Vendredi 24 novembre 2023, SMART BOURSE reçoit Jean-François Bay (Directeur général, Quantalys) , Bertrand Lamielle (Directeur général, Portzamparc Gestion) et Romain Daubry (Membre de la cellule Infos d'Experts, Bourse Direct)
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00:10 L'analyse de marché de fin de mois, chaque dernier vendredi du mois, c'est l'occasion de retrouver trois invités pour dresser un grand tableau de bord des marchés.
00:19 Jean-François Baette avec nous, le directeur général de Cantalice. Bonsoir Jean-François.
00:23 Oui bonsoir.
00:24 Bertrand Lamiel évidemment, directeur général de Ports en Parts Gestion. Bonsoir Bertrand.
00:27 Bonsoir messieurs.
00:28 Et Romain Dobré qui nous accompagne pour ce rendez-vous mensuel. Ce mois-ci, membre de la cellule d'experts de Bourse Directe. Bonsoir Romain.
00:35 Bonsoir.
00:36 Merci à vous trois de nous apporter à chaque fois vos analyses avec trois dimensions différentes, à commencer par la dimension flux, précieuse pour nous.
00:47 Jean-François, qu'est-ce qu'on peut retenir de ce mois de novembre ? On va se projeter sur 2024, évidemment c'est l'objet de la fin d'année.
00:54 Mais déjà qu'est-ce qu'on peut dire de ce mois de novembre qui semble être un mois un peu différent des précédents ?
00:58 Oui, il y a une confirmation et une petite différence. Donc on regarde les flux justement en Europe sur l'ensemble des fonds.
01:05 On regarde la collecte nette, hors effet de marché, pour voir ce que font les investisseurs et le comportement des investisseurs.
01:12 Il y a une confirmation sur le fait qu'ils investissent toujours sur des actifs sans risque.
01:16 Je pense qu'il y a un comportement, une compétition des rendements en faveur des actifs sans risque,
01:22 actifs sans risque c'est-à-dire fonds monétaires, fonds obligataires. On va sur du taux.
01:26 Il y avait longtemps que le taux sans risque n'avait pas rapporté autant.
01:29 Et donc tranquillement on peut faire des fonds monétaires et si sur des produits bancaires, des comptes à terme.
01:35 Et j'ai du 3, 4, 5 % allègrement sans trop d'effort.
01:39 J'ai un de vos confrères qui m'a dit "on ressort les gérants obligataires du placard".
01:42 C'est ça, c'est ça.
01:43 Oui c'est un peu ça. Ça fait au moins 10 ou 15 ans qu'il patientait.
01:48 Après 10 ans de taux négatif, ça y est, on retrouve du grain à moudre.
01:53 Donc clairement 20 milliards de collecte sur le moins en rythme mensuel en faveur des actifs sans risque, c'est guerre étonnant.
02:01 Toujours 30 milliards de décollecte sur des actifs risqués, diversifiés, alternatifs, etc.
02:07 Vous prenez tous les fonds immobiliers divers et variés.
02:10 C'est plutôt une pression parce que je le disais, il y a une compétition et les investisseurs restent assez averses au risque.
02:19 L'élément un peu différenciant sur novembre, c'est qu'on voit apparaître dans les actifs risqués, dans les actions, pour parler clairement,
02:29 qui sont plutôt en sortie, des classes d'actifs et des stratégies qui sont positives.
02:36 J'en veux pour preuve, par exemple, l'immobilier et l'infrastructure à côté des techs, puisque depuis le début de l'année, c'est plutôt tech, monde, US.
02:45 Et là, on voit apparaître des fonds immobiliers et des fonds infrastructure qui recollectent sur le moins.
02:50 Ça, je n'ai pas vu depuis très longtemps.
02:52 Au détriment des formes de décollecte sur la partie plus bancaire, énergie, typiquement, qui décollecte beaucoup.
02:59 Et sur la partie obligataire, quand on regarde un peu la granularité,
03:02 on a plutôt des investissements en faveur des emprunts d'État et tout ce qui est aggregate, au détriment des fonds plus crédits à yield.
03:11 Ça avait beaucoup marché avec les fonds datés ces 12 derniers mois et c'est un petit peu en train de se calmer.
03:17 Donc, si on analyse un petit peu ces flux, ça confirmerait que des investisseurs jouent un scénario de fort ralentissement.
03:27 Ils ont acté le fait que la période d'hyperinflation était derrière nous, que les banques centrales avaient réussi
03:33 et qu'on est plutôt dans une phase de ralentissement en se disant « Je joue un peu le fait que 2024 serait l'anti-2022 ».
03:41 C'est-à-dire que 2022, c'est hyperinflation, hausse d'étau directeur d'émission des bilans des banques centrales.
03:48 Et du coup, apparemment, la lecture que j'ai, c'est de se dire que les investisseurs jouent,
03:53 alors c'est peut-être tactique, jouent à partir du mois de novembre une nouvelle stratégie anti-2022.
04:00 Et quand on regarde les performances...
04:02 C'est intéressant, vous nous avez apporté là sur le tableau, les performances qu'on voit, c'est bien celles de 2022.
04:07 Vous nous rappelez que...
04:08 Exactement, pour se remémorer.
04:10 Exactement.
04:11 Pour ceux qui avaient oublié 2022.
04:13 Pour ceux qui avaient oublié 2022, les pires performances, c'était la tech et les valeurs de croissance américaines.
04:19 Ça a déjà été joué en 2023. Donc là, le rebond a déjà eu lieu.
04:24 Les obligations en prenez en état qui avaient baissé de 28 %, justement, je disais qu'il y avait des flux importants.
04:30 Donc on reprend de la duration, on reprend des taux, on passe du monétaire vers des risques de taux et moins du risque crédit.
04:38 Le pire 2022, c'était Europe Small Mid Cap à -25 %, on verra avec Bertrand tout à l'heure, mais c'est peut-être une thématique à jouer pour 2024.
04:48 Et on a le secteur de l'immobilier qui avait fait -23 %, qui était massacré, puisque hausse des taux.
04:53 Tout ce qui était un peu proxy obligataire avait fortement souffert sur les actions, c'était immobilier, infrastructures.
04:59 Et donc, on vous a peut-être vu le dernier mois, une valeur comme Unibail qui fait peut-être partie des tops.
05:04 Ah oui, oui, oui, c'est spectaculaire, bien sûr.
05:06 Et les taux dix ans américains qui ont baissé de 50 points de base.
05:10 Donc voilà, novembre peut-être illustre un peu ce nouveau paradigme.
05:14 Sur les taux, intéressant, on le rappelle, vous disiez que les investisseurs veulent bien du rendement, mais se méfient du risque crédit, du risque de spread.
05:22 Et donc, on voit effectivement un fléchissement de la collecte du crédit high yield, notamment.
05:27 C'est ça le marqueur de ces derniers mois.
05:29 Oui, on sépare les fonds en Europe entre emprunts d'Etat pur, ce sont des fonds qui achètent emprunts d'Etat italien, français et allemand.
