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Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00 Bonsoir à tous, soyez les bienvenus dans l'heure des pros de l'été.
00:05 Je suis ravie de vous accompagner pendant une heure.
00:07 Il est 20h, on fait pour commencer un point sur l'essentiel de l'actualité avec Clémence Barbier.
00:12 Un adolescent de 17 ans a été tué cette nuit dans un accident dans un parc d'attraction au Cap d'Agde.
00:21 Une femme de 19 ans est gravement blessée.
00:23 Elle a été transportée au CHU de Montpellier en urgence absolue.
00:27 Les deux victimes auraient chuté dans le vide en percutant des objets.
00:31 Quatre hommes, dont le gérant du Luna Park, ont été placés en garde à vue.
00:35 Ils ont été entendus par les enquêteurs.
00:37 La compétition test pré-jeux olympiques de natation en eau libre a finalement été annulée.
00:43 Initialement, elle devait se dérouler hier dans la Seine.
00:47 La raison, une trop forte pollution du fleuve pour que les nageurs puissent s'y baigner.
00:51 Et malgré ce premier raté, les autorités assurent rester confiantes en vue des jeux.
00:56 La Slovénie est sous l'eau.
00:58 Les inondations consécutives aux pluies torrentielles tombées depuis jeudi dans le pays ont fait trois morts.
01:04 Elles sont considérées comme la pire catastrophe naturelle depuis une trentaine d'années.
01:09 Des opérations de nettoyage et de secours ont eu lieu aujourd'hui.
01:13 Les pros du soir, ce sont d'abord Julien Drey, ancien député.
01:21 Bonsoir.
01:22 Soyez le bienvenu.
01:23 On accueille également Claude Aubadia.
01:25 Bonsoir.
01:26 Professeur agrégé de philosophie.
01:27 Vous avez aussi fait publier un livre qui s'appelle "Philosophie et du grand large".
01:33 "Petite philosophie du grand large".
01:35 Voilà, on le voit à l'antenne.
01:37 Vous voyez la couverture.
01:39 On accueille également Benoît Perrin.
01:41 Bonsoir.
01:42 Bonjour.
01:43 Directeur général de Contribuables Associés, qui comme son nom l'indique, se défend les contribuables que nous sommes tous.
01:51 À la une de l'actualité, il y a le fait de dénoncer la violence qui semble s'immiscer dans le quotidien de nos compatriotes.
02:00 Nous le faisons régulièrement sur cette antenne.
02:02 Et ce soir ne fait pas, exception à la règle après l'apparition dans la presse ce dimanche de cette lettre de famille de victimes
02:08 qui interpelle directement Emmanuel Macron afin qu'il s'engage plus profondément dans la protection des Français.
02:14 On y reviendra en détail dans quelques minutes.
02:16 Mais avant cela, il se trouve qu'hier soir, alors qu'il rentrait après une émission sur nos trentaines,
02:21 Amine Elbaïe a été victime lui-même d'une agression.
02:24 Amine Elbaïe, ce juriste que le grand public a découvert il y a un peu plus d'un an et demi à l'occasion d'un reportage
02:29 dans lequel il défendait son combat contre le séparatisme et l'islamisme
02:32 et qui est aussi engagé dans la lutte contre la radicalisation depuis qu'il a signalé celle de sa sœur partie rejoindre Daech en Syrie en 2014.
02:41 Amine Elbaïe est avec nous.
02:43 Bonsoir.
02:44 Merci de participer.
02:45 Bonjour.
02:46 À notre émission.
02:47 On voulait vous donner la parole justement parce que malheureusement, vous avez vous aussi vécu une agression.
02:52 Est-ce que vous pouvez tout d'abord nous raconter ce qu'il s'est passé hier soir ?
02:56 Eh bien bonsoir et merci à CNews de me donner la parole.
03:01 Hier soir, en quittant le plateau de Punchline été, j'ai décidé de prendre la direction de Roubaix pour aller rendre visite à ma famille.
03:12 Je suis arrivé à Roubaix à 21h30 et à 21h45, un individu qui fréquentait un restaurant non loin du domicile familial,
03:22 manifestement ivre, semble m'avoir reconnu puisqu'il est resté pendant quelques minutes devant la porte du garage du domicile familial.
03:31 Il a tambouriné à la porte, il a crié et enfin lorsqu'il m'a reconnu, il a crié "sors, sors, on va venger le prophète" et puis un tas d'injures.
03:45 Je crois que cet individu n'était pas en possession de tous ses moyens.
03:50 Ce qui était très difficile, bien évidemment, ça a été de rassurer mes proches.
03:57 Mais fort heureusement, les services de police et notamment la compagnie républicaine de sécurité,
04:04 les CRS, la compagnie républicaine de sécurité de Dijon, qui était affectée à Roubaix pour patrouiller et renforcer les effectifs de sécurité,
04:14 est intervenue très rapidement.
04:16 Ils ont pris en charge l'individu, ils l'ont arrêté suivant la description que j'ai pu faire.
04:22 Il se trouve que lors de l'interpellation de l'individu, hors de ma présence, bien évidemment, celui-ci a été très agressif.
04:31 Il a outragé les forces de l'ordre et il a également fait preuve de rébellion.
04:38 Il est actuellement en garde à vue.
04:40 Sa garde à vue d'une durée de 24 heures a été prolongée à nouveau, ce qui la place à 48 heures.
04:46 J'ai été auditionné, j'ai déposé plainte pour ces faits.
04:51 Mais vous savez, quand on habite un quartier populaire, quand on est issu d'un quartier populaire, on est déjà exposé à la violence.
04:58 Le plus dur, ça a été bien évidemment de protéger mes proches.
05:02 Aujourd'hui, ils sont en totale sécurité.
05:04 Je tiens vraiment à rassurer toutes celles et ceux qui me connaissent, qui me soutiennent.
05:08 Ça va beaucoup mieux et je suis aujourd'hui en sécurité.
05:14 Amine Elbaïe, vous avez déjà été menacé de mort et vous avez un temps été placé sous protection policière.
05:21 Vos prises de parole ne plaisent pas à tout le monde.
05:23 Est-ce que vous liez cette agression, comme d'autres par le passé, clairement à vos déclarations ?
05:30 Oui, vous savez, quand on intervient, quand on prend la parole en public, on est exposé aux critiques.
05:36 On est exposé évidemment aux critiques sur les réseaux sociaux.
05:41 Mais aujourd'hui, un cap est franchi. Ce n'est d'ailleurs pas moi qui a été directement visé.
05:45 C'est le domicile de la famille.
05:47 Vous comprenez qu'aujourd'hui, on assiste plutôt à une forme de banalisation de l'hyperviolence dans la société.
05:57 Je ne crois même pas que ce soit mes propos directement qui sont visés.
06:02 Je ne sais même pas s'il y a un lien direct en réalité avec mes propos.
06:05 Aujourd'hui, on est exposé vraiment à la violence dans les quartiers populaires.
06:09 Et beaucoup de personnes comme moi, qui n'ont peut-être pas droit à la parole, sont aussi exposés à la violence.
06:13 Cet individu a été retranché dans un restaurant qui a ouvert il y a quelques mois maintenant dans le quartier.
06:21 C'est un restaurant très connu des pouvoirs publics puisqu'il est à l'origine de tapage nocturne.
06:28 C'est un restaurant camerounais notamment. Il s'est caché à l'intérieur.
06:31 Les CRS, lorsqu'on les a appelés, n'ont pas pu retrouver l'individu immédiatement.
06:36 Ils ont effectué une patrouille. Ils sont revenus.
06:39 Et c'est lorsqu'ils sont revenus qu'ils ont bien vu que l'individu s'y cachait.
06:43 Mais voyez-vous, aujourd'hui, quand on prend la parole, moi quand je prends la parole aujourd'hui,
06:49 je prends pas seulement la parole pour moi, je prends aussi la parole pour les victimes.
06:53 Mais je pense d'abord et avant tout à mes proches.
06:56 On évoque aussi ce qui vous est arrivé parce que justement, on parlera de cette lettre ouverte,
07:02 parue dans le JDD des familles de victimes qui demandent aux chefs de l'État d'ouvrir les yeux sur cette violence
07:08 et de mieux considérer les victimes. On imagine que vous les comprenez, que vous les soutenez dans leur démarche.
07:13 Moi, je soutiens totalement les victimes.
07:17 Et vous savez, aujourd'hui, les freins, c'est que les victimes mériteraient d'être aidées, d'être accompagnées.
