Midi News (Émission du 20/12/2023)

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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour et bienvenue à tous pour Midi News. Jamais ou rarement les français n'ont été aussi
00:00:06 cohérents et unis sur l'immigration alors que les politiques ou plutôt la majorité s'entre-déchire.
00:00:12 Alors comment expliquer une telle distorsion entre la volonté de fermeté des français et une partie
00:00:17 de la classe politique ? Et puis radiographie du paysage politique aujourd'hui. La Macronie
00:00:23 éparpillée façon puzzle, victime d'une indigestion de couleuvres. Marine Le Pen savoure son coup
00:00:28 politique, la droite revient en même temps que le clivage droite gauche et aussi l'union des
00:00:33 droites. Sur ce texte on posera la question à nos invités. Alors cette loi est un incroyable
00:00:38 chamboule tout politique mais qu'est ce qui va vraiment changer concrètement ? Vous allez voir
00:00:43 que sans réforme constitutionnelle refusée par Emmanuel Macron on est loin du compte et on ira
00:00:48 voir ce qui se passe notamment dans d'autres pays européens, en Italie par exemple, avec notre
00:00:52 invité le géopoliticien Alexandre Delval, auteur du livre "Vers un choc global" il nous rejoindra à
00:00:58 13h mais tout d'abord cette image, regardez, on va aller direction l'Elysée, on attend le compte
00:01:04 rendu du conseil des ministres et puis voilà on va commenter en direct avec nos invités et
00:01:10 notamment notre journaliste politique Gauthier Lebrecht, on voit le ministre de l'éducation
00:01:14 nationale Gabriel Attal. Il n'était pas annoncé démissionnaire. Non et il ne le sera certainement
00:01:19 pas. Alors le grand absent puisqu'il a confirmé sa démission ce matin c'est Aurélien Rousseau.
00:01:24 Mais alors j'ai le temps de vous faire l'imbroglio sur la démission d'Aurélien Rousseau. Allez-y.
00:01:28 C'est lunaire, c'est la bordélisation de l'Elysée, c'est à dire qu'Aurélien Rousseau, on fait la
00:01:35 chronologie, d'abord il y a sept ministres qui menacent de démissionner, ensuite vous avez donc
00:01:40 un dîner au ministère des transports autour de Clément Beaune, au final il n'y a plus qu'un
00:01:44 ministre qui démissionne, dépêche cette nuit à l'agence France Presse Aurélien Rousseau a
00:01:49 présenté sa démission à Elisabeth Borne. Donc là on est surpris parce que c'est certes la première
00:01:53 ministre qui fait des propositions au président de la République mais c'est le président qui nomme
00:01:56 et donc la coutume c'est d'annoncer sa démission au président de la République, c'est ce qu'avait
00:01:59 fait Gérald Darmanin la semaine dernière, démission qui avait été refusée donc on est d'accord il
00:02:02 présente sa démission à Elisabeth Borne pourquoi pas et donc il démissionne. Ce matin France Inter,
00:02:07 Elisabeth Borne première ministre, ah non Aurélien Rousseau ne démissionne pas, tout ça n'est que de
00:02:13 la fake news si j'ose dire puisqu'il n'a rien envoyé au président de la République. Bah forcément
00:02:17 il vous l'a envoyé à vous madame la première ministre donc il s'est trompé de boîte aux lettres,
00:02:20 qu'est ce qui se passe ? Aurélien Rousseau, conseil des ministres, il n'est pas là, son siège est vide.
00:02:25 Ah bon bah où est-il ? Entourage d'Aurélien Rousseau, il est en train de faire ses cartons au
00:02:29 ministère de la Santé. Ah bon ? L'Elysée n'était pas prévenue, vous vous êtes trompé de boîte aux
00:02:35 lettres monsieur le ministre de la Santé. Ah si si, j'ai appelé hier Alexis Colère, secrétaire
00:02:38 général de l'Elysée qui lui-même a appelé Elisabeth Borne. Ah bon donc Elisabeth Borne quand
00:02:43 elle va à France Inter elle dit qu'Aurélien Rousseau ne démissionne pas alors qu'Alexis
00:02:46 Colère l'a appelé en disant qu'Aurélien Rousseau avait présenté sa démission à l'Elysée. Je vous rappelle qu'on n'a pas besoin de l'autorisation de l'Elysée.
00:02:51 La bordélisation de l'Elysée. On n'a pas besoin d'autorisation pour démissionner, c'est bien doux ça.
00:02:55 Et c'est incroyable parce que regardez là, alors on n'est pas tous les mercredis à scruter,
00:03:00 je vous avoue, la sortie des ministres mais là on regarde un petit peu les mines, les mines
00:03:04 défaites derrière les sourires de façade, d'apparence. On va continuer à vous en parler,
00:03:09 alors Gauthier Lebret est là, Olivier d'Artigolle, Philippe Bilger, Elisabeth Lévy et Kevin Bossuet,
00:03:15 l'équipe du mercredi et l'équipe aussi évidemment tous les jours avec vous Mickaël pour le journal. Bonjour à vous.
00:03:21 Bonjour Sonia, bonjour à tous et vous venez de l'entendre, Aurélien Rousseau confirme sa démission.
00:03:26 Le ministre de la Santé ne s'est pas présenté à l'Elysée ce matin pour le traditionnel Conseil des ministres alors que de son côté,
00:03:32 Elisabeth Borne assure qu'il n'y a pas de crise de la majorité. On écoutera Olivier Véran d'une minute à l'autre pour le compte rendu de ce Conseil des ministres.
00:03:43 C'est donc l'aboutissement de plus d'un an de discussions. Le nouveau projet de loi immigration a été adopté dans la douleur hier soir,
00:03:50 fustigé par la gauche, salué par le Rassemblement national et source de malaise au sein de la majorité.
00:03:55 Ce compromis a été voté par les deux chambres hier soir. Alors très concrètement, que contient la version définitive de ce texte ?
00:04:02 On voit ça avec Sarah Varny et Audrey Bertheau.
00:04:05 C'est un texte qui s'est durci par rapport à sa version initiale et qui contient plusieurs mesures clés.
00:04:12 Au sujet des allocations familiales, l'accès pour les étrangers sans emploi ne sera possible qu'au bout de 5 ans et 30 mois pour ceux qui travaillent.
00:04:21 Pour ce qui est des APL, l'accord prévoit une condition de résidence fixée à 5 ans pour les étrangers sans emploi et à 3 mois pour ceux qui travaillent.
00:04:29 Jusqu'à présent, aucune durée de séjour minimal n'était exigée pour la toucher. Des restrictions qui ne s'appliqueront pas aux étudiants étrangers.
00:04:36 Autre mesure clé, le délit de séjour irrégulier, lui restauré. Une mesure assortie d'une peine d'amende sans emprisonnement.
00:04:44 Concernant le droit du sol, l'accord met fin à l'automaticité de l'obtention de la nationalité française à la majorité pour les personnes nées en France de parents étrangers.
00:04:53 Il faudra désormais qu'il en fasse la demande entre ces 16 et 18 ans. A noter également que toute naturalisation sera impossible en cas de condamnation pour crime.
00:05:02 Autre mesure forte, le durcissement des conditions du regroupement familial avec une durée de séjour du demandeur portée à 24 mois contre 18 auparavant.
00:05:11 La nécessité de ressources stables, régulières et suffisantes et de disposer d'une assurance maladie. Un âge minimal du conjoint a été fixé à 21 ans contre 18 auparavant.
00:05:21 Finalement, la suppression de l'aide médicale d'Etat pour les sans-papiers n'est pas retenue.
00:05:25 En contrepartie, les Républicains ont reçu la promesse d'une réforme du dispositif début 2024.
00:05:32 Et puis à Bruxelles, les points clés du futur pacte asile et migration ont été adoptés ce matin.
00:05:39 Un accord qualifié d'historique après plus de trois ans de discussions et une nuit entière de tractations.
00:05:44 Il instaure notamment un contrôle renforcé des arrivées de migrants dans l'Union européenne.
00:05:50 Voilà donc Sonia ce qu'il fallait retenir de l'actualité à minuit sur CNews.
00:05:53 Mais qu'est-ce qui se passe M. Gauthier-Lebret ?
00:05:55 C'est magnifique. En parallèle, la France a voté une loi sur l'immigration dont les mesures les plus fermes
00:06:02 voulues par les Républicains ont un grand risque d'être retoquées par le Conseil constitutionnel.
00:06:06 Les gagnants du jour pourront être les défaits du lendemain.
00:06:09 Et en parallèle, on apprend, comme vient de le dire Michael, que l'Union européenne se met d'accord sur ce fameux pacte asile et migration.
00:06:15 Qui prévoit quoi ? Quelle est cette mesure phare ?
00:06:17 20 000 euros par migrant refusé pour condamner les pays, pour les sanctionner financièrement, qui refuseraient d'accueillir des migrants.
00:06:23 Donc on voit bien quelque part toute l'impuissance du gouvernement à endiguer les flux.
00:06:29 Cette loi ne changera rien sur le flux migratoire et le nombre de migrants accueillis chaque année en France.
00:06:37 Donc, je n'avais pas envie de dire c'est une loi cosmétique parce que ça serait caricatural.
00:06:41 Et il y a quand même des choses dans ce texte qui ont été négociées pendant un an et demi et pendant deux semaines,
00:06:47 en particulier entre les Républicains et le gouvernement.
00:06:50 Mais tout de même, on voit bien que le vrai pouvoir décisionnaire, il est avec les 27 et il est à Bruxelles.
00:06:56 C'est de ça dont on va parler. Je voudrais simplement commenter cette image en direct, parce que d'abord, elle dit beaucoup de choses politiquement.
00:07:03 Vous avez vu les ministres qui se sont là à l'instant, la ministre des Sports, mais qui se sont succédés, qui prennent leur temps.
00:07:09 Vous voyez, ce n'est pas toujours habituel. Généralement, ils s'engouffrent dans leur berline, conduite par leur chauffeur.
00:07:15 Ça fait normal. Et ils partent assez rapidement. Là, on voit bien qu'il y a la pause sur les marches pour montrer nous sommes là.
00:07:21 Nous sommes solidaires. Nous n'avons pas avalé autant de couleuvres que ça. En tous les cas, il n'y a pas d'indigestion ce matin.
00:07:27 Sauf que nous sommes là et vous êtes là pour nous décrypter ce qu'il y a derrière ce sourire de façade.
00:07:32 Quand j'ai dit, Élisabeth Lévy, que c'est de la Macronite éparpillée façon Peuze, Elisabeth Borne dit ce matin, tout va très bien.
00:07:41 Pas madame la marquise, mais presque.
00:07:42 Non mais c'est Hollywood. C'est Hollywood sur tous les plans. A gauche, c'est Hollywood.
00:07:45 - Hollywood, c'est mieux que vous, généralement.
00:07:47 - Oh, pas toujours. Mais bon, à gauche, c'est Hollywood.
00:07:49 - Hollywood, c'est parfois de grands films.
00:07:51 - Oui, c'est vrai. Mais à gauche, c'est Hollywood parce qu'il nous joue le grand air des heures les plus sombres, ce qui est quand même une vaste blague.
00:08:00 Mais si vous me permettez, je voudrais quand même dire une chose qui me semble plus grave.
00:08:03 C'est qu'en fait, une fois de plus, on se rend compte que la question migratoire,
00:08:08 qui est une importance cruciale, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, pour le devenir de nos sociétés,
00:08:14 selon la politique migratoire qu'on accepte, on aura d'autres sociétés. C'est tout.
00:08:20 Et cette question échappe depuis 40 ans au choix des citoyens pour la raison suivante.
00:08:25 C'est qu'il y a des élites qui, pour des raisons différentes d'ailleurs, les uns pour se refaire la cerise morale, à gauche,
00:08:32 les autres pour des raisons bassement économiques, qui ont décidé que l'immigration était l'état naturel,
00:08:39 par dont je me dépêche, et heureux des sociétés. Et ça, c'est insupportable.
00:08:44 - Mais vous avez entièrement raison, en tous les cas, sur le choix qui n'est pas donné.
00:08:47 Évidemment, on s'est exprimé en long et en lâche sur ce plateau pour dénoncer le fait qu'il n'y ait pas de référendum.
00:08:52 Mais ce qui est frappant, Philippe Bilger, les Français sont cohérents et largement unis sur ce sujet
00:08:58 quand une partie de la classe politique se déchire. Et je voudrais qu'on diffuse un extrait qui est très parlant,
00:09:03 édifiant d'une colère d'un député de la gauche. C'est Jérôme Gage. Je voudrais qu'on écoute quand même les mots qu'il dit,
00:09:11 ce mot honte, indignité, qui a été répété hier à De Nozéum. Écoutons-le encore une fois.
00:09:17 - Tu as voté avec les voix du RN. La majorité, t'as 268. Tu votes avec les voix du RN.
00:09:24 Un jour, t'as été de gauche, toi. Un jour, t'as été de gauche et tu votes avec les voix du RN.
00:09:29 Tu fais passer ce texte avec eux. J'ai honte pour vous.
00:09:33 - C'est le théâtre antifasciste, avec des comédiens.
00:09:37 - Absolument. Mais déjà, avant d'aborder en détail, quand vous le déciderez, Sonia, les points qui font problème aujourd'hui,
00:09:47 il faut arrêter. Elisabeth l'a un peu dit. Nous sommes face à une loi qui suscite peut-être des contradictions et des oppositions politiques,
00:10:01 mais rien à voir avec l'indignation éthique dont on nous abreuve depuis hier.
00:10:06 Vous l'avez dit, Elisabeth, le toxin est sonné, mais que dira-t-on lorsqu'il y aura véritablement un vrai danger
00:10:14 qui menacera la France non validée par une majorité écrasante de Français ?
00:10:19 - C'est l'histoire du loup à force de crier au loup. Et puis pardonnez-moi, je trouve que la gauche a joué politiquement et à la fin, elle a perdu.
00:10:26 - Elle a perdu ? - Ça, franchement, il faut le dire.
00:10:29 - Et rappelez-moi avec qui la gauche a voté cette motion de rejet ? Avec le Rassemblement national.
00:10:33 C'est-à-dire que vous avez des motions de rejet, de censure que vous pouvez voter avec le RN, mais il y a des textes qui sont interdits.
00:10:41 C'est-à-dire que Jérôme Guedj a le droit de mêler ses voix avec celle du RN, mais cette députée Renaissance ou de la majorité n'aurait pas le droit de le faire ?
00:10:49 - C'est ça, oui. - Et ça va dans les deux sens.
00:10:51 - Ce n'est pas le même niveau dans la vie parlementaire que de, je le crois, mêler ses voix pour une motion de rejet que de voter un texte.
00:10:59 - Voilà. - Mais je le crois dans le niveau de...
00:11:02 - Expliquez-nous la nuance, vraiment. On est à vous, pas de flambeaux. À nous, c'est chat.
00:11:07 - En fait, cher Sonia Mambo, on a découvert la motion de rejet il y a quelques années.
00:11:13 Ça s'appelait l'irrecevabilité dans cette actualité brûlante, mais en fait, elle est traditionnelle dans la vie parlementaire.
00:11:19 Elle est quasiment dégainée à chaque texte. Et il peut y avoir des groupes qui jugent que le texte ne permet pas, désolé Kevin,
00:11:28 ne permet pas un débat de qualité. Et vous pouvez penser ça sur différents rangs.
00:11:33 Par contre, je suis d'accord sur le fait que la gauche s'est tirée une balle dans le pied, parce que je suis convaincu que si les députés,
00:11:40 les législateurs avaient fabriqué la loi pendant 15 jours à partir du texte du Sénat, on aurait pu peut-être avoir une évolution du débat.
00:11:51 Et on aurait pu voir, par exemple, que moi, je suis particulièrement choqué qu'un travailleur étranger, donc régulier,
00:11:57 doive atteindre 30 mois pour pouvoir bénéficier de certaines prestations sociales. Là-dessus, je dis qu'il y a rupture d'égalité,
00:12:03 qui très certainement passera à la...
00:12:06 - Pardonnez-moi, en plus, c'est des comédiens parfois de...
00:12:08 - Oui, mais ça se met tout le monde de tout bord.
00:12:11 - Les heures les plus sombres, la collaboration, mais où va...
00:12:14 - Est-ce que c'est des mots que j'emploie ?
00:12:15 - Elisabeth, vous avez parlé. Kevin Bossuet.
00:12:18 - Emmanuel Macron est pour moi un génie. C'est-à-dire qu'il a d'abord détruit la gauche, ensuite il a détruit la droite,
00:12:25 et maintenant, il a détruit le centre, il a détruit son propre camp.
00:12:29 Vous voyez bien que la Macronie n'existe plus. Plus personne n'est d'accord. Hier, vous avez...
00:12:34 - Par la gauche et la droite, je ne suis pas d'accord. C'est le retour du clival pour le droit.
00:12:37 - Peut-être. Mais en tout, moi, j'ai l'impression d'avoir une scène politique parfaitement en miettes. Vraiment.
00:12:44 Je trouve qu'il n'y avait plus aucune cohérence. Et le pire, moi, ce qui m'a le plus choqué, quand même,
00:12:49 c'est que M. Macron est quand même garant des institutions.
00:12:52 Et quand il nous raconte que les voix des députés du RN ne doivent pas compter, que ces gens ne doivent pas exister,
00:12:59 alors qu'ils sont les représentants du peuple, autant que les députés et les filles pour Renaissance,
00:13:04 moi, ça me choque. C'est un déni démocratique et, encore une fois, il n'est pas dans son rôle.
00:13:08 - Mais c'était le discours de toute la gauche hier. C'est une vision...
00:13:12 - Ne faites pas comme si vous étiez surpris.
00:13:13 - Non, cette vision prophylactique... Non, mais c'est plus grave que des blagues.
00:13:18 Cette vision prophylactique de la vie politique et démocratique est... Désolée, cher Olivier,
00:13:23 toute la gauche, tous les leaders de tous les partis de gauche nous ont joué ce grand air des heures les plus sombres.
00:13:29 Ne nous mêlons pas avec ces gens contagieux, certainement.
00:13:33 Ça veut dire que 3 millions d'électeurs en France, si vous voulez, sont dépestiférés.
00:13:38 - Mais c'est quand même grave. - C'est quand même grave.
00:13:39 - Gérald Darmanin l'a fait aussi, Gérald Darmanin hier à la table. Il a parlé des années 90.
00:13:42 - Oui, oui, oui. - Emmanuel Macron l'a fait pour le second tour de l'élection présidentielle.
00:13:45 - Mais c'est pas parce que tout le monde l'a fait qu'il faut l'acter. Voyons hier.
00:13:48 Cette séquence, je la trouve énorme. C'est-à-dire que Gérald Darmanin est hier à la tribune de l'Assemblée nationale
00:13:55 en train de filler, plus, de dénoncer, de montrer du doigt Marine Le Pen et le Rassemblement national.
00:14:01 C'est son droit. Et en même temps, à quoi il pense ?
00:14:04 "Pourvu que je les voie du RN, pourvu que je les voie du RN." C'est ça derrière. Regardez cette séquence.
00:14:12 Madame Le Pen, vous avez dit pendant des mois, des semaines et des années que vous ne voteriez aucune mesure de régularisation de sans-papiers.
00:14:22 Et vous allez voter manifestement 10.000 régularisations de sans-papiers par an. Bravo !
00:14:28 Savez-vous, Madame Le Pen, que vous ne votez pas la fin de l'état d'urgence pour les terroristes ici,
00:14:36 mais que vous votez pour l'hébergement, pour les irréguliers ? Vous êtes au courant ?
00:14:40 Madame Le Pen, êtes-vous au courant que vous donnez les cours gratuits à tous les étrangers qui veulent entrer sur notre sol ?
