Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver. J'espère que vous passez un bel été.
00:00:05 Place à deux heures et demie de débat autour de l'actualité car elle ne prend pas de vacances.
00:00:09 Ce soir nous accueillons Maître Alexia Germont, bonsoir, vous êtes avocate.
00:00:13 Nous accueillons également Erwann Barillot, bonsoir à vous, écrivain.
00:00:17 On débattra, on décryptera l'actualité, on vous entendra d'ailleurs sur votre vision de ce qui se passe dans le pays.
00:00:22 Mais on accueille d'abord Simon Guilla, bonsoir Simon.
00:00:25 Bonsoir chère Barbara.
00:00:26 Ravie de vous retrouver.
00:00:27 C'est partagé.
00:00:28 On fait le point sur l'actualité ensemble.
00:00:30 Avec un mois après les émeutes qui ont suivi la mort de Naël, Gérald Darmanin a adressé un courrier au préfet et leur demande de la fermeté.
00:00:39 Je vous demande de mobiliser l'ensemble des moyens nécessaires au suivi des individus et groupes d'individus ciblés
00:00:45 comme ayant été à l'origine d'actions violentes lors de ces émeutes.
00:00:48 Ce point de voie constitue l'une de vos priorités, a notamment affirmé le ministre de l'Intérieur.
00:00:53 Et un mois après, les habitants des communes les plus touchées restent sous le choc.
00:00:58 C'est le cas notamment dans la commune de l'Aïl-les-Roses, souvenez-vous, c'est dans cette ville du Val-de-Marne que le domicile du maire Vincent Jambrain avait été attaqué.
00:01:06 Et l'une de nos équipes est retournée sur place un mois après.
00:01:09 Le sujet de Fabrice Elsner est donné à temps court.
00:01:12 Un mois après cette nuit qui a marqué tous les esprits, place désormais au calme à l'Aïl-les-Roses.
00:01:18 La vie a repris son cours, mais les habitants restent toujours sous le choc après les violentes émeutes et l'attaque et tentative d'assassinat perpétrées au domicile du maire.
00:01:27 "Ca a été inadmissible, c'est révoltant. Tout le monde l'a dit, on ne s'attaque pas à la maison comme ça avec quelqu'un dedans.
00:01:36 Ca fait peur, ça se passait le soir et puis ils ont tout abîmé."
00:01:41 Malgré le retour à la tranquillité, les rues de la commune d'Île-de-France portent encore les stigmates de ces nuits de violence.
00:01:47 La population craint de nouveaux débordements de la jeunesse et pointe également la responsabilité des parents.
00:01:53 "Les jeunes maintenant font n'importe quoi, ils ne sont plus éduqués par les parents, c'est tout."
00:01:58 "Il faudrait un peu les enfants qui soient un peu serrés quand même."
00:02:03 Bâtiment détruit, abribus saccagés, un mois après ces émeutes urbaines.
00:02:07 Comme de nombreuses villes, l'Aïl-les-Roses tente de se relever doucement et s'active à la reconstruction.
00:02:14 "Et c'est justement un mois après ces émeutes, Imane, que le chef de l'État s'est enfin exprimé au journal Le Figaro sur ce sujet."
00:02:20 "Ah oui, Emmanuel Macron qui a livré son analyse de ces violences urbaines qui ont touché le pays et qui impactent encore d'ailleurs aujourd'hui les commerçants."
00:02:27 "Et pour le président de la République, ce n'est pas un sujet d'immigration actuel."
00:02:31 "Les précisions de Thomas Bonnet du service politique de CNews."
00:02:35 Le président de la République dit avoir voulu prendre son temps et ne pas réagir à chaud au Figaro Magazine.
00:02:41 Il confie donc son analyse un mois après les émeutes urbaines.
00:02:46 Une séquence qui n'est pas selon lui un sujet d'immigration actuelle, mais un sujet plus large des difficultés socio-économiques et d'intégration.
00:02:54 Présentant la France comme un pays d'immigration et qui continuera à l'être, Emmanuel Macron prône une intégration de manière diffuse.
00:03:01 Et revient sur la sociologie des individus interpellés lors de ces émeutes et les débats qu'elle a suscités.
00:03:08 "Quand on regarde les choses de manière lucide, 90% des personnes interpellées sont des Français."
00:03:13 "Après on n'a pas de statistiques ethniques dans notre pays."
00:03:16 "Il y a des Français issus de l'immigration, d'autres qui ne sont pas issus de l'immigration."
00:03:20 "Je n'aime pas le débat sur les prénoms parce qu'il a été convoqué à toutes les sauces."
00:03:24 Sur les familles, Emmanuel Macron prône le en même temps accompagné et responsabilisé.
00:03:30 Sur un volet plus politique, le chef de l'État promet de faire son maximum d'ici la fin de son mandat en 2027
00:03:36 pour arrêter les extrêmes. Il promet ainsi une initiative politique d'ampleur d'ici la fin du mois d'août, sans en préciser la nature.
00:03:44 Enfin, en ce qui concerne la rentrée et le projet de loi immigration, le chef de l'État n'exclut pas un recours à la Constitution et donc un nouveau 49.3.
00:03:54 L'actualité, c'est aussi une partie de la gauche qui appelle à manifester le 23 septembre prochain contre les violences policières.
00:04:01 Des syndicats dont la CGT, plusieurs partis politiques et des ONG appellent les Français à se mobiliser dans les rues de France.
00:04:08 Et de leur côté, les syndicats de police ne cachent pas leurs inquiétudes. Goderic Baie et Clotilde Payet.
00:04:13 Dans un communiqué signé par près de 50 associations, plusieurs groupes politiques appellent à redescendre dans la rue pour exprimer leur colère.
00:04:22 Ils réclament notamment l'abrogation de la loi de 2017 sur l'assouplissement des règles en matière d'usage d'armes à feu par les forces de l'ordre.
00:04:29 On part sur une haine anti-flic. Alors bien sûr, sur la planète bisounours comme eux, j'aimerais qu'il n'y ait pas de police, qu'il n'y ait pas de voleurs, qu'il n'y ait pas de gendarmes. Ce serait bien.
00:04:40 Une manifestation redoutée par certains qui se souviennent de la violence des récentes émeutes.
00:04:45 Les manifestants ont le droit de s'exprimer. La contrepartie, bien évidemment, c'est que ça se fasse au moins dans le respect des choses et des gens.
00:04:54 D'autres y voient une occasion de réformer la police.
00:04:57 Il faut vraiment mieux former les policiers dès le début parce qu'en trois mois, ils peuvent déjà avoir une arme sur eux.
00:05:05 Alors que la fronte des policiers et les émeutes ont ravivé des tensions, la manifestation se déroulera dans un climat social bouillant.
00:05:11 À ce propos, Sarah El Haïry était sur notre antenne cet après-midi. Elle a réagi à ce nouvel appel à manifester.
00:05:19 Oui, la secrétaire d'État chargée de la biodiversité juste ses propos honteux et elle parle d'un appel au désordre. On va l'écouter.
00:05:26 C'est de l'outrance, c'est de l'outrage et pour le coup, c'est toujours très honteux comme propos.
00:05:33 Les hommes et les femmes que j'ai toujours vus, que j'ai toujours croisés, qui servent nos forces de sécurité intérieure, police ou gendarmerie,
00:05:39 c'est des hommes et des femmes qui s'engagent pour protéger, pour servir. C'est honteux.
00:05:42 C'est honteux et pour le coup, par contre, ce qui est encore plus malheureux, c'est que ça n'étonne plus quand ça vient d'un certain nombre de partis politiques.
00:05:51 Évidemment, à la France insoumise et la police nationale en particulier, c'est une des fonctions publiques qui est la plus contrôlée dans notre pays,
00:05:59 qui est extrêmement contrôlée. La justice tranche à chaque fois. On est dans un état de droit.
00:06:04 Encore une fois, ceux qui essayent de mettre la chien au lit dans le pays, c'est ceux qui essayent d'opposer les Français entre eux,
00:06:10 les Français face à la police ou face aux enseignants et c'est ceux qui appellent au désordre.
00:06:15 Et parmi les sujets d'exaspération, il y a ces vols que subissent de nombreux commerçants,
00:06:21 des commerçants qui ont décidé d'afficher les photos des voleurs sur la devanture de leurs magasins.
00:06:25 Oui, c'est une pratique illégale, certes, mais nécessaire selon eux, avec la recrudescence des vols.
00:06:30 Un commerçant d'Amiens a d'ailleurs créé une association. Le sujet de Kylian Salé.
00:06:35 Placarder les visages des voleurs sur leur magasin, voici la technique de plusieurs commerçants niçois.
00:06:41 L'objectif est de dissuader des commerçants prêts à tout pour lutter contre ces vols, quitte à bafouer la présomption d'innocence.
00:06:48 Je ne pense pas qu'ils seront poursuivis sur un plan judiciaire. Il y aura peut-être à ce niveau des rappels à la loi.
00:06:56 En revanche, le risque, c'est aussi d'avoir des représailles de la part des voleurs.
00:07:03 Un risque que n'a pas hésité à prendre également un commerçant amiénois.
00:07:07 Victime d'un vol de vêtements à 700 euros en janvier dernier, il a décidé de créer une association.
00:07:13 On a clairement envie de défendre la cause des commerçants qui aujourd'hui sont pollués partout en France par des malfrats qui en toute impunité viennent voler dans les commerces.
00:07:22 Donc aujourd'hui, l'association RALVOL, elle défend les commerçants, elle soutient les commerçants et on veut faire peur aux voleurs et plus aux commerçants.
00:07:30 Le nombre de vols à l'étalage a explosé l'année dernière. 42 000 faits ont été recensés, soit une hausse de 14% par rapport à 2021.
00:07:39 Le rapatriement des ressortissants français du Niger se poursuit. Des évacuations qui devraient être terminées ce soir.
00:07:45 Au total, quatre avions ont été mis à disposition et à la mi-journée, plus de 500 personnes avaient été évacuées, dont plus de 300 Français.
00:07:54 Je vous propose justement d'en écouter quelques-uns qui ont fui le Niger.
00:07:57 C'est assez rapide déjà de mirer, mais c'est toujours bien d'être rentré. On verra dans les jours et semaines prochaines comment ça va évoluer là-bas.
00:08:05 Et nous qui sommes assez attachés, on va suivre ça avec attention.
00:08:09 Je suis content d'être ici. Je ne sais pas ce qui va se passer là-bas. Les choses sont un peu tendues, mais ça pourrait être mieux.
00:08:19 Je suis partie. D'abord, je suis avec une petite fille. Je trouvais que ce n'était pas prudent de rester.
00:08:26 Avec les informations et tout, on entendait beaucoup de choses qui étaient un peu effrayantes. Voilà. Donc il fallait qu'on parte de là.
00:08:35 C'est déjà une situation à laquelle on ne s'attendait pas forcément. Il y avait quelques éléments qui pouvaient éventuellement laisser supposer qu'on pouvait en arriver à ces extrémités-là.
00:08:43 Mais nous, au niveau personnel, on était quand même surpris d'une évacuation. Donc là, on aurait un peu de mal à se projeter sur comment ça va se passer maintenant.
00:08:55 Et une intervention militaire au Niger serait la dernière option envisagée par le bloc ouest-africain pour restaurer l'ordre constitutionnel.
00:09:03 Mais il faut bien se préparer à cette éventualité. C'est ce qu'indique un responsable de la communauté des États de l'Afrique de l'Ouest.
00:09:09 On va en parler avec notre spécialiste des questions internationales. Bonsoir Harold Iman. Alors Harold, l'opposition à cette junte sera-t-elle vraiment efficace ?
00:09:17 Il y a quelques points encourageants dans cette situation de débandade des démocraties pro-occidentales. L'évacuation des civils se fait en bon ordre.
00:09:27 C'est déjà une bonne chose. Seules les deux autres juntes anti-françaises, le Mali et le Burkina Faso, l'ont reconnue, cette junte, entre poutchistes en quelque sorte.
00:09:38 Même la Russie de Vladimir Poutine n'a pas reconnu cette junte. Les États européens et les États-Unis ont soutenu une position commune contre la junte, comme l'a fait la France.
00:09:50 Plus intéressant encore, vous le disiez, les États de l'Afrique occidentale, la CDAO, ne veulent pas laisser passer ce poutch.
00:09:59 Ils ont imposé des sanctions économiques contre le Niger. Tout de suite, ces États africains sauront-ils inverser le poutch ?
00:10:09 La pression cette fois-ci est plus forte que sur le Mali il y a deux ans. La CDAO a envoyé une délégation à Niamey et a précisé que le retour à l'ordre constitutionnel devait être quasiment immédiat.
00:10:23 Et que l'usage de la force, donc, de la part de son plus grand membre, le Nigeria, n'était pas exclu.
00:10:31 Désormais, les régimes démocratiques ouest-africains craignent que les militaires les renversent et aussi que le djihadisme continue de faire rage, comme dans le nord du Nigeria.
00:10:44 Merci beaucoup Harold Iman. En cette période de vacances, soyez prudents sur les routes. Le nombre de personnes tuées sur les autoroutes notamment est en augmentation en 2022.
00:10:54 Oui, 188 personnes ont perdu la vie sur les autoroutes en 2022 contre 131 l'année dernière. Alcool, drogue ou encore médicaments figurent parmi les causes.
00:11:04 On va écouter Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre la violence routière. Il souhaite que la justice soit plus ferme contre les automobilistes aux comportements dangereux.
00:11:14 Je crois qu'il faut agir sur d'autres leviers et c'est malheureusement, j'irais, celle de la peine prononcée.
00:11:22 On observe encore trop souvent dans les tribunaux, y compris dans des cas extrêmement déviants, dans des situations avec récidive, etc., des peines finalement qui ne sont pas à la hauteur de ce qu'attendent les victimes.
00:11:35 Il ne s'agit pas de rentrer dans une surenchère, mais de poser des peines qui soient quand même censées par rapport à la hauteur des délits et les conséquences générées par ces délits.
00:11:46 C'est le deuxième jour des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne et le pape François est arrivé aujourd'hui.
00:11:53 Le souverain pontife qui entame une visite de cinq jours au Portugal, un million de pèlerins sont attendus à Lisbonne d'ici la fin de la semaine.
00:12:00 Et c'est un événement bien sûr qui profite également aux commerçants. Regardez ce reportage de Mariliès Chevalier.
00:12:06 Un million de jeunes catholiques rassemblés au Portugal pour les Journées Mondiales de la Jeunesse, une aubaine pour certains commerçants.
00:12:13 Fernando tient une pâtisserie à Lisbonne et il a tenu à s'adapter à cette nouvelle clientèle.
00:12:18 On faisait déjà des biscuits avec des effigies de dessins animés pour les enfants du style Spiderman ou Batman.
00:12:24 Et en rigolant avec le chef pâtissier, on s'est dit pourquoi pas le faire avec la tête du pape.
00:12:29 On a utilisé des portraits du pape, de nombreuses photographies.
00:12:33 Avec ses sablés à l'effigie du pape François, Fernando espère donc augmenter ses ventes.
00:12:38 Je suis sûr que durant la semaine, nous allons doubler la recette quotidienne.
00:12:43 Et en termes de visibilité, cela va être fantastique pour notre capitale Lisbonne et pour le Portugal tout entier.
00:12:49 Le tourisme au Portugal se portait déjà bien. Cette nouvelle visibilité avec la visite du pape va encore l'améliorer.
00:12:56 Au-delà de la restauration, c'est également l'hôtellerie et les transports qui devraient donc profiter pleinement de cet événement.
00:13:04 On l'a surnommé la Dame au chapeau. Geneviève de Fontenay est décédée, elle avait 90 ans.
00:13:11 Oui, l'ancienne dirigeante du comité Miss France a succombé à un arrêt cardiaque dans son sommeil.
00:13:16 Elle aura régné pendant plus de 60 ans sur les concours de beauté.
00:13:20 Retour sur une carrière flamboyante, c'est avec Marie-Liès Chevalier.
00:13:23 Ça ne vous embête pas qu'on vous demande tout le temps des photos ?
00:13:25 Comme ça, j'ai dit le jour où on ne m'en demandera plus, j'irai Geneviève, rentre dans ta caisse.
00:13:30 Geneviève de Fontenay était une femme d'élégance et de caractère.
00:13:34 Née en 1932, c'est en 1954 qu'elle intègre le comité Miss France, dont elle claquera la porte en 2010, non sans fracas et sans critiques.
00:13:43 Non, ce genre de discothèque, les costumes folkloriques ne sont plus des vrais costumes folkloriques.
00:13:51 Si une vidéolibre me disait qu'il faut se moderniser, mais j'ai dit le folklore, ça ne se modernise pas.
00:13:56 Connue pour ses célèbres chapeaux et ses tenues noires et blanches, Geneviève de Fontenay était également une femme de conviction.
00:14:01 En 2002, elle décide de boycotter l'élection de Miss Mondo Nigeria, un pays qui vient de condamner à mort une femme pour adultère.
00:14:08 Si seulement les canons de la beauté pouvaient remplacer les canons de la guerre, mais là pour l'instant, ce n'est pas encore le cas, je crois, malheureusement.
00:14:16 Femme de gauche, elle surprend et crée la polémique en soutenant la Manif pour tous en 2016.
00:14:21 La GPA, c'est un crime pour l'enfant vis-à-vis de l'enfant, un crime.
00:14:26 Puis qu'on arrête de dire des mères porteuses, on ne peut pas dire une mère porteuse, il faut dire une femme porteuse.
00:14:31 Parce qu'une mère, elle ne peut pas comme ça, quand son enfant arrive, le donner ou le vendre. C'est impossible.
00:14:36 Libre, affirmée et toujours élégante, la dame au chapeau s'est éteinte à l'âge de 90 ans.
00:14:41 Elle laisse aux Français et à la mode une marque indélébile.
00:14:48 Les réactions se sont bien sûr multipliées tout au long de la journée.
00:14:51 Elle aura été notamment une deuxième mère pour toutes les Miss France qu'elle aura côtoyées.
00:14:55 Nous, on va écouter la réaction de Miss France 2005, Cindy Favre.
00:14:59 C'est très étrange parce qu'on ne peut pas dire que ce soit une maman.
00:15:03 C'est sûr que c'est un membre de notre famille, mais elle avait des valeurs qui étaient tellement ancrées,
00:15:08 comme une grand-mère qui vous conseillait, qui avait ses propres convictions, qui vous les transmettait,
00:15:14 qui font qu'aujourd'hui, toutes les Miss France sont tellement féministes et assument le fait d'être femme
00:15:22 et défendent justement les droits des femmes.
00:15:24 En fait, elle m'a tout appris, bien sûr, les valeurs, l'élégance, la beauté de la France,
00:15:28 l'amour de la France, l'amour des Français, de notre territoire, de notre patrimoine.
00:15:34 Je ne dirais pas qu'elle s'en va, non, elle reste et elle restera encore dans nos mémoires et encore à mes côtés.
00:15:44 C'est la fin de ce journal. Merci beaucoup, Simon Guylain.
00:15:46 Merci à vous, Barbara.
00:15:47 On se retrouve à 22h.
00:15:48 On se retrouve avec grand plaisir à 22h.
00:15:50 Nous, on se quitte pour une page de publicité et on en viendra à notre grande interview de 21h15. A tout de suite.
00:16:00 Et pour commencer, Soir Info place à l'invité de 21h15. Bonsoir, Pierre-Marie Sèvres.
00:16:04 Bonsoir, bonsoir à tous.
00:16:05 Merci d'être avec nous. Vous êtes directeur de l'Institut pour la Justice.
00:16:09 Dans un quart d'heure, dans Soir Info, nous reviendrons en image et en témoignage à Nanterre,
00:16:13 un mois après les émeutes qui ont tenu la France en alerte pendant plusieurs nuits partout en France.
00:16:18 On parlait alors de violences urbaines dans les grandes villes, mais aussi en terre rurale,
00:16:23 sur tout le territoire des symboles de l'État, ont été visés, dégradés ou incendiés.
00:16:28 Le domicile d'un maire de la région parisienne avait été aussi sauvagement attaqué.
00:16:32 Quel regard porte l'homme de justice que vous êtes en quelque sorte sur ces événements un mois après ?
00:16:38 Alors moi, je comparerais ces émeutes à une espèce de volcan.
00:16:42 Vous savez, il y a de temps en temps des éruptions et puis de temps en temps, régulièrement,
00:16:47 tout au long de l'année, il y a des petites... La lave est en fusion.
00:16:51 Elle se pousse.
00:16:52 Elle travaille à l'intérieur du volcan. On sent toute l'année que le volcan travaille.
00:16:56 Et puis de temps en temps, en France, il se trouve que c'est à peu près tous les 20 ans,
00:16:59 on a une grosse éruption qui va toucher beaucoup de monde.
00:17:02 Donc voilà un petit peu l'image que j'utiliserais.
00:17:05 Pour moi, les émeutes sont le résultat de deux phénomènes principaux,
00:17:10 qui sont le marasme judiciaire, premièrement.
00:17:15 La justice, à mon avis, à l'avis de l'Institut pour la Justice, clairement,
00:17:19 et de beaucoup de Français, 81% des Français, selon notre dernier sondage,
00:17:22 estiment que la justice est trop laxiste, en tout cas avec les délinquants.
00:17:26 On peut citer... Alors là, ça peut aller très très loin,
00:17:30 mais il y a beaucoup de mécanismes de réduction de peine qui ont été mis depuis 20, depuis 30, depuis 40 ans.
00:17:35 On les multiplie à n'en plus pouvoir.
00:17:38 Et in fine, le résultat, c'est quoi ?
00:17:40 Les délinquants se sentent en impunité totale et donc se sentent capables et se disent...
00:17:46 Vous savez, les délinquants, ils font un calcul, ils font un calcul rationnel.
00:17:49 Donc si le gain espéré de leur crime ou de leur délit est supérieur à la possibilité d'être enfermé et puis d'être jugé,
00:17:56 eh bien la question ne se pose pas, ils vont piller, ils vont commettre des crimes, ils vont commettre des délits.
00:18:01 Donc voilà au niveau de la justice.
00:18:03 Et puis l'autre, évidemment, l'autre grand phénomène,
00:18:05 à la différence de ce qu'en pense le président de la République,
00:18:07 je pense qu'évidemment, l'autre grand phénomène, c'est 40 ans d'immigration.
00:18:13 Moi, je n'attaque pas les personnes en tant que telles et je ne veux pas aller dans les cas individuels,
00:18:17 mais c'est évident que depuis l'arrêt du Conseil d'État de 1977, l'arrêt JISTI,
00:18:23 la France, l'État français n'a pas les mains sur la télécommande.
00:18:28 Nous sommes au volant d'une soucoupe volante et personne n'a les mains sur le tableau de bord.
00:18:33 Parce que l'État français, dans l'arrêt JISTI, n'a pas eu...
00:18:36 Le Conseil d'État a estimé que l'État n'avait pas le droit de réguler l'immigration.
00:18:39 Et depuis, aucun politique n'a pris les mesures, qui seraient très importantes,
00:18:44 il faudrait pratiquement modifier la Constitution aujourd'hui pour le faire,
00:18:46 mais personne n'a pris les mesures nécessaires pour réguler l'immigration,
00:18:50 qui est un sujet absolument central.
00:18:53 La démographie, qui sont les gens sur un territoire, c'est tout, c'est pratiquement tout.
00:18:58 Donc voilà pour moi, c'est le résultat de ces deux grands phénomènes-là.
00:19:03 Et là où ça m'inquiète plus, j'ai fait un petit historique des émeutes urbaines,
00:19:07 que j'ai mis sur Twitter il y a un mois, juste après les émeutes.
00:19:09 Et puis j'observais que les premières émeutes urbaines en France,
00:19:12 c'était dans un petit quartier de Vaud-en-Vla, qui s'appelait La Grapinière en 1979.
00:19:17 Alors c'était, je vous le fais très rapidement, mais en gros,
00:19:20 un voleur de voiture est surpris par des policiers, les policiers le poursuivent,
00:19:24 lui rentre dans une maison, il s'ouvre les veines en pensant, naïvement,
00:19:29 en pensant que les policiers n'allaient pas l'arrêter s'il était blessé.
00:19:32 Ils l'ont tout de même arrêté.
00:19:33 Et en sortant du HLM où il s'était réfugié, où il vivait,
00:19:37 les autres habitants de la cité ont vu les policiers avec ce jeune homme ensanglotté,
00:19:41 et sur ce quiproquo, peut-être qu'on pourrait d'ailleurs faire des parallèles,
00:19:44 il y a des quiproquos souvent, qui sont à l'origine de situations graves,
00:19:47 sur ce quiproquo, les policiers se font caillasser et une voiture est brûlée.
00:19:52 On voit, il y a un reportage de France 3, Ronalp, qui le montre très bien,
00:19:55 une voiture brûlée, c'était à l'époque très grave.
00:19:57 En 81, là c'est dans une cité à côté, toujours dans l'avant-lieu de Lyon, Vénitieux,
00:20:01 et là on a plusieurs dizaines de voitures brûlées.
00:20:04 Puis on a en 82, plusieurs centaines de voitures brûlées,
00:20:07 toujours dans les deux mêmes cités de Lyon.
00:20:09 En 90, toutes les villes de France qui ont des cités ont des petits événements
00:20:16 liés aux émeutes urbaines, donc c'est la quatrième étape, 1990.
00:20:19 Donc dans toute la France, toutes les villes de France,
00:20:22 Pau, Evian, ont des cités chez elles et elles ont des problèmes, des voitures brûlées.
00:20:26 2005, ce sont toutes les cités de France qui brûlent,
00:20:29 toutes les banlieues de France qui brûlent.
00:20:31 2023, ce sont les centres-villes qui brûlent.
00:20:34 On a vu la rue Saint-Ferrel à Marseille,
00:20:36 on a vu le centre-ville, la rue de Rennes à Paris,
00:20:39 ce sont les centres-villes qui brûlent.
00:20:40 Moi je me dis, la prochaine éruption volcanique qu'on va se prendre
00:20:44 dans les émeutes urbaines, ça sera très certainement chez les gens.
00:20:47 On a déjà eu un maire qui a été chez lui, qui a eu des problèmes,
00:20:51 ça sera certainement chez les gens ensuite.
