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Les Invitées du 13h (13h - 1 Novembre 2023 - Marie Rothhahn et Ludivine Lubaki)
Marie Rothhahn, responsable de la lutte contre la privation de droits sociaux à la Fondation l'Abbé Pierre, et Ludivine Lubaki, avocate spécialisée en droit immobilier, travaille avec l'association DAL, Droit au logement sont les invitées du 13h00 le mercredi 1er novembre 2023.

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Transcription
00:00 * Extrait de France Inter *
00:06 Nous sommes le 1er novembre, c'est la trêve hivernale.
00:10 Jusqu'au 31 mars prochain, aucun locataire ne peut être expulsé, même si le propriétaire
00:15 a obtenu une décision de justice en ce sens, sauf conditions très particulières comme
00:20 les violences conjugales ou encore les squats.
00:22 Idem pour les coupures d'électricité ou encore de gaz.
00:25 C'est la loi Allure de 2014 qui a fixé ces dates.
00:28 Elles ne peuvent varier qu'en cas de force majeure, on l'a vu notamment avec la crise
00:32 sanitaire.
00:33 En 2020, la trêve hivernale avait été prolongée jusqu'au mois de juillet, mais c'était
00:37 tout à fait exceptionnel.
00:38 Alors, dans le 13-14, on a voulu faire le point sur les expulsions qui se sont accélérées
00:43 avant ce 1er novembre, réexaminer ce que dit la loi.
00:46 Pour toutes vos questions, bien évidemment, un seul numéro, le 01 45 24 7000.
00:52 Avec nous, en studio, Marie Rotanne, vous êtes responsable de la lutte contre la privation
00:57 des droits sociaux à la Fondation Abbé Pierre.
00:59 Bonjour.
01:00 Bonjour.
01:01 Et Ludivine Lubacchi, bonjour.
01:03 Bonjour.
01:04 Vous êtes avocate spécialisée en droit immobilier et vous travaillez depuis 20 ans
01:07 aux côtés de l'association Droits au logement.
01:09 2 400 000 personnes attendent un logement social dans notre pays en ce moment.
01:15 Et à la Fondation Abbé Pierre, vous venez de faire le point sur l'année 2022.
01:19 Alors, il faut comparer ce qui est comparable, évidemment, et mettre entre parenthèses
01:23 la période Covid.
01:24 Mais vous avez constaté que le nombre d'expulsions a augmenté de près de 5% par rapport à
01:30 2019.
01:31 Ça représente combien de personnes, Marie Rotanne ?
01:34 Ça représente 17 500 ménages et près de 38 000 personnes.
01:38 Mais on sait bien que 2 à 3 fois plus de personnes quittent le logement juste avant
01:43 l'intervention des forces de l'ordre pour éviter ce traumatisme.
01:46 Donc, on pense qu'il y a effectivement beaucoup plus de personnes que ces 38 000
01:50 qui sont concernées.
01:51 Expulsées parce qu'elles ne payaient pas leur loyer ?
01:53 À 95% à peu près, même si on n'a pas de chiffre précis.
01:58 Mais c'est le nombre de procédures pour un payé de loyer.
02:00 Mais il y a également des personnes qui ont toujours payé leur loyer régulièrement,
02:04 qui ont reçu un congé de leur propriétaire pour y habiter ou pour le vendre.
02:08 Parfois, pas pour le vendre, en réalité, pour le relouer ou pour le mettre à la location
02:12 saisonnière.
02:13 Ce qui est totalement interdit.
02:15 Ou alors pour troubles de jouissance, troubles de voisinage.
02:19 Une formulation assez large sous laquelle on peut retrouver par exemple les récentes
02:24 instructions de notre ministre de l'Intérieur pour expulser les familles dont un des membres
02:30 a commis des faits de délinquance, notamment dans le cas des émeutes récentes.
02:33 Ça, on l'a vu à la suite des émeutes urbaines.
02:34 Il y a déjà eu des décisions prises dans ce sens ou pas ?
02:37 Parce qu'il y a toujours des effets d'annonce ?
