La Police nationale recrute plus de 4000 gardiens de la paix sur toute la France !

  • l’année dernière
Les Vraies Voix de l'emploi avec Sonia Fibleuil, Porte Parole de la Police Nationale, Sandrine Nauton, formatrice responsable des formations initiales des gardiens de la paix, Naim Djellouli Elève gardien de la paix de l’ecole de Police de Reims, Tifenn Le bris, réserviste opérationnelle, étudiante à Assas en marketing
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##LES_VRAIES_VOIX_DE_L_EMPLOI-2023-12-12##

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Transcription
00:00 On vous souhaite la bienvenue avec Philippe David. On est ensemble jusqu'à 20h.
00:03 Les vraies voix de l'emploi ce soir avec une spéciale police nationale.
00:06 Vous savez qu'elle recrute plus de 4000 gardiens de la paix sur toute la France.
00:10 Le ministère de l'Intérieur a donc lancé en septembre dernier une grande campagne de recrutement
00:14 en associant pour la première fois la police nationale et la gendarmerie.
00:17 Une campagne qui s'inscrit dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur
00:22 et qui prévoit en tout 1800 postes supplémentaires.
00:25 La police nationale, 4000 postes de gardiens de la paix sont ouverts.
00:29 On va en parler avec Sonia Fibleuil qui est porte-parole de la police nationale.
00:34 École de police, préparation intensive pour les aspirants policiers.
00:37 La formation de la police nationale, étape cruciale dans la carrière des policiers, est exigeante
00:42 car elle prépare les futurs agents à faire face à une multitude de situations complexes.
00:46 Dès leur entrée à l'école de police, les aspirants policiers sont tous soumis à un programme complet.
00:50 On en parlera avec Sandrine Nothomb, formatrice responsable des formations initiales des gardiens de la paix
00:55 et Naïm Djelouli, élève gardien de la paix à l'école de police de Reims.
00:58 Et puis le renfort civique, les réservistes intègrent les rangs de la police nationale en France.
01:03 Depuis 2022, cette police nationale française a ouvert des rangs aux réservistes issus de la société civile
01:09 en plus des policiers à la retraite, à peine sélection sur les dossiers.
01:12 Les candidats retenus suivent une formation de quatre semaines avant d'être intégrés à l'une,
01:18 en tout cas des circonscriptions de la police nationale.
01:21 On va en parler avec Tiffaine Lebris qui est avec nous, réserviste opérationnelle et étudiante à Assas en marketing.
01:26 Et enfin, la police nationale en France, gardienne de l'ordre public et garante de la sécurité citoyenne.
01:32 La police nationale est l'une des institutions les plus importantes en France,
01:35 chargée de maintenir l'ordre public, de prévenir et de résoudre les crimes et de garantir la sécurité des citoyens.
01:41 Pour accomplir ses missions cruciales, elle dispose d'une variété d'expertises spécialisées.
01:44 Chaque unité est enformée pour répondre à des besoins spécifiques à chaque situation qui est toujours particulière.
01:51 On vous souhaite la bienvenue dans les vraies voies de l'emploi.
01:55 Les vraies voies Sud Radio.
01:57 Et revenons donc sur cette campagne incroyable avec Sonia Fibiole qui est avec nous.
02:02 Bonsoir, merci d'être avec nous.
02:03 Vous êtes commissaire divisionnaire, porte parole de la police nationale,
02:08 avec ce grand déploiement pour recruter aujourd'hui 4000 gardiens de la paix.
02:15 Ça a commencé quand et ça se prolonge jusqu'à quand ? Et aujourd'hui, au Etat des lieux, on en est où ?
02:19 Alors effectivement, 4000 gardiens de la paix qui se sont recrutés cette année,
02:23 mais au delà même des 4000 gardiens de la paix, on a en tout 7500 postes qui sont ouverts,
02:27 toutes spécialités confondues et tous grades confondus.
02:29 Parce que vous savez que nous avons les grades de gardien de la paix, d'officier de police et également de commissaire de police.
02:35 C'est important de le dire parce que beaucoup de gens pensent que gardien de la paix c'est un métier, c'est un grade.
02:39 Mais ce n'est pas une fonction.
02:41 Exactement, c'est un grade qui permet d'accéder au premier chef, à la police nationale et à la multiplicité de ses carrières.
02:50 Et surtout qui permet d'avoir un statut d'une maire générale.
02:53 C'est un début, c'est pour commencer sa carrière dans la police nationale.
02:57 Ça s'adresse à quel tranche d'âge ces recrutements à la police nationale qui sont nombreux, on vient de le dire ?
03:03 Alors les recrutements...
03:04 Peut-être trop tard pour vous Philippe David, écoutez bien.
03:06 Quoique, puisque nous nous adressons à des personnes évidemment à partir de 18 ans,
03:12 il faut être majeur pour pouvoir passer le concours et notamment le concours de gardien de la paix, jusqu'à 45 ans.
03:17 Bon là c'est...
03:18 Au revoir, merci.
03:21 Je vous laisse alors.
03:23 Il y a des possibilités.
03:25 Il y a aussi des possibilités de reconversion parce que ce n'est pas qu'un emploi que l'on peut intégrer dès 18-20 ans.
03:31 On peut avoir aussi fait une formation au préalable et puis se dire que finalement ce n'est pas sa voie
03:35 et qu'on a toujours rêvé d'être policier par exemple.
03:37 Ou même pourquoi pas, par curiosité, par envie.
03:41 Parce qu'on a rencontré des policiers et qu'on a envie de s'engager un peu différemment.
03:46 Et puis aujourd'hui l'engagement citoyen est quand même assez fort.
03:49 Absolument. Alors il y a un cahier des charges quand même.
03:51 On ne peut pas forcément, si vous avez un casier judiciaire,
03:54 il y a des choses qui sont compliquées pour rentrer dans la police.
03:56 C'est important de le dire aussi.
03:58 Avec tout ce que vous faites subir chaque jour, vous ne pouvez pas y rentrer.
04:00 Là c'est réglé.
04:02 Mon petit chat, ne vous inquiétez pas. Ça n'est qu'un début, vous allez voir.
04:04 Alors je ne voudrais pas me mêler de vos querelles.
04:08 Heureusement qu'il y a des gardiens de la paix parmi nous.
04:11 Toutefois, effectivement vous l'avez dit, Cécile Dominibus,
04:15 on a besoin de personnes qui, tout d'abord, sont motivées
04:20 et ont envie de s'engager avec un engagement républicain qui est fort.
04:24 Forcément, il ne faut pas avoir d'antecédents judiciaires,
04:27 il faut avoir la nationalité française
04:29 et puis remplir un certain nombre de conditions physiques
04:32 pour pouvoir rentrer en police nationale
04:34 parce que nous avons des tests physiques,
04:37 peut-être que nous pourrons y revenir avec Naïm et Sandrine,
04:40 mais des tests physiques et puis aussi des tests médicaux
04:44 parce qu'il faut avoir une aptitude médicale qui est correcte.
