Hôpital hanté S04E10 - Son dernier souffle

  • il y a 8 mois
Alors qu'elle est au chevet d'une patiente, une infirmière est confrontée à des phénomènes paranormaux. C'est le début d'une nuit qu'elle n'oubliera jamais.
Transcript
00:00 [Générique]
00:07 Il y avait des rumeurs selon lesquelles cet hôpital était hanté.
00:24 [Grognement]
00:27 [Gémissements]
00:30 Généralement, les patients ennemis restaient chez nous jusqu'à la fin.
00:34 C'était comme si elles étaient toujours là avec moi.
00:37 [Cri]
00:39 J'avais l'impression de toujours finir au même endroit.
00:43 La morgue.
00:44 [Cri]
00:47 C'était terrifiant d'être piégé dans cette pièce sombre.
00:50 C'était clairement un enfant.
00:52 [Cri]
00:53 Soudain, un puzzle est violemment sorti de l'étagère.
00:57 Il n'est pas méchant.
00:58 Il ?
00:59 [Cri]
01:01 C'est pas vrai, elle est là.
01:05 Le silence total.
01:06 [Cris]
01:07 Ça m'a fichu la trouille.
01:09 [Cris]
01:11 J'étais terrifiée.
01:13 [Cris]
01:15 [Musique]
01:21 [Cris]
01:23 [Musique]
01:34 [Musique]
01:40 L'aide soignante Mary Jo Chudley travaille de nuit dans un centre de traitement du cancer.
01:46 Cette structure était un centre de soins pour le cancer, pas un hôpital,
01:50 car il n'y avait pas de services d'urgence.
01:54 La 310 est finie.
01:56 Je travaillais de 19h à 7h du matin.
01:59 Tu peux faire une pause, c'est calme.
02:01 D'accord.
02:02 [Musique]
02:05 Il y avait quatre services de soins intensifs à cet étage.
02:09 [Musique]
02:12 Généralement, les patients admis restaient chez nous jusqu'à la fin.
02:16 Ce bâtiment avait servi d'hôpital avant d'être transformé en centre dédié au cancer.
02:22 Il avait donc la réputation d'être hanté.
02:24 [Musique]
02:38 Dans ce vieux bâtiment,
02:40 beaucoup d'infirmières s'étaient plaintes d'avoir eu des expériences paranormales.
02:44 [Musique]
02:50 Mais depuis un an que j'y travaillais, je n'avais rien vu d'étrange, aucun phénomène paranormal.
02:56 [Musique]
02:58 Tout change quand le service de Mary Jo accueille une nouvelle patiente en phase terminale.
03:03 [Musique]
03:07 Je vais vous aider.
03:08 Non, c'est bon, je gère.
03:10 [Musique]
03:12 Doucement.
03:14 [Musique]
03:16 Je vous gère.
03:17 Vivian est arrivée chez nous avec un cancer du cerveau de stade 4.
03:21 [Musique]
03:24 Voilà.
03:25 Je m'occupais d'elle et répondais à toutes ses demandes.
03:29 Si elle voulait manger, ou que je l'aide pour aller aux toilettes ou se doucher.
03:35 Je vais vous porter.
03:37 Vous êtes très gentille.
03:39 Avec vous, c'est facile.
03:41 Merci.
03:43 Appuyez sur la sonnette en cas de besoin, d'accord ?
03:46 D'accord.
03:47 Merci.
03:48 À plus tard.
03:49 [Musique]
03:56 Au début de ma garde, après avoir pris les constantes, j'allais toujours prendre de ses nouvelles.
04:02 Et je lui amenais aussi un film.
04:05 Regardez ce que j'ai trouvé à la bibliothèque.
04:08 Pas possible.
04:10 [Musique]
04:13 Vous devriez le regarder avec moi, ça vous plairait.
04:17 Vous voulez me causer des ennuis.
04:20 J'aime être la vite.
04:22 Mais n'oubliez pas les pop-corn.
04:25 [Rires]
04:28 Elle aime les jeux, en particulier un puzzle qu'elle faisait régulièrement.
04:32 Oh, bien vu.
04:34 Commencez par cette partie.
04:36 J'aimerais battre mon record en moins d'une heure.
04:39 [Musique]
04:42 Au début, Vivian était vraiment douce et gentille.
