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Transcription
00:00 Il n'y a pas que le cancer du sein.
00:06 En octobre, c'est aussi le mois du consommer local.
00:09 Et chaque année, en Côte d'Ivoire, sont adoptées des stratégies pour sensibiliser
00:14 et inciter les consommateurs à accorder un peu plus d'importance à la consommation
00:19 locale.
00:20 Mais aujourd'hui, où en est-on ? Est-ce que nos entreprises locales sont parvenues
00:24 à reconquérir les parts de marché face aux importations ? Et pour en parler, nous sommes
00:29 face aujourd'hui à Dr Bakone Rannididis, secrétaire exécutif du Conseil national
00:35 de lutte contre la vie chère.
00:37 Bienvenue et merci d'avoir accepté notre invitation.
00:40 C'est moi qui vous remercie.
00:41 Alors on l'a dit, le mois d'octobre, c'est aussi un gros coup de projecteur sur la consommation
00:45 locale.
00:46 Mais pourquoi un mois dédié exclusivement au consommer local ? Quel en est l'intérêt ?
00:51 Alors c'est une initiative de l'UMOA.
00:54 Tous les pays membres de l'UMOA sont invités à consacrer le mois d'octobre au mois du
01:02 consommer local.
01:03 Les ministres du commerce de chaque pays se sont réunis en 2020 et ont décidé de consacrer
01:12 ce mois au consommer local, tout simplement pour donner un boost et mettre un coup de
01:19 projecteur sur cette thématique fort importante pour le développement non seulement de la
01:24 sous-région, mais aussi du développement de chacun des pays et de l'Afrique en général.
01:28 Donc l'initiative s'appelle "Mois d'octobre, mois du consommer local" et qui est appliquée
01:33 dans tous les pays, y compris en Côte d'Ivoire, qui ne pouvait pas être en reste.
01:38 Et donc le ministère du commerce et de l'industrie, à travers le Conseil national de lutte contre
01:43 la vie chère, mène des actions pour faire la promotion des produits locaux et sensibiliser
01:49 nos consommateurs à s'intéresser à ce qui est produit localement.
01:53 Le ministre du commerce et de l'industrie, Dr.
01:55 Souleymane Dirasouba, en fait un point d'honneur parce que ça s'inscrit totalement dans la
01:59 stratégie du gouvernement de développement, non seulement de soutenir nos filières locales,
02:06 mais également faire en sorte que notre balance commerciale soit positive parce qu'on importerait
02:14 moins que ce que l'on consommerait en interne.
02:18 Donc c'est bénéfique.
02:20 Le consommer local est bénéfique à tous les niveaux, pour l'économie, pour le social,
02:26 pour nos paysans, pour nos transformateurs, nos industries, et également pour le consommateur
02:31 parce que ça lui permet d'avoir des produits frais, des produits disponibles, des produits
02:35 adaptés à ses modes de consommation, ce qui se produit localement.
02:39 Nos producteurs savent ce qui est bon pour nos consommateurs, ce que nos consommateurs
02:43 aiment, que ce soit d'un point de vue alimentaire, mais même dans tous les autres domaines.
02:49 On pourra le voir par la suite.
02:51 Donc le consommer local est quelque chose de primordial, c'est quelque chose qui s'inscrit
02:56 dans une stratégie globale de développement et le gouvernement, ayant totalement compris
03:01 cela, a saisi cette initiative qui émane des 8 mois et a pleinement inscrit cela dans
03:08 les activités.
03:09 Donc le ministère du commerce et de l'industrie mène des actions tout au long de ce mois
03:16 pour non seulement parler de l'initiative, mais également faire en sorte que les consommateurs
03:21 puissent changer leur mode de consommation.
03:23 Alors vous l'avez dit tout à l'heure, le consommer local, on peut le voir dans l'alimentaire,
03:27 mais pas que.
03:28 Absolument.
03:29 Voilà, il s'étend dans d'autres domaines, justement lesquels ?
03:31 Alors c'est également dans tous les domaines.
03:33 C'est vrai, l'alimentaire, immédiatement, c'est ce qui nous vient à l'esprit, mais
03:38 il n'y a pas que ça.
03:39 Il y a également tout ce qui est vestimentaire.