07:24 Vous savez, par exemple, l'individu qui a été interpellé, qui est actuellement en garde à vue,
07:28 il a d'abord été en cellule de dégrisement, il sera assisté et accompagné d'un avocat,
07:32 il bénéficiera de l'assistance d'un avocat.
07:35 Aujourd'hui, je ne connais pas l'issue de la procédure, c'est le parquet qui décidera de l'issue de la procédure pénale.
07:42 Mais ce qui est sûr et ce qui est compliqué, c'est qu'à chaque fois que je suis confronté à de la violence,
07:48 à des menaces sur les réseaux sociaux, à des individus qui essayent de nous faire taire,
07:53 pour poursuivre ces individus, la justice a un coût.
07:57 Tout cela a un coût en réalité.
07:59 Il faut avoir aujourd'hui les moyens de pouvoir poursuivre systématiquement les individus sur les réseaux sociaux.
08:05 Il faut payer un huissier, il faut payer un avocat.
08:07 La justice aujourd'hui, l'accès à la justice pénale a un coût.
08:11 Et je crois aujourd'hui que les victimes doivent être aidées aussi pour libérer cette parole.
08:17 Vous avez beaucoup de victimes qui refusent d'aller déposer plainte,
08:20 qui refusent d'aller exercer leur voie de recours parce que le système procédural s'est complexifié.
08:26 Mais moi je tiens très sincèrement à remercier les forces de l'ordre et les policiers de Roubaix
08:31 qui ont été très réactifs et qui ont pris ma plainte avec beaucoup de sérieux.
08:39 Et aujourd'hui, vraiment, j'attends de la justice une réponse pénale ferme.
08:46 Parce qu'il faut aujourd'hui que les gens comprennent qu'on ne peut plus accepter d'être exposé à autant de violence.
08:54 Merci beaucoup pour votre témoignage Amine Elbaïe.
08:58 On précise que vous avez publié un livre, "Je ne me tairai pas", justement,
09:04 pour souligner la ferveur que vous avez à continuer à mener votre combat.
09:07 Livre publié chez Robert Laffont.
09:09 Merci beaucoup d'avoir témoigné une fois encore sur l'antenne de CNews.
09:14 C'est un témoignage qu'on voulait entendre ce soir parce que, évidemment, là c'est une personne un peu publique,
09:21 mais ça s'inscrit tout à fait dans l'actualité du jour des familles de victimes plus anonymes
09:26 entendent avoir la lumière sur elles aussi un petit peu plus.
09:30 On y viendra dans un instant pour évoquer cette tribune parue dans le JDD.
09:33 Peut-être réaction en plateau d'une agression finalement parmi d'autres,
09:36 comme il en arrive sur le territoire français. Claude Aubadier.
09:38 Oui, enfin, c'est une agression parmi d'autres et en même temps c'est une agression qui est singulière.
09:43 Il y a quelque chose d'insupportable dans l'agression dont a été victime Amine Elbaïe.
09:49 C'est que la France est une nation qui peut s'énormulir d'avoir inscrit dans sa constitution
09:56 la liberté absolue de conscience, la liberté d'expression.
09:59 Donc, au regard de nos valeurs, cette agression est absolument insupportable.
10:05 Il faut rappeler que ces principes constitutionnels aujourd'hui en France ne sont pas négociables.
10:11 Et puis, il faut surtout aussi…
10:13 Pas négociables, mais visiblement piétinés par certains.
10:16 Absolument pas négociables. Et rappeler que si aujourd'hui chacun peut croire en Dieu ou ne pas croire en Dieu,
10:22 si chacun peut exprimer son opinion, c'est précisément parce que la société française,
10:28 comme d'autres, ont été sécularisées et parce que nous avons inscrit au principe de notre constitution la laïcité.
10:35 C'est la séparation des pouvoirs temporels et des pouvoirs spirituels
10:39 qui aujourd'hui nous permet précisément de faire choix de l'agnosticisme ou bien de la religion.
10:46 J'ajouterais une dernière chose qui doit être, à mon sens, soulignée.
10:51 C'est que, là encore, il va sans doute falloir évidemment prendre la mesure de la multiplication de ces agressions,
10:59 mais il va sans doute aussi falloir peut-être trouver des moyens plus fins d'enseigner la laïcité,
11:05 de faire la pédagogie de la laïcité.
11:07 Faut-il rappeler que les laïcs ne sont pas hostiles à la religion,
11:12 les laïcs ne sont pas hostiles à la spiritualité religieuse,
11:15 les laïcs français étaient majoritairement protestants et ils ne sont pas hostiles à la religion.
11:21 Donc, si vous voulez, lorsqu'on entend des paroles comme "on va venger le prophète",
11:26 il y a quelque chose qui est intriguant, qui est étonnant.
11:30 Est-ce que la France, qui laisse à chacun de ses concitoyens le droit de croire en Dieu ou de ne pas croire,
11:36 est un pays dans lequel, comment dire, il y aurait besoin de venger tel ou tel personnage,
11:46 telle ou telle figure religieuse ?
11:49 Il faut le rappeler, la laïcité n'est pas une position d'hostilité vis-à-vis de la spiritualité,
11:57 en particulier la spiritualité religieuse.
12:00 La laïcité, c'est l'organisation de la société, de sorte que les églises ne prennent pas le pouvoir
12:07 sur l'organisation de la société civile.
12:10 Donc, il faut distinguer l'hostilité à la religion, l'hostilité au cléricalisme,
12:15 c'est le mot de Victor Hugo qui a été repris par Jules Ferry.
12:19 Nous ne sommes pas le parti anti-religieux, nous sommes le parti anti-clérical, il faut le dire.
12:25 Benoît Perrin, malheureusement, ce principe de laïcité, on le voit, il est de plus en plus remis en cause.
12:29 Alors effectivement, monsieur a raison, il a cité la Déclaration des droits de l'homme,
12:32 alors c'est vrai que ce que je regrette beaucoup, c'est qu'on oublie souvent de rappeler l'article 2
12:36 de la Déclaration des droits de l'homme qui stipule qu'il y a des droits imprescriptibles à l'homme,
12:42 en l'occurrence la défense des libertés, le droit de propriété et le droit de sûreté.
12:47 Donc autrement dit, le boulot de l'État, finalement, c'est de protéger à tout le moins ces trois caractéristiques qui sont majeures.
12:54 Ce qu'on observe effectivement de plus en plus, c'est ce type d'agression, vous l'avez rappelé,
12:58 et là, on peut quand même se féliciter que l'élu ait été protégé.
13:02 Ce n'est pas le cas de tous les Français lorsqu'ils sont agressés, et ça, on peut malheureusement le déplorer.
13:08 Et puis, ça va un peu dans un mouvement un peu continuant, l'impression d'élus qui se font de plus en plus solliciter par la population,
13:15 mais surtout solliciter de manière négative, ça va sans dire.
13:17 Donc autrement dit, de plus en plus agressés.
13:19 On a des élus qui sont, en l'occurrence, monsieur en est l'exemple parfait, très courageux.
13:24 Il ose affronter le politiquement correct pour le coup, et il en paye les conséquences, y compris sur sa famille.
13:30 Je pense évidemment au maire qui, pendant les émeutes, a vu sa maison défoncée.
13:34 Mère de la héros.
13:35 Exactement.
13:36 Avec sa femme et ses enfants qui ont dû grimper le mur et qui se sont blessés à l'occasion des émeutes.
13:42 Bref, on voit effectivement un climat qui est de plus en plus lourd, de plus en plus douloureux,
13:48 et c'est vrai qu'on a l'impression que les élus sont en première ligne dans l'espèce d'ensauvagement de la société.
13:54 Julien Dray, on n'aime pas généraliser, on n'aime pas, personne n'aime dire,
13:59 cette violence prend de plus en plus de place dans notre société.
14:02 Il n'empêche, les voix sont de plus en plus nombreuses pour le dénoncer.
14:06 On va le voir dans un instant avec ses familles de victimes qui publient une lettre dans le JDD pour dire
14:10 "on ne veut pas voir cette violence qui s'inscrit dans notre quotidien".
14:14 Il va falloir qu'on ouvre les yeux.
14:16 Je pense qu'il faut faire attention de ne pas tout mettre dans le même panier.
14:19 Si vous me permettez, il y a de la violence, elle se différencie.
14:24 Là, on a un État, on a une situation particulière, c'est personnalité publique,
14:29 parce que c'est une personnalité publique qui fait se prendre à partie par quelqu'un qui est en état d'ébriété avancée.
