
00:50:04 elle disait que c'était un des champs de bataille d'ailleurs,
00:50:06 donc c'était dans le sud de l'Est.
00:50:08 - Ça vient de l'éducation aussi des Français, on devrait échanger nos attitudes.
00:50:11 - Là ça vient des politiques publiques,
00:50:13 c'est pas moi qui choisis...
00:50:17 - Toutes les institutions...
00:50:20 - C'est une énorme quantité de mètres cubes, qu'on les laisse partir à la mer.
00:50:26 C'est pas moi non plus, vous voyez à mon petit niveau,
00:50:31 qui choisis qu'on va recycler, ou non, l'eau qui est quelque chose d'extrêmement recyclable.
00:50:36 Enfin, il y a plein de choses qui ne sont pas explorées,
00:50:39 mais surtout, effectivement, il y a beaucoup d'ignorance.
00:50:43 Et je disais avant l'émission, par rapport à ça,
00:50:46 je suis un peu désorientée, parce qu'il y a des agriculteurs qui semblent être pour,
00:50:52 il y a des agriculteurs qui semblent être contre,
00:50:55 et là-dessus, sur ce sujet technique, j'ai beaucoup de mal à me faire ne serait-ce qu'une opinion.
00:51:00 Bon, il faut être spécialiste, il y a un moment où il y a des enjeux.
00:51:05 Il y a des connaissances aussi scientifiques, statistiques...
00:51:09 - Vous êtes positionné sur le sujet ?
00:51:12 - Non, je ne suis pas positionné, mais si vous voulez,
00:51:14 d'abord, je ne suis pas positionné sur tous les sujets.
00:51:16 Il y a des sujets sur lesquels je ne suis pas positionné,
00:51:19 en revanche, je suis positionné de manière fondamentale
00:51:22 à détecter le ridicule des situations, le grotesque, vous parliez du grotesque.
00:51:26 Je suis très positionné.
00:51:27 - Vous avez l'impression que c'est un petit peu le carnaval ?
00:51:29 - Non, mais écoutez, alors j'ai observé, je voulais vous dire quand même,
00:51:32 avant qu'on ne change de sujet, que j'ai observé tout...
00:51:38 - On peut en remettre sûrement des images à l'antenne.
00:51:40 - Mais tous les défilés, etc. Je n'ai pas vu Médine à vélo.
00:51:43 - Il n'a pas participé.
00:51:45 - Ah ben voilà, alors j'étais déçu parce que je pensais le voir d'un coup apparaître au détour d'une image.
00:51:49 Manifestement, il n'est pas là, il doit réserver ses forces...
00:51:52 - Pour les universités d'été ?
00:51:54 - Pour les universités d'été, pour la fête de l'humanité, oui, bien sûr.
00:51:57 - Éric Porcher, vous êtes toujours avec nous.
00:52:00 Un mot aussi, pour terminer cette interview.
00:52:04 Est-ce que vous allez peut-être vous rendre sur des sites pour venir en aide à des agriculteurs, apporter votre soutien ?
00:52:12 Est-ce que vous comptez suivre quand même de très près ce convoi de l'eau jusqu'à Paris ?
00:52:19 - Alors évidemment, on suit de près ce convoi de l'eau.
00:52:23 Par contre, ce qu'il faudrait quand même remettre un petit peu en perspective,
00:52:28 c'est que là on sent qu'il y a des syndicats qui se mettent les uns contre les autres.
00:52:37 Et là, c'est complètement contre-productif.
00:52:41 Vous savez, nous on en est à la Chambre d'agriculture de Vendée,
00:52:45 on représente l'ensemble des agriculteurs, quels qu'ils soient.
00:52:49 Même si on a une majorité syndicaliste, bien évidemment, qui nous a conduits à la Chambre d'agriculture.
00:52:55 Mais on est capable de soutenir des projets de retenue collective ou des projets de retenue privée,
00:53:02 parce qu'on en fait quand même dans ce département, de stockage d'eau en période hivernale, et pour tous les agriculteurs.
00:53:08 Et donc là, moi je déplore vraiment qu'un syndicat, avec ses drapeaux d'une certaine couleur, se mette en avant.
00:53:16 Je trouve que c'est complètement déplorable, c'est complètement contre-productif pour l'agriculture.
00:53:20 On n'a vraiment pas besoin de ça.
00:53:22 Je pense que le sujet que vous aviez avant, par rapport aux boulangers, par rapport au coût de la farine,
00:53:29 par rapport au coût de l'électricité, vous avez juste oublié de citer qu'au départ de la farine, il y a le producteur de blé.
00:53:36 Et le producteur de blé, c'est un agriculteur.
00:53:38 Et quels que soient les agriculteurs, et quelles que soient les agriculteurs, on a besoin d'eau.
00:53:42 Et nous, on défend l'ensemble des agriculteurs.
00:53:45 Et l'ensemble des agriculteurs. Voilà.
00:53:47 Ce sera le mot de la fin de cette interview.
00:53:49 Éric Porcher, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir dans le Soir Info été.
00:53:53 On marque une courte pause et on revient tout de suite, resté sur CNews.
00:53:57 De retour sur CNews, merci d'être avec nous.
00:54:03 Vous êtes dans le Soir Info été, 22h, c'est l'heure de faire un rappel des titres, rappel de l'information.
00:54:08 Et c'est avec Simon Guillain. Simon, rebonsoir.
00:54:10 Rebonsoir, chère Célia, et bonsoir à tous ceux qui nous rejoignent ce soir sur CNews.
00:54:14 Cinq mois après les violents affrontements de Sainte-Sauline,
00:54:17 plusieurs centaines d'opposants au Méga-Bassine ont pris la route à vélo direction Paris.
00:54:22 Les manifestants, qui ne comptent pas baisser les bras, se sont élancés d'une commune voisine de Sainte-Sauline.
00:54:27 Et leur arrivée à Paris est prévue dans une semaine.
00:54:30 On va écouter à ce sujet le porte-parole du collectif Bassine.
00:54:33 On va monter jusqu'à la capitale, on va aller voir les institutions.
00:54:37 On va dire haut et fort que ce qu'on réclame, c'est un moratoire.
00:54:40 Et s'il faut le traduire, c'est un arrêt immédiat de tout projet de Bassine,
00:54:44 et de tout financement public des projets de Bassine, et pour l'ensemble du territoire national.
00:54:48 C'est notre condition sine qua non à la reprise du dialogue et à un apaisement des tensions.
00:54:52 Il n'y a pas d'autre issue possible.
00:54:54 Quand on voit à quel point ces projets de Méga-Bassine, aujourd'hui, sont remis en profondeur, en cause,
00:54:59 par tous ces scientifiques, par tous ces organismes comme la Cour des comptes,
00:55:02 le rapport de l'ONU est affligeant, très alertant,
00:55:06 et devrait obliger le gouvernement Macron à tout stopper dès aujourd'hui.
00:55:10 Si Macron était quelqu'un de raisonnable et ne voulait pas sortir de l'inaction climatique,
00:55:16 il annoncerait durant la semaine un moratoire sur les Méga-Bassines.
00:55:20 À Marseille, la grève des agents de nettoyage de la gare Saint-Charles a pris fin jeudi après-midi.
00:55:26 Ils dénonçaient depuis le début du mois le non-paiement de leurs salaires entamés le 1er août.
00:55:31 Cette grève avait entraîné l'accumulation de déchets dans la gare Saint-Charles,
00:55:34 l'une des plus grandes de France.
00:55:36 Avant celle du mois d'août, la gare Saint-Charles avait déjà connu
00:55:38 deux précédentes grèves de nettoyage cette année.
00:55:41 Et puis à l'international, après quasiment trois jours de propagation incontrôlable des flammes,
00:55:47 les pompiers constatent quelques améliorations sur l'île de Ténérife.
00:55:50 Le feu de forêt qui a déjà ravagé 4000 hectares,
00:55:53 c'est l'incendie le plus complexe des quatre dernières décennies
00:55:56 pour l'archipel espagnol des Canaries.
00:55:58 Voilà pour ce petit rappel de l'actualité.
00:56:02 On vous attend à 22h sur CNews.
00:56:04 Elle vous attend tout sourire.
00:56:05 Pour la suite de Soir Info, vous retrouvez tout de suite Célia Barotte et ses invités.
00:56:08 Merci beaucoup Simon Guillain.
00:56:10 Une courte pause à nouveau sur CNews, mais restez avec nous.
00:56:13 Soir Info été continue avec mes invités.
00:56:15 Merci de rester avec nous.
00:56:17 22h passées de bientôt.
00:56:22 7 minutes, vous êtes toujours sur CNews.
00:56:24 Merci d'être avec nous dans Soir Info été.
00:56:26 Et si vous êtes sur la route des vacances,
00:56:28 soyez vigilant à votre vitesse.
00:56:30 Puisque depuis que les présidents des départements peuvent prendre des arrêtés
00:56:34 pour revenir sur la limitation à 80 km/h instaurée en 2018,
00:56:38 50 départements au total ont opéré un retour à cette limitation de vitesse sur certaines portions.
00:56:43 7 départements sont repassés à 90 km/h sur l'ensemble des routes éligibles.
00:56:49 Il s'agit du Puy de Dôme, de l'Aveyron, de l'Allier, de la Corrèze, de la Creuse, du Cantal et de l'Ardèche.
00:56:56 Nous sommes en direct avec Philippe Nausière, président de 40 millions d'automobilistes.
00:57:01 Philippe Nausière, bonsoir.
00:57:03 Bonsoir.
00:57:04 Merci d'être avec nous dans Soir Info été pour revenir sur ces départements
00:57:09 qui sont repassés aux 90 km/h.
00:57:12 Alors qu'est-ce que vous en pensez, Philippe Nausière ?
00:57:14 Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour les automobilistes qui justement sont sur les routes de vacances ?
00:57:19 C'est effectivement une très bonne nouvelle pour les automobilistes.
00:57:23 Peut-être pas nécessairement pour ceux qui sont sur la route des vacances,
00:57:26 mais au moins ceux qui pratiquent ces routes toute l'année.
00:57:30 Et on s'aperçoit effectivement que ce sont beaucoup de départements ruraux
00:57:35 qui se sont rendus compte que c'était absolument stupide d'avoir ramené la vitesse de 90 à 80 km/h.
00:57:45 Alors ces décisions départementales prouvent les limites ou encore l'échec de l'abaissement à 80 km/h par Edouard Philippe ?
00:57:52 Une décision que vous avez, je pense, en 2018 contestée ?
00:57:56 On avait contesté effectivement cette décision en 2018, c'est évident.
00:58:01 Et on n'a pas arrêté depuis 2018 de faire du lobbying partout où on a pu pour essayer de faire évoluer les choses.
00:58:11 Et effectivement, on s'aperçoit aujourd'hui que les choses ont quand même pas mal évolué
00:58:15 parce qu'il y a 50 départements qui sont déjà passés à 90.
00:58:20 Alors bien sûr, pas sur toutes les routes, mais sur un certain nombre.
00:58:23 Parce qu'il y a plusieurs critères, c'est ça ? Pour repasser à 90 km/h ?
00:58:27 Oui, il y a plusieurs critères. Il faut regarder un petit peu l'axylantologie.
00:58:35 Et puis c'est le comité départemental de sécurité routière qui, quelque part, valide.
00:58:43 Il ne prend pas la décision, mais au moins il donne son avis, le préfet donne son avis.
00:58:49 Donc ce sont quand même des gens responsables.
00:58:52 Et aujourd'hui, on s'aperçoit qu'eux-mêmes se sont rendus compte que ce n'était pas en abaissant la vitesse de 10 km/h
00:59:03 qu'on avait fait chuter l'axylantologie dans toutes ces régions-là.
00:59:07 Oui, parce que selon un rapport de la sécurité routière, même si cet abaissement à 80 km/h
00:59:13 était majoritairement impopulaire du côté des automobilistes,
00:59:16 d'après le CRMA, sur les 20 premiers mois, entre 2018 et 2020, cela a permis d'éviter 349 morts sur les routes.
00:59:24 Est-ce que vous partagez ce constat ? Est-ce que vous pensez que 10 km/h, ça a permis d'éviter des drames sur les routes ?
00:59:32 Je ne partage pas tout à fait ce constat. Il y a eu effectivement sur cette période-là 349 décès de moins sur les routes.
00:59:42 Mais je pense qu'il ne faut pas vouloir systématiquement considérer que c'est grâce à cette mesure qu'on a eu un peu moins de décès.
00:59:51 On s'est retrouvés dans cette période-là aussi, ce que nous rappelons, dans la période Covid,
00:59:57 où la circulation a été nettement plus faible que dans les périodes précédentes.
01:00:03 Donc c'est un rapport un peu biaisé et des arguments qu'on peut contredire.
01:00:08 Il y a aussi Pierre Lagas, je voulais vous… Allez-y.
01:00:11 Biaisé, je ne sais pas. Je ne vais pas aller jusque-là. Mais bon, certainement un peu tendancieux.
01:00:17 Je voulais vous faire réagir aussi sur les propos de Pierre Lagas, vice-président de la Ligue contre la violence routière,
01:00:23 qui chez nos confrères de France Info a dénoncé une instrumentalisation politique de la sécurité routière
01:00:29 de la part d'un certain nombre d'exécutifs départementaux.
01:00:32 Pour lui, ceux qui sont repassés sur la totalité de leur réseau à 90 km/h sont des exécutifs irresponsables.
01:00:39 Qu'est-ce que vous avez envie de répondre à Pierre Lagas ?
01:00:42 Je ne sais pas quel est le plus irresponsable des deux.
01:00:46 Je ne me permettrai pas de dire que des préfets et des commissions de sécurité routière départementales
01:00:56 sont des gens irresponsables. Je pense au contraire que ce sont des gens très responsables.
01:01:02 Et voyez même, il y a encore deux départements qui sont en train de faire toutes les études nécessaires
01:01:11 pour également ramener des routes à 90 km/h. Je crois que c'est le Gard et le Morbihan.
01:01:19 Vous pensez que c'est que le début d'une longue liste de départements qui va rejoindre ces sept départements
01:01:25 qui sont redevenus 100% à 90 km/h ?
01:01:30 Je pense que c'est le début d'une longue liste, et notamment dans tous ces départements ruraux.
01:01:35 Ce sont des décisions d'urbains, de gens qui sont dans les très grandes villes,
01:01:45 où de toute façon on ne peut pas rouler à cette vitesse-là.
01:01:50 Donc c'est facile d'aller demander à des automobilistes qui sont dans des départements ruraux,
01:01:56 qui ont beaucoup de routes à faire, de réduire leur vitesse de 10 km/h.
01:02:00 Vincent Roy, est-ce qu'on assiste à une remontada des automobilistes en France ?
01:02:04 Oui, sans doute, mais je ne comprends à peine votre sujet.
01:02:06 Parce que le problème ce n'est pas 80 ou 90 km/h.
01:02:09 À partir du moment où on peut très bien aller de Saint-Sauline jusqu'à Paris en vélo,
01:02:13 pourquoi encore utiliser sa voiture ?
01:02:16 Ecoutez, vous serez d'accord avec moi, ça n'a plus aucun intérêt la voiture.
01:02:21 On peut tout faire à vélo.
01:02:23 La voiture c'est le passé, le vélo c'est l'avenir.
01:02:29 Il faut s'y mettre.
01:02:31 On vient de nous montrer qu'on était capable de parcourir des distances absolument colossales.
01:02:36 Il y a le Tour de France, maintenant il y a le Tour des Méga-Massines.
01:02:40 Donc on peut tout faire à vélo.
01:02:42 Arrêtons avec la voiture et arrêtons de nous poser des questions sur 80, 90 km/h.
01:02:46 Tout ça n'a plus beaucoup d'intérêt.
01:02:48 Tout nu à vélo et tout nu avec des dreadlocks, ça va être formidable.
01:02:53 Ça va être le cirque de permanence.
01:02:55 Je vais vous inscrire pour le convoi de l'eau.
01:02:57 Mais vous allez nous manquer sur ce plateau.
01:02:59 Évidemment que je vais y aller.
01:03:01 Célia, vous viendrez m'interviewer.
01:03:04 Je laisserai ça à mes confrères masculins.
01:03:06 Philippe Nozière, sur les 90 km/h, est-ce que vous pensez aussi qu'il y a d'autres absurdités
01:03:12 qu'il faudrait changer, sur lesquelles il faudrait revenir ?
01:03:15 Des lois qui ont été mises à l'encontre des automobilistes
01:03:18 et sur lesquelles il faudrait changer et avoir des décisions peut-être à l'échelle des départements ?
01:03:25 Vous savez, des décisions qui ont été prises à l'encontre des automobilistes,
01:03:31 il y en a énormément.
01:03:33 Donc je pense qu'on n'aurait pas assez de cette émission ce soir pour pouvoir en parler.
01:03:38 Mais là, à l'approche des JO, est-ce que vous avez aussi cette crainte
01:03:42 qu'il y ait une chasse à la voiture aussi,
01:03:44 qu'il y ait une contrainte des agréments pour les automobilistes à se déplacer ?
01:03:49 Est-ce qu'il va falloir aussi repenser ces déplacements ?
01:03:52 Alors, on commence effectivement à parler de ça, notamment sur Paris, la région parisienne,
01:03:59 avec la décision de Mme Hidalgo de retirer une voie sur le périphérique.
01:04:10 Alors, pendant les Jeux Olympiques, on peut tout à fait l'admettre,
01:04:15 mais notre crainte, c'est que ce genre de choses perdurent.
