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Le président du forum international pour la paix était l'invité du "8h30 franceinfo", samedi 2 décembre 2023.

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Transcription
00:00 Bonjour Offenbranchstein.
00:02 Bonjour.
00:03 Fin de la trêve depuis 24 heures sur la bande de Gaza, l'hypothèse d'un cessez-le-feu durable s'éloigne un peu plus chaque jour ?
00:09 J'espère que non. Vous savez, les clés se trouvent à la fois dans les mains d'Israël mais aussi dans les mains du Hamas.
00:15 On l'a bien vu avec la trêve de ces derniers jours, il y a une libération d'otages, il y a une trêve.
00:22 Il y aura une libération d'otages et un respect des accords de la part du Hamas avec Israël et il y aura la trêve.
00:28 Moi j'espère qu'on rentre dans une période de fête, de Noël, surtout à Bethléem,
00:33 que ce sera, qu'on arrivera avant la fin de cette année à pas seulement une trêve mais un cessez-le-feu.
00:38 Quelle est votre lecture ? Pourquoi ça n'a pas tenu ? Qui avait intérêt à ce que cette trêve ne tienne pas ?
00:43 Le deal était simple, chaque jour le Hamas donnait des listes aux Israéliens, les Israéliens donnaient des listes aux prisonniers palestiniens,
00:50 ils se mettaient d'accord sur la quantité, ils se mettaient d'accord sur la qualité, entre guillemets,
00:55 et l'échange se faisait le lendemain. Là, il y a deux jours, ils n'ont pas remis de listes.
01:01 Mais est-ce que c'est parce qu'on rentre dans le dur aussi de la négociation sur les otages,
01:05 parce que les femmes, les enfants, les personnes âgées ont été libérées, ça va être de plus en plus, presque toutes,
01:10 il reste des hommes, des soldats essentiellement, ça, ça va coûter beaucoup plus cher, entre guillemets, à Israël ?
01:16 - Non, oui. - Et c'est un dilemme terrible. - Oui, oui, c'est un dilemme terrible, et c'est vrai que le Hamas les a gardés pour la fin,
01:22 parce que le prix est beaucoup plus élevé. On a vu ce qui s'est passé il y a quelques années,
01:25 pour un soldat qui a été otage pendant 5 ans, Israël a libéré 1267 prisonniers palestiniens.
01:33 Donc le prix va être élevé, mais je crois qu'Israël doit le payer, ça c'est mon opinion, Israël doit le payer.
01:38 Il faut que les otages rentrent à la maison, tous, malheureusement, on a vu hier, déjà le Hamas a publié qu'il y avait 8 ou 9
01:45 des otages qui sont morts, dans quelles conditions ils sont morts, je ne sais pas, pour Israël, c'est le Hamas qui en est responsable,
01:50 eux disent que c'est les bombardements israéliens qui ont provoqué leur mort, mais donc on sait qu'une partie des otages ne sont plus là.
01:55 J'espère que ça s'arrêtera, c'est difficile à dire, mais ça s'arrêtera à 8.
01:59 - Et puis il y a les négociations qui continuent, sous les champs de Qatar notamment ? - Les négociations du Qatar, de l'Egypte,
02:05 le Qatar et l'Egypte jouent un rôle très important, et pas seulement, je suis ravi que le président se vaille après la COP28,
02:12 après Dubaï, à voir l'émir qatarien, le Qatar joue un rôle important, il joue un rôle important.
02:18 - Et comment la France peut jouer justement dans ces négociations ? Est-ce qu'on peut peser suffisamment ?
02:21 - Absolument, je vais vous donner un exemple très concret, on a tous été ravis, à une seconde avant la fin de la trêve,
02:27 de voir cette jeune franco-israélienne, Mia, être libérée avant-hier et rentrée chez elle, on a été très impliqués,
02:34 sa famille, sa mère, son frère étaient à Paris il y a deux semaines, tout le monde les a reçus,
02:39 madame Macron, le président Sarkozy, le président Hollande et bien d'autres, et je peux vous le dire aujourd'hui,
02:46 que c'est beaucoup grâce au contact que la France a avec le Qatar, et les téléphones presque quotidiens du président avec les maires du Qatar,
02:55 que Mia était libérée, donc la France peut, doit... - Donc la France a eu un rôle réel dans la libération de Miachem ?
