• il y a 8 mois

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00:00 (Générique)
00:09 Bienvenue sur le plateau des informés, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité sur France Info, la radio et France Info, le canal 27 avec vous Renaud Delis.
00:17 Bonjour mon cher Renaud.
00:18 Bonjour Jean-Rémi.
00:18 On retrouve autour de la table Bertie Bayard, journaliste au service Économie du Figaro.
00:24 Merci beaucoup d'être avec nous et à vos côtés Paul Barcelon, journaliste du service politique de France Info.
00:31 Bonjour à tous.
00:31 Les informés, bonjour. Premier débat ce matin, le tollé de Tavarès.
00:36 Une loi, faut-il une loi pour limiter la rémunération des grands patrons ?
00:39 En tout cas la rémunération du PDG du groupe Stellantis, donc Carlos Tavarès, a été validée hier par les actionnaires du groupe.
00:46 Rappelons qu'elle est largement indexée sur les résultats du groupe, mais qu'elle pourrait donc atteindre pour l'année 2023 la coquette somme de 36,5 millions d'euros.
00:56 Une somme qui a donc suscité la polémique. Un tollé en particulier à gauche.
01:01 Alors faut-il légiférer pour encadrer, limiter les plus hautes rémunérations des patrons ?
01:06 C'est notamment une proposition portée par la France Insoumise, mais aussi les socialistes.
01:10 Et d'ailleurs hier, c'est Carlos Tavarès lui-même qui, en justifiant sa rémunération, a en quelque sorte allumé la mèche et déclenché effectivement ce concours lépine des propositions de légiférer.
01:23 Comme pour un joueur de foot et un pilote de formula, c'est une dimension contractuelle. Il y a un contrat.
01:28 Ensuite, 90% du mon salaire, il est fait par les résultats de l'entreprise. 90%.
01:33 Donc ça prouve que les résultats de l'entreprise sont apparemment pas trop mauvais.
01:37 D'ailleurs, sur ces critères-là, si vous avez la performance de mes concurrents, le salaire aurait été beaucoup plus faible.
01:43 Et puis, au-delà de la dimension contractuelle, il y a la dimension sociétale.
01:48 Si vous estimez que c'est pas acceptable, faites une loi et modifiez la loi. Et je la respecterai.
01:53 Eh bien, Chiche a répondu hier à la France Insoumise, qui a justement annoncé le dépôt d'une proposition de loi pour limiter de 1 à 20 les écarts de rémunération des entreprises privées.
02:01 Olivier Faure, le patron du PS, a rappelé que les socialistes avaient déjà déposé une proposition de loi il y a plusieurs années à l'Assemblée nationale.
02:08 Le gouvernement, lui, semble hostile. Il l'a dit et répété à encadrer les rémunérations des patrons.
02:14 Mais il y a deux ans, Emmanuel Macron lui-même, d'ailleurs à l'occasion d'une autre rémunération, elle aussi assez astronomique de Carlos Tavares...
02:20 - Elle était bien moins forte que celle de cette année.
02:22 - Voilà, elle avait évoqué, en tout cas, sa volonté disait-il, de se battre au niveau européen pour aboutir peut-être à un plafonnement de ces autres rémunérations au niveau européen.
02:31 Il ne s'est visiblement pas passé grand-chose depuis. Est-ce qu'il faut aller plus loin et légiférer ?
02:35 - Berthie Baillard, ce qui est intéressant, c'est que Carlos Tavares, il sait très bien ce qu'il fait en ayant l'air de dire "Bah, Chiche, faites une loi".
02:41 Stellantis, aujourd'hui, c'est une société de droit néerlandais. Donc une loi française à l'Assemblée nationale ne servirait à rien ?
02:48 - Absolument. Ça montre bien qu'on est dans un jeu de rôle absolu de la part de tout le monde.
02:52 Cette polémique sur la rémunération, elle est totalement saisonnière. Voilà, on sait, c'est le moment des assemblées générales.
02:58 C'est la saison de la polémique sur les rémunérations. Comme au mois de février, on a les résultats, les polémiques sur les dividendes.