04:49 En matière de conditions de diplôme, par exemple,
04:53 c'est important aussi de se dire,
04:55 quand on a des diplômes, on arrive à un grade supérieur,
04:58 comment ça se passe finalement ?
05:00 Alors quand nous avons le bac,
05:02 nous pouvons passer le concours de gardien de la paix.
05:04 En général, quand on a 18, 19, 20, 21 ans,
05:07 on passe le concours de gardien de la paix, voire un petit peu plus tard,
05:10 il suffit d'avoir son bac.
05:11 Mais lorsque nous n'avons pas le baccalauréat en poche,
05:14 il est tout à fait possible d'intégrer la police nationale
05:17 en tant que policier adjoint, par exemple,
05:19 et c'est le parcours de Naïm que nous allons découvrir tout à l'heure,
05:22 pour pouvoir tester la police nationale sous contrat.
05:26 En fait, c'est des contrats qui sont de 3 ans, renouvelables.
05:30 - Des CDD un peu.
05:31 - Exactement, des CDD, mais qui permettent d'avoir un accès
05:34 à un concours aménagé pour passer gardien de la paix.
05:38 Donc on a une vraie promotion sociale par l'intermédiaire...
05:41 - Oui, c'est une équivalence en fait.
05:42 - Exactement, c'est une équivalence.
05:43 Enfin, c'est pas tout à fait une équivalence, c'est quand même un concours,
05:46 mais aménagé parce qu'on a quand même découvert
05:48 pendant plusieurs années la police nationale.
05:50 - Mais on peut beaucoup évoluer dans la police nationale.
05:52 On peut commencer gardien de la paix et finir officier de police judiciaire, etc.
05:56 - Alors, on peut commencer gardien de la paix
05:58 et terminer commissaire de police.
06:00 Puisque l'évolution de la carrière, c'est gardien de la paix,
06:04 officier, commissaire.
06:06 Et à chaque passage de corps, il y a un concours qui doit être passé.
06:12 Toutefois, dans chaque grade que je viens de vous expliquer,
06:17 il y a un passage à la fois au mérite et à la fois à l'ancienneté
06:21 qui est le passage naturel, on va dire, du corps.
06:24 Donc pour le corps de gardien de la paix, c'est gardien, brigadier, brigadier-chef et major.
06:29 Ensuite, concours, lieutenant-capitaine-commandant,
06:33 ensuite concours, commissaire, commissaire-déjeuner, etc.
06:36 Mais on n'est pas obligé de passer les concours,
06:38 ou on peut passer directement de brigadier à un concours et hop, passer officier,
06:42 ou on peut être brigadier-chef, par exemple, et passer le concours de commissaire.
06:46 Il n'y a pas de règle particulière, l'essentiel c'est l'obtention des concours.
06:51 - Et pour ceux qui nous écoutent, est-ce qu'on peut passer directement,
06:54 rentrer dans la police en étant officier, en passant tout de suite le concours des commissaires ?
06:59 Est-ce que c'est possible ? - Exactement.
07:00 Et dans ce cas-là, il faut avoir des conditions de diplôme.
07:02 Donc les conditions de diplôme pour être officier, c'est Bac+3,
07:05 et pour les commissaires, c'est un Master 2.
07:08 - Est-ce qu'il y a des formations qui sont meilleures à avoir,
07:11 par exemple pour tenter le concours pour être commissaire,
07:14 il vaut mieux avoir fait du droit, peut-être que, je ne sais pas moi,
07:17 de l'anglais ou de la physique quantique ?
07:19 - Alors c'est une excellente question, parce que...
07:21 - Ah, c'est la seule de l'année, alors voyez un peu !
07:25 - Alors, je renouvelle, c'est une excellente question,
07:29 parce qu'effectivement, par le passé, c'était très vrai.
07:33 Il valait mieux être juriste ou politologue,
07:35 pour être commissaire, officier, voire gardien,
07:39 mais pour autant, ça s'est largement ouvert ces derniers temps,
07:43 parce que nous avons besoin de plus en plus de spécialistes,
07:47 notamment de spécialistes dans le secteur du numérique.
07:50 Par exemple, nous recrutons des ingénieurs,
07:53 nous recrutons des techniciens,
07:55 qui dans ce cas-là pourront être recrutés sous contrat,
07:58 mais également, nous recrutons, par exemple, pour la police scientifique,
08:02 sur un concours spécifique, des experts,
08:05 donc des biologistes par exemple,
08:07 pour concourir des ingénieurs spécialisés dans l'ADN,
08:12 qui c'est tout à fait une spécialité de la police nationale,
08:16 qui permet des recrutements un petit peu plus souples.
08:18 Donc, ce qui était très vrai par le passé,
08:20 à savoir des juristes,
08:22 il fallait avoir fait des études universitaires,
08:25 n'est plus tout à fait le cas actuellement.
08:28 La société évolue, et aussi la police nationale.
08:32 Vous restez avec nous dans quelques instants.
08:34 - Mais quand elle dit que la police nationale dit que j'ai de très bonnes questions,
08:36 ça vous ne me le direz jamais.
08:37 Je me dis que l'émission commence bien quand même.
08:39 - Mais je vous aime quand même, mais je ne vous dirai pas si elle ne commence pas.
08:42 Dans un instant, la formation, ce qui est important aussi, la formation,
08:45 on va en parler avec Sandrine, qui était avec nous,
08:48 et Naïm Djelouli sera avec nous aussi,
08:50 élève gardien de la paix, et c'est un joli témoignage.
08:53 Tout de suite, c'est les vraies voix de l'emploi jusqu'à 20h.
08:55 Les vraies voix de l'emploi spéciale police nationale.
08:59 On parle bien entendu d'un métier,
09:01 mais qui dit métier, dit forcément une formation,
09:04 une étape totalement cruciale, forcément.
09:06 Sandrine Neuton est avec nous,
09:08 formatrice responsable des formations initiales des gardiens de la paix.
09:11 Bonsoir, merci d'être avec nous.
09:13 On a garni, bien sûr, Sonia Fibleul,
09:15 qui est porte-parole de la police nationale,
09:17 et Naïm Djelouli, élève gardien de la paix de l'école police de Reims.
09:21 Bonsoir, merci d'être avec nous.
09:23 Cette formation, Sonia Fibleul,
09:25 forcément, elle arrive immédiatement quand vous rentrez dans la police,
09:29 et ce qui vous permet, effectivement,
09:31 d'accéder à la police et à toutes ses spécialités.
09:36 Exactement. La formation gardien de la paix,
09:38 c'est 12 mois d'école et 12 mois en stage, en service.
09:42 Donc c'est deux ans en tout,
09:44 qui est un suivi au long cours,
09:47 et qui permet d'accéder à, ensuite,
09:50 tous les métiers de la police nationale, et ils sont très diversifiés.