04:46 Elle n'avait pas de famille, elle n'en parlait jamais.
04:50 [Musique]
04:52 Mais à mesure que la fin approche, Mary Jo constate d'inquiétants changements d'humeur chez sa patiente.
04:58 [Musique]
05:12 Je voyais que son état la déprimait.
05:15 [Bip]
05:19 Vivian pouvait être très agressive.
05:22 Elle nous attrapait les mains et nous repoussait.
05:25 [Cris]
05:29 Vivian ?
05:31 Qu'est-ce que je fais là ? Qui a amené ça ? Je veux rentrer chez moi.
05:36 Tout va bien.
05:38 À plusieurs reprises, elle a lancé des objets dans ma direction,
05:42 comme la télécommande ou tout ce qu'elle pouvait trouver sur la table de nuit.
05:46 On va traverser ça ensemble.
05:47 Non ! Vous comptez résoudre ça avec un pansement ?
05:51 Reposez-vous, ça vous fera du bien.
05:54 Je les ramassais, je lui disais que je les aimais et je ressortais.
05:57 Je savais que ce n'était pas elle qui faisait ça.
06:00 Elle était sous l'influence du cancer.
06:03 Je vous aime Vivian, reposez-vous.
06:06 [Musique]
06:17 [Cris]
06:20 Puis elle a cessé de parler, mais elle gémissait constamment.
06:25 On va vous donner de l'oxygène, tenez, mettez ça.
06:30 Il lui fallait de l'oxygène pour l'aider à respirer.
06:35 Son niveau d'oxygène était bas.
06:37 Respirez à fond, c'est bien, bravo.
06:39 Mets-lui en plus.
06:41 Il lui en fallait un peu plus tous les jours.
06:45 Voilà, ça va vous faire du bien.
06:47 Vous n'êtes pas seule, on est là pour vous.
06:51 Ça va bien ?
06:53 [Cris]
06:59 Un jour, en arrivant au centre, l'infirmière m'a dit que Vivian était au plus mal.
07:05 Vivian ? Comment ça va ?
07:10 Vivian, vous m'entendez ?
07:12 Si oui, serrez ma main.
07:14 Je suis allée la voir, mais elle n'avait plus aucune réaction.
07:18 Elle ne bougeait plus du tout.
07:20 Elle ne faisait plus que gémir.
07:26 [Bruit de l'oxygène]
07:44 Vers 2 ou 3 heures du matin, à l'heure habituelle, je suis allée en pause.
07:50 [Bruit de l'oxygène]
08:03 Soudain, un puzzle est violemment sorti de l'étagère.
08:08 Il n'est pas seulement tombé, il a fait "psssh" et il a volé.
08:13 [Bruit de l'oxygène]
08:20 J'ai alors regardé la boîte du puzzle.
08:25 C'était le préféré de Vivian.
08:27 Vivian !
08:30 C'était sa façon de me dire "Venez, j'ai besoin de vous".
08:38 Je suis restée avec elle jusqu'à la fin.
08:41 Je me suis assise à côté d'elle et j'ai pris sa main, que j'ai tenue comme ça.
08:46 Elle était froide et moite, mais je l'ai tenue pour qu'elle sache que j'étais là.
08:53 Puis elle a pris un dernier souffle.
08:56 [Bruit de souffle]
09:01 À ce moment-là, il y a eu une énergie étrange.
09:05 J'ai vu beaucoup de gens mourir, mais cette fois, j'étais comme entourée par un grand courant électrique.
09:14 [Bruit de l'oxygène]
09:22 [Bruits de souffle]
09:50 Mes cheveux se sont dressés et je me suis dit "Qu'est-ce qui se passe ?"
09:54 J'ai attendu son souffle suivant, en vain.
09:58 Mais l'énergie dans cette pièce était toujours là.
10:02 J'ai eu les pires frissons de ma vie.
10:07 C'était la première fois que je ressentais ça.
10:11 C'était si intense que j'en ai encore des frissons.
10:14 Ça ne m'était jamais arrivé.
10:16 C'était comme si elle était toujours là avec moi.
10:20 [Bruit de souffle]
10:25 Il existe de nombreux témoignages d'événements paranormaux dans des établissements de soins palliatifs.
10:32 Les personnes qui soignent les patients en fin de vie sont comparables à des anges.