03:03 Jeu de rôle parce que Carlos Tavares, on le reconnaît bien là, il surjoue cette espèce d'esprit cartésien absolu qui est le sien pour décortiquer la problématique et dire
03:14 "Si c'est un problème d'acceptabilité sociale, c'est pas mon sujet, c'est celui du politique". Il renvoie la balle dans le politique.
03:20 La balle est évidemment saisie au bond par la gauche qui fait cette proposition de loi qui est une veille proposition de la gauche
03:27 et qui en referont certainement de nouveau l'année prochaine et l'année suivante.
03:30 Et puis vous avez le gouvernement qui, cette année, est plutôt en deçà de la polémique. C'est assez amusant d'ailleurs
03:35 parce que vous rappelez ce qu'avait dit Emmanuel Macron en 2022. - A l'époque, c'était 19 millions de rémunérations.
03:40 - Et là, vous, l'État actionnaire, en tout cas la BPI qui est actionnaire de Stellantis, avait voté contre la rémunération de Carlos Tavares en Assemblée Générale.
03:48 On était en 2022, on était en campagne pour les présidentielles. Là, on est en campagne pour les européennes.
03:54 Ça doit être un petit peu moins important parce que là, l'État s'est juste abstenu.
03:57 - Juste avant le fil info, Paul Barcelone, Berti disait que c'est un jeu de rôle. La chorégraphie, on la comprend, mais sauf qu'en fait, c'est une vraie question.
04:05 Ça pose la question du partage de la valeur et des rémunérations versus ceux qui sont sur le travail à la chaîne.
04:11 - Et c'est du pain béni pour la gauche, évidemment, dans le contexte politique qu'on connaît, avec une gauche qui a du mal à démarrer sa campagne aussi pour les élections européennes.
04:20 Donc ça vient s'inscrire dans ce contexte-là. Je dis pain béni pour la gauche et difficulté pour Emmanuel Macron, qui, Renaud le disait et le rappelait tout à l'heure,
04:27 avait jugé choquant, excessif – je m'en souviens, c'était sur un marché à Dole, dans le Jura, la rémunération – et ça le renvoie à une vieille question pour lui,
04:36 qui est extrêmement difficile à trancher pour les députés de sa majorité, qui est celle de la taxation des plus hauts salaires et de l'impôt sur les plus hauts revenus,
04:44 ce qui, de fait, lui remet l'étiquette, vieille étiquette de président des riches, qui aurait du mal à créer cet impôt.
04:53 Donc il y a évidemment un vrai problème politique qui se cache derrière, mais c'est intéressant de souligner, effectivement, que par l'intermédiaire de BPI hier,
05:00 l'État actionnaire de Stellantis s'est abstenu.
05:03 On se retrouve dans un instant. Paul Barcelone, Bertie Baillard et Renaud Delis, ce sera juste après le Fil info de Mathilde Romagnon. Il est 9h11.
05:10 Il reste beaucoup de travail, reconnaît sur France Info la ministre des Sports, Amélie Oudéa Castera, mais elle promet une organisation aussi irréprochable que possible
05:20 pour les Jeux olympiques de Paris à 100 jours du début de cette compétition. Environ 300 personnes ont été évacuées ce matin du plus grand squat de France,
05:30 situé à Vitry-sur-Seine, au sud de Paris. L'opération était attendue depuis plusieurs jours. De nombreux sans-abri ont donc quitté les lieux avant l'arrivée des forces de l'ordre.
05:39 Plusieurs associations dénoncent une multiplication des évacuations dans la capitale à l'approche des JO.
05:46 Face à un déficit public de 5,1%, le programme de stabilité est présenté ce matin en Conseil des ministres.
05:53 Et pour redescendre sous la barre des 3% du PIB à la fin du second quinquennat d'Emmanuel Macron, il faudra faire 10 milliards d'euros d'économie.
06:02 Il y a un fort risque d'incendie dans les Pyrénées-Orientales aujourd'hui et jusqu'à demain soir, alerte la préfecture, en cause la sécheresse et une tramontane
06:11 pouvant atteindre 100 km/h en rafale dans le département.
06:16 Retour sur le plateau des informés avec Renaud Dely, Bertie Baillard du Figaro et Paul Barcelone de France Info.
