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00:00Bonjour et bienvenue sur InstaTV, notre émission bourse où les gérants viennent nous partager leurs convictions, mettre la lumière sur les valeurs auxquelles ils y croient.
00:23Aujourd'hui, c'est un fidèle de la chaîne que nous recevons, c'est Guillaume Di Pizzo, le responsable gestion chez Dauphine AM.
00:30Guillaume, bonjour.
00:31Bonjour Stéphane.
00:32Alors pour ceux qui ne vous connaissent pas, ils deviennent de moins en moins nombreux, donc peut-être deux mots sur Dauphine AM, sur le groupe en haut, la ligne Redress, et puis sur votre fond en particulier, Megatrends.
00:45Dauphine AM est une société de gestion qui est spécialisée dans la gestion action, thématique.
00:51Une grosse coloration thématique, un gros travail qui a été fait là-dessus.
00:54Et on appartient à un groupement de CGP qui s'appelle le groupe Retoresse, en plein développement, qui connaît un gros dynamisme.
01:01Et notre fond phare, effectivement, c'est Dauphine Megatrends, un fond multi-thématique.
01:04D'accord.
01:05Alors, on fait un petit droit de suite maintenant sur les gérants qui viennent nous revoir.
01:08Vous étiez venus au mois de novembre, vous avez parlé de trois valeurs.
01:10Donc la première, elle est plutôt en forme, c'est Striker.
01:12C'est un leader US américain dans la Medtech.
01:16Lui, il fait plus 28% depuis le début de l'année, donc c'est-à-dire pour lui.
01:20Il y a Accenture, un leader mondial du Conseil, lui aussi 7% depuis le début de l'année.
01:25Et il y en a un qui souffre, c'est Auré Technologies, un américain qui est dans la transition énergétique, notamment avec du solaire.
01:34Alors lui, c'est carrément le toboggan, moins 73% depuis un an.
01:37Qu'est-ce qui lui est arrivé ?
01:39Eh bien, sur le solaire, effectivement, ça a fondu comme neige en soleil les valorisations,
01:45puisque les investisseurs se sont détournés complètement de cette problématique.
01:49Certains préfèrent se réfugier dans le pétrole, d'ailleurs, pour avoir une prime sur ce qui peut se passer d'un point de vue géopolitique.
01:56Et de manière générale, sur les valeurs vertes, il y a un désintérêt,
02:00puisque la hausse des taux d'intérêt et la hausse des matières premières a créé, je dirais, des difficultés financières
02:05pour le développement de ces sociétés-là, qui étaient surtout en forme,
02:09parce qu'il y avait également des subventions des gouvernements.
02:11Et puis, ça marque déjà le côté un peu brutal, quand tout le monde abandonne le navire.
02:16Il y a un bachine total, à la fois sur les valeurs vertes et à la fois sur les petites capitalisations.
02:21Et malheureusement, Auré en fait partie.
02:23On pense que le potentiel, c'est une technologie qui est magnifique.
02:26Pour autant, le marché n'en veut pas.
02:29Alors, nous, on ne fait pas une recommandation d'achat, mais il vaut mieux rester un peu à l'écart, comme on dit ?
02:35Pour l'instant, ce n'est pas le moment de revenir tout de suite sur les valeurs vertes,
02:38tant qu'on a des incertitudes sur les élections américaines.
02:41Si Trump est élu, ça va très mal se passer pour les valeurs vertes.
02:44D'accord. Et donc, si c'est Kamala Harris...
02:47Kamala est beaucoup plus propice à ses développements.
02:50Pour l'instant, on regarde, mais on n'y touche pas.
02:53Alors, aujourd'hui, trois nouvelles valeurs.
02:55Uber, qu'on ne présente plus. Pourquoi ?
02:57Uber, c'est un cas un petit peu particulier.
03:00C'est vrai qu'on ne le présente plus, parce que, même si l'entreprise est assez jeune, ça fait 15 ans qu'elle existe.
03:04Qui ne connaît pas Uber ? Présente dans 900 villes, les polémiques.
03:08Aujourd'hui, il y a une situation qui est particulière sur Uber,
03:12puisque, non seulement elle renoue avec les bénéfices, finit les phases d'investissement très très lourdes,
03:17elle fait des partenariats avec Google, notamment pour tout ce qui est à la fois Google Maps,
03:21la Google Car, pour avoir une mutation dans tout ce qui est véhicule autonome, effectivement.
03:29Et donc, dans les véhicules autonomes, ça réglerait une partie des problèmes récurrents à Uber.
03:35Il y a un petit peu le statut des chauffeurs de VTC qui posent un vrai problème.
03:40Et c'est à quel horizon ? Parce que la voiture autonome, vraiment, sans chauffeur, à part sur des circuits fermés, balisés...
03:45Aujourd'hui, ça existe aux Etats-Unis, c'est autorisé dans certaines villes.
