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00:00 qui nous a fait encore dégringoler de quelques dizaines de marches l'escalier vers l'infamie et la destruction du pays.
00:05 Macron, qui est arrivé avec ses airs gourmets de danseur mondain, une espèce de narcisse complètement irresponsable.
00:12 Alors il faut savoir que Macron, sa personnalité, déjà, ne passe pas bien, même pas du tout en fait en Afrique,
00:18 pour toute une série de raisons. La première, c'est que c'est un petit gommeux de 38 ans qui est arrivé là
00:23 dans un continent où on apprécie et on vénère et on respecte l'âge, la sagesse, les sages, la personne âgée,
00:33 la personne qui a les cheveux blancs. On n'apprécie pas des gamins. Je rappelle quand même que dans l'Afrique,
00:41 il y a des chefs d'État très âgés, notamment en Afrique francophone. Je rappelle par exemple que
00:47 Denis Sassoon-Guesso, le président de la République du Congo, de la République du Congo-Brazzaville, il a 79 ans.
00:55 Et Paul Biya, le président du Cameroun, il est quand même né en 1933. Et il a 90 ans. Il pourrait donc être le grand-père de Macron.
01:07 Donc dans ce genre de situation, la moindre des choses serait que Macron fasse preuve d'un petit peu de prudence et de respect,
01:14 qu'il témoigne d'un respect auprès des populations qu'il rencontre, et notamment des chefs d'État. Mais pas du tout.
01:19 Il arrive là. Il donne des leçons de morale à la planète entière. Il ne connaît rien, en fait, à l'Afrique.
01:27 Donc il arrive, il donne des leçons. Et il donne des leçons qui sont très mal acceptées. Macron n'y connaît rien.
01:33 Et puis alors il s'est lancé tête baissée pour donner des leçons. Voilà. Ça s'est très mal passé.
01:38 Vous vous rappelez notamment le voyage qu'il a effectué au Burkina Faso, où notamment il avait brocardé le président
01:46 de la République du Burkina Faso à l'université de Ouagadougou, parce qu'il y faisait chaud. À un moment, le président
01:52 roc caboret à l'époque s'en va, sort de la salle, et il dit devant l'assistance... Il est parti réparer la clim. C'est honteux.
01:59 Bien entendu, jamais Macron n'aurait osé dire... S'il avait été aux États-Unis en parlant de Joseph Biden,
02:05 il n'aurait jamais osé dire « Non mais regardez-moi ce vieux clampin, c'est un vieux schnock, il est gâteux ».
02:11 Pourtant, il y aurait eu matière à le dire, d'ailleurs. Mais évidemment, Macron fait partie de ces gens qui sont
02:16 extraordinairement – comment dirais-je – larbins vis-à-vis des plus puissants que lui et très méprisants vis-à-vis des gens
02:23 qui le sont moins. Alors cette phrase de Macron à l'université de Ouagadougou, « Il est parti réparer la clim »,
02:30 eh bien on n'a pas fini de la payer. Bon, après ça, il est allé voir la République démocratique du Congo, Kinshasa,
02:37 où là, il s'est fait remettre à sa place d'une façon extraordinaire par le président Tshisekedi, qui lui a dit son fait.
02:44 Macron, semble-t-il, a été un peu perdu de se rendre compte que en dehors de la France, où il y a les médias qui sont là
02:51 pour lui serrer les pompes, plus évidemment son petit entourage courtisan. Donc Macron croit qu'il pèse encore quelque chose.
02:58 Mais pas du tout. Macron ne pèse vraiment plus rien. Et il est profondément méprisé. Il a eu un choc, vraiment,
03:03 lorsqu'il est allé à la République démocratique du Congo. Résultat, il est allé noyer ce choc et sa tristesse dans l'ivresse.
03:09 On a vu des photos de lui où il picolait à Kinshasa dans une boîte de nuit. Enfin minable de chez minable.
03:15 Eh bien il ne faut pas s'étonner que Macron est désormais considéré comme un clown, en fait, un sinistre clown dans toute cette région.
03:25 Il s'est vendu en Algérie. Ça a été encore un désastre. Il était là prétendument pour renouer avec l'Algérie.
03:34 En fait, il s'est très mal comporté. Je crois qu'il est allé plus ou moins du côté d'Oran, chez un disquaire, dans une...
03:41 Enfin c'était... Non, enfin quand on est le chef d'un État, a fortiori le président de la République française,
03:48 les personnalités extérieures, les chefs d'État étrangers ou les gouvernements étrangers dans l'ensemble du monde
03:53 s'attendent à voir arriver quelqu'un qui a de la dignité, quelqu'un qui raisonne bien, qui connaît ses dossiers,
03:58 qui est posé, qui est pondéré. Ils s'attendent pas à voir arriver quelqu'un qui est un adepte des boîtes de nuit,
04:03 qui picole et qui raconte que des conneries. Enfin c'est une évidence. Le résultat, c'est que l'Algérie elle-même,
04:09 depuis ce voyage de Macron, l'Algérie ne cesse que de nous tailler des croupières. Le président Tebboune,
04:15 à l'occasion d'ailleurs de l'affaire de l'Uniger, a tenu des propos beaucoup plus pondérés et intelligents
04:22 que ceux de Macron, en disant qu'il fallait calmer le jeu, qu'il fallait laisser la place à la démocratie, à la diplomatie,
04:28 au débat, etc., tout en condamnant le coup d'État. Il a dit aussi qu'il fallait pas monter sur ses grands chevaux
04:33 et lancer une intervention militaire. On a eu également l'Algérie, qui a fait sa demande officielle pour entrer dans les BRICS,
04:40 qui se rapproche considérablement de la Russie, qui augmente considérablement son budget militaire et qui, de surcroît,
04:46 a signifié que s'il y avait une intervention militaire de la CDA ou au Niger, eh bien elle se mettrait du côté du Niger,
04:52 et qu'elle n'accepterait pas ça. Voilà. Donc voilà où on est dans cette situation. Alors cerise sur le gâteau.
04:57 Macron, très à la mode, voulant être dans la foulée des États frères, comme on disait du temps de l'URSS. Macron...