05:38 Des fonds aggregate, donc en français, ça serait diversifié.
05:42 Donc, vous avez et des emprunts d'Etat et des entreprises.
05:45 Crédit high yield, c'est vraiment entreprise avec un billet très high yield au rendement, les plus mauvaises notations.
05:52 Ça avait été très recherché, on le voit dans la courbe, pendant toute l'année, fin 2022, début 2023, en disant j'ai un taux absolu sur le high yield à aller chercher.
06:02 Donc, du 6, 7, 8 %, c'est pas mal.
06:04 Et là, on commence à avoir des investisseurs qui se disent bon, voilà, il faut peut-être que je fasse attention.
06:09 Si mon scénario de très fort ralentissement se met en œuvre, j'ai intérêt à faire attention aux actions cycliques et aux entreprises qui souffriraient dans une baisse des taux.
06:19 J'ai cité les banques, j'ai cité l'industrie, l'énergie, tout ce qui est cyclique.
06:24 Et de l'autre côté, sur le côté obligataire, c'est le high yield qui souffrirait un peu.
06:28 Ce qui explique, si on zoom sur la partie actions, que l'Europe ne soit toujours pas revenue en grâce aux yeux des investisseurs, c'est ça ?
06:37 Oui, octobre-novembre. Alors c'est pour ça, les montants restent quand même beaucoup plus...
06:41 Actions, on rappelle, globalement en sortie, c'est ce que vous disiez.
06:44 Globalement en sortie.
06:45 Et avec l'Europe qui continue, donc les flux continuent à sortir, l'Europe ayant aussi un peu ce caractère assez cyclique, globalement, sur l'ensemble des marchés.
06:58 Et donc, quand on veut du refuge de la valeur de croissance et de la tech, on a plutôt tendance à s'orienter vers les États-Unis.
07:06 Ça fera partie du bilan 2023, que ce soit en termes de flux ou en termes de performances boursières.
07:14 2023 n'était pas une grande année pour l'ESG ?
07:18 Alors ce n'était pas une grande année pour l'ensemble de l'industrie. Globalement, c'est quand même une année très compliquée pour les réseaux et les sociétés de gestion.
07:25 Alors c'était moins compliqué que 2022, parce que là, on était dans le maelstrom du krach ou des krachs.
07:31 J'allais dire 2023, ça se diffuse, c'est une mèche lente et on a tous les réseaux qui doivent faire face aux questions des clients.
07:38 Donc c'est ce qu'on est en train de vivre, avec une compétition des taux qui est dure.
07:41 Quand vous avez dans un réseau quelqu'un qui vous sort du compte à terme à 4 ou à 4,5, c'est un petit peu dur d'aller vendre des fonds diversifiés.
07:47 Et l'ESG a pâti un petit peu aussi de la situation. Je pense que plus qu'avoir une défiance sur l'ESG, c'est un retour des thématiques non-ESG.
07:56 Je le disais, la tech, c'est pas ESG, la défiance, c'est pas ESG, etc.
08:01 Et donc l'industrie et quelque part des investisseurs qui sont revenus sur ces thématiques, sans pour autant laisser complètement tomber la partie ESG.
08:11 Le classique, gestion passive, gestion active. Alors on avait eu un beau moment quand même de 2020 à 2022 pour la gestion active.
08:22 On le voit sur graphique, là c'est pareil. Et puis depuis, la machine ETF ne s'est même jamais enrayée.
08:31 Elle continue sur sa lancée avec un trend d'une régularité parfaite.
08:35 C'est un robot, un rouleau compresseur qui avance. Ils sont toujours là où on ne les attend pas.
08:46 C'est-à-dire qu'ils collectent beaucoup sur l'obligataire, l'obligataire recollecte. Donc sur des fonds, iYield, Aggregate, Emprunetain, ils sont très très présents.
08:54 Sur la partie action monde, vous voulez faire des méga caps, vous avez du MSCI World, vous avez du Nasdaq sur l'US, vous faites automatiquement les ETF.
09:02 Il y a une industrie aussi qui connaît une pression quand même sur les frais.
09:06 Donc avec une rétélisation de l'ETF qui n'est plus réservée aux institutionnels qui captent une partie du marché.
09:12 Et vous avez en plus des ETF qui innovent beaucoup, c'est ce qui fait mal aux gérants actifs.
09:16 Vous avez du actively managed mis en avant par AXA, vous avez du AI powered avec, il suffit de mettre de l'intelligence artificielle et j'aurai donc la possibilité de battre des gérants actifs, etc.
09:27 Donc c'est quand même une source d'innovation et de pression sur l'industrie qui est très forte et qui continue.
09:34 On parlera des smalls avec Bertrand bien sûr, mais quelle est la big picture que vous pouvez nous apporter chez Cantalice, Jean-François ?
09:43 Small versus large, est-ce qu'il y a l'idée d'un retour à la moyenne ou quelque chose qui commencerait peut-être à percer de ce point de vue là ?
09:53 On ne voit pas un retour massif sur les smalls, mais en tout cas sur le mois de novembre, ils font jeu égal avec les large, il n'y a pas une défiance vis-à-vis du small.
10:02 Donc c'est peut-être la bonne nouvelle s'il fallait retenir une nouvelle par rapport aux large cap.
10:07 L'autre élément que je voulais apporter, c'est la corrélation des classes d'actifs entre elles, qui est plutôt une bonne nouvelle sur le mois de novembre en disant,
10:17 tiens les taux ont baissé et ont performé, les actions ont re-performé et donc je me trouve avec un portefeuille diversifié qui est à nouveau positif.
10:25 Attention, c'est un peu ce qui s'était passé en 2022, on est dans un environnement de recorrélation des classes d'actifs, si les obligations performent, les actions performent.
10:34 Et donc quelque part, quand il y a un retournement de marché, un retournement de manivelle, on a plus tellement de diversification sur le taux actions sur le portefeuille diversifié.
10:43 Ce régime de marché, comme on dit Jean-François ?
10:46 Un pacte des fonds diversifiés.
10:47 Ça explique là aussi le fait que les investisseurs s'intéressent beaucoup moins désormais à des fonds diversifiés, des 60/40, obligataires, actions ou flexibles ou autres.
10:58 Déjà les investisseurs s'y intéressent moins, ils préfèrent faire du produit pur dans un environnement où on retrouve des opportunités.
11:05 Je fais du fonds obligataire daté, one way, je ne me pose pas de questions, je vais chercher un rendement.
11:10 L'autre élément, c'est des réseaux, je le disais tout à l'heure, qui ont tendance à faire sortir des flux sur l'ensemble des fonds diversifiés
11:17 pour aller placer des produits, produits bancaires, produits structurés, produits immobiliers, produits fonds en euroboosté,
11:23 donc il y a un peu un mode commando qui se fait en faveur des fonds diversifiés.
11:29 Bon, voilà pour la toile de fond en termes de flux financiers sur ce mois de novembre.
11:35 Où vont les intérêts des investisseurs aujourd'hui ?
