• l’année dernière
Avec Aton, ancien gendarme du GIGN et auteur de "Se préparer au pire" publié chez Albin Michel.

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##LE_FACE_A_FACE-2023-10-16##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face à face.
00:06 - Tant qu'il reste, et vous le citez dans votre livre, Aton, se préparer au pire de Aton et Riva.
00:13 Vous êtes deux à avoir écrit ça, Aton, vous êtes, je le rappelle, vous avez été gendarme d'élite, vous avez été membre du GIGN, pendant combien de temps ?
00:21 - J'ai fait 20 ans d'armée, donc 15 années au GIGN.
00:24 - D'accord, oui, vous savez ce dont vous parlez, c'est important pour nous ici.
00:29 Et donc, avec Jean-Luc Riva, lui dans le renseignement, et vous avez écrit un livre très intéressant,
00:37 parce que d'abord c'est un livre qui effectivement tranche un peu avec ce qui se passe aujourd'hui et ce qu'on entend aujourd'hui,
00:44 parce que vous vous dites, écoutez, oui, oui, tout n'est pas bleu, ça on le sait,
00:49 et simplement en général on donne des conseils pour améliorer, pour manger du quinoa,
00:56 pour se préparer à un petit développement personnel, et puis on dit oui, mais dans la situation d'aujourd'hui,
01:01 où la violence est là, où la violence peut frapper n'importe qui à n'importe quel moment,
01:07 et bien se préparer, se préparer comme vous dites au pire, et d'ailleurs vous citez très très très bien,
01:12 j'aime beaucoup, "si le pire est susceptible d'arriver, il arrivera".
01:16 Et effectivement on peut se poser la question, et alors vous parlez de tout,
01:21 c'est-à-dire aussi bien pour les femmes qui se retrouvent en jogging ou dans un parking,
01:27 qui se font violenter, ou qui se font agresser par des lourds dragueurs assez minables,
01:33 les cambriolages, vous parlez des quartiers, vous parlez des chiens agressifs,
01:37 vous parlez de toutes les situations où on peut être, et c'est très intéressant,
01:42 où on peut être victime, victime, ou alors quelqu'un qui passe et n'a rien demandé.
01:46 Ça me rappelle juste un mot d'Alphonse Car, vous savez l'humoriste, il disait,
01:52 vous savez, je suis absolument contre la peine de mort à une condition,
01:55 que messieurs les assassins commencent.
01:57 Mais pour revenir à ça, vous ne parlez pas, c'est pas votre sujet, la peine de mort,
02:02 c'est vraiment la violence, c'est les attentats, et aujourd'hui,
02:06 on en a parlé depuis ce matin, on est en plein dedans, la survie, etc., comment faire ?
02:12 Vous dites très très bien, vous dites, attendez, nous on n'est pas là pour vous remplacer,
02:16 donner des conseils, on vous donne des conseils, après c'est vous qui agissez.
02:19 On ne va pas agir à votre place, on n'est pas là,
02:21 et on ne va pas mettre un policier devant chaque personne, ce n'est pas possible.
02:25 Alors, en fait, c'est venu comment à Riva et à vous, à Ton, d'écrire cela ?
02:31 - Disons qu'on est témoin en permanence, déjà dans les actualités,
02:36 mais aussi dans notre entourage proche, où on est très sollicité en tant que
02:40 technicien de la sécurité, des amis qui subissent du harcèlement, des violences,
02:47 dans la rue, qui voient cette montée de la violence, qui est omniprésente,
02:51 et ils nous demandaient tout le temps, mais qu'est-ce que vous feriez dans telle situation,
02:54 et dans celle-ci, et dans celle-ci ?
02:56 Et on en a discuté, on a dit, je pense que c'est le bon moment,
02:59 pour réunir un peu nos compétences, et les mettre au service de...
03:03 Alors là, c'est vraiment un livre qui s'adresse à tout le monde,
03:05 c'est au service de tout un chacun, donc nous, on a nos idées, on a nos process,
03:09 mais là, il a fallu rendre ça accessible à tout le monde.
03:13 - Oui, alors accessible à tout le monde, effectivement,
03:15 et vous envisagez énormément de situations.
03:18 Maintenant, très sincèrement, j'ai lu votre livre, et encore une fois,
03:24 c'est un livre très bien fait, et qui donne des conseils précis,
03:27 d'ailleurs, vous mettez, il y a des schémas, il y a un certain nombre de situations,
03:30 vous parlez même de la forme physique, même de la nourriture, de tout.
03:35 Donc, c'est-à-dire, vous dites, il faut se préparer.
03:37 En fait, ce que vous dites, c'est ce que disaient certains sorciers indiens,
03:40 je pense à Carlos Castaneda, il faut devenir guérillé, quoi.
03:44 - Ah mais complètement. - Complètement.
03:46 - Mais complètement, mais on n'est plus à l'abri, maintenant,
03:48 on sort dans la rue, regardez, même dans les établissements scolaires,
03:52 on n'est pas à l'abri.
03:53 Donc, si on n'est pas à l'abri dedans, je vais dire, non, il faut se préparer,
03:58 effectivement, c'est pas une fiction, c'est une réalité.
04:01 - Et comment vous expliquez-vous, parce qu'ils viennent vous voir,
04:04 certains de vos amis, mais on a l'impression, quand même,
04:06 tout se passe comme si la plupart des gens disaient,
04:09 "Oui, mais ça n'arrive qu'aux autres, ça n'arrive pas à moi,
04:12 puis bon, et puis voilà, le gouvernement est là,
04:15 et puis les autorités sont là, et puis oui,
04:17 puis il y a Israël, Gaza, et puis il y a l'Ukraine, la Russie,
04:22 et puis il y a ceci, cela."
04:24 Alors, de temps en temps, oui, il y a Samuel Paty,
04:26 il y a tel ou tel événement, il y a eu le Bataclan,
04:28 il y a eu quand même tout cela, mais oui, sur le moment,
04:31 on fait des fleurs, on s'en imagine de John Lennon,
04:35 on met des bouquets, et voilà, et des bougies, et tout va bien.
04:38 À quoi vous... Comment ça vous fait réagir,
04:42 quand vous voyez cette espèce de "Vous n'aurez pas ma haine" ?
04:45 - Ça m'énerve. Ça m'énerve, je trouve ça,
04:48 je trouve le déni dangereux.
04:50 Je ne suis pas là pour secouer la pulpe
04:53 des gens qui n'ont pas envie,
04:55 qui mettent volontairement la tête dans le sable,
04:59 mais il y a quand même une part de la population,
05:01 il y en a de plus en plus nombreuses,
05:03 qui se sentent concernées.
05:05 Et pour ces gens qui se sentent concernés,
05:07 mais qui sont désemparés,
05:09 qui sont en recherche de techniques,
05:11 de précautions à prendre, de conseils,
05:14 on s'est dit, on va leur donner.
05:16 Et puis les autres, j'ai envie de dire,
05:18 on ne va pas sauver tout le monde.
05:20 Ceux qui font un déni,
05:22 ils auront la sidération, ils auront la surprise,
05:24 et c'est dommage, mais il ne faudra pas se plaindre.
05:28 Si vous avez choisi le déshonneur pour éviter la guerre,
05:30 vous aurez le déshonneur, et la guerre,
05:32 disait un certain Winston Churchill.
05:34 Là, ce n'est pas le déshonneur,
05:36 mais c'est peut-être la sidération, justement.
05:38 Alors, racontez-nous, les conseils que vous donnez,
05:41 les situations que vous décrivez,
05:43 par exemple, quand vous parlez des femmes agressées,
05:46 et c'est vrai qu'il faut le dire,
05:48 la plupart des agressions se font contre les femmes,
05:50 parce qu'elles sont plus faibles, et voilà.
05:52 Vous dites quoi ? Vous dites, armez-vous,
05:54 dans tous les sens du terme ?