01:04:19 Ce généralisme peut-être aussi sur d'autres villes comme Lille, Lyon ou encore Marseille ?
01:04:24 On peut toujours avoir des politiques qui ont de très bonnes idées, vous savez.
01:04:29 On en parle souvent sur ces news, et Vincent a une réaction.
01:04:33 Mme Hidalgo, elle aime les rimes en O, elle aime les vélos et les bobos.
01:04:39 Ça va ensemble d'ailleurs, ça va ensemble.
01:04:41 Je note d'ailleurs, c'est très intéressant quand je vous dis les vélos et les bobos,
01:04:44 il y a 30 ans en arrière, le type qui avait un vélo,
01:04:47 c'était un type qui avait des difficultés financières, qui n'avait pas vraiment…
01:04:50 Vous voyez, je disais, tiens, moi je suis né en province, à Châtellerault,
01:04:55 pour ne pas le dire, dans la Vienne, le type qui avait un vélo, c'était un type qui n'avait pas…
01:04:58 Aujourd'hui, le type qui a un vélo, c'est le type qui a réussi.
01:05:00 Il n'y a que les bobos qui ont des vélos.
01:05:02 Vous regardez exactement un type qui est à peu près normalement constitué,
01:05:06 il ne va pas s'emmerder à rouler dans Paris, à vélo, avec l'intégralité des dangers que cela comporte.
01:05:12 Je vois des gens, je vois des pères de famille ou des mères de famille,
01:05:16 avec leurs enfants, sur le porte-bagages, au milieu d'avenues bondées…
01:05:20 Mais ça c'est un autre débat, on va revenir sur la voiture et sur cette limitation de vitesse.
01:05:26 Mais non, vous allez voir Célia, que ce n'est pas un autre débat.
01:05:28 Parce que vous avez d'un côté, encore une fois, des injonctions extrêmement précises qui concernent…
01:05:34 Vous allez voir que le monsieur va être tout à fait d'accord avec moi.
01:05:38 Il y a des injonctions terribles du point de vue de la sécurité routière,
01:05:46 et moi je ne vous parle qu'on va reprocher aux automobilistes,
01:05:50 mais il n'y a pas d'injonction sur la sécurité routière qu'on va reprocher aux vélocyclistes.
01:05:56 Donc il y a problème là-dessus.
01:05:59 Laurence Venneux, sur ce changement de limitation de vitesse,
01:06:02 en 2018 ça avait fait énormément de bruit, tout ça pour rien ?
01:06:06 Tout ça pour ça ?
01:06:08 Ça me semblait assez évident que ça n'allait pas faire une grosse différence
01:06:12 de passer de 80 à 90 km/h sur les nationales,
01:06:15 et effectivement dans les villes, de toute façon on ne peut pas rouler là-dessus,
01:06:18 enfin on ne peut pas rouler à cette vitesse-là.
01:06:21 Par ailleurs, on parlait là des jeux d'analyse…
01:06:23 Ça permettait aussi pour les contraventions, peut-être que c'était un moyen d'avoir de l'argent.
01:06:27 J'allais dire, et j'aimerais vraiment savoir de combien ça a fait augmenter les contraventions,
01:06:33 parce que quand même, voilà, en tout cas j'aimerais bien voir ces chiffres-là.
01:06:37 Par ailleurs, parce que ça j'y pense, on parlait des Jeux Olympiques et des étrangers,
01:06:41 mais attendez, c'est plus possible.
01:06:43 Quand on va recevoir des Allemands, ils vont être hallucinés.
01:06:45 Non mais c'est pas seulement ça.
01:06:46 Quand j'étais gamine, vous aviez, soit pendant un moment c'était 80-120 km/h,
01:06:50 après c'était 90-130 km/h, et 50 en ville.
01:06:54 Mais maintenant, alors il y a des endroits, c'est 70,
01:06:57 il y a des endroits c'est 80, il y a des endroits c'est 90,
01:07:00 il y a des endroits c'est 30, de temps en temps c'est 25, on ne sait pas pourquoi.
01:07:04 Moi j'ai déjà vu, il y a une voie rapide,
01:07:08 alors il y a un endroit, il y en avait un au sud de Montpellier, c'est dans l'autoroute,
01:07:13 c'était 90, d'un seul coup ça passe à 80, vous ne savez pas pourquoi.
01:07:17 Ah bon, et Paris ?
01:07:18 Attendez, dans Paris, avant on savait les couloirs de bus, ils étaient à droite.
01:07:23 Voilà, ils étaient à droite, on le savait.
01:07:25 Après on a mis les vélos, maintenant ils sont n'importe où.
01:07:30 Il y a des fois, vous vous retrouvez dans un couloir de bus, vous ne le savez pas,
01:07:33 vous ne vouliez pas aller sur le couloir de bus,
01:07:35 mais il faut simplifier les choses, je ne sais même pas à quoi ils pensent.
01:07:39 Une homogénéité des règles, c'est quand même, en plus, la garantie qu'elle soit respectée.
01:07:44 Moi je n'en peux plus.
01:07:45 Il y a d'autres choses à faire en termes de sécurité routière.
01:07:47 On va donner la parole à Maury Brûlé sur cette limitation de vitesse,
01:07:51 ce retour dans certains départements ?
01:07:53 La sécurité routière, ça a toujours été un sujet très sensible pour les Français,
01:07:56 on se rappelle des radars.
01:07:58 Après, il faut quand même rappeler que les mesures coercitives qui ont été prises ces dernières années,
01:08:02 donc répressives, clairement, dont les radars, ont clairement montré des résultats positifs
01:08:07 sur l'évolution du nombre de morts sur les routes,
01:08:09 beaucoup plus que la prévention routière, à mon avis.
01:08:12 Cela dit, là, dans ce cas présent, c'est une belle preuve de pragmatisme.
01:08:17 On a bien vu que ça n'avait pas d'impact sur la mortalité sur les routes.
01:08:21 Donc très logiquement, on revient à 90.
01:08:23 Il faut vraiment éviter l'idéologie sur ce genre de sujet.
01:08:26 Philippe Nozier, merci beaucoup d'avoir été avec nous.
01:08:29 Merci d'avoir accepté notre invitation si tardive.
01:08:32 Merci à vous.
01:08:33 Merci beaucoup.
01:08:35 Merci beaucoup. On va marquer une courte pause de publicité.
01:08:38 Merci, restez avec nous.
01:08:40 Soir Info, été, continue.
01:08:42 Merci d'être avec nous sur CNews.
01:08:47 Vous êtes bien dans le Soir Info, été.
01:08:49 Mes invités du soir à Mori,
01:08:51 Brelet, journaliste à Valeurs Actuelles,
01:08:53 Vincent Roy, journaliste,
01:08:55 Laurence Benneux, rédactrice en chef, adjointe de France Soir.
01:08:58 Avec mes invités, nous allons aborder plusieurs sujets,
01:09:01 notamment celle du cannabis en Allemagne.
01:09:04 En France, pour lutter contre le trafic de drogue et ses ravages,
01:09:07 notamment à Marseille, Gérald Darmanin a décidé d'envoyer la CRS8
01:09:10 dans la cité phocéenne.
01:09:11 Il s'agit d'une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines.
01:09:15 Mais chez nos voisins allemands, autre discours face à la drogue.
01:09:18 L'Allemagne se tourne de plus en plus vers une légalisation du cannabis
01:09:21 à des fins récréatives.
01:09:23 Le pays a franchi une étape supplémentaire
01:09:25 avec l'adoption en Conseil des ministres du projet de loi
01:09:28 qui sera accompagnée d'une campagne de prévention visant les jeunes.
01:09:31 Un sujet de Mathieu Dewez.
01:09:33 Du cannabis bientôt en vente et en libre circulation dans les rues d'Allemagne,
01:09:38 c'est l'objectif du gouvernement
01:09:40 qui a adopté mercredi le projet de loi en Conseil des ministres.
01:09:46 Il s'agit d'un tournant dans la politique en matière de drogue.
01:09:48 Nous décriminalisons, mais nous le faisons d'une manière
01:09:51 qui n'autorise que la culture privée.
01:09:53 Il sera possible à partir de 18 ans d'acheter
01:09:58 et de posséder jusqu'à 25 grammes de cannabis.
01:10:00 Selon le texte, il sera possible de cultiver jusqu'à 3 plants de cannabis
01:10:05 pour son propre usage.
01:10:07 La nouvelle législation prévoit également
01:10:09 la création d'associations à but non lucratif
01:10:12 des cannabis social club dont l'activité sera réglementée.
01:10:16 Ils ne pourront approvisionner que leurs membres,
01:10:18 500 maximum et à raison de 25 grammes par jour et 50 par mois.
01:10:23 Pour les jeunes âgés de 18 à 21 ans,
01:10:25 ce sera un peu moins 30 grammes par mois.
01:10:28 La consommation de cannabis devra se faire à l'extérieur de ces clubs
01:10:34 et sera interdite à moins de 200 mètres des écoles,
01:10:36 aires de jeux, terrains de sport et associations pour les jeunes.
01:10:39 Consomme-verbot aux écoles, ailleurs de 200 mètres,
01:10:42 aux écoles de jeu et aux centres d'éducation.
01:10:44 Reste à franchir l'étape du Parlement.
01:10:46 L'Allemagne se doterait ainsi d'une des législations
01:10:49 les plus libérales d'Europe, avec Malte et le Luxembourg.
01:10:53 Avant d'ouvrir le débat, je vais vous faire écouter
01:10:56 l'avis du docteur Pierre Sidon, psychiatre et psychanalyste
01:11:01 sur les effets indésirables du cannabis.
01:11:04 Il est classique que le cannabis peut avoir des effets indésirables
01:11:07 psychologiques importants.
01:11:09 Ça ne fabrique pas des maladies mentales, mais ça les déstabilise,
01:11:13 ça les déclenche à l'occasion, comme toutes les drogues du reste,
01:11:17 comme l'alcool aussi éventuellement.
01:11:19 Donc quand vous mettez le doigt là-dedans,
01:11:22 vous avez des conséquences singulières, au cas par cas,
01:11:26 qui peuvent être tout à fait préjudiciables.
01:11:29 J'entendais que l'Allemagne s'est lancée dans une campagne de prévention.
01:11:32 Il faut voir comment elle sera faite.
01:11:34 Est-ce que le modèle allemand, la décision prise par le gouvernement
01:11:38 allemand peut être applicable en France à Maurice Brelet ?
01:11:42 En tout cas, je ne suis pas du tout hostile au débat sur la dépénalisation
01:11:46 du cannabis. Je dis ça parce qu'à droite, une partie de la droite
01:11:49 et des îles notamment, sont totalement opposées, même au débat.
01:11:52 Moi, je ne suis pas hostile. Après, il faut poser tous les termes
01:11:55 du débat. Dépénaliser, voire légaliser le cannabis,
01:12:00 ça n'est pas anodin. Les conséquences ont été évoquées,
01:12:03 à la fois sanitaires, sociales, notamment chez les jeunes,
01:12:06 sécuritaires aussi, parce qu'il y a 300 morts, je crois,
01:12:09 sur la route, justement. On en parlait tout à l'heure.
01:12:11 300 morts liées au cannabis par an sur les routes de France.
01:12:15 Et on sait aujourd'hui que le cannabis est l'une des portes d'entrée
01:12:18 des drogues les plus lures encore, comme la cocaïne.
01:12:21 Donc, ne pas méconner, ne pas sous-estimer les conséquences
01:12:25 sanitaires, sécuritaires et sociales du cannabis.
01:12:29 En même temps, le débat, si on l'a, il est faussé par avance,
01:12:33 parce qu'en France, la dépénalisation, en tout cas,
01:12:36 elle existe de fait, en fait. L'arsenal juridique, en tout cas,
01:12:39 sur le consommateur, policier et judiciaire,
01:12:42 l'arsenal n'est pas à la hauteur. Le consommateur, même lorsqu'il est
01:12:46 arrêté, il s'en sort avec une amende. Personne ne fait jamais de prison,
01:12:49 sauf les gros trafiquants. Et surtout, dernier point,
01:12:53 le problème, moi, qui me semble le plus évident,
01:12:56 c'est que les mêmes qui défendent la dépénalisation,
01:12:59 aujourd'hui en France, c'est-à-dire essentiellement
01:13:02 les écolos et l'extrême gauche, sont les mêmes qui sont les plus
01:13:05 laxistes à tous les étages. Donc, il y a à craindre,
01:13:08 si jamais on devait suivre le modèle allemand,
01:13:11 c'est la promesse du chaos.
01:13:13 Il faudrait poser un cadre, Laurence Meneux, sur cette dépénalisation
01:13:17 du cannabis, cette légalisation récréative ?
01:13:21 Il faudrait poser un cadre, certainement.
01:13:24 - Est-ce que vous êtes plus ferme que celui qui était énoncé en Allemagne ?
01:13:28 - Moi, la réserve que j'ai, c'est quand même qu'à partir du moment
01:13:32 où on légalise, il y a une forme d'encouragement malgré tout.
01:13:35 - Il faut la promotion.
01:13:37 - Il y a une forme de banalisation.
01:13:39 C'est très, très hypo... On peut prendre d'autres choses.
01:13:42 C'est très hypocrite. Fumez-tu, alors que l'État fait des fortunes.
01:13:45 Pareil pour l'alcool, les jeux.
01:13:48 - Oui, parce que si on lutte...
01:13:50 - Attention, ça va vous donner des addictions.
01:13:52 - Un nouveau jeu à gratter toutes les trois semaines.
01:13:55 Il y a quelque chose... Alors qu'en fait, à partir du moment
01:13:58 où c'est autorisé, bien sûr qu'il y a une forme, et en même temps
01:14:02 de banalisation et d'encouragement.
01:14:05 Donc, un cadre, ça très certainement.
01:14:07 Est-ce que c'est utile, par-dessus le marché, réellement pour lutter
01:14:11 contre le trafic de drogue ? Moi, je ne suis pas très sûre.
01:14:13 Parce que la criminalité organisée, ce qu'on va lui prendre d'un côté...
01:14:17 - Elle ira chercher ailleurs.
01:14:18 - Elle va aller la chercher ailleurs.
01:14:19 Elle va de toute façon se réorganiser.
01:14:21 Il y a des limites, donc il y aura toujours des gens pour aller 30 grammes,
01:14:24 pour transgresser, pour aller dépasser les 30 grammes.
01:14:29 Et donc, il y a peut-être d'autres choses à faire.
01:14:31 Et d'ailleurs, même... La solution n'étant pas forcément non plus
01:14:35 par ailleurs d'envoyer la CRS 8 dans les cités de Marseille.
01:14:38 Parce que pendant qu'on fait ça, le problème, il est sur les gros trafiquants.
01:14:42 Donc, au lieu d'aller en petit kiné, et tout, nous, qu'est-ce qu'on fait ?
01:14:45 On veut, pendant un moment, on a cette idée de génie.
01:14:47 Heureusement, il y a eu un moratoire de vouloir réformer la PSJ,
01:14:50 qui marche très, très bien.
01:14:52 Le Conseil constitutionnel a quand même eu la même idée de génie
01:14:56 de déclarer un constitutionnel, l'article 60 des douanes, en septembre dernier.
01:15:00 Je veux dire, le ciel était aussi bleu que la veille.
01:15:02 Ça faisait juste plus de 70 ans que cet article était...
01:15:05 Ce qui revenait beaucoup à désarmer les douanes,
01:15:10 et qui les met dans une situation difficile, parce que la loi a changé.
01:15:14 Donc, du coup, eux, après, évidemment, ils voulaient que la loi change,
01:15:18 parce qu'ils n'avaient qu'une trouille.
01:15:20 Il y avait un an pour changer, pour mettre encore Formité,
01:15:23 avec le Conseil constitutionnel, qu'ils n'y arrivent même pas,
01:15:27 et qu'ils se retrouvent en septembre 2023, en ne pouvant plus rien faire du tout.
01:15:31 Mais enfin, là, il y a des limites qui ont été faites à leur champ d'action.
01:15:35 Par-dessus le marché, maintenant, ils doivent, si on leur demande,
01:15:39 écrire dans leurs rapports des choses qui vont dévoiler un petit peu leur savoir-faire,
01:15:49 le flair du douanier, c'est pas seulement du flair, c'est aussi de l'expérience.
01:15:53 Il y a malgré tout des stratégies.
01:15:55 Il y en a qui me disaient...
01:15:57 Déjà, on est très observé par les gros trafiquants.
01:16:00 Tout ça pour dire que, OK, on envoie la CRS 8 dans les cités de Marseille,
01:16:05 il va y avoir les petits points de deal,
01:16:07 mais il y a plein de mesures qui ont été prises
01:16:09 où les gros trafiquants doivent sabrer le champagne depuis un an.
01:16:12 - Et puis, il faut rappeler une chose avant tout débat.
01:16:16 C'est qu'en France, spécifiquement, on est champion du monde du trafic de drogue.
01:16:24 - Toujours pour les mauvaises choses, souvent.
01:16:26 - Et deux, non, on n'est pas champion du monde, je me trompe plus,
01:16:29 on est champion d'Europe.
01:16:30 On est champion d'Europe pour le trafic de drogue,
01:16:32 et deux, on est champion d'Europe pour la consommation.
01:16:35 Donc, les Allemands, j'ai envie de vous dire,
01:16:38 les Allemands font ce qu'ils font.