14:36 Je vais vous dire la vérité, ça nous arrivait régulièrement.
14:39 C'est arrivé à Bayonne et ça a coûté la vie à un homme de 46 ans ?
14:42 Là, je veux dire, si vous mettez tout, je ne sais pas répondre.
14:47 – Est-ce que faire une différence dans cette violence,
14:49 ce ne serait pas préjudiciable aux anonymes ?
14:51 – Non, ce que je veux dire par là, c'est que vous avez dans ce cas précis,
14:55 un individu qui est en état d'ébriété avancée, dont on ne sait pas bien d'ailleurs si c'est un comportement,
15:03 je dirais anti-maghrébin ou en tous les cas qui se sent légitime
15:11 dans l'agression de quelqu'un qui dénonce la violence islamiste, etc.
15:15 Ce n'est pas de la même nature que celui qui se fait tabasser
15:19 parce qu'il a simplement fait la remarque à des gens de ne pas uriner contre le mur.
15:24 – Mais est-ce que ce ne serait pas dangereux de les distinguer ces violences ?
15:27 Est-ce qu'on ne pourrait pas les considérer juste comme des comportements qui dépassent les limites ?
15:31 – Non, mais ce que je veux dire, si vous voulez combattre ça,
15:35 si vous mettez tout sur le même plan, par exemple, la lutte contre l'islamisme,
15:38 ce n'est pas la même chose que la lutte contre l'islamisme radical
15:42 et contre ces comportements violents, ce n'est pas de la même nature
15:46 dans les éléments que vous allez utiliser que la lutte contre la violence routière
15:49 ou contre la violence gratuite ou systémique qui s'installe.
15:53 Voilà, c'est ça que j'essaye de faire, voilà, là, juste avec un peu de modération.
15:58 – Oui, on vous aime aussi pour ça, la modération sur ce plateau.
16:02 Finalement, ce qu'on explique ce soir, c'est qu'on en parle
16:05 parce qu'il s'agit d'une personnalité publique à Minelle Bailly
16:07 ou le maire de l'Aile-et-Rose, comme on le disait à l'instant,
16:10 mais il y a ces anonymes et ces familles d'anonymes demandent aujourd'hui
16:14 d'être entendues, d'être écoutées, d'être tout simplement considérées,
16:17 afin que les drames qu'elles ont vécues puissent en éviter d'autres.
16:20 Des familles de victimes qui ont donc choisi d'interpeller directement Emmanuel Macron
16:24 sur une lettre publiée par le JDD, l'invitant à prendre conscience une fois pour toutes
16:28 de cette violence qui s'immisce dans la société.
16:30 Elles ont perdu un enfant, un mari, ou ont été touchées par un viol
16:34 et toutes ensemble, elles réclament le droit d'être visibles.
16:37 Précision d'Adrien Spiteri.
16:39 – Nous ne sommes pas des faits divers, ce sont les mots à la une du journal du dimanche.
16:44 Aujourd'hui, des mots issus d'une lettre ouverte de familles de victimes
16:47 directement adressées à Emmanuel Macron avec près d'une trentaine de signataires au total.
16:53 La lettre commence par évoquer le silence judiciaire et politique autour de l'affaire Enzo.
16:58 15 ans, poignardé le 22 juillet dernier pour un mauvais regard.
17:03 Et c'est justement ce silence qui est pointé du doigt par les familles de victimes.
17:07 Nous sommes au mieux associés à des faits divers.
17:10 Notre peine est ignorée parce que nous ne demandons jamais rien.
17:13 En effet, nous ne provoquons pas d'émeute.
17:15 En effet, nous n'habitons pas cette France dite prioritaire.
17:18 En effet, les caméras s'intéressent rarement à nos vies paisibles,
17:22 rangées, tout simplement normales.
17:24 Et outre ce silence, les signataires interpellent le président sur le profil des agresseurs.
17:29 Selon eux, le plus souvent, ces crimes auraient pu être évités.
17:33 Nos bourreaux appartiennent aux "aurait dû".
17:35 Certains auraient dû être en prison,
17:37 auraient dû respecter leur obligation de quitter le territoire français,
17:40 auraient dû être internés, auraient dû être surveillés.
17:43 À chaque fois que ces agresseurs n'auraient pas dû croiser la route de leurs victimes,
17:47 la question politique se pose.
17:50 Des familles qui rappellent à Emmanuel Macron ainsi qu'à ses prédécesseurs
17:53 que l'une des premières missions d'un président de la République est d'assurer leur sécurité.
17:58 Les mots sont extrêmement forts.
18:00 Nous ne sommes pas de cette France prioritaire.
18:03 Et cette expression, le "aurait dû", effectivement on le sait, le risque zéro n'existe pas.
18:08 Mais ce "aurait dû", il est insupportable,
18:10 que ce soit pour ces familles de victimes comme pour tous les autres citoyens.
18:14 Ce qui me frappe dans cette lettre, c'est la dignité avec laquelle les familles de victimes s'expriment.
18:20 Ils font ça avec beaucoup d'humanité, beaucoup de tact.
18:24 Et c'est vrai que c'est un peu frappé au coin du bon sens.
18:28 Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour ne pas être d'accord avec leur analyse.
18:32 Qui consiste à dire, en fait, quand c'est des meurtres,
18:34 quand c'est des affaires Théo, des affaires Traoré, des affaires Nael,
18:37 on en fait des faits politiques.
18:39 Et on parle plus des agresseurs que des victimes.
18:42 C'est aussi leur sentiment.
18:44 Quand il s'agit de nos enfants, on traite ça comme des faits divers.
18:47 Dans un cas, c'est de la politique.
18:49 Et là, on trouve beaucoup de médias, beaucoup de personnalités politiques,
18:51 beaucoup d'intellectuels pour défendre les présumés coupables ou les coupables.
18:55 En revanche, nous disent ces victimes, nous on n'a pas de porte-parole dans les médias.
18:59 Et en fait, quand on les attribue, ils demandent des choses finalement assez simples.
19:02 C'est un, réforme de la justice pénale, parce que les peines sont soit pas appliquées, soit assez sévères.
19:08 Et puis deuxièmement, et c'est surtout ça qu'ils demandent ces familles,
19:10 c'est de la considération.
19:12 La considération des médias, la considération des politiques et de la considération de la justice.
19:17 Et on y reviendra peut-être tout à l'heure.
19:19 Ces familles ont vraiment l'impression finalement qu'elles ne sont qu'un numéro parmi d'autres.
19:23 Et elles estiment à leur douleur se rajoute une plaie qui est assez douloureuse naturellement,
19:30 c'est celle de l'indifférence des uns et des autres.
19:32 - Odovania ?
19:33 - Écoutez, dans la société de la saturation de l'image,
19:37 de l'information tous azimuts, de l'immédiateté de la communication de tous les faits divers par l'image,
19:45 je comprends bien ce besoin des familles de victimes,
19:50 par-delà la souffrance insupportable qu'ils subissent,
19:54 je comprends bien ce besoin de voir leur drame être l'objet d'une reconnaissance.
20:01 Vous l'avez dit très justement, ces familles demandent à être reconnues.
20:05 De fait, il me semble que dans cette tribune, en vérité, il n'y a pas grand-chose de discutable à proprement parler.
20:13 Ce sont des familles qui vivent le deuil,
20:17 ce sont des familles qui ont été bouleversées par l'agression dont leurs proches ont été victimes
20:26 et qui s'expriment et qui voudraient évidemment que ces violences,
20:31 ces violences, si vous voulez, ne se reproduisent pas inlassablement.
20:35 Mais il faut tout de même rappeler, là encore, mais il faut quand même dire,
20:39 que en vérité, cette tribune risque de n'être qu'un cotter posé sur une jambe de bois
20:48 tant que par ailleurs, et là, il y a matière à discussion, là, il y a matière à débat,
20:54 tant que par ailleurs, on n'aura pas saisi les causes profondes de la dite société
21:00 que constituent la société française et d'autres démocraties occidentales aujourd'hui.
21:06 Alors justement, pour mettre des voix sur les mots de cette tribune,
21:09 je vous propose d'écouter quelques témoignages des signataires de cette lettre.
21:13 Le premier est celui de Lauriane qui a été victime de viol.
21:17 J'ai eu de la chance parce qu'ils ont été condamnés par la justice.
21:22 Bon, ils n'ont pas purgé leur peine jusqu'au bout, mais ils ont été relâchés, réinsérés, soutenus
21:29 et moi, on ne m'a rien demandé si tout allait bien dans ma vie,
21:34 si j'avais besoin de soins psychologiques dus à ce traumatisme.