00:20:53 Parce que quand en plus on ajoute, les éléments dont je vous ai parlé,
00:20:57 l'élément judiciaire et l'élément migratoire, ils ne sont pas réglés,
00:21:00 ils ne seront pas réglés dans les prochaines années.
00:21:02 Justement, on va en venir à ce que vous l'avez évoqué
00:21:04 dès le début de votre intervention à la réaction d'Emmanuel Macron,
00:21:07 qui est enfin sorti de son silence.
00:21:10 "Je me suis gardé de réagir à chaud, à dessein", dit-il.
00:21:14 "Faute de quoi", ajoute-t-il, "on dit toujours des bêtises".
00:21:17 Alors certes, c'est plus prudent évidemment, mais comment jugez-vous...
00:21:20 - C'est la mort aussi.
00:21:21 - Oui, ça c'est vous qui le dites.
00:21:22 Comment jugez-vous en tout cas cette attitude ?
00:21:23 Est-ce que lorsqu'on est le garant de l'état de droit et de la sécurité de tous,
00:21:27 on n'est pas attendu un petit peu plus rapidement sur ce genre de sujet ?
00:21:30 - Moi je veux bien entendre cet argument,
00:21:32 mais qui est pour moi un argument tout à fait secondaire,
00:21:34 que oui, il faut prendre son temps.
00:21:36 Le président de la République, de sous la Ve République,
00:21:38 a une stature particulière, une place particulière, un rôle particulier.
00:21:41 Moi ça me convient.
00:21:43 En tout cas, je trouve que là en l'occurrence,
00:21:45 je veux bien entendre cet argument-là.
00:21:47 Moi c'est sur le fond que ça me gêne vraiment,
00:21:49 puisque qu'il ait pris son temps, c'est une chose.
00:21:51 Mais sur le fond, là, quelque chose qu'on a entendu
00:21:53 qui me semble très problématique.
00:21:55 - Alors sur le fond, allons-y.
00:21:56 Il affirme d'abord refuser de choisir son camp,
00:21:59 c'est-à-dire de trancher entre deux orientations,
00:22:02 aider les familles à éduquer les enfants,
00:22:04 ou alors les sanctionner.
00:22:06 Où se trouve selon vous le bon équilibre à trouver
00:22:08 pour maintenir cet état de droit ?
00:22:10 - Je pense que pareil, il nous place sur le mauvais plan.
00:22:13 L'éducation des enfants, la justice des mineurs,
00:22:16 ce sont des sujets très importants,
00:22:18 et évidemment là-dessus il a raison.
00:22:20 La justice des mineurs doit à la fois juger,
00:22:22 à la fois sanctionner et à la fois éduquer.
00:22:24 Puisque moi qui ai des enfants, qui ai un enfant très jeune,
00:22:27 je sais que la sanction fait partie de l'éducation.
00:22:30 Donc ça, il a tout à fait raison.
00:22:32 J'observe malgré tout que la dernière réforme
00:22:34 de la justice pénale des mineurs ne va pas dans ce sens-là.
00:22:37 La dernière réforme de la justice pénale des mineurs
00:22:39 préconise une fois de plus uniquement l'éducation
00:22:41 pour oublier la sanction.
00:22:43 C'est même vraiment ça.
00:22:44 Puisque le grand apport de cette nouvelle réforme,
00:22:46 c'est que le procès est divisé en deux.
00:22:50 On se prononce d'abord sur la culpabilité du mineur,
00:22:53 et puis ensuite on prend un petit laps de temps
00:22:55 pour voir s'il va faire des efforts
00:22:58 et s'il va mériter d'aller en prison ou pas.
00:23:02 C'est l'apport principal.
00:23:04 On reste dans exactement la même idée que depuis 1945,
00:23:07 c'est-à-dire éducation, pas de sanction.
00:23:09 Ça me semble être complètement une erreur.
00:23:10 Mais ce plan-là, moi je pense qu'il est mauvais.
00:23:12 Moi je pense que le plan sur lequel il faut aller...
00:23:14 Vous savez, là on lui pose la question,
00:23:16 il répond en politique, il ne répond pas en expert.
00:23:18 Moi je ne vais pas prétendre que je suis un expert,
00:23:20 je suis un observateur de la justice indépendant.
00:23:23 Je ne suis pas élu, je ne fais pas partie d'un parti politique.
00:23:26 Donc j'estime avoir un évien peut-être un petit peu plus objectif.
00:23:30 Et lui, je pense clairement qu'en l'occurrence,
00:23:32 il nous a prouvé qu'il répondait en tant que parti politique.
00:23:34 Quand il dit que l'immigration n'a rien à voir avec l'émeute.
00:23:37 Alors justement, on va le citer, il dit que ces émeutes
00:23:39 ne sont pas un sujet d'immigration actuelle,
00:23:41 c'est un sujet plus large de difficultés de certaines villes,
00:23:44 de difficultés socio-économiques,
00:23:46 de difficultés d'intégration dans certains cas,
00:23:48 et de fonctionnement de la démocratie
00:23:50 à l'heure des réseaux sociaux.
00:23:53 Je pense qu'il nous fournit des éléments de langage.
00:23:55 C'est très sympathique d'avoir des éléments de langage
00:23:57 à commenter ensuite, mais ça n'est absolument pas…
00:24:00 On ne peut pas s'attendre à ce qu'il nous dise la vérité,
00:24:02 et nous dit ce qui arrange sa position politique
00:24:05 et son positionnement politique.
00:24:06 Je pense même qu'il est très loin de la réalité.
00:24:08 Ne pas voir qu'il y a un problème avec l'immigration,
00:24:10 c'est vraiment un acte de cécité.
00:24:13 Il faut absolument être aveugle pour ne pas comprendre
00:24:15 qu'il y a un problème avec l'immigration.
00:24:16 Un problème ou un lien entre l'immigration et la violence ?
00:24:18 Il y a absolument un lien entre l'immigration et la violence.
00:24:21 Ce qui ne veut pas dire que tous les immigrés
00:24:23 commettent des violences, absolument pas.
00:24:25 Mais les immigrés sont surreprésentés
00:24:27 dans tous les pays d'Europe.
00:24:28 Les immigrés, les étrangers, sont surreprésentés
00:24:31 dans tous les actes de criminalité,
00:24:34 tous les crimes et délits.
00:24:35 La quasi-totalité, vous allez prendre, oui,
00:24:37 peut-être les immigrés d'Asie du Sud-Est
00:24:39 ont peut-être une moins forte surreprésentation
00:24:42 dans les vols de tracteurs en Allemagne,
00:24:44 ça je veux bien croire.
00:24:45 Mais sur la quasi-totalité du reste,
00:24:47 les étrangers et les immigrés sont surreprésentés.
00:24:50 Ce qui ne veut pas dire, je ne veux même pas dire
00:24:52 qu'il faut en déduire forcément,
00:24:54 qu'il faut arrêter toute immigration.
00:24:55 Et encore une fois, on ne fait pas d'amalgame,
00:24:56 il y a aussi beaucoup de victimes
00:24:58 dans ces populations immigrées
00:25:00 qui sont dans ces quartiers,
00:25:01 qui ont vu leurs voitures brûler,
00:25:02 qui ont été privées de moyens
00:25:04 de se rendre sur le lieu de travail.
00:25:05 C'est d'ailleurs peut-être une explication.
00:25:07 Moi, je pense que la plupart des immigrés
00:25:09 devenus français,
00:25:10 ou même les immigrés qui sont en France,
00:25:12 voudraient d'une justice beaucoup plus ferme
00:25:14 et d'une politique migratoire
00:25:16 beaucoup plus ferme.
00:25:17 Évidemment, pas forcément quand ça les concerne eux,
00:25:19 mais parce que les premiers à le subir,
00:25:21 ce ne sont pas les proches des ministres
00:25:23 d'Emmanuel Macron,
00:25:24 qui habitent certainement dans des beaux quartiers parisiens
00:25:26 ou dans des grandes villes françaises.
00:25:27 Ce ne sont pas eux qui subissent
00:25:28 la délinquance et la criminalité.
00:25:30 L'immense majorité des actes de délinquance
00:25:32 et de criminalité sont dans des cités,
00:25:34 ou surtout dans des quartiers, maintenant,
00:25:36 des quartiers de classe moyenne,
00:25:38 et pas uniquement dans des quartiers
00:25:40 de classe populaire.
00:25:41 Donc, voilà, moi je pense que,
00:25:44 effectivement, il y a évidemment un lien
00:25:46 entre immigration et délinquance,
00:25:47 ce qui ne veut pas dire qu'il faut
00:25:48 mettre tous les étrangers en prison.
00:25:50 Absolument pas, ça n'aurait aucun sens de dire ça,
00:25:52 ce qui ne veut pas dire forcément,
00:25:53 en tout cas, j'en déduis pas forcément,
00:25:54 logiquement, qu'il faut dire
00:25:56 tous les étrangers doivent rentrer
00:25:57 dans un quelconque pays, etc.
00:25:59 Mais ne pas voir la réalité,
00:26:02 c'est quand même pour moi,
00:26:03 très, très inquiétant sur la conduite de l'État.
00:26:06 Quand l'action de l'État est prise
00:26:08 sur des axiomes, des bases
00:26:10 qui sont erronées,
00:26:12 on ne peut pas s'attendre à des bons résultats.
00:26:14 Et de toute façon, je ne comprends pas trop
00:26:16 pourquoi est-ce qu'il fait ça,
00:26:17 parce que ça ne peut,
00:26:18 ça n'est que mettre le bouchon,
00:26:20 le couvercle sur la marmite,
00:26:22 ça ne peut que grandir,
00:26:23 et ça ne peut que faire grandir
00:26:25 son opposition à droite.
00:26:26 Ça ne peut faire que ça,
00:26:28 et d'ailleurs, ça ne fait que ça
00:26:29 depuis 30 ou 40 ans.
00:26:31 Alors justement, est-ce que, selon vous,
00:26:32 l'échec va perdurer,
00:26:33 l'échec de ces politiques,
00:26:35 menés finalement par quelques gouvernements
00:26:36 que ce soit, de tous bords,
00:26:38 va perdurer ?
00:26:39 Est-ce que la société française,
00:26:40 qui est pour partie en vacances
00:26:41 à l'heure où nous parlons,
00:26:42 sort changer de ces événements,
00:26:44 ou est-ce que malheureusement,
00:26:45 la vie va reprendre comme avant,
00:26:46 en septembre, sans que rien ne change ?
00:26:48 Eh bien, un changement,
00:26:50 le changement de la réalité est effectif
00:26:51 depuis très longtemps.
00:26:52 C'est-à-dire que la criminalité
00:26:53 a explosé en France,
00:26:54 on prend ne serait-ce que
00:26:55 le nombre d'agressions,
00:26:56 les coups et blessures volontaires en France.
00:26:58 En 1988, vous en aviez 40 000 par an,
00:27:00 aujourd'hui, on en a 300 000 par an.
00:27:02 Tous les ans, on prend 10 ou 15 %
00:27:03 d'augmentation.
00:27:05 Donc, ne serait-ce que ce chiffre-là,
00:27:07 la réalité change,
00:27:08 la démographie a changé,
00:27:10 la délinquance a changé,
00:27:12 comme je vous le disais.
00:27:13 Donc, il va falloir que l'État
00:27:15 et l'action publique s'adaptent à ça
00:27:18 et gèrent les problèmes que ça crée.
00:27:20 Et malheureusement,
00:27:21 Emmanuel Macron, en disant
00:27:22 qu'il ne changera rien
00:27:23 à sa politique pénale
00:27:24 et à sa politique migratoire,
00:27:26 il nous dit,
00:27:27 on ne va pas s'adapter
00:27:29 aux problèmes qui sont créés.
00:27:30 On ne va pas s'y adapter.
00:27:31 Donc, moi, je pense que,
00:27:32 certainement que là,
00:27:33 d'ici les prochaines années,
00:27:34 en tout cas peut-être d'ici 2027,
00:27:36 a priori, les choses ne vont pas changer,
00:27:38 elles vont donc continuer à empirer,
00:27:39 puisque tout le temps que nous attendons,
00:27:41 ce que je vous disais sur les émeutes
00:27:43 qui grossissent d'émeutes urbaines
00:27:44 en émeutes urbaines
00:27:45 de décennie en décennie,
00:27:46 les émeutes urbaines grossissent
00:27:47 et leur gravité augmente
00:27:49 jusqu'à ce que ça va toucher
00:27:51 absolument tout le monde, certainement.
00:27:52 On a frôlé le pire, là, déjà.
00:27:53 On a frôlé le pire, absolument.
00:27:54 En 2023, on n'a pas trop envie
00:27:55 de savoir ce qui se passera en 2043.
00:27:57 Absolument.
00:27:58 Mais moi, je vous dis,
00:27:59 quand on passe d'une cité
00:28:01 à une banlieue,
00:28:03 à toutes les villes de banlieue de France,
00:28:05 à maintenant les centres-villes,
00:28:07 la prochaine étape,
00:28:09 la gradation est claire et nette.
00:28:11 On ne peut pas la nier.
00:28:13 Donc la prochaine étape,
00:28:14 ce sera certainement chez les gens.
00:28:16 Donc moi, ça m'inquiète énormément.
00:28:19 Je pense que les prochaines années,
00:28:20 rien ne changera,
00:28:21 mais au bout d'un moment,
00:28:22 les choses devront changer.
00:28:23 Et on le voit,
00:28:24 vous en avez parlé dans votre journal
00:28:25 juste avant,
00:28:26 l'affaire de Nice,
00:28:27 les voleurs qui sont placardés
00:28:29 sur les commerces de Nice,
00:28:30 moi, ça me fait penser à autre chose.
00:28:31 Je regardais une émission à Nantes,
00:28:33 on a des commerçants
00:28:34 qui ne sont a priori pas des affaires
00:28:36 comme on a vu pendant les émeutes,
00:28:39 en tout cas ce qu'on leur a prêté,
00:28:40 mais des gens d'extrême droite.
00:28:41 Les commerçants à Nantes
00:28:42 qui font des vigiles ensemble,
00:28:44 qui vont attraper,
00:28:45 parce que le code pénal le prévoit,
00:28:47 les citoyens ont le droit
00:28:48 d'arrêter un crime en flagrant délit.
00:28:50 On les voit dans Nantes s'organiser.
00:28:52 Et ça, ça a vocation à continuer
00:28:54 tant que le problème n'est pas réglé.
00:28:55 Tout ça, ce sont des symptômes.
00:28:57 Et malheureusement,
00:28:58 j'ai peur que ces symptômes
00:28:59 continuent d'augmenter.
00:29:00 Je ne sais pas si on a encore le temps.
00:29:02 On a encore deux minutes.
00:29:03 Il m'est arrivé une anecdote personnelle hier.
00:29:05 On l'apprend comme on veut,
00:29:06 mais moi, ça m'a quand même marqué.
00:29:08 J'étais en voiture en plein Paris
00:29:10 avec ma femme et mon fils,
00:29:11 qui a même un peu plus d'un an.
00:29:13 Et un scooter nous coupe la priorité.
00:29:17 Alors moi, j'en avais les vitres ouvertes.
00:29:19 Je dis, "Attends, mais vous avez failli
00:29:20 faire un accident là, monsieur."
00:29:22 Et bien, cet homme-là est venu
00:29:25 nous chercher des noises à notre fenêtre.
00:29:27 On a avancé.
00:29:28 Il est revenu dans la file inverse
00:29:30 de l'autre voiture
00:29:31 pour venir encore nous dire,
00:29:32 "Tu veux te battre ?
00:29:33 C'est quoi ton problème ?"
00:29:34 Et moi, quel est le choix que j'ai là-dedans ?
00:29:36 J'ai ma femme, j'ai mon fils à côté de moi.
00:29:38 J'ai deux choix.
00:29:39 Soit je perds la face,
00:29:40 soit je perds potentiellement la vie.
00:29:42 Parce que ces gens-là sont bien souvent armés,
00:29:45 armés de couteaux, on le voit dans...
00:29:46 Moi qui observe "Effet d'hiver" toute la journée,
00:29:48 les gens, le nombre de personnes
00:29:50 qui ont des couteaux sur eux en France
00:29:52 est absolument hallucinant
00:29:53 et devrait faire inquiéter absolument tout le monde.
00:29:56 Mais donc, dans ces situations-là,
00:29:58 qui arrivent régulièrement à tout le monde,
00:30:00 déjà dès qu'on habite une grande ville,
00:30:01 on a deux choix.
00:30:02 On perd la face ou on perd la vie.
00:30:03 Moi, perdre la face devant ma femme,
00:30:04 ça ne me fait pas plaisir du tout.
00:30:06 Mon fils n'a qu'un an, il ne comprend pas,
00:30:08 mais quand il en aura 12,
00:30:09 je vais vous dire, j'en sortirai pas heureux du tout.
00:30:12 - Ce que vous dites, c'est qu'on fait le dos rond
00:30:14 pour avoir la vie sauve,
00:30:15 mais que finalement, on subit.
00:30:17 Et que nous sommes condamnés à subir,
00:30:19 s'il est à ne faire rien.
00:30:20 - Oui, c'est absolument invivable.
00:30:21 Moi, je trouve qu'une société comme celle-ci
00:30:22 est absolument invivable.
00:30:23 Une société où un père de famille
00:30:24 doit perdre la face devant sa femme et ses enfants,
00:30:26 c'est invivable.
00:30:27 Et vous savez, en plus, le pire,
00:30:29 c'est que j'avais commenté le matin même
00:30:31 une situation tout à fait similaire
00:30:33 d'un policier qui avait sa petite-fille
00:30:35 de deux ans derrière lui,
00:30:36 qui a eu une altercation avec six hommes
00:30:38 dans une voiture.
00:30:39 Il leur dit "je suis policier",
00:30:40 il a été laissé inconscient sur le bord du trottoir.
00:30:43 Moi, j'ai lu ça l'après-midi,
00:30:44 je n'avais aucune envie de tomber inconscient
00:30:46 sur le bord du trottoir
00:30:47 pour une histoire de priorité coupée.
00:30:49 Mais ça reste absolument invivable.
00:30:50 C'est une société invivable dans laquelle on vit,
00:30:52 dans laquelle nous sommes condamnés à vivre.
00:30:54 Et je le déplore,
00:30:55 il est vraiment temps que tout cela change.
00:30:57 - Merci d'être venu le dire sur le plateau de CNews.
00:31:00 Pierre-Marie Essef, je rappelle que vous êtes directeur
00:31:02 de l'Institut pour la Justice.
00:31:04 - Merci.
00:31:05 - Merci beaucoup.
00:31:06 On va commenter cette actualité,
00:31:07 et notamment justement maintenant,
00:31:09 revenir sur ce mois passé depuis les émeutes
00:31:12 avec maître Alexia Germont et avec Erwann Barillot.
00:31:16 C'était donc il y a tout juste un mois,
00:31:18 on le rappelle,
00:31:19 le pays connaissait plusieurs nuits de violence urbaine
00:31:21 après la mort de Naël à Nanterre.
00:31:23 Et si la violence s'est calmée aujourd'hui,
00:31:25 la ville de Nanterre porte encore les stigmates
00:31:27 de ces nuits d'incendie et de dégradation.
00:31:29 L'une de nos équipes est retournée dans la ville aujourd'hui.
00:31:32 Ecoutez les précisions de Sarah Vardy.
00:31:34 - Il y a un mois, c'est ici à Nanterre
00:31:37 que les émeutes ont démarré.
00:31:39 Ils ont suivi la mort de Naël à Nanterre.
00:31:43 Et ces violences urbaines ont laissé des traces.
00:31:46 Comme vous pouvez le voir sur les images de Sacha Robin,
00:31:49 cette banque n'a toujours pas rouvert
00:31:51 et garde les traces de ces émeutes.
00:31:55 Un incendie qui s'était déclaré a fortement impacté
00:31:59 l'immeuble situé au-dessus.
00:32:01 Les flammes ont léché la façade de cet immeuble.
00:32:04 Sur la place, d'autres dégâts sont encore visibles
00:32:07 comme cet agent sous ce restaurant.
00:32:09 Un des restaurateurs nous le disait,
00:32:12 il attend toujours la validation de son dossier des assurances
00:32:17 afin de pouvoir commencer, démarrer les réparations
00:32:20 de sa façade.
00:32:21 Un peu plus loin, une des boulangeries
00:32:23 également impactée attend toujours la validation
00:32:26 des assurances afin de pouvoir remplacer sa porte d'entrée.
00:32:30 L'ensemble des commerçants de Nanterre espère mettre
00:32:34 derrière eux ces nuits de violence et pouvoir effacer
00:32:38 les derniers stigmates de ces émeutes.
00:32:41 Et enfin, d'ici la rentrée prochaine,
00:32:43 passer à autre chose.
00:32:45 Tout le monde veut passer à autre chose.
00:32:47 Maître Germont, en même temps, je le disais il y a quelques instants,
00:32:50 c'est vrai que les Français sont en vacances.
00:32:52 Ils ont aussi besoin de cette période pour oublier
00:32:54 ces nuits d'émeutes qui ont frappé pratiquement toute la France.
00:32:57 Quel regard vous portez vous aujourd'hui, un mois après ?
00:32:59 Que retient-on de ces émeutes ?
00:33:01 Je crois que ça a été un moment qui a quand même été
00:33:04 une fracture très forte parce qu'il y a eu
00:33:06 un certain nombre de tabous qui sont tombés.
00:33:10 Vous savez, moi j'aime bien objectiver les choses
00:33:12 avec un certain nombre de chiffres.
00:33:15 En tout cas, c'est la démarche qu'on a aussi
00:33:17 au sein du think tank France Audacieuse.
00:33:19 Et en fait, quand vous faites le parallèle avec 2005,
00:33:24 les émeutes de 2005, c'était trois semaines.
00:33:27 C'était très long, trois semaines.
00:33:29 Là, ça a été huit jours, très intense, encore plus intense.
00:33:34 On a quand même eu 700 blessés chez les forces de l'ordre.
00:33:38 Il y avait 45 000 forces de l'ordre qui étaient engagées.
00:33:42 On a eu 35 pompiers qui ont été blessés.
00:33:45 Et si on regarde un peu plus sur les gardes à vue,
00:33:48 il y a eu un peu plus de 3600 gardes à vue.
00:33:51 Et on a eu environ un peu moins de 1000 personnes
00:33:57 qui ont été présentées à un juge.
00:33:59 Et alors, sur les véhicules brûlés, 6000.
00:34:02 C'est considérable, 6000 en une semaine.
00:34:04 Donc, ce qui est vrai, ce qui était intéressant d'ailleurs
00:34:07 dans ce qui était dit dans l'interview que vous aviez,
00:34:11 c'est qu'on a une cartographie des émeutes
00:34:15 qui change, qui évolue au fur et à mesure des années.
00:34:20 Alors, évidemment, quelle est la prochaine étape ?
00:34:24 C'est une possibilité.
00:34:26 Quand on dit que c'est chez les gens,
00:34:28 oui, c'est aussi une façon extrêmement pessimiste aussi
00:34:32 de voir les choses.
00:34:34 Ou un réflexe que la population décide de se défendre elle-même.
00:34:37 Oui, c'est un sujet qui est très complexe.
00:34:39 C'est un sujet qui est très complexe et sur lequel, à mon avis,
00:34:41 il faut aller avec...
00:34:45 Tout en restant très vigilant.
00:34:47 Tout en restant très vigilant.
00:34:49 Moi, je pense que l'étape intermédiaire,
00:34:51 parce qu'on n'en a pas parlé, c'est ce qui se passe en ruralité.
00:34:54 La sécurité se dégrade aussi en ruralité.
00:34:58 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on est passé des banlieues,
00:35:01 proches banlieues, centres-villes,
00:35:03 mais vous savez, il n'y a pas eu que les émeutes
00:35:05 pour montrer l'état des centres-villes.
00:35:07 Souvenez-vous ce qui s'est passé pendant les manifestations
00:35:11 contre les retraites.
00:35:13 Paris a vécu des scènes qui étaient vraiment hors normes
00:35:18 et qui ont été extrêmement perturbantes dans le centre-ville de Paris,
00:35:22 que ce soit par rapport aux feux de poubelle
00:35:26 qui risquaient de prendre feu les tiers de Mortier.
00:35:30 Donc, on est vraiment dans une logique
00:35:33 où la violence urbaine s'installe dans le paysage.
00:35:38 Donc, je pense que c'est profondément maintenant ancré,
00:35:41 malheureusement, dans le quotidien des Français.
00:35:45 Avec, bon, évidemment, pendant les vacances,
00:35:48 tout le monde passe à autre chose.
00:35:50 Mais enfin, il y aura d'autres moments, malheureusement,
00:35:53 pendant lesquels il y aura des fractures
00:35:56 qui traverseront encore la société française.
00:35:59 Et on en parlera certainement,
00:36:01 mais ne serait-ce qu'avec les manifestations
00:36:03 qui sont prévues à la rentrée.
00:36:05 Ce sont des moments, au lieu de rassemblements,
00:36:07 autour de notre police, des forces de l'ordre,
00:36:10 pour le bien commun, pour la sécurité commune,
00:36:14 où vous avez des fractures qui viennent
00:36:17 scanner en deux une vision de notre société.
00:36:22 C'est cette fracture, Owen Perriot, qui inquiète.
00:36:24 On rappelle que, parmi les émeutiers,
00:36:26 il est gardé à vue énormément de mineurs aussi.
00:36:29 C'est ça qui inquiète, quand on essaie de prendre de la hauteur
00:36:31 pour essayer d'évaluer le futur d'une société dans sa globalité.
00:36:35 Cette jeunesse en colère,
00:36:37 elle est peut-être en vacances en ce moment,
00:36:40 mais enfin, sa colère ne s'est sans doute pas apaisée
00:36:42 et reprendra peut-être à la rentrée.
00:36:44 À la rentrée, effectivement, on peut souhaiter
00:36:46 que les choses s'apaisent, mais si on veut rester réaliste,
00:36:49 il est difficile d'être optimiste.
00:36:51 C'est vrai, vous avez parlé de fractures,
00:36:53 je dirais même fractures au pluriel,
00:36:55 puisqu'il y a la fracture générationnelle
00:36:58 à la fois de ces jeunes des quartiers dont vous venez de parler,
00:37:01 mais aussi des actifs vis-à-vis des retraités.
