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Transcription
00:00 *Générique*
00:05 Bienvenue dans ce numéro de C'est à dire, un numéro aujourd'hui consacré à la mémoire,
00:11 à l'occasion de la journée mondiale contre la maladie d'Alzheimer,
00:14 une maladie qui fait peur et souvent mal connue.
00:17 Comment se déclenche-t-elle ? Quelles sont ses causes et ses symptômes ?
00:21 Existent-il des solutions pour ralentir évidemment son évolution ?
00:25 Voici entre autres les questions auxquelles tentera de répondre notre invité du jour,
00:29 le professeur Kwasi Kwame Leonard.
00:32 Il est médecin, neurologue et spécialiste en neuropsychologie.
00:36 Bienvenue professeur.
00:37 Merci, bonjour.
00:39 Alors on l'a dit, on parle aujourd'hui de maladie d'Alzheimer,
00:42 une maladie qui fait peur comme on l'a dit.
00:44 Occasion pour vous aujourd'hui de nous dire ce que c'est.
00:46 C'est quoi la maladie d'Alzheimer ?
00:48 La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative essentiellement du sujet âgé
00:55 qui va se caractériser par une pète progressive des cellules du cerveau, donc des neurones,
01:03 entraînant un déficit de capacité intellectuelle ou cognitive de l'individu
01:09 avec en premier les troubles de la mémoire.
01:12 Progressivement, d'autres fonctions cognitives seront atteintes,
01:16 le malade va évoluer vers la démence.
01:19 Et donc la maladie d'Alzheimer est une démence, la première cause de démence dans le monde.
01:24 Alors vous l'avez dit, c'est une maladie qui ne touche que les personnes âgées,
01:27 mais est-ce qu'il y a des cas où les jeunes peuvent être touchés ?
01:30 En général, la maladie se suivient à partir de 65 ans et au-delà.
01:35 Mais il arrive des cas où elle se suivit précocement, avant 65 ans, parfois même avant 50 ans.
01:41 Est-ce qu'on peut avoir une tranche d'âge par exemple ?
01:46 De façon précoce, entre 50 et 65 ans.
01:51 Mais pas des jeunes moins âgés ?
01:53 Il en existe, mais vraiment c'est rare.
01:56 On retient que c'est une maladie qui ne touche que des personnes d'un certain âge ?
01:59 Essentiellement.
02:02 Est-ce qu'on a des facteurs de risque qui sont liés à cette démence ?
02:06 C'est vrai qu'on ne connaît pas encore la cause véritable de cette maladie,
02:11 mais il a été défini par des facteurs de risque.
02:16 Le premier facteur de risque, le facteur capital, c'est l'âge.
02:20 Plus vous avancez en âge, plus vous avez beaucoup de risque d'être atteint de cette maladie.
02:29 À côté de l'âge avancé, il y a d'autres facteurs de risque,
02:32 tels que le faible niveau d'instruction, c'est-à-dire celui qui a un bas niveau de scolarité,
02:39 est beaucoup plus atteint par cette maladie.
02:44 On dit celui qui a un bas niveau de scolarité ?
02:46 C'est-à-dire celui qui n'est pas arrivé loin dans les études.
02:51 Donc un niveau de scolarité vraiment faible.
02:55 On voulait dire que le niveau intellectuel peut être un facteur aussi de risque ?
02:58 Tout à fait, le niveau intellectuel a été défini à côté de l'âge,
03:02 que le niveau intellectuel joue très bien comme facteur de risque dans cette maladie.
03:09 D'accord. Et à votre avis, la maladie d'Alzheimer, on le sait,
03:14 est décrite par des étapes.
03:16 Donc ce n'est pas une maladie qui se déclenche comme ça automatiquement,
03:19 on ne peut pas forcément le savoir, mais quelles sont les différentes étapes ?
03:23 Comment je peux savoir qu'une personne est en train de dégénérer, par exemple ?
03:26 De par sa définition, c'est une maladie neurodégénérative,
03:30 c'est-à-dire que les cellules vont mourir progressivement.
03:34 Mais on ne connaît pas la cause, on ne sait pas pourquoi les cellules meurent.
03:38 Mais il a été établi deux types de lésions qui sont à la base des symptômes que présente le patient.
