L'Heure des Pros Été (Émission du 03/08/2023)

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Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00 Il est quasiment 9h, merci d'être avec nous pour l'heure des programmes.
00:00:03 Ce matin, la justice doit décider si le policier de la BAC Marseille,
00:00:07 impliqué dans l'intervention d'Edi, doit rester en prison ou non.
00:00:10 Son placement en détention provisoire a entraîné la fronde des forces de l'ordre.
00:00:14 Nous serons sur place dans quelques instants pour faire le point,
00:00:17 puisque l'audience a commencé.
00:00:19 La France a toujours été et restera une terre d'immigration.
00:00:23 Voilà les mots du président de la République dans les colonnes du Figaro,
00:00:26 à l'heure où les Français réclament une politique migratoire plus ferme,
00:00:29 où 70% d'entre eux font le lien entre la faillite en matière de politique migratoire et les émeutes.
00:00:34 Le chef de l'État ne semble pas avoir entendu la volonté des Français.
00:00:38 Comment expliquer ce décalage ?
00:00:40 Vient-il de mettre fin à un hypothétique soutien des Républicains ?
00:00:44 A la rentrée pour son projet de loi, Asile-Migration.
00:00:47 Enfin, elle représente cette France d'hier, attachée à ses terres, sa culture, son folklore et son élégance.
00:00:53 Geneviève de Fontenay, la maire des Miss, nous a quitté à l'âge de 90 ans.
00:00:59 Et dans l'heure des pros ce matin, vous allez découvrir des images inédites de cette dame au chapeau.
00:01:04 On a même une photo de Geneviève de Fontenay sans chapeau.
00:01:07 Vous verrez ça dans cette émission avant de présenter les invités.
00:01:10 Le point sur l'information avec Somaya Labidi.
00:01:12 Bonjour chère Somaya.
00:01:14 Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:01:16 À la une de l'actualité ce matin, évidemment, la justice qui examine en ce moment même
00:01:20 le cas du policier incarcéré à Marseille suite aux violences commises sur Eddy.
00:01:25 La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence
00:01:27 doit décider du maintien ou non aux prisons de cet agent de la BAC.
00:01:31 L'homme de 23 ans est suspecté d'être à l'origine d'un tir de LBD.
00:01:35 Début juillet sur Eddy, la décision sera rendue rapidement, possiblement dans la journée.
00:01:42 Ce chiffre à présent, un millier de mortiers ont été découverts
00:01:45 dans un parking sous terrain mardi après-midi.
00:01:48 C'est lors d'une patrouille dans ce parking du quartier des Pyramides à Évry-Courchiron
00:01:53 que les policiers les ont retrouvés.
00:01:55 Et ce qui inquiète le plus les forces de l'ordre,
00:01:57 c'est que les engins sont de plus en plus gros.
00:01:59 Écoutez.
00:02:01 Aujourd'hui, la difficulté, c'est qu'on trouve que c'est de plus en plus gros en calibre.
00:02:06 Et donc déjà, on a eu pas mal de blessés dans nos rangs.
00:02:10 C'est énorme par destination.
00:02:13 Et on a vu un petit peu pendant les émeutes la violence que ça a fait.
00:02:20 À la Grande Couronne, le département de l'Essonne notamment,
00:02:23 on doit faire face régulièrement à ça.
00:02:25 Et là aujourd'hui, c'est très compliqué.
00:02:28 C'est très compliqué parce qu'on a l'ultra-violence qui est là, qui est présente.
00:02:31 Et puis une femme est morte noyée à Ouessant hier.
00:02:35 La quinquagénaire avait choisi de se baigner malgré la dépression atmosphérique
00:02:39 conjuguée à de fortes marées.
00:02:42 Selon le Télégramme, il s'agissait d'une mère de famille habituée de Lille
00:02:45 où elle possédait une maison de vacances.
00:02:47 Météo France avait placé le département du Finistère en vigilance orange.
00:02:51 Vagues submersions hier à cause du passage de la tempête Patricia.
00:02:56 Merci beaucoup, Maya.
00:02:57 Pour le point sur l'information, on vous retrouve à 10h bien sûr.
00:03:00 Olivier Dardigolle est avec nous.
00:03:01 William Therre régisse le Sommier.
00:03:04 On est avec Alexander Nikolic.
00:03:05 Merci d'être avec nous.
00:03:06 Vous êtes président du groupe RN au Conseil régional du Centre Val-de-Loire.
00:03:10 Et Frédéric Valtour, merci d'être avec nous.
00:03:13 Vous êtes député porte-parole du groupe Horizon à l'Assemblée nationale.
00:03:18 On salue Edi Saïd, délégué unité SGP Marseille, et Laurent Bohé, avocat,
00:03:22 puisque dans un instant, on va revenir évidemment sur ce placement en détention provisoire
00:03:27 et savoir si oui ou non, le policier qui a été placé en détention provisoire
00:03:32 quittera la prison ce soir pour un placement sous contrôle judiciaire.
00:03:37 Mais avant cela, c'est une affaire terrible.
00:03:39 Et on salue Maureen Vidal qui est avec nous.
00:03:42 Une affaire terrible qui a été relayée ce matin dans Le Parisien avec cette question.
00:03:45 La justice a-t-elle refusé de protéger Adjira ?
00:03:49 C'est une femme qui a été retrouvée morte le 20 juillet dernier dans le Val-d'Oise.
00:03:53 Elle avait auparavant porté plainte contre son mari
00:03:56 et demandait une ordonnance de mesure de protection.
00:04:00 Racontez-nous Maureen ce que révèle Le Parisien ce matin.
00:04:03 Alors Elliot, ce qu'il s'est passé exactement le 21 juillet dernier,
00:04:07 Adjira, 45 ans, a été retrouvée morte dans une mare de sang à son domicile du Val-d'Oise,
00:04:14 tuée de plusieurs coups de couteau au niveau du thorax par son mari
00:04:17 et ce avec leurs deux enfants au sein de l'appartement.
00:04:20 Elle avait pourtant porté plainte effectivement le 10 janvier contre son conjoint
00:04:24 et était partie habiter chez son frère.
00:04:27 Alors pour Adjira, début mai, c'est un véritable effondrement selon l'avocate de la famille
00:04:32 puisque sa demande d'ordonnance de protection contre son mari a été rejetée
00:04:37 par le tribunal de Pontoise pour faute d'éléments prouvant que le conjoint était un danger réel.
00:04:43 Suite à l'assassinat d'Adjira, l'homme qui avait été retrouvé dans la cuisine inerte
00:04:47 après une prise de médicaments a été pris en charge par les secours
00:04:51 puis a été mis en examen pour homicide par conjoint et écroué le 27 juillet selon le parquet de Pontoise.
00:04:58 Alors comme vous le disiez effectivement, le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021
00:05:04 avec 122 femmes tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
00:05:10 Merci beaucoup Maureen Vidal.
00:05:12 Peut-être une réaction politique avec vous Alexander Nikolic,
00:05:16 évidemment prendre énormément de précautions, mais quand il y a un tel drame,
00:05:21 est-ce que la justice doit reprendre le dossier pour savoir s'il y a eu des failles ?
00:05:26 Oui, mais effectivement, en tout cas, on voit qu'il n'y a pas eu une prévention suffisante,
00:05:33 mais j'ai envie de vous dire que cette ultra-violence qui amène à la mort de plus en plus de personnes,
00:05:39 je rappelle qu'il y a à peu près près de trois homicides par jour en France aujourd'hui.
00:05:45 On était à près de 1000 l'année dernière.
00:05:47 Donc ça concerne ces femmes qui ne sont pas protégées, mais de plus en plus de faits qui,
00:05:54 avant, étaient des faits nationaux et qui sont de plus en plus relayés uniquement dans la presse locale.
00:05:59 On s'habitue trop souvent, malheureusement, à ce type de drame.
00:06:03 Et on voit un appareil judiciaire qui n'est pas capable aujourd'hui, parce qu'on parle de ce cas-là,
00:06:08 mais il y en a eu des multiples.
00:06:09 Moi, dans ma région à Dreux, il n'y a pas très longtemps, un cas semblable avec un homme qui a tué également son épouse,
00:06:15 alors qu'il y avait eu déjà des signalements.
00:06:18 Je veux dire, aujourd'hui, on n'est pas en capacité de protéger ces femmes.
00:06:21 Il va falloir vraiment s'interroger, mais protéger globalement une grande partie de la société
00:06:26 qui fait face à cette ultra-violence qui tue de plus en plus et dans des morts très différentes.
00:06:31 Il y a des règlements de compte, il y a des morts gratuites pour un regard.
00:06:33 On l'a vu récemment.
00:06:35 Peut-être qu'on mélange un peu tout, parce que je rappelle que les violences faites aux femmes
00:06:42 étaient la grande cause du quinquennat précédent.
00:06:45 Et évidemment, elle se poursuit.
00:06:46 Et là, je me tourne vers vous, monsieur le député.
00:06:50 On n'arrive pas à comprendre quand une femme appelle à l'aide et elle porte plainte.
00:06:55 Elle demande d'être protégée par la justice.
00:06:58 Et la justice lui dit, il n'y a pas d'élément qui permette de dire, on ne vous protège pas, en quelque sorte.
00:07:04 Et elle décède quelques semaines plus tard.
00:07:06 Non, mais cette affaire, si elle est avérée, elle est terrible.
00:07:09 C'est à dire si effectivement le déroulement s'est passé comme ça et il faudra que toute la lumière soit faite.
00:07:13 C'est effectivement terrible.
00:07:13 De toute façon, un féminicide, quand bien même il n'y en aurait que un ou deux par an, ça reste de toute façon
00:07:20 quelque chose d'absolument inacceptable et terrible.
00:07:22 Les chiffres qui ont été rappelés montrent qu'il y a une explosion, une augmentation des féminicides,
00:07:27 malgré une prévention, d'accompagnement qui essaie d'être plus efficace.
00:07:32 Alors, les choses ne se feront pas en un claquement de doigts, mais néanmoins, à la fois avec le développement
00:07:39 de l'accompagnement, les bracelets, les téléphones graves dangers, je cherchais le terme,
00:07:46 les téléphones graves dangers qui sont donnés aux femmes qui se signalent, l'accueil en hébergement d'urgence.
00:07:52 Aujourd'hui, la plupart des mairies, moi j'ai été maire pendant 18 ans, au début de mon mandat,
00:07:55 c'était quelque chose qu'on ne voyait pas, dont on ne parlait pas.
00:07:59 Mais pourquoi, par exemple, nos voisins espagnols ont réussi à régler une situation que la France,
00:08:03 qui en fait, sa grande cause du quinquennat précédent, est incapable de solutionner aussi rapidement ?
00:08:10 Je ne sais pas, parce que la France est en train de le régler, c'est-à-dire qu'on met en place,
00:08:13 il y a aujourd'hui dans les commissariats, des policiers qui sont formés à mieux prendre en compte...
00:08:17 Les plaintes, bien sûr, mais là, c'est la justice qui est en question.
00:08:20 C'est pour ça que sur ce cas-là, il faudra sans doute qu'il y ait une enquête de l'inspection générale
00:08:25 qui permette de dire de manière très claire s'il y a eu un dysfonctionnement, à quel niveau il se situe.
00:08:31 Et sans doute que s'il y a un dysfonctionnement avéré, le ministre en tire toutes les conclusions,
00:08:37 ou la justice en tire toutes les conclusions dans son propre fonctionnement.
00:08:40 Voilà, donc de ce point de vue-là, c'est vrai qu'il faudra aller plus loin.
00:08:44 Mais aujourd'hui, il y a quand même un accompagnement qui est réel,
00:08:49 qui est des moyens de prévention pour protéger les femmes qui se sentent en danger, qui sont réelles.
00:08:54 Et évidemment, on n'est pas à l'abri sur les milliers de cas qui sont traités.
00:08:59 Effectivement, parfois, j'imagine qu'il y ait quelque chose qui...
00:09:01 - Qu'est-ce qui se passe pour qu'une femme en danger de mort ne soit pas écoutée à ce point,
00:09:06 alors qu'elle vient avec des preuves, des plaintes ?
00:09:08 Cela démontre bien un manque de confiance de la justice dans ses témoignages,
00:09:13 ceux de sa famille inquiète et des associations de terrain.
00:09:16 C'est ce que dénonce Maître Pauline Rongier, l'avocate de la famille,
00:09:19 qui envisage d'engager la responsabilité de l'État pour dysfonctionnement grave,
00:09:23 de service public, de la justice.
00:09:25 Voilà ce qui peut être retranscrit dans les clarinets du Paris.
00:09:28 - Elle a raison, mais bien sûr que...
00:09:29 Le détour par l'Espagne est intéressant parce qu'ils ont actionné deux leviers.
00:09:33 D'abord, le levier des moyens, car face à ces problèmes de société,
00:09:38 il faut mobiliser des moyens, et aussi une bataille culturelle.
00:09:42 C'est-à-dire, la société espagnole partait de loin sur ces questions-là.
00:09:45 Et donc, c'est une bataille qui a été menée.
00:09:48 Il y a des choses dont on nous dit, les associations nous disent,
00:09:51 ont progressé dans la bonne direction.
00:09:53 La formation, par exemple, de l'accueil en commissariat,
00:09:57 ou en hôtel de police.
00:09:59 - Le 39-19, c'est le jour sur 7.
00:10:01 - Bien évidemment.
00:10:02 Les besoins d'hébergement d'urgence, vous avez raison, monsieur le député.
00:10:06 Mais on ne s'explique pas le fait que ce fléau,
00:10:09 avec ce continuum de féminicides tout au long de l'année,
00:10:13 fait qu'au final, nous avons des chiffres qui ont été rappelés,
00:10:16 qui montrent qu'il y a une distorsion entre une volonté politique
00:10:19 et un résultat qui n'est pas là.
00:10:20 - C'est une évidence.
00:10:22 Et encore une fois, c'est toujours la même chose.
00:10:24 C'est-à-dire que du côté de la justice,
00:10:26 on a souvent l'impression que lorsque les juges prennent des décisions,
00:10:29 il n'y a pas de retour, en quelque sorte, lorsqu'il y a des failles.
00:10:33 - Mais il y a quand même quelque chose, un élément qui manque dans cette affaire,
00:10:36 c'est la justification de la non-obtention de l'ordonnance de protection.
00:10:41 Comment la justice a-t-elle expliqué à cette femme qu'elle n'allait pas la protéger ?
00:10:46 - Elle doit être motivée.
00:10:47 - L'absence de violence et de danger actuel vraisemblable.
00:10:50 En fait, la réponse de la justice tombe le 2 mai.
00:10:53 L'ordonnance de protection est refusée.
00:10:56 Dans les motifs de cette décision, je lis le Parisien,
00:10:58 que le Parisien, aujourd'hui en France, a pu consulter,
00:11:00 le tribunal invoque l'absence de violence et de danger actuel vraisemblable.
00:11:05 Alors qu'en l'État, vous avez les associations de terrain,
00:11:10 vous avez la famille, vous avez la femme qui s'inquiète des portes-plaintes
00:11:14 et qui demande une ordonnance de protection, et on lui dit non.
00:11:17 C'est le 2 mai, le 20 juillet, elle est retrouvée morte.
00:11:19 - La vraie question, c'est peut-être les circonstances
00:11:21 dans lesquelles cette décision a été prise.
00:11:23 Est-ce que finalement, c'est un dossier parmi d'autres ?
00:11:26 Et puis, ça a été...
00:11:27 Je ne dis pas que ça a été bâclé nécessairement,
00:11:29 mais on n'a visiblement pas pris conscience de la dangerosité du conjoint.
00:11:34 On n'a pas pris conscience des dangers que cette femme encourait.
00:11:39 Et comment c'est décidé ?
00:11:41 C'est ça, peut-être aussi, dans les décisions...
00:11:43 - Le problème, c'est que par exemple, nos confrères du Parisien,
00:11:45 ils ont sollicité le parquet de Comtoises...
00:11:47 - Qui n'a pas répondu. - Qui n'a pas répondu.
00:11:49 Voilà, pas de réponse de la part du parquet.
00:11:50 - Il y aura peut-être une réponse, parce que...
00:11:52 - Là, c'est au ministre de la Justice,
00:11:54 parce que vous pouvez, lorsqu'il y a de telles failles,
00:11:56 demander à ce qu'il y ait une enquête, évidemment.
00:12:00 - Il y a des cas où il y a des violences déjà avérées,
00:12:03 et pourtant, l'homme reste au sein du foyer,
00:12:08 malgré des violences et des non-condamnations déjà.
00:12:12 - Ce qui est problématique, c'est toujours la même chose,
00:12:15 c'est-à-dire qu'on assure, on promet des engagements massifs,
00:12:20 qui sont effectivement le cas, monsieur le député.
00:12:23 Mais quand on en fait une cause nationale, dans un quinquennat...
00:12:26 - Pardon, mais chaque dysfonctionnement est condamnable,
00:12:31 est insupportable, et effectivement vient,
00:12:33 quelque part, complètement, peu-peu ternir
00:12:36 tout l'effort qui est fait, et qui peut être souligné
00:12:39 par des associations, etc., pour essayer de remonter la pente
00:12:41 et faire en sorte que ces féminicides,
00:12:43 soit maintenant, parce qu'on en a fait une priorité,
00:12:47 deviennent des faits marginaux, totalement marginaux,
00:12:51 voire qu'on puisse éventuellement totalement les supprimer du paysage.
00:12:55 Néanmoins, les pentes ne se remontent pas toujours comme ça,
00:12:59 en quelques semaines ou en quelques mois.
00:13:01 Il y a un travail de fond à faire, qui a commencé à être fait,
00:13:03 moi je le disais, sur l'hébergement d'urgence.
00:13:05 Réellement, aujourd'hui, il n'y a plus une seule ville
00:13:07 qui n'a pas des hébergements d'urgence.
00:13:09 Pour les femmes qui ont besoin de trouver, en 24 heures,
00:13:11 en quelques heures, un foyer qui soit sécure
00:13:15 et qui l'éloigne de leur conjoint,
00:13:17 aujourd'hui, toutes les villes ont ça,
00:13:18 ce qui n'était pas le cas il y a quelques années.
00:13:19 Donc, on voit bien que, progressivement,
00:13:21 alors peut-être que le "progressivement" n'est pas satisfaisant,
00:13:23 parce qu'on voudrait toujours que ça aille beaucoup plus vite,
00:13:25 et surtout quand les chiffres sont affolants comme ceux-là,
00:13:27 mais progressivement, aujourd'hui, effectivement,
00:13:29 on met en place une prise de conscience générale,
00:13:33 aussi bien dans la prévention que dans la protection de ces femmes,
00:13:37 qui permettra, je l'espère, que les résultats soient inversés,
00:13:41 que les chiffres soient inversés dans les prochains temps.
00:13:43 Écoutons, espérons que le parquet, qui aujourd'hui refuse de réagir,
00:13:49 va réagir rapidement.
00:13:50 Espérons que le ministre de la Justice puisse prendre en main ce dossier-là,
00:13:53 pour qu'on comprenne, parce que les familles, aujourd'hui, sont dévastées,
00:13:56 parce que vous avez aujourd'hui une famille
00:13:59 qui ne comprend pas ce qui s'est passé,
00:14:00 avec une femme qui a appelé à l'aide et qui n'a pas été entendue.
00:14:03 Visiblement, on ne lui a pas proposé l'hébergement d'urgence.
00:14:05 Et c'est juste insupportable.
00:14:07 Avançons dans l'actualité également.
00:14:10 Et je remercie Edith Saïd, une nouvelle fois,
00:14:12 qui est déléguée à l'unité SGP Marseille, et Laurent Boet,
00:14:14 vous êtes avocat.
00:14:15 Merci à tous les deux d'avoir attendu quelques instants,
00:14:18 parce que c'était important de commencer par ces nouveaux féminicides.
00:14:22 Renons-en à l'affaire qui touche la BAC Marseille.
00:14:25 Son placement en détention provisoire depuis le 20 juillet dernier
00:14:28 a entraîné cette fronde historique des forces de l'ordre.
00:14:32 Ce jeudi, à Aix-en-Provence, la Justice doit donc examiner
00:14:36 cette demande de sortie de prison et son placement,
00:14:39 son contrôle judiciaire.