10:38 Ils tisent souvent des liens avec les patients, des liens qui sont rompus quand ces derniers décèdent.
10:43 [Musique]
10:50 Je suis passée dans sa chambre le lendemain.
10:54 C'était bizarre, après des mois de présence, de ne plus la voir dans ce lit.
10:59 [Musique]
11:12 Mary Jo poursuit ses tâches nocturnes, mais elle constate vite que quelque chose ne tourne pas rond.
11:19 J'étais sur l'ordinateur quand la lumière d'appel de Vivian s'est allumée.
11:25 Et je me suis dit, la chambre est vide, elle n'est plus là, pourquoi ça s'allume ?
11:30 [Musique]
11:40 En arrivant au niveau de la chambre, Mary Jo fait une découverte surprenante.
11:47 [Musique]
11:53 On posait des serviettes propres pour le prochain patient, mais elles étaient toutes par terre.
12:00 [Musique]
12:12 Pourtant, j'étais seule, personne n'avait pu entrer dans cette pièce.
12:17 [Musique]
12:33 À ce moment-là, j'ai eu des frissons dans le dos.
12:37 [Musique]
12:49 De retour au bureau, l'ordinateur a fait des siennes.
12:53 [Musique]
12:58 Il faisait n'importe quoi.
13:01 Et d'un coup, il s'est éteint.
13:04 [Musique]
13:12 Mary Jo ne peut s'empêcher de penser que ces événements étranges pourraient avoir un rapport avec Vivian.
13:18 [Musique]
13:23 J'hésitais à retourner dans la chambre.
13:26 En marchant dans le couloir, j'ai entendu le son caractéristique de l'oxygène.
13:31 Il était enclenché.
13:34 Et c'était comme de l'air qui s'échappe d'un pneu.
13:39 Une fois dans la chambre, j'ai vu que la lumière d'appel était allumée.
13:44 Comment l'oxygène pouvait-il s'être enclenché ?
13:48 [Musique]
13:55 Il y avait cette petite lumière qui clignotait sur le mur et que je devais éteindre.
14:01 [Musique]
14:14 Elle n'était pas là, mais je la sentais.
14:17 En soignant des personnes atteintes du cancer, j'avais remarqué qu'ils dégagent une odeur spéciale quand ils arrivent au stade 4 de la maladie.
14:25 Et je ne sais pas pourquoi, mais toutes les infirmières avec qui j'ai travaillé étaient d'accord.
14:30 Il y a comme une odeur de mort qu'on ne peut plus jamais oublier.
14:34 C'est une odeur terrible. Je me suis alors sentie très mal à l'aise.
14:38 [Gémissements]
14:49 Je l'entendais gémir. À ce moment-là, je me suis dit, "C'est pas vrai, elle est là, elle est là."
14:58 [Gémissements]
15:04 C'était Viviane.
15:06 [Gémissements]
15:09 Viviane ?
15:10 Elle a gémi plus fort, signe qu'elle s'était rapprochée.
15:14 Viviane, vous êtes là ? Je sens votre présence.
15:20 Parfois, ils ignorent peut-être qu'ils sont morts.
15:22 C'était une très gentille femme, mais peut-être qu'à la fin, son cerveau ne faisait plus la différence entre la vie et la mort et qu'elle ne savait pas ce qui se passait.
15:30 Je me suis dit qu'en lui parlant, je l'aiderais à aller de l'avant, car elle ignorait qu'elle était morte.
15:37 Viviane, vous êtes là ?
15:40 Je ne voulais pas qu'elle reste coincée là. Il fallait qu'elle s'en aille et qu'elle comprenne qu'elle était décédée.
15:46 Alors je lui ai parlé. Je lui ai dit, "Écoutez, il faut partir. Vous n'êtes plus parmi nous."
15:53 Viviane, vous êtes morte.
15:56 Regardez, votre corps n'est pas là. Vous ne souffrez plus. Il n'y a plus de cancer. Alors soyez libre.
16:03 Et j'ai dit, "Vous êtes un ange, alors partez."
16:10 Vous pouvez partir. Vous n'avez plus de cancer. Vous ne souffrez plus.
16:16 Viviane, partez.
16:21 Quand je lui ai dit qu'elle était un ange, j'ai ressenti une vague de chaleur. Je n'avais jamais ressenti ça.