06:33 Renaud, cette polémique sur le salaire du patron de Stellantis, qui est la marque, la maison mère de Peugeot, de Fiat, de Chrysler,
06:40 donc on le rappelle un 36 millions d'euros sur l'année 2023, ça arrive dans un contexte aussi où ce matin au Conseil des ministres,
06:49 l'État dit, le gouvernement dit, il faut aller chercher de l'argent, il nous faut 10 milliards, 20 milliards l'année prochaine.
06:54 Ça coûterait quoi politiquement d'aller taxer un peu les ultra-riches ?
06:59 C'est vrai que ça arrive dans ce contexte de finances publiques qui sont dans une situation assez calmiteuse et on y reviendra d'ailleurs plus tard dans cette émission,
07:06 sur le pacte de stabilité, enfin la trajectoire budgétaire présentée par la France, ce programme de stabilité.
07:14 Il y a plusieurs registres dans cette polémique. Il y a effectivement ce qui relève de l'éthique ou de l'indignation morale et de l'acceptabilité sociale.
07:23 C'est un élément qui peut être légitime évidemment au regard du caractère astronomique de cette rémunération,
07:29 on peut comprendre que ça suscite un certain émoi dans une frange de la population ou du monde politique.
07:34 Il y a ensuite ce qui relève du jeu de rôle politique, c'est-à-dire que ce sont des propositions de loi qui sont récurrentes,
07:38 qui ne sont pas forcément illégitimes pour autant d'ailleurs, puisque le débat lui-même est légitime.
07:42 Et puis il y a ce qui relève de ce qui est effectivement faisable.
07:45 Faisable du point de vue de l'opinion, il serait effectivement probablement assez profitable pour le gouvernement que de dire "on légifère, on encadre, etc."
07:56 Mais il y a ce qui est faisable à l'échelle, y compris européenne ou internationale.
07:59 Il faut se souvenir que le candidat François Hollande en 2012 avait envisagé d'encadrer les rémunérations des groupes privés.
08:04 Et finalement la gauche au pouvoir, donc les rémunérations des patrons des groupes privés, y avait renoncé.
08:11 Parce que cette logique qui consiste à dire un plafonnement effectivement, pourquoi pas, mais elle devrait exister en tout cas au moins à l'échelle européenne, si ce n'est au-delà, n'est pas illégitime d'un point de vue économique.
08:22 On le comprend. Et rappelons qu'en 2012, la gauche au pouvoir s'était finalement contentée, mais c'était déjà là pour le coup un vrai choix politique,
08:32 d'encadrer les rémunérations des grands patrons des entreprises publiques, qui sont plafonnées à 450 000 euros annuels.
08:39 Ce qui représente quand même 80 fois moins que ce que devrait percevoir Carlos Tavares pour l'année 2023.
08:45 Berthille, juste cette question de coûts politiques, coûts COUT pour la majorité.
08:53 Vous pensez vraiment que par exemple les milieux d'affaires, que les grandes fortunes, elles seraient si choquées que ça, que ponctuellement,
09:00 parce que là on a besoin d'argent, on aille chercher, on aille faire une contribution exceptionnelle sur les très hauts revenus.
09:07 La question c'est déjà, est-ce que vous parlez d'une contribution exceptionnelle ou d'une contribution pérenne ?
09:11 C'est pour ça que j'ai dit exceptionnelle, comme la plupart des contributions qui sont devenues pérennes.
09:15 Les contributions exceptionnelles, depuis qu'on en a fait, j'allais dire, elles ont perdu un petit peu en crédibilité,
09:19 parce qu'elles ont eu tendance en général à se pérenniser dans le temps.
09:22 Donc le coup de la contribution exceptionnelle, parce qu'on a traversé telle ou telle crise,
09:26 on sait que dans d'autres circonstances, on a eu tendance à conserver ces dispositifs qui avaient vocation à être passagers.
09:35 Pour ce qui est du pérenne, si on fait ça, on sait que les endroits s'organiseront.
09:41 C'est à la fois profondément humain et profondément capitaliste, si vous voulez,
09:46 mais en tout cas, les organismes, les gens, les sociétés, s'organisent en fonction des règles qu'on leur impose.
09:52 Si on fait une loi française, ça partira au niveau européen, et dans le cas de Stellantis, c'est parfaitement neutre,
09:59 parce qu'effectivement la société n'est pas de droit français.