01:16:40 Est-ce que c'est duplicable en France ?
01:16:43 Voilà, la question est là.
01:16:44 De toute façon, en France...
01:16:45 - Parce que souvent, on regarde chez notre voisin, on fait la même chose, mais...
01:16:48 - Mais ce n'est pas forcément adaptable.
01:16:49 Et de surcroît, en France, on ne s'attaque pas aux consommateurs.
01:16:53 - La sanction devrait aller directement, d'abord chez le consommateur,
01:16:57 avant le vendeur ?
01:16:58 - C'est-à-dire que, non, conjointement,
01:17:01 il me semble que les deux sanctions, là, dans le cas d'espèces,
01:17:05 dans le cas qui nous occupe, sont connexes.
01:17:07 Mais il faut, évidemment, faire pression sur le consommateur,
01:17:11 ce qui n'est pas du tout la politique française.
01:17:14 - Quelle est la politique française sur le sujet à Montréal ?
01:17:17 - Sur les consommateurs, mais les policiers,
01:17:19 ça n'est pas une priorité pour les policiers.
01:17:21 - Il y a d'autres soucis.
01:17:22 - Il y a d'autres soucis.
01:17:23 En tout cas, ce qui est intéressant, c'est que des études ont été menées
01:17:26 sur les pays concernés, qui ont déjà dépénalisé,
01:17:30 et quasiment toutes les études ont montré que, non seulement,
01:17:33 évidemment, la consommation de cannabis avait augmenté,
01:17:35 et fortement augmenté, mais qu'en plus,
01:17:37 le marché noir et le trafic avaient continué.
01:17:39 - Bien sûr.
01:17:40 - Donc, tout ça ne change rien.
01:17:41 - Ce ne serait pas la solution.
01:17:43 On va écouter le ministre de la Santé allemand,
01:17:46 qui annonce et justifie un petit peu ce cadre et cette décision.
01:17:50 Écoutez-le, je ne sais pas si on l'a en régie,
01:17:53 on va l'écouter dans un instant.
01:17:56 - Il s'agit d'un tournant dans la politique en matière de drogue.
01:18:01 Nous décriminalisons, mais nous le faisons d'une manière
01:18:03 qui n'autorise que la culture privée.
01:18:05 Il sera possible à partir de 18 ans d'acheter
01:18:10 et de posséder jusqu'à 25 grammes de cannabis.
01:18:13 La consommation de cannabis devra se faire à l'extérieur de ces clubs
01:18:20 et sera interdite à moins de 200 mètres des écoles,
01:18:23 aires de jeux, terrains de sport et associations pour les jeunes.
01:18:26 - Voilà, reste à savoir si la France va copier le modèle allemand.
01:18:36 On restera à l'affût sur ces news.
01:18:38 Hier, un jeune Guinéen de 17 ans a été condamné à 18 mois
01:18:42 de prison ferme par le tribunal pour enfants de Rouen,
01:18:45 dans la Loire, pour l'agression sexuelle d'une fillette de 6 ans.
01:18:48 Rappel des faits et toutes les informations
01:18:50 avec notre journaliste police-justice Tanguy Hamon.
01:18:53 - L'affaire avait suscité de vifs débats,
01:18:56 notamment sur la question de se faire justice soi-même.
01:18:59 C'était à Rouen, souvenez-vous.
01:19:01 Un mineur isolé Guinéen s'était introduit au domicile d'une famille
01:19:04 et avait touché une fillette de 6 ans à travers la culotte,
01:19:07 alors que celle-ci dormait dans son lit.
01:19:09 Le père de la fillette l'avait alors rattrapé, l'avait frappé.
01:19:12 Eh bien, la justice vient de condamner le mineur isolé Guinéen.
01:19:16 Il a été reconnu coupable d'agression sexuelle
01:19:19 et a reçu une peine de 18 mois de prison ferme.
01:19:22 Il est actuellement derrière les barreaux.
01:19:24 Une peine qui satisfait la famille de la victime,
01:19:26 comme l'explique maître Anne Bacard, leur avocate.
01:19:29 - C'est une condamnation qui est lourde pour un mineur,
01:19:31 c'est vrai, il ne faut pas s'en cacher.
01:19:33 Mais elle est néanmoins appropriée.
01:19:35 C'est une condamnation trop lourde.
01:19:37 C'est-à-dire que c'est une sévérité, mais qui est justifiée,
01:19:39 qui est adaptée aux faits, à la gravité des faits
01:19:42 et à la personnalité aussi de l'auteur des faits,
01:19:45 avec un profil qui était quand même assez inquiétant
01:19:47 et plein de zones d'horreur.
01:19:49 Pour rappel, le père de la fillette,
01:19:51 qui s'était donc fait justice lui-même,
01:19:53 avait écopé d'une peine de 6 mois de prison avec sursis.
01:19:56 - Vincent Roy, on était encore sur un fait divers
01:19:58 ou un fait d'horreur, parce que lorsqu'on voit
01:20:01 quand même les faits qui ont été faits à l'encontre
01:20:05 de cette petite fillette de 6 ans,
01:20:09 comment on appréhende aussi cette justice ?
01:20:13 Est-ce que la réponse pénale a été à la hauteur
01:20:15 pour vous, 18 mois de prison ferme par le tribunal pour enfants ?
01:20:18 C'est assez quand on...
01:20:20 - Non, je ne trouve pas ça...
01:20:22 J'entends l'avocat de la victime dire
01:20:24 que c'est une condamnation très lourde, très lourde...
01:20:27 Non, alors pour un mineur, quel âge a-t-il exactement ?
01:20:30 - Lors des faits, elle avait 6 ans.
01:20:32 - Non, mais l'agresseur ?
01:20:34 - 17 ans.
01:20:35 - 17 ans, bon, voilà, moi je ne suis pas...
01:20:38 Je trouve que la prison ne règle pas tous les problèmes,
01:20:41 loin s'en faut, mais dans le cas d'espèce,
01:20:43 il faut quand même que la sanction tombe,
01:20:45 qu'elle soit sévère, c'est une sanction,
01:20:48 elle est tombée, est-ce qu'elle est sévère ?
01:20:50 18 mois de prison, je ne la trouve pas si sévère que ça,
01:20:55 parce que quand même, aller mettre sa main
01:20:57 dans les culottes d'une petite fille de 6 ans...
01:20:59 - Alors surtout que la personne s'était introduite
01:21:01 pour cambrioler le domicile, et elle en a profité,
01:21:03 voilà, pour commettre une agression sexuelle.
01:21:05 - Oui, il y a quand même un vrai problème
01:21:08 chez cette personne, donc...
01:21:10 Alors, il faut sans doute que la sanction pénale
01:21:15 soit, comme on vient de le dire, très fermée,
01:21:17 elle l'est, peut-être pas assez, mais elle l'est malgré tout,
01:21:20 et puis d'un autre côté, il faut peut-être imaginer des soins,
01:21:23 puisque...
01:21:24 - Oui, c'est ça, il y aura un suivi.
01:21:26 - Ah voilà, parce que ça c'est important,
01:21:28 il faut le dire aussi, parce que quand on a ce type d'attitude,
01:21:30 quand on vient cambrioler, on ne pense pas
01:21:33 à aller faire des attouchements sur la petite fille
01:21:35 qui dort dans sa chambre, c'est qu'on a quand même
01:21:37 un problème, me semble-t-il.
01:21:38 - C'est-à-dire que c'est un mineur isolé.
01:21:40 - Voilà.
01:21:41 - Parce que ça pose aussi...
01:21:42 - C'est la question des mineurs isolés.
01:21:44 - Mais bien sûr, il y a quand même aussi la question des misonnaires.
01:21:46 - Alors là, on retombe sur la politique migratoire.
01:21:48 - Il était isolé depuis combien de temps ?
01:21:50 Qu'est-ce qui s'est passé ? Quel a été son parcours ?
01:21:52 - On regarde le profil de l'agresseur.
01:21:54 - Oui, il y a quand même beaucoup de mineurs,
01:21:56 d'ailleurs on sait qu'ils sont prêts, c'est pareil,
01:21:58 qu'ils sont pris en main, on sait même qu'ils arrivent,
01:22:01 qu'ils partent d'Italie, qu'ils arrivent...
01:22:03 - Vous connaissez bien le problème des mineurs isolés.
01:22:05 - Ils ont été prostitués 25 fois.
01:22:07 - Ils sont la plupart du temps, enfin souvent,
01:22:09 ils prêtent des substances, ça peut peut-être expliquer...
01:22:15 - Non, mais ça...
01:22:17 - Non, pas "excuser", mais expliquer...
01:22:19 - Non, ça n'excluse rien du tout.
01:22:20 - Mais là, ça nous renverrait sur des questions de politique migratoire.
01:22:22 - Oui, mais prendre les mineurs en...
01:22:26 Moi, qu'on ne prenne pas en charge les mineurs, ça dépasse mon...
01:22:30 - Ah mais on ne prend pas en charge que les mineurs.
01:22:32 - On fait venir chez nous, et c'est notre politique migratoire,
01:22:35 on fait venir chez nous des gens dont, de toute façon,
01:22:39 on ne s'occupe pas, c'est ça notre politique pour l'heure.
01:22:42 Après, ça peut peut-être changer, mais on peut aussi croire au Père Noël.
01:22:45 - En tout cas, cette affaire a relancé le débat sur le droit
01:22:47 à se faire justice soi-même, puisque le papa de la fillette
01:22:50 a été condamné, lui, à 8 mois de prison avec sursis,
01:22:53 parce que, pour rappel, il avait mené un petit peu une enquête
01:22:57 avec des voisins pour retrouver l'agresseur de sa fille,
01:23:01 et puis il l'avait agressé physiquement.
01:23:04 Est-ce qu'à Maurie Brelet, vous trouvez que ça peut relancer
01:23:07 ce phénomène de justice soi-même ?
01:23:09 Est-ce que, aussi, les Français ont tellement un abandon,
01:23:14 un manque de confiance envers la justice, qu'ils préfèrent retrouver
01:23:18 l'agresseur et se faire justice soi-même ?
01:23:20 Il y a quand même eu 8 mois de prison avec sursis,
01:23:22 donc à l'époque, on avait quand même émis les faits,
01:23:27 comme quoi la justice avait pris en compte le fait
01:23:29 que le papa était sous le coup de l'émotion, avait agi indépendamment
01:23:33 de sa volonté, il ne voulait pas forcément s'attaquer à quelqu'un,
01:23:37 mais c'était l'émotion qui avait parlé, l'émotion d'un père.
01:23:40 Est-ce que ça relance le débat de se faire justice soi-même ?
01:23:43 En tout cas, on comprend évidemment bien sa colère.
01:23:46 On a affaire à un mineur isolé qui s'introduit à son domicile,
01:23:50 jusque dans la chambre, pour aller toucher sa fille.
01:23:54 C'est délirant. Par ailleurs, ce mineur isolé, il est en prison,
01:23:58 mais quand il sortira, qu'est-ce qu'il deviendra ?
01:24:01 C'est pourquoi je parlais des soins.
01:24:03 Non seulement les soins, mais en fait, ce mineur isolé,
01:24:05 il faut surtout qu'il puisse quitter la France,
01:24:07 parce qu'il n'a d'abord rien à faire sur le sol français.
01:24:10 Si en plus, il commet des délits et qu'il pénètre chez les gens
01:24:14 pour attoucher les enfants, c'est délirant.
01:24:18 Il faudrait qu'à la fin de sa peine, les mesures, si c'est possible,
01:24:22 administratives soient prises pour qu'à terme, il quitte le pays.
01:24:26 On a justement posé la question à l'avocate de la fillette qui a été agressée.
01:24:32 Alors, on lui a demandé, est-ce que cette peine relance le débat
01:24:37 sur la justice qui est faite par les victimes eux-mêmes ?
01:24:42 Écoutez.
01:24:43 La peine qui a été prononcée hier, elle n'est pas prononcée en réponse
01:24:46 au débat sur la question de se faire justice soi-même.
01:24:49 La peine qui a été prononcée hier, elle a été prononcée
01:24:51 en considération des éléments du dossier d'hier,
01:24:53 c'est-à-dire les éléments du dossier d'agression sexuelle sur mineurs
01:24:56 de moins de 15 ans, parce qu'elle a été beaucoup plus petite,
01:24:59 commis par un mineur, en fonction de ces faits-là,
01:25:02 en fonction de la personnalité de l'auteur.
01:25:04 Ce n'est pas une réponse à ce qui avait pu être reproché au père
01:25:07 de cette petite, ce pourquoi d'ailleurs il a été jugé.
01:25:11 La sanction qui a été prononcée contre lui il y a quelques mois de ça,
01:25:14 ça c'était une réponse à la question de se faire justice soi-même ou pas.
01:25:17 Mais le débat d'hier, ce n'était pas du tout celui-là.
01:25:20 Un dernier mot, Laurence Meunier.
01:25:21 Je sais que vous avez quand même cette spécialité
01:25:24 police-justice au sein de plusieurs rédactions.
01:25:27 Expliquez-moi un petit peu aussi cette affaire.
01:25:30 Est-ce que c'est la première fois qu'on a affaire à ce genre de méfaits ?
01:25:35 Un cambriolage qui se transforme en agression sexuelle sur une enfant.
01:25:39 Est-ce qu'on a aussi une réponse pénale qui est unique dans ce sens, cette affaire ?
01:25:47 C'est vrai que la peine est relativement élevée par rapport à ce qui se pratique.
01:25:53 Après on peut toujours discuter, mais de toute façon.
01:25:56 Alors ça pose aussi une autre question dont on parlait aussi justement sur ce plateau
01:26:01 il n'y a pas très longtemps, qui est la prise en charge des mineurs
01:26:06 auteurs d'agressions sexuelles sur d'autres mineurs,
01:26:11 qui est un champ qui jusqu'à aujourd'hui est quasiment laissé à l'abandon.
01:26:15 Il y a très très peu de spécialistes, ils ne sont pas aidés du tout.
01:26:21 Alors que c'est un problème qui est très important, parce que c'est quelque chose qui augmente.
01:26:27 Là on parle d'un mineur isolé, mais il y a aussi des mineurs qui sont agresseurs sexuels
01:26:33 qui ne sont pas isolés, dans des familles dysfonctionnelles, mais pas que.
01:26:38 Et avec des familles qui se retrouvent extrêmement déroutées.
01:26:45 En fait c'est vraiment un vaste sujet, mais qu'on ne peut pas réduire à une peine.
01:26:52 Est-ce que la peine est suffisante, pas suffisante ?
01:26:56 Est-ce que d'ailleurs la seule solution passe par la réponse pénale ?
01:26:59 Parce que probablement pas, mais là on paye des tas de manquements.
01:27:03 On paye justement le non-accompagnement des mineurs isolés.
01:27:07 On paye la non prise en charge des jeunes, quand on commence à se rendre compte qu'ils sont violents.
01:27:14 Le fait qu'il y ait des peines qui soient prononcées trop tard, etc.
01:27:20 Et après pour ce monsieur, je ne pense même pas que, aujourd'hui, en tout cas d'un point de vue juridique,
01:27:25 la question de se poser ce verre justice soi-même, elle ne se pose même pas.
01:27:29 C'est inenvisageable d'un point de vue, enfin dans un état droit, dans un état démocratique.
01:27:35 Après, évidemment, on a compris que le monsieur...
01:27:39 - Mais pas pour son voisin qui...
01:27:41 - C'est les tripes qui ont parlé, enfin...
01:27:44 - N'importe quel père aurait réagi ainsi.
01:27:48 - Et ça reste une peine qui est "symbolique", entre guillemets,
01:27:53 parce qu'il fallait quand même marquer le coup, justement pour dire maintenant...
01:27:57 - Je vous rappelle que dans le dernier cas terrible en date,
01:28:02 dans le fait d'horreur récent à Cherbourg,
01:28:06 l'individu qui, lui, a juste 18 ans,
01:28:10 mais qui a déjà un casier en tant que mineur préalablement,
01:28:14 était avant l'agression défavorablement connue des services de police,
01:28:19 mais était en boîte de nuit, c'est-à-dire en totale liberté,
01:28:23 la nuit précédant le viol barbare et ignoble qu'il a connu.
01:28:30 Donc d'un côté, on a un mineur qu'on met...
01:28:34 Alors voilà, le quantum de la peine, comment le juger ?
01:28:38 Comment dire "oui, c'est trop sévère, moi, 18 mois pour avoir tenté de violer une gamine de 6 ans,
01:28:46 ça ne me paraît pas sévère". Je le répète, je le dis, je l'affirme.
01:28:49 - Et en matière de réponse pénale, le ministère de la Justice a dévoilé le bilan de ces émeutes.
01:28:54 Au total, plus de 4000 personnes ont été interpellées,
01:28:57 2107 majeurs jugés et 1239 personnes condamnées à de la prison ferme.
01:29:04 Hier, sur notre antenne, Frédéric Lessis, chef du service d'information et de la communication de la police nationale,
01:29:09 expliquait par quels moyens les émeutiers ont pu être identifiés et interpellés.
01:29:13 On ouvre le débat juste après.
01:29:15 - Il faut savoir que oui, un pavé peut contenir de l'ADN.
01:29:18 L'embase d'un mortier qui a été utilisé pour tirer sur les forces de l'ordre peut laisser de l'ADN.
01:29:24 Les traces papillaires continuent à être relevées.
