L'invité de 20h : Lambert Wilson - Clique - CANAL+

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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 
Transcript
00:00 [Musique]
00:05 C'est à cette époque-là que j'ai voulu faire du cinéma,
00:07 mais pour être lui, d'une certaine façon.
00:09 [Musique]
00:16 Vous n'arrêtez pas de tourner.
00:17 Vous savez que vous êtes un peu le jeune premier du cinéma français en ce moment ?
00:21 Non, je ne sais pas.
00:22 [Musique]
00:27 Tu me dis oui, tu me dis non.
00:28 [Musique]
00:37 Nom de Dieu, de putain de bordel de merde de saloperie de connard d'enculé de ta mère.
00:40 [Musique]
00:48 Quand on a des rôles aussi passionnants,
00:50 c'est dur à retrouver des choses de ce niveau-là.
00:54 [Musique]
00:58 Je n'ai pas l'impression de gagner une compétition, vous savez.
01:00 [Musique]
01:04 J'ai pour mission personnelle de surprendre le public
01:08 et d'essayer de le surprendre à chaque fois.
01:09 [Musique]
01:13 Bonsoir Lambert Wilson.
01:15 Bonsoir.
01:16 Merci de me recevoir.
01:17 Je suis très heureuse de vous recevoir sur le plateau.
01:19 Merci d'avoir accepté l'invitation.
01:22 Ça ne s'offuse pas.
01:23 On vient de voir ce portrait.
01:25 Comédien, metteur en scène, chanteur, peintre aussi ?
01:28 Non, non.
01:29 Un petit peu ?
01:30 Je décide, mais on oublie ça.
01:33 On passe pour l'instant.
01:34 85 films, on a calculé 28 pièces de théâtre et 8 albums.
01:39 Ce n'est pas mal.
01:40 On vous connaît pour vos rôles mythiques dans "Matrix 4",
01:42 bien sûr, "La Boum 2", "Des Hommes et des Dieux",
01:45 en passant par "L'Abbé Pierre",
01:46 mais aussi des comédies dont on parle moins,
01:47 mais qu'on a adoré, "Palais Royal", "Marcie Pulamy".
01:50 Et vous êtes à l'affiche de "Cinq hectares".
01:52 "Cinq hectares", c'est un merveilleux film
01:54 avec Marina Hans, d'Emilie Deleuze,
01:56 où vous incarnez Frank.
01:58 Frank, c'est un chercheur qui décide
02:01 de retourner à la campagne pour vivre une sorte de quête.
02:04 Qui est Frank, Lambert Wilson ?
02:05 D'abord, merci de dire que c'est un film merveilleux.
02:08 Ça commence très bien.
02:09 J'ai trouvé très singulier, très poétique.
02:10 Et c'est une comédie aussi,
02:11 ce qui est important de le rappeler au public.
02:13 En fait, Frank, il n'a pas vraiment de projet.
02:15 Il s'achète une maison de campagne, mais pour le week-end.
02:16 Ce n'est pas vraiment un néo-rural
02:18 qui a un projet de vie à la campagne.
02:20 Non, non, non.
02:21 C'est un chercheur.
02:22 Il est parisien.
02:23 Il s'est acheté dans le limousin "Cinq hectares".
02:25 Simplement, comme c'est un intellectuel
02:27 qui a réfléchi sur la loi de voisinage,
02:31 il sait qu'il y a une loi en France
02:32 qui protège les agriculteurs.
02:34 Et si jamais vous ne vous servez pas de votre terre agricole,
02:36 comme un prêt, ce qui est mon cas dans l'histoire,
02:38 il peut y mettre ses vaches, ses voisins,
02:41 et au bout d'un certain temps, cette terre lui appartiendra.
02:44 Ça, c'est sa guerre.
02:47 Il va déclarer la guerre à son voisin d'emblée.
02:49 Mais ce n'est pas parce qu'il veut se faire apprécier de son voisin.
02:52 Au contraire, il s'en fiche complètement.
