Soir Info (Émission du 03/08/2023)

  • l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, bienvenue dans Soir Info.
00:00:03 Plus de deux heures de débat autour de l'actualité car elle, vous le savez,
00:00:06 elle ne prend pas de vacances.
00:00:08 On commence en faisant un journal co-présenté avec vous, Simon Guilin.
00:00:11 Bonsoir Simon.
00:00:12 Bonsoir Barbara et bonsoir à tous.
00:00:13 Alors à l'une de l'actualité, il y a ce policier soupçonné d'avoir
00:00:16 grèvement blessé le jeune Eddy en marge des émeutes à Marseille.
00:00:20 Il a été décidé qu'il resterait en détention provisoire.
00:00:23 Oui, la cour d'appel d'Aix-en-Provence a donc rejeté la demande
00:00:26 de remise en liberté de ce policier marseillais.
00:00:28 Il reste donc en détention provisoire jusqu'au 30 août prochain,
00:00:31 jour de son interrogatoire.
00:00:33 Et devant la justice, le policier mis en cause a reconnu
00:00:36 être l'auteur d'un tir de LBD.
00:00:38 Les précisions de nos envoyés spéciaux sur place.
00:00:40 Solène Boulan, Olivier Gangloff.
00:00:43 La cour a donc suivi les réquisitions du procureur Christophe Y.
00:00:47 Le policier soupçonné d'avoir grièvement blessé un jeune homme à la
00:00:50 temple dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille,
00:00:53 reste en détention jusqu'au 30 août, date de son prochain interrogatoire.
00:00:58 Les magistrats ont donc rendu leur décision après plusieurs heures
00:01:01 de délibération. L'audience, elle, s'est tenue en présence du policier,
00:01:06 vêtue d'un tee-shirt blanc, crâne rasé.
00:01:08 Il a tenu à s'expliquer devant les magistrats.
00:01:11 Il a reconnu un tir de LBD, mais estime avoir seulement obéi
00:01:14 aux ordres de sa hiérarchie.
00:01:16 "J'ai fait usage de mon arme lorsque c'était nécessaire.
00:01:19 Je ne mis pas les blessures de la victime,
00:01:21 mais je n'ai pas visé la tête", a-t-il assuré.
00:01:23 L'avocat dédié conteste lui cette version.
00:01:25 Il a réagi à la sortie du délibéré.
00:01:27 Écoutez-le.
00:01:28 "Ce n'est pas quelque chose d'anodin.
00:01:30 Ce n'est pas de la justice légère.
00:01:32 Ce n'est pas de l'acharnement contre la police.
00:01:35 C'est de l'étude de dossier qui révèle des faits graves
00:01:39 et qui révèle surtout la nécessité de protéger le déroulement de l'instruction.
00:01:44 C'est ça le motif essentiel.
00:01:46 Il a commis des faits qui sont graves, donc il doit assumer ses responsabilités.
00:01:50 Il doit assumer, et la police doit assumer cette incarceration
00:01:54 qui va dans le sens de la justice".
00:01:56 La Cour a estimé que le policier et ses trois collègues
00:01:59 avaient fait preuve d'une extrême minimisation de ce qu'il s'était passé.
00:02:02 Les nouvelles déclarations de Christophe Y.
00:02:04 renforcent les incohérences de ces déclarations
00:02:07 devant les enquêteurs et les juges.
00:02:09 Il devra donc s'expliquer de nouveau devant eux dans les prochains mois.
00:02:13 Les réactions à cette décision sont nombreuses.
00:02:15 Je vous propose à présent d'écouter un représentant du syndicat Alliance Police.
00:02:19 Il défend son collègue et dénonce une décision jugée incompréhensible.
00:02:24 "Vous savez, se retrouver pointé du doigt, placé en garde à vue quand vous êtes policier,
00:02:29 que vous avez fait votre travail, que vous avez pris tous les risques,
00:02:30 je ne vais pas revenir sur le contexte de ces soirées-là,
00:02:34 de ces nuits-là que vous connaissez tous.
00:02:36 Il a donné des arguments auxquels vous avez assisté, je crois,
00:02:40 pour justifier le fait d'avoir nié.
00:02:42 Donc, ces propos lui appartiennent.
00:02:44 Et je reste juste sur les faits, c'est cette décision qui est pour nous incompréhensible
00:02:49 et très injuste encore une fois parce que notre collègue n'est pas un voyou
00:02:54 et il n'a rien à faire en prison avant un éventuel jugement."
00:02:57 Les buralistes victimes de dégradations ou de vols lors des émeutes
00:03:01 vont avoir droit à une compensation.
00:03:03 C'est ce qu'on a appris aujourd'hui.
00:03:04 Si ces violences ont entraîné une fermeture d'au moins trois jours consécutifs,
00:03:08 ils pourront bénéficier d'une aide de 10 000 euros qui sera d'ailleurs versée par l'État.
00:03:12 Selon la Confédération des Buralistes, plus de 500 bureaux de tabac ont été endommagés
00:03:16 durant ces émeutes.
00:03:17 On va écouter la réaction de Philippe Allos,
00:03:19 il est président des Buralistes Île-de-France
00:03:21 et il se satisfait forcément de cette aide de l'État.
00:03:24 "Nous avons été dans un schéma de pillage et pour certains des buralistes atteints,
00:03:29 ils se retrouvent dans l'incapacité, encore après plus d'un mois,
00:03:34 de voir une issue favorable à une réouverture.
00:03:37 Donc cette aide, justement pour ces sinistrés, pour nous buralistes,
00:03:43 mais également commerçants, est essentielle pour peut-être réussir à rouvrir
00:03:50 d'ici deux ou trois mois."
00:03:52 On revient à présent sur l'actualité d'il y a un mois,
00:03:54 la France faisait face à des émeutes d'une rare violence,
00:03:58 des images qui montraient des voitures brûlées, des commerces vandalisés, Simon.
00:04:01 Des images qui ont d'ailleurs fait le tour du monde,
00:04:03 tout a commencé à Nanterre après la mort du jeune Naël.
00:04:07 Alors quelle est la situation sur place un mois après ?
00:04:09 Eh bien nous sommes retournés sur les lieux,
00:04:11 Sacha Robbin et Sarah Fenzareh, le reportage.
00:04:14 C'était le 28 juin dernier.
00:04:19 Aujourd'hui, un mois après les émeutes,
00:04:23 de nombreux commerces sont toujours fermés à Nanterre,
00:04:26 qui comme de nombreuses communes en France, tentent de réparer les dégâts.
00:04:30 Début juillet, Emmanuel Macron avait annoncé un projet de loi d'urgence
00:04:34 pour accélérer la reconstruction des bâtiments et du mobilier urbain.
00:04:38 Un processus long qui a ses conséquences.
00:04:42 "Le problème c'est qu'on a des commerçants qui se sont isolés.
00:04:47 Il y en a qui jettent l'éponge, qui sont à bout de souffle.
00:04:48 Parce que le problème c'est qu'à chaque crise,
00:04:52 les commerçants font le dos rond et ils redémarrent.
00:04:55 Sauf que là on les accumule les crises."
00:04:57 Sur place, les riverains se désolent de la situation.
00:05:00 "Si si, ça fait mal au cœur pour tous les habitants d'ici."
00:05:04 "Ca doit prendre le temps que ça doit prendre j'imagine.
00:05:07 J'espère juste que pour les gens ils ont été relogés."
00:05:11 À Nanterre, comme partout en France,
00:05:13 plus de 200 commerces ont été entièrement pillés,
00:05:15 300 agences bancaires détruites, 250 bureaux de tabac touchés.
00:05:20 Le patron du Medef a estimé à plus d'un milliard d'euros
00:05:23 les dégâts pour les entreprises.
00:05:26 Ce fut la pagaille une bonne partie de la journée.
00:05:28 Mais ça y est, la panne à l'aéroport d'Orly a pris fin.
00:05:31 On a compté 12 heures de perturbations.
00:05:33 "Oui, c'était une panne inédite Barbara,
00:05:36 qui a touché le système de traitement des bagages
00:05:38 du terminal 4 de l'aéroport.
00:05:40 En pleine période de vacances,
00:05:41 le dysfonctionnement a provoqué de nombreux retards.
00:05:43 Mais heureusement, tous les vols ont pu partir aujourd'hui.
00:05:46 Environ 10 000 passagers ont été affectés par cette panne."
00:05:50 "Affectés, mais pas encore infectés, on n'espère pas."
00:05:54 On traverse l'Atlantique pour évoquer le cas de Donald Trump,
00:05:57 qui est convoqué devant un tribunal fédéral à Washington
00:06:00 une nouvelle fois, j'ai envie de vous dire.
00:06:02 "Oui, l'ancien président américain
00:06:03 devra répondre à des accusations liées à ses manœuvres
00:06:06 pour inverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020.
00:06:09 En campagne pour reconquérir la Maison Blanche,
00:06:12 Donald Trump a été inculpé pour la troisième fois,
00:06:14 mais reste le favori des sondages côté républicain.
00:06:17 Le sujet de Célia Jouda."
00:06:19 Il aura fallu huit mois,
00:06:21 huit mois d'enquête et une centaine de témoignages plus tard.
00:06:24 La sentence tombe.
00:06:25 L'ancien président américain Donald Trump
00:06:28 est accusé d'avoir tenté de renverser les résultats
00:06:31 de l'élection de 2020 par des moyens illégaux.
00:06:34 Une tentative marquée notamment par l'invasion du Capitole
00:06:37 le 6 janvier 2021.
00:06:39 Pour l'ensemble des faits qui lui sont reprochés,
00:06:41 l'ancien président américain devra répondre
00:06:44 à quatre chefs d'accusation.
00:06:45 Conspiration contre les Etats-Unis
00:06:47 pour fraude, malhonnêteté et tromperie.
00:06:49 Conspiration en vue d'entraver une procédure officielle,
00:06:53 soit le décompte et la certification de l'élection par le Congrès.
00:06:56 Obstruction d'une procédure officielle.
00:06:58 Et conspiration en vue de porter atteinte aux droits des électeurs.
00:07:02 Dissimulation de compte de campagne,
00:07:04 recel illégal de documents classifiés.
00:07:06 Donald Trump n'en est pas à sa première inculpation,
00:07:09 mais celle-ci est sans précédent.
00:07:11 Pour la première fois, un ancien président est jugé
00:07:13 pour avoir porté atteinte à la Constitution.
00:07:15 Donald Trump doit comparaître ce jeudi à Washington,
00:07:18 alors même que ce dernier est à nouveau candidat
00:07:21 à la présidence des Etats-Unis en novembre 2024.
00:07:24 Alors que l'opération d'évacuation menée par la France au Niger
00:07:28 est terminée, des milliers de personnes
00:07:30 ont continué de manifester dans le calme, cela dit Anne Yamé.
00:07:33 Une manifestation en soutien au coup d'Etat
00:07:35 qui a renversé le président élu Mohamed Basoum.
00:07:38 On va écouter quelques réactions recueillies sur place.
00:07:42 Non à la CEDEAO et à l'IMA,
00:07:45 non à toute force qui veut déstabiliser notre pays.
00:07:49 Nous voulons que notre pays s'engage
00:07:52 dans la voie de sa souveraineté et de la dignité de son peuple.
00:07:57 Nous remercions vivement les autorités maliennes,
00:08:02 burkinabés, guinéennes, algériennes, mauritaniennes,
00:08:07 toutes les autorités africaines qui ont manifesté
00:08:10 leur solidarité agissante vis-à-vis de notre pays.
00:08:14 Le monde doit comprendre que le malheur de l'Afrique,
00:08:21 c'est la France, les autorités,
00:08:24 parce que les Français c'est des citoyens comme nous.
00:08:27 Donc on ne peut pas les détester.
00:08:30 Mais leurs autorités, on les déteste
00:08:34 parce qu'elles ont fait trop de mal à notre pays.
00:08:39 C'est un triste constat fait traditionnellement chaque été.
00:08:42 Les abandons d'animaux se multiplient.
00:08:44 Les refuges de la SPA sont aujourd'hui saturés.
00:08:47 Plus de 12 000 animaux ont été recuits
00:08:49 depuis le 1er mai dans ces refuges.
00:08:52 Reportage à plaisir dans les Yvelines.
00:08:54 Fabrice Selzner, Aminata Dem, Célia Jouda.
00:08:57 Maman, petit père, viens là, viens doudou.
00:08:59 Derrière cette grille, Tismo a du mal à tenir en place.
00:09:03 Arrivé il y a deux jours, il a été abandonné par sa propriétaire
00:09:08 qui ne pouvait plus subvenir à ses besoins.
00:09:10 C'est toujours déchirant de penser à ce qui passe par la tête du chien
00:09:14 au moment où il arrive chez nous,
00:09:15 qu'il se retrouve derrière des barreaux, il n'a rien demandé.
00:09:17 Cet été, les refuges de la SPA sont une fois de plus saturés.
00:09:21 S'ajoute à cela la baisse des adoptions.
00:09:23 Les gens vont être moins tentés pour l'adoption
00:09:25 parce qu'ils ont déjà projeté le vacances,
00:09:26 ce qui est raisonnable aussi.
00:09:28 Donc c'est une période compliquée puisqu'il y a un flux
00:09:30 plutôt d'entrée et moins de sortie.
00:09:32 Intéressés, certains visiteurs viennent sur place pour se renseigner,
00:09:36 mais restent souvent indécis.
00:09:38 À cause du désagrément, d'une part on va à un endroit
00:09:44 où il y a les places qui sont interdites aux chiens,
00:09:46 les locations qui sont interdites aux chiens.
00:09:48 Un chien ça demande beaucoup d'attention, beaucoup d'affection,
00:09:51 il est là pour qu'on s'en occupe.
00:09:53 Donc si justement mon style de vie n'est pas forcément compatible
00:09:56 avec les attentes d'un animal,
00:09:57 c'est pour ça que c'est important de poser des questions
00:09:59 avant justement de concrétiser son processus d'adoption.
00:10:02 Élise, elle, a sauté le pas et vient d'adopter Nala,
00:10:05 cette chienne de 4 ans.
00:10:06 Je suis très heureuse d'être sa nouvelle maîtresse.
00:10:09 Ce sera en réalité sa quatrième vie
00:10:11 et j'espère sa dernière et la plus heureuse.
00:10:13 Actuellement, près de 8000 animaux sont accueillis
00:10:16 dans les refuges de la SPA.
00:10:17 Un chiffre rarement vu à cette période.
00:10:21 Un cas d'infection au virus du Nil occidental
00:10:23 a été identifié à la fin du mois de juillet à Bordeaux.
00:10:26 Il s'agit du premier cas humain détecté en dehors
00:10:29 du pourtour méditerranéen en France.
00:10:31 C'est ce qu'a annoncé l'Agence régionale de santé en Nouvelle-Aquitaine.
00:10:34 Une infection d'ailleurs prise très au sérieux.
00:10:36 Sarah Varni.
00:10:37 C'est le premier cas humain recensé cette année.
00:10:41 L'infection au virus du Nil a été identifiée le 27 juillet à Bordeaux,
00:10:45 une première dans le sud-ouest.
00:10:47 Les infections humaines au virus n'étaient jusqu'à présent
00:10:50 détectées que dans le pourtour méditerranéen
00:10:52 en région Paka et Occitanie.
00:10:54 Ce virus des oiseaux a été découvert en Ouganda en 1937
00:10:59 et a été introduit en Europe par des oiseaux migrateurs infectés.
00:11:02 Il est transmis à l'homme ou au cheval de manière accidentelle
00:11:06 par des moustiques qui ont préalablement piqué ces oiseaux porteurs.
00:11:10 Selon les autorités sanitaires, dans 80% des cas,
00:11:12 ce virus du Nil reste asymptomatique ou ne provoque qu'un état grippal.
00:11:17 Mais dans de rares cas, des complications neurologiques peuvent apparaître.
00:11:21 L'ARS ajoute que ce virus ne se transmet pas d'homme à homme
00:11:24 ni de l'homme aux moustiques, mais de faibles risques de transmission
00:11:27 à travers des dons de sang ou d'organes existent.
00:11:30 En cas de suspicion d'infection, les personnes concernées
00:11:33 sont invitées à consulter un médecin qui pourra contacter l'ARS
00:11:37 pour des examens plus poussés.
00:11:39 Quatre autres cas sont en cours d'investigation en Gironde,
00:11:42 mais l'état de santé des personnes concernées n'inspire aucune inquiétude,
00:11:46 selon l'ARS.
00:11:47 Depuis 2010, ce virus circule de façon plus importante
00:11:50 en Russie et en Europe, selon Santé publique France,
00:11:53 avec des cas signalés pour la première fois en Allemagne et aux Pays-Bas
00:11:57 en 2019 et 2020.
00:11:59 - Êtes-vous tenté par un plongeon dans la Seine sans virus du Nil ?
00:12:02 On l'espère, Simon, sachez que la ville de Paris continue d'assainir le fleuve
00:12:07 pour relever le défi d'ici au JO de l'année prochaine.
00:12:10 - Oui, c'est un chantier qui passe d'abord par le traitement des eaux usées.
00:12:13 On vous emmène ce soir dans la station d'épuration de Valenton,
00:12:16 qui se situe dans le Val-de-Marne.
00:12:18 Le reportage de Goderic Baie.
00:12:20 C'est ici, dans la Seine, que les triathlètes du monde entier
00:12:25 vont concourir pour les JO 2024.
00:12:27 Mais pour le moment, leur état d'assainissement,
00:12:29 la Seine, tout comme la Marne, un de ses principaux influents,
00:12:33 est traité par plusieurs stations d'épuration,
00:12:35 dont celle-ci, à Valenton, dans le Val-de-Marne.
00:12:37 - Le plus grand risque, en fait, il est lié à des bactéries,
00:12:40 des bactéries fécales, dont E. coli.
00:12:42 Et donc, ces bactéries, elles sortent évidemment des usines
00:12:45 d'épuration du Siap, qui traitent les eaux usées.
00:12:48 Donc, les eaux usées, ce sont les eaux domestiques,
00:12:50 les eaux pluviales, mais aussi les eaux industrielles,
00:12:53 qui arrivent par des réseaux dans nos usines,
00:12:55 sont traitées et dépolluées, et ensuite sont reversées
00:12:58 dans la Marne ou dans la Seine.
00:12:59 - Pour lutter contre ces micro-bactéries toxiques
00:13:01 pour l'homme, l'assainissement de la Seine
00:13:03 passe par un traitement à l'acide.
00:13:04 - Sur cette usine d'épuration, les traitements ont déjà permis
00:13:07 de diviser par mille les quantités de micro-organismes,
00:13:12 donc de bactéries fécales, entre l'entrée et la sortie de l'usine.
00:13:17 Et le traitement par désinfection à l'acide performic
00:13:21 va permettre de diviser à nouveau par mille
00:13:23 les eaux en sortie d'usine.
00:13:25 Cet acide va se mélanger et détruire les dernières bactéries
00:13:29 qui restent en sortie d'usine.
00:13:30 - Après les Jeux olympiques, la maire de Paris
00:13:32 prévoit trois sites de baignade pour 2025.
00:13:35 Bras-de-Grenelle, Bras-Marie et Bercy.
00:13:39 - Simon Guillen, on compte sur vous pour faire le reportage
00:13:41 une fois qu'on pourra nager dans cette semaine prochaine.
00:13:43 - Absolument, comptez sur moi, chère Barbara Agistret.
00:13:44 - Vous mettrez votre plus beau yeux de bain, j'espère.
00:13:46 - C'est comme d'habitude.
00:13:47 J'en ai qu'un, je le mets toujours et ça marche tout le temps.
00:13:49 - Eh bien, très bien. Merci beaucoup.
00:13:50 - Merci à vous.
00:13:51 - On se retrouve à 22h pour un prochain point sur l'actualité.
00:13:53 - À 22h.
00:13:54 - Allez, on se quitte quelques instants
00:13:55 et puis on reçoit notre invité de 21h15 dans deux minutes.
00:13:59 A tout de suite.
00:14:00 Place à notre invité de 21h15.
00:14:06 Bonsoir Jean-Philippe Dugon-Clément.
00:14:07 - Bonsoir.
00:14:08 - Merci de participer à notre émission ce début du mois d'août.
00:14:10 Vous êtes maire de Méncy et vice-président
00:14:13 de la région Île-de-France.
00:14:15 Avec vous, on va revenir sur l'actualité du jour,
00:14:18 marqué par cette décision de la Chambre de l'instruction
00:14:21 de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence,
00:14:22 qui maintient en détention le policier impliqué
00:14:25 dans un tir de LBD en marge des émeutes à Marseille.
00:14:29 L'audience a commencé par des déclarations spontanées
00:14:31 du fonctionnaire qui souhaitait s'expliquer sur les faits.
00:14:35 Il a reconnu un tir de LBD le soir où le jeune Edi
00:14:38 a été grièvement blessé.
00:14:39 Ce sont des aveux qui ont été salués par l'avocat général,
00:14:42 dans la mesure où il donne, a-t-il dit,
00:14:44 une perspective à l'enquête.
00:14:46 C'est ce qu'il a précisé.
00:14:48 Votre première réaction à ce matin en détention ?
00:14:50 Moi, je suis assez horrifié de cette situation.
00:14:54 La réalité, je fais partie de ceux qui considèrent
00:14:57 que les forces de l'ordre ont été plus que mises à l'épreuve
00:14:59 depuis des semaines et des mois.
00:15:01 On fait un travail absolument exceptionnel
00:15:04 dans un niveau de tension et de risque pour eux
00:15:07 et pour leur famille que personne n'imagine,
00:15:09 que personne ne peut supporter.
00:15:11 Et aujourd'hui, en fait, on traite un policier
00:15:14 comme un bandit de grand chemin ou un voyou.
00:15:16 Et je pense que c'est quelque chose qui n'est pas acceptable.
00:15:19 Après, c'est mon sentiment.
00:15:21 Profondément, une mise en détention provisoire,
00:15:23 ce n'est pas quelque chose qui vient sanctionner.
00:15:25 Ce n'est pas quelque chose qui vient emporter
00:15:28 la force de la chose jugée pour dire qu'il y a eu une faute,
00:15:30 elle doit être réprimandée ou pas.
00:15:32 C'est quelque chose qui doit permettre d'éviter à quelqu'un
00:15:37 de faire courir un risque aux autres
00:15:38 ou de venir empêcher une procédure d'avoir lieu.
00:15:42 Est-ce qu'on pense qu'un policier est de nature,
00:15:44 de par ce qu'il est, à mettre les autres en danger ?
00:15:47 Est-ce qu'on pense qu'un policier sur les quatre
00:15:49 qui sont incriminés est de nature à faire,
00:15:52 qu'il y ait des concertations,
00:15:53 qu'on aille falsifier des preuves ?
00:15:55 Moi, je suis assez horrifié par ça.
00:15:58 On a aujourd'hui des forces de l'ordre au sens large
00:16:02 parce que ce qui est vrai des policiers nationaux,
00:16:03 c'est vrai des gendarmes, c'est vrai des policiers municipaux,
00:16:06 c'est vrai globalement de tous ceux qui représentent
00:16:08 l'autorité dans ce pays, qui sont maltraités,
00:16:11 qui ont l'impression de ne pas être défendus.
00:16:12 Alors heureusement, le ministre de l'Intérieur
00:16:14 a été extrêmement droit dans ses bottes,
00:16:17 si on passe l'expression, pour défendre la police,
00:16:19 pour défendre ses troupes.
00:16:21 Mais vraiment, il y a eu un article de Jorick Shuttle,
00:16:26 l'ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel
00:16:28 dans Le Monde il y a quelques jours,
00:16:29 disant que les policiers ne sont pas au-dessus des lois,
00:16:32 les magistrats non plus, et expliquant qu'effectivement,
00:16:35 on ne peut pas traiter les policiers comme ça.
00:16:37 Alors, on va justement détailler pour nos téléspectateurs aussi
00:16:40 les justifications données par rapport à ce maintien en détention
00:16:44 par l'avocat général.
00:16:45 Il s'agit de prévenir toute concertation,
00:16:47 vous l'avez évoqué, avec les trois collègues également
00:16:49 mis en cause dans cette affaire,
00:16:50 et aussi tout risque d'interférence avec les témoins,
00:16:53 puisqu'un interrogatoire du policier est prévu le 30 août.
00:16:56 L'avocat général a donc, au nom de cela,
00:16:58 requis le maintien en détention,
00:16:59 rejeté la demande de remise en liberté.
00:17:01 On imagine qu'il s'agit aussi d'apaiser les tensions
00:17:05 que cette affaire suscite.
00:17:06 C'est une décision politique.
00:17:08 On préjuge quelqu'un coupable.
00:17:10 On peut très bien avoir un contrôle judiciaire
00:17:12 interdisant de rencontrer des personnes.
00:17:14 On peut avoir une assignation à domicile ou à résidence.
00:17:17 Ce sont des choses qui sont vérifiables.
00:17:18 Là, on est dans le fait de maintenir en détention
00:17:21 avec des bandits, avec des criminels,
00:17:23 un policier qui n'est pas jugé coupable.
00:17:25 Je rappelle que ce fonctionnaire de police,
00:17:27 jusqu'à preuve du contraire, il est présumé innocent.
00:17:30 Comme tout autre individu ?
00:17:32 Oui, sauf qu'on est sur quelqu'un
00:17:35 qui fait partie de celles et ceux qui ont défendu ce pays.
00:17:37 Vous savez, on a vécu pratiquement deux semaines
00:17:39 avec des émeutes toutes les nuits,
00:17:41 avec des centaines de commerces,
00:17:44 de bâtiments, d'équipements publics
00:17:45 qui ont été attaqués, incendiés,
00:17:47 avec des élus, des policiers,
00:17:50 des fonctionnaires divers et variés,
00:17:54 des pompiers qui ont été attaqués,
00:17:56 qui ont été des cibles.
00:17:57 Et si ce pays a tenu,
00:17:59 si globalement, ce n'est pas les bandits,
00:18:01 les méchants qui ont gagné à la fin,
00:18:03 eh bien, c'est aussi parce qu'il y a des policiers
00:18:04 qui ont fait le boulot,
00:18:05 parce qu'il y a des policiers qui ont été agressés,
00:18:07 qui ont accepté de se mettre en danger.
00:18:09 Et aujourd'hui, on les traite pire
00:18:11 que ceux qui ont cherché à agresser les policiers,
00:18:14 qui ont cherché globalement à détruire ce pays.
00:18:17 Et je crois vraiment que la République
00:18:19 s'honorerait à protéger ceux qui les défendent.
