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Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:00 Il est bientôt 19h. Bonsoir à tous. Merci d'être avec nous en direct sur CNews dans Face à l'Info.
00:05 Tout de suite, je vous présente mes invités ainsi que les thèmes du jour, mais avant, le rappel de l'actu avec vous.
00:10 Félicité Kindoki, bonsoir à vous.
00:12 Bonjour, bonjour à tous.
00:14 À la une de ce journal, les suites de l'enquête sur l'incendie de Grasse.
00:18 Le principal suspect est passé aux aveux.
00:21 Lors de sa garde à vue, l'homme de 47 ans a reconnu être à l'origine de l'incendie.
00:25 Il dit avoir jeté une cigarette non éteinte dans la cage d'escalier de l'immeuble de 5 étages.
00:30 Dans ce drame survenu ce dimanche, trois personnes sont décédées et trois autres ont été grièvement blessées.
00:36 À présent, les suites de l'agression de ce médecin généraliste à Nice.
00:40 Lundi, l'agresseur présumé a été auditionné en comparution immédiate,
00:44 mais il a demandé le renvoi de son procès pour préparer sa défense.
00:48 Dans la foulée, le mis en cause a été remis en liberté.
00:51 La victime ne comprend pas cette décision de justice.
00:54 Enfin, dans l'actualité internationale, l'incendie dans le parc national de Ténérife,
01:00 autour du volcan du Montéide.
01:01 Les autorités ont ordonné l'évacuation de quatre villages au Canary.
01:05 Des moyens supplémentaires ont été demandés par la présidente du conseil de Ténérife.
01:09 Merci, cher, félicité avec nous pour vous accompagner ce soir dans Face à l'info.
01:15 Alexandre de Vécu, bonsoir.
01:17 - Bonsoir.
01:17 - Bien être avec nous, journaliste au Figaro.
01:19 À côté de vous, Régis Le Saumier.
01:20 Bonsoir, merci d'être avec nous, directeur de la rédaction de Omerta.
01:23 Vous êtes le puni du soir, vous avez préparé...
01:25 - Oui, deux, oui, beaucoup travaillé.
01:27 - Ce soir.
01:28 - Sous la chaleur.
01:29 - Effectivement, Judith Vintraud, bonsoir.
01:31 Merci d'être avec nous, grand reporter au Figaro.
01:33 Magazine, au menu de Face à l'info, ce soir, on fera le point sur la situation
01:39 ô combien chaotique au Niger.
01:40 Une intervention militaire avait été autorisée par la CDAO.
01:44 Union africaine s'y oppose finalement.
01:45 Que va-t-il donc se passer sur place ?
01:48 Ce sera avec Régis Le Saumier.
01:50 L'actualité internationale, également avec Judith Vintraud.
01:53 On évoquera cette interview apparaître ce week-end dans le Figaro magazine.
01:56 Interview de Nicolas Sarkozy dans laquelle l'ancien chef de l'État
02:00 plaide notamment pour une sortie du conflit par le haut.
02:04 Conflit entre la Russie et l'Ukraine.
02:07 On évoquera également dans Face à l'info la polémique autour des universités
02:10 d'été d'Europe Ecologie Les Verts.
02:12 Leur invité cette année, le rappeur Medin.
02:15 L'artiste qui est au cœur d'une passe d'art, notamment sur les réseaux sociaux
02:18 avec l'essayiste Rachel Khan.
02:20 Ce sera avec vous, Alexandre Devecchio.
02:21 Et puis enfin, un petit peu de bonheur dans le malheur.
02:24 Vous le savez, les Françaises ont été éliminées de la Coupe du monde de football féminine.
02:27 Malgré la défaite, elles ont battu un record d'audience.
02:30 Le foot féminin trouve enfin sa place et ce sera en fin d'émission avec Régis Le Saumier.
02:49 Merci d'être avec nous en direct sur CNews dans Face à l'info.
02:51 Régis Le Saumier, on va débuter avec vous.
02:54 Vous avez choisi ce soir de revenir sur la situation au Niger.
02:58 Plus de trois semaines après le coup d'État qui a porté au pouvoir le général Tchiani.
03:02 La semaine dernière, on apprenait que la CDAO avait décidé d'autoriser une intervention militaire.
03:08 L'Union africaine vient de s'y opposer et désormais, c'est la confusion.
03:12 Ah oui, c'est la confusion.
03:13 Alors, c'est une réunion qui ne s'est pas faite tout à fait pacifiquement.
03:18 Elle s'est tenue donc lundi et elle a été confirmée.
03:20 Donc ce qui a été dit lundi a été confirmé aujourd'hui, mercredi.
03:25 Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a été très, très agitée.
03:27 Elle a duré près de dix heures, cette réunion.
03:29 Je vais vous expliquer un petit peu pourquoi.
03:31 Il s'agissait d'une réunion du CPS, le Conseil de paix et sécurité.
03:35 C'est l'organe décisionnel permanent de l'Union africaine.
03:39 Alors, cette décision, ça a été d'exclure toute intervention militaire contre les putschistes de Niamey.
03:46 Également, aussi à l'endroit des putschistes, le Niger est aujourd'hui suspendu de toutes les activités de l'Union africaine.
03:54 Mais c'est surtout la première information qui est importante.
03:57 Alors, qu'est ce que c'est que le CPS ?
03:59 Le CPS fonctionne un petit peu comme le Conseil de sécurité de l'ONU pour l'Afrique.
04:04 Il comprend 15 membres et les décisions doivent être prises à l'unanimité.
04:08 C'est pour ça qu'il y a eu énormément d'échanges, énormément de propos, de tensions.
04:14 La CDAO, à l'inverse, est plutôt un organisme économique, une structure économique, un peu sur le modèle de l'Union européenne.
04:21 Donc, il y a deux pôles qui...
04:24 Alors, cette décision de la CPS est un coup de tonnerre parce qu'évidemment, elle va, comme vous l'avez souligné,
04:30 à l'encontre de celle prise par la CDAO une semaine plus tôt,
04:34 qui avait ordonné l'activation de sa force tout en disant quand même "privilégier le dialogue".
04:39 Là, on avait déjà mis des conditions.
04:42 L'intervention, on a su, à partir du moment de l'énoncé de l'intervention,
04:46 on parlait de projet d'intervention, on savait que ça n'allait pas se passer dans l'heure.
04:52 Ça ne s'est toujours pas passé, mais ce coup d'éclat de l'Union africaine vient tout à coup fragiliser la CDAO.
05:00 Parce que sans le soutien de l'Union africaine, une intervention militaire n'a en réalité aucune chance d'aboutir.
05:06 L'état de fait qui prévaut à Niamey depuis le renversement du président Basoum semble s'imposer.
05:12 Et en fait, les poutchistes gagnent du temps et le temps joue pour eux.
05:17 Alors déjà, on a remarqué que la jeinte ne fléchit devant aucune sanction économique.
05:22 Le retrait de la France, celle de l'aide française et de l'Europe sont pourtant conséquents et très coûteux pour le Niger.
05:30 Mais ces menaces ne semblent pas lui faire peur.
05:33 En revanche, à mesure que la crise se prolonge, c'est l'unité des pays africains qui se fissure.
05:37 Au départ, la jeinte paraissait fragile.
05:40 Il y avait un conglomérat de gens avec des intérêts antagonistes.
05:44 On s'était dit ça ne va pas tenir.
05:46 Ce général Tchéani, il était un peu contesté.
05:49 Puis autour de lui, il y avait des personnes qui n'étaient pas forcément d'accord avec lui.
05:52 Donc il y avait un assemblage assez fragile.
05:55 Le problème, c'est qu'au fur et à mesure que ça se maintient,
05:59 ce sont les institutions africaines désormais qui se fissurent et l'unité des pays,
06:05 au départ pour condamner, une grande partie des pays pour condamner le putsch.
06:11 Alors la CDAO, il faut savoir qu'historiquement, depuis 2020, elle est à rude épreuve.
06:16 Elle a vraiment perdu depuis août 2020, premier putsch au Mali.
06:21 Elle a déjà suspendu le Mali.
06:23 Ensuite, il y a eu le putsch en Guinée.
06:25 Il y a eu le putsch au Burkina Faso.
06:28 Et là, on est au quatrième putsch.
06:30 Donc ces pays-là ont été, comment dire, suspendus.
06:35 Et or, par le passé, la CDAO avait permis des interventions.
06:41 On se souvient de la Sierra Leone, on se souvient de la Gambie.
06:44 Et il y avait eu une unité à l'époque pour soutenir ces opérations militaires.
06:47 Aujourd'hui, il y a de profondes divergences.
06:50 Alors les raisons sont un peu différentes de l'époque des interventions en Sierra Leone et en Gambie.
06:56 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, certains dirigeants craignent leurs opinions publiques.
07:00 On a vu cette contamination des coups d'État militaires en Afrique,
07:05 avec des putschistes souvent soutenus par leur pays.
07:08 Pour le Niger, c'est un peu difficile de savoir s'il y a une majorité du pays qui soutient les putschistes.
07:13 En tout cas, ils ont des partisans.
07:15 C'est aussi que le président Basoum, qui a été déchu, a lui aussi des partisans.
07:19 Donc c'est difficile de savoir pour le Niger.
07:21 Mais pour le Mali, il est assez vite apparu que les colonels putschistes étaient soutenus.
07:27 Le Burkina Faso également.
07:28 Son jeune leader, Ibrahim Traoré, jouit d'une énorme popularité aujourd'hui.
07:32 Il se prétend le descendant de Thomas Sankara, figure historique des révolutionnaires africains.
07:38 Donc il est...
07:39 Voilà, là, pour le Niger, on ne sait pas.
07:42 Mais certains pays se disent "ce qui est arrivé au Niger pourrait arriver chez moi".