02:38 Il y a déjà eu des décisions, mais il y avait déjà des protocoles sur certains
02:41 territoires comme les Alpes-Maritimes, protocoles de justice, bailleurs, préfectures pour encourager
02:47 ce type d'expulsion malheureusement.
02:49 Vous confirmez Ludivine Lubacchi ?
02:50 Oui, tout à fait.
02:52 Avant même ces émeutes et les difficultés qui ont surgi, il y a toujours eu une épée
02:58 d'amoclase sur les ménages dont l'un des enfants avait un parcours délinquant.
03:04 Donc, ça reste une nouveauté par rapport aux émeutes.
03:08 Et effectivement, ça vient élargir le champ des possibles des magistrats.
03:12 Mais il faut reconnaître qu'on avait déjà des jurisprudences très sévères.
03:17 Concernant des familles qui se retrouvaient expulsées.
03:22 Dans le 92 à Boulogne, il y a eu à peu près une dizaine de ménages qui ont été expulsés
03:29 suite à un trafic de drogue qui a recoupé plusieurs jeunes de ces différentes familles.
03:36 Donc, on était déjà sur une très grande sévérité à cet égard.
03:40 Vous dites Marie Rotane à la Fondation Abbé Pierre que ce chiffre des expulsions a augmenté
03:45 de 130% en 20 ans.
03:47 C'est quand même un chiffre qui nous marque.
03:48 Comment en est-on arrivé là ?
03:50 On en est arrivé là puisque la crise du logement, comme on le sait tous, s'enfonce.
03:56 On produit de moins en moins de logements sociaux.
03:59 Vous l'avez dit tout à l'heure, 2,4 millions de personnes en attente de logement social.
04:04 93 000 personnes qui attendent aujourd'hui un relogement dans le cadre du DALLO.
04:08 Donc, l'État aujourd'hui ne respecte pas la loi, ne respecte pas ses circulaires.
04:13 Le droit au logement pose appart.
04:15 L'État ne respecte pas la loi, ne respecte pas les circulaires.
04:18 Les préfets étaient en juin cette année à reloger ou à minima héberger les personnes
04:23 avant leur expulsion.
04:24 Peut-être qu'ils n'ont pas la place.
04:25 Ça a été très peu le cas.
04:26 S'ils ne le font pas les préfets, c'est parce qu'ils ne peuvent pas.
04:29 Il y a des mesures à prendre.
04:30 Il y a une mauvaise répartition.
04:32 Il y a une attribution qui peut être facilitée.
04:34 Même à logements sociaux équivalents, tout n'est pas mis en œuvre pour attribuer
04:40 les logements aux personnes les plus précaires.
04:42 Il y a une très grande marge de manœuvre.
04:43 Même s'il manque bien évidemment, cruellement, logements sociaux.
04:46 On sera cette année à moins de 90 000 alors que les bailleurs sociaux eux-mêmes disent
04:50 qu'il en faudrait 200 000.
04:51 Donc la situation ne va faire que s'empirer.
04:53 On a un secteur de l'hébergement qui est de plus en plus engorgé également.
04:57 Aucune sortie vers le logement.
04:59 La chaîne est totalement grippée en fait.
05:01 Quel est le profil type, si j'ose dire, de la personne expulsée aujourd'hui ?
05:06 Malheureusement, ça peut toucher tout le monde.
05:08 En ce qui concerne les impayés de loyer, on a vu la majorité des procédures engagées.
05:13 Ce sont généralement suite à des pertes d'emploi, une séparation, un décès dans
05:18 la famille, une maladie grave.
05:20 C'est-à-dire ce qu'on appelle un accident de la vie.
05:23 Et on décroche.
05:24 Et on décroche.
05:25 Et c'est bien ça la difficulté.
05:26 On pointe du doigt les locataires comme s'ils étaient des mauvais locataires, comme s'ils
05:29 étaient responsables de leur situation.
05:30 Alors que ça peut arriver à tout le monde de se retrouver dans cette situation et de
05:35 ne pas savoir vers qui se tourner pour se défendre.