00:18:21 Ça n'empêche pas qu'il y ait une procédure,
00:18:22 ça n'empêche pas qu'il y ait une enquête,
00:18:24 ça n'empêche pas qu'il y ait un jugement en bout de course.
00:18:26 Et si effectivement, de manière dépassionnée,
00:18:28 dans six mois, un an, un an et demi,
00:18:30 quand aura lieu le jugement,
00:18:31 cet homme est reconnu coupable,
00:18:32 eh bien, il sera le temps qu'il soit sanctionné.
00:18:34 Là, on préjuge d'une culpabilité.
00:18:36 Et d'une certaine manière,
00:18:38 je prends ça comme une forme de gage politique
00:18:41 qui est donné d'apaisement.
00:18:43 Enfin, un policier, c'est quelqu'un
00:18:46 qui est là pour défendre la société.
00:18:48 Il n'est pas là pour être une variable d'ajustement,
00:18:50 pour permettre de relâcher la pression.
00:18:54 Vous êtes en train de dire que la justice,
00:18:55 aujourd'hui, dans notre pays,
00:18:56 ne porte pas le même regard
00:18:58 quand le prévenu est un policier
00:18:59 que quand il s'agit d'un autre individu ?
00:19:01 Je pense qu'en tout cas, c'est le ressenti
00:19:02 de beaucoup de membres des forces de l'ordre aujourd'hui.
00:19:05 Et encore une fois,
00:19:07 on sort de quatre années extrêmement compliquées.
00:19:10 Les forces de l'ordre, les gilets jaunes, d'abord,
00:19:13 la Covid, avec le maintien de ce pays,
00:19:17 les manifestations pendant la réforme des retraites
00:19:20 avec des déclinaisons extrêmement violentes
00:19:23 qui ont pu avoir lieu.
00:19:24 C'est presque deux semaines d'émeutes qui ont eu lieu.
00:19:27 Eh bien, si les forces de l'ordre n'avaient pas tenu,
00:19:30 le pays tombait.
00:19:31 On est sur des forces de l'ordre
00:19:32 dont on va avoir plus besoin que jamais
00:19:34 par rapport aux grands événements qui arrivent en France,
00:19:37 que ce soit la Coupe du monde du rugby
00:19:38 ou plus encore les Jeux olympiques.
00:19:40 Et il y a un moment où je pense aussi que ces femmes,
00:19:44 ces hommes qui se mettent en danger pour le pays,
00:19:47 doivent aussi avoir un minimum de reconnaissance
00:19:49 de la part du pays
00:19:50 et pas être plus maltraités que d'autres.
00:19:54 On rappelle d'ailleurs que la majorité de Français
00:19:56 soutient les forces de l'ordre.
00:19:58 Les derniers chiffres parmi eux
00:19:59 étaient aux alentours de 70% de soutien.
00:20:01 Mais c'est ce qui rend cette décision
00:20:03 d'autant plus incompréhensible pour les Français lambda.
00:20:07 Quand vous êtes un citoyen français normalement constitué,
00:20:12 quand vous voyez ça,
00:20:13 il y a un moment où ça ne peut que vous interpeller.
00:20:14 Et encore une fois,
00:20:15 la question c'est celle de la détention provisoire.
00:20:18 Ce n'est pas celle du fait qu'il y ait une enquête,
00:20:19 de savoir s'il a fauté, pas fauté
00:20:21 ou de savoir quel sera le jugement.
00:20:23 Mais mettre en détention provisoire,
00:20:25 c'est quelque chose d'extrêmement lourd.
00:20:27 D'ailleurs, ça interpelle aussi beaucoup d'avocats aujourd'hui
00:20:30 qui se posent la question d'une manière générale
00:20:31 de l'usage de la détention provisoire
00:20:33 qui est faite assez souvent par la justice.
00:20:36 Le chef de l'État était resté très discret sur le sujet.
00:20:39 Il est sorti de son silence hier soir.
00:20:42 Un mois après les émeutes,
00:20:44 Emmanuel Macron a livré son analyse
00:20:45 dans les colonnes du Figaro magazine.
00:20:47 Il ne voulait pas réagir trop tôt, a-t-il dit,
00:20:50 de peur de dire des bêtises.
00:20:51 Est-ce qu'un chef de l'État garant de la sécurité de tous
00:20:55 n'aurait pas dû intervenir plus tôt ?
00:20:57 Je pense qu'il a eu raison de le faire.
00:20:59 A tort ou à raison, la personnalité d'Emmanuel Macron
00:21:02 est extrêmement clivante.
00:21:04 Et intervenir, il y a eu la question
00:21:06 est-ce qu'il intervenait ou pas pour le 14 juillet,
00:21:09 il a décidé de ne pas le faire.
00:21:10 C'était risqué d'une certaine manière de recliver,
00:21:13 de remettre de l'huile sur le feu,
00:21:15 potentiellement de relancer ou de recréer des risques d'émeute
00:21:20 ou au contraire, c'est assez imprévisible.
00:21:24 Et d'une certaine manière, accepter de se mettre un peu en retraite,
00:21:26 ce qui est assez contradictoire avec sa personnalité,
00:21:29 je pense qu'au cas particulier, ça a été plutôt sain.
00:21:31 Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé,
00:21:33 il n'a pas été désavoué, jusqu'à preuve du contraire.
00:21:36 Et je pense que cette position du ministre de l'Intérieur
00:21:38 a été extrêmement forte et vraiment à saluer.
00:21:41 Justement, le ministre de l'Intérieur, lui aussi,
00:21:44 a réitéré un appel à la fermeté auprès des forces de l'ordre
00:21:47 et aussi de la justice, justement,
00:21:49 demandant de bien poursuivre le suivi des individus
00:21:53 qu'on avait repérés lors des émeutes.
00:21:56 Évidemment, il est dans son rôle là aussi.
00:21:57 On sait que beaucoup de Français,
00:21:59 beaucoup de policiers se plaignent régulièrement
00:22:01 que les gardiens à vue ressortent et que finalement,
00:22:03 toutes ces émeutes, peut-être, ne mènent à rien de différent.
00:22:07 Ce qui est assez terrible quand on parle des émeutes,
00:22:08 c'est qu'aujourd'hui, on parle plus d'un policier
00:22:11 qui était en situation de danger.
00:22:13 Enfin, il faut quand même mesurer ce qu'a été Marseille
00:22:15 pendant les nuits d'émeute.
00:22:17 Ça a été des schémas de guérilla urbaine,
00:22:20 quasiment de guerre civile.
00:22:21 Il y a eu des tirs à barre réelle sur des policiers.
00:22:23 Il faut mesurer le niveau de stress,
00:22:25 le niveau de peur que peuvent avoir ces femmes et ces hommes
00:22:28 qui interviennent en termes de nuit.
00:22:30 Et on ne parle que de ça.
00:22:32 On ne parle pas des poursuites réelles.
00:22:34 Il y a eu plus de 4000 interpellations.
00:22:37 Quelles ont été les suites qui ont été données ?
00:22:39 Il y a eu des centaines, des milliers de commerces
00:22:41 ou d'équipements publics qui ont été ravagés,
00:22:43 pillés, incendiés, détruits, démolis.
00:22:46 On ne parle pas de l'état d'avancement.
00:22:49 Où en sont les assurances ?
00:22:51 Comment est-ce que se mettent en place les aides ?
00:22:53 Combien arriveront à reprendre une activité ou pas ?
00:22:56 Et au fond, on ne parle que d'une chose,
00:22:58 un policier qui a peut-être fauté ou pas,
00:23:01 en essayant de défendre le bien public.
00:23:04 Et on focalise totalement l'attention sur une chose.
00:23:07 Et de ce point de vue-là, je trouve assez triste
00:23:10 l'accumulation de médias qui est fait sur cet homme.
00:23:15 Et pourtant, on continue de parler,
00:23:16 c'est un gros sujet d'actualité
00:23:18 dans lequel on parle des émeutes, des émeutiers,
00:23:20 des gardés à vue, des violences, du coup, éventuelles,
00:23:22 et en tout cas, des conséquences.
00:23:24 On est en ce moment un mois après ces émeutes
00:23:27 qui ont touché les grandes villes, mais aussi les zones rurales.
00:23:30 Partout, on a vu des symboles de l'État attaqués.
00:23:34 Le domicile d'un maire attaqué à la voiture baiglée.
00:23:37 Vous êtes vous-même maire.
00:23:39 Quel regard vous portez un mois après ces émeutes ?
00:23:42 On avait vu au lendemain de l'attaque à L'Aïlée-Rose,
00:23:45 le ministre de l'Intérieur, la Première ministre,
00:23:46 se rendre sur place.
00:23:48 Est-ce qu'on va vraiment tenir compte de ce qui s'est passé ?
00:23:51 Prendre en mesure la gravité de la chose ?
00:23:52 Ou est-ce qu'on va encore une fois balayer ça derrière et puis...
00:23:56 La réponse immédiate en termes de présence politique,
00:23:59 elle a été donnée.
00:24:00 On peut dire que les ministres n'ont pas fait le travail.
00:24:01 Mais on a peur que ce ne soient que des images et des mots.
00:24:03 La question, c'est quoi la suite ?
00:24:05 En fait, c'est quoi l'analyse des conséquences de ce qui s'est passé ?
00:24:08 Et si on limite l'analyse des conséquences à dire
00:24:11 c'est une crise des banlieues, on passera à côté du sujet.
00:24:14 La réalité, c'est que par rapport à 2005,
00:24:16 moi, je suis maire d'une commune plutôt résidentielle.
00:24:18 En 2005, j'étais directeur général des services d'une commune
00:24:21 fléchée politique de la ville, avec un quartier en rue.
00:24:26 Et la réalité, c'est qu'en 2005, c'était une crise qui était
00:24:29 circonstanciée à des quartiers politiques de la ville,
00:24:33 à des quartiers difficiles.
00:24:35 Là, on a eu des incidents, des destructions dans tout type de communes.
00:24:41 Je pourrais vous parler de communes en Essonne,
00:24:43 à Lys, à Bondoufle, à Saint-Germain-les-Arpageons,
00:24:45 à Coudray-Monceau, qui sont des communes résidentielles
00:24:49 et qui ont fait l'objet de violences au même titre que des communes
00:24:53 sociologiquement plus dures ou plus fragilisées,
00:24:55 comme peuvent l'être Corbeil ou Évry.
00:24:58 Et la réalité, c'est qu'on a un niveau de globalisation
00:25:01 de la violence dans la société beaucoup plus fort qu'en 2005.
00:25:05 On a un phénomène de mimétisme, d'exacerbation, de concurrence
00:25:09 avec l'utilisation des réseaux sociaux qui est absolument dramatique.
00:25:13 Et fondamentalement, ce qui manque aujourd'hui,
00:25:16 je crois que c'est vraiment une crise d'autorité,
00:25:18 c'est une crise de l'État, c'est une crise de représentation,
00:25:21 c'est une crise de qu'est-ce qui fait qu'on accepte de vivre ensemble ?
00:25:25 Alors, il y a eu un autre phénomène,
00:25:27 moi, que je trouve absolument terrible par rapport à 2005,
00:25:29 c'est qu'on a aussi toute une partie d'un courant de pensée politique
00:25:33 qui se qualifie de gauche, mais qui est d'extrême gauche aujourd'hui,
00:25:35 quand on prend les déclarations d'un certain nombre d'insoumis,
00:25:38 d'un certain nombre d'élus verts, qui ont cautionné,
00:25:42 qui ont légitimé d'une certaine manière ce recours à la violence,
00:25:46 qui ont été au-delà même de l'excuse, quasiment la justification.
00:25:52 En 2005, il n'y avait pas eu ça.
00:25:54 Là, on voit bien qu'on a une société avec, d'une certaine manière,
00:25:58 une partie de la jeunesse, de plus en plus jeune d'ailleurs,
00:26:01 parce que 2005, c'était plutôt du 16, 18, 18, 20,
00:26:04 là, on descendait sur des 13, 14 ans,
00:26:06 qui sont dans des logiques quasiment de rupture avec le pays, avec la nation.
00:26:11 Et puis, en parallèle de ça, on a des élus aujourd'hui
00:26:15 qui sont totalement irresponsables et qui viennent remettre de l'huile sur le feu.
00:26:20 On voit bien ce qu'ils cherchent à faire.
00:26:22 Cette gauche qui, justement, hier a lancé un nouvel appel à manifester
00:26:26 contre ce qu'ils appellent les violences policières le 23 septembre.
00:26:29 Mais on est vraiment sur le déroulé de cette espèce de pensée wokiste,
00:26:33 de déconstruction de la société où l'objectif de cette gauche aujourd'hui,
00:26:38 de cette ultra-gauche, parce que je leur refuse le terme de gauche,
00:26:41 c'est de saper les fondements du pays, c'est de saper la République,
00:26:45 c'est de saper l'État et c'est de détruire l'autorité,
00:26:47 c'est de détruire ce qui a fait ce pays,
00:26:50 ce qui a fait de la France la cinquième puissance mondiale.
00:26:53 Et la réalité, c'est qu'on ne peut plus laisser faire ça aujourd'hui.
00:26:56 On a besoin d'avoir, je ne sais pas ce qu'annoncera le président de la République,
00:26:59 il dit qu'il va faire beaucoup d'annonces au mois de septembre.
00:27:02 Je crois qu'on est dans un pays qui a besoin d'avoir un choc d'autorité,
00:27:05 qui ramène un minimum de valeur, qui ramène...
00:27:08 Qu'est-ce qui fait qu'on vit ensemble ?
00:27:10 Qu'est-ce qui fait société ?
00:27:12 Qui ramène, qui pose la question au premier plan de l'éducation nationale ?
00:27:16 C'est aussi là où on apprend à vivre ensemble.
00:27:18 De ce point de vue-là, la nomination de Gabriel Attal est plutôt une bonne chose.
00:27:22 Alors que diviser les Français, c'est bien ce que de nombreuses voix dénoncent.
00:27:25 Depuis plusieurs années, malheureusement,
00:27:28 l'ancien Nouvel Appel à Manifester,
00:27:32 c'est aussi raviver finalement la colère et la haine
00:27:35 et continuer de diviser ces Français.
00:27:36 Mais c'est chercher à diviser, c'est chercher à rompre.
00:27:39 Vous savez, des partis extrémistes savent qu'ils ne peuvent pas
00:27:42 arriver au pouvoir dans des conditions normales.
00:27:44 Et donc, vous avez des partis extrémistes qui cherchent à créer
00:27:47 des conditions anormales pour espérer bénéficier d'un accident de l'histoire.
00:27:51 – Comment vous voyez s'annoncer la rentrée d'Emmanuel Macron ?
00:27:54 – Compliqué, compliqué parce que l'équation de l'absence
00:27:58 de majorité parlementaire, elle n'est pas modifiée.
00:28:01 Quand on prend ces dernières interventions,
00:28:04 on explique que globalement, il ne souhaite pas changer de cap
00:28:06 puisqu'il ne souhaite pas aller vers des logiques de coalition.
00:28:09 Donc, si on ne va pas vers des coalitions,
00:28:11 je ne sais pas quelles annonces peuvent être faites.
00:28:14 On nous annonce potentiellement un nouveau 49-3
00:28:17 sur la question de l'immigration, même si là-dessus,
00:28:20 je pense que des majorités peuvent être retrouvées.
00:28:23 Le problème de fond qui va se poser, ça va être le projet de loi de finances,
00:28:25 ça va être le budget de l'État au mois de novembre-décembre,
00:28:28 où je ne suis pas convaincu qu'en l'état actuel,
00:28:30 il puisse se dégager une majorité à l'Assemblée nationale.
00:28:34 S'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale
00:28:35 pour voter le budget du pays, qu'est-ce qu'on fait ?
00:28:38 Ça peut être un retour aux urnes et un retour nos urnes,
00:28:40 c'est quelles conditions, quelles élections, comment est-ce que ça se passe ?
00:28:44 Mais je ne vois pas tellement les marges de manœuvre
00:28:47 que peut s'offrir le président de la République,
00:28:49 hormis d'aller vers une dissolution suite à une crise.
00:28:53 Et la crise, ce n'est pas la rentrée, c'est le vote du budget.
00:28:56 Merci beaucoup de nous avoir fait partager votre vision de cette actualité.
00:29:00 Jean-Philippe Dugois Clément,
00:29:01 je rappelle que vous êtes maire de Mency et vice-président de la région Île-de-France.
00:29:07 On va à présent commenter l'actualité avec nos invités,
00:29:12 dans quelques instants, revenir en tout premier lieu sur ce policier,
00:29:15 donc impliqué dans un tir de LBD en marge des émeutes à Marseille,
00:29:19 qui reste donc en détention provisoire au moins jusqu'au 30 août,
00:29:23 ainsi on a décidé donc cet après-midi.
00:29:25 La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence,
00:29:28 on va revenir sur ce dossier sensible,
00:29:29 vous le savez, qui a entraîné une fronte dans certains commissariats
00:29:32 et une polémique politique.
00:29:34 Et on va tout de suite recueillir la réaction de William Mori.
00:29:37 Bonsoir, merci de participer à notre émission.
00:29:39 Vous êtes délégué national Nuit Alliance.
00:29:43 On imagine de vive réaction, un émoi parmi vos collègues ce soir.
00:29:50 Au-delà de l'émoi, la surprise.
00:29:52 Au-delà de la surprise, je vais parler peut-être un peu cru,
00:29:56 mais on est dégoûté dans le sens où,
00:30:00 comme on le dit depuis le début de cette affaire et d'autres affaires,
00:30:03 un policier n'a pas sa place en détention.
00:30:05 On avait des garanties de représentation,
00:30:08 il avait des garanties de représentation.
00:30:10 Ce n'est pas un délinquant, il n'aurait pas fui dans un pays étranger.
00:30:14 Il y avait pas mal de choses qui auraient pu être mises en place par la justice,
00:30:20 à notre sens et au sens de mes collègues,
00:30:22 parce que je vous dis, ça a créé un émoi encore ce jour,
00:30:26 à partir du moment où le délibéré est tombé.
00:30:29 Un sentiment encore qu'entre le marteau et l'enclume,
00:30:33 on doit ramener l'ordre, mais certainement pas...
00:30:36 Voilà, on marche sur des oeufs à chaque intervention,
00:30:38 c'est de plus en plus compliqué.
00:30:40 Est-ce que vous avez le sentiment que la justice ne porte pas le même regard
00:30:44 sur les gardés à vue, les prévenus,
00:30:46 lorsqu'il s'agit de fonctionnaires de police et d'autres citoyens ?
00:30:51 Vous savez, ça a créé un émoi dans la police
00:30:55 parce qu'on est tous spectateurs de ce qui se passe.
00:31:01 On interpelle cinq, six fois les mêmes personnes par semaine,
00:31:04 ils sont placés en garde à vue et libérés très rapidement.
00:31:07 Alors que pour un fonctionnaire de police,
00:31:09 pour calmer les émeutiers, pour la bien-pensance,
00:31:13 on trouve une place de prison et on le jette littéralement en prison.
00:31:19 C'est compliqué, parce qu'à l'hémicycle,
00:31:21 tout le monde était traité de la même manière.
00:31:23 Si on avait une police qui faisait des interpellations
00:31:28 et derrière une justice qui suivait à 100%,
00:31:31 le problème, c'est que ce n'est pas le cas.
00:31:32 Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
00:31:34 On nous parle de manque de place de prison
00:31:37 quand on dénonce que certaines gardes à vue ne sont pas déférées
00:31:41 et présentées en comparution immédiate et incarcérées à l'issue.
00:31:45 Mais par contre, pour un policier, on arrive à faire de la place
00:31:47 pour une détention provisoire qui n'avait pas lieu d'être.
00:31:50 Vous avez sans doute entendu, c'était à la mi-journée,
00:31:53 les déclarations de l'avocat de la victime,
00:31:55 c'était avant, je le précise bien, cette décision.
00:32:00 Il avait en partie aussi reconnu les difficultés du travail de policier.
00:32:05 Il se justifiait en recitant les déclarations de ce policier de la BAC
00:32:11 qui dit que les conditions étaient compliquées,
00:32:13 que les gens sont pressurisés,
00:32:15 que vous êtes un petit peu livré à vous-même.
00:32:18 Il reconnaissait cette difficulté.
00:32:19 Est-ce que ça, c'est quelque chose qui vous rassure quand même un peu,
00:32:23 je le répète, encore venant de la part de l'avocat de la victime ?
00:32:27 Vous savez, moi, je n'ai pas de dossier d'instruction.
00:32:31 Je n'ai pas eu connaissance de la totalité de l'instruction.
00:32:34 J'ai eu connaissance, comme vous, de ce qui a pu être dit
00:32:37 de la part de la partie adverse, du moins la partie du jeune.
00:32:45 Moi, ce qui me semble aussi compliqué,
00:32:47 c'est qu'on nous demande de faire toujours plus avec toujours moins.
00:32:50 On nous demande de ramener l'ordre public en France,
00:32:53 parce que c'est sur l'ensemble du territoire national qu'on a eu des émeutes.
00:32:57 À Marseille, je tiens à rappeler qu'on avait eu plus de 480 commerces cassés,
00:33:02 brûlés, etc.
00:33:03 C'était de la guérilla urbaine,
00:33:05 parce que de mémoire de policier, on n'a jamais connu ça en France.
00:33:09 Alors forcément, il y a des plaintes qui sont déposées contre la police.
00:33:13 Il me semble qu'on a moins de 30 saisies des GPN à ce jour
00:33:17 et 900 policiers blessés.
00:33:18 Et ça, par contre, il n'y a personne qui s'étonne,
00:33:20 ou il n'y a aucun émoi quand vous avez un policier
00:33:22 qui se prend des coups de pied dans la tête en plein Marseille.
00:33:25 Ça ne défraie pas la chronique.
00:33:27 C'est limite normal.
00:33:28 Ce qui est compliqué aujourd'hui, c'est que, comme je vous le dis,
00:33:31 nos collègues, ils partent de chez eux le matin,
00:33:35 ils disent au revoir à leur époux, à leurs enfants,
00:33:38 sans savoir s'ils vont rentrer à la maison le soir,
00:33:41 soit parce qu'ils auront pris une balle,
00:33:43 comme ça a pu se passer à Nîmes ou à la banlieue lyonnaise,
00:33:49 ou savoir s'ils ne seront pas incarcérés
00:33:52 parce qu'une interpellation se sera mal passée.
00:33:53 Et aujourd'hui, c'est ça, la grande question, elle est là.
00:33:56 Qu'est-ce qu'on fait ?
00:33:57 Merci beaucoup William Maury de nous avoir livré votre point de vue
00:34:02 suite à la décision de maintenir en détention le policier impliqué
00:34:06 dans un tir de LBD en marge des émeutes à Marseille.
00:34:09 On va continuer de commenter cette actualité avec nos invités,
00:34:12 nous accueillons ce soir Jean-Michel Fauvergue, bonsoir.
00:34:14 - Bonsoir Barbara.
00:34:15 - Ancien patron du RAID, Raphaël Stainville est avec nous, bonsoir.
00:34:18 - Bonsoir Barbara.
00:34:19 - Rédacteur en chef au sein de la rédaction de Valeurs Actuelles,
00:34:21 et nous accueillons Frédéric Fougera, bonsoir à vous.
00:34:23 - Bonsoir Barbara.
00:34:24 - Vous êtes président, j'espère que je prononce bien, de Ten Can Paris ?
00:34:27 - Parfait.
00:34:28 - Ten Can Paris, j'ai envie de dire, avec un petit accent, Ten Can Paris.
00:34:31 Bienvenue à tous les trois, vous venez d'entendre
00:34:33 une de ses premières réactions suite à la décision.
00:34:38 Jean-Michel Fauvergue, le policier impliqué,
00:34:40 donc maintenu en détention, pour éviter une concertation
00:34:44 avec les autres inculpés, puisqu'il était censé être entendu le 30 août,
00:34:50 on préfère le maintenir en détention, comment vous prenez ça ?
00:34:52 - C'est inexplicable, je rappelle que tous les policiers
00:34:55 dans cette affaire-là sont mis en examen,
00:34:57 donc leur avocat a droit au dossier, les avocats se parlent entre eux,
00:35:01 c'est complètement inexplicable ce maintien en détention.
00:35:06 Moi, je n'ai malheureusement pas été surpris, je pressentais ça.
00:35:12 Je pense que c'est une très mauvaise chose,
00:35:17 tout ce qui a été dit sur ce plateau, et votre invité précédent le disait,
00:35:23 le travail de policier, ce n'est pas un travail comme les autres,
00:35:26 c'est un travail où vous mettez votre vie en danger,
00:35:28 un travail où on vous demande de la mettre, votre vie en danger,
00:35:31 pour aller arrêter des gens, pour aller arrêter des manifestants
00:35:39 et des violents qui s'en prennent à tout le monde, y compris aux forces de l'ordre.
00:35:45 Et on doit, moi je pense que le policier, ça a été dit à plusieurs reprises,
00:35:50 d'ailleurs on ne doit pas être traité de la même manière que le citoyen normal,
00:35:53 que le policier en service, j'entends,
00:35:58 parce qu'un policier voyou, hors service, un policier qui fait un braquage,
00:36:03 un policier qui frappe sa femme, etc.
00:36:05 – Est-ce qu'on peut présumer, a priori, du statut de voyou ou de bon policier ?
00:36:09 – Non, non, mais je vous parle du policier en service.
00:36:13 Le policier en service, y compris dans les affaires de ce type-là,
00:36:18 il est présumé innocent et il ne doit pas faire l'objet de cette mesure
00:36:26 qui est une mesure de procédure pénale, ce n'est pas une mesure juridictionnelle,
00:36:31 c'est une mesure de procédure pénale et qui est bien d'ailleurs listée
00:36:35 dans le code de procédure pénale, et non pas dans le code pénal,
00:36:39 et qui contient 7 domaines où les gens peuvent être mis en détention provisoire.
00:36:46 Là, ça ne correspond à aucun des domaines, à aucun des domaines,
00:36:50 je veux dire, on est véritablement…
00:36:53 Mais la différence que je faisais, je parlais d'un policier voyou
00:36:58 qui a fait des crimes ou des délits, qui n'est pas en service bien sûr,
00:37:04 mais qui a fait sciemment des crimes et des délits,
00:37:06 lui, bien évidemment, tout doit s'appliquer pour lui,
00:37:10 mais ça s'applique d'une manière générale,
00:37:12 et en plus il y a les circonstances aggravantes,
00:37:13 quand il sera condamné, il sera condamné avec des circonstances aggravantes.
