L'Heure des Pros 2 Week-End (Émission du 09/12/2023)

  • l’année dernière
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
Transcript
00:00 - Et un peu plus de 20 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pro.
00:03 Deux Geoffroy Lejeune, Georges Fenech, Franck Tapiro, Olivier Dartigolle.
00:07 À chaque week-end, messieurs, sont l'eau de drame et d'agression au couteau.
00:11 C'est un jeune adolescent de 17 ans qui est mort poignardé ce vendredi soir
00:15 alors qu'il se rendait à un rendez-vous conclu sur un site internet
00:19 qui fait la vente d'habits en ligne entre particuliers.
00:23 Il s'appelle Vinted.
00:24 On parlerait d'un guet-apens durant lequel la victime a tenté de se défendre.
00:28 Ça s'est passé à Valenton, en Seine-et-Marne.
00:31 C'est une ville de moins de 20 000 habitants.
00:33 Les explications du service police-justice de CNews avec Célia Barotte.
00:37 - Selon les premiers éléments, les faits se sont déroulés ce vendredi aux alentours de 20h.
00:44 Dans la commune de Valenton, un jeune homme de 17 ans était venu vendre un jogging
00:49 accompagné de son cousin et de deux autres amis.
00:52 En arrivant au point de rendez-vous, il y avait 5 à 6 individus qui l'attendaient.
00:56 Ils ont essayé de lui voler le jogging, mais il ne s'est pas laissé faire.
01:00 C'est là qu'un des individus muni d'un couteau l'a poignardé.
01:03 La victime a été touchée au niveau de l'artère fémorale.
01:07 Les secours ont tenté de réanimer ce jeune homme de 17 ans en effectuant un massage cardiaque,
01:12 mais il est décédé.
01:14 Le cousin du mineur a lui aussi été blessé par un coup de couteau pris au niveau de la cuisse arrière.
01:20 Plus tard dans la soirée, c'est une femme qui a appelé la police pour dire que son fils
01:24 voulait se suicider en sautant par la fenêtre parce qu'il a fait une bêtise.
01:28 Au policier, il a dit être l'auteur du coup de couteau qui a tué le mineur.
01:32 Le jeune homme, lui aussi mineur, a donc été interpellé et il a été placé en garde à vue.
01:38 Et donc ça s'est passé dans le Val-de-Marne à Valenton.
01:41 Écoutez, un habitant sous le choc et malheureusement dans ces cas-là,
01:45 et c'est aussi là qu'on comprend que l'insécurité est en train de gangréner notre société,
01:50 se propager partout, c'est que cet habitant va témoigner visage caché.
01:55 Et voilà. On écoute.
01:57 Tout le monde est choqué, personne ne s'y attendait.
02:00 Ce n'est pas habitué dans le quartier.
02:02 Et puis que la victime repose en paix.
02:04 Toutes mes condoléances pour la famille des victimes parce que je me mets à la place d'eux
02:08 si ce serait mon petit frère qui se serait fait prendre un RD pour un jogging.
02:11 Où va le monde ?
02:12 Moi j'habite là depuis, dans le quartier, depuis tout petit.
02:14 Je suis un peu plus âgé qu'eux, tu vois, j'ai 25 ans.
02:16 Mais je n'ai jamais vu ça dans le quartier.
02:18 On n'a jamais vu ça dans le quartier. Non, non, non.
02:20 Il y a déjà eu des ricks et tout auparavant, mais ça, un jeune se fait poignarder,
02:23 en plus il décède pour un jogging. Jamais de la vie.
02:25 Moi franchement je suis choqué par rapport à la victime.
02:27 Après je suis choqué par rapport aux générations qui arrivent, tu vois,
02:30 parce que c'est un meurtre.
02:32 Il ne faut pas banaliser ça, donc j'espère que ça va réveiller les petits.
02:35 Voilà. De rester dans le droit chemin.
02:37 C'est la parole qu'on pourrait dire d'un grand frère.
02:40 En fait on meurt en France aujourd'hui, que ce soit dans les zones rurales,
02:43 dans les petites villes, dans les grandes métropoles,
02:47 pour un regard, pour une cigarette, pour une petite phrase,
02:51 avec des gens qui viennent avec des couteaux.
02:53 C'est-à-dire que dans une partie de notre société,
02:55 le couteau est le prolongement de la main de bâton.
02:58 - Et c'est en plus que le couteau n'est pas une arme de défense.
03:02 Parfois je vois des politiques sur les armes, armes blanches, armes par destination.
03:05 Quand on porte un couteau, c'est pas pour se défendre, c'est vraiment pour attaquer.
03:09 Et si on reprend même l'histoire, depuis les Hachachines,
03:12 cette secte syrienne au XIe siècle,
03:15 qui était d'abord avec un peu de drogue, mais tous armés de couteaux,
03:19 de d'actes pour assassiner des gens.
03:21 C'est jamais un honneur. Moi j'ai jamais vu quelqu'un,
03:23 quand on veut se défendre, on peut avoir une blague lémogène.
03:25 Rentrons dans les détails.
03:26 Quand on porte un couteau, par exemple quand on va, comme à Crépeau, à une fête,
03:29 c'est pas pour draguer les filles, comme certains ont pu dire.
03:31 C'est pour attaquer les gens.
03:32 J'ai jamais vu moi les gens se défendre avec un couteau, d'abord.
03:35 Sortez un couteau ! J'ai appris à me défendre contre un couteau.
03:37 - Mais on va vous dire, vous fantasmez, Franck.
03:42 - Je fantasme pas, je vous promets.
03:43 - Mais si, vous faites le jeu de l'ultra-droite.
03:45 - Mais vous avez pas compris que j'ai été de l'ultra-droite ?
03:47 - Mais bien sûr que si !
03:48 - Mais Franck, vous êtes un extrémiste.
03:51 - Je sais qu'il fait exprès.
03:52 Il a raison, il y a une raison, parce que ici on a dit souvent,
03:55 à force d'appeler ces gens qui se révoltent contre, comme moi ce soir, ultra-droite,
03:58 bientôt on aura des Français de gauche, de santé, de n'importe où,
04:01 derrière ce genre d'argument.
04:03 Arrêtons d'ostraciser...
04:05 - Il n'est pas question de l'ultra-droite.
04:07 - Bien sûr, c'est pour ça que je le dis, profitons-en.
04:09 C'est les Français qui doivent se révolter là-dessus.
04:11 - Je dis simplement que lorsque l'on a un regard sur cette situation,
04:14 qu'on parle d'ensauvagement, qu'on parle d'insécurité,
04:17 qu'on dit que quand on a des responsables politiques qui parlent de sentiments d'insécurité,
04:21 ils sont à côté de la plaque, on vous dit extrémiste.
04:24 - J'ai bien compris.
04:25 Je crois qu'il y a une très forte majorité dans notre pays
04:27 qui est inquiète par la succession de ces événements de même nature
04:31 et qui ne se sent absolument pas proche de l'ultra-droite.
04:35 Il y a un profil systématiquement qui commence à se dégager.
04:38 D'ailleurs, les acteurs sociaux, la police, la justice, en parlent,
04:41 à l'échelle de ces territoires où cela se passe.
04:43 Mineurs, armes blanches, comme cela a été dit,
04:46 qui n'est pas en effet une arme défensive,
04:48 et l'ultra-violence comme mode de relation directe.
04:54 Et moi, j'ai des copains qui travaillent dans le milieu éducatif social
05:01 et qui disent qu'on ne sait pas comment faire.
05:03 Nos outils, ce sont des gens qui par ailleurs font un travail respectable,
05:08 mais les outils, les politiques publiques qu'on a mis en place,
05:11 aujourd'hui, on n'arrive pas à répondre à ce truc.
05:14 - C'est différent de ce que vous dites, Olivier Dardigolles.
05:16 C'est-à-dire que depuis 30 ans, on s'est trompé.
05:19 On ne sait pas comment faire.