05:37 Oui, vous voulez ajouter le maître Lubachy.
05:39 Ce qui est terrible, c'est qu'il y a vraiment des dispositifs administratifs qui peuvent
05:44 être mis en place en amont.
05:46 Par exemple ?
05:47 Il y a l'EFSL, notamment.
05:50 C'est-à-dire ?
05:51 Le Fonds de Solidarité Logement, qui permet aux personnes de se maintenir dans un logement.
05:57 Donc effectivement, parfois, il n'est pas toujours aisé de faire comprendre ça à
06:02 un propriétaire particulier.
06:04 En revanche, nous n'avons pas que des personnes expulsées.
06:08 Mais est-ce que le propriétaire peut être payé à un moment ou à un autre, d'une
06:12 certaine manière ?
06:13 Parce que c'est ça qui change tout.
06:14 Oui, avec ce processus, il est payé.
06:18 Oui, mais beaucoup de propriétaires préfèrent abandonner l'aspect financier pour après
06:25 récupérer leur logement et se débarrasser de tous les soucis qui peuvent intervenir.
06:33 Puisqu'on parle des propriétaires, on a Jean-François qui nous appelle au Standard.
06:36 Bonjour Jean-François.
06:37 Oui, bonjour.
06:38 Nous vous écoutons.
06:39 Moi, je suis propriétaire d'ailleurs depuis une trentaine d'années et j'ai un problème,
06:44 j'ai un souci qui dure depuis trois ans avec un locataire.
06:47 On va dire qu'un vieux briscard expert en la matière, qui ne paye pas son loyer parce
06:53 que c'est dans ses gènes, c'est dans son ADN, compte tenu qu'il a les trois quarts
06:57 de versé par la CAF et lui, il verse un dernier quart qui ne correspond pas à grand-chose.
07:02 Il faut savoir déjà que quand on a un litige avec un locataire, la CAF arrête tout.
07:06 Donc tout est arrêté.
07:07 Je suis passé deux fois au tribunal.
07:09 Le tribunal, on est reparti une main devant, une main derrière, sous prétexte que je
07:14 n'avais pas le tableau avec ce qu'il était dû, ce que la CAF verse, enfin bon, une excuse,
07:19 un prétexte, mais bon, le prétexte est plutôt qu'on le considère comme un cas social.
07:23 Je retourne au tribunal pour la troisième fois avec le juge de fonds au mois de décembre
07:27 et la situation est bloquée.
07:29 Je suis emprisonné dans une situation et lui, il est en toute liberté.
07:34 Il a droit évidemment à les juridiques, il en est à son troisième avocat et donc
07:40 là j'ai reçu dernièrement la conclusion de sa dernière avocate.
07:44 Donc là maintenant, elle dit qu'il est tannée par moi, que je lui demande de me payer en litige.
07:52 On entend bien en tout cas, on entend Jean-François, votre litige avec ce locataire qui ne paye
07:57 pas son loyer, Ludivine Lubacchi.
07:59 Oui, alors je comprends tout à fait votre position parce que vous êtes un propriétaire
08:06 particulier et qu'effectivement parfois on est confronté à des situations où on
08:12 vous demande de faire peser sur vous la précarité locative.
08:17 Sauf que la grande difficulté c'est que, alors j'ignore votre dossier bien évidemment,
08:24 les caractéristiques de votre dossier et la personnalité de votre locataire, mais
08:29 il en demeure pas moins que ces personnes-là qui sont en grande précarité et effectivement
08:34 si il a une grande partie de son loyer qui est pris en charge, c'est qu'il est en
08:37 grande précarité, devraient pouvoir bénéficier d'un relogement dans le cadre du dispositif
08:44 d'AGO ou d'un autre dispositif quoi qu'il en soit.
08:47 Est-ce qu'il y a moyen d'en finir à l'amiable pour Jean-François ? Est-ce qu'il
08:50 y a moyen de trouver un accord à l'amiable avec ce locataire ou est-ce qu'il est obligé
08:53 de se retourner une nouvelle fois vers la justice ?