00:37:17 Donc vous voyez que le policier n'est pas quelqu'un d'un citoyen normal,
00:37:21 donc dans le cas contraire, c'est-à-dire en service,
00:37:23 il ne faut pas qu'il soit considéré comme un citoyen normal aussi,
00:37:26 il faut qu'il soit protégé de cette mesure de détention provisoire, absolument.
00:37:30 – Je voulais vous faire entendre un autre son de cloche,
00:37:32 celui de l'avocat de la victime, écoutez.
00:37:35 – Voilà maintenant 8 magistrats, puisqu'il y en avait 3 à la cour,
00:37:40 plus l'avocat général, plus les 4 précédents,
00:37:43 qui se sont penchés sur ce dossier et y ont trouvé les éléments nécessaires
00:37:48 pour mettre en détention ce monsieur.
00:37:52 Ce n'est pas quelque chose d'anodin, ce n'est pas de la justice légère,
00:37:56 ce n'est pas de l'acharnement contre la police,
00:37:59 c'est de l'étude de dossier qui révèle des faits graves
00:38:03 et qui révèle surtout la nécessité de protéger le déroulement de l'instruction.
00:38:08 C'est ça le motif essentiel.
00:38:10 Il a commis des faits qui sont graves,
00:38:12 donc il doit assumer ses responsabilités,
00:38:14 il doit assumer et la police doit assumer cette incarcération
00:38:18 qui va dans le sens de la justice.
00:38:21 – Raphaël Stainville, c'est toujours la même question au cœur de ces affaires
00:38:24 qui ne sont malheureusement pas nouvelles,
00:38:26 c'est de ce statut du fonctionnaire de police lorsqu'il est impliqué.
00:38:31 – Oui vous avez raison mais je dirais qu'avant même de se pencher
00:38:34 sur le statut éventuel dont pourraient bénéficier les forces de l'ordre,
00:38:39 moi j'aimerais juste m'arrêter quelques secondes
00:38:41 sur la manière dont le récit médiatique aujourd'hui permet,
00:38:46 dans le narratif à cet avocat, d'installer l'idée que ce policier est coupable.
00:38:53 Il parle de faits graves mais quand il parle de faits graves,
00:38:56 ça ne veut pas dire que ces faits sont hors la loi.
00:39:01 Mais le fait est qu'il est le seul à pouvoir aujourd'hui s'exprimer.
00:39:07 Est-ce que vous entendez ce policier accusé ?
00:39:10 Non, bien sûr que non, son avocat aujourd'hui,
00:39:13 l'avocat de ce policier n'est pas présent sur les plateaux pour défendre son client
00:39:19 et donc il y a cette petite musique qui s'installe
00:39:25 laissant entendre que ce policier est coupable.
00:39:28 Il y a quelque chose qui me gêne, c'est que Maître Preciosi nous explique
00:39:34 qu'aujourd'hui c'est dans l'ordre de la procédure
00:39:36 pour justement préserver le bon déroulement de la justice
00:39:40 que ce policier serait maintenu en détention.
00:39:43 Pour éviter, soyons précis, un risque de concertation frauduleuse.
00:39:46 Honnêtement, personne n'y croit.
00:39:48 Personne n'y croit, ça a été expliqué et par les syndicats de policiers.
00:39:52 Jean-Michel pourrait le dire de la même manière.
00:39:55 Tous les gens qui connaissent ce genre de dossier rigolent
00:40:00 et savent très bien que ce n'est pas sérieux.
00:40:02 Moi j'ai entendu il y a quelques jours Maître Preciosi
00:40:04 qui a expliqué que les magistrats n'étaient pas impressionnables
00:40:08 et qu'il rendait une justice en toute sérénité.
00:40:11 Moi ce que je pense, c'est qu'aujourd'hui la justice se plie à une sorte de peur
00:40:19 que justement une étincelle, notamment la libération de ce policier,
00:40:24 ravive les braises à peine éteintes des émeutes.
00:40:29 Et d'ailleurs lui-même l'avait laissé entendre.
00:40:31 C'était interviewé sur votre antenne il y a quelques jours.
00:40:35 Il expliquait que si jamais ces juges libéraient ce policier,
00:40:39 il avait peur que les jeunes des cités mettent le feu à la France.
00:40:43 Si ce n'est pas une manière de mettre la pression sur la justice,
00:40:45 honnêtement je ne sais pas ce que c'est.
00:40:47 Mais en tout cas, ce qui est certain, c'est que le discours et le narratif
00:40:51 tel qu'il s'inscrit aujourd'hui fait qu'on a l'impression que ce policier
00:40:54 ne peut être que maintenu en détention
00:40:56 parce que les faits qui lui sont reprochés sont extrêmement graves.
00:40:59 Pour l'instant, on ne sait rien des faits si ce n'est le récit
00:41:03 tel que l'avocat de la victime dédie la livre à la télévision.
00:41:08 Ce policier qui a reconnu un tir de LBD, il a voulu s'exprimer…
00:41:11 Le fait de retenir un tir de LBD ne fait pas de lui un coupable.
00:41:14 L'avocat de la victime, vous l'avez entendu comme nous cet après-midi,
00:41:18 disait qu'il y avait des aveux contradictoires,
00:41:20 qu'il avait d'abord nié et en ce sens…
00:41:22 Et dans ce cas-là, s'il y a des aveux contradictoires des policiers,
00:41:26 on pourrait aussi dans ce récit médiatique tel qu'on…
00:41:29 En tout cas se servir de cet argument pour…
00:41:31 Considérer que la victime, Edi, lui aussi, a changé plusieurs fois de version
00:41:38 sur les raisons de sa présence au moment de cette interpellation
00:41:42 par les forces de l'ordre.
00:41:44 Frédéric Fougera, quel regard portez-vous sur cette affaire ?
00:41:46 On sent qu'on ne s'en sort pas d'un côté de se maintenir en détention,
00:41:49 j'imagine est aussi mise en place pour apaiser les tensions,
00:41:54 pas sûr qu'elles s'apaisent.
00:41:57 C'est effectivement plutôt le sens que je donne à cette décision,
00:42:01 mais je ne sais pas que je sois mal à l'aise,
00:42:04 c'est qu'en fait je comprends les arguments des deux côtés.
00:42:06 Je vais juste rectifier une chose, si je peux me permettre,
00:42:09 c'est qu'effectivement de la partie du policier,
00:42:12 il n'y a pas d'expression publique,
00:42:13 mais c'est aussi le choix de son avocat de ne pas répondre
00:42:15 aux questions des journalistes,
00:42:16 donc je ne sais pas dans quelle stratégie ça rentre,
00:42:19 on ne peut pas reprocher aux médias de ne donner la parole
00:42:21 qu'à un camp par rapport à l'autre.
00:42:22 Le récit qui s'installe, c'est celui de l'avocat.
00:42:25 Eux, ils font le choix de ne pas prendre la parole.
00:42:27 Et dans ce récit qui s'installe, il y a une chose qui est certaine,
00:42:30 et on est tous en partie responsables, les médias le sont beaucoup,
00:42:34 c'est qu'on parle de violences policières.
00:42:36 Je suis désolé, les mots ont un sens.
00:42:38 Tout le monde n'utilise pas cette expression, soyons précis.
00:42:42 On comprend tous ce qu'elle veut dire.
00:42:43 Je ne donne pas la liste, effectivement,
00:42:46 mais de façon globale, on parle de violences policières
00:42:48 et puis on installe cette idée qu'il existerait des violences policières.
00:42:52 Non, ça voudrait dire qu'il y a une institution
00:42:54 qui est organisée pour faire des violences.
00:42:55 Non, mais c'est faux.
00:42:56 Il y a des policiers qui ont peut-être apparemment commis des violences,
00:43:01 mais il n'y a pas de violences policières.
00:43:03 Ce n'est pas l'institution qui organise ces violences.
00:43:06 Et je pense que c'est important dans cette époque où on politise tout,
00:43:10 où on conflictualise tout, de bien choisir les mots,
00:43:13 parce que sinon, on est déjà en train de créer une histoire
00:43:15 qui n'est pas la vraie histoire.
00:43:17 Il n'y a pas de violences scolaires.
00:43:18 Pourtant, il y a des enfants violents à l'école où il y a du harcèlement.
00:43:21 Mais on ne parle pas de violences scolaires, on parle d'individus.
00:43:23 Je pense que c'est exactement la même chose pour la police ou ailleurs.
00:43:26 Il y a peut-être des gens qui sont dans la faute, dans l'erreur.
00:43:28 Ce n'est pas l'institution que l'on doit accabler
00:43:31 ou que l'on doit condamner déjà globalement sur ces hypothétiques violences,
00:43:36 sur ces violences réelles, mais qui sont le fait d'une personne, de deux personnes.
00:43:39 Elles existent.
00:43:40 On ne peut pas les nier, mais ce n'est pas la police.
00:43:43 Je reviens sur ce qui a été dit, effectivement, sur le narratif,
00:43:46 sur ce qui est en train d'être entendu et d'être dit et entendu.
00:43:50 C'est vrai qu'on entend qu'une partie de la...
00:43:53 Alors, c'est peut-être une stratégie, je ne sais pas.
00:43:55 – J'ai raison, très simple, j'ai complété votre réponse.
00:43:59 – C'est vrai qu'on n'entend qu'une seule partie qui s'exprime
00:44:04 et d'emblée, en livrant d'ailleurs des éléments d'enquête,
00:44:09 que possèdent les avocats.
00:44:15 Voilà, en distillant quelques éléments généraux,
00:44:18 on est en train de faire directement le procès
00:44:22 à travers sa détention provisoire.
00:44:23 En fait, en réalité, je reviens sur la détention provisoire.
00:44:27 La détention provisoire, c'est un acte technique de l'enquête.
00:44:30 Et je redis ce que je vous ai dit, à partir du moment où il y a
00:44:34 quatre mises en examen là-dessus, les quatre avocats des policiers
00:44:39 se parlent entre eux et évidemment que les détails vont s'échanger.
00:44:45 Donc, ça ne sert à rien de laisser le policier en détention.
00:44:48 – Si je peux vous répondre et notamment compléter ma réponse
00:44:51 sur le narratif tel qu'il s'installe, il y a une raison toute simple
00:44:55 qui explique qu'aujourd'hui, les avocats de ces policiers
00:44:59 ne s'expriment pas.
00:45:00 Peut-être vous souvenez-vous de Maître Liénard,
00:45:02 qui est l'un de ces avocats qui défend très régulièrement les policiers
00:45:07 et qui défend notamment ce policier accusé de la mort de Naël.
00:45:14 Aujourd'hui, il est menacé de mort.
00:45:16 J'ai l'exemple de Maître Bosselus, qui était l'avocat des gendarmes
00:45:20 au moment de l'affaire Adama Traoré.
00:45:22 Lui aussi, par l'entremise d'Assa Traoré au moment de son j'accuse,
00:45:28 il avait été désigné comme coupable et victime d'une campagne de haine
00:45:35 contre lui.
00:45:35 Donc, comprenez que les avocats aujourd'hui, lorsqu'ils en viennent
00:45:39 à défendre des policiers, préfèrent probablement éviter les médias
00:45:44 pour ne pas risquer pour leur vie et peut-être pour que la justice
00:45:49 se rende de manière de plus sereine.
00:45:51 Mais il y a quelque chose d'insupportable, c'est qu'ils ne peuvent plus s'exprimer
00:45:55 sans être menacés pour leur vie.
00:45:57 On parle de sémantique et d'expression utilisée.
00:46:00 Je voulais revenir sur celle de la présomption d'innocence
00:46:02 et vous faire entendre ce qu'en pense le délégué FOPolis Marseille,
00:46:05 qui réagissait aussi à cette décision cet après-midi.
00:46:08 On a le sentiment, chez les forces de l'ordre,
00:46:10 que cette présomption d'innocence se transforme de facto,
00:46:13 quasi de façon systématique chez certains magistrats,
00:46:15 comme une présomption de culpabilité dès que la force est utilisée.
00:46:19 Et cela bien avant qu'elle soit décidée comme étant légitime ou pas.
00:46:23 Je vous rappellerai pour certains, même si ça en choque certains,
00:46:25 que l'État, c'est le monopole de la violence légitime.
00:46:28 Donc, je capte pas du contraire, elle l'est, je capte pas du contraire.
00:46:31 Donc aujourd'hui, je ne vous cache pas que c'est une tension de défi.
00:46:34 Je me demande comment vont se passer les heures et les prochains jours
00:46:37 au sein des forces de l'ordre et au sein de la police marseillaise.
00:46:39 Ça va plus, hein ?
00:46:40 Comment on sort de cette spirale ?
00:46:41 On a l'impression qu'on ne sortira pas indemne.
00:46:45 On n'arrivera pas à remettre tout le monde sereinement autour d'une table
00:46:49 pour essayer de s'intéresser juste aux faits.
00:46:52 Ça va être long parce qu'on a une situation qui s'est dégradée au fil du temps
00:46:57 et elle s'est dégradée sur plusieurs décennies.
00:46:59 Et en réalité, le positionnement de la justice en France
00:47:02 est un positionnement tout à fait hors de l'ordinaire par rapport aux autres pays
00:47:07 et en particulier les pays européens.
00:47:10 Moi, je vois comment fonctionne la justice espagnole.
00:47:13 Ça n'a aucun rapport avec ça.
00:47:16 La justice française, pour certains, elle est complètement dogmatisée
00:47:22 et on est sur une pensée type George Orwell,
00:47:28 c'est-à-dire que la victime, c'est le coupable, l'ordre, c'est le désordre, etc.
00:47:33 Et d'ailleurs, le syndicat de la magistrature, à un certain moment,
00:47:36 avait repris ces mots de manière peut-être un peu différente,
00:47:41 mais avait repris en tout cas ces idées-là.
00:47:43 Donc, on est sur quelque chose qui s'est fortement dégradé au fur et à mesure du temps
00:47:47 et maintenant, on est véritablement sur la crise
00:47:51 et la crise, on la voit à l'occasion de ces violences-là.
00:47:54 Et pourquoi on la voit, la crise ?
00:47:55 Parce qu'on est dans une société de plus en plus violente.
00:47:58 La police a plusieurs reprises à sauver la République.
00:48:02 Ça date de 2015 d'abord, ensuite les Gilets jaunes.
00:48:05 Rappelez-vous à la place de l'étoile, etc.
00:48:08 Et donc, face à cette violence-là,
00:48:10 il va falloir maintenant se positionner très sérieusement.
00:48:14 Oui, mais derrière cette question,
00:48:16 c'est la question de la présomption de légitime défense
00:48:19 qui avait été l'objet d'un certain nombre de débats
00:48:22 et de propositions pendant la campagne présidentielle.
00:48:24 Le problème et la difficulté, c'est que le président aujourd'hui
00:48:27 est très mal à l'aise avec cette notion même de légitime défense,
00:48:31 ayant peur que cela transforme le pays en une sorte de grand Far West.
00:48:36 Mais je pense que cette question est fondamentale.
00:48:38 Et par ailleurs, ça ne remet pas en cause le fait que si,
00:48:42 au terme d'une procédure et d'un éventuel procès,
00:48:46 le policier mis en cause soit déclaré coupable,
00:48:53 qu'il en paye les conséquences.
00:48:56 Mais cette présomption de légitime défense
00:48:57 devrait en tout cas faire l'objet de véritables débats.
00:49:00 On continue de débattre de l'actualité.
00:49:02 On va revenir juste après la pub sur la grosse paille du jour à Orly.
00:49:07 Elle est désormais terminée, tout revient dans l'ordre,
00:49:09 sauf que certains passagers sont partis sans leur bagage.
00:49:12 A tout de suite.
00:49:13 Bienvenue, si vous nous rejoignez dans Soir Info sur CNews.
00:49:19 Il est 22h, l'heure de faire un point sur l'information avec vous,
00:49:22 Simon Guélin. Re-bonsoir, Simon.
00:49:24 Re-bonsoir, Barbara, et bonsoir à tous ceux qui nous rejoignent
00:49:27 sur CNews à 22h.
00:49:29 Le policier est soupçonné d'avoir grièvement blessé.
00:49:31 Le jeune Eddy, en marge des émeutes à Marseille,
00:49:33 reste en détention provisoire.
00:49:35 La Cour d'appel d'Aix-en-Provence a rejeté la demande
00:49:37 de remise en liberté de ce policier marseillais.
00:49:40 Il reste placé en détention provisoire jusqu'au 30 août prochain,
00:49:43 jour de son interrogatoire.
00:49:45 Devant la justice, le policier mis en cause a reconnu
00:49:48 être l'auteur d'un tir de LBD.
00:49:50 On va écouter la réaction de l'avocat d'Eddy.
00:49:53 La profession devrait se débarrasser des gens
00:49:56 qui gestent discrédit sur elle.
00:49:58 Mais là, ce n'est pas l'air du temps,
00:50:01 parce qu'on n'est pas dans un temps de justice,
00:50:02 on est dans un temps de politique qui explique
00:50:06 ces dérapages de la hiérarchie policière,
00:50:09 qui estime qu'il est plus important de soutenir les siens
00:50:12 que de les écarter quand ils sont fautifs.
00:50:15 Mais vous verrez que tout ça changera.
00:50:18 Les buralistes, victimes de vols lors de ces émeutes,
00:50:21 vont avoir le droit à une compensation.
00:50:24 Si ces violences ont entraîné une fermeture
00:50:26 d'au moins trois jours consécutifs,
00:50:27 ils pourront bénéficier d'une aide de 10 000 euros
00:50:29 qui sera versée par l'État.
00:50:32 Selon la Confédération des Buralistes,
00:50:33 plus de 500 bureaux de tabac ont été endommagés
00:50:35 durant ces émeutes.
00:50:36 On va écouter la réaction de Philippe Allos,
00:50:38 président des Buralistes Île-de-France.
00:50:41 Il se satisfait forcément de cette aide.
00:50:43 Nous avons été dans un schéma de pillage
00:50:46 et pour certains des buralistes atteints,
00:50:49 ils se retrouvent dans l'incapacité,
00:50:51 encore après plus d'un mois,
00:50:53 de voir une issue favorable à une réouverture.
00:50:56 Donc cette aide, justement pour ces sinistrés,
00:51:01 pour nous, buralistes, mais également commerçants,
00:51:05 est essentielle pour peut-être réussir à rouvrir
00:51:09 d'ici deux ou trois mois.
00:51:11 Et enfin, on va parler des Journées mondiales de la jeunesse
00:51:14 qui ont lieu en ce moment au Portugal, à Lisbonne.
00:51:16 Et le pape François, qui a été accueilli sur place en rockstar
00:51:19 par 500 000 jeunes du monde entier,
00:51:22 pour ce qui a été son premier rendez-vous
00:51:24 aux Journées mondiales de la jeunesse,
00:51:25 dans une ambiance survoltée au milieu des champs
00:51:27 et des drapeaux de nombreux pays,
00:51:29 eh bien le souverain promptif a béni la foule,
00:51:31 encadré par, vous le voyez, un important dispositif de sécurité.
00:51:35 Sachez que un million de jeunes fidèles sont attendus à Lisbonne
00:51:38 d'ici la fin de la semaine.
00:51:39 Voilà pour ce rappel de l'actualité.
00:51:43 À 22h sur CNews, vous avez tout de suite rendez-vous
00:51:46 avec Barbara Klein pour la suite de Soir Info.
00:51:49 Merci beaucoup Simon.
00:51:50 Rendez-vous dans une heure pour un prochain point complet
00:51:53 sur l'actualité.
00:51:54 Et nous, on part à Orly d'ici quelques instants.
00:51:57 Restez avec nous.
00:51:58 On reprend notre tour de l'actualité
00:52:03 et on écoute, on partage le regard de nos invités.
00:52:06 L'été dernier, ce sont 35 000 bagages qui avaient été égarés
00:52:10 après une grève de trois heures à Roissy-Charles-de-Gaulle.
00:52:13 Cette année, ce sont des milliers de bagages
00:52:15 qui n'ont pas pu partir aujourd'hui avec leur propriétaire
00:52:18 en raison d'une panne inédite à Orly,
00:52:21 Terminal 4 précisément,
00:52:22 panne qui a semé la pagaille pendant 12 heures.
00:52:25 On va retrouver sur place Mathilde Ibanez.
00:52:28 Bonsoir Mathilde.
00:52:29 Alors, tout dit-on du côté d'ADP est rentré dans l'ordre,
00:52:32 mais on imagine que les bagages qui n'ont pas pu partir
00:52:34 sont restés derrière vous.
00:52:36 Bonsoir Barbara.
00:52:40 Eh bien écoutez, même si les couloirs de l'aéroport Orly
00:52:45 au Terminal 4 sont presque vides,
00:52:46 la situation est loin d'être revenue à la normale
00:52:50 car, vous l'avez dit, le tapis de tri de bagages
00:52:53 a pu redémarrer vers 18h50,
00:52:55 mais en tout cas, vous pouvez le voir sur les images de Florian Paume,
00:52:58 ici, des centaines et des centaines de valises sont empilées.
00:53:03 Une vraie pagaille selon un employé d'Orly.
00:53:05 Il y aurait même plusieurs heures de retard sur certains vols.
00:53:09 L'objectif en tout cas ce soir pour les employés de l'aéroport,
00:53:12 c'est d'enlever les valises qui se trouvent ici,
00:53:14 mais personne ne sait encore trop comment cela va se passer.
00:53:17 Donc pour l'heure, les bagages risquent de passer la nuit
00:53:20 dans le hall de l'aéroport Orly 4.
00:53:22 La sécurité est sur place pour éviter en tout cas les vols.
00:53:25 On a pu croiser une dame qui a tenté de retrouver sa valise
00:53:30 parmi toutes ces valises présentes ici.
00:53:33 Elle a eu de la chance, elle a pu donc la retrouver.
00:53:37 Ce que je peux vous dire en tout cas, c'est que demain,
00:53:39 la situation ne va pas s'arranger pour autant
00:53:41 car des vols conséquents, des retards conséquents,
00:53:43 eh bien sont à prévoir plusieurs heures également pour les vols.
00:53:48 Et il faut savoir une chose, c'est que bien tous les passagers
00:53:51 qui eux sont arrivés à destination,
00:53:53 ne risquent pas de trouver leur valise tout de suite.
00:53:58 Merci beaucoup Mathilde Ibanez, merci à Florian Paume.
00:54:00 Les images sont effectivement assez impressionnantes.
00:54:03 Évidemment, on est en plein été,
00:54:05 de nombreux passagers sont en transit estival.
00:54:09 On parle de 10 000 passagers voyageant sur 40 vols
00:54:12 qui ont été affectés.
00:54:14 Jean-Michel Fauvergues, vous nous disiez
00:54:15 que vous avez connu cet exact même problème
00:54:18 dans le même terminal en juillet.
00:54:20 Pas à des niveaux comme ça, mais au début du mois de juillet,
00:54:24 je partais sur Athènes et effectivement,
00:54:26 les tapis sont arrêtés.
00:54:29 Et donc, on est resté pendant à peu près d'une heure
00:54:33 dans l'expectative parce qu'il n'y avait pas de plan B.
00:54:35 Quand les tapis s'arrêtent, il n'y a pas de plan B.
00:54:37 Alors moi, ça me surprend toujours quand même
00:54:40 parce que en travaillant la police et sur des affaires importantes,
00:54:45 on a toujours, on essaye toujours, par exemple,
00:54:48 quand vous avez un chef d'État qui vient vous visiter
00:54:50 et que vous êtes directeur de la sécurité publique,
00:54:52 eh bien, vous avez un cheminement
00:54:55 et puis vous avez un deuxième cheminement.
00:54:57 Un plan B, un plan C.
00:54:59 Là, il n'y a pas. C'est incroyable.
00:55:02 Il n'y a même pas la possibilité de reprendre son bagage
00:55:04 et de l'amener quelque part.
00:55:05 Oui, parce qu'il a été étiqueté.
00:55:07 Il est en zone neutre.
00:55:09 Donc c'est assez angoissant.
00:55:13 Non, mais ça vient gâcher un petit peu les vacances.
00:55:15 Surtout quand vous avez ensuite des correspondances à prendre.
00:55:20 Alors pour bien détailler à nos téléspectateurs,
00:55:22 effectivement, c'est un tapis destiné aux bagages qui est tombé en panne.
00:55:26 Et ce qui procure...
00:55:28 Ça dépend de l'ADP, de l'aéroport.
00:55:30 Oui, le pompe ADP.
00:55:31 Ça engendre des retards parce que du coup,
00:55:34 les bagages ne sont pas traités aussi vite qu'ils le devraient,
00:55:36 mais traités manuellement.
00:55:39 Et donc, on préfère faire partir les passagers
00:55:42 pour éviter des difficultés supplémentaires.
00:55:44 Mais ils partent sans leur bagage.
00:55:45 Il faut leur réacheminer derrière.
00:55:47 C'est assez extraordinaire parce que, en plus,
00:55:49 quand vous arrivez, c'est vous qui, maintenant...
00:55:52 Mettez l'étiquette.
00:55:53 Mettez l'étiquette.
00:55:54 Vous allez sur la machine, mettez l'étiquette.
00:55:56 Vous faites tout, en fait, en réalité.
00:55:58 Et le seul truc que vous n'avez pas à faire,
00:56:00 ça ne marche pas quelquefois.
00:56:02 Alors on sera en ligne dans un instant avec le directeur général
00:56:05 d'une des compagnies qui a dû se débrouiller.
00:56:08 On va voir ce qu'il nous explique. Réaction.
00:56:10 Ce qui m'étonne dans cette affaire, c'est que, sauf erreur de ma part,
00:56:12 un passager n'est pas supposé voyager sans ses valises,
00:56:16 sans ses bagages qui sont en soute.
00:56:18 Alors là, mesure d'exception, mais ça fait que tous les bagages
00:56:21 voyagent sans leur passager.
00:56:23 Pour des raisons de sécurité, ça me paraît un peu surprenant.
00:56:25 C'est au moins le cas en France, en Europe, me semble-t-il.
00:56:27 Je sais que ce n'est pas le cas aux États-Unis, mais...
00:56:29 Oui, il me semble que...
00:56:30 Je ne veux pas contredire, mais il me semble que c'est le contraire.
00:56:33 C'est-à-dire que un bagage ne peut pas voyager sans son passager.
00:56:38 C'est donc bien ce qui va se passer.
00:56:40 Les bagages vont voyager sans leur propriétaire.
00:56:41 Oui, bien sûr, mais bon...
00:56:43 Lorsqu'ils sont égarés, ils sont réacheminés sans le passager.
