• il y a 8 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 entre 9h et 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:08 Au HAD, il y a Alomi, Ophère Calderon, Orion, Hernández, Radou.
00:00:14 Ils sont les trois otages français enlevés le 7 octobre, enlevés par les barbares du Hamas il y a 200 jours.
00:00:22 Personne ne peut imaginer leur supplice. Y penser ne serait-ce qu'une seconde est effroyable.
00:00:29 Nous sommes là, assis autour de cette table et quelque part à plusieurs milliers de kilomètres, des hommes et des femmes sont retenus en enfer.
00:00:38 Personne ne sait s'ils sont en vie et je me demande si la mort n'est pas une délivrance quand la souffrance est à ce point insupportable.
00:00:47 Combien sont-ils aujourd'hui ces otages du Hamas, perdus dans les tunnels de Gaza, comment ne pas penser à leur famille,
00:00:54 à ses mères, à ses pères, à ses frères, à ses sœurs qui attendent dans l'angoisse et qui espèrent comme on espère quand on ne peut pas se résoudre à la réalité.
00:01:06 Il n'y a hélas pas grand chose à dire. Les croyants prieront un Dieu en regrettant son silence.
00:01:13 Où était Dieu à Auschwitz ? Où était Dieu le 7 octobre ?
00:01:17 Les autres penseront aujourd'hui comme hier Aouad a offert à Orion, à leurs proches, à leurs amis, pour qui la vie ne sera jamais plus comme avant.
00:01:28 Il est 9h, chanel oust.
00:01:44 Bonjour Pascal, bonjour à tous. Kenji Girac sera auditionné par les enquêteurs dans la journée.
00:01:49 Une enquête pour tentative d'homicide volontaire a été ouverte. Le chanteur va mieux.
00:01:54 Il a été opéré hier près de Bordeaux après une blessure par balle au niveau du thorax.
00:01:58 Il s'agit d'un tir accidentel selon les premières déclarations de Kenji qu'il aurait lui-même provoqué.
00:02:04 Une version qui reste à confirmer, l'arme utilisée est toujours en cours d'analyse.
00:02:08 Un homme qui a menacé de mort l'ancien proviseur du lycée, Maurice Ravel, va comparaître aujourd'hui.
00:02:14 Il a 26 ans, il se dit titulaire d'un BTS et d'un DUT. On peut donc imaginer qu'il avait pleinement conscience de la portée de ses actes.
00:02:22 Il avait publié un message menaçant après l'altercation entre le chef d'établissement et une élève qui refusait d'enlever son voile islamique dans la cité scolaire parisienne.
00:02:31 Le professeur Kevin Bossuet réclame plus de fermeté en cas d'attente à la laïcité.
00:02:36 Certes il y a des actes, mais on attend véritablement des actes forts.
00:02:40 Par exemple, chaque atteinte à la laïcité doit déboucher sur une saisine obligatoire du conseil de discipline.
00:02:48 C'est ça la fermeté. A chaque fois qu'on s'en prend à un agent de l'éducation nationale, il doit y avoir une sanction qui soit ferme.
00:02:55 C'est pour ça que j'attends beaucoup de ce procès et j'espère que la justice va donner une sanction à la hauteur du préjudice subi.
00:03:05 C'est officiel, le Royaume-Uni va pouvoir expulser des migrants illégaux vers le Rwanda.
00:03:10 Après deux ans de débat, le Parlement britannique a finalement approuvé cette nuit le projet de loi controversée.
00:03:16 Les premières expulsions devraient avoir lieu au mois de juillet prochain selon le Premier ministre britannique Rishi Sunak.
00:03:22 Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:03:24 Merci beaucoup Shana. Régine est avec nous aujourd'hui et vous la connaissez.
00:03:30 Vous étiez en Israël il y a quelques jours. Merci d'être avec nous.
00:03:34 Charlotte Dornelage, Joseph Macescaron, Vincent Herouet, Joachim Lefloquimat, Gautier Lebret sera là également tout à l'heure et Fabien Lequeuvre bien sûr.
00:03:44 L'actualité est dramatique, nous le savons.
00:03:47 Néanmoins ce matin, je voulais que nous parlions de Céline Dion, parce que cette actualité est tellement mortifère que Céline Dion est de retour dans Vogue.
00:03:57 Vous allez voir d'ailleurs les images d'elle. Elle a posé ce grand retour de Céline Dion.
00:04:03 Elle se dévoile à Vogue France. "Je suis très fier qu'à 55 ans on me demande de révéler ma beauté", dit-elle.
00:04:09 Et puis elle parle parce qu'on imagine qu'elle puisse remonter sur scène.
00:04:13 "Je n'ai pas combattu la mélodie, elle est toujours en moi et pour toujours. On va trouver, je l'espère, un miracle, un moyen de la guérir avec les recherches scientifiques.
00:04:21 Mais je dois apprendre à vivre avec. C'est difficile.
00:04:25 Je travaille très fort et demain sera encore plus difficile. Demain est un autre jour.
00:04:30 Mais il y a une chose qui ne s'arrêtera jamais, c'est de vouloir. C'est la passion, c'est le rêve, c'est la détermination.
00:04:35 J'ai choisi de travailler de tout mon corps et de toute mon âme, de la tête aux pieds, avec une équipe médicale.
00:04:40 Je vais être la meilleure de moi-même. Mon but est de revoir la Tour Eiffel", fait bien Lequeuvre.
00:04:45 Est-ce que nous allons la revoir chantée ?
00:04:49 Chantée peut-être pas tout de suite.
00:04:51 Ah bon ?
00:04:52 Non, je ne crois pas. Elle l'a d'ailleurs annoncé il y a une quinzaine, trois semaines à peu près.
00:04:57 Mais on va voir ses robes en France parce qu'elle prépare une exposition, de dont personne ne parle encore aujourd'hui.
00:05:02 Elle prépare une expo en France et elle sera présente pour l'inauguration sur toutes ses robes, célèbres d'ailleurs de sa carrière.
00:05:10 C'est-à-dire qu'elle va reprendre toute sa garde-robe, elle va les exposer, comme avait fait d'ailleurs une fois Sylvie Vartan au Musée Galliera,
00:05:16 comme a fait Dalida aussi, son frère avait organisé ça. Et ça déplace toujours beaucoup de visiteurs.
00:05:20 Et je pense que c'est une manière de faire patienter quelque part, et vous l'avez dit très justement, un public,
00:05:25 qui s'impatiente aussi de revoir évidemment Céline Dion et ses nombreux refrains populaires.
00:05:31 Mais vous pensez qu'elle va revenir un jour ou pas ?
00:05:33 Oui, je pense qu'elle va revenir. D'abord, son métier, c'est sa vie.
00:05:37 Oui, mais bon, si elle ne peut pas...
00:05:39 Depuis toute petite, elle chante. Elle ne va pas s'arrêter.
00:05:41 Oui, ça, ça ne m'a pas échappé. Mais cette maladie qu'elle a...
00:05:45 La difficulté de sa maladie, c'est qu'il n'y a pas de traitement. Ça, on le sait. Il n'y a pas de traitement possible.
00:05:48 Mais je pense qu'ils vont trouver quand même quelque chose d'ici les deux ans qui viennent. C'est évident.
00:05:54 Parce qu'elle a ce qu'on appelle des spasmes musculaires qui sont très compliqués
00:05:57 et qui peuvent se mettre aussi sur les cordes vocales.
00:05:59 Et c'est à ce niveau-là où elle a peur. Elle a peur d'annoncer un spectacle et puis qu'elle ait peut-être un malaise en scène.
00:06:05 Je crois qu'on va revoir ces dernières interventions. C'était sur Instagram, la dernière.
00:06:10 Et Marine Lençon nous la propose à l'instant.
00:06:12 Malheureusement, ces spasmes affectent ma vie de tous les jours.
00:06:17 À plusieurs niveaux.
00:06:19 J'ai parfois beaucoup de difficultés à marcher.
00:06:26 Et je ne peux pas toujours utiliser mes cordes vocales pour chanter comme je le souhaiterais.
00:06:33 Ça m'attriste énormément de voir vous dire aujourd'hui
00:06:45 que je ne serais pas prête à recommencer ma tournée en Europe en février.
00:06:50 J'aime écouter une excellente équipe de médecins qui me traite pour que j'aille mieux.
00:07:03 Et ce sont mes enfants qui me donnent le courage et l'espoir de continuer.
00:07:14 Je ne peux pas me calmer.
00:07:16 Je ne peux pas me calmer.
00:07:18 Évidemment, elle est toujours au bord de l'émotion.
00:07:25 Pascal, c'était en décembre 2022 lorsqu'elle a annoncé au monde entier
00:07:30 qu'elle ne pourrait pas commencer sa tournée en février 2023.
00:07:33 Elle a d'ailleurs annulé les concerts qui étaient prévus à l'Arena à Paris en septembre-octobre.
00:07:37 C'est toujours triste pour un artiste quand il annonce un report.
00:07:43 Pour le moment, on peut parler encore de report.
00:07:46 Cette interview, ce n'est que dans Vogue France.
00:07:49 Il n'y a pas un autre média dans le monde où elle a accordé cette interview.
00:07:52 Absolument.
00:07:53 C'est un événement.
00:07:54 Oui, c'est un événement.
00:07:55 Elle est très attachée à la France.
00:07:57 C'est un pays qui l'a couronné depuis l'âge de 14 ans.
00:08:00 La première intervention, la première chanson, c'est sur le plateau de Michel Drucker.
00:08:05 Voilà.
00:08:06 D'amour et d'amitié.
00:08:07 Absolument.
00:08:08 Il est si près de moi.
00:08:10 La France est un pays de cœur pour elle.
00:08:14 Tout a commencé ici, en partie.
00:08:16 Vous l'avez vu sur scène, j'imagine ?
00:08:18 Oui, je l'ai vu à Bercy, à l'Olympia, en première partie de Patrick Sébastien.
00:08:21 Je ne sais pas si les autres vous l'avez vu.
00:08:24 Céline Dion, si vous n'avez pas pris l'avion pour aller à Las Vegas un jour,
00:08:29 M. Vincent Herouette, pour aller l'écouter ?
00:08:31 J'ai un filleul à Las Vegas, donc je vais le voir.
00:08:34 Je l'ai vu aussi à Vegas.
00:08:37 C'est impressionnant.
00:08:39 Vous n'êtes pas fan de Céline Dion ?
00:08:42 Oui.
00:08:43 Sa dénité, son épreuve, imposent une forme de respect, non ?
00:08:48 Non, mais la voix est exceptionnelle.
00:08:49 C'est une voix exceptionnelle, sincèrement.
00:08:51 Quand on va la voir souvent en coulisses, on vient là.
00:08:53 On va la voir avant le show.
00:08:55 Parce qu'elle chauffe sa voix avec les invités quand elle en parle.
00:08:57 Et après, quand elle a terminé son spectacle, elle met sa collerette,
00:09:00 elle repart à l'hôtel tout de suite.
00:09:02 Merci beaucoup Fabien.
00:09:03 Il n'y a que un mot de Kenji Jira qui n'a pas grand-chose à dire.
00:09:07 Il reste un feuilleton.
00:09:08 Il y en a bien pour moi.
00:09:09 Si j'ose dire.
00:09:10 Oui, mais moi ce que je n'aime pas, c'est ergoter sur des informations qu'on n'a pas.
00:09:15 Donc ça m'agace.
00:09:16 Personne n'a d'info.
00:09:17 Voilà, on peut en parler pendant des heures.
00:09:20 C'est vrai que les témoignages surprennent.
00:09:22 Bon, chacun se répand de sa petite phrase et c'est très surprenant, évidemment.
00:09:26 Pour le moment, les faits divers ne sont pas encore dans une catégorie certaine.
00:09:30 On ne sait pas.
00:09:31 Enfin, la seule chose qui est formidable, c'est qu'il est hors de danger.
00:09:35 L'opération Irak-Rabbi, ça c'est un bonheur.
00:09:37 C'est l'essentiel.
00:09:38 Il a été sauvé.
00:09:39 Bon, merci beaucoup Fabien de cet éclairage.
00:09:43 Et c'est vrai que cette actualité aujourd'hui, ça fait 200 jours, 200 jours que le 7 octobre a eu lieu.
00:09:49 Régine Delfour, on vous a eu régulièrement en Israël, bien évidemment.
00:09:53 On peut revoir ces trois otages au Rion, au Feur, au Had.
00:09:59 Et il se trouve que vous avez rencontré Hadass Kalderon et Hadass Kalderon est l'ex-femme au Feur Kalderon, l'ex-femme.
00:10:11 Et c'est la mère également des deux enfants qui ont été relâchés par le Hamas.
00:10:18 Alors, vous l'avez rencontré.
00:10:20 On va écouter son témoignage et vous allez pouvoir témoigner, si j'ose dire.
00:10:25 On n'a aucune information, nous sommes d'accord sur ces otages.
00:10:28 On ne sait même pas s'ils sont en vie.
00:10:30 On ne sait rien.
00:10:31 Le Daily Mail a fait un article dernièrement, apparemment avec des informations des services israéliens.
00:10:39 Et il semblerait qu'il n'y ait plus que 40 otages vivants sur les 133 otages.
00:10:46 Mais ça encore, c'est à vérifier, à confirmer.
00:10:49 Mais le Hamas avait rejeté une proposition de négociation la semaine dernière
00:10:53 quand Israël demandait 40 otages, notamment des femmes, des personnes âgées, des personnes malades et les enfants.
00:10:59 Et le Hamas avait dit qu'il n'en avait que 20 et non pas 40.
00:11:03 Et on n'a aucune idée, et je pose la question également à Vincent Herouette, où seraient ces otages ?
00:11:09 Benyamin Netanyahou et le gouvernement disent qu'ils seraient à Rafah.
00:11:18 C'est pour ça qu'il y aurait cette opération à Rafah, puisqu'il y a 4 bastions apparemment du Hamas qui seraient encore présents.
00:11:23 Et Sinoir, donc le chef du Hamas, se trouverait dans un des tunnels, entouré apparemment de certains otages.
00:11:31 Vincent Herouette ?
00:11:33 Ce qui est frappant, c'est qu'au bout de 6 mois, effectivement, il y a les opérations rescue, le sauvetage des otages,
00:11:39 tout ça a été malheureusement totalement inopérant.
00:11:44 C'est une guerre qui est vraiment très spéciale.
00:11:47 Hier, l'actualité d'hier, en fait, dans la région, c'est que pour la première fois, vous avez eu un responsable israélien
00:11:56 qui a été sanctionné pour le fiasco du 7 octobre, ou du moins qui a été sanctionné, qui a démissionné.