03:01 - Bien sûr, dans la libération de Miachem, dans les pressions qu'ils font pour la libération des autres otages,
03:05 et n'oublions pas, nous avons 30 français qui sont morts, nous avons encore 4 otages français qui sont dans les mains du Hamas,
03:13 on attend qu'ils soient tous libérés, je sais que le président va les recevoir à Paris quand ils seront tous libérés,
03:18 et je sais que le président attend que ça se calme un peu pour avoir un événement en hommage de ceux qui sont morts aux Invalides.
03:25 - Oui, ça, ça n'a pas été très compris, tout comme la stratégie d'Emmanuel Macron sur le Proche-Orient,
03:30 alors vous, vous êtes chargé de mission auprès du président pour le rapprochement israélo-palestinien,
03:35 justement, quel est votre rôle ? Vous avez notamment échangé avec les familles d'otages, vous avez fait le lien ces dernières semaines ?
03:42 - À la base, c'est pas mon rôle, j'aurais espéré quand j'ai été...
03:46 Quand il y a 3 ans, il m'a offert cette opportunité de travailler avec lui pour le rapprochement israélo-palestinien,
03:53 c'était dans une perspective de paix, pas une perspective de guerre,
03:56 alors malheureusement, on se trouve aujourd'hui dans une situation qui est très conflictuelle,
03:59 mais moi, étant donné que ma perspective, et la sienne aussi, c'est une perspective de l'après,
04:03 nous, on se prépare à l'après Gaza, avec toutes les victimes, avec toutes les souffrances, avec toute la destruction,
04:09 pour cette fois-ci, profiter de cette crise, pour qu'il y ait des opportunités aux Israéliens et aux Palestiniens
04:14 pour retrouver le chemin de la raison, le chemin de la paix, on y croit beaucoup.
04:17 Mais j'ai joué le rôle que je pouvais avec les contacts que j'ai en Israël, avec le fait que j'ai l'oreille du président,
04:22 dans l'histoire des otages et dans les relations entre le président et les autorités israéliennes.
04:28 – Et on va parler de l'après Gaza, mais en attendant, avec la fin de cette trêve,
04:33 il y a la pression de l'opinion qui s'accentue sur Benyamin Netanyahou,
04:36 il y a aussi la pression internationale, les mises en garde, par exemple, du secrétaire d'État Anthony Blinken,
04:42 qui a demandé que la seconde phase de l'opération israélienne cause moins de morts que la première.
04:46 Israël écoute-t-il ces mises en garde ?
04:49 – Oui, Israël écoute ces mises en garde, pour deux raisons,
04:52 les Américains ont un levier de pression sur Israël,
04:55 Israël sent les Américains, surtout en période de guerre,
04:58 où ils ont besoin de renouveler leurs munitions tout le temps,
05:01 Israël écoute ce que leur dit le président français,
05:03 Israël écoute ce que la communauté internationale leur dit,
05:05 je ne suis pas sûr que l'opinion publique israélienne,
05:07 aujourd'hui, on attaque tout, on détruit tout, on bombarde de l'aviation,
05:12 et n'oubliez pas que la situation qui s'est créée depuis le début de cette guerre,
05:16 c'est qu'une grande partie de la population palestinienne du nord de Gaza s'est déplacée vers le sud,
05:20 donc aujourd'hui, il y a dans un très petit terrain, une concentration énorme de réfugiés palestiniens.
05:24 – Mais c'est là où Israël est en train de frapper par exemple ?
05:26 – Mais non, là en ce moment Israël ne frappe pas.
05:28 – Ces dernières heures, il y a eu des frappes sur le sud.
05:31 – C'est ciblé par l'aviation, mais je suppose, et moi je ne suis pas un expert militaire,
05:35 que, tout d'abord je suppose qu'on reviendra à la raison qu'il y aura une trêve
05:39 et que les otages seront libérés, et cette guerre se terminera,
05:43 mais si ça ne sera pas le cas, je pense que ce sera des opérations ciblées, spéciales, contre…
05:49 Mais je vais vous dire quelque chose, cette guerre ne va pas résoudre le problème,
05:53 je comprends qu'on dit un oeil pour un oeil et ils deviennent tous aveugles,
05:58 et là on est en train de s'aveugler sur place, il y a une volonté de vengeance,
06:02 je ne vois pas la stratégie vraiment.
06:04 – Et en même temps, Offer Bronstein, cette attaque du 7 octobre,
06:08 ce n'est pas une attaque terroriste parmi d'autres,
06:10 vous pouvez aussi entendre qu'Israël n'est plus le même,
06:14 et donc la riposte n'est pas la même ?