05:56 Oui, dans tous les sens du terme,
05:58 c'est-à-dire, c'est physiquement,
06:00 préparez-vous physiquement, soyez en bonne condition physique,
06:02 ayez un mental préparé,
06:05 c'est-à-dire qu'à un moment donné,
06:07 il faut se préparer à la violence,
06:09 c'est aussi être capable d'user de la force.
06:13 Alors attention, je dissocie complètement
06:15 la violence déraisonnée,
06:17 de la colère qui est désordonnée,
06:20 à l'usage de la force qui est ordonnée et organisée.
06:24 Et presque rationalisée, je dirais, quelque part.
06:27 Exactement, parce qu'il y a un cadre légal
06:29 qu'on exprime dans le livre,
06:31 pour ne pas non plus se mettre
06:33 dans des situations compliquées,
06:35 mais à un moment donné, il faut aussi choisir sa position,
06:37 et la tenir fermement,
06:39 c'est-à-dire que si je décide
06:41 de devenir acteur
06:43 dans la résolution de la crise
06:45 qui me concerne, où je suis face
06:47 à un individu dangereux,
06:49 je suis préparé et je suis déterminé.
06:51 Voilà, et je n'ai pas peur aussi
06:53 de faire mal à quelqu'un qui en veut
06:55 à votre vie. - Vous avez prononcé un mot très important
06:57 à tous ces acteurs.
06:59 En fait, est-ce qu'on va rester spectateurs
07:01 ou quand il se passe quelque chose qui nous concerne,
07:03 et qui nous concerne directement à nous ou à nos proches,
07:05 est-ce qu'on va être acteur ?
07:07 Alors il faut quoi pour être acteur ?
07:09 - Être acteur, c'est se sentir
07:11 concerné par l'actualité, c'est savoir
07:13 que la police, elle est dépassée,
07:15 qu'il y a un gros problème d'effectifs,
07:17 police, gendarmerie.
07:19 Au niveau de la justice,
07:21 c'est très compliqué, ils sont surchargés
07:23 de dossiers, les prisons sont pleines,
07:25 les petites peines ne s'en font plus, il y a un sentiment
07:27 d'impunité qui fait qu'on a beaucoup
07:29 de délinquants qui sont dehors, et avec
07:31 ce sentiment d'impunité, ils agissent.
07:33 Donc si on compte sur la police,
07:35 ils font leur maximum.
07:37 Moi je n'envoie la pierre à personne.
07:39 Mais vous risquez d'attendre longtemps.
07:41 - Oui, c'est ça. Et pendant ce temps,
07:43 l'agresseur, lui, il n'attend pas.
07:45 - Lui, il n'attend pas, lui, il a faim.
07:47 - Exactement. Et donc,
07:49 vous dites, condition physique
07:51 et apprendre un certain nombre
07:53 de choses. Comment on apprend ?
07:55 C'est quoi ? C'est un entraînement,
07:57 je dirais l'auto-défense, parce que c'est ça dont vous parlez.
07:59 Il faut se dire, ça s'appelle l'auto-défense
08:01 parce que c'est des gens qui ont peur.
08:03 Auto-défense, c'est quoi ? Auto-défense, c'est
08:05 de savoir se défendre.
08:07 - Exactement, alors ça c'est la technique.
08:09 Maintenant, il y a aussi une grosse préparation
08:11 mentale. Moi je reviens
08:13 sur ma carrière au GIGN, quand on
08:15 faisait un briefing avant de
08:17 s'interposer face à des
08:19 terroristes ou des forcenés, on faisait
08:21 ce qu'on appelait un tableau de gestion
08:23 de crise, c'est-à-dire qu'on envisageait le pire,
08:25 on se préparait au pire.
08:27 Donc on faisait tous les scénarios et on amenait
08:29 par des discussions,
08:31 par des modes opératoires,
08:33 des solutions à toute éventualité.
08:35 Et une fois qu'on s'est préparé
08:37 à toute éventualité, on créait
08:39 des raccourcis entre le cerveau et
08:41 le physique, et ce qui fait qu'on n'est
08:43 plus dans la sidération mais on est dans l'action,
08:45 presque l'acte réflexe.
08:47 Et c'est ça qu'on essaie de créer
08:49 dans toute la population,
08:51 que tout le monde puisse avoir des actes réflexes.
08:53 Alors attention, c'est pas essentiellement
08:55 de réagir au niveau physique,
08:57 mais c'est déjà dans l'observation,
08:59 la prise de recul, et puis ça peut être
09:01 l'évitement. - C'est-à-dire envisager quand même
09:03 tous les scénarios du pire ? - Bien sûr.
09:05 - Là où on est quelque part, sans être paranoïaque
09:07 et sans se dire "je vais être attaqué 24h sur 24",
09:09 mais envisager la situation ?
09:11 - Alors ça peut être compliqué
09:13 et anxiogène de se mettre en permanence
09:15 en situation... Là le livre
09:17 va vous aider à vous immerger
09:19 dans des récits,
09:21 c'est des petites histoires qu'on raconte
09:23 qui vont permettre justement
09:25 de susciter une émotion en vous,
09:27 de dire "pas moi, j'ai pas envie
09:29 d'être dans cette situation-là".
09:31 Et qu'est-ce que je mettrais en place ?
09:33 Donc déjà c'est susciter une interrogation
09:35 personnelle, et ensuite à la fin
09:37 du chapitre, on donne un certain
09:39 nombre de clés, de précautions à
09:41 prendre pour justement éviter
09:43 cette situation. Et il y en a, comme vous l'avez cité,
09:45 entre les rencontres Internet,
09:47 le terrorisme, le harcèlement scolaire, on en a...
09:49 - En effet, énormément,
09:51 c'est clair. On va revenir
09:53 après cette petite pause
09:55 de parler avec Atho,
09:57 c'est très important effectivement
09:59 de savoir où on en est. - On est toujours avec
10:01 Athone qui est notre invité du jour, et puis avec vous
10:03 au 0826 300 300
10:05 si vous avez une question. A tout de suite sur Sud Radio.
10:07 6h17 sur Sud Radio, nous sommes toujours
10:09 avec Athone qui vient nous voir pour son nouveau
10:11 livre "Se préparer au pire",
10:13 c'est publié chez Albin Michel.
10:15 - Alors Athone,
10:17 vous, effectivement, vous avez dit dans votre livre
10:19 peut-être pas toutes
10:21 les situations, mais en tout cas plusieurs,
10:23 très intéressant, en parlant du cambriolage.
10:25 Vous parlez cambriolage,
10:27 vous dites quoi faire à ce moment-là, effectivement,
10:29 et vous parlez très bien
10:31 qu'est-ce que c'est la légitime défense, et vous
10:33 citez tous les articles de loi, ça c'est très bien,
10:35 dans quel cas vous êtes en situation de légitime
10:37 défense, et dans quel cas vous ne l'êtes pas,
10:39 parce qu'après pour les poursuites. Mais
10:41 je vais vous donner un exemple qui a eu il n'y a pas très longtemps
10:43 dont vous avez sûrement entendu parler,
10:45 c'est quelqu'un qui est chez lui
10:47 et il y a trois cambrioleurs qui viennent dans sa maison.
10:49 Lui, il a une
10:51 expérience, je ne sais pas si c'est des arts martiaux, en tout cas
10:53 de la lutte, il arrive à en faire
10:55 fuir deux, et il séquestre,
10:57 enfin, il arrête le,
10:59 et il appelle la police. La police
11:01 vient voir, donc prend possession
11:03 de la personne qu'il n'a pas pu fuir,
11:05 parce que le type savait le maîtriser,
11:07 et alors, effectivement,
11:09 il est devant la justice,
11:11 le cambrioleur, mais le propriétaire
11:13 aussi, parce que vous l'avez séquestré,
11:15 donc vous allez être inculpé
11:17 pour séquestration.
11:19 C'est quoi ça, Ato ?
