Le "8h30 franceinfo" de Jean-Philippe Tanguy

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 Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, président délégué du groupe RN à l'Assemblée nationale était l'invité du 8h30 de franceinfo jeudi 21 décembre 2023.

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Transcription
00:00 *Musique*
00:06 Bonjour Jean-Philippe Tanguy.
00:07 Bonjour.
00:08 32 conseils départementaux des départements de gauche, des maires aussi, annoncent aujourd'hui
00:12 qu'ils n'appliqueront pas la conditionnalité des aides sociales qui figurent dans le texte immigration.
00:17 Ils veulent être un bouclier républicain face à cette préférence nationale.
00:22 Ça vous donne un aperçu de ce qui pourrait se passer dans le pays si vous arriviez un jour au pouvoir ?
00:27 C'est assez consternant.
00:30 Ça donne surtout un aperçu aux Français du fait qu'un certain nombre d'élus considèrent
00:34 que la démocratie ne les oblige pas, mais pour eux une espèce de contrainte qu'ils
00:38 acceptent si ça va dans leur sens.
00:41 Et si le peuple, puisque ces mesures sont très largement soutenues par les Français,
00:46 si le choix des Français ne va pas dans leur sens, alors il faudrait s'y opposer par des
00:51 moyens illégaux.
00:52 Car ce que revendiquent ces personnalités de gauche, aussi bien des maires que des conseillers
00:57 départementaux, c'est illégal.
00:59 Ils n'ont pas une autonomie législative ou réglementaire.
01:02 Ils ont le droit de le dénoncer politiquement.
01:05 Toutes ces personnalités ont le droit de s'exprimer.
01:08 D'ailleurs, ils soutiennent un groupe politique qui existe à l'Assemblée nationale, au
01:12 Sénat évidemment, puisque les collectivités territoriales sont représentées au Sénat
01:17 à juste proportion, ou même surreprésentées pour ce qui est de la gauche socialiste par
01:21 exemple au Sénat par rapport à leur pouvoir réel dans l'opinion.
01:24 Bref, ils ne veulent pas appliquer certaines lois qui leur déplaisent.
01:27 Que dirait-on si des élus de droite, quand c'était M. Hollande, avaient décidé par
01:31 exemple de ne pas appliquer, d'ailleurs certains ont voulu le faire mais ne l'ont pas fait,
01:35 le mariage pour tous, pour marier des couples homosexuels, si cela n'aurait pas plu ?
01:39 Bon, si on commence à ne pas appliquer les lois…
01:41 Il y en a qui ont beaucoup rechigné, il y en a qui l'ont fait.
01:43 Oui, mais à l'époque, excusez-moi, ça avait fait scandale au sens strict du terme.
01:47 C'était normal, il était inacceptable de ne pas appliquer la loi, quelle qu'elle
01:51 soit, quand elle est votée par la représentation nationale.
01:53 Mais comment voulez-vous aussi de toute façon que ces maires ou ces présidents de collectivité
01:57 territoriale les appliquent puisque la Première Ministre elle-même a dit à France Inter
02:02 que oui, elle savait qu'elle avait peut-être fait voter des mesures qui seraient anticonstitutionnelles
02:07 et que donc elle-même n'était pas très…
02:08 On va revenir là-dessus, mais d'abord.
02:10 Il y a si vous voulez une irresponsabilité à tous les niveaux de l'État et donc tout
02:14 le monde s'y engouffre.
02:15 Jean-Philippe Tanguy, au Rassemblement National, depuis hier vous parlez de victoire idéologique.
02:19 Emmanuel Macron lui dit hier soir que c'était une défaite, une défaite du Rassemblement
02:22 National, ce texte d'immigration.
02:24 Non mais les propos d'Emmanuel Macron sont grotesques.
02:28 Donc une très large majorité des Français, une fois plus un sondage hier BFMTV, entre
02:33 60 et 75 % reconnaissent que c'est une victoire idéologique du Rassemblement National, que
02:38 c'est Marine Le Pen et le Rassemblement National qui sortent le plus renforcés de
02:43 cette séquence.
02:44 Et c'est logique, ce sont les thèmes du Rassemblement National.
02:46 Sur quoi elle repose cette…
02:47 Parce qu'en fait aujourd'hui le débat politique se fait sur des mesures, des nuances
02:52 de mesures qui autrefois étaient complètement tabou, qui même avaient justifié le pseudo
02:56 barrage républicain encore il y a 18 mois pour empêcher Marine Le Pen d'arriver à
03:01 l'Élysée.
03:02 Et aujourd'hui ces mesures, des mesures de priorité nationale, des mesures d'atténuation,
03:07 de remise en cause de l'automaticité du droit du sol, la déchéance de nationalité,
03:12 bref, un certain nombre de thèmes mis dans le débat par Marine Le Pen et qui faisaient
03:16 l'objet de tabous il y a 18 mois sont aujourd'hui au centre du débat.
03:18 Et la question…
03:19 Eric Zemmour dit exactement l'inverse, madame Danle Figaro, il dit que cette loi
03:21 est encore pire que ce qui aussi n'y avait rien.
03:24 Elle n'est pas seulement inutile, elle est nuisible, elle permet toujours plus de régularisation
03:28 de travailleurs clandestins.