03:48 Alors, avant même que les premiers signes n'apparaissent,
03:52 ces deux lésions-là ont déjà affecté les neurones, donc les cellules du cerveau.
03:56 La première lésion, c'est ce qu'on appelle la plaque amyloïde.
04:00 En fait, ce sont des protéines qui, au cours du vieillissement, vont apparaître.
04:06 Dans le cas de la maladie d'Alzheimer, ces protéines vont apparaître en grand nombre
04:09 et vont s'accumuler entre les neurones et détruire les neurones.
04:13 La deuxième lésion, c'est ce qu'on appelle la dégénérescence neurofibrillaire.
04:18 Ce sont des protéines qui vont s'accumuler à l'intérieur du neurone
04:22 et entraîner aussi la mort des neurones.
04:26 Et donc, on peut dire que cette maladie, avec son évolution progressive,
04:35 elle va passer par plusieurs phases.
04:38 La première phase, c'est la phase préclinique.
04:40 C'est une phase où il n'y a pas véritablement de signe.
04:44 Le malade peut présenter quelques oublis, quelques troubles de la mémoire,
04:47 mais il est encore autonome.
04:48 Il dépose une cuillère là, après il ne sait pas s'il a déposé la cuillère au même endroit.
04:53 Voilà, mais ce n'est pas encore au stade avancé.
04:55 On ne peut pas dire que c'est encore l'Alzheimer.
04:57 Il se plaint, mais il continue de vaccar ses occupations.
04:59 Il est encore cohérent, il est présent, il résonne normalement.
05:04 Il n'a pas d'autres troubles que ces petits problèmes de mémoire.
05:07 - Mais est-ce que là, il faut tout de suite s'inquiéter
05:11 ou il faut attendre de voir si c'est vrai ?
05:13 - En général, comme c'est discret, parfois même, ils sont à la limite de la normale.
05:18 Donc, ça ne se voit pas très bien.
05:21 Et puis, progressivement, comme les neurones continuent de mourir,
05:25 on va arriver à la deuxième phase, qui est la phase légère.
05:29 Là encore, les troubles de la mémoire qui existaient auparavant vont un peu s'intensifier.
05:34 Et à côté de ces troubles de mémoire vont apparaître encore d'autres diminutions,
05:38 d'autres atteintes des fonctions cognitives telles que le langage, le raisonnement,
05:43 la reconnaissance, la praxis, c'est-à-dire que le malade, ce qu'il savait faire,
05:50 il ne sait plus comment faire ces choses.
05:52 C'est-à-dire que quelqu'un qui savait allumer une boîte d'allumettes,
05:54 il ne sait plus comment allumer une boîte d'allumettes.
05:55 Voilà, donc à côté de la mémoire, il y a d'autres troubles cognitifs qui vont apparaître.
05:59 Mais encore au stade léger, le malade est toujours autonome,
06:04 mais il se plaît davantage.
06:05 En général, c'est à ce stade-là que le patient ou son entourage vont l'amener,
06:11 ou bien le patient va décider de consulter un médecin.
06:14 Et comment se fait la consultation, justement ?
06:17 Alors, la consultation, c'est comme toute la consultation, mais il y a un peu de spécificité.
06:23 C'est-à-dire qu'on va commencer par son identité, demander son nom, son âge et autres.
06:28 Après, demander pourquoi il est venu.
06:31 L'entourage lui-même dira que je suis venu parce que j'ai des problèmes de mémoire.
06:35 Et le médecin va l'interroger sur l'ancienneté de ces troubles.
06:39 Ça a commencé depuis quand ? Et qu'est-ce que vous savez faire ?
06:42 Qu'est-ce que vous n'avez pas à faire ?
06:44 Donc, on va poser des questions.
06:45 Ça, c'est l'interrogatoire.
06:46 Après, on va l'examiner.
06:49 Et l'étape qui est importante, c'est les tests, les tests mentaux,
06:54 c'est-à-dire les tests neuropsychologiques.
06:57 Ce sont des tests qu'on va donner au malade et que le malade va essayer de…
07:07 Les tests vont lui permettre de juger un peu ses capacités.