00:14:41 L'agent de la BAC est soupçonné, avec trois de ses collègues,
00:14:43 d'avoir gravement blessé Edith lors des émeutes à Marseille.
00:14:47 On voit d'abord le sujet, on en parle ensuite.
00:14:50 C'est une incarcération qui a soulevé toute une profession.
00:14:53 Il y a plus d'une semaine, un agent de la brigade anticriminalité de Marseille
00:14:57 a été placé en détention provisoire.
00:14:59 Placement qu'il conteste et qui va être examiné ce jeudi
00:15:01 par la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
00:15:03 Le policier est soupçonné, avec trois autres de ses collègues,
00:15:06 d'avoir grièvement blessé Edith, un jeune homme de 21 ans.
00:15:09 Le serveur dit avoir été passé à tabac par les fonctionnaires
00:15:12 et avoir reçu un tir de LBD dans la tempe.
00:15:14 Les faits se sont déroulés en marge des émeutes liées à la mort de Naël,
00:15:18 dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier.
00:15:20 Identifié grâce à sa tenue vestimentaire sur les images de vidéosurveillance,
00:15:24 le policier incarcéré dit n'avoir aucun souvenir
00:15:26 et ne pas se reconnaître sur les vidéos
00:15:29 où il apparaît comme le seul porteur de LBD.
00:15:31 D'abord placé en garde à vue, puis remis en liberté,
00:15:34 les trois autres policiers présumés agresseurs
00:15:36 ont été placés sous contrôle judiciaire,
00:15:38 avec interdiction d'exercer.
00:15:40 Deux d'entre eux ont de leur côté reconnu des violences.
00:15:43 "L'événement est essentiel puisque l'audience est en cours.
00:15:46 Sachez que l'avocat du policier avait demandé
00:15:49 à ce que cette audience soit à huis clos.
00:15:52 Cette demande a été rejetée par les juges
00:15:55 et il y a quelques instants, ce policier qui est mis en cause
00:15:59 a reconnu le tir de LBD.
00:16:02 Laurent Boeij, je me tourne d'abord vers vous,
00:16:04 vous êtes avocat,
00:16:05 on a besoin de comprendre comment va se dérouler
00:16:07 cette audience, ça prend combien de temps
00:16:10 et surtout, quand est-ce qu'on aura la décision finale maître ?
00:16:15 Alors, oui, désolé.
00:16:18 Donc cette audience va se dérouler là sur une partie de la matinée,
00:16:22 je pense que les juges vont vouloir prendre leur temps,
00:16:26 mon confrère qui plaide pour ce policier également
00:16:29 et le parquet général également.
00:16:31 C'est une audience publique,
00:16:32 je crois que c'est une bonne chose puisque
00:16:34 votre rédaction et d'autres avaient des informations sur ce dossier
00:16:38 mais nous n'en avions que de façon assez partielle,
00:16:41 peut-être un peu partiale.
00:16:43 Là, l'audience publique va nous permettre d'avoir à tous
00:16:46 une connaissance à peu près exacte de ce qu'il y a dans ce dossier,
00:16:52 de ce qui a amené notamment ce juge des libertés de la détention
00:16:57 à prendre la décision de placer ce fonctionnaire de police
00:17:01 en détention provisoire.
00:17:03 Je rappelle à nouveau qu'en matière correctionnelle,
00:17:06 nous sommes en matière correctionnelle, en matière de délit,
00:17:09 la détention provisoire est une mesure exceptionnelle
00:17:11 qui doit être justifiée par le juge des libertés de la détention.
00:17:15 Normalement, la présomption d'innocence fait que l'on comparait
00:17:18 libre devant ses juges, qu'on ne va pas être placé en détention
00:17:21 avant que des juges du fond n'aient statué sur la situation
00:17:25 et sur la commission éventuelle d'une infraction,
00:17:27 mais à titre exceptionnel, il peut y avoir des places en détention.
00:17:31 C'est ce qui a été décidé en la matière et c'est ce qui se joue ce matin.
00:17:35 Ce qui est aussi important de dire, c'est que c'est le jeu normal
00:17:39 des institutions judiciaires.
00:17:41 Chaque homme ou chaque femme à la rencontre duquel est prise
00:17:45 une décision de justice a le droit de la contester, d'en faire appel.
00:17:49 Et ce policier avait tout à fait le droit de contester la décision
00:17:52 qui était prise pour la soumettre à une juridiction en principe
00:17:55 plus expérimentée que la première juridiction qui avait rendu la décision.
00:17:59 Vous restez avec nous, Maître, bien sûr.
00:18:01 Je me tourne vers Edi Saïd, délégué unité SGP à Marseille.
00:18:05 Vous êtes un homme de terrain.
00:18:07 Vous nous avez exprimé, vous nous avez expliqué ces derniers jours
00:18:10 la colère des forces de l'ordre.
00:18:13 On n'avait jamais vu un tel mouvement après une décision de justice
00:18:18 avec le placement en détention provisoire.
00:18:20 Qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui, Edi Saïd ?
00:18:24 Nous espérons véritablement que notre collègue va être libéré.
00:18:28 Vraiment, parce que les garanties de représentation existent.
00:18:31 De l'histoire de collègues mis en examen, on n'a jamais eu l'onse
00:18:34 d'une récrimination, c'est-à-dire d'une potentielle mise sous pression
00:18:38 de la personne incriminant les forces de l'ordre.
00:18:40 Donc à un moment donné, il faut arrêter cette cabale,
00:18:43 ce police bashing qui existe chez certains bien-pensants,
00:18:46 dont en partie certains magistrats qui, je l'espère, sont minoritaires en France.
00:18:50 Ce qui est certain, c'est que c'est très compliqué aujourd'hui.
00:18:52 Aujourd'hui, mes collègues, vous savez, ils n'ont rien à voir,
00:18:54 rien à prêter, je pèse mes mots.
00:18:55 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a du mal déjà à retenir
00:18:59 les compétences sur la génération marseillaise.
00:19:01 Aujourd'hui, on a déjà des fuites des officiers de police judiciaire
00:19:04 de Marseille qui vont sur des endroits beaucoup moins exposés,
00:19:07 car la reconnaissance aujourd'hui n'existe peu ou pas.
00:19:09 Malheureusement, la preuve, dès qu'il y a l'onse d'un incident
00:19:12 lors d'un climat quasiment insurrectionnel,
00:19:14 mes collègues, ce sont de bons collègues, se retrouvent écroués.
00:19:16 Donc c'est quand même assez aberrant qu'on puisse en arriver là aujourd'hui.
00:19:19 Nous espérons vraiment pouvoir passer à autre chose.
00:19:20 Et j'espère que ça aura rapidement ouvert effectivement des discussions
00:19:23 avec le ministère de tutelle pour essayer de trouver des moyens
00:19:25 de fidéliser les policiers marseillais les plus compétents,
00:19:27 les plus expérimentés sur Marseille, car on a une véritable hémorragie.
00:19:31 Le meilleur moyen de fidéliser les fonctionnaires, vous savez comment on sait,
00:19:33 c'est effectivement par des émouvements qui permettront,
00:19:36 dans le cas échéant, je l'espère, qu'au Manif de France,
00:19:38 de garder les meilleurs policiers,
00:19:40 les plus expérimentés sur la génération marseillaise.
00:19:42 Car il n'y a aucun, encore aujourd'hui, intérêt pour mes collègues
00:19:45 de rester ici.
00:19:46 Beaucoup m'ont dit, d'orénavant, je vais plutôt aller exercer
00:19:48 dans le Var, dans les Alpes-Maritimes, dans les Alpes-Nord de Provence,
00:19:51 plutôt que de rester à Marseille, être exposé,
00:19:53 me retrouver à passer mes vacations à faire des choses compliquées,
00:19:57 parce que Marseille, c'est un grand narco-trafiquant
00:19:59 qu'on n'a nulle part ailleurs en France.
00:20:01 C'est une criminalité organisée, historiquement très bien organisée.
00:20:05 Et les émeutes qu'on a eues à Marseille,
00:20:07 c'était dans le centre historique effectivement de Marseille,
00:20:09 dans le centre-ville.
00:20:10 C'est du jamais vu en France et dans l'histoire de la ville de Marseille.
00:20:14 Donc c'est compliqué aujourd'hui.
00:20:16 Mes collègues ont un véritable sentiment d'écœurement.
00:20:17 J'espère que Roland La Réponse Positive pourra paiser ce climat
00:20:20 aujourd'hui très tendu et ce climat d'émotion avéré légitime
00:20:24 chez mes collègues.
00:20:25 Merci Edithier de vous rester bien sûr avec nous coup sur coup.
00:20:28 On n'avait peut-être jamais vécu ça, monsieur le député,
00:20:31 c'est-à-dire qu'une décision de justice peut avoir des conséquences
00:20:37 sur, là c'est sur une institution, c'est la police et la fronte des policiers.
00:20:41 Mais auparavant dans l'affaire Nael, le placement ou non en détention provisoire,
00:20:46 on était tous à l'exprimer ainsi, pouvait entraîner ou non
00:20:50 une suite dans les émeutes.
00:20:52 Donc on voit que dans ces dossiers judiciaires,
00:20:54 il y a en fait un enjeu social et même politique.
00:20:58 Oui, bien sûr, parce que cette affaire n'arrive pas à n'importe quel moment.
00:21:01 Elle arrive après effectivement des émeutes qui ont sidéré la France entière
00:21:06 et à juste titre, dont on n'a sans doute pas toujours encore su tirer
00:21:11 toutes les leçons ou la compréhension, mais qui vont appeler à des réponses
00:21:16 qui soient fermes de manière claire.
00:21:19 Et donc, comme cet épisode arrive dans ce moment-là,
00:21:22 il provoque d'autant plus de sidération.
00:21:23 C'est vrai qu'il y a du côté de la police
00:21:26 une exaspération qu'on peut comprendre, qu'il faut comprendre.
00:21:29 Mais cette fronde, par exemple, des policiers, vous la comprenez ?
00:21:32 Alors cette fronde, c'est une manifestation qui effectivement dit la colère,
00:21:35 dit l'exaspération, dit l'impression effectivement que leur situation
00:21:40 n'est peut-être pas bien prise en compte.
00:21:42 C'est comme ça qu'ils le vivent et qu'ils le disent.
00:21:45 Je pense que le ministre de l'Intérieur, le président de la République
00:21:47 et la première ministre ont dit qu'effectivement,
00:21:51 il y allait y avoir un travail de dialogue.
00:21:53 En tout cas, le ministre de l'Intérieur l'a ouvert avant.
00:21:54 Plus le ministre de l'Intérieur qu'on entendra
00:21:56 que le président de la République et la première ministre.
00:21:58 C'est son boulot aussi, il est ministre de l'Intérieur.
00:22:00 C'est son boulot. Au-dessus de lui, il y a juste une première ministre
00:22:03 et un président de la République.
00:22:04 Il va en premier rideau recevoir les syndicats de police tout de suite.
00:22:07 Non, ce n'est pas ce que je dis, c'est au niveau du discours.
00:22:09 Pardonnez-moi, le discours du président de la République
00:22:11 n'était pas le même que le discours du ministre de l'Intérieur.
00:22:13 Ce qui est important, c'est que le ministre de l'Intérieur
00:22:15 qui est en charge de ces sujets-là puisse effectivement, lui,
00:22:19 prendre en compte, écouter, recevoir les syndicats.
00:22:22 Il a renvoyé à la rentrée, c'est normal, ça s'est passé début.
00:22:25 Il a renvoyé à la rentrée, effectivement, des mesures ou un dialogue plus précis.
00:22:29 On verra ce que ça donne.
00:22:30 Mais moi, j'ai confiance dans Gérald Darmanin.
00:22:32 Je sais qu'il a parfaitement conscience de ce qu'est l'état des troupes,
00:22:35 si on peut dire ça comme ça, entre guillemets,
00:22:37 c'est-à-dire l'état, le moral de ses effectifs.
00:22:39 Et il souhaite trouver des solutions.
00:22:41 Après, quand le président de la République parle du retour à l'ordre,
00:22:43 c'est quand même un mot d'ordre qui signifie qu'effectivement,
00:22:45 la colère des policiers doivent être écoutées.
00:22:48 Je vais même dire que la prudence et le soutien des forces de l'ordre
00:22:52 de Gérald Darmanin, évidemment, il y a un monde qui sépare ça
00:22:56 à ce qu'a pu dire le président de la République dans l'affaire Nile.
00:22:59 Je voudrais juste qu'on réécoute Gérald Darmanin.
00:23:01 Justement, c'était jeudi dernier, lorsqu'il rentre de Nouvelle-Calédonie.
00:23:05 Il y a cette fronte des policiers.
00:23:06 Il va rencontrer des policiers dans le commissariat du 19e,
00:23:11 après un rendez-vous très important, donc, face au syndicat de police.
00:23:14 Et il parle de cette présomption d'innocence.
00:23:18 Moi, je ne commande pas les affaires judiciaires au cours.
00:23:21 S'il y a eu faute, elle sera sanctionnée par la justice.
00:23:24 Je veux évidemment apporter mon soutien à toute personne qui se sent blessée,
00:23:28 comme je l'ai fait, évidemment, au lendemain,
00:23:31 voire le jour même de l'affaire Nael.
00:23:33 Mais je veux aussi dire que les policiers,
00:23:36 ils ne réclament pas l'impunité.
00:23:37 Ils réclament le respect.
00:23:39 Les policiers ne réclament pas être au-dessus des lois.
00:23:41 Ils réclament de ne pas être en dessous des lois.
00:23:44 Et les policiers, ça ne peut pas être les seules personnes en France
00:23:46 pour qui la présomption d'innocence ne compte pas,
00:23:49 pour qui les procès médiatiques l'emportent sur le procès juridique
00:23:52 et pour qui la présomption d'innocence est remplacée
00:23:54 par une présomption de culpabilité.
00:23:56 - Discours extrêmement fort derrière lui, Frédéric Vaud.
00:23:58 Et Laurent Nouniaz, Frédéric Vaud, qui avait dit en début de semaine dernière
00:24:02 "De façon générale, je considère qu'avant un éventuel procès,
00:24:05 un policier n'a pas sa place en prison,
00:24:06 même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves
00:24:09 dans le cadre de son travail.
00:24:11 Le savoir en prison, il parle de ce policier qui est en détention provisoire,
00:24:15 m'empêche de dormir."
00:24:17 Une réaction, messieurs ?
00:24:18 - Oui, moi je trouve qu'il y a quand même dans cette histoire une...
00:24:22 D'abord, moi je comprends totalement la position de Gérald Darmanin,
00:24:24 qui va évidemment soutenir ses troupes, c'est tout à fait normal,
00:24:30 qui sont dans un moment particulièrement critique.
00:24:33 Quand vous vous mettez à la place des Français aujourd'hui,
00:24:36 les émeutes, c'est 650 millions d'euros de dégâts.
00:24:39 - Un milliard selon le MEDEF.
00:24:40 - Voilà, même plus, mais au départ ça a été le...
00:24:43 C'est-à-dire en trois jours, on a détruit plus qu'en trois semaines en 2005.
00:24:48 Donc tout ça, c'est payé.
00:24:50 On a évidemment dit qui va payer, etc., qui va payer la facture,
00:24:54 mais les émeutiers, ceux qui ont fait ça...
00:24:57 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on ouvre nos chaînes d'infos,
00:25:02 on ouvre la radio, on entend parler de ce procès d'un policier.
00:25:05 Et on a l'impression que la police est la seule institution dans cette histoire
00:25:09 qui est accusée de quelque chose.
00:25:10 Alors, je veux bien que le policier se soit mal conduit,
00:25:13 ça c'est quasiment certain, qu'il soit jugé,
00:25:16 comme le dit Gérald Darmanin, c'est tout à fait normal,
00:25:18 mais en revanche, que ce soit le seul "leg" médiatique
00:25:23 de ces émeutes qui ont choqué particulièrement la France.
00:25:26 Il y a quand même eu des écoles, il y a quand même eu des centres hospitaliers,
00:25:30 il y a quand même des choses absolument inacceptables qui ont été faites.
00:25:35 Et de ce point de vue-là, il n'y a pas le procès des émeutiers.
00:25:39 Il n'y a pas...
00:25:40 C'est intéressant, le lapsus que vous avez fait, cher Régis,
00:25:43 parce que vous parlez de procès.
00:25:45 Il n'y a pas de procès aujourd'hui.
00:25:46 Non, il n'y a pas de procès.
00:25:46 C'est une mise en examen.
00:25:47 Non, il est mis en examen.
00:25:49 Pour l'instant, il n'y a pas encore de procès.
00:25:51 Vous parlez du policier.
00:25:52 Évidemment.
00:25:53 Je parle que des émeutiers.
00:25:54 Évidemment que je parle du policier.
00:25:58 Il dit qu'on fait le procès du policier.
00:26:00 Oui.
00:26:00 C'est faux.
00:26:00 Non, mais...
00:26:01 Parce que c'est aujourd'hui qu'il est toujours...
00:26:03 Il y a un tribunal médiatique, qu'est-ce que c'est pas ?
00:26:04 Oui, mais attendez, vous voyez ce que je veux dire ?
00:26:05 Non, mais vous avez entièrement raison.
00:26:06 En fait, dans l'imaginaire des Français,
00:26:09 aujourd'hui, c'est le procès du policier qu'on est en train de faire.
00:26:11 Il y a 80 magasins détruits dans le centre de Montargis,
00:26:13 là, il n'y a pas de personnes, il n'y a pas de visages.
00:26:15 Il y a des placements en détention provisoire.
00:26:17 Il y a des comparutions immédiates.
00:26:18 On ne sait pas qui c'est, on n'en parle plus.
00:26:20 C'est complètement enterré derrière cette affaire.
00:26:22 Non, c'est pas vrai.
00:26:23 Non, mais c'est pour ça qu'on peut comprendre les policiers.
00:26:25 Mais on va en parler juste après.
00:26:26 Nous, on est censés défendre les gens.
00:26:28 Et qu'est-ce qu'on a ?
00:26:29 Finalement, on a le nôtre qui est mis en lumière médiatique.
00:26:33 Je voudrais juste rappeler, et je le dis à chaque fois,
00:26:35 que le temps de l'enquête n'est pas le temps de l'émotion.
00:26:38 On est d'accord.
00:26:39 Je rappelle également que c'est quand même une affaire qui est dramatique.
00:26:42 Vous avez un homme qui a plus de 60 jours d'ITT,
00:26:45 qui a, on a tous vu son crâne qui a été touché.
00:26:53 Et ces mots, lui aussi, d'apaisement,
00:26:55 en aucun cas j'en veux à l'ensemble des policiers.
00:26:58 J'en veux à ce groupe de personnes, à ce groupe d'individus.
00:27:00 C'est important de dire que la police est importante en France.
00:27:03 Si elle n'était pas là, ce serait un grand bordel.
00:27:06 J'en veux à ce groupe d'individus qui se sont permis ce qu'ils n'auraient pas dû faire.
00:27:09 On poursuit la discussion juste après la publicité, bien sûr.
00:27:12 Et vous avez entièrement raison.
00:27:15 Les émeutes, c'était il y a un mois.
00:27:16 Et puis, parce que l'actualité file, parce que peut-être que les gens,
00:27:22 en tous les cas, l'univers médiatique et politique,
00:27:24 pensent que c'est derrière nous, on en parle moins.
00:27:26 Nous, on continue d'en parler.
00:27:28 On était à Nanterre hier.
00:27:29 Vous verrez le sujet.
00:27:30 La suite de l'Or des pros avec un beau programme ce matin.
00:27:38 On continue de parler évidemment de cette audience du côté d'Aix-en-Provence
00:27:43 pour savoir si oui ou non, le policier de la BAC Marseille
00:27:46 restera en détention provisoire.
00:27:49 On va revenir sur les émeutes.
00:27:51 Vous entendrez également Sandrine Rousseau.
00:27:54 Bien mal à l'aise, Sandrine Rousseau, parce que vous savez que pour les universités d'été,
00:27:58 l'Europe écologie, les Verts a invité Médine.
00:28:01 Il y a une vision particulière de la cause LGBT, des femmes aussi.
00:28:09 Et des homosexuels, bien sûr.
00:28:11 Mais je dis la cause LGBT de manière générale.