11:21 - Ça m'est arrivé, ça m'est arrivé,
11:23 j'avais 19-20 ans,
11:25 j'ai trouvé un
11:27 cambrioleur chez mes parents, je faisais la sieste,
11:29 je l'ai récupéré,
11:31 je l'ai mis à genoux,
11:33 j'ai pris une batte de baseball, et je lui ai dit "écoute, est-ce que t'es tout seul ?
11:35 Est-ce qu'il y a du monde autour ?"
11:37 Il m'a dit "je suis tout seul". J'ai appelé la police,
11:39 la police m'avait dit "ben voilà, nous, on n'a pas de véhicule disponible,
11:41 il va falloir attendre".
11:43 J'ai dit "je vous donne 10 minutes, si dans 10 minutes vous êtes pas là,
11:45 moi la batte de baseball, je lui mets
11:47 sur la tête, et je vais faire le tour".
11:49 Quand ils sont arrivés, bon, ils m'ont vu,
11:51 c'était... ben je l'ai...
11:53 j'ai pas séquestré, en fait, je l'ai fait ce qu'on a fait.
11:55 - Vous vous êtes équipé pour que la police vienne et l'arrêtez ?
11:57 - Oui, mais ce qu'il y a, c'est que je pense qu'il y a un monde
11:59 entre la réalité,
12:01 après, entre les gendarmes
12:03 ou les policiers qui vont prendre
12:05 la déposition, ça va dépendre aussi...
12:07 - Qu'est-ce qui s'est passé, pardon, dans votre cas ?
12:09 - Ah ben moi, j'ai été complètement
12:11 suivi dans la déclaration que j'ai faite pour la police,
12:13 la police a dit "mais non, vous avez très bien fait,
12:15 voilà, vous nous l'avez remis,
12:17 il était en état, il avait tout son...
12:19 j'ai pas atteint son intégrité physique,
12:21 mais c'est vrai qu'à un moment donné,
12:23 oui, je me suis posé la question, savoir si
12:25 j'allais pas faire le tour de la maison, mais avant
12:27 le neutraliser.
12:29 Et le neutraliser, c'est pas en lui balançant
12:31 une petite tapette...
12:33 - C'est pas lui lancer un bouquet de fleurs ?
12:35 - Non, parce que les personnes, on sait pas ce qu'elle vient de faire chez vous,
12:37 et puis non, c'est anxiogène, c'est dangereux.
12:39 Donc voilà.
12:41 Mais après, je pense que pour le
12:43 jugement accusé de séquestration,
12:45 je pense que, bon, le juge
12:47 n'a jamais été cambriolé,
12:49 il a jamais été face à cette situation.
12:51 Alors encore une fois, je ne jette pas la pierre
12:53 ni à la justice, ni aux forces de l'ordre,
12:55 ni à personne, mais à un moment donné, il faut se mettre un peu à la place
12:57 d'une personne dans la société dans laquelle on vit,
12:59 qui rentre chez lui, qui se retrouve
13:01 face à des cambrioleurs.
13:03 Alors oui,
13:05 il y a la légitime défense,
13:07 il faut bien la connaître,
13:09 mais à un moment donné, quand on interpelle quelqu'un,
13:11 qu'on appelle la police, je pense que c'est plutôt ça,
13:13 on aurait pu faire autre chose.
13:15 - C'est sûr.
13:17 C'est sûr, mais comme vous dites,
13:19 en fait, le problème, c'est qu'il faut résoudre ça
13:21 dans la minute ou en tout cas dans l'heure,
13:23 et puis la police,
13:25 comme vous dites, on ne lui jette pas la pierre, mais elle ne peut pas être là
13:27 dans les deux minutes.
13:29 C'est un vrai, vrai, vrai problème, et vous le
13:31 posez très, très bien, parce que quand vous dites
13:33 "moi j'ai été
13:35 très frappé", vous parlez
13:37 effectivement, en fait,
13:39 est-ce que ce n'est pas d'abord
13:41 un côté mental ? Changer de mode
13:43 de vie, mais dans la mentalité, se dire
13:45 "ça ne veut pas dire qu'on va être
13:47 paranoïaque du matin au soir, mais on se dit
13:49 "attendez, on se prépare peut-être à
13:51 des choses qui peuvent être désagréables
13:53 et qui peuvent arriver". - Vous savez,
13:55 je me souviens, j'ai grandi dans les années
13:57 80, on ne portait pas la ceinture de
13:59 sécurité. On ne la mettait pas, mes parents,
14:01 moi j'étais à l'arrière de la voiture, j'étais libre,
14:03 mes parents ne portaient pas la ceinture de sécurité,
14:05 et puis il y a eu une campagne
14:07 où on nous a dit "il y a beaucoup de morts suite aux accidents
14:09 du fait de ne pas porter la ceinture de
14:11 sécurité". Alors au début,
14:13 quand on mettait la ceinture de sécurité,
14:15 effectivement, on pensait, quand on la mettait,
14:17 rien que le fait de la mettre, on pensait à l'accident.
14:19 Aujourd'hui, quand vous mettez la ceinture de sécurité,
14:21 c'est un acte réflexe, vous ne pensez pas
14:23 à l'accident que vous allez avoir.
14:25 Ce qu'on essaie de susciter, en fait, c'est que les gens
14:27 aient des actes réflexes,
14:29 prennent des précautions, sans trop
14:31 y penser. Et puis en même temps, quand on
14:33 prend un maximum de précautions, on se
14:35 prémunit un peu du danger. Donc
14:37 il faut s'y préparer
14:39 gentiment, à son rythme, on n'est pas
14:41 en train de forcer, de mettre les gens dans des boot camps
14:43 et de les forcer dans un camp GIGN
14:45 à en faire des grands guerriers. Non,
14:47 et chacun va faire en fonction
14:49 de sa capacité physique
14:51 et mentale aussi.
14:53 - Et mentale, c'est très important.
14:55 Alors, la question, vous en parlez un peu,
14:57 c'est un peu le fil rouge, quand même, dans tout ça.
14:59 Vous parlez d'autodéfense,
15:01 vous parlez de technique de lutte,
15:03 etc., enfin, tout ce qu'on connaît, le
15:05 straining, l'apprentissage du stress,
15:07 parce que, évidemment, le stress
15:09 est très fort dans ces cas-là, il l'est même
15:11 dans la vie quotidienne déjà, donc, encore
15:13 plus. Mais là, qu'est-ce que je
15:15 voudrais poser à Thau, c'est
15:17 ceci. Au fond,
15:19 il y a quand même un tabou
15:21 et peut-être justifié, vous savez,
15:23 en Amérique, seconde amendement,
15:25 tout le monde a le droit de porter des armes.
15:27 En France, interdit absolu,
15:29 en Europe, d'ailleurs, etc.
15:31 Moi, je ne prends pas partie,
15:33 j'entends les avocats, ils disent
15:35 "c'est pas possible, vous donnez des armes à tout le monde,
15:37 ça va être le carnage", d'autres disent
15:39 "attendez, on forme les jambes,
15:41 et dans certains cas, quand il s'agit
15:43 de quelqu'un qui vient dans l'intention
15:45 de vous égorger ou être,
15:47 est-ce que ce ne serait pas mal que vous
15:49 ayez, peut-être,
15:51 comme disent Laurent Auberton
15:53 ou d'autres, est-ce que vous n'aurez pas mal
15:55 que vous ayez des... bon, une moyenne de vous
15:57 défendre qui soit aussi des armes.
15:59 Qu'est-ce que vous en pensez ?
16:01 - Alors, moi, je trouve qu'il faut dépassionner un peu. En France,
16:03 on est toujours dans la grande émotion,
16:05 les discours vont dans des
16:07 extrêmes à l'autre, et en fait, on ne prend aucune
16:09 mesure parce que ça ne plaira ni à l'un,
16:11 ni à l'autre. - Donc on ne fait rien, oui.