00:56:45 Oui, mais c'est contraire aux règles de sécurité que nous avons en Europe.
00:56:50 Pour revenir sur le plan B, le plan B,
00:56:53 à part avoir un aéroport de secours pour tout transférer,
00:56:56 c'est comme à l'époque du Concorde où Air France avait toujours un Concorde de secours,
00:57:00 parce que le Concorde démarrait, partait rarement,
00:57:03 soit à l'heure, soit il était tout le temps en panne,
00:57:05 donc il y avait toujours un Concorde de secours.
00:57:06 Donc là, à part avoir un aéroport de secours,
00:57:09 je ne vois pas comment on pourrait avoir un plan B.
00:57:11 Raphaël Stainville, ça vous est arrivé ?
00:57:13 Non, il ne me semble pas que ça me soit arrivé,
00:57:15 mais en fait, j'ai du mal à m'exprimer sur ce genre de sujet,
00:57:18 parce que maintenant, c'est très culpabilisant le simple fait d'avouer,
00:57:22 d'admettre que l'on prend encore l'avion.
00:57:23 Donc on est limité dans notre vie à quatre vols.
00:57:28 Non, pas encore, Raphaël Stainville.
00:57:30 En tout cas, c'est l'état d'esprit qui voudrait s'adonner.
00:57:32 Non, c'est ça, non plus.
00:57:33 Oui, je sais bien.
00:57:34 Quand on voit le nombre de bagages que Florian Paume et Mathilde Limanès nous ont montrés...
00:57:38 C'est très impressionnant.
00:57:39 ...beaucoup de Français qui prennent encore l'avion.
00:57:40 Mais je pense que ça pose, au-delà des questions de savoir s'il y a un plan B, un plan C,
00:57:46 la question de notre dépendance soit informatique, soit énergétique.
00:57:50 Tout d'un coup, on voit que dans un monde où tout est électrifié, tout informatisé,
00:57:56 le moindre bug provoque des situations qu'on a du mal à gérer,
00:58:07 parce qu'on ne sait plus faire autrement.
00:58:08 Frédéric, bonjour, je vous écoute.
00:58:11 Bonjour, et juste faire un petit complément.
00:58:13 En communication de crise, ce qui est important, c'est de tirer des enseignements de la crise.
00:58:17 Je pense que quand on est un touriste, un voyageur, un passager,
00:58:20 peut-être qu'un des enseignements, c'est de faire bien attention.
00:58:22 C'est très domestique, ce que je vais vous dire,
00:58:24 mais de faire attention à garder les clés de chez soi sur soi et pas les mettre dans la valise.
00:58:28 Quand la valise, sur le chemin du retour, la valise n'arrive pas,
00:58:31 il va falloir faire défoncer la porte.
00:58:33 Si on prend des médicaments, même chose.
00:58:36 Les choses essentielles, autant que faire se peut, les garder sur soi.
00:58:39 Si les bagages sont égarés, ce n'est pas bien grave ou c'est beaucoup moins grave
00:58:44 que si on a des choses essentielles.
00:58:45 Ça doit nous rappeler ça pour ceux qui ne sont pas encore partis en vacances,
00:58:47 et pour ceux qui vont rentrer.
00:58:48 Ce que je retiens, c'est que vous donnez conseil aux passagers,
00:58:52 mais les enseignements doivent aussi être tirés par les organismes
00:58:55 qui sont confrontés au problème.
00:58:56 On est bien d'accord.
00:58:56 ADP en l'occurrence et les compagnies.
00:58:59 C'est les passagers les plus directement, immédiatement pénalisés.
00:59:02 Je pense qu'Aéroport de Paris sera à prendre les bonnes décisions
00:59:05 s'il y a des bonnes décisions à prendre d'ailleurs.
00:59:06 On précise qu'ADP a évidemment présenté ses excuses pour la gêne occasionnée.
00:59:12 Par contre, Clément Bonin, qui était sur place à Gardelon,
00:59:16 on en parlera après, a lui répondu à cette question.
00:59:19 Est-ce que la panne d'un tapis de bagages peut bloquer tout un aéroport ?
00:59:22 Non, c'est inacceptable.
00:59:23 Écoutez ce qu'il a répondu.
00:59:25 Je me suis entretenu dès ce matin avec le PDG d'Aéroport de Paris.
00:59:28 Ce qui se passe à Orly n'est pas acceptable.
00:59:30 On ne peut pas avoir des heures de problèmes de tri de bagages.
00:59:33 Toutes les équipes sont très mobilisées pour réparer le problème technique.
00:59:36 Les équipes d'Aéroport de Paris, les équipes d'Orly, les équipes du prestataire.
00:59:40 On est en train de résorber ça, de trouver des solutions
00:59:42 pour les gens qui ont du retard ou une difficulté de vol.
00:59:45 Voilà, les gens qui partent, les gens qui reviennent.
00:59:47 On a recueilli... Oui ? Vous voulez réagir ?
00:59:49 On écoute d'abord les passagers.
00:59:50 Je vous propose d'écouter les passagers qui ont subi cette perte de bagages,
00:59:54 enfin, cette retenue de bagages.
00:59:56 En fait, on a fait l'enregistrement et après on nous a dit
00:59:58 d'aller déposer nos valises dehors à la porte 45D.
01:00:02 Donc là, on a déposé nos valises.
01:00:04 Il semblerait qu'il y ait un problème technique à propos des tapis.
01:00:10 Donc c'est pour ça que nous, on est obligés d'enregistrer
01:00:14 et venir déposer les tapis à l'extérieur.
01:00:16 On est arrivés quatre heures avant et on s'est retrouvés dans une queue de...
01:00:20 Je ne sais pas combien de kilomètres de long.
01:00:21 Et en fait, le tapis pour les bagages est en panne.
01:00:23 Donc ça fait plusieurs heures qu'on attend.
01:00:25 Donc là, on doit laisser nos bagages dehors sur la route.
01:00:27 On ne sait pas s'ils vont arriver à destination.
01:00:29 Voilà, bonnes vacances disait-on en quarantaine.
01:00:32 Lorsqu'on entend Clément Beaune réagir et dire que c'est insupportable...
01:00:36 - C'est pas acceptable. - Pas acceptable.
01:00:38 Très bien, mais il a une solution.
01:00:40 En même temps, il ne dirige pas à dépêche.
01:00:42 Non, mais quand on dit très bien, c'est ironique.
01:00:44 Mais ça ne suffit pas de prendre la parole, de faire la leçon.
01:00:48 Si on n'a pas de solution derrière pour...
01:00:52 Il n'est pas venu avec un tapis supplémentaire qui fonctionne.
01:00:55 Ce n'est pas l'expression d'un membre du gouvernement.
01:00:57 Ce qu'il dit est tout à fait juste, mais n'importe qui pourrait le dire.
01:00:59 Il n'y a pas besoin d'être ministre pour dire ça.
01:01:01 Oui, encore, moi je trouve qu'on dit que ce n'est pas acceptable.
01:01:04 C'est un incident qui arrive.
01:01:07 Bien sûr que ce n'est pas acceptable, mais comment on va faire pour l'éviter ?
01:01:11 Prévoir ce que vous disiez tout à l'heure, prévoir un plan B.
01:01:13 On est en plein été, c'est le pic du transport.
01:01:17 Quand il dit que ce n'est pas acceptable, je veux dire, effectivement, c'est une parole.
01:01:20 C'est assez simple de dire ça.
01:01:22 Moi, je ne cautionne pas ça parce qu'il y a une espèce de...
01:01:26 On ne résiste plus à la frustration dans cette société.
01:01:29 C'est-à-dire qu'on a abandonné le sentiment de frustration.
01:01:33 On n'accepte plus le moindre incident.
01:01:36 Alors que vous voyez quand même des passagers, en particulier la première,
01:01:40 qui avaient le sourire et ça, c'était plutôt sympathique.
01:01:43 Très bien, on prend ça.
01:01:44 Mais cela dit, ça vient gâcher les vacances de nombreux Français.
01:01:48 Bien sûr que c'est gênant et tout, mais je pense que le mot "ce n'est pas acceptable",
01:01:52 c'est un grand mot, mais il n'y a rien à l'air.
01:01:55 On va accueillir un nouvel invité, Marc Rocher.
01:01:57 Bonsoir, merci de participer à notre émission.
01:01:59 Vous êtes directeur général d'Air Caraïbes et de French B.
01:02:02 Vous faites partie de ces compagnies qui ont dû faire décoller des avions
01:02:06 avec des passagers sans bagages en soute.
01:02:10 Racontez-nous votre vision à vous de cette journée de pagaille, Orly.
01:02:15 Écoutez, comme vous venez de le dire, ça a été une journée très chaotique,
01:02:19 avec une panne de ce tapis à bagages du Hall 4 dès 4 heures du matin.
01:02:24 Les agents des aéroports de Paris, les agents des compagnies aériennes
01:02:28 ont constaté que le système ne fonctionnait pas.
01:02:31 Et la situation s'est bloquée très vite parce que nous sommes sur des jours
01:02:35 de grand départ avec beaucoup d'avions, beaucoup de touristes, beaucoup de familles.
01:02:40 Et il a fallu arbitrer entre une première solution qui n'était pas la meilleure,
01:02:44 à savoir annuler des vols, et vous imaginez les conséquences que cela aurait entraîné,
01:02:49 ou alors faire des choix de retarder les vols, d'essayer d'avoir des bagages,
01:02:53 voire de partir sans les bagages en question pour pouvoir les acheminer
01:02:56 demain ou après-demain afin de protéger l'exploitation.
01:03:00 Par rapport à ce que vous venez de dire à l'écran,
01:03:02 d'abord les gens des aéroports de Paris ont fait leur maximum,
01:03:05 et à l'heure où nous parlons, le système semble-t-il dépanner, tant mieux.
01:03:08 Par contre, ce qui est sans doute à améliorer, c'est les plans de retrait et les plans de secours,
01:03:14 parce que Orly, ce n'est pas que le Hall 4, c'est aussi le Hall 3, le Hall 2, le Hall 1,
01:03:19 et on pouvait sans doute plus rapidement rééquilibrer les charges entre les différents halls.
01:03:23 C'est ce qui s'est passé à partir de 12-13 heures aujourd'hui,
01:03:27 et cela aurait grandement facilité l'opération.
01:03:30 Il y a aussi une installation cargo qui est capable de scanner les bagages,
01:03:33 de les inspecter avec des agents d'humainabilité.
01:03:37 Bon, tout cela s'est mis en place, on peut peut-être dire que cela aurait dû être un peu mieux prévu
01:03:42 et un peu mieux accéléré.
01:03:44 La situation rentre dans l'ordre ce soir.
01:03:47 Tirons les enseignements de ce genre d'incident.
01:03:49 Je rappelle qu'on est quand même dans le deuxième aéroport français,
01:03:51 on n'est pas dans un tout petit aéroport éloigné et sans moyens,
01:03:54 on est dans un aéroport conséquent.
01:03:56 Les choses rentrent dans l'ordre, dites-vous,
01:03:57 sauf qu'il vous reste encore à acheminer ces bagages,
01:04:00 on l'a vu sur les images d'une reporter qui reste à Orly ce soir alors que les passagers sont partis.
01:04:04 Cela aussi, c'est une charge de plus pour vous et un coût aussi.
01:04:09 C'est une charge financière non négligeable,
01:04:11 mais on va s'en expliquer avec l'aéroport de Paris.
01:04:14 C'est aussi une charge d'exploitation,
01:04:16 parce qu'il faut trouver de la place pour réacheminer ces bagages.
01:04:19 Air Carib et Frenchbee ont fait le choix de ne pas prendre du fret et du cargo
01:04:24 dans les soudes de nos avions demain pour pouvoir acheminer justement tous ces bagages.
01:04:27 On parle d'environ 4000 bagages à l'heure où nous sommes.
01:04:30 Ce soir, je pense qu'en 24, peut-être 36 heures,
01:04:34 on aura réglé 90 ou 95 % des soucis de nos clients,
01:04:38 auxquels, bien entendu, d'abord nous présentons nos excuses,
01:04:41 même si la cause est extérieure à nos compagnies
01:04:44 et à qui nous allons expliquer tous les moyens que nous mettons en place
01:04:48 pour retrouver une situation normale le plus vite possible.
01:04:51 On commentait à l'instant en plateau la réaction de Clément Beaune,
01:04:55 qui dit que c'est inacceptable qu'une panne de tapis puisse ainsi bloquer
01:04:59 et gêner des milliers de gens plusieurs heures.
01:05:03 Qu'est-ce que vous, vous entendez quand vous entendez le ministre dire que c'est inacceptable ?
01:05:06 Une fois qu'il a dit ça, qu'est-ce qui se passe ?
01:05:09 Il ne pouvait d'ailleurs pas dire grand-chose de différent,
01:05:13 parce que la situation, comme nous venons de le dire,
01:05:16 on est dans le deuxième aéroport français, elle est effectivement inacceptable.
01:05:20 Ce qui est intéressant maintenant de savoir,
01:05:22 c'est quelles sont les mesures qui sont prises pour avoir effectivement des plans de secours,
01:05:27 pour avoir des rééquilibrages entre les terminaux,
01:05:29 qui soient plus rapides que ce qu'on a vécu aujourd'hui.
01:05:32 Donc, merci monsieur le ministre de votre commentaire.
01:05:35 Monsieur le ministre, nous vous attendons maintenant sur l'action.
01:05:39 Merci beaucoup.
01:05:40 Oui, ceci étant, le plan B, y compris dans le deuxième aéroport de France,
01:05:46 ce n'est pas du rôle du ministre, c'est du rôle de l'ADP, de l'aéroport de Paris.
01:05:51 Non, mais c'est surprenant quand on voit ça.
01:05:52 L'aéroport de Paris, de l'aviation civile, mais le ministre a son mot à dire
01:05:55 et il a un cabinet qui travaille sur ces sujets, j'en suis tout à fait convaincu.
01:05:59 Il faudra trouver une autre solution que de traiter manuellement les bagages,
01:06:02 ce qui paraît un peu archaïque aujourd'hui.
01:06:04 Merci beaucoup Marc Rocher, directeur général Air Caraïbes et French Bee,
01:06:08 d'avoir partagé votre point de vue avec nous.
01:06:10 Raphaël St-Ville, vous voulez...
01:06:11 Non, j'avais une question, c'était savoir si les voyageurs allaient être défrayés
01:06:15 qui sont partis sans leur valise, ou être défrayés par ces compagnies ou par ADP.
01:06:21 La logique voudrait que normalement c'est le transporteur qui soit le premier à...
01:06:24 Oui, puis la Rémunération européenne, maintenant on va dans le sens des passagers.
01:06:27 Oui, bien sûr, mais j'imagine puisque la responsabilité d'ADP est engagée,
01:06:33 que ces compagnies vont se retourner ensuite à l'encontre d'ADP.
01:06:38 Mais il y a, je pense, un flou notamment pour les voyageurs
01:06:42 qui sont peut-être bien en peine de savoir comment...
01:06:44 Ils ont été effrayés au départ et maintenant ils doivent être défrayés.
01:06:47 Et ça a été dit à MIMO qu'ils allaient pouvoir se retourner contre l'aéroport de Paris.
01:06:52 Oui, c'est-à-dire que les compagnies évidemment vont chercher à faire soutenir les voyageurs.
01:06:56 Il n'y a pas seulement un surcoût parce qu'ils vont multiplier les vols,
01:07:00 notamment pour acheminer les passagers et les valises,
01:07:04 donc deux vols au lieu d'un, ça c'est un premier coup.
01:07:07 Et puis parce qu'il faut...
01:07:09 Il nous l'a dit, laisser du fret.
01:07:11 Voilà, exactement.
01:07:13 Ne pas assurer leur livraison pour faire de la place pour les bagages.
01:07:15 Ça n'a pas dans le sens du climat, ça.
01:07:17 C'est encore un autre débat qu'on n'avait pas prévu ce soir, Jean-Michel Fauvergue.
01:07:20 Mais comme vous revenez souvent, vous tomberez peut-être sur le bon jour.
01:07:23 On va revenir sur Clément Beaune qui était donc gare du Nord aujourd'hui.
01:07:26 Il a parlé d'Orly, mais il était plus précisément dans la zone Eurostar de la gare du Nord
01:07:30 à la veille d'un nouveau chassé-croisé de l'été.
01:07:32 Aussi et surtout dans la perspective des grands événements que le pays s'apprête à recevoir,
01:07:36 la Coupe du monde de rugby en septembre et les Jeux olympiques de 2024.
01:07:40 Il y a des efforts à faire pour être prêts à assurer le transport, bien sûr,
01:07:44 mais la sécurité aussi.
01:07:45 Écoutez Clément Beaune.
01:07:47 La Coupe du monde de rugby, c'est déjà un test extrêmement important pour nos transports,
01:07:51 pour notre sécurité aussi, puisque ce sont 500 000 voyageurs
01:07:55 qui vont venir des îles britanniques.
01:07:56 Ce sont les premières nationalités à visiter notre pays à cette occasion,
01:07:59 principalement par cette liaison ferroviaire Eurostar.
01:08:02 Et donc, il faut que nous soyons à la hauteur de ce rendez-vous.
01:08:05 Cela veut dire augmenter nos effectifs de contrôle aux frontières, de police.
01:08:09 Et je salue les efforts faits par le ministère de l'Intérieur,
01:08:12 ces 500 personnes supplémentaires, policiers aux frontières et agents de la police aux frontières,
01:08:17 qui sont mobilisés dans nos aéroports parisiens.
01:08:19 Or, les temps d'attente sont en train de se réduire, on le voit cet été.
01:08:23 Et c'est aussi ici, cette gare internationale, un effort significatif.
01:08:27 50 personnes supplémentaires qui sont recrutées
01:08:29 pour qu'on ait de plus en plus de points de contrôle, de moins en moins de temps d'attente.
01:08:34 On en a déjà parlé plusieurs fois avec vous, Jean-Michel Fauvert.
01:08:37 C'est peut-être pression aussi de voir assurer le bon déroulement de ces événements
01:08:41 et surtout la sécurité de tous, et notamment des touristes étrangers qui vont venir aussi.
01:08:46 Évidemment, les événements que l'on va avoir, d'abord la Coupe du monde de rugby.
01:08:52 Moi, je ne suis pas inquiet sur la Coupe du monde de rugby,
01:08:54 parce que le public rugby, c'est bon enfant, etc.
01:08:58 Effectivement, la plupart des visiteurs qui vont venir,
01:09:02 vont venir du Royaume-Uni par l'Eurostar.
01:09:07 Et donc, comme ils arrivent dans un goulot, le contrôle est beaucoup plus facile.
01:09:14 Par contre, il va falloir fluidifier.
01:09:17 La problématique de sécurité dans les aéroports comme dans les gares,
01:09:22 c'est d'arriver à être sécure en essayant de ne pas interrompre totalement le trafic.
01:09:28 Donc, fluidifier. Il faut des hommes et des femmes.
01:09:33 Et il faut de la sécurité privée aussi.
01:09:36 Et il vous faut aussi des moyens techniques qui sont importants et du multiplié.
01:09:41 Et là, pour l'occasion de la Coupe du monde de rugby, je pense que ça le fera.
01:09:46 Sur les Jeux olympiques aussi, je pense qu'on sera prêt à temps.
01:09:54 Et si on n'est pas prêt, je pense qu'on fera appel peut-être à l'armée.
01:09:59 – Je pense que la question, c'est beaucoup moins ces 500 000 voyageurs
01:10:03 qui vont transiter par la gare du Nord, et vous le disiez,
01:10:07 un public rugby familial bon enfant, que les problèmes de sécurité
01:10:12 qui existent déjà sur la gare du Nord.
01:10:15 Et effectivement, lorsque vous avez des foules comme ça qui arrivent
01:10:20 pour quelques jours avec des devises à dépenser,
01:10:24 c'est autant de personnes qui sont des potentielles victimes.
01:10:28 Et c'est là, je pense, qu'il y a une vraie question de sécurité
01:10:32 au-delà même de ce goulot que représente la gare du Nord.
01:10:35 – Je crois qu'il faut que la France joue une nouvelle fois son image,
01:10:37 après on s'appelle de précédent, la finale de la Ligue des champions.
01:10:42 – Elle va jouer son image, et moi j'ai envie de dire que son image
01:10:44 ne va pas forcément être glorieuse, parce qu'on parle de Coupe du monde de rugby,
01:10:48 on parle de Jeux olympiques, ok, mais il y a aussi des Jeux paralympiques.
01:10:52 Et pour les Jeux paralympiques, nous n'avons rien fait
01:10:56 sur l'accessibilité des personnes handicapées.
01:10:59 On est un pays qui est extrêmement en retard.
01:11:01 Alors on a beaucoup fait sur le dernier kilomètre,
01:11:03 donc l'entrée dans un stade, dans un site d'événement, là on a beaucoup fait.
01:11:07 Mais pour arriver à ce dernier kilomètre, en fait on a à peu près rien fait.
01:11:10 Combien de stations de métro supplémentaires sont accessibles ?
01:11:13 Peut-être aucune, ou alors si on retire les nouvelles.
01:11:17 On n'a absolument rien fait.
01:11:18 Là aussi c'est problème de sécurité, c'est problème d'accessibilité,
01:11:21 et là aussi ça va être l'image de la France qui va être mise à mal,
01:11:24 parce que nous sommes très très très mauvais, très en retard,
01:11:27 et c'est lamentable de ne pas avoir profité de cet événement mondial
01:11:30 pour justement donner un coup de boost et inventer des nouvelles solutions.
01:11:33 On sait que ce n'est pas les financements publics,
01:11:34 on sait que c'est compliqué, on sait que ce n'est pas toujours la priorité.
01:11:37 Mais on n'a rien inventé, on n'a pas innové, on n'a pas cherché à se distinguer,
01:11:41 et donc on n'aura pas profité de cet événement majeur
01:11:43 pour rattraper le retard, même pas entièrement mais au moins un peu.
01:11:48 On sera très mauvais en termes d'image sur ces questions-là,
01:11:50 et j'espère au moins qu'il n'y aura pas de questions de sécurité
01:11:52 qui viendront s'ajouter à la question de l'accessibilité.
01:11:54 On vous sent très pessimiste sur la question image et réputation de la France.
01:11:57 Ça me rend furieux qu'on puisse manquer de considération
01:12:00 pour une partie des concitoyens, ça me rend furieux.
01:12:03 On va se quitter quelques instants et reprendre notre scriptage d'actualité.
01:12:07 On évoquera ce mois qui s'est écoulé depuis les émeutes
01:12:10 qui ont touché plusieurs villes en France.
01:12:13 Qu'en retient-on de ces émeutes ?
01:12:14 A-t-on tiré toutes les leçons de ce qui s'est passé ?
01:12:16 On en parle dans un instant.
01:12:17 C'était il y a un mois.
01:12:22 Le pays connaissait plusieurs nuits de violences urbaines,
01:12:25 des violences déclenchées par la mort de Nahel après un refus d'obtempérer.
01:12:29 Si les tensions ont diminué,
01:12:31 aujourd'hui la ville de Nanterre porte encore les stigmates
01:12:33 de ces nuits d'incendie et de dégradation.
01:12:35 L'une de nos équipes est retournée dans la ville
01:12:37 d'où était parti le mouvement de contestation.
01:12:40 Comment les habitants vivent-ils un mois après ?
01:12:42 Reportage de Sacha Robbin avec Sarah Fenzari.
01:12:44 C'était le 28 juin dernier.
01:12:50 Aujourd'hui, un mois après les émeutes,
01:12:54 de nombreux commerces sont toujours fermés à Nanterre
01:12:57 qui, comme de nombreuses communes en France,
01:12:59 tentent de réparer les dégâts.
01:13:02 Début juillet, Emmanuel Macron avait annoncé un projet de loi d'urgence
01:13:06 pour accélérer la reconstruction des bâtiments et du mobilier urbain.
01:13:10 Un processus long qui a ses conséquences.
01:13:13 Le problème c'est qu'on a des commerçants qui se sentent isolés.
01:13:18 Il y en a qui jettent l'éponge, qui sont à bout de souffle
01:13:20 parce que le problème c'est qu'à chaque crise,
01:13:24 les commerçants font le dos rond et ils redémarrent.
01:13:26 Sauf que là, on les accumule les crises.
01:13:28 Sur place, les riverains se désolent de la situation.
01:13:31 Si, si, ça fait mal au cœur pour tous les habitants d'ici.
01:13:36 Ça doit prendre le temps que ça doit prendre, j'imagine.
01:13:39 J'espère juste que pour les gens, ils ont été relogés.
01:13:42 À Nanterre, comme partout en France,
01:13:44 plus de 200 commerces ont été entièrement pillés,
01:13:47 300 agences bancaires détruites, 250 bureaux de tabac touchés.
01:13:51 Le patron du Medef a estimé à plus d'un milliard d'euros
01:13:54 les dégâts pour les entreprises.
01:13:58 Voilà, un mois après les émeutes,
01:14:00 on a beaucoup parlé de cette division,
01:14:03 de cette fracture entre les Français.
01:14:06 Est-ce qu'on tient compte ?
01:14:08 Est-ce qu'on tire tous les enseignements de ce qui s'est passé, Raphaël Streville ?
01:14:11 Moi, j'ai surtout l'impression que les politiques
01:14:14 n'ont plus envie de parler de ce qui s'est passé,
01:14:17 des émeutes d'Erasia et qu'on a presque déjà tourné la page.
01:14:20 Emmanuel Macron est quand même revenu dessus pas plus tard qu'hier.
01:14:23 Il est revenu pas plus tard qu'hier, mais pour en dire quoi ?
01:14:26 Pour lui, le problème, je suis désolé, il le fait mise...
01:14:31 Pour lui, parce que 90% des personnes interpellées
01:14:36 sont des Français, ce n'est pas un problème lié à l'immigration.
01:14:39 Donc la question que tout le monde se pose et que tous les gens
01:14:42 qui ont regardé, vu les images,
01:14:46 ou voire même sous leurs fenêtres, ont vu que le problème,
01:14:49 pour une grande partie, était lié à l'immigration,
01:14:52 voient leur... C'est plus que leur sentiment.
01:14:55 Tout ce qu'ils ont constaté de leurs yeux est balayé
01:14:58 d'un revers de la main par le président, qui leur explique
01:15:00 que ça n'a rien à voir avec l'immigration et qu'il en tirera
01:15:03 des conséquences plus tard, comme s'il avait encore besoin
01:15:06 de comprendre. Je suis désolé, dans les confidences
01:15:09 qu'il livre au FIYAO Magazine, il y a peu de nouveautés
01:15:13 par rapport à ce qu'il a pu dire lors de ces différentes
01:15:17 interventions, alors que je pense qu'il y a mille choses,
01:15:22 mille enseignements à tirer. Et voilà, moi, je pense
01:15:26 qu'il y a un vrai malaise du président, un vrai malaise
01:15:28 de la classe politique à poursuivre cette compréhension
01:15:33 de ce qui nous est arrivé, voilà, un peu plus d'un mois.