03:29 Vous avez voté ça ?
03:30 Non mais c'est faux, monsieur Zemmour a désespérément besoin d'exister, donc raconte
03:33 de plus en plus n'importe quoi sur les réseaux sociaux.
03:36 Ce qui est dans la loi est inférieur…
03:38 Non mais madame Danle Figaro…
03:39 Non mais ce qui est dans la loi, il n'y a aucune difficulté à répondre à cette
03:41 question.
03:42 Ce qui est inférieur à ce qui existe aujourd'hui, à savoir la circulaire VALS permettait déjà
03:47 de régulariser des travailleurs clandestins au cas par cas sur un certain nombre de critères.
03:51 Les critères prévus dans la loi sont plus restrictifs que ceux de la circulaire, en
03:55 particulier…
03:56 Non ce n'est pas vrai.
03:57 Si, le casier judiciaire vierge, il faut avoir un casier judiciaire vierge, ce qui n'était
04:00 pas un critère auparavant pour être régularisé.
04:02 Mais désormais avec la loi, le salarié lui-même pourra demander cette régularisation et donc
04:08 ça va faire à peu près entre 7 et 10 000 régularisations chaque année.
04:13 Vous l'assumez ? Vous l'avez voté ?
04:14 Oui, puisque les critères… le fait que le salarié puisse demander à la place de
04:18 son patron, ce n'est pas ça le critère.
04:20 Le critère c'est savoir pourquoi est-ce qu'il se régularise en droit.
04:23 Or avant il n'y avait pas le critère par exemple d'un casier judiciaire vierge.
04:26 Aujourd'hui il y a un critère de casier judiciaire vierge.
04:29 Or comme on rétablit le délit…
04:31 Vous avez voté la régularisation des travailleurs sans papier jusqu'à 10 000 régularisations
04:35 par an.
04:36 Vous l'assumez ça ?
04:37 Oui, le rétablissement du délit de séjour irrégulier qui avait été supprimé par François
04:42 Hollande, au même moment que cette circulaire.
04:43 Le fait que ce soit illégal d'être sur le territoire fait que vous pouvez avoir un
04:46 casier judiciaire qui n'est plus vierge.
04:48 Et donc si vous avez un casier judiciaire qui n'est plus vierge, vous ne pouvez pas
04:51 être régularisé.
04:52 Vous avez finalement accepté Jean-Philippe Tanguy la régularisation des travailleurs
04:55 sans papier.
04:56 J'insiste, pardonnez-moi, parce que depuis le début, votre discours c'est une prime
05:02 à l'illégalité, une prime aux clandestins.
05:06 Vous avez changé d'avis.
05:08 On n'a pas changé d'avis.
05:09 Une loi, elle améliore ou elle dégrade une situation qui existe.
05:11 C'est important de s'arrêter juste là-dessus.
05:12 Oui, mais enfin moi je vais te m'arrêter.
05:13 Ma réponse est aussi arrêtée en cours, donc c'est compliqué de répondre à une
05:17 question essentielle.
05:18 Non, parce que cette précision est importante.
05:19 C'était mardi matin, c'était sur France Inter d'ailleurs.
05:21 Jordan Bardella, président du Rassemblement National, dit "si les mesures qui visent
05:26 à faciliter la régularisation d'immigrés sont retirées, nous pourrions voter ce texte".
05:30 Les mesures n'ont pas été retirées.
05:32 Et le 19 au soir, le RN a voté ce texte.
05:36 Qu'est-ce qui explique ce vote ?
05:37 Bah si, les propos de Jordan Bardella sont précis.
05:40 Si les mesures qui facilitent, les mesures qui ont été votées ne facilitent pas une
05:44 situation en existence, elles durcissent pour nous une situation existante.
05:47 Mais qu'est-ce qui s'est passé entre le mardi matin et le mardi soir pour que le
05:49 Rassemblement National vote le texte ? Le texte a changé.
05:52 Sur ce point-là.
05:53 Mais bien sûr, quand Jordan Bardella s'exprime, comme moi-même et d'autres porte-paroles
05:58 la veille au soir, le texte de l'ACMP n'est pas connu.
06:00 De toute façon, depuis le début, vous pouvez reprendre toutes vos interventions.
06:03 Et les miennes en particulier, pas celles-là justement.
06:05 Nous disons, ça dépend du texte.
06:07 Quand un texte sort et qu'il durcit les dispositifs de régularisation, eh bien on
06:14 le prend.
06:15 Et par ailleurs, une loi, c'est une balance.
06:17 Or, les mesures de durcissement de l'immigration et de facilitation des expulsions nous semblent
06:23 plus bénéfiques, ou en tout cas moins pénibles pour la nation, que l'inverse.
06:28 Donc à la fin, nous avons décidé que cette loi, l'équilibre général de cette loi,
06:32 était plutôt favorable et surtout allait dans notre sens.
06:34 Et que ce s'est l'étape 1 du rétablissement de la souveraineté migratoire de la France.
06:38 Vous parlez d'équilibre du texte aujourd'hui, sauf que vous-même, pareil, le matin même
06:42 du vote, vous disiez sur Sud Radio, si je vous disais 5 choses agréables à entendre
06:46 à vos oreilles, mais qu'ensuite je vais vous donner une ligne rouge, vous n'accepteriez
06:50 pas les 5 choses d'avant.