16:13 - Voilà. Moi, ce que je souhaite,
16:15 c'est mettre un peu de bon sens
16:17 dedans. On a des
16:19 anciens forces spéciales
16:21 qui prennent la retraite, on a des gens
16:23 d'unité d'élite qui quittent, comme moi, à 40 ans,
16:25 et à qui on enlève
16:27 le prolongement
16:29 de mon bras, c'était une arme,
16:31 pendant 20 ans, j'étais armé, j'étais militaire.
16:33 Et en fait, on supprime
16:35 une capacité de réponse
16:37 civile
16:39 à un acte, un acte attentat.
16:41 Moi, je prends le métro,
16:43 je prends les transports, j'ai déjà été témoin
16:45 de vols, d'agressions.
16:47 - Et vous avez réagi ?
16:49 - Ah oui, à 100%.
16:51 - Vous réagissez à chaque fois ? - Je réagis à 100%.
16:53 Alors, soit je réagis seul,
16:55 parce que c'est très compliqué
16:57 d'associer les gens, parce qu'ils se posent tellement
16:59 de questions qu'en fait, le temps qu'ils aient
17:01 les réponses, l'action est déjà passée.
17:03 Donc c'est assez compliqué, ou sinon
17:05 on arrive quand même à trouver un certain nombre de personnes.
17:07 Et il y a eu Annecy,
17:09 il y a eu pareil des gens à Marseille
17:11 qui sont intervenus
17:13 sur des agressions, et ça, ça me rassure.
17:15 Donc il suffit d'un regard,
17:17 il suffit d'une petite organisation assez rapide
17:19 de se dire "bon, bah moi j'en suis, et toi aussi"
17:21 et on va agir. Et chacun agit
17:23 à sa manière. Certains vont
17:25 donner l'alerte, prendre le téléphone et appeler,
17:27 d'autres vont prendre le téléphone et filmer.
17:29 Bon, s'ils ont donné l'alerte avant, c'est mieux.
17:31 Mais voilà, chacun va
17:33 faire. En ce qui concerne
17:35 l'armement, avoir une arme, c'est une responsabilité.
17:37 Ça nécessite une capacité
17:39 physique pour la protéger,
17:41 pour ne pas se la faire voler.
17:43 Ça nécessite une capacité technique
17:45 qui ne s'acquiert pas comme ça, du jour au lendemain,
17:47 vous n'allez pas acheter une arme, et ça y est, vous êtes un grand tireur.
17:49 Parce qu'on va tirer en situation de stress.
17:51 Donc ça nécessite aussi un mental.
17:53 Et ça, tout le monde n'en est pas capable.
17:55 Par contre, je pense qu'il y a un gros
17:57 vivi en France de personnes qui pourraient
17:59 être armées, mais qui ne le sont pas.
18:01 - Tous les anciens ?
18:03 - Les anciens, et je dirais déjà
18:05 prioritairement
18:07 les anciens forces de l'ordre
18:09 ou militaires, forces spéciales.
18:11 - Oui, c'est très intéressant.
18:13 On va en parler encore,
18:15 on va continuer d'en parler avec Aton.
18:17 - Avec Aton et puis avec vous, bien sûr.
18:19 Au 0826 300 300,
18:21 vous êtes déjà nombreux à nous appeler au standard.
18:23 On continue de prendre vos appels, 0826 300 300.
18:25 A tout de suite.
18:27 Aton et Riva,
18:29 se préparent au pire aux éditions
18:31 Albain Michel et Manuel de Défense.
18:33 De Défense à la fois mentale,
18:35 à la fois physique.
18:37 Mais peut-être se préparer au pire,
18:39 Aton, c'est pour être meilleur.
18:41 - Complètement, oui.
18:43 C'est monter
18:45 en capacité, c'est monter le niveau,
18:47 monter le niveau physique, déjà c'est bon pour
18:49 la santé. Monter le
18:51 niveau psychique
18:53 par la gestion du stress, c'est aussi
18:55 positif et ça sert dans toute
18:57 situation. Stress au travail, etc.
18:59 Et puis,
19:01 techniquement, en faisant peut-être du sport,
19:03 des sports de combat, en faisant
19:05 du tir, en faisant tout un tas de choses,
19:07 des activités qui peuvent vous aider
19:09 à vous protéger.
19:11 - Oui, et puis je veux dire honnêtement,
19:13 ce n'est pas une activité
19:15 inintéressante. Vous avez beaucoup de loisirs,
19:17 on peut faire effectivement manger du
19:19 quinoa et faire des fleurs, mais on peut aussi
19:21 peut-être se préparer, c'est pas une mauvaise
19:23 chose. En tout cas, apprendre un certain...
19:25 Je voudrais parler, alors il y a
19:27 beaucoup de choses, on pourrait passer des heures,
19:29 mais sur le harcèlement, c'est intéressant, vous parlez
19:31 du harcèlement à l'école, et là aussi, Dieu sait.
19:33 Et là, si on a eu des exemples,
19:35 harcèlement au travail et autres,
19:37 et vous dites quoi ? Qu'est-ce qu'il faut faire
19:39 dans ces cas-là ?
19:41 Donnez-nous ici, enfin vous en parlez
19:43 dans votre livre, là auquel je renvoie et que je recommande,
19:45 mais le harcèlement,
19:47 est-ce que c'est quelque chose en fait, où
19:49 c'est toujours la faiblesse, si vous
19:51 cédez, on va continuer encore et plus,
19:53 et il faut opposer, en fait, c'est toujours là,
19:55 c'est au-delà de cette limite, vos tickets les plus valables.
19:57 - Oui, alors ce qu'il y a, c'est que c'est
19:59 assez compliqué, parce qu'en fait,
20:01 on réagit en fonction des
20:03 armes que l'on a,
20:05 soit l'humour peut être
20:07 une arme pour détourner justement
20:09 le harcèlement, et montrer qu'en fait,
20:11 ça ne nous atteint pas, et qu'on fait diversion.
20:13 Ça peut être sur le mental, un mental
20:15 fort, et puis on ne se
20:17 sent... On n'est
20:19 pas atteint, ou très peu. - Vous êtes
20:21 exemple de ça ? - Alors moi,
20:23 j'ai été harcelé quand j'étais
20:25 enfant, mon père s'en était
20:27 mêlé, il avait fait cesse dans un premier temps.
20:29 - Vous étiez à l'école, c'est vrai. - Quand j'étais, j'avais 7-8
20:31 ans. J'étais victime
20:33 du harcèlement,
20:35 donc mon père s'en était mêlé,
20:37 ça m'avait permis
20:39 d'éviter pendant quelques temps, et ensuite
20:41 c'est revenu, et c'est revenu
20:43 ensuite, c'est revenu au lycée, mais entre-temps,
20:45 j'avais trouvé mes
20:47 exemples, c'est Ternot Schwarzenegger,
20:49 Jean-Claude Van Damme, Sylvester Stallone,
20:51 et moi je m'étais dit, voilà, eux, ces gars-là,
20:53 physiquement sont forts, déjà quand ils
20:55 prennent un coup, ils le sentent beaucoup moins que quelqu'un
20:57 qui a un corps beaucoup plus faible,
20:59 qui est moins musclé, du moins, et puis
21:01 mentalement, c'était des
21:03 monstres.
21:05 C'était un mur,
21:07 ils fonçaient. - Et c'est là que vous êtes
21:09 venu apprendre les sports de combat ?