00:12:04 Le chef du renseignement militaire israélien est le premier responsable israélien à assumer la responsabilité de ce fiasco du 7 octobre.
00:12:15 Et c'est une guerre pathétique, tragique, on en parle tout le temps, on ne peut pas faire des surenchères dans les superlatifs,
00:12:25 mais il y a un incroyable décalage entre les moyens employés et le peu de résultats obtenus,
00:12:34 si on les compte sur les doigts d'une seule main, les otages qui ont été délivrés par la force.
00:12:40 Plus d'une centaine d'otages.
00:12:41 - Je voudrais qu'on voit votre sujet. Adas Kalderod, vous l'avez rencontré où ?
00:12:49 - Je l'ai rencontré à Kiryat Gat, c'est à une cinquantaine de kilomètres de Tel Aviv, c'est là où elle vit désormais,
00:12:55 puisqu'il est hors de question de retourner près de la frontière avec la bande de Gaza.
00:13:01 Annie Rose m'a dit "vous pouvez même me donner 5 millions de dollars, je n'irai plus jamais".
00:13:05 - Et elle est donc avec ses deux enfants ?
00:13:07 - Oui, elle est avec ses deux enfants. Elle a quatre enfants, Adas.
00:13:10 - Voyons le sujet que vous avez réalisé.
00:13:14 Cela fait cinq mois que ses enfants, Sahar, 17 ans et Erez, 12 ans, ont été libérés.
00:13:21 Et pourtant, le cauchemar continue pour Adas.
00:13:24 - Ils se sentent très coupables. Ils ont été relâchés mais leur père est encore là-bas.
00:13:31 Quelque chose s'est cassé, ils ont totalement changé, ils sont complètement différents.
00:13:37 Ils pensent même qu'ils pourraient être à nouveau kidnappés.
00:13:42 Et peu importe ce que je peux leur dire, comme vous êtes en sécurité, tout va bien maintenant.
00:13:48 Si Adas a décidé d'emprunter la plume, c'est pour que le monde réalise ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:13:54 - Le monde doit savoir, pendant qu'ils étaient en train de violer, il les a torturés avec des couteaux sur tout le corps.
00:14:01 Ils ont coupé les seins de ces femmes, ont mutilé leur partie intime, introduit des choses, c'est totalement fou.
00:14:08 Et après, ils les ont tués d'une balle dans la tête.
00:14:12 - Dans son livre qui sort demain en France, Adas met aussi en garde les Français contre le terrorisme.
00:14:18 - Je pense que vous devez vraiment vous inquiéter et faire très attention avec le terrorisme.
00:14:23 On ne peut jamais savoir quand il va frapper et nous surprendre comme ce qui nous est arrivé.
00:14:28 Ça arrive par surprise, cela peut vous arriver dans votre maison, à votre enfant, dans la rue, dans n'importe quel immeuble, dans un avion ou n'importe où.
00:14:37 Le terrorisme, c'est comme un cancer qui se propage et vous ne pouvez pas l'arrêter.
00:14:42 - Au fer, son ex-mari est l'un des trois otages français retenus dans la bande de Gaza.
00:14:48 - Hier, c'est le 200e jour de la guerre en Israël.
00:14:53 Près de 500 personnes se sont rassemblées devant les grilles du Premier ministre israélien à Césaré, au nord de Tel Aviv,
00:14:58 appelant le gouvernement à libérer les 129 personnes retenues en otage dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
00:15:04 Parmi eux, il y a ces trois Français, 129 personnes.
00:15:07 - 133 en fait, on oublie parce qu'en fait, 129 depuis les attaques, mais il y avait déjà aussi 4 otages.
00:15:12 Et en fait, c'est tous les otages, donc c'est 133.
00:15:15 - Et effectivement, vous le disiez à l'instant, le chef du renseignement militaire israélien a démissionné.
00:15:20 En assumant sa responsabilité dans l'attaque sanglante du Hamas.
00:15:28 - Oui, il est plus que limogé.
00:15:30 - Une question qu'on s'était fortement posée, comment les services secrets ? Une question toute simple.
00:15:33 - On le saura ça.
00:15:35 - Mais pourquoi vous dites on le saura ?
00:15:36 - Parce qu'en Israël, on peut compter sur les commissions d'enquête, mais pour l'instant, l'heure est à la guerre.
00:15:43 On est toujours en quelque sorte le 7 octobre au soir.
00:15:46 On est toujours dans l'état à la fois de sidération qui a induit cette violence terroriste.
00:15:52 Et c'est pour ça que d'ailleurs, elle est efficace.
00:15:55 Regardez ces enfants qui aujourd'hui sont bourrés de culpabilité parce que leur père a disparu et qu'eux ont été relâchés.
00:16:03 Ce sont des traumatismes difficiles à surmonter.
00:16:05 De la même manière, la société israélienne, dont l'armée a été ainsi prise au dépourvu, débandée, dépassée.
00:16:13 Et aujourd'hui, totalement contestée dans le monde entier, elle est dénoncée.
00:16:19 La société israélienne vit ça d'une manière très, très, très traumatique.
00:16:24 - Elles se sentent surtout isolées aussi par le reste du monde, puisque les Israéliens ne sont pas entendus non plus.
00:16:32 Et c'est vrai que c'est un traumatisme.
00:16:33 Il faut savoir quand même qu'hier, c'était le début de Pessar et 30 missiles ont été lancés sur le nord d'Israël.
00:16:40 Tous les jours, il y a des alertes.
00:16:43 Et dernièrement, ça faisait très longtemps que près de la bande de Gaza, Hasderoth et Ashkelon, des missiles ont aussi été lancés.
00:16:50 - On va essayer d'être en contact dans une seconde avec Pascal Radou.
00:16:56 Pascal Radou est la maire d'Orient, qui est détenu depuis le 7 octobre.
00:17:04 Et je disais tout à l'heure qu'il est impossible d'imaginer ce que cette mère vit, le supplice, le calvaire qu'elle endure.
00:17:17 Je ne sais pas si elle est déjà en ligne avec nous.
00:17:23 Marine Lenson me dit qu'il faut attendre encore quelques temps.
00:17:29 - Quel sadisme de la part du Hamas.
00:17:32 - Je vais pas le terminer comme ça, parce que c'est pas assez employé.
00:17:35 Quand ils ont libéré les otages, le fait de libérer au compte-gouttes, c'est-à-dire...
00:17:41 Mettez-vous à la place de ces familles.
00:17:44 Ils ne savent pas.
00:17:46 Et même au sein de ces familles, ils libèrent les enfants, ils ne libèrent pas le père.
00:17:51 Ces gens sont d'un sadisme total.
00:17:56 - Au-delà de ce que vous dites et sur lequel on sera d'accord, l'issue, Vincent Havouet.
00:18:04 C'est-à-dire que ça fait 200 jours et on ne voit pas d'issue, ni militaire, ni diplomatique, ni politique.
00:18:14 - Alors, d'abord sur le plan militaire, les objectifs de guerre que le gouvernement Netanyahou a fixé
00:18:23 donnent l'impression d'être impossibles à atteindre.
00:18:27 Détruire l'appareil militaire du Hamas, c'est une chose.
00:18:31 Détruire, désausser l'organisation, c'est une chose.
00:18:34 Liquider le Hamas, c'en est une autre.
00:18:37 Or, ils ont mis la barre très haut en disant "on va".
00:18:41 Or, ce qu'on voit, c'est que le Hamas est puissant.
00:18:44 Et qu'il est une organisation de plus en plus puissante.
00:18:47 Son écho en Occident, on ne va pas revenir sur ce qui se passe ici,
00:18:52 où tous les bastions du Wauquiez sont devenus pro-Hamas, peu ou prou,
00:18:55 sont devenus des bastions de l'islamo-gauchisme.
00:18:57 Mais même sur le terrain, ça paraît très compliqué de se débarrasser du Hamas.
00:19:03 On a l'impression qu'ils n'y arriveront pas.
00:19:04 Libérer les otages, qui était le deuxième but de guerre,
00:19:07 eh bien on voit qu'au bout de 200 jours, il y en a 130 qui sont portés disparus
00:19:14 et dont on nous dit désormais que la plupart sont morts.
00:19:19 - Mais qui négocie avec qui ?
00:19:20 - Pardon ?
00:19:21 - Qui négocie avec qui ?
00:19:23 - Ah, mais alors vous avez par ailleurs, en douce, pourrait-on dire,
00:19:28 évidemment une négociation qui est menée via le Qatar, avec l'Egypte,
00:19:34 avec les États-Unis poussent à la roue, Israël à ses représentants.
00:19:39 On ne négocie pas directement, on négocie par EIA, donc un forum.
00:19:43 Il y a eu des propositions qui ont été sur la table, qui ont été récusées par le Hamas.
00:19:47 Et sans doute qu'elles ont été récusées parce qu'elles prévoyaient un échange
00:19:51 massif de prisonniers palestiniens contre les otages, une quarantaine d'otages,
00:19:56 et que le Hamas est incapable de remettre la main sur 40 otages en bonne santé à libérer.
00:20:01 - Ils ne savent pas où ils sont.
00:20:03 On l'a appris notamment avec le témoignage de Miachem,
00:20:07 qui dit qu'il y a des civils qui ont, quand les otages ont été capturés,
00:20:11 il y a des civils qui les ont emmenés chez eux et qui les retiennent otages.
00:20:15 Donc le Hamas, avec le djihad islamique, ne savent même pas où sont certains otages.
00:20:20 - Ils sont retenus en otage sur la ligne de front.
00:20:26 C'est à peu près ça. Dans un chaos urbain et dans une société qui est hyper divisée.
00:20:33 On imagine que c'est monolithique que le Hamas tient toute la...
00:20:36 tout Gaza en sous-coupes d'une manière très, très, très verrouillée.
00:20:43 Ce n'est pas du tout le cas, évidemment.
00:20:45 - Il est 9h20. Nous allons, je l'espère en tout cas, être en relation tout à l'heure,
00:20:53 je vous le disais, avec la maire d'Orion.
00:20:57 Et nous allons marquer une pause, peut-être plus tôt que nous la faisons d'habitude.
00:21:02 Et nous sommes avec Thomas Hill, qui est avec nous, qui va prendre le chemin d'Europe 1
00:21:07 et de la grille d'Europe 1 entre 9h30 et 11h.
00:21:10 Bonjour Thomas.
00:21:12 - Oui, bonjour, parce que je me suis même été surpris que vous me donniez la parole aussi tôt.
00:21:16 J'en suis ravi.
00:21:17 - Ça peut arriver, effectivement.
00:21:19 Donc on va vous écouter sur Europe 1 avec quelques invités, peut-être ?
00:21:24 - Absolument, avec André Dussolier, notamment, qui va nous rejoindre dans un instant.
00:21:27 - André Dussolier. Écoutez, vous le saluerez.
00:21:30 Et puis nous allons effectivement revenir dans quelques minutes.
00:21:35 Je remercie Fabien Lequeu.
00:21:37 On va recevoir, parce que dans l'actualité tous azimuts,
00:21:41 on va parler de la réforme des retraites à la SNCF.
00:21:45 Ça, je trouve ça sidérant. J'ai appris ça ce matin.
00:21:48 La SNCF, très tranquillement, est en train de se faire un petit régime aux petits oignons,
00:21:54 rien que pour eux, en dehors de tout ce qui avait été signé dans la réforme des retraites.
00:21:59 C'est sidérant, vraiment, ce pays.
00:22:02 Et donc j'ai appris que les conducteurs pourront entamer une cessation anticipée d'activité
00:22:08 30 mois avant leur retraite, avec 15 mois travaillés rémunérés à 100 %
00:22:13 et 15 mois non travaillés rémunérés à 75 %.
00:22:16 Et syndicats et directions viennent de conclure un accord qui dit au fond à Emmanuel Macron,
00:22:23 on s'en fiche. Votre réforme de retraite, on s'en fiche.
00:22:26 Alors le vrai scandale, si j'ose dire, c'est que les salariés du privé,
00:22:32 effectivement, c'est encore eux qui vont payer.
00:22:34 Les salariés du public, la réforme de retraite, ça les a très peu concernés.
00:22:39 La réforme, la retraite du public est déficitaire, la retraite du privé est excédentaire
00:22:46 et c'est le privé qui paye pour le public.
00:22:49 Mais le public, on n'y touche jamais. On ne touche rien au public.
00:22:53 Mais en fait, comment voulez-vous que ce pays marche ?
00:22:56 Comment voulez-vous que la parole publique soit crédible
00:23:01 quand vous avez eu des manifs matin, midi et soir au printemps dernier
00:23:06 et que vous avez un an plus tard, la SNCF qui fait un bras d'honneur
00:23:12 au gouvernement et au président de la République ?
00:23:16 Et tout ce monde, tout ce monde, c'est normal.
00:23:18 Ça émeut personne. Moi, je trouve ça absolument extraordinaire.
00:23:23 Alors on dira que les salariés du public, ils ne touchent pas la même chose que les salariés du privé.
00:23:29 Sans doute, mais en plus, je suis d'accord avec vous.
00:23:33 C'est-à-dire que votre retraite est calculée sur les 25 dernières années,
00:23:36 le public c'est sur les 6 derniers mois.
00:23:38 Bref, c'est un scandale, mais tout le monde s'en fiche.
00:23:41 Alors effectivement, il y a des choses plus importantes,
00:23:44 il y a des choses plus graves et effectivement, il y a des choses beaucoup plus graves que ça.
00:23:47 Mais c'est invraisemblable.
00:23:50 Il est 9h23. Merci Fabien et nous revenons dans une seconde.
00:23:54 Nous sommes avec Pascale Radou que je salue et que je remercie grandement d'être avec nous.
00:24:03 Bonjour Madame.
00:24:04 Bonjour.
00:24:05 Vous êtes la maire d'Orion.
00:24:07 Orion est détenue depuis 200 jours.
00:24:13 Je me demandais si vous gardez l'espoir.
00:24:18 Tout à fait, oui.
00:24:22 Tout à fait.
00:24:24 C'est la seule façon de pouvoir vraiment continuer à vivre,
00:24:32 tout en étant positif, en gardant un peu de joie par moment.
00:24:40 En ce moment, je suis avec ma petite fille, la fille d'Orion.
00:24:45 Ça me permet d'avoir de la joie avec elle.
00:24:50 On garde tous vraiment l'espoir et on y croit du fond du cœur.
00:24:57 Vraiment.
00:24:59 Est-ce que vous avez des échanges et sans doute en avez-vous avec le gouvernement français ?