02:54 Et après, il est pris dans une sorte de logique
02:56 où il veut vivre sa mission de s'occuper de sa terre
03:01 et être légitime aux yeux de son entourage.
03:04 Je vous propose qu'on regarde la bande-annonce
03:05 et on s'en reparle après.
03:06 D'accord.
03:07 Vous croyez que je vais vous tuer ?
03:15 Non, non.
03:17 Je ne parle pour "Cinq hectares" de Puissance Ligue.
03:19 Pour lui, je suis un charlot.
03:20 Ce n'était pas un charlot, peut-être ?
03:21 Justement, le seul moyen d'être crédible à ses yeux,
03:23 c'est d'avoir un tracteur.
03:24 Un tracteur, c'est...
03:25 C'est un statut.
03:27 Voilà.
03:28 Je suis à Moussac, c'est une centaine de kilomètres, un peu plus.
03:31 C'est un tracteur que je vous vends là, c'est pas une berline.
03:33 Il y a un moteur, non ?
03:34 Vous savez conduire ?
03:37 Vous vous installez ?
03:42 Oui, enfin, "Cinq hectares".
03:43 "Cinq hectares", c'est peu,
03:45 mais c'est déjà trop tard pour faire demi-tour.
03:48 Je me sens si libre.
03:52 Et la quête de ce tracteur, l'Amber Wilson,
03:55 elle va se transformer en quête tout court.
03:57 On se retrouve embarqués avec vous dans un genre de road trip en tracteur.
04:00 Ça, c'est pas banal.
04:01 Et on se rend compte, en fait, que cet homme, au final,
04:04 qui est dans la bagarre presque depuis le début,
04:06 qui cherche un petit peu,
04:07 arrive à une forme de réconciliation.
04:09 Et je me suis demandé si ce n'était pas une quête qu'on poursuivait tous,
04:12 peut-être vous aussi ?
04:13 C'est pour ça que j'ai voulu faire le film,
04:15 parce que ça parlait de moi aussi.
04:16 On a tous un besoin,
04:18 mais vraiment presque une obligation en ce moment,
04:20 de ralentir des accélérations.
04:23 C'est ce qu'il va vivre malgré lui,
04:25 parce qu'il roule à 30 à l'heure.
04:26 Il a un tout petit budget,
04:28 parce qu'il a dépensé l'argent sur sa maison.
04:30 Donc, du coup, il peut dépenser tant de milliers d'euros
04:32 pour ce vieux tracteur,
04:33 mais il est loin.
04:34 Et alors, il faut le rapatrier.
04:36 Et il roule à 30 à l'heure,
04:37 et à 30 à l'heure,
04:38 sa vie va changer,
04:39 parce qu'il va regarder le monde différemment.
04:41 Il va se sentir utile aussi,
04:42 ce qui est complètement différent et nouveau.
04:44 Il peut dépanner quelqu'un.
04:45 Et puis aussi,
04:47 il va se rendre compte,
04:48 le temps d'un week-end,
04:49 de ce voyage en tracteur,
04:52 de la vie des cultivateurs.
04:54 En fait, lui qui avait des idées préconçues,
04:56 il va se rapprocher d'eux simplement,
04:58 parce qu'il va avoir le temps de les regarder.
05:00 Et son voisin, qui est l'ennemi,
05:02 va finalement devenir son pote.
05:04 C'est aussi une quête d'amitié et de sens,
05:08 mais absolument pas anticipée par le personnage.
05:10 Alors, vous l'avez dit,
05:11 il y a beaucoup de vous dans ce personnage.
05:13 En tout cas, c'est les liens que j'ai pu faire
05:15 en travaillant sur votre interview.
05:17 Il y a plusieurs points.
05:18 Il y a celui où cette quête de la réconciliation,
05:20 moi j'ai senti qu'en lisant votre parcours,
05:22 ça pouvait être un petit peu aussi
05:23 une part de votre cheminement,
05:24 une part de votre histoire.
05:26 Mais pas que, on y reviendra.