07:46 Donc craignent leurs opinions publiques.
07:49 La question...
07:50 Et chaque pays juge la question nigérienne à l'aune de ses intérêts,
07:55 voire surtout à l'aune des intérêts de ses dirigeants.
07:58 C'est notamment le cas du Nigeria qui est très divisé sur la question.
08:00 Exactement.
08:00 Son président, Tinoubu, a encouragé à l'intervention,
08:04 mais déjà, son Sénat l'a désavoué, a voté contre cette intervention.
08:08 Il fait face aussi à une crise politique interne très grave.
08:12 Il vient...
08:13 Ça ne fait pas très longtemps qu'il est au pouvoir.
08:15 Il y a des rumeurs de coups d'État en ce moment au Nigeria.
08:20 Possible.
08:21 Ça n'aide pas beaucoup pour arriver à une décision
08:24 et à mener une intervention quand on sait que le Nigeria,
08:27 c'est quand même le gros des troupes.
08:29 C'est une armée rodée qui a les capacités de mener une opération.
08:34 Alors l'autre pays, c'est évidemment le Tchad.
08:37 Le Tchad est aux abonnés absents, comme l'Algérie, qui partage...
08:41 Mais ça, l'Algérie, on s'y attendait.
08:43 L'Algérie partage 1000 km de frontières avec le Niger
08:46 et s'oppose fermement à toute opération militaire.
08:48 Le Tchad, lui aussi, est un voisin puissant.
08:51 Il refuse de prendre parti.
08:53 D'ailleurs, il s'est passé quelque chose mardi à N'Djamena.
08:58 Mahatma Idris Déby, le fils d'Idris Déby,
09:04 qui aujourd'hui est au pouvoir au Tchad,
09:07 il avait mené, on se souvient, une médiation au premier jour du coup d'État.
09:11 Il a été le premier président à recevoir le nouveau chef du gouvernement nigérien.
09:16 C'est un peu une façon d'enterriner la nomination des poutchistes.
09:21 Alors, on sait que Mahatma Idris Déby s'était rendu à Niamey.
09:26 Ça avait été la première tentative d'essayer de négocier avec les poutchistes.
09:32 Ça avait été décidé juste à la sortie de la réunion de la CDAO.
09:36 Le problème, en fait, avec lui, c'est qu'on peut se demander à l'époque
09:41 quel pouvait bien être le crédit d'un dirigeant, lui-même au pouvoir,
09:44 à l'issue d'un poutch qui a conduit à l'assassinat de son père
09:47 et qui, comme les jeunes maliennes burkinabées et guinéennes,
09:50 s'était engagé à une transition vers un pouvoir civil,
09:54 la tenue d'élection, et n'a évidemment pas tenu sa promesse.
09:57 Donc, ça a été la première tentative, mais ça n'a pas abouti.
10:01 Et aujourd'hui, tout est bloqué.
10:03 Cette décision arrive un petit peu pour...
10:07 Il n'y a plus de possibilité d'intervention, en tout cas,
10:09 d'intervention militaire pour ceux qui auraient voulu soutenir
10:12 et remettre le président Bassoum dans son rôle de président.
10:18 Ce qui est plutôt une mauvaise nouvelle,
10:20 voire même une très mauvaise nouvelle pour la France.
10:21 Oui, alors c'est une mauvaise nouvelle pour la France
10:23 parce qu'il est difficile d'imaginer à long terme
10:26 le maintien de la présence française, vous savez, avec notre base
10:28 que nous avons en Niamey, avec la junte au pouvoir
10:32 telle qu'elle est aujourd'hui, ça paraît quasiment impossible.
10:35 Les poutchistes ont ouvert la boîte de Pandore, on le voit bien.
10:41 Il y aura peut-être une désintégration de la CDAO à cause d'eux.
10:44 Évidemment, ça fait tous les intérêts de la Russie et de la Chine
10:47 qui capitalisent, les Russes en particulier.
10:50 Ils sont en embuscade, ils nous ont habitués à ça depuis 2016.
10:54 Il faut rappeler les conditions de l'arrivée des Russes,
10:57 dans notre précaré, on va dire.
10:58 C'est la fin de l'opération Sangharis en République centrafricaine,
11:03 en 2016, qui a vu l'arrivée de la ministre Wagner.
11:06 Ensuite, il y a eu le coup d'État au Mali en août 2020.
11:10 Et en fait, les Russes récoltent à chaque fois
11:13 le fruit de nos déboires en Afrique.
11:15 Quant aux Américains, eux, ils n'entendent pas quitter le Niger.
11:19 Est-ce qu'on peut parler d'une guerre froide,
11:21 d'une nouvelle guerre froide dont la France ferait les frais ?
11:23 Oui, parce qu'un des objectifs de maintien des Américains
11:26 sous couvert d'activités de surveillance, de groupes djihadistes, etc.
11:30 Évidemment, c'est de contrer, comme à la grande époque
11:33 de l'affrontement entre l'Union soviétique et les États-Unis,
11:37 l'influence et l'extension de cette influence russe en Afrique.
11:40 Ce à quoi on assiste aujourd'hui n'est pas nouveau.
11:44 Dans les années 60, au moment de l'indépendance,
11:46 beaucoup de ces pays, dont la plupart de ceux dont on parle là,
11:50 ont versé dans le bloc soviétique.
11:51 Ça ne veut pas dire que les Américains n'avaient pas de relation avec eux.
11:54 Il y avait une véritable compétition pour essayer de s'attirer les faveurs.
11:58 Alors, la situation, évidemment, n'est pas la même pour les USA.
12:01 Les USA ont une base stratégique à Gaddes par rapport à nous.
12:05 Au Niger, ils seraient bien contents de rester dans le pays.
12:08 Ils n'ont, et c'est là où le langage diplomatique est important,
12:12 jamais qualifié la prise de pouvoir du colonel Chani de coup d'État ou de putsch.
12:17 Ils ont assuré aussi n'avoir aucune information
12:20 qui indiquerait que les Russes y sont liés d'une quelconque façon.
12:23 C'est étonnant, mais en fait, c'est comme s'ils souhaitaient ménager les putschistes
12:27 pour la suite, ne pas leur coller une étiquette pro-russe
12:31 qui les mettrait définitivement dans le camp de Moscou.
12:36 On sent bien qu'il y a ça.
12:37 Ils ont surtout dépêché sur place à Niamey la numéro deux du secrétariat d'État,
12:41 Victoria Nuland, vous savez, celle qui était à Médane en 2014 en Ukraine.
12:46 Elle n'a pas été reçue par les dirigeants du putsch,
12:48 mais elle a quand même rencontré un général et ce général est extrêmement important.
12:52 Il s'agit de Moussa Salahou Barmou, qui a longtemps été courtisé par Washington
12:56 parce que c'était le partenaire nigérien de Washington contre l'extrémiste djihadiste.
13:02 C'est celui qui a formé l'armée, qui a fait que les Américains ont formé l'armée nigérienne.
13:09 Parce qu'on imagine que parce que la France est présente là-bas,
13:12 c'est la France qui a formé l'armée.
13:14 En fait, en réalité, ce sont les États-Unis.
13:16 Grâce à ce général, donc en fait, ils ont quelqu'un dans la place.
13:19 On a découvert que lui, il est avec les gens du putsch et il fait l'intermédiaire.
13:23 Alors du côté américain, c'est un peu une reconnaissance de facto
13:29 de l'autorité des putschistes par Washington.
13:31 Et donc, comme je le disais, une grosse partie de l'armée nigérienne a été formée par eux.
13:35 Donc ils sont un peu chez eux.
13:36 Conclusion, Régis, que va-t-il se passer ?
13:39 Alors l'option militaire, l'option militaire,
13:42 même si elle est souhaitée par certains,
13:44 elle n'a toujours pas complètement disparu.
13:47 Un règlement diplomatique non plus.
13:49 Les Américains poussent un règlement diplomatique.
13:52 Est-ce qu'on continue à pouvoir voir un petit peu
13:55 comment on peut arranger les choses et temporiser ?
13:59 Il y a juste une nouveauté, c'est que jeudi à Accra, au Ghana,
14:03 donc il y aura une réunion de jour des chefs d'État-major,
14:06 cette fois de la CDAO, pour de nouveau évoquer la possibilité d'une intervention militaire.
14:12 Cette intervention militaire, vous l'avez bien compris
14:14 avec la démonstration que je viens de faire,
14:16 elle semble de plus en plus hypothétique.
14:18 Merci beaucoup, cher Régis.
14:20 On suivra bien évidemment ces nouvelles informations
14:22 et donc ces sommets, j'allais dire,
14:26 des chefs d'État-major de la CDAO à venir.
14:30 Judith Vintraube, je me tourne vers vous
14:32 parce que le Figaro magazine publie ce week-end une interview
14:37 de l'ancien chef de l'État, Nicolas Sarkozy,
14:39 où il plaide notamment pour une sortie par le haut de la guerre en Ukraine.
14:43 Pourquoi maintenant ? Pourquoi maintenant en plein mois d'août ?
14:46 Alors, l'interview est déjà en ligne sur le site lefigaro.fr, je le signale.
14:51 Nous l'avons rencontrée à l'occasion de la sortie du troisième volume,
14:56 le 22 août, de ses « Mémoires politiques ».
14:58 Ça s'appelle « Le temps des combats ».
15:00 Mais en fait, dans l'interview, il a tenu à nous parler de la situation en Ukraine
15:05 parce qu'il est extrêmement inquiet de ce qui s'y passe.
15:10 Il y a bientôt un an et demi que la Russie a envahi l'Ukraine.
15:14 Les morts s'additionnent et le conflit s'enlise.
