Soir Info (Émission du 16/01/2024)

  • il y a 8 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 il y a 15, 20, 30 ans.
00:00:02 Donc on doit créer plus de postes.
00:00:04 Et donc, et ça, ça va se faire à travers le temps,
00:00:06 mais là, pour nous, les 5 à 7 ans qui viennent,
00:00:09 le seul moyen, c'est d'organiser différemment les choses.
00:00:12 Alors est-ce que la contrainte, c'est la bonne solution ?
00:00:15 Ma réponse est non.
00:00:17 Je vous parle...
00:00:18 Je suis d'une famille de médecins.
00:00:20 Je suis le seul mauvais élève de ma famille qui n'ait pas fait ça.
00:00:24 Quel est le problème aussi qu'on a ?
00:00:26 Pourquoi on n'a pas assez d'offres de soins ?
00:00:27 Parce que les médecins qui font plus de 10 ans d'études,
00:00:30 ils vous disent à juste titre quand ils finissent,
00:00:32 vous me posez des contraintes pour la convention, pas la convention,
00:00:35 "En fait, j'ai contribué à l'effort national,
00:00:37 j'ai fait tourner l'hôpital comme externe et comme interne."
00:00:39 Ce qui est vrai dans notre système.
00:00:42 Vous allez pas me dire que je vais m'installer là ou là.
00:00:44 Parce que qu'est-ce qui va se passer ? Je vous le signe.
00:00:47 Ils quitteront.
00:00:48 Et l'un des problèmes qu'on a d'ailleurs aujourd'hui,
00:00:50 c'est qu'à cause... Les habitudes ont changé là aussi,
00:00:52 les mœurs se changent.
00:00:53 Beaucoup des médecins qu'on a formés
00:00:55 arrêtent leur activité de médecine.
00:00:57 Ils vont vers le secteur privé,
00:01:00 c'est-à-dire dans l'entreprise, dans des laboratoires,
00:01:02 ils changent d'activité.
00:01:03 Quand ils sont à deux, parfois, il y en a un qui se met en activité partielle.
00:01:05 Et ils veulent pas travailler comme leurs aînés.
00:01:08 Ils veulent plus être le médecin de campagne ou le médecin de ville
00:01:10 qui prend des rendez-vous à longueur de temps,
00:01:11 qui est réveillable la nuit.
00:01:13 Et donc, il faut qu'on s'adapte au changement d'époque.
00:01:15 Et donc, c'est une solution qui paraît plus simple,
00:01:19 mais je n'y crois pas, compte tenu d'aujourd'hui
00:01:22 la manière dont les étudiants sont formés
00:01:24 et dont l'équilibre même de notre hôpital tient.
00:01:26 Si on voulait faire ça, il faudrait complètement changer
00:01:27 le système des externes, des internes et autres.
00:01:29 Par contre, je suis sûr d'une chose,
00:01:31 on a une révolution de l'organisation à faire.
00:01:32 Je crois que ça, c'est beaucoup plus audacieux
00:01:34 que de les obliger à aller.
00:01:35 Là aussi, où je crois peu à l'obligation d'installation,
00:01:37 c'est qu'il y a quasiment plus d'endroits
00:01:39 où il n'y a pas de désert médical.
00:01:42 Et quand on pense qu'il y a des nirvana surdotées,
00:01:44 c'est vrai dans certaines zones très urbaines, très riches,
00:01:46 où l'héliotropisme joue dans certaines spécialités.
00:01:49 Au médecin généraliste, ce n'est plus tellement vrai.
00:01:52 Donc qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:01:54 Il faut libérer du temps de médecin.
00:01:56 Un, aller vers une rémunération plus intelligente.
00:01:59 Sans doute, en fait, aux patients plutôt qu'à l'acte.
00:02:03 Ce qui permettra de mieux intégrer la prévention.
00:02:06 Aujourd'hui, vous n'êtes pas incité à faire de la prévention
00:02:08 ou du bon travail de prévention.
00:02:09 Vous êtes plutôt incité à faire le maximum d'actes.
00:02:12 Deux, faire beaucoup plus travailler ensemble
00:02:14 la ville et l'hôpital, comme on l'a fait en période Covid.
00:02:16 Trois, déléguer des actes. On l'a fait pendant le Covid.
00:02:19 On a fait ensemble des petites révolutions.
00:02:21 D'abord, on a développé la téléconsultation.
00:02:23 Ca permet de libérer du temps de médecin
00:02:25 et d'aller face aux déserts médicaux.
00:02:26 Permettre que des vaccinations, des renouvellements d'ordonnances,
00:02:31 dans le cadre d'un réseau de soins organisé,
00:02:32 soit fait par votre pharmacien ou votre pharmacienne de référence,
00:02:35 par l'infirmier ou l'infirmière,
00:02:37 de déléguer des actes à des paramédicaux
00:02:41 qui permettent de libérer du temps et de prendre plus de patients.
00:02:46 Permettre aussi de mieux organiser les choses
00:02:49 dans ces maisons de santé,
00:02:50 qui, entre professionnels médicaux et paramédicaux,
00:02:53 permettent de mieux organiser le travail.
00:02:55 Et puis, on a un vrai problème
00:02:57 sur ce qu'on appelle le soin non programmé.
00:02:58 C'est ce qui fait que nos urgences sont engorgées.
00:03:00 Là, il faut mieux organiser ces accès aux soins.
00:03:04 Là-dessus, qu'est-ce qu'on a fait ?
00:03:05 On a déjà doublé en 6 ans le nombre de maisons de santé.
00:03:09 On a près de 70 % de notre population
00:03:10 qui est couverte par la régulation téléphonique médicale
00:03:13 et la réponse aux aides d'urgence, ces fameuses SASS.
00:03:16 Donc on a beaucoup progressé. Il faut aller au bout de cela.
00:03:19 Il faut aller au bout de ce qu'on a commencé à faire.
00:03:20 On y est quasiment, on est à 95 %,
00:03:22 mais que les patients en affections longue durée
00:03:23 et les plus âgés aient un médecin de référence.
00:03:26 Et il faut démultiplier cette logique de terrain.
00:03:30 Et c'est ça, ce qu'on fait.
00:03:32 La solution, elle est sur le terrain.
00:03:35 Je l'ai vue avec plusieurs d'entre vous, vous savez, moi.
00:03:38 Dans un même département,
00:03:39 quand vous avez des gens qui savent coopérer
00:03:42 entre l'hôpital, la ville, les paramédicaux,
00:03:44 qui font en fait ce que je suis en train de dire
00:03:45 ou qui l'ont déjà développé, il n'y a pas de désert.
00:03:48 Là où vous avez des mondes qui ne se parlent pas,
00:03:51 où il n'y a pas eu assez de...
00:03:52 On n'a pas assez prévu le changement,
00:03:54 là, vous avez un désert qui s'est créé.
00:03:57 Et donc, c'est pourquoi, je crois à ces conseils
00:03:59 de la refondation territorialisée en santé,
00:04:02 on a dans notre pays 1 200 bassins de vie.
00:04:05 Pas très joli comme terme. Qu'est-ce que c'est, un bassin de vie ?
00:04:07 Ca correspond à peu près à nos intercommunalités.
00:04:10 Mais c'est une réalité physique sensible.
00:04:13 Dans chacun d'entre eux, il faut une feuille de route de santé
00:04:16 qui va inclure l'hôpital, la clinique, le médecin de ville,
00:04:19 le paramédical, etc.
00:04:21 On va créer des postes, on les aide,
00:04:22 on va les accompagner avec plus d'assistants médicaux.
00:04:24 On a déjà déployé 4 600.
00:04:26 Donc, vous voyez, c'est une stratégie d'ensemble
00:04:28 au plus près du terrain.
00:04:29 Et au fond, la philosophie de cette stratégie, c'est quoi ?
00:04:32 On doit libérer du temps médical
00:04:35 en enlevant du temps administratif
00:04:38 et du temps médical mal utilisé pour nos médecins.
00:04:40 Et on doit faire mieux travailler tout le monde ensemble.
00:04:42 Et puis, on doit, si je puis m'exprimer ainsi,
00:04:46 déburocratiser notre santé.
00:04:49 Parce que très longtemps, pour mieux maîtriser les coûts,
00:04:50 on a créé des administrations fortes
00:04:52 au national et en région.
00:04:55 Il y a des gens qui font un travail formidable.
00:04:57 Mais il faut plutôt qu'on mette ces services
00:04:59 en soutien des équipes de santé sur ces bassins de vie
00:05:03 pour les accompagner à trouver des solutions.
00:05:05 C'est faisable. Je crois plus à ça qu'à la contrainte.
00:05:07 Après, là aussi, si dans certains endroits,
00:05:09 on veut expérimenter ou autre, je veux bien,
00:05:11 mais on a besoin que nos soignants soient surtout mobilisés,
00:05:15 qu'ils y trouvent leur compte.
00:05:16 Et donc, cette stratégie, elle marche que si on engage
00:05:18 les médecins, les infirmiers, les aides médicaux,
00:05:22 les auxiliaires de vie, parce que c'est médical,
00:05:24 médicaux, social, les kinés, les pharmaciens
00:05:27 et les aides-soignants. Et j'en passe.
00:05:31 Voilà.
00:05:32 -M. le président de la République, Neil Halatrous, BFM TV.
00:05:36 Vous venez d'évoquer les urgences engorgées.
00:05:40 Est-ce que, compte tenu des difficultés
00:05:42 qu'a connues l'hôpital encore cet hiver,
00:05:44 vous renoncez à votre promesse de désengorger les urgences
00:05:46 d'ici la fin de l'année ?
00:05:47 Et un secteur aussi prioritaire que la santé
00:05:49 peut-il se permettre 5 ministres en 2 ans ?
00:05:53 -E. Macron : Alors, d'abord, je pense que surtout,
00:05:55 un secteur comme la santé exigeait un investissement historique.
00:05:59 Ce que nous avons fait avec le Ségur.
00:06:01 Historique. Jamais dans notre histoire,
00:06:03 on a autant réinvesti.
00:06:05 Sur les salaires,
00:06:07 nos soignants à l'hôpital ont eu une augmentation
00:06:10 du salaire mensuel de 200 à 480 euros par mois.
00:06:15 Jamais ça n'avait existé dans notre histoire.
00:06:16 Par mois. Et c'est du salaire,
00:06:18 pas des primes qui ne sont pas prises en compte.
00:06:20 Et un peu plus de 19 milliards d'euros d'investissement
00:06:23 pour rénover nos hôpitaux.
00:06:25 Donc c'est ça dont avait besoin notre santé, on l'a fait.
00:06:27 Maintenant, il faut le déployer.
00:06:28 C'est un énorme travail d'organisation
00:06:30 qui est mené un peu partout en France
00:06:32 avec une mobilisation de nos équipes hospitalières,
00:06:35 administratives et médicales exemplaires.
00:06:37 Et je les en remercie.
00:06:39 Donc oui, on va tenir l'objectif, bien sûr.
00:06:41 Et on le tient comment ?
00:06:43 Avec la stratégie que je viens d'évoquer pour votre collègue,
00:06:46 on a déjà développé pour 70% de notre population
00:06:50 ce qu'on appelle les SASS, c'est-à-dire ce dispositif
00:06:52 pour le soin non programmé.
00:06:53 C'était zéro il y a 2 ans, il y a 3 ans.
00:06:55 C'était zéro.
00:06:56 C'est-à-dire qu'en fait, il y a 3 ans,
00:06:58 comme on avait mis fin,
00:07:00 c'était il y a une quinzaine d'années,
00:07:02 à l'obligation de garde, vous vous souvenez de ce système
00:07:05 qui était quand même pas mal,
00:07:06 où il y avait l'obligation pour les médecins
00:07:08 sur un territoire de s'organiser la nuit et les week-ends.
00:07:12 On a mis fin à ça au début des années 2000.
00:07:15 Le système, c'était plus organisé.
00:07:16 Et c'est ça qui a renvoyé toute la pression à l'hôpital.
00:07:19 C'est le fait que vous n'aviez plus de réponse
00:07:21 pour ce qu'on appelle le soin non programmé.
00:07:22 C'est-à-dire, au fond, vous aviez le choix
00:07:23 entre prendre rendez-vous chez votre médecin,
00:07:25 si vous en aviez un,
00:07:26 ou aller directement aux urgences.
00:07:28 Là, on a recréé un système
00:07:30 en coopérant avec, justement, les médecins sur le terrain,
00:07:35 qui permet d'avoir un numéro de téléphonie médicale
00:07:38 qui permet une demande d'aide médicale d'urgence
00:07:40 pour les soins non programmés
00:07:41 et qui permet d'organiser le système
00:07:43 entre les infirmiers, les infirmières et les médecins
00:07:45 sur un même territoire,
00:07:46 mais en les rémunérant mieux
00:07:48 et en leur donnant un accompagnement administratif.
00:07:50 On en est à 70%.
00:07:51 On va essayer d'aller à 100%
00:07:54 durant cette année 2024.
00:07:57 Si on fait ça, on désengorge beaucoup les urgences,
00:07:59 parce qu'on a une vraie réponse.
00:08:00 Et puis, à côté de ça, il faut qu'on continue
00:08:02 de mieux responsabiliser
00:08:05 ceux qui ont recours de manière induise aux urgences.
00:08:07 Et ça, c'est quelque chose qu'on est en train de regarder
00:08:09 avec les hôpitaux.
00:08:10 Quand vous avez des gens qui, même pour des petits bobos,
00:08:13 après 2, 3 fois, continuent d'aller directement aux urgences,
00:08:15 il faut pouvoir les responsabiliser,
00:08:17 c'est-à-dire qu'il y a un reste à charge,
00:08:19 parce que sinon, ça ne va pas.
00:08:21 C'est ça, le système. Responsabilisation,
00:08:23 organisation du système de soins
00:08:25 et donc d'un système qui évite les urgences en ville.
00:08:28 Donc oui, on tiendra l'objectif,
00:08:30 parce qu'on a réinvesti aussi massivement sur notre hôpital.
00:08:33 Maintenant, ce qu'on va continuer de faire durant cette année,
00:08:36 c'est d'aider, et surtout dans les grandes villes
00:08:38 où la vie est chère,
00:08:39 à mieux recruter les paramédicaux.
00:08:42 Parce que malgré ces augmentations de salaires,
00:08:44 une des difficultés qu'on voit dans les grandes villes
00:08:47 où c'est très cher de se loger,
00:08:48 c'est que pour beaucoup d'infirmiers et d'infirmières,
00:08:51 pour beaucoup d'aides-soignants,
00:08:53 ça reste très cher d'habiter près de l'hôpital.
00:08:55 Et donc là, on veut engager un travail,
00:08:58 et d'ailleurs, nos directeurs et directrices d'hôpitaux le font,
00:09:00 avec les communes, qui consistent à essayer
00:09:03 d'avoir des solutions de logement
00:09:05 pour ces derniers et leurs familles,
00:09:06 et permettre de réengager.
00:09:07 Parce que si on a un problème aujourd'hui,
00:09:09 c'est qu'il manque beaucoup encore.
00:09:10 Quand on dit "les lits sont fermés",
00:09:12 c'est parce qu'on n'arrive pas à recruter
00:09:13 malgré ces augmentations de salaires,
00:09:15 et dans les grandes villes, c'est beaucoup les paramédicaux.
00:09:19 Voilà.
00:09:20 Les ministres, j'ai répondu.
00:09:22 Les ministres, c'est la vie politique.
00:09:23 Et donc ce qui compte, c'est que le cap ne change pas.
00:09:25 Il n'a pas changé d'un iota.
00:09:27 La feuille de route n'a pas changé, l'investissement est là.
00:09:29 Je veux dire, mieux vaut ce que je suis en train de vous décrire
00:09:31 qu'un seul ministre sans investissement et sans cap.
00:09:35 -Bonsoir, M. le président. Jérémy Trottin pour RMC.
00:09:37 Une question toujours sur les consultations.
00:09:40 Vous évoquiez tout à l'heure ce sujet
00:09:42 en indiquant qu'il fallait peut-être réfléchir
00:09:44 davantage aux patients qu'à l'acte.
00:09:45 Il y a aussi un débat qui traîne depuis la fin de l'été,
00:09:48 celui sur les franchises médicales de doublement,
00:09:51 notamment à la fois sur les consultations,
00:09:53 mais aussi sur les boîtes de médicaments.
00:09:54 Aujourd'hui, chaque Français, lorsqu'il achète
00:09:56 une boîte de médicaments, paye une franchise de 50 centimes.
00:09:59 Le débat existe. Allez-vous le doubler ?
00:10:00 Passer cette franchise à 1 euro ?
00:10:03 Cela permettrait, je crois, d'un certain nombre d'économies,
00:10:06 800 millions d'euros de recettes en plus
00:10:08 pour les caisses de la Sécurité sociale.
00:10:09 Est-ce que vous pouvez vous priver d'une telle recette ?
00:10:12 Et 2e question, peut-être,
00:10:14 cette fois toujours sur la question du pouvoir d'achat.
00:10:16 J'ai pas très bien compris si les Français allaient voir
00:10:18 leur électricité augmenter de 10 % ou pas, tout à l'heure,
00:10:21 quand vous avez répondu à la question de mon collègue de TF1.
00:10:23 -Il l'a pas formulé comme ça, mais je peux vous dire
00:10:25 que je me substituerai pas au gouvernement
00:10:27 pour faire les annonces précises.
00:10:29 Mais ce que je disais, c'est que l'électricité,
00:10:32 le prix va revenir dans la norme,
00:10:33 mais surtout, il restera,
00:10:35 quel que soit ce que le gouvernement annonce
00:10:36 dans les prochains jours,
00:10:38 substantiellement inférieur à ce qui est payé
00:10:41 en Allemagne, en Espagne, en Italie.
00:10:43 Ca, il faut le regarder aussi.
00:10:44 Et donc là où ça aurait dû augmenter de plus de 100 %,
00:10:47 l'année dernière, ça a dû augmenter de 25 % l'électricité,
00:10:50 et on va continuer d'avoir un prix de l'électricité
00:10:52 nettement inférieur à nos voisins.
00:10:55 Sur votre 1er point,
00:10:58 nous sommes un pays qui soigne bien,
00:11:00 qui ne prévient pas assez.
00:11:02 Et donc votre question me permet d'abord d'insister
00:11:05 sur un sujet qu'on n'a pas assez évoqué,
00:11:06 même si on parle de santé, je m'en réjouis,
00:11:08 depuis tout à l'heure,
00:11:09 c'est que dans la stratégie de santé
00:11:11 que la ministre aura à conduire auprès du Premier ministre,
00:11:15 et qu'elle connaît bien parce qu'elle l'a portée aussi
00:11:18 dans sa ville, dans son agglomération
00:11:19 et puis dans ses compétences antérieures,
00:11:22 on doit beaucoup mieux prévenir.
00:11:24 Aujourd'hui, on va développer les diagnostics de santé
00:11:27 pour les enfants, les adolescents et les adultes.
00:11:29 On a massivement développé la vaccination,
00:11:32 et on va continuer, par exemple,
00:11:34 pour le papillomavirus et d'autres.
00:11:37 Et donc on doit beaucoup mieux prévenir.
00:11:40 Ce qui veut dire aussi qu'on doit conjurer
00:11:41 une forme de fatalité française,
00:11:43 qui est qu'on consomme trop de médecine,
00:11:46 en même temps qu'on a une des médecines
00:11:47 les plus socialisées du monde,
00:11:48 c'est-à-dire où c'est pas le consommateur qui la paye,
00:11:50 mais c'est toujours pareil, il n'y a pas d'argent magique
00:11:52 quand c'est pas le consommateur qui la paye,
00:11:53 c'est le contribuable qui la paye.
00:11:56 Et donc, au moment où, de manière sérieuse,
00:12:00 je vois ce que nos compatriotes peuvent dépenser
00:12:02 pour les forfaits de téléphonie, la vie quotidienne,
00:12:06 se dire qu'on va passer de 50 centimes à 1 euro
00:12:09 pour un paquet de médic... Pour un paquet, pardon.
00:12:11 Pour un médicament, une boîte de médicaments,
00:12:15 j'ai pas le sentiment qu'on fait un crime terrible.
00:12:18 Je pense que ça responsabilise et que c'est une bonne mesure.
00:12:21 Et il faut responsabiliser sur la consommation.
00:12:24 Par contre, ce qu'il faut garder,
00:12:26 c'est un élément de justice.
00:12:28 C'est que pour nos compatriotes qui ont des affections de longue durée,
00:12:30 c'est-à-dire des maladies,
00:12:32 qui supposent des prescriptions régulières,
00:12:35 eux, il faut continuer de les protéger,
00:12:36 et eux, ils sont protégés parce qu'on a mis un plafond,
00:12:38 c'est qu'ils sont pas plus de 50 euros par an.
00:12:41 Ca, il faut le garder.
00:12:42 Donc on va faire quelque chose de juste, je crois.
00:12:46 C'est-à-dire qu'on responsabilise.
00:12:48 La médecine, le soin, les médicaments,
00:12:50 ça ne coûte pas rien.
00:12:52 On prend déjà beaucoup en charge, quasiment tout.
00:12:55 Et donc oui, moi, je pense que c'est une bonne chose
00:12:57 de passer de 50 centimes à 1 euro par boîte de médicaments.
00:13:01 Franchement, ça ne me choque pas
00:13:03 quand je vois ce que coûtent beaucoup d'autres éléments
00:13:05 de la vie quotidienne,
00:13:07 qui sont moins essentiels que le médicament
00:13:08 quand il est prescrit ou quand il est important.
00:13:11 Et à côté de ça, on va continuer de protéger
00:13:14 ceux qui ont un besoin de consommation régulière
00:13:17 parce qu'ils ont des affections de longue durée,
00:13:19 et ils continueront à avoir cette protection
00:13:20 parce qu'ils auront un plafond de 50 euros par an
00:13:23 pour ce reste à charge.
00:13:26 Parce qu'il faut responsabiliser.
00:13:28 C'est une bonne chose.
00:13:30 -M. le Président, Olivier Bust, RTL.
00:13:33 Je voudrais revenir un instant sur les questions
00:13:35 qui concernent la jeunesse, et en particulier
00:13:38 les questions pour les enfants.
00:13:40 Vous avez dit "Nous déterminerons le bon usage
00:13:43 de nos écrans pour les enfants."
00:13:45 Question simple, est-ce que vous voulez empêcher
00:13:47 les enfants d'accéder à des écrans ?
00:13:49 Mais surtout, comment ?
00:13:50 Quels sont les leviers publics pour cela ?
00:13:53 Comment réguler ? Est-ce que vous comptez
00:13:55 sur les opérateurs ou sur les fabricants de téléphones
00:13:58 pour cela ?
00:13:59 Et puis, quelle tranche d'âge visez-vous
00:14:01 des plus jeunes jusqu'aux adolescents ?
00:14:03 Jusqu'à quel âge ? Merci pour ces précisions.
00:14:06 -E. Macron Bon, c'est une question qui est essentielle.
00:14:08 Quiconque a des enfants ou des adolescents
00:14:12 ne peut pas l'éluder.
00:14:15 Ces dernières années, on a tous ensemble
00:14:17 beaucoup avancé sur le sujet.
00:14:18 Avant, il n'y avait quasiment pas de régulation.
00:14:22 D'abord, je constate un fait, c'est que tout le monde voit
00:14:24 que les enfants et les ados passent du temps sur les écrans.
00:14:26 Les usages changent. L'écran, c'est souvent le téléphone.
00:14:29 Le sien pour un adolescent quand ses parents lui en achètent.
00:14:33 Sinon, c'est celui des parents eux-mêmes.
00:14:35 Mais ça commence très jeune.
00:14:37 Et je regarde les chiffres qui sont donnés
00:14:39 par les scientifiques, les sociologues, les cliniciens.
00:14:43 On a des enfants de 2 ans et beaucoup qui passent parfois
00:14:46 plusieurs heures par jour devant un écran.
00:14:49 On a, et c'est à peu près établi, des enfants qui, avant 6 ans,
00:14:51 font une exposition régulière.
00:14:55 Et on a ensuite beaucoup de nos adolescents et de nos jeunes
00:14:59 qui ont accès au savoir, à l'information, à l'actualité,
00:15:03 uniquement par les écrans.
00:15:06 Tout ça, et pour le coup, pour avoir réuni, rassemblé,
00:15:10 passé du temps à écouter les meilleurs experts,
00:15:11 c'est pas un avis politique.
00:15:13 C'est d'abord...
00:15:15 J'aurais demandé un consensus scientifique.
00:15:17 Ca a un impact.
00:15:18 Passer du temps devant un écran, ça a un impact
00:15:20 sur le développement affectif, sensoriel,
00:15:23 cognitif d'un enfant.
00:15:26 Passer du temps devant un écran et accéder à l'information
00:15:29 très jeune, sans avoir des repères,
00:15:31 sans savoir comment hiérarchiser l'information,
00:15:33 la classifier, avoir des bases,
00:15:35 ça donne un rapport à la vérité, à la contre-vérité,
00:15:39 qui est un vrai sujet pour nos démocraties.
00:15:42 Ca revient d'ailleurs à ce que je disais sur le bon ordre,
00:15:44 la manière d'apprendre l'histoire, l'instruction civique et autres.
00:15:47 Et donc c'est un continent cognitif, affectif,
00:15:50 de construction du savoir,
00:15:51 qui est très important pour l'équilibre de nos enfants
00:15:53 et de nos adolescents,
00:15:55 et qui est très important aussi
00:15:56 pour la solidité de nos démocraties.
00:15:58 Parce que si on a des adolescents et des futurs citoyens
00:16:01 dont le rapport à la vérité a été mal bâti,
00:16:05 en tout cas construit, sur des réseaux sociaux
00:16:07 où la différence entre la vérité et la contre-vérité
00:16:09 était pas claire,
00:16:11 bonjour la génération des complotistes.
00:16:15 Et même pour la génération d'avant,
00:16:17 on n'a pas totalement réussi à le conjurer.
00:16:19 On en a tous fait l'expérience.
00:16:21 Alors on a commencé, on a bien vu que tout ça,
00:16:23 et en plus de ça, les écrans, évidemment,
00:16:25 exposent aussi à des phénomènes de société
00:16:26 qui font souffrir nos jeunes et nos ados.
00:16:28 On en a parlé pour le harcèlement scolaire
00:16:30 et le e-harcèlement, qui continuent en ligne,
00:16:32 on a commencé à...
00:16:33 Ou on en a parlé pour l'exposition à la pornographie
00:16:37 et le mauvais usage des contenus.
00:16:41 Qu'est-ce qu'on a fait ces dernières années ?
00:16:43 On a eu une approche d'abord par les contenus.
00:16:45 Donc on a défini au niveau européen,
00:16:47 la majorité à 15 ans,
00:16:48 on a commencé à bâtir des textes,
00:16:50 on a sanctionné, mis une responsabilité,
00:16:52 et l'Europe est aux avant-postes sur ce sujet.
00:16:55 Les autres continents ne font pas ça.
00:16:57 Mais on a mis une responsabilité des diffuseurs de contenus,
00:17:00 on a accru, justement, la protection de nos enfants,
00:17:03 etc., etc.
00:17:04 On a interdit, je vous le rappelle, le portable au collège,
00:17:06 c'était un de mes engagements de 2017.
00:17:08 On a mis en place, grâce à nos parlementaires,
00:17:11 un contrôle parental sur les téléphones,
00:17:14 en demandant, justement,
00:17:16 aux opérateurs et aux constructeurs de téléphones
00:17:18 de mettre en place des forfaits et des téléphones
00:17:20 qui ne permettent pas d'avoir accès à certains services,
00:17:22 à supposer que les parents achètent bien un téléphone
00:17:24 pour leurs adolescents et ne leur prêtent pas le leur.
00:17:26 Il n'y a pas de système parfait.
00:17:29 Là, ce que j'ai voulu avec cette commission,
00:17:32 qui est installée et qui rendra ses travaux fin mars,
00:17:34 c'est d'abord établir un consensus scientifique.
00:17:37 C'est-à-dire qu'on éclaire le débat public.
00:17:40 Qu'est-ce que la science nous dit sur les impacts
00:17:42 sur nos enfants et nos adolescents des écrans ?
00:17:45 Deux, que de manière scientifique,
00:17:48 les meilleurs experts nous disent,
00:17:49 est-ce qu'il y a des règles de base ?
00:17:51 Peut-être vont-ils nous dire, avant tel âge...
00:17:53 Donc moi, je ne peux pas vous répondre aujourd'hui.
00:17:54 Je vous le dis en toute humilité.
00:17:56 Mais je veux que les meilleurs scientifiques,
00:17:58 il y a à la fois des épidémiologistes,
00:18:00 des cliniciens, des sociologues,
00:18:02 on a pris toutes les disciplines,
00:18:04 puissent nous dire, avant tel âge,
00:18:05 ce n'est pas raisonnable de mettre un écran devant un enfant.
00:18:08 Entre tel âge et tel âge, c'est pour tel usage,
00:18:09 avec un maximum de temps d'heure par jour.
00:18:11 Il faut accompagner les familles.
00:18:13 On a laissé beaucoup de familles sans mode d'emploi.
00:18:17 C'est ça, la réalité.