05:28 D'abord, vous êtes vous aussi un néo-rural.
05:30 C'est quoi un néo-rural, d'ailleurs ?
05:32 C'est un sociotype,
05:34 une catégorie sociale très spécifique.
05:36 C'est des gens qui quittent la ville
05:37 pour aller s'installer avec un projet
05:39 de changement de vie, de ralentissement,
05:41 avec des projets qui sont liés
05:43 aux activités en campagne,
05:45 mais pas forcément.
05:46 C'est-à-dire qu'ils peuvent aussi faire du télétravail.
05:48 C'est pour ça que lui n'est pas un néo-rural.
05:50 Moi, d'une certaine façon, je le suis depuis 40 ans
05:52 parce que je fuis la ville.
05:54 Je ne suis pas très heureux en Paris.
05:55 Qu'est-ce que vous fuyez en ville ?
05:57 Je suis très réactif aux énergies
06:00 des uns et des autres.
06:01 Alors, imaginez, déjà j'ai du mal
06:03 dans un dîner avec 8 personnes,
06:05 mais dans une ville.
06:07 Je suis très nerveux, je deviens très nerveux moi-même.
06:10 Toutes les intentions des uns et des autres,
06:12 je les capte.
06:13 Et à la fin, je rentre chez moi le soir,
06:15 je suis complètement chargé,
06:16 mais pas de très très bonnes énergies.
06:18 Donc, j'ai besoin de silence, de solitude.
06:22 Et puis, j'ai été élevé à la campagne.
06:24 Et ça, c'est vraiment important
06:25 parce que j'ai été élevé dans la forêt.
06:27 J'aime les plantes, j'aime les animaux.
06:29 J'ai besoin d'être avec les animaux, les chiens,
06:31 des trucs très simples.
06:32 Et c'est pour ça que le film me plaisait
06:34 parce que les gens pensent toujours
06:36 que je suis un citadin.
06:37 Alors, effectivement, quand on voit le Mérovingien,
06:38 quand on voit les rôles que j'ai fait,
06:39 c'est souvent des gens sophistiqués.
06:41 - Oui.
06:42 - Mais en fait, moi, je passe mon temps
06:44 en jean et en tee-shirt et en bottes de caoutchouc.
06:47 On n'imagine pas tellement ça de moi.
06:50 C'est pour ça que le film me permettait
06:52 de commencer à exprimer un tout petit peu ça.
06:54 - Vous dites quelque chose qui m'a fait sourire.
06:55 Vous dites, j'ai un rapport quasi érotique à la nature.
06:58 Alors là, on s'imagine tout un tas de choses.
07:00 On se dit, mais que fait Lambert Wilson ?
07:02 Il se roule nu dans l'herbe.
07:03 - Oui.
07:04 - Ça veut dire quoi, érotique à la nature ?
07:05 - Oui, en fait, je trouve que...
07:06 Alors, je vais préciser ma pensée.
07:08 - Oui.
07:09 - C'est le printemps, d'une certaine façon.
07:11 Ce sont les odeurs des plantes, des fleurs, de...
07:15 À partir du moment où la vie renaît,
07:17 que tout ça, ça bourdonne...
07:18 - Certaines sensualités.
07:19 - Je trouve que...
07:20 Il y a tout aussi en soi-même qui se met en route.
07:23 Et je trouve que la nature elle-même,
07:25 la forêt particulièrement, c'est excitant.
07:28 - Dans la forêt, il y en a pas mal, vous habitez, vous, en Bourgogne.
07:31 - Oui, il n'y a pas beaucoup de forêts en Bourgogne, là où je suis.
07:33 - Il y a quelques bois, en tout cas.
07:34 - Oui, il y a des petits...
07:35 - Et j'ai entendu dire que dans votre maison,
07:37 qui était par ailleurs assez ouverte aux autres quand même,
07:39 on y festoyait aussi pas mal, que vous aimiez bien recevoir.
07:42 - Oui.
