Nez à nez face à deux lions en Afrique du Sud

  • l’année dernière
Alors qu'il travaillait comme journaliste sur Paris, Thibaud a eu besoin de se donner de nouveaux défis. Il a alors tout plaqué pour faire d'abord de l'éco volontariat dans une réserve en Afrique avant de suivre une formation dans une école pour devenir guide de safari et ouvrir son agence. Il nous raconte son parcours, sa sensibilité à la nature et sa nouvelle vie pleine de rebondissement au milieu d'un environnement sauvage.

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Voyages
Transcription
00:00 On était à la fin de la rando et on marche, on marche, on marche et d'un coup on arrive devant un gros arbre.
00:05 Et là on voit deux lions surgir.
00:08 À droite une lionne, à gauche un lion qui commence à nous faire face.
00:13 J'ai fait le métier de mes rêves pendant des années.
00:16 J'étais très heureux dans une rédaction puisque je travaillais en télé, ce que je voulais faire depuis toujours.
00:22 Et puis au bout d'un moment, l'actualité, le news, c'était souvent les mêmes sujets qui revenaient.
00:27 Je commençais un peu à m'ennuyer, j'ai eu envie de choses un peu plus excitantes.
00:32 En tout cas, je voulais me redonner des défis.
00:35 J'ai commencé à ce moment-là à m'intéresser à l'environnement, à les problèmes écologiques.
00:40 Et puis j'ai fini par trouver un éco-volontariat en Afrique du Sud.
00:45 C'est donc un mois dans une réserve totalement fermée aux touristes, une réserve de 25 000 hectares,
00:50 où on apprend pendant un mois à gérer une réserve, on est un peu ranger pendant cet éco-volontariat.
00:58 Les activités étaient très variées, il y avait d'un côté la partie safari,
01:02 on partait en Brousse toute la journée pour observer les animaux,
01:06 faire de la pure contemplation d'éléphants, de rhinos, de buffles, d'antelopes.
01:13 Et puis il y avait de tout un côté accès management de la réserve.
01:16 Donc là on était plus sur des travaux de maintenance, entretien des pistes,
01:21 éradication des plantes invasives, recensement des animaux.
01:25 Voilà, on apprenait vraiment à gérer cette réserve.
01:27 On a aussi dormi à la belle étoile pendant une nuit, donc ça c'est vraiment cool.
01:30 On a dormi vraiment en pleine savane, sans tente,
01:35 et ça c'est une expérience qui est assez rare ici, mais aussi à vivre en Brousse.
01:39 Dormir en pleine savane, ça a été peut-être la meilleure nuit de ma vie.
01:43 Jamais de ma vie j'aurais pensé vivre un truc pareil.
01:46 Surtout quand on sait qu'on dort sur un territoire où il y a des lions, des léopards, des éléphants.
01:54 Et en fait on a dormi dans une rivière à sec, où on fait un feu de camp.
02:01 Et donc tout est évidemment très encadré, très sécurisé.
02:06 On dort en fait en cercle, tout le monde est autour du feu de camp.
02:11 Durant ce volontariat, j'ai posé beaucoup de questions au manager,
02:14 je lui ai dit "moi ça me plaît, j'ai vraiment envie de continuer là-dedans,
02:18 sauf que je ne suis ni vétérinaire, ni biologiste.
02:21 Comment est-ce que je peux faire moi en tant que français, journaliste, citadin parisien ?
02:28 Comment est-ce que je peux moi aussi travailler ici ?"
02:30 Parce qu'à part faire du volontariat, je ne voyais pas trop ce que je pouvais faire.
02:34 Et ce manager, Edouard, me dit "écoute, pourquoi est-ce que tu ne regarderais pas les écoles du Guide de Safari ?
02:41 C'est des écoles ici dans le Kruger, en Afrique du Sud, qui existent pour former les Guides de Safari.
02:46 Là-bas c'est un métier à part entière, c'est un métier qui n'est évidemment pas du tout connu par les français,
02:53 on ne pense pas que ça puisse exister.
02:55 Du coup au bout d'un an et demi, je suis retourné en Afrique du Sud pour justement faire cette formation.
03:01 Et j'ai passé trois mois dans cette école de Guide de Safari.
03:05 Il faut l'imaginer comme grande classe verte en pleine savane,
03:08 il faut imaginer un camp avec des tentes et puis des bâtiments durs pour les cours théoriques.