01:15:37 Et parce qu'ils sont très malaises avec ces thématiques.
01:15:41 - Faudrait que Flaujoise, c'est votre analyse aussi ?
01:15:44 - Mon analyse, c'est qu'on est, je le disais tout à l'heure,
01:15:47 dans une ère du tout conflictuel et du tout politique.
01:15:52 Et si on part de ce raisonnement ou de cette volonté
01:15:55 d'exister ou de faire du bruit, en fait, on ne risque
01:15:58 de rien résoudre, puisqu'en fait, on a plutôt intérêt
01:16:00 à créer le chaos, à y participer, à l'alimenter
01:16:03 et voire à s'en réjouir pour pouvoir venir sur les plateaux télé,
01:16:06 les commenter et s'exprimer en faisant du bruit,
01:16:10 mais en n'apportant aucune solution.
01:16:11 Côté du gouvernement, quels enseignements on a tirés ?
01:16:14 En tout cas, moi, j'en sais rien. Je vois qu'on met quelques
01:16:16 pansements, qu'on essaye d'aider dans l'urgence.
01:16:19 Et c'est très bien les buralistes ou quelques autres personnes.
01:16:22 Mais en quoi ça va changer la situation pour que demain,
01:16:25 ça ne se reproduise pas ?
01:16:27 Quels enseignements on a tirés de ces émeutes,
01:16:29 mais des précédentes aussi ?
01:16:31 Quelles actions fortes, profondes, on a décidé d'engager ?
01:16:35 J'ai le sentiment que c'est toujours assez peu,
01:16:38 parce que finalement, on compte sur le fait que l'actualité
01:16:40 passe, qu'on oublie très vite.
01:16:42 Et puis, on croise les doigts pour que ça arrive à d'autres,
01:16:44 mais que ça ne nous arrive plus.
01:16:46 Sauf que ça peut nous arriver à nouveau.
01:16:47 Ça peut revenir très vite.
01:16:48 Et en tout cas, on n'a pas engagé toute la responsabilité
01:16:51 qu'on devrait engager quand on est aux affaires.
01:16:53 Mais c'est autant le gouvernement que les régions,
01:16:56 que les départements, que les maires,
01:16:58 parce que c'est l'ensemble des élus,
01:16:59 et peut-être même au-delà des élus même,
01:17:00 l'ensemble des acteurs de la vie publique
01:17:03 qui ont une responsabilité.
01:17:04 Alors, tout le monde ne peut pas dire,
01:17:05 ça y est, j'ai la solution et moi, je règle tout.
01:17:07 Mais j'ai plutôt le sentiment que c'est un peu personne.
01:17:10 Alors, plus on est près du terrain, plus les gens agissent,
01:17:12 notamment le tissu associatif.
01:17:15 Mais en réalité, quels enseignements on a tirés ?
01:17:17 Pour le moment, en tout cas, pour le moment,
01:17:19 publiquement, on n'en a tiré aucun, en tout cas,
01:17:20 ou on ne les a pas partagés.
01:17:21 - On reviendra dans quelques instants
01:17:23 sur ces déclarations d'Emmanuel Macron.
01:17:25 Mais qu'a fait l'exécutif depuis ?
01:17:27 La question a été posée à la secrétaire d'État
01:17:28 chargée de la Ville.
01:17:29 Écoutez sa réponse.
01:17:31 - On a fait un PJL reconstruction,
01:17:32 donc un projet de loi reconstruction
01:17:34 basé sur trois axes.
01:17:36 Il fallait aller vite, donc permettre
01:17:38 des solutions dérogataires aux droits,
01:17:41 aux droits communs.
01:17:42 Par exemple, permettre aux maires,
01:17:45 qui ont été touchés sur des bâtiments publics,
01:17:47 permettre aux écoles, permettre aux crèches,
01:17:50 permettre aux centres sociaux d'être reconstruits rapidement.
01:17:52 Mais si on passe par la phase appel d'offres,
01:17:55 si on passe par la phase, on va dire traditionnelle,
01:17:58 ça va prendre des années.
01:17:59 - Voilà, ça paraît assez essentiel, mais...
01:18:02 - C'est exactement ce que je viens de dire.
01:18:04 Ce projet de loi est certainement essentiel,
01:18:06 indispensable, important, mais on répare,
01:18:08 on met des pansements.
01:18:09 Mais quels enseignements on tire
01:18:11 et comment on engage l'avenir
01:18:13 pour que les choses ne se reproduisent pas,
01:18:15 pour que ça évolue ?
01:18:16 Là, on n'a pas de réponse.
01:18:17 Donc oui, on vient en soutien,
01:18:18 mais le politique arrive toujours après.
01:18:20 Alors que le politique, son rôle, c'est d'être devant,
01:18:22 c'est de devancer, c'est d'anticiper,
01:18:23 c'est de préparer l'avenir.
01:18:24 Donc là, il y a une crise, il faut bien en tenir compte,
01:18:26 il faut bien réagir,
01:18:27 mais on ne peut pas se contenter de réagir
01:18:28 parce qu'on n'a rien prévu pour l'avenir.
01:18:31 - Jean-Michel Clouzang ?
01:18:32 - Alors, on a appris des choses quand même de cette crise
01:18:33 et des choses qui sont plutôt positives pour certaines.
01:18:36 La première chose, c'est que,
01:18:38 à partir du moment où on a des émeutes de ce type-là,
01:18:40 quand on met le paquet au niveau des forces de l'ordre,
01:18:43 d'une manière générale,
01:18:45 ça s'est arrêté relativement rapidement,
01:18:48 ça n'a pas traîné.
01:18:50 Et ça, c'est la première bonne nouvelle.
01:18:52 La deuxième bonne nouvelle, c'est que la justice...
01:18:54 - Est-ce que ce n'est pas lié au fait
01:18:56 qu'on a plus à faire dans ce genre d'émeute,
01:18:57 à des petits cons qui viennent foutre le bordel,
01:18:59 qu'à des voyous très organisés, en bande organisée ?
01:19:02 - Je pense que chaque fois qu'on met le paquet
01:19:07 sur un certain nombre de choses,
01:19:08 on a ce résultat-là.
01:19:10 La deuxième chose, c'est que ce résultat a été conforté
01:19:13 par une justice qui s'est mise au boulot
01:19:15 et qui a été exemplaire sur cette affaire-là.
01:19:18 Et qui nous a démontré que le fait de mettre
01:19:20 des courtes peines et qu'elles soient immédiatement applicables,
01:19:23 eh bien, ça marche.
01:19:24 Donc, on souhaite que cette justice-là
01:19:28 puisse perdurer pour les autres affaires ultérieurement.
01:19:31 La troisième chose, c'est qu'effectivement,
01:19:33 la classe politique dans son ensemble s'est mobilisée
01:19:37 pour faire ces propositions de loi
01:19:40 pour aller beaucoup plus vite pour l'anéanimisation.
01:19:42 Sauf qu'à un certain moment, vous avez les administrations,
01:19:45 vous avez toute l'inertie de nos administrations
01:19:50 et d'un certain nombre d'acteurs
01:19:53 qui fait que les choses pourraient aller encore plus vite.
01:19:57 Voilà, ça, c'est au rang des quelques satisfactions
01:20:02 qu'on peut avoir.
01:20:02 Maintenant, effectivement, et vous avez tout à fait raison,
01:20:06 moi, je suis sidéré par le constat que l'on fait
01:20:10 sur les émeutiers.
01:20:11 Ils sont très jeunes, ils sont français,
01:20:16 d'origine étrangère, mais de deuxième ou troisième génération.
01:20:22 Donc, ils sont français.
01:20:23 Et ils sont, la plupart d'entre eux,
01:20:27 pris en compte par l'aide sociale à l'enfance.
01:20:30 Donc, ils sont déjà sous des aides issues de familles monoparentales.
01:20:39 Et là, il faut se poser les questions
01:20:42 pour pouvoir travailler dans l'avenir
01:20:44 de manière à ce que ça ne se reproduise pas
01:20:46 ou que ça se reproduise beaucoup moins.
01:20:48 Sauf que se poser les questions,
01:20:49 j'ai l'impression que vous les posez,
01:20:50 vous comptez se les poser, peut-être pas assez,
01:20:52 depuis 40 ans et que ça n'avance pas.
01:20:54 Justement, c'est ce que j'allais vous dire.
01:20:55 Ces questions-là, on ne se les a jamais posées
01:20:58 et on a toujours mis sous le tapis cette problématique-là.
01:21:02 Mais on ne se les pose pas ni au niveau des gouvernements.
01:21:05 Mais par contre, est-ce que vous avez entendu un groupe
01:21:08 qui a parlé d'une commission d'enquête
01:21:11 à l'Assemblée nationale ou au Sénat ?
01:21:15 C'est vrai qu'on rentrait dans l'été,
01:21:17 mais il y avait encore une session.
01:21:19 Est-ce qu'on a entendu parler des groupes parlementaires ?
01:21:22 Est-ce qu'on a entendu des groupes politiques,
01:21:25 que ce soit de la majorité ou que ce soit des oppositions,
01:21:27 faire des propositions intéressantes ?
01:21:30 Je ne parle pas de l'extrême-gauche, évidemment,
01:21:33 qui utilise des propositions de tout casser,
01:21:36 mais des propositions intéressantes là-dessus ?
01:21:37 Les Républicains, pardon, mais vous parliez de propositions.
01:21:41 Qu'est-ce qu'ils ont proposées ?
01:21:42 Notamment, et le président s'y refuse,
01:21:45 mais on a parlé de la responsabilité des parents,
01:21:48 qu'ils devraient être engagés.
01:21:50 Mais le président ne s'y refuse pas.
01:21:51 Si, il l'a balayé, il disait le FIERA magazine, il s'y refuse.
01:21:55 Il dit qu'il ne veut pas choisir son camp
01:21:57 entre soutenir les familles dans l'éducation à loin
01:22:00 ou les sanctionner.
01:22:01 Il a dit qu'il faut une sanction immédiate,
01:22:02 mais il a dit que pour l'instant, sur les allocations, etc.
01:22:05 Oui, mais il ne faut pas dire qu'il n'y a pas eu de proposition.
01:22:08 Mais à part cette proposition-là, moi, des propositions,
01:22:11 ça ne suffira pas.
01:22:12 Il faut quand même être logique.
01:22:15 On a été face à un événement d'une ampleur, etc.
01:22:17 Oui, mais c'est là le grand paradoxe.
01:22:19 C'est là le grand paradoxe, Jean-Michel.
01:22:22 C'est qu'effectivement, vous avez raison,
01:22:23 on a été face à un événement d'une ampleur considérable.
01:22:27 Et aujourd'hui, les politiques, à commencer par le président
01:22:32 et le ministre de l'Intérieur,
01:22:34 ont tendance à minimiser ce qui s'est passé.
01:22:36 Pourquoi je dis ça ?
01:22:37 Sur les chiffres, qu'il s'agisse de Gérald Darmanin
01:22:41 ou du président, il nous parle de 8 000 ou 12 000 émeutiers.
01:22:46 Pardon, mais qu'il s'agisse de Jérôme Fourquet,
01:22:49 qui a estimé dans une fourchette basse à 50 000
01:22:52 le nombre d'émeutiers, en passant par l'ancien patron
01:22:56 de la DGSE, M. Brochand, qui évoquait un chiffre
01:23:02 au-delà des 100 000 émeutiers,
01:23:05 qui me semble plus proche de la réalité
01:23:07 ou de ce que les Français ont pu vivre.
01:23:09 Ou en tout cas, s'il a fallu engager entre 45 000 et 50 000 policiers
01:23:15 et gendarmes pour rétablir l'ordre pour 10 000 émeutiers,
01:23:19 c'est qu'il y a un problème.
01:23:20 Vous l'admettrez.
01:23:21 Et donc, je pense que dans le diagnostic tel que les politiques
01:23:24 et je ne dirais pas les politiques, le pouvoir le fait.
01:23:28 Il y a quelque chose qui est de l'ordre de l'euphémisation
01:23:31 de ce qui s'est passé, de la minimisation
01:23:34 et voire parfois aussi de la mauvaise foi ou voire du mensonge.
01:23:37 Quand Gérald Darmanin nous dit qu'il y avait une majorité
01:23:41 de Kevin et de Matteo, pardon, c'est un mensonge.
01:23:44 Et c'est vrai, si on s'en tient juste aux personnes interpellées,
01:23:49 ce n'était pas des Kevin et des Matteo,
01:23:50 comme le ministre de l'Intérieur l'a dit.
01:23:52 Donc, je pense que si on a commencé à fausser la manière
01:23:54 dont on a traduit ces émeutes et ces erasia,
01:23:59 on passe à côté des bonnes réponses qu'il faut apporter à cette crise.
01:24:02 Non, mais ce que je voulais vous dire, moi,
01:24:04 et je vais tout à fait dans votre sens,
01:24:07 du moins dans un certain nombre de conclusions que vous en tirez.
01:24:10 Ce que je voulais vous dire, c'est que
01:24:12 autant il y a eu des bonnes nouvelles, je les ai citées,
01:24:14 autant ça, c'est une mauvaise nouvelle.
01:24:16 Et effectivement, on n'en a pas tiré le bilan de ce qu'on devrait tirer.
01:24:19 Mais je m'aperçois que non seulement
01:24:22 les gens qui sont aux manettes ne veulent pas tirer le bilan,
01:24:26 mais personne d'autre ne veut tirer le bilan de ces affaires-là,
01:24:29 y compris les groupes d'opposition,
01:24:31 y compris un certain nombre de personnes
01:24:32 qui pourraient le faire par l'intermédiaire
01:24:34 de commissions d'enquête sur l'Assemblée nationale et sur le Sénat.
01:24:37 Or, c'est urgent de le faire et de savoir ce qu'on veut faire
01:24:39 si la conclusion que l'on a tirée, c'est que notre politique de la ville,
01:24:42 dans laquelle on a dépensé des milliards et des milliards
01:24:45 au fur et à mesure du temps, n'a servi à pas grand-chose,
01:24:49 en tout cas dans le cadre de ces émeutes-là.
01:24:52 Frédéric Faugeret, encore une fois sur ce thème-là aussi,
01:24:54 on ferme les yeux de peur de devoir être victime
01:24:58 des conséquences d'une prise de position ou de poser les vraies questions ?
01:25:02 Non, je ne suis pas certain qu'on ferme les yeux,
01:25:03 je ne sais pas, mais je n'en suis pas certain.
01:25:05 Et je voudrais revenir sur,
01:25:09 pas sur les chiffres en eux-mêmes, parce que je n'ai pas de chiffres,
01:25:12 je ne connais pas les chiffres et je n'ai pas envie de choisir
01:25:14 ceux qui m'arrangeraient à commenter, donc je n'ai pas d'informations,
01:25:18 mais je voudrais revenir sur l'exemple de Strasbourg et sa métropole,
01:25:22 qui pendant des années ont fait la une, le premier, le deux et le trois janvier,
01:25:26 parce que c'était le record de voitures brûlées et d'incendies.
01:25:30 Et à un moment, les élus, les acteurs locaux se sont dit
01:25:35 "qu'est-ce qu'on fait, comment on agit ?"
01:25:36 et une de leurs décisions, ça a été avec, j'ai envie de dire la complicité,
01:25:41 mais je veux dire avec la bienveillance des médias,
01:25:43 de limiter le relais et le bruit médiatique qu'on faisait autour de ces sujets.
01:25:47 Et à partir du moment où tous les acteurs qui ont une parole publique
01:25:51 et une possibilité de mettre en avant l'information ont fait ce choix,
01:25:54 eh bien les chiffres ont baissé d'année en année.
01:25:58 Sauf qu'il n'y a plus que les médias qui font des images.
01:26:00 Aujourd'hui, les images sont prises par tout citoyen qui est sur les réseaux sociaux.
01:26:04 On est bien d'accord, mais...
01:26:05 Si on tentait d'appliquer cette solution aux émeutes par exemple.
01:26:07 En tout cas, ça a fonctionné à Strasbourg avec les incendies du 1er janvier.
01:26:11 Alors, je ne sais pas si c'est la stratégie du gouvernement ou pas,
01:26:13 je n'ai pas cette confidence, mais on peut, peut-être,
01:26:16 que c'est une piste qui a aussi été choisie, de ne pas en rajouter ou de limiter...
01:26:21 Les médias devraient se voiler la face, détourner les yeux,
01:26:24 arrêter de commenter ce qui ne va pas et se contenter de saluer le soleil,
01:26:32 les trains qui arrivent à l'heure.
01:26:33 Vous savez très bien que ça ne fonctionne pas comme ça.
01:26:35 Et ça serait même trahir, ça serait même trahir finalement le métier de journaliste
01:26:39 que de se complaire justement à détourner le regard pour ne pas encourager.
01:26:46 En tout cas, ce n'est pas les médias qui encouragent ce genre d'actes.
01:26:50 Il faut d'abord traiter ces actes à la base, sans même se poser la question
01:26:55 de ce que l'impact médiatique peut avoir dans l'effet générateur de cette violence.
01:26:59 Alors, vous ne me faites dire que des propos que je n'ai pas tenus,
01:27:02 donc je n'ai même pas envie de réagir à ça, puisque je n'ai pas dit ça,
01:27:06 je ne pense pas ça.
01:27:07 Vous nous avez expliqué que les politiques avec les...
01:27:09 J'ai expliqué que les médias ont aussi une responsabilité, aussi,
01:27:14 et qu'ils peuvent s'en saisir et qu'ils ont le droit de réfléchir à l'impact
01:27:17 que ça donne de montrer 15 fois de suite la même voiture brûlée
01:27:20 ou de ne la montrer qu'une seule fois.
01:27:21 En tout cas, c'est ce que les journalistes dans cette région ont choisi de faire
01:27:25 et ça a eu un impact et ils s'en félicitent.
01:27:27 Je ne suis ni juge ni parti, je ne suis pas de cette région.
01:27:29 C'est le constat qu'ils ont fait et on peut le faire, on ne peut pas le faire.
01:27:32 Les journalistes font absolument ce qu'ils veulent dans cette ville, dans cette région.
01:27:35 C'est la façon dont ils ont décidé de traiter ces violences
01:27:39 et ces dégradations du 1er janvier.
01:27:41 Peut-être que c'est une bonne solution, en tout cas, ça mérite d'être vu et entendu.
01:27:46 On va changer de thématique pour aborder ce cas de féminicide
01:27:50 qui met en cause la responsabilité de l'institution judiciaire.
01:27:53 Une femme de 45 ans est morte poignardée par son mari le 20 juillet dernier.
01:27:58 Elle avait pourtant porté plainte contre lui
01:28:00 et demandé une ordonnance de mesure de protection,
01:28:02 ce que la justice lui avait refusé.
01:28:05 Retour sur les faits avec Maureen Vidal.
01:28:07 Le 21 juillet dernier, Adjira, âgée de 45 ans, a été retrouvée morte
01:28:12 dans une mare de sang à son domicile dans le Val d'Oise,
01:28:16 tuée de plusieurs coups de couteau au niveau du thorax par son conjoint.
01:28:20 Au moment des faits, ses enfants, âgés de 2 et 4 ans, étaient présents dans l'appartement.
01:28:24 Elle avait pourtant porté plainte le 7 et le 10 janvier.
01:28:28 Elle dénonçait alors des crachats au visage,
01:28:31 des violences à répétition depuis plus de 6 mois.
01:28:34 Pour elle, début mai, c'est l'effondrement, selon les mots de l'avocate de la famille,
01:28:39 puisque sa demande d'ordonnance de protection contre son mari,
01:28:42 qu'elle avait demandé le 25 avril, a été refusée par le tribunal de Pontoise
01:28:47 pour faute d'éléments prouvant que le conjoint était un danger réel.
01:28:51 Maître Pauline Rongier, l'avocate de la famille, envisage à présent
01:28:55 d'engager la responsabilité de l'État pour dysfonctionnement grave
01:28:58 du service public de la justice.
01:29:01 Le nombre de féminicides en 2021 a bondi de 20%.
01:29:04 Contrairement à 2020, 122 femmes ont été tuées sous les coups de leur conjoint
01:29:09 ou ex-conjoint selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
01:29:12 C'est très difficile de trouver du sens lorsque ce genre de drame se produit.
01:29:18 Compliqué parce que déjà l'émotion l'emporte sur les faits.
01:29:21 Moi je reviens sur un discours que je tiens régulièrement,
01:29:23 c'est qu'en France, quand un policier commet une faute,
01:29:26 on l'a évoqué, potentiellement une faute, on l'a évoqué tout à l'heure,
01:29:29 il peut se retrouver en garde à vue, sa responsabilité personnelle est engagée.
01:29:32 Quand un juge commet une faute, c'est l'État qui voit sa responsabilité engagée.
01:29:37 Peut-être qu'à un moment, il faut aussi revoir le fonctionnement
01:29:40 et se demander si quand un juge applique la loi,
01:29:43 et bien donc il est protégé puisqu'il n'est que le porteur d'une décision prise par le législateur,
01:29:49 quand il l'interprète, peut-être qu'il y a un degré de responsabilité
01:29:53 qui doit aussi l'engager et qui peut peut-être l'amener à prendre d'autres décisions.
01:29:57 C'est ce que rappelait Maureen Bidale,
01:29:58 que l'avocate envisage d'attaquer l'État pour dysfonctionnement grave de la justice.
01:30:02 Ça s'entend dans un cas pareil ?
01:30:03 Oui, là pour le coup, je vous rejoins absolument sur cette question.
01:30:09 C'est vrai qu'aujourd'hui, les magistrats, contrairement aux policiers,
01:30:13 semblent échapper systématiquement à une sorte de remise en cause, d'autocritique.
01:30:18 Le simple fait de poser cette question est vu comme une attaque insupportable par la magistrature.
01:30:27 Mais la justice doit s'interroger, sans quoi on va se retrouver confronté à subir ce genre de drame,
01:30:37 ces tragédies qui vont se répéter, sans que jamais le système judiciaire ne se remette en cause.
01:30:43 - M. Courrèges ?
01:30:44 - Je pense qu'on est dans un pays où les juges en prennent beaucoup d'ampleur et beaucoup de pouvoir,
01:30:54 que ce soit les juges administratifs, les juges constitutionnels, que ce soit les juges judiciaires.
01:31:00 Et ils prennent du pouvoir à faire ou à ne pas faire.
01:31:03 À faire quand ils mettent en détention provisoire des policiers,
01:31:07 quand les syndicats déposent plainte contre leurs ministres.
01:31:12 Et ça se traduit par une mise en examen du ministre et un jugement qui va être fait.
01:31:19 Donc tout ça, c'est dans le côté faire.
01:31:23 Et puis il y a le côté pas faire aussi, où les juges ne font pas un certain nombre de choses
01:31:30 qui font qu'à cause d'une erreur procédurale, d'une mauvaise retranscription d'un jugement,
01:31:38 un violeur peut se retrouver dans la rue, mis dehors.
01:31:43 Un auteur de féminicide, comme ça s'est passé à Nîmes en 2020,
01:31:49 qui avait été condamné à 30 ans parce qu'il avait tué cet homme-là,
01:31:53 sa femme dans les Pyrénées-Orientales à Hortafa.
01:31:56 Il avait tué sa femme, il avait été condamné à 30 ans,
01:31:59 il a été remis dehors à un certain moment
01:32:01 parce qu'on a mis trop de temps entre l'appel et le premier jugement.
01:32:08 Et là, on a aussi cet exemple-là.
01:32:15 Alors effectivement, les magistrats sont indépendants
01:32:18 et ils vont sur la négociation des peines,
01:32:21 mais incertainement, il faut se poser la question de la responsabilité très sérieusement.
01:32:26 L'actualité outre-Atlantique cette fois, c'est la nouvelle inculpation de Donald Trump,
01:32:30 cette fois pour complot à l'encontre de l'État américain et atteinte aux droits électoraux.
01:32:34 On vient d'apprendre qu'il plaidait non coupable de complot
01:32:37 contre les institutions américaines après l'élection de 2020.
01:32:41 Il reste cependant toujours en tête chez Les Républicains et auprès de son électorat.
01:32:45 Je vous propose de réentendre Régis Le Saumier,
01:32:47 qui dans Face à l'Info ce soir est revenu sur le phénomène Donald Trump
01:32:50 de plus en plus populaire au fur et à mesure qu'il connaît des ennuis judiciaires.
01:32:55 Rebondissement, on franchit l'Atlantique avec vous Régis Le Saumier.
01:32:58 Rebondissement dans les affaires judiciaires de l'ancien président américain.
01:33:02 Ce matin, Donald Trump a été inculpé une nouvelle fois,
01:33:05 cette fois pour complot à l'encontre de l'État américain et aussi atteinte aux droits électoraux.
01:33:11 Il est toujours en tête, cela dit chez Les Républicains.
01:33:14 Alors Régis, est-ce qu'on est en droit de se poser franchement la question ?
01:33:18 Est-ce qu'il est vraiment possible qu'il revienne au pouvoir ?
01:33:21 Alors on est en droit de se le poser cette question.
01:33:24 Moi, j'ignore si Donald Trump va pouvoir y arriver.
01:33:27 Je vais vous esquisser un certain nombre de scénarios.
01:33:30 Je sais qu'en tout cas, lui, il pense même très fortement,
01:33:33 même si aujourd'hui, on ne peut plus savoir.
01:33:35 Vous savez, à une époque, il tweetait plusieurs fois par minute.
01:33:39 Aujourd'hui, c'est un peu plus difficile de savoir.
01:33:41 Alors, il a retrouvé son compte Twitter,
01:33:43 mais il est beaucoup moins prolixe qu'il l'a été à une certaine époque.
01:33:45 Son compte X d'ailleurs, devrait-on dire aujourd'hui.
01:33:48 Oui, bien sûr.
01:33:49 Souvenez-vous, il était 88 millions à le suivre lorsqu'il était au sommet de sa gloire.
01:33:53 Mais ça n'a pas beaucoup bougé.
01:33:56 En revanche, ce que vous avez signalé, les sondages, plusieurs sondages montrent qu'en effet,
01:34:00 l'ancien président reste le plus populaire chez Les Républicains pour la présidentielle de 2024.