06:52 La régularisation, vous l'avez acceptée Jean-Philippe Tanguy, vous avez voté ce
06:56 texte.
06:57 Le texte prévoit des dispositions plus dures que celles qui existent aujourd'hui.
07:00 Ce n'est pas le cas.
07:01 C'est pas le cas.
07:02 Les salariés désormais peuvent faire la demande, les salariés étrangers.
07:05 Vous le refusez d'accepter qui a le critère du casier judiciaire, qui n'est pas quelque
07:08 chose d'anecdotique, c'est quelque chose de très important.
07:10 Est-ce qu'il y a des régularisations de clandestins depuis 50 ans ?
07:14 Combien de salariés étrangers ont un casier judiciaire ?
07:16 Là je ne sais pas, je rappelle que c'est quand même privé de ces informations.
07:19 Alors pourquoi vous dites que c'est plus dur ?
07:20 Parce que ça n'existait pas avant.
07:21 Quand vous avez un critère qui est ajouté qui n'existait pas avant, c'est par définition
07:24 plus dur.
07:25 Mais il y a un autre critère qui a été ajouté, c'est les salariés qui peuvent faire la demande
07:27 même.
07:28 Mais ça, c'est pas ça qui me choque.
07:29 La question qui me choque, c'est pas que les salariés...
07:30 C'était restrictif, puisque avant c'était que les employés.
07:32 Les employeurs, par exemple.
07:33 Le fait, la vision bourgeoise de la régularisation vue par François Hollande où effectivement
07:39 tout dépend du patron qui lui-même est dans une situation illégale, c'est pas quelque
07:42 chose qui me satisfaisait non plus.
07:44 Donc c'est pas ça qui me choquait.
07:45 Ce qui me choquait, c'est est-ce que la situation est plus dure avant qu'après ?
07:47 La situation est plus dure qu'après.
07:50 Vous considérez que nous n'avons pas raison de voir cela comme ça.
07:53 Nous pensons que nous voyons les choses comme il faut.
07:55 Visiblement, nos électeurs nous soutiennent dans cette démarche.
07:58 Et je comprends bien que ça dérange M.
08:00 Darmanin qui du jour au lendemain était monsieur anti-régularisation et qui lui-même est
08:04 passé en limitant "oui, ce sera que 7 000" et maintenant il dit "ah ben ça sera 10 000,
08:08 voire 2 fois 10 000".
08:09 Donc lui-même a paniqué devant visiblement un argument qu'il estimait mauvais pour ses
08:13 propres intérêts et qui après il a découvert que c'était quelque chose qui pouvait le
08:16 servir.
08:17 Donc tout ça est un peu grotesque.
08:19 Par ailleurs, on parle quand même d'une situation où il y a 500 000 immigrés par
08:23 an qui rentrent sur notre territoire.
08:24 Donc si ça permet de renvoyer tous ceux qui n'ont pas leur place dans notre pays, c'est
08:28 toujours ça de pris.
08:29 Je ne crois pas que je l'en doute.
08:30 Jean-Philippe Tanguy, on va poursuivre cet entretien dans une minute puisqu'il est 8h41
08:35 lors du Fil-Info.
08:36 Maureen Suignard.
08:37 L'incompréhension et la colère des associations féministes.
08:42 Emmanuel Macron dénonce une chasse à l'homme contre Gérard Depardieu.
08:45 L'acteur est accusé de viol et d'agression sexuelle par plusieurs femmes.
08:49 Le chef de l'Etat maintient sa légion d'honneur.
08:51 Emmanuel Macron s'exprimait sur France 5 hier soir.
08:55 Longue interview pour défendre notamment l'adoption du projet de loi immigration.
08:58 Un texte équilibré selon lui malgré les oppositions.
09:02 La CGT affirme ce matin prévoir des actions d'ampleur dans tout le territoire.
09:06 C'est l'une des plus grandes collectivités européennes à se lancer dans une telle démarche.
09:11 La métropole de Montpellier dans les Rosnes rend ce soir ses transports en commun gratuits
09:15 pour ses 500 000 habitants.
09:17 Le maire socialiste de Montpellier se dit fier de concilier écologie et pouvoir d'achat.
09:22 Paris, Nice et Monaco, le podium après la dernière journée de Ligue 1 de l'année.
09:26 Le PSG a battu Metz 3 buts à 1.
09:29 Marseille a été tenue en échec.
09:30 Montpellier 1 partout.
09:32 Lyon a battu Nantes 1-0 et sort de la zone rouge.
09:35 Toujours avec Jean-Philippe Tanguy, le président délégué du groupe EREN à l'Assemblée
09:48 nationale.
09:49 Vous parliez des chiffres de l'immigration il y a quelques instants.
09:51 500 000 étrangers accueillis en France, mais par rapport à combien d'habitants ?
09:56 Parce que c'est comme ça qu'il faut réfléchir, Jean-Philippe Tanguy.
09:58 Quand vous allez faire vos courses, le prix des légumes par exemple, c'est par rapport
10:02 au kilo quand vous allez acheter un appartement.
10:05 C'est aussi par rapport à votre budget personnel.
10:08 Oui, il y a le budget personnel aussi.
