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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, il est 21h, merci de nous avoir rejoint sur CNews pour Soir Info
00:00:04 été, mais avant de commencer c'est l'heure de faire un point sur
00:00:07 l'actualité et c'est avec Simon Guillin. Bonsoir Simon. Bonsoir Célia.
00:00:10 A la une ce soir, cette agression a grigni dans l'Essonne. Mercredi peu avant 20h,
00:00:14 un quadragénaire a été passé à tabac par quatre individus qui ont tenté de lui
00:00:18 voler son scooter. Oui, la vidéo qui a d'ailleurs fait le
00:00:21 tour des réseaux sociaux, la police qui a heureusement surveillé la zone, a pu
00:00:25 intervenir très rapidement sur place et interpeller deux personnes. Le récit
00:00:28 Tony Pitaro. Ce mercredi, vers 19h40 à Grigny, quatre individus circulant sur
00:00:35 une moto et un scooter volé se dirigent vers un homme et le frappent
00:00:38 violemment avec une arme qui se révélera être factice. Cette agression fait suite
00:00:42 à trois autres agressions du matin, deux vols à main armée de stations de
00:00:46 service à proximité et là il y a une enquête d'envergure qui est mise en
00:00:50 place de manière à retrouver tous les individus qui ont pu
00:00:55 participer à ces actes de délinquance. La police qui surveillait déjà la zone a
00:01:01 pu intervenir très rapidement. Selon nos informations, parmi les quatre
00:01:05 individus en fuite, l'un d'eux a été interpellé comme on le voit sur cette
00:01:08 image. Un autre individu âgé de 17 ans l'a été par la suite.
00:01:12 Les enquêteurs les soupçonnent d'une dizaine de faits de vol. Ça s'est passé
00:01:15 sur la A1 445 qui est une grande avenue qui longe tout le secteur de la
00:01:20 Grande-Banque. C'est vraiment le secteur, on va dire, un peu privilégié des
00:01:24 délinquants qui y oeuvrent pour s'attaquer aux forces de l'ordre et
00:01:27 commettre leurs méfaits. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin remercie
00:01:32 des policiers. A Grigny, comme partout sur le territoire national, les policiers
00:01:36 singulièrement dans cette affaire, ceux de la BAC, interviennent et interpellent
00:01:39 courageusement pour lutter contre des délinquants violents et dangereux.
00:01:42 Merci à eux. Ce carrefour avait déjà été au coeur de l'actualité en 2016 où
00:01:46 quatre policiers avaient été pris pour cible par des jets de cocktails Molotov.
00:01:50 Et dans le reste de l'actualité, ce soir le parquet de Paris a ouvert une
00:01:54 enquête pour homicides et blessures involontaires.
00:01:56 Deux jours après l'incendie qui a tué onze personnes dans un gîte à Witznheim
00:02:01 dans le Haut-Rhin. Selon les derniers éléments de l'enquête, le bâtiment
00:02:04 incendie n'avait aucune autorisation pour son activité de gîte de vacances.
00:02:07 Cette ancienne grange avait été rénovée il y a quelques années. Les
00:02:11 précisions de Sarah Fenzary. Après le drame et l'émotion place à
00:02:16 l'enquête afin de déterminer les causes exactes du drame.
00:02:20 Les enquêteurs commencent un long travail car la sécurité incendie de ces
00:02:24 établissements est très encadrée. "Il y a des contrôles bien sûr. Donc il y a au
00:02:29 moment de l'ouverture mais après il y a un contrôle régulier qui est demandé,
00:02:34 qui est fait par la commission de sécurité. Et nous lorsque nous faisons
00:02:39 notre suivi qualité marque, nous demandons aux propriétaires de nous
00:02:44 remettre systématiquement le dernier rapport de la commission de contrôle.
00:02:49 En général c'est trois ans ou cinq ans en fonction du type de bâtiment." Pour les
00:02:55 hôtels ou les gîtes recevant des groupes de moins de 100 personnes que l'on
00:02:58 appelle aussi des établissements recevant du public avec un hébergement
00:03:01 de nuit, les normes sont très strictes. Il faut au moins deux extincteurs de 6
00:03:06 litres dans l'hébergement, un système d'alarme audible dans tout le bâtiment
00:03:09 et un éclairage de sécurité incendie pour indiquer les issues de secours. Dans
00:03:15 les pièces à risque comme les cuisines par exemple, un détecteur de fumée est
00:03:18 obligatoire et les consignes de sécurité doivent être impérativement présentes
00:03:23 dans chacune des chambres. Reste à savoir si l'hébergeur aura
00:03:27 une responsabilité ou non dans ce drame.
00:03:31 L'international français Wissam Ben Yedder a été mis en examen pour viol,
00:03:35 tentative de viol et agression sexuelle. Une décision du juge d'instruction du
00:03:39 tribunal judiciaire de Nice. "Le joueur de l'AS Monaco a été placé sous contrôle
00:03:43 judiciaire. Une caution de 900 000 euros lui a également été demandé. Son frère
00:03:48 également poursuivi dans cette affaire a aussi été mis en examen pour les mêmes
00:03:51 raisons. Sachez que deux jeunes femmes de 19 et 20 ans accusent les deux frères de
00:03:55 leur avoir imposé des actes sexuels. A l'issue d'une soirée passée tous les
00:03:59 quatre, c'était le 10 juillet dernier. L'entrée en vigueur de la réforme des
00:04:03 retraites approche, ce sera le 1er septembre prochain. Oui et plusieurs
00:04:07 décrets avaient été publiés au journal officiel au mois de juin notamment sur
00:04:11 le report de l'âge légal de départ et ce vendredi six nouveaux décrets ont été
00:04:15 publiés. On voit tout ça avec Adrien Spiteri.
00:04:19 On verra ce sujet d'Adrien Spiteri un petit peu plus tard dans la soirée.
00:04:28 Le taux de chômage est resté quasiment stable au deuxième trimestre à 7,2% de
00:04:34 la population active en France, hors maillot contre 7,1% au premier trimestre.
00:04:39 Oui, des chiffres communiqués ce vendredi par l'INSEE, le taux de chômage reste
00:04:43 inférieur de 0,2 points à son niveau d'il y a un an et sur le trimestre et
00:04:47 bien le taux de chômage est quasiment stable pour toutes les classes d'âge.
00:04:51 Dans l'actualité également, une commune est en train de dépenser une fortune pour
00:04:54 sauver son patrimoine, il s'agit de la commune de Comblos dans l'Orne, un petit
00:04:57 village de 64 habitants. Oui, ce village qui a récolté plus de 400 000 euros pour
00:05:02 la rénovation de son église qui date d'ailleurs du 12e siècle.
00:05:05 La somme représente plus de dix fois leur budget annuel et les fonds ont été
00:05:09 récoltés via l'association Comblos Rénovation. Le reportage signé
00:05:12 Aminata Demphal. Pour la rénovation de leur église,
00:05:16 Béatrice De Villene et son association ont réussi à réunir au fil des années
00:05:21 près de 400 000 euros, un exploit pour cette commune normande de seulement 64
00:05:27 habitants. Il a fallu créer cette association et puis chercher les fonds et
00:05:31 la commune a fait un emprunt de 20 ans. Depuis 2008, grâce à sa détermination
00:05:37 pour sauvegarder l'église Saint-Hilaire et sa chapelle, de nombreux travaux ont
00:05:42 pu être effectués. On a refait le confessionnal, on a refait la chaire qui
00:05:49 était complètement abîmée, la voûte qui s'écroulait. Les habitants eux aussi se
00:05:56 sont pleinement investis. On a remis tout en état du mieux qu'on a pu, parce que bon
00:06:02 c'est sûr qu'une église c'est comme une maison, ça s'entretient. Un travail
00:06:06 acharné qui leur aura valu une nomination pour le prix Trévis 2023.
00:06:10 C'est un symbole et on tient à ce que ça perdure, que ça continue, que ce qui nous a
00:06:16 été légué par nos prédécesseurs ne disparaisse pas.
00:06:21 Le public a jusqu'au 25 août pour soutenir la candidature de l'église
00:06:25 Saint-Hilaire sur le site de la Fondation de sauvegarde de l'art français.
00:06:29 L'état d'Hawaï fait face aux dégâts des incendies. Un bilan provisoire des
00:06:33 autorités du comté de Mahui fait état d'au moins 55 morts.
00:06:38 Il s'agit de la plus grosse catastrophe naturelle de l'histoire de cet archipel américain.
00:06:42 Des milliers d'habitants et touristes ont déjà été évacués des zones sinistrées.
00:06:46 Les secouristes sont encore à la recherche de personnes disparues sur place.
00:06:49 La Californie a par ailleurs annoncé envoyer des équipes afin d'appuyer le personnel local.
00:06:54 Les gens ont tout perdu, maisons, travail, voitures, certains leurs animaux.
00:07:03 Il reste encore des personnes disparues.
00:07:04 J'étais là hier quand ça a brûlé et je n'ai jamais vu quelque chose se propager aussi rapidement.
00:07:13 Le vent était si fort à cause de la tornade. Cela s'est passé tellement vite,
00:07:19 même les officiels n'ont pas eu le temps de venir pour nous dire d'évacuer.
00:07:23 C'est la première fois que nous revenons et nous n'en savons pas plus pour la suite.
00:07:27 On ne nous donne aucune information.
00:07:30 Cela va prendre des années et des années pour tout reconstruire.
00:07:33 Nous souhaitions vous en parler. L'entrée en vigueur de la réforme des retraites approche.
00:07:37 Ce sera le 1er septembre prochain.
00:07:39 Je vous le disais tout à l'heure, plusieurs décrets avaient été publiés au journal officiel
00:07:43 au mois de juin, notamment sur le report de l'âge légal de départ.
00:07:47 Et ce vendredi, six nouveaux décrets ont été publiés. Le sujet d'Adrien Spiteri.
00:07:53 Leur objectif, préciser les contours de la réforme des retraites.
00:07:57 Ce vendredi, six nouveaux décrets d'application sont publiés au journal officiel.
00:08:02 L'un d'eux concerne notamment la revalorisation des petites retraites.
00:08:07 100 euros de plus par mois pour les personnes qui partent à la retraite à partir du 1er septembre.
00:08:13 Environ 200 000 nouveaux retraités en bénéficieront chaque année.
00:08:17 Les risques professionnels sont également au menu.
00:08:20 Des seuils de pénibilité sont abaissés.
00:08:23 C'est le cas du travail de nuit, considéré comme un facteur de risque des 128 par an.
00:08:28 Ce sera 100 nuits à partir du 1er septembre.
00:08:31 Objectif, mieux prendre en compte cette pénibilité dans le calcul de la retraite.
00:08:37 Autre texte, celui des retraites progressives.
00:08:40 Les actifs en fin de carrière vont pouvoir passer en temps partiel
00:08:44 et percevoir une partie de leur retraite deux ans avant l'âge légal.
00:08:48 La mesure est étendue aux fonctionnaires et aux professions libérales.
00:08:53 D'ici fin août, d'autres décrets devraient paraître.
00:08:56 La réforme entrera officiellement en vigueur à partir du 1er septembre.
00:09:01 La première sonde lunaire russe lancée en près de 50 ans est en route vers la Lune.
00:09:06 Lancée à 1h10 du matin heure française, elle doit rejoindre la Lune dans 5 jours.
00:09:10 C'est une mission destinée à donner un nouvel élan au secteur spatial russe
00:09:14 en difficulté depuis plusieurs années maintenant.
00:09:17 Le lancement de cette sonde de 800 kg est la première mission lunaire pour Moscou depuis 1976.
00:09:23 Alors que le film Barbie est visionné partout dans le monde et explose tous les records,
00:09:28 le Kuwait a interdit sa diffusion dans ses cinémas pour atteinte à la morale publique.
00:09:32 Plusieurs grosses productions américaines ont été accueillies avec un certain malaise
00:09:37 au Moyen-Orient ces derniers mois,
00:09:39 sur fond de visibilité grandissante des personnes homosexuelles et transgenres à Hollywood.
00:09:44 Les précisions de notre correspondant à Los Angeles, Rami Ramzimalouk.
00:09:49 Atteinte à la morale publique, le comité de la censure cinématographique de Kuwait a tranché
00:09:54 Barbie ne sortira pas dans les miras.
00:09:57 Les autorités libanaises ont été plus explicites, selon le ministre de la Culture de ce pays,
00:10:01 considéré comme un des plus libéraux du Moyen-Orient.
00:10:04 Le film fait, je cite, "la promotion de l'homosexualité"
00:10:07 et va à l'encontre des valeurs morales et religieuses du Liban.
00:10:10 A l'origine de cette censure, deux actrices,
00:10:12 deux actrices qui incarnent l'une des nombreuses Barbie,
00:10:15 d'un côté Kate McKinnon, comédienne ouvertement gay,
00:10:18 et de l'autre, Ari Neff, actrice transgenre.
00:10:21 Alors Barbie n'est pas la première production américaine qui provoque ce genre de réaction
00:10:25 au sein de la pélinsule arabique.
00:10:27 Une politique culturelle toutefois à deux visages.
00:10:29 Barbie a ainsi obtenu son visa d'exploitation aux Émirats Arabes Unis.
00:10:33 Autre exemple, l'Arabie Saoudite, aux traditions, on le sait, ultra conservatrices,
00:10:37 et où le film "Les Éternels" des studios Marvel avait été interdit
00:10:40 à cause d'un baiser entre deux hommes.
00:10:42 Mais en même temps, Barbie a été autorisée à sortir en salle.
00:10:46 Le signe peut-être d'une mutation au sein de ce royaume
00:10:48 qui s'est donné comme objectif de devenir le nouveau Hollywood de l'Orient.
00:10:53 C'était le rappel de l'information avec Simon Guillain.
00:10:55 Simon, on se retrouve à 22h pour plus d'informations.
00:10:58 Je serai là à 22h.
00:10:59 A tout à l'heure.
00:11:00 On se quitte pour une page de publicité,
00:11:02 mais retrouvez-nous dans quelques minutes pour la suite de Soir Info été.
00:11:05 Bonsoir à tous, il est un peu plus de 21h, 21h13.
00:11:13 Merci de nous avoir rejoints sur ces news pour Soir Info été.
00:11:16 Avant de commencer à vous présenter mes invités,
00:11:19 nous allons nous entretenir avec Benjamin Morel,
00:11:21 Benjamin Morel, maître de conférences en droit.
00:11:24 Est-ce que Benjamin, vous êtes connecté avec nous ?
00:11:26 Je suis avec vous. Bonsoir.
00:11:28 Bonsoir Benjamin, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:11:31 Nous allons revenir ensemble sur cette décision du Conseil d'État
00:11:35 de suspendre la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre.
00:11:38 Cette dissolution avait été décrétée en Conseil des ministres le 21 juin dernier
00:11:43 car le gouvernement dénonçait que sous couvert de défendre la préservation de l'environnement,
00:11:48 ils incitent à la commission de sabotage et dégradation matérielle,
00:11:51 y compris par la violence.
00:11:52 Est-ce que vous partagez cet avis ?
00:11:55 Est-ce que vous comprenez la décision du Conseil de l'État ?
00:11:59 Je serais tenté de vous dire qu'elle n'est pas si étonnante.
00:12:01 On l'avait dit à l'époque, on avait commenté un petit peu
00:12:03 cette décision de dissoudre les soulèvements de la Terre
00:12:06 et ça posait plusieurs problèmes juridiques.
00:12:08 L'un des problèmes juridiques était en effet,
00:12:10 et c'est ce que soulève notamment le Conseil d'État,
00:12:12 le fait qu'il n'y ait pas d'incitation directe d'atteinte aux personnes.
00:12:17 Et donc ce faisant, on avait de la jurisprudence précédente,
00:12:20 notamment d'attente 2022, qui montrait que là-dessus,
00:12:23 dès le moment où vous n'avez pas d'incitation directe à atteinte aux personnes,
00:12:27 la dissolution apparaît disproportionnée.
00:12:29 Ensuite, il y a les atteintes aux biens.
00:12:30 Mais que nous dit le Conseil d'État ?
00:12:31 En fait, il dit qu'on est dans la limite,
00:12:34 étant donné que ces atteintes sont limitées, etc.,
00:12:37 de ce qu'on pourrait appeler la désobéissance civile.
00:12:38 Cette désobéissance civile,
00:12:40 elle est reconnue par la Cour européenne des droits de l'homme
00:12:42 et elle permet à certaines associations,
00:12:45 dès lors qu'il y a une cause et dès lors que c'est proportionné
00:12:47 en lien avec la cause, de s'arranger avec la loi,
00:12:50 voire de contrevenir à la loi pour faire passer un message.
00:12:54 Donc c'était assez attendu.
00:12:56 Il n'y a pas vraiment de surprise,
00:12:57 même si on aurait pu penser que ça aurait pu se passer
00:13:00 autrement devant le Conseil d'État.
00:13:02 En tout cas, ce qui faisait la fragilité juridique de cette décision,
00:13:05 aujourd'hui, en fait la condamnation.
00:13:09 Alors est-ce que c'est une décision provisoire ou définitive ?
00:13:12 Quelles sont les prochaines échéances juridiques pour cette décision ?
00:13:16 Alors il va y avoir un jugement au fond, dans le cadre d'un référé.
00:13:19 Donc il s'agissait de voir très rapidement
00:13:21 si cette dissolution pouvait être freinée.
00:13:26 Ce qu'on appelle le référé liberté,
00:13:28 puisqu'ils ont en réalité très rapidement à juger une situation
00:13:32 pour éviter qu'il y ait quelque chose d'irréparable,
00:13:35 une atteinte aux libertés irréparables qui soit commise.
00:13:37 Donc là, on en est à ce stade-là.
00:13:38 Ça n'implique pas qu'ensuite, il n'y ait pas un jugement au fond.
00:13:41 D'ailleurs, le Conseil d'État l'évoque dans sa décision.
00:13:43 Donc il y aura une suite à cette affaire.
00:13:47 Tout n'est pas donné, tout n'est pas fait.
00:13:48 On va probablement avoir un gouvernement qui va tenter de muscler le dossier,
00:13:52 de montrer que si, en fait, il avait bien fait de dissoudre le groupement d'associations.
00:13:56 Ça aussi, c'est un autre problème.
00:13:58 Mais bon, qu'importe, quoi qu'il en soit, il est encore loin de la coupe aux lèvres.
00:14:02 Mais évidemment, pour les partisans de la dissolution,
00:14:06 pour Gérald Darmanin, c'est un coup de semence
00:14:08 et ça va être difficile à réparer, difficile à rattraper.
00:14:11 Vous pensez que cette suspension est un échec pour l'exécutif
00:14:15 qui souhaitait cette interdiction, cette dissolution du collectif ?
00:14:21 Oui, c'est-à-dire qu'à l'époque, lorsque cette dissolution est prononcée,
00:14:25 on dit qu'il y a plusieurs problèmes qui peuvent se poser.
00:14:28 On s'entoure sur la proportionnalité, sur l'éventuelle légalité de cette dissolution.
00:14:34 Et on a Gérald Darmanin qui va de plus en plus de décoffrage en disant
00:14:36 qu'il faut dissoudre, il faut dissoudre, parce qu'on a affaire à une association qui est dangereuse.
00:14:41 Le problème, évidemment, c'est que dès lors que le juge administratif vous renvoie à l'échec,
00:14:49 ça montre que la légalité, elle n'était pas de votre côté.
00:14:53 Et que donc, en voulant défendre les libertés à travers la dissolution d'une association,
00:14:57 si vous enfreignez vous-même les libertés, c'est problématique.
00:15:00 Donc ensuite, je ne juge pas au fond, je ne prends pas position dans cette affaire.
00:15:03 Mais malgré tout, vous comprenez bien que le signal, il est mauvais.
00:15:06 Et concrètement, qu'est-ce qui va se passer pour le collectif ?
00:15:08 Est-ce qu'ils peuvent participer à d'autres manifestations ?
00:15:12 Est-ce qu'ils peuvent encore exercer leurs protestations ?
00:15:16 Ils ne sont pas dissous, donc oui.
00:15:17 C'est-à-dire que qu'est-ce que ça signifie la dissolution ?
00:15:19 La dissolution, ça signifie que vous cessez toute activité, vous n'avez plus de compte, etc.
00:15:24 Et que vous ne pouvez pas non plus vous réunir, vous ne pouvez pas former une nouvelle structure
00:15:30 avec les mêmes individus pour les mêmes buts.
00:15:33 Donc, ce faisant, la dissolution normalement met une fin à vos activités.
00:15:40 Là, ce n'est pas le cas.
00:15:40 Ils peuvent continuer, ils peuvent manifester, ils peuvent faire des demandes de manifestation.
00:15:45 Et s'il n'y a pas de menace à l'ordre public, la préfecture ne sera pas fondée à la leur interdire.
00:15:49 Donc, ce faisant, oui, pour l'instant, en attendant le jugement au fond en tout cas,
00:15:54 voir s'il est contraire à ça, mais on a affaire à une association normale.
00:15:58 Alors à gauche, les réactions de satisfaction se sont enchaînées.
00:16:02 On a le tweet de Jean-Luc Mélenchon par exemple qui dit
00:16:05 « La Macronie et l'arc républicain ont voulu violer la loi en interdisant une ligue d'association citoyenne.
00:16:10 Pour Éric Piolle, une victoire pour les luttes écolos et la liberté d'association,
00:16:13 une défaite pour Darmanin et ses dérives liberticides.
00:16:16 Olivier Faure, l'éco-terrorisme est une invention infamante. »
00:16:21 On a encore Emmanuel Bompard qui lui proteste en disant
00:16:25 « Le Conseil d'État dit stop à la dérive autoritaire du pouvoir.
00:16:27 Le macronisme est tord la loi. Un nouveau désaveu pour Darmanin et Macron. »
00:16:32 Alors ce sont des mots très forts employés par les personnalités politiques de gauche,
00:16:35 mais est-ce que ces mots sont légitimes ?
00:16:37 Parce qu'on parle quand même là de dérive liberticide, d'éco-terrorisme, de dérive autoritaire du pouvoir.
00:16:43 Est-ce qu'on peut quand même attaquer le gouvernement avec ces mots ?
00:16:46 C'est l'arroseur arrosé.
00:16:48 Lorsque vous faites une dissolution d'associations en expliquant que c'est de l'éco-terrorisme,
00:16:52 lorsque vous expliquez que ces associations sont dangereuses pour les libertés,
00:16:56 dangereuses pour l'ordre public, et que le Conseil d'État vous dit qu'en faisant ça,
00:17:00 vous êtes très clairement dans une logique qui est une logique de restriction excessive des libertés,
00:17:05 donc par définition liberticide, il faut s'attendre à ce que ceux que vous avez traités d'éco-terroristes,
00:17:12 d'anti-républicains, etc., vous expliquent que c'est vous qui en l'occurrence avez violé les libertés.
00:17:16 Alors encore une fois, à voir ce que dira le Conseil d'État au fond plus tard.
00:17:20 Mais pour l'instant, à ce stade-là, c'est de bonne guerre.
00:17:23 Mais est-ce qu'il y a un manque de précision, d'encadrement pour les collectifs comme les soulèvements de la terre ?
00:17:29 Est-ce qu'il faut revoir la loi pour, lorsqu'une association, un collectif se déclare,
00:17:34 qu'il soit plus encadré et que le gouvernement ait un peu plus un droit de regard sur ce collectif
00:17:42 pour éviter tout débordement ou encore des mouvements de manifestation
00:17:46 qui peuvent se ressembler à Seine-Saôline ou encore pour les mégabassines ?
00:17:52 Restreindre la liberté d'association, vous comprenez bien que ce serait compliqué et problématique.
00:17:56 Mais de l'encadrer et d'avoir plutôt des règles pour aussi aider ces personnes qui font partie des associations
00:18:01 pour éviter tout débordement, toute accusation peut-être fautive,
00:18:06 ça pourrait aider autant les autorités que les membres de ces associations si on encadrait un peu plus ?
00:18:12 Après, il y a trois choses au moins, si vous voulez.
00:18:15 La première chose, c'est en effet l'encadrement des manifestations, quelle que soit leur nature.
00:18:20 Là, on est face à un problème d'ordre public.
00:18:22 Quand on interdit une manifestation, on ne l'interdit pas parce qu'elle est réputée avoir un mauvais objet.
00:18:28 Souvenez-vous des débats qu'on avait eus avec les manifestations d'extrême droite, etc.
00:18:33 Le problème, ce n'est pas l'objet.
00:18:34 Le problème, c'est est-ce qu'il peut y avoir potentiellement un trouble à l'ordre public ?
00:18:37 Si ce trouble à l'ordre public est potentiel, il peut réellement être considéré.
00:18:43 À ce moment-là, l'interdiction est possible.
00:18:45 Dès le moment où vous avez une manifestation qui tourne mal, il y a une double responsabilité.
00:18:51 Il y a la responsabilité, certes, des organisateurs, mais également des pouvoirs publics qui sont censés organiser ces manifestations,
00:18:56 enfin encadrer ces manifestations.
00:18:58 Si jamais on veut que les manifestations se passent mieux, il faut arriver à mieux les encadrer,
00:19:03 ce qui aujourd'hui, avec les Black Blocs, etc., est évidemment complexe.
00:19:06 Mais là, on est sur une problématique d'ordre public.
00:19:08 Ensuite, si vous avez une association qui, je dirais, joue un jeu trouble en matière de violence,
00:19:14 là, il y a deux problèmes qui se posent, que j'évoquais un petit peu en introduction de notre entretien.
00:19:19 Le premier problème, c'est la question de l'imputabilité.
00:19:21 Est-ce que réellement, s'il y a des violences qui sont commises dans une manifestation dont vous n'êtes pas,
00:19:27 vous êtes responsable, même si, directement, vous n'avez pas appelé aux violences ?
00:19:32 Ce n'est pas si évident.
00:19:33 Est-ce qu'on pourrait modifier le régime juridique ?
00:19:35 Oui, mais à ce moment-là, quelles vont être les limites de la responsabilité ?
00:19:38 Qu'est-ce qu'on appellera une incitation à la violence ?
00:19:41 Vous comprenez bien que là-dessus, on est sur quelque chose qui est quand même assez difficile à manier.
00:19:45 Ensuite, il y a la question qui est la question, je dirais, de la potentielle infiltration de ces manifestations.
00:19:56 Est-ce qu'on a des manifestations qui sont organisées par des collectifs,
00:19:59 qui vont être des collectifs réellement pacifiques ou pas ?
00:20:06 Mais comment est-ce qu'on arrive à prouver que les comités en question ne sont pas réellement pacifiques ?
00:20:11 Vous voyez, fondamentalement, à ce stade-là, je dirais que la question se pose moyennement.
00:20:18 Il y a évidemment la question de la désobéissance civile, ce qui va faire probablement…
00:20:22 Est-ce qu'on peut rappeler un petit peu la désobéissance civile en termes de droit ?
00:20:26 Qu'est-ce que ça signifie et quelles sanctions sont prévues pour la désobéissance civile ?
00:20:32 Justement, il n'y a pas de sanctions pour la désobéissance civile.
00:20:34 C'est-à-dire que, souvenez-vous, il y a quelques mois, on discutait, on débattait de gens qui s'allongaient sur des autoroutes.
00:20:42 Ils bloquent la circulation, c'est illégal.
00:20:45 Mais ils ne le font pas parce qu'ils adorent s'allonger sur les autoroutes ou pour des motifs crapuleux.
00:20:50 Ils le font parce qu'ils ont un message à porter.
00:20:53 Et donc, ce message, il est porté efficacement par une atteinte proportionnée
00:20:59 et je dirais avec des dommages relativement limités à la loi.
00:21:05 Et donc, ce faisant, si vous prenez notamment la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme,
00:21:09 ça peut être légitime.
00:21:10 Si vous avez un message que vous portez, vous êtes dans l'illégalité,
00:21:15 mais de manière limitée en vue de rendre audible ce message,
00:21:18 à ce moment-là, vous êtes dans le cadre d'une forme particulière de liberté d'expression
00:21:22 qu'on va appeler la désobéissance civile.