05:05 Les États d'Europe sont dans le sillage des États-Unis d'Amérique, ou plus exactement du Parti démocrate américain,
05:11 de la woke culture, LGBT culture, etc. Alors la cerise sur le gâteau, c'est que Macron a créé un poste d'ambassadeur
05:18 aux droits des LGBT, M. Jean-Marc Berton. M. Berton, qui est ambassadeur aux droits LGBT, et donc qui parcourt la planète
05:27 pour aller expliquer à tous les gouvernements que leur politique, c'est pas bien et qu'il faut avoir une politique
05:32 en faveur des LGBT, etc. Bon. Alors personnellement, je trouve ça absolument agonissant, parce que ça revient quand même à dire
05:41 encore une fois que le monde occidental et la France ont le droit d'aller dire à la planète entière ce qu'ils doivent faire
05:47 en matière de politique intérieure. C'est quand même... Je sais bien... Moi, je ne prends pas parti sur le fond sur ces questions.
05:54 Je sais bien que les sociétés occidentales ont évolué beaucoup au cours des 40, 50 dernières années sur ces questions LGBT.
06:00 D'ailleurs, à juste titre, les personnes qui étaient auparavant persécutées, etc. ne le sont plus. Mais maintenant,
06:06 on a atteint quand même un niveau de promotion de ces questions qui défie un petit peu le bon sens.
06:12 En tout cas, c'est perçu comme tel dans beaucoup de pays du monde, et en particulier en Afrique, où l'ambassadeur Berton
06:19 a demandé... C'était au mois de juin dernier, donc il y a quelques semaines. Il voulait aller justement au Cameroun,
06:26 au pays de M. Paul Biya, qui a 90 ans, qui pourrait être le grand-père de Macron, pour aller exposer qu'il fallait avoir
06:34 une politique vis-à-vis des LGBT au Cameroun. Le Cameroun a dit « Allez-vous faire cuire un œuf ? ».
06:38 Et donc le gouvernement camerounais a fait savoir que l'ambassadeur français au droit des LGBT était
06:45 Persona non grata. Alors je dis ça parce que ce ne sont pas des anecdotes. Ce ne sont pas des anecdotes pour deux choses.
06:51 D'abord parce qu'il faut quand même comprendre quelque chose qui me paraît important. C'est que la société française
06:56 comme les sociétés occidentales ont pu évoluer sur ces questions. Mais il faut bien comprendre que les valeurs
07:03 qui sont maintenant celles présentées en Occident sur ces questions n'ont plus rien à voir – c'est le moins que l'on puisse dire –
07:10 ni avec les valeurs occidentales, européennes ou françaises que nous avons diffusées dans le monde pendant des siècles
07:16 et des siècles – pour ne pas dire depuis 2 000 ans – ni avec les valeurs chrétiennes. Et donc la première chose importante,
07:22 c'est que ces populations, notamment en Afrique, qui ont été christianisées... Mais c'est également vrai des populations musulmanes.
07:28 Elles ont des religions. Elles ont la foi. Et elles ont des religions qui, justement, disent le contraire de ce que l'on dit.
07:35 Alors le problème, c'est qu'on prend de front ces populations et ces gouvernements qui ne l'acceptent pas.
07:41 Il ne faut pas s'étonner que plus on fait la promotion des droits LGBT, par exemple en Afrique, et plus l'Afrique se tourne vers Poutine.
07:49 Il y a une relation quasiment mécanique, parce que Poutine a eu l'habileté de se positionner comme étant un peu
07:56 le gardien du temple, si j'ose dire, c'est-à-dire à la fois le gardien de l'orthodoxie, de la religion chrétienne orthodoxe,
08:02 de la famille. Il refuse toute promotion LGBT, toute opération de changement de sexe. Il l'a imposée.
08:12 Alors là aussi, on peut être pour, on peut être contre. Mais le débat, il n'est pas là. Le débat, c'est que le fait que la France
08:18 et les pays occidentaux veuillent imposer ces nouvelles valeurs au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine,
08:24 la conséquence, c'est que les pays occidentaux sont de plus en plus personnalement gratins dans ces pays,
08:31 parce que nous n'avons plus le moyen d'influer et d'imposer ces valeurs, qui d'ailleurs sont en contraire aux valeurs
08:36 que les mêmes Occidentaux ont enseignées depuis des siècles. Donc ça, c'est le premier point. Il faut pas s'étonner de voir
08:42 Poutine en train de ramasser la mise, et notamment le prochain sommet des BRICS en Afrique du Sud, qui va inviter 60 pays africains,
08:49 qui se retrouvent justement dans cette volonté de Vladimir Poutine de ne pas toucher aux traditionnelles valeurs familiales.
08:56 Eh bien il y a un deuxième point qu'il faut avoir à l'esprit. C'est qu'on est toujours dans le deux-poids-deux-mesures.
09:04 Beaucoup de Français pourraient considérer que c'est normal d'avoir un ambassadeur qui va voir les pays du monde entier
09:12 en disant « Attention, attention, faut modifier votre législation sur les transgenres », etc. Bon. Mais si on considère que c'est normal,
09:21 il faut bien comprendre une chose. C'est que les autres pays du monde peuvent considérer à leur tour qu'il serait normal qu'il y ait
09:28 par exemple que l'Iran, par exemple, crée un poste d'ambassadeur itinérant aux droits de la femme musulmane, et vienne voir
09:37 en France les autorités pour dire qu'il faut absolument autoriser les femmes françaises à être voilées toute la journée,
09:44 et même à leur demander qu'elles soient voilées toute la journée, parce que c'est un enseignement du Coran.
09:51 Qu'est-ce que l'on dirait si un ambassadeur d'Arabie saoudite disait qu'on ne comprend pas, vu du monde musulman,
10:00 que toutes les Françaises ne soient pas voilées, que c'est un droit fondamental de la femme en islam, et que le prophète de l'islam
10:09 étant le sceau des prophètes, le dernier, eh bien qu'il faut se plier à ça ? Qu'est-ce qu'on dirait ? Les Français diraient
10:14 « Allez vous faire cuire un œuf avec votre ambassadeur. Nous avons nous nos propres us et coutumes ».
