Rémi Camus est un Aventurier Explorateur né en 1985, formateur en survie et conférencier. Autodidacte, avec pour seul bagage un Baccalauréat en Hébergement-Restauration, il a multiplié les expériences hors des sentiers battus.
Après avoir traversé l'Australie en courant de Melbourne à Darwin, il s'est lancé le défi de descendre le Mekong en hydrospeed du Tibet jusqu'au Vietnam. Il a ensuite participé à l'émission Wild sur M6 qu'il a remporté. Pas encore rassasié de défis, il a décidé d'effectuer un tour de France à la nage ralliant Dunkerque à Monaco sur 2650 kilomètres !
Il a ainsi acquis des compétences dans différents domaines d’expertise : connaissance des problématiques environnementales, écologiques, sociétales, des biotopes et de leurs spécificités.
Ces compétences ont pris du sens dans les projets qu'il gère. Ils sont tous issus d’un apprentissage de ses expériences passées et de ses constats factuels. Là encore faire des constats ne lui suffisait plus, il lui fallait agir.
Depuis plus de 12 ans, il organise des explorations dans le but de sensibiliser la population à la préservation de notre environnement.
Un grand merci à @remicamusexplorer pour sa confiance et pour son partage d'expérience !
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Après avoir traversé l'Australie en courant de Melbourne à Darwin, il s'est lancé le défi de descendre le Mekong en hydrospeed du Tibet jusqu'au Vietnam. Il a ensuite participé à l'émission Wild sur M6 qu'il a remporté. Pas encore rassasié de défis, il a décidé d'effectuer un tour de France à la nage ralliant Dunkerque à Monaco sur 2650 kilomètres !
Il a ainsi acquis des compétences dans différents domaines d’expertise : connaissance des problématiques environnementales, écologiques, sociétales, des biotopes et de leurs spécificités.
Ces compétences ont pris du sens dans les projets qu'il gère. Ils sont tous issus d’un apprentissage de ses expériences passées et de ses constats factuels. Là encore faire des constats ne lui suffisait plus, il lui fallait agir.
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00:00 Quand on vous l'a expliqué, voilà, je vais traverser l'Australie en courant,
00:04 le véhicule d'assistance, il n'y en a pas.
00:05 Comment est-ce que vous allez faire ?
00:06 Je vais tracter une remorque derrière moi,
00:08 qui fera une quarantaine de kilos pour emmener l'eau, la nourriture nécessaire
00:11 dans le bouchon australien.
00:13 J'ai fait ma première aventure en 2011,
00:15 lorsque j'ai traversé l'Australie en courant de Melbourne à Darwin,
00:18 5400 kilomètres en totale autonomie et sans assistance avec une petite remorque.
00:23 J'ai fait ma deuxième aventure en Asie du Sud-Est,
00:25 où j'ai descendu le fleuve Mekong en hydrospeed
00:28 du Tibet jusqu'au Vietnam pendant 6 mois, 4400 kilomètres avec une paire de palmes.
00:33 Et puis en 2017, j'ai été repéré par M6 pour une émission qui s'appelait Wild,
00:38 la course de survie, qui a été diffusée en mars 2018.
00:41 Et donc, j'ai fini le jeu en gagnant.
00:43 Et le 1er juin 2018, j'ai décidé de faire un tour de France à la nage
00:48 en longeant les côtes françaises de Dunkerque jusqu'à Monaco,
00:51 2650 kilomètres à raison de 30 kilomètres de nage par jour entre 12 et 13 heures.
00:57 Rémi, quand il était gamin, il était habitant d'un tout petit village.
01:02 On passait le plus clair de notre temps dehors
01:04 parce qu'on avait un papa qui était assez direct.
01:08 Et pour lui, c'était "vous n'avez rien à faire à la maison".
01:10 Donc, j'avais plus de familiarité avec la nature qu'avec la ville,
01:15 qui me faisait vraiment très peur.
01:16 J'ai rencontré plein de personnes, des gens différents, des cultures différentes.
01:20 Et j'ai rencontré surtout Gary Nichols, qui était mon manager.