00:21:24 Donc, est-ce qu'on pourrait revenir là-dessus ?
00:21:26 Oui, mais il faudra modifier les traités européens.
00:21:28 Oui, mais il faudra probablement sortir de la Convention européenne des droits de l'homme.
00:21:31 Donc, vous comprenez bien que là-dessus, on est sur quelque chose qui,
00:21:34 probablement à ce stade-là, ne serait pas vraiment envisageable par le gouvernement actuel.
00:21:39 Et est-ce que ce serait souhaitable ?
00:21:40 Ça aussi, ça pose question.
00:21:41 Il y a des mouvements de désobéissance civile dont on pourrait juger qu'en effet,
00:21:44 si jamais ils n'avaient pas eu lieu, je ne vais pas vous ressortir les éternelles entiennes de la parteille, etc.,
00:21:50 mais certaines causes ne seraient pas…
00:21:53 Les suffragettes également pour le vote des femmes,
00:21:55 on était dans de la désobéissance civile.
00:21:58 Donc, voilà, attention, oui, il y a des choses qui parfois vont être des abus de droit,
00:22:04 mais malgré tout, la défense des libertés,
00:22:05 eu égard justement à ce type d'instrument, elles peuvent être utiles.
00:22:10 Dans le passé, est-ce que d'autres collectifs ont connu ce scénario
00:22:13 entre l'avis du gouvernement et le Conseil d'État ?
00:22:17 Est-ce qu'il y a déjà eu des procédures engagées contre des collectifs sur ces mêmes raisons ?
00:22:24 Alors, est-ce qu'il y a eu des dissolutions d'associations ?
00:22:27 De collectifs, oui.
00:22:29 Alors, collectif, attention, c'est ça qui est intéressant également d'un point de vue juridique,
00:22:32 le Conseil d'État n'a pas trop répondu là-dessus,
00:22:34 parce que là, on n'a pas à faire une association, on a à faire un collectif.
00:22:36 Or, normalement, la norme en question, elle est là pour dissoudre des associations.
00:22:41 Donc, est-ce qu'on peut dissoudre une forme de méta-association ?
00:22:44 Ça aussi, ça interroge un petit peu.
00:22:46 Donc, pour ce qui est de la dissolution d'associations, oui,
00:22:50 la loi en question sur laquelle s'appuie le gouvernement,
00:22:54 c'est une loi qui, en fait, a été créée pour dissoudre les ligues dans les années 30,
00:22:58 souvenez-vous, le février 34, etc., 6 février,
00:23:01 on a les ligues qui manifestent devant le palais Bourbon.
00:23:03 Comment est-ce qu'on les dissout ?
00:23:05 Eh bien, on va prendre une loi et ensuite, on va avoir un moyen qui va permettre,
00:23:08 ensuite, dans les années 60, de dissoudre quelques ligues d'extrême droite,
00:23:11 de dissoudre également quelques groupements violents d'extrême gauche,
00:23:14 et c'est là-dessus qu'on se fonde aujourd'hui encore.
00:23:19 Le problème étant que, eh bien, cette loi, elle était très, très bien adaptée pour les ligues.
00:23:24 A priori, c'était assez évident d'arriver à discerner ce que c'est.
00:23:28 Aujourd'hui, évidemment, c'est moins simple parce que le rapport à la violence
00:23:32 dans le cadre d'un certain nombre de manifestations,
00:23:34 va être moins simple.
00:23:36 Pour la deuxième partie de votre question,
00:23:38 est-ce que, déjà, il y a eu des décisions du gouvernement en la matière retoquée ?
00:23:44 La réponse est oui.
00:23:45 La dernière, c'est celle que j'évoquais tout à l'heure,
00:23:47 c'était un groupement d'extrême droite, je crois, à Lyon, qui date de 2022.
00:23:52 Et pour des raisons assez similaires à celles que je viens d'exprimer,
00:23:56 c'est-à-dire l'incapacité d'imputer réellement les violences
00:24:02 ou la sollicitation des violences à l'association en question,
00:24:05 eh bien, le gouvernement en a été pour ses frais.
00:24:08 Et chez nos voisins européens,
00:24:10 est-ce qu'il y a déjà eu des modèles comme ça de suspension de collectif ?
00:24:13 Est-ce que nos voisins européens sont même peut-être plus stricts
00:24:17 avec des collectifs comme les collectifs des soulèvements de la terre ?
00:24:22 Alors, du point de vue des dissolutions,
00:24:26 on a des dispositions dans la plupart des pays
00:24:29 qui sont essentiellement des motifs d'ordre public.
00:24:32 C'est-à-dire qu'un peu comme en France,
00:24:35 vous ne faites pas de la dissolution parce que vous n'êtes pas d'accord avec une association.
00:24:38 Vous faites de la dissolution parce que potentiellement,
00:24:40 eh bien, elle peut porter une atteinte à l'ordre public,
00:24:43 parce qu'elle peut créer des troubles.
00:24:44 Alors, malgré tout, si vous regardez dans certains pays européens,
00:24:48 je pense notamment à l'Allemagne,
00:24:49 on peut dissoudre notamment certains partis politiques pour des raisons de fond.
00:24:53 Par exemple, vous ne pourriez pas fonder un parti néo-nazi,
00:24:57 sauf si ce parti n'a aucune chance d'arriver au pouvoir.
00:25:00 Ça, c'est également une décision qui avait été prise par la cour allemande de Karlsruhe.
00:25:04 Donc, il y a des possibles interdictions pour des motifs d'ordre public.
00:25:10 Il peut y avoir des possibles interdictions pour des motifs de fond,
00:25:14 à condition qu'il puisse y avoir demain des conséquences,
00:25:19 qui seraient des conséquences politiques,
00:25:20 notamment vers si ce n'est une prise du pouvoir,
00:25:22 en tout cas un rôle important dans le paysage politique.
00:25:25 Benjamin Morel, je vous remercie d'avoir accepté notre invitation ce soir dans "Soir Info Été".
00:25:29 Je vous souhaite une bonne soirée. Merci à vous.
00:25:31 Je vous rappelle que vous êtes maître conférence en droit public.
00:25:37 Merci à vous. Belle soirée.
00:25:38 Merci à vous.
00:25:39 Pour m'accompagner ce soir et débattre de l'actualité,
00:25:42 je vous présente mes invités.
00:25:43 Denis Deschamps, analyste conférencier.
00:25:45 Bonsoir.
00:25:47 Philippe Deveul, avocat.
00:25:48 Bonsoir.
00:25:49 Albane Branland, porte-parole des Jeunes avec Macron.
00:25:52 Bonsoir.
00:25:52 Bienvenue.
00:25:53 Et justement, Albane Branland, avant toute chose, je voulais vous donner la parole,
00:25:56 car suite à votre dernier passage sur notre antenne,
00:25:59 vous avez reçu de nombreuses critiques.
00:26:01 Nous vous donnons le droit de réponse à vos détracteurs ce soir.
00:26:06 Oui, c'est vrai que ce n'est pas la première fois que ça m'arrive
00:26:08 de recevoir des messages haineux par vague,
00:26:10 et ce ne sera certainement malheureusement pas la dernière également.
00:26:15 Cette fois, j'ai tweeté.
00:26:16 C'est vrai que je ne le fais pas généralement.
00:26:17 J'ai tweeté surtout, avant tout, pour deux raisons.
00:26:20 La première, c'est de dire à toutes les personnes qui reçoivent des raids numériques
00:26:26 qui ne sont pas seules, qu'il y a des choses qui existent,
00:26:29 qu'il y a Pharos, par exemple, le site qui permet de signaler des contenus.
00:26:36 Et qui permet donc à ce que ces personnes ne soient pas en toute impunité.
00:26:42 Et puis, je l'ai fait un petit peu d'un ton humoristique dans mon tweet,
00:26:46 en montrant à quel point, face à leur colère, j'étais apaisée.
00:26:51 Dire à ces personnes qui nous insultent sur les réseaux sociaux,
00:26:55 qui peuvent nous mener la vie dure, que ça ne sert à rien.
00:26:58 La rédaction de CNews apporte son soutien pour votre participation.
00:27:03 Et face à toutes ces critiques, malheureusement, vous n'êtes pas la première invitée.
00:27:06 Mais on vous apporte notre soutien.
00:27:08 C'est très gentil. Merci beaucoup.
00:27:10 Vous voulez réagir, Denis Deschamps, justement, à cette interview
00:27:13 avec Benjamin Morel sur les soulèvements de la Terre ?
00:27:16 Oui. Alors, encore une fois, Benjamin est très clair.
00:27:21 Malheureusement, il aurait été en plateau, j'aurais aimé débattre avec lui.
00:27:25 Il arrive à très, très bien expliquer cette situation.
00:27:27 En fait, je voulais lui poser une question parce que j'ai regardé attentivement ce sujet.
00:27:30 On en a parlé il y a quelques jours.
00:27:32 Et effectivement, quand on se rappelle les images,
00:27:34 on ne peut pas dire non plus qu'ils étaient juste là en communion quand même.
00:27:38 Et donc, j'ai regardé ce jugement des référés et je cite entre guillemets.
00:27:44 "Il existe un doute sérieux quant à la qualification de provocation
00:27:48 et des agissements violents à l'encontre des personnes
00:27:51 et des biens retenus par le décret de la dissolution."
00:27:54 Excusez-moi, mais quand on se souvient des images, c'était d'une extrême violence.
00:27:58 Je crois même qu'il y avait des camions de gendarmerie qui ont pris feu.
00:28:03 Les gendarmes en ont pris plein la figure.
00:28:05 Donc, en fait, j'aurais aimé simplement avoir l'avis de citoyen de Benjamin
00:28:10 et non pas son avis qu'il nous a délivré ce soir de spécialiste du droit,
00:28:15 mais simplement en tant que citoyen.
00:28:16 Moi, j'ai discuté avec beaucoup de gens aujourd'hui sur ce sujet.
00:28:20 Et les gens, effectivement, c'est la force, mais également la faiblesse d'un État de droit.
00:28:24 Peut-être que, Maître, vous nous en parlerez tout à l'heure.
00:28:26 C'est la force, mais également la faiblesse.
00:28:27 Les gens ne comprennent pas.
00:28:29 Quand ils ont vu les images d'une rare violence pour un débat sur l'eau,
00:28:34 excusez-moi, mais là, on est aussi quelque part dans la faiblesse du droit.
00:28:37 Et en fait, on a quand même une écologie que l'on pourrait appeler d'insurrectionnelle sur le terrain.
00:28:42 Et toujours pareil, ce sont des gens qui s'arrogent le droit de penser à la place de la collectivité,
00:28:48 de tout le monde, pour dire "C'est pas bien ce qui se passe.
00:28:50 On va agir pour vous.
00:28:52 On pense pour vous."
00:28:53 Moi, ça me rappelle, sur mes sujets internationaux, c'est mon métier,
00:28:55 ça me rappelle l'Irak avec Bush, fils, vous vous souvenez tous, à l'ONU,
00:29:01 où ils ont essayé d'embarquer l'ONU dans l'affaire.
00:29:03 Donc, tous ceux qui se prennent pour être au-dessus de la mêlée et penser pour les autres,
00:29:09 ça me choque toujours un peu.
00:29:10 Donc, moi, je suis assez mal à l'aise par rapport à ça.
00:29:13 Moi, j'appelle ça des groupes "paramilitaires".
00:29:15 Alors, la terminologie, on peut l'affiner ensemble, ce n'est pas le sujet.
00:29:18 Mais globalement, on a vu qu'il y avait quand même 200 personnes spécialisées dans ce genre de violence
00:29:23 qui se mêlent au mouvement écologique.
00:29:25 Donc, on est bien dans des phénomènes quand même d'une violence rare.
00:29:29 Et c'est assez ennuyeux parce qu'effectivement, je l'ai appris ce soir,
00:29:32 je ne suis pas un spécialiste du droit,
00:29:34 mais Benjamin nous disait tout à l'heure que la Cour européenne des droits de l'homme
00:29:38 reconnaît quand même la désobéissance civile également.
00:29:40 Vous voyez la difficulté du droit.
00:29:42 Donc, le commun des mortels se dit "mais en fait, on est où dans tout ça ?"
00:29:46 Alors, moi, ça me fait poser deux questions.
00:29:48 La première, c'est comment dire, la politisation de la justice.
00:29:52 Est-ce qu'on tend pas tout doucement vers une politisation de la justice,
00:29:55 à petits pas, comme à l'américaine ?
00:29:58 Et ça, c'est assez ennuyeux parce que là, effectivement,
00:29:59 Darmanin a pris un camouflet, c'est clair.
00:30:02 Et la deuxième question, c'est quel avenir pour l'écologie militante
00:30:05 qui agit dans la zone rouge ?
00:30:07 Je ne parle pas de l'écologie politique, je parle de l'écologie militante.
00:30:10 Et en fait, ils utilisent la violence et l'extrême violence.
00:30:13 Voilà, c'est ça qui me perturbe en fait.
00:30:15 Alors oui, je suis d'accord avec votre analyse sur la violence,
00:30:18 mais là, on est dans les faits.
00:30:20 Or, le Conseil d'État, c'est une juridiction administrative,
00:30:22 c'est la plus haute juridiction administrative et on tranche sur le droit.
00:30:26 Et je pense que, comme vous l'avez dit, c'est un camouflet
00:30:29 fait aux ministres de l'Intérieur,
00:30:30 comme ça a été fait aussi avec l'affaire de la séquence de l'imam Youssef.
00:30:35 Et je pense que la décision du Conseil d'État, ils l'ont motivée.
00:30:40 Bon, on n'est pas allé sur le fond,
00:30:41 mais ils n'ont pas considéré que les éléments offerts,
00:30:45 parce qu'il y a des avocats du côté du ministère de l'Intérieur.
00:30:48 Donc, à mon avis, il y a eu précipitation, amateurisme et des effets d'annonce.
00:30:57 Et le boomerang lui revient au visage.
00:31:00 Et d'un autre côté, il faut attendre un peu de la décision qui sera prise sur le fond,
00:31:06 mais le Conseil d'État n'est pas là pour juger les faits,
00:31:09 combien même ils étaient hyper violents.
00:31:11 Et puis aussi, il y a un problème de dénomination et de qualification.
00:31:15 De traiter les éco-terroristes, je ne suis pas d'accord.
00:31:17 Je suis un avocat de victimes de terrorisme sur trois attentats terribles,
00:31:20 un à l'étranger, deux en France.
00:31:23 C'est barbare, le terrorisme.
00:31:26 Là, c'est plutôt des guerrieros ou des délinquants,
00:31:29 mais on ne peut pas parler de...
00:31:32 C'est une guérilla, mais on ne peut pas parler de terrorisme.
00:31:34 Donc, il faut bien dénommer les choses et les qualifier.
00:31:37 Et je crois aussi que c'était un mauvais aiguillage
00:31:40 pour le gouvernement et pour le ministre de l'Intérieur.
00:31:42 Oui, c'était le tweet d'Olivier Faure.
00:31:44 L'éco-terrorisme est une invention infamante.
00:31:47 Donc, vous ne partagez pas du tout les propos de Olivier Faure.
00:31:50 Vous savez, c'est la polémique politique.
00:31:52 Alors là, l'opposition se nourrit de cette décision.
00:31:55 Ils s'accrochent à ça. Ils essayent de se rattraper
00:31:57 parce qu'après, leur comportement au moment des émeutes, c'était épouvantable.
00:32:01 Donc, ils s'accrochent au droit maintenant.
00:32:02 Avant, ils s'accrochaient aux émeutes.
00:32:03 Ils s'accrochent à ce qu'ils peuvent.
00:32:05 Albane Branlant, peut-être un avis sur la question.
00:32:07 Est-ce que c'est un échec pour votre parti, pour l'exécutif ?
00:32:11 À mes yeux, il est impossible de dire qu'il s'agit d'un camouflet
00:32:14 si, tant que le fond de l'affaire n'est pas jugé,
00:32:17 en tant que militante de la majorité,
00:32:20 évidemment, je reste en faveur de cette dissolution
00:32:23 sur les faits qui ont été énoncés tout à l'heure par Denis, notamment.
00:32:26 On parle d'une violence extrême, d'une violence rare à Sainte-Sauline.
00:32:31 Même, c'était des personnes qui venaient avec des bidons d'essence,
00:32:33 avec des tronçonneuses.
00:32:34 Cet affrontement, on le voyait sur les images.
00:32:37 C'était une manifestation, mais surtout une attaque de front.
00:32:40 Entre les gendarmes, c'est rude quand même.
00:32:43 C'est organisé.
00:32:44 Il y avait des formations en tortue, comme on voyait à l'Antiquité avec les Romains.
00:32:48 C'était un peu le jeu Obélix et Astérix.
00:32:50 Mais bon, il y a leur public.
00:32:52 En interne, comment on en parle ?
00:32:54 Cette décision de Mega Bassine, c'était une décision qui était co-construite
00:32:58 par des élus locaux, des élus locaux de droite, mais aussi de gauche.
00:33:02 Donc, c'est aussi saboter une décision démocratique.
00:33:07 Voilà, c'est ce qu'on disait aussi sur ce sentir au-dessus des lois.
00:33:09 Moi, je pense que c'est contre-productif et je pense que ça doit être à dissous.
00:33:14 J'en suis encore persuadée.
00:33:15 Ça avait été en plus étudié avec ceux qui avaient besoin d'eau.
00:33:19 Donc, tout l'écosystème tout autour.
00:33:21 Donc, c'était quand même quelque chose qui n'a pas été décidé sur un coup de tête.
00:33:25 C'était vraiment un travail collectif de terrain.
00:33:28 Et en fait, il vient de mettre ça à bas.
00:33:30 Oui, Benjamin Morel parlait d'atteintes à l'ordre public.
00:33:34 À mes yeux, en tout cas, aux yeux de la majorité, il les caractérisait.
00:33:38 Oui, mais là, on débat sur les faits.
00:33:40 Et en fin de compte, le débat, c'est à mémoire devant le Conseil d'État,
00:33:44 le Nouvelle-Main, le Tribunal administratif, c'est minutieux, c'est précis, c'est concis.
00:33:47 On n'est pas dans un débat de plateau.
00:33:50 Bien sûr, bien sûr.
00:33:52 Donc, si le Conseil...
00:33:52 Alors, attention, je n'écarte pas le fait que le Conseil d'État se politise
00:33:56 et que toutes les juridictions soient politisées.
00:33:58 On parle du gouvernement des juges et je le crois,
00:34:01 parce qu'on voit bien que le Conseil d'État prend des décisions
00:34:03 qui vont à l'encontre de l'opinion publique et de l'opinion des Français.
00:34:08 Alors que la justice doit rendre la justice au nom du peuple français.
00:34:12 À mon avis, pour l'affaire du Burkini à Mordelieu,
00:34:15 je ne pense pas que la majorité des Français y soit favorable.
00:34:18 Mais enfin bon, c'est comme ça.
00:34:19 On est dans un État de droit, on est dans une démocratie.
00:34:22 C'est pour ça qu'il y a le débat et qu'il y a aussi des gens qui interviennent
00:34:25 et s'en prennent à vous.
00:34:26 Je vous soutiens personnellement.
00:34:28 C'est navrant, c'est navrant.
00:34:29 Mais malheureusement, c'est comme ça.
00:34:31 C'est la technologie de communication liée à la démocratie amène à des abus.
00:34:36 Mais je fais juste une petite parenthèse avant de réagir à ce que disait Maître.
00:34:41 Je n'ai pas réagi tout à l'heure, mais c'est vraiment navrant.
00:34:44 Parce que ce qui est venu dire à Alban sur le plateau,
00:34:49 c'était une analyse des témoignages.
00:34:52 Il n'y avait rien d'excessif parce que j'étais témoin, j'étais là.
00:34:56 Il n'y avait rien qui attaquait les personnes ou les idées.
00:34:59 Et dans ces cas là, si ils ne sont pas d'accord,
00:35:01 plutôt que de se cacher derrière une pseudo virtualité,
00:35:04 c'est toujours le même débat et se cacher derrière un tweet,
00:35:07 mais qu'ils viennent là et on va débattre.
00:35:08 Il n'y a que comme ça qu'on fera avancer les choses.
00:35:10 On a le droit de ne pas être d'accord.
00:35:12 On a le droit de ne pas être d'accord.
00:35:13 Et dans ces cas là, on en parle.
00:35:15 Et on va voir la richesse ou la pauvreté de leurs arguments dans ces cas là.
00:35:19 Mais c'est tellement facile.
00:35:19 Généralement, on est dans la pauvreté des arguments quand c'est des injures.
00:35:23 J'ose croire quand même qu'il y a des arguments.
00:35:25 Bien sûr.
00:35:25 Mais c'est tellement facile.
00:35:27 Mitterrand disait que la surenchère des mots est la faiblesse de l'argumentation.
00:35:32 Voilà, j'ai répondu en tout cas que j'étais toujours prête à débattre sur le fond.
00:35:35 Je pense qu'ici, c'est pareil sur ce plateau.
00:35:38 Et on vous remercie justement.
00:35:39 Continuez à venir.
00:35:40 Faites le, faites le.
00:35:41 Faites le, cher mademoiselle.
00:35:43 Dites le parmi les jeunes avec Macron.
00:35:44 Elle commence à avoir son premier fan club.
00:35:47 Première cicatrice du combat politique.
00:35:49 Je rebondis juste d'un mot sur ce que disait Maître,
00:35:52 parce que comprenez bien Maître,
00:35:53 j'entends tout ce que vous dites, il n'y a aucun problème là dessus.
00:35:56 Mais quand je vois, alors c'est vrai que le fond va être jugé à l'automne.
00:36:00 Attendons, soyons patients.
00:36:01 Mais c'est les mots qui choquent.
00:36:02 En fait, il existe un doute sérieux, trois petits points,
00:36:06 sur des agissements violents à l'encontre des personnes et des biens.
00:36:11 Mais il y a eu une extrême violence quand même.
00:36:15 La pauvre campagne là-bas n'a jamais vu ça.
00:36:16 Mais je suis d'accord.
00:36:18 Je l'ai vu. J'étais moi-même choqué.
00:36:20 C'était d'une grande violence et j'ai vu ces gendarmes reculer.
00:36:23 J'ai vu ces camions de gendarmes rouler.
00:36:24 Ces formations.
00:36:25 Il aurait pu y avoir des morts.
00:36:26 Oui, exactement.
00:36:27 Ça a été évité.
00:36:28 Ça n'aurait pas été des professionnels.
00:36:29 Il aurait pu y avoir des morts.
00:36:29 Ça a été tenu justement par des gendarmes qui sont spécialisés
00:36:33 dans ce genre de comportement.
00:36:35 Bon, maintenant, qu'est-ce que vous voulez faire ?
00:36:37 Il y a un mécontentement.
00:36:38 Il y a un message politique violent, alimenté par l'extrême gauche notamment.
00:36:45 Et ça, je trouve que ce n'est pas du tout à leur vantage
00:36:46 parce qu'ils pourraient très bien avoir des arguments raisonnés, structurés.
00:36:50 Non, ils soutiennent des gens qui vont à l'encontre de l'ordre public
00:36:53 et qui sont violents.
00:36:55 Et ça, c'est un danger.
00:36:56 Mais on ne peut pas les qualifier de terroristes pour autant.
00:36:58 À la une de l'actualité également, Gérald Darmanin,
00:37:01 à la rencontre des jeunes et nouveaux gardiens de la paix.
00:37:03 Le ministre de l'Intérieur s'est rendu aujourd'hui à Périgueux
00:37:06 pour féliciter les élèves de la 267e promotion.
00:37:09 Et c'est à cette occasion qu'il s'est adressé à ceux qui critiquent la police.
00:37:14 Écoutez le ministre de l'Intérieur.
00:37:15 Oui, c'est un beau métier.
00:37:19 Oui, c'est un noble métier.
00:37:21 Oui, c'est le plus difficile des métiers que d'être policier.
00:37:25 Parce que vous gardez la paix, vous pouvez être fier de votre choix.
00:37:30 Vous aurez des moments difficiles, des moments de fatigue
00:37:33 et des moments de désespoir.
00:37:36 Mais votre mission est une chance.
00:37:39 Votre mission est le symbole du courage.
00:37:42 Et votre mission est l'honneur de la France.
00:37:47 Je sais, comme tous les Français, que vous vous en montrez digne,
00:37:51 que vous ferez le mieux possible.
00:37:55 Je sais, comme tous les Français, que vous la servirez avec passion.
00:38:01 Et je sais, comme tous les Français,
00:38:05 que vous nous aiderez à construire une société meilleure.
00:38:10 Au nom du gouvernement de la République,
00:38:12 je vous remercie très sincèrement de votre choix.
00:38:14 Il y a toujours eu des gens défavorables à la police.
00:38:17 D'abord les délinquants eux-mêmes, et puis ceux qui l'ont été.
00:38:22 Et puis tous ceux qui, par naïveté, par ignorance ou par esprit malin,
00:38:28 pensent que l'on peut vivre dans une société sans autorité,
00:38:31 sans ordre, sans police.
00:38:34 Alors Albane Branlon, qui vise le ministre de l'Intérieur
00:38:39 quand il dit "tous ceux par naïveté, par ignorance
00:38:41 pensent que l'on peut vivre dans une société sans autorité" ?
00:38:43 Est-ce que c'est les membres de la France Insoumise, peut-être ?
00:38:45 J'imagine. On a entendu dans beaucoup de manifestations
00:38:50 où il y avait la nupèce, des slogans "tout le monde déteste la police".
00:38:54 Je pense qu'on est tous d'accord sur ce plateau pour dire que c'est insupportable.
00:38:59 Que également ce gouvernement a fait énormément pour les policiers.
00:39:03 On parle de plus de 10 000 policiers sur le terrain.
00:39:05 On parle de plus de moyens.
00:39:07 Et en parallèle, c'est aussi important une justice plus rapide,
00:39:12 une justice plus efficace.
00:39:13 On n'a jamais eu autant de moyens que depuis Eric Dupond-Moretti
00:39:16 pour embaucher plus de magistrats, embaucher plus de greffiers.
00:39:22 Y a-t-il eu plus de sanctions ?
00:39:23 Est-ce qu'il y a eu plus d'insécurité ?
00:39:26 On parle souvent sur les plateaux de "punir plus",
00:39:29 mais on parle assez peu de "punir mieux".
00:39:31 Je pense que ça me permet d'en parler ce soir.
00:39:35 Il y a des métiers comme celui de CEPIP ou DEPIP,
00:39:37 de conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation,
00:39:40 qui permettent de travailler la réinsertion.
00:39:43 La priorité, c'est l'insertion.
00:39:44 Et de se dire comment on fait en France aujourd'hui
00:39:47 pour qu'on évite la récidive.
00:39:49 Je pense que c'est extrêmement important.
00:39:50 C'est ce qu'on a fait. On a mis des moyens.
00:39:52 On a aussi créé une agence, l'agence du travail d'intérêt général,
00:39:54 l'insertion professionnelle.
00:39:55 L'idée, c'est de se dire, il va falloir qu'il y ait une formation,
00:40:02 qu'il y ait un travail qui permette ensuite de faire du lien avec l'extérieur.
00:40:06 Et ça, c'est ce qu'on a fait.
00:40:07 Je trouve ça extrêmement important.
00:40:08 L'insertion est difficile quand on voit la surpopulation carcérale également.
00:40:12 Comment bien réinsérer des personnes dans la société
00:40:15 quand déjà, pendant leur emprisonnement,
00:40:20 ils sont dans de mauvaises conditions ?
00:40:22 On a vu quand même qu'il y avait beaucoup de prisonniers
00:40:24 qui dormaient sur des matelas, des cellules qui sont...
00:40:28 Oui, déjà, il y a eu la création de places de prison.
00:40:30 Mais encore une fois, il y a, et c'est très important,
00:40:35 de spécialiser, de regarder le profil le plus près possible
00:40:38 et donc d'avoir des conseillers pénitentiaires d'insertion de probation
00:40:41 qui sont là pour dire "quel est votre projet ?
