Soir Info (Émission du 09/01/2024)

  • il y a 7 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
Transcript
00:00:00 - Bonsoir à tous.
00:00:02 Très heureux de vous retrouver à la même heure
00:00:04 comme chaque soir.
00:00:05 Soir Info démarre à 22h.
00:00:06 On vous accompagne jusqu'à minuit en direct sur CNews
00:00:08 pour décrypter, débattre de tout ce qui fait l'actualité.
00:00:11 Évidemment qu'on va énormément parler de Gabriel Attal,
00:00:14 nommé officiellement aujourd'hui Premier ministre
00:00:16 le plus jeune de l'histoire de la Ve République.
00:00:18 Je vous présente les invités et le sommaire complet
00:00:20 dans une poignée de secondes.
00:00:21 Mais d'abord, on salue Maureen Vidal
00:00:22 pour l'essentiel à retenir de ce 9 janvier 2024.
00:00:25 Bonsoir Maureen.
00:00:26 - Bonsoir Julien, bonsoir à tous.
00:00:28 En plus de nous en parler, Gabriel Attal succède
00:00:30 à Elisabeth Borne en tant que Premier ministre à 34 ans.
00:00:33 Il est le plus jeune ministre à occuper ce poste
00:00:35 de l'histoire de la République.
00:00:37 Promesse d'audace et de mouvement à Emmanuel Macron.
00:00:40 Il a rendu hommage à sa prédécesseure.
00:00:42 "Nous savons ce que nous te devons".
00:00:44 A peine nommé Premier déplacement dans le Pas-de-Calais.
00:00:46 Priorité aux sinistrés, le nouveau Premier ministre
00:00:49 a exprimé son soutien aux habitants.
00:00:51 Nous, policiers, nous sommes victimes
00:00:53 à notre façon de cette affaire.
00:00:55 Aujourd'hui s'est ouvert le procès de Marc-Antoine Castelin
00:00:57 et deux de ses collègues aux assises de la Seine-Saint-Denis
00:01:00 concernant l'affaire Théo Louaka.
00:01:02 Ce jeune homme gravement blessé à l'anus
00:01:04 suite à un contrôle de police en 2017.
00:01:06 Le policier en court 15 ans de prison.
00:01:08 Il plaide un coup légitime.
00:01:10 Théo, âgé de 28 ans, en garde des séquelles irréversibles.
00:01:13 Le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken,
00:01:16 s'est entretenu avec les dirigeants israéliens.
00:01:19 Il a exhorté Israël à cesser de prendre des mesures
00:01:21 qui sapent la capacité des Palestiniens
00:01:23 à se gouverner eux-mêmes.
00:01:25 Israël a accepté le principe d'une mission d'évaluation de l'ONU
00:01:28 sur la situation dans le nord de Gaza
00:01:30 afin d'envisager le retour des Palestiniens déplacés par la guerre.
00:01:33 Anthony Blinken a demandé plus de nourriture,
00:01:35 plus d'eau et plus de médicaments pour Gaza.
00:01:38 Enfin, vigilance orange pour neige et verglas
00:01:41 dans huit départements.
00:01:43 Demain sont concernés la Manche, le Calvados,
00:01:45 l'Orne, l'Eure, l'Eure et l'Oire, les Yvelines,
00:01:47 l'Essone ainsi que la Haute-Savoie.
00:01:49 Concernant l'épisode de grand froid,
00:01:51 il devrait durer jusqu'à vendredi.
00:01:53 Météo France a placé 48 départements en vigilance
00:01:56 sur la journée de demain.
00:01:58 - Merci beaucoup Maureen.
00:02:00 On se retrouve dans 30 minutes pour un nouveau point actuel.
00:02:02 Gabrielle Cluzel est parmi nous.
00:02:04 J'ai failli dire Gabrielle Attal.
00:02:06 Ce soir, mais Gabrielle Attal est un peu parmi nous aussi.
00:02:08 - Je ne peux pas parler de lui sur ce sujet.
00:02:10 - Directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:02:12 Belle année à vous Gabrielle.
00:02:14 On ne s'est pas vu encore en 2024.
00:02:16 Belle année à Andréa Cotarac, porte-parole du RN.
00:02:18 Merci d'être présente.
00:02:20 Tous mes voeux Pierre Lelouch.
00:02:22 Merci d'être là.
00:02:24 Ancien ministre, spécialiste de politique internationale.
00:02:26 - Je vous le souhaite quand même.
00:02:28 - Merci.
00:02:30 C'est la sens unique souvent l'amour.
00:02:32 Malheureusement, conseiller régional du PS.
00:02:34 Je vous renouvelle mes voeux.
00:02:36 Yoann Usail est avec nous ce soir.
00:02:38 On reviendra sur l'affaire Théo.
00:02:40 Une autre affaire qui fait écho à l'affaire Théo
00:02:42 concernant un policier.
00:02:44 Vous nous raconterez tout en deuxième heure.
00:02:46 Yoann Usail du service politique est avec nous également.
00:02:48 Bonsoir Yoann.
00:02:50 A 34 ans, il est le plus jeune Premier ministre de la 5e République.
00:02:52 On va longuement s'éloigner de lui.
00:02:54 On va commenter cette arrivée à Matignon de Gabriel Attal.
00:02:56 Une image en direct avant de marquer une première pause.
00:02:58 Images évidemment aux abords du palais de l'Elysée
00:03:00 où le Premier ministre et le Président de la République
00:03:02 se retrouvent ce soir pour un premier dîner de travail.
00:03:04 Il sera certainement question de commencer à composer
00:03:06 les contours du prochain gouvernement.
00:03:08 Est-ce que ce sera demain?
00:03:10 Est-ce que ce sera en une semaine?
00:03:12 Qui le sait?
00:03:14 - Je dirais plutôt week-end ou début de semaine prochaine.
00:03:16 - Début de semaine prochaine.
00:03:18 Ça prendra un peu de temps.
00:03:20 - Je vous remercie.
00:03:22 - Je vous remercie.
00:03:24 - Début de semaine prochaine.
00:03:26 - Début de semaine prochaine.
00:03:28 Ça prend du temps quand même pour pas grand-chose.
00:03:30 On voit ça dans une seconde.
00:03:32 A tout de suite.
00:03:34 - De retour dans la bonne humeur.
00:03:36 Sur le plateau de Soir Info en direct.
00:03:38 Pierre Leloup, Chandrai Akotar, François Calfon,
00:03:40 Yoann Usaï et Mauré Boucaud m'accompagnent ce soir à 34 ans.
00:03:42 Gabriel Attal est nommé Premier ministre depuis aujourd'hui.
00:03:44 Il devient le plus jeune à occuper ce poste.
00:03:46 Il dépasse le record de Laurent Fabius
00:03:48 qui était devenu, vous le savez,
00:03:50 chef du gouvernement à l'âge de 37 ans en 1984.
00:03:52 Gabriel Attal n'était pas né à cette époque.
00:03:54 Une promotion express pour l'ex-ministre de l'Education nationale
00:03:56 qui vient couronner des années de bons et loyaux services
00:03:58 auprès du chef de l'Etat.
00:04:00 Retour sur cette passation avec Elisabeth Borne.
00:04:02 - Il est arrivé à pied à Matignon et c'est avec le sourire
00:04:04 qu'Elisabeth Borne l'a accueilli.
00:04:06 Après un court entretien privé, l'ancienne Première ministre
00:04:08 a pris la parole dans un discours tenté de fierté
00:04:10 de l'Etat.
00:04:12 - Je suis très heureuse de pouvoir
00:04:14 accueillir cette jeune femme.
00:04:16 Elle a été la première ministre de l'Etat
00:04:18 à accueillir son discours tenté de fierté
00:04:20 du travail accompli.
00:04:22 - C'est presque 20 mois
00:04:24 pendant lesquels je me suis,
00:04:26 en particulier,
00:04:28 dans des conditions inédites à l'Assemblée,
00:04:30 attelée à faire adopter
00:04:32 nos budgets,
00:04:34 la réforme des retraites,
00:04:36 la loi immigration
00:04:38 et plus de 50 textes
00:04:40 pour répondre
00:04:42 aux défis de notre pays
00:04:44 et aux attentes de nos concitoyens.
00:04:46 - Sourire et applaudissements
00:04:48 de la part de Gabriel Attal,
00:04:50 qui, après presque 6 mois
00:04:52 passé rue de Grenelle,
00:04:54 a très vite réaffirmé l'école
00:04:56 comme priorité de son mandat.
00:04:58 - Je le dis d'emblée,
00:05:00 mesdames et messieurs,
00:05:02 j'emmène avec moi,
00:05:04 ici, à Matignon,
00:05:06 la cause de l'école.
00:05:08 Je réaffirme l'école
00:05:10 comme étant la mère de nos batailles,
00:05:12 celle qui doit être au coeur de nos priorités
00:05:14 et je donnerai, comme Premier ministre,
00:05:16 tous les moyens d'action
00:05:18 nécessaires pour sa réussite.
00:05:20 Elle sera l'une de mes priorités absolues
00:05:22 dans mon action à la tête du gouvernement.
00:05:24 Applaudissements
00:05:26 - Après avoir annoncé
00:05:28 qu'elle rejoindra l'Assemblée nationale
00:05:30 en tant que députée du Calvados,
00:05:32 la désormais ex-chef du gouvernement
00:05:34 s'est dirigée vers la sortie,
00:05:36 laissant sa place au nouveau Premier ministre.
00:05:38 - 3, 2, 1...
00:05:40 - Pierre Lelouch,
00:05:42 voix éminemment politique
00:05:44 à 5 mois d'une échéance majeure
00:05:46 que sont les élections européennes.
00:05:48 Commentaire sur cette nomination.
00:05:50 "Régénération", a dit le chef de l'État.
00:05:52 - Ce n'est pas mal joué
00:05:54 de la part du président.
00:05:56 - C'est presque bien joué.
00:05:58 - Il a quelqu'un
00:06:00 qui sort de clone,
00:06:02 clone de Macron,
00:06:04 bien de sa personne,
00:06:08 intelligent, extrêmement doué,
00:06:10 champion de la communication,
00:06:12 pas mal fait.
00:06:14 C'est quelqu'un qui est très politique.
00:06:16 C'est une différence
00:06:18 avec les prédécesseurs
00:06:20 qui étaient des inconnus.
00:06:22 - Au royaume des technos,
00:06:24 il a de vrais instincts,
00:06:26 un vrai sens de la politique.
00:06:28 - J'ai l'impression que les technos
00:06:30 autour du président
00:06:32 n'en voulaient pas,
00:06:34 à commencer par Colère.
00:06:36 J'ai l'impression aussi
00:06:38 qu'il est dirigé par un plus jeune qu'eux.
00:06:40 Ce ne sera pas très simple.
00:06:42 Le problème de fond qu'il a,
00:06:44 je crois qu'il part avec un avantage
00:06:46 très important
00:06:48 dans un pouvoir qui est en crise,
00:06:50 c'est qu'il est populaire.
00:06:52 Il a réussi son coup
00:06:54 à l'éducation notamment.
00:06:56 Il est plutôt bien vu.
00:06:58 Le problème qu'il a, c'est que
00:07:00 le pays a devant lui
00:07:02 des véritables montagnes de problèmes,
00:07:04 gigantesques, financiers, économiques.
00:07:06 Ils ont parlé de la situation
00:07:08 internationale qui est catastrophique.
00:07:10 Il a des problèmes
00:07:12 de réformes, de structures
00:07:14 dans tous les domaines, la pénitentiaire,
00:07:16 l'école, j'en passe, c'est des meilleurs,
00:07:18 les dom-doms.
00:07:20 Devant lui, vraiment, il y a une série
00:07:22 de dilemmes extrêmement complexes.
00:07:24 Pas d'argent, pas de marge de manœuvre
00:07:26 et pas de majorité.
00:07:28 C'est quand même
00:07:30 extraordinairement compliqué pour ce jeune homme,
00:07:32 brillant.
00:07:34 Franchement, je suis impressionné par ses qualités.
00:07:36 Au bout d'un certain
00:07:38 nombre de décennies en politique
00:07:40 et à l'Assemblée, ce garçon
00:07:42 est doué, mais il part
00:07:44 quand même dans une situation où le pouvoir
00:07:46 est vraiment en
00:07:48 mauvais état. Un président
00:07:50 qui ne sait pas où il va, la vérité c'est
00:07:52 qu'on ne sait pas. On n'a jamais su, mais là
00:07:54 on ne sait pas du tout. Donc
00:07:56 même s'il est doué, il va avoir du mal.
00:07:58 D'autant qu'il n'a pas que des amis dans l'entourage
00:08:00 du président. - Ce sens politique
00:08:02 qu'il a, si je dis que sur ce terrain
00:08:04 il est presque peut-être même meilleur que le chef de l'État
00:08:06 lui-même. - Si vous lui dites ça,
00:08:08 c'est le début des problèmes pour lui-même. - Exactement.
00:08:10 - Il a fait que moi qu'il le nie pour l'instant.
00:08:12 - Un petit moi, il n'a pas choisi un grand moi.
00:08:14 Donc ça c'est quand même le problème.
00:08:16 Après, qu'est-ce que c'est finalement
00:08:18 sociologiquement ? C'est le
00:08:20 prolongement de la droitisation de ce
00:08:22 gouvernement, qui n'est pas simplement
00:08:24 un gouvernement droitisé, mais qui est vraiment... - C'est un ministre qui
00:08:26 vient de chez vous, M. Calfond.
00:08:28 - Il l'a vite oublié, puis vous savez... - Astro-scanien
00:08:30 de la première heure. - La section socialiste du 7e
00:08:32 arrondissement, qui commence à l'école
00:08:34 alsacienne, qui passe par la rue
00:08:36 Saint-Guillaume à Sciences Po, qui va
00:08:38 à Avenue de Ségur, c'est-à-dire qui fait le tour du 7e,
00:08:40 c'est pas vraiment là où,
00:08:42 comme à Lévin, à Marseille,
00:08:44 à Nancy... - Depuis quand le PS
00:08:46 est peuple ? - Moi, je salue
00:08:48 Raphael Alati ce soir.
00:08:50 - Je crois que dans l'Assemblée, on ne parle pas au PS.
00:08:52 - C'est vrai que dans le PS, il n'y a aucun ténor
00:08:54 qui n'a vécu dans les beaux quartiers de basse. - Puis c'est vrai que vous n'avez pas
00:08:56 eu votre siège pendant 30 ans, sur le période.
00:08:58 - Je vous en ai bel et bien.
00:09:00 - Tout ça pour dire quoi ? - Vous êtes mal
00:09:02 à défendre le prolétariat. - Tout ça pour dire
00:09:04 qu'en réalité, c'est le candidat
00:09:06 du blog bourgeois
00:09:08 plus Instagram et TikTok.
00:09:10 Mais ça, puisque M. Lelouch...
00:09:12 - C'est un peu réducteur. - J'essaie d'avoir une formule simple.
00:09:14 Ou Twitter, si vous voulez, mais Twitter, c'est déjà un peu
00:09:16 pour votre génération. C'est pas la sienne,
00:09:18 pardon de le dire. - Moi, je fais pas beaucoup d'écarts avec lui,
00:09:20 mais pas ça. - Ah, vous êtes vieux, maintenant ? - Ben, un peu,
00:09:22 ça commence, ouais. - La régénération, la dégénérescence
00:09:24 du macronisme vous a
00:09:26 mis en cœur. - Vous êtes en forme, malgré l'âge.
00:09:28 - On sait très bien tout ça.
00:09:30 Et tout ça cache derrière une
00:09:32 énorme violence qui est celle du macronisme.
00:09:34 La violence sur la réforme des retraites,
00:09:36 la violence des 49.3,
00:09:38 il y en a eu plus d'une vingtaine,
00:09:40 la violence, finalement,
00:09:42 de la fin des droits pour les demandeurs d'emploi,
00:09:44 la violence avec les
00:09:46 amis d'Orban de refuser
00:09:48 le moindre droit pour les salariés des plateformes
00:09:50 à Bruxelles. Voilà la réalité de ce pouvoir.
00:09:52 Et puis, il ira dans la fosse au lion,
00:09:54 vous avez été dit mieux que moi, je ne veux pas accaparer la parole,
00:09:56 parce que les problèmes sont abyssaux.
00:09:58 L'inflation a rebondi de 3,7 %
00:10:00 en décembre. - Pour vous, c'est plus une condamnation qu'une promotion,
00:10:02 cet arrêt d'amitié, finalement. - Oui, mais si vous voulez,
00:10:04 vous pouvez prendre un flipper, prendre une bille,
00:10:06 le lancer, alors ça bouge, tout le monde
00:10:08 commande la bille qui bouge, mais à un moment donné,
00:10:10 il y a un principe de gravité. Et le principe
00:10:12 de gravité, malheureusement, rattrapera
00:10:14 M. Attal pour une raison simple. - Game over.
00:10:16 - Ben oui, game over. Voilà, je ne serai pas plus long.
00:10:18 - Juste qu'on voit le tweet du chef de l'État,
00:10:20 Johan, je vous rends la parole. Je dis juste à la régie
00:10:22 que je vous entends, les amis, faites attention.
00:10:24 Emmanuel Macron,
00:10:26 qui a tweeté à propos de la
00:10:28 nomination de son nouveau Premier ministre, on va regarder
00:10:30 ce que disait le chef de l'État aujourd'hui.
00:10:32 Si on peut l'afficher,
00:10:34 évidemment, bien sûr, ça arrive, me dit
00:10:36 Martin Mazur. "Cher Gabriel Attal,
00:10:38 je sais pouvoir compter sur votre énergie et votre engagement
00:10:40 pour mettre en œuvre le projet
00:10:42 de rare moment de régénération que j'ai
00:10:44 annoncé, dans la fidélité à l'esprit de 2017,
00:10:46 dépassement et audace,
00:10:48 au service de la nation et des Français."
00:10:50 C'est un coup de poker pour Emmanuel Macron.
00:10:52 Il essaye aussi de se relancer, bien sûr, le chef de l'État,
00:10:54 à travers cette nomination, Johan.
00:10:56 - Oui, bien sûr, c'est un pari,
00:10:58 évidemment, c'est aussi un pari pour contrer
00:11:00 le Rassemblement national, on en reparlera.
00:11:02 - On va y venir, oui. - Il y a une inquiétude qui est
00:11:04 certaine au Rassemblement national, mais je voulais
00:11:06 revenir quand même sur ce que disait
00:11:08 François Calfon, qui dit, on voit là
00:11:10 que c'est encore une fois un gouvernement
00:11:12 qui est en train de se droitiser, comme si c'était
00:11:14 un reproche ou quelque chose d'absolument terrible.
00:11:16 - C'est un bras socialiste, oui.
00:11:18 - Non mais il va falloir vous y habituer, parce que la France elle-même
00:11:20 se droitise, parce que...
00:11:22 - Ça se voit d'ailleurs dans les scores du Parti socialiste.
00:11:24 - Mais naturellement !
00:11:26 Ça se voit un peu dans le score, ça se voit beaucoup
00:11:28 dans les scores du Parti socialiste, mais la France
00:11:30 se droitise, donc il n'est pas illogique que le gouvernement
00:11:32 se droitise, et si les Français se droitisent,
00:11:34 c'est en grande partie à cause
00:11:36 de la gauche, qui sur des questions régaliennes
00:11:38 comme la sécurité, a échoué
00:11:40 l'insécurité d'aujourd'hui, pardon de vous le dire,
00:11:42 monsieur... - On verra les chiffres tout à l'heure,
00:11:44 il y a des chiffres qui sont en dessous. - Naturellement !
00:11:46 - Ce n'étaient pas des chiffres si pourris, pardon. - On l'entend,
00:11:48 Yoann, mais... - L'insécurité d'aujourd'hui,
00:11:50 elle est en grande partie liée à la politique de la gauche,
00:11:52 oui, en grande partie, c'est ce que... Mais j'ai le droit
00:11:54 de le penser, elle est en grande partie liée
00:11:56 idéologiquement à la gauche. - Mais ce qui nous intéresse ce soir,
00:11:58 Yoann, ce qui nous intéresse ce soir, c'est est-ce que
00:12:00 la nomination de Gabriel Attal
00:12:02 va avoir des conséquences et va
00:12:04 produire des résultats en termes, justement,
00:12:06 d'insécurité, d'immigration, de pouvoir d'achat,
00:12:08 c'est ça qu'on veut savoir. - Non mais ça, vous ne le saurez pas ce soir.