00:25:05 J'ai des échanges effectivement avec Relations extérieures.
00:25:12 J'ai eu des échanges principalement avec M. Macron lors de la cérémonie à Paris aux Invalides du mois dernier.
00:25:29 J'imagine que ces échanges sont importants parce que c'est un réconfort pour vous.
00:25:35 Effectivement, quand il y a des échanges, quand on est sollicité,
00:25:41 on se sent entouré, on sent une grande solidarité de la part de la France.
00:25:48 Et bien sûr que c'est aidant.
00:25:51 Après, il y a des périodes où ça fait moins de bruit,
00:25:55 surtout en ce moment, on parle beaucoup moins des otages
00:25:59 puisqu'on parle plus de la situation de l'Iran et Israël.
00:26:06 On entend moins parler de la situation à Gaza et des otages.
00:26:11 Donc c'est vrai que quand il y a ces étapes où on n'en parle pas,
00:26:17 ça peut être beaucoup plus angoissant.
00:26:20 On a l'impression que le thème est un peu oublié.
00:26:24 Et surtout quand on se rend compte que ça va faire déjà sept mois,
00:26:29 c'est quand même très long.
00:26:31 Orion est le plus…
00:26:34 Sachant qu'on sait qu'il y a des otages qui ont été prisonniers,
00:26:42 voire même des années.
00:26:45 Donc ça aussi, ça peut donner un espoir en se disant,
00:26:48 bon, il y a des otages qui ont été prisonniers
00:26:51 durant toutes ces années et ils s'en sont sortis.
00:26:54 Après, les conditions ne sont pas les mêmes.
00:26:57 Là, on est vraiment en guerre.
00:27:00 Donc voilà, c'est là où l'inquiétude peut être, on va dire, importante
00:27:09 quand on essaye d'imaginer où ils peuvent être,
00:27:14 s'ils sont alimentés, comment ils dorment,
00:27:18 s'ils sont bien traités, etc.
00:27:21 - Orion est donc votre fils, Orion Hernández Radu.
00:27:24 C'est le plus jeune des trois otages français.
00:27:27 Il a 32 ans. Il faisait la fête au festival Tribof Nova.
00:27:32 On le sait, de nombreux participants ont été tués, kidnappés le 7 octobre.
00:27:37 Il est franco-mexicain, il est père d'une enfant.
00:27:40 C'est ce que vous nous disiez, il est père d'une enfant.
00:27:43 Il s'était rendu à cet événement et je voulais vérifier cela auprès de vous,
00:27:47 auprès de sa petite amie.
00:27:48 Et sa petite amie, c'était Shani Luke qui a été assassinée lors de l'attentat.
00:27:53 C'est bien cela ?
00:27:55 - Oui, c'était son amie.
00:27:58 Et oui, c'est bien cela.
00:28:00 - C'est donc la jeune femme qu'on a vue sur ce pick-up
00:28:06 et qu'on a vue tuée dans des conditions abominables.
00:28:13 Effectivement...
00:28:16 Après, on n'a pas vraiment vu...
00:28:21 Enfin bon, on ne sait pas vraiment de quelle manière elle a été assassinée.
00:28:32 On a retrouvé un morceau d'os crânien.
00:28:37 Donc on suppose que forcément, ça a été un énorme coup dans la tête
00:28:43 qu'il aurait tué sur le moment.
00:28:46 Après, à quel moment exactement ?
00:28:49 Est-ce que c'était devant mon fils ou pas ?
00:28:54 On ne sait pas, on n'a pas de certitude.
00:28:59 - Mme Radou, vous vivez dans le Sud-Ouest.
00:29:02 Aurions-nous, lui, vivé en Israël ?
00:29:06 - Non, il ne vivait pas du tout en Israël.
00:29:10 Il vivait plutôt à Berlin, entre Berlin, le Mexique et le Guatemala.
00:29:17 Aurions est plutôt nomade et a son propre festival
00:29:23 qu'il essayait de mettre en avant, de faire grandir.
00:29:28 Donc avec son propre festival, il faisait des tournées aussi bien l'hiver,
00:29:35 plutôt en Amérique du Sud, le Mexique, le Costa Rica.
00:29:41 Et en période d'été, au printemps, c'était plutôt en Europe.
00:29:46 Donc il bousait beaucoup.
00:29:49 - Je vous remercie beaucoup de ce témoignage.
00:29:54 Je crois qu'on n'a pas de questions à vous poser,
00:29:57 sinon à vous assurer de notre empathie la plus grande.
00:30:02 Même si c'est souvent que je dis la même chose,
00:30:05 on ne peut pas se mettre à votre place
00:30:07 et personne ne peut imaginer la vie que vous avez aujourd'hui.
00:30:12 Et on s'interroge d'ailleurs, et c'est l'espoir,
00:30:15 c'est la première question que je vous ai posée d'ailleurs,
00:30:17 comment on peut tenir chaque jour la mère que vous êtes ?
00:30:22 Et vous nous l'avez dit, il faut garder espoir
00:30:25 parce qu'effectivement, il y a toujours eu des possibilités
00:30:29 qu'il reste en vie, qu'il soit en vie.
00:30:32 C'est en tout cas, j'imagine, votre vœu le plus cher aujourd'hui, madame.
00:30:38 - Oui, c'est cela.
00:30:39 Et sachant que mon fils est quelqu'un de fort et de très résilient
00:30:44 et qui sait parler aux gens, à toutes sortes de gens,
00:30:50 avec quelqu'un qui a des atouts en sa faveur, on va dire.
00:31:00 - Merci.
00:31:02 - Merci à vous.
00:31:06 - Non, merci, vraiment, merci beaucoup.
00:31:08 Et je remercie Dominique Grimault,
00:31:09 puisque c'est lui qui m'a mis en contact avec vous, il y a quelques minutes.
00:31:14 Merci, madame, et bon courage à vous.
00:31:17 Et chacun espère évidemment revoir votre fils et tous ses otages.
00:31:22 Merci beaucoup, madame.
00:31:24 C'est vrai que vous avez rencontré beaucoup de régimes d'elfours,
00:31:28 beaucoup de familles d'otages sur place.
00:31:31 - Oui, et là, ce qu'elle disait, Adas Calderon me disait
00:31:34 "mes enfants sont revenus et pourtant, j'ai beaucoup de mal à me lever le matin.
00:31:38 Je continue à faire des cauchemars la nuit,
00:31:40 je me lève pour eux puisqu'ils ont besoin de moi,
00:31:43 mais je n'arrive pas à croire ce qui se passe.
00:31:45 C'est toujours mon ex-mari qui est là-bas."
00:31:47 Et puis dans le livre qu'elle sort demain, elle veut aussi, Adas,
00:31:52 elle a eu sa...
00:31:53 - Que je montre là d'ailleurs, "52 jours sans eux, Israël, 7 octobre 2023,
00:31:57 le témoignage d'une mère d'otages".
00:31:59 Il est là, ce livre.
00:32:00 - Et dans ce livre, elle veut aussi qu'on n'oublie pas Carmela,
00:32:03 sa maman de 80 ans et sa nièce Noya, qui était autiste,
00:32:07 qui ont été assassinées dans des conditions indescriptibles.
00:32:11 On a retrouvé leur corps enlacé dans la maison,
00:32:15 dans la pièce forte et la maison a été brûlée.
00:32:18 Et elle veut qu'on se souvienne de ça.
00:32:20 Elle parle aussi du terrorisme,
00:32:22 où nous aussi en Europe, on peut être victime.
00:32:25 Elle veut mettre en garde tout le monde,
00:32:27 et notamment les Français, par rapport à cela.
00:32:30 Et oui, j'ai rencontré énormément d'otages et de familles d'otages,
00:32:33 dont Yonis Yossi Schneider, qui est le cousin de Chiri Bibas.
00:32:37 Vous savez, ce bébé Fir Bibas, avec son petit frère Ariel de 4 ans,
00:32:42 sa maman Chiri et leur père qui ont été kidnappés.
00:32:46 Et malgré tout, ils gardent cet espoir.
00:32:48 Samedi, j'étais sur la place des otages,
00:32:50 et j'étais avec Michael Levy, son frère,
00:32:52 or à 33 ans, il a été kidnappé au festival de Nova.
00:32:55 Et il me disait évidemment qu'on garde espoir,
00:32:57 sinon on ne peut pas continuer à vivre.
00:33:00 - Merci.
00:33:01 Merci beaucoup, Régine Delfour.
00:33:04 Comment peut-on passer d'un sujet à l'autre ?
00:33:07 Et tout nous paraîtra dérisoire à l'aune du témoignage que nous venons d'entendre.
00:33:14 Je parlais tout à l'heure de l'actualité des retraites,
00:33:17 avec vous, Éric Derritte-Mathen.
00:33:19 C'est vrai que tout ça nous paraît dérisoire par rapport à ce dont on va parler à l'instant,
00:33:24 nous paraît dérisoire par rapport à ce qu'on vient d'entendre de ce témoignage.
00:33:29 Il n'empêche qu'on est quand même surpris de ce qui peut se passer en France,
00:33:34 où on fait une loi pour changer les réformes des retraites,
00:33:39 et où la SNCF, avec l'accord du gouvernement,
00:33:42 parce que tout à l'heure j'ai dit, en fait j'ai peut-être utilisé une mauvaise expression,
00:33:45 j'ai dit la SNCF fait un bras d'honneur au gouvernement.
00:33:48 Pas du tout.
00:33:49 - C'est 100%.
00:33:50 - Puisque le gouvernement accepte.
00:33:53 En fait le gouvernement fait un bras d'honneur à tous les autres.
00:33:56 - Ou alors il donne le bien-mauvais exemple.
00:33:58 - Donc c'est ça qui est invraisemblable.
00:34:00 Je vous assure, je trouve que c'est invraisemblable,
00:34:03 c'est tellement symbolique à mes yeux,
00:34:06 quand je dis qu'il faut tout changer, qu'il faut changer le logiciel, etc.
00:34:11 C'est tellement, c'est symbolique, c'est à la fois dérisoire je l'ai dit,
00:34:14 mais tellement symbolique. Alors expliquez-nous.
00:34:16 - Mais c'est surtout, vous avez raison, c'est surtout le mauvais exemple qui est donné,
00:34:19 et au moment où on demande aux Français de faire des efforts,
00:34:22 on entend ça toute la journée, faire des efforts, se serrer la ceinture,
00:34:25 réduire les allocations chômage,
00:34:27 là on voit une société qui appartient à l'État à 100%,
00:34:30 qui va bénéficier d'un nouveau statut,
00:34:33 puisque je rappelle quand même que la SNCF a bénéficié d'un statut très privilégié,
00:34:36 il avait été cassé pour les nouveaux entrants, rappelons-le Pascal.
00:34:40 C'est pas pour les actuels, ils le gardent le statut,
00:34:43 mais les futurs nouveaux entrants n'auront plus ce...
00:34:45 Et là qu'est-ce qu'on fait ? On recrée un régime spécial.
00:34:48 Alors vous l'avez expliqué tout à l'heure,
00:34:50 en gros on annule la réforme des retraites.
00:34:52 Déjà les cheminots, les cheminots c'est en général,
00:34:56 après vous avez les catégories, il y a les conducteurs,
00:34:58 il y a les contrôleurs, il y a les sédentaires.
00:35:00 Alors c'est difficile de donner un âge de départ à la retraite,
00:35:02 parce que si je prends ceux qui roulent, les conducteurs,
00:35:05 ils partaient à 55 ans, ils vont partir à 57.
00:35:09 Mais grâce à cette réforme cadeau, si on peut l'appeler comme ça,
00:35:13 ils vont avoir 30 mois de geste de l'État de la SNCF,
00:35:17 donc 2 ans et demi, 30 mois je rappelle,
00:35:19 et partir comme ça 2 ans et demi avant,
00:35:21 en bénéficiant à 100% de leur salaire pendant 15 mois.
00:35:24 - Mais qu'est-ce qui justifie ça ?
00:35:26 C'est quoi la base ? C'est parce que le job est trop dur ?
00:35:28 - La peste sociale !
00:35:30 - C'est la peste humaine ?
00:35:31 - C'est les géos !
00:35:33 - Attendez, je réponds à votre question,
00:35:34 la menace de grève, tout le mois de mai,
00:35:36 il y a plein de ponts au mois de mai, hop,
00:35:38 Farandou convoque ses syndicats, je vais vous faire un cadeau.
00:35:40 Même la CGT n'en revenait pas.
00:35:42 Incroyable ! Ils ont signé tout de suite, vous pensez bien ?
00:35:45 - Même la CGT non.
00:35:46 - Oui ! Ensuite vous avez les Jeux Olympiques,
00:35:49 menace de grève, vous allez voir, on va se venger,
00:35:52 vous avez obligé, et puis surtout, le point principal,
00:35:56 c'est que la SNCF, personne ne le sait,
00:35:59 gagne de l'argent.
00:36:00 Il y a deux ans, elle a gagné, je vérifiais,
00:36:02 3 milliards d'euros.
00:36:03 - Je crois qu'elle est en train d'y aller.
00:36:04 - Oui, on croit qu'elle perd de l'argent.
00:36:05 L'an dernier, en 2023, elle a gagné 1,3 milliard.
00:36:08 C'est pactole ! Ah, vous gagnez du fric,
00:36:10 maintenant vous allez nous le redistribuer.
00:36:12 C'est comme ça que ça se passe.
00:36:13 Alors moi, très bien, tant mieux pour eux après tout,
00:36:15 s'ils ont leurs avantages.
00:36:16 Ce qui n'est pas normal, c'est que c'est le contribuable
00:36:18 qui continue de payer pour ça.
00:36:20 L'usager, quand vous allez à Lyon, moi j'ai regardé,
00:36:23 moi je vais souvent à Lyon dans ma belle famille,
00:36:25 c'est 100 balles un ticket de TGV.
00:36:27 Quand vous allez, 80 balles aller, 80 balles retour, 160,
00:36:31 vous êtes à 3, attendez, mais vous trouvez ça normal ?
00:36:34 - Ah non, mais, je veux dire, il n'y a pas,
00:36:36 on est d'accord qu'il n'y a pas assez de recettes
00:36:40 dans la fonction publique pour payer les retraites.
00:36:43 Nous sommes d'accord de cotisation.
00:36:44 Donc c'est l'impôt, c'est l'État qui paye.
00:36:47 - Bien entendu.
00:36:48 - Mais on est d'accord toujours que le privé est excédentaire.
00:36:51 - Alors on parle des agir carco.
00:36:53 - Oui, la retraite.