15:18 La contre-offensive ukrainienne a commencé il y a deux mois.
15:23 Les attaques de part et d'autre, il y en a eu encore aujourd'hui,
15:26 sont quasi quotidiennes, sans qu'aucune n'ait d'influence décisive
15:32 sur l'évolution du conflit.
15:34 Vladimir Poutine semble, je parle vraiment avec précaution,
15:39 avoir corrigé en partie les défaillances de son organisation militaire.
15:43 Vous vous souvenez que l'année dernière, à la fin de l'été,
15:46 des sources américaines évaluaient à 700 000 minimum
15:50 le nombre de jeunes hommes qui avaient fui le pays,
15:54 de peur d'être enrôlés.
15:56 Ils ne voulaient pas faire cette guerre.
15:58 Alors apparemment, le mouvement s'est tari.
16:02 En juin, Poutine a eu à affronter la rébellion de la ministre Wagner,
16:07 qui l'a matée.
16:09 Aujourd'hui, d'après les spécialistes, l'armée russe est plus opérationnelle
16:14 et plus motivée.
16:17 En face, chez Vladimir Zelensky, il y a de sérieuses difficultés,
16:21 en revanche, notamment de recrutement.
16:24 Il en rejette en partie la faute à la centaine de fonctionnaires
16:29 chargés de réaliser la conscription.
16:32 Et du coup, il a décidé de les punir en les expédiant au front
16:37 et en les remplaçant dans les bureaux par des soldats blessés.
16:42 Il est assez peu probable qu'ils aillent au combat avec enthousiasme.
16:46 L'Occident, nous, en particulier, mais tout l'Occident,
16:51 les États-Unis, l'Europe, bien sûr, avons soutenu l'Ukraine dès le début
16:56 et on continue à le faire.
16:58 Jeudi dernier, Joe Biden a demandé au Congrès américain
17:01 de voter une aide supplémentaire de 13 milliards de dollars
17:05 à des fins d'aide militaire.
17:07 Ce sont des dépenses militaires.
17:09 Mais la contre-offensive ukrainienne qu'attendaient les Alliés
17:14 a été lancée avec retard.
17:16 Il y a eu les élections américaines, les divergences quand même au sein de l'Europe.
17:21 Et puis, tout bêtement, des techniques nécessaires pour livrer les matériels
17:25 et former les Ukrainiens à leur utilisation.
17:28 Tout ça, ça a profité à la Russie et c'est la raison pour laquelle
17:32 Nicolas Sarkozy a décidé de prendre parti.
17:34 Et justement, que propose-t-il Nicolas Sarkozy ?
17:36 Eh bien, il est très pessimiste sur les chances de victoire de l'Ukraine.
17:41 Il pense qu'elle n'arrivera pas à reprendre les territoires conquis par les Russes,
17:45 en tout cas, certainement pas dans leur totalité.
17:48 Il n'exclut pas que le conflit soit provisoirement gelé,
17:53 c'est le mot qu'il utilise,
17:55 mais dans ce cas, dit-il, il éclatera fatalement à nouveau.
18:00 C'est pour éviter cette situation qu'il propose cette sortie par le haut
18:04 dont vous parliez en introduction.
18:08 Quelle est-elle ?
18:09 Convaincre les Ukrainiens et les Russes de négocier un compromis territorial
18:13 qui serait enterriné par des référendums.
18:17 Le tout, évidemment, sous le contrôle de la communauté internationale.
18:20 Il estime qu'il faudrait aussi appliquer cette méthode en Crimée,
18:26 où il dit qu'un espoir de retour en arrière,
18:29 c'est-à-dire avant l'annexion russe, serait illusoire.
18:34 Une proposition qui va donc à l'encontre de la stratégie de l'Union européenne
18:39 et stratégie américaine également.
18:40 Tout à fait, mais la parole de Nicolas Sarkozy est libre
18:43 et il a pour lui son expérience des rapports avec Vladimir Poutine.
18:48 Il conteste que le président russe soit devenu irrationnel,
18:51 comme on peut le lire parfois.
18:53 Il est sûr qu'on peut toujours lui parler,
18:55 comme il l'a fait lui-même d'ailleurs en 2008,
18:57 quand il a négocié avec lui le retrait des chars russes
19:00 qui avaient commencé à envahir la Géorgie.
19:03 Il dit, je parle de Nicolas Sarkozy,
19:05 "Nous avons besoin des Russes et ils ont besoin de nous".
19:08 Il n'a aucune indulgence pour les votes en guerre,
19:11 tous ceux qui clament qu'il faut aller jusqu'au bout,
19:14 donc américains et européens.
19:16 D'ailleurs, il ne sait pas ce que c'est que ce bout.
19:18 Il aimerait bien qu'on le définisse parce qu'il est convaincu que,
19:21 je cite, "faire la guerre sans la faire n'est pas tenable".
19:26 Quant à ses divergences avec les Alliés, il les assume complètement.
19:30 Il est en profond désaccord avec le discours tenu par la Commission européenne.
19:35 Ses représentants, sa présidente Ursula von der Leyen en tête,
19:39 ont redit en juin que l'Ukraine avait vocation à rejoindre l'Union européenne.
19:43 Selon Nicolas Sarkozy, l'Ukraine est un trait d'union entre l'Ouest et l'Est
19:48 et il faut qu'elle le reste.
19:50 Il les accuse même de faire des promesses fallacieuses
19:52 qui ne seront pas tenues,
19:55 parce que l'Ukraine doit rester un pays neutre.
19:57 Il propose de garantir sa sécurité par un accord international solide.
20:02 Quant aux États-Unis, il affirme que sur l'Ukraine,
20:06 les intérêts européens ne s'alignent pas sur les intérêts américains.
20:12 C'est un petit peu ce que disait Emmanuel Macron il n'y a pas si longtemps.
20:14 Oui, et d'ailleurs Nicolas Sarkozy le souligne,
20:17 il le félicite même d'avoir eu une bonne intuition
20:20 et il regrette qu'il ait progressivement durci le ton.
20:23 Selon lui, Emmanuel Macron a cédé à la pression des pays de l'Est
20:28 et c'est une erreur.
20:30 Mais Nicolas Sarkozy pense que l'évolution de la situation sur le terrain,
20:33 je parle de la situation militaire, peut encore faire changer les choses.
20:40 Je tiens à souligner qu'il ne fait preuve d'aucune indulgence non plus
20:45 vis-à-vis de Vladimir Poutine.
20:47 Il affirme très nettement et dans ses termes,
20:50 il a eu tort d'envahir l'Ukraine, mais il ajoute,
20:54 une fois qu'on a dit ça, il faut avancer et trouver une sortie.
20:58 Merci, chère Judith.
21:01 Régis, c'est un petit peu votre credo,
21:03 j'allais dire l'actualité internationale,
21:05 et surtout ce terrain entre l'Ukraine et la Russie.
21:09 Nicolas Sarkozy est très pré-spécimiste,
21:11 c'est ce que vous avez dit Judith,
21:13 quant aux chances de victoire de l'Ukraine,
21:15 vous rejoignez ce constat ?
21:17 Alors, je n'ai pas eu le loisir, j'ai vu quelques passages
21:19 et je remercie Judith de nous avoir expliqué
21:23 le contenu de cette interview.
21:25 Je trouve que c'est intéressant de la part de Sarkozy,
21:27 parce que ce qui manque aujourd'hui,
21:29 on reste toujours quand même dans une analyse
21:32 et une vision du conflit extrêmement polarisé,
21:35 et il nous manque des hommes d'expérience
21:36 qui peuvent justement aller parler aux deux parties.
21:40 Et je pense que Sarkozy fait partie de ces hommes d'expérience,
21:44 également François Hollande,
21:45 avec la négociation des accords de Minsk,
21:48 Angela Merkel aussi,
21:50 ça fait partie de gens qui ont négocié pendant très longtemps,
21:54 François Hollande a mené des négociations marathon
21:58 pour les accords de Minsk avec Vladimir Poutine.
22:01 Il y a aussi des gens aux Etats-Unis,
22:02 je pense en particulier à John Kerry.
22:05 John Kerry, on le sait,
22:06 aujourd'hui il a un rôle dans la diplomatie américaine,
22:10 mais tant que les Américains ne décideront pas
22:12 qu'il faut trouver une solution,
22:14 on ne verra pas apparaître des gens comme ça.
22:15 Et les Chinois.
22:16 Et les Chinois.
22:17 Mais John Kerry, par exemple,
22:18 c'est quelqu'un qui connaît intimement Sergueï Lavrov,
22:21 qui a négocié avec lui, pareil,
22:22 pendant des nuits entières sur la Syrie.
22:25 Donc je pense qu'aujourd'hui,
22:26 quelqu'un comme Nicolas Sarkozy a raison de monter au créneau,
22:31 parce qu'en effet, cette guerre est complètement enlisée.
22:34 Cette contre-offensive ukrainienne,
22:35 au début de la part, elle devait être de printemps,
22:37 maintenant elle est d'été,
22:38 on se demande si elle ne va pas finalement être d'automne.
22:40 Et on est en train de parler,
22:42 de faire une nouvelle conscription pour le printemps prochain.
22:46 Donc je parle en termes humains,
22:48 et l'Ukraine a besoin de troupes fraîches.
22:52 La Russie a d'autres difficultés,
22:54 mais les deux pays sont complètement englués.
22:56 Donc il faudrait qu'il y ait des gens
22:58 qui n'ont pas forcément un rôle aujourd'hui,
23:01 mais qui ont eu un rôle par le passé,
23:03 qui puissent peut-être amorcer des négociations,
23:06 qui puissent être des interlocuteurs crédibles pour les deux camps.
23:10 Alexandre de Vécuo ?
23:11 Oui, c'est une interview très intéressante.