09:52 Donc ça veut dire que vous travaillez en même temps que vous vous formez ?
09:55 Exactement.
09:57 Sandrine Notto, bonjour.
09:58 Alors vous, vous êtes responsable de ces formations initiales.
10:02 Si on revient sur votre parcours à vous,
10:04 parce que ça c'est intéressant,
10:05 quand vous êtes rentrée dans la police,
10:07 est-ce que c'était un choix, d'abord, de faire de la formation,
10:10 ou est-ce que, in fine, dans votre parcours,
10:13 vous avez tendance vers la formation ?
10:16 Alors, on vient rarement dans la formation,
10:18 sur un premier métier, dans la police nationale.
10:20 On vient avec une expérience professionnelle,
10:22 et par goût de la formation, on vient après travailler,
10:24 pour accompagner nos jeunes collègues dans leur apprentissage.
10:28 Donc moi, j'ai su par...
10:30 J'ai arrivé de par le concours interne,
10:31 donc j'ai passé un concours,
10:32 pour entrer directement en officier,
10:34 après un parcours de juriste,
10:36 et j'ai exercé en région parisienne,
10:38 dans des services en tenue, en investigation,
10:40 dans les mineurs, etc.
10:41 Puis après, j'ai rejoint la formation.
10:43 Alors, vous, vous êtes en formation,
10:45 c'est Naim Jellouly, c'est bien ça ?
10:47 Rince, vous étiez gardien de la paix,
10:49 comment ça se passe ?
10:50 Vous avez votre chef devant vous, hein,
10:52 mais parlons vrai, on est sur Sud Radio,
10:54 comment ça se passe, une formation, quand on est élève ?
10:56 Approchez-vous bien du micro.
10:57 Alors, la formation, quand on est élève,
10:59 on aborde plusieurs sujets,
11:01 on a une partie pratique, une partie théorique.
11:03 Donc pratique, on va apprendre, du coup, à interpeller,
11:07 tous les types d'interventions,
11:09 les violences intrafamiliales,
11:11 c'est un sujet assez lourd.
11:13 En partie théorique, on apprend le droit,
11:16 on a une bonne partie de droit,
11:18 les dimensions humaines, les valeurs de la police,
11:20 le code de déontologie,
11:22 et puis du coup, tous les textes qui nous régissent.
11:24 Avant de rentrer dans la police, vous faisiez quoi ?
11:26 Vous avez fait quel type d'études ?
11:27 Oulà, j'ai fait...
11:28 Alors, j'ai passé mon bac,
11:30 et après, j'ai fait divers métiers,
11:33 je ne savais pas exactement, en fait,
11:35 vers quel branchement orienter.
11:37 Et j'ai assisté, en fait, au salon,
11:40 c'était le salon aux Portes de la Villette,
11:43 où j'ai pu voir, en fait, gendarmerie, police,
11:46 armée de l'air, armée de terre,
11:48 et c'était parfait, en fait, les deux kiosques étaient proches,
11:51 et j'ai pu, en fait, échanger avec les deux.
11:53 Je me suis rendu compte que le casernement
11:54 n'était pas forcément pour moi,
11:56 donc je me suis orienté vers la police nationale,
11:58 ça m'avait l'air déjà un petit peu plus libre,
12:00 et je ne regrette pas du tout mon choix.
12:02 La formation, Sandrine,
12:03 notons forcément, avec la société,
12:05 elle évolue, hein,
12:06 on parlait des problèmes infrafamiliales,
12:11 forcément, je ne veux pas dire au quotidien,
12:14 mais d'année en année, forcément,
12:16 les sujets s'ouvrent un petit peu
12:17 pour former ces gardiens de la paix,
12:19 pour former ces hommes sur le terrain.
12:21 Alors la formation des gardiens de la paix,
12:23 elle évolue tous les jours.
12:24 Tous les jours, on réécrit des choses, justement,
12:26 pour faire coller l'exercice du métier
12:29 aux besoins qui sont les nôtres dans notre société.
12:31 Donc elle est construite, d'ailleurs,
12:32 à partir des situations dans lesquelles
12:34 on a le plus besoin de la police aujourd'hui.
12:36 - Ça veut dire que vous revenez sur des événements du quotidien
12:38 qui se sont passés en disant
12:39 "on va changer un petit peu les choses" ?
12:41 - En tout cas, on les prend en compte
12:42 pour se préparer,
12:43 pour les préparer à leur mission.
12:44 Donc cette formation, elle est construite
12:45 à partir des missions de police.
12:47 Donc on parle de métier,
12:48 on parle de matière,
12:49 mais on parle surtout de mission,
12:50 donc auprès de la population,
12:52 sur des situations bien particulières,
12:55 et c'est comme ça qu'on construit
12:56 toute cette formation.
12:57 - Alors, est-ce que c'est une formation, un, rémunérée ?
13:00 Vous venez de l'école de Reims,
13:02 il y a combien d'écoles en France ?
13:03 Comment ça se passe ?
13:05 Parce que 12 mois de formation
13:07 et 12 mois de pratique,
13:09 on est rémunérés, théoriquement.
13:10 Expliquez-nous tout.
13:11 - Oui, alors, ils sont rémunérés,
13:12 on est rémunérés dès le premier jour
13:14 où on intègre une école de police.
13:15 Pour les gardiens, il y a 12 écoles en France,
13:17 il y en a à peu près partout
13:18 sur le territoire métropolitain.
13:20 Et il y a donc un an de scolarité en école,
13:23 et un an après,
13:24 où ils ont pris leur première fonction,
13:26 leur premier poste,
13:27 mais ils vont continuer à être spécialisés,
13:29 à être formés sur ce premier poste.
13:31 - Sonia Fible, forcément, quand on les en...
13:33 Là, il y a la théorie,
13:34 mais il y a beaucoup d'humains, quand même.
13:36 C'est important, l'humain, dans la police.
13:38 - Ah oui, clairement.
13:39 Et puis, vous parliez de l'ouverture
13:40 de la formation de la police nationale
13:43 au sujet d'actualité,
13:45 notamment sur les violences intrafamiliales.
13:47 Nous travaillons beaucoup en partenariat
13:48 dans les écoles avec des associations,
13:51 et notamment sur les sujets de lutte
13:53 contre les discriminations,
13:54 sur les sujets d'égalité,
13:56 de mixité, également.
13:58 Et cela s'est enrichi particulièrement depuis deux ans.
14:02 - Avec des éléments de langage,
14:04 avec des pratiques, par exemple ?
14:06 - Avec des mises en situation,
14:07 avec des éléments théoriques,
14:09 et avec la venue d'associations
14:11 ou de délégations.
14:13 Je pense notamment à la délégation interministérielle
14:15 sur le racisme,
14:17 qui vient régulièrement en école,
14:18 la DILCRA, qui vient régulièrement en école de police.
14:21 - Allez-y.