21:39 Et voilà, on est complètement délaissés et je ne sais pas pourquoi.
21:47 Mon époux a été tué le 5 juillet 2020 à Bayonne,
21:52 parce qu'en fait, il a voulu contrôler un détecteur de transport et faire surtout porter le masque
21:58 à cause du Covid, la pandémie du Covid dans cette année-là.
22:02 Et voilà, c'est parti dans tous les sens et tout le monde connaît la suite.
22:08 Même si un drame est médiatisé, personne ne s'en intéresse, sauf des anonymes,
22:13 sauf des gens lambda comme vous, comme moi et c'est tout.
22:16 Après, le gouvernement est absent. Je l'ai toujours dit, je suis désolée,
22:19 et je dirais toujours la même chose.
22:21 On se débrouille comme on peut avec des gens qui sont rentrés dans nos vies,
22:26 dans ma propre vie et que je ne connaissais pas il y a trois ans et c'est eux qui me portent.
22:30 C'est tout, il n'y a personne d'autre.
22:31 Adrien est parti le 28 juillet 2018 de notre maison après avoir fêté son anniversaire.
22:36 Il est allé en boîte de nuit, le fêter avec ses amis.
22:40 Et au petit matin, lorsqu'il rentrait pour venir chez nous,
22:45 il a dû défendre son ami qui a été agressé par deux, comment les nommer,
22:51 deux démons, mais d'une violence extrême.
22:54 Mon fils a été poignardé en 5 heures en 60 secondes, monsieur.
22:58 En 2018, j'ai écrit une lettre au président de la République, Emmanuel Macron.
23:03 Cette lettre est restée vaine.
23:05 Je lui signalais dans cette lettre cette violence qui était endémique dans notre pays
23:09 et qui ne s'arrêtait pas en fait.
23:11 Voilà, et il y a eu avant Adrien, il y a eu Adrien, après Adrien, et ça ne s'arrête pas.
23:19 Il va falloir à un moment donné que l'État prenne ses responsabilités.
23:23 – Julien Dression donne la parole à ses victimes,
23:25 et si on leur commande justement cette tribune, c'est pour porter ses voix un peu plus.
23:30 Ces familles ont, au-delà de leur souffrance, envie qu'on évite d'autres drames.
23:34 Ça c'est quelque chose qu'on peut tous entendre.
23:36 – Oui, je veux dire, personne ne peut rester, en tous les cas, personne de sensé,
23:40 ne peut rester indifférent à la peine, à la douleur qu'expriment ces familles,
23:46 à leur volonté de reconnaissance de la situation dans laquelle elles se trouvent,
23:50 la volonté que la chaîne pénale fonctionne correctement
23:53 pour que les auteurs de ces agressions soient sévèrement punis,
23:57 et qu'il n'y ait pas d'une sorte de silence ou de détournement.
24:01 Ça je pense que personne ne peut se désintéresser de cette question-là.
24:06 Alors après, ces familles montrent par leur témoignage
24:11 des dysfonctionnements de la chaîne pénale.
24:13 Notamment, il n'y a pas assez d'associations d'aide aux victimes,
24:15 ça existe, mais il n'y en a pas assez,
24:17 qui les aident à la fois psychologiquement, juridiquement parlant,
24:20 ou qui leur expliquent ce qu'il faut, voilà.
24:23 Il n'y a peut-être pas assez aussi de moyens financiers
24:25 qui sont mis à la disposition de ces familles-là,
24:27 qui ne disposent pas forcément des moyens pour avoir des avocats de qualité
24:31 qui puissent les aider dans le suivi des procédures.
24:34 – Est-ce que le statut même de victime n'est pas un peu galvaudé
24:36 dans notre société, à force d'être peut-être trop utilisé ?
24:40 – Galvaudé, ça veut dire quoi ?
24:43 On parle parfois de position victimaire,
24:45 d'utiliser tant de personnes différentes,
24:47 pas forcément touchées par des drames comme ceux qu'on vient d'entendre,
24:51 ce qui fait que finalement, le mot de victime peut être vidé de son sens,
24:56 et que du coup, ces familles restent invisibles,
24:58 ou en tout cas n'ont pas la reconnaissance que j'espère.
25:00 – Moi je pense qu'il faut faire attention de ne pas faire de la concurrence victimaire.
25:03 Chaque enfant qui est tué, qui est blessé, chaque personne qui est victime,
25:11 je ne dis pas "celui-là c'est bien, celui-là c'est pas bien",
25:14 je ne suis pas en train de faire un tri,
25:15 je me bats pour qu'il y ait le moins de violence possible dans la société.
25:19 Donc je pense qu'il ne faut pas faire de concurrence victimaire,
25:22 parce que c'est comme ça qu'on attise les conflits entre les gens,
25:26 chacun vit son drame, et ce drame est terrible,
25:29 alors après, est-ce que dans ce monde sur-médiatisé,
25:33 où une information chasse l'autre,
25:35 les familles ont l'impression effectivement que ça passe vite,
25:38 ça passe trop vite ? Certainement, elles ont raison.
25:41 – Effectivement sur le terme de victime,
25:43 j'ai l'impression qu'on voit beaucoup sur les plateaux de télévision,
25:46 un certain nombre de minorités qui se disent victime
25:50 simplement pour soit une analyse qui ne leur a pas plu,
25:52 soit une critique qui ne leur a pas plu,
25:54 alors que les vraies victimes effectivement ce sont elles,
25:56 les vraies victimes en France ce sont ceux qui perdent des êtres chers,
26:00 et je n'aimerais pas qu'on utilise effectivement à longueur de temps le mot "victime",
26:03 on a le malheur en l'occurrence dans le JDD d'aujourd'hui
26:07 de voir des vrais noms de victimes,
26:09 j'aimerais effectivement que le mot soit un peu moins utilisé
26:12 sur le plateau de télé pour des susceptibilités
26:16 qui peuvent être ressenties par les uns ou les autres.
26:19 – Je vais me permettre de faire une remarque au JDD,
26:21 le JDD a fait sept headlines,
26:23 et demain il peut y avoir une autre lettre,
26:25 faite par d'autres familles,
26:27 qui trémoreront aussi de la perte de leurs enfants,
26:29 dans d'autres situations et dans d'autres quartiers,
26:32 et ça, ça serait terrible, ça voudrait dire qu'il y aurait deux camps,
26:36 vous voyez, je peux faire une liste aussi d'un certain nombre d'enfants,
26:39 et de jeunes, donc c'est pour ça que…
26:42 – Mais comme vous l'avez dit, on ne veut pas nous séparer.
26:43 – Attention de ne pas faire la sélection des victimes, d'un côté comme de l'autre.
26:45 – Vous avez raison M. Dray, mais avouez quand même qu'on entend toujours les mêmes,
26:48 et que là pour une fois on entend des gens qui ne s'expriment jamais,
26:50 la moindre des choses je crois c'est de se réjouir qu'ils osent enfin…
26:53 – J'entends tout le monde, mais je ne veux pas qu'on donne le sentiment
26:57 que certains sont méprisés par rapport à d'autres,
26:59 et moi je respecte tout le monde, et je pense que chaque drame mérite de rester,
27:04 la prise en considération, et je pense que c'est comme ça qu'il faut se comporter.
27:08 – On est tous d'accord, c'est pour ça qu'on évoque cette tribu d'histoires,
27:11 puisque c'est le sens de cette lettre publiée aujourd'hui.
27:14 On va se quitter quelques instants, on évoquera la situation internationale,
27:16 notamment au Niger avec la fin de l'ultimatum qui ferait craindre
27:20 une intervention militaire, tout de suite.
27:22 [Musique]
27:25 De retour dans l'heure des pros de l'été, avec cette question,
27:29 le Niger vit-il ces dernières heures avant une intervention militaire
27:32 des pays de l'Afrique de l'Ouest ?
27:34 L'ultimatum de la CDAO, ce groupement de pays, expire ce soir.
27:38 Le Quai d'Orsay soutient les efforts de ce regroupement
27:41 pour faire échouer le coup d'État, mais l'incertitude demeure
27:44 quant à une éventuelle intervention de ce bloc ouest-africain
27:46 après des critiques émises dans deux pays voisins au Nigeria et en Algérie.
27:52 Je vous propose d'écouter l'analyse du général Bruno Clermont.