00:40:43 À l'extérieur, on fait quoi ?".
00:40:46 Là, on a commencé à travailler en détention
00:40:48 parce que, par exemple, il y a une prison à Arras
00:40:50 qui va ouvrir ses portes et qui s'appelle l'insert
00:40:54 et qui est 100% travail, tous les détenus peuvent travailler.
00:40:58 Et c'est de se dire "on crée du lien vers l'extérieur".
00:41:01 Ils ont un projet professionnel, parfois ils ont un projet d'animation,
00:41:05 parfois ce qui peut les raccrocher, c'est de se dire
00:41:07 "je vais être avec des jeunes, ils vont avoir confiance en moi,
00:41:12 si j'ai ce projet-là, il faut vraiment que j'arrive à m'y tenir
00:41:17 et à avoir cette confiance".
00:41:18 Et je pense que c'est vraiment extrêmement important
00:41:20 de se concentrer sur des projets personnels
00:41:24 et de se concentrer sur la réinsertion.
00:41:26 Denis Deschamps, ceux qui critiquent la police,
00:41:28 est-ce que Gérald Darmanin a les bons propos pour réagir face à eux ?
00:41:36 Est-ce que c'est l'ignorance de ces personnes et leur naïveté
00:41:40 qui les pousse à critiquer la police ?
00:41:42 Je crois que les plus charpentés en critique ne sont ni naïfs ni ignorants.
00:41:49 Je pense qu'ils savent très bien ce qu'ils font, malheureusement.
00:41:53 Et de remettre en doute une fonction majeure de l'État,
00:41:57 à mon avis c'est très très critiquable pour le coup.
00:42:01 Deuxième point, moi je pense que c'est un geste important
00:42:04 qu'il devait faire de toute façon, c'est soutenir les forces de police.
00:42:08 En plus là ce sont les jeunes, c'est la formation, c'est très bien.
00:42:10 Est-ce qu'avec un message comme ça il peut remotiver aussi
00:42:12 les jeunes policiers, la jeune génération pour le recrutement ?
00:42:16 Il ne suffira pas.
00:42:17 Un message ne suffira pas, il va falloir qu'il travaille sur le temps long.
00:42:19 Il dit qu'il est conscient des moments de fatigue,
00:42:21 que c'est un métier difficile, des moments de désespoir,
00:42:23 mais normalement dans un métier on ne devrait pas avoir ces moments-là.
00:42:27 Je suis entièrement d'accord.
00:42:28 C'est le ministre de cette profession,
00:42:30 il est conscient qu'il y a de la fatigue, des moments de désespoir,
00:42:33 mais quelles sont les solutions pour les policiers ?
00:42:37 Vous posez des questions pièges en fait.
00:42:39 Déjà, Monsieur le ministre nous a écoutés,
00:42:42 ça fait des mois et des mois qu'on ne cesse justement de dénoncer ça,
00:42:46 c'est qu'ils ont des missions de plus en plus nombreuses,
00:42:49 ils travaillent 8, 9 ou 10 jours.
00:42:51 Souvenez-vous des CRS qui ont fait cette course-poursuite à Nanterre
00:42:54 qui a déclenché ensuite les émeutes,
00:42:56 ils travaillaient depuis 9 ou 10 jours,
00:42:57 donc imaginez 10 à 12 heures par jour.
00:43:00 Donc c'est des vraies fatigues.
00:43:01 En plus, ils se prennent des insultes en permanence,
00:43:03 des provocations, des risques, c'est tout ça.
00:43:04 Donc c'est un métier difficile.
00:43:06 C'est pour ça que les critiques sont faciles par les uns et par les autres.
00:43:09 Moi, je suis très serein, je ne prêche pour aucune obédience
00:43:12 puisque je suis analyste.
00:43:13 Donc je suis très serein par rapport à ça.
00:43:15 Mais il faut noter que c'est un métier très difficile,
00:43:19 c'est un métier exercé par des hommes,
00:43:20 par des êtres humains, avec des familles.
00:43:23 Et il faut aussi savoir qu'au-delà de ça,
00:43:26 parfois ils ont des matériels en panne ou dégradés,
00:43:29 ils ont des heures supplémentaires,
00:43:30 je crois qu'on parle de 20 millions d'heures supplémentaires
00:43:33 qu'il faut régler, qu'il faut payer.
00:43:35 Donc vous vous rendez compte, c'est une situation
00:43:38 où très bien ils font des annonces.
00:43:40 Alban a rappelé qu'ils ont recruté 10 000 personnes.
00:43:43 Vous avez vu les difficultés de recrutement d'ailleurs.
00:43:45 C'est très compliqué de recruter.
00:43:46 Comment recruter la jeune génération pour les séduire ?
00:43:47 Comment les motiver ?
00:43:48 Comment motiver les jeunes à se ramener dans les rangs des forces de l'ordre ?
00:43:54 Je ne veux pas être désagréable,
00:43:55 on a quand même un gros, gros, gros stock de chômeurs.
00:43:57 Donc en théorie, on a quand même du monde qui pourrait...
00:43:59 Mais on ne peut pas en poser non plus à quelqu'un
00:44:00 parce que ça fait des mauvais policiers.
00:44:02 Surtout ces métiers-là.
00:44:03 Mais justement, vu la difficulté de ce métier,
00:44:06 c'est bien pour...
00:44:08 Enfin, on voit bien la démonstration que ça vient de leur trip.
00:44:11 Ce sont des gens qui font ça par passion.
00:44:13 On ne fait pas ça juste comme un boulot de, je ne sais pas,
00:44:16 moins 9h, 17h.
00:44:18 Non, la vie du policier est très dure, très difficile.
00:44:22 Ce n'est pas difficile, c'est très difficile.
00:44:24 Sans parler des nombreux suicides
00:44:26 qui touchent aussi bien les policiers que les gendarmes.
00:44:28 Mais ça fait quand même 6 ans que le président Macron est au pouvoir,
00:44:31 avec une réélection il y a un peu plus d'un an.
00:44:34 Et on s'aperçoit qu'il découvre le sujet...
00:44:37 - Un ministre conscient des problématiques,
00:44:39 mais il n'y a pas de solution.
00:44:41 - Il y a un discours ambigu de la part du président Macron.
00:44:43 Quand il y a eu l'affaire de Nanterre,
00:44:45 il a mis en cause directement un policier
00:44:47 qui était sous le coup quand même d'un contrôle de la justice.
00:44:52 Compte tenu de la difficulté de leur métier, etc.
00:44:55 À mon avis, il a été très maladroit.
00:44:58 Je crois qu'il a heurté beaucoup de corps.
00:45:01 - Le dialogue est rompu entre l'État et les policiers.
00:45:04 - C'est un problème et je pense même qu'on va vers
00:45:06 une gilet jaunisation de la profession.
00:45:09 - Avec le mouvement La Fronte des policiers qui s'est engendré.
00:45:12 - Il faut comprendre qu'ils sont en première ligne
00:45:14 et il y a une rupture avec la justice, le parquet.
00:45:17 Parce que le parquet, eux, ils sont dans leur bureau,
00:45:18 ils prennent les décisions, on leur relate les faits
00:45:21 et ils les qualifient.
00:45:22 Mais moi, j'aimerais bien que les gens du parquet
00:45:24 soient avec les policiers pour voir l'état du terrain
00:45:28 qui est catastrophique.
00:45:29 Vous avez passé des...
00:45:30 Là, je ne parle pas des mouvements sociaux
00:45:32 parce que là, j'aurais beaucoup de choses à dire aussi.
00:45:33 Mais je parle de l'état de la délinquance et de la criminalité.
00:45:36 C'est épouvantable.
00:45:38 Il n'y a pas de sensation d'insécurité.
00:45:40 Il y a une insécurité galopante et fulgurante.
00:45:43 - Vous parliez de la délinquance et ces images tournées
00:45:46 dans la commune de Grigny.
00:45:47 Après les vols de portières, les délinquants
00:45:49 ont de nouvelles cibles, les conducteurs de deux roues.
00:45:52 La commune située dans l'Essonne connaît une série de vols
00:45:55 avec violence dans le quartier de la Grande-Borne.
00:45:57 Les policiers ont mis en place un dispositif de surveillance
00:45:59 et pourtant, mercredi, quatre individus ont violemment attaqué
00:46:02 un homme qui se trouvait en scooter.
00:46:04 Deux personnes ont été interpellées.
00:46:05 Les enquêteurs soupçonnent cette équipe d'une dizaine de faits de vols.
00:46:08 Retour sur les faits avec le sujet de Tony Pitaro.
00:46:11 - Ce mercredi, vers 19h40 à Grigny,
00:46:15 quatre individus circulant sur une moto et un scooter volé
00:46:18 se dirigent vers un homme et le frappent violemment avec une arme
00:46:21 qui se révélera être factice.
00:46:23 - Cette agression fait suite à trois autres agressions du matin.
00:46:26 Deux vols à main armée de stations de service à proximité.
00:46:29 Et là, il y a une enquête d'envergure qui est mise en place
00:46:33 de manière à retrouver tous les individus
00:46:36 qui ont pu participer à ces actes de délinquance.
00:46:40 - La police qui surveillait déjà la zone
00:46:42 a pu intervenir très rapidement.
00:46:44 Selon nos informations, parmi les quatre individus en fuite,
00:46:47 l'un d'eux a été interpellé, comme on le voit sur cette image.
00:46:50 Un autre individu âgé de 17 ans l'a été par la suite.
00:46:53 Les enquêteurs les soupçonnent d'une dizaine de faits de vol.
00:46:56 - Ça s'est passé sur la A1 445, qui est une grande avenue
00:47:00 qui longe tout le secteur de la Grande-Banque.
00:47:01 C'est vraiment le secteur, on va dire, un peu privilégié
00:47:05 des délinquants qui y œuvrent pour s'attaquer aux forces de l'ordre
00:47:09 et commettre leurs méfaits.
00:47:10 - Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, remercie les policiers.
00:47:14 - À Grigny, comme partout sur le territoire national,
00:47:16 les policiers, singulièrement dans cette affaire,
00:47:18 ceux de la BAC, interviennent et interpellent courageusement
00:47:21 pour lutter contre des délinquants violents et dangereux.
00:47:23 Merci à eux.
00:47:24 Ce carrefour avait déjà été au cœur de l'actualité en 2016,
00:47:27 où quatre policiers avaient été pris pour cibles
00:47:30 par des jets de cocktails Molotov.
00:47:32 - Maître, une hausse de la délinquance qui est encore illustrée avec ces images.
00:47:36 - Ce n'est pas fini, ça va continuer.
00:47:38 On parlait sur le plateau que ça va s'évaporer.
00:47:41 Ce qui se passe, c'est qu'on voit que ces délinquants,
00:47:45 d'accord, ils volent un scooter.
00:47:46 Le vol, ça existe depuis l'Antiquité, même avant.
00:47:50 Mais là, on s'aperçoit qu'on veut achever le propriétaire du scooter.
00:47:55 C'est des images à la Mad Max.
00:47:57 Ils n'ont rien à envier.
00:47:59 Voilà, on le frappe à terre et des coups violents et répétitifs.
00:48:02 Alors, je crois qu'il a été épargné parce qu'il avait porté un casque.
00:48:06 Mais bon, j'aimerais pas être à sa place parce qu'il a dû se prendre.
00:48:08 Il a dû les sentir.
00:48:09 - On est sur un carrefour quand même très passant.
00:48:10 C'est une deux fois deux voies et surtout au ras de la cité.
00:48:13 Donc, selon une source proche du dossier,
00:48:15 apparemment, les délinquants se positionnent ici.
00:48:17 Ils attaquent, ils commettent leur délit et ensuite, ils rentrent dans les cités.
00:48:21 - Ils vont là où il y a le trafic et là où il est possible de les servir.
00:48:24 En fin de compte, la police a arrêté les auteurs des faits.
00:48:29 C'est déjà du courage.
00:48:30 On voit un peu la difficulté de travail de policiers.
00:48:32 - Denis Deschamps, des images qui sont révoltantes.
00:48:35 - Exactement.
00:48:36 Je suis tout à fait d'accord.
00:48:37 En fait, on a le choc des images et le commun des mortels que je suis
00:48:42 n'est pas habitué à voir ce genre d'image.
00:48:44 Donc, en fait, pour nous, c'est une situation anormale.
00:48:46 C'est une situation vraiment anormale.
00:48:48 Et quand on discute avec des policiers, ça m'arrive régulièrement.
00:48:52 En fait, pour eux, c'est normal.
00:48:53 C'est ça, la normalité de leur quotidien.
00:48:55 Et c'est pour ça qu'en faisant le lien avec le sujet précédent et monsieur
00:48:59 le ministre Darmanin, c'est qu'en fait, il manque de reconnaissance par rapport
00:49:02 au dévouement qu'ils ont sur le terrain et les chocs qu'ils se prennent.
00:49:06 Parce qu'en fait, c'est eux, une partie, c'est pas les seuls,
00:49:09 mais c'est les gardiens de la démocratie aussi,
00:49:11 puisque la démocratie transfère le pouvoir de la...
00:49:14 On ne se fait pas justice soi-même, c'est eux les gardiens de l'ordre.
00:49:17 Et c'est eux qui sont au front, justement, par rapport à ces délinquants.
00:49:21 Le ministre a quand même salué leur courage et la BAC intervient
00:49:25 et interpelle courageusement pour lutter contre des délinquants violents et dérangeants.
00:49:28 On rappelle quand même qu'il a salué...
00:49:31 Mais malheureusement, il y en a trop de tweets comme ça.
00:49:32 Il est quand même d'un niveau supérieur à son prédécesseur, monsieur Castaner,
00:49:35 qui lui, tout de suite, a voulu mettre un genou à terre quand il y a eu
00:49:39 l'émotion qui prévalait sur le droit.
00:49:41 Enfin, c'était catastrophique.
00:49:42 D'ailleurs, le président Macron l'a vite remplacé parce que ça n'allait plus.
00:49:45 Il n'était plus du tout soutenu.
00:49:46 - Albane Brolland, on est sur deux ministres différents.
00:49:48 Est-ce que Gérard Darmanin...
00:49:49 - Moi, je fais l'historique.
00:49:51 - Est-ce que Gérard Darmanin salue assez le courage et les actions des forces de l'ordre ?
00:49:56 Est-ce qu'on est sur un ministre assez présent ?
00:49:59 - Je pense que c'est vraiment un reproche qu'on ne peut pas lui faire.
00:50:02 Il est présent quotidiennement pour écouter les policiers.
00:50:06 Et je me joins à Denis en disant que ces images sont insoutenables
00:50:12 et qu'on remercie une nouvelle fois nos forces de l'ordre.
00:50:14 - Heureusement, l'intervention de ces agents a permis...
00:50:17 - Je croirais davantage monsieur Darmanin lorsqu'il sera sur place sur des zones de non-droit.
00:50:22 Quand il y aura...
00:50:23 - Il y a des zones de non-droit en France ?
00:50:25 - Oui, oui.
00:50:25 - 1600, 1700 à peu près.
00:50:27 - Ça a été nommé ?
00:50:27 - Ou c'est des zones d'un autre droit.
00:50:29 Ça dépend, c'est comme le sexe des anges, on ne sait pas les qualifier.
00:50:33 Mais si vous voulez...
00:50:35 - C'est les fameux QR ?
00:50:37 - Je pense que monsieur Darmanin essaie d'être un bon ministre de l'intérieur.
00:50:43 Et par certains aspects il l'est.
00:50:44 - Il y arrive même.
00:50:45 - Et sur d'autres il l'est moins.
00:50:46 Maintenant, non mais...
00:50:48 C'est ce que je constate.
00:50:51 Et si vous voulez, il fait beaucoup de tweets, beaucoup de communications.
00:50:55 Et je pense qu'il faut qu'il soit dans le concret pour être crédible.
00:50:59 Alors je crois qu'il a de grandes ambitions politiques,
00:51:01 qu'il essaie d'avoir un parcours un peu à la Sarkozy
00:51:04 pour prendre le relais des prochaines élections majeures.
00:51:10 Mais à mon avis, la situation est tellement dure, tellement difficile,
00:51:14 qu'il va y avoir de sacrés secousses dans l'institution et même dans le pays.
00:51:19 - A Grigny, Denis Deschamps, que faire face à cette situation ?
00:51:23 Puisque c'est quand même un carrefour qui connaît de multiples faits de violence.
00:51:26 On est sur une impuissance des forces de l'ordre face à cette délinquance grandissante.
00:51:31 Ce matin, il y avait un ancien policier de Marseille
00:51:34 qui était interviewé à distance sur le plateau,
00:51:37 qui disait en fait que c'est une zone de non-droit
00:51:42 sur laquelle c'est eux qui règnent de temps,
00:51:44 et qu'en fait ils sont sur les bordures et qu'ils vont piller du matériel
00:51:48 et qu'ils les rapatrient chez eux et qu'ils savent très bien
00:51:49 que les policiers ne pénètrent pas dans cette zone.
00:51:51 Et vous vous rendez-vous compte que la République a appelé ces quartiers les QRR.
00:51:55 Les mots ont une importance.
00:51:57 Quartier pour la restauration de la République.
00:51:59 Vous vous rendez-vous compte quand même qu'on a conscience
00:52:03 qu'il n'y a plus de République dans ces quartiers.
00:52:06 Les mots ont une vraie importance.
00:52:07 Et là, par contre, il va falloir avoir beaucoup de moyens.
00:52:10 Ce n'est pas 10 000 policiers malheureusement.
00:52:12 10 000, ça n'en fait que 100 par département.
00:52:15 C'est très faible. Il en faut 100 000 des policiers.
00:52:17 - Mais attendez, il y a une incohérence... - Quartier de reconquête, pardon.
00:52:20 Oui, d'accord, mais ça c'est du blabla.
00:52:22 Il faut de la cohérence dans un pays comme la France.
00:52:26 Et ça se brise petit à petit.
00:52:30 Et il y a des exemples concrets où vraiment il y a une incompétence du gouvernement.
00:52:34 Prenons l'exemple des bagarres entre les banques tchétchènes et maghrébines à Dijon.
00:52:39 On a pas réglé le problème par la justice, on a réglé le problème par des imams.
00:52:44 Et on aura d'autres exemples après la publicité, Philippe.
00:52:47 Excusez-moi, on va interrompre le débat pour une page de publicité.
00:52:51 Restez avec nous sur CNews pour d'autres informations.
00:52:53 Et nous reviendrons sur d'autres faits de violences similaires comme à Marseille.
00:52:57 Restez avec nous sur CNews.
00:52:59 Il est 22h, l'heure pour nous de faire un point sur l'actualité.
00:53:06 L'actualité, c'est avec Simon Guillin. Simon, bonsoir.
00:53:09 - Bonjour, bonne soirée.
00:53:10 - Cher Célia et bonsoir à tous ceux qui nous rejoignent sur CNews ce soir.
00:53:13 Quatre touristes français, dont un enfant de 6 ans, sont portés disparus dans la jungle du nord du Guatemala.
00:53:19 Une région reculée de ce petit pays d'Afrique centrale où opèrent des gangliers au narcotrafic.
00:53:24 Les touristes sont tous de la même famille et ils ont été vus pour la dernière fois mercredi dans le parc national de Tikal,
00:53:30 qui se situe près de la frontière avec le Mexique.
00:53:33 Dans le reste de l'actualité, le Conseil d'État suspend en référé la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre.
00:53:40 La haute juridiction administrative doit encore se prononcer sur le fond du dossier,
00:53:44 mais elle estime aujourd'hui que le gouvernement n'a pas apporté la preuve que le collectif écologiste cautionne des agissements violents.
00:53:53 Depuis plus d'un an maintenant, le prix des produits alimentaires ne cesse de grimper en France.
00:53:58 Une augmentation évaluée à plus de 18,4%.
00:54:02 Et conséquence, les Français sont contraints d'adapter leurs dépenses.
00:54:05 On va écouter ces quelques témoignages recueillis aujourd'hui dans le Val-de-Marne.
00:54:09 - Oui, je fais plus attention.
00:54:10 - Peut-être que je mange moins de viande rouge.
00:54:12 - Maintenant, c'est systématique, on dépasse les 100 euros.
00:54:15 Et on a l'impression de ne rien avoir.
00:54:17 Et on profite des promotions.
00:54:19 Donc ça veut bien dire que ça a pris un sacré coût.
00:54:22 - On est passé de 99 euros, de 100 euros à 140 euros par semaine quand même.
00:54:27 Donc on sent bien l'inflation.
00:54:30 Et pourtant, on achète principalement des fruits et légumes et les produits de première nécessité.
00:54:34 On ne se prive pas, par contre, on prend plus de premiers prix.
00:54:37 Ça, c'est une réalité.
00:54:38 Je ne fais pas le calcul, mais je serais tentée de dire qu'il y a facilement 10 à 15% de plus.
00:54:45 - Et puis, le taux de chômage est resté quasiment stable au deuxième trimestre,
00:54:49 à 7,2% de la population active en France contre 7,1% au premier trimestre.
00:54:55 Des chiffres communiqués aujourd'hui par l'INSEE,
00:54:57 le taux de chômage reste inférieur de 0,2 points à son niveau d'il y a un an.
00:55:01 Sur le trimestre, le taux de chômage est quasiment stable pour toutes les classes d'âge.
00:55:06 - Voilà pour ce petit rappel de l'actualité à 22h sur CNews.
00:55:10 Vous avez tout de suite rendez-vous avec Célia Barotte et ses invités pour la suite de Soir Info.
00:55:13 - A tout à l'heure, Simon, pour d'autres informations.
00:55:16 Et nous parlions de cette délinquance à Grigny,
00:55:18 mais aussi des faits de violences similaires ont été constatés à Marseille dimanche dernier,
00:55:23 où trois attachés parlementaires du Rassemblement national ont été agressés.
00:55:26 À Nice, c'est un médecin octogénaire qui a été agressé.
00:55:30 Il a été frappé par un patient alors qu'il venait le voir,
00:55:33 car il a été envoyé par les services de contrôle de la caisse primaire d'assurance maladie.
00:55:37 Il a témoigné sur CNews. Écoutez son témoignage.
00:55:40 - Bonsoir à tous, de retour sur le plateau de Soir Info été.
00:55:47 Merci d'être avec nous.
00:55:49 Nous sommes avec nos invités Denis Deschamps, Alban Branlan, Philippe Devel.
00:55:53 Merci d'être avec nous.
00:55:54 Comme je vous le disais avant la publicité, un médecin octogénaire à Nice a été agressé.
00:55:59 Il a été frappé par un patient alors qu'il venait le voir.
00:56:02 Envoyé par les services de contrôle de la caisse primaire d'assurance maladie
00:56:06 pour des vérifications concernant un arrêt prolongé.
00:56:08 Il a stérieusement été blessé au visage.
00:56:10 Ses blessures ont nécessité sept points de suture.
00:56:13 Il a accepté de raconter les faits pour notre antenne,
00:56:15 dont l'émission Punchline s'était tout à l'heure écoutée.
00:56:17 - Je lui ai expliqué qu'il n'avait pas l'air tellement déprimé,
00:56:20 qu'il était plutôt en colère et que ce n'était pas un motif d'arrêt de travail.
00:56:24 Il était très contrarié contre son patron
00:56:26 pour des raisons qui m'échappent d'organisation de son entreprise, je suppose.
00:56:29 Sur ce, je lui ai demandé de me voir signer la fille, la feuille,
00:56:33 comme quoi je l'avais bien consulté.
00:56:35 À ce moment-là, il m'a arraché la feuille des mains
00:56:37 et puis il m'a directement envoyé un coup de poing dans la figure en m'insultant.
00:56:42 Et il m'a roué de coups.
00:56:44 J'ai pu m'enfuir comme j'ai pu, tout en recevant des coups parce qu'il me poursuivait.
00:56:49 Arrivé dans la rue, il y avait plusieurs patients.
00:56:53 Donc un des patients était assez costaud.
00:56:56 Il s'est interposé et je crois qu'il m'a sauvé la vie
00:56:59 parce que ce forcené cherchait à m'assommer, manifestement.
00:57:03 Si j'y étais tombé, il m'aurait achevé.
00:57:06 Denis Deschamps, encore une profession attaquée.
00:57:09 Un médecin qui se rend chez un patient qui est violemment agressé.
00:57:14 Comment après on peut recruter ?
00:57:16 Quand on a des déserts médicaux,
00:57:18 comment séduire une nouvelle génération de médecins alors qu'il y a cette insécurité,
00:57:22 même chez les patients, lorsqu'on vient les aider ?
00:57:25 Je crois que c'est ce que l'on dénonce parfois,
00:57:28 c'est la banalisation de la violence.
00:57:29 Les gens ne manifestent pas en exprimant des idées,
00:57:33 en disant on est d'accord ou pas d'accord,
00:57:35 c'est tout de suite qu'on tombe dans la violence,
00:57:36 et dans une violence apportante quand même.
00:57:38 Là il a des vrais coups, ce n'est pas une gifle,
00:57:41 ce sont des vrais coups.
00:57:42 Et puis ça soulève un autre sujet également,
00:57:44 c'est qu'apparemment c'était un arrêt maladie.
00:57:46 Et donc quand l'assurance maladie envoie un médecin pour vérifier,
00:57:52 un deuxième avis de médecin,
00:57:55 c'est tout à fait justifié, c'est la loi qui prévoit ça,
00:57:59 et d'ailleurs l'avis du médecin supplante à l'avis de l'employeur,
00:58:03 c'est le médecin qui décide s'il mérite ou pas un arrêt maladie.
00:58:06 Apparemment l'arrêt maladie est contestable,
00:58:10 puisqu'il a agi avec les points,
00:58:11 donc apparemment il y avait une situation contestable.
00:58:13 Mais que risque cette personne ?
00:58:15 C'est plutôt, ça il faut voir la décision de la justice,
00:58:20 parce que les lois elles sont là, les punitions elles sont là,
00:58:24 les années de prison elles sont là pour ce genre de comportement,
00:58:28 faut-il les appliquer ?
00:58:30 C'est au juge de prendre la décision,
00:58:32 c'est inacceptable, c'est odieux, c'est honteux, c'est affligeant.
00:58:36 Non seulement c'est un médecin, il est octogénaire,
00:58:38 en plus il a le courage d'aller travailler,
00:58:40 je le trouve plutôt en forme la personne arrêtée en arrêt maladie.
00:58:45 Je voudrais bien savoir quelle est sa maladie d'ailleurs.
00:58:48 Mais bon...
00:58:49 - On parle d'un conflit que l'employeur, vous avez vu ?
00:58:51 - Pardon ?
00:58:52 - On parle d'un conflit que l'employeur apparemment.
00:58:53 - Parce qu'on est sur une société qui n'a peut-être plus peur de personne,
00:58:57 plus peur du médecin, aucun respect du médecin, aucun respect de la police.
00:59:00 - En tout cas c'est le pompier, regardez ce qu'ils s'y mettent.
00:59:02 - Les gaitapons pour les pompiers.
00:59:03 - Les écoles, les mairies, on s'attaque à tous les symboles
00:59:06 qui représentent nos institutions et un peu notre civilisation quelque part.
00:59:11 Comment peut-on imaginer de s'en prendre à un médecin octogénaire ?
00:59:14 Mais enfin bon, c'est dément.
00:59:16 Et puis attendez, c'est pas le seul, il y en a plein de médecins,
00:59:18 il y a plein de gens, des médecins qui nous regardent
00:59:20 et qui sont agressés tous les jours sur leur lieu de travail.
00:59:22 - Alors je ne sais pas si on peut parler de décivilisation
00:59:25 parce que mal nommer les choses, ça apportait du malheur au monde,
00:59:27 mais en tout cas on peut parler de décivilité.
00:59:29 J'aimerais prendre un exemple personnel.
00:59:31 J'ai grandi et j'habite dans la Somme, dans une Somme rurale, dans le Vimeux.