05:20 Depuis 30 ans, depuis 40 ans, on s'est trompé.
05:23 On a fait n'importe quoi.
05:24 Par idéologie, par lâchet, on a fait n'importe quoi.
05:27 C'est différent.
05:28 - Moi, ce que je veux relever avec une forme, pardonnez-moi,
05:31 un peu de désespoir, en tout cas de consternation,
05:34 c'est qu'on a encore affaire à des mineurs.
05:37 - Oui, et voilà.
05:38 - Les mineurs sont… La délinquance le plus en plus grave des mineurs,
05:42 c'est le vrai défi de notre société aujourd'hui.
05:46 Or, qu'est-ce que je constate ?
05:48 Que cette ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs,
05:51 juste à la fin de la guerre, où on disait
05:53 on n'a pas d'enfants sains, il faut les préserver,
05:56 le préventif, l'éducatif, ça n'a plus rien à voir.
05:59 - Elle a été modifiée combien de fois, Jean ?
06:00 - Elle a été modifiée 60 fois et il y a eu un code pénal des mineurs
06:04 qui a été voté en 2021 sous Éric Dupond-Moretti
06:08 qui, au lieu de montrer un peu plus de fermeté,
06:11 on a créé, alors ça, c'est une idée vraiment géniale,
06:15 la césure du procès des mineurs.
06:17 C'est-à-dire qu'il va falloir, il faut maintenant deux audiences,
06:20 une première pour dire s'il est coupable ou pas,
06:23 et une deuxième qu'on renvoie à six mois, neuf mois pour savoir
06:26 quelle serait éventuellement la condamnation qu'on prône.
06:28 - Et c'est peut-être mieux que des décisions qu'il y a 24 mois après
06:31 alors que le mineur n'en a pas l'air.
06:32 - Quand je vois les condamnations de Samuel Paty, je ne peux pas en parler.
06:35 - Bien sûr.
06:36 - Et ça me désole parce que, encore une fois,
06:38 le mineur ne comprend pas ce type de...
06:41 Ce qu'il comprend, c'est qu'il retourne chez lui, pour un bar.
06:44 - Bien sûr, qu'il ne fait pas une journée derrière les barons.
06:48 - La délinquance des mineurs, il faut le savoir,
06:50 c'est 20% de toute la délinquance générale, délinquance criminelle ou délictuelle,
06:56 un crime ou délit sur cinq en France, c'est le fait d'un mineur.
07:00 Tant qu'on ne se sera pas attaqué, qu'on n'aura pas construit des centres éducatifs fermés,
07:04 il y en a 54 en France, même pas un par département.
07:07 Tant qu'on n'aura pas fait cela, on continuera à avoir ce genre de crime.
07:11 - Une méthode à l'américaine aussi, on voit les effets.
07:13 Parce qu'aux Etats-Unis, on dit "oui, on n'est pas des Américains".
07:16 Est-ce qu'on va peut-être aussi pouvoir prendre des exemples américains qui marchent ?
07:20 Et cela fonctionne, on le sait.
07:21 - Allez voir les bootcamps.
07:22 - Voilà, les bootcamps, je peux vous dire que quand il ressort de là,
07:24 il y a vraiment une correction, comme on dit.
07:26 - C'est l'armée.
07:27 - Une sanction dès le premier rapport.
07:28 - Dès le premier, exactement.
07:29 - Ce sont des signaux faibles.
07:30 - C'est dissuasif et ça marche, c'est éducatif et pédagogique.
07:33 - C'est l'armée qui s'en occupe.
07:34 Moi, je les ai vus, ils sont par cours du combat.
07:36 Tous les matins, "yes sir, yes sir", je les vois, le crâne rasé.
07:40 Dans quel monde je suis ?
07:41 Et au bout d'un an, qu'est-ce qui se passe ?
07:43 Ils intègrent l'armée, ils trouvent du travail, on ne les revoit plus.
07:47 - Je ne sais pas si le modèle américain est le modèle à suivre,
07:50 en sachant que la délinquance, la violence,
07:54 et notamment avec les armes à feu aux États-Unis, est exponentielle.
07:57 Donc, je préfère qu'on garde un modèle français, qu'on se pose les bonnes questions.
08:01 Et d'ailleurs, je serais intéressé de voir également une nouvelle fois,
08:05 mais l'enquête suit son cours, de vous donner le profil de cet individu qui a tué.
08:12 - Il va falloir être patient, Elias.
08:14 - On verra si, comme à Crépeau, il va y avoir une omerta là-dessus.
08:18 - Juste sur les attaques au couteau, il y a une chose qui me fascine.
08:22 En fait, je pense qu'on en commente très régulièrement sur ce plateau des attaques au couteau.
08:26 - Trop régulièrement.
08:27 - Trop régulièrement, et c'est devenu une actualité maintenant presque banale en réalité.
08:30 Et moi, je fais partie de ceux qui pensent qu'on vit une explosion de ce type d'attaque,
08:34 mais je suis incapable de vous le prouver.
08:36 Et d'ailleurs, on me répondra "comment le savez-vous ?" etc.
08:38 Et pour une raison simple, c'est qu'il n'existe pas de statistiques là-dessus.
08:40 Et même, il n'y a plus, exactement plus de statistiques,
08:43 et même il y a une omerta sur ces statistiques.
08:45 Il y a quelques temps, le Figaro avait fait sa couverture sur le chiffre de 120 attaques au couteau par jour,
08:49 se basant sur des données de l'INSEE.
08:51 Le Figaro a été très durement attaqué pour avoir donné ce chiffre,
08:54 et contesté par des soi-disant pseudo-experts de l'EHESS et d'autres instituts soi-disant très réputés,
08:59 qui en fait organisent le fait qu'on ne puisse pas commenter de vraies données.
09:02 Et ça, c'est une partie du problème aussi.
09:04 - On avait un outil qui le permettait, l'Observatoire.
09:06 - 2018.
09:07 - L'ONRVP, dont j'ai fait partie à une certaine époque,
09:10 et qui donnait le chiffre de manière indépendante.
09:12 - Qui a décidé d'arrêter ?
09:13 - Là, maintenant, c'est le ministère de l'Intérieur qui a décidé d'arrêter.
09:15 - Mais depuis 2018, il n'existe plus.
09:17 - Pourquoi ?
09:18 - 2018.
09:19 - Mais est-ce qu'on sait pourquoi ça a été arrêté ?
09:21 Le problème, c'est que la réalité est impossible à montrer.
09:24 Et tant qu'on ne voit pas la réalité, on ne peut pas tirer de constats justes,
09:27 et si vous n'avez pas de constats, vous n'avez aucune chance de trouver une solution.
09:30 - Sans parler du manque de statistiques.
09:32 On en a déjà parlé.
09:33 On sait très bien que 22 pays en Europe les utilisent, et pas nous.
09:37 Donc à force de se cacher, d'ailleurs, notre petit doigt,
09:39 de faire le déni des statistiques, finalement, on arrive à une réalité qui est énorme.
09:42 La société de violence en France,
09:44 qui s'est enclenchée depuis une quinzaine d'années à peu près,
09:47 ne fait qu'augmenter tous les jours.
09:49 Et ce n'est pas une sensation, c'est une réalité.
09:51 - Mais, alors, Yassine Belatar,
09:53 qui est donc le conseiller du conseiller mémoire de l'Elysée,
09:56 était sur un média internet, je crois, hier soir,
10:01 qui a été invité en qualité d'expert sur les dérives, je cite donc,
10:06 de l'extrême droite de BFM.
10:09 BFM a fait, je le cite, a fait quelque chose d'incroyable.
10:11 Ils ont invité l'auteur d'un livre qui s'appelle "La France orange mécanique",
10:15 qui est un livre absolument merdique et dégueulasse,
10:17 qui n'a rien à envier au livre "La France juive", qui a inspiré Hitler.
10:22 Voilà la position du grand conseiller, M. Belatar,
10:26 au conseiller mémoire de l'Elysée.