01:34:06 Depuis qu'il a quitté la présidence, il a quand même perdu une petite partie de son emprise.
01:34:12 Mais il y a eu des personnalités qui se sont affrontées à lui.
01:34:16 Et bien mal lui aura en appris, puisque je pense en particulier à Liz Cheney,
01:34:20 qui était la fille de l'ancien vice-président, Dick Cheney,
01:34:24 qui s'était affronté à Trump et qui a été battue à une primaire dans le Wyoming l'année dernière.
01:34:31 Ça a été aussi le cas de Mike Pence.
01:34:34 Alors Mike Pence, hier, quand il y a eu justement cette annonce de cette nouvelle affaire judiciaire dont on va parler,
01:34:41 Pence a carrément dénoncé Trump en l'accusant de l'avoir poussé, et avec, je cite,
01:34:46 "ces avocats cinglés à refuser les résultats de l'élection présidentielle", parce que c'est de ça qu'il s'agit.
01:34:52 Alors le même Mike Pence, aujourd'hui, rêve de se présenter à l'élection.
01:34:57 Voici une anecdote quand même assez révélatrice sur les chances qu'il aurait d'y parvenir il y a quelques mois.
01:35:02 Trump et Pence se sont retrouvés en meeting chacun à Washington DC,
01:35:07 la salle de Trump refusée du monde et celle de Mike Pence était à moitié vide.
01:35:12 Donc voilà, les autres, Mark Rubio, Ted Cruz, Lindsey Graham,
01:35:17 ou encore son concurrent le plus sérieux, le gouverneur de Floride, qui est la star montante du parti, Ron DeSantis,
01:35:23 pour l'instant se contentent de faire de la figuration.
01:35:26 Alors en France, quand une personnalité politique a des ennuis judiciaires, elle devient impopulaire, mise de côté,
01:35:31 ce n'est pas du tout le cas de Donald Trump.
01:35:32 Non, pas du tout. Alors il n'a rien perdu, ce qu'on remarque quand on analyse un peu finement cette connexion qu'il avait avec les Américains.
01:35:39 Vous savez, j'ai parlé de Twitter, qui était autrefois l'outil de Trump pour tisser cette relation,
01:35:44 un peu à la manière de ce qu'avait toujours rêvé le général De Gaulle, le dialogue direct avec le peuple.
01:35:49 Trump l'avait imposé avec Twitter, on peut même dire d'ailleurs que c'est un peu lui qui a fait Twitter à une certaine époque.
01:35:55 Il avait aussi cette qualité du milliardaire des pauvres, la voix des revanches, des oubliés de la mondialisation,
01:36:02 et surtout le champion du « America first ».
01:36:04 Aujourd'hui, il est dans une position où il est acculé, on va voir le détail tout de suite,
01:36:09 mais il y a aussi face à lui une popularité déclinante de Joe Biden, santé chancelante,
01:36:16 qu'on regarde nous avec un certain étonnement, mais qui est très grave pour les Américains.
01:36:22 Je rappelle que Joe Biden a annoncé qu'il allait se représenter.
01:36:26 Donc quand on voit l'accumulation de scènes où il s'écroule sur une estrade, où il salue une grue du rue Chantier,
01:36:37 on se demande un petit peu s'il va pouvoir déjà finir son terme.
01:36:42 Les difficultés aussi rencontrées par le Parti démocrate aux élections de mi-mandat,
01:36:46 même s'ils ont un peu sauvé les meubles, et surtout une affaire dont on parle très peu en France,
01:36:51 qui commence à agiter sérieusement l'Amérique, c'est celle qui concerne le fils de Trump, Hunter Biden,
01:36:56 qui est accusé de corruption.
01:36:57 Je ferai peut-être une chronique à un moment sur cette affaire en particulier,
01:37:02 parce qu'on n'en parle pas du tout ici.
01:37:03 Alors pour ce qui concerne Trump, le problème était le seul événement qui pouvait vraiment lui barrer la route,
01:37:09 c'était le fameux 6 janvier 2000, avec l'attaque de ses partisans contre le Capitole.
01:37:18 Cette enquête dépend de l'avenir politique et personnel de Donald Trump.
01:37:22 Alors on est en plein dedans dans cette enquête, justement, qu'est-ce qu'elle dit ?
01:37:27 En effet, elle accuse Donald Trump d'avoir eu une influence sur ces événements du Capitole,
01:37:31 mais surtout, et c'est là, et vous allez voir pourquoi,
01:37:35 d'avoir fait pression sur des grands électeurs dans les États,
01:37:38 pour que ceux-ci ne valident pas les résultats des élections qui ont consacré la victoire de Donald Trump.
01:37:45 Alors ça a été le cas en Arizona, en Géorgie, les fameux avocats cinglés dont parlait Donald Trump,
01:37:51 Mike Pence, sont intervenus, au Nevada, il y a des résultats qui étaient extrêmement serrés.
01:37:59 L'enquête l'accuse donc de tentative d'inverser le résultat de l'élection de 2020, basée sur le grand mensonge,
01:38:06 c'est-à-dire qu'il aurait fait croire que cette élection allait être truquée,
01:38:09 et que s'il perdait, il était victime d'une fraude.
01:38:12 Je rappelle que cette accusation est très grave,
01:38:15 il était à l'époque, et c'est la grande différence avec les deux autres affaires qui le concernent,
01:38:23 celle où il avait été payé une prostituée pour qu'elle se taise, là il n'était pas encore président,
01:38:29 et celle qui concerne les documents du FBI, là il n'était plus président.
01:38:33 Donc celle-ci est plus grave.
01:38:34 Elle était plus grave,
01:38:37 et sur la question des soupçons que Joe Biden aurait manipulés,
01:38:46 il faut rappeler que deux tiers des partisans, et ça c'est encore un sondage incroyable,
01:38:49 deux tiers des partisans de Trump pensent que l'élection leur a été volée, encore aujourd'hui.
01:38:55 Donc cette affaire du capital, elle est très grave,
01:38:58 elle est très grave mais elle n'est pas, et c'est là où la question du droit aux Etats-Unis est très importante,
01:39:04 elle ne peut pas aller, elle est difficilement prouvable.
01:39:07 À l'époque, une vidéo, je ne sais pas si vous vous souvenez,
01:39:09 Donald Trump l'avait montrée appelant ses partisans à rentrer chez eux.
01:39:14 Donc il est infiniment difficile de lier personnellement Donald Trump et l'insurrection,
01:39:19 en tout cas de le prouver devant la justice.
01:39:21 En revanche, les enquêteurs et le procureur connaissent parfaitement la fragilité de ce cas.
01:39:28 En revanche, les pressions exercées par Trump et ses avocats sur les grands électeurs,
01:39:32 là elles sont bien réelles, elles constituent une infraction au regard de la loi américaine.
01:39:37 L'acte de 45 pages fait notamment état d'un projet criminel
01:39:41 et lui reproche d'avoir sapé les fondements de la démocratie américaine.
01:39:44 Donc là on est sur du très très lourd.
01:39:46 Les autres, bon il y avait eu, oui en effet, la perquisition en Floride,
01:39:51 mais vous savez, Trump n'est jamais aussi bon que dans l'adversité.
01:39:56 Quand il avait été perquisitionné en Floride, j'ai noté ce qu'il avait dit à l'époque,
01:40:01 il avait dit "notre nation vit des jours sombres, ma belle demeure,
01:40:05 Mar-a-Lago, à Palm Beach en Floride, est assiégée
01:40:09 et elle a été perquisitionnée et occupée par de nombreux agents du FBI".
01:40:13 Alors nous le FBI ça va, mais les Américains détestent le FBI,
01:40:17 ça représente l'état central qui vient s'immiscer dans leurs affaires.
01:40:20 Donc ça, ça marche très très bien.
01:40:22 Et Trump n'est jamais aussi bon que quand il est comme ça.
01:40:24 Il avait terminé, il avait conclu son discours par
01:40:29 "ils ont même forcé mon coffre-fort".
01:40:31 - Ça, ça doit parler aux Américains.
01:40:34 - Exactement, mais il connaît tout.
01:40:37 Alors il y a quand même juste un problème, c'est qu'il est embourbé dans ses affaires
01:40:43 et on est sur des frais de justice évidemment.
01:40:46 - Et on est aux Etats-Unis où ça coûte bien plus cher qu'ailleurs.
01:40:48 - Exactement, Barbara.
01:40:50 Et ça pourrait compliquer son retour.
01:40:52 L'ex-président, il brasse énormément d'argent, son comité de levée de fonds
01:40:56 a levé 54 millions de dollars au cours du premier semestre de l'année.
01:41:00 Donc il surclasse tous ses rivaux.
01:41:01 Vous savez, plus on lève d'argent aux Etats-Unis, plus on a des chances d'être élu.
01:41:04 Mais son trésor de guerre est menacé.
01:41:06 Ses affaires, c'est autant de frais d'avocats
01:41:08 qui ne sont pas dépensés dans les spots publicitaires, etc.
01:41:11 Il ne lui reste que 4 millions de dollars à la fin juin.
01:41:15 Donc on ne sait pas s'il pourra se refaire.
01:41:17 Alors je conclurai ses affaires en disant, par la phrase,
01:41:22 une phrase que j'aime beaucoup sur le phénomène médiatique aux Etats-Unis,
01:41:25 on dit "No such thing as bad publicity".
01:41:28 C'est-à-dire, en fait, ça veut dire...
01:41:30 Il n'y a pas de mauvais buzz, il n'y a que du bon buzz.
01:41:32 Le mauvais buzz, ça n'existe pas.
01:41:33 À partir du moment où votre tête est à la télé,
01:41:36 à partir du moment où on parle de vous, c'est bon, ça compte.
01:41:39 Et Trump, lui, là-dedans, il maîtrise l'art de la provocation, ça on le sait.
01:41:43 Il adore cette image de persécuté et il l'utilise à merveille.
01:41:47 En fait, il comprend.
01:41:49 Et c'est là où il est quand même extrêmement moderne.
01:41:51 Il n'est pas le seul.
01:41:52 Il y en a des gens comme Sandrine Rousseau,
01:41:54 des gens qui arrivent à se placer au cœur du débat.
01:41:57 Et lui, il est très bon là-dedans pour se placer au cœur du débat,
01:42:01 monopoliser, faire que tous les thèmes tournent autour de lui
01:42:03 et occulte du coup complètement les autres.
01:42:05 Chaque démêlée judiciaire, en effet, lui donne raison
01:42:09 puisque ça provoque un afflux de sympathie pour lui.
01:42:11 Lui-même a assuré hier n'avoir jamais reçu autant de soutien
01:42:15 depuis sa mise en accusation.
01:42:16 Mais alors, est-ce que cela suffira-t-il ?
01:42:18 Peut-être pas.
01:42:20 Ce n'est pas du tout d'être populaire.
01:42:21 On est aux États-Unis.
01:42:23 Il y a la loi.
01:42:24 Rendez-vous en avril prochain.
01:42:26 À l'issue de ce troisième procès,
01:42:27 on saura s'il pourra ou non se présenter à l'élection.
01:42:31 Comment faites-vous pour savoir qu'il ne restait que 4 millions
01:42:33 sur son compte en banque ?
01:42:33 Vous êtes un peu du FBI aussi ?
01:42:35 Je suis un peu du FBI.
01:42:36 Je l'ai fait rentrer, je l'ai soumis à sa sanction.
01:42:39 Voilà pour les affaires judiciaires de Donald Trump
01:42:44 relancées par ces nouvelles accusations,
01:42:47 inculpations plutôt.
01:42:49 Il est 23h.
01:42:50 On va faire un point sur l'actualité avec vous,
01:42:52 Simon Guillain.
01:42:54 Bonsoir, chère Barbara.
01:42:55 Justement, on va en parler ensemble de Donald Trump
01:42:58 qui comparaît une nouvelle fois devant la justice.
01:43:01 L'ancien président américain s'est rendu au tribunal pénal
01:43:03 de Washington où il s'est vu notifier les charges
01:43:05 qui pèsent contre lui deux jours après avoir été inculpé.
01:43:09 Pour ses tentatives d'inverser les résultats
01:43:10 de la présidentielle de 2020,
01:43:13 l'ancien locataire de la Maison Blanche a plaidé non coupable
01:43:16 de complot contre les institutions américaines.
01:43:20 En France, le policier soupçonné d'avoir grièvement blessé
01:43:23 le jeune Eddy en marge des émeutes à Marseille
01:43:25 reste en détention provisoire.
01:43:27 La cour d'appel d'Aix-en-Provence a rejeté la demande
01:43:30 de remise en liberté de ce policier marseillais.
01:43:33 Il reste donc placé en détention provisoire
01:43:34 jusqu'au 30 août prochain, jour de son interrogatoire.
01:43:38 Et devant la justice, le policier mis en cause
01:43:40 a reconnu être l'auteur d'un tir de LBD.
01:43:43 Cette décision de justice reste incompréhensible
01:43:45 pour ce représentant du syndicat policefo de Marseille.
01:43:49 On a le sentiment chez les forces de l'ordre
01:43:51 que cette présomption d'innocence se transforme de facto,
01:43:54 quasi de façon systématique chez certains magistrats
01:43:57 comme une présomption de culpabilité
01:43:58 dès que la force est utilisée.
01:44:00 Et cela bien avant qu'elle soit décidée
01:44:03 comme étant légitime ou pas.
01:44:04 Je le rappellerai pour certains, même si ça en choque certains,
01:44:06 que l'État c'est le monopole de la violence légitime.
01:44:09 Donc, je capte pas du contraire, elle l'est.
01:44:11 Je capte pas du contraire.
01:44:12 Donc aujourd'hui, je ne vous cache pas que c'est un sentiment de défi.
01:44:15 Je me demande comment vont se passer les heures
01:44:17 et les prochains jours au sein des forces de l'ordre
01:44:19 et au sein de la police marseillaise.
01:44:21 Et puis la panne à l'aéroport d'Orly
01:44:23 a pris fin après plus de 12 heures de perturbations.
01:44:26 Une panne inédite qui a touché le système de traitement des bagages
01:44:29 du terminal 4 de l'aéroport.
01:44:31 En pleine période de vacances d'été,
01:44:33 le dysfonctionnement a provoqué de nombreux retards
01:44:36 qui a concerné environ 10 000 passagers
01:44:38 qui ont été affectés.
01:44:39 Et le retour à la normale est prévu seulement demain dans la journée.
01:44:45 Voilà pour ce rappel de l'actualité à 23h sur CNews.
01:44:48 C'est à vous, Barbara Clun pour la dernière partie de Soir Info.
01:44:51 Et je repasserai la parole dans une demi-heure.
01:44:52 Merci beaucoup, Simon.
01:44:53 Guy, là, on va continuer de dérouler l'actualité
01:44:56 ensemble avec nos invités, avec le maire de Fréjus
01:44:59 qui interdit la baignade en Burkini à la plage.
01:45:03 David Rachlin a publié un arrêté et interdit de se baigner
01:45:06 en Burkini pour des raisons d'hygiène et de sécurité.
01:45:09 Il explique que cette décision est motivée par la volonté
01:45:12 de garantir la sécurité de tous les baigneurs,
01:45:14 de ne pas compliquer les opérations de sauvetage
01:45:17 en cas de début de noyade.
01:45:19 Le communiqué rappelle que 362 noyades ont été enregistrées
01:45:22 en France sur la période du 1er juin au 12 juillet de cette année.
01:45:26 On va en parler avec Maître Guylain Bénéssa.
01:45:29 Bonsoir. Merci de participer à notre émission.
01:45:31 Vous êtes avocat.
01:45:33 Chaque été, finalement, on reparle d'affaires de Burkini
01:45:38 ou en tout cas, on voit que des maires prennent des arrêtés
01:45:41 pour tenter d'éviter les polémiques.
01:45:44 Et malgré ça, ça fait la une de l'actualité.
01:45:46 Quel regard vous portez en tant que de loi sur ces affaires-là ?
01:45:51 La première chose, et je ne parle pas en tant que de loi là,
01:45:54 mais la première chose, c'est quand même qu'on a un feuilleton,
01:45:58 un feuilleton effectivement estival qu'on retrouve chaque année,
01:46:01 qui est l'affaire du Burkini.
01:46:02 Alors cette fois-ci, c'est David Rachlin,
01:46:04 mais on a eu des moultes affaires.
01:46:06 On avait l'affaire Éric Piolle l'année dernière,
01:46:08 puisque la question s'était posée s'agissant des piscines.
01:46:10 Cette fois-ci à Grenoble.
01:46:12 Donc déjà, on a cette idée de feuilleton.
01:46:14 Alors pour vous répondre clairement sur la question,
01:46:17 il faut comprendre qu'on est dans une situation
01:46:22 qui a donné lieu à pas mal de jugements
01:46:24 dans divers tribunaux administratifs à travers la France,
01:46:28 des jugements qui ne sont pas toujours très clairs pour tout le monde,
01:46:31 parce qu'il y a clairement une poussée du Burkini sur les plages
01:46:34 et donc aussi une poussée des arrêtés
01:46:36 et une poussée donc évidemment des recours contre les arrêtés.
01:46:40 Ce qui fait que c'est difficile d'avoir un regard absolument lisible et clair
01:46:43 sur une situation qui ne l'est absolument pas
01:46:45 et qui à mon avis ne fait que s'accroître,
01:46:47 puisque le Burkini est au démarrage de son ascensir en France.
01:46:51 En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est que,
01:46:52 et c'est caricatural, mais c'est très simple,
01:46:55 une plage est un domaine public, tout simplement,
01:46:58 c'est l'espace public pour être précis plutôt.
01:47:00 L'espace public donc, théoriquement tolère
01:47:03 le fait de porter des signes religieux.
01:47:05 Donc on a d'un côté des gens qui vont à la plage avec un Burkini
01:47:09 et de l'autre des maires comme David Rachlin
01:47:12 qui, eux, essayent de dire, pharologiquement,
01:47:15 de trouver des éléments pour tenter d'interdire le Burkini sur la plage.
01:47:19 Et pour l'interdire, le problème est simple,
01:47:21 c'est que juridiquement, on a d'un côté,
01:47:23 pour les défenseurs ou les porteurs du Burkini,
01:47:26 la liberté donc de porter un Burkini,
01:47:28 la liberté d'aller et venir, la liberté de conscience, etc.,
01:47:31 qui sont les libertés fondamentales de notre État de droit,
01:47:34 les fameuses grandes libertés,
01:47:35 et de l'autre, des maires qui tentent donc de trouver des stratagèmes
01:47:39 pour interdire la chose, notamment en invoquant
01:47:41 des risques de troubles à l'ordre public.
01:47:43 Alors, s'agissant de David Rachlin…
01:47:46 Vous n'y croyez pas à ces risques de troubles à l'ordre public
01:47:49 ou ces risques de sécurité, tout simplement,
01:47:51 comme évoqué par David Rachlin ?
01:47:54 Je pense, pour vous répondre clairement,
01:47:55 je pense qu'on essaye, mais ça fait longtemps que ça dure,
01:47:58 on essaye de trouver des stratagèmes, des dispositifs, des moyens
01:48:02 pour tenter de passer entre les filets de juridiction
01:48:05 qui, de plus en plus, sont extrêmement laxistes
01:48:07 à l'égard de symboles qui sont des symboles ostensibles
01:48:10 d'appartenance religieuse, qui n'ont,
01:48:12 et là je vous donne un avis personnel,
01:48:14 absolument rien à faire dans l'espace public de cette nature-là,
01:48:17 je veux dire, en plein milieu d'été, avec des bambins,
01:48:20 des enfants, des familles, etc.
01:48:21 Mais juridiquement, et le problème, il est insoluble,
01:48:24 c'est que juridiquement, il y a, comment dire,
01:48:26 les règles de neutralité qui s'appliquent dans le cadre
01:48:29 notamment des administrations, n'ont pas lieu d'être
01:48:32 sur un territoire comme un espace public,
01:48:34 donc comme un espace public littoral, par exemple,
01:48:37 le fait d'aller à la plage.
01:48:38 Donc on est forcés, et c'est ce que tentent de faire des maires,
01:48:42 ils sont forcés de trouver des stratagèmes,
01:48:43 notamment des questions d'hygiène ou de sécurité,
01:48:46 qui permettent d'englober, on va dire,
01:48:48 notamment la question du burkini,
01:48:49 mais sans viser spécifiquement la question du burkini.
01:48:52 Je rappelle, je rappelle, qu'Éric Piolle
01:48:55 s'était fait avoir à son propre jeu,
01:48:57 puisqu'il avait tenté de dire que le burkini était formidable
01:49:00 et donc le bienvenu dans l'épicide,
01:49:01 et que le juge avait dit qu'on ne pouvait pas faire cela
01:49:04 parce qu'on ne peut pas concrètement favoriser
01:49:07 une communauté au détriment d'une autre,
01:49:09 et donc dire oui au burkini, mais non à tout le reste.
01:49:11 Donc vous voyez que, que ce soit dans l'interdiction ou la tolérance,
01:49:15 on est au milieu du guet et on essaye de trouver des moyens
01:49:18 pour, encore une fois, passer entre les mailles du filet des juges
01:49:21 qui, la plupart du temps, ont tendance à annuler les arrêtés
01:49:24 comme celui de David Rachlin.
01:49:25 Donc moi, je pense, j'ai essayé de jeter un œil un peu à l'arrêté en tant que tel,
01:49:31 je pense que David Rachlin a tenté d'interdire à la baignade
01:49:36 le fait de mettre des vêtements amples,
01:49:39 c'est ce qu'il a, manifestement, c'est ce qui transparaît,
01:49:42 que dans ces vêtements amples, on a notamment la question du burkini,
01:49:45 qu'il a tenté de le limiter à la question de la baignade
01:49:47 pour ne pas trop, on va dire, grignoter sur des problématiques
01:49:51 qu'il ne gèrerait pas si jamais il y a un contentieux,
01:49:53 et donc on a un arrêté au milieu du guet, en plein milieu du mois de juillet.
01:49:56 Je ne sais pas ce que ça va donner,
01:49:58 ce qui est clair, c'est que de nouveau, on va en parler,
01:50:00 de nouveau, on en parle ce soir justement,
01:50:02 et je voulais ouvrir le débat en plateau,
01:50:04 évidemment vous restez connectés et vous réagissez,
01:50:06 parce que ce que vous dites, évidemment, inspire des réactions.
01:50:09 Ce qu'il y a toujours au cœur de ces sujets,
01:50:11 c'est cette question de la liberté et de l'égalité de chacun,
01:50:13 et on a l'impression que finalement, chacun des deux camps
01:50:16 essaye de l'interpréter en sa faveur.
01:50:20 - Alors des deux camps, c'est ça qui est intéressant ?
01:50:22 - Des pros ou des contre-burkinis.
01:50:23 - Ce que je voudrais vous dire, et je me tourne vers Raphaël pour vous dire,
01:50:26 je ne suis pas naïf,
01:50:28 merci de m'écouter jusqu'au bout, je ne suis pas naïf.
01:50:31 - Très bien, ce prénom.
01:50:32 - Non, je sais très bien,
01:50:35 je pense que nous savons tous, nous sommes tous conscients,
01:50:37 qu'il y a des gens qui veulent,
01:50:40 qui mènent une bataille politique à travers ce genre de symboles.
01:50:44 D'ailleurs, peut-être plusieurs batailles politiques,
01:50:45 dans les pour et dans les contre.
01:50:47 Et qu'une bataille politique ne se gagne
01:50:49 que quand on gagne d'abord une bataille culturelle.
01:50:51 Je dis ça parce que je pense que c'est très directement lié
01:50:54 au sujet précédent dont nous parlions.
01:50:57 C'est qu'est-ce que nous avons fait ou qu'est-ce que nous n'avons pas fait,
01:51:00 qu'est-ce qu'on a raté pour en arriver là aujourd'hui ?
01:51:03 Et autre question qui est parallèle,
01:51:05 mais que je trouve tout aussi intéressante,
01:51:07 ce n'est pas parce que je la pose,
01:51:08 mais c'est, vous allez dans les Émirats Arabes Unis,
01:51:11 où il n'y a pas de femmes en burkini sur les plages.
01:51:15 Soit vous voyez des gens en maillot de bain, parfois même en strings,
01:51:18 ce qui peut parfois surprendre les Occidentaux que nous sommes,
01:51:20 ou alors des gens qui, par respect pour leur culture et leur religion,
01:51:24 ne vont pas à la plage ou ne se délutent pas.
01:51:26 Et pourquoi nous on importe ou on invente ce genre de choses
01:51:30 et qu'est-ce qu'on a raté pour que ça se produise
01:51:33 et pour qu'ensuite ça nous pose un problème ?
01:51:34 Et je pense que c'est très directement lié à ce qu'on a fait ou pas fait,
01:51:37 aux émeutes, au mal-être de certaines populations,
01:51:41 au mal-être de ceux qui se sentent agressés par ces mêmes populations.
01:51:44 Et c'est là où on le disait hors plateau tout à l'heure,
01:51:48 il y a probablement beaucoup de travail à faire
01:51:51 pour arriver à refaire une société
01:51:53 dans laquelle tout le monde s'entend, s'écoute, se respecte.
01:51:56 Réponse de Raphaël Stainville après le préambule
01:51:59 et après le propos en entier de Frédéric Fougera.
01:52:01 J'ai essayé de me tenir sage, attentif jusqu'au bout
01:52:04 et je suis d'accord avec vous en réalité.
01:52:07 En réalité, ce qu'on voit notamment,
01:52:10 c'est qu'effectivement les maires sont bien démunis,
01:52:13 qu'ils cherchent des parades,
01:52:15 mais que les questions qui se posent,
01:52:17 malheureusement avec le burkini,
01:52:21 leur échappent parce que rien n'est prévu dans le Code
01:52:26 pour empêcher cela.
01:52:29 La question, effectivement, elle est culturelle
01:52:31 et on voit que l'islam et notamment l'islam politique
01:52:36 testent notre société à travers ces nouveaux usages
01:52:41 qui s'imposent dans les piscines ou au bord de la plage
01:52:46 et que malgré tous les efforts et parfois bien légitimes de ces maires
01:52:49 pour essayer de préserver leur commune,
01:52:53 de ce genre d'entrisme de ces femmes
01:52:59 souvent très largement appuyées
01:53:01 par des communautés très politiques de l'islam politique,
01:53:07 ils sont malheureusement dans l'incapacité d'aller jusqu'au bout
01:53:10 parce que la loi ne leur permet pas.