11:38 Si on en vient Bertrand avec vous à la performance boursière des marchés, notamment ce mois de novembre,
11:44 effectivement tranche un petit peu avec les trois mois précédents,
11:49 qui étaient des mois de baisse assez généralisée, obligataire et actions aux Etats-Unis et en Europe.
11:54 Sur un mois glissant, on est à +6 avec deux secteurs qui se distinguent particulièrement, la tech et l'immobilier, qui vont faire +15.
12:02 Or la tech, c'est la continuité d'un mouvement qui était déjà commencé depuis un moment.
12:05 L'immobilier, pour le coup, là, on a échangé un peu hors antenne, c'est vraiment une classe d'actifs qui était complètement délaissée
12:12 et qui est peut-être en train de vouloir se refaire une place au soleil.
12:15 Bon, à la fin, l'immobilier, on est à +1 depuis le début de l'année.
12:18 Sur les foncières cotées ?
12:20 Oui.
12:21 On parle de l'immobilier coté, non mais je précise, il y a plein de manières d'investir dans l'immobilier.
12:24 Là, ce sont les foncières cotées.
12:26 Exactement.
12:27 On est à +1.
12:28 Grâce au rebond, c'est...
12:29 Grâce au rebond de 15% sur le mois.
12:31 Il y en avait perdu quoi ? 20, 30% au moins peut-être en 2022.
12:33 Donc, ça revient un peu.
12:35 Bon, il faudra surveiller.
12:37 Probablement une logique, enfin une anticipation de baisse des taux ou peut-être des classes d'actifs des côtés.
12:42 En valo, c'est sûr, on n'est pas cher.
12:44 Mais ça ne suffit pas.
12:45 On le voit encore et ça continue.
12:47 Donc, il y a la façon de regarder les actions.
12:49 Il y a deux choses.
12:50 Soit je regarde la valorisation, soit je regarde le momentum, les perspectives qu'on prête aux dossiers.
12:56 Cette année, clairement, ce qui est valorisé, les dossiers qui marchent bien, à 100%, ils ont un momentum très, très positif.
13:02 Nous, dans notre chaîne de notation, ils sont sur du 8, 9, sur 10.
13:06 Et dans la valorisation, il n'y a rien qui n'explique le parcours, puisqu'on a à la fois des dossiers bien valorisés, des dossiers mal valorisés.
13:13 On n'explique rien avec la valorisation.
13:14 C'est vraiment le momentum.
13:16 Donc, tant que les entreprises sont capables de venir lors des publications et de dire "ça va bien, ça va mieux et je relève mes perspectives",
13:22 globalement, le marché suit et la valorisation, c'est une question subalterne.
13:27 Et donc, ça, ça continue.
13:29 Et donc, c'est toujours le moment qui est en place.
13:32 Sur la participation, c'est-à-dire les indices montent, certes, mais est-ce que tout le monde en profite ?
13:37 Est-ce que tout le monde est au bal ?
13:40 Non.
13:41 On était à un niveau extrêmement bas.
13:43 La dernière fois, on était à 9% de participation.
13:45 Ça veut dire qu'il y a 9% des valeurs qui sont dans une tendance haussière.
13:48 Tendance haussière.
13:49 Tendance haussière, pour faire simple, une monnaie de mobile 200 haussières, vous êtes au-dessus.
13:52 D'accord.
13:53 On est monté à 21%.
13:55 Je rappelle, encore une fois, un marché haussier normal, classique, on dépasse les 50%.
13:59 Il y a la moitié de la cote qui participe.
14:01 Là, on n'est qu'à 21%.
14:03 C'est un peu mieux aux États-Unis, un tout petit peu moins bien en Europe.
14:06 Ça reste faible.
14:08 Donc, ça veut dire que ça reste compliqué et que la diversification continue d'être techniquement compliquée.
14:15 Parce que quand il y a 20% de la cote qui monte, ça veut dire que 8 fois sur 10, vous allez vous mettre sur un truc qui ne marche pas.
14:20 Donc, la diversification, ce n'est pas avoir des trucs qui ne marchent pas.
14:23 C'est avoir quelque chose qui fait que quand l'un marche, l'autre marche moins bien.
14:27 Là, pour le coup, on n'y est pas du tout.
14:29 Donc, ça reste une affaire compliquée.
14:31 Et là, on revient au moment où on se parle, à peu près sur les points hauts de 2021.
14:36 En termes d'indices, c'est ça ?
14:38 Sur les indices, 31 décembre, on ne le sait pas, mais on a les doigts de plaiser dans le vide.
14:41 Et derrière, ça défonce.
14:43 Le Rostock, le Nasdaq sont en train de revenir tutoyer à peu près ces niveaux-là.
14:47 Le S&P pareil.
14:49 Et le graphe que je vous mets là, c'est le 30 septembre, le démarrage.
14:52 On remet en basse ça au 30 septembre, parce que le 30 septembre, c'est le redémarrage des indices européens.
14:57 Qui surprend tout le monde, d'abord parce qu'ils redémarrent avant les Américains,
15:00 et qui mettent 30% aux Américains avant la fin de l'année.
15:03 Ce qui a gêné tout le monde.
15:05 Ah, tiens, d'habitude, on attend que les Américains démarrent.
15:07 Voilà, et la nouveauté sur le mois.
15:10 Le mois dernier, je disais, les généraux sont attaqués.
15:13 Donc, les généraux, c'est les 7 magnifiques.
15:15 Là, c'est les généraux contre-attaque.
15:17 Là, ça redémarre fort.
15:19 Et donc là, si on regarde les performances depuis le début de l'année,
15:22 en moyenne, sur les 7 plus grosses capilles américaines,
15:25 on est à 106%.
15:27 Et là, ça peut donner le vertige.
15:29 Surtout quand on regarde la classe d'à côté, l'indice de valorisation.
15:31 Donc, je rappelle, 10, c'est super, c'est pas cher.
15:33 0, c'est très très cher.
15:35 En moyenne, à 3. Donc, on est objectivement sur des choses très chères.
15:38 Par contre, si on dézoome, c'est toujours ce qu'il faut faire quand même.
15:42 Et qu'on regarde par rapport au plus haut de 2021.
15:45 Par exemple, une Tesla, elle est toujours 41%.
15:47 Malgré ses 95% de hausse, elle est 41% plus bas que novembre 2021.
15:52 Voilà. Donc, il y en a une, dans tout ça, c'est NVIDIA qui est très en avance.
15:56 En même temps, elle vous sort un 200% de croissance sur le T3.
16:00 Elle va sortir un 231% de croissance de chiffre d'affaires sur le T4.
16:04 Et là, alimenter la turbine.
16:06 C'est fascinant parce que le marché, c'est hyper intéressant sur NVIDIA.
16:10 Sur la publication, qui baisse un peu, prise de profit, etc.
16:14 Mais c'est toujours intéressant de lire les arguments qui sont mis en avant par les analystes ou les observateurs.
16:19 De ce que j'ai compris, c'est que la guidance qui projetait pour le T4,
16:23 donc c'est 20 milliards quand même de chiffre d'affaires, de revenus,
16:26 après 18 et quelques, je crois, au T3.