10:02 Donc la réponse à l'Europe, elle est mondiale, comme par exemple ce que dit actuellement Bruno Le Maire, qui est à Washington, qui essaie de porter...
10:09 Oui, mais après, on a aussi une question d'efficacité économique, c'est-à-dire comment est-ce que vous recrutez les meilleurs à des postes
10:15 qui, quoi qu'on en dit, sont extrêmement exigeants et que tout le monde n'est pas capable d'assumer,
10:21 et qui portent la responsabilité d'entreprise, de centaines de milliers de salariés, etc.
10:26 Ça, c'est la première question. Deux, on se concentre sur une toute petite fraction de la population concernée, quand on parle d'un salaire que de...
10:33 Oui, mais c'est ultra symbolique.
10:35 C'est ultra symbolique, mais justement, c'est uniquement les sociétés cotées, et les plus grandes sociétés cotées en bourse.
10:41 On ne se préoccupe pas de savoir ce qui se passe dans le non-coté.
10:44 Et d'ailleurs, les gens vont de plus en plus dans le non-coté, parce que là-bas, ils peuvent gagner des sommes bien plus importantes...
10:50 Sans être opérés.
10:51 À l'abri des regards, le patron de Blackstone aux États-Unis, il a gagné l'an dernier 890 millions de dollars.
10:58 Paul Barcelone, je citais le cas de Bruno Le Maire, qui est à Washington...
11:03 Pour une réunion du FMI.
11:05 Qui porte l'idée, lui, d'une taxation minimale des plus fortunés, à l'échelle mondiale.
11:09 Alors c'est peut-être un peu ambitieux, l'échelle mondiale, mais même l'échelle européenne, ça peut fonctionner, ça peut exister ?
11:13 C'est compliqué, parce qu'il y a... Effectivement, Bruno Le Maire, et c'est ce matin qu'il a présenté, Renaud le disait,
11:19 le pacte de stabilité de la trajectoire budgétaire au Conseil des ministres, qui est une copie, on va en reparler,
11:23 mais le patron de Bercy ne voulait pas tellement, ou en tout cas, il voulait l'amender.
11:28 Il est à Washington pour cette réunion du FMI.
11:32 C'est son ministre délégué, Thomas Cazenave, qui sera aux manettes tout à l'heure.
11:35 Mais il y a évidemment, dans la rémunération de Carlos Tavares, quelque chose qui renvoie à l'ordre du symbolique,
11:40 à un moment où on parle d'inflation, de pouvoir d'achat, d'acceptation, de ce genre de choses.
11:44 La clé, elle est probablement, effectivement, au niveau européen. Ce qu'avait dit Emmanuel Macron,
11:50 et je reviens à ce que je disais tout à l'heure sur le marché de doldrums d'Andura l'an dernier,
11:55 en disant, en même temps, l'État ne peut pas grand-chose, c'est une décision de l'Assemblée générale d'Estelantis,
12:01 qui a voté et les entreprises sont souveraines. Maintenant, est-ce que la clé est au niveau mondial, européen ?
12:08 C'est aussi une des questions de cette campagne européenne.
12:11 Et effectivement, vous avez raison de souligner que Bruno Le Maire, ce matin, le ministre de l'Économie,
12:15 va à nouveau plaider pour cet impôt minimal mondial sur les milliardaires.
12:20 En fait, il y a deux choses différentes. Il y a soit la taxation, effectivement, la taxation des plus grandes fortunes,
12:24 un impôt mondial minimal, donc la position de Bruno Le Maire, donc un impôt international.
12:30 Il y a déjà une décision qui a été prise il y a trois ans sur les multinationales,
12:34 mais qui n'est toujours pas mise en œuvre trois ans après, une taxation justement minimale mondiale.
12:39 Mais à force de négocier, etc., ce sont aussi des objectifs atteignables.
12:45 Donc c'est un aimant, mais ce n'est pas la même chose que l'encadrement des rémunérations,
12:50 qui est porté et réclamé par la gauche, lequel encadrement, effectivement, au niveau national
12:54 et a fortiori dans le cadre du groupe Estelantis, n'aurait pas grand sens, l'idée d'un plafonnement.
13:00 Juste un tout dernier point sur la dimension aussi de l'acceptabilité sociale de ce genre de rémunération.