14:22 - Quel est le pourcentage d'hommes et de femmes,
14:24 aujourd'hui, qui vont dans les formations de la police
14:26 ou qui intègrent la police ?
14:27 On parlait de mixité il y a quelques instants.
14:29 - Il y a une vraie mixité dans la police nationale,
14:32 et on a aujourd'hui beaucoup de femmes
14:34 qui intègrent les rangs de la police nationale,
14:35 et dans tous les corps, dans tous les métiers,
14:37 il n'y a aucune difficulté.
14:39 - Pour vous donner peut-être un chiffre,
14:42 nous avons 30% de femmes dans la police nationale,
14:45 un petit peu moins, 29%,
14:46 et plus on monte dans la hiérarchie,
14:48 et plus elles sont représentées.
14:50 - Cela veut dire quoi ?
14:51 Qu'elles font plus d'études que les garçons ?
14:53 - Non, cela veut dire que la particularité
14:55 de la police nationale,
14:56 c'est qu'il y a une féminisation par le haut,
14:59 c'est-à-dire les commissaires d'abord,
15:00 ensuite les officiers,
15:01 et il y a par contre un petit peu moins de femmes
15:03 sur les primo-intervenants,
15:04 le corps de gardien de la paix,
15:06 où ils sont à peu près 24%,
15:08 et cette représentation des femmes
15:12 permet d'enrichir les décisions,
15:14 et donc d'impulser depuis aussi le corps décisionnaire
15:18 des nouvelles pratiques, pourquoi pas.
15:21 - Naïm Djelouli, aujourd'hui vous êtes gardien de la paix,
15:25 à quel moment vous vous dites
15:27 "je vais aller dans cette expertise-là,
15:29 ou cette expertise-là, ou dans cette unité-là" ?
15:31 Comment on choisit ?
15:33 Et qu'est-ce qui vous permet de décider,
15:35 de faire cette prise de décision ?
15:37 - Alors, je vais rester assez général,
15:40 en fonction des simulations qu'on effectue en école,
15:43 on est préparé à différentes situations,
15:47 en fonction des simulations,
15:48 je pense qu'on s'approprie chacun un rôle,
15:51 soit au niveau d'assistance des victimes,
15:54 sinon en interpellation,
15:57 et chacun se prépare là-dessus,
16:00 moi c'était déjà programmé.
16:02 - Sur sa sensibilité, vous voulez dire, sur des sujets ?
16:04 - Oui, c'est ça.
16:05 Alors moi je savais déjà ce que je voulais faire,
16:08 moi ce serait plus, je pense que je m'orienterais
16:11 vers une compagnie de sécurité républicaine,
16:14 par la suite les brigades d'intervention,
16:16 donc du coup on serait sur tout ce qui est BRI, RAID, etc.
16:19 Mais voilà, je pense qu'on arrive à s'adapter,
16:22 à se projeter, mais en fonction des simulations
16:24 et de notre travail qu'on va fournir.
16:26 - Est-ce qu'après avoir eu le concours,
16:28 on intègre une formation,
16:29 on est automatiquement intégré à la fin de la formation,
16:32 ou est-ce qu'il y a, vous me passerez l'expression,
16:34 un peu d'écrémage, et il y en a certaines qui ne sont pas maintenues ?
16:37 - Absolument, il y a des personnes qui ne sont pas maintenues
16:39 dans les fonctions,
16:40 il y a des jurys d'aptitudes professionnelles
16:42 qui peuvent déterminer que le niveau n'a pas été acquis
16:44 au terme de la formation,
16:46 qu'il manque des compétences, etc.
16:48 Et dans ce cas-là, effectivement, ces personnes,
16:50 à la fin de la formation,
16:52 ne poursuivent pas l'aventure dans la police nationale.
16:55 - Vous allez rester avec nous,
16:57 parce qu'on a encore des questions bien entendues à vous poser.
17:00 Tiffaine Lebris sera avec nous,
17:01 réserviste opérationnelle étudiante à Assa,
17:03 sans marketing,
17:04 elle sera avec nous dans quelques instants,
17:06 parce qu'il y a effectivement
17:08 cette réserve citoyenne qui est importante.
17:11 On va en parler avec vous tous.
17:13 Vous ne bougez pas, on fait une petite pause,
17:15 on revient dans un instant,
17:16 et on est ensemble jusqu'à 20h.
17:18 Sud Radio, 19h20,
17:20 les vraies voix de l'emploi.
17:22 - Alors, on vous parle de l'emploi avec Philippe Dany,
17:24 de tous les mardis,
17:26 on fait beaucoup de métiers,
17:27 et aujourd'hui, on a envie de parler de la police nationale,
17:30 avec nos invités,
17:32 et bien entendu, on est ravis de les avoir.
17:34 Sonia Fiblel, qui est avec nous,
17:36 commissaire divisionnaire et porte-parole de la police nationale.
17:39 On a gardé Naïm Djelouli,
17:41 élève gardien de la paix de l'école de police de Reims,
17:44 et Sandrine Neuton,
17:45 qui est formatrice responsable des formations initiales,
17:47 des gardiens de la paix.
17:49 Et puis, Tiffaine Lebris, qui est avec nous,
17:51 réserviste opérationnelle et étudiante.
17:53 Bonsoir, merci d'être avec nous.
17:56 Alors, Sonia Fibel,
17:58 ce qui est important de nous expliquer,
18:00 c'est la différence entre la police classique
18:03 et la police opérationnelle,
18:05 qui vous donne, à peu près,
18:07 entre 90 jours par an,
18:09 qui est l'occasion, peut-être, de tester un métier qu'on ne connaît pas.
18:11 - La réserve opérationnelle,
18:13 c'est un formidable engagement citoyen,
18:15 de tous,
18:17 de citoyens français,
18:19 au profit de la police nationale.
18:21 Ce sont des personnes comme vous,
18:23 et pas moi, puisque je fais partie de la police nationale,
18:25 mais comme nos citoyens
18:27 qui ne sont pas forcément
18:29 très connaisseurs de la police nationale,
18:31 mais qui ont envie de découvrir,
18:33 et qui ont envie surtout de donner du temps
18:35 pour découvrir les métiers, pour aider la population,
18:37 parce que c'est essentiellement des missions
18:39 de proximité, des missions
18:41 d'accueil du public,
18:43 des missions de contact, en tout cas, avec le public,
18:45 et évidemment, dans les rangs de la police nationale.
18:47 Donc, le prisme change.
18:49 On porte un uniforme, on porte une arme,
18:51 on est formé, mais le prisme
18:53 est un petit peu différent.
18:55 - Ça s'adresse à qui ? Alors j'imagine qu'il y a quand même un cadre,
18:57 comme la police d'âge, par exemple ?
18:59 - Voilà, ça s'adresse à toute personne
19:01 de 18 à 67 ans.
19:03 - Ah oui ! - Ah, voilà !
19:05 Elle dit ça en vous regardant, Philippe.
19:07 - Le problème, c'est que j'en ai 77 !
