Midi News (Émission du 18/12/2023)

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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à vous et bienvenue à tous pour Midi News.
00:00:04 Voici le programme.
00:00:05 A quoi sert une loi immigration ?
00:00:07 Sans parler frontières, sans parler Schengen et surtout sans évoquer une réforme constitutionnelle.
00:00:13 A quoi sert une loi si le droit français ne prime pas sur les normes et les traités européens ?
00:00:18 On vous pose la question, elle nous semble majeure.
00:00:21 Et vous verrez un sondage paru dans le JDD, sondage CSA pour le JDD européen.
00:00:26 C'est nous édifiant à ce sujet.
00:00:29 Le viol de Claire aurait-il pu être évité ?
00:00:32 Il a été commis par un individu sous le coup d'une OQTF, obligation de quitter le territoire français.
00:00:37 La victime, Claire, a donc décidé de prendre la parole et dénonce l'inaction de l'État dans ce domaine.
00:00:43 On va essayer de poser des questions sans faciliter.
00:00:46 Comment faire en sorte que ces OQTF soient exécutées ?
00:00:50 Je vous rappelle que le gouvernement avait promis 100% d'exécution pour ses obligations de quitter le territoire.
00:00:55 Sur le front de la guerre à Gaza, où on est la voie de la France.
00:00:59 Inaudible, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a réclamé un cessez-le-feu.
00:01:04 Mais rien ne change sur le terrain où nous serons avec notre reporter Antoine Estel.
00:01:08 Avant de vous présenter nos invités, je passe au journal.
00:01:11 Bien sûr, bonjour à vous, cher Michael.
00:01:13 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:14 La loi immigration joue son avenir aujourd'hui.
00:01:17 Une commission mixte paritaire doit décider de son sort à 17h.
00:01:21 Et malgré une troisième réunion à Matignon hier soir entre les ténors de la droite et Elisabeth Borne,
00:01:26 aucun accord semble pour le moment avoir été trouvé.
00:01:28 Écoutez ce qu'en disait ce matin sur CNews, Eric Ciotti, l'été l'invité de Pascal Praud.
00:01:34 Moi j'espère qu'il y a un texte et j'espère qu'il y a un texte qui protège mieux les Français.
00:01:39 Ce texte, il faut bien le dire, quel qu'il soit, ne sera pas la solution au miracle.
00:01:44 La vraie révolution, elle serait dans une réforme constitutionnelle approuvée par référendum.
00:01:50 Les Républicains, au printemps, vous vous en rappelez, ont posé deux textes sur la table.
00:01:55 Une proposition de loi simple qui en gros est totalement reprise par le texte du Sénat,
00:02:02 qui j'espère sera débattue devant la commission mixte prioritaire et approuvée dans les jours qui viennent,
00:02:08 peut-être demain devant le Sénat et l'Assemblée dans le vote terminal.
00:02:12 Et une proposition de loi constitutionnelle qui pour l'instant a été rejetée dans des termes inacceptables par la majorité.
00:02:21 Le témoignage poignant de Claire Viollet dans le hall de son immeuble il y a un mois.
00:02:25 Son agresseur est un homme centrafricain sous OQTF depuis 2021.
00:02:30 Elle a été l'invitée ce matin dans la matinale de CNews.
00:02:33 Elle dénonce le manque de fermeté de l'État et des lois pas suffisamment strictes.
00:02:38 Écoutez.
00:02:40 Oui, quand même au final, parce que bon, juste, ils n'ont pas fait leur travail.
00:02:45 Et si ça avait été mieux appliqué, peut-être que s'il y avait des lois un peu plus strictes,
00:02:50 peut-être que cette personne ne m'aurait pas violée, n'aurait pas violé l'autre fille.
00:02:56 Et souvent, les personnes qui sont sous OQTF font pas mal de délits.
00:03:00 Et si ça avait été justement appliqué, il n'y aurait pas ce problème.
00:03:05 Dans le reste de l'actualité, avant dernier jour du procès de Monique Olivier,
00:03:09 après trois semaines devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine,
00:03:11 l'ex-femme de Michel Fourniret est jugée pour complicité dans les enlèvements et meurtres de trois jeunes filles.
00:03:16 Elle encourt à nouveau la réclusion criminelle à perpétuité.
00:03:19 Après le réquisitoire ce matin, les plaidoiries de la Défense ont lieu cet après-midi.
00:03:24 Le verdict est attendu demain soir.
00:03:27 Et puis, Catherine Colonna appelle à une nouvelle trêve immédiate et durable dans la bande de Gaza.
00:03:32 Les Palestiniens n'ont pas à payer pour des crimes terroristes qu'ils n'ont pas commis.
00:03:36 Il n'a cessé de marteler la ministre des Affaires étrangères en visite en Israël.
00:03:40 Je vous propose de l'écouter.
00:03:42 Trop de civils sont tués.
00:03:45 Nous le voyons, nous le savons, nous le disons depuis plusieurs semaines.
00:03:48 Et je suis venue également ici rappeler l'importance d'une nouvelle trêve humanitaire.
00:03:55 Il faut revenir à une trêve durable.
00:03:59 Et une trêve qui doit nous permettre de vrai dès maintenant.
00:04:04 À cesser le feu. D'aller vers un cesser le feu humanitaire.
00:04:09 Et de son côté, son homologue israélien lui a répondu qu'une nouvelle trêve serait faire un cadeau au Hamas.
00:04:14 Voilà Sonia, ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité à midi sur CNews.
00:04:18 Je vous dis à tout à l'heure.
00:04:19 A tout à l'heure avec grand plaisir, Michael.
00:04:21 Beaucoup, beaucoup de sujets à soumettre à nos invités.
00:04:24 Je vous propose, au lieu de parler des méandres de la commission mixte paritaire,
00:04:27 de poser d'autres questions qui me semblent,
00:04:30 mais vous nous le direz si c'est le cas, vous me le direz,
00:04:33 plus légitime que de savoir ce qui peut se passer dans cette commission tout à l'heure à 17h.
00:04:37 Merci d'être là et bonjour à vous Naïma Mfadel.
00:04:39 Bonjour Sonia.
00:04:40 Vous êtes SI, vous êtes chargée de mission.
00:04:42 En tout cas, vous connaissez très bien la politique de la ville.
00:04:45 À vos côtés, Arthur de Vatrigan, bonjour.
00:04:46 Bonjour Sonia.
00:04:47 Directeur de la rédaction de l'Incorrect.
00:04:49 Nous sommes avec pour Midi News Eugénie Bastier, bonjour.
00:04:52 Bonjour.
00:04:52 Grand reporter au Figaro, auteur du livre "Cheplon, la dictature des ressentis".
00:04:57 Et on salue, je remercie vraiment d'être avec nous aujourd'hui, Didier Lemer, bonjour.
00:05:01 Bonjour.
00:05:01 Merci d'être là.
00:05:02 Vous êtes SI, vous êtes professeur de philosophie.
00:05:04 Vous êtes l'auteur de ce livre "L'être d'un hussard de la République".
00:05:08 Et nous allons parler beaucoup d'école aujourd'hui.
00:05:11 C'est une question compliquée que je vais vous poser à vous tous,
00:05:14 et en particulier à vous, Didier Lemer.
00:05:15 Comment faire en sorte que dans notre pays,
00:05:17 les professeurs, les enseignants n'aillent plus à l'école avec la boule au ventre ?
00:05:22 Je voudrais qu'on démarre justement par ce sujet.
00:05:24 Pas un jour ou presque, sans problème et grave à l'école.
00:05:28 Et je voulais évoquer ce sujet, cette menace, menace de mort sur un professeur.
00:05:33 Parce qu'il faut penser justement à ces hussards de la République qui tentent de tenir bon.
00:05:37 Alors dans ce cas, c'est un enseignant de mathématiques
00:05:39 de l'établissement scolaire catholique Blanche de Castille.
00:05:42 C'est au Chêner-Roquancourt dans les Yvelines.
00:05:44 Il a été menacé de mort.
00:05:46 Ça se passe sur les réseaux sociaux, dans un message publié sur Instagram.
00:05:50 Réaction assez rapide en tous les cas des autorités,
00:05:52 puisque l'adolescent de 16 ans a été placé en garde à vue.
00:05:56 Regardez les faits, et puis après on va en débattre ensemble.
00:05:58 De Jules Bedot, c'est Tony Pitaro.
00:06:00 Un élève de l'établissement catholique Blanche de Castille
00:06:05 au Chêner-Roquancourt dans les Yvelines
00:06:07 est suspecté d'avoir publié sur Instagram une photo de son professeur de mathématiques
00:06:12 accompagné d'un texte en anglais que nous avons traduit.
00:06:15 Je vais assassiner mon prof de maths.
00:06:17 C'est un putain d'intello que personne n'aime.
00:06:19 Je jure devant Dieu que si je vois ce pépé à la sortie de l'école,
00:06:23 je vais l'agresser et le battre à mort.
00:06:25 Je vais lui casser la gueule à cet intello.
00:06:27 Il s'étire pendant les cours, il fait des trucs d'autiste
00:06:30 et il me prend mon papier avant que je finisse d'écrire.
00:06:32 C'est un putain d'attardé.
00:06:34 Le jeune de Terminal, inconnu des services de police,
00:06:37 très souvent absent et isolé du reste des élèves,
00:06:40 est même allé jusqu'à menacer ses camarades
00:06:42 si jamais ces derniers décidaient de prévenir l'établissement.
00:06:45 Si vous avez vu l'histoire que j'ai postée à propos de mon professeur de mathématiques
00:06:48 et que vous avez l'intention de moucharder,
00:06:50 vous savez que vous le rejoindrez.
00:06:52 Le directeur Diocésain a décidé de faire passer le lycéen en conseil de discipline.
00:06:57 Le professeur, qui dit n'avoir jamais eu de conflit auparavant avec cet élève,
00:07:01 a déposé plainte hier.
00:07:03 Le lycéen a été placé en garde à vue.
00:07:06 Je vous rappelle le contexte.
00:07:07 Il y a quelques jours, nous parlions ici même, évidemment,
00:07:10 de la menace très grave et de l'agression au couteau dans un collège de Rennes.
00:07:14 Je vous rappelle que l'élève de 12 ans a été hospitalisé
00:07:17 et que la piste de la psychiatrie est retenue.
00:07:20 Mais quand bien même, disons, là, la question n'est pas tant les motivations,
00:07:23 c'est comment on fait pour que ces professeurs aujourd'hui
00:07:26 puissent aller enseigner sans se dire "qu'est-ce qui va m'arriver encore aujourd'hui ?"
00:07:29 Vous avez connu, alors vous, dans un moment paroxystique cette situation.
00:07:33 Est-ce qu'il y a une crainte aujourd'hui que cette peur se généralise ?
00:07:36 Oui, cette peur va se généraliser de toute façon,
00:07:39 compte tenu de l'offensive islamiste qui s'installe à l'école,
00:07:43 de cette pression constante.
00:07:45 Je pense qu'il faut distinguer différentes causes
00:07:47 à cette pression qui s'exerce contre les enseignants,
00:07:51 la remise en cause de leur autorité.
00:07:53 Je rappelle que d'après une enquête récente,
00:07:56 50% des élèves aujourd'hui en France disent
00:08:02 subir du brouhaha, des bavardages et des cours
00:08:05 qui sont empêchés d'être tenus par leur propre comportement.
00:08:09 Donc ça, c'est un problème général,
00:08:11 alors que dans le reste des pays de l'OCDE,
00:08:13 on tourne plutôt à 30% de moyenne.
00:08:16 Donc il y a un problème d'autorité dans nos classes.
00:08:20 Ensuite, il y a des faits divers, sans doute comme celui-ci,
00:08:22 parce que là, nous sommes dans un lycée d'excellence,
00:08:25 un lycée privé catholique.
00:08:27 Je pense que c'est un fait tout à fait atypique,
00:08:29 il ne reflète pas grand-chose.
00:08:32 Et puis ensuite, il y a cette pression qui s'exerce
00:08:36 avec la baïa, mais aussi avec la contestation
00:08:40 de la teneur des cours, voire le refus de participer
00:08:43 à certains cours, comme j'en ai été le témoin à Trappes.
00:08:48 Vous dites l'autorité, et ce qui nous interpelle,
00:08:51 Génie Bastier, c'est vrai, les responsables politiques
00:08:54 ne parlent que, en tout cas certains, que d'autorité,
00:08:57 comme si elles se décrétaient.
00:08:58 Mais à l'école, quand on dit qu'il faut rétablir l'autorité,
00:09:01 on dit que c'est pour les maux.
00:09:02 Mais comment on fait concrètement ?
00:09:04 La baïa et l'interdiction, on va en parler tout à l'heure.
00:09:08 Retour peut-être de l'uniforme, on va également en parler.
00:09:11 Mais est-ce que ces mesures fortes, en tous les cas marquantes,
00:09:14 suffisent aujourd'hui à insuffler l'autorité ?
00:09:17 Je pense que ça ne se décrétera pas du jour au lendemain.
00:09:19 Il y a une telle déliquescence, un tel déclin de l'autorité
00:09:24 qui s'étale sur 40 ans, que ce n'est pas en deux ou trois
00:09:27 mesurettes qu'on va rétablir comme ça sur son piédestal
00:09:30 le professeur. Mais je pense que quand même, il me semble
00:09:32 en tout cas qu'on est passé dans une nouvelle phase.
00:09:34 On n'est plus tellement dans le pas de vague.
00:09:37 Et il faut souligner quand même que Gabriel Attal,
00:09:39 sur ce plan-là, ne laisse rien passer à chaque fois
00:09:41 qu'il y a une attaque de professeurs, en tout cas,
00:09:43 qui est signalée, qui est connue.
00:09:45 Il y a une réponse des pouvoirs publics.
00:09:47 Alors peut-être qu'à la longue, ça fera peut-être une petite différence.
00:09:51 Même si, évidemment, les problèmes de l'école sont tellement multiples
00:09:53 et tellement profonds qu'il faudra sans doute des années,
00:09:56 voire même des dizaines d'années pour inverser véritablement
00:09:59 la tendance. Et nous avons tendance à être très impatients
00:10:03 dans nos sociétés de l'immédiateté.
00:10:05 Mais ce sont toutes très formes de l'école.
00:10:07 Elle mettra un certain nombre d'années à porter ses fruits.
00:10:10 Il y a une image derrière vous et derrière moi aussi,
00:10:12 c'est la même, où on voit justement une classe.
00:10:14 J'aimerais bien qu'on... Je ne sais pas si vous avez connu
00:10:16 ce genre de classe. Je ne veux pas faire la nostalgique,
00:10:19 mais rien que, je vous assure, ce n'est pas l'estrade,
00:10:22 c'est-à-dire une vision verticale. C'est-à-dire le professeur
00:10:25 qui domine, qui surplombe l'élève parce qu'il y a
00:10:29 une relation hiérarchique qui a disparu. Pourquoi ?
00:10:31 Parce qu'il ne faut pas. J'exagère un peu, je caricature.
00:10:33 Parce qu'il ne faut pas heurter l'élève. Il ne faut pas lui donner
00:10:37 le sentiment qu'il peut être rabaissé, etc.
00:10:39 Est-ce que ça participe aussi, finalement, d'une école
00:10:42 avec un semblant d'autorité ?
00:10:44 Parfaitement. Je crois que, de toute façon, à partir du moment
00:10:47 où on a décidé un peu de déprécier, j'allais dire, le rôle
00:10:53 et la place du professeur, qui est un rôle supérieur à l'élève,
00:10:57 à partir du moment où, effectivement, cette estrade a été
00:11:00 symboliquement supprimée, à partir du moment où on a laissé
00:11:05 trop les parents rentrer à l'école et se permettre aussi
00:11:10 de discuter les cours, mais de discuter aussi
00:11:16 les cours du professeur. Donc, tout ça fait qu'effectivement,
00:11:20 aujourd'hui, l'école n'a plus du tout ce rôle qu'elle avait.
00:11:23 Et, effectivement, on se désole des conséquences aujourd'hui.
00:11:26 Ce qui est terrible, vous voyez, Sonia, c'est que moi,
00:11:28 j'entends dire qu'il faut mettre des portiques partout,
00:11:32 qu'il faut mettre des portiques partout, qu'il faut rajouter
00:11:34 même des vigiles, comme on l'a fait d'ailleurs
00:11:37 dans le service public, comme on le fait à l'hôpital,
00:11:40 comme on le fait dans les différents services publics, etc.
00:11:45 Aujourd'hui, même dans les établissements scolaires.
00:11:47 Alors, vous pensez que ce n'est pas la bonne réponse ?
00:11:49 Parce que là, il s'agit quand même... Là, on est sur une menace
00:11:51 sur les réseaux sociaux, mais par exemple, mais ça participe
00:11:53 d'un tout, parce que quel que soit, et vous l'avez dit
00:11:56 à juste raison, là, on va rester prudent, on ne connaît
00:11:58 absolument pas la cause, la motivation, mais peu importe.
00:12:00 Je veux dire, le professeur, j'ai beaucoup pensé
00:12:03 à cette professeure de Rennes, donc la jeune fille de 12 ans,
00:12:08 d'accord, aspect psychiatrique, mais comment on revient
00:12:10 en classe le lendemain ?
00:12:12 Est-ce qu'on revient tout à fait normalement quand on a été
00:12:14 menacé, coursé dans un couloir, avec, telle une gamine,
00:12:19 mais quand même avec un couteau ?
00:12:20 J'ai des collègues qui n'ont pas pu revenir en classe
00:12:23 suite à des menaces de mort, parce que le chef d'établissement
00:12:26 ne sanctionnait même pas ces menaces, c'est-à-dire qu'il refusait
00:12:30 de les prendre en compte.
00:12:33 Et donc, que faire dans ces cas-là ? C'est le professeur qui part,
00:12:36 parce qu'il ne peut pas revenir devant une classe
00:12:39 quand il est désavoué par sa propre direction.
00:12:41 Je pense qu'il y a plusieurs problèmes.
00:12:43 Il y a le problème de la sanction, il y a le problème
00:12:45 de la discipline, il y a le problème de la mission
00:12:47 du professeur. Il y a une partie des enseignants aujourd'hui
00:12:50 qui ne comprennent pas très bien quelle est leur mission.
00:12:53 Est-ce que c'est d'instruire ou est-ce que c'est de faire
00:12:55 un service social, finalement, de garderie,
00:12:58 voire d'orientation, simplement ?
