Avec Jean-Paul Brighelli, essayiste et auteur de "L'école à deux vitesses" publié aux éditions de l'Archipel.
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00:00 13h11 sur Sud Radio, dans le face à face du jour, André Bercoff reçoit Jean-Paul Briguelli,
00:04 essayiste et auteur de ce nouveau livre "L'école à deux vitesses", c'est aux éditions de l'Archipel.
00:08 Bonjour Jean-Paul Briguelli.
00:09 - Bonjour.
00:10 - Alors "L'école à deux vitesses", Jean-Paul Briguelli, vous avez écrit beaucoup de livres,
00:14 je dois dire que celui dont tout le monde se souvient et encore maintenant, c'est "La fabrique du crétin".
00:19 Alors d'abord, avant de parler de ce livre, dites-moi si cette fabrique connaît des jours heureux,
00:26 est-ce que c'est comme chantait Bachung, cette petite entreprise qui ne connaît pas la crise ?
00:30 - Ah c'est pas une petite entreprise, c'est un trust qui fonctionne extrêmement bien,
00:36 conformément aux lois diverses qui l'ont mise sur pied.
00:42 Ceux qui pensent actuellement que l'école ne fonctionne pas se trompent complètement.
00:47 Elle fait exactement ce pourquoi on l'a programmée, voir le protocole de Lisbonne, etc.
00:55 10% de cadres autoproclamés, eux-mêmes fils de cadres autoproclamés, et 90% de consommateurs.
01:03 - D'accord, oui c'est vrai, et sans sommation, effectivement.
01:07 Mais au fond ?
01:08 - J'aimerais dire juste un mot sur ce que vous avez dit juste avant sur Marché.
01:11 - Oui.
01:12 - Je peux ?
01:12 - Oui bien sûr, vous pouvez.
01:13 - Marché était à gauche.
01:15 C'est pas une nouvelle, Bercoff, je veux dire...
01:18 Voilà, Marché était à gauche.
01:19 Un certain nombre de gens de l'époque, et qui sont toujours en vie eux, sont toujours à gauche,
01:26 mais sont classés à l'extrême droite par une gauche qui a viré à droite.
01:29 Il y a un mouvement des planètes, en quelque sorte, dont finalement certains gauchistes, islamo-gauchistes,
01:37 et crème d'andouille, devraient se rendre compte.
01:42 Le problème de Sandrine Rousseau, c'est pas le steak ou le quinoa, c'est pouvoir acheter un steak.
01:49 Ça, ce serait un vrai programme de gauche.
01:51 - Oui.
01:52 - Voilà.
01:53 - Elle le sait pas, Sandrine Rousseau, elle peut s'acheter un steak, elle, même si...
01:57 - Oui, elle est vice-présidente de l'université, elle est députée, elle est tout ce que vous voulez,
02:01 elle est grande gueule, et elle ne dit rien.
02:03 - Alors justement, mais parlons-en, c'est intéressant, parce que ce que vous dites,
02:08 alors on pourra en parler longuement, de cette gauche qui a oublié le peuple.
02:12 Il faut le dire.
02:13 Mais pour revenir à l'école, quand même,
02:15 vous dites "ce n'est pas du tout, non, l'école n'a pas du tout viré",
02:19 c'est voulu, c'est organisé, vous le dites à plusieurs reprises,
02:22 vous le dites encore dans ce livre, dans l'école à deux vitesses.
02:24 Au fond, c'est organisé pourquoi ?
02:28 Ils veulent se débarrasser, en fait, des 80% de la population qui n'a pas les moyens, c'est quoi ?
02:33 - Non, depuis qu'on est passé à un régime démocratique, fermez les yémé,
02:37 il y a une nouvelle aristocratie qui essaie de se perpétuer.
02:41 Alors elle ne peut pas se perpétuer par le droit de la naissance, c'est fini ça.
02:45 On a coupé le coup à un certain nombre d'aristocrates pour cette raison.
02:49 Elle se perpétue en inscrivant ses enfants dans les établissements qu'il faut,
02:54 dans les endroits qu'il faut, en payant éventuellement des écoles privées,
02:58 mais il y a des écoles publiques qui font très très bien le travail,
03:00 sur Paris en particulier, 80% des lycées parisiens sont de très bons lycées.
03:07 - Des lycées publics, là, vous parlez des écoles publiques.
03:09 - Oui, et il y a quelques boîtes privées qui sont au même niveau.
03:13 Ce n'est pas parce que c'est privé que c'est meilleur, il faudra le dire une fois pour toutes.
03:16 Bon, donc, eux se perpétuent. Alors eux sont aussi bien de droite que de gauche.
03:21 C'est pour ça d'ailleurs que j'ai des tonnes d'adversaires à gauche,
03:24 parce que leurs enfants ne craignent rien.
03:27 Leurs enfants, ils les ont inscrits dans les boîtes qu'il fallait.
03:31 Voilà, et après ils me disent "mais ce qu'il faut, c'est plus de moyens pour les pauvres".
03:36 Ce n'est pas plus de moyens pour les pauvres, je l'explique pendant tout ce livre,
03:40 c'est des écoles différentes qui sauraient susciter chez les pauvres ceux qui ont un intellect riche.
03:47 - On va en parler tout de suite après cette petite pause.
03:50 Jean-Paul Briguelli, l'école à deux vitesses dans une France à plusieurs vitesses.
03:54 - Restez bien avec nous sur Sud Radio, on continue de parler de cette école à deux vitesses avec vous,
03:59 au 0826 300 300, appelez-nous, on vous attend au standard.
04:01 - Toujours dans ce face à face, dans Bercov, dans tous ces états, avec aujourd'hui Jean-Paul Briguelli,
04:06 auteur de ce nouveau livre "L'école à deux vitesses" et aux éditions de l'archipel.
04:10 - Alors justement Jean-Paul Briguelli, vous qui connaissez le Serail pour en avoir fait tous les détours,
04:16 le Serail de l'éducation nationale bien sûr,
04:19 comment, alors, on va parler un peu mécanique,
04:22 comment les riches ou les aisés, qu'ils soient de droite ou de gauche,
04:26 parce que ça se recrue partout maintenant, tout ça se recrue.