10:10 Selon les derniers chiffres de Rostat, organisme de statistiques européens ou même de l'INSEE
10:15 en France, notre pays accueille 5 étrangers pour 1000 habitants.
10:19 Ce qui place la France tout en bas du classement des pays européens, loin derrière le Luxembourg,
10:24 loin derrière Malte, loin derrière Chypre, l'Allemagne, l'Espagne, l'Irlande, l'Autriche,
10:28 les Pays-Bas, la Roumanie.
10:30 Ma question est simple, comment vous pouvez parler de submersion migratoire au EREN alors ?
10:34 Parce que la relativisation de ces chiffres ne me satisfait pas.
10:38 500 000 en valeur absolue, ça correspond à des métropoles françaises entières.
10:42 On ne peut pas parler de chiffres absolus sur cette question-là, vous le savez très bien,
10:45 je l'ai dit tout à l'heure.
10:46 C'est comme les légumes, c'est comme les appartements.
10:48 Non, c'est pour ça que vous avez répondu avec le budget que vous avez personnellement.
10:52 Ça dépend aussi de votre capacité d'accueillir ces personnes, des personnes que vous avez
10:57 accueillies non pas seulement depuis 2-3 ans, comme Malte par exemple, ou quelques années,
11:02 mais depuis 50 ans.
11:03 Le regroupement familial, c'est Monsieur Giscard d'Estaing, c'est 73.
11:06 L'Espagne, vous le savez très bien, jusqu'aux années 80, elle a un régime politique qui
11:12 fait qu'il n'accueille pas beaucoup d'immigrations, c'était des pays d'émigration.
11:15 L'Espagne, jusqu'à une période très récente, ce sont des pays d'émigration, encore d'une
11:19 partie de sa jeunesse malheureusement.
11:20 Le Portugal, c'était des pays d'émigration.
11:22 Le Luxembourg...
11:23 Mais pour appuyer votre position au EREN, il faut se baser sur des faits.
11:25 On a l'impression que dès que j'essaie de répondre à vos questions, vous ne les acceptez pas.
11:29 Le Luxembourg, c'est une immigration particulière, qui est essentiellement une immigration intra-européenne.
11:35 Or, pareil, quand on parle d'immigration absolue, ça n'a pas de sens.
11:38 Ce n'est pas la même chose d'accueillir des personnes très qualifiées, qui appartiennent
11:41 à des sphères culturelles ou linguistiques proches des vôtres, et d'accueillir...
11:45 Oui, mais c'était des pays qui n'étaient pas des choix très heureux.
11:47 L'Allemagne, c'est comparable à nous aussi.
11:48 L'Allemagne fait un chemin averse.
11:49 C'était la dernière de mes réponses.
11:53 L'Allemagne, aujourd'hui, fait un chemin considérablement averse de ce qu'ils ont fait avec Mme Merkel.
11:57 Le débat politique aujourd'hui en Allemagne est extrêmement tendu par rapport à des
11:59 erreurs qu'ils estiment avoir faites sur l'accueil massif de réfugiés, qui a provoqué
12:03 une grave crise dans toute l'Europe.
12:06 Et aujourd'hui, la France n'arrive plus pas seulement à accueillir financièrement,
12:10 mais aussi à assimiler les personnes.
12:11 Quand on voit encore les classements PISA...
12:12 Je vous pose la question parce que dans le texte...
12:13 Madame Merkel, moi, je réponds, je vais essayer de répondre à vos questions.
12:14 Oui, oui, non, mais juste parce qu'il y a un point précis sur lequel je vais vous emmener.
12:15 On a l'impression que tout se met.
12:16 Dans le texte, il y a la question des étudiants.
12:17 Tout se met.
12:18 Il y a la question des quotas.
12:19 Il y a la question des quotas même pour les étudiants.
12:24 Oui.
12:25 Alors sur les étudiants, parce que les présidents d'universités, les grandes écoles sont
12:29 en colère contre les mesures en place...
12:31 Oui, mais c'est leur affaire.
12:32 Oui, mais c'est leur affaire précisément, parce qu'il y a la question de l'attractivité
12:35 de la France.
12:36 En tout cas, c'est ce qu'ils mettent en avant.
12:37 Et ils disent que la caution pour les étudiants étrangers, ce n'est pas une bonne idée.
12:41 D'ailleurs, Emmanuel Macron lui-même, hier soir, a dit qu'à ses yeux, ça n'était
12:46 pas non plus une bonne idée.
12:48 L'attractivité de la France pour les étudiants, notamment les étudiants les plus brillants,
12:54 qui peuvent apporter quelque chose à un pays, ce n'est pas important, ça ?
12:57 Si, mais quand je vois les présidents de l'HEC ou de l'ESSEC qui disent qu'ils sont
13:01 contre la caution, alors que pour entrer dans leur école, je le sais, il faut payer entre
13:04 30 et 45 000 euros et que donc c'est une caution pour les classes populaires françaises,
13:08 ils me font bien rire.
13:09 Mais là, on parle des grandes universités françaises.
13:11 Mais oui, d'accord.
13:12 Mais ils ont un point de vue que je respecte.
13:15 Ils peuvent faire valoir dans le débat public.
13:17 Mais accueillir des étudiants dans un nombre important a un coût.