23:13 J'avoue que je trouve parfois Nicolas Sarkozy
23:15 un peu encore plus intéressant depuis qu'il n'est pas au pouvoir.
23:18 Même si sur la Géorgie,
23:20 il avait agi de manière assez efficace.
23:25 Ce qui est intéressant,
23:26 c'est aussi l'analyse historique qu'il fait.
23:29 Il rappelle que quand il a été en Géorgie,
23:30 au moment où Poutine avait envahi la Géorgie,
23:34 il avait donné des garanties sur l'Ukraine en disant
23:37 que l'Ukraine ne rentrera pas dans l'OTAN.
23:39 Et c'est ça qui avait stoppé Vladimir Poutine.
23:41 C'est le moment justement où Judith Ventreau l'a souligné,
23:44 où il dit que Vladimir Poutine est rationnel.
23:46 C'est tout de même intéressant.
23:48 Plus intéressant encore, sur l'avenir de l'Ukraine,
23:50 il dit que l'Union Européenne ment à l'Ukraine
23:53 lorsqu'elle dit que l'Ukraine va rentrer dans l'Union Européenne
23:57 et qu'en plus, ce n'est pas sa vocation.
23:59 Nicolas Sarkozy parle d'histoire et de géographie
24:01 et dit que l'Ukraine a plutôt pour vocation
24:03 d'être un trait d'union entre l'Europe et la Russie.
24:07 Je trouve que c'est assez réaliste,
24:10 assez courageux de le dire.
24:11 Il sort d'une forme de manichéisme.
24:14 Et ensuite, petit aparté,
24:16 il se trouve que j'ai passé mes vacances en Géorgie,
24:19 enfin que je reviens d'une semaine en Géorgie
24:21 et j'ai pu remarquer qu'il y avait les drapeaux de l'Union Européenne
24:25 et de l'OTAN à peu près sur tous les bâtiments publics.
24:28 Je ne sais pas si c'est postérieur à la guerre ou pas.
24:30 On peut imaginer qu'effectivement,
24:32 l'invasion russe ait créé un réflexe.
24:35 Mais c'est quand même étonnant de voir ces drapeaux-là.
24:37 Et on peut se demander là aussi,
24:39 est-ce que ça a eu égard à notre géographie, à notre histoire ?
24:42 Est-ce que notre place est réellement en Géorgie ?
24:45 Même si bien sûr, il faut respecter la souveraineté
24:47 des Géorgiens et leur indépendance.
24:50 Alexandre de Vecchio,
24:51 on revient avec vous juste après une petite pause sur CNews.
24:55 On reviendra notamment sur cette polémique,
24:58 c'est polémique désormais, avec le rappeur Médine,
25:02 qui est donc l'invité des universités d'été d'Europe Écologie-Les Verts
25:06 et je crois également qu'il est invité chez la France Insoumise.
25:09 Tout à fait, et même à la fête de l'Humanité.
25:11 Et même à la fête de l'Univers...
25:12 On va mettre ensemble la nupèce si vous voulez.
25:13 La star de l'univers.
25:14 Mais gardez vos arguments pour dans 5 ou 8 minutes, Alexandre.
25:18 C'est un teaser.
25:19 C'était un teaser, exactement, tout de suite sur CNews.
25:22 Nous sommes de retour sur CNews,
25:28 dans Face à l'Info,
25:30 toujours avec Judith Vintraud,
25:31 Brigitte Le Sommier et Alexandre de Vecchio.
25:33 Merci à tous les trois d'être avec nous ce mercredi 16 août.
25:37 Cher Alexandre, c'est désormais à vous.
25:39 On va évoquer ces polémiques autour du rappeur Médine,
25:43 invité cette année aux universités d'été des Verts et des Insoumis,
25:46 ainsi qu'à la fête de l'Humanité.
25:49 Cette nouvelle polémique donc avec l'essayiste Rachel Khan,
25:52 suite à un tweet que beaucoup jugent antisémite.
25:55 Alors oui, rappelons d'abord les faits, le contexte de l'affaire.
25:59 En réalité, c'est Rachel Khan, il faut bien le dire,
26:01 qui dégaine la première.
26:03 Elle tweet "Tout le monde critique l'invitation de Médine
26:05 aux universités d'été de LV,
26:08 alors que c'est une très bonne idée pour l'atelier traitement des déchets".
26:11 Bon, genre, c'est pas très élégant, il faut bien le reconnaître,
26:15 mais la réplique du rappeur ne l'est pas non plus.
26:19 Il réplique "Rachel Khan est une rescan-p",
26:22 donc un jeu de mots, écrit-il,
26:24 "savoir une personne ayant été jetée par la place hip-hop,
26:27 dérivant chez les social-threats et bouffant au sens propre
26:31 à la table de l'extrême droite".
26:32 Alors il faut décrypter un peu tout ça.
26:34 S'il parle de bouffer à la table de l'extrême droite,
26:36 c'est qu'effectivement, Rachel Khan avait accepté
26:39 une invitation de Marine Le Pen.
26:42 Elle avait dirigé un centre de hip-hop
26:44 dont elle a été écartée parce qu'elle avait des idées
26:47 peut-être trop républicaines pour ce centre de hip-hop.
26:51 Mais ce qui effectivement pose problème dans ce tweet,
26:54 c'est le jeu de mots "rescan-p",
26:57 puisque Rachel Khan est juive, petite fille de déportée.
27:02 Donc il y a effectivement des soupçons d'antisémitisme.
27:06 Alors, Médine se défend,
27:08 il dit qu'il n'a aucune ambiguïté dans son tweet,
27:11 qu'il a attaqué son parcours, que c'était peut-être maladroit.
27:14 Moi, je ne suis pas de ceux qui font la police du langage,
27:18 mais le problème, c'est qu'il y a quand même des soupçons
27:21 utégards, je dirais, ou pédigrés de Médine,
27:24 qui a quand même un lourd passé passif derrière lui
27:27 pour ceux qui ne le connaissent pas.
27:29 Justement, qui est-il ? Pourquoi est-il si controversé ?
27:32 - Commençons d'abord par s'intéresser à ses chansons,
27:36 au répertoire de Médine.
27:38 Francois algérien, il se fait connaître en 2004
27:41 par la chanson "Alger pleure",
27:44 où il donne sa version de la guerre d'Algérie.
27:46 Alors, je vais vous citer quelques paroles éloquentes.
27:50 "Pensiez-vous qu'on oublierait la torture ?
27:52 On n'oublie pas les djellabas de sang immaculé
27:55 et les sexes non-circoncis dans les ventres de nos filles
27:58 et les centres de regroupement pour personnes musulmanes,
28:00 des camps de concentration au sortir de la Seconde Guerre mondiale."
28:03 Là, on voit un parallèle fait entre la guerre d'Algérie
28:06 et la Seconde Guerre mondiale.
28:08 On est en plein dans un imaginaire victimaire,
28:12 l'idée d'une France qui serait l'équivalent de l'Allemagne nazie.
28:17 Et ça continue.
28:19 Son premier album s'intitule "11 septembre, récit du 11e jour".
28:24 Il y dresse un parallèle entre les attentats du 11 septembre
28:28 et le conflit israélo-palestinien,
28:31 de même que la guerre du Vietnam et la guerre en Irak.
28:34 Une manière finalement de mettre en parallèle, je dirais,
28:37 ce qu'il considère comme les crimes de l'Occident
28:40 avec le terrorisme islamiste.
28:42 Ensuite, vient l'année 2005,
28:45 celle des émeutes de banlieue où il sort son deuxième album.
28:48 Je vous donne le titre "Djihad, le plus grand combat contre soi-même".
28:52 Donc voilà l'ambiance.
28:55 Et puis bien sûr, il y a 2015 et son titre "Don't Like"
28:59 qui paraît une semaine avant les attentats de Charlie Hebdo
29:03 et qui sonne un peu comme un appel au meurtre.
29:06 Il explique "crucifions", il vocifère "crucifions les laïcars comme à Golgotha"
29:11 ou encore "je mets des fatwas sur la tête des cons une semaine après".
29:16 Effectivement, la fatwa tombait d'une certaine manière
29:19 sur la tête des journalistes de Charlie Hebdo.
29:22 C'est une polémique qui aurait pu faire qu'il soit un peu plus discret,
29:26 mais ça ne l'a pas empêché de vouloir se produire
29:28 quelques années plus tard au Bataclan.
29:31 Et devant l'indignation des familles et d'une partie des politiques,
29:35 il a expliqué que ceux qui essayaient de le censurer
29:39 étaient comme les frères Kouachi.
29:41 Alors effectivement, le rapprochement,
29:43 la comparaison avec l'Allemagne nazie va beaucoup trop loin.
29:45 On est d'accord là-dessus.
29:46 On ne peut pas non plus nier les atrocités qui ont été perpétrées en Algérie.
29:50 C'est pas ce qu'il dit, la référence au sexe non circoncis.
29:54 Il y a une manière, si vous voulez, de diaboliser la France,
29:59 en réalité, de dresser Gervain Drain, partie de la jeunesse, contre la France.
30:03 Mais vous évoquiez des propos problématiques également,
30:06 notamment contre les femmes.
30:10 "Le polygame vaut mieux que l'anis Troscan",
30:13 chante celui qui, par ailleurs, soutient le port du hijab.
30:18 Il fait mythique commun avec Annie Ramadan et Tariq Ramadan,
30:24 petit fils du fondateur des Frères Musulmans,
30:28 et qui, par ailleurs, pour Annie Ramadan, défend la lapidation des femmes.
30:33 Ça, c'est pour les femmes, pour les homosexuels.
30:36 Je vous cite une interview où Medin donne sa vision de l'assimilation.