00:14:47 Madame Le Pen, êtes-vous au courant que vous donnez un titre de séjour à tous ceux qui dénoncent leur marchand de sommeil ?
00:14:54 Madame Le Pen, est-ce que vous vous rendez compte que vous votez pour le titre "étranger malade"
00:14:59 pour qu'on soigne tous ceux qui sont malades du sida ?
00:15:05 Que vous votez contre la suppression de l'aide médicale d'État, Madame Le Pen ?
00:15:12 Madame Le Pen, vous êtes une mauvaise joueuse.
00:15:16 Et tout ce que vous avez réussi à faire dans votre vie politique, c'est manifestement des petits coups.
00:15:21 Vous n'êtes pas prêts pour le pouvoir, et c'est tant mieux.
00:15:24 En direct dans la cour de l'Elysée, Elisabeth Borne, nous en sommes là.
00:15:27 Comment on commence la montée dans la voiture d'Elisabeth Borne ?
00:15:32 On va parler quand même d'Elisabeth Borne.
00:15:35 Hier, ce qu'a dit, d'abord, beaucoup de choses sont fausses.
00:15:38 Ce qui est faux, déjà, Marine Le Pen ne vote pas pour la suppression de la ME, ce n'est plus dans le texte.
00:15:43 Et je rappelle qu'il y a un texte, non pas pour la supprimer, Elisabeth Borne l'a dit ce matin, mais pour la réformer.
00:15:48 Si elle tient sa parole, l'être envoyé à Gérard Larcher.
00:15:51 Et c'est aussi l'une des raisons de la démission d'Aurélien Rousseau, puisqu'il ne veut pas réformer cette aide médicale d'État.
00:15:56 Ça le concerne au premier chef, puisqu'il est ministre de la Santé.
00:15:59 Enfin, il est, il était, il est, je ne sais pas.
00:16:02 Donc, effectivement, et sur Gérald Darmanin, il est sorti de là en disant le texte est passé sans les voix du Rassemblement national.
00:16:09 Je rappelle que si le RN avait voté contre avec ses 88 députés, le texte était rejeté.
00:16:16 Le vrai revirement du RN, parce qu'il y avait un coup politique à jouer, c'est vrai, c'est entre Jordan Bardella qui, le matin sur France Inter, dit
00:16:21 « on va voter contre » ou « on va s'abstenir », trois heures plus tard, Marine Le Pen dit « on va voter ».
00:16:26 Mais vous savez pourquoi ?
00:16:26 Et parce qu'il y avait un coup politique, c'était le baiser de la mort.
00:16:28 C'était le baiser de la mort.
00:16:29 Donc, reconnaissons-lui une habileté, la politique parlementaire.
00:16:32 Par contre, c'est vrai, elle vote pour le calvis, qui est la régularisation par le préfet, au cas par cas, des travailleurs sans papier dans les métiers en tension.
00:16:37 Alors, il y a quand même, parce que là, nous parlons de... Après, on va aller, si je puis dire, sur... Pour les Français, que va changer cette loi ?
00:16:44 On parlera aussi de l'union des droites, parce que c'est ce qui s'est passé. LR et RN.
00:16:48 En fait, sur un texte, il y a eu une union des droites. Et il y a quand même...
00:16:52 Et d'une partie du sens, quand même.
00:16:53 Il y a, je pense, un vainqueur qui sont les LR, un bénéficiaire qui seront les RN dans les urnes.
00:16:58 Écoutons l'artisan, le père de la loi immigration, qui a dénoncé la tartufferie de l'exécutif sur les voix du RN.
00:17:06 Bruno Rotailleau, ce matin.
00:17:08 ...apporté dans ce texte, ou qui n'a pas apporté.
00:17:12 Je sais, par exemple, que le RN, à chacune des étapes, s'est opposé au texte.
00:17:16 Je me souviens que les sénateurs du RN se sont opposés au texte au Sénat.
00:17:21 J'ai vécu aussi toutes ces heures de la commission mixte paritaire,
00:17:25 où les représentants du RN déposaient des amendements pour des faires où,
00:17:30 comme on dirait, elles s'opposaient à un certain nombre de dispositions.
00:17:33 Donc oui, elle a fait un coup.
00:17:34 Elle sait faire.
00:17:35 Ça fait très longtemps qu'elle fait de la politique.
00:17:37 Un coup qui ressemble au baiser de la mort à la Macronie, qui a tout précipité hier.
00:17:41 Mais vous voyez, il y a une grosse différence.
00:17:43 Qui a apporté dans ce texte les mesures ?
00:17:46 C'est le fait d'être utile, concrètement.
00:17:49 Voilà. Il y a un coup politique d'un côté, il y a un opportunisme.
00:17:53 Elle vole au secours de la victoire qui nous était promise de toute façon.
00:17:57 Donc elle en partage une petite partie, alors qu'en réalité, elle n'a rien fait.
00:18:02 - Philippe Bilger.
00:18:03 - Je trouve que Gérald Darmanin, en mettant en cause la méthode réaliste,
00:18:09 voire totalement cynique de Marine Le Pen, énonce une évidence.
00:18:13 Mais elle a le droit de faire ce qu'elle veut.
00:18:16 Et comme vous l'avez très bien dit, Sonia, elle fait un baiser de la mort.
00:18:19 Et il ne faut pas exagérer.
00:18:21 La loi de l'immigration qui est votée contre eux,
00:18:26 elle est très fortement similaire à ce que le Rassemblement national aurait souhaité.
00:18:32 C'est très clair.
00:18:33 - Philippe, c'est un baiser de la mort, mais qui est consenti.
00:18:36 Il n'y a pas une partie qui a obligé.
00:18:38 Parce que très sincèrement, Gérald Darmanin n'est pas forcé.
00:18:41 - Il y a très certainement une victoire parlementaire de LR,
00:18:46 avec un rendez-vous compliqué pour eux.
00:18:48 C'est la décision du Conseil constitutionnel.
00:18:50 Mais un savoir-faire des groupes parlementaires au Sénat, à l'Assemblée.
00:18:54 Ils ont tenu la pression, il semblerait que...
00:18:56 - Olivier, pour ceux qui nous regardent, ça fait 4e République, voire 7e compagnie.
00:19:00 - Oui, mais là, je parle pour moi, à victoire parlementaire de LR.
00:19:04 - C'est joli, ça.
00:19:05 - Je vais noter ce que j'ai dit.
00:19:06 - Oui, notez, notez.
00:19:07 - C'est très joli, ça.
00:19:08 - Ça peut servir.
00:19:09 - Non, plaisante.
00:19:10 - Donc je termine, victoire parlementaire de LR,
00:19:12 mais victoire politique du Rassemblement national.
00:19:14 Et cette victoire-là, elle porte bien plus loin que la séquence parlementaire.
00:19:20 - Non mais attendez, il y a quand même une chose qui est pas vraie.
00:19:23 Pardon.
00:19:24 - Pardon, on n'est pas sûr que cette victoire parlementaire de LR
00:19:29 ne débouchera pas un jour, qui sait, sur un redressement politique.
00:19:34 - Attendez, pardonnez-moi, mais je peux me tromper,
00:19:36 ceux qui nous regardent, ils se disent "qu'est-ce qui s'est passé ?"
00:19:38 Sur un texte, quoi qu'on en pense, durci.
00:19:40 LR et RN ont voté en même temps.
00:19:43 - Mais l'union des droites.
00:19:44 - Et de centre-droite.
00:19:45 - Et de centre-droite, mais l'union des droites, toutes les droites.
00:19:48 - Reconquête, ex-Lézébom.
00:19:49 - Mais ça y est !
00:19:50 - Vous avez vu la réaction de Reconquête, qui est très fâchée de ce vote.
00:19:53 - Moi, je voudrais quand même vous poser une question.
00:19:54 Il y a un grand mystère.
00:19:55 - Ah oui ?
00:19:56 - Il y a un grand mystère, c'est que la gauche,
00:19:58 et même toute la partie de la Macronie, qui a ses vapeurs pour un texte,
00:20:02 comme toute, assez modéré, oui, qui a ses vapeurs,
00:20:04 ils ont leurs vapeurs depuis, le nazisme est à nos portes, quand même.
00:20:08 Donc, il doit y avoir des électeurs, ça doit leur arriver, quand même.
00:20:13 Ils ont des circos, ils ne sont pas tous à Neuilly, à Paris.
00:20:16 Donc, il y a quand même quelque chose.
00:20:18 Globalement, on sait parfaitement, si vous voulez,
00:20:21 qu'en France, la plupart des gens, y compris les immigrés installés depuis longtemps,
00:20:25 veulent qu'on ferme le plus possible les frontières, qu'on arrête.
00:20:29 Qu'on arrête ces flux et qu'on demande plus,
00:20:31 en termes d'intégration et de volonté, aux étrangers.
00:20:35 Pourquoi ces gens de gauche, qui sont capables d'entendre leurs électeurs sur d'autres sujets,
00:20:41 pourquoi sont-ils sourds à ce point ?
00:20:44 Je vais vous dire, il y a une énorme question, et en France, elle est taboue.
00:20:48 Dans d'autres pays, comme au Danemark ou en Suède,
00:20:51 en même temps, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran,
00:20:54 ils sont tous au rire, aujourd'hui.
00:20:56 Lui, c'est marrant, il n'a pas menacé de démissionner, alors qu'il est plutôt à l'gauche.
00:21:01 Mais Elisabeth Lévy, est-ce qu'on peut, sans crier au retour du fascisme,
00:21:04 avoir des arguments solides pour dire que ce n'est pas un bon texte ?
00:21:08 D'abord parce qu'il ne règlera rien concernant la question migratoire,
00:21:12 et parce que sur certains sujets, c'est une rupture d'égalité qu'on peut ne pas accepter dans certains cas.
00:21:17 Mais on compte sur vous, Olivier, pour ça.
00:21:19 Non mais je suis d'accord pour une discussion.
00:21:21 Vous n'allez pas vous mettre tout ça à parler, parce que là, ça ressemble à la Macronie, ici.
00:21:24 Oh là là, ça c'est pas joli !
00:21:26 Je suis discipliné, Sonia.
00:21:28 Non mais attendez !
00:21:30 Est-ce que vous ne pensez pas que le problème de la gauche, en tout cas en France,
00:21:34 par rapport à d'autres gauches européennes, c'est qu'ils ne comprennent pas
00:21:37 qu'en s'attaquant, si je puis dire, en appréhendant l'immigration de manière sérieuse,
00:21:42 ils vont répondre aux problèmes de la classe populaire ?
00:21:46 Ils l'ont abandonnée, c'est plus leur électorat.
00:21:49 Mais ils sont tyrannobistes !
00:21:51 C'est plus leur électorat, Jean-Luc Mélenchon a abandonné les classes populaires,
00:21:53 qui votent aujourd'hui pour Marine Le Pen.
00:21:55 Et sur l'union des droites, vous avez quand même vu la réaction d'Éric Zemmour et de Reconquête,
00:21:59 qui est fâché de ce vote en disant que ça ne va rien résoudre
00:22:02 et que ça va être censuré par le Conseil constitutionnel,
00:22:04 et que LR et le RN se sont fourvoyés en votant avec la majorité.
00:22:09 Alors effectivement, victoire parlementaire des Républicains,
00:22:12 qui sera peut-être d'ailleurs amoindrie par le Conseil constitutionnel,
00:22:16 mais quand même, ces 62 députés ont voté ensemble, on ne l'avait pas vu depuis longtemps.
00:22:20 On a oublié le passage sur les retraites et le 49-3 du dernier moment.
00:22:25 Là, il y a eu l'union des 62 députés, il paraît qu'ils vont même partir au ski ensemble en février maintenant,
00:22:30 pour ressouder le groupe.
00:22:32 Non mais c'est vrai ?
00:22:34 Oui c'est vrai. Victoire politique du RN, sur quoi ?
00:22:38 Sur la préférence nationale.
00:22:41 Impossibilité demain pour la majorité de critiquer le RN sur ce terme-là de préférence nationale,
00:22:48 avec ce qui s'est passé sur les prestations sociales.
00:22:50 C'est le point essentiel. Est-ce que vraiment, il y a un avant et un après sur la préférence nationale ?
00:22:55 Ou est-ce qu'on n'est pas dans l'hypocrisie ? Parce que ça existe dans plusieurs domaines, y compris la culture.
00:22:59 Regardez le sondage. C'est pour ça que je dis la distorsion avec ce que veut une majorité française.
00:23:04 C'est incroyable, sondage, 71% des Français favorables à la préférence ou à la priorité nationale.
00:23:11 C'est évident, en fait, ça relève du bon sens.
00:23:14 Et c'est pour ça que ce que l'on a vu hier finalement...
00:23:17 Pas pour tout le monde, Olivier n'est pas d'accord et vous répondra.
00:23:19 C'est l'ancien monde, en fait. C'est un monde politique qui n'a aucune prise sur la société.
00:23:25 Et pour en revenir sur l'union des droites, très clairement.
00:23:28 Mais elle se fait déjà sur le terrain. Regardez les jeunes générations.
00:23:32 Guilhem Carayon, des Républicains, Samis Lasrigo de Reconquête, Pierre Romain-Quionnet du RN.
00:23:38 Mais ils se fréquentent déjà. Les électeurs...
00:23:40 C'est bien qu'ils se fréquentent, mais enfin, c'est pas eux qui décident.
00:23:42 Mais même les électeurs ne font plus aucune indifférence.
00:23:44 Pour la préférence nationale, dire tout simplement qu'à partir du moment où on est citoyen français,
00:23:50 on a plus de droits que si on n'est pas citoyen français, c'est du bon sens.
00:23:54 D'ailleurs, ça se fait en Suisse.
00:23:55 C'est du bon sens pour vous, sachant que certains y s'y mêlent, Olivier Darmanin.
00:23:58 D'abord, moi, je n'argumente pas sur déchéance.
00:24:02 Ils disent d'ailleurs plutôt priorité aujourd'hui, national... Pardon.
00:24:06 Priorité nationale et non pas préférence nationale.
00:24:10 Ce que je vous pose comme question, c'est que les nationaux aient davantage de droits que des étrangers.
00:24:18 Cela peut s'expliquer, c'est le cas dans bien des situations.
00:24:22 Mais, mais, ce que je trouve très important, c'est que...
00:24:29 Et j'étais très intéressé par l'évolution du débat sur ce sujet là précis.
00:24:34 Concernant les travailleurs étrangers en situation régulière,
00:24:39 les concernants qui font exactement la même tâche, le même travail, la même mission,
00:24:44 prenons un hôpital, je n'accepte pas, sans crier au fascisme ni rien,
00:24:49 qu'ils ne puissent pas bénéficier, puisqu'ils cotisent, puisqu'ils payent de l'impôt,
00:24:55 des mêmes aides que leurs collègues avec qui ils sont dans le même service.
00:25:00 Sur cette rupture d'égalité, il me semble qu'il y a un sujet là-dessus.
00:25:06 Oui, mais je suis d'accord.
00:25:07 Et je ne crie pas, tu vois, je ne manque pas.
00:25:09 Répondez rapidement, je suis d'accord avec vous.
00:25:12 Mais c'est ce que le texte décide.
00:25:13 C'est une question de justice et c'est une question de méritocratie.
00:25:16 Mais là où le bas blesse, c'est est-ce que finalement un employeur français
00:25:21 n'aurait pas plutôt dû embaucher quelqu'un qui vient du pays qu'un étranger ?
00:25:26 Regardez ce qui se passe en Suisse.
00:25:29 Le fait de nos politiques.
00:25:30 En Suisse, avant d'embaucher un étranger, un employeur doit prouver qu'il n'a pas pu former un Suisse
00:25:39 ou qu'il n'a pas pu embaucher un Suisse.
00:25:41 À partir du moment où on ne peut pas le faire, d'accord, on peut avoir recours à des travailleurs étrangers.
00:25:46 Attendez, attendez.
00:25:47 Faites un arrêt sur image et revenons par exemple il y a cinq ans, il y a dix ans.
00:25:52 Là, les thèmes dont nous parlons et qui font consensus pour une partie des Français
00:25:56 montrent qu'il y a un déplacement énorme du curseur idéologique.
00:26:00 Et c'est ça la vraie question, ce n'est pas qui a gagné en réalité.
00:26:03 Moi j'estime qu'il y a une forme de cohabitation de circonstances aujourd'hui.
00:26:07 Emmanuel Macron est président, Elisabeth Borne restera Première ministre,
00:26:10 mais les idées, appelées le de la droite, la droite de la droite, sont en partie au pouvoir.
00:26:14 C'est une cohabitation de circonstances, des idées.
00:26:16 Derrière cela, il y a deux conceptions de la nation.
00:26:20 Et là où Olivier a raison, si on oublie les invectives stupides, de part et d'autre d'ailleurs,
00:26:25 si on accepte de se parler, ce débat mérite d'être tenu.
00:26:29 Il y a une conception de la nation qui aujourd'hui serait du côté de la préférence nationale,
00:26:34 parce que sans préférence nationale, il n'y a aucune nation.
00:26:37 Et il y a des gens, finalement, comme François Hollande,
00:26:40 qui considèrent qu'il ne doit pas tellement y avoir de différence,
00:26:43 que finalement si on pouvait accueillir tout le monde, ce serait merveilleux.
00:26:46 Mais moi je vais vous donner un argument.
00:26:48 Pourquoi ce serait bien que des étrangers pour les prestations non-contributives, je le rappelle,
00:26:53 pour avoir des aides, en quelque sorte, attendent quelques années ?
00:26:57 Parce que c'est une façon de tester le désir.
00:27:00 La France n'est pas un droit de l'homme.
00:27:02 Nous avons le droit, nous ne pouvons pas accueillir tellement,
00:27:05 nous avons le droit de choisir les gens qui sont là, pour autre chose que notre système social.
00:27:10 - C'est un très bon argument, Elisabeth.
00:27:13 Mais tout à l'heure, Sonia, vous m'avez donné l'impression un petit peu d'être surprise
00:27:19 par l'attitude de la gauche et de l'extrême-gauche.
00:27:22 Mais en réalité ce sont les seuls...
00:27:25 - Vous faites beaucoup de fausses pudeurs.
00:27:27 - Non, ce sont les seuls à être cohérentes qui pouvaient imaginer
00:27:32 qu'un jour ces forces de gauche et d'extrême-gauche valideraient l'attente des Français.
00:27:38 Je crois véritablement qu'il y a quelques années, on a dit que la droite était la plus bête du monde.
00:27:45 Aujourd'hui, c'est clairement la gauche.
00:27:47 - Mais est-ce que vous croyez...
00:27:48 - Et tout en plus sur la...
00:27:49 - Et deuxième élément, pardon Sonia, j'ajoute...
00:27:51 - Si on n'a besoin de rien, je vous appelle à gaucher.
00:27:53 - L'union des droites aujourd'hui est impossible pour une raison simple.
00:27:57 - Ah, le porte-parole du gouvernement arrive. On l'écoute.
00:28:00 - Ah oui, là, évidemment.
00:28:01 - Ah bah oui.
00:28:02 - Ah mais je suis curieuse de reprendre la résolution.
00:28:04 - Mesdames et Messieurs, hier le Sénat puis l'Assemblée nationale ont adopté à la majorité
00:28:11 le projet de loi Immigration-Intégration qui devient donc une loi
00:28:14 et qui sera transmise au Conseil constitutionnel aujourd'hui même
00:28:19 par le président de la République lui-même afin que les sages puissent statuer
00:28:24 sur la conformité de tout ou partie de cette loi à notre Constitution.
00:28:29 Aborder le thème de l'immigration était, nous le savions, une mission périlleuse,
00:28:35 raison pour laquelle nous avons pris le temps, près d'un an en tout,
00:28:38 l'immigration soulève beaucoup de peur, parfois de colère.
00:28:43 C'est le thème clivant par excellence qui charrie des vérités et des contre-vérités.