00:13:01 Et je pense que la crise est très profonde dans cette institution.
00:13:06 Et puis, les injonctions contradictoires, parce qu'il faut,
00:13:08 en même temps, tenir compte du respect du professeur,
00:13:11 mais aussi du respect des parents d'élèves.
00:13:12 On le voit sur la question du harcèlement,
00:13:13 vous avez des injonctions contradictoires, parce que,
00:13:16 par exemple, dans le cas de l'Académie de Versailles,
00:13:18 où pour protéger les professeurs, finalement, on n'a pas tenu compte
00:13:22 des plaintes des parents contre les professeurs suite au harcèlement.
00:13:25 Donc, on voit que l'école aussi est prise dans un réseau
00:13:28 d'injonctions contradictoires. Il est très difficile de répondre
00:13:31 à toutes les demandes de la société. On demande aux professeurs
00:13:33 à la fois de transmettre...
00:13:34 Mais pourquoi c'est à l'école de répondre ?
00:13:37 Je ne sais pas si c'est la mission de l'école de fabriquer
00:13:39 des Républicains. Je ne suis pas du tout sûre.
00:13:40 C'est important ce que vous dites.
00:13:41 Non, mais le choix des mots, vous avez noté,
00:13:43 Gabriel Attal dit "l'école française".
00:13:46 Oui, mais moi, je pense...
00:13:48 Pas l'école de la République.
00:13:50 L'école fabrique des citoyens.
00:13:51 Ça tient parfois à des détails, mais ils sont importants.
00:13:53 Le but premier, c'est de transmettre le savoir.
00:13:54 Effectivement, quand on est cultivé, on est un meilleur citoyen.
00:13:57 Mais Arthur de Vattregan, ce n'est pas correct.
00:13:59 Je ne dédiais pas la fabrique du citoyen.
00:14:01 Mais Génie, il faut revenir à ça, effectivement.
00:14:05 L'école transmet de savoir.
00:14:08 Tous les matins, j'ai des responsables politiques qui me disent
00:14:11 "Ce n'est pas la même chose que vous, vous n'avez pas d'intérêt particulier".
00:14:14 Mais comment ? Je vous assure.
00:14:16 Le rôle de l'école n'est pas de fabriquer des Républicains.
00:14:20 Le rôle de l'école est d'instruire et d'émanciper,
00:14:22 c'est-à-dire de permettre à l'élève de dépasser ses particularismes,
00:14:26 qu'ils soient sociaux, culturels, régionaux, etc.
00:14:30 De découvrir, finalement, la rationalité
00:14:34 et de construire par lui-même son jugement.
00:14:38 Mais il devait faire des Français, quand même.
00:14:39 Ah oui.
00:14:40 D'instruire.
00:14:41 Il comprend la langue, bien sûr.
00:14:45 Mais le poids des mots, oui, est très important.
00:14:48 Le choix des mots.
00:14:49 Je garde en tête ce qui a été dit Arthur de Vatrigan,
00:14:51 là, c'est un sujet aussi très grave,
00:14:53 par la famille, la femme de Dominique Bernard,
00:14:55 ce professeur qui a été assassiné à Arras,
00:14:58 ses obsèques en la cathédrale d'Arras.
00:15:00 Elle a dit qu'elle ne voulait pas qu'on parle de victime.
00:15:02 Je suis allée voir, ça m'a beaucoup interpellée,
00:15:04 sûrement j'avais oublié qu'elle avait dit ça,
00:15:06 mais d'un héros, en tout cas de quelqu'un qui a résisté.
00:15:09 Pas de victime.
00:15:10 Elle ne voulait pas que son mari soit vu comme une victime,
00:15:12 à terre, sous les coups de couteau de cet assaillant.
00:15:15 Est-ce qu'on a vraiment gardé en tête aujourd'hui
00:15:18 ce que représentent ces enseignants pour nous ?
00:15:20 Non, je ne pense pas.
00:15:21 Et il faut voir justement la manière dont ils sont dévalorisés,
00:15:24 la manière dont ils ne se sont pas soutenus.
00:15:26 Pour revenir sur ce...
00:15:28 Alors, il y a plusieurs choses.
00:15:29 Il y a le sujet d'un état social contraire,
00:15:32 qui est, je pense, différent de ce sujet-là.
00:15:34 D'un gamin, d'un adolescent,
00:15:36 qui a l'air probablement un peu fou,
00:15:39 d'après les témoignages qu'on a.
00:15:40 C'est-à-dire qu'il est isolé, il menace son prof,
00:15:42 il menace les élèves.
00:15:44 Mais je pense que c'est aussi le résultat,
00:15:46 Eugénie le disait tout à l'heure,
00:15:48 c'est le résultat de 40 ans ou de 50 ans
00:15:51 de l'enfant roi et du relativisme de tout.
00:15:55 Quand vous avez, pendant 30 ans, expliqué
00:15:57 que l'enfant était le centre de tout
00:15:58 et que le savoir c'était une co-construction,
00:16:00 que la verticalité n'existe pas,
00:16:01 et que vous n'adéquiez plus à la frustration,
00:16:03 c'est ravageur.
00:16:04 Quand vous avez, en plus, vous rajoutez à ça dans le shaker,
00:16:07 le relativisme, un exemple,
00:16:08 c'est que la personne en charge des sujets éthiques en France
00:16:12 nous expliquait il n'y a pas si longtemps
00:16:14 qu'elle ne savait pas faire la différence
00:16:16 entre le bien et le mal.
00:16:18 Ça devient un peu compliqué en fait.
00:16:19 À partir du moment où vous avez l'enfant roi
00:16:21 plus le relativisme sur le bien et le mal,
00:16:23 l'enfant, l'ado, il est laissé à lui-même.
00:16:27 Et à partir du moment où la verticalité
00:16:29 et l'autorité est quelque chose de réel
00:16:30 qu'il ne faut surtout pas mettre en place,
00:16:32 forcément vous vous retrouvez avec ces comportements
00:16:35 où la moindre frustration devient,
00:16:37 aujourd'hui cette étape-là devient une désacralisation.
00:16:39 Parce que là, Arthur, vous avez raison,
00:16:41 là pour ces menaces, très sincèrement,
00:16:43 on va voir ce qu'il en est,
00:16:44 mais je pense, Didier, la piste, voilà,
00:16:46 on va raison garder,
00:16:48 mais la moindre frustration aujourd'hui peut générer...
00:16:51 - Aujourd'hui, c'est une réaction de violences.
00:16:52 - Oui.
00:16:52 - Alors c'est vrai que ce qui est intéressant,
00:16:53 et Jeannine le disait aussi,
00:16:54 c'est que là, moi j'ai eu des témoignages d'amis profs,
00:16:57 les réactions sont immédiates.
00:16:59 La moindre suspicion de menace,
00:17:02 même indirecte, tout de suite c'est pris en charge.
00:17:05 Et d'ailleurs on voit même des élèves convoqués
00:17:07 c'est qu'ils s'excusent,
00:17:07 ce qui n'était pas le cas il y a six mois.
00:17:09 Donc c'est vrai que là déjà, du côté du professeur,
00:17:11 il peut se sentir un peu plus soutenu,
00:17:12 ce qui n'était pas le cas avant.
00:17:14 Et l'élève peut voir qu'il y a une réaction,
00:17:17 et qu'il n'est pas si libre que ça.
00:17:19 - C'est incroyable, pardonnez-moi d'utiliser cette phrase,
00:17:22 mais vous avez raison, mais adaptée à l'école.
00:17:24 La peur change de camp, généralement,
00:17:26 c'est la police, les dealers, les trafiquants.
00:17:29 - Oui, mais là à l'école, ça faisait longtemps
00:17:30 que c'était le prof qui avait peur,
00:17:31 et que le prof, de toute façon,
00:17:32 à partir du moment où vous enlevez les strades
00:17:33 et que vous expliquez,
00:17:34 là on a parlé des classements de PISA il n'y a pas longtemps.
00:17:36 Rappelez-vous, la dernière fois qu'on en a parlé, c'est 2012.
00:17:38 François Hollande, président, Vincent Péon,
00:17:40 ministre de l'Éducation nationale.
00:17:41 Encore une bonne idée de François Hollande.
00:17:42 Classement de PISA, catastrophique.
00:17:43 Qu'est-ce qu'il dit pour réinformer ?
00:17:44 On dit on va faire l'école de la bienveillance, du bien-être.
00:17:47 Et ça, c'est dans les textes de la loi sur l'école.
00:17:50 - Il y a des cours d'empathie, là.
00:17:52 - Oui, mais il faut voir ce qu'il y a dedans.
00:17:54 - C'est pas la même chose.
00:17:55 - Je n'ai pas tout compris.
00:17:56 - Je vais vous soumettre ça, des cours d'empathie,
00:17:58 ça peut faire de bien.
00:17:59 - Les deux ministres, on voit bien que ça a un effet extrêmement important
00:18:03 puisque les signalements, effectivement...
00:18:04 - Mais pardonnez-moi, pourquoi vous êtes passés de Papin de Diaye
00:18:07 à Gabriel Attal ? Que de temps perdu.
00:18:08 - Que de temps perdu.
00:18:09 - Vous avez eu Jean-Michel Blanquer.
00:18:11 - Oui, mais vous...
00:18:12 - Mais une parenthèse, quand même, si je puis dire.
00:18:13 Les titres avec vous, Mickaël.
00:18:14 - La réclusion criminelle à perpétuité requise
00:18:17 contre Monique Olivier pour complicité dans les élevements
00:18:20 et meurtre de trois jeunes filles cet après-midi
00:18:22 à la cour d'assises des Hauts-de-Seine auront lieu.
00:18:24 Les plaidoiries de la défense, le verdict est attendu demain soir.
00:18:27 Plus de 100 morts dans des frappes israéliennes dans le nord de Gaza.
00:18:30 Le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas a publié vendredi.
00:18:34 Faisait état de 18 800 morts au total depuis le début de la guerre
00:18:38 avec Israël le 7 octobre.
00:18:40 Des chiffres difficilement vérifiables.
00:18:42 Et puis, les handballeuses françaises sont championnes du monde.
00:18:44 Elles ont battu la Norvège hier soir, 31 à 28.
00:18:47 C'est leur troisième Sacre mondial après 2003 et 2017.
00:18:50 Et cela promet à sept mois des Jeux olympiques de Paris.
00:18:54 Sonia, on termine juste avec un mot de football.
00:18:56 On vient d'apprendre que le PSG rencontrera le club espagnol de Real Sociedad
00:19:00 en huitième de finale de la Ligue des champions.
00:19:02 J'en suis ravie.
00:19:03 Merci beaucoup pour quand vous m'interpellez.
00:19:05 C'est important.
00:19:06 Voilà, ça vient de tomber.
00:19:08 Écoutez, merci d'être sur l'actualité chaude, comme on dit.
00:19:11 Merci, Miquel. Je vous dis à tout à l'heure.
00:19:13 Encore un mot sur cette élève qui a menacé de mort
00:19:17 son professeur de maths mathématiques sur Instagram.
00:19:19 Je voudrais qu'on retrouve notre journaliste Mikaël de Santos
00:19:22 qui est sur place dans les Yvelines.
00:19:25 Mikaël, est-ce qu'on en sait un peu plus sur cette élève qui est en garde à vue ?
00:19:31 Est-ce qu'on connaît ses motivations ?
00:19:33 Un ado solitaire, souvent absent.
00:19:40 C'est comme ça que cette élève de Terminal est décrite par ses camarades
00:19:45 ou ceux qui ont pu croiser sa route.
00:19:47 Des témoignages qui finalement rejoignent celui du professeur menacé.
00:19:52 Ici, tous les élèves disent que cette affaire n'est pas si incroyable que cela.
00:19:57 Impossible pour cet élève qu'il puisse passer à l'acte.
00:20:00 Il était inconnu des services de police libanais.
00:20:04 Et pour eux, tout simplement, il aurait tenu ses propos sous le coup de la colère.
00:20:09 Sur Instagram, il avait menacé d'assassiner le professeur,
00:20:12 un intello qu'il voulait battre à mort.
00:20:14 Il avait également déclaré vouloir vendre des parties de son corps à l'étranger
00:20:18 avant de menacer tous ceux qui oseraient moucharder de le rejoindre.
00:20:23 Concernant le professeur de mathématiques de 52 ans,
00:20:26 on nous parle d'un professeur de qualité, brillant, à la personnalité certes atypique.
00:20:32 Le directeur du lycée Blanche de Castille n'a pour le moment pas souhaité communiquer.
00:20:37 Tout ce que l'on sait, c'est qu'un conseil de discipline a été mis en place.
00:20:42 Des mails ont également été envoyés aux élèves, aux parents d'élèves,
00:20:45 pour qu'ils ne s'expriment pas dans les médias.
00:20:48 Enfin, pour terminer, le professeur de mathématiques a déposé plainte.
00:20:52 L'élève, lui, est pour le moment en garde à vue.
00:20:55 - Calde Santos, pour toutes ces informations, on va continuer à évoquer et à parler de l'école.
00:21:00 Un mot, Didier Lemeyre, vous avez été professeur pendant 20 ans ?
00:21:03 - Oui. - 20 ans ?
00:21:04 - 20 ans à trappe, mais plus que ça encore.
00:21:07 - Je vous donne mes calèbres.
00:21:09 - 20 ans à trappe, donc vous avez vu l'évolution ?
00:21:11 - J'ai vu toute l'évolution.
00:21:13 Effectivement, même pour moi, j'ai dû me déplacer et découvrir aussi,
00:21:18 toucher du doigt le réel, découvrir le monde de trappe que j'ignorais.
00:21:22 - Quel conseil en donne un jeune professeur s'il est face à une telle situation,
00:21:26 alors là, une situation grave de menace de mort,
00:21:29 mais s'il y a des insultes, une remise en cause de l'autorité presque quotidienne,
00:21:33 comment on revient en cours ?
00:21:34 Comment on assoit justement son autorité et sa place ?
00:21:38 - Moi, j'ai eu des expériences très variables
00:21:41 selon les établissements et les chefs d'établissement.
00:21:43 Quand j'ai commencé dans ce métier, j'ai fait les lycées les plus difficiles d'Île-de-France,
00:21:49 y compris un lycée à Villeneuve-Lagarène où une collègue a été tuée à la sortie
00:21:52 par un coup de feu dont on n'a pas trouvé l'origine.
00:21:56 Moi-même, j'ai été menacé de mort lors de ma deuxième année d'enseignement
00:22:01 par un de mes élèves.
00:22:02 Bon, ça s'est bien terminé par une négociation, mais...
00:22:05 - Par une négociation.
00:22:06 - Par une négociation avec cet élève.
00:22:08 Il n'y a pas eu de plainte.
00:22:10 Et le problème, je pense, de l'école, c'est que nous sommes à cheval
00:22:13 entre un travail d'éducation où il faut faire preuve de pédagogie,
00:22:16 mais aussi un travail d'éducation qui suppose des sanctions
00:22:20 et une prise de conscience de la réalité de ces règles.
00:22:23 Or, quand les enseignants ou l'institution elle-même
00:22:26 ne garantit pas l'effectivité de ces règles, qu'elle ne les sanctionne pas,
00:22:30 eh bien, ça ouvre la porte à tous les débordements.
00:22:32 - Mais merci, parce que vous le dites de manière tellement limpide.
00:22:35 C'est clair, en fait, il suffit de peu de choses aussi
00:22:38 pour sauver quand même notre institution principale.
00:22:41 Il suffit aussi de certains signaux.
00:22:43 Alors, pour être juste avec Gabriel Attal, là, ils sont donnés.
00:22:47 Je vais continuer à évoquer l'école dans quelques instants.
00:22:49 Les cours d'empathie, ça m'intéresse énormément.
00:22:52 Je ne sais pas s'il faut se réjouir qu'il y ait des cours d'empathie,
00:22:54 c'est-à-dire qu'on en est là, ou alors se dire quand même,
00:22:57 ça peut être important.
00:22:58 Bon, ça peut, on pourrait faire des cours d'empathie
00:23:02 dans le monde politique aussi.
00:23:04 On va parler de la loi Immigration.
00:23:05 On va marquer une pause.
00:23:06 Alors là, je vais vous poser des questions
00:23:08 qu'on ne pose pas aux politiques, parce que ce matin, moi-même,
00:23:11 je me suis demandé, mais la CMP, qu'est-ce que ça va donner ?
00:23:14 Et si on ajoute ci et ça ?
00:23:15 Mais la vraie question, sans parler des frontières,
00:23:18 sans parler de Schengen, sans parler de réforme,
00:23:21 de révision constitutionnelle, à quoi ça sert ?
00:23:24 Selon vous ?
00:23:25 Non, mais pas ça, on va entamer le débat.
00:23:29 À tout de suite, vous allez voir.
00:23:35 À quoi sert une loi Immigration ?
00:23:37 Je vous le disais, sans parler frontières,
00:23:39 sans parler Schengen, sans parler de réforme constitutionnelle.
00:23:42 Vous allez voir un sondage où une majorité des Français
00:23:45 affirme qu'il faut que le droit français prime sur les normes,
00:23:48 sur les traités européens, bref, sur la décision des juges européens.
00:23:52 Dans quelques instants, nous serons aussi à l'Assemblée nationale.
00:23:54 Il faut qu'on prenne quand même des nouvelles de ce qui se passe.
00:23:56 Tractation, je ne sais pas quelle image peut donner
00:23:59 cette fameuse commission mixte paritaire,
00:24:01 mais tout d'abord, les titres avec vous, Michael.
00:24:03 La loi Immigration en commission mixte paritaire,
00:24:06 à partir de 17h, aucun accord ne semble avoir été trouvé
00:24:09 pour le moment avec les LR.
00:24:10 Sur notre antenne, Eric Ciotti a déclaré attendre un texte
00:24:13 qui protège mieux les Français, mais qui ne sera pas,
00:24:15 je cite, "la solution", miracle.
00:24:17 Youssef Atal devant le tribunal correctionnel de Nice.
00:24:20 Le joueur de l'OGC Nice est poursuivi pour provocation
00:24:22 à la haine raciale après avoir partagé une vidéo
00:24:24 appelant à un jour noir pour les Juifs.
00:24:27 Le procès de l'international algérien devrait débuter à 13h30.
00:24:31 Et puis, PSG, Real Sociedad, c'est l'affiche
00:24:33 des huitièmes de finale de la Ligue des champions.
00:24:35 Le tirage au sort a eu lieu tout à l'heure.