01:29:29 Certaines ont pu être sorties sur des traces papillaires qui avaient été laissées sur des véhicules qui avaient pu être dégradés.
01:29:35 L'importance aussi de la vidéosurveillance.
01:29:38 Certains commentent beaucoup "ça ne sert à rien, ce ne serait pas suffisant, ce n'est pas utile".
01:29:44 Ça a été capital dans les investigations qui ont été menées, comme bien souvent.
01:29:48 Le réseau de surveillance urbain, mais aussi la vidéo des commerces qui a pu être exploitée.
01:29:54 Elle a été énormément mise à contribution.
01:29:57 - On le voit, un mois et demi après ces émeutes, la réponse pénale, la réponse de la justice a été quand même à la hauteur.
01:30:04 On va le souligner.
01:30:06 Mais qu'en est-il de la réponse gouvernementale pour éviter de nouvelles émeutes ?
01:30:10 Est-ce que la sanction, ces interpellations, ces condamnations vont permettre d'éviter de nouvelles scènes de chaos dans le pays ?
01:30:18 - C'est tout le problème.
01:30:20 Ces bons chiffres montrent bien que quand le volontarisme politique est là, les résultats sont là.
01:30:27 On a bien vu que les policiers et la justice ont marché main dans la main pour interpeller un maximum d'émeutiers.
01:30:35 D'ailleurs, beaucoup ont été condamnés assez lourdement.
01:30:38 Le problème, c'est que là, cette opération intensive répondait à une situation exceptionnelle, des émeutes.
01:30:45 Mais dans quelques jours, on va revenir au quotidien.
01:30:49 On arrêtera tout ça et on retombera dans les travers de la police en manque de moyens
01:30:55 et d'une certaine forme de laxisme judiciaire et d'une justice surtout débordée, elle aussi en manque de moyens.
01:31:03 - Laurence Meneux, quelles leçons on doit en tirer de ces émeutes, de ces nuits d'horreur dans l'ensemble de la France ?
01:31:10 Ça a touché les villes mais aussi de plus petites communes.
01:31:13 Je pense à Neuilly-sur-Marne, L'Aile-et-Rose qui ont connu des scènes vraiment de chaos.
01:31:18 - Oui, c'était quelque chose qui mijotait.
01:31:21 C'est peut-être pour ça aussi qu'il y a eu ce que je considère entre nous comme une grosse opération de com' vraiment.
01:31:27 Des peines, on nous disait...
01:31:30 - Il y a certains mineurs qui vont être seulement jugés là à la rentrée parce qu'on ne pouvait pas faire de comparaison immédiate.
01:31:36 - Pour le coup, il y a eu des peines par rapport à la pratique judiciaire qui était quand même extrêmement sévère.
01:31:43 - Il y a par exemple de magasins, vous pensez à ça ? Ou de recel ?
01:31:47 - Oui, c'est ça, ou même on entendait des histoires de quelqu'un qui avait ramassé quelques choses dans la rue.
01:31:52 On a voulu faire du chiffre.
01:31:55 - Mais quand la justice applique et agit en critique...
01:31:59 - Non, je ne critique pas ça.
01:32:02 Je dis simplement qu'à mon avis, c'est une opération de com' qui ne va absolument pas durer.
01:32:07 - Le gouvernement était peut-être un peu trop débordé et on a sanctué...
01:32:10 - Oui, et puis quand même de la com'.
01:32:12 Je rappelle quand même...
01:32:15 C'est vrai qu'habituellement, les peines de moins d'un an, on a beaucoup de mal à les appliquer, même si c'est du ferme.
01:32:23 Je rappelle quand même que depuis le décembre 2021, avec la loi de la confiance de la justice,
01:32:30 qu'une condamnation aux assises ou en cours criminels ne vaut plus...
01:32:37 J'ai oublié le terme...
01:32:40 D'aller directement en prison.
01:32:41 - Du mandat de dépôt ?
01:32:42 - Oui, justement, ce n'était pas un mandat de dépôt.
01:32:45 Mais maintenant, c'est maintenant, les cours d'assises et les cours criminels peuvent signer un mandat de dépôt immédiat ou différé.
01:32:55 Et quand ils décident du mandat de dépôt, ils doivent en justifier.
01:33:00 C'est comme ça que dans les rues, on parle des gens qui ont des peines de moins d'un an de prison qui ne sont pas appliquées.
01:33:07 Mais on a des gens qui ont été condamnés en cours d'assises ou en cours criminels,
01:33:13 puisque partout au marché, on essaie d'avoir la peau des assises,
01:33:16 ou en cours criminels et qui sont dehors et qui attendent qu'on veuille bien les convoquer.
01:33:22 - Plus de détention provisoire peut-être juste après les arrestations ?
01:33:27 Est-ce que ça serait une solution ?
01:33:29 Une mise en détention provisoire en attente de jugement ?
01:33:33 - Il reste un temps de respecter, on ne peut pas mettre en dé...
01:33:36 Le problème, lorsque vous mettez en détention provisoire, il faut savoir quand est-ce que vous pouvez juger.
01:33:42 - C'est ça.
01:33:43 - Or, vous avez un temps...
01:33:44 - C'est pas le problème qu'il soit libéré avant d'être jugé.
01:33:46 - Voilà. Par exemple, lorsque vous mettez...
01:33:48 Il y a un certain nombre de cas, vous pouvez mettre en détention provisoire pour un mineur que un mois,
01:33:54 pour un majeur que un an.
01:33:56 Il faut que le procès n'intervienne pas avant une certaine date, etc.
01:34:02 Vous pouvez vérifier mes propos sur les durées, parce que je ne suis pas un spécialiste de la détention provisoire.
01:34:07 On ne peut pas tous permettre, il y a un cadre légal, il s'agit alors là, pour le coup, de respecter à la lettre.
01:34:13 - Oui, d'autant que cette histoire de mandat de dépôt qui doit être justifiée, c'est si la personne est comparue libre.
01:34:18 Or, comme on ne peut pas le garder, comme au bout d'un an, on est obligé de le laisser repartir, de ressortir s'il n'a pas été jugé,
01:34:27 ça fait un joyeux bazar, parce que pour des gens où on se dit qu'ils sont probablement coupables,
01:34:32 et puis quand même, ils sont probablement super dangereux.
01:34:35 Du coup, on va précipiter leur jugement par rapport aux autres.
01:34:40 Il y en a d'autres qui vont être jugés encore plus tard, pendant ce temps-là, les victimes attendent.
01:34:44 Enfin, je veux dire, c'est extrêmement compliqué.
01:34:47 - Il faut redonner aussi à la justice un certain nombre de moyens.
01:34:52 - C'est ça.
01:34:53 - Donc, des interpellations suite à des violences, des pillages, des dégradations.
01:34:57 Dans la nuit du 29 au 30 juin dernier, près de 300 émeutiers ont dégradé 106 commerces
01:35:03 et causé la destruction de 5 immeubles à Montargis, dans le Loiret.
01:35:07 Mais l'heure n'est pas encore à la reconstruction pour cette commune.
01:35:10 Plus d'un mois après les émeutes, le centre-ville est toujours marclé.
01:35:14 Regardez ce reportage signé Florian Doré, Olivier Gangloff et Sarah Varny.
01:35:19 Dans les rues du centre-ville, les stigmates des émeutes sont encore visibles.
01:35:24 Une image de Montargis saccagée qui marque les habitants.
01:35:28 - Ça fait mal au cœur, c'est une tristesse.
01:35:31 - Ça reste triste malgré tout, parce que Montargis, c'est un petit centre-ville,
01:35:35 donc c'est vrai que ça pollue un petit peu rapidement la ville.
01:35:39 - On est encore dans la blessure, mais c'est pas prêt de cicatriser.
01:35:42 Ici, une voiture bélier a totalement éventré ce commerce.
01:35:46 Cette coiffeuse continue malgré tout de travailler de l'autre côté de ces palissades en bois.
01:35:51 - Toutes ces choses-là sont parties, qui étaient là-bas.
01:35:53 Ça s'est défoncé, mon outillage est parti.
01:35:56 Et puis, on a oublié beaucoup de produits.
01:35:58 Voilà, donc c'était vraiment l'horreur.
01:36:01 Quand je suis arrivée, c'était l'horreur, parce qu'on est démunis,
01:36:04 on se pose la question, j'ai pas rêvé ou tout, c'est terrible.
01:36:08 En attendant, Mireille s'organise pour accueillir au mieux ses clients.
01:36:12 - Alors, ils ont mon téléphone portable et mon téléphone fixe.
01:36:15 Plus, donc, ils me cognent dans mes planches.
01:36:18 Vous voyez, ça fait maison close, maintenant, quelque part.
01:36:21 Et il y a des affiches aussi qui sont dessus.
01:36:24 Des dégâts qui ont un coût et les travaux peinent à démarrer.
01:36:27 Après le vote dans l'urgence du projet de loi reconstruction
01:36:30 à l'Assemblée nationale, la ville de Montargy attend toujours.
01:36:34 - Concrètement, nous n'avons pas encore eu les effets bénéfiques
01:36:39 des aides qui pourraient nous aborter,
01:36:42 notamment par le gouvernement, par les services de l'Etat.
01:36:46 - Selon la ville, le coût des dégâts se compte en millions d'euros.
01:36:50 - Alors, on se retrouve avec des émeutiers interpellés,
01:36:53 condamnés, mais des municipalités et des commerçants abandonnés, Vincent Roy.
01:36:58 - Non, mais je réfléchissais à la question que vous avez posée en préambule
01:37:04 qui consistait à dire ceci.
01:37:07 Est-ce que les émeuts peuvent se reproduire demain ?
01:37:11 Je réponds à la question par une question.
01:37:14 D'après vous, qu'est-ce qui a changé aujourd'hui ?
01:37:19 Rien. C'est-à-dire que les mêmes conditions peuvent produire les mêmes effets.
01:37:26 On n'a pas eu d'analyse du président de la République sur ces émeutes.
01:37:32 Dans la dernière interview de l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy,
01:37:37 il dit que les émeutes étaient prévisibles.
01:37:41 Et d'ailleurs, je crois que toute une partie du personnel politique
01:37:45 savait que ces émeutes pouvaient à tout moment se produire.
01:37:49 Et je pense que si nous avons un second cas, Naël, demain ou approchant,
01:37:56 ces émeutes peuvent tout à fait se reproduire.
01:38:00 - Sachant qu'on a le dernier interrogatoire aussi pour le policier mis en cause dans l'affaire Eddy.
01:38:04 - De surcroît.
01:38:05 - Donc, le fin août, là, on est aussi aux aguets concernant ces démarches de violences.
01:38:10 - Absolument pas à l'abri de retrouver des émeutes ou des scènes d'exaction.
01:38:17 J'ajoute qu'il y a quand même une manifestation au mois de septembre.
01:38:21 - 23 septembre.
01:38:22 - 23 septembre, une manifestation.
01:38:24 - Contre les violences policières.
01:38:26 - Contre les violences policières, etc.
01:38:28 Donc, le climat, me semble-t-il, ne s'est pas apaisé.
01:38:32 Et donc, on peut craindre effectivement qu'il y ait reproduction du même schéma.
01:38:39 - Qu'en est-il pour nos commerçants à Brûlé ? Est-ce que leur désarroi a été entendu ?
01:38:44 On en a ce maire de Montargis qui dit n'avoir eu encore aucun retour, aucune aide.
01:38:49 Des commerçants qui sont obligés d'exercer à moitié avec des palissades.
01:38:55 Comment on fait alors que la rentrée va arriver ?
01:38:57 Parce que là, on est dans un contexte déjà estival et parfois compliqué pour les commerçants pour avoir des revenus.
01:39:03 Mais une rentrée qui est encore compliquée.
01:39:06 - Compliquée, oui. Alors, il y a une partie des dégâts a priori qui seront pris en charge par les assureurs, en toute logique.
01:39:12 - La réponse est longue.
01:39:14 - La réponse est longue. Et puis alors, pour ce qui est des aides publiques,
01:39:16 quand on connaît l'efficacité de la bureaucratie française,
01:39:20 malheureusement, je crains qu'ils nous doivent attendre encore quelques jours ou quelques semaines.
01:39:25 - Laurence Benneux, une analyse sur ces commerçants qui sont délaissés.
01:39:30 On a aussi des municipalités, des écoles qu'il va falloir reconstruire,
01:39:34 qu'il va falloir rénover avant la rentrée scolaire.
01:39:37 On a des municipalités qui attendent un retour de l'État.
01:39:40 On a vu une certaine mobilisation des maires pendant ces émeutes.
01:39:44 Il y avait le maire de Neuilly-sur-Marne qui, toutes les nuits, attendait et était à l'affût
01:39:51 de savoir s'il allait retrouver sa ville à feu et à sang.
01:39:55 Donc, on a des maires qui sont mobilisés, mais qui ne sont pas soutenus.
01:39:59 - Oui, c'est vrai. En plus, c'est tombé pendant l'été, donc c'était encore pire.
01:40:03 - Bien sûr, bien sûr. Et c'est vrai que les assurances,
01:40:08 elles sont longues, puis pas toujours très bonnes payeuses.
01:40:11 Ça dépend. Enfin, elles font quand même des difficultés.
01:40:14 Donc, peut-être qu'un bon coup de pression, mais je ne suis pas sûre
01:40:17 qu'il fallait compter sur le gouvernement actuel pour mettre un gros coup de pression aux assureurs.
01:40:22 - Est-ce qu'il faut aller dans une logique aussi ? Qui casse-paye ?
01:40:26 - Déjà, il faut qu'ils soient solvables, parce que qui casse-paye...
01:40:29 - Les mineurs, voilà. Mais la responsabilité des parents, peut-être ?
01:40:32 - Normalement, c'est pareil. On ne peut pas faire des généralités comme ça.
01:40:37 Vous savez, vous allez avoir des parents, ils vont avoir élevé plusieurs enfants...
01:40:43 - Mais bon, que faisaient des mineurs ? On avait quand même des enfants de 10, 11 ans, 14 ans.
01:40:49 Un enfant de 14 ans qui a été condamné, justement, pour ces émeutes.
01:40:53 - De toute façon, un enfant de 10, 11 ans, normalement, il y a une responsabilité.
01:40:57 - On était à la limite du gouvernement pour gérer cette situation.
01:40:59 - Il y a une responsabilité parentale, de toute façon.
01:41:01 - D'office. La responsabilité des parents est engagée.
01:41:05 - Au niveau du défaut. Le défaut de soins, le défaut de surveillance,
01:41:09 c'est quelque chose qui est déjà prévu par la loi.
01:41:11 - Il faudrait sanctionner les parents. Il y a eu des interpellations, des condamnations.
01:41:16 Mais mettre devant la justice les parents...
01:41:18 - Un gamin de 10, 11 ans...
01:41:19 - Mettre d'une manière ou d'une autre les parents devant leur responsabilité, tout simplement.
01:41:22 - Avec peut-être une suspension des aides familiales.
01:41:25 - Des fois, il y a ces propositions qui viennent d'élus politiques concernant les familles de délinquants,
01:41:31 de soi, leur enlever des avantages sociaux.
01:41:35 - Non, mais il y a un moment où vous ne pouvez pas casser sans en assumer un certain nombre de responsabilités.
01:41:42 - Là, c'était les vacances scolaires. Ces jeunes-là auraient pu être mobilisés pour réparer, pour revendre...
01:41:46 - C'est ce que j'ai en train de me dire. J'y pensais, moi, tout à l'heure.
01:41:48 - C'est fort.
01:41:49 - Des petits travaux d'intérêt général, en plus.
01:41:51 - Pour prendre conscience de l'acte.
01:41:53 - Voilà. Alors bon, à 10, 11 ans, oui, si, j'irais bien chercher des poules dans la tête des parents.
01:41:57 Mais bon, des plus grands, des mineurs, ou d'ailleurs même pas seulement des mineurs...
01:42:04 - Après, on avait des pires, voilà, qui étaient assez grands.
01:42:06 - Mais on leur rajoute des... une pénalité générale où vous allez les réparer, ou je sais pas,
01:42:15 pendant tant de temps, vous travaillerez gratuitement pour ces commerçants.
01:42:19 - Parce que c'est souvent aussi dans des zones où il y a beaucoup d'avantages sociaux,
01:42:23 où des infrastructures toutes neuves, des gymnases, on leur paye aussi des fois,
01:42:29 on les aide pour partir en vacances, pour avoir des activités,
01:42:31 et c'est le remerciement qu'ils donnent à la République.
01:42:34 - C'est ce que j'allais vous dire. Ben oui, oui, bien sûr, mais c'est comme ça dans notre pays.
01:42:39 Remarquez, la seule réponse qu'ils ont, c'est une dissertation du président de la République sur la liberté.
01:42:43 - Un 17 août, voilà.
01:42:45 - Qui ne vaut pas 17 et qui est une dissertation pour classe terminale.
01:42:48 - Qui est la plupart du temps un peu hébété.
01:42:51 - Oui, sur le principe, je suis totalement d'accord.
01:42:54 Il faudrait pouvoir sanctionner les parents lorsque leurs enfants mineurs sont mis en cause.
01:43:00 Et il y a eu beaucoup de mineurs impliqués dans les émeutes.
01:43:04 - C'est un peu le caractère inédit de ces émeutes par rapport, je pense, à 2005.
01:43:08 - Oui, tout de plus.
01:43:09 - C'est ces émeutiers qui étaient très jeunes, qui ont profité.