00:28:49 C'est le sujet qui doit être abordé avec toute la pondération nécessaire
00:28:55 mais qui pourtant radicalise souvent les postures.
00:28:58 Entre les no-borders d'une gauche qui appelle à accueillir tout le monde sans condition
00:29:03 et l'immigration zéro de l'extrême droite, il nous fallait suivre un chemin
00:29:09 guidé par quelques boussoles, l'unité, l'efficacité, la justice et l'utilité.
00:29:15 Si je résume à grands traits notre philosophie, mieux expulser ceux qui sont une menace,
00:29:21 être plus efficace pour dire non lorsqu'un étranger n'a pas vocation à rester sur notre sol,
00:29:27 être plus efficace pour intégrer ceux qui ont vocation à rester sur notre sol,
00:29:32 ceux à qui on dit oui, par l'apprentissage de la langue, par l'adhésion à nos valeurs
00:29:37 et par l'accès à l'emploi.
00:29:39 Aborder le thème de l'immigration, je le disais, est aussi périlleux
00:29:44 parce que nous sommes en majorité relative à l'Assemblée nationale,
00:29:47 c'est-à-dire que nous ne pouvons pas décider seuls.
00:29:50 C'est le choix des Français, nous le respectons.
00:29:52 Nous savions donc que la loi ne serait pas notre seul texte
00:29:56 mais qu'il serait in fine le fruit d'un compromis.
00:30:00 La gauche au gouvernement a d'office refusé de participer à la recherche de ce compromis.
00:30:04 C'est donc vers la droite majoritaire au Sénat que nous nous sommes tournés
00:30:08 et que nous avons identifié et donc adopté un compromis.
00:30:13 Depuis hier, tout le monde tente d'imposer son narratif.
00:30:17 Le RN et les LR veulent crier victoire, la NUPES hurle à la trahison.
00:30:23 Ne tombons pas dans le piège tendu par ceux qui instrumentalisent les émotions.
00:30:29 Il faut remettre du rationnel, du factuel.
00:30:33 Tout d'abord, ce texte de loi n'est pas le texte du RN.
00:30:37 Le RN se livre à une véritable escroquerie intellectuelle
00:30:42 en célébrant à tort sa prétendue victoire idéologique.
00:30:46 Ne nous laissons pas avoir par ce recel politique.
00:30:50 Les faits, le RN refusait de voter la version du Sénat
00:30:55 parce qu'elle ne jugeait le texte pas suffisamment ferme
00:30:58 et pourtant elle a voté 2 milliers de travailleurs sans papier.
00:31:02 Le RN a voté hier pour la fin de l'enfermement des mineurs étrangers
00:31:07 en centre de rétention administrative.
00:31:10 Le RN voulait faire sortir un lapin de son chapeau, il l'a mangé.
00:31:15 Le chapeau, pas le lapin.
00:31:17 Enfin, à la demande du président de la République,
00:31:20 nous avons mentalement retranché les voix des députés du RN
00:31:25 pour nous assurer que même sans eux, nous disposions d'une majorité claire au Parlement.
00:31:29 C'est le cas.
00:31:31 Deuxièmement, ce texte n'a rien à voir avec la préférence nationale.
00:31:35 J'entends et je lis que conditionner certaines prestations sociales
00:31:39 à des délais de présence sur notre sol
00:31:42 serait une entorse au principe d'universalité
00:31:45 qui traduirait une forme de bascule dans une pensée de préférence nationale.
00:31:49 C'est faux, puisque c'est déjà le cas pour des prestations sociales
00:31:53 telles que le RMI, c'était Michel Rocard qui en avait décidé ainsi,
00:31:56 puis le RSA encore aujourd'hui,
00:31:58 mais également pour la prime d'activité votée sous Hollande.
00:32:01 J'en sais quelque chose, puisque j'ai voté, sous la mandature de François Hollande,
00:32:05 la création de cette prime d'activité qui n'est accessible que pour les étrangers
00:32:09 dès lors qu'ils ont 5 ans de résidence sur le sol.
00:32:12 Et à l'époque, je n'ai pas entendu de cri d'orfraie ou de contestation.
00:32:16 Vous dire cela n'empêche pas évidemment de reconnaître
00:32:19 que ce choix, aujourd'hui, ce n'est pas le nôtre.
00:32:23 Cela n'empêche pas de reconnaître qu'il y a dans cette loi des choses que nous n'aimons pas,
00:32:29 qu'une partie de la population française n'aime pas, que je n'aime pas,
00:32:33 mais qui ne nous déshonore pas.
00:32:35 Et que pour certaines de ces mesures, notamment celles qui sont contre-intuitives,
00:32:40 parce qu'elles auraient plutôt tendance à gêner l'accès au travail pour les étrangers,
00:32:43 pour certaines de ces mesures, nous réinterrogerons celles-ci dans un avenir proche.
00:32:47 Troisièmement, ce texte est utile et efficace.
00:32:50 C'était son objectif initial.
00:32:53 Tous, nous déplorons en permanence le sentiment d'impuissance que nous pouvons ressentir
00:32:56 face à la complexité de certaines règles, de certaines procédures,
00:32:59 qui voient des étrangers multiplier les recours, jusqu'à une vingtaine parfois de recours,
00:33:04 ou parfois ces règles et ces normes qui nous empêchent d'expulser des personnes potentiellement dangereuses.
00:33:09 Et l'histoire récente française l'a hélas encore une fois montré.
00:33:13 Et bien cette loi, elle met un terme à cela.
00:33:16 Et en cela, c'est une loi qui protège les Français.
00:33:19 Enfin, ce texte, il comporte des mesures de justice.
00:33:22 J'ai cité l'interdiction d'enfermement des mineurs dans les centres de rétention administratives.
00:33:26 J'ai cité les cours de français, l'adhésion aux valeurs de la République.
00:33:30 Je parlerai évidemment aussi de cette possibilité nouvelle de pouvoir régulariser
00:33:34 des travailleurs étrangers, irréguliers, qui exercent leur mission dans des métiers en tension,
00:33:39 dans des endroits où on a besoin d'eux, et ce sans avoir davantage besoin
00:33:44 que leurs employeurs soient d'accord.
00:33:46 Et c'est une mesure extrêmement forte.
00:33:49 En conclusion, je dirais que cette loi Immigration-Intégration, elle est désormais derrière nous.
00:33:54 Et à ce stade, je voudrais avoir un message pour les étrangers qui sont en France,
00:33:59 qu'ils soient étudiants, salariés, réfugiés des quatre coins du globe, de toutes origines.
00:34:05 Vous dire que les outrances des uns et des autres ces dernières semaines, ces derniers mois,
00:34:09 ont pu vous laisser croire que vous n'étiez plus les bienvenus.
00:34:12 Ce n'est pas le cas.
00:34:14 Nous savons, les Français savent, ce que nous vous devons.
00:34:17 Nous savons ce que vous apportez à notre pays, hier, aujourd'hui, demain.
00:34:22 Nous savons vous le dire d'ailleurs, quand c'est évident.
00:34:24 Je repense à la crise Covid et à ces travailleurs de la première ligne,
00:34:27 dont beaucoup sont étrangers ou d'origine étrangère.
00:34:30 Je voudrais vous dire que cette loi, c'est aussi la vôtre.
00:34:34 Parce que mettre un cadre clair, c'est quitter les rivages des préjugés,
00:34:38 et c'est faire taire les peurs.
00:34:40 Parce que définir votre place dans la société, c'est aussi vous dire
00:34:44 que vous y avez votre place, dans la société française.
00:34:47 J'en viens maintenant, et sans transition, au compte-rendu du Conseil des ministres de ce jour,
00:34:55 qui va être assez bref, pour vous dire que la ministre de la Transition énergétique
00:34:59 a présenté deux projets de loi.
00:35:01 Le premier organise la gouvernance de la sûreté nucléaire et de la radioprotection,
00:35:04 afin de répondre au défi de la relance de la filière nucléaire.
00:35:07 Le second modifie la loi organique relative à l'application de l'article 13 de la Constitution.
00:35:11 En gros, ce sont deux textes qui permettent concrètement de réunir,
00:35:14 au sein d'une seule autorité administrative.
00:35:16 Crise de parole d'Olivier Véran, au lendemain de l'adoption du texte sur l'immigration,
00:35:20 le partenariat du gouvernement, qui évoque une bataille de récits,
00:35:24 une bataille de narratifs, qui affirme que ce texte n'est pas celui du Rassemblement national,
00:35:28 qui dénonce même un recel politique de la part du RN,
00:35:32 qui affirme que ce n'est pas la préférence nationale.
00:35:35 Il y a des choses que nous n'aimons pas à Tilly et que les Français n'aiment pas.
00:35:40 Des points que nous allons interroger, ça nous a interrogé nous-mêmes sur le plateau.
00:35:45 Et puis une forme d'acte de contrition sur les étrangers,
00:35:49 une prise de parole assez déconcertante sur l'acte de contrition à Gauthier.
00:35:54 Exactement, je note deux points.
00:35:56 Effectivement, cette espèce d'appel d'air dans le verbe qu'il formule à la fin,
00:36:01 "vous êtes les bienvenus en France, ce texte n'est pas contre vous",
00:36:06 dit-il aux étrangers qui l'écoutent.
00:36:10 C'est vrai que c'est étonnant, cette espèce d'acte de contrition.
00:36:13 Il est quasiment à deux doigts de s'excuser de cette loi qui a été votée hier à l'Assemblée nationale,
00:36:18 avec des mesures que nous n'aimons pas, que je n'aime pas, que les Français n'aiment pas.
00:36:23 Non mais c'est très grave.
00:36:24 A-t-il vu le sondage dans le journal du dimanche, le week-end dernier,
00:36:29 où il est très clair que les Français veulent des mesures encore plus fermes
00:36:33 que celles qui sont dans le texte qui a été voté hier ?
00:36:37 Puisque je rappelle que les Français sont pour que le droit français prime sur le droit européen,
00:36:41 ne serait-ce que cet exemple-là.
00:36:43 Et effectivement, Sonia, vous le disiez juste après cette intervention d'Olivier Véran,
00:36:47 il dit que les mesures qu'il n'aime pas, il pourrait revenir dessus ultérieurement.
00:36:51 Ça veut dire quoi ? On va les supprimer avec la nuppes ensuite ?
00:36:54 Vous avez évoqué à l'instant la possibilité de réinterroger certaines mesures du projet de loi immigration plus tard.
00:36:59 Concrètement, lesquelles ? Et qu'est-ce que ça veut dire ?
00:37:02 Ça veut dire, est-ce que par exemple, pour les mesures les plus controversées comme les APL,
00:37:06 est-ce que vous mettez une clause de revoyure ?
00:37:08 Quel sera le process pour éventuellement réinterroger certaines mesures ? Merci.
00:37:13 D'abord, je vous confirme la démission du ministre chargé de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau,
00:37:18 qui a présenté sa démission à la Première ministre et au Président de la République,
00:37:21 et qui était absent ce matin en Conseil des ministres.
00:37:25 Aurélien Rousseau sera remplacé par Agnès Firmin-Lebaudot,
00:37:29 actuellement ministre déléguée aux Professions de Santé, qui assurera l'intérim.
00:37:33 Sur la deuxième question que vous m'avez posée, pardonnez-moi, la loi est adoptée.
00:37:41 La loi va être traduite devant le Conseil constitutionnel,
00:37:45 avec les sages qui vont devoir déterminer si la loi est conforme.
00:37:49 Je vous le disais, tout ou partie de la loi est conforme à la Constitution.
00:37:53 Évidemment, il ne me revient pas de commenter, ni en amont, ni pendant,
00:37:57 ni en aval d'ailleurs, lorsque les sages auront rendu leur jugement,
00:38:01 puisqu'ils sont indépendants et que nous les respectons.
00:38:04 Nous verrons qu'elle sera la mouture du texte tel que promulgué par le Président de la République,
00:38:08 à l'issue de cette saisine du Conseil constitutionnel,
00:38:11 qui là, je le répète, lui-même décidé et réalisé.
00:38:15 Ensuite, nous regarderons à l'usage s'il y a des choses qui,
00:38:19 dans cette loi Immigration et intégration, sont de nature, par exemple,
00:38:23 je le disais, à gêner l'accès au travail pour des personnes étrangères.
00:38:27 Il y a un certain nombre de questions qui sont soulevées par des dispositions
00:38:30 qui ont été adoptées dans la loi hier.
00:38:32 Et donc, il est normal de pouvoir se poser la question.
00:38:34 Mais nous le ferons pour cette loi, comme nous le faisons pour l'ensemble des textes
00:38:37 que nous sommes amenés à adopter au cours de l'égislature.
00:38:40 Bonjour, Monsieur le ministre. Léopold de Naubert pour BFM TV.
00:38:43 Je vais reprendre vos propos. Vous avez dit, il est temps de passer à autre chose.
00:38:46 Également, propos martelés sur France Inter par la Première ministre ce matin.
00:38:50 Mais comment passer à autre chose dans cette situation ?
00:38:53 Avec, on l'a appris hier soir, plusieurs ministres de l'aile gauche
00:38:56 qui se réunissent pour discuter entre eux, parce qu'il convienne entre eux
00:39:01 que le texte qui a été voté est trop à droite.
00:39:04 Comment avancer avec également une majorité des députés de gauche,
00:39:09 de l'aile gauche, de la majorité qui ont voté contre ?
00:39:13 On parle d'un quart de ces députés de Renaissance Total.
00:39:17 Première question donc sur ces ministres "frondeurs" hier,
00:39:22 et puis ensuite les députés de la majorité, dont Sacha Houllier,
00:39:25 symbole de l'aile gauche, qui a voté contre.
00:39:27 D'abord, je ne sais pas ce que c'est qu'un ministre frondeur, pardonnez-moi.
00:39:30 C'est un ministre qui se réunit avec des collègues en parallèle d'une réunion à l'Elysée.
00:39:33 Que des ministres, que des membres d'un gouvernement qui sont,
00:39:37 qui font de la politique, aient des questions, des interrogations,
00:39:40 qu'ils puissent discuter ou entre eux, ou relayer leurs interrogations à la Première ministre,
00:39:45 ça me paraît plutôt être de bonne politique.
00:39:47 Je vous dis juste que s'il y a aujourd'hui une démission que je vous confirme,
00:39:50 celle du ministre en charge de la Santé et de la Prévention,
00:39:52 l'ensemble des ministres qui ont pu être cités par des offres de presse hier
00:39:56 étaient présents ce matin autour de la table du Conseil des ministres.
00:40:00 Donc c'est dans l'association normale.
00:40:01 Il n'y a pas de mouvement de fronde ministériel, je le conteste.
00:40:04 Je vous le dis, je le conteste.
00:40:05 Le Président aussi.
00:40:06 Je le conteste.
00:40:07 Vous me posez la question, vous me poserez la question au Président,
00:40:09 je vous le dis comme porte-parole du gouvernement, je le conteste.
00:40:11 Bien, ensuite, de fait, oui, il y a eu des voix manquantes dans la majorité hier.
00:40:15 Il y a sans doute eu plus de voix manquantes dans la majorité
00:40:19 du fait que le RN avait annoncé qu'il allait voter le texte.
00:40:22 D'accord ?
00:40:23 Et ce, bien que le Président de la République ait décidé que nous ferions cet exercice,
00:40:26 pas inédit, ça avait été fait par Vendès France en 1954,
00:40:29 qui consiste à retrancher mentalement les voix de l'extrême droite,
00:40:32 pour se dire qu'on n'a pas besoin d'eux pour faire adopter cette loi.
00:40:35 Et ça, ça me paraît, vous connaissez ma position là-dessus,
00:40:37 une très bonne hygiène démocratique.
00:40:40 Si le texte qui avait été présenté au vote hier avait été le texte initial du gouvernement,
00:40:47 je peux vous le dire, pour avoir discuté avec, comme beaucoup de mes collègues,
00:40:51 avec beaucoup de parlementaires, y compris, je ne sais pas ce que c'est que l'aile gauche,
00:40:54 moi je ne crois qu'au dépassement, y compris aux députés,
00:40:57 ancrés dans le dépassement, ancrés dans le dépassement,
00:41:00 je fais partie de ces parlementaires qui sont ancrés dans le dépassement,
00:41:04 c'est l'ADN de notre mouvement politique,
00:41:06 d'être capable de se mettre autour d'une table, d'acter des désaccords avec des collègues,
00:41:09 mais de trouver un socle commun pour avancer.
00:41:11 Bien, on est tous dans cette logique du dépassement, puisqu'on fait tous partie de la majorité.
00:41:15 Et bien, il n'y avait pas une voix qui aurait manqué au projet de loi gouvernemental initial.
00:41:19 Pas une voix n'aurait manqué.
00:41:20 Donc vous voyez qu'il y a des députés qui ont décidé de voter ce texte,
00:41:24 parce qu'ils ont eu conscience que la nécessité d'identifier un compromis
00:41:30 et de passer à autre chose était plus forte que le reste,
00:41:32 et des députés qui ont décidé autrement, et je respecte cela, et nous respectons cela.
00:41:36 On est en démocratie, les parlementaires sont libres,
00:41:38 contrairement à ce que parfois j'entends comme procès qui est intenté.
00:41:42 Donc ne nous trompons pas, les parlementaires de la majorité
00:41:45 auraient été unanimes pour voter le texte gouvernemental,
00:41:48 mais le texte tel qu'issu du compromis n'a pas fait le plein de voix,
00:41:51 mais néanmoins, il recueille une très large majorité des voix de la majorité.
00:41:54 Donc il n'y a pas de sujet politique de moyen ou de long terme.
00:41:59 – Mais donc juste sur la fin de ma question, comment avancer maintenant avec ces votes ?
00:42:03 – Il va y avoir des textes importants, y compris des textes qui parleront
00:42:07 aux parlementaires ou aux politiques qui ont parfois le cœur qui bat
00:42:12 peut-être un peu à gauche du dépassement.
00:42:14 Je pense aux textes sur la fin de vie,
00:42:16 je pense à la constitutionnalisation de la liberté d'avorter,
00:42:19 je pense à la loi sur le grand âge,
00:42:22 je pense aussi aux réformes que nous allons pousser
00:42:25 pour encore favoriser l'accès à l'emploi, à la formation professionnelle.
00:42:28 Donc encore une fois, depuis un an et demi que nous sommes en majorité relative,
00:42:32 rendez-vous compte quand même les textes dans lesquels nous nous sommes lancés.
00:42:36 On aurait pu imaginer qu'un gouvernement qui dispose d'une majorité relative au Parlement
00:42:40 essaye d'éviter les écueils des sujets et des thèmes les plus difficiles.
00:42:46 Or, en un an, chômage, retraite, immigration, écologie,
00:42:52 des lois pluriannuelles sur l'armée, sur la police, sur la justice,
00:42:56 c'est-à-dire que tous les textes, et je le dis fois de parlementaire
00:42:59 qui a 12 ans d'expérience et de recul aujourd'hui,
00:43:01 qui sont les textes qui sont les plus à même normalement de diviser.
00:43:05 Et ces textes-là, nous avons tous pu les faire adopter
00:43:08 par le Parlement en majorité relative.
00:43:10 C'est-à-dire que la commande passée par les Français
00:43:13 de mettre de côté nos divisions et d'aller chercher des accords
00:43:16 avec la gauche, avec la droite, cette commande, nous la remplissons.
00:43:19 Et nous continuerons de le faire.
00:43:21 Bonjour, Monsieur le ministre, Jaffe-Sul-CNN.
00:43:27 Vu le contexte international actuel, le monde a besoin d'un gouvernement français stable.
00:43:34 Mais on a déjà vu comment un débat sur l'immigration a fait tomber le gouvernement aux Pays-Bas.
00:43:41 Est-ce qu'on doit s'inquiéter que ça va aussi acclairer en France ?