13:21 Et c'est un coût pour les clients publics.
13:22 Vous savez qu'elle est la part des étudiants étrangers en France ?
13:24 Non, dans la valeur absolue, là, qu'elle ne sait pas ce matin.
13:27 Eh bien, il y en a 400 000.
13:28 Un coût important, Madame Braqueur.
13:29 Elle nous coûte de l'argent, cette immigration ?
13:30 Laissez-moi finir ce sujet-là.
13:31 Ça rapporte aussi.
13:32 Laissez-moi finir ce sujet.
13:33 Non, ça ne rapporte pas d'avoir des étudiants français.
13:36 C'est un investissement pour l'avenir ou un investissement pour la France, si on veut.
13:41 Mais ça ne rapporte pas.
13:42 Les moyens accordés aux étudiants français sont très faibles dans l'OCDE.
13:51 C'est un chiffre qui se dégrade.
13:53 Les conditions d'emploi des professeurs, des intervenants à l'université sont très
13:56 faibles.
13:57 Le taux de réussite des licences n'est pas satisfaisant.
13:59 Les places en master sont insuffisantes.
14:01 Ce qui fait qu'aujourd'hui, des étudiants français ou étrangers assimilés qui ont
14:06 des bons résultats en licence peuvent ne pas trouver de place en master parce qu'il
14:09 n'y a pas ces moyens.
14:10 Mais tout ça, c'est sa cause, les étudiants étrangers.
14:11 C'est un tout, monsieur.
14:12 De faire croire qu'il y a toujours plus d'argent, qu'on peut accueillir toujours plus de monde,
14:15 dans toujours de meilleures conditions, comme si l'argent poussait sur les arbres, que
14:18 les impôts des français qui sont déjà à 48% du PIB pouvaient sans cesse s'augmenter
14:22 et que tout allait bien, madame la marquise, et bien non, ça ne va pas.
14:25 Donc l'immigration n'est pas la seule cause des difficultés de l'université, comme
14:27 ce n'est pas la seule cause des difficultés de logement, comme ce n'est pas la seule
14:30 cause des difficultés d'hôpital.
14:31 Personne n'est dans la caricature.
14:33 Mais de nier que l'accueil massif de 500 000 personnes par an, dont un nombre important
14:38 d'étudiants, d'année en année, n'a pas de conséquences financières, n'a pas de conséquences
14:43 sur les infrastructures, n'a pas de conséquences sur la capacité des services publics à assurer
14:47 justement ce service public à coût égal, c'est faux.
14:50 Et à un moment, d'y le dire depuis 50 ans, le français qui le voit…
14:52 C'est faux.
14:53 Ben si, il faut répondre parce que c'est compliqué, vous posez des questions très
14:57 différentes sur des sujets très complexes.
14:59 Et si vous ne voulez pas qu'on soit dans la caricature, il faut aussi avoir le temps
15:03 d'exposer des difficultés que la France a.
15:05 Ne restons pas dans la caricature et surtout, parlons des faits et les faits.
15:08 C'est ce qu'a dit Jérôme.
15:09 Selon une étude de Campus France, les étudiants étrangers apportent 5 milliards d'euros
15:14 à l'économie française chaque année, alors que les dépenses publiques, puisque
15:17 c'est ça qui vous préoccupe, pour les accueillir, s'élèvent à 3,7 milliards.
15:22 Donc, il y a un gain, déjà financier, à accueillir ces étudiants étrangers, en plus
15:27 du rayonnement qu'ils permettent à la France, dans le monde.
15:30 Ça, on oublie.
15:31 Mais c'est pas qu'on oublie déjà cette étude.
15:34 Je ne l'ai pas lue, je ne la connais pas et vous citez régulièrement à l'antenne
15:39 des études sur l'accueil des étrangers de l'OCDE, qui sont toujours citées de
15:43 manière partielle et partielle.
15:44 Celle-là, je ne la connais pas.
15:46 Je ne vois pas.
15:47 - Vous réfutez les chiffres.
15:48 - Non mais c'est pas des chiffres.
15:49 Une étude, c'est pas un paragraphe.
15:51 Donc, je ne vois pas, si vous voulez là, à brûle pour point, comment des étudiants
15:54 pourraient, sauf si on prend l'ensemble de leur contribution tout au long de leur
15:59 vie, et dans ce cas-là, il y aurait d'autres choses à prendre en compte, sur l'ensemble
16:01 de la contribution de tout le monde.
16:02 Des étudiants peuvent rapporter 5 milliards d'euros, sauf si cette étude prend en compte
16:09 les aides sociales qu'on leur verse, qui sont ensuite redépensées dans le PIB, dans
16:12 un phénomène keynésien, qui est très dur à accepter aujourd'hui, puisque au bout
16:16 de 50 ans de keynésianisme, il y a surtout 3 000 milliards de dettes.
16:19 - J'ai dit, j'ai dit, l'enchaînement tanguy.
16:20 - Donc cette façon de compter, je ne connais pas cette étude, madame Bracas, mais cette
16:23 façon de compter, je ne vois pas le fait d'étudier pour écrire de la richesse.
16:27 Donc si on considère, dans la logique keynésienne qui a mis 3 000 milliards de dettes en France,
16:30 quand en fait la dépense publique, ça rapporte, oui, je vois bien comment ces gens peuvent
16:33 compter.