06:16 – Bien sûr, mais je vais vous dire la riposte, il faut éradiquer le Hamas,
06:20 le Hamas ce n'est pas seulement l'ennemi des Israéliens,
06:22 ce n'est pas seulement l'ennemi des Juifs, le Hamas c'est l'ennemi des Palestiniens,
06:26 le Hamas tue des Palestiniens tous les jours.
06:28 – Mais comment l'éradiquer sans guerre alors ?
06:30 – Mais on ne peut pas éradiquer une organisation…
06:32 – Vous dites qu'on ne l'éradiquera pas ?
06:34 – Le Hamas ce n'est pas seulement des hommes avec des armes, ça on pourra effacer,
06:37 mais le Hamas c'est aussi une idéologie, le Hamas c'est le drapeau vert,
06:40 ce n'est pas le drapeau palestinien, le Hamas c'est le mouvement de résistance islamique,
06:44 ce n'est pas le mouvement de libération de la Palestine,
06:46 le Hamas c'est l'ennemi des Palestiniens, c'est l'ennemi du monde arabe,
06:49 c'est l'ennemi de l'islam et ça il faut se le dire,
06:52 mais le Hamas étant donné que c'est aussi une idéologie,
06:55 ne se détruira pas que par les armes, ce qu'il faut donner.
06:58 Le Hamas se nourrit de quoi ?
07:00 De ce petit gamin palestinien aujourd'hui qui a perdu son père,
07:02 qui a perdu son frère, qui se retrouve sans maison,
07:05 on a détruit sa maison, qui se trouve réfugié sans eau potable dans le sud de Gaza,
07:09 si on ne va pas lui donner de l'espoir, si on ne va pas lui donner des perspectives,
07:12 si on ne va pas lui permettre de vivre d'une façon décente,
07:15 dans dix ans il devient Hamas, dans dix ans il ira faire les mêmes attentats au cœur de Tel Aviv,
07:19 pas dans le sud d'Israël, donc c'est ça la réponse qu'on doit donner au Hamas.
07:22 La réponse qu'on doit donner au Hamas n'est pas seulement militaire,
07:25 c'est redonner de l'espoir, c'est redonner d'envie, c'est redonner de la croissance,
07:28 c'est redonner du progrès aux Palestiniens.
07:30 – On va parler de l'après pour Gaza dans quelques instants,
07:33 juste après le Fil info de Mathilde Romagnon à 8h40.
07:36 – À la COP 28 à Dubaï aujourd'hui, une vingtaine de pays,
07:40 dont la France, appellent à tripler le nucléaire dans le monde d'ici 2050,
07:44 dans une déclaration commune, objectif réduire la dépendance aux énergies fossiles
07:49 comme le charbon et le gaz.
07:51 Le projet de loi immigration adopté cette nuit en commission des lois à l'Assemblée nationale,
07:56 texte en partie réécrit après son passage par le Sénat,
08:00 les députés ont par exemple rétabli l'aide médicale d'État,
08:03 il sera examiné ce texte dans l'hémicycle à partir du 11 décembre prochain.
08:08 200 personnes rassemblées à Paris hier soir à l'appel d'un groupuscule de l'ultra droite,
08:12 en hommage à Thomas, 16 ans, tué lors d'une fête de village à Crépole dans la Drôme.
08:17 Rassemblement d'abord interdit par la préfecture, puis autorisé par la justice.
08:21 Aujourd'hui, la préfecture de la Drôme a interdit 3 rassemblements
08:25 pour risque de trouble à l'ordre public.
08:27 Les Bleus attendent de savoir quels seront leurs adversaires à l'euro.
08:31 2024 de football, le tirage au sort de la phase de poule,
08:34 débute à 18h à Hambourg en Allemagne, pays haute de 7 euros.
08:39 [Générique]
08:42 France Info
08:44 Le 8/30 France Info, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
08:48 Toujours avec Ofer Braunstein, président du Forum international pour la paix,
08:52 chargé de mission par Emmanuel Macron pour le rapprochement israélo-palestinien.
08:56 Vous êtes un pacifiste, c'est difficile aujourd'hui de se projeter,
09:00 mais quel peut être l'après pour Gaza ?
09:03 Je suis pacifiste, ça ne veut pas dire que je ne pense pas qu'Israël a le droit de se défendre.
09:07 Dans certaines situations, on a le droit de prendre les armes, je ne suis pas pour.
09:10 Et je suis aussi un pragmatique.
09:12 L'après, il est facile, vous savez, si on se...
09:15 Non, excusez-moi, vous avez raison.