30:43 Il explique qu'assimiler, c'est quoi ?
30:45 C'est devenir un musulman light, dit-il,
30:48 qui fasse un peu de tarlouze.
30:51 Sa langue a peut-être fourché, on va dire ça comme ça,
30:54 mais le plus problématique encore, ce sont sans doute ces liens
30:56 avec des personnalités connues pour leur antisémitisme,
31:00 de Dieudonné, avec lequel il pose en faisant la quenelle,
31:04 en passant par Aurien Boutelja, porte-parole des indigènes de la République
31:10 et auteur d'un livre intitulé "Les Blancs, les Juifs et nous".
31:14 Il est également proche de Kémy Séba,
31:16 suprémaciste noir condamné pour antisémitisme,
31:19 décidément, provocation à la haine raciale et négationnisme.
31:22 Alexandre, riez-vous jusqu'à dire que Medin flirte avec l'islamisme ?
31:26 Alors, je vais reprendre des mots de Medin,
31:28 qui se qualifie lui-même d'islamo-caïra.
31:31 Je trouve que c'est pas mal, que ça résume un peu le personnage.
31:34 J'aime bien aussi la définition de l'islamologue Gilles Kepel,
31:37 qui parle de "variation hipster sur un thème salafiste".
31:42 Moi, je dirais que, je sais pas s'il est un militant islamiste, Medin,
31:46 mais il est le porte-parole, je dirais, d'une idéologie anti-française.
31:52 C'est ce que j'essayais de dire dans ses photos,
31:54 dans ses chansons, dans ma première réponse.
32:00 C'est qu'on voit bien que toutes ses chansons
32:04 visent à nourrir le ressentiment d'une partie de la jeunesse contre la France
32:08 et d'accuser la France de tous les maux.
32:11 Donc ça, on est dans une logique et une rhétorique
32:14 qui rappellent les pires mouvements identitaires
32:17 ou qui rappellent effectivement la logique des islamistes ou des frères musulmans.
32:21 - Selon vous, que signifie donc sa présence aux universités d'été d'Europe Ecologie Les Verts,
32:25 des Insoumis ou encore à la Fête de l'Humanité ?
32:29 Grosso modo, que cela dit-il de ces parties ?
32:31 - D'abord, ça dit un peu leur contradiction, pardonnez-moi,
32:34 parce que Sandrine Rousseau,
32:37 qui traque tous les écarts de langage chez les mâles blancs occidentaux,
32:42 qui va accueillir cette personne qui,
32:46 je le rappelais, ses propos sur les femmes.
32:48 Donc je ne sais pas si elle considère que c'est un écho féministe,
32:51 mais ça paraît un peu contradictoire, si vous voulez,
32:55 de même des parties qui prônent la tolérance, l'antiracisme.
32:59 Accueillir quelqu'un qui a manifestement des sympathies pour des antisémites,
33:04 ça montre finalement peut-être un problème idéologique,
33:08 dans ce qu'on appelle l'idéologie intersectionnelle,
33:11 c'est-à-dire de vouloir juxtaposer toutes les causes antiracistes,
33:15 mais on voit bien que les causes progressistes, féministes,
33:20 ne sont pas forcément compatibles avec les causes d'islamistes
33:25 qui prétendent être victimes d'islamophobie, par exemple,
33:28 comme c'est le cas de Médine.
33:30 Donc il y a, si vous voulez, cette contradiction-là,
33:32 mais après tout, je ne sais pas si c'est une contradiction,
33:36 parce que je doute de plus en plus de la sincérité de ces parties
33:40 lorsqu'ils prétendent être tolérants, lutter contre le racisme,
33:42 lutter pour le féminisme.
33:43 On voit bien que comme Médine, ils ont un seul bouc émissaire,
33:47 c'est le mal blanc occidental.
33:49 Comme Médine, ils cherchent à culpabiliser la France,
33:53 à l'accuser de tous les maux pour créer un chaos
33:56 et s'assurer une clientèle dans les banlieues
33:58 auprès d'une jeunesse qui n'est pas toujours intégrée
34:01 et qui a déjà du ressentiment pour la France.
34:04 Ils le font, je crois, pour créer une situation insurrectionnelle.
34:08 Il suffit d'écouter Jean-Luc Mélenchon,
34:11 et peut-être à plus long terme,
34:12 en misant sur un basculement démographique
34:15 et en pensant que cette clientèle électorale-là
34:17 pourra leur assurer le pouvoir.
34:19 Et enfin, notons un peu avec humour
34:22 que ce que ça dit de ces parties-là, quand même,
34:24 on dit beaucoup que la nupèce n'est d'accord sur rien,
34:29 Médine se retrouve à l'université d'été des Verts,
34:33 des Insoumis et à la fête de l'Humain.
34:35 Il n'y a que les socialistes qui sont un peu à l'écart,
34:37 mais on voit bien qu'ils sont d'accord au moins sur une chose,
34:39 leur nouvelle star c'est Médine,
34:41 et ils se sont trouvé une personnalité
34:44 qui flirte avec l'islamisme, qui est un peu homophobe
34:46 et un peu antisémite comme sorte de porte-parole.
34:49 Je trouve que ça en dit beaucoup, si vous voulez, sur ces parties,
34:52 plus que de longues démonstrations.
34:54 Merci, chère Alexandre.
34:55 Judith Vintraud, une réaction ?
34:57 Oui, évidemment, ce n'est pas du tout de l'aveuglement
35:00 ou de l'étonderie de la part des puissances invitantes,
35:03 je pense à la France Insoumise, à Europe Écologie Les Verts
35:06 et même à la fête de l'Humain.
35:07 La fête de l'Humain, Médine va seulement chanter,
35:09 il n'est pas invité à débattre.
35:12 Ça s'inscrit dans une stratégie pour aller chercher les voix
35:16 qui ont manqué à Jean-Luc Mélenchon.
35:20 Éric Coquerel avait théorisé cette stratégie dès 2017,
35:24 il avait tenu des assises de la banlieue
35:27 pour aller récupérer ses voix.
35:29 Ce qui suppose d'ailleurs qu'on peut attraper le vote
35:34 des jeunes musulmans avec de l'antisémitisme,
35:37 ce qui reste à prouver.
35:38 Mais Alexandre l'a dit, la dimension victimaire prime
35:43 parce que cet antisémitisme, cet islamisme
35:47 ne sont pas assumés jusqu'au bout.
35:48 Médine lui-même est tout le temps en train de faire marche arrière,
35:52 il a fait marche arrière avec Rachel Khan
35:55 en disant que son intention n'était pas du tout
35:58 de faire allusion à la Shoah.
36:01 C'était quasiment immédiat, j'ai son tweet, son X d'ailleurs,
36:04 on ne le voit plus sur Twitter,
36:05 sous les yeux aucune allusion à une quelconque origine
36:07 ou histoire familiale, ce message a été quasi instantané.
36:11 Après avoir fait la quenelle avec Dieudonné,
36:13 il a dit "je ne savais pas du tout que c'était un signe
36:16 de ralliement antisémite, là vraiment les bras m'entombent".
36:20 Il fréquente, il a été le porte-parole,
36:23 c'est le journal Marianne qui en a apporté la preuve
36:25 d'une association qui s'appelle Avre de Savoie
36:29 et qui est quand même très proche des frères musulmans,
36:33 de leur littérature, de leurs maîtres à penser.
36:37 Il dit "non, non, moi je n'ai jamais été ambassadeur de cette association".
36:41 Donc vraiment il est dans la dissimulation, l'ambiguïté
36:46 et c'est ce sur quoi jouent aussi les parties de gauche pour l'inviter.
36:50 À part ça, juste un dernier mot,
36:52 moi je suis pour qu'il s'exprime tant qu'il respecte la loi
36:55 et je souhaiterais même que des contradicteurs dignes de ce nom,
37:00 enfin des contradicteurs, je retire le mot,
37:03 aillent débattre avec lui.
37:04 Mais quel contradicteur voulez-vous qu'il ait
37:06 quand il est invité à débattre avec Mathilde Panot
37:11 à la France Insoumise ou invité chez les Verts ?
37:13 C'est évidemment pour lui.
37:15 Mais il faudra effectivement écouter ce qui se dit là-bas
37:19 puisque Médine a tendance à parler, à dire qu'il n'a pas dit ça, etc.
37:23 Mais des fois il suffit de tendre le micro.
37:25 Donc je suis assez d'accord, je trouve que c'est assez révélateur.
37:28 Et c'est quand même pour des parties qui donnent des leçons à tout le monde,
37:31 qui traquent les racistes un peu partout,
37:34 je vous disais, dans le moindre écart de langage,
37:37 c'est quand même un peu surprenant.
37:39 Donc ça pose aussi la question de la gauche, du Parti Socialiste notamment,
37:43 qui pour le coup se met un peu à l'égard de tout ça.
37:46 Est-ce qu'ils peuvent vraiment, au Parlement, siéger dans le même groupe ?
37:51 Ce sont des parties qui pendant des années ont voulu
37:54 mettre un cordon sanitaire à l'intérieur de la droite.
37:57 Et là, personne ne vient leur demander des comptes.
38:00 Il y a quand même une indignation, je trouve, à géométrie variable.
38:04 Régis Le Sommier ?
38:05 Je le vois tout de suite.
38:07 Ce qui va se passer avec Mathilde Panot,
38:09 ça va être une communion autour de la menace de l'extrême droite.
38:13 Et l'un et les uns et les autres vont s'expliquer
38:16 comment ils vont terrasser ce principal mal qui menace nos sociétés.
38:21 Je pense que ça va être plutôt là-dessus.
38:22 Ils vont trouver des terrains d'entente.
38:24 Maintenant, Médine, pour revenir sur pratique-t-il la taquilla,
38:29 est-il vraiment un musulman ?