16:34 Mais permettez-moi d'avoir un énorme doute.
16:36 - Jean-Philippe Tanguy, donc vous avez voté ce texte sur l'immigration, qui comporte
16:40 ce qu'on a dit, les différentes mesures sur les étudiants étrangers.
16:43 Je l'ai dit, ils sont 400 000, ils sont au nombre de 400 000 en France.
16:47 Vous savez combien retournent chez eux après leurs études ?
16:50 - Mais je ne sais pas, vous voulez que je sois un fasciste ?
16:53 - Mais vous avez voté le texte, Jean-Philippe Tanguy.
16:54 - Mais non, mais vous me demandez des espèces de chiffres précis sur un...
16:58 - Mais la question est de savoir sur quoi vous basez vos arguments.
17:00 - Est-ce que c'est sur du ressenti ou est-ce que c'est sur des chiffres ?
17:02 - Vous votez la loi, vous votez la loi.
17:04 C'est bien que vous vous appelez sur des constats, des faits, des chiffres.
17:07 - La logique générale, c'est que les étudiants étrangers ne retournent pas assez dans leur
17:11 pays d'origine.
17:12 - Mais alors quel est le chiffre ?
17:13 - Tous les pays d'origine nous le disent, tous nos partenaires africains notamment nous
17:17 le disent.
17:18 - Mais qui ?
17:19 - Tous les dirigeants africains.
17:20 Il n'y a pas un dirigeant africain aujourd'hui qui ne se plaint pas auprès des présidents
17:22 ou des ministres français ou de Marine Le Pen quand elle est ranconte.
17:25 - Vous pouvez nous donner un exemple ?
17:26 - Du fait que les médecins formés, les masters formés, les ingénieurs formés ne retournent
17:32 pas assez dans leur pays d'origine, ce qui représente évidemment un pillage.
17:35 - Ça veut dire quoi pas assez ?
17:36 - Parce qu'eux-mêmes estiment que les meilleurs éléments de leur pays qu'ils forment à
17:39 l'école élémentaire, au collège, au lycée, quittent leur pays d'origine pour aller étudier
17:43 en France et ne reviennent pas.
17:44 - Mais ça c'est objectif, c'est ça qu'on essaie de faire depuis tout à l'heure.
17:45 - Et ne reviennent pas.
17:46 - Ça c'est objectif, il y a un ressenti mais il y a aussi des faits objectifs.
17:47 - Mais de toute façon à partir du moment où nos partenaires africains le disent tous,
17:52 que tous les grands discours des leaders africains, que ce soit dans leur pays ou au sein de l'Union
17:56 africaine, se plaignent de ce phénomène comme un phénomène, estimons à leurs yeux, trop
18:00 massif.
18:01 De toute façon c'est logique.
18:02 - Vous êtes un parlementaire français Jean-Philippe Tanguy, est-ce qu'on fait la loi à partir
18:04 de sentiments ou alors de faits constatés objectifs ?
18:08 - C'est pas un sentiment d'avoir...
18:09 Je sais qu'il y a trop d'étudiants qui ne rentrent pas dans leur pays d'origine.
18:12 - Mais donnez-moi les chiffres alors.
18:13 - Parce que je ne connais pas le chiffre par cœur.
18:15 - Il n'y en a pas les chiffres.
18:16 - Je connais les chiffres par cœur comme un sage clavant qui ferait un numéro sur votre
18:18 plateau.
18:19 - Mais vous votez la loi sur ce point précis particulièrement.
18:20 - Je ne sais pas que c'est vrai.
18:21 Je peux vous interroger sur plein de choses Mme Bracla, que vous estimez vraies, parce
18:25 que vous savez que c'est vrai, parce que vous avez travaillé dessus, vous informez les
18:28 gens, vous êtes le quatrième pouvoir, c'est au moins aussi important que le parlement.
18:31 - C'est vous qui avez voté cette fois Jean-Philippe Tanguy.
18:32 - C'est aussi au moins important, ça ne veut pas dire que c'est faux.
18:33 Parce que vous ne connaissez pas le détail de tout ce que vous dites, que ce que vous
18:36 dites est faux.
18:37 Ça n'a pas de sens.
18:38 Vous arrivez sur un plateau ou même dans un parlement en connaissant tous les chiffres
18:40 par cœur.
18:41 Écoutez, ça c'est pour faire croire aux gens que votre interlocuteur serait discrédité.
18:44 Alors que je le sais, on peut vérifier ensemble que c'est trop important.
18:48 - Vous avez voté cette loi Jean-Philippe Tanguy.
18:49 - Jean-Philippe Tanguy, on va marquer une courte pause.
18:51 On vous retrouve dans une minute juste après le Fil info, puisqu'il est 8h52.
18:53 Maureen Sueniar.
18:54 - Les organisateurs ont jusque-là toujours maintenu qu'il n'y avait qu'un scénario
18:59 pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024.
19:02 Une cérémonie sur la scène, mais Emmanuel Macron affirme hier qu'il y a évidemment
19:07 des plans B ou C en cas de tensions accrues ou en cas d'attaque.
19:11 Pour le moment, 600 000 spectateurs sont attendus sur les berges.