16:29 Donc, ils explosent toutes les métriques du consensus.
16:32 Dans le consensus pour le quatrième trimestre, il y avait un analyste qui projetait 21 milliards.
16:38 Et donc, le marché a considéré que comme il y avait encore une personne sur Terre
16:42 qui pensait que NVIDIA allait faire encore plus que ce que NVIDIA projetait,
16:46 ça méritait peut-être quelques prises de profit.
16:48 On en est à ce niveau quand même d'exigence pour ce genre de valeur.
16:53 - Rajouter à ça, sur NVIDIA, qu'on arrive, elle est en train de tutoyer ses points hauts.
16:58 Donc, elle arrive sur un niveau qu'elle n'a pas franchi jusqu'à présent.
17:01 Et donc là, forcément, il y a des logiques où ceux qui sont acheteurs longs se disent
17:06 "Ok, elle n'a pas dépassé, je vais quand même prendre des bénéfices à ce niveau-là".
17:09 Donc, forcément, n'aide pas.
17:10 Après, il y a des logiques optionnelles aussi, où c'est une zone où les options vont se déclencher.
17:16 Donc, probablement, ce qui est en train de se passer, c'est que dans un premier temps,
17:20 il faut que tout ce petit monde s'épuise.
17:22 Et si les acheteurs reprennent la main, tous ceux qui étaient, notamment,
17:25 via les options vendeurs à ces niveaux-là, vont être obligés de se racheter.
17:29 Et donc, potentiellement, ça peut faire un nouveau redécollage sur NVIDIA.
17:33 C'est ce qui est en train de se passer sur Microsoft.
17:37 - Plus haut pour Microsoft.
17:39 - Sur un plus haut.
17:40 Donc, quand on parle de plus haut sur une valeur, tout le monde se dit "Il est temps de s'arrêter".
17:45 Sauf que, en fait, si on voit sur le graphe, quand on parle de plus haut,
17:49 tout le monde pense au triangle rouge.
17:51 On dit "Le plus haut, et derrière, j'ai 10 ans de disette".
17:53 Non, le premier nouveau plus haut, c'est tout ce que j'ai cerclé en orange.
17:57 C'est un premier nouveau plus haut.
17:59 Et donc, là, via le jeu de ce que je racontais,
18:02 tous ceux qui sont vendeurs ou vendeurs à découvertes,
18:05 qui sont obligés de se racheter, en fait, quand vous dépassez un premier nouveau plus haut,
18:09 derrière, il y a un run qui peut être assez impressionnant.
18:11 Et regardez, vous voyez les performances que ça donne.
18:13 Ne serait-ce qu'à 3 mois, 22%.
18:15 Bon, c'est une performance exceptionnelle.
18:18 C'est ce qui est en train de se passer.
18:19 Et donc, Apple, on a pas mal de titres, et notamment dans les grosses capitalisations,
18:24 qui sont en train de faire ça.
18:26 Et potentiellement, ça peut être encore la fête.
18:30 Oui, je reprends ce que disait Jean-François tout à l'heure.
18:33 24, l'anti-2022.
18:35 2022, la tech chute de 25-30%.
18:38 Là, si on aborde 24 avec l'idée que c'est l'anti-2022,
18:41 ce qu'on a vu là, je ne vais pas dire que c'est qu'un début,
18:44 parce que ça a quand même bien repris,
18:46 mais c'est peut-être simplement une étape.
18:48 Je valide avec vous, Romain, l'idée d'un sommet,
18:51 que ce soit sur un indice boursier ou autre,
18:53 les sommets, il y a toujours plus de probabilité que les records soient battus que l'inverse.
18:59 Autrement dit, la tendance à vocation à se prolonger.
19:02 Et d'arriver sur des sommets pour un titre, c'est une très bonne chose.
19:06 Sauf s'il bute de façon manifeste contre ce niveau-là.
19:09 C'est pour Microsoft entièrement d'accord.
19:11 J'ai hésité justement à le prendre graphiquement aussi,
19:13 parce que c'est un cas d'école.
19:15 On détestera Nvidia avec vous tout à l'heure, Romain.
19:17 C'est affirmé, et effectivement, les perspectives sont toujours intéressantes.
19:20 On est en terrain inconnu, donc on fait des projections,
19:23 mais on a encore de la perspective, même à très court terme.
19:25 Mais effectivement, c'est un trend fort.
19:27 Nvidia, c'est un petit peu plus discutable à très court terme,
19:30 mais pour des raisons techniques aussi.
19:32 Il y a eu aussi, il faut le rappeler dans ce mouvement de hausse,
19:34 beaucoup de rachat de short.
19:36 Il y a eu cette alternative, pas que les actions,
19:39 donc déplacement ailleurs, et puis beaucoup de pessimisme.
19:42 Et Nvidia donne un très bel exemple de contre-pied, justement,
19:45 et de rachat de short qui a alimenté ce mouvement.
19:48 Donc techniquement, il y a aussi de la prise de bénéfice
19:51 sur de la stratégie spéculative contre des niveaux de résistance.
19:54 Je reviens sur vos 7 magnifiques, Bertrand.
19:56 Là, je vois dans le tableau que vous nous avez apporté,
19:59 il y a un indice de valorisation, un indice de momentum.
20:02 Finalement, c'est Apple qui semble être le moins bien noté des 7,
20:07 si je ne dis pas de bêtises.
20:09 Voilà, donc ça, il faudra regarder,
20:11 parce que sur Apple, on a le sujet.
20:14 D'abord, ça reste une boîte très bien portante.
20:17 Probablement que les analystes doivent retravailler un peu le sujet.
20:20 Sur la valorisation, oui, c'est sûr, on est cher.
20:23 Sur le momentum, ça peut bouger vite,
20:27 parce que nous, là où on est prudent par rapport à ce pessimisme sur Apple,
20:32 c'est qu'on se retrouve avec les sociétés qu'on aime bien,
20:35 qui ont le portrait robot de celles qui peuvent profiter rapidement
20:39 de l'intelligence artificielle pour mettre un nouveau moteur à la fusée.
20:43 Parce qu'en fait, on est sur des sociétés
20:45 qui ont une base de clients largement établie,
20:48 qui ont l'habitude de l'innovation,
20:51 qui ont les poches pleines pour faire de l'innovation,
20:53 et donc qui sont capables rapidement de mettre à disposition des utilisateurs,
20:57 enfin de leurs clients, des solutions diverses et variées,
21:00 et de la monétiser quasiment immédiatement.
21:03 Donc, c'est là où...
21:05 Après Nvidia, c'est ce genre d'entreprise qui va pouvoir capter le plus vite
21:09 la valeur apportée par l'énorme utilisation d'intelligence artificielle.
21:13 On a des Adobe pareils, on en a quelques-unes comme ça,
21:17 qui sont susceptibles, et d'ailleurs qui ont commencé
21:20 à mettre des premiers niveaux de prix sur "je vous offre telle ou telle possibilité"
21:25 avec des prix comme ça, donc il y en a quelques-unes.