00:59:37 Et ma sœur y est médecin généraliste dans un désert médical.
00:59:41 Et c'est très régulièrement, trop régulièrement qu'il y a des attaques,
00:59:45 des attaques envers les secrétaires de la violence.
00:59:49 - Ça commence verbalement et puis après...
00:59:51 - Surtout verbalement et heureusement,
00:59:52 mais que ça n'aille pas jusqu'au point quotidiennement,
00:59:56 ça serait tragique, mais il y a une décivilité
00:59:59 et c'est vrai qu'il y a une certaine peur aussi
01:00:02 de voir ces violences arriver aussi régulièrement.
01:00:06 Après, nous avons un nouveau ministre, Aurélien Rousseau,
01:00:10 je pense qu'il prend ces thématiques très à cœur.
01:00:13 Et vous parliez aussi tout à l'heure de comment attirer.
01:00:16 Malgré cela, je pense qu'il y a aussi une difficulté
01:00:20 par des médecins qui se sentent parfois isolés et seuls.
01:00:24 Sur mon territoire, en tout cas dans la Somme que je connais si bien,
01:00:28 c'est très difficile d'avoir de nouveaux médecins.
01:00:31 Mais il y a eu cette mesure d'ouverture du numerus clausus
01:00:35 qui nous laisse présager un avenir plus heureux.
01:00:37 Là, on est dans le creux de la vague, il faut 10 ans pour former des médecins.
01:00:40 Donc, ce n'est pas en un clin d'œil que cette réforme qui a eu lieu en 2018
01:00:45 va permettre de voir les fruits portés et de voir ces médecins
01:00:50 arriver partout dans nos campagnes.
01:00:52 Mais on est sur une bonne voie.
01:00:54 Et en tout cas, je pense qu'on a un ministre qui est en capacité
01:00:58 et qui a envie d'aider nos médecins et notre personnel de santé.
01:01:02 Quel avenir pour nos médecins, Denis Deschamps ?
01:01:04 Moi, je viens d'un autre département très rural,
01:01:07 un peu moins au bord de la mer et plus dans le centre,
01:01:10 dans le pays des Châteaux de la Loire.
01:01:12 Et c'est une catastrophe, ce désert médical, une catastrophe.
01:01:16 Je prends juste un exemple.
01:01:17 Moi, si j'ai besoin de faire un rendez-vous ophtalmique ou avec un dermatopathe,
01:01:22 je l'ai dans la semaine quasiment.
01:01:24 Là-bas, c'est minimum un an si ce n'est pas 18 mois.
01:01:26 Donc là, on est vraiment dans une situation ubuesque.
01:01:29 Et ce qui n'est pas normal, c'est que le numerus clausus,
01:01:32 cher Alban, ça fait des dizaines d'années que l'on en parle, malheureusement,
01:01:36 bien avant que vous naissiez.
01:01:38 Et en fait, ça n'a pas évolué.
01:01:40 Alors là, on l'a fait. Il y a eu des décisions.
01:01:42 C'est incontestable, mais ça aurait pu être pris il y a 20 ans.
01:01:46 Et on ne serait pas dans cette situation aujourd'hui.
01:01:47 Quand on va à la rencontre des personnels soignants,
01:01:50 ils se rendent bien compte que c'est le résultat de politiques publiques
01:01:54 à côté de la plate.
01:01:55 À tous les niveaux, les corenseignants, les pompiers.
01:01:58 Président Macron, il n'y a eu un manque de vision.
01:02:02 Exactement. Gouverner, c'est prévoir.
01:02:04 Et je pense que toute cette classe politique a loupé beaucoup de choses.
01:02:09 Et on arrive dans un délitement.
01:02:11 On constate un délitement de la société.
01:02:13 Alors moi, j'ai une formule pour ça parce que j'observe ça depuis très,
01:02:16 très longtemps et je l'observe aussi avec l'étranger.
01:02:19 C'est mon métier.
01:02:20 Et en fait, effectivement, nous avons eu une bascule dans les années 90.
01:02:24 Alors, on peut presque faire le lien avec ce que l'on appelle la financiarisation
01:02:28 du monde, avec les accords du GATT en 94-95, qui est maintenant l'OMC,
01:02:32 où on a financiarisé les économies.
01:02:34 Et en fait, on voit bien qu'avant, on avait quelques visionnaires.
01:02:37 De Gaulle, bien évidemment, mais Mitterrand aussi était assez visionnaire
01:02:41 sur certains sujets.
01:02:42 Et malheureusement, depuis, on a eu des gestionnaires.
01:02:45 Donc les gestionnaires, ils rabotent tous les budgets.
01:02:47 Et on l'a vu sur l'école, notamment.
01:02:48 On l'a vu aussi sur les policiers.
01:02:50 Donc on rabote tous les budgets, ce qui veut dire qu'à chaque fois
01:02:53 qu'on a des pics d'activité dans les hôpitaux, on parlait de la fermeture
01:02:56 des hôpitaux, par exemple, eh bien, on est incapable de gérer les pics
01:02:59 parce qu'on n'est plus du tout staffé pour les pics.
01:03:01 On n'a même plus les infrastructures.
01:03:02 Regardez, on ferme encore des hôpitaux dans nos campagnes.
01:03:07 Mais on parle de repeupler les ruralités.
01:03:10 Mais on va faire comment ? Les naissances, on fait comment ?
01:03:13 Vous voyez ce que je veux dire ? Et en plus, on n'a même pas...
01:03:16 - Bah si, on va faire de l'immigration.
01:03:17 On va mettre des migrants dans les zones rurales.
01:03:18 - Mais ils font des bébés, ils font bien des maternités.
01:03:20 - Ecoutez, c'est en fin de compte...
01:03:21 - La solution, ce serait l'immigration ?
01:03:24 - C'est déjà décidé par le gouvernement de mettre des migrants
01:03:27 dans des zones rurales pour repeupler.
01:03:31 - Est-ce que c'est peut-être là où il y a de la place ?
01:03:33 - C'est une décision, oui.
01:03:34 C'est pour désengorger un peu les villes qui sont déjà saturées.
01:03:38 - Mais ça ne va pas aider pour les déserts médicaux, Vomètre.
01:03:40 - Pardon ? - Ça ne va pas aider pour les déserts médicaux.
01:03:42 - Non, mais le problème, c'était que nous étions un modèle social et de santé.
01:03:47 Nous étions un modèle pour beaucoup de pays.
01:03:50 Et regardez où on en est aujourd'hui.
01:03:52 C'est affligeant.
01:03:53 Mais bon, c'est une succession de politiques qui sont des échecs.
01:03:56 - Mais comme vous l'avez noté, le président Macron a hérité de tout ça.
01:04:00 On ne peut pas lui en vouloir.
01:04:01 - Ça, c'est vrai. Je ne vais pas dire le contraire.
01:04:03 C'est la succession.
01:04:04 - Vous êtes d'accord, Albane Branlon, sur ces propos.
01:04:07 Emmanuel Macron a hérité de tous ces échecs précédents ?
01:04:12 - Absolument. C'est ce que je disais.
01:04:14 En arrivant au pouvoir, Emmanuel Macron a décidé d'ouvrir et de stopper
01:04:20 justement le numerus clausus.
01:04:21 - Il en est à son deuxième mandat. Et où sont les solutions ?
01:04:24 - Eh bien oui. - Justement, c'est ce que je disais.
01:04:27 10 ans pour former un médecin.
01:04:28 On a arrêté le numerus clausus en 2018.
01:04:31 Si les comptes sont bons avant 2028, malheureusement,
01:04:33 on ne va pas pouvoir voir un changement drastique.
01:04:38 - C'est maintenant qu'il faut arrêter ces agressions.
01:04:40 C'est maintenant qu'il faut un médecin dans la campagne.
01:04:43 - Là, on parle d'un sujet totalement différent.
01:04:45 - Un médecin dans la campagne, mais chercher un journaliste,
01:04:47 un généraliste sur Paris, c'est la Croix-Gabernière.
01:04:49 - C'est compliqué aussi.
01:04:50 - Donc le problème est partout.
01:04:53 Et la solution, ça doit se trouver maintenant,
01:04:55 pas dire c'est en 2028, etc.
01:04:57 Parce que quand même, la santé, c'est quand même
01:05:00 une des choses essentielles pour la vie de nos concitoyens.
01:05:02 - Et puis, tu ne peux pas nous laisser finir ce débat sur autant de négatifs.
01:05:05 Il y a des médecins qui sont très heureux aujourd'hui en France,
01:05:08 qui font leur métier par passion.
01:05:09 Et je pense que ça attire toujours autant.
01:05:12 Et on a besoin de ces médecins.
01:05:13 - Et il faut qu'ils aillent s'installer dans nos territoires, surtout.
01:05:16 - Comment les protéger ?
01:05:17 - Parce que la pénalité de vie est exceptionnelle dans nos territoires.
01:05:19 - Qu'est-ce que c'est beau, la Somme ?
01:05:21 - Je ne connais pas. - La bête Somme.
01:05:22 - Ah, il faut venir. - En fait, ils vont,
01:05:24 ils font leurs études dans les grandes villes et ils restent installés dans les grandes villes.
01:05:26 - Et puis, c'est un problème de revenus.
01:05:27 Ils sont obligés d'augmenter leur consultation, ce qui est normal.
01:05:31 Ils ont des charges inconsidérées.
01:05:34 - Et comment on peut les protéger face à des attaques
01:05:37 comme celle de cet octogénaire à Nice ?
01:05:39 - Eh bien, appliquer la justice, appliquer le droit.
01:05:41 - Est-ce qu'il va falloir mettre un policier derrière chaque médecin ?
01:05:43 - Non, mais écoutez, je vais vous donner un conseil.
01:05:45 Vous avez un exemple, suivez l'agression de ce médecin
01:05:49 et trouvez la décision qui sera prise par le tribunal policier.
01:05:53 Et l'application de la sanction.
01:05:55 Là, on a un cas concret, une vitro.
01:05:57 - S'il n'y a pas de sanction... - Rendez-vous dans deux semaines.
01:05:59 - S'il n'y a pas de sanction forte, il n'y a pas de crainte de refaire votre parole.
01:06:02 - La peine doit être rapide et efficace.
01:06:06 Voilà, ça, c'est déjà une première solution.
01:06:08 Mais ça, c'est le juge qui décide.
01:06:09 Mais vous allez dire, ben oui, mais c'est indépendant.
01:06:11 Nous, on ne peut pas se mêler.
01:06:12 Ben oui, mais c'est l'autorité judiciaire.
01:06:13 Ça fait partie de la justice.
01:06:15 Il y a quand même un lien du pouvoir sur l'autorité judiciaire.
01:06:19 - Il y a eu des circulaires, comme il y a eu des circulaires,
01:06:21 de Mme Belloubet pour une justice rapide et exemplaire pour les gilets jaunes.
01:06:25 Là, les gilets jaunes, c'est un mouvement social.
01:06:28 Là, on est dans le vif du sujet de la délinquance et de la brutalité.
01:06:33 - Et on continuera le débat après cette page de publicité.
01:06:35 Restez avec nous sur CNews.
01:06:37 A tout à l'heure.
01:06:38 - Retour sur le plateau de Soir Info été.
01:06:43 Et une semaine après les obsèques du jeune Enzo,
01:06:46 15 ans, poignardé à la héma-lerbe,
01:06:48 sa mère Sophie a accepté de s'exprimer sur notre antenne.
01:06:51 Elle est restée très digne et a même souhaité rester anonyme face à nos caméras.
01:06:55 Elle a déclaré qu'Enzo, c'est l'enfant de trop,
01:06:57 qu'il fallait tirer des leçons de ce drame.
01:06:59 La France en a marre.
01:07:01 Elle a expliqué que c'était grâce à tout le soutien qu'elle avait reçu
01:07:04 que sa famille tenait le coup.
01:07:06 Et pourtant, aucun soutien, aucun message de la part de l'État.
01:07:09 Un soutien qui s'est arrêté à l'échelle locale.
01:07:11 Écoutez son témoignage.
01:07:13 On n'a pas besoin du soutien de Mbappé ou de Omar Sy
01:07:18 pour faire avancer les choses.
01:07:19 Nous, peu importe.
01:07:21 Toute personne qui veut nous soutenir peut nous soutenir.
01:07:24 Après, on a eu, quand même, je tiens à le signaler,
01:07:28 personne au niveau de l'État pour le moment
01:07:30 est rentré en contact direct avec nous.
01:07:33 Juste quelques messages qu'on a pu recevoir.
01:07:38 Par contre, on a quand même tout le soutien des députés de l'heure,
01:07:42 des maires des communes proches de l'A.M.Allerme.
01:07:49 Donc, eux sont vraiment présents depuis le début.
01:07:53 Donc, les députés, ça s'est arrêté aux députés de l'heure.
01:07:56 Albane Branlan, ça s'arrête aux députés.
01:07:58 Le gouvernement, que fait le gouvernement pour cette famille ?
01:08:02 Il y a forcément beaucoup de tristesse.
01:08:06 On pense à la famille.
01:08:08 Je ne peux pas répondre à la place du gouvernement.
01:08:10 Je suis porte-parole des Jeunes avec Macron,
01:08:13 pas porte-parole du gouvernement.
01:08:15 Après, je pense que le rôle des politiques,
01:08:17 ce n'est pas d'instrumentaliser un drame.
01:08:20 C'est quand un crime a lieu de tout faire
01:08:24 pour que la justice ait les moyens de travailler.
01:08:27 Et je pense que là-dessus, on va tout faire
01:08:30 pour que ça se passe le mieux possible pour cette famille.
01:08:34 Et on pense forcément avec émotion à eux.
01:08:38 Philippe Deveul, un drame, Enzo, 15 ans, aucun mot ?
01:08:42 J'ai assisté au témoignage de Sophie, de la maman d'Enzo,
01:08:44 qui était très prégnant, très fort.
01:08:48 Dur, très dur.
01:08:50 Moi, je pense que ça touche tous les parents de France
01:08:53 qui ont des enfants de l'âge d'Enzo et qui sont inquiets,
01:08:55 compte tenu de l'insécurité qui augmente,
01:08:58 et qui ont peur quand leurs enfants sortent
01:09:01 et qu'ils aient justement le coup de téléphone fatal.
01:09:06 C'est le meilleur ami d'Enzo qui a annoncé à la maman d'Enzo.
01:09:07 Exactement.
01:09:10 C'est à mon avis un drame,
01:09:13 d'autant qu'Enzo était un garçon irréprochable.
01:09:16 Apprenti, il se levait tous les matins.
01:09:18 Il avait toute la vie devant lui.
01:09:19 Et ce silence assourdissant du gouvernement,
01:09:22 parce qu'en fin de compte, le président Macron,
01:09:23 il choisit ses victimes, ses victimes à la carte.
01:09:26 Et là, je crois que la moindre des choses,
01:09:28 c'est que ça ne va pas le faire revenir, Enzo.
01:09:31 Mais que le chef de l'État dise "je suis touché",
01:09:35 ça fait quelque chose, ça fait du bien.
01:09:37 Maintenant, aussi, ce silence assourdissant du Chomise,
01:09:42 qui eux aussi sont des spécialistes du tweet
01:09:44 et du choix des victimes, c'est insupportable.
01:09:47 Et il y a un ras-le-bol des gens.
01:09:49 Un ras-le-bol aussi du côté de Denis Deschamps ?
01:09:52 Écoutez, d'abord, moi, à mon petit et humble niveau,
01:09:56 je salue la dignité de la famille,
01:09:59 parce que perdre un enfant, je crois que
01:10:01 ce n'est pas plus ou moins pire.
01:10:04 C'est inimaginable.
01:10:05 Vous êtes marqué à vie.
01:10:08 Un enfant, c'est quelque chose,
01:10:10 si on fait un tout petit peu de philosophie pendant 15 secondes,
01:10:12 ça vous permet d'être immortel.
01:10:14 C'est le prolongement de soi.
01:10:16 C'est l'héritage génétique et éducationnel.
01:10:18 C'est votre prolongement.
01:10:20 Et donc, vous vous rendez compte, le drame.
01:10:21 Ils vont être marqués à vie.
01:10:22 Et je trouve que cette maman est d'une dignité.
01:10:25 Mais c'est un exemple quand même.
01:10:26 Oui, mais sa vie est bouleversée.
01:10:28 Ah, c'est clair.
01:10:28 C'est un changement radical.
01:10:29 D'ailleurs, elle est marquée à vie,
01:10:32 comme ses proches.
01:10:33 Mais bon, de la part d'une maman,
01:10:35 vous vous rendez compte, c'est quand même quelque chose.
01:10:37 Surtout qu'il est innocent.
01:10:40 C'est pour un mauvais regard.
01:10:41 Et surtout, ce qui est horrible, c'est qu'il a reçu deux coups de couteau.
01:10:44 Le premier dans la cuisse, à mon avis, pour le déstabiliser.
01:10:46 Et le deuxième dans le thorax pour l'achever.
01:10:48 Alors, on aurait pu le tuer déjà, déjà un premier coup de couteau dans la cuisse
01:10:51 si on avait sectionné l'artère fémoral.
01:10:53 Alors, une autopsie a été réalisée sur le corps d'Enzo.
01:10:55 Et justement, la maman d'Enzo a exprimé sa colère sur cette autopsie
01:11:00 parce qu'elle n'a pas eu accès au dossier.
01:11:02 Je vous propose d'écouter les propos recueillis par Marine Sabourin et Florian Paume.
01:11:05 Ce tueur, on peut l'appeler comme ça,
01:11:09 il a avoué les faits qu'il a produits à deux reprises,
01:11:14 il a poignardé à deux reprises.
01:11:16 Il est considéré comme tueur.
01:11:18 Il doit pouvoir rester en prison
01:11:21 sans avoir la possibilité de ressortir avec un bracelet électronique.
01:11:25 Nous, ce qu'on souhaiterait aujourd'hui, en fait, c'est qu'il puisse...
01:11:30 On attend son jugement en fait dans un an et demi, deux ans, admettons,
01:11:34 puisqu'aujourd'hui, c'est ce qu'on nous dit.
01:11:36 Mais par contre, qu'il reste en prison en attendant
01:11:39 et que sa peine soit déduite à la fin, au moment du jugement.
01:11:44 Pour nous, aujourd'hui, c'est la chose la plus simple.
01:11:47 Nous, aujourd'hui, on n'a toujours pas accès à notre dossier.
01:11:50 Avec notre avocat, on ne peut toujours pas se constituer partie civile.
01:11:53 Et ça, c'est pas normal.
01:11:56 Moi, l'autopsie qui a été réalisée sur mon fils,
01:11:59 j'aimerais savoir ce qu'ils ont fait sur mon enfant.
01:12:01 Moi, aujourd'hui, je suis en colère par rapport à l'autopsie qui a été faite.
01:12:05 On connaissait les causes du décès.
01:12:08 On n'avait pas lieu de...
01:12:11 Si on peut dire mutiler notre enfant comme ça.
01:12:14 Je ne veux pas qu'on ait mutilé mon enfant pour rien, en fait.
01:12:17 Il faut qu'on se souvienne d'Enzo.
01:12:19 Il faut que l'histoire d'Enzo fasse changer les choses.
01:12:24 Il faut que l'histoire d'Enzo fasse changer les choses.
01:12:26 - M. Denis Deschamps, est-ce qu'il faut tirer une leçon de ce drame et laquelle ?
01:12:31 - On espère le plus jamais ça.
01:12:35 Mais en même temps, par rapport au sujet qu'on a évoqué avant,
01:12:37 on a une banalisation de la violence.
01:12:40 Ce qui était anormal devient normal.
01:12:41 Donc ça, ça va être très compliqué.
01:12:44 Malheureusement, il y a deux facteurs très importants.
01:12:47 C'est dans le temps très court.
01:12:48 C'est une présence policière.
01:12:50 Et en plus, dès l'instant où il y a des alertes,
01:12:52 parce qu'apparemment, l'auteur était connu,
01:12:56 était connu de l'écosystème, de ses dérives.
01:13:00 Donc, ce sont des choses qui, normalement,
01:13:02 auraient dû être canalisées en amont.
01:13:04 Ça ne l'a pas été parce qu'on sait que les services de police
01:13:06 sont souvent d'ailleurs débordés.
01:13:07 Deuxième élément, il y a un facteur de temps long.
01:13:10 Le facteur de temps long, c'est l'éducation.
01:13:12 Et l'éducation, elle est double.
01:13:13 Elle est l'éducation de la République, premier élément,
01:13:16 et l'éducation des parents.
01:13:18 Et on le voit bien, il y a une démission.
01:13:20 Quand on regarde sur le temps long, il y a une démission
01:13:22 dans beaucoup de cas de l'éducation des parents.
01:13:25 Et quand un gamin, il n'a pas de repères,
01:13:27 il n'a pas d'autorité et il n'a pas de valeur,
01:13:29 de valeur familiale, de valeur forte,
01:13:31 forcément, ça mène toujours à des drames.
01:13:33 Dans 100% des cas, ça mène à des drames.
01:13:35 Donc, c'est ce qu'on voit, par exemple, dans les banlieues.
01:13:36 C'est ce qu'on voit, en fait, où le modèle,
01:13:38 ça va être le grand délinquant,
01:13:40 ça va être le chef du clan ou des choses comme ça.
01:13:42 En fait, on a besoin de modèles.
01:13:44 On a toujours besoin de modèles.
01:13:46 On a toujours besoin aussi d'une autorité.
01:13:48 Et on n'en est pas mort.
01:13:50 Il est arrivé qu'on se prenne des claques
01:13:51 et on n'en est pas mort.
01:13:53 Et ça nous a dit là, t'as été trop loin,
01:13:54 ça suffit maintenant, t'arrêtes.
01:13:56 Voilà, il faut des garde-fous sur un certain nombre de sujets.
01:13:59 Donc, vous voyez bien les débats que l'on a de temps en temps
01:14:02 avec quelques bobos parisiens.
01:14:03 Mais ça, on va faire la parenthèse.
01:14:05 Mais en attendant, c'est très important,
01:14:06 ce côté éducationnel.
01:14:08 Maintenant, effectivement, moi,
01:14:11 je rejoins ce que disait Maître juste avant.
01:14:13 Il y a aussi un problème de l'État et de la manifestation
01:14:16 du soutien dans cette douleur intense, immense de l'État.
01:14:20 Alors, je n'irai pas jusqu'à dire,
01:14:23 le président Macron choisit ses causes, entre guillemets.
01:14:25 Je crois, je ne suis pas spécialiste,
01:14:28 mais je crois qu'il y a une sorte de coutume qui existe
01:14:31 où le président est obligé de réagir lorsqu'il y a
01:14:33 un force de l'ordre qui est impliqué par rapport à un civil.
01:14:37 Mais entre deux civils entre eux, il ne doit pas intervenir.
01:14:40 Sauf qu'il y a eu quand même des jurisprudences sur ce sujet.
01:14:43 Même si je ne suis pas du tout spécialiste du droit,
01:14:45 il y a quand même eu parfois des minutes de silence à l'Assemblée.
01:14:49 Il y a eu aussi des manifestations de soutien
01:14:51 de la part des Premières Dames.
01:14:52 Il y a eu parfois aussi des coups de fil privés.
01:14:55 Madame Erdene Zoland a dit,
01:14:57 "Peu importe, la minute de silence,
01:14:58 ce n'est pas ça qui va ramener mon fils."
01:14:59 Mais il aurait pu appeler de manière officieuse la famille.
01:15:02 Il y a eu une tribune dans le Figaro de la maman,
01:15:04 c'était très clair.
01:15:05 Ils n'ont toujours pas manifesté leur soutien.
01:15:07 Oui, j'aurais un bémol.
01:15:08 Un bémol parce que je crois que le président Macron
01:15:13 a une grille de lecture de la société qui est la sienne.
01:15:18 Et par exemple, il a supprimé le secrétariat d'État aux victimes
01:15:24 qui avait été mis en place par François Hollande.
01:15:27 Et c'était une chose assez importante
01:15:29 parce que c'était pour soutenir les victimes de terrorisme.
01:15:31 Mais je comprends la sidération de la maman d'Enzo,
01:15:35 qui se sent complètement abandonnée
01:15:37 parce qu'elle n'a pas accès aux dossiers, etc.
01:15:39 Ça va venir.
01:15:40 Mais je connais ça par mes victimes de terrorisme.
01:15:44 Et d'ailleurs, j'ai un cas concret.
01:15:45 Le président Hollande avait reçu les victimes de l'attentat du Bardeau
01:15:49 alors que le président Macron avait refusé de les recevoir.
01:15:53 Et il y avait un grave problème sur l'instruction faite en Tunisie
01:15:56 avec une instruction miroir en France.
01:15:59 J'accusais le juge d'instruction et le chef du parti politique islamiste.
01:16:03 Et pendant que je vous parle, ces deux personnes sont aujourd'hui en prison
01:16:06 avec des faisceaux d'indices de collusion du juge d'instruction
01:16:10 qui a instruit l'affaire de l'attentat du Bardeau.
01:16:13 C'est quand même une faute politique.
01:16:15 Il faut le dire.
01:16:16 Moi, si je suis avocat, c'est pour dire,
01:16:17 c'est pour la manifestation de la vérité.
01:16:19 Ne croyez-vous pas, Petre, en fait,
01:16:20 qu'ayant surréagi aux manifestations de Nanterre,
01:16:23 enfin aux manifestations de violence,
01:16:25 et là, justement, il rétropédale
01:16:26 parce qu'on lui a reproché justement d'avoir réagi trop tôt.
01:16:29 Vous ne croyez pas que ça a eu une influence ?
01:16:30 On trouve un juste milieu entre les manifestations de ce genre ?
01:16:33 On le saura jamais, vous me direz.
01:16:34 On le saura jamais.
01:16:35 Je pense que la maladresse était de lâcher le policier.
01:16:38 C'est la justice qui s'occupe,
01:16:40 puisque tout le temps, le gouvernement, le président,
01:16:42 vous direz "ah ben la justice est indépendante".
01:16:44 Non, là, il interfère dans le travail de la justice.
01:16:49 Et en plus, s'il doit son maintien au pouvoir,
01:16:52 c'est grâce à la police,
01:16:53 compte tenu des manifestations, des mouvements sociaux,
01:16:56 de tout ce qui a eu par la suite.
01:16:57 Donc, je trouve qu'il y a beaucoup d'incatitude
01:17:01 de la part du président Macron.
01:17:02 Je fais un peu son réquisitoire,
01:17:03 mais je pense qu'on nous donne la parole justement
01:17:05 pour la liberté d'expression.
01:17:07 On a aussi ce témoignage de la mère d'Edenzo
01:17:11 qui parle de la responsabilité des parents de l'agresseur.
01:17:14 C'est un débat qui a souvent été mené, avancé.
01:17:18 La responsabilité des parents de délinquants, que faire ?
01:17:20 Et sur la justice des mineurs, je vous propose d'écouter ses propos.
01:17:25 Je sais que mon fils, jamais il ne serait sorti avec un couteau.
01:17:28 Parce que même si on était amis,
01:17:32 on avait cette relation qui était fusionnelle,
01:17:35 je surveillais quand même mon fils de près.
01:17:38 Pourquoi ses parents aujourd'hui l'ont laissé sortir avec un couteau ?
01:17:41 Ou pourquoi ses parents n'ont pas vu
01:17:43 que leur fils sortait avec un couteau ?
01:17:47 Aujourd'hui, ces parents-là, ils ont eu une déchirure eux aussi,
01:17:52 qui n'est pas la même que la mienne.
01:17:53 Mais aujourd'hui, ils peuvent prendre leur fils dans leurs bras,
01:17:56 ils peuvent lui parler,
01:17:59 ils pourront le sentir de nouveau.
01:18:02 Mon fils, aujourd'hui, je ne peux plus rien sentir de lui.
01:18:05 Maître, comment punir ?
01:18:07 Comment appréhender, appliquer la loi ?
01:18:10 Alors, il y a l'exception que ce soit des mineurs.
01:18:14 Donc, on peut diviser tout de suite la peine par deux.