10:19 Donc il faut bien comprendre ça, parce que beaucoup de Français ont du mal à le comprendre. Le chemin de la paix au XXIe siècle,
10:25 c'est que chacun doit respecter les valeurs des autres. Voilà. Et donc de la même façon que nous, nous n'accepterions pas
10:33 de voir des pays musulmans nous envoyer des ambassadeurs pour nous expliquer qu'il faut que la France et que les Français
10:38 arrêtent de boire de l'alcool ou de manger du porc, eh bien de la même façon, il faut comprendre qu'il y a un certain nombre
10:43 de pays du monde qui considèrent qu'on n'a pas allé leur dire ce qu'il faut faire en matière LGBT, en matière de théorie du genre,
10:52 même au-delà, en matière de démocratie, en matière de choix économiques, etc. Il faut bien comprendre ça.
11:02 Si on veut comprendre finalement la clé du malaise qu'il y a... C'est même plus qu'un malaise. C'est une véritable crise
11:06 des relations pas seulement entre la France et l'Afrique francophone, mais entre le monde occidental et l'ensemble de l'Afrique
11:13 du Moyen-Orient et d'un certain nombre de zones du monde. Ça compte pour beaucoup dans les évolutions.
11:18 Ça n'est pas le seul raison. C'est aussi le sentiment que les populations d'Afrique ont d'avoir été pillées, d'avoir été exploitées.
11:25 C'est un sentiment qui est en partie fondé sur des réalités, en partie aussi fondé sur des exagérations.
11:31 Mais c'est un sentiment qui existe. Et il y aurait des choses considérables à modifier qui n'ont pas été faites.
11:39 Alors Macron est allé donner des leçons de morale. Et puis de toute façon, ça ne passe plus. Il s'est rendu...
11:45 Le dernier voyage qu'il avait fait en Afrique a été peut-être la cerise sur le gâteau du désastre. C'était...
11:51 Rappelez-vous notamment... Il est passé au Congo-Brazzaville. Il y a passé 3, 4 heures. Donc ça ne se fait pas.
11:58 Quand on est un chef d'État, qu'on va dans un pays étranger, on passe pas 3, 4 heures dans le cadre d'une tournée.
12:02 Ça veut dire... Écoutez, je passe en coup de vent. Bon, voilà, il faut que je fasse un discours. Je coche une case et je m'en vais.
12:08 Non, ça témoigne d'un mépris. Ça témoigne d'une indifférence complète aux gens. Lorsqu'on fait un déplacement officiel...
12:16 En tout cas, si moi, j'avais été président de la République, si je faisais des déplacements officiels,
12:20 je consacrerais le temps qu'il convient. D'abord, je ne multiplierais pas autant de voyages. Et puis surtout,
12:26 je les centrerais sur des pays les plus importants pour la France. Et puis je consacrerais du temps à mes hôtes, voilà,
12:33 pour montrer l'intérêt que je leur porte. Et en plus de ça, il se trouve que je leur porte de l'intérêt,
12:37 parce qu'on voit bien que Macron n'y porte aucun intérêt. C'est un guignol, en fait. Voilà. Il faut lâcher le mot.
12:42 C'est un clown. C'est devenu un guignol. Alors il faut pas s'étonner que ce désastre ambulant qui est le président
12:49 de la République française, eh bien porte une responsabilité écrasante dans le cours des événements.
12:55 Le cours des événements, c'est quoi ? Eh bien c'est que les chefs d'État qui ont été placés... Alors il y a des élections.
13:03 Enfin bon, c'est comme en France. C'est-à-dire que les élections sont orientées. Les chefs d'État qui ont été poussés
13:10 par la France et les États-Unis d'Amérique, qui sont de plus en plus présents d'ailleurs dans cette zone,
13:14 eh bien ces chefs d'État ont perdu une partie de la confiance de la population. On a donc eu une succession...
13:22 D'ailleurs, au mois d'août, septembre, et puis juillet en dernier, c'est en général pendant l'été austral,
13:28 qu'il y a des coups d'État. Donc il y a eu une série de coups d'État au Mali le 18-19 août 2020, qui a vu partir
13:37 le président Keïta, suivi d'un autre coup d'État en mars 2021, puis le 5 septembre 2021, coup d'État en Guinée,
13:45 le 30 septembre 2022, le coup d'État au Burkina Faso, et puis il y a quelques semaines, donc le 27 juillet 2023,
13:55 coup d'État au Niger. Donc tout ceci donne le sentiment de ce qu'on appelle la théorie des dominos,
14:01 dont on avait beaucoup parlé en 1975, au moment de l'effondrement de l'Indochine ex-française,
14:09 et où on avait vu successivement en quelques semaines le Cambodge tomber aux mains des Khmer Rouges,
14:14 puis le Vietnam, le Sud-Vietnam tomber aux mains du Vietcong, puis le Laos basculer à son tour dans le communisme
14:20 quelques semaines après, eh bien on a l'impression que c'est un petit peu la même chose qui se produit.
14:25 Alors évidemment, les conséquences pour la France sont quand même très importantes, d'abord pour tous les intérêts
14:29 que nous y avons, y compris d'ailleurs la présence de Français, de nationaux français qui sont sur place,
14:35 mais aussi pour la géopolitique planétaire de la France, son image dans le monde. Il faut également...
14:41 Tout le monde l'a vu dans les médias. On voit que beaucoup de ces manifestations sont d'ailleurs souvent des jeunes.
14:47 Et beaucoup de ces manifestants brandissent des drapeaux russes et en appellent à Vladimir Poutine.
14:53 Alors ça veut dire quoi ? Ça veut dire que... Alors le rôle de la Russie n'est pas parfaitement clair.
14:57 Il est certain que la Russie a agi de façon à déstabiliser la présence de la France. C'est d'ailleurs de bonne gueule.
15:05 Il faut le reconnaître, puisque la France est devenue un parti quasiment belligérant en Ukraine contre la Russie,
15:11 alors que ce sujet ne nous concerne pas. Eh bien il est évident que la Russie, avec le stratège qui est à la tête de la Russie
15:18 avec Poutine... Il a fait une stratégie de jeu de go, de jeu d'échec, c'est-à-dire d'ouvrir un deuxième front.