00:18:18 Et on a tous dit, c'est bien de développer les écrans
00:18:21 dès le primaire pour accéder au savoir,
00:18:22 mais on n'a pas mis de limites.
00:18:25 Et donc, il faut, un, qu'on ait un consensus scientifique,
00:18:27 deux, que les scientifiques commencent à nous donner
00:18:29 un mode d'emploi et qu'on éclaire un débat public
00:18:30 qui viendra ensuite.
00:18:32 Et donc, il y aura peut-être des interdictions,
00:18:33 il y aura peut-être des restrictions,
00:18:35 il y aura peut-être aussi des restrictions sur les contenus,
00:18:38 et il y aura, je l'espère, un bon usage
00:18:40 de l'utilisation des écrans pour toutes les raisons
00:18:42 que je viens d'évoquer.
00:18:45 -Bonsoir, M. le Président.
00:18:47 Louis Ouzalter du Figaro.
00:18:49 Il y a 6 mois, de violentes émeutes ont éclaté dans le pays
00:18:52 et ont beaucoup marqué les Français.
00:18:53 A l'époque, vous n'avez pas apporté de réponse immédiate.
00:18:55 Vous avez dit vouloir prendre le temps
00:18:57 de comprendre les ressorts profonds de ce qui s'est passé.
00:19:00 Nous sommes 6 mois après.
00:19:02 Alors, quelle lecture faites-vous de ces événements ?
00:19:04 Est-ce que, comme la droite, vous faites un lien
00:19:06 avec l'immigration ou en tout cas avec un échec
00:19:08 de l'intégration ?
00:19:09 Et est-ce que vous pensez que les mesures
00:19:10 que vous venez d'annoncer sur la jeunesse
00:19:13 vont suffire à éviter que ça ne se reproduise ?
00:19:15 Ou est-ce que vous comptez apporter des réponses plus spécifiques,
00:19:17 je pense, par exemple, au service national universel
00:19:20 et à une éventuelle généralisation,
00:19:21 c'est-à-dire une obligation pour toute une tranche d'âge ?
00:19:23 Je vous remercie.
00:19:25 -Merci beaucoup d'évoquer cette question.
00:19:26 Et vous avez raison d'y revenir.
00:19:28 J'essaie de qualifier les émeutes qu'on a eues l'été dernier.
00:19:31 D'abord, je veux redire que ces émeutes,
00:19:33 elles ont eu en face d'elles une réponse implacable de l'Etat,
00:19:38 des forces de sécurité intérieure, dans les 3 nuits,
00:19:40 et de la justice.
00:19:42 C'est un record d'interpellation,
00:19:45 une condamnation.
00:19:46 Donc la réponse a été implacable,
00:19:48 et sans qu'on ait besoin de déclarer
00:19:50 quelque état d'urgence ou autre.
00:19:51 Il n'y a pas eu de molesse.
00:19:52 Maintenant, j'essaie de voir ce qu'il y a,
00:19:54 parce qu'on a voulu tout de suite dire,
00:19:55 c'est un problème d'immigration, c'est un problème de ceci, de cela.
00:19:58 500 villes ont connu ces émeutes.
00:20:01 La moitié étaient des villes avec des quartiers politiques
00:20:03 de la ville, la moitié, non.
00:20:07 Donc quelque chose s'est passé qui n'était quand même pas
00:20:09 totalement dans notre cartographie habituelle.
00:20:12 Est-ce que c'est un problème d'immigration, comme j'ai dit ?
00:20:14 Je ne fais pas partie de ceux qui disent
00:20:15 qu'il n'y a pas de problème d'immigration.
00:20:17 C'est pour ça que j'ai assumé qu'on porte une loi.
00:20:18 C'est un sujet. Il faut mieux maîtriser nos frontières,
00:20:20 lutter contre l'immigration clandestine.
00:20:22 Est-ce que c'est la réalité, ce qu'on a vu sur le terrain ?
00:20:24 Non.
00:20:26 C'était des jeunes de nationalité française
00:20:27 pour une quasi-totalité nées en France.
00:20:30 Qu'il y ait un problème d'intégration derrière, oui.
00:20:33 Pas besoin des émeutes pour le savoir.
00:20:35 Oui.
00:20:36 Et qui va des deux côtés,
00:20:38 parce qu'on a encore trop d'assignations à résidence
00:20:40 et parce qu'on n'a pas été assez rigoureux sur certains points.
00:20:43 Et ce qu'on mène en matière de rénovation urbaine,
00:20:45 en matière d'éducation, en matière d'accès à la culture,
00:20:47 au sport et en matière, justement, aussi d'opportunités économiques,
00:20:50 pour moi, doit aller continuer.
00:20:52 Mais c'est plus compliqué, ce qui s'est passé.
00:20:55 Quand j'ai parlé aux maires dans les 500 communes
00:20:57 où il y a eu ces émeutes,
00:21:00 d'abord, elles sont intervenues fin juin.
00:21:03 C'était beaucoup de très jeunes qui étaient dans les rues.
00:21:06 Et c'était des jeunes, c'est une erreur qu'on a commise,
00:21:10 qui étaient souvent sans école depuis le mois d'avril.
00:21:14 Réforme du brevet, réforme du baccalauréat,
00:21:17 l'organisation commune, le système tel qu'il marche,
00:21:20 plus de classe, l'oisiveté.
00:21:24 Vous savez, les vieux préceptes, parfois, disent beaucoup.
00:21:27 C'était des jeunes qui n'ont pas la chance d'avoir des familles
00:21:29 qui les emmènent à la mer, à la montagne,
00:21:30 qui, justement, n'ont pas assez accès à la culture, au sport.
00:21:35 Ils s'ennuyaient.
00:21:37 Il y a eu un événement déclencheur,
00:21:40 la mort d'un jeune.
00:21:41 Je ne parlerai pas de ce qui est en cours.
00:21:43 Et c'était dans le cadre d'une opération policière,
00:21:45 on s'en souvient tous, du jeune Maël.
00:21:47 Et l'enquête est en cours,
00:21:49 donc je ne veux pas en dire plus là-dessus,
00:21:50 mais ça a été l'élément déclencheur.
00:21:52 Mais il y avait ça.
00:21:54 Des jeunes sans activité, très jeunes.
00:21:57 Et ensuite, les écrans ont eu un rôle très important
00:22:00 qu'on n'avait jamais vu.
00:22:01 C'est-à-dire, en quelques minutes, on voyait
00:22:03 des centaines d'actions se déployer,
00:22:05 des rendez-vous donnés sur telle ou telle,
00:22:06 je ne ferai pas de stigmatisation,
00:22:08 réseau social par l'écran.
00:22:10 Et il y a eu une forme de mimétisme
00:22:12 qui a conduit à un embrasement totalement déraisonné.
00:22:16 Et ça a été une forme d'émeute totalement nouvelle
00:22:18 qu'on a vécue, des jeunes très jeunes
00:22:20 qui n'allaient pas à l'école,
00:22:21 qui étaient tous derrière leurs écrans,
00:22:23 qui utilisaient les écrans pour se rassembler
00:22:25 et qui, en quelque sorte,
00:22:26 se lançaient des défis par écran
00:22:28 et qui était cette génération un peu que j'évoquais tout à l'heure.
00:22:31 Donc vous voyez bien que la réponse,
00:22:34 elle ne peut pas être univoque. C'est pour ça que je n'ai pas voulu
00:22:35 céder à l'injonction du moment.
00:22:38 Est-ce que la réponse, c'est l'immigration ?
00:22:39 C'est la lutte contre l'immigration ? Non.
00:22:42 Il faut y apporter, mais ce n'est pas une réponse aux émeutes.
00:22:44 Est-ce que la réponse, c'était plus de policiers ?
00:22:47 Non, on avait recréé déjà et dans ces villes,
00:22:49 elles avaient toutes plus de policiers que 2 ans avant.
00:22:52 Toutes. Est-ce que la réponse,
00:22:53 c'était plus d'investissements politiques de la ville ?
00:22:55 Comme disait de l'autre côté.
00:22:57 Ce n'est pas vrai.
00:22:58 On avait plus de programmes de l'Agence nationale
00:23:00 de rénovation urbaine dans toutes ces villes.
00:23:02 Il n'y a jamais eu autant de grues dans ces villes.
00:23:04 Jamais.
00:23:06 J'ai plus que doublé le budget de l'ANRU
00:23:08 durant le 1er mandat.
00:23:09 Il est passé de 5 à 12 milliards d'engagement.
00:23:12 Donc les réponses faciles de gauche et de droite,
00:23:13 classiques, que j'ai vues selon les orientations des après,
00:23:17 tout faux.
00:23:18 Réponse plus compliquée.
00:23:20 Et donc la réponse, c'est de se dire,
00:23:21 1, on doit réengager avec les familles.
00:23:24 C'est ce que je disais.
00:23:25 Je ne veux pas ici rentrer dans le détail, il y a trop long.
00:23:27 Accompagner les familles pour les aider.
00:23:28 Parce qu'on a commencé avec les 1 000 premiers jours,
00:23:30 mais on a besoin d'accompagner certaines familles.
00:23:34 60% de ces jeunes venaient de familles monoparentales.
00:23:38 Ca, c'est un continent caché.
00:23:41 On a commencé à y répondre dans le 1er quinquennat
00:23:43 avec les aides, parce que beaucoup de ces mamans seules,
00:23:45 95% sont des mamans,
00:23:48 souvent, on ne leur payait pas la pension.
00:23:49 On a apporté des réponses par nos réformes.
00:23:51 Mais on voit bien,
00:23:52 quand une famille monoparentale élève un jeune, 2 jeunes,
00:23:56 3 adolescents, c'est très dur.
00:23:58 Et donc on doit les aider et les responsabiliser.
00:24:01 Ensuite, on a un sujet sur l'accompagnement des jeunes
00:24:03 qui commence à décrocher.
00:24:05 Avoir une réponse plus adaptée dans le système scolaire,
00:24:08 mais aussi avoir une réponse, je dirais,
00:24:10 pré-pénale puis pénale, qui est plus claire.
00:24:15 Ca fait partie des choses qu'on est en train de préparer.
00:24:17 On a l'accès au sport et à la culture,
00:24:20 essentiel pour ces jeunes.
00:24:22 On a réorganisé déjà,
00:24:23 ça, c'est une réponse à ces émeutes, le temps scolaire.
00:24:26 Ils iront tous jusqu'en juillet.
00:24:28 Il n'y aura plus de temps scolaire qui est perdu en mai et en juin.
00:24:32 Et ça, c'est essentiel de le tenir.
00:24:34 Les écrans, la réponse arrive.
00:24:37 Et donc c'est un ensemble.
00:24:39 C'est un problème beaucoup plus compliqué.
00:24:40 Dans ce contexte-là, oui,
00:24:42 le service national universel fait partie de la réforme.
00:24:44 C'est pourquoi j'aurai l'occasion d'y revenir
00:24:46 dans les prochaines semaines,
00:24:48 mais nous irons vers la généralisation
00:24:49 du service national universel en seconde.
00:24:53 Il est cohérent avec ce que je viens de vous décrire.
00:25:00 -Bonsoir, M. le président. Laurence Ferrari,
00:25:02 CNews Europe, Paris Match.
00:25:04 Vous nous avez gratifiés d'un certain nombre de mesures,
00:25:06 de détails. C'est important.
00:25:07 Ce qui nous intéresse, c'est la vision que vous avez
00:25:09 pour notre pays pour les 3 ans à venir,
00:25:11 la fin de votre mandat.
00:25:12 A nos yeux, ce qui est important,
00:25:14 c'est sans doute l'éducation nationale
00:25:16 qui concentre tous les enjeux,
00:25:17 toutes les fractures de notre société.
00:25:19 Nous avons l'éducation nationale la plus chère au monde,
00:25:22 au classement PISA. Vous le savez,
00:25:23 nous ne brillons pas, notamment en maths,
00:25:25 au CAPES de maths.
00:25:26 Nous avons du mal à recruter.
00:25:28 Nous ne sommes plus de postes que de candidats.
00:25:30 Vous voulez qu'ils chantent la marseillaise ?
00:25:32 Pratiquement un jeune sur deux ne sait pas situer
00:25:34 la Révolution française, ne connaît pas la Shoah,
00:25:38 ne sait pas ce qui s'est passé le jour de la rafle du Veldiv.
00:25:41 48 % des professeurs disent se censurer
00:25:43 lorsqu'ils enseignent l'histoire dans leur classe.
00:25:47 Un sur deux a peur, en classe, peur de la violence des élèves,
00:25:50 des parents et des terroristes.
00:25:51 Je pense ce soir à Samuel Paty et Dominique Bernard.
00:25:54 Vous voulez restaurer l'autorité.
00:25:56 La France doit rester la France, bien sûr.
00:25:58 Comment faire de ces jeunes des citoyens éclairés ?
00:25:59 Donnez-moi 5 mesures concrètes pour restaurer cette autorité.
00:26:04 Soutenir les parents, c'est bien.
00:26:05 Les responsabiliser, c'est mieux aussi.
00:26:07 Et puis, il y a 17 % des parents qui ont fait le choix du privé.
00:26:10 C'est fort honorable, après tout.
00:26:12 Est-ce que la guerre, école privée et école publique
00:26:14 n'a pas été relancée par votre ménixtre
00:26:16 de l'éducation nationale ?
00:26:18 Merci pour votre réponse.
00:26:20 -J'ai le sentiment de donner une vision
00:26:22 et des mesures concrètes.
00:26:24 Je crois que vous venez vous-mêmes de poser une question
00:26:27 et de donner votre vision.
00:26:29 Ceci étant dit,
00:26:33 les mesures concrètes, je vous les ai données.
00:26:36 Il n'y a pas d'école qui tienne
00:26:37 s'il n'y a pas des professeurs bien formés.
00:26:40 Refonte de la formation des enseignants, des MARS.
00:26:44 On a des concours.
00:26:45 On sait qu'ils ne sont pas tous pourvus,
00:26:47 parce que le système, aujourd'hui, n'est pas adapté.
00:26:48 On a des professeurs remarquables, remarquables.
00:26:51 Et je ne veux pas qu'on aille vers la stigmatisation
00:26:52 de nos enseignants, loin de là.
00:26:55 On doit mieux les payer, ce qu'on a commencé de faire.
00:26:57 On va continuer le pacte. On doit mieux les former.
00:26:59 La 2e mesure très concrète,
00:27:00 c'est de poursuivre le choc des savoirs.
00:27:02 Pourquoi les résultats PISA sont mauvais ?
00:27:05 Parce que les résultats PISA sont faits sur des classes
00:27:08 qui n'ont pas été touchées par les réformes
00:27:09 qu'on a conduites au premier quinquennat.
00:27:11 Donc je veux bien payer pour tout le monde.
00:27:12 C'est déjà ce qu'on fait pour la santé et autres.
00:27:14 C'est ce qui n'a pas été prévu il y a 20 ans.
00:27:17 Mais ceux qui ont été testés à la réforme PISA,
00:27:19 ils ont eu à vivre la réforme du collège
00:27:22 qui avait été décidée avant 2017.
00:27:27 Attendons ce qu'ils ont eu à suivre.
00:27:28 Et les tests nous montrent que d'ailleurs,
00:27:29 on a des élèves qui ont beaucoup mieux résisté en primaire
00:27:31 grâce au dédoublement et ce qu'on a eu à faire.
00:27:33 Et le ministre a apporté la réponse.
00:27:35 Donc moi, j'assume, vous me parlez de résultats
00:27:37 qui ne sont pas liés aux réformes qu'on a faites.
00:27:39 Qu'est-ce que c'est la bonne réponse ?
00:27:40 Pour avoir des élèves bien formés,
00:27:41 après la réforme de l'enseignement des professeurs,
00:27:43 leur meilleure rémunération,
00:27:46 finir la systématisation du dédoublement des classes
00:27:48 pour les grandes sections de maternelle
00:27:49 après ce que nous avons fait pour CP et CE1.
00:27:54 C'est l'évaluation fin d'année
00:27:57 qu'on va progressivement généraliser à tous les niveaux.
00:27:59 On l'a commencé l'année dernière.
00:28:00 C'est essentiel parce que c'est ce qui permet
00:28:02 d'éviter le passage d'une classe à l'autre
00:28:04 sans avoir la totale maîtrise de ce qui était supposé
00:28:09 et c'est remettre du dédoublement à l'initiative des professeurs
00:28:13 dans les classes charnières.
00:28:16 Ce qui a été décidé pour le CM2 et avec un brevet
00:28:19 qui a du sens, qu'il faut réviser
00:28:21 et qui est une condition de passage au collège.
00:28:25 4e point qui est indispensable, c'est l'instruction civique.
00:28:28 Et l'instruction civique qui ne soit pas un ensemble
00:28:31 de connaissances de nature diverses
00:28:33 et qui est enseignée de manière inégale sur le territoire
00:28:37 avec l'heure obligatoire dès la 5e.
00:28:39 Où on apprend les textes fondamentaux,
00:28:41 où on apprend, si elle n'a pas été maîtrisée, la marseillaise,
00:28:44 mais je souhaite qu'elle soit enseignée dès le primaire,
00:28:45 je l'ai déjà dit, et où on apprend aussi
00:28:47 les grands textes qui font notre histoire.
00:28:50 Ce sont des mesures très concrètes et j'en ai donné d'autres
00:28:52 dans mon propos introductif.
00:28:53 Donc oui, il faut continuer d'avancer.
00:28:56 On a, depuis 2017, commencé à rebâtir l'école.
00:29:00 On s'est attaqué là au collège.
00:29:02 Il y a toute la réforme aussi de l'orientation.
00:29:04 Et on s'attaque aussi au lycée professionnel,
00:29:06 dont on parle peu,
00:29:07 mais qui touche un tiers de nos lycéens,
00:29:09 qui est indispensable et sur lequel aussi
00:29:11 on est en train de conduire une vraie petite révolution des savoirs.
00:29:16 Moi, je suis un enfant des deux écoles,
00:29:18 comme disent les grands auteurs.
00:29:21 J'ai été à la laïque et à l'école privée sous contrat.
00:29:24 J'y ai vu des professeurs engagés à qui je dois beaucoup.
00:29:28 Donc je pense qu'il n'y a pas de conflit
00:29:29 entre les deux écoles à avoir.
00:29:32 Que la France, la République est forte de tous ces systèmes,
00:29:35 ce qu'il faut, c'est engager tout le monde
00:29:37 dans les mêmes exigences.
00:29:38 Et donc, il faut que partout, on puisse avoir...
00:29:41 D'abord, on ne juge pas les gens sur leur choix individuel.
00:29:43 Moi, je pense que le choix de l'école où on met ses enfants,
00:29:46 c'est un choix privé.
00:29:48 On n'a pas à juger les gens et leur faire des procès là-dessus.
00:29:50 Et ensuite, on doit tout faire pour qu'on ait une école publique
00:29:54 qui soit au meilleur standard et qui soit forte,
00:29:56 une école privée sous contrat qui soit la plus forte possible
00:29:59 et qui respecte parfaitement les règles de la République.
00:30:01 Et c'est aussi pour ça qu'on a besoin
00:30:02 d'une école privée sous contrat
00:30:04 qui s'engage aux côtés de l'école publique
00:30:06 pour ouvrir des classes Ulysse,
00:30:07 pour accompagner les enfants en difficulté,
00:30:09 pour avoir des secpas, etc.
00:30:11 C'est ça, le bon système. Voilà.
00:30:14 Donc les polémiques du moment
00:30:16 ne doivent pas nous faire quitter l'axe qui est le nôtre,
00:30:20 la réussite de nos enfants et une école forte.
00:30:21 C'est un des fondements de la République.
00:30:25 -Bonsoir, M. le Président.
00:30:26 Justine Guiton-Bouchion pour Reporters.
00:30:29 Vous avez évoqué l'avenir des générations futures.
00:30:33 Depuis que vous avez créé le Haut conseil pour le climat en 2019,
00:30:37 tous les rapports annuels ont montré
00:30:39 que les émissions de gaz à effet de serre
00:30:41 ne baissaient pas suffisamment vite.
00:30:45 Donc comment comptez-vous atteindre les objectifs
00:30:47 climatiques européens 2030-2050 ?
00:30:50 Vous avez évoqué ce soir le leasing,
00:30:53 la rénovation des bâtiments.
00:30:54 C'est des annonces que vous aviez déjà faites
00:30:56 il y a 6 mois, voire il y a un an.
00:30:58 Donc globalement, quelle nouvelle politique écologique
00:31:01 vous pouvez nous annoncer concrètement ce soir ?
00:31:04 Sachant que Gabriel Attal n'a quasiment pas encore évoqué
00:31:08 la planification écologique,
00:31:10 que sauf erreur de ma part, Christophe Béchut
00:31:12 n'est pas là ce soir,
00:31:13 et qu'il n'y a plus de ministère de la transition énergétique,
00:31:17 quelle nouvelle politique écologique
00:31:20 vous pouvez nous annoncer ce soir ?
00:31:23 -D'abord, je plaide l'indulgence pour le Premier ministre,
00:31:26 qui n'a pas pu évoquer tous les sujets,
00:31:28 et même celui-ci, qui continue d'être dans son titre,
00:31:31 et qui aura l'occasion d'y revenir dans les prochains jours,
00:31:33 dans sa déclaration de politique générale.
00:31:35 Quant au ministre, précisément, parce qu'il est en charge
00:31:37 et qu'il ne vous a pas échappé,
00:31:39 qu'on a beaucoup de territoires qui sont touchés,
00:31:40 je pense à nos compatriotes de La Réunion,
00:31:42 nos compatriotes du Pas-de-Calais.
00:31:44 Il est mobilisé sur le terrain
00:31:46 et il avait aussi des obligations parlementaires.
00:31:50 Je vais être clair, parce que là aussi,
00:31:52 c'est comme ce que je disais pour la santé.
00:31:54 Moi, je crois au CAP, aux mesures claires,
00:31:57 et après, à leur mise en oeuvre.
00:31:59 Je ne vais pas vous annoncer aujourd'hui
00:32:00 un nouveau CAP écologique,
00:32:01 parce que je pense qu'on a pris des décisions historiques
00:32:03 et qu'elles sont les bonnes.
00:32:05 J'ai pris un engagement, d'abord,
00:32:08 qui était de faire une nation plus forte,
00:32:10 plus industrielle et décarbonée.
00:32:12 Je vous avais cité les rapports du Haut Conseil pour le climat.
00:32:15 Soyons collectivement honnêtes,
00:32:16 il nous a dit qu'on n'allait pas assez vite
00:32:18 pour les années à venir.
00:32:19 Mais il a reconnu les résultats,
00:32:20 ils sont d'ailleurs publics, des années passées.
00:32:22 Durant mon quinquennat précédent,
00:32:24 on est revenu sur la trajectoire des accords de Paris.
00:32:28 Et nous avons doublé les réductions d'émissions
00:32:32 de gaz à effet de serre, doublé.
00:32:34 C'est-à-dire qu'alors même qu'on a recréé 2 millions d'emplois,
00:32:37 qu'on a rouvert 300 usines en net,
00:32:39 qu'on a commencé à réindustrialiser le pays,
00:32:41 on a été 2 fois plus vite sur la baisse des émissions.
00:32:43 Comme quoi, ceux qui nous expliquent
00:32:45 qu'il faudrait fermer telle ou telle activité
00:32:46 pour respecter la trajectoire climat, c'est pas vrai.
00:32:49 Ce que nous a dit le Haut Conseil climat,
00:32:50 il nous a dit, pour tenir votre engagement
00:32:51 dans les années qui viennent,
00:32:53 il faut aller 2,5 fois plus vite.
00:32:54 C'est tout à fait vrai.
00:32:56 Je constate que les chiffres qui sont à ma disposition
00:32:58 pour l'année qui vient de s'écouler sont dans cette ligne.
00:33:00 Il faut passer de 2 % à 5 % par an.
00:33:03 On a été de 2 % par an entre 2018 et 2022.
00:33:06 On est à 4,6 % sur 2023.
00:33:10 Donc ce qu'on a fait pour l'accroître
00:33:12 est en train de fonctionner.
00:33:13 La stratégie que j'ai décrite à Marseille, c'est quoi ?
00:33:15 Un Premier ministre qui pilote
00:33:17 la planification écologique et énergétique.
00:33:20 C'est toujours le cas, ce sont dans ses attributions.
00:33:22 On a créé pour la 1re fois dans l'histoire de notre République
00:33:25 une administration qui lui est attachée pour cela,
00:33:27 un secrétariat général.
00:33:28 Pourquoi ? Parce que c'est interministériel.
00:33:30 Les efforts se font dans tous les secteurs.
00:33:32 Ensuite, on a travaillé pendant un an à une planification,
00:33:36 là aussi inédite.
00:33:38 Et on a défini les efforts à faire et les actions concrètes
00:33:41 dans chaque secteur.
00:33:43 Maintenant, qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
00:33:44 On la territorialise.
00:33:46 Et donc, dans chaque région,
00:33:48 on a mis en place une COP, justement, de cette planification.
00:33:51 Et on est en train de bâtir des projets
00:33:53 avec chaque commune, intercommunalité,
00:33:56 métropole, département et région
00:33:58 pour pouvoir déployer les bonnes actions.
00:34:00 Et donc, il n'y a pas une solution miracle.
00:34:01 Il n'y a pas une annonce fracassante.
00:34:04 Il y a les dizaines de milliards d'euros
00:34:05 qu'on investit chaque année pour accompagner cette transition,
00:34:08 pour qu'elle soit juste,
00:34:09 et des stratégies locales qu'on va développer.
00:34:12 C'est qui nos fameux services métropolitains
00:34:16 de transport collectif
00:34:17 pour permettre de moins recourir à la voiture individuelle
00:34:21 et avoir des transports hydrogène ou électrique ?
00:34:23 Et on est en train de les déployer.
00:34:24 On a eu la carte, elle a été annoncée.
00:34:26 C'est accompagner, et on a des records d'adhésion
00:34:29 aux véhicules hybrides ou électriques,
00:34:30 c'est le changement de véhicule.
00:34:32 Et il faut le faire avec le bonus écologique
00:34:33 qui a beaucoup augmenté.
00:34:34 Maintenant, le leasing qui commence à se déployer.
00:34:37 C'est, on le sait, en effet,
00:34:38 la rénovation thermique des bâtiments.
00:34:39 Il faut continuer de simplifier la prime qui existe,
00:34:42 mais là, on y met beaucoup d'argent,
00:34:44 et on va continuer de le faire.
00:34:46 Et puis ensuite, c'est secteur par secteur.
00:34:48 Et l'un des secteurs où on a beaucoup investi l'année dernière,
00:34:51 c'est aussi celui de l'industrie,
00:34:53 parce qu'on a identifié que sur 50 sites industriels,
00:34:55 si on faisait l'effort, on faisait quasiment la moitié
00:34:57 de ce qu'on doit faire sur l'ensemble de notre industrie.
00:35:00 Et donc, on a accéléré les efforts faits
00:35:03 pour décarboner nos cimenteries, nos ports,
00:35:07 nos acieries, etc., et on signe des contrats
00:35:09 avec nos industriels et ces sites pour permettre, justement,
00:35:11 de continuer d'avoir des emplois et de moins émettre.
00:35:15 C'est une stratégie d'ensemble.
00:35:16 Donc là, aujourd'hui, le temps, il est plus aux annonces.
00:35:18 Il est à faire sur le terrain, à évaluer,
00:35:22 mois par mois, et donc, la priorité dans les prochains mois
00:35:25 sur la planification écologique,
00:35:28 c'est de déployer le plan qui est le nôtre sur le terrain.
00:35:32 A côté de ça, j'avais à Belfort
00:35:34 annoncé une stratégie énergétique.
00:35:36 Et là-dessus, on a une force.
00:35:37 La France est un des pays d'Europe
00:35:39 qui a l'énergie la plus décarbonée, grâce au nucléaire.
00:35:43 J'ai annoncé, et là aussi, en créant les conditions
00:35:46 d'un consensus scientifique, puis politique.
00:35:49 Tout le monde l'a oublié. Il y a 6 ans,
00:35:51 personne n'était d'accord sur le nucléaire.
00:35:53 Rappelez-vous les débats qu'on avait.
00:35:55 J'ai demandé un rapport aux meilleurs experts, etc.
00:35:58 J'ai été à Belfort entouré de forces politiques
00:36:01 qui s'opposaient sur ce sujet naguère.
00:36:04 On a annoncé une nouvelle stratégie.
00:36:06 On redéploie du nucléaire et on redéploie du renouvelable.
00:36:08 Et là aussi, on est aux travaux pratiques.
00:36:11 J'ai annoncé les sites des 6 nouveaux réacteurs.
00:36:14 Les travaux, les investissements et tout le travail commence à EDF.
00:36:19 À l'été, j'annoncerai les grands axes pour les 8 prochains.
00:36:24 C'est de la mise en oeuvre.
00:36:25 Et on l'a fait pareil sur le renouvelable
00:36:27 avec nos stratégies pour déployer l'éolien en mer, etc.
00:36:31 C'est de la mise en oeuvre.
00:36:32 Mais les résultats des 6 dernières années sont bons.
00:36:36 Les résultats des derniers mois
00:36:37 montrent qu'on a doublé le taux d'effort.
00:36:40 On a une stratégie, une organisation.