07:12 C'est-à-dire qu'on peut lui demander aujourd'hui, nous sommes quel jour, quelle heure,
07:18 nous sommes dans quel mois, où nous sommes en ce moment.
07:21 Et puis, après, on va lui donner quelques mots à retenir.
07:27 Et au bout de quelques instants, au bout de 3 minutes, 5 minutes,
07:30 on va lui demander de nous rappeler ces mots.
07:34 Et on va voir que si c'est vraiment un trouble de la mémoire qui est vraiment avéré,
07:39 on va voir que le malade sera incapable de retrouver ces mots.
07:43 Alors, quand on est en face de cette étape,
07:45 c'est-à-dire d'un patient qui oublie juste, de petits oublis,
07:49 est-ce que là, on peut toujours l'aider ?
07:52 On peut toujours l'aider à retrouver toute sa mémoire ?
07:54 Tout à fait.
07:55 C'est d'ailleurs même en ce moment-là que le patient doit consulter
08:01 s'il en est conscient de ses troubles ou l'entourage qui vient avec lui doit l'amener à l'hôpital.
08:06 Parce que dès ce stade-là, on peut faire quelque chose.
08:08 D'abord, lui annoncer le diagnostic.
08:13 Ce n'est pas facile aussi à accepter.
08:15 Parce que vous allez voir qu'en Europe, c'est une maladie qui est fréquente
08:19 et les gens ont peur.
08:20 Quand ils ont des troubles de la mémoire, ils ont peur
08:23 qu'on leur dise qu'ils ont la maladie d'Alzheimer.
08:25 Donc, il faut d'abord annoncer la maladie et que le patient accepte l'annonce,
08:31 accepte cette maladie.
08:33 Et s'il accepte cette maladie, maintenant, on va l'aider à vivre avec quelques médicaments qui existent,
08:39 qui ne sont pas curables, mais qui peuvent l'aider à améliorer son état cognitif.
08:43 Donc, ce n'est pas une maladie qu'on peut soigner, enfin, qui part comme ça définitivement,
08:48 mais on peut l'aider à amortir.
08:51 On peut soigner la maladie, mais on ne la guérit pas.
08:54 C'est-à-dire que les médicaments qu'on va donner, c'est pour permettre aux malades de pouvoir,
09:00 disons, ne pas que le malade s'aggrave, son état cognitif s'aggrave.
09:06 C'est pour améliorer son état cognitif.
09:09 Et ça, c'est les médicaments.
09:10 À côté des médicaments, il y a aussi des mesures non médicamenteuses,
09:14 c'est-à-dire aider le malade à faire des exercices, des mots couroisés, des casse-têtes,
09:20 faire de la musique, jouer de la wale, des cartes.
09:23 Tout ça, c'est pour stimuler les neurones, afin qu'elle ne se dégrade pas.
09:29 - Et à quel moment, on dit, cette maladie-là, qu'elle est devenue grave ?
09:33 - Elle est grave lorsque le malade a perdu son autonomie.
09:37 Il n'est plus autonome, parce que je vous ai dit qu'il y a plusieurs phases.
09:41 Il y a eu la phase préclinique, il y a la phase légère, il y a la phase modérée.
09:45 Mais il y a la phase sévère, où le malade est totalement dépendant.
09:49 C'est-à-dire qu'on a besoin d'une dièse personne à ses côtés
09:51 pour vaquer à ses occupations quotidiennes.
09:54 Donc, ça se sert de la conduite que la maladie est grave.
09:56 - On arrive souvent à des stades où la personne ne se souvient même plus des gens qui sont autour.
10:02 Par exemple, une maman qui ne reconnaît plus ses enfants, qui ne reconnaît plus son mari.
10:06 Là, c'est un stade aussi très, très sévère.
10:08 - Oui, là, on est déjà au stade gravissime,
10:12 puisque toutes les fonctions cognitives sont pratiquement atteintes.
10:17 La mémoire, il oublie beaucoup le langage.
10:21 Il a des problèmes d'expression ou de compréhension.
10:25 Il y a la praxie, c'est-à-dire les choses qu'il savait faire, c'est plus fait.
10:29 C'est plus comme allumer un gaz, comment il faut se brosser.
10:32 Il ne sait même plus comment s'habiller.
10:34 Il choisit les habits au hasard, qu'il ne se marie pas.