00:28:13 Et selon Sandrine Rousseau, il a quand même évolué dans sa position.
00:28:17 Médine, le rappeur donc.
00:28:19 Mais il ne s'est pas encore exprimé.
00:28:21 Non, mais bon, voilà.
00:28:23 Donc, c'est intéressant de voir un peu ces indignations à géométrie variable
00:28:28 du côté des Verts.
00:28:29 Mais avant cela, restons sur le sujet du jour,
00:28:32 puisque on parlait de ce policier de la BAC Marseille,
00:28:36 qui l'audience est en cours.
00:28:38 Elle n'est pas à huis clos.
00:28:39 Et ça, ça va être intéressant parce que notre équipe est vraiment sur place
00:28:42 et on saura ce qui s'est dit, ce qui s'est passé pendant cette audience.
00:28:47 Je voudrais juste revenir sur la déclaration de Frédéric Vaud,
00:28:49 le directeur général de la police nationale, qui avait dit de façon générale,
00:28:52 je considère qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison,
00:28:56 même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves
00:28:59 dans le cadre de son travail.
00:29:00 Est-ce qu'un policier aujourd'hui doit être, en quelque sorte,
00:29:05 reproché après cette déclaration, de dire "les policiers sont au-dessus de la loi,
00:29:09 je ne comprends pas".
00:29:10 Alexandre Barnet-Kolic, est-ce qu'il faut une justice exceptionnelle,
00:29:12 une loi exceptionnelle pour les forces de l'ordre ?
00:29:15 En tout cas, les forces de l'ordre, quand elles interviennent,
00:29:18 c'est souvent dans des conditions terribles.
00:29:23 On parle de Marseille, il faut juste rappeler, il y a quelques jours,
00:29:26 vous avez vu qu'il y a eu un mort à l'arme de guerre.
00:29:29 Ce sont des moments de tension extrême.
00:29:31 Il y a des gens qui ont des kalachnikovs en face, il faut s'en rendre compte.
00:29:34 Et s'il doit y avoir ensuite une décision de la justice,
00:29:36 si le policier doit être incriminé pour ça, faisons confiance à la justice.
00:29:41 Mais avoir cette présomption de culpabilité avant,
00:29:46 comme d'ailleurs c'est étonnant de voir les déclarations de M. Darmanin,
00:29:49 parce qu'on avait vu dans l'affaire Nael, Emmanuel Macron dire d'avance
00:29:53 que c'était inexplicable, injustifiable, comme s'il mettait déjà en cause le policier.
00:29:59 Il faut attendre que la justice fasse son travail,
00:30:01 mais on ne peut pas considérer que les policiers soient en dessous des lois,
00:30:06 parce qu'on a le sentiment que les policiers,
00:30:10 peut-être pour calmer dans l'opinion publique,
00:30:12 parce qu'il y a une concentration des médias sur ce type d'affaires,
00:30:17 avec des policiers qui sont souvent accusés, même avant qu'il y ait un procès,
00:30:21 de les mettre en tort.
00:30:22 Mais il faut comprendre, j'insiste là-dessus,
00:30:25 les conditions à la fois des policiers quand ils interviennent,
00:30:28 pour tout vous dire, j'ai été pompier volontaire avant.
00:30:30 Il faut se rendre compte ce que c'est parfois d'intervenir dans certains quartiers.
00:30:33 On devait jurer quand on allait chercher parfois des personnes
00:30:36 qui étaient dans des états graves, au dealer en bas de la cité,
00:30:41 qu'on allait vite repartir.
00:30:42 Je veux dire, aujourd'hui, quand on nous fait croire qu'il y a des violences policières,
00:30:47 les délinquants n'ont pas peur de la police.
00:30:49 Ils ont peur parfois d'autres bandes, mais la police,
00:30:52 et les Français d'ailleurs, dans toutes les enquêtes d'opinion,
00:30:54 n'ont pas peur de la police.
00:30:55 Ils se sentent protégés par la police.
00:30:56 Il ne faut pas être hors sol, il faut comprendre ça.
00:30:59 On veut juste que les policiers se retirent de certains endroits
00:31:02 pour qu'il puisse y avoir des trafics ou autre,
00:31:05 en toute impunité dans certains quartiers.
00:31:06 Que les conditions d'exercice du métier de policier
00:31:08 soient exceptionnellement difficiles aujourd'hui,
00:31:11 notamment dans certaines villes comme Marseille, c'est une évidence.
00:31:15 C'est très bien qu'il n'y ait pas de huis clos sur l'audience,
00:31:18 ça va nous permettre d'avoir un peu de rationalité et d'éléments factuels
00:31:22 sur ce qui s'est passé.
00:31:23 Cela a été rappelé, une détention provisoire en correctionnel, c'est très rare,
00:31:29 d'autant plus quand il s'agit d'un policier.
00:31:31 On verra les déclarations du policier par rapport à ses déclarations initiales,
00:31:36 savoir si son récit a évolué et nous verrons la décision qui est prise,
00:31:42 qui sera bien sûr une décision qui va de nouveau, selon l'arbitrage donné,
00:31:46 avoir un impact très important sur le climat général,
00:31:49 notamment sur le mouvement de fronde au sein des forces de l'ordre.
00:31:52 - La publicité passée dans la Ferneil. - Exactement.
00:31:54 - C'est-à-dire qu'on a laissé en détention provisoire
00:31:57 pour éviter que les émeutes se...
00:31:58 - En rappelant quand même que cette affaire de la BAC ou de Nahel,
00:32:03 et bien sûr sont des détenteurs, ça déclenche la fronde.
00:32:08 - Détonateurs. - Détonateurs,
00:32:09 mais elle est beaucoup plus profonde, beaucoup plus ancrée
00:32:13 sur une série de questions qui nous faudrait aborder,
00:32:15 sur les conditions de travail, sur les évolutions carrières,
00:32:18 sur la formation, sur la rémunération et sur le sentiment
00:32:21 de ne pas être pris en considération en hauteur de l'engagement de ces forces
00:32:25 pour maintenir l'État républicain.
00:32:28 - Deux mots vite fait.
00:32:30 Là, on l'a vu, c'était à Marseille, deux policiers lynchés,
00:32:35 laissés pour morts, à Mitrimori devant une petite fille de deux ans,
00:32:38 devant sa petite fille, un policier qui a été laissé pour mort.
00:32:42 Il y a eu 900 policiers blessés durant les émeutes.
00:32:44 Il faut comprendre ce que c'est pour un policier le matin,
00:32:46 quand il se lève, quand il dit au revoir à sa femme
00:32:48 et qu'il va travailler dans ces conditions.
00:32:50 Quand on ose dire que c'est injustifiable et inexplicable
00:32:52 et qu'on ne se met pas à la place de ces forces de l'ordre,
00:32:54 qui franchement font un travail,
00:32:57 mais d'une complexité énorme, bien sûr.
00:32:59 Je suis exprès de personnaliser parce qu'il faut se rendre compte
00:33:02 de ce que c'est, en fait, et humaniser.
00:33:05 - Je pense que sur l'affaire en question,
00:33:07 il ne s'agit pas de dire que le policier a le droit à une justice d'exception.
00:33:09 Mais ce qu'on peut dire aussi, c'est que les policiers
00:33:11 sont des sous-citoyens qui ont une juridiction à charge.
00:33:14 C'est-à-dire que lorsque vous êtes policier,
00:33:16 lorsque vous commettez une présumée faute,
00:33:17 vous êtes présumé coupable, vous êtes accusé par le tribunal médiatique
00:33:20 et par une grande partie de la classe politique
00:33:22 qui, de toute façon, les policiers tuent
00:33:24 et que tout le monde déteste la police.
00:33:26 Donc, à partir de ce moment-là,
00:33:27 vous avez automatiquement des policiers qui sont jugés en avance.
00:33:30 Et moi, je pense que cette fronde et je pense que cette détention provisoire
00:33:32 est injustifiée. Je rejoins les propos du directeur général de la police.
00:33:35 Lorsque vous êtes policier et lorsqu'on évoque des sujets
00:33:37 comme la surpopulation carcérale,
00:33:39 sur le fait qu'il n'y ait pas assez de places en prison,
00:33:40 est-ce que c'est justifié aujourd'hui de mettre un policier
00:33:43 en détention provisoire avant même son procès ?
00:33:46 Est-ce que le policier, s'il a commis une faute,
00:33:48 sera condamné par la justice ?
00:33:49 Oui. S'il n'a pas commis de faute, il sera innocenté.
00:33:51 Mais est-ce qu'il est justifié de le mettre en détention provisoire
00:33:53 alors que vous n'avez plus de places en prison ?
00:33:54 Alors que beaucoup de policiers, vous avez besoin de policiers,
00:33:57 je ne pense pas que ce soit justifié.
00:33:58 L'autre élément que je vois, c'est que de toute façon,
00:34:00 il faudra changer les règles de détention provisoire
00:34:03 et il faudra faire en sorte que les policiers soient jugés différemment.
00:34:06 D'une part, on parle de circonstances aggravantes lorsque vous êtes policier,
00:34:08 mais est-ce que vous n'avez pas des circonstances atténuantes
00:34:10 lorsque vous fassez des contextes démeutes, lorsque vous vous faites tirer dessus,
00:34:13 lorsque vous vous levez le matin pour un salaire misérable
00:34:16 et que vous risquez de perdre votre travail, votre famille
00:34:18 et que vos enfants vont se faire lyncher et doivent quitter l'école
00:34:20 lorsque vous commettez une faute ?
00:34:22 L'autre point aussi...
00:34:23 Donc vous êtes en justice d'exception.
00:34:24 Moi, je pense qu'on a mis en place des juridictions spécialisées
00:34:28 comme le parquet contre les terroristes,
00:34:30 on a mis des juridictions spéciales contre les politiques.
00:34:32 Est-ce que les policiers n'ont pas le droit à une juridiction spéciale
00:34:35 qui puisse davantage comprendre le métier de policier ?
00:34:37 Et qui puisse davantage comprendre le métier de policier ?
00:34:39 Justement, les policiers réclament, pardonnez-moi de vous couper,
00:34:43 les syndicats de police réclament, non,
00:34:46 ils réclament qu'ils soient jugés par des magistrats
00:34:49 qui soient spécialisés sur l'intervention et le maintien de l'ordre.
00:34:54 Ça pose des problèmes constitutionnels et juridiques.
00:34:56 C'est sérieux.
00:34:57 Le problème que rencontre la police aujourd'hui,
00:35:01 c'est dans l'exécution de la tâche.
00:35:03 C'est-à-dire aujourd'hui, quand vous êtes policier,
00:35:04 imaginons, il y a des émeutes à nouveau en septembre,
00:35:07 qu'est-ce que vous faites ?
00:35:08 Est-ce que vous prenez le risque d'interpeller un émeutier
00:35:11 si vous allez le blesser ?
00:35:12 C'est toujours...
00:35:13 Mais attendez, pour les refus d'empérer,
00:35:15 combien de fois ils nous le disent en off, les policiers,
00:35:17 mais moi, je n'interviens plus.
00:35:17 Mais oui.
00:35:18 Je n'interviens plus, je ne vais pas commencer à intervenir.
00:35:20 Si ma vie bascule lorsque j'interviens, qu'est-ce qui se passe ?
00:35:23 Non, mais c'est toute la fonction de la police.
00:35:24 Bien sûr.
00:35:25 Le fonctionnement de la police est en péril aujourd'hui.
00:35:27 Et il y en a eu des cas de mort suite à des refus d'empérer,
00:35:29 des gens qui ont été écrasés et tout.
00:35:31 Après, je veux dire, savoir comment appréhender ça
00:35:34 pour un policier aujourd'hui, c'est très compliqué.
00:35:36 Est-ce qu'il se met en danger ou pas ?
00:35:37 Parce qu'il va forcément être jugé, au moins médiatiquement ensuite,
00:35:41 quelles que soient les circonstances.
00:35:43 Tout comme un certain Edouard Philippe,
00:35:45 je vous trouve très discret sur cette question.
00:35:48 Voilà, monsieur le député.
00:35:50 Je ne suis pas discret, mais si vous me donnez la parole.
00:35:52 Mais vous pouvez la prendre.
00:35:53 Si vous avez une seconde, je prends la parole.
00:35:55 Je sais bien, mais j'avais l'impression d'avoir déjà pas mal parlé.
00:35:58 Non, mais sur cette affaire,
00:35:59 je pense qu'effectivement, Gérard Larmann a très bien résumé les choses.
00:36:01 Il faut prendre en compte, effectivement, les spécificités de la police.
00:36:04 Il ne faut pas faire, j'allais dire, un régime totalement dérogatoire à la police.
00:36:09 Ce ne serait d'ailleurs pas rendre service aux policiers eux-mêmes,
00:36:13 de les installer dans un régime qui donne l'impression
00:36:17 de pouvoir, effectivement, qui donne l'impression qu'ils sont au-dessus des lois.
00:36:20 Donc, il faut trouver, effectivement, c'est une question d'équilibre.
00:36:22 Et je pense que les discussions qui vont y avoir en septembre
00:36:24 vont permettre peut-être d'affiner les choses.
00:36:26 Mais effectivement, je suis d'accord avec vous.
00:36:28 Aujourd'hui, les policiers sont particulièrement exposés
00:36:30 à une violence qu'on ne connaissait pas avant
00:36:33 et qui ne fait que s'accroître et qui doit effectivement faire en sorte
00:36:37 que l'appareil pénal puisse être adapté aussi à ces circonstances-là.
00:36:41 Il ne faut pas être en dessous des lois.
00:36:43 Enfin, pas en dessous, pas en dessous.
00:36:45 On est d'accord, on dit la même chose.
00:36:47 On dit juste qu'il faut trouver.
00:36:48 Donc, c'est une question d'équilibre.
00:36:49 Avançons, s'il vous plaît, et restons sur la question des émeutes.
00:36:53 On est un mois après ces nuits d'émeutes qui, en trois fois moins de temps,
00:36:58 ont provoqué trois fois plus de dégâts sur l'ensemble du territoire qu'en 2005.
00:37:02 Moi, je pense aux commerçants qui ont vu leurs magasins pillés, saccagés
00:37:06 et qui ne savent pas comment ils vont pouvoir reprendre leur activité.
00:37:10 Il faut penser aussi aux éducateurs qui ont parfois vu leurs établissements
00:37:14 détruits par des délinquants qu'ils ont eux-mêmes pris par la main et les accompagnés.
00:37:21 Je pense aux habitants aussi de certains quartiers
00:37:23 qui, aujourd'hui, ont vu leur école maternelle,
00:37:26 alors que ce sont des quartiers qui sont défavorisés,
00:37:29 et bien ces écoles maternelles qui ont été dévastées.
00:37:32 On est reparti à Nanterre, parce que c'est toujours la même chose
00:37:35 dans l'univers médiatique et politique, on essaye de balayer les choses.
00:37:38 Ça y est, c'est passé, on passe à autre chose.
00:37:41 On est retourné un mois après à Nanterre,
00:37:43 vous voyez le sujet de Sacha Robin et Sarah Fenzary.
00:37:47 C'était le 28 juin dernier.
00:37:53 Aujourd'hui, un mois après les émeutes,
00:37:56 de nombreux commerces sont toujours fermés à Nanterre,
00:37:59 qui, comme de nombreuses communes en France, tentent de réparer les dégâts.
00:38:03 Début juillet, Emmanuel Macron avait annoncé un projet de loi d'urgence
00:38:07 pour accélérer la reconstruction des bâtiments et du mobilier urbain.
00:38:11 Un processus long qui a ses conséquences.
00:38:15 Le problème, c'est qu'on a des commerçants qui se sentent isolés.
00:38:19 Il y en a qui jettent l'éponge, qui sont à bout de souffle,
00:38:21 parce que le problème, c'est qu'à chaque crise,
00:38:25 les commerçants font le dos rond et ils redémarrent.
00:38:28 Sauf que là, on les accumule, les crises.
00:38:29 Sur place, les riverains se désolent de la situation.
00:38:33 Ça fait mal au cœur pour tous les habitants d'ici.
00:38:36 Ça doit prendre le temps que ça doit prendre, j'imagine.
00:38:40 J'espère juste que pour les gens, ils ont été relogés.
00:38:43 À Nanterre, comme partout en France,
00:38:45 plus de 200 commerces ont été entièrement pillés,
00:38:48 300 agences bancaires détruites, 250 bureaux de tabac touchés.
00:38:53 Le patron du Medef a estimé à plus d'un milliard d'euros
00:38:56 les dégâts pour les entreprises.
00:38:58 Ce qui est insupportable aux yeux des Français,
00:39:01 c'est qu'à chaque fois, c'est aux Français qui travaillent,
00:39:04 qui ne disent rien, qui vont devoir régler la facture,
00:39:07 payer la note.
00:39:08 Régler la facture, payer la note, avec l'aide des pouvoirs publics,
00:39:11 avec le système assurantiel qui va effectivement fonctionner ?
00:39:13 Non mais attendez, je ne dis pas que...
00:39:16 Si on attendait qu'effectivement, les émeutiers remboursent la facture,
00:39:19 je pense que les commerces ne seraient pas reconstruits avant quelques années.
00:39:21 Donc je n'excuse personne,
00:39:24 mais simplement, je veux dire que,
00:39:26 et peut-être votre journaliste devrait le dire,
00:39:28 le président Emmanuel Macron a promis un projet de loi,
00:39:30 le projet de loi a été voté, fin juillet.
00:39:33 Donc c'est fait, c'est voté.
00:39:34 Vous êtes d'ailleurs non du côté du Rassemblement national,
00:39:37 et vous nous direz pourquoi.
00:39:37 Oui, peut-être, mais effectivement,
00:39:39 il a quand même été voté par une grande partie des citoyens.
00:39:41 Et conforme entre le Sénat et l'Assemblée nationale.
00:39:45 Donc on a fait ça fin juillet.
00:39:46 Ça a permis quoi ?
00:39:47 Ça a permis effectivement des fonds d'urgence débloqués,
00:39:50 des procédures d'être allégées,
00:39:53 de manière à pouvoir effectivement reconstruire plus vite,
00:39:56 de solliciter, ça c'est le travail qu'a fait Bruno Le Maire,
00:39:59 les assurances pour que les choses aussi soient débloquées plus rapidement.
00:40:03 Alors voilà, dans un monde idéal,
00:40:04 il faudrait qu'un jour après, tout soit fait et reconstruit.
00:40:08 Malheureusement, ça va prendre évidemment quelques semaines,
00:40:10 peut-être quelques mois,
00:40:11 mais en tous les cas, il y a eu cet effort de fait
00:40:13 pour que très vite, on tourne la page.
00:40:14 Parce que vous avez raison de le dire tout à l'heure,
00:40:16 les premiers pénalisés, c'est les habitants de ces quartiers.
00:40:18 Moi, j'y suis allé dans ma circonscription,
00:40:20 Nemours a été, qui est une ville de 12 000 habitants,
00:40:23 donc ce n'est pas une très grande ville,
00:40:25 mais qui a été touchée assez fortement
00:40:28 avec un espace culturel qui a brûlé ce soir-là,
00:40:33 enfin les soirs des meutes.
00:40:34 Et moi, j'ai vu une petite fille de 4-5 ans qui quasiment pleurait
00:40:37 parce que c'est là qu'elle faisait de la danse.
00:40:38 Elle habitait le quartier, c'est là qu'elle faisait de la danse.
00:40:40 Elle disait "Alors donc, ça veut dire qu'à la rentrée, je n'ai plus de danse."
00:40:42 Vous voyez, donc c'est eux les principaux qui sont touchés.
00:40:45 Donc effectivement, il faut très vite tourner la page de ça.
00:40:47 Et l'engagement du gouvernement a été tenu.
00:40:50 Non mais, évidemment, il va falloir aider les commerçants,
00:40:56 tous ceux qui ont été touchés,
00:40:57 reconstruire les écoles qui ont été brûlées.
00:41:00 Et vous dites "il faut vite tourner la page".
00:41:02 Non, pas vite tourner la page, des reconstructions.
00:41:06 Non, mais n'essayez pas de me faire emmener sur un terrain qui n'est pas le bon.
00:41:09 Vite tourner la page des reconstructions.