10:28 Et après, vous voulez avoir un président de la République
10:30 qui appelle à l'unité en janvier.
10:32 - Écoutez, je m'inquiète un peu.
10:35 Je suis un peu inquiet.
10:37 - Sur le fond, le travail qu'a fait Laurent Berton,
10:39 qui était assez, qui était très lucide,
10:42 qui aujourd'hui, il est fait pas pour lui.
10:44 Je veux dire, on ne peut pas soupçonner Laurent Berton
10:47 d'avoir des arrières-pensées racistes, xénophobes.
10:50 - C'est un constat. - C'est ça.
10:52 - C'est un livre les plus factuels qui a été écrit.
10:54 - Mais c'est un livre qui n'est pas critiquable en soi,
10:56 c'est un constat qu'il a fait.
10:58 - Pour M. Belatar, ce livre est le prolongement
11:01 de la pensée hitlérienne, si j'ai bien compris.
11:05 On va regarder, parce qu'on reste sur les attaques au couteau,
11:08 c'est toujours la même chose, à la justice de prendre ses responsabilités.
11:12 Parce que la loi est extrêmement ferme lorsque vous avez le port d'armes.
11:15 C'est un an d'emprisonnement, 15 000 euros d'amende.
11:18 Lorsque vous attaquez, c'est des peines, vous allez le voir dans le sujet,
11:21 extrêmement lourdes. Donc à un moment donné, peut-être que la justice
11:25 va devoir rendre des comptes en disant "Mais Clémence, fait-il que depuis 40 ans,
11:29 une personne qui a un couteau de 20 cm n'ait jamais fait
11:32 un an d'emprisonnement, ou très peu fait, un an d'emprisonnement,
11:35 15 000 euros d'amende, juste pour le porter ?"
11:38 Bon, vous voyez le sujet de Clémence Barbier.
11:40 - Ils sont parfois utilisés comme une arme lors des agressions.
11:44 Ce couteau de chasse, par exemple, peut être acheté librement
11:47 dans les commerces, mais sous certaines conditions.
11:50 - Lors de l'achat d'un couteau, il faut présenter une pièce d'identité
11:56 et prouver que nous sommes majeurs. Au magasin, on contrôle aussi
11:59 par acquis de conscience le fichier des interdits d'armes.
12:02 - Car les couteaux sont considérés comme des armes de catégorie D.
12:05 Sa détention à domicile est légale, mais son port sur la voie publique,
12:09 lui, est interdit, notamment pour se défendre.
12:12 - Se défendre, ça peut aussi avoir des conséquences
12:15 pour la victime. Il ne faut pas oublier que le couteau
12:19 reste quand même une arme.
12:22 - Son port sur la voie publique est d'ailleurs puni d'un an de prison
12:25 et de 15 000 euros d'amende. En cas de violence avec arme,
12:29 ayant entraîné des mutilations sur la victime, l'auteur en court
12:32 sept ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende.
12:35 Un vol avec arme est puni de 20 ans de réclusion criminelle
12:39 et 150 000 euros d'amende. Si une agression avec arme
12:42 entraîne la mort de la victime sans intention de la donner,
12:45 l'auteur en court 20 ans de réclusion criminelle.
12:48 - On voit que la justice n'a pas la main qui tremble,
12:51 que le législateur. - Le législateur, la loi est là.
12:54 - On en parlait tout à l'heure, je ne comprends pas qu'il n'y ait pas
12:57 un arsenal judiciaire beaucoup plus fort pour le port d'armes chez les mineurs.
13:00 Si on veut empêcher de faire de l'éducation et éviter justement
13:04 de voir, comme vous l'avez dit tout à l'heure, un meurtre sur cinq
13:07 qui vient des mineurs, il faut que ce soit beaucoup plus dur,
13:11 beaucoup plus contraignant et avec d'ailleurs surtout une application
13:14 de peine réelle et immédiate non pas reportée, parce que parfois
13:17 ils commettent un méfait et ils sont condamnés deux ans après
13:20 et parfois ils deviennent majeurs. Donc il y a un décalage entre
13:23 la peine et l'application. - Je peux vous parler un tout petit peu
13:26 d'expérience. J'ai été substitué des mineurs, c'était mon premier poste.
13:30 J'ai été surpris quand j'ai découvert les dossiers de voir
13:33 qu'il y avait des mineurs quasi judiciaires, 10, 20, 30, 40, 50
13:38 condamnations sans jamais un jour d'enfermement ou de privation
13:43 de liberté. C'est-à-dire que le mineur, quand il ressort du tribunal
13:46 pour enfant et c'est à huis clos, qu'est-ce qu'on lui dit ?
13:50 "T'es condamné à une molestation", il rentre chez lui, il ne comprend
13:52 même pas ce que ça veut dire. "T'es condamné à une remise à parent",
13:55 "T'es condamné à une liberté survie préjudiciaire", "T'es condamné
13:57 avec du sursis", "Avec du sursis misérable". Ce qu'il voit, le gamin,
14:00 c'est qu'il rentre chez lui dans son quartier et qu'il devient un caïd.
14:02 Et donc ça s'aggrave, chaque année ça s'aggrave.
14:05 Donc tant qu'on n'aura pas pris conscience que la délinquance des mineurs,
14:08 il faut l'étouffer dans l'œuf, tout de suite avec une sanction immédiate,
14:11 on n'aura pas réglé ça. - Et c'est ce que dit le criminologue
14:15 Xavier Roffer, cet après-midi dans "Punchline".
14:18 - S'il n'y avait pas eu mort d'homme d'un gamin de 16 ans qui avait une bonne bouille
14:23 à Crépole, là où il y a uniquement des blessés dans des affaires comme ça,
14:28 mais c'est tous les mois en France. C'est tous les mois.
14:31 Puisque le nombre de morts reste stable, mais le nombre de blessés
14:35 et notamment de blessés graves croît expansionnellement.
14:39 Tous les mois, les policiers, les gendarmes, les commissariats envoient
14:43 au ministère un tableau Excel sur lequel il y a les infractions
14:46 qui ont été commises dans leurs coins. L'État à 4001, en ce qui concerne
14:50 les homicides, on est au Moyen-Âge. On vous dit "Alors, c'est un règlement
14:54 de compte entre malfaiteurs, c'est un mari jaloux, c'est une tentative,
14:58 c'est ceci, c'est cela." On n'a pas l'arme avec laquelle ça a été fait.
15:03 Sur l'État à 4001, le type qu'on a retrouvé mort par terre a été tué
15:08 avec de l'artillerie de marine ou avec un cure-dent, ou entre les deux,
15:12 n'importe quoi, on ne le sait pas.
15:14 - Imaginez, on est à 15 jours de Noël. Pensez à la famille de ce gamin de 17 ans
15:19 qui venait vendre un jogging et qui est décédé. Pensez à ses proches ce soir.
15:24 Vous êtes très nombreux à réagir sur les réseaux sociaux. Philippe dit
15:28 "La violence de certains adolescents devient incontrôlable. Tous les jours,
15:31 des attaques au couteau, tous les jours, des drames. Ils savent qu'ils ne risquent rien."
15:35 Ça, c'est l'inquiétude des Français. C'est la peur panique qui sont confrontés
15:42 à cette délinquance et cette ultra-violence.
15:44 - Je pense qu'il n'y a pas de panique, mais que les gens gardent leur sang froid.
15:48 Il y a une société française très secouée, à juste titre, mais qui n'est pas
15:53 dans la panique. - Quand je dis peur panique, pour moi,
15:56 la peur panique, pardonnez-moi Olivier, c'est que vous changez votre mode de vie.
16:03 À 22h, vous ne prenez plus le métro. À 22h, vous avez une bombe dans votre sac
16:10 quand vous êtes une femme. À 22h, vous évitez de prendre certains VTC
16:15 parce que vous avez peur qu'il vous arrive quelque chose. Dans le métro,
16:18 vous avez peur. Pour moi, c'est alimenté par cette peur-là.
