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Pour guider les primo-entrepreneurs, Alexia de Bernardy, autrice "Entrepreneur engagé : je passe à l'action", partage les conseils de champions à impact dans son livre. La difficulté réside dans le lien entre une conviction et un engagement avec un modèle économique viable.

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Transcription
00:00L'invité de Smart Impact, c'est Alexia De Bernardi, bonjour, bienvenue, vous publiez Entrepreneurs Engagés, je passe à l'action, tiens le voilà, ce livre c'est aux éditions EMS Management et Société.
00:20Quelques mots de votre histoire parce que vous êtes vous-même une multi-entrepreneuse si j'ose dire, combien de startups créées ou accompagnées d'entreprises comme ça que vous avez, d'idées que vous avez eues ?
00:34Alors j'ai 20 ans de startup derrière moi effectivement avec une dizaine d'expériences entrepreneuriales, j'ai créé des boîtes, j'ai revendu, j'ai investi activement, je suis advisor dans des bornes, tout ça dans des secteurs toujours avec mon fil rouge qui est d'entreprendre pour un monde meilleur,
00:50notamment j'ai créé une société dans le domaine de l'enfance, il y a un paquet d'années maintenant que j'avais revendu, j'ai fait six levées de fonds, j'avais beaucoup d'actionnaires également une quarantaine, j'ai investi dans le photovoltaïque.
01:02Il y a eu des succès, des échecs ?
01:04Alors oui, c'est ça qui est chouette, c'est que finalement j'ai commencé par une très belle histoire et mes 40 investisseurs étaient très heureux au bout de dix ans et également j'ai récemment trois de mes participations qui sont en train de fermer,
01:18donc j'ai moi-même eu parfois des difficultés d'un désaccord d'associés ou des choses comme ça, donc c'est pour ça que j'ai voulu avoir maintenant de l'impact aussi au-delà de mes seuls projets et via ma société Impacteuse et le livre C'est les outils pour aider un maximum d'entrepreneurs à réussir.
01:36C'est quoi votre définition de l'entrepreneur engagé ?
01:39C'est vrai que ce mot engagé il est protéiforme, surtout que c'est mon quatrième bouquin et avant j'ai écrit un bouquin qui s'appelait moteur d'engagement, je pense que l'engagement je l'ai au fond de moi mais il a plusieurs significations.
01:51L'entrepreneur il est forcément engagé comme en terme de vocabulaire de management il est forcément engagé.
01:57Là le fil rouge de cet ouvrage c'est engagé pour un monde meilleur, c'est-à-dire socialement, pour l'environnement, globalement pour l'humanité et ça revêt plein de casquettes.
02:06On peut être freelance engagé, on peut être très bon manager et respecté, on peut être engagé en tant que citoyen.
02:13Le tout est d'avoir un impact positif pour le monde.
02:16A qui il s'adresse ? A des apprentis entrepreneurs ou à des hommes et des femmes qui le sont déjà et qui se sentent parfois un peu seul ?
02:25C'est vrai qu'on doit prendre plein de décisions en même temps, on est un peu Shiva quand on est chef d'entreprise.
02:31C'est quoi ? C'est un peu les rassurer, les aider ?
02:34Que ce soit ma société Impactus ou le livre, je cite toujours des primo-entrepreneurs.
02:39Il existe plein de bouquins techniques qui sont très bons, des bouquins américains, il n'y a pas à réinventer la technique.
02:45Par contre là j'ai voulu trouver des histoires d'hommes et de femmes qui sont des champions à impact, et on pourra en reparler,
02:50mais qui vont aider l'entrepreneur à se projeter en disant comment réellement, humainement, qu'est-ce que ça signifie d'entreprendre ?
02:57Donc effectivement plutôt le primo-entrepreneur qui veut se lancer, qu'il soit bootstrap, agence, qui veut l'être licorne ou quoi que ce soit,
03:04il va y trouver à la fois toutes les clés du parcours entrepreneurial et puis se projeter dans des parcours comme Fred Manzella,
03:11Émilie Corchia ou des investisseurs qui racontent des histoires d'humains qui ont réussi ou qui n'ont pas réussi.
03:16Oui, c'est vraiment basé sur un grand nombre de témoignages. C'est quoi la bonne idée ?