03:14 Et on vit là pendant trois mois.
03:16 Moi j'étais avec huit autres étudiants de plein de pays différents.
03:21 Et pendant trois mois, on va étudier 17 modules.
03:26 Ça va du comportement animal à l'astronomie, en passant par la mécanique, la géologie, les insectes, les araignées.
03:33 On va vraiment apprendre tous ces modules, tout ce qui compose l'écosystème de la savane africaine.
03:42 C'est passionnant, il y a vraiment des cours en salle de classe,
03:46 et puis il y a aussi beaucoup de sorties en brousse.
03:48 Donc on vit dans une réserve qui n'est pas non plus ouverte aux touristes.
03:53 On part en safari toute la journée avec nos profs, donc il y a quand même pire comme école.
03:58 Et on va parfois faire des focus sur les arbres, les insectes, les mammifères comme les lions, les éléphants.
04:04 C'est un programme qui est très riche.
04:07 Au départ, quand on intègre cette école de guide de safari, c'est d'abord une formation pour devenir guide de safari en voiture.
04:14 Moi je vous le cache pas, j'ai beaucoup stressé pour cet examen, bien plus que le bac.
04:19 Parce qu'il y a aussi ce gros tank, cette grosse voiture, ce gros Land Rover qu'il faut maîtriser pendant trois heures.
04:24 Évidemment on a des cours de conduite avant, mais c'est pas un examen anodin.
04:29 Quand j'ai lancé mon agence de safari, j'ai voulu lancer des safaris qui me ressemblaient,
04:34 des safaris que je voulais faire aussi, et des safaris qui prennent en compte le respect animal,
04:39 qui prennent en compte l'éthique.
04:40 Il y a aujourd'hui trop de safaris dans beaucoup de pays qui ne prennent plus en compte le respect animal.
04:45 On a tous vu ces images de ces quinzaines de véhicules autour de Lyon.
04:51 Moi ce que je propose aujourd'hui, c'est plus des safaris dans des réserves où il y a très peu de trafic,
04:56 trafic routier, où le côté immersif est beaucoup plus là,
05:01 où on n'est pas focus uniquement sur absolument voir des lions, absolument voir des éléphants.
05:06 Il y a des éléphants, il y a des lions, mais faire un safari c'est aussi s'intéresser à tout ce qui compose cet écosystème.
05:14 Donc s'intéresser aux animaux les plus petits, faire de la botanique, faire de l'astronomie.
05:18 En profiter pendant son séjour pour comprendre tout cet écosystème dans sa globalité,
05:25 pour au terme de sa semaine de safari, sentir qu'on a été complètement immergé,
05:32 qu'on a vraiment vécu le bouche, vécu la brousse, et qu'on n'était pas là à consommer de l'animal.
05:38 L'autre élément, c'est que moi j'ai vraiment envie que les gens, comme je le disais, s'immergent vraiment en brousse.
05:44 Et je propose très souvent des randonnées dans la savane, il y a beaucoup d'endroits qui ne le proposent pas.
05:49 Moi j'ai connu ça à l'école de guide, et j'adore emmener mes clients découvrir la savane d'une autre manière, à pied.
05:58 Ça permet aussi d'approcher des animaux sauvages à pied, de faire des approches de lion, des approches d'éléphant, de rhino à pied.
06:04 Moi c'est là où j'ai eu les plus grosses sensations, et c'est là où j'ai eu mes plus beaux souvenirs en tant que guide en Afrique australe.
06:12 Moi l'une des plus belles rencontres que j'ai eues, que j'ai vécues, c'était pas pendant...
06:18 J'étais pas encore guide, j'étais encore à l'école de guide, et j'étais parti avec un de mes profs et deux élèves de ma classe en safari à pied.
06:28 Et on avait repéré des traces fraîches de rhinocéros, d'une femelle et d'un petit.
06:35 Et puis finalement, au bout d'une vingtaine de minutes, on est tombé sur ces deux rhinos.
06:41 Voilà, c'est un moment où j'ai eu la chair de foule, où vraiment j'ai eu le cœur qui a batté à fond,
06:46 parce qu'on était dans un moment très privilégié face à un animal de plus en plus rare,
06:50 parce que le rhinocéros c'est un animal extrêmement braconné aujourd'hui.