03:41 On a des produits, on a du pagne, on a du pagne tissée, comme ce que je porte, effectivement.
03:48 Merci beaucoup.
03:49 On a du pagne qui peut totalement être adapté dans un habilement moderne.
03:55 C'est-à-dire que notre pagne a cette particularité, nos différents pagnes, que ce soit le pagne
03:58 Yakuba, le pagne Baoulé, le pagne Kente, le pagne Dida, que ce soit le pagne des tissus
04:05 d'une manière générale, tissu traditionnel peut tout à fait être porté d'une manière
04:09 traditionnelle, dans des tenues traditionnelles, mais également adapté dans un habit moderne.
04:16 Et c'est cet avantage qu'on a et c'est cet avantage qu'on souhaite mettre en avant.
04:20 Parce que généralement, on attend qu'il y ait des événements traditionnels pour porter
04:24 nos tenues.
04:25 Il faudrait, selon vous, les porter tout le temps pour pouvoir les valoriser.
04:30 Absolument.
04:31 C'est vrai qu'on a nos moments traditionnels, que ce soit la dotte, les mariages, les fêtes.
04:37 Mais c'est la preuve que nos pagnes traditionnelles peuvent totalement s'inscrire dans une tenue
04:43 moderne qui peut tout à fait être portée au bureau, dans un cadre professionnel d'une
04:47 manière générale, dans un cadre décontracté, pour aller au restaurant, pour sortir, pour
04:52 aller à la plage, pour tout ce qui est loisir, pour rester à la maison.
04:55 Donc vraiment, il s'agit simplement d'adapter la couture de ces tenues-là, de ces tissus-là
05:04 à l'utilisation que nous souhaitons en faire.
05:06 Et il n'y a pas que les tenues.
05:07 On a aussi dans le domaine de l'art la sculpture.
05:10 Par exemple, on voit rarement des personnes acheter nos sculptures et les mettre à la
05:14 maison.
05:15 On se dit que non, ce n'est pas pour nous, c'est trop traditionnel.
05:17 Exactement.
05:18 Et c'est pour ça que ce mois est bienvenu parce que ça a au but également de changer
05:24 les mentalités et de faire comprendre aux Ivoiriens et d'une manière générale à
05:28 l'ensemble des Africains de nous réapproprier notre patrimoine, notre culture.
05:34 Et cette culture, elle peut totalement s'adapter dans une utilisation moderne, comme tout ce
05:40 qui est décoration des maisons.
05:41 On peut avoir nos masques, on peut avoir tout ce qui est, que ce soit en bois, que ce soit
05:47 quel que soit le matériau, lorsqu'il est transformé en décoration, il a tout à fait
05:53 sa place dans nos maisons.
05:54 Il y a également un autre domaine important du consommer local sur lequel nous souhaitons
06:01 également mettre la lumière.
06:03 Tout ce qui est tourisme.
06:04 Oui, effectivement.
06:05 On a tout en Côte d'Ivoire.
06:06 On a des plages, on a la montagne, on a tout ce qui est cascades, etc.
06:14 Les montagnes à Mans, par exemple.
06:17 On a une variété de paysages.
06:19 En allant au nord, on retrouve un autre paysage.
06:23 Quand on va à l'est, on retrouve un autre paysage.
06:25 À l'ouest, au centre.
06:26 Et chacun des paysages propose quelque chose d'intéressant en termes d'activité, en
06:31 termes de découverte, en termes d'histoire, que ce soit entre amis ou en famille avec
06:37 les enfants.
06:38 C'est également aussi faire découvrir notre patrimoine, faire découvrir notre pays,
06:45 tout simplement, notre histoire, et nous approprier ce qui nous appartient au final, et le valoriser
06:52 et le montrer au monde.
06:53 Parce qu'avant de pouvoir le montrer au monde, il faut que nous-mêmes l'appropriions et
06:57 qu'on puisse donner le meilleur de ce que notre pays propose.
07:03 C'est un projet porté par le gouvernement à travers le Conseil national de lutte contre
07:08 la vie chère.
07:09 Est-ce qu'il y a un lien entre consommation locale et lutte contre la vie chère ?
07:14 Absolument.