21:11 - Je me suis mis au sport de combat à fond,
21:13 je me suis endurci mentalement
21:15 en lecturant différents livres, et puis en
21:17 allant, en confrontant aussi,
21:19 alors confronté à la nature, on ne gagne jamais,
21:21 mais je faisais beaucoup avec mon père de la randonnée,
21:23 des choses un petit peu dures,
21:25 ce qui faisait que ça m'endurcit,
21:27 et je me suis retrouvé au lycée,
21:29 là où j'étais
21:31 victime encore de harcèlement,
21:33 sauf que ce que j'ai fait, là j'ai dit au professeur, j'ai dit, écoutez,
21:35 là les harceleurs, s'ils
21:37 continuent, je vais répondre, mais de
21:39 manière brutale, et je crains que
21:41 ça ne soit pas à votre convenance, ni à la convenance
21:43 du lycée, et je n'ai pas été écouté,
21:45 et on en est venu aux mains,
21:47 alors ça a été malheureux, parce que
21:49 je l'ai fait dans un réfectoire,
21:51 et ça a été, il y en a un élève qui a été
21:53 défenestré, ça a été très très loin, mais c'était
21:55 la colère qui parlait, je n'ai pas
21:57 fait preuve là pour le coup, d'usage de la force
21:59 raisonnée, là j'étais vraiment dans la colère,
22:01 et ça c'est dangereux,
22:03 c'est vraiment dangereux, donc,
22:05 mais par contre, ça a eu pour effet,
22:07 j'ai été respecté,
22:09 - Après on ne vous a plus touché, enfin on a plus essayé,
22:11 - J'étais une brute, mais j'ai préféré
22:13 cette position,
22:15 mais maintenant dans le livre, on dit vraiment,
22:17 ne réagissez pas à la violence,
22:19 par la violence, par l'excès,
22:21 mais essayez vraiment de
22:23 prendre du recul, et de vous faire aider.
22:25 - Non mais pardon, parlons très concrètement,
22:27 quelqu'un qui est dans la couvre, ou dans la rue,
22:29 qui arrive, quelqu'un,
22:31 et il reçoit une baffe,
22:33 une baffe, je ne dis pas qu'il se fait poignarder,
22:35 il fait quoi ? Il répond par l'humour,
22:37 il répond quoi ? Je ne donne pas d'exemple.
22:39 - Ça va dépendre, en fait, et là, dans le livre,
22:41 on explique que chacun doit se positionner
22:43 sur ses capacités physiques et mentales,
22:45 et en fin de compte, il faut se connaître,
22:47 et beaucoup de gens, en fait, ne se sont pas
22:49 projetés dans une situation,
22:51 une crise, si vous prenez une gifle,
22:53 que vous n'avez jamais pensé à la prendre,
22:55 et que vous n'avez jamais projeté intellectuellement,
22:57 dans cette situation, vous allez être
22:59 sidéré. Si vous vous imaginez,
23:01 vous dites, bon, bah tiens, là je vais sortir du studio,
23:03 et quelqu'un va me mettre une gifle
23:05 dans la rue, comment je vais réagir ?
23:07 Je vais l'observer, je vais regarder
23:09 comment il est physiquement, s'il ressemble à Tyson,
23:11 bon, peut-être que je vais repartir avec
23:13 ma colère sous le bras, et puis je vais voir un témoin,
23:15 et je vais dire, vous êtes témoin de ça ?
23:17 Ok, bon, on va appeler la police,
23:19 et on va essayer d'agir avec
23:21 de l'aide sur la police. Si maintenant,
23:23 c'est un inconscient,
23:25 si c'est un fou, par exemple,
23:27 est-ce que moi, à tonne, je lui mets une gifle ?
23:29 Peut-être pas non plus, mais je ne vais pas en rester là.
23:31 - Bien sûr.
23:33 En fait, il faut réagir à la situation,
23:35 il faut être conscient et être
23:37 prêt, presque, à la situation.
23:39 - Oui, en se projetant, en ne faisant pas
23:41 un déni, mais en se projetant dans des
23:43 situations difficiles, telles qu'aussi
23:45 les attentats. Moi, quand c'est arrivé
23:47 au Bataclan, je me suis dit, si j'avais été
23:49 à l'intérieur, qu'est-ce que
23:51 moi, avec mes capacités
23:53 physiques, mentales, techniques,
23:55 tout ce qu'on peut imaginer, mais avec le stress,
23:57 ce qui fait qu'on diminue nos capacités,
23:59 qu'est-ce que j'aurais fait ?
24:01 - Alors, moi, je vais vous donner un exemple,
24:03 j'ai interviewé, j'ai été l'un des rares,
24:05 le seul journaliste européen français à interviewer
24:07 Trump en 2016, pendant sa campagne.
24:09 Je vous parle de ça, parce que
24:11 c'est intéressant, et on s'est mis à parler du Bataclan.
24:13 Et c'était en 2016,
24:15 donc 6 mois après, ou enfin,
24:17 quelques mois après. Il m'a dit,
24:19 "Mais je ne comprends pas pour les Français, je ne comprends pas.
24:21 Vous avez 3 mecs qui arrivent, qui tirent
24:23 comme des lapins, qui font du tir au pigeon,
24:25 et vous ne répondez pas."
24:27 Et il me sort son revolver
24:29 en tiroir, il dit, "Mais moi,
24:31 j'aurais réagi, j'aurais tiré."
24:33 Mais c'est une vraie question.
24:35 Je veux dire, il y a eu pendant 4 heures,
24:37 c'est un commissaire de police qui a d'ailleurs été en plus,
24:39 mais pendant 4 heures, ou 3 heures,
24:41 il y a eu des gens qui ont tiré, 130
24:43 morts, et je ne sais pas combien de blessés,
24:45 et c'était tir au pigeon, c'était, voilà, terrible.
24:47 Qu'est-ce qu'on fait dans ça ?
24:49 - Alors, je vais vous dire une situation,
24:51 quelques mois auparavant,
24:53 on avait un groupe au GIGN,
24:55 un groupe de métal, qui a
24:57 joué au Bataclan. Et forcément,
24:59 on était en civil, et on mettait à aller les voir.
25:01 - C'est un groupe de métal du GIGN ?
25:03 - Du GIGN, oui. Ah oui, on a des
25:05 activités en dehors, donc voilà, il faut bien se...
25:07 Et en fait,
25:09 on était donc au Bataclan,
25:11 on était à peu près 80 personnes
25:13 armées. Si ça avait été
25:15 ce jour-là, effectivement, avoir une
25:17 puissance de feu pour répondre, ça aurait...
25:19 Je ne dis pas qu'il n'y aurait pas eu une mort,
25:21 il n'y aurait pas eu de blessés, mais au moins,
25:23 ça n'aurait pas été ça. Après, moi, j'avais fait
25:25 une conférence en février
25:27 2001, c'est-à-dire un mois,
25:29 un mois après les attentats
25:31 de Charlie Hebdo et de l'Hypercacher.
25:33 - Vous avez conférencé
25:35 à qui ? Dans quel cadre ? - C'était les
25:37 directeurs de spectacle, parce qu'ils devaient, en fait,
25:39 c'était sous le cadre de Vigipirate
25:41 Rouge et Carlotte, ils devaient donc
25:43 accueillir des services de sécurité pour fouiller
25:45 les sacs. Et les entreprises, en fait,
25:47 faisaient leur... présentaient
25:49 leur capacité.
25:51 - Vous avez fait un discours... Enfin, vous avez eu une conférence là-dessus ?
25:53 - Moi, j'ai présenté, on m'a demandé, en fait, de leur présenter
25:55 ce qu'était le terrorisme.
25:57 Et ce qu'ils risquaient
25:59 vraiment, et comment ça allait se passer.
26:01 Je leur ai décrit, très pourtrait, le Bataclan,
26:03 en fait, mais des mois avant. Ils m'ont
26:05 rionné, certains m'ont demandé
26:07 quelles mesures il fallait prendre, je leur ai donné...
26:09 - Ils ont ricané, en général.
26:11 - Alors déjà, ils m'ont dit
26:13 "Mais nous, on est du monde du spectacle,
26:15 on n'est pas des cibles." Mais je dis "Vous êtes des
26:17 mécréants. On est en démocratie,
26:19 on a voté pour un président
26:21 qui a une politique
26:23 de lutte contre le terrorisme à l'étranger
26:25 qui est extrêmement violente. On bombarde à l'étranger.