00:24:38 Dernier représentant du football français, le PSG, a terminé,
00:24:41 deuxième de son groupe en face de poule.
00:24:44 On prend la direction tout de suite, merci à vous, Michael,
00:24:46 de l'Assemblée nationale.
00:24:47 On va retrouver notre journaliste Florian Tardif.
00:24:50 Alors, Florian, questions simples et réponses,
00:24:53 j'imagine, très compliquées.
00:24:55 Où est-ce qu'on en est ?
00:24:56 Oui, questions simples et réponses compliquées.
00:25:00 Écoutez, Sonia, à ce stade, il n'y a toujours pas de fumée blanche,
00:25:03 pas d'accord formel, mais je peux vous dire que les négociations
00:25:06 avancent, elles avancent bien, elles se poursuivent,
00:25:08 même, c'est ce que m'a confirmé un cadre de la majorité
00:25:11 il y a encore quelques minutes, nous nous sommes plus près
00:25:13 d'un accord que d'un désaccord.
00:25:14 Voici ce qu'a concédé ce matin Gérald Darmanin,
00:25:17 le ministre de l'Intérieur.
00:25:18 Les réunions successives entre l'exécutif et les Républicains
00:25:22 semblent donc porter leurs fruits, puisque les négociations
00:25:25 se tiennent principalement entre ces deux acteurs.
00:25:28 Alors, de quelles négociations parlons-nous ?
00:25:30 Premièrement, que les préfets aient la main pour accorder
00:25:34 un titre de séjour aux travailleurs sans papier,
00:25:36 qu'ils aient la main et qu'ils aient même le dernier mot,
00:25:39 puisque en cas de refus, il n'y aurait pas de recours possible.
00:25:42 C'est ce que souhaitaient les Républicains.
00:25:44 Deuxièmement, que l'AME, l'Aide médicale d'État,
00:25:46 on en parle depuis plusieurs semaines maintenant,
00:25:48 eh bien, que cette aide soit réformée.
00:25:50 Les Républicains attendent toujours de la part de l'exécutif
00:25:53 une lettre leur précisant bien qu'il y aura un débat
00:25:57 prochainement au Parlement.
00:25:58 Ils souhaitent, dès la rentrée 2024, assurer cette question.
00:26:01 Et troisièmement, que le délai pour pouvoir bénéficier
00:26:05 d'aide sociale pour les étrangers,
00:26:07 que ce délai soit considérablement allongé.
00:26:10 On parle de 30 mois, c'est ce que me confirmait
00:26:12 également un député de la majorité.
00:26:14 Le texte, vous l'avez donc compris, a été durci.
00:26:16 Est-ce que cela suffira pour mettre tout le monde d'accord
00:26:19 autour de la table ? Certainement pas,
00:26:20 mais au moins une majorité pour tenter donc que cette CMP
00:26:24 soit conclusive. En tout cas, nous aurons la réponse
00:26:26 à partir de 17h, même si ça risque de prendre
00:26:29 quelques heures avant que l'ensemble des membres
00:26:32 de cette CMP n'arrive à un accord, un accord formel.
00:26:36 Merci, Florian. C'est une longue journée pour vous.
00:26:39 Je vous en remercie. On aura évidemment
00:26:40 les conclusions avec vous.
00:26:42 Mais tout d'abord, vraiment, avant d'évoquer ce qu'il y a dedans,
00:26:44 parce que de toute façon, tout change.
00:26:46 C'est une négociation.
00:26:47 Le sondage, le sondage CSA pour Europe 1, Cnews et le JDD.
00:26:52 On ne peut pas être plus clair.
00:26:53 Regardez, 67% des Français, c'est quand même
00:26:55 une majorité assez franche, exigent la primauté
00:26:58 du droit français.
00:26:59 Donc, sans révision constitutionnelle,
00:27:01 la politique migratoire de la France reste,
00:27:03 je ne vais pas dire soumise, mais c'est un peu le cas, Eugénie.
00:27:06 Dictée en tous les cas par des juridictions
00:27:08 supranationales, en particulier des juges européens ?
00:27:11 Tout à fait.
00:27:11 Effectivement, il y a ce qu'on peut faire,
00:27:14 ce qu'on peut mettre en place comme mesure et ce qui rend
00:27:17 possible ces mesures, parce qu'on peut mettre en place
00:27:20 un certain nombre de mesures qui, ensuite, seront retoquées
00:27:22 par les juridictions supranationales.
00:27:24 Donc, en fait, il faut changer le cadre pour pouvoir
00:27:26 vraiment agir sur l'immigration.
00:27:27 Je pense, par exemple, à la question du regroupement familial.
00:27:29 Vous ne pouvez pas supprimer le regroupement familial
00:27:31 en France si vous ne sortez, si vous ne réinstaurez pas
00:27:34 la primauté du droit français sur le droit européen.
00:27:36 Vous ne pouvez pas de même restaurer le délit
00:27:39 de séjour illégal en France si vous ne sortez pas,
00:27:42 en tout cas, du droit européen, parce que ce délit
00:27:46 avait été retoqué par la CGE, ce qui fait qu'on l'a rendu,
00:27:49 il a été caduque et qu'on l'a supprimé ensuite.
00:27:52 Donc, il faut absolument, effectivement, faire ça.
00:27:55 Et ce que je remarque, c'est que c'est un sujet qui est en train
00:27:56 de s'imposer dans le débat public, parce qu'aux dernières
00:27:59 européennes, on n'en parlait pas tant que ça.
00:28:01 Et cette question du droit européen est devenue centrale
00:28:04 et je pense qu'elle jouera un rôle majeur lors des prochaines
00:28:06 européennes, parce que c'est devenu le point nodal.
00:28:09 Parce que maintenant, on se rend compte que le Brexit,
00:28:11 enfin en tout cas, le Frexit, sortir de l'Union européenne,
00:28:13 ça n'a pas de sens, puisque, par exemple, avec le Brexit,
00:28:17 la Grande-Bretagne ne gère pas mieux ses frontières migratoires
00:28:19 parce qu'elle est elle-même soumise à des juridictions
00:28:22 supranationales, notamment la CEDH.
00:28:24 Et donc, il faut absolument retrouver les manettes
00:28:27 de notre droit.
00:28:28 Je rappelle quand même que nous, c'est aussi un choix
00:28:31 qu'a fait le Conseil d'État.
00:28:32 C'est-à-dire qu'il faut arrêter aussi de taper tout le temps
00:28:34 sur la CEDH.
00:28:34 C'est le Conseil d'État qui a décidé d'avoir une vision
00:28:38 extensive du droit et de faire primer le droit européen,
00:28:40 ce qui n'est pas le cas de la Cour suprême en Allemagne,
00:28:42 par exemple.
00:28:43 La Cour de Karlsruhe dit que la Constitution allemande
00:28:46 doit être au-dessus du droit européen.
00:28:47 Donc, c'est tout à fait possible.
00:28:48 Sauf qu'on ne peut pas tordre le bras des juges.
00:28:49 Donc, il faut changer la loi.
00:28:51 Et donc, ça passe par une réforme constitutionnelle
00:28:54 qui doit inscrire dans le marbre que les juges n'ont plus le droit
00:28:57 de se faire le bras séculier de la CEDH ou de la CGE en France
00:29:02 et restaurer cette primauté.
00:29:03 Et je veux dire, ce n'est pas une proposition d'extrême
00:29:05 parce que vous avez Edouard Balladur, ancien Premier ministre,
00:29:08 qui a fait une note à la Fonds d'Apolle en juin dernier
00:29:11 où Edouard Balladur propose de restaurer la primauté
00:29:15 de la Constitution sur le droit européen.
00:29:16 Edouard Balladur qui est quand même un Européen convaincu,
00:29:18 qui a été Premier ministre, qui n'est pas un zozo sur ces questions.
00:29:21 Et donc, ça montre que les lignes sont en train de bouger
00:29:24 et c'est effectivement indispensable.
00:29:26 Les lignes bougent, comme vous le dites très bien, Julie Bastier.
00:29:29 Au sein de l'opinion, c'est très, très clair.
00:29:31 Et alors, il y a quelque chose qui m'a interpellée hier
00:29:34 au grand rendez-vous Europe Insight News des Échos.
00:29:35 Nous recevions Éric Wörth et quand on lui a soumis ça,
00:29:38 vous, vous nous dites, et c'est vrai,
00:29:40 ce n'est pas un Frexit, s'éloigner un peu des traités,
00:29:42 mais il me dit, mais attention, vous ne vous rendez pas compte,
00:29:45 il y a les normes et en sortir, c'est s'éloigner du cadre
00:29:48 européen et vous allez voir ce que vous allez voir.
00:29:50 Bon, est-ce qu'il y a...
00:29:51 - Lui, il veut mourir avec ses normes, c'est bien quoi.
00:29:53 - Il veut ? - Il veut mourir avec ses normes,
00:29:54 il va mourir avec l'État de droit, il sera content.
00:29:55 - Non, mais surtout, ce n'est pas vrai,
00:29:56 ce n'est pas sortir de l'État de droit,
00:29:58 c'est pas restaurer un État de droit différent.
00:30:01 - Il faut rappeler, il ne faut pas avoir de complexe avec ce sujet
00:30:03 parce que la primauté du droit européen sur le droit français,
00:30:06 c'est un squatter.
00:30:07 Il est rentré clandestinement, il est resté frauduleusement.
00:30:10 Il n'est pas dans les traités de 1957.
00:30:12 Il a été introduit en loose day par la Cour de justice en 1960,
00:30:14 puis reparti en 1970 et comme les juges disaient,
00:30:17 ça commence à se voir, on va peut-être le faire ratifier,
00:30:19 donc on le met dans la Constitution de 2005,
00:30:21 article 6, or raté, Constitution de 2005,
00:30:23 les Français disent "on n'en veut pas".
00:30:24 Qu'est-ce qu'il fasse ? Traiter le disbond de 2007,
00:30:27 il disparaît de l'article 6, il passe en annexe.
00:30:29 C'est-à-dire qu'à aucun moment, les Français ont ratifié
00:30:32 souverainement la primauté du droit européen sur le droit français.
00:30:34 Ça n'a jamais été le cas.
00:30:36 Donc évidemment qu'il ne faut pas avoir de complexe sur ce sujet-là
00:30:39 et ce n'est pas de venir d'extrême droite ou faire un Frexit de le dire.
00:30:42 C'est juste que les juges ont fait un coup d'État là-dessus,
00:30:45 avec la bonne définition de nos politiques,
00:30:50 et leur l'achetait évidemment.
00:30:51 Sauf qu'à aucun moment, les Français ont dit oui.
00:30:53 Et à ce moment-là, on leur a posé la question, ils ont dit non.
00:30:56 Voilà, c'est tout, la réalité, elle est là.
00:30:58 Ce qui est incroyable, c'est vrai, il y a quelques années,
00:30:59 quand on parlait de ce sujet, quand on posait cette question,
00:31:01 elle paraissait totalement un peu éloignée, un peu trop...
00:31:05 Alors que là, c'est vrai que ça s'impose...
00:31:07 C'est vrai que c'est une question très technique.
00:31:08 C'est très complexe.
00:31:10 Mais alors, un référendum, par exemple.
00:31:12 Un référendum est très complexe, parce qu'il faut changer l'article 11
00:31:14 pour pouvoir ensuite faire un référendum sur l'immigration.
00:31:18 Donc c'est un des processus très très complexes
00:31:20 et c'est ça qui crée l'immobilisme.
00:31:21 Et je pense que les juges ont une énorme responsabilité
00:31:24 parce qu'ils se sont octroyés un droit en jouant à la Cour suprême européenne.
00:31:28 On leur a laissé.
00:31:29 Alors que...
00:31:29 La nature juridique a aussi l'horreur du vide.
00:31:32 Mais aujourd'hui, le péril, c'est que justement,
00:31:34 les gens en ont tellement marre qu'ils bazardent l'État de droit avec le bain.
00:31:37 Et c'est ça qui serait dangereux.
00:31:38 Voilà.
00:31:39 Ces dérives inacceptables.
00:31:40 Didier Le Maire.
00:31:41 Oui, une nation qui n'est plus souveraine, comment peut-elle perdurer ?
00:31:45 Comment peut-elle continuer d'être elle-même ?
00:31:48 Une nation peut-elle s'en remettre à une autre souveraineté ?
00:31:52 C'est une vraie question.
00:31:53 C'est une question, je pense, qui n'est pas si technique que cela.
00:31:56 C'est une question éminemment politique qui nous concerne tous, Français.
00:31:59 Mais vous l'ai dictée de manière très très claire.
00:32:02 Mais moi, j'aimerais...
00:32:03 Emmanuel Macron, quelle est véritablement, c'est une vraie question,
00:32:05 sa vision sur le sujet ?
00:32:07 Il a souvent parlé de souveraineté européenne et certains, beaucoup,
00:32:11 lui contestent même cette expression.
00:32:13 Il ne peut pas y avoir de souveraineté européenne,
00:32:16 parce qu'il n'y a pas de peuple européen.
00:32:18 Oui, il n'y a pas de peuple européen.
00:32:20 Effectivement, moi, j'ai beaucoup écouté ces derniers temps
00:32:23 le général de Gaulle dans des entretiens.
00:32:25 Et je trouve ça vraiment passionnant.
00:32:28 Et qu'il parlait "la France, c'est la France, l'Allemagne, c'est l'Allemagne,
00:32:31 l'Angleterre, c'est l'Angleterre".
00:32:33 Et on est dans une coopération.
00:32:35 Il ne faut surtout pas vouloir, en fait, supprimer les souverainetés de chaque État.
00:32:41 Et ce serait une grosse erreur de faire ça.
00:32:43 Je crois que chaque peuple a le droit à sa légitimité,
00:32:46 à être souverain et à décider de son devenir, de son environnement,
00:32:51 de ce qu'il accueille, de ce qu'il ne veut pas accueillir, de son droit, etc.
00:32:55 Il n'y a pas plus de désespérant,
00:32:56 et j'ai écouté ce que disait Eugénie tout à l'heure,
00:32:59 que de se dire "c'est difficile".
00:33:01 Et qu'aujourd'hui, on nous a depuis des années vendu que c'est difficile.
00:33:04 C'est extrêmement désespérant.
00:33:06 Vous avez raison, mais je prends un exemple.
00:33:08 Sur les OQTF, parce qu'à un moment, il faut aussi...
00:33:11 Là, ce n'est pas la faute à l'Europe, pardonnez-moi.
00:33:13 Pourquoi on n'arrive pas à expulser comme il faut ?
00:33:16 Parce que les pays ne délivrent pas les laissés-passer consulaires.
00:33:19 Ça aussi, ça rejoint ce que disait Eugénie.
00:33:21 Bon, ce n'est pas là la faute à l'Europe.
00:33:22 Non, mais là, ça rejoint ce que disait Eugénie.
00:33:24 Vous ne croyez pas, Sonia, sincèrement, qu'on pourrait...
00:33:27 Vous ne voyez pas tous les intérêts que ces pays-là ont avec nous,
00:33:31 les relations, etc. ?
00:33:32 On a aussi des intérêts avec eux.
00:33:34 Attention, on coopère dans la lutte contre le terrorisme.
00:33:36 Exactement.
00:33:37 Ne plus avoir les services secrets,
00:33:39 en tout cas les renseignements algériens, marocains ou autres en ce moment.
00:33:42 Bonne chance.
00:33:43 Ils ont aussi des moyens de pression sur nous.
00:33:45 Ils ont plus de jeux que d'autres pays.
00:33:46 Après, on pourrait aussi se dire...
00:33:49 Vous voyez, souvent, je parle aussi des mineurs,
00:33:51 nous accompagner, parce que moi, je n'arrive pas à comprendre.
00:33:53 Ça ne me rentre pas dans la tête, excusez-moi de le dire comme ça,
00:33:56 que sous prétexte qu'on a signé la Convention des droits de l'enfant,
00:33:58 ces gamalas qui ont des parents,
00:34:00 on les garde et on ne les rend pas à leurs parents.
00:34:02 J'ai toujours donné cet exemple-là en me disant,
00:34:03 s'il y a des petits Français qui vont, je ne sais pas,
00:34:06 moi, en Algérie ou au Maroc,
00:34:07 est-ce que ces pays-là auront le droit de dire,
00:34:09 non, non, vous ne les reprenez pas, on doit les garder.
00:34:11 Vous avez raison de prendre le sujet comme ça.
00:34:12 Non, mais vous...
00:34:13 Oui, vous avez raison.
00:34:14 Regardez le sondage, je continue à le décliner.
00:34:16 71 % des Français estiment qu'il faut rompre les accords signés
00:34:20 par la France et l'Algérie en 68,
00:34:22 qui favorisent l'immigration algérienne en France
00:34:24 et qui attestent en réalité d'une exception.
00:34:26 Alors là, encore, on peut dire sujet complexe.
00:34:29 Non.
00:34:29 Mais je pense qu'on peut parier sur l'intelligence des Français.
00:34:32 Pourquoi l'Assemblée nationale n'a pas voté
00:34:36 la suppression du traité de 1968 ?
00:34:39 Pourquoi ?
00:34:40 Pourquoi Emmanuel Macron a balayé ça en disant
00:34:42 ce n'est pas la politique étrangère de la France
00:34:43 qui se règle à l'Assemblée ?
00:34:44 Pourquoi ?
00:34:45 Quels sont les intérêts fondamentaux
00:34:46 qui sont mis en jeu par la remise en question de ce...
00:34:49 Quel est le chantage que nous mène l'Algérie
00:34:51 pour que nous n'ayons pas le droit de remettre en cause cet accord ?
00:34:54 Est-ce que si ça avait été mis en vote à l'Assemblée,
00:34:57 ça aurait certainement remporté la majorité de vote ?
00:34:59 Allez jusqu'au bout de la logique.
00:35:00 Selon vous, pourquoi ?
00:35:01 Comment ?
00:35:02 Pourquoi selon vous ?
00:35:02 Parce que je pense que les gouvernements ont peur
00:35:05 de ce que pourrait faire l'Algérie en reprisarie,
00:35:07 notamment vis-à-vis du gaz ou...
00:35:09 Ou même en interne, je suis politicien.
00:35:11 Il y a un chantage qui est exercé par l'Algérie.
00:35:13 Pardonnez-moi, mais aussi, on a une partie de la population
00:35:16 en provenance notamment de ce pays et qu'elle signale...
00:35:18 Voilà, on en aide. Vous avez raison.