04:29 - Appelons ça la caste.
04:30 - Ah voilà, si vous voulez la caste absolument, le milieu, si on veut.
04:34 Comment ça se détend, comment ça se fait que leurs enfants, garçons, filles, etc.,
04:39 se retrouvent toujours dans les bons endroits ? C'est la carte scolaire ?
04:43 Comment ça se goupille ?
04:45 - Alors il y a une partie de carte scolaire.
04:47 Actuellement en France par exemple, quand vous êtes né et que vous habitez dans le ghetto,
04:51 vous allez à l'école du ghetto.
04:52 Alors je vais vous étonner, à l'école du ghetto il n'y a pas de riches.
04:56 L'école du ghetto est ethniquement pure, vous voyez,
05:01 elle a très peu finalement de français de souche,
05:06 ou de séfrans comme disent les autres, enfin c'est la même chose.
05:08 - Ah bon, comment ça se fait, vous dites ?
05:10 - Eh bien parce que le regroupement des gens par communauté,
05:15 cette France totalement éclatée façon puzzle que nous avons actuellement,
05:19 fait que vous allez dans tel ou tel type d'établissement, vous voyez.
05:23 J'ai travaillé à Montpellier à un certain moment, par erreur,
05:27 ils avaient mis dans le même établissement des gosses d'origine maghrébine
05:32 et des gosses d'origine gitane.
05:34 Ça n'avait pas marché, il a suffi de déplacer légèrement la carte scolaire
05:38 pour que chacun reste chez soi.
05:40 Et tout ça, ça ne fait pas d'excellent français.
05:42 - Bien sûr.
05:43 - Et pendant ce temps, les autres qui habitent le 5e arrondissement,
05:49 valeur du mètre carré entre 13 et 15 000 euros,
05:52 vont à Henri IV, lui le grand,
05:56 et s'ils tiennent absolument à se donner un air plus libertaire,
06:01 ils vont aller à Stanislas.
06:03 À la rigueur, à l'école asiatienne.
06:05 Prenez, je ne sais pas, je ne suis pas un type au hasard, Gabriel Attal.
06:09 Il sort d'une très très bonne famille, il a fait un puissant héritage,
06:14 il se retrouve à l'école asiatienne,
06:17 ce n'est pas un élève extraordinaire,
06:19 mais au sortir de l'école asiatienne, il est pris quand même d'autorité,
06:23 c'est en concours, à Sciences Po Paris.
06:27 Il a été reconnu pour l'un des leurs, et d'ailleurs, il est l'un des leurs.
06:31 Alors il faut bien comprendre une chose, je le dis à tous les auditeurs,
06:35 ce n'est pas parce que vos enfants n'ont pas têté l'école asiatienne,
06:40 oui le grand avec le lait de leur mère, qu'ils sont idiots.
06:43 Ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas riches
06:45 qu'ils ne peuvent pas être de très bons élèves, et même mieux que les bons élèves.
06:49 J'ai dans le livre un chapitre sur "Le bon élève est un crétin comme les autres",
06:54 parce qu'en fait, le bon élève est effroyablement formaté.
06:57 Ça fait plusieurs années que je suis les rapports du jury de l'ENA,
07:01 qui, depuis plusieurs années, disent "Nous avons des candidats d'une pauvreté culturelle".
07:07 Effroyable, manque d'imagination, conformisme total.
07:12 Eh bien, ce sont eux que l'on retrouve au pouvoir.
07:14 Regardez la promotion Léopold Sédar-Senghor,
07:19 Macron, etc.
07:21 C'est l'équivalent de ce qu'a été la promotion Voltaire en 1980,
07:27 Hollande, etc.
07:29 C'est une espèce de pseudo-noblesse d'État,
07:34 je ne sais pas ce que Montesquieu en aurait dit,
07:36 qui se crispe sur ses privilèges,
07:38 - Retournez dans sa tombe, Montesquieu.
07:40 - Qui se crispe sur ses privilèges et qui ne voit pas que la guillotine est à deux pas.
07:45 Ça va péter.
07:47 - Mais quoi ? C'est une fabrique de Playmobil ?
07:49 C'est une fabrique de gens déjà façonnés, formatés, sous vide ?
07:53 - Oui, exactement.
07:55 Il y a un très joli film qui est sorti à la fin de l'été,
07:58 que vous avez peut-être vu, qui s'appelait "La Voix royale".
08:01 Qui est l'histoire d'une jeune fille appartenant à la petite agriculture,
08:07 qui est bonne en maths.
08:09 Son prof de maths arrive à convaincre ses parents de l'inscrire dans une prépa prestigieuse à Lyon.
08:14 Et elle va, allez, divulguons la fin,
08:17 elle entrera à Polytechnique avec l'idée, explique-t-elle,
08:22 de casser les codes, c'est-à-dire de ne pas ronronner.
08:25 Elle n'entre pas à Polytechnique pour devenir conseiller financier
08:29 chez Stanley Morgan et compagnie.
08:32 Elle y va pour essayer de changer les choses.
08:36 De toute façon, changer les choses en entrant dans les grandes écoles
08:39 avec des idées subversives,
08:41 pas en crachant dans les réservoirs d'eau de la côte atlantique.
08:46 - D'accord. Et elle arrive à changer les choses, on ne sait pas.
08:49 - Alors on ne sait pas. Fin ouverte, etc.
08:52 - Mais donc ce que vous dites... - Très beau film.
08:54 - Oui, tiens, je vais le voir.
08:56 Non, je ne l'ai pas vu. Mais Jean-Paul Briguelis, ce que vous dites donc,
08:59 c'est qu'au fond, c'est au-delà de la famille du crétin,
09:04 c'est une volonté à écarter véritablement, allez,
09:08 80% de la population étudiante ou jeune, etc.
09:11 90.
09:12 - 90, c'est-à-dire ? - 90, oui.
09:14 C'est-à-dire que d'un côté, on a la fabrique des dirigeants,
09:19 en quelque sorte, et de l'autre côté, la fabrique des dirigés.
09:22 Ce n'est pas plus compliqué que ça.
09:24 Et ça s'est fait en trois temps, très brièvement.