07:15 C'est le pari que fait le ministre Souleymane Dirasouba.
07:20 Parce qu'on observe que ces derniers temps, en tout cas l'inflation que nous avons connue,
07:27 c'est une inflation essentiellement importée, ce qu'on appelle en économie l'inflation
07:31 importée.
07:32 C'est-à-dire qu'à cause des facteurs exogènes, que ce soit la Covid-19, que ce soit la guerre
07:39 russo-ukrainienne, la hausse du cours du dollar, la hausse du coût des frais, ce sont des
07:44 données qui sont externes à la Côte d'Ivoire au final, et même à l'Afrique d'une manière
07:49 générale.
07:50 Mais qu'on subit.
07:51 Parce que les produits qu'on achète et qu'on importe subissent à l'origine ces coûts-là,
07:58 parce que c'est dans les pays d'importation qu'il y a eu des hausses.
08:02 Et donc si on importe, si à l'origine il y a déjà des hausses, il y a déjà une
08:05 inflation, arrivé en Côte d'Ivoire, le produit connaît une hausse.
08:09 Donc c'est ce qu'on appelle l'inflation importée.
08:11 C'est-à-dire que ce n'est pas interne, ce n'est pas lié à l'activité ivoirienne,
08:16 mais il y a une activité internationale qui est en hausse et qui est en surchauffe.
08:19 Et donc cette inflation importée, si on veut la combattre en interne, c'est de nous concentrer
08:25 sur ce que nous produisons, c'est de consommer ce que nous produisons.
08:28 Et parce que si on consomme les produits qui sont produits en interne, essentiellement,
08:35 ils ne sont pas forcément impactés par tout ce qui est évolution du dollar, par tout
08:40 ce qui est hausse du coût du fret, etc.
08:43 Il peut y avoir d'autres coûts, mais en tout cas, ceux-là, on ne les a pas.
08:48 Donc au final, si les coûts de production n'ont pas augmenté, n'augmentent pas de
08:54 manière externe à cause des facteurs exogènes, on peut tout à fait imaginer que les prix
09:02 peuvent rester abordables pour le consommateur ivoirien moyen.
09:06 Et c'est le cas d'ailleurs, parce que quand vous regardez d'un point de vue alimentaire
09:11 nos produits locaux, que ce soit les fruits, les légumes, lorsqu'ils sont des saisons,
09:17 lorsqu'ils sont totalement disponibles, les prix restent très abordables.
09:20 On peut totalement se nourrir avec nos produits locaux à un prix qui reste très intéressant.
09:26 Et donc, c'est ce lien-là qui est fait, parce que c'est un lien économique qui va de fait.
09:32 Et il s'agit de trouver des stratégies.
09:35 Donc le consommer local s'inscrit dans une stratégie globale de lutte contre la vie
09:39 chère à côté des mesures par exemple immédiates qui ont été prises, que ce soit le plafonnement
09:45 des prix, les mesures de subvention, d'appui aux importations, etc.
09:52 De réduction des droits des doigts, etc.
09:55 Donc, il y a un certain nombre de mesures qui ont été prises par le gouvernement.
09:58 À côté de ces mesures-là, il y a également, nous pensons, le consommer local, la promotion
10:04 du consommer local.
10:05 Alors, on parle toujours, bien sûr, du consommer local et c'est une bataille que vous menez
10:10 depuis plusieurs années.
10:11 Mais la question, c'est, est-ce que vous êtes parvenue à inscrire cette culture du
10:15 local dans les habitudes des consommateurs ? Quel est le constat aujourd'hui en Côte d'Ivoire ?
10:19 Ça va de mieux en mieux.
10:20 Le constat est positif, parce que cette initiative qui s'inscrit dans le mois d'octobre,
10:29 le mois du consommer local, est accueillie favorablement par l'ensemble des consommateurs.
10:34 Lorsqu'on discute avec les Ivoiriens, avec les consommateurs ivoiriens, quand on leur
10:38 explique, ils disent « oui, totalement, on est d'accord », parce qu'on y voit
10:42 tout ce qu'on peut y gagner, non seulement d'un point de vue économique, mais d'un
10:45 point de vue social, d'un point de vue baisse des coûts, etc.