15:24 Donc on sait qu'il y a la milice Wagner qui est présente dans ces pays du Sahel et qui jette de l'huile sur le feu
15:30 sur le sentiment antifrançais qui s'est répandu comme traînée de poudre. Alors est-ce que dans le cas particulier du Niger,
15:36 il y a eu la main de Moscou ? Ça n'est pas certain, parce qu'en ce moment, les populations sont dans un tel état
15:41 d'ébullition antifrançais et aussi anti-américains et prorusses que... À la limite, la Russie n'a pas grand-chose à faire
15:49 sinon que de récolter les fruits d'une politique très habile qui a consisté justement à jeter de l'huile sur le feu
15:56 et à apparaître aux yeux du monde – je le disais tout à l'heure – sur toute une série de valeurs, comme étant le pays
16:04 qui va aider les Africains et qui ne va pas les exploiter comme peuvent faire les Occidentaux.
16:09 Il faut savoir que la Russie ne part pas de zéro. Avant la Russie, il y avait l'URSS. Or, pendant toute la période coloniale,
16:15 l'URSS avait quand même aidé les mouvements de libération nationale. On se le rappelle notamment par exemple
16:21 dans les colonies portugaises, en Angola ou Mozambique, mais aussi en Afrique du Sud, le soutien à l'ANC de Mandela.
16:28 Donc il y avait un soutien traditionnel de l'Union soviétique aux mouvements progressistes qu'il y avait en Afrique et anticoloniaux.
16:36 Donc la Russie de Poutine, c'est à bénéficier de cette espèce d'image portée de l'URSS pour apparaître comme étant
16:44 justement le pays qui va les débarrasser, et notamment dans le cadre des BRICS, puisque je rappelle aussi que le mouvement
16:51 des BRICS qui s'est développé attire aussi un certain nombre de pays d'Afrique, ne serait-ce que parce qu'il y a
16:56 l'Afrique du Sud qui en fait partie. Mais dans le prochain sommet des BRICS, où Macron avait demandé à être invité
17:02 et où il ne l'a pas été... Je renvoie à une vidéo précédente. Eh bien l'Afrique du Sud, en revanche, a invité au sommet des BRICS,
17:08 qui va se tenir dans son pays, a invité une soixantaine de pays d'Afrique. Alors qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
17:15 D'abord, il faut rappeler que lorsqu'il y a eu ce coup d'État qui s'est passé le 27 juillet à Niamey, au Niger,
17:23 c'est insensé en fait que la France n'ait pas vu le coup venir. Alors tout le monde sait bien qu'il y a actuellement
17:30 des régimes assez fragiles en Afrique, notamment le Sénégal. Le Niger était sur la liste. Voilà.
17:35 Maintenant, les langues se délient. Et donc si la France avait voulu garder à tout prix le président Mohamed Bazoum,
17:46 qui est l'actuel président légitimement élu du Niger, proche de la France, la France aurait dû renforcer sa garde civile,
17:56 sa protection. Alors ça n'a pas été fait. Le coup d'État a eu lieu. Et Macron, comme d'habitude, quand il fait une bêtise,
18:04 c'est-à-dire tout le temps, ça n'est jamais de sa faute. C'est-à-dire qu'il renvoie ça sur les autres.
18:08 L'Élysée a fait savoir... C'est quand même incroyable. C'est jamais vu dans l'histoire de la République.
18:16 Normalement, tout ça doit rester absolument confidentiel. Mais pas du tout. L'Élysée a fait savoir par l'intermédiaire
18:20 du canard enchaîné que tout était de la faute de la DGSE, la Direction générale des services extérieurs,
18:24 c'est-à-dire les services de renseignement français, qui n'auraient pas fait leur boulot et qui n'auraient pas prévenu Macron
18:29 en temps utile de ce que le président Mohamed Bazoum du Niger risquait d'être renversé par un coup d'État.
18:37 Alors déjà, ça montre quand même que Macron, s'il dit vrai, la comprenait d'un petit peu lente,
18:44 parce que c'était quand même... Il n'avait pas besoin de la DGSE pour le deviner. Deuxièmement, parce qu'il semble que ce soit faux,
18:49 puisque la DGSE, notamment son directeur général Bernard Aimier, qui est un ancien de l'époque de Chirac,
18:56 a été en particulier ambassadeur au Royaume-Uni, ambassadeur en Algérie, a fait savoir – pas lui, mais ses services –
19:01 – il faut pas du tout – ils avaient donné les bonnes informations à l'Élysée. Donc on est devant...
19:05 Alors même que c'est un sujet très grave, qu'on a quand même plusieurs centaines de ressortissants au Niger,
19:12 on y a des intérêts... Notamment, j'en ai parlé – mais c'est pas exclusif – des intérêts militaires,
19:16 puis des intérêts sur l'uranium et d'autres matières premières. Même si ces intérêts sur l'uranium
19:21 sont quand même moins importants aujourd'hui qu'ils ne l'étaient il y a une trentaine d'années...
19:27 Il y a 3 mines d'uranium au Niger. Il n'y en a qu'une seule qui soit en activité. Et donc le Niger représente
19:35 à peu près 15%... 15% à 17% de nos approvisionnements en uranium pour nos centrales nucléaires.
19:41 Sachant que par ailleurs, le cycle est assez long, parce que le minerai doit être transporté, traité, etc.
19:46 Donc il faut bien compter 2 ans entre le moment d'extraction et le moment de l'utilisation.
19:51 Il y a des stocks stratégiques qui ont été constitués. Et en plus de ça, eh bien la France se procure 85% de son uranium
19:58 ailleurs qu'au Niger, notamment dans un certain nombre de pays de l'ex-Union soviétique d'Asie centrale,
20:04 mais aussi en Australie. Bon. Donc le sujet stratégique de l'uranium du Niger est quand même moins important
20:10 qu'on ne pourrait le croire. Mais enfin bref, c'est quand même quelque chose de tragique de voir ces régimes
20:18 favorables à la France basculer les uns après les autres. Et puis ce qui est encore plus triste... Moi, ça me rend triste,
20:23 c'est de voir ces populations qui considèrent qu'elles se libèrent... C'est la libération de se débarrasser de la France.