00:12:10 - Ah oui, mais est-ce qu'on le saura dans 3 ans ?
00:12:12 - Attendons son discours de politique générale,
00:12:14 attendons de voir la grande rencontre d'Emmanuel Macron
00:12:16 avec les Français au mois de janvier,
00:12:18 il a été nommé il y a 4 heures ou 5 heures,
00:12:20 on ne peut pas savoir ce soir quels seront ses résultats,
00:12:22 là vous nous demandez des choses... - Non, on veut savoir
00:12:24 s'il est capable d'en produire des résultats,
00:12:26 avec les armes qui sont les siennes et la tutelle
00:12:28 présidentielle qui est la sienne. - Il a de l'autorité,
00:12:30 ceux qui pensent qu'à 34 ans...
00:12:32 - Ça aussi, attention, on va voir s'il a de l'autorité.
00:12:34 - Mais il faut bien un fan, on a un aficionado ce soir.
00:12:36 - Non, non, mais ceux qui pensent qu'à 34 ans
00:12:38 il va... - On fait un tour complet.
00:12:40 - Et se faire extrêmement discret se trompent.
00:12:42 Il a montré au ministère de l'Education nationale
00:12:44 qu'il pouvait prendre des décisions courageuses,
00:12:46 mais la BAYA, on en parlait depuis
00:12:48 des années et depuis des années,
00:12:50 s'il y a quelqu'un qui a pris cette décision, qu'elle vous plaise ou non,
00:12:52 par ailleurs, il a été courageux.
00:12:54 - Si son seul crédit, c'est d'avoir interdit la BAYA
00:12:56 pour pouvoir permettre de dire que ce sera un grand Premier ministre...
00:12:58 - C'est pas ça. - Alors, on finit le tour,
00:13:00 Pierre, si ça vous dérange pas, Gabriel et Andrea Cotarra.
00:13:02 Gabriel Cluzel. - C'est bizarre,
00:13:04 on est quelques jours après Noël, j'ai l'impression qu'on a
00:13:06 accueilli le petit Jésus, là. C'est le Père Noël qui a
00:13:08 déposé le Messie, et puis il y a
00:13:10 les rois mages qu'il adore, là on reste dans la période.
00:13:12 Non, mais c'est vrai que c'est quand même un peu
00:13:14 surprenant de voir
00:13:16 - Il y a un engouement.
00:13:18 - cet engouement absolu,
00:13:20 ces couronnes de lauriers.
00:13:22 Alors, c'est vrai qu'on...
00:13:24 - On va pas lui sauter à la gorge. - Non, non, non,
00:13:26 mais c'est vrai, il faut lui laisser sa chance.
00:13:28 - Il va peut-être être touché par la grasse.
00:13:30 Ce que je veux dire simplement, c'est qu'il a, plus qu'adoubé
00:13:32 par Emmanuel Macron, il l'a été par Pape Ndiaye,
00:13:34 vous voyez, involontairement, indirectement,
00:13:36 parce que c'est par contraste que finalement on a
00:13:38 découvert que c'était un formidable ministre de l'Éducation.
00:13:40 - C'est vrai. - Parmi les labayas, oui, alors c'est
00:13:42 vrai, il y a eu la baya, il a dit
00:13:44 qu'il fallait revaloriser
00:13:46 le brevet et mettre un uniforme. J'ai envie de dire
00:13:48 qu'avec deux clins d'œil et un coup
00:13:50 de talonnette, il a réussi à séduire l'ensemble
00:13:52 du pays, parce que c'est vrai, ce soir, il y a
00:13:54 52% des Français qui sont heureux.
00:13:56 - Vous me grillez mes sondages,
00:13:58 mais on va le voir. - Dans une France,
00:14:00 je sais pas, je viens de dire ça dans le Figaro,
00:14:02 le sondage... - Oui, oui, le sondage TSA
00:14:04 pour CNews, ici, on va l'afficher. - Et dans
00:14:06 une France qui ne sait plus trop à quel sein se vouer,
00:14:08 elle se trouve des seins avec des petites
00:14:10 auréoles qui viennent de pousser très
00:14:12 récemment, mais est-ce qu'il va
00:14:14 vraiment faire ses preuves ? Pardon, je rappelle,
00:14:16 c'est quand même un socialiste, je ne sais pas si c'est mon voisin,
00:14:18 mais il vient de la Bourgogne, ça,
00:14:20 on ne voit pas du rêve.
00:14:22 Sur la question nucléaire...
00:14:24 - Il a été avec Domingues Troscane pendant pas mal de temps.
00:14:26 - Il a été pour la fermeture de Fessenheim,
00:14:28 enfin, il a été dans... - Il a été pour toutes les positions,
00:14:30 manifestant, il est assez souple.
00:14:32 - Il a suivi toutes les boulettes
00:14:34 d'Emmanuel Macron sur l'immigration,
00:14:36 qui est quand même un sujet central, il ne s'est pas beaucoup exprimé
00:14:38 sur la... Il est resté très prudent,
00:14:40 il voulait une loi d'équilibre,
00:14:42 enfin, je me souviens qu'il disait, je ne sais plus
00:14:44 si c'était en 2020 ou 2022,
00:14:46 "Moi, je ne veux pas faire de lien
00:14:48 entre terrorisme et immigration",
00:14:50 alors, pardon, si lui, c'est le petit Jésus,
00:14:52 le terrorisme, il ne nous est pas arrivé par l'opération du Saint-Esprit,
00:14:54 il est quand même arrivé,
00:14:56 le terrorisme islamiste, il est arrivé par un biais.
00:14:58 Donc, si vous voulez, encore une fois,
00:15:00 c'est vrai, vous avez raison, il faut lui laisser
00:15:02 sa chance, mais la jeunesse
00:15:04 n'est pas une vertu en soi,
00:15:06 donc permettez-moi de rester
00:15:08 un peu plus circonspect.
00:15:10 - Est-ce qu'il sera capable d'incarner le renouveau politique
00:15:12 que souhaite le président de la République, Andréa Cotarac ?
00:15:14 - En fait, ce que je remarque, c'est que derrière
00:15:16 chacun de ses mots, vous avez parlé de renouveau,
00:15:18 on a vu le tweet d'Emmanuel Macron
00:15:20 qui dit la même chose. - Régénération.
00:15:22 - On a toujours les mêmes. Alors, on avait eu "Révolution",
00:15:24 c'était le livre de M. Macron en 2017,
00:15:26 "La République en marche",
00:15:28 "Renaissance", "Régénération",
00:15:30 en fait, en réalité,
00:15:32 derrière chacun de ses mots macroniens,
00:15:34 c'est les mêmes personnes qui tournent.
00:15:36 Et, pardon, il faut être un peu sérieux
00:15:38 et arrêter de se moquer des Français,
00:15:40 M. Attal, il est jeune, certes, par l'âge,
00:15:42 mais il a quand même un bilan,
00:15:44 un bilan de près de 12 ans, maintenant,
00:15:46 dans son discours
00:15:48 sur le perron de Matignon,
00:15:50 la première de ses mesures,
00:15:52 ça a été de dire "il faut priorité
00:15:54 sur la santé", c'était ce qu'il a évoqué en premier lieu.
00:15:56 Il faut remettre les hôpitaux sur pied,
00:15:58 mais, pardon, il était stagiaire
00:16:00 chez Mme Touraine,
00:16:02 ministre sociale et de la Santé.
00:16:04 - Vous avez été conseillé parlementaire.
00:16:06 - Franchement, vous avez peur, hein ? Pour tenir ce genre de discours,
00:16:08 vous avez peur, honnêtement. - Les EDL sont un petit peu...
00:16:10 - Attendez, vous jetez pas
00:16:12 tous sur Andréa Cotarac, s'il vous plaît ?
00:16:14 - Il a été député en classe de 3e, aussi.
00:16:16 - Vous êtes délégué. - Il a été délégué en classe de 3e.
00:16:18 - Vous êtes chroniqueur ou vous êtes opposant politique ?
00:16:20 Laissez-moi parler jusqu'au bout, j'ai un terrain. - Allez-y, Andréa Cotarac,
00:16:22 c'est moi qui me fais la... - Dans le cabinet
00:16:24 de Mme Touraine, ministre de la Santé,
00:16:26 porte-parole du gouvernement pendant
00:16:28 la crise du Covid. Je rappelle quand même
00:16:30 que cette personne-là portait la parole
00:16:32 d'une politique qui supprimait
00:16:34 des lits d'hospitalisation pendant la pandémie
00:16:36 du Covid. Et pourquoi je parle de Mme Touraine,
00:16:38 cher Yoann Usail, c'est parce qu'entre
00:16:40 Touraine, gouvernement de
00:16:42 M. Hollande et Macron, en 10 ans, c'est
00:16:44 40 000 lits d'hospitalisation
00:16:46 qui ont été supprimés. - J'entends, mais
00:16:48 quelle est la responsabilité de Gabriel Attal là-dedans ?
00:16:50 - Quand vous portez la politique...
00:16:52 - Pour le coup, il était un collaborateur
00:16:54 du collaborateur à l'époque. - Porte-parole
00:16:56 du gouvernement. Porte-parole
00:16:58 du gouvernement pendant la crise du Covid.
00:17:00 Je vous rappelle que le Covid, c'était sous Emmanuel Macron.
00:17:02 - Il a succédé à Sibeth Ndiaye. - 40 000 lits
00:17:04 d'hospitalisation supprimés en 10 ans.
00:17:06 9 600 l'année dernière. Vous allez me dire
00:17:08 que M. Attal était contre cette politique-là ?
00:17:10 Pardon, il faut arrêter de se moquer des gens.
00:17:12 Deuxièmement, il nous explique qu'il va
00:17:14 relever les hôpitaux d'un tas
00:17:16 de ruines. Mais c'était qui avant lui au pouvoir ?
00:17:18 C'était Emmanuel Macron. Cette année !
00:17:20 Cette année au pouvoir !
00:17:22 Donc si vous voulez, il faut être sérieux, il faut le prendre au sérieux.
00:17:24 Cet homme-là a un bilan. Il continuera
00:17:26 la même politique qui sera ordonnée
00:17:28 par Emmanuel Macron. Et dernier point sur
00:17:30 le socialisme, pardonnez-moi.
00:17:32 Le PS, finalement, est un peu le centre
00:17:34 de formation des ultralibéraux. Alors je comprends que
00:17:36 M. Calfon est la base militante.
00:17:38 Chut !
00:17:40 Je peux parler ou pas ?
00:17:42 S'il vous plaît François.
00:17:44 Concluez s'il vous plaît.
00:17:46 Je conclue si j'y arrive.
00:17:48 Le PS
00:17:50 est le centre de formation des ultralibéraux.
00:17:52 Je comprends que la base socialiste y croit.
00:17:54 Mais pardon, on a eu Mitterrand
00:17:56 le tournant rigueur, on a eu M. Hollande et le CICE.
00:17:58 On a eu Emmanuel Macron
00:18:00 qui sort du Parti Socialiste. Aujourd'hui, on a M. Attal
00:18:02 formé au MGS.
00:18:04 Et vous, vous sortez de LFI de Mélenchon, M. Cotard.
00:18:06 Vous sortez de LFI de Mélenchon.
00:18:08 Donc un peu de pudeur, s'il vous plaît.
00:18:10 Pierre Lelouch.
00:18:12 Je trouve que
00:18:14 le temps de la campagne européenne n'est pas encore arrivé.
00:18:16 Ah mais si, elle a été lancée aujourd'hui.
00:18:18 Oui.
00:18:20 Non, la conversation c'était
00:18:22 est-ce que ce jeune homme est capable
00:18:24 de redresser la situation et la France.
00:18:26 C'est ça le sujet.
00:18:28 Après, il a un passé très court.
00:18:30 Il a fait que de la politique.
00:18:32 Je ne conteste pas.
00:18:34 Je constate malheureusement que
00:18:36 beaucoup de ces gens
00:18:38 sont des gens qui n'ont fait que ça dans leur vie.
00:18:40 Ils n'ont fait que de la politique depuis
00:18:42 l'âge de 20 ans.
00:18:44 Il vient d'une famille en effet extrêmement bourgeoise.
00:18:46 Il a une enfance
00:18:48 très choyée, tant mieux pour lui.
00:18:50 Est-ce qu'il est capable
00:18:52 de comprendre
00:18:54 le vécu
00:18:56 d'une France qu'il ne connaît probablement pas
00:18:58 dans le détail, parce qu'il est très jeune.
00:19:00 En même temps, on ne veut pas lui faire un reproche.
00:19:02 Il a 34 ans.
00:19:04 Prends un pays qui est en crise profonde
00:19:06 avec des gens qui souffrent partout.
00:19:08 Il a fait son premier déplacement, on verra les images juste après le journal, à Calais.
00:19:10 Il a été très bon, encore une fois.
00:19:12 Quand je dis qu'il est doué,
00:19:14 je pèse mes mots.
00:19:16 J'ai regardé comment il fait.
00:19:18 Les décisions qu'il a prises
00:19:20 à l'éducation nationale sont prises
00:19:22 à partir d'une analyse très fine
00:19:24 et très juste de l'état de l'opinion publique.
00:19:26 Donc il a tapé juste.
00:19:28 C'est ce qu'il a dit en son discours.
00:19:30 Il n'a pas dit qu'il allait dans le Nord, pas de Calais.
00:19:32 Xavier Bertrand avait demandé immédiatement.
00:19:34 Je ne suis pas surpris.
00:19:36 C'est un déplacement qui était prévu pour Elisabeth Borne, je crois.
00:19:38 Il a pris la suite de ce déplacement
00:19:40 qui était déjà programmé.
00:19:42 Peut-être, mais c'est quand même bien fait.
00:19:44 La question, je reviens sur le fond,
00:19:48 c'est quand même, au-delà de ce qu'on peut reprocher
00:19:50 droite ou gauche,
00:19:52 est-ce qu'il a l'étoffe
00:19:54 de faire le job dans un pays aussi difficile
00:19:56 avec les problèmes que nous avons ?
00:19:58 Dans trois minutes, après le JT,
00:20:00 on va voir les différentes réactions des oppositions.
00:20:02 On va voir également des séquences
00:20:04 de ce premier déplacement
00:20:06 avec des sinistrés dans le Nord de la France.
00:20:08 Je voudrais juste qu'on fasse une petite parenthèse
00:20:10 avant le JT de Maureen.
00:20:12 Un mot rapide sur sa vie privée.
00:20:14 Si je me permets d'en parler,
00:20:16 c'est parce qu'il l'a ouvertement exprimé
00:20:18 il y a quelques temps.
00:20:20 Gabriel Attal est homosexuel.
00:20:22 Est-ce que ça a une importance,
00:20:24 notamment pour la jeunesse, par exemple,
00:20:26 Yoann Huzaï, alors que SOS Homophobie,
00:20:28 l'association SOS Homophobie,
00:20:30 a envoyé ce post sur les réseaux sociaux
00:20:32 pour se réjouir, se féliciter
00:20:34 du fait qu'un homme
00:20:36 ouvertement homosexuel ou gay
00:20:38 n'ait plus d'obstacle
00:20:40 à l'exercice de fonction de premier rang,
00:20:42 comme le dit SOS Homophobie.
00:20:44 Est-ce que ça compte ou est-ce qu'on doit ne pas en parler ?
00:20:46 C'est anecdotique. Peu importe ses préférences.
00:20:48 Non, ce n'est pas anecdotique.
00:20:50 Je ne crois pas que ce soit quelque chose qu'il faille mettre en avant.
00:20:52 Mais effectivement, je trouve
00:20:54 que le fait qu'il le dise ouvertement,
00:20:56 qu'il ne le cache pas, qu'il l'assume
00:20:58 complètement, ça envoie un message
00:21:00 auprès d'une partie de la jeunesse homosexuelle
00:21:02 qui souffre, qui a honte,
00:21:04 qui n'arrive pas à assumer, qui subit
00:21:06 parfois des brimades, qui se sent exclue,
00:21:08 qui est parfois exclue de sa famille, etc.
00:21:10 Donc je trouve que ça donne
00:21:12 effectivement une forme d'espoir
00:21:14 et ça dit à une partie de cette jeunesse-là
00:21:16 homosexuelle, eh bien
00:21:18 qu'on peut vivre tout à fait
00:21:20 normalement en étant homosexuel, qu'on n'a pas
00:21:22 à se cacher, qu'on n'a pas à avoir honte
00:21:24 et qu'on peut évidemment extrêmement
00:21:26 bien réussir sa vie si on est homosexuel
00:21:28 et que ça ne pose absolument aucun problème. Donc de ce point de vue-là,
00:21:30 je trouve que c'est bien de le dire publiquement.
00:21:32 Un ou deux petits commentaires rapidement.
00:21:34 François Calfon et Gabriel Cluzel.
00:21:36 Moi, chacun est maître de sa vie privée.
00:21:38 Bien sûr, c'est pour ça que je ne cherche pas à m'attarder là-dessus.
00:21:40 Si ça doit compter ou pas.
00:21:42 Non mais, je vais répondre.
00:21:44 En fait, on met en avant sa modernité.
00:21:46 C'est pour ça que j'ai dit tout à l'heure,
00:21:48 c'est le bloc bourgeois
00:21:50 qui est plus la branchitude.
00:21:52 Et là où je rejoins ce qu'a dit
00:21:54 notre ami Lelouch tout à l'heure,
00:21:56 c'est que là où Macron n'est pas
00:21:58 parvenu à régler le problème
00:22:00 des hôpitaux, mais on pourrait parler de l'éducation nationale.
00:22:02 C'est-à-dire qu'on a essayé
00:22:04 sur deux, trois petits sujets.
00:22:06 - On va changer de sujet là.
00:22:08 - Non, parce que j'ai donné le point.
00:22:10 Les faits sont têtus. C'est-à-dire qu'il est passé
00:22:12 trois mois à l'éducation nationale
00:22:14 et il a focalisé sur la baïa.
00:22:16 Et derrière, vous avez toujours des recrutements
00:22:18 au CAPES de maths à 4
00:22:20 et vous avez des classes... - À 8.
00:22:22 - C'est plutôt 4,5 malheureusement en maths.
00:22:24 - J'ai vu à 8. - Si vous voulez à 8.
00:22:26 Et vous avez toujours
00:22:28 la décrépitude totale de l'éducation nationale.
00:22:30 Je renvoie au sondage
00:22:32 commenté récemment
00:22:34 par Opinion We.
00:22:36 - J'ai beau vous suivre, je ne vois toujours pas le rapport avec ma question.
00:22:38 - Le rapport est tout simple.
00:22:40 La modernité affichée
00:22:42 ne règle pas les problèmes de fond.
00:22:44 Et les problèmes de fond, ils sont
00:22:46 incommensurables.
00:22:48 - Le fait d'être homosexuel, ce n'est pas quelque chose de moderne.
00:22:50 - Bien sûr.
00:22:52 - Gabrielle, 30 secondes.
00:22:54 - Ce qui me dérange, c'était
00:22:56 l'entretien qu'il avait accordé à Tétu
00:22:58 dans lequel il accordait un soutien
00:23:00 feutré à la GPA éthique.
00:23:02 Contrairement à Emmanuel Macron,
00:23:04 me semble-t-il,
00:23:06 qui reste opposé, au moins
00:23:08 officiellement. Donc je vois
00:23:10 une certaine droite lui tresser
00:23:12 des couronnes de l'annier. On ne peut pas dire que
00:23:14 ce parti pris soit
00:23:16 conservateur. Et pour ma part,
00:23:18 je ne souhaite pas qu'on avance vers la GPA.
00:23:20 - Ce n'est pas forcément le programme, a priori.