38:30 Il y a quand même des choses qui sont...
38:32 Voilà, Médine, islamiste, sa femme n'est pas voilée.
38:37 Sa fille ressemble à n'importe quelle adolescente.
38:40 Donc, c'est pas quelqu'un qui a...
38:42 C'est peut-être quelqu'un qui a des convictions religieuses.
38:44 En tout cas, du point de vue vestimentaire,
38:47 je ne connais pas son histoire familiale,
38:49 mais j'ai vu plusieurs photos.
38:51 Sa femme ne porte pas le voile.
38:52 Donc, voilà, ça indique des choses.
38:55 Je pense que c'est quelqu'un, très bien compris,
38:57 qui maîtrise parfaitement le Coran.
39:00 Pour la question, je reprends ce que disait Alexandre sur "Djihad",
39:05 son deuxième album.
39:08 Le plus grand combat, c'est contre soi,
39:11 mais c'est dans la doctrine musulmane.
39:12 C'est vrai que le premier "Djihad"...
39:14 Et en portant un T-shirt avec le sabre, ça l'a fait s'échapper.
39:17 Ça s'assure.
39:19 Mais cette phrase vient contre dire...
39:21 S'il avait fait "Djihad" simplement avec le sabre,
39:25 là, oui, c'est la posture guerrière.
39:27 Oui, c'est le "Djihad", le combat pour la religion.
39:30 Là, c'est un combat intérieur.
39:32 Et dans le Coran, on doit d'abord faire le combat intérieur.
39:36 Et donc, il peut toujours, à chaque fois,
39:38 il trouve une manière de se dédouaner en disant
39:40 "Mais attendez, non, non, non, ça, c'est tout à fait...
39:43 Voilà, c'est pas du tout... Ça contredit pas les règles."
39:45 Et à chaque fois, il pousse le bouchon un petit peu loin.
39:50 Cette façon de...
39:53 C'est impossible qu'en écrivant "Rescanpe",
39:56 il n'ait pas pensé qu'il allait franchir la ligne rouge.
40:02 Après, il fait son tweet pour revenir.
40:03 Il sait qu'on a parlé de lui.
40:05 Il a un business, il a des disques à vendre.
40:07 C'est pas le rappeur qui vend le plus de disques.
40:10 Pas du tout. Il est très, très loin de Jul, de Nas, etc.
40:13 Donc, c'est plutôt quelqu'un qui va essayer, par la provocation,
40:15 justement, d'aller, d'emporter une adhésion
40:18 auprès d'un public particulier.
40:20 Ensuite, ce que va faire la France insoumise,
40:23 l'ANUPS, etc., c'est d'en faire une victime.
40:25 C'est de l'utiliser politiquement, finalement.
40:27 Voilà. Donc, il sert à quelque chose.
40:29 Oui, c'est pour ça que quand je disais
40:31 "Est-ce que c'est un militant islamiste?",
40:32 les choses sont plus ambiguës que ça,
40:34 mais elles sont plus ambiguës en France.
40:36 Et ce qui est préoccupant,
40:38 c'est pas tant les grands théoriciens,
40:40 les gens vraiment qui sont structurés,
40:43 que toute une partie de la jeunesse
40:45 qui est dans une forme de zone grise,
40:46 qui est dans une forme d'identitarisme contre la France,
40:50 qui peut parfois basculer,
40:52 on l'a vu au moment où beaucoup de jeunes
40:54 partaient faire le djihad, vraiment, dans le terrorisme,
40:57 mais qui est surtout dans une forme de sécession avec le pays.
41:02 Je crois que Médine fait partie de ceux,
41:05 avec les Insoumis et avec EELV,
41:08 qui entretiennent cette forme de sécession.
41:10 Et cette sécession, on l'a vu aussi,
41:13 d'une certaine manière, pendant les émeutes de banlieue.
41:16 Il n'y avait pas forcément de dimension religieuse,
41:19 mais on avait des gens qui exprimaient plutôt
41:21 le règne de l'État, de la République, de la France.
41:23 Il suffisait de voir ce qui brûlait en réalité,
41:27 les écoles, les mairies, tous les symboles de la République.
41:30 Juste un dernier mot.
41:31 Médine est très dans la victimisation.
41:33 C'est vraiment son leitmotiv.
41:35 Il a fait une chanson il n'y a pas longtemps,
41:39 il a publié les paroles sur son compte.
41:41 "Ce n'est tout ce qui est immigré d'origine du Maghreb, etc.
41:46 et perçu comme quelqu'un de persécuté,
41:48 comme une victime du racisme, etc.
41:52 C'est comme si de banlieue ne pouvait rien sortir."
41:55 Moi, quand je vois ces paroles-là,
41:57 je me dis qu'il y a quand même des 2e, 3e générations
42:01 qui réussissent parfaitement aujourd'hui.
42:03 Quand on regarde le regard que Médine projette sur la banlieue,
42:09 c'est uniquement la banlieue comme un puits sans fond,
42:13 un endroit où il n'y a aucun espoir, etc.
42:16 Mais pardon, traiter tous les gens issus des banlieues
42:20 de victimes, c'est insultant.
42:23 Considérer qu'ils sont tous antisémites
42:25 ou sensibles à un discours antisémite, c'est insultant.
42:28 La victimisation est insultante.
42:30 Un petit peu plus légèrement, messieurs, dames.
42:33 Quoique, c'est très intéressant.
42:36 Vous allez nous parler, cher Régis, de football féminin
42:38 avec la Coupe du monde qui s'apprête à se terminer
42:41 le week-end prochain, me semble-t-il.
42:43 Samedi 12 août, la victoire des Australiennes sur les Françaises
42:46 a été l'un des événements sportifs les plus suivis
42:49 de tous les temps en Australie.
42:50 Oui, alors c'était le Sydney Morning Herald,
42:54 qui est le principal quotidien australien,
42:56 a rapporté que cette séquence a été suivie
43:01 par 4,9 millions de personnes.
43:04 En France, quand on a 4,9 millions, c'est beaucoup.
43:07 Mais on a 60 millions de Français, un peu plus.
43:09 Les Australiens ne sont que 27 millions.
43:11 Donc ça, ça donne la proportion.
43:14 Et à noter que ces chiffres, en fait, ne tiennent pas compte
43:16 non plus du visionnage hors des foyers.
43:19 Les clubs sportifs, les pubs, un peu partout,
43:22 où évidemment tout ça, donc ça pourrait être
43:25 une audience encore plus supérieure.
43:28 4,9 millions en France, ce serait grosso modo
43:31 un prime correct, on va dire, pour une émission phare de TF1.
43:34 Voilà, ce n'est pas des chiffres mirobolants,
43:36 mais c'est un prime correct qui ferait que l'émission
43:38 continuerait dans le temps.
43:41 Pourtant, Régis, le football féminin australien
43:43 n'existait pratiquement pas lorsque la capitaine
43:46 de l'équipe d'Australie a commencé à jouer.
43:47 Oui, alors je vais, on revient de loin en Australie.
43:50 J'ai découvert en regardant ces chiffres
43:53 et en regardant le succès de cette Coupe du Monde,
43:56 parce qu'il est manifeste.
43:58 Je me suis penché sur le cas de Sam Kerr,
44:01 qui est donc la capitaine de l'équipe,
44:03 la star de l'équipe d'Australie, qui vient de marquer
44:05 un but superbe. - Incroyable.
44:06 Voilà, dans le dernier match,
44:09 où les Australiens, les Australiennes, malheureusement,
44:13 n'ont pas triomphé contre les Britanniques.
44:16 Mais on revient de loin. Pourquoi ?
44:17 Parce que cette star de l'équipe australienne,
44:20 elle a révélé avoir été, dans sa jeunesse,
44:23 contraint de se faire passer pour un garçon
44:25 pendant plusieurs années pour pouvoir jouer au foot.
44:28 Alors, elle a réussi à duper tout le monde.
44:29 Elle raconte ça, elle a écrit un livre.
44:32 Elle dit "Je savais que j'étais la seule fille de l'équipe,
44:34 mais ça ne m'inquiétait pas du tout.
44:36 Je ne voulais pas qu'ils me traitent différemment
44:38 parce que j'étais une fille.
44:40 Et je me souviens que l'un des garçons a pleuré
44:42 lorsqu'il a appris la nouvelle."
44:43 Alors, même si j'étais, elle avoue quand même
44:45 les limites de l'exercice.
44:46 Elle dit que même si j'étais très douée sur le terrain
44:49 et que j'adorais jouer, les différences physiques
44:51 entre les gars et moi sont devenues trop prononcées
44:53 et le jeu trop brutal.
44:55 Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
44:56 Pourquoi elle a été obligée de faire ça ?
44:57 Ben, tout simplement, elle est originaire,
44:59 elle est née à Fremantle, qui est juste une petite bourgade
45:01 jusqu'à côté de Perth, dans l'ouest de l'Australie.
45:04 Eh bien, à l'époque, il n'existait aucune équipe féminine
45:07 dans la région.
45:08 Donc, bon, elle a essayé avec les garçons
45:12 jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus.
45:13 Elle est revenue un jour à la maison avec des blessures.
45:17 L'événement a marqué la fin de son aventure
45:19 sur les terrains de football avec les garçons.
45:21 Elle est revenue complètement ensanglantée.
45:23 Son père et son frère lui ont dit non, ça n'arrivera plus.
45:26 Elle a quand même réussi, parce que c'était vraiment sa passion,
45:30 à devenir capitaine de la formation des Matildas.
45:33 C'est comme ça qu'on appelle les joueuses de foot.
45:35 Je vous expliquerai après pourquoi on les appelle
45:37 les Matildas.