00:37:04 On a une fracture territoriale,
00:37:06 on a toute une partie aujourd'hui du territoire français
00:37:09 qui a une tentation presque séparatiste
00:37:13 à l'égard d'un pouvoir central qui est de moins en moins reconnu,
00:37:16 qui s'organise en communauté.
00:37:19 On a une fracture entre les sous-chiens et les non-sous-chiens
00:37:23 de plus en plus, pour reprendre un terme dans la fin du Lecrôte.
00:37:26 Et on a même de plus en plus des fractures entre les corporations.
00:37:30 Chaque corporation, chaque métier exige des avantages pour soi,
00:37:34 et on se demande là-dedans, dans tout ce marasme finalement
00:37:37 d'individualisme ou de corporatisme,
00:37:40 où est finalement l'intérêt général dans cette France,
00:37:43 finalement, en morceaux.
00:37:45 Ou plutôt, pardon, qui défend encore l'intérêt général du territoire français.
00:37:48 Et là, c'est la deuxième partie de ma démonstration,
00:37:50 ces fractures au pluriel, on a des politiques qui les alimentent.
00:37:54 Et on a même des politiques qui en font leur clientèle électorale.
00:37:57 Et là, je mets les trois blocs dans le même sac.
00:38:00 Parce que chaque bloc a choisi sa clientèle électorale.
00:38:03 J'allais dire, en ce moment, c'est un petit peu plus compliqué
00:38:06 pour M. Macron, parce que c'est vraiment saletant
00:38:08 pour les centristes en temps de crise.
00:38:10 Mais on voit bien que, dans cette France en peau de léopard,
00:38:15 dans la diagonale du vide, Marine Le Pen règne, on peut dire.
00:38:19 Dans les cités, M. Mélenchon fait 70% dans certains endroits au premier tour.
00:38:25 Et parmi la génération des plus de 65 ans,
00:38:30 M. Macron fait ses scores les plus élevés.
00:38:33 Donc on voit bien que chacun défend aujourd'hui sa clientèle électorale.
00:38:36 Et que chacun ira jusqu'au bout pour la maintenir.
00:38:39 Et qu'aucune concession ne pourra être concédée à l'adversaire.
00:38:44 Et c'est ça qui est dangereux.
00:38:46 Vous parliez tout à l'heure de rétablir une unité, un dialogue, un intérêt général.
00:38:52 Aujourd'hui, il faudrait une personnalité qui puisse surplomber
00:38:56 toutes ces fractures, toutes ces divisions.
00:38:58 Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, on a du mal à voir qui ça peut être.
00:39:01 Et puis surtout, le problème, c'est que les prochaines élections présidentielles,
00:39:03 c'est dans quatre ans.
00:39:04 C'est dans quatre ans, mais...
00:39:05 C'est encore un petit peu long.
00:39:06 Effectivement, mais sans parler même de la traduction politique,
00:39:09 on voit mal quel projet, même, au-delà de la personnalité,
00:39:12 quel projet pourrait rassembler tout le monde.
00:39:14 Parce qu'on voit bien, là, on parle d'injecter des milliards dans les banlieues.
00:39:17 On voit bien que la France rurale est totalement opposée à cela.
00:39:21 Injecter des millions dans les banlieues, ça fait 40 ans qu'on en parle.
00:39:24 Et qu'on le fait d'ailleurs aussi.
00:39:26 C'est sans doute pas là que la solution est à chercher.
00:39:28 Mais on le fait peut-être mal.
00:39:30 Peut-être on le fait mal.
00:39:31 On le fait certainement mal, en tout cas, vu les résultats.
00:39:34 Puisque vous parlez du chef de l'État, Erwan Barrio,
00:39:36 justement, il est sorti de son silence, j'ai envie de dire, enfin,
00:39:40 puisqu'il était resté très discret.
00:39:41 Un mois après les émeutes, Emmanuel Macron livre son analyse
00:39:44 dans les colonnes du Figaro Magazine.
00:39:46 Il ne voulait pas réagir trop vite, explique-t-il.
00:39:49 Que retenir de ces propos ?
00:39:50 On écoute les éléments de réponse de Thomas Bonnet.
00:39:52 Le président de la République dit avoir voulu prendre son temps
00:39:57 et ne pas réagir à chaud au Figaro Magazine.
00:40:00 Il confie donc son analyse un mois après les émeutes urbaines.
00:40:05 Une séquence qui n'est pas, selon lui, un sujet d'immigration actuel,
00:40:08 mais un sujet plus large des difficultés socio-économiques et d'intégration.
00:40:13 Présentant la France comme un pays d'immigration et qui continuera à l'être,
00:40:17 Emmanuel Macron prône une intégration de manière diffuse
00:40:20 et revient sur la sociologie des individus interpellés
00:40:24 lors de ces émeutes et les débats qu'elle a suscités.
00:40:27 Quand on regarde les choses de manière lucide,
00:40:29 90% des personnes interpellées sont des Français.
00:40:32 Après, on n'a pas de statistiques ethniques dans notre pays.
00:40:35 Il y a des Français issus de l'immigration,
00:40:37 d'autres qui ne sont pas issus de l'immigration.
00:40:39 Je n'aime pas le débat sur les prénoms parce qu'il a été convoqué à toutes les sauces.
00:40:43 Sur les familles, Emmanuel Macron prône le "en même temps",
00:40:47 "accompagné" et "responsabilisé".
00:40:49 Sur un volet plus politique, le chef de l'État promet de faire son maximum
00:40:53 d'ici la fin de son mandat en 2027 pour arrêter les extrêmes.
00:40:57 Il promet ainsi une initiative politique d'ampleur d'ici la fin du mois d'août,
00:41:01 sans en préciser la nature.
00:41:03 Enfin, en ce qui concerne la rentrée et le projet de loi immigration,
00:41:06 le chef de l'État n'exclut pas un recours à la Constitution
00:41:10 et donc un nouveau 49-3.
00:41:13 Voilà. Alors, comment interprétez-vous, comment prenez-vous,
00:41:16 il n'y a pas interprété, c'est assez clair, le chef de l'État qui dit
00:41:19 que ces émeutes ne sont pas un sujet d'immigration actuelle,
00:41:22 il dit qu'il ne veut pas choisir son camp entre aider les familles
00:41:25 pour éduquer les enfants ou les sanctionner.
00:41:27 Je trouve qu'il y a plein de remarques à faire.
00:41:29 D'abord, juste sur le plan politique, si vous le permettez.
00:41:33 On disait tout à l'heure que c'était une réponse politique pour Emmanuel Macron.
00:41:39 Eh bien, voyez-vous, moi je suis un peu plus dubitatif, pourquoi ?
00:41:45 La façon dont les émeutes ont été gérées, et a priori,
00:41:50 elles n'ont duré que huit jours.
00:41:53 On a fait une cartographie assez dure, mais cela dit,
00:41:58 on a réussi à encadrer ces émeutes pendant huit jours.
00:42:02 Cela a été une politique très ferme, on va dire de droite,
00:42:08 avec la justice qui a répondu fermement, qui a été au rendez-vous,
00:42:13 il faut le saluer, quand c'est le cas, il faut le saluer.
00:42:16 Aujourd'hui, le président Macron vient faire son interview dans le Figaro magazine.
00:42:22 Il peut dire qu'à priori, il s'adresse plutôt à la frange droite
00:42:26 de son équilibre politique.
00:42:29 Et il vient avec une explication qui, pour le coup, est assez inattendue
00:42:34 par rapport à tout l'enchaînement intellectuel qu'on a eu jusque-là,
00:42:38 et opérationnel, pour venir donner une position très en équilibre,
00:42:45 on va le formuler comme ça, très en équilibre sur la gauche.
00:42:49 Donc là encore, c'est peut-être une illustration du en même temps,
00:42:55 mais je ne suis pas sûre que ce soit une réponse si politique que cela.
00:43:00 Pourquoi ? Parce qu'on sait très bien que la majorité qu'on tente de chercher
00:43:05 aujourd'hui, elle l'est, cherchable, du côté de la droite.
00:43:09 Donc moi, il y a quelque chose qu'il faut essayer de m'expliquer un peu mieux.
00:43:13 Est-ce que ces réponses du chef de l'État sont pour vous de nature à convaincre,
00:43:16 cet électorat que vous dites de droite, qui attendrait peut-être encore plus
00:43:20 de fermeté, qui aimerait que ces jeunes interpellés ne soient pas relâchés
00:43:24 dans la nature après une garde à vue, et qu'on punisse, qu'on aille plus loin
00:43:28 au niveau de la justice pour éviter que ces émeutes ne se reproduisent ?
00:43:31 En fait, si vous analysez vraiment ce que vient de dire le président Macron,
00:43:36 quand il dit "je n'aime pas ce débat sur les prénoms", c'est censé dire ça,
00:43:43 parce qu'il faut pouvoir objectiver les choses différemment que par cela.
00:43:47 Est-ce que ce n'est pas malheureusement se voiler la face sur une partie
00:43:50 de la résolution du problème ?
00:43:52 La sociologue avance.
00:43:54 Mais le sujet, c'est qu'aujourd'hui, d'abord, ces émeutes ont été
00:43:58 avec des casseurs très jeunes, première chose.
00:44:01 Ce qui était une nouveauté par rapport à ce que nous avions par le passé.
00:44:04 Ce n'est pas la même sociologie non plus que ce que l'on a pendant
00:44:07 les manifestations. Et puis, il est vrai que vous avez 90% des personnes,
00:44:13 des émeutiers, qui sont français. Et là où le président ne fait pas le lien,
00:44:19 c'est que ces français sont des français de première, deuxième,
00:44:23 troisième génération pour certains. Donc le lien qui pourrait être fait,
00:44:28 mais avec beaucoup de calme et d'objectivité, serait, et c'est ça la difficulté,
00:44:35 c'est qu'ils sont français, l'intégration n'a pas fonctionné,
00:44:39 donc il y a un lien avec l'immigration, pas uniquement, mais ne pas le dire
00:44:44 et ne pas aborder la problématique dans l'intégralité de ses paramètres.
00:44:49 – Erwann Barilhon.
00:44:50 – C'est vrai qu'on peut se poser la question de savoir pourquoi est-ce qu'il choisit
00:44:53 Le Figaro pour plutôt avoir une position dite de gauche.
00:44:57 Effectivement, il aurait pu choisir Brut, comme il en a l'habitude,
00:45:01 pour parler à cet électorat-là, on ne comprend pas très bien.
00:45:04 Par contre, sur le choix de dire, je ne veux pas faire une polémique
00:45:08 avec les prénoms, on voit bien qu'ici, il choisit lui-même son adversaire,
00:45:11 en l'occurrence, Éric Zemmour pour ne pas le citer, puisque c'était Éric Zemmour
00:45:14 qui, pendant la campagne, avait fait un petit peu polémique sur cette proposition-là.
00:45:17 Donc on sait bien que c'est une stratégie politique de choisir son adversaire,
00:45:20 ça permet au passage d'ignorer Marine Le Pen, les Républicains et Jean-Luc Mélenchon.
00:45:25 – Très juste.
00:45:26 – Donc sur la gauche, je pense qu'il a une frayeur qu'il ne quitte jamais,
00:45:32 c'est de voir tous ses députés de centre-gauche le quitter
00:45:36 et de voir l'afflux représenté par Bernard Cazeneuve ne pas le rejoindre.
00:45:41 Et donc il a pris une position très claire, c'est de se positionner
00:45:47 plutôt au centre-gauche, à mon avis, qu'au centre-droit.
00:45:50 Et ce choix, à mon avis aussi, a été dicté par le contexte du second tour
00:45:54 dans lequel Jean-Luc Mélenchon a appelé à voter pour lui.
00:45:56 Et donc forcément, il est redevable de cet apport électoral
00:46:00 et aujourd'hui, il est condamné d'une certaine manière
00:46:03 à avoir une politique, pas mélenchoniste, mais de centre-gauche.
00:46:07 Et donc il sait que l'espace politique entre les deux, c'est clair.
00:46:10 – Sauf qu'avoir une réponse de pure stratégie politique,
00:46:12 c'est extrêmement décevant pour les Français qui ont souffert de ces émeutes.
00:46:16 – Vous savez, je crois que sur les sujets difficiles,
00:46:18 il faut les aborder sans passion, il faut essayer.
00:46:21 Et j'ai en mémoire l'interview, je crois que c'était dans le point d'Edouard Philippe,
00:46:27 il y a un peu plus d'un mois sur l'immigration,
00:46:30 qui était une interview longue, où il expliquait des choses relativement caches
00:46:38 et difficiles, allant jusqu'à parler des accords avec l'Algérie, etc.
00:46:42 Donc on peut, et c'est là où on voit bien que la différence…
00:46:45 – Mais tout le monde a conscience que c'est un sujet tabou
00:46:46 pour de nombreuses personnalités politiques.
00:46:48 – Oui mais ce n'est pas la même.
00:46:49 – Sauf qu'arrive un moment, si la gradation continue,
00:46:50 il va bien falloir aborder les sujets de leur entière réalité.
00:46:52 – Bien sûr, mais ce que je veux juste dire en une seconde,
00:46:54 c'est que là, la politique centre-gauche ne se réconcilie pas
00:46:59 avec la politique de centre-droit.
00:47:01 – En tout cas, il a analysé un espace politique de ce côté-là,
00:47:05 et il le saisit, mais c'est vrai qu'on peut déplorer que tout soit politique,
00:47:08 mais malheureusement, c'est comme ça.
00:47:09 – On continue d'en parler, de débattre de l'actualité.
00:47:11 Dans un instant, on se quitte pour quelques minutes.
00:47:13 À tout de suite.
00:47:14 [Musique]
00:47:17 Il est 22h, bienvenue si vous nous rejoignez dans Soir Info.
00:47:20 On va reprendre notre décryptage, nos commentaires sur l'actualité
00:47:23 avec nos invités dans un instant, mais on fait d'abord un point sur l'info.
00:47:26 Avec vous, Simon Guillenreux. Bonsoir Simon.
00:47:28 – Bonsoir Barbara et bonsoir à tous ceux qui nous rejoignent sur CNews à 22h.
00:47:32 Un mois après les émeutes qui ont suivi la mort de Naël,
00:47:35 Gérard Darmanin a adressé un courrier au préfet et leur demande de la fermeté.
00:47:39 "Je vous demande de mobiliser l'ensemble des moyens nécessaires
00:47:42 au suivi des individus et groupes d'individus ciblés
00:47:45 comme ayant été à l'origine d'actions violentes lors de ces émeutes.
00:47:48 Ce point doit constituer l'une de vos priorités",
00:47:51 a notamment affirmé le ministre de l'Intérieur.
00:47:54 Une partie de la gauche appelle à manifester le 23 septembre prochain
00:47:57 contre les violences policières.
00:47:59 Des syndicats dont la CGT, plusieurs partis politiques ainsi que des ONG
00:48:03 appellent les Français à se mobiliser dans les rues de France.
00:48:06 Et de leur côté, les syndicats de police ne cachent pas leur inquiétude.
00:48:11 On l'appelait la dame au chapeau, Geneviève de Fontenay
00:48:14 est décédée aujourd'hui à l'âge de 90 ans.
00:48:17 L'ancienne dirigeante du comité Miss France a succombé à un arrêt cardiaque
00:48:20 dans son sommeil.
00:48:21 Elle aura régné pendant plus de 60 ans sur les concours de beauté.
00:48:24 Les réactions se sont bien sûr multipliées tout au long de la journée
00:48:28 suite à ce décès.
00:48:30 Elle aura été une deuxième mère pour toutes les Miss France qu'elle aura côtoyées.
00:48:33 Et nous allons écouter la réaction de Miss France 2005
00:48:36 et directrice générale du concours Cindy Favre.
00:48:38 On ne peut pas dire que ce soit une maman.
00:48:43 C'est sûr que c'est un membre de notre famille
00:48:45 mais elle avait des valeurs qui étaient tellement ancrées
00:48:47 comme une grand-mère qui vous conseillait,
00:48:50 qui avait ses propres convictions,
00:48:52 qui vous les transmettait,
00:48:54 qui font qu'aujourd'hui toutes les Miss France sont tellement féministes
00:48:58 et assument le fait d'être femme
00:49:01 et défendent justement les droits des femmes.
00:49:04 En fait, elle m'a tout appris, bien sûr, les valeurs, l'élégance,
00:49:06 la beauté de la France, l'amour de la France,
00:49:08 l'amour des Français, de notre territoire,
00:49:11 de notre patrimoine.
00:49:14 Et je ne dirais pas qu'elle s'en va, non,
00:49:17 elle reste et elle restera encore dans nos mémoires
00:49:20 et encore à nos côtés en tout cas.
00:49:23 Et voilà pour ce tour de l'actualité à 22h sur CNews.
00:49:27 Vous retrouvez tout de suite Barbara Klein
00:49:29 avec ses invités pour la suite de son renvoi.
00:49:31 Merci beaucoup Simon Guélin, on vous retrouve plus tard
00:49:34 pour d'autres points complets sur l'information.
00:49:36 On reprend dans un instant nos débats
00:49:38 et on évoquera avec un pédiatre cette nouvelle
00:49:41 qui concerne un traitement préventif contre la bronchiolite.
00:49:44 Une bonne nouvelle pour de nombreux parents.
00:49:46 C'est une information désormais officielle
00:49:51 et qui va sans doute rassurer de nombreux parents.
00:49:53 La Haute Autorité de Santé a émis un avis favorable
00:49:56 à la prise en charge d'un traitement
00:49:58 contre la bronchiolite des nourrissons.
00:50:00 C'est un fléau, vous le savez, qui touche
00:50:02 de nombreux jeunes enfants chaque hiver
00:50:04 et ils sont nombreux à devoir en être hospitalisés.
00:50:07 Le produit en question s'appelle le Bfortus.
00:50:09 Il est proposé par le groupe pharmaceutique Sanofi.
00:50:12 Et dès septembre, les parents qui le souhaitent
00:50:14 pourront donc commander ce traitement en pharmacie
00:50:16 sans payer un centime.
00:50:18 Avant d'en discuter, la parole aura une pédiatre
00:50:20 qui nous explique, pour ceux qui ne sauraient pas
00:50:22 ce qu'est précisément la bronchiolite.
00:50:24 C'est une infection virale qui touche essentiellement
00:50:28 les petits nourrissons et qui au départ
00:50:32 commence comme une simple rhinopharyngite
00:50:34 et qui évolue avec une tour de plus en plus importante
00:50:38 et une gêne respiratoire avec une respiration
00:50:41 qui est rapide et sifflante.
00:50:43 Et c'est à partir de cette gêne respiratoire
00:50:46 où ça peut devenir embêtant quand c'est un tout petit nouveau-né
00:50:50 parce qu'effectivement, ils ont de plus en plus de mal
00:50:54 par exemple à s'alimenter et souvent,
00:50:56 ils sont obligés d'être hospitalisés.
00:50:59 Et pour en parler avec nous, le professeur Vincent Gaïdos.
00:51:03 Bonsoir, merci de participer à notre émission.
00:51:05 Vous êtes pédiatre à l'hôpital Antoine Béclerc.
00:51:07 On imagine que pour les médecins,
00:51:09 l'annonce de ce traitement préventif est une bonne nouvelle.
00:51:13 Ça voudra dire moins de jeunes enfants en détresse respiratoire
00:51:16 et surtout aussi moins de parents qui débarquent
00:51:18 très inquiets dans votre cabinet.
00:51:20 Bonsoir, c'est effectivement une excellente nouvelle.
00:51:24 C'est un traitement qu'on attend depuis extrêmement longtemps,
00:51:27 qu'on connaît en fait puisque ce médicament
00:51:30 qui est un anticorps qu'on va injecter aux enfants,
00:51:34 c'est-à-dire qu'on va transmettre un produit
00:51:38 qui est directement efficace pour protéger l'enfant.
00:51:41 On l'utilise depuis très longtemps, plus de 20 ans,
00:51:43 chez les anciens prématurés, sous forme d'un médicament
00:51:48 qui était jusque-là réservé aux prématurés
00:51:50 parce que d'une part, il était extrêmement cher
00:51:52 et de l'autre part, il fallait réaliser une injection par mois
00:51:55 pendant tout l'hiver, ce qui rendait très difficile
00:51:58 sa généralisation à la population générale.
00:52:01 Ce qu'apporte le Befortus, c'est un produit probablement
00:52:05 encore un peu plus efficace et qui surtout ne nécessite
00:52:10 qu'une seule injection pour protéger un enfant
00:52:14 pendant tout l'hiver et réduire, c'est ce que les études
00:52:17 ont montré l'hiver passé, de plus de 80% le risque
00:52:22 de bronchiolite sévère chez les bébés qui auront été traités.
00:52:25 Alors justement, on voulait donner quelques chiffres
00:52:27 pour rappeler la situation. On rappelle que la bronchiolite
00:52:30 touche chaque hiver près de 30% des nourrissons
00:52:33 de moins de 2 ans et que cela représente environ
00:52:36 480 000 cas par an. Professeur, on parle aussi
00:52:39 de 30 000 hospitalisations chaque hiver dues à cette maladie.
00:52:43 Cela veut dire que ce traitement peut faire drastiquement
00:52:46 tomber ce nombre ?
00:52:48 Absolument. C'est même plus de 30 000.
00:52:51 C'est 30 à 50 000 hospitalisations par an,
00:52:54 dont une petite proportion va nécessiter des soins
00:52:57 et des réanimations. L'ensemble des pédiatres et des parents
00:53:02 se souviennent des grandes difficultés qu'on a eues
00:53:05 l'hiver dernier à étancher cette épidémie
00:53:10 avec un manque de place dans les services extrêmement importants.
00:53:14 Donc on attend ce produit avec beaucoup d'espoir,
00:53:20 d'abord et avant tout pour que les enfants
00:53:24 qui passent un meilleur hiver soient moins malades en général.
00:53:27 La bronchiolite, on l'a dit tout à l'heure,
00:53:30 est une maladie qui est principalement bénigne
00:53:33 et traitée à la maison, mais elle va rendre les enfants
00:53:38 extrêmement inconfortables pendant plusieurs jours.
00:53:41 Elle va obliger les parents à s'arrêter de travailler
00:53:44 parce que l'enfant ne sera pas en état d'aller en collectivité
00:53:47 ou en crèche. Et elle va générer de très nombreuses
00:53:50 consultations chez les médecins en ville et aux urgences pédiatriques.
00:53:53 Vous nous disiez connaître ce traitement.
00:53:56 Qu'est-ce qui a changé ? Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui
00:53:59 il va pouvoir être mis sur le marché et remboursé pour les parents ?
00:54:03 Ce qui a changé, c'est qu'une seule injection suffit
00:54:06 à protéger un bébé pour tout l'hiver.
00:54:11 C'est la recherche qui s'est améliorée ?
00:54:13 La mise au point de ce traitement ?
00:54:15 Absolument. C'est un anticorps qui, sur le plan technique,
00:54:19 a gagné en durée d'efficacité.
00:54:23 L'anticorps qu'on utilisait avant n'était efficace que 28 à 30 jours,
00:54:27 donc il fallait refaire une injection tous les mois.
00:54:31 Alors que là, l'anticorps va être efficace
00:54:35 tant qu'il circule chez le bébé et dans le sang de l'enfant
00:54:38 pendant plus de 150 jours, donc plus de 6 mois en pratique.
00:54:42 On précise que la Haute Autorité de Santé considère cependant
00:54:45 que le BFortus apporte une réponse partielle aux besoins médicaux identifiés
00:54:50 et qu'il n'y a pas encore de données qui permettent d'étayer un éventuel impact
00:54:54 sur la durée d'hospitalisation, le transfert en unité de soins intensifs
00:54:58 ou en réanimation et aussi sur la mortalité.
00:55:00 Cela veut dire qu'on reste encore très prudent ?
00:55:03 Tout l'enjeu est là pour l'année prochaine.
00:55:06 Pour l'instant, on dispose de données limitées
00:55:09 parce que très peu d'enfants ont été traités.
00:55:12 On a traité actuellement, dans l'étude de l'hiver passé,
00:55:16 sur 3 pays différents, 8000 bébés.
00:55:19 Et toute la question va être de savoir si on va être capable
00:55:24 de transformer les sais et d'immuniser une grande partie de la population à risque,
00:55:31 qui sont ces bébés âgés de moins de 6 mois pendant l'épidémie.
00:55:34 Et ça, ça nécessite de pouvoir traiter une grande masse d'enfants.
00:55:41 Et donc d'être capable à la fois de distribuer ce produit
00:55:47 et qu'il puisse être disponible au plus près des familles,
00:55:51 c'est-à-dire dans les maternités pour les bébés qui vont naître pendant les épidémies,
00:55:55 dans les PMI et chez les médecins de ville, pédiatres et généralistes.
00:55:59 Et à la fois de pouvoir bien informer les parents
00:56:05 sur l'intérêt de ce traitement et sur son existence.
00:56:10 Il sera donc proposé ce traitement, vous le dites,
00:56:13 aux parents des enfants qui naîtront pendant la saison épidémique,
00:56:16 ils ne rentreraient pas encore dans cette vague de vaccins
00:56:20 qu'on fait aux nourrissons dès leur naissance à la maternité ?
00:56:24 Alors, on espère pouvoir traiter les bébés qui naîtront pendant la période épidémique,
00:56:31 c'est-à-dire entre le 15 septembre et début janvier,
00:56:36 directement à la maternité avant leur sortie.
00:56:39 Ce qui sera évidemment, un, le plus facile et le plus commode pour les parents,
00:56:45 de ne pas avoir besoin de courir chez un médecin en sortant de la maternité,
00:56:48 et deux, et ça c'est un point très important,
00:56:50 permettra de couvrir les bébés dès leur premier jour de vie.
00:56:54 Et c'est très important parce qu'on sait que plus les bébés sont petits,
00:56:57 plus ils sont à risque de formes graves,
00:57:00 et donc d'hospitalisation et d'hospitalisation en réanimation.
00:57:03 Donc le fait de les traiter en maternité
00:57:05 avant même qu'ils croisent une population vectrice du virus
00:57:12 et qu'il va les contaminer,
00:57:14 va permettre de garantir cette protection très précoce.