01:22 Et à ce moment-là, il me parle de la Nouvelle-Zélande.
01:25 Ça a été un déclic de me dire "ça serait quand même con de laisser ta vie à l'âge de 21 ans".
01:29 Je suis parti là-bas, j'ai fait huit mois en Nouvelle-Zélande.
01:33 De la Nouvelle-Zélande, je suis revenu en Angleterre.
01:35 J'ai eu la chance de partir en vacances en Bretagne.
01:37 J'ai rencontré une femme qui vendait sa collection de livres.
01:40 J'ai lu un livre, le synopsis d'un bouquin qui s'appelait
01:43 "24 000 kilomètres en courant au cœur des Amériques",
01:45 écrit par un Lyonnais, Jamel Bali,
01:47 qui avait traversé l'Amérique de l'Alaska jusqu'à Tierra del Fuego.
01:50 Et ça a été pour moi la révélation.
01:53 J'ai lu le bouquin et le lendemain je me suis dit "si lui l'a fait, je peux le faire aussi".
01:57 Pour moi, l'Australie, c'était la terre de l'aventure.
01:59 Et je me suis promis qu'un jour je reviendrai ici, mais je ne savais pas comment.
02:02 J'avais besoin de trouver ce pourquoi fort, de me dire "je reviendrai ici, mais dans quel but ?"
02:07 Et en fait, je me suis aperçu en 2009 que la plupart des aborigènes qu'on a rencontrés
02:11 sont dans les grandes villes, alcoolisés, drogués, des vagabonds,
02:16 un peu laissés sur le côté, ils ont des gros problèmes d'obésité
02:20 parce qu'ils consomment tout ce qui est fast-food, etc.
02:22 Et je me suis dit "mais ce n'est pas ça la vraie culture des aborigènes,
02:25 il doit y avoir quelque chose de beaucoup plus ancré que ça".
02:27 Et pour faire le parallèle avec Jamel Bali, il avait fait un truc en courant
02:31 et ça a été pour moi le moyen de locomotion le plus sympathique avec mes deux jambes,
02:36 parce qu'on va suffisamment vite pour se déplacer,
02:39 suffisamment lentement pour observer les choses.
02:41 Et ça a été pour moi la révélation de me dire "mais oui, il faut faire l'Australie
02:44 et ton objectif, ce sera d'aller rencontrer les vrais aborigènes,
02:48 ceux qui sont effectivement reculés, loin des civilisations,
02:52 dans des communautés, et tu vas aller les rencontrer d'une façon la plus simple possible,
02:57 c'est-à-dire en courant, comme ce que faisaient leurs ancêtres".
03:00 Et je me suis dit "j'aurai une carte de visite qui sera la plus appropriée",
03:05 c'est-à-dire mes deux jambes, et de venir les rencontrer comme ça.
03:08 Et pour pouvoir faire l'Australie, j'ai mis 8 mois,
03:11 parce qu'on est jeunes aventuriers, parce que personne ne nous fait confiance,
03:15 parce que le diplôme d'aventurier-explorateur, il n'existe pas.
03:18 On se rend compte que la carte de visite, elle est difficile,
03:21 et quand on va démarcher les partenaires pour la première fois,
03:24 quand on vous leur explique "je vais traverser l'Australie en courant",
03:29 le véhicule d'assistance, il n'y en a pas.
03:32 "Comment est-ce que vous allez faire ?" "Je vais tracter une remorque derrière moi
03:35 qui fera une quarantaine de kilos pour emmener l'eau, la nourriture nécessaire
03:39 dans le bouche australien".
03:40 Et là du coup, ils te disent "mais vous êtes champion du monde de course à pied",
03:44 et tu te dis "non, j'ai jamais fait de course à pied, j'ai jamais fait de marathon".
03:47 Et là les gens, en fait, ils ne veulent pas prendre le risque
03:50 de signer pour pouvoir vous sponsoriser et s'embarquer dans une aventure
03:55 qui risque peut-être d'être périlleuse,
03:57 et de cautionner la mort d'une personne en Australie.