00:41:10 Il faut que les commerces qu'on voit là en ce moment sur les images
00:41:12 et les émissions en public, vite reconstruire.
00:41:16 Et justement, il va falloir à la fois comprendre pourquoi c'est arrivé
00:41:20 et à un moment, vous le disiez tout à l'heure,
00:41:23 que les Français se disent aussi,
00:41:26 ça suffit d'investir des dizaines de milliards dans ces quartiers
00:41:30 pour au final se voir menacés,
00:41:33 se recevoir, voire des écoles, des pompiers caillassés,
00:41:37 je le disais tout à l'heure, des commerçants.
00:41:39 Vous voulez sanctionner toute une population par l'effet d'une minorité.
00:41:42 On laisse tomber ces quartiers parce qu'il y a des...
00:41:44 Je n'ai pas dit qu'il fallait laisser tomber ces quartiers.
00:41:46 Vous dites "il faut arrêter, il faut arrêter d'investir".
00:41:48 Non, non, non, je n'ai dit qu'il fallait...
00:41:49 Non, non, ce n'est pas n'importe quoi, je ne vous permets pas de dire ça.
00:41:51 Parce que le bilan aujourd'hui, c'est le vôtre.
00:41:53 D'accord ? Si on en arrive là, c'est vous.
00:41:55 Donc peut-être que tout ce que vous dites depuis des années,
00:41:57 c'est n'importe quoi.
00:41:58 Parce qu'en tout cas, ça ne porte pas ses fruits.
00:42:00 Et quand Emmanuel Macron, dans son interview au Figaro,
00:42:03 dit qu'il va falloir responsabiliser les parents,
00:42:06 mais qu'il ne veut pas justement supprimer
00:42:09 ou diminuer les allocations familiales des casseurs,
00:42:11 et bien à un moment, il va falloir aussi qu'il y ait des sanctions.
00:42:14 Il va falloir que les gens qui cassent, qui pillent,
00:42:17 se disent "je ne peux pas faire ça en toute impunité".
00:42:20 Vous pouvez le comprendre, ça.
00:42:20 Aujourd'hui, il n'y a eu aucune sanction pénale.
00:42:24 Non, il n'y a quasi aucune sanction pénale.
00:42:26 600 personnes emprisonnées, 1 200 en condamnation,
00:42:30 la très grande majorité, il n'y a pas de sanctions pénales, monsieur.
00:42:33 Et il y a un sentiment d'impunité et un râle de beaucoup de Français.
00:42:37 Parce que justement...
00:42:38 Non mais je ne vous ai pas interrompu, monsieur.
00:42:39 Surréaliste.
00:42:40 Qu'est-ce qui est surréaliste, monsieur ?
00:42:41 Je veux vous entendre.
00:42:42 La justice n'a envoyé personne en prison depuis les émeutes.
00:42:44 Mais très peu, la plupart.
00:42:47 Tous ceux qui sont mineurs ont été relâchés presque immédiatement.
00:42:49 La plupart de ceux qui ont été condamnés,
00:42:51 c'est des bracelets électroniques.
00:42:53 Et la très grande majorité n'a même pas été arrêtée.
00:42:56 600 mesures de prison ferme.
00:42:58 Non, parce que vous ne contrôlez plus rien.
00:43:00 Et vous ne voulez pas réellement responsabiliser les parents.
00:43:03 Et en plus, sur le constat, vous ne le comprenez pas.
00:43:07 Si c'est possible, j'aimerais réagir à l'un de vos propos.
00:43:09 Allez-y.
00:43:10 Il peut y avoir l'argument qui vise à dire,
00:43:14 vu les milliards d'euros investis,
00:43:16 notamment sur Politique de la Ville dans ces quartiers,
00:43:18 et vu ce qui s'y passe maintenant,
00:43:19 on baisse la voilure, on arrête tout ça.
00:43:21 Il faut rappeler la réalité de ces quartiers.
00:43:24 C'est aussi les travailleurs du petit matin,
00:43:26 du premier RER qui en partent.
00:43:28 C'est aussi les métiers qui ont permis à nos sociétés
00:43:30 de tenir bon pendant les confinements.
00:43:32 Ce qui était les invisibles, dont on avait dit,
00:43:34 vous verrez, après la crise sanitaire,
00:43:36 vous allez être...
00:43:39 Oui, mais je pourrais vous parler de mon étonnement.
00:43:42 Laissez-moi terminer.
00:43:44 Et pour eux, c'est la double peine.
00:43:46 C'est-à-dire que ces travailleurs-là,
00:43:48 c'est aussi ceux dont la voiture peut être incendiée,
00:43:50 qui perdent de l'équipement public
00:43:52 pour leur enfant et leur activité,
00:43:54 et dont on va dire après,
00:43:55 bon, on vous coupe les vivres,
00:43:57 que ce soit les allocations familiales
00:43:59 ou alors l'investissement dans les quartiers.
00:44:01 Il faut faire attention.
00:44:02 Attendez, pardonnez-moi.
00:44:03 Je n'ai pas dit ça. Justement, c'est pour défendre.
00:44:04 J'entends ça, mais je n'ai pas pu.
00:44:05 Non, mais parce que vous m'avez interrompu.
00:44:06 Vous l'avez entendu sur ce plateau, Olivier ?
00:44:08 Non, juste l'entame.
00:44:09 Non, mais parce que, attention...
00:44:10 Juste l'entame, il faut arrêter d'investir.
00:44:11 Non, mais attention, je n'ai pas l'impression
00:44:12 que quelque chose de la sorte ait été dit sur ce plateau.
00:44:16 Mais peut-être que je disais...
00:44:17 Dans le débat public, oui, vous savez,
00:44:18 des choses existent.
00:44:19 Vous pouvez avoir des fantasmes
00:44:20 et faire des procès d'intentions.
00:44:21 Non, non, non.
00:44:22 Non, non, non, non, mais je vais répéter ce que je...
00:44:25 Enfin, encore une fois, on a mal fait les choses
00:44:27 puisqu'on a investi sans prendre en compte,
00:44:29 par exemple, les questions de sécurité et de justice
00:44:31 qui permettront justement que dans ces quartiers,
00:44:33 on puisse y vivre dans n'importe quel autre quartier.
00:44:35 Je parlais tout à l'heure que dans ces quartiers,
00:44:37 c'était souvent les dealers qui tenaient justement les quartiers.
00:44:40 Mais c'est insupportable pour tous ceux qui se lèvent le matin
00:44:42 et qui ont peur, justement,
00:44:44 qui doivent baisser les yeux quand ils rentrent.
00:44:45 Ceux qui se lèvent tôt.
00:44:46 Et moi, c'est à ces gens-là que je parle aujourd'hui.
00:44:49 Et donc, quand je parle de responsabilisation,
00:44:50 quand je parle d'une justice ferme,
00:44:52 quand je parle d'une responsabilisation pénale des mineurs,
00:44:54 c'est justement pour essayer, en fait,
00:44:57 encore une fois, que la justice soit du côté des victimes,
00:44:59 que la justice soit du côté de ceux qui sont honnêtes,
00:45:02 qui travaillent honnêtement.
00:45:03 Et aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
00:45:04 Je suis désolé.
00:45:05 Et quand on ne comprend même pas
00:45:07 qu'il y a un vrai problème de fond...
00:45:09 Il n'y a eu aucune réponse judiciaire aux Zemmats.
00:45:11 Mais minime.
00:45:13 Et ça fait des années...
00:45:14 Avançons, s'il ne m'entend pas, parce qu'on tourne en rond.
00:45:17 Avançons.
00:45:17 Mais aujourd'hui, monsieur,
00:45:18 c'est ce que pense une grande partie des Français.
00:45:20 Je parlais des allocations familiales.
00:45:22 Il y a 77% des Français qui sont pour, par exemple.
00:45:25 Je pense que pour le coup, l'appareil judiciaire,
00:45:26 c'est plutôt mobiliser au lendemain des Zemmats.
00:45:28 Il me semble.
00:45:29 En réalité, très, très peu.
00:45:31 Ce sentiment d'impunité...
00:45:32 C'est votre position.
00:45:34 Ah mais c'est ma position
00:45:35 et je pense qu'elle est partagée
00:45:36 par une grande majorité de Français.
00:45:38 Et sur la question judiciaire,
00:45:40 sur la question judiciaire en réponse aux émeutes,
00:45:43 il a été, dans une manière générale,
00:45:46 dit qu'il y avait une réponse ferme et rapide
00:45:49 des personnes qui étaient...
00:45:52 S'il vous plaît, laissez-moi terminer.
00:45:55 Je crois que c'est 70% des personnes
00:45:56 qui ont paru de manière immédiate
00:45:59 qui ont été placées en détention.
00:46:00 Mais...
00:46:00 Donc qui ont été condamnées à de la prison ferme.
00:46:03 Qui ont été condamnées à de la prison ferme.
00:46:06 Pas tous ceux, je dis.
00:46:07 Toutes les personnes qui sont passées
00:46:09 en comparution, sur 10 personnes
00:46:11 qui comparaissaient en comparution immédiate,
00:46:15 sur les 10, il y en avait 7
00:46:16 qui ont été condamnées à de la prison ferme.
00:46:18 Mais ce n'est pas la question.
00:46:19 En fait, la question que je me posais,
00:46:21 c'est comment on fait pour soutenir les commerçants ?
00:46:24 Est-ce que c'est, encore une fois,
00:46:25 au contribuable de régler la facture ?
00:46:28 Parce qu'on n'est pas sûr que dans six mois,
00:46:29 on ait une nouvelle séquence d'émeutes
00:46:31 et que c'est reparti pour un tour
00:46:33 et que c'est un milliard.
00:46:34 Donc moi, j'ai envie de demander aux commerçants,
00:46:36 demain, le commerçant, comment il fait pour pour pour...
00:46:39 Mais surtout, il y a ce plan d'urgence
00:46:40 qui a été mis en place.
00:46:41 Moi, je ne suis pas sûr que, par exemple,
00:46:42 ce plan d'urgence, alors c'est vrai
00:46:43 que ça permet d'aller plus vite,
00:46:45 mais je ne suis pas sûr que toutes les écoles
00:46:46 qui ont été détruites,
00:46:48 il y aura les écoles qui vont être
00:46:50 reconstruites dans l'année, par exemple.
00:46:52 À la rentrée, je ne suis pas sûr que tous les élèves
00:46:54 aient la possibilité de rentrer à l'école.
00:46:55 Non, mais vous avez raison.
00:46:56 C'est vrai que c'est...
00:46:58 Parce que même quand on accélère les procédures,
00:47:00 aujourd'hui, on ne reconstruit pas une école
00:47:02 comme ça en quelques semaines.
00:47:04 Donc, c'est vrai que malheureusement,
00:47:06 il y a des quartiers qui vont souffrir,
00:47:08 enfin, les habitants des quartiers,
00:47:09 plutôt, de ces quartiers-là.
00:47:09 Il y a un sujet...
00:47:10 Ils vont souffrir.
00:47:11 Je vous montre juste...
00:47:12 Je vous montre juste, regardez ce sujet,
00:47:14 parce que c'est vraiment le quotidien
00:47:15 de ces personnes-là qui est impacté.
00:47:18 Mais c'est des cas du quotidien,
00:47:20 vraiment, c'est ça, c'est des cas d'école.
00:47:22 Vous avez, par exemple, dans la région sud à Paris,
00:47:25 dans la région parisienne,
00:47:26 vous n'avez plus de poubelles.
00:47:28 Il y a une pénurie de poubelles,
00:47:29 c'est-à-dire que les gens,
00:47:30 c'est devient une déchetterie à ciel ouvert
00:47:32 puisqu'ils n'ont plus la possibilité de mettre leur...
00:47:37 - Leur déchet. - Leur déchet, merci.
00:47:40 Comment ça va être à la fin de la semaine, ça se sent.
00:47:42 Voyons le sujet de ces news et on en parle juste après.
00:47:45 Donc voilà, ça fait depuis plusieurs semaines
00:47:47 qu'on n'a plus de bac à poubelles.
00:47:48 On est obligé de jeter nos poubelles dans la rue,
00:47:50 sur le trottoir, là où les gens marchent.
00:47:53 Comme vous pouvez constater, en plus, ça coule,
00:47:55 ça fait vachement crado et tout, donc on a marre.
00:47:58 Cette résidente du sud de Paris
00:48:00 n'est pas la seule à être dans cette situation.
00:48:02 Un mois après les émeutes et les feux de poubelles,
00:48:04 certaines communes peinent à récupérer de nouveaux bacs.
00:48:07 Une situation compliquée,
00:48:08 surtout dans les quartiers touchés par les incendies.
00:48:11 Il en manquait partout.
00:48:13 Il en manquait vachement, il en manquait dans tous les quartiers.
00:48:15 Il y en a qui ont brûlé,
00:48:17 ça a mis du temps à se remettre en place,
00:48:19 surtout dans les quartiers en fait.
00:48:20 Mais dans certaines petites rues plus pavionnères,
00:48:23 on va dire, il y avait beaucoup moins de poubelles cramées,
00:48:25 donc beaucoup plus propre.
00:48:27 1000 bacs à poubelles ont été incendiés
00:48:29 dans l'agglomération du Grand Sud Paris.
00:48:31 Actuellement, 800 bacs ont été remplacés,
00:48:33 mais les industriels sont submergés par les commandes.
00:48:36 Une opération de remplacement qui a un coût.
00:48:38 Aujourd'hui, on va dépasser les 100 000 euros.
00:48:41 Je parle juste en approvisionnement,
00:48:42 je ne parle pas des frais de logistique
00:48:44 qui ne sont pas estimés à l'heure actuelle,
00:48:45 donc c'est très d'urgence.
00:48:46 Un millier de bacs avec une moyenne
00:48:48 d'une centaine d'euros par bac,
00:48:50 entre 100 et 120 euros,
00:48:51 ben voilà, vous avez vite fait le lien.
00:48:53 Les 1000 bacs à poubelles brûlés dans les villes du Grand Sud Paris
00:48:55 devraient être entièrement remplacés
00:48:57 d'ici quelques semaines.
00:48:59 C'est un cas d'école ?
00:49:01 Oui, c'est un cas d'école.
00:49:02 Moi, je trouve que là, on parle encore de quartiers.
00:49:05 On parle du sud de Paris,
00:49:06 on parle de quartiers où il y a eu des émeutes.
00:49:09 Ce n'est pas la première fois.
00:49:10 Ce qu'on oublie un petit peu avec le type d'émeute
00:49:13 qu'on a eu en juin,
00:49:14 c'est qu'elles ont touché aussi parfois des petites villes
00:49:16 qui n'avaient absolument pas l'habitude
00:49:18 d'être confrontées à ce genre de choses
00:49:20 où le commissariat était incendié.
00:49:22 On a vu des mairies qui ont été incendiées.
00:49:23 On a vu aussi, même en pleine campagne.
00:49:26 Donc là, on est dans un état de choc
00:49:30 qui ne touche pas simplement,
00:49:31 vous parliez du RER du Petit Matin
00:49:33 et des banlieues habituelles,
00:49:35 mais ces banlieues-là, elles ont déjà vécu
00:49:37 et elles vivent régulièrement.
00:49:38 Là, il y a eu une extension de ces émeutes.
00:49:41 C'est ce qu'appelle Jérôme Fourquet,
00:49:42 la banlieue zardisation de la France.
00:49:44 C'est-à-dire que pendant ces émeutes,
00:49:45 contrairement à 2005,
00:49:47 vous avez des territoires "sans histoire"
00:49:51 qui ont été touchés par ces émeutes.
00:49:53 On parle beaucoup de la ville de Montargis.
00:49:54 C'est un peu l'illustration justement
00:49:55 de ces villes qui ne connaissaient pas trop d'émeutes,
00:49:57 ou en tout cas, qui n'avaient surtout jamais connu
00:49:58 des violences urbaines pareilles
00:49:59 et qui, là, ont été très touchées.
00:50:00 Vous avez parlé de 80...
00:50:02 80 magasins brûlés,
00:50:04 enfin détruits pour 15 000 habitants.
00:50:06 Et Mont-Saint-Martin.
00:50:08 Allez, on a eu le maire de Mont-Saint-Martin,
00:50:10 c'était assez fort.
00:50:12 C'est une ville de 10 000 habitants
00:50:14 qui a été ravagée.
00:50:15 Ils se sont même attaqués à un centre
00:50:17 pour accueillir des enfants autistes.
00:50:19 Je pense que la détresse, elle est aussi là-bas.
00:50:23 Bien sûr.
00:50:24 Ou simplement dans les endroits qui ont,
00:50:25 malheureusement, l'habitude de ce type d'émeutes.
00:50:28 On a pris un peu de retard.
00:50:29 Donc, dans quelques instants,
00:50:31 on va quand même revenir sur la déclaration
00:50:33 du président de la République,
00:50:34 qui a posé pour la première fois
00:50:35 un peu plus longuement son diagnostic
00:50:37 sur ces émeutes dans les colonnes du Figaro,
00:50:41 et qui revient aussi sur la question
00:50:42 de la politique migratoire.
00:50:44 Je le disais tout à l'heure,
00:50:45 il y a 70 % des Français
00:50:47 qui veulent une politique migratoire
00:50:49 bien plus ferme et qui considèrent
00:50:51 que c'est la politique migratoire
00:50:53 de ces 40 dernières années,
00:50:55 c'est cette faillite dans la politique migratoire
00:50:57 qui a provoqué les émeutes.
00:51:01 On a l'impression que ce constat-là,
00:51:04 il soit partagé par le chef de l'État.
00:51:05 Même pas du tout.
00:51:07 C'est vous qui le direz.
00:51:08 Allez, dans quelques instants, on revient.
00:51:10 Restez encore un peu avec nous, monsieur le député.
00:51:12 Pas de problème, je reste.
00:51:14 10h sur CNews, le point sur l'information.
00:51:20 Somaya Labidi.
00:51:21 Rebonjour, Somaya.
00:51:22 Bonjour, Eliott.
00:51:23 Bonjour à tous.
00:51:24 À la une de l'actualité,
00:51:25 cette information, pour commencer,
00:51:27 le maintien en détention provisoire
00:51:29 de l'agent soupçonné d'avoir tiré au LBD sur Eddy
00:51:32 a été requis.
00:51:33 Durant son audition,
00:51:34 le policier a reconnu le tir.
00:51:36 Toutefois, pour son avocat,
00:51:38 rien ne prouve que ce soit ce tir
00:51:40 qui ait blessé le jeune homme.
00:51:42 Dans le reste de l'actualité,
00:51:44 l'anniversaire de l'indépendance du Niger
00:51:46 suscite l'inquiétude de l'Occident.
00:51:48 Plusieurs manifestations sont prévues
00:51:50 aujourd'hui pour le célébrer,
00:51:51 ce qui a poussé la France à demander
00:51:53 de garantir la sécurité des ambassades étrangères.
00:51:56 Depuis l'embrasement de ce week-end
00:51:58 et le putsch de l'agent,
00:51:59 plus de 1 000 personnes ont déjà été évacuées du pays.
00:52:04 Retour en France à présent,
00:52:05 avec les noyades en baisse de 9 %
00:52:08 par rapport à l'année dernière,
00:52:09 selon Santé publique France.
00:52:11 Mais les pompiers et maîtres nageurs
00:52:13 constatent une nouveauté.
00:52:14 Certains parents manquent de vigilance,
00:52:16 notamment à cause d'objets du quotidien.
00:52:19 Écoutez.
00:52:20 Les noyades des enfants de moins de 6 ans
00:52:23 représentent à peu près 4 % des noyades.
00:52:26 On remarque de plus en plus des défauts de surveillance.
00:52:29 Alors le défaut de surveillance,
00:52:30 ça va aller de la famille qui est au bord de la piscine,
00:52:33 la maman ou le papa, le téléphone sonne,
00:52:36 je m'absente 30 secondes,
00:52:37 ça suffit pour qu'un enfant se noie.
00:52:39 Donc effectivement, le téléphone peut être un élément également
00:52:43 qui va distraire la surveillance des adultes
00:52:45 qui doivent surveiller les enfants.
00:52:46 Et effectivement, ça peut occasionner des accidents.
00:52:49 Et puis, Donald Trump, inculpé pour ses tentatives
00:52:52 d'inverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020.