00:23:22 - Non, mais vous savez, ce n'est pas rien.
00:23:24 Vous savez très bien qu'un homme politique qui dit ce genre
00:23:26 de choses dans un
00:23:28 média, il sait ce qu'il fait.
00:23:30 - Un média communautaire, en l'occurrence, Tétu,
00:23:32 qui est un média, un magazine
00:23:34 gay. Maureen Vidal,
00:23:36 non ? Oui ? Maureen Vidal,
00:23:38 pour l'actu, et on voit les différentes
00:23:40 réactions politiques, notamment des oppositions, bien sûr.
00:23:42 (Générique)
00:23:44 (Générique)
00:23:46 (Générique)
00:23:48 - Nous, policiers, nous sommes victimes
00:23:50 à notre façon de cette affaire.
00:23:52 Aujourd'hui, s'est ouvert le procès
00:23:54 de Marc-Antoine Castelin et
00:23:56 deux de ses collègues aux assises de la Seine-Saint-Denis
00:23:58 concernant l'affaire Théo Louaka.
00:24:00 Ce jeune homme gravement blessé à l'anus
00:24:02 suite à un contrôle de police en
00:24:04 2017. Le policier plaide un coup
00:24:06 légitime. Théo, âgé de 28 ans,
00:24:08 en garde des séquelles irréversibles.
00:24:10 Écoutez Thibault de Montbrial,
00:24:12 avocat de la Défense.
00:24:14 - Selon nous, le geste était à la fois
00:24:16 légitime, nécessaire
00:24:18 et proportionné.
00:24:20 Et les débats porteront sans doute
00:24:22 sur la question de la proportionnalité.
00:24:24 Mais nous sommes venus ici
00:24:26 pour dire que ce dossier
00:24:28 d'abord est très loin
00:24:30 dans sa réalité de
00:24:32 l'emballement et même des mensonges qui ont été
00:24:34 initialement proférés, y compris
00:24:36 publiquement. Et ensuite
00:24:38 que c'est un dossier qui doit montrer
00:24:40 que la police, lorsqu'elle
00:24:42 fait face à de la violence,
00:24:44 a encore les moyens de faire respecter
00:24:46 la loi et l'ordre et en particulier de permettre
00:24:48 à ses propres agents de se protéger
00:24:50 en effectuant des gestes qu'ils ont appris à l'école de police.
00:24:52 - Trois recours déposés
00:24:54 contre la fermeture du lycée
00:24:56 musulman Aveyro-Est à Lille.
00:24:58 Une décision du préfet des Hauts-de-France
00:25:00 de cesser de subventionner l'établissement
00:25:02 à partir de la rentrée 2024.
00:25:04 Il avait pointé des irrégularités de gestion
00:25:06 et des enseignements qualifiés de contraire
00:25:08 aux valeurs de la République.
00:25:10 Le lycée Aveyro-Est est devenu en 2008
00:25:12 le premier lycée musulman à passer sous contrat.
00:25:14 Il se classe depuis régulièrement parmi
00:25:16 les meilleurs de la région.
00:25:18 Enfin, le Parlement norvégien
00:25:20 a donné son feu vert à l'ouverture
00:25:22 d'une partie des fonds marins du pays
00:25:24 à la prospection minière.
00:25:26 280 000 km2
00:25:28 à disposition d'une pratique
00:25:30 controversée. Les institutions
00:25:32 scientifiques norvégiennes mettent en garde.
00:25:34 Nous n'en savons pas suffisamment
00:25:36 sur les écosystèmes pour atténuer les dommages.
00:25:38 La Norvège est l'un des premiers pays
00:25:40 à se lancer dans cette pratique.
00:25:42 Merci Maureen. Rendez-vous dans 30 minutes
00:25:44 pour un nouveau point actuel. Eric Zemmour
00:25:46 a réagi à la nomination de Gabriel Attal.
00:25:48 On va faire un tour
00:25:50 des principaux leaders des oppositions.
00:25:52 Attal remplace Born.
00:25:54 Une macronienne est remplacée par un macronien
00:25:56 qui va remplacer des macroniens par d'autres macroniens.
00:25:58 Emmanuel Macron est une toupie.
00:26:00 S'il arrête de tourner en rond,
00:26:02 il tombe. C'est signé Eric Zemmour.
00:26:04 Marine Le Pen puis Jordan Bardella
00:26:06 pour le Rassemblement National.
00:26:08 Que peuvent espérer les Français de ce 4e Premier ministre
00:26:10 et de ce 5e gouvernement ? En 7 ans, rien.
00:26:12 Lassés de ce ballet puéril
00:26:14 des ambitions et des égos, ils attendent un projet
00:26:16 qui les remette au cœur des priorités publiques.
00:26:18 Ce chemin vers l'alternance commence
00:26:20 le 9 juin, date évidemment
00:26:22 des européennes. Pour Jordan Bardella,
00:26:24 le président du RN,
00:26:26 en nommant Gabriel Attal à matinée, Emmanuel Macron
00:26:28 veut se raccrocher à sa popularité
00:26:30 sondagière pour atténuer la douleur d'une
00:26:32 interminable fin de règne. Il risque plutôt d'en porter
00:26:34 dans sa chute. L'éphémère
00:26:36 ministre de l'Éducation nationale, Bruno Retailleau
00:26:38 pour les LR,
00:26:40 avant Jean-Luc Mélenchon. C'est aux actes
00:26:42 que nous jugerons Gabriel Attal. Il est moins dur,
00:26:44 Bruno Retailleau,
00:26:46 le sénateur. Il sera un bon Premier ministre
00:26:48 s'il parvient à mener une bonne politique pour
00:26:50 la France, une politique de redressement des comptes publics,
00:26:52 de retour de l'autorité, de construction, reconstruction
00:26:54 de nos services publics effondrés. Enfin,
00:26:56 Jean-Luc Mélenchon, alors oui, mais il faudrait
00:26:58 deuxième partie de Retailleau,
00:27:00 il faudrait pour cela une rupture profonde avec le macronisme.
00:27:02 Gabriel Attal en a-t-il le profil et la volonté ?
00:27:04 Réponse dans les mois à venir. Enfin, je le disais,
00:27:06 Jean-Luc Mélenchon pour LFI.
00:27:08 Attal retrouve son poste
00:27:10 de porte-parole. La fonction de Premier ministre
00:27:12 disparaît. Le monarque présidentiel
00:27:14 gouverne seul avec sa cour. Malheur au
00:27:16 peuple dont les princes sont des
00:27:18 enfants. Procès en jeunisme
00:27:20 quand même de la part de Mélenchon. Juste
00:27:22 Mathilde Panot qui s'est exprimée en son,
00:27:24 en vidéo, en image. Regardez.
00:27:26 Gabriel Attal est celui
00:27:28 qui a commencé une rentrée scolaire.
00:27:30 Rentrée scolaire qui est catastrophique
00:27:32 puisque des centaines
00:27:34 de milliers, voire des millions d'enfants manquent
00:27:36 des millions d'heures de cours parce qu'il y a des
00:27:38 professeurs non remplacés, en préférant
00:27:40 se focaliser sur l'habit de jeune femme
00:27:42 et notamment sur l'interdiction de
00:27:44 l'ABAIA. Gabriel Attal est
00:27:46 celui qui cherche à mettre la jeunesse au pas,
00:27:48 notamment en défendant le service national
00:27:50 universel. Nous ne croyons pas une
00:27:52 seule seconde qu'en mettant
00:27:54 un espèce de
00:27:56 monsieur Macron junior, celui qui s'est spécialisé
00:27:58 dans l'arrogance et dans le mépris,
00:28:00 quelque chose changera dans le pays.
00:28:02 Arrogance et mépris, c'est un peu tout le temps les mêmes éléments
00:28:04 de langage pour l'extrême gauche.
00:28:06 Alors oui Pierre si vous voulez commencer, Yohann ensuite.
00:28:08 Une note de bas de page sur le
00:28:10 communiqué tweet de Mélenchon.
00:28:12 Je voudrais rappeler.
00:28:14 On va le réafficher celui de Mélenchon. Je voudrais rappeler.
00:28:16 Jean-Luc Mélenchon. Que malheur au peuple
00:28:18 dont le prince est un enfant,
00:28:20 c'est pas de Mélenchon,
00:28:22 c'est l'éclésiaste.
00:28:24 Je l'ignore, vous m'apprenez quelque chose.
00:28:26 C'est un ancien testament, pour ceux que ça intéresse.
00:28:28 Mais je suis content de voir que Mélenchon
00:28:30 s'intéresse à la Bible, il s'améliore dans le fond.
00:28:32 Il a été enfant de coeur.
00:28:34 Vous avez juste oublié qu'il était enfant de coeur.
00:28:36 Il nourrit.
00:28:38 Il nous le rappelle avec ce tweet.
00:28:40 On a eu l'endroit de ce lancement d'un testament,
00:28:42 une lecture. La gauche va demander un vote de confiance
00:28:44 à l'Assemblée d'ailleurs, Yohann.
00:28:46 Eh bien merci de me voir.
00:28:48 Si on pouvait faire autre chose que le catéchisme les amis.
00:28:50 C'est très bien.
00:28:52 Bravo à vous.
00:28:54 On pourrait parler de l'âge.
00:28:56 Parce que Jean-Luc Mélenchon
00:28:58 fait une allusion à l'âge.
00:29:00 C'est vrai qu'inversement,
00:29:02 cette façon de mettre en avant l'âge
00:29:04 est assez impressionnante.
00:29:06 C'est assez amusant de constater ça
00:29:08 dans un sondage qui a été fait en septembre
00:29:10 et qui montrait qu'après l'affaire de la Baïa,
00:29:12 Gabriel Attal avait cru,
00:29:14 a vu croître
00:29:16 sa côte de popularité,
00:29:18 les personnes très âgées,
00:29:20 notamment au-dessus de 70 ans,
00:29:22 étaient vraiment épris de Gabriel Attal.
00:29:24 Donc plus le personnel, un peu comme Emmanuel Macron,
00:29:26 présidentiel, plus le personnel politique
00:29:28 est jeune, plus
00:29:30 il séduit un éclairage.
00:29:32 Et puis ça donne l'impression,
00:29:34 je trouve que le mot "régénérer" est très bien vu,
00:29:36 ça donne l'impression de régénérer un vieux monde
00:29:38 qui en fait...
00:29:40 Il va ringardiser toute la vieille classe politique.
00:29:42 Quelques Français interrogés,
00:29:44 notamment sur l'âge de Gabriel Attal.
00:29:46 - Gabriel Attal, il est idéal parce qu'il est jeune.
00:29:48 - Très, très contente pour lui,
00:29:50 pour ce jeune.
00:29:52 - Effectivement, c'est révélé
00:29:54 en tant que porte-parole du gouvernement,
00:29:56 en tant que ministre de l'Éducation également.
00:29:58 - Je serais déçu parce que
00:30:00 pour une fois qu'il y avait quelqu'un
00:30:02 qui avait du cran
00:30:04 à l'éducation nationale
00:30:06 et qui tenait ses positions fermes.
00:30:08 - Quand c'est efficace, c'est jamais trop jeune.
00:30:10 Ce qui fait peur, c'est que ce soit un mini-Macron
00:30:12 et ça... Attention.
00:30:14 - Je trouve que c'est très bien d'avoir un jeune.
00:30:16 Je pense que c'est une conception différente,
00:30:18 c'est plus dynamique
00:30:20 et puis il est dans le vent,
00:30:22 il est dans l'air du temps.
00:30:24 - Jeunesse n'est pas forcément
00:30:26 synonyme de grande révolution,
00:30:28 en tout cas dans les institutions.
00:30:30 - Y a un petit effet "waouh" quand même
00:30:32 chez les Français.
00:30:34 Il est beau, il est intelligent.
00:30:36 Après, est-ce que le cap va changer ?
00:30:38 Est-ce qu'il y aura une inflexion à gauche, à droite ?
00:30:40 Est-ce qu'il va élargir la majorité ?
00:30:42 C'est une autre question.
00:30:44 - Il faut quand même raison garder. Il est beau, jeune et intelligent.
00:30:46 - Oui, oui. Il a beaucoup de talent.
00:30:48 - Il faut quand même se calmer là.
00:30:50 - On verra son bilan, laissons-lui le temps.
00:30:52 Il vient d'arriver, on fera un premier bilan
00:30:54 dans quelques mois.
00:30:56 - Dans quelques semaines, suffiront.
00:30:58 - Quelques semaines...
00:31:00 Un mot sur le tweet de Jean-Luc Mélenchon.
00:31:02 - Ah oui, ça, ça vous est resté en travers de la gorge.
00:31:04 - On est rarement déçus avec lui.
00:31:06 On est encore obligés de le constater.
00:31:08 - C'est petit par rapport à la fin de cet automne.
00:31:10 - C'est le pire, là.
00:31:12 - Non, c'est pas le pire.
00:31:14 Le monarque présidentiel reproche à Emmanuel Macron
00:31:16 de prendre des décisions qui seraient appliquées
00:31:18 sans aucune contestation possible.
00:31:20 - Mitterrand avait écrit sur la 5e,
00:31:22 le coup d'État permanent.
00:31:24 - C'est "je décide" et il exécute.
00:31:26 Le monarque présidentiel. Jean-Luc Mélenchon
00:31:28 qui est quand même le monarque par excellence
00:31:30 de la France insoumise.
00:31:32 Il n'y a pas un parti plus antidémocratique
00:31:34 que la France insoumise.
00:31:36 Jean-Luc Mélenchon décide et tout le monde exécute.
00:31:38 - On voit que personne n'est d'accord
00:31:40 mais il ne faut surtout rien dire pour ne pas gêner le chef.
00:31:42 Et il reprocherait au chef de l'État
00:31:44 d'être une sorte de monarque.
00:31:46 - Andréa Cotarac.
00:31:48 - Evidemment que c'est un monarque présidentiel.
00:31:50 Tout le monde le sait.
00:31:52 - Vous êtes d'accord avec El-Effi, c'est bien.
00:31:54 - Mais ce n'est pas El-Effi, c'est les Français.
00:31:56 23-49-3.
00:31:58 23-49-3.
00:32:00 C'est la démocratie qui est baïonnée.
00:32:02 Il avait promis trois référendums.
00:32:04 - C'est la Constitution.
00:32:06 - C'est la Constitution de la Ve République.
00:32:08 - Il l'a proposé.
00:32:10 - Par contre,
00:32:12 j'admets qu'à chaque fois qu'Andréa Cotarac
00:32:14 prend la parole, au bout de 5 secondes,
00:32:16 tout le monde se jette sur lui.
00:32:18 Est-ce qu'on peut laisser finir la phrase ?
00:32:20 Monsieur Calfon, s'il vous plaît.
00:32:22 - Emmanuel Macron, je le rappelle.
00:32:24 Excusez-moi de faire un bilan.
00:32:26 Monsieur Attal a 12 ans de bilan.
00:32:28 Monsieur Macron a promis trois référendums.
00:32:30 Il n'en a fait aucun.
00:32:32 Après les gilets jaunes, les retraites,
00:32:34 il n'en a fait aucun.
00:32:36 Il a même promis l'immigration.
00:32:38 Il n'en a fait aucun.
00:32:40 Il décide seul avec sa cour, avec les mêmes personnes.
00:32:42 C'est sur un autre point que je veux intervenir.
00:32:44 Ce n'est pas qu'il est beau ou je ne sais quoi.
00:32:46 C'est qu'on dit qu'il est bosseur.
00:32:48 Quel dossier a-t-il ouvert ?
00:32:50 Des dossiers très intéressants.
00:32:52 La fraude sociale, 30 milliards selon la Cour des comptes.
00:32:54 C'est un dossier intéressant pour le coup.
00:32:56 Il l'a ouvert, mais il ne l'a jamais refermé.
00:32:58 Un bosseur, c'est quelqu'un qui ouvre des dossiers
00:33:00 sur des dossiers intéressants, qu'il leur ferme
00:33:02 et qu'il leur fait des résultats.
00:33:04 Il a ouvert le dossier de la Baïa, du séparatiste.
00:33:06 C'est très intéressant aussi, quand on sait
00:33:08 qu'un professeur sur deux s'autocensure
00:33:10 pour parler de laïcité.
00:33:12 Il est resté six mois, il ne l'a pas refermé.
00:33:14 C'est quelqu'un qui ouvre des dossiers, c'est très bien,
00:33:16 mais les Français attendent des résultats,
00:33:18 de l'efficacité, et que les dossiers se referment une bonne fois pour toutes.
00:33:20 - François Calfon, vous allez récupérer la parole.
00:33:22 Je voudrais juste qu'on voie cette séquence,
00:33:24 parce qu'il faut qu'on avance vraiment cette séquence de déplacement à Calais.
00:33:26 J'aimerais avoir votre avis également.
00:33:28 - C'est le premier déplacement du nouveau Premier ministre aujourd'hui,
00:33:30 dans le Nord, auprès des sinistrés
00:33:32 qui, vous le savez, en très peu de temps,
00:33:34 ont dû subir deux énormes inondations.
00:33:36 Il était dans ce bureau de tabac,
00:33:38 ce bar,
00:33:40 dans lequel la patronne, la gérante,
00:33:42 est évidemment très, très peinée,
00:33:44 vit des moments extrêmement compliqués,
00:33:46 alors que son café a été inondé pour la deuxième fois.
00:33:48 Regardez ce moment.
00:33:50 - Bonjour Madame.
00:33:52 - La gérante.
00:33:54 - La gérante du café,
00:33:56 qui subit sa deuxième inondation en deux mois,
00:33:58 et qui a du mal à...
00:34:00 - C'est compliqué.
00:34:02 - C'est compliqué.
00:34:04 - On est là.
00:34:06 - J'espère bien être aidée.
00:34:08 - Bien sûr.
00:34:10 - C'est trop long, trop de papier,
00:34:12 c'est trop compliqué.
00:34:14 - Trop de procédures.
00:34:16 - Oui, trop de procédures, voilà.
00:34:18 - Je sais que c'est dur.
00:34:20 - Ça va aller.
00:34:22 - Et je sais que c'est dur pour vous,
00:34:24 et c'est dur pour tout le monde.
00:34:26 - Même si les travaux n'étaient pas finis,
00:34:28 ou s'était commencé à moralement revoir du monde.
00:34:30 - Je voulais revoir mes clients,
00:34:32 je voulais être sûre qu'on ne m'oublie pas.
00:34:34 Parce qu'après, on se dit,
00:34:36 deux mois sans travailler,
00:34:38 les gens sont partis ailleurs.
00:34:40 - Personne ne va vous oublier.
00:34:42 J'ai été dans des précédentes fonctions
00:34:44 ministre des Buralistes,
00:34:46 puisque j'étais ministre du budget,
00:34:48 et je sais à quel point vous avez
00:34:50 une importance absolument majeure
00:34:52 pour la société, pour la société.
00:34:54 - Les Français sont attachés à vous,
00:34:56 et je sais que vous retrouverez vos clients.
00:34:58 J'aimerais boire un café avec vous.
00:35:00 - On va leur boire avec plaisir.
00:35:02 - Je prendrai vos coordonnées,
00:35:04 pour qu'on puisse directement s'assurer
00:35:06 que tout ça est suivi.
00:35:08 C'est toujours important d'avoir des capteurs
00:35:10 sur le terrain, qui permettent de voir
00:35:12 si ce qu'on décide d'en haut
00:35:14 arrive jusqu'au premier concerné.
00:35:16 Mais vraiment, je sais que c'est dur à entendre.
00:35:18 Moi, je viens là,
00:35:20 depuis des mois,
00:35:22 mais ne vous démoralisez pas.
00:35:24 Vous êtes l'incarnation de cette France
00:35:28 qui travaille, laborieuse,
00:35:30 qui se lève tout le matin
00:35:32 pour accueillir des clients,
00:35:34 pour faire vivre tout un village.
00:35:36 - Oui, tout à fait.
00:35:38 - Mais c'est agréable aussi.
00:35:40 C'est ce que je voulais faire.