00:43:44 Pas de fonde ministérielle, affirme Olivier Véran, en affirmant qu'il faut passer à autre chose.
00:43:50 D'abord le décryptage à notre journaliste politique, Gauthier Lemaître.
00:43:53 C'est incroyable parce que c'est "la maison brûle, mais je vous demande de regarder ailleurs".
00:43:56 Est-ce qu'on pourrait le résumer ainsi ?
00:43:58 Oui, exactement. Pour eux, la maison ne brûle même pas.
00:44:00 Vous savez, ils ont chaud, ils se brûlent, mais pour eux, il ne se passe rien.
00:44:03 Et donc ça donne vraiment le ton de ce que va être l'intervention du président de la République
00:44:07 sur le service public ce soir.
00:44:09 C'est toujours pareil. Minimiser, toujours minimiser, encore minimiser.
00:44:13 Je vous rappelle ce qu'il avait déjà fait après le 49.3 sur la réforme des retraites.
00:44:17 On avait beaucoup parlé du possible départ d'Elisabeth Borne.
00:44:21 Elle est restée, on avait beaucoup parlé d'un remaniement d'ampleur.
00:44:24 Il a été à minima des semaines après.
00:44:26 Il refait exactement la même chose.
00:44:28 La semaine dernière, Gérald Darmanin lui propose sa démission.
00:44:31 Il la refuse parce que s'il l'accepte, il acte la crise politique dans laquelle il est.
00:44:35 Donc là, on avait bien anticipé.
00:44:37 Ils vont dire, regardez, on fait passer des textes.
00:44:40 Soit avec des alliances de circonstances texte par texte, soit avec des 49.3.
00:44:44 Donc on a fait passer le budget, ça a commencé.
00:44:46 On l'a fait sur les retraites, on l'a fait sur la justice avec Eric Dupond-Moretti.
00:44:50 Et là, on vient de le faire sur l'immigration.
00:44:51 On nous avait dit qu'on n'y arriverait pas sur l'immigration.
00:44:53 Eh bien, nous y sommes arrivés.
00:44:54 Je peux vous faire les éléments de langage du président de la République.
00:44:56 On les connaît par cœur.
00:44:59 Ça sera exactement...
00:45:01 Vous êtes bons, on porte parole.
00:45:03 On a déjà pris un ici, nous n'en prendrons pas de tout.
00:45:05 Vous vous rendez compte là, il y a quand même quelque chose qui me saute aux yeux et aux oreilles.
00:45:09 C'est qu'il vient de donner des gâches lui-même, directement.
00:45:12 Alors il dit à ceux dont le cœur bat à gauche, c'est-à-dire restez, restez s'il vous plaît.
00:45:16 Vous allez avoir un texte sur la fin de vie.
00:45:18 Alors c'est assumé.
00:45:19 On en est là aujourd'hui.
00:45:20 C'est-à-dire on peut le lire en off en disant il va y avoir du cabotage, comment faire.
00:45:23 On va envoyer des signaux à droite, puis après on va envoyer des signaux à gauche ou des textes.
00:45:28 Mais enfin, normalement, ça se dissout en off.
00:45:31 Là, c'est totalement assumé.
00:45:32 C'est une tentative à la fois désespérée et désespérante de continuer à faire vivre le « et » en même temps.
00:45:39 Alors que le vote d'hier, avec LR, RN et une partie du Bloc central et macronistes,
00:45:46 est un basculement dans un autre temps politique.
00:45:50 Et ça, toutes celles et ceux qui suivent cette actualité, et dans le pays,
00:45:54 et notamment sur ce texte qui a été très suivi, s'est intégré d'après moi.
00:45:59 Politiquement, la chose est aujourd'hui installée.
00:46:03 Mais l'exécutif, et lui aussi, il parle de bataille de récits, mais il est aussi dans un récit.
00:46:08 Sauf que le récit est contestable quasiment toutes les 30 secondes de l'intervention.
00:46:12 Sonia, je parlerai plus tard, si vous le permettez, de l'union des droites,
00:46:17 puisque c'était ma seconde idée tout à l'heure.
00:46:20 Vous avez le fil.
00:46:21 Je voudrais simplement dire que le discours d'Olivier Véran est le comble de ce que j'appellerais
00:46:30 le propos pour ne rien dire.
00:46:33 Ou alors, plus gravement, ça n'est pas une indifférence à l'égard du peuple français,
00:46:38 c'est plus gravement une indifférence à l'égard de la vérité.
00:46:42 Parce que, comme l'a dit Olivier, il y a derrière ces propos qui ont duré un peu longtemps,
00:46:49 il y a une sorte de volonté désespérée de démontrer que cette loi n'est pas le succès politique
00:46:59 ou parlementaire de la droite républicaine ou de l'extrême droite,
00:47:04 mais il va jusqu'à prétendre, quand on l'écoute bien, qu'en réalité c'est un texte de gauche.
00:47:11 Et c'est assez comique.
00:47:13 - On veut bien avaler un couleur, mais là c'est un beau avaler la couleur.
00:47:19 - Vous reconnaissez ma chère Sonia qu'à un moment donné, il a évoqué ce problème en citant
00:47:25 tout ce qu'il y avait de rouge et peut-être que cette propension a forcé le trait pour me faire bien comprendre.
00:47:33 - Vous seriez le seul ici.
00:47:35 - Tout de même, c'est une sacrée manipulation.
00:47:37 - Mais c'est un grand illusionniste.
00:47:40 - Il dit "regardez la préférence nationale", regardez-la bien, ce n'est pas la préférence nationale.
00:47:45 Il a quand même dit ça, il a donné deux exemples.
00:47:47 - D'habitude ça me fait rire, mais c'est marrant.
00:47:51 Je dois dire que ce discours où il dit des Français, en gros, c'est pas seulement vous,
00:47:57 Philippe l'a dit, mais il a avoué sa détestation du peuple français.
00:48:02 - On y va, encore une question sur le gouvernement.
00:48:05 - J'ai beaucoup d'estime, beaucoup d'amitié pour lui, je lui transmets d'ailleurs amitié et estime.
00:48:10 Je remercie pour ce qu'il aura mis en place et poursuivi en tant que ministre chargé de la prévention et de la santé.
00:48:16 Il a fait un choix, le choix de démissionner n'est pas un choix facile.
00:48:19 Peut-être que les chemins sont tortueux qui conduisent à enteriner l'idée de sa propre démission.
00:48:26 Et donc, la vérité de 8h30 n'était sans doute pas celle de 12h30, pardonnez-moi pour cela.
00:48:31 C'est la faute à personne, si je puis dire.
00:48:35 - Bonjour, Romain Cluzel pour RMC. Je reviens aussi sur l'interview d'Elisabeth Bande ce matin.
00:48:39 Elle explique que cette loi immigration est, je cite, "conforme à nos valeurs",
00:48:42 mais elle dit en même temps que certains articles de ce texte sont contraires à la Constitution.
00:48:46 Est-ce que vous dites aussi que certaines mesures ne conviennent pas ?
00:48:49 Comment vous expliquez cette contradiction ?
00:48:51 Est-ce qu'on peut être à la fois conforme aux valeurs et contraire à la Constitution sur certains articles ?
00:48:56 - Alors, en théorie, oui, on peut faire un débat.
00:48:58 Oui, on peut être contraire à la Constitution et conforme à des valeurs.
00:49:01 Il y a plein de choses qui ne seraient pas constitutionnelles, mais qui n'iraient pas contrer les valeurs.
00:49:06 Vous voyez ce que je veux dire. C'est deux choses qui sont différentes.
00:49:08 Cela dit, vous posez deux questions.
00:49:10 Un, est-ce qu'il y a des choses qui sont contraires à la Constitution ?
00:49:12 Seuls les sages du Conseil constitutionnel sont fondés à le dire.
00:49:15 C'est pour ça qu'on les saisit et ils nous le diront.
00:49:17 Ensuite, sur la question des valeurs, je vous ai répondu tout à l'heure dans notre préambule,
00:49:21 en disant qu'il y a des choses dans ce texte de loi que nous n'aurions pas mises.
00:49:26 Des choses que nous n'aimons pas, que les Français n'aiment pas.
00:49:28 La question, c'est est-ce que cela nous déshonore ou pas ?
00:49:30 La réponse, elle est non. Et j'ai expliqué pourquoi.
00:49:32 Je vous dis, c'est intéressant parce que nous, on a un peu la tête dans le guidon de ce texte.
00:49:36 On le regarde, on le lit, on le connaît, chaque ligne, chaque mot qui est discuté, etc.
00:49:40 Donc, on voit ses implications, on voit les conséquences.
00:49:42 On est capable de mesurer, d'envisager en vie réelle quels sont les impacts sur les personnes
00:49:46 pour faire en sorte que le texte améliore la vie des gens et qu'il ne l'abime pas.
00:49:50 Et à côté de ça, quand on allume la télé, ce n'est pas de votre faute,
00:49:53 c'est le fait du politique aussi qu'aujourd'hui, chacun raconte les choses à sa sauce.
00:49:57 On a le sentiment qu'on a créé un mécanisme nouveau qui fait que des étrangers
00:50:00 seraient privés de prestations sociales pendant 5 ans.
00:50:02 Alors que je vous le redis, factuellement, c'est faux.
00:50:04 Et que vous cherchez les minutes des débats en 88, quand Michel Rocart crée le RMI,
00:50:10 personne ne lui fait querelle de ça.
00:50:12 Et aujourd'hui, vous avez sur les mêmes lignes de production, dans la même entreprise,
00:50:17 deux salariés qui font le même travail, il y en a un qui a la prime d'activité
00:50:20 parce qu'il est étranger depuis 6 ans sur le territoire,
00:50:23 et un qui ne l'a pas encore parce que ça ne fait que 4 ans qu'il est là.
00:50:25 Et ça, ça existe depuis 8 ans, c'était sous Hollande.
00:50:28 Donc s'il y a des choses qu'il faut ajuster, qu'on trouve anormales,
00:50:31 le politique est là aussi pour le corriger.
00:50:33 Ce n'est pas le sens que souhaitait donner la droite à ce texte de loi.
00:50:37 C'est en ce sens-là qu'on peut dire qu'il y a des choses qui sont à discuter.
00:50:40 Mais il n'y a rien qui est cassé, l'universalité des prestations sociales,
00:50:45 et il n'y a rien qui relève de la préférence nationale.
00:50:47 Et je vous le dis, la volonté, l'événéité malsaine de l'extrême droite,
00:50:51 ce recel intellectuel auquel ils se livrent là pour crier victoire,
00:50:54 en réalité, cherche plutôt à masquer le fait qu'eux-mêmes se sont reniés.
00:50:58 Rendez-vous compte que l'extrême droite française, je le redis,
00:51:01 vient de voter pour qu'on puisse régulariser des milliers de travailleurs sans papier.
00:51:04 Je ne crois pas qu'ils échangeraient ni là-dessus, ni sur le reste.
00:51:07 Mais je pense qu'ils ont voulu faire un coup politique
00:51:09 et qu'ils se prennent un peu la porte au nez aujourd'hui.
00:51:12 -Bonjour, Jean-Baptiste Daulas pour Libération.
00:51:14 Qu'est-ce que le président de la République a dit ce matin
00:51:16 au Conseil des ministres sur les doutes qui ont pu s'exprimer parmi ses ministres ?
00:51:20 Et deuxième question, est-ce que les ajustements que vous avez évoqués tout à l'heure
00:51:25 sont aussi un moyen de répondre aux doutes qu'ont pu exprimer sur leur périmètre
00:51:29 les ministres de l'Enseignement ou du Logement,
00:51:32 et donc de les convaincre de rester ?
00:51:34 L'idée qu'il y a un délai pendant lequel on peut les...
00:51:36 -Pardon, il n'y a pas à convaincre un ministre.
00:51:39 Il est honoré par la mission qui lui est confiée
00:51:41 par le président de la République et par la Première ministre.
00:51:43 Il sert son pays comme ministre.
00:51:45 Il a d'autres moyens de servir son pays s'il souhaite ne plus être ministre.
00:51:48 Mais il n'y a pas de marchandage.
00:51:50 Ça ne fonctionne pas comme ça, et je vous le dis pour vivre de l'intérieur depuis bientôt 4 ans.
00:51:54 Ça ne fonctionne pas comme ça.
00:51:55 Ensuite, c'est indépendamment que le président de la République,
00:51:58 vous connaissez son attachement et vous connaissez notre ADN politique,
00:52:01 favoriser l'accès au travail et à l'emploi.
00:52:03 Il nous semble que pour certaines situations,
00:52:05 notamment pour des femmes en situation étrangère
00:52:08 qui n'auraient plus les allocations familiales,
00:52:10 donc qui ne pourraient plus faire garder leur enfant,
00:52:12 donc elles seraient dans l'incapacité de chercher un travail,
00:52:14 ce qui est assez antinomique de ce que nous cherchons à faire.
00:52:16 Donc c'est le sens de la réflexion que nous conduirons.
00:52:18 Mais il ne s'agit pas non plus, et il ne me reviendrait pas,
00:52:20 ce ne serait pas démocratique de ma part,
00:52:22 de vous dire que sitôt voté, un texte aurait vocation
00:52:24 à être jeté aux gémonies et revisité.
00:52:26 Je vous dis que nous le ferons avec ce texte,
00:52:28 comme nous le faisons avec chaque texte,
00:52:30 lorsque c'est nécessaire, des ajustements, des corrections, en vie réelle.
00:52:34 -Si être ministre est un honneur,
00:52:36 ceux qui ont des problèmes de valeur sont invités à partir ?
00:52:38 -Mais personne n'est invité. Encore une fois, chacun est libre.
00:52:42 -Et sur les propos du président, qui était ma première question ?
00:52:45 -Je me souviens...
00:52:46 -Est-ce que vous avez réprimandé le président au Conseil des ministres
00:52:48 sur les doutes ?
00:52:49 -De manière générale, il n'a pas parlé des doutes de ses ministres.
00:52:52 Ce n'est pas tellement comme ça que ça marche.
00:52:55 Je vous dis, on écrit beaucoup de choses sur les doutes des ministres.
00:52:59 J'ai eu beaucoup de mes collègues au téléphone.
00:53:01 Il peut y avoir des questions, il peut y avoir des interrogations.
00:53:04 La logique d'un compromis, ce n'est pas une logique
00:53:07 auxquelles les politiques sont habitués,
00:53:10 parce qu'en général, c'est binaire.
00:53:11 Vous avez la majorité ou vous ne l'avez pas.
00:53:13 Il arrive que quand vous avez la majorité,
00:53:15 il y ait dans votre propre rang des gens qui ne sont pas d'accord.
00:53:18 Dans ce cas-là, il faut discuter.
00:53:20 Mais depuis un an et demi, on connaît quelque chose
00:53:21 de radicalement nouveau.
00:53:22 On n'a pas la majorité absolue.
00:53:24 Donc systématiquement, on doit mettre de l'eau dans notre vin
00:53:27 ou d'autres métaphores que vous voudrez,
00:53:30 mais vous aurez compris le concept.
00:53:31 Donc ça veut dire que chacun doit faire des efforts de son côté.
00:53:35 - Bonjour, M. le ministre.
00:53:36 Une petite question mathématique.
00:53:38 Si l'ORN avait voté contre le projet de loi hier,
00:53:41 le texte ne serait pas passé.
00:53:43 Une question à vous, à titre personnel.
00:53:46 Comment est-ce que vous percevez le fait
00:53:48 qu'un texte sur l'immigration soit voté
00:53:50 du fait de la non-opposition du Rassemblement national ?
00:53:55 - Non, parce que pour avoir été en lien moi-même
00:53:58 avec beaucoup de députés de l'aile sociale de la majorité,
00:54:01 vous l'imaginez, en fait, il y a eu un basculement
00:54:04 d'un certain nombre de voix de la majorité
00:54:06 du pour en abstention et de l'abstention en contre
00:54:08 parce que l'ORN avait décidé de voter.
00:54:10 Et donc l'argument, je le retourne,
00:54:12 si l'ORN n'avait pas annoncé qu'il votait le texte de loi,
00:54:15 il n'aurait pas manqué 30 voix dans la majorité ou 35 voix.
00:54:18 Il en aurait manqué peut-être 15, 16.
00:54:20 Et donc, en fait, la majorité absolue, elle était là.
00:54:23 Donc, en fait, la décision que nous avons prise,
00:54:26 c'était de retrancher mentalement les voix,
00:54:28 mais du coup, il faut les retrancher, pardon,
00:54:30 mais en même temps, il y a des stagiaires de 3e.
00:54:33 Donc, j'en profite, vous retranchez les voix du RN,
00:54:36 du numérateur et du dénominateur.
00:54:38 Et donc, vous vous retrouvez de toute façon
00:54:40 en situation de majorité absolue.
00:54:41 C'est-à-dire qu'on considère qu'ils n'ont pas participé à ce vote.
00:54:43 - Donc, seuls vous, les députés...
00:54:45 - Et s'ils n'avaient pas participé à ce vote, on avait une majorité.
00:54:47 Et s'ils avaient décidé de voter contre, on avait une majorité
00:54:49 puisqu'il y a eu beaucoup de voix de la majorité,
00:54:51 de notre majorité en plus, qui se seraient reportées sur le texte.
00:54:54 - Donc, seuls vous, les députés de la majorité
00:54:56 qui se sont opposés au texte,
00:54:57 ne se sont pas opposés pour des raisons de fond
00:54:58 sur le contenu du texte.
00:54:59 - Mais aussi, je vous ai dit qu'il y aurait eu quand même
00:55:01 un certain nombre de députés qui n'auraient pas voté le texte,
00:55:03 même si le RN ne l'avait pas voté.
00:55:04 Mais je vous dis aussi, je vous le garantis,
00:55:06 et croyez-moi, je sais de quoi je parle,
00:55:08 qu'il y a un certain nombre de députés
00:55:10 qui ont décidé de changer leur vote
00:55:12 parce que le Rassemblement national votait ce texte.
00:55:14 - Merci à vous.
00:55:16 - Eh bien, on a fini ? Au revoir.
00:55:19 - Bonjour.
00:55:21 Myriam Laribi, journaliste indépendante.
00:55:23 Question d'actualité internationale.
00:55:25 Monsieur le ministre, à Gaza, c'est l'horreur absolue.
00:55:27 C'est ce que a rapporté la journaliste de CNN
00:55:30 qui a pu rentrer à Gaza,
00:55:31 ainsi que des dizaines de journalistes palestiniens
00:55:33 qui pensent qu'on peut passer...
00:55:35 Alors, il y a des sujets très importants.
00:55:37 Là, on entend la question de la journaliste internationale.
00:55:39 Je voudrais quand même qu'on s'arrête sur un point
00:55:41 parce que là, il n'y a pas de front de ministériel
00:55:43 et il évacue le cas du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau,
00:55:46 vraiment comme plus qu'une lettre à la poste.
00:55:48 - En plus, il dit qu'Aurélien Rousseau a changé d'avis
00:55:51 dans la matinée, alors qu'il a envoyé, dès hier,
00:55:54 une dépêche à l'agence France Presse
00:55:56 pour dire qu'il avait présenté sa démission à la Première ministre.
00:55:59 Donc, on comprend bien que, certes, peut-être,
00:56:01 Elisabeth Borne a tenté de le convaincre
00:56:03 et c'est pour ça que, ce matin, elle dit
00:56:05 qu'il n'a pas envoyé sa démission au président de la République.
00:56:07 Mais enfin, Aurélien Rousseau, il veut démissionner
00:56:09 dès le moment où le vote est passé à l'Assemblée nationale.
00:56:13 Donc, essayez de faire croire que...
00:56:15 - Même celui-là, qui avait l'approbation de tout le monde,
00:56:18 disons 70 % de la population,
00:56:20 non seulement, ils la font passer dans ces conditions,
00:56:22 mais après, ils la renient.