09:27 Il y a eu la loi sur le collège unique,
09:29 due à ces deux grands gauchistes qui étaient Giscard et Abil.
09:33 Il y a eu la loi Jospin... - 75.
09:35 - 76, oui.
09:37 Il y a eu la loi Jospin qui mettait l'élève au centre,
09:40 c'est-à-dire le savoir n'était plus nulle part.
09:43 L'élève construisait lui-même quelque chose dont il n'avait pas l'idée.
09:46 Et il y a eu le protocole de Lisbonne
09:49 qui a occulté les savoirs au profit des compétences.
09:53 Il faut regarder ce qu'est le bulletin mensuel ou trimestriel
09:57 d'un élève du primaire, avec des grilles interminables,
10:01 compétences acquises, en cours d'acquisition,
10:04 bien entendu, c'est en cours d'acquisition pour tout le monde.
10:07 Vous-même, d'ailleurs, vous êtes en cours d'acquisition
10:10 pour toutes sortes de compétences.
10:12 Et moi donc, voilà, ça ne signifie rien,
10:15 mais ça ne veut rien dire.
10:16 Pendant ce temps, il y en a d'autres qui partent en vacances en Angleterre,
10:20 aux États-Unis, apprennent l'anglais sur place,
10:23 sont à l'arrière de la voiture en train de réviser avec papa-maman.
10:28 Alors, les riches, les puissants,
10:31 et un certain nombre d'enfants de profs.
10:33 Ce qui fait d'ailleurs que j'ai moult adversaires
10:37 chez des profs qui se disent de gauche.
10:39 Bien que dit, qui se disent de gauche parce que plus à droite,
10:43 tu meurs, véritablement.
10:45 Voilà, je le dis à tous ceux qui se croient pédago, etc.
10:50 Vous êtes les soutiers de la caste qui dirige ce pays.
10:56 - Oui, ces soutiers de la caste, on va continuer à en parler,
10:59 mais surtout, on va parler des dirigés aussi,
11:02 parce que, est-ce qu'on va continuer comme ça,
11:04 avec les résultats que l'on sait ?
11:05 On en parle tout de suite après cette petite pause.
11:07 Restez bien avec nous sur Sud Radio.
11:09 Nous sommes toujours avec Jean-Paul Briguelli
11:11 qui vient nous parler de ce livre "L'école à deux vitesses"
11:13 et aux éditions de l'Archipel.
11:15 Et si vous avez une question ou une remarque,
11:17 un numéro 0 826 300 300. A tout de suite.
11:19 - Alors, Jean-Paul Briguelli,
11:21 on était en train de parler de la mécanique
11:23 et de la manière dont les enfants,
11:25 des privilégiés, disons pas seulement des riches,
11:28 des privilégiés, parce qu'on est privilégié
11:30 par plusieurs entrées, pas seulement celle de l'argent,
11:33 arrivent à faire que leurs fils et filles,
11:37 leurs chères têtes blondes ou brunes,
11:39 soient bien bien sauvegardées du tsunami.
11:44 Mais les autres alors ?
11:46 Effectivement, vous m'avez parlé de deux choses
11:48 pendant qu'on était hors antenne.
11:50 Vous m'avez parlé de ce qui s'est passé,
11:52 notamment avec, vous avez rencontré Jean-Luc Borloo,
11:56 qui était ministre de la Ville à un moment donné,
11:58 avocat ministre de la Ville, qu'on connaît bien.
12:00 Et bien, vous me parliez effectivement
12:04 de quelque chose avec lui, d'une entreprise
12:06 qui était très intéressante.
12:08 - Alors, Borloo était maire de Valenciennes
12:10 et c'est finalement en Valenciennes,
12:12 à la fin des années 80, début des années 90,
12:14 qui a été choisi par Toyota
12:16 pour le montage des Yaris.
12:18 Toyota avait hésité avec l'Ecosse et l'Allemagne.
12:21 Pourquoi ont-ils choisi la France ?
12:23 Parce qu'à cette époque, l'ouvrier français
12:25 avait un intellect et une culture très supérieurs
12:29 à ces homologues européens.
12:31 Et qu'on ne fabrique pas des voitures
12:33 uniquement en vissant des boulons,
12:35 on les fabrique parce qu'on sait lire
12:37 des plans de montage, parce qu'on sait communiquer,
12:39 parce qu'on comprend ce que vous dit l'ingénieur,
12:43 et qu'on peut même dire des choses à l'ingénieur.
12:45 - Il y a une culture.
12:47 - Il y a une culture.
12:49 Ce qui correspond d'ailleurs à une vraie culture d'entreprise.
12:51 Bon, c'est terminé.
12:53 Toyota d'ailleurs ne monte plus rien en France.
12:55 S'ils ont quelque chose à monter,
12:57 ils iront à Shanghai,
12:59 qui est 120 points au-dessus de la France
13:01 dans le classement PISA.
13:03 - 120 points ?
13:05 - Oui. Ils iront à Singapour, ils iront en Corée du Sud,
13:07 ils iront dans des pays,
13:09 ou en Inde d'ailleurs,
13:11 dans des pays où l'instruction n'est pas un 20 mots.
13:13 Voilà.
13:15 Alors, c'est assez marrant parce que...
13:17 - Vous dites bien l'instruction et pas l'éducation.
13:19 - L'instruction, alors...
13:21 Ça c'est un débat monstrueux,
13:23 Bercov, vous êtes un traître.
13:25 C'est Condorcet.
13:27 Condorcet dit "l'instruction,
13:29 c'est l'affaire de l'État,
13:31 l'éducation, c'est l'affaire des familles".
13:33 En 1932, juste avant le cartel des gauches,
13:35 on décide de faire un ministère,
13:37 qui jusque-là était de l'instruction publique,
13:39 de l'éducation nationale.
13:41 Sans dit long sur le repli
13:43 qui s'opère et sur le fait
13:45 que les familles commencent à ne plus éduquer.
13:47 Quant à ce qui se passe actuellement,
13:49 les familles n'éduquent plus du tout.