16:22 Et surtout, vous avez aussi des gens qui vivent tranquillement et qui sont
16:26 sous le choc parce qu'à deux pas de chez eux, vous avez eu une attaque au couteau,
16:30 vous avez eu des violences ou vous-même, vous avez été agressé.
16:34 Et à cela, vous avez un gouvernement qui vous parle encore une fois
16:37 de sentiment d'insécurité. - C'est horrible de dire ça,
16:39 mais il y a en plus un effet de mode. On oublie que quand il y a des annonces
16:43 comme cela pour des cerveaux comme les nôtres, évidemment, on est dans l'indignation,
16:46 on est dans l'analyse, on essaie de proposer des choses.
16:49 Mais dans certains petits cerveaux, malheureusement, c'est un phénomène de mode.
16:52 C'est comme un peu le phénomène des attentats. Vous savez, on pense que quand il y a un attentat,
16:55 ça incidère tout le monde. Ben non, parce que les terroristes ou les apprentis terroristes,
16:58 ça les excite. Donc là, au moment où on parle, malheureusement, il y a des mineurs
17:02 qui nous regardent et qui sont en train déjà de regarder sur Internet
17:05 ou de voir avec leurs copains quelle forme de couteau ils vont prendre le lendemain
17:09 ou peut-être ce soir pour sortir. Et c'est ça qui est terrible.
17:11 C'est qu'on oublie que quand on parle de ce fait-là, de ces faits-là,
17:15 étant donné qu'il n'y a, comme vous l'avez dit, genre aucune sanction réelle,
17:19 concrète et contraignante, finalement, on se dit "moi aussi, je vais prendre mon couteau".
17:24 Et vous allez le voir, je pense qu'il va se propager de façon qui se prône seule
17:27 les prochaines semaines, les prochains mois.
17:29 Sentiment d'insécurité, c'est peut-être l'une des phrases qui restera gravées
17:34 dans le parcours d'Éric Dupond-Moretti en tant que gardaisseau.
17:38 Le sentiment d'insécurité. On était en 2020.
17:41 C'est vrai qu'il le dit un peu moins ces derniers temps, mais il est rattrapé
17:44 par sa première ministre, Élisabeth Borne, qui, elle, nous parle de sentiments
17:48 d'insécurité cette semaine. On est allés sonder les Français, sonder les cœurs
17:54 pour savoir ce qu'ils en pensaient véritablement.
17:56 Voyez le sujet de Clémence Barbier.
17:58 Deux attentats en l'espace de quelques semaines seulement.
18:02 Des émeutes partout en France et des rixes qui font des victimes très jeunes.
18:07 Dans un entretien au Figaro, Élisabeth Borne annonce vouloir renforcer
18:11 les moyens pour assurer la sécurité des Français, tout en affirmant.
18:15 Il y a un besoin évident d'autorité et une attente de sécurité sur tout le territoire.
18:20 Je pense notamment aux villes moyennes, aux campagnes qui ne sont pas épargnées
18:24 par ce sentiment que la violence augmente.
18:26 L'insécurité est-elle une réalité ou est-ce seulement un sentiment éprouvé
18:31 par la population ?
18:32 Je pense qu'il y a plus d'insécurité. Il est vrai que je fais plus attention
18:36 aujourd'hui qu'il y a 20 ans.
18:38 On va souvent en campagne parce que la ville, ça craint plus que d'habitude.
18:45 On n'ose plus trop sortir en fait.
18:47 D'autres dénoncent une exagération du sentiment d'insécurité.
18:51 Moi j'habite à Paris depuis des années et des années,
18:54 je n'ai jamais eu de problème de sécurité. Après les gens, c'est une psychose.
18:59 Les gens se sentent sans doute beaucoup moins en sécurité qu'avant
19:02 alors qu'en fait il se passait exactement les mêmes choses,
19:04 sauf qu'on n'en parlait pas.
19:05 Selon le ministère de l'Intérieur, la quasi-totalité des indicateurs
19:09 de l'indélinquance sont en hausse en 2022 par rapport à 2021.
19:13 Plus 9% d'homicidants en un an. Quant aux coups et blessures volontaires
19:17 sur personnes de 15 ans ou plus, ils ont augmenté de 15%.
19:21 J'ai le sentiment que dans ce gouvernement, on vit sur une autre planète.
19:25 J'ai le sentiment que dans ce gouvernement, on est à côté de la plaque
19:28 quand on parle de sentiment d'insécurité.
19:30 Sentiment d'insécurité, de quoi on parle ? En fait, il y a environ,
19:33 on le sait quand même, même si l'observatoire a été supprimé,
19:36 il y a environ 3 700 000 crimes et délits par an. 3 700 000.
19:43 C'est le chiffre officiel, c'est-à-dire des plaintes effectivement déposées.
19:46 Si vous rajoutez tout ce qui ne va pas à la plainte,
19:49 parce que les gens disent "je vais perdre mon temps",
19:51 vous pouvez multiplier par 4. Dans la réalité des faits,
19:55 vous avez plus de 10 millions de crimes et délits qui se commettent
19:58 dans notre pays. Et quelle est la réponse pénale ?
20:01 Dupond-Moretti avait dit 91 % de réponse pénale.
20:04 On l'avait quand même vérifié avec notamment Béatrice Brugère
20:07 du syndicat Efo-Justice. En réalité, la réponse pénale,
20:11 elle est de 11 %. Parce que qu'est-ce qu'il intègre
20:15 dans la réponse pénale ? Les rappels à la loi, les classements sans suite,
20:18 tout ce qui n'est pas à la plainte. Ce qui arrive vraiment devant les tribunaux,
20:21 c'est 11 % seulement. Et sur ces 11 %, les peines qui sont prononcées,
20:26 elles sont peu ou prou exécutées puisqu'il n'y a pas de place en prison.
20:29 Et donc le résultat, c'est une faillite véritablement d'institutions juridiques.
20:33 N'oubliez jamais que 1 magistrat sur 3 est au syndicat de la magistrate.
20:37 1 magistrat sur 3 syndicat est au syndicat de la magistrate.
20:40 Souvenez-vous du classement de l'OCDE sur le pays ?
20:43 Il n'y a pas que ça. Il y a une idéologie.
20:46 Oui, je me retiens qu'il n'y a pas que ça.
20:48 Ah oui, bien sûr, il n'y a pas que ça, mais il y a des éléments majeurs.
20:51 Ou alors vous dites que c'est la seule réponse et on ne le débat.
20:54 Non, non, non, je ne dis pas ça.
20:56 Il faut tenir, Georges, du classement des pays de l'OCDE
20:59 et la part concernant le PIB consacrée à la justice.
21:03 Et nous étions en deçà de la moyenne.
21:05 Il y a eu un rattrapage budgétaire au cours des dernières années.
21:09 Mais nous savons très bien qu'un très grand nombre de juridictions
21:12 n'a cessé au cours des dernières années de dire que c'est impossible.
21:15 Au regard de l'évolution de la société, les parquets, nos tribunaux,
21:19 l'institution judiciaire ne peut pas suivre.
21:22 Nous sommes presque dans un état de clochardisation, disent certains.
21:25 Je rajoute simplement cela.
21:27 Mais mettez tous les moyens du monde, si vous avez la même idéologie qu'un star.
21:33 Je ne veux pas parler du langage, parce que c'est très important,
21:35 les éléments de langage, comme on le dit, en politique et en communication politique.
21:38 Quand on parle de sentiment d'insécurité ou d'augmentation du sentiment d'insécurité,
21:44 mais qu'est-ce qui provoque cette augmentation ?
21:46 C'est les chiffres de l'insécurité, c'est les actes réels,
21:49 c'est la réalité de l'insécurité qui provoque une augmentation du sentiment.
21:53 Je ne dis pas que le mot « sentiment » est mal choisi,
21:56 mais on oublie de dire que c'est l'insécurité réelle qui provoque un sentiment beaucoup plus fort.