09:17 - Alors, les idées développées parce que... - Oui, oui, vous avez raison.
09:19 - On a besoin de développer.
09:20 - Il est difficile parce qu'il n'y a pas de leader de deux côtés qui soit déterminé,
09:23 qui ait le courage de faire ce que l'on sait depuis toujours.
09:26 La solution, c'est une solution à deux États.
09:28 La solution, c'est la fin de la colonisation.
09:30 La solution, c'est la reconnaissance d'Israël par les pays arabes et musulmans.
09:33 La solution, c'est que les palestiniens puissent vivre dans la dignité, dans la liberté, dans l'indépendance.
09:39 C'est ça, la solution.
09:40 Maintenant, quel est le leader israélien et palestinien qui a la détermination,
09:44 qui a le courage d'aller vers ces solutions-là ?
09:46 Pour l'instant, il n'existe pas.
09:48 Je pense que dans quelques mois, il y aura des changements radicaux,
09:50 au-dessus du marché, chez les palestiniens que chez les israéliens.
09:52 Et j'espère qu'il y aura les leaders avec lesquels on peut travailler.
09:54 - Mais par exemple, Benyamou Netanyahou, c'est un obstacle à la paix,
09:57 parce que la presse israélienne a rapporté un échange en Israël,
10:01 en présence d'Antony Blinken, l'américain.
10:03 Benyamou Netanyahou disait "Aussi longtemps que je suis assis sur cette chaise,
10:07 l'autorité palestinienne qui soutient, enseigne et finance le terrorisme ne dirigera pas Gaza."
10:12 Si ce n'est pas l'autorité palestinienne qui dirige Gaza, c'est qui ?
10:15 - Benyamou Netanyahou est aujourd'hui pris en otage par sa propre coalition.
10:19 Et sa propre coalition, malheureusement, c'est une catastrophe personnelle pour moi,
10:23 et composée aussi d'éléments racistes, fascisants,
10:27 qui remettent tout dans les mains de Dieu et dans les mains du messianisme,
10:30 qui ne reconnaissent aucun droit aux Palestiniens,
10:32 qui ne veulent pas entendre de liberté d'indépendance aux Palestiniens,
10:35 qui voudraient voir les Palestiniens disparaître.
10:37 C'est malheureusement les partenaires de M. Netanyahou aujourd'hui.
10:40 - C'est quoi un changement radical à la tête de l'État d'Israël ?
10:43 - C'est un nouveau gouvernement sans ces extrémistes-là.
10:46 Vous savez, les Palestiniens, comme les Israéliens, on est otage aujourd'hui des extrémistes.
10:49 Ils sont une minorité, mais on est leur otage.
10:51 Eux, ils ont remis l'avenir de la région dans les mains de Dieu.
10:54 Tant que c'est dans les mains de Dieu, moi je ne peux plus...
10:56 - Donc il faut de nouvelles élections ?
10:58 - Je veux les mettre dans les mains des jeunes, dans les mains des femmes.
11:00 Il va y avoir, oui, un nouveau gouvernement sans M. Netanyahou,
11:03 et sans les extrémistes dans quelques mois, ce qui est possible,
11:06 pour éviter de nouvelles élections, ou alors il y aura de nouvelles élections.
11:09 Mais je voudrais ajouter un élément.
11:11 La communauté internationale parle de la solution des deux États.
11:15 En particulier le président Macron et le président Blinken ces derniers temps.
11:19 Si les Israéliens et les Palestiniens ne sont pas capables,
11:21 parce qu'ils sont pris en otage par leurs extrémistes,
11:23 c'est à nous de leur... je ne vais pas dire imposer,
11:26 mais les encourager fermement à le faire.
11:28 Nous avons des leviers.
11:30 - Justement, c'est intéressant ce point.
11:31 Certains experts disent que les pays européens devraient se coordonner
11:34 pour reconnaître un État palestinien, pour mettre la pression, justement.
11:38 Est-ce que vous conseillez au président de lancer une initiative de ce type ?
11:42 - Oui, moi je le dis depuis trois ans au président, je l'ai écrit,
11:45 et je le dis depuis toujours.
11:47 Moi je pense que la France, le président Macron,
11:50 qui est le leader, un des leaders le plus important de l'Europe,
11:55 pas tous les pays européens le reconnaîtront,
11:57 parce que pas tous les pays européens partagent,
11:59 parce qu'il y a beaucoup de cacophonie au niveau de la politique intergéreuse de l'Union Européenne.