13:05 C'est effectivement extrêmement important aussi, y compris ce qui relève du symbolique.
13:09 La politique s'appuie aussi sur le symbolique.
13:12 La rémunération de Carlos Tavares suscite un tollé, en tout cas une polémique,
13:17 dans une frange de l'opinion et du monde politique.
13:20 36,5 millions d'euros, rappelons-le.
13:22 Ce matin, la France célèbre la performance de quelqu'un qui a gagné beaucoup plus.
13:30 Le fameux débat des footballeurs.
13:35 Guy Hanemapé, rappelons-le, sa rémunération annuelle au PSG, son salaire annuel net, c'est 56 millions d'euros.
13:40 Et tout le monde ce matin célèbre la performance de Guy Hanemapé, sauf évidemment Paul Barcelone.
13:44 Il est fier de ne pas la célébrer.
13:47 Juste un mot, parce que c'est un peu ce que disait Berti tout à l'heure.
13:50 J'ai les chiffres en tête, je ne sais pas tout à fait l'exact,
13:52 mais les ventes d'Estelantis en 10 ans grâce à Tavares, elles ont été multipliées par 4.
13:56 Le chiffre d'affaires de mémoire multiplié par 2.
13:58 Et les profits multipliés par 18, puisqu'ils étaient en déficit, en perte en 2014.
14:04 Bon, ça c'est une performance qui vaut peut-être bien deux buts contre le Barça.
14:07 On est sur une performance qui est effectivement particulièrement exceptionnelle
14:10 du sauvetage de PSA à la création d'Estelantis, c'est ce qu'est le groupe aujourd'hui.
14:14 Effectivement, on croit la rémunération de Guy Hanemapé est plus acceptable socialement que celle d'un Carlos Tavares.
14:20 C'est le mieux débat biaisé par excellence.
14:22 Et c'est juste exactement la même logique, ce que venait de dire Jean-Rémi Baudot.
14:24 Parce que la rémunération de Guy Hanemapé et ses performances, etc. apportent aussi de l'argent au PSG.
14:29 Le PSG, en payant des joueurs avec de telles sommes, gagne de l'argent.
14:35 La bulle et le profit de la bulle financière du football est tel que c'est exactement la même chose.
14:41 Il rapporte...
14:42 Il y a 10 ans, PSA, tout le monde pensait que cette firme allait fermer. Quasiment.
14:47 Ils ont failli faire faillite.
14:48 Donc en fait, il y a... Enfin... Le sauvetage du PSG...
14:52 La boîte est passée tout près de ça, oui.
14:55 On va passer, finalement, c'est assez lié à notre deuxième débat, dans un instant, sur les finances publiques.
15:00 Puisque tout ça est avant tout une histoire d'argent. On en parle les informés dans un instant,
15:04 juste après le Fil Info de Mathilde Romagnon à 9h21.
15:07 Évacuation ce matin du plus grand squat de France, situé au sud de Paris, à Vitry-sur-Seine.
15:14 Environ 300 personnes en sont parties dans le calme.
15:17 L'opération a été attendue depuis plusieurs jours.
15:19 Des associations dénoncent la multiplication de ces évacuations de sans-abri à l'approche des JO de Paris.
15:26 Et justement, les Jeux Olympiques, c'est dans très exactement 100 jours.
15:30 Et à cette occasion, 250 000 nouveaux billets sont mis en vente à partir d'aujourd'hui.
15:36 Et pour tous les sports, même ceux qui étaient annoncés comme complets.
15:40 500 000 obus pour l'Ukraine.
15:42 Ils seront achetés hors d'Europe par 20 pays.
15:46 Une opération internationale de levée de fonds a été lancée pour acheter des munitions à l'armée ukrainienne.
15:52 Ce matin, 4 personnes sont mortes dans une triple frappe russe à Tcherniv, au nord du pays.
15:58 Le PSG affrontera le Borussia Dortmund en demi-finale de la Ligue des Champions de Football.
16:04 Les Parisiens qui se sont qualifiés hier déjouant tous les pronostics en battant le FC Barcelone.
16:10 Une quarte finale, retour, victoire 4 buts à 1.
16:13 Les informés de Renaud Delis avec Bertie Baillard, Jean-Listo, Service Économie du Figaro et Paul Barcelone, du service politique de France Info.