01:18:17 En tout cas, c'est moins de 16 ans en plus.
01:18:19 Et donc là, ce que la maman d'Edzokrin, c'est qu'il soit libéré.
01:18:23 Avant le jugement.
01:18:24 Et ça, je la comprends.
01:18:25 Parce que de croiser le tueur de votre fils,
01:18:28 qu'il l'a tué 200 fois, rien pour un regard, c'est effroyable.
01:18:31 Et moi, je comprends cette révolte de cette maman.
01:18:34 - Mais comment on accompagne ces victimes, ces familles victimes ?
01:18:36 - Ah bah ça, il faut demander au gouvernement,
01:18:38 il faut demander au chef de l'État.
01:18:39 Là, il faut l'appeler dérangé à Brégonçon,
01:18:41 en disant "attendez, après votre jet ski,
01:18:43 que pensez-vous un peu de la situation ?"
01:18:45 Non mais oui, jet ski, peut-être qu'il a changé, je ne sais pas.
01:18:48 Donc, la situation de la France est grave et les Français ont peur.
01:18:53 Alors, c'est peut-être une rhétorique un peu lourde,
01:18:55 mais qui est vraie, qui est concrète.
01:18:59 On est dans une situation qui frôle la catastrophe.
01:19:02 On l'a bien vu avec les émeutes.
01:19:04 Pour quand la prochaine ?
01:19:06 - Alors, je vais prendre quelques distances avec Maître.
01:19:13 Malheureusement, la difficulté d'être président de la République,
01:19:15 que ce soit Emmanuel Macron ou pas, peu importe,
01:19:18 c'est qu'en fait, ils ont une énorme pression sur eux,
01:19:21 sur tout un tas de choses, sur tout un tas de sujets.
01:19:23 Un président de la République, c'est comme un sélectionnaire de football.
01:19:26 En plus, il y a un nom que je porte, je ne peux pas m'en échapper.
01:19:29 Pierre Alban, moi aussi, j'ai un nom que je porte depuis longtemps,
01:19:32 surtout que je ne suis pas un spécialiste de football.
01:19:35 Et en fait, vous avez 67 millions de commentateurs par rapport à un président
01:19:40 qui a des piles de dossiers et donc de problèmes,
01:19:43 parce qu'il gère rarement la joie quand même.
01:19:46 Il a des piles de dossiers sur son bureau XXL.
01:19:49 Et en réalité, à chaque fois qu'il y a un pépin, tout lui retombe dessus.
01:19:53 C'est d'une difficulté sans nom, son job.
01:19:55 On le sait quand on s'engage.
01:19:56 Oui, je suis d'accord.
01:19:57 Surtout une deuxième fois.
01:19:59 Mais en plus, là, malheureusement, il hérite d'une situation, je le redis,
01:20:02 éducationnelle qui est délitée depuis 40 ans.
01:20:05 Ça, on le sait.
01:20:06 On le dénonce parce qu'il faut le dire à un moment donné.
01:20:08 Mais notre école s'est effondrée.
01:20:09 Il n'y a que les hauts fonctionnaires du ministère de l'Éducation nationale
01:20:13 qui ne l'ont pas encore reconnu.
01:20:14 Le classement PISA, ils règlent tout tout de suite.
01:20:16 C'est une photographie, c'est clair.
01:20:18 Mais en même temps, sur la police, sur la justice, vous parlez de la justice.
01:20:21 C'est passionnant, la justice.
01:20:22 On est dans un pays où la justice a un arsenal de lois qui est incroyable.
01:20:28 Pléthorique même, peut-être.
01:20:29 On a plusieurs centaines de milliers de lois.
01:20:31 Exactement.
01:20:32 Mais le problème, c'est que...
01:20:33 Les lois sont là.
01:20:34 Ça ne sert à rien de créer ou de faire des tweets.
01:20:37 Il faut appliquer les choses.
01:20:38 Le problème, c'est que la justice est débordée.
01:20:41 On a là aussi, on l'a malmené, la justice.
01:20:45 Vous avez vu pendant les émeutes, ils travaillaient le soir, le week-end.
01:20:49 Et en fait, je trouve que malheureusement, la justice n'est pas...
01:20:53 C'est mon point de vue, ce n'est pas mon métier.
01:20:54 Donc, vous avez tout à fait le droit de me dire que j'ai tort.
01:20:56 Mais je pense qu'elle n'est pas sereine dans le temps où elle doit délivrer.
01:21:00 Parce qu'effectivement, vous avez dit une chose très vraie.
01:21:02 C'est qu'il faut qu'il y ait une sanction et qu'elle soit rapide.
01:21:05 Et je crois qu'aux Pays-Bas, ça fonctionne très bien.
01:21:06 Très bien.
01:21:07 Voilà.
01:21:07 Et malheureusement, elle n'est pas sereine en France.
01:21:09 Comment ça fonctionne ?
01:21:11 Ce n'est pas une fatalité, c'est une volonté politique.
01:21:13 Et moi, j'en ai assez des effets d'annonce, des tweets, de la communication.
01:21:19 Il faut être dans le concret.
01:21:20 Moi, je préfère un président qui fasse moins de discours, mais qui agisse.
01:21:23 Parce que je crois qu'il est très fort en rhétorique.
01:21:25 Des discours avec du fond ?
01:21:26 Oui, avec du fond.
01:21:28 Alors bon, vous aussi, vous y mettez.
01:21:29 Il y avait les fonds, enfin peut-être, je ne sais pas.
01:21:32 Mais ce qu'il y a, c'est que moi, je parle des dossiers que je connais,
01:21:36 que j'ai vécu, que je vis.
01:21:38 Vous savez, les affaires de terrorisme, c'est lourd.
01:21:42 Je suis en contact avec mes victimes et je fais tout
01:21:45 pour condener la manifestation de la vérité.
01:21:47 Et je vois leur ressenti lorsque, justement, les portes des politiques se ferment.
01:21:54 Parce que pour eux, elles se raccrochent à quelque chose
01:21:56 en espérant qu'il y ait une amélioration.
01:21:59 Fin de compte, heureusement que la vocale a quelque part.
01:22:01 Mais moi, j'ai vu un abandon des victimes.
01:22:04 Je l'ai vécu.
01:22:05 Vous pouvez les interroger, elles sont dans le loiré, vous le diront.
01:22:10 Si vous me permettez de rebondir sur la justice,
01:22:13 on a eu une augmentation d'un tiers du budget.
01:22:16 Je pense que c'est un petit peu ce qu'on a dit tout à l'heure sur le numerus clausus.
01:22:21 Il faut un petit peu de temps pour voir l'effet,
01:22:23 pour voir l'augmentation des magistrats, l'augmentation des greffiers,
01:22:26 l'importance qu'on donne à la personnalisation des dossiers.
01:22:29 Mais je trouve aussi important, et on en parle peut-être un peu moins sur ces news,
01:22:33 qu'on regarde la prison non pas comme une obligation, mais comme un des moyens.
01:22:39 Je sais par exemple que dans des pays comme la Finlande,
01:22:43 où il y a un taux de récidive extrêmement faible, il n'y a pas que la prison.
01:22:47 Il y a aussi le travail d'intérêt général qui a été multiplié.
01:22:50 Robert Badinter l'a adapté en France en 1983.
01:22:55 Et depuis, on peut voir que ça commence en France à prendre de l'ampleur.
01:22:58 Mais je pense que c'est des peines alternatives
01:23:00 qui peuvent être également extrêmement intéressantes.
01:23:03 Je ne parle pas de crime là.
01:23:05 Oui, parce que dire ça à la maman d'Ainza, c'est compliqué.
01:23:08 Je ne parle en aucun cas de crime, je parle de délit.
01:23:10 On avait complètement dérivé sur la justice en règle générale.
01:23:14 Et encore une fois, par rapport au crime qui a été commis,
01:23:18 on ne peut qu'être dans l'émotion.
01:23:21 Et forcément, on se met à la place de cette famille et on est déchirés.
01:23:25 Un dernier mot Philippe Develle peut-être sur ce dossier.
01:23:26 Il faut être dans le pragmatisme.
01:23:27 Et pas dans le...
01:23:30 Si vous voulez, faire trop de social, tu le social.
01:23:35 Je suis en désaccord.
01:23:36 Non, vous avez le droit. C'est ça la démocratie.
01:23:38 Et je pense que par rapport à cette montée de violence et de délinquance,
01:23:42 il faut être dur.
01:23:44 Il y a eu des cas politiques, par exemple New York, c'était l'enfer.
01:23:48 Et il y a eu Giuliani, le maire de Giuliani,
01:23:51 il a dit zéro tolérance pour le moindre graffiti, etc.
01:23:54 Et ça s'est estompé.
01:23:56 Quand il y a une volonté politique, on y arrive.
01:23:59 Or ici, vous voyez, vous essayez d'édulcorer les choses,
01:24:02 de dire bon, oui, il faut faire de l'accompagnement, etc.
01:24:05 Mais vous voyez, en Finlande...
01:24:07 Vous vous faites casser la figure en sortant ou agressé.
01:24:09 Je ne vous serais pas...
01:24:10 Vous pensez que ça n'arrivait pas dans les pays nordiques ?
01:24:12 Vous pensez que ça n'arrivait pas dans les pays nordiques ?
01:24:14 Parce qu'en Finlande, qu'est-ce qui se passait il y a 50 ans de cela ?
01:24:16 C'était le pays où il y avait le plus de délinquance.
01:24:19 Qu'est-ce qu'ils ont fait ?
01:24:21 Ils n'ont pas puni.
01:24:23 Enfin, puni plus pour punir plus.
01:24:24 Non, absolument pas.
01:24:25 Ils se sont posés, ils ont réfléchi, ils ont dit qu'est-ce qui marche ?
01:24:28 Mais on ne fait pas ça aujourd'hui en France.
01:24:30 On va sur ces news et on dit,
01:24:31 allez, on ne va pas leur mettre 5 ans, on va leur mettre 10 ans.
01:24:34 Je suis désolée.
01:24:34 Est-ce que c'est une réponse aussi pour les familles de victimes ?
01:24:37 Mais bien sûr.
01:24:39 Des commerçants qui ont été volés.
01:24:40 Et on veut changer la loi pour qu'elle soit de plus en plus dure.
01:24:43 Et aux États-Unis, est-ce que ça marche ?
01:24:44 Ne me donnez pas de prison, je préfère être expulsé.
01:24:47 Je ne dis pas qu'il faut supprimer les prisons.
01:24:49 Loin de là.
01:24:51 Je ne dis pas qu'il faut supprimer les prisons.
01:24:52 Les mouchericides, les violences.
01:24:54 Je ne dis pas qu'il faut supprimer les prisons.
01:24:55 Encore une fois, je parle des délits et non des crimes.
01:24:57 Je dis juste qu'il faut qu'on réfléchisse en bonne intelligence
01:25:00 pour qu'on ait les peines les plus justes
01:25:03 et qu'on punisse mieux et qu'on permette donc d'éviter la récidive.
01:25:07 Et je pense que le débat est parfois faux sur ce sujet
01:25:10 et qu'il est parfois un peu trop facile.
01:25:12 Non, je ne suis pas d'accord parce que récemment,
01:25:13 il y a une dame qui s'est fait tuer justement
01:25:15 parce que son mari était violent
01:25:17 et que le juge lui a refusé une protection judiciaire.
01:25:22 Comment faire confiance à la justice ?
01:25:24 Le juge est complètement libre et indépendant.
01:25:28 Au pire des cas, on a eu le mur des cons,
01:25:31 on a eu le juge qui a été condamné par le conseil.
01:25:35 Vous prenez un exemple.
01:25:38 Il y en a tant d'autres où grâce à une politique pénale
01:25:43 un peu plus adaptée, il y a des personnes qui sont sorties
01:25:45 et qui n'ont pas récidivé.
01:25:46 Oui, Jean Valjean, il s'en est sorti et puis il a eu une belle carrière.
01:25:50 C'est dommage qu'on ne puisse pas discuter de ça.
01:25:57 Si, on en discute justement.
01:25:58 Il faut accepter le contradictoire.
01:26:00 Mais j'accepte totalement que vous ayez un avis différent.
01:26:03 Vous avez des victimes brûlées par cocktail Molotov,
01:26:05 des agents de sécurité.
01:26:07 Il y avait quatre mises en cause avec des faisceaux d'indices
01:26:09 sur les quatre mises en cause.
01:26:11 Deux étaient condamnées, deux autres ont été acquittées.
01:26:13 J'entends votre colère et j'entends votre rage.
01:26:16 Et moi aussi, ça m'enrage.
01:26:17 Moi aussi, ça m'enrage, monsieur.
01:26:19 Si, vous étiez un peu dans votre veine.
01:26:23 Moi aussi, ça m'enrage, maître.
01:26:25 Moi aussi, ça m'enrage, maître, de voir des crimes comme ça.
01:26:27 Mais ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas qu'on ait un discours apaisé.
01:26:31 Les victimes que j'ai défendues ont failli mourir brûlées vives.
01:26:35 Et moi aussi, ça m'enrage, monsieur.
01:26:37 Et c'est pas pour autant qu'il ne faut pas qu'on ait un discours apaisé
01:26:41 afin qu'on regarde comment on peut faire pour éviter la récidivité.
01:26:46 C'est Léonie qui va péger, justement.
01:26:49 Chers amis, tout d'abord, Albane est très jeune et je pense,
01:26:52 j'espère en tout cas, qu'elle aura des responsabilités dans certains ministères
01:26:56 pour qu'elle prenne les choses en main.
01:26:57 Parce que c'est comme elle, notre avenir.
01:26:59 Deuxième élément, nous avons un arsenal qui est parfait.
01:27:04 On n'a pas à le modifier, on n'a pas à en rajouter.
01:27:08 On a tout ce qu'il faut au niveau des lois et règlements en France.
01:27:11 Troisième élément, on a quand même une police et une justice
01:27:14 qui malheureusement a été, je le redis, j'insiste,
01:27:18 rabotée depuis une quarantaine d'années par des gestionnaires,
01:27:22 qui fait que maintenant, on arrive dans des situations qui sont dramatiques.
01:27:26 Dramatiques sur quel sens ?
01:27:28 Sur le sens de l'autorité.
01:27:29 L'autorité, elle peut se manifester de différentes manières.
01:27:34 J'entends ce que dit Albane, mais avant tout, avant toute chose,
01:27:38 il faut qu'il y ait une autorité au-dessus.
01:27:39 Ce qui veut dire que si le petit délinquant gêne, crée du trouble
01:27:45 à l'ordre public dans son petit village,
01:27:47 s'il n'a pas la peur de s'en prendre une, il va continuer et continuer.
01:27:51 Donc déjà, il faut qu'il y ait une crainte.
01:27:53 Il faut qu'il y ait une crainte de l'exercice des lois,
01:27:56 parce qu'en fait, souvent, il déborde.
01:27:58 Donc il faut déjà qu'il y ait une crainte.
01:28:00 Deuxième élément, pour que la crainte fonctionne,
01:28:02 il faut aussi que la sanction puisse tomber, indiscutablement.
01:28:04 S'il n'y a jamais de sanction, comme il arrive malheureusement trop souvent,
01:28:07 ou en tout cas pas appliquée, ou parce que les prisons sont pleines,
01:28:11 malheureusement, 125% d'eaux d'occupation,
01:28:15 donc malheureusement, on ne leur fait pas faire la peine,
01:28:17 contrairement aux Pays-Bas, donc malheureusement, il n'y a plus de crainte.
01:28:20 Donc la crainte disparaît.
01:28:21 - Vous allez être condamné dans la prison, vous n'y allez pas.
01:28:23 - Voilà, tout à fait, c'est exactement ça.
01:28:24 - Vous allez être condamné sur le papier, mais pas en réalité.
01:28:26 - Donc s'il n'y a plus l'autorité et la crainte, justement,
01:28:29 la République rétrécit, elle se rétracte,
01:28:33 et sur le terrain, il y a des nouvelles autorités qui font foi.
01:28:37 Ça peut être des petits, comme disait Jordan Lamy, Denzou,
01:28:40 c'est un petit connard qui a fait sa loi,
01:28:43 et malheureusement, il y a eu des conséquences,
01:28:45 c'était bien ses propres mots, et malheureusement,
01:28:48 on le voit dans les quartiers, donc il faut restaurer ça.
01:28:51 Mais ça, c'est comme le disait, donc elle a parfaitement conscience du sujet,
01:28:55 c'est qu'on en a pour 10, 20 ou 50 ans, la Finlande, 50 ans.
01:28:58 Donc en fait, ce qu'on a délité pendant 40 ans,
01:29:01 il va falloir 10 ou 20 ou 30 ans pour le réinstaller.
01:29:04 - La situation, c'est maintenant.
01:29:06 - Je sais bien, mais il faut aussi avoir une vision.
01:29:08 - La sécurité, c'est quand même une liberté fondamentale.
01:29:11 S'il n'y a pas de sécurité dans un pays comme la France,
01:29:13 où on paye le plus d'impôts, c'est quand même monteux.
01:29:15 Je pense que le tribunal...
01:29:17 - Oui, mais on n'est pas là, il faut que...
01:29:19 On a un peu plus d'expérience et de vécu que Albane,
01:29:22 ça va prendre du temps, objectivement,
01:29:24 même si j'entends bien que ça doit être maintenant.
01:29:26 - Tout est la volonté politique.
01:29:28 - Oui, mais il faut aussi investir.
01:29:29 - C'est vrai, et puis après, les gens font des choix.
01:29:32 Alors, par élimination, avec un taux de participation
01:29:36 assez faible, et puis on continue, on tire la ficelle.
01:29:39 - Mais ça vive la démocratie en conséquence.
01:29:41 - Il n'y a pas de vision du pays sur 50 ans.
01:29:43 On a une vision du pays à la fin de la saison,
01:29:45 la fin des vacances, le temps d'un tweet, etc.
01:29:47 - C'est ce que je dénonce.
01:29:48 - Et c'est un mal politique, et ça, ça touche tous les partis,
01:29:50 pas que le parti qui a le pouvoir.
01:29:52 C'est-à-dire qu'il y a un manque de vision à long terme,
01:29:55 et on le voit bien, puisque c'est une décrépitude
01:29:57 du service de santé, de l'école, le problème de la crise...
01:30:01 - Toutes les grandes missions de l'État.
01:30:03 - Voilà, donc il y a un véritable problème politique dans ce pays.
01:30:06 - En tout cas, en attendant une réponse de l'État,
01:30:08 la maire d'Enzo organisera une nouvelle marche blanche
01:30:10 le 22 octobre, date d'anniversaire des 16 ans de son fils.
01:30:13 Elle invite toutes les familles de victimes à venir la rejoindre,
01:30:16 et les élus, aussi bien de l'État que les élus régionaux,
01:30:20 les élus locaux en tout cas, ont déjà fait preuve
01:30:22 d'une présence lors des obsèques et de la première marche blanche.
01:30:25 Sans transition, c'est toujours difficile de clore un chapitre
01:30:29 comme celui-ci, mais le point désormais sur la situation au Niger
01:30:33 depuis le coup d'État.
01:30:35 A l'issue de son sommet hier à Abuja, la communauté économique
01:30:38 des États d'Afrique de l'Ouest a ordonné l'activation immédiate
01:30:41 de sa force d'intervention en vue de restaurer l'ordre constitutionnel.
01:30:44 La CEDEAO a toutefois ajouté qu'elle privilégiait
01:30:49 une résolution pacifique de la crise et qu'aucune option
01:30:53 qui permettrait de parvenir à ce résultat n'avait été écartée.
01:30:57 Les chefs d'État-major se réuniront demain au Ghana.
01:31:00 L'Union européenne, quant à elle, a exprimé sa profonde inquiétude
01:31:03 face à la détérioration des conditions de détention du président nigérien
01:31:06 Bazoum et a réclamé de nouveau sa libération.
01:31:09 Quant à la Russie, elle s'oppose à toute intervention militaire.
01:31:12 Les préparations militaires vont donc commencer,
01:31:14 mais la junte reste inflexible.
01:31:16 Les explications de notre journaliste Harold Zimman.
01:31:19 L'option militaire est désormais probable.
01:31:23 Actée jeudi soir, l'intervention doit maintenant être organisée
01:31:28 et c'est pourquoi les États-majors ouest-africains
01:31:31 planchent samedi au Ghana sur des plans d'intervention.
01:31:35 La junta niamey reste inflexible, elle ne négociera rien avec personne.
01:31:42 Elle ne libérera pas le président légitime renversé,
01:31:46 Mohamed Bazoum, à moins qu'il démissionne.
01:31:50 La France et d'autres États estiment que c'est la vie même de Bazoum qui est menacée.
01:31:55 Et les geôliers ont commencé à bloquer la nourriture
01:31:58 et ont coupé l'eau et l'électricité au président
01:32:02 enfermé avec son épouse et leur fils malade.
01:32:07 La junte a même laissé comprendre que Bazoum serait tué
01:32:11 en cas d'intervention extérieure.
01:32:14 La France avec 1500 troupes et les États-Unis avec 1100 au Niger
01:32:20 ne vont pas intervenir aux côtés de la force de la CDAO
01:32:24 mais approuvent l'opération.
01:32:26 La Russie, qui ne reconnaît pas la junte, déconseille toutefois l'option militaire.
01:32:32 Pour l'heure, les mercenaires de la force russe Wagner
01:32:35 n'ont pas encore fait leur apparition sur le territoire nigérien
01:32:39 et l'intervention africaine pourrait mettre fin à toute ambition expansionniste de Wagner
01:32:46 ce qui fait partie des objectifs de la CDAO.
01:32:51 Denis Deschamps, est-ce que la situation au Niger vous inquiète pour la France ?
01:32:55 Oui, oui, oui. La CDAO.
01:32:58 Comité des États d'Afrique de l'Ouest.
01:33:02 Ce sont 15 États.
01:33:04 C'est assez intéressant la CDAO d'ailleurs
01:33:06 parce qu'elle a été créée, je crois, de mémoire en 1975.
01:33:09 Ce sont 15 États dont un qui est anglophone dans cette partie francophone de l'Afrique.
01:33:17 Et ce pays anglophone est justement celui qui porte le plus de population.
01:33:23 C'est l'une des plus grosses croissances des États d'Afrique.
01:33:27 L'Afrique c'est 54 États différents.
01:33:30 Et je crois même que c'est un des pays les plus gros,
01:33:33 des plus gros pibes, voire même peut-être le plus gros maintenant.
01:33:36 L'autre particularité du Nigeria, et justement ça va faire le lien avec ce que je vais vous dire juste après,
01:33:40 c'est que le Nigeria a une démographie galopante.
01:33:44 Ils étaient à 180 millions d'habitants en 2015,
01:33:48 ils sont à 220 millions aujourd'hui.
01:33:50 On en prévoit, l'ONU prévoit, 399 millions d'habitants en 2050.
01:33:55 Donc effectivement notre regard doit être extrêmement pointu sur cette zone-là
01:34:00 qui est à mon avis le poumon du monde entier.
01:34:03 Très stratégique.
01:34:04 Voilà, et c'est le poumon sur plein de choses, mais pas que des ressources,
01:34:07 parce que Wagner ne sont pas là non plus pour vanter la philosophie de la littérature russe.
01:34:10 Ça se saurait. Ils sont surtout là aussi parce que ce sera la main-d'œuvre de demain.
01:34:16 C'est cette Afrique, 2,5 milliards d'habitants en 2050, voire même peut-être 2,7 milliards,
01:34:21 ce sera le réservoir de main-d'œuvre de tout le monde entier qui est en train de vieillir,
01:34:26 avec le laboratoire qui est le Japon de l'autre côté.
01:34:28 Pour les téléspectateurs, le Japon est là.
01:34:30 Alors, ce que je voulais vous dire, dans la situation au Niger,
01:34:33 on suit ça très près avec Harold, bien entendu, depuis plusieurs jours,
01:34:36 et en fait on est dans une situation où on est dans le...
01:34:40 Souvenez-vous, quand vous étiez tous à l'école, la théorie, la théorisation de Lorenz
01:34:46 sur le battement d'aile d'un papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au Texas ?
01:34:51 Donc c'était une partie de la théorie du chaos.
01:34:54 Et faites attention, dans le chaos, il y a un ordre.
01:34:57 Le chaos peut être très ordonné.
01:34:59 Donc pour moi, il y a deux questions avec cette affaire au Niger.
01:35:02 La première, c'est la survie de la CDAO.
01:35:04 Parce que la CDAO a des vraies intentions, ils ont des vrais projets.
01:35:07 La CDAO souhaite... Ils se sont donc appuyés sur le modèle de l'ancienne CEE,
01:35:12 qui est devenue la Communauté Européenne, puis l'Union Européenne,
01:35:15 et donc en fait faire une communauté économique d'États avec une monnaie commune,
01:35:21 donc un vrai projet, avec un espace Schengen commun,
01:35:24 donc en fait se coaliser pour peser fort, pour peser lourd,
01:35:28 parce qu'ils ont des richesses, ils ont de la main d'œuvre,
01:35:30 et ils peuvent s'ouvrir sur le monde.
01:35:32 Donc ça, c'est le premier point, c'est cet espace qui est assez dynamique.
01:35:37 Deuxième point, dans la survie de la CDAO, c'est que,
01:35:41 dans les rapports de force qui s'y passent,
01:35:45 c'est que sur 15 membres, ils en ont quatre déjà qui sont pudiquement suspendus.
01:35:50 On en parlait hors plateau tout à l'heure.
01:35:52 Donc vous avez le Mali en 2021, le Niger en 2023, le Burkina en 2022,
01:35:56 et la Guinée en 2021. Je relis mes notes parce que les dates,
01:35:59 je ne sais plus tout à fait en tête, je me mélange un peu entre 2021 et 2022.
01:36:02 Donc toute cette zone est assez agitée, on l'a vu,
01:36:04 et bien évidemment, Wagner, c'est pas automatiquement Wagner qui est à la cause,
01:36:08 mais en tout cas, Wagner, ils sont là, ils furettent,
01:36:11 ils sont prêts à saisir les opportunités.
01:36:13 Donc en fait, la CDAO joue sa survie aujourd'hui.
01:36:15 Si elle n'est pas ferme, si elle n'intervient pas, ils sont morts.
01:36:18 Ça c'est le premier point.
01:36:20 Ils doivent intervenir ?
01:36:21 Moi, non, je pense qu'ils ne doivent pas intervenir
01:36:23 et qu'ils doivent trouver une solution diplomatique et pacifique.
01:36:26 D'ailleurs, il n'y a pas que la Russie qui s'oppose à un conflit,
01:36:29 même le secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Blinken,
01:36:32 est pour une solution pacifique.
01:36:34 C'est un peu le président Ouattara qui a déclaré
01:36:39 qu'une intervention pouvait être imminente,
01:36:41 mais il y a quand même des bémols.
01:36:43 Le président de Gambie, quant à lui, le président Touré,
01:36:48 est pour une médiation, donc il n'y a pas un accord total
01:36:52 sur une intervention militaire.
01:36:54 Et d'ailleurs, cette intervention militaire pourrait entraîner
01:36:57 une cascade d'événements dangereux pour la stabilité du pays.
01:37:01 Il pourrait y avoir même d'autres coups d'État militaire
01:37:04 dans d'autres pays africains.
01:37:06 Je pense par exemple au Gabon, ce qui est tout à fait possible,
01:37:09 avec Omar Bongo.
01:37:11 À mon avis, c'est la peau de chagrin de la diplomatie française.
01:37:15 Eh oui.
01:37:16 Il y avait un deuxième point que vous vouliez...
01:37:18 C'est la peau de chagrin, parce que ce qui est malheureux,
01:37:20 c'est que pour l'opération Barkhane, on a quand même fait du bon travail
01:37:23 pour contenir un peu les foyers terroristes.
01:37:27 Ils ont fait un gros boulot quand même.
01:37:29 On a plus de 55 militaires qui sont morts.