12:03 Mais le président Macron et encore quelques pays américains
12:05 doivent aujourd'hui reconnaître un État palestinien.
12:08 Changer le logiciel.
12:10 On attendait jusqu'à maintenant qu'il y ait des négociations pour aboutir à un État palestinien.
12:14 Je vous dis, reconnaissant un État palestinien aujourd'hui,
12:16 les négociations viendront après sur les détails.
12:18 Les frontières, la capitale, les échanges économiques...
12:22 - Ce ne sont pas des petits détails néanmoins.
12:24 - Mais ça peut se...
12:26 Vous savez, le Premier ministre Hulmert et le président Hamas
12:28 sont arrivés à ces définitions, sont arrivés à des accords.
12:31 Malheureusement, le...
12:32 - Mais qui administre cet État palestinien ?
12:34 - Pardon ?
12:35 - Qui administrerait cet État palestinien ?
12:36 - Les Palestiniens.
12:37 - Alors, parce qu'en fait on a parlé là, entre guillemets, des Israéliens.
12:41 Qui en fasse pour discuter ?
12:42 Effectivement, l'autorité palestinienne aujourd'hui est quasiment absente des débats.
12:46 Est-ce que le Hamas ne s'est pas renforcé politiquement auprès du peuple palestinien
12:51 à travers des libérations de prisonniers, à travers une action envers Israël ?
12:55 - Vous savez, le paradoxe avec le Hamas, c'est qu'il s'est renforcé en Cisjordanie.
12:59 Il faut en parler, parce qu'il faut faire attention à ce qui se passe en Cisjordanie.
13:02 - Bien sûr.
13:03 - C'est en train de bouillir.
13:05 Il y a eu plus de 200 morts en l'espace de quelques semaines.
13:08 Il y a une volonté... Les colons sont en train de faire la loi.
13:11 Les Palestiniens sont en train d'être frustrés.
13:14 Il n'y a pas eu d'entrée d'argent depuis déjà un mois et demi.
13:16 Ils ne peuvent pas venir travailler en Israël.
13:18 On leur coupe les vifres, ça va exploser en Cisjordanie.
13:20 Et si ça explose en Cisjordanie, ça va contaminer toute la région.
13:23 Les premiers, ce sera les Jordaniens.
13:25 Donc, il faut qu'on soit très, très, très vigilants sur ce qui se passe en Cisjordanie.
13:30 Je crois en la force... Je suis en contact avec les Palestiniens quotidiennement.
13:35 Il y a des forces jeunes auprès des Palestiniens qui veulent le changement.
13:38 Ils ne se réveillent pas le matin en se disant "on va se taper du juif".
13:41 Ils ne se réveillent pas le matin en se disant "on va détruire Tel Aviv".
13:43 Ils se réveillent le matin en se disant "comment mon enfant va finir l'année à l'école ?
13:47 Comment je peux me permettre des vacances ? Comment je peux avoir un salaire de son ?"
13:49 - Mais Hoffer-Breinstein, vous dites ça aujourd'hui, mais il y a quelques jours,
13:52 vous déploriez aussi que vos amis palestiniens, qui ne sont pas des extrémistes,
13:56 n'arrivaient même pas à condamner l'attaque du 7 octobre.
13:59 Donc, vous dites "oui, ils ne se lèvent pas le matin en voulant tuer du juif"
14:03 et en même temps, ils ne sont pas capables non plus de condamner le 7 octobre.
14:06 On peut discuter en partant de ce postulat-là ?
14:08 - On n'a pas le choix. La paix se fait avec ses ennemis, elle ne se fait pas avec ses amis.
14:13 Si ça devait être avec mes amis, ça aurait été fait depuis très longtemps.
14:16 C'est avec ses ennemis qu'il faut faire la paix et elle est difficile.
14:18 Il y a du poison dans le sang des Israéliens et dans le sang des Palestiniens.
14:22 Avec cette guerre, il y en aura encore plus.
14:24 On va devoir remonter une pente très difficile.
14:26 Mais il va falloir des leaders pour que nos sociétés civiles dynamiques,
14:30 que la raison revienne à nous pour le faire.
14:33 Bien sûr que je déplore que mes amis palestiniens n'aient pas eu le courage
14:36 de dire d'une façon claire qu'ils étaient contre le Hamas,
14:38 de dire d'une façon claire qu'ils étaient contre la catastrophe, le pogrom du 7 octobre.
14:44 Moi, je le dis, et je le dis clairement, je suis pour un État palestinien.