00:57:19 Alors évidemment, ça ne répond pas au traitement des enfants
00:57:23 qui seront nés avant le 15 septembre,
00:57:26 puisqu'évidemment il ne faut pas traiter les enfants trop tôt,
00:57:30 et pour cela, il faudra qu'on soit capable de mettre en place
00:57:34 une stratégie de traitement pour tous les parents
00:57:40 qui voudront que leur bébé puisse recevoir ce médicament
00:57:45 et donc le proposer chez leur médecin ou dans les PMI.
00:57:48 – Et il est aussi question de réévaluer le médicament
00:57:51 une année après sa mise sur le marché,
00:57:53 j'imagine que c'est la procédure habituelle ?
00:57:55 – Bien sûr, c'est le bon sens,
00:57:57 quand on dispose d'un nouveau médicament,
00:58:00 il faut évaluer son efficacité,
00:58:02 il faut rester vigilant sur sa tolérance,
00:58:04 on est extrêmement rassuré sur la tolérance de ce médicament,
00:58:07 parce qu'encore une fois, on le connaît depuis longtemps
00:58:09 et on sait qu'il est extrêmement bien toléré,
00:58:11 et par exemple, pour donner une comparaison au vaccin,
00:58:14 c'est un médicament qui ne va pas donner de fièvre au bébé,
00:58:17 mais on reste vigilant à la fois sur les données de tolérance
00:58:21 et à la fois sur l'efficacité,
00:58:23 et ce sera très important de pouvoir répondre à cette question
00:58:28 dans les mois, années à venir,
00:58:30 de savoir si une politique efficace de protection des bébés
00:58:34 permet de réduire le taux de bronchiolite
00:58:38 et le nombre d'hospitalisations en pédiatrie et en réanimation.
00:58:41 – Merci beaucoup Professeur Vincent Gallidoz
00:58:43 de avoir partagé votre expertise,
00:58:45 on fera peut-être le point avec vous dans quelques mois justement,
00:58:48 et tenter d'évaluer l'efficacité de ce traitement.
00:58:52 Alexia Germont, on le rappelle aussi, ça vient de Sanofi,
00:58:56 pour une fois soyons fiers de ce qu'on peut mettre au point dans notre pays.
00:58:59 – Oui, oui, c'est une bonne chose, ça vient de Sanofi et AstraZeneca,
00:59:04 donc on peut aussi se poser la question de savoir
00:59:06 si quand la recherche comme ça est commune,
00:59:08 est-ce que ça permet de faire avancer peut-être plus vite les choses,
00:59:12 et justement quand vous avez clôturé votre interview
00:59:15 sur la partie plus administrative, plus réglementaire,
00:59:19 avec cette procédure de réévaluation,
00:59:22 je crois qu'il faut dire également qu'en octobre 2022,
00:59:26 l'Agence européenne du médicament avait donné son autorisation
00:59:29 de mise sur le marché, et que la sévère
00:59:33 Food and Drug Administration américaine a également donné
00:59:37 son autorisation de mise sur le marché.
00:59:40 – Et Owen Barriot, une réaction ?
00:59:42 – Oui, on peut être fier de ce partenariat franco-britannique
00:59:45 entre Sanofi et AstraZeneca,
00:59:48 effectivement la personne qui vous avait interviewée l'a dit,
00:59:51 c'est quand même un vaccin, enfin c'est pas un vaccin d'ailleurs,
00:59:54 c'est un traitement qui donne un anticorps,
00:59:58 donc c'est pas un vaccin, mais c'est un traitement qui est fiable
01:00:02 d'après les premières études, puisque 83% des hospitalisations
01:00:07 ont été réduites d'après un test qui a été fait sur 8000 nourrissons,
01:00:11 donc c'est quelque chose d'assez sûr évidemment,
01:00:14 on n'est jamais trop prudent, mais en tout cas c'est quelque chose d'assez sûr.
01:00:16 – Et puis on sait que depuis quelques années,
01:00:18 les Français sont un petit peu plus…
01:00:20 – Effectivement, plus réticents, et en tout cas,
01:00:23 il faut aujourd'hui être très vigilant,
01:00:25 – Surtout quand il s'agit des enfants.
01:00:27 – Surtout quand il s'agit des enfants, mais il faut être très vigilant aussi
01:00:30 sur non pas le mouvement anti-vax, parce que encore une fois,
01:00:33 c'est pas un vaccin, mais le mouvement anti-anticorps qui pourrait se produire,
01:00:37 parce que là c'est quand même la santé des enfants qui serait en jeu,
01:00:40 et il faudrait vraiment que les Français, comment dire,
01:00:44 cultivent leur appétence scientifique, et ne cèdent pas forcément à…
01:00:49 – Ne serait-ce que leur libre-arbitre peut-être déjà,
01:00:52 mais encore faut-il qu'on nous enlève ce cas-là.
01:00:54 – La culture scientifique, c'est un bon point,
01:00:56 parce que c'est moins accessible peut-être qu'au moins le questionnement,
01:00:58 ce qu'on apprend à l'école finalement, et en philosophie.
01:01:00 – C'est ça, donc c'est à surveiller…
01:01:02 – L'esprit critique.
01:01:03 – L'esprit critique, la culture générale, la culture scientifique,
01:01:06 à surveiller, est-ce qu'il ne va pas y avoir un grand mouvement finalement
01:01:10 contre ce traitement, je l'espère pas.
01:01:12 – On n'en est pas là, pour l'instant on se dit que ça va rassurer pas mal de parents.
01:01:15 – On souhaite que chaque parent fasse appel à sa…
01:01:19 fait appel à la responsabilité des parents sur cette question importante.
01:01:22 – On suivra ça, comme je l'ai dit au professeur tout à l'heure.
01:01:24 On va se quitter quelques instants, et puis on évoquera ce nouvel appel à manifester,
01:01:29 lancé pour la rentrée par une partie de la gauche, à tout de suite.
01:01:32 [Générique]
01:01:36 22h20, on continue de dérouler l'actualité, d'entendre vos réactions,
01:01:40 alors que nous sommes au beau milieu de l'été,
01:01:42 c'est un nouvel appel à manifester contre les violences policières
01:01:46 qui a été lancé, plusieurs syndicats, dont la CGT,
01:01:49 des partis politiques comme l'FI et le NPA, ou encore des ONG,
01:01:52 appellent donc les Français à se mobiliser dans les rues le 23 septembre,
01:01:56 précision de Goderic Bay avec Lothil Payette.
01:01:59 – Dans un communiqué signé par près de 50 associations,
01:02:05 plusieurs groupes politiques appellent à redescendre dans la rue
01:02:07 pour exprimer leur colère.
01:02:09 Ils réclament notamment l'abrogation de la loi de 2017
01:02:12 sur l'assouplissement des règles en matière d'usage d'armes à feu
01:02:15 par les forces de l'ordre.
01:02:16 – On part sur une haine anti-flic, alors bien sûr,
01:02:19 sur la planète bisounours comme eux, j'aimerais qu'il n'y ait pas de police,
01:02:22 et qu'il n'y ait pas de voleurs, et qu'il n'y ait pas de gendarmes,
01:02:25 ce serait bien.
01:02:26 – Une manifestation redoutée par certains,
01:02:29 qui se souviennent de la violence des récentes émeutes.
01:02:31 – Les manifestants ont le droit de s'exprimer,
01:02:34 la contrepartie, bien évidemment, c'est que ça se fasse
01:02:38 au moins dans le respect des choses et des gens.
01:02:41 – D'autres y voient une occasion de réformer la police.
01:02:44 – Il faut vraiment mieux former les policiers dès le début,
01:02:47 parce qu'en trois mois, ils peuvent déjà avoir une arme sur eux.
01:02:51 – Alors que la fronte des policiers et les émeutes ont ravivé des tensions,
01:02:55 la manifestation se déroulera dans un climat social bouillant.
01:02:58 Erwann Barriot, comment prenez-vous cette annonce,
01:03:03 d'un nouvel appel à manifester le 2 août ?
01:03:05 – Oui, la réalité c'est que pour certaines personnes qui vont manifester,
01:03:09 ce ne sont pas des manifestations contre les violences policières,
01:03:12 c'est une manifestation contre la police, il faut le dire clairement.
01:03:15 Chacun a choisi son camp, il y en a certains qui vont pleurer,
01:03:19 les jeunes qui, c'est vrai, ont pu parfois être un petit peu
01:03:23 bousculés par des forces de l'ordre, et d'autres qui vont pleurer,
01:03:28 à juste titre, à mon avis, les forces de l'ordre,
01:03:30 qui font un métier difficile, dans des conditions particulièrement
01:03:35 peu simples et qui sont très peu soutenues par leur hiérarchie.
01:03:39 Donc aujourd'hui, chacun choisit son camp, on voit bien que ces manifestations-là
01:03:42 sont organisées dans un but essentiellement politique,
01:03:45 je l'ai dit tout à l'heure, la France est fracturée,
01:03:48 il s'agit de récupérer toute une partie de cette France,
01:03:52 des morceaux de France en quelque sorte, en sachant bien qu'on va cliver en face,
01:03:56 en sachant bien qu'on va même exaspérer, mais l'exaspération suscitée
01:04:02 est devenue une stratégie politique pour les gens de la NUPES
01:04:06 et de la France Insoumise en particulier, et donc on parlait tout à l'heure
01:04:10 de la bronchiolite, là c'est la chienlite qu'il faut éviter,
01:04:13 la manifestonite. Donc on va voir ce qui se passe
01:04:18 lors de ces manifestations, mais on peut déjà prévoir
01:04:22 qu'il va y avoir des violences.
01:04:25 – Dans la manifestation vous voulez dire ?
01:04:27 – Que ça va dégénérer, oui, on peut déjà s'y attendre,
01:04:30 évidemment on ne le souhaite pas, mais c'est une manifestation
01:04:33 dans laquelle les gens vont crier "tout le monde déteste la police"
01:04:37 et ce genre de slogans anti-flics.
01:04:40 – On parlait d'unité tout à l'heure, de ce besoin aussi de faire nation,
01:04:45 on sent qu'on manque d'arguments, on manque d'éléments
01:04:48 pour réunir tout le monde, est-ce que lancer cet appel
01:04:51 en plein milieu de l'été pour la rentrée, c'est raviver un petit peu
01:04:54 ces fractures, rajouter de l'huile sur le feu ?
01:04:56 – Oui, c'est rajouter de l'huile sur le feu, moi je trouve que c'est
01:04:59 une très grave responsabilité politique, parce qu'on sait comment
01:05:04 on lance un mouvement, on ne sait pas si on est capable de le maîtriser.
01:05:08 Vous le disiez très justement, on sait très bien maintenant
01:05:11 c'est acté, c'est le jeu politique de la France insoumise,
01:05:16 d'Europe Écologie Les Verts, il y a une dissociation d'une partie
01:05:21 des socialistes plus républicains et classiques.
01:05:27 Ce que je trouve plus étonnant, c'est de voir que cet appel
01:05:31 se fait également avec la CGT, ça je dois avouer que la CGT
01:05:36 qui était jusqu'à présent un syndicat par le passé, historique,
01:05:41 on ne peut pas partager les idées, mais c'était…
01:05:45 – Qui avait aussi du plomb dans l'aile et qui a regagné ses galons
01:05:48 justement ces dernières années, dont on se dit justement
01:05:51 qu'elle aurait tort de ne pas y aller aussi pour cultiver
01:05:54 cette nouvelle aura.
01:05:55 – Pour cultiver cette nouvelle aura, mais là pour le coup…
01:05:57 – Je ne la défends pas, je dirais que c'est constat.
01:05:59 – Non, non, mais là pour le coup, si vous voulez, c'est une adjonction
01:06:02 d'un syndicat avec des politiques, il y a des associations
01:06:06 qu'on s'attendait à voir dans ce type de… il y a Attaque,
01:06:10 enfin il y a un certain nombre de positionnements associatifs
01:06:14 classiques sur cet échiquier politique, mais je trouve que c'est
01:06:18 une très grave responsabilité qu'ils portent parce que justement
01:06:21 on a besoin au contraire sur un certain nombre de sujets
01:06:25 d'essayer de continuer de tisser les fils.
01:06:29 Et là, en plus le timing, le moment où ça va se passer
01:06:33 dans une rentrée qui va être compliquée, on sait qu'il va y avoir aussi
01:06:37 le projet de loi sur l'immigration, donc on va avoir en toile de fond
01:06:41 un certain nombre de sujets éminemment politiques et clivants
01:06:45 sur lesquels par anticipation, dès le mois d'août, on vous dit
01:06:48 on sera au rendez-vous, effectivement, pour dire dans la rue
01:06:52 je n'aime pas la police, etc. Vous noterez que tous ceux
01:06:56 qui aiment nos forces de l'ordre et qui soutiennent la police
01:07:00 ne descendent pas dans la rue pour le leur dire.
01:07:02 Et on rappelle que c'est une grande majorité de Français.
01:07:04 Et c'est une grande majorité de Français.
01:07:06 Est-ce qu'on parlait statistique tout à l'heure ?
01:07:08 Oui, effectivement, Alexia disait on sait lancer un mouvement,
01:07:11 on ne sait pas l'arrêter. Ça me rappelle cette phrase
01:07:14 de Maurice Thorez qui disait il faut savoir arrêter une grève.
01:07:17 Seulement c'était à l'époque où c'était les grandes
01:07:19 organisations verticales qui contrôlaient les mouvements,
01:07:21 qui maîtrisaient. Vous parliez de la CGT. La CGT, quand elle était
01:07:25 seule maître à bord, elle pouvait lancer un mouvement social
01:07:29 et l'arrêter quasiment du jour au lendemain.
01:07:31 Aujourd'hui c'est beaucoup plus compliqué parce qu'on est face
01:07:33 à des colères gazeuses, on peut dire ça, des colères d'atmosphère.
01:07:38 C'est Gilles Kepel qui parle de djihadisme d'atmosphère.
01:07:41 Là on a l'impression qu'il y a une colère, un ras-le-bol d'atmosphère.
01:07:43 Et finalement il n'y a pas vraiment de leader.
01:07:45 Les leaders sont là pour récupérer, mais ils ne sont pas là pour mener.
01:07:49 Donc ce ne sont plus des leaders finalement, ce sont des récupérateurs
01:07:52 en quelque sorte, et en particulier électoraux.
01:07:54 Mais vous voyez, même dans cette description-là qui est juste,
01:07:59 c'est à l'image de notre pays qu'est devenue une somme d'individualités.
01:08:04 Absolument.
01:08:05 Où il n'y a plus de collectif. Et même dans ces mouvements
01:08:09 qui sont contre les institutions pour certains,
01:08:13 on voit bien que même l'individualité prend le pas
01:08:17 et on refuse d'avoir un leader qui emmène.
01:08:21 On l'avait vu pendant les Gilets jaunes.
01:08:23 C'était évidemment une nouveauté que de voir qu'à chaque fois
01:08:26 qu'un leader émergeait, il était mis de côté par les autres
01:08:30 parce qu'on était précisément dans cette somme d'individualités.
01:08:34 Et toute organisation est de plus en plus dépassée par ses extrêmes.
01:08:37 On l'a vu avec les mouvements écologistes,
01:08:40 on le voit aujourd'hui avec les organisations syndicales,
01:08:44 avec les organisations politiques.
01:08:46 C'est le propre finalement des situations de crise
01:08:49 où tout leader finit par être dépassé et un jour assassiné même par ses extrêmes.
01:08:54 Donc on ne le souhaite évidemment à aucun leader,
01:08:56 mais c'est ce qui va se passer à un moment donné.
01:08:58 Renversé par ses extrêmes parce qu'on voit bien que la rhétorique
01:09:02 de plus en plus extrême de Jean-Luc Mélenchon à ce sujet
01:09:07 va à un moment donné se heurter à une limite
01:09:11 que d'autres franchiront après lui.
01:09:13 Et on ne sait pas jusqu'où ça va s'arrêter.
01:09:15 Et à une certaine contestation à l'intérieur de son mouvement.
01:09:18 Absolument, et en dehors du mouvement.
01:09:20 En fait on a l'impression que tout déborde dans tous les sens
01:09:22 et on cherche non seulement qui va redonner du collectif à tout ça,
01:09:27 mais aussi qui va faire en sorte que la rivière retourne dans son lit.
01:09:31 Alors réaction à ce nouvel appel à manifester à la rentrée.
01:09:34 On va entendre Bruno Fuchs, député Modem du Haut-Rhin
01:09:38 et la secrétaire d'État Sarah El Haïry.
01:09:41 Si c'était fait uniquement dans la protection des citoyens,
01:09:45 oui on pourrait aller manifester même dans ces manifestations
01:09:50 avec un certain nombre de partis politiques qui appellent à manifester.
01:09:54 Mais on voit bien dans toutes les déclarations qui ont eu lieu
01:09:58 mois après mois depuis les Gilets jaunes qu'il y a une vraie haine.
01:10:02 Oui, alors elle est maquillée, parfois ils séduisent du corps leur discours.
01:10:06 Mais il y a une haine anti-flic et ça c'est insupportable.
01:10:09 Parce que la haine anti-flic, on sait très bien qu'à un moment,
01:10:12 c'est l'avent de la vie en commun.
01:10:14 C'est de l'outrance, c'est de l'outrage et pour le coup,
01:10:18 c'est toujours très honteux comme propos.
01:10:21 Les hommes et les femmes que j'ai toujours vus, que j'ai toujours croisés,
01:10:24 qui servent nos forces de sécurité intérieure, police ou gendarmerie,
01:10:27 c'est des hommes et des femmes qui s'engagent pour protéger, pour servir.
01:10:30 C'est la raison de la paix.
01:10:32 C'est des gens qui viennent servir et finalement protéger les plus vulnérables.
01:10:36 Et donc les propos qui sont comme ça, très généralisants, qui jotent...
01:10:39 C'est des appels en fait à la haine anti-flic, comme on dit malheureusement.
01:10:41 C'est honteux. C'est honteux et pour le coup, par contre,
01:10:44 ce qui est encore plus malheureux, c'est que ça n'étonne plus
01:10:47 quand ça vient malheureusement d'un certain nombre de partis politiques.
01:10:50 Je pense évidemment à la France Insoumise en particulier.
01:10:54 Vous savez, la police et la police nationale en particulier,
01:10:57 c'est une des fonctions publiques qui est la plus contrôlée dans notre pays,
01:11:01 qui est extrêmement contrôlée.
01:11:03 La justice tranche à chaque fois. On est dans un état de droit.
01:11:07 La loi, elle est là pour tout le monde.
01:11:09 Et plus que jamais, encore une fois, ceux qui essayent de mettre la chien au lit dans le pays,
01:11:15 c'est ceux qui essayent d'opposer les Français entre eux,
01:11:17 les Français face à la police ou face aux enseignants.
01:11:20 Et c'est ceux qui appellent au désordre.
01:11:22 Voilà, je voulais reprendre les mots forts de Bruno Fuchs qu'on a entendus juste avant.
01:11:26 Et laisser faire ça et aller jusque là, c'est aboutir à la fin de la vie en commun.
01:11:30 On y revient encore. Finir de diviser les Français.
01:11:33 Il faut retrouver du lien. Il faut redevenir une communauté nationale
01:11:39 et retrouver un destin national.
01:11:41 C'est facile à dire parce qu'il faut effectivement résorber toutes ces fractures.
01:11:45 Mais il faut aussi que la police redevienne la police de tout le monde
01:11:49 et que tout le monde reconnaisse la police.
01:11:51 Il y a un double langage de Gérald Darmanin à ce sujet.
01:11:54 Vous montriez tout à l'heure l'appel au préfet qui commence par
01:11:58 "je vous demande de mobiliser l'ensemble des moyens nécessaires".
01:12:01 Mais la réalité, j'en parlais ce matin avec un policier
01:12:04 que j'ai rencontré à la salle de sport pas plus tard que ce matin
01:12:07 et il nous regarde actuellement.
01:12:09 Je veux le saluer, je ne peux pas dire son nom parce qu'il s'exposerait
01:12:13 à des réprimandes de sa hiérarchie.
01:12:16 Mais il faut savoir que le problème de la police,
01:12:19 bien souvent ce ne sont pas les mesures judiciaires,
01:12:22 ce sont les mesures administratives.
01:12:24 Et que quand effectivement le non-lieu est décidé au niveau judiciaire,
01:12:30 souvent il y a quand même des sanctions administratives qui sont prises.
01:12:34 Donc en fait l'administration est souvent beaucoup plus tatillonne
01:12:37 que le juge et l'administration c'est qui ?
01:12:40 C'est le ministre de l'Intérieur et c'est monsieur Darmanin.
01:12:43 Donc qu'il arrête d'avoir ce double discours.
01:12:45 D'un côté il protège les policiers publiquement
01:12:48 et de l'autre il les lâche dans le secret de l'administration
01:12:51 de son ministère de l'Intérieur.
01:12:54 On va évoquer un autre fait survenant dans l'actualité.
01:12:58 Une idée qui vient de commerçants excédés par les vols à répétition qu'ils subissent.
01:13:02 Ils ont décidé d'afficher les photos des voleurs sur la devanture de leur magasin.
01:13:08 Une pratique qui est illégale on le rappelle,
01:13:11 mais qu'ils estiment nécessaire pour tenter d'endiguer cette délinquance.
01:13:15 Le commerçant Damien a même créé une association, précision de Kylian Salé.
01:13:19 Placarder les visages des voleurs sur leur magasin,
01:13:22 voici la technique de plusieurs commerçants niçois.
01:13:25 L'objectif est de dissuader des commerçants prêts à tout pour lutter contre ces vols,
01:13:30 quitte à bafouer la présomption d'innocence.
01:13:32 Je ne pense pas qu'ils seront poursuivis sur un plan judiciaire.
01:13:36 Il y aura peut-être à ce niveau des rappels à la loi.
01:13:41 En revanche, le risque c'est aussi d'avoir des représailles de la part des voleurs.
01:13:47 Un risque que n'a pas hésité à prendre également un commerçant amiénois.
01:13:51 Victime d'un vol de vêtements à 700 euros en janvier dernier,
01:13:54 il a décidé de créer une association.
01:13:56 On a clairement envie de défendre la cause des commerçants
01:14:00 qui aujourd'hui sont pollués partout en France par des malfrats
01:14:03 qui en toute impunité viennent voler dans les commerces.
01:14:06 Donc aujourd'hui l'association RALVOL elle défend les commerçants,
01:14:09 elle soutient les commerçants et on veut faire peur aux voleurs et plus aux commerçants.
01:14:13 Le nombre de vols à l'étalage a explosé l'année dernière.
01:14:16 42 000 faits ont été recensés, soit une hausse de 14% par rapport à 2021.
01:14:22 Maître Germont, c'est une pratique illégale, on n'a pas le droit d'afficher comme ça les visages.
01:14:27 On sent que ces commerçants se disent que c'est le dernier moyen qu'il nous reste
01:14:31 pour tenter de les faire fuir.
01:14:33 En tout cas, ce qui est symptomatique c'est cette association RALVOL,
01:14:36 d'ailleurs avec un nom bien trouvé.
01:14:39 Mais non, on n'a pas le droit et c'est un sujet qui n'est pas facile
01:14:43 parce qu'on voit bien les dérives qui peuvent en découler.
01:14:48 On voit bien aussi le risque qu'ils prennent eux-mêmes
01:14:52 parce que derrière évidemment, ce n'est pas pour rien qu'il y a une police nationale.
01:14:56 C'est parce que c'est une police qui est formée, qui a l'habitude
01:15:01 et il ne faudrait pas finalement qu'on en arrive à une telle mesure d'exaspération
01:15:08 qu'il y ait cette dérive où les citoyens ont envie de se faire justice eux-mêmes.
01:15:13 C'est ça le sujet.
01:15:15 Donc on comprend évidemment leur phénomène de RALVOL
01:15:19 parce que tout simplement ils sont en risque et que c'est leur outil de travail.
01:15:24 Et en fait c'est tout le droit à la propriété aussi qui est mis à mal ici.
01:15:31 On ne le dit jamais assez mais la sécurité c'est une des premières libertés auxquelles...
01:15:37 C'est la première.
01:15:38 C'est la première liberté avec le droit de propriété aussi, l'expression.
01:15:42 Donc ça fait un tout pour qu'on puisse vivre en se disant que le cadre qui est autour de nous
01:15:49 fait qu'on peut développer nos activités correctement.
01:15:54 Donc sur ce nom c'est à mon sens une mauvaise pratique qui peut être source de dérive.
01:16:01 Alors selon certains il faut aussi réfléchir à ce que devient la notion de présomption d'innocence.
01:16:05 Principe noble évidemment, cher à notre justice,
01:16:08 mais qui selon certains de ces commerçants, vous allez l'entendre, est parfois dévoyée.
01:16:11 Écoutez.
01:16:12 Je me permets justement d'afficher ce logo, j'espère que vous le voyez très correctement.
01:16:18 Aujourd'hui voilà ce que disent les commerçants français.
01:16:21 C'est qu'on va diffuser les images demain à la police évidemment, à la gendarmerie,
01:16:28 mais surtout on ne va plus se laisser faire.
01:16:30 Et aujourd'hui je ne vois pas quand on vole comme vous le montrez il y a quelques secondes dans un magasin
01:16:35 et qu'on prend un polo, qu'on prend une chemise, quel que soit le vol qui est fait
01:16:39 et que très clairement on le voit sur les images, en quoi est-ce qu'il y a présomption d'innocence ?
01:16:44 Et c'est là qu'il y a une vraie réflexion à avoir.
01:16:46 Et je suis content puisque le garde des Sceaux, le ministre de la Justice nous a contactés,
01:16:50 on a reçu un courrier officiel et il va donc y avoir des réunions de travail à la rentrée septembre
01:16:54 pour peut-être justement faire évoluer les choses.
01:16:56 Et Juan Pario, ça fait grincer les dents évidemment quand on veut mettre en cause quelque part
01:17:00 cette présomption d'innocence et pourtant dans la voix de ce commerçant,
01:17:03 on comprend très bien ce qu'il veut dire.