00:35:42 Et puis, tout d'un coup,
00:35:44 à 58 ans,
00:35:46 on voit des catastrophes pareilles.
00:35:48 Moi, j'arrive à baisser les bras.
00:35:50 - Elle ne se caquette pas les bras.
00:35:54 - Il est bon.
00:35:56 Il a l'empathie.
00:35:58 Cette dame, à n'en pas douter,
00:36:00 elle se sent comprise, François Calfon,
00:36:02 par le Premier ministre.
00:36:04 Vous avez vu du Macron, vous, dans cette séquence ?
00:36:06 Plutôt du Sarkozy que du Macron.
00:36:08 Ce n'est pas un mini-Macron
00:36:10 qu'on a à l'image.
00:36:12 - Moi, ce que je vois surtout,
00:36:16 c'est qu'il y a un problème récurrent
00:36:18 dans la Ve République,
00:36:20 et surtout avec ce président-là
00:36:22 qui est un hyper-présidentialiste.
00:36:24 - Essayez de me répondre aux questions
00:36:26 que je vous soumets, s'il vous plaît.
00:36:28 Je voudrais que vous me décryptiez
00:36:30 la séquence que vous venez de voir.
00:36:32 - Non, franchement, je ne suis pas sensible
00:36:34 parce qu'ici, sur ce plateau,
00:36:36 j'ai vu M.Béchu qui rit à côté.
00:36:38 Les gens ont déjà dit qu'ils en étaient
00:36:40 à leur deuxième inondation.
00:36:42 Il n'y a pas de solution.
00:36:44 On n'a pas réglé leur problème.
00:36:46 - C'est bien normal que le Premier ministre
00:36:48 choisisse le Nord.
00:36:50 Il va leur rendre compte de ces gens.
00:36:52 - Puisque M.Macron est un spécialiste
00:36:54 des conseils de défense,
00:36:56 ça fait bien longtemps que dans le Pas-de-Calais,
00:36:58 il aurait dû convoquer un conseil de défense
00:37:00 pour faire en sorte que l'armée soit mobilisée,
00:37:02 pour faire en sorte que les maisons soient rachetées,
00:37:04 pour faire en sorte que les arrêtés
00:37:06 de catastrophes naturelles soient pris.
00:37:08 Il dit qu'il a signé le courrier ce soir.
00:37:10 Mais c'est la deuxième inondation.
00:37:12 Et les gens, en clair,
00:37:14 n'en peuvent plus.
00:37:16 La seule chose que je vois dans cette image,
00:37:18 c'est la différence entre la com' qu'on commente
00:37:20 et ce qu'il y a du Sarkozy en lui,
00:37:22 ce qu'il y a du Mr.Aïd en lui.
00:37:24 - On fait connaissance avec ce nouveau Premier ministre.
00:37:26 En tant que Premier ministre.
00:37:28 - Je ne suis pas sensible à son charme.
00:37:30 Désolé, je suis minoritaire.
00:37:32 Mais j'ai l'habitude.
00:37:34 - Ce n'est pas une histoire d'être minoritaire.
00:37:36 Le point intéressant dans ce genre d'émission
00:37:38 pour les gens qui nous regardent...
00:37:40 - Je vais vous apprendre.
00:37:42 Je voudrais que vous sortiez
00:37:44 de vos éléments de langage.
00:37:46 - Ce n'est pas un élément de langage.
00:37:48 Quand vous faites la course de petits chevaux
00:37:50 sur les milices macronistes,
00:37:52 peut-être que vous attendez un strapontin.
00:37:54 Mais moi, je suis dans la vérité.
00:37:56 - Soyez corrects, s'il vous plaît.
00:37:58 - Mes éléments de langage bébés,
00:38:00 vous remballez et vous nous faites une analyse.
00:38:02 Ça ne m'intéresse pas vos commentaires
00:38:04 sur ma manière d'entreprendre les émissions.
00:38:06 - Ce n'est pas comme ça qu'on fait avancer les choses.
00:38:08 Ça ne sert à rien de répéter.
00:38:10 Déjà que l'Assemblée nationale est à des niveaux
00:38:12 qui sont affligeants, essayons d'éviter de faire ça ici.
00:38:14 - Depuis que vous l'avez quitté, M. Lelouch.
00:38:16 - M. Calfon, d'abord, arrêtez de m'interrompre
00:38:18 en permanence. J'essaie de dire
00:38:20 qu'il se passe un événement politique
00:38:22 dans le pays qui est important, intéressant.
00:38:24 Il y a un changement de Premier ministre.
00:38:26 Quelqu'un de jeune arrive avec
00:38:28 une image qui frappe dans le pays.
00:38:30 C'est en soi intéressant.
00:38:32 - Vous ne laissez pas sa chance au produit.
00:38:34 - Je ne suis pas franchement macroniste.
00:38:36 Mais je trouve intéressant
00:38:38 que sa démarche
00:38:40 dans le Pas-de-Calais ait été bien vue.
00:38:42 C'est intelligent.
00:38:44 - Bien sûr que c'est de la com.
00:38:46 Mais qu'est-ce que c'est d'autre que de la com
00:38:48 la politique aujourd'hui ?
00:38:50 - Typiquement,
00:38:52 je considère que c'est autre chose
00:38:54 que de la com la politique. C'est régler
00:38:56 les problèmes des gens. Les gens sont en train de crever
00:38:58 dans ce pays, notamment dans cette région.
00:39:00 - C'est exactement le même disant.
00:39:02 - Je ne me fous de savoir
00:39:04 si M. Attal a mis
00:39:06 bien la main sur l'épaule.
00:39:08 Ce qui m'intéresse, c'est de savoir comment les gens
00:39:10 vont sortir de cette panade absolument
00:39:12 effroyable qui vit dans le Pas-de-Calais.
00:39:14 - Je pense que c'est rassurant pour cette dame.
00:39:16 Sans faire de la Talmania
00:39:18 qui serait absolument ridicule.
00:39:20 Je pense que cette dame
00:39:22 se sent mieux après le passage du Premier ministre
00:39:24 qu'avant. Je pense qu'elle est rassurée.
00:39:26 - 5 minutes.
00:39:28 - Il nous reste 5 minutes avant la pause.
00:39:30 Juste après 23h, Andréa Cotard,
00:39:32 cette rivalité avec le RN
00:39:34 et cet effet miroir que certains veulent voir
00:39:36 avec Jordan Bardella. Je voudrais juste qu'on s'intéresse
00:39:38 avec ce qui va nous passionner dans les jours
00:39:40 qui viennent. Yohan, est-ce qu'il va y avoir des
00:39:42 changements au gouvernement ? A priori, on l'espère.
00:39:44 Sinon, ce serait vraiment tout ça pour ça.
00:39:46 A quoi s'attendre ? Et les poids lourds
00:39:48 qui devraient rester, qui devraient partir,
00:39:50 mais ravaler
00:39:52 leur fierté pour ceux qui voudront rester surtout.
00:39:54 - Écoutez,
00:39:56 des grands changements au sein du gouvernement,
00:39:58 je ne vois pas bien lesquels. Dans le sens
00:40:00 où Gérald Darmanin va rester
00:40:02 au ministère de l'Intérieur, ça c'est une certitude.
00:40:04 Bruno Le Maire devrait rester
00:40:06 à Bercy, ça fait 7 ans qu'il y est. Je vois
00:40:08 difficilement comment est-ce qu'on peut se passer de lui
00:40:10 pour différentes raisons.
00:40:12 Mais effectivement, il devrait rester à Bercy
00:40:14 parce que quand ça fait 7 ans qu'on est au ministère
00:40:16 de l'Economie... - Vous voulez dire que le niveau des déficits est tel
00:40:18 qu'on pourrait ne pas en passer ?
00:40:20 - Non mais si vous voulez,
00:40:22 c'est quand même plus facile quand on a...
00:40:24 - Si on veut discuter bilan...
00:40:26 - C'est vrai qu'il a dit
00:40:28 quelque chose d'important, en plus de Bruno Le Maire,
00:40:30 parce que ça passe un peu à côté, mais il a dit qu'en 2025,
00:40:32 il faudrait quand même faire 15 milliards d'euros d'économie.
00:40:34 Je ne sais pas si vous voyez un peu ce que ça représente.
00:40:36 Mais bon, voilà.
00:40:38 En tout cas, je pense que Bruno Le Maire
00:40:40 devrait rester à Bercy.
00:40:42 Éric Dupond-Moretti va rester à la justice.
00:40:44 Enfin, je veux dire, s'il avait dû partir,
00:40:46 il serait pas... Il y avait d'autres moments...
00:40:48 - Oui, notamment lorsqu'il a été... - Pour l'éjecter.
00:40:50 Il y a deux postes à pourvoir. La santé
00:40:52 et l'éducation nationale, effectivement.
00:40:54 La culture, effectivement.
00:40:56 - Madame Abdelmalak va partir.
00:40:58 - Je promets un bel avenir
00:41:00 aux successeurs de Madal Abdelmalak.
00:41:02 Ça va faire comme Pape Ndiaye, par contraste.
00:41:04 - Je voudrais qu'on s'attarde quand même
00:41:06 sur les quatre poids lourds du gouvernement,
00:41:08 que sont Gérald Darmanin, Bruno Le Maire,
00:41:10 Éric Dupond-Moretti, Sébastien Lecornu.
00:41:12 La vérité, Johan, pardon...
00:41:14 (tousse) Excusez-moi, je m'étouffe.
00:41:16 C'est qu'ils ne vivent pas très bien.
00:41:18 D'ailleurs, eux aussi, je pense, ce sont...
00:41:20 C'est exactement la réaction, ce qui vient de m'arriver.
00:41:22 C'est ce qui s'est passé quand ils ont appris que
00:41:24 c'était occupé Matignon.
00:41:26 Ils ne vivent pas très bien, ce moment.
00:41:28 - C'est vrai que le week-end dernier,
00:41:30 Sébastien Lecornu était encore le favori
00:41:32 pour occuper ce poste-là.
00:41:34 François Bayrou a mis une sorte de veto
00:41:36 en disant qu'il n'en est pas question.
00:41:38 Donc le chef de l'État a dû revoir un peu ses plans.
00:41:40 Gérald Darmanin...
00:41:42 - C'est le minimum syndical, le tweet de Gérald Darmanin.
00:41:44 - Gérald Darmanin, effectivement,
00:41:46 c'est le minimum syndical.
00:41:48 Bruno Le Maire aussi, évidemment.
00:41:50 Ils rêvent de Matignon parce que tous ces hommes-là
00:41:52 sont politiques, ils ont la capacité de l'être.
00:41:54 - Ça sent la sincérité, c'est ça qui est bon.
00:41:56 - Ils peuvent complètement prétendre à ce poste.
00:41:58 Voir un gamin, parce que disons que
00:42:00 ce sont les choses par leur nom,
00:42:02 un gamin de 34 ans par rapport à eux
00:42:04 accéder à Matignon, oui, ça ne les réjouit pas.
00:42:06 Surtout que les relations avec Gérald Darmanin
00:42:08 sont absolument exécrables.
00:42:10 Vraiment, les deux personnalités...
00:42:12 Il y a une détestation personnelle entre les deux.
00:42:14 - En fait, ça va être ça, son premier vrai test,
00:42:16 ce serait de montrer à ces poids lourds du gouvernement
00:42:18 que c'est lui le patron.
00:42:20 - Ça va être la première marche à monter
00:42:22 pour le nouveau Premier ministre.
00:42:24 - Pour rester au ministère de l'Intérieur,
00:42:26 je suis persuadé que Gérald Darmanin
00:42:28 a dît les avec le chef de l'État
00:42:30 d'être directement sous son autorité
00:42:32 et pas sous l'autorité de Gabriel Attal.
00:42:34 Les décisions qui seront prises
00:42:36 par le ministre de l'Intérieur...
00:42:38 - Si tout le monde fait ça...
00:42:40 - J'imagine les choses de cette manière-là.
00:42:42 - Mais les quatre ministres que je viens de citer,
00:42:44 vous ne croyez pas que même sous Elisabeth Borne,
00:42:46 c'était pas auprès du président de la République
00:42:48 pour aller chercher les questions ou les réponses ?
00:42:50 Il va y avoir une autre vérité avec ces quatre-là, c'est sûr.
00:42:52 - Pas de façon...
00:42:54 Moi, je suis choquée quand même par quelque chose,
00:42:56 mais au risque de froisser mon voisin de gauche
00:42:58 en écornant l'image de Gabriel Attal.
00:43:00 - Qui est de droite.
00:43:02 - Tout le monde s'accorde à dire
00:43:04 qu'il a merveilleusement réussi au ministère
00:43:06 de l'Éducation nationale.
00:43:08 Ben, pardon, mais il se barre.
00:43:10 Et qui va le remplacer ?
00:43:12 - Mais les profs le regrettent.
00:43:14 - Il a été excellent.
00:43:16 - Qui refuse Matignon ?
00:43:18 - Il considère qu'il va peut-être raccrocher,
00:43:20 je ne sais pas si c'est toujours d'actualité,
00:43:22 le ministère de l'Éducation directement au poste
00:43:24 de Premier ministre.
00:43:26 - Non, ça n'arrivera pas.
00:43:28 - Il sous-entendait en tout cas que c'était deux postes
00:43:30 à mi-temps.
00:43:32 - Non, mais ça, ça a été balayé.
00:43:34 - S'il est doué pour le ministère de l'Éducation,
00:43:36 pourquoi on l'a fait partir ?
00:43:38 - L'important, c'est de refaire une priorité
00:43:40 et de donner les moyens.
00:43:42 Pourquoi est-ce que Gabriel Attal a eu l'autorité
00:43:44 aussi nécessaire pour pouvoir faire ce qu'il a fait ?
00:43:47 C'est parce que le chef de l'État avait dit
00:43:49 que l'éducation nationale, c'est une priorité.
00:43:51 C'est même mon domaine réservé.
00:43:53 - Mais il n'a rien fait, pour le moment,
00:43:55 il n'a rien montré à l'éducation nationale.
00:43:57 - Mais attendez, à vous entendre,
00:43:59 qui à part Emmanuel Macron ?
00:44:01 - Le LR a trop pris l'habitude de croire
00:44:03 que Gire, c'était faire, je pense.
00:44:05 - À vous entendre, je me demande
00:44:07 qui à part Emmanuel Macron,
00:44:09 voulait de Gabriel Attal à Matignon ?
00:44:11 Qui ? Personne ?
00:44:13 - Non, je ne sais pas.
00:44:15 Je n'étais pas là, je ne sais pas.
00:44:17 Pour en venir à la suite, quand même,
00:44:19 l'organisation du gouvernement,
00:44:21 je ne sais pas qui en voulait.
00:44:23 Je trouve que Macron a plutôt bien joué.
00:44:25 Mais après, on va voir.
00:44:27 Il n'a rien fait, il n'a rien fait.
00:44:29 Les orientations qu'il a lancées à l'éduc
00:44:31 ont été bien reçues par les Français.
00:44:33 C'est même pour ça qu'il est aujourd'hui à Matignon.
00:44:35 Maintenant, je reviens au point suivant
00:44:37 qui est la composition du reste du gouvernement
00:44:39 et ces jeunes gens qui ne sont pas contents
00:44:41 de revenir, etc.
00:44:43 Pour que ce soit logique, cette nomination,
00:44:45 il faut qu'il y ait un effet de renouvellement
00:44:47 plus large que juste la personne du Premier ministre.
00:44:49 Sinon, ça risque de faire flop
00:44:51 et de se noyer dans des bisbilles
00:44:53 entre ministres,
00:44:55 d'autorité du Premier ministre, etc.
00:44:57 Donc, je pense que Macron
00:44:59 va probablement faire des changements
00:45:01 beaucoup plus ambitieux que cela.
00:45:03 Mais je n'en sais rien,
00:45:05 mais ce serait la logique de cette nomination.
00:45:07 - Après, on va m'interroger sur
00:45:09 la logique de cette nomination.
00:45:11 - On va marquer une pause parce qu'il est l'heure.
00:45:13 Mais on va se retrouver dans quelques instants.
00:45:15 On va continuer à évoquer
00:45:17 Gabriel Attal. Est-il d'ailleurs le
00:45:19 premier rempart contre le Rassemblement
00:45:21 national pour la majorité ?
00:45:23 C'est un peu l'idée aussi en attendant les prochaines
00:45:25 européennes. Et puis, on parlera sécurité avec Jean-Christophe Couville
00:45:27 du syndicat SGP Police qui va nous rejoindre
00:45:29 dans quelques minutes. Des chiffres
00:45:31 des violences et de la délinquance
00:45:33 qui sont encore en augmentation
00:45:35 en 2023. Puis, on reviendra aussi sur ce
00:45:37 procès qui s'est ouvert aujourd'hui.
00:45:39 Le procès symbole pour certains des violences policières.
00:45:41 On verra ça avec vous, Amaury, celui
00:45:43 de Théo. Donc, à tout de suite.
00:45:45 On se retrouve pour la suite
00:45:47 de Soir Info. A tout de suite.
00:45:49 - On a combien de pro ?
00:45:51 - Il est quasiment 23h.
00:45:53 Merci de nous rejoindre en direct sur CNews.
00:45:55 La suite de Soir Info, c'est juste après le rappel de l'actualité
00:45:57 de Maureen Vidal.
00:45:59 ...
00:46:03 - À peine nommé premier
00:46:05 déplacement de Gabriel Attal
00:46:07 en tant que Premier ministre dans le Pas-de-Calais.
00:46:09 Priorité aux sinistrés
00:46:11 après un second épisode de cru dévastateur
00:46:13 dans le département, toujours placé
00:46:15 en vigilance aujourd'hui. Le nouveau
00:46:17 Premier ministre a exprimé son soutien
00:46:19 aux habitants. Écoutez.
00:46:21 - Merci, monsieur.
00:46:23 Si je suis là et si j'ai voulu que mon premier déplacement
00:46:25 ce soit ici, c'est pour marquer à la fois
00:46:27 la solidarité de tout le pays
00:46:29 avec vous et derrière vous.
00:46:31 Parce que ce que vous vivez est
00:46:33 extraordinairement difficile
00:46:35 matériellement, avec des habitations
00:46:37 et des commerces qui sont totalement
00:46:39 saccagés.
00:46:41 Et puis psychologiquement, parce que c'est
00:46:43 démoralisant de revivre ça quelques mois après
00:46:45 le premier épisode. Et vraiment, je veux vous dire
00:46:47 que c'est pour ça que je vais
00:46:49 avoir une réunion avec les élus pour avancer
00:46:51 sur un certain nombre de grands chantiers.
00:46:53 On est là à vos côtés et on continuera à l'être.
00:46:55 On continuera à suivre de très près cette situation
00:46:57 avec des points très réguliers. Je reviendrai ici
00:46:59 pour m'assurer que tout ça avance.
00:47:01 Nous, policiers,
00:47:03 nous sommes victimes à notre façon
00:47:05 de cette affaire. Aujourd'hui, c'est ouvert
00:47:07 le procès de trois policiers aux assises
00:47:09 de la Seine-Saint-Denis concernant l'affaire
00:47:11 Théo Louaka, ce jeune homme gravement blessé
00:47:13 à l'anus suite à un contrôle de police.
00:47:15 En 2017, le policier
00:47:17 plaide un coup légitime. Théo,
00:47:19 âgé de 28 ans, en garde
00:47:21 des séquelles irréversibles.
00:47:23 Enfin, l'Équateur en état de
00:47:25 conflit armé interne
00:47:27 déclaré par le président Noboa.
00:47:29 Il a ordonné la neutralisation
00:47:31 des groupes criminels impliqués
00:47:33 dans le narcotrafic. Des hommes armés
00:47:35 ont fait irruption cet après-midi sur le plateau
00:47:37 d'une télévision publique à
00:47:39 Guayaquil, prenant brièvement
00:47:41 en otage journaliste et autre employé de la chaîne.
00:47:43 En cagoulé, sous des capuches
00:47:45 ou en casquette, plusieurs se filment et diffusent
00:47:47 les vidéos sur les réseaux sociaux.