00:52:55 Si l'ancien président était en droit de contester sa défaite,
00:52:59 il est entré dans l'illégalité en conspirant avec d'autres
00:53:02 pour inverser le résultat.
00:53:04 Et il a diffusé des mensonges en toute connaissance de cause,
00:53:07 selon le texte d'accusation.
00:53:10 Merci Somaïa pour le point sur l'information.
00:53:12 Thomas Bonnet, Olivier Tarticot, William Terrigis,
00:53:14 le sommier Alexander Nikolic du RN et Frédéric Valtout.
00:53:19 Du groupe Horizon.
00:53:21 Dans un instant, on va reparler des déclarations
00:53:25 du président de la République qui dresse un diagnostic
00:53:28 sur les émeutes et qui parle de l'immigration.
00:53:30 Il dit "la France a toujours été une terre d'immigration
00:53:33 et restera une terre d'immigration".
00:53:35 Mais avant cela, commençons quand même cette seconde heure
00:53:38 de l'heure des pros par Sandrine Rousseau qui a réagi.
00:53:42 Vous savez que la star des universités d'été Europe Écologie-Les Verts,
00:53:46 ce sera le 24 août prochain.
00:53:48 Il s'appelle Médine.
00:53:49 C'est un rappeur qui s'est souvent fait connaître
00:53:53 pour ses polémiques.
00:53:55 Il avait par exemple présenté des piñatas.
00:53:58 Il avait représenté deux députés, Marine Le Pen et Edwidge Yaz,
00:54:04 en invitant les spectateurs à frapper donc ses piñatas,
00:54:10 en faire des piñatas.
00:54:12 Deuxième position de Médine, notamment dans ses chansons
00:54:15 sur les homosexuels et puis un rapport aussi à l'écologie
00:54:20 un peu particulier.
00:54:21 Eh bien Sandrine Rousseau a réagi ce matin.
00:54:23 Elle était invitée de LCI.
00:54:26 Il a changé.
00:54:27 Il a évolué dans son discours.
00:54:29 Il a fait un parcours, c'est-à-dire qu'il est parti d'un point
00:54:33 et il est arrivé à un autre point.
00:54:35 Et aujourd'hui, il dénonce l'extrême droite
00:54:39 et il dénonce l'emprise de l'extrême droite.
00:54:42 Il a aussi évolué sur les questions des personnes LGBT.
00:54:47 Il a défendu même leurs droits.
00:54:49 Moi, je voudrais qu'on discute avec lui pour savoir
00:54:51 quel est le parcours qu'il a fait et comment il l'a fait,
00:54:53 pourquoi il l'a fait, comment il est passé de dieudonné
00:54:56 à défendre aujourd'hui la lutte contre l'extrême droite
00:55:02 de manière très virulente.
00:55:03 Quel est le parcours qu'il a fait et quels sont les éléments
00:55:06 qui lui ont permis d'évoluer dans sa pensée ?
00:55:08 Je ne sais pas si les rames de Sandrine Rousseau sont bio,
00:55:11 mais qu'est-ce que vous en pensez Olivier Dardigolle ?
00:55:14 Je vous vois sourire depuis tout à l'heure.
00:55:17 Je leur souhaite de bonnes universités d'été,
00:55:19 mais il faut au moins consacrer une demi-journée au sujet
00:55:21 parce que là, c'est presque la présentation d'un travail de thèse.
00:55:24 Mais c'est grotesque.
00:55:25 Il y a quelque chose d'absolument fascinant avec Médine
00:55:27 et dans cette histoire, c'est que j'ai regardé pas mal
00:55:30 ce qu'il fait, ses textes, etc.
00:55:33 Il n'y a absolument rien, à ma connaissance,
00:55:35 qui est lié à l'écologie de près ou de loin.
00:55:37 Il a été un peu écolo et parfois pas trop écolo.
00:55:39 C'est ce que dit l'organisatrice des universités d'été.
00:55:42 Ce n'est pas ses textes les plus mis en avant.
00:55:44 En tout cas, c'est très loin peut-être dans des choses
00:55:46 qu'il a pu écrire.
00:55:48 Mais en tout cas, quelle est la justification écologique
00:55:51 de faire venir Médine ?
00:55:53 C'est son combat contre l'extrême droite.
00:55:55 Vous avez entendu Sandrine Rousseau.
00:55:56 À quatre reprises, elle dit c'est le combat
00:55:58 contre l'extrême droite.
00:55:59 Vu qu'il fait des pinatas avec le visage de député
00:56:03 du Rassemblement national qu'il considère
00:56:05 l'extrême droite.
00:56:06 Qu'il présente comme ça, parce que c'est le cas.
00:56:09 C'est plein de nos porte-parole.
00:56:11 Il ne faut pas essayer d'habiller ça.
00:56:13 On dit loin sur la réalité de ce parti politique
00:56:16 pour qui la cause écologiste est quand même assez lointaine.
00:56:19 Ils s'en foutent de l'écologie.
00:56:21 Les écologistes s'en foutent de l'écologie.
00:56:23 C'est des escrologistes.
00:56:24 C'est-à-dire que 85 % de leur prise de position...
00:56:26 Je le note.
00:56:28 85 % de leur prise de position, c'est contre le barbecue,
00:56:32 contre la masculinité toxique, contre le sapin de Noël,
00:56:34 contre le Tour de France, contre Miss France,
00:56:36 contre Joan-Yves de Fontenay.
00:56:37 Et à 15 % d'écologistes, mais même sur l'écologie,
00:56:40 ils ne parlent que d'écologie punitive,
00:56:41 jamais d'écologie de progrès.
00:56:42 On voit même que sur les questions féministes,
00:56:44 Sandrine Rousseau, c'est une arnaque.
00:56:46 Et si sur l'écologie, c'était déjà des arnaques,
00:56:48 maintenant on comprend que sur le féminisme
00:56:49 et sur la défense des progrès...
00:56:50 Vous, vous n'allez pas être éligible aux universités.
00:56:52 Je ne serai pas invitée.
00:56:53 Mais on comprend quel est leur combat.
00:56:56 Faire accuser les autres d'être d'extrême droite
00:56:59 et d'être des fantasmes et se dire que ça doit être ça le combat.
00:57:03 Comme vous le disiez, il n'y a rien qui évoque l'écologie.
00:57:05 D'ailleurs, elle n'essaie même pas de se justifier en disant
00:57:08 "Médine défend l'écologie".
00:57:09 Enfin, "Médine", c'est quand même la chanson de Jihad,
00:57:12 c'est des provocations systématiquement
00:57:15 même liées à l'homophobie.
00:57:16 Enfin, c'est tout le contraire de ce qu'ils prétendent défendre.
00:57:19 On voit qu'ils n'ont pas du tout de conviction
00:57:20 et qu'ils sont juste dans l'opposition
00:57:22 et que du coup, ils sont prêts à accepter n'importe qui
00:57:25 si ça les rejoint.
00:57:26 Il est originaire du Havre,
00:57:28 il aurait pu participer à une cause là-bas.
00:57:30 Il aurait pu se faire connaître là-dedans,
00:57:32 mais il ne s'est jamais fait connaître là-dessus.
00:57:34 Mais ça, c'est du buzz en termes de communication.
00:57:36 Alors qu'il y a de la concurrence dans les universités d'été
00:57:39 qui sont toutes programmées à la même période de l'année,
00:57:41 ça fait quand même, en termes de communication,
00:57:43 ça fait causer dans le poste.
00:57:44 Il n'aura pas échappé qu'effectivement, comme vous le dites,
00:57:46 toutes les parties de la NUPES
00:57:48 organisent leurs universités d'été le même week-end.
00:57:50 Et donc, il y aura une petite concurrence entre les FI,
00:57:52 le Pays des communistes, les écolos,
00:57:55 le Parti socialiste sans doute, etc.
00:57:56 pour effectivement que les caméras soient plutôt
00:57:58 vers les uns que vers les autres.
00:57:59 Et en fait, quand Sandrine Rousseau invite Médine,
00:58:01 c'est la polémique qui invite la polémique.
00:58:03 C'est le buzz permanent, la recherche en permanence de la hache.
00:58:06 La gauche radicale,
00:58:08 qui est un petit peu, dont se revendiquent aujourd'hui,
00:58:11 eux élevés, c'est la sortie du sacré.
00:58:13 Là, c'est tout l'inverse avec Médine,
00:58:16 qui est dans une religiosité islamique revendiquée.
00:58:19 C'est la défense de toutes les sexualités.
00:58:22 Médine, c'est tout l'inverse.
00:58:24 C'est soi-disant la défense de l'écologie.
00:58:26 Il ne s'est jamais positionné là-dessus.
00:58:27 Enfin, c'est vraiment ridicule.
00:58:28 On peut vraiment s'apprêter à sourire
00:58:30 si ce n'était pas si grave de vouloir défendre
00:58:32 des personnalités aussi dangereuses
00:58:34 qui peuvent avoir une influence auprès de notre jeunesse.
00:58:36 Avant de revenir sur les propos d'Emmanuel Macron
00:58:39 et la question migratoire,
00:58:40 vu qu'on parle de l'extrême gauche,
00:58:41 il y a cette manifestation samedi 23 septembre.
00:58:45 Cet appel à manifester de plusieurs syndicats,
00:58:48 dont la CGT, plusieurs partis politiques,
00:58:50 LFI, Europodecologie, Les Verts, pour les plus connus,
00:58:53 et d'associations, dont dernière rénovation,
00:58:56 qui appellent à manifester, je cite,
00:58:58 et on en parle depuis deux jours,
00:59:00 et on se sent bien seul d'ailleurs lorsqu'on en parle depuis deux jours,
00:59:04 c'est-à-dire qu'un appel à manifester,
00:59:06 donc le 23 septembre, contre les violences policières,
00:59:09 contre le racisme systémique, les inégalités sociales,
00:59:13 et selon ce communiqué, c'est la mort de Naël,
00:59:16 tuée à Bouporton, je cite toujours le communiqué,
00:59:19 qui a de nouveau mis en lumière ces mots qui frappent notre société.
00:59:23 Je répète, violences policières, racisme systémique,
00:59:25 inégalités sociales.
00:59:27 Une députée LFI a réagi ce matin,
00:59:30 expliquant qu'elle irait manifester le 23 septembre prochain.
00:59:34 Je ne parle pas de tous les policiers.
00:59:38 Je ne dis pas que tous les policiers font mal leur travail.
00:59:40 Je dis juste qu'il y a une culture de l'impunité
00:59:42 qui s'est développée ces dernières années,
00:59:45 où des actes graves commis par des policiers
00:59:47 n'ont pas été sanctionnés à la hauteur de la gravité de ces faits.
00:59:50 Aujourd'hui, on arrive dans une phase où,
00:59:52 justement parce qu'il y avait eu la vidéo du meurtre du jeune Naël,
00:59:55 et qui était filmée,
00:59:56 il y a eu un tel choc dans l'opinion publique
00:59:58 que la justice a été plus sévère que d'habitude.
01:00:01 C'est-à-dire qu'elle a mis en détention provisoire des policiers,
01:00:02 ce qui n'arrivait quasiment jamais.
01:00:04 - Avec une décision qui est attendue aujourd'hui.
01:00:05 - Aujourd'hui, tout à fait.
01:00:06 Et aujourd'hui, on voit comme à chaque fois
01:00:08 qu'il y a une tentative de réglementer certaines pratiques
01:00:11 et certaines dérives de la police.
01:00:13 Les syndicats, notamment les plus radicaux comme Allianz,
01:00:16 font pression sur le gouvernement.
01:00:18 Le gouvernement cède et on en est là.
01:00:20 - Alma Dufour sur cette manifestation un peu plus tardivement.
01:00:25 Je rappelle que le droit de manifester est garanti par l'article 10
01:00:29 de la Déclaration des droits de l'homme,
01:00:31 que c'était également garanti par la Convention européenne
01:00:34 des droits de l'homme.
01:00:36 Mais qu'il y a quand même une question,
01:00:38 c'est la question du trouble à l'ordre public.
01:00:40 Et il y a quelques semaines,
01:00:42 on avait vu des manifestations de l'ultra droite
01:00:45 et de l'extrême droite, à juste titre diront certains,
01:00:48 interdites parce qu'il y avait un risque de trouble à l'ordre public
01:00:52 et parce qu'elles prenaient des idées qui étaient contraires.
01:00:57 - Il y a eu aussi des manifestations prenées par l'extrême gauche,
01:01:03 interdites et on a vu des députés d'ailleurs défiler avec les Sharpe,
01:01:06 des députés du groupe LFI, défiler avec les Sharpe
01:01:09 et donc dans une manifestation interdite.
01:01:10 - Ça c'était la manifestation organisée par le collectif Traoré,
01:01:13 qui était d'ailleurs le collectif,
01:01:15 mais je le dis aux téléspectateurs parce que c'est très intéressant.
01:01:17 Qui a lancé les précédentes grandes mobilisations
01:01:20 contre les violences policières ?
01:01:22 Le collectif notamment à Traoré.
01:01:23 On est en 2020, c'est après l'affaire George Floyd
01:01:26 et donc il y a cette grande mobilisation,
01:01:29 Place de la République avec les tensions qu'on connaît.
01:01:31 Donc qu'est-ce qu'on fait le 23 septembre prochain ?
01:01:33 - On manifeste pas et on condamne cet appel à manifester,
01:01:36 en tout cas moi à titre personnel.
01:01:38 Il faut condamner ce type d'appel à manifester
01:01:41 contre les violences policières et comme vous le dites, le racisme systémique.
01:01:44 Parce qu'effectivement, c'est toujours cette volonté de jeter de l'huile sur le feu.
01:01:48 Cette volonté effectivement d'essayer d'antagoniser
01:01:51 et de faire déplacer les sujets, du vrai sujet,
01:01:55 qui est effectivement celui de la compréhension de ce qui s'est passé,
01:01:57 je le redis, fin juin, début juillet, et s'attaquer aux racines du mal.
01:02:02 Néanmoins là, pour moi, c'est vraiment jeter de l'huile sur le feu.
01:02:05 Mais ça ne m'étonne pas de partie,
01:02:06 qui nous ont habitué depuis un an, on le voit à l'Assemblée nationale,
01:02:09 à être uniquement dans ce type de comportement.
01:02:11 Il faut se rappeler que la dernière manifestation
01:02:13 dont vous parliez du collectif Traoré,
01:02:16 il n'a pas rencontré un succès malgré tout.
01:02:18 - Il y avait 1000 personnes sur 15 fois moins de personnes que...
01:02:20 - On en parle parfois beaucoup plus.
01:02:23 - Que là, sur ces images qu'on voit,
01:02:24 c'est d'ailleurs dommage qu'on n'ait pas de synthèse,
01:02:26 mais c'est en 2020, c'est juin 2020, ces images.
01:02:29 - Mais voilà, donc ce n'est pas des manifestations
01:02:32 qui rassemblent non plus,
01:02:34 mais heureusement, des centaines de milliers de personnes.
01:02:36 Et je le redis, heureusement.
01:02:37 - Juste un mot, il y a des policiers de toute origine,
01:02:41 de toute couleur de peau, incriminer la police
01:02:44 en disant qu'il y aurait un racisme présent, c'est vraiment ridicule.
01:02:48 Et les téléspectateurs qui nous regardent de toute origine
01:02:50 et de toute couleur se disent "mais de quoi on parle?"
01:02:53 Les honnêtes citoyens, peu importe d'où ils sont issus,
01:02:56 mais ne sont jamais confrontés à des violences policières,
01:03:00 à des arrestations qui seraient illégitimes.
01:03:04 Et on peut tous le savoir autour de nous.
01:03:07 Ils sont en train d'instrumentaliser quelque chose qui n'existe pas.
01:03:10 Mais ce qui existe en revanche,
01:03:12 et là, c'est le vrai racisme systémique,
01:03:14 c'est le racisme systémique d'une certaine gauche.
01:03:16 Parce que, hé les filles, quand ils peuvent parfois faire des réunions
01:03:19 avec des gens comme Ourya Boutejla, qui a écrit le livre "Les Blancs, les Juifs et Nous",
01:03:23 quand dans les manifestations de M. Traoré,
01:03:25 un policier qui a la peau noire se fait insulter de sales traîtres en masse,
01:03:31 juste par rapport à sa couleur de peau,
01:03:32 et quand on voit la racialisation qu'il y a de plus en plus,
01:03:35 avec des propos qui ramènent les gens à leur couleur de peau
01:03:38 dans leurs déclarations, justement pour essayer d'incriminer la police systématiquement
01:03:42 quand il s'agit de quelqu'un qui a une couleur de peau, par exemple, noire,
01:03:45 en faisant croire que c'est ça la raison, c'est ça qui est grave.
01:03:48 Parce que la France, c'est justement de ne pas regarder la couleur de peau,
01:03:51 ne pas regarder l'origine, considérer que c'est juste un élément physique comme un autre,
01:03:56 et ramener l'identité à ça, c'est eux qui le font,
01:03:58 et c'est un vrai danger, notamment auprès de notre jeunesse,
01:04:00 où la racialisation est de plus en plus importante.
01:04:03 Est-ce que, comme M. le député disait, c'est-à-dire qu'on condamne,
01:04:06 ou est-ce qu'on interdit cette manifestation ?
01:04:09 La question est là.
01:04:10 Est-ce qu'on l'interdit cette manifestation ?
01:04:12 Est-ce que Gérald Darmanin doit faire,
01:04:14 ou en tous les cas la préfecture de police doit faire,
01:04:17 comme elle a pu le faire pour l'ultra-droite et l'extrême-droite,
01:04:20 c'est-à-dire demander une interdiction pour risque de trouble à l'ordre public ?
01:04:23 Je ne comprends pas les propos tout à l'heure de cette députée LFI.
01:04:28 Oui, mais là c'était sur l'affaire Nael et sur l'affaire policier de la BAC.
01:04:32 Elle dit qu'elle va aller à la manifestation,
01:04:35 elle va cautionner une manifestation qui explique qu'il y a un racisme systémique dans la police,
01:04:41 et puis après, juste avant, elle vient de nous dire que tous les policiers ne sont pas comme ça.
01:04:45 Donc il y a quand même un peu une contradiction, même intrinsèque,
01:04:49 parce que s'il y a un racisme systémique dans la police,
01:04:53 il faut réformer complètement la police.
01:04:55 Mais ce n'est pas étonnant, c'est un peu le leitmotiv de Jean-Luc Mélenchon.
01:04:59 Alma Dufour, elle-même, il faut quand même se rappeler ce qu'elle avait dit au début des émeutes.
01:05:03 Elle avait dit "il ne se passe jamais rien sans rapport de force, la fin justifie les moyens".
01:05:06 Donc elle avait un petit peu cautionné ces émeutes.
01:05:10 Il faut savoir que ces gens-là sont dangereux,
01:05:13 et en plus ils prétendent défendre les gens dans les quartiers.
01:05:15 Je parlais tout à l'heure de l'augmentation de 30% des règlements de comptes.
01:05:18 Mais pourquoi ils ne défendent pas par exemple Miloud, un jeune à Toulouse,
01:05:21 lynché à mort parce qu'il voulait défendre une amie,
01:05:23 lui n'avait jamais été mis en cause par les forces de l'ordre.
01:05:26 C'est dans l'anonymat le plus complet, comme je disais tout à l'heure.
01:05:29 C'est juste un fait divers dans la presse locale.
01:05:30 Ils essaient d'instrumentaliser des faits pour salir la police,
01:05:33 pour salir encore une fois tout ce qui fait la France, parce qu'ils n'aiment pas la France, tout simplement.
01:05:36 Les chiens de garde nous demandent d'appeler au calme, nous appelons à la justice.
01:05:41 C'étaient les mots de Jean-Luc Mélenchon pendant les émeutes.
01:05:44 Les émeutes, revenons-en avec le président de la République
01:05:47 qui s'est confié à nos confrères du Figaro magazine.
01:05:50 Un mois après, son diagnostic se dessine.
01:05:54 Restons sur cette partie-là, les émeutes et le lien qui a pu être fait avec la politique migratoire.
01:06:01 Voilà ce qu'il dit le président.
01:06:02 Près de 75% des jeunes déférés à la justice étaient soit à l'aide sociale à l'enfance,
01:06:07 soit des jeunes de familles monoparentales, sans compter les mineurs non accompagnés.