16:28 Les gens disent qu'on voit le paradis quand on meurt. Là, je l'ai senti.
16:34 Toute cette chaleur et cet amour, c'était sa façon de me remercier.
16:39 [bruit de l'espace]
16:43 [respiration]
17:11 Mary Jo, tu repars déjà ?
17:14 Mary Jo ?
17:17 [pleurs]
17:20 J'étais littéralement en larmes. Mais ce n'est pas moi qui pleurais. C'était son chagrin, pas le mien.
17:34 Je ressentais ce qu'elle ressentait. Alors ces larmes venaient d'elle, pas de moi.
17:39 [bruit de l'espace]
17:42 Je viens de te voir partir. Tu es sortie de cette chambre et tu as marché dans le couloir.
17:54 Non, j'y suis restée jusqu'à maintenant.
17:59 Ce n'était pas moi.
18:02 Après coup, l'infirmière m'a dit qu'elle m'avait vue sortir de la chambre.
18:08 J'ai répondu "Impossible, la porte était fermée".
18:11 Elle a insisté "Mais je t'ai vue dans le couloir il y a deux minutes".
18:16 J'ai dit "Non, la porte était fermée".
18:19 Là, elle a compris. "Incroyable, c'était Viviane. Qu'elle avait vu sortir de cette chambre".
18:27 [bruit de l'espace]
18:31 Je pense que j'ai aidé Viviane à s'envoler.
18:35 Je suis restée quatre ou cinq mois après qu'elle nous ait quittés.
18:44 Mais tous ces décès, c'était trop pour moi.
18:49 Je ne travaille plus au contact de la mort.
18:56 [musique]
19:17 Peu avant minuit, dans un hôpital local, c'est l'heure de la relève pour l'équipe de nuit.
19:23 Une garde que la jeune infirmière Sandy Bolton n'oubliera jamais.
19:28 - Vous vous sentez bien, madame Sherman ? - Bien.
19:32 Je travaillais dans le service de cardiologie.
19:35 Et comme j'étais toute jeune diplômée, j'ai pris ce qu'on me proposait.
19:39 À savoir les gardes de nuit de 23h à 7h du matin.
19:44 Installez-vous bien.
19:47 Mon père est mort d'un cancer.
19:50 C'est ce qui m'a donné envie d'aider les autres et d'être là pour eux.
19:56 Voilà.
20:02 On éteignait les lumières le soir pour faciliter l'endormissement des patients.
20:15 Il y avait beaucoup de travaux et notre service était le dernier sur la liste.
20:21 Quand j'ai commencé ma garde, j'ai senti une ambiance bizarre.
20:27 Ce n'était pas normal.
20:30 [musique]
20:36 [musique]
20:44 [coup de feu]
20:46 [musique]
20:52 [musique]
21:00 [cri]
21:03 Il y avait des rumeurs selon lesquelles cet hôpital était hanté,
21:06 surtout la partie ouest dans laquelle je travaillais.
21:10 Mais je n'y prêtais pas attention.
21:13 J'étais concentrée sur mon travail.
21:17 Comment va Mme Sherman ?
21:20 Elle s'est vite rendormie.
21:22 Oh, super !
21:23 Cette nuit-là, il y avait une autre infirmière avec moi.
21:27 On se penche sur les dossiers des patients restants ?
21:29 OK.
21:30 Bien.
21:31 Elle avait plus d'expérience que moi.
21:33 On formait un bon binôme.
21:35 D'accord.
21:37 Alors, M. Chan doit faire une prise de sang demain.
21:41 Je m'occupe de la demande maintenant.
21:43 Oh, bien.
21:45 [musique]
21:49 Alors qu'on était en train de passer les dossiers en revue,
21:54 on a entendu un bébé pleurer.
21:57 J'ai l'impression qu'un de nos patients a besoin de quelque chose.
22:02 Je ne savais pas si c'était un de nos patients.
22:05 Parfois, comme ils étaient presque tous âgés,
22:08 les cris pouvaient sonner bizarrement.
22:11 Non, ça ne peut pas être eux.
22:15 Bien, on commence la tournée en avance.
22:19 On faisait trois ou quatre tournées des chambres par nuit.
22:32 Cette fois, on s'y est mise plus tôt pour voir ce qui se passait.
22:37 [musique]
22:42 Tu regardes de ce côté et moi de l'autre.