22:01 On joue avec les mots pour minimiser,
22:03 parce que le sentiment, c'est ce qui a trait à l'affectif et à l'intuitif.
22:08 On n'a pas une intuition en disant « tiens, je me sens insécure, je ne sais pas,
22:14 il y a quelque chose de bizarre, si je prends le métro, ça va mal se passer ».
22:17 Non, c'est parce qu'on entend tous les jours, ce qu'on vient de raconter,
22:20 des informations réelles, des attaques au couteau qui se répètent,
22:23 et puis des actions d'attaque permanente, des meurtres, des attentats.
22:27 Donc il est logique qu'il y ait un sentiment d'insécurité,
22:29 mais c'est la cause qui est importante, et la cause, on n'en parle pas.
22:32 Ce qui est drôle, c'est que c'est un mot, je crois que l'inventeur de la formule « sentiment d'insécurité »,
22:35 c'est Jospin, il me semble, pendant la présidentielle de 2002.
22:38 Certains diront que ça lui vaut d'ailleurs sa qualification, sa non-qualification.
22:41 Grande réussite !
22:42 Ah je ne savais pas !
22:44 C'est Papy Voix !
22:45 C'est Jospin en 2002.
22:48 Certains expliquent que ça lui a causé sa défaite.
22:51 Et donc, souvenez-vous, il y a Jospin, il avait fait cet aveu, vous vous souvenez,
22:55 il avait dit « j'ai péché par naïveté, j'ai cru qu'en faisant reculer la misère,
23:00 je ferais reculer la délinquance et la criminalité ».
23:04 Ça n'est pas vrai !
23:06 Sur les 20 dernières années, la droite est autant en arrière que la gauche.
23:09 Toutes les études sociologiques montrent bien qu'il n'y a pas de lien entre la misère et la délinquance.
23:15 Moi, je n'ai jamais eu de chômeur qui commettait des hold-up.
23:17 La publicité, s'il vous plaît, on revient dans un instant,
23:20 parce qu'on reviendra sur un autre tabou qui a été balayé hier plusieurs fois par le ministre de l'Intérieur.
23:26 Il était à Nice, puis Menton, sur la question de la délinquance, de l'insécurité, de l'immigration, du trafic de drogue.
23:34 Et il a expliqué du côté de Nice et Menton que la plupart des personnes qui étaient arrêtées en lien avec le trafic de drogue,
23:41 c'était 60% d'immigrés.
23:43 C'est quand même surprenant.
23:45 La pub.
23:46 La pub.
23:47 20h30 sur CNews d'information avec Adrien Spiteri.
23:53 La guerre entre Israël et le Hamas est entrée aujourd'hui dans son 64e jour.
23:58 Les combats se poursuivent dans la bande de Gaza.
24:00 Dans le sud de l'enclave palestinienne, une frappe israélienne à Canyonès aurait tué six personnes, selon le mouvement terroriste.
24:06 De son côté, le Hamas revendique de nouveaux tirs de roquettes dans le sud d'Israël.
24:11 Et dans ce contexte, une nouvelle manifestation de soutien à la Palestine
24:15 a eu lieu aujourd'hui.
24:16 Sous la pluie, les manifestants se sont élancés de la place de la République à Paris pour aller jusqu'à la place de la Nation.
24:22 Des appels au cessez-le-feu ont été entendus sur place.
24:26 Une manifestation également observée à Londres ce samedi.
24:29 Et puis, 81 hommes sous le sonnet de pédocriminalité ont été interpellés cette semaine en France.
24:35 Résultat d'une vaste opération policière.
24:37 Parmi les personnes interpellées figurent un élu, deux professeurs des écoles et un surveillant.
24:42 Chez plusieurs mises en cause, plus de 100 000 vidéos et photos pédocriminels ont été retrouvées lors des perquisitions.
24:49 Merci beaucoup Adrien Spiterich.
24:51 Je vous propose d'écouter les Français.
24:53 Il y a un nouveau système sur CNews qui s'appelle CVOX.
24:56 Vous avez un petit QR code qui est présenté sur l'écran quand vous regardez l'émission.
25:01 Alors, ce n'est pas dans Leur Dépro, c'était dans Punchline tout à l'heure.
25:04 Et vous scannez donc ce fameux QR code et vous pouvez réagir.
25:09 Et je trouve ça déjà, l'idée est vraiment très maligne.
25:12 Et puis, vous allez entendre des téléspectateurs de CNews ou des Français qui peuvent zapper, etc.
25:19 On ne voit pas les chaussures, on voit les visages.
25:21 On voit les visages. On va voir ce qu'ils en pensent eux du sentiment d'insécurité.
25:26 On n'ose plus sortir le soir dans la rue, promener son chien ou simplement rentrer chez soi à pied.
25:33 On l'entend aux infos, on l'entend partout et nous les commerçants, nous le vivons tous les jours en direct.
25:39 Cette violence, on peut la constater partout. Il n'y a pas d'endroit où on est à l'abri.
25:44 Ça fait 40 ans que les sauvages nous pourrissent la vie et là, depuis quelques temps, ils se lâchent.
25:52 Ils ont l'impunité de la justice, du gouvernement et tout va très bien.
25:58 C'est évident qu'il y a de l'insécurité sur l'ensemble national. Ça gagne maintenant même nos campagnes.
26:04 Il y a des lieux où on installe des jeunes non accompagnés, des mineurs qui en réalité ne le sont pas.
26:13 Il faut faire quelque chose.
26:15 C'est des coups de couteau tous les jours. C'est des gens qui sont poignardés.
26:18 C'est des attaques, c'est des vols. Il n'y avait pas ça avant.
26:21 Donc, il faut quand même avoir la lucidité d'enlever le mot sentiment.
26:24 Ce n'est pas un sentiment, ce n'est plus une pure réalité.
26:26 Voilà pour les réactions de certains des téléspectateurs.
26:30 Ce qui est incroyable, c'est le décalage qu'il peut y avoir entre ce que vivent les Français
26:36 et ce que font les responsables politiques.
26:38 A tel point qu'aujourd'hui, vous avez 78% des Français, c'était un sondage de la semaine dernière,
26:44 qui vous explique que 78% des Français considèrent qu'en matière de sécurité, la situation se dégrade.
26:49 Parce qu'aujourd'hui, les politiques, en parlant de sentiment d'insécurité, aussi font de la com'.
26:54 En gros, ils se disent qu'on doit absolument essayer de véhiculer des bonnes nouvelles,
26:59 des éléments de langage positifs, être optimiste. Et ça, on peut le comprendre.
27:03 En revanche, ce qui ne va pas, c'est que cette com' vient exactement en contrepoint
27:07 de la réalité de ce que vivent les Français.
27:10 Imaginons même que ce sentiment d'insécurité soit totalement un fantasme.
27:15 Dire qu'il y a un sentiment d'insécurité, mais ça ne vaut rien, le balayer à l'inverse de main,
27:20 ça va contre l'avis des Français, et donc quelque part, ça les met face à un mur.
27:24 Et ils se disent que ça renforce leur manque de confiance par rapport aux politiques.
27:27 Ça veut dire qu'ils ne comprennent rien, qu'ils sont hors sol, etc.
27:30 Mais là, on parle non seulement d'une réalité réelle, d'un sentiment d'insécurité qui augmente,
27:34 et des politiques qui doivent changer de braquet.
27:36 Je pense qu'ils devraient avoir un autre sentiment, c'est de redescendre sur Terre
27:39 et de vivre un petit peu au niveau des Français, et ceux qui les ont élus surtout.
27:43 Mais c'est important de sortir de l'Elysée, de Matignon, de sortir des ministères pour aller rencontrer,
27:48 vous avez entièrement raison, les Français.
27:50 On ne peut pas dire que le ministre de l'Intérieur ne sorte pas de Beauvau.
27:52 C'est le seul. C'est bien ça le problème, c'est le seul.
27:54 C'est le seul.
27:55 Et certains vont répondre heureusement qu'il est là.