00:47:49 - Situation
00:47:51 absolument incroyable
00:47:53 en Équateur.
00:47:55 Merci beaucoup, cher Maureen. On vous rendrai dans 30 minutes
00:47:57 pour un nouveau point actuel. On continue
00:47:59 d'évoquer avec mes invités ce soir. Je rappelle que Gabriel
00:48:01 Cluzel, Pierre Lelouch, Andréa Cotard, François Calfon,
00:48:03 Yoann Huysa et Amauré Buco m'accompagnent
00:48:05 jusqu'à minuit. La nomination de
00:48:07 Gabriel Attal à Matignon
00:48:09 aujourd'hui, beaucoup y voient
00:48:11 larmes anti-Bardella, cher
00:48:13 Yoann Huysa, anti-Jordan Bardella,
00:48:15 président du RN avant les élections
00:48:17 européennes en juin. Pourquoi ? - Oui,
00:48:19 c'est vrai parce que d'abord, ils sont de la même génération,
00:48:21 parce que ce sont deux bêtes politiques
00:48:23 qui ont ça dans le sang,
00:48:25 qui aiment la politique,
00:48:27 qui connaissent très bien la politique,
00:48:29 qui sont des bêtes médiatiques
00:48:31 aussi. Donc, ils se retrouvent là-dedans,
00:48:33 ils se connaissent bien, parce que dès 2017,
00:48:35 en réalité, ils ont compris qu'à un moment donné,
00:48:37 ils allaient un jour être adversaires,
00:48:39 donc ils ont déjà souvent débattu ensemble.
00:48:41 Ils l'ont souhaité depuis 2017. Ils souhaitent
00:48:43 régulièrement débattre
00:48:45 ensemble. Et, effectivement,
00:48:47 je crois que dimanche soir, on a dû faire
00:48:49 grise mine au Rassemblement national quand on a vu
00:48:51 que l'hypothèse Attal
00:48:53 commençait à monter, parce que
00:48:55 évidemment, quand vous devez
00:48:57 faire campagne contre
00:48:59 une tête de liste renaissance
00:49:01 qui aurait pu être,
00:49:03 je ne sais pas, prenons Stéphane Séjourné
00:49:05 par exemple, ou que vous devez plutôt
00:49:07 affronter
00:49:09 Gabriel Attal, même s'il ne sera pas tête de liste,
00:49:11 évidemment, mais c'est lui qui mènera à la campagne.
00:49:13 - C'est le chef de la majorité. - Ça ne donne pas la même
00:49:15 ampleur à la campagne.
00:49:17 Et Gabriel Attal est quelqu'un de très
00:49:19 médiatique, qui a quand même plus de charisme,
00:49:21 qui est un très bon débatteur.
00:49:23 Donc, de fait, je crois que c'est un peu un caillou
00:49:25 dans la chaussure de Jordan Bardella, naturellement.
00:49:27 Et c'est pour cela qu'il a été choisi, en grande partie,
00:49:29 par Emmanuel Macron,
00:49:31 pour aller jusqu'au 9 juin.
00:49:33 D'ailleurs, Marine Le Pen le dit dans son tweet,
00:49:35 elle cite dans son tweet le 9 juin.
00:49:37 C'est donc bien qu'elle a ça en tête, elle aussi.
00:49:39 Le but du chef de l'État,
00:49:41 c'est de limiter la casse. Aujourd'hui, il y a
00:49:43 10 points d'écart dans les sondages. Le but,
00:49:45 c'est d'arriver à touche-touche.
00:49:47 Voilà.
00:49:49 Il a passé devant, ça semble peu probable.
00:49:51 Mais en tout cas, de limiter la casse,
00:49:53 s'il y parvient, ce sera un grand succès.
00:49:55 - Andréa Cotarac, porte-parole
00:49:57 du Rassemblement National. Je le rappelle, Gabriel Attal,
00:49:59 pour reprendre les propos utilisés à l'instant par
00:50:01 Johan, c'est le caillou dans la chaussure du
00:50:03 RN, désormais ? - Pas du tout.
00:50:05 Quand Marine Le Pen parle du 9 juin, tout simplement,
00:50:07 c'est parce qu'en démocratie, un nouveau
00:50:09 souffle, un renouveau, c'est par le vote.
00:50:11 C'est pas par un remaniement. C'est pour ça qu'elle parle
00:50:13 du 9 juin. Pour le reste,
00:50:15 pourquoi on fait Griezemann ?
00:50:17 - Il n'y a pas réellement un véritable
00:50:19 changement avec M. Attal par rapport à la politique
00:50:21 de Emmanuel Macron et Pardon, entre Jordan Bardella,
00:50:23 qui est un chef politique... - La différence, c'est qu'il est très haut
00:50:25 dans les sondages. - Jordan Bardella, qui est un chef
00:50:27 politique, qui a des convictions
00:50:29 et des solutions aux antipodes de M. Attal,
00:50:31 il a aussi un profil différent de M. Attal.
00:50:33 C'est pas parce qu'ils ont le même âge que ce sont les mêmes.
00:50:35 Jordan Bardella, il a rendu dans le 93.
00:50:37 - Il est plus jeune, hein, Jordan Bardella. - Il est à l'école alsacienne.
00:50:39 Il est en plus un peu plus jeune. - 28 ans. - Il est fils d'une femme
00:50:41 qui s'y fait ménage, il s'y fait seul. Il est aujourd'hui président
00:50:43 du plus grand parti de France, avec des solutions,
00:50:45 je le répète, aux antipodes de ceux de M. Attal.
00:50:47 Par ailleurs, on dit
00:50:49 c'est l'arme anti-RN, mais
00:50:51 M. Attal, encore il y a quelques mois,
00:50:53 a expliqué qu'il n'y avait pas de lien
00:50:55 entre le terrorisme et l'immigration.
00:50:57 Alors que depuis 2017, on sait que la moitié
00:50:59 des attentats perprétés sous le centre français
00:51:01 l'ont été de personnes de nationalité étrangère.
00:51:03 M. Attal,
00:51:05 il nous explique que l'Abaïa,
00:51:07 il faut l'interdire, et il a raison. Sauf que
00:51:09 derrière, il accepte quand même le voile
00:51:11 pour les sorties scolaires.
00:51:13 M. Attal, il nous explique
00:51:15 qu'il faut remettre en place les services
00:51:17 publics, mais c'est lui qui a supprimé, je le disais
00:51:19 tout à l'heure, des lits d'hôpitaux. C'est lui
00:51:21 qui a un bilan, entre autres, puisqu'il était
00:51:23 porte-parole d'une insécurité, d'une
00:51:25 décivilisation, d'un ensauvagement. Donc oui,
00:51:27 il y a deux personnes jeunes, talentueuses,
00:51:29 mais aux antipodes, en matière de solutions.
00:51:31 - Peut-être accordez-vous au violon, au RN.
00:51:33 Je voudrais que vous entendiez ce que disait la députée RN,
00:51:35 Laure Lavalette, aujourd'hui, à propos de
00:51:37 Gabriel Attal.
00:51:39 Elle arrive, Madame Lavalette.
00:51:44 Madame Lavalette ?
00:51:47 - Au niveau de l'éducation nationale, c'était presque
00:51:49 un ministre de Marine Le Pen, écoutez,
00:51:51 ce qui lui a d'ailleurs donné sa popularité.
00:51:53 Ensuite, voilà, il est au gouvernement
00:51:55 depuis 2018. Je veux dire,
00:51:57 c'est quand même un des fidèles
00:51:59 d'Emmanuel Macron, c'est quelqu'un qui vient
00:52:01 de la gauche, c'est un macroniste
00:52:03 de la première heure. Les Français n'ont rien
00:52:05 à attendre de ce changement.
00:52:07 Gabriel Attal, Premier ministre, ça ne va pas
00:52:09 faire baisser
00:52:11 l'immigration, ça ne va pas...
00:52:13 Il n'est absolument pas
00:52:15 le symptôme du
00:52:17 sursaut qui est attendu par les Français
00:52:19 tant en matière migratoire, sécuritaire
00:52:21 que de pouvoir d'achat, malheureusement.
00:52:23 - En gros, ce qu'il dit, c'est "on ne l'aime pas, mais il applique
00:52:25 nos idées". Elle fait un petit erreur en disant ça, peut-être ?
00:52:27 - Laure Lavalette dit exactement ce que je dis.
00:52:29 Laure Lavalette dit exactement ce que je dis.
00:52:31 L'immigration n'est pas un problème, ni un défi
00:52:33 pour M. Attal. L'insécurité,
00:52:35 je parlais du terrorisme, c'est exactement
00:52:37 la même chose. Il n'y a rien à attendre de
00:52:39 lui, c'est exactement la même chose.
00:52:41 Seul un vote démocratique
00:52:43 permettra un renouveau dans
00:52:45 notre pays, c'est exactement ce que
00:52:47 dit Mme Lavalette. Pour le reste,
00:52:49 là où elle a raison, et où je vais dans son sens,
00:52:51 c'est que ce qui a rendu M. Attal
00:52:53 populaire aux yeux des Français,
00:52:55 ce sont des propositions
00:52:57 du RN. Interdire la baïa,
00:52:59 revenir aux savoirs fondamentaux
00:53:01 à l'école, c'est ça qui a rendu populaire
00:53:03 M. Attal. Le gros problème, c'est qu'entre
00:53:05 rendre populaire les choses... - Et la réussie là où Emmanuel Macron a échoué
00:53:07 en faisant une sorte de populisme
00:53:09 du centre ?
00:53:11 - C'est le bloc élitiste, je le disais tout à l'heure.
00:53:13 Il suffit de voir son profil. D'ailleurs, il est
00:53:15 issu du Parti Socialiste. Mais pour le reste,
00:53:17 avoir de la popularité
00:53:19 sur la base de projets qu'il a ouverts
00:53:21 sur des thématiques intéressantes, oui,
00:53:23 mais pour le reste, quand vous vous êtes écouté
00:53:25 les syndicats de l'éducation nationale,
00:53:27 il nous explique, bon ben, on a compris,
00:53:29 M. Attal avait ouvert des dossiers très intéressants,
00:53:31 manifestement, il ne les a pas refermés,
00:53:33 ça lui a permis d'être un tremplin. C'est eux
00:53:35 qui sont dans le juste, c'est les Français, et
00:53:37 notamment dans son ministère, les syndicats de l'éducation nationale.
00:53:39 - Vous dites qu'il suffit de voir le profil de Gabriel Attal,
00:53:41 c'est quoi son profil ? - Je le disais tout à l'heure,
00:53:43 vous m'avez parlé de M. Séjourné de la gauche.
00:53:45 M. Attal, c'est qui ?
00:53:47 C'est le groupe de Poitiers.
00:53:49 C'est avec M. Séjourné, ce sont ces personnes qui sont
00:53:51 issues notamment de
00:53:53 l'école Strauss-Kanien. - Mais c'est des
00:53:55 procès d'intention ? - Non, pas du tout, c'est du fonds politique.
00:53:57 Qui ont porté justement LREM
00:53:59 à l'époque à son plus haut niveau,
00:54:01 qui ont fait exploser les ralliements.
00:54:03 Aujourd'hui, je constate l'exact inverse.
00:54:05 LREM n'a plus de ralliements,
00:54:07 LREM s'est enfermée autour d'un nombre de
00:54:09 fidèles très restreints, qui étaient les mêmes
00:54:11 que ceux de 2017. On a donc une Macronie
00:54:13 qui est à l'agonie, et un
00:54:15 gouvernement qui est en fin de règne. - Yohann, rapidement.
00:54:17 - Non, parce que vous sembliez reprocher
00:54:19 à Gabriel Attal, finalement,
00:54:21 de ne pas connaître la France, parce qu'il aurait
00:54:23 grandi dans les beaux quartiers, parce qu'il n'aurait fréquenté
00:54:25 que les grandes écoles. - Non, j'ai fait une différence avec M. Bardella,
00:54:27 contrairement à ce que vous dites.
00:54:29 Ce sont deux profils différents,
00:54:31 aux propositions différentes. - Mais c'est
00:54:33 un peu un reproche, quand même. - Alors, rapidement, les amis,
00:54:35 parce qu'il en reste deux minutes sur ce sujet. - En fait,
00:54:37 quelle est, puisque c'est une des
00:54:39 grosses parties de l'équation Attal,
00:54:41 c'est-à-dire pourquoi Macron le nomme ? Pour confisquer,
00:54:43 on l'a dit tout à l'heure,
00:54:45 à la droite, dans son gouvernement,
00:54:47 Darmanin et Le Maire, la possibilité d'exister,
00:54:49 laisser ça en Macronie,
00:54:51 et effectivement, le deuxième objectif,
00:54:53 c'est de refaire son retard dans la montagne,
00:54:55 si j'ose dire.
00:54:57 Sur le plat, ils ont été distancés par rapport aux Européennes.
00:54:59 Mais la vérité, elle est que
00:55:01 M. Attal n'est pas l'opposant,
00:55:03 n'est pas l'antidote,
00:55:05 finalement, du Front National et du Rassemblement
00:55:07 National, puisque ce gouvernement
00:55:09 est le passe-plat du Rassemblement National, avec sa loi
00:55:11 Immigration, et avec la Baye.
00:55:13 Si les Français veulent une autre politique
00:55:15 et une formule contre le Rassemblement
00:55:17 National, c'est naturellement pas
00:55:19 chez cette opportuniste.
00:55:21 C'est chez Anil Halgo, peut-être ?
00:55:23 Non, c'est à gauche, puisque vous êtes des tartuffes
00:55:25 de la gauche qui refusait d'augmenter le SMIC.
00:55:27 Mais M. Attal, c'est l'enfant des partisans.
00:55:29 C'est ceux qui vont lutter réellement pour le pouvoir d'achat
00:55:31 plutôt que de refuser d'augmenter les basses salaires.
00:55:33 C'est ceux qui vont lutter réellement
00:55:35 contre l'inflation. C'est ceux qui vont
00:55:37 réindustrialiser la France, et non pas
00:55:39 cette espèce de débat.
00:55:41 Alors, Macron a fait ce qu'il a fait la dernière fois.
00:55:43 Non pas cette espèce de débat
00:55:45 practice et médiatique,
00:55:47 mais finalement, de nouveau,
00:55:49 Renaissance voudrait nous faire le coup
00:55:51 du rempart face au Front National
00:55:53 parce que c'est parfaitement inexact.
00:55:55 Gabriel Cluzel et Pierre Lelouch pour conclure sur la question du Rassemblement National.
00:55:57 Notre hypothèse, c'est que
00:55:59 nommer Gabriel Attal Premier ministre,
00:56:01 c'est quand même lui faire le baiser de Judas.
00:56:03 Ça peut être une tunique de Nessus.
00:56:05 C'est un cadeau empoisonné.
00:56:07 Parce que
00:56:09 soit il réussit à ce poste
00:56:11 et très bien, soit il n'y réussit pas.
00:56:13 Et convenons qu'un certain
00:56:15 nombre de premiers ministres ont été des fusibles bien
00:56:17 commodes, et les derniers sont sortis
00:56:19 déjà, pour se souvenir de l'avant-dernier,
00:56:21 il faut un peu réfléchir pour se souvenir de son nom.
00:56:23 Il prend le métro.
00:56:25 Voilà, c'est ça, il y a un indice.
00:56:27 La dernière sort
00:56:29 complètement étriée.
00:56:31 C'est aussi une façon de dire, tu as été le plus jeune
00:56:33 Premier ministre, mais le plus
00:56:35 jeune Président de la République, ça restera moi.
00:56:37 Peut-être que Gabriel Attal
00:56:39 va avoir là son bâton de maréchal,
00:56:41 parce que c'est quand même un poste
00:56:43 très compliqué dans le contexte actuel.
00:56:45 Pierre Lelouch.
00:56:47 J'ai juste oublié
00:56:49 à l'instant M. Attal et pensé
00:56:51 qu'il est juste le Premier ministre.
00:56:53 Si le Président de la République
00:56:55 n'est pas capable
00:56:57 d'annoncer de façon
00:56:59 très claire un cap
00:57:01 pour le pays par rapport
00:57:03 aux montagnes qui sont devant lui
00:57:05 et qui sont vraiment considérables,
00:57:07 M. Attal peut être aussi
00:57:09 brillant et tout ce qu'on veut, tout ce qu'on a dit
00:57:11 ou pas dit tout à l'heure, ça ne passera
00:57:13 pas. La balle
00:57:15 est quand même dans le camp du Président de la République.
00:57:17 Moi, je veux voir la composition
00:57:19 du gouvernement parce qu'Attal tout seul,
00:57:21 ça ne suffit pas. Deuxièmement,
00:57:23 il faut que le Président annonce
00:57:25 un cap, ce qu'il a été incapable de faire
00:57:27 depuis deux ans. C'est pour ça qu'il est dans cette
00:57:29 situation, c'est pour ça qu'il a perdu
00:57:31 les législatives, c'est pour ça que
00:57:33 le pays est bloqué. Donc s'il n'est pas
00:57:35 capable de reprendre la main, lui,
00:57:37 à ce moment-là, Attal,
00:57:39 peut-être un très bon exécutant.
00:57:41 Mais s'il n'y a pas le contenu,
00:57:43 ça ne peut pas fonctionner. - Les priorités des Français,
00:57:45 d'ailleurs, je les rappelle, ce sont le pouvoir d'achat,
00:57:47 les trois premières priorités des Français, le pouvoir
00:57:49 d'achat, l'immigration, la sécurité et l'immigration.
00:57:51 Ensuite, parlons justement
00:57:53 sécurité. Je veux remercier Andréa Cotarac. Merci
00:57:55 beaucoup, Andréa Cotarac, d'avoir été avec nous.
00:57:57 Vous avez d'autres obligations,
00:57:59 donc on va vous libérer. C'est Jean-Christophe
00:58:01 Couville du syndicat SGP. Jean-Christophe,
00:58:03 venez, on est en direct, on fait
00:58:05 ça à la bonne franquette. Merci, Andréa.
00:58:07 Et bonsoir, donc, Jean-Christophe Couville,
00:58:09 porte-parole du syndicat SGP
00:58:11 Police. Gérald Darmanin,
00:58:13 votre ministre de tutelle, le sera-t-il demain,
00:58:15 après-demain ou dans quelques jours ? En tout cas, lui,
00:58:17 a envie de continuer. Écoutez-le
00:58:19 et vous allez réagir.
00:58:21 - Je pense que chacun a vu que je n'avais
00:58:23 pas fini ma mission au ministère de l'Intérieur
00:58:25 et que je ne suis pas homme à me dérober
00:58:27 quand il y a des policiers, des gendarmes,
00:58:29 des préfets, qui, il y a quelques jours,
00:58:31 on est à 100 jours du relais de la flamme, on est à 200 jours
00:58:33 des Jeux olympiques, vont
00:58:35 risquer leur vie, mettre
00:58:37 leur réputation en jeu.
00:58:39 Moi, je suis un homme d'honneur, je suis un homme de devoir et,
00:58:41 vous savez, de là où je viens, d'une province,
00:58:43 d'une famille populaire, on aime bien
00:58:45 terminer ce qu'on fait. Après, il appartient
00:58:47 au président de la République de disposer, évidemment,
00:58:49 des postes ministériels. Je suis à sa disposition.
00:58:51 Mais je veux dire aux policiers
00:58:53 et aux gendarmes que je n'ai pas l'habitude
00:58:55 de compter sur un quelconque avenir personnel
00:58:57 lorsque je les ai engagés dans une voie.
00:58:59 - Je voudrais qu'on revoie, Jean-Christophe Couville, ensemble le tweet
00:59:01 de Gérald Darmanin pour saluer l'arrivée de
00:59:03 Gabriel Attal, parce que c'est laconique,
00:59:05 comme on dit. Félicitations, Gabriel Attal.
00:59:07 Je lui souhaite une pleine réussite au service des Français.
00:59:09 Service minimum pour votre
00:59:11 ministre de tutelle pour saluer
00:59:13 l'arrivée de Gabriel Attal.