26:27 Et à un moment donné, il faut se sentir concerné.
26:29 - Bien sûr.
26:31 - Ils vous ont dit "Et alors ?"
26:33 - Certains sont partis.
26:35 - Et certains vous ont quand même demandé conseil
26:37 en disant "Qu'est-ce qu'on fait ?"
26:39 - Oui, je leur ai donné les conseils,
26:41 alors c'est gérer les flux, donc les foules,
26:43 il faut bien que les gens puissent fuir, parce que c'est
26:45 la priorité. Fuir !
26:47 Mais pour ça, il faut que les portes soient larges.
26:49 Une porte où quand on passe un par un
26:51 dans une porte, vous voyez ce que ça donne au Bataclan,
26:53 on l'a vu. Sur cette porte,
26:55 sur cette issue de secours, qui est
26:57 extrêmement étroite. Qu'est-ce que vous pensez
26:59 qui s'est passé dans le Bataclan pour les gens
27:01 qui étaient en queue ?
27:03 Ils se sont fait tirer dans le dos. Donc je leur ai dit
27:05 "Il faut ouvrir les flux." "Ah dieu, mais ça coûte de l'argent."
27:07 "C'est une question de choix."
27:09 "Là, je ne peux rien pour vous."
27:11 Après, pareil, on parlait de pièces de confinement.
27:13 Et dans les écoles, dans les établissements scolaires,
27:15 on peut en parler "Qu'est-ce qu'une pièce de confinement ?"
27:17 Alors c'est pas que pour les couteaux. Admettons que demain,
27:19 ça rentre avec des kalachnikovs.
27:21 Il faut une pièce de confinement. Et on le dit dans le livre.
27:23 Par balles, c'est quoi une balle de kalachnikov ?
27:25 On explique sa capacité
27:27 de pénétration dans un mur,
27:29 dans de la terre, dans une voiture.
27:31 Donc il faut s'intéresser
27:33 au sujet et se tourner vers les bonnes personnes.
27:35 - Ce qui est extraordinaire, c'est qu'après
27:37 tout ce qu'il y a eu, on fait comme si
27:39 tout ça, ça n'existait pas.
27:41 Vous avez raison, il y a des réponses.
27:43 Même des réponses architecturales, des réponses...
27:45 C'est quand même fou.
27:47 Alors, on a des
27:49 auditeurs, je pense, Estéban.
27:51 - Oui, on a Romain, qui nous appelle des Yvelines,
27:53 qui a composé le 0826-300-300.
27:55 Bonjour Romain. - Bonjour Romain.
27:57 - Bonjour messieurs, bonjour André, bonjour Atone.
27:59 Merci pour
28:01 ces informations. Et moi je voulais partager
28:03 un petit cas pratique, enfin deux en l'occurrence.
28:05 - Oui, merci. - J'ai été violé deux fois.
28:07 Et la dernière fois,
28:09 on m'a menacé avec une arme, en l'occurrence
28:11 un couteau. Et
28:13 comme on dit, jamais deux sans trois. Et maintenant
28:15 que j'ai une femme et un enfant, ma question
28:17 c'est comment je peux réagir
28:19 à une situation où on rentre armé chez moi ?
28:21 Est-ce que je peux répliquer
28:23 avec une arme à feu ?
28:25 Ou est-ce que je dois répliquer face à un couteau avec un couteau ?
28:27 C'est un peu toutes ces interrogations
28:29 et aujourd'hui beaucoup de gens se posent ces questions, je pense.
28:31 - C'est vrai. Atone ?
28:33 - Alors, déjà, quand la vie
28:35 est menacée pour défendre une télé,
28:37 un ordinateur, je pense qu'il faut
28:39 vraiment prendre un maximum de recul et se dire
28:41 est-ce que ça vaut le coup que je mette ma vie en danger
28:43 pour du matériel ? Alors,
28:45 on peut être très attaché à du matériel,
28:47 à des bijoux, mais ce qui
28:49 peut être intéressant quand on
28:51 se fait cambrioler, c'est d'avoir un dispositif
28:53 de caméras et des caméras qui peuvent fonctionner
28:55 où il y a des appareils
28:57 qui prennent des photos à chaque fois qu'une personne
28:59 passe devant, qui se mettent, c'est des outils
29:01 des chasseurs qui mettent ça dans la forêt.
29:03 Ça, ça peut être
29:05 mis en place. Une fois que quelqu'un rentre,
29:07 il y a une photo qui est prise. - Oui, mais pardon, Atone,
29:09 moi je connais aussi, il y a l'exemple de Romain,
29:11 il y a des gens qui sont venus, qui se sont fait tabasser
29:13 et plus que ça, parce que où est
29:15 le confort fort ? - Dans ma ville,
29:17 il y a des gens qui ont été ligotés.
29:19 - Ben voilà, qui ont été ligotés et plus,
29:21 c'est pas seulement la télé, vous dites "il ne faut pas mettre
29:23 votre vie en danger", mais les gens vont beaucoup plus loin.
29:25 Ils se tabassent. Alors qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ?
29:27 - Je pense sincèrement
29:29 si on n'est pas en capacité de répondre,
29:31 et on le sait très rapidement, il vaut
29:33 mieux laisser les gens
29:35 prendre ce qu'ils ont à prendre et derrière faire
29:37 confiance à la police, aux enquêtes.
29:39 J'ai un exemple, j'ai un ami, Guillaume Pley,
29:41 qui s'est fait "home-jacker", sa femme était
29:43 avec son enfant, ils se sont fait braquer
29:45 avec une arme et elles n'ont rien pu faire.
29:47 Elle a ouvert le coffre, il n'y avait pas grand-chose
29:49 dedans, ils ont pris ce qu'il y avait à prendre,
29:51 ils pensaient qu'il y avait beaucoup plus de riches, vous savez,
29:53 le fantasme de la notoriété, les gens sont très riches.
29:55 Bref, j'ai assisté
29:57 au jugement, ils ont pris cher.
29:59 Ils ont pris cher. - Il vaut mieux
30:01 ne pas risquer sa vie. - Il vaut mieux ne pas risquer sa vie.
30:03 Si maintenant, vous êtes dans le cadre de Légitime Défense,
30:05 vous ne pouvez pas fuir, votre vie est vraiment
30:07 menacée et vous sentez que la personne va
30:09 s'en prendre à vous et que vous avez
30:11 n'importe quoi entre les mains, ayez
30:13 cette volonté de faire mal.
30:15 - Ça serait que voilà, il y a une psychose qui s'installe
30:19 et aujourd'hui, les policiers
30:21 mettent 10 minutes à venir chez vous, donc
30:23 on se pose de plus en plus la question de pouvoir
30:25 répondre déjà à
30:27 une première agression. - Exactement,
30:29 mais il faut se préparer à ça,
30:31 c'est ce qu'on est fatigué de le dire,
30:33 mais de physiquement, mentalement,
30:35 vous avez eu déjà deux expériences
30:37 malheureuses, donc vous en tirez
30:39 quand même un certain nombre d'enseignements
30:41 et vous n'êtes pas, je pense, dans l'attente de dire
30:43 "bon ben maintenant, la police va mettre un certain
30:45 temps, qu'est-ce que moi, je peux faire
30:47 dans ces circonstances ?"
30:49 - Esteban, nous avons, je crois, beaucoup d'auditeurs.
30:51 - On va prendre Stéphane,
30:53 qui nous attend au stand-arm, on va marquer une courte pause
30:55 avant ça et je rebondis sur ce que vous avez dit à Thon,
30:57 c'est ce qui est arrivé à l'animateur Bruno Guillon
30:59 il y a quelques semaines. On l'embrasse
31:01 fort, Bruno Guillon. A tout de suite sur Sud Radio.
31:03 - Retour d'Hembert Coop dans tous ses états,
31:05 nous sommes ensemble jusqu'à 14h,
31:07 on est toujours avec à Thon qui est notre invité du jour
31:09 et on accueille Stéphane au 0826
31:11 300 300. Bonjour Stéphane.