00:56:24 Ils viennent de renier la loi qu'ils ont fait adopter.
00:56:27 Mais on est chez le journal.
00:56:29 - On est à 30 secondes pile de 13 heures.
00:56:32 Gauthier, il y a aussi l'essai du Conseil constitutionnel.
00:56:35 Donc, ça, on va voir aussi ce que ça va donner.
00:56:37 - Bien sûr. Saisi directement par Emmanuel Macron.
00:56:41 Je me souviens que... - Mercredi.
00:56:42 - Voilà. C'était déjà le cas sur la réforme des retraites.
00:56:45 Ils avaient retoqué l'index senior, le CDI senior,
00:56:48 ce qui permettait d'améliorer l'emploi des seniors.
00:56:51 C'est ce qu'on appelle un cavalier.
00:56:52 C'est-à-dire que c'est un point précis dans un texte de loi
00:56:55 qui n'est pas conforme avec le véhicule législatif,
00:56:57 avec le texte de loi.
00:56:58 Il y a des textes de loi bien précis.
00:57:00 On ne peut pas mettre n'importe quoi dans n'importe quel texte de loi.
00:57:02 Donc, il va peut-être se passer effectivement la même chose
00:57:04 sur tel ou tel point.
00:57:05 Mais sur la préférence nationale, quoi,
00:57:08 comme le dit Olivier Véran,
00:57:09 vu que c'est une rupture d'égalité devant la loi,
00:57:11 ça pourrait être retoqué pour cela
00:57:13 par l'essai du Conseil constitutionnel.
00:57:15 Mais ce n'est pas la seule chose.
00:57:16 Les quotas d'immigration votés par le Parlement.
00:57:18 Il y a un débat. Est-ce vraiment le rôle du Parlement ?
00:57:21 Il y a des choses comme ça qui pourraient être retoquées
00:57:24 par le Conseil constitutionnel,
00:57:25 même sur la restriction du droit du sol, notamment.
00:57:27 On aura le réunion.
00:57:28 Merci Gauthier Lebrecht.
00:57:29 Merci d'avoir été avec nous.
00:57:30 Dans quelques instants, on va accueillir notre invité,
00:57:33 Alexandre Delval, géopoliticien,
00:57:35 auteur d'un livre très remarqué vers un choc global.
00:57:38 On va parler aussi du contexte.
00:57:40 Qu'est-ce qui se passe dans les autres pays européens
00:57:42 et dans quel contexte cette loi immigration arrive ?
00:57:44 Mais tout d'abord, place au journal.
00:57:46 Il est 13h. Rebonjour à vous, cher Michael.
00:57:48 Rebonjour, Sonia.
00:57:49 Bonjour à tous.
00:57:50 Après plus d'un an de discussions,
00:57:52 la nouvelle version du projet de loi immigration
00:57:54 a été adoptée hier soir dans la douleur.
00:57:57 Ce compromis a été voté par les deux chambres.
00:57:59 Olivier Véran évoque une mission périlleuse.
00:58:02 Le porte-parole du gouvernement vient tout juste
00:58:04 de s'exprimer après le Conseil des ministres.
00:58:06 Écoutez.
00:58:07 Aborder le thème de l'immigration était, nous le savions,
00:58:10 une mission périlleuse.
00:58:11 Raison pour laquelle nous avons pris le temps,
00:58:14 près d'un an en tout.
00:58:15 L'immigration soulève beaucoup de peur,
00:58:18 parfois de colère.
00:58:20 C'est le thème clivant par excellence,
00:58:23 qui charrie des vérités et des contre-vérités.
00:58:27 C'est le sujet qui doit être abordé
00:58:29 avec toute la pondération nécessaire,
00:58:32 mais qui pourtant radicalise souvent les postures.
00:58:35 Entre les no-borders d'une gauche
00:58:38 qui appelle à accueillir tout le monde sans condition
00:58:40 et l'immigration zéro de l'extrême droite,
00:58:44 il nous fallait suivre un chemin guidé
00:58:46 par quelques boussoles.
00:58:48 L'unité, l'efficacité, la justice et l'utilité.
00:58:52 Olivier Véran qui a également confirmé
00:58:55 la démission du gouvernement du ministre de la Santé,
00:58:58 Aurélien Rousseau, absent au Conseil des ministres ce matin.
00:59:01 Le porte-parole du gouvernement précise
00:59:02 qu'il est remplacé par intérim par l'actuel ministre délégué
00:59:06 chargé des Professions de Santé, Agnès Firmin-Lebaudot.
00:59:09 À Bruxelles, les points clés du futur pacte
00:59:13 asile-migration ont été adoptés ce matin.
00:59:16 Un accord qualifié d'historique
00:59:18 après plus de trois ans de discussions
00:59:20 et une nuit entière de tractations.
00:59:22 Il instaure notamment un contrôle renforcé
00:59:25 des arrivées de migrants dans l'Union européenne.
00:59:28 Et puis on termine avec les résultats
00:59:30 de ce sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD
00:59:35 avec cette question en matière d'emploi,
00:59:37 de logement, d'allocation sociale et familiale.
00:59:39 Êtes-vous favorable à la préférence nationale ?
00:59:42 71% des sondés répondent oui,
00:59:45 contre 29% de non.
00:59:48 Voilà, Sonia, pour l'actualité.
00:59:51 Donc à 13h sur CNews, je vous dis à tout à l'heure.
00:59:53 - A tout à l'heure, avec plaisir.
00:59:54 Merci, Miquel.
00:59:55 On poursuit le débat.
00:59:56 Vous allez voir qu'on va aller plus loin,
00:59:59 si je puis dire, sur les sujets de l'immigration,
01:00:01 sortir de nos frontières,
01:00:02 voir ce qui se passe à l'extérieur également.
01:00:05 Et je le remercie de sa présence.
01:00:07 Alexandre Dalvalet, bonjour.
01:00:08 - Bonjour.
01:00:09 - Merci d'être là.
01:00:10 Vous êtes géopoliticien.
01:00:11 Vous êtes l'auteur de ce livre remarqué
01:00:13 qu'on va voir à l'antenne,
01:00:15 intitulé "Vers un choc global".
01:00:17 Et c'est vrai que c'est très important
01:00:18 d'étudier ce dont on est en train de parler,
01:00:20 avec le contexte,
01:00:21 avec toutes les menaces et les défis qui nous entourent.
01:00:23 On va en parler en détail.
01:00:25 Et je voudrais tout d'abord, avec vous tous,
01:00:27 je remercie Elisabeth Lévy, Kevin Bossuet,
01:00:30 Philippe Bilger et Olivier Dartigolle qui m'accompagnent,
01:00:33 m'arrêter sur ce point pour voir concrètement
01:00:35 comment ça se passe sur le terrain.
01:00:36 Depuis tout à l'heure, nous parlons politiquement
01:00:38 du sujet de l'immigration.
01:00:40 On va se rendre à Saint-Brévin.
01:00:42 Je ne sais pas si vous vous en souvenez,
01:00:43 Saint-Brévin, il y avait eu un moment paroxystique
01:00:46 de très grande tension face à l'installation
01:00:48 d'un camp de migrants,
01:00:49 ou plus précisément d'un déménagement
01:00:51 d'un camp de migrants.
01:00:52 Alors, la réalité, vous allez la voir,
01:00:54 comment ça se passe concrètement sur place.
01:00:57 Regardez ce sujet préparé par nos équipes.
01:01:00 - Depuis le 4 décembre,
01:01:02 quelques mères seules avec enfants
01:01:04 vivent dans le nouveau cadavre de Saint-Brévin
01:01:06 en toute discrétion.
01:01:08 A terme d'ici la fin janvier,
01:01:09 les 110 places seront occupées.
01:01:11 74 sont prévues pour des familles,
01:01:14 36 pour des célibataires.
01:01:16 Du côté de l'État, on espère que le climat
01:01:18 restera apaisé, comme c'est le cas depuis début décembre.
01:01:22 - Je ne vois pas de raison de douter
01:01:25 que les choses se passent normalement.
01:01:27 Le terme apaisé, oui, on l'espère tous.
01:01:30 Après un certain nombre de poussées de fièvre,
01:01:33 donc on est revenu dans une forme de rationalité.
01:01:36 - Ces deux dernières années,
01:01:38 les manifestations pro et anti-Cada se sont succédées,
01:01:41 ces dernières souvent gonflées
01:01:43 par des partisans d'extrême droite.
01:01:45 Le 22 mars, sommum de la contestation,
01:01:47 le domicile de l'ancien maire est incendié.
01:01:50 Aujourd'hui, le collectif opposé au projet existe toujours.
01:01:54 Une de ses membres accepte de nous parler,
01:01:56 sous couvert d'anonymat.
01:01:58 - Les gens, ben non, ils n'en veulent toujours pas,
01:02:01 le projet de ce Cada, ça a été imposé en force,
01:02:03 on n'en voudra jamais.
01:02:05 Peu importe ce qui se passera, de toute façon,
01:02:07 le Cada va être surveillé
01:02:09 et on va informer les autres Brévinois et la France entière
01:02:14 de ce qui se passera ici à Saint-Brévin.
01:02:17 - La tension reste sous-jacente,
01:02:19 un climat qui impose une présence visible
01:02:21 des forces de l'ordre aux abords du nouveau Cada.
01:02:24 - Bien, ça, j'allais dire, concrètement,
01:02:27 comment se passe la répartition,
01:02:29 comme on a dit, dans les villes,
01:02:31 plutôt comme a dit Emmanuel Macron,
01:02:33 et dans les villages, je trouve que c'est important
01:02:35 d'illustrer ce dont on parle par, voilà, c'est ça, la réalité.
01:02:39 Alors, tant mieux quand ça se passe bien,
01:02:41 quand il n'y a pas tous les problèmes,
01:02:43 en tout cas, pas encore dans ce cas-là.
01:02:45 Élisabeth Lévy, c'est quand même ce qui s'est passé à Saint-Brévin,
01:02:49 il faut s'en souvenir.
01:02:50 Ça a été un moment paroxystique,
01:02:52 énorme tension, c'est un déménagement d'un camp de migrants.
01:02:55 - Oui, parce que c'est vraiment,
01:02:57 les déconceptions dont je parlais tout à l'heure
01:03:00 peuvent s'enflammer, si vous voulez,
01:03:02 et là, pour le coup, c'est des gens qui sont très réticents,
01:03:05 mais pour des raisons...
01:03:07 Je voudrais juste tendre le cou à l'idée du racisme, en fait.
01:03:09 Dire qu'on ne veut pas d'immigration,
01:03:11 ça ne veut pas dire qu'on est raciste.
01:03:13 Et j'en profite pour dire que cette préférence nationale
01:03:16 qui favoriserait un Français d'origine n'importe où
01:03:20 par rapport à un Américain n'est pas du tout raciste.
01:03:23 Donc, c'est pas du tout une question de racisme,
01:03:26 c'est aussi de sécurité culturelle.
01:03:28 Et j'ai appris quand même,
01:03:30 dans le discours d'Olivier Véran qui m'a beaucoup choqué,
01:03:32 j'ai appris une chose que je n'avais pas vue, pardon, dans la loi,
01:03:35 c'est qu'elle prévoit l'impossibilité
01:03:38 de mettre les migrants mineurs,
01:03:40 ces fameux mineurs isolés, en centre de rétention,
01:03:43 ce qui veut dire, or, beaucoup d'entre eux,
01:03:46 pour le coup, il y en a, disons, un certain nombre
01:03:49 qui sont à l'origine de faits graves, délinquants...
01:03:52 - J'entends ce que vous dites, mais que des enfants
01:03:54 sont en danger, je parle pas d'enfants.
01:03:56 - Non, non, vous savez bien que mineurs,
01:03:58 ça va jusqu'à un âge très avancé.
01:04:01 Et donc, voilà ce qui se passe à Saint-Brévent,
01:04:04 c'est que les gens veulent rester majoritaires
01:04:06 culturellement chez eux.
01:04:08 Ils le font peut-être d'une manière scandaleuse,
01:04:10 c'est pas bien, moi je... - Ah bah évidemment.
01:04:12 - Il faut le dire, non mais j'ai raison.
01:04:14 - C'est évidemment qu'il y a de la violence.
01:04:16 - Évidemment que c'est scandaleux de faire ça,
01:04:18 mais on sent, effectivement, c'est ça.
01:04:20 - Est-ce que la préférence nationale,
01:04:22 alors là on dit que c'est acté dans la loi,
01:04:25 est-ce qu'en Italie, où vous exercez,
01:04:28 où vous enseignez, justement, est-ce que c'est un mot tabou,
01:04:31 aujourd'hui, préférence? - Non, pas du tout.
01:04:33 D'ailleurs, on ne parle pas de cette expression en Italie.
01:04:35 En Italie, il est évident, il est considéré tout à fait normal
01:04:38 que le national ait des préoccupations,
01:04:41 des privilèges par rapport à un non national.
01:04:45 Ça passe comme une lettre à la poste,
01:04:47 comme le droit du sol qui n'existe pas en Italie
01:04:50 depuis 40 ans, la gauche a essayé de faire des propositions de loi
01:04:54 pour instaurer le droit du sol sur le modèle français,
01:04:57 mal leur en a pris.
01:04:59 À chaque fois qu'ils disent "faisons comme notre voisin français",
01:05:01 parce qu'il y a un complexe vis-à-vis de la France
01:05:03 par rapport à Napoléon, tout ça,
01:05:05 à chaque fois, la classe politique, les intellectuels disent
01:05:07 "mais surtout pas, regardez les coupe-gorges
01:05:10 que sont devenus certains quartiers
01:05:12 où on a plein de Français de papier,
01:05:14 qui sont devenus des Français, certes, légalement,
01:05:16 ils ont des droits, mais qui ont un cœur absolument..."
01:05:18 C'est pas tous, faut pas faire d'amalgame,
01:05:20 pas tous, mais beaucoup qui ont un cœur.
01:05:22 Moi j'ai grandi dans ces quartiers, donc on me la fera pas
01:05:24 quand on me dit "ils adorent tous la France".
01:05:26 Moi j'ai vécu dans un quartier où j'étais apprécié
01:05:28 parce que j'étais d'origine sicilienne.
01:05:30 On me disait "ah ça va, tu n'es pas un vrai Français,
01:05:32 donc toi on t'accepte".
01:05:34 Donc on me la fera pas quand on me dira
01:05:36 que tous ces gens sont devenus parfaitement français.
01:05:38 Et je leur en veux pas.
01:05:40 On leur a incité, on les a incité à ce que les islamistes
01:05:42 appellent le désaveu, à désavouer cette société mécréante,
01:05:45 on les a paranoisés, on leur a fait croire
01:05:47 que cette société est horrible, elle est faite de racistes.
01:05:49 Et Élisabeth Lévy avait raison de parler de racisme,
01:05:52 parce que c'est un mot exagéré, c'est comme l'islamophobie.
01:05:55 Critiquer une religion n'est pas du racisme,
01:05:57 être contre l'immigration incontrôlée,
01:05:59 c'est pas du racisme, la preuve.
01:06:01 En ce moment il y a un gros problème entre l'Algérie
01:06:03 et le Maroc, on peut pas dire qu'ils aient
01:06:05 un point de vue ethno-racial,
01:06:07 parce que certains me parlaient de race,
01:06:09 bizarrement ceux qui veulent bénir le mot race
01:06:11 en parlent tout le temps.
01:06:13 Et bien il y a un énorme contentieux migratoire
01:06:15 et entre l'Egypte et ses voisins,
01:06:17 à chaque fois que je vais dans des pays arabes,
01:06:19 il y a des contentieux migratoires
01:06:21 et ils ne veulent pas du voisin.
01:06:23 Les égyptiens ne veulent pas des gazahouites,
01:06:25 mais ils n'en veulent pas un seul.
01:06:27 Et donc ça n'a rien à voir avec le racisme,
01:06:29 puisque les gazahouites sont d'origine égyptienne,
01:06:31 sont très influencés par l'Egypte.
01:06:33 On voit bien que tout ça ce sont des thèmes
01:06:35 de réduction ad itlerum, de politiquement correct,
01:06:37 de terrorisme intellectuel,
01:06:39 et bravo au gramschisme et au trotskisme,
01:06:41 donc c'est le combat culturel
01:06:43 d'une certaine gauche,
01:06:45 pas toute, pas morale,
01:06:47 a réussi à donner les termes du débat
01:06:49 et a diabolisé, nazifié,
01:06:51 réduit ad itlerum,
01:06:53 fachisé des gens qui sont,
01:06:55 pour ce que vous voulez défendre, monsieur Blum.
01:06:57 N'oublions pas que Blum et que le Front Populaire,
01:06:59 à l'époque du Front Populaire,
01:07:01 moi ma famille en a été victime,
01:07:03 entre guillemets, puisqu'on était déjà
01:07:05 en train d'arriver vers la France,
01:07:07 il y avait des règles extrêmement radicales
01:07:09 pour éliminer les Italiens de Tunisie ou d'Algérie
01:07:11 lorsqu'ils étaient accusés d'être en double allégeance, etc.
01:07:13 Et c'était très bien,
01:07:15 il y avait de la préférence nationale
01:07:17 et il y avait de la déchéance de nationalité.
01:07:19 On a enlevé la nationalité à 100 000 Italiens de Tunisie
01:07:21 pendant la guerre parce qu'ils étaient accusés
01:07:23 d'être restés Italiens, donc ils étaient du côté.
01:07:25 Mais c'est très bien, moi mon grand-père disait,
01:07:27 on en a même nous-mêmes été victime,
01:07:29 on est retourné en Italie, mais la France avait raison,
01:07:31 elle défendait ses intérêts, donc le Front Populaire
01:07:33 et la France de la gauche,
01:07:35 de Jean Jaurès et de Léon Blum,
01:07:37 c'était pour la préférence nationale.
01:07:39 Il faut arrêter avec la diabolisation de ce terme.
01:07:41 D'ailleurs, moi je préfère la préférence européenne
01:07:43 puisque maintenant on est dans l'Union Européenne,
01:07:45 il y a même des droits de vote aux élections régionales,
01:07:47 enfin locales,
01:07:49 donc il peut y avoir une certaine compatibilité,
01:07:51 c'est de préférence européenne.
01:07:53 Mais voilà, il faut sortir du débat,
01:07:55 du terrorisme intellectuel.
01:07:57 - Mais comment en sortir ? C'est très important ce que vous dites
01:07:59 parce qu'hier encore, le curseur s'est encore un peu plus déplacé.
01:08:03 - Oui.
01:08:05 - Il y a eu un matin, je crois, la leader de la CGT
01:08:09 qui a donc qualifié le gouvernement,
01:08:11 quelqu'un comme Olivier Véran,
01:08:13 d'extrême droite. Là je me dis, arrêtons un instant.
01:08:15 - C'est ubuesque.
01:08:17 - En fait, on va compter dans ce pays,
01:08:19 qui n'est plus d'extrême droite ? Ils sont trois.
01:08:21 Il y a M. Mélenchon, Mme Binet et M. Ford.
01:08:23 - Il n'est pas d'extrême droite celui qui est immigrationniste,
01:08:25 qui considère que les frontières sont un instrument de torture,
01:08:29 comme les passeports et les permis de séjour.
01:08:31 Alors là, et les ONG qui donnent des kits pour désobéir,
01:08:33 vous savez que les ONG pro-migrants,
01:08:35 moi j'étais à Lampedusa à enquêter,
01:08:37 on a vu des gens qui nous disaient que,
01:08:39 en Afrique même, avant de traverser le désert et l'océan,
01:08:43 la mer, on leur donne des kits, des modes d'emploi,
01:08:47 comment gruger les lois en place,
01:08:49 comment gruger les gares de frontières,
01:08:51 comment avoir des passe-droits,
01:08:53 et même rejoindre la personne qui l'attend
01:08:55 à 1000 kilomètres dans un trafic au noir, etc.