13:51 Je ne vais pas aller chercher
13:53 dans l'actualité vraiment immédiate,
13:55 mais les deux petits salopards
13:57 qui ont
13:59 massacré pratiquement
14:03 le petit Nicolas qui a fini par se suicider,
14:05 j'aimerais bien savoir
14:09 qui a fait leur éducation.
14:11 On va dire une chose très simple,
14:13 mais que très peu de pédagogues reconnaissent,
14:15 l'enfant est une bête brute.
14:17 C'est un
14:19 puits de pulsions.
14:21 Si il n'y a pas l'école
14:23 et la famille conjointement
14:25 pour le canaliser,
14:27 si à la maison il est petit roi,
14:29 il se croit grand prince à l'école.
14:31 Voilà.
14:33 On est en train de crever de ça.
14:35 Il y a des collègues qui se retrouvent avec des classes
14:37 de 30 ou 35 petits princes
14:39 qui hurlent plus fort
14:41 les uns que les autres,
14:43 qui au nom de la loge d'hospitalité disent
14:45 "ouais mais c'est votre avis mais c'est pas le mien et la terre elle est plate".
14:47 - Parce qu'ils sauraient,
14:49 oui ça c'est pas mal.
14:51 Parce qu'ils sont mal élevés au vrai sens du terme.
14:53 - Parce qu'ils sont mal élevés.
14:55 Je rappelle quand même que l'instituteur,
14:57 alors on ne dit plus instituteur, on dit professeur des écoles.
14:59 L'instituteur ça vient d'une racine latine
15:01 starée qui veut dire "faire tenir droit".
15:03 C'est de là que vient "tuteur".
15:05 C'est de là que vient justement
15:07 l'idée d'élever.
15:09 J'avais des maîtresses, j'étais grand,
15:11 j'avais tendance à me courber en classe.
15:13 Les maîtresses passaient
15:15 derrière moi, appuyaient sur les homoplates et disaient
15:17 "Tiens-toi droit".
15:19 Le "Tiens-toi droit" c'était à la fois physique
15:21 et mental.
15:23 Je vous rappelle que
15:25 il y a un très beau mot en français qui est
15:27 "discipline". Discipline
15:29 c'est polysémique par excellence.
15:31 C'est à la fois un fouet,
15:33 Laurent Serré-Maher avec "Ma discipline",
15:35 Célente Artuf,
15:37 c'est la matière que l'on enseigne
15:39 et c'est l'ambiance qui règne.
15:41 Si du côté de l'ambiance
15:43 on repart sur la
15:45 tolérance zéro, vous verrez que
15:47 la discipline, le savoir
15:49 passera bien mieux.
15:51 - Vous avez suivi cette histoire,
15:53 puisque vous en parliez, de l'histoire
15:55 de l'adolescent qui s'est suicidé
15:57 début septembre. Les parents avaient
15:59 alerté sur les fédérales scolaires. On a
16:01 beaucoup parlé, vous savez, de
16:03 Charline Avelaine qui était la rétrice
16:05 à l'époque. On ne va pas rentrer
16:07 dans les détails.
16:09 Elle devait passer à la
16:11 Fédération française de football, même un
16:13 ministère, etc. Et c'est elle qui avait
16:15 envoyé des lettres en disant "Mais non,
16:17 circulez, il n'y a rien à voir". J'ai reçu
16:19 d'ailleurs des collègues à vous qui disaient
16:21 que le vrai problème aujourd'hui, c'est que
16:23 les professeurs sont laissés à l'abandon
16:25 par toute la hiérarchie. Ils disent
16:27 "Surtout, ne soyez pas..." Surtout,
16:29 il n'y a pas de problème.
16:31 - Alors, le slogan, et c'est vrai,
16:33 c'est "Pas de vague".
16:35 Alors, comprenons-le bien.
16:37 Il y a de fausses plaintes pour harcèlement.
16:39 C'est un faïd.
16:41 Les rectorats sont accablés
16:43 de fausses plaintes de gens qui disent
16:45 "Mon enfant est harcelé uniquement pour le
16:47 changer d'école". Bon, ça c'est un fait.
16:49 En l'occurrence, là, c'était
16:51 des faits avérés. Il y a eu
16:53 des profs qui avaient été témoins,
16:55 qui n'ont pas voulu d'ailleurs intervenir.
16:57 Qui n'ont pas voulu intervenir.
16:59 Il y a une lâcheté du corps enseignant,
17:01 la même qu'on a constaté à Conflans-Saint-Honorin,
17:03 lorsqu'ils n'ont pas voulu
17:05 que leur collège s'appelle Samuel Paty.
17:07 - Samuel Paty, oui.
17:09 - Une lâcheté absolue, lâcheté de l'administration.
17:11 Le proviseur a dit
17:13 "Ah oui, mais il est
17:15 supposé harceler".
17:17 On ne dit pas harcèlement
17:19 parce que harcèlement, c'est un délit.
17:21 C'est un délit, c'est puni officiellement
17:23 depuis 2020 de 10 ans de prison.
17:25 - Donc on n'emploie pas le mot.
17:27 - On n'élimine la cause.
17:29 Et puis finalement, il y a un sous-fifre quelconque
17:31 au rectorat, moi je ne me mets pas en cause de l'érectrice
17:33 parce que ça n'arrive pas à son niveau, de toute façon,
17:35 qui a fait semblant
17:37 de défendre les personnels,
17:39 c'est leur boulot,
17:41 mais qui en défendant
17:43 les personnels, en l'occurrence
17:45 le proviseur, a
17:47 cogné très très dur
17:49 en essayant d'influencer
17:51 la famille en disant
17:53 "Vous risquez une peine de 45 000 euros",
17:55 etc.
17:57 Mais pour qui se
17:59 prennent ces gens-là ?
18:01 Et à l'arrivée, on va me dire
18:03 "Oui, mais c'est pas attesté". Oui, quand même.
18:05 Il est mort, et ça c'est attesté.
18:07 Voilà, alors, il y aura,
18:09 comme c'est un suicide, il y aura une enquête de police
18:11 s'il se trouve assez
18:13 d'effectifs de police pour faire une enquête.
18:15 Parce qu'il faut bien imaginer,
18:17 il y a 700... L'estimation
18:19 moyenne des harcèlements en France
18:21 est 700 000 cas.