00:59:15 - Oui, de toute façon, nous,
00:59:17 on se doute bien que le ministre
00:59:19 en place va rester. Effectivement,
00:59:21 il y a les JO qui arrivent.
00:59:23 Donc, on sait très bien, on ne va pas
00:59:25 mettre notre salaire en jeu, mais on ne va pas faire des paris.
00:59:27 - Vous avez peur de perdre Gérald Darmanin ?
00:59:29 - On n'a peur de rien. Nous, on est policiers,
00:59:31 donc on ne peut pas avoir peur. Non, non, mais
00:59:33 peu importe. Je veux dire,
00:59:35 c'est des décisions
00:59:37 qui sont prises en haut lieu. Ce n'est pas
00:59:39 à nous de choisir qui on doit avoir comme ministre.
00:59:41 Nous, encore une fois, on travaille avec
00:59:43 tout le monde. Et puis, je pense qu'on n'a
00:59:45 pas l'ombre d'un doute que ce sera Gérald Darmanin
00:59:47 demain ou après-demain. D'ailleurs, demain,
00:59:49 actuellement, on n'a pas de ministre. Donc, en fait,
00:59:51 on va dealer avec le Premier ministre. - Après, s'il y a quoi que ce soit,
00:59:53 Gérald Darmanin assure les...
00:59:55 - Oui, il est ministre, évidemment.
00:59:57 - Il est ministre. - Oui, il assure
00:59:59 les affaires courantes, comme on dit. - J'ai cru
01:00:01 comprendre que le gouvernement avait démissionné.
01:00:03 - Oui, mais si, le gouvernement... Alors, quand
01:00:05 Elisabeth Borne donne sa démission, c'est le gouvernement
01:00:07 avec elle qui démissionne, Pierre. Je ne dis
01:00:09 pas de bêtises. - Le gouvernement reste en fonction tant qu'il
01:00:11 n'y en a pas d'autre. - Voilà. Mais il assure les affaires courantes
01:00:13 tant qu'officiellement, il n'y a pas un autre gouvernement.
01:00:15 Cette année, ce n'est pas une année comme les autres. Vous l'avez dit
01:00:17 pour l'exécutif, qui joue gros, notamment
01:00:19 sur le dossier des Jeux. Les JO qui se tiendront
01:00:21 du 26 juillet au 11 août.
01:00:23 Sécurité, cérémonie d'ouverture, autant de sujets sur
01:00:25 lesquels le gouvernement de Gabriel Attal
01:00:27 devrait être au rendez-vous. Écoutez ce qu'il a
01:00:29 dit en matière de sécurité tout à l'heure
01:00:31 lors de la passation de pouvoir.
01:00:33 - La France ne rimera jamais
01:00:35 avec déclin.
01:00:37 Car la France, elle rime avec sursaut.
01:00:39 Elle rime avec audace.
01:00:41 Elle rime avec grandeur.
01:00:43 Et c'est précisément à cette tâche que je vais
01:00:45 m'atteler sous l'autorité du président
01:00:47 de la République. Garder le contrôle de notre destin,
01:00:49 c'est lutter pour la maîtrise de notre
01:00:51 modèle social. C'est agir
01:00:53 pour la solidarité entre les Français.
01:00:55 C'est assumer de faire de l'autorité
01:00:57 et du respect de l'autre une valeur politique
01:00:59 de premier ordre. Et de
01:01:01 la sécurité un objectif absolument
01:01:03 prioritaire. C'est agir
01:01:05 pour le renforcement de nos services publics
01:01:07 au premier rang desquels l'école, j'en parlais
01:01:09 il y a un instant, mais aussi la santé
01:01:11 et en premier lieu, évidemment,
01:01:13 notre hôpital. C'est renforcer
01:01:15 notre souveraineté nationale et celle
01:01:17 de l'Europe en maîtrisant
01:01:19 mieux notre immigration.
01:01:21 C'est garantir l'avenir de notre planète
01:01:23 qui est le bien commun de notre
01:01:25 humanité. - Sécurité, objectif
01:01:27 prioritaire du nouveau Premier ministre. Sauf qu'à l'heure où l'on se parle,
01:01:29 je crois que les policiers de France
01:01:31 ne savent pas de quoi sera
01:01:33 fait leur été, où ils seront affectés, comment ça
01:01:35 va se passer. Ça vous inquiète ?
01:01:37 - Ça nous inquiète, ça inquiète surtout mes collègues.
01:01:39 On ne parle que de ça depuis quelques temps.
01:01:41 Effectivement, les JO, comment on va organiser
01:01:43 notre vie familiale ?
01:01:45 Comment vont faire les parents divorcés ?
01:01:47 On a déjà des
01:01:49 choses qui ont été actées au dernier
01:01:51 protocole qui ne sont toujours pas mises en oeuvre.
01:01:53 Imaginez, on est en 2024, on attend
01:01:55 toujours la fin de ce protocole, la mise en oeuvre.
01:01:57 Tout ça, ça agace fortement
01:01:59 nos collègues. Et demain matin, d'ailleurs, nous on
01:02:01 fait une action pour
01:02:03 sensibiliser aussi notre ministère et le
01:02:05 gouvernement sur cette inquiétude
01:02:07 des policiers. Voilà, ça va être les bus de la colère.
01:02:09 Demain, dans Paris, on part et on lance les JO
01:02:11 et on fait le premier coup de semence avant le
01:02:13 futur décathlon de la police. - Mais
01:02:15 vous savez, cette histoire de JO, il n'y a pas que
01:02:17 dans ce service public
01:02:19 de la police. Il y a dans le service public de la police
01:02:21 qui va être fortement mobilisé.
01:02:23 Il y a aussi dans les hôpitaux, ils ont supprimé tous
01:02:25 les congés. C'est-à-dire qu'à un moment donné, la fête
01:02:27 est plus belle, mais tirer sur l'accord de
01:02:29 service public... - Une fois par siècle, François Calfon, qu'on a
01:02:31 des JO. - D'accord, mais si vous voulez,
01:02:33 à un moment donné, y compris on va
01:02:35 reporter les opérations
01:02:37 soi-disant non-urgentes pour
01:02:39 pouvoir appliquer les plans blancs dans les hôpitaux
01:02:41 alors que les Parisiens
01:02:43 ne pourront plus circuler ou payeront
01:02:45 beaucoup plus cher et que
01:02:47 les hôtels seront pleins de personnes
01:02:49 venues du monde entier, c'est bien la fierté.
01:02:51 Mais c'est bien aussi que les agents des services
01:02:53 publics puissent être considérés.
01:02:55 C'est-à-dire que moi, je veux bien qu'on fasse du sport, qu'on fasse
01:02:57 de la boxe, qu'on soit dans tous les drapeaux,
01:02:59 mais il y a un moment donné
01:03:01 où on ne peut pas toujours tirer sur l'accord
01:03:03 et il faut prendre soin de nos services publics.
01:03:05 - Sur le discours du... Ah pardon.
01:03:07 Sur le discours du Premier ministre... - Pierre Dirain, moi aussi.
01:03:09 - Il a souligné effectivement les attentes
01:03:11 des fonctionnaires, et quand je parle des fonctionnaires,
01:03:13 c'est toute la fonction publique,
01:03:15 d'État, d'hospitalière, et effectivement
01:03:17 on est en attente de ça. Donc là, il a mis des mots,
01:03:19 ok, maintenant nous on veut des actes.
01:03:21 Et je pense que tout le monde dans la fonction publique
01:03:23 attend ces actes. Alors on dit que la valeur n'attend
01:03:25 pas forcément le nombre des années, c'est Corneille qui nous l'avait
01:03:27 dit, mais donc acte, on le prend au mot
01:03:29 et on attend que ce Premier ministre
01:03:31 s'active.
01:03:33 - Plus globalement, Pierre Leelouch, Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre
01:03:35 va devoir être au rendez-vous de la sécurité
01:03:37 parce que les Français ont la revue
01:03:39 encore...
01:03:41 - Ils sont préoccupés par leur sécurité.
01:03:43 - J'ai pensé non sans une certaine ironie
01:03:45 que Gérald Darmanin
01:03:47 s'était renommé
01:03:49 lui-même.
01:03:51 Je trouve ça assez drôle.
01:03:53 - Mais il n'a de compte à rendre
01:03:55 qu'au Président de la République, Gérald Darmanin.
01:03:57 - J'ai dans la tête encore l'article 8 de la Constitution.
01:03:59 C'est pas comme ça qu'on nommait les ministres
01:04:01 sous la 5ème, mais peu importe.
01:04:03 S'agissant des policiers,
01:04:05 je crois que
01:04:07 le gouvernement
01:04:09 ferait bien de faire attention.
01:04:11 Parce qu'il y a une énorme fatigue
01:04:13 accumulée
01:04:15 chez ces policiers qui ont eu à gérer
01:04:17 depuis quelque temps
01:04:19 une série de catastrophes sans précédent.
01:04:21 Je ne parle même pas du Covid,
01:04:23 mais je pense au gilet jaune
01:04:25 où ils ont chauffé le régime quand même.
01:04:27 Moi je suis parisien, j'ai vu comment l'Elysée
01:04:29 était protégée à ce moment-là.
01:04:31 Il y avait une sacrée trouille.
01:04:33 J'ai vu des ministres se sauver,
01:04:35 garder certaines choses
01:04:37 en mémoire.
01:04:39 Il y a eu
01:04:41 ensuite les émeutes
01:04:43 de juin-juillet dernier qui a été
01:04:45 sans précédent dans le niveau
01:04:47 de violence dans le pays. Et puis il y a
01:04:49 une insécurité permanente,
01:04:51 des actes de violence contre les policiers,
01:04:53 - Des manifestations contre les retraites.
01:04:55 - Des manifestations contre les retraites.
01:04:57 On a affaire à des policiers
01:04:59 qui sont au bout du rouleau, qui en plus
01:05:01 bien souvent se trouvent malgré eux
01:05:03 dans des situations très difficiles.
01:05:05 Je vais vous parler dans l'histoire du procès
01:05:07 qui concerne cette affaire Théo.
01:05:09 Je crois que le gouvernement
01:05:11 ferait bien de s'occuper
01:05:13 de sa police.
01:05:15 - Il ne faut pas biaiser les gendarmes.
01:05:17 - Bien sûr.
01:05:19 - Qui pourrait ne pas être syndiqué
01:05:21 sont pas moins faibles.
01:05:23 - Je termine juste sur un point.
01:05:25 La dernière fois où la République a été menacée
01:05:27 ou a failli tomber dans ce pays,
01:05:29 c'est quand la police s'est révoltée.
01:05:31 - Il faut ménager nos forces de l'ordre.
01:05:33 - La quatrième est tombée.
01:05:35 - C'est la gendarmerie d'ailleurs.
01:05:37 - Non, c'était la police parisienne.
01:05:39 - Bon.
01:05:41 Je réconvoie une dernière fois cette image
01:05:43 depuis le palais de l'Elysée
01:05:45 où Gabriel Attal
01:05:47 est le président de la République d'Inne.
01:05:49 - On s'en fout.
01:05:51 - Qu'est-ce qui est au menu, Johan ?
01:05:53 - Ça doit être light.
01:05:55 - Comment ?
01:05:57 - Ça doit être light.
01:05:59 - Je crois que vous allez me dire
01:06:01 que c'est un peu chinois.
01:06:03 Voilà pour l'image du soir
01:06:05 et le premier dîner de travail
01:06:07 entre le chef de l'Etat et son nouveau Premier ministre.
01:06:09 Le triste bilan de l'insécurité,
01:06:11 je voudrais juste qu'on en dise un mot
01:06:13 parce que quasiment tous les indicateurs de violences
01:06:15 sont en hausse dans notre pays.
01:06:17 Le service statistique ministériel de la Sécurité intérieure
01:06:19 vient de rendre son rapport pour 2023.
01:06:21 Regardez les détails en quelques chiffres
01:06:23 avec Maxime Lavandier et Mathieu Deveze.
01:06:25 - C'est quand même grave.
01:06:27 Près de 1000 agressions par jour en 2023.
01:06:29 Un chiffre en hausse de 6%
01:06:31 par rapport à l'année précédente.
01:06:33 Pour William Mory, délégué syndical Allianz Police Nationale,
01:06:35 ce constat n'est pas surprenant.
01:06:37 - Ça fait des mois, voire des années
01:06:39 qu'on dénonce ça.
01:06:41 Ça fait des années que certains politiques
01:06:43 nous rionnaient en disant que c'est juste un sentiment
01:06:45 d'insécurité. Aujourd'hui, les chiffres parlent.
01:06:47 - Les homicides sont également
01:06:49 en hausse de 6%, 1033 sur l'année,
01:06:51 soit près de 3 homicides par jour en moyenne.
01:06:53 Autre constat alarmant,
01:06:55 les violences sexuelles ont augmenté de 7%,
01:06:57 avec près de 240 faits par jour.
01:06:59 Pour William Mory,
01:07:01 ces chiffres sont la conséquence
01:07:03 d'une justice trop laxiste.
01:07:05 - Aujourd'hui, quand vous allez dans des commissariats
01:07:07 ou dans des jaunes de garde à vue,
01:07:09 c'est toujours les mêmes personnes.
01:07:11 C'est-à-dire que c'est des multirécidivistes
01:07:13 qui pourrissent la vie des Français.
01:07:15 On est face à une société dans l'ultra-violence
01:07:17 parce que rien ne les arrête.
01:07:19 Il faut avoir une vraie politique pénale, ferme.
01:07:21 - Parmi les chiffres évoqués,
01:07:23 il s'agit uniquement des actes
01:07:25 signalés aux autorités,
01:07:27 sachant que toutes les victimes ne portent pas plainte.
01:07:29 - Où est le choc d'autorité,
01:07:31 Jean-Christophe Couvy,
01:07:33 promis par le président de la République ?
01:07:35 - Si on pouvait le trouver,
01:07:37 ce serait pas mal.
01:07:39 - Les années passent
01:07:41 et la violence continue d'engrainer la France.
01:07:43 - On a les mêmes effectifs qu'en 2007.
01:07:45 Comptablement,
01:07:47 on n'a pas bougé.
01:07:49 On a eu un trou à un moment donné.
01:07:51 On a eu la fameuse RGPP de Nicolas Sarkozy.
01:07:53 On a eu la MAP de François Hollande.
01:07:55 Même s'il a relancé...
01:07:57 - C'est bien de le dire.
01:07:59 - Il a relancé...
01:08:01 Moi, je ne fais pas de politique.
01:08:03 Il a relancé les écoles de police
01:08:05 parce qu'il y avait un déficit structurel
01:08:07 de défectifs.
01:08:09 Mais le temps de revenir au niveau
01:08:11 et même d'être positif, ça met des années.
01:08:13 Un policier, ça demande de la formation.
01:08:15 Déjà, il faut passer des concours.
01:08:17 Il y a de la formation et les départs en retraite
01:08:19 qu'il faut compenser.
01:08:21 Le sol positif, il ne se voit que maintenant.
01:08:23 Mais il n'est pas assez important
01:08:25 par rapport au somme de missions
01:08:27 qu'on doit faire quotidiennement.
01:08:29 Ça explose sur l'immigration, sur les stups,
01:08:31 sur les violences intrafamiliales,
01:08:33 sur les attentats.
01:08:35 Le niveau du terrorisme,
01:08:37 on est partout.
01:08:39 On reçoit la Coupe du monde de rugby,
01:08:41 les JO,
01:08:43 le 80e anniversaire du débarquement
01:08:45 qui va arriver.
01:08:47 - Il y aura deux célébrations en Normandie et en Provence.
01:08:49 - C'est ce qui se passe en Allemagne.
01:08:51 On sait très bien qu'il y aura des fanzones en France.
01:08:53 Dès que la France va gagner, les gens vont ressortir
01:08:55 sur les Champs-Élysées.
01:08:57 On sait qu'on a aussi 2024,
01:08:59 c'est l'année de tous les dangers.
01:09:01 - C'est l'Euro de foot, pas la Coupe du monde.
01:09:03 - C'est l'Euro.
01:09:05 - J'ai cru entendre "Coupe du monde",
01:09:07 mais peu importe.
01:09:09 - Les yeux du monde entier seront rivés sur la France.
01:09:11 On ne peut pas se louper.
01:09:13 Sauf qu'on a une police qui est déjà un genou à terre
01:09:15 parce qu'on est fatigué émotionnellement,
01:09:17 mais on va bien.
01:09:19 - Est-ce que la douce France s'est terminée ?
01:09:21 Écoutez ce qu'en dit l'essayiste Driss Ghali.
01:09:23 Je voudrais que vous réagissiez à ce qu'il a dit.
01:09:25 - Il y a un fort facteur également du laxisme pénal
01:09:27 qui se conjugue à l'immigration,
01:09:29 c'est-à-dire que l'État,
01:09:31 certains magistrats,
01:09:33 certains syndicats de la magistrature,
01:09:35 une certaine idéologie de l'État,
01:09:37 une certaine politique publique
01:09:39 relâchent les violents et donnent une récompense
01:09:41 aux voyous.
01:09:43 Parce que finalement, on parle du retour de la violence physique,
01:09:45 mais ce n'est pas monsieur tout le monde
01:09:47 qui en arrive aux mains.
01:09:49 C'est une partie de la population qui est complètement enhardie,
01:09:51 qui est désinhibée parce qu'elle ne craint plus le tribunal.
01:09:53 Elle sait qu'elle aura un rappel à la loi.
01:09:55 Elle ne craint plus la police.
01:09:57 Elle sait qu'elle peut frapper un policier
01:09:59 et avoir une amende de 300 euros.
01:10:01 On est vraiment dans un recul de l'État de la France.
01:10:03 S'on est fini de la douce France...
01:10:05 - Analyse très juste de Driss Ghali.
01:10:07 Quand dites-vous, Pierre et François Calfon,
01:10:09 - La vieille maladie de l'impunité,
01:10:11 - C'est pas la vieille maladie de l'impunité.
01:10:13 - Qui est dans le nombre de condamnations.
01:10:15 - On a beau le répéter...
01:10:17 - Dans les délais de la condamnation
01:10:19 par rapport à l'exécution de la peine.
01:10:21 Quand il y a une peine,
01:10:23 parce que bien souvent maintenant,
01:10:25 on est dénaturé sous forme
01:10:27 soit de sursis très généreux,
01:10:29 soit de rappel à la loi,
01:10:31 de toutes sortes de motions de procédure
01:10:33 qui font que l'appel n'est pas exécuté.
01:10:35 Effectivement, ça donne à l'arrivée des policiers
01:10:37 qui n'en peuvent plus d'arrêter les gens
01:10:39 qui ne sont jamais sanctionnés.
01:10:41 C'est-à-dire des gens qui sont théoriquement sanctionnés
01:10:43 mais qui sont très fiers de défier la société
01:10:45 et qui l'insultent.
01:10:47 C'est un cercle extraordinairement vicieux
01:10:49 que nous connaissons depuis des années.
01:10:51 Mais effectivement,
01:10:53 il ne se passe pas grand-chose.
01:10:55 - Gabrielle, on parlait aussi hier,
01:10:57 si vous suivez notre émission,
01:10:59 il y a eu le classement PISA il y a quelques semaines,
01:11:01 on a eu le niveau des jeunes lycéens en histoire.
01:11:03 Je fais ce parallèle parce que je me dis
01:11:05 que l'instruction, la culture générale,
01:11:07 elle est là aussi la base de tous les maux.
01:11:09 D'une certaine façon.
01:11:11 Et si cette violence est en train de devenir
01:11:13 de l'ultra-violence,
01:11:15 si une contre-société, d'une certaine manière,
01:11:17 est en train de naître, si l'argument du "je fais ce que je veux"
01:11:19 dévaste aussi notre pays,
01:11:21 tout cela, je trouve, a une résonance,
01:11:23 une interconnection.
01:11:25 - Bien sûr, tout est interconnecté.
01:11:27 D'ailleurs, tous les divers effondrements
01:11:29 auxquels nous assistons, dans tous les domaines,
01:11:31 sont évidemment interconnectés.