01:17:05 Effectivement, quand certains fautifs sont pris sur le fait,
01:17:08 il est difficile de défendre l'idée qu'ils soient en présomption d'innocence.
01:17:12 On voit effectivement cette impuissance des commerçants, mais en même temps,
01:17:16 la tentation aussi de faire justice eux-mêmes et d'assister à une sorte de "name and shame"
01:17:21 ou de tribunal populaire en affichant finalement les visages des fautifs sur leur mur.
01:17:26 C'est une situation qui est très complexe,
01:17:29 puisqu'il y a certains voleurs qui sont dans une situation aussi de détresse sociale.
01:17:35 Il faut le rappeler quand même, parce qu'il y a quand même certains voleurs,
01:17:38 des voleuses qui ont dérobé du lait infantile.
01:17:41 Donc c'est quand même des gens qu'il faut aider aussi.
01:17:44 Je veux dire, effectivement, je cautionne pas du tout le vol,
01:17:47 mais il y a des personnes qui sont dans une situation de grande pauvreté également.
01:17:51 C'est pas que des kleptomanes ou...
01:17:54 Non, mais pour ça, il faudrait plus de détails aussi dans ces vols.
01:17:58 Mais ce qu'on voit là, c'est plus un symptôme d'une société qui va mal globalement
01:18:03 et dont il faudrait résorber chacune des brèches,
01:18:06 et effectivement de prendre parti pour ou contre l'affichage de ces visages.
01:18:11 La situation est vraiment très complexe.
01:18:13 Non, mais malheureusement, si on en arrive là, c'est qu'on a oublié
01:18:15 ou qu'on ne s'est pas posé ces questions-là en amont.
01:18:18 C'est ça. Il y a eu plusieurs étapes qui ont été franchies.
01:18:21 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, effectivement,
01:18:23 il y a des gens qui rentrent dans des magasins,
01:18:25 qui volent des articles, qui repartent, et qui ne sont pas du tout inquiétés.
01:18:28 Ça, c'est vrai aussi.
01:18:29 On l'a tous constaté, presque au vu et au su de tout le monde.
01:18:32 Ils savent qu'ils peuvent voler en toute impunité.
01:18:35 Donc ça, c'est un vrai problème.
01:18:37 Ce qu'il y a, c'est que c'est à la justice, normalement,
01:18:39 et à la police de s'en occuper.
01:18:40 Ce n'est pas aux commerçants de faire justice eux-mêmes.
01:18:42 Oui, mais en amont, je trouve qu'on n'en parle pas assez, il y a l'éducation.
01:18:45 Et avec l'éducation, notamment, on reparle du droit de propriété.
01:18:49 Il y avait jusqu'à présent ce tabou-là, le droit de propriété.
01:18:54 On voit bien qu'il est contesté à de multiples égards.
01:19:00 On peut regarder sur l'esquatte, tout le projet de loi qui est devenu,
01:19:05 enfin, une loi qui améliore les choses.
01:19:07 Il faut le saluer.
01:19:08 Mais ce sont des sujets de fond.
01:19:10 C'est aussi notre rapport à l'autorité, à ce qui se fait,
01:19:14 ce qui ne se fait pas.
01:19:16 Ça me rappelle un slogan, pendant la campagne municipale
01:19:20 qui avait été portée par Pierre-Yves Bournazel à Paris.
01:19:23 « Tu dégrades, tu casses, tu répares ».
01:19:26 Ça a été repris après dans d'autres…
01:19:28 Ce sont des barrières qui sont des cadres juridiques, mais pas que.
01:19:35 Et on voit bien que dans l'éducation, si on ne reprend pas ces barrières-là,
01:19:42 évidemment, on se retrouve après avec des sorties.
01:19:46 Un petit mot.
01:19:47 En fait, c'est deux droits qui s'opposent, tout simplement.
01:19:49 Vous parlez du droit de propriété et de la bonne éducation, etc.
01:19:52 Mais pour d'autres personnes, c'est leur droit à eux qui prévaut,
01:19:55 en l'occurrence, le droit à la dignité, ce qu'ils considèrent être leur droit à la dignité.
01:19:59 Et donc, en fait, c'est un conflit de valeurs, finalement,
01:20:03 qui s'affronte dans la société aujourd'hui.
01:20:06 C'est aussi une société qui prône le droit individuel bien plus que l'intégralité.
01:20:12 Absolument, et les communautés ne sont qu'une association,
01:20:14 une addition d'individualité.
01:20:16 On évoque une autre actualité.
01:20:18 Elles sont traditionnellement le symbole de la joie et de la légèreté.
01:20:20 Mais cette année, les fêtes de Bayonne ont aussi rimé avec plainte pour viol
01:20:24 et tentative de meurtre.
01:20:26 Deux jours après la fin des festivités, quatre plaintes ont été déposées.
01:20:29 Elles ont mené à l'ouverture d'enquêtes confiées à la police judiciaire de Bayonne.
01:20:32 Les auteurs présumés n'ont d'ailleurs pas encore été identifiés.
01:20:36 Milan nuancé, donc, pour ces cinq jours et cinq nuits de fêtes
01:20:39 qui ont, dans le même temps, atteint un record d'affluence et un record de plaintes.
01:20:43 On fait le tour de ces chiffres avec Maxime Lavandier.
01:20:46 Clap de fin pour les fêtes de Bayonne.
01:20:51 Une édition encore réussie de par le nombre de participants,
01:20:54 mais avec plus de débordements.
01:20:56 En effet, la 91e édition a réuni 1,3 million de festivaliers,
01:21:01 soit 100 000 de plus qu'en 2022.
01:21:03 Un chiffre record, mais qui amène aussi son lot de problèmes.
01:21:06 Cette année, et malgré le dispositif mis en place par les autorités,
01:21:10 920 plaintes ont été déposées, soit le double qu'en 2022.
01:21:13 Deux enquêtes ont été ouvertes.
01:21:15 Une après le décès d'un jeune homme de 19 ans retrouvé sans vie dimanche à son domicile
01:21:19 et une autre pour tentative de meurtre après la violente agression d'un homme de 46 ans
01:21:24 par trois individus survenus le premier soir des fêtes.
01:21:27 Un appel a d'ailleurs été lancé par les autorités afin de retrouver les auteurs de l'agression.
01:21:31 Selon le parquet de Bayonne, quatre procédures pour défait de viol ont été également ouvertes.
01:21:36 Les investigations sont toujours en cours et la police judiciaire a été saisie.
01:21:40 Enfin, 28 personnes ont été placées en garde à vue.
01:21:43 L'édition 2024 est déjà annoncée.
01:21:45 Elle sera exceptionnellement avancée du 10 au 14 juillet en raison des Jeux Olympiques de 2024.
01:21:51 Voilà, et précision toutefois de la part du syndicat de police
01:21:55 qui rappelle que les fêtes de Bayonne ont rassemblé un record 1,3 millions de personnes
01:22:01 et que ce nombre de plaintes reste infime au regard de cette affluence.
01:22:06 On termine avec l'été, vous le savez, alors que de nombreux Français circulent en voiture.
01:22:12 L'été est aussi l'occasion de faire un bilan en matière de sécurité routière.
01:22:16 188 personnes ont perdu la vie cette année sur la route
01:22:20 et c'est plus que l'an dernier lorsqu'on avait recensé 131 décès.
01:22:24 Parmi les premières causes des accidents, il y a l'alcool, les drogues et les médicaments.
01:22:28 Et plus alarmant encore, des spécialistes pointent du doigt la multiplication de comportements
01:22:33 volontairement dangereux de la part d'usagers de la route.
01:22:36 Mathilde Couvillère-Flandoy.
01:22:39 Si le réseau autoroutier en France est cinq fois plus sûr que le réseau de route nationale,
01:22:43 il n'en reste pas moins meurtrier.
01:22:45 En 2022, 188 personnes ont perdu la vie sur l'autoroute contre 131 en 2021,
01:22:51 soit une hausse de 43%.
01:22:53 Pour ce représentant de l'Association des sociétés françaises d'autoroutes,
01:22:57 cette augmentation est due au mauvais comportement des conducteurs.
01:23:00 La plupart des décès sont liés avec des comportements parfaitement inacceptables.
01:23:06 Le premier facteur d'insécurité routière, c'est la consommation d'alcool, de drogues ou de médicaments,
01:23:15 qui signifie une conduite à risque parfaitement assumée par une frange des conducteurs.
01:23:20 La vitesse, elle, est la deuxième cause d'accidents mortels sur l'autoroute.
01:23:24 L'inattention avec l'utilisation du téléphone portable cause dans 17% des cas des accidents mortels
01:23:30 et enfin la fatigue tue dans 16% des cas.
01:23:33 Pour Christophe Boutin, la sortie de la crise sanitaire a probablement accentué la prise d'alcool et de drogue au volant.
01:23:39 C'est un contre-coup des restrictions qui ont été vécues avec difficulté par les Français lors de la crise sanitaire.
01:23:47 Sur ces deux dernières années, ce facteur est redevenu le facteur principal.
01:23:52 Au total, sur l'autoroute comme sur les routes de campagne,
01:23:55 ce sont plus de 3200 personnes qui ont perdu la vie en 2022.
01:23:59 Erwann Pagriot, on rappelle qu'on a quand même fait énormément de progrès en 20 ans.
01:24:03 On se souvient d'une époque où on parlait de 5000 morts sur les routes.
01:24:06 Malheureusement, ces efforts ne semblent jamais suffisants.
01:24:09 Effectivement, ce sont des efforts significatifs puisque, vous l'avez dit, ça n'a rien à voir avec les morts des années précédentes.
01:24:17 Je crois qu'on est dans une société du risque, mais on est aussi dans une société qui n'accepte plus le risque,
01:24:23 c'est-à-dire qui voudrait réduire à zéro tous les risques.
01:24:26 Mais seulement, c'est impossible. Il y aura toujours des morts sur les routes, quoi qu'on fasse.
01:24:30 Donc certes, il faut lutter contre les fléaux que sont l'alcool au volant, la drogue au volant,
01:24:37 les comportements crisogènes, voire criminogènes.
01:24:40 Mais il faut aussi accepter que quand on prend le volant, il y a toujours une probabilité qu'on ait un accident.
01:24:48 Quand on sort, quand on traverse la route, il y a toujours une possibilité qu'on se fasse écraser.
01:24:52 Ça paraît bête, mais il faut aussi accepter de vivre dans une société où il y a un minimum.
01:24:57 Le risque zéro n'existe pas.
01:24:59 Le risque zéro n'existe pas, mais ce n'est pas du tout le cas aujourd'hui, parce qu'il y a plein d'autres secteurs
01:25:03 dont on parle amplement qui sont effectivement… le risque explose.
01:25:07 Mais je dis juste que sur la route, il faut aussi laisser la liberté au conducteur, parce que sinon, on en vient où ?
01:25:13 La liberté du conducteur qui peut mettre en danger celle des autres.
01:25:15 Non, pas de mettre en danger celle des autres, oui, mais ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas en réduisant à chaque fois
01:25:19 la vitesse sur les routes qu'on va régler tous les problèmes.
01:25:22 C'est là que je voulais en venir aussi, Maître Germain.
01:25:24 C'est un arbitrage entre l'isle, la liberté et la responsabilité.
01:25:26 Les drogues, les médicaments, en tout cas les substances, sont mises en cause désormais régulièrement.
01:25:30 Ça veut dire que notre société ne va pas bien.
01:25:32 Exactement, parce qu'évidemment, c'est irresponsable de conduire en ayant bu, pris des drogues
01:25:38 ou mélangé avec des médicaments.
01:25:40 Mais ça a été dit très rapidement dans le sujet, si on passe au-delà de ce miroir-là,
01:25:44 ce qui est très inquiétant, c'est que c'est aussi le miroir du mal-être de notre société.
01:25:49 On sait que les jeunes sont très souvent les premiers concernés, ou par ces accidents aussi.
01:25:56 Et ce n'est que le reflet de ce que l'on exprime très souvent.
01:26:02 Il y a la sortie du confinement, bien entendu.
01:26:05 On sait que dans notre pays aussi, il y a de véritables efforts à faire en matière de santé mentale
01:26:11 avec des jeunes et pas que des jeunes qui sont en souffrance.
01:26:14 Et quand vous êtes en souffrance, vous avez les médicaments, bien entendu,
01:26:18 et puis vous pouvez basculer dans d'autres addictions.
01:26:22 Et donc, il y a le répressif, bien évidemment.
01:26:26 Il y a l'homicide routier qui va être mis en place, etc.
01:26:29 Mais il y a aussi un gros effort à faire en matière, bien sûr, d'éducation, d'éducation au volant,
01:26:36 mais pas que. Il y a aussi surtout l'accompagnement du point de vue de santé publique.
01:26:42 Et je trouve que c'est intéressant de lier les trois sujets de façon transversale,
01:26:46 sans nécessairement juger systématiquement qu'avec un seul prisme.
01:26:52 On reprendra nos discussions tous les trois dans un quart d'heure.
01:26:56 Il est maintenant temps d'écouter l'interview de 21h15 avec Pierre-Marie Sèvres ce soir.
01:27:01 Bonsoir, Pierre-Marie Sèvres.
01:27:03 Bonsoir, bonsoir à tous.
01:27:04 Merci d'être avec nous. Vous êtes directeur de l'Institut pour la Justice.
01:27:08 Un mois après les émeutes qui ont tenu la France en alerte pendant plusieurs nuits partout en France.
01:27:12 On parlait alors de violences urbaines dans les grandes villes, mais aussi en terre rurale,
01:27:17 sur tout le territoire des symboles de l'État, ont été visés, dégradés ou incendiés.
01:27:22 Le domicile d'un maire de la région parisienne avait été aussi sauvagement attaqué.
01:27:26 Quel regard porte l'homme de justice que vous êtes en quelque sorte sur ces événements un mois après ?
01:27:32 Alors moi, je comparerais ces émeutes à une espèce de volcan.
01:27:37 Vous savez, il y a de temps en temps des éruptions et puis de temps en temps,
01:27:40 régulièrement, tout au long de l'année, il y a des petites… La lave est en fusion.
01:27:46 Elle s'écousse.
01:27:47 Elle travaille à l'intérieur du volcan. On sent toute l'année que le volcan travaille.
01:27:50 Et puis de temps en temps, en France, il se trouve que c'est à peu près tous les 20 ans,
01:27:53 on a une grosse éruption qui va toucher beaucoup de monde.
01:27:57 Donc voilà un petit peu l'image que j'utiliserai.
01:28:00 Pour moi, les émeutes sont le résultat de deux phénomènes principaux,
01:28:05 qui sont le marasme judiciaire, premièrement.
01:28:10 La justice, à mon avis, à l'avis de l'Institut pour la Justice, clairement,
01:28:14 et de beaucoup de Français, 81% des Français, selon notre dernier sondage,
01:28:17 estiment que la justice est trop laxiste, en tout cas avec les délinquants.
01:28:21 On peut citer… Alors là, ça peut aller très très loin,
01:28:25 mais il y a beaucoup de mécanismes de réduction de peine qui ont été mis depuis 20, depuis 30, depuis 40 ans.
01:28:29 On les multiplie à n'en plus pouvoir.
01:28:32 Et in fine, le résultat, c'est quoi ?
01:28:34 Les délinquants se sentent en impunité totale et donc se sentent capables et se disent…
01:28:40 Vous savez, les délinquants, ils font un calcul, ils font un calcul rationnel.
01:28:43 C'est-à-dire que si le gain espéré de leur crime ou de leur délit est supérieur
01:28:47 à la possibilité d'être enfermé et puis d'être jugé,
01:28:50 eh bien la question ne se pose pas, ils vont piller, ils vont commettre des crimes,
01:28:54 ils vont commettre des délits.
01:28:55 Donc voilà au niveau de la justice.
01:28:57 Et puis l'autre, évidemment, l'autre grand phénomène,
01:29:00 à la différence de ce qu'en pense le président de la République,
01:29:02 je pense qu'évidemment, l'autre grand phénomène, c'est 40 ans d'immigration.
01:29:07 Moi, je n'attaque pas les personnes en tant que telles et je ne veux pas aller dans les cas individuels,
01:29:12 mais c'est évident que depuis l'arrêt du Conseil d'État de 1977, l'arrêt JISTI,
01:29:17 la France, l'État français n'a pas les mains sur la télécommande.
01:29:22 Nous sommes au volant d'une soucoupe volante
01:29:25 et personne n'a les mains sur le tableau de bord.
01:29:27 Parce que l'État français, dans l'arrêt JISTI, n'a pas eu,
01:29:30 le Conseil d'État a estimé que l'État n'avait pas le droit de réguler l'immigration.
01:29:34 Et depuis, aucun politique n'a pris les mesures, qui seraient très importantes,
01:29:38 il faudrait pratiquement modifier la Constitution aujourd'hui pour le faire,
01:29:40 mais personne n'a pris les mesures nécessaires pour réguler l'immigration,
01:29:44 qui est un sujet, excusez-moi, mais quand même absolument central.
01:29:47 La démographie, qui sont les gens sur un territoire, c'est tout, c'est pratiquement tout.
01:29:52 Donc voilà pour moi, c'est le résultat de ces deux grands phénomènes-là.
01:29:57 Et là où ça m'inquiète plus, j'ai fait un petit historique des émeutes urbaines,
01:30:01 que j'ai mis sur Twitter il y a un mois, juste après les émeutes.
01:30:04 Et puis j'observais que les premières émeutes urbaines en France,
01:30:06 c'était dans un petit quartier de Vau-en-Vla, qui s'appelait La Grappinière, en 1979.
01:30:12 Alors c'était, je vous le fais très rapidement, mais en gros,
01:30:15 un voleur de voiture est surpris par des policiers,
01:30:17 les policiers le poursuivent, lui rentre dans une maison,
01:30:20 il s'ouvre les veines en pensant, naïvement,
01:30:23 en pensant que les policiers n'allaient pas l'arrêter s'il était blessé.
01:30:26 Ils l'ont tout de même arrêté.
01:30:28 Et en sortant du HLM où il s'était réfugié, où il vivait,
01:30:31 les autres habitants de la cité ont vu les policiers avec ce jeune homme ensanglotté.
01:30:36 Et sur ce quiproquo, peut-être qu'on pourrait d'ailleurs faire des parallèles,
01:30:39 il y a des quiproquos souvent, qui sont à l'origine de situations graves,
01:30:42 sur ce quiproquo, les policiers se font caillasser et une voiture est brûlée.
01:30:47 On voit, il y a un reportage de France 3 Rhône-Alpes qui le montre très bien,
01:30:51 une voiture brûlée, c'était à l'époque très grave.
01:30:53 En 81, là c'est dans une cité à côté, toujours dans l'avant-lieu de Lyon,
01:30:56 Vénitieux, et là on a plusieurs dizaines de voitures brûlées.
01:30:59 Puis on a en 82 plusieurs centaines de voitures brûlées,
01:31:02 toujours dans les deux mêmes cités de Lyon.
01:31:05 En 90, toutes les villes de France qui ont des cités ont des petits événements
01:31:11 liés aux émeutes urbaines, donc c'est la quatrième étape, 1990.
01:31:14 Dans toute la France, toutes les villes de France, Pau et Vian ont des cités chez elles
01:31:19 et elles ont des problèmes, des voitures brûlées.
01:31:21 En 2005, ce sont toutes les cités de France qui brûlent,
01:31:24 toutes les banlieues de France qui brûlent.
01:31:26 En 2023, ce sont les centres-villes qui brûlent.
01:31:29 On a vu la rue Saint-Férolles à Marseille, on a vu le centre-ville,
01:31:32 la rue de Rennes à Paris, ce sont les centres-villes qui brûlent.
01:31:35 Moi je me dis, la prochaine éruption volcanique qu'on va se prendre
01:31:39 dans les émeutes urbaines, ce sera très certainement chez les gens.
01:31:42 On a déjà eu un maire qui a eu des problèmes,
01:31:46 ce sera certainement chez les gens ensuite.
01:31:48 Parce que quand en plus on ajoute, les éléments dont je vous ai parlé,
01:31:52 l'élément judiciaire et l'élément migratoire, ils ne sont pas réglés,
01:31:55 ils ne seront pas réglés dans les prochaines années.
01:31:57 Justement, on va en venir à ce que vous l'avez évoqué dès le début de votre intervention
01:32:00 à la réaction d'Emmanuel Macron, qui est enfin sorti de son silence.
01:32:05 "Je me suis gardé de réagir à chaud, à dessein", dit-il.
01:32:08 "Faute de quoi", ajoute-t-il, "on dit toujours des bêtises".
01:32:11 Alors certes, c'est plus prudent, évidemment.
01:32:13 Mais comment jugez-vous, ça c'est vous qui le dites,
01:32:16 comment jugez-vous en tout cas cette attitude ?
01:32:18 Est-ce que lorsqu'on est le garant de l'état de droit et de la sécurité de tous,
01:32:22 on n'est pas attendu un petit peu plus rapidement sur ce genre de sujet ?
01:32:25 Moi je veux bien entendre cet argument, mais qui pour moi est un argument
01:32:28 tout à fait secondaire, que oui, il faut prendre son temps.
01:32:31 Le président de la République, sous la Ve République, a une stature particulière,
01:32:34 une place particulière, un rôle particulier.
01:32:36 Moi ça me convient.
01:32:38 En tout cas, je trouve que là, en l'occurrence, je veux bien entendre cet argument-là.
01:32:41 Moi c'est sur le fond que ça me gêne vraiment,
01:32:43 puisque qu'il ait pris son temps, c'est une chose,
01:32:45 mais sur le fond, là, quelque chose qu'on a entendu,
01:32:48 qui me semble très problématique.
01:32:50 Alors sur le fond, allons-y.
01:32:51 Il affirme d'abord refuser de choisir son camp,
01:32:54 c'est-à-dire de trancher entre deux orientations,
01:32:56 aider les familles à éduquer les enfants,
01:32:58 ou alors les sanctionner.
01:33:00 Où se trouve, selon vous, le bon équilibre à trouver
01:33:03 pour maintenir cet état de droit ?
01:33:05 Je pense que pareil, il nous place sur le mauvais plan.
01:33:07 L'éducation des enfants, la justice des mineurs,
01:33:10 ce sont des sujets très importants,
01:33:12 et évidemment, là-dessus, il a raison.
01:33:14 La justice des mineurs doit à la fois juger,
01:33:16 à la fois sanctionner et à la fois éduquer.
01:33:18 Puisque moi qui ai des enfants, qui ai un enfant très jeune,
01:33:21 je sais que la sanction fait partie de l'éducation.
01:33:24 Donc ça, il a tout à fait raison.
01:33:26 J'observe malgré tout que la dernière réforme de la justice pénale des mineurs
01:33:30 ne va pas dans ce sens-là.
01:33:31 La dernière réforme de la justice pénale des mineurs
01:33:33 préconise une fois de plus uniquement l'éducation
01:33:35 pour oublier la sanction.
01:33:37 C'est même vraiment ça.
01:33:38 Puisque le grand apport de cette nouvelle réforme,
01:33:41 c'est que le procès est divisé en deux.
01:33:45 On se prononce d'abord sur la culpabilité du mineur,
01:33:48 et puis ensuite, on prend un petit laps de temps
01:33:50 pour voir s'il va faire des efforts
01:33:52 et s'il va mériter d'aller en prison ou pas.
01:33:56 Voilà, c'est l'apport principal.
01:33:58 On reste dans exactement la même idée que depuis 1945,
01:34:01 c'est-à-dire éducation, pas de sanction.
01:34:03 Ça me semble être complètement une erreur.
01:34:04 Mais ce plan-là, je pense qu'il est mauvais.
01:34:06 Je pense que le plan sur lequel il faut aller...
01:34:08 Là, on lui pose la question, il répond en politique.
01:34:11 Il ne répond pas en expert.
01:34:13 Je ne vais pas prétendre que je suis un expert.
01:34:15 Je suis un observateur de la justice indépendant.
01:34:17 Je ne suis pas élu, je ne fais pas partie d'un parti politique.
01:34:21 Donc j'estime avoir un évien peut-être un peu plus objectif.
01:34:25 Et lui, je pense clairement qu'en l'occurrence,
01:34:27 il nous a prouvé qu'il répondait en tant que parti politique
01:34:29 quand il dit que l'immigration n'a rien à voir avec l'émeute.
01:34:32 Justement, on va le citer, il dit que ces émeutes
01:34:34 ne sont pas un sujet d'immigration actuelle.
01:34:36 C'est un sujet plus large de difficultés de certaines villes,
01:34:39 de difficultés socio-économiques,
01:34:41 de difficultés d'intégration dans certains cas
01:34:43 et de fonctionnement de la démocratie à l'heure des réseaux sociaux.
01:34:48 Je pense qu'il nous fournit des éléments de langage.
01:34:50 C'est très sympathique d'avoir des éléments de langage
01:34:52 à commenter ensuite, mais ça n'est absolument pas...
01:34:55 On ne peut pas s'attendre à ce qu'il nous dise la vérité.
01:34:57 Il nous dit ce qui arrange sa position politique
01:35:00 et son positionnement politique.
01:35:01 Je pense même qu'il est très loin de la réalité.
01:35:03 Ne pas voir qu'il y a un problème avec l'immigration,
01:35:05 c'est vraiment un acte de cécité.
01:35:08 Il faut absolument être aveugle pour ne pas comprendre
01:35:10 qu'il y a un problème avec l'immigration.
01:35:11 Un problème ou un lien entre immigration et violence ?
01:35:13 Il y a absolument un lien entre immigration et violence,
01:35:15 ce qui ne veut pas dire que tous les immigrés commettent des violences,
01:35:18 absolument pas, mais les immigrés sont surreprésentés
01:35:21 dans tous les pays d'Europe.
01:35:23 Les immigrés, les étrangers, sont surreprésentés
01:35:25 dans tous les actes de criminalité, tous les crimes et délits.
01:35:29 La quasi-totalité.
01:35:31 Vous allez prendre, oui, peut-être les immigrés d'Asie du Sud-Est
01:35:34 ont peut-être une moins forte surreprésentation
01:35:37 dans les vols de tracteurs en Allemagne, ça je veux bien croire.
01:35:39 Mais sur la quasi-totalité du reste,
01:35:42 les étrangers et les immigrés sont surreprésentés.