06:54 Voilà, moi je crois que c'est un des moments qui m'a le plus marqué, il y en a beaucoup évidemment,
06:57 mais c'est souvent celui-là qui revient en tête quand je parle de mes rencontres...
07:03 De mes plus belles rencontres.
07:04 Forcément, quand on est en Brousse, en Savanne, le meilleur comme le pire peut arriver, évidemment.
07:10 On est sur un territoire où il y a des animaux sauvages, on est quand même chez eux, il faut le rappeler également.
07:16 Et moi je me rappelle d'une anecdote, on était en randonnée,
07:21 j'étais en randonnée avec 8 autres personnes,
07:26 ça faisait peut-être 4-5 heures qu'on marchait dans une réserve en Astrique du Sud.
07:31 Et puis là on commençait un peu à fatiguer, enfin, 5 heures de marche,
07:34 puis la rando avait été un peu ennuyante, il ne s'était pas passé grand-chose.
07:39 Et puis on était à la fin de la rando et on marche, on marche, on marche,
07:42 et d'un coup on arrive devant un gros arbre, et là on voit 2 lions surgir.
07:49 À droite, une lionne, à gauche, un lion qui commençait à nous faire face.
07:53 Donc là, forcément, on a été complètement réveillés.
07:56 Et là on se retrouve face à ces 2 gros félins.
08:00 La lionne a vite pris la scampette, assez vite barré,
08:04 et le lion a commencé à nous, pas rugir dessus, mais à nous grogner,
08:11 à nous grogner dessus, à montrer les dents.
08:15 Nous on a commencé à...
08:17 Évidemment quand on part en randonnée, on a les fusils,
08:22 on n'a pas du tout eu le temps de dégainer quoi que ce soit,
08:26 puisqu'en fait il a eu vraiment très peur du nombre qu'on était, on était 8 personnes.
08:33 Et en fait le lion a fini par partir, ça a duré en fait quelques secondes,
08:37 ça a duré peut-être, je ne sais pas, à peine 10 secondes,
08:41 mais assez pour nous foutre un peu la frousse, et voilà.
08:45 Voilà, ça a été un face à face un peu inattendu.
08:47 Et je précise également, on ne tire jamais, moi je n'ai jamais eu à tirer sur un animal,
08:53 et je n'ai jamais vu personne tirer sur un animal, on tire toujours des...
08:56 Au départ des tirs de sommation, si on ne veut pas tirer sur un animal,
09:02 je suis enfin à ma place.
09:04 Parfois, toute sa vie on cherche sa place dans cette société, dans sa propre vie.
09:13 Moi j'ai eu la chance de faire un métier qui me passionnait pendant des années,
09:16 mais sauf qu'à la fin j'avais tourné un peu en rond,
09:20 et franchement je n'aurais pas fait cet éco-volontariat, je n'aurais pas eu cette expérience.
09:26 Je ne sais pas où j'en serai aujourd'hui, peut-être que je continuerai de tourner en rond.
09:31 Aujourd'hui je fais profondément le métier qui me passionne,
09:34 je ne me vois clairement pas faire autre chose.
09:36 Je gère ma boîte également, je passe 4-5 mois par an en safari,
09:40 la reste du temps je suis en France où je gère l'agence,
09:42 puisque évidemment je ne peux pas non plus passer tout mon temps en safari,
09:45 la reste du temps il y a d'autres guides qui prennent le relais pour moi sur place.
09:50 Gérer une agence de voyage, ça prend aussi beaucoup de temps,
09:53 il y a tout le côté backup qui est occupé aussi énormément,
09:57 et moi je suis très content de ne passer que 4-5 mois par an,
10:00 parce que du coup je ne me lasse pas.
10:02 Passer 12 mois en safari ça peut aussi être lassant mine de rien,
10:04 on peut aussi en avoir marre.
10:06 Moi là je vais avoir hâte de repartir dans quelques mois en safari,
10:11 faire ma saison, revenir, repasser 6-7 mois en France.
10:15 Donc c'est un très bon équilibre, j'ai vraiment trouvé ma place
10:18 entre d'un côté l'entrepreneuriat, gérer l'agence en France,
10:20 et puis le côté safari, aventure avec mes clients sur le terrain.
10:25 Voilà, j'ai vraiment trouvé mon équilibre avec ce métier.
10:28 [Musique et bruits d'enquêtes]

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