10:36 Ça, c'est la praxie, la gnosie. Il ne reconnaît même plus sa femme, ses propres enfants, son entourage, ses amis.
10:42 Et puis, il y a la dernière fonction qu'on appelle la fonction exécutive.
10:47 C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui ne peut même plus participer à un débat familial autour d'une question importante.
10:54 C'est-à-dire que son avis ne comptera pas, parce qu'il fera du coq à l'âne.
10:58 - Et dans ce cas, est-ce que vous arrivez également à suivre ces personnes à ce stade-là ?
11:03 - À ce stade-là, c'est vraiment, vraiment difficile.
11:07 On ne fait qu'accompagner.
11:08 - Est-ce qu'on en a plein aujourd'hui qui délaissent leurs parents, parce que justement, le parent ne reconnaît plus personne ?
11:13 - Malheureusement, vous allez voir qu'en France, surtout en France, il y a ce qu'on appelle les maisons de retraite.
11:20 Ces personnes-là, on va les héberger.
11:23 Et il y a une équipe qualifiée qui va s'occuper de ces personnes.
11:27 Et la famille viendra les visiter de temps en temps.
11:31 Mais ici, en Afrique, surtout en Côte d'Ivoire, vraiment, ces malades-là sont encore hébergés par leurs parents.
11:39 Et donc, du coup, c'est un drame.
11:41 Ça devient un poids qui est un poids lourd pour ces familles-là.
11:44 Et c'est difficile.
11:45 À ce stade-là, on ne peut plus…
11:48 On ne fait qu'assister le patient.
11:52 C'est vrai que lui-même n'est même plus conscient de ses troubles.
11:54 Et on ne peut plus…
11:56 - On ne peut plus l'aider à retrouver sa mémoire.
11:58 - La maladie a déjà évolué.
11:59 Et donc, du coup, on ne peut pas faire grand-chose.
12:01 On ne fait que faire en sorte qu'il ne meure pas, lui donner à manger, le laver, faire en sorte qu'il n'attrape pas une maladie.
12:09 C'est tout.
12:10 - Alors, est-ce que la maladie d'Alzheimer fait partie du processus de vieillissement ?
12:16 C'est-à-dire, quand je commence à atteindre 65 ans, je dois commencer à m'inquiéter.
12:20 « Oh, je vais avoir la maladie » ou pas ?
12:22 Est-ce que c'est toutes les personnes âgées qui ont automatiquement la maladie d'Alzheimer ?
12:27 - Non, on ne doit pas verser dans l'exagération.
12:30 C'est vrai que c'est une maladie essentiellement du sujet âgé.
12:32 - Ça fait très peur.
12:33 - Sinon, tous les sujets âgés seraient atteints de cette maladie.
12:36 Ce n'est pas un processus de vieillissement normal.
12:39 Ici, dans ce cas, la maladie d'Alzheimer, c'est un vieillissement pathologique.
12:43 Est-ce que vous voyez ?
12:45 Dit au fait qu'il y a d'autres facteurs qui rentrent en jeu.
12:51 - Je me demande, est-ce que les antécédents familiaux peuvent être aussi des facteurs ?
12:54 Donc, si quelqu'un l'a eu auparavant, on se dit qu'automatiquement,
12:58 ça peut se transmettre par les gènes.
13:00 Est-ce que c'est cela ?
13:02 - Non, parce que la maladie d'Alzheimer est issue sous deux formes.
13:06 Il y a la forme sporadique, c'est-à-dire la forme que tout le monde peut être atteint.
13:14 C'est la plus fréquente.
13:15 Dans 99% des cas, tout le monde, vous et moi, à ce stade, on est encore jeune,
13:20 on ne sait pas, je ne le souhaite pas, si on va passer par cette étape.
13:22 - Ce qui peut arriver demain.
13:23 - Voilà, donc ça, c'est la phase, je dirais, la phase sporadique, la plus fréquente.
13:33 Maintenant, pour répondre à votre question, l'autre phase, c'est la phase génétique,
13:37 la phase héréditaire.
13:39 C'est rare, c'est dans moins de 1% des cas.
13:42 En général, cette phase-là, cette forme de la maladie d'Alzheimer,
13:48 cette forme génétique, est une forme qui est directement liée à une anomalie génétique.