07:43 - Et même, portez des perruques, chantez, faire la fête.
07:46 - Il faut un tout petit peu préciser le tir,
07:48 parce que ce n'est pas le marsupilami,
07:52 je ne fais pas des concours de doublage de Céline Dion.
07:56 - D'accord.
07:57 - Non, en fait, ce sont des copines maquilleuses coiffeuses
08:01 qui m'avaient refilé comme ça des perruques,
08:04 mais vraiment à 10 euros, etc.
08:06 Il faut toujours avoir une sorte de boîte, du coffre,
08:08 vous mettez ça, parce que les gens,
08:10 à tel moment où ils se mettent une perruque sur la tête,
08:12 sont complètement désinhibés.
08:13 - C'est l'assurance d'une bonne soirée, quoi.
08:15 - Non, mais je l'assume.
08:17 - OK.
08:18 - Et c'est toujours drôle, mais c'est drôle,
08:21 c'est comme en cours de théâtre, on met un masque,
08:24 et puis à ce moment-là, il y a le truc de la tragicomédie
08:28 ou de la comédie à Del Arte, et en fait,
08:30 on perd ses inhibitions parce qu'on ne voit plus son visage.
08:32 La perruque, c'est pareil.
08:34 Donc en fait, ayez toujours un stock de perruques.
08:36 - Lambert Wilson, on sait aussi maintenant
08:38 que vous êtes un chanteur hors pair,
08:40 que vous avez beaucoup chanté, j'aimerais bien qu'on vous écoute.
08:42 - Et la roue ne toujours serrait sa spirale
08:47 Et les sons devenaient plus suaves toujours
08:53 Et pourtant nous revenions...
08:57 - Les mecs, si ça se passe ça, l'exemple...
08:59 - Alors en fait, ça c'est un concert classique
09:02 qui a été filmé, captation.
09:04 C'était un répertoire très, très difficile.
09:06 Je me suis lancé pour la première fois en captation.
09:10 C'est pas que je ne l'assume pas,
09:12 mais je suis un peu en difficulté dans ce truc-là.
09:14 Mais là, par exemple, dans une semaine,
09:16 je chante des cantates de Bach en Suisse
09:18 avec un orchestre baroque et tout ça.
09:20 En fait, c'est un truc que je continue à travailler
09:22 parce que je me rends compte qu'il y a des difficultés techniques
09:25 que je n'avais pas complètement maîtrisées,
09:26 mais que je suis toujours impatient,
09:28 et c'est ça qui me fait de la vie, de me montrer.
09:30 Et puis j'adore faire de la musique et être avec les musiciens.
09:32 - C'est ça. Qu'est-ce que ça vous apporte de plus,
09:34 justement, le chant, ce rapport organique
09:36 qu'il y a dans le cinéma, mais qu'est-ce que ça vous apporte?
09:38 - La musique. C'est la musique qui m'est nécessaire,
09:42 qui peut-être a plus d'importance que l'art dramatique dans ma vie.
09:45 Je consomme beaucoup plus de musique en permanence
09:48 que de théâtre ou de cinéma même.
09:50 Alors c'est la fréquentation avec les musiciens aussi
09:53 que je trouve plus humble d'une manière générale
09:56 parce qu'il faut tellement, tellement d'années de travail
09:58 pour arriver à jouer de la musique devant des gens.
10:01 C'est rafraîchissant par rapport aux acteurs
10:03 qui parfois prennent le melon alors qu'ils n'ont rien fait
10:07 ou qu'ils n'ont pas de culture.
10:08 - C'est le Lambert Wilson de toutes les époques qui dit ça
10:10 ou c'est celui d'aujourd'hui?
10:12 - Disons que ça n'a fait que s'aggraver, en fait.
10:17 Disons que je n'ai pas abandonné cette histoire du chant.
10:20 Et tout le monde me disait, mon agent me disait
10:22 "Non mais arrête, ne chante plus, surtout ne chante plus."