22:45 On a vérifié le service d'un bout à l'autre.
22:49 [musique]
23:03 Tous nos patients dormaient.
23:05 Personne n'était réveillé.
23:09 Bon, tout le monde dort, on dirait.
23:12 Retournons au bureau.
23:15 [musique]
23:22 [cris]
23:24 C'est Madame Sherman.
23:27 On a couru pour voir ce qu'il y avait.
23:31 [musique]
23:34 Madame Sherman, il y a un problème?
23:37 Il y avait un homme dans ma chambre qui me regardait.
23:41 Et là, cette patiente nous a dit qu'il y avait quelqu'un qui l'observait.
23:48 [musique]
24:10 Elle était terrifiée.
24:12 Tout va bien. On était dans les douloirs. Il n'y a personne.
24:16 C'était un mauvais rêve, d'accord?
24:18 D'abord le bébé qui pleure et maintenant ça?
24:22 Cette femme a expliqué qu'elle avait entendu un bébé pleurer.
24:30 C'était ce qu'on avait entendu, nous aussi.
24:34 [musique]
24:39 On a compris qu'elle n'hallucinait pas.
24:42 Elle avait toutes ses facultés.
24:45 Elle avait vraiment peur.
24:47 Je reviens vous voir très vite, d'accord?
24:49 Oui.
24:50 Tout va bien.
24:51 D'accord.
24:52 [musique]
25:04 Qu'est-ce que tu en penses?
25:06 Qu'elle a fait un cauchemar.
25:08 [musique]
25:11 C'est bizarre.
25:13 [pleurs]
25:16 En regardant à droite dans le couloir, j'ai vu une grande silhouette.
25:22 [musique]
25:28 Regarde.
25:31 On était deux à le voir. Il n'y avait pas que moi.
25:36 Sandy aperçoit la forme diffuse d'un homme apparemment vêtu d'une blouse blanche.
25:41 Peut-être un médecin ou un technicien de laboratoire.
25:44 Impossible d'en être sûr.
25:46 Mais ce qui semble évident, c'est que cet homme a arpenté ces couloirs de son vivant.
25:51 Et il continue de le faire après sa mort.
25:55 [pleurs]
25:58 Il marchait sans hésiter, comme s'il connaissait bien les lieux.
26:03 Comme s'il était chez lui.
26:05 Il était sûr de lui.
26:08 Pardon, docteur.
26:11 On peut vous aider ?
26:14 [bruit de moteur]
26:19 Il ne devrait y avoir personne ici.
26:23 Qu'est-ce qu'on fait ?
26:25 Il faut y aller.
26:33 Ma collègue et moi étions terrifiés, car personne n'était censé se trouver là.
26:39 Mais on devait en avoir le cœur net, pour la sécurité de nos patients.
26:45 [musique]
26:51 [musique]
26:56 Regardons sous les lits.
27:07 [musique]
27:15 Comme il n'y avait personne sous les lits, il ne restait plus que la salle de bain.
27:21 On était au comble du stress, car on pensait que quelqu'un s'y cachait.
27:28 On a compté jusqu'à trois avant d'ouvrir la porte.
27:32 Un, deux, trois.
27:42 Il n'y avait rien.
27:45 C'est incroyable.
27:47 Allons, retournons au bureau.
27:50 On a rejoint le bureau des infirmières et...
27:54 on s'est remises au travail.
27:57 [bruit de moteur]
28:02 Tu as froid aussi ?
28:09 Oui, ça doit être le chauffage.
28:12 Vers trois heures du matin, il a commencé à faire vraiment très froid.
28:18 Tu viens de te mettre sur le dos ?
28:20 Pas ici. Je vais aller chercher mon pull au vestiaire.
28:23 D'accord.
28:25 Je reviens tout de suite.
28:29 Ok.
28:31 [musique]
28:37 [bruit de moteur]
28:42 Je me suis dirigée vers le vestiaire.
28:48 La lumière était allumée quand j'y suis entrée.
28:52 Puis ça s'est mis à clignoter.
29:03 J'étais nerveuse et mal à l'aise.
29:06 Alors ?
29:32 Je me répétais que c'était la section ancienne de l'hôpital
29:35 et qu'il y avait donc des problèmes d'électricité.
29:39 C'est un vieux bâtiment.