00:36:44 Il faut de l'efficacité, des résultats,
00:36:45 et maintenant la territorialiser,
00:36:47 c'est-à-dire travailler avec nos élus.
00:36:49 -Bonsoir, monsieur le président. Julien Lécuyer, de la Voix du Nord.
00:36:57 Je vais vous citer un chiffre, 98,5%.
00:37:00 C'est le pourcentage de la surface de Calais
00:37:03 qui pourrait être submergée par la mer
00:37:05 dans les dizaines d'années à venir,
00:37:07 quelques dizaines d'années à venir.
00:37:08 82% de la surface de Dunkerque aussi.
00:37:10 Alors, question simple, c'est que vaudra la stratégie
00:37:14 de réindustrialisation si les gigafactories
00:37:18 ont les pieds dans l'eau ?
00:37:19 Que vaudra la politique de décarbonation
00:37:23 si ArcelorMittal est noyé sous les eaux ?
00:37:26 On a des milliers de nos habitants du Pas-de-Calais
00:37:29 qui sont actuellement touchés par les intempéries.
00:37:32 Que leur dites-vous ? Est-ce que vous leur dites,
00:37:34 comme votre ministre de la Transition écologique,
00:37:37 qu'il faudra peut-être, à terme, déménager ?
00:37:40 Merci.
00:37:41 -Alors, d'abord, je veux ici redire
00:37:44 à nos compatriotes dans le Pas-de-Calais
00:37:46 qui vivent depuis maintenant des mois
00:37:48 une situation terrible, notre soutien.
00:37:50 J'ai été auprès d'eux il y a quelques semaines.
00:37:52 Ministres de l'Intérieur, comme le ministre de la Transition,
00:37:54 y sont allés à plusieurs reprises.
00:37:55 Le Premier ministre y a fait son 1er déplacement.
00:37:58 Il reviendra à la fin du mois.
00:38:00 Je veux leur dire notre soutien complet, entier.
00:38:04 Mais c'est épuisant, ce qu'ils vivent,
00:38:06 parce qu'ils ont vu la montée des eaux, les inondations,
00:38:08 l'eau qui ne descend pas, puis les précipitations à nouveau.
00:38:10 Et donc c'est épuisant pour les nerfs.
00:38:12 Et ils vivent dans des maisons qui ont parfois 1 m d'eau.
00:38:15 Parfois, ils ont tout perdu.
00:38:16 Et donc, un, on va continuer à intensifier nos efforts
00:38:20 pour pomper et pour évacuer cette eau.
00:38:23 Deux, évidemment, on sera à leur côté
00:38:25 pour restaurer au plus vite.
00:38:26 Et là aussi, avec de la simplification
00:38:28 et un pilotage sur le terrain, avec la région,
00:38:31 le département et les maires au plus près.
00:38:34 Et puis, on sera à leur côté aussi pour indemniser
00:38:37 et mettre la pression sur les assurances
00:38:39 et accompagner les particuliers, comme les commerçants
00:38:42 et les entrepreneurs et les agriculteurs.
00:38:45 On sera là.
00:38:46 Mais le problème que vous posez est une réalité.
00:38:49 Je l'évoquais de manière rapide dans mon propos introductif.
00:38:52 C'est ce qu'on appelle l'adaptation.
00:38:54 Et c'est tout à fait vrai que,
00:38:55 quels que soient les efforts qu'on fait
00:38:57 pour baisser nos émissions,
00:38:59 pour changer nos manières de produire, de consommer, etc.,
00:39:02 et nous mettre en conformité avec la stratégie de Paris,
00:39:05 nous aurons à vivre les conséquences
00:39:08 du dérèglement climatique. Il est déjà là.
00:39:10 Et donc, on doit s'adapter. Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:39:12 Ca veut dire qu'on va devoir changer nos villes,
00:39:14 nos paysages, nos régions,
00:39:16 pour faire face à des événements climatiques
00:39:18 auxquels elle n'était pas habituée.
00:39:20 Ca veut dire que dans beaucoup de nos villes,
00:39:21 on va devoir faire face aux fortes chaleurs
00:39:24 qui ne vont plus être simplement un ou deux jours par an.
00:39:26 C'est les îlots de chaleur qu'on crée,
00:39:28 c'est de la végétalisation des villes,
00:39:29 c'est une organisation différente.
00:39:31 Ca veut dire qu'on va progressivement adapter
00:39:33 nos villes, nos paysages.
00:39:35 Et là, il faut le faire avec le beau et le résistant,
00:39:37 si je puis dire. C'est ça, cette stratégie d'adaptation
00:39:39 qu'on va bâtir.
00:39:40 Il n'y a aucune fatalité, et je le dis très clairement
00:39:43 à nos compatriotes des Hauts-de-France,
00:39:44 on continuera à vivre à Dunkerque, à Calais,
00:39:46 on continuera à vivre dans l'Eau d'eau maroie,
00:39:50 et on pourra vivre et être heureux aux marées,
00:39:52 comme dans le Montreuil-Oie, qui m'est aussi cher
00:39:54 et qui souffre aussi beaucoup.
00:39:56 Comment ? En adaptant.
00:39:59 Il y aura peut-être des endroits où on devra créer
00:40:00 des interdictions, mais surtout,
00:40:02 on doit repenser aussi ce qu'on avait oublié.
00:40:06 Ceux qui, d'ailleurs, travaillent ou vivent
00:40:09 dans le Marais, à Saint-Omer ou ailleurs,
00:40:11 me l'ont rappelé quand moi j'y suis allé.
00:40:13 Avant, l'évacuation vers la mer
00:40:16 se faisait beaucoup plus simplement.
00:40:19 Les boîtes-ringues fonctionnaient mieux,
00:40:20 on curait plus simplement les cours d'eau,
00:40:25 et on avait un accès à la mer qui allait beaucoup plus vite,
00:40:28 qui évacuait plus de mètres cubes,
00:40:30 parce que le port était plus adapté.
00:40:32 Et à travers le temps, il y a certains investissements
00:40:34 qui n'ont pas été faits.
00:40:36 Nos règles se complexifiant,
00:40:38 le coût de certaines opérations augmente,
00:40:41 et là où on le faisait avec les collègues,
00:40:44 où c'était simple et pas cher de le faire,
00:40:45 on a créé de telles normes qu'on ne le fait plus.
00:40:47 C'est ça, ce qui s'est passé progressivement.
00:40:50 C'est pour ça qu'on a d'ailleurs confié au maire de Saint-Omer
00:40:52 une mission pour s'inspirer des meilleures pratiques européennes
00:40:55 et regarder comment on va faciliter
00:40:56 l'écoulement de l'eau vers la mer.
00:40:58 Donc il y a des réponses.
00:41:00 L'adaptation, il y a des réponses.
00:41:01 Et parfois, il y a des réponses, vous savez,
00:41:02 de bon sens que les gens qui vivent sur ces territoires
00:41:05 connaissent bien mieux que beaucoup.
00:41:08 Je rentre dans le détail très concret.
00:41:09 C'est la vie des gens.
00:41:11 Allez dans l'Eau-de-Marois que j'évoquais,
00:41:13 dans le Calaisie, dans le Dunkerquois,
00:41:14 les gens, ils savent très bien ce qu'il faut faire
00:41:16 pour les plus anciens ou ceux qui y étaient.
00:41:19 Les travaux à faire sur le port,
00:41:20 les investissements à faire sur certaines digues,
00:41:23 comment curer certaines rues ou ailleurs,
00:41:26 comment améliorer le système des waterings ou les pompes, etc.
00:41:28 C'est ce qu'on va faire.
00:41:30 Mais plus largement, on va avoir une adaptation
00:41:32 de nos paysages, de nos villes pour faire face à tout cela.
00:41:35 On aura une adaptation aussi dans le Grand Ouest
00:41:37 qui vit déjà le décalage du trait de côte.
00:41:41 En région Nouvelle-Aquitaine, vous avez déjà aujourd'hui
00:41:43 des gens qui, aujourd'hui, en effet, ont leur maison,
00:41:47 parfois leur entreprise, qui est bousculée
00:41:48 par le recul du trait de côte.
00:41:51 Adaptation.
00:41:52 Donc on sera là pour accompagner.
00:41:53 C'est un investissement de la nation.
00:41:54 C'est un changement de beaucoup de nos habitudes.
00:41:56 Mais on sera là. Et je veux avoir une approche optimiste.
00:42:00 Elle n'est pas naïve.
00:42:02 C'est un investissement qu'on a déjà commencé à faire.
00:42:04 On va l'accélérer.
00:42:05 Mais par du bon sens,
00:42:07 la simplification de certaines normes,
00:42:09 l'innovation qu'on va déployer sur le terrain,
00:42:12 grâce à nos paysagistes,
00:42:14 grâce à de l'innovation industrielle,
00:42:16 grâce à certains investissements,
00:42:18 on adaptera nos territoires en France hexagonale
00:42:21 comme ultramarine à l'évolution des risques.
00:42:24 -Bonsoir, M. le Président. Benjamin Duhamel pour BFM TV.
00:42:30 En 2017, le soir de votre élection,
00:42:33 vous disiez vouloir, je cite, "tout faire"
00:42:35 pour qu'il n'y ait plus aucune raison
00:42:36 de voter pour les extrêmes.
00:42:38 Et pourtant, la liste menée par Jordan Bardella
00:42:41 est en tête de tous les sondages pour les élections européennes.
00:42:43 Marine Le Pen et Jordan Bardella
00:42:45 s'imaginent carrément déjà se partageant les rôles,
00:42:47 l'une à votre place, à l'Elysée, l'autre à Matignon.
00:42:52 Quelle part de responsabilité prenez-vous dans cette progression ?
00:42:55 N'est-ce pas un aveu d'échec ?
00:42:56 Quant à 2027, ne craignez-vous pas
00:42:58 de voir votre héritage politique totalement entaché
00:43:01 si, dans 3 ans et demi,
00:43:03 vous laissez les clés de l'Elysée à Marine Le Pen ?
00:43:06 -D'abord, les ambitions que vous prêtez
00:43:09 aux responsables politiques évoqués ne sont pas une nouveauté.
00:43:13 Il m'a semblé que lors des 2 dernières campagnes présidentielles,
00:43:16 l'intéressé se voyait au même endroit.
00:43:18 Je le félicite d'avoir pu empêcher cette opération
00:43:21 et je ferai tout pour le continuer,
00:43:22 parce que je pense que c'est bon pour le pays.
00:43:24 Ensuite, je regarde autour de nous,
00:43:27 dans toutes les démocraties européennes,
00:43:29 y compris chez nos voisins allemands,
00:43:30 où on pensait impossible le retour de l'extrême droite,
00:43:32 elle est là.
00:43:34 Donc je pense qu'il ne faut pas le voir simplement
00:43:37 avec nos yeux franco-français.
00:43:39 Quelque chose se passe.
00:43:42 Moi, je pense qu'il faut, pour éviter le retour des extrêmes,
00:43:45 et en particulier de l'extrême droite,
00:43:46 s'attaquer à ce qui fait voter pour eux.
00:43:49 La 1re chose, c'était le chômage de masse.
00:43:51 C'était une spécificité française.
00:43:54 Nous étions à coup sûr la grande économie
00:43:57 qui n'avait pas réussi à endiguer celui-ci.
00:44:00 On est en train de le faire.
00:44:01 Et on va continuer.
00:44:03 La désindustrialisation, on le voyait dans nos territoires
00:44:05 de l'Est comme du Nord, avait beaucoup nourri
00:44:07 le Rassemblement national, le Front national, d'ailleurs.
00:44:10 On est en train d'y répondre.
00:44:11 On améliore d'ailleurs les choses dans ces territoires.
00:44:13 Est-ce que c'est suffisant ? Non.
00:44:16 2e élément, l'immigration.
00:44:21 Lutter contre l'immigration clandestine,
00:44:23 c'est, je pense, une des réponses au Rassemblement national.
00:44:27 C'est pourquoi j'assume totalement la politique
00:44:28 au niveau européen et français qu'on a menée.
00:44:30 Pas de naïveté, mais le faire dans le cadre
00:44:32 de notre République, nos principes,
00:44:35 ce que je défends.
00:44:37 Mais il faut s'attaquer à ça qui, dans certaines régions,
00:44:39 est nourri.
00:44:40 Puis la 3e chose qui, je pense, les nourrit,
00:44:42 c'est une forme de sentiment de dépossession.
00:44:45 Beaucoup de nos compatriotes se disent,
00:44:46 au fond, le pays ne marche plus.
00:44:47 On a tout essayé, on ne les a pas essayés.
00:44:50 Et ma crainte, et ce contre quoi je me bats,
00:44:52 parce que je ne suis pas là pour craindre, vous me direz,
00:44:55 c'est que tout le monde s'habitue à ça.
00:44:56 Et plus personne ne dit que le Rassemblement national,
00:45:00 comme toutes les extrêmes droites en Europe,
00:45:01 c'est surtout et avant tout le pays
00:45:03 de l'appauvrissement collectif.
00:45:05 C'est le pays, c'est le pays,
00:45:07 c'est le parti de l'appauvrissement collectif.
00:45:09 C'est le parti du mensonge, et ça continue de l'être.
00:45:12 C'est le parti qui a le programme
00:45:14 qu'il a complètement piqué à l'extrême-gauche.
00:45:16 C'est le parti qui continue à vous expliquer
00:45:17 que la retraite à 60 ans est possible
00:45:18 sans vous expliquer comment la financer.
00:45:20 Le parti qui vous explique qu'il faut augmenter le SMIC
00:45:22 sans vous expliquer comment ça désindustrialisera pas le pays.
00:45:25 C'est le parti qui continue de vous expliquer
00:45:28 des choses impossibles sur le plan économique et social
00:45:30 pour affaiblir.
00:45:33 Si on ne s'attaque pas pied à pied
00:45:35 à l'incohérence de leur programme,
00:45:37 les gens se disent des trucs faciles.
00:45:39 L'opposition, c'est beaucoup plus facile que le gouvernement.
00:45:42 Donc, il faut aller au réel sur ce qu'ils proposent.
00:45:45 Et ça, c'est notre responsabilité collective.
00:45:47 Ce n'est pas que la mienne seule.
00:45:49 Mais tant qu'on continuera à avoir un discours politique
00:45:51 qui, parfois, est déréalisé,
00:45:54 c'est pas populaire de faire une réforme des retraites
00:45:55 ou de l'assurance-chômage.
00:45:57 Mais si on continue à aller voir les gens
00:45:58 et qu'on trouve que c'est formidable
00:45:59 et que c'est une réponse politique
00:46:01 de leur dire "On va continuer de vous aider.
00:46:04 "On va vous remettre la retraite à 60 ans
00:46:05 "et tout va bien se passer", ou à 62 ans maintenant.
00:46:07 Puis la 2e chose, c'est le parti du transformisme.
00:46:12 C'est-à-dire qu'il y a 6 ans et demi,
00:46:14 t'es pour sortir de l'Europe et de l'euro.
00:46:16 Et maintenant, il est pour y rester,
00:46:18 mais pour ne plus en respecter les traités,
00:46:20 comme l'extrême-gauche.
00:46:22 Même programme.
00:46:24 C'est le Frexit caché.
00:46:25 C'est l'appauvrissement de la France aussi.
00:46:27 C'est-à-dire que c'est des gens qui vous disent
00:46:28 "Je ne suis plus trop sûr de vouloir sortir de l'euro
00:46:30 "et de l'Europe comme naguère."
00:46:32 Mais enfin, nous, on ne respectera pas les traités.
00:46:34 Avec nous, rassurez-vous.
00:46:36 Vous pensez que...
00:46:37 Vous connaissez vos déco-propriétés
00:46:39 où on continue à vous payer l'eau et le gaz,
00:46:41 mais vous ne respectez rien ?
00:46:43 C'est ça, leur programme ?
00:46:44 Il faut le dire.
00:46:46 Il faut se battre.
00:46:47 Et dans un monde en bascule, comme je viens de l'évoquer,
00:46:50 face à la Chine, aux Etats-Unis d'Amérique,
00:46:51 vous pensez qu'une France toute seule
00:46:53 dans une Europe affaiblie, c'est une bonne chose ?
00:46:55 C'est ça, le programme du Rassemblement national.
00:46:57 Mais si tout le monde s'habitue en disant
00:46:59 "Ils sont devenus sympathiques",
00:47:01 en fait, ils ne disent plus des choses qui nous heurtent,
00:47:04 parce qu'on ne sait plus trop ce qu'ils disent.
00:47:06 Moi, je vois le débat public, on ne sait plus trop ce qu'ils disent.
00:47:08 Mais enfin, ils sont contre ce que fait le gouvernement,
00:47:10 ça a l'air sympa.
00:47:13 Bon, là, à ce moment-là,
00:47:15 on rentre dans une forme de zone de danger
00:47:20 qu'on voit dans tous les pays européens,
00:47:21 parce qu'on ne se bat plus pied à pied
00:47:23 sur ce qui est la réalité de nos principes.
00:47:24 C'est pour ça que moi, j'assume
00:47:28 de continuer à présider au réel avec un certain sens de l'idéal
00:47:32 et de dire quand les gens ont un problème,
00:47:33 on essaie de le résoudre, au concret, au réel,
00:47:36 qu'on essaie de tendre le coup aux mensonges,
00:47:37 qu'on a besoin, en effet, d'une France plus forte et plus juste,
00:47:39 mais qui s'appuie sur des réalités,
00:47:42 d'une politique économique qui a des résultats
00:47:44 parce qu'elle a un sens et une cohérence,
00:47:45 que ne propose pas le Rassemblement national,
00:47:47 d'une politique écologique qui a un sens et une cohérence
00:47:50 parce qu'elle est compatible avec la création d'emplois,
00:47:52 d'une politique d'ordre républicain,
00:47:54 juste et ferme et qui respecte notre traité
00:47:58 et notre Constitution.
00:47:59 C'est tout l'inverse du Rassemblement national.
00:48:01 Donc on va continuer de se battre, mais je vois partout en Europe
00:48:03 celui-ci qui monte par une forme de fascination du désastre,
00:48:06 mais par un affaiblissement du débat collectif
00:48:10 parce qu'on oublie tous de revenir au réel
00:48:11 et à la réalité de leurs arguments.
00:48:14 Et là, on va avoir un vrai débat européen.
00:48:17 Je ne suis pas heureux de les voir en tête des sondages
00:48:20 parce que moi, j'ai beaucoup fait
00:48:22 pour qu'on soit plus forts, nous, Français, en Europe
00:48:24 depuis 5 ans et que notre Europe a beaucoup avancé.
00:48:27 Mais rassurez-vous, l'Europe du Rassemblement national,
00:48:30 ce n'est pas celle qui vous permettra d'avoir les vaccins.
00:48:32 Or, je le rappelle, pendant la crise Covid,
00:48:34 on a eu des vaccins dans notre pays parce qu'il y avait l'Europe.
00:48:37 On a pu faire un plan de relance parce qu'il y avait l'Europe.
00:48:40 On peut aujourd'hui peser face à la Chine
00:48:42 aux Etats-Unis d'Amérique parce qu'il y a l'Europe,
00:48:45 parce qu'il y a une Europe qui porte nos valeurs,
00:48:46 où on s'est poussé nos projets et notre ambition,
00:48:48 mais parce qu'elle est là. C'est l'inverse
00:48:50 de ce que porte le Rassemblement national.
00:48:52 Et au fond, le Rassemblement national
00:48:54 est devenu le parti de la colère facile.
00:48:57 Du "on n'a pas tout essayé", ça paraît sympathique.
00:49:03 Ne nous habituons pas.
00:49:05 Agissons.
00:49:07 Faisons.
00:49:08 Bousculons les choses et les habitudes
00:49:10 pour montrer qu'en effet, ce bloc central
00:49:12 qui rassemble les démocrates, les républicains,
00:49:15 les écologistes qui croient dans l'Europe
00:49:17 peut agir et changer les choses et le quotidien des gens.
00:49:21 Ayons parfois l'honnêteté de dire quand ça marche,
00:49:22 la lucidité de dire quand ça marche pas et avançons.
00:49:25 C'est ça, pour moi, la bonne réponse.
00:49:26 Je me battrais jusqu'au dernier quart d'heure.
00:49:28 Je me suis toujours battu comme ça,
00:49:29 pas avec des leçons de morale,
00:49:31 en regardant le pays tel qu'il est,
00:49:33 en essayant de convaincre avec des arguments,
00:49:34 des actions et du réel.
00:49:36 C'est ça, le meilleur moyen d'éviter les extrêmes.
00:49:41 Et j'y crois.
00:49:42 -Et si vous lui laissez la place ?
00:49:43 -Mais je fais pas de politique fiction,
00:49:44 j'en ai jamais fait.
00:49:45 J'en ai jamais fait en campagne, je vais pas en faire ici.
00:49:48 Vous savez, j'ai compris qu'il y avait beaucoup de gens
00:49:50 qui s'énervaient sur 2027.
00:49:53 Enfin, j'ai quand même compris aussi
00:49:54 qu'il me restait 3 ans et demi à présider.
00:49:58 Et...
00:49:59 Fort des 6 ans et demi que je viens de vivre,
00:50:03 il se passe beaucoup de choses en 3 ans et demi.
00:50:05 Beaucoup de choses.
00:50:06 -Monsieur le président de la République, bonsoir.
00:50:10 Olivier Beaumont du Parisien, aujourd'hui en France.
00:50:12 La question de Benjamin Duhamel me laisse à penser
00:50:15 que nous venons de basculer dans la partie plus politique
00:50:18 de cette soirée.
00:50:19 J'aimerais revenir du coup sur la nomination
00:50:22 de votre nouveau gouvernement.
00:50:23 Nous avons eu quelques surprises.
00:50:25 Tout d'abord, celle de Gabriel Attal,
00:50:27 nommé comme Premier ministre.
00:50:28 Et puis le retour d'une figure sarkoziste, Rachida Dati,
00:50:32 qui avait appartenu au gouvernement
00:50:34 il y a une dizaine d'années.
00:50:36 Plusieurs questions me viennent en tête.
00:50:38 Tout d'abord, pourquoi le choix de cette personnalité
00:50:41 à ce ministère-là ?
00:50:43 Deuxième chose, qu'est-ce qui a changé
00:50:45 entre 2017 et aujourd'hui ?
00:50:46 En 2017, François Bayrou, qui avait été mis en examen,
00:50:49 avait dû quitter le gouvernement.
00:50:50 Rachida Dati est aujourd'hui mise en examen.
00:50:52 Elle vient d'être nommée au gouvernement.
00:50:53 Et enfin, dernière question, le sujet de Paris.
00:50:56 On laisse à penser qu'il y aurait eu un deal
00:50:58 entre elle et vous concernant les élections municipales
00:51:01 en 2027 dans la capitale.
00:51:03 Merci de nous apporter quelques éclaircissements.
00:51:05 Merci beaucoup.
00:51:06 -E. Macron : Merci beaucoup.
00:51:07 D'abord, je vais ici redire les choses très clairement.
00:51:12 François Bayrou a pris la décision de démissionner.
00:51:15 Je ne lui ai pas demandé.
00:51:17 En 2017, il était garde des Sceaux.
00:51:20 J'ai eu ensuite plusieurs ministres
00:51:23 durant mon 1er mandat qui ont été mis en examen.
00:51:26 Et en effet, le ministre de la Culture l'est,
00:51:31 dans une affaire dont je n'ai pas à connaître.
00:51:33 Au fond, je me suis appuyé sur un changement des règles simple
00:51:37 et aussi en regardant l'évolution
00:51:39 de notre vie politique et judiciaire.
00:51:41 Depuis 10 ans maintenant, dans notre pays,
00:51:43 il n'y a plus d'instruction individuelle sur les dossiers.
00:51:47 Il y avait une vieille jurisprudence
00:51:48 qui existait dans notre pays, qui fait qu'en effet,
00:51:50 quand un ministre était mis en examen,
00:51:51 il devait quitter la table du Conseil
00:51:52 parce qu'il avait un de ses collègues
00:51:54 qui pouvait donner une instruction individuelle au parquet.
00:51:58 C'est interdit maintenant.
00:52:00 Il n'y en a plus.
00:52:01 Qui plus est, tous les membres du parquet
00:52:04 que j'ai eu à nommer depuis que je suis président,
00:52:05 comme le faisait d'ailleurs mon prédécesseur,
00:52:08 l'ont été conformément aux avis du CSM.
00:52:12 Donc oui, ce faisant, il n'y a pas de règle
00:52:15 qui fait qu'un ministre mis en examen devrait quitter
00:52:17 parce que sinon, en quelque sorte, je reconnaîtrais moins
00:52:19 un responsable politique la présomption d'innocence
00:52:21 qu'à d'autres.
00:52:22 Il se trouve que d'ailleurs, j'ai pu avoir des ministres
00:52:25 mis en examen qui ensuite ont été innocentés.
00:52:27 Je m'en félicite pour eux,
00:52:28 ce qui montre plutôt que c'est assez juste.
00:52:31 Donc la justice va faire son travail
00:52:33 avec sérénité, à son rythme,
00:52:36 mais je considère qu'il n'y a pas de changement de règles.
00:52:39 Il y a juste là aussi une forme de bon sens.
00:52:41 Pour le reste,
00:52:44 j'ai proposé, avec le Premier ministre,
00:52:48 à Mme Rachida Dati de devenir ministre de la Culture
00:52:50 parce que son énergie, son talent,
00:52:53 sa liberté,
00:52:55 puisqu'elle ne se réduit pas à une appartenance politique,
00:53:01 je crois, seront utiles à la culture,
00:53:04 à ouvrir des portes et à permettre, au fond, de mettre fin.
00:53:08 Je le disais, c'est pour moi un de mes grands objectifs.
00:53:11 A cette France du "c'est pas fait pour moi".
00:53:14 Il faut lutter contre celle-ci.
00:53:19 Nous n'avons pas parlé de Paris.
00:53:20 Vous aurez du mal à me croire quand je vous dis ça,
00:53:23 mais c'est vrai.
00:53:26 La seule chose que je veux pour Paris,
00:53:28 c'est qu'un électeur puisse avoir les mêmes droits
00:53:30 et compter autant à Paris qu'à Amiens, à Besançon ou ailleurs,
00:53:34 et donc que le gouvernement et le Parlement
00:53:36 puissent décider d'une réforme en profondeur
00:53:38 de la loi Paris-Lyon-Marseille pour revenir aux droits communs.
00:53:42 Ca, je pense que c'est la bonne chose.
00:53:43 C'est la seule chose qui me concerne pour Paris.
00:53:45 Le reste, je sais qu'elle mettra son talent, son énergie,
00:53:48 et tout le reste au service de la culture,
00:53:51 de ceux qui la servent et de ceux qui veulent aussi y avoir droit.
00:53:55 -Monsieur le Président.
00:54:03 Ici, Rachel Garin, "Velcarcel" pour 20 minutes.
00:54:06 Vous nous avez parlé de l'ordre avec l'uniforme à l'école,
00:54:09 une politique contre la drogue,
00:54:10 alors que certains disent que la prohibition ne fonctionne pas.
00:54:13 Vous nous avez parlé de politique nataliste,
00:54:15 de cérémonie de remise des diplômes.
00:54:17 Est-ce que le gouvernement le plus jeune,
00:54:19 avec le président le plus jeune,
00:54:20 ne vont pas mener une politique anachronique ?
00:54:23 Voir si vous me permettez un peu "vieux jeu".
00:54:25 -En quoi, ces "vieux jeux" ?
00:54:28 -Cérémonie de remise des diplômes, uniforme.
00:54:29 Est-ce que ce ne sont pas des vieux débats ?
00:54:31 -Je vois tous nos jeunes qui regardent les séries télévisées
00:54:34 où il y a cérémonie de diplôme, ils trouvent ça super.
00:54:36 Je vois qu'on retrouve des rites.
00:54:37 Quand la République perd ses rites,
00:54:41 d'autres rites sont inventés.
00:54:42 Moi, je ne crois pas du tout que le symbolique soit "vieux jeu".
00:54:45 Je crois pas du... Je vais vous dire...
00:54:49 Je l'expliquais tout à l'heure en disant
00:54:51 ce qui a fait notre pays, c'est l'ordre et le progrès.
00:54:55 Je crois qu'il n'y a pas de progrès sans ordre,
00:54:57 et pour le coup, là, on est "vieux jeu"
00:54:58 s'il n'y a que l'ordre et pas le progrès.
00:55:00 Je crois à une autorité juste et une émancipation.
00:55:04 Nos sociétés sont devenues un peu liquides.
00:55:08 Et donc, il faut redonner des repères,
00:55:11 des repères par les savoirs qu'on transmet,
00:55:12 par l'histoire qu'on transmet, par les valeurs qu'on transmet.
00:55:15 Il faut redonner des rendez-vous, des câbles de passage,
00:55:18 la fin du primaire, le brevet des collèges,
00:55:20 le baccalauréat, les diplomations.
00:55:23 C'est pas "vieux jeu" du tout, croyez-moi.
00:55:25 Parce que si on passe dans la vie comme ça,
00:55:27 comme entre des courants, tout le monde est perdu.
00:55:30 Et moi, je trouve que...
00:55:34 beaucoup de gens sont perdus, en vrai.