00:36:54 Mais le seul régime auquel on touche, c'est le privé.
00:36:58 C'est-à-dire qu'on ne touche pas au public.
00:36:59 La preuve, une nouvelle fois.
00:37:00 Alors on va dire le public est défavorisé
00:37:02 parce que le public gagne moins d'argent.
00:37:04 - Mais bon, chacun.
00:37:05 - Et le gouvernement ne se couche que pour une seule raison,
00:37:06 les Jeux olympiques.
00:37:07 - Oui, le rapport de force.
00:37:08 - Alors qu'on ne nous explique pas.
00:37:11 - La négociation s'en est faite.
00:37:12 - La réforme a un an et il se couche déjà.
00:37:14 - Et surtout que la SNCF s'est mise en grève
00:37:16 à répétition en 2019-2020.
00:37:18 Ça a coûté, je regardais, 350 millions d'euros de pertes
00:37:21 pour ces grèves à répétition.
00:37:23 - Surtout que maintenant, avant on disait
00:37:25 le privé gagne moins que le public.
00:37:26 C'est même plus vrai aujourd'hui, je pense.
00:37:28 Parce qu'aujourd'hui, les salaires dans le privé
00:37:30 sont souvent très bas.
00:37:31 Donc en fait, c'est un scandale.
00:37:32 - C'est plus une question de salaire.
00:37:34 - C'est un scandale.
00:37:35 C'est des privilégiés.
00:37:36 Alors je vais me faire...
00:37:37 Je peux aller dans les gares parce que...
00:37:39 - Vous aviez eu un auditeur sur...
00:37:41 - Je ne peux pas y aller parce que si je vois des contrôleurs...
00:37:43 - Vous aviez eu un contrôleur sur Europe 1, je me souviens,
00:37:46 qui gagnait très très bien sa vie.
00:37:47 Vous aviez même été surpris,
00:37:48 c't extra avait fait un...
00:37:49 - Trop.
00:37:50 - Sur les réseaux sociaux.
00:37:51 - Non mais il traînait bien sa vie.
00:37:53 - Avec un niveau éducatif très faible.
00:37:55 - Voilà, il avait un bac.
00:37:56 - Non mais moi je ne veux pas cibler...
00:37:58 - Il a mis ma gueule juste en verre.
00:38:00 - Je vous assure, je ne veux pas cibler les gens de la SNCF, etc.
00:38:04 Mais c'est...
00:38:05 En fait, c'est un scandale.
00:38:07 - C'est vrai.
00:38:08 - C'est parfaitement injuste.
00:38:10 - Ils sont payés aux primes aussi.
00:38:11 - C'est parce qu'ils acceptent les horaires d'exécution.
00:38:13 - C'est parfaitement injuste.
00:38:15 - Joke.
00:38:16 - On est le pays de la nuit du 4 août.
00:38:17 - Mais le gouvernement, ce qui est extraordinaire,
00:38:20 c'est que le gouvernement...
00:38:22 Mais quelle crédibilité a M. Attal,
00:38:26 quelle crédibilité a la parole publique,
00:38:28 quand tu détricotes ce qui a été voté pour tout le monde il y a un an.
00:38:33 - Et là ça ouvre la boîte de Pandore.
00:38:34 - Pour une entreprise en plus, qui est une entreprise d'Etat.
00:38:36 - Mais là en plus ça ouvre la boîte de Pandore.
00:38:37 - Parce que si les cheminots...
00:38:39 - Mais évidemment, t'es à l'EDF, t'es sous ta fonction,
00:38:41 tu dis "moi je veux la même chose".
00:38:43 - Vous avez jeudi une grève nationale des...
00:38:45 Comment on appelle ça ? Les contrôleurs aériens ?
00:38:47 70% de grévistes.
00:38:50 Bah voilà, ils n'ont qu'à faire pareil,
00:38:51 ils n'ont qu'à dire "bah nous donnez-nous nos...".
00:38:52 - Ah ne leur donnez pas d'idées !
00:38:53 - C'est de la paix sociale, elle sera comme ça.
00:38:57 - C'est une discipline olympique.
00:38:59 - Alors en parlant de paix sociale,
00:39:00 Stanislas Guérini avait fait une erreur de timing
00:39:02 en annonçant dans la fonction publique la fin du poste à vie.
00:39:05 Je peux vous dire que dans le gouvernement,
00:39:06 il avait parlé un peu trop vite, c'était pas le bon moment.
00:39:09 Il aurait pu en parler après les Jeux.
00:39:11 - Vous aurez reconnu, parce qu'il n'était pas là au début de l'émission,
00:39:14 Gauthier Lebret est revenu dans cette émission.
00:39:18 Bon bah écoutez, on va éviter d'aller dans les gares.
00:39:24 - Oui, non mais...
00:39:27 - Mais y'a pas de concurrence en plus à la SNCF.
00:39:29 - Non mais ça, ça me dérange pas.
00:39:30 Y'a pas de concurrence, je pense qu'il faut pas de concurrence à la SNCF.
00:39:33 Pour tout vous dire, parce que c'est un monopole naturel.
00:39:35 Pourquoi ? Parce qu'après, y'a des petites lignes qui sont pas rentables.
00:39:39 Pour moi, c'est un service public. C'est ça le service public.
00:39:41 - Ça a pas très bien marché au Royaume-Uni, l'ouverture de la concurrence.
00:39:43 - Oui, franchement, moi j'étais convaincu par ça, on en a souvent parlé.
00:39:46 C'est un service public.
00:39:47 Y'a des petites lignes qui sont déficitaires,
00:39:50 et c'est pas grave parce que ça s'appelle un service public.
00:39:53 Mais en revanche, qu'on mette la SNCF avec les règles du privé,
00:39:56 dans son fonctionnement interne, c'est tout.
00:39:59 - Ou au moins qu'on casse pas les accords qui ont été négociés en deux ans.
00:40:03 - Vraiment, quel cirque quand même.
00:40:06 Non mais sérieusement, tu te rends compte que ça a été la réforme des retraites ?
00:40:11 Mais quel cirque !
00:40:12 - Et finalement, à Bénixte, à Moindry, à Bénixte.
00:40:15 - Tout ça pour ça, quel cirque !
00:40:17 Bon, Mélenchon.
00:40:20 - Quel cirque !
00:40:22 - Sans transition.
00:40:24 - Non mais il était hier...
00:40:26 - En parlant de bordel.
00:40:27 - Bon, il était hier à Sciences Po.
00:40:29 Alors, qui y avait dans l'amphile ?
00:40:32 C'est que des étudiants ou c'était autre personne ?
00:40:34 - Je l'aurais pas demandé, j'étais pas à Sciences Po moi-même,
00:40:36 mais à Sciences Po, visiblement, dans les amphis de Sciences Po,
00:40:38 il y a des étudiants de Sciences Po, ça c'est sûr.
00:40:40 - Non mais qui y avait ?
00:40:41 Parce que quand je vois tous ces jeunes gens qui applaudissent...
00:40:43 - Quand j'y étais, c'était pas le cas,
00:40:44 mais en principe maintenant les conférences à Sciences Po
00:40:46 sont réservées uniquement aux étudiants de Sciences Po.
00:40:48 - Un millier de petits bonjours.
00:40:49 - Ça vous inquiète pas ?
00:40:50 On va voir la séquence, Mélenchon, après tout ce qu'il a dit.
00:40:53 - Ça m'inquiète, je suis pas...
00:40:54 - C'est l'élite a priori de la France, c'est ceux qui vont avoir les postes demain.
00:40:58 Ils sont en train de chanter "Sciences Po est avec toi",
00:41:01 "Rima Sciences Po est avec toi",
00:41:02 ils applaudissent Jean-Luc Mélenchon.
00:41:03 - Il faut pas toujours pencher à gauche,
00:41:04 maintenant ce qui est nouveau c'est qu'il penche à l'extrême gauche.
00:41:06 - Non mais pas...
00:41:07 - Il est comme chez lui, Mélenchon à Sciences Po,
00:41:08 je le rappelle toujours, ce chiffre, il fait 55% des votes
00:41:11 au premier tour de la présentielle chez les étudiants de Sciences Po
00:41:13 et dans les sondages du CIVIPOF,
00:41:14 vous avez 71% des étudiants de Sciences Po qui se déclarent à gauche.
00:41:17 20 points de plus qu'il y a 20 ans.
00:41:19 - Mon père a fait Sciences Po, il me racontait que c'était déjà à gauche,
00:41:21 il y a de ça 30 ans, et pas à l'extrême gauche.
00:41:24 - Jean-Paul a fait Sciences Po, la différence c'est qu'autrefois,
00:41:27 la question c'était "est-ce qu'on est keynésien ou est-ce qu'on est marxiste ?"
00:41:30 donc il y avait quand même un certain niveau intellectuel,
00:41:32 alors que là, pardon, la bouillie idéologique qui est servie aux étudiants
00:41:36 est quand même assez surprenante.
00:41:38 - Vous avez fait Sciences Po Paris ?
00:41:41 - Oui.
00:41:42 - Oui, parce qu'il y a Sciences Po Paris et puis les autres.
00:41:44 - Non, pas le vrai Sciences Po, voilà.
00:41:45 - Oh !
00:41:46 - Pas de méfie !
00:41:47 - Vous avez pas besoin de faire le 300 !
00:41:49 - Le Sciences Po, il y a querelle, moi j'ai pas fait Sciences Po,
00:41:53 mais il y a querelle manifestement entre les anciens de Sciences Po
00:41:56 qui considèrent que ceux qui ont fait Sciences Po Bordeaux
00:41:59 ou Sciences Po Grenoble...
00:42:01 - C'est quand quelqu'un dit "ah t'as fait Sciences Po, ah oui oui,
00:42:03 j'ai fait Sciences Po Grenoble, ah t'as fait Sciences Po Grenoble, ah oui d'accord !"
00:42:05 - Non Sciences Po, mais c'est indépendant.
00:42:07 - Oui, bon, alors voyons...
00:42:09 - La péniche est un bateau-hiveau.
00:42:11 - Est-ce qu'on dit la péniche pour Sciences Po ?
00:42:13 - Ah bon ? - Oui.
00:42:14 - Voyons cette séquence applaudissant.
00:42:16 - Donc la péniche est aujourd'hui un bateau-hiveau.
00:42:18 - Voyons cette séquence applaudissement.
00:42:20 - Monsieur...
00:42:22 - Bon, l'amphi est mis une bout de mille,
00:42:30 une bout de mille...
00:42:32 - Mais ça a été assez court finalement, non ?
00:42:34 J'ai l'impression que cette séquence était plus longue, mais bon.
00:42:36 La deuxième chose c'est "rima rima, Sciences Po est avec toi !"
00:42:40 C'est ce qu'ont chanté hier les étudiants de Sciences Po.
00:42:44 Regardez.
00:43:12 - Joachim Lefloquy, mathé-essayiste,
00:43:14 et qui connaît bien le monde de l'université.
00:43:16 - Non, mais là, les images sont parfaitement choquantes.
00:43:18 Mais on pourrait montrer d'autres images,
00:43:21 il y a eu des altercations avec des collectifs étudiants,
00:43:23 par exemple le collectif Nemesis qui était présent,
00:43:25 des syndicats de droite, il y a eu des bousculades très vives.
00:43:27 Je suis passé devant Sciences Po hier soir,
00:43:29 il y avait évidemment tout un tas de policiers
00:43:31 pour sécuriser... et c'est de police qui tue, selon Mélenchon,
00:43:33 qui était quand même là pour sécuriser son meeting.
00:43:36 Et malgré son rapport assez trouble au judéo-christianisme,
00:43:39 je pense que Mélenchon ferait bien quand même de méditer cette phrase
00:43:42 du Nouveau Testament "Malheur à celui par qui le scandale arrive".
00:43:46 Honnêtement, quand on voit le chaos qui règne
00:43:49 lors de ce genre de conférences à Sciences Po,
00:43:51 on peut se poser des questions, et on peut se poser d'autant plus
00:43:53 des questions sur le deux poids, deux mesures.
00:43:55 Moi, ça ne me choque pas que Mélenchon fasse une conférence à Sciences Po,
00:43:57 ça a toujours été un lieu qui doit être libre,
00:43:59 ouvert à la parole politique.
00:44:01 Par contre, quand j'étais étudiant,
00:44:03 certaines personnalités n'avaient pas le droit de s'y rendre.
00:44:05 Nigel Farage n'avait pas pu faire sa conférence,
00:44:07 Zemmour pareil, Philippot pareil,
00:44:09 Finkielkraut, ça avait été une protection policière.
00:44:11 - Non, non, pardon, j'ai dit jusque-là,
00:44:13 Mme Florence Bergeau-Blackler, qui a pu faire une conférence
00:44:16 à la Sorbonne, aujourd'hui, ne peut toujours pas en faire une.
00:44:19 - Et elle a tweeté, d'ailleurs, elle a tweeté,
00:44:21 ça sera notre dernier mot de cette deuxième partie,
00:44:23 regardez, Mme Bergeau-Blackler.
00:44:26 "Je suis docteur en anthropologie universitaire CNRS
00:44:29 et je ne suis pas la bienvenue à Sciences Po Paris,
00:44:31 en revanche, le leader d'un parti politique de surcroît
00:44:33 antisémite et pro-islamiste peut y organiser une conférence,
00:44:35 est-ce normal ?" Et elle s'adresse directement
00:44:37 à Gabriel Attal et à la ministre de l'Enseignement supérieur
00:44:42 qui est généralement... - Qui est en absente.
00:44:44 - Oui, qui est la grande absente.
00:44:46 - Mandat de recherche bientôt. - Madame Retailleau, comment ?
00:44:48 - Avis de recherche. - Avis de recherche.
00:44:50 - Donc elle est plus à la recherche
00:44:53 qu'à l'enseignement supérieur, mais à la recherche pour elle.
00:44:56 - Elle aime pas les polémiques, ça, visiblement,
00:44:58 elle aime pas ça. - Oui, mais bon...
00:45:01 - Je pense qu'elle ne sait pas quoi dire, surtout.
00:45:03 - Oui, Charlotte ? - Je pense qu'elle ne sait pas quoi dire, surtout.
00:45:05 - Oui, bon. - Alors sur Sciences Po, elle avait réagi
00:45:07 dans le JD sur la fameuse affaire de l'élève empêché d'accepter...
00:45:10 - Je remercie, je remercie monsieur Ritmaten.
00:45:13 - Merci, monsieur Proulx. - Merci grandement.