31:13 - Bonjour Stéphane. - Bonjour André,
31:15 bonjour à tous, bonjour à votre invité.
31:17 Je voulais juste dire
31:19 quelques mots concernant, donc merci à votre
31:21 invité pour ses propos
31:23 et ses positions, je lui ai acheté son livre,
31:25 naturellement. Moi j'étais
31:27 harcelé au collège
31:29 quand j'étais gamin
31:31 et je me suis rapidement mis aux
31:33 armations et très rapidement
31:35 quand j'ai eu un grade supérieur à ce
31:37 celui
31:39 des personnes qui me harcelaient,
31:41 le problème a été réglé sans combat,
31:43 sans violence. Donc effectivement
31:45 se préparer, ça paye.
31:47 C'est ce que moi j'entends dans le propos
31:49 de votre invité. - Tout à fait.
31:51 - Et également
31:53 Machiavel disait, je crois que c'est dans le
31:55 ouvrage "Le Prince", qu'il vaut mieux
31:57 être craint, enfin,
31:59 il vaut mieux être aimé ou craint,
32:01 on préfère être aimé, mais il est
32:03 plus sûr d'être craint.
32:05 Donc effectivement, voilà.
32:07 Ensuite, moi je suis depuis peu,
32:09 j'habite depuis peu en zone
32:11 gendarmerie, et
32:13 donc je vivais en ville,
32:15 et donc au niveau
32:17 j'ai eu des problèmes de voisinage,
32:19 donc à chaque fois qu'il y a eu ce genre de
32:21 problème, je suis sorti
32:23 toujours avec une
32:25 arme blanche, ton
32:27 bras caché dans les vêtements,
32:29 ce genre de choses,
32:31 un bout de bois on va dire,
32:33 parce qu'effectivement, il y a toujours le risque
32:35 que ça dégénère, et il se trouve
32:37 que j'habite tout près de
32:39 là où Emmanuel Macron
32:41 a inauguré une nouvelle gendarmerie,
32:43 et on nous dit "nouvelle gendarmerie",
32:45 mais la vérité c'est qu'ils sont enfermés
32:47 deux autour. Donc en fait,
32:49 les gendarmes sont
32:51 un peu plus près par chance de chez
32:53 moi, donc 15aines de minutes,
32:55 mais bon,
32:57 quand tout dégénère, 15 minutes
32:59 c'est très long,
33:01 à supposer que les gendarmes puissent se déplacer.
33:03 - D'accord, merci.
33:05 En fait, c'est intéressant,
33:07 quand il y a une querelle de voisinage,
33:09 il sort avec son tonfa,
33:11 est-ce que
33:13 en général, est-ce que
33:15 sans...
33:17 si on s'attend
33:19 qu'il risque de dégénérer,
33:21 est-ce qu'il faut quand même se préparer
33:23 à avoir une arme, quelle que soit
33:25 l'arme, où effectivement il vaut mieux sans,
33:27 parce qu'on ne sait pas comment on va réagir,
33:29 à votre avis ? - C'est comme quand vous partez
33:31 en vacances, vous faites votre valise, vous faites en sorte
33:33 de rien oublier.
33:35 Ce serait dommage d'aller à la plage,
33:37 et d'oublier son maillot de bain. Ce serait dommage
33:39 de se retrouver chez le voisin
33:41 qui va vous ouvrir sa porte,
33:43 mais pour se débarrasser de vous, parce qu'à un moment donné
33:45 il en a marre, il a vraiment une
33:47 haine contre vous. Bon, ce serait dommage
33:49 de rien avoir entre les mains. Après,
33:51 attention, il faut quand même prendre du recul
33:53 et avoir de la lucidité, et se
33:55 préparer, comme disait
33:57 la personne au téléphone,
33:59 Stéphane a pratiqué les arts
34:01 martiaux, est-ce que ça a pour effet
34:03 de se préparer ? Alors, soit
34:05 en se préparant mentalement,
34:07 on n'est pas obligé d'être un champion dans les arts martiaux,
34:09 mais ça donne de l'assurance.
34:11 Ça donne de l'assurance, ça permet de prendre
34:13 du recul, et quand on a du recul, vous savez,
34:15 vous êtes beaucoup plus serein.
34:17 Un harceleur, une personne
34:19 qui va vous agresser,
34:21 elle a ce truc un peu animal
34:23 d'aller vers la personne la plus faible. - Ils le
34:25 sentent. - Ils le sentent. Si vous êtes
34:27 préparé, vous êtes dans le métro, déjà vous avez
34:29 pas le nez sur votre téléphone, mais vous regardez les gens,
34:31 vous avez moins de chances de vous faire agresser.
34:33 Ceux qui font des vols
34:35 à la tire vont s'en prendre plus facilement
34:37 aux gens qui sont focalisés sur leur
34:39 téléphone, vous êtes une femme, vous êtes de petit
34:41 gabarit, vous êtes une cible facile.
34:43 J'avais une prof de français comme ça
34:45 qui était pas très grande,
34:47 pas très menu, mais elle avait l'œil
34:49 partout. Elle regardait tous les
34:51 élèves droit dans les yeux. Je peux vous assurer
34:53 qu'on a passé une année
34:55 tranquille. - Ah ouais.
34:57 Elle vous regardait dans les yeux
34:59 et n'avait pas peur. - Il y avait une détermination,
35:01 c'est-à-dire qu'elle était pas forte physiquement,
35:03 mais elle était sûre d'elle,
35:05 sûre d'elle, de ne pas se faire attaquer.
35:07 Parce qu'elle avait très certainement les moyens,
35:09 et comme on ne les connaissait pas, ses moyens
35:11 de riposte, on avait vraiment pas envie
35:13 de la titiller.
35:15 - Nous avons France qui nous appelle
35:17 depuis tout le long dans le Var. Bonjour France.
35:19 - Bonjour France. - Oui, bonjour messieurs.
35:21 À Athône, je voulais justement toujours
35:23 dans cet esprit de défense,
35:25 surtout pour les femmes,
35:27 vous aviez montré sur une vidéo le
35:29 Self-Defender Tool, seulement
35:31 cet article que je voulais
35:33 est en rupture de stock depuis plusieurs
35:35 mois en Californie.
35:37 Est-il possible, alors première question,
35:39 avons-nous le droit de le posséder en France ?
35:41 Deuxième question, où pouvons-nous
35:43 nous le procurer ? J'ai déjà été
35:45 agressée, je sais me défendre, mais
35:47 j'ai 73 ans, aujourd'hui je n'aurai plus
35:49 la même force, surtout si...
35:51 Et cet outil peut être dissuasif
35:53 aussi, et il ne tue pas,
35:55 mais il fait très mal,
35:57 comme le cube au thane.
35:59 - Alors, question précise. - Merci.
36:01 - Question très précise, ben écoutez, merci, alors moi c'est vrai que je suis
36:03 allé, je suis allé beaucoup aux Etats-Unis
36:05 et c'est vrai qu'ils ont une vision qui est complètement
36:07 différente de la nôtre, et j'ai un ami qui a
36:09 développé un outil, qui s'appelle le
36:11 self-defender, le survival tool, qui est
36:13 en fait un outil pour couper les
36:15 ceintures de sécurité et pour briser les vitres.
36:17 Mais, moi quand il m'a mis entre les mains,
36:19 j'y voyais une autre utilité, c'est-à-dire vraiment
36:21 quelque chose pour la self-défense,
36:23 pour faire des frappes, mais qui ne tuent pas, qui ne sont pas
36:25 létales, mais ça fait mal. Alors
36:27 ce... - Vous connaissez cet instrument
36:29 dont on parle ? - Oui, oui, oui, j'ai essayé en fait
36:31 de le faire vendre en France, et c'est extrêmement
36:33 compliqué parce qu'en fait...