27:56 La solution diplomatique, la solution politique ne semble pas avoir abouti
28:01 puisque les tentatives de négociations par le Nigeria, par le Tchad
28:07 n'ont pas du tout abouti.
28:09 Et du côté de l'agent militaire, des Putschistes, c'était une radicalisation
28:13 de la position avec la demande, l'arrêt de la coopération
28:17 avec les forces militaires françaises, le refus de rendre le pouvoir
28:23 tel que la CDAO l'avait demandé.
28:25 Donc on est dans une situation la pire qu'on pouvait imaginer,
28:28 c'est que les pressions n'ont pas fonctionné.
28:30 Les sanctions qui ont été imposées, évidemment ça fait une semaine,
28:33 c'est beaucoup trop court pour que ça porte des effets.
28:35 Donc on en arrive à une situation, d'ici quelques heures,
28:39 il n'y a pas cette négociation politique qui est la très forte probabilité
28:43 d'une intervention militaire de la CDAO,
28:45 sachant que pour l'instant, sur le terrain,
28:48 les ressortissants européens ont été évacués,
28:51 les européens et les américains, et aujourd'hui les italiens
28:53 ont évacué leurs ressortissants.
28:55 Donc on est sans doute dans le plus mauvais scénario
28:57 où la voie politique n'a pas fonctionné.
28:59 Je vous viendrais, le pire scénario, c'est ce qui peut mener
29:02 à l'embrasement du pays.
29:04 L'embrasement, je ne sais pas.
29:06 Ce qui est certain, c'est qu'il y a une offensive
29:08 et que ce n'est pas des cas isolés.
29:10 Il y a une offensive aujourd'hui planifiée par la Chine
29:14 et par la Russie qui vise à déstabiliser le monde,
29:18 ce qu'on appelait à l'époque le monde libre, le monde occidental, etc.
29:21 Dans ce cadre-là, il y a plusieurs ressorts qui sont utilisés,
29:25 le ressort sur le colonialisme,
29:27 Pryor Gine n'arrête pas de faire des déclarations là-dessus,
29:29 il oublie la manière dont les Russes se sont comportés
29:32 dans bien de ces pays.
29:34 C'est ça qu'il faut maintenant comprendre,
29:37 c'est que cette opération de déstabilisation
29:39 qui se fait au détriment de jeunes
29:41 qui, soi-disant, portent des valeurs démocratiques,
29:43 mais qui en fait sont en général là simplement
29:45 pour détourner la corruption à leur profit,
29:47 va être le meilleur allié du djihadisme.
29:50 Parce qu'on peut faire déjà le premier bilan
29:52 de ce qui se passe au Mali.
29:54 Le Mali a demandé le retrait des troupes françaises, etc.
29:57 On s'est pris, alors qu'on a perdu beaucoup de soldats
30:00 et qu'ils ont donné leur vie.
30:02 Mais les troupes wagnères sont venues,
30:04 elles ne protègent plus que Bamako.
30:06 Le Mali est en train de basculer dans le djihadisme.
30:08 C'est ce qui guette le Niger avec ce coup d'État.
30:11 Et c'est pour ça qu'il faut maintenant mettre un terme,
30:13 un coup d'arrêt à cela.
30:15 Parce que le prix à payer plus tard va être très grave.
30:17 Parce que la corruption des troupes,
30:20 de ce modèle porté par la Russie,
30:22 sera le meilleur allié, je le dis, du djihadisme.
30:25 Ça veut dire que la solution, c'est soutenir cette intervention militaire ?
30:29 La solution, c'est qu'il y a un président en titre,
30:31 qui par ailleurs était plutôt, le président en titre,
30:33 avait été élu, et était plutôt, je dirais,
30:35 quelqu'un qui voulait changer les choses.
30:37 C'est d'ailleurs pour ça qu'il voulait se débarrasser
30:39 de son chef d'État-major.
30:41 Et que son prédécesseur, d'ailleurs, n'était pas content,
30:43 parce que le fait de changer, de se débarrasser de ce chef d'État-major,
30:47 ça remettait en cause quelques équilibres.
30:49 Et donc il faut soutenir, parce que c'est courageux ce qu'il fait ce président.
30:52 Soutenir une intervention des pays de l'Ouest africain,
30:55 ou intervenir en tant qu'armée française, également à leur côté ?
30:58 Non, ça ne veut pas dire qu'il va falloir donner l'aide nécessaire à la CDAO,
31:00 parce que ce n'est pas une intervention coloniale.
31:02 Vous allez entendre bientôt, je connais le discours qu'on va nous dire, etc.
31:06 "Ah ouais, bon, qui va essayer d'habiller ça."
31:09 Voilà, là, la CDAO, ce n'est pas rien.
31:11 C'est l'Organisation de coopération des États africains.
31:14 C'est notamment le Sénégal qui joue un rôle important,
31:17 qu'il faut soutenir, parce que lui-même est confronté
31:19 à une opération de déstabilisation à la veille de son élection présidentielle.
31:22 Et là, il faudra donner les infrastructures nécessaires.
31:24 Et pas se laisser, parce que c'est ça la question qui est posée aujourd'hui,
31:27 se laisser enfermer par ce discours post-colonial,
31:30 qui fait que dès que, quelque part, la France apparaît,
31:33 on dit "Ah ben non", parce qu'en général, les populations qui sont dans la rue,
31:36 elles n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé auparavant.
31:38 - De qui vous parlez quand vous parlez de se laisser enfermer ? La France ?
31:41 - La France, oui, parce que c'est la France qui vit.
31:43 - Comment on se sort de ce modèle qu'on veut imposer ?
31:45 - À un moment donné, il faut montrer qu'on ne se laisse pas faire.
31:48 À un moment donné, il faut montrer qu'on ne se laisse pas faire.
31:50 - En y allant, donc ?
31:51 - En aidant, là, c'est... Non, non pas en y allant, nous !
31:53 - En les soutenant ?
31:54 - Quand on intervient au Mali, je vous rappelle qu'on n'intervient pas tout seul.
31:57 - Oui.
31:58 - On intervient parce que le président malien nous appelle.
32:00 Bon, peut-être que l'erreur qu'on a commise, c'est de rester trop longtemps,
32:03 pour ne pas dire aux Maliens "Bon, maintenant, nous voilà, on a rétabli les choses,
32:05 c'est à vous, maintenant, aussi, vous êtes face à vos responsabilités."
32:09 Voilà, ça c'est une discussion qui a eu lieu, d'ailleurs.
32:13 Mais il y a un moment donné où il faut bien comprendre que tout ça,
32:17 derrière le vernis idéologique, c'est une offensive politique qui est en cours.
32:20 Et cette offensive politique, elle est menée par un pays, la Russie,
32:25 par des troupes paramilitaires qui sont, d'ailleurs, extrêmement corrompues.
32:29 Parce qu'il y a un autre exemple, on a Centrafrique.
32:31 Voir ce que font les troupes de Wagner en Centrafrique.
32:34 La population en Centrafrique, elle n'en peut plus,
32:36 des comportements des troupes de Wagner.
32:38 - Justement, c'est ce qu'a rappelé aussi, vous en parliez, Sébastien Lecornu,
32:41 qui précisait "Si nous sommes présents militairement au Niger,
32:43 c'est parce que les autorités légitimes nigériennes ont demandé le concours de la France
32:46 pour lutter contre le terrorisme, de la même façon que le Mali l'avait fait."
32:50 Je voulais quand même vous faire entendre un autre propos,
32:52 parce que cette intervention militaire de la CDIO, elle est loin d'être acquise.
32:55 Certains pays, comme le Sénégal, se disent prêts à participer.
32:59 Le Nigeria l'était aussi, avant que son Sénat n'en décide autrement.
33:03 Régis Sommier nous expliquait ce que cela change considérablement la donne.
33:08 - Écoutez, le Nigeria est le gros, fournira le gros des troupes,
33:14 si intervention il y a, et le pays le plus "capé", entre guillemets,
33:19 parce qu'il y avait le Tchad aussi, mais le Tchad s'est exclu de toute intervention militaire.
33:24 Le Tchad était l'un des rares dans la région à avoir les capacités militaires
33:28 de se projeter hors de ses frontières.
33:30 Malheureusement, hier, le Sénat du Nigeria a désavoué le président Inubu
33:38 en lui refusant le droit justement d'intervenir.
33:42 - Donc ça, c'est une décision législative, de la représentation du Nigeria,
33:49 et donc il paraît difficile pour le Nigeria d'intervenir,
33:52 et si le Nigeria n'intervient pas, ça prouve l'ACDAO, qu'est-ce qui va rester ?