01:35:44 Ce qui ne veut pas dire, je ne veux même pas dire
01:35:46 qu'il faut en déduire forcément, qu'il faut arrêter toute immigration.
01:35:49 Et encore une fois, on ne fait pas d'amalgame,
01:35:51 il y a aussi beaucoup de victimes dans ces populations immigrées
01:35:54 qui sont dans ces quartiers, qui ont vu leurs voitures brûler,
01:35:57 qui ont été privés de moyens de se rendre sur le lieu de travail.
01:36:00 C'est d'ailleurs peut-être une explication.
01:36:02 Moi, je pense que la plupart des immigrés devenus français,
01:36:05 ou même les immigrés qui sont en France,
01:36:07 voudraient d'une justice beaucoup plus ferme
01:36:09 et d'une politique migratoire beaucoup plus ferme.
01:36:12 Evidemment, pas forcément quand ça les concerne, eux.
01:36:14 Mais parce que les premiers à le subir,
01:36:16 ce ne sont pas les proches des ministres d'Emmanuel Macron
01:36:18 qui habitent certainement dans des beaux quartiers parisiens
01:36:20 ou dans des grandes villes françaises.
01:36:22 Ce ne sont pas eux qui subissent la délinquance et la criminalité.
01:36:24 L'immense majorité des actes de délinquance et de criminalité
01:36:27 sont dans des cités ou surtout dans des quartiers,
01:36:30 maintenant, des quartiers de classe moyenne,
01:36:33 et pas uniquement dans des quartiers de classe populaire.
01:36:36 Donc, voilà, moi, je pense qu'effectivement,
01:36:39 il y a évidemment un lien entre immigration et délinquance,
01:36:42 ce qui ne veut pas dire qu'il faut mettre tous les étrangers en prison.
01:36:45 Absolument pas. Ça n'aurait aucun sens de dire ça.
01:36:47 Ce qui ne veut pas dire forcément, en tout cas, j'en déduis pas forcément,
01:36:50 logiquement, qu'il faut dire que tous les étrangers
01:36:52 peuvent entrer dans quelconque pays, etc.
01:36:54 Mais ne pas voir la réalité, c'est quand même, pour moi,
01:36:58 très, très inquiétant sur la conduite de l'État.
01:37:01 Quand l'action de l'État est prise sur des axiomes,
01:37:04 des bases qui sont erronées,
01:37:06 on ne peut pas s'attendre à des bons résultats.
01:37:09 De toute façon, je ne comprends pas trop pourquoi il fait ça,
01:37:12 parce que ça n'est que mettre le couvercle sur la marmite.
01:37:17 Ça ne peut que grandir et ça ne peut que faire grandir
01:37:20 son opposition à droite.
01:37:22 Ça ne peut faire que ça et d'ailleurs, ça ne fait que ça
01:37:24 depuis 30 ou 40 ans.
01:37:26 Alors justement, est-ce que, selon vous, l'échec va perdurer ?
01:37:29 L'échec de ces politiques menées finalement par quelques gouvernements que ce soit,
01:37:32 de tous bords, va perdurer ?
01:37:34 Est-ce que la société française, qui est pour partie en vacances,
01:37:36 à l'heure où nous parlons, sort changer de ces événements ?
01:37:39 Ou est-ce que malheureusement, la vie va reprendre comme avant,
01:37:41 en septembre, sans que rien ne change ?
01:37:43 Eh bien, le changement de la réalité est effectif depuis très longtemps.
01:37:47 C'est-à-dire que la criminalité a explosé en France.
01:37:49 En France, on prend ne serait-ce que le nombre d'agressions,
01:37:51 les coups et blessures volontaires en France.
01:37:53 En 1988, vous en aviez 40 000 par an.
01:37:55 Aujourd'hui, on en a 300 000 par an.
01:37:57 Tous les ans, on prend 10 ou 15 % d'augmentation.
01:38:00 Donc, ne serait-ce que ce chiffre-là, la réalité change.
01:38:03 La démographie a changé, la délinquance a changé, comme je vous le disais.
01:38:07 Donc, il va falloir que l'État et l'action publique
01:38:11 s'adaptent à ça et gèrent les problèmes que ça crée.
01:38:15 Et malheureusement, Emmanuel Macron, en disant qu'il ne changera rien
01:38:18 à sa politique pénale et à sa politique migratoire,
01:38:21 il nous dit qu'on ne va pas s'adapter aux problèmes qui sont créés.
01:38:25 On ne va pas s'y adapter.
01:38:26 Donc, moi, je pense que certainement que là, d'ici les prochaines années,
01:38:29 en tout cas peut-être d'ici 2027, a priori, les choses ne vont pas changer.
01:38:33 Elles vont donc continuer à empirer, puisque tout le temps que nous attendons,
01:38:36 ce que je vous disais sur les émeutes qui grossissent,
01:38:39 d'émeutes urbaines en émeutes urbaines, de décennie en décennie,
01:38:41 les émeutes urbaines grossissent et leur gravité augmente,
01:38:45 jusqu'à ce que ça va toucher absolument tout le monde, certainement.
01:38:47 On a frôlé le pire là déjà.
01:38:49 On a frôlé le pire, absolument.
01:38:50 On n'a pas trop envie de savoir ce qui se passera en 2043.
01:38:52 Absolument. Mais moi, je vous dis, quand on passe d'une cité à une banlieue,
01:38:59 à toutes les villes de banlieue de France, à maintenant les centres-villes,
01:39:03 la prochaine étape, la gradation est claire et nette.
01:39:07 On ne peut pas la nier.
01:39:08 Donc, la prochaine étape, ça sera certainement chez les gens.
01:39:11 Donc, moi, ça m'inquiète énormément.
01:39:15 Je pense que les prochaines années, rien ne changera.
01:39:17 Mais au bout d'un moment, les choses devront changer.
01:39:19 Et on le voit, vous en avez parlé dans votre journal juste avant,
01:39:22 l'affaire de Nice, les voleurs qui sont placardés sur les commerces de Nice,
01:39:26 moi, ça me fait penser à autre chose.
01:39:27 Je regardais une émission à Nantes.
01:39:29 On a des commerçants qui ne sont a priori pas des affreux,
01:39:33 comme on a vu pendant les émeutes, en tout cas ce qu'on leur a prêté,
01:39:36 mais des gens d'extrême droite.
01:39:37 Les commerçants à Nantes qui font des vigiles ensemble,
01:39:40 qui vont attraper, parce que le code pénal le prévoit,
01:39:43 ont le droit d'arrêter un crime en flagrant délit.
01:39:45 On les voit dans Nantes s'organiser.
01:39:48 Et ça, ça a vocation à continuer tant que le problème n'est pas réglé.
01:39:51 Tout ça, ce sont des symptômes.
01:39:52 Et malheureusement, j'ai peur que ces symptômes continuent d'augmenter.
01:39:55 Et je ne sais pas si on a encore le temps.
01:39:58 On en prend deux minutes.
01:39:59 Il m'est arrivé une anecdote personnelle hier.
01:40:01 Bon, on la prend comme on veut, mais moi, ça m'a quand même marqué.
01:40:04 J'étais en voiture en plein Paris avec ma femme et mon fils,
01:40:06 qui a même un peu plus d'un an.
01:40:09 Et un scooter nous coupe la priorité.
01:40:13 Alors moi, j'en avais les vitres ouvertes.
01:40:15 Je dis « mais vous avez failli faire un accident là, monsieur ».
01:40:18 Et bien, cet homme-là est venu nous chercher des noises à notre fenêtre.
01:40:23 On a avancé.
01:40:24 Il est revenu dans la file inverse de l'autre voiture
01:40:26 pour venir encore nous dire « tu veux te battre ? »
01:40:29 « C'est quoi ton problème ? » etc.
01:40:30 Et moi, quel est le choix que j'ai là-dedans ?
01:40:32 J'ai ma femme, j'ai mon fils à côté de moi.
01:40:34 J'ai deux choix.
01:40:35 Soit je perds la face, soit je perds potentiellement la vie.
01:40:38 Parce que ces gens-là sont bien souvent armés, armés de couteaux.
01:40:41 On le voit dans « Moi qui observe les faits divers toute la journée ».
01:40:44 Le nombre de personnes qui ont des couteaux sur eux en France
01:40:47 est absolument hallucinant et devrait inquiéter absolument tout le monde.
01:40:51 Mais dans ces situations-là, qui arrivent régulièrement à tout le monde,
01:40:55 déjà dès qu'on habite une grande ville, on a deux choix.
01:40:57 On perd la face ou on perd la vie.
01:40:59 Moi, perdre la face devant ma femme, ça ne me fait pas plaisir du tout.
01:41:02 Mon fils n'a qu'un an, il ne comprend pas.
01:41:03 Mais quand il en aura 12, je vais vous dire,
01:41:04 je n'en sortirai pas heureux du tout.
01:41:08 Ce que vous dites, c'est qu'on fait le dos rond pour avoir la vie sauve,
01:41:10 mais que finalement, on subit.
01:41:12 Et que nous sommes condamnés à subir, s'il est à ne faire rien.
01:41:15 Oui, c'est absolument invivable.
01:41:16 Moi, je trouve qu'une société comme celle-ci est absolument invivable.
01:41:18 Une société où un père de famille doit perdre la face
01:41:20 devant sa femme et ses enfants, c'est invivable.
01:41:22 Et vous savez, en plus, le pire, c'est que j'avais commenté le matin même
01:41:26 une situation tout à fait similaire d'un policier
01:41:29 qui avait sa petite fille de deux ans derrière lui,
01:41:32 qui avait eu une intercassion avec six hommes dans une voiture.
01:41:34 Il leur dit "je suis policier", il a été laissé inconscient
01:41:37 sur le bord du trottoir.
01:41:38 Moi, j'ai lu ça l'après-midi, j'avais aucune envie
01:41:40 de tomber inconscient sur le bord du trottoir
01:41:42 pour une histoire de priorité coupée.
01:41:44 Mais ça reste absolument invivable.
01:41:46 C'est une société invivable dans laquelle on vit,
01:41:48 dans laquelle nous sommes condamnés à vivre.
01:41:50 Et je le déplore, il est vraiment temps que tout cela change.
01:41:53 Merci d'être venu le dire sur le plateau de CNews.
01:41:56 Pierre-Marie et Sèvres, je rappelle que vous êtes directeur
01:41:58 de l'Institut pour la Justice.
01:42:00 Merci beaucoup.
01:42:02 Il est 23h01, on a dépassé un tout petit peu l'heure du point
01:42:06 sur l'info, il ne nous en tient pas rigueur.
01:42:09 Bonsoir Simon Guylain.
01:42:10 Bonsoir chère Barbara et bonsoir à tous ceux qui nous rejoignent
01:42:13 sur CNews à 23h01.
01:42:15 Un mois après les émeutes qui ont suivi la mort de Naël,
01:42:18 Gérard Darmanin a adressé un courrier au préfet
01:42:21 et leur demande de la fermeté.
01:42:23 Je vous demande de mobiliser l'ensemble des moyens nécessaires
01:42:25 au suivi des individus et groupes d'individus
01:42:27 ciblés comme ayant été à l'origine d'actions violentes
01:42:30 lors de ces émeutes.
01:42:31 Ce point doit constituer l'une de vos priorités,
01:42:33 a notamment affirmé le ministre de l'Intérieur.
01:42:36 Le rapatriement des ressortissants français au Niger se poursuit.
01:42:40 Un cinquième avion a atterri dans la soirée à Niamé.
01:42:43 Cela devrait être le tout dernier vol pour évacuer les personnes
01:42:46 désireuses de quitter le pays.
01:42:47 A la mi-journée, plus de 500 personnes avaient été évacuées
01:42:50 du Niger, dont plus de 300 Français.
01:42:53 Nous avons appris il y a une grosse demi-heure maintenant
01:42:56 que l'on s'est dit au décès d'une femme de 57 ans
01:42:58 qui se baignait sur une plage de l'île d'Ouessant,
01:43:00 située dans le Finistère.
01:43:02 Météo France avait pourtant déclenché une alerte orange
01:43:05 pour vagues submersions.
01:43:07 En arrêt cardiorespiratoire, elle n'a pas pu être réanimée
01:43:10 malgré une intervention rapide des secours.
01:43:13 Une alerte avait été donnée aux alentours de 18h
01:43:15 par un témoin qui se trouvait sur la plage
01:43:17 et qui a signalé trois baigneurs en grande difficulté.
01:43:20 Et enfin, on l'appelait la dame au chapeau,
01:43:22 Geneviève de Fontenay.
01:43:24 Elle a eu la mort à l'âge de 90 ans.
01:43:26 L'ancienne dirigeante du comité Miss France
01:43:28 a succombé à un arrêt cardiaque dans son sommeil.
01:43:31 Elle aura régné pendant plus de 60 ans
01:43:33 sur les concours de beauté.
01:43:35 Elle n'a jamais été Miss France, mais elle aurait pu l'être.
01:43:41 C'est Barbara Klein que vous retrouvez tout de suite
01:43:44 sur CNews pour la dernière partie de Soir Info.
01:43:46 - Merci beaucoup Simon.
01:43:48 On vous connaît, jamais avare de compliments.
01:43:50 Vous souhaitez d'être un jour Mister France ?
01:43:52 - Je me présenterai sur vos conseils.
01:43:54 - On va rester sur ce décès de Geneviève de Fontenay.
01:43:57 Je voulais vous proposer d'écouter Paul Sugy.
01:43:59 C'était l'un de nos hétéroréalistes ce soir
01:44:01 dans Face à l'info.
01:44:03 Il est revenu sur le portrait de cette grande dame au chapeau
01:44:05 qui était connue aussi pour ses fortes convictions.
01:44:08 Elle était donc la dame au chapeau,
01:44:11 remarquée pour son élégance et sa façon bien à elle
01:44:14 d'incarner le chic intemporel à la française.
01:44:17 Geneviève de Fontenay est morte à l'âge de 90 ans.
01:44:20 Avec elle, c'est un personnage qui disparaît.
01:44:23 Car avec son caractère, son engagement pour les Miss France,
01:44:27 c'est un concours qu'elle a présidé pendant de très nombreuses années.
01:44:30 Elle a aussi défendu, Paul Sugy, une certaine vision de la féminité.
01:44:33 Vous vouliez revenir ce soir sur ses convictions.
01:44:36 - Oui, jamais autant que ce soir.
01:44:38 Il aurait été vrai que le journalisme, c'est l'art de parler
01:44:40 de choses qu'on ne connaît pas forcément de très près.
01:44:42 Je dois le confesser peut-être d'emblée,
01:44:43 je ne suis pas non plus un grand connaisseur du concours Miss France.
01:44:46 Je ne suis pas chaque année devant ma télévision
01:44:48 le soir de l'élection.
01:44:50 Malgré tout, je crois que Geneviève de Fontenay
01:44:52 dépassait le concours de Miss France.
01:44:53 C'était une vraie figure nationale.
01:44:55 Tout le monde la connaissait.
01:44:56 Elle incarnait quelque chose aux yeux de tout le monde,
01:44:58 qu'on l'aime ou qu'on la déteste d'ailleurs.
01:45:00 Elle suscitait souvent des réactions très marquées, très vives.
01:45:03 Ce à quoi je voulais rendre hommage ce soir,
01:45:06 dans sa personnalité, dans son engagement, dans toute sa vie,
01:45:09 c'était peut-être vraiment la fidélité,
01:45:11 effectivement vous l'avez dit, à des valeurs
01:45:13 qu'elle a choisi d'incarner tout au long de sa vie.
01:45:15 D'abord, parce qu'elle était,
01:45:17 on peut s'arrêter un instant sur le choix
01:45:19 de porter tout le temps la même tenue.
01:45:21 Ça avait quelque chose d'un petit peu extravagant, c'est vrai.
01:45:24 Pour se créer un personnage médiatique,
01:45:26 c'était très réussi.
01:45:27 Elle était tout le temps habillée de la même façon,
01:45:28 avec la même tenue noire, le même chapeau.
01:45:30 Mais en même temps, ça dit quelque chose, je crois,
01:45:32 d'un choix qu'elle a fait qui est complètement à rebours
01:45:34 des standards de la mode.
01:45:36 C'est-à-dire que normalement, dans la mode,
01:45:38 tout change, et ce qui est un moment tendance
01:45:41 est balayé quelques semaines plus tard.
01:45:43 Et elle, c'est vrai qu'il y avait déjà un certain conservatisme
01:45:45 dans sa façon de s'habiller.
01:45:47 Elle est restée, vous l'avez dit, je crois que le mot est très juste,
01:45:49 intemporelle.
01:45:50 Intemporelle, donc éternelle.
01:45:52 Je trouve que le surgissement d'une forme d'éternité,
01:45:54 de continuité dans le milieu de la mode,
01:45:56 de l'affichage des paillettes, si vous voulez,
01:45:58 de la télévision, où par nature, tout est superficiel,
01:46:01 c'est déjà une très belle manière qu'elle avait
01:46:03 d'incarner ce paradoxe, en même temps aussi
01:46:05 de vouloir mettre de la profondeur
01:46:07 et une incarnation très forte.
01:46:09 Et alors, par ailleurs, effectivement, Geneviève de Fontenay,
01:46:11 qui, du reste, était engagée très à gauche,
01:46:13 vous savez qu'elle avait commencé en soutenant
01:46:15 Arlette Laguiller au début des années 2000.
01:46:17 Elle dit qu'elle a voté une seule fois pour la droite,
01:46:19 c'était au second tour de 2002.
01:46:21 Elle a voté Jacques Chirac pour faire battre Jean-Marie Le Pen.
01:46:23 Mais sinon, elle avait appelé ensuite à voter
01:46:25 Ségolène Royal, François Hollande.
01:46:27 Je crois qu'elle était à un meeting d'Emmanuel Macron
01:46:29 il y a quelques années, parce qu'elle avait été traînée là
01:46:31 par son ami Gérard Collomb à Lyon en 2017.
01:46:34 Mais enfin, bon, ça restait une femme, si vous voulez,
01:46:36 qui campait sur des positions humanistes de gauche,
01:46:38 mais qui, c'est vrai, avait une vision de la société
01:46:40 plutôt conservatrice, et elle l'a exprimée
01:46:42 à de multiples reprises.
01:46:44 Alors, notamment, elle s'était rendue, ça lui a valu
01:46:46 beaucoup de critiques, à une manif pour tous en 2016.
01:46:49 Elle avait déjà pris publiquement opposition
01:46:51 contre la loi Taubira, ouvrant le mariage
01:46:54 et l'adoption aux personnes de même sexe.
01:46:56 Elle avait réitéré son engagement aussi
01:46:58 contre la PMA pour toutes, contre la gestation pour autrui.
01:47:00 Elle a fini par franchir le pas,
01:47:02 c'était le 16 octobre 2016,
01:47:04 sur la place du Trocadéro, et elle s'était
01:47:06 adressée aux militants de la manif pour tous
01:47:08 avec une prise de parole qui, je crois,
01:47:11 montrait assez bien la façon dont elle regardait
01:47:13 au fond le monde changé et en même temps
01:47:15 la permanence de certaines valeurs.
01:47:17 Elle avait rappelé son histoire, puisqu'elle avait dit
01:47:19 aux manifestants ce jour-là, "J'appartiens
01:47:21 à une famille nombreuse, j'ai neuf frères et sœurs,
01:47:23 et mes parents m'ont inculqué des valeurs.
01:47:25 Mes valeurs, c'est d'avoir de la dignité
01:47:27 en toutes circonstances, d'avoir le respect de soi
01:47:29 et le respect des autres." Et elle avait dit,
01:47:31 avec son ton qu'on lui connaissait bien,
01:47:33 "Eh bien, ça se perd, ça se perd."
01:47:35 Elle avait répété ça deux fois.
01:47:36 C'est vrai qu'elle avait une voix aussi,
01:47:37 elle avait une voix qui participait, évidemment,
01:47:39 de son personnage. Tout était de la construction
01:47:41 chez elle jusqu'à son nom de famille.
01:47:43 Elle ne s'appelait pas de Fontenay à l'état civil,
01:47:45 mais au sein de cette construction,
01:47:47 de cette superficialité, encore une fois,
01:47:49 des paillettes et du jeu médiatique
01:47:51 qu'elle incarnait, il y avait
01:47:53 cette fidélité très forte
01:47:55 à une certaine vision des mœurs,
01:47:57 mais derrière, à une vision de la femme.
01:47:59 Ce n'est pas anodin que pendant
01:48:01 trente ans, le concours Miss France,
01:48:03 qui, je crois, joue beaucoup dans la construction
01:48:05 que l'on se fait de l'image de la féminité,
01:48:07 c'est un concours qui met en scène de jeunes femmes,
01:48:09 qui est très regardé par un public
01:48:11 extrêmement varié à la télévision.
01:48:13 C'est donc important, évidemment, pour l'image
01:48:15 que l'on donne de la féminité, notamment aux jeunes filles
01:48:17 qui sont évidemment très inspirées par l'exemple
01:48:19 donné par Miss France.
01:48:21 Geneviève de Fontenay, toujours ce 16 octobre
01:48:23 2016, avait rappelé que
01:48:25 dans l'identité féminine même,
01:48:27 il y a la maternité qui s'inscrit finalement
01:48:29 dans cela.
01:48:31 Elle avait renvoyé le public
01:48:33 à qui elle s'adressait,
01:48:35 vous savez, au tableau de Courbet, "l'origine du monde",
01:48:37 en disant que l'origine du monde, c'est le sexe d'une femme.
01:48:39 Elle disait ça pour, évidemment, rappeler
01:48:41 l'incongruité qu'il y a à imaginer aujourd'hui
01:48:43 que des hommes puissent être enceints.
01:48:45 Pour elle, ça violait, si vous voulez,
01:48:47 quelque chose qui participait du mystère
01:48:49 même de la vie. Et d'ailleurs, elle le disait,
01:48:51 elle disait "est-ce que vous imaginez ce mystère
01:48:53 de la vie ? Nous faisons un être humain dans nos
01:48:55 entrailles et c'est là ce qu'ont en propre
01:48:57 toutes les femmes du monde".
01:48:59 Bon, et puis ensuite, elle a continué, évidemment,
01:49:01 son combat à travers d'autres engagements.
01:49:03 Lorsqu'il y a eu des controverses
01:49:05 sur la possibilité, par exemple, d'élire aussi
01:49:07 un homme transgenre, c'est-à-dire
01:49:09 devenu une femme
01:49:11 au concours Miss France, elle s'est toujours opposée
01:49:13 alors que sa successeuse
01:49:15 laissait entendre que ça ne serait pas inimaginable.
01:49:17 C'est d'autant moins inimaginable qu'on sait
01:49:19 maintenant que c'est possible, puisque Miss Pays-Bas
01:49:21 est une femme transgenre,
01:49:23 donc est née homme, en réalité.
01:49:25 Et donc, tous ces combats-là
01:49:27 lui ont évidemment valu un certain nombre de critiques
01:49:29 de la part de ceux qui lui reprochaient des prises
01:49:31 de position rétrograde, mais elle, elle a
01:49:33 su tenir bon et assumer, au fond,
01:49:35 cette part de conservatisme, en disant
01:49:37 "je ne vendrai pas mon âme". Ce qui est intéressant,
01:49:39 c'est qu'elle défendait
01:49:41 en même temps une image de la femme qui
01:49:43 ne rabaisse pas la femme, c'est quand même paradoxal
01:49:45 pour un concours de beauté, à une femme objet.
01:49:47 Elle s'est battue contre
01:49:49 l'influence de la télé-réalité, elle a dit "je ne veux
01:49:51 jamais que la société de production de Miss France
01:49:53 tombe dans le traire de la télé-réalité".
01:49:55 Pour elle, c'était porno, c'était vraiment...
01:49:57 Elle le disait, la citation est entre guillemets,
01:49:59 elle l'avait dit dans un point.
01:50:01 C'était une forme d'instrumentalisation
01:50:03 néfaste qui, à la fin, nuisait à la féminité,
01:50:05 l'image qu'elle voulait renvoyer. Et puis,
01:50:07 vous savez aussi, elle s'était battue contre
01:50:09 la sexualisation du corps des Miss France
01:50:11 par les Miss France elles-mêmes. Il y avait cette affaire
01:50:13 en 2008, quelques semaines après l'élection
01:50:15 de Miss France, qui était en fait Miss Réunion.
01:50:17 Et bien, on découvre, après sa scandale,
01:50:19 quelques photos tendancieuses. Elle avait
01:50:21 tout fait, à ce moment-là, pour essayer de retirer
01:50:23 le titre de Miss France, elle n'avait pas obtenu complètement
01:50:25 de gain de cause, mais ça montrait son attachement
01:50:27 au fond, au respect d'une forme de déontologie
01:50:29 par les Miss France. Vous portez avec vous
01:50:31 un symbole, celui d'une
01:50:33 féminité qui est certes
01:50:35 magnifiée, c'est un
01:50:37 concours de beauté, donc on est quelque part
01:50:39 dans la construction aussi, dans l'irréel,
01:50:41 mais en même temps, vous êtes un étendard de
01:50:43 cette féminité, vous devez être un exemple pour toutes les femmes
01:50:45 qui vous regardent. Et je crois que c'est tout ça
01:50:47 qui disparaît un petit peu avec
01:50:49 Geneviève de Fontenay, son combat au fond pour
01:50:51 une forme de décence qui était liée à l'idée d'élégance.
01:50:53 - Du coup, un mot que vous n'aviez pas prononcé,
01:50:55 notamment son grand combat, c'était la lutte contre la vulgarité.
01:50:57 - Oui, ça revenait souvent, effectivement,
01:50:59 dans son vocabulaire, quand on reprend
01:51:01 les interviews de Geneviève de Fontenay, très régulièrement,
01:51:03 elle dit "non mais ça c'est vulgaire".
01:51:05 Pas vulgaire, si vous voulez, au sens
01:51:07 "elle pouvait par ailleurs être assez
01:51:09 grossière, quand elle parlait, elle avait un franc parlé
01:51:11 qui la rendait sympathique". - Assez charrière.