01:37:32 Et là, la responsabilité n'est pas vraiment du fait des Africains,
01:37:35 mais du positionnement du gouvernement français.
01:37:38 Vous partagez cette avis.
01:37:39 Oui, parce que si vous voulez, c'est de bonne guerre.
01:37:41 C'est de bonne guerre.
01:37:43 De toute façon, l'Afrique est convoitée par toutes les grandes puissances,
01:37:46 la Chine, les États-Unis et aussi la Russie.
01:37:48 Et c'est de bonne guerre.
01:37:49 Pendant que nous, on livre des armes à l'Ukraine
01:37:51 et on dit qu'on est non-co-belligérant,
01:37:53 il ne faut pas être étonné qu'on ait la monnaie de notre pièce en Afrique.
01:37:56 Je reprends.
01:37:58 Je prends la suite, parce que Maître a évoqué quelques points
01:38:01 que je voulais développer.
01:38:02 La deuxième grande question qui se lie avec cette CDAO,
01:38:05 c'est l'avenir de l'Europe.
01:38:07 C'est ça la vraie conséquence en réalité.
01:38:09 L'Europe ou l'Union européenne ?
01:38:12 C'est l'Europe presque continentale, je dirais.
01:38:17 Mais l'Union européenne, forcément, est directement visée.
01:38:20 Ce qui est assez important dans ce sujet,
01:38:22 c'est que je parlais de population.
01:38:26 Rien que l'Afrique va faire 2,5 milliards d'habitants.
01:38:30 Si on n'a pas une CDAO puissante,
01:38:33 qui est capable de donner de l'éducation à tous ces enfants,
01:38:36 tous ces gamins, ils ont envie d'avoir des projets,
01:38:39 ils ont envie de vivre.
01:38:40 Donc il faut apporter de l'éducation, de l'eau, de la nourriture.
01:38:43 Je le répète, je l'ai dit au moins trois fois sur ce plateau,
01:38:45 moins de 0,5% de l'eau est potable dans le monde.
01:38:48 Il faut aussi apporter de la sécurité, il faut apporter un job.
01:38:51 Si on n'apporte pas un job, forcément ces gamins vont bouger.
01:38:54 Ils vont bouger où ?
01:38:55 Ils sont soit anglophones, soit francophones,
01:38:57 ils vont bouger vers le nord.
01:38:58 Et le Niger, justement,
01:38:59 et c'est une des grandes inquiétudes de Mélanie et de l'Italie,
01:39:02 c'est que le Niger est une voie de passage.
01:39:04 Et Mélanie, l'Italie a un contingent,
01:39:06 comme les États-Unis d'ailleurs, au Niger.
01:39:08 Vous avez remarqué que la crise s'y oppose.
01:39:10 Avant ils avaient une base secrète,
01:39:12 les Américains maintenant, elle n'est plus secrète du tout,
01:39:14 donc tout le monde le sait.
01:39:15 Donc c'est une voie de passage.
01:39:16 Donc c'est important ce Niger.
01:39:18 Et malheureusement, si on n'agit pas maintenant,
01:39:21 et si on n'aide pas la CDAO à être puissante,
01:39:24 si la CDAO tombe,
01:39:25 eh bien ça va accélérer les phénomènes migratoires,
01:39:28 mais ça ne va pas être 2, 3, 500, 1 000 personnes,
01:39:30 ça va être des millions de personnes d'ici 20 à 30 ans.
01:39:33 Là aussi, c'est le choc du temps court avec le temps long.
01:39:36 Donc moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec Maître
01:39:38 concernant la situation.
01:39:39 Je pense que là, à l'heure actuelle,
01:39:41 on a vu deux phénomènes importants hier.
01:39:43 Premier, c'est qu'il y a eu un nouveau gouvernement au Niger.
01:39:47 Forcément, c'était pour provoquer la CDAO.
01:39:49 La CDAO s'est réunie hier en disant
01:39:51 "on va prendre des décisions,
01:39:53 mais on va tout droit vers une manifestation armée".
01:39:56 Ou Ataraka, le président de Côte d'Ivoire,
01:39:59 a tout de suite réagi en disant
01:40:00 "on est prêt, on est prêt, très bien".
01:40:02 Et en fait, on a lu dans différents canaux diplomatiques
01:40:05 qu'en réalité, c'était la manière à la CDAO
01:40:07 de mettre la pression pour dire "maintenant, il faut vraiment négocier".
01:40:10 Parce qu'ils ont fermé la porte à toutes les négociations.
01:40:12 Ils ont nommé un nouveau gouvernement.
01:40:13 Mais il faut aussi remarquer une chose,
01:40:14 vous parlez beaucoup de la Russie.
01:40:15 Il n'y a pas que la Russie.
01:40:16 L'Algérie veut être de la partie à soutenir les politiques.
01:40:19 Moi, je parle très peu de la Russie dans cette affaire.
01:40:21 Oui, mais on l'a évoqué.
01:40:23 Il y a le Mali qui est prêt à intervenir.
01:40:25 Oui, alors ils n'ont quasiment pas de forces armées.
01:40:27 L'Algérie a 1 000 km de frontières avec le Niger.
01:40:30 Mais le plus gros de l'armée, c'est le Nigerien.
01:40:34 Donc il peut y avoir une escalade
01:40:37 qui peut déstabiliser complètement la région.
01:40:39 Il y a une nouvelle donne politique, justement,
01:40:42 contre la lutte du terrorisme au Sahel,
01:40:45 où ces pays émergents veulent jouer un rôle.
01:40:48 Et on a assez du paternalisme français
01:40:51 et du colonialisme, l'ancien colonialisme.
01:40:54 Et c'est pour ça que la Russie a une certaine fraîcheur,
01:40:56 parce qu'ils n'ont pas de passé colonial.
01:40:58 C'est pour ça que la CDAO doit réussir.
01:41:00 Soit militairement, soit diplomatiquement.
01:41:02 Ils réussissent par une voie diplomatique, mais c'est possible.
01:41:05 Oui, mais c'est indiscutable.
01:41:07 Et de toute façon, les États-Unis et la France
01:41:12 sont de toute façon, on le sait, en soutien.
01:41:14 Ils vont apporter de l'logistique, notamment avec les satellites.
01:41:17 Donc ça, on le sait, ils sont là.
01:41:19 Maintenant, la CDAO, ils sont en train de mettre la pression
01:41:21 sur une jeune qui ne veut rien entendre.
01:41:23 Ce n'est pas la première.
01:41:24 Les négociations sont impossibles ?
01:41:26 En tout cas, tout a été fermé.
01:41:28 Les portes ont été fermées pour différentes raisons, d'ailleurs.
01:41:30 Mais toutes les portes ont été fermées.
01:41:31 Ils ne veulent pas.
01:41:32 Et d'ailleurs, c'est comme ça qu'ils ont tout de suite nommé un gouvernement.
01:41:34 Donc là, en fait, on s'adresse à un mur.
01:41:36 Le Nigeria est directement impliqué,
01:41:38 parce que si le Niger tombe,
01:41:40 il y a de très, très fortes chances
01:41:42 que justement, le terrorisme se déploie.
01:41:44 Et d'ailleurs, la CDAO, en règle générale.
01:41:46 Et je pense que là aussi, il doit faire preuve
01:41:49 d'autorité, pour le coup,
01:41:52 c'est quand même le quatrième pays sur quinze
01:41:54 qui chute dans un putsch militaire.
01:41:57 Demain, la réunion de demain peut être
01:41:59 un point d'entrée dans cette intervention ?
01:42:02 Est-ce qu'elle peut jouer un rôle, un tournant ?
01:42:05 Je pense que ça va être discuté tout le week-end
01:42:07 et que s'il y a intervention,
01:42:08 ce sera décidé définitivement la semaine prochaine.
01:42:11 Vous partagez cet avis ?
01:42:12 Oui. Je pense qu'il faut de la patience
01:42:14 et pas de précipitation et pas de solution militaire
01:42:17 pour le moment.
01:42:19 Pas d'action concrète ?
01:42:21 Voilà. Et puis de toute façon,
01:42:22 il faut mobiliser, disons, 2500 hommes
01:42:24 prépositionnés, ce qui est peu.
01:42:26 Le Niger est un grand pays,
01:42:28 de fois comme la France,
01:42:30 avec 22 millions d'habitants,
01:42:31 c'est quand même pas une propre nade de santé.
01:42:34 Et je vous dis qu'il y a eu des avertissements
01:42:37 de l'Algérie de pouvoir intervenir
01:42:39 et de soutenir les putschistes.
01:42:40 Donc, on est quand même sur des États
01:42:43 qui sont puissamment armés
01:42:45 avec des armées assez solides.
01:42:47 Le Niger est très peu armé par rapport au Nigerien.
01:42:49 Oui, mais si l'Algérie est de la partie,
01:42:52 si le Brabie est de la partie,
01:42:53 on ne sait pas.
01:42:55 Généralement, on sait comment une guerre commence,
01:42:58 mais on ne sait pas comment elle finit.
01:42:59 Ou sans rentrer, peut-être,
01:43:01 sans intervention physique,
01:43:02 mais peut-être avec d'autres moyens de pression.
01:43:03 Et très fragilisé.
01:43:05 Et il peut y avoir une cascade de coups d'État
01:43:08 sur toute l'Afrique.
01:43:09 C'est pour ça que la CDAO doit réagir
01:43:11 pour qu'il n'y en ait plus.
01:43:12 Oui, mais elle ne l'a pas fait pour le Mali,
01:43:16 elle ne l'a pas fait pour la Guinée.
01:43:18 Donc, il y a des raisons à tout ça.
01:43:20 Et je crois que la prudence est de mise et commande.
01:43:24 Indiscutablement.
01:43:26 Sur ce conflit, est-ce qu'il vous fait penser
01:43:28 aussi à d'autres conflits antérieurs en Afrique ?
01:43:30 Est-ce qu'il peut aussi amener des conséquences
01:43:33 importantes et directes pour les Français ?
01:43:37 Est-ce qu'en termes d'économie ou en termes de...
01:43:41 Oui, au Niger, on va servir pour l'uranium.
01:43:47 10 à 12 % de notre uranium.
01:43:49 10 à 12 %, alors bon, ça c'est...
01:43:51 Mais il y a quand même des...
01:43:53 C'est important de rappeler que c'est 10 à 12 %,
01:43:56 parce que justement, on a eu beaucoup de fake news
01:43:58 de la part de Sandrine Rousseau sur le sujet.
01:44:00 Si aujourd'hui, nous sommes au Niger,
01:44:03 c'est avant tout parce que le président Bazoum
01:44:05 nous a demandé de venir aider pour le conflit
01:44:09 et notamment pour qu'on puisse lutter
01:44:13 contre le terrorisme et contre le trafic humain.
01:44:15 Mais...
01:44:17 Pour l'uranium, il y a la Russie, il n'y a pas de sanctions.
01:44:20 Saviez-vous ? Il y a eu beaucoup de sanctions,
01:44:22 mais pour l'uranium, il n'y a pas de Russie.
01:44:24 On peut toujours se fournir en Russie.
01:44:26 Il y en a en Europe centrale, on en cherche en Cazachstan.
01:44:28 Non, mais il n'y a pas de sanctions sur l'uranium.
01:44:30 Donc il y a quand même deux poids, deux mesures
01:44:32 sur les sanctions avec la Russie.
01:44:33 Oui, alors si vous voulez qu'on rentre dans le sujet de la Russie,
01:44:35 vous savez que suite...
01:44:36 Alors, les sanctions économiques sont issues
01:44:39 de l'envahissement démocratique de la Crimée en 2014
01:44:42 et que les Américains en tête ont essayé
01:44:44 de rassembler tout l'Occident pour dire
01:44:46 qu'il ne faut plus commercer avec la Russie.
01:44:48 Mais le seul business que les États-Unis faisaient encore
01:44:50 avec la Russie, c'est Elon Musk qui achetait
01:44:52 ses moteurs pour ses fusées.
01:44:54 Et il disait que c'est les plus puissants
01:44:55 et les moins chers du monde.
01:44:56 Et ils sont parfaits, il en avait acheté 20 ou 25, je crois.
01:44:59 Vous voyez donc, effectivement, c'est le cynisme
01:45:01 des relations internationales.
01:45:02 Et l'incompétence de nos dirigeants,
01:45:04 comme M. Le Maire, qui voulait mettre un genou à terre
01:45:07 à l'économie russe.
01:45:08 Et on a bien vu le boomerang avec les prix...
01:45:11 Il était dans son rôle à l'époque.
01:45:13 On a parlé d'Europe écule et Gilets verts,
01:45:15 qui a été dernièrement sur ses sorties sur le Niger,
01:45:17 l'idiot utile de Wagner et de la Russie.
01:45:19 Mais je pense qu'on peut aussi parler du Rassemblement national,
01:45:21 qui est complètement à côté de ces pompes.
01:45:23 On ne parle même pas du lien qu'il y a pu avoir,
01:45:26 qu'on continue à avoir entre la Russie
01:45:30 et le Rassemblement national.
01:45:32 Mais sur les conflits qu'on peut trouver en Afrique,
01:45:36 et dites-moi si je me trompe,
01:45:38 la réponse de M. Le Pen est souvent un siège
01:45:42 proposé pour l'Afrique au Conseil de sécurité.
01:45:45 Déjà, un siège pour l'Afrique.
01:45:47 L'Afrique n'est pas un pays.
01:45:49 Donc vous voulez l'Afrique du Sud,
01:45:51 qui est proche de la Russie ?
01:45:52 Vous voulez un pays géré par une junte ?
01:45:55 C'est complètement à côté de la plaque.
01:45:58 Je pense que c'est aussi important de critiquer la NUPES,
01:46:00 mais aussi de montrer les incohérences,
01:46:02 mais les incohérences folles de M. Le Pen sur le sujet.
01:46:05 Elle ne prend pas de risques en disant ça.
01:46:07 De toute façon, regardez ses mêmes problèmes avec l'Europe.
01:46:09 Là, on dérive un petit peu avec le RN.
01:46:12 On avait eu la vie au politique,
01:46:15 si vous me permettez d'avoir la vie en temps politique.
01:46:17 Vous l'avez, bien sûr, c'est votre droit.
01:46:19 Ce qu'il y a, c'est qu'on parle du sujet brûlant du Niger,
01:46:23 d'une intervention militaire.
01:46:25 Je pense que c'est aussi intéressant de montrer aux téléspectateurs
01:46:27 ce que les autres partis politiques proposent,
01:46:29 et à quel point ça peut être...
01:46:31 Qu'est-ce que propose justement la majorité,
01:46:34 ou sinon par rapport à ce conflit en interne ?
01:46:37 Intervention, intervention.
01:46:39 Je pense que ce qui est très clair,
01:46:41 c'est qu'on salue déjà les militaires qui sont encore en poste.
01:46:45 Et puis, on rappelle aussi la nécessité de cette intervention
01:46:50 et la demande du président Bassoum pour nous d'être présents
01:46:54 et de gérer...
01:46:55 Le pouvoir légitime.
01:46:57 Le pouvoir légitime.
01:46:58 Exactement.
01:46:59 Et ça, c'est très important.
01:47:02 Et en fait, vous avez une manifestation,
01:47:04 une démonstration de la jeune,
01:47:07 de vouloir faire croire que le peuple est derrière lui.
01:47:11 Et moi, personnellement, j'ai un gros doute.
01:47:14 Quand on regarde...
01:47:15 Alors, il y a eu deux manifestations aujourd'hui.
01:47:16 Une devant l'ambassade française,
01:47:18 où on voit que c'est beaucoup de jeunes,
01:47:20 voire des gamins.
01:47:21 Même si j'adore les gamins, c'est pas le sujet.
01:47:23 C'est juste qu'en fait, c'est des militants qui sont un peu manipulés.
01:47:27 Il y a un drapeau tout à fait par hasard devant,
01:47:30 et ils étaient de hauts 300, si je compte large.
01:47:32 Par contre, il y a eu une autre manifestation devant la base, justement.
01:47:35 Où là, il y avait apparemment, d'après l'IMD-PACH AFP,
01:47:38 plusieurs milliers de personnes.
01:47:39 Ils sont pas là non plus par hasard, à un instant T, à une heure dite.
01:47:42 Voilà.
01:47:43 Merci beaucoup, Denis, pour ces précisions.
01:47:46 Il est 22h59, bientôt 23h, l'heure pour nous de retrouver Simon Guillin.
01:47:51 Simon, vous avez de nouvelles informations à nous apporter sur l'actualité.
01:47:54 Re-bonsoir, Simon.
01:47:56 Re-bonsoir, chère Célia,
01:47:57 et bonsoir à tous ceux qui nous rejoignent sur CNews à 22h59,
01:48:01 très exactement.
01:48:02 Quatre touristes français, dont un enfant de 6 ans,
01:48:04 sont portés disparus dans la jungle du nord du Guatemala,
01:48:08 une région reculée de ce petit pays d'Amérique centrale
01:48:11 où opèrent des gangliers au narcotrafic.
01:48:13 Les touristes sont tous de la même famille,
01:48:15 et ils ont tous été vus pour la dernière fois mercredi.
01:48:18 C'était dans un parc national de Tikal, près de la frontière avec le Mexique.
01:48:23 Dans le reste de l'actualité, ce soir,
01:48:26 le Conseil d'État a suspendu en référé la dissolution du collectif
01:48:30 "Les soulèvements de la terre".
01:48:32 La haute juridiction administrative doit encore se prononcer sur le fond de ce dossier,
01:48:36 mais elle estime aujourd'hui que le gouvernement n'a pas apporté la preuve
01:48:39 que le collectif écologiste cautionne des actions violentes.
01:48:42 Cela ne vous a pas échappé.
01:48:46 Depuis plus d'un an maintenant,
01:48:47 le prix des produits alimentaires ne cesse de grimper dans les supermarchés.
01:48:51 Une augmentation évaluée à plus de 18,4 % aujourd'hui,
01:48:55 et conséquence, les Français sont bien sûr contraints de s'adapter.
01:48:59 On va écouter quelques témoignages que nous avons recueillis aujourd'hui,
01:49:02 c'était dans le Val-de-Marne.
01:49:03 Oui, je fais plus attention.
01:49:05 Peut-être que je mange moins de viande rouge.
01:49:07 La tension est systématique, on dépasse les 100 euros.
01:49:09 Et on a l'impression de ne rien avoir.
01:49:11 Et on profite des promotions.
01:49:13 Donc ça veut bien dire que ça a pris un sacré coût.
01:49:16 On est passé de 99 euros, de 100 euros à 140 euros par semaine quand même.
01:49:22 Donc on sent bien l'inflation.
01:49:25 Et pourtant on achète principalement des fruits et légumes
01:49:27 et des produits de première nécessité.
01:49:28 On ne se prive pas par contre, on prend plus de premiers prix.
01:49:30 Ça c'est une réalité.
01:49:32 Je ne fais pas le calcul, mais je serais tentée de dire
01:49:36 qu'il y a facilement 10 à 15 % de plus.
01:49:38 Sachez que Célia Barotte et ses invités reviendront plus en détail
01:49:42 sur cette actualité dans la dernière partie de Soir Info.
01:49:45 Mais juste avant, j'ai une petite dernière information à vous donner.
01:49:48 Le taux de chômage est resté quasiment stable au deuxième trimestre.
01:49:51 A 7,2 % de la population active en France hors maillot contre 7,1 % au premier trimestre.
01:49:58 Des chiffres communiqués ce vendredi par l'INSEE.
01:50:01 Le taux de chômage reste inférieur de 0,2 points à son niveau d'il y a un an.
01:50:05 Sur le trimestre, le taux de chômage est quasiment stable pour toutes les classes d'âge.
01:50:09 Voilà pour ce rappel de l'actualité à 23h sur CNews.
01:50:12 Je vous retrouve à 23h30 pour un point un petit peu plus complet de l'actualité.
01:50:15 En attendant, c'est Célia Barotte et ses invités que vous retrouvez pour la dernière partie de Soir Info.
01:50:19 Merci beaucoup Simon et bon courage pour les informations de la nuit.
01:50:23 Vous l'avez rappelé, cet été, l'inflation n'a pas pris de congé.
01:50:27 Les prix de l'alimentation ne cessent de grimper.
01:50:30 Une augmentation évaluée à plus de 18 %.
01:50:32 Résultat, les Français adaptent leur budget.
01:50:34 En conséquence, plus de détails dans ce sujet signé Dounia Tengour.
01:50:38 Le sujet va être diffusé dans quelques instants.
01:50:47 Est-ce que Denis, vous avez remarqué peut-être une augmentation sur votre panier alimentaire ?
01:50:52 Oui, oui, clairement.
01:50:54 On l'a tous remarqué.
01:50:56 Des produits peut-être un peu plus phares qui ont été impactés ?
01:51:00 Moi je viens de la campagne.
01:51:01 Quand je fous un melon à 3 euros, vu ce qu'on paye aux producteurs, on se dit "où passe l'argent entre les deux quand même ?"
01:51:07 Justement, Dounia Tengour va nous l'expliquer dans son sujet et c'est tout de suite.
01:51:11 Les Français ont réduit drastiquement leurs dépenses.
01:51:16 Après la hausse des prix de l'énergie, c'est au tour des produits alimentaires de voir leurs prix flamber.
01:51:21 Plus 18 % en un an et demi selon l'Insee.
01:51:24 Conséquence, les consommateurs sont plus regardants lors de leurs achats, quitte même à se priver de certains aliments.
01:51:31 Oui, je fais plus attention.
01:51:32 Peut-être que je mange moins de viande rouge.
01:51:34 C'est systématique, on dépasse les 100 euros.
01:51:36 Et on a l'impression de ne rien avoir.
01:51:38 Et on profite des promotions.
01:51:40 Donc ça veut bien dire que ça a pris un sacré coût.
01:51:43 Dans ce contexte, de plus en plus de Français optent pour des produits moins chers.
01:51:48 Face à l'inflation alimentaire, les habitudes de consommation sont appelées à se modifier.
01:51:54 Il faut qu'il y ait cette curiosité, cette capacité de comparaison des prix, que ce soit en magasin physique ou en ligne.
01:52:01 Et également de privilégier les produits locaux de saison, qui ont évidemment moins de transport, moins de stockage.
01:52:09 Avec la hausse des prix, de nombreux consommateurs choisissent donc de privilégier les offres en promotion,
01:52:15 ou se tournent encore vers les bacs anti-gaspillage.
01:52:19 Et sur cette inflation interrogée par nos confrères de RTL, le président de System U se veut rassurant.
01:52:27 Le pic de l'inflation serait derrière nous. On l'écoute et ensuite on réagit derrière.
01:52:32 Le pic de l'inflation alimentaire est derrière nous.
01:52:36 Les prix des produits se sont stabilisés et ils n'augmenteront plus,
01:52:42 à part peut-être l'un ou l'autre ponctuellement pour des raisons de matières premières,
01:52:45 mais globalement le pic est derrière nous.
01:52:48 Donc maintenant la question c'est à quel rythme les prix pourront-ils rebaisser ?
01:52:52 Donc déjà ce qu'il faut dire c'est qu'on ne reviendra pas au prix d'avant la crise.
01:52:56 Parce que, encore une fois, il y a certaines matières premières qui restent à des niveaux élevés,
01:53:01 les salaires qui ont évolué également, il y a le carburant actuellement qui est relativement élevé.
01:53:06 Une inflation de plus en plus importante.
01:53:09 Albane Branlant, vous faites partie des Jeunes avec Macron,
01:53:13 une inflation qui impacte aussi les jeunes étudiants.
01:53:15 On est dans une période de recherche aussi de logement.
01:53:19 Comment faire aussi pour appréhender le budget alimentaire de nos étudiants ?
01:53:23 Évidemment on peut se réjouir de ce qui a été dit par le président de Système U,
01:53:27 le fait que le pic de l'inflation soit derrière nous,
01:53:29 mais ça ne change pas que le quotidien de tous les Français a été bouleversé par cette inflation.
01:53:36 On a vu des paniers moyens d'achat diminuer,
01:53:42 on a vu des difficultés à finir les fins de mois.
01:53:45 Et pour les jeunes, évidemment, nous qui allons si souvent tracter devant les universités,
01:53:50 C'est le premier problème qu'ils évoquent peut-être ?
01:53:52 Le logement, le premier, je pense.
01:53:54 Et ensuite, évidemment l'alimentation.
01:53:57 Là-dessus, notre mouvement de jeunesse, on nous dit souvent
01:54:01 "Qu'est-ce que vous faites ? Vous avez peu de poids."
01:54:03 Lors de la crise Covid, on avait poussé les repas crousse à 1 euro,
01:54:07 et là on a continué, notamment pour les boursiers, pour les jeunes en difficulté,
01:54:11 à avoir cette mesure-là, qui permet aux jeunes de moins dépenser pour l'alimentation.
01:54:17 Et on continue, avec la réforme des bourses, aussi pour les logements,
01:54:21 à avoir entre +37 et +157 euros pour les boursiers,
01:54:28 notamment pour avoir... On sait à quel point on a souffert de l'inflation,
01:54:31 et à quel point il est important d'avoir de l'argent supplémentaire pour se loger,
01:54:35 et pour se nourrir.
01:54:36 Donc voilà, on reste à l'écoute, et on a énormément de projets,
01:54:39 on a énormément d'écoutes, et on va vers les jeunes,
01:54:41 et on leur dit "On veut s'en sortir ensemble."
01:54:44 Denis Deschamps, sur l'inflation, est-ce qu'on peut trouver aussi une solution
01:54:48 pour faire des économies ?
01:54:49 Est-ce que le gouvernement est assez derrière les Français
01:54:54 pour les aider à avoir des paniers corrects, à moindre prix ?
01:54:59 C'est très compliqué, parce qu'il y a plein d'inflations différentes.
01:55:01 Alors, je rebondis sur ce que disait Alban, je reviens tout de suite sur votre question.
01:55:05 C'est qu'effectivement, le problème du logement est en tête des préoccupations,
01:55:08 parce qu'il y a un parapluie, ou un demi-parapluie au-dessus des repas,
01:55:14 parce qu'autrement le repas serait aussi en tête de...
01:55:16 C'est parce qu'il y a le crousse. S'il n'y avait pas le crousse, ce serait une catastrophe.
01:55:19 Je reviens sur votre question.
01:55:21 Tout d'abord, je me prends un peu de distance par rapport à la réaction du PDG de System U.
01:55:27 C'est que d'abord, il y a plein d'inflations différentes,
01:55:30 et que vous aurez remarqué malheureusement, en tant que consommateur,
01:55:33 et moi aussi, je fais mes courses, c'est que les prix montent beaucoup plus vite qu'ils ne descendent.
01:55:36 C'est un peu comme l'essence, c'est à peu près pareil.
01:55:38 Ça monte très vite, ça redescend très très très lentement.
01:55:41 Deuxième élément, il y a plusieurs inflations différentes.
01:55:44 Je suis navré, mais quand on voit... Je ne vais pas taper sur le maire, ce n'est pas le sujet,
01:55:48 mais c'est sur le système du calcul de l'inflation en France qui est préhistorique.
01:55:52 C'est l'INSEE qui a créé ça dans les années 60.
01:55:54 Malheureusement, dans le panier de chacun, on ne prend pas 6%.
01:55:58 Les fruits et légumes, on l'a vu, c'est une inflation à deux chiffres d'une manière très conséquente.
01:56:04 Et malheureusement, alors j'ouvre la petite parenthèse du melon,
01:56:07 parce que ça me choque, ça me choque, parce qu'en fait, on voit bien que les producteurs, eux,
01:56:11 le patron Sistamu a suggéré que c'était aussi parce qu'il y a la hausse des salaires ou autre.
01:56:16 Vous voulez qu'on en parle ? Des salaires des petits producteurs, ils n'ont pas monté,
01:56:19 ce n'est pas à cause des salaires.
01:56:21 Et jusqu'à maintenant, les melons, ils ne viennent pas d'Ukraine.
01:56:23 Donc là-dessus, on a une très forte inflation.
01:56:26 Je ne parle pas de la viande, c'est pareil.