13:55 Donc, si dans une famille, un parent a cette maladie de façon précoce,
14:03 ce parent transmettra à ses descendants 50% des gènes mutés,
14:10 c'est-à-dire que les enfants sont exposés, seront atteints,
14:13 50% des enfants seront atteints, ce que vous voyez.
14:16 Et donc, c'est pourquoi, lorsque une maladie d'Alzheimer est déclarée ou bien est diagnostiquée
14:21 précocement, avant 50 ans ou avant 75 ans, le médecin a le devoir d'établir
14:27 ce qu'on appelle un arbre généalogique pour essayer de suspecter les cas familiaux,
14:32 encore les cas éventuels dans la famille, ceux qui peuvent être éventuellement atteints
14:36 de cette maladie.
14:37 Et si l'arbre généalogique montre qu'il y a des suspects dans la famille,
14:41 en ce moment, on va faire ce qu'on appelle le test génétique.
14:44 - Très important.
14:44 - Qui va mettre en évidence les gènes de la maladie d'Alzheimer.
14:49 On dira que vous êtes exposé à la maladie d'Alzheimer.
14:53 - Alors professeur, c'est vrai qu'on ne guérit pas cette maladie,
14:55 mais est-ce qu'on peut l'éviter ?
14:57 Si oui, comment ?
14:58 - Je vous ai dit, le principal facteur de risque est l'âge avancé.
15:03 Vous voyez qu'on ne peut pas freiner l'âge.
15:04 - C'est ça.
15:05 - Mais à côté de l'âge avancé, il y a d'autres facteurs.
15:08 Le faible niveau d'instruction, les facteurs de risque cardio-vasculaire
15:13 qu'on raconte dans les accidents vasculaires cérébraux,
15:15 tels que l'hypertension artérielle, le diabète, l'hypercholestérolomie.
15:19 Et puis, il y a les facteurs environnementaux, l'alcool, le tabac,
15:23 les médicaments toxiques et il y a l'alimentation peu équilibrée.
15:28 - D'accord, ça c'était un point essentiel à retenir.
15:30 - L'alimentation peu équilibrée, le manque de sommeil,
15:33 tous ces facteurs-là, il n'y a pas que l'âge, c'est vrai,
15:36 mais tous ces facteurs associés à l'âge vont précipiter l'individu
15:41 dans la maladie d'Alzheimer.
15:43 - Est-ce qu'on peut dire que le stress aussi peut jouer un rôle ?
15:46 - Oui, tout à fait.
15:48 Tous ces bricolages, en général, tous ceux qui ont des problèmes de sommeil,
15:51 la plupart du temps, ce sont des personnes qui sont stressées.
15:53 Donc, en fait, sans le dire, le stress aussi fait partie des facteurs,
15:57 des facteurs de risque, mais le facteur principal est l'âge avancé.
16:03 Et donc, on ne peut pas prévenir cette maladie
16:10 à cause de l'âge sur lequel on ne peut pas agir.
16:15 Mais par contre, les autres facteurs de risque,
16:18 tels que l'hypertension, le diabète, on peut quand même les corriger
16:21 afin d'amoindrir, d'éviter un tant soit peu cette maladie.
16:27 Mais on ne peut pas l'éviter totalement puisqu'elle est liée à l'âge.
16:30 - D'accord, donc tout ce qui touche au système nerveux,
16:33 il faut faire très attention.
16:35 L'anxiété, par exemple, peut être aussi un facteur de risque.
16:39 - Oui, ça en fait, c'est le nom dit.
16:41 L'anxiété peut entraîner chez vous une hypertension antérieure.
16:48 Quand vous êtes anxieux, vous êtes tendu,
16:50 vous voyez que vous pouvez développer une hypertension antérieure essentielle.
16:53 L'hypertension antérieure est un facteur de risque.
16:55 C'est vrai des AVC, mais aussi, aujourd'hui,
16:57 c'est décrit comme un facteur de risque de la maladie d'Alzheimer.
17:00 Donc, il y a des facteurs sur lesquels on peut agir,
17:02 la tension, le diabète et autres, mais sur l'âge, on ne peut pas agir.