33:59 Il va rester le Sénégal, en gros, la Côte d'Ivoire.
34:03 - Le Nigeria qui appelle désormais à renforcer l'option politique et diplomatique,
34:07 ça veut dire qu'on recule un peu dans cette éventualité du soutien fort du Nigeria
34:13 pour une intervention militaire.
34:15 Claude Obadiah et puis Julien Dray qui ne semblent pas tout à fait du même avis.
34:20 - Non. - Oui.
34:21 Alors la situation, elle est effectivement explosive.
34:25 Je suis assez d'accord avec l'analyse de Julien Dray, pour deux raisons.
34:29 D'abord, oui, il y a un risque d'embrasement,
34:31 il y a un risque d'embrasement parce que le Burkina Faso, le Mali,
34:36 ont déjà déclaré que si l'ACDAO intervenait, ils se porteraient solidaires, évidemment, du Nigeria.
34:47 Donc il y a un premier foyer d'embrasement et un premier danger local ici
34:52 qui est celui, évidemment, de la diffusion du djihadisme.
34:58 Et puis il y a quelque chose qu'on observe depuis le début du conflit,
35:02 si vous voulez, enfin depuis le début de ce putsch,
35:05 c'est la concomitance du rejet du colonialisme et en même temps les coups de, comment dire,
35:14 les coups de pied sans cesse réitérés à l'endroit de la Russie
35:19 et l'invocation, l'appel à Vladimir Poutine.
35:23 Donc ici, ce qui me semble aussi très intéressant,
35:27 c'est la façon dont finalement le conflit ukrainien ici
35:32 semble s'être littéralement déplacé, littéralement métastasié.
35:36 Et je crois qu'effectivement, si on veut bien comprendre ce qui est en train de se passer,
35:43 il ne faut pas perdre de vue que la Russie aujourd'hui,
35:48 et la Chine sans doute, comme disait Julien Dray,
35:50 la Russie évidemment a un intérêt majeur à organiser cette déstabilisation de la région.
35:57 Et à prendre la place que la France occupait peut-être aussi, Jean-Michel Vissin,
36:00 c'est en ce sens que certaines fois, c'est laid pour...
36:02 Non, le problème que j'ai, la différence que j'ai avec Régis,
36:05 c'est que je ne crois pas qu'il y ait d'un côté les méchants français et de l'autre les gentils russes.
36:10 Est-ce que c'est ce qu'il a vraiment...
36:11 Non, je le provoque parce que je sais qu'on va avoir le débat,
36:14 c'est pour ça, c'est un ami, donc c'est pour ça que je m'amuse.
36:17 La Russie mène un projet aujourd'hui, qui est un projet impérial.
36:20 Voilà, c'est clair.
36:21 Et en Afrique, ils essayent...
36:23 Vous savez, quand vous êtes pris, vous êtes enfermé dans un étau,
36:26 qu'est-ce que vous tentez ?
36:27 Vous tentez de déstabiliser l'adversaire en l'attaquant sur d'autres terrains.
36:30 Et c'est ça qui est...
36:31 Mais ce qui est important par rapport aux opinions,
36:33 c'est que la Russie n'est pas porteur d'un modèle démocratique, de liberté, etc.
36:39 Partout où ils sont passés, c'est la corruption qui s'est installée,
36:43 qui s'est généralisée encore plus.
36:45 C'est ça qu'il faut comprendre.
36:46 Donc quand vous avez des populations, et je comprends,
36:49 qui descendent en disant "on veut plus de liberté, on veut finir avec la corruption",
36:52 si elles se servent de la Russie comme vecteur,
36:55 ou si elles se servent des troupes de Wagner, elles se trompent gravement.
36:58 La question c'est aussi, faut-il s'immiscer dans leur choix et les alerter,
37:02 ou bien leur laisser leur totale souveraineté et décider de leur...
37:05 C'est bien ce qui se joue justement au sein de la population,
37:07 ce qu'on entend de cette population nigérienne.
37:09 Ce que vous entendez pour l'instant, c'est ce qui se passe dans la capitale.
37:13 Ce n'est pas pour l'instant l'État, de ce qu'il comprit,
37:15 ce n'est pas représentatif.
37:16 Les correspondants témoignent dans tout le pays.
37:18 Et vous savez comme moi, on a pris des documents,
37:21 on a capté des documents de chez Wagner,
37:23 qui donnaient le prix des manifestations,
37:25 avec l'argent qui était donné à chaque manifestant,
37:27 le nombre de manifestants qu'il fallait, etc.
37:29 Donc je pense qu'il ne faut pas tomber dans une forme de naïveté.
37:32 Ça ne veut pas dire qu'il faut faire n'importe quoi,
37:34 mais il y a une grosse bataille qui est en cours.
37:37 Malheureusement, elle est loin d'être finie apparemment.
37:40 On va changer de sujet avec cette question.
37:42 Comment gérer au mieux les rassemblements de gens du voyage ?
37:46 Chaque été apporte son lot de polémiques autour de ces événements.
37:49 Et 2023 n'échappe pas à la règle.
37:51 C'est pour éviter des tensions survenues au mois de mai,
37:53 car rassemblement d'une association évangélique,
37:56 prévue ce mois-ci dans le Loiret, a été déplacé.
37:58 Après plusieurs semaines d'attente, le gouvernement a tranché.
38:01 Répondant à la demande de l'ensemble des élus locaux,
38:03 il a décidé de la relocalisation du rassemblement
38:06 sur un terrain militaire en Moselle.
38:08 Et ce sont maintenant les élus de Moselle qui expriment, eux,
38:10 leur mécontentement.
38:12 Sarah Varny.
38:14 C'est un soulagement pour les élus de Nevoie.
38:16 Cette commune du Loiret devait accueillir pour la deuxième fois de l'année
38:19 un rassemblement évangélique de gens du voyage à la fin août.
38:22 Elisabeth Born a annoncé que ce pèlerinage se ferait finalement
38:25 à gros temps qu'un sur un terrain militaire en Moselle.
38:28 En mai dernier, 40 000 pèlerins venus des quatre coins de la France
38:32 se sont rassemblés sur un terrain dont la capacité n'était que de 20 000 personnes.
38:36 Une victoire pour les élus de Nevoie,
38:38 qui espèrent que ce rassemblement dans le Grand Est se pérennise.
38:42 Mais du côté de la Moselle, les élus se sentent trahis par le gouvernement.
38:46 Selon une lettre du Premier ministre de l'époque, Edouard Philippe,
38:49 adressée aux élus et relayée par France Bleu Lorraine,
38:52 les élus avaient obtenu gain de cause.
38:55 L'engagement de cette démarche me permet de vous indiquer
38:58 que la base aérienne de Gros-Tanquin ne sera plus sollicitée à cette fin à l'avenir.
39:02 Les habitants des environs se souviennent des précédents rassemblements
39:05 et gardent en mémoire les nombreuses incivilités et dégâts sur l'environnement.
39:10 Un arrêté intercommunal a été pris afin d'interdire le stationnement
39:14 de résidences mobiles sur le territoire, à l'approche de ce pèlerinage
39:18 qui devrait se tenir début septembre.
39:21 Les autorités de Nevoie ont obtenu gain de cause,
39:24 mais on a déplacé le problème finalement, et les mécontents sont désormais ailleurs.
39:28 Il n'y a pas de bonne solution quand on essaie de gérer ça.
39:31 Effectivement, dans ce genre de cas de figure, on est un peu gênés.
39:34 On ne voudrait pas être à la place des pouvoirs publics.
39:37 En tout cas, ce qui est certain, c'est que lorsque l'événement a eu lieu en mai dernier,
39:40 on attendait 20 000 personnes, finalement ils étaient 40 000.
39:43 On a eu des vols d'électricité avec des câbles, de l'insalubrité évidemment,
39:48 avec des poubelles, le maire parle de déjections devant les portails,
39:51 et puis des menaces. Donc on comprend effectivement pourquoi maintenant
39:54 les élus de Moselle se mobilisent, d'autant que l'État semble s'être engagé
39:58 par la voix d'Edouard Philippe à ne plus organiser à nouveau un tel événement
40:02 dans cet espace. À titre d'information, en 2017, le même événement avait eu lieu
40:09 dans cet espace désaffecté, et ça s'était très mal passé.
40:13 Donc du coup, Edouard Philippe avait dit "écoutez, c'est la dernière fois
40:16 que ça se passera". Donc la parole de l'État n'est plus respectée.