01:43:12 - On voit déjà dans les manifestations, chaque rassemblement permet d'aller casser, d'aller piller.
01:43:18 Et là, on était sur vraiment une sauvagerie inédite.
01:43:22 - Ça a été la grande nouveauté de ces émeutes.
01:43:25 C'est la jeunesse des émeutiers dans leur grande majorité.
01:43:30 C'était ça, la grande nouveauté.
01:43:33 Alors, il faut distinguer entre les émeutiers parce qu'il y a les émeutiers en tant que tels.
01:43:37 Et puis, il y a les pilleurs.
01:43:39 - Et puis, il y avait aussi les émeutiers à Nanterre qui étaient là pour défendre la cause Nahel.
01:43:45 Et puis, dans toute la France, on a un petit peu rejoint le buzz sur les réseaux sociaux.
01:43:50 On était arrivé sur un phénomène.
01:43:52 - C'est pour ça que je dis, sur le mot émeutier, il faut être très précis.
01:43:56 Parce que dans les émeutes, il n'y avait pas que des émeutiers.
01:44:02 Il y avait aussi des pilleurs, des opportunistes, comme vous le disiez très justement.
01:44:05 Il y avait des gens qui étaient là pour profiter d'une situation que d'autres avaient créée.
01:44:09 Mais l'affaire Nahel, on sait, beaucoup de jeunes se sont rebellés à partir de l'affaire Nahel.
01:44:17 Mais enfin, ça a été un feu de paille, ça n'a pas duré longtemps.
01:44:20 - C'était juste pour faire violence à la police, se casser du flic, comme on pourrait dire.
01:44:24 - Ah ben, il y avait l'expression d'une haine.
01:44:28 Vous savez, il y avait un papier en réponse à l'interview du président de la République dans le Figaro magazine.
01:44:38 Il y avait une réponse de Thibaud de Montbrial.
01:44:40 Et la réponse de Thibaud de Montbrial, enfin, en tous les cas, le Figaro l'avait vendue comme une réponse à l'interview du président de la République.
01:44:46 Mais il s'avère que le texte était assez intéressant, car il mettait vraiment les pieds dans le plat en disant,
01:44:52 vous savez, cette dernière génération, enfin, les plus jeunes des émeutiers, en parlant de la France et des Français, ne nous aiment pas.
01:45:02 Il y avait ça dans le texte de Thibaud de Montbrial.
01:45:06 C'est peut-être un point sur lequel, à mon sens, il est urgent de s'arrêter.
01:45:11 - Ce qui est aussi inquiétant, c'est la première réaction qu'a eue Emmanuel Macron à la fin des émeutes.
01:45:16 Il a dit "attendez, non, je n'ai pas très bien compris, laissez-moi le temps de réagir".
01:45:20 - Il fallait une compréhension au président de la République.
01:45:22 - Dans ce cas-là, il aurait mieux voulu qu'il se taise.
01:45:26 - Ou qu'il aille sur le terrain avec nos forces de l'ordre d'aller en première ligne d'être agressé, d'être violenté, d'être accusé de violence pour prendre conscience des choses.
01:45:34 - Il le sait, il sait ce qui se passe, il en connaît les causes, il est informé par le renseignement français.
01:45:40 - Est-ce qu'il en est le responsable ? Est-ce que sa politique est responsable ?
01:45:44 - Il ne peut pas être comptable de 30 ans, de 20 ans, 30 ans.
01:45:48 - Il y a deux théories qui s'affrontent là-dessus.
01:45:50 Il y a des gens qui disent qu'il est aussi comptable de la continuité du pouvoir en tant que président de la République.
01:45:55 - Parce que c'est son deuxième mandat.
01:45:56 - Oui, d'autant que c'est son deuxième mandat. Pas de tout, mais il est évidemment comptable comme les précédents.
01:46:00 - En plus, pour la fin de Naël, il y avait quand même une représentation.
01:46:04 J'ai couvert la manifestation...
01:46:09 - La marche blanche de la Maman.
01:46:11 - La marche blanche. Il y avait tous ces gens qui étaient effectivement émus.
01:46:14 Parce qu'un gosse de 17 ans, c'est toujours triste.
01:46:16 - On ne le souhaite à personne, dans n'importe quelle condition.
01:46:18 - Mais bon, il y avait aussi des militants...
01:46:22 - Est-ce que vous pensez que c'est son collectif qui a récupéré ce combat ?
01:46:25 - Oui, il y en a qui ont récupéré ce combat, bien sûr.
01:46:27 Et ça n'a pas aidé. La réaction, d'ailleurs, que les policiers ne lui pardonnent pas, d'Emmanuel Macron,
01:46:34 à ce moment-là, n'a pas aidé non plus.
01:46:39 Je ne suis pas sûre, en plus...
01:46:41 Alors c'est pareil, ça a été pour calmer les gens et tout ça.
01:46:43 Mais d'un seul coup, la façon dont on a quand même peut protéger les forces de l'ordre,
01:46:49 ceux-ci n'engagent que moi et on ne commande pas les décisions de justice,
01:46:52 mais pour re-plaintre, les policiers,
01:46:57 alors eux, ils ne sont pas en direct, mais les policiers du RED,
01:47:01 la façon dont on en a parlé...
01:47:03 - On a fait appel à des unités d'élite.
01:47:05 - Oui.
01:47:06 - Et voilà comment on les remercie.
01:47:07 - Voilà, je ne m'en remets pas.
01:47:09 Apparemment, dans l'affaire Nahel, il y a quand même beaucoup de gens,
01:47:14 enfin des policiers, mais vous voyez, des experts, qui me disent
01:47:17 qu'il a respecté le protocole.
01:47:20 Il a respecté ce qu'on apprend dans les écoles de police.
01:47:23 Il apprend. Autant il y a des points de vue qui sont plus réservés,
01:47:26 qui sont plus mitigés.
01:47:28 - C'est en virus que l'enquête dit.
01:47:29 - Sur ce qui s'est passé à Marseille, mais il faudra voir ce qui ressort de l'enquête.
01:47:32 - C'est deux affaires vraiment différentes.
01:47:34 - À propos de la marche blanche qui déclenche les émeutes,
01:47:39 donc on est dans le sujet.
01:47:41 - Qui n'éclenche pas forcément, parce que moi je suis allée sur le terrain
01:47:44 juste au moment, juste après le décès de Nahel.
01:47:47 Donc c'était début d'après-midi, j'étais sur le terrain à Nanterre,
01:47:51 au plus près de la famille de Nahel.
01:47:53 On entendait déjà les jeunes de Nanterre dire "Restez sur le terrain,
01:47:56 Nanterre, ce soir la nuit va être compliquée pour les préfectures".
01:48:00 Il y avait quand même cet appel à la vengeance, à montrer son mécontentement.
01:48:06 Et ensuite il y a eu ces nuits d'émeutes.
01:48:09 - Je reviens sur la marche blanche.
01:48:12 - Il y a peut-être entretenu qui a cultivé cette haine.
01:48:16 - Puisque vous y étiez, c'est au cours de cette marche blanche
01:48:20 qu'a été criée "Mort aux porcs et mort aux juifs".
01:48:24 Je veux souligner là la grande cohérence des les filles,
01:48:28 qui ne sait, M. Mélenchon ne s'est pas manifesté pour dénoncer
01:48:31 un quelconque antisémitisme latin au cours de cette marche blanche.
01:48:35 On est bien d'accord, il est donc absolument cohérent
01:48:38 qu'ils reçoivent aujourd'hui Médine.
01:48:40 C'était juste pour faire une parenthèse.
01:48:42 - D'ailleurs le monument des déportés de la Résistance a été vandalisé.
01:48:45 - A été vandalisé.
01:48:46 - Ça m'avait beaucoup choqué, je les avais vus en train de me dire...
01:48:49 - Donc la marche en conséquence...
01:48:51 - A cultivé un petit peu le climat de violence.
01:48:53 - La marche en conséquence n'était absolument pas blanche.
01:48:56 Voilà, sans quoi il n'y aurait pas eu...
01:48:58 Non mais sans quoi ?
01:48:59 Une marche blanche c'est une marche pacifique.
01:49:02 C'est la définition d'une marche blanche.
01:49:04 Quand on entend crier "Mort aux porcs et mort aux juifs",
01:49:08 ça n'est pas une marche blanche, pas une marche pacifique.
01:49:11 - Ou même "Tout le monde déteste la police".
01:49:13 - Pardon ?
01:49:14 - Ou même "Policier assassin" ou "Tout le monde déteste la police".
01:49:16 - Oui absolument.
01:49:17 - 23h passées de quelques minutes, le moment pour nous de faire un point
01:49:20 sur l'information, les principales informations du jour,
01:49:22 c'est avec Simon Guillain. Simon, bonsoir.
01:49:25 - Bonjour, bonsoir chère Célia et bonsoir à tous ceux
01:49:27 qui nous rejoignent sur CNews à 23h.
01:49:30 Soyez très prudents dans les prochains jours puisque la vague de chaleur
01:49:33 qui touche le pays va s'intensifier dès ce week-end.
01:49:36 Météo France a d'ailleurs placé 28 départements en vigilance
01:49:39 aux ranches canicules.
01:49:41 Les températures pourraient atteindre voire même dépasser les 40 degrés
01:49:44 dans le sud de la France.
01:49:46 Et pour faire face justement à ces fortes chaleurs,
01:49:48 je vous propose d'écouter les quelques conseils d'Agnès Ricaribon.
01:49:51 présidente de la Société française de médecine d'urgence.
01:49:54 - Alors bien s'hydrater avec une alimentation équilibrée,
01:49:59 les fruits et légumes ça amène aussi de l'eau.
01:50:02 Éviter l'alcool, une pinte de bière ça déshydrate en fait,
01:50:07 c'est agréable à boire mais ça entraîne déshydratation
01:50:11 parce que ça favorise l'urine donc il vaut mieux une pinte d'eau
01:50:13 qu'une pinte de bière.
01:50:15 Et ne pas sortir au moment des pleines chaleurs,
01:50:17 savoir se rafraîchir avec des linges humides
01:50:20 et ne pas rester dans les endroits où il y a des îlots de chaleur,
01:50:24 aller plutôt dans les endroits où il y a des réfrigérés.
01:50:27 Alors les EHPAD ont mis en place des mesures qui marchent très bien.
01:50:30 Les plus à risque sont les personnes âgées qui sont isolées à domicile.
01:50:34 - Et puis la situation toujours très préoccupante au Canada,
01:50:37 vous le savez, touchée par des incendies depuis le début de l'été.
01:50:41 Les quelques 20 000 habitants de Yellowknife,
01:50:43 cette ville située dans le nord du pays,
01:50:45 sont engagés dans une course contre la montre
01:50:47 et leur maison menacée par un important feu de forêt.
01:50:50 Sachez que depuis le début de la saison,
01:50:52 près de 170 000 Canadiens ont été évacués à travers le pays
01:50:55 et ce chiffre près de 14 millions d'hectares,
01:50:58 ce qui représente la superficie de la Grèce,
01:51:00 ont été brûlés au Canada depuis le début de la saison.
01:51:03 Et puis cette question, faites-vous partie de ces personnes qui télétravaillent ?
01:51:07 Si c'est le cas, vous faites figure d'exception
01:51:09 puisque selon une récente étude européenne,
01:51:12 il s'avère que la France est à la traîne concernant cette pratique.
01:51:15 Le nombre de jours de travail en distanciel est en moyenne de 0,6 jours accordés par semaine en France
01:51:20 et à titre de comparaison, les Allemands ont au moins un jour par semaine
01:51:23 et ça monte à près de deux jours au Canada.
01:51:26 Et puis juste, on va terminer par un petit mot de football
01:51:31 puisqu'on vient tout juste de l'apprendre il y a quelques minutes.
01:51:33 Marseille et Metz ont fait match nul ce soir.
01:51:36 Le score final, c'est deux buts partout et c'est une triste nouvelle, je sais pour vous,
01:51:40 cher Célia qui est une grande fan de l'Olympique de Marseille,
01:51:43 et vous aussi ici à CNews.
01:51:45 Je suis plutôt l'équipe nationale.
01:51:47 Et on voit ensemble les buts.
01:51:49 Un beau match quand même.
01:51:52 Les commentaires du match dans l'oreillette.
01:51:56 Je saurais vous les répéter, cher téléspectateur,
01:52:02 en tout cas vous avez vu les images et c'est le plus important.
01:52:05 Vous retrouvez tout de suite Célia Barotte et ses invités.
01:52:07 C'est la dernière partie de Soir Info sur CNews.
01:52:09 Merci beaucoup Simon Guylain.
01:52:11 Les vacanciers l'ont réclamé, le soleil fait enfin son arrivée,
01:52:15 même un peu trop.
01:52:17 La vague de chaleur qui touche la France actuellement devrait s'intensifier ce week-end
01:52:21 avec la mise en place d'un dôme de chaleur.
01:52:23 Météo France a porté à 28 le nombre de départements placés en vigilance orange
01:52:27 à la canicule pour la journée de demain.
01:52:29 Regardez ce reportage et ce sujet signé Aminat Adem.
01:52:33 Dans les prochains jours, un dôme de chaleur devrait s'installer sur le territoire.
01:52:39 Le soleil chauffe le sol, donne de l'air chaud qui monte, l'air chaud s'élève,
01:52:45 mais bloqué par l'anticyclone, l'air chaud va se refroidir,
01:52:48 redescendre au niveau du sol pour reprendre des calories et remonter.
01:52:52 Et donc vous avez une cocotte minute qui va se boucler sur elle-même.
01:52:56 Un phénomène qui n'est pas près de s'arrêter d'après ce prévisionniste Météo France.
01:53:01 Il y a trois fois plus de canicules dans les 35 dernières années
01:53:05 que dans les 35 années précédentes.
01:53:07 Donc dans le contexte du réchauffement climatique,
01:53:09 il est logique que les phénomènes de type canicule et vagues de chaleur
01:53:13 aient tendance à devenir plus fréquents.
01:53:15 Des chaleurs importantes qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur la santé.
01:53:20 Ça commence souvent soit par des crampes, soit par des maux de tête ou une fatigue anormale,
01:53:24 puis des fois des vomissements et il y a des gens qui font des comas profonds.
01:53:31 Il faudra donc redoubler de vigilance et multiplier les gestes préventifs.
01:53:35 Il faut éviter les forts en pleine chaleur, qu'il faut se rafraîchir régulièrement.
01:53:40 On ferme les fenêtres le soir et surtout penser à contacter les personnes isolées ou les personnes âgées.
01:53:48 Le gouvernement a décidé d'activer un numéro vert en cas d'interrogation sur les forces de chaleur.
01:53:53 Le service éjouignable de 9h à 19h est gratuit depuis un poste fixe.
01:53:59 Alors chers invités, je vais vous proposer d'écouter Agnès Ricard-Hibon
01:54:03 qui nous explique les bons gestes à appliquer en cette période de canicule.
01:54:09 Bien s'hydrater avec une alimentation équilibrée, les fruits et légumes amènent aussi de l'eau.
01:54:17 Éviter l'alcool, une pinte de bière déshydrate, c'est agréable à boire,
01:54:25 mais ça entraîne déshydratation parce que ça favorise l'urine.
01:54:28 Donc il vaut mieux une pinte d'eau qu'une pinte de bière.
01:54:30 Et ne pas sortir au moment des pleines chaleurs, savoir se rafraîchir avec des linges humides
01:54:36 et ne pas rester dans les endroits où il y a des îlots de chaleur, aller plutôt dans les endroits où il y a réfrigérés.
01:54:42 Alors les EHPAD ont mis en place des mesures qui marchent très bien.
01:54:46 Les plus à risque sont les personnes âgées qui sont isolées à domicile.
01:54:50 Vincent Roy, je vous entendais réagir tout à l'heure sur le sujet concernant ces fortes chaleurs.
01:54:57 Le français a tendance à être trop réactionnaire, à trop amplifier les situations.
01:55:03 En été, c'est normal qu'il fasse chaud ? On découvre la chaleur ?
01:55:08 Non mais c'est vraiment parce que maintenant au nom du principe de précaution,
01:55:11 enfin bientôt quand il va y avoir une canicule, on va convoquer une cellule psychologique.
01:55:15 Il faut arrêter le délire.
01:55:16 Il y a eu un numéro vert.
01:55:17 On est en été, il fait chaud, parfois il y a des épisodes un peu plus caniculaires.
01:55:22 Moi je suis assez vieux si j'ose dire pour savoir qu'il y a eu par le passé des très fortes chaleurs.
01:55:29 Il n'y a pas de quoi affoler tout le monde pour se méter.
01:55:37 C'est très anxiogène.
01:55:38 Quand il y a vraiment des très très grosses canicules, qu'on prévienne,
01:55:44 et notamment pour les EHPAD, les personnes les plus fragiles,
01:55:47 bien sûr qu'on prenne toutes les précautions.
01:55:49 Aussi pour le manque de lits dans les hôpitaux, pour ces personnes.
01:55:52 Absolument. On en arrive à des choses absurdes.
01:55:56 La dame était quand même, si on écoute de près,
01:55:58 elle était en train de nous dire "il ne faut pas boire une pinte de bière parce que ça favorise l'urine,
01:56:03 parce que la même quantité d'eau ne favoriserait pas l'urine".
01:56:06 Toujours des bons conseils quand même en cette période festivale.
01:56:09 On va peut-être le moins favoriser.
01:56:12 C'est totalement absurde.