20:29 Et malheureusement, au vu de leur point de vue, c'est malheureusement assez exact. Ça prouve quand même qu'il y a
20:34 depuis des décennies et depuis au moins une vingtaine d'années une absence totale de réflexion de la part des autorités françaises,
20:41 des autorités de l'État sur ce qu'il convient de faire vis-à-vis de ces populations qui nous sont si proches à tant d'égards.
20:48 Alors première chose donc qu'a faite Macron, c'est de dire « C'est pas moi, c'est la faute des autres ».
20:51 Donc cracher sur ses propres services, c'est toujours le signe irréfragable – comme on dit –, c'est-à-dire non contestable
21:01 d'un tout petit individu. Voilà. Quand vous avez un chef qui, face à un désastre, dit « C'est pas moi, c'est de la faute de ci et de ça »,
21:08 c'est un minable. Voilà. Un vrai chef prend la responsabilité d'un échec, même et même surtout s'il n'en est pas
21:16 vraiment responsable. Mais là, en plus de ça, Macron est responsable. Tout le monde le sait.
21:20 Eh bien la deuxième chose qu'a faite Macron, c'est qu'il s'est carapaté... Enfin on ne l'a pas vu, d'ailleurs.
21:24 Lui qui aime tant parler à tort et à travers, il ne s'est pas exprimé particulièrement sur cette crise au Niger.
21:30 Mais il a demandé à cette pauvre Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères, de s'exprimer.
21:35 Et alors là, c'est un... On ne s'est jamais vu. C'est un désastre consommé. Désastre consommé, puisque la première chose
21:42 que Mme Colonna a dite dans le lendemain ou sur le lendemain du coup d'État, c'est d'aller du terreau hors de question
21:47 de faire une évacuation. Manque de chance, 24 heures après, on commençait les évacuations. Voilà.
21:52 Parce que contraint par les événements, il y avait un certain nombre de ressortissants qui voulaient s'en aller.
21:56 Il y avait l'aéroport de Niamey qui était fermé au trafic, l'espace aérien qui allait se refermer,
22:01 des familles qui étaient très inquiètes. Et donc 48 heures après, la France s'est mise à évacuer,
22:08 ce qui n'est pas forcément injustifié. Mais à ce moment-là, il fallait pas dire 24 heures avant ou 48 heures avant
22:14 qu'il n'était absolument pas question d'évacuer. Il fallait pas dire non plus ce qu'avait dit Macron,
22:18 qui est vraiment... Enfin qui a des réflexes d'enfant gâté, des réflexes puérils complètement contre-productifs.
22:27 Il avait dit que si jamais on touchait aux intérêts de la France, sa réponse serait impitoyable, immédiate et impitoyable.
22:33 Je sais pas quoi. Avant de lancer des redomontades comme ça, il faudrait quand même réfléchir au coup d'après.
22:41 Et le drame qui est en train d'apparaître sur cette affaire, comme sur tant d'autres auparavant...
22:46 Mais là, c'est vraiment les intérêts fondamentaux français. En Afrique, on s'aperçoit qu'on est dirigé par un chef d'État
22:52 et un ministre des Affaires étrangères. Je parle même pas de la Première ministre, celle qui est dans les choux.
22:57 On n'en parle même pas. Mise à défense non plus. Il n'apparaît pas. Enfin c'est quand même incroyable.
23:01 Mais enfin on a l'impression qu'on est dirigé par des gens qui n'ont aucune stratégie, qui n'ont réfléchi absolument à rien
23:08 de ce qu'ils allaient faire le jour d'après. Et donc ils lancent comme ça des propos sans en mesurer la conséquence.
23:14 Donc lorsque Macron dit qu'il va avoir une réponse si on touche aux intérêts français immédiates, impitoyables,
23:20 bah avant de dire ça, il faudrait quand même réfléchir un petit peu à ce qui se passerait en effet.
23:23 Et ça serait quoi, la réponse immédiate et impitoyable ? Et quelles en seraient les conséquences ?
23:27 Et de la même façon, on a vu cette pauvre Mme Colonna expliquer devant la presse que il fallait prendre très au sérieux
23:34 le projet d'intervention militaire de la CDAO, qui était très crédible, parce qu'entre-temps, la CDAO...
23:41 Et je vais y venir dans un instant. Notamment par la houlette de son président, le président de la CDAO,
23:47 qui se trouve être le président du Nigeria, M. Bola Ahmed Tinubu, dont je vais parler dans quelques instants,
23:53 eh bien la CDAO avait posé un ultimatum en disant que les poutchistes devaient rendre le pouvoir à Niamey
24:01 au président qui avait été chassé du pouvoir, le président Basoum. Et donc il devait une semaine pour faire ça.
24:10 Sinon, il y aurait eu une intervention militaire. Alors... Enfin vraiment, je suis désolé de commenter ces affaires,
24:18 mais c'est vraiment triste. Qu'est-ce qui s'est passé ? Il s'est passé que dans les heures qui ont suivi cet ultimatum,
24:24 le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, qui sont les trois pays qui ont fait des coups d'État avant le Niger,
24:32 ont aussitôt assuré le Niger, la jeune nigérienne qui vient de prendre le pouvoir, de leur solidarité.
24:39 Donc déjà, ça n'est plus une intervention militaire contre le seul Niger, qui compte quand même – je crois –
24:43 quelque chose comme 58 000 soldats. Mais c'est une intervention militaire contre des pays qui sont quand même armés,
24:49 je pense en particulier au Mali et au Burkina Faso. Et donc c'est une coalition désormais de 4 États.
24:56 Ça, c'est quand même un point important. Le deuxième point important, c'est que l'Algérie, dont je vous ai rappelé
25:04 qu'elle avait été très hostile, elle avait voulu s'opposer à la déstabilisation du régime de Qadhafi,
25:10 elle considère que toute la déstabilisation du Sahel est due notamment à la France. Donc l'Algérie a fait savoir que...
25:17 Tout en condamnant le coup d'État à Niamey a fait savoir qu'il était hors de question qu'il y ait une intervention militaire,
25:22 parce qu'elle sait très bien que s'il y avait une intervention militaire dans les pays dont elle est frontalière...
25:27 L'Algérie est frontalière notamment du Niger ou du Burkina Faso ou du Mali. Eh bien il y a un risque de conflagration générale.