01:06:11 Mais ceux-ci étaient très peu nombreux.
01:06:12 C'est un immense défi pour nous parce que c'est la société de demain.
01:06:15 La réponse y est immense.
01:06:18 On doit accompagner ces familles.
01:06:19 On doit beaucoup plus de moyens.
01:06:23 Ces émeutes, voilà qui est intéressant.
01:06:25 Ces émeutes ne sont pas un sujet d'immigration actuelle.
01:06:29 C'est un sujet plus large de difficultés de certaines villes, de difficultés socio-économiques,
01:06:34 de difficultés d'intégration dans certains cas,
01:06:37 et de fonctionnement de la démocratie à l'heure où les réseaux sociaux,
01:06:40 quand on regarde les choses de manière lucide, 90% des personnes interpellées sont des Français.
01:06:46 Après, on n'a pas de statistiques ethniques dans notre pays.
01:06:49 Il y a des Français issus de l'immigration, d'autres qui ne sont pas issus de l'immigration.
01:06:54 Et cette dernière déclaration qui a fait bondir les Républicains,
01:06:57 "Nous avons toujours été un pays d'immigration et nous continuerons de l'être."
01:07:01 "Toute réforme qui nous fait sortir de l'Europe est inefficace parce que le problème est européen
01:07:06 et parce que nous ne sommes pas une île."
01:07:08 Éric Ciotti, "Nous avons toujours été un pays d'immigration et nous continuerons de l'être."
01:07:12 Il cite le président de la République.
01:07:14 Par ces mots, le président de la République enterre toute volonté de mettre un terme à l'immigration de masse.
01:07:21 Est-ce que vous l'avez trouvé convaincant sur cette question-là ?
01:07:24 La parole est à la Défense, bien sûr.
01:07:26 Non, mais la Défense, essayons de regarder les choses sans chercher la polémique
01:07:32 ou sans chercher les failles de son discours.
01:07:35 Quand il dit que 90% des personnes qui ont été arrêtées sont Français,
01:07:40 là, c'est un fait, ce que l'on peut renvoyer à 40 ans de politique migratoire de ces dernières années.
01:07:47 Mais aujourd'hui, il n'y a pas de lien immédiat entre les émeutes et l'immigration actuelle.
01:07:54 C'est le mot "actuel" qui est le bonnet, pardon.
01:07:56 Enfin, tous les cas qui ne sont pas malhonnêtes.
01:07:58 Je rappelle juste une chose.
01:08:00 Je rappelle juste une chose, c'est que le projet de loi immigration,
01:08:03 qui a démarré son parcours parlementaire au Sénat il y a quelques mois
01:08:07 et qui devrait arriver à l'Assemblée nationale à l'automne, est justifié par quoi ?
01:08:10 Par le fait qu'aujourd'hui, la France a un manque de main-d'œuvre cruelle,
01:08:14 qu'il y a des secteurs de l'économie qui ne fonctionnent plus
01:08:16 sans, effectivement, un apport de main-d'œuvre qui viendrait de l'étranger.
01:08:20 On peut citer la restauration, on peut citer l'hôtellerie, on peut citer l'agriculture,
01:08:24 on peut citer un certain nombre de...
01:08:26 Et donc il y a aujourd'hui des organisations patronales qui disent, écoutez,
01:08:28 il faut, parce qu'on ne trouve plus de main-d'œuvre,
01:08:32 il faut effectivement faire ce que la France a toujours fait.
01:08:35 Ça a été le cas il y a quelques...
01:08:37 - Donc c'est ce projet de loi se justifie, c'est que de manière économique ?
01:08:39 - Non, non, non, mais...
01:08:41 - Moi j'avais cru comprendre que ce projet de loi,
01:08:44 c'était pour essayer de recontrôler une situation qui est pour l'instant incontrôlable,
01:08:49 c'est de s'occuper des OQTF, où il y a le mot "obligation"
01:08:52 qui n'existe pas sur notre territoire.
01:08:54 La question des clandestins, c'est une autre question, effectivement,
01:08:56 et effectivement, il faut être sans doute plus ferme et plus efficace,
01:08:59 et Gérald Darmanin s'y emploie, plus efficace,
01:09:02 sur effectivement traiter une situation qui est la situation des immigrés clandestins.
01:09:07 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas faire attention,
01:09:10 quand le président dit "on a toujours été un pays de tradition d'immigration",
01:09:13 d'une immigration qui était aussi une immigration économique.
01:09:16 C'est-à-dire, on a des grands-parents, arrière-grands-parents,
01:09:18 qui viennent de Pologne, d'Italie, etc.
01:09:20 à l'époque où l'Union Européenne n'existait pas,
01:09:23 et donc les frontières étaient là,
01:09:25 et qui ont permis à la France, dans les années 50, de se reconstruire,
01:09:28 dans les années 20, de faire face à la Première Guerre mondiale.
01:09:31 - J'entends, monsieur le député, mais quand vous dites...
01:09:32 - N'oublions pas ça !
01:09:33 - Quand le président de la République, et c'est très malin,
01:09:36 on parle d'un sujet d'immigration actuel, il a raison.
01:09:39 C'est-à-dire que ce n'est pas à l'instant T.
01:09:41 En revanche, évidemment qu'il y a un sujet...
01:09:43 - Il y a un problème d'intégration très fort.
01:09:44 - Mais donc, dans l'intégration, c'est ça d'ailleurs,
01:09:46 vous avez encore une fois raison, 90% sont français,
01:09:49 mais c'est, comme dirait Alain Finkielprodt, le drame de ces émeutes.
01:09:52 - Mais ils n'adhèrent pas aux valeurs de la France.
01:09:53 - Donc ça veut dire que c'est des gens qui sont français de papier,
01:09:55 mais qui ne se considèrent absolument pas français,
01:09:57 qui détestent la France.
01:09:59 - Mais ils ont dû dire qu'il y a un travail à faire.
01:10:02 - Ce sont des jeunes français.
01:10:03 - Mais oui, mais c'est des gens français qui ne se sentent pas français.
01:10:07 - Je ne vous dis pas que la situation n'est pas difficile et complexe,
01:10:12 mais ce sont des jeunes français.
01:10:13 - Oui, mais c'est des...
01:10:14 - Oui, d'un point de vue administratif.
01:10:16 - J'ai jamais dit le contraire.
01:10:17 - C'est une partie de la jeunesse française.
01:10:19 - Ah, pour eux, ils ne sont pas français.
01:10:20 - Oui, ils ne sont pas français.
01:10:21 - Ça, c'est un sujet, mais c'est une partie de la jeunesse française.
01:10:25 - Oui, mais d'un point de vue administratif,
01:10:27 parce qu'on compare toujours, on dit,
01:10:29 vous voyez, la France a toujours été une terre d'immigration.
01:10:31 Les jeunes Polonais, Italiens qui venaient dans les années 20, 30,
01:10:35 immédiatement, ils avaient un désir d'être français.
01:10:38 Il n'y avait pas de remise en cause, au contraire.
01:10:40 Je pense qu'on essayait de se mettre et de se fondre dans le moule national.
01:10:45 Là, actuellement, le blocage est total.
01:10:48 - On a un problème de désintégration.
01:10:49 - C'est intéressant d'ailleurs le terme.
01:10:50 - Et donc, le problème, c'est qu'on porte le même constat,
01:10:53 effectivement, de gens qui, effectivement,
01:10:54 aujourd'hui, ne peuvent pas être renvoyés à la frontière
01:10:57 parce qu'ils sont français,
01:10:58 mais n'adhèrent pas aux valeurs de la France.
01:11:00 Et donc, il y a un travail à faire sur, effectivement, ça.
01:11:03 C'est un travail de l'éducation.
01:11:04 C'est un travail...
01:11:05 - C'est le nombre aussi qui n'adhère en peut-être pas.
01:11:06 - L'action, c'est aussi peut-être la masse.
01:11:08 Vous dites qu'il y a un besoin de...
01:11:11 Mais c'est peut-être aussi parce que, pendant 40 ans...
01:11:13 - Peut-être les politiques de population dans ces quartiers.
01:11:15 - Oui, aussi.
01:11:16 - Les faits ghettos des politiques d'urbanisme.
01:11:19 Il y a des pays comme la Hollande,
01:11:20 qu'on refait, qu'on traitait très différemment, leurs quartiers.
01:11:23 - Ou comme le Danemark.
01:11:25 Ou comme le Danemark, monsieur le démocrate.
01:11:26 - Dans les années 70-80, ont pris d'autres mesures.
01:11:29 Plutôt que de reconstruire sur place, ils ont...
01:11:31 Voilà.
01:11:31 - Je vous vois hocher la tête, Olivier Dardigolle.
01:11:33 Je peux vous ressortir les dispositions prises par le Danemark.
01:11:36 - Oui, je les connais.
01:11:37 - Ah, vous les connaissez ?
01:11:38 - Oui, bien sûr.
01:11:38 - En France, je vous propose le dixième de ce qu'ils ont fait.
01:11:42 On dirait qu'on est dans un gouvernement extrêmement...
01:11:43 - Je veux simplement dire que pour bien engager le débat,
01:11:46 si déjà on s'entend tous pour dire
01:11:48 "c'est une partie de la population française
01:11:50 et elle n'a pas d'autres vocations".
01:11:52 Vous voulez partir où ce n'est pas les apatrides ?
01:11:53 Ce sont les jeunes Français.
01:11:55 Ce sont les jeunes Français.
01:11:56 - Ce que dit Eliott, ce que font les Danois,
01:11:58 c'est que les Danois, ils reviennent...
01:11:59 Il y a des Somaliens qui ont été expulsés,
01:12:01 qui sont nés au Danemark,
01:12:03 qui se sont retrouvés à Mogadiscio.
01:12:04 - Oui, mais...
01:12:05 - À cause de leur comportement.
01:12:06 - Oui, mais ce que je veux...
01:12:07 - Face au Danemark actuellement.
01:12:08 - Je connais bien la situation.
01:12:10 On en a débattu sur ce plateau.
01:12:13 Reste que concernant la réponse...
01:12:15 D'abord, je trouve qu'un mois pour répondre,
01:12:17 c'est un peu long quand même.
01:12:19 D'autant plus que c'est toujours du "et en même temps".
01:12:22 Il n'y a pas véritablement d'arbitrage politique.
01:12:24 Non, il n'y a rien de...
01:12:25 Mais concernant cette partie de la jeunesse française,
01:12:30 moi, je souhaite qu'on puisse maintenant parler des solutions.
01:12:33 - Oui, mais justement.
01:12:34 - Des réponses.
01:12:35 Parce que sur les diagnostics, on est d'accord sur les profils.
01:12:37 - Oui, mais quand tu parles de ça,
01:12:38 est-ce que tu peux assimiler et intégrer en France
01:12:42 alors que la politique d'accueil d'immigration,
01:12:44 d'acquisition de nationalité et d'intégration
01:12:45 dans le modèle social-économique est en défaillance ?
01:12:48 C'est-à-dire que les personnes qu'on accueille
01:12:49 sur le territoire français sont sous-qualifiées
01:12:51 à la différence des États-Unis et du Royaume-Uni.
01:12:53 Donc, est-ce que lorsque tu es sous-qualifié,
01:12:54 tu peux t'intégrer dans un modèle économique français
01:12:56 alors que le chômage de masse pour des métiers dit sous-qualifiés
01:12:59 est déjà très important ? C'est le premier point.
01:13:01 C'est de près ce que dit Christophe Guégui dans
01:13:02 "Le temps des gens ordinaires".
01:13:03 C'est que les gens qui viennent notamment d'Afrique subsaharienne,
01:13:05 du Maghreb et du Moyen-Orient s'intègrent dans des quartiers
01:13:08 dits déjà difficiles.
01:13:09 - C'est sous-qualifié, on en a bien besoin dans certains métiers.
01:13:11 - Oui, on en a besoin dans certains métiers.
01:13:13 Les personnes qui viennent sur les territoires
01:13:14 viennent dans des ghettos et donc, du coup,
01:13:16 ils s'intègrent et ils viennent dans des endroits
01:13:18 qui sont déjà en difficulté économique.
01:13:19 C'est le deuxième point.
01:13:20 - C'est pour ça que je suis pour la naturalisation
01:13:22 des travailleurs sans-papier qui ont travaillé
01:13:24 pendant un confinement dans des métiers difficiles.
01:13:26 - Ensuite, après, quand tu accueilles 300 000 légaux
01:13:28 plus éventuellement 100 000 demandeurs d'asile,
01:13:30 donc 85 % des déboutés ne repartent pas chez eux
01:13:32 parce que le taux du QUTF est à 4 %.
01:13:34 Est-ce que tu peux assimiler 400 000, 500 000 personnes
01:13:37 avec les difficultés économiques françaises,
01:13:39 avec le manque d'infrastructures et le fait qu'on n'ait pas
01:13:41 de politique d'assimilation depuis une trinquante années ?
01:13:43 - Alexandre Darnicolic du Rassemblement national.
01:13:44 - Alors, dans tout ce qu'il dit, évidemment,
01:13:49 ce n'est pas un problème d'immigration actuelle.
01:13:51 Oui, c'est un problème de ressentis identitaires
01:13:53 lié à une immigration passée.
01:13:55 Mais comment on en est arrivé là ?
01:13:56 Déjà, c'est parce qu'il y a eu évidemment
01:13:59 une immigration très importante dans certains quartiers
01:14:01 où rien n'évoque la France,
01:14:02 où ensuite l'école n'a pas fait son travail.
01:14:05 Et quand j'entends Emmanuel Macron,
01:14:07 quand je lis Emmanuel Macron dans cette interview dire
01:14:10 « il faut ramener l'autorité à l'école »,
01:14:12 mais il a mis pendant quelques années là,
01:14:15 M. Ndiaye, ministre de l'Éducation...
01:14:17 - Un an, pas quelques années, un an.
01:14:19 - Un an, qui disait l'inverse, justement,
01:14:21 qui prônait la discrimination positive,
01:14:23 qui parlait justement qu'il fallait dénoncer
01:14:26 certaines parties de notre histoire.
01:14:28 C'est difficile, et j'en sais quelque chose personnellement,
01:14:31 de se ressentir français quand on n'arrive pas
01:14:36 à définir ce que c'est qu'être français,
01:14:38 à la fois dans son environnement ou à l'école.
01:14:40 Et là, il y a un vrai problème.
01:14:42 Quand Emmanuel Macron, dans le passé, avait pu dire
01:14:44 qu'il n'y a pas de culture française propre.
01:14:45 Mais c'est quoi être français ?
01:14:46 Parce que vous parlez d'intégration depuis tout à l'heure,
01:14:48 vous parlez de sujets économiques.
01:14:50 Mais le ressenti, il n'est pas lié à une question financière.
01:14:52 La nationalité française, ce n'est pas quelque chose de financier.
01:14:55 C'est se ressentir de l'histoire de France,
01:14:57 c'est se ressentir de cette culture, de cette langue,
01:15:00 avoir envie de la valoriser.
01:15:01 C'est ça qui fait la différence avec presque tous les autres pays
01:15:03 au monde, la France et la nationalité française.
01:15:06 C'est aussi cette idée-là.
01:15:07 Et c'est ce qui a effacé d'ailleurs le racisme,
01:15:09 le racialisme pendant des années.
01:15:11 Et il faut qu'on continue à croire à ça.
01:15:12 Mais comment aujourd'hui on peut faire,
01:15:14 et je le disais, dans ces quartiers-là
01:15:16 où rien n'évoque la France ?
01:15:17 Il va falloir évidemment diminuer fortement l'immigration
01:15:20 et le discours d'Emmanuel Macron.
01:15:23 Parce que quand il dit qu'on n'arrive pas à intégrer
01:15:25 ces populations-là, moi je dis qu'il faut les assimiler,
01:15:27 mais on n'arrive déjà pas à les intégrer,
01:15:29 il veut en faire venir d'autres.
01:15:31 Il dit on en a besoin, il faut en faire venir d'autres.
01:15:33 D'ailleurs, les discours d'un point de vue économique,
01:15:35 ça a fait que dernièrement, on a battu les records
01:15:37 d'immigration économique, à cause des déclarations
01:15:40 notamment d'Emmanuel Macron, de Gérard Darmanin
01:15:43 il y a quelque temps.
01:15:44 Il y a eu 46 % d'augmentation de l'immigration économique.
01:15:47 Mais ça, c'est un appel justement qui fait qu'il y a
01:15:53 une immigration de plus en plus importante,
01:15:54 qu'on n'arrive pas ensuite à intégrer ou à assimiler,
01:15:57 et qui crée beaucoup de problèmes,
01:15:59 que ce soit sur le ressenti, que ce soit sur la sécurité.
01:16:01 Je suis désolé, quand vous avez 50 % de la délinquance à Paris,
01:16:04 qui sont le fait d'étrangers, on ne parle pas d'origine étrangère,
01:16:07 ça pose quand même un problème, ça pèse sur le système judiciaire,
01:16:09 sur la police, et vous qui êtes spécialiste de santé,
01:16:12 ça pose aussi un problème sur la santé.
01:16:14 Parce que quand vous avez plus d'un milliard de dépenses
01:16:16 sur l'aide médicale d'État, c'est de l'argent qu'on pourrait
01:16:18 mettre sur l'hôpital, sur plein de choses.
01:16:19 Monsieur, si on ferme les frontières aujourd'hui,
01:16:21 si on n'accueille pas des médecins étrangers,
01:16:24 vous allez avoir un certain nombre de services qui vont fermer.
01:16:28 C'est un débat qui demande un peu de mesure.
01:16:31 En même temps, je vais être très mesuré.
01:16:33 Sortir parfois des anatèmes et des chiffons rouges,
01:16:37 pour voir que la situation n'est pas blanche ou noire.
01:16:40 Juste sur la santé en termes de l'économie.
01:16:42 Non, ce n'est pas choquant.
01:16:43 Si, je vais vous répondre.
01:16:44 Parce que pendant des années, on a eu un numerus causus
01:16:47 qui a bloqué le nombre de médecins, qui a fait que justement,
01:16:49 aujourd'hui, il y a des territoires où on n'a pas de médecins.
01:16:52 Et vous, le gouvernement d'Emmanuel Macron,
01:16:54 quand il est arrivé, a levé ce numerus causus
01:16:56 sans créer de CHU supplémentaire, sans créer de place.
01:16:58 Ce n'est pas une histoire de CHU supplémentaire.
01:17:00 Parce que sans créer de place.
01:17:01 Et donc, ça va se reporter en huit ans.
01:17:04 Et donc, c'est aujourd'hui, par exemple à Orléans,
01:17:06 il va y avoir un nouveau CHU et tout.
01:17:08 C'est aujourd'hui qu'on va former des nouveaux médecins.
01:17:10 Et ça se verra que dans huit ans, en réalité,
01:17:12 on ne produit pas suffisamment de médicaments en France.
01:17:14 On s'écarte un peu du sujet.
01:17:16 Et on a planté l'hôpital.
01:17:17 Et vous avez planté l'hôpital avec des plans d'austérité.
01:17:18 On s'écarte du sujet.
01:17:19 Je suis désolé, mais ça n'est pas sur le site de l'Emmanuel Macron.
01:17:21 J'ai jamais été ministre de la Santé.
01:17:23 C'est sûr.
01:17:25 C'est vrai, ça a failli.
01:17:26 Le coup est passé.
01:17:27 Vous avez failli être ministre de la Santé, M. Valtho.
01:17:29 Le seul tweet à épingler sur la santé, c'est de dire
01:17:31 il y a des personnels de santé qui sont en déséoration.
01:17:34 Un croc en jambes venant de...
01:17:35 Un croc en jambes venant de Pau, en plus.
01:17:37 Je suis désolé, c'est venu de...
01:17:39 M. Valtho, vous avez failli être ministre de la Santé ?
01:17:41 Là, récemment ?
01:17:42 Certains de vos confrères l'ont dit.
01:17:43 Arbitrage négatif de François Bayrou pour des équilibres.
01:17:48 Je ne sais pas, je n'étais pas dans les discussions.
01:17:50 Il devait devenir ministre.
01:17:51 Mais restons sur le fond du débat.
01:17:54 Non, non, non.
01:17:55 C'est ça le débat.
01:17:56 Bon, Thomas Bonnet.