19:09 - C'est pareil,
19:11 est-ce qu'il y a
19:13 un mini-concours, ou c'est juste un engagement,
19:15 finalement ? - Alors, c'est avant tout
19:17 un engagement, mais pour autant,
19:19 il y a quand même déjà un dépôt de dossier,
19:21 donc il y a un premier
19:23 regard sur le dossier, à commencer par
19:25 une enquête administrative,
19:27 pour vérifier toutes les conditions administratives,
19:29 notamment
19:31 d'antécédent judiciaire. Et puis,
19:33 par la suite, il y a un jury, on passe devant
19:35 un jury, qui va un peu tester
19:37 vos motivations et comprendre pourquoi
19:39 vous voulez rentrer en réserve opérationnelle.
19:41 Et puis, par la suite, il y a, en tout,
19:43 un mois de formation
19:45 en théorique, dans une école
19:47 de police, dans un centre de formation,
19:49 et ensuite, un mois de pratique,
19:51 et ensuite, on valide la réserve opérationnelle.
19:53 - Tiffaine Lebris, vous êtes très jeune,
19:55 étudiante en marketing,
19:57 c'est-à-dire, on parlait des formations pour tenter les concours
19:59 de la police, c'est peut-être pas la meilleure filière,
20:01 c'est une vocation, pour vous,
20:03 d'être rentrée dans la réserve opérationnelle ?
20:05 Vous pouvez le dire, papa est dans la police,
20:07 maman dans la police, non ? - Pas du tout,
20:09 au contraire, je suis toute seule, ou presque,
20:11 j'ai un peu de ma belle-famille qui est
20:13 dans la police, mais, avant tout,
20:15 je voulais juste servir, en fait,
20:17 et me rendre utile. - Et comment vous avez
20:19 entendu parler de la réserve opérationnelle, et comment ça s'est
20:21 passé, dites-nous ? - Eh bien, via les réseaux
20:23 sociaux, j'ai entendu que la police
20:25 ouvrait enfin sa réserve opérationnelle, donc
20:27 j'ai sauté sur l'occasion, et je me suis
20:29 inscrite, effectivement, comme l'a dit
20:31 madame la commissaire à côté,
20:33 qu'on pouvait s'inscrire via un site,
20:35 remplir un... - Et pourquoi la différence entre...
20:37 Pourquoi ne vous êtes pas...
20:39 Ne vous êtes-vous pas engagée dans la police
20:41 plutôt que réserviste opérationnelle ?
20:43 Parce que, ça veut dire qu'aujourd'hui,
20:45 vous êtes un peu entre, dire, marketing,
20:47 police, marketing, police ? - Je voulais
20:49 avant tout finir, du coup, mes études,
20:51 parce que là, je suis en master 2, donc, dès l'année prochaine,
20:53 je pourrais éventuellement passer
20:55 le concours. - Et vous y pensez ?
20:57 - Effectivement, les missions au sein de
20:59 la CRS m'intéressent vraiment,
21:01 on est au quotidien, au contact
21:03 de la population,
21:05 on vient en aide, donc c'est plutôt intéressant.
21:07 - Alors, quels sont les pouvoirs d'un réserviste
21:09 opérationnel, quand il est appelé, par rapport à un
21:11 policier ? Vous me passerez l'expression
21:13 "standard". - Alors, je vais répondre à vos
21:15 questions, mais juste au préalable, je voudrais quand même souligner
21:17 l'engagement de Tiffen, parce que je trouve
21:19 ça extrêmement enthousiasmant que des jeunes,
21:21 en l'occurrence, Tiffen, qui a 23 ans,
21:23 s'engage comme ça,
21:25 dans nos rangs, pour aider, pour servir,
21:27 comme elle dit, je trouve ça quand même fortement
21:29 enthousiasmant, parce que nous souffrons
21:31 d'un stéréotype, quand même, en police nationale,
21:33 que les jeunes ne nous aiment pas,
21:35 qu'il y a une défiance de la
21:37 police vis-à-vis des jeunes, et bien, force est
21:39 de constater que la jeunesse n'est pas un bloc
21:41 unique, tout comme la police nationale
21:43 n'est pas un bloc unique, et nous sommes extrêmement
21:45 tous diversifiés et
21:47 mûs par des motivations extrêmement
21:49 différentes les uns des autres, c'est quand même très
21:51 enthousiasmant. Alors, pour répondre à votre question
21:53 sur les missions des réservistes opérationnels,
21:55 il s'agit de missions qui sont
21:57 des missions pour seconder
21:59 les gardiens de la paix, pour seconder
22:01 ceux qui sont sur le terrain, évidemment
22:03 les réservistes opérationnels ne vont pas intégrer
22:05 des brigades d'anticriminalité, par exemple,
22:07 ou des manifestations en CRS
22:09 qui risquent
22:11 de dégénérer, mais par contre, vont apporter
22:13 des soutiens,
22:15 du concours, de l'assistance
22:17 à la population, de la rassurance aussi,
22:19 pour des victimes, et être
22:21 véritablement au contact, par exemple, en patrouille
22:23 de police secours
22:25 en centre-ville. C'est typiquement
22:27 ce genre de missions qui peuvent être
22:29 proposées aux réservistes opérationnels.
22:31 Également de l'accueil,
22:33 toutes missions de soutien.
22:35 - Est-ce que, Tiffany Lebris,
22:37 est-ce que vous est-ce aimé un petit peu autour de vous ?
22:39 Est-ce que vos copains,
22:41 par exemple à l'école, ou vos copines, vous disent
22:43 "ben voilà, moi ça m'intéresse", est-ce que finalement
22:45 ça crée quand même
22:47 un étonnement, et on vous pose
22:49 des questions, parce que l'intérêt aussi,
22:51 Sonia, vous me dites le contraire, mais
22:53 finalement c'est le meilleur exemple,
22:55 c'est par cette jeunesse qu'on va
22:57 réarmer, entre guillemets,
22:59 si je puis me permettre, la police nationale.
23:01 - Tout à fait, et demain nous aurons la police
23:03 qu'on mérite, c'est-à-dire nos jeunes
23:05 d'aujourd'hui. - C'est ça. Est-ce que
23:07 autour de vous, quelque part,
23:09 ça a créé un déclic pour certains ? - Bien sûr,
23:11 il y en a forcément qui me demandent à quoi
23:13 ressemblent mes journées, ce que je fais
23:15 comme mission, donc forcément ça intéresse, ça intrigue.
23:17 - Naïm,
23:19 pareil pour vous, est-ce que
23:21 autour de vous, vous me faites la mou
23:23 avec la bouche, mais est-ce que
23:25 finalement ça a créé des vocations ?
23:27 - Ça a créé des vocations, et
23:29 je pense que si j'avais écouté
23:31 un ami à moi qui a fait policier
23:33 adjoint, donc c'était encore adjoint de sécurité
23:35 à l'époque. - ADS. - Oui, ADS,
23:37 exactement. Si je l'avais écouté,
23:39 je pense que je serais rentré déjà beaucoup plus tôt en police.