25:39 Donc le président algérien présenté, Boun, a tenu des propos plus sensés que ceux de Macron et de Mme Kolona,
25:46 en disant qu'on devait laisser la place à la négociation. Eh bien alors Mme Kolona, qui a dit que c'était crédible...
25:54 C'est bêta, c'est stupide. Si un président de la République ou un ministre des Affaires étrangères dit
26:00 « Attention, attention, mon intervention militaire est crédible », ça veut dire qu'elle ne l'est pas, justement.
26:06 On n'imagine pas quelqu'un... On n'imagine pas Hitler ou Staline dire « Attention, attention, c'est crédible que je vais envahir
26:11 l'Union soviétique », ou « C'est crédible que je vais envahir l'Allemagne ». Ça n'existe pas. Ça n'existe pas.
26:16 Face à des véritables menaces, on n'a pas besoin de dire « C'est crédible que cette menace ». Si Mme Kolona dit ça,
26:23 c'est justement parce qu'elle n'y croyait pas elle-même. D'ailleurs, quand on regarde les forces en présence,
26:29 on se rend compte déjà que l'ACDAO, qui compte 15 États, dont 15 États – je l'ai déjà dit tout à l'heure, je crois –
26:37 dont un État, le Nigeria, représente à lui seul 56% de la population... Mais les 15 États en question,
26:43 il y en a qui sont très pauvres et qui sont très très peu peuplés. Les îles du Cap Vert, par exemple, ou la Gambie
26:47 sont quand même des petits États. Alors ces 15 États vont entrer en conflit comme ça avec le Niger, plus le Burkina Faso,
26:57 plus le Mali, plus la Guinée, plus l'Algérie. Non mais faut... Et cerise sur le gâteau. N'oublions pas qu'il y a quand même
27:04 les milices Wagner et la Russie derrière. D'ailleurs, lorsqu'il y a eu le coup d'État en Guinée, lorsqu'il y a eu le coup d'État au Mali,
27:12 lorsqu'il y a eu le coup d'État au Burkina Faso, l'ACDAO n'a pas moufté. La CDAO a été créée en 1975.
27:21 Depuis 1991, elle faisait genre... Comme disent les jeunes aujourd'hui. Elle faisait genre en disant qu'elle était là
27:28 pour faire respecter les valeurs démocratiques et qu'elle ne tolèrerait plus le moindre coup d'État.
27:32 Donc elle interviendrait militairement. Quand on fait ce genre de déclarations, il faut absolument s'assurer de pouvoir le tenir.
27:39 On a déjà 3 exemples d'États, ceux que je viens de citer. Guinée, Mali, Burkina Faso, où l'ACDAO n'a rien fait.
27:46 Alors bon, maintenant, qu'est-ce qui va se passer ? J'ajoute en plus que Macron... Enfin je sais pas ce qu'il a dans la tête.
27:55 C'est un pois chiche, Mme Colonna aussi. Notre armée... Est-ce que vous pensez vraiment que notre armée est rutilante ?
28:04 On sait tous que les budgets pendant des années, ça a été des budgets de vaches maigres. Maintenant, Macron a décidé
28:11 – semble-t-il – de redonner de l'argent. Mais ça va prendre des années pour remonter en puissance. Et en plus,
28:18 nous avons envoyé un certain nombre d'armes et de munitions importantes en Ukraine. C'est d'ailleurs toute l'intelligence
28:26 de l'ouverture d'un deuxième front par la Russie. Donc en fait, nous sommes démunis. La réalité, c'est que nous sommes
28:31 en partie démunis. Nous n'avons pas les armements, nous n'avons pas les munitions. Et comme si ce constat ne suffisait pas,
28:39 il faut savoir aussi quelle est la réaction de la population française. Je voudrais quand même rappeler...
28:44 Tout le monde le sait, mais ça mérite quand même d'être rappelé qu'il y a en France un certain nombre de...
28:49 Soit de nos compatriotes, soit de gens qui n'ont pas notre nationalité mais qui vivent en France et qui sont originaires de ces pays.
28:54 De Mali, Burkina, Guinée, Niger, il y a plusieurs centaines de milliers de ressortissants en France.
29:02 Est-ce qu'on peut imaginer que ces ressortissants resteraient là sans bouger si la France se mettait à intervenir militairement ?
29:09 Il faut savoir que parmi les ressortissants qui sont en France, il y en a un certain nombre qui sont d'accord
29:15 avec ces mouvements de libération de la France. On peut le regretter. Enfin le principe même de la politique, comme disait De Gaulle,
29:22 c'est partir des réalités. Et puis je terminerai ce tour d'horizon funeste en rappelant que s'agissant de la population française
29:29 de souche, comme on dit, les électeurs français ne sont pas forcément derrière Macron sur une affaire de cette nature.
29:37 D'abord parce que la gauche et l'extrême-gauche, il suffit de voir les réactions que l'on peut anticiper de Mélenchon, de LFY, etc.,
29:44 seraient vent debout contre une intervention militaire française sur place en y voyant une trace de néocolonialisme,
29:49 ce qui d'ailleurs serait le cas. Mais ce qu'il faut voir aussi, c'est que du côté droit de l'échiquier à droite ou à l'extrême-droite,
29:56 c'est-à-dire notamment chez Mme Le Pen, M. Zemmour, etc., il y a aussi toute une partie de l'électorat qui ne veut plus entendre
30:01 parler du tout d'intervention en Afrique, avec des gens qui disent « Voici, les Nigériens nous chassent d'Afrique.
30:07 Ben nous, on n'a qu'à chasser les Nigériens de France ». Ce sont ce genre de propos que l'on peut entendre.
30:12 Moi, je regarde les réseaux sociaux. Donc ça veut dire que Macron, s'il se lançait dans une aventure militaire,
30:17 il aurait les plus grandes difficultés. Donc normalement, c'est quand même quelqu'un... Un président de la République,
30:25 normalement, c'est quelqu'un qui réfléchit. C'est quelqu'un qui n'a pas d'espèce comme ça de foucard, de réaction comme ça.
30:32 Non. C'est quelqu'un qui doit à tout instant réfléchir le coup d'après, le coup d'après, d'après, d'après, d'après, d'après.