03:59 Donc ça a été très très difficile, mais je n'ai pas lâché mon objectif.
04:02 Il a fallu que je me renseigne sur l'entrée dans les communautés aborigènes.
04:06 Il a fallu que je trouve des livres sur la faune et la flore
04:11 qu'on peut retrouver en Australie, ce qui était possible à consommer comme plante.
04:14 Ça s'appelle des bouches tomatoes.
04:16 C'est super bon, c'est très sympathique.
04:19 Il suffit juste de regarder un peu autour de soi, il y a tout ce qu'il faut en fait.
04:22 C'est très très bon.
04:25 Il y a une vraie préparation en amont.
04:27 Je pense que ce que j'ai manqué sur ma première aventure,
04:30 c'est d'avoir un préparateur physique.
04:32 Parce que je ne savais pas faire, j'ai appris tout seul à courir,
04:35 moi je suis parti de zéro.
04:36 Tu pars en Australie tout seul, sans personne, sans rien autour de toi.
04:40 Comment est-ce que tu vas gérer cet aspect-là ?
04:41 En une fraction de seconde, vous pouvez avoir des animaux extrêmement dangereux,
04:44 des personnes très cheloues dans le désert,
04:47 mais c'est ce qui fait le charme de l'Australie.
04:48 Beaucoup m'ont demandé si uniquement un sac à dos aurait pu faire l'affaire.
04:51 Je ne voulais pas avoir de trop de difficultés à porter quelque chose sur les épaules et me faire mal
04:55 pendant la traversée, je préférais porter un poids au niveau des hanches et c'est tout.
04:59 Et pour moi c'était bien plus judicieux d'avoir une remorque pour transporter le matériel.
05:02 Il faut prendre en considération que j'avais de l'eau à transporter,
05:05 je consommais entre 15 et 20 litres par jour, donc ça il faut la transporter.
05:08 La nourriture, même si on peut tenir trois semaines sans manger,
05:11 eh bien il faut quand même apporter une certaine nourriture à l'organisme,
05:15 parce qu'on ne peut pas puiser dans les réserves continuellement.
05:18 Appareil photo, c'était complètement con de transporter ça,
05:20 mais j'avais envie de faire de belles photos, donc j'avais ça avec un trépied.
05:23 Disque dur, un ordinateur, matelas de sol, sac de couchage, tente,
05:27 un petit kit de soins, mais ça ne servait à rien.
05:29 J'avais un petit kit de rechange matériel pour la remorque, pour pouvoir la réparer.
05:34 Une deuxième paire de baskets, j'avais que deux paires de baskets pour faire la traversée de l'Australie.
05:38 Et ensuite j'avais t-shirt, casquette, lunettes de soleil,
05:41 c'était la première chose que je mettais sur mon corps dès que je me réveillais
05:47 et c'est les dernières choses que je quittais tellement que le soleil était brûlant.
05:50 En Australie, il fait 50 degrés en plein cagnard.
05:53 La route, quand je courais sur la partie bitume,
05:56 les températures pouvaient monter jusqu'à 70, 80 degrés.
05:59 Le goudron fondait.
06:00 J'avais une casquette qui me recouvrait complètement le cou,
06:03 j'avais t-shirt manche longue, j'avais un short et j'avais des chaussettes montantes.
06:08 Donc la partie que j'avais à protéger du soleil, c'était les genoux, mes mains et mon visage.
06:13 Et j'ai bouffé un litre et demi de crème solaire.
06:16 Dans le désert, il n'y a rien du tout.
06:17 Donc il fallait trouver l'endroit approprié pour pouvoir dormir
06:21 et pour moi, l'endroit approprié, c'était loin de l'activité humaine.
06:24 Je voulais m'éloigner des gens parce que je ne voulais surtout pas entrer en contact avec eux
06:28 parce qu'on ne sait pas du tout ce qu'ils veulent.
06:30 Donc je dormais généralement dans le bouche.
06:32 Je posais ma tente à l'endroit le plus approprié, là où il n'y avait pas de fourmilière, etc.