23:41 - Ah oui ? - Ah oui.
23:43 - C'est évidemment rémunéré,
23:45 combien c'est rémunéré
23:47 la journée en police ?
23:49 - Que d'argent, vous !
23:51 - Oui, c'est une obsession.
23:53 - C'est important, il ne faut pas effectivement
23:55 le négliger, parce que ce sont nos jeunes
23:57 qui font des vraies missions.
23:59 - 67 ans, ils le sont un peu moins, mais...
24:01 - Certes, mais c'est 90
24:03 vacations par an, et ils sont payés par vacations.
24:05 La vacation en région parisienne
24:07 est de 80 euros, et
24:09 sur les territoires, elle est
24:11 d'environ 76 euros.
24:13 Ce qui est plutôt pas mal.
24:15 - Par vacations de 7 heures. - Donc, à ce moment-là,
24:17 quand on est réserviste opérationnel
24:19 et qu'on veut passer policier, donc là,
24:21 on revient sur la formation. - Exactement.
24:23 On revient sur un concours.
24:25 Je ne vous cache pas qu'évidemment, passer un concours
24:27 avec un passé de réserviste opérationnel
24:29 permet d'avoir une connaissance fine
24:31 des missions de police.
24:33 En l'occurrence, Stéphane connaît bien
24:35 les CRS, puisqu'elle est affectée en CRS,
24:37 elle pourra peut-être nous parler de ses missions, mais en tout cas,
24:39 une connaissance fine
24:41 de l'institution policière, lorsqu'on passe un oral
24:43 de concours, c'est quand même un avantage,
24:45 un plus. - Le terrain, la force du terrain, c'est ça.
24:47 - C'est ça, tout à fait. - Sandrine Auton, c'est plus facile
24:49 à former ou une réserviste opérationnelle
24:51 qu'un béhossien qui débarque après avoir eu un concours ?
24:53 - Alors, on va former les deux
24:55 publics, et c'est ça qui est intéressant dans les écoles
24:57 de police, mais c'est vrai que quand on arrive avec
24:59 une expérience sur les missions de police,
25:01 on va pouvoir la partager aussi avec des gens qui
25:03 le connaissent un peu moins, qui ont des parcours différents,
25:05 mais qui vont venir enrichir les discussions
25:07 sur d'autres choses. Donc, on construit
25:09 une scolarité avec des gens qui ont suivi des études
25:11 universitaires, d'autres qui arrivent avec des expériences
25:13 diverses, et c'est les discussions entre
25:15 toutes ces personnes qui vont aussi nous faire
25:17 réfléchir ensemble à des situations et
25:19 à des hypothèses différentes.
25:21 On va surtout former des têtes bien faites.
25:23 - Est-ce qu'il y a une aptitude à être
25:25 un policier, aujourd'hui ?
25:27 Parce que la gestion, finalement, du citoyen
25:29 elle est compliquée dans la rue.
25:31 Aujourd'hui, on voit que l'atmosphère
25:33 est totalement électrique.
25:35 Est-ce que vous voyez, vous, à force,
25:37 des gens qui ont une aptitude, ou pas,
25:39 ou certaines personnes où vous vous dites
25:41 "là, ça va être compliqué", parce que
25:43 pour gérer l'autre, il faut savoir se gérer soi-même ?
25:45 - C'est tout à fait ça. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
25:47 pour intervenir, pour être un bon policier,
25:49 il faut être capable de bien jauger
25:51 une situation, d'avoir des vraies capacités
25:53 de réflexion, d'analyse, et surtout, essayer
25:55 de composer avec le facteur humain qui est essentiel.
25:57 Parce qu'adapter son
25:59 intervention, c'est être capable de prendre en compte
26:01 l'état émotionnel de la personne qu'on a en face de nous.
26:03 Alors, ça peut être des fois, un mis en cause,
26:05 ça peut être quelqu'un qui est dans un état d'agressivité,
26:07 ou pas, d'ailleurs,
26:09 mais ça peut être aussi des victimes qui peuvent être dans
26:11 un état de choc, et qui peuvent avoir
26:13 un rapport, un comportement
26:15 qui pourrait interroger, qui pourrait nous amener
26:17 à passer à côté. Donc, c'est être vigilant sur l'état
26:19 de la personne qui est en face de nous, dans quel état
26:21 elle est, comment je vais pouvoir l'aider.
26:23 - Et Tiffaine Lubrice, justement, vous,
26:25 opérationnellement, ça fait 30 jours,
26:27 en tout cas 30 jours que vous êtes sur le terrain,
26:29 qu'est-ce que vous avez réalisé comme mission
26:31 aujourd'hui ? - Aujourd'hui, avec la
26:33 CRS Autoroute, on vient sécuriser
26:35 les accidents,
26:37 en fait, qui se passent sur la route.
26:39 On vient aussi, également, faire des contrôles
26:41 alcoolémie, vitesse.
26:43 - Et est-ce
26:45 que ça a changé chez vous,
26:47 quelque chose ? Est-ce que, finalement, vous vous rendez compte
26:49 que vous êtes capable d'assumer,
26:51 de gérer des situations qui sont parfois
26:53 tendues ? Est-ce
26:55 qu'on apprend aussi à se connaître
26:57 face au drame et aux
26:59 enjeux de la population ?
27:01 - Forcément, puisque on vient rassurer les personnes,
27:03 donc si nous-mêmes, on n'est pas
27:05 très bien, ça ne va pas marcher.
27:07 Donc, oui, forcément, on
27:09 prend confiance, on vient
27:11 en aide, donc on apporte tout
27:13 notre soutien, on agit en conséquence.
27:15 Donc, oui, plutôt... - Il y a des techniques
27:17 pour ça, pour aider, pour justement
27:19 se cadrer. Est-ce que dans la formation,
27:21 on vous apprend, justement,
27:23 à vous gérer vous-même ? - Oui,
27:25 à prendre en compte son propre état émotionnel aussi,
27:27 pour savoir, justement, qu'est-ce qu'on va pouvoir dégager.
27:29 En fait, là, on va travailler
27:31 sur toute la prise de décision et quels sont tous les facteurs
27:33 qui vont jouer sur ma prise de décision.
27:35 Ça peut être mon propre stress, ça peut être la fatigue,
27:37 l'état de la personne en face de nous, la difficulté
27:39 de la situation elle-même, ce que les gens
27:41 nous renvoient aussi dans leur état,
27:43 entre guillemets, et on va essayer là-dedans
27:45 d'essayer de prendre la meilleure décision possible
27:47 pour arriver vraiment à protéger
27:49 et à aider, à accompagner les personnes qui sont en face
27:51 de nous. - Est-ce que le côté féminin,
27:53 Sonia, finalement, masculin-féminin,
27:56 on s'apporte les uns les autres
27:58 sur le terrain,
28:00 est-ce que ça sert, finalement, d'avoir
28:02 des couples mixtes ? - Oui,
28:04 clairement, ce qui sert, c'est de
28:06 s'enrichir, encore une fois,
28:08 les uns par rapport aux autres,
28:10 que ce soit des hommes, des femmes, toute origine,
28:12 socio-professionnelle,
28:14 toute confession,
28:16 toute la diversité de la police,
28:18 de la population, en fait, qui est représentée
28:20 dans sa police nationale.