40:18 Deuxièmement, il faut aussi dire que ça génère des coûts importants
40:21 pour le contribuable, puisque des coûts de sécurité, des coûts de nettoyage,
40:25 des coûts de secours, et tout ça, encore une fois, c'est le contribuable qui va payer.
40:30 Et puis troisièmement, évidemment, les élus craignent logiquement
40:35 des troubles à l'ordre public, et donc on serait tenté de dire
40:38 qu'il faudrait enfin mettre ce fameux principe, vous savez, on a créé
40:42 il y a quelques années le principe de pollueurs-payeurs, je crois qu'il serait
40:46 désormais temps de mettre en place le principe du casseur-payeur,
40:49 autrement dit, qu'on fasse porter à la charge des responsables,
40:53 des organisateurs de cette manifestation, le coût 100% des éventuelles dégradations
40:58 qui auraient lieu. Et croyez-moi, je pense que ça ferait...
41:00 Ça pourrait concerner d'autres événements, des techno-parades,
41:03 des rêves parties dans des champs, c'est exactement le même sujet,
41:06 puisque il n'y a pas de volonté de stigmatiser.
41:09 Ici, je redonne la parole au maire concerné.
41:12 Eux, chaque fois, s'inquiètent avant tout d'un affleux soudain de population,
41:16 difficile à gérer pour ces petites communes, avec une densité de population,
41:20 des embouteillages qui peuvent mener à aussi des incidents.
41:23 Mais voilà, c'est avant tout aussi une gestion auxquelles les élus sont confrontés,
41:27 sans pouvoir les gérer. On rappelle que cette ville de Neuvoie,
41:30 pour se faire entendre, le conseil municipal a menacé de démissionner en bloc,
41:34 et c'est ce qui a poussé l'exécutif à réagir.
41:38 Claude Aubadier.
41:39 Oui, écoutez...
41:40 Comment on fait pour gérer ce genre d'événements ?
41:42 Moi, je vois deux problèmes distincts.
41:45 Le premier problème, il touche évidemment à la localisation de ces rassemblements.
41:50 Je lisais dans la presse cet après-midi que, en fait,
41:55 cette mission évangélique des Ziganes de France,
41:58 dont le siège, si j'ai bien compris, se trouve dans le Loiret, à Neuvoie,
42:03 c'est rassembler... Elle compte en fait deux rassemblements annuels,
42:07 un au printemps, un à la fin de l'été, et elle se rassemble,
42:11 cette manifestation a lieu depuis très longtemps sur cette commune de Neuvoie.
42:16 Et donc, le maire de Neuvoie a demandé, en invoquant évidemment
42:21 tous les désagréments qui ont déjà été ici évoqués,
42:24 que cette manifestation puisse se produire ailleurs.
42:28 Elle va se produire au mois de septembre, si j'ai bien compris, ici en Moselle,
42:33 et il me semble que, autour de ce premier problème,
42:37 la solution serait que soit, comment dire, prévue une sorte de rotation
42:46 pour éviter évidemment que ce soit toujours les mêmes communes
42:50 qui fassent les frais quand elles le font,
42:53 de l'ensemble de ces charges et de ces désagréments.
42:57 Le deuxième problème, c'est un problème d'intendance,
43:00 c'est un problème matériel. Il y a une question sécuritaire, oui,
43:05 mais je ne suis pas certain qu'on ne puisse pas trouver une réponse adaptée
43:10 à la question de l'insécurité pendant ces manifestations.
43:14 Il y a des questions aussi d'hygiène, de salubrité, là encore,
43:18 avec la participation des élus dans les régions,
43:21 pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas trouver les solutions matérielles,
43:26 les solutions d'intendance ?
43:27 Et payées par qui toutes ces solutions ?
43:31 Alors, ces solutions…
43:32 Payées par le contribuable ?
43:33 Payées par le contribuable, payées peut-être par les collectivités locales
43:38 et aussi, pourquoi pas, vous l'avez dit, prises en charge partiellement
43:42 par les organisateurs de ces manifestations.
43:46 Je viendrai souvent, ces rassemblements sont aussi synonymes
43:49 d'occupation illégale de terrain à l'origine.
43:51 Est-ce qu'on ne pourrait pas mieux encadrer, en organisant du mieux possible
43:57 chaque quantité qui voudrait se réunir librement ?
44:00 Depuis une vingtaine d'années, il y a un travail qui avait été fait
44:03 et qui n'a pas abouti, c'est-à-dire de réserver des aires spécifiques
44:07 et donc aménagées pour éviter justement qu'on se branche de manière illégale
44:12 en termes d'électricité ou d'eau sur d'autres réseaux
44:16 et permettre de responsabiliser y compris ceux qui…
44:19 Le problème, c'est que c'est souvent resté à l'état de souhait
44:22 et après, c'est très difficile de trouver les communes qui acceptent
44:25 de libérer les espaces pour pouvoir aménager.
44:28 Et donc, c'est vrai qu'on n'a pas beaucoup avancé dans le domaine.
44:33 Il y a des endroits, il y a des départements où on a avancé,
44:35 c'est-à-dire un département que j'aime bien, les Saudes,
44:37 un travail avait été fait sérieusement, donc on avait une aire qui avait été préparée
44:40 mais il y en a d'autres qui se sont refusés à le faire.
44:42 Le résultat, c'est qu'après, on a ce genre de situation.
44:44 Normalement, ce qu'on doit avoir, c'est des aires qui sont…
44:47 Parce qu'on ne peut pas interdire aux gens de se rassembler.
44:49 Non, c'est pour ça que je pose la question.
44:51 Ce qu'il faut, c'est qu'on les responsabilise en leur disant
44:53 "Cette aire-là, ça ne peut pas être ailleurs, ça ne peut pas être sauvage".
44:55 Et par ailleurs, comme c'est des aires qui sont préparées,
44:57 on peut évidemment quantifier les choses qui sont faites
45:01 et à partir de là, discuter avec les organisateurs
45:04 pour qu'ils contribuent au financement de ces choses-là.
45:06 Pourquoi ça n'a pas avancé ?
45:07 Puisque le problème n'est pas nouveau, effectivement.
45:09 Et malheureusement, chaque année, il y a de nouvelles polémiques.
45:11 Ça veut dire qu'on manque de courage pour s'attaquer à ce problème
45:14 parce qu'il y a une espèce de flou tabou ?
45:17 Ou c'est pratique et technique ?
45:20 Non, ça veut dire, si vous voulez, que chacun espère que ça va taper chez l'autre.
45:26 Voilà, ça c'est ne pas s'attaquer vraiment au problème.
45:29 C'est-à-dire que vous avez des préfets qui n'osent pas imposer à des communes
45:34 et vous avez des communes qui sont peut-être plus fortes que d'autres.
45:36 C'est-à-dire qui ont des meilleures finances
45:38 ou qui vont mettre des plots pour empêcher qu'on puisse rentrer sur les terrains, etc.
45:42 Et puis il y en a d'autres qui ne vont pas y avoir.
45:43 Donc c'est un peu le chacun pour soi qui prime.
45:45 Qui va continuer, malheureusement.
45:46 Il nous reste cinq minutes et je voulais qu'on finisse sur une petite touche de légèreté.
45:51 J'ai d'abord une question à vous poser par rapport à l'équipe que vous soutenez l'été.
45:55 Est-ce que c'est plutôt tongs ou c'est plutôt claquettes ?
45:57 Pardon ?
45:59 Julien Dray, qui porte énormément de basket, ne comprend pas ma question.
46:02 Est-ce que vous portez des tongs, Julien Dray ?
46:04 Oui, ça m'arrive.
46:06 Pas systématiquement, ça m'est arrivé quand j'étais jeune, moins maintenant.
46:09 Moins maintenant. Clodo Badia ?
46:10 Moi, c'est plutôt des claquettes.
46:11 Ah ! Team claquettes. Chaussettes ou pas chaussettes ?
46:13 Sans chaussettes.
46:14 Sans chaussettes ! On va tout savoir.
46:17 Je vais décevoir, mais c'est ni l'un ni l'autre.
46:18 Ni l'un ni l'autre. Très bien. Peut-être espadrille.
46:21 Voilà, exactement.
46:22 Tout ça pourquoi ?
46:23 Parce que le championnat du monde de lancer de tongs est un événement très sérieux
46:27 qui fête d'ailleurs ses 20 ans cette année.
46:28 Et la compétition se déroulait aujourd'hui à Lacanau.
46:31 Très réglementée la compète.