27:57 Lui, personnellement, alors qu'il y a un mouvement à Thal sur l'éducation,
28:01 il est personnellement dans un moment de grande intensité politique.
28:05 Pour lui dire quelque chose peut-être un peu choquant, mais il va bien falloir, un jour ou l'autre,
28:10 que les juges et les procureurs rendent des comptes.
28:15 Il va bien falloir qu'un jour on établisse une responsabilité professionnelle.
28:20 C'est le dernier grand corps de l'État à ne pas avoir de responsabilité professionnelle.
28:25 On vous dit "ah mais attention, si vous me mettez en cause, c'est une atteinte à mon indépendance".
28:30 L'indépendance est devenu le cash sexe de l'irresponsabilité.
28:33 Mais est-ce que vous pensez que l'individualisation de la peine et l'indépendance de la magistrature
28:43 sont aujourd'hui deux obstacles à une réponse possible ?
28:46 Est-ce que dans ce cadre-là, en maintenant ces deux éléments que je viens de vous indiquer,
28:50 on peut quand même obtenir des réponses ou c'est foutu ?
28:53 Mais les peines sont toujours individualisées.
28:55 Non mais parce qu'il y a un débat sur ça.
28:57 Mais les peines ne peuvent pas être automatisées.
28:59 Ça n'aura pas de sens. La justice s'applique à un individu.
29:03 Non mais ça fait débat ce que je dis.
29:05 En tous les cas, parlons, et on y reviendra vraiment dans cette émission,
29:08 parce qu'on va revenir sur les condamnations des mineurs dans le procès de Samuel Paty.
29:12 Il y a eu six condamnations.
29:14 Et sur les six condamnés, avec ces adolescents qui, indirectement, ont participé finalement à ce drame.
29:21 Et où sont-ils ce soir ?
29:23 Chez eux.
29:24 Pendant ce temps, parlons de la question migratoire,
29:27 submersion migratoire illégale qui se poursuit en Europe,
29:30 qui bat tous les records en 2023.
29:33 Et les zones rurales en France sont également touchées,
29:36 comme le voulait d'ailleurs le gouvernement.
29:38 C'est-à-dire qu'il fallait disparaître les migrants dans les zones rurales.
29:44 Vous avez des villes qui ne veulent pas.
29:46 Vous avez des Français qui disent "on ne veut pas voir ça chez nous pour l'instant,
29:50 on ne sait pas comment ça va se passer".
29:52 Déjà, ils ne sont même pas concertés.
29:54 Et ils vivent une situation assez compliquée.
29:56 À Châteauneufgrasse, dans les Alpes-Maritimes,
29:59 vous avez une commune de 3600 habitants.
30:01 Pas grand-chose, 3600 habitants.
30:03 Vous avez un seul hôtel dans la ville.
30:05 Ça permet justement de développer l'économie de cette petite commune.
30:11 En fait, il est occupé actuellement par des mineurs non accompagnés.
30:15 Les habitants sont en colère.
30:17 Il y a une pétition qui est faite.
30:18 Vous allez entendre cette habitante Victoria,
30:20 qui est à bout de nerfs, elle n'en peut plus,
30:22 parce qu'il y a des incivilités qui se multiplient ces derniers jours.
30:28 Il y a du bruit la journée, le soir, la nuit.
30:30 Ils nous réveillent à n'importe quelle heure de la nuit
30:32 parce qu'il y a des bagarres, des potes qui claquent.
30:34 J'ai appris récemment qu'hier ou avant-hier,
30:37 il y avait un voisin qui avait été agressé par plusieurs migrants
30:41 parce qu'ils étaient en train de dealer, apparemment.
30:44 Cette personne a voulu juste leur dire d'aller ailleurs,
30:47 de ne pas dealer juste devant notre résidence.
30:49 Et apparemment, il s'est fait agresser.
30:51 C'est tous les jours des choses comme ça qu'on est en train de subir.
30:55 J'ai une fille de deux ans à peine qui va à la crèche,
30:58 qui se situe à peu près 20 mètres du centre.
31:01 En plus, avec les actualités qu'on entend partout,
31:05 j'ai peur tous les jours qu'il arrive quelque chose.
31:08 On est vraiment à bout et on dirait que plus personne ne peut nous aider
31:11 ou veut nous aider, on ne sait pas trop, on a des réponses de personne.
31:14 Vous avez eu 330 000 passagers irréguliers
31:17 constatés aux frontières extérieures de l'Union européenne.
31:19 C'est un record. C'est la ville de Nantes.
31:21 Encore 330 000.
31:23 Vous avez à Matignon, on décide de dispatcher dans les zones rurales
31:27 sans la volonté des habitants, sans les concerter,
31:31 sans faire même des petites consultations locales pour savoir s'ils le veulent.
31:36 Vous envoyez des brochures pour expliquer,
31:39 parce qu'ils sont trop bêtes évidemment ces Français,
31:41 vous envoyez des petites brochures pour expliquer comment ça se passe l'intégration.
31:45 Et vous, vous avez des Français qui sont en détresse.
31:49 Il y a une loi sur l'immigration.
31:51 La 30e depuis 1981.
31:53 Il y a des avancées, incontestablement.
31:55 On veut rétablir, M. Darmanin vient de donner satisfaction à LR
31:58 en disant on va rétablir le délit de séjour irrégulier,
32:01 que j'ai connu moi une époque.
32:02 On va aussi enlever les protections des étrangers.
32:05 Vous savez, ceux qui sont arrivés en France à l'âge de 13 ans, etc.
32:07 Tout ça c'est bien, mais ça reste quand même une goutte d'eau dans un océan.
32:12 Moi je crois que cette affaire d'immigration, on pourra la régler
32:15 que lorsqu'on aura frontalement abordé la question de l'Europe,
32:19 de Schengen et des frontières européennes.
32:21 - Ce n'est pas une révision constitutionnelle.
32:23 - Mme Méleny n'a pas pu régler le problème pour lequel elle avait été élue.
32:27 Donc je crois que vraiment c'est encore une loi.
32:30 Certes il y a des avancées, mais elle ne réglera pas fondamentalement ce problème.
32:34 - Petite parenthèse sur notre précédent sujet, je suis alerté sur les réseaux sociaux,
32:37 la première ministre Elisabeth Borne a été la directrice de cabinet de LJ et de SR.
32:42 Alors pour ce sentiment d'insécurité, elle a peut-être à la base de la défaite de LJ.
32:46 Alors je ne savais pas.
32:47 - Mais vous découvrez qu'elle vient de la gauche.
32:49 - Non, je ne découvre pas ça.
32:50 Je ne savais pas qu'elle était directrice de cabinet de LJ.
32:53 - Mais si, mais d'ailleurs ce qui est intéressant c'est que...
32:55 - Alors on comprend tout, c'est pour ça qu'aujourd'hui elle parle de sentiments de violence.
32:58 - Et sur la question de l'insécurité, quel est le point commun entre Eric Dupond-Moretti,
33:01 LJ et Elisabeth Borne ?
33:02 C'est qu'aucun des trois n'a jamais eu affaire à l'insécurité.
33:05 Jamais.
33:06 Comme les journalistes qui donnent des leçons,
33:07 comme les gens sur les plateaux télé, les experts qui nous expliquent que l'insécurité n'existe pas.
33:13 En réalité leur point commun c'est qu'ils vivent dans des endroits où ils ne connaissent pas l'insécurité.
33:16 - Prioritairement dans le milieu populaire, oui.
33:18 - Et ils ne...
33:19 - Non mais sinon ils n'ont pas été...
33:21 Elisabeth Borne avance et législative, elle n'a jamais été maire élue locale.
33:25 Jamais.
33:26 - Non.
33:27 - Donc elle ne peut pas connaître.
33:28 Eric Dupond-Moretti, l'insécurité quand même, la violence, la délinquance, il a été confronté en tant qu'avocat.
33:34 - En tant qu'avocat c'est un ténor du Barreau qui défend des grandes affaires criminelles.