01:08:57 Il faudrait un jour aussi que l'État
01:08:59 bannisse un certain nombre d'associations
01:09:01 on dit que les associations ne sont pas contentes,
01:09:03 les ONG ont critiqué, mais quels droits démocratiques
01:09:05 ont ces ONG ? De quels droits démocratiques,
01:09:07 de quelle légitimité ces ONG ultra-groupusculaires,
01:09:09 souvent de gens, des militants politiques,
01:09:11 de quelle légitimité ces gens sont-ils ?
01:09:13 - Et vous dénoncez, vous êtes une humain,
01:09:15 vous êtes extrême droite, vous êtes...
01:09:17 - Et un dernier exemple, un de mes amis
01:09:19 qui travaille dans les MNA, en tant que haut fonctionnaire,
01:09:21 et c'est grave, il vient d'être démis de ses fonctions,
01:09:23 c'est très rare qu'on vire quelqu'un
01:09:25 de la fonction publique, moi j'ai été fonctionnaire,
01:09:27 il faut tuer père et mère pour être viré
01:09:29 de la fonction publique, parce qu'il a révélé,
01:09:31 je ne donnerai pas les noms, ni du journaliste,
01:09:33 ni de lui, il a révélé des choses horribles
01:09:35 ou plutôt scandaleuses, des complicités
01:09:37 vis-à-vis du trafic de drogue dans les centres MNA,
01:09:39 et des complicités de juges qui ont considéré
01:09:41 mineur un type de 43 ans, dont le test osseux
01:09:43 disait qu'il avait 20 ans, et comme il y a
01:09:45 une marge d'erreur de 3 ans, ah il a 20 ans
01:09:47 selon le test osseux, allez, il a 17.
01:09:49 Voilà comment ça se passe dans les MNA,
01:09:51 avec une complicité totale de la médecine,
01:09:53 et c'est un exemple de la déception
01:09:55 de la médecine, et c'est un exemple
01:09:57 de la déception des MNA avec une complicité totale
01:09:59 de la mairie de Paris, de la PJJ,
01:10:01 et de toutes ces administrations infestées
01:10:03 par des organisations, des ONG,
01:10:05 anti-frontières, qui sont contre
01:10:07 l'ordre national, qui sont contre
01:10:09 les juges, contre les lois, c'est pas normal
01:10:11 qu'avec l'impôt des français, on finance
01:10:13 des associations qui sont pour la désobéissance civile,
01:10:15 et contre le droit régalien.
01:10:17 - Bon, votre voisin n'est pas tout à fait d'accord.
01:10:19 - Si, sur certains éléments, je pense
01:10:21 qu'il y a eu au cours des dernières années
01:10:23 une paresse intellectuelle,
01:10:25 à gauche, un réflexe pavlovien,
01:10:27 qui consistait à répondre
01:10:29 à un certain nombre de sujets
01:10:31 uniquement sur le nom Passaran,
01:10:33 et que cette stratégie a été
01:10:35 ô combien contre-productive,
01:10:37 et qu'elle n'a fait que renforcer
01:10:39 ce qu'il était censé combattre.
01:10:41 Ça, je l'ai toujours dit sur ces plateaux,
01:10:43 ça n'étonnera personne. Après,
01:10:45 si ce n'est un désaccord concernant
01:10:47 ce que vous dites comme un terrorisme
01:10:49 intellectuel, vous voyez, on a parlé
01:10:51 de Saint-Brévent. J'ai souvenir
01:10:53 du témoignage du maire de Saint-Brévent
01:10:55 sur cette antenne, qui nous disait
01:10:57 avant le déménagement du centre,
01:10:59 nous avions accueilli ce même centre
01:11:01 ailleurs en ville depuis deux ans,
01:11:03 et il n'y avait aucun problème.
01:11:05 Et il y a eu un processus politique
01:11:07 qui a fait que certains...
01:11:09 - Pourquoi ça dément le terrorisme intellectuel ?
01:11:11 - Non, ce que je veux dire, c'est que
01:11:13 Saint-Brévent a été mis sous une pression
01:11:15 folle par des groupes de gens
01:11:17 qui ne venaient pas de cette ville-là,
01:11:19 qui étaient des gens qui étaient
01:11:21 des gens qui ne venaient pas de cette ville-là,
01:11:23 et qui sont venus créer
01:11:25 un climat dans cette ville,
01:11:27 qui n'est pas positif.
01:11:29 - Je serai toujours avec vous pour le dénoncer.
01:11:31 - Et juste le dernier point...
01:11:33 - Pardonnez-moi, la maire de Romand-sur-Isère
01:11:35 a été mise sous pression par des...
01:11:37 - Vous avez raison, je suis totalement d'accord.
01:11:39 - Alors, on est en son nouveau milieu du quai ?
01:11:41 - Ça se nourrit des deux sens.
01:11:43 Et le dernier point, vous avez raison sur
01:11:45 les associations, sur l'aide
01:11:47 aux migrants,
01:11:49 aux gens qui peuvent mourir en mer,
01:11:51 mais alors que les États-nations
01:11:53 prennent véritablement en charge ces questions
01:11:55 qui relèvent d'une aide à l'humain,
01:11:57 à un être humain qui peut...
01:11:59 - Olivier, que les pays africains...
01:12:01 - Ils ne le font pas, ils sous-traitent à des associations,
01:12:03 comme en France, sur l'aide et l'urgence alimentaire,
01:12:05 on le sous-traite à des associations.
01:12:07 - Olivier, pardonnez-moi, pourquoi les dirigeants africains
01:12:09 dorment sur leurs deux oreilles,
01:12:11 quand il y a des centaines de leurs
01:12:13 hommes, femmes et enfants meurent en militarisation ?
01:12:15 - Mais on est sans moyen de pression sur eux,
01:12:17 concernant le port le plus proche,
01:12:19 on est sans moyen de pression sur eux.
01:12:21 - Pourquoi se retourner ? On dit "la France est inhumaine,
01:12:23 l'Italie est raciste,
01:12:25 l'Etat est islamophobe,
01:12:27 pourquoi les dirigeants africains...
01:12:29 - Non mais dans mon analyse, je mets les pays
01:12:31 maghrébins méditerranéens.
01:12:33 - Il y a un moyen très simple d'arrêter les morts en Méditerranée,
01:12:35 imitons ce qu'a fait l'Australie.
01:12:37 Ils ont fait une campagne il y a quelques années,
01:12:39 "Norway, il n'y aura pas de place pour vous,
01:12:41 on arrêtera les bateaux à la source,
01:12:43 on coopère avec les pays d'origine,
01:12:45 pour les sélections des demandes d'asile
01:12:47 dans les pays d'origine ou intermédiaires,
01:12:49 il n'y a plus de morts.
01:12:51 - Il risque sa vie en mer, il prendra toujours le réseau.
01:12:53 - Non, non, non, non,
01:12:55 renseignez-vous, en Australie,
01:12:57 la réduction du nombre de morts
01:12:59 est proche de zéro.
01:13:01 Il y avait des milliers de morts,
01:13:03 parce que ce qui fait les morts, ce sont les menteurs
01:13:05 qui disent à toute l'Afrique,
01:13:07 "non seulement vous avez un droit, parce que la France est méchante,
01:13:09 elle vous doit une réparation,
01:13:11 et en plus vous allez pouvoir avoir un Eldorado,
01:13:13 et on leur apprend que comme il y a le droit du sol
01:13:15 et des aides médicales d'État,
01:13:17 vous serez soigné, on crée un espoir,
01:13:19 ils se retrouvent sur les ponts.
01:13:21 - Vous pensez vraiment que la personne part en se disant "je vais toucher la M",
01:13:23 mais ça n'est pas réconnue.
01:13:25 - Les gens qui risquent leur vie sous un avion,
01:13:27 ou dans un bateau de fortune,
01:13:29 c'est qu'ils ont un énorme espoir,
01:13:31 on ne risque pas sa vie,
01:13:33 il ne faut pas mépriser les Africains,
01:13:35 comme dit le Monseigneur Sarah,
01:13:37 on leur a fait croire qu'il y avait un Eldorado,
01:13:39 les criminels sont ceux qui collaborent avec les passeurs,
01:13:41 aujourd'hui les juges de Sicile ont montré
01:13:43 que les ONG collaborent avec les passeurs,
01:13:45 et leur donnent des informations.
01:13:47 - Je ne suis pas partie de ceux qui pensent qu'on ne pourra pas arrêter
01:13:49 ces flux, et que c'est impossible, même si vous envoyez le message le plus radical.
01:13:51 - Il est faux de dire qu'on peut arrêter les flux,
01:13:53 vous croyez qu'ils vont aux Qatar ou aux Émirats,
01:13:55 tous les clandestins,
01:13:57 et ils vont là, excusez-moi d'être trivial,
01:13:59 là où la gamelle est bonne, là où il y a un assistanat,
01:14:01 Milton Friedman a toujours dit
01:14:03 que l'assistanat c'est au détriment
01:14:05 justement d'un confort de vie.
01:14:07 Si il y a un assistanat,
01:14:09 c'est absolument pas conforme
01:14:11 avec la circulation des personnes.
01:14:13 - Mais donc il faut des voies légales,
01:14:15 - Le Wherefell State est un appel,
01:14:17 est un appel criminel,
01:14:19 parce que ces gens ensuite risquent leur vie
01:14:21 pour traverser, et les passeurs
01:14:23 en plus, c'est ça qui est génial,
01:14:25 les passeurs mafieux s'enrichissent
01:14:27 avec un trajet qui maintenant est payé
01:14:29 par les ONG des milliardaires.
01:14:31 - On poursuit le débat qui est passionnant,
01:14:33 Philippe Bidjerre sera également à vous.
01:14:35 - La dissidence a beaucoup la parole.
01:14:37 - C'est pas la dissidence, c'est les titres.
01:14:39 - C'est la défense.
01:14:41 - Le projet de loi immigration
01:14:43 a été adopté dans la douleur hier soir.
01:14:45 Ce compromis a été voté
01:14:47 par les deux chambres.
01:14:49 Lors de son compte-rendu du Conseil des ministres,
01:14:51 le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran,
01:14:53 a évoqué une mission périlleuse.
01:14:55 "Il faut changer la méthode et la pratique",
01:14:57 réaction de François Bayrou suite à l'adoption
01:14:59 du projet de loi immigration.
01:15:01 Le président du Modem n'écarte pas l'idée d'un remaniement
01:15:03 et dit "comprendre l'émotion" des ministres
01:15:05 qui ont été éloignés.
01:15:07 A Bruxelles, les points-clés du futur pacte asile
01:15:09 et migration ont été adoptés ce matin.
01:15:11 Un accord qualifié d'historique
01:15:13 après plus de trois ans de discussions
01:15:15 et une nuit entière de tractations.
01:15:17 Il instaure notamment un contrôle renforcé
01:15:19 des arrivées de migrants dans l'Union européenne.
01:15:21 - Vous tous et Philippe Bidjerre,
01:15:23 regardez ce cas puisque vous connaissez bien l'Italie.
01:15:25 Giorgia, Mélanie, je vous rappelle.
01:15:27 Avant, vous allez voir ce que vous allez voir.
01:15:29 Moi, je vais tout arrêter.
01:15:31 Je vais régler le problème de l'immigration.
01:15:33 Je vais vous expliquer concrètement ce qui se passe en Italie.
01:15:35 Elle a su se montrer souple,
01:15:37 diront certains.
01:15:39 Lucide, pragmatique, et d'autres disent
01:15:41 qu'elle a totalement abandonné en race campagne.
01:15:43 Vous nous direz ce que vous en pensez.
01:15:45 Natalia Mendoza nous explique l'échec
01:15:47 ou en tous les cas, j'allais dire le pragmatisme
01:15:49 de Giorgia Mélanie.
01:15:51 - Un an après son arrivée
01:15:53 à la tête du gouvernement italien,
01:15:55 les résultats de Giorgia Mélanie
01:15:57 et de son exécutif en matière d'immigration
01:15:59 ne sont pas à la hauteur de ses promesses électorales
01:16:01 de bloquer l'arrivée de migrants en Italie.
01:16:03 Depuis janvier, plus de 153.000 personnes
01:16:05 ont débarqué sur la péninsule,
01:16:07 soit 50.000 exilés en plus
01:16:09 par rapport à la même période l'année dernière.
01:16:11 Pour tenter d'inverser cette tendance,
01:16:13 Mélanie a annoncé la création
01:16:15 de nouveaux centres d'expulsion.
01:16:17 Également, la signature d'un accord
01:16:19 avec l'Albanie pour ouvrir
01:16:21 deux centres sur le sol albanais
01:16:23 pour accueillir chaque année environ 30.000 migrants
01:16:25 dans l'attente de l'exil.
01:16:27 C'est un accord qui a été signé
01:16:29 avec l'excellence de l'Albanie
01:16:31 pour accueillir chaque année environ 30.000 migrants
01:16:33 dans l'attente de l'examen de leur demande d'asile en Italie,
01:16:35 tout comme un programme de rapatriement volontaire
01:16:37 vers la Tunisie.
01:16:39 Mais parallèlement, Mélanie doit faire face
01:16:41 aux attentes des industriels du pays
01:16:43 qui manquent de bras
01:16:45 dans plusieurs secteurs clés
01:16:47 de l'économie italienne.
01:16:49 Il réclame des travailleurs dans la construction,
01:16:51 dans l'agriculture,
01:16:53 dans les services.
01:16:55 L'Italie manque d'ouvriers
01:16:57 et face à cette pénurie,
01:16:59 l'exécutif a décidé
01:17:01 de lâcher du lest et d'approuver
01:17:03 cet été l'octroi de près d'un demi-million
01:17:05 de nouveaux permis de séjour
01:17:07 sur les trois prochaines années.
01:17:09 - Comment vous réagissez-vous ?
01:17:11 - Justement, me permettez-vous,
01:17:13 Sonia, de poser la question
01:17:15 à Alexandre.
01:17:17 Est-ce que ça veut dire
01:17:19 votre constat est très juste, Alexandre,
01:17:21 mais est-ce qu'au fond,
01:17:23 les engagements extrêmes et lucides
01:17:25 que Mélanie a pris
01:17:27 durant la campagne sont-ils
01:17:29 voués à être trahis ?
01:17:31 - Non, je pense qu'il y a une énorme
01:17:33 malhonnêteté de point de vue
01:17:35 de nos médias français. Vous savez, on est toujours
01:17:37 un peu en querelle avec la France et l'Italie.
01:17:39 C'est un peu comme le portugais pour l'espagnol.
01:17:41 On a un certain mépris qu'ils nous rendent
01:17:43 d'ailleurs parce qu'ils sont énervés.
01:17:45 Mais Giorgia Mélanie essaie d'aller
01:17:47 par étapes. Elle sait
01:17:49 très bien que Matteo Salvini,
01:17:51 qui est beaucoup plus primaire dans sa façon de faire
01:17:53 et égocentrique et provocateur,
01:17:55 il s'est quand même payé un procès.
01:17:57 Il y a un juge sicilien
01:17:59 qui l'a mis en procès pour non-assistance
01:18:01 à personne en danger alors qu'un bateau, quand même,
01:18:03 était rentré dans le chou d'un garde-côte.
01:18:05 Un bateau était entré par effraction
01:18:07 en percutant un garde-côte.
01:18:09 Ça, c'est assez ubuesque, mais il est accusé
01:18:11 d'être un criminel. Donc, comme elle n'a pas envie
01:18:13 d'être bloquée comme lui, elle essaie
01:18:15 d'associer cette dame van der Leyen
01:18:17 avec qui elle est devenue très copine, grâce à Draghi
01:18:19 qui a fait l'intermédiaire. Mélanie est une femme,
01:18:21 comme on dit en Italie, dans le transversisme.
01:18:23 C'est-à-dire,
01:18:25 elle est capable d'être assez élastique,
01:18:27 comme le sont les Italiens, beaucoup plus que nous.
01:18:29 Il y a beaucoup moins
01:18:31 de moralisme en Italie. Il y a beaucoup
01:18:33 plus d'acceptation. Quand Mélanie
01:18:35 est arrivée au pouvoir, ici on a dit une fasciste,
01:18:37 une post-fasciste. Tout juste, elle tendait
01:18:39 le bras, etc. Ça faisait juste 25 ans
01:18:41 qu'elle avait quitté le post-fascisme
01:18:43 et qu'elle avait été ministre de Berlusconi,
01:18:45 donc du centre. Et elle est
01:18:47 pragmatique et elle a compris qu'il faut,
01:18:49 petit à petit, ça mettra 2-3 ans,
01:18:51 faire des accords avec l'Union Européenne,
01:18:53 avec Frontex, faire
01:18:55 criminaliser les ONG qui donnent
01:18:57 des informations aux passeurs, qui les font venir.
01:18:59 On sait aujourd'hui, il y a des enquêtes
01:19:01 de juges qui montrent qu'il y a des communications.
01:19:03 Belhage, le leader
01:19:05 de Tripoli, le gouverneur militaire
01:19:07 de Tripoli, ancien d'Al-Qaïda,
01:19:09 reçu par Sarkozy pendant la Révolution arabe,
01:19:11 il s'est fait 2,5 milliards
01:19:13 de dollars, 2,5 milliards
01:19:15 sur le trafic de migrants.
01:19:17 Elle est en train de s'attaquer à la source et ensuite
01:19:19 on pourra bloquer les flux.
01:19:21 Elle essaie d'avoir des liens avec l'Albanie,
01:19:23 la Tunisie, avec Malte,
01:19:25 elle essaie de faire un concert des nations,
01:19:27 elle s'entend avec l'Union Européenne, elle essaie
01:19:29 de convaincre Frontex de sortir
01:19:31 du délire qui consiste
01:19:33 à ne plus protéger les frontières mais à aider.
01:19:35 Elle essaie de convaincre Frontex qui est déjà un fantôme.
01:19:37 Au moment où là, nous-mêmes,
01:19:39 on fait voter un texte "Immigration"
01:19:41 où elle-même, elle essaie de faire avancer
01:19:43 ses idées, il y a eu un accord
01:19:45 et pas n'importe lequel. Il leur a fallu
01:19:47 plus de 3 ans
01:19:49 pour parvenir à un accord, tant les négociations
01:19:51 étaient tendues, donc c'est le pacte
01:19:53 qui a été signé, qui prévoit en particulier
01:19:55 un contrôle renforcé des arrivées
01:19:57 de migrants et des centres fermés
01:19:59 près des frontières pour renvoyer
01:20:01 plus rapidement ceux qui n'obtiennent pas le droit d'asile.
01:20:03 La règle actuelle
01:20:05 reste en vigueur, ce sont les pays d'arrivée des migrants
01:20:07 qui doivent gérer les dossiers.
01:20:09 Mais un mécanisme de
01:20:11 solidarité est instauré entre les pays européens
01:20:13 pour soulager les États en première ligne
01:20:15 qui sont lesquels, vous les connaissez, l'Italie,
01:20:17 l'Espagne, la Grèce, Malte ou Chypre
01:20:19 avec des relocalisations dans d'autres pays
01:20:21 ou alors un soutien
01:20:23 financier. En réalité, c'est ça,
01:20:25 on va donner de l'argent et s'il vous plaît
01:20:27 ne dites rien, on ne peut pas faire...
01:20:29 Voilà, c'est comme ça.
01:20:31 Et il y a l'hypocrisie
01:20:33 immorale de l'Allemagne.
01:20:35 L'Allemagne ne veut pas
01:20:37 la répartition des migrants que propose
01:20:39 Mme Mélanie, mais l'Allemagne finance
01:20:41 une grande partie des bateaux,
01:20:43 des ONG très pourvus financièrement
01:20:45 qui font venir
01:20:47 des migrants en collaborant
01:20:49 avec des passeurs. Donc il y a aussi
01:20:51 un mauvais jeu européen, un double
01:20:53 jeu allemand. L'Allemagne veut
01:20:55 le chaos à Lampedusa.