17:06 Et donc, on ne peut pas prévenir cette maladie vraiment de façon formelle.
17:13 - D'accord. Alors, nous sommes en train de faire notre pied à terre.
17:16 Alors, professeur, pour des personnes qui ont des parents atteints de cette maladie
17:21 et qui n'en savent pas plus, malheureusement,
17:23 qui ont, par exemple, des malades qui ont atteint l'état grave,
17:27 donc qui ne se souviennent plus de qui que ce soit ou de quoi que ce soit,
17:30 quel conseil est-ce que vous pourriez leur donner ?
17:34 - Alors, vous voyez, il y a un tabou chez nous, en Afrique,
17:39 quand on vieillit, on présente quelques troubles de la mémoire,
17:44 quelques troubles même du comportement.
17:46 On a tendance à lier ça au vieillissement.
17:48 On dit c'est la vieille, c'est parce qu'il est vieux,
17:51 alors qu'en réalité, ce n'est pas vrai.
17:55 Quand vous avez ces troubles-là, la première des choses,
17:58 au lieu d'étiqueter ça comme des signes du vieillissement normal,
18:02 il est mieux de consulter pour que le médecin puisse écarter
18:08 une véritable maladie telle que la maladie d'Alzheimer qui débute.
18:11 Et pour ces personnes qui ont des parents,
18:19 qui sont victimes de cette maladie,
18:22 il n'y a pas à paniquer, à fréquenter les tradis praticiens.
18:29 Bon, aujourd'hui, il y a la religion. La religion, beaucoup diront que c'est le démon.
18:37 Il est envoûté, il est possédé.
18:39 Mais la première des choses, c'est d'aller à l'hôpital.
18:42 Et le médecin fera le tri.
18:45 C'est le conseil que moi, je peux donner.
18:46 - D'accord, donc aller à l'hôpital et le médecin fera le tri.
18:50 Quand vous parlez de tri, c'est quoi que vous direz ?
18:52 - Le médecin fera le tri, c'est-à-dire que le médecin dira
18:56 si ces symptômes-là sont liés au vieillissement normal
19:00 ou si c'est une véritable maladie telle que la maladie d'Alzheimer
19:05 qui débute parce qu'il va l'examiner.
19:08 Il va faire les tests, le bilan neuropsychologique.
19:10 Ce sont des tests qui peuvent durer deux à trois heures.
19:13 Ça prend du temps.
19:14 C'est pour évaluer votre capacité cognitive, la mémoire, le langage et les autres fonctions.
19:18 Et au terme de cette évaluation, il va demander un bilan minimal,
19:23 surtout le scanner ou l'imagerie par résonance magnétique avec des amènes de sang.
19:27 Parce qu'il n'y a pas que la maladie d'Alzheimer qui donne des troubles de la mémoire.
19:31 C'est vrai, elle est la plus fréquente, mais il y a d'autres maladies
19:33 qui peuvent être responsables des troubles de la mémoire,
19:35 telles que les infections.
19:37 Le VIH peut donner des troubles de la mémoire.
19:39 Les AVC à répétition peuvent donner aussi des troubles de la mémoire.
19:46 Une accidentée de la voie publique, un traumatisme crânien
19:49 peut avoir des troubles de la mémoire.
19:50 Donc c'est pourquoi ces malades doivent se rendre à l'hôpital
19:53 pour qu'on fasse la part des choses afin d'établir un diagnostic précis.
19:59 Et puis ensuite, l'annoncer aux parents et voir dans quelle mesure
20:02 ce malade peut être guéri ou pas.
20:04 Professeur, merci beaucoup d'avoir répondu à toutes ces questions.
20:07 Je rappelle que vous êtes neuropsychologue, c'est bien cela ?
20:12 D'accord.
20:13 Neurologue, neuropsychologue.
20:16 Neuropsychologue, c'est bien noté.
20:17 Avec vous, on parlait de l'Alzheimer, cette maladie dégénérative
20:21 qui ne se guérit pas mais avec laquelle on peut bien vivre
20:24 si la prise en charge est faite assez tôt.
20:27 Merci encore professeur.
20:28 Merci à vous très chers téléspectateurs.
20:30 L'actualité continue sur cette info et sur cetteinfo.ci.
20:34 [Musique]

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