46:32 50 équipes divisées en juniors et en seniors.
46:34 Le concept est simple.
46:35 Deux joueurs jouent ensemble.
46:36 Le premier lance la tong avec le pied.
46:38 Le second la réceptionne sans qu'elle ne touche.
46:41 Le seul record à battre cette année, c'était 32,38 m pour les enfants.
46:45 39,56 m pour les adultes.
46:48 On est en ligne avec Laurent Perrondet, le maire de Lacanau.
46:51 Bonsoir, monsieur le maire. Merci d'être en direct avec nous.
46:55 La question qu'on a envie de vous poser en tout premier,
46:57 c'est de savoir si les records ont été battus aujourd'hui.
47:01 Non, loin de là puisqu'on avait un vent contre.
47:04 Donc ça a été très, très difficile pour les compétiteurs.
47:06 Mais ça a été un bon moment de convivialité.
47:08 C'est ça le principal.
47:09 Un vent contre, vous les avez tournés face au vent.
47:11 Mais ça c'est fait exprès.
47:13 Alors vous leur avez complexifié la tâche.
47:16 C'est pour les motiver pour l'année prochaine et qu'ils s'entraînent sérieusement.
47:20 Aujourd'hui, ça s'est plutôt bien passé.
47:23 Bon, alors cette 20e édition, est-ce qu'elle avait une couleur particulière ?
47:27 Oui, puisque c'est la première fois qu'on le faisait à Lacanau,
47:30 après la commune d'Ourtain, on tourne sur le territoire médoc-atlantique.
47:34 Donc c'était un moment bien sympa.
47:36 Finalement, on a été un peu débordé par l'engouement de la manifestation.
47:40 On a été obligé de refuser les équipes.
47:41 Donc on est resté à 60 équipes engagées.
47:44 Et on a tout intérêt à mieux s'organiser l'année prochaine
47:47 pour justement répondre à toutes les personnes qui s'étaient déplacées
47:51 parce qu'il y avait une foule très, très nombreuse sur le site du Moutchic au bord du lac.
47:56 On a expliqué comment on jouait par équipe.
47:59 Je n'ai pas précisé que c'est très réglementé au niveau des tongs qu'on utilise aussi.
48:04 Elles doivent peser au maximum 225 grammes et être de taille 36.
48:09 Qu'est-ce que vous récompensez exactement ?
48:10 Est-ce qu'il y a un jury ? Comment ça estime les compétiteurs ?
48:16 Alors c'est fait très, très sérieusement avec un mécamètre.
48:18 Il y a des officiels, des bénévoles qui œuvrent autour du site.
48:21 Donc à chaque lancée, il y a une mesure qui est prise.
48:23 La réception doit être faite les deux pieds au sol.
48:26 On ne doit pas se plonger, on ne doit pas se rouler par terre.
48:29 Donc le lancé est validé quand on a mesuré, qu'on a pu réceptionner des mains avec les deux pieds par terre.
48:36 La tong qui est lancée par son équipier.
48:38 Donc on n'a pas dépassé les 39 mètres ?
48:40 Ça veut dire qu'on est arrivé à quelle distance aujourd'hui à peu près ?
48:43 Aujourd'hui, c'était 23 mètres.
48:45 Donc on est très, très loin du record.
48:47 Mais c'est vrai qu'il y avait pas mal de vent au bord du lac de la Cano.
48:50 Donc c'était un peu difficile à battre.
48:51 Donc je pense que l'année prochaine, pour battre ces records-là, on va tourner le site dans l'autre sens.
48:55 Si le vent est d'ouest, bien sûr, on s'adaptera aux conditions de la météo.
48:59 Alors on sait que cette compétition est de renommée internationale.
49:02 On sait aussi qu'il y a beaucoup de touristes étrangers qui viennent à la Cano.
49:05 Qui était présent cette année ?
49:07 Alors c'était vraiment des championnats du monde, puisqu'on a eu des équipes suisses, allemandes, néerlandaises
49:12 et beaucoup d'équipes canolaises qui n'ont pas vraiment brillé malgré l'entraînement intensif ces derniers mois.
49:17 Donc c'est une équipe française qui a gagné, mais tous les pays d'Europe étaient représentés.
49:22 C'était un bon moment de convivialité.
49:24 Et puis cet événement, il est populaire, donc on a validé son organisation chez nous.
49:28 Cette année, c'était important de le faire pour montrer que tout le monde a sa place à la Cano.
49:32 On peut avoir un festival de musique classique très connu.
49:35 On va attaquer la semaine prochaine, la grande semaine de la Cano Pro que nous attendons tous.
49:39 De compétition de surf.
49:40 En attendant, on réalise aussi le championnat du monde de lancée de tongs.
49:43 Et on a passé un bon moment de rigolade entre copains.
49:46 Alors Cocorico, pour ceux qui ont gagné, ce sont des seniors ou des juniors qui se sont imposés ?
49:50 Alors les seniors, c'est Robin Chatelain et Martin Dangasse, qui ont une équipe française,
49:55 qui ont réalisé 23 mètres et avec cinq lancées par équipe.
49:59 On retient bien sûr le meilleur des lancés.
50:01 Et c'est cet équipage français qui a remporté le championnat du monde cette année.
50:05 Et bien bravo à eux.
50:07 Bravo à vous pour l'organisation.
50:09 On se revoit l'année prochaine.
50:11 Si ça revient à la Cano, alors c'est...
50:13 Ça change d'endroit officiellement ou ça peut se dérouler ?
50:17 Ça peut se dérouler sur le territoire de Médoc-Atlantique.
50:20 Mais bon, apparemment, ça s'est très bien passé chez nous.
50:22 Pourquoi pas le refaire ?
50:23 Nous, on est déjà candidats, mais on est prêts aussi à partager l'engouement de ce championnat du monde
50:27 et de sa notoriété.
50:29 C'était son 20e anniversaire cette année.
50:31 Donc c'est important aussi de partager ces événements très festifs.
50:34 Voilà. Il n'y a pas que l'EGIO 2024 ni la Coupe du monde de rugby.
50:37 Il y a le championnat du monde de lancée de tongs.
50:39 Merci beaucoup Laurent Perrondé de nous avoir égayé cette fin d'émission.
50:44 Ça fait sourire.
50:45 Ça fait du bien.
50:46 Ça fait un bien fou.
50:47 C'est vrai qu'on a eu beaucoup d'images un peu dures ces derniers temps.
50:50 Et c'est vrai qu'on voit qu'on peut encore organiser en France
50:53 des manifestations populaires, joyeuses, familiales
50:55 et qui se passent dans d'excellentes conditions.
50:57 On le savait déjà avec le Tour de France.
50:59 Ah oui, mais ça fait du bien d'en voir.
51:00 C'est vrai que c'est l'été, donc c'est pour ça qu'on s'arrête.
51:02 Ah, je vois Julien Dray très pensif.
51:03 Non, je me dis que mes petits-enfants qui vont lancer leur tongs régulièrement
51:06 vont me dire "mais papy, je prépare pour la compétition".
51:09 Il faut les inscrire, évidemment.
51:11 Équipe de deux, on a vu, chez les juniors.
51:13 Claude Aubadia, vous pouvez tenter avec les claquettes.
51:15 Oui, avec les claquettes, pourquoi pas.
51:18 Non, c'est une initiative heureuse.
51:21 C'est ludique, c'est festif.
51:24 Bon, évidemment, près du littoral, sur le littoral,
51:27 en ce moment, il y a beaucoup de vent en Atlantique.
51:30 Donc j'ai pensé à une chose, mais bon,
51:33 c'est vrai qu'il pourrait aussi faire un lancer de boule de pétanque,
51:37 mais ça pourrait être un peu trop heureux.
51:39 Ah, ça s'appelle la pétanque surtout, c'est quand même une autre pratique, ça.
51:42 Non, mais elle subirait moins, évidemment, l'impotuosité du vent.
51:48 Mais je pense que le record, alors, ne risquerait pas d'être battu avec la boule de pétanque.
51:54 39 mètres.
51:55 Avis aux amateurs, vous pouvez vous entraîner pour l'année prochaine
51:57 si vous faites partie de l'équipe tong, évidemment.
52:00 Merci beaucoup, messieurs, d'avoir participé à l'heure des pros.
52:03 De très bonne soirée à vous.
52:04 Je vous laisse en compagnie de Thomas Bonnet à la tête de Soir Info.
52:07 Et je vous retrouve demain 19h pour Face à l'info sur CNews.
52:11 ♪ ♪ ♪

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