00:55:36 Et ça rend pas les gens heureux.
00:55:40 Et tout ça, pour moi, n'est pas du tout l'ennemi
00:55:41 de l'audace créatrice.
00:55:44 Là aussi, je crois, pardon de le redire comme ça,
00:55:46 parce qu'on m'en a beaucoup targué,
00:55:47 à l'an même temps, c'est pas une ambiguïté.
00:55:50 Je le disais tout à l'heure, c'est une double radicalité.
00:55:53 Moi, je crois au patrimoine, ça peut vous sembler "vieux jeu",
00:55:57 et à la création. Et parfois, on peut marier l'un et l'autre.
00:55:59 Et donc, la politique que je vous ai décrite, c'est vrai.
00:56:02 Elle remet parfois de l'ordre républicain une forme d'autorité,
00:56:04 parce que je pense qu'on en a besoin.
00:56:06 Elle remet de l'éducation au coeur.
00:56:08 Et l'éducation, c'est tout à la fois la transmission de savoir,
00:56:12 d'un héritage, et c'est aussi la confiance qu'on vous donne
00:56:16 qui va ensuite vous permettre de créer
00:56:18 et de vous en émanciper, de vous comporter librement.
00:56:24 Mais je crois que ce faisant, c'est ça vraiment
00:56:26 qui vous permet d'avoir aussi l'esprit critique.
00:56:30 L'absence de règles, la liberté absolue,
00:56:34 c'est pas la véritable liberté.
00:56:36 Il n'y a de liberté que si des contraintes existent.
00:56:40 Il n'y a de liberté que si des limites à celles-ci existent.
00:56:44 Et il n'y a de véritable émancipation que si un ordre existe.
00:56:48 Je crois par ailleurs que les réformes que je porte
00:56:51 sont aussi celles d'une société de progrès.
00:56:53 Ce qu'on a fait avec les lois bioéthiques,
00:56:55 la PMA pour toutes au 1er quinquennat,
00:56:57 ce qu'on va faire avec la constitutionnalisation de l'IVG,
00:57:00 ou avec la fin de vie, là, sont des lois de progrès
00:57:01 qui montrent que c'est une société qui change, qu'on accompagne.
00:57:05 Mais je crois très profondément que le progrès va aussi
00:57:10 avec une forme d'ordre républicain.
00:57:12 Et si l'ordre n'est pas républicain,
00:57:13 le risque que nous courrons,
00:57:16 c'est parce que nos compatriotes chercheront des repères,
00:57:19 c'est que cet ordre devienne réactionnaire.
00:57:23 Regardez ce qui se passe dans beaucoup de pays,
00:57:25 en Europe en particulier,
00:57:28 face à des sociétés qui doutent,
00:57:30 vous avez des dirigeants qui transforment leur histoire,
00:57:32 qui disent pas ce que je dis sur l'instruction civique
00:57:34 ou l'histoire, qui la réinventent,
00:57:37 qui ont une histoire glorieuse.
00:57:38 Moi, je suis pour enseigner l'histoire tout entière
00:57:40 de la République, universaliste.
00:57:42 Ce serait vieux jeu si je vous disais
00:57:43 je vais réécrire l'histoire,
00:57:45 j'espère que je me fais comprendre.
00:57:47 C'est ça.
00:57:48 Et donc je pense, oui, qu'il faut les deux
00:57:51 en même temps, résolument et complètement.
00:57:54 Et c'est comme ça qu'on pourra créer, je le crois,
00:57:58 une jeunesse, mais aussi une nation
00:58:02 qui se connaît elle-même, qui se respecte,
00:58:05 qui sait d'où elle vient
00:58:07 et qui aura une vraie ambition pour où elle va.
00:58:09 Et avec des espaces de contestation,
00:58:11 des libertés individuelles, des voies de progrès,
00:58:13 des débats comme nous aimons en avoir
00:58:15 sur tous les sujets possibles.
00:58:17 Voilà.
00:58:19 -Monsieur le Président.
00:58:24 Bonjour. Claire Gatinois du journal "Le Monde".
00:58:27 M. le Président, vous défendez la justice sociale
00:58:30 et la lutte contre l'assignation à résidence,
00:58:32 mais depuis l'adoption du projet de loi immigration,
00:58:35 certains enfants d'immigrés non européens seront précarisés
00:58:38 puisque leurs parents devront attendre un délai
00:58:41 pour toucher certaines prestations sociales,
00:58:43 contrairement aux Français,
00:58:45 sur la base du principe de la préférence nationale
00:58:48 que défend aussi l'extrême droite.
00:58:49 Comment tout cela se tient ?
00:58:51 Quelle est la cohérence de cette action ? Merci.
00:58:53 -E. Macron : D'abord, je me garderais bien de dire,
00:58:56 comme vous venez de le faire, que ça existe.
00:58:58 La loi a été votée,
00:59:00 elle est soumise au Conseil constitutionnel,
00:59:03 et j'aurai ensuite à promulguer un texte
00:59:05 qui sera corrigé de ces censures éventuelles.
00:59:09 Aujourd'hui, ce que vous décrivez n'est pas.
00:59:12 Ensuite, je me garderais bien aussi de faire des raccourcis
00:59:15 avec le Rassemblement national sur ce que,
00:59:17 en reprenant ces termes, vous appelez la préférence nationale,
00:59:20 mais l'accès à des prestations dans notre pays,
00:59:22 il est déjà conditionné à des durées.
00:59:27 Il est déjà conditionné à des durées.
00:59:29 Aujourd'hui, il faut 5 ans pour toucher le RSA
00:59:31 ou la prime d'activité.
00:59:34 Et il y a beaucoup d'autres prestations,
00:59:36 contributives ou non-contributives, où il y a des délais.
00:59:38 Il faut que tout ça se fasse dans les règles.
00:59:40 Est-ce que c'était un souhait de la majorité du gouvernement ?
00:59:42 La réponse est non.
00:59:44 Est-ce que c'était poussé par des oppositions ?
00:59:45 La réponse est oui.
00:59:47 Est-ce que ça a été mis dans la balance d'un compromis
00:59:49 qu'il fallait dans une majorité relative pour avancer ?
00:59:51 Oui. Est-ce que je pense
00:59:52 qu'il fallait avoir un accord sur ce texte ?
00:59:54 Oui. On va attendre d'abord qu'il soit soumis
00:59:57 au contrôle constitutionnel, on en parlera après.
00:59:59 Mais ce que vous dites est faux dans les termes.
01:00:02 Aujourd'hui, dans notre pays, il y a des délais
01:00:07 de résidence, parfois de travail,
01:00:08 pour avoir accès à des prestations,
01:00:11 y compris au quotidien.
01:00:13 Et est-ce que c'est injuste ?
01:00:15 Ma réponse est non, c'est pas toujours aberrant.
01:00:17 Parce que vous ne pouvez pas avoir une démocratie
01:00:21 avec un modèle social aussi généreux que le nôtre
01:00:24 qui ne conditionne pas à certaines règles
01:00:26 l'accès aux prestations.
01:00:28 Parce que sinon, vous n'aurez plus de consensus social.
01:00:30 Parce que sinon, les gens vous diront,
01:00:31 pour certaines prestations, "Moi, je suis citoyen français,
01:00:33 je respecte toutes les règles, parfois.
01:00:34 Moi, j'ai travaillé, je les finance."
01:00:35 Et donc, quiconque rentre sur le sol, il y a accès.
01:00:38 Ca marche pas. Vous me reconnaîtrez avec moi.
01:00:41 Donc là aussi, il faut savoir faire les choses
01:00:44 de manière très méthodique, loin des passions.
01:00:46 Ce que défend le Rassemblement national, c'est pas ça.
01:00:49 Il défend la déscolarisation des enfants.
01:00:51 Plutôt, l'école, le non-accès à l'école
01:00:55 de manière systématique pour les enfants
01:00:57 de personnes en situation irrégulière.
01:00:59 On ne le fait pas.
01:01:00 On continue de scolariser les enfants,
01:01:02 et c'est une fierté de la République.
01:01:04 Il défend des contraintes en matière de logement.
01:01:06 On n'a jamais... Au moment où je vous parle...
01:01:07 Oui, je défends la justice sociale.
01:01:09 Je vais vous dire, il fait froid en ce moment.
01:01:12 L'hébergement d'urgence,
01:01:14 on est passé à 200 000 places aujourd'hui.
01:01:17 Quand j'ai été élu, on était à 93 000 places.
01:01:21 Si c'est pas de la justice.
01:01:23 60 % de cet effort, il est fait pour des familles
01:01:26 et des femmes et des hommes
01:01:28 qui sont en attente de régularisation
01:01:30 ou en situation irrégulière.
01:01:32 Donc on va continuer de se battre,
01:01:33 mais on va le faire avec des règles.
01:01:35 Et le Front national,
01:01:36 comme je préfère continuer à l'appeler,
01:01:39 il propose quoi ?
01:01:40 La préférence sur des emplois à des Français
01:01:43 et des règles plus simples pour licencier des étrangers.
01:01:46 Est-ce que c'est ce qu'on fait ? Non.
01:01:47 Donc si on confond tout, après, on me les banalise.
01:01:50 Après, on dit tout est un tout, tout se vaut.
01:01:53 Non.
01:01:55 Oui, je revendique de lutter
01:01:57 contre l'immigration clandestine sur notre territoire.
01:01:59 C'est une nécessité.
01:02:01 Oui, je revendique de pouvoir démanteler
01:02:02 les réseaux de passeurs. Oui, je revendique
01:02:04 de pouvoir simplifier les règles
01:02:06 pour qu'on puisse plus vite instruire les dossiers,
01:02:08 protéger ceux qui ont à être là
01:02:09 parce qu'ils sont chercheurs, étudiants,
01:02:12 combattants pour la liberté,
01:02:13 mais aussi pouvoir reconduire vers leur pays
01:02:16 ceux qui sont rentrés par des voies illégales
01:02:17 et qui n'ont pas resté sur notre sol.
01:02:20 Ca, c'est paraitre du Rassemblement national.
01:02:22 Parce que si vous laissez ça au Rassemblement national,
01:02:24 je peux vous dire, là, vous lui peuvrez la route.
01:02:27 -Bonsoir, M. le président Adrien Beck, France Info.
01:02:34 On a assez peu, finalement, parlé de démocratie,
01:02:37 des sujets de renouveau démocratique ce soir.
01:02:39 Il y a toujours ce sujet qui revient de la démocratie directe.
01:02:42 Et depuis votre arrivée au pouvoir, depuis 2017,
01:02:45 vous n'avez pas utilisé l'outil constitutionnel du référendum.
01:02:48 Vous l'avez souvent évoqué, encore, l'été dernier,
01:02:52 chez nos confrères du Point, vous aviez dit
01:02:53 "Je compte bien l'utiliser".
01:02:55 On est toujours sans nouvelles de cette question de référendum.
01:02:58 Donc finalement, alors que cela fera 20 ans l'année prochaine
01:03:01 qu'aucun référendum n'a été pratiqué en France,
01:03:04 est-ce que vous allez faire un référendum ?
01:03:06 Ou est-ce que vous avez, c'est ce que suggéreront certains,
01:03:09 peur, peut-être, de cette démocratie directe ?
01:03:11 Et par ailleurs, est-ce qu'il vous serait possible
01:03:14 ou est-ce que vous jugeriez possible et pertinent
01:03:17 de faire un référendum avec peut-être plusieurs questions ?
01:03:20 C'est ce que certains évoquent. Je vous remercie.
01:03:22 -Merci pour votre question. Vous avez raison,
01:03:23 j'évoquais rapidement au début
01:03:25 que les institutions ne seraient pas traitées,
01:03:27 mais le renouveau de la vie démocratique est important.
01:03:29 On a beaucoup innové.
01:03:31 Un grand débat qui n'avait pas précédent,
01:03:36 des conventions citoyennes qui ont permis une loi climat
01:03:39 et maintenant la préparation de la loi pour la fin de vie,
01:03:42 une réforme du Conseil économique, social, environnementel,
01:03:44 qui l'a complètement transformée.
01:03:46 On a fait d'ailleurs la chambre de ces conventions citoyennes
01:03:48 et d'une forme de consultation nouvelle.
01:03:50 On a beaucoup modernisé à cet égard notre démocratie.
01:03:54 Et on a eu un débat dans le format dit de Saint-Denis,
01:03:56 "J'ai rassemblé les forces politiques",
01:03:58 sur la base d'une proposition qui était faite
01:04:00 d'élargir le champ du référendum.
01:04:02 J'ai tôt vu à la consultation des forces politiques
01:04:04 qu'il n'y avait pas de consensus
01:04:05 pour faire cheminer cette proposition
01:04:08 et l'ouvrir à des questions sociétales
01:04:10 comme je l'avais moi-même proposé en 2019.
01:04:12 La question, c'est maintenant l'usage du référendum
01:04:15 tel qu'il est prévu par notre Constitution
01:04:16 dans le champ de l'article 11.
01:04:20 Oui, je le ferai.
01:04:21 Je n'ai pas d'annonce aujourd'hui sur le sujet.
01:04:24 Sinon, je l'aurais faite.
01:04:26 Mais je pense que c'est une bonne chose.
01:04:28 Et j'aurais même souhaité, pour tout vous dire,
01:04:29 l'ouvrir aux questions sociétales,
01:04:31 mais le consensus n'est pas là pour le faire.
01:04:35 -M. le Président, Francesco Fontemaggi
01:04:40 pour l'agence France Presse.
01:04:41 Vous avez fait de l'école la mère des batailles
01:04:43 et vous avez encore annoncé plusieurs mesures ce soir
01:04:46 et plusieurs chantiers.
01:04:47 Peuvent-ils être menés à bien
01:04:48 par la nouvelle ministre de l'Education,
01:04:50 Amélie Oudea Castella,
01:04:52 qui est affaiblie d'entrée de jeu par une intense polémique
01:04:55 à laquelle il a été fait référence ?
01:04:57 Et a-t-elle votre confiance pour continuer dans ses fonctions ?
01:05:00 Merci. -Merci pour votre question.
01:05:01 Oui, d'abord,
01:05:05 la ministre a fait un choix pour ses enfants.
01:05:09 Ce sont des choix individuels, personnels,
01:05:11 je le disais, il faut les respecter.
01:05:13 Je trouve que c'est bien et je pense que
01:05:15 tous nos compatriotes, d'ailleurs, iront dans ce sens
01:05:18 et je pense que ça fait partie de la vie intime, familiale,
01:05:22 que beaucoup, d'ailleurs, qui s'en indignent,
01:05:23 parfois, le font pour leurs propres enfants, eux-mêmes.
01:05:26 Et je n'ai pas à rentrer là-dedans.
01:05:28 Je le respecte et je l'ai dit, j'ai été dans les deux écoles.
01:05:30 Je relisais d'ailleurs un texte de Jean Jaurès
01:05:32 qui avait eu à subir en 1900
01:05:34 à une polémique absolument terrible
01:05:35 parce qu'il avait fait faire la communion à sa fille
01:05:37 et il avait, avec beaucoup d'humilité, dit
01:05:40 "Je ne tranche pas mieux qu'un autre ces débats
01:05:42 "qui sont ceux de chaque citoyen, individuel et personnel."
01:05:46 Ensuite, la ministre a eu un propos public
01:05:48 qui a été maladroit, elle s'en est excusée.
01:05:51 Elle a bien fait.
01:05:53 Je vais vous dire, j'ai plutôt de l'indulgence
01:05:56 parce qu'il m'est arrivé d'avoir des propos
01:05:58 au tout début de mes responsabilités politiques
01:06:00 qui avaient blessé tout particulièrement des femmes
01:06:04 dans une entreprise du Grand Ouest.
01:06:06 Et quand on blesse, surtout sans s'en rendre compte,
01:06:09 on a raison de s'excuser.
01:06:11 Moi, je pense qu'il n'y a pas d'école qui tienne
01:06:13 si on n'a pas tous nos enseignants avec nous.
01:06:15 Ils font un travail remarquable.
01:06:16 Et j'ai eu l'occasion de le dire,
01:06:18 ils travaillent d'arrache-pied pour préparer leurs cours,
01:06:20 corriger leurs copies et, devant les élèves,
01:06:21 continuer d'innover.
01:06:23 Et donc la ministre réussira sa tâche avec les enseignants.
01:06:26 Après, elle a soulevé un sujet qui est un sujet véritable.
01:06:29 Votre collègue l'a rappelé.
01:06:30 Et ce sera une des priorités qu'elle aura à conduire
01:06:34 dans le droit fil de ce que le Premier ministre
01:06:37 avait encore à faire il y a quelques semaines.
01:06:40 -Bonsoir, M. le Président. Frédéric Aziza de Radio-J.
01:06:50 Que pouvez-vous nous dire de l'opération d'acheminement
01:06:53 des médicaments vers les otages du Hamas ?
01:06:57 Quel a été votre rôle et celui de la France ?
01:06:59 Et puis, avez-vous des nouvelles des 3 otages français ?
01:07:02 Enfin, vous avez annoncé qu'un hommage national
01:07:06 serait rendu aux 41 victimes françaises
01:07:09 du massacre du Hamas du 7 octobre.
01:07:11 Êtes-vous en mesure de nous en préciser la date
01:07:14 et aussi la forme que pourrait prendre cet hommage ?
01:07:19 -E. Macron : Merci pour votre question.
01:07:21 Vous avez d'abord raison de rappeler que la France
01:07:23 a perdu 41 de ses enfants
01:07:25 dans les attaques terroristes du 7 octobre dernier,
01:07:29 ce qui fait de ces attaques
01:07:33 l'acte terroriste le plus meurtrier depuis Nice.
01:07:36 Le 7 février prochain,
01:07:41 au Monument pour les victimes du terrorisme,
01:07:45 au Jardin des Invalides, je rendrai hommage à ces victimes
01:07:48 aux côtés de leurs proches, de leurs familles
01:07:50 et de tous ceux qui voudront nous y rejoindre.
01:07:52 Ce sera 4 mois jour pour jour après l'attaque terroriste.
01:07:57 Nous avons libéré 4 otages.
01:07:59 Nous avons encore 3 otages qui sont détenus.
01:08:03 Et nous nous battons pied à pied
01:08:07 avec les autorités israéliennes, avec le Qatar,
01:08:09 qui a un rôle décisif en la matière,
01:08:11 avec aussi plusieurs autres collègues pour les libérer.
01:08:16 Je ne veux ici faire aucune annonce,
01:08:17 parce que ces matières sont toujours délicates.
01:08:20 Et je pense aussi aux familles.
01:08:22 Mais nous nous battons, nous ne lâcherons rien.
01:08:26 Et j'espère que les prochains jours, les prochaines semaines
01:08:28 nous permettront d'obtenir leur libération.
01:08:31 En tout cas, nous voulons tous les ramener chez nous.
01:08:36 Ensuite, cette attaque terroriste a déclenché
01:08:40 une réaction d'Israël et des bombardements s'entrèvent
01:08:43 depuis maintenant plus de 100 jours,
01:08:48 en particulier sur la bande de Gaza.
01:08:51 Sur ce sujet, peut-être y reviendrai-je
01:08:53 si d'autres questions y sont posées.
01:08:54 La France a une approche qui, depuis le début,
01:08:57 a été de condamner de manière intraitable
01:08:59 l'attaque terroriste, d'avoir, au fond, une réponse
01:09:02 qui est la paix et la sécurité pour tous,
01:09:04 lutter contre le terrorisme, l'approche humanitaire,
01:09:07 ce qui nous a conduits à des aides humanitaires
01:09:09 et à une demande de cesser le feu,
01:09:11 et la solution politique des 2 Etats.
01:09:13 Pour ce qui est de l'humanitaire, qui est votre question,
01:09:15 nous avons mené une action résolue,
01:09:19 et je dois le dire, inédite pour un pays occidental
01:09:23 depuis le début.
01:09:25 D'abord en déployant des moyens militaires,
01:09:28 et tout particulièrement le Dixmude,
01:09:31 qui restera jusqu'à la fin du mois,
01:09:34 et qui a déjà permis de soigner plus de 1 000 patients,
01:09:37 enfants, adultes, avec un dévouement extraordinaire
01:09:40 des médecins qui sont présents, qui se sont relayés sur celui-ci,
01:09:43 et une coopération exemplaire avec l'Egypte.
01:09:46 Nous avons plus de 1 000 tonnes de frettes,
01:09:49 de soutien, d'aide, y compris de médicaments
01:09:51 qui ont été livrés.
01:09:54 Et nous avons, en effet, ces dernières semaines,
01:09:57 mis en place des opérations très délicates
01:10:00 pour livrer de l'aide dans la bande de Gaza même.
01:10:04 Le 3 janvier dernier, nous avons, avec les Jordaniens,
01:10:07 mené une opération pour larguer, justement,
01:10:11 des rations alimentaires sur la bande de Gaza.
01:10:15 Et nous sommes en train d'agir,
01:10:16 nous avons commencé à agir avec le Qatar
01:10:19 pour, en effet, délivrer des médicaments
01:10:22 dans la bande de Gaza.
01:10:23 Et nous continuerons de le faire avec tous les partenaires
01:10:25 de la région qui nous aident pour cette action humanitaire,
01:10:27 qui a beaucoup mobilisé à la fois nos militaires,
01:10:31 nos diplomates, et sur lesquels nous travaillons aussi
01:10:34 avec beaucoup d'associations et d'ONG
01:10:35 qui sont absolument exemplaires dans cette action.
01:10:38 -Ava Jamshidi, "Magazine L".
01:10:42 Bonsoir, M. le Président. Une dernière question,
01:10:44 si vous le permettez, pour clore la séquence
01:10:46 de politique intérieure.
01:10:47 Vous avez implicitement évoqué le rôle des femmes
01:10:50 dans le cadre du réarmement démographique
01:10:52 que vous appelez de vos voeux.
01:10:54 Depuis 2017, l'égalité entre les femmes et les hommes
01:10:56 fait partie des grandes causes de votre quinquennat.
01:10:59 C'est un axe fort de votre politique.
01:11:01 D'ailleurs, la parité est atteinte
01:11:03 dans le gouvernement de votre Premier ministre.
01:11:07 Mais pourquoi n'y a-t-il aucune femme
01:11:09 à la tête d'un ministère égalien ?
01:11:11 2e question.
01:11:12 La révolution #MeToo a permis d'aider
01:11:14 à une prise de conscience contre les attitudes prédatrices
01:11:17 de certains hommes, une révolution initiée par les médias
01:11:20 qui se sont faits, ni pour se substituer à la justice,
01:11:23 mais pour dénoncer des agissements répréhensibles.
01:11:29 Ces attitudes odieuses, comme celle mise à jour
01:11:31 par les images de nos confrères de complément d'enquête
01:11:33 sur Gérard Depardieu,
01:11:35 est-ce que vous comprenez, M. le Président,
01:11:37 les mots provoqués par vos propos
01:11:39 sur la fierté que vous inspire une telle personnalité ?
01:11:42 Est-ce que la lutte contre les violences sexuelles et sexistes
01:11:45 reste une priorité de votre mandat ?
01:11:47 Merci beaucoup.
01:11:49 Merci de m'offrir là l'opportunité
01:11:52 de clarifier ce sujet essentiel.
01:11:56 Bon, d'abord, le gouvernement est paritaire, vous l'avez dit,
01:11:58 et il sera complété ensuite et continuera d'être paritaire.
01:12:02 Et il y a eu, depuis le début de mes responsabilités,
01:12:07 des moments où il y avait plus de femmes
01:12:11 qui étaient dans le carrière égalien,
01:12:12 d'autres moments où c'était à des fonctions qui sont clés.
01:12:15 Quand j'ai martelé que la santé, l'école et l'enseignement supérieur
01:12:20 étaient au cœur de mes priorités comme politique publique,
01:12:24 je constate que vous avez une femme ministre de la Santé,
01:12:27 du Travail et des Solidarités,
01:12:29 une femme ministre de l'Education nationale et des JO,
01:12:31 une femme ministre de l'Enseignement supérieur
01:12:32 et de la Recherche. Voilà.
01:12:34 Et c'est aussi une forme de nouveau régalien, je l'assume.
01:12:38 Donc n'y voyez pas là malice ou retrait, bien au contraire.
01:12:43 Il y a eu beaucoup de polémiques ces dernières semaines,
01:12:44 ça ne m'a pas échappé.
01:12:45 Je me permettrai toutefois de dire
01:12:49 que je me souviens d'octobre 2016.
01:12:56 C'était la conclusion de ce qu'on avait appelé la Grande Marche.
01:12:59 J'étais alors pas encore candidat,
01:13:02 simplement ministre démissionnaire.
01:13:06 C'était le début d'une longue série de commentaires politiques
01:13:10 où l'on me disait que je n'avais pas de programme.
01:13:13 Ça a duré très longtemps.
01:13:15 Et faisant le compte-rendu de cette Grande Marche,
01:13:18 je disais la première préoccupation,
01:13:21 ce sont les violences faites aux femmes,
01:13:22 en particulier dans les transports.
01:13:24 Je n'ai pas attendu MeToo.
01:13:26 Et j'ai eu le regard sceptique de beaucoup de gens
01:13:29 et beaucoup de commentateurs aujourd'hui,
01:13:32 disant que c'est vraiment un drôle, lui.
01:13:35 C'est ça, sa priorité.
01:13:37 Les archives sont là pour le montrer,
01:13:39 allez aussi les chercher, celle-là.
01:13:41 Donc moi, j'assume de ne pas avoir attendu MeToo
01:13:43 pour dire l'égalité femmes-hommes
01:13:44 et les violences faites aux femmes, c'est un problème.
01:13:46 Inadmissible et parfois un continent caché.
01:13:48 Et j'assume en effet, depuis 6 ans et demi,
01:13:50 d'avoir agi avec beaucoup de force.
01:13:53 Et je vais vous dire, je n'ai aucun regret
01:13:55 d'avoir défendu la présomption d'innocence
01:13:57 pour une personnalité publique, un artiste en l'espèce,
01:14:01 comme je l'ai fait pour des responsables politiques.
01:14:03 Si j'ai un regret, à ce moment-là,
01:14:04 c'est de ne pas avoir assez dit combien la parole des femmes
01:14:07 qui sont victimes de ces violences est importante
01:14:09 et combien ce combat est essentiel pour moi
01:14:12 et nous continuerons l'action.
01:14:13 Mais on a agi.
01:14:15 On a multiplié comme jamais les crédits aux associations
01:14:18 qui se développent sur le terrain.
01:14:21 On a multiplié par 2,5 les ordonnances de protection.
01:14:26 On a développé plus de 1 000 bracelets qui sont offerts
01:14:28 et qui protègent chaque jour des femmes.
01:14:29 On a facilité nos moyens de dénoncer
01:14:32 les conjoints ou maris violents.
01:14:35 On a formé tous nos policiers et nos gendarmes
01:14:37 qui étaient en école.
01:14:38 Au total, 140 000 d'entre eux sont formés
01:14:40 pour prendre les plaintes,
01:14:41 ce qui n'était pas du tout le cas avant.
01:14:43 On a développé ces téléphones grave danger
01:14:45 qui sont si importants.
01:14:46 Les places d'hébergement sont passées de 5 000 à 10 000.
01:14:50 De 5 000 à 10 000.
01:14:52 Le 39-19, si important pour toutes les femmes
01:14:54 qui sont victimes de ces violences,
01:14:56 a eu des moyens accrus comme jamais
01:14:59 et est passé 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.
01:15:02 Et encore et encore, je pourrai continuer.
01:15:06 Depuis le 1er jour et même avant, comme je le rappelais,
01:15:08 le sujet des violences faites aux femmes est une priorité.
01:15:13 Nous continuerons de nous battre
01:15:15 contre ce phénomène de société.
01:15:16 Il y a eu des tas de milieux où, en effet, l'OMERTA a prévalu.
01:15:20 Et je me félicite que la parole se libère.
01:15:24 Et je souhaite qu'elle puisse se libérer au maximum.
01:15:27 Mais je pense que notre rôle, c'est de permettre son cadre,
01:15:30 c'est que la justice puisse faire son travail,
01:15:32 c'est qu'on protège les femmes qui sont menacées,
01:15:35 mais que là aussi, on ne le fasse pas
01:15:37 en oubliant les principes constitutionnels
01:15:39 qui sont les nôtres, dont la présomption d'innocence.
01:15:43 -M. le Président, bonsoir. Ulysse Gosset de BFM TV.
01:15:50 Vous nous avez dit au début de votre conférence de presse
01:15:52 "La France est menacée".
01:15:54 Et vous avez confié à vos ministres
01:15:56 lors de la 1re réunion du Conseil
01:15:58 la mission de tout faire pour éviter l'effacement de la France.
01:16:02 Alors, quelle est la principale menace pour la France
01:16:04 aujourd'hui dans le monde ?
01:16:07 Est-ce que c'est un risque de guerre ?
01:16:08 Est-ce que c'est un risque de guerre en Europe ?
01:16:10 Si Poutine allait plus loin que l'Ukraine, par exemple,
01:16:12 est-ce que c'est un risque de guerre au Proche-Orient ?
01:16:14 Est-ce qu'il y a effectivement un risque d'effacement de la France
01:16:18 et comment y faire face ?
01:16:19 Et puis un exemple concret.