28:22 On parlait de stéréotypes tout à l'heure,
28:24 et ça fait partie aussi des stéréotypes qu'on a en général
28:26 envers la police nationale,
28:28 en pensant que c'est un bloc uniforme,
28:30 monolithique, et ce n'est pas du tout, du tout,
28:32 le cas. Et ce que dit Sandrine
28:34 à l'instant est extrêmement vrai,
28:36 il faut se connaître soi-même, il faut connaître l'autre,
28:38 il faut avoir suffisamment de finesses d'analyse
28:40 pour pouvoir anticiper sa propre réaction
28:42 et anticiper la réaction des autres,
28:44 il faut avoir de l'empathie, beaucoup d'empathie.
28:46 Et je pense que les policiers
28:48 font preuve vraiment au quotidien,
28:50 ça c'est important de le souligner,
28:52 et puis pouvoir ainsi réagir
28:54 à toute situation de danger.
28:56 Parce que, évidemment, nous sommes appelés
28:58 sur les situations les plus dysfonctionnelles
29:00 de notre société. - Oui, c'est un peu le principe
29:02 de la police nationale. Vous restez
29:04 avec nous dans un instant, tous ces métiers,
29:06 vous avez l'impression qu'il y a peu de métiers,
29:08 en fait il y a plein de métiers, plein d'expertises,
29:10 on va les évoquer dans un instant,
29:12 on fait une petite pause, on reste ensemble jusqu'à
29:14 20h avec Philippe David et nos invités,
29:16 à tout de suite.
29:18 - Sud Radio, 19h20, les vraies voies
29:20 de l'emploi. - Avec les vraies
29:22 voies de l'emploi, on vous propose
29:24 un coup de l'agriculture,
29:26 un coup du bâtiment, un coup du...
29:28 Et là, on s'est intéressés à la police nationale,
29:30 puisqu'elle recrute à peu près,
29:32 Sonia Feebleuil qui est avec nous, un porte-parole
29:34 de la police nationale, à peu près
29:36 7500...
29:38 - 7500 postes,
29:40 tout grade confondu.
29:42 - Tout grade confondu, effectivement.
29:44 J'imagine que l'enjeu,
29:46 ce sont aussi les JO qui arrivent,
29:48 les grands événements, et ça c'est très important.
29:50 Et ça veut dire qu'on accélère les choses,
29:52 comment ça se passe ? - Non, ça veut dire qu'on,
29:54 de toute façon, on recrute plus depuis la
29:56 loi d'orientation et de programmation au ministère intérieur
29:58 qui date de fin d'année dernière,
30:00 parce que nous avons quand même une loi qui présente
30:02 un budget exceptionnel,
30:04 hors normes, dont une grande partie
30:06 est consacrée aux ressources
30:08 humaines. Donc il va y avoir
30:10 de fait un accroissement. C'est vrai que
30:12 les JO et les grands événements que nous avons connus,
30:14 notamment la coupe du monde de rugby,
30:16 fait partie des grands enjeux
30:18 auxquels nous avons à faire face.
30:20 - Alors, il y a beaucoup de métiers dans la police nationale.
30:22 Sandrine Noton qui est formatrice responsable des formations
30:24 initiales des gardiens de la paix. Quand on vient
30:26 chez vous, enfin quand on arrive dans la police,
30:28 quelles sont les unités
30:30 qu'on réclame le plus
30:32 aujourd'hui ? Est-ce que finalement
30:34 il y a une appétence pour
30:36 certaines spécificités ?
30:38 - Le paradoxe, c'est qu'il y en a un petit peu pour
30:40 tous les goûts, et justement on a quand même
30:42 la possibilité, même quand on passe par
30:44 l'école et qu'il y aura un classement, etc., d'avoir le choix
30:46 dans des postes qui sont très divers.
30:48 Donc il y a des personnes qui vont vouloir aller travailler
30:50 très rapidement sur la voie publique, il y a des gens qui vont
30:52 vouloir partir très vite dans des services d'investigation
30:54 parce qu'ils ont cette appétence-là
30:56 pour la recherche de la délinquance,
30:58 etc. Il y en a d'autres qui voudront aller
31:00 dans des compagnies républicaines
31:02 de sécurité. Il y a effectivement
31:04 mille métiers dans la police nationale, mais
31:06 on peut en choisir aussi très rapidement en sortie d'école.
31:08 - Il y a une unité dont on parle de plus
31:10 en plus, c'est la lutte contre la cyber-criminalité.
31:12 Là, c'est plutôt des
31:14 ingénieurs... - Vous dites en anglais, vous.
31:16 - Vous pouvez dire cyber ou cyber,
31:18 ça peut arriver, criminalité.
31:20 Là, c'est surtout des ingénieurs
31:22 en informatique, des "geeks"
31:24 comme on dit de manière un peu triviale,
31:26 que vous recrutez ? - Alors, tout à fait.
31:28 Vous avez raison, on a une montée
31:30 en puissance très forte de lutte contre
31:32 la cyber-criminalité. D'ailleurs, nous avons une direction
31:34 qui est spécialisée sur
31:36 la matière avec un office qui vient
31:38 d'être créé, l'office
31:40 cybercrime qui vient d'être créé
31:42 en police judiciaire.
31:44 Donc ce sont avant tout des enquêteurs qui travaillent,
31:46 c'est-à-dire que c'est des policiers qui ont
31:48 choisi l'investigation d'une part,
31:50 le savoir-faire des enquêtes, et qui ensuite
31:52 se spécialisent sur la cyber. Donc ils ont forcément
31:54 une appétence dans leur bagage
31:56 "geek" comme vous dites, c'est-à-dire en tout cas une appétence
31:58 pour le numérique, et une volonté
32:00 de comprendre, de recouper
32:02 des données, de pouvoir les
32:04 exploiter pour être efficients
32:06 et être très efficaces sur
32:08 les victimes. Je pense notamment à
32:10 la gestion de la plateforme TZ,
32:12 qui est une plateforme de lutte contre les escroqueries.
32:14 Dès lors que maintenant vous êtes victime d'escroqueries
32:16 en ligne, vous pouvez tout à fait
32:18 signaler cette escroquerie sur cette plateforme,
32:20 et vous avez derrière des enquêteurs
32:22 qui prennent vos informations,
32:24 qui vous suggèrent évidemment
32:26 de porter plainte, donc vous pouvez
32:28 déposer plainte en ligne, et ensuite
32:30 il y a l'analyse des données
32:32 qui vont permettre de regrouper les plaintes entre elles,
32:34 et de pouvoir déterminer
32:36 les marqueurs numériques qui vont permettre
32:38 par la suite d'interpeller la personne si elle
32:40 se trouve en France, ou pourquoi pas
32:42 à l'étranger, et ça a été le cas encore
32:44 récemment. Donc il y a cette partie-là.