19:14 Emmanuel Macron a balayé tout un tas de sujets pendant une interview de deux heures.
19:18 Hier, il défend l'adoption du texte immigration.
19:21 Notamment, il estime que c'est une défaite du Rassemblement national.
19:24 Il dit aussi respecter la démission de son ministre de la Santé Aurélien Rousseau.
19:29 La succession des ministres à ce ministère ralentit la capacité à réformer, estime
19:34 sur France Info, l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn.
19:37 Le Hamas affirme que le bilan humain dépasse désormais les 20 000 morts depuis le début
19:41 de l'offensive israélienne à Gaza.
19:43 Et les espoirs d'un cessez-le-feu s'éloignent.
19:46 Le chef du Hamas était en Égypte pour des pourparlers, mais ces derniers ne donnent
19:50 rien.
19:51 Elle sera peut-être l'un des cadeaux sous le sapin chez vous dans quelques jours.
19:55 La PlayStation 5 vient de dépasser les 50 millions d'exemplaires vendus.
19:59 Cela fait trois ans que la console est sortie, mais les ventes ont longtemps été freinées
20:03 par des pénuries.
20:04 Et avec Jean-Philippe Tanguy, le président délégué du groupe Rassemblement National
20:17 à l'Assemblée, Emmanuel Macron annonce saisir le Conseil constitutionnel à propos
20:21 de la loi qui a été votée avant-hier.
20:23 Est-ce que vous vous attendez à une censure ?
20:25 Je ne sais pas.
20:27 Moi j'estime que ces dispositions sont pour l'essentiel ou la totalité, conformes
20:34 à la Constitution.
20:35 La première ministre, vous le rappeliez tout à l'heure, dit que certaines mesures ne
20:39 le sont sans doute pas.
20:40 Oui, mais ça c'est une espèce de défaite de la pensée de la première ministre, qui
20:45 prouve qu'elle n'a absolument rien à faire à sa place et à sa fonction.
20:48 Puisque quand vous êtes capable d'appeler votre majorité à voter une loi tout en pensant
20:52 au fond de vous-même qu'elle pourrait ou qu'elle serait inconstitutionnelle, on est
20:55 soit au comble de l'incompétence, soit au comble du cynisme, l'un n'empêchant pas
20:59 l'autre.
21:00 Par contre, nous ce que nous avons toujours dit, et si malheureusement le Conseil constitutionnel
21:03 prend ces dispositions de censure, ça prouvera qu'on avait raison, c'est qu'il faut une
21:06 réforme de la Constitution pour assurer que les dispositions passent.
21:11 Non pas qu'elles soient anticonstitutionnelles en elles-mêmes, mais nous savons que les
21:14 juges constitutionnels, que ce soit en France, en Europe ou dans d'autres instances internationales,
21:18 abusent de leurs droits pour censurer des dispositions qui sont parfaitement conformes.
21:22 Le Conseil constitutionnel a déjà abusé de son droit en France à propos de l'immigration ?
21:27 Oui absolument.
21:28 Par exemple, le Conseil constitutionnel d'autorité a établi ce qu'on appelle un bloc de
21:32 constitutionnalité, mettant au niveau de la Constitution, surinterprétant des éléments
21:39 passés comme faisant partie des éléments constitutionnels.
21:44 Vous entendez Laurent Fabius sur votre maison, la maison de la radio, dimanche, qui lui-même
21:50 avait établi qu'il avait créé un principe de tradition et d'identité constitutionnelle
21:54 de la France, un concept qui n'a jamais existé du temps du général de Gaulle.
21:58 Donc le Conseil constitutionnel, mais c'est une tendance malheureusement en Occident de
22:02 l'ensemble des juges suprêmes, s'arroge un pouvoir exorbitant par rapport à leur
22:07 fonction essentielle.
22:08 Si on vous écoute, Jean-Philippe Tanguy, vous dites que le Conseil constitutionnel
22:11 qui est donc garant des libertés publiques dans notre pays, ses décisions sont motivées
22:16 par le droit, sur des principes, des normes, des jurisprudences aussi, qui correspondent
22:20 à l'histoire de notre démocratie, vous êtes prêt demain à les remettre en cause
22:24 ces décisions du Conseil constitutionnel ?
22:26 Non on ne les remet pas en cause, puisque je vous dis qu'on ne les remet tellement pas
22:28 en cause qu'on modifiera la Constitution avec le soutien du peuple français à du proportion
22:32 je vous dis qu'ils sont sortis de leur rôle, oui.
22:34 Mais vous lisez le général de Gaulle, les conceptions qu'avait Michel Debray du rôle
22:38 du Conseil constitutionnel, nous sommes extrêmement loin de ce que prévoyait le général de
22:42 Gaulle qui estimait que la seule cour suprême en France c'était le peuple.
22:44 Donc vous avez une dérive à mes yeux et aux yeux de ma famille politique des juges
22:49 constitutionnels qui impose de prendre des décisions importantes, mais d'ailleurs les
22:51 républicains eux-mêmes en ont tiré les conséquences, puisque eux-mêmes, si vous
22:54 écoutez notamment M.