30:38 Il faut savoir aussi quelles seraient les réactions des États-Unis d'Amérique. Or, les États-Unis d'Amérique, dans un premier temps,
30:44 se sont gardés de trop en dire. Et l'on apprenait aujourd'hui, 8 août 2023, que pendant que M. Macron est en train de faire
30:51 du jet-ski à Brégonçon... Parce que c'est ça, le clown que l'on a. Alors qu'il y a cet événement d'une extrême gravité
30:59 sur l'influence de la France en Afrique, nous, on est dirigés par un individu qui fait du jet-ski. Voilà. C'est la vérité. Elle est là.
31:06 Pendant que Mme Colonna, elle est là à dire à tout le monde qui veut l'entendre... Maintenant, c'est très très crédible.
31:10 Qu'est-ce qu'on a vu ? On a vu quoi, aujourd'hui ? On a vu que Mme Victoria Nuland... Victoria Nuland,
31:15 c'est... Elle est sous-secrétaire d'État aux États-Unis. Donc elle est la n°2 du département d'État.
31:20 Elle est une espèce de vice-ministre des Affaires étrangères. C'est quelqu'un de redoutablement dangereux.
31:26 Je rappelle que Victoria Nuland, c'est celle qui est à l'origine de la révolution du Maïdan en Ukraine en 2014.
31:31 Son mari, c'est M. Kagan, qui est... Donc c'est le centre nucléaire – si j'ose dire – des néoconservateurs américains.
31:38 Donc de cette volonté impériale des États-Unis de remodeler le monde entier pour diriger le monde entier.
31:43 Donc Mme Nuland, elle est largement à l'origine et du Maïdan et des bombardements ukrainiens dans le Donbass
31:50 et de l'affaire actuelle de l'Ukraine. Elle a été d'ailleurs... Elle a même dit avant le président Biden
31:55 qu'elle avait laissé entendre dès le fin janvier 2022 que si la Russie intervenait en Ukraine,
32:01 le gazoduc Nord Stream exploserait. Donc certainement, elle fait partie de ceux qui ont conseillé à Biden
32:07 de faire exploser le gazoduc Nord Stream, ce qui d'ailleurs a eu lieu. Et donc cette dame extraordinairement dangereuse...
32:13 On a vu quoi ? Qu'elle était aujourd'hui à Niamey. Ça veut dire qu'elle est venue en disant qu'il fallait donner la place
32:21 au dialogue et à la démocratie. Ça veut dire qu'elle est allée en fait faire ce que d'ailleurs les Africains apprécient.
32:28 Ça fait partie de la civilisation que l'on trouve dans les pays d'Afrique. C'est ce qu'on appelle le palabre,
32:34 c'est-à-dire la discussion. On discute. On essaye de faire converger les points de vue.
32:40 Donc Mme Victoria Nuland, c'est-à-dire les États-Unis d'Amérique eux-mêmes, qui ont pourtant des bases militaires au Niger,
32:46 ont fait sans en parler à l'évidence ni à Macron ni à Mme Kolona... On a vu aujourd'hui la n°2 du département d'État américain
32:53 sur place à Niamey pour discuter avec les poutchistes, c'est-à-dire reconnaître qu'il n'y aura pas d'intervention militaire.
33:00 C'est-à-dire au passage aussi pour ridiculiser Macron et Kolona. Parce que ce qu'il faut bien comprendre aussi,
33:08 c'est que nos chers amis américains, évidemment, ne sont pas forcément ravis de voir la Russie gagner des points
33:16 dans le Sahel, dans tous ces pays – j'annonce – sous influence quasi-exclusive française. Mais ça, ça leur déplaît.
33:23 Mais ce qui leur plaît quand même, c'est de voir l'effondrement de la France, puisque les États-Unis ne cessent que d'essayer
33:28 de s'immiscer et de prendre la part et d'essayer de dominer cette Afrique de l'Ouest. Voilà la réalité de la situation.
33:36 On est donc devant un drame, en fait. C'est que la France est dirigée par des branquignoles. Et je ne connais pas de...
33:43 Enfin il faut remonter loin dans l'histoire de France pour découvrir de telles erreurs, tellement continuelles
33:49 sur tellement de sujets en matière de politique extérieure. C'est quasiment du sabotage. Ou alors c'est une imbécilité crasse. Voilà.
33:57 Ça rappelle quand même furieusement... J'ai fait un tweet là-dessus. Macron, qui est totalement incompétent,
34:01 maintenant, c'est un clown. Tout le monde l'a compris dans le monde entier. Il est tellement incompétent qu'il aime
34:06 à se faire entourer de gens incompétents. Rien de pire pour ce genre de personnage que d'être entouré par des ministres
34:11 qui seraient beaucoup plus compétents que lui. Donc il se fait entourer par des gens qui sont très très sous-calibrés
34:16 par rapport aux besoins. Et donc ça mène au désastre actuel. Alors ce désastre, quelle forme il peut prendre ?
34:23 Eh bien il peut prendre malheureusement le départ de la France, enfin son évacuation, son éclipse. Son éclipse, et au profit de qui ?
34:32 Alors ça peut être au profit de la Russie, bien sûr. Mais les populations d'Afrique doivent aussi faire leur expérience
34:40 de la Russie, parce qu'on verra aussi comment ça se passera. L'expérience n'est pas toujours concluante,
34:45 c'est le moins qu'on puisse dire. Des pays qui ont eu à faire, à travailler avec Moscou, notamment du temps de l'Union soviétique.
34:51 Mais il ne faut pas oublier un autre État qui est quand même très présent. Ce sont les États-Unis d'Amérique.
34:56 Parce que le simple fait que Mme Victoria Noland, la n°2 du département d'État américain, se soit rendue à Niamey...
35:03 Niamey, le Niger, c'était considéré jusque dans les années 2000... C'était considéré comme vraiment la chasse gardée de la France.
35:12 Le simple fait que la vice-ministre des Affaires étrangères américaines soit allée au Niger et que la France, pendant ce temps-là,
35:19 ait complètement dépassé, ça montre quoi ? Ça montre que les États-Unis ont une stratégie impériale dans la région.
