Anne Fulda reçoit Agnès Martin-Lugand pour son livre «L'Homme des Mille Détours» dans #HDLivres
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00:00 - Bienvenue à l'heure des livres, Agnès Martin-Lugand.
00:02 - Bonjour.
00:03 - Alors on vous connaît, on vous connaît depuis une petite dizaine d'années,
00:06 tout le monde se souvient de ce succès phénoménal
00:10 d'un livre qui est d'abord paru en auto-édition sur Amazon
00:15 et qui s'appelait "Les gens heureux lisent et boivent du café".
00:17 Depuis, vous avez écrit dix romans qui sont tous des succès phénoménaux.
00:23 Et votre dernier s'appelle "L'homme aux mille détours"
00:27 et il est paru chez Michel Laffont.
00:29 Il est notamment question d'amour, d'amour toujours,
00:35 un peu sous toutes les formes d'ailleurs,
00:36 pas seulement entre un homme et une femme.
00:39 Mais avant tout, puisque cela fait finalement dix ans
00:41 que votre livre totem, de certaine façon,
00:45 qui a tout déclenché est sorti.
00:49 Est-ce que ça a vraiment changé votre vie, ce livre ?
00:52 - Oui, c'est indéniable.
00:55 Tout ce qui s'est passé dans ma vie depuis la sortie des "Gens heureux",
00:58 "Les gens heureux lisent et boivent du café",
01:01 c'est pouvoir travailler mon écriture d'année en année,
01:05 rencontrer les lecteurs, vivre aussi de ma passion de l'écriture
01:10 et de voir au fur et à mesure du temps aussi
01:14 cette fameuse écriture qui évolue.
01:16 Voilà, des censures qui se lèvent aussi.
01:19 Plus les années passent, plus je me connais aussi en tant qu'auteur.
01:23 Et que ce soit d'un point de vue littéraire,
01:28 oui, ma vie a changé en plus de dix ans.
01:31 - Alors vous êtes psychologue de formation.
01:34 Est-ce que, enfin on a l'impression, obligatoirement,
01:36 ça joue dans l'écriture d'un roman,
01:38 puisque vous parlez de la chair des personnages,
01:41 de ce qui est le meu, de ce qui est à l'intérieur.
01:44 Vous en avez conscience de ça, de ce fil direct, finalement, un peu ?
01:48 - Oui, oui, complètement. Et puis, enfin, je ne peux pas me refaire.
01:50 Ce qui m'a toujours passionnée, c'est l'intériorité, le psychisme,
01:54 les mécanismes de défense qui se mettent en place
01:57 chez les êtres humains.
01:58 Et finalement, c'est ce que je raconte à travers mes romans
02:00 et dans toutes mes thématiques,
02:02 mon bagage de psychologue clinicienne
02:05 et toutes les lectures autour de la psychanalyse
02:07 que je fais encore aujourd'hui et cet intérêt que j'ai.
02:10 Forcément, ça transparaît dans mon écriture
02:12 et c'est avec ça que je veux écrire.
02:14 - Alors donc, dans votre dernier livre,
02:16 il est "Questions d'amour", ce que je disais,
02:17 d'amitié, de famille, d'enfants aussi, qu'on a eu ou pas, d'ailleurs.
02:21 Cela commence par la rencontre de deux hommes
02:25 qui vont devenir amis, Gary et Yvan.
02:28 Ils sont apparemment solitaires.
02:30 Ils ont chacun leur cicatrice, plus ou moins en fruit.
02:34 Et puis, ça l'intrigue, ce nous, lorsque l'un des deux
02:38 demande à l'autre d'aller retrouver celle qu'il a laissée tomber
02:41 il y a des années et qui tient un bar qu'ils appellent l'Odyssée.
02:47 - Tout à fait. C'est vraiment le point de départ du roman
02:51 quand Gary se trouve missionné comme ça pour aller
02:54 prendre des nouvelles de cette femme, Érin,
02:57 abandonnée par Yvan sept ans plus tôt.
03:00 Et en même temps, Gary, il est quand même très, très mal à l'aise
03:04 par rapport à cette mission.
03:05 Le hasard va l'amener jusque dans la ville où se situe l'Odyssée
03:09 à Saint-Malo, pour être précise.
03:12 Et lui, Gary, a tout un cheminement à faire par rapport à sa vie
03:16 parce que du haut de ses 45 ans, il se rend compte qu'il a beaucoup gâché
03:20 en étant nomade et en passant d'un endroit du monde
03:24 à un autre endroit du monde de par son métier de scaphandrier.
03:27 Mais Gary est un homme profondément blessé parce qu'il ne peut pas avoir d'enfant.
03:32 Alors que le rêve de sa vie, c'était de fonder une famille.
03:35 - Alors, il y a ces enfants aussi que l'on retrouve, qui sont ceux d'Érin.
03:43 Ce nom de l'Odyssée, pour le bar, n'est pas un hasard, je l'imagine non plus.
03:48 Vous le dites.
03:50 Comme tout n'est pas un hasard, j'imagine en toile de fond, ce décor de la mer.
03:53 Ça commence au milieu de l'océan Indien.
03:56 - Oui. - Ensuite, on se retrouve à Saint-Malo.
03:59 C'est important, les décors, vous les choisissez comment ?
04:04 Ou ça se fait comme ça au fil de la plume ?
04:06 Il se trouve au fil de la plume ?
04:07 - Alors, j'ai toujours besoin de connaître les lieux pour pouvoir les écrire.
04:12 J'ai besoin d'avoir vécu des sensations,
04:14 vraiment des choses sensorielles autour des odeurs, des couleurs, des sons,
04:19 pour pouvoir décrire un lieu.
04:21 Et l'importance de la mer dans "L'Homme des mille détours"
04:26 est tout de suite apparue, déjà, de part le métier de garie, de scaphandrier.
04:30 Et voilà, la mer et tout ce qu'il y a autour de l'eau, c'est le voyage.
04:35 En même temps, quand on est sous l'eau, on se retire de l'humanité.
04:38 Ça permet de taire ses blessures.
04:40 Et en même temps, le climat autour de l'eau, qui peut être rude et doux à la fois,
04:45 c'est aussi ce qui se passe dans la vie d'Erine au moment où le lecteur la rencontre.
04:49 - Alors, il y a aussi cette idée, mais on n'a plus le temps d'en parler,
04:52 d'une deuxième chance possible, d'un rebond, d'un tournant dans une vie.
04:57 En tout cas, je vous conseille de lire "L'Homme des mille détours".
05:01 C'est donc paru chez Michel Laffont.
05:04 Merci Agnès Martin-Lugand. - Merci à vous.
05:07 [Musique]
05:11 [SILENCE]