00:35:20 Mais il y a ces conditions-là.
00:35:21 Le volet de voie migratoire qui ne s'appliquera pas aux Algériens.
00:35:23 C'est quand même hallucinant quand on y pense.
00:35:25 Il y a une orientation peut-être plus générale aussi
00:35:28 de nos représentants politiques qui ne s'en cachent pas
00:35:32 depuis des années, qu'il s'agit de dissoudre la nation française
00:35:35 dans le multiculturalisme, dans un État post-national
00:35:40 où on aurait affaire à une Europe des consommateurs
00:35:43 et plus une Europe des nations avec des services publics
00:35:48 qui sont quand même l'expression de cette conscience nationale.
00:35:52 Vous avez raison. En réalité, dans ce cas-là,
00:35:54 c'est mieux de l'énoncer, je trouve.
00:35:55 Ce serait un projet. On peut ne pas être d'accord,
00:35:57 mais il vaut mieux dire que notre projet est immigrationniste,
00:36:00 il est multiculturaliste.
00:36:01 Macron a signé, je vous rappelle, le pacte de Marrakech en 2019.
00:36:06 En 2018, le pacte, il s'y est en 2019.
00:36:08 Il y a plein de pays qui ne l'ont pas signé.
00:36:09 Lui, il l'a signé. Alors, on vous explique,
00:36:11 oui, mais ça n'engage pas les Français.
00:36:12 Ça commence toujours comme ça et puis à la fin, ça les engage.
00:36:14 Donc, vous avez le pacte de Marrakech qui vous explique...
00:36:17 Il y a plein d'objectifs.
00:36:19 Par exemple, faire en sorte que les filières de migration régulières
00:36:21 soient accessibles et plus souples.
00:36:22 Voilà, ça fait partie des 20 objectifs.
00:36:24 Il y en a plein des comme ça.
00:36:25 Donc, Emmanuel Macron le signe, plein de pays ne le signent pas.
00:36:27 Ensuite, vous avez le pacte de migration et d'asile
00:36:29 qui va être voté, et la France va le voter,
00:36:32 peu avant les élections européennes.
00:36:33 Donc, vous pouvez faire toutes les lois que vous voulez là,
00:36:35 ça sera retoqué par l'objectif du pacte de Marrakech
00:36:38 qui va être mis en application par le pacte de migration et d'asile.
00:36:40 Alors, expliquez-moi, Madame Mélanie.
00:36:42 J'ai essayé de comprendre la situation en Italie,
00:36:45 je suis allée voir tous les articles à ce sujet.
00:36:47 J'ai vu ce qu'elle disait avant, vous le savez tous,
00:36:49 et ce qu'elle applique maintenant.
00:36:50 Bon, certains disent, mais regardez, finalement,
00:36:53 elle ne peut pas faire ce qu'elle disait,
00:36:54 c'était un petit peu de la poudre de Père Limpopo,
00:36:57 et finalement, elle est rentrée dans le rang.
00:36:58 Elle a besoin de l'argent européen
00:37:01 et elle ne peut pas faire ce qu'elle veut sur l'immigration.
00:37:03 Est-ce que c'est ça, la vérité ?
00:37:04 C'est du chan...
00:37:05 Je veux dire, elle n'a pas le choix ou alors, en réalité,
00:37:09 eh bien, ce n'est pas si facile de changer les choses, comme on dit.
00:37:11 C'est toujours compliqué de changer les choses, évidemment,
00:37:12 mais là, il y a un chantage et Madame Van der Leyen l'avait expliqué.
00:37:15 Ceux qui ne veulent pas obéir aux directives de la Commission européenne,
00:37:17 nous avons les moyens de les faire plier.
00:37:20 Elle l'avait dit clairement.
00:37:21 Bon, le problème de l'Italie, c'est que depuis le Covid,
00:37:24 déjà, ce n'était pas très bien avant, mais depuis le Covid,
00:37:26 ils sont en déficit total et ils ont besoin de l'argent européen.
00:37:30 Nous, la France, on est contre les buteurs.
00:37:33 Donc, ça veut dire que le chantage à l'argent peut aussi embêter l'Union européenne.
00:37:37 Alors, la vraie question, c'est est-ce qu'un pays comme la France,
00:37:39 pilier de l'Union européenne, peut s'écarter des traités et des normes
00:37:43 et rester vraiment dans le jeu ?
00:37:44 Je pense que ceux qui disent qu'on va régler le problème migratoire du jour au lendemain
00:37:49 mentent et s'illusionnent aussi, c'est certain.
00:37:51 Et je pense que les présidents de Mélanie doivent nous avertir que c'est très compliqué.
00:37:54 Surtout que le problème de l'Italie, c'est qu'elle souffre aussi d'une malchance géographique.
00:37:59 Les gens ne font que passer en Italie.
00:38:00 Mais moi, je pense qu'il y a quand même un...
00:38:02 Le préalable à toute action, c'est quand même un changement de discours.
00:38:04 C'est-à-dire que si vous faites passer le message,
00:38:06 si vous venez, vous avez une chance de vous faire régulariser.
00:38:08 Vous ne pouvez pas espérer tarir le flux.
00:38:11 Il y a quand même un discours à changer fondamentalement.
00:38:14 Envoyer un message, envoyer un message de...
00:38:16 On nous envoie là, nous ne pouvons plus accueillir.
00:38:18 Sans aller jusqu'à la révision constitutionnelle, là, par exemple,
00:38:21 ce qui est décidé, très sincèrement, l'AME sorti,
00:38:23 il va être dans une loi autonome en janvier,
00:38:26 sur une forme de préférence nationale aussi, sur les aides sociales, etc.
00:38:30 Est-ce que vous trouvez que ce sont des signaux quand même importants ?
00:38:32 Je vous rappelle, on est parti d'un texte détricoté par l'Assemblée
00:38:35 pour arriver à un texte assez durci quand même.
00:38:38 Il faut voir aussi les métiers sous tension.
00:38:42 C'est quand même le point central et c'est ce que vous disiez justement
00:38:44 sur l'Europe de consommateurs.
00:38:46 Pourquoi les grands patrons, pourquoi la Macronie
00:38:49 et pourquoi une grande partie de l'Europe poussent à ça ?
00:38:51 C'est parce que, encore une fois, nous, depuis la France en tout cas,
00:38:54 depuis plus de 30 ans, son économie,
00:38:57 le maître étalon de notre économie, c'est la consommation.
00:38:59 On importe des biens et on a besoin de consommateurs,
00:39:03 de gens qui livrent la consommation.
00:39:05 Donc les métiers sous tension, c'est uniquement ça.
00:39:06 Pardonnez-moi, mais c'est terrible parce que ceux qui se gargarisent
00:39:09 d'une politique humanitaire, humaine, etc.,
00:39:11 veulent faire venir des migrants sous-payés
00:39:15 et qui vont finir, pour certains, hors de la chapelle.
00:39:17 Pourquoi les grands patrons militent pour toi ?
00:39:19 Tout simplement, ça fait pression à la baisse sur les salaires.
00:39:21 Et en plus, comme les Français sont faits virer des grandes métropoles
00:39:24 et des banlieues des grandes métropoles où on assure quand même
00:39:26 la grande consommation, il faut bien quelqu'un pour le remplacer.
00:39:28 Eric Wörth, que vous avez suivi, nous disait "mais non, pas du tout,
00:39:33 c'est que les Français ne veulent pas faire ces métiers".
00:39:35 Alors vous les expliquez, ces travailleurs clandestins ?
00:39:38 En Provence, vous leur donnez la possibilité.
00:39:40 Ils ne le font pas, effectivement, dans les métropoles,
00:39:41 parce que c'est trop cher d'habiter les bergerons, etc.
00:39:44 Il n'y a que les immigrés qui acceptent la devise dans les conditions épouvantables.
00:39:46 Et c'est ça, la gauche, d'apporter des gens
00:39:49 qui ont des conditions épouvantables pour servir d'esclaves ?
00:39:52 Non, mais aujourd'hui, on a quand même 5 millions de chômeurs en France.
00:39:55 On a notamment dans les étrangers jusqu'à 47 % d'inactifs,
00:40:00 même dans les immigrés algériens,
00:40:03 puisqu'on en parlait de l'Algérie tout à l'heure.
00:40:04 Dans les quartiers, vous avez quand même des jeunes entre 16 et 25 ans.
00:40:08 Il y a jusqu'à 40 % de chômeurs.
00:40:11 Excusez-moi, mais il faut peut-être aider et accompagner
00:40:14 pour que ces jeunes-là puissent effectivement aller sur ce métier en tension.
00:40:17 Ça m'intéresse.
00:40:18 Qu'est-ce qu'on va faire ?
00:40:18 Parce qu'on n'arrive pas déjà à donner de l'emploi à ces personnes-là,
00:40:22 à intégrer et à assimiler.
00:40:24 Et aujourd'hui, on est prêt à recevoir des personnes…
00:40:25 J'essaie d'être concrète, par exemple.
00:40:27 Alors qu'on n'est plus en capacité…
00:40:29 Le RN est aux commandes.
00:40:31 Il arrive et il dit, tous ces travailleurs clandestins
00:40:35 dans les métiers en tension, il faut les expulser.
00:40:37 Comment on fait ? Vraiment, c'est possible ?
00:40:39 À la base, comment ça se fait ?
00:40:40 C'est une vraie question.
00:40:41 Et comme vous vous transvasez…
00:40:43 Mais il y a déjà à la base comment on peut recruter des personnes
00:40:48 qui sont sans papier.
00:40:49 Excusez-moi.
00:40:51 Excusez-moi, on a tous…
00:40:53 On en fait la promotion.
00:40:54 Non mais c'est ça.
00:40:54 Et on en fait la promotion en disant votre nounou, votre Uber.
00:40:57 Là, vous avez raison.
00:40:58 Ça, c'est des remarques de bon sens.
00:41:00 Et à côté de ça, on fait tout un travail contre le marché au noir,
00:41:06 le travail au noir, etc.
00:41:07 Il y a quand même quelque chose de kafkaïen,
00:41:09 sachant que vous savez que ces personnes-là qui travaillent,
00:41:13 qui sont d'une manière irrégulière,
00:41:15 achètent des papiers pour pouvoir travailler
00:41:18 et qu'on le sait que ce n'est pas leur vrai…
00:41:19 que c'est des papiers frauduleux.
00:41:21 On marche sur la tête.
00:41:22 Bon, vous savez, on a besoin de cours d'empathie en ce moment.
00:41:25 Bah écoutez…
00:41:26 Je vais vous dire en quoi ça consiste dans quelques instants,
00:41:28 juste après les titres de Mickaël.
00:41:30 Après un pic à plus de 6 mètres hier,
00:41:32 la Charente amorce, enfin ça décrue,
00:41:34 mais celle-ci s'annonce lente et devrait même durer jusqu'à Noël.
00:41:38 La Charente maritime reste donc maintenue en vigilance orange par Météo France.
00:41:43 Dix jours après un veto américain,
00:41:44 le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer aujourd'hui
00:41:47 sur un nouveau texte appelant à un "cessez le feu immédiat et durable" à Gaza.
00:41:51 Un vote qui intervient au moment même où Washington
00:41:54 montre des signes d'impatience face à son allié israélien.
00:41:57 Et puis la réclusion criminelle à perpétuité requise contre Monique Olivier
00:42:01 pour complicité dans les enlèvements et meurtres de trois jeunes filles,
00:42:04 cet après-midi à la cour d'assises des Hauts-de-Seine
00:42:06 auront lieu les plaidoiries de la Défense.
00:42:08 Le verdict est attendu demain soir.
00:42:10 Merci Mickaël, à tout à l'heure.
00:42:12 C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup parce que c'est comme quand on dit
00:42:15 "il faut de l'autorité et ça se décrète pas",
00:42:17 comment on décrète l'empathie ?
00:42:19 Alors est-ce que ça s'apprend ?
00:42:20 Ou est-ce que c'est inné en nous ?
00:42:22 C'est une vraie question philosophique.
00:42:24 Mais comment ça se décline à l'école ?
00:42:26 Les explications de Maxime Legué, regardez.
00:42:28 Mais c'est une petite nouveauté qui va faire son apparition
00:42:33 dans les enseignements scolaires.
00:42:35 Pour la rentrée de janvier,
00:42:36 1000 établissements vont mettre en place des cours d'empathie
00:42:39 pour les élèves de maternelle et d'école élémentaire,
00:42:41 inspirés du Danemark.
00:42:43 Cette heure de cours hebdomadaire vise à développer
00:42:45 les compétences psychosociales des élèves,
00:42:48 afin de prévenir les cas de harcèlement scolaire.
00:42:50 Concrètement, des ateliers pratiques seront organisés
00:42:53 par les professeurs dans chaque classe.
00:42:55 Des exercices divers dans lesquels les élèves
00:42:57 apprendront à accroître leur compréhension de soi,
00:43:00 communiquer de façon constructive,
00:43:02 ou encore améliorer la compréhension de leurs émotions.
00:43:05 Une initiative qui laisse certains syndicats
00:43:08 des écoles dubitatifs.
00:43:09 Ça va se faire sur quel créneau ?
00:43:11 À la place de quoi ?
00:43:13 On se rend compte, et on l'a vu d'ailleurs avec la question
00:43:17 des résultats de l'enquête de PISA,
00:43:20 que les résultats ne sont pas là.
00:43:23 Et du coup, pour le SNALC, on se demande
00:43:26 pourquoi mettre en place des cours d'empathie ?
00:43:29 Et est-ce que ça ne va pas se faire au détriment d'autre chose ?
00:43:32 Pour la rentrée de septembre 2024,
00:43:34 ces cours d'empathie seront dispensés
00:43:36 dans l'ensemble des écoles primaires.
00:43:38 Petite nouveauté de la rentrée, je vous voyais...
00:43:44 C'est risible.
00:43:47 C'est vraiment risible.
00:43:47 Et puis, ce n'est pas le rôle de l'école.
00:43:50 Le rôle de l'école, c'est d'instruire.
00:43:51 Ce n'est pas d'éduquer et de s'immiscer dans la vie privée,
00:43:57 dans la vie personnelle, dans les sentiments, les affects.
00:44:01 C'est le rôle de la société, des parents, de la société civile,
00:44:03 mais certainement pas de l'institution scolaire.
00:44:06 Donc, je trouve que c'est assez grave
00:44:07 parce qu'on est en train d'introduire dans l'école
00:44:11 une forme de moralisme ou de moralisation
00:44:15 qui se substitue à ce que l'école doit être,
00:44:17 c'est-à-dire un lieu d'apprentissage,
00:44:19 de recherche de la vérité et non pas un lieu
00:44:23 de transmission du supposé bien.
00:44:27 L'école des voyés, encore une fois, à travers cet exemple.
00:44:30 Bien sûr, Lionel Jospin avait dit "l'État ne peut pas tout",
00:44:33 on pourrait dire "l'école ne peut pas tout".
00:44:36 C'est une bonne référence, à dire Jospin.
00:44:38 L'empathie, c'est évidemment la base de l'éducation,
00:44:41 c'est-à-dire éduquer un enfant à se mettre à la place de l'autre,
00:44:44 à juguler ses émotions, à contrôler sa frustration.
00:44:48 Tout parent fait ça avec ses enfants tous les jours,
00:44:50 mais c'est le rôle de la famille.
00:44:51 Et moi, je m'inquiète de l'État qui veut se faire le substitut de la famille.
00:44:55 Et effectivement, c'est parce que des familles ne remplissent plus ce rôle-là.
00:44:58 Effectivement, on a des enfants qui sont déstructurés,
00:45:01 qui n'ont aucun sens des règles, aucune autorité.
00:45:03 Mais est-ce que pour autant, on doit donner à l'école ce rôle-là ?
00:45:06 C'est-à-dire que cette heure d'empathie va forcément prendre la place
00:45:08 d'une autre heure de cours, de français, de maths, je n'en sais rien.
00:45:12 Mais c'est ça qui me pose fondamentalement problème.
00:45:14 - Jeannine Bassiat, en même temps, on dénonce des parents défaillants.
00:45:18 - Ce n'est pas à l'école de gérer, de faire le remplacement des parents défaillants.
00:45:22 Il faut responsabiliser davantage les parents.
00:45:24 Et pardonnez-moi, mais pour moi, la lecture, par exemple,
00:45:27 est un cours d'empathie qui pourrait être donné à l'école,
00:45:29 c'est-à-dire faire découvrir les grands textes,
00:45:31 approcher l'universalité de la condition humaine
00:45:35 en touchant des grands textes de la littérature, par exemple.
00:45:37 - Maternelle, c'est compliqué quand même.
00:45:40 - On peut en tout cas, à travers les grands mythes, par exemple.
00:45:45 Les fables, par exemple, c'est de la morale élémentaire.
00:45:49 - Je ne sais pas pourquoi ça peut consister à un cours d'empathie.
00:45:52 - Ça peut être le cheval de trois aussi, d'une morale diversitaire et inclusive,
00:45:57 comme c'était le cas aux États-Unis.
00:45:58 Aux États-Unis, il y a beaucoup de cours d'empathie dans les écoles
00:46:00 qui sont le cheval de trois de tous ces discours identitaires.
00:46:03 - Moi, j'ai l'impression qu'on n'ose pas demander,
00:46:05 tout simplement, de rappeler aux parents leur rôle éducatif,
00:46:08 parce que c'est les parents, effectivement, qui éduquent.
00:46:11 Moi, je me souviens de Nicolas Sarkozy qui avait proposé que,
00:46:13 dès la maternelle, on puisse identifier des gamins qui ont des problèmes.
00:46:18 - Ça avait provoqué beaucoup de réactions, je m'en souviens.
00:46:21 - C'est-à-dire que beaucoup se sont dit "alors, les petits délinquants,
00:46:24 on va les repérer à la maternelle".
00:46:26 - Non, non, non, ce n'est pas forcément des enfants délinquants.
00:46:29 - Je sais, mais il avait été caricaturé.
00:46:30 - Vous voyez, c'est ça qui est, dans notre pays, insupportable,
00:46:34 parce qu'en fait, quelque chose qui peut partir d'un bon sentiment,
00:46:37 on le caricature, parce qu'identifier un gamin qui a des soucis,
00:46:40 qui a des problèmes, qui se tient à part, qui ne joue pas avec les autres,
00:46:44 on peut aussi détecter plein de choses, ou un gamin qui, effectivement,
00:46:47 à un moment, bouscule un autre gamin, pour arriver en aide aux parents,
00:46:50 mais encore une fois, quand on parle de la place et du rôle des parents,
00:46:53 ce n'est pas pour leur tomber dessus, excusez-moi ça,
00:46:57 c'est pour peut-être les soutenir, les aider,
00:46:59 et c'est ce qui se passait dans le passé.