03:24Si on parle de primo, de gens qui se lancent, c'est quoi une bonne idée ?
03:28Alors justement c'est le cœur du sujet, c'est qu'en ce moment la bonne nouvelle c'est qu'il y a de plus en plus de fonds pour financer des boîtes,
03:34mais finalement il y a toujours 90% des entrepreneurs qui échouent à 5 ans. La question à se poser c'est qui paierait pour ça ?
03:41Finalement l'entrepreneur engagé, le grand défi qu'il a c'est de faire la différence entre ce qui est de l'ordre de la conviction,
03:48de l'engagement politique, de l'engagement associatif et là on parle d'entrepreneurs.
03:53Donc on est dans un univers capitaliste, il faut effectivement qu'un client ait envie de payer pour ça.
03:58Donc c'est le défi de l'entrepreneur de ne pas être trop amoureux de sa conviction et de trouver le modèle économique.
04:04Je fais ta liste d'identifier un manque aussi ? Dans nos usages, dans nos sociétés ?
04:12Oui mais alors ça part souvent d'un manque qu'on va identifier ou personnellement ou bien en étudiant des études de marché.
04:19D'ailleurs il y a de plus en plus de fonds d'investissement qui se positionnent parce qu'il y a la réglementation qui crée des besoins.
04:25Ceci dit, j'ai un de mes entrepreneurs qui disait j'en ai marre des marxistes du vegan qui ne veulent pas gagner d'argent.
04:33Donc ce que je veux dire là, et j'aime bien cette citation parce qu'il peut y avoir un manque.
04:37Oui bien sûr, moi j'ai envie de manger végé, vegan. Par contre est-ce qu'il y a un marché pour ça ?
04:42Est-ce que d'autres voudraient payer plus cher ? On l'a vu sur le bio qui n'est pas forcément, finalement tout le monde ne veut pas forcément manger bio.
04:48Effectivement, donc ce qui est intéressant c'est à la fois cet engagement, on va dire sociétal pour simplifier, mais l'efficacité économique.
04:57Et donc c'est en ça que vous donnez des clés aux entrepreneurs ?
05:00Oui exactement, notamment étant moi-même ingénieure de formation avec Impactech, j'accompagne plein d'entrepreneurs.
05:07Et notamment dans la deep tech, parce que quand on parle d'Impact, on parle aussi beaucoup d'industrie, l'énergie, l'alimentation, le transport.
05:15Donc c'est beaucoup aussi de profils ingénieurs.
05:17Et j'ai constaté qu'ils étaient épanouis dans le développement de ce projet à impact technologique, mais ils ont énormément de mal à aller parler à un client.
05:27Et c'est un des conseils d'un des champions Dracula Technology, il dit mais rapidement allez voir des clients, adressez-vous au marché pour voir s'il y a un besoin.
05:37C'est intéressant ce que vous dites parce qu'on peut être aussi par exemple dans l'environnement de l'économie sociale et solidaire, etc.
05:43On est dans un modèle capitaliste qui est parfois un peu différent, qu'il faut d'ailleurs renouveler.
05:48C'est un des effets positifs je trouve de la transformation environnementale et sociétale.
05:53Sauf qu'on peut être quoi ? Un peu éthéré, un peu plus avec une idée politique ou un engagement un peu boy scout et on en oublie l'essentiel, c'est ça ?
06:08Alors il y a deux volets dans cette partie là.
06:11Effectivement, l'humain a des biais, on a des biais, on a tous besoin de reconnaissance, on a besoin aussi de plaisir, de voir qu'on avance.
06:19Et parfois l'entrepreneur se défocus de son objectif qui est de créer une entreprise rentable et reste plus focalisé sur j'adore coder, j'adore la science, j'aime pitcher ou quoi que ce soit.
06:31Parce que vous gagnez de l'argent, ça peut être un gros mot ?
06:33Exactement, parfois, notamment chez les femmes et chez les scientifiques qui sont deux profils que j'aime particulièrement analyser.
06:39Les scientifiques valorisent la perfection technique, les femmes veulent toujours voir petit et ces deux profils là ont un peu plus de difficultés avec l'argent.