18:23 - Vous voulez dire harcèlement scolaire ? - Harcèlement scolaire.
18:25 - 700 000 cas, par an ? - 700 000 cas, par an.
18:27 Voilà.
18:29 Il n'y a pas 700 000 flics qui peuvent
18:31 s'intéresser à ces histoires.
18:33 Mettons qu'il y en ait
18:35 un certain nombre qui soit inventé, qui soit
18:37 exagéré, etc.
18:39 Ça laisse quand même aux petites brutes
18:41 pas mal de champs
18:43 pour maltraiter
18:45 ceux qui sont physiquement moins forts.
18:47 - Oui, c'est assez
18:49 hallucinant.
18:51 - Je renvoie éventuellement l'auditeur
18:53 à l'article qui vient de paraître ce matin
18:55 sur causeur.fr
18:57 dans lequel j'analyse ça en détail.
18:59 - Très bien, mais écoutez, je renvoie aussi
19:01 au livre de Jean-Paul Brighelli, mais je crois que nous avons
19:03 des auditeurs. - Oui, nous avons Chantal
19:05 qui nous appelle de Prades dans l'épuiserie pyrénése-orientale.
19:07 Bonjour Chantal. - Bonjour Chantal.
19:09 - Bonjour et merci de faire cette émission,
19:11 parce qu'il était grand temps.
19:13 Mon petit-fils, lui, il a subi ça depuis
19:15 la sixième, et il a 15 ans
19:17 maintenant, il n'a rien dit, parce que c'est
19:19 quelqu'un qui garde tout en lui.
19:21 Et il a subi quelque chose d'absolument
19:23 monstrueux. Par contre, ses notes ne sont pas
19:25 tombées, donc personne ne s'en est
19:27 aperçu. Et puis un jour, il a
19:29 dit, parce que vraiment, il a craqué. Donc par
19:31 contre, ce qu'il a fait, parce que lui, il est dans le privé,
19:33 et là, je vous assure que c'est pire,
19:35 en ce sens que là, c'est l'argent qui règne,
19:37 c'est le milieu social qui règne,
19:39 le harceleur, je dirais
19:41 de l'humain, le harceleur, lui,
19:43 n'a pas rien eu.
19:45 Lui, il a dû... Mon petit-fils a dû changer de
19:47 classe, d'amitié, mais il est
19:49 toujours dans l'établissement, parce que c'est un créé
19:51 haut de gamme, et qu'il a des ambitions qui sont
19:53 haut de gamme, parce qu'il en a des
19:55 possibilités, lui, il en a des possibilités.
19:57 Eh bien, je peux vous assurer
19:59 que pour l'instant, c'est passé sous le tapis.
20:01 Et quand on est
20:03 à l'extérieur de cette école,
20:05 on voit également ce que je venais de dire,
20:07 c'était la...
20:09 comment vous dire... la casse sociale par
20:11 les voitures qui se garde n'importe où.
20:13 Vous avez une petite voiture, vous n'êtes rien,
20:15 mais par contre, les grosses
20:17 voitures qui représentent, moi, je dis
20:19 assez d'âmes, parce qu'elles sont souvent des dames,
20:21 qui ne sont que juste le faire-valoir
20:23 de leur mari qui gagne beaucoup d'argent,
20:25 elles-mêmes n'en ont pas, et souvent
20:27 elles se gardent en plein milieu de la route,
20:29 et ne vous laissent pas passer. - Oui, c'est le système
20:31 des castes, c'est ce que vous voulez dire.
20:33 - Exactement, nous sommes en Inde.
20:35 - Peut-être pas tout à fait,
20:37 il y a encore quelques... - Ça y ressemble énormément,
20:39 je peux vous assurer, M. Bercoff. - C'est possible.
20:41 Enfin, j'espère qu'il n'y a pas trop d'intouchables,
20:43 quand même. Jean-Paul Briguelli, pour revenir
20:45 à cela, au fond,
20:47 au fond,
20:49 on est encore clergé, noblesse, tiers état,
20:51 même si ça ne s'appelle plus du tout comme ça.
20:53 Bien sûr, vous l'avez dit, ce n'est plus
20:55 une question de naissance, mais
20:57 économiquement et autre, et socialement,
20:59 ça marche bien, quoi. - Alors,
21:01 on est clergé un peu
21:03 disparu, quand même, sauf si jamais
21:05 il revient par l'Orient.
21:07 Mais on est noblesse
21:09 et tiers état, et tiers état,
21:11 j'explique dans mon livre que
21:13 il y avait autrefois ce tampon
21:15 qui était les classes moyennes,
21:17 mais il ne faut plus compter sur les classes moyennes,
21:19 elles s'envoient de pauvérisation extrêmement rapide,
21:21 y compris d'ailleurs les enseignants.
21:23 Les enseignants qui se veulent de gauche
21:25 ont, grâce à la gauche,
21:27 la possibilité de gagner 30% de l'argent de moins
21:29 qu'à 30 ans.
21:31 Bon, à propos de ça, je salue
21:33 Chantal, qui est de Prades, et moi,
21:35 par ma mère, je suis de Vincas, elle, elle saura.
21:37 - Voilà, très bien.
21:39 Enfin, une rencontre entre pays.
21:41 - Voilà. Et ce qu'il faut voir,
21:43 véritablement, alors, il y avait un point
21:45 très intéressant dans son discours,
21:47 c'était, dans les boîtes privées,
21:49 comme dans les boîtes publiques,
21:51 la différence qui se fait sur
21:53 les voitures, les fringues, etc.
21:55 Il y a dans mon livre tout un chapitre
21:57 sur la possibilité de l'uniforme,
21:59 sur l'analyse de l'uniforme.
22:01 - Vous êtes pour, vous ? - Oui, finalement, oui.
22:03 Alors, qu'on soit bien d'accord,
22:05 ce n'est pas une tradition française, contrairement à ce que
22:07 dit le Z,
22:09 mais ce n'est pas du tout
22:11 une tradition française. On avait des
22:13 blouses à Berkhoff, c'est tout,
22:15 parce qu'on travaillait avec de l'encre.
22:17 Mais je suis tout à fait pour.