00:47:01 - Pourquoi on ne met pas les choses à l'endroit ?
00:47:03 - Non, mais il faut les remettre à l'endroit.
00:47:05 Quant à l'empathie, moi, je me souviens, alors je suis beaucoup plus âgée que vous,
00:47:09 mais je me souviens qu'on avait des cours, alors je me souviens de...
00:47:14 je ne me rappelle plus comment ça s'appelait,
00:47:15 mais par exemple, on avait des adages tous les matins,
00:47:18 "Qui vole un oeuf, vole un bœuf", et on discutait,
00:47:22 non mais c'est vrai, en primaire, et on discutait avec ça.
00:47:25 Et il y avait, je me souviens d'un professeur qui nous faisait un cours de...
00:47:28 le "je" n'existe pas sans le "tu", le "nous" sans le "vous",
00:47:33 pour mettre, comment dirais-je, pour, en fait, tout simplement intégrer
00:47:37 que nous faisons aussi partie d'un collectif, vous voyez ?
00:47:40 Et c'était à l'école, à l'école de...
00:47:43 - Didier, ça vous laisse... - Je vais dire Didier, l'école de France.
00:47:46 - Mais l'école est devenu la poubelle de la République, si vous regardez, en fait.
00:47:49 Non mais c'est vrai, regardez, à chaque fois qu'il y a un problème dans la société,
00:47:51 ils disent, c'est à l'école de le régler.
00:47:53 Problème de laïcité, on va enseigner la laïcité.
00:47:54 Problème de valeurs de la République, on va enseigner les valeurs de la République.
00:47:57 Problème d'empathie, on va enseigner l'empathie.
00:47:59 Le drame, il est là, c'est que là, dans 20 ans,
00:48:02 alors tous les gamins français vont sortir avec un master en inclusion et en empathie,
00:48:06 par contre, ils ne sauront pas lire et écrire.
00:48:07 C'est ça, la réalité.
00:48:08 Et le souci qu'on a aussi, c'est qu'on oublie toutes les structures qui existent à côté,
00:48:11 qui ont été détricotées et flinguées par une grande partie,
00:48:15 notamment des gens qui habitent du côté de la rue Cadet.
00:48:17 Je parle par exemple des patronages.
00:48:19 Les patronages servent à ça, on peut parler des scouts, ils servent à ça.
00:48:22 Il y a plein de choses comme ça, en fait, qui sont...
00:48:25 Donc c'est pas le rôle de l'école et qui permettait justement à l'enfant
00:48:28 de découvrir une vie sociale, une vie en communauté
00:48:31 et d'apprendre ce que c'était la relation à l'autre.
00:48:33 Et c'est pas à l'école qu'on le fait.
00:48:35 Et le drame, c'est qu'on est en train de tuer les deux.
00:48:38 Oui, on est en train de demander aux enfants de s'éduquer eux-mêmes
00:48:41 avec ces cours d'empathie.
00:48:42 C'est bien là le problème.
00:48:43 En réalité, c'est le rôle des adultes de les protéger, y compris d'eux-mêmes,
00:48:48 en leur donnant de l'affection.
00:48:50 Et cette affection, elle fait que l'enfant,
00:48:52 quand il sent que cette affection va manquer, se retient et s'empêche.
00:48:56 Freud a expliqué ça déjà il y a des années.
00:48:59 C'est le processus de base de l'éducation.
00:49:02 Et oui, comme vous le dites, de base de l'éducation.
00:49:04 Mais quand on a perdu nos bases, nos fondamentaux, malheureusement,
00:49:07 eh bien ça ne tourne pas rond.
00:49:09 On va continuer à évoquer ce sujet.
00:49:10 Je voudrais vous faire écouter tout à l'heure.
00:49:12 Alors là, le ministre de l'Éducation, Gabriel Attah,
00:49:14 il dit que l'interdiction de la baïa a soulagé certains élèves quand même.
00:49:19 Donc là, on n'est même plus...
00:49:21 Ça a eu un effet déjà positif tout de suite.
00:49:23 C'est rare qu'une décision politique, réforme, décision,
00:49:26 est infuse aussi rapidement.
00:49:28 Est-ce que c'est vraiment le cas ?
00:49:30 Et puis, c'est Xavier Rofeur, spécialiste de sécurité, qui va nous rejoindre.
00:49:33 On va évoquer, et elle a eu des mots très durs et courageux,
00:49:36 ce matin à notre antenne, Claire, sur les OQTF.
00:49:40 Malheureusement, cette jeune femme a été violée
00:49:42 et elle fait porter la responsabilité sur l'État.
00:49:44 On l'écoutera tout de suite.
00:49:45 Merci d'être avec nous.
00:49:50 La deuxième heure de Midi News.
00:49:52 On va évoquer ce témoignage très fort sur notre antenne et courageux de Claire,
00:49:58 qui dénonce la situation à une forme de responsabilité de l'État.
00:50:01 Claire a été violée par un individu sous OQTF.
00:50:05 Vous entendrez ses arguments.
00:50:07 Sur le front de la guerre à Gaza, mais où est la voix de la France ?
00:50:10 La France ne cesse de parler d'un « cessez le feu »,
00:50:12 mais vous verrez évidemment que rien ne change sur le terrain.
00:50:15 Et puis, autre sujet, en apparence anecdotique, mais pas tellement.
00:50:19 Il provoque véritablement une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux.
00:50:24 L'élection de Miss France, vous avez regardé ?
00:50:26 Oui.
00:50:28 Des millions et des millions de Français, et pas vous ?
00:50:30 Bon, on en parlera juste après.
00:50:32 Le journal rebonjour à vous, cher Michael.
00:50:35 Rebonjour Sonia, bonjour à tous.
00:50:36 La réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans,
00:50:41 requise contre Monique Olivier pour complicité
00:50:44 dans les enlèvements et meurtres de trois jeunes filles.
00:50:46 Bonjour Noémie Schultz.
00:50:47 Vous êtes en direct de la Cour d'assises des Hauts-de-Seine
00:50:50 pour cet avant-dernier jour de procès.
00:50:51 Le verdict est attendu demain.
00:50:54 Et sans surprise, les avocats généraux ont requis la peine la plus lourde
00:50:58 prévue par la loi à l'encontre de Monique Olivier,
00:51:00 qui, comme Michel Fourniret, n'est pas un monstre.
00:51:03 Ce sont des êtres humains qui ont commis des actes monstrueux.
00:51:06 C'est ça qui est effrayant, la banalité de ce couple, de cette femme.
00:51:10 Pendant plus de deux heures, les deux magistrats se sont efforcés
00:51:13 d'apporter la preuve de l'implication de Monique Olivier
00:51:15 dans les enlèvements, séquestrations et meurtres de Marie-Angèle Domesse,
00:51:19 Johanna Parish et Estelle Mouzin.
00:51:21 À chaque fois, ils sont deux.
00:51:23 Vous avez un auteur, Fourniret, mais aussi une complice
00:51:25 parfaitement, particulièrement active.
00:51:28 Les avocats généraux en sont convaincus.
00:51:30 Marie-Angèle Domesse et Johanna Parish seraient toujours en vie
00:51:32 si Monique Olivier n'avait pas été présente au moment de leur enlèvement.
00:51:35 C'est parce qu'elle était là qu'elle les a mises en confiance
00:51:39 que les jeunes femmes ont suivi le couple.
00:51:40 Pour Estelle Mouzin, c'est différent.
00:51:42 Monique Olivier n'était pas présente lors de l'enlèvement,
00:51:44 mais elle a vu la fillette.
00:51:45 Estelle lui a dit qu'elle voulait revoir sa maman.
00:51:48 Et sa seule réponse a été de lui répondre qu'elle la reverrait bientôt.
00:51:51 Un ultime mensonge pour cet enfant dont elle savait parfaitement
00:51:54 qu'elle allait mourir.
00:51:55 Monique Olivier n'a rien fait pour la sauver.
00:51:57 Elle l'a abandonnée.
00:51:59 Sans Monique Olivier poursuivre les avocats généraux,
00:52:01 Michel Fourniret ne commet pas ses crimes.
00:52:03 Avec elle, il les réussit.
00:52:05 La peine que vous allez prononcer rappellera la gravité exceptionnelle
00:52:08 des crimes commis, la mort délibérée d'une enfant
00:52:11 et la pire des atteintes à l'ordre social.
00:52:15 Merci beaucoup Noémie Schultz.
00:52:17 Un élève interpellé après des menaces de mort contre son professeur de maths,
00:52:22 scolarisé au groupe scolaire catholique Blanche de Castille
00:52:25 au Chéné-Rocancourt dans les Yvelines.
00:52:27 L'adolescent âgé de 16 ans a été placé en garde à vue.
00:52:29 Les élèves de cet établissement parlent d'un garçon solitaire.
00:52:33 Écoutez.
00:52:34 Il était un peu mis de côté.
00:52:35 Enfin, il n'était pas mis de côté, mais lui, il était très solitaire.
00:52:38 Donc, on ne lui parlait pas trop.
00:52:39 Moi, je sais que j'ai eu peu d'interactions avec lui.
00:52:42 Donc, je pense que c'est pour ça aussi que les gens qui ont dû voir son poste
00:52:47 ont prévenu les forces de police et qu'ils ont eu un peu peur
00:52:49 parce qu'ils ne le connaissent pas trop.
00:52:50 Donc, on ne savait pas ce qu'il était capable de faire.
00:52:52 L'élève, on ne le connaît pas trop.
00:52:54 Il n'est presque jamais là.
00:52:55 Souvent absent.
00:52:56 C'est ça, il vient un peu en cours.
00:52:58 Moi, je ne l'ai jamais trop vu.
00:52:59 Donc, je ne sais pas spécialement, mais apparemment, il serait introverti.
00:53:02 Donc, voilà.
00:53:03 Et puis, un mot de foot pour terminer avec cette affiche PSG,
00:53:08 Real Sociedad affiche des huitièmes de finale de la Ligue des champions.
00:53:13 Le tirage au sort a eu lieu tout à l'heure.
00:53:15 Dernier représentant du foot français, le PSG,
00:53:18 qui a terminé deuxième de son groupe en face de Poules de cette Ligue des champions.
00:53:23 Merci, cher Mickael.
00:53:25 Tiens, une information à l'instant.
00:53:27 Tout d'abord, permettez-moi de présenter Xavier Rofeur, qui nous a rejoints.
00:53:31 Bonjour à vous. Merci d'être là.
00:53:33 Vous êtes criminologue, Xavier Rofeur.
00:53:35 Et on va vous soumettre un témoignage très fort de cette jeune femme.
00:53:39 Et elle a courageusement témoigné, d'ailleurs, sur le site du Figaro,
00:53:42 également sur CNews.
00:53:44 Elle a été victime d'un individu qui est sous le coup d'une OQTF,
00:53:48 victime d'un viol.
00:53:49 On va écouter ses paroles.
00:53:51 Mais tout d'abord, cette information à l'instant,
00:53:54 autour de Gérard Depardieu.
00:53:57 La statue de l'acteur a été retirée du musée Grévin, à Paris,
00:54:02 devant des réactions négatives des visiteurs,
00:54:05 des visiteurs qui ont exprimé leur désapprobation par rapport à cette statue.
00:54:10 Je rappelle que l'acteur est mis en examen pour viol depuis quelques années,
00:54:15 qu'il y a eu une enquête sur le... Enfin, une enquête, en tous les cas,
00:54:19 une émission qui lui a été consacrée sur le service public complément d'enquête
00:54:23 accablante, en tous les cas, pour des propos très grossiers,
00:54:26 pour le moins tenus.
00:54:28 Et puis, depuis, il y a une forme de...
00:54:31 Comment dire ? Certains diront de cabal, il faut choisir son mot,
00:54:33 Eugénie Bastien, d'autres diront que c'est totalement mérité.
00:54:36 Sa famille s'est exprimée dans le journal du dimanche pour dire,
00:54:39 mais enfin, oui, parfois il tient de tels propos,
00:54:42 mais le portrait que vous décrivez n'est pas du tout
00:54:44 celle de père, de l'oncle, du grand-père, Eugénie Bastien.
00:54:48 Que faut-il penser, là, de cette statue déboulonnée ?
00:54:51 Là, on est clairement dans la cancel culture, dans la culture de l'effacement,
00:54:55 la culture de l'annulation, c'est-à-dire que Gérard Deparieu est en train d'être annulé.
00:54:59 Alors, évidemment que ses propos sont extrêmement choquants.
00:55:01 Évidemment qu'il y a des procès en cours et qu'il faut respecter le temps de la justice.
00:55:05 Mais là, on n'est pas dans le temps de la justice,
00:55:07 on est dans le temps de l'uncharge médiatique, de la meute.
00:55:11 Et je trouve ça absolument consternant, en fait,
00:55:14 qu'à l'issue d'un procès, s'il est condamné,
00:55:17 on remette en question tel ou tel honneur qui lui ont été accordés,
00:55:21 pourquoi pas, et encore.
00:55:23 Mais là, on est vraiment dans l'espèce d'irrationalité de la foule,
00:55:26 que je déteste moi, aujourd'hui, personnellement,
00:55:28 cette espèce de meute qui réclame des têtes tout de suite.
00:55:30 Et que des institutions culturelles cèdent finalement à la foule,
00:55:34 c'est ça que je trouve inquiétant.
00:55:36 Elles pourraient très bien résister, elles ne le font pas parce qu'elles ont peur.
00:55:38 Et je trouve que c'est ça qui me choque, c'est que les institutions cèdent.
00:55:45 La statue du musée Grévin retirée, la Légion d'honneur en discussion,
00:55:51 puisque la ministre de la Culture, Imam Abdelmalak,
00:55:53 a affirmé que l'acteur faisait honte à la France.
00:55:56 Peut-être, Gévérofère, vous avez une réaction sur ce sujet ?
00:55:59 Oui, une réaction sur la dimension sociale de l'affaire.
00:56:03 Il y a des pays, il y en a un essentiellement,
00:56:06 où ce genre de pratique est ancien, c'est les États-Unis d'Amérique.
00:56:09 Vous savez le résultat ?
00:56:11 Il est clair, ce sont les massacres de masse.
00:56:13 Quand on n'a plus le droit d'ouvrir sa bouche,
00:56:15 quand il faut être absolument nice et conforme,
00:56:18 quand tout le monde doit se taire et dire exactement la même chose que ses voisins,
00:56:22 et pas un mot au-dessus, et pas un mot au-dessus,
00:56:25 999% des individus du pays le supportent et le subissent.
00:56:30 Un pour mille sort de chez lui, prend un fusil et tire dans le tas.
00:56:33 Vous faites un lien entre cette situation et les crimes de masse ?
00:56:37 Bien entendu, c'est un lien qui est absolument connu et clair.
00:56:42 La preuve absolue de ça, c'est qu'il y a des tas de pays
00:56:45 où il y a beaucoup plus d'armes qu'aux États-Unis,
00:56:48 le Mexique, le Brésil par exemple, et où il y a zéro crime de masse,
00:56:53 parce que c'est l'étouffement de la conformité absolue
00:56:56 qui pousse, qui transforme une petite proportion de la population.
00:57:01 Il y a toutes les études possibles et imaginables.
00:57:03 À défaut de contenir le phénomène aux États-Unis, on l'étudie.
00:57:07 Vous avez toutes les catégories de la population,
00:57:10 des jeunes, des vieux, des blancs, des noirs, des indiens,
00:57:12 tout ce que vous voulez, et un pour cent de la population,
00:57:15 ou un peu moins, explose.
00:57:17 On transforme des gens en bombes humaines à force qu'ils soient réprimés,
00:57:20 qu'il n'ait plus le droit de rien dire, qu'exactement comme le voisin.
00:57:24 Vous avez entièrement raison.
00:57:24 Quand des propos tombent sous le coup de la loi, il n'y a pas de discussion possible.
00:57:27 Là, vous parlez, vous, d'une liberté presque, j'allais dire, primaire,
00:57:31 d'expression, qui n'existerait pas.
00:57:33 Et vous craignez que la France soit en voie d'américanisation.
00:57:36 On ne s'arrêtera pas là, bien entendu.
00:57:38 C'est la suite.
00:57:38 Vous dites pipi caca, vous finissez au bagne, vous comprenez ?
00:57:41 On en est presque là.
00:57:43 Alors, je sais, oui, vous y allez un peu pas.
00:57:46 Vous pensez qu'il y a...
00:57:47 Non, j'y vais un peu vite, mais j'y vais pas fort.
00:57:48 Vous croyez qu'on va aller vers une société totalement puritaine,
00:57:51 mais à l'excès, finalement, qui ne laissera plus voix aux chapitres, à rien du tout ?
00:57:55 Parce que là, ce qui est en jeu, là où je peux vous rejoindre,
00:57:58 c'est qu'on va, comment dire, ce sont les films qu'on ne pourra plus diffuser
00:58:03 et qui ne vont plus être peut-être diffusés pour certains, etc.
00:58:08 Même sa carrière aussi, parce que François Crévision a dit
00:58:10 qu'ils n'allaient pas, heureusement, arrêter la diffusion de sa filmographie.
00:58:14 Mais qu'il réfléchissait...
00:58:15 Non, mais heureusement !
00:58:16 C'est la peine pour tout le monde.
00:58:17 Il faut attendre aussi, voir la justice.
00:58:19 À envisager d'arrêter de produire.
00:58:21 Bon, la question, c'est est-ce que Depardieu, aujourd'hui, doit arrêter de travailler ?
00:58:26 Et s'il est condamné et s'il purge sa perne,
00:58:28 est-ce qu'il ne doit plus travailler ?
00:58:29 On peut se poser cette question-là.
00:58:31 Mais ce qui est effrayant, c'est que madame la ministre de la Culture,
00:58:34 on commence à être habitué à des sorties un peu déplacées,
00:58:38 où elle sort de son rôle, évidemment.
00:58:40 Mais si on commence à regarder du côté de la Légion d'honneur,
00:58:42 s'il faut retirer en fonction des comportements,
00:58:44 je l'invite à regarder du côté de monsieur Borrello,
00:58:46 qui est un ami de monsieur Macron, qui est accusé d'agression sexuelle.