06:38 Je faisais un feu à environ 5-6 mètres de la tente où j'étais posé
06:42 pour m'assurer que le vent souffle bien vers la tente,
06:44 comme ça, s'il y avait des moustiques, la fumée allait les éloigner.
06:49 Et je récupérais toujours un morceau de kangourou pendant ma traversée.
06:52 Et le soir, je le posais à l'opposé du feu.
06:55 Comme ça, je savais que le feu allait éloigner les moustiques par la fumée,
06:59 que la lumière du feu allait attirer tous les petits insectes qui venaient mourir
07:05 parce qu'ils sont attirés par la lumière,
07:06 plus le morceau de kangourou qui était de l'autre côté pour ne pas être embêté.
07:09 Je m'étais fait avoir une fois.
07:10 J'avais laissé 1-2 cm le haut de la tente qui était ouverte.
07:14 Et en fait, je rêvais que je me faisais piquer et tout ça.
07:17 Et en fait, ce n'était pas un rêve, c'était vrai.
07:19 Je me faisais vraiment piquer par les fourmis.
07:22 Et puis ensuite, la façon de progresser, c'était relativement simple.
07:27 Une fois que le matériel était rangé et plié,
07:29 je partais tout de suite en courant, mais je partais tout de suite et je ne mangeais pas.
07:32 Et c'est uniquement autour de 8 heures ou 9 heures du matin
07:35 où je m'arrêtais, où je pouvais vraiment manger parce que j'avais déjà progressé.
07:39 Et donc, dans ma tête, c'était beaucoup plus facile à faire.
07:41 J'ai dépecé un kangourou pour me nourrir parce que,
07:44 eh bien dans le bouche australien, trouver des petites super-êtes
07:47 ou un supermarché pour subvenir à ses besoins, ça reste compliqué.
07:51 C'est le matin et je me dirige vers ma prochaine destination où je cours.
07:55 Et je vois le kangourou qui revient, qui revient, qui revient.
07:57 Et j'entends l'air "brrrrr" et donc j'entends le camion arriver. Le camion me dépasse.
08:03 Et je vois à quelques centaines de mètres devant moi le kangourou qui passe.
08:07 Et bim, le camion qui tape dessus et je vois le kangourou qui fait un vol plané.
08:12 Donc, il est 9 heures du matin et je me dis "enfin de quoi manger".
08:15 Et pour une fois, ça sera frais parce que des fois, je dépeçais des parties des kangourous
08:19 qui étaient morts depuis une semaine.
08:21 Et si toi, tu as faim, il faut savoir que la nature aussi a la dalle en Australie.
08:25 Et donc, ils ne seront pas là pour te faire de cadeaux.
08:27 Chacun pour sa peau.
08:28 Donc, je l'ai ouvert. J'ai commencé à récupérer.
08:31 Donc, il y avait du sang qui coulait à l'intérieur.
08:34 Donc, j'ai récupéré un petit peu de sang.
08:35 Pas beaucoup pour remplir ma gourde que j'ai bu.
08:38 Donc, ça m'a permis de m'hydrater et d'avoir un peu de minéraux.
08:41 Et ensuite, j'ai vidé l'intérieur et j'ai commencé à manger ce qu'il y avait un peu sur les côtés à l'intérieur du kangourou.
08:47 L'Australie, c'était mon premier voyage, ma première exploration.
08:51 Et ça m'a appris à avoir plus confiance en moi.
08:54 Ça m'a appris à me découvrir.
08:55 J'ai découvert ce que c'était la rareté de l'eau.
08:57 J'ai bu ma pisse dans le désert pour ne pas mourir.
09:00 Et c'est comme ça que j'ai décidé de poursuivre mes aventures sur la thématique de l'eau.
09:04 J'avais déjà découvert l'Asie du Sud-Est en 2009.
09:08 J'avais fait un petit périple sur le Mekong pendant trois jours avec un slow boat.
09:13 Et puis, en grattant un petit peu, on se rend compte que c'est un fleuve qui a beaucoup de problématiques.
09:17 On a des problématiques écologiques, environnementales, socio-culturelles.