01:53:13 Donc d'un côté, on a des gens qui utilisent les faiblesses
01:53:17 ou en tout cas notre état de droit tel qu'il existe
01:53:19 pour imposer progressivement,
01:53:22 pour que les gens s'habituent à ce genre de maillot de bain islamique
01:53:30 et de l'autre, on a aussi les différentes...
01:53:35 que ce soit le Conseil d'État ou les tribunaux administratifs
01:53:39 qui généralement viennent casser, les arrêter
01:53:42 et à travers la jurisprudence finalement presque donner raison
01:53:46 à ceux qui viennent tester notre état de droit.
01:53:48 Donc il y a une sorte de paradoxe
01:53:50 et de fragilité insupportable pour beaucoup je pense.
01:53:55 Maître Guylain-Bélaissat, on est piégé en quelque sorte,
01:53:58 finalement on n'a pas trouvé la bonne solution.
01:54:02 Alors justement on est piégé parce que j'entends sur le plateau
01:54:05 et c'est juste qu'il y a une guerre culturelle à mener
01:54:08 et que c'est ça le fond on va dire des débats.
01:54:11 Et ça je le partage, je crois que la question est essentielle
01:54:15 et elle est fondamentale.
01:54:16 C'est le creuset en réalité de toutes les questions juridiques.
01:54:19 Mais, et il y a un immense mais,
01:54:22 et je dis bien un mais que je pourrais poursuivre toute la nuit s'il le faut,
01:54:26 c'est que le juge s'en fiche royalement.
01:54:29 C'est qu'en fait le tribunal administratif,
01:54:31 et c'est l'immense, comment dire, c'est le lot du droit
01:54:35 dans sa technicité et sa rigueur implacable,
01:54:37 c'est que le juge n'en a strictement rien à faire la plupart du temps
01:54:41 de se demander si sa jurisprudence a un impact d'un point de vue culturel.
01:54:44 Il va strictement, et je dis bien strictement,
01:54:47 se demander s'il y a ou non un trouble à l'ordre public.
01:54:50 En l'espèce, dans la plupart du temps, on va nous dire quoi ?
01:54:53 On va nous dire que oui mais il n'y a pas de problème
01:54:55 puisqu'il n'y a pas de climat particulier
01:54:59 relatif par exemple au terrorisme ou d'insécurité dans telle ou telle commune.
01:55:03 Donc on va nous dire, il n'y a pas de circonstances particulières
01:55:06 qui justifieraient la question d'un trouble à l'ordre public.
01:55:09 Mais, et c'est là où je souhaite insister là-dessus,
01:55:12 c'est que tant qu'on n'aura pas compris,
01:55:14 et tant que les juges n'auront pas compris,
01:55:16 que la question n'est pas exclusivement une question d'ordre public au sens strict,
01:55:21 mais une question presque culturelle qui devrait être prise en compte
01:55:24 dans le cadre même de cet ordre public, là on aurait des solutions.
01:55:29 Et pour la petite anecdote, il y a 30 ans,
01:55:32 les juges administratifs ont trouvé un moyen d'interdire le lancé de nain.
01:55:38 Le lancé de nain, qui était un sport qui avait été introduit
01:55:41 notamment dans le pays du Commonwealth, donc un sport ignoble évidemment en soi,
01:55:44 le lancé de nain dans des restaurants,
01:55:46 considérant que c'était indigne et a considéré que cette dignité humaine
01:55:50 était une partie intégrante de l'ordre public.
01:55:52 Donc on a interdit le lancé de nain au nom même de l'ordre public.
01:55:56 Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, on ne pourrait pas imaginer
01:55:59 que la jurisprudence saisisse d'une question, peut-être pas la dignité,
01:56:02 mais d'un autre pilier fondamental pour mener la guerre culturelle
01:56:07 et interdire le burkini sur la plage ?
01:56:08 Il faudrait faire preuve d'un peu de courage et d'une vraie volonté de changer les choses.
01:56:12 Et il faudrait que les juges ne soient pas les otages,
01:56:15 je dis bien les otages, d'un droit et d'un état de droit
01:56:18 qui, chaque jour, se referment comme une espèce de poison sur la France.
01:56:22 Jean-Michel Fauvergne, il y a une question pour vous, Maître.
01:56:24 Oui, c'est très intéressant ce que vous avez dit, Maître, d'une manière générale.
01:56:29 Mais ma question, c'est la suivante.
01:56:33 On sait qu'il y a autant de jurisprudence dans les tribunaux administratifs
01:56:38 qu'il y a de tribunaux administratifs, et peut-être autant de dogmatisme
01:56:42 chez les juges administratifs.
01:56:44 Certains le sont, d'autres, d'autres, enfin, de positionnement que de juges administratifs.
01:56:49 Est-ce qu'à ce moment-là, ça ne serait pas au Conseil d'État
01:56:53 et à la jurisprudence du Conseil d'État de trancher ça ?
01:56:56 Et de, dans ce sens-là, évidemment, dans ce sens-là, on l'espère tous,
01:57:01 et de donner ainsi la direction de la loi par la jurisprudence ?
01:57:07 Complètement. La solution, je rêverais personnellement d'avoir,
01:57:13 la solution, la grande solution, ce serait qu'on ait une position de principe
01:57:18 du Conseil d'État, une vraie grande position de principe,
01:57:21 où le Conseil d'État nous trouverait non pas une solution d'espèce,
01:57:24 mais une grande solution claire et nette, fondée, je pense,
01:57:27 sur un pilier de l'ordre public, sur, on va dire, une interprétation de l'ordre public.
01:57:31 On peut même imaginer, franchement, le juge administratif est un juge, des fois,
01:57:35 quand il le faut, qui fait preuve d'une originalité et d'une acrobatie juridique
01:57:40 qui arrange bien des choses. Donc on pourrait imaginer une acrobatie
01:57:44 de type interdiction du burkini au nom d'un pilier constitutif de l'ordre public,
01:57:49 qui permettrait d'avoir une solution de principe, qui serait appliquée par,
01:57:53 on va dire, les petits juges, c'est-à-dire par les tribunaux administratifs,
01:57:56 et donc permettrait d'avoir, sur tout le territoire français,
01:57:59 des maires qui seraient confortés dans leur position
01:58:01 et pourraient donc prendre des arrêtés en toute quiétude.
01:58:04 Mais j'observe, et c'est bien le problème, que pour l'instant,
01:58:07 quand on voit que le Conseil d'État a du mal à tolérer,
01:58:11 qu'il y ait des crèches dans des bâtiments publics aux alentours de Noël,
01:58:15 j'ai du mal à croire que demain, ces mêmes juges arrivent à trouver
01:58:17 une position suffisamment offensive, juridiquement parlant,
01:58:20 pour interdire le burkini sur les plages.
01:58:22 Raphaël St-Humel.
01:58:23 Oui, c'est très exactement ce que je pense, et notamment à l'aune d'un livre
01:58:28 qui a été écrit par un de mes confrères, Yves Mamou, ancien correspondant du Monde,
01:58:35 qui a écrit "Le Grand Abandon" et qui raconte par le menu
01:58:39 comment le Conseil d'État, notamment, depuis 20-30 ans,
01:58:44 peut-être même davantage, je ne sais plus exactement,
01:58:46 finalement ne fait que céder à la pression, notamment des associations islamistes,
01:58:54 et renonce à ces grands principes dont vous disiez qu'il pouvait faire État.
01:59:00 Et donc oui, je crains malheureusement qu'on peut rêver que le Conseil d'État
01:59:06 impose une décision qui permette de clarifier les choses,
01:59:11 notamment pour les juges et les administratifs.
01:59:13 Malheureusement, toutes ces décisions, ces dernières années,
01:59:16 vont dans le sens contraire.
01:59:18 – Sauf pour les hijabeuses de la Fédération française de foot,
01:59:23 où le Conseil d'État n'a pas suivi son rapport.
01:59:26 – Oui, mais il y avait eu un premier avis, effectivement, qui allait dans ce sens.
01:59:29 On s'est inquiétés que la décision finale entienne compte,
01:59:33 parce que c'est le cas dans 90% des cas.
01:59:35 – Mais il a argumenté en disant que c'était un service public,
01:59:39 enfin, ça dénotait un service public, et que la Fédération française de foot…
01:59:44 – Et qu'elle devait avoir le même comportement que les professionnels,
01:59:47 l'équipe de France notamment.
01:59:50 – Donc il y a de l'espoir en fait, si il arrive à faire ça.
01:59:53 – C'est l'exception qui confirme la règle.
01:59:56 – Maître Benissa, vous restez confiant sur le sujet,
01:59:58 ou on finira par trouver la solution et une façon d'apaiser aussi ?
02:00:04 – Alors, juste, je rebondis sur les paroles de M. Fauvergue à l'instant,
02:00:08 sur la question du hijab.
02:00:09 Alors, intéressant, parce que cette décision est tombée il y a peu de temps,
02:00:12 je ne veux pas rentrer dans le détail, je ne l'ai pas sous la main là,
02:00:14 mais sur la question du hijab, en réalité, le Conseil d'État était extrêmement timide.
02:00:18 Oui, il avait effectivement une position assez claire,
02:00:21 mais qui était timide dans ses motivations.
02:00:23 Alors, je ne veux pas rentrer dans le détail,
02:00:24 mais on ne peut pas, à partir de cette décision,
02:00:27 s'imaginer qu'il y a un grand totem qui aurait été dévoilé,
02:00:30 sans mauvais jeu de mots, et qui permettrait de résoudre le problème.
02:00:34 Pour le reste, sur les questions des plages et des piscines,
02:00:36 moi je pense surtout, et je suis assez tragique, on va dire,
02:00:40 je pense qu'on a des affaires qui vont pululer encore un bon bout de temps,
02:00:44 et que le juge, au lieu d'être courageux, va, un peu comme d'habitude,
02:00:48 céder sans vraiment le dire,
02:00:49 c'est-à-dire rendre des décisions qui sont insatisfaisantes,
02:00:52 qui sont pas très claires, parfois illisibles dans leurs motivations,
02:00:56 et qui vont petit à petit laisser l'arbre,
02:00:58 ou plutôt les racines, gangréner un peu l'ensemble.
02:01:01 On peut imaginer qu'il y a un sursaut,
02:01:02 mais le sursaut, à mon avis, il faudrait que les politiques
02:01:05 clairement reprennent en main la question,
02:01:06 parce que si on attend que le salut vienne des juges,
02:01:09 on n'est franchement certainement pas sortis de l'auberge.
02:01:11 Merci beaucoup, Maître Guillain-Bénissa, d'avoir participé à nos débats.
02:01:16 C'est vrai que les thèmes de laïcité et de liberté sont chers à notre société,
02:01:22 à notre République, malheureusement on n'a pas fini d'en parler.
02:01:24 On va terminer l'émission en évoquant ces noyades,
02:01:28 puisque la période estivale est malheureusement toujours une saison
02:01:31 pendant laquelle on évoque ce thème.
02:01:34 Elles sont en baisse cette année de 9% par rapport à l'année dernière,
02:01:37 selon les chiffres de Santé publique France.
02:01:39 Elles touchent toujours majoritairement de très jeunes enfants,
02:01:41 et elles pourraient être évitées, c'est le constat des pompiers
02:01:44 et des maîtres nageurs qui dénoncent le manque de vigilance de certains parents,
02:01:49 notamment à cause d'un objet devenu essentiel à notre quotidien,
02:01:53 le téléphone portable.
02:01:54 Précision de Kylian Salé.
02:01:57 Des piscines et des points d'eau bondés,
02:01:59 avec un risque de noyade toujours aussi élevé.
02:02:02 Cette année, les sauveteurs remarquent un manque d'attention de certains parents,
02:02:06 en cause, le téléphone portable.
02:02:08 La maman ou le papa, le téléphone sonne,
02:02:11 je m'absente 30 secondes, ça suffit pour qu'un enfant se noie.
02:02:14 Effectivement, le téléphone peut être un élément également
02:02:18 qui va distraire la surveillance des adultes qui doivent surveiller les enfants.
02:02:21 Effectivement, ça peut occasionner des accidents.
02:02:23 Entre le 1er juin et le 12 juillet dernier,
02:02:26 362 noyades ont été enregistrées,
02:02:29 109 d'entre elles ont été mortelles.
02:02:31 Ce pompier nous donne ses recommandations.
02:02:33 Surveillance, surveillance, surveillance.
02:02:36 Il faut absolument que quand vous avez votre enfant,
02:02:38 déjà il faut avoir les mesures de sécurité,
02:02:40 les manchons, la bouée,
02:02:41 il existe des gilets flottants, plein de dispositifs qui sont très efficaces,
02:02:45 qui vont permettre à l'enfant de ne pas couler,
02:02:47 mais ça ne délie pas d'une surveillance constante et visuelle.
02:02:51 Le message de ce pompier est clair,
02:02:53 à chaque baignade d'un enfant, un parent doit être présent.
02:02:56 - C'est bon ?
02:02:58 Ce sont des conseils de prudence qui paraissent évidentes à rappeler.
02:03:01 Malheureusement, les parents, comme tous les individus que nous sommes,
02:03:04 deviennent de plus en plus esclaves de ces objets et ça peut être dramatique.
02:03:09 - Moi j'ai une seule solution, c'est vacances = digital detox.
02:03:13 On arrête, on coupe,
02:03:16 on essaye de se prouver à soi-même qu'on peut vivre quelques jours, quelques semaines
02:03:20 sans son téléphone, sans les réseaux sociaux.
02:03:22 Peut-être si ça peut sauver des vies, alors ce conseil est formidable.
02:03:25 - Vous ne croyez pas si bien dire, vous reprenez le message de Bruno Le Maire,
02:03:28 pas plus tard qu'il y a deux jours, sur les réseaux sociaux.
02:03:30 Il a posté ce message encourageant l'ensemble des Français
02:03:33 à faire rimer vacances avec déconnexion totale.
02:03:38 Ne plus penser au travail, regardez, vous êtes peut-être déjà en vacances
02:03:41 ou vous allez bientôt l'être, dit le ministre de l'économie.
02:03:43 Soyez-le totalement, vous avez le droit de vous déconnecter de votre boîte mail pro,
02:03:46 de vos téléphones, de vos réseaux sociaux.
02:03:48 On ne parlait même pas encore des risques encourus possibles.
02:03:53 Raphaël St-Mille, vous arrivez à faire ça, à déconnecter complètement ?
02:03:57 - Oui, quand j'arrive à partir en vacances, j'arrive à.
02:03:59 Mais pour l'instant, ce qui n'est pas le cas.
02:04:01 Donc je reste malheureusement beaucoup trop connecté.
02:04:03 Mais oui, oui, je pense que c'est absolument nécessaire.
02:04:06 - On le voit sur les plages, pour ceux qui sont déjà partis en vacances.
02:04:08 C'est vrai que tout le monde est maintenant sur...
02:04:09 Avant, on lisait des bouquins, maintenant, on regarde le téléphone.
02:04:13 - On le voit partout, on le voit en traversant une grande avenue en zone urbaine.
02:04:16 Les gens pensent plus à leur téléphone qu'à leur propre sécurité
02:04:19 et traversent sans en regarder.
02:04:21 Voilà, c'est les effets de notre monde moderne, mais il faut savoir...
02:04:25 - Qu'on les risque d'être dramatiques.
02:04:27 - ...veiller à notre propre sécurité et à celle de nos enfants.
02:04:31 - Et puis même, j'ajouterais que ce qui est vrai pour les adultes,
02:04:34 mais également pour les enfants, si on pouvait faire en sorte
02:04:37 de ne pas leur donner trop tôt, trop jeune,
02:04:42 ce genre d'appareil qui devienne très vite des dépendances de plus.
02:04:47 C'est aussi merveilleux parce qu'ils ont le droit de découvrir la vie
02:04:52 autrement qu'à travers un écran, de s'émerveiller,
02:04:54 de même de savoir paresser.
02:04:57 C'est important tout ça. Et c'est vrai que cette ultra sensibilisation
02:05:02 qu'on a avec les téléphones, c'est le fait de les solliciter en permanent.
02:05:07 Je pense que ça a des conséquences sur les plus jeunes,
02:05:12 sur leur incapacité à se concentrer parce qu'ils sont tout le temps stimulés.
02:05:17 Donc je pense qu'il faut essayer de...
02:05:20 - Faut responsabiliser les parents, pour donner le bon exemple.
02:05:23 - ...pouvoir responsabiliser nos enfants.
02:05:25 - Donc le portable qui pourrait...
02:05:28 - Déconnecté.
02:05:29 - ...qui n'était pas tenu en main, éviter des noyades.
02:05:31 - Mais moi, j'en ai connu des gens déconnectés,
02:05:32 en particulier quand j'étais à l'Assemblée nationale.
02:05:34 - Déconnectés ?
02:05:36 D'accord, on ne parle pas tout à fait des mains.
02:05:37 - On ne parle pas de la même chose ? Ah pardon.
02:05:39 Non, oui, c'est vrai que c'est un vrai gros problème,
02:05:41 ces portables à tous les niveaux, tout le temps,
02:05:47 y compris quand vous êtes au restaurant.
02:05:48 Je ne sais pas si vous avez déjà observé ça,
02:05:50 mais moi, à plusieurs reprises,
02:05:52 vous avez des couples qui sont en face et qui ne correspondent pas.
02:05:56 - Ils ne se regardent pas.
02:05:57 - Oui, ils ne se regardent pas du tout.
02:05:59 Et chacun correspond sur son...
02:06:02 C'est quand même assez bizarre.
02:06:05 Alors, c'est très dangereux aussi,
02:06:06 parce qu'on a plein d'accidents de vélo et de trottinette dus à ça,
02:06:10 parce qu'il y a des gens qui regardent leur portable.
02:06:14 Je ne parle même pas des écarts que font les voitures.
02:06:18 Moi, qui roule en deux roues, on les voit assez rapidement.
02:06:22 Donc oui, c'est un vrai danger.
02:06:24 Alors, sur les plages,
02:06:26 peut-être qu'une jurisprudence du Conseil d'État
02:06:28 interdisant les téléphones sur les plages...
02:06:30 - J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ça.
02:06:32 - Que fait le maire de Fréjus ?
02:06:33 - On va relancer.
02:06:35 Merci en tous les cas, tous les trois,
02:06:36 d'avoir participé à cette longue émission de Soir Info été.
02:06:40 Mais au moins, on a pu aborder énormément de sujets.
02:06:42 Merci à vous de nous avoir suivis.
02:06:44 On se quitte quelques instants pour la pub
02:06:46 et puis on refera un point avec Simon Guylain.
02:06:48 - Bonsoir à tous.
02:06:53 Très heureux de vous retrouver sur CNews
02:06:55 pour votre journal de la soirée.
02:06:57 On va prendre la direction des États-Unis
02:06:58 pour commencer ce journal
02:07:00 où Donald Trump compare une nouvelle fois
02:07:02 devant la justice.
02:07:04 L'ancien président américain s'est rendu
02:07:05 au tribunal pénal de Washington
02:07:07 deux jours après avoir été inculpé
02:07:09 pour ses tentatives d'inverser les résultats
02:07:11 de la présidentielle de 2020.
02:07:13 Donald Trump qui a plaidé "nous coupables"
02:07:15 de complots contre les institutions américaines.
02:07:18 En France, le policier soupçonné d'avoir grievement blessé,
02:07:24 le jeune Eddy, en marge des émeutes à Marseille,
02:07:26 reste en détention provisoire.
02:07:28 La Cour d'appel d'Aix-en-Provence
02:07:30 a rejeté la demande de remise en liberté
02:07:32 de ce policier marseillais.
02:07:34 Il reste placé en détention provisoire
02:07:36 jusqu'au 30 août prochain, jour de son interrogatoire.
02:07:38 Et devant la justice, le policier mis en cause
02:07:40 a reconnu être l'auteur d'un tir de LBD.
02:07:43 Les précisions de nos envoyés spéciaux sur place,
02:07:45 Solène Boulan et Olivier Gangloff.
02:07:47 - La Cour a donc suivi les réquisitions
02:07:50 du procureur Christophe E.
02:07:52 Le policier soupçonné d'avoir grievement blessé
02:07:54 un jeune homme à la tente
02:07:56 dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille
02:07:58 reste en détention jusqu'au 30 août,
02:08:00 date de son prochain interrogatoire.
02:08:02 Les magistrats ont donc rendu leur décision
02:08:04 après plusieurs heures de délibération.
02:08:06 L'audience, elle, s'est tenue en présence du policier
02:08:08 vêtue d'un tee-shirt blanc, crâne rasé.
02:08:10 Il a tenu à s'expliquer devant les magistrats.
02:08:12 Il a reconnu un tir de LBD,
02:08:14 mais estime avoir seulement obéi
02:08:16 aux ordres de sa hiérarchie.
02:08:18 "J'ai fait usage de mon arme
02:08:20 lorsque c'était nécessaire.
02:08:22 Je ne mis pas les blessures de la victime
02:08:24 mais je n'ai pas visé la tête",
02:08:26 a-t-il assuré.
02:08:28 L'avocat dédié conteste lui cette version.
02:08:30 Il a réagi à la sortie du délibéré.
02:08:32 Écoutez-le.
02:08:34 "Ce n'est pas quelque chose d'anodin.
02:08:36 Ce n'est pas de la justice légère.
02:08:38 Ce n'est pas de l'acharnement contre la police.
02:08:40 C'est de l'étude de dossier
02:08:42 qui révèle des faits graves
02:08:44 et qui révèle surtout la nécessité
02:08:46 de protéger le déroulement
02:08:48 de l'instruction.
02:08:50 C'est ça le motif essentiel.
02:08:52 Il a commis des faits qui sont graves
02:08:54 et il doit assumer ses responsabilités.
02:08:56 Il doit assumer et la police
02:08:58 doit assumer cette incarcération
02:09:00 qui va dans le sens de la justice".
02:09:02 La cour a estimé que le policier
02:09:04 et ses trois collègues avaient fait preuve
02:09:06 d'une extrême minimisation de ce qu'il s'était passé.
02:09:08 Les nouvelles déclarations de Christophe
02:09:10 y renforcent les incohérences de ces déclarations
02:09:12 devant les enquêteurs et les juges.
02:09:14 Il devra donc s'expliquer
02:09:16 de nouveau devant eux dans les prochains mois.
02:09:18 Les réactions qui se sont multipliées
02:09:20 après cette décision de justice,
02:09:22 je vous propose d'écouter
02:09:24 la réaction de deux représentants
02:09:26 de syndicats de police qui défendent leurs collègues
02:09:28 et qui dénoncent une décision incompréhensible.
02:09:30 "Vous savez, se retrouver
02:09:32 pointé du doigt, placé en garde à vue
02:09:34 quand vous êtes policier et que vous avez fait votre travail
02:09:36 et que vous avez pris tous les risques,
02:09:38 je ne vais pas revenir sur le contexte
02:09:40 de ces soirées-là, de ces nuits-là que vous connaissez tous.
02:09:42 Il a donné des arguments
02:09:44 auxquels vous avez assisté je crois
02:09:46 pour justifier le fait d'avoir nié.
02:09:48 Donc ces propos lui appartiennent
02:09:50 et je reste juste sur les faits.
02:09:52 C'est cette décision qui est pour nous incompréhensible
02:09:54 et très injuste encore une fois
02:09:56 parce que notre collègue
02:09:58 n'est pas un voyou et il n'a rien à faire
02:10:00 en prison avant un éventuel jugement."
02:10:02 "On a le sentiment
02:10:04 chez les forces de l'ordre que cette présomption d'innocence
02:10:06 se transforme de facto,
02:10:08 quasi de façon systématique
02:10:10 chez certains magistrats comme une présomption de culpabilité
02:10:12 dès que la force est utilisée
02:10:14 et cela bien avant qu'elle soit
02:10:16 décidée comme étant légitime ou pas.
02:10:18 Je vous rappellerai pour certains,
02:10:20 même si ça en choque certains,
02:10:22 que l'État c'est le monopole de la violence légitime.
02:10:24 Je capte pas du contraire, elle l'est.
02:10:26 Je capte pas du contraire.
02:10:28 Aujourd'hui, je ne vous cache pas que c'est un sentiment de défi.
02:10:30 Je me demande comment vont se passer les heures
02:10:32 et les prochains jours au sein des forces de l'ordre
02:10:34 et au sein de la police marseillaise."
02:10:36 Les burealistes victimes de dégradations
02:10:38 ou de vols lors des émeutes
02:10:40 vont avoir droit à une compensation
02:10:42 si ces violences ont entraîné une fermeture
02:10:44 d'au moins trois jours consécutifs.
02:10:46 Ils vont bénéficier d'une aide de 10 000 euros
02:10:48 qui sera versée par l'État.
02:10:50 Selon la Confédération des Burealistes,
02:10:52 plus de 500 bureaux de tabac ont été endommagés
02:10:54 durant ces violences urbaines.
02:10:56 On va écouter la réaction de Philippe Allos,
02:10:58 président des Burealistes Île-de-France.
02:11:00 Il se satisfait forcément de cette aide de l'État.
02:11:02 "Nous avons été dans un schéma de pillage
02:11:04 et pour certains des Burealistes atteints,
02:11:06 ils se retrouvent dans l'incapacité
02:11:08 encore après plus d'un mois
02:11:10 de voir une issue favorable
02:11:12 à une réouverture.
02:11:14 Cette aide, pour ces sinistrés,
02:11:16 pour nous Burealistes,
02:11:18 mais également commerçants,
02:11:20 est essentielle
02:11:22 pour peut-être réussir
02:11:24 à rouvrir d'ici deux ou trois mois."
02:11:26 Dans le reste de l'actualité,
02:11:28 la panne à l'aéroport d'Orly
02:11:30 a pris fin après 12 heures de perturbations.
02:11:32 Une panne inédite
02:11:34 qui a touché le système de traitement
02:11:36 des bagages du Terminal 4
02:11:38 de cet aéroport.
02:11:40 En pleine période de vacances,
02:11:42 le dysfonctionnement a provoqué
02:11:44 de nombreux retards.
02:11:46 Environ 10 000 passagers ont été affectés.
02:11:48 Le retour à la normale est prévu ce vendredi.
02:11:50 On va faire le point avec Mathilde Dibanez
02:11:52 et Florian Paume sur place.
02:11:54 "La situation n'est toujours pas revenue
02:11:56 à la normale.
02:11:58 Vous pouvez le voir sur les images
02:12:00 de Florian Paume.
02:12:02 Des centaines et des centaines
02:12:04 de bagages sont empilés ici.
02:12:06 Pourtant, le tapis de tri des bagages
02:12:08 qui était tombé en panne à 4h du matin
02:12:10 a pu redémarrer vers 18h50.