16:32 Renaud Delis, on va parler finances publiques avec cette question que vous m'avez notée.
16:36 L'exécutif est-il crédible ?
16:38 Qu'est-ce que vous lisez bien, Jean-Rémi Baudot.
16:41 En effet, c'est ce matin, on l'a déjà dit, que sera présentée en Conseil des ministres la trajectoire budgétaire de la France jusqu'en 2027.
16:48 Ce qu'on appelle le programme de stabilité.
16:50 C'est un rituel annuel lui aussi, un programme de stabilité qui est transmis à Bruxelles à la Commission européenne.
16:55 On a vu qu'en 2023, les comptes publics ont très nettement dérapé.
17:01 Avec finalement un déficit public qui s'est établi à 5,5% du PIB contre 4,8 ou 4,9 qui était envisagé au départ.
17:10 Dans ce programme de stabilité, Bertie envisage un nouveau dérapage du déficit public en 2024 à 5,1% du PIB contre 4,4% qui était initialement prévu.
17:22 Et pour autant, le gouvernement affiche toujours l'objectif de ramener ce déficit en dessous du seuil des 3% en 2027 à la fin du quinquennat.
17:29 Alors comment faire ? Bruno Le Maire résumait de nouveau la semaine dernière à l'Assemblée nationale la stratégie du gouvernement.
17:36 Des économies oui, des impôts non.
17:39 En 2023, nous avons eu une mauvaise surprise pour les recettes.
17:43 On gagne moins, on dépense moins.
17:45 C'est le bon sens qui fait tellement défaut à la nupes, mais qui est le propre aussi de cette majorité.
17:50 On fait des économies quand c'est nécessaire et là où c'est utile pour rétablir nos comptes publics.
17:56 Nous ne voulons pas augmenter les impôts des Français.
18:00 Ça a été la ligne constante que j'ai tenue comme ministre des Finances depuis 2017.
18:05 Sauf que beaucoup d'économistes considèrent que le programme de stabilité financière présenté est à la fois flou pour ce qui est des économies,
18:12 parce qu'effectivement le gouvernement a annoncé avoir déjà annulé 10 milliards de crédits et envisage davantage d'économies, plus encore d'ailleurs en 2025,
18:19 mais elles n'apparaissent pas de façon très précise.
18:22 Et puis d'autre part, peut-être trop optimiste aussi en matière de prévision de croissance.
18:25 Le gouvernement tape sur une croissance d'un pour cent en 2024, alors que par exemple le FMI mise plutôt sur 0,7 ou la Banque de France sur 0,8 pour cent pour la France.
18:34 M. Tibayar, où le gouvernement peut-il faire 10 milliards d'économies supplémentaires après les 10 milliards d'annulation de crédits ?
18:40 Les 10 milliards supplémentaires à faire en 2024, a priori, il y a trois blocs qui ont été identifiés.
18:47 C'est à la fois un peu l'État, un petit peu les collectivités et puis ce qui s'appelle la taxation des rentes, donc de nouveau la mise à contribution des énergéticiens en particulier.
18:58 D'autant plus que ce qui devrait être obtenu sur ce point en 2023 n'a pas été obtenu avec la désormais fameuse contribution sur la rente inframarginale des énergéticiens.
19:11 Ce bloc-là, pour 2024, il est à peu près calé, si tant est qu'il suffise pour 2024.
19:20 Et puis surtout, après, effectivement, c'est la préparation du budget 2025 où là, il va falloir rentrer dans le dur parce que là, on va être vraiment au bout de l'exercice de rabot, de grattage, j'allais dire, des fonds de tiroirs.
19:30 Et pour franchir la marche d'après, il va falloir faire davantage et rentrer dans des économies beaucoup plus substantielles et structurelles.
19:37 Mais normalement, dans un cas comme ça, est-ce qu'on ne fait pas ce qu'on appelle un projet de loi rectificatif, un projet de loi de finances rectificatif, le fameux PLFR ?
19:47 Ça a été évoqué à un moment, puis finalement, Emmanuel Macron n'en veut pas. Pourquoi ?
19:51 Bah si, normalement, on le fait et c'était la solution qui était poussée par Bruno Le Maire, le ministre de l'économie.