01:16:21 Trump pourrait revenir à la Maison-Blanche.
01:16:25 Est-ce que c'est une menace ?
01:16:26 Est-ce que Donald Trump est une menace pour l'Europe,
01:16:28 la France, l'Alliance atlantique, pour la stabilité du monde ?
01:16:31 Et est-ce que vous vous y préparez et comment ? Merci.
01:16:34 -D'abord, je ne crois pas du tout qu'il y ait un risque d'effacement
01:16:36 pour notre pays.
01:16:37 Je ne vais pas utiliser ce terme pour les ministres
01:16:41 et je ne corresponds pas à la réalité.
01:16:43 Je ne suis pas dans le pessimisme.
01:16:44 La réalité, c'est que nous avons un monde qui est déréglé.
01:16:48 Et ça, il faut le constater.
01:16:50 Il se dérègle pourquoi ?
01:16:51 D'abord, parce qu'il y a une tension sino-américaine
01:16:52 qui est structurante.
01:16:55 Et donc, nous avons un risque d'être bousculés, nous, Européens.
01:16:58 C'est pourquoi je veux une Europe plus forte.
01:17:00 Parce que ce n'est pas la France seule
01:17:02 qui pourra résister à cette tension.
01:17:04 Il faut une Europe plus souveraine, c'est-à-dire...
01:17:07 qui assume d'avoir un allié, les Etats-Unis d'Amérique,
01:17:09 mais qui ne veut pas en dépendre.
01:17:12 Et donc, nous, nous devons être, en quelque sorte,
01:17:14 le 3e pôle de stabilité qui aura à vivre
01:17:17 avec peut-être des tensions qui vont monter,
01:17:19 mais ne pas être déstabilisés par elles.
01:17:21 Et rester dans des équilibres du monde,
01:17:23 c'est toujours la voie sur laquelle j'ai inscrit la France,
01:17:24 qui correspond d'ailleurs à son histoire diplomatique.
01:17:27 Parler à tout le monde, avoir des alliés,
01:17:30 chercher des alliances, être une puissance
01:17:32 qui construit des équilibres et des solutions nouvelles
01:17:34 et qui, en particulier, évite cette grande division du Nord
01:17:37 face au Sud, qui serait terrible.
01:17:40 Mais cette tension est structurante.
01:17:41 La 2e chose, c'est que vous avez des membres
01:17:43 du Conseil de sécurité qui ont décidé de ne plus respecter
01:17:45 la Charte des Nations unies, la Russie.
01:17:47 Et ça, c'est un fait nouveau des 10 dernières années.
01:17:50 Il a commencé en février 2014.
01:17:52 Ca change tout.
01:17:53 Et ça fait dysfonctionner l'ordre international
01:17:56 que nous connaissions.
01:17:57 Et donc, nous devons rebâtir des règles ad hoc.
01:18:00 C'est ce que la France, d'ailleurs, cherche à faire
01:18:02 avec le partenariat, justement, et le pacte de Paris
01:18:05 pour les peuples et la planète, c'est-à-dire trouver des réponses
01:18:07 sur ces grands biens communs avec les pays du Sud,
01:18:11 bousculer les lignes pour éviter, justement,
01:18:13 cette grande division.
01:18:15 Pour ça, il faut une diplomatie forte
01:18:19 qui parle à tout le monde,
01:18:21 qui refuse l'alignement systématique.
01:18:24 Il faut une économie forte française et européenne
01:18:28 qui ne dépend pas financièrement, technologiquement,
01:18:31 académiquement, sur telle ou telle solution,
01:18:34 ni de la Chine, ni des Etats-Unis.
01:18:36 Il faut une armée forte et un modèle complet d'armée
01:18:40 qu'on renforce sur le plan des capacités,
01:18:42 qui innove et qui est robuste.
01:18:43 C'est notre cas.
01:18:44 Et avec les 2 lois de programmation militaire
01:18:46 qui auront doublé le budget de nos armées,
01:18:48 ce sera conforté.
01:18:50 Et il faut une Europe forte qui refuse la logique de bloc
01:18:55 et qui peut nous permettre, en quelque sorte,
01:18:58 de faire face à des déséquilibres nouveaux.
01:19:01 Le plus grand risque, à mes yeux,
01:19:04 est la guerre d'agression russe en Ukraine.
01:19:07 Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner.
01:19:09 Et nous ne devons pas le faire,
01:19:11 car alors la sécurité même de l'Europe
01:19:14 et de tout le voisinage russe serait remise en cause.
01:19:18 Laisser la Russie gagner, c'est, au fond,
01:19:21 accepter que les règles de l'ordre international,
01:19:26 telles que nous les avons définies,
01:19:28 peuvent ne plus être respectées.
01:19:31 Pour nos amis baltes, polonais, roumains,
01:19:34 c'est une vie impossible.
01:19:37 Je n'oublie pas la Moldavie et aussi les pays du Caucase.
01:19:40 Et donc, nous devons tout faire.
01:19:42 C'est le principal sujet, à mes yeux, de mobilisation
01:19:45 et sur lequel le risque est là.
01:19:47 Ensuite, les électeurs américains
01:19:50 auront à se décider en fin d'année.
01:19:52 J'ai toujours eu la même philosophie.
01:19:54 Je prends les dirigeants que les peuples me donnent.
01:19:57 Et j'engage au service de la France et de ses intérêts
01:20:02 le dialogue avec quiconque.
01:20:05 J'ai eu à le faire avec le président Trump
01:20:07 pendant tout son mandat, durant le 1er quinquennat.
01:20:11 Nous avons eu des résultats.
01:20:13 Nous avons pu faire ensemble des choses importantes.
01:20:16 L'opération Hamilton, le 13 avril 2018,
01:20:19 qui a fait respecter notre ligne rouge
01:20:20 face au président Poutine.
01:20:23 Des opérations concrètes, un réengagement
01:20:25 sur plusieurs sujets.
01:20:28 Nous avons eu des échecs.
01:20:30 Le climat, certaines taxations.
01:20:34 Mais plus largement, je pense qu'il ne faut pas
01:20:36 s'intéresser aux personnes. Il faut avoir la lucidité
01:20:38 de voir que les Etats-Unis d'Amérique
01:20:40 sont un grand allié, dont nous célébrerons le courage,
01:20:44 en particulier lors des débarquements de Normandie
01:20:46 en juin prochain.
01:20:48 Ils partagent nos valeurs.
01:20:50 Mais c'est une démocratie qui traverse aussi une crise,
01:20:53 dont la priorité première est elle-même,
01:20:56 et dont la 2e priorité est la question chinoise.
01:21:00 Et donc, nous devons tous, Européens,
01:21:01 être lucides sur cela.
01:21:03 C'est aussi pour ça que je veux une Europe plus forte,
01:21:05 qui sache se protéger elle-même
01:21:07 et qui ne dépende pas des autres.
01:21:10 C'est la manière dont je prépare l'élection américaine,
01:21:14 quel que soit son résultat.
01:21:16 (Propos en anglais)
01:21:19 -Merci.
01:21:24 Bonsoir, M. le Président. Sophie Péter, The Economist.
01:21:28 Vendredi dernier, à Kiev, le Royaume-Uni a signé
01:21:33 avec l'Ukraine un accord bilatéral de garantie de sécurité
01:21:38 conformément aux engagements pris lors du sommet G7
01:21:42 à Vilnius. Où en est la France sur ce sujet ?
01:21:46 Et comment est-ce que la France va contribuer dans les médias
01:21:51 à un sursaut en matière d'aide militaire et stratégique
01:21:54 à l'Ukraine face à l'agression russe ?
01:21:59 Merci.
01:22:00 -E. Macron : Merci beaucoup. Nous travaillons très étroitement
01:22:02 avec tous nos partenaires européens,
01:22:03 et en particulier nos partenaires britanniques.
01:22:06 Nous sommes en train de finaliser un accord de ce type
01:22:08 qui sera signé dans les prochaines semaines,
01:22:11 bilatéral, permettant en effet des éléments de garantie.
01:22:16 Nous allons procéder à des livraisons nouvelles,
01:22:19 une quarantaine de missiles Scalp
01:22:22 et plusieurs centaines de bombes,
01:22:25 attendues par nos amis ukrainiens.
01:22:27 Nous avons aussi développé des productions
01:22:31 dans ce cadre de l'économie de guerre
01:22:33 qui vont permettre de fournir beaucoup plus de matériel
01:22:36 à nos partenaires ukrainiens, en particulier des Césars,
01:22:39 qui sont attendus et nécessaires.
01:22:41 Et donc, nous allons au fond continuer d'aider l'Ukraine
01:22:45 dans ses besoins de formation,
01:22:50 pour tenir sur le front et pour défendre son ciel.
01:22:53 Avec les livraisons que j'évoquais,
01:22:55 avec les accords que nous finaliserons,
01:22:57 j'irai moi-même en février en Ukraine.
01:23:00 J'annoncerai la finalisation de ces textes.
01:23:03 Les livraisons de munitions que j'évoque là seront commencées.
01:23:07 Et à chaque fois que nous nous annonçons,
01:23:08 nous faisons quasiment en temps réel, comme vous le savez.
01:23:12 Et nous aurons très clairement, nous Français et nous Européens,
01:23:16 à prendre des décisions nouvelles
01:23:18 dans les semaines et les mois qui viennent,
01:23:20 précisément pour ne pas laisser la Russie gagner.
01:23:24 -Bonjour, M. le Président. Simon Le Baron,
01:23:37 France Inter.
01:23:38 La situation humanitaire est catastrophique à Gaza.
01:23:41 Des dizaines de milliers de morts.
01:23:43 C'est difficile de savoir combien exactement.
01:23:44 25 000 à peu près,
01:23:46 selon le ministère de la Santé du Hamas.
01:23:48 Est-ce que vous estimez en faire assez
01:23:50 pour éviter cette situation humanitaire
01:23:54 qui est déjà catastrophique ?
01:23:57 -D'abord, vous avez raison.
01:23:59 Merci de me permettre de revenir sur ce sujet.
01:24:02 Ayant évoqué l'attaque terroriste du Hamas contre Israël,
01:24:07 toutes les vies se valent.
01:24:08 Et nous sommes bouleversés par, aujourd'hui,
01:24:11 les vies qui sont touchées à Gaza
01:24:13 et qui sont, en quelque sorte, la conséquence
01:24:15 de cette attaque terroriste du Hamas.
01:24:17 C'est la responsabilité immense de ce groupe terroriste
01:24:20 qui a déclenché cette riposte.
01:24:23 Je l'ai dit, nous menons des opérations humanitaires multiples.
01:24:28 Avec nos militaires, avec nos diplomates,
01:24:31 avec nos largages, frettes, médicaments,
01:24:34 vivre en périphérie et sur la bande de Gaza.
01:24:37 Mais la priorité est de cesser le feu.
01:24:40 J'ai quasiment chaque semaine le Premier ministre Netanyahou en ligne.
01:24:45 Nous réitérons cela,
01:24:46 avec d'ailleurs plusieurs puissances de la région.
01:24:47 Les Etats-Unis d'Amérique l'ont également fait
01:24:50 et nous soutiennent dans cette approche.
01:24:52 C'est une priorité. Pourquoi ?
01:24:53 Parce qu'après plus de 100 jours,
01:24:55 ce sont maintenant des opérations ciblées
01:24:57 qui doivent être conduites.
01:24:58 Et il faut concilier la défense d'Israël
01:25:02 et la poursuite des terroristes
01:25:04 avec la préservation du droit humanitaire.
01:25:08 Et je le dis parce que c'est aussi l'intérêt
01:25:10 sur le plan de la sécurité à long terme d'Israël.
01:25:13 Et que poursuivre aujourd'hui les opérations
01:25:16 telles qu'elles sont conduites,
01:25:18 c'est prendre un risque pris dans la durée,
01:25:20 compte tenu de ce que cela fait naître dans toute la région
01:25:22 pour la sécurité d'Israël même.
01:25:25 Donc nous allons poursuivre les initiatives diplomatiques,
01:25:27 résolutions, discussions pour appeler à un cessez-le-feu.
01:25:31 Et je vais poursuivre le contact bilatéral
01:25:35 pour essayer de l'obtenir de manière très concrète.
01:25:37 C'est ça, maintenant, la priorité.
01:25:39 Car on le sait, c'est ce qui permettra d'aller
01:25:41 au contact des populations, de les protéger.
01:25:43 Et tout ça est lié à quoi ?
01:25:45 A une stratégie odieuse qui est la stratégie du pire,
01:25:47 celle utilisée par le Hamas,
01:25:50 qui met ses réserves d'armes et ses centres de décision
01:25:52 sous les écoles, cachées dans les hôpitaux,
01:25:55 qui utilise comme bouclier une partie de la population civile.
01:25:57 Mais au point, au moment où nous en sommes,
01:25:59 et la France dit cela depuis plusieurs semaines,
01:26:02 nous devons cesser ces attaques qui sont par trop indifférenciées,
01:26:06 et nous devons protéger les populations civiles.
01:26:08 C'est un devoir humanitaire,
01:26:10 parce qu'il ne peut pas y avoir 2 standards
01:26:12 et que toutes les vies se valent.
01:26:13 Donc on va poursuivre le travail.
01:26:15 Et je ne peux pas vous dire qu'on l'ait réussi aujourd'hui
01:26:16 et que je m'en considère comme satisfait.
01:26:19 Je vois avec la même douleur que vous
01:26:21 les scènes que nous voyons.
01:26:22 Et je sais aussi ce que cela produit
01:26:24 chez beaucoup de nos compatriotes
01:26:27 et dans beaucoup de pays de la région.
01:26:30 Et je le disais, nous nous battons pour lutter
01:26:32 contre les terroristes, nous nous battons
01:26:34 pour le cesser le feu et pour la réponse humanitaire,
01:26:37 et nous nous battons pour qu'il y ait une vraie réponse
01:26:38 dans la durée, à l'aspiration légitime
01:26:41 du peuple palestinien pour avoir un Etat.
01:26:45 Parce que c'est ça qui apportera la sécurité
01:26:46 et la stabilité dans la durée.
01:26:49 Et je ne voudrais pas que ce qui est en train de se passer
01:26:51 compromette la possibilité d'une solution politique.
01:26:56 -Bonsoir, monsieur le président de la République.
01:26:59 Hussein Knaber, La chaîne Al Arabiya.
01:27:01 La France continue de passer des messages
01:27:05 à toutes les parties concernées par la résolution 1701.
01:27:10 La situation est très tendue entre le Liban et Israël
01:27:15 à la frontière.
01:27:17 Est-ce que ces parties à qui vous passez ces messages
01:27:21 ont été réceptives ?
01:27:23 Et est-ce que l'embrasement régional
01:27:26 est toujours évitable, d'après vous,
01:27:30 avec tout ce qui se passe en mer Rouge ?
01:27:32 Merci.
01:27:34 -E. Macron : Merci à vous. Vous avez évoqué la mer Rouge.
01:27:37 La France est active.
01:27:38 Elle l'est d'ailleurs depuis les 1ers jours.
01:27:42 Et elle l'est historiquement toutes ces dernières années
01:27:45 pour oeuvrer à la liberté de circulation maritime.
01:27:49 En mer Rouge,
01:27:51 comme dans les axes principaux essentiels au commerce mondial.
01:27:55 A ce titre, nous avons une approche, comme vous le savez,
01:27:58 qui est défensive.
01:27:59 Et nous assumons le cadre de cette action.
01:28:03 Pour ce qui est des résolutions du Conseil de sécurité
01:28:07 et au fond de la frontière avec le Liban,
01:28:09 qui est le fond de votre question,
01:28:11 nous avons une très grande vigilance depuis le début
01:28:13 pour éviter que l'embrasement ne soit régional,
01:28:15 que le Hezbollah ne se joigne au conflit
01:28:17 et ne menace la sécurité d'Israël,
01:28:19 et surtout que le conflit ne s'étende au Liban.
01:28:23 La France est attachée à la paix, à la stabilité au Liban.
01:28:28 Et donc, en effet, nous avons, depuis le début,
01:28:30 passé des messages directs et indirects
01:28:33 à l'ensemble des forces politiques libanaises,
01:28:37 à l'ensemble des forces militaires terroristes,
01:28:42 et nous avons tout fait pour éviter l'escalade.
01:28:49 Nous avons fait plusieurs propositions ces dernières semaines
01:28:52 en lien avec les Etats-Unis d'Amérique,
01:28:55 aux Israéliens,
01:28:57 pour, justement, essayer d'avancer sur ce sujet.
01:29:01 Notre volonté est, en effet,
01:29:02 que les résolutions soient strictement respectées,
01:29:05 qu'en particulier les frappes qui ont eu lieu
01:29:09 encore ces dernières semaines soient cessées,
01:29:11 que les incursions qu'il y a pu y avoir soient interrompues,
01:29:14 mais que des deux côtés, la résolution soit respectée.
01:29:17 Et c'est indispensable.
01:29:19 Comme vous le savez, la France est aussi engagée
01:29:20 dans le cadre de la Finul,
01:29:22 et ce, depuis maintenant des décennies.
01:29:24 Et donc, nous sommes vigilants aussi avec les Nations unies
01:29:26 pour que le mandat soit tenu,
01:29:29 que les moyens soient engagés
01:29:31 et que les équilibres soient maintenus.
01:29:32 Nous surveillons avec beaucoup de vigilance la situation.
01:29:35 Et au fond, notre message à toutes les parties
01:29:38 est d'éviter toute escalade.
01:29:39 Elles ne sont l'intérêt de personne.
01:29:41 -Monsieur le Président,
01:29:45 nous arrivons au terme de cet échange.
01:29:47 Nous allons devoir clore cette conférence de presse.
01:29:50 -Oui, là, j'ai pas réussi.
01:29:52 Je veux bien prendre une dernière question,
01:29:55 puisqu'on m'a dit qu'il fallait, après, rendre l'antenne,
01:29:57 comme on dit.
01:29:59 -Bonsoir, monsieur le Président. C'est Labougriou pour TF1-LCI.
01:30:03 En quelques mots,
01:30:04 vous avez beaucoup parlé de réarmement,
01:30:07 mais pas encore de réarmement militaire.
01:30:10 La loi de programmation militaire
01:30:12 nous prémunit-elle de toutes les menaces ?
01:30:15 La France n'aurait-elle pas intérêt, aujourd'hui,
01:30:17 à investir dans la lutte contre les houtis,
01:30:19 notamment en mer Rouge ?
01:30:22 Est-ce qu'ils sont une menace, aujourd'hui, pour nous ?
01:30:24 Merci d'avance.
01:30:25 -La France a décidé de ne pas se joindre à une coalition
01:30:28 qui a cherché... Enfin, qui a conduit
01:30:30 des frappes préventives
01:30:34 contre les houtis sur leur sol.
01:30:36 Pourquoi ? Précisément parce que nous avons une posture
01:30:39 qui cherche à éviter toute escalade,
01:30:40 mais nous sommes présents pour préserver
01:30:43 la liberté de navigation.
01:30:46 Et d'ailleurs, nous avons interrompu missiles et drones
01:30:49 qui allaient frapper des navires norvégiens.
01:30:54 Et donc, nous agissons pour protéger
01:30:56 nos propres équipements et les équipements de nos alliés.
01:30:59 Donc, nous agissons, mais le cadre, c'est pas un sujet militaire,
01:31:01 c'est un sujet diplomatique.
01:31:03 Et pourquoi nous le faisons ?
01:31:04 Parce que nous sommes vigilants et attentifs
01:31:06 aux équilibres de la région
01:31:09 et au fait qu'il ne doit pas y avoir d'escalade.
01:31:12 Ensuite, je peux vous confirmer
01:31:14 que vous avez une armée dont vous pouvez être fiers.
01:31:17 Nous avons un modèle d'armée complet
01:31:20 qui n'a pas subi les affaiblissements
01:31:22 que plusieurs autres armées européennes avaient pu avoir
01:31:25 et que nous avons surtout renforcé très fortement,
01:31:28 je le disais, par une 1re loi de programmation militaire
01:31:31 qui a permis de consolider beaucoup de choses
01:31:32 et à hauteur d'hommes, comme je l'ai dit,
01:31:35 pour avoir davantage d'engagés, les fidéliser,
01:31:38 avoir des familles qui sont mieux accompagnées,
01:31:40 donc les femmes et les hommes qui sont d'abord
01:31:42 la force de nos armées, leur commandement,
01:31:45 mais également préserver notre dissuasion nucléaire,
01:31:48 qui est une force de l'armée française,
01:31:50 et avoir aussi un réengagement dans toutes nos capacités,
01:31:55 en volume comme en innovation.
01:31:57 Et c'est ce que nous allons poursuivre
01:31:59 avec cette 2e loi de programmation militaire
01:32:02 qui a fait l'objet d'un travail inédit
01:32:04 conduit par nos armées,
01:32:06 sous l'autorité du ministre et du chef d'état-major des armées,
01:32:09 qui a permis d'abord de voir quels étaient les nouveaux risques,
01:32:12 qui a consolidé notre modèle d'armée historique,
01:32:15 d'aller plus vite sur les capacités
01:32:16 dont nous avions besoin,
01:32:18 de consolider encore une fois notre nucléaire,
01:32:21 mais aussi d'aller sur les risques cyber,
01:32:24 exo-atmosphériques, et donc le spatial,
01:32:27 et maritimes,
01:32:29 qui sont les grands risques stratégiques du XXIe siècle
01:32:33 et que les conflits que nous sommes en train d'avoir
01:32:34 ne doivent pas nous faire oublier.
01:32:37 Donc je pense pouvoir vous dire en conscience
01:32:39 que nous sommes équipés, nous sommes armés,
01:32:43 et nous le serons encore davantage demain,
01:32:44 mais que nous n'avons pas de faiblesse à cet égard,
01:32:46 et que qui plus est, ce qui fait le modèle de la France,
01:32:49 y compris dans les décisions d'engagement
01:32:50 qui sont les nôtres, est une force,
01:32:52 car nous savons engager vite.
01:32:54 Quand la situation devient difficile,
01:32:56 nous l'avons encore montré.
01:32:57 Quelle est l'armée qui s'est engagée en quelques jours,
01:32:59 comme nous l'avons fait en déployant nos forces en Roumanie,
01:33:04 quelques jours à peine,
01:33:05 après le début de la guerre en 2022 en Ukraine.
01:33:07 C'est une force.
01:33:09 Maintenant, nous devons la compléter
01:33:11 en développant une défense européenne,
01:33:14 davantage de programmes communs,
01:33:16 davantage d'investissements,
01:33:17 standardiser nos grands programmes industriels européens
01:33:20 et en ayant une culture militaire
01:33:24 plus intime avec nos partenaires.
01:33:26 C'est tout le sens de l'initiative européenne d'intervention
01:33:28 que j'avais lancée à la Sorbonne,
01:33:29 dans laquelle vous avez maintenant
01:33:31 une dizaine d'Etats européens
01:33:33 et par laquelle nous avons agi ensemble
01:33:35 en Afrique et ailleurs,
01:33:36 et ce que nous allons continuer de faire.
01:33:39 Donc oui, nous, Français et Européens,
01:33:41 nous sommes solides, nous serons encore plus demain
01:33:43 et nous serons vigilants à pousser nos alliés
01:33:46 et nos partenaires européens à le faire et à l'être.
01:33:49 Voilà, mesdames et messieurs.
01:33:50 Merci pour vos questions, vos attentions.
01:33:52 Il m'a dit qu'il fallait que j'essaie de tenir
01:33:53 en 2h15,
01:33:55 et donc j'espère avoir pu répondre
01:33:56 aux questions qui se posaient.
01:33:58 Mais je vous rassure, vous me reverrez bientôt
01:33:59 pour répondre aux autres.
01:34:01 Merci à tous et toutes.
01:34:02 Et encore tous mes vœux.
01:34:03 -Voilà, pour cette tant attendue
01:34:11 conférence de presse présidentielle,
01:34:13 on s'est régalé pendant 2h20
01:34:16 de cette intervention du président de la République.
01:34:18 Je vois que Pierre Lelouch, qui est avec nous,
01:34:20 a des petits yeux.
01:34:21 Pierre Lelouch, ancien ministre,
01:34:22 on va débriefer ensemble avec Jean-Claude Dassier.
01:34:24 Bonsoir, cher Jean-Claude, chroniqueur politique.
01:34:25 -Bonsoir.
01:34:27 -Philippe Bilger, qui est avec nous également,
01:34:28 ancien juge d'instruction, magistrat honoraire,
01:34:30 et Yoann Huzaï, du service politique de CNews,
01:34:32 Olivier Dartigold.
01:34:33 Il y a beaucoup, beaucoup de choses à dire, chers amis.
01:34:36 On va chapitrer cette intervention du président.
01:34:39 Un peu plus de 2h20 de conférence de presse,
01:34:40 une demi-heure de propos liminaires
01:34:42 qui s'apparentent plus d'ailleurs
01:34:44 à un discours de politique générale
01:34:46 qu'on pourrait attendre de la part du Premier ministre
01:34:47 qu'autre chose,
01:34:49 et puis cette séance de questions-réponses
01:34:50 où le président de la République s'est montré plutôt à l'aise.
01:34:54 Je vais être un peu de taquin pour commencer.
01:34:56 Yoann Huzaï, le marchand de sable est passé, ça y est.
01:34:59 -C'était un peu long.
01:35:00 Je vous dis franchement, on a beaucoup parlé
01:35:02 pendant cette conférence de presse, tous ensemble sur le plateau.
01:35:06 On s'est dit qu'il y avait eu beaucoup, beaucoup de teasing,
01:35:09 dirons-nous, avant cette conférence de presse.
01:35:11 On nous annonçait des mesures grandiloquentes,
01:35:14 un changement de cap l'an 2 du quinquennat
01:35:16 qui devait commencer ce soir.
01:35:19 Les commentaires ne sont peut-être pas à la hauteur
01:35:20 des annonces espérées.
01:35:22 -Ecoutez, c'est vrai que ce n'est pas ce à quoi nous nous attendions,
01:35:26 ce n'est pas ce à quoi je m'attendais.
01:35:27 C'est pas l'évidence.
01:35:28 L'effet "waouh" dont on parle beaucoup,
01:35:31 dont on avait beaucoup parlé,
01:35:33 qui était promis par l'Élysée quelque part,
01:35:35 à mon sens, n'est pas là.
01:35:37 Que vont retenir les Français de ce qui s'est dit ce soir
01:35:41 de la part du président de la République ?
01:35:43 Sans doute pas grand-chose.
01:35:44 Les Français, c'était là sans doute la dernière occasion
01:35:47 pour Emmanuel Macron,
01:35:49 qui va entamer la seconde partie de son quinquennat,
01:35:51 donc la dernière partie de son quinquennat.
01:35:53 C'était là sans doute pour lui le dernier moment
01:35:56 de renouer avec les Français.
01:35:57 Cette occasion est une occasion manquée.
01:36:00 Il n'y a pas d'annonces qui vont changer...
01:36:04 -Il y a des annonces, mais qui ne sont pas à la hauteur
01:36:06 de ce qu'on pouvait.
01:36:07 -Il y a beaucoup d'annonces.
01:36:08 Tout cela va être noyé, dilué,
01:36:10 donc les Français ne vont pas en retenir grand-chose,
01:36:11 mais surtout, les Français vont voir que ces annonces,
01:36:14 pour l'instant, ne vont rien changer à leur quotidien.
01:36:16 Il a parlé de beaucoup de choses,
01:36:18 mais il a renvoyé beaucoup de problèmes au gouvernement.
01:36:20 Ce sera au gouvernement de faire des annonces, etc.
01:36:22 Donc je pense qu'il aurait pu se passer de cette conférence de presse.
01:36:25 Elle n'a pas servi à grand-chose.
01:36:27 Je pense que ce sera même contre-productif pour lui.
01:36:29 -Y a-t-il un Français, Olivier Dardigolle,
01:36:31 qui a regardé l'entièreté de cette conférence de presse
01:36:34 et qui s'est dit à 22h37, donc il y a une minute,
01:36:37 lorsque le président a mis un point final à cet exercice,
01:36:40 "J'ai compris ce soir ce que peut m'apporter
01:36:44 "la suite de ce quinquennat, ce que la suite de ce quinquennat
01:36:47 "va changer dans mon existence, dans mon quotidien."
01:36:50 Y a-t-il un Français qui peut répondre à cette question
01:36:52 après 2h20 d'intervention présidentielle ?
01:36:54 -Non.
01:36:55 Il sera intéressant de regarder les chiffres de médiamétrie demain.
01:36:59 À 20h15, plus de chaînes confondues,
01:37:01 ça commence à peu près à 21 millions de téléspectateurs.
01:37:05 Nous verrons au fil des minutes
01:37:09 la manière dont les personnes sont restées devant leur poste de télévision
01:37:13 ou pas, ou sont zappées pour regarder le Western sur C8, par exemple.
01:37:17 Première chose. Deuxième chose.
01:37:19 -Excellente chaîne.
01:37:21 -Il y a des annonces,
01:37:24 mais aucune ne vient écraser les autres
01:37:27 pour qu'on puisse la retenir.
01:37:30 Nous allons décrypter la manière dont, sur un certain nombre de questions,
01:37:34 des choses ont été ou précisées ou annoncées,
01:37:37 mais pour ceux qui suivent un peu le macronisme balbutiant
01:37:40 du début du 2d quinquennat,
01:37:42 il y avait beaucoup de choses qui étaient déjà dans les radars.