01:11:33 Mais vous parlez de l'effondrement de la culture générale,
01:11:35 c'est pour ça que je m'interrogeais
01:11:37 pour savoir pourquoi, si le moment était bien opportun
01:11:39 pour le ministre de l'Éducation de quitter son poste,
01:11:41 mais pour en revenir
01:11:43 à la question de l'insécurité.
01:11:45 Il a dit quelque chose d'intéressant,
01:11:47 les séistes,
01:11:49 et je crois qu'il faut quand même le noter,
01:11:51 notre justice, elle s'est construite autour de nos mœurs.
01:11:53 C'est-à-dire qu'au fur et à mesure
01:11:55 que nos mœurs se sont polissées au cours des siècles,
01:11:57 notre justice s'est plus ou moins adoucie.
01:11:59 Et puis il faut avoir le même logiciel.
01:12:01 Par exemple, considérer que la prison,
01:12:03 c'est de l'opprobre.
01:12:05 Si la prison, c'est de l'opprobre pour vous et votre famille,
01:12:07 quand vous allez en prison,
01:12:09 pour vous, c'est un préjudice.
01:12:11 Mais si vous vivez dans un environnement où aller en prison,
01:12:13 ce n'est pas de l'opprobre et finalement vous ressortez de là,
01:12:15 vous êtes un caïd respecté, ça ne peut pas fonctionner.
01:12:17 Il y a une population qui est venue
01:12:19 de l'extérieur,
01:12:21 qui n'a pas les mêmes mœurs, qui a des relations sociales
01:12:23 plus violentes, avec une justice
01:12:25 plus sévère dans son propre pays.
01:12:27 On peut le constater, les gens d'ailleurs de ces pays étrangers
01:12:29 nous disent volontiers
01:12:31 "Mais vous, en France,
01:12:33 vous êtes fous d'être aussi
01:12:35 peu sévère."
01:12:37 Parce que tout cela, cela doit s'accorder.
01:12:39 Donc on a une discordance
01:12:41 entre le justice...
01:12:43 - Tant qu'on n'aura pas compris ça, on sera toujours dans cette archipélisation de la société.
01:12:45 - C'est très très juste ce que vient de dire Gabriel.
01:12:47 Juste un mot.
01:12:49 Combien de fois, moi j'entends
01:12:51 des gens de l'autre côté de la Méditerranée me dire
01:12:53 "Ici,
01:12:55 on ne se comporte pas comme ça."
01:12:57 Ils ne vont pas mettre un coquel-molotov
01:12:59 dans une voiture de police.
01:13:01 Au Maroc ou en Algérie, ça ne le fait pas.
01:13:03 - Quand on parle avec nos collègues
01:13:05 de Méditerranée, ils nous disent
01:13:07 "Mais comment pouvez-vous, policiers français, supporter ça ?"
01:13:09 Avec nous, ça ne se passera pas comme ça.
01:13:11 - Amaury ? - Excusez-nous.
01:13:13 - Vous avez dit une phrase très
01:13:15 juste, Julien. Vous avez dit "On a beau répéter..."
01:13:17 - Ça m'arrivait.
01:13:19 - Ce qui est assez intéressant, c'est que
01:13:21 l'insécurité, ça fait quand même des années
01:13:23 qu'on en parle, y compris sur ce plateau.
01:13:25 On le constate.
01:13:27 Moi, je recueille des témoignages très régulièrement.
01:13:29 Il y en a des théories, des débats, etc.
01:13:31 Mais le phénomène continue
01:13:33 à avancer. On en est parfois même victime
01:13:35 personnellement. On a l'impression qu'on ne peut
01:13:37 rien faire.
01:13:39 On franchit des paliers petit à petit.
01:13:41 Les émeutes qu'on a eues l'été dernier,
01:13:43 c'est quand même un palier phénoménal
01:13:45 qu'on a franchi une nouvelle fois.
01:13:47 C'est par petits paliers.
01:13:49 À chaque fois, comme c'est des petits paliers, on est capables
01:13:51 de s'y résoudre.
01:13:53 On en débat, on en discute. On se dit "Comment on fait ?"
01:13:55 Mais ça continue à avancer.
01:13:57 Jusqu'à quand ? Et jusqu'à quel point
01:13:59 ça va fondamentalement bouleverser
01:14:01 notre société ?
01:14:03 - François Calfon et Yoann diraient un dernier mot.
01:14:05 Il serait peut-être temps que la dépense publique
01:14:07 change de camp. Pourquoi pas ?
01:14:09 Tout ce qui est octroyé, serve parfois
01:14:11 plutôt à déployer des forces de l'ordre,
01:14:13 à créer ou à armer
01:14:15 plus densément des polices municipales, dans certains
01:14:17 quartiers, par exemple. - Il y a largement une
01:14:19 explication idéologique que je partage.
01:14:21 - Ma question ne m'intéresse toujours pas.
01:14:23 - Je vais essayer de parler, de dire quelque chose
01:14:25 qui n'est pas dit en permanence
01:14:27 de manière récurrente sur ce plateau.
01:14:29 C'est pas seulement... Oui, il y a une question
01:14:31 de moyens, pour vous répondre tout à fait
01:14:33 clairement. Est-ce
01:14:35 que les magistrats ne sont pas assez sévères ?
01:14:37 Il faut voir ce qu'il en est
01:14:39 de l'état de la justice. J'entendais
01:14:41 même un témoignage à l'heure
01:14:43 des pros de magistrats qui disent "Nous ne sommes pas
01:14:45 laxistes, mais quand vous avez ça de dossier
01:14:47 et que vous n'avez pas de greffier, et bien oui,
01:14:49 les délais courent."
01:14:51 - Ajoutez à ça aussi une petite
01:14:53 idéologie d'un tiers de la magistrature
01:14:55 syndiquée, qui pèse aussi dans
01:14:57 la balance. - Pierre Lelouch, moi je suis ce que
01:14:59 les uns et les autres disent, et
01:15:01 tirons le fil. Oui, il n'y a pas d'incarcération
01:15:03 parce que même quand il y a de la prison ferme,
01:15:05 il n'y a pas de place en prison. Et ce gouvernement
01:15:07 nous a expliqué qu'il allait construire les places
01:15:09 de prison. - Vous êtes d'accord ? - Bon, mais j'ai pas dit
01:15:11 qu'on était en désaccord. Je ne suis pas structurellement en désaccord
01:15:13 de manière pavlovienne.
01:15:15 Dans les émeutes, pour avoir
01:15:17 discuté avec un certain nombre de maires, mais vous savez
01:15:19 comment ça s'est passé, les émeutes ? C'est le préfet
01:15:21 qui a appelé les maires pour mobiliser
01:15:23 leur police municipale. Et je vais vous dire
01:15:25 la vérité, les polices municipales sont
01:15:27 allées bien au-delà de leurs prérogatives.
01:15:29 Elles ont tiré au LBD,
01:15:31 elles n'ont pas le droit. Elles ont fait du maintien de l'ordre
01:15:33 massif, elles n'ont pas le droit. Parce qu'autrement,
01:15:35 tout prenait feu. Donc, il y a
01:15:37 le laxisme que vous... - Elle le demandait,
01:15:39 la police municipale à l'époque. Elle demandait
01:15:41 d'avoir plus de responsabilité pour pouvoir plus
01:15:43 simplement s'inquiéter. - Je suis en train de vous dire qu'il y a des zones de non-police.
01:15:45 Il y a des zones de non-police.
01:15:47 Et non pas parce qu'il y a simplement
01:15:49 des voyous, mais parce qu'il n'y a pas d'effectifs.
01:15:51 - Bien sûr. - Quand vous avez dans le Val d'Oise...
01:15:53 - C'est l'enjeu de ma question. Il faudrait que la dépense
01:15:55 publique change de camp. - Alors que ça
01:15:57 brûle de partout. Si vous n'avez pas des maires
01:15:59 qui, en risque juridique pour
01:16:01 eux-mêmes, mobilisent leur police
01:16:03 municipale bien au-delà
01:16:05 de leurs prérogatives, il n'y avait plus rien.
01:16:07 - Yohann, pour conclure avant le JT.
01:16:09 - Oui. Naturellement, il y a
01:16:11 des délinquants, des criminels français. Il y en aura
01:16:13 toujours. Mais
01:16:15 le fait que le président de la République
01:16:17 et le ministre de l'Intérieur eux-mêmes fassent quand même
01:16:19 le lien entre la délinquance
01:16:21 et l'immigration, c'est quelque chose d'assez
01:16:23 nouveau. Ça n'avait jamais été fait
01:16:25 auparavant. - Exact.
01:16:27 - Ils font ce lien-là.
01:16:29 Tous les chiffres le prouvent, d'ailleurs.
01:16:31 Quels que soient les rapports, d'où qu'ils
01:16:33 viennent, tout montre qu'il y a un lien
01:16:35 entre l'insécurité et l'immigration.
01:16:37 Et malgré ce constat,
01:16:39 eh bien, le gouvernement
01:16:41 ne fait rien, ou en tout cas
01:16:43 pas grand-chose, pour lutter contre
01:16:45 l'immigration illégale, notamment
01:16:47 pour faire en sorte que des personnes
01:16:49 non désirées sur notre territoire
01:16:51 ne puissent pas venir. Donc c'est quand même extrêmement
01:16:53 contradictoire. On dit "on veut protéger
01:16:55 les Français". On sait qu'il y a un lien
01:16:57 entre l'immigration et l'insécurité
01:16:59 et on ne fait rien pour lutter contre l'immigration
01:17:01 qui en destine. C'est paradoxal.
01:17:03 - Mais bien sûr. - Le rapport de la Cour des Comptes
01:17:05 - qui a failli être mis sous le tapis, d'ailleurs. - Naturellement.
01:17:07 - Et le rapport de la Cour des Comptes qui aurait été
01:17:09 beaucoup moins utile pour faire une vraie loi
01:17:11 d'immigration n'a pas été
01:17:13 montré aux députés. - N'a pas été dévoilé.
01:17:15 - Parce qu'on met encore la poussière sur le papi.
01:17:17 - Je dis que cette loi qui a occupé les médias
01:17:19 pendant des semaines ne change rien
01:17:21 au problème. Je dis rien. - Je voudrais donner
01:17:23 le dernier mot à Guylain Benessa qui nous regarde,
01:17:25 notre ami avocat, régulièrement sur nos plateaux. Le réarmement
01:17:27 idéologique est encore dans les cartons.
01:17:29 On n'a même pas encore commencé à toucher à quoi que ce soit
01:17:31 au niveau de la justice, encore et toujours
01:17:33 gangrené par la culture de l'excuse.
01:17:35 J'ai l'impression que tout est résumé dans ce
01:17:37 message. On va parler de l'affaire
01:17:39 Théo, qui s'est ouverte
01:17:41 aujourd'hui. Une affaire symbolique.
01:17:43 Certains veulent y voir le symbole
01:17:45 des violences policières. Cher
01:17:47 Jean-Christophe Kouvi, vous nous donnerez votre avis
01:17:49 dans un instant. Maureen Vidal, d'abord l'essentiel.
01:17:51 Les opérations de l'armée
01:18:01 israélienne s'intensifient dans le sud
01:18:03 de la bande de Gaza, notamment
01:18:05 dans la ville de Cannes-Lunes.
01:18:07 Ça a annoncé la mort de trois de ses
01:18:09 soldats dans le sud et six dans le centre
01:18:11 de Gaza. Le chef de la diplomatie
01:18:13 américaine, Anthony Blinken, s'est entretenu
01:18:15 avec les dirigeants israéliens. Il a
01:18:17 exhorté Israël à cesser de prendre des mesures
01:18:19 qui sapent la capacité des palestiniens
01:18:21 à se gouverner eux-mêmes.
01:18:23 Écoutez.
01:18:25 "Quand la campagne israélienne passe à une phase de moindre intensité
01:18:27 dans le nord de la bande de Gaza
01:18:29 et que les forces armées israéliennes y réduisent
01:18:31 leurs forces, nous nous sommes mis d'accord aujourd'hui
01:18:33 sur un plan permettant aux Nations Unies
01:18:35 d'effectuer une mission d'évaluation.
01:18:37 Celle-ci déterminera ce qui doit être fait
01:18:39 pour permettre aux Palestiniens déplacés
01:18:41 de retourner en toute sécurité dans le nord
01:18:43 de la bande de Gaza."
01:18:45 Neuf ans, jour pour jour, après l'attentat
01:18:47 de l'hyper-Kasher, une commémoration
01:18:49 s'est déroulée, comme chaque année devant
01:18:51 le supermarché organisé par le CRIF.
01:18:53 Des ministres étaient présents, tel que le garde
01:18:55 d'Essoe Eric Dupond-Moretti ou encore
01:18:57 Aurore Berger, ministre des Solidarités
01:18:59 et des Familles. La maire de Paris,
01:19:01 Anne Hidalgo, a également participé
01:19:03 à ce moment plein d'émotion.
01:19:05 Des bougies ont été allumées pour chacune
01:19:07 des quatre victimes de l'attentat.
01:19:09 Enfin, l'Équateur en état
01:19:11 de conflit armé interne
01:19:13 déclaré par le président
01:19:15 Noboa. Il a ordonné la neutralisation
01:19:17 des groupes criminels impliqués dans le
01:19:19 narcotrafic. Des hommes armés ont
01:19:21 fait irruption cet après-midi sur le plateau d'une télévision
01:19:23 publique à Guayaquil,
01:19:25 prenant en brièvement en otage
01:19:27 journalistes et autres employés de la chaîne.
01:19:29 Des prises d'otages et menaces partout dans le pays.
01:19:31 Un événement qui survient après l'évasion
01:19:33 de prison de l'ennemi public numéro 1,
01:19:35 le chef d'un gang nommé Fito,
01:19:37 dimanche de la prison de Guayaquil.
01:19:39 - Merci Maureen.
01:19:41 Incroyable ces images en Équateur.
01:19:43 - Si on continue comme ça en France, dans quelques années, on y est.
01:19:45 Déjà, on voit à chaque fois,
01:19:47 comme on disait tout à l'heure, on saute une étape.
01:19:49 - Parce que là, on est vraiment dans un narco-état.
01:19:51 - C'est le narco-état et nous on le dénonce aussi.
01:19:53 On le dit à tout le monde, moi je le dis aussi.
01:19:55 Il y a des gamins, dans pas longtemps, ça va être des enfants soldats.
01:19:57 On va leur donner des kalachnikovs à 12 ans
01:19:59 et ils vont tirer comme on voit dans les pays d'Afrique.
01:20:01 - C'est déjà un peu le cas avec les mineurs isolés.
01:20:03 - On n'en est pas là.
01:20:05 - Les mineurs isolés...
01:20:07 - Mais gardons raison quand même.
01:20:09 - Il y a quand même des
01:20:11 tirs de kalachnikovs dans certaines cités.
01:20:13 - Les tueurs sont recrutés parmi
01:20:15 les mineurs isolés. Ils serrent les
01:20:17 points de l'île dans le sud de la France, notamment à Marseille.
01:20:19 - Il y a des tirs de kalachnikovs
01:20:21 avec parfois des gens qui habitent
01:20:23 près de ces points de l'île qui n'ont rien à voir avec tout ça et qui meurent chez eux.
01:20:25 - Trois fonctionnaires de police
01:20:27 sont jugés devant la cour d'assises de Bobigny
01:20:29 depuis aujourd'hui pour violences volontaires.
01:20:31 Ils sont accusés d'avoir grievement blessé Théo Louhaka
01:20:33 lors d'une arrestation musclée en 2017.
01:20:35 À l'audience, un magistrat spécialisé
01:20:37 dans la traque des policiers violents
01:20:39 représente le Parquest, un procès retentissant
01:20:41 qui s'est ouvert devant la cour d'assises de Bobigny.
01:20:43 La première journée a été suivie
01:20:45 par Noémie Schultz.
01:20:47 - La salle d'audience est comme coupée en deux.
01:20:53 Avec d'un côté les proches de Théo Louhaka
01:20:55 devenus en 2017 le symbole des violences policières.
01:20:57 Parmi eux se sont glissés pour le soutenir
01:20:59 la mère de Nael, tuée cet été à Nanterre
01:21:01 après un refus d'obtempérer.
01:21:03 Et Michel Zecler, le producteur de musiques
01:21:05 frappé en 2020 par plusieurs policiers
01:21:07 dans le 17e arrondissement de Paris.
01:21:09 De l'autre côté, de nombreux policiers
01:21:11 anonymes ou représentants syndicaux
01:21:13 venus soutenir leurs trois collègues.
01:21:15 Des collègues qui ont eu l'occasion
01:21:17 de prendre la parole une première fois
01:21:19 en cette première journée d'audience.
01:21:21 Le principal accusé, le fonctionnaire
01:21:23 qui a porté le coup de matraque
01:21:25 qui a grièvement blessé Théo Louhaka
01:21:27 a commencé par faire part de sa compassion
01:21:29 à l'encontre du plaignant.
01:21:31 "La blessure est grave et désolante,
01:21:33 ça me hante." Mais ce fonctionnaire
01:21:35 de 34 ans qui n'a pas présenté d'excuses
01:21:37 s'est défendu de tout acte illégal.
01:21:39 Je suis intervenue pour dégager mon collègue
01:21:41 qui était au sol. C'était une situation
01:21:43 très délicate dans le cadre d'une interpellation
01:21:45 difficile avec un individu
01:21:47 qui se rebellait. J'ai utilisé un coup
01:21:49 qui m'a été enseignée en école.
01:21:51 Un coup légitime et réglementaire.
01:21:53 Juste un mot de Gabriel
01:21:55 peut-être avant et évidemment Jean-Christophe
01:21:57 je vais venir longuement vers vous. Il faut se souvenir
01:21:59 quand même du retentissement médiatique
01:22:01 à l'époque qu'avait eu cette affaire.
01:22:03 On parlait de viol. François Hollande,
01:22:05 le président de la République, était allé
01:22:07 au chevet du jeune homme à l'hôpital.
01:22:09 C'est une drôle d'affaire que cette affaire Théo.
01:22:11 Oui, François Hollande en allant
01:22:13 au chevet de Théo
01:22:15 d'une certaine façon avait
01:22:17 lui-même rendu justice.
01:22:19 Mais je ferais remarquer
01:22:21 qu'Emmanuel Macron dans l'affaire
01:22:23 Nael a fait rigoureusement la même chose
01:22:25 en disant immédiatement sans
01:22:27 chercher plus avant "c'est inexplicable
01:22:29 et inexcusable". Donc visiblement
01:22:31 l'affaire Théo n'a pas
01:22:33 servi de leçon.
01:22:35 Ce qui est très difficile je trouve
01:22:37 et dans une France qui a
01:22:39 souvent l'impression
01:22:41 qu'elle est d'une
01:22:43 France à deux vitesses,
01:22:45 c'est que les victimes de la délinquance ordinaire
01:22:47 n'ont pas jamais eu de président
01:22:49 de la République à leur chevet.
01:22:51 On parle régulièrement par exemple des
01:22:53 dames âgées qui ont été violées.
01:22:55 Il y a Valérie Boyer qui a posé une question au Sénat
01:22:57 à ce sujet, ou qui va le faire
01:22:59 en tout cas, qui a communiqué sur le sujet.
01:23:01 Ces personnes-là,
01:23:03 personne ne connaît leur nom,
01:23:05 personne ne connaît leur prénom. Je me souviens
01:23:07 d'une femme, une Fabienne à Lille, mais c'est tout.
01:23:09 Et il n'y a aucun président de la République
01:23:11 qui est venu encore une fois
01:23:13 les croire.
01:23:15 C'est vrai que ça a
01:23:17 quelque chose de profondément
01:23:19 choquant. - Je peux en parler une minute de silence à l'Assemblée ?
01:23:21 - Aussi, bien sûr.
01:23:23 - Et le syndicat de la magistrature qui avait manifesté,
01:23:25 on a oublié tout ce qui s'était passé, il y a eu des manifestations
01:23:27 où vous disiez... - C'est une affaire
01:23:29 extrêmement symbolique. - Vous aviez l'air de trouver
01:23:31 assez négligeable qu'un magistrat sur trois soit
01:23:33 du syndicat de la magistrature, mais ça veut dire qu'il y a un magistrat
01:23:35 sur trois. - Il faut l'interdiction du syndicat, non ?