10:25 Ça m'a permis de vivre des grands moments géniaux quand même
10:27 des comédies musicales au théâtre du Châtelet à Paris
10:30 et une notamment "Candide" de Bernstein dont on parle beaucoup.
10:34 En ce moment, je l'ai chantée sur la scène de la Scala de Milan
10:39 à l'endroit même où Maria Callas avait chanté.
10:43 Je me lisais tous les soirs une quinzaine de représentations
10:46 à la Scala de Milan.
10:48 Donc ça, c'était très beau souvenir.
10:50 Et puis simplement, j'ai besoin de la musique
10:52 comme de l'air qu'on respire.
10:54 C'est aussi simple que ça.
10:55 Lambert Wilson, vous avez grandi en région parisienne
10:57 dans un univers déjà théâtral.
10:59 Votre père, c'était l'acteur et metteur en scène, George Wilson.
11:02 Votre maman était l'actrice Nicole Mulon.
11:04 Elle n'était pas actrice, en fait, ma maman.
11:06 Elle était épouse d'acteur, elle a été mère d'acteur.
11:10 Elle a été une femme au foyer, très belle et merveilleuse.
11:14 Je crois que mon père lui avait dit, quand elle était très jeune,
11:18 elle a eu des vérités d'être comédienne et puis il a dit non, non, non.
11:21 Un peu comme avec vous.
11:23 Oui, oui, oui, mais elle a cédé.
11:25 Moi, j'ai résisté.
11:27 Vous ne regrettez pas ce choix ? Jamais ?
11:29 Non, non, non, pas du tout.
11:30 C'était écrit, en fait.
11:32 Quand je vois des très jeunes comédiens, je me dis,
11:35 on peut leur dire tout ce qu'on veut.
11:39 On peut avoir des vrais bons arguments pour les décourager.
11:43 Et quand on a ça en tête, voilà, ça doit s'exprimer.
11:47 On l'a vu, vous avez un parcours immense.
11:50 Long.
11:51 Vous avez fait beaucoup de films.
11:53 Vous avez notamment fait ce film qui a beaucoup marqué les esprits,
11:56 Hiver 54, où vous incarniez l'abbé Pierre.
11:58 Vous avez été nommé sept fois au César, trois fois au Molière.
12:02 On s'est fait quand même une réconpense.
12:04 Je n'ai jamais eu aucune récompense.
12:06 Vous n'avez jamais été récompensé.
12:08 Est-ce que c'est quelque chose aujourd'hui qui vous manque ?
12:10 Est-ce que vous avez envie d'être récompensé comme à l'école,
12:14 la cérémonie des prix de fin d'année, etc. ?
12:16 Non, pas du tout.
12:18 On aime bien recevoir un prix, ça veut dire qu'on a fait du bon boulot.
12:21 Ce que je n'aime pas, c'est que pour faire une émission de télévision
12:25 et la promotion du cinéma, on vous met en compétition les uns avec les autres.
12:29 Du coup, le temps de la soirée, il n'y a pas de bonnes énergies qui circulent.
12:33 C'est faux quand les gens disent « j'adore tous mes partenaires ».
12:37 Non, momentanément, on a envie de l'obtenir.
12:40 Et éventuellement, on a envie de les tuer tous.
12:42 Et ce n'est pas de la bonne énergie.
12:44 Je crois que si on nous donnait des prix en disant
12:46 « on a décrété que vous étiez l'acteur du prix... »
12:49 J'ai eu le prix Jean Gabin en 1843, je crois.
12:54 Et c'était chouette parce qu'il n'y avait pas de...
12:56 Voilà, on vous appelle et on vous le donne.
12:58 Moi, j'aime bien ça.
13:00 Lambert Wilson, il paraît que vous êtes un petit peu,
13:02 Matondi, époconayac. Légèrement.
13:04 Non, je suis très cautionneux.
13:06 On va s'en reparler, mais on s'est demandé si finalement
13:08 on n'était pas tous un peu devenus.
13:10 J'aimerais qu'on regarde un sujet et on s'en parle après.