00:45:16 Et demain, on va célébrer, d'ailleurs,
00:45:18 ça serait bien de faire un bilan économique, parce que demain,
00:45:20 nous célébrons les deux années, je crois, de réélection
00:45:24 de Emmanuel Macron. - Emmanuel Macron.
00:45:27 - Donc deux ans. Il a été élu il y a deux ans.
00:45:29 - Cinq plus deux seulement. - Cinq plus deux.
00:45:31 - Cinq plus deux. Il reste à peu près 1050 jours.
00:45:36 - Ah oui, c'est ça. Le cours de 52 ans.
00:45:38 - Pendant les 52 ans qu'on vient de vivre, on dit toujours
00:45:40 malheur au deuxième mandat, malédiction du deuxième mandat.
00:45:43 Les deux années qui viennent de s'écouler, il en reste trois.
00:45:45 - Il reste 1050 jours, mais là, il ne reste plus de temps
00:45:49 avant la publicité. Donc à tout de suite.
00:45:52 - A chacun sa plaie.
00:45:55 Étonnant.
00:45:59 Michel Habitbol est avec nous.
00:46:01 Histoire des Juifs en France du Moyen-Âge à nos jours,
00:46:05 chez Perrin. Ça va être intéressant de vous écouter
00:46:08 pour voir cette relation particulière qu'il existe
00:46:12 entre la France, les Français et les Juifs,
00:46:16 les Juifs qui sont évidemment Français.
00:46:18 Et c'est intéressant parce que j'entends parfois
00:46:20 des Juifs français dire "on n'a jamais eu le sentiment
00:46:26 d'être aussi proche de toute la communauté française,
00:46:31 si j'ose dire, que précisément en ce moment".
00:46:33 - D'abord, les Juifs de France ont l'impression
00:46:37 de faire partie depuis toujours de la France.
00:46:40 Ils n'ont pas l'impression des étrangers arrivés en France,
00:46:44 émigrés en France. Il y a toujours eu des Juifs en France.
00:46:47 Les Juifs du Comtat, bien sûr, les Juifs d'Alsace
00:46:51 et les Juifs parisiens, sans parler des Juifs girondins.
00:46:55 Alors ces trois centres étaient un peu différents,
00:46:59 disparaissent sur le plan du rite, sur le plan de l'histoire.
00:47:02 Mais ce judaïsme a l'impression qu'il a été recréé,
00:47:06 réinventé par la Révolution française.
00:47:08 La Révolution française, c'est Napoléon en fait,
00:47:11 qui a réunifié, comme disait l'égiphe même,
00:47:14 qui a réunifié ces trois branches du judaïsme
00:47:16 pour en faire une partie intégrante de la France.
00:47:20 - Mais il peut y avoir un paradoxe,
00:47:22 parce qu'en même temps que l'antisémitisme est plus présent
00:47:25 qu'il ne l'était il y a simplement un an,
00:47:27 aujourd'hui, les Mézousas, on enlève sur l'élinteau des portes,
00:47:31 parfois, les Mézousas.
00:47:32 Donc il y a effectivement cet antisémitisme
00:47:35 et on sait d'où il vient.
00:47:36 Et en même temps, paradoxalement,
00:47:38 il y a une fraternité qui existe très puissante, très forte.
00:47:43 Et c'est en tout cas les témoignages, parfois, que j'entends.
00:47:46 - Vous savez, même à l'époque de l'affaire Dreyfus
00:47:49 et à l'époque de l'antisémitisme,
00:47:51 les Juifs de France n'ont jamais incriminé la France ou les Français.
00:47:55 Ils ont incriminé les Allemands, par exemple.
00:47:57 C'est l'Allemagne qui est à l'origine.
00:47:59 Pendant la Shoah, pendant un bon moment,
00:48:01 pour les Juifs de France, Vichy peut-être,
00:48:04 mais c'était surtout l'Allemagne.
00:48:06 - Et la religion chrétienne ?
00:48:08 - La religion chrétienne, c'était au moyen-âge.
00:48:10 - Vatican II ?
00:48:11 - Oui, avec le Vatican II, ça a changé.
00:48:13 - C'est très récent, parce qu'on rappelle que c'était la religion déicide.
00:48:17 Et ça, ça a 60 ans, le Vatican.
00:48:19 - Ça a changé, et puis il y a eu des changements,
00:48:21 même à l'intérieur de l'Église.
00:48:24 L'apport du cardinal Lustiger,
00:48:28 les relations judéo-chrétiennes,
00:48:31 Julisac, c'était quand même...
00:48:33 - Mais vous convenez qu'il y avait un fond d'antisémitisme
00:48:35 dans l'Église catholique ?
00:48:37 - Mais bien entendu qu'il y avait ce...
00:48:39 Mais pour les Juifs de France, c'était une sorte de reste médiéval.
00:48:43 Et aujourd'hui, on peut dire que, pour les Juifs de France,
00:48:46 l'antisémitisme d'aujourd'hui est surtout d'obédience
00:48:50 ou d'inspiration islamiste.
00:48:52 - Bien sûr. Et il faut le rappeler, bien évidemment,
00:48:55 puisque cet antisémitisme de Drummond, il a disparu.
00:48:59 - Oui, il a disparu. Il a eu quelques restes,
00:49:02 mais il a disparu après la Première Guerre mondiale.
00:49:05 Et puis il y a eu un renouveau dans les années 30.
00:49:09 - Oui, quand même.
00:49:10 - Mais après la Seconde Guerre mondiale,
00:49:12 on peut dire qu'il a disparu.
00:49:14 On va assister à une sorte de renaissance
00:49:17 avec une certaine extrême droite.
00:49:19 Et puis le véritable renouveau de l'antisémitisme,
00:49:22 ces dernières années, avec la montée de l'islamisme.
00:49:26 - On va en parler ensemble.
00:49:27 Mickaël Dorion est avec nous.
00:49:29 Mickaël, donnez-nous les dernières informations.
00:49:33 - Le Conseil de l'Europe et...
00:49:40 Le Conseil de l'Europe et l'ONU appellent Londres à revenir
00:49:44 sur son projet de loi qui vise à expulser
00:49:47 les migrants illégaux vers le Rwanda.
00:49:49 Un projet approuvé cette nuit par le Parlement britannique
00:49:51 après deux ans de débats.
00:49:52 Les premières expulsions devraient avoir lieu au mois de juillet.
00:49:55 Près de 250 habitats illégaux détruits,
00:49:58 4000 contrôles effectués, près de 100 personnes interpellées.
00:50:01 C'est le premier bilan de l'opération Place Net
00:50:03 lancée mardi à Mayotte.
00:50:05 Une opération qui doit durer jusqu'à la fin du mois de juin.
00:50:07 Au total, 1700 policiers, gendarmes et militaires sont mobilisés.
00:50:11 Et puis, Kenji Girac va mieux.
00:50:13 Il doit être auditionné dans la journée par les enquêteurs.
00:50:16 Opéré hier près de Bordeaux après une blessure par balle
00:50:18 au niveau du thorax.
00:50:19 Un tir qu'il aurait, selon ses premières déclarations,
00:50:22 provoqué lui-même et qui serait accidentel.
00:50:24 Une enquête pour tentative d'homicide volontaire
00:50:26 a cependant été ouverte.
00:50:28 - Nous terminons avec Jean-Luc Mélenchon à Sciences Po
00:50:31 avec ses tweets de Rima Hassan.
00:50:34 C'est toujours intéressant de voir comment celle qui est
00:50:37 septième sur la liste de la France insoumise
00:50:41 s'adresse à l'association Organisation Juive Européenne
00:50:45 puisqu'elle a tweeté il y a quelques minutes.
00:50:47 "On n'en reste pas à l'absence de poursuites me concernant.
00:50:49 Je ne connais pas la capitulation.
00:50:51 Je vais vous traîner devant la justice comme on ne vous a jamais traîné.
00:50:55 Vous et vos complices, j'ai le temps et l'argent.
00:50:58 Vos 50 avocats n'y feront rien.
00:51:01 Je suis si petit face à la résistance palestinienne
00:51:04 à laquelle j'ai été biberonné."
00:51:06 On sent quand même que ce sont des discours d'arrogance,
00:51:08 de guerre, de suffisance.
00:51:10 Il y a là quelque chose quand même qui peut inquiéter.
00:51:13 - Elle s'adresse comme ça à bon nombre de gens sur les réseaux sociaux.
00:51:16 Johan en parlait lui-même qui a été victime d'une plainte de Rima Hassan.
00:51:20 Elle ne se contente pas de porter plainte.
00:51:22 Elle lui dit bien "je vais vous traîner devant les tribunaux,
00:51:24 je vous attends", etc. sur la même logo.
00:51:26 - La menace. - Voilà, une sorte de menace.
00:51:28 Et donc effectivement, parallèlement à ça, on scande à Sciences Po.
00:51:31 Sciences Po, Rima est avec toi.
00:51:34 Il faut rappeler, elle a dit à l'interview,
00:51:36 encore une fois c'est pour ça qu'elle est convoquée par la police,
00:51:38 elle a dit à une interview du Crion Média en ligne,
00:51:41 après l'attentat du 7 octobre, est-ce que l'on lui pose la question
00:51:44 est-ce que l'action du Hamas est légitime ?
00:51:46 Elle répond "vrai".
00:51:48 Est-ce que Israël a le droit de se défendre ?
00:51:50 Elle répond "faux".
00:51:51 Elle est contre la solution à deux États.
00:51:53 Elle est pour un État binational.
00:51:55 L'État binational, c'est une manière en trompe l'œil
00:51:58 de dire la fin d'Israël.
00:51:59 Je trouve quand vous reprenez le slogan
00:52:01 "from the river to the sea", du Jordan à la mer Méditerranée,
00:52:04 donc plus d'Israël rayé de la carte.
00:52:07 Pourquoi aussi peu de personnes posent la question
00:52:10 que vient faire Mme Hassan dans une élection européenne ?
00:52:12 Pardonnez-moi, moi ça me semble évident.
00:52:14 - Rapporter des voix. - Qu'est-ce qu'elle vient faire ?
00:52:16 - Rapporter des voix. - Qu'est-ce qu'elle vient faire ?
00:52:18 C'est quoi son atout ? C'est quoi sur la construction européenne ?
00:52:20 C'est quoi ?
00:52:21 Charlotte Dornelas.
00:52:23 Elle vient incarner le référendum qu'a mis en place
00:52:25 la France insoumise pour cette élection européenne.
00:52:28 Vous avez Antoine Léaumain qui dit "votez Rima Hassan"
00:52:31 et Manon Aubry a disparu de cette campagne électorale.
00:52:35 Parce que Manon Aubry, je pense qu'elle n'est pas sur cette ligne.
00:52:38 - Je n'ai pas. - Oui, ça peut être.
00:52:41 Elle est plus modérée.
00:52:42 Ce n'est pas une question de modérée.
00:52:44 C'est une question de plus.
00:52:45 Elle n'est pas sur cette ligne.
00:52:47 Elle est sur une ligne économique,
00:52:49 elle est sur une ligne de gauche.
00:52:51 Elle n'est pas du tout sur la ligne identitaire, Manon Aubry.
00:52:55 On a l'impression que la tête de liste, c'est Rima Hassan.
00:52:57 Mais terminé.
00:52:58 Elle incarne parfaitement la question qu'ils veulent poser aux européennes
00:53:02 parce que c'est le chemin qu'ils ont pris pour essayer de gagner.
00:53:05 Je réagissais juste sur le fait que...
00:53:07 Quelle question ?
00:53:09 La souffrance des Palestiniens, à laquelle elle a été biberonnée.
00:53:14 Mais de quoi elle parle ?
00:53:16 Vous avez raison, ce n'est pas une question, c'est un élan.
00:53:18 C'est une insulte à l'épreuve qu'affrontent en ce moment les Palestiniens et les Israéliens.
00:53:23 C'est irréel, c'est même extraordinairement choquant.
00:53:26 Mais ne m'engueulez pas moi, ce n'est pas moi qui viens en place.
00:53:28 Ces gens n'ont aucune idée de ce que c'est que la violence, de ce que c'est que la guerre.
00:53:32 Ils n'ont aucune idée de ce que c'est que le dilemme d'un pays en guerre
00:53:36 et la tragédie des civils qui sont pris dans cette épreuve.
00:53:39 C'est un scandale.
00:53:41 C'est comme tous les pays du Tiers-Monde qui brandissent la cause palestinienne
00:53:45 en ne connaissant rien à l'histoire de la Palestine.
00:53:48 Elle a vécu ça quand même.
00:53:50 Oui, mais en Syrie.
00:53:52 On est très loin de Gaza, vous savez, en Syrie.
00:53:54 Oui d'accord, elle connaît quand même un peu le sujet.
00:53:56 Mais les gens qu'ils essayent d'attirer à eux, non, ça c'est sûr.
00:54:00 Et par ailleurs, je ne dis pas que c'est une bonne chose ou que c'est intelligent
00:54:04 ou que c'est même décent par rapport à ce que vivent les Gazaouis aujourd'hui.
00:54:08 Ce n'est pas du tout ce que j'étais en train de dire.
00:54:10 Là, vous avez raison, c'est qu'ils ne posent pas une question.
00:54:13 Ils essayent de mobiliser sur un sujet.
00:54:16 En effet.
00:54:17 Bon, et puis on découvre des choses absolument extraordinaires.
00:54:19 En France, le maire de Fontenay-sous-Bois, qui s'appelle M. Gontret,
00:54:22 est critiqué par certains d'avoir permis dans le gymnase municipal de sa ville
00:54:25 l'organisation d'un tournoi de foot en solidarité avec Gaza.
00:54:28 Vous avez peut-être vu ces images en cause de la mise en scène
00:54:31 et des affiches plagardées pour l'occasion sur les murs du gymnase
00:54:35 selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
00:54:37 Voilà ce qui se passe en France.
00:54:39 Sur l'affiche du tournoi, on peut lire les soutiens Urgences Palestine,
00:54:42 l'événement parrainé par OGB de la mafia Kri.
00:54:49 Je ne sais pas si vous connaissez cette organisation ou pas.
00:54:52 Et je crois que Estelle Youssoupha était hier soir et a réagi, me dit Marine Lanson.
00:54:56 Donc, je vous propose d'écouter ce que dit Mme Youssoupha.
00:55:00 En fait, c'est à ça que renvoie cette image.
00:55:03 C'est aux mises en scène qu'il peut y avoir chez certains terroristes palestiniens
00:55:06 où on met en scène une parade, le kéfier, etc.
00:55:10 qui est une mise en scène de guerre à des fins de propagande.
00:55:15 Et ça, ce n'est pas la Palestine tout court.