00:58:48 Bon, bizarrement, on n'en parle pas.
00:58:50 Donc, la question est toujours là-dessus.
00:58:52 - Il a été condamné ?
00:58:54 - Non, il n'est pas comme Gérard Depardieu.
00:58:56 - Faisons attention, nous-mêmes.
00:58:58 - C'est-à-dire que...
00:58:59 - Non, mais Gérard Depardieu n'est pas condamné, c'est pourquoi je parle de ça.
00:59:01 La Légion d'honneur, si quelqu'un est condamné,
00:59:03 elle est automatiquement retirée, ça ne me choque pas.
00:59:04 - Automatique, c'est automatique.
00:59:05 - Ça ne me choque pas.
00:59:06 La question, c'est que là, Gérard Depardieu a deux plaintes.
00:59:09 Il est visé pour deux plaintes pour viol.
00:59:11 Il a une dizaine d'accusations,
00:59:13 et il y a ce complément d'enquête où il sort ses phrases
00:59:16 pathétiques, dérangeantes et choquantes.
00:59:18 Encore une fois, la justice ne se fait pas sur un plateau télé,
00:59:20 ne se fait pas au ministère de la Culture,
00:59:22 ne se fait pas au musée Grévin,
00:59:24 elle se fait dans les prétoires.
00:59:26 Ce n'est pas encore le cas.
00:59:27 Il n'est pas encore été jugé.
00:59:28 Voilà, et ensuite, après, si on peut parler de la réunion...
00:59:33 - Pour être vraiment honnête, j'ai été aussi choquée
00:59:36 que Balea-Pécresse retire le prix Simone Veil à Zineb El Razawi
00:59:42 pour ses propos qu'elle a tenus sur le conflit israélo-palestinien,
00:59:44 parce que, effectivement, c'est aussi une forme de jugement...
00:59:47 - Tout au long du sujet, mais vous vous dites que là,
00:59:48 on est en train d'effacer...
00:59:50 - Et j'étais aussi choquée pour dire que je suis assez honnête
00:59:52 sur le sujet, ça me choque dans les deux sens,
00:59:55 parce qu'elle a tenu des propos postérieurs,
00:59:58 retirer une...
00:59:59 - Je vais juste préciser, pour ceux qui nous regardent,
01:00:01 vous avez entièrement raison, Jeannie Bastier,
01:00:02 Zineb El Razawi, qui était souvent sur nos plateaux et ailleurs,
01:00:06 et qui a des propos, en tous les cas, qui choquent
01:00:10 sur ce qui est en cours à Gaza et sur les exactions du Hamas.
01:00:15 Et c'est le fils de Simone Veil...
01:00:17 - Qui a demandé, oui.
01:00:18 - Voilà, qui a demandé que ce prix lui soit retiré.
01:00:21 Et effectivement, Balea-Pécresse a adoubé à cela.
01:00:25 - Ce qui est insupportable, en fait, c'est que se confond tout.
01:00:30 Avant, vous commettiez un acte délictueux,
01:00:33 vous aviez la justice qui rendait, vous payiez votre peine
01:00:37 et puis voilà, on en est quitte.
01:00:39 Mais aujourd'hui, c'est ce tribunal médiatique qui est
01:00:41 beaucoup plus ravageur, en fait, et qui vous poursuit,
01:00:44 et qui vous poursuit effectivement dans votre vie d'avant
01:00:46 et dans votre avenir, c'est-à-dire que vous êtes condamné à vie.
01:00:50 Et c'est ça qui est aujourd'hui insupportable.
01:00:52 Et je rejoins ce que disait M. Roffert,
01:00:53 parce qu'on a malheureusement importé cette modèle des États-Unis
01:00:59 et aujourd'hui, il est vraiment ravageur.
01:01:01 - Je précise.
01:01:02 - Je crois même que ça changera, comme aux États-Unis et comme au Canada,
01:01:06 même les rapports humains.
01:01:08 - Mais complètement, je précise pour la ministre de la Culture.
01:01:11 En fait, pour la Légion d'honneur, c'est l'ouverture d'une sorte de procédure
01:01:15 disciplinaire pour "manquement à l'honneur".
01:01:19 Et elle relève cette procédure exclusivement de la grande chancellerie
01:01:23 de la Légion d'honneur, donc c'est à la grande chancelier,
01:01:26 au grand chancelier de décider.
01:01:29 - Mais c'est n'importe quoi.
01:01:30 - Avec la pression quand même un peu de la ministre,
01:01:31 quand la ministre de la Culture dit qu'il fait honte à la France.
01:01:34 - Elle l'a annoncée.
01:01:35 - Elle l'a annoncée.
01:01:37 Effectivement, on va continuer à en parler.
01:01:38 Beaucoup de réactions aussi autour justement du musée Grévin.
01:01:42 On nous dit que les visiteurs qui étaient sur place
01:01:45 ont manifesté véritablement leur désapprobation,
01:01:47 ne comprenant pas qu'on puisse retirer comme ça une statue d'un dé.
01:01:50 - Ils étaient contre le fait qu'on le retire.
01:01:52 - Exactement.
01:01:52 - Très bien, écoutez, voilà.
01:01:54 - Alors, on va continuer, on l'évoquera dans quelques instants.
01:01:57 Je voudrais qu'on revienne à ce témoignage.
01:02:00 Xavier Roffer, cette agression, ce viol aurait-il pu être évité ?
01:02:03 Cette question est toujours difficile.
01:02:06 Le viol a été commis par un individu sous le coup d'une OQTF,
01:02:09 obligation de quitter le territoire français.
01:02:11 La victime, Claire, a décidé de prendre la parole.
01:02:14 On va présenter tous les faits.
01:02:15 Justement, ils sont résumés par Thibault Marcheteau.
01:02:17 Regardez.
01:02:20 Le 11 novembre dernier, en fin d'après-midi,
01:02:22 Claire va faire des courses dans son quartier
01:02:24 du 8e arrondissement de Paris.
01:02:26 En rentrant dans le hall de son immeuble,
01:02:28 elle est suivie par un individu qui se jette sur elle.
01:02:30 - Ils m'ont dit tout simplement qu'il allait voler mon sac et mon téléphone
01:02:34 et que ça finira là.
01:02:36 Sauf qu'il m'a fait comprendre qu'il voulait beaucoup plus.
01:02:39 Je me suis débattue, sauf que je voyais qu'en fait,
01:02:41 il m'étranglait de plus en plus et qu'il allait vraiment,
01:02:44 je pense, enfin, il était vraiment capable de me tuer.
01:02:46 Je le sentais vraiment très dangereux.
01:02:47 Donc, juste, je me suis dit qu'il fallait que je fasse ce qu'ils disent,
01:02:53 parce que sinon, j'allais mourir.
01:02:55 Et entre le choix de se faire tuer ou de se faire violer,
01:02:59 je préférais garder ma vie et gagner du temps.
01:03:03 Donc, enfin, je me suis complètement dissociée de mon corps
01:03:06 et j'ai fait ce qu'il m'a dit de faire.
01:03:08 Après 30 minutes d'un calvaire sans nom,
01:03:10 une voisine sort enfin de son appartement.
01:03:13 L'individu, lui, prend la fuite.
01:03:15 Une heure plus tard, un homme qui correspond au signalement
01:03:17 donné par Claire est interpellé sur les Champs-Elysées.
01:03:20 Il est également soupçonné d'avoir commis une autre agression sexuelle
01:03:23 dans la journée.
01:03:24 Celui-ci était pourtant dans l'obligation de quitter le territoire français.
01:03:28 Je suis très en colère parce que, comme c'était un profil soumis
01:03:31 sous OQTF, je me rends compte que si l'État français,
01:03:37 en tout cas, avait bien fait son travail,
01:03:39 peut-être que ça ne serait pas arrivé.
01:03:41 Claire entame à présent une lente reconstruction.
01:03:43 Elle affirme vouloir continuer à prendre la parole.
01:03:46 Pour, dit-elle, faire de la prévention auprès de toutes les femmes.
01:03:50 On va de nouveau écouter Claire et votre réaction, Xavier Roffeur.
01:03:54 Mais tout d'abord, les titres rappelés par Michael.
01:03:56 Plus de 100 morts hier soir dans des frappes israéliennes
01:03:59 dans le nord de Gaza.
01:04:00 Le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas
01:04:03 publié vendredi faisait état de 18 800 morts
01:04:06 depuis le début de la guerre avec Israël le 7 octobre.
01:04:09 Des chiffres difficilement vérifiables.
01:04:11 Un véhicule du convoi de Joe Biden a été percuté
01:04:13 par une autre voiture dimanche au moment où le président américain
01:04:16 quittait son quartier général de campagne dans le Delaware.
01:04:20 Des agents ont alors intercepté la berline
01:04:22 et braqué leurs armes sur le conducteur
01:04:24 et le président a été mis en sécurité.
01:04:26 Et puis les handballeuses françaises sont championnes du monde.
01:04:29 Elles ont battu la Norvège hier soir 31 à 28.
01:04:32 C'est leur troisième sacre mondial après 2003 et 2017
01:04:35 et cela promet à sept mois des Jeux olympiques de Paris.
01:04:40 Alors, écoutons Claire quand on lui oppose l'argument.
01:04:43 D'abord, je rappelle que l'exécutif a promis 100% d'exécution des OQTF,
01:04:48 mais ce n'est pas...
01:04:50 Oui, je vois, vous avez raison Xavier Hofer,
01:04:52 personne ne croyait à cet objectif,
01:04:54 je ne crois même pas à l'exécutif quand il l'a énoncé.
01:04:56 Quand on oppose cet argument,
01:04:58 en tout cas quand on présente cet argument à la victime,
01:05:00 évidemment, elle ne peut pas le comprendre
01:05:02 et quels parents, quelles familles pourraient le comprendre
01:05:04 quand son enfant a subi cela ?
01:05:06 Écoutons-la, elle était l'invitée de la matinale.
01:05:09 Oui, quand même au final, parce que bon,
01:05:12 juste, ils n'ont pas fait leur travail
01:05:15 et si cela avait été mieux appliqué,
01:05:17 peut-être que s'il y avait des lois un peu plus strictes,
01:05:19 peut-être que cette personne ne m'aurait pas violée,
01:05:22 n'aurait pas violé l'autre fille
01:05:24 et souvent, les personnes qui sont sous OQTF
01:05:28 font pas mal de délits
01:05:30 et si cela avait été justement appliqué,
01:05:32 il n'y aurait pas ce problème.
01:05:37 Elle a raison.
01:05:39 D'abord, c'est une victime,
01:05:40 j'espère qu'elle est au centre d'abord de notre attention
01:05:42 et du système judiciaire,
01:05:44 mais je veux dire, techniquement,
01:05:46 on est à chaque fois sous le choc
01:05:48 de ces individus qui restent malgré
01:05:50 les obligations de quitter le territoire.
01:05:52 Elle devrait être au centre de notre attention.
01:05:55 Depuis M. Hollande,
01:05:58 de plus en plus d'éléments à l'intérieur de l'appareil d'État
01:06:02 ont une attention totale
01:06:04 et forcenée envers les coupables
01:06:06 et s'occupent finalement assez peu des victimes,
01:06:09 à commencer par l'actuel ministre de la Justice.
01:06:12 Ce que je voulais dire, c'est la chose suivante.
01:06:14 Chaque année, depuis le début du septennat de M. Macron,
01:06:18 le premier, il y a à peu près...
01:06:20 - Quinquennat, mais c'est déjà pas mal.
01:06:22 Vous avez raison.
01:06:23 - Quinquennat, pardon.
01:06:24 Ça change tout le temps.
01:06:25 Donc, le quinquennat de M. Macron,
01:06:29 vous avez eu à peu près
01:06:31 de 80 000 à 100 000 obligations
01:06:34 de quitter le territoire français par an.
01:06:37 On en exécute moins de 10 % en général.
01:06:40 Et là-dessus, la preuve que tout cela est entièrement factice
01:06:44 et destiné à apaiser les gens à un moment,
01:06:47 et puis après ça, on passe à l'ordre du jour,
01:06:49 c'est qu'il y a des budgets dans l'État.
01:06:51 Et le budget qui est prévu pour les OQTF,
01:06:55 généralement, 90 % des gens qui sont victimes d'OQTF
01:07:00 viennent d'un autre continent que l'Europe.
01:07:02 Il faut donc qu'ils voyagent en avion.
01:07:04 Si on les exécute tous, ça fait 100 000 billets d'avion.
01:07:07 Voilà.
01:07:08 On peut avoir des prix pour les grandes quantités,
01:07:10 mais quand même, ce qui est prévu par an dans le budget
01:07:14 équivaut à l'exécution de quelques milliers d'OQTF,
01:07:17 pas des dizaines de milliers et pas 100 000.
01:07:20 C'est la preuve que c'est une mesure
01:07:22 qu'on prend dans les prétoires pour apaiser les gens,
01:07:24 pour les calmer, en disant "Bon, ben voilà, il va partir".
01:07:27 Mais il y a en France, couramment,
01:07:29 les policiers de base me le disent,
01:07:31 des individus qui retrouvent,
01:07:33 qui ont 5, 6, 7 OQTF à exécuter,
01:07:36 et qui sont libres comme l'air,
01:07:38 et qui sont dans les rues de Paris,
01:07:40 et qui retournent devant un tribunal pour une énième infraction,
01:07:43 et qui, à la fin, se voient donner une peine fictive,
01:07:46 du style "rappel à la loi"
01:07:48 ou quelque chose avec un "énième sur 6",
01:07:51 et qui ressortent, qui sont les mains dans les poches
01:07:53 sur le trottoir du Palais de Justice,
01:07:55 après une énième condamnation, et une énième OQTF.
01:07:58 - Et pourtant, le ministre de l'Intérieur ne fait que,
01:08:00 sur les réseaux sociaux quasiment chaque jour,
01:08:03 et graine, ces délinquants étrangers
01:08:06 sortis du territoire, très sincèrement.
01:08:09 Est-ce qu'on a les moyens de le faire ?
01:08:12 Parce que moi, j'estime, je pense, et j'espère,
01:08:15 je crois que tout exécutif voudrait faire partir
01:08:18 ces personnes qui sont un potentiel danger
01:08:20 pour ses propres citoyens.
01:08:22 - Eh bien, pas tant que ça.
01:08:24 Tout le monde, tous, se contente de l'avoir dit, voyez-vous.
01:08:26 Et l'ayant dit, il pense que ce sera fait.
01:08:29 Alors, on est exactement à un an
01:08:32 de quelque chose qui avait ému la France entière,
01:08:35 dans la banlieue lyonnaise, un immeuble avait flambé,
01:08:38 je crois que c'était à Vaud-en-Velin,
01:08:40 il y avait eu 10 morts, dont 4 enfants, etc.
01:08:42 Le ministre dont vous parlez était venu sur place,
01:08:45 en disant "la justice va passer, l'enquête sera menée sans faiblesse".
01:08:48 Un an après, rien, on sait toujours pas qui,
01:08:51 mais il y a eu une enquête piétine et il y a eu zéro progrès.
01:08:54 Alors, c'est facile quand il y a un mort par terre à Marseille
01:08:57 ou équivalent, de venir sur place en disant
01:09:00 "vous allez voir ce que vous allez voir",
01:09:02 mais après ça, ça passe complètement à l'as.
01:09:04 Il ne se passe rien.
01:09:06 Vaud-en-Velin, l'incendie, 10 morts, dont 4 enfants,
01:09:09 zéro progrès. Il y a quelques individus
01:09:11 qui ont été interpellés, relâchés en douce, mais rien.
01:09:14 - Réaction ce matin, par exemple, du député RN,
01:09:17 vice-président de l'Assemblée nationale, Sébastien Cheney.
01:09:19 Parce que moi, je veux voir, parce qu'ici même, on dit
01:09:21 "mais écoutez, il n'y a qu'à appliquer,
01:09:23 il faut prendre de force en tordant le bras
01:09:26 des autres pays, les laisser passer consulaires
01:09:28 et puis il faut les exécuter, ces OQTF".
01:09:30 Écoutons-le, vous allez me dire, est-ce que c'est de la pensée magique
01:09:32 ou est-ce que véritablement, un autre exécutif
01:09:34 d'une autre couleur politique pourrait changer les choses ?
01:09:37 - C'est très courageux de venir témoigner.
01:09:41 Claire met le doigt sur l'une des problématiques
01:09:43 de notre pays et une des faiblesses
01:09:45 des résultats de Gérald Darmanin, qui nous disait
01:09:47 il y a deux ans, il y aura 100% d'exécution des OQTF.
01:09:51 Cet individu vient de Centrafrique,
01:09:53 c'est un pays qui a signé un accord de paix en 2019.
01:09:56 Donc par conséquent, il n'avait rien à faire,
01:09:58 en tous les cas, il n'avait aucune raison
01:10:00 de demander l'asile ici.
01:10:02 Nous pensons qu'avant, les demandes d'asile
01:10:03 devraient se faire dans les pays d'origine,
01:10:05 ce qui éviterait à des individus d'arriver sur notre sol
01:10:07 et de ne pas en repartir, alors même
01:10:09 qu'ils n'ont pas les droits de s'y maintenir.
01:10:11 Donc vous voyez, déjà avant même les OQTF,
01:10:13 il faut se prémunir.
01:10:15 En ce qui concerne les négociations avec les pays d'origine,
01:10:17 il faut au moins les entamer.
01:10:19 Ça ne sert à rien de rencontrer le président Teboun,
01:10:21 c'est pour lui parler de la pluie et du beau temps.
01:10:24 On peut être exigeant de pays à qui on donne
01:10:26 beaucoup d'argent.
01:10:28 Ce que j'aimerais que cette affaire soulève,
01:10:32 c'est qu'elle mobilise le lobby féministe en France,
01:10:35 qui est très puissant, puisqu'il fait passer
01:10:36 un certain nombre de lois, que quand Camille Kouchner
01:10:39 sort La Familia Grandé sur l'affaire du Mamel,
01:10:41 que quand Vanessa Springora sort un livre
01:10:43 sur l'affaire Mazeneff, l'État immédiatement répond,
01:10:45 prend un certain nombre de mesures,
01:10:47 une commission sur l'inceste est créée,
01:10:49 une loi abaissant le consentement est mise en place.
01:10:52 Vous avez un lobby extrêmement puissant
01:10:54 qui agite médiatiquement.
01:10:56 Et c'est très bien d'ailleurs, je suis absolument pour,
01:10:58 je ne critique pas du tout, mais je constate
01:11:01 un certain silence.