13:12 J'aimerais adorer être pharmacien.
13:14 On l'a tous déjà fait.
13:16 Taper ses symptômes dans un moteur de recherche internet.
13:18 Et on est aussi tous d'accord pour dire que c'est une très mauvaise idée.
13:21 Oh là là, c'est pas bon signe ça.
13:23 Sueur abondante, sensation de vertige.
13:25 Mais c'est exactement ce que j'ai là !
13:27 Parce que si on se fie au forum internet,
13:29 une petite toux peut vite se transformer en maladie mortelle.
13:31 Alors même si on apprend plein de choses grâce à la vulgarisation scientifique...
13:34 Nasus crusta.
13:36 De quoi ?
13:37 Une crotte de nez.
13:38 Un paquet de mucus séché si vous préférez.
13:40 Et cette montagne d'informations à portée de clics
13:42 nous a transformés en pseudo-médecins autoproclamés.
13:45 Et disons-le, le Covid, les masques et le gel hydroalcoolique
13:48 n'ont rien arrangé à nos névroses.
13:50 Chut ! Reste où tu es.
13:52 Quoi ?
13:53 Explique ton éternuement.
13:55 Je te demande pardon ?
13:56 Est-ce que tu as des allergies ?
13:57 Non.
13:58 Il y a trop de poivre sur ta salade ?
13:59 Je mets jamais de poivre.
14:00 Ça suffit, assieds-toi derrière.
14:02 13% des français se disent hypochondriaques.
14:04 En clair, plus d'un français sur dix aurait peur d'être atteint d'une maladie
14:07 sans avoir le moindre symptôme.
14:09 L'hypochondrie augmenterait les chances de développer des problèmes de santé.
14:12 C'est toujours le paradoxe avec souvent les hypochondriaques.
14:15 Quand ils sont malades, ils sont presque soulagés.
14:17 C'est paradoxal.
14:18 Mais dans certains cas, c'est l'inverse.
14:19 L'anxiété est telle qu'elle empêche les personnes hypochondriaques de se faire soigner.
14:23 Des études récentes ont d'ailleurs démontré
14:25 que l'hypochondrie pouvait réduire l'espérance de vie.
14:27 On peut écouter le cœur peut-être quand même ?
14:29 Parce que tout à l'heure, c'était pas très très fort.
14:30 J'étais à 160, 170.
14:32 Alors à une époque où on accorde de plus en plus d'importance au bien-être
14:35 et de chercher une solution à tous nos maux,
14:37 est-ce qu'on ne serait pas tous devenus hypochondriaques ?
14:39 Lambert Wilson, vous reconnaissez dans cette description ?
14:42 Non, je vais vous dire pourquoi.
14:43 Parce que moi, ce qui m'intéresse, c'est véritablement de mémoriser
14:46 un certain nombre d'informations sur les médicaments, sur les maladies, etc.
14:52 C'est un autre délire.
14:53 Oui, c'est-à-dire qu'en fait, j'aurais adoré être médecin ou pharmacien.
14:56 Et sur les tournages, j'ai toujours une valise avec moi
15:00 et je suis un peu le pharmacien de l'équipe.
15:02 Je pars avec beaucoup de médicaments.
15:04 Parce qu'on ne sait jamais.
15:05 On peut se fier à votre diagnostic ?
15:07 Oui.
15:08 Parce que j'ai des conversations avec les médecins,
15:11 j'ai des conversations avec les pharmaciens.
15:12 Donc ce n'est pas quelque chose de flou.
15:14 Je mémorise avec beaucoup d'attention.
15:17 Ça me passionne en fait.
15:20 Mais ça va aussi avec la diététique et avec l'hygiène de vie en général.
15:24 Je suis prêt à être vieux,
15:26 mais je trouve qu'il faut mettre des choses,
15:29 dit-il alors qu'il est fumeur,
15:30 il faut avoir une certaine discipline.
15:33 Je crois que je suis en même temps discipliné,
15:37 très discipliné même,
15:39 et aussi bon vivant.