01:56:14 Il faut toujours rappeler aux gens, comme quand il y a eu la Covid, bien se laver les mains.
01:56:18 Ou même, chercher un endroit où il fait frais.
01:56:22 On n'y aurait jamais pensé.
01:56:23 On va se mettre en plein soleil.
01:56:26 À mourir brûlé sur cette vague de chaleur.
01:56:28 Les bons gestes qui ont été rappelés sont une évidence,
01:56:32 et à destination notamment des publics les plus sensibles,
01:56:36 c'est-à-dire les jeunes, les personnes malades et les personnes âgées.
01:56:39 Pour les personnes âgées, on a parlé des EHPAD.
01:56:42 Mais en fait, il me semble évident qu'il est du devoir de chaque Français,
01:56:46 déjà, de s'occuper et de s'informer de la situation de son père, de sa mère,
01:56:52 de sa grand-mère, de son grand-père.
01:56:54 On se rappelle, c'est en 2003, c'est ça ?
01:56:56 Cette canicule qui avait causé des milliers de morts
01:57:00 des personnes âgées dans les hôpitaux et dans les maisons de retraite.
01:57:04 Parce que beaucoup de Français les avaient laissés là, abandonnés, sans s'en occuper.
01:57:09 On parle beaucoup des personnes âgées,
01:57:11 mais ce soir, je tenais particulièrement à mettre en lumière les sans-abri.
01:57:16 Parce que les sans-abri sont les premières victimes de cette vague de chaleur.
01:57:21 On a pu s'entretenir avec l'autre fille, Wanezer,
01:57:25 directeur général chez Emmaüs Solidarité,
01:57:28 et nous explique un petit peu que les sans-abri sont dans une période
01:57:33 encore plus difficile que l'hiver.
01:57:35 On pense à eux l'hiver, mais parfois l'été, ils sont très vite oubliés.
01:57:39 Écoutez.
01:57:41 Écoutez, la situation est quand même critique cet été pour les personnes à la rue.
01:57:47 Effectivement, à chaque épisode caniculaire, nos équipes redoublent de vigilance.
01:57:52 On a plus de maraude, on ouvre nos écoles de jour, les horaires sont étendus.
01:57:57 Et on sait que la canicule va fragiliser les organismes des personnes à la rue.
01:58:02 La rue n'est pas un lieu de vie.
01:58:04 C'est une situation indigne. Il faut s'indigner contre cela.
01:58:07 L'État propose des places d'hébergement à l'ensemble des personnes à la rue.
01:58:11 Je rappelle quand même des chiffres qui sont dramatiques,
01:58:14 qui ont été rappelés dans le dernier rapport de la Fondation Avec Pierre.
01:58:17 Plus de 300 000 personnes sont sans domicile fixe dans notre pays,
01:58:20 ce qui est inacceptable.
01:58:22 Les personnes décèdent malheureusement l'hiver comme l'été.
01:58:26 L'association Les Morts de la Rue nous le disait,
01:58:29 plus de 600 personnes décèdent chaque année,
01:58:31 que ce soit en hiver ou en été.
01:58:33 - Je ne veux pas s'envoyer une réaction pour la situation des sans-abri.
01:58:36 - Vous avez raison, on parle beaucoup plus des sans-abri l'hiver que l'été.
01:58:39 J'ai déjà entendu dire que le danger était le même, voire quasiment plus...
01:58:45 - Il y a plus de morts.
01:58:47 - L'hiver, on peut leur apporter des couvertures,
01:58:49 ils sont accueillis parfois dans des gymnases.
01:58:51 L'été, comment faire ?
01:58:53 L'hydratation est très importante.
01:58:55 Parfois, on a des robinets publics qui ne sont même plus fonctionnels.
01:59:00 - Oui, absolument.
01:59:01 - Une grande pensée pour toutes ces associations
01:59:04 qui se mobilisent en cette période de forte chaleur
01:59:07 pour les plus démunies, pour les sans-abri.
01:59:09 C'est désormais officiel.
01:59:11 Gabriel Attal, le nouveau ministre de l'Éducation nationale,
01:59:13 a signé deux décrets sur le harcèlement scolaire.
01:59:16 Un élève responsable de harcèlement scolaire
01:59:18 pourra désormais être transféré dans une autre école,
01:59:21 évitant d'imposer ce changement à celui qui en est victime
01:59:24 et de sanctionner également un auteur de cyberharcèlement
01:59:27 contre un élève d'un autre établissement.
01:59:29 Le gouvernement semble donc avoir pris la mesure
01:59:31 du harcèlement scolaire en créant de nouvelles sanctions.
01:59:33 Mais pour les parents de victimes,
01:59:35 il reste encore du travail.
01:59:37 Soumaya Labidi.
01:59:39 - Avant de vous montrer ce sujet de Soumaya Labidi,
01:59:48 permettez-moi de vous présenter notre invité
01:59:51 qui sera avec nous dans quelques minutes,
01:59:53 Maxime Repère, vice-président national
01:59:55 du Syndicat national des lycées et collèges.
01:59:57 Merci beaucoup d'être avec nous.
01:59:59 On va regarder ce sujet de Soumaya Labidi
02:00:02 qui revient sur ces nouvelles sanctions
02:00:06 et la réaction des parents de victimes.
02:00:09 - C'est l'un des chantiers prioritaires
02:00:12 du ministère de l'Education nationale.
02:00:15 Depuis hier, de nouvelles sanctions
02:00:17 encadrent le fléau du harcèlement scolaire.
02:00:20 Avec cette mesure phare, dorénavant,
02:00:23 c'est le harceleur qui devra changer d'établissement.
02:00:26 - Ça devrait être fait dès le départ.
02:00:30 Après, j'ai mis quand même des réserves
02:00:34 parce que ça va être compliqué à faire, je pense.
02:00:38 Tous les établissements vont se balancer la balle.
02:00:42 Non, moi, j'en veux pas.
02:00:44 Il va falloir trouver un établissement
02:00:46 qui souhaite l'accueillir et mettre en place toutes ces mesures.
02:00:50 - D'autant plus que dans les communes,
02:00:52 ne comptant qu'une seule école publique,
02:00:54 la radiation ne pourra se faire qu'à condition
02:00:57 qu'une autre commune accepte d'inscrire l'élève.
02:01:00 - Ça va satisfaire les familles des enfants harcelés.
02:01:04 La seule chose, c'est que l'enfant harceleur,
02:01:07 il n'y aura pas de solution pour lui.
02:01:10 La difficulté majeure que nous avons
02:01:12 sous les cas de harcèlement,
02:01:14 c'est réellement le manque de personnel dédié
02:01:17 et formé pour régler ce type de situation.
02:01:19 - Des sanctions qui seront étendues au cyberharcèlement.
02:01:23 - Aujourd'hui, l'enjeu, c'est de créer des vrais groupes
02:01:26 de modération avec des vraies cellules
02:01:29 qui connaissent ces sujets-là.
02:01:31 Ça demande un investissement
02:01:33 de ces grands fournisseurs de réseaux sociaux
02:01:36 qui ne sont pas prêts à faire
02:01:38 puisque l'enjeu du buzz est plus important
02:01:40 que l'enjeu de l'équilibre humain.
02:01:42 - Chaque année, en France,
02:01:44 entre 800 000 et 1 million d'enfants
02:01:46 sont victimes de harcèlement scolaire.
02:01:49 - Maxime Repère, vous êtes en direct avec nous.
02:01:52 Vous êtes vice-président du Syndicat national
02:01:54 des lycées et des collèges.
02:01:56 Vous étiez entretenu avec Papendiaïe
02:01:59 au sujet du harcèlement scolaire.
02:02:01 Est-ce que Gabriel Attal a les épaules un peu plus fortes
02:02:04 pour porter ce sujet puisqu'il a dit
02:02:07 que le gouvernement allait être implacable
02:02:09 avec le harcèlement scolaire ?
02:02:11 - Oui, j'ai pu échanger avec le ministre Papendiaïe
02:02:18 suite au suicide de la jeune Lysette
02:02:22 des victimes du harcèlement scolaire.
02:02:24 Les déclarations de Gabriel Attal
02:02:27 vont dans le prolongement de ce qui avait été annoncé
02:02:31 par Papendiaïe en juin dernier.
02:02:34 Les deux décrets publiés ne sont pas une surprise.
02:02:38 Ils sont dans la continuité.
02:02:40 - Il s'agit de décrets qui sont aussi
02:02:43 à destination du corps enseignant, des professeurs.
02:02:46 Il va falloir les former, les sensibiliser
02:02:49 au harcèlement scolaire.
02:02:50 Comment ça va s'organiser pour cette rentrée 2023 ?
02:02:54 - On a un dispositif de lutte contre le harcèlement scolaire
02:02:59 qui existe depuis plusieurs années
02:03:01 qui s'appelle le programme Phare
02:03:03 qui comporte actuellement 400 référents
02:03:06 académiques et départementaux.
02:03:08 - Est-ce qu'il est efficace ?
02:03:10 On a quand même eu des drames ces derniers mois.
02:03:13 On se demande l'efficacité de ce programme.
02:03:16 - Effectivement, ce programme est limité pour plusieurs raisons.
02:03:21 Il est limité parce que vous avez un maillage
02:03:26 qui ne touche pas l'ensemble des établissements scolaires,
02:03:30 que ce soit les écoles, collèges ou lycées,
02:03:33 même si on a des taux très importants.
02:03:35 Le deuxième problème, c'est que vous n'avez pas assez
02:03:39 de personnel et de moyens.
02:03:42 C'est-à-dire que suivant les établissements,
02:03:45 suivant la taille des structures scolaires,
02:03:48 on va dire que la gestion des cas de harcèlement
02:03:51 va être plus ou moins efficace.
02:03:53 Il faut aussi bien comprendre que la gestion
02:03:56 du harcèlement scolaire, c'est une mission
02:04:01 qui vient s'ajouter à d'autres choses,
02:04:03 d'autres missions auxquelles sont confrontées les enseignants.
02:04:09 Et enfin, une troisième limite, si je puis dire,
02:04:13 c'est que quand on parle de harcèlement scolaire,
02:04:15 on parle également de cyberharcèlement.
02:04:18 - Une fois que la journée d'école s'arrête,
02:04:20 ça continue à la maison.
02:04:23 - Exactement, via les réseaux sociaux.
02:04:25 Et c'est vrai que le cyberharcèlement se développe
02:04:28 surtout dans la sphère privée et familiale.
02:04:31 Donc c'est très compliqué pour gérer cela.
02:04:36 - Il y a déjà eu des circulaires qui ont été envoyées
02:04:39 aux chefs d'établissement ou aux enseignants
02:04:42 pour préparer la rentrée, pour sensibiliser les élèves.
02:04:46 Est-ce que ces sanctions vont être énoncées
02:04:50 et étudiées au sein des corps enseignants ?
02:04:53 - Pour l'instant, je n'ai pas reçu de circulaire à ce sujet.
02:05:03 Je ne sais pas si les chefs d'établissement ont déjà reçu quelque chose ou autre.
02:05:07 Ça m'étonnerait.
02:05:10 J'ai envie de vous dire que les décrets qui ont été publiés
02:05:14 vont dans le bon sens.
02:05:16 Maintenant, ce qui a été dit dans le reportage
02:05:18 et qu'il faut quand même garder à l'esprit,
02:05:20 c'est la mise en application.
02:05:21 - C'est ça, il va falloir appliquer ces sanctions.
02:05:23 - C'est sûr que non.
02:05:25 - Exactement.
02:05:27 Et puis, au-delà de ça, renvoyer un élève,
02:05:30 effectivement, il vaut mieux que ce soit l'élève harceleur
02:05:33 que l'élève harcelé.
02:05:35 - Mais l'établissement qui va accueillir l'élève harceleur,
02:05:37 comment il va faire ?
02:05:39 Il va falloir accompagner,
02:05:40 parce qu'il ne faut pas que cet élève harceleur
02:05:42 devienne l'harcelé d'un autre établissement,
02:05:44 qu'il soit stigmatisé.
02:05:45 On est quand même des fois sur des jeunes enfants, primaires, collèges.
02:05:50 Il faut aussi leur donner une chance de se rétablir,
02:05:53 d'aller dans le droit chemin.
02:05:56 - Bien sûr, et en fait, c'est là que va être également toute la complexité.
02:06:00 C'est-à-dire qu'on va déplacer le problème.
02:06:02 Or, le problème, il ne faut pas simplement le déplacer.
02:06:05 Bien entendu, il faut préserver la victime,
02:06:07 mais il faut aussi régler le problème.
02:06:09 Et justement, il faut bien prendre conscience
02:06:12 que le harcèlement scolaire,
02:06:14 c'est très bien que ce soit effectivement,
02:06:16 comment dire, pris à bras le corps par l'institution, par l'école,
02:06:23 mais il faut aussi comprendre que ça dépasse quelque part
02:06:26 les limites mêmes de l'école.
02:06:28 - Vincent Roy, présent sur ce plateau, a une question pour vous, Maxime Repère.
02:06:33 - Oui, bonsoir.
02:06:34 Écoutez, je vous écoute depuis le début de manière attentive,
02:06:39 voire religieuse, et plus ça va, plus je me dis que c'est une espèce d'usine à gaz.
02:06:45 Et plus vous parlez, plus je me dis, mais ça va être inapplicable.
02:06:48 Pourquoi cette impression ?
02:06:50 - Vous êtes confiant, Maxime Repère ?
02:06:52 - Bien écoutez, cette impression, je la partage également avec vous, monsieur,
02:06:59 pour une raison très simple, c'est qu'on demande à l'école
02:07:03 de faire énormément de choses.
02:07:04 Donc il y a le harcèlement, il y a quelques semaines,
02:07:07 on parlait d'écologie, et ainsi de suite, en fait.
02:07:11 Donc c'est vrai qu'on va former les enseignants,
02:07:14 on dit qu'on va les former à ceci, qu'on va les former à cela,
02:07:17 mais je veux dire, ils ont toujours, si vous voulez, les élèves,
02:07:21 leurs cours à faire, leurs missions d'enseignants.
02:07:25 Et c'est vrai que j'ai parfois cette sensation que,
02:07:28 même si l'objectif est louable, mais on va surcharger toujours
02:07:32 un petit peu plus les épaules des personnels,
02:07:36 et notamment les enseignants, mais pas que les enseignants,
02:07:39 et à un moment donné, je me dis, voilà,
02:07:42 est-ce qu'on aura derrière les moyens vraiment de réussir ?
02:07:48 Je le souhaite.
02:07:49 - C'est bien ce que je...
02:07:50 C'est vrai que c'est compliqué.
02:07:52 - Réaction d'Amaury et Brelet, journalistes à Valeurs Actuelles.
02:07:55 - Oui, on parle du camp renseignants, mais et les parents, en fait.
02:07:58 Parce qu'en fait, ces gamins qui harcèlent leurs camarades,
02:08:02 s'ils en sont arrivés à ce type de comportement,
02:08:05 c'est qu'il y a visiblement un problème d'éducation de la part des parents.
02:08:08 - On y revient.
02:08:09 - Un abandon des parents, de l'éducation.
02:08:11 - Et il faut là aussi, si cela le nécessite, prendre des mesures,
02:08:16 quitte à prendre aussi des sanctions financières,
02:08:19 pour responsabiliser une fois de plus les parents.
02:08:21 - Mais moi, je suis très étonné, parce que je vois les harcèleurs
02:08:23 changeront d'école.
02:08:24 Mais moi, je n'avais absolument pas imaginé ça.
02:08:26 Moi, j'avais imaginé que celui qui est pris à harceler, etc.,
02:08:31 était exclu de l'école, on l'excluait une semaine, 15 jours, 3 semaines.
02:08:35 - Il devra changer d'établissement pour éviter d'harceler encore.
02:08:38 - Ah oui, non.
02:08:39 - Comme on l'expliquait hier avec notre invité,
02:08:41 une maman dont la fille a été victime de harcèlement,
02:08:45 elle nous expliquait que le problème, c'est que le harcèlement scolaire,
02:08:47 ce n'est pas une personne contre une autre, c'est aussi des effets de bandes.
02:08:50 Donc l'harcèleur, le leader de la bande, va être exclu,
02:08:54 va être envoyé dans un autre établissement.
02:08:56 Mais que faisons-nous des autres élèves qui restent, Maxime Repert ?
02:09:00 Parce qu'à force aussi, on est sur des effets de meute, de bandes.
02:09:04 On va être avec des établissements qui vont peut-être perdre 10 élèves.
02:09:07 - Le problème du harcèlement scolaire, c'est que ce n'est pas un harcèleur
02:09:12 et une victime.
02:09:14 - Voilà.
02:09:15 - Et que généralement, effectivement, il y a un effet de meute.
02:09:17 Alors avec généralement un ou deux ou trois leaders, entre guillemets,
02:09:24 autour desquels gravite le groupe.
02:09:28 Mais je veux dire, ce n'est pas aussi simple, et même à repérer quelque part.
02:09:34 Donc c'est très complexe.
02:09:36 Et juste un petit mot pour quand même rebondir sur ce qui a été dit,
02:09:40 parce que je pense qu'effectivement, c'est quelque chose de très important.
02:09:43 - Il ne faut pas oublier que la première cellule d'apprentissage d'un enfant,
02:09:49 ce n'est pas l'école, mais la famille.
02:09:51 Et c'est vrai que derrière la question du harcèlement et du cyberharcèlement,
02:09:56 il y a peut-être aussi quelque part, effectivement, quelque chose à considérer
02:10:03 au niveau de la structure privée.