29:41 C'est un vieux bâtiment.
29:44 Quand je suis sortie du vestiaire, j'avais la chair de poule.
29:56 Sur tout le corps.
29:59 [soupir]
30:01 [cri]
30:07 Puis quelque chose m'a saisi.
30:10 [cri]
30:12 J'étais terrifiée.
30:14 [cri]
30:16 J'ai fui. J'ai traversé le couloir en courant jusqu'au bureau.
30:20 Sandy, tu vas réveiller les patients.
30:23 On croirait que t'avais vu un fantôme.
30:26 Elle avait vu sur mon visage que je n'étais pas bien.
30:30 Quand je suis sortie du vestiaire,
30:33 quelqu'un a attrapé mon épaule.
30:36 Sandy, écoute-moi.
30:39 Tout va bien.
30:41 Il n'est pas méchant.
30:43 Il ? Quoi ?
30:45 Viens.
30:46 Qu'est-ce que...
30:47 Je vais t'expliquer.
30:48 Elle m'a dit que ça s'est déjà produit.
30:51 Mais n'aie pas peur.
30:54 Car personne n'a été blessé.
30:57 Si tu sais quelque chose, tu dois me le dire.
31:03 Je l'ai senti.
31:06 Cette présence.
31:08 Avant de devenir la cardio, c'était le service d'obstétrique ici.
31:14 Et il paraît qu'un médecin y est mort, une nuit.
31:18 Certains pensent...
31:20 qu'il est encore là.
31:22 Quoi ? Tu aurais pu me le dire avant.
31:24 Mais tu n'as pas à t'inquiéter. Il n'a jamais fait de mal à personne.
31:29 Je ne vais pas y arriver.
31:31 Bois ton thé. On ne risque rien.
31:35 Le froid s'est encore renforcé.
31:40 Je suis lassée.
31:44 Va prendre une couverture là-bas.
31:47 Je ne peux pas.
31:49 Je me suis enveloppée dans une couverture tellement je grelottais.
32:02 Soudain, les dossiers des patients se sont mis à voler tout seul.
32:16 Je ne pouvais plus m'en occuper.
32:19 J'étais terrifiée. En panique totale.
32:31 S'il vous plaît, arrêtez !
32:34 Vite, tuez !
32:44 On a crié et hurlé comme des enfants.
32:47 Des enfants ?
32:49 Des enfants ?
33:18 Comment expliquer ça ?
33:20 Comment décrire ce qu'on a vu alors qu'il n'y avait rien ?
33:25 Personne.
33:28 Il est facile de croire que des esprits frustrés et agressifs tentent de nous nuire,
33:36 alors que parfois, ils cherchent juste à nous contacter avec les seuls moyens dont ils disposent.
33:46 Ils jettent des objets par frustration, ils font des bruits, ils crient et griffent,
33:51 uniquement pour nous faire comprendre qu'ils sont encore là.
33:55 Le lendemain, j'ai parlé à ma responsable.
34:05 Je ne voulais plus jamais travailler dans ce service.
34:09 J'ai eu la peur de ma vie.
34:12 Je ne voulais plus jamais travailler dans ce service.
34:15 Je ne voulais plus jamais travailler dans ce service.
34:18 Je ne voulais plus jamais travailler dans ce service.
34:21 Je ne voulais plus jamais travailler dans ce service.
34:50 En ce vendredi soir, au lieu de sortir avec ses amis,
34:54 la toute jeune Denise Burroughs travaille de nuit.
34:57 Merci Denise.
35:02 Je m'occupais de tout ce qui concernait le transport.
35:05 S'ils avaient besoin de civière, de fauteuil roulant ou d'autre chose, c'était de notre ressort.
35:09 Mais j'étais principalement chargée de transférer les patients à l'intérieur et à l'extérieur de l'hôpital.
35:15 Je m'en occupe.
35:17 La chambre de Madame Lee est prête, si tu veux bien aller la chercher en salle de réveil.
35:21 D'accord, merci.
35:22 Et puis vérifie sur son poignet que c'est bien elle cette fois.
35:25 Oui, d'accord.
35:27 Après, il y a un corps qui t'attend aux urgences.
35:30 La morgue, encore.
35:33 C'est un hôpital, Denise.
35:35 Ah, t'oublies quelque chose.