00:55:18 Il faut quand même arrêter d'insulter la mémoire des victimes palestiniennes,
00:55:23 du combat politique juste et d'un conflit qui a de vraies racines historiques
00:55:30 et le réduire à des terroristes.
00:55:32 Moi, je suis profondément choquée.
00:55:34 Ce qui est douloureux, c'est de dire que ces images, en fait,
00:55:39 annihilent l'injustice qui est faite à des Palestiniens, aux morts dont on parle.
00:55:43 Et en fait, on est en train de terroriser tout le monde,
00:55:45 de manipuler quand même des jeunes personnes, a priori à des enfants
00:55:48 qui sont en train de participer à cette mise en scène.
00:55:50 - T'as raison.
00:55:52 - Dirait un épisode de La Fievre.
00:55:54 - Il y avait un article très intéressant dans le Bondi Blog
00:55:57 avec des propos que je trouve quand même très symptomatiques.
00:56:00 "Je suis musulman et la Palestine est un peuple musulman.
00:56:02 Alors ce qui leur arrive, ça me touche forcément."
00:56:04 On en revient à la puissance identificatoire de la cause palestinienne.
00:56:07 - C'est vrai.
00:56:08 - Chez des gens qui n'ont rien à voir avec cette cause.
00:56:11 - Je ne dis pas le contraire, mais c'est vrai.
00:56:13 - Mais ça montre, c'est la thèse.
00:56:16 - Mais pardonnez-moi, bizarrement, il n'est pas autant sensible
00:56:21 à ce qui arrive aux musulmans en Irmanie.
00:56:23 - Aux Ouïghours, aux...
00:56:25 - Bizarrement.
00:56:26 - Mais il y a une dynamique générationnelle.
00:56:28 - Il y a peut-être un élément qui est un élément supplémentaire.
00:56:30 - Il y a une dynamique générationnelle par ailleurs derrière ça.
00:56:33 C'est la toute-puissance de l'humain chez les moins de 25 ans.
00:56:35 Enfin, j'ai quand même vu un sondage de l'IFOP.
00:56:37 74 % des musulmans français de moins de 25 ans disent faire passer
00:56:41 la loi de l'islam avant la loi de la République aujourd'hui.
00:56:44 - Non mais ça, les musulmans n'ont rien à voir.
00:56:46 - Ceux qui voulaient imposer le contraire ont été combattus par les mêmes.
00:56:48 - C'est donc parrainé par OGB.
00:56:49 OGB, c'est un rappeur, en fait, de...
00:56:51 C'est un rappeur, OGB.
00:56:52 - Vous avez cité aussi l'urgence palestine ?
00:56:54 - Oui.
00:56:55 - Il y a une enquête de Livre Noir, ils ont infiltré l'urgence palestine.
00:56:58 Et même chose, ils veulent l'éradication d'Israël.
00:57:00 - Michel Habitbol est avec nous ce matin.
00:57:02 Et on parlera évidemment de l'histoire des juifs en France.
00:57:05 Mais les étudiants juifs à Columbia, j'imagine que vous avez suivi
00:57:08 également ce qui se passe à la veille de la Pâque juive.
00:57:10 Le président des États-Unis a condamné un antisémitisme dangereux,
00:57:13 alors que des étudiants de l'université new-yorkaise Columbia ont réclamé
00:57:16 que l'établissement boycotte toute activité avec Nié en Israël.
00:57:20 Et aujourd'hui, ils suivront sans doute des cours à distance.
00:57:22 Les responsables de l'établissement espèrent désamorcer les tensions
00:57:25 sur ce campus de New York, avec près que des manifestations
00:57:28 anti-Israël et pro-palestinienne ont donné lieu à des arrestations
00:57:31 massives la semaine dernière.
00:57:33 Donc ça se passe à New York, ça se passe dans tout l'Occident.
00:57:36 - Oui, et pour revenir aux États-Unis, on semble oublier dans son
00:57:43 publicité que jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale,
00:57:47 il y avait par exemple un numerus clausus anti-juif dans les universités
00:57:51 américaines, dans les grandes universités américaines.
00:57:53 Il y avait un antisémitisme de fond, par exemple l'un des grands pontes
00:57:58 de l'antisémitisme américain n'est autre qu'Henri Fort,
00:58:01 que nous connaissons.
00:58:03 Et puis ces dernières années, bien sûr, il y a eu ce mouvement
00:58:06 évangéliste, le mouvement israélien qui est pro-israélien,
00:58:09 mais dans le fond, ce mouvement évangéliste, il est d'une certaine
00:58:12 manière anti-juif puisque le but ultime de ce mouvement, c'est tout
00:58:17 simplement la conversion des Juifs.
00:58:20 Et ça a occulté donc cette réalité.
00:58:22 Et puis les États-Unis, il ne faudrait pas oublier, n'ont pas connu
00:58:27 la Shoah, n'ont pas connu la Seconde Guerre mondiale,
00:58:30 qui est le choc sur les opinions mondiales, sur les opinions
00:58:35 occidentales et européennes.
00:58:37 Donc cet antisémitisme dormant s'est réveillé avec l'afflux,
00:58:42 d'abord des capitaux qu'Atari et autres, qui ont acheté
00:58:46 véritablement des chairs dans les grandes universités américaines
00:58:50 au point d'empêcher la nomination de chercheurs israéliens,
00:58:56 l'invitation de chercheurs israéliens dans ces chairs,
00:58:59 l'afflux massif d'étudiants arabes dans ces universités.
00:59:05 Et puis il ne faut pas oublier non plus l'indifférence de la nouvelle
00:59:10 génération juive qui est de moins en moins pro-israélienne,
00:59:14 de moins en moins attachée au judaïsme.
00:59:19 C'est la première fois que j'entends ça.
00:59:21 Oui, il y a un mouvement anti-israélien, on peut dire anti-sioniste,
00:59:27 assez puissant d'ailleurs, dans les universités israéliennes,
00:59:30 même dans les synagogues libérales.
00:59:35 Qui n'existent pas en France.
00:59:38 Non, en France ça n'existe pas.
00:59:39 Dans les universités israéliennes ou américaines ?
00:59:41 Américaines, dans les universités américaines.
00:59:43 C'est la première fois que j'entends ça.
00:59:44 Effectivement, ce que vous dites, c'est aux États-Unis.
00:59:46 En France, ça c'est...
00:59:47 Non, en France, il y a des petits mouvements vraiment d'anciens Trotskys, etc.
00:59:54 qui restent anti-sionistes au nom d'un certain passé,
00:59:59 au nom d'une certaine idéologie.
01:00:01 Mais nous n'avons pas ce phénomène américain en France.
01:00:05 Un mot avant de revenir sur votre expertise et sur cette histoire
01:00:11 des Juifs en France qui est évidemment passionnante.
01:00:13 Vous parlez beaucoup de François Mitterrand, c'est intéressant.
01:00:16 C'est sans doute le président de la République qui aura été le plus proche
01:00:19 de la communauté juive.
01:00:20 Mais un mot sur le couvre-feu des mineurs,
01:00:23 puisque Robert Ménard veut mettre ce couvre-feu en place des mineurs.
01:00:28 Il est entré en vigueur.
01:00:30 Un arrêté municipal prévoyait un couvre-feu aux mineurs de moins de 13 ans.
01:00:33 Ça ne doit quand même pas concerner beaucoup de jeunes gens.
01:00:36 Effectivement, un enfant...
01:00:38 Ce sont les parents.
01:00:39 Oui, bien sûr. Un enfant de moins de 13 ans n'a rien à faire.
01:00:43 Effectivement, à moins de 13 ans, t'es au lit à 21h.
01:00:46 C'est une histoire très intéressante.
01:00:47 Oui, je suis d'accord.
01:00:48 Ils prenaient le même arrêté en 2014 qui a duré 4 ans.
01:00:51 La Ligue des droits de l'homme, qui n'a rien d'autre à faire,
01:00:53 a décidé de saisir la justice.
01:00:55 Ils ont perdu deux fois devant les tribunaux.
01:00:57 Et qu'est-ce qui s'est passé à la fin ?
01:00:58 C'est le Conseil d'État, 4 ans plus tard en 2018,
01:01:00 qui a condamné Robert Ménard à verser 1 000 euros
01:01:03 à la Ligue des droits de l'homme.
01:01:05 Et donc là, rebelote, puisque Gérald Darmanin
01:01:07 a imposé un couvre-feu pour tous les mineurs, pour le coup.
01:01:10 Et à partir de 20h, pour deux mois,
01:01:12 depuis la semaine dernière à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe,
01:01:14 Robert Ménard s'est dit "Bon ben, fort de ce que vient de faire Gérald Darmanin,
01:01:17 je vais reprendre mon arrêté de 2014,
01:01:18 et 10 ans plus tard, je vais le remettre au goût du jour."
01:01:20 Écoutez-le, Robert Ménard, récidiviste.
01:01:24 Parce que c'est une évidence.
01:01:26 Parce que c'est une mesure de bon sens.
01:01:28 Je vous rappelle que je l'avais fait il y a 10 ans.
01:01:30 Parce que des gosses, enfin je sais pas, vous avez des enfants,
01:01:33 est-ce que vous croyez qu'un minot qui a 9 ans, 10 ans ou 11 ans,
01:01:37 il aille tout seul en pleine nuit dans la ville ?
01:01:39 Bien sûr que non.
01:01:40 D'abord, quand ils sont en bande, ils sont souvent des dangers.
01:01:43 Et quand ils sont tout seuls, ils sont en danger.
01:01:46 Et donc c'est pour ça que je l'avais fait il y a 10 ans.
01:01:48 Il y a 10 ans, on avait été poursuivi,
01:01:50 vous vous en souvenez peut-être, par la Ligue des droits de l'homme.
01:01:53 Comme si elle avait rien d'autre à foutre, la Ligue des droits de l'homme,
01:01:55 que de s'occuper de ça.
01:01:57 Je lui en donnerais d'autres sujets.
01:01:59 Et ensuite, ça avait été du coup cassé par le Conseil d'État.
01:02:02 Ce que je pense, c'est qu'aujourd'hui, on n'est plus exactement dans la même position.
01:02:06 D'abord, les mentalités ont évolué.
01:02:08 Regardez, au même moment où je fais ça,
01:02:10 le ministre de l'Intérieur fait au fond la même chose.
01:02:12 En Guadeloupe, c'est difficile de me dire,
01:02:14 en Guadeloupe, le ministre a raison de le faire,
01:02:16 et vous, vous n'avez pas raison de le faire.
01:02:18 J'ai l'impression qu'il dit un peu la même chose que vous,
01:02:20 si vous me permettez, Gautier Lebret.
01:02:22 C'est l'histoire.
01:02:24 Et la Ligue des droits de l'homme veut à nouveau poursuivre Robert Ménard.
01:02:26 Oui, oui.
01:02:27 Hier, ils ont dit très précisément, l'extrême droite est contre l'État de droit.
01:02:30 Je ne sais pas si ça visait Gérald Darmanin ou Robert Ménard.
01:02:32 Mais effectivement, ils veulent retenter de reprendre 5 000 euros.
01:02:34 Vous vous rendez compte qu'on en est rendu à dire que des mineurs de moins de 13 ans
01:02:39 qui ne doivent pas être dehors, c'est une mesure d'extrême droite.
01:02:42 Je pense qu'on va tous terminer dans un hôpital psychiatrique.
01:02:45 Là, Robert Ménard, c'est un cas assez spécifique,
01:02:48 puisqu'on parle des mineurs de moins de 13 ans.
01:02:50 Mais il y a eu un sondage national qui disait que 67 % des Français
01:02:52 voulaient un ouvre-feu pour tous les mineurs de moins de 18 ans.
01:02:55 Et ça, je trouve quand même que c'est une dérive liberticide à laquelle on est en train de s'adapter.
01:02:59 Je suis d'accord avec vous.
01:03:01 Désolé, mais on ne parle pas de tous les mineurs, on parle de certains mineurs.
01:03:03 Je suis d'accord.
01:03:04 De certains points du territoire.
01:03:05 Non, mais puis 13 ans, ce n'est pas la même chose que 17 ans.
01:03:07 Je veux dire qu'un gosse de 17 ans sorte de temps en temps jusqu'à…
01:03:13 En fait, on a tous eu la même histoire.
01:03:15 Quand on avait 17 ans, on sortait au-delà de 23 heures avec nos amis.
01:03:18 Pas beaucoup au-delà de 23 heures à 16 ans, si vous me permettez.
01:03:21 Moi, j'avais le droit à minuit.
01:03:23 Et c'était l'été.
01:03:24 Croyez-moi.
01:03:25 Mais à l'époque, tu pouvais rentrer en mobilette.
01:03:27 C'est après 23 heures.
01:03:28 Quand vous allez à la Beaujoire, vous rentrez chez vous, il est 23 heures passé.
01:03:31 Quand j'avais 16 ans, c'était le stade Marcel Sopin.
01:03:32 Mais peu importe.
01:03:33 Je veux dire, c'était minuit.
01:03:35 16 ans, chaque âge, 14 ans, tu ne sors pas.
01:03:39 15 ans, 16 ans, 22 heures.
01:03:41 Franchement, 16 ans, on a tous des souvenirs.
01:03:44 Non, non, non, mais bon, vous verrez quand vous aurez des enfants.
01:03:47 Bon, Sabrina Agresti Roubache, elle est secrétaire d'État à la Ville et à la Citoyenneté.
01:03:52 Écoutez ce qu'elle a dit là-dessus.
01:03:54 Je ne sais pas si c'est une bonne mesure.
01:03:56 Je crois que c'est de dire aux parents déjà la première chose.
01:03:58 J'aime bien quand on revient aux fondamentaux.
01:04:01 Il faut dire aux parents qu'un mineur, un enfant, n'a pas à être seul la nuit dehors.
01:04:06 Et si jamais un parent ne s'en sort pas avec son gamin, c'est la réalité.
01:04:10 La mère de famille qui a un gamin qui leur a totalement échappé.
01:04:13 Il va dire, dis donc, ce matin, j'ai entendu Sabrina Agresti Roubache, elle a dit quelque chose de super intéressant.
01:04:17 Tu sors plus.
01:04:18 Il va dire, t'es gentille maman, et il claque la porte.
01:04:19 Très bien, alors qu'est-ce qu'on fait ?
01:04:20 Je ne sais pas.
01:04:21 C'est vous qui êtes aux affaires.
01:04:22 Oui, moi je suis aux affaires et je dis justement, les parents quand ils n'y arrivent plus, c'est une évidence.
01:04:28 Est-ce qu'il faut taper sur les allocations familiales ?