01:20:57 Moi je suis allé à Lampedusa.
01:20:59 Il faut quand même savoir que Lampedusa
01:21:01 est une ville défigurée. Il y a quelques mois,
01:21:03 à Lampedusa, dans un camp
01:21:05 des gens qui voulaient avoir
01:21:07 un nouveau portable et une télévision
01:21:09 et aller dans un endroit plus proche
01:21:11 de Milan, ont tout cassé dans l'île.
01:21:13 Mais c'est vrai que l'immigration
01:21:15 est toujours présentée comme un truc merveilleux.
01:21:17 C'est des gentilles personnes qui émigrent. Ils ont tout cassé.
01:21:19 Et quand on connaît l'hospitalité
01:21:21 du Sicilien de base,
01:21:23 un peu comme la Tunisie,
01:21:25 les grands-mères apportaient des gâteaux à ces gens.
01:21:27 Il y avait une extrême empathie. Les Siciliens
01:21:29 ont été choqués de la barbarie
01:21:31 de gens qui pendant 24 heures ont tout
01:21:33 cassé dans l'île. Personne n'en a parlé.
01:21:35 - La Tunisie, en termes d'hospitalité pour les migrants africains,
01:21:37 c'est un pays qui est très proche.
01:21:39 - Je parle de l'hospitalité traditionnelle familiale.
01:21:41 Je parle de la grand-mère.
01:21:43 Tout cela n'est jamais relaté dans la presse française.
01:21:45 - Il y a une question que vous
01:21:47 n'abordez pas.
01:21:49 Je reste convaincu
01:21:51 qu'une personne
01:21:53 qui veut quitter son pays
01:21:55 pour améliorer ses conditions de vie,
01:21:57 celle de ses proches après,
01:21:59 continuera à avoir cette énergie
01:22:01 pour s'en sortir.
01:22:03 Et si elle veut partir, elle partira.
01:22:05 - C'est pour cela que je suis pour des voies sécurisées.
01:22:07 - Oui, parce que nous leur manquons.
01:22:09 - Nous leur faisons croire
01:22:11 qu'ils auront un boulot chez nous.
01:22:13 - Vous vous répondez,
01:22:15 mais vous ne partirez plus.
01:22:17 - Je réponds comme le cardinal
01:22:19 Sarra africain, un grand cardinal.
01:22:21 Il y a aussi un droit à rester chez soi.
01:22:23 C'est un traumatisme quitter son pays.
01:22:25 Ce n'est jamais un plaisir de quitter son pays.
01:22:27 On leur promet un Eldorado
01:22:29 qui n'existe pas et qui leur fait prendre des risques.
01:22:31 - La pause, et vous poserez la question
01:22:33 de la souveraineté.
01:22:35 Tout envers cette question.
01:22:37 Si nous avons notre souveraineté sur différents sujets,
01:22:39 on peut choisir d'être généreux, moins généreux,
01:22:41 plus ferme, moins ferme, etc.
01:22:43 Comment la récupérer ?
01:22:45 - Vous allez dire des gros mots.
01:22:47 - C'est vraiment grave de parler de souveraineté.
01:22:49 Une courte pause,
01:22:51 et on parlera du livre d'Alexandre Andelvalet.
01:22:53 A tout de suite.
01:22:55 - Merci d'être avec nous.
01:22:59 La suite, l'information
01:23:01 parmi les informations de la mi-journée,
01:23:03 c'est la confirmation de la démission
01:23:05 du ministre de la Santé Aurélien Rousseau.
01:23:07 C'est le porte-parole du gouvernement Olivier Véran
01:23:09 qui affirme que ce n'est pas du tout
01:23:11 le texte du Rassemblement National
01:23:13 adopté hier au Parlement.
01:23:15 Le rappel des titres, c'est avec vous,
01:23:17 Michael.
01:23:19 - Au lendemain de l'adoption du projet de loi
01:23:21 immigration, plusieurs associations
01:23:23 annoncent saisir le Conseil constitutionnel
01:23:25 pour non-respect des principes de solidarité.
01:23:27 La Première ministre a elle-même reconnu
01:23:29 ce matin que certaines mesures de la loi
01:23:31 étaient contraires à la Constitution,
01:23:33 mais que le texte serait amené à évoluer.
01:23:35 Le nombre de lits d'hôpitaux
01:23:37 pour des hospitalisations complètes
01:23:39 a continué de baisser en 2022,
01:23:41 une tendance amorcée il y a déjà une vingtaine d'années
01:23:43 et qui s'est accrue entre 2016 et 2022.
01:23:45 Près de 30 000 lits ont été supprimés
01:23:47 durant cette période qui correspond
01:23:49 en grande partie à la présidence
01:23:51 d'Emmanuel Macron.
01:23:53 Et puis le chef du Hamas est arrivé en Égypte
01:23:55 accompagné d'une délégation.
01:23:57 L'objectif est de discuter d'un cessez-le-feu
01:23:59 et négocier un nouvel échange d'otages israéliens
01:24:01 contre des prisonniers palestiniens.
01:24:03 Une visite qui intervient après qu'Israël
01:24:05 ait indiqué être prêt à accepter une nouvelle trêve.
01:24:07 Merci à vous,
01:24:09 on va prendre tout de suite la direction
01:24:11 de l'Elysée pour retrouver
01:24:13 notre journaliste Thomas Bonnet.
01:24:15 Thomas, on a commenté ensemble
01:24:17 le compte-rendu de ce Conseil
01:24:19 des ministres avec une ambiance particulière.
01:24:21 Confirmation de la démission du ministre
01:24:23 de la Santé. Que retenir
01:24:25 finalement de cette prise de parole ?
01:24:27 Écoutez Sonia, on a l'impression que du côté
01:24:33 du gouvernement, on veut minimiser
01:24:35 cette crise politique parce que la démission
01:24:37 d'Aurélien Rousseau a finalement été annoncée
01:24:39 de manière assez laconique par Olivier Véran.
01:24:41 Alors dans le gouvernement,
01:24:43 on nous parle de ministres qui ont été
01:24:45 traversés par une émotion, mais vous avez
01:24:47 maintenant des démentis d'un certain nombre de ministres
01:24:49 dont on a annoncé qu'ils pourraient
01:24:51 être démissionnaires. Je pense par exemple
01:24:53 au ministre de la Culture qui a
01:24:55 démenti cette information.
01:24:57 Mais évidemment, toutes les questions ont tourné
01:24:59 autour de cette crise.
01:25:01 Alors vous savez, du côté du gouvernement,
01:25:03 il y a une pirouette arithmétique
01:25:05 qui est de dire que même sans les voix du Rassemblement
01:25:07 national, il y aurait eu une majorité
01:25:09 en faveur du texte de loi
01:25:11 Immigration. En fait, il faut compter,
01:25:13 ils estiment que si le RN n'avait pas
01:25:15 voté pour ce texte, alors
01:25:17 certains de ceux qui ont voté contre
01:25:19 ou qui se sont abstenus dans la majorité, auraient voté
01:25:21 contre ce texte. Bref, on est un peu dans la tambouille
01:25:23 politicienne pour tenter de minimiser
01:25:25 les choses. Pas de grandes annonces
01:25:27 à retenir outre mesure dans le point
01:25:29 presse d'Olivier Véran
01:25:31 à la mi-journée. Et simplement,
01:25:33 évidemment, Emmanuel Macron qui va prendre la parole
01:25:35 ce soir pour, nous dit-on, tracer
01:25:37 les routes et l'avenir
01:25:39 pour le pays, notamment pour l'année
01:25:41 2024 qui arrive.
01:25:43 Ça tenait
01:25:45 un petit peu de la contorsion arithmétique
01:25:47 pour dire que le texte n'est pas passé
01:25:49 avec les voix du RN.
01:25:51 Oui, évidemment, mais le fait
01:25:53 que l'on se pose la question,
01:25:55 je trouve ça très grave. Ça veut dire
01:25:57 qu'il y a des citoyens qui votent bien
01:25:59 et des sous-citoyens qui votent mal.
01:26:01 On met de côté
01:26:03 les députés du RN
01:26:05 et on fait semblant
01:26:07 qu'ils n'existent pas.
01:26:09 Je trouve ça très
01:26:11 grave. Et tout à l'heure, quand j'écoutais
01:26:13 M. Véran, je me suis dit
01:26:15 une chose. On discute beaucoup
01:26:17 ou on débat pour savoir si le
01:26:19 macronisme est de droite et de gauche.
01:26:21 Mais le macronisme, qu'est-ce que c'est ? C'est le bloc
01:26:23 élitaire contre le bloc
01:26:25 populaire. On voit bien M.
01:26:27 Véran qui s'excuse auprès
01:26:29 des étrangers. On voit bien qu'il est dans une autre
01:26:31 dimension, une dimension de
01:26:33 l'espace-monde où il n'y a plus de frontières,
01:26:35 là où le peuple, finalement,
01:26:37 a des problèmes avec l'immigration
01:26:39 dans son quotidien.
01:26:41 Et qu'est-ce que c'est que le vote RN ?
01:26:43 C'est l'expression de ce
01:26:45 qu'on peut appeler "ce petit peuple".
01:26:47 Et c'est là où c'est extrêmement
01:26:49 grave. Cette théorisation
01:26:51 avec d'un côté les élites et de l'autre
01:26:53 le peuple, fait que finalement
01:26:55 on n'est plus une nation. On est une nation
01:26:57 divisée et à mon avis, ça annonce
01:26:59 une crise politique extrêmement grave.
01:27:01 - Non mais c'est pas... D'abord, pardon, mais ça,
01:27:03 ça fait quand même assez longtemps que cette
01:27:05 crise... C'est plutôt un long délitement.
01:27:07 - Je suis d'accord. - En réalité,
01:27:09 cette question de la morale,
01:27:11 c'est même pire que ce que vous dites.
01:27:13 En fait, parce que
01:27:15 il y a réellement... J'ai entendu ce matin
01:27:17 Sacha Olié, au plus exactement l'extrait
01:27:19 sur ERTL, si je ne m'abuse.
01:27:21 Et il a dit très tranquillement,
01:27:23 "Bah oui, bien sûr,
01:27:25 il ne faut pas forcément
01:27:27 accéder aux demandes
01:27:29 populaires." Alors je vais être honnête.
01:27:31 Je considère, par exemple, si vous demandez
01:27:33 aux gens... - Je peux simplement préciser,
01:27:35 on lui a demandé, ou en tout cas il a dit
01:27:37 "oui" dans les sondages. Effectivement, les Français
01:27:39 veulent ci, ça et ça, mais on n'est pas obligés d'accéder
01:27:41 à tout ce qu'ils veulent. - Alors, je vais être honnête,
01:27:43 par exemple, moi, sur les retraites,
01:27:45 où les sondages disaient que 70%
01:27:47 des Français étaient
01:27:49 contre cette réforme,
01:27:51 j'étais tout de même favorable au fait de la faire.
01:27:53 Pourquoi ? Pardon, je finis.
01:27:55 Pourquoi ? Pourquoi tout simplement,
01:27:57 parce que je pense que si vous demandez sur n'importe quelle loi,
01:27:59 si vous voulez, dépensière, est-ce que vous voulez
01:28:01 payer des impôts, est-ce que vous voulez... Je veux dire, vous aurez toujours
01:28:03 le même résultat, et que par ailleurs,
01:28:05 là, pour le coup, de toute façon,
01:28:07 un jour, c'est le FMI qui nous obligera à le faire.
01:28:09 Je vous assure, Olivier, c'est ça qui va se passer un jour.
01:28:11 Mais bon,
01:28:13 en revanche, cette question migratoire,
01:28:15 elle dessine de l'avenir de nos pays. Donc on ne peut pas,
01:28:17 pendant 40 ans,
01:28:19 on peut forcer un peu, une fois, deux fois,
01:28:21 mais pendant 40 ans, or, qu'est-ce qu'on fait ?
01:28:23 On a intimidé les gens. On a intimidé
01:28:25 les gens en leur disant "vous êtes des salauds de racistes",
01:28:27 "vous êtes
01:28:29 vraiment des gens horribles, des ploucs,
01:28:31 en plus, vous comprenez pas la beauté
01:28:33 du multiculturalisme
01:28:35 et du vaste monde", si vous voulez,
01:28:37 et maintenant, c'est fini. Ça ne marche plus.
01:28:39 Donc, ce qu'on se demande,
01:28:41 c'est... - Mais attendez,
01:28:43 ce que vous dites, en réalité, si on met de côté
01:28:45 les anathèmes, tout ce qui a été dit pendant
01:28:47 des années, c'est-à-dire que si vous dites
01:28:49 que vous voulez réduire les flux migratoires,
01:28:51 vous êtes considéré comme un raciste, comme un xénophobe,
01:28:53 etc., en réalité, c'est une
01:28:55 volonté de reprendre en main
01:28:57 sa politique migratoire,
01:28:59 comme le font d'ailleurs Alexandre Dalval, et c'est pour ça
01:29:01 votre regard de géopoliticien
01:29:03 est très important, puisque vous nous dites aussi
01:29:05 que des pays du Sud, en tout cas
01:29:07 de la Méditerranée, ont
01:29:09 la maîtrise de cette politique migratoire et on ne les
01:29:11 accuse pas eux-mêmes d'être racistes
01:29:13 vis-à-vis des migrants africains.
01:29:15 - Alors, c'est logique, parce que dans le
01:29:17 postulat cosmopolitiquement correct,
01:29:19 c'est la frontière,
01:29:21 l'identité, l'origine
01:29:23 de l'homme blanc occidental qui est
01:29:25 coupable, parce qu'elle se réconce
01:29:27 substantiellement une forme homéopathique
01:29:29 de nazisme. C'est la réduction à Hitler.
01:29:31 Par contre, l'identité
01:29:33 exotique, elle est merveilleuse.
01:29:35 L'identité exotique est merveilleuse,
01:29:37 elle est louable, parce qu'elle est victime par essence.
01:29:39 Elle est colonisée de génération
01:29:41 en génération, et donc
01:29:43 elle est parée de toutes les vertus,
01:29:45 elle est sans tâche. C'est ça le
01:29:47 schéma mental qu'a réussi à
01:29:49 imposer un certain nombre de philosophes,
01:29:51 je ne dirais pas que de gauche,
01:29:53 parce que ce n'est pas que la gauche.
01:29:55 Cette idéologie mondialiste, elle est aussi
01:29:57 multinationale. Il y a aussi l'Église
01:29:59 qui est devenue exactement comme ça
01:30:01 le Concile Vatican II. Donc il y a plusieurs
01:30:03 forces que j'exprime dans mon livre.
01:30:05 Les forces du mondialisme, ou plutôt du globalisme
01:30:07 ou de l'antisouverainisme,
01:30:09 elles convergent, elles se battront un jour
01:30:11 ensemble. - Elles font du migrant.
01:30:13 - Elles font du migrant une figure
01:30:15 qui permet
01:30:17 de délégitimer la nation,
01:30:19 mais vous remarquerez, la nation et l'identité
01:30:21 sont sous de l'homme occidental. - Vous pensez que c'est un projet conscient
01:30:23 qui est construit pour délégitimer la nation ?
01:30:25 Depuis des années, on s'est mis autour d'une table en disant "voilà ce qu'on va faire".
01:30:27 - C'est la thèse de mon livre que j'écris avec un grand professeur
01:30:29 Bonne, c'est pas un pamphlet.
01:30:31 Les multinationales, Jacques Sopelsa,
01:30:33 veulent détruire l'état-nation.
01:30:35 Elles ont besoin de remplacer les juges par des arbitres,
01:30:37 de faire des accords de libre-échange,
01:30:39 de délocaliser partout
01:30:41 chez les ploucs qu'elle a sous-estimés parce que les
01:30:43 soi-disant ploucs d'Inde et de Chine,
01:30:45 ils nous ont doublés en mathématiques, en sciences et en technologie.
01:30:47 Donc là, il y a un petit problème.
01:30:49 Cette mondialisation, elle
01:30:51 partait du principe qu'il fallait
01:30:53 diaboliser la nation souveraine. Et comment ils ont fait ?
01:30:55 C'est là qu'ils emploient des journalistes
01:30:57 de gauche. C'est pour ça que des grands capitalistes
01:30:59 qui possèdent des grands journaux et des
01:31:01 grands médias, on m'a toujours dit "mais c'est bizarre,
01:31:03 ils ont une majorité de journalistes de gauche". Mais c'est logique
01:31:05 parce que c'est ce que dit Diego Fusaro,
01:31:07 en Italie, un grand philosophe,
01:31:09 le gauchiste qui est internationaliste
01:31:11 par philosophie et par marxisme,
01:31:13 lutte internationale,
01:31:15 va donner une caution morale, un prétexte
01:31:17 et va masquer les appétits
01:31:19 d'économie d'échelle
01:31:21 des grandes multinationales.
01:31:23 - Vous chargez beaucoup la gauche.
01:31:25 C'est pour ça que j'ai dit "les multinationales, elles sont à droite".
01:31:27 - Vous chargez beaucoup la gauche, mais en 2017,
01:31:29 sur l'imaginaire macronien
01:31:31 sur la "start-up nation" et sur ce qui a
01:31:33 été fait concernant la politique industrielle
01:31:35 ou des choses qui tiennent à notre souveraineté,
01:31:37 ils sont allés très loin et très fort
01:31:39 pour nous désarmer.
01:31:41 - C'est pas le clivage gauche-droite, c'est le clivage mondialiste.
01:31:43 - La gauche, au sens
01:31:45 internationaliste du terme, pas
01:31:47 le PS de M. Morel,
01:31:49 elle est partout parce qu'elle a
01:31:51 impliqué les consciences. Un jour,
01:31:53 - Lequel ? - Aquilino.
01:31:55 - Un jour, Asnar, l'homme politique espagnol,
01:31:57 me disait "c'est bizarre, chez vous,
01:31:59 j'aime bien Sarkozy, je connais bien sa femme,
01:32:01 c'est la cousine de mon copain,
01:32:03 mais on a l'impression que leur seul but,
01:32:05 c'est de montrer qu'ils sont à gauche. Ils sont de droite,
01:32:07 mais j'ai été de gauche,
01:32:09 ou je suis proche d'Hézegar Morin,
01:32:11 alors là, ça échappe totalement
01:32:13 à la droite italienne ou à la droite espagnole.
01:32:15 La droite française et le centre
01:32:17 français, il est philosophiquement
01:32:19 de gauche, parfois même, il donne
01:32:21 des concessions à des philosophes d'extrême-gauche
01:32:23 qu'on va chercher, que ce soit Morin ou Sarkozy.
01:32:25 - Philippe Bilger.
01:32:27 - C'est pour ça que la France
01:32:29 est le pays le plus marxiste d'Occident.
01:32:31 C'est le pays le plus marxiste d'Occident
01:32:33 après la Grèce. - Regardez, alors, on s'interrogeait
01:32:35 simplement l'actualité
01:32:37 Olivier Véran, Disney, un pas à F2P,
01:32:39 on est ministériel, voici
01:32:41 les réactions des ministres,
01:32:43 on va voir la réaction
01:32:45 de la ministre de la Culture, Rima
01:32:47 Abdulmalak. Voici ce qu'elle écrit.
01:32:49 "La France a toujours été une terre d'accueil
01:32:51 et de brassage.
01:32:53 Aujourd'hui, plus d'un Français sur trois est
01:32:55 issu de l'immigration.