35:42 J'avais l'impression de toujours finir au même endroit, là où on m'envoyait tout le temps, la morgue.
35:49 Il y avait une règle selon laquelle ce travail nécessitait normalement deux personnes,
35:57 tout simplement parce qu'une civière, c'est lourd.
36:00 Mais on était en sous-effectif, sur toutes les nuits du vendredi et du samedi.
36:07 Quand un hôpital manque de personnel, il faut souvent travailler seul.
36:12 Mais une nuit, Denise a la chance de faire sa garde avec une collègue.
36:17 Elle est en train de faire la garde.
36:19 Elle est en train de faire la garde.
36:21 Elle est en train de faire la garde.
36:23 Elle est en train de faire la garde.
36:25 Elle est en train de faire la garde.
36:27 Elle est en train de faire la garde.
36:29 Elle est en train de faire la garde.
36:31 Elle est en train de faire la garde.
36:33 Elle est en train de faire la garde.
36:35 Elle est en train de faire la garde.
36:37 Elle est en train de faire la garde.
36:39 Elle est en train de faire la garde.
36:41 Elle est en train de faire la garde.
36:43 Elle est en train de faire la garde.
36:45 Elle est en train de faire la garde.
36:47 Elle est en train de faire la garde.
36:49 Elle est en train de faire la garde.
36:51 Elle est en train de faire la garde.
36:53 Elle est en train de faire la garde.
36:55 Elle est en train de faire la garde.
36:57 Elle est en train de faire la garde.
36:59 Elle est en train de faire la garde.
37:01 Elle est en train de faire la garde.
37:03 On range et on part.
37:05 On est entré dans la pièce.
37:21 Et c'est là que la porte s'est refermée.
37:25 D'un coup sec.
37:29 Je rêve.
37:31 C'est bloqué.
37:33 Qui a fermé ? Ouvrez-nous !
37:37 Qu'est-ce qui se passe ?
37:39 Ouvre cette porte !
37:41 Je peux pas, elle est fermée de l'extérieur.
37:43 Il n'y avait pas de lumière.
37:47 On se voyait à peine, elle et moi.
37:49 C'était terrifiant d'être piégé dans cette pièce sombre.
37:55 Ce couloir était très peu fréquenté.
37:59 On a eu beaucoup de chance que quelqu'un passe.
38:01 Qu'est-ce que vous faites là ? On a besoin de vous, là-haut !
38:05 La porte s'est verrouillée toute seule.
38:07 Bon, bah, retournez bosser.
38:15 Ils ont sous-entendu qu'on s'amusait, mais pas du tout.
38:19 Ils n'ont pas compris comment...
38:21 on s'était fait enfermer.
38:23 Denise se remet à peine de cette épreuve,
38:27 qu'elle se voit confier une autre mission peu enviable.
38:29 Denise, tu peux monter à la 705 ?
38:33 Il y a un corps à emmener à la morgue.
38:35 Je peux le faire avec Josie ?
38:39 Faut pas les faire attendre, tu sais.
38:41 Il n'y avait personne d'autre pour s'en occuper.
38:45 C'était donc à moi d'aller chercher ce patient
38:49 et de le descendre à la morgue.
38:51 Alors que l'ascenseur descendait,
38:53 il s'est soudain arrêté.
38:55 C'était déjà arrivé que les ascenseurs se bloquent
39:01 et qu'on se retrouve coincés entre deux étages.
39:03 J'étais là à me demander ce qui allait se passer.
39:09 J'ai vu un homme qui était en train de se faire écarter.
39:19 Il s'est fait écarter.
39:21 Ils ont envoyé une équipe de maintenance,
39:27 mais le temps qu'ils arrivent,
39:29 l'ascenseur s'était débloqué tout seul.
39:31 C'était un endroit lugubre et très triste.
39:33 Il faisait très froid.
39:59 Je voyais mon propre souffle.
40:01 La température est passée d'un extrême à l'autre
40:03 en une seconde.
40:05 C'était clairement un enfant.
40:27 La porte ne s'ouvrait pas.
40:29 Alors j'ai paniqué,
40:31 car j'ai cru que j'étais coincée dans la morgue.
40:33 Il n'y avait personne dans le coin.
40:45 Le silence total.
40:47 Ça m'a fichu la trouille.