02:10:06 Et je pense notamment aux réseaux sociaux.
02:10:08 C'est vrai que vous avez des élèves qui peuvent se connecter aux réseaux sociaux
02:10:12 depuis les écoles, depuis les établissements scolaires.
02:10:15 Je veux dire, la plupart du temps, ça se fait dans la sphère privée.
02:10:19 Et là, l'école n'a aucune entrée là-dessus.
02:10:22 - Maxime Ruppert, merci beaucoup.
02:10:24 Je rappelle, vous êtes vice-président national du Syndicat national des lycées et collèges.
02:10:27 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
02:10:29 Alors pour moi aussi, de remercier mes invités Amaury Brulé, Vincent Roy et Laurence Benneux.
02:10:34 Merci d'avoir été avec moi, de m'avoir accompagné dans le soir Info-été.
02:10:37 L'information continue sur CNews.
02:10:39 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
02:10:41 A demain.
02:10:42 - Bonsoir à tous.
02:10:46 Très heureux de vous retrouver sur CNews pour votre grand journal de la soirée.
02:10:50 Et Alain, ce soir, soyez très prudents dans les prochains jours.
02:10:53 La vague de chaleur qui touche le pays va s'intensifier dès ce week-end.
02:10:57 Météo France a d'ailleurs placé 28 départements en vigilance orange canicule.
02:11:01 Des températures qui pourraient atteindre, voire même dépasser les 40 degrés dans le sud de la France.
02:11:06 Et pour faire face à ces fortes chaleurs,
02:11:08 je vous propose d'écouter les quelques conseils d'Agnès Ricard-Hibon.
02:11:11 Elle est présidente de la Société française de médecine d'urgence.
02:11:14 - Alors bien s'hydrater avec une alimentation équilibrée.
02:11:19 Les fruits et légumes, ça amène aussi de l'eau.
02:11:22 Éviter l'alcool.
02:11:24 Une pinte de bière, ça déshydrate.
02:11:27 En fait, c'est agréable à boire, mais ça entraîne déshydratation
02:11:31 parce que ça favorise l'urine.
02:11:33 Donc, il vaut mieux une pinte d'eau qu'une pinte de bière.
02:11:35 Et ne pas sortir au moment des pleines chaleurs.
02:11:37 Savoir se rafraîchir avec des linges humides.
02:11:41 Et ne pas rester dans les endroits où il y a des îlots de chaleur.
02:11:44 Aller plutôt dans les endroits où il y a des réfrigérés.
02:11:47 Alors, les EHPAD ont mis en place des mesures qui marchent très bien.
02:11:51 Les plus à risque sont les personnes âgées qui sont isolées à domicile.
02:11:54 - Et dans ce contexte de changement climatique,
02:11:57 les moissons ont été très perturbés ces dernières semaines.
02:12:00 C'est le cas notamment dans la partie nord du pays,
02:12:02 où l'on trouve les régions les plus productrices de blé.
02:12:05 Les professionnels du secteur sont très inquiets
02:12:07 et contraint forcément de s'adapter.
02:12:09 Le reportage en Seine-Maritime, signé Mathilde Ibadès.
02:12:12 - La moisson s'annonçait bonne en France cette année.
02:12:17 Le mois de juin a été caractérisé par un climat doux.
02:12:20 Le mois de juillet n'a pas été suffisamment ensoleillé.
02:12:23 Pourtant, les agriculteurs attendaient désespérément
02:12:26 le retour du soleil pour le mois d'août.
02:12:28 Mais la pluie ne s'est pas arrêtée.
02:12:30 - On a espéré avoir du beau temps aujourd'hui
02:12:32 pour se dire "c'est bon, on va pouvoir récolter".
02:12:35 Malheureusement, il est tombé quelques gouttes tout à l'heure.
02:12:38 L'échantillon qu'on a fait, il ressort à 18% d'humidité.
02:12:41 C'est du blé qui ne peut pas partir au port
02:12:43 parce qu'il n'est pas aux normes en termes d'humidité.
02:12:46 - Les moissons ont donc dû être interrompus face aux intempéries.
02:12:50 Même si la majorité des champs ont été récoltés,
02:12:52 il en reste une bonne partie.
02:12:54 Mais celle-ci ne peut se faire, le blé est encore trop humide.
02:12:58 Un changement climatique important
02:13:00 qui peut perdre du temps et de l'argent aux agriculteurs.
02:13:03 - C'est un compromis à trouver entre des frais de séchage
02:13:06 mais en préservant un peu la qualité
02:13:08 ou de prendre le risque d'attendre que ce soit plus sec
02:13:10 mais peut-être au détriment de la qualité du blé
02:13:13 qui peut être déclassé en blé foragé pour l'alimentation du bétail.
02:13:17 Et là, on perd gros sur le prix.
02:13:20 - Le prix est conditionné par des critères qualité
02:13:23 qui sont souvent dégradés en fonction du climat.
02:13:26 - Dans le reste de l'actualité,
02:13:28 5 mois après les violents affrontements de Saint-Sauline,
02:13:31 plusieurs centaines d'opposants aux mégabassines
02:13:34 ont pris la route à vélo direction Paris.
02:13:36 Les manifestants qui ne comptent pas baisser les bras
02:13:39 se sont élancés d'une commune voisine de Saint-Sauline.
02:13:42 Leur arrivée est prévue dans une semaine dans la capitale.
02:13:45 Le reportage signe Gérôme Ramp.
02:13:47 - Dans ce champ à l'Eusée,
02:13:49 600 vélos et une trentaine de tracteurs se sont regroupés
02:13:52 prêts à partir pour un périple jusqu'à Paris
02:13:54 pour lutter contre les mégabassines.
02:13:56 5 mois après les affrontements de Saint-Sauline,
02:13:58 les collectifs ne désarment pas.
02:14:00 - Il faut repenser l'utilisation de l'eau, la gestion de l'eau.
02:14:03 Il faut absolument amener du collectif dans cette gestion de l'eau.
02:14:06 Si on ne pense pas au modèle agricole,
02:14:09 on va continuer à faire croire à certains agriculteurs
02:14:12 que c'est parce qu'ils ont accès à l'eau
02:14:14 qu'ils vont pouvoir continuer à faire ce qu'ils font.
02:14:17 - Tous réclament un moratoire sur la création de nouvelles bassines.
02:14:20 - C'est un arrêt immédiat de tout projet de bassine
02:14:23 pour le public, pour l'ensemble du territoire national.
02:14:26 C'est notre condition sine qua non à la reprise du dialogue
02:14:29 et à un apaisement des tensions. Il n'y a pas d'autre issue possible.
02:14:32 - Après le gel de leur dissolution par le Conseil d'Etat,
02:14:35 les soulèvements de la terre ont pu reprendre le combat
02:14:37 et participer à cette action.
02:14:39 - Il ne s'agit pas de bloquer directement un chantier,
02:14:41 mais il s'agit quand même de faire une action extrêmement conséquente.
02:14:44 En termes de présence sur les routes,
02:14:46 600 vélos, plusieurs dizaines de tracteurs qui vont se relayer,
02:14:49 c'est absolument inédit,
02:14:51 dans l'histoire des résistances politiques de ces dernières décennies.
02:14:54 Le gouvernement va le voir passer, l'Agence de l'eau va le voir passer.
02:14:57 - Dès le départ, tous ont voulu marquer le coup
02:14:59 avec la construction symbolique d'un cairn au pied du panneau
02:15:02 indiquant Sainte-Sauline, en hommage aux blessés
02:15:04 de la manifestation du 25 mars dernier.
02:15:06 - Le seau, la salle, le seau, la salle !
02:15:09 - Prochaine étape importante, le 25 août à Orléans,
02:15:11 devant l'Agence de l'eau qui finance les bassines,
02:15:14 avant l'arrivée, le lendemain, à Paris.
02:15:18 - Excusé d'avoir publié un tweet antisémite,
02:15:21 le rappeur Medin divise les écologistes.
02:15:23 Plusieurs figures politiques regrettent son invitation
02:15:26 aux journées d'été d'Europe Écologie Les Verts
02:15:28 et jugent ces premières excuses insuffisantes.
02:15:31 Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti,
02:15:33 a tenté de justifier sa présence face aux critiques.
02:15:36 - Il y a deux cas possibles.
02:15:38 Soit c'est une personne qui, de manière volontaire,
02:15:41 assumée en le revendiquant, se prévaut d'être antisémite,
02:15:44 dont acte.
02:15:46 C'est souvent le cas aussi dans ce pays,
02:15:48 parce que l'antisémitisme peut être aussi très insidieux.
02:15:50 Il y a la partie immergée de l'iceberg, il le reste.
02:15:53 Ça peut être des gens qui ne prennent pas conscience
02:15:55 de la portée de leurs propos,
02:15:57 qui ne voient pas les souffrances que ça peut générer,
02:15:59 qui ne sont pas forcément conscients.
02:16:00 Ça peut être par maladresse, ça peut être par mimétisme,
02:16:02 ça peut être par manque de culture sur le sujet,
02:16:04 par manque de formation, par bêtise aussi,
02:16:06 par ignorance, pour plein de raisons.
02:16:08 Dans ces cas-là, pour moi, Medin est dans ce cas-là.
02:16:12 - Et puis on va parler à présent d'un phénomène
02:16:14 extrêmement inquiétant, celui des cambriolages à l'acide
02:16:17 avec des produits corrosifs.
02:16:19 Les cambrioleurs parviennent à ouvrir des portes d'entrée
02:16:22 de manière rapide et très discrète.
02:16:24 Le week-end dernier, de nouveaux faits ont été commis
02:16:26 à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine,
02:16:28 et plusieurs malfaiteurs ont été interpellés
02:16:30 par les forces de l'ordre.
02:16:31 Jules Bédot, Léomar Choguet, avec Sarah Vardy.
02:16:33 - À son retour ce samedi, Ségolène découvre la porte
02:16:38 de son appartement fracturé et protégé par des planches en bois.
02:16:42 La police judiciaire lui explique alors que son appartement
02:16:45 a été cambriolé par un groupe d'individus bien préparés.
02:16:48 - Ils ont accédé d'abord par le balcon,
02:16:51 en escaladant les 5 étages.
02:16:53 Et ensuite, ils ont voulu accéder à d'autres appartements
02:16:57 dans l'immeuble, donc ils ont forcé notre porte de l'intérieur.
02:17:00 Ils ont accédé à l'appartement juste en face d'une autre,
02:17:04 et aussi au second étage, deux autres appartements.
02:17:08 Donc 4 appartements en tout dans l'immeuble.
02:17:10 - Afin d'accéder aux appartements, les cambrioleurs
02:17:13 ont eu recours à une méthode bien particulière.
02:17:16 - C'est un mode opératoire qui est assez complexe,
02:17:18 c'est complètement inédit sur le territoire national,
02:17:20 et qui consiste en réalité à injecter un produit hautement corrosif
02:17:25 dans les serrures des appartements, et qui permet d'ouvrir les portes
02:17:29 de manière très rapide et silencieuse.
02:17:31 On peut estimer qu'en 5-10 minutes, c'était réglé.
02:17:35 - Une équipe quasi professionnelle qui aurait commis 90 vols
02:17:38 ou tentatives en Ile-de-France depuis juin 2022,
02:17:42 visant exclusivement des immeubles d'appartements
02:17:45 désertés en période estivale.
02:17:47 Une information judiciaire a été ouverte pour vols en bande organisée,
02:17:51 recel de vols et associations de malfaiteurs.
02:17:54 Cinq individus d'origine géorgienne ont été mis en examen ce mercredi,
02:17:58 quatre d'entre eux placés en détention provisoire.
02:18:02 - C'est un secteur qui souffre terriblement de l'inflation.
02:18:06 De nombreux boulangers ont dû mettre la clé sous la porte
02:18:09 ces derniers mois.
02:18:11 Hausse des prix des matières premières ou encore de l'électricité,
02:18:14 nombreux sont ceux qui ne s'en sortent plus.
02:18:17 Pour les professionnels qui parviennent à survivre,
02:18:20 la situation reste toujours très compliquée.
02:18:23 - Début 2024, cette boulangerie récente de Caussade
02:18:27 aura un nouveau contrat pour son électricité.
02:18:30 Il sera multiplié au moins par trois.
02:18:33 - L'électricité passe de 2000 euros à 10 000 euros,
02:18:36 17 000 euros comme certains en ont eu.
02:18:39 17 000 euros, c'est le chiffre d'affaires de la moitié de mon mois.
02:18:42 C'est plein de petites questions qui s'ajoutent.
02:18:45 On se dit jusqu'où ça va aller.
02:18:48 - Malgré tout, la boulangère reste optimiste.
02:18:51 - Cette augmentation s'est suivie d'une énorme vague de soutien
02:18:55 et de bienveillance de nos clients.
02:18:58 - Depuis un an, dans le Tarn-et-Garonne,
02:19:01 les entreprises ont baissé leurs rideaux.
02:19:04 - La facture reste toujours salée à la fin.
02:19:07 Aujourd'hui, les entreprises les plus fragiles ont fermé.
02:19:10 - Heureusement, 93 % des boulangeries du département
02:19:13 sont toujours ouvertes.
02:19:16 Elles se battent, se réinventent face aux difficultés.
02:19:19 - La boulangerie artisanale est toujours présente.
02:19:22 Il ne faut pas oublier qu'à l'échelle nationale,
02:19:25 on représente 35 000 boutiques en France sur 36 000 communes.
02:19:28 C'est la force des boulangers.
02:19:31 Même s'il y a des difficultés, nous sommes toujours là.
02:19:34 - En pleine crise, le nombre de boulangeries a augmenté de 1 % en France.
02:19:37 Le secteur reste donc toujours attractif.
02:19:40 - Faites-vous partie de ces personnes qui télétravaillent ?
02:19:43 Si c'est le cas, vous faites figure d'exception.
02:19:46 Selon une étude européenne, la France est à la traîne.
02:19:49 Le nombre de jours de travail en distanciel est en moyenne de 0,5.
02:19:52 - C'est un nombre qui est très important.
02:19:55 - Le nombre de jours de travail en distanciel est en moyenne de 0,6 jours accordés par semaine en France.
02:20:00 À titre de comparaison, les Allemands ont au moins un jour par semaine.
02:20:03 Cela monte jusqu'à près de deux jours au Canada.
02:20:06 Le sujet de Dunia Tango.
02:20:09 - Contrairement à leurs voisins européens,
02:20:12 les Français ne sont pas des grands adeptes du télétravail.
02:20:15 Selon une dernière étude réalisée dans 34 pays développés,
02:20:18 les salariés français se classent parmi ceux qui pratiquent le moins le travail à domicile.
02:20:23 Avec une moyenne d'une demi-journée par semaine contre une journée pour les salariés allemands.
02:20:28 Pourtant, de nombreux employés sont conquis à l'idée de travailler depuis chez eux.
02:20:32 - J'adore. J'aime beaucoup.
02:20:35 Parce que ça me permet d'économiser le temps de trajet, le train de transport.
02:20:41 - Je pense que deux ou trois jours de télétravail maison, c'est pas mal.
02:20:43 Comme ça, on garde quand même un dynamisme. On va voir nos collègues, on profite, etc.
02:20:47 Du côté des chefs d'entreprise et de certains salariés,
02:20:50 le télétravail fait redouter une baisse de productivité,
02:20:53 mais aussi un manque de cohésion entre collègues.
02:20:56 - Le télétravail, c'est très bien, mais on perd le contact avec ses collègues.
02:21:01 À petite dose, oui. À grande dose, non.
02:21:03 - Je pense que si j'en faisais tous les jours, je serais très peu productive.
02:21:07 Chez moi, j'ai du mal à me motiver.
02:21:09 Même si le télétravail s'est développé dans de nombreux pays industrialisés depuis la pandémie,
02:21:14 les Français, bien que demandeurs, restent, semble-t-il,
02:21:17 encore très attachés à la vie d'entreprise en présentiel.
02:21:20 - C'est une destination très prisée des vacanciers, surtout en pleine période estivale.
02:21:26 Saint-Tropez est connu pour son port, ses bateaux luxueux ou encore ses boutiques de luxe.
02:21:31 Mais la ville en fait-elle trop pour les personnes fortunées
02:21:34 au détriment des autres touristes ainsi que de ses habitants ?
02:21:36 Thibault Marcheteau, Aminata Denfal avec Corentin Bril.
02:21:39 - Cet été encore, le village de Saint-Tropez accueille de nombreux touristes.
02:21:45 Et plus que jamais les très fortunés.
02:21:47 Les grandes boutiques de luxe, les plages ou encore les yachts,
02:21:51 le village en deviendrait inabordable.
02:21:54 Des nouvelles habitudes qui ne plaisent pas forcément à tout le monde.
02:21:58 - Je trouve qu'on ouvre trop de choses de luxe à Saint-Tropez.
02:22:00 Voilà, je veux bien les promeneurs, ils promènent, ils ont le droit, ils se baladent, c'est très bien.
02:22:04 Mais tous ces boutiques de luxe, tout ce qui se passe dans le luxe,
02:22:07 même au niveau de la restauration, des plages et tout ça, étant né ici, ça me chagrine un peu.
02:22:11 Même son de cloche pour Serge Astézan, gardien des traditions tropéziennes.
02:22:15 - Il me semble que c'est devenu beaucoup plus "people".