02:12:12 Ici, c'est une vraie pagaille
02:12:14 selon un employé d'Orly.
02:12:16 Les vols prévus ce soir
02:12:18 ont plusieurs heures de retard.
02:12:20 L'objectif pour les employés
02:12:22 de l'aéroport cette nuit,
02:12:24 enlever les valises qui se trouvent ici.
02:12:26 Sinon, elles dormiront dans le hall
02:12:28 de l'aéroport Orly 4.
02:12:30 La sécurité est sur place pour éviter les vols.
02:12:32 La situation, en tout cas,
02:12:34 ne devrait pas s'améliorer dans la matinée
02:12:36 car des retards conséquents sont à prévoir.
02:12:38 Plusieurs heures environ pour certains vols.
02:12:40 Certains voyageurs qui, eux,
02:12:42 sont déjà arrivés à la destination
02:12:44 ne sont pas prêts, en tout cas,
02:12:46 de voir leurs valises arriver.
02:12:48 - Et puis, le pape François a été accueilli
02:12:50 en rockstar par 500 000 jeunes
02:12:52 du monde entier pour son premier rendez-vous
02:12:54 aux Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne.
02:12:56 Dans une ambiance survoltée
02:12:58 au milieu des champs et des drapeaux
02:13:00 de nombreux pays, le souverain pontife
02:13:02 a d'abord béni la foule, encadré par un
02:13:04 important dispositif de sécurité.
02:13:06 Sachez qu'un million de jeunes fidèles sont attendus
02:13:08 à Lisbonne d'ici la fin de la semaine.
02:13:10 Voilà, c'est la fin de votre journal de la soirée.
02:13:14 Je vous retrouve à minuit pile
02:13:16 pour l'édition de la nuit.
02:13:18 Soyez bien sûr au rendez-vous.
02:13:20 Et tout de suite, si vous n'étiez pas devant CNews
02:13:22 à 21h15, nous rediffusons l'interview
02:13:24 de Barbara Klein.
02:13:26 Elle était avec Jean-Philippe Dugoin-Clément
02:13:28 qui est le maire de Menzies.
02:13:30 Je vous retrouve à minuit sur CNews.
02:13:32 A tout de suite.
02:13:34 Merci de participer à notre émission
02:13:36 ce début du mois d'août.
02:13:38 Vous êtes maire de Menzies et vice-président
02:13:40 de la région Île-de-France.
02:13:42 Avec vous, on va revenir sur l'actualité du jour
02:13:44 marquée par cette décision
02:13:46 de la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel
02:13:48 d'Aix-en-Provence qui maintient en détention
02:13:50 le policier impliqué dans un tir
02:13:52 de LBD en marge des émeutes
02:13:54 à Marseille. L'audience a commencé
02:13:56 par des déclarations spontanées du fonctionnaire
02:13:58 qui souhaitait s'expliquer
02:14:00 sur les faits. Il a reconnu
02:14:02 un tir de LBD le soir où le jeune
02:14:04 Edi a été grièvement blessé.
02:14:06 Ce sont des aveux qui ont été salués par l'avocat général
02:14:08 dans la mesure où il donne, a-t-il dit,
02:14:10 une perspective à l'enquête.
02:14:12 C'est ce qu'il a précisé.
02:14:14 Votre première réaction ce matin en détention ?
02:14:16 Moi, je suis assez horrifié
02:14:18 de cette situation.
02:14:20 La réalité, je fais partie
02:14:22 de ceux qui considèrent que les forces de l'ordre
02:14:24 ont été plus que mises à l'épreuve
02:14:26 depuis des semaines et des mois.
02:14:28 On fait un travail absolument
02:14:30 exceptionnel dans un niveau de tensions
02:14:32 et de risques pour eux et pour leur famille
02:14:34 que personne n'imagine, que personne
02:14:36 ne peut supporter. Aujourd'hui,
02:14:38 on traite un policier
02:14:40 comme un bandit de grand chemin ou un voyou.
02:14:42 Je pense que c'est quelque chose qui n'est pas
02:14:44 acceptable. Après, c'est
02:14:46 mon sentiment. Profondément, une
02:14:48 mise en détention provisoire, ce n'est pas
02:14:50 quelque chose qui vient sanctionner, ce n'est pas
02:14:52 quelque chose qui vient emporter
02:14:54 la force de la chose jugée
02:14:56 pour dire qu'il y a eu une faute, qu'elle doit être réprimandée
02:14:58 ou pas. C'est quelque chose qui doit
02:15:00 permettre d'éviter
02:15:02 à quelqu'un de faire courir un
02:15:04 risque aux autres ou de venir
02:15:06 empêcher une procédure d'avoir lieu.
02:15:08 Est-ce qu'on pense qu'un policier est de nature
02:15:10 de par ce qu'il est
02:15:12 à mettre les autres en danger ? Est-ce qu'on
02:15:14 pense qu'un policier sur les quatre
02:15:16 qui sont incriminés est de nature à faire
02:15:18 qu'il y ait des concertations, qu'il y ait
02:15:20 qu'on aille falsifier des preuves ?
02:15:22 Moi, je suis assez horrifié par ça.
02:15:24 On a aujourd'hui
02:15:26 des forces de l'ordre au sens large
02:15:28 parce que ce qui est vrai des policiers nationaux, c'est vrai
02:15:30 des gendarmes, c'est vrai des policiers municipaux,
02:15:32 c'est vrai globalement de tous ceux qui
02:15:34 représentent l'autorité dans ce pays,
02:15:36 qui sont maltraités, qui ont l'impression de ne pas
02:15:38 être défendus. Alors, heureusement,
02:15:40 le ministre de l'Intérieur a été extrêmement
02:15:42 droit dans ses bottes, si on passe à l'expression,
02:15:44 pour défendre la police,
02:15:46 pour défendre ses troupes, mais
02:15:48 vraiment, vous savez, il y a eu
02:15:50 un article de Jorick Shuttle,
02:15:52 l'ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel
02:15:54 dans Le Monde, il y a quelques jours,
02:15:56 disant que les policiers ne sont pas au-dessus des lois,
02:15:58 les magistrats non plus, et expliquant
02:16:00 qu'effectivement, on ne peut pas
02:16:02 traiter les policiers comme ça.
02:16:04 Alors, on va justement détailler, pour noter
02:16:06 les spectateurs aussi, les justifications
02:16:08 données par rapport à ce maintien en détention
02:16:10 par l'avocat général. Il s'agit
02:16:12 de prévenir toute concertation, vous l'avez
02:16:14 évoqué, avec les trois collègues également mis en
02:16:16 cause dans cette affaire, et aussi tout risque d'interférence
02:16:18 avec les témoins, puisqu'un interrogatoire
02:16:20 du policier est prévu le 30 août.
02:16:22 L'avocat général a donc, au nom de cela,
02:16:24 requis le maintien en détention, rejeté la demande
02:16:26 de remise en liberté. On imagine
02:16:28 qu'il s'agit aussi d'apaiser
02:16:30 les tensions que cette affaire suscite.
02:16:32 C'est une décision politique.
02:16:34 On préjuge quelqu'un coupable.
02:16:36 On peut très bien avoir un contrôle judiciaire
02:16:38 interdisant de rencontrer des personnes,
02:16:40 on peut avoir une assignation à domicile
02:16:42 ou à résidence, c'est des choses qui sont
02:16:44 vérifiables. Là, on est dans le fait de maintenir
02:16:46 en détention, avec des bandits,
02:16:48 avec des criminels, un policier qui n'est pas
02:16:50 jugé coupable. Je rappelle que ce fonctionnaire
02:16:52 de police, jusqu'à preuve du contraire,
02:16:54 il est présumé innocent.
02:16:56 Comme tout autre individu ?
02:16:58 Oui, sauf qu'on est sur
02:17:00 quelqu'un qui fait partie de celles et ceux
02:17:02 qui ont défendu ce pays. Vous savez, on a
02:17:04 vécu pratiquement deux semaines avec
02:17:06 des émeutes toutes les nuits, avec des
02:17:08 centaines de commerces,
02:17:10 de bâtiments, d'équipements publics
02:17:12 qui ont été attaqués, incendiés,
02:17:14 avec des élus, des policiers,
02:17:16 des fonctionnaires
02:17:18 de diverses et variées,
02:17:20 des pompiers, qui ont été attaqués,
02:17:22 qui ont été des cibles. Et si
02:17:24 ce pays a tenu, si globalement
02:17:26 ça n'est pas les bandits, les méchants
02:17:28 qui ont gagné à la fin, c'est aussi
02:17:30 parce qu'il y a des policiers qui ont fait le boulot,
02:17:32 parce qu'il y a des policiers qui ont été agressés, qui ont accepté
02:17:34 de se mettre en danger. Et aujourd'hui,
02:17:36 on les traite pire que ceux
02:17:38 qui ont cherché à agresser les policiers,
02:17:40 qui ont cherché globalement
02:17:42 à détruire ce pays. Et je crois vraiment
02:17:44 que la République s'honorerait à
02:17:46 protéger ceux qui les défendent. Ça n'empêche pas
02:17:48 qu'il y ait une procédure, ça n'empêche pas qu'il y ait une enquête,
02:17:50 ça n'empêche pas qu'il y ait un jugement en bout de course.
02:17:52 Et si effectivement, de manière dépassionnée,
02:17:54 dans six mois, un an, un an et demi,
02:17:56 quand aura lieu le jugement, cet homme est reconnu coupable,
02:17:58 eh bien il sera le temps qu'il soit sanctionné.
02:18:00 Là, on préjuge d'une culpabilité.
02:18:02 Et d'une certaine manière,
02:18:04 je prends ça comme une forme de gage
02:18:06 politique qui est donné
02:18:08 d'apaisement. Enfin,
02:18:10 un policier, c'est quelqu'un
02:18:12 qui est là pour défendre la société.
02:18:14 Il n'est pas là pour être une variable d'ajustement,
02:18:16 pour permettre
02:18:18 de relâcher la pression.
02:18:20 - Vous êtes en train de dire que la justice,
02:18:22 aujourd'hui, dans notre pays, ne porte pas le même regard
02:18:24 quand le prévenu est un policier que quand
02:18:26 il s'agit d'un autre individu ? - Je pense qu'en tout cas,
02:18:28 c'est le ressenti de beaucoup de membres
02:18:30 des forces de l'ordre aujourd'hui. Et,
02:18:32 encore une fois, on sort de
02:18:34 quatre années extrêmement
02:18:36 compliquées. Les forces de l'ordre,
02:18:38 les Gilets jaunes, d'abord,
02:18:40 la Covid, avec le maintien
02:18:42 de ce pays, les manifestations
02:18:44 pendant la réforme des retraites
02:18:46 avec des déclinaisons
02:18:48 extrêmement violentes qui ont pu avoir lieu.
02:18:50 C'est presque deux semaines
02:18:52 d'émeutes qui ont eu lieu. Eh bien,
02:18:54 si les forces de l'ordre n'avaient pas
02:18:56 tenu, le pays tombait. On est sur des forces
02:18:58 de l'ordre dont on va avoir plus besoin que jamais
02:19:00 par rapport aux grands événements
02:19:02 qui arrivent en France, que ce soit la Coupe
02:19:04 du monde du rugby ou plus encore les Jeux
02:19:06 olympiques. Et il y a un moment où je pense
02:19:08 aussi que ces femmes,
02:19:10 ces hommes, qui se mettent en danger
02:19:12 pour le pays, doivent aussi
02:19:14 avoir un minimum de reconnaissance
02:19:16 de la part du pays et ne pas être
02:19:18 plus maltraités que d'autres.
02:19:20 On rappelle d'ailleurs que la majorité de Français
02:19:22 soutient les forces de l'ordre.
02:19:24 Les derniers chiffres parmi eux étaient aux alentours
02:19:26 de 70% de soutien.
02:19:28 Mais c'est ce qui rend cette décision
02:19:30 d'autant plus incompréhensible
02:19:32 pour les Français lambda.
02:19:34 Quand vous êtes un citoyen
02:19:36 français normalement constitué,
02:19:38 quand vous voyez ça, il y a un moment où ça ne peut
02:19:40 que vous interpeller. Et encore une fois,
02:19:42 la question c'est celle de la détention provisoire.
02:19:44 C'est pas celle du fait qu'il y ait une enquête,
02:19:46 de savoir s'il a fauté, pas fauté,
02:19:48 ou de savoir quel sera le jugement. Mais mettre en détention
02:19:50 provisoire, c'est quelque chose
02:19:52 d'extrêmement lourd.
02:19:54 D'ailleurs, ça interpelle aussi beaucoup d'avocats
02:19:56 aujourd'hui qui se posent la question d'une manière générale
02:19:58 de l'usage de la détention provisoire qui est faite
02:20:00 assez souvent par la justice.
02:20:02 Le chef de l'État était resté très discret
02:20:04 sur le sujet. Il est
02:20:06 sorti de son silence hier soir.
02:20:08 Un mois après les émeutes,
02:20:10 Emmanuel Macron a livré son analyse dans les
02:20:12 colonnes du Figaro magazine. Il ne voulait pas
02:20:14 réagir trop tôt, a-t-il dit,
02:20:16 de peur de dire des bêtises.
02:20:18 Est-ce qu'un chef de l'État, garant de la sécurité
02:20:20 de tous, n'aurait pas dû
02:20:22 intervenir plus tôt ?
02:20:24 Je pense qu'il a eu raison de le faire. A tort
02:20:26 ou à raison, la personnalité d'Emmanuel Macron
02:20:28 est extrêmement clivante.
02:20:30 Et intervenir,
02:20:32 il y a eu la question, est-ce qu'il intervenait ou pas
02:20:34 pour le 14 juillet, il a décidé de ne pas le faire.
02:20:36 C'était risqué, d'une
02:20:38 certaine manière, de recliver,
02:20:40 de remettre de l'huile sur le feu,
02:20:42 potentiellement de relancer
02:20:44 ou de recréer des risques
02:20:46 d'émeute ou au contraire,
02:20:48 c'est assez imprévisible.
02:20:50 Et d'une certaine manière, accepter de se
02:20:52 mettre un portrait, ce qui est assez contradictoire
02:20:54 avec sa personnalité, je pense qu'au
02:20:56 cas particulier, ça a été plutôt sain. Le ministre
02:20:58 de l'Intérieur s'est exprimé, il n'a pas été
02:21:00 désavoué, jusqu'à preuve du contraire.
02:21:02 Et je pense que cette position du ministre
02:21:04 de l'Intérieur a été extrêmement forte
02:21:06 et vraiment à saluer.
02:21:08 Justement, le ministre de l'Intérieur, lui aussi,
02:21:10 a réitéré un appel
02:21:12 à la fermeté auprès des forces de l'ordre
02:21:14 et aussi de la justice, justement,
02:21:16 demandant de bien poursuivre le suivi
02:21:18 des individus qu'on avait repérés
02:21:20 lors des émeutes.
02:21:22 Évidemment, il est dans son rôle là aussi,
02:21:24 on sait que beaucoup de Français,
02:21:26 beaucoup de policiers se plaignent régulièrement que les gardiens
02:21:28 à vue ressortent et que finalement, toutes ces émeutes
02:21:30 peut-être ne mènent à rien
02:21:32 de différent. - Oui, ce qui est assez terrible
02:21:34 quand on parle des émeutes, c'est qu'aujourd'hui, on parle plus
02:21:36 d'un policier
02:21:38 qui était en situation de danger. Enfin, il faut quand même
02:21:40 mesurer ce qu'a été Marseille pendant
02:21:42 les nuits d'émeute. Ça a été
02:21:44 des schémas de guérilla urbaine,
02:21:46 quasiment de guerre civile. Il y a eu des tirs à barre
02:21:48 réelle sur des policiers. Il faut mesurer
02:21:50 le niveau de stress,
02:21:52 le niveau de peur que peuvent avoir
02:21:54 ces femmes et ces hommes qui interviennent en termes de nuit.
02:21:56 Et on ne parle que de ça,
02:21:58 à l'invite, on ne parle pas des poursuites
02:22:00 réelles. Il y a eu plus de 4000 interpellations.
02:22:02 Quelles ont été les suites
02:22:04 qui ont été données ? Il y a eu des centaines, des
02:22:06 milliers de commerces ou d'équipements publics
02:22:08 qui ont été ravagés, pillés,
02:22:10 incendiés, détruits, démolis.
02:22:12 On ne parle pas de l'état
02:22:14 d'avancement, où en sont
02:22:16 les assurances, comment est-ce que se
02:22:18 mettent en place les aides, combien arriveront
02:22:20 à reprendre une activité ou pas.
02:22:22 Et au fond, on ne parle que d'une chose,
02:22:24 un policier qui a peut-être
02:22:26 fauté ou pas, en essayant
02:22:28 de défendre le bien public.
02:22:30 Et on focalise totalement
02:22:32 la tension sur une chose. Et de ce point
02:22:34 de vue-là, je trouve assez triste
02:22:36 l'accumulation
02:22:38 de médias qui est fait sur cet homme.
02:22:40 - Et pourtant, on continue
02:22:42 de parler, c'est un gros sujet d'actualité
02:22:44 dans lequel on parle des émeutes, des émeutiers,
02:22:46 des gardés à vue, des violences, du coup,
02:22:48 éventuelles, et en tout cas des conséquences.
02:22:50 On est en ce moment un mois
02:22:52 après ces émeutes qui
02:22:54 ont touché les grandes villes, mais aussi
02:22:56 les zones rurales. Partout, on a vu
02:22:58 des symboles de l'Etat attaqués,
02:23:00 le domicile d'un maire
02:23:02 attaqué à la voiture bélier. Vous êtes vous-même
02:23:04 maire.
02:23:06 Quel regard vous portez un mois
02:23:08 après ces émeutes ? On avait vu au lendemain
02:23:10 de l'attaque à l'Aïlée-Rose, le ministre de l'Intérieur,
02:23:12 la Première ministre, se rendre sur place.
02:23:14 Est-ce qu'on va vraiment tenir compte
02:23:16 de ce qui s'est passé, prendre en mesure
02:23:18 de la gravité de la chose, ou est-ce qu'on va encore une fois
02:23:20 balayer ça derrière et puis...
02:23:22 La réponse immédiate en termes
02:23:24 de présence politique, elle a été donnée.
02:23:26 On peut dire que les ministres n'ont pas fait le travail,
02:23:28 ils étaient sur le terrain.
02:23:30 La question, c'est quoi la suite ? En fait, c'est quoi
02:23:32 l'analyse des conséquences de ce qui s'est passé ?
02:23:34 Et si on limite l'analyse
02:23:36 des conséquences à dire "c'est une crise
02:23:38 des banlieues", on passera à côté
02:23:40 du sujet. La réalité, c'est que par rapport
02:23:42 à 2005, moi je suis maire d'une commune plutôt
02:23:44 résidentielle. En 2005, j'étais directeur général
02:23:46 des services d'une commune
02:23:48 fléchée politique de la ville,
02:23:50 avec un quartier
02:23:52 en rue, et la réalité, c'est qu'en
02:23:54 2005, c'était une crise qui était
02:23:56 circonstanciée à des quartiers
02:23:58 politiques de la ville, à des quartiers
02:24:00 difficiles. Là,
02:24:02 on a eu des
02:24:04 incidents, des destructions,
02:24:06 dans tout type de communes. Moi, je pourrais vous parler
02:24:08 de communes en Essonne, à Lys,
02:24:10 à Bondoufle, à Saint-Germain-les-Arpageons,
02:24:12 à Arpageon, au Coudray-Monceau, qui sont des
02:24:14 communes résidentielles et qui ont fait
02:24:16 l'objet de violences au même
02:24:18 titre que des communes sociologiquement
02:24:20 plus dures ou plus fragilisées, comme
02:24:22 peuvent l'être Corbeil ou Évry.
02:24:24 Et la réalité, c'est qu'on a un niveau
02:24:26 de globalisation de la violence
02:24:28 de la société beaucoup plus fort
02:24:30 qu'en 2005. On a
02:24:32 un phénomène de mimétisme,
02:24:34 d'exacerbation, de concurrence avec
02:24:36 l'utilisation des réseaux sociaux qui est
02:24:38 absolument dramatique.
02:24:40 Et fondamentalement, ce qui manque
02:24:42 aujourd'hui, je crois que c'est vraiment une crise
02:24:44 d'autorité, c'est une crise de l'État,
02:24:46 c'est une crise de représentation,
02:24:48 c'est une crise de "qu'est-ce qui fait qu'on
02:24:50 accepte de vivre ensemble ?"
02:24:52 Il y a eu un autre phénomène, moi, que je trouve absolument
02:24:54 terrible par rapport à 2005, c'est qu'on
02:24:56 a aussi toute une partie d'un courant de pensée politique
02:24:58 qui se qualifie de gauche
02:25:00 mais qui est d'extrême-gauche aujourd'hui,
02:25:02 quand on prend les déclarations d'un certain
02:25:04 nombre d'insoumis, d'un certain nombre d'élus
02:25:06 verts, qui ont
02:25:08 cautionné, qui ont légitimé
02:25:10 d'une certaine manière ce recours à la violence,
02:25:12 qui ont été
02:25:14 au-delà même
02:25:16 de l'excuse, quasiment la justification.
02:25:18 En 2005, il n'y avait pas eu ça.
02:25:20 Là, on voit bien qu'on a une société
02:25:22 avec, d'une certaine manière,
02:25:24 une partie de la jeunesse
02:25:26 de plus en plus jeune, d'ailleurs, parce que 2005, c'était
02:25:28 plutôt du 16, 18, 18, 20.
02:25:30 Là, on descendait sur des 13, 14
02:25:32 ans, qui sont dans des logiques
02:25:34 quasiment de rupture avec
02:25:36 le pays, avec la nation, et puis
02:25:38 en parallèle de ça, on a
02:25:40 des élus, aujourd'hui, qui sont
02:25:42 totalement irresponsables et qui viennent remettre
02:25:44 de l'huile sur le feu.
02:25:46 On voit bien ce qu'ils
02:25:48 cherchent à faire. – Cette gauche qui, justement,
02:25:50 hier a lancé un nouvel appel
02:25:52 à manifester contre ce qu'ils appellent les violences
02:25:54 policières le 23 septembre. – Oui, mais on est
02:25:56 vraiment sur le déroulé
02:25:58 de cette espèce de pensée walkiste, de déconstruction
02:26:00 de la société, où l'objectif
02:26:02 de cette gauche, aujourd'hui,
02:26:04 de cette ultra-gauche, parce que je
02:26:06 leur refuse le terme de gauche, c'est de
02:26:08 saper les fondements du pays, c'est de
02:26:10 saper la République, c'est de saper l'État
02:26:12 et c'est de détruire l'autorité, c'est de détruire
02:26:14 ce qui a fait ce pays,
02:26:16 ce qui a fait de la France la cinquième
02:26:18 puissance mondiale. Et la réalité,
02:26:20 c'est qu'on ne peut plus laisser faire ça
02:26:22 aujourd'hui. On a besoin d'avoir…
02:26:24 Je ne sais pas ce qu'annoncera le président de la République,
02:26:26 il dit qu'il va faire beaucoup d'annonces au mois de septembre,
02:26:28 mais je crois qu'on est dans un pays
02:26:30 qui a besoin d'avoir un choc d'autorité,
02:26:32 qui ramène un minimum de valeur, qui ramène
02:26:34 qu'est-ce qui fait qu'on vit ensemble,
02:26:36 qu'est-ce qui fait société,
02:26:38 qui ramène, qui pose la question
02:26:40 au premier plan de l'éducation nationale,
02:26:42 c'est aussi là où on apprend à vivre ensemble.
02:26:44 De ce point de vue-là, la nomination de Gabriel Attal
02:26:46 est plutôt une bonne chose.
02:26:48 Alors que diviser les Français, c'est bien ce que
02:26:50 de nombreuses voix dénoncent,
02:26:52 depuis plusieurs années malheureusement,
02:26:54 lancer un nouvel appel à manifester,
02:26:58 c'est aussi raviver finalement
02:27:00 la colère et la haine et continuer de diviser
02:27:02 ces Français. Mais c'est chercher à diviser,
02:27:04 c'est chercher à rompre. Vous savez,
02:27:06 des partis extrémistes savent qu'ils ne peuvent
02:27:08 pas arriver au pouvoir dans des conditions normales.
02:27:10 Et donc, vous avez des partis extrémistes
02:27:12 qui cherchent à créer des conditions anormales
02:27:14 pour espérer bénéficier d'un accident de l'histoire.
02:27:16 - Comment vous voyez s'annoncer
02:27:18 la rentrée d'Emmanuel Macron ?
02:27:20 - Compliqué. Compliqué parce que
02:27:22 l'équation de l'absence
02:27:24 de majorité parlementaire, elle n'est pas
02:27:26 modifiée. Quand on prend
02:27:28 ces dernières interventions,
02:27:30 il explique que globalement, il ne souhaite pas changer de cap
02:27:32 puisqu'il ne souhaite pas aller
02:27:34 vers des logiques de coalition.
02:27:36 Donc, si on ne va pas vers des coalitions, je ne sais pas
02:27:38 quelles annonces peuvent être faites.
02:27:40 On nous annonce potentiellement
02:27:42 un nouveau 49-3 sur
02:27:44 la question de l'immigration.
02:27:46 Même si là-dessus, je pense que des majorités
02:27:48 peuvent être retrouvées. Le problème de fonds
02:27:50 qui va se poser, ça va être le projet de loi de finances,
02:27:52 ça va être le budget de l'État au mois de novembre-décembre
02:27:54 où je ne suis pas convaincu
02:27:56 qu'en l'état actuel, il puisse se dégager
02:27:58 une majorité à l'Assemblée nationale.
02:28:00 S'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale
02:28:02 pour voter le budget du pays, qu'est-ce qu'on fait ?
02:28:04 Ça peut être un retour aux urnes
02:28:06 et un retour aux urnes, c'est quelles conditions,
02:28:08 quelles élections, comment est-ce que ça se passe.
02:28:10 Mais je ne vois pas tellement
02:28:12 les marges de manœuvre que peut s'offrir
02:28:14 le président de la République
02:28:16 hormis d'aller vers une dissolution
02:28:18 suite à une crise. Et la crise,
02:28:20 ce n'est pas la rentrée, c'est le vote du budget.
02:28:22 Merci beaucoup de nous avoir
02:28:24 fait partager votre vision de cette actualité.
02:28:26 Jean-Philippe Dugois-Clément, j'appelle que vous êtes
02:28:28 maire de Mennesie et vice-président
02:28:30 vice-président de la région Île-de-France.