33:37 - Oh non, il a... oui mais...
33:38 - Il n'a jamais été élu.
33:39 - Il n'a jamais été élu.
33:40 - Ah ça oui, ça vous a raison.
33:41 - Et il ne peut pas vivre dans des quartiers...
33:42 - Il ne peut pas vivre dans des quartiers où il n'a pas été élu.
33:46 - Il n'a jamais été élu.
33:47 - Il n'a jamais été élu.
33:48 - Il n'a jamais été élu.
33:49 - Il n'a jamais été élu.
33:50 - Il n'a jamais été élu.
33:51 - Il n'a jamais été élu.
33:52 - Il n'a jamais été élu.
33:53 - Il n'a jamais été élu.
33:54 - Il n'a jamais été élu.
33:55 - Il n'a jamais été élu.
33:56 - Il n'a jamais été élu.
33:57 - Il n'a jamais été élu.
33:58 - Il n'a jamais été élu.
33:59 - Il n'a jamais été élu.
34:00 - Il n'a jamais été élu.
34:01 - Il n'a jamais été élu.
34:02 - La laïcité n'est pas en accord avec la religion musulmane.
34:29 - Le sentiment de nombreux Français musulmans.
34:32 Selon le sondage, 75% d'entre eux souhaiteraient l'instauration de jours fériés pour des
34:37 fêtes religieuses autres que chrétiennes.
34:39 - Le sentiment qui est celui d'être finalement visé par la laïcité, c'est plutôt le reflet
34:47 du fait de ne pas comprendre ce qu'est la laïcité et de rejeter la laïcité parce
34:51 que considérant sa religion comme au-dessus en quelque sorte de la loi commune et de ce
34:57 qui nous est véritablement commun du point de vue de notre contrat social, c'est la citoyenneté.
35:03 Concernant l'enseignement, les musulmans de France souhaiteraient une plus grande liberté
35:07 par rapport aux obligations scolaires.
35:09 Dans le détail, ils sont 72% à désapprouver l'interdiction de la baïa.
35:14 54% souhaiteraient que les jeunes filles aient le droit de ne pas assister aux cours de natation
35:19 pour des raisons religieuses.
35:20 Ou encore, la moitié d'entre eux aimeraient que les élèves puissent même refuser d'assister
35:24 à tous les cours qui heurteraient leurs convictions religieuses.
35:27 Dans tous les domaines, on a une majorité de nos concitoyens musulmans qui sont en opposition
35:35 avec la majorité de ceux qui vivent dans notre pays sur toute une série de questions
35:41 et qui montrent qu'il y a un vrai problème de ce que l'on met en commun par rapport à
35:47 ce qu'on met en commun pour faire société.
35:49 Autre chiffre fort de ce sondage IFOP, au sein de l'école, 31% des musulmans scolarisés
35:54 n'expriment pas de condamnation totale envers le terroriste d'Arras qui avait tué Dominique Bernard.
36:00 On est sur des éléments qui ne touchent pas que la laïcité.
36:05 Pardonnez-moi, le sport, les cours…
36:09 Sur le mode de vie.
36:10 Ah oui, c'est le mode de vie.
36:11 C'est la culture, c'est nos mœurs, c'est nos codes.
36:14 Et ce n'est pas que la laïcité, c'est l'identité française.
36:17 C'est la manière dont on vit au quotidien en France.
36:20 Je pense qu'il y a deux sujets.
36:21 Le premier, c'est quand même le sujet de la laïcité, c'est le jour anniversaire.
36:26 Et pour moi, il faudrait réaffirmer fortement la neutralité indispensable de l'État,
36:31 parce que c'était la séparation des Églises et de l'État.
36:35 Donc, ça doit strictement, la religion doit faire partie de la vie privée, intime.
36:39 Et la vie publique ne doit pas être marquée par ça.
36:42 Elle ne pose aucun problème.
36:43 Deuxième chose, j'ai quand même…
36:44 Elle ne pose aucun problème.
36:45 Non, mais c'est bien de le réaffirmer pour y compris répondre aux résultats de ce sondage.
36:50 Pour ceux qui…
36:51 Il y a peut-être aussi un clair-obscur sur la définition de tout ça aujourd'hui.
36:55 La deuxième chose, c'est en effet sur le mode de vie.
36:58 Et j'ai souvenir, moi je l'ai vécu gamin, qu'on n'avait pas ce type de problème.
37:03 Moi, j'avais des copains musulmans, très certainement, je le savais, oui.
37:07 Mais sans que jamais, dans ma scolarité et dans mon enfance,
37:10 ça n'ait pu un jour poser un problème sur nos modes de vie.
37:13 On vivait pareil.
37:14 Donc, il faut savoir ce qui s'est passé, on le sait à peu près,
37:18 sur des processus de communautarisme, d'influence idéologique au sein même de l'islam, et y répondre.
37:25 Alors, justement, il faut voir qu'à la source, derrière ce chiffre-là,
37:29 c'est le travail, il faut le reconnaître, merveilleusement horrible, des frères musulmans.
37:33 Bien sûr.
37:34 Le frérisme qui est installé partout dans le monde, mais surtout en France,
37:37 qui a un seul ennemi, la laïcité, qu'il voudrait appeler avec un L apostrophe, la laïcité.
37:42 Puisqu'aujourd'hui, la laïcité, c'est le dernier rempart.
37:45 Et notre mode de vie.
37:46 Face à l'acharya, le dernier rempart, face justement à la non-constitutionnalité de la République,
37:52 avec ce qu'eux appellent l'islam, ce qui n'est pas du tout le cas d'autres musulmans.
37:57 Donc encore une fois, ce travail est très insidieux depuis des années,
38:00 pour faire comprendre d'abord aux jeunes, voilà pourquoi est-ce qu'ils tapent vraiment dans le sport,
38:04 dans le foot, dans le basket, même le rugby, eh oui, pourtant, mon sport de cœur.
38:08 Et ils essayent de faire passer cette petite musique, qui aujourd'hui, montre qu'en fait,
38:11 la laïcité est vécue comme l'ennemi des musulmans, ce qui est faux,
38:14 bien entendu fondamentalement, mais surtout, qui montre que derrière cela,
38:17 si on fait péter ce verrou de la laïcité, vers la laïcité, ça veut dire,
38:21 la droite ligne vers l'acharya et vers la domination, justement, d'une société dirigée par l'islam, etc.
38:26 C'est un fantasme, mais là, qui devient une réalité.
38:28 - Oui, mais quand vous avez la moitié de Français, de confessions musulmanes,
38:32 qui considèrent qu'une jeune fille qui ne veut pas participer à un cours d'histoire,
38:37 qui heurterait sa religion, ou alors d'aller à un cours de natation,
38:42 toujours la même chose, c'est la moitié, c'est une petite majorité.
38:47 On n'est plus sur cette idée d'une infime minorité,
38:51 qui aurait un impact, finalement, sur la grande majorité silencieuse.
38:56 Et souvent d'ailleurs, j'ai pu…
38:58 - Un très gros coup dur pour les chroniqueurs dont vous parliez tout à l'heure.
39:00 - Ben, ou même…
39:03 Plusieurs fois, et je le disais, c'est une infime minorité.
39:11 - Le sondage en l'état montre qu'on n'est pas sur une infime minorité.
39:15 - Je suis d'accord avec vous, c'est une révélation, et c'est un sondage qui restera, qui fera date.
39:18 Mais qu'est-ce qu'il y a d'étonnant là-dedans ? En réalité, c'est pas du tout étonnant.
39:22 Il y a plusieurs questions qui se posent.
39:24 L'islam va-t-il changer ? Non.
39:26 Pourquoi ? Parce que c'est un texte, un texte qui est dicté par Dieu, donc il ne changera pas.
39:30 Donc les conséquences de ce texte, en réalité, ne changeront pas,
39:33 et les croyants n'arrêteront pas de croire ce en quoi ils croient.