14:47 Je suis pour la dignité des Palestiniens.
14:49 Je suis contre la colonisation. Je suis pour leur indépendance.
14:52 Ils doivent... Mais ils ne sont pas dans la même situation que la mienne.
14:55 Moi, je suis ici à Paris, dans un studio avec vous.
14:57 Eux, ils sont dans une situation un peu plus compliquée.
14:59 Je ne sais pas de justifier. J'espère que la raison va revenir.
15:02 Je les connais ces gens-là. Elle va revenir.
15:04 Aujourd'hui, ils sont pris aussi... Ils voient la catastrophe qui se passe à Gaza.
15:08 - Est-ce qu'il faut libérer ? Est-ce qu'il faut réhabiliter des personnages comme Marwan Barghouti ?
15:12 - Il faut libérer Marwan Barghouti.
15:13 - Juste pour expliquer à nos téléspectateurs auditeurs,
15:16 ancien responsable du FATA, emprisonné en Israël depuis 2002,
15:19 il est cité comme le potentiel sauveur de l'autorité palestinienne.
15:23 Est-ce que lui, c'est un interlocuteur à remettre en selle ?
15:27 - Moi, je connais très bien Marwan.
15:29 Marwan était un copain. On a passé beaucoup de temps ensemble.
15:32 Il s'est beaucoup intéressé à la société israélienne.
15:34 Il la connaît parfaitement. Son hébreu est meilleur que le mien,
15:36 parce qu'il a passé pas mal de temps à l'apprendre.
15:39 Marwan peut être l'homme de la situation.
15:41 Ce n'est pas l'ami des Israéliens.
15:43 Ce n'est pas quelqu'un qui va faire des réductions aux Israéliens.
15:45 Ça va être un partenaire très très dur.
15:47 Mais il fait l'unanimité aujourd'hui.
15:49 - C'est un visage qui fait l'unanimité selon vous ?
15:50 - Il fait l'unanimité auprès des Palestiniens.
15:53 Même le Hamas ne pourra pas s'y opposer.
15:55 Je pense qu'autour de lui, après les Palestiniens décideront qui sera leur prochain leader.
15:59 Autour de lui, il peut y avoir un leadership palestinien qui va se créer,
16:04 qui peut être absolument le contact, qui peut être l'interlocuteur des Israéliens.
16:09 - Et juste un mot, pardon, Fr. Bronsheim.
16:11 Vous parliez de la situation explosive en Cisjordanie.
16:13 Washington s'apprête à opposer aux colons des restrictions de visa.
16:17 Ça peut avoir un impact, ça, parce qu'on a l'impression
16:19 qu'aucun gouvernement israélien ne pourra déplacer ces colons.
16:23 - Vous savez, cette histoire de visa, ce n'est pas logique.
16:25 Tout d'abord, oui, une fois pour toutes, il faut dire à ces colons-là,
16:28 qui sont en train de nous mettre tous en danger,
16:30 mettre les Juifs en danger en France, mettre les Israéliens en danger
16:33 parce qu'ils préconisent la guerre, qu'ils font des actes inacceptables envers les Palestiniens,
16:37 il faut leur dire "vous êtes désormais la loi".
16:39 - J'arrête un peu le silence, c'est ça ?
16:41 - Quelqu'un leur dira ça, un jour, il y a un gouvernement israélien
16:43 qui aura le poids pour leur dire ?
16:45 - C'est pas le gouvernement israélien, c'est nous.
16:47 Cette histoire de visa, elle n'est pas...
16:49 Un Palestinien qui veut venir en France doit aller chercher un visa
16:52 au consulat de France à Jérusalem.
16:56 Un colon qui habite juste à côté de lui est considéré comme israélien,
17:00 il n'a pas besoin de visa.
17:02 Non, ils sont dans les territoires, ils sont dans le même terrain que les Palestiniens,
17:05 eux aussi doivent aller chercher un visa pour venir en France.
17:07 Et certains d'entre eux ne doivent pas rentrer en France, à mon avis.
17:10 - Merci beaucoup, Offer Bronstein, président du Forum international pour la paix,
17:13 chargé de mission par Emmanuel Macron pour le rapprochement israélo-palestinien.
17:16 Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin.
17:18 - Merci beaucoup à vous. Espérons que ça s'arrête et qu'on revienne à la raison
17:21 et à la négociation et au dialogue entre Israélien et Palestiniens.
17:24 - Merci d'avoir été dans le 830 France Info.
17:26 Merci Agathe, on se retrouve demain pour une nouvelle interview.