09:21 Il y a plein de choses qui tournent autour du fleuve Mekong.
09:23 Voilà encore un bon exemple de ce qu'on peut appeler l'accès à l'eau potable.
09:28 On est directement dans la ville.
09:29 Et là, juste ici, vous avez le fumeau qui se déverse directement dans le Mekong.
09:34 Il y a un bout de fumeau là-bas.
09:35 Il n'y a pas d'accès aux toilettes, donc tout va directement dans le Mekong.
09:38 Et après, ça continue, ça va au Cambodge et au Vietnam.
09:41 C'est une catastrophe sur l'accès à l'eau potable.
09:42 Ils n'en ont pas conscience et ils ne prennent pas du tout conscience de ce problème.
09:45 Et je me suis dit, pourquoi pas faire la descente du Mekong à la nage.
09:49 J'ai mis un an et quatre mois pour me préparer pour ce projet.
09:52 La préparation du Mekong a été bien plus longue que celle pour l'Australie
09:55 parce que je ne savais pas nager en fait.
09:57 J'ai eu la chance de rencontrer un club de nage en eau vive avec qui j'ai échangé.
10:01 Ils m'ont dit, si c'est de la classe 4 et de la classe 5,
10:04 je pense que tu feras entre 200 et 300 mètres avant de finir noyé
10:08 parce que tu ne pourras pas le faire à la nage pure.
10:10 Donc j'ai décidé de le faire en hydrospin.
10:13 Partir en Chine, ce n'est pas la même chose.
10:15 Ils délivrent que des visas de 30 jours, sauf que moi, je ne pouvais pas rester 30 jours.
10:18 J'ai essayé d'avoir un visa de trois mois qui m'a été refusé.
10:22 Ils m'ont dit, ce n'est pas possible.
10:23 Donc j'ai réussi en passant par une agence d'avoir deux fois 60 jours
10:28 pour pouvoir rester en Chine.
10:29 En 2013-2014, c'était un vrai calvaire pour avoir des cartes
10:33 parce que tout est contrôlé.
10:34 Donc ça a été une grosse, grosse phase de préparation.
10:38 On va dire que la descente du Mekong a été une autre façon de voir l'aventure.
10:44 L'Australie, c'était une expédition physique.
10:47 Il fallait courir, il n'y avait personne autour de soi.
10:50 Très peu de voitures s'arrêtaient, donc on est vraiment seul.
10:52 Le Mekong, c'est une aventure qui est physique et qui est mentale.
10:56 Mentale parce que quand on se tape 14, 15, 16 heures de palmage dans la journée,
11:00 la fatigue arrive relativement vite.
11:02 Mais on se retrouve dans un environnement, dans des pays,
11:05 où les gens n'ont jamais vu ça de leur vie.
11:08 Donc ils sont tous très intéressés.
11:10 Donc quand tu te retrouves au milieu du parc,
11:12 tu vois enfin dormir et me reposer,
11:13 en fait, tu sais que ça ne va jamais arriver.
11:15 Parce qu'il va y avoir, à un moment donné,
11:16 une personne qui va sortir tu ne sais pas d'où,
11:18 et puis après, elle te dit de venir avec lui.
11:20 Donc c'était ça qui était la difficulté sur le Mekong,
11:23 c'était de pouvoir concilier l'effort physique de la journée.
11:27 Et après avoir fait 15, 16 heures de palmage,
11:29 tu te retrouves chez des gens à devoir parler, échanger,
11:32 expliquer dans une langue que tu ne maîtrises pas,
11:35 que tu ne connais pas, et tu répètes ça au quotidien.
11:37 Eh bien, c'est ça qui était épuisant.
11:39 J'avais découvert ce qu'était la rareté de l'eau en Australie.
11:41 Je voulais voir l'opposé, l'abondance de l'eau,
11:44 et comment est-ce que les gens pouvaient utiliser l'eau au quotidien.
11:46 On se rend compte que c'est l'un des fleuves les plus pollués,
11:49 donc les gens déversent directement toutes leurs ordures dans le fleuve
11:53 parce qu'ils n'ont pas d'autres moyens pour pouvoir la traiter.