39:36 - Plusieurs interprétations. C'est que déjà, sur le premier plan,
39:38 les spécialistes de l'islam n'ont pas la même interprétation.
39:41 Donc ils peuvent aussi vous faire la lecture d'un islam tolérant.
39:44 - Oui, mais non, c'est pas une question de tolérance.
39:46 Ils ne sont pas majoritaires, on va dire, dans leur expression.
39:48 - Non, mais vous feriez mieux de les soutenir dans leur débat.
39:50 - C'est pas une question de tolérance, justement.
39:52 On n'est pas en train de parler de terroristes ou d'islamistes,
39:53 on est en train de parler de gens qui croient, par exemple,
39:55 sur la question de l'enseignement de la théorie de l'évolution,
39:58 et bien c'est en contradiction totale.
40:00 Et ils ne changeront pas d'avis là-dessus.
40:01 C'est pas une question d'être un islamiste, c'est une question que c'est leur croyance.
40:03 Et tu n'y feras rien.
40:04 - Mais c'est le même islam qu'il y a dans les années 50-60,
40:07 il n'a pas changé, si ce n'est l'influence des fréris,
40:10 qui nous a permis de vivre ensemble.
40:12 - Tu dis que c'était un point de désaccord ?
40:13 - Le même texte.
40:14 - J'ai un point de désaccord avec Franck, c'est que je pense que la laïcité,
40:16 l'islam, plus exactement, c'est l'inverse de la laïcité.
40:19 C'est-à-dire que tu regardes comment cette religion est construite,
40:22 en réalité c'est exactement tout l'inverse.
40:23 Il n'y a pas de séparation nulle part, à aucun endroit, entre le temporel, le spirituel,
40:28 les institutions, etc.
40:29 Au contraire, elles sont confondues.
40:30 Le roi du Maroc, par exemple, c'est le commandant des croyants.
40:33 Et dans tous les pays, les autorités, sauf quand il y a des dictatures,
40:37 et c'est le seul moyen qu'ils ont trouvé de ne pas être sous l'égide d'un pouvoir religieux,
40:40 le pouvoir temporel, il est lié au spirituel.
40:44 Moi je pense que vouloir faire rentrer l'islam dans le cadre d'une laïcité française,
40:47 c'est compliqué.
40:48 - On est d'accord avec ce que j'ai dit tout à l'heure,
40:49 ils veulent le faire péter pour ça ?
40:50 Ils combattent la laïcité, bien entendu.
40:54 Je pense que notre erreur historique, c'est d'avoir cru qu'on ferait rentrer l'islam dans ce cadre-là.
40:58 C'est fait, c'est l'inverse.
41:00 - Je voudrais vraiment qu'on termine cette émission sur le procès.
41:04 - C'est le plus grand dans le monde qui se bat contre l'intégrisme islamiste.
41:07 - Mais oui, mais vous avez raison.
41:08 - Mais c'est pas les mêmes gens qui battent l'intégrisme.
41:10 - Non mais je parle pas des...
41:11 - On parle des croyants normes.
41:12 - J'entends bien, mais encore une fois, si jamais on voit...
41:16 Mais vous avez des croyants parfaitement intégrés également.
41:18 - Oui, théorèmes, opinions, ça veut dire qu'il n'y a aucune compatibilité possible
41:23 entre les musulmans et notre république laïque.
41:26 - Non, entre l'islam et notre...
41:27 - Ce que dit Geoffroy, c'est que le Coran, qui est un texte religieux,
41:30 c'est aussi un code civil.
41:31 - Bien sûr.
41:32 - Qui dicte une société.
41:33 - C'est une société.
41:34 - Rendue à vivre, l'égalité hommes-femmes, toutes ces questions-là.
41:36 C'est là que le problème.
41:37 - Et les dénoncements, il a raison.
41:38 - En tous les cas, il y a une vraie fracture.
41:39 En tous les cas, ce qui est intéressant, c'est aussi de montrer,
41:41 parce que vous avez 50% de musulmans sondés,
41:44 qui pensent qu'il faut qu'une jeune fille ne participe pas à ses cours
41:49 ou n'aille pas à la piscine.
41:50 Vous avez l'autre 50%.
41:53 - C'est intéressant de voir comment ça se dispasse.
41:54 - L'autre parti générationnel.
41:55 - Je vais vous dire, plus on est jeune, plus on est radicalisés.
41:59 - Et on a dit aujourd'hui, on devrait le redire,
42:01 nous sommes le seul pays au monde à avoir la laïcité.
42:03 Je ne sais pas si les gens se rendent compte de ça en France.
42:05 - J'ai l'impression que ce merde ne veut plus rien dire.
42:09 Le terme laïcité, laïcité.
42:11 Parlons de France et ensuite on parlera de laïcité.
42:13 - Non, non, on parle de république laïque.
42:15 - Vous parlez de république laïque, moi j'ai envie de vous parler de France,
42:19 républicaine et laïque, mais d'abord de France.
42:21 - La France, c'est un génie participatif.
42:23 - Vous voulez dire vive la république, moi je dis vive la France
42:25 et vive la république après.
42:26 - La laïcité fait partie de l'ADN.
42:28 - La France le dérange.
42:29 - La laïcité fait partie de l'ADN, prouvons-le à France.
42:32 - Il a le drapeau de la République dans sa chambre, Olivier Dardigolles.
42:36 - La laïcité avant tout.
42:37 - Montrez-moi le drapeau.
42:39 - La France...
42:41 - Écoutez, vous voulez qu'on fasse un petit cours de latin
42:44 ou qu'on parle de Samuel Paty ?
42:46 - Laos.
42:47 - Laos, bien sûr.
42:48 - Absolument.
42:49 - La France.
42:50 - La France s'appelle la grande France.
42:54 - La France qu'on aime.
42:55 - Qui a pu faire vibrer le monde avec la république laïque et sociale.
43:00 - Mais la France qu'on aime, gardez ça à l'esprit, cher Olivier Dardigolles.
43:05 Samuel Paty, il nous reste très peu de temps.
43:07 Et ce serait peut-être... Vous serez avec nous demain, Georges ?
43:10 - Oui, demain matin.
43:11 - Eh bien, je vous ferai écouter l'avocat de la famille,
43:16 l'un des avocats de la famille de Samuel Paty.
43:20 Parce que pour lui, ce procès, vous savez c'est maître Spiner ?
43:24 - Spiner.
43:25 - Francis Spiner.
43:26 - Francis Spiner, qui explique à juste titre que ce procès-là
43:31 et ce drame de Samuel Paty, c'est une bascule dans notre histoire.
43:35 Parce qu'on a décapité, on a tué un prof parce que prof.
43:39 Et parce que prof d'histoire pour ce qu'il faisait.
43:42 Et c'était à la justice d'être la plus impartiale possible,
43:49 mais la plus ferme également, pour montrer qu'aujourd'hui,
43:53 ceux qui doivent être terrorisés, ce sont les terroristes
43:56 et les complices du terrorisme.
43:58 Ce n'est pas à vous, à nous, d'être terrorisés.
44:00 Charles Pascua, il disait il faut terroriser les terroristes, en 86.
44:03 Maintenant, on nous demande à la société de vigilant.
44:06 Donc, on en parlera demain matin.
44:08 - D'accord, Georges Féné.
44:10 Tiens, si vous avez manqué hier soir face à Philippe Devilliers,
44:14 petite piqûre de rappel dans un instant.
44:18 Je sais que c'est une émission qui vous passionne, Olivier Dardicolle,
44:20 parce qu'on parle de la France, on parle aussi de la République.
44:24 Et donc, on plonge dans notre histoire, l'histoire qu'on aime et qu'on partage.
44:29 - Quand il a dit dans "souffrance", il y a le mot "françou".
44:33 Magnifique.
44:34 - Allez, merci à tous les quatre.
44:36 On se retrouve demain matin. L'info se poursuit sur CNews.
44:39 Merci.
44:40 [SILENCE]

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