02:22:19 Il y a de plus en plus d'endroits, de restaurants, de bars, de boîtes de nuit,
02:22:25 où les tropéziens pouvaient aller autrefois, ils ne peuvent plus maintenant.
02:22:29 Une situation qui serait sans réelle solution.
02:22:32 - On ne peut pas arrêter ce phénomène qui fait que Saint-Tropez est devenue une ville ultra riche.
02:22:40 Mais en même temps, côté business, on ne peut pas le rejeter.
02:22:43 Il ne faut pas cracher sur le tourisme à Saint-Tropez, ce n'est pas possible.
02:22:46 C'est bien entendu ce qui fait vivre la ville.
02:22:48 Au dernier recensement, Saint-Tropez faisait état de 3 300 habitants en hiver et jusqu'à 100 000 en été.
02:22:55 - Allez, un petit mot de football et de Ligue 1 dans ce journal.
02:23:00 Trois jours après la désillusion en tour préliminaire de la Ligue des champions,
02:23:03 Marseille s'est fait très peur à Metz.
02:23:05 Les Olympiens ont arraché le match nul en toute fin de rencontre.
02:23:08 Ils avaient pourtant fait le plus dur en ouvrant la marque grâce à Soglo, mais à 10 contre 11.
02:23:13 Les Messins ont renversé la rencontre grâce à Sabali et Mikko Tadze.
02:23:18 Les Grenats qui pensaient remporter la victoire jusqu'à l'égalisation de Vitigna.
02:23:22 Score final, début partout dans ce match.
02:23:24 - Allez, on va gagner le dernier but de l'Olympique de Marseille.
02:23:32 Je vous le disais, score final, début partout.
02:23:34 Et on va complètement changer de sujet pour terminer ce journal.
02:23:38 La situation toujours très préoccupante au Canada, touchée par des incendies depuis le début de l'été.
02:23:43 Les quelques 20 000 habitants de Yélloqunif, cette ville située dans le nord du pays,
02:23:48 sont engagés dans une course contre la montre pour évacuer leur maison.
02:23:51 Depuis le début de la saison, près de 170 000 Canadiens ont été évacués à travers le pays
02:23:55 et près de 14 millions d'hectares, ce qui représente la superficie de la Grèce, ont brûlé au Canada.
02:24:03 - Voilà, c'est la fin de ce journal.
02:24:05 Si vous n'étiez pas devant CNews à 21h15, vous retrouvez tout de suite l'interview de Célia Barotte,
02:24:09 qui recevait ce soir Régis Le Sommer, qui est revenu sur ce qui se passe en ce moment même au Canada.
02:24:14 Et je vous retrouve pour ma part à minuit pour l'édition de la nuit. Je vous dis à tout à l'heure.
02:24:18 - Alors Régis, ce soir, vous voulez nous parler du Canada,
02:24:23 puisque l'autre jour, vous comptiez l'apocalypse à Hawaï.
02:24:25 Que se passe-t-il au Canada ?
02:24:27 - Oui, vous allez dire que je suis Monsieur Catastrophe dans cette émission.
02:24:30 Je vous amène à chaque fois des mauvaises nouvelles de choses qui se passent,
02:24:34 heureusement, et vous allez voir, heureusement, de l'autre côté du monde.
02:24:38 Mais ça a un impact.
02:24:40 Oui, on a changé de climat et de latitude. Ce n'est plus Hawaï, ce n'est le Canada.
02:24:45 Mais le constat est le même.
02:24:47 2023, c'est vraiment l'année des méga-feux.
02:24:50 Chez nous, on ne se rend pas trop compte,
02:24:53 puisque bien que l'été ne soit pas terminé, la canicule arrive.
02:24:56 On a vu quand même une accélération des feux ces dernières semaines.
02:25:01 C'est un peu plus calme que l'an dernier.
02:25:03 Vous vous souvenez de la teste de bûches dans les Landes ?
02:25:06 On avait connu, avec cet épisode d'ailleurs,
02:25:10 pour la première fois ce qu'on appelle des méga-feux,
02:25:12 c'est-à-dire une quantité de végétation qui brûle,
02:25:16 comme il y en avait eu l'année précédente,
02:25:20 et il y en a toujours cette année, au Portugal, en Grèce,
02:25:23 et en général, traditionnellement, en Californie.
02:25:25 Mais il n'y avait pas eu ça en France.
02:25:27 On avait même subi un grave incendie
02:25:30 dans les Monts d'Arrée, en Bretagne.
02:25:32 Vous savez, la Bretagne, c'est quand même plutôt
02:25:34 les déluges de pluie au mois d'août,
02:25:36 et là, c'était les largages de tonnes d'eau par Canadair.
02:25:38 Donc ça, c'était vraiment exceptionnel.
02:25:40 Cette année, chez nous, on est un peu plus préservé,
02:25:43 encore que, je disais, la saison n'est pas terminée,
02:25:46 alors que le Canada, ça fait...
02:25:48 Ça fait des mois que le pays brûle.
02:25:50 Mais il y a eu une accalmie, et c'est reparti.
02:25:53 Alors, le pays brûle, c'est exactement cela,
02:25:55 depuis la fin du mois de mai.
02:25:57 Et comme vous l'avez dit en intro,
02:25:59 et il faut l'insister, ces méga-feux canadiens,
02:26:02 à eux seuls, ont émis plus de CO...
02:26:04 autant de CO2 que tout le Japon pendant un an.
02:26:08 Le Japon est quand même la cinquième puissance
02:26:11 émettrice de CO2 dans le monde.
02:26:13 C'est à un milliard de tonnes.
02:26:16 C'est du jamais vu pour un pays.
02:26:18 Donc c'était, il faut rappeler aussi,
02:26:21 ce n'était pas simplement un seul feu,
02:26:23 ce sont des milliers de feux qui ont ravagé le Canada.
02:26:26 Je vais en revenir tout à l'heure sur la question
02:26:29 des superficies qui ont été brûlées.
02:26:32 Le directeur du Service canadien des forêts,
02:26:36 un certain Michael Norton, déclare,
02:26:39 "Cet été s'est transformé en un véritable marathon."
02:26:42 Il explique, "Nos estimations préliminaires
02:26:44 "indiquent que les émissions de la saison en cours
02:26:47 "ont donc dépassé ce milliard de tonnes,
02:26:49 "et le risque d'incendie devrait être encore supérieur
02:26:51 "à la normale jusqu'en septembre."
02:26:53 Donc c'est l'optimisme qui règne ou pas ?
02:26:55 Oui, ce n'est pas vraiment l'optimisme.
02:26:57 En fait, ce qui a été étonnant avec le Canada,
02:27:00 c'est que ces méga-feux se sont répandus
02:27:02 d'un bout à l'autre du pays
02:27:04 avec une intensité absolument remarquable.
02:27:06 Évidemment, c'est plus l'Est du Canada qui a été touché,
02:27:09 mais il y en a eu aussi à l'Ouest.
02:27:11 Le Canada était en alerte d'incendie maximal
02:27:14 pendant 90 jours.
02:27:16 C'est la période la plus longue jamais enregistrée
02:27:18 en France en histoire.
02:27:19 Le précédent record, c'était 2021 avec 50 jours.
02:27:22 Donc la saison des feux, là encore une fois,
02:27:25 je cite Michael Norton,
02:27:27 "cette année très instructive, elle nous a montré
02:27:29 "ce qui nous attend si nous ne faisons rien
02:27:31 "pour réduire les émissions."
02:27:33 Donc les Canadiens sont très au fait des problèmes
02:27:37 et de ce que ça peut causer,
02:27:39 des conséquences que ça peut avoir pour eux.
02:27:41 Ce qui a brûlé au Canada correspond
02:27:43 à l'équivalent de la Grèce ?
02:27:45 Il y a 13,5 millions d'hectares,
02:27:47 c'est exactement la superficie de la Grèce
02:27:49 qui a brûlé au Canada.
02:27:50 C'est deux fois la superficie du record absolu
02:27:53 qui datait de 89, où il y avait 7,3 millions.
02:27:56 Donc voilà, on est dans une situation absolument
02:27:59 apocalyptique dans ce pays.
02:28:00 Mais est-ce que le Canada a reçu de l'aide
02:28:02 pour faire face à ces méga-feux ?
02:28:03 Oui, il y a eu 5 000 pompiers
02:28:05 qui sont venus de 12 pays différents.
02:28:09 Donc la Colombie-Britannique a été vraiment...
02:28:12 Tout le monde est venu au chevet de la Colombie-Britannique.
02:28:15 Je vous disais, à l'ouest du Canada,
02:28:17 qui était la province la plus durement touchée.
02:28:19 La semaine prochaine et ce week-end,
02:28:22 un peu comme chez nous, on devrait à nouveau
02:28:24 y observer des températures anormalement élevées.
02:28:27 Et les efforts des pompiers, évidemment,
02:28:30 vont être encore plus compliqués par cette situation.
02:28:33 En fait, et puis il y a aussi, il faut déplorer,
02:28:36 quatre personnes qui ont péri
02:28:38 en combattant ces méga-feux canadiens.
02:28:40 Mais ce n'est pas fini puisque ce week-end,
02:28:42 c'est toute une ville entière qui a dû être évacuée.
02:28:44 Oui, alors là, c'est étonnant.
02:28:46 Je regardais sur Twitter, juste avant d'arriver,
02:28:48 des images ont commencé à être diffusées
02:28:52 sur des comptes Twitter de personnes.
02:28:54 La ville s'appelle Yellowknife.
02:28:56 Donc c'est dans les territoires du Nord-Ouest.
02:28:58 Donc c'est encore plus au...
02:29:00 C'est encore au nord de la Colombie-Britannique.
02:29:04 Des milliers de personnes, vendredi,
02:29:07 en quelques heures, ont reçu l'ordre
02:29:09 de quitter Yellowknife.
02:29:10 Et actuellement, il y a 20 000 personnes qui patientent.
02:29:13 Il y a une seule route pour quitter la ville.
02:29:15 Et ces personnes, évidemment,
02:29:17 essaient de quitter la ville, tous en même temps.
02:29:19 Donc c'est encore une situation qui n'est pas résolue.
02:29:22 La mairie a ordonné l'évacuation,
02:29:25 mais parce que la ville est complètement encerclée
02:29:27 par les méga-feux.
02:29:29 Donc les 20 000 personnes...
02:29:31 Alors, je cite un habitant.
02:29:33 Là aussi, j'ai trouvé ce témoignage sur Twitter.
02:29:35 Les gens paniquent. C'est le chaos absolu.
02:29:37 Il s'appelle Tyler Arguew.
02:29:39 Les routes pour sortir de la ville
02:29:41 sont bordées par les flammes.
02:29:43 Le ciel de Yellowknife est orangé,
02:29:45 car le feu est proche.
02:29:47 L'air est irrespirable.
02:29:49 Dans le centre-ville, la fumée s'est infiltrée partout.
02:29:52 Il pleut des cendres. Voilà.
02:29:54 Un témoignage bouleversant.
02:29:56 Merci, Aurégis Le Sommet, pour ces informations sur le Canada.
02:29:59 Alexandre Devecchio, est-ce que vous connaissez ce pays ?
02:30:02 Et puis, est-ce que ça vous inquiète,
02:30:04 ces émissions qui sont quand même très importantes
02:30:06 pour l'environnement ?
02:30:08 Je connais ce pays.
02:30:10 Je connais, oui, un peu le Québec,
02:30:12 notamment, qui est un très beau pays.
02:30:15 Est-ce que ça m'inquiète ?
02:30:17 Ça s'inscrit, effectivement, je pense,
02:30:19 dans une période de réchauffement climatique.
02:30:22 C'est quelque chose que les scientifiques ont analysé.
02:30:26 Maintenant, je pense qu'il ne faut pas céder à la panique.
02:30:29 La panique paralyse, en fait, et empêche d'agir.
02:30:32 Et qu'il faut essayer de penser
02:30:34 comment on va vivre avec ce réchauffement climatique.
02:30:38 Sans doute, il va falloir travailler pour le diminuer.
02:30:41 Il va falloir compter aussi sur les progrès de la technique.
02:30:44 L'homme en est capable,
02:30:46 mais il va aussi falloir anticiper, changer nos modes de vie.
02:30:49 Peut-être s'il y a plus d'incendies, prévoir plus de moyens.
02:30:52 Donc, non, je ne crois pas qu'il faille paniquer.
02:30:55 Mais en revanche, il faut anticiper
02:30:57 et prendre les décisions politiques qui s'imposent.
02:31:00 Un avis que vous partagez, Nathan Devers,
02:31:02 est-ce qu'on est prêt à changer nos modes de vie
02:31:04 pour éviter ces catastrophes ?
02:31:06 Oui, j'ai l'impression, peut-être que je me trompe,
02:31:08 mais j'ai l'impression que depuis quelques années,
02:31:11 même les personnes qui avaient tendance à être climato-sceptiques,
02:31:15 ou à relativiser l'importance du réchauffement climatique,
02:31:19 sont bien obligées de voir, en tout cas pendant les étés,
02:31:22 c'est absolument flagrant, que les étés sont absolument anormaux.
02:31:25 Que ce soit par rapport...
02:31:27 On va le voir ce week-end.
02:31:29 Oui, bien sûr, je n'ai que 25 ans,
02:31:31 mais même en 25 ans, on se souvient que des étés...
02:31:33 Alors là, cet été à Paris, ça n'a pas été absolument caniculaire.
02:31:35 Il y a une différence centrale entre les étés
02:31:37 que j'ai pu connaître dans ma petite enfance et ceux d'aujourd'hui.
02:31:40 Alors si j'en avais 50 ou 60, je pense que j'aurais ce sentiment encore plus.
02:31:44 Et deuxièmement, on voit bien à l'échelle internationale.
02:31:46 La question, à mon avis, elle est double.
02:31:48 Elle est qu'on commence à se rendre compte
02:31:50 qu'il ne faut pas parler du réchauffement climatique
02:31:52 uniquement quand il y a des catastrophes épisodiques
02:31:54 pendant l'été, mais qu'il faut en parler dans l'année.
02:31:56 Et deuxièmement, qu'en effet, on va devoir changer nos modes de vie.
02:31:58 Et je suis assez d'accord avec Alexandre quand il disait
02:32:00 que ce n'est pas en étant pétrifiés
02:32:02 qu'on va essayer de penser la situation.
02:32:04 C'est au contraire en prenant du recul.
02:32:06 Et avec une différence, une nuance en tout cas,
02:32:08 que j'aimerais poser, c'est que, évidemment,
02:32:10 que les scientifiques, le travail qu'ils font est majeur,
02:32:13 à la fois d'analyse et en même temps de recommandation.
02:32:16 Et qu'il ne faut pas appliquer mécaniquement
02:32:18 les recommandations des scientifiques.
02:32:20 C'est-à-dire qu'à supposer qu'il y en ait certaines
02:32:22 qui aillent à l'encontre des principes de l'État de droit
02:32:24 comme la liberté publique, etc.,
02:32:26 il faudra aussi trouver un cadre républicain,
02:32:29 libertaire, démocrate, respectueux des droits de l'homme
02:32:32 pour appliquer ces recommandations.
02:32:34 Et donc, si vous voulez, on l'a vu pendant le coronavirus,
02:32:36 quand une crise scientifique donne lieu
02:32:38 à une décision politique qui n'est plus une décision
02:32:40 mais qui est juste, si vous voulez, une adaptation,
02:32:42 comme s'il fallait juste convertir la langue scientifique
02:32:44 en langue politique, là, ça peut être un danger.
02:32:46 - Je me rends, il n'y a pas de nuance entre nous.
02:32:48 On est d'accord là-dessus, on était d'ailleurs,
02:32:50 on n'est pas toujours d'accord, mais sur la politique
02:32:52 qui a été menée pendant le Covid, on était d'accord.
02:32:55 D'ailleurs, je disais d'une part, il faut faire aussi confiance
02:32:57 à la capacité à l'homme de s'adapter.
02:32:59 C'est pour ça que je parlais de la technique.
02:33:01 On va pouvoir sans doute améliorer nos modes de production.
02:33:05 Quand c'est changer nos modes de vie, peut-être,
02:33:07 mais c'est aussi, voilà, miser sur notre capacité
02:33:12 à inventer des choses et notre capacité à s'adapter.
02:33:15 Quand je parlais des incendies, il y a sans doute moyen
02:33:18 de s'adapter, de faire plus de précautions,
02:33:22 d'avoir plus de moyens pour les arrêter.
02:33:25 Je crois qu'il ne faut pas considérer tout cela
02:33:27 comme une fatalité.
02:33:28 C'est vrai qu'on a vu pendant le Covid
02:33:30 que les experts pouvaient aussi se tromper, se contredire.
02:33:33 Donc, il ne faudrait pas, bien sûr que le danger existe,
02:33:37 mais il ne faudrait pas brader nos principes fondamentaux
02:33:40 sous prétexte de réchauffement de la planète.
02:33:43 Je crois que ce serait le pire des services à nous rendre,
02:33:47 en réalité, parce que je parlais aussi de notre capacité
02:33:49 d'adaptation. Je crois que nous replier sur nous-mêmes
02:33:52 ne changerait pas grand-chose à la situation.
02:33:55 Et donc, ce serait la certitude pour le coup
02:34:01 que ce soit un grand péril pour l'humanité
02:34:04 si on était dans une logique de rétrécissement,
02:34:07 j'ai envie de dire.
02:34:08 J'ai vraiment envie de dire.