01:23:37 - Moi, je suis très choquée par le syndicat de la magistrature, oui.
01:23:39 Parce qu'un syndicat...
01:23:41 Vous savez pourquoi je suis choquée ? - Parce qu'il signifie qu'on a interdit
01:23:43 d'en faire... - Non, mais attendez, là, vous êtes
01:23:45 - Mais ne vous caricaturez pas !
01:23:47 - Un syndicat qui revendique sa partialité,
01:23:49 c'est profondément choquant.
01:23:51 - Ah bah oui, mais ça, c'est pas formidable. - C'est quand même génial, hein ?
01:23:53 - C'est pas formidable, franchement. - Voilà.
01:23:55 Si c'est la même chose, vous arrivez, je pense que... - Moi-même, je ne suis pas
01:23:57 syndicaliste, mais de là à interdire.
01:23:59 - Restons sur l'affaire Théo. - Voilà.
01:24:01 - Le principal accusé est l'un de vos collègues,
01:24:03 Jean-Christophe Couvier, âgé de 34 ans,
01:24:05 doit répondre de violences volontaires ayant entraîné
01:24:07 une mutilation ou une infirmité permanente
01:24:09 chez la victime. Il encourt 15 ans
01:24:11 d'emprisonnement. C'est évidemment extrêmement sérieux.
01:24:13 Comment les policiers vivent-ils ce procès ?
01:24:15 - Alors déjà, Marc-Antoine,
01:24:17 parce qu'il ne faut jamais redonner les prénoms, aussi. Marc-Antoine,
01:24:19 c'est la personne qui... - Alors moi, je me suis permis, justement,
01:24:21 de ne pas donner le prénom, parce que je ne suis pas certain
01:24:23 qu'il y ait une faillocité. - Jérémy et
01:24:25 Anthony, parce que c'est aussi leur rendre hommage.
01:24:27 J'étais avec eux hier après-midi,
01:24:29 j'étais avec eux ce matin. Voilà, on était avec eux,
01:24:31 avec Linda Kebab, avec les membres du Bureau national.
01:24:33 - Je vais essayer d'être le plus objectif possible, Jean-Christophe,
01:24:35 il y a un rapport de l'IGPN dans cette enquête qui dit
01:24:37 qu'il y a une disproportion
01:24:39 de l'intervention. - Oui, et après, il y a eu
01:24:41 des expertises aussi qui ont dit le contraire.
01:24:43 Voilà. Donc l'IGPN a fait son boulot
01:24:45 d'enquêteur avec, à l'époque,
01:24:47 en 2017, ça fait 7 ans
01:24:49 quand même, donc c'est un septennat pour certains.
01:24:51 7 ans, aujourd'hui,
01:24:53 les fonctionnaires de police replongent dans l'horreur.
01:24:55 - Bien sûr. - Ils sont obligés... - Théo aussi
01:24:57 en replonge dans l'horreur. - Oui, mais je ne dis pas le
01:24:59 contraire. Et aujourd'hui, vous savez, j'ai vu
01:25:01 4 personnes. J'ai vu Théo
01:25:03 Louhaka, j'ai vu donc
01:25:05 Jérémy, Marc-Antoine et Anthony,
01:25:07 4 personnes dévastées, avec autant de familles
01:25:09 dévastées. - Vous avez raison. - En fait, on sent, d'ailleurs,
01:25:11 Marc-Antoine a dit "j'ai plein de
01:25:13 compassion pour Théo", il s'est excusé.
01:25:15 Parce que ce geste, encore une fois, c'est un geste...
01:25:17 - C'est le principal accusé, Marc-Antoine. - C'est le principal
01:25:19 accusé, mais c'est encore une fois,
01:25:21 les expertises le démontreront,
01:25:23 c'est pas un geste voulu, contrairement à ce que
01:25:25 dès le départ, on a voulu dire, que les policiers
01:25:27 avaient voulu violer avec un
01:25:29 tonfa, déjà, il n'avait pas de tonfa, ce jour-là.
01:25:31 - C'est une mactraque télescopique. - Et juste pour vous dire,
01:25:33 c'est que Théo est revenu
01:25:35 plusieurs fois sur ses dires, dans différentes
01:25:37 auditions. Donc on voit bien, et alors que
01:25:39 les fonctionnaires de police ont toujours dit,
01:25:41 tenu leur audition, les vidéos
01:25:43 pour l'instant ont été analysées. Enfin, encore une fois,
01:25:45 je ne vais pas passer, il y a un... - Moi, j'ai
01:25:47 une question très simple, Jean-Christophe. Est-ce que la façon
01:25:49 dont votre collègue Marc-Antoine
01:25:51 a fait usage de sa
01:25:53 mactraque est conforme à la procédure ?
01:25:55 - Non. - Exactement. Les trois,
01:25:57 mais vous verrez, il y a eu trois professionnels à
01:25:59 chaque fois, des...
01:26:01 - Mais on a le droit
01:26:03 d'avoir des avis différents et avec respect.
01:26:05 - Oui, mais en fait, si vous voulez... - Le problème, c'est que
01:26:07 sept ans après, c'est parole contre parole. - Il faut voir
01:26:09 l'action. Il y a trois fonctionnaires
01:26:11 de police qui arrivent dans un quartier très sensible.
01:26:13 Ils veulent contrôler dix personnes, c'est trois
01:26:15 contre dix. Donc, d'entrée, il faut montrer aussi
01:26:17 qu'officiellement, on est là. Les trois fonctionnaires,
01:26:19 moi, je les ai vus, il y en a deux, les pauvres,
01:26:21 enfin, ils sont normalement constitués.
01:26:23 Ce n'est pas des forces de la nature. Il y en a un
01:26:25 qui est un peu costaud, comme moi, qui doit faire 600 kilos.
01:26:27 Et en face de vous, il y a un individu
01:26:29 qui, d'un seul coup... - 100 kilos ?
01:26:31 - 100, 100, il y a des... - Ah, c'est 100 kilos, pardon.
01:26:33 - Ah, j'ai cru, il doit faire 600 kilos.
01:26:35 - Il utilise sa force à lui, qui fait 1m94,
01:26:37 qui lui, lui aussi, doit bien faire le quintal
01:26:39 et qui est très, très physique.
01:26:41 Et bien, vous n'arrivez pas à trois, à maîtriser
01:26:43 un individu qui se défend,
01:26:45 qui se bat. Et effectivement,
01:26:47 vous utilisez les gestes techniques
01:26:49 et dans l'utilisation
01:26:51 d'un geste... - Ça veut dire quoi ? Si Théo avait
01:26:53 obtempéré, cette histoire ne serait jamais arrivée ?
01:26:55 - J'ai mis le bagarre, sauf que d'entrée, quand vous commencez...
01:26:57 - Et pourquoi est-ce qu'il se rebelle, ce jeune,
01:26:59 au moment de son contrôle ? Parce qu'il a le sentiment
01:27:01 d'avoir le contrôle au faciès, c'est ça ?
01:27:03 - Non, il y a un contrôle, parce que c'est des points de deal.
01:27:05 Il y a un contrôle, ils veulent contrôler un point de deal.
01:27:07 Il y a un individu, notamment, qui est très nerveux.
01:27:09 Ils veulent le contrôler parce qu'ils sont persuadés
01:27:11 que sur lui, ils vont trouver des produits stupéfiants.
01:27:13 Et donc, effectivement, c'est classique.
01:27:15 C'est-à-dire qu'il y a d'autres personnes,
01:27:17 des copains, qui s'interposent,
01:27:19 qui font un petit peu la muraille
01:27:21 et qui provoquent les policiers. Et l'autre,
01:27:23 pendant ce temps-là, se caparate. Et d'ailleurs,
01:27:25 celui qui est parti en courant, a été convoqué
01:27:27 par la justice, n'a jamais dérogé
01:27:29 à venir s'expliquer.
01:27:31 - Et Théo, il fait partie de ceux qui font cette barrière ?
01:27:33 - Théo, il faisait partie de ce groupe-là.
01:27:35 Et donc, il s'est interposé.
01:27:37 Et à un moment donné,
01:27:39 ça sera dit dans les débats,
01:27:41 mais quand vous arrivez physiquement
01:27:43 sur un policier, que vous le prenez par le col
01:27:45 et que vous mettez tête contre tête,
01:27:47 je suis désolé, à un moment donné, force de respecter la loi,
01:27:49 vous vous défendez et vous repoussez l'adversaire.
01:27:51 - On parle de cette affaire, Théo, ce soir,
01:27:53 non seulement parce que, évidemment, le procès s'est tout fait
01:27:55 aujourd'hui, qu'il est un symbole
01:27:57 fort pour les policiers
01:27:59 et pour ceux qui dénoncent
01:28:01 ces fameuses violences policières.
01:28:03 Amaury, on voulait évoquer également
01:28:05 cette affaire parce qu'il y a une affaire
01:28:07 miroir, un peu, que vous vouliez évoquer avec nous
01:28:09 ce soir. Vous allez nous raconter l'histoire
01:28:11 de ce policier parisien qui s'est senti, lui,
01:28:13 totalement abandonné par la justice
01:28:15 après avoir été insulté, menacé
01:28:17 ou haut de coup dans l'exercice de ses fonctions.
01:28:19 Que s'est-il passé, concrètement ?
01:28:21 - Oui, alors, Julien, les faits se sont déroulés le 27 décembre dernier.
01:28:24 Une patrouille de police... - Très récemment.
01:28:26 - Voilà, exactement. Interpelle un automobiliste,
01:28:28 Place de l'Étoile à Paris. L'homme au volant
01:28:30 a conduit sans permis, conduit en état d'ivresse
01:28:32 et possède des stupéfiants sur lui.
01:28:35 Il est donc interpellé. Il s'appelle
01:28:37 Sylvain F.
01:28:39 Il a 29 ans.
01:28:41 Et il est, ce qu'on appelle dans le jargon policier,
01:28:43 un bon client, puisqu'il est déjà connu de la police
01:28:45 pour détention de stupéfiants, conduite sans permis,
01:28:47 rébellion et outrage.
01:28:49 Il est donc placé en garde à vue au commissariat
01:28:51 du 8e arrondissement.
01:28:53 Mais dès son arrivée au commissariat,
01:28:55 probablement parce qu'il est alcoolisé, justement,
01:28:57 eh bien, il se montre très agité.
01:28:59 Il n'attend même pas qu'on le fouille
01:29:01 et qu'on l'amène aux toilettes
01:29:03 pour uriner dans le commissariat. Il exhibe son sexe.
01:29:05 Mais surtout, il insulte
01:29:07 un des policiers présents, qui était en fait
01:29:09 en poste de surveillance dans le commissariat
01:29:11 cette nuit-là. Le traite, par exemple,
01:29:13 de sale blanc et le menace, menace
01:29:15 qu'il met à exécution quelques heures plus tard,
01:29:17 lorsqu'on le refait souffler
01:29:19 dans l'étude au test, puisqu'il donne
01:29:21 à ce moment-là plusieurs coups à ce policier,
01:29:23 une demi-deuxième. - Et on voit les marques.
01:29:25 - On voit les marques. De nombreux policiers sont alors
01:29:27 obligés d'intervenir, justement, pour empêcher ce policier
01:29:29 d'être plus mal frappé. En fait, on le voit
01:29:31 sur les photos, mais il a reçu des coups sur toute la partie
01:29:33 droite
01:29:35 de la tête.
01:29:37 - On imagine que le policier a porté plainte,
01:29:39 que le mise en cause est poursuivi ?
01:29:41 - Alors, effectivement, le policier a porté plainte.
01:29:43 Il s'est rendu aux EMJ pour faire constater
01:29:45 ses blessures. Et là, il s'est vu délivrer
01:29:47 trois jours d'ITT.
01:29:49 Alors, le syndicat Alliance avait d'ailleurs
01:29:51 publié un message sur Facebook le lendemain
01:29:53 pour lui faire part
01:29:55 de son bon
01:29:57 rétablissement. Mais là, stupeur,
01:29:59 ce policier, malgré
01:30:01 les témoins, les policiers témoins
01:30:03 de ce qui s'était passé, eh bien, la hiérarchie
01:30:05 de ce policier lui a
01:30:07 informé quelques jours plus tard que le parquet
01:30:09 avait décidé de ne pas prendre en compte sa plainte.
01:30:11 Pourquoi ? Eh bien, selon
01:30:13 sa hiérarchie, parce que le mise en
01:30:15 cause avait dit lui aussi avoir été victime
01:30:17 de coups et qu'il n'y aurait pas d'image
01:30:19 de vidéosurveillance pour trancher. En bref,
01:30:21 le parquet aurait estimé
01:30:23 que c'était parole contre parole et donc
01:30:25 qu'il n'y avait pas à prendre en compte cette plainte.
01:30:27 Donc l'agresseur présumé de ce policier
01:30:29 n'est pas poursuivi pour ces faits. Alors, en fait,
01:30:31 il a fallu que ce policier
01:30:33 remue ses lettres, parce qu'il s'est senti
01:30:35 effectivement totalement abandonné par
01:30:37 la justice et il a donc pris un avocat
01:30:39 pour se faire entendre
01:30:41 auprès du parquet et le parquet a finalement
01:30:43 indiqué à cet avocat
01:30:45 que sa plainte serait prise en compte.
01:30:47 Mais il faut savoir que le mise en cause
01:30:49 en question dit que lui aussi
01:30:51 maintenant veut porter plainte et donc
01:30:53 l'affaire n'est pas finie.
01:30:55 Je parlais d'un miroir avec l'affaire Théo,
01:30:57 le sentiment qu'un policier peut risquer sa vie
01:30:59 pour pas grand chose aujourd'hui. Et surtout, c'est qu'on ne croit plus
01:31:01 sa parole. C'est ça qui est terrible. C'est-à-dire que la parole
01:31:03 du policier... Je rappelle que le policier est quand même un agent
01:31:05 assermenté face à un multirécidiviste
01:31:07 et le magistrat estime que bon, c'est...
01:31:09 la balance est équilibrée.
01:31:11 Et ce qu'il faut comprendre, c'est que la parole d'un policier assermenté,
01:31:13 ça a plus de poids, mais finalement
01:31:15 il est le très lourd d'un policier. Et c'est encore plus
01:31:17 les répercussions.
01:31:19 - Alors Jean-Christophe et Pierre.
01:31:21 - Oui, en fait, on apprend à être condamné pour un faux en écriture.
01:31:23 On est même des fois viré de l'administration.
01:31:25 Parce que les magistrats...
01:31:27 Non mais voilà, les magistrats sont sans pitié par rapport à ça.
01:31:29 Moi, ce que je retiens, vous voyez,
01:31:31 l'affaire Théo, oui, c'est une affaire miroir. C'est qu'aujourd'hui,
01:31:33 on a en fait
01:31:35 le jugement aussi de policiers qui font leur mission
01:31:37 du quotidien, sans moyens, ou très
01:31:39 peu de moyens. Là, à l'époque, pareil,
01:31:41 mes collègues avaient demandé, par exemple,
01:31:43 à être habilités pour le taser. On leur avait dit "bah non,
01:31:45 de toute façon, on n'en a pas assez. Et puis, il n'y a pas assez
01:31:47 de place pour vous envoyer
01:31:49 en habilitation.
01:31:51 Donc du coup, pas de taser. Si ils avaient eu un taser,
01:31:53 peut-être que ça serait aussi passé autrement.
01:31:55 Je ne vois pas pourquoi aujourd'hui, d'ailleurs,
01:31:57 dans une police moderne, on n'est pas un maximum
01:31:59 de policiers qui sont en même et qu'à un moment...
01:32:01 - Grosse laisse en prendre à un policier pendant une garde à vue. Il faut quand même avoir
01:32:03 une sacrée couche. - On n'a peur de rien.
01:32:05 Puisqu'effectivement, quand on est condamné... - Oui, parce que c'est très bien.
01:32:07 Regardez, la preuve. - On est condamné toujours trop tard.
01:32:09 - Alors j'ai écouté, effectivement... - C'est pas la première fois.
01:32:11 - Oui, aujourd'hui, les prisons sont pleines. Mais en fait,
01:32:13 elles sont pleines de personnes qui sont condamnées trop tardivement.
01:32:15 - Bien sûr. - Et c'est ça. Et donc, du coup,
01:32:17 c'est des sanctions très lourdes. Parce que quand vous êtes connu
01:32:19 de 20, 30, 40 faits, quand ça tombe
01:32:21 à la 40e fois, forcément, vous avez une grosse sentence.
01:32:23 - Non mais... - Alors, prise de parole
01:32:25 courte. François Calfon,
01:32:27 Pierre Lelouch. - J'ai été... - Pierre Lelouch,
01:32:29 allez-y, si vous voulez. - J'ai été élu du 8e
01:32:31 arrondissement pendant des années et député
01:32:33 de cette circonscription
01:32:35 pendant 25 ans. Et tout ça s'est passé
01:32:37 dans un commissariat que je connais bien,
01:32:39 c'est le commissariat du 8e. Je signale
01:32:41 que mon successeur
01:32:43 dans cette circonscription n'est autre que Sylvain
01:32:45 Maillard, qui est le président du groupe
01:32:47 Renaissance à l'Assemblée nationale. Je peux vous dire
01:32:49 que quand j'étais député, s'il y avait une histoire de ce genre,
01:32:51 on va voir le député
01:32:53 et l'histoire d'un parquet qui va
01:32:55 pas te poursuivre, c'est impensable.
01:32:57 Parce que y a une agression...
01:32:59 - Ça envoie un signal délétère. C'était stable.
01:33:01 - C'est invraisemblable. On s'adresse
01:33:03 aux supérieurs
01:33:05 hiérarchiques, on va, s'il le faut,
01:33:07 jusqu'aux gardes des sceaux, mais on arrête ce scandale.
01:33:09 Parce que sinon, c'est dû d'un grand n'importe quoi.
01:33:11 Donc j'invite ce soir, publiquement,
01:33:13 mon excellent successeur, monsieur Maillard,
01:33:15 de faire son boulot député. - Il nous regarde en plus.
01:33:17 - Et d'arrêter
01:33:19 cette procédure scandaleuse. - C'est un homme de goût.
01:33:21 - Je suis sûr qu'il nous regarde.
01:33:23 - Bien sûr, c'est un homme de goût. - Ce que je retiens
01:33:25 dans ce que vous avez dit, c'est qu'à chaque fois,
01:33:27 c'est des vies qui sont brisées.
01:33:29 Et l'instruction a eu lieu,
01:33:31 l'IGPN, moi je ne mets pas en cause
01:33:33 systématiquement l'IGPN, il y a un procès.
01:33:35 Moi, ce que je ressens, c'est que
01:33:37 ça rejoint quand même, il y a la crise d'autorité,
01:33:39 c'est le débat de ce soir, mais ça rejoint
01:33:41 aussi les policiers désorientés sur le
01:33:43 terrain, l'absence de moyens, l'absence
01:33:45 de consignes claires, et finalement,
01:33:47 les injonctions contradictoires de la hiérarchie.
01:33:49 - Malheureusement, le temps passe trop vite, je suis
01:33:51 désolé, j'aurais aimé qu'on puisse
01:33:53 continuer, vous donner un peu plus la parole, mais il est temps
01:33:55 de conclure. Je remercie
01:33:57 Martin Mazur, Coralie de Leplace,
01:33:59 et Philippe Génaud qui ont préparé cette émission.
01:34:01 L'édition de la nuit est à suivre, on va se retrouver demain.
01:34:03 Jean-Christophe, vous serez avec nous encore demain, il y a beaucoup
01:34:05 de sujets de sécurité encore à aborder, donc on se
01:34:07 retrouvera demain pour parler plus longuement.
01:34:09 L'édition de la nuit, je le disais, avec Simon Guilain, est à suivre
01:34:11 demain pour un nouvel épisode de Soir Info. Bonne nuit.
01:34:13 - Bonne nuit à vous. - Merci.