45:38 Et la joueuse majeure de l'effectif de Chelsea
45:42 en Angleterre.
45:43 Et elle a finalement parvenu à réaliser son rêve
45:46 et à s'imposer comme une joueuse majeure du football féminin.
45:50 Les Bleus réalisent donc leur meilleure audience
45:53 malgré cette terrible défaite.
45:54 Ce scénario complètement dingue d'ailleurs.
45:55 Oui, c'est complètement dingue.
45:57 Alors, chez nous, on a fait 5,6 millions de spectateurs
46:00 sur France 2.
46:02 Scénario, on l'a vu pendant qu'il s'est terminé
46:05 tragiquement au tir au but.
46:08 Extrêmement cruel, parce qu'on a cru qu'on allait vraiment...
46:12 Et en plus, c'est pour vous dire,
46:14 pendant la séance du tir au but,
46:16 on a eu 8,2 millions de personnes devant leur écran.
46:19 Et ça se passait à 9h du matin.
46:21 Donc autant dire que...
46:23 À cette heure-là, au tir au but,
46:25 on était aux alentours de midi à peu près.
46:27 Bien sûr.
46:28 C'était dimanche, me semble-t-il.
46:30 Donc un dimanche midi, en pleine vacances scolaires.
46:32 Non, samedi.
46:32 C'était samedi.
46:33 C'était samedi matin.
46:34 C'est un gros score.
46:35 Mais alors, si ça peut...
46:36 Moi, j'ai regardé avec tristesse
46:41 le témoignage de Génie Le Sommaire après ce match.
46:44 Et si ça peut rassurer et mettre un peu de baume à nos bleus,
46:48 c'est quand même qu'ils ont fait un truc incroyable
46:50 en termes d'audience.
46:51 Et donc, ça veut dire quoi ?
46:52 Ça veut dire que le football féminin,
46:55 aujourd'hui, a trouvé toute sa place.
46:58 C'est un football qui, longtemps, a été,
47:01 dans la plupart des pays, à l'exception des États-Unis.
47:04 Parce que les États-Unis, en gros,
47:07 les hommes faisaient du football américain,
47:09 qui n'a rien à voir avec le football
47:11 tel qu'on le pratique en Europe.
47:12 Et les femmes faisaient souvent du football,
47:14 qu'on appelle "soccer" là-bas.
47:16 Donc aux États-Unis, oui, il y a eu un vrai football féminin.
47:20 Ailleurs, ça a été beaucoup plus pénible.
47:23 En France, ça a fait son chemin.
47:25 Et aujourd'hui, on arrive à un moment décisif
47:29 où donc les Australiennes viennent d'être éliminées par l'Angleterre.
47:32 Alors, les Anglaises, petite anecdote,
47:37 on les appelle les "Three Lionesses".
47:39 Vous savez pourquoi ?
47:39 Lionesses.
47:40 Lionesses.
47:41 Parce que les "Three Lions", c'est le...
47:43 J'imagine en tout cas que c'est l'emblème...
47:45 C'est le blason de l'équipe anglaise,
47:47 donc avec les...
47:47 On l'appelle des "néopar" chez nous.
47:49 En Angleterre, ce sont des "lions".
47:51 Et donc, ils ont battu les Matildas.
47:53 Et pourquoi on les appelle les Matildas, les Australiens ?
47:55 Alors, est-ce que ça a un rapport avec le roman de Roald Dahl ?
47:57 Non, pas du tout.
47:58 Non, je ne pense pas.
47:59 Moi, je pense que ça a plutôt rapport avec la chanson "Waltzing Matilda",
48:02 qui raconte justement l'aventure tragique
48:06 des soldats australiens pendant la Première Guerre mondiale
48:08 et du contingent qu'on appelait "Landsack", c'est-à-dire
48:11 les Néo-Zélandais et les Australiens qui sont allés mourir
48:13 sur les plages de Gallipoli, en Turquie,
48:17 par dizaines, après avoir été...
48:20 Après avoir fait un voyage complètement fou par bateau.
48:23 Voilà, c'est une chanson très forte et qui...
48:26 dont on dit en Australie que c'est un peu le deuxième hymne de l'Australie.
48:29 Donc, elles affronteront ces "Three Lionesses".
48:31 Elles affronteront...
48:34 Donc, pas les Bleus, mais les Rojas, qui sont les Espagnols.
48:37 Pourquoi les Rojas ?
48:39 - Parce qu'ils ont la couleur de leur maillot. - Absolument.
48:41 En finale, et ce sera...
48:44 - Dimanche. - Dimanche.
48:45 - Dimanche, dimanche 20 août. - À midi.
48:46 - À midi, absolument. - Absolument.
48:48 Mais on ne regardera pas, parce qu'il n'y a pas les Bleus.
48:50 Tout simplement.
48:51 Du coup, moi, je suis pour l'Australie au final.
48:53 J'ai envie de les supporter avec cette belle histoire de Sam Pierre.
48:56 - Mais ce ne sera pas l'Australie. - Non, ce n'est pas l'Australie.
48:58 - Ils ont perdu, effectivement. - Les Anglais.
48:59 - Les Anglais contre les Espagnols, on les supportera. - Allons-y pour les Anglais.
49:01 - Les Espagnols. - On les espagnols.
49:03 Allez, moi, je vote pour les Anglais.
49:05 - Alexandre, vous avez regardé un petit peu le football féminin.
49:07 - Non, non, j'étais en vacances. - Vous étiez en vacances, en Géorgie.
49:11 - Voilà, je n'ai pas d'avis sur la question.
49:14 Il y a parfois des questions comme ça.
49:15 Je trouve qu'il ne faut pas faire des enjeux politiques.
49:18 Des femmes passionnées de football, tant mieux.
49:20 Il y a des hommes ou des femmes qui aiment les regarder, je crois, tant mieux.
49:24 Voilà, mais il se trouve que j'étais en vacances en Géorgie.
49:28 Je ne me suis pas encore penché sur la question du football féminin,
49:30 mais ça viendra peut-être dans quatre ans.
49:34 - Moi, je vais vous avouer un terrible secret.
49:37 Je ne m'intéresse ni au foot féminin, ni au foot féminin.
49:40 Je sais, c'est très, très mal de négliger comme ça quelque chose qui enthousiasme.
49:47 - Mais vous avez tout à fait le droit de ne pas aimer le football.
49:50 Le rugby, peut-être un petit peu plus.
49:51 C'est bientôt la Coupe du monde non plus.
49:52 - Moi, c'est la pétanque ou rien. - C'est la pétanque.
49:56 - C'est le sport. - Elle est genre Kimiem.
49:58 Pourquoi pas la pétanque, après tout, pourquoi pas?
50:01 Messieurs, dames, il nous reste une petite dizaine de minutes d'émission
50:04 dans Face à l'info ce soir.
50:07 Dix minutes pendant lesquelles on va rendre hommage à notre manière,
50:10 à Gérard Leclerc, notre chroniqueur, consultant, journaliste
50:14 ô combien reconnu de toutes et tous, dans toutes les chaînes d'ailleurs.
50:19 Je vous propose de regarder peut-être cette séquence.
50:22 C'était lors de la dernière émission de l'Ordre des pros,
50:25 juste avant les vacances d'été de Pascal Praud, notamment.
50:29 Gérard Leclerc était présent et comme d'habitude,
50:32 Pascal Praud un petit peu taquiné.
50:34 Gérard Leclerc, regardez.
50:35 Vous n'êtes pas d'accord.
50:36 Vous croyez que vous allez dans une réunion, vous allez apprendre quelque chose.
50:39 On ne peut pas reprocher une chose et son contraire,
50:41 dire que le gouvernement est beaucoup trop...
50:43 - Faut agir. - ...critical, ne n'écoute pas,
50:46 ne concerte pas et dire en même temps, quand il le fait, qu'il ne va pas le faire.
50:50 Deuxièmement, vous ne pouvez pas dire, comme vous le dites,
50:52 que ce gouvernement ne fait jamais rien.
50:53 Il a fait des réformes comme celle des retraites
50:55 et à l'époque, quand il a fait ces réformes,
50:57 une bonne partie des gens...
51:00 - J'ai mes vacances. - ...dont vous...
51:02 - Allez, je m'en vais. - ...une bonne partie des gens...
51:03 - Je pars en vacances. - Si, c'est vrai.
51:04 - Je pars avant, finalement. - Mais non, mais non, c'est vrai.
51:07 Il y a eu des réformes qui ont été faites.
51:08 - Je pars avant. - Et on les a suffis.
51:10 - Je pars avant. - Et tu sais qu'elles ont fait l'objet de critiques.
51:14 Donc, enfin, dernière chose sur la politique des quartiers.
51:17 Bon, effectivement, je suis un petit peu sceptique quand j'entends "on ne sait pas", etc.
51:21 - Ah, un peu, vous êtes un peu sceptique. - Bon, si, il y a une bonne partie des choses qu'on sait quand même.
51:24 En même temps, oui, il faut...
51:27 Je veux dire, si c'était toujours pareil, aussi simple que vous le dites...
51:31 - Pierre, vous l'avez lu ? Est-ce que vous l'avez lu ?
51:34 - Vous êtes encore... - Est-ce que vous l'avez lu ?
51:36 - Non, je ne l'ai pas lu. - Bon, ben, vous devriez le lire.
51:37 - Je vais le lire. - Allez le lire un peu et puis vous revenez dans 5 minutes.
51:39 - Simplement, moi, je suis contrairement à vous,
51:41 peut-être parce que je suis un tout petit peu plus âgé que vous,
51:43 moi, tout ce qui est mettre à penser, je n'y crois pas.