01:37:44 C'est un mélange, une tentative désespérée
01:37:48 de retrouver le souffle de 2017
01:37:50 avec des retours de grands débats
01:37:52 où le président de fait arrive, sur des sujets très précis,
01:37:56 à répondre très précisément.
01:37:58 Nous savons qu'il a cette capacité-là,
01:38:00 mais au final, restera le grand vide,
01:38:04 le vide en termes d'imaginaire politique.
01:38:07 Que veut-il faire des trois prochaines années ?
01:38:09 -Ca aussi, on se l'est beaucoup dit en écoutant,
01:38:10 et chacun va évidemment apporter son commentaire,
01:38:13 mais vraiment l'impression qu'il laisse,
01:38:15 au-delà de la forme dans laquelle il est à l'aise,
01:38:17 mais ça, on n'a rien appris ce soir,
01:38:19 c'est qu'il y a vraiment une panne d'imagination
01:38:21 de la part du président de la République,
01:38:22 c'est le sentiment qu'on a.
01:38:23 Je voudrais qu'on entende, parce qu'on a beaucoup d'extraits
01:38:25 à vous faire entendre et commenter tous ensemble.
01:38:28 Premier extrait sur une chose qui semble être établie.
01:38:30 En effet, ce soir, c'est un bon virage à droite du chef de l'Etat.
01:38:34 Écoutez, c'était dans son propos liminaire.
01:38:37 -Dans les mois, dans les années à venir,
01:38:39 se décidera le destin des prochaines générations.
01:38:41 C'est tout l'enjeu, c'est tout notre défi.
01:38:45 Voilà pourquoi nous sommes là,
01:38:47 voilà pourquoi démocrate, écologiste, républicain
01:38:51 se rassemblent autour d'un même projet
01:38:52 pour agir au service des Français.
01:38:54 Et au fond, avec une ligne simple,
01:38:57 pour que la France reste la France,
01:39:00 pour que la France demeure cette nation
01:39:04 du bon sens, de résistance et des lumières.
01:39:08 -Jean-Claude, je voulais qu'on entende rapidement
01:39:10 ce slogan dès le début de notre débrief.
01:39:11 Vous savez pourquoi ?
01:39:12 Parce que cette phrase, ce slogan,
01:39:14 "pour que la France reste la France"...
01:39:15 -"France plus forte, France plus juste".
01:39:17 -C'est le slogan d'Éric Zemmour pendant la présidentielle,
01:39:19 le slogan retenu par les Républicains également,
01:39:21 et le slogan d'Éric Ciotti.
01:39:22 -Ca prouve, a contrario, que peut-être,
01:39:24 la France est en train de changer dans le mauvais sens.
01:39:27 Mais bon, chacun appréciera comme il le souhaitera.
01:39:31 Moi, j'ai trouvé que le président de la République
01:39:35 était, au fond, fidèle à lui-même et à sa réputation.
01:39:39 Il l'a mieux terminé, me semble-t-il,
01:39:41 en attaquant sur des sujets politiques français,
01:39:44 politiques internationales, qu'il n'a commencés.
01:39:47 Je vais mettre un peu les pieds dans le plat,
01:39:49 mais je trouve que les 20 premières minutes...
01:39:51 -C'est-à-dire l'introduction où il parle seul.
01:39:54 -Où il m'est apparu comme nerveux,
01:39:57 anormalement tendu,
01:40:01 et nous sortant à peu près dans tous les domaines,
01:40:05 d'abord le constat qu'il avait déjà fait beaucoup,
01:40:09 assez content de lui, tout de même,
01:40:13 considérant qu'on peut les passer tous en revue,
01:40:17 que ce soit le chômage,
01:40:19 que ce soit l'horaire moment industriel,
01:40:22 l'éducation, alors il y a des petites choses
01:40:24 qui sont promises, annoncées, peu,
01:40:26 promises, oui,
01:40:28 globalement, assez content de lui.
01:40:32 Encore une fois, la première partie m'est apparue fidèle au macronisme,
01:40:37 c'est-à-dire avec une capacité,
01:40:39 il faut d'ailleurs admirer chez lui,
01:40:41 de se... je dirais pas de se noyer dans les détails,
01:40:44 ce serait pas aimable,
01:40:45 mais véritablement, il connaît toutes ces fiches,
01:40:48 ou alors il les a apprises par le cœur,
01:40:50 et il veut nous montrer qu'il sait tout !
01:40:53 -C'est-à-dire qu'en 20 minutes... -C'est sans doute vrai !
01:40:55 -En 20 minutes, il a traité la question de l'éducation,
01:40:59 celle de l'or, de la réindustrialisation,
01:41:01 de l'emploi, la natalité, la culture,
01:41:03 avec l'arrivée de Rachida Dati,
01:41:07 cette France du mérite qu'il veut renvoyer.
01:41:08 -Oui, oui, absolument.
01:41:09 Cher ami, je termine, je veux pas garder,
01:41:13 je veux pas monopoliser la parole,
01:41:16 mais encore une fois,
01:41:18 je trouve que...
01:41:21 Je me demande, on verra demain les chiffres,
01:41:24 je me demande comment les téléspectateurs TF1,
01:41:29 France 2, toutes les chaînes d'info, j'en oublie,
01:41:33 ont pu résister à une pareille...
01:41:36 Je veux pas être désagréable,
01:41:37 j'allais dire purge, non, c'est pas le mot !
01:41:40 -C'est vrai que la dernière lumière était peut-être de trop.
01:41:42 -Quand on n'est pas...
01:41:43 Je veux dire, c'était pas du De Gaulle,
01:41:45 c'était pas du Pompidou,
01:41:47 c'est-à-dire qu'il ne se situait pas à la hauteur,
01:41:49 à mon humble avis,
01:41:51 à laquelle doit se situer un président de la République,
01:41:54 qu'est-ce que va dire dans 15 jours,
01:41:56 qu'est-ce que va dire le Premier ministre ?
01:41:57 On se le demande.
01:41:59 Normalement, je suis un peu déçu,
01:42:00 mais j'en garde un peu pour la fin,
01:42:02 parce que son attaque contre le Rassemblement national
01:42:05 et son regard sur la politique internationale
01:42:07 méritent sans doute qu'on y revienne.
01:42:09 -On débriefe jusqu'à minuit.
01:42:10 Pierre Lelouch et Philippe Biger,
01:42:11 je vous demande de patienter encore une minute,
01:42:13 parce que Laurence Ferrari est dans le froid
01:42:15 de l'extérieur du palais de l'Elysée,
01:42:17 je ne veux pas la faire trop patienter.
01:42:18 Cher Laurence, bravo, déjà, pour cette question,
01:42:21 qui a eu le don de fâcher un petit peu le chef de l'Etat.
01:42:24 Vous nous l'avez mis un peu en colère,
01:42:26 Laurence Ferrari et Emmanuel Macron, ce soir.
01:42:28 Comment est-ce que vous avez trouvé votre sentiment,
01:42:30 vous qui étiez au 1er rang face au chef de l'Etat ?
01:42:33 Comment avez-vous...
01:42:34 Qu'avez-vous pensé de l'exercice ?
01:42:36 -Mais écoutez, déjà, bonsoir, Julien, bonsoir à tous.
01:42:40 Si j'ai réussi à réveiller et l'assembler le président,
01:42:43 tant mieux, par cette question qui était importante
01:42:44 sur l'éducation nationale.
01:42:46 J'ai trouvé que tout le début de l'intervention
01:42:48 a été très technique, avec beaucoup de mesures,
01:42:50 de détails pratiques sur le nombre de patients par médecin.
01:42:52 Très bien, où est la vision ? Où nous emmène le président ?
01:42:55 C'était pour ça que j'ai voulu l'interpeller,
01:42:57 sur l'éducation nationale, qui est pour moi la matrice
01:42:59 de toutes les fractures de la société française.
01:43:01 On reste un peu sur notre fin.
01:43:02 Je suis d'accord avec Jean-Claude Dassier.
01:43:04 Il y avait beaucoup de détails techniques.
01:43:07 Je pense que la grande adresse à la nation
01:43:08 va se faire en plusieurs étapes, parce que là,
01:43:10 évidemment, on n'y trouve pas notre compte.
01:43:12 Donc voilà, il y a eu une partie sur l'international.
01:43:14 On a senti le président très mobilisé
01:43:16 sur la lutte contre le Rassemblement national,
01:43:18 qu'il a volontairement appelé le Front national.
01:43:21 Il a positionné, évidemment, l'adversaire de son camp
01:43:25 pour 2027.
01:43:26 Donc oui, c'est une réponse très partielle.
01:43:29 Je crois que les attentes des Français
01:43:30 ne sont absolument pas satisfaites après cette intervention.
01:43:33 Mais voilà, peut-être qu'il y en aura d'autres
01:43:34 dans les prochains jours, comme il nous l'a promis.
01:43:36 -Un petit mot, Laurence, avant de vous laisser tranquille,
01:43:38 sur l'ambiance, les premières réactions,
01:43:40 ce qui s'est dit entre confrères dans les minutes
01:43:42 qui ont suivi cette fin de conférence de presse.
01:43:44 Quelle était un petit peu l'atmosphère générale,
01:43:46 j'ai envie de dire ?
01:43:48 -Ecoutez, pas de grand-chose de concret,
01:43:51 pas de grande mesure annoncée.
01:43:53 Une date quand même très importante, dommage,
01:43:56 pour les victimes françaises du grand pogrom du 7 octobre.
01:43:59 Ce sera le 7 février.
01:44:00 Ça, c'est vraiment une date que tout le monde attendait.
01:44:02 Sur le reste, franchement, il va falloir attendre un peu,
01:44:05 parce qu'il n'y avait pas énormément de grandes annonces.
01:44:08 -Merci beaucoup, Laurence Ferrari.
01:44:09 Encore félicitations pour cette belle prestation
01:44:12 face au chef de l'Etat ce soir.
01:44:15 Pierre Lelouch, vous l'avez senti ?
01:44:17 Ça y est, ce vent nouveau, ce souffle
01:44:20 qui est redonné au second quinquennat du chef de l'Etat ?
01:44:23 -C'est tout le problème de cet homme qui est un peu comme son clone,
01:44:28 Attal, extrêmement doué, extrêmement intelligent et doué,
01:44:32 il n'y a pas doute.
01:44:33 Vous savez, un des torts de ma vie, c'est que je n'ai pas fait l'ENA.
01:44:37 Par contre, j'ai enseigné à l'ENA,
01:44:39 et j'ai vu chez mes étudiants, ils n'étaient pas tous très bons,
01:44:42 mais il y a ce genre de très bons.
01:44:45 Et ce qu'il y a de bien avec les étudiants à l'ENA,
01:44:47 quand ils sont bons, c'est qu'ils sont très contents d'eux
01:44:50 quand ils finissent leur exposé.
01:44:52 Et là, on a eu une série d'exposés très techniques
01:44:56 sur tout un tas de sujets qui ont dû perdre, d'ailleurs,
01:44:58 des millions de gens.
01:45:00 -Il y a eu du concret, Pierre.
01:45:02 On est là pour dire ce que l'on pense
01:45:04 et dire objectivement ce qu'on a entendu,
01:45:06 mais il y a eu des annonces.
01:45:07 -Non, mais attends.
01:45:08 Simplement, si le citoyen attendait un cap pour le pays
01:45:12 avec des grandes décisions,
01:45:14 notamment en matière d'immigration et de sécurité,
01:45:17 avec des choses vraiment lourdes, ils ne sont pas là.
01:45:19 Par contre, il y a 1 000 points techniques très précis
01:45:23 qu'il a égrénés au fil de ses fiches,
01:45:26 comme un bon élève de l'ENA,
01:45:28 mais qui ont perdu tout le monde.
01:45:29 Il s'est réveillé sur un ou deux sujets
01:45:32 où il a d'ailleurs été plutôt bon,
01:45:35 mettant en scène le Front national comme son...
01:45:38 -Comme il souhaite l'appeler encore.
01:45:40 -Ca rentre politique.
01:45:42 -Son obsession, en tout cas, peut-être.
01:45:44 -Il n'y a plus personne d'autre.
01:45:45 Il en a besoin.
01:45:47 Vas-y, que je te pousse et que je t'en fais
01:45:49 le monstre absolu de la politique française,
01:45:53 alors que de quoi il s'agit ?
01:45:55 Il s'agit des peurs, non seulement françaises,
01:45:58 mais de toute l'Europe.
01:45:59 D'ailleurs, il l'a lui-même reconnu.
01:46:01 C'est là qu'il faut avoir les réponses fortes.
01:46:03 Mais elle n'y était pas.
01:46:05 Après, il a été plutôt bon sur des sujets
01:46:08 comme les repères pour les enfants,
01:46:10 dans la famille,
01:46:12 les principes qui, par exemple,
01:46:15 mais il n'a pas été jusqu'au bout du raisonnement,
01:46:18 sur les écrans pour les enfants, un sujet...
01:46:21 -C'est un sujet intéressant qu'il a abordé à plusieurs reprises.
01:46:23 -Je ne peux pas dire que j'ai réuni des scientifiques pour dire que c'est dangereux.
01:46:26 Non. Qu'est-ce qu'il compte faire ?
01:46:27 En Chine, on les interdit, par exemple.
01:46:29 Est-ce qu'il va oser faire ça ou pas ?
01:46:31 À un moment, ce sera nécessaire, j'en suis persuadé,
01:46:33 parce que les ravages sont tellement lourds
01:46:36 qu'il faudra prendre des mesures.
01:46:37 Il faudra en tout cas peser sur les GAFAM,
01:46:40 dire des choses sur ces sujets qui sont...
01:46:42 Mais il n'a pas été mauvais sur, j'allais dire, le ressenti de ça.
01:46:46 Sur l'international, il a été extraordinairement convenu.
01:46:51 On ne va pas laisser la Russie gagner, OK ?
01:46:53 Mais avec quoi ? 40 missiles de plus ?
01:46:56 Et quelques dizaines de bombes ?
01:46:57 Mais on ne va pas s'en sortir comme ça.
01:47:00 Aujourd'hui, je ne veux pas entrer dans un débat
01:47:03 sur cette affaire qui est gravissime,
01:47:06 mais on voit bien que tous les Européens, France comprise...
01:47:09 Vous savez que les Anglais, en ce moment,
01:47:11 sont incapables d'envoyer un porte-avions en mer rouge
01:47:13 parce qu'ils n'ont pas les marins ?
01:47:15 Ben nous, oui. L'Angleterre a 150 tanks,
01:47:18 l'Allemagne, pareil, la France, pareil.
01:47:20 - Il a parlé de ce sentiment de déclassement également.
01:47:23 - Tout en disant quand même que la loi de programmation militaire,
01:47:25 tout va bien, on va faire des programmes communs en Europe.
01:47:27 Il n'existe pas.
01:47:29 On a une urgence qui est une guerre.
01:47:31 Et malheureusement, je n'ai pas entendu les...
01:47:33 On aurait dit "bon, on va faire un vrai programme de réarmement".
01:47:36 Non, il n'y a pas dit.
01:47:37 - Pierre, les opposants politiques dégainent, évidemment,
01:47:39 depuis quelques minutes maintenant, sur leurs réseaux sociaux favoris.
01:47:42 Philippe, je vous fais réagir juste
01:47:43 après avoir vu quelques premières réactions politiques.
01:47:45 Sachez d'ailleurs que le vice-président des LR,
01:47:48 Julien Aubert, est avec nous et on le prendra en direct
01:47:49 dans une ou deux minutes.
01:47:51 Le président LR, lui, Eric Ciotti, dit
01:47:54 "Emmanuel Macron a annoncé ce soir un grand rendez-vous avec la nation.
01:47:56 Il ne fut rien. Une nouvelle fois,
01:47:58 il promet monts et merveilles.
01:48:00 Une seule question se pose.
01:48:01 Qui est président depuis 2017 ?
01:48:04 S'il ne va pas avec le dos de la cuillère, Eric Ciotti.
01:48:06 Qu'est-ce qu'on a d'autre ? Je les découvre avec vous,
01:48:07 Laurent Jacobelli, député Rassemblement national.
01:48:09 En France, 1 000 agressions par jour, une dette de 3 000 milliards,
01:48:12 un demi-million de migrants supplémentaires chaque année.
01:48:14 Mais que propose Emmanuel Macron ?
01:48:16 Obliger les enfants à faire du théâtre.
01:48:19 Il y a peut-être un petit problème de...
01:48:22 D'accord, là, obligé, j'aurais mieux vers, moi.
01:48:24 C'est une blague ? Ou alors, pour leur apprendre
01:48:26 à faire semblant d'être heureux.
01:48:28 Une dernière réaction.
01:48:30 Clémentine Autain de LFI, président en crise,
01:48:33 s'en souffle, mais toujours aussi satisfait de lui-même.
01:48:36 Macron achève sa mue réactionnaire.
01:48:37 École, démographie, santé, services publics,
01:48:39 la régression s'amplifie et fait des jeunes sa première scie.
01:48:42 Bon, n'attendez pas autre chose, évidemment,
01:48:44 des différences opposantes.
01:48:45 - La démographie n'est pas un sujet de réactionnaire.
01:48:47 - Philippe Bilger, d'abord.
01:48:49 Philippe Bilger qui n'a pas donné son avis,
01:48:50 qui attend patiemment.
01:48:51 Qu'est-ce que vous retenez, principalement, cher Philippe,
01:48:53 de cette... J'allais dire de cette allocution.
01:48:55 Enfin, cette allocution suivie d'une conférence de presse,
01:48:58 parce que c'est à ça qu'on a assisté, finalement.
01:49:00 - Le fait qu'on attendait une grande surprise
01:49:02 et qu'elle n'a pas eu lieu, au fond.
01:49:05 Lorsqu'il est arrivé dans les domaines concrets,
01:49:08 on avait l'impression qu'en réalité,
01:49:11 ça ne relevait pas de son registre présidentiel
01:49:15 et qu'il prenait la parole sous la bousse de son futur,
01:49:19 de son Premier ministre, le 30...
01:49:23 - On se demande ce que va dire Gabriel Attal.
01:49:24 - Voilà, le 30 janvier.
01:49:26 Mais plus concrètement,
01:49:30 je l'ai trouvé fidèle à lui-même
01:49:34 uniquement quand il a fait des analyses
01:49:37 qui allaient dans l'abstraction.
01:49:39 Il adore analyser des phénomènes
01:49:41 dont il n'a plus la responsabilité
01:49:44 et qui ne peuvent pas entraîner critique à son égard.
01:49:48 Par exemple, l'analyse de l'émeute de Nahel,
01:49:52 c'était assez intéressant.
01:49:54 J'ai trouvé également que sa défense de Rafida Adati
01:49:58 était enthousiaste, beaucoup moins vigoureuse
01:50:01 celle qu'il a eue pour la ministre Oudea Katstera.
01:50:05 - On réentendra tout ça.
01:50:06 - Et puis, pour terminer,
01:50:08 bien sûr, on lui pose une très bonne question
01:50:11 sur le Rassemblement national.
01:50:15 Et il a répondu, et ça n'est pas faux,
01:50:18 d'une certaine manière, ce qu'il a dit,
01:50:21 en répudiant l'opprobre et la dénonciation morale,
01:50:26 en disant qu'il faut le combattre politiquement.
01:50:29 Mais je ne l'ai pas trouvé totalement persuadé
01:50:32 du fait que le Rassemblement national
01:50:36 n'allait pas y succéder en 2027.
01:50:39 Je ne l'ai pas trouvé très convaincant là-dessus,
01:50:42 comme si lui-même était atteint par une forme de doute.
01:50:46 Ceci étant dit, je l'ai trouvé brillant,
01:50:49 vous l'avez dit, Julien,
01:50:50 mais lui-même paraissait parfois un petit peu s'ennuyer
01:50:55 devant les redites...
01:50:57 - Il est en panne.
01:50:58 C'est avec Olivier qu'on disait ça. Il est en panne.
01:51:01 Il a essayé de redevenir l'Emmanuel Macron de 2017,
01:51:04 d'incarner cette fraîcheur, sauf que nous sommes en 2024.
01:51:08 - Il s'ennuyait un petit peu devant les redites
01:51:10 que l'exercice le contraignait à faire.
01:51:13 - Julien Aubert, qui est avec nous,
01:51:15 et on poursuit les discussions ensemble.
01:51:17 Bonsoir, monsieur Aubert, vice-président du Parti Les Républicains.
01:51:22 Ça y est, le président a compris les Français.
01:51:25 Comment jugez-vous cette prestation
01:51:27 de près de 2h30 du président Macron ?
01:51:30 - On m'a annoncé une traversée autour du monde.
01:51:33 J'ai eu du vaporéto à Venise, donc je suis un peu déçu.
01:51:36 Faute d'un grand rendez-vous avec la nation,
01:51:39 j'ai eu l'impression qu'il avait posé un lapin,
01:51:42 parce que mobiliser toutes les chaînes de télévision
01:51:45 et de l'art de l'RTF, on n'aurait pas osé,
01:51:48 pour une conférence de presse où il a fait une espèce de promenade
01:51:52 en effleurant un certain nombre de sujets,
01:51:55 avec le brio qu'on lui connaît,
01:51:58 mais sans jamais trouver son rythme.
01:52:00 Tout ça donnait l'impression de vouloir effacer son Premier ministre,
01:52:05 comme il l'avait fait les fois précédentes,
01:52:09 en étant lui-même le Premier ministre de la France,
01:52:12 en expliquant les textes de loi qui allaient sortir.
01:52:15 J'ai trouvé, comme beaucoup, qu'il n'y avait pas de vision,
01:52:19 il n'y avait pas de grands sujets, pour moi, sur l'immigration,
01:52:23 sur la crise de la société française,
01:52:26 qui vont au-delà du cours de théâtre ou du cours d'histoire de l'art.
01:52:31 Il y avait une différence de niveau entre les propositions.
01:52:37 Prenons par exemple la politique familiale,
01:52:40 le congé parental, le congé de naissance, c'est très bien,
01:52:43 mais j'aurais préféré des vraies annonces sur les allocations,
01:52:47 l'universalité des allocations familiales.
01:52:50 - M. Aubert, sur les questions régaliennes,
01:52:54 il a quand même montré que le virage à droite était opéré,
01:52:58 et que si les actes suivent ce discours,
01:53:01 on se demande comment LR, à l'avenir, pourra se différencier.
01:53:06 Vous ne posez pas cette question ?
01:53:08 - Maintenant que je le connais depuis sept ans,
01:53:11 je sais que c'est toujours grand-genre, petit moyen.
01:53:14 Les annonces sont toujours très séduisantes,
01:53:17 et en réalité, il ne se passe pas grand-chose derrière,
01:53:21 il y a beaucoup de marketing.
01:53:23 Mais vous l'aurez compris que le seul objectif politique
01:53:26 de ce gouvernement, c'est d'étouffer les Républicains,
01:53:29 parce qu'il veut absolument aux Européennes récupérer quelques points,
01:53:33 de manière à ne pas se laisser distancer par le RN.
01:53:37 Il va tout, quitte à faire exploser sa majorité,
01:53:40 par rapport à ses alliés traditionnels,
01:53:43 mais je pense qu'il n'y arrivera pas,
01:53:46 parce que ce n'est fondamentalement pas un gouvernement
01:53:49 qui est homogène sur ces questions,
01:53:53 et qui va là où il devrait aller.
01:53:56 Sur l'Europe, par exemple, on l'a bien vu,
01:53:59 c'est un fédéraliste, il est très convenu,
01:54:02 il a cité l'Europe sur les vaccins,
01:54:06 il a dit que l'Europe était incapable de soumettre un vaccin,
01:54:09 ce n'était vraiment pas le bon exemple à donner.
01:54:12 Un dernier mot, Julien Aubert, avant de vous libérer,
01:54:15 en parlant de sa volonté, comme vous le rappeliez,
01:54:18 d'étouffer les Républicains, il a eu quelques mots
01:54:21 extrêmement positifs et forts pour sa nouvelle ministre de la Culture,
01:54:25 Rachida Dati, quel commentaire apportez-vous à cela ?
01:54:28 Qu'il a menti, c'est-à-dire quand il a dit
01:54:31 "Vous ne nous croirez pas, nous n'avons pas parlé de Paris",
01:54:34 c'est-à-dire que certes, il est intéressé par le profil de Rachida
01:54:37 qui a des grandes qualités, mais son seul et unique objectif,
01:54:41 là encore, c'est de nous affaiblir, et surtout,
01:54:44 de faire une loi PLM qui va lui permettre de prendre Paris
01:54:47 en poussant Rachida Dati, et c'est là où on voit
01:54:50 qu'on peut être président de la République et s'occuper aussi
01:54:53 d'affaires qui relèvent de collectivités locales
01:54:57 et qui ne sont pas vraiment de son ressort, là encore.
01:55:00 Vous en voulez à Rachida Dati ce soir, ou à la capacité de LR
01:55:03 de faire un travail de politique ?
01:55:06 Vous savez, c'est compliqué quand vous êtes dans l'opposition
01:55:09 depuis 10 ans, nous n'avons pas forcément les mêmes choses
01:55:13 à offrir à Rachida Dati ou aux autres.
01:55:16 Maintenant, après, chacun se regarde par rapport à son histoire,
01:55:19 par rapport à ses ambitions, on peut avoir des tentations
01:55:22 dans la vie, mais je crois que lorsqu'on a beaucoup critiqué
01:55:25 ses ralliements, ce n'est pas forcément une bonne idée ensuite
01:55:29 de faire de même. Et puis, de manière générale,
01:55:32 il y a des gens qui s'investissent vraiment pour l'intérêt général
01:55:35 et qui mettent leur carrière quand même pas au premier plan.
01:55:38 Si vous donnez l'impression que votre seul et unique boussole
01:55:41 dans la vie, c'est de faire carrière, ne vous étonnez pas
01:55:45 si les gens ne vont plus voter.
01:55:48 - Merci, Julien Aubert, vice-président des Républicains,
01:55:51 d'avoir rapidement réagi après cette conférence de presse
01:55:54 du président de la République sur l'antenne de CNews.
01:55:57 Je le disais, chers amis, on va débriefer ensemble
01:56:01 la polémique Odea Castellaradati sur le Rassemblement national,
01:56:04 l'immigration, les Français victimes du Hamas,
01:56:07 Gérard Depardieu, le pouvoir d'achat également.
01:56:10 C'est un éventail qui est très large, on va essayer
01:56:13 d'écouter tous ces extraits et d'apporter vos commentaires.
01:56:17 D'abord, parce que c'est peut-être le domaine, Yohann,
01:56:20 dans lequel il a apporté le plus d'annonces,
01:56:23 alors qu'ils n'étaient pas forcément toutes des surprises,
01:56:26 mais j'ai l'impression qu'il a mis le paquet sur l'éducation
01:56:30 et il a annoncé par le chef de l'État autour de l'école
01:56:33 et de l'éducation aujourd'hui.
01:56:34 -On doit tout faire pour qu'on ait une école publique
01:56:37 qui soit au meilleur standard et forte, une école privée
01:56:40 sous contrat qui soit la plus forte possible
01:56:43 et qui respecte parfaitement les règles de la République.
01:56:47 C'est aussi pour ça qu'on a besoin d'une école privée
01:56:50 sous contrat qui s'engage aux côtés de l'école publique
01:56:53 pour ouvrir des classes Ulysse, pour accompagner les enfants
01:56:56 en difficulté, pour avoir des secpas, etc.
01:56:59 La République perd ses rites.
01:57:02 D'autres rites sont inventés.
01:57:05 Moi, je ne crois pas du tout que le symbolique soit vieux jeu.
01:57:08 Sur la base de recommandations que feront les experts
01:57:11 que j'ai réunis la semaine dernière, nous déterminerons
01:57:14 le bon usage des écrans pour nos enfants, dans les familles,
01:57:17 à la maison comme en classe, parce qu'il en va de l'avenir
01:57:21 de nos sociétés et de nos démocraties.
01:57:23 La tenue unique qui a donné lieu à tant de débats
01:57:26 ces derniers mois dans notre pays
01:57:29 entre les familles, en même temps qu'elle crée les conditions
01:57:32 du respect, sera expérimentée dès cette année
01:57:35 dans une centaine d'établissements, tous volontaires.
01:57:39 Cette expérimentation sera évaluée méthodiquement
01:57:42 et sur la base des résultats,
01:57:45 s'ils sont concluants, nous la généraliserons en 2026.
01:57:48 - Il a eu 2-3 moments de grâce pendant ces 2h30
01:57:51 et les questions de l'école en font partie ?
01:57:55 - Il a été bon sur la partie repère
01:57:58 moins convaincante
01:58:01 sur la partie professeur, niveau scolaire et autres.
01:58:04 - Il y a un retour au fondamentaux
01:58:07 qui est annoncé, on voit les différentes annonces
01:58:11 la tenue, l'instruction civique...
01:58:14 - Sur beaucoup d'autres, on a l'impression qu'il débarquait
01:58:17 et qu'il découvrait la maison France en ruine avec des gros problèmes.