01:17:57 En revanche, ce qui m'intéresse, moi, c'est que le président de la République
01:18:00 n'exclut pas, alors qu'ils en ont déjà utilisé et surutilisé,
01:18:03 l'utilisation du 49-3 sur le projet de loi Asile-immigration.
01:18:06 Il faut dire que dans ses propos, évidemment, on ne voit pas
01:18:08 la perspective d'une coalition avec les Républicains.
01:18:10 Et ce, alors même qu'il y a 48 heures à peine, Gérard Armanin,
01:18:13 dans les colonnes de Sud-Ouest, disait justement vouloir travailler
01:18:16 avec les Républicains.
01:18:17 Il avait rencontré notamment Gérard Larcher.
01:18:19 Bon, ben, on s'éloigne de cette perspective d'un accord.
01:18:23 Emmanuel Macron dit qu'il ne voudra pas faire face à des blocages
01:18:25 de fortune, des majorités de fortune.
01:18:27 J'utiliserai ce que la Constitution me permet de faire.
01:18:30 On comprend donc qu'il fait allusion au 49-3.
01:18:33 On rappelle qu'il y a aussi la menace d'une motion de censure
01:18:35 qui plane de la part des Républicains, qui menace donc
01:18:38 de déposer une motion de censure à l'Assemblée à la rentrée.
01:18:40 Bon, au-delà de la petite peloche entre M. Valtou et M. Nikolic,
01:18:45 ce qui m'intéresse, c'est le fonds.
01:18:46 Nous avons toujours été un pays d'immigration et nous continuerons
01:18:49 de l'être.
01:18:50 Ça me fait penser à cette publicité, vous savez, pour le musée
01:18:54 de l'immigration, avec Louis XIV.
01:18:57 Louis XIV, ses parents étaient fiers d'être...
01:19:00 qu'il présentait Louis XIV comme un migrant.
01:19:02 Thibaud de Montbréal, qui lui répond les propos de M. Emmanuel Macron,
01:19:06 constitue une contre-vérité historique.
01:19:08 Peu d'immigration avant le milieu du 19e siècle et une folie politique
01:19:12 vu le profil de l'immigration depuis les années 60, dont la France
01:19:15 n'a pas payé les conséquences culturelles, sociales et sécuritaires.
01:19:20 Je penserai toujours à la déclaration de Thibaud de Montbréal
01:19:23 sur ce plateau, au début des émeutes, en disant "Aujourd'hui,
01:19:26 ils s'attaquent aux bâtiments publics, demain, ils s'attaqueront
01:19:29 aux pavillons".
01:19:30 Et c'est quelqu'un qui n'agite pas les chiffons rouges,
01:19:33 qui arrive à avoir un peu de recul sur son expérience
01:19:36 sur les questions sécuritaires.
01:19:37 Ils se sont attaqués à certains pavillons quand on pense
01:19:39 aux maires de la Haile-et-Rose.
01:19:40 Exactement.
01:19:41 C'était son pavillon.
01:19:42 Et on n'est pas à l'abri que dans quelques semaines,
01:19:44 quelques mois, on se retrouve avec une nouvelle séquence
01:19:47 de tensions comme celle qu'on a vécue.
01:19:50 D'ailleurs, je crois que le ministre de l'Intérieur,
01:19:53 je crois, c'était une exclue CNews, qui a appelé les préfets
01:19:56 à la plus grande fermeté à l'approche des Jeux olympiques
01:20:00 et de la Coupe du monde de rugby.
01:20:02 Vous imaginez, en pleine Coupe du monde de rugby,
01:20:04 je reviens au sujet d'avant, en pleine Coupe du monde de rugby,
01:20:06 alors que le pape sera à Marseille, vous imaginez,
01:20:08 pour sécuriser, on va faire une manifestation
01:20:11 contre le racisme systémique, les violences policières.
01:20:13 Il y a PSG Marseille ce week-end-là aussi.
01:20:15 Comment ?
01:20:16 C'est aussi le week-end où aura lieu PSG Marseille.
01:20:17 On imagine que les policiers auront beaucoup de travail
01:20:19 ce week-end.
01:20:20 Vous avez un pronostic pour ce week-end ?
01:20:22 Non, pas encore.
01:20:23 La publicité, on va remercier Alexandre Darnicolic.
01:20:25 Merci beaucoup, monsieur le député.
01:20:27 Merci d'être venu sur ce plateau.
01:20:29 On sera toujours le bienvenu.
01:20:31 Même quand vous serez ministre.
01:20:33 On poursuit, évidemment, l'heure des pros.
01:20:38 On reste jusqu'à 11h.
01:20:40 J'aimerais bien qu'on parle de Donald Trump,
01:20:42 qui a été inculpé.
01:20:43 Vous avez vu, Donald Trump inculpé.
01:20:45 On parlera de JMJ.
01:20:46 Et Geneviève de Fontenay.
01:20:48 Parlons de Geneviève de Fontenay ce matin,
01:20:50 avec des images exclusives.
01:20:53 On sera avec Jordan Nelux, l'animateur C8,
01:20:56 qu'il connaissait très bien.
01:20:58 Il nous a apporté gentiment des images exclusives de Geneviève.
01:21:01 Merci à tous les deux.
01:21:03 On se poursuit avec nous jusqu'à 11h.
01:21:05 L'heure des pros, ça continue.
01:21:07 On continue l'heure des pros, bien sûr.
01:21:13 On a laissé les politiques quitter ce plateau
01:21:17 pour garder nos éditorialistes préférés.
01:21:20 Thomas Bonnet, Olivier D'Artigolle, William Tay,
01:21:23 Régis Le Sommier.
01:21:24 Dans un instant, on va parler de Donald Trump,
01:21:26 qui a été inculpé.
01:21:28 Mais avant cela, je voudrais qu'on reste
01:21:30 sur l'intervention et l'interview d'Emmanuel Macron
01:21:34 dans les colonnes du Figaro.
01:21:36 On met en lumière les positions parfois un peu étonnantes,
01:21:44 que ce soit de la majorité,
01:21:46 que ce soit du Rassemblement national.
01:21:48 Bref, on fait en toute transparence.
01:21:52 Et sur ces déclarations, Emmanuel Macron,
01:21:56 Sandrine Rousseau a réagi ce matin en disant,
01:21:59 selon elle, c'est un président apeuré.
01:22:02 Et vous allez me dire si vous êtes d'accord avec elle.
01:22:04 Moi j'ai eu le sentiment de quelqu'un d'apeuré
01:22:07 dans cette interview.
01:22:09 Apeuré suite aux émeutes ?
01:22:12 Apeuré sur la situation et dans l'incapacité
01:22:15 de réagir face à cette situation.
01:22:19 Et de faire en sorte qu'il y ait une forme
01:22:23 de cohésion nationale par des politiques publiques,
01:22:26 par de l'apaisement, par du prendre soin,
01:22:28 par quelque chose qui sortirait du vocabulaire
01:22:32 macroniste dont on a l'habitude.
01:22:34 Est-ce que c'est un sentiment que vous partagez,
01:22:37 Olivier Dardigolle ?
01:22:39 Est-ce qu'aujourd'hui c'est un président,
01:22:41 peut-être pas apeuré, mais groggy,
01:22:43 ce qui s'est passé ?
01:22:44 Apeuré, je ne crois pas.
01:22:45 Je pense que depuis le début du premier quinquennat,
01:22:47 il est dans une forme d'hubris et de satisfaction
01:22:50 de sa propre personnalité, de son propre récit,
01:22:53 je le crois vraiment.
01:22:54 Ce qui lui permet peut-être psychologiquement
01:22:55 de tenir dans une situation très difficile.
01:22:57 Je crois certainement qu'il ne sait pas quoi faire
01:23:00 de ce second quinquennat,
01:23:02 qu'il n'a pas résolu l'équation politique,
01:23:04 notamment le fait d'aller chercher avec les dents
01:23:06 une majorité à l'Assemblée.
01:23:08 L'élargissement n'a pas eu lieu.
01:23:11 Et que donc le projet est à l'arrêt.
01:23:14 Alors ils peuvent faire du cabotage,
01:23:16 projet de loi après projet de loi,
01:23:18 dégainer le 49-3 sur les textes budgétaires
01:23:20 et peut-être sur les textes d'immigration,
01:23:22 mais de quoi le macronisme est-il le nom ?
01:23:27 C'est au final, on le voit bien dans cet entretien,
01:23:29 une élasticité permanente,
01:23:31 c'est-à-dire il peut s'adapter
01:23:33 séquence après séquence,
01:23:34 sans que l'addition de ces séquences
01:23:36 ne donne à voir un plan, une vision,
01:23:38 un avenir pour le pays.
01:23:40 Mais il tient quand même.
01:23:42 J'entends, mais restons vraiment
01:23:44 sur cette séquence des émeutes.
01:23:46 C'est pour ça qu'elle dit un président apeuré.
01:23:48 C'est qu'elle considère qu'au gré des communications
01:23:50 du chef de l'État, que ce soit son duplex à Nouméa
01:23:53 avec deux journalistes
01:23:55 où finalement il n'a rien proposé.
01:23:57 Il parlait trois jours plus tôt,
01:23:59 pendant 25 minutes,
01:24:00 avant le premier Conseil des ministres.
01:24:02 Ça n'a rien changé.
01:24:04 Être empêché mais pas apeuré.
01:24:06 Moi je suis d'accord avec Sandrano Usso.
01:24:08 Je pense qu'il est apeuré.
01:24:10 Je pense que depuis les élections législatives
01:24:12 et son échec d'avoir une majorité absolue,
01:24:14 qui est l'un de ses trois grands échecs de sa vie,
01:24:16 il ne sait plus quoi faire.
01:24:18 Il n'est plus en phase avec ce qu'il faut faire.
01:24:20 On le voit bien, il a à peu près la même réaction
01:24:22 sur les émeutes qu'il avait au moment des Gilets jaunes,
01:24:24 auquel on voit bien qu'il est en décalage
01:24:26 sur une grande partie de la situation.
01:24:28 On voit bien qu'il tient plus des éléments de langage
01:24:30 qu'un véritable discours et une véritable ligne politique.
01:24:32 On voit bien qu'il n'est pas totalement en phase
01:24:34 avec la réalité politique, parce qu'il sait très bien
01:24:36 qu'il est obligé d'avoir un accord des Républicains.
01:24:38 Et sans accord des Républicains, il risque une dissolution.
01:24:40 Donc qu'est-ce qu'il fait ?
01:24:42 Par peur des émeutes, c'est pour ça qu'elle dit qu'elle a pleuré,
01:24:44 par peur des émeutes, par peur des conséquences,
01:24:46 par peur d'une frente de la police,
01:24:48 on voit un président qui est davantage tétanisé
01:24:50 que dans son ADN originel, qui est plutôt dans l'action.
01:24:52 Moi je dirais qu'il n'est pas...
01:24:54 Je ne le considérerais pas exactement.
01:24:56 Je suis plutôt d'accord avec Olivier Dardigolle
01:24:58 sur le fait qu'à mon avis, il n'est pas apeuré stricto sensu,
01:25:02 mais il est prisonnier de son monde.
01:25:04 Je pense que c'est quelqu'un qui résonne
01:25:06 dans une espèce de tour d'ivoire,
01:25:08 qui est très idéologique,
01:25:10 qui n'est pas quelqu'un qui est en prise,
01:25:12 et son histoire personnelle peut-être l'explique,
01:25:14 avec le peuple français.
01:25:16 C'est quelqu'un qui a toujours regardé les choses
01:25:18 avec une certaine distance.
01:25:20 Et on sent qu'il n'a pas pris conscience
01:25:22 d'abord des peurs générées par ces émeutes,
01:25:24 de l'ampleur des émeutes.
01:25:26 Il n'y a pas un Emmanuel Macron
01:25:28 qui aurait ouvert les yeux sur une réalité sociale,
01:25:30 une détresse d'un côté,
01:25:32 une rage et une colère de l'autre.
01:25:34 Mais quand même,
01:25:36 c'est là où il y a vraiment un problème.
01:25:38 C'est que les deux mandats d'Emmanuel Macron
01:25:40 ont été marqués par des frontes sociales en permanence.
01:25:42 Ça a commencé avec les Gilets jaunes,
01:25:44 ça s'est poursuivi avec la réforme des retraites,
01:25:46 et aujourd'hui ce sont les émeutes de banlieue.
01:25:48 Donc plusieurs catégories de la population française
01:25:50 se sont révoltées, contre révoltées.
01:25:52 Les Gilets jaunes, c'était une révolte.
01:25:54 Les émeutes, quelque part, c'est une révolte,
01:25:56 avec pillage, etc.
01:25:58 Et on a l'impression que le président
01:26:00 continue son petit bonhomme de chemin,
01:26:02 nous explique que sa politique migratoire,
01:26:04 finalement, il ne va pas la changer.
01:26:06 Alors, contre l'avis de la plupart des Français,
01:26:08 soit il ne regarde pas les sondages,
01:26:10 soit il pense que les Français sont des idiots
01:26:12 et que finalement c'est lui qui a raison.
01:26:14 C'est ça le problème d'Emmanuel Macron.
01:26:16 - Mais il promet un grand plan à la rentrée.
01:26:18 - Oui, il promet des grands plans.
01:26:20 C'est le fameux comité de l'éodule du général Lowell.
01:26:22 - Comment pourre le nom politique d'un bleu ?
01:26:24 - C'est toujours, on va faire un grand truc,
01:26:26 et en fait, en réalité...
01:26:28 - Un brut de brume qui accouche d'une souris.
01:26:30 - Sur la presse, c'est pareil,
01:26:32 il convoque des espèces d'États généraux,
01:26:34 tout ça, c'est toujours,
01:26:36 il pense qu'avec des mots,
01:26:38 il ne reste finalement que les éléments de langage.
01:26:40 - Alors, je pense que, pour le coup,
01:26:42 sur les États généraux, il y a une petite idée.
01:26:44 En tous les cas, vu le comité,
01:26:46 ça peut...
01:26:48 Et on salue, bien sûr, M. Deloah.
01:26:50 - Mais c'est vrai qu'on sent tout au long
01:26:52 de cet entretien d'Emmanuel Macron
01:26:54 une distance vis-à-vis des événements,
01:26:56 parce que, à un kilomètre, je pense que s'il avait fait
01:26:58 l'entretien depuis l'Elysée, ça aurait été
01:27:00 exactement la même chose.
01:27:02 Sandrine Rousseau, dans cette interview,
01:27:04 elle qualifie Emmanuel Macron de sorte d'anthropologue,
01:27:06 et je crois qu'elle a un peu raison,
01:27:08 il y a une véritable distance du chef de l'État
01:27:10 qui manque d'empathie, sans doute,
01:27:12 avec les Français, et c'était déjà,
01:27:14 finalement, la même chose après les Gilets jaunes.
01:27:16 Rappelez-vous, après les Gilets jaunes,
01:27:18 il met beaucoup de temps avant de s'exprimer,
01:27:20 il s'était mûré dans le silence,
01:27:22 c'est un peu ce qu'on a vécu, là,
01:27:24 on va passer, traverser l'Atlantique,
01:27:27 direction les États-Unis,
01:27:29 c'est une question qui pourrait changer la face
01:27:31 des prochaines élections présidentielles aux USA,
01:27:33 en 2024.
01:27:35 Donald Trump va-t-il comparaître,
01:27:37 pour complot, à l'encontre de l'État américain,
01:27:40 inculpé mardi pour ses tentatives
01:27:42 d'inverser le résultat
01:27:44 de l'élection présidentielle en 2020,
01:27:46 et tout le monde a en mémoire,
01:27:48 et on va revoir ces images hallucinantes
01:27:50 de l'attaque du Capitole.
01:27:52 On se posera aussi cette question,
01:27:54 si ces inculpations, à répétition,
01:27:56 ne vont pas alimenter une espèce de théorie
01:27:59 qui s'installe aux États-Unis,
01:28:01 c'est-à-dire on veut la peau de Donald Trump
01:28:03 avant les élections de 2024.
01:28:05 Voyons le sujet de Célia Barrault.
01:28:07 Il aura fallu huit mois,
01:28:09 huit mois d'enquête et une centaine
01:28:11 de témoignages plus tard,
01:28:13 la sentence tombe,
01:28:15 l'ancien président américain Donald Trump
01:28:17 est accusé d'avoir tenté de renverser les résultats
01:28:19 de l'élection présidentielle en 2020.
01:28:21 C'est-à-dire, de l'élection de 2020
01:28:23 par des moyens illégaux.
01:28:25 Une tentative marquée notamment par l'invasion
01:28:27 du Capitole le 6 janvier 2021.
01:28:29 Pour l'ensemble des faits qui lui sont reprochés,
01:28:31 l'ancien président américain
01:28:33 devra répondre à quatre chefs d'accusation.
01:28:35 Conspiration contre les États-Unis
01:28:37 pour fraude, malhonnêteté et tromperie.
01:28:39 Conspiration en vue d'entraver
01:28:41 une procédure officielle,
01:28:43 soit le décompte et la certification
01:28:45 de l'élection par le Congrès.
01:28:47 Obstruction d'une procédure officielle.
01:28:49 Conspiration en vue de porter atteinte
01:28:51 aux droits des électeurs.
01:28:53 Dissimulation de comptes de campagne,
01:28:55 recel illégal de documents classifiés.
01:28:57 Donald Trump n'en est pas à sa première inculpation.
01:28:59 Mais celle-ci est sans précédent.
01:29:01 Pour la première fois, un ancien président
01:29:03 est jugé pour avoir porté atteinte
01:29:05 à la Constitution.
01:29:07 Donald Trump doit comparaître ce jeudi à Washington.
01:29:09 Alors même que ce dernier est à nouveau candidat
01:29:11 à la présidence des États-Unis en novembre 2024.
01:29:13 Est-ce que ces accusations
01:29:17 sont sérieuses ?
01:29:19 Oui, elles sont sérieuses.
01:29:21 La vraie question va être
01:29:23 Donald Trump a de très bons avocats.
01:29:25 Aux États-Unis, vous savez,
01:29:27 il y a toujours une énorme bataille judiciaire
01:29:29 et toujours des enjeux incroyables
01:29:31 derrière financiers et autres.
01:29:33 A savoir si une personne s'est conformée
01:29:35 à la légalité ou pas
01:29:37 dans l'exercice de son mandat.
01:29:39 En l'occurrence, on rappelle
01:29:41 c'est à l'époque où Donald Trump
01:29:43 était au pouvoir.
01:29:45 On rappelle c'est à l'époque où Donald Trump
01:29:47 était président des États-Unis.
01:29:49 Donc c'est très grave ce qui lui est reproché
01:29:51 cette fois-ci. Il faut savoir qu'il est
01:29:53 aussi dans deux autres cas
01:29:55 inculpé.
01:29:57 C'est un président qui...
01:29:59 La vraie question qui va se poser,
01:30:01 c'est est-ce que l'accumulation de ces affaires
01:30:03 va faire qu'in fine, Donald Trump pourra
01:30:05 ou non se présenter ?
01:30:07 En plus, il t'arracole dans les sondages, je crois.
01:30:09 Il est en pleine dans tous les sondages.
01:30:11 Son rival qui est Ron DeSantis,
01:30:13 le gouverneur de Floride, lui est
01:30:15 au niveau simplement
01:30:17 de la représentation dans le parti républicain,
01:30:19 la popularité dans le parti républicain,
01:30:21 c'est à 1 contre 5.
01:30:23 Donc Donald Trump est largement en tête.
01:30:25 Il a toujours le capital de votant
01:30:27 qui continue d'ailleurs au passage
01:30:29 à affirmer
01:30:31 que l'élection de
01:30:33 Joe Biden est illégale.
01:30:35 Il y a une majorité des partisans de Trump
01:30:37 qui continuent à l'affirmer.
01:30:39 Ce sont des faits très précis.
01:30:41 Il y a aussi de recours.
01:30:43 Il n'y a pas simplement l'attaque du capital.
01:30:45 Il y a les recours qu'il a fait dans des états comme l'Arizona,
01:30:47 par exemple, en essayant de bloquer le processus,
01:30:49 en faisant pression sur les gouverneurs
01:30:51 pour essayer justement d'inverser la machine judiciaire
01:30:53 et de la tirer à son avantage.