06:48Je rebondis sur votre question parce que je vois un changement du côté des investisseurs et notamment plusieurs, un témoigne dans le livre, que ce soit Reiz, Alter Equity, Citizen Capital,
07:00ils osent aborder le terme de décroissance, notamment avec ce principe de dire la société est devenue obèse et il y a peut-être des marchés où le retour sur investissement attendu pourrait être inférieur si c'est bon pour l'humanité.
07:13C'est aussi un témoignage de l'entrepreneuriat au féminin, votre livre, parce que les trois quarts des patrons à interviewer sont des patronnes.
07:21Oui.
07:22J'ai trouvé ça super. C'est un choix de votre part ? Vous avez voulu mettre en avant des femmes entrepreneurs ?
07:28Alors c'est un choix que je n'ai pas voulu afficher, j'en parle pas comme ça mais voyez vous l'avez constaté, parce que j'ai trouvé que c'était aberrant que lorsque je contactais des femmes pour au moins avoir la parité,
07:39elles ne me répondaient pas, et pourtant des femmes championnent à un pacte, il y en a plein, et j'ai moi-même été confrontée à des biais éducatifs sur le fait de vouloir raisonner petit,
07:49et donc je me suis fixée comme objectif personnel de mettre en lumière deux tiers de femmes, mais sans que ce soit un acte militant, politique ou une revendication.
07:57Et la plupart me disaient je ne suis pas légitime, ne me répondait pas, ne me disait j'ai pas le temps, et donc j'ai vraiment, ça a été mon combat sur ce bouquin, d'aller chercher Émilie Corchia, Isabelle Rabier,
08:09les alchimistes, Circuleg, Justine Lecailler, qui sont toute cette nouvelle génération de femmes leaders qui bossent.
08:18Est-ce qu'il y a plus de femmes qui sont dans cette logique de créer une entreprise avec un engagement sociétal, ou pas forcément ?
08:25Alors, oui, mais finalement pas tant que ça. Oui on en trouve plus, mais elles sont souvent plutôt auto-entrepreneurs, où elles vont monter une agence.
08:35Il y a assez peu de femmes qui aiment viser grand, c'est lié beaucoup à l'éducation des jeunes filles, et j'ai même un investisseur, Wynn Capital,
08:43qui me disait que sur toute la chaîne, et pourtant il investit dans des entreprises à impact, sur toute la chaîne il y a moins de femmes, il y a moins de femmes ingénieurs,
08:50il y a moins de femmes entrepreneurs, et il y a même moins de femmes, et ce qui est incroyable, qui investissent dans les fonds d'investissement, même à impact.
08:57Les helpies sont plus des hommes, alors qu'elles héritent autant que leurs frères.
09:02Évidemment. Et avec, alors, peut-être que ça a évolué, je suis curieux de savoir ce que vous allez répondre à ma question,
09:09est-ce que c'est toujours plus difficile pour une femme de lever des fonds, quand on crée une entreprise, que pour un homme, ou même pour un binôme femme-homme ?
09:18Alors, il y a des fonds qui, maintenant, cherchent toujours un binôme femme-homme, finalement.
09:22Ce n'est pas la société seulement montée par des hommes, qui serait plus performante, ni montée plus... Maintenant, les investisseurs cherchent la mixité.
09:30Moi, je suis convaincue que la difficulté des femmes de lever des fonds, elle vient des deux parties.
09:35C'est-à-dire que la femme, en tant que jeune fille qui a été élevée à être discrète, à ne pas faire de bruit, à ne pas parler d'argent, et à ne pas trop se mettre en avant,
09:44déjà, par définition, elle ne veut pas viser un gros projet. Donc, elle va se présenter d'une façon qui sera beaucoup moins assumée que l'homme.
09:51Et, de l'autre côté, du coup, l'investisseur va percevoir ce signe aux femmes en disant qu'elle manque d'assurance, qu'elle ne vise pas haut, et donc, forcément, aura moins envie d'investir.
10:00Merci beaucoup, Alexia de Bernardi. Je rappelle le titre de votre livre « Entrepreneurs engagés ». Je passe à l'action aux éditions EMS. Merci encore.
10:11On passe à notre débat, l'inclusion au programme.

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