21:28 Je pense qu'il faut aller creuser la côte, les découvrir.
21:31 Il y en a d'autres sur des sociétés plus traditionnelles,
21:34 par exemple, Walter Schrovers, qui est un éditeur de solutions juridiques.
21:38 Jusqu'à présent, vous aviez votre abonnement,
21:41 vous regardiez, vous vouliez avoir le résultat de tel cours de cassation,
21:44 vous allez là-dessus.
21:46 Là, forcément, l'intelligence artificielle vous permet d'aller brasser
21:48 des choses beaucoup plus importantes, beaucoup plus vite,
21:50 et vous apporte un résultat.
21:51 Alors, il faut toujours, pour l'instant, regarder si c'est cohérent et autre.
21:54 Il y a des solutions, et donc on va les voir germer au fur et à mesure.
21:58 Ça peut permettre à certaines sociétés de passer d'un 7-8% de croissance classique
22:03 à aller à un 10 ou un 12, et tout ça, ça se valorise.
22:07 Il faut regarder, on est juste au début.
22:10 Quand on compare l'intelligence artificielle avec l'arrivée d'Internet,
22:13 oui, on en est vraiment là, parce que tout n'est pas arrivé.
22:17 On en est au début.
22:19 Oui, et puis on est encore en train d'essayer d'analyser qui gagnera, qui perdra.
22:24 La cybersécurité, est-ce que c'est bon pour les softwares de cybersécurité ?
22:29 Parce que ce qu'on m'a expliqué, c'est que l'IA générative, notamment,
22:32 va fortement abaisser le coût des attaques informatiques.
22:36 On va pouvoir déployer des attaques informatiques massives,
22:39 désolé de le dire comme ça, avec des coûts bien moindres.
22:41 On n'aura pas besoin d'une armée de hackers en permanence
22:44 qui peut coûter cher à ceux qui donnent des ordres d'attaques informatiques.
22:48 Donc, ça va abaisser le coût des attaques informatiques.
22:51 Et donc, on peut imaginer que ça multiplie encore un peu plus
22:54 le risque d'attaques informatiques à moindre trac.
22:57 C'est une possibilité. Après, il faut regarder, vous avez des sociétés comme Crowdstrike,
23:00 dans la cybersécurité, qui depuis un moment, en fait, a de l'analyse prédictive.
23:05 Donc, ils sont en train de se dire, attention,
23:07 quand je vois ce qui est en train de se passer sur le comportement des utilisateurs,
23:10 potentiellement, il y a une brèche potentielle.
23:12 Ils sont capables d'apporter une analyse prédictive aussi.
23:15 Bon, des 7 magnifiques, il faut qu'on en vienne à parler des small limit caps.
23:19 Donc, on zoom sur le mois de novembre avec vous, Bertrand.
23:24 La big picture nous dit qu'il n'y a pas encore de gros signal particulier.
23:29 Quel est l'univers que vous avez suivi pour nous dire
23:32 qu'il y a peut-être le début du commencement d'un retour de la collecte ?
23:36 Vous mettez encore un point d'interrogation.
23:38 Oui, oui, parce qu'il ne faut pas s'enflammer.
23:42 On a une petite collecte sur le mois de novembre qu'on n'avait pas vue depuis très longtemps.
23:48 On a une petite surperformance sur le mois de novembre des midi et des small
23:53 qu'on n'avait pas vue depuis très longtemps sur les big.
23:55 Donc, encore une fois, je n'ai pas de boule de cristal.
23:58 Je ne sais pas quand ça va arriver.
23:59 Par contre, ce sur quoi on est plusieurs à partager le même avis dans les small capers,
24:05 c'est qu'on a des niveaux de valorisation qui sont historiquement planchés
24:09 et des niveaux de perspectives de croissance qui sont beaucoup plus fortes que sur les grandes capitalisations.
24:14 Donc, sur ce principe valorisation momentum, tout est prêt pour que ça puisse tout est en place.
24:21 De l'autre côté, on a toujours des actifs.
24:25 On le voyait sur les graphes de Jean-François qui n'ont pas collecté depuis Matisse-Salem.
24:29 Ça a décollecté en 2019.
24:30 Depuis, on n'a pas collecté.
24:31 Et ce sont des classes d'actifs qui sont quasiment sorties de toutes les allocations.
24:36 Et c'est une petite classe d'actifs.
24:38 Là, sur ce qu'on voit en France, on est en train de parler de 14 milliards.
24:42 Ce n'est pas énorme 14 milliards.
24:44 Donc, si les flux rentrent, il y a un potentiel qui est important du fait du rattrapage entre la sous-performance,
24:52 la sous-valorisation, la croissance ultérieure.
24:54 Globalement, il y a pas mal de briques pour pouvoir créer des performances largement supérieures
24:59 à celles des grandes capilles.
25:01 Pour autant, un qui est du flux.
25:03 Et le flux, c'est quoi ?
25:04 C'est des investisseurs qui se disent "Ok, je vais prendre le risque d'aller sur des actions un peu moins liquides,
25:09 un peu moins connues, donc prendre un risque quelque part supplémentaire pour un niveau de rémunération.
25:15 Donc, il faut qu'il y ait une appétence pour le risque.
25:17 Qu'est-ce qui manque ?
25:18 Ce goût du risque, une participation en 21%, on ne peut pas partir comme ça.
25:22 Il va déjà falloir que ça étende la participation.
25:25 Et d'ailleurs, en l'étendant, forcément, on embarquera des mid, on embarquera des small.
25:30 Voilà, pour que les investisseurs aillent avec des mains solides, se positionner sur ces classes d'actifs.
25:36 Bon, à suivre avec intérêt, en tout cas, le mois de novembre marque quand même,
25:39 on regarde à la loupe, mais...
25:41 Petite inflexion.
25:42 Oui, petite inflexion, que ce soit en termes de performances boursières, vous l'avez dit,
25:45 et en termes de collecte, on a vu quand même quelques milliards revenir sur l'univers small et mid-cap en Europe.
25:52 Si on en vient aux ingrédients techniques du marché avec vous, Romain,
25:57 on pourra revenir sur Nvidia, évidemment, mais d'abord, peut-être la big picture avec le traditionnel S&P 500 américain,
26:05 avec une vue mensuelle qui permet de dézoomer un petit peu de la situation.
26:09 Qu'est-ce qu'on peut dire, justement, de l'état des lieux techniques de l'indice S&P à ce stade, Romain ?
26:14 Déjà qu'il n'a pas rebondi nulle part, il évolue le S&P au sein d'un canal haussier de long terme
26:20 qui a été testé 4 fois maintenant depuis avril 2020,
26:23 et sur lequel on s'est appuyé un peu plusieurs fois sur la borne basse.
26:27 On aurait pu aller chercher la borne haute plus tôt, mais ça montre une réaction qui est technique
26:32 et sur un niveau intéressant, la bougie mensuelle qui n'est pas tout à fait terminée arrive.