36:35 - Pourquoi ? - Ben, les gens en fait
36:37 répondent tout de suite, "Ah mais moi
36:39 je ne vais pas prendre ça parce que si je me fais...
36:41 si je suis contrôlé avec, j'ai peur
36:43 d'être embêté." Donc les gens en fait ont peur
36:45 d'avoir quelque chose pour se défendre parce qu'ils ont
36:47 peur de la loi, de la justice. - Mais est-ce que c'est permis
36:49 en France ou pas, à votre connaissance ? - Alors, cet
36:51 outil n'est pas catégorisé, donc
36:53 il n'est pas interdit. Après, moi je
36:55 recommande, moi j'en ai un dans la voiture,
36:57 si je l'avais sur moi, je vous l'aurais montré,
36:59 mais j'en ai un dans la voiture, et
37:01 effectivement, c'est un très bel outil,
37:03 mais il y en a plusieurs, il existe plusieurs choses,
37:05 la bombe lacrymogène c'est pareil, mais il faut connaître
37:07 la loi, il faut... mais ensuite
37:09 à un moment donné, il faut s'y assumer.
37:11 Disons que la loi n'est pas morale.
37:13 - Bah oui, bien sûr. - La loi n'est pas morale, donc
37:15 quand... - Le droit n'est pas moral. - Voilà, quand la
37:17 moralité justifiera de votre
37:19 réaction, la justice ne la
37:21 justifiera pas. - C'est clair. - En ce qui me
37:23 concerne, j'assume, je préfère...
37:25 - Non mais c'est intéressant de savoir
37:27 que ce n'est pas illégal d'avoir
37:29 un instrument. - Non, d'avoir
37:31 quelque chose, oui oui. - Et puis, et puis ce que dit madame,
37:33 moi je trouve ça... j'ai 73 ans, j'ai
37:35 envie de me défendre, vous voyez là.
37:37 - Je vais aller plus loin. Vous savez,
37:39 il y a des gens, ils ont le fusil du grand-père,
37:41 qui se passe, mais ce fusil n'est pas
37:43 forcément déclaré.
37:45 Vous n'avez pas le droit de l'avoir chez vous. Vous avez
37:47 un contrôle, vous êtes embêté, c'est sûr.
37:49 Bon déjà, avant que les gendarmes viennent chez vous pour ce fusil,
37:51 il faut qu'ils aient la... - Sauf que, pardon,
37:53 je vous interromps à tonnes, vous savez
37:55 le gouvernement a demandé il y a un an, un an et demi
37:57 de ramasser
37:59 toutes les armes, y compris celles du grand-père.
38:01 - Oui, dans la même période, on a
38:03 félicité les ukrainiens qui prenaient les fusils
38:05 du grand-père pour défendre le pays.
38:07 Vous voyez un peu le... - Les contradictions.
38:09 - Les contradictions, mais si vous
38:11 utilisez une arme qui n'est pas déclarée,
38:13 que vous l'avez, le fusil du grand-père, certains l'ont
38:15 comme ça, avec quelques cartouches, au cas où,
38:17 vous savez, ça se transmet. Si vous êtes
38:19 dans le cadre de la légitime défense, et ça
38:21 on l'explique bien dedans,
38:23 vous ne serez pas poursuivi par rapport
38:25 à ça. Voilà. - Bon à savoir.
38:27 - On a Jean-Claude qui nous appelle depuis
38:29 l'essence. Bonjour Jean-Claude. - Bonjour Jean-Claude.
38:31 - Bonjour. - Bonjour, monsieur de radio.
38:33 Bonjour, monsieur Bercoff, et bonjour à vos invités.
38:35 Très intéressant. Ah, super
38:37 intéressant. Déjà, félicitations à votre
38:39 auteur, parce que je trouve que son cursus,
38:41 bah, si on n'avait pas ce genre de
38:43 personne, je pense que
38:45 ça serait très, très difficile
38:47 dans certaines circonstances. Moi, la question que
38:49 je voulais poser à vos... - Oui, allez-y.
38:51 - En limaire, vos écrivains, moi,
38:53 j'ai 69 ans. Enfin, j'ai 69 ans.
38:55 Je suis
38:57 pas né, quand même, de la dernière semaine.
38:59 Moi, je voulais poser la question
39:01 à vos invités. - Allez-y.
39:03 - On a quand même deux ministres.
39:05 Deux ministres importants, quand même, en France.
39:07 Le ministre de l'Intérieur
39:09 et le ministre de la Justice, garde des sceaux.
39:11 Quand vous avez un ministre de l'Intérieur
39:13 qui nous dit à nous, citoyens...
39:15 Effectivement, citoyens, on n'est pas là
39:17 pour faire la justice, on n'est pas là pour faire la police.
39:19 Mais qui nous dit,
39:21 pas de problème, la police
39:23 est radigue, et on a effectivement
39:25 évité plein de choses. Tant mieux.
39:27 J'ai envie de dire tant mieux.
39:29 Et puis le ministre de la Justice qui nous explique,
39:31 parce que ça, c'est quand même fort de café,
39:33 mais il n'y a pas d'insécurité en France,
39:35 messieurs. - Il y a un sentiment d'insécurité.
39:37 - Voilà, c'est nous qui fantasmons,
39:39 il y a un sentiment d'insécurité.
39:41 Alors, messieurs, excusez-moi,
39:43 est-ce que vous ne croyez pas qu'au niveau de l'exécutif,
39:45 il faudrait déjà prendre un petit peu ses responsabilités
39:47 avant de nous dire,
39:49 commencer à vous entraîner ? Il faudrait peut-être dire
39:51 qu'on n'est pas dans un pays très sécuritaire.
39:53 Voilà.
39:55 - Athon ? - Alors, moi, vous savez,
39:57 je ne m'énerve plus devant la télé.
39:59 J'ai arrêté, je me fais des ulcères,
40:01 je mets ça un peu de côté,
40:03 parce que je ne peux pas agir,
40:05 si ce n'est sur les élections, et encore,
40:07 il faut trouver le bon, et c'est un peu compliqué.
40:09 Pareil, les ministres
40:11 se succèdent,
40:13 et on a toujours les mêmes réponses.
40:15 Donc, moi, personnellement,
40:17 je me responsabilise moi-même,
40:19 et je me dis à ma hauteur, avec mes capacités,
40:21 qu'est-ce que je suis en mesure de faire, et qu'est-ce que je suis en mesure
40:23 d'apporter ? Donc, ce livre,
40:25 ce n'est pas un constat, ce n'est pas
40:27 qu'est-ce que les politiques peuvent faire. On ne donne pas
40:29 de conseils aux politiques, parce que moi, j'ai pas fait
40:31 les études pour être politicien. On fait
40:33 juste preuve de bon sens.
40:35 Et on dit à chacun, ben voilà,
40:37 vous ne serez pas,
40:39 on ne portera pas secours dans
40:41 la minute, dans les
40:43 dix minutes, peut-être, donc,
40:45 qu'est-ce que vous, à votre niveau, vous pouvez faire ?
40:47 Et c'est vrai qu'il faut se lever le nez
40:49 un peu du portable, puis refaire des relations
40:51 sociales. Le voisin, alors, on peut être
40:53 fâché avec son voisin, mais on peut aussi être en accord
40:55 avec son voisin. Et puis surveiller la maison
40:57 de son voyant, et quand on part, c'est lui qui le fait.
40:59 Et c'est ça, en fait, il faut rétablir un peu
41:01 un vrai dialogue social, une vraie action.
41:03 - En fait, ce que vous dites, Athon,
41:05 je crois que c'est très important,
41:07 chacun doit se responsabiliser,
41:09 déjà, aide-toi, et peut-être les autres
41:11 t'aideront, mais aide-toi. - Exactement.
41:13 - Merci.
41:15 - Merci beaucoup, Athon, d'avoir été avec nous. On rappelle,
41:17 ce livre, "Se préparer au pire",
41:19 sortie chez Albin Michel. Merci à tous.

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