22:55 Bédailleau, a la même analyse que moi sur le rôle des juges constitutionnels en France
23:02 et en Europe, et estiment que pour cette raison les républicains veulent aussi modifier la
23:07 Constitution et rétablir la souveraineté du peuple à travers sa Constitution.
23:11 Jean-Philippe Tanguy, qu'est-ce que vous attendez du réexamen de l'aide médicale
23:14 d'État début janvier, promise par le gouvernement ?
23:17 Quand j'écoute Mme Borne, je n'attends pas grand-chose, puisque visiblement elle
23:21 estime que tout fonctionne bien et qu'il n'y a pas grand-chose à revoir.
23:24 Donc nous mènerons la bataille législative si le texte est vraiment déposé et j'espère
23:28 qu'on arrivera à avoir des avancées, à modifier notamment le panier de soins pour
23:31 faire ce que proposait Marine Le Pen à la présidentielle, l'aide médicale d'urgence,
23:35 à savoir traiter les maladies infectieuses et les urgences médicales, les femmes par
23:40 exemple qui vont accoucher, qui évidemment doivent être encadrées, bref, d'assurer
23:45 la santé des personnes, le respect des êtres humains, mais ne pas autoriser le traitement
23:51 d'un certain nombre de maladies chroniques, de maladies qui n'ont pas rentré dans un
23:54 panier de soins d'urgence et aussi tout simplement de faire en sorte que le panier de soins correspond
23:59 à une situation temporaire, puisque l'aide médicale d'urgence doit être pour les
24:03 personnes clandestines, les personnes clandestines ne doivent pas rester sur le territoire, donc
24:07 par définition le panier de soins doit correspondre à des soins de personnes en transit.
24:11 Jean-Philippe Tanguy, ce n'est pas sur la base d'un reportage qu'on enlève une
24:15 Légion d'honneur, c'est ce que dit Emmanuel Macron en parlant de Gérard Depardieu, vous
24:20 êtes d'accord avec lui ?
24:21 Ça dépendrait, il n'y a pas de valeur absolue, ça dépend de ce qu'on voit dans le reportage.
24:26 C'est celui de complément d'enquête ?
24:28 Oui, oui, non mais je sais, les propos de M. Depardieu concernant une enfant, sexualisant
24:33 une enfant me semblent complètement indécent, je pense qu'il mérite la condamnation publique
24:39 que M. Depardieu a depuis quelques semaines.
24:43 Après, pour moi, le seul élément où M. Macron a raison, c'est que retirer sa Légion
24:49 d'honneur ne doit revenir qu'après une condamnation ou une procédure judiciaire
24:53 ou des faits établis.
24:55 Retirer sa Légion d'honneur n'est pas une sanction judiciaire.
25:01 Mais vous trouvez comme Emmanuel Macron l'a dit hier soir qu'il fait la fierté de la
25:03 France, Gérard Depardieu ?
25:04 Ce sont des choses différentes.
25:05 Est-ce qu'en tant qu'acteur il a fait la fierté de la France ? Oui, mais ça n'empêche
25:08 pas.
25:09 Pour moi, je n'ai jamais fait la différence, il y a eu d'autres exemples dans le cinéma
25:11 français malheureusement.
25:12 Ce n'est pas parce qu'on est un grand cinéaste, un grand réalisateur qu'on a le droit de
25:15 faire n'importe quoi, de dire n'importe quoi, de maltraiter les femmes ou les hommes
25:19 d'ailleurs et de s'arroger un rôle supérieur.
25:23 Mais là, il y a une chasse à l'homme ou pas ?
25:24 Non, je n'estime pas qu'il y ait spécialement une chasse à l'homme.
25:28 Monsieur Depardieu a réitéré des propos très graves, un comportement que moi je n'accepte
25:34 pas et d'une manière générale, il y a des systèmes de protection de personnalités
25:41 qui depuis des années, moi je l'ai vécu quand j'étais à Sciences Po ailleurs,
25:44 des personnalités qui s'estiment disposer de droits, d'autorités, de protections
25:48 qui fait qu'ils se comportent n'importe comment.
25:49 Moi, je me félicite que ce système n'ait pas mis fin puisque quelques années encore
25:53 après #MeToo, dans le système du sport, il y a encore de nombreux problèmes.
25:56 Par contre, oui, le fait de condamner ce système de protection ne doit pas empêcher de laisser
26:03 la justice faire son travail.
26:04 Ce sont en fait deux choses différentes, il y a toujours beaucoup de confusion, mettons
26:08 les choses au clair.
26:09 Ce qui m'a choqué hier dans les propos du président, c'est son absence d'empathie
26:12 pour les victimes, il fait qu'il n'y a pas eu un mot pour les personnes qui se sont
26:16 senties ou qui ont été agressées ou discriminées par M. Depardieu.
26:18 C'est certainement ça le problème.
26:19 Merci Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe Rassemblement National à l'Assemblée.
26:23 Vous étiez l'invité du 8.30 France Info.
26:25 Salia Braklia, les informations dans 5 minutes.
26:28 Opération déménage hier pour Emmanuel Macron sur France 5.
26:31 A-t-il réussi à rassurer sa majorité et les ministres sceptiques de son gouvernement ?
26:35 On en parle dans un instant avec Renaud Delis et ses informés.
26:38 A tout de suite sur France Info.
26:39 ♪ ♪ ♪

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