26:37 Et on voit aussi où est-ce qu'on arrive, c'est-à-dire contre des niveaux de résistance historiques,
26:40 4610, 4778, qui sont évidemment déterminants, comme on l'expliquait sur les titres.
26:46 Revenir sur des niveaux et des plus hauts, c'est plutôt un bon signe. Encore faut-il passer ces niveaux-là.
26:51 Mais si à court terme on a un peu de doute, on va pouvoir zoomer là-dessus ensuite.
26:55 À moyen et long terme, il y a manifestement des choses fortes qui se sont mises en place,
26:59 et on préserve encore une fois le bas de ce canal.
27:01 On réagit fort, puissamment, dans un mouvement qui peut manquer un peu de volume.
27:07 C'est ce qui pourrait gêner, mais on l'explique aussi très bien par justement ces choix possibles aujourd'hui
27:11 sur les allocations d'actifs. En tout cas, on sait qu'il y a des liquidités.
27:15 Il y avait un excès de pessimisme, certes, qui a alimenté une partie de ce mouvement
27:18 et qui fait l'excès qu'on connaît peut-être à de très courts termes.
27:21 Mais pour l'instant, on arrive à des niveaux techniques importants.
27:24 Et si sur le S&P, ça n'est pas flagrant, on arrive contre ces plus hauts,
27:28 sur le Nasdaq, c'est encore plus visible. On aurait pu le prendre à titre d'exemple.
27:31 On a réactivé une dynamique haussière très clairement.
27:34 Avec, comme vous disiez, en ligne de mire à moyen terme maintenant,
27:38 oui, les niveaux, c'était quoi, quasi 4800, c'est ça, pour le S&P ?
27:42 Ça, c'était les reports de décembre 2021 ou janvier 2022.
27:46 Exactement. Après, j'ai fait une projection à 5084 pour donner un point de repère technique
27:50 si on débordait cette zone. A priori, encore une fois, c'est une question de temps,
27:54 mais ça paraît être plausible.
27:57 En zoomant, vous constatez qu'il y a encore quelques divergences quand même
28:02 qui, à court terme, peut-être peuvent avoir un impact sur la course du rebond du S&P.
28:09 Oui, je voulais vous montrer ce graphique-là parce que c'est presque un cas d'école.
28:13 C'est presque trop beau, trop magnifique graphiquement.
28:16 On voit la divergence entre les volumes qu'on a en bas de l'écran
28:19 et les prix sur le S&P dans un graphique journalier.
28:22 Déjà, on est monté, donc on l'a expliqué en partie, sur fond de contre-pied et de rachat de short.
28:27 Donc, ça crée des mouvements violents.
28:29 On laisse un quatrième gap aussi ouvert autour de 4450.
28:33 Vous le voyez, ce grand carré bleu qui est quand même gigantesque.
28:36 C'est un 30 % sur un haut de marché. C'est quand même fort.
28:39 C'est un gros trou dans le gruyère.
28:41 C'est un gros trou, un haut de marché, effectivement, dans le gruyère.
28:44 Un niveau de réactivation haussière, donc un niveau contre lequel on aurait pu penser
28:47 à une consolidation ou une pause.
28:48 Donc, il y a un phénomène de contre-pied important aussi, une accélération.
28:51 Et depuis, six séances d'affilée, alors ce n'est pas la séance du jour,
28:54 mais qui ne doit pas être très, très, très dense en volume.
28:57 Mais six séances d'affilée de hausse avec une baisse continue des volumes,
29:01 ça, c'est vraiment l'archétype d'une divergence.
29:03 Les prix ne confirment pas, les volumes ne confirment pas les prix.
29:06 Ça va nécessiter à un moment ou à un autre une consolidation.
29:09 Et on a donc sous les pieds un petit retracement qui pourrait amener aux alentours de 4420 points.
29:15 Donc, il y a peut-être un positionnement sur repli.
29:20 Et ce serait sain. Non, mais je veux dire, ce serait parfaitement sain et ce serait même bienvenu.
29:25 C'est nécessaire parce que si on continue à tirer et à tendre les lastiques comme ça, ce qui est possible,
29:29 il y a ce phénomène qu'on connaît bien.
29:32 Quand les vendeurs ont été pris à contre-pied, le marché a du mal à baisser.
29:35 C'est ce qui se produit ici.
29:36 On serait attendu à une pause contre 4450 et 4495 et ça tire régulièrement.
29:41 Puis, il y a cette petite bougie de mercredi d'indécision, ce qu'on appelle une toupie,
29:45 en haut de marché où on n'arrive plus vraiment à déborder les niveaux.
29:49 On a vu quel niveau ça représente, 4610 points.
29:52 Et donc, il va falloir trouver du moment à temps.
29:54 Alors, ça peut tirer comme ça, on le sait, pendant longtemps, ou consolider à plat parce qu'on n'arrive pas.
29:58 Mais en revanche, on a un autre ingrédient qui est venu et qui n'est pas lisible là à l'écran, c'est le consensus.
30:03 Et on a un changement de consensus entre les points bas et les points hauts.
30:06 Si on regarde, alors, on a cette fois-ci plutôt les indices européens, mais sur l'euro stock 50,
30:10 qui est assez brutal et qu'on voit rarement changer dans ces proportions-là, c'est le ratio de couverture.
30:17 Au 20 octobre, on avait un ratio de couverture quand le euro stock était point bas à 4015,
30:24 qui était de trois options de vente pour une option d'achat.
30:27 Très couvert.
30:28 Le ratio médian, c'est entre 0,80 et 1,20. On était à 3.
30:32 Donc, vraiment un vrai pessimisme, une grande prudence.
30:35 On était dans des niveaux, si on regarde la volatilité, des niveaux d'alerte.
30:38 Et là, avec cette hausse, on remonte aux alentours de 4400 points sur le euro stocks.
30:42 Et hier soir, on a un ratio de couverture qui est de 0,55, 0,56.
30:46 On est complètement en dehors du niveau d'optimisme.
30:49 On est repassé en complaisance complète.
30:51 Et ça en un mois.
30:53 Et donc, c'est quand même un changement de comportement qui a nécessité probablement...
30:57 Pas d'un extrême à l'autre, mais on passe d'un sentiment à l'autre très, très vite.
31:00 Très, très vite.
31:01 Et alors, ça s'explique aussi qu'on soit moins couvert parce que le mouvement est brutal.
31:05 Quand il est violent, on se couvre moins sur ce niveau-là.
31:07 Mais on aura besoin de consolider un peu ce mouvement-là.
31:11 Et il faut être un petit peu plus prudent à raccorder.
31:14 Même si la photographie globale nous paraît positive,
31:16 là, il y a vraiment, vraiment beaucoup de choses qui se mettent en place.
31:18 C'est l'indication que nous donne le VIX également, l'indice de volatilité du marché américain.
31:23 Là, c'est vrai qu'on s'est effondré en quelques semaines.
31:26 Il y a aussi un contre-pied technique.
31:28 Il y avait des acheteurs de volatilité sur des niveaux importants, 13, 22 et autour.