01:51:13 - Voilà, oui, c'était une femme, au fond,
01:51:15 qui venait d'une famille d'ailleurs très populaire, mais
01:51:17 Geneviève de Fontenay
01:51:19 voyait dans la vulgarité, si vous voulez, une forme de
01:51:21 perversion de l'idéal auquel elle croyait.
01:51:23 Pour elle, un certain nombre d'avancées modernes
01:51:25 pouvaient être vulgaires, et c'est contre ça
01:51:27 qu'elle se battait, effectivement.
01:51:29 Vulgaire, la dérive,
01:51:31 encore une fois, télé-réalisante
01:51:33 de certaines émissions, certaines grandes productions.
01:51:35 Vulgaire aussi, la façon de mettre
01:51:37 en scène, d'une manière qui ne respecte pas nécessairement
01:51:39 la dignité de la femme,
01:51:41 certaines actrices, certains mannequins.
01:51:43 Et effectivement, vraiment le fil conducteur
01:51:45 de toute sa vie, c'était ça.
01:51:47 Par ailleurs, et je crois que ça
01:51:49 mérite aussi d'être souligné,
01:51:51 elle transmettait une vision de la femme,
01:51:53 elle transmettait aussi une vision de la France.
01:51:55 Miss France, c'est une représentation nationale.
01:51:57 Et je crois
01:51:59 qu'il est important de rappeler qu'elle s'était aussi engagée
01:52:01 contre, alors ça vous paraît bête, mais la réforme
01:52:03 territoriale de François Hollande,
01:52:05 menée sous le gouvernement Manuel Valls.
01:52:07 Elle avait dit "c'est un scandale, je refuse
01:52:09 moi qu'on crée des régions qui n'ont finalement
01:52:11 pas un nom qui renvoie vraiment au terroir".
01:52:13 Et cet enracinement, cet attachement au terroir,
01:52:15 elle le symbolisait, par exemple, en faisant
01:52:17 défiler ses Miss dans des tenues, alors on dirait
01:52:19 des tenues folkloriques, mais disons des tenues traditionnelles.
01:52:21 Chaque Miss défilait
01:52:23 dans la tenue qui était celle que l'on
01:52:25 rattachait à l'histoire ancestrale de sa région.
01:52:27 Et elle avait rappelé dans une de ses
01:52:29 interviews, donc où elle parle de cette réforme territoriale,
01:52:31 elle fulminait "non, non, non,
01:52:33 nous continuerons à faire nos écharpes avec
01:52:35 les titres évocateurs de nos
01:52:37 régions, comme la Provence". Et c'est très beau,
01:52:39 elle dit "comme la Provence qui sent bon la lavande
01:52:41 et Marcel Pagnol", et de citer
01:52:43 tous les petits pays qui font cette
01:52:45 France si attachante, le Béarn, le Rouer,
01:52:47 le Quercy, la Cerdagne, l'Artois, la Flandre,
01:52:49 le Béry, le Limousin, elle était attachée
01:52:51 à cette France charnelle, et c'est je crois
01:52:53 ce qui a fait aussi le succès de ce show
01:52:55 télévisé qu'était Miss France, pour
01:52:57 les générations entières, de jeunes femmes
01:52:59 ou de jeunes hommes d'ailleurs, ou de Français tout court
01:53:01 qui l'ont regardée.
01:53:03 C'était un petit côté désuet, ceux qui critiquent
01:53:05 disaient "désuet", mais d'autres disent "c'est la défense
01:53:07 des valeurs de notre société". Désuet ou un temporel,
01:53:09 quelque chose qu'elle souhaitait ne pas voir disparaître,
01:53:11 et qui peut-être lui survivra d'ailleurs.
01:53:13 Bon.
01:53:15 Et qui survit ? Il y a Geneviève de Fontenay, Alexia Germont.
01:53:17 Eh bien je crois que c'est une personnalité
01:53:19 intéressante parce qu'elle est
01:53:21 complexe, et c'est ce qu'a magistralement
01:53:23 démontré Paul Sujid dans son édito,
01:53:25 qui était très bien.
01:53:27 Pourquoi complexe ? Parce qu'on voit bien qu'elle
01:53:29 a su allier féminisme-concours
01:53:31 de beauté, bien sûr, c'était
01:53:33 pas une évidence, et pourtant
01:53:35 elle a réussi cela.
01:53:37 Également pour son engagement
01:53:39 politique, une femme profondément
01:53:41 de gauche, et en même temps
01:53:43 avec un
01:53:45 dégagement
01:53:47 avec la Manif pour tous.
01:53:49 C'est une complexité intellectuelle
01:53:51 évidente, de structuration.
01:53:53 Dans la communication,
01:53:55 également, à la fois
01:53:57 pleine de conservatisme,
01:53:59 et avec cette idée
01:54:01 qu'il fallait qu'elle soit reconnaissable,
01:54:03 et donc cette
01:54:05 vision toujours avec son chapeau.
01:54:07 Ça aussi, c'est quand même très moderne.
01:54:09 C'est très moderne. C'est beaucoup plus
01:54:11 moderne que ce qu'on pourrait
01:54:13 laisser penser.
01:54:15 Et puis, bien sûr, sur la partie
01:54:17 plus économique, en fait,
01:54:19 une femme qui a
01:54:21 su monter
01:54:23 une entreprise,
01:54:25 être à sa tête pendant 34 ans,
01:54:27 et dans un monde
01:54:29 qui était futile, et pourtant
01:54:31 elle n'était que ordre, rigueur
01:54:33 et travail. - Bien résumé.
01:54:35 Erwann Barriot, vous regardez peut-être
01:54:37 les concordations ? - Oui,
01:54:39 ça m'arrive. Effectivement, c'est un rendez-vous
01:54:41 important pour tous les Français, et Geneviève
01:54:43 de Fontenay était vraiment la personne
01:54:45 qui avait su fédérer autour d'elle
01:54:47 tous ces Français pendant de nombreuses années.
01:54:49 Elle incarnait le vrai
01:54:51 féministe, le vrai féminisme
01:54:53 que n'incarne pas Sandrine Rousseau, c'est-à-dire
01:54:55 un féminisme intégral qui défend la femme
01:54:57 de manière totale,
01:54:59 y compris la femme
01:55:01 en tant qu'être physique, parce que le
01:55:03 féminisme ne peut pas nier la femme en tant qu'être physique.
01:55:05 Et Geneviève de Fontenay nous en a fait
01:55:07 une démonstration. Elle a montré qu'une femme
01:55:09 pouvait être tout à la fois intelligente,
01:55:11 décapante, élégante
01:55:13 et belle en plus, parce qu'elle est restée
01:55:15 belle jusque dans ses derniers jours
01:55:17 avec son grand chapeau.
01:55:19 Elle est morte d'un arrêt cardiaque,
01:55:21 elle n'a pas souffert, et elle est restée
01:55:23 toute sa vie une personne belle,
01:55:25 exemplaire. Elle avait son
01:55:27 grand chapeau qui la caractérisait, et ce soir
01:55:29 c'est nous qui lui tirons notre chapeau.
01:55:31 - C'est joli Erwann Barriot.
01:55:33 L'actualité, c'est aussi
01:55:35 ces trois avions qui ont ramené à Paris
01:55:37 et à Rome des ressortissants
01:55:41 du Niger. Ils sont des centaines
01:55:43 de Français, d'Italiens et aussi issus d'autres nationalités.
01:55:45 Évacuations qui font suite
01:55:47 au putsch de la semaine dernière dans ce pays
01:55:49 stratégique d'Afrique de l'Ouest.
01:55:51 Des évacuations de Français qui devraient être
01:55:53 terminées ce soir, c'est ce qu'affirment
01:55:55 les autorités, avant d'évoquer ce retour
01:55:57 d'expatriés et la suite éventuelle concernant la situation
01:55:59 du Niger. On va entendre ces Français qui ont
01:56:01 fui. Reportage à leur arrivée à l'aéroport
01:56:03 de Roissy de Montainevidal.
01:56:05 Très tôt ce matin,
01:56:07 le deuxième avion des forces aériennes
01:56:09 françaises en provenance du Niger
01:56:11 s'est posé sur le tarmac de l'aéroport
01:56:13 Roissy Charles de Gaulle. A son bord,
01:56:15 des centaines de familles avec de jeunes
01:56:17 enfants. Ils ont fui l'insécurité
01:56:19 à la suite du coup d'état du général Tiani.
01:56:21 - C'est toujours bien notre entrée.
01:56:23 On verra dans les jours
01:56:25 et semaines prochaines comment ça va évoluer là-bas.
01:56:27 Et nous qui sommes assez
01:56:29 attachés, on va se faire ça avec attention.
01:56:31 Je suis content d'être ici.
01:56:33 Je ne sais pas ce qui va se passer
01:56:35 là-bas. Les choses
01:56:37 sont un peu étendues. - Quand on s'expatrie
01:56:39 dans ce type de pays, on sait que c'est quelque chose
01:56:41 qui peut potentiellement arriver.
01:56:43 Sur place, les forces de l'ordre, la Croix-Rouge,
01:56:45 ont été déployées. Des bus également
01:56:47 ont été mis à disposition.
01:56:49 Les ressortissants français, soulagés d'être arrivés
01:56:51 en France, restent quand même attristés.
01:56:53 Car derrière eux, ils abandonnent leur vie
01:56:55 au Niger et pour certains, leur famille.
01:56:59 Outre la majorité de Français à bord de l'avion,
01:57:01 il y avait également des Nigériens, des Belges,
01:57:03 des Portugais, des Ethiopiens,
01:57:05 mais aussi des Libanais. 513 personnes
01:57:07 ont déjà été évacuées, dont plus de
01:57:09 350 Français.
01:57:11 - Alexia Germont, c'est évidemment rassurant,
01:57:13 mais peut-être finalement toujours inquiétant
01:57:15 ou synonyme d'échec que de voir des ressortissants
01:57:17 français être rapatriés au pays.
01:57:19 - Oui, en tout cas, signe
01:57:21 de l'instabilité pour
01:57:23 nos concitoyens. Et puis je trouve
01:57:25 qu'on n'insiste jamais assez sur ce que
01:57:27 ça représente, en fait.
01:57:29 Ça représente le fait de laisser derrière
01:57:31 soi, dans un temps extrêmement court,
01:57:33 une vie qu'on s'est construite,
01:57:35 même si elle est temporaire là-bas,
01:57:37 parce que parfois, vous avez des expatriés
01:57:39 qui sont
01:57:41 entre deux.
01:57:43 Mais c'est très violent
01:57:45 aussi pour les expatriés.
01:57:47 Et puis, notons quand même que
01:57:49 la France est réputée
01:57:51 pour ses capacités d'organisation,
01:57:53 dont elle fait bénéficier d'ailleurs
01:57:55 d'autres ressortissants, bien sûr.
01:57:57 Et une fois encore, ça a été le cas.
01:57:59 Donc je trouve qu'il faut saluer
01:58:01 la capacité de nos hommes sur place
01:58:03 à organiser cela
01:58:05 dans des conditions de sécurité.
01:58:07 - Erwann Barillou, ça vous parle, ce genre d'événement ?
01:58:09 Parce que vous avez connu le coup d'État au Mali.
01:58:11 - Effectivement, j'ai été amené
01:58:13 à travailler avec
01:58:15 le Mali à l'époque. Et d'ailleurs, le président
01:58:17 de la République, ça a été révélé par
01:58:19 vos confrères du Canard Enchaîné,
01:58:21 a cermonné aujourd'hui même
01:58:23 le chef du renseignement
01:58:25 en disant "après le Mali, le Niger,
01:58:27 ça commence à faire un petit peu beaucoup".
01:58:29 - En disant "on n'était pas au courant, on n'a rien vu venir".
01:58:31 - C'est ça, on n'a rien vu venir. C'est toujours la même chose.
01:58:33 Et c'est vrai qu'au moment du coup d'État au Mali,
01:58:35 il y avait ce même sentiment d'irréalité,
01:58:37 de dire finalement qu'on ne peut pas perdre le Mali.
01:58:39 Là, c'est un petit peu ce qui est en train
01:58:41 de se passer aussi. Il y a
01:58:43 de nombreux enseignements à tirer
01:58:45 de ce coup d'État au Mali et de nombreux parallèles qu'on peut faire.
01:58:47 Le premier parallèle et la première
01:58:49 question qui se pose, c'est celle de
01:58:51 l'implication ou non de la Russie.
01:58:53 On n'en sait peu encore aujourd'hui.
01:58:55 Il y a des drapeaux russes sur place.
01:58:57 Mais la Russie n'a pas encore
01:58:59 reconnu les putschistes,
01:59:01 contrairement au Burkina Faso et au Mali.
01:59:03 Donc c'est à suivre.
01:59:05 C'est une différence quand même avec le coup d'État
01:59:07 malien à l'époque, puisque la Russie avait été
01:59:09 le premier État à reconnaître
01:59:11 le nouveau régime.
01:59:13 Et à l'époque, sur les quatre
01:59:15 organisateurs du coup d'État, deux avaient suivi
01:59:17 une formation en Russie
01:59:19 l'année qui avait précédé le putsch.
01:59:21 Là, ça ne semble pas être le cas.
01:59:23 C'est une situation qui est beaucoup plus complexe
01:59:25 que celle du Mali.
01:59:27 - Est-ce qu'on peut revenir juste à ce que vous disiez avoir vécu
01:59:29 ce genre de situation ? Qu'est-ce qu'on ressent pour
01:59:31 imaginer ce qu'ont vécu ces Français lorsqu'ils se passent
01:59:33 ces événements-là ?
01:59:35 - On se sent vraiment abandonnés.
01:59:37 Bon là, ce n'est pas le cas, parce que apparemment,
01:59:39 ça s'est bien passé.
01:59:41 Mais on se sent vraiment au milieu de nulle part.
01:59:43 Et on se dit, là, on parle de quelques centaines
01:59:45 de personnes.
01:59:47 - Et la situation ?
01:59:49 - On se dit qu'on peut tout perdre.
01:59:51 Et que si la situation vient
01:59:53 à dégénérer, on peut perdre
01:59:55 même jusqu'à la vie.
01:59:57 Après, les autorités au Niger
01:59:59 savent les conséquences
02:00:01 qui ne manqueront pas d'arriver
02:00:03 si elles s'en prennent aux Français.
02:00:05 Donc, effectivement,
02:00:07 elles sont suffisamment intelligentes pour ne pas le faire.
02:00:09 Mais forcément, quand on est dans cette situation, on n'évalue pas
02:00:11 toutes les considérations politiques.
02:00:15 Et c'est le sentiment du danger
02:00:17 qui prime dans ces cas-là.
02:00:19 - Il nous reste quelques minutes pour évoquer une autre actualité.
02:00:21 Car chaque année, on l'évoque.
02:00:23 Et chaque année, c'est à une date différente.
02:00:25 En ce 2 août, nous avons atteint
02:00:27 le jour du dépassement.
02:00:29 Ce fameux jour où l'humanité a déjà consommé
02:00:31 l'ensemble des ressources que la Terre peut régénérer
02:00:33 en une année.
02:00:35 Un jour qui arrive donc bien plus tôt,
02:00:37 depuis une cinquantaine d'années.
02:00:39 On écoute les précisions d'Adrien Spiteri.
02:00:41 - La surpêche,
02:00:43 l'étage en masse des arbres,
02:00:45 ces actions humaines ne sont pas sans conséquences.
02:00:47 A partir de ce mercredi 2 août,
02:00:49 l'humanité contracte une dette écologique,
02:00:51 comme l'explique l'ONG WWF
02:00:53 sur ses réseaux sociaux.
02:00:55 - Alerte rouge pour la planète bleue.
02:00:57 Ce mercredi 2 août,
02:00:59 nous avons consommé toutes les ressources
02:01:01 que notre planète peut régénérer en une année.
02:01:03 - L'humanité vit donc à crédit sur la nature.
02:01:05 Depuis plus de 50 ans,
02:01:07 le jour du dépassement arrive bien plus tôt.
02:01:09 En 1970,
02:01:11 il se situait le 29 décembre,
02:01:13 début septembre en 2000,
02:01:15 puis début août à partir des années 2010.
02:01:17 Depuis 10 ans,
02:01:19 la date reste stable,
02:01:21 mais pour les experts du GIEC,
02:01:23 la réduction du dépassement est trop lente.
02:01:25 Pour y parvenir,
02:01:27 la priorité est de réduire au maximum
02:01:29 les gaz à effet de serre.
02:01:31 Si l'humanité vivait comme la moyenne des Français,
02:01:33 il faudrait 2,9 terres
02:01:35 pour faire face à ces besoins.
02:01:37 - On précise toutefois
02:01:39 que cette année,
02:01:41 cette date semble avoir reculé de 5 jours
02:01:43 par rapport à l'année dernière.
02:01:45 Formidable, se dit-on.
02:01:47 Bonne nouvelle, mais pas du tout.
02:01:49 Les scientifiques expliquent que cela est dû
02:01:51 à un changement du calcul,
02:01:53 que les avancées réelles représentent moins d'un jour
02:01:55 et que la réduction est de toute façon
02:01:57 bien trop lente par rapport à l'urgence.
02:01:59 On ne sait plus trop comment on doit prendre cette nouvelle.
02:02:01 - On sait en tout cas
02:02:03 que le sujet est maintenant,
02:02:05 tout le monde l'a intégré,
02:02:07 dans la façon dont on aborde
02:02:09 l'ensemble des gestes quotidiens.
02:02:11 C'est pour ce que nous,
02:02:13 nous pouvons faire à notre niveau individuel.
02:02:15 - Et beaucoup de Français les font.
02:02:17 - Et beaucoup de Français les font.
02:02:19 Ce n'est pas le sujet.
02:02:21 Le vrai sujet, c'est comment on transforme notre économie,
02:02:23 comment on arrive à avoir
02:02:25 peut-être un peu plus de sobriété.
02:02:27 C'était un sujet qu'on évoquait
02:02:29 sur votre plateau il y a quelques jours.
02:02:31 Comment on arrive à avoir un peu plus de sobriété,
02:02:33 d'intelligence, finalement,
02:02:35 de prise de conscience
02:02:37 dans notre façon
02:02:39 de consommer, mais surtout
02:02:41 de produire,
02:02:43 et puis sans tomber dans la décroissance.
02:02:45 Parce qu'il faut arriver,
02:02:47 nous, enfin je sais qu'au sein
02:02:49 de France Audacieuse,
02:02:51 on est vraiment des partisans
02:02:53 très fermes de l'innovation,
02:02:55 du changement par la science, évidemment.
02:02:57 Donc on pense qu'il n'y a pas
02:02:59 qu'une écologie punitive,
02:03:01 bien entendu,
02:03:03 pour arriver à faire évoluer
02:03:05 ce jour du dépassement
02:03:07 dans le bon sens.
02:03:09 Et Owen Barillot, pourtant, on le rappelle,
02:03:11 de nombreux Français qui sont de bons élèves,
02:03:13 essayent de faire des efforts,
02:03:15 et pourtant pas un jour ne passe où on ne nous parle pas
02:03:17 de réduire notre empreinte carbone.
02:03:19 On sent que la pression est forte,
02:03:21 peut-être excessivement forte tous les jours.
02:03:23 La solution ne passera pas par la culpabilisation
02:03:25 des consommateurs,
02:03:27 mais par une véritable politique
02:03:29 des grands travaux et de la planification.
02:03:31 Il faut à un moment donné
02:03:33 que le président Macron
02:03:35 se saisisse de ces questions, pas seulement pour faire
02:03:37 des petits ajustements budgétaires,
02:03:39 pour donner des crédits d'impôts par-ci par-là,
02:03:41 mais pour décider, et ça doit être
02:03:43 un sujet régalien l'environnement.
02:03:45 Le problème, c'est que
02:03:47 on est sortis de cette époque-là,
02:03:49 c'est la grande époque du gaullisme,
02:03:51 où effectivement le général
02:03:53 survolait une zone en hélicoptère et disait
02:03:55 "là, il y aura une centrale nucléaire".
02:03:57 Aujourd'hui, les situations
02:03:59 sont toujours beaucoup plus complexes, il y a des associations,
02:04:01 on parlait tout à l'heure de la société
02:04:03 des individus. Non,
02:04:05 il faut à un moment donné que le politique
02:04:07 décide, tranche, et
02:04:09 fasse les investissements,
02:04:11 la planification, les grands travaux nécessaires.
02:04:13 La planification... - Ce que vous dites, c'est que les mots
02:04:15 sont là de la part du chef de l'État, mais les actions...
02:04:17 - Les actes ne sont pas là. Il y a des petits actes à la marge,
02:04:19 mais c'est aujourd'hui
02:04:21 une grande politique dont on a besoin,
02:04:23 et la planification, ça ne peut pas être juste un Marocain
02:04:25 laissé à François Bayrou. C'est quelque chose
02:04:27 qui doit avoir une plus grande ampleur.
02:04:29 - Le commissariat au plan,
02:04:31 en son temps, a permis la construction
02:04:33 de grands travaux,
02:04:35 et puis en plus, sur les projets comme ça
02:04:37 de long terme, c'est extrêmement
02:04:39 fédérateur. C'est-à-dire qu'on peut très
02:04:41 bien mettre du récit
02:04:43 collectif sur des obligations
02:04:45 de transition,
02:04:47 et c'est ça qui est intéressant. - Sauf qu'on a eu
02:04:49 des conventions citoyennes, des sommets climat...
02:04:51 - Mais ce n'est pas une question de conventions citoyennes.
02:04:53 - Est-ce que finalement, on n'abreuve pas les Français de trop d'informations
02:04:55 qui ne se transforment en rien de concret et qui
02:04:57 finissent par les perdre ? - Il y a un objectif,
02:04:59 il faut savoir comment on...
02:05:01 par quelle route, quelle autoroute
02:05:03 on emprunte, avoir une colonne
02:05:05 vertébrale commune qui
02:05:07 rassemble tout le monde, et
02:05:09 on se dit, au lieu d'éparpiller,
02:05:11 moi je pense qu'un des sujets que l'on a
02:05:13 dans les politiques publiques, c'est l'éparpillement,
02:05:15 hormis le fait que nous n'avons plus l'argent
02:05:17 qu'il faut pour faire un certain nombre
02:05:19 de travaux qui sont nécessaires.
02:05:21 Mais donc, au lieu d'éparpiller, il faut se
02:05:23 concentrer sur un certain nombre d'actions
02:05:25 dont on sait qu'elles vont avoir un
02:05:27 impact positif, par exemple sur la transition
02:05:29 énergétique, et je clôture,
02:05:31 je finis par ça, mais
02:05:33 on sait très bien que la rénovation
02:05:35 des bâtiments, public et privé,
02:05:37 ça, ça a une efficacité
02:05:39 très réelle. Donc
02:05:41 mettons le paquet.
02:05:43 - Le mot est dit. On va tenter de ne pas dépasser
02:05:45 les compteurs, ni l'horaire. Je vais tenter de vous remercier
02:05:47 Alexia Germain et Owen Barillot d'avoir participé
02:05:49 à notre émission. On rappelle la
02:05:51 apparition de votre roman
02:05:53 "Moi, Oméga", Erwann Barillot aux
02:05:55 éditions BOUQUINS. On n'a pas parlé
02:05:57 d'intelligence artificielle ce soir, peut-être
02:05:59 la prochaine fois. En tout cas, ceux qui s'y intéressent peuvent
02:06:01 se plonger dans votre bouquin, ça fait froid
02:06:03 dans le dos, croyez-moi. Bonne soirée à tous,
02:06:05 à suivre le journal de Simon Guilain. Je vous retrouve
02:06:07 demain sur l'antenne de CNews.
02:06:09 - Bonsoir à tous. Très heureux de vous retrouver sur CNews
02:06:15 pour votre grand journal de la soirée.
02:06:17 Et à la une, un mois après les émeutes
02:06:19 qui ont suivi la mort du jeune Naël,
02:06:21 Gérald Darmanin a adressé un courrier
02:06:23 au préfet et leur demande de la fermeté.
02:06:25 Je vous demande de mobiliser l'ensemble
02:06:27 des moyens nécessaires au suivi des individus
02:06:29 et groupes d'individus ciblés comme
02:06:31 ayant été à l'origine d'actions violentes
02:06:33 lors de ces émeutes. Ce point doit
02:06:35 constituer l'une de vos priorités,
02:06:37 a notamment affirmé le ministre
02:06:39 de l'Intérieur. Et un mois après,
02:06:41 les habitants des communes les plus touchées
02:06:43 restent forcément sous le choc. C'est le cas notamment
02:06:45 à Lail-les-Roses. Souvenez-vous, dans
02:06:47 cette ville du Val-de-Marne
02:06:49 que le domicile du maire Vincent
02:06:51 Jambrain avait été attaqué,
02:06:53 est l'une de nos équipes. Et retournez sur place
02:06:55 Fabrice Elsner et Dounia Tangour.
02:06:57 Un mois après cette nuit qui a marqué
02:06:59 tous les esprits, place désormais
02:07:01 au calme à Lail-les-Roses. La vie
02:07:03 a repris son cours, mais les habitants
02:07:05 restent toujours sous le choc après les violentes
02:07:07 émeutes et l'attaque et tentative d'assassinat
02:07:09 perpétrées au domicile du maire.
02:07:11 "Ca a été inadmissible,
02:07:13 c'est révoltant. Tout le monde
02:07:15 l'a dit, on ne s'attaque pas
02:07:17 à la maison comme ça,
02:07:19 avec quelqu'un dedans.
02:07:21 Ca fait peur, ça se passait le soir
02:07:23 et puis ils ont tout abîmé."
02:07:25 Malgré le retour à la tranquillité,
02:07:27 les rues de la commune d'Ile-de-France
02:07:29 portent encore les stigmates de ces nuits de violence.
02:07:31 La population craint de nouveaux
02:07:33 débordements de la jeunesse et pointe également
02:07:35 la responsabilité des parents.
02:07:37 "Les jeunes maintenant, ils font n'importe quoi,
02:07:39 ils ne sont plus éduqués par les parents.
02:07:41 C'est tout." "Ah oui, il y a
02:07:43 beaucoup, il faudrait un peu
02:07:45 les enfants qui soient un petit peu serrés quand même."
02:07:47 Bâtiment détruit,
02:07:49 abribus saccagés, un mois après
02:07:51 ces émeutes urbaines. Comme de nombreuses villes,
02:07:53 la île-et-rose tente de se relever
02:07:55 doucement et s'active à la reconstruction.