11:56 Et donc en 2018, je me suis dit, pourquoi pas essayer de sensibiliser
12:00 et voir si la population qui borde le littoral français
12:04 est au courant des problématiques qu'on a dans les mers et océans.
12:06 Donc je me suis lancé le 1er juin de Dunkerque,
12:09 et j'ai décidé de faire un tour du littoral français.
12:11 Donc j'ai fait Dunkerque jusqu'à Rondaille,
12:13 la dernière ville française juste avant de rentrer en Espagne.
12:15 On a coupé par les Pyrénées, je me suis mis à l'eau à Cerbère,
12:18 et j'ai fait Cerbère-Monaco pour finir mon aventure.
12:20 Donc ça fait 2650 km à raison de 30 bornes de nage par jour.
12:25 On a fait 92 étapes en France et une à Monaco.
12:29 Et le but, c'était d'aller rencontrer les gens,
12:31 d'échanger avec eux et de leur faire prendre conscience
12:33 que l'environnement marin, eh bien, il n'est pas aussi joli que ça.
12:37 Il est très pollué et il y a énormément de problématiques autour des océans.
12:41 J'ai rencontré physiquement, à qui j'ai parlé,
12:44 23 000 personnes entre Dunkerque à Monaco.
12:46 Toucher 23 000 personnes sur une aventure,
12:48 c'était, pour moi, c'était presque inédit.
12:51 Donc c'était vraiment, voilà, un enchaînement.
12:53 L'Australie, c'était la rareté de l'eau,
12:54 le Mécon, c'était l'abondance de l'eau,
12:55 avec la connaissance de ce qui se passe autour de l'environnement et de l'écologie.
12:59 Et le tour de France à nage, eh bien, c'était le constat
13:02 de ce que j'ai vu sur le Mécon,
13:03 des déchets qui terminent dans les mers et océans,
13:05 et de porter un message là-dessus.
13:06 Alors pour moi, ce qui est le plus important dans la survie,
13:09 je dirais que c'est d'être pragmatique et opportuniste.
13:12 En fait, la survie, c'est quelque chose qui n'est pas...
13:15 C'est pas un état qu'on a envie de chercher, en fait.
13:19 Quand on est en survie, c'est qu'on est vraiment dans la merde.
13:20 Donc la seule chose que l'on veut, on veut vivre.
13:22 Survivre, c'est parce qu'on n'a pas fait les choses en amont
13:26 pour pouvoir vivre correctement.
13:27 C'est ce que j'explique aux stagiaires quand on fait des stages de survie.
13:30 Je leur dis "Vous voulez faire un feu ?"
13:32 Ils m'ont dit "Oui, on veut un feu."
13:33 Je fais "Mais c'est quoi, vous voulez ?"
13:34 "Vous voulez toute la préparation pour faire un feu,
13:37 ou la finalité de faire un feu ?"
13:39 Parce qu'au final, ce qu'on veut, c'est faire un feu.
13:41 Et on s'en fout de la manière dans laquelle on fait un feu.
13:44 Moi, si on me pose la question si je sais faire un feu avec deux morceaux de bois,
13:47 oui, je sais faire un feu avec deux morceaux de bois.
13:49 Mais sinon, moi, j'ai un briquet.
13:50 C'est d'être pragmatique.
13:51 Ce qu'on veut, c'est faire un feu.
13:52 Donc il faut aller le plus vite possible.
13:53 Et opportuniste, eh bien parce que la nature a beaucoup de choses à nous offrir.
13:57 Faut regarder un peu autour de soi.
13:59 Des fois, il n'y a pas besoin d'aller chercher des choses très farfelues.
14:02 D'observer ce que la nature a à nous offrir,
14:04 eh bien, on peut forcément gagner quelques secondes très précieuses sur la suite.
14:10 Donc pour moi, c'est ça les deux conseils les plus importants
14:14 que je donnerais en survie, c'est d'être pragmatique et opportuniste.
14:17 [Bruit de moteur électrique]