03:48Phoenix, Arizona, par exemple, c'est vraiment...
03:50C'est pas vraiment sur des quartiers, des zones qui sont quand même bien délimitées ?
03:54Le sens de l'histoire, c'est que ça va se démocratiser.
03:56Oui, on n'en doute pas, mais quand ? C'était toujours un peu le...
03:59Après, il y a encore quelques freins réglementaires.
04:02Il y a des villes, évidemment, qui vont faire de la résistance, j'imagine.
04:05Je ne parle même pas de Paris.
04:07Effectivement. Et donc, aujourd'hui, Uber, c'est 30 000 chauffeurs.
04:12Et donc, si effectivement, une partie de cette base de chauffeurs est remplacée par des véhicules autonomes,
04:19forcément, c'est le sens de l'histoire, c'est l'avenir.
04:22Et puis aussi, les livraisons de l'alimentaire.
04:24Exactement. Il n'y a pas que ça.
04:26La méga-tendance de la flemme qui est apparue chez les jeunes pendant le Covid s'est poursuivie après
04:33sur la volonté de se faire livrer de la nourriture ou des boissons pour les soirées, etc.
04:39Et donc, aujourd'hui, Uber Eats, c'est presque aussi conséquent en revenus que le transport de passagers.
04:48La mobilité des passagers, exactement.
04:50Et il y a une dernière activité qui est en train de se développer, qui est la frette.
04:53Ah oui.
04:54Et là, c'est tout petit pour l'instant, mais c'est en pleine croissance.
04:56Mais le frette, c'est ce qu'on appelle le dernier kilomètre.
04:58Non, non, non.
04:59C'est-à-dire, s'il y a des HL, UPS...
05:01Du frette pour transporter des marchandises.
05:03D'accord.
05:04C'est pas la livraison, vraiment.
05:06Non.
05:07Deuxième valeur, Cameco.
05:08Alors, c'est le leader mondial de la production d'uranium.
05:11Exactement.
05:12L'un des leaders mondiaux, puisque la production d'uranium, c'est un petit peu particulier.
05:16On n'en trouve pas partout.
05:18Le premier pays producteur d'uranium, c'est le Kazakhstan.
05:22D'accord.
05:23Avec la société Casaprom, qui, aujourd'hui, est plutôt partenaire de la Russie.
05:30Donc, c'est un petit peu compliqué d'imaginer un développement avec des risques d'approvisionnement dans l'uranium.
05:36D'accord.
05:37Donc, lui, il fournit tout ce qu'il y a à l'Est, on va dire, la Russie, la Chine, j'imagine.
05:41Voilà.
05:42Ils sont un peu moins des partenaires de l'Occident.
05:45Et Cameco, comme c'est une société canadienne...
05:48D'accord.
05:49Là, effectivement, c'est beaucoup plus simple de nouer des partenaires.
05:51Et les mines sont au Canada, donc, essentiellement.
05:53Il y a beaucoup de mines au Canada.
05:54C'est principalement au Canada.
05:55Donc, pas de risque sur les approvisionnements.
05:58Généralement, c'est des contrats très long terme.
06:00Donc, ça se passe plutôt bien.
06:01Et puis, Cameco, au-delà de l'extraction du minerai, c'est aussi des partenariats qu'ils ont faits.
06:08Donc, ils ont, avec Westinghouse Electric, ils ont repris des centrales nucléaires.
06:14Oui, c'était...
06:15Et par exemple, il y a eu, il y a quelques jours, qui a fait beaucoup de bruit, Microsoft,
06:20qui, pour ses data centers, a besoin de beaucoup d'énergie décarbonée.
06:24Et donc, fait appel, après toutes les énergies vertes, au nucléaire aussi.
06:28D'accord, des petites unités, c'est ça.
06:29Et donc, on va remettre en production une centrale nucléaire qui s'était quasiment arrêtée en 1979 aux Etats-Unis.
06:35Ah oui, d'accord.
06:36Que gère Cameco pour justement subvenir aux besoins énergétiques de sociétés comme Microsoft.
06:42Et donc là, on est aussi sur cette méga tendance de la...
06:44Donc, vous misez la relance du nucléaire, on va dire.
06:46Relance du nucléaire, décarbonée, intensification des besoins en énergie de par les data centers.
06:52Parfait.
06:53Troisième et dernière valeur pour aujourd'hui, en tout cas, eBay.
06:56Alors, eBay, ça ne nous rajeunit pas.
06:58Enfin, moi, c'est au moins 25 ans.
07:00C'était les années 2000, ça, eBay ?
07:0295, il me semble, pour être précis.
07:04Ah oui, même avant.
07:0530 ans.
07:06Oui.
07:07Et donc, eBay, il y a eu une phase de transition parce qu'il y a eu beaucoup de concurrents.
