DELPH'IN TECH - Quelle place pour l’open source en France ?

  • l’année dernière
Emmanuel Macron l’affirmait il y a quelques jours : « Nous devons faire de l’open source une force française ». Mais si les discours en faveur d’une approche open source fusent, les inquiétudes au sein de la communauté du libre sont également nombreuses. Reste alors à trouver un équilibre entre innovation et réglementation. Delphine Sabattier nous en parle dans ce nouvel épisode de Delph’in Tech.

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Transcription
00:00 Mais qu'est-ce qu'il a voulu dire, notre président de la République ?
00:02 Je crois aussi fortement à l'open source et nous devons en faire une force française.
00:06 Alors on était à Station F, c'était le grand moment où tout le monde découvrait
00:10 ce projet Q-Tie, donc financé par Xavier Niel, par Rodolphe Saadet, par Eric Schmidt,
00:16 ex-grand patron de Google dans les années 2000.
00:18 Voilà les trois qui mettent 300 millions d'euros sur la table pour un nouveau laboratoire
00:22 de recherche qui va développer un large modèle de langage en open source.
00:27 Open source c'est un peu comme le mantra en ce moment dans ce secteur, on est persuadé
00:31 qu'en France, qu'en Europe, on va pouvoir prendre une place dans le domaine si on emploie
00:36 ce chemin de la science ouverte.
00:39 Et d'ailleurs même du côté des big tech, ils sont d'accord avec ça.
00:41 C'est quelque chose qui est vraiment chevillé dans l'ADN de Meta et de Facebook auparavant
00:46 depuis le tout début de nos progrès en intelligence artificielle.
00:48 On a toujours souhaité faire ces modèles de manière partagée pour la communauté.
00:53 Et qu'est-ce que ça veut dire très concrètement ? C'est qu'un modèle ouvert, un modèle
00:56 open source, c'est qu'il peut être partagé de manière gratuite.
00:59 Il offre une flexibilité, une liberté, une maîtrise sans précédent à ceux qui veulent
01:03 l'utiliser.
01:04 Ça c'était Martin Signou sur le plateau de Smartech.
01:07 On voit comment il vante les mérites de l'open source.
01:11 Pourtant, juste après, je recevais justement la communauté du libre qui elle, est très
01:15 inquiète.
01:16 D'ailleurs à chaque fois que je les reçois, moi ce que j'entends en ce moment, c'est
01:20 qu'on a un vrai problème de méconnaissance de ce secteur du logiciel libre.
01:24 Ils ont une espèce d'idée un peu fleur bleue en se disant que le logiciel libre c'est
01:28 forcément des communautés de bénévoles.
01:30 Et en fait, le logiciel libre c'est essentiellement en Europe des salariés dans des PME et parfois
01:36 dans des instituts de recherche.
01:37 Donc le IATUS porte principalement sur deux textes, IACT et le CRA qui s'occupent des
01:43 questions de cybersécurité.
01:45 Toutes ces réglementations qui arrivent au niveau européen, elles contractent cette
01:50 communauté du logiciel libre.
01:51 Non seulement elles les contractent, elles voient à quel point ça peut être pénalisant,
01:55 mais en plus elles s'estiment pas écoutées.
01:58 Nous, en tant qu'organisation représentative de la filière des entreprises du logiciel
02:03 libre en France et en Europe, puisque je représente aussi l'APEL, l'association professionnelle
02:07 européenne du logiciel libre, nous n'avons pas été écoutés, nous n'avons pas eu
02:12 les rendez-vous que nous avons sollicités, ni auprès de la commission européenne, ni
02:18 auprès des autorités françaises, en tout cas pas auprès du cabinet de Jean-Noël Barrault.
02:23 Voilà, donc tout ça, bon, ça contrebalance un petit peu ce qu'on a entendu de la bouche
02:28 du président de la République.
02:29 Pour autant, moi je veux croire que c'est quand même une nouvelle impulsion.
02:31 Il va falloir derrière que les petits soldats des politiques numériques et des politiques
02:36 publiques liées au numérique en France, eh bien entendent qu'il y a aussi cette parole
02:41 pour l'open source, pour la science ouverte.
02:43 Reste à suivre les actes.

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