22:19 Je suis parti en voyage d'études au Japon
22:21 pour voir comment ça se passait.
22:23 Les écoliers japonais,
22:25 jusqu'au lycée compris,
22:27 ne semblent pas malheureux, très franchement.
22:29 Ils ont des uniformes extrêmement
22:31 strictes. Quand je dis extrêmement strictes,
22:33 extrêmement strictes. Il n'y a pas de pantalon
22:35 pour les filles, par exemple. Elles sont en jupe,
22:37 chemisier, cravate,
22:39 lavalière, veste...
22:41 - Les mêmes, tous les mêmes.
22:43 - Alors, chaque établissement
22:45 a son uniforme.
22:47 De la même manière,
22:49 si vous êtes allé aux Antilles,
22:51 les Antillais sont en uniforme
22:53 au collège. Et ça n'a pas l'air
22:55 de les gêner particulièrement.
22:57 Ils n'en ont pas honte, ni quoi que ce soit.
22:59 L'un des effets de l'uniforme,
23:01 c'est d'occulter
23:03 les différences dans les fringues.
23:05 Et moi, j'ai une veste
23:07 de marque, et moi j'ai ceci, j'ai cela,
23:09 etc.
23:11 Ça empêche également le racket,
23:13 parce qu'on ne va pas
23:15 barboter la veste qu'on a de toute façon
23:17 soi-même.
23:19 Je propose dans mon livre qu'on en fasse
23:21 une production nationale, parce que
23:23 12 à 13 millions
23:25 d'uniformes à fabriquer chaque année,
23:27 ça permettrait de relancer sérieusement
23:29 une industrie textile
23:31 qu'on a bazardée dans les années 80.
23:33 - Mourante, absolument.
23:35 On va continuer à en parler avec
23:37 cette petite pause,
23:39 la dernière de l'émission, mais
23:41 je crois qu'on a aussi pas mal d'auditeurs.
23:43 - Oui, nous aurons Guy de Paris après cette courte
23:45 pause, et on continue de parler de l'école
23:47 à deux vitesses avec Jean-Paul Briguelli
23:49 qui est notre invité de ce Face à Face, à tout de suite,
23:51 sur Sud Radio. - Aux auditeurs, ils nous appellent
23:53 et on entend très nombreux nous appeler pour
23:55 Jean-Paul Briguelli, comme d'habitude,
23:57 simplement soyez brefs dans vos interventions
23:59 s'il vous plaît, parce qu'on en a beaucoup
24:01 et voilà, on aimerait que la plupart
24:03 puissent intervenir. Est-ce que c'est bon ?
24:05 - Oui, nous avons Guy qui nous appelle de Paris
24:07 au 0826 300 300. Bonjour Guy.
24:09 - Bonjour messieurs,
24:11 merci pour cette belle émission. Donc, j'ai
24:13 73 ans, en 98,
24:15 j'étais déjà mon patron au chef d'entreprise,
24:17 mais j'étais aussi président d'une association
24:19 de parents d'élèves, représentant l'une des deux
24:21 plus grosses associations de parents
24:23 d'élèves de France. - D'accord. - Donc, je couvrais
24:25 à la fois le primaire et le secondaire.
24:27 Donc, j'avais donc deux occupations,
24:29 mon entreprise et cette présidence.
24:31 Et à chaque fois, nous sommes
24:33 heurtés à
24:35 l'incompréhension, l'inertie
24:37 de l'éducation nationale.
24:39 Je prends un cas, un professeur
24:41 était menacé par un grand frère,
24:43 parce que le petit frère avait été puni par le professeur.
24:45 L'éducation nationale
24:47 ne protégeait pas le professeur,
24:49 la maîtresse ou le maître. Nous,
24:51 nous intervenions. Avec la
24:53 secrétaire générale,
24:55 on allait voir la famille et on disait
24:57 "Attention, vous continuez, vous faites quelque chose,
24:59 nous nous porterons
25:01 parti civil et vous serez attaqué."
25:03 Voilà. Donc, on était obligés
25:05 de remettre en place de la sévérité.
25:07 Il y avait un laxisme depuis des années
25:09 dans cette école, dans cette instruction.
25:11 Laxisme qui était mis en place
25:13 par l'éducation nationale.
25:15 L'extrême gauchisme
25:17 de l'éducation nationale.
25:19 Cette méthode globale qui a détruit
25:21 la méthode alpha-syllabique.
25:23 - On ne va pas
25:25 s'apesantir là-dessus, on est d'accord.
25:27 Guy. Je voudrais juste
25:29 et merci pour votre
25:31 témoignage, puisque vous avez été justement
25:33 dans l'association de parents d'élèves.
25:35 Jean-Paul Briguelis, c'est vrai qu'on a eu beaucoup
25:37 de témoignages dans cette émission.
25:39 Des gens qui disent "Voilà, il y a des problèmes."
25:41 Effectivement, que c'est le grand frère
25:43 qui en veut au professeur.
25:45 Aujourd'hui, il vient de voir
25:47 le prof et il lui dit "Ah, tu as maltraité
25:49 mon fils ou mon cousin, mais tu vas voir
25:51 ce qui va t'arriver." C'est quoi ça ?
25:53 C'est Corléone ? - Il y a un dessin
25:55 de presse que je trouve très drôle, qui circule
25:57 depuis quelque temps.
25:59 Vous avez, c'est en deux,
26:01 la même image. La première en 1960,
26:03 les parents qui
26:05 houspillent l'enfant en disant "Qu'est-ce que c'est
26:07 que ces notes ?" Et la
26:09 deuxième, 2023, les parents qui
26:11 houspillent le maître en disant "Qu'est-ce que c'est que ces notes ?"
26:13 - Oui, c'est tout est dit.
26:15 - Voilà, tout est dit. - Tout est dit.
26:17 - Nous avons Jean-Baptiste qui a composé le 0826-300-300
26:19 depuis Toulouse. Bonjour Jean-Baptiste.
26:21 - Bonjour Jean-Baptiste. - Bonjour.