08:56 Alors la tentative de conciliation, la médiation est toujours possible devant un magistrat.
09:02 La difficulté c'est qu'effectivement quand il y a des avocats, ça reste très
09:06 compliqué et les procédures sont d'une longueur telle que les gens n'arrivent plus
09:14 à discuter.
09:15 Mais concrètement, bien évidemment qu'il pourrait très bien solliciter l'intervention
09:19 du conciliateur près du tribunal devant lequel sont les répondants.
09:24 Parce que j'ai l'impression qu'en fait on ne sait pas toujours que l'on soit propriétaire
09:29 ou locataire, on ne connaît pas ses droits, on ne sait pas vers qui se tourner, on ne
09:32 sait pas comment faire Maître Lubaki.
09:34 C'est tout à fait la vraie difficulté, c'est que ni les propriétaires ni les locataires
09:42 ne connaissent leurs droits et les découvrent un peu malheureusement trop tard, c'est-à-dire
09:46 quand le dossier est déjà en contentieux.
09:48 Mais au niveau administratif, auprès des référents sociaux, il y a plein de dispositifs
09:55 qui sont possibles.
09:57 Alors bien évidemment ça exige des concessions, mais effectivement un propriétaire qui accepte
10:05 de maintenir son locataire sous réserve du paiement de la dette peut bien évidemment
10:12 solliciter ce dispositif qui est toujours en vigueur et que l'on utilise finalement
10:19 très peu, alors qu'il est efficace et qu'il a de vraies retombées positives.
10:25 Vous confirmez Marie-Rotale ?
10:26 Oui je confirme tout à fait plusieurs éléments.
10:28 Effectivement déjà il y a des aides, il y a des démarches qui existent et c'est
10:32 pour ça qu'on conseille aux locataires et aux propriétaires d'être bien conseillés,
10:36 d'être bien informés.
10:37 C'est aussi pour ça qu'on avait ouvert notre plateforme, l'eau prévention expulsion.
10:40 Il y a bientôt une quinzaine d'années, pour informer, conseiller et que les personnes
10:46 ne restent pas isolées.
10:47 Malheureusement ces dispositifs sont parfois sous-dotés, c'est ce qu'on défend aussi,
10:52 mais en tout cas ils existent.
10:54 L'allocation logement ne devrait pas être coupée si le locataire paye son reste à
10:58 charge, en tout cas il y a des choses à mettre en place.
11:00 D'une part.
11:01 D'autre part effectivement il y a des propriétaires en grande difficulté, mais ça reste une
11:05 minorité.
11:06 Ça ne veut pas dire que chaque situation n'est pas dramatique bien évidemment, mais
11:09 la majorité des logements appartiennent à des bailleurs sociaux, à des bailleurs institutionnels,
11:13 à des bailleurs personnes privées qui possèdent des immeubles entiers.
11:16 Et l'ensemble de ces bailleurs font partie des ménages les plus aisés de la population.
11:21 Donc on a effectivement des bailleurs très en difficulté, des petits bailleurs, et c'est
11:25 à l'état de les aider, de reloger les ménages qui sont dans leur parc et qui ne
11:30 peuvent plus assumer le paiement du loyer.
11:32 Et on va toujours trouver une proportion très très minime de locataires qui jouent des
11:36 situations comme de...
11:37 Mais c'est une grande minorité.
11:39 On parle des squatteurs.
11:40 La loi anti-squat, dite loi casse-barriant, votée en juin dernier, durcit les sanctions.
11:47 Un squatteur risque jusqu'à trois ans de prison, 45 000 euros d'amende.
11:50 Les peines ont été triplées.
11:52 Et il existe déjà une procédure accélérée d'évacuation des squatteurs.
11:56 Le préfet doit répondre en 48 heures.
11:58 Il y avait eu quelques cas, on s'en souvient, très médiatisés.
12:00 Est-ce que vous voyez déjà les effets de cette loi à la fondation Abbé Pierre-Marie
12:05 Rotanne ?
12:06 Tout d'abord, il faut rappeler que cette loi est un scandale.