01:56:28 Il faut savoir également que dans l'inflation, vous n'êtes pas percuté pareil par l'inflation
01:56:34 si vous êtes au SMIC ou si vous gayez 5 ou 10 000 euros par mois.
01:56:37 On ne consomme pas de la même manière.
01:56:40 Donc malheureusement, quand vous regardez le salaire moyen, pas médian, mais moyen en France,
01:56:45 qui est autour de 2 000 euros, quelque chose comme ça, je crois bien 1 800 ou 2 000 euros.
01:56:49 Je dirais peut-être une bêtise, mais autour de 2 000 euros.
01:56:52 Je suis navré, mais enfin, quand vous avez une inflation de 18, 20, 25 %
01:56:56 sur les produits de consommation courante, regardez le paquet de pâtes ou autre,
01:57:00 ça fait très, très mal.
01:57:02 Donc en fait, dans le reste à dépenser, parce que n'oubliez pas qu'il y a la rentrée dans quelques jours.
01:57:06 Donc en fait, on va voir.
01:57:09 On parlera dans quelques semaines, je pense, de la rentrée scolaire.
01:57:12 Le prix du papier a beaucoup augmenté.
01:57:13 Moi qui suis un grand lecteur, j'ai peur que les prix des livres montent aussi radicalement
01:57:17 à cause justement du prix du papier.
01:57:19 Et donc malheureusement, vous voyez, la percussion n'est pas la même.
01:57:23 Quand vous allez dans un couple 2 fois 5 000 euros par mois, vous partez quand même en vacances.
01:57:28 Quand vous gagnez 2 fois 1 500 euros, vous calculez sévèrement les vacances.
01:57:33 Je veux peut-être juste rappeler que le SMIC est indexé sur l'inflation.
01:57:36 C'est important.
01:57:37 Et puis rappeler aussi ce qui a été fait par le gouvernement sur le sujet.
01:57:40 Je pense forcément à la réouverture des négociations entre les distributeurs et les industriels.
01:57:50 Et puis je pense aussi au panier anti-inflation qui a vu le jour pendant cette crise,
01:57:56 la montée de l'inflation.
01:57:58 C'est un peu déréformé parce qu'on a ce système de paupérisation de la population française.
01:58:02 La classe moyenne d'avant et peut-être la classe plus pauvre d'aujourd'hui.
01:58:06 Exactement, beaucoup de couples, beaucoup de foyers qui ne mangent pas 3 fois par jour,
01:58:11 voire une fois, voire deux fois.
01:58:13 Le gouvernement ne peut pas tout faire.
01:58:16 Il ne peut pas se substituer au marché et donner des prix d'État.
01:58:22 Puisque souvent, bien souvent, c'est un problème entre le producteur et le distributeur.
01:58:26 C'est eux qui font l'appui et le bottant.
01:58:28 Là, le gouvernement ne peut pas faire grand-chose.
01:58:31 Il pourrait éventuellement jouer sur la TVA, mais ce n'est pas efficace.
01:58:37 Puisqu'on a vu pour les restaurateurs, on a supprimé la TVA.
01:58:42 Merci de le dire. Merci de dire que ce n'est pas efficace.
01:58:44 Parce que c'est quand même la proposition phare de Marine Le Pen sur le pouvoir d'achat.
01:58:49 Marine Le Pen propose aussi un panier avec des...
01:58:52 Pour être efficace, c'est sur le prix de l'électricité.
01:58:54 Parce que le prix du coût de l'électricité est un peu augmenté.
01:58:56 Et la loi AREN et la loi NOUM de 2011 plombent le marché de l'électricité.
01:59:00 Et le marché européen de l'énergie fait que nous sommes dans une explosion du prix de l'électricité
01:59:07 qui affecte d'une manière tragique toutes les TPE et les PME de ce pays.
01:59:12 Je prendrai comme référence M. Louis Clefocq-Prigent, qui défend les TPE et les PME.
01:59:16 Le syndicat Antigone, qui est l'aboutissement des dépendus,
01:59:22 qui avait fait manifester 20 000 à 30 000 commerçants et artisans sur Paris en 2016,
01:59:28 qui avait joué un rôle dans la législation de l'époque.
01:59:32 Juste deux mots.
01:59:34 C'est très important ce que vous dites sur l'électricité.
01:59:37 Parce qu'en fait, nous, nous sommes une exception en Europe et dans le monde
01:59:40 où notre électricité n'est pas chère, le kWh n'est pas cher.
01:59:43 Non, le prix n'a pas augmenté.
01:59:44 C'est le fait que ce marché est efficient par des sociétés cotées en bourse qui prennent ça.
01:59:50 C'est la loi AREN et la loi NOUM. Il faut la lire.
01:59:53 Il faut comprendre que le prix de l'électricité est calculé sur le coût de l'énergie qui produit l'électricité.
01:59:58 Et comme le gaz a augmenté, il n'y a pas que fossiles.
02:00:01 Il y a aussi le voltaïque, il y a aussi l'éolienne.
02:00:07 On prend toute la production énergétique et on fait un calcul qui est ahurissant.
02:00:13 Qui est très complexe.
02:00:14 Et là, le gouvernement peut agir, comme l'a fait l'Espagne et le Portugal,
02:00:19 qui sont sortis momentanément du marché européen de l'énergie.
02:00:22 Tout ça pour plaire à l'Allemagne.
02:00:24 C'est toujours le même argument qui revient avec cette comparaison de l'Espagne et du Portugal.
02:00:29 Oui, puisqu'ils l'ont fait.
02:00:30 Alors pourquoi nous, on ne le ferait pas ?
02:00:31 Denis, pourquoi on ne le ferait pas ?
02:00:33 Tout d'abord, c'est un calcul extrêmement complexe, mais il est surtout basé sur le fossile.
02:00:38 Malheureusement, et forcément, quand on a le prix du gaz qui s'envole,
02:00:42 le prix du marché est anormalement élevé.
02:00:46 Et en plus, nous, Français, on a cette magie de mettre énormément de réacteurs nucléaires en arrêt pour maintenance,
02:00:54 qui fait qu'on a importé énormément d'électricité à des prix déments,
02:00:59 alors qu'habituellement, on est net exportateur d'électricité.
02:01:02 Donc là, c'est une double sanction.
02:01:04 On n'avait pas besoin de créer ce marché qui est en gros sur l'Apex et qui est visible.
02:01:08 C'est un prix de marché qui engrange les bénéfices de ce marché artificiel.
02:01:13 C'est un prix de marché qui est quelque chose d'extrêmement complexe.
02:01:15 La Chine a pris les devants.
02:01:17 La France a essayé à réfléchir au sujet, mais ça délivrait aussi un mauvais message à l'Europe en disant
02:01:24 "En fait, finalement, nous, on ne prend que ce qui nous intéresse".
02:01:27 En réalité, c'est un peu plus complexe que ça, parce que les Allemands ne se sont pas gênés quand même
02:01:30 de fermer pour une idéologie leur réacteur nucléaire
02:01:34 et de polluer tout le ciel européen avec leur charbon.
02:01:38 Donc le sujet de l'énergie en Europe est très compliqué.
02:01:41 C'est tellement compliqué que vous n'avez pas de boulangers de TPE, de PME qui ont fait la parole à Alban.
02:01:48 Messieurs, pas de souci.
02:01:50 Sur l'électricité et le gaz, ce qui a été dit sur les TPE et PME,
02:01:57 il faut aussi regarder ce qui a été fait sur les foyers.
02:02:01 Qu'est-ce que ça a donné la politique du gouvernement sur le bouclier tarifaire,
02:02:06 que ça soit sur le gaz ou sur l'électricité ?
02:02:09 Le bouclier tarifaire, ça nous a fait...
02:02:14 Au niveau européen, on a été les champions, on a été les premiers.
02:02:20 En fait, on a pu voir sur nos factures,
02:02:28 le mot est parti, nos factures.
02:02:30 Moins 175 euros sur le gaz, moins 180 euros par mois sur les factures d'électricité.
02:02:36 Vous vous rendez compte déjà ?
02:02:40 180 euros, 175 euros.
02:02:42 Nos voisins belges ont eu leur facture d'électricité ou de gaz x10.
02:02:46 x10 ?
02:02:48 Au maximum 20 euros.
02:02:50 On a pris ça en charge, mais ça nous a donné...
02:02:52 C'est déjà peut-être trop pour un foyer aussi.
02:02:54 Le euro devait pallier à ces méfaits de l'inflation.
02:02:57 C'est historique ce qui a été fait, donc je ne peux pas vous entendre dire que c'est trop pour un foyer.
02:03:01 Mais sur l'alimentaire, quand on passe à la caisse, concrètement,
02:03:07 quand on a une famille, deux enfants,
02:03:11 comment on fait pour appréhender le mois qui arrive,
02:03:14 avec les salaires qui n'ont pas augmenté,
02:03:16 mais les prix qui augmentent,
02:03:18 des foyers qui n'ont plus peut-être de viande dans leurs assiettes,
02:03:21 qui font des choix, comment faire là concrètement pour appréhender une nouvelle année,
02:03:26 même une année scolaire ?
02:03:28 Il y a les aides aussi de cantine, les aides pour les étudiants,
02:03:32 mais comment faire pour que le soir, une famille mange à sa faim tout le mois ?
02:03:38 Certains sont des repas, elle disait.
02:03:40 Oui, certains sont des repas.
02:03:42 Malheureusement, on a entendu ce discours.
02:03:44 Et il y a le palais panier anti-inflation.
02:03:47 Est-ce que vous misez beaucoup sur les redégociations entre industriels et distributeurs ?
02:03:51 Est-ce que ça peut être positif et ça peut amener un nouvel espoir pour les ménages français ?
02:03:57 Je l'espère de tout cœur, parce que c'est déchirant d'entendre des familles qui ont du mal à se nourrir aujourd'hui.
02:04:02 Il faut aussi regarder ce qui existe et qui peut-être peut freiner ces renégociations.
02:04:09 Je pense particulièrement à la loi LME, la loi de modernisation de l'économie de 2008,
02:04:16 qui pourrait peut-être être revue, afin qu'il n'y ait plus des négociations basées sur des services,
02:04:20 mais des négociations basées sur le produit même.
02:04:23 Ça, je pense que ça peut être une piste intéressante.
02:04:25 La solution, Maître ?
02:04:27 Je vous ai déjà dit ce que je pensais.
02:04:30 Ça veut dire qu'on a fait le tour du puits.
02:04:33 Non, ce n'est pas qu'on a fait le tour du puits, on n'a pas épuisé le sujet.
02:04:36 Mais si le gouvernement veut agir vite et maintenant, il peut le faire.
02:04:40 Mais on va toujours trouver des solutions, des explications.
02:04:43 C'est compliqué, c'est difficile.
02:04:44 Et pendant ce temps-là, je peux vous dire que j'ai vu plein d'entreprises,
02:04:47 via le syndicat Antigone, qui ont été liquidées.
02:04:50 Non, mais c'est clair.
02:04:51 C'est quand même une calamité économique.
02:04:54 Il y a même des moyens d'entreprise qui ont fait installer des...
02:04:58 Le gouvernement se base sur des grandes sociétés.
02:05:00 Non, je ne parle pas de gouvernement.
02:05:01 Les petits et les moyens d'entreprise.
02:05:03 Il y a M. Leroy, qui est le boulanger de Nice.
02:05:05 Il a fait une manifestation.
02:05:07 En janvier, il a été reçu par un rond de cuir du ministère de l'Économie.
02:05:11 Ce n'est même pas le ministre qui l'a reçu.
02:05:13 Et là, il est revenu sur le plateau pour dire "oui, on attend".
02:05:15 Oui, on attend quoi ? On attendra quand il sera liquidé.
02:05:18 Célia, il y a une solution qui a existé et qui est très facile à mettre en place.
02:05:23 Nous avons vu avec bonheur dans les grandes villes, lors du Covid,
02:05:28 des confinements, des enfermements.
02:05:31 Nous avons vu que les tomates, ça ne pousse pas à la télé,
02:05:33 mais que ça pousse avec des maraîchers.
02:05:35 Et donc, les gens ont découvert qu'il y avait des gens qui travaillaient la terre.
02:05:39 Et donc, ça marchait très bien dans les circuits courts.
02:05:41 Ça permet d'avoir beaucoup de produits à des prix abordables
02:05:45 parce qu'on a directement le maraîcher en face.
02:05:47 Et en Ile-de-France, il y a des maraîchers tout autour.
02:05:49 On en parlait même pour les bouchers.
02:05:50 Exactement.
02:05:51 C'est difficile pour les Français de pousser la porte des boucheries.
02:05:54 Malheureusement, l'être humain a une fâcheuse tendance à revenir sur ses vieilles habitudes
02:06:01 et que dès que les confinements ont été arrêtés,
02:06:04 malheureusement, ils n'ont pas entretenu leurs circuits courts.
02:06:07 Et ça, c'est vraiment dommage parce qu'en plus, ça crée du lien entre les gens.
02:06:10 Il y a de la qualité, il y a du bio, il y a des conseils
02:06:13 et ça fait du bien à tout le monde.
02:06:15 Malheureusement, les circuits courts sont retombés dans l'oubli.
02:06:18 Et en difficulté économique, c'est la situation que plusieurs communes connaissent en France.
02:06:24 C'est le cas à Comblos, en Normandie.
02:06:26 64 habitants sont comptabilisés dans cette commune.
02:06:30 Elle a réuni plus de 400 000 euros pour la rénovation de son église du XIIe siècle,
02:06:35 soit plus de 10 fois leur budget annuel.
02:06:38 Les fonds ont été récoltés via l'association Comblos Rénovation.
02:06:41 Nous sommes allés à leur rencontre.
02:06:42 Écoutez et regardez ce reportage signé Florian Paume et Aminat Adem.
02:06:47 Pour la rénovation de leur église, Béatrice De Villene et son association
02:06:52 ont réussi à réunir au fil des années près de 400 000 euros.
02:06:56 Un exploit pour cette commune normande de seulement 64 habitants.
02:07:01 Il a fallu créer cette association et puis chercher les fonds.
02:07:04 Et la commune a fait un emprunt de 20 ans.
02:07:08 Depuis 2008, grâce à sa détermination pour sauvegarder l'église Saint-Hilaire et sa chapelle,
02:07:14 de nombreux travaux ont pu être effectués.
02:07:16 On a refait le confessionnal, on a refait la chaire qui était complètement abîmée,
02:07:25 la voûte qui s'écroulait.
02:07:27 Les habitants eux aussi se sont pleinement investis.
02:07:31 On a remis tout en état du mieux qu'on a pu.
02:07:34 Parce que bon, c'est sûr qu'une église c'est comme une maison, ça s'entretient.
02:07:38 Un travail acharné qui leur aura valu une nomination pour le prix Trévis 2023.
02:07:44 C'est un symbole et on tient à ce que ça perdure, que ça continue,
02:07:49 que ce qui nous a été légué par nos prédécesseurs ne disparaisse pas.
02:07:54 Le public a jusqu'au 25 août pour soutenir la candidature de l'église Saint-Hilaire
02:07:59 sur le site de la Fondation de sauvegarde de l'art français.
02:08:03 Denis Deschamps, qu'allons-nous faire de nos édifices religieux ?
02:08:05 Est-ce qu'ils sont en voie de disparition à cause de ces manques de rénovation ?
02:08:09 Ecoutez, voilà l'une des beautés de la France.
02:08:13 Le patrimoine.
02:08:14 L'autre c'est la littérature, c'est l'art de vivre, c'est l'art de la discussion,
02:08:17 c'est tout ce qui fait de la richesse de ce peuple français.
02:08:20 Et nous avons un patrimoine exceptionnel, 12e siècle quand même.
02:08:25 C'est quand même quelque chose d'exceptionnel.
02:08:27 100 000 lieux de culte en France.
02:08:28 Oui, 100 ou 120, je ne sais plus.
02:08:29 100 000.
02:08:30 40 000 églises.
02:08:31 Et en fait, c'est important de sauver ce patrimoine.
02:08:36 Et on le voit quand on s'y prend en dernier moment.
02:08:39 Malheureusement, on l'a vu il y a deux ou trois jours,
02:08:41 on est obligé de détruire l'église parce qu'elle est en situation de risque pour sa population.
02:08:45 Là, la particularité, le maire l'a bien expliqué ce matin,
02:08:48 la particularité c'est que ça fait 20 ans qu'ils y travaillent.
02:08:51 Il y a une personne, c'était le mari d'une adjointe,
02:08:53 qui a pris des choses en main, qui a créé une association.
02:08:55 Et ils ont fait du lien avec les élus, avec le territoire, avec les habitants.
02:09:00 Et surtout, ce que 64 habitants, ça ne va pas suffire, mais aussi avec les touristes.
02:09:03 Et en fait, ils arrivent à récolter tous les fonds nécessaires
02:09:06 et ils arrivent à sauvegarder leur patrimoine.
02:09:09 Et ça, c'est un très, très beau geste.
02:09:10 Et effectivement, souvent dans les associations,
02:09:13 comme d'ailleurs dans les toutes petites structures,
02:09:15 ça tient à l'énergie d'une personne qui arrive à fédérer d'autres gens.
02:09:20 Et ça, c'est un très bel exemple.
02:09:22 Il y a du sens.
02:09:24 Et puis, à l'arrivée, ça fait quelque chose de très bon.
02:09:27 Donc, il faut aller visiter cette église.
02:09:29 400 000 euros récoltés.
02:09:31 Parce que les Français sont viscéralement attachés à leurs églises,
02:09:34 parce que c'est tout le patrimoine historique et spirituel.
02:09:36 C'est le cœur d'un village aussi.
02:09:37 C'est notre histoire.
02:09:38 C'est 1500 ans d'histoire depuis que Clovis s'est converti au catholicisme.
02:09:41 Après la victoire sur les Allemands à Tolbiac en 496,
02:09:46 et qu'il avait épousé cette princesse vétique, Tilde,
02:09:49 qu'il avait poussée à se convertir,
02:09:51 et à la condition qu'il gagne cette bataille.
02:09:54 Et en passant par la campagne de François Mitterrand, 1980,
02:09:57 qui avait fait une affiche avec un village français,
02:10:00 une église avec un clocher apparent, avec la force tranquille.
02:10:03 Donc, un attachement profond de la France à ses églises.
02:10:07 Or, malheureusement, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup d'églises qui brûlent.
02:10:12 A peu près une tous les 15 jours.
02:10:14 Alors, est-ce que ce sont des méfaits ?
02:10:15 Est-ce que ce sont des incidents techniques ?
02:10:17 Ça, à savoir, à approfondir.
02:10:20 Et puis, il y a eu un rapport sénatorial qui prévoit,
02:10:24 fait par deux sénateurs, un communiste et un LR,
02:10:27 qui prévoit d'ici 2030, la disparition entre 2000 et 5000 églises.
02:10:32 C'est énorme.
02:10:33 Et, je n'ai pas fini par le plus lourd,
02:10:39 c'est que le budget du ministère de la Culture est de 3%,
02:10:45 surtout son budget pour la restauration du patrimoine national,
02:10:49 alors que le budget du ministère de la Culture
02:10:55 représente 2% du budget total de l'État.
02:11:00 Donc, il y a un manquement au niveau politique
02:11:03 et il y a aussi une aspiration des Français à conserver leur patrimoine,
02:11:08 édifice religieux et spirituel.
02:11:10 Et ce sont souvent des petites communes, et elles n'ont pas les moyens.
02:11:14 Ce sont des budgets colossaux pour ces communes.
02:11:15 On l'a vu en Mayenne, ils ont dû détruire l'église,
02:11:18 et là, on voit, heureusement, qu'il y a eu un sursaut
02:11:21 avec un budget de 420 000 euros pour restaurer la commune.
02:11:26 Le budget de rénovation, c'est 10 fois le budget de la commune.
02:11:29 Donc, ils n'ont pas les moyens.
02:11:30 Ils se sont organisés en conséquence.
02:11:32 Mais comme je vois que le temps tourne, il faut quand même rappeler une chose,
02:11:35 c'est qu'on va avoir deux manifestations majeures dans notre pays,
02:11:39 la Coupe du monde de rugby et les JO.
02:11:41 Il faut absolument capter, encourager tous ces touristes du monde entier
02:11:47 à visiter notre pays. C'est très important.
02:11:50 Justement, sur les événements sportifs, Alban.
02:11:53 On était justement à la Fierté française et au Cocorico.
02:11:56 Je voulais rappeler que demain, à 9h, il y a un match.
02:12:00 Il y a le match France-Australie.
02:12:02 Je pense qu'on pourrait terminer en disant "Allez les Bleus".
02:12:04 Dans les quarts.
02:12:05 Je serais plus sportif, je dirais que le meilleur gagne.
02:12:08 Ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup.
02:12:10 Merci à tous de nous avoir suivis.
02:12:12 Merci Denis Deschamps, merci Alban Branlan,
02:12:14 et merci maître Philippe Devel.
02:12:16 Merci à tous de nous avoir suivis.
02:12:17 Je remercie particulièrement Quentin Rivet, Patrick Urbant,
02:12:20 Benjamin Quineau, Pascal Choup, Arnold Carra,
02:12:24 Philippe et Charlotte Ausson pour la réalisation de cette émission.
02:12:30 On se retrouve demain à 19h pour Face à l'Info été
02:12:34 et dès 21h pour Soir Info été.
02:12:36 Belle soirée à tous.
02:12:37 C'est Simon Guillain qui prend la suite.
02:12:39 Bonsoir à tous.
02:12:44 On se retrouve sur CNews pour votre grand journal de la soirée.
02:12:47 Et à la une ce soir, cette agression à Grigny dans l'Essonne,
02:12:50 mercredi peu avant 20h.
02:12:52 Un quadragénaire a été passé à tabac par quatre individus
02:12:55 qui ont tenté de lui voler son scooter.
02:12:57 La vidéo qui a d'ailleurs fait le tour des réseaux sociaux,
02:13:00 la police qui surveillait la zone,
02:13:02 a pu intervenir heureusement très rapidement sur place
02:13:05 et interpeller deux personnes.
02:13:06 Récit Tony Pitta.
02:13:07 Ce mercredi, vers 19h40 à Grigny,
02:13:12 quatre individus circulant sur une moto et un scooter volé
02:13:15 se dirigent vers un homme et le frappent violemment avec une arme
02:13:18 qui se révélera être factice.
02:13:20 Cette agression fait suite à trois autres agressions du matin.
02:13:23 Deux vols à main armée de stations de service à proximité.
02:13:26 Et là, il y a une enquête d'envergure qui est mise en place
02:13:29 de manière à retrouver tous les individus
02:13:33 qui ont pu participer à ces actes de délinquance.
02:13:37 La police qui surveillait déjà la zone
02:13:39 a pu intervenir très rapidement.
02:13:41 Selon nos informations, parmi les quatre individus en fuite,
02:13:44 l'un d'eux a été interpellé, comme on le voit sur cette image.
02:13:47 Un autre individu âgé de 17 ans l'a été par la suite.
02:13:50 Les enquêteurs les soupçonnent d'une dizaine de faits de vol.
02:13:53 Ça s'est passé sur la A1-445,
02:13:55 qui est une grande avenue qui longe tout le secteur de la Grande-Banque.
02:13:58 C'est vraiment le secteur, on va dire, un peu privilégié
02:14:02 des délinquants qui y œuvrent pour s'attaquer aux forces de l'ordre
02:14:06 et commettre leurs méfaits.
02:14:07 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, remercie les policiers.
02:14:11 À Grigny, comme partout sur le territoire national,
02:14:13 les policiers, et singulièrement dans cette affaire,
02:14:15 ceux de la BAC, interviennent et interpellent courageusement
02:14:18 pour lutter contre des délinquants violents et dangereux.
02:14:20 Merci à eux.
02:14:21 Ce carrefour avait déjà été au cœur de l'actualité en 2016,
02:14:24 où quatre policiers avaient été pris pour cibles
02:14:26 par des jets de cocktails Molotov.
02:14:28 Et puis, une autre agression.
02:14:30 Le docteur Jean-Yves Olivier, médecin généraliste niçois,
02:14:33 a été sauvagement frappé mardi,
02:14:35 alors qu'il contrôlait l'arrêt maladie d'un salarié.
02:14:38 Après avoir reçu sept points de suture au visage,
02:14:40 ce médecin de 80 ans a décidé de porter plainte.
02:14:43 Jean-Yves Olivier exerce depuis 1972.
02:14:46 Il a été agressé alors qu'il contrôlait un homme de 45 ans
02:14:49 qui travaillait dans le bâtiment.
02:14:51 Je vous propose justement d'écouter son témoignage.
02:14:53 J'ai été très effrayé.
02:14:55 Je voyais ma dernière heure arriver,
02:14:57 parce que c'était vraiment un forcené.
02:14:59 Il était dans une rage totalement inexpliquée,
02:15:02 parce que moi, je n'avais rien fait,
02:15:03 à part constater que son arrêt n'était pas valable.
02:15:05 Le passant a appelé la police,
02:15:07 qui est arrivée dans quelques minutes d'ailleurs, très rapidement,
02:15:09 et ont appréhendé le forcené,
02:15:13 qui je crois est encore en garde à vue.
02:15:15 La plainte est en cours actuellement auprès du juge, je pense.
02:15:19 Une semaine après les obsèques d'Enzo à l'âïme à l'herbe,
02:15:23 sa mère Sophie a accepté de témoigner sur notre antenne.
02:15:26 Cet adolescent de 15 ans a été poignardé le 22 juillet dernier,
02:15:30 et sa mère, qui a souhaité rester anonyme,
02:15:32 déplore notamment un manque de soutien de l'État.
02:15:35 Nous, ça ne fait que quelques semaines que le drame a été produit.
02:15:40 Est-ce que l'État n'a pas eu le temps de rentrer en contact avec nous ?
02:15:45 On peut peut-être voir les choses comme ça pour le moment,
02:15:47 plutôt que de dire que l'État nous abandonne,
02:15:52 puisqu'il y a quand même beaucoup de victimes qui sont avant moi,
02:15:55 qui elles, oui, je pense, ont été abandonnées.
02:15:58 Après, moi, j'espère ne pas en faire partie,
02:16:01 et je ferai tout pour.
02:16:02 Dans le reste de l'actualité ce soir,
02:16:05 le Conseil d'État a suspendu en référé la dissolution du collectif
02:16:09 "Les soulèvements de la terre".
02:16:11 La haute juridiction administrative doit encore se prononcer
02:16:14 sur le fond de ce dossier, mais elle estime aujourd'hui
02:16:17 que le gouvernement n'a pas apporté la preuve
02:16:19 que le collectif écologiste cautionne des actions violentes.
02:16:22 Les précisions de Sandra Buisson, du service Police Justice.
02:16:25 Le Conseil d'État estime que dans le dossier soumis par le ministère de l'Intérieur
02:16:29 et à l'audience qui s'est tenue en début de semaine,
02:16:32 Beauvau n'a pas apporté d'éléments suffisants pour prouver
02:16:35 que les soulèvements de la terre cautionnent des agissements violents
02:16:38 envers des personnes.
02:16:40 Aux yeux des juges des référés, Beauvau n'a donc pas assez de preuves
02:16:43 pour justifier juridiquement la dissolution.
02:16:46 Quant aux atteintes aux biens, les soulèvements de la terre
02:16:48 ont bien appelé à la désobéissance civile et à désarmer les dispositifs
02:16:52 portant atteinte à l'environnement, mais les dégradations ont au final
02:16:55 été peu nombreuses, selon le Conseil d'État,
02:16:58 et il estime qu'on ne peut donc pas en conclure à une provocation
02:17:01 à des actes troublants gravement l'ordre public.
02:17:04 Cette suspension de dissolution ne préjuge pas de la décision définitive au fond,
02:17:08 qui elle ne sera rendue que dans plusieurs semaines, à l'automne vraisemblablement.
02:17:13 Quatre touristes français, dont un enfant de 6 ans,
02:17:16 sont portés disparus dans le nord du Guatemala.