01:32:57 L'élan de solidarité dont les Français ont su témoigner
01:32:59 pour accueillir les réfugiés afghans
01:33:01 après la chute de Kaboul ou les réfugiés
01:33:03 ukrainiens après l'invasion
01:33:05 russe, comme ils avaient accueilli ma famille
01:33:07 fuyant la guerre civile du Liban,
01:33:09 montre à quel point cette tradition est largement
01:33:11 partagée dans notre pays. Loin des
01:33:13 stigmatisations et caricatures d'une frange
01:33:15 de la droite et de l'extrême-droite,
01:33:17 ces valeurs humanistes
01:33:19 sont celles de notre République."
01:33:21 - Mais pourquoi vous avez coupé la dernière phrase ?
01:33:23 - C'est-à-dire ? On va l'avoir, attendez !
01:33:25 - Mais non, mais non, en réalité,
01:33:27 attendez, il y a une suite, je suppose.
01:33:29 - Non, non, je plaisante, Sonia.
01:33:31 - Non, non, mais je pense qu'il y a une suite, non ?
01:33:33 - Non, il n'y a pas une suite, c'est juste un ramassis de lieux communs
01:33:35 sur nos garçons.
01:33:37 - Elle ne nous règle pas au problème.
01:33:39 - Elle ne nous dit rien, juste qu'elle est
01:33:41 gentille, qu'elle a une belle âme.
01:33:43 - Non, non, regardez, vous voyez ?
01:33:45 - Ah, il y a une suite, ah bah !
01:33:47 - Mais bien sûr !
01:33:49 - Je n'ai pas envisagé d'avoir, là.
01:33:51 - Contrairement aux rumeurs qui ont circulé, je n'ai pas envisagé
01:33:53 de démissionner du gouvernement. Ma détermination
01:33:55 à poursuivre mes combats est totale.
01:33:57 - Nous sommes rassurés.
01:33:59 - Alors, elle est en plus incohérente parce qu'elle donne des leçons de morale
01:34:01 et elle vient d'un pays qui a considéré
01:34:03 que les Palestiniens, après quatre générations,
01:34:05 n'avaient toujours pas le droit à la nationalité libanaise.
01:34:07 Donc, on fait mieux,
01:34:09 comme leçon de morale, je pense qu'il faudrait
01:34:11 reballer devant sa porte aussi. Moi, j'aime beaucoup
01:34:13 les moralistes parce que...
01:34:15 - On n'est pas responsable de la politique libanaise, disent.
01:34:17 - Quand même. Les moralistes...
01:34:19 - Parfois, avec les voyages d'Emmanuel Macron, on a envie de porter...
01:34:21 - Les moralistes sont rarement moraux.
01:34:23 Et Nietzsche disait "Rien n'est plus menteur
01:34:25 que quelqu'un qui fait la posture de l'indigné."
01:34:27 - Il y a un homme indigné.
01:34:29 - Je me méfie des indignés.
01:34:31 - Il est indigné. Qui ? Aurélien Rousseau.
01:34:33 Regardez sa réaction et photos.
01:34:35 - Lui, il est cohérent.
01:34:37 - Oui, oui.
01:34:39 - Alors, on n'a pas eu le temps de le connaître, c'est passé comme il y a...
01:34:41 - Il y a un peu de panache à Macron.
01:34:43 - C'est quoi, le panache ?
01:34:45 C'est Jean-Pierre Chevènement ?
01:34:47 - Oui, qui démissionne. C'était noble.
01:34:49 - Quel est le dernier ministre qui a présenté sa démission ?
01:34:51 - Attendez, je lis d'abord parce que c'est passé...
01:34:53 - Vous connaissez Chevènement, mais il y en a d'autres.
01:34:55 - Darmanin.
01:34:57 - Vraie fausse présentation de démission.
01:34:59 - Non, mais là, au moins, il va au bout.
01:35:01 - C'est vrai.
01:35:03 - Tout en disant "je ne fais pas de leçon de morale ou de gauche",
01:35:05 il le dit, d'ailleurs.
01:35:07 "Je ne peux pas mettre en place,
01:35:09 je ne peux pas assumer ce texte."
01:35:11 - Il revient aussitôt.
01:35:13 - Non, mais il dit "je ne fais pas la morale".
01:35:15 - Il revient aussitôt. Chevènement est beaucoup plus cohérent.
01:35:17 - Voyons ce qu'a dit Aurélien Rousseau.
01:35:19 - Mais là, je parlais de Rousseau.
01:35:21 - Merci aux équipes formidables, évidemment, de son ministère.
01:35:23 Je dois au président de la République
01:35:25 et à la Première ministre l'immense honneur d'avoir servi
01:35:27 la République dans ses fonctions. Merci à eux.
01:35:29 Je souhaite le meilleur, donc c'est ça,
01:35:31 successeur, heureux, femme de talent
01:35:33 et d'engagement.
01:35:35 Et puis, je voudrais vous dire la phrase d'Emmanuel Macron
01:35:37 selon les informations de notre service police...
01:35:41 euh, politique, plutôt, c'est pas grave,
01:35:43 si c'est police, concert noir.
01:35:45 - Si c'est la police politique,
01:35:47 c'est pas bon signe.
01:35:49 - Elle est pas de ce côté, elle est de l'autre côté.
01:35:51 Voilà qui a fait en que le texte ne va pas
01:35:53 contre les valeurs qui sont défendues, etc.
01:35:55 Donc voilà, on a un petit peu
01:35:57 l'architecture de ce qui sera dit ce soir,
01:35:59 Philippe Bidjerre. On sait que le président
01:36:01 va dire "mais pas du tout, vous croyez
01:36:03 que ça c'est de la préférence nationale ?
01:36:05 Ce que vous voyez, c'est pas ce que vous voyez."
01:36:07 - Il est radicalement imperméable
01:36:09 à tout ce qui peut...
01:36:11 - C'est une force aussi, ça fait la résilience.
01:36:13 - ...constituer une fragilisation nationale.
01:36:15 - Mais vous avez dit qu'il allait être bon tout à l'heure.
01:36:17 - Mais il sera bon,
01:36:19 mais il est d'ailleurs bon
01:36:21 dans ses exercices.
01:36:23 Je ne dis pas qu'il est convaincant.
01:36:25 - Je suis assez d'accord avec toi,
01:36:27 que dans ces moments-là,
01:36:29 il peut réussir sur le plan
01:36:31 de la communication politique,
01:36:33 mais le continuum, c'est une aggravation
01:36:35 de la crise politique.
01:36:37 - On est un peu déconnectés, là.
01:36:39 Entre réussir une émission
01:36:41 et puis infuser l'opinion.
01:36:43 - Oui, c'est ce que je dis.
01:36:45 - Je me fais la remarque à moi-même.
01:36:47 - Le problème, c'est que le macronisme
01:36:49 est devenu une fiction.
01:36:51 Hier, j'écoutais M. Darmanin,
01:36:53 qui nous a quand même raconté
01:36:55 que c'est lui qui a réussi à imposer
01:36:57 un texte au Parlement, alors que c'est le Sénat
01:36:59 et les sénateurs de droite qui lui ont
01:37:01 imposé un texte. Quand je lis
01:37:03 les propos de la ministre de la Culture,
01:37:05 complètement déconnectée,
01:37:07 du haut de son monte inventain,
01:37:09 mais à telle conscience
01:37:11 de ce qu'est un Français
01:37:13 qui souffre de l'immigration
01:37:15 et de l'insécurité.
01:37:17 J'en ai ras-le-bol de ces leçons de morale
01:37:19 de ces élites-là, qu'elles viennent
01:37:21 avec moi en scène, en quotidien.
01:37:23 C'est insupportable que, à la place
01:37:25 des téléspectateurs, nous sommes devant l'écran
01:37:27 qui souffrent parfois de l'immigration, de l'insécurité,
01:37:29 mais qui regardent ce que c'est que d'avoir peur
01:37:31 de prendre le métro le matin.
01:37:33 Qui ne peuvent pas sortir de leur cage d'escalier
01:37:35 dans des cités où j'ai vécu.
01:37:37 J'en ai pas été dédié, mais je l'ai vu.
01:37:39 Ils sont terrifiés en allant acheter
01:37:41 leur pain dans le couloir.
01:37:43 Il a dit "inventain" sur son inventain.
01:37:45 Ce qui me fait peur, quand on dit "regardez les élites",
01:37:47 vous en faites partie aussi un peu.
01:37:49 Et à force de vomir
01:37:51 sur les élites, un jour, il n'y en aura plus
01:37:53 du tout, les vraies élites,
01:37:55 vous, les professeurs,
01:37:57 vous n'avez rien à dire.
01:37:59 - C'est ce qui se passe aux Etats-Unis.
01:38:01 - Je n'ai rien contre les élites.
01:38:03 - Ou alors les élites autoproclamées.
01:38:05 - Moi, j'aime les élites qui ont l'amour
01:38:07 de la France chevillée au corps
01:38:09 et qui ne méprisent pas le peuple.
01:38:11 J'ai un profond respect pour les élites politiques.
01:38:13 Et je trouve qu'être ministre ou président d'un pays
01:38:15 qui le font d'accord avec vous,
01:38:17 je la remercie d'assumer cette foi.
01:38:19 - Alors qu'ils sont cohérents,
01:38:21 l'élite cohérente,
01:38:23 je connais quelqu'un qui n'a pas du tout mes idées,
01:38:25 qui est trop migrationniste et qui a pris
01:38:27 trois réfugiés afghans
01:38:29 dans sa maison. Malheureusement,
01:38:31 ça s'est mal terminé parce qu'une fille a été
01:38:33 attouchée par l'un des trois.
01:38:35 Mais ils ont été cohérents, ils ont été jusqu'au bout.
01:38:37 - Imaginez un instant. - Ils les ont pris chez eux.
01:38:39 - On n'est pas obligés d'aller jusque-là.
01:38:41 - Ah oui, mais si on prend l'accueil
01:38:43 à un des fusions et qu'on les prend chez eux,
01:38:45 il y a une cohérence. - Alexandre Dalval,
01:38:47 vous êtes né où ? - Moi, je suis né
01:38:49 dans le sud de la France, de parents
01:38:51 siciliens et espagnols. - Qui sont donc venus
01:38:53 en France ? - Qui sont venus,
01:38:55 qui n'ont pas été spécialement bien accueillis,
01:38:57 ni en Tunisie, ni à Marseille, mais on ne s'est pas plaint.
01:38:59 On n'a pas fait le victimisme. Et moi,
01:39:01 j'aimais beaucoup Barzotti à l'époque.
01:39:03 On le traitait de rital. Il en a fait une chanson,
01:39:05 "Je suis rital, je suis fier de l'être".
01:39:07 Nous, on n'a pas fait de victimisme quand on nous a traité
01:39:09 de macaroni. On n'a pas fait d'SOS racisme.
01:39:11 - C'était quand même du racisme. - On a fait comme les Arméniens.
01:39:13 Les Arméniens à Marseille, ils nous disaient pareil.
01:39:15 "T'es mal vu, c'est pas grave.
01:39:17 Fais-toi aimer. Fais en sorte que tu sois bien vu
01:39:19 par ton mérite, en travaillant le double."
01:39:21 Nous, c'est comme ça qu'on a été éduqués à notre époque.
01:39:23 Et on a été autant mal vus.
01:39:25 Mais on n'est pas assez
01:39:27 victimistes et de mauvaise foi
01:39:29 pour dire qu'on a été victime de racisme.
01:39:31 - Votre livre... - Même en Provence,
01:39:33 il y a des insultes entre villages différents.
01:39:35 C'était ça qu'on avait subi. Et on s'est fait accepter
01:39:37 en étant des bons citoyens. - Alors, votre livre,
01:39:39 "Vers un choc global", énonce toutes les menaces
01:39:41 mondiales, les défis.
01:39:43 Et la question qui nous vient à l'esprit,
01:39:45 c'est sur quoi avons-nous
01:39:47 encore un peu de contrôle ?
01:39:49 Parce que c'est passionnant, vraiment.
01:39:51 Comme livre, en plus, vous dites
01:39:53 qu'il y a plein de
01:39:55 lanternes rouges qui s'allument un petit peu,
01:39:57 qui sont interconnectées.
01:39:59 C'est ça qui est formidable, c'est de comprendre,
01:40:01 grâce à votre livre, que tout a un lien.
01:40:03 Vous dites que ce sont des conflits différents,
01:40:05 avec des natures différentes, mais peut-être
01:40:07 avec des agendas différents,
01:40:09 mais tout s'allume en même temps.
01:40:11 Donc, on est... Le vrai moment
01:40:13 bascule en réalité, on en a beaucoup parlé,
01:40:15 mais là, on le vit. - Oui, le grand drame,
01:40:17 par exemple, ça a été l'épuration ethnique
01:40:19 en Azerbaïdjan, dans le Haut-Karabakh,
01:40:21 qui a pris 48 heures.
01:40:23 Lettre à la Poste. M. Zelensky
01:40:25 a même été le premier à féliciter
01:40:27 le crime. M. Aliev, bravo,
01:40:29 vous avez viré 120 000 personnes
01:40:31 qui étaient là depuis 3000 ans. C'est passé comme
01:40:33 une lettre à la Poste, c'est assez extraordinaire,
01:40:35 mais ça, c'est parce que les Russes étaient occupés
01:40:37 en Ukraine, et aussi
01:40:39 parce que les Arméniens, ayant un accord de défense
01:40:41 avec l'horrible Russe,
01:40:43 ils n'étaient pas trop défendables. Alors, pour avoir
01:40:45 des électeurs, nos hommes politiques
01:40:47 qui ont des villes pleines d'Arméniens,
01:40:49 on dit "oui, c'est horrible", hein,
01:40:51 mais en fait, en réalité, on n'a pas fait grand-chose.
01:40:53 On a vendu quelques armettes, mais on n'a pas du tout
01:40:55 vendu assez pour qu'ils se défendent. J'étais avec
01:40:57 la communauté arménienne au Parlement, hier soir.
01:40:59 - Mais expliquez-nous, parce que là, vous...
01:41:01 C'était un conflit, mais qui est majeur, et vous dites
01:41:03 que l'agenda de certains des conflits
01:41:05 serve à d'autres.
01:41:07 En réalité, comme s'il y avait une interaction...
01:41:09 - Oui, il y a une interaction, c'est manichéen,
01:41:11 puisque l'Arménie a une base russe sur son sol,
01:41:13 même s'il y a Pachinian, depuis
01:41:15 quelques années, qui est plutôt un Arménien qui voulait
01:41:17 se réconcilier avec l'Occident,
01:41:19 l'Arménie est coupable d'être
01:41:21 dans un accord de sécurité avec la Russie.
01:41:23 Elle n'est pas aidable, elle est du mauvais
01:41:25 côté, et donc c'est comme les Yémenites
01:41:27 massacrés, 500 000 personnes au Yémen
01:41:29 qui ont été massacrées par des bombes
01:41:31 saoudiennes et avec des radars
01:41:33 de plusieurs pays occidentaux,
01:41:35 comme une lettre à la poste, ça n'a aucune importance.
01:41:37 Pourquoi ? Parce qu'ils sont liés à l'axe du méchant
01:41:39 iranien. Donc en gros, même si vous n'êtes pas
01:41:41 quelqu'un de spécialement
01:41:43 dangereux pour nous, mais vous êtes
01:41:45 allié à quelqu'un qui, lui, est
01:41:47 le mal absolu, eh bien on vous laisse crever.
01:41:49 Et c'est comme pour la Syrie, on a bien
01:41:51 vu ce qui s'est passé, on a parlé des morts
01:41:53 en Syrie
01:41:55 du côté des rebelles, mais en fait,
01:41:57 selon les calculs de l'ONU, il y a eu des morts
01:41:59 des deux côtés, il y a eu autant de morts des djihadistes
01:42:01 que de la faute de Bachar Al-Assad.
01:42:03 Mais on n'a parlé que de la moitié des morts.
01:42:05 Ceux qui étaient occidentalo-compatibles.
01:42:07 Donc il y a un lien
01:42:09 entre tout ça, parce que la Syrie, la guerre en Syrie,
01:42:11 c'est le même moment de la prise de la Crimée
01:42:13 par les Russes. Et dans les deux cas,
01:42:15 c'est l'Occident impérialiste
01:42:17 qui est en fait un empire
01:42:19 qui a laissé largir aux portes
01:42:21 de la Russie et qui a menacé les bases
01:42:23 militaires en Syrie, puisqu'on voulait renverser un régime
01:42:25 pro-russe, et pareil pour la Libye,
01:42:27 pareil pour l'Irak. Si vous voulez, action,
01:42:29 réaction. Ce que nous disons dans notre livre, pour conclure,
01:42:31 c'est qu'on ne peut pas avoir une politique
01:42:33 uniquement de conviction à la BHL.
01:42:35 Max Weber dit qu'il y a aussi une politique
01:42:37 d'éthique, de responsabilité.
01:42:39 On ne peut pas avoir de
01:42:41 conviction sans en même temps la responsabilité.
01:42:43 On a voulu s'étendre jusqu'aux portes
01:42:45 de la Russie, jusqu'à éliminer
01:42:47 la force de frappe russe, et on s'étonne
01:42:49 qu'ils soient un peu énervés.
01:42:51 C'est comme quand on est intervenu en Libye.
01:42:53 On leur a fait la même chose que les missiles
01:42:55 de Cuba, sauf que pour nous c'est bien.
01:42:57 On arrive à la fin de l'émission.
01:42:59 Mais vraiment passionnant, avec cette toile d'araignée
01:43:01 des conflits.
01:43:03 C'est le fait de relier.
01:43:05 C'est passionnant de vous avoir tous autour
01:43:07 de cette table. Merci.
01:43:09 Merci Sonia.
01:43:11 Nous aimons le mercredi.
01:43:13 Les titres tout d'abord, puis après on va
01:43:15 conclure l'émission. A vous.
01:43:17 Êtes-vous favorable à la préférence nationale
01:43:19 en matière d'emploi, de logement, d'allocations
01:43:21 sociales et familiales ? C'est la question posée
01:43:23 par notre dernier sondage CSA.
01:43:25 Pour CNews Europe 1 et le JDD, à cette question
01:43:27 71% des sondés répondent oui
01:43:29 contre 29% de non.
01:43:31 Il y a du nouveau sur Parcoursup en
01:43:33 attendant l'ouverture de la plateforme le 17 janvier
01:43:35 avec le choix des vœux.
01:43:37 Un site d'information est accessible
01:43:39 à partir d'aujourd'hui pour mieux préparer
01:43:41 son orientation dans le supérieur.
01:43:43 Et puis la Cour suprême du Colorado
01:43:45 déclare Donald Trump inéligible à la primaire
01:43:47 de cet État en raison de ses agissements
01:43:49 lors de l'assaut du Capitole. Une décision
01:43:51 sans précédent. L'ancien président républicain
01:43:53 a immédiatement fait appel
01:43:55 de cet arrêt devant la Cour suprême
01:43:57 des États-Unis.
01:43:59 Que va dire Emmanuel Macron ce soir ?
01:44:01 On le verra évidemment.
01:44:03 On aura l'occasion de le commenter.
01:44:05 Demain, notez-le pour la grande interview
01:44:07 sur CNews Europe 1, je reçois
01:44:09 le ministre Bruno Le Maire.
01:44:11 Ministre, je n'ai pas dit ?
01:44:13 Premier.
01:44:15 Il part au vrai lui au moins.
01:44:17 Et un qu'on dit possiblement
01:44:19 parmi les successeurs.
01:44:21 Les autres, Gérald Darmanin.
01:44:23 C'est compliqué là en ce moment.
01:44:25 Merci de m'avoir inspiré la question.
01:44:27 Merci Alexandre Dalvalet.
01:44:29 Je vous dis à bientôt.
01:44:31 Restez avec nous, je l'espère en tous les cas sur notre antenne.
01:44:33 Vos éditions se poursuivent et à demain avec grand plaisir.
01:44:35 ♪ ♪ ♪