19:56 Et c'est là que le débat au sein de l'exécutif s'est enflammé et que le torchon qui n'attendait que ça a brûlé entre le patron de Bercy et Emmanuel Macron, le président de la République.
20:06 Oui, Bruno Le Maire voulait un budget rectificatif. Emmanuel Macron n'en voulait pas. Pourquoi ?
20:11 Parce que le chef de l'État craint, dans la période post-élection européenne et avant le début des Jeux olympiques, une motion de censure des Républicains.
20:19 Les revoilà, après l'épisode des retraites, après l'épisode de l'immigration.
20:24 Les voilà qui menacent à nouveau de renverser le gouvernement à Tal et reconnaissaient que cela ferait mauvais genre.
20:30 Donc Emmanuel Macron a retoqué cette idée. J'ai eu l'occasion, la semaine dernière, de lui poser directement la question.
20:38 Et il m'a demandé, quand je lui ai demandé s'il y avait un problème avec Bruno Le Maire, si je ne plaisantais pas.
20:43 Ah, vous ne plaisantiez pas ?
20:45 Mais non, je plaisantais pas du tout. Je reste assez persuadé, d'ailleurs, qu'il y a effectivement un problème avec Bruno Le Maire.
20:50 Non pas forcément sur le constat des finances publiques et le dérapage du déficit public, la question des finances du pays.
20:58 En revanche, sur la manière d'y répondre, je pense qu'il y a une différence entre l'Elysée et Bercy, au moins sur la forme, cette histoire de budget rectificatif.
21:05 Qui avait donné lieu d'ailleurs à un recadrage, en quelque sorte, d'Emmanuel Macron, qui avait révélé le Figaro.
21:11 Emmanuel Macron avait dit à Bruno Le Maire "Bruno, ça fait 7 ans que tu es là".
21:15 Manière de dire, il fallait agir plutôt que de constater et d'être trop alarmiste.
21:20 Parce qu'au final, c'est ce que reproche le président en patron de Bercy.
21:22 Même si Emmanuel Macron lui-même a plutôt un caractère assez dépensier, c'est ce que disent d'ailleurs les membres, y compris la majorité.
21:28 C'est-à-dire que ça passe son tempérament non plus. Lui aussi, ça fait 7 ans qu'il est là.
21:31 Et même avant, lorsqu'il était à Bercy, ce n'était pas le ministre le plus attaché à l'équipe des finances publiques.
21:37 Et c'est la même chose en tant que chef de l'État.
21:38 Mais ce que vous disiez illustre un deuxième point derrière cette situation financière, qui est effectivement inquiétante,
21:44 au vu des finances publiques dégradées, l'état des finances publiques dégradé du pays, c'est la fragilité politique.
21:50 C'est-à-dire qu'éviter un projet de loi de finances récréatives de peur, que la droite, qui semble de plus en plus tenter, fasse passer une motion de censure,
21:59 ça illustre quand même la situation politique à l'assommation extrêmement fragile, faute de majorité absolue.
22:03 Et ça illustre juste un dernier point, que sur cette question des finances publiques, c'est aussi le bilan financier et économique du quinquennat,
22:10 et donc des deux mandats d'Emmanuel Macron qui se jouent.
22:13 Et donc c'est aussi une question de crédibilité politique.
22:15 L'enjeu est extrêmement lourd pour la majorité dans les mois qui viennent.
22:19 - On s'arrête là, je crois que vous êtes passionné par cette histoire de projet de loi de finances, mais il faut qu'on s'arrête.
22:23 - Merci beaucoup. En tout cas, les informés reviennent ce soir à 20h.
22:27 Paul Barcelone, merci beaucoup. Berthie Baillard du Figaro, quelle est la une du Figaro aujourd'hui ?
22:31 - Le Figaro est consacré à l'itinérance mémorielle qui commence pour Emmanuel Macron avant toutes les cérémonies du débarquement,
22:38 et qui est effectivement un sujet sur lequel il est certainement beaucoup plus passionné que sur les finances publiques en ce moment.
22:44 - Dit le Figaro. Renaud Delis, merci beaucoup. On se retrouve demain.
22:46 - Merci à vous.
22:47 - Et les informés sont de retour ce soir à 20h.
22:48 à l'inventeur.

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