31:32 Et même un peu au-delà, dans cette zone que moi, j'ai qualifiée de zone de complaisance,
31:35 qui est donc située sous 12,10 et 15,40.
31:38 Il y avait des acheteurs de volatilité qui pensaient effectivement qu'après le rebond qu'on avait connu
31:42 et qui étaient pessimistes avant les publications des entreprises aux Etats-Unis,
31:45 eh bien, se sont faits coincer.
31:46 Donc, il y a ce phénomène technique.
31:47 En plus du rachat de short vendeur structurel, il y a aussi le rachat de long volatilité.
31:54 Donc, ça crée un mouvement qui est assez impressionnant de baisse de volatilité.
31:59 On revient à des niveaux de volatilité entre 12,66 et 13,22
32:02 qu'on n'avait pas vu depuis le mois de septembre en journalier.
32:05 Mais si on va regarder en hebdomadaire et si on clôture sous ces niveaux-là,
32:08 en clôture hebdomadaire, ce sont des niveaux qu'on n'a pas connus depuis avant COVID.
32:11 Donc, on est dans un niveau de complaisance qui est assez important.
32:14 Alors, on n'est pas en euphorie, on n'est pas dans des structures de marché
32:17 qui laissent à penser un pré-crac, mais on a de quoi être un peu plus prudent.
32:23 En revanche, le VIX s'intègre dans une structure en biseaux.
32:27 Un biseau, c'est normalement une figure d'épuisement.
32:29 Si on repasse donc au-delà de 13,22, on a des chances d'accélérer.
32:32 Mais ces biseaux ne sont pas des figures très fiables tant qu'elles ne se sont pas confirmées.
32:35 Si on ne repasse pas 13,22, on peut continuer à baisser en volatilité.
32:38 Ça peut tirer encore.
32:41 Et aller étrangler encore plus les vendeurs et laisser le marché payer.
32:44 On parlait de l'immobilier. Alors, ça recollecte un peu sur l'immobilier.
32:48 Nous disait Jean-François, on a vu les performances du secteur immobilier.
32:52 Alors, ça a été très rapide. Ça s'est fait en quelques séances, à peine une paire de semaines.
32:56 Mais c'est vrai que l'immobilier, coté en bourse, je précise, a connu un rebond très violent en forme de V.
33:05 Vous l'avez illustré à travers un ETF d'Amundi qui permet de se connecter au secteur des fonds circotés.
33:13 Exactement. C'était un mouvement hyper violent qui s'est fait vraiment en 24 heures.
33:17 À partir du moment où le marché a décidé qu'on aurait des baisses de taux,
33:20 et probablement plus tôt qu'au mois de juin 2024.
33:24 Et donc, on a constaté ce mouvement hyper brutal qu'on ne peut pas illustrer mieux que graphiquement.
33:29 Ça coïncidait avec la publication de l'inflation américaine.
33:31 Je rappelle, à peine plus faible que ce qu'on imaginait.
33:34 Mais ça a suffi effectivement à accélérer dans la tête des marchés le calendrier de baisse de taux pour 2024.
33:42 Exactement. On avait donc une tendance baissière sur cet actif.
33:47 Et depuis septembre dernier, pas de mouvement.
33:52 On était dans un trading range 26,12 et donc en haut 30,92.
33:57 C'est vraiment quelque chose qu'on regarde comme une sortie possible.
34:01 Mais il n'y a pas de tendance pour nous, pas de momentum.
34:03 Et d'un coup, on a cette bougie gigantesque qu'on voit.
34:06 Là, c'est un graphique hebdomadaire.
34:08 On a cette bougie gigantesque d'un coup qui montre un rebond entre 26,12 et 28,82
34:14 qui permet de donner un signal énorme et qui permet de sortir d'une ligne de tendance baissière qui était active depuis plusieurs mois.
34:19 On était sur des tops sur une tendance baissière depuis 2022 et même avant.
34:26 Et donc là, ce mouvement est quand même hyper brutal.
34:29 Il est propre graphiquement.
34:30 On vient retester cette ligne de tendance baissière avant de repartir à la hausse.
34:33 Et on dépasse ce niveau de 28,82 avec du volume qu'on a constaté et les flux, comme l'indiquait Jean-François, qui viennent en soutien.
34:42 On n'a pas de figure de retournement haussière, mais une sortie de trading range.
34:45 Le principe, c'est que quand on sort d'un trading range, on doit le dupliquer par le haut.
34:48 Ça donne 30,92 dans un premier temps. Pourquoi pas des extensions jusqu'à 32,86.
34:52 Ça fait des perspectives intéressantes.
34:54 Est-ce qu'on est conscient que ce mouvement, que nous, on a décidé de suivre techniquement, n'est pas confirmé pour l'instant,
35:01 puisqu'il est basé sur des anticipations du marché avec des éléments qui ne sont pas affirmés encore ?
35:05 Non, mais on est dans l'idée de l'anti-2022 avec l'immobilier. C'est ce que vous disiez tout à l'heure.
35:10 Je pense que les investisseurs ont retenu, ne serait-ce que dans la lecture des discours des banques centrales,
35:16 à partir du moment où Christine Lagarde dit « je ne toucherai pas au taux les deux prochains trimestres »,
35:21 les marchés comprennent. Donc à partir du mois d'avril ou juin, mi-2024, elle va toucher au taux.
35:30 Et on voit le dernier consensus Bloomberg sur les Fed Funds.
35:34 À fin 2024, le consensus est à 4,50 alors qu'on est à 5,50.
35:39 Oui, à 5,50, 5,50.
35:40 Oui, à un 100 % de baisse.
35:41 Oui, c'est ça.
35:42 Et il y a du Amundi à 4 et il y a du UBS à 2,75.
35:45 Donc on voit que ce n'est pas juste une vue de l'esprit.
35:47 Il y a des grandes maisons qui anticipent de très fortes baisses aux États-Unis et en Europe.
35:54 UBS étant très agressif parce qu'ils ont un scénario de récession dure aux États-Unis.
35:58 C'est cohérent avec un scénario macro qui, chez UBS en tout cas, pour le scénario central,
36:04 est celui d'une récession compliquée aux États-Unis.
36:06 Donc les banques centrales sont encore suivies, directrices j'allais dire,
36:11 et le marché les suit et anticipe ce scénario.
36:16 Peut-être qu'ils seront prêts à contre-pied.
36:18 Il y aura peut-être encore des contre-pieds de la part de Jérôme Powell et de Christine Lagarde.
36:22 Mais pour l'instant, c'est le consensus de marché.
36:25 C'est ça que je trouve.
36:26 Il faut rester quand même très ouvert d'esprit encore une fois pour le scénario 2024.
36:32 Là, on vit un peu le moment Goldilocks, soft lending, tout pointe dans l'idée d'un soft lending.
36:39 Mais on sait quand même que les risques attachés à ce scénario sont importants, Bertrand.
36:43 Oui, mais c'est important de se diversifier.
36:46 C'est vrai que, je disais tout à l'heure, la diversification est compliquée.