40:49 Les morgues sont connues pour être hantées,
40:53 ce qui est tout à fait logique,
40:55 étant donné le nombre de cadavres qui entrent
40:57 et qui sortent de ces lieux,
40:59 souvent dans les sous-sols des hôpitaux.
41:01 Qu'arrive-t-il aux esprits de ceux qui viennent de mourir ?
41:05 Certains passent dans l'au-delà,
41:07 d'autres semblent s'attarder,
41:09 ne sachant peut-être pas comment faire.
41:11 La nuit suivante,
41:19 Denise a du mal à oublier ce qu'elle a vu dans la morgue.
41:23 Cette chose, quelle qu'elle soit,
41:25 voulait que je la voie.
41:27 J'ai pris une clé et je suis redescendue.
41:37 J'ai hésité une seconde,
41:45 mais j'ai fini par ouvrir et par rentrer.
41:47 J'avais peur,
41:49 mais il y avait autre chose.
41:51 Comme un besoin d'y retourner.
41:53 J'ai pris le drap
42:05 et j'ai découvert le coin.
42:07 Je me suis dit que c'était un coin.
42:11 Je me suis dit que c'était un coin.
42:13 Je me suis dit que c'était un coin.
42:15 J'ai pris le drap et j'ai découvert le corps.
42:17 J'ai alors reconnu ce que j'avais vu la nuit d'avant,
42:19 J'ai alors reconnu ce que j'avais vu la nuit d'avant,
42:21 à savoir l'apparition de cette petite fille.
42:23 à savoir l'apparition de cette petite fille.
42:25 Et dans le lit,
42:27 j'ai vu qu'il y avait une couverture
42:29 au niveau de ses pieds.
42:31 À ce moment-là,
42:37 j'ai été envahie par une très forte émotion.
42:39 J'étais extrêmement triste.
42:41 Ça m'a bouleversée.
42:43 Instinctivement,
42:45 j'ai tendu la main vers cette couverture
42:47 et j'ai recouvert son petit corps avec.
42:49 et j'ai recouvert son petit corps avec.
42:51 Beaucoup d'enfants ont une couverture qui les rassure.
42:57 Beaucoup d'enfants ont une couverture qui les rassure.
42:59 C'est un bouclier contre toutes les choses
43:01 qui font peur dans ce monde,
43:03 notamment les monstres.
43:05 Cette couverture était la protection
43:07 de cette petite fille contre les vilaines choses,
43:09 y compris dans la mort.
43:11 y compris dans la mort.
43:13 Le fait de savoir que j'avais fait le bon choix
43:17 en la couvrant m'a apaisée.
43:19 Je pense que c'est peut-être ce qu'elle
43:23 l'avait voulu me dire.
43:25 "Jeffroy, couvre-moi."
43:27 Et c'est ce que j'ai fait.
43:29 Ce moment a clairement marqué un tournant dans ma vie.
43:35 J'avais toujours eu cette sensibilité,
43:39 ce que ressentent les autres,
43:41 et d'être tout simplement plus en face
43:43 qu'une personne lambda.
43:45 Cette expérience
43:49 m'a ouvert les yeux.
43:51 C'était presque quelque chose
43:53 qu'il fallait que je vive.
43:55 Le début d'une nouvelle étape dans ma vie.
43:57 Le début d'une nouvelle étape dans ma vie.
43:59 Le jour où je me suis retrouvé.
44:01 Le jour où je me suis retrouvé.
44:03 Je me suis retrouvé dans un endroit
44:05 Je me suis retrouvé dans un endroit
44:07 où je n'ai jamais vu.
44:09 où je n'ai jamais vu.
44:11 où je n'ai jamais vu.
44:13 Je me suis retrouvé dans un endroit
44:15 où je n'ai jamais vu.
44:17 où je n'ai jamais vu.
44:19 où je n'ai jamais vu.
44:21 où je n'ai jamais vu.
44:23 où je n'ai jamais vu.
44:25 où je n'ai jamais vu.
44:27 où je n'ai jamais vu.
44:29 où je n'ai jamais vu.
44:31 où je n'ai jamais vu.
44:33 où je n'ai jamais vu.
44:35 où je n'ai jamais vu.
44:37 où je n'ai jamais vu.
44:39 où je n'ai jamais vu.
44:41 où je n'ai jamais vu.
44:43 Merci à tous !
44:45 Merci à tous !

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