15:41 Ok. On passe, si vous le voulez bien,
15:43 à l'interview à la carte Lambert-Wilson.
15:45 Je vous explique le principe.
15:46 Il est simple. J'ai cette carte.
15:48 La famille, les amis, les amours, les emmerdes, la haine, la mort et le miam miam.
15:52 Vous fermez les yeux.
15:53 Et le miel ?
15:54 Et le miam miam.
15:55 Fermez les yeux s'il vous plaît.
15:56 Je vais vous demander de tirer une carte Lambert-Wilson.
15:59 Vous êtes où ?
16:01 Oh là là ! Dans quoi vous vous êtes mis ?
16:03 Non, c'est pas moi !
16:05 Vous avez tiré les emmerdes.
16:07 Vous pouvez ouvrir les yeux.
16:08 C'est typique, c'est typique. Ça me va bien.
16:10 Je vais vous poser cinq questions.
16:12 Vous avez une question de Joker.
16:13 Si vous le souhaitez, vous pouvez en passer une.
16:15 Lambert-Wilson, c'est quand, la dernière fois,
16:17 que vous avez dit à quelqu'un "ça m'emmerde" ?
16:19 Ce matin, à la radio, je crois que je dis que je n'avais rien à foutre.
16:23 Je n'ai pas dit "ça m'emmerde",
16:25 mais "ça m'emmerde", je me suis dit aussi aujourd'hui à moi-même.
16:31 Peut-être que c'est difficile de parler des films,
16:33 peut-être que faire la promo pour dire à quel point c'est bien, etc.
16:36 Pardon Lambert-Wilson, vous avez le droit d'ouvrir les yeux.
16:38 Ah pardon !
16:39 Moi j'étais chez le psychanalyste.
16:42 C'est ça, mais vous avez le droit de les faire, moi aussi.
16:44 Qu'est-ce qui vous emmerde le plus dans la vie ?
16:46 Je pense que ce qui m'emmerde le plus, c'est de perdre du temps.
16:50 En fait, on n'a pas beaucoup de temps sur Terre,
16:52 je trouve que c'est précieux.
16:54 Quand on me vole du temps, pour rien,
16:58 ça, ça m'emmerde.
17:00 Est-ce que vous êtes un emmerdeur ?
17:02 Oui.
17:03 Je suis un emmerdeur sur des sujets étranges.
17:08 Je peux être un petit peu fastidieux, oui,
17:11 sur des questions de...
17:14 Mais ridicules, peut-être.
17:16 Enfin, c'est pas ridicule la justice, mais...
17:18 Ah ben non, il y a plus d'anecdotiques.
17:20 Est-ce que vous avez un gris-gris pour éviter les emmerdes ?
17:25 Je les perds.
17:28 J'ai des petits anges qu'on me donne.
17:31 J'aime bien l'idée en même temps.
17:34 Alors du coup, comme...
17:36 Ils sont précieux, et alors du coup, souvent je les cache.
17:40 Je suis un peu comme les écureuils qui enterrent leurs noix.
17:43 Je cache mes petits portes-bonheurs.
17:47 Merci beaucoup, en tout cas, pour ces confessions, Lambert Wilson.
17:50 Vous savez, je sais que vous n'avez pas les réseaux sociaux.
17:52 Mais il n'empêche qu'on a fait quelque chose pour vous
17:54 quand on clique sur votre nom sur les réseaux sociaux,
17:57 ça donne ça, regardez, c'est cocasse.
17:59 Je veux pas regarder.
18:00 Trop tard.
18:01 On a cliqué sur vous, Lambert Wilson.
18:07 Bonjour, c'est Lambert Wilson.
18:08 Et au premier clic, on n'était pas rassurés sur la viabilité de ce clicsur.
18:11 Obstinés, on est quand même allés fouiller sur Instagram.
18:13 Beaucoup de Lambert Wilson, mais pas de compte officiel.
18:15 Du coup, les équipes du clicsur, au complet, soit une personne,
18:18 se sont données à fond pour trouver des infos.