01:11:03 Je pense que cette question pourrait devenir décisive
01:11:05 si les féministes s'en paraissent et elles disent
01:11:07 "Voilà ce que subissent les femmes en France
01:11:10 suite à une immigration incontrôlée,
01:11:12 des viols en pleine rue, des viols à l'entrée d'un boulot".
01:11:15 Elles ne s'en saisiront pas,
01:11:16 ça devrait être un sujet numéro un.
01:11:17 C'est un procès d'intention que je fais,
01:11:18 mais je pense que certaines ne s'en saisiront pas
01:11:20 parce que ce n'est pas la bonne, le bon profil pour eux.
01:11:23 Si elles ne veulent pas perdre tout honneur,
01:11:25 il serait temps qu'elles se saisissent de ce sujet.
01:11:27 Et elles pourraient faire la différence,
01:11:28 parce que si les féministes se mettent à défendre
01:11:30 les femmes comme ça et à pointer du doigt ce problème,
01:11:32 peut-être que les choses pourront commencer à bouger.
01:11:34 Et vraiment, je ne peux constater ce poids de mesure
01:11:37 hallucinant où il y a des sujets où elles montent aux craineux
01:11:40 quand c'est l'affaire Depardieu, quand c'est Bec Bédé,
01:11:42 on les voit partout, quand c'est des affaires comme ça,
01:11:45 silence radio.
01:11:46 Mais à l'inverse, il y a certains, je vois là,
01:11:49 je peux en parler, un journaliste qui affirme
01:11:52 qu'en réalité cette affaire, terrible, c'est un viol,
01:11:56 arrive au moment où est discutée la loi immigration
01:12:00 et qu'il y a la commission mixte paritaire.
01:12:02 Il fait la comparaison avec, vous vous souvenez de ce...
01:12:06 Le papy.
01:12:07 Le papy, voilà.
01:12:08 Daniel Fénormand pour ne pas le nombrer.
01:12:09 Voilà, Daniel Fénormand, de l'emballement opportuniste
01:12:12 que de diffuser cet interview.
01:12:13 Mais quand c'est l'affaire Lola, c'est quoi, c'est l'emballement aussi ?
01:12:15 Parce que c'était quelqu'un qui était sous OCF.
01:12:16 Mais puis la souffrance des victimes, je veux dire, être humain.
01:12:19 Ce qui est effrayant, c'est que vous avez parlé du ministre de l'Intérieur
01:12:23 qui donne les chiffres des expulsions appliquées.
01:12:27 Si on fait une moyenne, on a 20 par jour.
01:12:29 Il y en a 130 000.
01:12:31 Donc si vous faites un petit calcul rapide, il faudrait 6 000 jours,
01:12:33 c'est-à-dire à peu près 16 ans, sans compter que des gens arrivent.
01:12:36 Donc déjà, ça vous donne le niveau.
01:12:38 Mais s'il y a quand même des choses, monsieur Roffer en a parlé, c'est le budget.
01:12:41 À partir du moment où vous avez un budget qui est tout petit pour appliquer cette politique,
01:12:45 c'est que vous n'avez pas envie de la faire réellement.
01:12:47 Et à contrario, quand vous donnez presque un milliard de subventions
01:12:51 à des associations qui vont se mobiliser pour empêcher l'application de QTF,
01:12:55 vous vous rendez compte, le budget de l'État pour appliquer l'éloignement,
01:12:58 c'est 44 millions d'euros par an.
01:13:00 Le budget des associations, qui, leur budget entièrement n'est pas consacré à ça,
01:13:05 qui participe à empêcher l'application de QTF, c'est presque un milliard.
01:13:09 Voilà, la réalité est là. Vous mettez l'investissement où ?
01:13:12 Et vous voulez faire quoi comme politique ?
01:13:14 Juste un mot pour compléter sur ce qu'a dit le député à l'instant.
01:13:18 Quand vous prenez l'avion entre Montréal et New York,
01:13:22 ce sont deux pays démocratiques, n'est-ce pas, que le Canada et les États-Unis.
01:13:25 L'immigration américaine, elle est dans l'aéroport de Montréal.
01:13:29 Ce qui fait que quand vous descendez de l'avion à New York,
01:13:32 vous sortez les mains dans les poches parce que l'immigration…
01:13:35 Mais vous avez passé toutes les formalités, les contrôles, les scanners, etc.
01:13:39 Pourquoi on ne fait pas ça ?
01:13:41 Nous, on a supprimé le délit de clandestinité déjà.
01:13:44 À partir du moment où ils mettent les pieds en France,
01:13:47 c'est en plus le droit inconditionnel, l'hébergement, la nourriture, etc.
01:13:51 Donc il y a aussi ça à la base.
01:13:53 Naïma, écoutez cette jeune femme.
01:13:55 Elle dit "considérer la victime comme étant l'élément essentiel de notre système judiciaire".
01:14:03 Écoutons-la.
01:14:05 Non, c'est juste un scandale.
01:14:07 Je pense qu'il faut faire bouger les choses
01:14:09 et peut-être moins allouer de budget pour ce genre de personnes
01:14:13 et peut-être plus pour les victimes.
01:14:15 On va continuer en parlant. On va marquer une pause.
01:14:18 On évoquera également ces propos d'Idille Le Maire avec vous, de Gabriel Attal,
01:14:22 qui affirme que l'interdiction de la baïa a produit des effets extrêmement positifs
01:14:27 au sens où cette interdiction a soulagé des élèves.
01:14:30 Donc il n'attendait que ça, finalement.
01:14:32 Peut-être a-t-elle résolu des conflits familiaux.
01:14:35 Ce serait bien. On aimerait y croire.
01:14:39 On ira aussi sur le front de la guerre
01:14:41 et puis on va continuer, Xavier Roffeur a évoqué avec vous cette affaire
01:14:45 qui devient aussi politique.
01:14:46 Beaucoup de réactions à l'instant autour du témoignage de Claire.
01:14:49 À tout de suite.
01:14:51 Et tout d'abord, avant les sujets soumis à nos invités,
01:14:56 les titres avec vous, Michael.
01:14:58 Lucette Attal devant le tribunal correctionnel de Nice.
01:15:02 Le joueur de l'EGC Nice est poursuivi pour provocation à la haine raciale
01:15:05 après avoir partagé une vidéo appelant à un jour noir pour les Juifs.
01:15:10 Le procès de l'international algérien devrait débuter d'une minute à l'autre.
01:15:15 Polémique autour des vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Paris,
01:15:18 une pétition a été lancée contre le remplacement de certains d'entre eux
01:15:22 par des œuvres contemporaines.
01:15:24 Elle a été lancée le 10 décembre après l'annonce d'un projet de concours
01:15:27 par Emmanuel Macron.
01:15:28 Elle comptabilise à ce jour plus de 90 000 signatures.
01:15:32 Et puis après un pic à plus de 6 mètres hier,
01:15:34 la charrente amorce enfin sa décrue, mais celle-ci s'annonce lente
01:15:37 et devrait même durer jusqu'à Noël.
01:15:39 La charrente maritime reste donc maintenue en vigilance orange par Météo France.
01:15:45 Merci, Michael. Beaucoup de sujets encore pour cette dernière demi-heure.
01:15:50 Je salue Harold Diman, qui nous a rejoints, notre spécialiste des questions internationales.
01:15:54 Harold, avec vous, on va évoquer ce qui se passe sur le front de Gaza,
01:15:58 la voie de la France inaudible et ensuite les conséquences pour l'armée israélienne
01:16:02 après avoir tué ces trois otages.
01:16:05 Mais tout d'abord, sur l'école avec vous, Didier Le Maire, et nos invités,
01:16:09 l'interdiction de la baïa à l'école a soulagé les élèves,
01:16:12 a dit le ministre de l'Éducation, Gabriel Attal.
01:16:15 Écoutons-le chez nos confrères de RTL.
01:16:18 Vous savez, il y a plusieurs chefs d'établissement,
01:16:21 plusieurs principaux de collèges, des proviseurs de lycées,
01:16:24 qui m'ont dit, depuis que j'ai interdit la baïa,
01:16:26 il y a des élèves, des jeunes filles qui sont venues me voir
01:16:30 et qui m'ont dit, en fait, c'est bien de l'avoir interdit
01:16:33 parce que maintenant, ça fait un endroit où je peux ne pas porter la baïa.
01:16:37 Ce qui veut dire qu'elles avaient aussi des pressions autour d'elles
01:16:41 pour un peu les obliger à la porter alors qu'elles ne souhaitaient pas la porter.
01:16:44 Didier Le Maire, qu'est-ce que vous pensez de la manière dont le ministre présente les choses ?
01:16:49 C'est assez drôle, finalement, parce qu'il n'a pas parlé des professeurs
01:16:55 ni de l'institution. Je crois que les premiers concernés
01:16:59 sont les enseignants et le personnel administratif.
01:17:03 Donc, je pense que ce sont eux qui sont d'abord soulagés
01:17:08 de cette pression qui s'exerce dans les établissements.
01:17:11 Quant aux jeunes filles, je ne suis pas certain que cela suffise pour les libérer
01:17:17 puisque dans les quartiers, elles subissent cette oppression au quotidien,
01:17:21 elles sont surveillées et elles sont soumises aux injonctions des islamistes.
01:17:25 Donc là, on s'attaque à un symptôme à l'intérieur de l'école, je m'en réjouis,
01:17:29 mais tant qu'on ne s'attaquera pas aux causes, on ne pourra pas libérer, émanciper ces jeunes filles.
01:17:33 Tu fais la même remarque que vous, c'est-à-dire que la première réaction
01:17:37 aurait été, certainement que le ministre de l'éducation en a parlé ou le sait,
01:17:41 mais c'est vrai, Eugénie Bassier, de se dire, d'abord, pour les professeurs,
01:17:45 soulagement, faciliter quand même, c'était pour certains en tous les cas,
01:17:51 un vrai cas, un vrai problème, voire aussi peut-être l'aspect du côté des élèves
01:17:57 apporte un autre éclairage, on va dire ça comme ça.
01:18:00 Non, mais c'est très bien quand même de souligner cet aspect-là,
01:18:03 cette dimension quand même de, effectivement, je reviens à mes obsessions,
01:18:07 mais que les féministes devraient prendre en compte aussi,
01:18:09 parce qu'effectivement, il y a certaines filles en France, pas toutes,
01:18:12 qui sont obligées par la pression de porter ses vêtements amples ou de porter le voile.
01:18:17 Je dis pas toutes parce qu'il n'y a aussi, il ne faut pas non plus être paternaliste,
01:18:21 il y en a aussi qui le font par pur choix religieux, idéologique,
01:18:24 et qui l'assument complètement, et ça, il faut le comprendre et l'entendre.
01:18:28 Elles ne sont pas toutes obligées.
01:18:30 Mais en tout cas, voilà, après, moi, je pense que c'était une bonne mesure.
01:18:34 Qui est passée relativement, hein ?
01:18:36 Voilà, exactement, et c'est assez intéressant parce que de la facilité
01:18:40 avec laquelle elle s'est mise en place, alors que tout le monde disait
01:18:42 que c'était impossible, que ça allait créer un précédent,
01:18:45 que ça allait avoir des conséquences très graves, etc.,
01:18:48 en fait, surtout que c'est passé comme une lettre à la poste, en réalité.
01:18:51 Et tous les professeurs disaient « Attendez, l'école a d'autres priorités,
01:18:54 est-ce qu'on pourrait pas faire autre chose avant ? » etc.
01:18:57 En fait, c'est une mesure qui a coûté pas grand-chose.
01:18:59 C'est une circulaire à envoyer.
01:19:00 Les professeurs se sont confortés dans leur autorité,
01:19:02 et puis, ben ça, on passe à autre chose.
01:19:04 Et moi, c'est ça qu'il faut retenir, je pense, de la séquence,
01:19:06 c'est qu'en fait, quand on veut, on peut.
01:19:08 Même chose, même constat, Xavier Roffert ?
01:19:10 Sous un autre angle.
01:19:11 Après les attentats de novembre 2015, il y a eu une ligne verte
01:19:16 qui a été ouverte pour la radicalisation.
01:19:18 Dans ce qu'on a accompli pour la radicalisation,
01:19:21 c'est à peu près la seule chose utile qu'on ait faite.
01:19:24 Côté écoutants, on a mis des policiers avertis,
01:19:28 du renseignement, des gens qui étaient capables d'interroger les gens.
01:19:31 Et ce qu'ils ont constaté est extraordinaire.
01:19:34 70 à 80 % de ceux qui appelaient étaient des femmes musulmanes.
01:19:39 Qui le pouvait ? Parce que maintenant, il y a des téléphones portables.
01:19:43 Quand il y avait un téléphone au milieu du salon,
01:19:45 avec les hommes qui regardaient autour, c'était difficile.
01:19:48 Et là, c'était des mères, c'était des sœurs, c'était des tantes
01:19:51 qui disaient "mon petit frère, il tourne mal, il tient des propos", etc.
01:19:54 Et donc, il n'est pas sûr que toutes ces femmes-là aiment l'islam rigoriste.
01:19:58 Nous sommes d'accord, mais ça rejoint ce que vous dites,
01:20:01 et claire ce qui s'était passé à Paris avec cet assaillant
01:20:06 dont la mère avait tenté de prévenir les renseignements sur sa radicalité.
01:20:10 Alors c'était un chemin tortueux, mais elle avait essayé de prévenir aussi.
01:20:13 Bien sûr.
01:20:14 Là, c'est très important ce que vous dites.
01:20:16 C'est aussi une note d'espoir.
01:20:17 Quand les mères, les filles, les sœurs, prennent conscience de cela,
01:20:20 c'est sur elles qu'il faudrait compter, peut-être aider aussi.
01:20:23 Et puis, il y a une chose qu'on ne dit pas,
01:20:25 mais la majorité des musulmans en France sont d'origine algérienne,
01:20:29 et à l'intérieur de cette population, la majorité sont des kabiles.
01:20:34 À Paris, dans la région parisienne et dans les grands centres.
01:20:37 Pour certains, en France, depuis les années 30 et en tout cas depuis l'après-guerre,
01:20:41 ces kabiles-là ne sont pas des islamistes, pour l'immense majorité d'entre eux.
01:20:46 Ils ont le même type de lien avec l'islam que les Français catholiques ont avec leur religion.
01:20:51 Ils font baptiser la petite, mais ils ne passent pas leur vie à l'église.
01:20:54 Et donc, il y a très peu de fanatiques dans cette population-là.
01:20:57 Comme vous le disiez, ce n'est pas beaucoup, 19%.
01:20:59 Voilà l'explication, elle est celle-là.
01:21:01 Ce sont des gens qu'ils gardent une distance avec et qui ne sont pas des fanatiques.
01:21:05 Venons-en, parce que j'ai hésité, parce que parfois, vraiment, ce sondage…
01:21:10 Oui, allez-y, Neyma.
01:21:11 Je peux pas donner mon avis sur cette question-là.
01:21:14 Bien sûr.
01:21:15 La majorité, effectivement, des musulmans ne sont pas des islamistes,
01:21:18 mais ils sont dans une pratique beaucoup plus visible.
01:21:21 Et effectivement, je rejoins ce qui a été dit par Eugénie.
01:21:26 Il n'y a pas vraiment de pression.
01:21:27 Vraiment, c'est un effet mode, c'est un effet mimétisme qui est mis en place.
01:21:32 Moi, je rencontre très peu de femmes qui sont sous la pression d'un mari ou d'un père,
01:21:36 enfin d'un père ou d'un frère.
01:21:38 Tels qu'ils le sont, on ne le dirait pas aussi facilement.
01:21:40 Ils ne le diraient pas, mais il y a un effet mode quand même dans les quartiers,
01:21:42 mimétisme, où tout le monde met le voile, etc.
01:21:45 Et c'est vrai que le fait qu'elle se soit interdite par Gabriel Attal a permis aussi…
01:21:50 Pour la baïa, oui.
01:21:51 …de rendre service à ces jeunes filles, au niveau de la baïa,
01:21:54 et aussi de créer cet espace de liberté pour ces filles-là,
01:21:58 qui me semblent extrêmement importantes.
01:22:00 Mais moi, je vous pose à chaque fois la question,
01:22:01 parce que moi, c'est une vraie interrogation.
01:22:03 Certaines filles qui portaient cette baïa,
01:22:05 moi, je suis convaincue que pour beaucoup, mais je n'ai pas de chiffres,
01:22:08 c'est par effet de mode.
01:22:09 Et la question que je pose à chaque fois, mais qu'est-ce qu'on offre en face ?
01:22:13 À quoi voulez-vous raccrocher ?
01:22:16 Alors, la laïcité, je veux bien, mais la laïcité, ça fait au-delà,
01:22:19 pardonnez-moi, c'est important, mais ça ne fait rêver personne.
01:22:21 Ça ne donne pas envie d'adhérer à une culture, à une civilisation.
01:22:24 Ça ne donne pas des Français de désir.
01:22:26 D'ailleurs…
01:22:27 Je ne sais pas, monsieur le professeur de philosophie, oui.
01:22:30 Moi, j'ai vu…
01:22:31 Comment on donne l'envie d'avoir envie ?
01:22:33 J'ai constaté en tout cas que les élèves filles issues de l'immigration maghrébine
01:22:37 avaient changé en 20 ans à Trappes.
01:22:39 Au départ, elles ne cherchaient qu'à s'émanciper.
01:22:42 Elles disaient, nous ne serons pas comme nos mères, nous ne servirons pas les hommes à table, etc.
01:22:46 J'ai vu les filles vraiment très, très libres, y compris dans leurs tenues vestimentaires,
01:22:52 dans leur façon d'agir, en classe.
01:22:55 Et petit à petit, j'ai vu les jeunes filles se transformer.
01:22:59 Et se transformer au contact, je pense, d'une communauté qui est oppressive,
01:23:04 qui nie l'individualité.
01:23:08 Je crois que ça, c'est le point important.
01:23:11 Ce que la France peut offrir à ces jeunes filles-là, c'est l'émancipation individuelle.
01:23:16 Mais ça, ça passe aussi par l'école, justement, par l'instruction.
01:23:20 Mais dans ce cas-là, Didier, c'est vrai ce que vous dites,
01:23:22 mais il ne faut pas remettre aussi des espaces d'altérité.