36:49 Par exemple, si on a une vue sectorielle, vous regardez le secteur de la pharmacie,
36:55 il est en chute libre.
36:57 Au milieu de ça, vous avez Novonordis qui a 80% de performance depuis le début de l'année.
37:01 S'il y a une illustration du stock picking, voilà.
37:04 Les Roche, les Novartis, les Pfizer, les Bristol-Meyer, on est sur du -20, -30.
37:08 Alors Sanofi, c'est un accident, mais techniquement, ça ne peut pas le présager.
37:16 Elle avait des notes qui étaient moyennes.
37:19 Par contre, sur des Moderna, des Pfizer, des Bristol-Meyer, ça en chute depuis un moment.
37:23 Et au milieu de ça, il faut vraiment s'attacher à ça, aller regarder, vraiment descendre dans les secteurs.
37:30 Alors évidemment, il y a des secteurs qui sont en vogue, comme la tech.
37:33 Banque finance, franchement, c'est pas mal.
37:35 Il y a un secteur, alors là, c'est fou, c'est l'assurance.
37:38 L'assurance, depuis le début de l'année, on est à 10, donc ça fait le job.
37:42 Par contre, taux de participation dans l'assurance, 50%.
37:45 Donc là, pour le coup, c'est pas les gros qui font la loi.
37:48 Il y a du monde où il y a quelque chose d'homogène dans le secteur.
37:51 Voilà, donc à la fois dans les publications et autres, ça a pu rassurer.
37:54 Et donc celui-là, il est...
37:56 Enfin, voilà, il y a de la place, il y a du choix, il y a des choses à faire.
38:00 Mais il faut continuer à faire ça, parce qu'à un moment donné, peut-être le pétrole reviendra.
38:04 Enfin, on voit bien que les tendances, encore une fois, avec une participation aussi faible,
38:08 elles peuvent se défaire en deux temps, trois mouvements.
38:10 Donc, attention, oui, les 7 magnifiques, c'est très bien.
38:13 Enfin, la tech, globalement, c'est très bien.
38:15 Par contre, garder les actifs, même s'ils ne sont pas complètement d'enthousiasme.
38:19 Oui, c'est pas l'un ou l'autre.
38:21 On peut être sur la tech et aussi commencer à préparer.
38:24 Le but, c'est d'éviter que la performance du portefeuille soit trop secouée.
38:27 Parce que si vous êtes trop secoué sur votre portefeuille, c'est là que vous lâchez tout.
38:30 On a raté NVIDIA.
38:32 On peut pas en parler des NVIDIA.
38:34 Oui, techniquement, si, si.
38:36 Mais parlons de NVIDIA techniquement, Romain, pour conclure.
38:39 NVIDIA, en fait, elle évolue sans tendance depuis le mois de mai juin dernier.
38:42 C'est aux sources graphiques.
38:44 Elle évolue dans un grand training round 404, 499.
38:46 Pour des investisseurs, ça peut faire de la volatilité.
38:49 En fait, c'est ça.
38:50 Elle bute contre un niveau de résistance à 499, 60, 500, pourrions-on dire.
38:55 On est dans un petit doute graphique, effectivement.
38:58 Alors, déjà, il y a le phénomène, on voit la nouvelle.
39:00 La nouvelle, elle est excellente.
39:02 Alors, il y a effectivement cet analyste.
39:04 Il y avait effectivement un peu plus d'inquiétude au sujet de la Chine.
39:07 Mais...
39:08 Confirmez, d'ailleurs, il reporte la production d'une puce qui était destinée à la Chine
39:12 et qui permettait d'être en compliance avec les sanctions américaines.
39:15 C'est reporté.
39:16 Mais globalement, c'est assez impressionnant.
39:18 Et il y a ce phénomène de contrepaix qu'on voit bien aussi sur le titre que je voulais vous illustrer.
39:22 Ce cercle bleu sur 404, 490, c'est un graphique hebdomadaire.
39:27 Et donc, pendant deux semaines, Nvidia a laissé croire qu'elle partait à la baisse.
39:31 C'est une figure de retournement baissière.
39:33 Ça, c'est octobre. Les généraux étaient attaqués, disait Bertrand Lamiel.
39:36 Et finalement, l'attaque n'a pas duré très longtemps.
39:38 Il y a ce contrepied qui génère un mouvement brutal et qui permet au titre de remonter de 404 à 499.
39:44 C'est quand même un mouvement, quand je ne dis pas de tendance,
39:46 c'est quand même un mouvement violent et pour des vendeurs, ça peut faire très mal.
39:49 Donc, on arrive sur ce niveau de résistance et on ne l'a pas encore débordé.
39:52 Donc, il y a cette incertitude technique.
39:54 Si on passe au-delà de 499, 60, il y a une perspective de hausse de 557, 80, 594, 60, une vingtaine de pourcents, plus ou moins.
40:02 Ce sont des projections graphiques par rapport au trading range.
40:04 Maintenant, ce n'est pas fait. On anticipe plutôt, nous, un retracement entre 443, 462, 80.
40:09 Le temps de digérer un peu la nouvelle, le temps de digérer les divergences qu'on constate pour l'instant.
40:13 Pas de retournement de tendance profond.
40:15 Pour s'inquiéter, il faudra repasser sous 404, 480. C'est loin.
40:18 Et même si on rompait à ce niveau-là, j'ai fait une projection, on est au bout de faire graphiquement,
40:22 elle rebaisserait dans 309, 410.
40:24 Et on ne serait en hausse de combien alors ?
40:26 On ne serait qu'en hausse de 100% depuis le début de l'année.
40:28 Mince ! On n'aurait que doublé.
40:30 Si elle passait à ces niveaux-là, ce serait un changement de paradigme sur le marché.
40:34 On ne serait plus du tout haussier.
40:35 Oui, c'est ça. Il n'y a pas que Nvidia qui baisserait.
40:38 Nvidia peut perdre 15% sans problème.
40:40 Sans que ça change.
40:42 Là, c'est plutôt 4,5 qui serait le scénario médian et qui paraît raisonnable dans le contexte.
40:46 Merci beaucoup, messieurs. Merci d'avoir dressé pour nous ce grand tableau de bord des marchés.
40:51 Bertrand Lamiel, je le rappelle, directeur général de Ports en Parts Gestion.
40:54 Jean-François Bey, directeur général de Cantalice.
40:57 Avec nous chaque dernier vendredi du mois.
40:59 Et Romain Dobré qui nous accompagnait ce mois-ci.
41:01 Membre de la CEU Info d'Experts de Bourse Directe.
41:03 Je rappelle votre livre, Romain, le Trading à effet de levier.
41:08 C'est ça, chez JDH Éditions.
41:11 Merci à vous trois, messieurs.
41:13 Et on se retrouve dans un mois.
41:15 Non, on se retrouve en janvier.
41:16 Il n'y aura pas de dernier vendredi du mois, en tout cas pour Smart Bourse, en décembre.
41:20 On se retrouvera pour le bilan du mois de janvier.