18:20 Sur les réseaux, on a vu l'artiste, l'acteur qui,
18:22 quand il signe une affiche, il prend la moitié de l'affiche.
18:25 Comme quand toi, tu écris un pavé sur la carte d'Anif de Muriel.
18:27 Un acteur qui a des fans qui ont des barbes originales
18:29 et qui vous font des cadeaux originaux aussi.
18:31 Quand on clique sur vous, Lambert, on voit aussi l'homme engagé.
18:36 Engagé en faveur de l'écologie déjà, avec des poses d'aventurier.
18:39 Ouais, un engagement un peu extrême par moment.
18:41 Alors, on va jouer à Réchauffement de la planète.
18:46 Et toute forme de vie disparaît des océans.
18:50 En cliquant aussi sur vous, on a vu vos autres passions,
18:53 comme la chanson, même si vous avez pas mal de galères pour assurer un concert.
18:56 Un concert qui a été reporté plusieurs fois.
18:59 Le concert que je devais donner le 39 en Beautehâtre de l'Oeuvre n'a pas pu avoir lieu.
19:03 Ce concert a été reporté plein de fois.
19:05 Autre passion, le jardinage.
19:07 Ce qui nous a permis de voir que vous étiez le JCVD de la plante verte.
19:09 L'équilibre dans la ville, mais un équilibre philosophique,
19:13 un équilibre mental, comme connectant à la nature,
19:18 à la nature là où je peux le trouver dans la vie.
19:20 Alors par contre, je savais pas du tout qu'on arrosait les rosiers avec du champagne.
19:23 Ouais, bah, ayant une plante morte dans l'open space,
19:25 vous venez de me donner l'excuse parfaite pour avoir une bouteille de champagne sur mon bureau.
19:28 Allez, merci Lambert.
19:29 Vous voyez, je vous avais dit que c'était bienveillant.
19:32 On va terminer cette émission avec un incontournable, c'est l'interview compte à rebours.
19:36 Vous êtes prêt ?
19:37 Je suis nul, mais...
19:38 Non, ça marche très bien.
19:39 On y va, top chrono.
19:41 Quel prénom auriez-vous aimé avoir ?
19:45 Donald.
19:46 Quel est le prénom ?
19:47 Ça me donne hâle en ce moment, non.
19:49 Il faut que je change.
19:50 Quel est le bruit qui vous agace le plus ?
19:52 Le clic-clic du temps qui passe.
19:55 Qu'est-ce qui vous séduit immédiatement chez quelqu'un ?
19:58 Sa bonté.
20:00 Dans la peau de qui aimeriez-vous passer 24 heures ?
20:04 J'aimerais passer 24 heures dans la peau de...
20:09 J'aimerais être...
20:11 Je sais pas, trop de choses à la fois.
20:13 Je suis acteur, c'est pour ça que je voudrais être dans la peau de plein de gens.
20:16 Je veux dire...
20:17 Mais Elstree, pourquoi pas ?
20:19 La star dont vous étiez amoureux à dos ?
20:21 J'étais amoureux de...
20:25 Trop de gens, mais je veux dire plutôt n'importe quoi.
20:28 Je disais si, des Anglaises du type...
20:30 Vanessa Redgrave, Julie Chrissy...
20:33 Mais vous les connaissez pas, c'est une génération.
20:35 Vous êtes élu à la tête du pays, c'est quoi votre première mesure ?
20:38 À la tête...
20:39 Je...
20:41 Je fais comme le Sarika et j'annule l'armée.
20:43 Ok, on arrête l'armée.
20:45 Merci beaucoup, en tout cas.
20:47 Vous êtes content de votre réponse ?
20:49 Euh... Non, je suis content de rien jamais.
20:51 Mais j'aurais aimé parler plus rapidement, je suis lent dans ces deux trucs-là.
20:54 Non, vous l'avez dit.
20:55 - Merci. - Merci.
20:56 Merci à tous !

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