01:30:55 Donc en effet, il y a des choses très graves.
01:30:57 Maintenant, je le répète comme je l'ai dit au début,
01:30:59 il a de très bons avocats.
01:31:01 Ça va se jouer sur parfois
01:31:03 des détails, parfois des recours,
01:31:05 parfois des choses qui vont faire
01:31:07 prolonger parce qu'il ne faut pas oublier
01:31:09 que dans les États-Unis, on peut très bien se présenter
01:31:11 aux élections tout en étant écouté.
01:31:13 C'est le double paradoxe.
01:31:15 C'est une actualité tonitruante
01:31:17 et qui semble très négative, bien évidemment,
01:31:19 pour son horizon politique,
01:31:21 mais qui le renforce au sein du camp des Républicains
01:31:23 ô combien et qui ne...
01:31:25 Il reste la possibilité
01:31:27 que par-delà cette actualité
01:31:29 très lourde pour lui, il puisse quand même se présenter.
01:31:31 Oui, et il n'y a pas que les Républicains, d'ailleurs.
01:31:33 Il y a les déçus de Biden.
01:31:35 Il y a quand même aussi un mouvement de grogne
01:31:37 qui est très important. Il y a aussi la fameuse affaire
01:31:39 d'Unter Biden, de son fils,
01:31:41 qui, même si on n'entend absolument pas parler en France,
01:31:43 est aux États-Unis extrêmement important.
01:31:45 Donc, il n'y a pas que Donald Trump
01:31:47 qui est empitré dans les affaires.
01:31:49 Il y a les outsiders de ces deux personnes qui ont du mal à émerger.
01:31:51 Tout à fait. Ça, c'est vrai.
01:31:53 Ils seront les candidats à ce moment de leur camp.
01:31:55 Sur l'affaire de l'assaut du Capitole, il y a deux affaires.
01:31:57 Il y a celle d'avoir encouragé l'attaque
01:31:59 des personnes du Capitole et ça dessus,
01:32:01 il y a peu de chance que ça passe parce qu'en fait,
01:32:03 il y a une vidéo où il dit explicitement
01:32:05 que c'est pas possible de rentrer chez eux.
01:32:07 Par contre, l'autre affaire où c'est véritablement risqué,
01:32:09 c'est l'affaire où il essaie de faire renverser
01:32:11 l'élection et de faire pression sur les gouverneurs
01:32:13 pour en fait demander à des gens de ne pas voter
01:32:15 pour ce qu'ils avaient dû voter. Parce que ce qui se passe aux États-Unis,
01:32:17 c'est que c'est une élection à deux étapes et il demande aux gens
01:32:19 qui ont été élus de ne pas voter pour Biden, mais de voter pour lui.
01:32:21 Et c'est cette élection-là, en fait, c'est ce renversement
01:32:23 de certification qui pourrait lui conduire.
01:32:25 La question, c'est est-ce qu'il pourrait
01:32:27 véritablement être candidat ? Parce que le procès a lieu en mai 24
01:32:29 et je crois que sur cette affaire-là, il risque l'inégibilité.
01:32:31 Mais écoutez, c'est affaire à suivre, je ne sais pas comment on le dit en anglais.
01:32:35 To be continued.
01:32:37 To be continued, bien sûr. Anglais LV1.
01:32:39 Ce que je vous propose, on va parler de Geneviève Defontenay dans un instant,
01:32:43 mais restons quand même sur le dossier du jour,
01:32:45 puisque j'ai des nouveaux éléments qui nous parviennent
01:32:49 concernant cette audience et le placement en détention provisoire,
01:32:53 ou non, qui va se poursuivre ou non, du policier de la BAC à Marseille,
01:32:58 je vous lis les éléments dont je dispose,
01:33:01 les nouveaux éléments, 8 clous rejetés par le président de la Chambre,
01:33:05 ça je vous l'avais donné, le policier présent dans le box a assuré
01:33:08 n'avoir obéi qu'aux ordres de sa hiérarchie, soit rétablir l'ordre
01:33:12 par tous les moyens. Il a reconnu un tir de LBD devant les magistrats.
01:33:16 Son avocat a appuyé cette version en précisant que rien ne prouvait
01:33:20 que ce tir ait blessé donc Eddy. Eddy n'était pas présent à l'audience.
01:33:24 Son avocat a ensuite pris la parole, a rappelé ses blessures,
01:33:28 assuré que le policier avait menti et que le tir avait été effectué à 3 mètres.
01:33:33 Deux syndicalistes sont présents dans la salle d'audience en soutien,
01:33:37 plus une banderole devant la cour d'appel, soutien aux forces de l'ordre.
01:33:41 Des images dont on pourra vous montrer les éléments intéressants.
01:33:45 Heureusement, en quelque sorte, qu'il n'y a pas ce 8 clous,
01:33:49 parce que ça nous permet d'avoir des éléments factuels.
01:33:52 Et encore une fois, la réalité est bien plus complexe.
01:33:55 Je crois que l'avocat de Eddy est en train de prendre la parole.
01:33:59 Je demande en régie si nous l'avons. Nous ne l'avons pas.
01:34:03 Eh bien, avançons et nous vous présenterons ça un peu plus tard.
01:34:07 Geneviève de Fontenay. Franchement, il faut rendre hommage à Geneviève de Fontenay
01:34:11 qui s'était éteinte à l'âge de 90 ans. C'est un peu la mise de tous les Français.
01:34:15 C'est elle la Miss France. Éternelle Miss France.
01:34:18 Miss France, c'était la France profonde des traditions, du folklore, du terroir.
01:34:23 Voilà ce qu'elle a dit un jour. Elle représentait ces territoires
01:34:26 qui sont aujourd'hui oubliés. Une France parfois en caricature,
01:34:30 qu'on stigmatise, mais qui est aimée par une majorité des Français.
01:34:35 Et c'est pour ça que sa disparition à l'âge de 90 ans nous marque autant.
01:34:40 Voyez le récit signé Marie-Elise Chevalier.
01:34:44 Ça ne vous embête pas qu'on vous demande tout le temps des photos ?
01:34:47 J'ai dit le jour où on ne m'en demandera plus, j'irai Geneviève, rentre dans ta caisse.
01:34:51 Geneviève de Fontenay était une femme d'élégance et de caractère.
01:34:55 Née en 1932, c'est en 1954 qu'elle intègre le comité Miss France,
01:35:00 dont elle claquera la porte en 2010, non sans fracas et sans critiques.
01:35:04 Non, ces genres de discothèques, les costumes folkloriques ne sont plus des vrais costumes folkloriques.
01:35:12 Signe Vételier me disait qu'il faut se moderniser.
01:35:15 Mais j'ai dit que le folklore, ça ne se modernise pas.
01:35:17 Connue pour ses célèbres chapeaux et ses tenues noires et blanches,
01:35:20 Geneviève de Fontenay était également une femme de conviction.
01:35:23 En 2002, elle décide de boycotter l'élection de Miss Mondo Nigeria,
01:35:26 un pays qui vient de condamner à mort une femme pour adultère.
01:35:30 Si seulement les canons de la beauté pouvaient remplacer les canons de la guerre,
01:35:33 mais là pour l'instant, ce n'est pas encore le cas, je crois, malheureusement.
01:35:37 Femme de gauche, elle surprend et crée la polémique en soutenant la Manif pour tous en 2016.
01:35:42 La GPA, c'est un crime pour l'enfant vis-à-vis de l'enfant, un crime.
01:35:47 Puis qu'on arrête de dire des mères porteuses, on ne peut pas dire une mère porteuse,
01:35:50 il faut dire une femme porteuse.
01:35:52 Parce qu'une mère, elle ne peut pas comme ça, quand son enfant arrive, le donner ou le vendre.
01:35:55 C'est impossible.
01:35:57 Libre, affirmée et toujours élégante, la dame au chapeau s'est éteinte à l'âge de 90 ans.
01:36:02 Elle laisse aux Français et à la mode une marque indélébile.
01:36:07 On est en direct avec Jordan Nelux, merci d'être avec nous, cher Jordan.
01:36:12 Vous êtes animateur et les téléspectateurs vous connaissent bien sûr sur C8.
01:36:17 Vous avez même mis votre papillon si célèbre pour nous, c'est très gentil, cher Jordan.
01:36:22 Ce que je vous propose, c'est qu'on écoute une nouvelle fois Geneviève de Fontenay,
01:36:26 que vous connaissiez très bien.
01:36:28 On va découvrir ensemble des séquences que vous nous avez apportées,
01:36:31 des séquences exclusives, inédites, où on est dans l'intimité de Geneviève de Fontenay.
01:36:35 Mais avant cela, écoutons-la parce qu'elle disait "J'aime aller dans les terroirs"
01:36:40 et c'est cette force qui lui permettait d'être aussi proche des Français.
01:36:43 Avec Louis, on allait dans la France profonde, la France des traditions, du folklore, du terroir.
01:36:52 C'était notre vie, ce n'était pas la France people.
01:36:55 Ça avait une espèce de charme qui s'est évanouie, ce n'est plus ça maintenant.
01:37:03 Maintenant, c'est justement un peu de fête sur la scène.
01:37:10 Ce n'est plus vraiment ce que je faisais.
01:37:13 Jordan Deluxe, bonjour. Merci d'être avec nous.
01:37:17 Je vous imagine très émue après cette disparition.
01:37:22 Elle représentait quoi pour vous Geneviève de Fontenay ?
01:37:25 Bonjour Elliot, bonjour à tous.
01:37:28 Merci pour ce petit moment sur CNews.
01:37:31 Elle représentait beaucoup de choses parce qu'en fait, Jordan Deluxe,
01:37:35 le personnage que j'ai créé avec ce fameux nœud papillon,
01:37:37 c'est pour ça que je voulais le mettre aujourd'hui.
01:37:40 On l'avait un petit peu créé ensemble, c'est né comme ça.
01:37:44 Geneviève, c'est un jour, je la rencontre sur le plateau de Laurent Bafi, sur Europe 1.
01:37:51 Et puis là, elle me voit, elle vient me voir à la fin du plateau,
01:37:56 je me souviens très bien de ce moment.
01:37:57 Et puis elle me dit, "Oh Jordan, ce n'était pas trop mal cette petite chronique que vous avez faite."
01:38:02 Parce que j'avais usé un stratagème pour faire une chronique sur Europe 1.
01:38:06 Et puis à la suite, elle m'a donné son numéro de téléphone.
01:38:09 Et puis là, on a commencé à discuter ensemble.
01:38:13 J'avais peur de l'appeler au début, je me souviens, c'était angoissant pour moi.
01:38:17 Et puis un jour, je suis arrivé sur une antenne, sur Voltage,
01:38:21 et puis il a fallu créer Jordan Deluxe, il fallait créer un nom un peu étonnant,
01:38:24 parce que je ne voulais pas garder mon ancien nom de famille, justement, pour me distinguer des autres.
01:38:30 Et c'est là qu'elle m'a dit, "Ecoute Jordan, il faudrait que tu trouves quelque chose de bien."
01:38:35 Et c'est toute cette histoire où j'étais dans un fast-food et j'ai trouvé le nom Deluxe.
01:38:38 Et je me suis dit, "Tiens, si je me mettais comme Geneviève,
01:38:41 c'est vrai ce côté un peu noir et blanc avec le nœud papillon."
01:38:44 Et elle est devenue ma marraine de télévision, comme ça, elle me donnait tous les numéros de téléphone.
01:38:48 Pratiquement, je me souviens, je venais chez elle à Saint-Cloud,
01:38:51 et puis elle me donnait tous les numéros.
01:38:52 Elle me dit, "Tu l'appelleras de ma part, puis tu vas l'appeler de ma part."
01:38:55 Elle est extrêmement gentille, elle représente tout.
01:38:58 Et puis il y a plein de choses que j'ai gardées de ces moments avec elle,
01:39:00 parce que je sais qu'elle détestait, par exemple, que je me laisse pousser la barbe.
01:39:04 Ça, c'est des choses, elle disait, "L'élégance, c'est ça, on ne doit pas cesser de pousser la barbe."
01:39:08 On est toujours tirés à quatre épingles, nœud papillon, noir, blanc.
01:39:11 C'est pour ça qu'elle était toujours en noir et blanc.
01:39:13 D'ailleurs, c'est parce que ce sont deux couleurs qui sont indémodables,
01:39:17 et elle avait énormément raison là-dessus.
01:39:20 Elle m'a appris beaucoup de choses.
01:39:21 Donc, c'est énormément de peine et l'impression de perdre une petite partie de moi
01:39:26 et de ce personnage que j'ai créé en apprenant sa disparition.
01:39:29 Vous l'avez interrogée à de nombreuses reprises, Jordan,
01:39:34 notamment en 2021, où elle parle de la mort.
01:39:39 Elle ne supporte plus célébrer son anniversaire,
01:39:44 et elle l'a expliqué face à vous.
01:39:46 On regarde cette séquence.
01:39:47 - T'as des questions ?
01:39:52 - Oui, t'inquiète pas, on va en parler.
01:39:55 - C'est pas la bonne séquence, c'est la séquence qu'on voulait vous montrer juste après.
01:40:00 Je le demande en régie, est-ce qu'on a cette séquence où elle parle de la mort, de son âge ?
01:40:08 On ne l'a pas.
01:40:09 Est-ce qu'on pourrait aller dans l'autre conducteur pour la récupérer ?
01:40:12 Voyons d'abord cette séquence où vous êtes, cher Jordan, au plus près d'elle,
01:40:18 on va dire dans son intimité.
01:40:21 Vous allez l'interviewer, vous allez l'interroger.
01:40:24 Vous avez filmé les coulisses et on découvre une jeune vieille de Fontenay
01:40:29 qui finalement a été, peut-être vous allez me le dire,
01:40:32 la même en privé que face caméra.
01:40:35 Regardez cette séquence.
01:40:37 - T'as des questions ?
01:40:40 - Oui, t'inquiète pas, on va en parler.
01:40:43 On les a tes sujets.
01:40:45 Ça va chauffer ou pas pour la dernière ?
01:40:47 - Ah, bah ça va chauffer.
01:40:49 - J'avais pris mes gants, j'aurais pu peut-être les mettre.
01:40:56 - Tu veux ?
01:40:58 - Ils sont dans mon sac.
01:40:59 - Je peux te les chercher.
01:41:00 - Tu te fouilles dedans, c'est noir.
01:41:05 - Voilà, c'est plus chic.
01:41:07 - C'est bon ?
01:41:15 - Go.
01:41:16 - Je préfère la voir quand même.
01:41:18 - C'est beau.
01:41:19 - C'est fiori, mon petit.
01:41:20 - C'est la maman de Luce qui m'a offert cet Olivier.
01:41:25 Vous avez vu comme il a grandi ?
01:41:27 - Ah, la bambou, oui, c'est beau l'Olivier en plus.
01:41:29 - Il va arriver dans son balcon.
01:41:31 - Elle va pouvoir se dessiner.
01:41:33 - C'est un beau jardin.
01:41:34 - Oui !
01:41:35 - C'est un bon jardin.
01:41:36 - Magnifique.
01:41:37 - Parce qu'avant, c'était la résidence qui faisait la plate-banque.
01:41:42 - Oui, oui.
01:41:43 - Et j'ai planté un Olivier.
01:41:44 - Oh, mon dieu, un Olivier.
01:41:46 Et c'est ton petit seau que tu fais avec Geneviève.
01:41:50 - Ah, voilà.
01:41:51 - Mais attends, t'en fous partout, là.
01:41:55 - T'as personne, là.
01:41:56 - Mets-toi à côté, Jordan.
01:41:58 - C'était il y a combien de temps, Jordan Deluxe, ces petites séquences ?
01:42:01 Et on voit l'intimité, la proximité que vous avez avec elle.
01:42:04 - C'est il y a quelques mois.
01:42:08 Ça me fait beaucoup d'émotion parce que c'est vrai qu'on n'avait pas l'impression qu'elle allait partir.
01:42:14 On n'avait pas l'impression qu'elle allait partir.
01:42:17 Et c'était vraiment quelqu'un de très gentil.
01:42:21 Et ça, de revoir ses images, ça me prend au cœur de l'émotion
01:42:25 parce qu'elle avait ça.
01:42:28 Je voulais que vous voyiez ça aussi, parce que c'est ses images de chez elle.
01:42:31 Et vous voyez, elle gardait toujours cette élégance.
01:42:34 Elle ne voulait pas bouger.
01:42:35 Elle était toujours comme ça, avec cette angoisse de la mort.
01:42:38 Vous en parliez tout à l'heure.
01:42:39 Et c'est la séquence peut-être qui arrivera tout à l'heure.
01:42:41 Vous verrez à quel point elle en avait peur.
01:42:43 Et j'espère que ça s'est bien passé parce que c'est ce que j'espère.
01:42:47 Parce que c'est quelque chose dont elle parlait souvent.
01:42:49 Pour revenir sur Geneviève dans la vie privée et comment elle est,
01:42:52 ces images où on la voit en train de se mettre du rouge à lèvres,
01:42:56 c'est elle, c'est l'élégance jusqu'au dernier moment.
01:42:59 À chaque fois qu'elle avait un petit miroir dans son sac,
01:43:02 elle regardait son miroir et elle essayait de regarder si elle était bien,
01:43:05 si elle n'avait pas du rouge à lèvres qui allait à droite ou à gauche,
01:43:09 si les ongles étaient bien faits.
01:43:11 Elle mettait toujours des petits gants parce que vous ne voulez pas montrer
01:43:14 ses mains qui forcément, avec le temps, changent.
01:43:17 On connaît les maladies qui arrivent avec la vieillesse.
01:43:20 C'est pour ça qu'elle avait toujours des gants noirs.
01:43:22 Geneviève, c'est une quantité de secrets pour rester élégante en toutes circonstances.
01:43:26 Geneviève, c'est des moments assez étonnants au restaurant.
01:43:30 Quand elle arrive ou elle essaye d'enlever les assiettes des serveurs
01:43:34 parce que les assiettes sont trop lourdes.
01:43:36 Elle fait un "non, vous ne pouvez pas avoir une assiette comme ça, super lourde.
01:43:39 C'est quoi ? C'est des ardoises. Je vais voir le patron."
01:43:41 Puis elle va voir le patron et dit "mais qu'est-ce que vous faites vivre à vos employés ?".
01:43:44 C'est que des miroirs comme ça, à la fois très drôles et super touchants.
01:43:48 Geneviève, c'est aussi Geneviève à la Mêle-Bont.
01:43:51 C'est aussi Geneviève un peu seule.
01:43:53 Il faut le dire, il ne faut pas avoir peur de le dire.
01:43:55 C'est pour ça que j'ai beaucoup d'affection pour les gens qui sont âgés.
01:44:01 C'est pour ça que j'adore les inviter dans mon émission sur C8.
01:44:04 C'est parce que c'est des gens aussi qui se retrouvent seuls quand la gloire est passée.
01:44:07 Alors Geneviève, la gloire n'était pas passée.
01:44:09 Mais c'est vrai que la fin de Miss France a été terrible.
01:44:13 Elle en parlait tout le temps.
01:44:14 C'était un sujet de conversation qui revenait à chaque moment dans sa vie
01:44:19 quand on la rencontrait dans l'intimité.
01:44:21 Donc c'est vrai que c'est énormément d'émotion et à la fois quelqu'un qui, je pensais, était éternel.
01:44:28 Mais je pense que tous les Français avaient également cette sensation.
01:44:33 Et ce qui est particulier, c'est que vous la connaissiez, vous étiez au plus près d'elle
01:44:38 et vous aviez cette sensation-là.
01:44:40 Et les Français qui ne la connaissaient pas, bien sûr, avaient le sentiment d'avoir grandi, évolué
01:44:45 avec cette symbolique d'une autre France, d'une France d'hier, disait-on tout à l'heure.
01:44:52 Merci beaucoup Jordane Deluxe.
01:44:54 C'était important de rendre hommage ce matin à Geneviève de Fontenay.
01:44:57 Merci à tous les quatre pour cette émission.
01:45:00 Merci à toutes les équipes en régie et à la préparation.
01:45:04 L'info se poursuit sur CNews.
01:45:05 On se retrouve ce soir.
01:45:06 - Merci. - Merci.
01:45:07 [Musique]

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