02:07:57 Et toujours un mois après les émeutes,
02:08:01 Emmanuel Macron s'est exprimé
02:08:03 au Figaro Magazine. Le chef de l'Etat a livré
02:08:05 son analyse de ces violences urbaines
02:08:07 qui ont touché le pays et qui impactent
02:08:09 encore aujourd'hui les commerçants. Et pour le
02:08:11 président de la République, eh bien ce n'est pas
02:08:13 un sujet d'immigration actuelle. Les précisions
02:08:15 de Thomas Bonnet du service politique.
02:08:17 Le président de la République
02:08:19 dit avoir voulu prendre
02:08:21 son temps et ne pas réagir
02:08:23 à chaud au Figaro Magazine. Il confie donc
02:08:25 son analyse un mois
02:08:27 après les émeutes urbaines.
02:08:29 Une séquence qui n'est pas, selon lui, un sujet
02:08:31 d'immigration actuelle, mais un sujet
02:08:33 plus large de difficultés socio-économiques
02:08:35 et d'intégration.
02:08:37 Présentant la France comme un pays
02:08:39 d'immigration et qui continuera
02:08:41 à l'être, Emmanuel Macron prône une intégration
02:08:43 de manière diffuse et revient
02:08:45 sur la sociologie des individus
02:08:47 interpellés lors de ces émeutes
02:08:49 et les débats qu'elle a suscités.
02:08:51 "Quand on regarde les choses de manière lucide,
02:08:53 90% des personnes interpellées
02:08:55 sont des Français. Après, on n'a pas
02:08:57 de statistiques ethniques dans notre pays.
02:08:59 Il y a des Français issus de l'immigration,
02:09:01 d'autres qui ne sont pas issus de l'immigration.
02:09:03 Je n'aime pas le débat sur les prénoms
02:09:05 parce qu'il a été convoqué à toutes les sauces."
02:09:07 Sur les familles, Emmanuel Macron
02:09:09 prône le "en même temps",
02:09:11 "accompagné" et "responsabilisé".
02:09:13 Sur un volet plus politique, le chef
02:09:15 de l'État promet de faire son maximum d'ici
02:09:17 la fin de son mandat en 2027
02:09:19 pour arrêter les extrêmes.
02:09:21 Il promet ainsi une initiative
02:09:23 politique d'ampleur d'ici la fin
02:09:25 du mois d'août, sans en préciser la nature.
02:09:27 Enfin, en ce qui concerne la rentrée
02:09:29 et le projet de loi immigration,
02:09:31 le chef de l'État n'exclut pas un recours
02:09:33 à la Constitution et donc
02:09:35 un nouveau 49.3.
02:09:37 "Dans le reste de l'actualité,
02:09:39 une partie de la gauche appelle
02:09:41 à manifester le 23 septembre prochain
02:09:43 contre les violences policières.
02:09:45 Des syndicats dont la CGT,
02:09:47 plusieurs partis politiques ainsi que des ONG
02:09:49 appellent les Français à se mobiliser
02:09:51 dans la rue. Et de leur côté,
02:09:53 les syndicats de police ne cachent pas leur inquiétude.
02:09:55 Goderic Bey, Clotilde Payet."
02:09:57 Dans un communiqué
02:10:01 signé par près de 50 associations,
02:10:03 plusieurs groupes politiques appellent à redescendre
02:10:05 dans la rue pour exprimer leur colère.
02:10:07 Ils réclament notamment l'abrogation de la
02:10:09 loi de 2017 sur l'assouplissement
02:10:11 des règles en matière d'usage d'armes à feu
02:10:13 par les forces de l'ordre.
02:10:15 "On part sur une haine anti-flic,
02:10:17 alors bien sûr sur la planète Bisounours,
02:10:19 comme eux, j'aimerais qu'il n'y ait pas de police
02:10:21 et qu'il n'y ait pas de voleurs et qu'il n'y ait pas de gendarmes.
02:10:23 Ce serait bien."
02:10:25 Une manifestation redoutée par certains
02:10:27 qui se souviennent de la violence des récentes émeutes.
02:10:29 "Les manifestants ont le droit
02:10:31 de s'exprimer. La contrepartie,
02:10:33 bien évidemment, c'est que ça se fasse
02:10:35 au moins dans le respect
02:10:37 des choses et des gens."
02:10:39 D'autres y voient une occasion de réformer
02:10:41 la police. "Il faut vraiment,
02:10:43 comment dire, mieux former les policiers
02:10:45 dès le début parce qu'en trois mois,
02:10:47 ils peuvent déjà avoir une arme sur eux."
02:10:49 Alors que la fronte des policiers
02:10:51 et les émeutes ont ravivé des tensions,
02:10:53 la manifestation se déroulera dans un climat
02:10:55 social bouillant.
02:10:59 Sarah El Haïry était sur notre antenne
02:11:01 ce mercredi après-midi et elle a réagi
02:11:03 à cet appel à manifester.
02:11:05 Sa secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité
02:11:07 juste ses propos honteux et elle parle
02:11:09 d'un appel au désordre.
02:11:11 "C'est de l'outrance, c'est de l'outrage
02:11:13 et pour le coup, c'est
02:11:15 toujours très honteux comme propos.
02:11:17 Les hommes et les femmes que j'ai toujours
02:11:19 vus, que j'ai toujours croisés, qui servent
02:11:21 nos forces de sécurité intérieure, police ou gendarmerie,
02:11:23 c'est des hommes et des femmes qui s'engagent
02:11:25 pour protéger, pour servir. C'est honteux.
02:11:27 Et pour le coup, par contre, ce qui est
02:11:29 encore plus malheureux, c'est que ça n'étonne plus
02:11:31 quand ça vient d'un certain nombre de partis politiques.
02:11:35 Je pense évidemment à la France insoumise
02:11:37 et la police nationale en particulier.
02:11:39 C'est une des fonctions publiques
02:11:41 qui est la plus contrôlée dans notre pays,
02:11:43 qui est extrêmement contrôlée.
02:11:45 La justice tranche à chaque fois.
02:11:47 On est dans un état de droit.
02:11:49 Encore une fois, ceux qui essayent de mettre
02:11:51 la chien au lit dans le pays,
02:11:53 c'est ceux qui essayent d'opposer les Français entre eux,
02:11:55 les Français face à la police
02:11:57 ou face aux enseignants. Et c'est ceux qui appellent au désordre.
02:12:00 Certains commerçants français sont excédés.
02:12:02 Victimes de vols, ils ont décidé d'afficher
02:12:04 les photos des voleurs sur la devanture
02:12:06 de leur magasin. Une pratique illégale,
02:12:08 certes, mais nécessaire selon eux
02:12:10 avec la recrudescence des vols.
02:12:12 Un commerçant d'Amiens a même décidé
02:12:14 de créer une association. Les précisions
02:12:16 de Kylian Salé.
02:12:18 Placarder les visages des voleurs sur leur magasin,
02:12:20 voici la technique de plusieurs
02:12:22 commerçants niçois. L'objectif
02:12:24 est de dissuader des commerçants
02:12:26 prêts à tout pour lutter contre ces vols,
02:12:28 quitte à bafouer la présomption d'innocence.
02:12:30 Je ne pense pas qu'ils seront poursuivis
02:12:32 sur un plan judiciaire.
02:12:34 Il y aura peut-être à ce niveau
02:12:36 des rappels à la loi.
02:12:38 En revanche,
02:12:40 le risque, c'est aussi
02:12:42 d'avoir des représailles
02:12:44 de la part des voleurs.
02:12:46 Que n'a pas hésité à prône également
02:12:48 un commerçant amiénois, victime d'un vol
02:12:50 de vêtements à 700 euros en janvier dernier,
02:12:52 il a décidé de créer une association.
02:12:54 On a clairement envie
02:12:56 de défendre la cause des commerçants
02:12:58 qui aujourd'hui sont pollués
02:13:00 partout en France par des malfrats
02:13:02 qui en toute impunité viennent voler dans les commerces.
02:13:04 Donc aujourd'hui l'association RALVOL
02:13:06 défend les commerçants, soutient les commerçants
02:13:08 et on veut faire peur aux voleurs
02:13:10 et plus aux commerçants.
02:13:12 Le nombre de vols à l'étalage a explosé
02:13:14 l'année dernière. 42 000 faits
02:13:16 ont été recensés, soit une hausse
02:13:18 de 14% par rapport à 2021.
02:13:20 Le rapatriement des ressortissants français
02:13:24 au Niger se poursuit.
02:13:26 Un cinquième avion a atterri dans la soirée à Niamé.
02:13:28 Cela devrait être le tout dernier
02:13:30 vol pour évacuer les personnes désireuses
02:13:32 de quitter le pays. Et sachez qu'à la mi-journée
02:13:34 bien plus de 500 personnes avaient été
02:13:36 évacuées, dont plus de 300 français.
02:13:38 On va justement écouter une ressortissante
02:13:40 arrivée à Paris aujourd'hui.
02:13:42 Je suis avec une petite fille
02:13:44 je trouvais que c'était pas prudent de rester
02:13:48 et puis avec les informations et tout
02:13:56 on entendait beaucoup de choses
02:13:58 qui étaient un peu effrayantes
02:14:00 voilà donc il fallait qu'on parte de là.
02:14:03 J'ai tout laissé, comme j'avais de la famille
02:14:05 j'ai tout laissé et ma fille,
02:14:08 on n'a plus que nos trolleys quoi.
02:14:10 On n'a plus de trolleys,
02:14:12 plus nos brosses à dents,
02:14:14 tout ce qui était nécessaire.
02:14:16 Une intervention militaire au Niger
02:14:18 serait la dernière option envisagée
02:14:20 par le bloc ouest africain pour restaurer
02:14:22 l'ordre constitutionnel.
02:14:24 Mais il faut se préparer à cette éventualité
02:14:26 a indiqué un responsable de la communauté
02:14:28 des états de l'Afrique de l'Ouest.
02:14:30 Alors concrètement, l'opposition à cette junte
02:14:32 sera-t-elle vraiment efficace ?
02:14:34 Élément de réponse avec notre spécialiste
02:14:36 des questions internationales, Arol Timan.
02:14:38 Il y a quelques points encourageants
02:14:40 dans cette situation de débandade
02:14:42 des démocraties pro-occidentales.
02:14:44 L'évacuation des civils
02:14:46 se fait en bon ordre.
02:14:48 C'est déjà une bonne chose.
02:14:50 Seules les deux autres juntes anti-françaises
02:14:52 le Mali et le Burkina Faso
02:14:54 l'ont reconnue cette junte.
02:14:56 Entre Pouchistes en quelque sorte
02:14:58 même la Russie de Vladimir Poutine
02:15:00 n'a pas reconnu cette junte.
02:15:04 Les états européens et les Etats-Unis
02:15:06 ont soutenu une position commune
02:15:08 contre la junte,
02:15:10 comme l'a fait la France.
02:15:12 Plus intéressant encore,
02:15:14 les états de l'Afrique occidentale,
02:15:16 la CDAO, ne veulent pas laisser passer
02:15:18 ce Pouch.
02:15:20 Ils ont imposé des sanctions économiques
02:15:22 contre le Niger.
02:15:24 Tout de suite, ces états africains
02:15:26 sauront-ils inverser le Pouch ?
02:15:28 La pression, cette fois-ci,
02:15:30 est plus forte que sur le Mali
02:15:32 il y a deux ans.
02:15:34 La CDAO a envoyé une délégation
02:15:36 à Niamé
02:15:38 et a précisé que le retour
02:15:40 à l'ordre constitutionnel
02:15:42 devait être quasiment immédiat
02:15:44 et que l'usage de la force,
02:15:46 de la part de son plus grand membre,
02:15:48 le Nigeria,
02:15:50 n'était pas exclu.
02:15:52 Désormais, les régimes démocratiques
02:15:54 ouest-africains craignent
02:15:56 que les militaires les renversent
02:15:58 et aussi que le djihadisme
02:16:00 continue de faire rage
02:16:02 dans le nord du Nigeria.
02:16:04 - Tout autre sujet dans ce journal.
02:16:06 En cette période de vacances,
02:16:08 soyez très prudents sur les routes.
02:16:10 Sachez que le nombre de personnes
02:16:12 tuées sur les autoroutes a bondi en 2022.
02:16:14 188 personnes ont perdu la vie
02:16:16 sur les autoroutes l'année dernière
02:16:18 contre 131 l'année précédente.
02:16:20 Alcool, drogue ou encore médicaments
02:16:22 figurent parmi les causes.
02:16:24 Mathilde Couvillère-Flandreau.
02:16:26 - Si le réseau autoroutier en France
02:16:28 est cinq fois plus sûr que le réseau
02:16:30 de l'autoroute nationale,
02:16:32 il n'en reste pas moins meurtrier.
02:16:34 En 2022, 188 personnes ont perdu la vie
02:16:36 sur l'autoroute contre 131 en 2021,
02:16:38 soit une hausse de 43 %.
02:16:40 Pour ce représentant
02:16:42 de l'Association des sociétés françaises
02:16:44 d'autoroutes, cette augmentation
02:16:46 est due au mauvais comportement des conducteurs.
02:16:48 - La moitié de ces décès sont liés
02:16:50 avec des comportements
02:16:52 parfaitement inacceptables.
02:16:54 Le premier facteur,
02:16:56 pour les autoroutes en tout cas,
02:16:58 c'est la consommation d'alcool,
02:17:00 de drogue ou de médicaments,
02:17:02 ce qui signifie une conduite
02:17:04 à risque parfaitement assumée
02:17:06 par une frange des conducteurs.
02:17:08 - La vitesse, elle, est la deuxième cause
02:17:10 d'accidents mortels sur l'autoroute.
02:17:12 L'inattention avec l'utilisation
02:17:14 du téléphone portable cause dans 17 %
02:17:16 des cas des accidents mortels.
02:17:18 Et enfin, la fatigue tue dans 16 %
02:17:20 des cas. Pour Christophe Boutin,
02:17:22 la sortie de la crise sanitaire
02:17:24 a probablement accentué la prise d'alcool
02:17:26 et de drogue au volant.
02:17:28 - C'est un contre-coup des restrictions
02:17:30 qui ont été vécues avec difficulté
02:17:32 par les Français
02:17:34 lors de la crise sanitaire.
02:17:36 Sur ces deux dernières années,
02:17:38 ce facteur est redevenu le facteur principal.
02:17:40 - Au total, sur l'autoroute
02:17:42 comme sur les routes de campagne,
02:17:44 ce sont plus de 3 200 personnes
02:17:46 qui ont perdu la vie en 2022.
02:17:48 - Je vous propose à présent
02:17:50 d'écouter Pierre Lagache,
02:17:52 vice-président de la Ligue contre la violence routière.
02:17:54 Il souhaite que la justice soit plus ferme
02:17:56 contre les automobilistes aux comportements dangereux.
02:17:58 - Je crois qu'il faut agir
02:18:00 sur d'autres leviers
02:18:02 et c'est malheureusement, je dirais,
02:18:04 celle de la peine prononcée.
02:18:06 On observe encore
02:18:08 trop souvent dans les tribunaux,
02:18:10 y compris dans des cas extrêmement déviants,
02:18:12 dans des situations avec récidive,
02:18:14 etc., des peines
02:18:16 finalement qui ne sont pas à la hauteur
02:18:18 de ce qu'attendent les victimes.
02:18:20 Il ne s'agit pas de rentrer dans une surenchère
02:18:22 mais de poser des peines
02:18:24 qui soient quand même censées
02:18:26 par rapport à la hauteur
02:18:28 des délits et les conséquences
02:18:30 générées par ces délits.
02:18:32 - Dans le reste de l'actualité,
02:18:34 un traitement préventif contre la bronchiolite
02:18:36 des nourrissons arrive en France au mois de septembre.
02:18:38 La Haute Autorité de Santé a en effet émis
02:18:40 un avis favorable pour la prise en charge
02:18:42 de ce traitement développé par Sanofi
02:18:44 et AstraZeneca. Selon certains pédiatres,
02:18:46 8 hospitalisations sur 10
02:18:48 pourraient être évitées avec ce traitement.
02:18:50 C'est ce qu'affirme le docteur Brigitte Viré.
02:18:52 - C'est l'intérêt parce qu'il existait
02:18:56 déjà un traitement
02:18:58 mais qui n'était que
02:19:00 pour les grands prématurés et qui
02:19:02 nécessitait de faire une injection
02:19:04 par mois.
02:19:06 Là, ça va concerner absolument
02:19:08 tous les enfants, enfin tous les enfants
02:19:10 dans la première année de vie
02:19:12 et c'est une seule injection
02:19:14 au départ de la période
02:19:16 effectivement à risque
02:19:18 de bronchiolite
02:19:20 et là ils sont tranquilles pendant
02:19:22 tout l'hiver. Il est estimé
02:19:24 à peu près que 8 hospitalisations
02:19:26 sur 10 seront évitées
02:19:28 grâce à ce traitement.
02:19:30 - Nous avons appris ce mercredi soir
02:19:32 le décès d'une femme de 57 ans
02:19:34 qui se baignait sur une plage de l'île d'Houessan
02:19:36 située dans le Finistère.
02:19:38 Météo France avait pourtant déclenché une alerte
02:19:40 orange vague/submersion en arrêt cardiorespiratoire.
02:19:42 Elle n'a pas pu être
02:19:44 réanimée malgré une intervention très rapide
02:19:46 des secours. Une alerte avait été donnée
02:19:48 aux alentours de 18h par un témoin
02:19:50 qui se trouvait justement sur la plage
02:19:52 et qui a signalé trois baigneurs en difficulté.
02:19:54 Nous sommes le mercredi
02:19:56 de août et nous avons
02:19:58 atteint ce qu'on appelle le jour du dépassement.
02:20:00 L'humanité a déjà consommé
02:20:02 l'ensemble des ressources que la planète peut produire
02:20:04 en une année. Un jour qui arrive
02:20:06 bien plus tôt depuis
02:20:08 50 ans, le sujet d'Adrien Spiteri.
02:20:10 - La surpêche, l'abattage
02:20:14 en masse des arbres,
02:20:16 ces actions humaines ne sont pas sans conséquences.
02:20:18 A partir de ce mercredi de août,
02:20:20 l'humanité contracte une dette
02:20:22 écologique, comme l'explique l'ONG
02:20:24 WWF sur ses réseaux sociaux.
02:20:26 - Alerte rouge pour la planète bleue.
02:20:28 Ce mercredi de août,
02:20:30 nous avons consommé toutes les ressources que notre
02:20:32 planète peut régénérer en une année.
02:20:34 - L'humanité vit donc à crédit
02:20:36 sur la nature. Depuis plus de 50 ans,
02:20:38 le jour du dépassement arrive
02:20:40 bien plus tôt. En 1970,
02:20:42 il se situait le 29 décembre,
02:20:44 début septembre en 2000,
02:20:46 puis début août à partir
02:20:48 des années 2010. Depuis
02:20:50 10 ans, la date reste stable,
02:20:52 mais pour les experts du GIEC,
02:20:54 la réduction du dépassement est trop lente.
02:20:56 Pour y parvenir, la priorité
02:20:58 est de réduire au maximum les gaz
02:21:00 à effet de serre. Si l'humanité
02:21:02 vivait comme la moyenne des Français,
02:21:04 il faudrait 2,9
02:21:06 terres pour faire face à ces besoins.
02:21:10 - Deuxième jour des Journées mondiales de la jeunesse
02:21:12 à Lisbonne. Le pape François est
02:21:14 arrivé sur place aujourd'hui.
02:21:16 Le souverain pontife entame une visite de 5 jours
02:21:18 au Portugal. 1 million de pèlerins
02:21:20 sont attendus à Lisbonne d'ici la fin de la semaine.
02:21:22 C'est un événement qui profite
02:21:24 aussi aux commerçants.
02:21:26 Marie-Iliès Chevalier.
02:21:28 - 1 million de jeunes catholiques
02:21:30 rassemblés au Portugal pour les Journées mondiales de la jeunesse.
02:21:32 Une aubaine pour certains commerçants.
02:21:34 Fernando tient une pâtisserie à Lisbonne
02:21:36 et il a tenu à s'adapter à cette nouvelle clientèle.
02:21:38 - On faisait déjà des biscuits
02:21:40 avec des effigies de dessins animés pour les enfants
02:21:42 du style Spiderman ou Batman
02:21:44 et en rigolant avec le chef pâtissier,
02:21:46 on s'est dit, pourquoi pas le faire
02:21:48 avec la tête du pape.
02:21:50 On a utilisé des portraits du pape,
02:21:52 de nombreuses photographies.
02:21:54 - Avec ses sablés
02:21:56 à l'effigie du pape François,
02:21:58 Fernando espère donc augmenter ses ventes.
02:22:00 - Je suis sûr que
02:22:02 durant la semaine, nous allons doubler la recette quotidienne.
02:22:04 Et en termes de visibilité,
02:22:06 cela va être fantastique
02:22:08 pour notre capitale Lisbonne
02:22:10 et pour le Portugal tout entier.
02:22:12 Le tourisme au Portugal se portait déjà bien.
02:22:14 Cette nouvelle visibilité avec la visite du pape
02:22:16 va encore l'améliorer.
02:22:18 - Au-delà de la restauration,
02:22:20 c'est également l'hôtellerie
02:22:22 et les transports qui devraient donc profiter
02:22:24 pleinement de cet événement.
02:22:26 - Et puis on l'appelait la dame au chapeau,
02:22:30 Geneviève de Fontenay,
02:22:32 est décédée aujourd'hui à l'âge de 90 ans.
02:22:34 L'ancienne dirigeante du comité Miss France
02:22:36 a succombé à un arrêt cardiaque dans son sommeil.
02:22:38 Elle aura régné pendant plus de 60 ans
02:22:40 sur le concours de beauté.
02:22:42 Retour sur une carrière flamboyante
02:22:44 avec Marie-Liès Chevalier.
02:22:46 - Ça ne vous embête pas qu'on vous demande tout le temps des photos ?
02:22:48 Je vous ai dit le jour où on ne m'en demandera plus,
02:22:50 j'irai Geneviève, rentre dans ta caisse.
02:22:52 Geneviève de Fontenay
02:22:54 était une femme d'élégance et de caractère.
02:22:56 Née en 1932,
02:22:58 c'est en 1954
02:23:00 qu'elle intègre le comité Miss France,
02:23:02 qui claquera la porte en 2010,
02:23:04 non sans fracas et sans critiques.
02:23:06 - Non, c'est du genre de discothèque,
02:23:08 les costumes folkloriques
02:23:10 ne sont plus des vrais costumes folkloriques.
02:23:12 Sylvie Tellier me disait
02:23:14 qu'il faut se moderniser.
02:23:16 Mais j'ai dit le folklore, ça ne se modernise pas.
02:23:18 - Connue pour ses célèbres chapeaux
02:23:20 et ses tenues noires et blanches,
02:23:22 Geneviève de Fontenay était également une femme de conviction.
02:23:24 En 2002, elle décide de boycotter
02:23:26 l'élection de Miss Mondo de Nigeria,
02:23:28 un pays qui vient de condamner à mort
02:23:30 les femmes pour adultère.
02:23:32 - Si seulement les canons de la beauté
02:23:34 pouvaient remplacer les canons de la guerre,
02:23:36 mais là, pour l'instant, ce n'est pas encore le cas, je crois.
02:23:38 Malheureusement.
02:23:40 - Femme de gauche, elle surprend et crée la polémique
02:23:42 en soutenant la Manif pour tous, en 2016.
02:23:44 - La GPA, c'est un crime
02:23:46 pour l'enfant vis-à-vis de l'enfant.
02:23:48 Puis qu'on arrête de dire des mères porteuses,
02:23:50 on ne peut pas dire une mère porteuse,
02:23:52 il faut dire une femme porteuse.
02:23:54 Parce qu'une mère, elle ne peut pas, comme ça,
02:23:56 quand son enfant arrive, le donner ou le vendre.
02:23:58 - Libre, affirmée et toujours élégante,
02:24:00 la dame au chapeau s'est éteinte
02:24:02 à l'âge de 90 ans.
02:24:04 Elle laisse aux Français et à la mode
02:24:06 une marque indélébile.
02:24:08 - Et puis les réactions se sont bien sûr
02:24:12 multipliées tout au long de la journée.
02:24:14 Elle aura été notamment une deuxième mère
02:24:16 pour toutes les Miss France qu'elle aura côtoyées.
02:24:18 Et non, on va écouter Fabien Lequeuvre
02:24:20 qui décrit une femme de conviction, lui aussi.
02:24:22 - C'était la personnalité préférée
02:24:26 des plateaux de télévision
02:24:28 de certains chroniqueurs, animateurs, présentateurs.
02:24:30 Parce qu'elle ne mâchait pas ses mots,
02:24:32 elle avait un langage franc, direct,
02:24:34 populaire, d'une France ouvrière,
02:24:36 puisqu'elle venait de l'Est de Longueuil,
02:24:38 de l'Est de la France.
02:24:40 Elle était très proche de toute la condition ouvrière
02:24:42 française, les gens qui se lèvent tôt le matin.
02:24:44 Elle était issue de ces milieux-là,
02:24:46 finalement. Donc,
02:24:48 elle aimait dire tout haut ce que beaucoup
02:24:50 de gens pensaient tout bas. Elle a été, je pense,
02:24:52 la première à faire ça en matière de télévision.
02:24:54 Donc, tout le monde l'adorait, évidemment.
02:24:56 Parce que, dans une émission pour faire du relief,
02:24:58 il faut surtout inviter quelqu'un
02:25:00 qui n'est pas d'accord avec
02:25:02 la majorité pensante.
02:25:04 Et c'est ça qui est intéressant.
02:25:06 Parce qu'elle s'opposait,
02:25:08 elle était pour tout ce qui était contre, et contre tout ce qui était pour.
02:25:10 - Et c'est la fin de votre grand journal
02:25:14 de la soirée sur ces nouges.
02:25:16 Une courte page de publicité. On se retrouve dans un instant
02:25:18 pour l'édition de la nuit.
02:25:20 Vous restez bien avec nous, à tout de suite.
02:25:22 ♪ ♪ ♪