26:23 - Bonjour. - Bon, je serai bref,
26:25 je suis enseignant depuis 8 ans,
26:27 je suis aussi formateur pour enseignant,
26:29 je serai bref, je souscris à ce qui a été dit
26:31 globalement, sans verser
26:33 dans le gauchisme ou le droitisme, je ne sais pas,
26:35 mais alors la question, ça serait donc que faire ?
26:37 Que faire ? Est-ce qu'il faut
26:39 agir seul dans son coin ? Est-ce qu'il
26:41 faut se retrouver autour d'un syndicat ?
26:43 Est-ce qu'il faut se mettre en réseau ?
26:45 Quid des représailles ? Là, avec le pouvoir accru
26:47 des chefs d'établissement qui nous notent ?
26:49 Quid des parents procéduriers ? Quid de la
26:51 pression sociale ? De l'image qui se dégrade ?
26:53 Où trouver le courage ?
26:55 Où trouver la ressource pour agir ?
26:57 Pour se sentir utile, quoi, et pour se sentir qu'on participe
26:59 pas à tout ça. - Vraie question, Jean-Baptiste,
27:01 vraie question, très belle question.
27:03 - Sans vouloir faire ma publicité, parce que c'est pas
27:05 mon genre, tout le dernier chapitre
27:07 de mon dernier livre, donc "L'école
27:09 a des vitesses", égrène
27:11 des propositions, des propositions très précises.
27:13 Il faut bien comprendre, il faut d'un
27:15 côté des décisions jacobines,
27:17 des décisions,
27:19 des lignes, en quelque sorte,
27:21 et des applications girondines.
27:23 Il faut que chaque région,
27:25 chaque ville, chaque établissement
27:27 même, soit capable de réorienter
27:29 sa propre politique
27:31 en fonction des élèves qu'il a.
27:33 Il faut revenir
27:35 sur... - Pardon, pardon, Jean-Paul,
27:37 là, il pose la question,
27:39 il parle de la question des représailles. Il est tout seul,
27:41 il est dans son coin, et avec d'autres,
27:43 enfin, bon, qu'est-ce qu'il fait ?
27:45 - Alors, là aussi, il faut être très clair,
27:47 il faut un ministre
27:49 qui dise une fois pour toutes que l'école
27:51 est un lieu laïque. Voilà,
27:53 c'est un premier point.
27:55 Gabriel Attal a fait un très joli coup
27:57 avec son histoire d'Avaya,
27:59 à la rentrée, ça lui permettait
28:01 de se démarquer de Papendia,
28:03 qui avait toujours été
28:05 un peu mou, hein, du genou,
28:07 sur la question, ça lui permettait
28:09 de s'imposer, ça lui permettait
28:11 de passer pour un
28:13 vrai laïc,
28:15 très bien. Mais c'est jamais
28:17 que la croûte émergeait
28:19 des problèmes. Ce qu'il faut faire,
28:21 ensuite, c'est refaire des classes de niveau,
28:23 donner aux élèves un aliment
28:25 en fonction de ce qui leur manque,
28:27 donner plus à ceux
28:29 à qui il manque davantage,
28:31 donner deux ou trois heures de plus
28:33 par semaine de français ou de maths,
28:35 concevoir les choses,
28:37 non pas par classe, mais par
28:39 catégorie.
28:41 C'est-à-dire, un peu comme
28:43 on a des certifications en anglais,
28:45 avoir, au bout de sa carrière,
28:47 une certification en français, en maths,
28:49 à tel ou tel niveau, un, deux, trois, etc.
28:51 Et après, on en trouvera dans le
28:53 supérieur en fonction de ça. Tout le monde a bien
28:55 compris que le bac ne sert absolument à rien
28:57 et on ne... - Il est mort, le bac, pour vous.
28:59 - Il est mort, on ne restaurera pas, je le dis à ceux
29:01 qui en auraient l'illusion, le bac
29:03 des années 70, parce que
29:05 comment allez-vous expliquer aux parents
29:07 que dorénavant, 35%
29:09 des élèves échoueront ?
29:11 Et d'ailleurs, où est-ce qu'on mettrait
29:13 les élèves qui échoueraient ?
29:15 Voilà. Il faut leur donner
29:17 des certificats de fin d'études
29:19 par matière,
29:21 il faut les faire travailler par matière,
29:23 en inversant le
29:25 rapport du nombre d'élèves
29:27 et des difficultés. Plus une classe
29:29 est de bon niveau, plus vous pouvez
29:31 la bourrer d'élèves. J'étais,
29:33 j'ai fini prof de prépa, on avait jusqu'à
29:35 50 élèves, ça ne posait aucun problème,
29:37 à part les corrections de copie. Mais
29:39 des élèves en difficulté, au-delà de 12,
29:41 c'est ingérable. Voilà. Et
29:43 non, ça ne peut pas passer par les syndicats,
29:45 parce que les syndicats, pour les raisons
29:47 que l'on devine, ont un raisonnement
29:49 purement quantitatif,
29:51 des sous, des moyens, etc.
29:53 Je rappelle que l'éducation nationale française
29:55 a le plus gros budget de
29:57 tout l'UE, par rapport au
29:59 nombre d'étudiants que nous avons.
30:01 Il s'agit de redistribuer
30:03 ces crédits
30:05 d'une façon intelligente
30:07 et en laissant
30:09 les parents libres
30:11 de choisir
30:13 l'établissement
30:15 qui adopte la politique éducative
30:17 la plus conforme
30:19 à leurs aspirations. S'ils veulent absolument
30:21 des établissements dans lesquels
30:23 on mettra les enfants en petits groupes
30:25 pour chanter "Youp la boum", très bien,
30:27 ça les regarde. Ils ont le droit de faire
30:29 le malheur de leurs gosses. S'ils veulent
30:31 des établissements dans lesquels on leur apprendra
30:33 2+2 et puis 4+4,
30:35 de façon rigoureuse
30:37 et avant la fin du CP,
30:39 eh bien, ils doivent avoir le choix également.
30:41 - Et la responsabilité.
30:43 - Et la responsabilité.
30:45 - Merci Jean-Baptiste pour votre question.
30:47 Nous accueillons Nathalie qui nous appelle depuis la Dordogne.
30:49 Bonjour Nathalie. - Bonjour Nathalie.