01:58:20 Comme s'il débarquait, mais il est là depuis 7 ans
01:58:23 et avant ça il était là plusieurs années avec François Hollande.
01:58:27 Des dossiers comme l'école et la dégradation du niveau scolaire
01:58:30 c'est une vieille affaire.
01:58:33 C'est quand même lui qui a nommé Pam Diaille
01:58:36 et quelques autres ministres plus ou moins bons.
01:58:39 - Vous ne l'avez pas trouvé bon sur l'éducation ?
01:58:43 - Il a été bon sur le ton, sur certains problèmes.
01:58:46 - Sur le sujet de l'école comme sur d'autres,
01:58:49 il peut avoir des accents, un verbe
01:58:52 de haute qualité,
01:58:56 comme un président philosophe, un président sociologue.
01:58:59 On le reconnaît dans sa capacité
01:59:02 à décrypter le réel.
01:59:05 Mais il est en effet aux affaires depuis 2017.
01:59:08 Il a fait des annonces tonitruantes en disant,
01:59:11 par exemple, en septembre, il n'y aura pas un élève
01:59:15 sans qu'il y ait un enseignant face à lui.
01:59:18 Nous savons que la rentrée scolaire ne s'est pas passée comme ça.
01:59:21 La question de la baïa et d'autres sujets ne nous ont pas permis
01:59:24 d'instruire cette question de la présence professorale
01:59:27 face aux élèves.
01:59:31 Et donc, à la description assez fine du réel,
01:59:34 nous avons un président qui fait des annonces
01:59:37 qui ne font pas la maille, dont on se dit
01:59:40 que ça ne suffira pas. Nous sommes le pays de l'OCDE
01:59:43 où les inégalités scolaires sont le reflet exact
01:59:47 des inégalités sociales. Ça dure depuis des années.
01:59:50 - Arrêtez-vous un instant sur ces quelques lignes.
01:59:53 La tenue unique qui va être testée, on le savait.
01:59:56 L'instruction civique avec un volume horaire qui sera doublé,
01:59:59 on l'a appris ce soir, ça, non ?
02:00:03 - C'était dans les tuyaux.
02:00:06 - L'apprentissage de la marseillaise dès le primaire,
02:00:09 je croyais que c'était déjà le cas.
02:00:12 - Je parle juste sur ce côté, remettre l'école sur de bon rail,
02:00:15 revenir au fondamental, généralisation du SNU.
02:00:19 - Tout ça ne règle pas ce que je vous ai dit
02:00:22 - Est-ce que ça va dans la bonne direction ?
02:00:25 - Là où vous avez trouvé le meilleur,
02:00:28 c'est exactement ce qu'évoquait Olivier,
02:00:31 c'est le registre qu'il affectionne, celui de l'intellectuel,
02:00:35 celui du philosophe. Lorsque cette journaliste lui reproche
02:00:38 de faire du vieux jeu avec la remise des diplômes,
02:00:41 il a un trompeau un peu long, mais qui est très remarquable,
02:00:44 mais qui sort en réalité du président de la République
02:00:47 dans le concret. Il adore ses oeuvres,
02:00:51 il adore ses envolées, et là il est brillant.
02:00:54 Mais pour le reste, par exemple, Julien,
02:00:57 puisqu'on parlait tout à l'heure de Rachida Dati,
02:01:00 j'ai été très étonné par l'étrange défense
02:01:03 qu'il a faite à propos de la présomption innocente.
02:01:07 - Philippe, je sais que c'est un de vos sujets prédilection,
02:01:10 là on est sur l'école, on va parler de la polémique
02:01:13 ou des acasteras, et Rachida Dati,
02:01:16 on va faire le focus dans à peine 10 minutes dessus.
02:01:20 - Justement, la ministre éducation nationale,
02:01:23 qui après 48h, 72h au ministère, qui est tempêtrée
02:01:26 dans une affaire chaotique après avoir critiqué l'école publique
02:01:29 alors qu'elle vient de prendre le ministère,
02:01:32 il a été indulgent, le chef de l'Etat, avec Amélie Oudéa,
02:01:35 écouter sa réponse lorsqu'il a été s'agit d'évoquer cette polémique.
02:01:39 - On ne juge pas les gens sur leur choix individuel.
02:01:42 Je pense que le choix de l'école où on met ses enfants,
02:01:45 c'est un choix privé. On n'a pas à juger les gens
02:01:48 et ensuite, on doit tout faire pour qu'on ait une école publique
02:01:51 qui soit au meilleur standard et qui soit forte,
02:01:55 une école privée sous contrat qui soit la plus forte possible
02:01:58 et qui respecte parfaitement les règles de la République.
02:02:01 C'est aussi pour ça qu'on a besoin d'une école privée sous contrat
02:02:04 qui s'engage aux côtés de l'école publique pour ouvrir des classes Ulysse,
02:02:07 pour accompagner les enfants en difficulté, pour avoir des secpas, etc.
02:02:11 C'est ça, le bon système.
02:02:14 Les polémiques du moment ne doivent pas nous faire quitter
02:02:17 la classe qui est le nôtre, la réussite de nos enfants et une école forte.
02:02:20 C'est un des fondements de la République.
02:02:23 Ensuite, la ministre a eu un propos public qui a été maladroit.
02:02:27 Elle s'en est excusée. Elle a bien fait.
02:02:30 J'ai plutôt de l'indulgence parce qu'il m'est arrivé
02:02:33 d'avoir des propos au tout début de mes responsabilités politiques
02:02:36 qui avaient blessé tout particulièrement des femmes
02:02:39 dans une entreprise du Grand Ouest.
02:02:43 Et quand on blesse, surtout sans s'en rendre compte,
02:02:46 je pense qu'il n'y a pas d'école qui tienne
02:02:49 si on n'a pas tous nos enseignants avec nous.
02:02:52 Ils font un travail remarquable.
02:02:55 Ils travaillent d'arrache-pied pour préparer leurs cours,
02:02:59 corriger leurs copies et, devant les élèves, continuer d'innover.
02:03:02 La ministre réussira sa tâche avec les enseignants.
02:03:05 Après, elle a soulevé un sujet qui est un sujet véritable.
02:03:08 Votre collègue l'a rappelé.
02:03:11 Ce sera une des priorités qu'elle aura à conduire
02:03:15 pour que, quand on sort de cette conférence de presse
02:03:18 avec une certitude à propos d'Amelie Oudéa Castellar,
02:03:21 elle restera ministre de l'Éducation nationale.
02:03:24 - Oui, il pouvait difficilement en être autrement.
02:03:27 Le suspense n'était pas complètement insoutenable non plus.
02:03:31 Mais il la défend, d'abord parce qu'il n'a pas le choix,
02:03:34 mais il la défend assez mollement.
02:03:37 Cette défense aurait pu être plus vigoureuse.
02:03:40 - Il était plus vigoureux avec Rachida Dati,
02:03:44 mais on a fait un mauvais choix. Elle n'est pas à la hauteur.
02:03:47 - On la sent un peu embêtée. - Elle a prouvé qu'elle n'était pas à la hauteur.
02:03:51 On demande à des personnalités de la société civile,
02:03:54 du jour au lendemain, quasiment, de faire de la politique.
02:03:57 - Les joueurs de tennis se retrouvent ministre de l'Éducation.
02:04:00 - La politique, c'est aussi un métier.
02:04:04 Elle ne fait que de la politique depuis très peu de temps.
02:04:07 Elle s'est complètement perdue. Elle est un peu carbonisée.
02:04:10 Pierre Lelouch le disait. La suite va être très compliquée.
02:04:13 - Elle va rester jusqu'aux Jeux olympiques,
02:04:16 car elle est aussi chargée de les organiser.
02:04:20 - Elle est ministre de l'Éducation nationale, des sports et des Jeux olympiques.
02:04:23 - Le sujet, ce n'était pas qu'elle soit renvoyée.
02:04:26 C'est impensable. Il a fait une erreur.
02:04:29 Il doit vivre avec. Le sujet, c'est qu'elle ne peut pas être
02:04:32 la ministre de l'Éducation nationale, car c'est un militaire très difficile.
02:04:36 C'est un mammouth avec des syndicats hyper forts.
02:04:39 Elle s'est grillée au niveau de ses interlocuteurs qui veulent sa peau.
02:04:42 Ils ne travailleront pas avec elle. C'est aussi simple que ça.
02:04:45 L'autre sujet, c'est les Jeux olympiques.
02:04:48 Comment elle va gérer les Jeux avec une crise ouverte ?
02:04:52 - L'erreur est stratégique. C'est de combiner les sports
02:04:55 et l'Éducation nationale. Je ne comprends pas à 6 mois
02:04:58 des Jeux olympiques. Comment peut-on associer
02:05:01 deux mastodontes comme celui-là ?
02:05:04 - Il y a un risque d'en venir la renforcer.
02:05:08 - Il est assez piquant de voir que dans les sports,
02:05:11 il y a un risque de n'avoir pas un ministère qui leur est réservé.
02:05:14 - Par conséquent, vous vous sentez lésé.
02:05:17 - C'est une absurdité d'avoir confié à cette femme,
02:05:20 tout à fait estimable, malgré ses maladresses de communication,
02:05:24 la charge d'un énorme ministère et de l'autre
02:05:27 avec les Jeux olympiques à préparer.
02:05:30 - D'autant plus après le moment natal.
02:05:33 - Je note qu'on peut reconnaître un certain nombre de qualités
02:05:36 à Emmanuel Macron, mais il n'est pas doué
02:05:40 comme des héros. Je pense qu'il ne sait pas choisir ses ministres.
02:05:43 - Il a dû laisser le choix à Gabriel Attal.
02:05:46 - Il y a un autre sujet un tout petit peu léger dans cette affaire.
02:05:49 Il montre que lui et un certain nombre de ses amis
02:05:52 autour de lui sont totalement déconnectés
02:05:56 de la France réelle. Cette dame, elle a parlé
02:05:59 comme l'est, c'est-à-dire une très grande bourgeoise
02:06:02 mariée à l'ancien patron de la Société Générale
02:06:05 avec beaucoup de respect pour les femmes.
02:06:09 Elle est marquée comme une femme nationale
02:06:12 avec beaucoup d'argent. Dans la haute bourgeoisie
02:06:15 du 7e arrondissement ou du 16e à Paris, on parle comme ça.
02:06:18 Il est hors de question de se frotter à une école.
02:06:21 - On ne peut pas se dire que si elle a vécu ça,
02:06:24 c'est qu'elle connaît les problématiques de l'éducation nationale
02:06:28 et que cette polémique est assez saine
02:06:31 puisqu'elle a été empêtrée dans les soucis de l'éducation.
02:06:34 - L'école du 6e arrondissement, ce n'est pas le Bronx.
02:06:37 Il faut relativiser l'affaire.
02:06:40 - Ce n'est pas l'école de Gares-Léguenès.
02:06:44 Je crois qu'elle est complètement déconnectée.
02:06:47 - C'est une polémique qui ne valait pas 4 jours de débat.
02:06:50 - C'est une fausse polémique, mais ça pose de vraies questions.
02:06:53 - On ne va pas relancer la polémique publique-privée.
02:06:56 On oublie quand même quelque chose qui, chez lui,
02:07:00 est très rare, le président de la République.
02:07:03 Il a dit "Moi aussi, il m'est arrivé de dire des bêtises".
02:07:06 Mon Dieu, ça lui arrive tellement peu souvent que ça m'a frappé.
02:07:09 - C'est autre chose.
02:07:12 La question que ces 4 jours ont permis de soulever,
02:07:16 c'est de savoir si elle est à la hauteur pour ce ministère.
02:07:19 Je suis d'accord avec Pierre Lelouch.
02:07:22 Elle n'est pas à la hauteur et elle ne pourra pas y rester longtemps.
02:07:25 - On ne peut pas dire ça. Laisse-la au boulot.
02:07:28 - Est-ce que Rachida Dati, elle, est à la hauteur
02:07:32 pour le ministère de la Culture ?
02:07:35 - Elle est à la hauteur parce que les syndicats commandent
02:07:38 l'éducation nationale. Alors c'est foutu.
02:07:41 - Il a cogéré pendant 5 ans.
02:07:44 - On peut y aller ?
02:07:48 - Je vous remercie, chers amis.
02:07:51 Rachida Dati, elle, a été largement défendue par le chef de l'État.
02:07:54 D'une, elle fera une très bonne ministre pour Emmanuel Macron.
02:07:57 Et de deux, surtout, puisque c'est la question du journaliste
02:08:00 qui a été posée, il n'y a aucun problème à ce que cette ministre
02:08:04 mise en examen officie la culture, le chef de l'État,
02:08:07 à propos de cette nouvelle ministre de la Culture.
02:08:10 - Plusieurs ministres, durant mon 1er mandat,
02:08:13 qui ont été mis en examen.
02:08:16 Et en effet, la ministre de la Culture, l'est.
02:08:20 Dans une affaire dont je n'ai pas à connaître.
02:08:23 Je me suis appuyé sur un changement des règles simples
02:08:26 et aussi en regardant l'évolution de notre vie politique et judiciaire.
02:08:29 Depuis 10 ans, dans notre pays,
02:08:33 il n'y a plus d'instruction individuelle sur les dossiers.
02:08:36 Il y avait une vieille jurisprudence qui existait dans notre pays
02:08:39 qui fait qu'en effet, quand un ministre était mis en examen,
02:08:42 il devait quitter la table du Conseil parce qu'il avait
02:08:45 un de ses collègues qui pouvait donner une instruction individuelle
02:08:48 au parquet. C'est interdit, maintenant.
02:08:52 Il n'y en a plus. Qui plus est, tous les membres du parquet
02:08:55 que j'ai eu à nommer depuis que je suis président,
02:08:58 comme le faisait d'ailleurs mon prédécesseur,
02:09:01 donc oui, ce faisant, il n'y a pas de règle
02:09:04 qui fait qu'un ministre mis en examen devrait quitter
02:09:08 parce que sinon, je reconnaîtrais moins à un responsable politique
02:09:11 la présomption d'innocence qu'à d'autres.
02:09:14 Il se trouve que j'ai pu avoir des ministres mis en examen
02:09:17 qui ont ensuite été innocentés, ce qui montre plutôt
02:09:20 que c'est assez juste. Donc la justice va faire son travail
02:09:24 avec sérénité, à son rythme, mais je considère
02:09:27 qu'il n'y a pas de changement de règles.
02:09:30 - Philippe Bilger, un commentaire. Emmanuel Macron n'a pas toujours
02:09:33 eu tenu le même discours quant à des ministres qui seraient
02:09:36 mis en examen ou maillent à partir avec la justice.
02:09:40 - Je pense que son argumentation un peu byzantine
02:09:43 sur la présomption d'innocence visait à faire oublier
02:09:46 le fait qu'il a changé d'avis. À une certaine époque,
02:09:49 on était mis en examen, on devait partir.
02:09:52 Aujourd'hui, non pas qu'il faille être mis en examen
02:09:56 pour devenir ministre, mais on pourrait avec mauvais esprit
02:09:59 un peu le penser. Mais surtout, je ne comprends pas
02:10:02 le rapport qu'il fait avec la présence d'un ministre
02:10:05 au gouvernement et la présomption d'innocence
02:10:08 qui aurait été modifiée par le fait
02:10:12 qu'il n'y aurait plus d'instructions individuelles
02:10:15 dans les dossiers. Là, il me semble,
02:10:18 mais très modestement, qu'il s'est peut-être un peu égaré
02:10:21 à force de vouloir démontrer une cohérence
02:10:24 dans son processus qui n'est pas le cas.
02:10:28 - La prise est trop belle, Philippe Bilger,
02:10:31 pour ne pas la défendre et la garder...
02:10:34 - Sur le plan de la culture, il a repris
02:10:37 à peu près tout ce qu'on dit d'elle,
02:10:40 c'est-à-dire qu'une personnalité courageuse, libre, atypique,
02:10:44 peut apporter de la culture... - Qui est là pour populariser
02:10:47 et rendre accessible toute forme de culture.
02:10:50 - Surtout par rapport à celle qui précédait.
02:10:53 - Je sais qu'il n'y a pas de mémoire en politique
02:10:57 mais en 2017, pour les ministres Modem,
02:11:00 ça ne s'est pas passé comme il le dit.
02:11:03 Ce n'est pas François Bayrou qui vient devant les caméras
02:11:06 en disant "je décide de partir". François Bayrou, à l'époque,
02:11:09 n'est pas mis en examen, c'est l'ouverture
02:11:12 d'une enquête préliminaire. Il y a une pression terrible
02:11:16 qui s'exerce sur Sylvie Goulard. Et puisque Sylvie Goulard,
02:11:19 sous pression de la Macronie, a trouvé derrière
02:11:22 un poste de mémoire assez important ailleurs,
02:11:25 ça a déclenché démission de Marielle de Sarnez et François Bayrou.
02:11:28 Voilà comment les choses se sont passées.
02:11:32 - Yohann ? - Sur Rachida Dati, c'est quand même
02:11:35 qu'on a assisté au flagrant délit de mensonge du président de la République
02:11:38 quand il dit "je vous jure que je n'ai pas parlé de Paris"
02:11:41 avec Rachida Dati.
02:11:44 - Qui peut confirmer qu'ils en ont parlé ?
02:11:48 C'est grave de dire que le président est un menteur !
02:11:51 - Sur cette question, je peux affirmer qu'il a menti
02:11:54 et que des propos ont été rapportés.
02:11:57 - Et qu'ils eux-mêmes ont été rapportés par le rapporteur du rapporteur.
02:12:00 - Non mais figurez-vous qu'il y a quelques jours,
02:12:04 j'avais annoncé que le président allait modifier
02:12:07 le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille
02:12:10 et que cela avait été dillé avec Rachida Dati.
02:12:13 Je l'ai annoncé il y a plusieurs jours.
02:12:16 Et le président l'a confirmé ce soir.
02:12:20 Je peux réaffirmer ce soir que le président a parlé de Paris
02:12:23 et de Rachida Dati parce qu'il n'y a que Paris qui intéresse Rachida Dati.
02:12:26 - Ça vous a surpris qu'il évoque...
02:12:29 Les amis, je vous en supplie, écoutons-nous
02:12:32 parce que les gens vont décrocher sinon.
02:12:36 Déjà qu'il a fallu rester 2h30 à l'Elysée,
02:12:39 alors essayons de garder les gens qui sont encore avec nous.
02:12:42 Ça vous a surpris qu'il évoque le scrutin PLM,
02:12:45 la refonte du scrutin Paris-Lyon-Marseille ?
02:12:48 Je dis juste à nos téléspectateurs que la volonté,
02:12:52 c'est de dire direct.
02:12:55 Ça m'a fait un immense plaisir parce qu'il m'arrive de correspondre
02:12:58 avec le président, mais surtout...
02:13:01 - Vous me déciderez pour nous ?
02:13:04 - Bien sûr, en désaccord absolu, mais peu importe,
02:13:08 nous sommes ouverts au dialogue, lui et moi.
02:13:11 Sur la loi PLM, j'ai une proposition de loi que j'ai déposée,
02:13:14 vous regarderez, à l'Assemblée nationale, il y a 10 ans.
02:13:17 On ne peut pas gagner Paris si on ne change pas le mode de scrutin.
02:13:21 La loi a été inventée par Gaston Defer en 82,
02:13:24 pour ses intérêts à lui à Marseille, mais surtout pour faire chuter Jacques Chirac,
02:13:27 qui avait été élu au suffrage universel direct
02:13:30 au grand désespoir de François Mitterrand, élu en 81.
02:13:33 Donc cette magouille, je l'ai vécue comme conseiller de Paris,
02:13:36 mécaniquement, aujourd'hui, une chèvre marquée à gauche devient maire de Paris.
02:13:40 - Vous ne faites évidemment absolument pas référence de ma part.
02:13:43 - L'équipe en place, ça fait moins de voix à la dernière élection municipale à Paris.
02:13:46 Elle fait moins de voix à la dernière élection municipale à Paris.
02:13:49 - Elle fait moins de voix que le candidat de droite.
02:13:52 - Pierre Lelouch dit une chèvre, il aurait pu dire une chaise, mais à l'évidence,
02:13:56 aujourd'hui, avec le mode de scrutin, aucune personnalité ne s'en prend.
02:13:59 - J'ai dit une bonne idée de l'échange.
02:14:02 - C'est un scrutin qui a sa forme d'efficacité.
02:14:05 - Florian Tardif, qui a vécu pour nous et suivi depuis le palais de l'Elysée,
02:14:08 cette conférence de presse de près de 2h30.
02:14:12 Bonsoir Florian, merci de réagir sur ces news.
02:14:15 C'est vrai, on s'est tous fait la remarque,
02:14:18 mais également, le virage à droite est opéré.
02:14:21 J'en veux pour preuve, notamment ce slogan qu'on a diffusé
02:14:24 il y a quelques milles, lorsqu'on a pris l'antenne,
02:14:28 rendre la force plus forte, plus juste,
02:14:31 et surtout, faire que la France reste la France,
02:14:34 qui était notamment utilisé lors de la dernière présidentielle
02:14:37 par Éric Zemmour sur la forme, sur le fond, virage à droite opéré.
02:14:40 - Oui, tout à fait, on pourrait même dire qu'Emmanuel Macron
02:14:44 poursuit sa mue politique.
02:14:47 Il a été évoqué également par la droite,
02:14:50 en la personne d'Éric Ciotti, d'ailleurs,
02:14:53 il a rappelé lui aussi sur les réseaux ce soir,
02:14:56 puisqu'on commente énormément cette prise de parole
02:15:00 du président de la République.
02:15:03 Alors, mue qui est poursuivie par Emmanuel Macron,
02:15:06 après la droitisation, on en a parlé ces derniers jours,
02:15:09 du gouvernement, avec cette annonce du 1er gouvernement Attal,
02:15:12 il a poursuivi ce soir en renouant, en quelque sorte,
02:15:16 ce nouveau triptyque de l'exécutif,
02:15:19 l'ordre, l'éducation et le mérite,
02:15:22 pour tenter de répondre aux mots MAX de la société,
02:15:25 mais surtout, et c'est une stratégie politique,
02:15:28 de la part du camp présidentiel, pour tenter de contrer
02:15:32 le discours du Rassemblement national, du Front national,
02:15:35 voici comment l'appelle encore et toujours
02:15:38 le président de la République, c'est en tout cas les termes
02:15:41 qu'il a utilisés tout à l'heure dans sa prise de parole,
02:15:45 et qui ont été désignés ce soir, clairement, par Emmanuel Macron,
02:15:48 comme étant l'ennemi politique du camp présidentiel.
02:15:51 - Merci beaucoup, Florian Tardif.
02:15:54 C'est vrai qu'au-delà de l'éducation et de l'école,
02:15:57 ce virage à droite sur l'ordre, sur sa façon de contrer
02:16:00 le Rassemblement national a occupé beaucoup de temps de parole.
02:16:04 Quelques réactions, avant de parler de ce qu'il a dit
02:16:07 sur le Front national, puisque c'est comme ça que le chef de l'État
02:16:10 continue de parler du parti de Marine Le Pen.
02:16:13 - Il est en français. "Les jeunes, classes dangereuses ou pas,
02:16:16 les salariés renvoyés à l'arbitraire patronal,
02:16:20 les franchises doublées, les chômeurs sanctionnés,
02:16:23 l'écologie limitée, l'électricité augmentée,
02:16:26 la préférence nationale assumée." Bon, Olivier Faure.
02:16:29 Lors de la valette du Rassemblement national, il parle deux heures,
02:16:32 et à la fin, ceux qui ne se sont pas déjà endormis
02:16:36 sont incapables de vous résumer ce qu'il a dit.
02:16:39 Rien, sinon son obsession pour le RN, ce grand rendez-vous
02:16:42 imposé à la nation. Voilà pour la formule de leur la valette.
02:16:45 Et puis le patron du RN, Jordan Bardella, Emmanuel Macron,
02:16:48 commente. Il enchaîne les numéros dans lesquels il se veut
02:16:52 le beau parleur du déclin français. Ses interventions se répètent
02:16:55 sans que les Français ne voient de changement dans leur quotidien.
02:16:58 Justement, qu'a dit Emmanuel Macron sur le RN ?
02:17:01 Et cette menace qui plane de plus en plus, sera-t-il obligé
02:17:04 de remettre les clés du Palais de l'Élysée en 2027 à Marine Le Pen ?
02:17:08 Ça semble être quelque chose qui occupe beaucoup de temps.
02:17:11 Oui, c'est vrai que dans 6 mois, il y a aussi une échéance
02:17:14 avec le RN, qui est un adversaire.
02:17:17 Le Prix chef de l'État, Jean-Claude, je vois que vous êtes...
02:17:20 Vous avez beaucoup de choses à dire, vous êtes très chaud sur le sujet,
02:17:24 donc c'est vous qui réagissez le premier. Emmanuel Macron.
02:17:27 -Moi, je pense qu'il faut, pour éviter le retour des extrêmes,
02:17:30 et en particulier de l'extrême droite, s'attaquer à ce qui fait voter
02:17:33 pour eux. La 1re chose, c'était le chômage de masse.
02:17:36 C'était une spécificité française. Nous étions au centre
02:17:40 à coup sûr la grande économie qui n'avait pas réussi
02:17:43 à endiguer celui-ci. On est en train de le faire.
02:17:46 2e élément, l'immigration.
02:17:49 Lutter contre l'immigration clandestine,
02:17:52 c'est, je pense, une des réponses au RN.
02:17:56 C'est pourquoi j'assume totalement la politique
02:17:59 au niveau européen et français qu'on a menée.
02:18:02 Pas de naïveté, mais le faire dans le cadre de notre République,
02:18:05 nos principes, ce que je défends.
02:18:09 On a attaqué à ça, qui, dans certaines régions, les nourrit.
02:18:12 Puis la 3e chose, je pense, les nourrit, c'est une forme
02:18:15 de sentiment de dépossession. Beaucoup de nos compatriotes
02:18:18 se disent qu'au fond, le pays ne marche plus,
02:18:21 on a tout essayé, on ne les a pas essayés. Et ma crainte,
02:18:24 et ce contre quoi je me bats, parce que je ne suis pas là
02:18:28 pour craindre, vous me direz, c'est que tout le monde
02:18:31 s'habitue à ça. Et plus personne ne dit que le RN,
02:18:34 comme toutes les extrêmes droites en Europe, c'est surtout
02:18:37 le RN. Le RN est devenu le parti de la colère facile.
02:18:40 - Le parti de l'appauvrissement national
02:18:44 et le parti de la colère facile, voilà comment Emmanuel Macron
02:18:47 qualifie le RN. Jean-Claude et Olivier ensuite.
02:18:50 - C'est vrai que quand on est à 10 points dans les sondages,
02:18:53 ça vaut ce que ça vaut, mais néanmoins,
02:18:56 il y a le choix du nouveau chef du gouvernement,
02:19:00 très jeune, très compétent, très brillant,
02:19:03 on l'a vu à l'Assemblée encore aujourd'hui.
02:19:06 Il compte sur lui pour essayer de recoller un peu au peloton.
02:19:09 Néanmoins, Bardella n'est pas manchot non plus,
02:19:12 il est annoncé comme quasiment le premier ministre
02:19:16 d'une éventuelle victoire de Marine Le Pen
02:19:19 dans la présidentielle, tout ça me paraît un peu romancé.
02:19:22 Néanmoins, imaginons une seconde
02:19:25 que c'est en juin, les élections européennes,
02:19:28 - 9 juin. - 9 juin,
02:19:32 que le président de la République, le gouvernement,
02:19:35 sa majorité n'est pas réussi à refaire
02:19:38 petite partie du terrain sur le rassemblement national.
02:19:41 - Oui, mais... - Même si les élections européennes
02:19:44 ne sont pas ce qu'on pense, c'est moins important
02:19:48 que la législative ou la présidentielle,
02:19:51 néanmoins, 10 points d'écart, c'est beaucoup
02:19:54 pour quelqu'un qui a plutôt bien géré le pays.
02:19:57 - Ce qui semble obséder Emmanuel Macron, Olivier Dardigolle,
02:20:00 c'est qu'il a cette impression, qu'il le gagne inconsciemment,
02:20:04 c'est que le RN est en train de devenir le parti
02:20:07 de la droite populaire et républicaine,
02:20:10 et il veut tout faire pour l'empêcher,
02:20:13 en rappelant que ça s'appelle le front national.
02:20:16 - Oui, mais... - C'est le LR qui parle,
02:20:20 je l'entends bien, mais... - Oui et non.
02:20:23 - C'est plus clair que ça. Olivier, éperveille.
02:20:26 - Oui et non, parce qu'il y a une duplicité.
02:20:29 Emmanuel Macron est un Janus quand il parle
02:20:33 de l'Etat, mais qui installe le duopole
02:20:36 dans la vie politique française ? Si ce n'est Emmanuel Macron.
02:20:39 Il ne veut pas les rentes, mais là, c'est une drôle de rente
02:20:42 pour lui. Qui a dit au second tour de l'élection présidentielle
02:20:45 "non pas Sarane" en adressant un message à l'électorat de gauche
02:20:48 et en disant "ce résultat m'oblige".
02:20:52 - Ce résultat m'oblige. - Donc, d'une certaine manière,
02:20:55 présentant le nouveau Premier ministre comme l'arme
02:20:58 anti-Bardella, disant "nous sommes à nous seuls
02:21:01 pour la raison", c'est nous ou Marine Le Pen.