32:46 Mais au-delà de la cybercriminalité,
32:48 notre transformation numérique,
32:50 notre modernisation de la police nationale,
32:52 passe nécessairement par un recrutement
32:54 massif d'ingénieurs,
32:56 de techniciens,
32:58 spécialistes dans la gestion de data,
33:00 dans la gestion de données, notamment de big data,
33:02 comme on dit actuellement, c'est-à-dire des gens qui sont
33:04 spécialisés sur
33:06 justement la gestion de données en masse,
33:08 parce que nous en avons énormément.
33:10 Nous avons aussi des sujets de réseau,
33:12 de mise en réseau, et aussi des sujets
33:14 sur l'espace numérique de travail
33:16 des policiers. Donc nous avons
33:18 plein de métiers du numérique,
33:20 avec des profils extrêmement
33:22 variés, qui sont recrutés
33:24 actuellement, soit sur concours,
33:26 soit évidemment, pour la
33:28 plupart, en contrat actuel.
33:30 - Comment on peut savoir ? On va sur le site
33:32 Police Nationale ?
33:34 - www.devenirpolicier.fr
33:36 - Et voilà,
33:38 et on rend son CV ?
33:40 - Exactement,
33:42 vous avez tous les renseignements
33:44 sur ce site, et au-delà,
33:46 je ne pourrais qu'inviter
33:48 vos auditeurs à être
33:50 présents sur les réseaux sociaux,
33:52 à regarder les réseaux sociaux de la Police Nationale.
33:54 Nous sommes sur toutes les plateformes,
33:56 tous les réseaux sociaux, Facebook,
33:58 LinkedIn, Twitter, Snapchat,
34:00 TikTok même, pour
34:02 diffuser justement nos messages de recrutement,
34:04 et vous avez à chaque fois les coordonnées
34:06 des plateformes
34:08 qui vous permettent d'avoir les renseignements
34:10 nécessaires. Et puis vous pouvez découvrir aussi
34:12 nos métiers. - Oui, c'est ça que j'allais
34:14 vous dire. - Il y a des métiers formuleux, il y a les stupéfiants,
34:16 la brigade financière,
34:18 c'est passionnant, tous les métiers que vous proposez. - C'est très vaste.
34:20 - Exactement, c'est extrêmement vaste.
34:22 Nous avons un panel,
34:24 je pense, pour vraiment
34:26 tous les goûts. - Est-ce que c'est pas un problème
34:28 de méconnaissance finalement de la police,
34:30 parce que vous aimez les animaux, il y a la cynophile,
34:32 par exemple ? - Non mais c'est vrai, c'est vrai !
34:34 - Exactement, ou la brigade des castres.
34:36 - Ah oui, c'est vrai, tout à fait.
34:38 - J'aimerais bien vous... Non, non, c'est une
34:40 mauvaise idée. - Je ne suis pas si nul que ça, je pense.
34:42 - Quels sont
34:44 les métiers aujourd'hui qui sont
34:46 assez peu connus, qui mériteraient
34:48 d'être connus dans la police ?
34:50 - Alors, je vais vous citer peut-être quelques métiers qui recrutent le plus
34:52 actuellement. - Moi, les yéli-sévis nationales.
34:54 Alors, nous avons des besoins en police aux frontières,
34:56 évidemment, parce que à l'aune
34:58 des Jeux Olympiques,
35:00 voilà, à la PAF exactement, à l'aune des Jeux Olympiques,
35:02 nous avons à voir un flux
35:04 important de passagers, et la PAF
35:06 recrute des contractuels,
35:08 notamment des jeunes, pour
35:10 être dans les aéroports et pouvoir
35:12 contrôler le flux de passagers et aider
35:14 à ce contrôle. Donc, nous avons la PAF,
35:16 nous avons également des services
35:18 qui sont spécialisés dans les enquêtes administratives,
35:20 qui recrutent des
35:22 étudiants,
35:24 également, pour pouvoir monter des dossiers,
35:26 analyser des données, donc, il s'agit
35:28 du SNEAS. Nous avons
35:30 évidemment les services
35:32 d'enquête,
35:34 de poli-judiciaire, vous avez cité
35:36 la Ciber. Là, récemment,
35:38 nous avons l'Office Mineur,
35:40 qui a démantelé
35:42 des réseaux
35:44 de pédos criminels,
35:46 qui montent, évidemment,
35:48 en puissance, puisque c'est une lutte prioritaire,
35:50 qui est, évidemment, la protection
35:52 de nos enfants. Idem,
35:54 sur la protection des
35:56 femmes, et donc, les violences faites aux femmes,
35:58 donc, nous avons beaucoup de recrutements. Là, il s'agit
36:00 de recrutement de policiers,
36:02 évidemment. Et puis,
36:04 comme je vous le disais, les métiers
36:06 du numérique, et ils sont nombreux, et on ne
36:08 peut pas ne pas citer la police scientifique,
36:10 puisque, qui est aussi une de nos vitrines
36:12 de la police nationale.
36:14 C'est un peu l'ADN de la police.
36:16 Exactement. Pas mal.
36:18 Qui recrute également,
36:20 à la fois en spécialiste,
36:22 mais en policier,
36:24 également. Et, je me permets
36:26 de rajouter, évidemment, tous les
36:28 services de renseignement, mais on ne pourrait pas être
36:30 exhaustif, bien sûr. Le site
36:32 est là pour ça, en tout cas, pour vous renseigner. Merci
36:34 mille fois d'avoir été avec nous. Merci à vous.
36:36 Sonia Fibloil, qui était porte-parole
36:38 de la police nationale. Merci beaucoup.
36:40 Naïm Djelouli, élève gardien
36:42 de la paix de l'école de police
36:44 de Reims. Merci beaucoup.
36:46 Et puis, Sandrine Nothomb était avec nous,
36:48 formatrice responsable des formations initiales
36:50 des gardiens de la paix, que vous allez peut-être croiser, quand vous allez
36:52 vous engager, on ne sait jamais.
36:54 Merci aussi, Tiffaine Lebris,
36:56 qui était avec nous, à réserviste opérationnelle.
36:58 Merci beaucoup. On a préparé
37:00 cette émission, bien entendu, avec Philippe David.
37:02 On se retrouve demain à 17h. Demain, 17h
37:04 pour les vrais voix. Tout de suite, Sud Radio
37:06 à votre service, et à 20h,
37:08 les essentiels de Sud Radio.
37:10 Merci à notre équipe. Passez une très belle soirée.
37:12 Salut, à demain.

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