12:08 Un scandale qui nous ramène 30 ans en arrière en matière de prévention des expulsions.
12:14 Ce n'est pas juste une petite loi anodine.
12:16 Expliquez-nous pourquoi on revient 30 ans en arrière.
12:18 Parce qu'elle remet en cause un certain nombre de dispositifs, de délais qui avaient été
12:23 mis en place pour trouver justement les arrangements.
12:25 Je vous donne un exemple.
12:26 Le locataire, quand il se retrouve en impéi loyer, il reçoit un acte d'un commissaire
12:30 de justice, c'est le nouveau nom des huissiers.
12:32 On lui donne deux mois pour rembourser sa dette.
12:34 Maintenant, il n'aura plus que six semaines.
12:35 Forcément, moins de locataires pourront rembourser leur dette dans ce délai.
12:40 Ça nuit aux propriétaires également.
12:42 Et on réduit d'autres délais comme ça.
12:44 On réduit la possibilité d'avoir des délais de paiement devant le juge.
12:46 Là encore, ce n'est pas à l'avantage du propriétaire qui ne sera pas payé.
12:49 On réduit comme ça un certain nombre de délais et on va jusqu'à pénaliser les
12:54 locataires d'une amende qui vont passer devant le tribunal correctionnel.
12:58 Ils vont avoir un casier judiciaire si cette amende est validée par le juge.
13:02 Ça c'est pour ceux qui restent malgré une décision d'expulsion.
13:03 Ceux qui restent en fin de procédure et qui sont dans le parc privé.
13:06 Donc c'est vraiment dramatique.
13:08 Là, on pointe du doigt.
13:09 On disait tout à l'heure qu'on se retrouve dans cette situation suite à un accident
13:13 de la vie.
13:14 Mais là, on les responsabilise.
13:15 On les pointe du doigt.
13:16 Vous êtes des mauvaises personnes.
13:17 Vous êtes responsable de votre situation.
13:19 C'est un état d'esprit qui est vraiment très négatif et qui va concrètement engorger
13:24 encore plus ces tribunaux et causer l'expulsion de milliers de personnes supplémentaires.
13:29 Ce sera visible et invisible le nombre de personnes qui partiront d'elles-mêmes de
13:33 peur de cette amende.
13:34 Est-ce qu'il y a déjà beaucoup d'affaires qui sont arrivées devant les tribunaux, maître
13:37 Lubaki, depuis cet été ?
13:39 Alors, moi je n'ai plus…
13:42 Alors, depuis cet été, non.
13:44 Parce que la loi a été votée cet été, c'est encore un peu tôt.
13:47 Mais en revanche, on a tout de suite senti les conséquences.
13:51 C'est-à-dire qu'il y a effectivement beaucoup moins de personnes qui se dirigent
13:57 vers des solutions de squat.
13:59 Et sans vouloir se cacher la face, en tout cas en région parisienne, le squat, l'occupation
14:09 d'un local vide, reste quand même une solution qui permet d'apaiser les choses au niveau
14:19 politique.
14:20 Parce qu'il faut savoir que certes, on a l'image du squatteur un peu artiste, un
14:27 peu bohème, mais il n'y a pas que ça.
14:28 Il y a ce qu'on appelle les squats de nécessité, les squats de famille, avec des personnes
14:33 qui n'ont pas de prise en charge par le 115, qui n'ont pas de solution de relogement
14:38 alors qu'ils sont des carrés prioritaires.
14:41 Et que, effectivement, la situation de l'occupation sans droits ni titres était une solution
14:47 qui permettait de réduire ces personnes sans logique.
14:52 Pour conclure, il y a également ces arrêtés d'évacuation, comme vous prévoyez, qui
14:59 évitent la procédure devant le juge et qui sont dramatiques.
15:02 On les voit déjà se multiplier sur les territoires avec des préfets qui engagent des procédures
15:07 très très rapides, parfois sans justification.
15:09 Merci à vous deux, merci Marie Rotanne de la Fondation Abbé Pierre et merci à vous
15:13 Ludivine Lubacchi, avocate spécialisée en droit immobilier.

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