35:25 Et je voudrais en revenir justement sur le président du Nigeria, dont je parlais à l'instant, qui est désormais le président
35:33 de la CDAO, puisque la CDAO, son siège est à Abuja, dans la capitale du Nigeria. Alors le président du Nigeria,
35:41 qui est un homme qui a déjà un certain âge, enfin qui a 71 ans, le président Bola Ahmed de Tinoubou,
35:47 il a une longue carrière politique au Nigeria. Il a notamment été le gouverneur de l'État de Lagos. Lagos, c'est la principale ville du Nigeria.
35:58 C'était d'ailleurs la capitale avant qu'elle ne soit transférée dans le centre du pays à Abuja. Et donc l'État du Nigeria,
36:04 dans cette République fédérative du Nigeria, le simple État du Nigeria dont il était gouverneur, je crois que son PIB serait le 7e d'Afrique,
36:11 si cet État fédéré était indépendant. Alors ce monsieur prend la pose actuellement du leader de la démocratie.
36:20 Voilà. On voit... Regardez. Là, vous voyez un extrait de la presse française avec RFI, qui montre que le président du Nigeria
36:27 se veut le grand défenseur de la démocratie. Mais en fait, il y a un petit bug. C'est que c'est en fait un agent américain.
36:33 Et c'est un agent américain des moins reluisant, puisqu'il a un passé, M. Tinoubou. M. Tinoubou, il a fait une partie
36:41 de ses études aux États-Unis, quand il était jeune. Et lorsqu'il faisait ses études aux États-Unis, eh bien il s'est acoquiné – c'est le cas de le dire –
36:49 avec des coquins. Il s'est acoquiné avec des gens qui faisaient du trafic d'héroïne, de cocaïne et d'héroïne,
36:56 c'est-à-dire des narcotrafics. À cet égard, il faisait du blanchiment d'argent. Et on le sait, puisque vous voyez...
37:04 Bon, je vais passer à l'écran sous vos yeux des textes qui... Ce sont des documents officiels qui émanent de la cour pénale
37:11 d'une districte nord de l'Illinois. Ça date de juillet 1993. Vous voyez le document. Vous voyez qu'il est bien question de M. Bola Tinoubou.
37:22 Et il est question du fait que ce plaignant, il se plaint parce que la justice veut faire une saisie de ses biens.
37:31 Il a un compte en banque sur une banque qui s'appelle la First Heritage Bank, une banque aux États-Unis,
37:37 où il se trouve posséder 1 200 000 $, alors qu'il est censément... Après avoir été étudiant, il est censé être embauché
37:45 par Mobile Oil et gagner quelque chose comme, à l'époque, 2 400 $ par mois, donc au coût de la loi.
37:53 Alors ce qui est extraordinaire, c'est de voir que ce monsieur qui naît en 1953 – je crois –, en 1993, il avait donc
37:59 une quarantaine d'années, donc il était dans une situation – c'est le moins que l'on puisse dire – avec des comptes saisis
38:04 pour trafic d'héroïne et poursuivis par la justice américaine. Eh ben d'un seul coup, il fait quoi, ce monsieur ?
38:10 Il repart au Nigeria, ni vu ni connu. Et il commence une carrière politique. Et les observateurs savent qu'il est resté très proche
38:17 de l'ambassade des États-Unis au Nigeria. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire que selon toute probabilité,
38:23 il a dû avoir une rencontre avec quelqu'un des services appropriés aux États-Unis, qui a dû lui dire
38:29 « Yes sir, you have the choice between either you get 40 years in jail, soit vous avez 40 ans en prison,
38:37 or you become the next president of Nigeria », ou bien « vous deviendrez le prochain président du Nigeria ».
38:43 Alors je corrige les caricatures un petit peu. Mais en gros, c'est ça. C'est-à-dire que je pense que c'est quelqu'un qui a été...
38:50 À partir du moment où les Américains avaient sur lui prise, puisque c'est comme ça qu'agissent les Américains,
38:56 avoir des moyens de faire chanter les gens, à partir du moment où ils avaient trouvé quelqu'un d'intelligent, de diplômé,
39:03 et qui avait fauté et sur lequel ils avaient pris, leur dire « On va vous faire votre carrière au Nigeria, mais c'est nous qui commandons ».
39:12 Alors je n'en ai pas de certitude. La certitude que j'ai, c'est que les documents que d'ailleurs j'ai trouvés dans Grison...
39:17 Vous pourrez les trouver vous-même, tous ces documents. Ça, c'est d'une certitude. C'est-à-dire que ce type est passé
39:24 directement du stade de trafiquant d'héroïne aux États-Unis au stade ensuite de candidat à des élections au Nigeria,
39:32 propulsé par les médias, élu à la tête de l'État fédéré de Lagos, puis ensuite candidat victorieux à la présidence
39:40 de la République du Nigeria avec l'appui des médias, si vous voyez ce que je veux dire. Ce sont vraiment
39:45 les pratiques américaines dans toute leur splendeur. Voilà. Et d'ailleurs, ce monsieur, eh bien ce monsieur, maintenant,
39:51 donne des leçons de démocratie. Et il est reçu par qui ? Bah regardez. Regardez, il a été reçu le 23 juin 2023, là,
39:57 donc il y a 5, 6 semaines. Il a été reçu – où ça ? – à l'Élysée. Et il a été reçu – regardez-le –... Il marche,
40:04 il traverse la cour de l'Élysée, il rencontre Macron, et il tombe dans les bras, puisque c'est la grande tradition macronienne.
40:10 C'est de faire croire qu'il est copain avec la planète entière. Tout ça sous les yeux ravis de Brigitte,
40:17 un couple formidable avec un leader de la démocratie. Non, c'est pas un leader de la démocratie. C'est un agent américain.
40:24 C'est un type qui est là pour pousser les intérêts des États-Unis. C'est un type qui a dû magouiller l'arrivée
40:31 de Mme Victoria Nuland au Niger. C'est un type qui est certainement extrêmement hostile aux intérêts français.
40:38 C'est un type qui a dû sa position au fait que c'était un trafiquant de grog. C'est la pègre, en fait. Voilà.
40:44 Regardez cette image. Macron serre dans les bras l'essence même de la pègre et de la mafia installée par l'État profond américain
40:53 contre les intérêts de la France. Voilà où nous sommes tombés.
41:00 (Générique)
41:13 (...)