01:04:29 Non, ça je ne crois pas.
01:04:30 Vous savez, on ne rajoute pas de la misère à la misère.
01:04:33 Les intervieweurs qui posent des questions.
01:04:35 Ah oui, les intervieweurs posent des questions.
01:04:37 Bon, histoire des Juifs en France, c'est intéressant.
01:04:39 François Mitterrand, c'est très intéressant de partir de François Mitterrand,
01:04:42 parce qu'effectivement les Juifs étaient plutôt de gauche,
01:04:44 et aujourd'hui, ils représentent moins de gauche.
01:04:47 Bon, jamais la France n'a eu un président aussi proche des Juifs, écrivez-vous.
01:04:50 Aussi passionné du judaïsme et aussi familier avec Israël que François Mitterrand.
01:04:54 Il a entretenu durant toute sa carrière des relations très étoilantes
01:04:57 avec de nombreux compagnons de route israéliens.
01:05:00 Oui, c'est Chimol Pérez, Elie Wiesel,
01:05:05 Dayan, Georges Dayan, son ami.
01:05:09 Grand ami qui était mort juste avant le 10 mai 80.
01:05:11 Bien sûr, Atali et parmi ses proches.
01:05:16 Il a connu Israël et ses enfants, je crois même, ont vécu,
01:05:21 ses deux garçons ont vécu en Israël au moins l'un d'eux,
01:05:23 a passé une période, une certaine période dans un kibout.
01:05:28 Et pendant toute la période d'avant son élection,
01:05:34 il a fait montre vraiment de grande solidarité avec Israël,
01:05:38 de rapprochement avec Israël.
01:05:39 Et puis, il est élu.
01:05:41 Et puis, c'est Mitterrand, le premier président de la République,
01:05:43 à venir en visite officielle en Israël,
01:05:47 ce qui n'était rien à l'époque.
01:05:50 Mais Mitterrand aussi, c'est l'homme qui a d'une certaine manière
01:05:54 encouragé la reconnaissance d'Arafat,
01:05:59 encouragé la reconnaissance d'Arafat, d'abord par la France,
01:06:03 il l'a invité.
01:06:04 Et puis, tout le monde se souvient de cette fameuse phrase d'Arafat
01:06:08 sur la charte palestinienne.
01:06:09 Kadhuk.
01:06:10 Il l'avait dit dans un 20h à TF1.
01:06:13 Alors, cette charte qui est Kadhuk,
01:06:15 en fait, elle était peut-être Kadhuk, cette charte.
01:06:18 Mais sur le terrain, il y avait un autre phénomène
01:06:21 dont Mitterrand n'était pas conscient.
01:06:23 Je crois même que les Israéliens n'étaient pas conscients non plus.
01:06:25 C'est la montée du Hamas.
01:06:26 Le Hamas qui était déjà sur les rails depuis la fin des années 70
01:06:33 et pour lequel l'éradication d'Israël n'était absolument pas Kadhuk.
01:06:37 Au contraire, c'est même un acte de foi, si on peut dire.
01:06:42 - Est-ce qu'on peut dire à grand trait que les Juifs de France,
01:06:45 ils sont de gauche en gros jusqu'à l'an 2000.
01:06:48 Ils ont bien compris que c'est la gauche qui les protège,
01:06:50 que la droite catholique est un peu, voire beaucoup antisémite
01:06:54 et que ça bascule au début des années 2000
01:06:57 et qu'au contraire, et c'est ça le paradoxe aujourd'hui,
01:06:59 c'est que non seulement les Juifs de France,
01:07:01 parfois ils sont de droite, mais ils sont même très à droite.
01:07:04 - Oui, ils sont à droite en France, ils sont à droite en Israël,
01:07:08 ces Juifs de France.
01:07:10 Je crois que l'électorat d'Éric Zemmour en Israël en est un des signes.
01:07:18 J'imagine que Marine Le Pen serait la bienvenue en Israël.
01:07:25 - Mais le CRIF par exemple n'est pas sur cette position.
01:07:27 - Mais le CRIF, ça dépend des présidents du CRIF.
01:07:30 - M. Harfi n'est pas sur cette position.
01:07:32 - Il ne l'est pas et en fait, le CRIF a toujours été
01:07:35 une sorte de fédération de sensibilité juive.
01:07:39 Il y avait même des communistes lors de la fondation du CRIF,
01:07:43 des communistes qui sont partis, je crois, dans les années 80.
01:07:47 Le CRIF essaie de représenter toutes les sensibilités juives de France.
01:07:53 Aujourd'hui, là, je crois qu'on en peut plus.
01:07:56 - Pas la sensibilité Zemmour.
01:07:58 - Non, mais aujourd'hui...
01:08:00 - Vous dites qu'elle est majoritaire parmi les Juifs de France.
01:08:02 Donc le CRIF exclut cette sensibilité.
01:08:05 - Le grand changement aussi, parallèlement à ce changement politique,
01:08:08 c'est on peut dire la séphardisation du judaïsme de France
01:08:11 depuis l'arrivée des Pieds-Noirs, des Pieds-Noirs d'Algérie,
01:08:15 l'arrivée des Nord-Africains qui, eux, sont carrément,
01:08:20 je ne dirais pas de droite en tout cas, antigoïstes.
01:08:26 Ils étaient antigoïstes, de Gaulle qui avait renoncé à l'Algérie,
01:08:30 à l'Algérie française, et donc dans la tradition familiale
01:08:35 des Juifs sépharades, des Juifs d'Afrique du Nord,
01:08:39 il y a aussi cette crainte, cette peur presque innée des Arabes,
01:08:45 de l'islam, qui les conduit à voter à droite
01:08:49 ou à s'éloigner des partis de gauche.
01:08:52 - Les Juifs en France au 10e et 11e siècle, écrivez-vous,
01:08:54 en dépit des règles rigoureuses de l'Église,
01:08:56 Juifs et Chrétiens ont des relations conviviales
01:08:59 dans la vie de tous les jours, durant toute l'époque carolingienne.
01:09:02 Par ailleurs, il n'y a aucune obligation pour les Juifs
01:09:04 de vivre dans des quartiers séparés, de porter des signes vestimentaires
01:09:07 distinctifs ou encore de pratiquer des métiers typiquement Juifs.
01:09:12 C'est quoi un métier typiquement Juif ?
01:09:15 - Un métier, par exemple, la fameuse usure, n'est-ce pas ?
01:09:19 Mais ils n'étaient pas obligés, il y avait des Juifs aussi agriculteurs,
01:09:22 par exemple le grand Rachid de Troyes,
01:09:25 était connu pour son champagne, si vous voulez.
01:09:29 Et d'ailleurs, dans les textes de Rachid,
01:09:33 nous avons toute une terminologie sur la culture du vin,
01:09:38 la culture des vignobles, etc.
01:09:40 Une terminologie d'ailleurs en français ancien.
01:09:45 Et certains spécialistes essayent de retrouver
01:09:48 certaines racines de ce français ancien, de ce français médiatique,
01:09:51 à travers les textes de Rachid, à travers les traductions de Rachid.
01:09:55 Et Rachid qui était français de toute son âme,
01:10:00 si on peut dire, de toute sa culture.
01:10:02 - Combien de Juifs de France aujourd'hui dans le pays ?
01:10:06 - C'est un chiffre presque, disons, mythique.
01:10:09 400 000, 500 000, mais en fait on n'en sait rien.
01:10:14 Peut-être 300 000, il y a quelques années on parlait de 600 000.
01:10:18 D'abord, il y a eu des départs en Israël, c'est vrai.
01:10:21 Et puis, il y a aussi les mariages mixtes, les mariages exogamiques.
01:10:27 - Il y a des statistiques d'ailleurs sur ce que vous appelez des mariages mixtes ?
01:10:31 - Non, on n'en a pas vraiment de fiable.
01:10:34 Il y a des évaluations.
01:10:36 - Est-ce qu'on peut dire que ça reste une rareté ?
01:10:38 - Non, ça ne reste pas une rareté.
01:10:40 On peut dire que dans chaque famille juive en France,
01:10:43 il y a au moins un mariage exogamique, un mariage mixte.
01:10:47 Dans ces mêmes familles, vous avez un mariage mixte d'un côté
01:10:51 et un parent ou un proche qui a immigré en Israël.
01:10:55 Donc, vous avez tout ce mélimélo.
01:10:57 - La hausse spectaculaire du nombre d'élèves dans l'enseignement privé juif,
01:11:03 qui selon l'étude minutieuse de la sociologue Martine Cohen,
01:11:06 attire un tiers des enfants scolarisables,
01:11:08 les deux tiers restants se répartissant entre l'enseignement privé catholique et l'enseignement public.
01:11:12 C'est un tournant pédagogique et culturel majeur
01:11:15 qui, insécurité dans les banlieues et aux abords des écoles publiques et dedans,
01:11:18 prendra toute son ampleur dans les années 90 et 2000.
01:11:21 Parce qu'évidemment, cette histoire des juifs en France,
01:11:23 elle est passionnante, mais ce qui nous intéresse forcement,
01:11:26 c'est évidemment la situation d'aujourd'hui.
01:11:28 Et on sait que, par exemple, il n'y a plus de juifs ou moins de juifs à Sarcelles,
01:11:32 alors qu'ils étaient très présents.
01:11:34 Et vous nous dites aussi dans des études que les juifs ne vont plus dans les écoles de la République
01:11:38 et vont dans des écoles professionnelles.
01:11:40 - Oui, c'est là le grand drame.
01:11:42 Dans les années 50, dans les années 60, on peut dire que 90% des juifs de France,
01:11:47 les enfants juifs de France allaient dans l'école publique, allaient à l'école publique.
01:11:50 Et l'école publique, depuis la Révolution, si on peut dire,
01:11:54 mais depuis les années 70, depuis les années 80,
01:12:00 il y a vraiment cet exil intérieur, à savoir les juifs qui quittent les banlieues,
01:12:04 et aussi la réaffection, si on peut dire, du nombre d'enfants juifs à l'école publique.
01:12:11 Ils vont dans le privé, aussi bien le privé catholique d'ailleurs,
01:12:14 que le privé juif confessionnel.
01:12:17 - Vous savez que le travail de Michel Habitbol, bien sûr l'actualité c'est important,
01:12:20 mais c'est de montrer à quel point les juifs sont consubstantiels à l'identité française.
01:12:25 Vous avez parlé bien sûr de Rachy, mais on pourrait dire que deux grands monuments de l'identité française,
01:12:30 que sont Bodin, qui fait la République au XVIe siècle, écrit en hébreu,
01:12:35 il s'exprime plus en hébreu qu'en grec, et Montaigne, je rappelle aussi, Montaigne qui est fils de Maranne.
01:12:40 Donc il y a également, et que la monarchie d'ailleurs française s'inspire en grande partie de textes juifs.
01:12:47 Donc le judaïsme est consubstantiel à l'identité française, c'est ce que montre votre livre.
01:12:52 - C'est très intéressant également de lire votre analyse,
01:12:57 ni la tour Eiffel illuminée aux couleurs d'Israël,
01:13:00 ni les quelques prises de positions courageuses d'artistes et d'intellectuels non juifs,
01:13:04 pas même le voyage de Soledad et Arétek, Israël du président de la République,
01:13:08 Emmanuel Macron et celui de plusieurs autres personnalités politiques de premier plan,
01:13:11 ne peuvent faire oublier aux Juifs de France la désolante réalité qui les attriste chaque jour un peu plus.
01:13:18 Et en parallèle, vous écrivez aussi "Quelle mauvaise surprise de constater ainsi
01:13:22 que le fer de lance de la gauche française, la France insoumise,
01:13:25 ses compagnons de route du nouveau parti anticapitaliste,
01:13:29 des indigènes de la République et de diverses associations étudiants et de lycéens,
01:13:33 ainsi que des syndicalistes et des féministes,
01:13:35 qui prennent place le plus naturellement du monde au milieu de manifestants scandant des slogans
01:13:39 "Mort à Israël, mort aux Juifs" ponctué d'Allah Akbar.
01:13:44 Ce qui est attristant, c'est que cette collision entre socialisme et antisémitisme,
01:13:54 mais en fait pour l'historien que je suis, cela ne m'étonne pas,
01:13:58 jusqu'à l'affaire Dreyfus, le socialisme ou la gauche était antisémite.
01:14:04 Elle était antisémite parce que le judaïsme était considéré dans son ensemble
01:14:08 comme une sorte de suppôt du capitalisme.
01:14:12 Et des grands noms connus de la gauche, comme Proudhon, Blanqui, etc.
01:14:17 étaient carrément antisémites.
01:14:18 Et même l'ambiguïté de Jaurès au début de la conférence.
01:14:21 Absolument. Nous avons des textes de Jaurès sur l'Algérie,
01:14:25 sur l'antisémitisme algérien,
01:14:27 où vraiment il semble accepter l'analyse antisémite de la situation des Juifs,
01:14:36 de la situation de l'Algérie.
01:14:38 En tout cas, c'est un livre passionnant et je renvoie effectivement
01:14:41 à l'éditeur Perrin, "Histoire des Juifs en France".
01:14:45 C'est aussi assez intéressant de voir, dans les années 20, 30, 40,
01:14:49 beaucoup masquaient leur judaïsme.
01:14:53 Et moi, j'hésitais même, ça allait jusque dans un prénom qui était donné,
01:14:58 qui était un prénom français, si j'ose dire, tel qu'il a été utilisé à l'époque.
01:15:04 Et à partir des années 80, 90, c'est le contraire.
01:15:08 Tous les prénoms bibliques dans les familles juives sont réapparus.
01:15:12 On a eu beaucoup d'enfants à avoir des prénoms bibliques,
01:15:15 ce qui n'était pas le cas sans doute de leurs parents.
01:15:18 Et alors, quel sera l'avenir ? Mais je n'en sais rien.
01:15:22 - Pour continuer ce que vous venez de dire,
01:15:25 même dans le vocabulaire juif de France, il y a eu une sorte d'évolution.
01:15:29 Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, on parlait de circoncision,
01:15:33 on parlait de communion. Alors aujourd'hui, on reprend la terminologie hébraïque.
01:15:39 On parle de bar mitzvah, on parle de brit milah.
01:15:43 À l'époque, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, on parlait d'israélite.
01:15:46 Aujourd'hui, on parle ouvertement de juif.
01:15:48 - Raymond Barre avait, je crois, parlé dans sa fameuse déclaration.
01:15:52 - Oui, sur les innocents.
01:15:53 - Et il avait dit d'israélite.
01:15:55 - Aujourd'hui, les Juifs parlent de juifs.