07:14Il y a eu Amazon qui a écrasé le marché, etc.
07:16Donc, c'était un peu compliqué.
07:18Aujourd'hui, la société revêt un nouveau visage, je dirais,
07:22puisqu'elle attire à la fois des particuliers, mais aussi des professionnels dans sa marketplace.
07:28Avec l'intelligence artificielle qui a été mise à l'intérieur des machines,
07:32on peut beaucoup plus affiner et trouver les produits qu'on veut.
07:36Et surtout, il y a un système de certification des produits qu'on achète.
07:42Et donc, quand on parle d'érosion, du pouvoir d'achat, de conditions un peu plus difficiles, d'accès au crédit, etc.
07:49Je pense que c'est aussi bien de donner une deuxième vie aux objets, et notamment au luxe.
07:55Et donc, là, cette plateforme, nous sommes complètement positionnés pour profiter du ralentissement économique
08:03et des besoins aussi des consommateurs qui ont certaines désirabilités.
08:09Parce que c'est un acteur qui est établi.
08:11Il y a beaucoup de plateformes qui se lancent effectivement sur le créneau, voyant la croissance.
08:14Et là, comme ils sont hégémoniques, pour le paiement, pour la sécurité et pour la certification des produits,
08:20c'est très important, puisque dans certains, je ne sais pas, Vintaid par exemple,
08:24vous n'avez pas la certification du sac à main ou du vaisseau que vous achetez.
08:29Oui, tout à fait. C'est sur les sacs à main, les montants. Vous avez vu que sur des bricoles.
08:32Pour certains produits, ça peut poser problème.
08:34D'une manière plus générale, comment voyez-vous votre sentiment sur la fin de l'année ?
08:39Alors vous êtes plutôt boule Amérique et Etats-Unis, et puis plutôt baire Europe, zone euro en tout cas.
08:46Oui.
08:47Expliquez-nous pourquoi.
08:48Alors, sur les Etats-Unis, c'est assez simple. Il y a un cycle d'assouplissement monétaire qui prend enfin forme, enfin corps.
08:55Et donc, il y a des incertitudes qui sont assez majeures en termes d'allocation d'actifs pour se positionner sur certains secteurs
09:02en fonction du candidat démocrate ou du candidat républicain.
09:06Oui.
09:07Si tant est que le candidat réussisse à rester en vie jusqu'aux élections.
09:11Et après cette prime de risque levée, effectivement, et voilà, normalement, il y aura un élan économique,
09:21parce qu'il y a des promesses électorales, parce qu'il y a des choses qui vont se faire d'un point de vue politique
09:26et d'une relance budgétaire et monétaire. Et donc là, on est très très confiant sur la dynamique américaine
09:32avec des taux de croissance attendus assez forts.
09:34Plutôt tout le secteur, pas seulement les technologies.
09:36Les secteurs, ça dépend, parce que ça peut changer du tout au tout entre Kamala Harris et Donald Trump.
09:41C'est vraiment que c'est... Il peut y avoir un impact...
09:44Ah oui, vraiment, sur des secteurs comme l'énergie, la finance, les matières premières, par exemple, c'est plutôt Trump.
09:50Et vous parliez tout à l'heure des énergies vertes, par exemple, typiquement, c'est très sensible à Kamala Harris.
09:56D'accord, ok. Et alors l'Europe, vous la voyez pas très bien.
10:00L'Europe, c'est plus compliqué, parce que les augmentations de salaires n'ont pas suivi le choc inflationniste qu'on a pu avoir en Europe,
10:09qui est d'ailleurs un choc inflationniste qui était en partie dû à la crise énergétique.
10:13On est toujours dépendant de l'énergie qui vient des importations, puisqu'on produit quand même peu d'énergie.
10:19Et de ce fait-là, la Banque centrale est un petit peu contrainte de baisser ses taux par défaut,
10:25avec une inflation qu'elle ne peut pas toujours contrôler. Donc ça, c'est le premier point qui est assez désagréable.
10:30Deuxième point qui est très pénalisant pour l'Europe et la croissance européenne, c'est l'industrie.
10:36L'industrie est en ralentissement depuis un certain nombre de trimestres, maintenant.
10:41Notamment l'Allemagne.
10:42Notamment l'Allemagne et l'Italie, qui sont très tributaires des exportations, des débouchés sur la Chine.
10:48La Chine est complètement à l'arrêt. Elle va peut-être redémarrer, peut-être pas tout de suite.
10:52Et effectivement, tant qu'il y a ce ralentissement lié aussi à l'Asie,
10:58on a quand même très peu de perspectives d'échapper à une récession molle, donc une croissance plutôt négative.
11:05Bon, on va voir ça.
11:06Guillaume, merci en tout cas d'être venu nous éclairer vos connaissances et votre expertise.
11:10Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous rendez-vous très vite sur Inviser TV avec d'autres gérants.
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