30:51 - Oui, bonjour. Déjà,
30:53 bravo à votre émission et à monsieur
30:55 Brighelli, que je suis déjà depuis
30:57 quelques temps. Voilà,
30:59 moi je voudrais prendre la parole par rapport
31:01 à une école qui
31:03 fonctionnait, excusez-moi de revenir
31:05 dans le passé, dans les années 50,
31:07 et je voudrais témoigner pour mon voisin
31:09 qui aujourd'hui a plus de 80 ans,
31:11 qui était dans ce petit village de Dordogne
31:13 de moins de 500 habitants et qui était repéré
31:15 par son instituteur pour avoir du potentiel.
31:17 Et cet instituteur l'a poussé
31:19 vers
31:21 des études hautes et il est devenu
31:23 ingénieur à la SNCF pour l'OTGV.
31:25 Donc, moi ma question c'est
31:27 qu'est-ce qui empêche
31:29 aujourd'hui l'éducation nationale
31:31 de remettre en place ce
31:33 système d'identification des potentiels
31:35 et de permettre aux familles
31:37 de France de se dire "si mon enfant
31:39 a du potentiel, eh bien il va pouvoir
31:41 monter dans les chaînes sociales".
31:43 - Alors, excellente question.
31:45 Je rappelle que le repérage
31:47 d'un petit agriculteur
31:49 qui peut devenir ingénieur,
31:51 c'est l'équivalent du repérage du petit
31:53 Albert Camus par son instituteur
31:55 qui s'appelait Germain.
31:57 C'était l'école de la Troisième République,
31:59 c'était l'école de l'élitisme républicain.
32:01 - Le repérage est tellement important.
32:03 - Voilà, élitisme républicain.
32:05 Il faut bien comprendre que l'élitisme
32:07 républicain, c'est ce qui permettait
32:09 au plus grand nombre d'aller au plus haut
32:11 de ses capacités. Ce qui est le seul slogan
32:13 auquel je m'arrête. On a voulu
32:15 le remplacer par un égalitarisme
32:17 forcené,
32:19 lié à ce qu'on a appelé la massification.
32:21 Bercoff, massification.
32:23 Vous voyez, comme le mot est "les", la chose
32:25 l'est encore davantage.
32:27 L'égalitarisme,
32:29 c'est ce qui a engendré
32:31 le maximum d'inégalités.
32:33 Quand j'ai passé Normal Sup',
32:35 il y avait en moyenne dans les grandes écoles, 12%
32:37 d'enfants de prolo.
32:39 On va dire au sens large du terme d'employés,
32:41 etc. Actuellement, c'est moins de 2%.
32:43 - On est passé de 12 à moins de 2.
32:45 - Oui. Après
32:47 30 ans d'égalitarisme
32:49 dû essentiellement d'ailleurs à la gauche,
32:51 on a
32:53 bousillé les chances
32:55 des enfants de prolétaires.
32:57 Vous allez me dire "mais il n'y en a plus de
32:59 prolétaires, Terra Nova nous a
33:01 expliqué que..." etc.
33:03 Non, il y a encore des gens qui n'ont pas
33:05 d'argent, qui n'ont pas de moyens,
33:07 mais qui ont envie que leurs enfants s'en sortent.
33:09 Et c'est pour cela que je me bats.
33:11 - Et c'est fondamental
33:13 effectivement de se
33:15 battre pour cela.
33:17 Moi, mes parents, je sais que ça a été ça.
33:19 En tout cas. On va prendre
33:21 une dernière question de Sandrine, qui nous appelle du Haut-Egaron.
33:23 Bonjour Sandrine. - Bonjour Sandrine.
33:25 - Oui, bonjour.
33:27 Pour votre question qui est super intéressante.
33:29 Alors bon, moi je suis agricultrice,
33:31 je m'y colle parce que c'est tout à l'heure.
33:33 Mais moi j'ai fait des études et en plus je suis passée par
33:35 la banlieue de la païenne Montpellier parce qu'ils
33:37 connaissent Montpellier je suppose.
33:39 Bon, j'ai 50 ans, donc c'est une école assez
33:41 à l'époque primaire, plus droite.
33:43 Ma question c'est juste de savoir, est-ce qu'il y a quand même des
33:45 instituteurs qui aujourd'hui,
33:47 sans pas de vagues, mais
33:49 aident ces jeunes, travaillent en lien
33:51 avec leurs parents et suivent
33:53 le programme non de la DOCSA.
33:55 - Ah oui.
33:57 - Est-ce qu'il y a des instituteurs qui sortent
33:59 des passages cloutés, du pédagogisme environnemental ?
34:01 - Ils ont beaucoup de difficultés
34:03 parce qu'ils ont sur le dos des inspecteurs
34:05 qui sont beaucoup plus présents que
34:07 dans le second degré et qui les obligent
34:09 pratiquement à marcher
34:11 dans les clous. J'avais une
34:13 amie qui avait
34:15 décidé d'apprendre à ses élèves,
34:17 institutrices,
34:19 à lire et à écrire
34:21 en méthode alphasyllabique,
34:23 qui avait pris
34:25 un manuel qui s'appelait
34:27 "Ratus", de "Sinistre mémoire".
34:29 Vous l'avez eu ? Il l'a eu.
34:31 Elle avait
34:33 enlevé les pages centrales, elle avait gardé
34:35 la couverture, elle avait mis
34:37 les
34:39 pages alphasyllabiques au milieu,
34:41 un peu comme une résistante
34:43 qui est obligée de se camoufler
34:45 pour faire le bien.
34:47 Elle a fini par être dégommée, mais dégommée
34:49 méchamment quand même,
34:51 par des instituteurs qui ne veulent voir
34:53 qu'une seule tête, creuse
34:55 et qui ne pense pas.
34:57 - Heureusement, avec Jean-Paul Briguelli,
34:59 on a des têtes non creuses
35:01 et qui peuvent penser.
35:03 Ça fait plaisir et c'est très important.
35:05 - Merci Jean-Paul Briguelli d'avoir été avec nous.
35:07 Je rappelle, ce livre "L'école
35:09 à deux vitesses" est disponible aux éditions
35:11 de l'Archipel.