01:23:24 Ce qu'on n'a plus aujourd'hui, parce que vous l'avez bien dit,
01:23:26 l'évolution, et je connais comme vous Trappes, puisque j'y ai travaillé,
01:23:29 on voit bien qu'aujourd'hui, il y a quand même des enclaves.
01:23:33 Mais la faute à qui ?
01:23:35 Est-ce que tout le monde peut y être tranquillement, sans...
01:23:39 Qui en a fait partir aussi, pour se retrouver entre communautés monolithiques ?
01:23:45 Il y a aussi l'individualisme qui a permis ça.
01:23:49 Le drame, c'est que vous parliez, ça permet l'émancipation des individus.
01:23:52 Oui, mais le problème, c'est qu'on est devenu depuis 50 ans
01:23:55 une espèce de terre administrative, où on dit "tout est permis",
01:23:59 et il n'y a plus de collectif, et donc plus de commun,
01:24:01 et donc plus de nation, et donc plus d'identité.
01:24:03 Forcément, on est tous un corps social, on a tous besoin de se rattacher à quelque chose.
01:24:06 On demande d'adhérer, mais à quoi ?
01:24:08 À votre diaspora, à votre communauté, à une culture, voilà.
01:24:11 C'est ça, le drame.
01:24:12 C'est une vraie question.
01:24:13 J'en note que les politiques, vraiment, ne l'envisagent pas, souvent.
01:24:16 Envisagent comment ça se fait, une laïcité...
01:24:19 Moi, j'ai toujours été très marquée par le parcours de Diams,
01:24:22 vous savez, qui était le symbole de la rappeuse féministe,
01:24:25 de la femme un peu de pouvoir, qui avait...
01:24:27 Ça, j'ai écouté dans les commentaires.
01:24:28 C'était quand même un symbole de réussite, justement,
01:24:30 issu de l'immigration, dans le rap, une culture très masculine,
01:24:33 et qui a énormément réussi, et qui a ensuite décidé délibérément
01:24:36 de prendre le voile, et d'adhérer à l'islam rigoriste et radical.
01:24:41 Et elle disait qu'elle avait senti un grand vide au fond d'elle, en fait,
01:24:44 que la culture occidentale, son individualisme,
01:24:46 l'hypersexualisation des femmes, etc.,
01:24:48 avaient créé un grand vide.
01:24:50 Et je trouve qu'il ne faut pas mépriser cette parole-là, en fait.
01:24:53 Je trouve qu'elle nous dit aussi quelque chose sur ce que nous sommes.
01:24:55 - Oui, s'il y avait un projet politique, je pense que ce ne serait pas possible.
01:25:00 Or, il n'y a plus de projet politique.
01:25:02 Le seul projet, aujourd'hui, c'est celui d'être consommateur.
01:25:06 - Voilà, ça rejoint... - Et voilà, c'est ça.
01:25:08 - Exactement. - C'est un vide spirituel
01:25:10 que remplit l'islamisme.
01:25:12 - Mais, à la base de tout, dans les zones où ces phénomènes-là se produisent,
01:25:17 il y a un besoin préjudiciel, qui n'est pas assuré à l'heure actuelle,
01:25:22 celui de la sécurité.
01:25:23 Comment voulez-vous sortir, si vous en avez envie, en mini-jupes, dans la rue ?
01:25:28 - Vous avez raison, c'est le premier droit.
01:25:30 - Alors, vous faites casser la figure.
01:25:31 - Oui, vous avez raison.
01:25:32 - Et ce sont des endroits qui ne sont pas... - C'est le préalable.
01:25:34 - C'est préjudiciel, c'est avant tout le reste.
01:25:36 - Tout à fait.
01:25:37 - N'importe qui comprendrait qu'on ne va pas investir son argent
01:25:40 dans une banque où on tire des coups de pistolet dans le plafond.
01:25:43 - Vous avez raison. Vous savez, ce qui s'est passé pour la jeune Sokhaina,
01:25:46 c'est terrible. Pourquoi ?
01:25:48 Ce qui s'est passé est terrible, sur tous les sujets dont nous parlons.
01:25:51 Cette jeune fille, étudiante en droit, était dans sa chambre à Marseille.
01:25:55 Donc cette balle perfore, etc. et la touche...
01:25:59 Sa mère arrive sur le... c'est une scène de guerre.
01:26:02 Et elle va avoir ses mots, à un moment ça va dire "mais on est où ?"
01:26:05 - On est en Colombie, voilà, exactement.
01:26:07 - Ça m'avait beaucoup interpellée.
01:26:09 Donc cette famille, qui était tranquille, dont la fille là,
01:26:12 j'allais dire, je sais pas, moi je délivre pas de brevet d'assimilation, d'intégration,
01:26:16 mais en tout cas on peut dire que c'est un parcours réussi,
01:26:18 qui voulait arriver dans le droit et qui est touché par une balle perdue.
01:26:22 Mais que peut se dire la mère dans ce pays ?
01:26:24 Elle peut dire "moi je vais tout respecter, regardez où je me retrouve,
01:26:29 je trouve ma fille morte dans la chambre à côté."
01:26:31 - Juste un détail technique, si la balle a perforé le béton,
01:26:35 c'est que ce sont des armes de guerre.
01:26:37 Les armes civiles ne perforent pas les murs en béton.
01:26:40 Seules les balles de Kalachnikov, qui sont grosses comme ça,
01:26:43 et en acier, traversent les murs et peuvent tuer des gens après.
01:26:47 - Sur le front de la guerre, avec vous Harold Imane,
01:26:51 je voudrais qu'on écoute à Gaza la ministre des Affaires étrangères.
01:26:55 On va l'écouter nous, je ne sais pas si sa parole est écoutée,
01:26:58 mais dans tous les cas, on va écouter ce que dit Catherine Colonna sur cette antenne.
01:27:02 - Trop de civils sont tués.
01:27:06 Nous le voyons, nous le savons, nous le disons depuis plusieurs semaines.
01:27:09 Et je suis venue également ici rappeler l'importance d'une nouvelle trêve humanitaire.
01:27:16 Il faut revenir à une trêve durable,
01:27:20 et une trêve qui doit nous permettre de vrai, dès maintenant,
01:27:25 d'aller vers un cessez-le-feu humanitaire.
01:27:29 - Avez-vous prêté attention aux mots qui viennent d'être utilisés ?
01:27:34 Parce que souvent, je veux vous dire, on prête le réel, mais on n'écoute pas vraiment.
01:27:37 J'ai écouté, il n'y a pas quelque chose qui vous a interpellé dans ce qu'elle vient de dire ?
01:27:41 Trop de civils ?
01:27:43 - Oui, voilà, trop de civils.
01:27:45 - Madame la ministre des Affaires étrangères, à partir de quel moment...
01:27:49 - C'est trop.
01:27:50 - Moi, à partir du premier.
01:27:51 Civils, tués, c'est trop.
01:27:54 Où mettez-vous votre seuil de tolérance, madame ?
01:27:57 - C'est quand même incroyable, la phrase.
01:27:59 - La notion de proportionnalité.
01:28:01 - Oui, c'est des fonctionnaires.
01:28:03 - C'est de ça que...
01:28:04 - Oui, mais pour rendre compte, trop de civils, donc quoi ?
01:28:07 C'est combien ? Des centaines, des dizaines de milliers, ça va ? Un peu moins ?
01:28:10 C'est compliqué comme politique.
01:28:12 - Il y a des formules un peu compliquées dans le droit de la guerre,
01:28:15 mais en gros, tant que les cibles sont légitimes,
01:28:20 le problème, c'est que le Hamas a rendu toutes les cibles légitimes
01:28:24 et Israël a répondu en tirant sur toutes les cibles.
01:28:29 Ils ont quand même détruit 40 % du bâti dans le nord de Gaza, 40 %.
01:28:35 Mais à chaque fois, il y aura une explication,
01:28:38 parce que le Hamas a mis des armes ici,
01:28:40 ils ont mis des armes absolument partout.
01:28:42 Donc il y a un piège et personne n'a trouvé la façon d'en sortir.
01:28:46 Le gouvernement actuel israélien, la façon de sortir,
01:28:49 c'est plus on pousse et plus on arrivera à quelque chose.
01:28:53 - Vous avez entièrement raison.
01:28:54 En réalité, où est la troisième voie ?
01:28:56 Avant, c'était celle de la France, avec de la hauteur de vue.
01:29:00 Là, il me semble qu'Emmanuel Macron, mais peut-être que c'est un peu dur,
01:29:04 si vous êtes d'accord, a cherché à plaire à tout le monde,
01:29:06 une fois d'un côté, une fois de l'autre.
01:29:08 Et il y a ce qui s'est passé à Rolde, je voudrais qu'on s'y arrête,
01:29:10 et c'est très très symptomatique de la situation.
01:29:13 On va écouter un responsable israélien,
01:29:15 le porte-parole de l'armée israélienne,
01:29:16 sur la mort de ces trois otages tués par l'armée israélienne.
01:29:20 Je rappelle que l'un d'eux est sorti,
01:29:22 il y en a un qui était avec un bâton, un tissu blanc,
01:29:26 donc une sorte de drapeau blanc,
01:29:27 et un autre qui a crié au secours en hébreu.
01:29:30 Il a été abattu.
01:29:32 Écoutons le porte-parole de l'armée.
01:29:36 Nous avons publié des photos d'un bâtiment
01:29:38 où les trois personnes enlevées ont été emmenées
01:29:40 à environ 200 mètres du lieu de l'incident
01:29:42 où la catastrophe s'est produite.
01:29:44 Nous ne savons pas encore combien de temps
01:29:46 elles sont restées dans le bâtiment.
01:29:48 Nous sommes en train de vérifier une autre structure
01:29:50 qui pourrait avoir été enlevée à cet endroit également.
01:29:53 Nous continuons à enquêter sur cet incident
01:29:55 et à en tirer les leçons.
01:29:57 Je voudrais simplement, les images, attention,
01:29:59 parce que je veux simplement les images,
01:30:01 voilà, de ce qui a été agité pour dire
01:30:04 qu'il ne fallait pas tirer.
01:30:07 C'est vrai que c'est saisissant, d'abord pour les familles,
01:30:10 on y pense, de ces otages.
01:30:12 Alors là aussi, il y a une enquête.
01:30:15 C'est important aussi de le dire, Israël et pour Ottal,
01:30:18 mais c'est vrai que crier au secours en hébreu,
01:30:22 en plus il s'est réfugié, il est ressorti à Roldan,
01:30:24 cette personne a essayé vraiment de sauver sa peau.
01:30:28 Ce qui se passe en Israël, c'est que les soldats
01:30:32 tirent plus facilement qu'avant,
01:30:34 mais ils ont un champ de bataille beaucoup plus grand qu'avant.
01:30:38 Et quand ils entrent dans Gaza, ils sont dans une souricière,
01:30:41 ils ont quand même perdu 120 soldats en avançant comme ça.
01:30:46 Et pour Israël, c'est beaucoup.
01:30:49 Il y a des Israéliens qui estiment qu'on aurait juste dû bombarder
01:30:53 et ne même pas envoyer des soldats jusqu'à ce que rien ne bouge.
01:30:57 Mais donc ils tirent plus facilement.
01:30:59 Et ce qui s'est passé là, apparemment,
01:31:01 c'est dans la presse israélienne, c'est qu'un soldat a vu les trois sortir
01:31:05 et il a cru que c'était une embuscade, ou un leurre plus exactement.
01:31:10 Parce que ça fait quelque temps que le Hamas envoie des gens
01:31:13 qui parlent hébreu, c'est pas difficile à trouver,
01:31:16 et qui disent au secours, au secours, les soldats baissent la garde
01:31:20 et voilà, on leur envoie quelque chose.
01:31:22 Et puis il y a des enregistrements en hébreu,
01:31:25 le drapeau blanc utilisé faussement par votre ennemi,
01:31:28 c'est aussi vieux que le monde, enfin, qu'existe le drapeau blanc.
01:31:33 Donc c'est ça qui les a rendus terriblement nerveux.
01:31:36 Et leur officier leur a ordonné d'arrêter le feu.
01:31:39 Et quelqu'un d'autre, ailleurs, a tiré sur le troisième.
01:31:42 Exactement.
01:31:43 Voilà, donc tout ceci est très sale, ce sont des bavures,
01:31:47 ça traumatise les Israéliens.
01:31:50 Mais je vous explique la raison technique,
01:31:52 telle que je l'ai entendue sur la radio israélienne.
01:31:54 Bien sûr, je vous en remercie.
01:31:55 Et maintenant sur l'objectif.
01:31:56 Maintenant l'objectif c'est démilitariser Gaza.
01:31:59 Mais à partir de quel moment on va venir dire,
01:32:03 "Bien écoutez, voilà, on a démilitarisé, on arrête."
01:32:05 En fait, il n'y a pas de débutoir, il n'y a rien.
01:32:07 Et les pays, notamment européens et occidentaux,
01:32:10 se trouvent face à cette volonté de fer israélienne.
01:32:14 Benyamin Netanyahou d'abord, certainement pour lui-même aussi,
01:32:17 mais va continuer jusqu'au bout.
01:32:19 Mais personne, Harold, vous nous le confirmez,
01:32:21 n'a de visibilité sur la fin de cette guerre ?
01:32:24 Non, on n'a pas de visibilité.
01:32:25 Mais quand les Américains diront, "Bon, vraiment, ça suffit",
01:32:29 il y aura une crise gouvernementale directe en Israël.
01:32:31 Parce que personne, l'immense majorité des Israéliens
01:32:35 n'imagine pas d'exister sans les États-Unis.
01:32:37 Et il y a une petite frange dans la coalition de Netanyahou
01:32:41 qui l'imagine.
01:32:42 C'est ce qu'on appelle l'ultra-droite.
01:32:44 Et eux, ils peuvent imaginer, on entend,
01:32:47 on les entend dire, "On aime bien les Américains,
01:32:49 mais un jour, il va falloir qu'on s'émancipe de ces gens-là".
01:32:52 Mais avec quels obus ?
01:32:53 Parce que maintenant, ils dépendent pour les munitions des États-Unis.
01:32:57 Enfin, les États-Unis, la fabrique de munitions, ça marche.
01:33:01 Entre l'Ukraine et Israël, vraiment, ils en produisent beaucoup.
01:33:05 Donc, il y a cette fin et Lloyd Austin, le ministre de la Défense américain,
01:33:10 est en train de se déplacer vers le Moyen-Orient.
01:33:13 Et là, il va donner des critères.
01:33:15 Vous allez de tel jour à tel jour diminuer de temps à temps, etc.
01:33:18 Et on va aller vers un échéancier,
01:33:21 c'est peut-être une vue administrative de la guerre,
01:33:23 mais c'est ce à quoi il faut s'attendre.
01:33:26 On va finir par un thème qui rejoint celui-ci,
01:33:30 mais aussi ce dont nous parlions depuis tout à l'heure,
01:33:32 la liberté d'expression sur ces sujets.
01:33:34 Pouvoir dire, enfin, tout dire, évidemment.
01:33:37 À la Une de Libération, je ne sais pas si c'était hier ou avant-hier,
01:33:41 Dominique de Villepin, ses réseaux, etc., etc.,
01:33:43 où il était décortiqué, ses liens supposés, je ne sais pas,
01:33:47 avec le Qatar, etc.
01:33:49 Après ses sorties médiatiques, où c'est vrai,
01:33:51 il a prôné la solution à deux États,
01:33:53 où il a affirmé qu'Israël n'était pas dans son bon droit.
01:33:56 Mais est-ce qu'on peut aussi dire ça sans être à la Une de Libération,
01:34:01 Eugénie Bastier ?
01:34:02 Parce que là aussi, la liberté d'expression devrait prévaloir.
01:34:05 Je n'ai pas lu l'article en question de libération,
01:34:07 je ne me prononcerai pas.
01:34:08 Vous imaginez que ce ne sont pas des fleurs,
01:34:10 que ça ne s'est pas dénigré de temps.
01:34:11 Je crois toujours qu'on prête souvent aux gens
01:34:14 le fait d'être achetés par telle ou telle puissance.
01:34:16 Parfois aussi, ils ont des vraies convictions.
01:34:18 Alors ces convictions sont peut-être critiquables,
01:34:20 et je pense que dans le cas de Dominique de Villepin,
01:34:22 elles sont en grande partie fausses.
01:34:24 Mais peut-être que ce sont des vraies convictions qu'il a,
01:34:26 qu'il n'est pas forcément acheté par un autre.
01:34:28 C'est matière plutôt à débat.
01:34:29 Ce qu'on a essayé de faire en tous les cas pour les autres sujets.
01:34:31 Je vous remercie. Xavier Roffert, merci.
01:34:33 Didier Le Maire, merci également.
01:34:35 Je sais que ce n'est pas évident pour vous de vous échapper
01:34:38 pour venir sur ce plateau.
01:34:39 Vos présences, respectifs messieurs, sont importantes pour l'analyse.
01:34:42 Merci, avec Naïma, avec Arthur, Harold, évidemment, et Eugénie.
01:34:46 Et merci à vous, Michael, puisque vous allez clore cette émission
01:34:49 avec un rappel des titres.
01:34:51 La loi Immigration aux commissions mixtes paritaires,
01:34:53 à partir de 17h, aucun accord ne semble avoir été trouvé pour le moment
01:34:57 avec les LR.
01:34:58 Sur notre antenne, Eric Ciotti a déclaré attendre un texte
01:35:01 qui protège mieux les Français, mais qui ne sera pas,
01:35:03 je cite, "la solution miracle".
01:35:05 Alors que les violences gangrènent les stades,
01:35:07 l'instance nationale du supporterisme se réunit aujourd'hui
01:35:10 au ministère des Sports.
01:35:11 Cette séance doit permettre à la ministre Amélie Oudé-Acastérat
01:35:14 de reprendre le dialogue, mais aussi d'expliquer son projet
01:35:17 visant à endiguer ces violences.
01:35:19 Et puis l'affiche PSG-Real Sociedad des huitièmes de finale
01:35:23 de la Ligue des champions.
01:35:24 Le tirage au sort avait lieu tout à l'heure.
01:35:26 Dernier représentant du foot français, le PSG, avait terminé
01:35:29 deuxième de son groupe en face de poule.
01:35:31 Merci à vous.
01:35:34 Belle après-midi, on va attendre de savoir quel suspense
01:35:37 et la commission mixte paritaire est conclusive sur le texte
01:35:40 Immigration.
01:35:41 Évidemment, vos prochaines éditions vont en parler.
01:35:43 Et à demain, avec grand plaisir.
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