02:21:04 - Ça l'arrange alors ? - Il a installé ce paysage.
02:21:08 Ça l'arrange, au second tour de l'élection présidentielle,
02:21:11 ça ne lui a pas été défavorable. - Oui, mais je ne crois pas.
02:21:14 - Mais c'est une réalité électorale.
02:21:17 Alors, Philippe et Pierre Lelouch, Philippe Bilger.
02:21:20 - Je ne veux pas qu'on puisse lui prêter cette mauvaise foi.
02:21:24 - Ridicule, vous ne savez pas, Jean-Claude Dassier ?
02:21:27 Non, mais ridicule. Ce que je dis n'est pas totalement ridicule.
02:21:30 - Tu imagines une seconde que le président souhaite, en réalité,
02:21:33 que le FN continue de progresser et éventuellement gagne la présidentielle ?
02:21:36 - Je n'ai pas dit ça. - C'est ça l'idée ?
02:21:40 - Je n'ai pas dit qu'il souhaitait que le RN gagne la présidentielle.
02:21:43 - Ah bah non. - Je lui ai dit que le fait d'installer
02:21:46 ce match face à Marine Le Pen, il a fait ce choix consciemment.
02:21:49 - Non, mais ce qui me frappe... - Un peu de discipline,
02:21:52 comme le souhaite le chef de l'État, un peu d'ordre sur ce plateau.
02:21:56 Philippe et Pierre et Yoann. - Ce qui me frappe,
02:21:59 c'est que la prise très pertinente et lucide qu'il fait
02:22:02 de l'ampleur du RN a pour conséquence tout de même
02:22:08 qu'il ne s'interroge pas une seconde sur la responsabilité de sa montée.
02:22:14 Comme si les éléments qui l'ont fait monter
02:22:18 venaient d'éléments purement extrinsèques sur lesquels il n'a pas de prise.
02:22:22 C'est une absurdité. - Pierre Lelouch.
02:22:25 - En prolongeant de mes deux précédents orateurs...
02:22:29 - Très bon, Philippe, concis et vraiment synthétique. Parfait.
02:22:32 - Je déteste m'ennuiser. - Sur le fond, je suis absolument sûr
02:22:38 et certain que le macronisme a besoin...
02:22:41 René Girard qui disait cela, on se définit par rapport à l'ennemi.
02:22:45 Le macronisme se définit, son gain-pein, c'est le FN.
02:22:48 C'est si simple que ça.
02:22:50 Deux, sur comment est-ce qu'on gère la chose.
02:22:54 C'est là que je rejoins Philippe Giger.
02:22:57 En bonne intellectuelle, il a donné l'exacte mesure du problème.
02:23:01 Un, c'est vrai dans toute l'Europe.
02:23:04 Deux, il y a trois explications.
02:23:07 Le chômage, l'immigration et le sentiment de dépossession.
02:23:13 Or, quelles sont ses réponses à ça ?
02:23:16 Le chômage, on a fait baisser le chômage, on a résolu le problème.
02:23:19 Sauf qu'on est à 7,4 et qu'il y a énormément de pauvres dans ce pays.
02:23:23 Deux, l'immigration, j'ai fait une loi, c'est réglé.
02:23:26 Sauf que la loi ne règle pas les 500 000 entrées annuelles.
02:23:30 Elle ne touche même pas le sujet.
02:23:33 - Et qu'une partie sera censurée le 27 janvier.
02:23:36 - C'est pas son sujet. La loi ne porte pas là-dessus.
02:23:39 Trois, la dépossession. Mais qui parle tout le temps d'Europe
02:23:42 et de souveraineté européenne, sinon le président de la République ?
02:23:46 Si vous voulez enlever le sentiment de dépossession,
02:23:49 redonnez le contrôle du pays à ceux qui sont élus en France.
02:23:52 - Il dit que c'est un grand problème de guerre et de paix.
02:23:55 Il dit que c'est l'Europe de la défense. Non.
02:23:58 Le jour où il y a une guerre, quelqu'un qui prendra la décision,
02:24:02 ce doit être un élu français. C'est pas Mme. van der Leyen.
02:24:05 Et c'est là-dessus que va porter la campagne européenne.
02:24:08 Donc je dis qu'il a raison sur l'analyse, il a tout faux sur les résultats.
02:24:11 - Sur les résultats, c'est pas brillant.
02:24:14 - Mais néanmoins, il nourrit sa machine.
02:24:18 - C'est tout le début de sa prestation, c'est qu'il a essayé
02:24:21 de faire un débat qui se répand de plus en plus,
02:24:24 que la France est dans un triste État, et il nous a expliqué
02:24:27 pendant 20 minutes que c'est pas la vérité,
02:24:30 que ça va beaucoup mieux que ce que l'on dit.
02:24:34 - Il semble actuellement que la ligne politique du RN
02:24:37 est un peu plus claire que la ligne politique du chef de l'État.
02:24:40 - Il est toujours plus facile d'être dans l'opposition
02:24:43 que d'être au pouvoir. C'est aussi une réalité à ne pas négliger.
02:24:46 Mais néanmoins, il est certain que le président a eu
02:24:50 à se défausser, parce que quand on est aux responsabilités
02:24:53 depuis 7 ans, on a nécessairement une responsabilité
02:24:56 quant à la montée du RN.
02:24:59 Ceci dit, un RN haut dans les sondages,
02:25:02 - Le contexte aussi, la crise migratoire,
02:25:06 les émeutes, l'inflation, servent aussi
02:25:09 le programme du RN.
02:25:12 - Quand on est au pouvoir depuis 7 ans, on a une responsabilité
02:25:15 générale de la situation du pays.
02:25:19 - Ce n'est pas les fonds nationals qui l'ont créé.
02:25:22 Les émeutes dans les banlieues de Juillet,
02:25:25 ce n'est pas le FN qui a créé.
02:25:28 - Je ne dis pas que le contexte sert les intérêts du RN.
02:25:31 - Ce contexte est le résultat de dysfonctionnements majeurs
02:25:34 dans cette société qui ne sont pas gérés depuis une décennie.
02:25:38 On ne peut pas dire dans les banlieues dans 500 villes,
02:25:41 ils sont français, ils sont nés en France, donc il n'y a zéro problème.
02:25:44 Ils sont issus de l'immigration, ça ne fonctionne pas.
02:25:47 Donnez-nous l'explication du pourquoi et du comment.
02:25:50 - Johan, allez au bout de votre propos.
02:25:54 - Je voulais terminer en disant qu'un RN puissant
02:25:57 est une condition de survie pour Emmanuel Macron.
02:26:00 Je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été dit.
02:26:03 Si il pense à lui et uniquement à lui, Emmanuel Macron aura
02:26:06 54 ans en 2032. Imaginez que Marine Le Pen lui succède.
02:26:10 Il pourra dire "je suis le seul à pouvoir la battre".
02:26:13 C'est une manière habile pour se représenter.
02:26:16 - Vous allez dans le scénario...
02:26:19 - Mais pardon !
02:26:22 - Il aurait été battu par elle.
02:26:26 - Vous croyez qu'après 10 ans à l'Elysée, Emmanuel Macron
02:26:29 va avoir envie de revenir ?
02:26:32 - Quand tout le monde dit "le Front National va gagner",
02:26:35 c'est ce que pronosticent beaucoup de gens aujourd'hui.
02:26:38 Ça arrange le président de la République à l'heure actuelle.
02:26:42 - Personnellement, oui, s'il ne pense qu'à lui.
02:26:45 - Pour moi, c'est évident.
02:26:48 - La règle de base, c'est de mobiliser son camp.
02:26:51 Pour mobiliser son camp, il faut lui foutre la trouille.
02:26:54 Si vous avez un bon repoussoir, un vilain corbeau...
02:26:58 - Il est un candidat. Ça ne vous a pas échappé,
02:27:01 qu'Emmanuel Macron ne briguera pas la présidence en 2027.
02:27:04 - Mais justement...
02:27:07 - Tout le monde parle en même temps, les amis.
02:27:10 - Il y aura quelqu'un. - Il y aura qui ?
02:27:14 - Je ne suis pas un des chroniqueurs.
02:27:17 - On avance sur l'immigration.
02:27:20 Il y a eu cette question sur les allocations familiales.
02:27:23 La loi immigration qui a été votée il y a quelques temps
02:27:26 rallonge les délais d'obtention et les conditions d'obtention
02:27:30 de pas mal d'allocations pour les étrangers qui arrivent
02:27:33 sur notre sol. Il y a eu une question à ce sujet.
02:27:36 La réponse est importante. On va la décrypter.
02:27:39 - Dans notre pays, il y a des délais
02:27:43 de résidence, parfois de travail, pour avoir accès
02:27:46 à des prestations, y compris au quotidien.
02:27:49 Est-ce que c'est injuste ? Ma réponse est non.
02:27:52 Ce n'est pas toujours aberrant. Vous ne pouvez pas avoir
02:27:55 une démocratie avec un modèle social aussi généreux
02:27:58 que le nôtre qui ne conditionne pas à certaines règles
02:28:02 l'accès aux prestations. Sinon, vous n'aurez plus
02:28:05 de consensus social. Sinon, les gens vous diront
02:28:08 que vous êtes citoyen français, que vous respectez toutes les règles.
02:28:11 Quiconque rentre sur le sol, il y a accès.
02:28:14 Ça ne marche pas. Vous me reconnaîtrez avec moi.
02:28:18 Là aussi, il faut savoir faire les choses de manière très méthodique,
02:28:21 loin des passions.
02:28:23 - Il n'attend qu'une chose, c'est que le Conseil constitutionnel
02:28:26 invalide cette mesure sur les allocations.
02:28:29 - Il y a un peu de cynisme de la part du président de la République.
02:28:35 Il a dealé avec les Républicains des mesures dont il ne veut pas.
02:28:41 Il a forcé sa majorité relative à voter ces mesures
02:28:46 parce que sa majorité relative n'en voulait pas.
02:28:49 Il a tout fait pour faire voter cette loi.
02:28:52 Maintenant, il espère qu'une partie de ces mesures
02:28:56 seront censurées par le Conseil constitutionnel.
02:28:59 Je crois qu'une telle stratégie, une telle situation
02:29:02 ne s'est jamais produite sous la Ve République.
02:29:05 Voir un président de la République espérer que sa propre loi
02:29:09 ne soit pas censurée, c'est une aberration absolue.
02:29:12 - Ce discours est très ambigu.
02:29:15 - Le Conseil constitutionnel n'est pas la chambre d'appel du Parlement.
02:29:19 - On m'informe qu'il y a une réaction de Mathilde Panot
02:29:24 qui vient d'arriver à propos de la conférence de presse présidentielle.
02:29:27 - Ça sera très nuancé, j'en suis sûr.
02:29:31 - Vous avez un pouvoir qui est complètement déconnecté
02:29:34 du peuple et de ses besoins
02:29:37 et qui flotte dans un déni démocratique de plus en plus fort.
02:29:40 Dans une démocratie, ce n'est pas au président de la République
02:29:43 de faire une allocution qui dure 2h20
02:29:47 mais bien au Premier ministre de faire un discours de politique général
02:29:50 en demandant la confiance au Parlement,
02:29:53 qui a été annoncé le 30 janvier.
02:29:56 Il aurait peut-être pu l'annoncer l'année prochaine.
02:29:59 Ça aurait été plus clair sur le fait qu'il ne souhaitait pas dire
02:30:03 quelle direction allait prendre ce gouvernement
02:30:06 - Je viens d'entendre un truc fou sur le plateau de votre bouche.
02:30:09 Elle a raison.
02:30:12 - Elle a raison. C'est l'article 20 de la Constitution.
02:30:15 Le gouvernement conduit la politique de la nation.
02:30:19 - Détermine et conduit.
02:30:22 - Depuis quand ?
02:30:25 - Je peux terminer.
02:30:28 La règle, c'est que le Premier ministre fait un discours de politique général,
02:30:31 le président fixe l'horizon, le Premier ministre donne le discours.
02:30:35 Il faut avoir ça, telle loi, telle chose, pendant la législature.
02:30:38 Et il y a un vote.
02:30:41 - Sauf qu'on est un régime désormais présidentiel et tu ne peux pas le nier.
02:30:44 - Sauf qu'il n'y a pas de majorité.
02:30:47 Du temps où M. Macron avait une majorité, il y avait des votes.
02:30:51 - Les 2h30 de conférence de presse n'ont rien changé sur la majorité
02:30:54 relative à l'Assemblée.
02:30:57 - Elle a un panneau que par ailleurs, franchement,
02:31:00 pas ma tasse de thé, mais ce qu'elle dit surtout,
02:31:04 elle ne parle pas de la personne, mais de sa ligne politique.
02:31:07 - On a compris.
02:31:10 - Aujourd'hui, il faut mieux préciser.
02:31:13 - Il ne vous a pas échappé que sur la crise de gouvernance
02:31:16 ou la crise démocratique et de légitimité,
02:31:19 il était quand même attendu une annonce concernant le référendum.
02:31:23 - Aussi.
02:31:26 - Il n'y a pas de consensus.
02:31:29 - Il peut prendre son risque.
02:31:32 - Il n'y a rien de majeur.
02:31:35 Il n'y a rien qui écrase tout ce soir.
02:31:39 Vous remarquez, vous qui nous suivez,
02:31:42 on débriefe chapitre par chapitre
02:31:45 tout ce qu'on a pu entendre de la part du chef de l'État.
02:31:48 Rien n'écrase le reste ce soir.
02:31:51 - Le pays va moins mal qu'on ne le croit
02:31:55 et qu'on ne le dit dans les médias.
02:31:58 - Il me semble que dans tout ce qu'il a dit
02:32:01 durant deux heures et demie,
02:32:04 il n'y a rien de tellement bouleversant, original,
02:32:07 qu'il n'ait pas pu faire durant les sept ans qui précédaient.
02:32:11 - Il y a deux mots qui sont revenus très fortement
02:32:14 à plusieurs reprises.
02:32:17 C'est le mot "ordre" et le mot "audace".
02:32:20 - Vous avez vu comment des mots peuvent arriver.
02:32:23 - La régénération.
02:32:27 - Il manie des concepts depuis la nomination.
02:32:30 - Les vœux.
02:32:33 - Vous avez raison, réarmement civique et régénération.
02:32:36 Depuis le 31 décembre, je suis dans le flou autour de ces concepts.
02:32:39 Je pensais qu'ils allaient être un peu plus clarifiés ce soir.
02:32:43 Il rajoute les termes d'audace, d'ordre.
02:32:46 Oui, des effectifs de police, notamment en termes de sécurité,
02:32:49 qui seront renforcés, mais ce cap, cette direction,
02:32:52 ce souhait pour la France dans les trois ans et demi à venir,
02:32:55 c'est un peu le même que ce que vous avez dit.
02:32:59 Ce soir, on sort de là.
02:33:02 Les Français ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés
02:33:05 et ne savent pas où va le président de la République.
02:33:08 - La définition, c'est consubstantiel à ce qu'il a créé.
02:33:11 C'est-à-dire un mouvement qui n'est ni à droite ni à gauche.
02:33:15 C'est au fil de l'eau.
02:33:18 Le problème, c'est que, idéologiquement, ça ne tient pas la route.
02:33:21 C'est pour ça que ça ne peut pas s'implanter localement.
02:33:24 C'est pour ça que la gauche et la droite ont de beaux jours devant elles
02:33:28 et que la droite, je suis moins sûr.
02:33:31 - Dans un pays à 60 % à droite ?
02:33:34 - Oui, mais je pense plus au RN,
02:33:37 entre le virage à droite du chef de l'État et le RN qui est en train de monter.
02:33:40 Je me dis que la place pour LR est de plus en plus réduite.
02:33:43 Une annonce qui est importante, en revanche,
02:33:47 et qui comptera à n'en pas douter, c'est cet hommage.
02:33:50 On l'a appris ce soir.
02:33:53 Hommage qui sera rendu le 7 février prochain aux Invalides,
02:33:56 qui ont attaqué une victime française du Hamas lors des attaques du 7 octobre.
02:33:59 Le chef de l'État l'a annoncé et confirmé tout à l'heure.
02:34:03 - La France a perdu 41 de ses enfants
02:34:06 dans les attaques terroristes du 7 octobre dernier.
02:34:09 Ce qui fait de ces attaques
02:34:12 l'acte terroriste le plus meurtrier depuis Nice.
02:34:15 Le 7 février prochain,
02:34:19 au monument pour les victimes du terrorisme,
02:34:22 on a eu un hommage de plus en plus grand
02:34:25 pour les victimes du terrorisme.
02:34:28 Je rendrai hommage à ces victimes
02:34:31 aux côtés de leurs proches, de leurs familles
02:34:34 et de tous ceux qui voudront nous y rejoindre.
02:34:38 Ce sera 4 mois jour pour jour après l'attaque terroriste.
02:34:41 Nous avons libéré 4 otages.
02:34:44 Nous avons encore 3 otages qui sont détenus.
02:34:47 Et nous nous battons pied à pied
02:34:50 avec les autorités israéliennes, avec le Qatar,
02:34:54 avec aussi plusieurs autres collègues pour les libérer.
02:34:57 Je ne veux ici faire aucune annonce
02:35:00 parce que ces matières sont toujours délicates
02:35:03 et je pense aussi aux familles.
02:35:06 Mais nous nous battons, nous ne lâcherons rien
02:35:10 et j'espère que les prochains jours, les prochaines semaines
02:35:13 nous permettront d'obtenir leur libération.
02:35:16 En tout cas, nous voulons tous les ramener chez nous.
02:35:19 - C'est quelque chose que beaucoup réclamait,
02:35:23 et c'est bien d'entendre ce soir.
02:35:26 En effet, ça va rassurer beaucoup de monde
02:35:29 que le chef de l'État pense à ces victimes
02:35:32 et va leur rendre hommage.
02:35:35 - Oui, la date était attendue parce que depuis le 7 octobre,
02:35:38 il y avait presque une forme d'invisibilité
02:35:42 concernant nos compatriotes face à cette horreur.
02:35:45 Il a parlé des 3 otages français
02:35:48 dont on ne connaît pas aujourd'hui le sort.
02:35:51 Et ça, c'est un soulagement.
02:35:54 - Après, à cette décharge, le bilan n'était pas arrêté.
02:35:58 Et d'ailleurs, avec ces 3 otages qui restent,
02:36:01 il n'est pas arrêté.
02:36:04 - Je n'ai pas souvenir dans l'histoire récente
02:36:07 que nous ayons eu des otages avec un tel silence autour d'eux,
02:36:10 y compris médiatique.
02:36:14 - Il y a deux choses distinctes.
02:36:17 Il y a la façon dont on traite ces otages
02:36:20 qui ont été traités à Péry et qui ont leur nom, leur prénom, leur visage.
02:36:23 - C'est vrai.
02:36:26 - Pierre et Philippe, vous voulez dire quelque chose ?
02:36:30 - Olivier a mille fois raison.
02:36:33 Je me souviens d'otages qui nappaient au Tchad
02:36:36 ou de journalistes français qui nappaient au Poche-Orient.
02:36:39 - On en parlait tous les jours.
02:36:42 - On pensait à nos ressortissants.
02:36:46 Là, il y a eu un black-out total,
02:36:49 on a d'abord mondialisé l'antisémitisme.
02:36:52 Le peuple juif et Israël sont devenus les boucs émissaires
02:36:55 de tout ce qui ne va pas dans la planète.
02:36:58 Ils sont utilisés comme tel par un tas de pays,
02:37:02 y compris la Chine, l'Indonésie.
02:37:05 - C'est pour ça que ce geste est important.
02:37:08 Il devait absolument avoir lieu pour montrer
02:37:11 que la République défend ses compatriotes juifs.
02:37:14 - Un petit point sur l'opposition diplomatique de la France.
02:37:18 Pour des raisons humaines et humanitaires,
02:37:21 on doit être en faveur du cessez-le-feu.
02:37:24 Si on fait un cessez-le-feu, c'est le Hamas qui gagne
02:37:27 et il reste au pouvoir.
02:37:30 Vous interdisez toute solution politique sans le Hamas.
02:37:34 Il faut démilitariser Gaza, sortir ces terroristes
02:37:37 qui ont construit une ville sous la ville.
02:37:40 - On ne va pas faire le débat sur Israël ce soir
02:37:43 car on va conclure ce débrief autour du président de la République.
02:37:47 - On a passé les 100 jours de conflit.
02:37:50 Aujourd'hui, aucun des buts de guerre d'Israël n'a été atteint.
02:37:53 Le Hamas existe toujours
02:37:56 et une grande partie des otages est toujours retenue.
02:37:59 J'ai cru entendre qu'environ 9000 terroristes du Hamas
02:38:02 ont été neutralisés sur une base
02:38:06 d'une trentaine de milliers d'hommes d'action terroriste.
02:38:09 - Israël a toujours dit que cette guerre serait longue.
02:38:12 Israël, Benyamin Netanyahou n'a jamais dit
02:38:15 que cette guerre allait durer 3 ou 4 mois.
02:38:18 Ils se projettent plus loin.
02:38:22 Ils viennent de dire que la première phase de l'opération,
02:38:25 la plus intense, est sur le point de se terminer.
02:38:28 - Et après, ce sera plus chirurgical.
02:38:31 - Elle va continuer pendant plusieurs mois.
02:38:34 Les buts ne sont pas atteints naturellement.
02:38:38 Il est indispensable pour Israël et pour les Occidentaux
02:38:41 d'aller au bout et d'atteindre ces objectifs
02:38:44 de terrorisme islamiste qui menacent Israël.
02:38:47 - Un dernier extrait du président de la République.
02:38:50 Le temps file et ce débrief va passer plus vite
02:38:54 que la conférence de presse du président de la République.
02:38:57 Gérard Depardieu a été évoqué par l'un ou l'une des journalistes.
02:39:00 Le président de la République regrette-t-il
02:39:03 d'avoir dit de Gérard Depardieu
02:39:06 qu'il est empêtré dans les affaires d'agression sexuelle
02:39:10 et notamment ses propos sur la violence sexuelle
02:39:13 et ses propos ultra grossiers et sexualisant
02:39:16 à une enfant de 10 ans dans un reportage sur France Télévisions.
02:39:19 Le chef de l'Etat a dit qu'il rendait fiers les Français.
02:39:22 Gérard Depardieu confirme-t-il, regrette-t-il
02:39:26 d'avoir eu ces mots à propos de l'acteur ?
02:39:29 - Je n'ai aucun regret d'avoir défendu
02:39:32 la présomption d'innocence pour une personnalité publique,
02:39:35 un artiste en l'espèce, comme je l'ai fait
02:39:38 pour des responsables politiques.
02:39:42 Je n'ai pas assez dit combien la parole des femmes
02:39:45 qui sont victimes de ces violences est importante
02:39:48 et combien ce combat est essentiel pour moi
02:39:51 et nous continuerons l'action.
02:39:54 Mais on a agi, on a multiplié comme jamais
02:39:58 les crédits aux associations qui se développent sur le terrain.
02:40:01 On a multiplié par deux et demi les ordonnances de protection.
02:40:04 On a développé plus de 1000 bracelets qui sont offerts
02:40:07 et qui protègent chaque jour des femmes.
02:40:11 - Commentaire Philippe Bidjard.
02:40:14 - Cette question très précise qui lui a été posée
02:40:17 par une journaliste, ça lui permet d'abord de dire
02:40:20 qu'avant même 2017, il avait soutenu la cause des femmes
02:40:23 et d'autre part, il est tout de même un petit peu gêné
02:40:26 parce qu'il ne parle pas du propos qui avait choqué...
02:40:30 - C'est une réponse féline.
02:40:33 Il chute, mais il retombe sur ses pas.
02:40:36 - Et puis surtout, il ne répond pas non plus
02:40:39 à la journaliste qui lui disait "vous n'avez rien dit"
02:40:42 des propos qui lui ont été prêtés en Corée du Nord.
02:40:46 Donc à chaque fois, tout de même, qu'il est gêné
02:40:49 et qu'il éprouve le besoin de confirmer
02:40:52 alors qu'il a du talent pour répondre à n'importe quelle question,
02:40:55 là, il ne le fait pas.
02:40:58 - Un autre commentaire sur cette réponse autour de Gérard Depardieu.
02:41:02 Olivier Dardigolle.
02:41:05 - C'est terrible avec la carte Depardieu.
02:41:08 C'est compliqué ensuite d'avoir la position
02:41:11 que le président de la République a eue.
02:41:14 Il a reconnu d'ailleurs, j'ai oublié deux,
02:41:18 qu'il n'ait pas eu un mot pour rappeler quand même
02:41:21 qu'il y avait un petit quelque chose, me semble-t-il,
02:41:24 dans le dossier qui n'est pas rien.
02:41:27 - Il a tenté de rattraper le coup ce soir.
02:41:30 - Il a fait ça toute la soirée, c'est un expert.
02:41:34 Il sait faire.
02:41:37 - Vous trouvez que c'était une erreur ce qu'il a dit sur France 5,
02:41:40 Gérard Depardieu, qu'il rendait fier la France ?
02:41:43 - Cette partie-là, on peut la comprendre,
02:41:46 mais il manquait évidemment quelque chose
02:41:50 dans cette déclaration, c'est tout.
02:41:53 Il s'excuse de ne pas l'avoir fait.
02:41:56 - Il nous reste deux minutes, chers amis,
02:41:59 avant de voir ce que nos amis de la presse quotidienne
02:42:02 proposeront aux lecteurs demain après cette conférence de presse.
02:42:06 - François Ruffin, c'est rapide, c'est laconique,
02:42:09 mais c'est efficace, comme souvent avec François Ruffin, je trouve.
02:42:12 Ministre de tout, président de rien pour le député apparenté
02:42:15 et les filles.
02:42:18 Dans les kiosques de maintien, c'est vrai que c'est aussi
02:42:22 à la une du Figaro, on aurait pu en parler,
02:42:25 parce que le président en a dit quelques mots,
02:42:28 la France confrontée à l'effondrement de sa natalité.
02:42:31 J'en profite pour dire que le président a dit
02:42:35 qu'il n'avait pas d'accord. Je trouve qu'une réponse de santé
02:42:38 sur un problème de société, ce n'était pas forcément
02:42:41 la meilleure façon d'aborder le sujet.
02:42:44 - Il y a les deux aspects, il n'a pas tort.
02:42:47 - Voilà pour le Figaro, demain, aujourd'hui en France.
02:42:50 Là encore, on n'est pas surpris, c'est la conférence de presse
02:42:54 qui est à la une. Macron a l'offensive congénescent.
02:42:57 Il forme à l'école, baisse d'impôt, le président a multiplié
02:43:00 les annonces pour tenter de relancer son quinquennat.
02:43:03 - La fin de l'exception française, le nombre de naissances a chuté.
02:43:06 Là encore, les échos en font leur une.
02:43:10 Macron annonce l'acte II des réformes à la une des échos.
02:43:13 Pour la presse régionale, Emmanuel Macron a lancé
02:43:16 l'acte II du quinquennat. Il va falloir nous expliquer comment.
02:43:19 On ne l'a pas tous noté ce soir, mais on lira ça dans West France.
02:43:22 Il propose un entretien avec Tony Parker également.
02:43:26 - Qu'est-ce que ce sera l'acte V ?
02:43:29 - Est-ce qu'il y aura un acte V ?
02:43:32 - L'école, l'école, l'école.
02:43:35 C'est vrai qu'on l'a dit en début de débrief.
02:43:38 Il a été beaucoup question de l'école et de l'éducation.
02:43:42 Mais c'est la mer de toutes les batailles.
02:43:45 Sur ça, on peut être d'accord avec le président et son gouvernement.
02:43:48 - Qu'est-ce qu'on a d'autre en presse régionale ?
02:43:51 On a les dernières nouvelles d'Alsace.
02:43:54 Macron donne un cours d'éducation civique.
02:43:58 - Cyniquement, ironiquement, les dernières nouvelles d'Alsace.
02:44:01 - Leur civique refondée.
02:44:04 - Elle va être repensée.
02:44:07 - On va en parler différemment.
02:44:10 - C'est une heure de Macron par semaine.
02:44:14 - Si vous deviez mettre une note sur 20 au chef de l'État ce soir,
02:44:17 pour sa conférence de base, très vite, tour de table.
02:44:20 - 10. - 10 sur 20 ?
02:44:23 - 11. - Monsieur le professeur Lelouch.
02:44:26 - 12. - 12.
02:44:30 - 8. - 8. Précisez votre projet.
02:44:33 - La meilleure note, c'est Philippe Bilger, 14.
02:44:36 - Je mettrais 10. - Vous mettez 10 sur 20.
02:44:39 - Je suis dans le milieu. - Passable.
02:44:42 - Merci de nous avoir suivi.
02:44:46 Un soir info un peu plus classique reviendra demain soir.
02:44:49 On continuera à parler de l'intervention du chef de l'État
02:44:52 dans la matinale avec Romain Desarbes.
02:44:55 C'est l'édition de la nuit. Augustin Donadieu, ce soir.
02:44:59 Merci de nous avoir suivis. A demain. Bonne nuit.
02:45:02 - Merci. - Merci, chers amis.