02:17:19 C'est une région reculée de ce petit pays d'Amérique centrale
02:17:23 où opèrent des gangs liés au narcotrafic.
02:17:26 Les touristes sont tous de la même famille et ils ont été vus pour la dernière fois
02:17:29 mercredi dans le parc national de Tikal, qui se situe près de la frontière avec le Mexique.
02:17:35 En France, le taux de chômage est resté quasiment stable au deuxième trimestre,
02:17:40 à 7,2% de la population active en France,
02:17:43 contre 7,1% au premier trimestre, des chiffres communiqués ce vendredi par l'INSEE.
02:17:48 Le taux de chômage reste inférieur de 0,2 points à son niveau d'il y a un an.
02:17:53 Sur le trimestre, le taux de chômage est quasiment stable pour toutes les classes d'âge.
02:17:58 L'entrée en vigueur de la réforme des retraites approche à grands pas.
02:18:02 Ce sera le 1er septembre prochain.
02:18:04 Plusieurs décrets avaient été publiés au journal officiel au mois de juin,
02:18:07 notamment sur le report de l'âge légal à 64 ans.
02:18:10 Et ce vendredi, six nouveaux décrets ont été publiés.
02:18:13 Adrien Spiteri.
02:18:15 Leur objectif ? Préciser les contours de la réforme des retraites.
02:18:20 Ce vendredi, six nouveaux décrets d'application sont publiés au journal officiel.
02:18:25 L'un d'eux concerne notamment la revalorisation des petites retraites.
02:18:30 100 euros de plus par mois pour les personnes qui partent à la retraite à partir du 1er septembre.
02:18:35 Environ 200 000 nouveaux retraités en bénéficieront chaque année.
02:18:40 Les risques professionnels sont également au menu.
02:18:43 Des seuils de pénibilité sont abaissés.
02:18:46 C'est le cas du travail de nuit. Considéré comme un facteur de risque des 128 par an,
02:18:51 ce sera 100 nuits à partir du 1er septembre.
02:18:54 Objectif ? Mieux prendre en compte cette pénibilité dans le calcul de la retraite.
02:18:59 Autre texte, celui des retraites progressives.
02:19:02 Les actifs en fin de carrière vont pouvoir passer en temps partiel
02:19:06 et percevoir une partie de leur retraite deux ans avant l'âge légal.
02:19:11 La mesure est étendue aux fonctionnaires et aux professions libérales.
02:19:15 D'ici fin août, d'autres décrets devraient paraître.
02:19:18 La réforme entrera officiellement en vigueur à partir du 1er septembre.
02:19:23 Et puis cela ne vous a pas échappé, depuis plus d'un an maintenant,
02:19:27 le prix des produits alimentaires ne cesse de grimper en France.
02:19:30 Une augmentation évaluée à plus de 18,4%.
02:19:34 Et conséquence, les Français sont contraints de s'adapter.
02:19:37 Dounia Tanguay.
02:19:39 Inflation oblige, les Français ont réduit drastiquement leurs dépenses.
02:19:43 Après la hausse des prix de l'énergie, c'est au tour des produits alimentaires
02:19:47 de voir leur prix flamber, plus 18% en un an et demi selon l'Insee.
02:19:52 Conséquence, les consommateurs sont plus regardants lors de leurs achats,
02:19:56 quitte même à se priver de certains aliments.
02:19:59 Oui, je fais plus attention.
02:20:01 Peut-être que je mange moins de viande rouge.
02:20:03 C'est systématique, on dépasse les 100 euros.
02:20:05 Et on a l'impression de ne rien avoir.
02:20:07 Et on profite des promotions.
02:20:09 Donc ça veut bien dire que ça a pris un sacré coût.
02:20:12 Dans ce contexte, de plus en plus de Français optent pour des produits moins chers.
02:20:17 Face à l'inflation alimentaire, les habitudes de consommation sont appelées à se modifier.
02:20:22 Il faut qu'il y ait cette curiosité, cette capacité de comparaison des prix,
02:20:27 que ce soit en magasin physique ou en ligne.
02:20:30 Et également de privilégier les produits locaux de saison,
02:20:34 qui ont évidemment moins de transport, moins de stockage.
02:20:38 Avec la hausse des prix, de nombreux consommateurs choisissent donc de privilégier les offres en promotion
02:20:44 ou se tournent encore vers les bacs anti-gaspillage.
02:20:48 Et puis vous l'avez peut-être oublié, surtout en pleine vacances d'été,
02:20:52 mais il refait malheureusement surface le Covid et de retour avec un nouveau variant.
02:20:57 Il s'agit du variant Eris.
02:20:59 Alors faut-il s'inquiéter de ce nouveau variant ?
02:21:01 Elément de réponse avec Mathieu Devette.
02:21:04 Nez bouché, mal de gorge, de tête ou encore forte fatigue,
02:21:08 les symptômes associés à Eris ne sont pas nouveaux,
02:21:10 mais ce variant est davantage transmissible que les précédents.
02:21:14 C'est un variant de type Omicron qui a acquis deux mutations supplémentaires,
02:21:21 probablement à l'origine d'une augmentation de sa transmissibilité,
02:21:25 mais pas d'une augmentation de sa virulence.
02:21:28 Néanmoins, comme avec les sous-variants d'Omicron précédents,
02:21:32 les personnes très âgées avec comorbidité immunodéprimée
02:21:37 sont toujours à risque, à l'occasion d'une infection par cet Omicron,
02:21:43 de faire une décompensation de leur maladie,
02:21:45 voire une pneumonie grave les conduisant à l'hôpital.
02:21:48 Selon plusieurs études, parmi les personnes actuellement contaminées par le coronavirus,
02:21:52 35% le sont par Eris.
02:21:55 Et en une semaine, les passages aux urgences ont augmenté de 56%
02:21:58 pour les enfants de moins de 2 ans,
02:22:00 34% pour les plus de 75 ans.
02:22:03 Ce variant profite notamment d'une baisse progressive de l'immunité acquise
02:22:06 grâce aux vaccins et aux contaminations.
02:22:09 On ne peut pas écarter qu'une vague puisse se reproduire vers le mois d'octobre.
02:22:14 C'est pourquoi les autorités sanitaires vont analyser l'ensemble de ces données
02:22:20 et faire des recommandations quant aux mesures de prévention
02:22:25 et à la nécessité ou non d'un rappel vaccinal
02:22:28 des sous-groupes plus à risque de forme grave de la maladie.
02:22:31 Pour l'instant, les régions les plus touchées sont les pays de la Loire,
02:22:34 la Normandie, la Bourgogne-Franche-Comté et la Nouvelle-Aquitaine.
02:22:37 Une propagation suffisamment importante pour que l'OMS place Eris
02:22:41 sur la liste des variants sous surveillance.
02:22:44 Et enfin, l'international français Wissam Ben Yeder
02:22:48 a été mis en examen pour viol, tentative de viol et agression sexuelle.
02:22:52 C'est une décision ce vendredi.
02:22:54 Juge d'instruction du tribunal judiciaire de Nice,
02:22:56 le joueur de l'Es Monaco a été placé sous contrôle judiciaire.
02:22:59 Son frère, également poursuivi dans cette affaire,
02:23:02 a également été mis en examen pour les mêmes raisons.
02:23:05 De jeunes femmes de 19 et 20 ans accusent les deux frères
02:23:08 de leur avoir imposé des actes sexuels.
02:23:10 C'était à l'issue d'une soirée passée tous les quatre le 10 juillet dernier.
02:23:14 Et voilà pour votre grand journal de la soirée sur CNews.
02:23:19 Je vous retrouve pour ma part comme tous les soirs à minuit pile
02:23:22 pour l'édition de la nuit.
02:23:24 En attendant, si vous n'étiez pas devant CNews à 21h15,
02:23:27 nous rediffusons l'interview de Célia Barotte.
02:23:30 Elle recevait Benjamin Morel qui est revenu sur la décision,
02:23:32 vous le savez aujourd'hui, du Conseil d'État de suspendre en référé
02:23:35 la dissolution du collectif des soulèvements de la terre.
02:23:38 Donc tout de suite, c'est rediffusion de l'interview de Célia
02:23:40 et je vous retrouve à minuit. A tout à l'heure.
02:23:42 Je suis avec vous. Bonsoir.
02:23:45 Bonsoir Benjamin, merci d'avoir accepté notre invitation.
02:23:48 Alors nous allons revenir ensemble sur cette décision du Conseil d'État
02:23:51 de suspendre la dissolution du collectif des soulèvements de la terre.
02:23:55 Cette dissolution avait été décrétée en Conseil des ministres le 21 juin dernier
02:23:59 car le gouvernement dénonçait que sous couvert de défendre la préservation
02:24:03 de l'environnement, ils incitent à la commission de sabotage
02:24:06 et dégradation matérielle, y compris par la violence.
02:24:09 Est-ce que vous partagez cet avis ?
02:24:11 Est-ce que vous comprenez la décision du Conseil de l'État ?
02:24:15 Je serais tenté de vous dire qu'elle n'est pas si étonnante.
02:24:17 On l'avait dit à l'époque.
02:24:18 On avait commenté un petit peu cette décision de dissoudre les soulèvements de la terre
02:24:22 et ça posait plusieurs problèmes juridiques.
02:24:24 L'un des problèmes juridiques était en effet, et c'est ce que soulève
02:24:27 notamment le Conseil d'État, le fait qu'il n'y ait pas d'incitation directe
02:24:32 d'atteinte aux personnes.
02:24:33 Et donc ce faisant, on avait de la jurisprudence précédente,
02:24:36 notamment datant de 2022, qui montrait que là-dessus,
02:24:39 dès le moment où vous n'avez pas d'incitation directe à atteinte aux personnes,
02:24:43 la dissolution apparaît disproportionnée.
02:24:45 Ensuite, il y a les atteintes aux biens.
02:24:47 Mais que nous dit le Conseil d'État ?
02:24:48 En fait, il dit qu'on est dans la limite, étant donné que ces atteintes sont limitées, etc.,
02:24:53 de ce qu'on pourrait appeler la désobéissance civile.
02:24:55 Cette désobéissance civile, elle est reconnue par la Cour européenne des droits de l'homme
02:24:58 et elle permet à certaines associations, dès lors qu'il y a une cause
02:25:03 et dès lors que c'est proportionné en lien avec la cause,
02:25:05 de s'arranger avec la loi, voire de contrevenir à la loi,
02:25:08 pour faire passer un message.
02:25:10 Donc c'était assez attendu.
02:25:12 Il n'y a pas vraiment de surprise, même si on aurait pu penser
02:25:15 que ça aurait pu se passer autrement devant le Conseil d'État.
02:25:18 En tout cas, ce qui faisait la fragilité juridique de cette décision,
02:25:22 aujourd'hui, en fait la condamnation.
02:25:25 Alors, est-ce que c'est une décision provisoire ou définitive ?
02:25:29 Quelles sont les prochaines échéances juridiques pour cette décision ?
02:25:32 Alors, il va y avoir un jugement au fond, dans le cadre d'un référé.
02:25:35 Donc, il s'agissait de voir très rapidement si, eh bien,
02:25:39 cette dissolution pouvait être freinée.
02:25:43 Ce qu'on appelle le référé-liberté,
02:25:45 qui est en réalité très rapidement à juger une situation
02:25:49 pour éviter qu'il y ait quelque chose d'irréparable,
02:25:51 une atteinte aux libertés irréparables, qui soit commise.
02:25:54 Donc là, on en est à ce stade-là.
02:25:55 Ça n'implique pas qu'ensuite, il n'y ait pas un jugement au fond.
02:25:58 D'ailleurs, le Conseil d'État l'évoque dans sa décision.
02:26:00 Donc, il y aura une suite à cette affaire.
02:26:03 Tout n'est pas donné, tout n'est pas fait.
02:26:05 On va probablement avoir un gouvernement qui va tenter de muscler le dossier,
02:26:08 de montrer que, si, en fait, il avait bien fait de dissoudre le groupement d'associations.
02:26:13 Ça aussi, c'est un autre problème.
02:26:14 Mais bon, qu'importe, quoi qu'il en soit, il est encore loin de la coupe aux lèvres.
02:26:19 Mais évidemment, pour les partisans de la dissolution,
02:26:22 pour Gérald Darmanin, c'est un coup de semence.
02:26:24 Et ça va être difficile à réparer, difficile à rattraper.
02:26:27 – Vous pensez que cette suspension est un échec pour l'exécutif
02:26:31 qui souhaitait cette interdiction, cette dissolution du collectif ?
02:26:36 – Oui, c'est-à-dire qu'à l'époque, lorsque cette dissolution est prononcée,
02:26:42 on dit qu'il y a plusieurs problèmes qui peuvent se poser.
02:26:45 On s'entoure sur la proportionnalité, sur l'éventuelle légalité de cette dissolution.
02:26:50 Et on a Gérald Darmanin qui va de plus en plus de décoffrage en disant
02:26:53 qu'il faut dissoudre, il faut dissoudre,
02:26:54 parce qu'on a affaire à une association qui est dangereuse.
02:26:57 Le problème, évidemment, c'est que dès lors que le juge administratif vous renvoie à l'échec,
02:27:05 ça montre que la légalité n'était pas de votre côté.
02:27:09 Et que donc, en voulant défendre les libertés à travers la dissolution d'une association,
02:27:13 si vous enfreignez vous-même les libertés, c'est problématique.
02:27:16 Donc ensuite, je ne juge pas au fond, je ne prends pas position dans cette affaire,
02:27:19 mais malgré tout, vous comprenez bien que le signal est mauvais.
02:27:22 – Et concrètement, qu'est-ce qui va se passer pour le collectif ?
02:27:25 Est-ce qu'ils peuvent participer à d'autres manifestations ?
02:27:28 Est-ce qu'ils peuvent encore exercer leur protestation ?
02:27:32 – Ils ne sont pas dissous, donc oui.
02:27:34 C'est-à-dire que, qu'est-ce que ça signifie la dissolution ?
02:27:36 La dissolution, ça signifie que vous cessez toute activité, vous n'avez plus de compte, etc.
02:27:41 et que vous ne pouvez pas non plus vous réunir,
02:27:45 vous ne pouvez pas former une nouvelle structure avec les mêmes individus pour les mêmes buts.
02:27:49 Donc, ce faisant, la dissolution, normalement, met une fin à vos activités.
02:27:56 Là, ce n'est pas le cas.
02:27:57 Ils peuvent continuer, ils peuvent manifester,
02:27:59 faire des demandes de manifestation et s'il n'y a pas de menace à l'ordre public,
02:28:03 la préfecture ne sera pas fondée à la leur interdire.
02:28:06 Donc, ce faisant, oui, pour l'instant, en attendant le jugement au fond en tout cas,
02:28:10 voir s'il est contraire à ça, mais on a affaire à une association normale.
02:28:15 – Alors, à gauche, les réactions de satisfaction se sont enchaînées.
02:28:18 On a le tweet de Jean-Luc Mélenchon, par exemple, qui dit
02:28:21 "La Macronie et l'arc républicain ont voulu violer la loi
02:28:24 en interdisant une ligue d'association citoyenne.
02:28:26 Pour Éric Piolle, une victoire pour les luttes écolos et la liberté d'association,
02:28:30 une défaite pour Darmanin et ses dérives liberticides.
02:28:33 Olivier Faure, l'éco-terrorisme est une invention infamante".
02:28:37 On a encore Emmanuel Bompard qui, lui, proteste en disant
02:28:41 "Le Conseil d'État dit stop à la dérive autoritaire du pouvoir.
02:28:44 Le macronisme est tord la loi, un nouveau désaveu pour Darmanin et Macron".
02:28:48 Alors, ce sont des mots très forts employés par les personnalités politiques de gauche,
02:28:52 mais est-ce que ces mots sont légitimes ?
02:28:53 Parce qu'on parle quand même de dérive liberticide, d'éco-terrorisme,
02:28:57 de dérive autoritaire du pouvoir.
02:28:59 Est-ce qu'on peut quand même attaquer le gouvernement avec ces mots ?
02:29:03 C'est l'arroseur arrosé.
02:29:04 Lorsque vous faites une dissolution d'association en expliquant que c'est de l'éco-terrorisme,
02:29:08 lorsque vous expliquez que ces associations sont dangereuses pour les libertés,
02:29:12 dangereuses pour l'ordre public, et que le Conseil d'État vous dit
02:29:15 qu'en faisant ça, vous êtes très clairement dans une logique
02:29:20 qui est une logique de restriction excessive des libertés.
02:29:22 Donc, par définition liberticide, il faut s'attendre à ce que ceux
02:29:26 que vous allez traiter d'éco-terroristes, d'anti-républicains, etc.,
02:29:30 vous expliquent que c'est vous qui, en l'occurrence, avez violé les libertés.
02:29:33 Alors, encore une fois, à voir ce que dira le Conseil d'État au fond, plus tard.
02:29:36 Mais pour l'instant, à ce stade-là, c'est de bonne guerre.
02:29:40 Mais est-ce qu'il y a un manque de précision, d'encadrement pour les collectifs
02:29:44 comme les soulèvements de la terre ?
02:29:46 Est-ce qu'il faut revoir la loi pour, lorsqu'une association, un collectif, se déclare,
02:29:50 qu'ils soient plus encadrés et que le gouvernement ait un droit de regard
02:29:57 sur ce collectif pour éviter tout débordement ou encore des mouvements
02:30:02 de manifestation qui peuvent se ressembler à Seine-Saôline
02:30:06 ou encore pour les mégabassines ?
02:30:08 Restreindre la liberté d'association, vous comprenez bien que ce serait compliqué
02:30:11 et que ce serait problématique.
02:30:12 Mais de l'encadrer, d'avoir plutôt des règles pour aussi aider ces personnes
02:30:17 qui font partie des associations pour éviter tout débordement,
02:30:20 toute accusation peut-être fautive, ça pourrait aider autant les autorités
02:30:25 que les membres de ces associations si on encadrait un peu plus ?
02:30:29 Après, il y a trois choses au moins, si vous voulez.
02:30:31 La première chose, c'est en effet l'encadrement des manifestations,
02:30:35 quelle que soit leur nature.
02:30:36 Là, on est face à un problème d'ordre public.
02:30:39 Si la manifestation, quand on interdit une manifestation,
02:30:42 on ne l'interdit pas parce qu'elle est réputée avoir un mauvais objet.
02:30:45 Souvenez-vous des débats qu'on avait eus avec les manifestations d'extrême droite, etc.
02:30:49 Le problème, ce n'est pas l'objet.
02:30:50 Le problème, c'est est-ce qu'il peut y avoir potentiellement un trouble à l'ordre public ?
02:30:54 Si ce trouble à l'ordre public potentiel, il peut réellement être considéré.
02:31:00 À ce moment-là, l'interdiction est possible.
02:31:02 Dès le moment où vous avez une manifestation qui tourne mal,
02:31:06 il y a une double responsabilité.
02:31:07 Il y a la responsabilité, certes, des organisateurs,
02:31:09 mais également des pouvoirs publics qui sont censés organiser ces manifestations.
02:31:13 Enfin, encadrer ces manifestations.
02:31:15 Si jamais on veut que les manifestations se passent mieux,
02:31:17 il faut arriver à mieux les encadrer.
02:31:19 Ce qui, aujourd'hui, avec les Black Blocs, etc., est évidemment complexe.
02:31:22 Mais là, on est sur une problématique d'ordre public.
02:31:24 Ensuite, si vous avez une association qui, je dirais, joue un jeu trouble en matière de violence,
02:31:31 là, il y a deux problèmes qui se posent, que j'évoquais un petit peu en introduction de notre entretien.
02:31:35 Le premier problème, c'est la question de l'imputabilité.
02:31:38 Est-ce que, réellement, s'il y a des violences qui sont commises dans une manifestation dont vous n'êtes pas,
02:31:44 vous êtes responsable, même si, directement, vous n'avez pas appelé aux violences ?
02:31:49 Ce n'est pas si évident.
02:31:50 Est-ce qu'on pourrait modifier le régime juridique ?
02:31:52 Oui, mais à ce moment-là, quelles vont être les limites de la responsabilité ?
02:31:55 Qu'est-ce qu'on appellera une incitation à la violence ?
02:31:57 Vous comprenez bien que là-dessus, on est sur quelque chose qui est quand même assez difficile à manier.
02:32:02 Ensuite, il y a la question de la potentielle infiltration de ces manifestations.
02:32:12 Est-ce qu'on a des manifestations qui sont organisées par des collectifs
02:32:16 qui vont être des collectifs réellement pacifiques ou pas ?
02:32:22 Mais comment est-ce qu'on arrive à prouver que les comités en question ne sont pas réellement pacifiques ?
02:32:28 Vous voyez, fondamentalement, à ce stade-là, je dirais que la question se pose moyennement.
02:32:35 Il y a évidemment la question de la désobéissance civile, ce qui va faire probablement…
02:32:39 Est-ce qu'on peut rappeler un petit peu la désobéissance civile en termes de droit ?
02:32:42 Qu'est-ce que ça signifie et quelles sanctions sont prévues pour la désobéissance civile ?
02:32:48 Justement, il n'y a pas de sanctions pour la désobéissance civile.
02:32:51 Souvenez-vous, il y a quelques mois, on discutait et on débattait de gens qui s'allongaient sur des autoroutes.
02:32:59 Ils bloquent la circulation, c'est illégal.
02:33:02 Mais ils ne le font pas parce qu'ils adorent s'allonger sur les autoroutes ou pour des motifs crapuleux.
02:33:07 Ils le font parce qu'ils ont un message à porter.
02:33:09 Et donc, ce message, il est porté efficacement par une atteinte proportionnée
02:33:15 et avec des dommages relativement limités à la loi.
02:33:22 Et donc, ce faisant, si vous prenez notamment la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme,
02:33:26 ça peut être légitime.
02:33:27 Si vous avez un message que vous portez, vous êtes dans l'illégalité,
02:33:31 mais de manière limitée en vue de rendre audible ce message,
02:33:35 à ce moment-là, vous êtes dans le cadre d'une forme particulière de liberté d'expression
02:33:39 qu'on va appeler la désobéissance civile.
02:33:41 Donc, est-ce qu'on pourrait revenir là-dessus ?
02:33:43 Oui, mais il faudra modifier les traités européens.
02:33:45 Oui, mais il faudra probablement sortir de la Convention européenne des droits de l'homme.
02:33:47 Donc, vous comprenez bien que là-dessus, on est sur quelque chose
02:33:50 qui probablement à ce stade-là ne serait pas vraiment envisageable par le gouvernement actuel.
02:33:55 Et est-ce que ce serait souhaitable ?
02:33:57 Ça aussi, ça pose question.
02:33:58 Il y a des mouvements de désobéissance civile dont on pourrait juger qu'en effet,
02:34:01 si jamais ils n'avaient pas eu lieu, je ne vais pas vous ressortir les éternels en tienne de la partaille, etc.,
02:34:06 mais certaines causes ne seraient pas…
02:34:10 et Fragette également, pour le vote des femmes, on était dans de la désobéissance civile.
02:34:15 Donc, voilà, attention, oui, il y a des choses qui parfois vont être des abus de droit,
02:34:20 mais malgré tout, la défense des libertés,
02:34:22 eu égard justement à ce type d'instrument, elles peuvent être utiles.
02:34:27 Dans le passé, est-ce que d'autres collectifs ont connu ce scénario
02:34:30 entre l'avis du gouvernement et le Conseil d'État ?
02:34:33 Est-ce qu'il y a déjà eu des procédures engagées contre des collectifs sur ces mêmes raisons ?
02:34:40 Alors, est-ce qu'il y a eu des dissolutions de…
02:34:44 De collectifs, oui.
02:34:45 Alors, collectifs, attention, c'est ça qui est intéressant également d'un point de vue juridique.
02:34:49 Le Conseil d'État n'a pas trop répondu là-dessus,
02:34:50 parce que là, on n'a pas fait une association, on a fait un collectif.
02:34:53 Or, normalement, la norme en question, elle est là pour dissoudre des associations.
02:34:57 Donc, est-ce qu'on peut dissoudre une forme de méta-association ?
02:35:01 Ça aussi, ça interroge un petit peu.
02:35:03 Donc, pour ce qui est de la dissolution d'associations, oui.
02:35:07 La loi en question, sur laquelle s'appuie le gouvernement,
02:35:10 c'est une loi qui, en fait, a été créée pour dissoudre les ligues dans les années 30.
02:35:15 Souvenez-vous, le février 34, etc., 6 février,
02:35:18 on a les ligues qui manifestent devant le palais Bourbon.
02:35:20 Comment est-ce qu'on les dissout ?
02:35:21 Eh bien, on va prendre une loi, et ensuite, on va avoir un moyen
02:35:24 qui va permettre ensuite, dans les années 60, de dissoudre quelques ligues d'extrême droite,
02:35:28 de dissoudre également quelques groupements violents d'extrême gauche.
02:35:30 Et c'est là-dessus qu'on se fonde aujourd'hui encore.
02:35:34 Le problème étant que, eh bien, cette loi, elle était très, très bien adaptée pour les ligues.
02:35:41 A priori, c'était assez évident d'arriver à discerner ce que c'est.
02:35:44 Aujourd'hui, évidemment, c'est moins simple,
02:35:46 parce que le rapport à la violence dans le cadre d'un certain nombre de manifestations
02:35:50 va être moins simple.
02:35:52 Pour la deuxième partie de votre question,
02:35:54 est-ce que, déjà, il y a eu des décisions du gouvernement en la matière retoquée ?
02:36:01 La réponse est oui.
02:36:02 La dernière, c'est celle que j'évoquais tout à l'heure,
02:36:04 c'était un groupement d'extrême droite, je crois, à Lyon,
02:36:07 qui date de 2022.
02:36:09 Et pour des raisons assez similaires à celles que je viens d'exprimer,
02:36:13 c'est-à-dire l'incapacité d'imputer réellement les violences
02:36:18 ou la sollicitation des violences à l'association en question,
02:36:22 le gouvernement en a été pour ses frais.
02:36:25 Et chez nos voisins européens,
02:36:26 est-ce qu'il y a déjà eu des modèles de suspension de collectifs ?
02:36:30 Est-ce que nos voisins européens sont même peut-être plus stricts
02:36:33 avec des collectifs comme les collectifs des soulèvements de la terre ?
02:36:38 Du point de vue des dissolutions,
02:36:42 on a des dispositions dans la plupart des pays
02:36:45 qui sont essentiellement des motifs d'ordre public.
02:36:49 C'est-à-dire qu'un peu comme en France,
02:36:51 vous ne faites pas de la dissolution parce que vous n'êtes pas d'accord avec une association.
02:36:55 Vous faites de la dissolution parce que potentiellement,
02:36:57 elle peut porter une atteinte à l'ordre public,
02:36:59 parce qu'elle peut créer des troubles.
02:37:01 Alors, malgré tout, si vous regardez dans certains pays européens,
02:37:04 je pense notamment à l'Allemagne,
02:37:06 on peut dissoudre notamment certains partis politiques pour des raisons de fond.
02:37:09 Par exemple, vous ne pourriez pas fonder un parti néo-nazi,
02:37:13 sauf si ce parti n'a aucune chance d'arriver au pouvoir.
02:37:16 Ça, c'est également une décision qui avait été prise par la cour allemande de Karlsruhe.
02:37:21 Donc, il y a des possibles interdictions pour des motifs d'ordre public.
02:37:26 Il peut y avoir des possibles interdictions pour des motifs de fond,
02:37:31 à condition qu'il puisse y avoir demain des conséquences,
02:37:35 qui seraient des conséquences politiques,
02:37:37 notamment vers une prise du pouvoir,
02:37:39 en tout cas un rôle important dans le paysage politique.
02:37:41 Benjamin Morel, je vous remercie d'avoir accepté notre invitation ce soir dans "Soir Info ET".
02:37:45 Je vous souhaite une bonne soirée. Merci à vous.
02:37:47 Je vous rappelle que vous êtes maître conférence en droit public.
02:37:52 merci et à bientot !