51:47 - Voilà, donc, pour cet extrait qui prête à sourire néanmoins,
51:50 parce que c'était un petit peu, voilà, cette aquinerie entre ces deux personnages
51:54 et toujours ce sourire de Gérard Leclerc quand il était dans la...
52:00 Quand il n'avait pas les mêmes idées que vous.
52:01 C'est vrai que moi, j'ai eu l'occasion d'être chroniqueur à côté de lui,
52:04 de l'avoir en invité aussi, également, et toujours ce sourire avant la prise d'antenne,
52:08 ce petit mot réconfortant, entre guillemets, pour...
52:10 Pas de problème, c'est que de la télé, ce n'est pas un souci, ce genre de choses.
52:14 Et je crois que c'est les hommages qui sont donnés aujourd'hui,
52:17 notamment dans leur dépôt qui sera rediffusé tout à l'heure.
52:22 C'était quelqu'un de très sympa, de très humble, élégant.
52:26 - Moi, je l'ai très bien connu et beaucoup apprécié.
52:29 En fait, vous dites "c'est que de la télé", ce n'est pas ça.
52:32 Il n'était absolument pas sectaire.
52:35 Vraiment, je l'ai connu plusieurs décennies.
52:38 Je ne l'ai jamais vu avoir un réflexe de rejet
52:43 parce que la personne qui était en face de lui n'appartenait pas
52:47 à la sensibilité de gauche dont lui se revendiquait.
52:50 Et c'est devenu extrêmement rare.
52:53 Vraiment, son absence de sectarisme, son ouverture d'esprit, c'est la première chose.
52:57 On pouvait discuter tout le temps et de tout avec lui.
53:01 Il était extrêmement gentil et chaleureux avec les confrères plus jeunes.
53:08 J'avais été très frappée du fait que même arrivé au sommet de ce métier,
53:15 occupant une position très importante,
53:18 il venait toujours à l'Assemblée nationale, aux quatre colonnes,
53:22 qui est la sortie de l'hémicycle où sont les députés,
53:26 où il est possible de les rencontrer.
53:30 Il adorait ça, il cherchait toujours des infos.
53:32 Il avait vraiment la passion de son métier chevillé au corps.
53:36 Il avait plein de passion, il était extrêmement sportif,
53:39 il jouait à la pétanque, il était adhérent du club Le Clap de Montmartre,
53:44 que Annie Dalgo veut faire disparaître d'ailleurs.
53:50 Et vraiment, ses multiples passions, sa gentillesse,
53:55 en faisait quelqu'un de très précieux.
53:58 Alexandre de Vécuo ?
53:59 Oui, je partage tout à fait ce qui a été dit.
54:03 On s'est parfois écharpé en plateau,
54:05 mais toujours de manière courtoise et bienveillante.
54:08 Moi je l'ai connu aussi, j'ai fait mon premier stage à LCP,
54:12 quand il était directeur de la chaîne,
54:14 où il était également extrêmement bienveillant.
54:17 Je reviens sur l'absence de sectarisme sur certains plateaux.
54:22 Ici, il était un peu seul contre tous.
54:25 C'est une situation que moi j'ai vécue sur bien d'autres plateaux.
54:28 Et je trouve que c'était assez courageux de sa part,
54:31 d'apporter la contradiction, toujours de manière bienveillante,
54:37 de ne pas se décourager.
54:38 C'était une position qui n'était pas facile,
54:40 et il adoptait ce rôle-là avec le sourire.
54:44 Angis ?
54:45 Je trouve qu'il était coriace.
54:47 Il était très coriace.
54:48 Aça ?
54:49 Non, je me souviens d'échanges, oui.
54:51 Bon, il y avait des positions très marquées.
54:55 Et lui, même...
54:56 Bon, c'est vrai, il n'y avait pas de sectarisme.
54:59 Ça, c'est indéniable.
55:01 Mais je l'ai connu aussi en dehors.
55:03 On est allé à quelques événements ensemble.
55:05 Il y avait vraiment moyen de discuter,
55:07 et de discuter de plein de choses.
55:08 C'est-à-dire qu'en fait, il ne se cantonnait pas.
55:11 Je vois qu'il est identifié comme journaliste politique,
55:15 mais il allait bien au-delà.
55:16 Et puis, la preuve, moi, j'ai découvert sa passion pour l'aviation.
55:19 Ce n'était pas du tout, malheureusement, tragiquement,
55:21 puisqu'il en est mort.
55:23 Mais c'est vrai que j'aime toujours les gens qui ont quelque chose en plus,
55:27 comme ça, à côté.
55:29 Et bon, oui, le sport, les airs comme ça,
55:33 ça veut dire que c'est quelqu'un de structuré,
55:36 qui manquera beaucoup aussi.
55:37 Je pense, voilà, l'idée aussi de trouver le contradicteur,
55:41 c'est news, de trouver une personne qui est capable,
55:45 parfois quand les plateaux sont un petit peu...
55:48 tranchent un peu trop à droite,
55:50 il faut quand même trouver des gens qui viennent
55:52 ramener tout le monde un peu au milieu.
55:55 Et Gérard Leclerc, je vois le jeu à merveille.
55:58 Parce qu'il défendait ses convictions modérées, j'allais dire.
56:02 Non pas modérées, mais républicaines, laïques,
56:10 qui en faisaient déjà une espèce rare,
56:12 donc je pense qu'il est devenu la gauche.
56:14 Aujourd'hui, c'est parce que c'est plus modéré, ça,
56:17 d'être laïque et républicain.
56:19 Oui, c'est un peu...
56:20 Aujourd'hui, c'est quelque chose qu'on doit défendre.
56:21 J'étais toujours impressionné, quand j'étais,
56:23 je suis un temps chroniqueur de temps en temps,
56:26 chroniqueur spécialiste économie dans la matinale sur CNews,
56:30 et j'étais assis à côté de lui.
56:31 Et voilà à quoi ressemblaient ses notes.
56:33 Je ne sais pas si on voit bien à l'antenne,
56:35 une espèce de gribouillis, de hiéroglyphe
56:38 que lui seul avait le secret de déchiffrer.
56:42 Et il s'y retrouvait absolument à merveille.
56:46 Et c'est vrai qu'il manquera à CNews,
56:48 il manquera évidemment à l'heure des pros,
56:49 c'est Pascal Pro qui l'a dit ce matin encore.
56:51 Effectivement, c'était une des pièces maîtresses
56:52 de cette émission.
56:53 Il était là depuis le début.
56:54 Il était là également à la dernière émission
56:57 avant les vacances d'été.
56:58 Malheureusement, ça a été sa toute dernière émission
57:01 à Gérard Leclerc.
57:02 C'est vrai qu'il manquera à toute la rédaction
57:04 qui est en deuil aujourd'hui, depuis hier soir.
57:07 Donc, vous l'avez rappelé, Régis,
57:09 Gérard Leclerc qui est donc décédé
57:11 après un accident d'avion en Loire-Atlantique.
57:14 Je vous propose de retrouver cette séquence.
57:17 C'était une interview de Gérard Leclerc,
57:19 l'interview de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle
57:22 en 2002.
57:24 Regardez.
57:25 Alors, on observe une brutale tension dans cette campagne
57:28 après les propos de Lionel Jospin,
57:31 vous trouvant manquant d'énergie, fatigué, vieilli,
57:35 usé par l'exercice du pouvoir.
57:37 Ça vous choque ?
57:38 Dans un premier temps, ça m'a fait sourire.
57:45 Et je vais vous dire la vérité, dans un deuxième temps,
57:49 je n'ai pas souri.
57:51 Pas du tout.
57:52 Pas pour moi, naturellement,
57:57 mais pour les Français.
57:58 J'ai engagé la campagne, il y a un mois.
58:03 J'ai fait des propositions,
58:07 telles que je croyais utiles,
58:10 sur la sécurité, sur la santé, sur l'économie,
58:13 sur l'emploi, sur l'environnement.
58:17 Et j'attends les propositions des autres candidats,
58:21 notamment celles de M. Jospin,
58:25 pour en discuter.
58:26 Et qu'est-ce que j'entends ?
58:29 Des propos sur le physique, le mental, la santé.
58:36 Je me dis que c'est tout de même un peu curieux.
58:42 C'est une technique qui s'apparente un peu au délit d'opinion.
58:48 Même presque au délit de sale gueule, si j'ose dire.
58:51 Voilà le fameux délit de sale gueule de Jacques Chirac,
58:56 grâce à une question de ce fameux Gérard Leclerc.
58:59 Beaucoup, beaucoup de réactions depuis hier,
59:02 dans tous les médias, dans toute la classe politique,
59:04 quelle qu'elle soit.
59:05 On en a retenu une là maintenant,
59:08 on vous en montrera d'autres ce soir également,
59:10 celle d'Emmanuel Macron,
59:12 dans un texto envoyé à Pascal Praud directement.
59:14 C'est triste.
59:15 Je sais que vous perdez un collègue et un ami,
59:16 nous perdons tous un grand journaliste,
59:18 ils veulent nous manquer.
59:18 Pensez affectueuse à vous et à l'équipe.
59:20 Nicolas Sarkozy, François Hollande, Clément Beaune,
59:23 Éric Ciottier, Éric Zemmour, Jordan Bardella,
59:25 Olivier Faure, Fabien Roussel.
59:29 Voilà, tout le monde a réagi,
59:30 tout le monde a rendu hommage à Gérard Leclerc,
59:33 qui nous manquera.
59:34 Donc à toutes et à tous.
59:36 Merci Judith, merci Alexandre,
59:37 merci Régis d'avoir été avec nous ce soir.
59:39 Merci à vous de nous avoir suivis.
59:41 Tout de suite, c'est l'heure des pro 2 avec Élodie Boucher.
59:44 Moi, je vous retrouve à 21h.
59:45 - Je t'aime.

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