10:48 Donc, il y a une adhésion de plus en plus.
10:51 Mais c'est vrai qu'il y avait, il pouvait y avoir, disons, des appréhensions.
10:56 Parce que lorsqu'on a l'habitude de consommer quelque chose, si on vient vous proposer autre
11:01 chose, dont vous ne connaissez pas forcément le goût, dont vous n'êtes pas forcément
11:04 habitué, il peut y avoir une appréhension.
11:06 Donc, effectivement, il y avait cette appréhension au départ.
11:08 Mais au fur et à mesure des éditions du mois du consommer local, et même tout au
11:13 long de l'année, parce que c'est vrai que c'est au mois d'octobre qu'on fait
11:15 vraiment un coup de projecteur dans l'ensemble des pays de l'UMOA, mais nous, en Côte-d'Ivoire
11:20 et au ministère du Commerce et de l'Industrie, c'est tout au long de l'année que des
11:23 actions sont menées pour valoriser et faire la promotion de nos produits locaux.
11:28 Donc, cette appréhension de plus en plus commence à baisser.
11:33 Je vous donne par exemple un exemple en ce qui concerne le secteur de la pâtisserie,
11:39 de la boulangerie et de la pâtisserie.
11:40 Le pain, si on prend le cas du pain par exemple, est essentiellement fait par le blé, par
11:49 le céréal de blé.
11:50 Nous ne produisons pas de blé.
11:52 Le climat ne nous le permet pas.
11:54 Donc, on importait le blé.
11:55 Avec la crise en Ukraine, on a vu toutes les difficultés liées aux importations du blé.
12:01 Mais on s'est rendu compte qu'on a des céréales qui peuvent totalement se substituer
12:08 au blé en partie dans la production, que ce soit des produits de boulangerie, baguettes
12:17 et même des viennoiseries, et de la pâtisserie.
12:19 Et donc, quand on le disait aux personnes, ils étaient un peu irrédisables parce qu'ils
12:24 sont habitués au goût du pain à base de blé.
12:27 Et donc, ce qui s'est passé, c'est que le ministre Souleiman Diraspa s'est dit
12:32 « soyons pragmatiques, il y a une réticence, faisons-leur découvrir ces produits-là.
12:39 Parce que tant qu'on n'a pas goûté, on a toujours cette réticence-là.
12:42 » Et donc, c'est ainsi que sur son instruction, nous avons mené des actions de dégustation
12:47 gratuite de pain, de viennoiserie et de pâtisserie à base de farine locale.
12:57 La farine de manioc, la farine de banane plantain, délicieuse, la farine d'ignam,
13:06 également on peut en faire, la farine de patates douces.
13:09 Donc, tous ces produits-là, transformés en farine, peuvent totalement s'incorporer
13:16 dans des produits qu'on a l'habitude de consommer au quotidien.
13:19 Et c'était aussi bon que la farine de blé ?
13:21 C'est ça qui était merveilleux, parce que quand on a fait ces séances de dégustation
13:26 gratuite, partout où on est passé, toutes les personnes qui au départ disaient « mais
13:30 moi je ne suis pas… vous êtes sûres ? » ils étaient totalement bluffés, partants
13:36 et ils en redemandaient.
13:37 Parce que le goût est au rendez-vous, le bon goût est au rendez-vous lorsque ces farines-là
13:46 sont incorporées.
13:47 Et nos artisans, pâtissiers, boulangers, arrivent totalement à faire des produits
13:54 avec incorporation de nos farines locales dans des produits du quotidien.
14:00 Et donc, c'est une bataille qui est en train d'être gagnée, parce que de plus en plus
14:06 non seulement de boulangers et de pâtissiers s'inscrivent dans cette logique et la demande
14:12 de rendez-vous.
14:13 Alors, un autre constat, et c'est vraiment problématique, vous êtes mieux placé pour
14:18 nous en dire plus, c'est que nos entreprises locales, malgré ce vaste marché potentiel
14:24 que détient la Côte d'Ivoire, ont encore du mal à s'imposer sur ce marché-là face
14:30 aux importations.
14:31 Alors, qu'est-ce qui peut expliquer cette morosité dans ce secteur ?

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