01:15:59 Donc il y a aussi ce contre-coup, à savoir une sorte de re-judaïsation
01:16:04 de la communauté française.
01:16:06 - Exactement.
01:16:07 - Je suis très intéressé juste par ce que vous avez dit sur les facs américaines.
01:16:12 Il y a quand même un drame, c'est qu'on a à peu près un tiers, je crois,
01:16:15 des étudiants américains juifs qui ont été agressés ou menacés
01:16:18 depuis le 7 octobre.
01:16:19 Alors même qu'historiquement, tout le succès, tout le prestige,
01:16:22 le rayonnement des grandes facs américaines, notamment de la côte Est,
01:16:25 c'était des élites intellectuelles juives.
01:16:27 Les Georges Steiner, les Léostros, les Louis Bloom, etc.
01:16:31 Il y a quand même une dette à l'égard de cette tradition
01:16:33 qu'on est en train de dilapider.
01:16:35 - Oui, absolument.
01:16:37 Je crois que l'antisémitisme n'a jamais été aussi prégnant,
01:16:40 aussi grave que de nos jours.
01:16:44 - Mais c'est surtout dans le démarchement de sciences sociales,
01:16:47 en STEM, en sciences dures, on voit que les représentations
01:16:49 sur le Hamas n'ont rien à voir.
01:16:51 - Comme il nous reste quelques minutes et que l'actualité,
01:16:55 elle est aussi avec le bilan PlaceNet qui se met en place,
01:16:59 je voulais vous montrer ce sujet de Michael Chahut.
01:17:01 On en a parlé hier avec Montpellier et on a vu que ces jeunes gens,
01:17:07 les deux témoignages de ces jeunes gens ont fortement marqué
01:17:10 ceux qui les ont écoutés.
01:17:11 Je voulais qu'on voit le sujet de Michael Chahut à Nantes
01:17:14 pour savoir si l'opération PlaceNet est efficace ou non.
01:17:18 - Trois semaines d'opération PlaceNet XXL en Loire-Atlantique
01:17:22 et au final sur le volet stupéfiant, 63 gardes à vue
01:17:26 et plus de 11 kilos de produits saisis.
01:17:28 Au-delà des chiffres, le procureur de la République retient
01:17:31 cette capacité nouvelle grâce aux renforts de CRS
01:17:34 à harceler les points de deal au quotidien
01:17:37 dont trois à Nantes ont dû fermer boutique.
01:17:39 - Ce sont des opérations qui ont permis de gêner
01:17:43 sur un laps de temps plus important qu'à l'accoutumé
01:17:46 certains points de deal sur lesquels c'est vrai,
01:17:49 il n'est pas facile d'agir.
01:17:50 - Entre les tours du quartier de Bellevue, depuis PlaceNet,
01:17:53 le deal est moins visible qu'avant.
01:17:56 Il s'est déplacé, plus discret disent ces trois habitantes
01:17:59 qui estiment que la tension est montée d'un cran.
01:18:02 - PlaceNet effectivement, ils sont dérangés malgré tout,
01:18:06 même si ce n'est pas autant qu'on voudrait nous.
01:18:09 Ils sont dérangés, ils sont osagués.
01:18:12 Je pense qu'il y a un peu plus de guetteurs.
01:18:16 À tout moment, je pense qu'il peut y avoir un dérapage.
01:18:19 - PlaceNet, normalement, ça veut dire qu'on peut sortir
01:18:21 de chez nous sans problème, qu'on n'est pas confronté
01:18:23 à des dealers dès qu'on fait 50 mètres.
01:18:25 Normalement, PlaceNet, ça veut dire qu'il n'y a plus rien.
01:18:27 - PlaceNet, ce n'est pas un one shot, dit le préfet.
01:18:30 Les forces de l'ordre resteront sur le terrain.
01:18:32 Ce soir-là, à Bellevue, vers 19h, peu de véhicules de police
01:18:35 entre les adeptes du rodéo à scooter, avec ou sans casque.
01:18:39 - Il est 10h30.
01:18:42 Michael Dorian nous donne les dernières infos du moment.
01:18:46 - Une première nuit de couvre-feu pour les mineurs
01:18:52 à pointe à pitre.
01:18:53 Elle s'est déroulée dans le calme depuis hier soir.
01:18:55 Les moins de 18 ans n'ont pas le droit de sortir
01:18:57 entre 20h et 5h du matin sous peine d'une amende de 750 euros.
01:19:01 Ce couvre-feu doit durer au moins un mois.
01:19:03 Un homme qui a menacé de mort l'ancien proviseur
01:19:06 du lycée Maurice Ravel va comparaître.
01:19:08 Aujourd'hui, il avait publié un message menaçant
01:19:10 après l'altercation entre le chef d'établissement
01:19:12 et une élève qui refusait d'enlever son voile.
01:19:15 Âgé de 26 ans, il se présente comme un militant pro-palestinien.
01:19:18 Et puis, c'était il y a tout juste 200 jours.
01:19:21 Aujourd'hui, l'attaque terroriste du Hamas en Israël.
01:19:24 1170 personnes ont été tuées le 7 octobre dernier.
01:19:27 129 otages sont toujours retenus dans la bande de Gaza.
01:19:30 Parmi eux, trois Français, Orion, Ofer et Oad.
01:19:33 Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
01:19:37 - Nous avons eu ce matin la maire d'Orion,
01:19:42 Pascal Radou, qui était avec nous.
01:19:45 C'était un témoignage émouvant.
01:19:47 Monsieur Habibol, je voulais que vous commentiez avec moi
01:19:50 la couverture de votre livre "Histoire des Juifs en France".
01:19:54 On voit... - C'est Napoléon.
01:19:56 - Voilà. - C'est après la réunion du fameux Saint-Nézrin,
01:20:01 quand Napoléon a voulu inviter ou a demandé aux Juifs de France
01:20:06 d'écrire une nouvelle page, en fait, une nouvelle loi,
01:20:10 une nouvelle loi religieuse concernant les Juifs de France.
01:20:14 Et puis, il remet cette charte aux représentants du judaïsme de France.
01:20:19 Vous voyez le symbole de la ménorah qui est le symbole du judaïsme.
01:20:23 Et puis, bien sûr, ces Juifs de France qui sont agelouillés
01:20:27 devant l'empereur pour recevoir de ses mains ce nouveau texte,
01:20:34 cette nouvelle loi.
01:20:36 - Et Joseph-Mathieu Scarron, vous voulez y rajouter quelque chose ?
01:20:39 - Oui, l'intérêt également de ce livre, c'est que ça va contre une idée
01:20:43 qui ne cesse, un poison qui ne cesse de se répandre,
01:20:46 selon lequel les Juifs en France, ce ne sont pas des Juifs en France,
01:20:49 ils sont israéliens, c'est-à-dire qu'ils viennent en gros d'arriver
01:20:53 et qu'il y a un face-à-face, je ne sais pas si vous êtes d'accord,
01:20:56 qui se fait, en fait, entre deux situations,
01:20:59 les pro-palestiniens et les israéliens.
01:21:01 C'est ça aussi ce que vous voulez que je vous donne.
01:21:03 - Je pense que les Juifs de France sont d'abord des Français.
01:21:07 - Oui.
01:21:08 - Et pendant longtemps, pour les Juifs de France, c'était des Français juifs.
01:21:12 L'identité française, et non seulement l'identité française,
01:21:16 est au centre, mais ils ont essayé pendant des siècles,
01:21:19 en tout cas le lendemain de la Révolution,
01:21:21 de trouver une sorte d'adéquation entre le judaïsme et les valeurs françaises.
01:21:28 Donc ce n'est pas seulement des Juifs qui ont été intégrés à la société,
01:21:33 mais des Juifs qui se sont efforcés pour créer les bases spirituelles,
01:21:39 on peut dire, de leur intégration.
01:21:41 D'ailleurs, cette base, c'est vrai, au centre de cette base,
01:21:45 il y a le patriotisme des Juifs de France.
01:21:48 Et pendant longtemps, d'ailleurs, le slogan du concitoyen,
01:21:52 du concitoyen central, c'était "Patrie et religion".
01:21:55 Et la patrie, c'est la patrie française, bien sûr.
01:21:58 Et c'est la raison pour laquelle, pendant des années, en fait,
01:22:01 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, et même au-delà, même après,
01:22:04 les Juifs de France étaient contre le sionisme.
01:22:07 Ils n'étaient pas du tout sionistes.
01:22:09 C'est après la guerre de Six Jours,
01:22:11 c'est après l'avènement du général de Gaulle et ses fameuses phrases
01:22:14 sur le peuple, un peuple d'élite sûre et dominateur,
01:22:19 que les Juifs ont commencé à se rapprocher d'Israël.
01:22:22 Et mais jusque-là, c'était...
01:22:25 - Cette phrase qui reste très étonnante, d'ailleurs.
01:22:28 - Oui, c'est... avec un relanc d'antisémitisme très fort, n'est-ce pas ?
01:22:33 - Bien sûr, un relanc culturel.
01:22:35 - Oui, c'est bien ça.
01:22:38 Donc ce n'est qu'après.
01:22:39 Mais même pour les Juifs de France, vous savez,
01:22:41 un Juif français qui est migre en Israël reste français avant tout.
01:22:46 L'attachement à la France, l'attachement à la culture française,
01:22:51 ils sont parfaitement au courant de ce qui se passe en France
01:22:56 et ils sont en fait partie prenante de la vie politique et la vie culturelle.
01:22:59 - Avec le point noir parmi les points noirs de la France,
01:23:03 qui est évidemment la rafle du Veldiv.
01:23:05 - Oui, bien sûr.
01:23:06 - Jacques Chirac avait...
01:23:09 Au contraire, c'est ça aussi le paradoxe.
01:23:11 Mitterrand, disiez-vous, était proche des Juifs
01:23:15 et lui-même n'a pas reconnu à ce moment-là...
01:23:19 - Oui, c'est bien.
01:23:21 - Parce que pour Mitterrand, la France...
01:23:23 Vichy, ce n'est pas la France.
01:23:24 C'est toujours la même ligne de partage.
01:23:26 La France était à Londres.
01:23:28 - Mais il y a eu quand même une reconnaissance.
01:23:30 - Elle l'arrangeait, oui.
01:23:31 - Il y a eu une reconnaissance des fautes de la France.
01:23:36 - Et puis après, la polémique qui était faite à François Mitterrand
01:23:38 parce que c'était un proche en plus, le redébousquait.
01:23:40 - Bien sûr.
01:23:41 - Et Badinter, lorsqu'il n'a jamais dit un mot
01:23:45 contre François Mitterrand,
01:23:47 avait parlé de son trouble, je crois,
01:23:49 lorsqu'il avait appris cela,
01:23:51 et il n'en avait jamais dit davantage.
01:23:53 - Absolument.
01:23:54 - Et quand Mitterrand avait été hué, il avait dit
01:23:55 "faites silence, vous me faites honte".
01:23:56 - Oui, tout à fait.
01:23:57 - Vous me faites honte.
01:23:58 - Tout à fait.
01:23:59 Écoutez, c'est passionnant, M. Habitbol,
01:24:00 de vous écouter, vraiment.
01:24:02 Et je vous remercie grandement.
01:24:04 Je vois que Vincent Herrouet est également écouté
01:24:06 avec beaucoup d'intérêt.
01:24:08 - Non, mais l'histoire sur la reconnaissance par Chirac
01:24:12 de la faute commise par la France,
01:24:16 et non pas par l'État français,
01:24:18 ça reste un sujet de débat
01:24:21 sur lequel on pourrait s'éterniser, évidemment.
01:24:25 - Oui, c'est des fonctionnaires français.
01:24:27 - La France combattante, elle est à Londres,
01:24:29 elle est à Alger.
01:24:30 Vous dites, il y avait intérêt,
01:24:33 je ne vois pas très bien quel est l'intérêt
01:24:35 de François Mitterrand,
01:24:36 qui avait été décoré avant par Vichy,
01:24:39 de défendre ce point de vue-là.
01:24:40 Non, non, il était courageux en le disant.
01:24:42 Il était courageux en le faisant.
01:24:44 Vous verrez plus Mitterrand d'Inde que vous.
01:24:46 - Écoutez, on ne va pas rouvrir ce débat.
01:24:51 - C'est un vrai débat.
01:24:52 - Ben moi, c'est une...
01:24:53 - Noble, tout à fait.
01:24:54 - Oui, quoi, noble.
01:24:56 - Aucun préfet n'a démissionné,
01:24:58 aucun magistrat n'a démissionné,
01:24:59 et les policiers, ben écoutez...
01:25:01 - C'est très spécial.
01:25:02 - Les policiers ont fait...
01:25:04 - C'est vrai.
01:25:05 - Voilà, on fait ça et tout a fonctionné.
01:25:07 Et c'est le mot de De Gaulle,
01:25:09 un fonctionnaire s'est fait pour fonctionner,
01:25:11 et ils sont tous restés en place.
01:25:13 Et évidemment, De Gaulle en 45,
01:25:15 a expliqué qu'on était tous résistants,
01:25:17 parce qu'autrement, c'était impossible.
01:25:18 Voilà, c'était...
01:25:19 - Ben oui, je suis...
01:25:20 - En 45, face à un pays...
01:25:22 - Mais je suis d'accord,
01:25:23 mais je ne vais pas rouvrir,
01:25:24 je ne vais pas rouvrir, mais ne soyons...
01:25:26 - Vous ne l'ouvrez pas, mais vous la fermez.
01:25:28 - Non, mais...
01:25:29 - Elle est formidable.
01:25:30 - Non, mais ne soyons...
01:25:31 - C'est les juifs qui sont venus arrêter des juifs,
01:25:33 qu'est-ce que vous voulez que je vous dise.
01:25:35 - Est-ce que c'est la France,
01:25:36 alors qu'elle était aussi à Londres ?
01:25:37 - Oui.
01:25:38 - Non, mais...
01:25:39 - La question, elle est...
01:25:40 - Écoutez, j'entends...
01:25:41 - Elle était déportée.
01:25:42 - Vous voyez les débats.
01:25:43 On est très en retard, on est très en retard,
01:25:45 donc je suis désolé.
01:25:46 François Lomoyne était à la réalisation,
01:25:47 Philippe était à la vision,
01:25:48 Maxence était au son,
01:25:49 merci à Marine Lanson, à Félix Pérola,
01:25:51 toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr,
01:25:54 et pardon à Jean-Marc Morandini
01:25:56 pour ses quelques secondes de retard.
01:25:59 Merci, à ce soir.
01:26:01 - Merci beaucoup.
01:26:02 Merci.